Barbaras Sur La Phénoménologie de La Vie

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  • 8/11/2019 Barbaras Sur La Phnomnologie de La Vie

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    I. La vie vcue et la vie explique

    Phnomnologie de la vie

    Cf.http://books.google.be/books?id=auFUBKv!igC"pg=P#$%"lpg=P#$%"d&=ph'C$'#(nom'C$'#(nologie)vitalisme"sou*+e=bl"ots=es,-vifd$"sig=o0U1vK234iot5i56

    vF75B189-"hl=f*"ei=+PeuK;70tC!2#a4*esult"+t=*esult"*esnu

    m="ved=%CBg@#0A#gKv=onepage"&"f=false

    enaud Ba*ba*as

    p. 11-26

    e7te intg*al

    1En franais, le verbe vivre est affect dune ambiu!t f"ndamentale puisquil dsine # la

    f"is l$tre-en-vie %Leben&et lpreuve "u lexprience de quelque c'"se %Erleben&. Le vivre"scille entre le participe prsent %vivant& et le participe pass %vcu& ( lacti"n que dsine leverbe en affecte le su)et, s"n faire est passivement reu s"us la f"rme dun pr"uver. *rlidentit du terme nest sans d"ute pas un accident de la lanue ( elle tm"ine dun sens

    premier de la vie, dune unit "riinaire du vivre, en-de# du clivae du vivant et du vcu. Ence sens, la t+c'e dune p'n"mn"l"ie de la vie p"urrait se rsumer dans la ncessit de

    penser cette unit du vivre par-del# lactif et le passif, "u ce quelle p"urrait c"nsidrer # t"rtc"mme le pr"pre et le mtap'"rique. *r, f"rce est de rec"nnatre que la pense se tr"uve sanscesse cartele par cette ambiu!t.

    1 La Connaissance de la vie, aris, rin, 1/0, p. 1. 3f. aussi 4ans 5"nas,LePhnomne de la vie%...&

    2 Id., p. 2.

    2uisque la vie se manifeste dans des "ranismes vivants et peut-$tre nest-elle rien dautreque ces "ranismes eux-m$mes "n peut $tre tent, p"ur ce qui est de la caractrisati"n de lavie, de sen remettre # la bi"l"ie, d7s l"rs quelle se d"nne les "ranismes vivants p"ur "b)etet tente den percer le f"ncti"nnement par la mise en vidence de pr"cessus bi"-c'imiques'autement c"mplexes. 8ne difficult ma)eure surit p"urtant. 9fin de travailler sur s"n "b)et,le bi"l"iste d"it dab"rd le reconnatre, cest-#-dire distinuer, au sein du rel, ce qui estvivant et ce qui ne lest pas. 3ette discriminati"n rel7ve dune intuiti"n "u dune exprience

    qui c'appe # l"b)ectivati"n puisquelle en est la c"nditi"n de p"ssibilit. :ien entendu, lebi"l"iste p"urra t"u)"urs )ustifier apr7s-c"up s"n c'"ix par la prsence de certainesm"lcules au sein des "ranismes quil a demble rec"nnus c"mme vivants, mais il demeureque cela ne peut $tre quapr7s-c"up, quil ne peut d"nc tirer lc'elle # lui puisque, p"ur cela,il a dab"rd fallu sappu;er sur elle, bref quil ne peut rintrer le plan p'n"mnal qui lui ad"nn acc7s # la vie au plan "b)ectif de s"n anal;se bi"l"ique ( la c"nnaissance prsupp"seune rec"nnaissance qui est dun autre "rdre quelle et quelle ne peut d"nc sassimiler. 3e quivaut p"ur la renc"ntre avec le vivant vaut a f"rti"ri p"ur le c'"ix de ce qui, au sein du vivant,d"it $tre tudi, cest-#-dire de ce qui est bi"l"iquement sinifiant. 3e nest pas lanal;sem"lculaire mais bien n"tre exprience qui n"us permet de discerner un este de pr'ensi"n,un c"mp"rtement de fuite "u une attitude de rep"s.

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    ensemble dactes de rec"nnaissance et de c"mpr'ensi"n qui senracinent dans ma pr"pre vieen tant que )en fais c"nstamment lpreuve. 3"mme le dit 3anuil'em, = la pense du vivantd"it tenir du vivant lide du vivant >1? la vie "b)et de la bi"l"ie renv"ie # la vie que )e vis.@7s l"rs, un @ieu c'imiste et p';sicien qui pntrerait t"us les pr"cessus p';sic"-c'imiques,cest-#-dire matriserait intralement les l"is de la mati7re, serait incapable de circ"nscrire

    dans le tissu du rel des $tres vivants et t"ut aussi incapable de distinuer un pr"cessus n"rmaldun pr"cessus pat'"l"ique, puisque t"us "bissent aux l"is universelles de la p';sique et dela c'imie et s"nt t"us, de ce p"int de vue, = n"rmaux >. La c"nclusi"n est brutale maisinluctable ( ce nest pas du cAt de la bi"l"ie quil faut rec'erc'er ce quest la vie car cenest t"ut simplement pas s"n "b)et. La bi"l"ie ne parle pas de la vie mais du m"de def"ncti"nnement des "ranismes rec"nnus c"mme vivants et, c"mme le dit enc"re3anuil'em, "n ne peut = se flatter de dc"uvrir par des mt'"des p';sic"-c'imiques autrec'"se que le c"ntenu p';sic"-c'imique de p'n"m7nes d"nt le sens bi"l"ique c'appe #t"ute tec'nique de rducti"n >2.9utant dire que la vie c'appe au r7ne de lextri"rit et quet"ute tentative den rendre c"mpte # partir de pr"cessus "b)ectifs revient # dcrire la vie #

    partir de ce qui nest pas elle, # v"ul"ir la re)"indre # partir du sans-vie, # linscrire dans une

    "nt"l"ie de la m"rt.

    Incarnation, aris, Beuil, 2CCC, p. 0D.

