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Loupe sur le Secteur Bancaire en Tunisie Loupe sur le Secteur Bancaire en Tunisie Mars 2005 Préparé par : Elachaâl Mohyeddine 1 [email protected] Email : Faculté des Sciences Economiques et de gestion de Tunis Département des Sciences Economiques Département de Sciences de Gestion Tél. 00216 95 625 035 Loupe sur l’industrie bancaire Le système bancaire tunisien n’a cessé de progresser en réponse aux changements de l ‘environnement et ce au moyen de la réforme des marchés de capitaux, la redéfinition de la profession bancaire et la restructuration des banques afin de consolider le secteur, améliorer la qualité des actifs, assainir le portefeuille des créances non performantes et faire face à la baisse des taux et la faiblesse de l’activité économique. Ces deux derniers pèsent énormément sur la rentabilité du secteur. D’où une réorganisation de la profession devant préparer l’universalité des banques tunisiennes « banque à tout faire » et la sortie de l’impasse de l’inefficience. Un examen des caractéristiques des banques et les perspectives de réformes permet au mieux de comprendre les réalisations et de se projeter dans l’avenir. 1 Doctorant chercheur à l’ Université El-Manar, Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de Tunis, TUNISIE

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  • Loupe sur le Secteur Bancaire en Tunisie

    Loupe sur le Secteur Bancaire

    en Tunisie

    Mars 2005

    Prpar par :

    Elachal Mohyeddine1

    [email protected] Email : Facult des Sciences Economiques et de gestion de Tunis

    Dpartement des Sciences Economiques Dpartement de Sciences de Gestion

    Tl. 00216 95 625 035

    Loupe sur lindustrie bancaire

    Le systme bancaire tunisien na cess de progresser en rponse aux changements de l environnement et ce au moyen de la rforme des marchs de capitaux, la redfinition de la profession bancaire et la restructuration des banques afin de consolider le secteur, amliorer la qualit des actifs, assainir le portefeuille des crances non performantes et faire face la baisse des taux et la faiblesse de lactivit conomique. Ces deux derniers psent normment sur la rentabilit du secteur. Do une rorganisation de la profession devant prparer luniversalit des banques tunisiennes banque tout faire et la sortie de limpasse de linefficience. Un examen des caractristiques des banques et les perspectives de rformes permet au mieux de comprendre les ralisations et de se projeter dans lavenir.

    1 Doctorant chercheur l Universit El-Manar, Facult des Sciences Economiques et de Gestion de Tunis, TUNISIE

  • Loupe sur le Secteur Bancaire en Tunisie

    Sommaire

    Loupe sur lindustrie bancaire

    Restructuration et Caractristiques du Systme Bancaire

    La rnovation du cadre juridique de la profession bancaire

    Architecture Actuelle du Systme Bancaire

    Banques Tunisiennes : Analyses et perspectives

    Analyse du systme bancaire tunisien

    Systme Bancaire : Perspectives et Enjeux

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    Restructuration et Caractristiques du Systme Bancaire

    A la fin des annes 90, le secteur bancaire tunisien a connu un changement dans la structure la suite des mouvements de drglementation et de libralisation financire. Lvolution de la structure du march bancaire tunisien est rationnelle pour deux principaux raisons : dune part, il y a, des insuffisances defficacits dues aux surendettements des annes 80 et dautres parts, le monopole ne reprsente pas la situation optimale pour la Tunisie mme si ce dernier est un pays envoie de dveloppement caractris par une forte asymtrie dinformation.

    Restructuration Le schma du secteur bancaire tunisien est compos dune trentaine de banques articules autour de la Banque Centrale de Tunisie. Ces banques se subdivisent-en dix-sept banques, deux banques de dveloppement dont la transformation nest quune question de temps, huit banques offshore et deux banques daffaires. La restructuration bancaire, la libralisation et la globalisation financire ont t les sources dune rorganisation qui a affect la structure du systme bancaire tunisien qui a enregistr, par consquent, une volution qualitative et quantitative. Lactivit des banques de dpt et de dveloppement a t marque par lopration de fusion absorption, entre une banque de dpt (la Socit Tunisienne de Banque STB) et deux banques de dveloppements (La Banque Nationale de Dveloppement touristique (BNDT) et la Banque de Dveloppement Economique de Tunisie (BDET)). La transformation de la TQB, BTKD et la BTEI respectivement en avril et mai 2004 en banques fait que le nombre de banques est

    pass 17. Une opration de vente a eu lieu le 5 novembre 2002, entre lUIB et la Socit Gnrale pour un montant de 102.7 millions de dinars. Enfin, la cession de la part de lEtat dans la banque du Sud est encours de ngociation. Certes, cette dynamique aura certainement un effet positif laccroissement de la concurrence au sein du secteur. Concurrence A linstar, des systmes bancaires des grands pays industrialiss, le secteur bancaire tunisien a connu une priode daccroissement de la concurrence la suite des mouvements de drglementation et de libralisation financire. La globalisation a conduit lapparition de nouveaux produits (produits dpargne et de couverture du risque de change et risque de taux), de nouveaux marchs (crdit la consommation), de nouvelles activits (ingnierie financire), ainsi que lapparition de nouveaux acteurs financiers (tablissements financiers spcialiss de financement et tablissements

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    de recouvrement). Ceux-ci ont pour consquence daugmenter la concurrence vis vis du systme bancaire travers la monte croissante des intermdiaires financiers oprant sur les diffrents marchs de financement. Selon la Banque dAffaires de Tunisie, lintermdiation concentre nest pas lordre du jour, moins quelle se fasse limproductif. Mme, si le crdit bancaire constitue la principale source de financement de lconomie tunisienne, dans un march de crdit concurrentiel, les banques savent quil nest pas possible de garder les bonnes entreprises qui doivent rester libres dans la recherche du cot de financement le moins lev dans le futur. Contrle La restructuration de certaines banques a raviv les prises de contrles au sein du secteur. La participation des investisseurs privs et trangers a t fortement encourage par lEtat. La privatisation de la banque de Sud en septembre 1997, confirme de plus en plus le dsengagement de lEtat du secteur. Ainsi, le nombre des banques prives a dpass celui des banques publiques. Les entreprises prives contrlent plus de 14% du capital bancaire. La

    part du contrle tranger du capital du systme bancaire tunisien a augment durant ces trois dernires annes suite la cession de blocs dactions aux banques trangres dans lUIB. La participation du capital tranger dans les fonds propres des dix banques commerciales tunisiennes est de lordre de 22.41%. On sattend ce que cette participation augmente puis que lEtat envisage une sortie du secteur bancaire. Mais elle continuera son soutient aux trois grandes banques du pays (STB, BNA et BH). La participation directe actuelle de lEtat dans le secteur est rduit au niveau de 10.62% alors que le contrle indirect par des entreprises semi-publiques stabli au niveau de 20.41%. La CNSS et ETAP sont les principaux entreprises semi-publiques actionnaires du systme bancaire tunisien. Selon la Banque dAffaires de Tunisie, lintensification de cette pratique, en Tunisie, suppose lexistence dun march efficient ou un seuil de transparence, qui animent les motivations des investisseurs pour ce genre dinvestissements. En pratique, les prises de contrle sont soit volontaires par la cible, soit que les ressources taient si mal utilises par la cible de sorte que cela dclenche un engouement des investisseurs.

