66
TOUS PROS ! ACCESSIBILITÉ PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE BATI METIERS LA REVUE DES BÂTISSEURS NUMÉRO 24 SEPTEMBRE 2011

BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

TOUS PROS!ACCESSIBILITÉ PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE

BATIMETIERSLA REVUE DES BÂTISSEURS

NUMÉRO 24 SEPTEMBRE 2011

Page 2: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques
Page 3: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

L’ACTUALITÉ 2

Bâtir au féminin • Rubans du patrimoine • Fiches pathologie bâtiment • Nouvelles publications AQC disponibles sur Internet • Les aides fiscales conditionnées à un nouveau label • Meilleur ouvrier de France • Formations FEEBat RT 2012 et perméabilité à l’air • Concours du meilleur apprenti peintre et maçon • Qualifications EnR renforcées

GRAND TÉMOIN 10

Dominique Riquier-Sauvage : « Redonner tout son sens au travail d’équipe »

NORMALISATION 54

Participer à l’élaboration des règles du métier • DTU publiés depuis le 1er janvier 2010

FORMATION 56

Se former dans le domaine de l’accessibilité • Avec FEEBat, mettre toutes les chances de son côté

RÉGLEMENTATION 58

Éléments non structuraux : des exigences sismiques qui restent à préciser • Marquage CE : de la directive au règlement européen

ENVIRONNEMENT 61

Certificats d’économie d’énergie : le dispositif se renforce

LA PAROLE À 64

Philippe Tempere « Formation amiante, il ne suffit pas de réglementer »

S O M M A I R EB ÂT I M É T I E R S • R E V U E T R I M E S T R I E L L E • N U M É R O 2 4 • S E P T E M B R E 2 0 1 1

MÉTIERS

GROS ŒUVRE/ STRUCTURE

14

Formation : travaux pratiques sur une maison pédagogique 13Développement durable : déconstruire en préservant l’environnement 14Perspective : de l’agrégat recyclé au béton recyclé 17Réglementation parasismique : quelles conséquences pour la maison individuelle ? 19Construction bois BBC : les clés d’une bonne étanchéité à l’air 20

Revêtement de façade : le bois réhabilité 23RT 2012 : un nouveau rôle pour la baie, ses équipements et pour les professionnels 24SEL mis en œuvre à l’extérieur : cahier des prescriptions techniques 26Paroi vitrée : deux nouveaux outils pour les professionnels 27Un logiciel en préparation pour les menuisiers 28RT 2012 : un aide-mémoire pour les métalliers 28

Assurance : le cas particulier des installations photovoltaïques 31Chauffe-eau solaires collectifs : ne pas passer à côté des bonnes pratiques 32Accessibilité : l’électricien, acteur de l’autonomie des personnes 34Installations gaz : le point sur les procédures de raccordement 36Installations électriques : la maintenance, un vrai métier 38Légionelles : les ERP sous surveillance 38

Accessibilité des salles de bains : l’atout qualification pour les carreleurs 41Un enduit qui se dessine pierre par pierre 42Fiche accessibilité : les mains courantes dans les ERP 44Parquet dans les pièces humides : une pose sous conditions 45Guide pour l’établissement des descriptifs et quantitatifs de peinture 45Isolation acoustique : se donner les moyens de garantir les résultats 46CQP monteur en plafonds suspendus : les premiers diplômés 46Des aides pour nettoyer les outils de peinture 46

ENVELOPPE

24

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

32

FINITIONS/ AMÉNAGEMENT

41

É D I T O R I A L

DOSSIER 48

ZOOM CHANTIER 62

Enveloppe performante pour les locaux de la FFB Haute-Loire

Tous Pros !

A vec les Pros de la performance énergétique ®, la Fédération française

du bâtiment a souhaité donner aux entrepreneurs et artisans les moyens de se positionner et valoriser leur savoir-faire sur un marché qui impose de nouvelles pratiques. Les Pros qui témoignent dans le dossier de Bâtimétiers nous le disent clairement : formation, approche globale, conseil et accompagnement du client pour lui proposer une offre adaptée, travail en réseau, culture du résultat… autant d’éléments que la démarche des Pros de la performance énergétique ® leur permet de mettre en avant. La plupart de ces principes se retrouvent dans la démarche des Pros de l’accessibilité ® que la Fédération vient de lancer. Comme pour la performance énergétique, la plupart des métiers sont concernés par l’accessibilité. Il appartient donc à chacun d’entre nous de saisir l’opportunité qui se présente pour se positionner sur un marché à fort potentiel. La Fédération française du bâtiment propose de nombreux outils pour aider les professionnels à exercer leur métier au quotidien dans les meilleures conditions. Dans le champ technique, le répertoire joint à ce numéro présente la palette complète des documents disponibles. Chacun y puisera les ressources nécessaires pour accroître son expertise. Pour nos entreprises comme pour

nos clients, soyons tous Pros !

JEAN-YVES ROBIN, PRÉSIDENT DU CONSEIL DES PROFESSIONS DE LA FFB

TOUS PROS !ACCESSIBILITÉ, PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE

Page 4: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

B Â T I M É T I E R S � SEPTEMBRE 2011

L ’ A C T U A L I T É

2

Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques anciennes, ni les règles professionnelles correspondant à la construction en chanvre, ni celles relatives à la construction en paille ne figurent à ce jour sur la liste de la Commission Prévention Produits (C2P) de l’Agence Qualité Construction (AQC), qui accepte les procédés constructifs suffisamment fiables pour lever toute restriction sur le plan assuranciel. Si les premières ont été retirées, des démarches concernant les deux types de règles professionnelles ont été engagées auprès de la C2P pour faire valider leurs référentiels techniques et de formation. Ces techniques ont vocation à être reconnues comme courantes dans un proche avenir. Dans l’intervalle, les professionnels qui veulent y avoir recours doivent se rapprocher de leur assureur.

