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CHALLENGE LE DÉFI DE LA BANCARISATION LES ENJEUX DU SERVICE MINIMUM GARANTI TRAFIC HARO SUR LA FAUSSE MONNAIE MARCHÉ FINANCIER LES BONS POINTS DE LA BOURSE OPINION MATHIEU MANDENG : F ACILITER LACCÈS AU CRÉDIT BANQUES L E M A G A Z I N E D E L A P E C C A M du Cameroun N°001 Juillet - Août - Septembre 2014 BOOSTER LES PME PAR LE CRÉDIT-BAIL

Banques du cameroun

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CHALLENGELE DÉFI

DE LA BANCARISATION

LES ENJEUX DU SERVICE

MINIMUM GARANTI

TRAFICHARO SUR

LA FAUSSE MONNAIE

MARCHÉ FINANCIERLES BONS POINTS

DE LA BOURSE

OPINIONMATHIEU MANDENG :

FACILITER L’ACCÈS

AU CRÉDIT

BANQUESL E M A G A Z I N E D E L ’ A P E C C A M

du Cameroun

N°0

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BOOSTER LES PMEPAR LE CRÉDIT-BAIL

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INVESTIR6 Haro sur la fausse monnaie

9 Sauver le coton camerounais

CHALLENGE10 Le défi de la bancarisation

ENTRETIEN13 LOUIS BANGA NTOLO : Difficile

d’envisager l’avenir sansservices bancaires

GOUVERNANCE16 Les enjeux du service

minimum garanti

ACTIVITÉ18 L’essor du Mobile-Banking

20 Les PME et les financementsbancaires

24 50 milliards de F.CFApour les PME

OPINION25 MATHIEU MANDENG : Faciliter

l’accès au crédit

PRODUIT BANCAIRE35 Le compte d’épargne

MARCHÉ FINANCIER36 Les bons points de la bourse

INSTITUTION38 Zoom sur l’Apeccam

40 BRÈVES

ASSOCIATION PROFESSIONNELLE

DES ETABLISSEMENTS DE CRÉDIT

DU CAMEROUN (APECCAM)

YAOUNDÉ-CAMEROUN

IMMEUBLE BICECB.P : 133Tél : +237 22 23 54 01Fax : +237 22 23 54 02E-mail : [email protected] : www.apeccam.com

Directeur de PublicationMATHIEU MANDENG

Rédacteur-en-ChefBÉNÉDICT BELIBI

Coordonnateurde la RédactionMARTIN-LUTHER NJANGA NJOH

Secrétaire de RédactionANTOINE-FRANCIS EKANG

Ont collaboréJULES ARMEL N’NANA

MICHÉ GATHEU

ALFRED NDENGUE

BÉNÉDICT BELIBI

ERIC DJOMDJEU

ANTOINE-FRANCIS EKANG

Publicitéet Relations publiquesE & PARTNERS

AbonnementsALFRED NDENGUE

Conception-RéalisationE & PARTNERS

[email protected]él : +237 99 73 73 76

+237 74 00 73 94

ImprimeurWYNDEHAM GRANGE LTD

PAR LE CRÉDIT-BAILBOOSTER LES PMEFINANCEMENT

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N°001 n Juillet - Août - Septembre 2014BANQUES DU CAMEROUN

S O M M A I R E

Page 4: Banques du cameroun
Page 5: Banques du cameroun

Ils sont nombreux. Très nombreux même,ces Camerounais qui accusent les banquesde ne pas assez financer l'économie denotre pays. Cette accusation, fondée sur des

a priori, laisse transparaitre une évidence : lefonctionnement d'une banque, les mécanismesde crédit et les enjeux de la bancarisation, voirede la financiarisation sont peu compris par noscompatriotes. C'est l'occasion de rappeler que lecœur du métier de banquier est le crédit.Cependant, ce crédit a été de tout temps le pointd'achoppement de notre industrie. En effet, unebanque qui ne fait pas de crédits est appelée àdisparaitre ; de même que celle qui fait des mau-vais crédits. Mais entre les deux, il y a le métier.Il est par ailleurs important de noter qu'à coté dutraditionnel crédit, les banques apportent demultiples autres solutions à nos économies.Entre autres, les solutions du commerce interna-

tional, les solutions de cash management, la ges-tion des risques, des taux d'intérêts de change,de marché, le conseil financier, etc.Evidement la vie et la survie d'une banquedépend essentiellement de sa capacité à sauve-garder l'épargne de ses clients. Et la moindreimprudence peut incidemment provoquer lafaillite de la structure. Cette faillite, portée à unniveau systémique, peut entrainer une instabili-té financière, voire économique et quelquefoispolitique. Ne pas savoir cette réalité peut pous-ser à des accusations en tous genres.La réponse à la question "A qui la faute ?" estmoins substantielle. A l'APECCAM, nous pen-sons qu'en offrant des informations crédibles etporteuses de sens sur le fonctionnement desbanques, les services proposés par les établisse-ments de crédit, les mécanismes de crédit, lesenjeux de la bancarisation et de la financiarisa-tion, le champ des récriminations se réduiraconsidérablement : voilà qui explique la naissan-ce du magazine de l'APECCAM que nous avonségoïstement dénommé, "BANQUES DU

CAMEROUN". Un magazine en couleur surpapier glacé à la fréquence trimestrielle. Un sup-port qui participe naturellement de la nouvellestratégie de communication de l'APECCAM.Il s'agit pour nous - au-delà des services clientsque l’on trouve dans les banques et autres éta-blissements financiers - d'étancher votre soifd'informations bancaires et financières. C'estdonc à dessein que la première édition est consa-crée à la bancarisation, à l'essor du Mobile-Banking, aux enjeux du service minimum garan-ti, à l'effervescence du marché financier de lazone CEMAC et évidemment à la problématiquedu financement des PME/PMI. Qui mieux quenous peut en parler ?

EDITORIAL

Par MATHIEU MANDENG

UNE NOUVELLE STRATÉGIE

DE COMMUNICATION

Page 6: Banques du cameroun

Le phénomène de fabrication et de distribu-tion de la fausse monnaie prend de l'am-pleur au Cameroun. Tous les jours, lesauteurs de ce trafic inondent le territoire

national avec des coupures contrefaites de 10 000,5 000 et 2 000 F.CFA. Dans les grandes métropoles,il n'est pas rare que des chauffeurs de taxi, des call-boxeuses, des Bayam-sellam débusquent des faus-ses coupures en faisant leurs comptes. L'on se rap-pelle que les forces de l'ordre avaient mis la main,il y a quelques années, sur les fausses coupures de10.000 F.CFA d'une valeur de plus de 30 millionsde F.CFA, alors que le faussaire tentait de réaliserune opération auprès d'une banque installée àDouala. Les victimes privilégiées de ce trafic sont -outre les boutiques, débits de boissons, magasins etautres lieux de commerces - les établissements decrédit. "Si le phénomène n'est pas pris très ausérieux, il risque d'avoir un impact grave sur l'éco-nomie nationale", prévient un économiste.

Pour contrer la circulation de faux billets,la plupart des établissements de crédit ont acquisdivers appareils performants de détection. Les pro-grès technologiques en la matière permettent demettre en déroute les professionnels de la contrefa-çon. Les personnels aussi bien de la Banque centra-le que ceux des banques commerciales, qui mani-pulent de manière courante les coupures, sont for-més à l'authentification des billets grâce à desméthodes simples, rapides et efficaces. Les signesde sécurité des billets ont été conçus de manière àce que ceux-ci, tout comme les utilisateurs, lesidentifient rapidement.

RENFORCEMENT

DES MÉCANISMES DE CONTRÔLE

Consciente de l'ampleur du phénomène etde son impact sur les économies de la zone, laBanque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC),l'institut d'émission, a pris la contrefaçon très au

HARO SUR LAFAUSSE MONNAIEMême sans données statistiques, il est évident que la circula-tion des faux billets de banque devient, au fil des temps, pré-occupant au Cameroun. Les victimes privilégiées de ce traficsont - outre les boutiques, débits de boissons, magasins etautres lieu de commerces - les établissements financiers. Si lephénomène n'est pas pris très au sérieux, il risque d'avoir unimpact grave sur l'économie nationale.

6N°001 n Juillet - Août - Septembre2014BANQUES DU CAMEROUN

T R A F I C

Page 7: Banques du cameroun

sérieux. Depuis quelques temps, la Banque centraleeffectue des recherches sur les billets de banquepour en élaborer de nouveaux dotés d'éléments desécurité novateurs, qui sont à la fois faciles à vérifieret difficiles à contrefaire. Depuis la mise en circula-tion par la Banque centrale de nouvelles coupuresde billets de 10 000 et 2 000 F.CFA, survenue il y aquelques années, le phénomène a connu des recula-des importantes, en dépit des complicités dontbénéficient les faussaires.

En outre, la BEAC entend, avec le concoursdes banques, s'équiper pour affronter les réseaux detrafiquants. En consolidant leurs moyens de contrô-le, grâce notamment à l'acquisition de scanners dedernière génération, les banques essayent de parerau plus urgent. De leur côté, les grandes entrepriseslocales, autres victimes, tentent d'organiser la ripos-te en rompant avec la culture du règlement en espè-ces qui favorise le trafic. Dans l'administration, tousles salaires et autres factures dont le montant dépas-

se 50 000 F.CFA sont généralement payés parchèque ou par virement. "Un pays qui ne contrôlepas sa monnaie ne peut pas être crédible", faitremarquer un économiste international.

Avec un taux de bancarisation estimé à13.80%, il est clair que les banques installées auCameroun contrôlent moins de 20% de la massemonétaire en circulation. Le segment le plus impor-tant est géré naturellement par le secteur informelqui brasse des liasses d'argent, ce qui favorise despratiques comme la corruption, l'évasion fiscale etpermet évidemment aux faussaires de faire desaffaires.

APPEL À LA CONSCIENCE COLLECTIVE

Même sans données statistiques, l'on peuttout de même noter que le problème de circulationde faux billets devient, au fil des temps, préoccu-pant au point qu’il est devenu urgent pour lesbanques, de prendre des mesures pour enrayer ce

Page 8: Banques du cameroun

Ce que

prévoit la loiDans son article 211, le codepénal camerounais punit sévè-rement l'usage de la faussemonnaie.

(1) Est puni d'un emprisonne-ment à vie celui qui :

a) Contrefait ou altère lesmonnaies de papier, d'or oud'argent ayant cours dans laRépublique ;b) Introduit sur le territoire dela République ces monnaiescontrefaites ou altérées ;c) Emet ces monnaies contre-faites ou altérées.

(2) S'il s'agit d'autres mon-naies, nationales ou étrangè-res, ayant ou non cours, lapeine est un emprisonnementde dix à vingt ans.

(3) Si l'altération ne consistequ'en la coloration des mon-naies ayant ou non cours légaldans la République ou dans unpays étranger la peine est desix mois à cinq ans d'empri-sonnement.

(4) En cas de monnaies reçuespour bonnes mais remises encirculation après connaissancede leurs vices, la peine est detrois mois à de trois ans d'em-prisonnement et l'amende detrois fois la valeur putativedesdites monnaies.

Que faire si un billet vous semble suspect ?

La fabrication ou la mise en circula-tion de faux billets constitue un actecriminel et doit être signalée.Si, au cours d'une transaction, voussoupçonnez qu'on vous remet unfaux billet :Évaluez d'abord la situation pourvous assurer que vous n'êtes pas endanger, puis suivez les étapes énu-mérées ci-après :Refusez le billet poliment et expli-quez que vous soupçonnez qu'il s'a-git d'un faux.Demandez un autre billet (que vous

vérifierez également).Conseillez à la personne de fairevérifier le billet suspect par le servi-ce de police local.Informez le service de police localqu'on a peut-être tenté d'écouler unfaux billet.Restez courtois : n'oubliez pas que lapersonne en possession du billetpeut être une victime innocente quiignore que le billet est suspect.

Si, après une transaction, vous soup-

çonnez qu'on vous a remis un billet

suspect :

Faites vérifier le billet par votre ser-

vice de police local. S'il s'avère

authentique, il vous sera remis.

Peu importe le scénario, la police

doit être informée de la possibilité

que des activités de contrefaçon

soient en cours dans votre collectivi-

té. Le fait de signaler rapidement les

crimes liés à la contrefaçon aide les

policiers et les procureurs à traduire

les faussaires en justice.

phénomène, qui pourrait "êtreminimisé, ou complètement évité,si tous les usagers, les commerçantset autres manipulateurs des billetsde banque vérifiaient soigneuse-ment tous les billets reçus de leursclients. Si plusieurs signes sontvérifiés avec attention, cela aug-menterait les chances de détectiondes contrefaçons et les risques prispar celui qui cherche intentionnel-lement à écouler un billet contre-fait."

Reste que l'étendue du tra-fic provoque un vent de panique ausein de la population. Les vendeursà la sauvette et autres petits com-merçants préfèrent garder leursmarchandises que de les échangercontre de l'argent suspect.

Outre la menace qu'ellereprésente à l'intérieur du pays, lacirculation à grande échelle de lafausse monnaie risque d'altérer l'i-mage du Cameroun hors des fron-tières. D'où la nécessité de mainte-nir une vigilance de tous lesinstants, afin de faire échec auxfaussaires.

En vérifiant (tous) lesbillets de banque, on protège tout lemonde. La vérification systéma-tique des éléments de sécurité desbillets de banque (qu'il s'agisse depetites ou de grosses coupures) per-met aux caissiers d'intercepter lesfaux billets et d'empêcher queceux-ci se retrouvent dans leurstiroirs-caisses ou dans la monnaiequ'on vous remet. n

Page 9: Banques du cameroun

La Société de Développement du Coton(Sodecoton) a bénéficié d'un prêt syndiquéde 35,5 milliards de F.CFA, octroyé par cinqbanques locales, en vue du lancement de la

campagne cotonnière 2014. Dans le même objectif,le gouvernement a conclu un accord de prêt d'unmontant de 8,5 milliards de F.CFA, avecl'International Islamic Trade Finance Corporation(ITFC), filiale du groupe de la Banque islamique dedéveloppement (BID).

Les dirigeants de la société cotonnièreannoncent que cet argent servira à lancer rapide-ment les opérations d'achat du coton auprès des pro-ducteurs ; éviter que les cotonculteurs, générale-ment en proie aux difficultés financières en cettepériode, vendent leur production vers le Nigéria.