    Contrle des dix premires banques commerciales tunisiennes

    Etat tunis ien 7,46%

    tarng er 21,0 6%

    actionnaires -5% du

    cap ital 49 ,18%

    personne morale p rive

    22 ,31%

    personne phys ique p lus de 5% du cap ital 4 ,64%

    entrep rises p aratat iques

    20 ,41%

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    Taille La structure du systme bancaire tend de plus en plus emprunter le modle de banque universelle en matire de taille. Plusieurs banques de la place se sont penches sur laugmentation du capital et le renforcement de lassise financire. Certaines deux ont t transformes sous lgide de la banque universelle consacre par la loi de n65 du 10 juillet 2001. Dautres ont t privatises. Cette dynamique de restructuration constitue une rponse rationnelle au programme de la libralisation du secteur financier afin de saligner sur les standards internationaux dune part, dautre part, la constitution de centre bancaire disposant dune assise financire solide permet lexploitation des conomies denvergures et dchelles face lcrasement des marges dintermdiation. Distribution Malgr le dveloppement technologique qui prne la suppression ou le recule de la place des rseaux dans la fonction de distribution bancaire part tout dans le monde au profit de la banque distance, les banques tunisiennes sont essentiellement des banques de rseaux. Cette ralit puise son essence travers la hausse du nombre des bureaux et agences bancaires durant les dix dernires annes. Ce rseau contait 786 agences et bureaux en 1996 passant 896 en 2003. Le rseau des succursales, agences et bureaux bancaires sest enrichi, en 2003, de 11 nouvelles units contre 17 nouvelles units en 2002 ce qui a port leur total 896 units contre 885 en 2002 et 868 en 2001. Les banques tunisiennes sont essentiellement des banques de rseaux. La totalit du produit bancaire provient du rseau des agences. Banque distance semble un peut loin dans le temps. Limportance et la dispersion du rseau de distribution, succursales, agences et bureaux, constituent un levier pour la banque. Ils permettent dune part la diversification rgionale et la diversification sectorielle et dautre part un moyen

    dattraction la clientle potentielle. La proximit et le chef dagence constituent les deux axes fondamentaux du choix dune banque.

    Technologie Le systme bancaire ntait pas labri de la diffusion technologique et lapprentissage. Les actions ont t axes sur la vulgarisation de la montique, le transfert de donnes, rglements internationaux distance, la dmatrialisation des moyens de paiement et la rationalisation de transport des fonds. A cet gard, ladhsion de la Tunisie au rseau SWIFT, date depuis 2001, a permis de relier le systme bancaire plus de 4500 banques de 115 pays. Il assure les relations en compte des banques de diffrents pays, la transmission des ordres et instructions de payement aussi que les informations bancaires. Conscient de limportance des moyens de paiement dans la vie conomique, le secteur bancaire a dcid dentreprendre un ensemble de mesures sinsrant dans le cadre de modernisation des moyens de paiement visant rationner lutilisation de ces moyens par la rduction des charges de traitement. La dmatrialisation des moyens de payement en Tunisie a vu le jour avec la dmatrialisation des changes. Ensuite elle, a t tendue au support lui-mme. La dmatrialisation du support consiste en sa suppression purement et simplement comme le cas des valeurs mobilires qui ont t remplaces par les critures en compte (STICODEVAM). Le remplacement des effets financiers par un contrat et un tableau damortissement puis par le titre de crdit. Le dveloppement de la monnaie lectronique : E-cash, le e-dinar et le chque numrique. Le 20 dcembre 1999, la dmatrialisation des changes a commenc par compensation lectronique devenue oprationnelle pour les virements et les prlvements par la cration de la SIBTEL. Au niveau des chques, le systme de tl compensation a dmarr le 15 mars 2001. Lanne 2003 a t clture par l'entre en activit de la tlcompensation de la

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    lettre de change normalise. Cette dernire marque la dernire tape du systme de compensation lectronique. Jusque-l, lenjeu de la dmatrialisation des moyens de paiement et dchanges a t trs important pour les banques puisquelle a permis de surmonter les problmes dexploitation par la rduction de la frquence des erreurs dues la surcharge de travail, lallgement des procdures et des circuits, lacclration des changes se traduisant auparavant par des retards. De plus, la baisse des problmes lis linscurit et risques de perte des vignettes lors des changes et rejets tardifs dus labsence de preuve dchange de pravis. La

    suppression des traitements opratoires bass sur les procdures manuelles, organisations centralises faible degr dinformatisation, volumtries importantes et procdures uniformes : intra/ inter petits/grands montants ce qui provoque le double emploi. Lunification et harmonisation des circuits dchanges et labolition de lacheminement physique. Ce qui a rduit les cots de traitements suite au raccourcissement de la diffrence des dates de disponibilit des fonds et des dates de rglement interbancaire.

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    La rnovation du cadre juridique de la profession bancaire

    La nouvelle loi rglementant la profession Bancaire comporte plusieurs volets essentiels qui portent sur lapplication du principe duniversalit et la mise en uvre de mcanismes pouvant tre qualifis de scuritaires.