Un guide sur la « maison minérale » Informer les acquéreurs de maisons individuelles sur les caractéristiques environnementales des matériaux minéraux (béton, ciment, brique, pierre, mortier...) : tel est le but du guide La maison minérale : le choix raisonné, qui vient d’être publié par l’UMGO-FFB, en collaboration avec les principaux syndicats professionnels du secteur. Bilan écologique, analyse du cycle de vie, mais aussi données économiques… ce guide de 12 pages destiné aux clients des maçons montre par exemple que l’impact environnemental d’une maison dépend moins de son système constructif que de la zone climatique et, surtout, du comportement de ses utilisateurs. Guide disponible sur demande auprès des fédérations départementales et sur le site www.umgo.ffbatiment.fr

Couverture : ils sont tous Pros de la performance énergétique

« Bâtir au féminin » Les lauréats 2011

P our la troisième fois depuis 2008, la FFB a décerné, à

l’occasion de son congrès de Clermont-Ferrand en juin der-nier, les trophées « Bâtir au fémi-nin ». Le but est de valoriser les bonnes pratiques des dirigeants qui ont recruté, formé et fidélisé des femmes dans leur entreprise. En tout, ce sont sept chefs d’en-treprise qui ont été distingués.Parmi eux, Éric Boudier (métal-lerie-serrurerie à Chenôve en Côte-d’Or) a reçu le prix Coup de cœur : l’une des salariées de son entreprise est la première femme à avoir gagné le concours de « Meilleur ouvrier de France ». Pour une autre lauréate, Émilie Féral, patronne d’Isoléa dans les Bouches-du-Rhône, spécialisée dans le désamiantage, il n’y a que

des avantages à recruter des femmes. L’entreprise, dont elle a repris le flambeau en 2004, à 24 ans, en compte désormais six (quatre opératrices de désamiantage et deux chefs d’équipe). « Notre but est d’arri-ver bientôt à la parité. Même si, au départ, il n’a pas été facile de faire accepter des femmes dans l’entreprise, cela a été d’un grand bénéfice : nous avons moins de turn-over et, sur des chantiers de type HLM, elles savent très bien rassurer les habitants sur le désa-miantage. » Le profil des femmes recrutées est souvent celui d’opé-ratrices de l’industrie. Leur arri-vée a nécessité d’adopter certains modes opératoires, par exemple en allégeant les charges lors de manutentions. Après avoir fémi-

nisé une profession considérée comme difficile, Émilie Féral compte maintenant faire de même dans une autre de ses entreprises, spécialisée en pro-tection incendie. �

© L

. CO

MB

E

De gauche à droite et de haut en bas : P. Kesler, Entreprise Kesler Chauffage (54) • S. Clerc, Entreprise Elite Construction (21) • A. Philippe, EURL Philippe (28) • F. Savary, Électrique Cite (14) • J.-M. Hirschner, Hirschner Construction (67) • A. Bailly, Entreprise Chevalier (73) • N. Christen, Entreprise SARL Christen (68) • J.-P. Bardet, CCP Leberche

(87) • H. Durieux, Durieux & Fils (43) • B. Anquetil, Entreprise Anquetil (58) • T. Larcher, Larcher SARL (14) • V. Tillieux, Tillieux Menuiserie (59) • F. Poggia, SARL Poggia (38) • A. Boulens, SAS Lacharme (01) • D. Geslin, ABC Isolations (14) • C. Waubant, Savio (62) • D. Le Tohic, Ets Richeux-Le Tohic (22) • A. Angrand, Société Arlaud (27) • V. Maugy, Entreprise Maugy (27) • V. Lebreton, Atlantique Ouvertures (44) • P. David, Platrerie David (67) • F. Walter, YMTEC SAS (67) • S. Lonjon, Entreprise SO.GE.BA (43) • C. Durieux, Durieux & Fils (43) • S. Congiu, Eurobat (62) • M.-R. Bordeau, Landry SAS (49) • R. Rousseau, Rousseau SAS (49) • R. Baille, Entreprise Baille Marin et Fils (05) • P. Roussy, Savoie Frères SA (37) • P. Lansard, Lansard

Energie (74) • P.-Y. Fouilland, Miroiterie Raynaud (87) • P. Carla, Entreprise SHM (83) • A. Dheedene, Dheedene SAS (59) • P. Rousselot, Eiffage Thermie Ouest (44) • B. Loison, Entreprise Loison (59) • L. Goutard, Métallerie Dabin (72) • D. Rudler, Air Energie (68) • S. Canto, Val de l'Indre Façades (37) • J. Neyron, Neyron Frères (43) • M. Guillien, BEI (21) • M.-A. Ramos, Etrelec (33) • P. Pierré, Olry Cloisons (68) • V. Bardet, Bardet SN (41) • J.-L. Mention, Sidem (80) • J.-J. Pascual, Entreprise Piazza Bâtiment (60) • Y. Ghoudane, Energetic Performance (62)• H. Naulleau, Naulleau Hervé SARL (85) • J. Balas, Entreprise Balas-Mahey (93) • R. Gely, Entreprise Bénetière (42) • O. Guérin, Entreprise Copeaux et Salmon (60) • M.-C. Anger, Anger Patrice SARL (76) • E. Magdziack, Entreprise Vigier (94) • F. Yilmaz, Yilmaz Franck SARL (58) • J.-M. Andrade, Sanitherm (56) • D. Lenoir, Entreprise Lenoir Métallerie (69) • J.-L. Dazeas, SA Dazeas (32) • G. Baltazard, Espace Elec (54) • F. Tardy, Entreprise Tardy Frédéric SARL (42) • S. Ferrand, Ets Jean Dagnicourt (27) • B. Clément, Menuiserie Clément (42) • G. Diruy, Diruy SAS (80) • L. Braga, Entreprise Braga GP (08) • J. Chanut, Chanut Entreprise (38) • M.-P. Hainneville, Entreprise Grieu (76) • O. Tommasini, Tommasini Construction (59) • P. Jarry, Entreprise Jarry (53) • C. Hennequin, Virot SAS (70) • C. Crosnier, Les enfants de Jean Crosnier (41) • J.-N. Lebert, Scomil Bâtiment (87) • L. Fauvarque, Entreprise Millet Michel (37) • J.-P. Billiet, Billiet SA (59) • P. Lemoine, Pascobois (14) • U. Jaunault, Enduits Rénovation Bâtiment (44) • L. Beaudeux, Beaudeux Sanitaire et Chauffage (59)

LES LAURÉATS 2011

• Éric Boudier, entreprise

Boudier, Métallerie-serrurerie,

37 salariés dont 2 métallières

ferronnières, prix Coup de

cœur.

• Philippe Borne, gérant,

Société nouvelle Brunereau

(SNB), peinture-décoration-ra-

valement-ITE, 40 salariés dont

7 femmes.

• Gilles Boyer, PDG, Entreprise

Boyer, entreprise générale,

maçonnerie, béton armé,

210 salariés dont 5 femmes.

• Laurent Clément, gérant,

Sarl Clément, électricité,

10 salariés dont 5 femmes.