En janvier 2013, pour les mêmes besoins, laSodecoton avait déjà bénéficié de la sollicitude de

cinq banques camerounaises, qui, sous la houlette dela Commercial Bank of Cameroon (CBC), avaientmis à la disposition de l'entreprise agro-industrielleun crédit de 15 milliards de F.CFA.

La Sodecoton, qui attend une productionoscillant entre 240 et 250 000 tonnes au cours de lacampagne actuelle, encadre officiellement près de250 000 producteurs de coton dans la partie septen-trionale du pays.

Créée en 1974, la Société deDéveloppement du Coton est une agro-industrie aucapital de 5,4 milliards de FCFA (détenu à 59% parl'Etat du Cameroun, 30% par le Français Géocotonet 10% par SMIC, une société d'actionnaires privée).

En 2012, l'entreprise avait réalisé un béné-fice de 5,6 milliards de F.CFA, contre 3,3, milliardsde F.CFA l'année précédente. n

SAUVER LE COTONCAMEROUNAIS

FINANCEMENT

Page 10: Banques du cameroun

Quoiqu'en nette augmentation, letaux de bancarisation duCameroun reste faible (13,80%).Conscients, les pouvoirs publics,la Banque centrale et les établis-sements de crédit ont entreprisplusieurs actions pour inverser latendance.

Selon les résultats d'une enquête 2011 de la Banquedes Etats de l'Afrique centrale (BEAC), il ressortque le taux de bancarisation de la zone CEMAC aprogressé d'environ 1.3 point entre 2010 et 2011,

passant de 7.63% en 2010 à 8.93% en 2011. AuCameroun, il [le taux de bancarisation] est passé de10.99% en 2010 à 13.80 en 2011, soit une progression de2.8 points. Ces comptes (2 621 955 au total, à fin 2011)sont domiciliés dans les 13 banques installées au pays.Même si le Cameroun se situe parmi les meilleurs de lazone, son taux de bancarisation du pays ne reflète pas ledynamisme dans la progression de son réseau bancaire.Selon les statistiques de la BEAC, l'ensemble des banquescompte déjà pas moins de 355 agences y compris lespoints banques. Une forte expansion qui contraste avecson rang dans le classement sous-régional : 2ème derrièrele Gabon (20.68%).

Plusieurs facteurs expliquent cette nonchalance

LE DÉFI DE LA BANCARISA

Page 11: Banques du cameroun

A BANCARISATIONà la bancarisation : le faible niveau de revenu des popula-tions, les difficultés d'accès aux services bancaires, laméfiance de la population vis-à-vis des instruments depaiement scripturaux, la méconnaissance du système ban-caire et de ses pratiques. A cela pourrait s'ajouter la dispo-sition de nombreux Camerounais à rester dans l'informelpour ne pas supporter les obligations fiscales.

ACTIONS CONCRÈTES

En revanche, plusieurs actions sont entreprisespour inverser la tendance. " Les défis à relever sont essen-tiellement au nombre de trois : la proximité, l'image etnotamment la confiance. Il y a enfin le coût des servicesbancaires et bien sûr la nature sous-terraine de l'écono-mie. Et c'est précisément sur ces facteurs déterminantsque l'APECCAM agit en partenariat avec l'Etat et laBanque centrale pour faire évoluer le taux de bancarisa-tion.” Conséquence positive, le taux de bancarisation est

passé de 7% dans les années 2000 à 10.99% en 2010 ; et aujour-d'hui à 13.80%. Concrètement, les banques ont orienté leursactions vers l'expansion du réseau d'agences bancaires. En partenariat avec le ministère des Finances, l'Apeccam aœuvré pour l'instauration du service minimum garanti, entréen vigueur en juillet 2011. Il s'agit d'un bouquet de 15 servicesbancaires gratuits pour les particuliers. L'objectif étant naturel-lement de rendre le coût des services bancaires plus abordablepour les particuliers et encourager ceux-ci à ouvrir les comptesdans les banques pour leurs transactions financières.

Parmi les actions menées, il y a également la mise enplace du Fonds de garantie des dépôts en Afrique centrale(Fogadac) depuis 4 ans. Il s'agit d'un fond alimenté par les coti-sations annuelles des banques de la CEMAC, 48 à ce jour. Cettecotisation est assise sur 0.20% des dépôts bruts (0.15%, les deuxpremières années) et 0.05% des créances en souffrance nettesdes provisions, avec un minimum de cotisation de 30 millions,destiné à indemniser les épargnants à hauteur de 5 millions deF.CFA en cas de détresse de leur banque. Un dispositif destinéà protéger les petits épargnants et à les encourager à ouvrir lescomptes et à y déposer leur épargne.

Dans le registre des initiatives en cours contribuant àaccroitre le taux de bancarisation, il y a, entre autre, la mise enplace de la monétique régionale avec le projet du Groupementinterbancaire et monétique en Afrique centrale (GIMAC). Il

C’est quoi,la bancarisation ?n La bancarisation représente lepourcentage de la populationayant accès au service bancaire.Une population bancarisée à 70%signifie que les 30% restants n'ontpas accès au service bancaire. C'estdonc une caractéristique qui tra-duit du développement d'un pays.Plus un pays est développé, plus ilsera bancarisé. La France, parexemple, est très bancarisée (99%)alors que l'Inde ne l'est que trèsfaiblement.Une personne peut ne pas êtrebancarisée pour plusieurs raisons.Elle peut tout simplement l'avoirrefusé, certaines personnes préfé-rant garder leur argent chez elles.Cela peut être dû à un manque deconfiance envers la banque.L'autre raison, sûrement la plusplausible, est que les banques refu-sent de prendre pour clients desménages très pauvres qui repré-sentent un risque trop important,ou tout simplement qui n'ont pasassez d'argent pour ouvrir uncompte.

Page 12: Banques du cameroun

s'agit d'une carte bancaire commune au six pays de lazone CEMAC, qui permet à son détenteur d'effectuerun certain nombre d'opérations bancaires à n'importequel guichet automatique de banque GAB de laCEMAC.

OBSTACLE

Il y a cependant un biais systématique pou-vant freiner le développement de la bancarisation :c'est la nature sous-terraine de notre économie dontles statistiques (fin 2010) révèlent que 90% de la popu-lation travaille dans le secteur informel, 53% dans lesecteur informel agricole et 37% dans le secteur infor-mel non agricole. Seuls 10% de la population activetravaillent dans le secteur formel, 6% dans la fonctionpublique et 4% dans le secteur formel privé. D'où l'im-portance des autres instruments de financiarisation, àdéfaut de bancarisation des populations que sont lesinstitutions de microfinance et le Mobile-Bankingannoncé comme "la banque de demain en Afrique, oùle taux de pénétration du téléphone mobile est en aug-mentation croissante. " Une opportunité saisie parOrange et MTN Cameroun dont les produits Orange-Money et MTN-Money sont déjà à la disposition deleurs clients. Ceux-ci peuvent gratuitement ouvrir uncompte Mobile-Money sans avoir besoin de posséderun compte bancaire. Le produit permet aux clients deréaliser des opérations et des transactions bancairescourantes en toute sécurité. En plus des services clas-siques, il y a les services financiers, qui comprennentpar exemple des solutions d'épargne ou d'assurance viale téléphone mobile.

Elément très important pour améliorer l'accèsaux services financiers, la microfinance permet auxpersonnes ayant de faibles revenus et aux PME/PMId'avoir accès à des ressources pour créer des activitésgénératrices de revenus et d'emplois. Partenaires de la

microfinance, les banques ont engagé des démarchesactives en faveur des personnes les plus fragiles, demanière collective et individuelle, avec pour objectifd'assurer l'accès aux services bancaires adaptés à cha-cun. En 2014, l'offre de services bancaires s'est multi-pliée, les produits se sont diversifiés pour répondre auxbesoins de chaque client.

Ce dynamisme des établissements de créditfait décoller le marché bancaire camerounais. La mul-tiplication de points de vente équipés de distributeursautomatiques de billets et de guichets automatiques debanques facilite la vie quotidienne des clients. Lesgrandes métropoles telles Douala et Yaoundé sontinondées de grandes agences bancaires ultramodernes.Les services et produits offerts se sont nettement amé-liorés et diversifiés ces dernières années. Les banqueset autres établissements financiers entendent s'investirdavantage dans le développement de sociétés mixtesspécialisées dans le leasing, l'affacturage, le crédit bail,le capital risque, le financement du haut bilan, ainsique le marché des capitaux.

Elaborant des stratégies de niche, les banquescamerounaises se sont concentrées sur les activités lesplus rentables comme le financement infrastructurel etle marché financier.

A mai 2013, l'activité de crédit a connu uneembellie particulière. Globalement, les banques ontaccordé 2 044,2 milliards de FCFA de crédits (16% duPIB) soit une augmentation considérable de 6,7% parrapport à la même période de l'année précédente. Onnotera également une augmentation remarquable desdépôts de 10,5%, passant de 2 578 milliards de FCFA à2 849,7 milliards de FCFA (22% du PIB) entre mai2012 et 2013. Des chiffres qui incitent au développe-ment d'une véritable infrastructure financière auCameroun.n

C H A L L E N G E

BANQUES DU CAMEROUN N°001 n Juillet - Août Sptembre 2014

12

NOMBRE D’HABITANTS NOMBRE DE PERSONNES

PHYSIQUES TITULAIRES D’UN

COMPTE DANS UNE OU PLU-SIEURS BANQUES

DÉCOTE DE 2%RELATIVE AU NOMBRE

DE PERSONNES AYANT

UN COMPTE DANS

DEUX OU PLUSIEURS

BANQUES

NOMBRE DE PERSONNES

PHYSIQUES TITULAIRES

D’UN COMPTE BANCAIRE

NOMBRE

DE GUICHETS

BANCAIRES

TAUX DE BANCARISATION

(RAPPORT ENTRE LE NOMBRE

DE PERSONNES TITULAIRES

D’UN COMPTE

BANCAIRE ET LE NOMBRE

TOTAL DE LA POPULATION)

DENSITÉ BANCAIRE

(NOMBRE D’HABITANTS

PAR GUICHET BANCAIRE)

2010 2011 2010 2011 2010 2011 2010 2011 2010 2011 2010 2011 2010 2011

CAMEROUN 18 500 000 19 000 000 2 074 820 2 675 464 41 496 53 509 2 033 324 2 621 955 312 355 10.99% 13.80% 60 897 53 521

GABON 1 700 000 1 730 000 310 734 365 114 6 215 7 302 304 519 357 812 80 100 17.91% 20.68% 21 625 17 300

CONGO 3 700 000 3 750 000 238 788 328 954 4 776 6 579 234 012 322 375 108 121 6.32% 8.60% 34 722 30 992

TCHAD 8 700 000 11 180 000 149 162 166 492 2 983 3 330 146 179 163 162 32 46 1.68% 1.46% 349 375 243 043

GUINNÉE E 1 500 000 1 566 000 92 255 111 093 1 845 2 222 90 410 108 871 13 14 6.03% 6.95% 120 462 111 857

RCA 4 400 000 4 500 000 132 386 156 317 2 648 3 126 129 738 153 191 18 19 2.95% 3.40% 250 000 236 842

TOTAL 38 500 000 41 726 000 2 998 145 3 803 434 59 963 76 069 2 938 182 3 727 365 563 655 7.63% 8.93% 74 114 63 704

SOURCES: Toutes les banques de la zone CEMACTAUX DE BANCARISATION = Nombre de personnes titulaires d’un compte bancaire / Nombre d’habitants

DENSITÉ BANCAIRE = Nombre d’habitants / Nombre de guichets bancaires.

BANCARISATION EN ZONE CEMAC2010-2011

Page 13: Banques du cameroun

Comment résumez-vous la bancarisation ?

La bancarisation c'est le fait d'avoir un comptedans une banque. C'est aussi la possibilité de pou-voir accéder à tous les services bancaires qui y sontassociés.

Et la bi-bancarisation ?

C'est un concept que l'ONG "Epargne SansFrontières" a créé, dans le cadre de sa recherchesur les transferts d'argents des migrants, pour par-ler d'une situation où une personne peut avoir unlieu de résidence qui est différent de son lieu denaissance, et avoir un compte dans le lieu de rési-dence et un autre compte dans le pays d'origine.C'est aussi avoir un compte bancaire à deuxendroits dans deux banques différentes ou alorsdans deux banques différentes dans un même paysou dans deux pays différents.

Louis Banga Ntolo est leDirecteur général adjoint de laSociété générale Cameroun,l’une des plus grandes banquesdu pays. Ce professionnelaguerri explique les difficultésliées à la bancarisation auCameroun et explore les pistespermettant d'augmenter le tauxde bancarisation.

DIFFICILE D'ENVISAGER

L’ AVENIR SANSSERVICES BANCAIRES

13

N°001 n Juillet - Août - Setembre 2014BANQUES DU CAMEROUN

E N T R E T I E N

Page 14: Banques du cameroun

Comment faire pour augmenter le taux de banca-

risation ?

Il faut aider toutes les personnes exclues du systè-me bancaire d'entrer dans ce que l'on appelle"l'inclusion financière". Il faut savoir qu'une per-sonne qui n'a pas accès à des services bancaires debase, peut difficilement envisager son avenir. Lesbanques pourraient respecter le droit au compte,et le service bancaire minimum garanti, mais il ya d'autres paramètres qui rendent ce respect diffi-cile, notamment la réglementation sur KYC et ladifficulté d'entretenir pour des personnes à faiblesrevenus et à revenus irréguliers, des comptes ban-caires sur le court, moyen ou long terme. Lesautorités monétaires doivent être sensibilisées surle sujet et envisager des évolutions réglementairesincitant les banques à "inclure financièrement"cette catégorie de population.

Que pensez-vous des acteurs de l'informel, qui se

positionnent comme de sérieux concurrents des

banques ?

On ne les considère pas comme des concurrents.Ils se sont installés naturellement, comme plusproches du peuple. Ils ne sont pas dans un secteurrégulé, avec les mêmes critères et réglementationsqui s'appliquent aux banques. C'est un secteur quiest reconnu être dans le social, dans l'informel etqui peut travailler avec les gens qui n'ont pasbesoin de justifier leurs revenus parce que leursactivités ne sont pas contrôlées. Ces acteurs-làbénéficient généralement de la visite de ceux quiont des petits projets et qui savent que la banqueest trop lointaine, trop lourde et trop chère poureux. Ce secteur informel contribue à la financiari-sation des populations, et bénéficie logiquementpar sa simplification, et l'accès direct, voire auto-matique aux crédits, d'un réel attrait despopulations.