    Le vivant semble d"nc n"us renv";er inluctablement au vcu ( )e me sais vivant en tant que)e mpr"uve m"i-m$me et cest # cette c"nditi"n que )e peux rec"nnatre des $tres vivants.elle est lvidence que la p'n"mn"l"ie prend en c'are cest dab"rd en tant quelle estune anal;se des vcus quelle est une pense de la vie. 3est cette identit de la vie et du vcuque la p'il"s"p'ie de Fic'el 4enr; en particulier tente de penser aussi radicalement que

    p"ssible. *n sait que la p'n"mn"l"ie, depuis 4usserl, fait rep"ser la p'n"mnalit surlintenti"nnalit, qui est vise de l"b)et %Gegen-stand&en s"n extri"rit, cest-#-dire mise-#-distance, ex-p"siti"n. *r, si lintenti"nnalit fait paratre t"utes c'"ses, il reste # c"mprendrec"mment elle sapparat # elle-m$me et # sav"ir si elle sapparat # elle-m$me c"mme elle fait

    paratre les c'"ses, cest-#-dire dans la distance. 3ette questi"n est dautant plus dcisive quelintenti"nnalit ne c"nf7re # ce quelle vise que l"b)ectit mais )amais lexistence ( cest #limpression quest dv"lue la f"ncti"n de d"nner au m"nde apparaissant la ralit que ne luic"nf7re pas sa structure p'n"mn"l"ique c"mme "b)et intenti"nnel. *r cette impressi"nsapparat sur un m"de qui nest pas celui de lintenti"nnalit ( elle nest pas s"n pr"pre "b)etmais spr"uve, elle ne sexp"se pas dans la distance mais est exp"se # elle-m$me. G"usten"ns ici la rp"nse # la questi"n p"se plus 'aut ( limpressi"n est prcisment la m"dalits"us laquelle lintenti"nnalit est d"nne # elle-m$me, # sav"ir n"n-intenti"nnellement. 9insi,

    la dterminati"n p'n"mn"l"ique de lapparatre c"mme mise-#-distance "u "b-)ectivati"nd"it elle-m$me $tre sub"rd"nne # une m"dalit plus "riinaire de lapparatre c"mmeimpressi"nnalit. "ur F. 4enr;, celle-ci sapparat sans distance, = elle t"uc'e # s"i enc'aque p"int de s"n $tre de telle fa"n que, dans cette treinte "riinelle avec s"i, elle saut"-impressi"nne et que s"n caract7re impressi"nnel ne c"nsiste en rien dautre que dans cetteimpressi"nnalit premi7re et qui ne cesse pas >. H la transcendance qui caractrise la

    p'n"mnalit de la p'n"mn"l"ie 'usserlienne il c"nvient d"pp"ser limmanence abs"luedans et par laquelle seulement quelque c'"se peut $tre "riinairement d"nn, "lapparaissant est invisible parce quil est pr"uv. Lapparatre est, en s"n essence, aut"-affecti"n pure, 9ffectivit.

    D*r, si limpressi"n est s"n pr"pre apparatre, elle nest pas sa pr"pre s"urce ( elle est aut"-impressi"n mais elle na p"urtant pas le p"uv"ir de simpressi"nner elle-m$me, cest-#-dire de

    http://noesis.revues.org/index1649.html#ftn1%23ftn1http://noesis.revues.org/index1649.html#ftn2%23ftn2http://noesis.revues.org/index1649.html#ftn2%23ftn2http://noesis.revues.org/index1649.html#ftn3%23ftn3http://noesis.revues.org/index1649.html#ftn1%23ftn1http://noesis.revues.org/index1649.html#ftn2%23ftn2http://noesis.revues.org/index1649.html#ftn3%23ftn3
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    sapp"rter "u de se f"nder elle-m$me. En effet, pas plus quelle na c'"isi d$tre limpressi"nquelle est, aucune impressi"n na c'"isi d$tre une impressi"n. @ans limpressi"n, en tantquelle saut"-impressi"nne mais nest pas # l"riine delle-m$me, cest, sel"n Fic'el 4enr;,la ie m$me qui apparat ( limpressi"n c"mme aut"-affecti"n est la venue # s"i de la ie, sa

    p'n"mnalisati"n. La ie est d"nc ce qui se manifeste dans limpressi"n, c"mme ce en qu"i

    celle-ci demeure, cest-#-dire c"mme lenvers de sa passivit f"ndamentale. *n ne peut mieuxdire quil n; a de vie que c"mme preuve de s"i dans laffecti"n, par c"nsquent c"mmeinvisible, et que ce qui est appr'end s"us ce terme au sein de lextri"rit est f"nci7rementtraner # la vie n"n seulement la vie des vivants renv"ie, c"mme t"ut apparaissant extrieur,# la vie vcue, mais il n; a de vie que c"mme vie vcue %dans laut"-affecti"n&. 3est

    p"urqu"i F. 4enr; est c"nduit # penser le c"rps vivant lui-m$me c"mme cette aut"-affecti"nm$me. uisque la vie na de ralit que c"mme vie dune c'air %la c'air Leib cest ce quiest capable de vivre Leben&,cest bien dans laut"-affecti"n que n"us dc"uvrir"ns lessencede la c'air ( lpreuve de s"i dans limmanence de laut"-affecti"n est lav7nement dune= c'air "riinaire >. G"us s"mmes ici aux antip"des de la perspective bi"l"ique quirec'erc'e la vie dans le vivant plutAt que dans le vcu.

    3ependant, en rabattant la vie sur laut"-affecti"n, ne renc"ntr"ns-n"us pas une difficults;mtrique de la prcdente J Bil est vrai que la rec"nnaissance des vivants renv"ie #lpreuve de ma pr"pre vie, inversement, celle-ci ne peut seffectuer dans limmanence pureet exclure t"ute extri"rit. En effet, il est indniable, et cest ce qui f"nde la p"ssibilit de la

    bi"l"ie, que n"us rec"nnaiss"ns des c"rps c"mme vivants au sein m$me du m"nde.F. 4enr; p"se la questi"n ( si le seul c"rps rel est ma c'air invisible, ne faut-il pas dire quen"tre c"rps "b)ectif nest quune = c"quille vide > J Il serait en effet c"nsquent daffirmerque ma c'air saisie dans le m"nde nest plus mon c"rps mais n c"rps, cest-#-dire unframent dtendue c"mme les autres puisque, par essence, aucune vie ne peut l'abiter. 3enest p"urtant pas ce que fait F. 4enr; (

    D Id., p. 21K.