• Bernard Leblais, gérant,

Dumont Électricité Systèmes,

électricité, 32 salariés dont

2 femmes.

• Émilie Féral, présidente,

Isoléa, désamiantage,

30 salariés dont 6 femmes.

• Jean-Marie Raynaud, gérant,

Sarl STAP, peinture-décora-

tion, 16 salariés dont 5 femmes.

Page 5: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

L ’ A C T U A L I T É

SEPTEMBRE 2011 � B Â T I M É T I E R S 3

AGENDA

DU 20 AU 21 SEPTEMBRE 2011Intelligent Building Systems, Paris La Défense, CNITSystèmes intelligents pour la performance des bâtiments.

DU 20 AU 22 SEPTEMBRE 2011APS Alarme Protection Sécurité, Paris, Porte de VersaillesSalon spécialisé de la sûreté/sécurité.

23 SEPTEMBRE 2011 Rencontres des métiers du gros œuvre de la FFB (Union des métiers du gros œuvre et Union des entrepreneurs d’enduits de façades) à Ajaccio.

DU 23 AU 24 SEPTEMBRE 2011Congrès de l’UECF-FFB, Centre de Congrès, BiarritzEfficacité énergétique, le ticket gagnant installation et maintenance.

DU 27 AU 29 SEPTEMBRE 2011Preventica Lyon, EurexpoLa référence santé sécurité au travail.

11 OCTOBRE 20111ères assises Électricité & Habitat, Paris, Salons de la maison des Arts et Métiers.

14 ET 15 OCTOBRE 2011Congrès de la Chambre française de l’agencement, Metz

DU 21 AU 23 OCTOBRE 2011Ecobat Marseille, Parc ChanotSalon de l’éco-construction et de la performance énergétique.

DU 7 AU 12 NOVEMBRE 2011Batimat, Paris, Porte de Versailles, Parc des expositionsSalon international de la construction. Retrouvez la FFB sur le stand 52 (Pavillon 1, allée H) et venez vous familiariser aux tests d’étanchéité à l’air avec l’UMPI-FFB face à l’entrée du Pavillon 1.

22 NOVEMBRE 2011High Tech et Patrimoine à la FFB, ParisColloque organisé par le Groupement des monuments historiques de la FFB.

DU 7 AU 9 DÉCEMBRE 2011Energaïa, Montpellier, Parc des expositionsSalon international des énergies renouvelables.

POUR EN SAVOIR PLUS

www.batiportail.com

RUBANS DU PATRIMOINE Une édition se clôture, une autre commence

décerne ensuite trois prix (communes et structures inter-communales de moins de 3 500 habitants, de 3 500 à 20 000 habitants, et de plus de 20 000 habitants), les trois lau-réats se partageant une dotation globale de 15 000 euros. Dans ces trois catégories, les prix nationaux 2011 ont été attri-bués respectivement à Saint-Martin-en-Campagne (Seine-Maritime), pour la restauration de la maison Mercier, à Ville-

C réés en 1994 à l’initiative de la FFB, de l’Association

des maires de France, de la Fon-dation du Patrimoine et de Dexia, rejoints depuis par la Gazette des Communes, les Rubans du patrimoine récom-pensent chaque année les com-munes ayant réalisé une réno-vation remarquable d’un élément de leur patrimoine. Ce concours, qui met en valeur la qualité et la diversité du patri-moine bâti – des demeures anciennes aux manoirs et châ-teaux, des églises aux monu-ments et sites industriels – contribue à l’attractivité touristique des collectivités locales et à leur développement. Le concours se déroule en deux temps. Des jurys régionaux exa-minent tout d’abord les dossiers présentés par les communes, attribuent des prix départe-mentaux, puis sélectionnent les dossiers qui concourront au plan national. Le jury national

neuve-lez-Avignon (Gard), pour la réhabilitation de l’église Saint-Pons, et à la Commu-nauté d’agglomération Hénin-Carvin (Pas-de-Calais), pour la reconversion du puits de mine de 9-9 bis de Oignies. Un prix spécial a été attribué à Aubazine (Corrèze) pour la restauration du Canal des Moines (voir photo), et une mention spéciale à Saint-Dizier (Haute-Marne) pour la réhabilitation du théâtre – sans oublier les 15 prix régio-naux et 40 prix départemen-taux. La remise des prix aura lieu le 4 octobre 2011 à la FFB, à Paris, au cours d’une cérémonie qui permettra également de lancer l’édition 2012. Les com-munes qui souhaitent partici-per à cette nouvelle édition (la 18e) devront déposer leur dos-sier avant fin janvier 2012. �

© M

AIR

IE D

’AU

BA

ZIN

E

FICHES PATHOLOGIE BÂTIMENT Édition actualisée

É ditées par l’Agence Qualité Construction et la Fonda-

tion Excellence SMA, les fiches pathologie bâtiment, dont la première édition remonte à 1995, se sont imposées comme un outil de travail de référence. Regroupées en six chapitres – Fondations et infrastructures, Structures et gros œuvre, Toitures et charpentes, Enve-loppes et revêtements exté-rieurs, Équipements, Aména-gements intérieurs – elles traitent des pathologies les plus fréquemment rencontrées

dans le bâtiment. Une édition actualisée comportant 61 fiches a été publiée en avril 2011, inté-grant les désordres issus des nouvelles technologies et pro-cédés (colonnes ballastées, chauffage par le sol par plan-cher rayonnant électrique…), ainsi qu’un diagnostic des causes et des propositions de solutions, en tenant compte de l’évolution des réglementa-tions et des objectifs du déve-loppement durable. Les fiches pathologie bâtiment sont télé-chargeables sur les sites Inter-

net de l’AQC (www.quali-teconstruction.com) et de la Fondation Excellence SMA (www.smabtp.fr, rubrique GroupeSMA/excellence SMA), et sous forme plastifiée dans un classeur distribué par l’AQC. �

Page 6: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

B Â T I M É T I E R S � SEPTEMBRE 20114

L ’ A C T U A L I T É

Contrôle renforcé pour la RT 2012Le 18 mai 2011, est paru au Journal Officiel un décret (n° 2011-544) qui stipule que, dans le cadre de la RT 2012, les maîtres d’ouvrage de tout bâtiment neuf devront établir un document attestant qu’ils ont pris en compte la réglementation thermique au moment du dépôt du permis de construire. Ce décret les obligera également à le démontrer lors de la réception des travaux. Un tiers indépendant se chargera alors de vérifier la conformité ou non du bâtiment et le justifiera auprès du maître d’ouvrage au moyen d’une seconde attestation.