Est-ce que l'inclusion financière telle que vous la

spécifiez rentre dans cette logique-là ?

L'inclusion financière est un autre concept ''nou-

veau'' dans le jargon. En 2003, le terme avait étéenrôlé par les Nations-unies et est devenue unobjectif de développement autant que les OMD.L'inclusion financière est un objectif de dévelop-pement, qui suggère d'élargir et de permettre auplus grand nombre des populations d'avoir accèsaux services et produits bancaires afin que le tauxde bancarisation soit plus élevé. La constance dutaux de bancarisation en Afrique sub-saharienneétant d'à peine 10%, l'inclusion devient un réelobjectif. Si nous essayons d'atteindre les 20, voire40% et pourquoi pas 80% de la population banca-risée, la problématique de l'inclusion financièredevient alors un challenge pour le développe-ment. Mais cela ne peut pas se faire automatique-ment, il faudrait que le concept et la démarchesoient accompagnés par les pouvoirs publics.

Et la banque dans tout ça ?

La banque, qui évolue dans un secteur complète-ment régulé, ne fait que ce qu'on lui demande defaire. Elle a un agrément de l'autorité monétaire.Nous sommes un intermédiaire à qui la puissancepublique dit : "vous êtes garant du patrimoine quevous aura confié un client. Nous vous donnonsl'agrément de pouvoir utiliser ce patrimoine. Maisvous devez le lui rendre chaque fois qu'il en fait lademande." La banque fait ce que la puissancepublique peut lui demander de faire. Donc, si l'oncrée un terreau favorable pour permettre à labanque de pouvoir s'orienter vers l'inclusionfinancière, elle le fera.De toute façon, l'inclusion financière entre dansla stratégie de banque, le maillage territorial(ouvertures des agences) en étant une illustration.Mais lorsque les pesanteurs existent, l'économien'arrive pas à décoller. Même si le concept est là,la banque peut toujours attendre, car, il n'y a pasle minimum pour permettre aux familles et auxpersonnes de pouvoir accéder à des produits ban-caires.

“Il faut aider toutes les personnes exclues

du système bancaire d'entrer dans ce que

l'on appelle l'inclusion financière.”

E N T R E T I E N

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Janvier 2011. Le ministère des

Finances signe un arrêté portantinstitution du service bancaire mini-mum garanti. Un package d'une quin-

zaine d'éléments, allant de l'ouverture descomptes à la délivrance du relevé ducompte mensuel, en passant par la déli-vrance des chéquiers, le paiement parchèque, la délivrance des livres d'épargne,qui devraient désormais se faire sans pré-lèvements de frais par les banques.

Le gouvernement, à travers cettemesure, donne la possibilité aux particu-liers de mener des opérations bancaires entoute sérénité. La mesure vise, en outre, à"alléger le poids que représente la posses-sion d'un compte en banque pour les

Camerounais qui voudraient épargner."Par conséquent, "tout établissement decrédit est tenu d'offrir sans frais le mini-mum des prestations dont bénéficie à titregratuit tout consommateur", indique l'ar-rêté ministériel. Objectif principal : rele-ver le taux de bancarisation, aujourd'huiestimé à 13,80%.

PLUS-VALUE ET MANQUE À GAGNER

L'arrivée du Service bancaire minimumgaranti a-t-elle changé quelque chose ?Certainement. Puisque de mai 2012 à mai2013, les dépôts cumulés sont passés de 2578 milliards de F.CFA à 2 849,7 milliardsde F.CFA. Soit une variation en volume de271,7 milliards de F.CFA et une augmen-

tation en valeur de 10,5%. Les services dequalité et à moindre coût proposés par lesbanques sont pour beaucoup dans cetteperformance.

A l'inverse, l'institution du servi-ce minimum a créé un manque à gagnerconsidérable pour les banques. Rien qu'en2011, la BICEC a perdu 281,4 millions deF.CFA. Dans le même temps, NFC-Bankchiffre son manque à gagner à 242,7millions de F.CFA. A la Banque atlantiquele manque à gagner se chiffre à 192,2millions de F.CFA. 150 millions de F.CFAà la Société générale, 145,2 millions deF.CFA à Ecobank et 77,7 millions deF.CFA à Afriland First bank. StandardChartered Bank, BGFI Bank, SCB-Attijariwafa et CITIBANK, bien queconcernées par l'institution du serviceminimum garanti, ne se plaignent pas.

Des banques financièrementpénalisées par le Service minimum garan-ti, en revanche, ont réaménagé leursgrilles tarifaires, avec notamment la factu-ration de certains services encore gratuitscomme l'annulation des ordres de vire-ment, l'utilisation des chèques de guichet,la consultation de solde au guichet, les ser-vices express sur les opérations couranteset la correction des relevés d'identité ban-caire (RIB) erronés ou incomplets.n

LE SERVICE BANCAIRE MINIMUM GARANTI COMPREND :

1. L'ouverture des comptes 2. La délivrance du relevé de l'identité bancaire 3. La délivrance des chéquiers 4. La délivrance au guichet des formulaires de retrait d'espèces au profit du titulaire d'un compte 5. La délivrance des livrets d'épargne 6. Le paiement par carte bancaire auprès d'un commerce au Cameroun 7. La consultation du compte sur place 8. La délivrance d'attestation de non-redevance 9. Le paiement par chèques10. Le versement d'espèces dans les agences d'une même banque11. Le retrait d'espèces sur la même place bancaire12. Le virement de compte à compte dans une même banque13. Le retrait de billets dans les guichets automatiques bancaires de la banque du porteur de la carte 14. Le changement d'adresse 15. La délivrance du relevé de compte mensuel

LES ENJEUXLES ENJEUXDU SERVICE MINIMUMDU SERVICE MINIMUM

En matière de prestations, les banques camerounaises ne sont guère blâmables,depuis l'institution du service bancaire minimum garanti par le gouvernement.La mesure vise l'augmentation du taux de bancarisation autant qu'elle pro-voque un manque à gagner considérable pour les banques.

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Mars 2014. Le groupe de télécommu-

nication sud-africain MTNInternational et le groupe bancairepanafricain Ecobank annoncent le

lancement d'une offre commune de Mobile-Banking dans 12 pays africains dont le Cameroun.Le partenariat entre les deux groupes africainspermet aux usagers de leurs filiales camerounai-ses, abonnés au service MTN Mobile-Money etclients d'Ecobank d'effectuer des opérations deretraits de fonds aux distributeurs automatiquesde la banque. Les clients des deux entreprisesbénéficieront également de la possibilité de trans-férer de l'argent entre leurs comptes MTNMobile-Money et Ecobank. "MTN est particuliè-rement ravi de cet accord qui s'inscrit parfaite-ment dans nos efforts continus d'améliorer l'accèsaux services financiers pour nos clients", com-mente Pieter Verkade, directeur commercial dugroupe MTN. "Ce déploiement démontre notre

En partenariat avec desbanques camerounaises,notamment Afriland FirstBank, Ecobank, Bicec etExpress Union, un établisse-ment de microfinance, MTN etOrange, deux piliers de la télé-phonie mobile au Camerounont lancé le Mobile-Banking.Un concept qui permet deréaliser des transactions ban-caires à travers un téléphoneportable.

L’ESSORDU M-BANKING

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engagement à faire de la banque à distance une réali-té. Notre empreinte panafricaine nous permettra aussid'être à la pointe du développement d'un marchétransfrontalier de services bancaires par téléphone enAfrique", déclare, Patrick Akinwuntan, directeur exé-cutif du groupe Ecobank chargé du Domestic Banking.Avant la conclusion de ce nouvel accord, le groupeMTN International - au 31 décembre 2013 - revendi-quait déjà 14,8 millions d'utilisateurs pour le MobileMoney. Une augmentation de 57,3% par rapport àl'année précédente.MTN n'est pas le seul mordu du concept. L'opérateurfrançais de téléphonie mobile, Orange a lui-aussi signéun accord avec Western Union,"pionnière dans letransfert international d'argent à des utilisateurs demobiles partout dans le monde", rappelle GreggMarshall, Directeur des Services Mobiles Monde deWestern Union. Et d'ajouter : "Nous développons unelarge gamme de services de transfert qui permettent audestinataire de recevoir de l'argent immédiatement.En offrant à nos clients la possibilité de constituer uneépargne, de régler leurs factures, de gérer leur entre-prise ou de recevoir de l'argent en provenance de l'é-tranger, nous jouons un rôle constructif dans le déve-loppement économique et social des pays tout en fidé-lisant notre clientèle. "Les services de paiement mobile, proposés parWestern Union, offrent, en effet, des services bancai-res économiques et sécurisés à des populations à fai-bles revenus, qui vivent souvent dans des régions rura-les ou difficiles d'accès. Selon la Banque mondiale, lespays de la zone Afrique, Moyen-Orient et l'Asie(AMEA) où opère le groupe Western Union reçoiventchaque année plus de 25 milliards de transferts. Avec Mobile-Money, il est possible, par SMS, de fairedes achats, régler ses factures d'électricité, d'eau ou devérifier le solde de son compte. Une véritable oppor-tunité de développement pour le Cameroun et pour lesopérateurs. "Orange Money est une composante trèsimportante de notre développement de nos activitéssur les marchés émergents", commente Marc Rennard,Directeur exécutif d'Orange en charge des pays de lazone AMEA.Le M-Banking, dont l'essor est perceptible aujourd'-hui, est présent au Cameroun depuis bientôt quatreans. Il s'agit pour les responsables de MTN et Orange

Cameroun d'un service innovant de paiement mobile,spécialement conçu pour répondre aux besoins desclients. A travers ce nouveau concept, le client peutdésormais, au-delà des appels et des SMS, effectuerdiverses opérations bancaires. En partenariat avec lesbanques camerounaises, notamment Afriland FirstBank, Ecobank, Bicec et Express Union, un établisse-ment de microfinance, les deux piliers de la téléphoniemobile ont augmenté leur base de clients, lesquels ontégalement la possibilité d'effectuer et/ou de recevoirdes transferts internationaux. Aujourd'hui, la deman-de des consommateurs devient de plus en plus forte."En 2008 et 2010, le microcrédit aux ménages a pro-gressé de moins de 25 % par an. Faute de relais phy-sique, les banques disposent dorénavant d'une bonnealternative avec les transactions par téléphone mobi-le", reconnaît un cadre à la Société générale.n

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A C T I V I T É

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LES PMEET LES FINANCEMENTS

BANCAIRESBANCAIRES

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Au Cameroun, les PME jouent un rôle pré-pondérant dans l'économie nationale,comme en témoignent les statistiques duministère de l'Emploi: en 2010, les PME

ont réalisé 15% du chiffre d'affaires total du pays etemployé 48,7% des effectifs, tandis que les grandesentreprises, qui dégagent 84,6% du chiffre d'affai-res global du secteur productif du Cameroun, n'em-ploient que 51,3% des travailleurs.Malheureusement, la plupart des PME camerou-naises peinent à obtenir une ligne de crédit auprèsdes banques. Une réalité vécue par Jean Diwouta,ingénieur en agro-industrie. En 1994, ce jeunecamerounais, la trentaine révolue, nourrit l'ambi-tion de créer une petite unité de fabrication depolyéthylène à Douala. Le coût global de l'investis-sement se chiffre à près de 10 millions de F.CFA.Avec 4,5 millions de F.CFA de fonds propres, il sol-licite un crédit auprès d'une banque de la place. Lejeune promoteur, qui espère obtenir un importantsoutien financier de la banque, est désagréablementsurpris par la réponse du banquier : "Projet banca-ble, mais peu sûr."Autre jeune camerounais, Etienne Ajifack, connait

la même difficulté. Promoteur de Impact Media,une agence de Communication basée à Douala,proposant aux entreprises un service d'accompa-gnement dans le domaine de la communicationinstitutionnelle et des relations publiques. "ImpactMédia est, par ailleurs, éditeur d'un hebdomadaired'informations sportives qui ne parvient plus àtenir le coup, faute de financement. Les banquesrefusent de nous accompagner. Elles nous deman-dent des garanties [comme une hypothèque immo-bilière ou un titre foncier, ndlr] dont une PME nedispose pas. Même l'obtention d'un simple décou-vert bancaire est difficile", se plaint-il.Directeur général de la Standard Chartered Bank etpar ailleurs président de l'Association profession-nelle des établissements de crédits du CamerounAPECCAM), Mathieu Mandeng corrobore : "Amoins d'être de mauvaise foi, on ne peut pas nier lefait que la PME/PMI camerounaise peine à trouverles financements nécessaires à sa création et à sondéveloppement. Même si ce problème n'est paspropre au Cameroun, il se pose avec plus d'acuitéchez nous."

Moteur de la croissance et du développement, les Petites etMoyennes Entreprises (PME) camerounaises peinent à obtenirdes lignes de crédit auprès des banques, accusées de surliquidité.Les établissements de crédits, ont-ils tourné le dos à leur missionsociétale, qui consiste à aider les entreprises à s'établir et à sedévelopper ? Sinon, que reproche-t-on aux PME/PMI ?

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DÉFAUT DE MISE À JOUR

Accusées de toutes parts, les banques ont des argu-ments pour se défendre : elles ne prêtent pas sanscontrepartie. Pour octroyer une ligne de crédit, labanque a besoin de garantie consistante. "Ce que laplupart des PME n'arrivent pas à présenter, déplo-re un banquier. Or, on ne peut pas prêter de l'ar-gent sans espérer un remboursement. Surtout qu'ils'agit de l'argent des épargnants."De plus, les petites entreprises camerounaises pei-nent à se mettre à jour. En présentant leur dossierde demande de crédit à la banque, la plupart despromoteurs ignorent le marché dans lequel ils vou-draient s'investir. Beaucoup sont même ignorantsde l'environnement juridique en vigueur. Et cen'est pas tout. Toutes les PME/PMI ou presque sontgérées par leurs promoteurs, lesquels détiennenttous les pouvoirs de décision. A ces insuffisancess'ajoute l'absence d'une comptabilité fiable et régu-lière permettant d'apprécier la rentabilité de l'en-treprise. Ce qui crée très souvent une confusionentre les caisses de l'entreprise et celles du promo-teur. Conséquence : Sur cinq PME/PMI qui nais-sent aujourd'hui, au moins trois meurentavant d'avoir établi leur premier bilan.

