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Barnabé Brown comme une odeur de lilas

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Barnabé Brown comme une odeur de lilas

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Barnabé Brown

Comme une odeur de Lilas

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Florence Bouchard, Justine Dupont

Florence Couture, Cédrick Lessard

Barnabé Brown

Comme une odeur de Lilas

Roman

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LES ÉDITIONS CSCG

Pour Jean-Marie, Natasha et Papi…

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« ♪ Ginette ! Ginette, Ginette ! Avec tes seins et tes souliers à talons hauts… T’as mis d’la brume dans mes lunettes, t’as fait de moi un animal, Ginette… ♪ »

- Beau Dommage

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Chapitre 1

L’inspecteur Barnabé Brown fit son entrée sur les lieux du crime. La pièce était d’une couleur crème et la presque totalité des murs était recouverte de grandes bibliothèques remplies de vieux livres. Un imposant bureau de chêne trônait au centre de la pièce. De longs rideaux fleuris encadraient les deux immenses portes françaises derrière la chaise de bureau. Sur cette même chaise gisait le cadavre de François Côté, à moitié tombé sur le sol. Ses yeux entrouverts amplifiaient l’expression de stupeur qu’on pouvait lire sur les traits de son visage.

- Regardez Barnabé, le combiné du téléphone est tombé sur la moquette. J’imagine que notre victime était en pleine conversation lors de sa mort, ou alors, qu’elle venait tout juste de raccrocher. Le témoignage de la personne qui était à l’autre bout du fil pourrait peut-être nous être utile, suggéra Ginette à son supérieur.

- Excellente observation très chère. À notre retour au poste, nous contacterons la compagnie téléphonique responsable de la demeure. Ils pourront sans doute retracer le dernier appel que monsieur Côté a effectué…

Ginette, sûre de trouver d’autres indices, mit ses lunettes et s’accroupit pour observer le corps de François Côté. Barnabé ne put résister à la tentation de poser son regard sur sa superbe collègue. Certes, elle avait 15 ans de moins que lui, mais il y avait toujours eu une certaine attirance entre eux. Elle portait aujourd’hui un ensemble noir plutôt osé pour les circonstances. Mais c’est ce qui faisait son incroyable charme : sa grande intelligence ainsi que son indescriptible beauté. Barnabé, lui, arborait son habituel manteau beige et son chapeau gris cendré. Alors qu’il observait la macabre scène, il remarqua une délicate odeur de lilas printanier; signe que le propriétaire aimait la propreté. La précision avec laquelle chaque objet était rangé à sa place en témoignait tout autant.

- Ginette, vous seriez bien aimable de me donner un sac et des pinces, je vous prie.

- Mais bien sûr Barnabé. Puis-je savoir pour quoi faire ? demanda-t-elle en lui remettant les instruments.

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- Il y a un bol de caramels sur le bureau. Je vais les envoyer au labo, on ne sait jamais.

- Bonne initiative. De mon côté, je vais aller voir si je ne pourrais pas trouver des empreintes près des portes. P.6

- J’ai vérifié. Il n’y a aucune trace qui pourrait indiquer que le tueur est sorti par ces portes. Elles ont bel et bien été ouvertes, mais personne n’est sorti par là. J’en tire donc la conclusion que toutes les personnes ici présentes sont suspectes, et qu’inévitablement, l’une d’elles a tué François Côté.

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Chapitre 2

- Asseyez-vous, je vous prie. Madame… ?

- Geneviève, répondit-elle d’un ton détaché.

- Geneviève. Très bien. Commençons par le commencement… Pourriez-vous me décrire François ? Aviez-vous tout de même une bonne relation lui et vous malgré votre séparation ?

- C’était un avare. J’ai dû prendre un avocat et le trainer en justice, car il refusait de me donner une pension chaque mois. Un égoïste de première classe ! Nous avons vécu très heureux ensemble, pendant toutes ces années. Mais après le départ des enfants de la maison, tout a changé. Y compris lui. Je le reconnaissais à peine. Le François qui est mort aujourd’hui n’est pas le François que j’ai aimé. J’en suis certaine.

- Et malgré ceci, pourquoi êtes-vous quand même venue dans sa demeure aujourd’hui ?

- C’était pour fêter les fiançailles d’Éléonore et de Maxence. Après tout, c’est ma fille à moi aussi. Puis elle a insisté pour que je vienne. C’est un moment important pour elle, et je pense que c’est tout à fait normal qu’elle ait besoin de ses deux parents pour cet évènement.

Au même moment, Ginette entra la pièce. L’inspecteur Brown, dont la sueur perlait sur le front, retira son manteau et son chapeau.

- Bon sang, quelle chaleur ! dit Ginette.

- Vous avez bien raison ! Il faut mettre un peu d’airs conditionnés ici…

- La climatisation ne fonctionne plus, monsieur Brown, répondit sèchement Geneviève. Puis-je partir maintenant ? Je suis fatiguée et je ne me sens pas bien.

