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BASTIEN LALLEMANT LA MAISON HAUTE - REVUE DE PRESSE - www.bastienlallemant.com Attachée de presse : Patricia España - [email protected] (Zamora Productions / Les Heures du Jour) PLAYLIST SELECTION

BASTIEN LALLEMANT LA MAISON HAUTE - Zamorazamoraprod.com/ecard/BastienLallemant/REVUE DE... · Bastien Lallemant semble s’amuser à rouler le vocable en bouche, de sa diction parfaite,

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BASTIEN LALLEMANTLA MAISON HAUTE

- REVUE DE PRESSE -

www.bastienlallemant.com Attachée de presse : Patricia España - [email protected]

(Zamora Productions / Les Heures du Jour)

PLAYLIST SELECTION

BASTIEN LALLEMANTLA MAISON HAUTE

Un million d’années / PLAYLIST FRANCE INTERà compté du 11 mars 2015

La Maison Haute / Album SELECTION FIPAvril 2015

La Maison Haute / Album de la semaine sur RCFDu 9 au 13 mars 2015

28 février - La prochaine fois... FRANCE INTER - Philippe Meyer2 mars - Chronique dans la Matinale de RCF3 mars - FRANCE BLEUE BOURGOGNE3 mars - L’oreille au poste - RADIO DIJON CAMPUS6 mars - La bande passante - RFI7 mars - FRANCE MUSIQUE9 mars - A’Live - FRANCE INTER - Pascal Clark 10 mars - Le rendez-vous - FRANCE CULTURE - Laurent Goumarre 13 mars - Les nouvelles vagues - FRANCE CULTURE - Marie Richeux21 avril - Le loft - SUD RADIO

RADIOS

TÉLÉSFRANCE 3 BOURGOGNE - 5 mars 2015

Émission VIP sur KTO - 21 mars 2015

BLOGShttp://leschroniquesdecharlu.blogspot.fr/2015/03/bastien-lallemant-2015.html

http://musicbooksandpoems.hautetfort.com/archive/2015/03/04/album-of-the-week-la-5571884.htmlhttp://www.sourdoreille.net/bastien-lallemant-clip/

http://musicbooksandpoems.hautetfort.com/apps/m/archive/2015/03/04/album-of-the-week-la-5571884.html

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PRESSELe coup de coeur des INROCKUPTIBLES - JD Beauvallet «La Maison ? Un palais hanté plutôt, aux murs lezardés mais aux formes élancées. Grand disque à combustion lente.»

Le coup de coeur des INROCKUPTIBLES - Christophe Conte «Cinq ans après son splendide Le Verger, ce Français discret mais essentiel livre une nouvelle floraison de chansons empoisonnées et envoûtantes.»

LES INROCKUPTIBLES 4/5

«Un million d’années classe immédiatement le quatrième album de Bastien Lallemant parmi les plus belles réussites de la chanson française contemporaine.»

«Son écriture à la fois précise et déliée fait alterner les fresques naturalistes et les figurines narra-tives, les hauts sentiments et les souvenirs à voix basse, achevant de nous convaincre d’une chose : de cette maison haute nous ne redescendrons pas de sitôt»

TELERAMA fff«Une suite de tableaux qui intriguent ou inquiètent, aux relents de meurtres ou de ruptures libé-ratoires, aux échos westerniens, aux rêveries amoureuses rarement innocentes. Vagabondages ciselés, à l’élégance certaine.»

LE MONDE«La Maison haute semble hantée par Histoire de Melody Nelson. Dire cela n’est pas comparer, mais invite à se réjouir.»

LIBERATION«Dernier album en date, la maison haute, confirme l’aptitude du garçon à confectionner une chanson laid back au charme insidieux...»