INSOLVABILITÉ

Malgré tout, des banques d'entreprise, enco-re appelées banques d'affaires, conscientes deleur rôle sociétal - qui consiste entre autres àaider les entreprises à s'établir et à se déve-lopper - prennent parfois le risque d'accorderdes crédits à des PME/PMI, qui a priori pré-sentent des garanties fiables.Malheureusement, elles [les banques] fontface à "des promoteurs qui utilisent l'argentreçu à d'autres fins, mettant en difficulté leprojet initial." Ce qui pousse les banquiers àêtre davantage prudents, réticents et mêmerésistants.Toutefois, lorsqu'il arrive d'accorder un cré-dit à une PME/PMI, l'horizon le plus prisé estle court terme, qui au cours de ces deux der-nières années, a représenté près de 74% dusoutien bancaire à l'économie contre 24%environ pour le moyen terme et à peine 2%pour le long. Pourtant, "pour acquérir denouveaux équipements, construire des unitésde productions supplémentaires, faire gran-dir leurs structures en quelque sorte, lesPME/PMI ont besoin de financement à

moyen ou à long terme avec des échéances de rem-boursement allant jusqu'à 25 mois.Malheureusement, nous n'avons pas accès à cegenre de crédit", déplore un entrepreneur."Avant d'accuser les banques de ne pas financer lesPME/PMI, il ne faut pas perdre de vue les problè-mes qui ont conduit bon nombre d'établissements àla banqueroute : les crédits de complaisance enl'absence de toute garantie", réplique un cadre debanque. Et d'ajouter : "il n'est pas prudent pour unbanquier d'utiliser les dépôts des clients exigibles àcourt terme pour financer des investissements àlong terme." En tout état de cause, les PME/PMI camerounaisesdoivent montrer patte blanche. "Actuellement, cen'est plus l'argent qui appelle l'argent, mais unesignature. Si en plus d'avoir un projet pertinent etrentable, vous mettez en place une gestion rigou-reuse et respectez scrupuleusement vos engage-ments, votre signature sera crédible et les finance-ments dont vous avez besoin seront plus aisés àobtenir", conseille un expert financier.

RIEN N’EST PLUS BEAUQUE L’ESPRIT D’EQUIPE

DEVELOPPONS ENSEMBLE L’ESPRIT D’EQUIPE

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Même si les Petites etMoyennes Entreprises(PME) n'ont pas encoreaccès au marché finan-

cier, le secteur demeure pourvoyeurde richesses et constitue l'essentiel dutissu économique du Cameroun. Leur"exclusion" du marché financier trou-ve ses origines aussi bien dans leurstructuration juridique, administrati-ve et financière que dans les exigen-ces essentielles de transparence, debonne gouvernance et de disponibili-té de l'information.

La réalité des problèmes que rencon-trent les PME camerounaises concer-ne beaucoup plus la sous-capitalisa-tion, la gestion des ressources et lemanagement. Des manquements quin'incitent guère les banques à lesaccompagner. En revanche, il estimpératif pour les organisationspatronales d'élaborer des stratégies decoaching pour permettre auxPME/PMI et même aux Très PetitesEntreprises (TPE) de régler leurs pro-blèmes.Dans la chaîne, les banques, elles,

UNE AFFAIREDE TOUSAccusées d'être frileuses dans l'octroi de crédits auxPME, les banques ne peuvent pas seules résoudre leproblème, qui interpelle aussi bien les organisations patronales que les pouvoirs publics.

u

De gauche à droite : André Fotso, président du Gicam, Jamal Ahizoune, Dg de SCB-Bank et Alamine Ousmane Mey, ministre des Finances

LA PME/PMIEN QUESTION

La définition officielle dePME/PMI au Cameroundécoule de la loiN°2010/001 du 13 avril2010 portant promotiondes Petites et MoyennesEntreprises (PME). Cetexte propose des critèrespermettant de classer lesentreprises dans les caté-gories "Très PetiteEntreprise"(TPE), "PetiteEntreprise" (PE),"MoyenneEntreprise"(ME). Selonces critères, rentrent dansla catégorie PME, lesentreprises ayant uneffectif permanent infé-rieur ou égal à 100 indivi-dus et dont le chiffre d'af-faires n'excède pas unmilliard de FCFA. Cettecatégorie d'entreprisesreprésente aujourd'hui,selon les statistiques four-nies par l'Institut Nationalde la Statistique (INS),plus de 90% du tissu éco-nomique national came-rounais, pour une partici-pation dans le produitintérieur brut évaluée à34%.

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50 milliards de F.CFA pour les PME

doivent œuvrer pour une mise à disposition des res-sources propres, une assistance dans l'élaboration desbilans des PME-partenaires, un accompagnementqualitatif pour améliorer leur management. Ellesdoivent également aider les PME à trouver desgaranties pour qu'elles puissent diversifier leurssources de financement. De ce point de vue, "il fautêtre imaginatif ", pense un économiste. Pour ce der-nier, pour créer toutes ces mesures d'accompagne-ment, il faut absolument passer par la création d'uncompartiment PME au niveau de la bourse.Encore en gestation, la banque des PME - si elle par-vient à sortir des fonts baptismaux - aura pour cibleles petites entreprises et petites industries. Restequ'elle demeurera une banque qui, accordant descrédits, devra absolument se faire rembourser pourrester pérenne. Elle [la banque des PME] devra alors"se prémunir d'un plan d'action sérieux, avoir unpersonnel compétent et disposer d'outils de travailfiables, d'un système d'information fiable, d'un sys-

tème de gouvernance transparent, qui intègre l'ap-préciation, le suivi et l'évaluation."Les pouvoirs publics - en dehors de l'ouverture de labanque des PME - doivent, par ailleurs, favoriser lacréation d'un fonds de garantie pour les petites etmoyennes entreprises, qui en ce moment ont besoinde rassurer les banques pour un accompagnement.Reste que la création d'un fonds de garantie seule nesuffira pas. Il faudra surtout permettre à ces fondsd'être bien gérés. Pourquoi ne pas penser égalementà la création d'un comité de listing de sponsors sus-ceptibles d'accompagner les PME dans l'améliora-tion de leur management et de leur qualité de l'in-formation. Aussi nécessaire, la création des sociétés àcapital-risques. Des entités de financement qui ren-treraient dans le capital de certaines PME, et lesaideraient à consolider leur ressources financières enallant prendre un peu sur le marché financier. Cesentités sortiraient du capital en vendant leurs partsau niveau de la bourse. n

En octobre 2013, le Fonds africain de garantie

(African Guarantee Fund) a signé un protoco-le d'accord de 50 milliards de F.CFA pour le

financement et l'accompagnement des petites et

moyennes industries (PMI). Le montant global dufinancement est de 200 millions de F.CFA et la miseen place de ces fonds est confiée à un pool de cinqbanques locales : la Société générale du Cameroun,Afriland First Bank, BICEC, BGFI Cameroun etEcobank Cameroun.African Guarantee Fund ambitionne de mettre enplace un projet pilote de "financement à des condi-tions très avantageuses et à l'accompagnement desentreprises pour la réalisation de leurs investisse-ments d'extension, de renouvellement ou de moder-nisation". Les PMI bénéficiaires des prêts devraients'engager à rembourser dans une période compriseentre 18 mois et 5 ans, à un taux d'intérêt de 10 %,dont 2 % destinés au Fonds de garantie. Les promo-teurs de ces PMI doivent impérativement adhérer auGolden club créé par le groupement inter patronaldu Cameroun (GICAM). A côté du financementfigure également un volet "accompagnement obliga-toire portant notamment sur un programme de for-mation destiné aux entreprises bénéficiaires desfinancements."n

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Lorsqu'elle s'adresse aux particuliers, et qu'elle estdonc appelée banque de détail ou banque des par-ticuliers, le rôle sociétal de la banque est d'aider lesménages à acquérir leur logement et à accroître

leurs richesses. La proposition de valeur de cette branchede la banque est faite de comptes courants, comptes d'é-pargnes, de crédits à la consommation, crédits immobi-liers, cartes de crédits, gestion de patrimoine, etc.L'indicateur de performance est le taux de bancarisation.Les défis à relever pour l'accroissement du taux de banca-risation sont essentiellement La proximité, le coût des ser-vices bancaires et l'image de marque ou le facteur confian-ce.

Nous nous réjouissons qu'au Cameroun, après desannées de stagnation ce taux, même s'il reste insuffisant,soit reparti à la hausse pour se situer à 13.80% à fin 2011(représentant 2 621 955 personnes physiques titulairesd'un compte bancaire) grâce précisément :

● A l'extension du réseau bancaire 355 agences bancairesà fin 2011, en y incluant naturellement les points banque,pour rapprocher la banque de ses clients ;● L'application du décret ministériel portant création duservice minimum garanti. Il s'agit d'un bouquet de 15 ser-vices délivrés gratuitement aux particuliers réduisant ainsile coût d'accès aux services bancaires ; Il est à noter que lesbanques ont consenti à une réduction sensible de leurrevenu pour offrir un certain nombre de services gratuite-ment aux particuliers et contribuer ainsi à accroître la ban-carisation.● La création il y a un peu plus de trois ans (après 10années de gestation) du FOGADAC, le fond de Garantiedes Dépôts en Afrique Centrale ; fonds destinés à indem-niser les épargnants à concurrence de leur épargne et jus-qu'à un maximum de 5 millions de F.CFA par épargnant etpar banque en cas de faillite de l'établissement bancaire.En effet, les banques ont consenti à cet alourdis

FACILITERL’ACCÈS AU CRÉDIT

Au Cameroun, comme dans plusieurs autres paysd'Afrique, la question de l'accès au crédit estd'une constance actualité. Las d'écouter les sem-piternelles accusations des chefs d'entreprisesauxquelles se joignent les reproches de quelquesparticuliers, Mathieu Mandeng, président del'Apeccam et non moins Administrateur-Directeur général de Standard Chartered Bank-Cameroon, pense que le Cameroun a besoind’instruments de facilitation de l'accès au crédit ;surtout dans un contexte d'accélération de lacroissance, de création d'emploi et de lutte cont-re la pauvreté.

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sement de leurs charges d'exploitation de 0.20% desdépôts bruts (0.15% les deux premières années) et0.05% des créances en souffrance nettes des provi-sions avec un minimum de cotisation de 30 millions,pour protéger particulièrement les petits épar-gnants.

D'autres projets sont en cours et donc l'a-chèvement devrait également améliorer le taux debancarisation et permettre à la banque de détail deremplir davantage sa mission sociétale, qui souvenezvous, est d'aider les ménages à acquérir leur loge-ment et à accroitre leur richesse: d'où la naissancedu Project GIMAC (Groupement Inter Monétiqueen Afrique Centrale), du projet de CIP (Centrale desIncidents de Paiements) de la Banque centrale et lareforme des matrices cadastrales. En effet, qu'il s'a-gisse de l'immobilier résidentiel, l'immobilier com-mercial ou de l'immobilier non bâti, la sécurité fon-cière est fondamentale pour le financement de l'im-mobilier et la croissance économique.

Mais le biais systématique introduit par lanature fortement informelle de notre économiedonc les dernières statistiques disponibles (à fin2010 ont révélé que 90% de la population active tra-vaillait dans le secteur informel - 53% dans le sec-teur informel agricole ; 37% dans le secteur informelnon agricole) nous oblige à avoir une approche plusinclusive, d'où la notion de financiarisation quiinclus l'apport des autres canaux d'inclusion finan-cière que sont la micro finance (près de 1 500 000clients pour les plus de 509 établissements de micro

finance recensé à fin 2012) et le mobile Banking,voire tout simplement le mobile money, encoreappelé "Branchless Banking".

ACCÈS AU CRÉDIT

Lorsqu'elle s'adresse aux entreprises et aux institu-tions et qu'elle s'appelle Banque d'entreprise etinstitutionnelle "Wholesale Banking". Son rôlesociétal est d'aider les entreprises à s'établir et à sedévelopper, financer la croissance pour la créationd'emplois et dans notre contexte, lutter contre lapauvreté.

La proposition de valeur comprend les cré-dits (qu'ils soient à court, moyen ou long terme)bien sûr, mais également les financements du com-merce international, la gestion des encaisses (cashmanagement), les opérations de change au comptantet à terme, les crédits consortiums [prêts syndiqués],les financements structurés, les couvertures desrisques de change, des taux, etc. L'indicateur de per-formance de cette proposition de valeur, c'est l'accèsau crédit.

Si on retient le classement Doing Business2014, le Cameroun est 109ème sur 189 avec un coef-ficient de 2 sur un max de 6. Ceci nous emmènealors à trouver des solutions à l'épineux problème del'accès au crédit, dans un contexte d'une relativeabondante liquidité, même si elle est essentielle-ment à court terme (80%). Une situation bieninconfortable pour les banques contrairement à ceque l'on pourrait penser, car elle pose des problèmes

“Le contexte camerounais étantmarqué par la prépondérancedes PME, se pose le problème dela mise en relation efficiente desagents économiques à besoins definancement et ceux à capacitéde financement.”

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de risques opérationnels et nécessite une vigilanceaccrue des autorités monétaires, compte tenu desrisques inflationnistes qu'elle recèle potentiellement.

En effet, l'apparent paradoxe de l'abondanteliquidité à court terme du système bancaire dans notreéconomie montre clairement que l'amélioration dufinancement des PME/TPEs est à rechercher davantagedans l'accès à cette liquidité que dans sa disponibilité.Se pose alors, d'une part, le problème de l'améliorationde la qualité de la demande de crédit émanant surtoutdes PME/TPEs d'une part et de la quantité et la typolo-gie de l'offre de crédit émanent des institutions finan-cières, d'autre part.En effet, dans un contexte marqué par la prépondéran-ce des petites et moyennes entreprises (plus de 94% desentreprises, nous dit-on), se pose le problème de lamise en relation efficiente, des agents économiques àbesoins de financement et ceux à capacité de finance-ment.

Cette opération qui assure une mobilisationoptimale des capitaux est souvent complétée, dans l'hy-pothèse d'un besoin en ressources considérable, par unrecours aux capitaux extérieurs. Pour cela, tous lesacteurs concernés se doivent de jouer leur rôle, Il s'agitprincipalement : des autorités monétaires et les établis-sements financiers, notamment dans le cadre de larégulation, de l'amélioration de la division des risqueset de la transformation des échéances, mais aussi lesorganisations patronales et enfin l'Etat pour l'encadre-ment et la mise à niveau des PME/TPEs.