    Lexprience la plus "rdinaire m"ntre le c"ntraire. 3"nsidr"ns le c"rps "b)ectif dautrui. Bils"pp"se # n"s ;eux aux c"rps inertes de lunivers matriel, cest parce que nos le percevonscomme habit par ne chairD.

    63ela ne sinifie videmment pas que la ralit de la c'air n"us apparatrait dans le m"nde dans lapparatre du m"nde, la c'air sirralise mais que, en labsence de tote chair,n"usattribu"ns au c"rps dautrui "u au nAtre dessigni!ications visant une c'air. 3est la rais"n

    p"ur laquelle )e ne v"is pas dans le mir"ir une masse de mati7re inerte mais un visaeexpressif. Beulement, F. 4enr; sexp"se ici # une difficult ma)eure. En effet, si )attribueune sinificati"n c'arnelle # autrui "u # m"n visae cest bien parce que "el"e chose a

    sein de le#triorit m$ incite,sans qu"i )e viserais c"mme c'air nimp"rte quelle ralitmatrielle. Fais cela revient # dire "il $ a n mode de prsence de lintriorit vivante a

    sein de le#triorit,ce qui c"ntrevient fr"ntalement au partae de lapparatre tabli parF. 4enr; ( si la vie tait vraiment invisible, elle ne p"urrait descendre daucune fa"n dans levisible. 9insi, pas plus que l"ranisme "b)ectif, le vcu ne peut puiser le sens de la vie, caral"rs il serait # n"uveau imp"ssible de rec"nnatre des vivants %et de me rec"nnatre c"mmevivant dans le m"nde&. G"us s"mmes d"nc renv";s du vcu au vivant, n"n pas au sens " la

    bi"l"ie n"us d"nnerait lessence de la vie mais dans la mesure " la vie envel"ppe

    ncessairement un rapp"rt # lextri"rit, ce qui f"nde lappr'ensi"n dun vivant dans lem"nde.

    http://noesis.revues.org/index1649.html#ftn4%23ftn4http://noesis.revues.org/index1649.html#ftn4%23ftn4http://noesis.revues.org/index1649.html#ftn4%23ftn4
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    0Le pr"bl7me dune p'n"mn"l"ie de la vie se prcise un peu. G"us av"ns vu que si la viene se c"nf"nd pas avec les f"ncti"nnements du vivant, car sa rec"nnaissance renv"ie # ma vie,celle-ci ne rside pas n"n plus dans linvisible de laut"-affecti"n pure mais envel"ppe bien unrapp"rt # lextri"rit. 3"mprendre la vie c"mme unit "riinaire du vivant et du vcu, cestd"nc dc"uvrir un m"de d$tre sinulier qui se d"nne dans lextri"rit sans p"ur cela $tre

    dpl"; c"mme un "b)et, qui saffecte lui-m$me sans p"ur autant senfermer danslimmanence d"nt lintri"rit nexclut pas mais appelle une extri"risati"n. En dautrestermes, il sait dun m"de d$tre qui est neutre vis-#-vis du partae de lintrieur et delextrieur, cest-#-dire peut $tre ressaisi identiquement en m"i "u '"rs de m"i puisque s"nimmanence envel"ppe une extri"risati"n et s"n $tre au sein du m"nde manifeste un intrieur.La rec"nnaissance de la sinularit p'n"mn"l"ique de la vie c"nduit # une vritablerf"rme "nt"l"ique puisque, avec elle, cest bien la partiti"n du sub)ectif et de l"b)ectif, dela c"nscience et de la mati7re, qui se tr"uve mise en questi"n et si la p'n"mn"l"iedemeure dsempare devant la vie, cest prcisment parce quelle ne va pas )usqu# ren"ncer# ces cat"ries. Bil ; a une unit vritable de la vie, elle d"it senraciner dans un troisime

    genre d%tre d"nt la mc"nnaissance c"nduit inluctablement # la scissi"n du vivant et du

    vcu.

    Le Phnomne de la vie, p. 1.

    K3eci n"us permet de spcifier le pr"bl7me auquel une p'n"mn"l"ie de la vie d"it sec"nfr"nter. @une mani7re nrale, la c"nsquence immdiate de la dualit "nt"l"ique delintrieur et de lextrieur, cest le clivae, au sein de ce qui se d"nne c"mme vivant, entre ler7ne animal et l'"mme, cest-#-dire la scissi"n au sein de la vie entre ce qui, en dr"it aum"ins, peut $tre dcrit # partir des l"is qui rissent lextri"rit et, dautre part, l"rdre'umain, caractris par la c"nscience, la pense "u lesprit. 3"mme la m"ntr 4ans 5"nas,une telle attitude, qui caractrise sans d"ute lp"que m"derne, revient # excder et d"nc #nier la vie c"mme telle, par dfaut dans la caractrisati"n de lanimal c"mme mac'ine et parexc7s dans celle de l'"mme c"mme res cogitans"u esprit. Le dualisme "nt"l"ique estindiss"ciable de lincapacit # rec"nnatre le p'n"m7ne de la vie en tant quessentiellementunitaire ( dun vivant dcrit en termes p';sic"-c'imiques, "u dune c"nscience qui est pureimmanence, la vie est, diffremment, absente. Il sensuit quune p'n"mn"l"ie de la vie quise pr"p"se den penser lunit vritable d"it la saisir dans sa c"ntinuit effective, c"mme celad"nt rel7ve aussi bien lanimal que l'"mme. Lunit de la vie c"mme telle d"it lemp"rter surla distincti"n de lanimal et de l'umain, c"mme sur celle de lextrieur et de lintrieur. 3elane sinifie en aucun cas quil faille senaer dans une v"ie rducti"nniste mais, au c"ntraire,quune dterminati"n adquate de la vie d"it p"uv"ir aussi rendre c"mpte de ses f"rmes les

    plus c"mplexes et n"tamment de la dimensi"n de la c"nnaissance pr"pre # l"rdre 'umain."ur une telle p'n"mn"l"ie, = l"ranique, m$me dans ses f"rmes les plus infrieures,prfiure lesprit, et lesprit, m$me dans ce quil atteint de plus 'aut, demeure partieintrante de l"ranique >.