    Le principe duniversalit La rforme bancaire du 10 juillet 2001 a aboli la distinction entre banques de dpts et banques de dveloppement au profit du principe de la banque universelle ou la banque tout faire. La loi dorganisation du systme bancaire N2001-65 du 10 juillet 2001 portant sur lapplication du principe duniversalit, autorise les banques pratiquer tous les mtiers bancaires. La nouvelle loi sapplique aux tablissements de crdit1, qui peuvent tre sous forme de banques ou dtablissements financiers, exerant leurs activits en Tunisie lexception des banques de dveloppement mixtes qui exercent leurs activits en vertu de conventions, tout comme elle ne concerne pas les banques off-shore qui demeurent rgies par la loi 85-108 du 6 dcembre 1985. Elle est considre comme tablissement de crdit, toute personne morale qui exerce, titre de profession habituel, la rception des dpts du public quelles quen soient la dure et la forme loctroi de crdits sous toutes leurs formes lexercice titre dintermdiaire, des oprations de change et la mise la disposition de la clientle et la gestion des moyens de paiement. Les tablissements de crdits peuvent aussi effectuer les activits de conseil et dassistance en matire de gestion de patrimoine, de gestion financire, dingnierie financire et dune manire gnrale tous les services destins faciliter la cration, le dveloppement et la restructuration des entreprises. Enfin, ltablissement de crdit peut prendre des participations au capital dentreprises existantes ou en cration. Seules les banques sont habilites recevoir du public 1 La loi dorganisation du systme bancaire N2001-65 du 10 juillet 2001 art 1

    des dpts quelles quen soient la dure et la forme. Compte tenu de cette dfinition, est considr comme : Banque, tout tablissement agre par la loi N67-51 du 7 dcembre 1967 en qualit de banque de dpts Etablissement financier, les banques daffaires2, les tablissements financiers de leasing et les tablissements financiers de factoring. Les mcanismes scuritaires Il sagit notamment de la dfinition des attributions dun comit daudit interne au sein des tablissements de crdit, de la matrise des procdures dadministration provisoire et de liquidation des tablissements de crdit et de linstauration dun systme de garantie des dpts. Ce dernier mcanisme consiste dans linstauration dun systme de garantie des dpts sous forme de mcanisme de solidarit . Cest un mcanisme obligatoire dclench uniquement en cas de sinistre et nimpose aux banques, contrairement la formule du fond de garantie , aucune cotisation priodique. La loi n2001-65 du 10 juillet 2001 vise renforcer quatre mcanismes scuritaires : Renforcer la structure daudit interne par la dfinition des attributions de sa structure, dont la cration remonte la loi n67-51, mais qui a t largement marginalise dans lorganigramme organisationnel des banques. Moraliser de plus en plus les rapports

    2 Les banques daffaires agres avant cette loi sont autorises utiliser le terme banque condition dajouter le terme affaires .

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    commerciaux que peuvent entretenir avec la banque, ses administrateurs et ses dirigeants. Ce qui oblige les administrateurs et des dirigeants de la banque aux soumissions suivantes : recueillir lautorisation pralable du conseil dadministration pour toute convention conclue avec la banque et nentrant pas dans le cadre des oprations courantes. Dinformer le conseil dadministration de la Banque et la Banque Centrale de Tunisie de toute autre opration quils auraient initie dans le cadre des oprations courantes de la Banque. La matrise les procdures dadministration provisoire et de liquidation. Linstitution de mcanismes propres de redressement et de

    liquidation applicables en cas de difficults dun tablissement de crdit et qui oprent sous le contrle des Autorits Montaires. Selon la Banque dAffaires de Tunisie, le dcloisonnement de lactivit est un cadre incitatif pour linnovation financire et par consquent, linstauration de la concurrence et la diversification alors que linstauration des mcanismes scuritaires constitue les premiers germes de la responsabilisation des banques face la monte des risques de faillite et dassurer la transparence et la garantie des droits des diffrents tiers (dposants, cranciers, investisseurs) au niveau du secteur.

    Architecture Actuelle du Systme Bancaire

    A la lumire de la nouvelle loi N2001-65 du 10 juillet 2001, le systme bancaire se compose essentiellement de la banque centrale, les tablissements de crdit, les banques de dveloppement mixtes et les banques offshore.

    La banque centrale de Tunisie (BCT) Elle est lautorit de tutelle des banques. Cest la banque des banques et aussi la banque de lEtat en dfinissant et mettant en uvre la politique montaire, elle assure la tenue du compte courant des banques, le service de compensation, le service information par le biais des centrales des chques impays et des risques. La fonction du prteur en dernier ressort ft abandonn avec le dveloppement de lconomie de march qui en assurera lessentiel du besoin du refinancement du systme bancaire. Les tablissements de crdit Les tablissements de crdit en activit sont constitus par les banques et les tablissements financiers : - Les banques renferment les banques dites

    auparavant banques commerciales agres sous la loi n 67-51 rglementant la profession bancaire en qualit de banque de dpts et les banques de dveloppements transformes en banques universelles. A la fin de 2004, les banques sont au nombre de dix sept:: Banque Nationale Agricole (BNA), Socit Tunisienne de Banque (STB), Union Internationale de Banques (UIB), Banque de l'Habitat (BH), Banque Franco-Tunisienne (BFT), Banque Tunisienne de Solidarit (BTS), Banque du Sud (BS), Banque Internationale Arabe de Tunisie (BIAT), Union Bancaire pour le Commerce et l'Industrie (UBCI), Banque de Tunisie (BT), Arab Tunisian Bank (ATB), Amen Bank (AB), Citibank.NA et lArab Banking Corporation (ABC). La Tunisian Quatarian Bank (TQB), la banque Tuniso-Koweitienne de Dveloppement (BTKD) et la Banque de Tunisie et des Emirats

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    d'investissement (BTEI) ont ralis leur transformation en banque commerciale, respectivement en mois davril et mai 2004. - Les tablissements financiers regroupent les banques daffaires, les tablissements financiers de leasing et les tablissements financiers de factoring. Toutes fois, les banques daffaires agres avant lentre en vigueur de la nouvelle loi bancaire N 2001-65 du 10 juillet 2001, sont autorises utiliser le terme banque dans leur dnomination sociale, documents et publicits, condition dajouter, dans tous les cas, le terme banque daffaires . Elles ont pour activit dassurer des services de conseil et d'assistance en matire de gestion du patrimoine, de gestion financire et d'ingnierie financire et d'une manire gnrale tous les services destins faciliter la cration, le dveloppement, la restructuration et la privatisation d'entreprises. Elle sont aux nombre de deux : la Banque d'Affaires de Tunisie (BAT) et lInternational Maghreb Merchant Bank (IMMB). Les tablissements financiers comprennent les tablissements de leasing (10 tablissements) et les tablissements de factoring (3 tablissements). Les banques de dveloppement mixtes Elles ont t cres, pour la plus part, au dbut des annes 80 dans le but dassurer le financement de lconomie sous forme doctroi de crdits moyen et long terme partir de leurs fonds propres et sur ressources demprunts, internes et externes, moyen et long terme. Elles ont pour Activit doctroyer des crdits moyen et long terme et sous certaines conditions, des crdits court terme, participer au capital d'entreprises, collecter des dpts dont la dure est suprieure 1 an, aussi, collecter des dpts vue de leur personnel et des entreprises dont elles dtiennent la majorit du capital. Eu gard leur