- Oui, je crois que ça ira. Si j’ai d’autres questions à vous poser, je vous appelle.

- D’accord. Voici ma carte.

Elle se leva et quitta la salle à manger en claquant la porte.

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- Et puis, avez-vous appris des choses qui pourraient faire avancer l’enquête ? demanda Ginette.

- Rien qui ne peut nous aider, malheureusement. Mais les interrogatoires ne font que commencer.

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* * *

Barnabé Brown quitta la maison et ouvrit la porte de sa Mercedes noire.

- Ginette ? demanda-t-il timidement. Voudriez-vous que je vous dépose chez vous ?

- Ah ! Comme vous êtes aimable ! Voilà qui m’arrangerait beaucoup, répondit-elle en rougissant.

Le trajet se fit dans le silence. Barnabé s’efforçait de garder sa concentration sur la route et Ginette sur son bloc-notes. Arrivé devant la maison de sa collègue, il dit timidement :

- Je vous souhaite une excellente soirée.

- Vous aussi inspecteur. Comment puis-je vous remercier de m’avoir ramenée chez moi ?

- Ce n’est pas nécessaire, ça m’a fait plaisir voyons donc…

- Mais bien sûr ! J’insiste…

Ginette s’approcha lentement de Barnabé. Ils se fixaient les yeux dans les yeux. Ils avaient attendu ce moment si longtemps ! Alors que leurs lèvres allaient se toucher, une sonnerie retentie.

« ♪ Ginette ! Ginette, Ginette ! Avec tes seins et tes souliers à talons hauts… T’as mis d’la brume dans mes lunettes, t’as fait de moi un animal, Ginette… ♪ »

Un énorme malaise s’installa. Brown s’empressa de fermer son téléphone et émit un rire nerveux.

- Encore une blague du sergent Carbonneau ! Il a de l’humour, celui-là !

- En effet ! Bon hum… Je crois que je vais devoir y aller, il se fait tard.

- Oui bien sûr. Bonne Soirée et à demain.

Ginette fit une rapide bise à Barnabé et sortit du véhicule. Ah, comme il la trouvait belle ! Et ce Carbonneau. Il lui en devait une. Apparemment tout le monde était au courant de leur amour mutuel mis à part les deux intéressés. C’est donc à la fois honteux, mais heureux que Barnabé retourna chez lui.

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Une fois assis dans sa chaise, il essaya de s’enlever Ginette de l’esprit et repensa aux interrogatoires des suspects. Geneviève avait un excellent motif; elle détestait François, car celui-ci avait refusé de lui donner de l’argent après leur séparation. Elle était aux toilettes quand Marie-Jeanne avait trouvé le corps. Maxence et Éléonore, qui avaient refusé de témoigner séparément, n’avaient pas de motif valable. Par contre, ils avaient confectionné les caramels présents dans le bureau de François. Lors de la découverte du cadavre, les deux amoureux étaient au salon avec Axelle et Fabrice. Maxence semblait si mal en point et si nerveux qu’il en était malade. Éléonore, de son côté, semblait détruite. Un peu trop même ? Anaïs, la mère de François, avait l’air plutôt froid et sans émotion face à la mort de son propre fils. Elle affirmait qu’elle était partie fumer dehors lors de la macabre découverte. Elle avait l’air bien mal en point, et trainait dans son sac à main une tonne de médicaments. Axelle, la compagne de François, était complètement anéantie. Elle était au salon avec Maxence et Éléonore lors du meurtre. Le seul détail qui pouvait remettre en cause son innocence était son parfum; une délicate odeur de lilas frais. Tout comme celle que Barnabé avait sentie dans le bureau à son arrivée. Fabrice, le fils de François, ne semblait pas du tout affecté par la mort de son père. Il avait même librement avoué n’avoir aucun sentiment envers celui-ci, puisque leur relation n’avait jamais été bonne. Il était au salon avec Axelle, Maxence et Éléonore pendant le meurtre, et parlait au téléphone. Finalement, Marie-Jeanne, qui avait fait la découverte du corps, venait tout simplement voir ce que François faisait, car il s’était absenté depuis un bon moment. « Une urgence d’affaires », avait-il dit. Celle-ci avait fait une crise d’hyperventilation suite à cette affreuse vision d’horreur.

Soit ils détestaient François, soit ils avaient l’occasion de le tuer. Les événements s’embrouillaient dans la tête de Barnabé. Chaque personne qui était présente ce jour-là aurait pu tuer François. Mais qui donc était le véritable coupable ?

Une bonne nuit de sommeil lui porterait certainement conseil. Demain matin, il retournerait sur les lieux du crime. Quelques détails semblaient manquer…

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Barnabé sortit de sa voiture. Il entra dans la maison où le crime s’était produit. Ginette était déjà arrivée ainsi que quelques agents de police s’occupant des formalités. Il entra dans le bureau et à nouveau, cette odeur de Lilas lui sauta au nez. Ginette arriva à toute vitesse.