L’ExPRESS - Musique de chambre«Nouvelles musicales autour de l’amour et de la passion-poison. Sa belle voix basse se pose sur des ballades nonchalantes et pourtant tendues, inquiétantes. Ou des chevauchées au pays des ombres et des clairs-obscurs»

LE NOUVEL OBS «La maison haute» **«Sur des arrangements soignés, la jolie voix masculine se fait dense, comme si elle s’apprêtait à nous annoncer la fin du monde. Le ciel est bas, certes, mais «la Maison haute» n’est pas un disque à fuir pour autant»

FRANCE 3 BOURGOGNE - 5 mars 2015Émission VIP sur KTO - 21 mars 2015

http://leschroniquesdecharlu.blogspot.fr/2015/03/bastien-lallemant-2015.htmlhttp://musicbooksandpoems.hautetfort.com/archive/2015/03/04/album-of-the-week-la-5571884.html

http://www.sourdoreille.net/bastien-lallemant-clip/http://musicbooksandpoems.hautetfort.com/apps/m/archive/2015/03/04/album-of-the-week-la-5571884.html

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PRESSE

LE BIEN PUBLIC«Derrière son écriture épicée, le set promulgue une véritable législation d’arrange-ments qui passent de la douceur au grandiose. On parle souvent de la retenue de Lallemant, mais jamais de sa démesure.»

SUD OUEST«Douze titres {qui} dessinent une carte du tendre à la fois onirique et précise. Bas-tien la déplie devant nos oreilles charmées, stimulant nos souvenirs, notre présent, nos espoirs... quand il en reste. Les fantômes de l’amour rôdent»

LE TéLéGRAMME : «La maison haute» ***«L’adepte des siestes acoustiques livre une fois encore un bien bel album.»

FRANCOFANS«La plume est toujours bien présente et le moins qu’on puisse dire, c’est que son encre fait couler une littérature de plus en plus aboutie. L’amour y est abordée avec cette délicatesse teintée d’ombre et de lumière»

HAUT PARLEUR«Des ballades arrangées en orfèvre, associant tension nue et opulence narrative»

BIBA - Chanson d’amour«Sa voix si proche, enveloppante, habite les riches climats acoustiques et cinémato-graphiques de cette «Maison Haute» où l’on se se sent comme chez soi»

HExAGONE.ME (blog)«Album-traversée de douze titres d’une beauté et d’une grâce scandaleuses. Juste le nec plus ultra de la langue.»

LE BLOG DE MANDOR«La Maison Haute. Un chef d’œuvre. Pas moins.»

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TELERAMA 11/3/15

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LE MONDE 28/3/15

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LE MONDE 28/3/15

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LES INROCKUPTIBLES 8/4/15

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LES INROCKUPTIBLES 8/4/15

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NOUVEL OBS 26/3/15

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L’EXPRESS 4/3/15

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LIBERATION 23/3/15

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LA CROIX 11/4/15

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FRANCOFANS 1/4/15

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HAUT PARLEUR 30/3/15

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SUD OUEST 30/3/15

BASTIEN LALLEMANTLA MAISON HAUTE

SUD OUEST 30/3/15

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LE TELEGRAMME 23/3/15

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BIEN PUBLIC 7/3/15

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RFI WEB 13/3/15

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RFI WEB 13/3/15

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BIEN PUBLIC 2/3/15

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BIEN PUBLIC 2/3/15

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BIBA 1/4/15

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MAGMA 4/3/15

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LA GAZETTE 26/2/15

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HAUT ET FORT (blog) «ALBUM DU MOIS» Avril 2015