    6 = Les "ndements bi"l"iques de lindividualit >, dans @anielle L"ries et *livier@epr, &ie et%...&

    0 Id., p. 2C6.

    /L"b)et de la p'il"s"p'ie de 4ans 5"nas est prcisment de rec"nnatre lirrductibilit de lavie telle quelle satteste dans n"tre unit ps;c'"-p';sique, den dcrire les m"ments

    c"nstitutifs et den tirer les c"nsquences "nt"l"iques, n"tamment quant au statut de lamati7re, au sein de laquelle la vie parat. Il se pr"p"se d"nc de faire une vritable

    http://noesis.revues.org/index1649.html#ftn5%23ftn5http://noesis.revues.org/index1649.html#ftn5%23ftn5http://noesis.revues.org/index1649.html#ftn6%23ftn6http://noesis.revues.org/index1649.html#ftn5%23ftn5http://noesis.revues.org/index1649.html#ftn6%23ftn6
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    p'n"mn"l"ie de la vie puisquil prtend la dcrire # partir delle-m$me au lieu de tenter dela rec"nstituer au sein du cadre dualiste. Le c"ncept central de sa rflexi"n est celui demtabolisme,m"uvement incessant par lequel un m$me individu, cest-#-dire une m$mef"rme, se maintient identique par un ren"uvellement incessant de ses parties matrielles,ren"uvellement d"nt cette f"rme nest pas le rsultat mais bien la cause. La f"rme est d"nc #

    la f"is dans une relati"n de libert et de dpendance vis-#-vis de sa mati7re puisquelle ne sedistinue, c"mme f"rme, de telle mati7re actuelle qu# la c"nditi"n de se d"nner une autremati7re. *r, ce m"uvement de perptuati"n de s"i du vivant implique quil s"it t"urn verslextrieur, cest-#-dire aille c'erc'er dans le m"nde la mati7re qui lui est ncessaire ( latranscendance temp"relle de la f"rme vis-#-vis de sa mati7re actuelle appelle unetranscendance spatiale. Enfin, ce m"uvement vers lextrieur par lequel l"ranisme satisfaitses bes"ins supp"se quelque c'"se c"mme une = intri"rit > "u une = sub)ectivit > qui,pr"uvant de la frustrati"n "u de la satisfacti"n, fasse la diffrence entre ce qui c"nvient et nec"nvient pas. La pr"ccupati"n vitale de s"i appelle une c"nscience de s"i, = aussi faible s"itsa v"ix >. Le vivant est d"nc caractris par le = bes"in dun aut"-ren"uvellementincessant >6et cest p"urqu"i il est d"u de m"tricit ( le m"uvement, qui est dappr"priati"n

    dune mati7re extrieure, est exclusivement au service de bes"in. La percepti"n et le dsirprennent al"rs sens depuis ce m"uvement de satisfacti"n ( la percepti"n met le vivant enrapp"rt avec ce qui est # distance spatialement, le dsir avec ce qui est temp"rellementl"in. 3"mme lcrit 5"nas, = la br7c'e spatiale entre le su)et et l"b)et, br7c'e qui est

    pr"vis"irement franc'ie par la percepti"n, est en m$me temps la br7c'e temp"raire entre lebes"in et la satisfacti"n, laquelle est pr"vis"irement franc'ie par lm"ti"n %le dsir& etpratiquement c"mble par le m"uvement >0.

    1CLe mrite de 5"nas est de tenter de dcrire lactivit vitale # partir delle-m$me, en saspcificit, sans rec"urir # des cat"ries "nt"l"iques extrieures # la vie. Fais ; parvient-il J En vrit, dans la mesure " le mtab"lisme ne dsine rien dautre que la c"nservati"n des"i, la vie est parad"xalement manque # linstant m$me " elle est rec"nnue puisque le dfiniest s"llicit dans sa pr"pre dfiniti"n. La vie, cest-#-dire lactivit vitale, est en effetcaractrise c"mme c"nservati"n de l$tre vivant cest-#-dire ren"uvellement delle-m$me ?vivre, cest se maintenir en vie, cest se c"nserver c"mme vivant. Fais quest-ce qu$trevivant J La seule rp"nse p"ssible sera # n"uveau ( cestse c"nserver. :ref, en une s"rte derressi"n sans fin, cela qui se c"nserve nest pas dfini autrement que c"mme ce p"uv"irm$me de se c"nserver. *n v"it ltrane circularit de cette caractrisati"n, tr7s classique, dela vie c"mme c"nservati"n, la vie est ce qui se prsupp"se t"u)"urs s"i-m$me. 3ette

    perspective vient en dr"ite line de la p';si"l"ie bernardienne, p"ur laquelle la vie est lemaintien de la c"nstance du milieu intrieur ( elle appr'ende la vie # partir du vivant, et la

    manque par l# m$me en la prsupp"sant t"u)"urs, au lieu de ressaisir le vivant # partir de savie. *r, cest parce que la vie nest pas pense p"ur elle-m$me mais c"mme pr"prit dun$tre vivant quelle est rduite # la satisfacti"n des bes"ins et elle nest c"mprise c"mmeactivit de satisfacti"n des bes"ins lui permettant de se maintenir en vie que parce quelle estab"rde # partir de ce qui la nie, cest-#-dire # partir de la m"rt. En effet, cest dans la mesure" "n situe le vivant dans un univers qui lui est traner et qui reprsente p"ur lui une menacec"nstante de dispariti"n que l"n est c"nduit # le caractriser c"mme c"nservati"n de s"i. Latendance incessante # la c"nservati"n est # la mesure de la menace c"nstante de destructi"n etil n; a de menace de destructi"n que si "n ressaisit le vivant c"mme une s"rte dintrus dansun univers de mati7re inerte. Ici, # n"uveau, la vie nest pas pense # partir delle-m$me ( ni

    bi"l"iquement puisquelle est c"mprise depuis le risque de sa pr"pre m"rt, ni

    "nt"l"iquement puisquelle est ab"rde du p"int de vue dun m"nde matriel qui est

    http://noesis.revues.org/index1649.html#ftn6%23ftn6http://noesis.revues.org/index1649.html#ftn7%23ftn7http://noesis.revues.org/index1649.html#ftn6%23ftn6http://noesis.revues.org/index1649.html#ftn7%23ftn7
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    f"ndamentalement sans vie. 3et ensemble de prsupp"ss c"mmande la pense )"nassiennede la vie. 3eci est particuli7rement clair dans'voltion et libert (