    vocation particulire dinstrument privilgi de mobilisation de ressources extrieures au profit de la Tunisie, les banques mixtes de dveloppement ne reoivent pas de dpts des rsidents. Elles ont t au nombre de cinq banques et rcemment, il nen reste que deux : Banque Arabe Tuniso-Lybienne de Dveloppement et de Commerce Extrieur (BTL) et la Socit Tuniso-Saoudienne dInvestissement et de Dveloppement (STUSID). Cette dernire sera transforme en un tablissement de crdit en qualit de banque en 2005 avec un capital de 100 MDT. La BTL a assaini sont portefeuille suite la cration dune socit de recouvrement et le lmission dun premier emprunt international de 30 millions de $. Ces dcisions constituent un premier pas vers la transformation en banque universelle. Les banques offshore Lactivit des banques off-shore consiste collecter des dpts auprs des non-rsidents, quelle qu'en soient la forme et la dure. Accorder tout concours aux non-rsidents et de souscriptions aux emprunts mis par ces derniers. Assurer les oprations de change manuel au profit de la clientle. Effectuer en qualit d'intermdiaire agr les oprations de change et de commerce extrieur de leurs clientles rsidentes. Elles sont soumises, ce titre aux mmes obligations que les intermdiaires agrs rsidents. Il sagit de : La CITIBANK (branche off-shore), l'Union Tunisienne de Banques (UTB), Loan Investment Company (LINC), Tunis International Bank (TIB), Beit Ettamouil Saoudi Ettounsi (BEST), North Africa International Bank (NAIB), ALUBAF International Bank Tunis (ALUBAF), Arab Banking Corporation (ABC).

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    Banque Centrale de Tunisie

    Etablissements de crdit

    Banques Etablissements financiers

    Banques offshore Banques de dveloppement mixtes+

    ABC*

    AMEN BANK

    ATB

    BFT

    BH

    BIAT

    BNA

    BS

    BT

    BTEI**

    BTKD**

    BTS

    CITI BANK*

    TQB**

    STB

    UBCI

    UIB

    Tunisie Leasing

    Union Tunisienne de Leasing

    Compagnie Internationale de

    Leasing

    Arab Tunisian Lease

    Amen Lease

    General Leasing

    Arab International Lease

    El Wifek Leasing

    STUSID et BTL ABC*

    ALUBAF

    BEST Bank

    CITI BANK*

    LINC

    NAIB

    UTB

    TIB

    Banques daffaires

    Ets financiers de factoring

    Ets financiers de leasing

    BAT et IMMB

    TF, FA et Uni Factor

    + Ces banques devront se transformer en banque universelle.

    *banques possdent deux branches dactivits : offshore et onshore.

    ** banque de dveloppement mixte transforme en banque.

    Organigramme du systme bancaire

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    Banques Tunisiennes : Analyses et perspectives

    La majorit des tablissements financiers ont connu une dgradation de leurs rsultats relatifs l'exercice 2003. Seulement deux banques, ATB et Amen Bank ont pu augmenter leur rsultat net de manire significative. Le rsultat net de lUIB et BS sest fortement dgrad en 2003. Cette tendance sest intensifie au premier semestre de 2004. Sept banques ont vu leur rsultat en baisse par rapport au premier semestre de 2003. Pour certaines banques, l'anne 2003 a constitu une anne pour le rquilibrage de la structure du bilan et le rattrapage de linsuffisance des provisions sur crances non performantes. Par ailleurs, le systme bancaire est arriv une situation qui laisse constater que le laccroissement est devenu difficile : Le cot marginal des ressources est devenu trs lev, la concurrence est trs vive et la marge bnficiaire tend la baisse.

    Analyse du systme bancaire tunisien

    Dans la conduite de lanalyse du systme bancaire tunisien, les analyses seront conduites sur la base des ralisations des quatre dernires annes 2000-2003. Aussi, la distinction banques autrefois dites banques de dpts et banques de dveloppement juridiquement nest pas lordre du jour. Le maintient de cette distinction nest que temporaire et ce pour deux raisons : dune part, certaines banques de dveloppement1 nont pas encore achev leur transformation en banque universelle consacre par la loi n65 du 10 juillet 2001. Dautre part et pour la cohrence des donnes et analyses, nous comptons oprer une discrimination entre les banques de dpts selon deux critres objectifs : le rseau et taille de bilan car ces deux critres refltent au mieux la notion de la banque tout faire ou banque universelle . Aussi, nous retenons un effectif de dix premires banques tunisiennes en terme de rseaux dagences et total du bilan. Ces deux critres refltent au mieux la notion de banque universelle consacre par la loi n 65 du 10 juillet 2001.

    1 Les banques TQB, BTKD et BTEI se sont transformes en banque universelle, depuis, respectivement des mois davril et mai 2004.

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    Dpts et Crdits Le total dpts de la clientle s'est lev la fin de l'anne 2003 15491 MD contre 14424 MD en 2002, 13878 en 2001 et 12704 en 2000. Ce qui correspond une progression de 7.4% en 2003, 3.9% en 2002 et 9.24% en 2001. Cette progression est due la hausse des ressources quasi-montaires. La forte baisse enregistre en 2002 est due essentiellement la baisse des

    ressources montaires des banques. En 2003, la BIAT garde la premire place en terme de dpts de clientle devant la BNA et la STB. Aussi, la STB sest incline dun rang en terme de dpts au profit de la BNA qui occupait la troisime place en 2002. Ces trois banques partagent ensemble 45.7% des dpts de la clientle.

    Quant aux crdits accords, le total sest tabli 17074 MD en 2003 contre 16246 MD en 2002, 15257 MD en 2001 et 13663 MD en 2000. Soit une progression de 5.1% en 2003. Cette augmentation est beaucoup moins que celle enregistr en 2001 qui est de lordre de 11.7%.