Le patrimoine technique de la FFB à la disposition des entreprises La FFB vient de publier le guide Ressources documentaires techniques 2011. Ce catalogue d’une richesse exceptionnelle (70 pages/240 références) recense l’ensemble des publications techniques et métiers émanant des unions, syndicats et de la direction technique de la FFB, ou élaborés en collaboration avec d’autres organismes comme l’Agence Qualité Construction. Chaque professionnel, quel que soit son métier, y trouvera les sources documentaires utiles à son activité classées en dix chapitres : gros œuvre et structure, enveloppe, équipements techniques, aménagement et finitions, collections (Calepins de chantier, Bonnes pratiques), accessibilité, environnement-santé, performance énergétique, sécurité incendie et ouvrages divers. Ce guide est disponible sur demande dans les fédérations départementales et encarté dans ce numéro de Bâtimétiers.tiers.

RÉNOVATION ÉNERGÉTIQUE Les aides fiscales bientôt conditionnées à un nouveau label

L es conditions d’attribution des aides fiscales dédiées

aux travaux d’amélioration énergétique des bâtiments – Éco-PTZ, crédit d’impôt… – devraient fortement évoluer dans les années qui viennent. Les pouvoirs publics, en effet, veulent améliorer le dispositif actuel et favoriser la qualité des travaux, en faisant en sorte que seules les entreprises justifiant d’un signe de qualité avéré puissent intervenir. Un label dont l’appellation provisoire est « QualiGrenelle » sera prochainement créé, qui conditionnera l’accès aux aides publiques, ainsi que les moda-lités d’attribution. Une initia-tive entièrement soutenue par la FFB : « Les travaux de réno-vation énergétique doivent être réalisés par les entreprises qui possèdent les compétences pour les mener à bien », sou-ligne ainsi Henri Beaugiraud, délégué aux Affaires tech-

niques de la FFB en charge de ce dossier. Dans ce contexte, l’obtention de la marque Pros de la perfor-mance énergétique® de la FFB (1) se révèle un choix judi-cieux, car les entreprises qui en sont titulaires rempliront les conditions d’éligibilité à ce nouveau label. Pour que les objectifs de réduction de la consommation énergétique des bâtiments fixés par le Grenelle de l’environnement soient atteints, et pour main-tenir le dynamisme du marché de la rénovation énergétique, la FFB forme le vœu que ce nouveau dispositif soit mis en œuvre sans tarder, et en deux temps : « Nous souhaitons que dès 2012, les titulaires des signes de qualité éligibles à ce label voient leurs efforts récompensés par une majora-tion des aides fiscales par exemple, et que le label soit rendu obligatoire dès 2013

pour les obtenir, ajoute Henri Beaugiraud. Un tel calendrier inciterait efficacement les entreprises à aller vers la qua-lification, tout en leur donnant le temps de se former, grâce notamment au dispositif FEEBat (2), et avec l’accompa-gnement de leur fédération. » Une importante campagne de communication multisupport (radio, presse, documents papier), à destination du grand public comme des profession-nels, a été programmée par l’Ademe en novembre pro-chain, pour le lancement de ce nouveau dispositif. �(1) Lire le dossier de ce numéro p. 48.(2) Formation aux économies d’énergies dans le bâtiment, voir article p. 57.

AQC Nouvelles publications disponibles sur Internet

L ’Agence Qual i té Construction (AQC)

poursuit sa politique de publi-cations destinées à répondre aux divers besoins des acteurs de la construction. Ainsi, deux plaquettes ont été publiées sur les thèmes « Prendre en compte le risque sismique pour les bâtiments neufs dès la conception » et « Renforcer le bâti existant en zone sis-mique », pour accompagner maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre dans l’application de la nouvelle réglementation sismique, en vigueur depuis le

1er mai 2011. Deux plaquettes ont aussi été publiées sur les thèmes « Interfaces d’une opé-ration de construction, les points sensibles pour les pro-fessionnels » et « Pathologies accidentelles des façades en béton ». D’autre part, la col-lection des Memo Chantier® s’enrichit de nouveaux titres (Couverture en grands élé-ments – Spécial Outre-mer, Baies maçonnées pour menui-series, Tolérances et réception) et propose pour certains titres une animation 3D qui per-met, en plus de leur version

plastifiée au format de poche, de les visualiser sur écran dans une optique didactique. L’en-semble de ces publications est téléchargeable gratuitement sur le site www.qualitecons-truction.com �

Page 7: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques
Page 8: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

B Â T I M É T I E R S � SEPTEMBRE 20116

L ’ A C T U A L I T É

Mémento accessibilité pour les maires

Réalisé par le Conseil national handicap et la FFB, Le mémento du maire pour l’accessibilité présente, à partir de situations issues de la vie courante, les principes essentiels de mise en accessibilité des différents espaces d’une commune. L’existant – difficultés rencontrées et solutions adaptées – y est particulièrement traité. Les maires, mais aussi les entreprises, y trouveront des informations essentielles.Pour en savoir plus :Contactez votre fédération départementale.

Habilitation électrique obligatoire Depuis le 1er juillet 2011, tout dirigeant d’une entreprise d’électricité ou d’une entreprise de bâtiment employant des salariés fréquentant le risque électrique a l’obligation d’habiliter son personnel. La FFIE-FFB a obtenu un délai de trois ans pour que les entreprises se mettent en conformité. Pendant cette période transitoire, les règles UTE continuent à s’appliquer. Cette obligation résulte de la nouvelle norme NF C 18-510 dont l’arrêté d’application complet, en cours d’élaboration, sera publié en décembre 2011.Pour en savoir plus :FFIE-FFB (Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique), tél. : 01 44 05 84 00, www.ffie.fr

à la réception des ouvrages, avec un seuil de tolérance exigeant : de 0,6 m3/(h.m2) pour les maisons individuelles, et de 1 m3/(h.m2) pour les bâtiments collectifs. Le premier module de formation (module 5.1) s’adressera en priorité aux conducteurs de tra-vaux, chefs d’entreprise et arti-sans. Il s’attachera notamment aux interfaces entre les différents métiers et à leur traitement vis-à-vis de la perméabilité à l’air et des ponts thermiques. S’adres-sant aux compagnons, le second module (5.2) vise à acquérir les bons gestes de mise en œuvre d’enveloppes à faible perméabi-lité à l’air. Tous deux permet-tront notamment aux profes-