    K 'voltion et libert, trad. B. 3"rnille et . Ivernel, aris, a;"t M Nivaes, 2CCC,p. C-1%...&

    qualifiau plus intime par la menace de sa nati"n, l$tre d"it ici saffirmer, et l$tre quisaffirme est existence en tant que OdemandeP. 9insi, l$tre lui-m$me, au lieu dun tat d"nn,est devenu une p"ssibilit c"nstamment # raliser, sans cesse # reaner sur s"n c"ntraire sanscesse prsent, le n"n-$tre, qui finira par lenl"utir O...P. La vie est m"rtelle, n"n pas bien que,maisparce "e vie, d"nc de par sa c"nstituti"n la plus "riinelle, car cest de cette naturerv"cable, n"n arantie, que rel7ve la relati"n entre f"rme et matriau sur laquelle elle rep"se.Ba ralit, parad"xale et en c"ntradicti"n c"nstante avec la nature mcanique, est au f"nd unecrise pr"l"ne, d"nt la matrise, )amais sQre, nest # c'aque f"is que sa c"ntinuati"n %en tantque crise&K.

    11*n le v"it, la dcisi"n f"ndamentale c"ncerne ici le statut de la m"rt, qui est intre # ladfiniti"n m$me de la vie ( la vie est demble c"mprise c"mme vie m"rtelle. Rtranedcisi"n ( p"urqu"i la vitalit de la vie devrait-elle $tre pense # partir de ce qui la menace

    plutAt que c"mme un d;namisme pr"pre J "urqu"i l$tre-en-vie du vivant devrait-il $treappr'end dans la perspective de s"n anantissement J Nien ne )ustifie de c"nfrer au simplefait de la m"rt le statut de dterminati"n essentielle # partir de laquelle le vivre devrait $treressaisi. 8ne telle dcisi"n est "nt"l"iquement inc"nsquente puisquelle revient # reprendre# s"n c"mpte l"nt"l"ie de la m"rt que 5"nas dn"nce par ailleurs ( le vivant est situ dansune nature adverse, ressaisi c"mme une excepti"n au sein de la mati7re, t'7se que ne renierait

    pas un bi"l"iste matrialiste.

    12Il suit enfin de cette anal;se que le m"uvement, trait descriptif f"ndamental du vivant,demeure en s"n f"nd inc"mpr'ensible. En effet, p"ur 5"nas, le m"uvement est acte desatisfacti"n du bes"in, acte par lequel lindividu va c'erc'er # lextrieur les lments qui luis"nt ncessaires. Il se t"urne vers certains tants du m"nde en f"ncti"n de ce d"nt il manqueet le m"uvement vise al"rs sa pr"pre cessati"n. *r, si "n c"mprend, du p"int de vue dumtab"lisme, p"urqu"i le m"uvement vers lextrieur est ncessaire, "n ne c"mprend pas

    p"ur autant c"mment il estpossible. Le m"uvement est au service de lacte de satisfacti"n,mdiati"n entre deux tats de c"mpltude ( il ne senracine pas dans la vie m$me mais dans cequi la met en daner. 3e nest pas en tant que vivant que le vivant est en m"uvement mais

    plutAt en tant que susceptible de cesser de vivre le m"uvement est rplique # une menace

    extrieure et, en tant que tel, extrieur # lessence de la vie. @7s l"rs, si le m"uvementnexprime pas tant la vie que la situati"n de prcarit dans laquelle elle se tr"uve, "n sedemande c"mment il est p"ssible. 3"mment un $tre qui tend # la c"nservati"n de s"i, qui estrptiti"n, peut-il $tre un $tre m"bile J En vrit, seul un $tre qui est originairement capablede se m"uv"ir, qui est essentiellement m"uvement, peut air p"ur satisfaire ses bes"ins ? seulun $tre qui est "riinairement en rapp"rt avec lextri"rit peut ; dc"uvrir ce qui estsusceptible de lui c"nvenir. Le m"uvement empirique du vivant c"mme dplacement danslespace renv"ie d"nc # une m"bilit essentielle qui ne sexplique pas par le bes"in mais rendau c"ntraire p"ssible sa satisfacti"n.

    / La (trctre de lorganisme, trad. :urcS'ardt et TuntU, aris, Vallimard, 1/1,

    p. 10C.

    http://noesis.revues.org/index1649.html#ftn8%23ftn8http://noesis.revues.org/index1649.html#ftn8%23ftn8http://noesis.revues.org/index1649.html#ftn8%23ftn8http://noesis.revues.org/index1649.html#ftn8%23ftn8
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    19insi, en dpit de s"n s"uci de fidlit # la vie, 4ans 5"nas est pris"nnier de prsupp"ss,c"mmuns # la plupart des p'il"s"p'ies de la vie, qui le c"nduisent # en manquer la vitalit etd"nc la m"bilit essentielle. 8ne aut'entique p'n"mn"l"ie de la vie, qui la pense vraiment# partir delle-m$me, d"it d"nc c"mmencer par ren"ncer # ces prsupp"ss. 3"mme V"ldsteinn"tamment la m"ntr, la vie ne peut $tre dfinie c"mme c"nservati"n ( l"bservati"n des