Les jours allongent peu à peu, le printemps approche, le paysage se fait moins sombre. J’aime les variations de lumière de ces instants, un entre-deux, un entre-jeu, pas de soleil qui vous écrase, pas de ciel définitivement voilé de gris qui vous déprime. De temps en temps, une douce averse, et puis, soudain, la chaleur du soleil sur la peau, la lumière dorée sur les murs de calcaire. Et mes pas dans l’ombre allongée du clocher qui domine la ville.D’ombres, il est aussi question dans les chansons du nouvel album de Bastien Lallemant. Et d’amour aussi.D’amour qui s’achève, d’amour disparu, d’amour qui se déchire, d’amour que l’on attend lon-guement.De perte, d’absence et de longue nuit.Mais cet album au livret paré de noir et de blanc est aussi inondé de lumineuse beauté, de mots habilement mariés, de compositions subtiles et élégantes.Elégance, oui c’est l’un des qualificatifs qui s’est imposé rapidement à l’écoute de ce disque. Il y a une alchimie parfaite, quasi miraculeuse entre les paroles, les arrangements musicaux et l’interprétation proposée par Bastien Lallemant. Des chansons envoutantes, des moments magiques, des clairs-obscurs obsédants : «Un million d’années», «Les ombres», «Longue nuit», «L’attente».Cet album est celui d’un artisan des mots, des mélodies, des atmosphères. Un artisan entouré de compagnons qu’ils soient aux instruments ou à la réalisation, avec des invités comme dans les repas de mon enfance où il faisait bon de partager.Comme pour les albums de Jérôme Suzat (Cheval Blanc) ou d’Orso Jesenska, il m’est im-possible d’imaginer les chansons de Bastien Lallemant chantées par un autre que lui, de penser pouvoir les écouter dans une version qui ne serait pas respectueuse de ces subtils arrangements, de ces suspensions dans le texte chanté. C’est parce qu’on a là ce que j’appelle - peut-être maladroitement - de «grandes chansons», des chansons dont le son, la couleur, les ambiances qu’elles créent ne peuvent que très difficilement être reproduits par d’autres. De grandes et belles chansons comme celles déjà citées et d’autres encore : «Un fils de Dieu», «Au loin la côte». Un régal, un grand album, un compagnon de route, un compagnon de soirée quand le soleil se couche, quand dans le ciel les étoiles vont scintiller.

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HEXAGONE.ME (Blog) 9/4/15

Une photo noir & blanc, floue, un peu cramée. Crédit Clément Deuve. Extérieur nuit. Gros plan sur le per-sonnage principal, la clope à la main et le regard ailleurs. Le personnage principal sur ce cliché qui donne le ton du disque, c’est Bastien Lallemant. Il prend la pose pour son nouvel album intitulé La maison haute, sorti au début du mois de mars. Un petit bijou.

Lors du précédent Verger, paru en 2010, Bastien Lallemant avait séduit par un sens littéraire qu’il creuse au fil de ses saillies discographiques. Depuis son groupe des Joueurs de biques qui officiait dans les années 90, en passant par l’épreuve initiatique en solitaire des Premiers instants en 2003, puis sur Les érotiques en 2005, cet auteur compositeur interprète n’a de cesse de mener plus avant une manière de quête littéraire, d’expéri-mentation des possibilités en matière de chanson. Mêler ambiances de roman, cinématographique et chan-son.

Durant les 5 années qui séparent Les érotiques de La maison haute, Bastien Lallemant n’a pas joué l’oisif. Il a créé les siestes acoustiques notamment. Une expérience à nouveau, une sorte de concept où la chanson et la lecture se mêlent alors que le public est invité à s’allonger pour apprécier les artistes qui se succèdent sur la scène. Dans une ambiance minimaliste et apaisante.

Apaisant, je ne sais si l’on peut qualifier La maison haute de la sorte, en revanche minimaliste lui colle plutôt bien. Dans cette bicoque haut perchée, on croise le fantôme de Melody Nelson de Gainsbourg alors que les fulgurances retenues de Dominique A ne sont jamais bien loin.

Cette Maison haute est non seulement un prolongement des siestes mais certains morceaux de l’album y ont vu le jour. Ces siestes ont imposé un climat et une esthétique que l’on retrouve sur tout cet album. Al-bum-traversée de douze titres d’une beauté et d’une grâce scandaleuses. Complices des siestes, J.P. Nataf et Seb Martel ont réalisé l’objet. On y croise également Françoiz Breut.