D ans le cadre des dispositifs FEEBat (formation aux

économies d’énergies des entre-prises et artisans du bâtiment), deux nouveaux modules de for-mation se mettent en place afin d’aider les entreprises à réaliser des bâtiments de type BBC dans le résidentiel neuf. Rappelons que les niveaux d’exigence de la RT 2012 seront appliqués à ces bâtiments à partir du 1er janvier 2013. L’objectif de ces deux modules, d’une durée de deux jours, sera de former les entre-prises sur les points majeurs de la réglementation thermique – dont un, essentiel, sur la per-méabilité à l’air. Celle-ci devra faire l’objet de mesures effectives

sionnels de l’enveloppe et à ceux des équipements techniques de mieux comprendre leurs métiers réciproques. Ces forma-tions FEEBat seront disponibles auprès des IFRB(1). Elles seront exigées pour obtenir les men-tions Efficacité énergétique et Économies d’énergie mise en place respectivement par Quali-bat et Qualifelec dans le domaine du résidentiel neuf. Elles permettront également l’accès à la marque des Pros de la performance énergétique®. �(1) Institut de formation et de recherche du bâtiment.

MEILLEUR OUVRIER DE FRANCE Le bâtiment à l’honneur

RÉSIDENTIEL NEUF Formations FEEBat RT 2012 et perméabilité à l’air

R emporter le titre de Meilleur ouvrier de France

(MOF) équivaut à décrocher un diplôme de niveau 3 reconnu par l’Éducation nationale, c’est-à-dire l’équivalent d’un BTS. Cette année, cette compétition triennale – dont c’était la 24e édition depuis 1923 – a donné lieu à des résultats remarquables pour le secteur du bâtiment : 43 ouvriers appartenant à 20 métiers dif-férents (dont celui de solier pour la première fois) ont en effet été primés, contre 30 il y a trois ans. Le bâtiment représente ainsi le premier secteur honoré parmi tous ceux qui participent à ce concours d’excellence. Le fort engouement du secteur BTP s’était traduit en amont par la participation de 800compéti-teurs, 172 ayant été qualifiés pour l’épreuve finale. Afin d’ho-

norer pleinement les lauréats, la FFB a décidé de les inciter, à l’image de ce qui se pratique déjà pour les cuisiniers, à porter sur leur vêtement de travail le col bleu blanc rouge distinctif du titre de Meilleur ouvrier de France. De même, les entre-prises qui comptent dans leur

équipe un Meilleur ouvrier de France, ancien ou nouveau, seront invitées à le mentionner sur leur papier à lettres. �

é li é l C il i l

POUR LA 23E ÉDITION, la compétition du Meilleur ouvrier de France a révélé un fort engouement du secteur du BTP.

POUR EN SAVOIR PLUS

www.meilleursouvriersdefrance.org

POUR EN SAVOIR PLUS

Contactez la FFB de votre département

© U

RN

ST-

FFB

Page 9: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques
Page 10: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

B Â T I M É T I E R S � SEPTEMBRE 20118

L ’ A C T U A L I T É

La formation aux risques amiante reportée au 1er janvier 2012À l’initiative de la FFB, les organisations professionnelles du BTP ont proposé à la Direction générale du travail des modifications concernant les formations des salariés aux risques amiante, afin de tenir compte de la spécificité des métiers du BTP. Ainsi l’entrée en vigueur de l’arrêté du 22 décembre 2009, initialement prévue au 1er juin 2011, est reportée au 1er janvier 2012. Un second arrêté modificatif, à paraître au 4e trimestre, devrait entériner les modifications retenues par l’administration. À ce jour, l’arrêté du 25 avril 2005 reste en vigueur jusqu’au 31 décembre 2011.Pour en savoir plus :www.gna.ffbatiment.fr

Guide ABC : améliorer la performance thermique de l’existant Fruit d’une recherche pluridisciplinaire associant architectes et thermiciens, issus de bureaux d’études ou d’organismes publics (CSTB), le guide ABC Amélioration thermique des bâtiments collectifs est un outil d’aide à la décision pour réussir la rénovation énergétique des logements existants bâtis entre 1850 et 1974. Cet ouvrage a reçu le soutien de la FFB. Il propose une classification des bâtiments existants selon les grandes époques de construction, permettant de mieux prescrire les solutions techniques pour les réhabiliter et réduire leurs consommations thermiques d’un facteur 4, de manière performante, confortable et durable. Il s’adresse à tous les acteurs de la rénovation énergétique, qu’ils soient maîtres d’ouvrage publics ou privés, architectes, bureaux d’études ou entreprises.Pour en savoir plus :Le guide ABC est disponible auprès de la SEBTP, tél. : 01 40 69 53 16, www.sebtp.com

ÉNERGIES RENOUVELABLES Vers des qualifications renforcées

D ans le secteur des énergies renouvelables, le dispositif

actuellement proposé par Qua-libat s’appuie sur des certifica-tions (pompes à chaleur géo-thermiques, solaire thermique, bois énergies, solaire photovol-taïque, intégré, surimposé ou de substitution, en membrane souple) correspondant à un niveau d’exigence élevé qui n’est pas immédiatement à la portée de toutes les entreprises. Pour leur permettre de mettre en place progressivement une

politique de qualité, Qualibat lancera, d’ici fin 2011, six qua-lifications spécifiques renfor-cées. Elles constitueront un niveau intermédiaire par rap-port à la certification et com-porteront, en plus des exigences d’une qualification classique, un contrôle de réalisation effec-tué sur un chantier. Ces qualifications renforcées correspondront aux mêmes domaines d’application que les certifications EnR existantes, avec un élargissement aux

pompes à chaleur aérother-miques, dans le souci de couvrir la grande majorité du marché. En réunissant un signe de qua-lité attribué par un organisme accrédité par le Cofrac, des sala-riés référents et formés, ainsi qu’un contrôle de réalisation effectué sur un chantier, les entreprises détentrices de ces qualifications renforcées seront éligibles au nouveau label « QualiGrenelle » (lire p. 4), au même titre que celles qui sont certifiées. �

BOURGOGNE Concours du meilleur apprenti peintre et maçon

V aloriser les métiers de peintre et de maçon,

notamment auprès des jeunes et de leurs familles, et récompenser les meilleurs apprentis de la région Bourgogne : tel est l’ob-jectif du concours annuel du meilleur apprenti dont la pro-chaine édition aura lieu du 26 au 28 octobre 2011 à Autun (Saône-et-Loire). Cet événement – qui en est à sa 22e édition pour les apprentis maçons et à sa 13e pour les peintres – est organisé chaque année à tour de rôle par les quatre fédérations départemen-tales FFB. Concrètement, ce sont les quatre CFA du bâtiment de la région Bourgogne qui propo-sent aux deux meilleurs élèves en

alternance des CAP peinture et maçonnerie 2010-2011 de par-ticiper à ce concours. Soit huit apprentis bourguignons qui doi-vent exécuter en l’espace de trois jours – vingt heures au total – un ouvrage imposé. Pour les peintres, une partie libre est aussi au programme pour faire valoir leurs talents auprès d’un jury composé de huit profes-sionnels chefs d’entreprise issus des quatre départements. Le meilleur de chaque profession est récompensé du titre de meilleur apprenti de la région. Les deux suivants sont aussi récompensés de cadeaux profes-sionnels ou autres (mallettes d’outillage, appareils photos numériques…), attribués grâce

à des subventions du Conseil régional et de partenaires. En 2010, le concours des maçons s’est déroulé à Auxerre, en plein air, à proximité d’un marché très passant du centre-ville. Cette manifestation a permis notam-ment à des centaines d’Icaunais et de touristes de découvrir la qualité des travaux réalisés par des apprentis fiers de montrer leurs capacités techniques, ce qui ne peut être qu’une source de motivation supplémentaire pour se lancer dans une carrière prometteuse. �

CHAQUE ANNÉE, en Bourgogne, les fédérations départementales organisent cet événement dont l’objectif est de valoriser les métiers de peintre et de maçon auprès des jeunes.

© E

. CA

MP

OY

/FFB

Page 11: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques
Page 12: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

B Â T I M É T I E R S � SEPTEMBRE 201110

Relever les nouveaux défis de la construction durable implique de renforcer la collaboration entre tous les acteurs impliqués, depuis les études initiales jusqu’aux liens à tisser entre les équipes sur les chantiers.

Redonner tout son sens AU TRAVAIL D’EQUIPEENTRETIEN AVEC DOMINIQUE RIQUIER-SAUVAGE, ARCHITECTE

construits, de qualité de vie pour les usagers d’un bâtiment (qui ne sont pas forcément le maître d’ouvrage), d’inscription dans le paysage urbain ou rural… Avec la multiplication des règlements et des normes, ces contraintes n’ont jamais été aussi fortes. Mais la contrainte est aussi un stimulant pour la création architecturale : la bonne attitude est de l’abor-der comme une source d’oppor-tunités – c’est souvent sur des ter-rains très contraints, par exemple, que naissent les meilleurs projets. De même, les exigences de plus en plus fortes des maîtres d’ou-vrage sont une bonne chose, car

Comment définissez-vous

votre métier d’architecte ?

Notre métier est de répondre aux attentes des maîtres d’ouvrage en intégrant les mul-tiples aspects de leur demande : attentes précises et quantifiables liées à la fonctionnalité d’un bâti-ment, mais aussi attentes sub-jectives comme la qualité des ambiances attendues. Dans le même temps, la composition architecturale est un arbitrage entre des contraintes de tous ordres – économique, social, envi-ronnemental… – pour arriver au final au meilleur projet, à la fois en termes de qualité des espaces ©

V. L

ELO

UP

B Â T I M É T I E R S � SEPTEMBRE 2011

Page 13: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

lorsqu’ils se montrent très sen-sibles aux questions de qualité et de confort au sens large – visuel, thermique, acoustique… –, cela nous incite à travailler encore plus nos projets !

Constatez-vous un changement

dans la façon de concevoir

les bâtiments ?

La dimension environnementale est en train de devenir centrale dans les processus de conception. Cela va au-delà de la performance énergétique. De plus en plus, l’ar-chitecte devra prendre en compte tous les impacts du bâti sur l’envi-ronnement, en phase de construc-tion comme de vie du bâtiment, puis de déconstruction. Cette notion de cycle de vie du bâtiment est aujourd’hui très bien comprise par les bailleurs sociaux, qui ont la responsabilité de construire mais aussi de gérer leur parc, et raison-nent donc en termes d’écono-mie globale, en étant plus atten-tifs par exemple à la durabilité des

matériaux. Les promoteurs pri-vés sont moins avancés sur ces questions, mais ils évoluent aussi sous la pression des acquéreurs, de plus en plus vigilants sur les questions environnementales et énergétiques, sur fond d’incita-tions fiscales. Les tendances architecturales actuelles sont le reflet de cette prise en compte croissante de l’environnement. On revient à des valeurs essentielles : tenir compte davantage du contexte géogra-phique et des traditions locales – alors qu’on a souvent eu tendance à construire de la même façon du Nord au Sud –, remettre au pre-mier plan les questions d’orienta-tion pour capter la lumière exté-rieure et l’énergie…

Le renforcement des

réglementations, notamment

en matière de performance

énergétique, modifie-t-il votre

façon de travailler ?

Le métier va devenir de plus en plus technique, incitant les archi-tectes, comme tous les acteurs de la construction, à être plus pointus, à se former en permanence à de nouvelles pratiques, à de nouveaux outils comme les logiciels d’aide à la conception. Les agences dont le volume d’activité le justifie vont réintégrer dans leurs équipes des compétences techniques qu’elles avaient eu tendance à externali-ser au cours des décennies précé-dentes – je pense en particulier aux compétences en thermique. Plus généralement, c’est toute la phase de conception qui va prendre une importance nouvelle. Réaliser un bâtiment BBC implique de tra-vailler davantage sur l’amont des projets, en abordant dès l’esquisse des questions qu’on se posait habi-tuellement plus tard, par exemple sur les épaisseurs de matériaux. La démarche d’anticipation va englober la collaboration avec les bureaux d’études : alors qu’ils interviennent généralement au

stade de l’avant-projet détaillé, ils seront de plus en plus associés aux études initiales. On va évoluer vers ce qu’on appelle l’ingénierie concourante : les choix architec-turaux et leurs développements techniques iront de pair. De plus en plus, les architectes vont cher-cher à travailler avec des bureaux d’études qui seront force de propo-sition et d’innovation à leurs côtés.

Comment évoluera dans

le même temps la relation

avec les entreprises ?