    On note aussi, la hausse du niveau des crdits accords la clientle par rapport au niveau des dpts. Cette insuffisance structurelle en ressources est comble par le recours aux ressources spciales et le refinancement sur le march montaire.

    Exploitation

    Cot des ressources et rendement des prts La courbe du cot moyen des ressources des banques indique une tendance haussire. Le cot des ressources sont de lordre de 3.44% en 2003 contre 3.37% en 2000. Cependant, le rendement moyen volue avec une tendance baissire. La rendement moyen stablit 7.89% en 2003 contre 8.44% en 2000. Soit une

    baisse de 55 points sur les quatre ans. Par consquent, la marge moyenne dintermdiation a volu automatiquement la baisse. Cette situation, sexplique par la monte de la concurrence directe interbancaire et la concurrence par les autres organismes de collecte de lpargne.

    Marge dintermdiation bancaire En 2003, la marge dintermdiation du secteur continue dans une tendance baissire. Elle est de lordre de 4.44% en 2003 contre 5.07% en 2000. Cette baisse de la marge est due dune part la hausse des cot des ressources qui ont augment de 3 points de base par rapport lanne 2000 et la baisse du rendement moyen des prts la clientle de 55 points et dautre part, la hausse des agios rservs sur crances non performantes ou classes au terme de la BCT. Aussi, le rendement moyen des prts sest inclin au niveau de 7.89% en 2003 contre 8.44% en 2000. La comparaison entre banques laisse apparatre certaines

    disparits au niveau des cots de financement et rendements inter banques. La marge dintermdiations des banques a volu selon une tendance baissire sur les quatre ans 2000-2003 entre un plafond de 6.84% et un minimum de 2.72% avec une moyenne baissire. Soit une moyenne de 4.44% en 2003. Cinq banques possdent une marge dintermdiation en dessus de la moyenne. Toutes les banques ont connu une dgradation de la marge dintermdiation entre 2000 et 2003. Seule lATB a connu une progression de la marge dintermdiation durant cette mme priode. LUBCI (6.29%) et la BIAT (6.01%)

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    possdent la marge dintermdiation la plus lev sur les dix banques en 2003.

    Produit Net Bancaire Lexploitation des dix banques a gnr au cours de lexercice 2003 un produit net bancaire (PNB) de 909 MDT contre 919 MDT en 2002, 918 MDT en 2001 et 863MDT en 2000. Soit une baisse moyenne de lordre de 1.11% en 2003, une stagnation en 2002 aprs la meilleure hausse de 6.46% en 2001 sur les quatre ans. Seulement deux banques sur dix ont ralis une progression significative du PNB en 2003. Il sagit de lATB (16.04%) et Amen Bank (8.62%). Cependant, on constate la baisse du PNB de cinq banques en 2003. Il sagit de la STB (5.38%), UBCI (3.07%), UIB (9.43%), BS (5.86%) et BH (7.69%). La comparaison

    entre banques en terme de PNB affiche au premier rang la BIAT suivie par la BNA et la STB. Elles ralisent ensemble presque 45% du PNB de lensemble des dix banques avec un niveau de PNB largement suprieur 100MDT. Les huit autres banques ont un niveau de PNB plus bas que la moyenne qui est de lordre de 90.9MDT. De plus, la BIAT dgage un PNB presque le double des charges dexploitation. LUBCI, BNA, UIB, BS, ATB et BT ont un niveau de PNB lgrement suprieur aux charges dexploitation. Tandis que, les charges dexploitation de la STB et Amen Bank dpassent le niveau du PNB.

    Lexamen du rsultat dexploitation montre une baisse entretenue de ce solde depuis 2000. Le rsultat dexploitation des dix banques est gal 189MDT en 2003 contre 271 MDT en 2000. Cette dgradation est due la baisse du PNB et la hausse des charges

    du personnel malgr la baisse de leffectif en 2003 de 0.73%. Ces derniers ont atteint 371 MDT en 2003 contre 297 MDT en 2000. De plus, la faiblesse des autres produits dexploitation par rapport au montant des autres charges dexploitation

    Frais de personnel et Productivit Une forte hausse des frais de personnel entre 2003 et 2002. Elle est de lordre de 6.4% soit un montant de 74 MD. Ce qui sest manifest ngativement sur la productivit moyenne du secteur malgr la baisse de leffectif total. Celle-ci na pas volu malgr la baisse de leffectif total. La comparaison entre

    tablissements positionne lBT (92.75) en premier rang suivi de, lAman Bank (80.80), ATB (75.6) UBCI (73.73) et BIAT (73.73). Les banques STB (40.34) et UIB (40.87) affichent les taux les plus faibles. La plus grande masse salariale revient aux trois grandes banques BNA STB et BIAT.

    Provisions En 2003, les banques ont constitu des provisions de lordre de 184.9 MDT contre 207 MDT en 2002. Soit une baisse de lordre de 10.68% en 2003 contre une baisse de 4.81% en 2002. Cette baisse est due essentiellement la cession de crances qui a

    connue un dveloppement ces dernires annes la suite de cration des socits de recouvrement de crances. Le cumul des crances cdes a atteint 415.7 MDT en 2002 et 2003. Aussi, la radiation des crances irrcouvrables pour un montant global de 18 MDT. Par consquent, leffort moyen de

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    provisionnement des banques sest consolid soit 109% en 2003 contre seulement 102% en 2002, 56% en 2001 et 51% en 2000. C'est--dire que le rsultat brut dexploitation

    permet de reconstituer les provisions hauteur de 51% en 2002 et hauteur de 109% en 2003. Cette progression positive est due la baisse des provisions.

    Provisions sur crances et effort moyen de provisionnement

    166 309

    197 529

    207 039

    184 930

    51%

    56%

    102%

    109%

    0

    50 000

    100 000

    150 000

    200 000

    250 000

    2000 2001 2002 2003

    0%

    20%

    40%

    60%

    80%

    100%

    120%

    provisions sur crances effort de provisionnement moyen

    La comparaison entre banques montre que la STB a fortement provisionnement son portefeuille de crances en 2000 et 2001 avec une chute en 2002 et 2003. Cest la consquence directe de lopration de fusion absorption de la BNDT et la BDET en 2000. Ces deux banques ont accumul un important

    portefeuille de crance non performante. Les montant de provisions sur crances ne peut tre retenu comme tant une apprciation de la qualit du portefeuille des banques. Puisque, lmergence des socits de recouvrement a permis dassainir plus ou moins les bilans.