LES DÉFIS À RELEVER

Nous pensons qu'une amélioration sensible de l'offrede crédit à nos PME/TPEs passe par la résolution dedeux problèmes majeurs :

I-L'information sur le crédit ou sur les contrepartiesdans un contexte de forte asymétrie de l'information ;II-Les droits légaux notamment dans un contexte oùs'est installée une culture de non remboursement descrédits.

L'INFORMATION SUR LE CRÉDIT

La disponibilité de l'information sur le crédit est géné-ralement admise comme un facteur crucial du déve-loppement et du maintien d'un système financier effi-cace. Les emprunteurs ont naturellement tendance àcacher les informations négatives sur leurs habitudesde paiement. C'est, en fait, l'absence d'un système d'in-

formations sur le crédit qui accroît très sensiblement lerisque de crédit et emmène les établissements de créditdans le meilleur des cas à accroître sensiblement le tauxd'intérêt (matérialisation de la prime de risque) et dansle pire des cas à rationner le crédit. Nous nous réjouissons du projet en cours de création dela plateforme publique ; FIBANE/CAS EMF/CIP de col-lecte et de diffusion de l'information sur le crédit, maisplus encore par l'avancement du projet de création desbureaux d'information crédit, donc le projet de loi à l'é-laboration - duquel l'APECCAM a pris une part trèsactive sous le leadership de la SFI, du ministre desFinances, président du Conseil national de crédit(CNC) - est bientôt prêt et n'attend que l'adoption.Les bureaux d'information crédit nous permettrontessentiellement d'octroyer le crédit plus facilement àceux qui le méritent en évitant "le tous pourris" due àl'absence d'information.

LES DROITS LÉGAUX

Il s'agit de développer les voies et moyens d'améliorersensiblement le recouvrement des créances. Lesmeilleurs pratiques consacrent habituellement troischoses : i)La réalisation extra judiciaire des sûretés,ii) l'existence d'une description générale des sûretés et

“Une amélioration sen-sible de l'offre de crédità nos PME/TPE passepar la résolution dedeux problèmesmajeurs : La mise enplace d’un système d'in-formation sur le crédit;et le renforcement et lerespect systématiquedes droits légaux ”

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l'existence d'un registre unique des sûretés. Nous nousréjouissons que la réforme OHADA de 2012 ait intro-duit le Pacte commissoire, (ce qui explique d'ailleursl'amélioration du rang du Cameroun et d'autres paysmembre de l'OHADA sur ce critère). Nous regrettonscependant qu'elle l'ait limité aux sûretés réelles. Eneffet, il aurait fallu inclure les sûretés personnelles,comme c'est le cas dans d'autres pays. Certain paysd'Afrique de l'Ouest (qui ne s'y sont pas trompés) ontd'ailleurs entrepris d'améliorer le dispositif.

Mais toute loi, aussi bien soit-elle, n'est réelle-ment efficace que si elle est appliquée, et dans lesmeilleurs délais. Mais notre pays a mal à l'exécution descontrats (le deuxième plus mauvais score dans le DoingBusiness 2014 ; 175/189) or c'est bien connu, Justicedelayed, Justice denied. Nous en appelons donc à l'ap-plication diligente de ce dispositif.

Une rapide simulation a démontré que si cesreformes étaient entreprises et que le Cameroun avaitle coefficient maximum de 6, notre rang dans le classe-ment Doing Business sur l'octroi des crédits passeraitde 109 sur 189 pays actuellement (pour un coefficientde 2/6) à 42 sur 189 pays.

Nous militions, par ailleurs, pour la pénalisa-tion du crédit, endentez de la faillite frauduleuse,comme cela se passe ailleurs, pour tordre le cou à la cul-ture de non remboursement des crédits qui s'est instal-lée dans notre pays et qui fait tant de mal à notre éco-nomie, car il y a rupture de confiance.

Je voudrais rappeler à quel point le crédit estimportant pour toute économie qui se veut émergente,les crédits bancaires, bien sûr, mais également les cré-dits interentreprises, en d'autres termes, le respect desengagements pris. Pour y arriver, il faut en plus de l'é-ducation, que force revienne à la loi - The rule of law…

Au-delà de ces deux aspects (Taux de bancari-sation et Amélioration de l'accès au crédit bancaire) qui

boosteraient incontestablement l'offre de crédit ban-caire, il nous semble impératif que notre pays dévelop-pe une véritable infrastructure financière.

En effet, on ne peut pas demander aux banquesdonc la plupart ne sont d'ailleurs que des banques com-merciales de tout faire. Il est bien évident qu'uncontexte financier dans lequel les banques commercia-les, gèrent 85% des actifs et des passifs financiers,comme c'est le cas dans notre pays, est fortement dés-équilibré.

II - LES FINANCEMENTS ALTERNATIFS

Nous avons besoin de développer une véritable infras-tructure financière ; et ceci passe par le développementdes financements alternatifs à coté des financementsbancaires, et notamment:

- Le crédit bail, une forme de financement des équipe-ments plus souple. Nous nous réjouissons de ce quel'Etat ait décidé de donner un coup de pousse à cet outilpar la mise en place du projet pilote de modernisationde l'outil de production par le crédit bail, avec unedotation de 5 milliards de F.CFA sur deux ans.- L'affacturage, cette forme de mobilisation des créan-ces qui offre sur la base de simples factures commercia-les, une combinaison de trois services : Le crédit, l'assu-rance crédit et le recouvrement des créances et dont lestextes sont en cours d'élaboration ;- Le capital risque/capital développement, si crucialpour le financement de la création d'entreprise. Eneffet, pour financer une entreprise, la politique de cré-dit d'une banque commerciale qui se respecte exigetrois années d'exercices et naturellement les étatsfinanciers qui vont avec en plus des états prévisionnels.Or une entreprise en création n'a, par définition, pas

N’est pas impératif de développer unevéritable infrastructure financièrepour soutenir durablement les PME ?

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d'historique d'exploitation et ne peut donc présenter àl'appui de sa demande de financement que les états pré-visionnels, ce qui la disqualifie de fait des financementsde la banque commerciale. Nous nous réjouissons quele texte sur les sociétés de capital-risque/capital-déve-loppement soit actuellement à l'étude également. - Les contrats de partenariat ; Compte tenue de l'am-pleur des besoins de financement de nos projets d'in-frastructure notamment ; - La finance islamique ;

- Les sociétés de garanties, grâce à un savant partage desrisques avec les banques commerciales, et donc durehaussement du crédit à l'entreprise qui en découle,ces sociétés permettent de faciliter l'accès au crédit àdes entreprises qui autrement n'y auraient pas eu accès.-Le marché des capitaux, aussi bien à court, c'est-à-direle marché monétaire, qu'à moyen et long terme, c'est-à-dire le marché financier. Nous pouvons noter pour ledéplorer le lent développement de notre bourse desvaleurs avec à peine trois actions et trois obligationsquottées.-Les institutions de financement spécialisé (Banque desPME, Banque agricole, Banque de l'Habitat - CFC :Certains besoins de financement, par leur nature, leurdurée, leur complexité, requièrent des solutions finan-cières spécifiques. L'agriculture, par exemple, présentedes aléas qui sont généralement mal maîtrisés par labanque commerciale classique. En effet, selon qu'il s'a-git de financer le développement des exploitations, lemachinisme agricole ou les stocks d'entrants ou de pro-duits finis, l'expertise n'est pas la même.

Il nous semble cependant extrêmement impor-tant de rappeler que ces institutions, qui sont bien sou-vent étatiques, ne peuvent véritablement prospérer etremplir leur rôle que si elles sont gérées selon les règlesde l'art et notamment en respectant les règles univer-

selles de bonne gouvernance que sont la responsabilité,l'obligation de rendre compte, la transparence, l'équité,l'indépendance et bien sûr l'intégrité.

Cela va peut être sans dire, mais ca va mieux enle disant, si nous voulons éviter les errements du passéqui ont conduit de beaux outils de financement desPME/PMI et du développement comme le Fogape, leFonader, le Crédit agricole, la BCE à disparaître denotre paysage financier.

En attendant, les 13 banques camerounaises,rendues globalement solides par les restructurationsdes années 90 et une meilleure gouvernance, ontoctroyé 2 315 milliards de F.CFA de crédits au 31décembre 2013 (soit 18% du PIB et un accroissementde 22% par rapport à l'année dernière 1 904 milliards)et géraient 3 055 milliards de dépôts (soit 23% du PIB)représentant un accroissement de 15% par rapport àl'année dernière 2 651 milliards), sans compter lacontribution des trois établissements publics à caractè-re bancaire et bien sûr les cinq établissements finan-ciers.

On peut simplement noter, pour le déplorer, lafaible part de ces crédits, (à peine 12%) qui va auxPME/TPEs. Tout ceci est la traduction d'une plus gran-de vulnérabilité de nos PME/TPEs qui constituentpourtant plus de 94% de nos entreprises.

Quelques belles initiatives individuelles et col-lectives enregistrées récemment, devraient contribuerà accroître l'accès au financement de nos PME/TPEs.C'était notamment le cas du projet de financementd’accompagnement des PME/TPEs signé entre leGicam, un groupe de cinq banques camerounaises(Société générale, Bicec, Afriland First Bank, EcoBanket BGFI) et le Fonds de Garanti en Afrique Centrale

(African Guarantee Fund). u

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Des initiatives individuelles etcollectives devraient contribuer àaccroître l'accès au financementde nos PME/TPEs.

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Il s'agit d'une syndication de 50 milliards de F.CFAmise en place pour octroyer des crédits d'investisse-ment à des PMI/PME membres du Gicam.

Quelques mois plus tôt, une convention avaitété signée entre l'AFD et SCB-Attijariwafa dans lecadre du dispositif d'Accompagnement du risque definancement de l'Investissement privé en zone d'inter-vention (ARIZ) et de l'Agence française de développe-ment (AFD). Il s'agit d'un concept qui concrètementpermet à l'AFD de couvrir 50% des crédits que desbanques locales accordent à des petites et moyennesentreprises (TPE), une espèce de partage des risques enquelque sorte.

Cette convention cadre, qui porte sur uneenveloppe de 5 millions d'euros (3.2 milliards deF.CFA), va donc permettre au dispositif ARIZ degarantir 50% des crédits que cette banque accorderasur deux ans, aux PME/TPE camerounaises. Ce sera untotal de 6.4milliards de F.CFA de crédits à octroyer àdes requérants et qui viennent s'ajouter aux deux pré-cédentes conventions, portant à 53.8 milliards deF.CFA le total du soutien à un peu plus d'un millier dePME/TPE.

En somme, il est clair que la facilitation de l'ac-cès au crédit par l'offre de crédit, des actions sur le tauxde bancarisation, l'accroissement de prêts bancaires etplus généralement le développement d'une véritablel'infrastructure financière.

CONTRAINTES DES PME/TPES

Il est cependant important de rappeler que l'accès aucrédit n'est pas le seul défi relevé par les PME/TPE dansleur développement. L'instabilité économique, la fisca-lité, la corruption, l'information, l'état de la concurren-ce, l'environnement légal et règlementaire, la forma-tion, l'accès au foncier, l'accès aux permis et licences,les règles commerciales et la douane sont aussi souventcités par les PME/TPE comme leurs principalescontraintes aux côtés de l'accès au financement. Ceciinterpelle donc non seulement les banques, mais égale-ment les pouvoirs publics et bien sûr les organisationspatronales, comme nous l'avons dit plus haut. Ce quidémontre à loisir que les défis que posent les problèmesde financement de notre économie ne peuvent êtrerelevés de façon isolée.

Nous pensons plus généralement qu'il ne peuty avoir des avancées significatives que si les solutions

aux problèmes de financement s'inscrivent dans uncadre plus global des reformes nécessaires pour releverles défis auxquels notre économie est confrontée; il s'a-git notamment :● Des incitations à l'investissement certes, (désormaisen voie de résolution par la loi du 18 avril 2013 et ledécret d'application du 19 novembre 2013) mais sur-tout ;● De la bonne gouvernance et le parti-pris de l'action; c'est-à-dire les notions de responsabilité, d'obligationde rendre compte, d'indépendance, - pas de conflitd'intérêt - de transparence, d'équité et d'intégrité, cequi aura comme corollaire :

- L'amélioration de l'exécution, cette exécution quinous fait si souvent défaut, une exécution religieuse,une exécution disciplinée, - Mais aussi la lutte contre la corruption, ce cancer quimine notre économie et ruine nos espoirs d'émergence; ● Des infrastructures de toute sorte ; les routes, desponts, les ports, les aéroports, l'énergie ;● L'amélioration de l'environnement des affaires etdonc l'obtention des prêts n'est que l'un des dix critè-res, et encore, c'est le meilleur rang après le raccorde-ment à l'électricité ; (Il y a aussi, faut-il le rappeler, lacréation d'entreprises ; l'octroi de permis de construire,le transfert de propriété, la protection des investisseurs,le paiement des impôts, le commerce transfrontalier,l'exécution des contrats, le règlement de l'insolvabilité)● La taille des marchés, je veux parler de l'intégrationrégionale, la Cemac est le bloc économique le moinsintégré, à peine 1 à 2% du PIB de la région selon lesrapports.C'est seulement en faisant ces réformes que nous pour-rons collectivement relever le défi de la croissanceforte et inclusive, créatrice d'emploi et réductrice depauvreté.C'est seulement de cette manière que nous pourronstransformer l'immense potentiel de notre pays en réel-les opportunités, permettant aux individus et auxentreprises d'avoir des succès stories, il s'agit de redon-ner une dimension onirique, je veux dire de rêve ànotre jeunesse, gage de notre survie collective…n

L'accès au crédit n'est pas le seul défirelevé par les PME/TPE dans leurdéveloppement.

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Parlez de la banque à un promoteur de PME,celui-ci grattera la tête, détournera sonregard et vous dira que les banques sont lasource des difficultés que rencontrent les

petites et moyennes entreprises au Cameroun. Cetteaccusation, peut-être déraisonnable, dénote toutsimplement l'ambigüité des relations qui existententre les établissements de crédit et les PME,moteur du développement économique duCameroun.