Album en noir & blanc, album d’ombre et de lumière (Les ombres, Longue nuit, L’ombre, Ronde de nuit, etc.), pour des histoires écrites en mode éco-chic. Où les images mettent tous les sens en éveil. C’est une sieste éveillée, une prise de conscience du corps. Pas un mot ne dépasse. Pas un poil de graisse. C’est juste le nec plus ultra de la langue. Bastien Lallemant semble s’amuser à rouler le vocable en bouche, de sa diction parfaite, grave et mélodieuse. Sur des mélodies dépouillées et délicates, il livre avec La maison haute un mo-dèle de chanson d’aujourd’hui. Résolument moderne et séduisante. Un aboutissement littéraire et mélodique haut perché, comme sa maison. Classieux aurait dit Gainsbarre.

HEXAGONE.ME

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J’écoute Bastien Lallemant depuis Les premiers instants (2003) ; puis j’ai découvert Les érotiques (2005) et Le verger (2010). Mais je n’avais jamais rencontré cet immense artiste (à classer parmi les plus grands orfèvres de la chanson française d’aujourd’hui).Et ce n’est pas parce qu’il n’avait pas sorti d’album depuis cinq ans qu’il dormait… non, il faisait la sieste. Et pas seul. Bastien Lallemant propose aux quatre coins de la France et à l’étranger une expérience singulière : la sieste acoustique. « Un moment d’abandon et d’écoute inédite durant lequel le public est invité à s’allon-ger dans l’obscurité et à se laisser bercer par une poignée d’artistes qui chantent et disent des textes sous la lueur toute poétique d’une simple ampoule suspendue. »Aujourd’hui, Bastien Lallemant revient accompagné de quelques « siesteux » pour un nouvel album, La Maison Haute. Un chef d’œuvre. Pas moins.

Et à partir d’aujourd’hui (9 avril), il entame sa «tournée internationale» au Théâtre de la Cité Internationale (Paris 14ème) jusqu’au 14 avril... Bastien Lallemant fera résonner son timbre profond dans un cadre acous-tique. Des événements ponctueront cette tournée. Entre autres : une lecture musicale avec le romancier Ar-naud Cathrine, un spectacle dessiné avec le bédéiste Charles Berberian et un autre dégusté avec une som-melière, et les bientôt fameuses siestes acoustiques où les spectateurs sont invités à somnoler doucement au rythme mélancolique des chansons et des récits de Lallemant et compères.

Une rencontre s’imposait. Elle s’est tenue à l’agence le 9 mars dernier.

INTERVIEW :

Vous faites beaucoup de choses entre deux albums.Je ne veux pas laisser beaucoup de temps entre deux disques, mais je n’arrive pas à faire autrement. D’abord parce que j’écris très lentement. J’écris beaucoup, mais je jette énormément de chansons. J’attends le mo-ment où je vois poindre un album. C’est un travail sur le temps. Il y a aussi la difficulté de rencontrer à chaque fois un entourage professionnel et des moyens de production suffisant pour faire le disque dont je rêve.

Dans le précédent album, Le verger, c’est Bertrand Belin et Albin de la Simone qui vous accompa-gnaient, cette fois-ci c’est JP Nataf et Seb Martel. Mazette !Ce sont des amis, des gens que je connais depuis les années 2000. Ils m’ont fait l’amitié d’apprécier mon tra-vail et de me soutenir. Pendant des années, on a partagé beaucoup de scènes où l’on croisait nos répertoires et nous avons eu quelques projets en commun, dont certains atypiques, comme les siestes acoustiques. On se connait parfaitement les uns, les autres.

Et ça, c’est primordial pour travailler avec vous ?Je travaille vraiment beaucoup mes textes, mes musiques, mes arrangements avant de les confier à une

LE BLOG DE MANDOR - AVRIL 2015CHRONIQUE ET INTERVIEW

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équipe. J’ai besoin que les réalisateurs à qui je confie mon travail soient des gens de confiance qui sachent aller chercher dans les énormes paniers que je remplis d’intentions, de musiques et de notes… et dégager l’essentiel des choses.