    malades m"ntre que = la simple c"nservati"n est un sine de vie an"rmale, de vie en dclinO...P La f"rce impulsive de la vie n"rmale est la tendance de l"ranisme # lactivit, audvel"ppement des capacits, # une ralisati"n aussi 'aute que p"ssible de s"n essence >/. Ilne faut pas c"mprendre la vie c"mme c"nservati"n dun vivant mais appr'ender au c"ntrairele vivant # partir de sa vie. *r, et tel est le p"int dcisif, appr'ender le vivant # partir de savie, cest c"mprendre celle-ci n"n plus c"mme un ensemble dactes pr"cdant dun su)etc"nstitu et visant # la prenniser mais c"mme le movement m%me par le"el le vivant seconstite. La vie nest pas c"nservati"n mais accomplissement,n"n pas rptiti"n maiscration. Ilsensuit que le m"uvement dans lespace en vue de la satisfacti"n des bes"insrenv"ie lui-m$me # un m"uvement plus f"ndamental en qu"i c"nsiste finalement la vie. G"uss"mmes maintenant en mesure de rp"ndre # la questi"n p"se initialement. G"us

    demandi"ns quel est le tr"isi7me enre d$tre auquel est c"nduite la p'n"mn"l"ie de lavie, par-del# lalternative abstraite du vivant "b)ectif et du vcu ( ce tr"isi7me enre d$tre estle movement. Ilfaut lentendre n"n pas c"mme un tra)et mais c"mme un vritablec'anement, pr"cessus par lequel quelque c'"se advient, sacc"mplit ? m"uvement qui nest

    pas dplacement mais ralisati"n. 8n tel m"uvement nest pas ce qui arrive # un tantmatriel %"u spirituel& il est plutAt ce par qu"i un tel tant arrive "u advient ? n"n pas la

    pr"prit dun tant mais sa venue # l$tre. Le dplacement vers ce qui est vitalementsinifiant, que l"n p"urrait n"mmer = appr"c'e > # la suite dE. Btraus, est # la f"is unedimensi"n et une manifestati"n dun m"uvement plus f"ndamental, par lequel le vivant se fait$tre c"ntinuellement ce quil est, m"uvement qui est dadvenue du vivant # lui-m$me et quiest, si l"n veut, le versant temp"rel %temp"ralisant& dune vie d"nt lappr"c'e, cest-#-direlentre dans le m"nde, tait le versant spatial. *n p"urrait le n"mmer = devenir >. :ienentendu, si ce m"uvement vivant nest pas la s"mme des actes particuliers, il nest pas p"urautant atre queux, et cest ce qui distinue la p'n"mn"l"ie de t"ute f"rme de vitalisme.*n peut, # la suite de at"cSa, rec"urir # une c"mparais"n musicale (

    1C Papiers phnomnologi"es, trad. E. 9brams, Vren"ble, Fill"n, 1//, p. 1CK.

    c'aque lment nest quune partie de quelque c'"se qui lexc7de, qui nest pas l# dembles"us une fiure ac'eve, quelque c'"se plutAt qui, prpar dans t"utes les sinularits,demeure t"u)"urs, en un certain sens #-venir, aussi l"ntemps que la c"mp"siti"n se fait

    entendre1C.

    11 5. at"cSa,Le )onde natrel et le movement de le#istence hmaine, trad. E.9brams, @"rdrec't,%...&

    12 3f. ErWin Btraus,* sens des sens, trad. V. 'in7s et 5.. Lerand, Vren"ble,Filli"n, 1/K/, p. %...&

    1DLimp"rtant ici est que ce m"uvement nest pas un pr"cessus d"nt l"ranisme vivant seraitle su)et immuable ( cela reviendrait # n"uveau # rfrer la vie # autre c'"se quelle m$me et #in"rer le caract7re "nt"l"iquement dernier de la cat"rie de m"uvement. Le m"uvementvivant d"it $tre c"mpris c"mme le pr"cessus par lequel advient "u se pr"duit le su)et m$me

    qui est en m"uvement, n"n pas passae de la puissance # lacte des dterminati"ns dunsubstrat mais ralisati"n de ce qui ntait m$me pas en puissance ? m"uvement "nt"ntique,

    http://noesis.revues.org/index1649.html#ftn9%23ftn9http://noesis.revues.org/index1649.html#ftn10%23ftn10http://noesis.revues.org/index1649.html#ftn10%23ftn10http://noesis.revues.org/index1649.html#ftn11%23ftn11http://noesis.revues.org/index1649.html#ftn12%23ftn12http://noesis.revues.org/index1649.html#ftn9%23ftn9http://noesis.revues.org/index1649.html#ftn10%23ftn10http://noesis.revues.org/index1649.html#ftn11%23ftn11http://noesis.revues.org/index1649.html#ftn12%23ftn12
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    qui ne re"it pas s"n unit dun substrat, cest-#-dire du vivant, mais qui c"nstitue sa pr"preunit et, par l#, celle du vivant. 8n tel m"uvement ne d"it pas $tre c"nsidr = c"mmequelque c'"se qui prsupp"se t"u)"urs d)# un tant c"nstitu, mais bien c"mme ce quic"nstitue ltant, ce qui rend mani!este tel "u tel tant en faisant quil sexprime dunemani7re qui lui est "riinairement pr"pre. Le m"uvement est ce qui!ait apparatre quil ; a,

    p"ur un temps dtermin, une place dans le m"nde p"ur une ralit sinuli7re dtermineparmi dautres ralits sinuli7res >11. ar exemple, le mQrissement dune p"mme ne d"it pas$tre c"mpris c"mme laltrati"n pr"ressive dun substrat d"nn ( cest plutAt le mQrissementde la p"mme qui "ccasi"nne la renc"ntre de cette d"uceur, de cette c"uleur, de cette "deur etde cette f"rme et les unifie en un m$me substrat. 9insi, il n; a de pense aut'entique de la vieque celle qui ; rec"nnat le m"uvement c"mme = tr"isi7me > enre d$tre f"ndamental etirrductible, de s"rte que l"in que le m"uvement s"it une expressi"n de la vie, cest plutAt lavie qui est une m"dalit "u une cat"rie du m"uvement12. *n la c"mpris, ce m"uvementc'appe # la partiti"n de lintrieur et de lextrieur, du vcu et du vivant, il nest nic"nscience ni mati7re mais un autre m"de d$tre, # partir de qu"i peut se c"nstituer sans d"uteun frament de mati7re prsent # lui-m$me, cest-#-dire une c'air. elle est la rais"n p"ur

    laquelle la vie peut $tre saisie indiffremment de lintrieur et de lextrieur ( lacte du vivantmanifeste sa vie en tant quil est m"ment dun acc"mplissement et m"n m"uvementdacc"mplissement passe dans lextri"rit parce quil ne se ralise qu# travers desm"uvements c"ncrets.