Au quotidien, les banques sont accusées dene pas assez soutenir financièrement leurs partenai-res des PMEs. Pourtant la structure des créditsaccordés par les banques montre clairement l'appuides banques dans l'activité économique du pays.Tenez ! De mai 2012 à mai 2013, les banques came-rounaises ont enregistré des dépôts de 2 849,7milliards F.CFA et accordé 2 044,2 milliards deF.CFA. Au rang des emprunteurs figurent aussi lesPMEs et les TPEs. A l'analyse des statistiques sur lescrédits aux petites et moyennes entreprises, le courtterme (63,8%) devance largement le long terme, quireste en deçà de 3% du total des crédits accordés auxentreprises du secteur privé non financier.

Cette tendance n'est pas spécifique auCameroun. Elle concerne aussi les autres pays de lazone Franc, où, bien souvent, la surliquidité desbanques est encore plus prononcée. Pour unemeilleure appropriation de ce mécanisme de finan-cement, le président de la République a promulgué,en décembre 2010, une loi portant organisation ducrédit-bail au Cameroun.

Bien avant, le marché du crédit-bail auCameroun ne représentait que 8% des crédits à l’é-conomie. En dépit d’une baisse des financements

accordés, en 2009, ce marché a progressé de 250%en 4 ans; et les établissements de crédit offrant cetype de financement sont passés de 2 en 2002 à 5 en2009. Jusque-là, le marché ne représentait que 47milliards F.CFA, soit seulement 42% du marchépotentiel.

Depuis 2011, le marché du crédit-bail connaitun réel frémissement. On l’estime aujourd’hui à plusde 70 milliards F.CFA. Une véritable aubaine pour lesPMEs camerounaises qui ont désormais un moyende financer leurs activités.

En fait, le crédit-bail, contrairement au cré-dit classique, est un outil de financement à moyenterme avec une moyenne minimum de trois ans decrédit et accessible aussi bien auprès des banquesclassiques que des sociétés de crédit-bail, indépen-dantes des établissements de micro-finance. "Le cré-dit-bail est un instrument à travers lequel les insti-tutions financières sont en mesure de financer l'ac-quisition d'une grande variété d'immobilisations enoffrant des produits, des services et des modes deprestation innovants", insiste Henri Rabarijohn, dela Société financière internationale (SFI).

LE CRÉDIT-BAIL EN QUESTION

Selon la loi, le crédit-bail est une"Opération de crédit destinée au financement del'acquisition ou de l'utilisation des biens meubles ouimmeubles à usage professionnel. Il consiste en lalocation des biens d'équipement, de matériel d'ou-tillage ou de biens immobiliers à usage profession-nel, spécialement achetés ou construits, en vue decette location, par des entreprises qui en demeurentpropriétaires. Ces opérations de location, quelle quesoit leur dénomination, donnent au locataire la

BOOSTER LES PME

PAR LE CRÉDIT-BAILFIN

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CE

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Le crédit-bail représente pour le financement des entreprises engénéral, et des PME en particulier, une véritable alternative au créditbancaire classique.

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faculté d'acquérir, tout ou partie des biensloués, moyennant un prix convenu, tenantcompte, au moins pour partie, des verse-ments effectués à titre de loyers."

Le crédit-bail vu sur cet angle, son“appropriation pourrait concourir, selonEssimi Menyé, ancien ministre desFinances, à réduire les importations dansun certain nombre d'activités. Un avantagepour le pays, qui gagnera non seulementen termes de création d'emplois et de res-sources fiscales, mais également en termesde positionnement des produits locauxlabélisés 'made in Cameroon'".

UN FINANCEMENT SUR MESURE

POUR LES PROFESSIONNELS

Plus de doute. Avec le crédit-bail,vous avez la possibilité de financer à 100 %vos biens d'équipement tels que : les véhi-cules, les engins de chantiers et forestiers,les groupes électrogènes, les chariots élé-vateurs, le parc informatique, les photoco-pieurs… Autrement dit, l'apport personnelsouvent n'est pas indispensable (sauf risqueparticulier). Vous disposez donc d'unmoyen de développement totalement neu-tre pour votre trésorerie, tout en n'ayantpas à avancer la TVA.

Le crédit-bail c'est également untraitement et une mise en place rapide devotre dossier ; et sous certaines conditions,des procédures allégées au niveau des pri-ses de garantie.

L'essor du crédit-bail auCameroun passera forcément par la cons-truction d'un environnement favorable àson épanouissement notamment au planculturel, juridique, fiscal, réglementaire, etune meilleure fluidité des échanges entreles acteurs de la branche.Son implémentation est le fruit d'une fran-che collaboration entre les banques, lesétablissements financiers, la Société finan-cière internationale (IFC), les organismesconsulaires à l'instar de la Chambre deCommerce, des Industries, des Mines et del'Artisanat (CCIMA), et d'autres associa-tions.n

Le crédit-bail est uninstrument de finance-ment qui met en relationtrois acteurs :

- UN ÉTABLISSEMENT DE CRÉDIT dontle rôle est essentiellement le finan-cement de l'investissement,- UN LOCATAIRE qui à la prérogativedu choix de l'équipement et quijouit du bien acquis en leasing dansle cadre de son activité de produc-tion,- UN FOURNISSEUR D'ÉQUIPEMENT quilivre le matériel. Dans cette rela-tion, l'entreprise locataire est doncutilisatrice du bien sans en être pro-priétaire, en contrepartie. Elle s'en-gage contractuellement à payer destraites durant la totalité de la pério-de du leasing. Elle peut le deveniren levant l'option d'achat en fin decontrat de crédit-bail.Il est clair que le crédit-bail n'estpas un prêt. Il repose sur le principeque "les actifs sous forme d'installa-tion industrielle sont sources debénéfices à travers leurs utilisationsplutôt que la seule propriété".Sur le plan technique, le leasingévolue avec notamment de nou-veaux produits dérivés à l'instar dela Location avec option d'achat(LOA), la Location longue durée(LLD), le Lease-back…

CRÉDIT-BAIL, LOCATION

FINANCIÈRE ET LEASING

Le crédit bail, la location financière(ou leasing) et la location longuedurée permettent de financer les

achats et les ventes de biens mobi-liers et immobiliers avec des paie-ments par mensualités ou par tri-mestre.

AVANTAGES

- Ces solutions de financement per-mettent d'obtenir un règlementcomptant tout en faisant bénéficierson client d'un règlement par loyer.- Facilitent les ventes en proposantun système de financement lié.- Facilitent les achats en limitant lesgrosses sorties de trésorerie dues àl'achat comptant de biens d'équipe-ments et matériels.- Préservent la trésorerie de l'entre-prise et son BFR- La négociation commerciale sebase sur un loyer adapté au budgetdu client et non plus un prix.- Les loyers sont des charges déduc-tibles pour l'entreprise. La TVA estportée sur les loyers et non plus surla valeur globale de l'investisse-ment.

FONCTIONNEMENT

Le fournisseur vend le matériel àune société financière via uncontrat de crédit-bail ou de locationfinancière. La société financière vaensuite recevoir les loyers du clientutilisateur. La durée des loyers est négociable.Pour du matériel et des biens mobi-liers, la durée va être généralementde 12 à 60 mois. Pour un crédit-bailimmobilier, la durée va plutôt êtreentre 10 à 20 ans.

MÉCANISMEDU CRÉDIT-BAIL

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En décembre 2010, le président de la République a pro-

mulgué une loi portant organisation du crédit-bail au

Cameroun. Plus de trois ans après, comment se porte le

marché ? Quel peut être son potentiel actuel. Pour quel

volume d'exploitation ?

Je tiens d'abord à souligner que même si elles ne concer-naient que des niches, les premières opérations de crédit-bail au Cameroun remontent à plus de 40 ans. Par contrela loi spécifique au crédit-bail a effectivement été promul-guée en décembre 2010 et l'opérationnalisation du dispo-sitif pilote d'appui à la modernisation de l'outil de produc-tion par le crédit-bail date de 2012.Au cours des trois années écoulées, c'est-à-dire de 2011 à2013, le marché réel du crédit-bail est passé de 50 à 70milliards F.CFA ; soit une augmentation de 40%. A celaon peut ajouter des produits dérivés comme la Locationlongue durée (LLD) offerts par des institutions spécialiséespour près de 10 milliards F.CFA. Selon les experts de laSociété financière internationale [membre du groupeBanque mondiale et principal partenaire de CAMLEASE,ndlr] le potentiel de ce marché en zone CEMAC est de400 milliards F.CFA, dont près de 200 milliards F.CFApour le Cameroun. Dans la plupart des pays développés, letaux de pénétration du crédit-bail représente en moyenne

20% des encours de crédits bancaires ; ce taux est de 3.4%dans notre économie. [Au Cameroun, les encours de cré-dits bancaires étaient de 2300 milliards F.CFA en décem-bre 2013, ndlr].Par ailleurs, il importe de souligner que dans l'optique depromouvoir le crédit-bail comme instrument privilégié definancement des PMEs, la SFI nous a accompagné dans laformation de plus de 2000 acteurs (financiers, équipemen-tiers, entrepreneurs ; auxiliaires de justice…) et se propo-se avec d'autres bailleurs de fonds de trouver des solutionsà l'épineux problème de Funding (ressources financièreslongues) auquel font face les établissements de crédit-bail.

Le crédit-bail est présenté comme une alternative au

financement des PME/PMI dont la difficulté d'accès au

crédit par les banques classiques est réelle. Mais dans

quelles conditions ces petites et moyennes

entreprises/industries peuvent-elles être éligibles ? Et

quels avantages réels peuvent-elles avoir à recourir à ce

mode de financement ?

Le crédit-bail est d'abord une forme de crédit susceptibled'intéresser toutes les entreprises en quête de finance-ment et notamment de financement de leurs investisse-ments.

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Cameroon Leasing Association (CAMLEASE) est l’association quiregroupe tous les établissements financiers offrant du crédit-bailau Cameroun. Son président, Pierre Kam, ci-devant Directeurgénéral de Africa Leasing Company explique l’activité, présenteson potentiel et dessine l’avenir du secteur au Cameroun.

LE MARCHÉ AVOISINE80 MILLIARDS F.CFA

PIERRE KAMPrésident de Cameroon Leasing Association

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Concernant particulièrement les PME, il y a lieu de souli-gner que le gouvernement, à travers le ministère del'Economie, de la Planification et de l'Aménagement duterritoire et le ministère des Finances a élaboré avecCamlease, un dispositif pilote qui prévoit des conditionssouples d'accès au crédit-bail, notamment avec des tauxinférieurs ou égal à 10%, une durée pouvant aller jusqu'à 7ans et un volet accompagnement. Dans ce cadre, les PMEsbénéficiaires doivent suivre une formation sur les outilsfondamentaux de gestion basée sur le module "BusinessEdge" de la SFI. Et des experts veillent à ce que leur systè-me comptable soit efficient. Il n'est pas inutile de rappelerque le déficit managérial est l'une des principales causesd'échec des projets. Pour intégrer ce programme du dispo-sitif pilote, il suffit pour la PME que son activité relève del'un des secteurs prioritaires ci-après : industrie, tourisme,transport, agriculture, BTP, transformation de bois.

Le crédit-bail offre des produits divers (location financiè-

re, location à longue durée, crédit-bail immobilier, lease-

back, etc.). Comment peut-on maîtriser ces différents

modes ? Quels sont leurs avantages et inconvénients ?

Ce qui importe de retenir à ce stade, c'est que le crédit-baildéveloppe des produits dérivés pour s'adapter aux besoinsspécifiques des entreprises. Ces modes sont donc complé-mentaires et devraient être utilisés en fonction des objec-tifs poursuivis par le crédit-preneur à un moment donné.Ainsi, quelques préoccupations courantes concernent l'ex-ternalisation de la fonction logistique, l'optimisation fisca-le, l'accroissement des capacités de production, une simplesuppléance d'équipement.En location financière, l'offre de service est plus réduitequ'en location opérationnelle encore appelée location lon-gue durée où le client reçoit un "full service" comprenantles assurances, les entretiens, le remplacement, le suivi

permanent, etc.Le crédit-bail immobilier concerne la construction ou l'ex-ploitation d'un bâtiment à usage commercial avec desrègles bien précises. Il peut permettre par exemple auxagents économiques de professions libérales (médecins,notaires, experts-consultants pour ne citer que ceux-là) dedevenir propriétaires de leurs immeubles professionnels.Le lease-back, quant à lui, vise à suppléer les besoins detrésorerie d'une entreprise à partir des actifs solides qu'el-le disposerait en propriété.

A l'état actuel des choses, pouvez-vous dessiner l'avenir du

crédit-bail au Cameroun ?

L'avenir du crédit-bail est prometteur au Cameroun, si ons'en tient à la progression des données du marché tel qu'é-voqué plus haut, au dynamisme des acteurs et au fait quele Cameroun peut sur ce segment servir de locomotivepour la sous-région CEMAC.Toutefois, pour que cet instrument donne la pleine mesu-re de sa contribution à l'émergence de notre pays (créationde richesses et d'emplois) nous devons intensifier les chan-tiers de construction des quatre piliers classiques du crédit-bail. A ce niveau, la composante fiscale avec notamment leremboursement de crédit de TVA fait encore défaut. Enrevanche, nous devons poursuivre la recherche duFunding, c'est-à-dire trouver des financements longs avecdes conditions souples pour soutenir le haut du bilan desentreprises. A ce jour, le volet réglementaire ainsi quecelui relatif à la régulation sont déjà en place. Nous pour-suivons la campagne d'information et de formation desacteurs.En définitive, tous les acteurs économiques et principale-ment les PME/PMI doivent utiliser le crédit-bail commeprincipal outil de croissance de leurs activités.n

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n Parfois appelé Compte sur Livret, le compte d'Epargne estencore matérialisé dans certaines institutions par un livretdétenu par l'épargnant où sont notés les dépôts, retraits et sol-des. Le compte d'Epargne est un dépôt d'argent à vue rappor-tant un intérêt (généralement annuel). Le compte d'Epargneest alimenté soit par des versements soit par des virements.L'épargnant peut disposer de son argent à tout moment. Les intérêts sont calculés au cours de l'année par quinzaine dejours (dont deux fois par mois : le 16 du mois et le 1er du moissuivant) et sont portés au solde du compte le 31 décembre.Au-delà 10 millions de F.CFA, les intérêts sont soumis àl'Impôt sur le Revenu des Capitaux Mobiliers (IRCM) ; d'où lanécessité, à partir de ce montant, de faire plutôt un Bon decaisse (BDC)

LES AVANTAGES :

- Les comptes d'Epargne permettent la capitalisationdes intérêts : les intérêts d'une année civile s'ajoutent, eneffet, au solde du compte, au début de l'année suivante.- L'épargnant a la possibilité de rentrer en possessionde son argent à tout moment.