    Rsultats et Rendements Les dix banques ont ralis un rsultat net global denviron 153 MDT en 2003 contre 152MDT en 2002, 236 MDT en 2001 et 223 MDT en 2000. Cette rgression entretenue en 2002 et 2003 est la consquence directe de lcrasement des marges dintermdiation et la radiation des crances non performantes. Ainsi, le total des bnfices nets a vcu une lgre hausse de 0.97%, contre une forte baisse de 35.56% en 2002.

    Cette rgression au niveau des bnfices nets sest rpercute sur la rentabilit des fonds propres (ROE) et le rendement des actifs (ROA) dont les niveaux ont fortement rgress, dune anne lautre, respectivement, de 12.8% et 1,23% 7.2% et 0,75% entre 2000 et 2003. La comparaison entre banques indique une forte divergence. Durant les quatre ans, le rendement du capital sest inclin vers la baisse pour lensemble des banques. En 2003, on constate une lgre reprise pour lAmen Bank (14.52%) et lATB

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    (12.68%), dgradation pour lUIB (0.01%) et BS (1.48%) et stagnation pour le reste des banques. Cette dgradation sexplique en

    totalit par la forte baisse du rsultat de ces deux banques.

    La fonction RAROC (Risk Adjusted Return

    on Capital) Ce ratio valorise le rendement de chaque activit aux exigences en capital. En Tunisie, lintermdiation est la principale composante du rsultat dexploitation des banques. Pour cette raison, le calcul dune fonction RAROC traduit en grande partie lanalyse de lactivit dintermdiation. Cinq banques ont un rendement ajust au fonds propres plus lev que la moyenne des dix banques (3.61%). La BT est au premier rang (7.83%), suivie par la BH (5.75%), la BIAT (4.27%), lAmen Bank (4.01) et la BNA (3.81%). Ces rsultats

    confirment dune part, la stabilit de la rentabilit de la banque, dautre part, ce ratio permet une adquation du capital conomique aux exigences en capital rglementaire. Donc pour les banques ayant un ratio RAROC plus bas signe dune volatilit leve de la rentabilit, due dune grande part la faiblesse des fonds propres conomique qui permettent dassurer une stabilit du rsultat. Tel est le cas de la UIB (1.13%) et BS (1.66%). Ainsi, on sapproche de plus en plus sur lefficacit dallocation du capital. Pour cela, nous comptons analyser ci-aprs lefficacit.

    Efficacit Lefficacit sera apprcie partir du ratio rsultat net / cot total dexploitation. On note des disparits entre les dix banques tunisiennes. Lvolution de ce ratio, durant la priode 2000-2003, indique une forte baisse de lefficacit de lexploitation au sein du systme bancaire sans aucune exception.

    La comparaison entre banques place la BT en premier avec un ratio de lordre de 40.82%, suivie de loin par lAmen Bank (23.42%) et lATB (20.91%). Les banques les moins efficaces salignent sur un ratio de 0.01% pour lUIB et 2.34% pour la BS.

    Structure des emplois

    Liquidit Les banques tunisiennes manifestent des prfrences divergentes pour les actifs liquides. Durant les quatre ans, la plus part des banques ont rduit la part des actifs liquides dans leur portefeuille. Puisque, la part des

    actifs liquides par rapport au total des emplois a rgress dune anne une autre. En 2003, la moyenne des actifs liquides est denviron 13.61% contre 13.51% en 2002, 15.66% en 2001 et 15.45% en 2000. Comme on constate une baisse de liquidit en 2002 suivie dune lgre reprise en 2003 pour lATB et la BIAT.

    Actifs risqus Lexamen des actifs fait ressortir les remarques suivantes : les banques tunisiennes investissent plus dans les actifs risqus, en particulier les crances commerciales et industrielles. En 2003, la part des crances risques par rapport au total des emplois a augment. En 2003, la moyenne des crances

    risques est denviron 77.45% contre 74.49% en 2002, 71.99% en 2001 et 72.15% en 2000. La comparaison entre banque permet de placer la BS en premier rang avec une part de crances risques par rapport au total du bilan de lenviron 82.71% suivie par la BNA (81.36%), lAmen Bank (78.57%) et la BH (77.39%). LATB et la BIAT investissent

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    moins dans les actifs risqus, soit respectivement, en 2003, 64.79% et 66.11%. Selon la Banque daffaires de Tunisie, la monte de la concurrence sur le march des crances commerciales et industrielles a amen les banques financer massivement les emprunteurs risqus. Cette situation est luvre dun surendettement des entreprises hrit spontanment de lconomie dendettement, dune part. Dautre part, le crdit bancaire est le seul moyen de financement de la PME tunisienne et lcrasement des marges dintermdiation face la faiblesse des marchs de capitaux rguler la demande accrue de financement. Aussi, linformation sur ce segment de

    march fait souvent dfaut et la discrimination et la surveillance de la qualit des projets devient une tche ardue. La plus part des banques seront obliges consacrer beaucoup plus des deux tiers des emplois aux crdits risqus malgr que cette catgorie dinvestissement prsente un risque idiosyncrasique important et peut tre source de fragilit du systme bancaire. En effet, le risque systmique prend toujours naissance dans le comportement spar des emprunteurs. Ds lors quil y a un retournement de la conjoncture, les options de liquidation des projets non performants se rduisent avec le temps. Dans ce cas, la banque subit la totalit des pertes.

    Structure des ressources

    Fonds propres Malgr la stabilit du classement des banques, la STB possde le plus important niveau de fonds propres suivie par la BNA et la BIAT. Les fonds propres des banques ont volu dune anne une autre. Cette progression

    stablit en 2003 2.7% contre 3.31% en 2002 et 6.41% en 2001. Durant les quatre ans, trois augmentations de capital ont t enregistres, lAmen Bank (9 MDT) et la BT (5 MDT) en 2001 et pour la deuxime anne conscutive la BT a augment son capital de (10 MDT).