- Inspecteur ! Inspecteur ! Nous avons les analyses du laboratoire. Les caramels ont effectivement été empoisonnés. Quant à l’appel qu’effectuait François, les gens de la compagnie téléphonique ont affirmé de source sûre que l’appel était local, et ils se sont même avancés sur le fait qu’il pourrait provenir d’un appareil mobile situé dans la maison. Je dois vous avouer que je ne comprends plus rien…

Ginette ne semblait pas vouloir revenir sur les évènements de la veille. « Tant mieux ! » pensa Barnabé.

- Au contraire, Ginette… J’ai l’impression que l’on se rapproche de plus en plus de notre but. Je pense avoir tout saisi. Enfin, presque tout. Il me manque seulement un élément, seulement un…

Barnabé commença à fouiller partout dans la pièce. Il jetait des cadres par terre, des vases précieux, tassait les rideaux… Il trouva enfin ce qu’il cherchait sous le regard sidéré de Ginette.

- La voilà, la clé de l’énigme, dit Brown en brandissant un rafraichisseur d’air.

Il retira la cartouche à l’intérieur. L’odeur ? Champ de lilas printanier.

- Appelez-moi toute la famille qui était présente hier. Je veux qu’ils soient tous ici dans une demi-heure, tout au plus. L’affaire est close.

* * *

Barnabé ferma les portes du bureau. La famille était debout, attendant impatiemment que justice soit rendue. Ginette se tenait à côté de l’inspecteur, brandissant son bloc-notes. Brown commença.

- Bien le bonjour à tous ! Je dois vous avouer que cette enquête me paraissait impossible à résoudre au début. Mais quand ma chère assistante ici présente m’a fait part de certains renseignements, tout s’est enchaîné. Vous êtes des amateurs, visiblement.

Tous se regardaient, sidérés.

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- Reprenons depuis le début ! Pour commencer, vous avez tous essayé de tuer ce cher François. Éléonore vous saviez que votre père ne résisterait pas à un joli petit caramel empoisonné. Pour

vous, ce n’était pas difficile de se procurer un médicament mortel à forte dose. Grâce à Anaïs, qui en traîne une tonne avec elle. Ça expliquerait aussi pourquoi Maxence était malade. N’auriez-vous pas gouté à votre cadeau empoisonné vous-même par erreur ? Évidemment, vous vous en êtes rendu compte tout de suite et vous l’avez recraché, heureusement pour vous. Et vous Geneviève, la climatisation n’est pas vraiment brisée n’est-ce pas ? Vous deviez simplement couper la ventilation dans le bureau de la victime. Pourquoi donc ? Encore une fois vous avez fait appel à Anaïs pour trafiquer la cartouche du rafraichisseur d’air du bureau de François. Vous avez demandé à Marie-Jeanne de l’installer. Lorsque celle-ci est retournée voir si François était mort, l’air n’était pas encore respirable. Elle a donc ouvert les fenêtres en panique et a changé la cartouche pour une odeur de lilas, histoire de non seulement chasser cette horrible odeur qui planait, mais aussi de faire passer le meurtre sur le dos de Axelle. Ce qui explique par le fait même la « crise » d’hyperventilation. Vous avez simplement inhalé une petite dose d’air toxique. C’est sans oublier Maxence qui avait comme mission de retenir son père dans son bureau en l’appelant et en se faisant passer pour un autre, le temps que la cartouche libère son effluve meurtrière. Tous ici présents ont essayé de tuer François Côté, mis à part Axelle. Puisque François préférait partager sa fortune avec elle et non pas avec vous, vous avez eu l’idée de le tuer, simplement par jalousie.

Ginette sortit une enveloppe de son sac à main.

- Regardez, j’ai trouvé ça ce matin dans un tiroir secret du bureau. C’est le testament de François. J’ai eu le temps de le lire aussi. Toute sa fortune revient à Axelle. Vous avez donc fait tout cela pour rien.

La jeune femme marmonna des indications dans son microphone et une escouade policière débarqua. Tous furent menottés et amenés au poste, mis à part Axelle, à qui elle remit l’enveloppe.

Ginette s’approcha de Barnabé.

- Mais… Vous avez été sensationnelle Ginette !

- Et vous donc inspecteur. Vous ne cesserez jamais de m’impressionner.

Barnabé, n’écoutant que son instinct, embrassa fougueusement Ginette, qui lui rendit son baiser. Lorsqu’ils se relâchèrent, Ginette lui dit :

- Nous faisons un incroyable duo, n’est-ce pas ?

- Un incroyable duo, oui ! répondit Barnabé avec son plus grand sourire.

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Florence Couture, Cédrick Lessard

Barnabé Brown

Comme une odeur de Lilas

Une réception en l’honneur de fiançailles,

Une famille réunie,

Un meurtre.

Mais qui a tué François Coté? Tous sont coupables. Est-ce que Barnabé et son assistante Ginette réussiront à élucider un autre sombre crime?

C’est fort probable puisque rien n’échappe à ce duo.

Mais comment feront-ils?

C’est à vous de le découvrir!

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