LE BON DE CAISSE

En souscrivant un Bon de Caisse, vous prêtez de l'argent à l'é-metteur (Banque) de ce titre. De ce fait, l'émetteur a une detteenvers vous, qu'il remboursera, intérêts compris, au terme devotre placement.Le Bon de caisse est donc un compte bloqué rémunéré vouspermettant de bloquer votre argent pendant une durée deplacement convenue à l'avance, en contrepartie du versementd'intérêts (négociés) en précomptés ou post comptés.-PRÉCOMPTÉS, c'est-à-dire calculés et payés au moment de l'o-pération-POST COMPTÉS, c'est-à-dire calculés et payés à l'échéance.En cas de retrait des capitaux avant l'échéance initialement

prévue, il sera appliqué une pénalité.La durée minimale de placement est de trois mois et le mon-tant minimum de 5 millions de FCFA.A la différence du compte d'Epargne, les intérêts sont exoné-rés de toutes taxes quel que soit le montant bloqué.

Il existe :- Le Bon de caisse nominatif : Il porte votre nom et nesera payé qu'à vous-même ;- Le Bon de caisse au porteur : anonyme, car ne portepas votre nom.

LES AVANTAGES :

- Vous choisissez librement la durée de votre place-ment avec un minimum de trois mois ;- Vous avez la possibilité de nantir votre Bon de cais-se pour obtenir un crédit ;- Vous avez la possibilité de garder votre anonymat enoptant pour les Bons de caisse anonymes.

LE DÉPÔT À TERME

Le Dépôt à terme est destiné essentiellement aux personnesmorales (les entreprises) pour le placement contre rémunéra-tion de leurs excédents de trésorerie.Ce sont des comptes à terme rémunérés dont les taux sontnégociés d'accord parties.Les intérêts sont soumis à l'Impôt sur le revenu des capitauxmobiliers (IRCM) : 16,5 %

LES AVANTAGES :

- L'entreprise se constitue une épargne rémunérée- Des réserves sont mises de côté pour les momentsdifficiles ou pour mieux contrôler sa trésorerie.

PR

OD

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BA

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AIR

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Dans le cadre de leurs prestations, les banques proposent des gammes deproduits et services adaptés aux besoins de leurs clientèles. Entre autres, leCompte d’épargne et le Bon de caisse. Qu’est-ce qu’un Compte d’épargne ?Qu’est-ce qu’un Bon de caisse ? Quels en sont les avantages ?

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S E R V I C E

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Au regard des statistiques récentes, le marchéfinancier de l'Afrique centrale - opérationneldepuis 2006 pour le Cameroun et 2008 pour lasous-région - se porte passablement bien.

Pour les sept dernières années, la Bourse des valeursmobilières de l'Afrique centrale (BVMAC) et la DoualaStock Exchange (DSX) ont pu organiser une levée defonds de 1000 milliards F.CFA; soit une moyenne deplus de 140 milliards de F.CFA par an. "Ce qui n'est pasune mauvaise statistique dans un marché émergent quidémarre", se réjouit Alexandre Gandou, expert finan-cier.

Cette levée de fonds est le fruit de l'activité ducompartiment "Obligataire" qui, de manière générale,

aura été plus actif, augurant ainsi de bonnes perspectiveséconomiques pour la zone CEMAC. Outre des opéra-tions par appel public à l'épargne, lancées à la BVMACpar le Gabon (81.5 milliards de FCFA en 2007 et 268,7milliards de F.CFA en 2013), le Cameroun (200 milliardsde F.CFA en 2010 et 80 milliards en 2013) et le Tchad(100 milliards de F.CFA, en 2011 et 85 milliards deF.CFA en 2013), le marché obligataire s'est distingué parle "Prix-Import 7% 2009-2014" d'un montant de 500millions de FCFA. A cela s'ajoutent des opérations parplacement privé engagées par la Banque gabonaise dedéveloppement (10 milliards de F.CFA) et la BGFIBANK (40 milliards de F.CFA). Ce qui amèneMoustapha Mahamat, conseiller du Premier ministre

De 2006 à 2013, le marché financier de la Communauté économique etmonétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) a mobilisé plus de 1000milliards F.CFA dans le cadre de l'emprunt obligataire. Cette levée defonds augure, certes, un avenir économique radieux pour la sous-région,mais n'occulte pas pour autant le sempiternel problème du rapproche-ment des deux places boursières de cette partie du continent.

CE

MA

C LES BONS POINTS

DE LA BOURSE

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tchadien à considérer "le marché financier de l'AfriqueCentrale comme un levier moderne et efficace du finan-cement de développement, mais surtout un véritablevecteur d'intégration économique par le décloisonne-ment de l'épargne intérieur au sein de la zone CEMAC."

Même si la Commission de surveillance desmarchés financiers de l'Afrique centrale (Cosumaf)reconnaît que "le marché obligataire connaît un réelfrémissement", elle avoue également que "le caractèreirrégulier du rythme des émissions constitue une entra-ve à l'émergence d'un marché dynamique et perfor-mant". Surtout qu’il n'existe pas encore d'émetteurs deréférence qui offrent aux investisseurs une quantitérégulière de titres susceptibles de favoriser la formationd'une courbe de rendement de référence. Or, la boursedoit être crédible. Et sa crédibilité, comme pour touteentreprise, passe forcément par sa capacité financière.La BVMAC et la DSX, par conséquent, doivent disposerd'importants fonds propres pour assurer et développerleurs plateformes.

L'INDOLENCE DU COMPARTIMENT "ACTION"

Si le compartiment "Obligataire" parait à tout lemoins dynamique, le compartiment “Action", par cont-re, peine à décoller. Ça s'explique : la BVMAC, depuis sacréation, en 2008, a enregistré sa première cotation ennovembre 2013 avec l'ouverture du capital (30%) deSIAT Gabon sur le marché financier. A cela s'ajoutel'indolence de la bourse de Douala qui ne compte quetrois émissions. Le tout pour un montant global d'envi-ron 18.5 milliards de F.CFA mobilisés notamment dansle cadre des opérations d'offres publiques de vente par-tielle des actions de la Société nationaled'Investissement du Cameroun (SNI), dans le capital dela Société des Eaux minérales du Cameroun (SEMC),filiale camerounaise du groupe (français) Castel et laSociété agricole et forestière du Cameroun (Safacam),l'une des principales sociétés agro-industrielles du pays.

Les capitaux mobilisés provenaient également d'uneaugmentation de capital de la Société camerounaise depalmeraies (Socapalm) du groupe Bolloré.

On annonce pour bientôt quatre lignes d'obli-gations à la DSX : les emprunts de la Banque de déve-loppement des Etats de l'Afrique centrale (BDEAC), dela Société financière internationale (SFI), et deux del'Etat du Cameroun (2010 et 2013). Une bouffée d'oxy-gène pour le marché financier camerounais, qui pour-rait bientôt accueillir quatre entreprises parapubliques :la Société camerounaise des dépôts pétroliers (SCDP), lePort autonome de Douala (PAD), la CameroonTelecommunications (CAMTEL), et la CameroonWater Utilities (CAMWATER).

LE DÉFI DE LA CULTURE BOURSIÈRE

Même s'il faut saluer la démarche de l'Etat duCameroun, il faut par ailleurs reconnaitre que la cultu-re boursière est une nécessité pour l'avenir des écono-mies régionales. La mise en place des marchés financiersen Afrique centrale devrait s'accompagner par une fortesensibilisation des entreprises des grands secteurs.

Il ne se fait pas tard. Il est temps d’apprendreaux grandes entreprises que le marché financier est lemeilleur endroit où l'on peut lever des fonds et financerses ambitions de croissance. La Cosumaf et laCommission des marchés financiers du Cameroun(CMF) ne peuvent pas seules relever un tel défi. Il fautl'implication des pouvoirs publics, des banques et detous les acteurs du marché. Pour autant que le défi de laculture boursière soit aussi important que la levée defonds.

L'autre défi à relever concerne l'assainissementde l'environnement des affaires. Chaque Etat de laCEMAC devra donc travailler en vue d'améliorer saposition dans le classement Doing Business. Ce n'estqu'à ce prix que l'Afrique centrale pourra avoir unebourse des valeurs dynamique. n

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N°001 n Juillet - Août - Septembre 2014BANQUES DU CAMEROUN

M A R C H É F I N A N C I E R

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BANQUES

Afriland First Bank (DG, Alphonse Nafack)Banque Atlantique Cameroun (DG, Samuel Kotto)Bicec (DG, Pierre Mahe)Bgfibank Cameroun (DG, Edgar Anon)SCB-Cameroun (DG, Jamal Ahizoune)CITIBANK (DG, Akintayo Dada)Commercial Bank Cameroon (AP, Martin Njanga Njoh)Ecobank-Cameroun (DG, Moustapha Fall)NFC BANK (DG, Julius MANJO)Société générale Cameroun (DG, Jean-Philippe Guillaume)Standard Chartered Bank (DG, Mathieu Mandeng)U.B.C/Oceanic (DG, Victor Noumoue)United Bank for Africa (DG, Georges Wega)

PRESENTATION DE L'APECCAML'Association Professionnelle des Etablissements de Crédit du Cameroun (APECCAM) a été instituée par l’ordonnanceN°85/002 du 31/08/1985 relative à l’activité des établissements de crédit au Cameroun. Mais sa création effective n’aeu lieu que pendant son assemblée plénière consultative tenue à Douala le 23/11/1990.

BUREAU EXÉCUTIFL'APECCAM a un bureau exécutif élu, pour un mandat de deux ans, par l'Assemblée générale le 21 Juin 2012. Celui-ci estcomposé de :

PRÉSIDENT : MATHIEU MANDENG, (A-DG STANDARD CHARTERED BANK-CAMEROON)1ER VICE-PRÉSIDENT : JEAN PAUL MISSI (DG CRÉDIT FONCIER DU CAMEROUN)2ÈME VICE-PRÉSIDENT : HICHAM DAOUK (DG ALIOS-FINANCES)TRÉSORIER : YAOU AÏSSATOU (DG SOCIÉTÉ NATIONALE D'INVESTISSEMENT)CAIRE AUX COMPTES : JEAN-PHILIPPE GUILLAUME (DG SOCIÉTÉ GÉNÉRALE-CAMEROUN)MEMBRES : ALPHONSE NAFACK (DG AFRILAND FIRST BANK)

DOMINIQUE IPPOLITO (DG SOCIÉTÉ CAMEROUNAISE D'EQUIPEMENT)

L'APECCAM a un Secrétaire général permanent, BÉNÉDICT BELIBI g

LES 21 ADHÉRENTS, RÉPARTIS EN TROIS GROUPES

ORGANISMES PUBLICS A CARACTERE BANCAIRE

Crédit Foncier Cameroun (DG, Jean Paul Missi)CAMPOST (DG, Hervé Beril)SNI (DG, Aïssatou Yaou)SRC (DG, Marie Rose Messi)

ETABLISSEMENTS FINANCIERS

Africa Leasing Company: (DG, Pierre Kam)Alios-Finance (DG, Hicham Daouk)Société Camerounaise d'Equipement (DG, Dominique Ippolito)PRO-PME (DG, Luc Leguerrier)

Comité national de Suivi de la RéformeComité de suivi du CIESPPrime Minister's Investment Council.Conseil Appui au Contrat de PartenariatConseil de Régulation et de CompétitivitéComité de Suivi des Saisies-AttributionsComité de Mise en Œuvre du Plan d'Action JusticeComité de Mise en Œuvre du Traité OHADAComité de CompétitivitéComité de Facilitation du TraficComité de Bonne GouvernanceConseil National de CréditConseil National de la StatistiqueCameroon Business Forum

ETAT DES LIEUX

L'APECCAM, force de propositions, recherchée pour son expertise, tant par les pouvoirs publics que par les autoritésmonétaires (BEAC, COBAC) et des partenaires extérieurs, siège dans divers comités dont elle est membre. il s’agit de :

I N S T I T U T I O N

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PLAN STRATÉGIQUE

Le plan stratégique de l'Association depuis 2013, repose sur lavision du Cameroun de devenir un pays émergent à l'horizon2035. Aussi, l’Apeccam aura-t-elle trois priorités :

Financement de l'Economie ; Valeur ajoutée aux membres ;Communication.

1.FINANCEMENT DE L'ECONOMIE.

Deux métiers caractérisent le secteur bancaire : la banque dedétails et la banque d'entreprises et d'institutionnels.

La banque de détail sert à financer les particuliers pour lesacquisitions immobilières et l'accroissement du patrimoine.Pour bien remplir ces deux fonctions, il est nécessaire d'ac-croitre le taux de bancarisation qui est actuellement estimé à13,80%. Qui dit taux de bancarisation, dit banque de proximi-té ; et qui dit banque de proximité, dit canaux de transactions(paiements/règlements, encaissement, etc.).

Le Cameroun compte un réseau bancaire d'environ 355 agen-ces. Un texte sur le Service bancaire minimum garanti entré envigueur le 1er juillet 2011.Le GIMAC qui pourrait à terme opérer l'interbancarité et l'in-teropérabilité des cartes.

La banque des entreprises et d'institutionnels a pour rôlesociétal le financement de la création et du développement desentreprises et des institutions, c'est-à-dire l'alimentation de lacroissance pour la création d'emplois.Pour les besoins de clarté de notre approche et contrairementà une segmentation qui généralement rattache le secteur desPME dans la banque des particuliers, notamment dans lesgrandes banques internationales, nous considérons qu'auCameroun, l'accès au financement des PME ou plus générale-ment de l'entreprise locale est le principal problème qui sepose à la banque d'entreprise et institutionnelle. En effet,notre tissu économique est essentiellement constitué de PME.

S'agissant donc de ce segment, l'Association a des proposi-tions à faire pour améliorer l'accès au financement des PME :

-Création d'un observatoire du financement ou plus générale-ment de l'accompagnement de la PME;-Adoption d'un cadre juridique qui pourrait s'inspirer de la "

Lender and Borrower act " du Ghana dans le sillage de lalégislation Ohada. Celle-ci a vocation à résoudre l'épineux pro-blème du recouvrement des créances qui fait tant de mal auxbanques et qui justifie en grande partie leur frilosité à prêterau PME.-Création des crédits Bureaux, etc.