Pour répondre aux nouvelles exi-gences que nous venons d’évo-quer, la qualité de mise en œuvre est tout aussi déterminante que la qualité de conception : la col-laboration avec les entreprises est donc tout aussi importante que celle avec les bureaux d’études. Là encore, l’enjeu est d’installer un vrai travail d’équipe. Cela com-mence par l’effort que doit faire l’architecte pour expliciter le sens d’un projet, les attentes du maître d’ouvrage, la manière dont ces attentes ont été traduites en plans et en pièces écrites. Travailler en équipe, cela veut dire ensuite anticiper avec les entreprises, dès le démarrage d’un chantier, les risques qui peuvent survenir en cours de route, et les inciter à être force de proposition pour résoudre tel ou tel point précis. Architectes et entreprises pour-suivent le même objectif, qui est de réussir un projet dans l’intérêt de leur client commun. Et nous devons d’autant plus travailler ensemble qu’aucun de nous ne peut être aujourd’hui dans l’à-peu-près. Avec le BBC et la géné-ralisation des tests d’étanchéité à l’air, il faudra travailler au milli-mètre près, avec un niveau de pré-cision comparable à celui qu’on trouve dans d’autres secteurs, comme l’industrie. L’exigence de technicité accrue va s’imposer à tous les acteurs de la construc-tion, et nous aurons beaucoup à

Dominique Riquier-Sauvage mène de front une activité d’architecte, au sein de l’agence qu’elle a créée avec son mari Jean-Claude Sauvage, et un engagement de longue date au service de sa profession et, au-delà, des grands enjeux collectifs qui rassemblent les acteurs de la construction et de l’aménagement urbain. Présidente d’honneur de l’Union nationale des syndicats français d’architectes, après deux

mandats successifs à la tête de cette organisation, membre d’honneur de l’association HQE, elle est aujourd’hui membre du Conseil économique, social et environnemental, où elle représente les professions libérales.

SEPTEMBRE 2011 � B Â T I M É T I E R S 11

apprendre, les uns et les autres – et les uns des autres – sur des sujets nouveaux pour beaucoup d’entre nous, comme l’isolation ther-mique par l’extérieur. Cette néces-sité d’être dans l’échange mutuel vaut pour les travaux neufs mais aussi pour la réhabilitation. Nous serons tous attendus sur ce mar-ché, qui exige des compétences spécifiques tant pour les archi-tectes que pour les entreprises. Un bâtiment, comme un corps humain, vit et respire ; les tech-niques utilisées pour sa construc-tion ont varié avec les époques : une intervention en apparence mineure, notamment lors de tra-vaux d’isolation, peut avoir une répercussion importante pour sa vie future, et la vision globale de l’architecte peut être complémen-taire, là encore, du savoir-faire technique de l’entreprise.

Vous évoquez fréquemment,

au-delà des aspects techniques,

la dimension humaine

des chantiers…

Effectivement, il est essentiel de veiller à tout ce qui crée du lien sur les chantiers. Je vois trop sou-vent, surtout quand les entreprises travaillent en corps d’état sépa-rés, des chantiers où les équipes ne se parlent pas, où chacun, par exemple, déjeune systématique-ment de son côté. Or, un chan-tier où l’on s’occupe des relations humaines, où l’on sait organi-ser des moments de convivialité, est un chantier où l’on respecte davantage le travail de l’autre, et tout cela a une incidence positive sur la qualité. Faire vivre ce lien fait partie de la mission de maî-trise d’œuvre de l’architecte. Les entreprises – et votre fédération en particulier – ont aussi un rôle important à jouer pour que les valeurs qui fondent la culture de nos métiers se perpétuent sur les chantiers, malgré le renouvelle-ment des générations et la diver-sification du recrutement. �

G R A N D T É M O I N

Page 14: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques
Page 15: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

GROS ŒUVRE/STRUCTURE

13SEPTEMBRE 2011 � B Â T I M É T I E R S

FORMATION Travaux pratiques sur une maison pédagogiqueDepuis mars dernier, les élèves du lycée professionnel de Lumbres, dans le Pas-de-Calais, réalisent un pavillon qui met en œuvre différentes techniques constructives et sera conforme à la RT 2012.

uelle est la meilleure façon d’enseigner aux appren-tis l’esprit de la RT 2012 ?

Pour Pascal Hamy, professeur réfé-rent pour le bac pro Gros œuvre au lycée professionnel de Lumbres (Pas-de-Calais), rien ne vaut une mise en situation réelle. Il est à l’origine d’un projet pédagogique sans équivalent en France : du prin-temps 2011 au printemps 2012, les élèves de ce lycée construiront inté-gralement un pavillon respectant la RT 2012, sur un terrain situé dans l’établissement. « L’intérêt de ce projet est multiple, explique- t-il. Tout d’abord, il permet d’y associer toutes les formations ini-tiales ou continues proposées dans notre lycée professionnel, du gros œuvre à l’isolation ther-mique par l’extérieur, de l’étan-chéité aux corps d’état techniques. Ensuite, contrairement aux exer-cices qu’ils réalisent séparément en atelier, les interventions des apprentis sont reliées les unes aux autres, dans une gestion des interfaces et un respect du travail de l’autre qui sont à la base de la conformité d’un bâtiment avec la RT 2012. » Une initiative saluée par Christophe Waubant, diri-geant des SARL Savio et Artois Façades, entreprises d’enduits de façade et d’isolation thermique par l’extérieur implantées à proxi-mité (Lillers), qui accueillent des anciens élèves du lycée actuelle-ment en contrat d’apprentissage dans le cadre d’un contrat de qua-lification professionnelle d’endui-seur façadier : « Les élèves seront sensibilisés à la RT 2012 dans des

conditions de chantier réelles, ce qui est un plus pour les artisans et entreprises qui les embaucheront lorsqu’ils seront sur le marché de l’emploi. Sans compter que ce pro-jet est une vitrine qui valorise la filière de formation du bâtiment. »

QUATRE MODES

CONSTRUCTIFS

Grâce aux partenariats signés avec les fabricants, qui pourront l’utili-ser comme showroom pour leurs clients, le projet réunit quatre modes constructifs représenta-tifs du marché, à l’exception de la construction métallique qui n’est pas enseignée au lycée de Lumbres. Il se compose d’un pavillon prin-cipal de 200 m2 habitables, qui

comprend un rez-de-chaussée et un premier étage d’une surface de 80 m2 chacun, auxquels s’ajoute un toit-terrasse inaccessible. Ce pre-mier module est réalisé en blocs de béton rectifiés à joints minces de 20 cm d’épaisseur, et avec une iso-lation thermique par l’intérieur de 12 cm qui se compose d’une laine minérale et d’une structure à base de rails et plaques de plâtre. À ce noyau central, s’ajoutent trois modules conçus comme des exten-sions :