    Ressources externes Les ressources externes des banques proviennent essentiellement des dpts de la clientle et avec moindre importance les ressources spciales. En 2003, les dpts de la clientle reprsente 80.74% des ressources des banques marquant ainsi, une volution de 7.39%. Soit un encours de 15491 MDT en 2003 contre 14424 MDT en 2002, 13808 MDT en 2001 et 12704 MDT en 2000. Les autres ressources, ressources spciales et dpts des tablissements financiers occupent une place marginale par rapport aux ressources provenant de la clientle. En totalit, ces deux

    ressources reprsente une part de lordre de 19.26% en 2003. Le graphique ci-dessous fait distinguer deux groupes de banque en terme de dpts. Il sagit des quatre banques STB, BNA, BIAT et BH. Ces banques possdent les plus important rseaux de distribution. Par consquent, elles collectent plus de 56% des dpts des banques en 2003. De plus ces banques ont niveau de dpts largement suprieur la moyenne des dix banques tunisiennes. En 2003, lAmen Bank a dpass lgrement la moyenne qui est de lordre de 1549 MDT

    Risque Lapprciation du risque des banques sera examine partir de plusieurs ratios, puisque

    aucune mesure ne peut prtendre quantifier cet ala. Notre dmarche consiste examiner lvolution du ratio de fonds propres / actifs

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    risqus, le ratio de volatilit du rendement des fonds propres, le taux des crances non performantes/ crances risques et le taux de couvertures des crances non performantes. La comprhension de la tendance dvolution du ratio des fonds propres rapports aux actifs risqus est trs importante, puisquelle constitue une prdiction sur lampleur du risque encouru. Lexamen de lvolution de ce ratio suggre une forte hausse pour la BT et lUBCI en 2002 et 2003. Cette volution aura un effet positif sur la solvabilit de ces deux oprateurs puisquelle est signe soit de la baisse de la part des actifs risqus dans le portefeuille, soit le renforcement des fonds propres. Tandis que, on enregistre une lgre baisse pour les autres banques signe de la hausse des actifs risqus au portefeuille ou bien que les fonds propres voluent lentement par rapport celle des actifs risqus. Cette situation confirme lengagement massif des banques tunisiennes sur le segment de march

    des crances risques examines ci-dessus la rubrique actifs risqus. Lvolution du ratio volatilit du rendement des fonds propres fait apparatre lUIB et lUBCI au premiers rang avec une volatilit de rendement respectivement de lordre de 6.83% et 4.37%. La BH, BNA et BT ont des rendements les moins volatiles par rapport aux autres banques. En 2003, les banques tunisiennes affichent des taux de crances non performantes en moyenne deux fois plus levs ceux enregistrs en Europe. Une telle tendance peut mettre le secteur en dtresse financire. La STB, UIB et BS possdent les taux les plus levs du secteur avec un niveau de 38% pour les deux premiers oprateurs et 29% pour la BS. Seulement la BT possde un taux de crances non performantes proche de celui enregistr en France, il est de lordre de 8%. En second place, BIAT et BT affichent un taux de 17% chacune.

    Taux des crances non performantes en 2003

    20,00%

    38,00%

    24,00%

    29,00%

    20,00%

    8,00%

    23,00%

    17,00% 17,00%

    38,00%

    0,00%

    5,00%

    10,00%

    15,00%

    20,00%

    25,00%

    30,00%

    35,00%

    40,00%

    STB UBCI UIB BNA BS ATB BT AB BH BIAT

    Par consquent en 2003, les banques enregistrent une insuffisance de provisions linstar de lanne 2002. Les taux de couverture des crances non performantes est largement mdiocre pour la plus part des oprateurs. Ainsi, pour la BS ce taux est peine de 20%, il est de 29% pour la BIAT et

    36% pou lUIB. Cependant, quatre banques ont des taux de couverture moyennant satisfaisant. Il sagit de la BT avec un taux de 83%, la BNA avec un taux de 70% et lUBCI et lATB ont un taux de couverture de 69% chacune.

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    Taux de couverture des CNP en 2003

    46,00%

    69,00%

    36,00%

    70,00%

    20,00%

    69,00%

    45,00%

    29,00%

    40,00%

    83,00%

    0,00%

    10,00%

    20,00%

    30,00%

    40,00%

    50,00%

    60,00%

    70,00%

    80,00%

    90,00%

    STB UBCI UIB BNA BS ATB BT AB BH BIAT

    Conclusion Deux raisons peuvent expliquer cette tendance baissire : dune part la libralisation du secteur et la monte de la concurrence au niveau du secteur les drivs du programme dassainissement et rorganisation et dautre part, la baisse des taux et du niveau de lactivit de lconomie. Ces facteurs conjugus psent de plus en plus sur les performances actuelles des banques. En effet, les cots du programme dassainissement et de restructuration des banques tunisiennes auront

    ncessairement un effet ngatif sur les ralisations de lanne en cours. Ce programme vise l'amlioration de la comptitivit des banques tunisiennes travers la consolidation de leurs assises financires par louverture du capital aux investisseurs trangers, l'assainissement de leurs portefeuilles, lamlioration de la qualit des actifs, le relvement de la qualit des services rendus et le renforcement de leurs politiques en matire de recouvrement, de gestion de crdits et de couverture de risques.

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    Systme Bancaire : Perspectives et Enjeux Les perspectives et enjeux dans le cadre de la libralisation financire s'articulent

    autour de trois axes : privatisation, modernisation, gestion du risque et amlioration de la transparence du secteur bancaire. Nos banques sont appeles plus ldification des programmes en matire de privatisation, restructuration et cration dentreprises, accompagner les entreprises vers la comptitivit et la productivit, croissance et dveloppement entreprise comptitive rsultat sine qua non de crances rentables . La redfinition plus particulirement, de la structure du capital, stratgies dinvestissement, lassainissement des portefeuilles, aussi que lamlioration et la diversification des services offerts par le secteur constituent un les fils directeurs de ce programme. Selon la Banques dAffaires de Tunisie, louverture de capital linvestisseur tranger et la privatisation des banques constituent la pierre angulaire du dveloppement quantitatif et qualitatif du secteur bancaire. Cette stratgie vise instituer les lois du march selon les quelles la survie est restreintes aux efficients et efficaces. Par consquent, les considrations socioconomiques au sein du secteur bancaire, prendront recule au profit du renforcement de la valeur actionnariale. Ainsi, les actions pralables ces objectifs seront autour de quatre axes savoir la restructuration, la modernisation, matrise des risques et la transparence.