2.VALEUR AJOUTÉE AUX MEMBRES

Chaque membre de l’APECCAM doit trouver un intérêt à parti-ciper au développement et à la consolidation de l’Association.

Aussi, faudrait-il définir des facteurs de motivation.

3.COMMUNICATION

Face à un tir groupé des universitaires, des gouvernements,des hommes politiques, de l'opinion publique, des operateurséconomiques non bancaires, tous accusant les banques detoutes sortes de maux, l'APECCAM ne peut continuer à affi-cher un silence coupable.La communication financière étant, par ailleurs, à double tran-chant, on ne peut se permettre d'improviser. Il devient dès lorsnécessaire de réfléchir à une véritable stratégie de communi-cation de l'APECCAM.Les aspects à considérer pouvant inclure, sans être exhaustifs,un site web (www.apeccam.com) ; une publication à une fré-quence à définir, des conférences de presse, des conférencesdans des écoles et universités, l'éducation financière, les jour-nées portes ouvertes, voire la semaine des banques etc.

Aussi, pour une meilleure opérationnalisation de ce plan stra-tégique, quatre commissions de 5 à 7 membres pour réfléchiraux thèmes ci-dessus évoqués sont-elles à mettre en œuvre.

MISSIONS

L'Association professionnelle des établissements de crédit duCameroun, conformément aux textes constitutifs, a pour mis-sions :n Représenter les intérêts collectifs de ses membres,

n Informer ses adhérents et le public,

n Etudier toute question d'intérêt commun,

n Organiser et gérer les services d'intérêt commun.

NOV. 1990 : ETIENNE NTSAMA (BICIC)

JUIN 1994 : ROBERT DURBEC (BICIC)

JUIN 1995 : MICHEL TRICAUD (CLC)

JUIN 1998 : MICHEL MIAILLE (SGBC)

JUIN 1999 : MICHEL TORIELLI (BICEC)

JUIN 2000 : MICHEL SAUVAGNAC (SGBC)

JUIN 2001 : CHARLES ROSNER (CLC)

JUIN 2002 : JEAN-LOUIS CHAPUIS (CBC)

JUIN 2004 : JEAN-PIERRE SCHIANO (BICEC)

JUIN 2008 : FRANCIS DUBUS(CA-SCB)

SEPT. 2010 : PASCAL REBILLARD (BICEC)

JUIN 2012 : MATHIEU MANDENG (SCBC)

LES DIFFÉRENTS PRÉSIDENTS DE L’APECCAMMATHIEU MANDENG

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PAIEMENT EN LIGNE

PAYPAL DÉBARQUE AU CAMEROUNLe géant américain du paiement électro-nique annonce son entrée dans dix nou-veaux pays, dont le Nigeria, le Cameroun, laCôte d'Ivoire. Dans une première étape, lesconsommateurs nigérians, camerounais,ivoiriens et zimbabwéens ne seront autori-sés qu'à virer des fonds vers les sites mar-chands agréés par Paypal. L'entreprise depaiement en ligne ne couvre pas encore lestransactions Peer-to-Peer, qui permettentaux consommateurs d'envoyer de l'argent àd'autres personnes disposant d'un comptePaypal, d'une part. La filiale du groupe eBayn'a pas encore agréé, d'autre part, des mar-chands locaux."PayPal a traversé une période de réinven-tion, pendant laquelle nous avons améliorécertains de nos services pour les rendre plusfaciles à utiliser sur les téléphones mobiles,ce qui nous a permis de nous étendre à cesnouveaux marchés qui se développent rapi-dement", a déclaré le directeur de Paypalpour la région Europe, Moyen-Orient etAfrique (EMEA), Rupert Keeley.Avec cette nouvelle extension de ses activi-tés, Paypal compte désormais 148 millionsd'utilisateurs actifs dans 203 pays et territoi-res à travers le monde.

BANQUE CAMEROUNAISE DES PME

AGNÈS NDOUME MANDENG PRE-

MIER DIRECTEUR GÉNÉRALLes premiersdirigeants dela Banquecamerounaisedes PME (BC-PME) ontsont connusdepuis le 5juin 2014.

Théodore Nkodo Foumena et AgnèsNdoumbé Mandeng (photo) ont été nommésrespectivement Président du Conseil d'ad-ministration et Directeur général de cettebanque publique au capital social de 10milliards F.CFA.Jusqu'ici directeur de la Coopération moné-taire et financière à la direction générale duTrésor du ministère des Finances, MmeMandeng sera assistée d'Amadou Haman.

Cette nouvelle banque, autour de laquelle leFMI a recommandé au gouvernement came-rounais une vigilance des plus accrues,devrait bénéficier de l'appui technique de laBanque européenne d'investissements (BEI).

BANQUE PRIVÉE

L'AFRIQUE DEVIENT LA CROISSANCE

LA PLUS RAPIDE DU MONDESelon le cabinet de recherche britannique,New World Wealth, 160 000 individus for-tunés (High net worth individuals) africainsdétiennent une fortune cumulée estimée à660 milliards $. Sur cette somme faramineu-se, environ 120 milliards $ seulement sontactuellement confiés à des gestionnaires depatrimoine. "L'Afrique enregistre la crois-sance la plus rapide à l'échelle mondialedans le domaine de la banque privée", adéclaré Andrew Amoils, analyste seniorchez New World Wealth. Et d'ajouter :"Nous estimons que le marché africain de labanque privée devrait croître de 8% par anau cours des 10 prochaines années".Ainsi, l'Afrique devient-elle la nouvellefrontière de la banque privée. L'Afrique duSud est le principal hub de la banque privéedu continent, avec des établissements spé-cialisés gérant quelque 50 milliards $ d'actifscomme Investec, Rand Merchant Bank,Sanlam et Barclays Africa.De nouveaux marchés très prometteurs dansle domaine de la banque privée émergent. Ils'agit notamment du Nigeria, du Kenya, del'Angola et de la Tanzanie. Le Nigeria reste,cependant, le marché le plus prometteur. Cevaste pays pétrolier, dont la population s'élè-ve à 172 millions d'âmes, compte actuelle-ment 16 680 personnes disposant d'une for-tune cumulé de 138 milliards de dollars. Lenombre de ces personnes ayant chacun unefortune à investir d'au moins un million dedollars devrait augmenter de 7%, pouratteindre environ 18 401 en 2018.

BEAC

LA BIOMÉTRIE AU SECOURS DE LA

LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT

DES CAPITAUX La Banque des Etats de l'Afrique centrale(BEAC) envisage de réformer la centrale desrisques et incidents de payements, de

manière à pouvoir renforcer la traçabilitédes comptes bancaires dans la zone CEMACau moyen de la biométrie. La réforme, quivise à renforcer le dispositif contre le blan-chiment des capitaux existant dans la zone,pourrait être effective d'ici deux ans.Le dispositif nécessite l'implication de laBanque centrale des Etats de l'Afrique del'Ouest (BCEAO), de la Banque centrale desComores et de la Banque de France dans la"révision effective des textes législatifs etréglementaires en vigueur conformémentaux recommandations formulées par leGAFI en février 2012, et de veiller à leurappropriation et leur application par lesEtats". En revanche, la BEAC invite tous lesautres acteurs du secteur financier du conti-nent à "examiner les voies et moyens suscep-tibles de permettre au Groupe d'action cont-re le blanchiment en Afrique centrale(Gabac) d'accéder rapidement au statut d'or-ganisme régional de type GAFI, et de veillerà l'installation effective des cellules de ren-seignements financiers dans tous les Etats".

RECAPITALISATION

AFREXIMBANK VA AUGMENTER SON

CAPITAL DE 500 MILLIONS $La Banque africaine d'Import-Export(Afreximbank) a annoncé, dans un commu-niqué publié le 10 juin, que ses actionnairesont approuvé une augmentation de capitalde 500 millions $, correspondant à 31,068actions. Réunis lors d'une assemblée généra-le, les actionnaires de la banque ont égale-ment mandaté le conseil d'administrationpour qu'il définisse les modalités de la réali-sation de cette augmentation du capital.D'autre part, les actionnaires d'Afreximbankont décidé de réinvestir leurs dividendesdans la recapitalisation de la banque. Cesdividendes s'élèvent à 20,5 millions $.Le président de la banque indique que cesdécisions reflètent la "grande confiance"qu'accordent les actionnaires au conseild'administration et à la direction de labanque.Jean-Louis Ekra a également annoncé que letotal actif de la banque a atteint 4,4 milliards$ à la fin 2013, contre 3,7 milliards $ en2012, soit une augmentation de 19% sur unan. Les fonds propres sont, quant à eux, pas-sés de 178 millions $ en 1999 à 707 millions

B R È V E S

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$ en 2013.Créée en octobre 1993 pour financer le com-merce intra et extra-africain, Afreximbankest détenue à hauteur de 63 % par 35 paysafricains. Le capital restant est détenu pardes groupes internationaux tels que Citibanket Standard Chartered Bank ainsi que desinstitutions venues de pays émergents,comme les banques d'import-export (EximBank), chinoise et indienne.Depuis 1994, Afreximbank a approuvé prèsde 30 milliards $ de facilités de crédit pourles entreprises africaines, dont environ 3,5milliards $ en 2013.

MARCHÉ FINANCIER

LE TOP 10 DES BOURSES

AFRICAINES

Le Johannesburg Stock Exchange reste lapremière bourse africaine en termes de capi-talisation, avec 330,287 milliards $, selon unclassement des dix plus grandes bourses afri-caines établi par la banque d'investissement,African Alliance. Nigerian Stock Exchangearrive en seconde position, avec 82,813milliards $, selon ce classement qui se basesur des données arrêtées au 31 mai 2014. Labourse de Lagos est talonnée par l'EgyptianExchange (63,716 milliards $), la Bourse desValeurs de Casablanca (55, 446 milliards) etle Nairobi Stock Exchange (22,675milliards). Viennent ensuite la Bourse régionale desvaleurs mobilières de l'Afrique de l'Ouest(Bénin, Burkina Faso, Guinée-Bissau, Côted'Ivoire, Mali, Niger, Sénégal et Togo), avec11,203 milliards de dollars, la Bourse desvaleurs mobilières de Tunis (7,770 milliards$), le Stock Exchange of Mauritius (7,248milliards), le Ghana Stock Exchange (6,085

milliards) et le Zimbabwe Stock Exchange(5,214 milliards).En termes de variation Year To Date (YTD),qui est la variation du principal indice dechaque place boursière depuis le début del'année au 31 mai, l'Egyptian Exchange arri-ve en première position avec +21,5%,devant la Bourse de Casablanca (+4,2%) et leNigerian Stock Exchange qui affiche unevariation YTD de + 0,4%.En termes de rendement en dividende,depuis le début de l'année jusqu'à fin mai, laplace casablancaise occupe le premier rang,avec un pourcentage de 4,2%, devant laBourse de Johannesburg (2,85%), et laBourse du Caire (2,34%).

MINES

STANDARD BANK FINANCERA

L'EXPLOITATION DU FER DE

MBALAMPremière banque africaine avec une capita-lisation boursière de 23 milliards USD(11500 milliards FCfa), Standard Bank s'estengagée à mobiliser les financements pour laréalisation du projet d'exploitation du fer deMbalam. A cet effet, une convention a étésignée, en juin 2014, entre les responsablesde la banque, le gouvernement camerounaiset la junior minière australienne Sundance.Selon Serge Yanic Nana, conseil financier dugouvernement dans le projet de Mbalam etpar ailleurs Lead advisor du Cameroun,"Standard Bank va mobiliser le pool de tousles bailleurs internationaux qui participe-ront au projet". Dans l'étude de faisabilitédéfinitive, il est indiqué que le projet aurabesoin d'un financement total de 4,686milliards de dollars (environ 2300 milliardsF.CFA) dont 2,019 milliards $ (un peu plusde 1000 milliards F.CFA) pour la construc-tion de la ligne ferroviaire. Le chef de filedes conseils du Cameroun explique que CamIron, la filiale camerounaise de SundanceRessources, s'engage à réaliser un investisse-ment d'environ 1500 milliards F.CFA pourle chemin de fer et de 450 milliards F.CFApour le terminal minéralier.La Convention minière de Mbalam signéeen novembre 2012 entre Cam Iron S.A. etl'Etat du Cameroun prévoit la création detrois sociétés projet en charge des trois acti-

vités principales du projet intégré deMbalam à savoir (i) MineCo pour l'activitéminière, (ii) RailCo pour l'activité ferroviai-re, et (iii) PortCo pour l'activité portuaire.Cam Iron devra, sans contrepartie financiè-re, restituer à l'Etat 100% des infrastructuresferroviaires et portuaires au terme de ladurée des concessions de 25 ans. "Les reve-nus cumulés de l'Etat, en moyenne sur 25ans seront de 300 milliards F.CFA avec unpeu moins de revenus les 10 premièresannées (Phase I) et beaucoup plus de reve-nus les 15 années restantes (Phase II)".

DOUANES CAMEROUNAISES

PLUS DE 220 MILLIARDS DE F.CFA DE

RECETTES ENGRANGÉES EN 4 MOISDu 1er janvierau 30 avril2014, la direc-tion généraledes douanes aréalisé desrecettes d'unmontant totalde 221,9m i l l i a r d sF.CFA ; soit

une augmentation de 8 milliards F.CFA parrapport aux prévisions initiales (213,9milliards F.CFA). Selon la DG des douanes(photo), cette performance est de 21% supé-rieure à l'enveloppe des recettes douanièrescollectées sur la même période en 2013(182,7 milliards F.CFA).Pour rappel, depuis une dizaine d'annéemaintenant, les recettes douanières came-rounaises sont en hausse constante, passantde 400 milliards F.CFA en 2007 à environ600 milliards F.CFA en 2013, soit une aug-mentation 200 milliards de F.CFA en 7 ans.Etrangement, la moyenne mensuelle desexonérations de droits de douane concédéesaux opérateurs économiques en activité auCameroun est estimée à environ 15 milliardsF.CFA depuis le début de cette année 2014,soit 28% des perceptions mensuelles. Pour le Directeur général, Minette Libom LiLikeng, "ces exonérations mettent à rudeépreuve le principe de la libre concurrenceentre opérateurs économiques tout comme ielles obèrent, de manière générale, les recet-tes de l'Etat.

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