    1Il reste # mesurer la sinificati"n de cette premi7re caractrisati"n de la vie. *n ne peut $treque frapp par le fait que les vivants s"nt sans cesse en m"uvement, que leur m"bilit exc7delarement ce qui est requis par la satisfacti"n des bes"ins, dans lexpl"rati"n "u le )eu parexemple, que le rep"s est d"nc un m"ment du m"uvement plutAt que sa nati"n. Bi lesm"uvements vivants apparaissent c"mme des m"ments c"nstitutifs dun acc"mplissement,dun pr"cessus de ralisati"n ce que l"n a s"uvent dcrit en termes de finalit immanente leur incessante renaissance, leur impatience rv7lent dautre part une inc"mpltude essentielledu vivant ( le pr"pre du vivant cest que rien napaise sa tensi"n vitale, c"mme si t"uteralisati"n tait en m$me temps un c'ec, t"ut p"int darrive un p"int de dpart. La relanceindfinie des m"uvements vitaux, qui p"urrait $tre dcrite en termes dexc7s indtermin de la

    puissance sur lacte, rv7le une inc"mpltude f"ndamentale au cXur du vivant. 3etteinc"mpltude nest pas celle dun manque qui p"urrait $tre c"mbl, c"mme le veut lac"ncepti"n classique de la vie, car al"rs le vivre ne serait rien dautre quune successi"n dem"rts et de renaissances. La m"bilit incessante de la vie renv"ie # un manque qui ne peut$tre c"mbl, # un dfaut d$tre qui est c"mme la dfiniti"n m$me de l$tre vivant et que n"us

    p"uv"ns caractriser c"mme dsir. Il faut d"nc inverser ici les c"ncepts mis en Xuvre par

    5"nas. Le dsir nest pas une m"ti"n sub"rd"nne au bes"in lui permettant de se satisfaire enmaintenant la tensi"n vers lavenir ( il dfinit lessence m$me du vivant. Bi le pr"pre du dsirest que le dsir lattise dans la mesure " il le satisfait, si ce quil dsire est t"u)"urs au-del#de ce vers qu"i il se p"rte, de telle s"rte que rien ne le c"mble car il nest dsir de rien de

    p"sitif, al"rs le dsir dcrit exactement le m"de d$tre du vivant en tant quil se manifeste parune m"bilit f"ndamentale. Entend"ns-n"us ( le dsir nest pas ici un c"ncept ps;c'"l"iquedsinant le m"uvement qui n"us p"usse vers un autre mais le c"ncept "nt"l"ique adquat #cette insatiabilit c"nstitutive de la vie, # cet exc7s de puissance, envers dun dfaut d$tre,d"nt t"ut vivant tm"ine. @ire que le vivant est dsir, cest insister sur le fait que led;namisme de sa vie transcende sans cesse le cercle des bes"ins. 3est en rais"n et en vue decette m"bilit incessante que le vivant d"it satisfaire ses bes"ins et cest p"urqu"i ceux-ci s"nt

    en ralit sub"rd"nns au dsir.

    http://noesis.revues.org/index1649.html#ftn11%23ftn11http://noesis.revues.org/index1649.html#ftn12%23ftn12http://noesis.revues.org/index1649.html#ftn11%23ftn11http://noesis.revues.org/index1649.html#ftn12%23ftn12
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    1 Papiers phnomnologi"es, op. cit., p. 6C, 66, 02. 1D *pp"siti"n que 4eideer prtendait surm"nter, # m"n sens sans ; parvenir, dans

    le+esorgen.

    16*r, si la vie ne peut plus $tre caractrise par la survie, si le sens de ses actes ne spuise

    pas dans la simple satisfacti"n des bes"ins, vers qu"i la vie tend-elle, en qu"i c"nsiste s"nd;namisme f"ndamental J Il suit de la m"bilit essentielle de la vie que celle-ci est dembleen rapp"rt avec autre c'"se quelle-m$me. @ans la c"ncepti"n classique, le vivant taitexclusivement t"urn vers lui-m$me, s"n activit c"nsistant # restaurer une c"mpltudeacquise, et le m"nde ntait quune mdiati"n entre le vivant et lui-m$me. 9u c"ntraire, dansla perspective que n"us esquiss"ns, linc"mpltude du vivant rv7le un rapp"rt "riinaire #une altrit qui, l"in d$tre au service de sa survie, le spare p"ur ainsi dire de lui-m$me et

    p"larise sa m"bilit f"ndamentale. *r, le caract7re irrductible du dsir vivant, linsatiabilitde sa vie rv7lent que cela avec qu"i il est en rapp"rt fait t"u)"urs dfaut dans ce rapp"rt,sabsente de ce qui est cens le prsenter. 9utrement dit, si le vivant ne peut se cl"re sur lui-m$me, cest parce que ce # qu"i il se rapp"rte demble ne peut se t"taliser ( l"uverture

    temp"relle de la vie rp"nd au caract7re imprsentable "u n"n-t"talisable de ce vers qu"i ellese p"rte. La vie du vivant se n"urrit dun dfaut d$tre f"ndamental, mais ce dfaut d$tresenracine lui-m$me dans un rapp"rt "riinaire # ce qui fait ncessairement dfaut. La vienest pas satisfacti"n du bes"in mais preuve dune irrductible lacune. *n peut en tirer deuxc"nsquences qui, aussi surprenantes quelles s"ient, simp"sent # n"us. 3ela # qu"i la vie serapp"rte, qui est vis par elle t"ut en demeurant p"urtant n"n-prsentable, cest le)onde.