Il y a souvent un fil conducteur dans vos disques.Quand je mets un album de qui que ce soit, je veux pouvoir l’écouter de A à Z. J’aime cette idée de cheminer pendant une quarantaine de minutes à travers un univers où les chansons se répondent ou, tout au moins, abordent une thématique sous différents angles.

Et dans cet album, quelle est la thématique ?L’amour confronté au temps, l’endurance de l’amour, l’endurance des êtres face aux temps, la solitude, ces envies que l’on peut avoir de temps en temps de prendre la tangente. Nous sommes nombreux à se dire que l’on va prendre le premier train qui part en direction de la plaine pour s’absenter du monde. Ce sont des questions et des réflexions qui sont en moi depuis longtemps, mais qui ont réap-paru de manière plus soutenue depuis que j’ai la quarantaine. La Maison Haute est un disque que je n’aurais pas écrit à trente ans. Il pose aussi des questions comme « qu’est-ce que l’on va faire, quand les enfants seront partis ? », « est-ce que notre amour va résister au temps ? » Je tiens à préciser qu’il y a de la lumière dans tous ces questionnements. La lumière détermine beaucoup de choses dans mes humeurs, dans ma vie de tous les jours, dans ma vie au long cours.

Est-ce contraignant d’avoir un fil conducteur quand on prépare puis quand on enregistre un disque ?Pour moi, c’est plutôt une canne. Quand je choisis un thème, comme l’amour par exemple, je vais l’aborder une première fois à travers des personnages et des décors. Vont apparaître des choses intimes et profondes… mais je n’ai pas envie de faire deux ou trois chansons qui vont dire à chaque fois les mêmes choses. Quand j’ai le thème, c’est comme si je tournais autour d’un objet et que je le regardais sous un autre angle. J’aime assez l’idée de multiplier les chansons autour d’un même objet, comme si on gravitait autour du soleil ou d’une planète et que l’on en voyait soudain les faces ca-chées. Dans cet album, je montre certaines faces cachées de l’amour.

On a l’impression que votre univers est noir, or, il ne l’est pas tant que ça.Dans mes chansons, il faut souvent gratter et lire entre les lignes. Une chanson comme « Le vieil amour » a plusieurs sens de lectures. On ne sait pas si le couple dont je parle va réinventer son amour ou se réinventer ailleurs, dans d’autres amours, chacun de son côté. Il y a toujours des perspectives, des points de fuites. Je suis plutôt quelqu’un d’assez optimiste, d’assez gai, qui a une vie plutôt posée, mais qui se pose des questions et qui aime bien les émettre en chansons.

Vous, ce qui vous intéresse, c’est la farce tragique.C’est exactement le bon terme.

Votre écriture est littéraire, d’ailleurs vous avez écrit un livre, «Une lentille dans le caillou» dans lequel vous décrivez la création et ses mécanismes. Êtes-vous un grand lecteur ?Je lis énormément depuis des années. Des auteurs contemporains français, mais essentiellement de la

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littérature classique. Je ne peux pas me passer de ça dans ma vie. La littérature est un des territoires les plus passionnants que je connaisse. J’ai toujours besoin de cet arrière monde pour m’isoler du vrai monde, pour me ressourcer. Je trouve dans les classiques cette possibilité d’échappée.

Vous parlez souvent de fuite. Fuyez-vous vous-même ?J’ai le sentiment d’avoir une vie un peu à part. Je travaille essentiellement à Paris, mais je vis à la campagne. Je vis en famille dans un petit cocon qui n’appartient qu’à moi et aux miens proches. Mes chansons reflètent cela. Elles sont presque rurales, rarement urbaines, et elles n’ont pas besoin de s’inscrire dans une démarche contemporaine ou sur une quelconque réflexion sur la chanson. Elles sont ma façon d’exprimer des choses très personnelles et de moins en moins avec la préoccupation de plaire… mais pourtant, ça m’intéresse d’être compris.