    Restructuration La restructuration a pris son essor suite la promulgation, de loi bancaire n2001-65 du 10 juillet 2001, relative aux tablissements de crdit visant une rorganisation de la profession et la mise en uvre de mcanismes scuritaires. Cette lgislation a permis de mettre en place un environnement plus libral pour l'exercice des mtiers bancaires supprimant explicitement le cloisonnement arbitraire entre les banques. Ds lors, aucune stratgie de spcialisation nest prsume aux banques tunisiennes. La cration des socits de recouvrement fait une stratgie russie pour lassainissement des portefeuilles des banques des crances classes et les participations dans les SICAF. La Banque Tuniso-Emirate pour l'Investissement (BTEI) et la Banque Tuniso-Qatarie d'Investissement (BTQ) sont transformes en banques universelles au mois davril et mai 2004. La Banque Tuniso-Kowetienne de Dveloppement (BTKD) a obtenu l'agrment d'une banque universelle. Nanmoins, elle n'est pas encore entre en

    fonction. Selon nos informations, la BTKD, banque universelle, sera une ralit au mois de janvier 2005. Au mme sillage, la conversion de la STUSID en banque est confirme depuis le mois de novembre 2004. Le capital de ces tablissements sera ouvert aussi, aux investisseurs trangers. L'Etat compte cder ses parts (31,76%) encore dtenues directement ou indirectement dans le capital de la Banque du Sud, ainsi que ses participations dans les banques de dveloppement. Cinq banques filiales d'tablissements trangers : l'Arab Bank PLS dtient 64.24% de l'ATB, BNP-Paribas dtient 50% du capital de lUBCI, la Socit Gnrale dtient 52% de lUIB. Cinq banques trangres dtiennent des participations minoritaires dans le capital de trois banques tunisiennes. Il sagit du CIC de Paris et la Banque Transatlantique dans le capital de la BT, ainsi que la Socit Marseillaise de Crdit et Natexis Banques Populaires dans celui de la BIAT. Par ailleurs, la Banca Monte dei Paschi di Siena est prsente au capital de la Banque du Sud. Une

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    seule banque, Amen, relve totalement du secteur priv, sans pour autant avoir un partenariat tranger son capital. Modernisation du secteur Aprs la dmatrialisation des moyens de paiement, lamlioration des services de transport des fonds et lchange de donnes scurises, les prochaines dfis portent sur le lancement des cartes de paiements lectroniques scurises et la matrise et la gestion des systmes dinformations. Dans ce sillage, les banques sont appeles plus quau jamais la gestion des centrales dinformations internes permettant de suivre aux moindres signes le bon usage des crdits. Puisque la fonction dintermdiation repose essentiellement sur deux grandes tapes savoir la slection des projets et le suivi de ceux ayant fait lobjet de financement. Le suivi est dune importance cruciale permettant damliorer le taux de recouvrement en cas de mauvaises performances avant que les flux de liquidation retarde du projet deviennent nuls. Risque En matire de gestion du risque de crdit, il reste beaucoup defforts fournir. Les banques tunisiennes ne doivent en aucun cas se limiter la classification des crances par la banque centrale. Il faut, concevoir des bases de donnes permettant une prclassification des crances puisque, les banques dtiennent plus dinformations sur leur propre clientle que la BCT. Elaboration des systmes de notation interne propres chaque banque de ces clients et mme aller jusqu la mise en place de fonction de discrimination des clients potentiels linstar de la fonction Z bis de la Banque de France. Se prparer, de prime abord, la nouvelle rglementation Bale 2006 instituant le nouveau ratio de solvabilit (fonds propres/ risques encourus). Cette rglementation est axe sur le dveloppement de systmes de notation ou dvaluations internes de risque propre chaque banque. La BCT fait lexemple par la cration de la

    centrale d'information et des impays. La cration des socits de recouvrement des crances ouvre lapptit pour la cration dun march de cession de crances qui peut aller au-del des crances non performantes pour intgrer les crances de qualit suprieure prparant ainsi, les oprateurs la titrisation. Aussi, la gestion des garanties est dune importance cruciale pour les banques. cet gard, la cration dentits dexpertises des garanties permet dtablir la juste valeur des garanties. Il est temps aussi, de rflchir sur lopportunit de crer des mcanismes de partage et transfert du risque de crdit. Aux Etat Unis et en Europe, les marchs de partage du risque de crdit (cession de crances et produits drivs de crdits) et les fonds de garantie ont gagn dintrts aux regards des tablissements de crdit. Ces derniers, ont pu desserrer la fonction doctroi de crdit et celle de gestion du risque de contrepartie. Ainsi, lexistence doprateurs plus aptes prendre le risque, moyennant des primes, permet aux banques de cder lexcdent du risque de contrepartie indsirable sans pour autant se dsengager vis--vis du client. Transparence Dans le cadre de renforcent de la supervision bancaire, visant viabiliser le financement de dveloppement de lconomie et la prvention du systme bancaire des risques systmiques, la Banque centrale a soumis les tablissements de crdit, banques et tablissement financiers de financement, l'obligation de lui transmettre en mme temps que la dclaration de la situation mensuelle comptable, la liste des clients bnficiaires de crdits dbloqus au cours du mois objet de la dclaration, y compris les actions de renouvellement des crdits, ainsi que leurs tats financiers respectifs relatifs aux deux derniers exercices du client. Ces informations alimenteront continuellement la centrale des bilans rige au sein de la centrale d'informations de la Banque centrale, permettant ainsi aux banques d'avoir leur disposition une base de donnes

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    qui les aide affiner l'analyse des situations financires de leurs clients et d'apprcier convenablement les risques encourus ce titre. Dans le cadre du suivi des engagements des groupes et en vue de renforcer la concertation entre les banques de la place, une convention cadre a t tablie entre les tablissements de crdit dfinissant le rle du banquier chef de file du pool bancaire et les obligations des banques membres de ce pool sachant, par ailleurs, que le banquier chef de file est dsign pour chaque entreprise ou groupe d'entreprise qui fait appel plus d'une banque pour financer son activit courante. La banque chef de file est charge de centraliser les tats financiers ainsi que les documents se rapportant au dbiteur, de suivre ses engagements financiers ultrieurs et d'informer rgulirement les membres du pool de l'volution de sa situation financire,

    l'occasion de runions priodiques organises cet effet. Conclusion Lanne 2003 tait difficile pour les banques tunisiennes. Elle a cltur par une dgradation ou stagnation du rsultat lexception de lAmen Bank et lATB. La baisse des taux et la contraction de lactivit conomique sont les principales causes. Certes, que la rorganisation de la profession et louverture du capital aux grands oprateurs europens pourront introduire un dveloppement qualitatif et quantitatif. La meilleure organisation, linnovation, lexploitation de linformation, la gestion saine des engagements, la filialisation de certaine activit (recouvrement et leasing) et louverture sur lenvironnement constituent les pistes propices la russite du pari de lavenir.