    G"n pas bien entendu la s"mme des tants mais cela qui, manifeste en c'acun deux, leur estp"urtant irrductible, llment c"mmun dans lequel ils pl"nent, qui les unifie et, p"ur cetterais"n m$me, nest pas autre queux ( t"talit n"n t"talisable "u c"ntenant qui d"nnec"ntenance, cest-#-dire c"nsistance # t"ut ce quil c"ntient. La vie, en sa m"bilit essentielle,est relati"n # la t"talit du m"nde "u au m"nde c"mme t"talit ( cest prcisment dans lamesure " elle est demble en rapp"rt avec un m"nde qui ne se prsente que sur le m"de delabsence quelle peut $tre dcrite c"mme @sir. Linsatisfacti"n qui la caractrise et qui f"ndes"n incessante avance est c"rrlative du retrait du m"nde en c'aque tant que le vivant peutre)"indre. @autre part, il faut admettre que la vie ne tend pas vers la satisfacti"n mais bienvers la mani!estation. En effet, si lexc7s du m"nde sur c'acune de ses appariti"ns, cest-#-dire sa n"n-prsentati"n, relance la vie du vivant, cest parce que la vie est tendance , la

    prsentation? sirien ne c"mble le @sir vivant, si la satisfacti"n des bes"ins napaise pas lem"uvement vital, cest parce que s"n air est en m$me temps un "ir ( il ; a dans le vivrec"mme une qu$te f"ndamentale "u une curi"sit "nt"l"ique qui exc7de larement t"ute visedappr"priati"n. at"cSa parle de = f"rce v";ante >1# pr"p"s de n"tre existence, sinifiant

    ainsi quil n; a pas dalternative entre la f"rce et la visi"n, que le m"uvement de la vie est enm$me temps un m"uvement de p'n"mnalisati"n. 9u f"nd, en tant quil veut t"u)"urssavancer au-del# de ce quil p"ss7de, le @sir est t"u)"urs = dsir pistm"l"ique >1D. @ansle dsir attest par la vie se tr"uve diss"ute l"pp"siti"n de lair et du c"nnatre, du t'"riqueet du pratique.

    10*r, cette descripti"n de la vie c"rresp"nd bien # lexience que n"us avi"ns fait val"irdune c"ntinuit ncessaire entre lanimal et l'"mme ( en tant que @sir, cest-#-direm"uvement vers la manifestati"n, la vie est situe en am"nt du clivae entre le c"mp"rtementanimal et le c"nnatre 'umain et elle en f"nde ainsi la p"ssibilit. 3est sans d"ute ce queErWin Btraus pressentait l"rsquil crivait

    1 p. cit., p. D2K.

    http://noesis.revues.org/index1649.html#ftn13%23ftn13http://noesis.revues.org/index1649.html#ftn14%23ftn14http://noesis.revues.org/index1649.html#ftn13%23ftn13http://noesis.revues.org/index1649.html#ftn14%23ftn14
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    L$tre-inc"mplet dans la particularit du m"ment actuel c"nstitue la p"ssibilit "nt"l"iquef"ndatrice dune transiti"n dun ici # un l#, dune particularit # une autre. Beul ce caract7reexistentiel rend p"ssible le m"uvement sp"ntan, cest-#-dire lexpl"rati"n animale etlinterr"ati"n 'umaine1.

    1K9insi, il faut rec"nnatre une relati"n "riinaire entre la ie et le m"nde ( linsatiabilit dela vie est c"rrlative du retrait inluctable du m"nde ? le vivre de la vie est lenvers dusabsenter du "ut. H la renc"ntre de deux p"sitivits s"us la c"ntrainte du bes"in, le vivantc"nstitu et la mati7re assimilable, il faut substituer la relati"n c"nstitutive entre deuxnativits, linsatisfacti"n de la vie et la pr"f"ndeur irrductible du m"nde, sel"n la l"i de lamanifestati"n.

    1/

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    6 = Les "ndements bi"l"iques de lindividualit >, dans @anielle L"ries et *livier @epr,&ie et libert Phnomnologie natre et thi"e che/ 0ans 1onas, aris, rin, 2CC, p. 1/.

    0 Id., p. 2C6.

    K 'voltion et libert, trad. B. 3"rnille et . Ivernel, aris, a;"t M Nivaes, 2CCC, p. C-1.5"nas rf7re cette p"siti"n f"ndamentale # 4eideer, c'eU qui l$tre-final de l$tre-l# rp"nd# s"n $tre-menac. 3f.Por ne thi"e d !tr, trad. B. 3"rnille et . Ivernel, aris, a;"t MNivaes, 1//K, p. .

    / La (trctre de lorganisme, trad. :urcS'ardt et TuntU, aris, Vallimard, 1/1, p. 10C.

    1C Papiers phnomnologi"es, trad. E. 9brams, Vren"ble, Fill"n, 1//, p. 1CK.

    11 5. at"cSa,Le )onde natrel et le movement de le#istence hmaine, trad. E. 9brams,@"rdrec't, TluWer, 1/KK, p. 1C.

    12 3f. ErWin Btraus,* sens des sens, trad. V. 'in7s et 5.. Lerand, Vren"ble, Filli"n,1/K/, p. D/ ( = Bi le sentir nest ni une c"nnaissance, ni un vnement mcanique mais unm"de de l$tre-vivant, il d"it $tre c"mpris c"mme une cat"rie du devenir >.

    1 Papiers phnomnologi"es, op. cit., p. 6C, 66, 02.

    1D *pp"siti"n que 4eideer prtendait surm"nter, # m"n sens sans ; parvenir, dans le+esorgen.

    1p. cit., p. D2K.

    4aut de pae

    Pou* +ite* +et a*ti+le

    f*en+e le+t*oni&ue

    enaud Ba*ba*as, = 'n"mn"l"ie de la vie >,2oesisOEn lineP, GY1D Z 2CCK, mis enline le 2K )uin 2C1C, 3"nsult le CK "ct"bre 2C1C. 8NL ('ttp([[n"esis.revues."r[index16D/.'tml

    4aut de pae

    #uteu*

    enaud Ba*ba*as

    Nenaud :arbaras est pr"fesseur de p'il"s"p'ie c"ntemp"raine # luniversit aris 1 ant'"n-B"rb"nne. Bes derniers "uvraes publis s"ntLe movement de le#istence. 'tdes sr la

    phnomnologie de la vie%rin, 2CCK& ?Introdction , la philosophie de 0sserl, 2ndediti"n,%ransparence, 2CCK& ?La perception. Essai sr le sensible, 2ndediti"n, %rin, 2CC/&.

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