Aimeriez-vous être plus « populaire » ?C’est vrai que j’ai un public qui est très très fidèle, mais qui est très très réduit. Pour autant, il n’y a rien qui me désolerais plus que d’être taxé de chanteur élitiste… littéraire, c’est déjà beaucoup. Je vous assure que je fais vraiment un travail pour que mes chansons soient accessibles. C’est pour ça que je mets si longtemps à en faire. Dès que je débusque une posture dans ma manière d’écrire, une façon de se mettre au-dessus de la mêlée, je rejette ça. Si on se penche réellement sur mes chansons, elles sont simples et accessibles. Certes, ma musique n’est pas toujours très lisse. L’écriture harmonique est comme je peux faire, c’est-à-dire qu’elle est rarement préméditée. J’écris le texte et la musique en-semble, l’un se conformant à l’autre.

Vous n’avez pas répondu à ma question précédente.Oui, j’aimerais bien avoir une audience plus large, parce que je trouve dommage que mes chansons passent à l’as.

Pour vous, la scène se situe dans des endroits pas forcément faits pour cela.J’ai fait un travail qui consistait à aller jouer dans des endroits différents des lieux de diffusions de musique.

Par exemple ?Des médiathèques, des appartements… le public y est beaucoup plus multigénérationnel. J’ai la sur-prise de découvrir que ça plait à énormément de personnes différentes, d’âges différents. C’est gens me disent qu’ils trouvent qu’il y a une grande application des textes et que ça fait du bien. Ça me fait plaisir d’entendre ça, parce que, mine de rien je travaille beaucoup et les encouragements sont un moteur pour continuer.

Vous êtes un vrai artisan.En tout cas, je ne suis pas du tout dans une dynamique de production industrielle de mes chansons. Je ne sais pas faire autrement que de prendre mon temps et être méticuleux. Je suis comme un fro-mager qui fait de petits chèvres artisanaux à qui on demanderait de produire de La Vache Qui Rit. Je ne saurais pas faire, je n’aurais pas les moyens, les outils.

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Si j’affirme que vous êtes un chanteur discret et érudit. Êtes-vous d’accord ?Discret oui. Erudit, je ne crois pas. C’est un mot trop fort. Peut-être cultivé… autant que possible en tout cas.

Parlez-moi des siestes acoustiques qui ont lieu tous les mois à Paris.J’ai initié ce concept et je m’en occupe personnellement. Il y en a un peu partout en France et quelques fois à l’étranger. On invite les plus proches amis et nous faisons de la musique dans une grande proximité, sans l’enjeu de la scène et l’enjeu du show. On demande aux gens qui sont censés dormir de ne pas applaudir. Le public n’est pas investi dans un rôle de public.

Concrètement, cela se passe comment ?On se réunit à plusieurs chanteurs et chanteuses, des musiciens, quelque fois des auteurs et nous décidons d’offrir pendant une heure à un public allongé dans la pénombre, le plus confortablement possible, un set ininterrompu où l’on croise le répertoire des uns et des autres. Je peux devenir le bassiste de JP Nataf ou Albin de la Simone, l’accompagnateur de Vanessa Paradis. Moi, je suis devenu le guitariste de Camélia Jordana pour trois chansons et j’ai trouvé cela très agréable.

Il y a des gens qui dorment réellement ?Oui, bien sûr. Il nous arrive d’entendre des gens ronfler. Parfois nous jouons donc avec les ronfle-ments. Les artistes que j’apprécie, j’adorerais les entendre dans ce contexte. Écouter des artistes que l’on aime bien à deux ou trois mètres de soi, isolé du monde, c’est une belle expérience. C’est un labo-ratoire des voix. On ne les entend pas aussi bien que dans ce contexte.

Qui vous inspire dans la chanson française ?Brassens, Nougaro, Vian et Gainsbourg. J’aime cette chanson bien troussée. Ce sont des maitres. J’aime quand les chansons ont des formes et des accompagnements différents… et qu’elles soient mouvantes dans le but d’être émouvantes.

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