• un module 2 qui met en œuvre les mêmes blocs de béton rectifiés,

mais avec une isolation thermique par l’extérieur de 12 cm d’épais-seur, composée d’un isolant et d’un parement en briquettes tradition-nelles de la région, qui aura un toit-terrasse accessible ;

• un module 3, toujours à base de blocs de béton rectifiés, mais avec un système d’isolation ther-mique par l’extérieur composite, réunissant un isolant polystyrène expansé, une lame d’air de 3 cm et un parement en briques tradition-nelles de 10 cm d’épaisseur, avec une couverture réalisée en tuiles du pays ;

• le module 4 fait appel à une ossature bois, qui accueillera des parois de 20 cm d’épaisseur, com-posées d’un panneau isolant uti-lisant de la fibre de bois et recou-vertes d’un bardage bois. Il sera coiffé d’une toiture végétalisée. Quant aux équipements tech-niques, ils feront appel aux tech-nologies de la pompe à chaleur air-eau, du plancher chauffant hydraulique et de la VMC double-flux, ainsi qu’à la domotique afin de respecter la consomma-tion d’énergie fixée par la régle-mentation dans la région, soit 65 kWh/(m2.an). « La confor-mité théorique de notre pavillon avec la RT 2012 sera contrôlée par des tests par infiltrométrie et à la caméra thermique, sans oublier le suivi de la consommation énergé-tique du bâtiment, conclut Pascal Hamy. Nous pourrons alors mettre sur le marché du travail des jeunes qui maîtrisent la nouvelle régle-mentation. » Le rendez-vous est pris pour le printemps 2012. �POUR EN SAVOIR PLUS

UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59,www.umgo.ffbatiment.fr

© P

. HA

MY

LES ÉLÈVES DU LYCÉE PROFESSIONNEL DE LUMBRES participent à la réalisation du coffrage des longrines.

Q

Entreprise titulaire de la marque

SARL SAVIO, LILLERS (62)

Page 16: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

14 B Â T I M É T I E R S � SEPTEMBRE 2011

DÉVELOPPEMENT DURABLEDÉCONSTRUIRE EN PRÉSERVANT La réutilisation sur place, en remblai, de l’intégralité du béton issu des immeubles démolis sur les chantiers des ZAC Épicentre et Intégral, en région parisienne, démontre que les techniques de démolition peuvent être mises au service de l’environnement.

e vaste chantier de réno-vation urbaine en cours à Épinay-sur-Seine (Seine-

Saint-Denis) illustre bien ce que les maîtres d’ouvrage atten-dent aujourd’hui des entreprises de démolition. Première étape d’un vaste plan de rénovation urbaine, qui comprend notam-ment la reconstruction de plus de 1 200 logements, d’une résidence pour personnes âgées, de trois écoles, d’équipements culturels et d’un nouveau centre commer-cial, la démolition des ZAC Épi-

centre et Intégral s’accompagnait d’un ensemble de contraintes. « La difficulté technique de ce chan-tier tenait à sa grande envergure, à sa situation en cœur de ville et à la présence d’immeubles habi-tés jouxtant les édifices à démolir », explique Hugues Rouby, respon-sable du chantier pour l’entreprise Brunel Démolition, implantée à Montfermeil, en Seine-Saint-Denis, et mandataire du lot démo-lition. Sur la ZAC Épicentre, les travaux, achevés en juin dernier, ont consisté à démolir la totalité

Ld’un centre commercial, qui pre-nait appui sur des immeubles de dix-sept étages, restés habités pen-dant l’opération. Pour démolir un total de 60 000 m2 de planchers, il a fallu soigneusement repérer le joint de dilatation qui séparait les deux immeubles et déconstruire les trois premiers niveaux des bâtiments d’habitation, où se glissait la galerie marchande, sans mettre en péril sa structure porteuse. Pour y parvenir, le recours à des mini-pelles méca-niques de 3 à 5 tonnes, équipées de BRH (brise-roche hydrauliques) et

de pinces à béton de petite taille, a été très utile. Quant au chantier de la ZAC Intégral, achevé un mois plus tard, il a consisté à démo-lir quatre immeubles de bureaux de six à dix étages, soit un total de 45 000 m2 de planchers, ainsi qu’un parking silo comportant quatre niveaux de sous-sol et trois niveaux en élévation, jouxtant eux aussi des bâtiments d’habitation disposant d’un parking mitoyen. L’un des défis techniques a été le confortement, à l’aide d’une struc-ture métallique provisoire, des deux

21© J. BERTRAND © J. BERTRAND

Page 17: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

GROS ŒUVRE/STRUCTURE

15SEPTEMBRE 2011 � B Â T I M É T I E R S

L’ENVIRONNEMENTniveaux de parking situés sous le niveau du parking mitoyen, dans l’attente de leur remblaiement.

LE BÉTON DÉMOLI

RÉUTILISÉ SUR PLACE

À l’issue d’une importante phase de désamiantage qui a duré plus d’un an, et après avoir pris en compte la problématique de la mitoyenneté, la déconstruction s’est poursuivie dans l’optique environnementale de la charte signée par le maître d’ouvrage et les entreprises. « Notre problématique était de pouvoir recycler les matériaux. Pour ce faire, le béton a été totalement curé et mis à nu, puis déconstruit par gri-gnotage à l’aide des pelles méca-

niques, en formant des blocs de 50 cm2 maximum, pour que les ferrailles résiduelles puissent être éliminées au concassage », précise Étienne Dadou, responsable du chantier pour Prodemo, entreprise implantée à Épinay-sur-Seine et partie prenante du lot démolition. La principale nouveauté de la démolition de ces deux ZAC est en effet l’installation in situ d’un atelier mobile de concassage, qui a permis de transformer sur place le béton démoli, à la granulomé-trie voulue, et de l’utiliser comme remblai pour combler les quatre niveaux inférieurs du parking silo détruit. « Nous avons installé un atelier capable de traiter jusqu’à

POUR EN SAVOIR PLUS

SNED-FFB (Syndicat national des entreprises de démolition), tél. : 01 40 55 12 60, www.syndicatdemolition.fr

1 et 2 AFIN DE RÉPONDRE À DES PROBLÉMATIQUES de tri et de recyclage des matériaux déconstruits, le béton est grignoté à l’aide de pelles mécaniques et de pinces, les ferrailles résiduelles étant ensuite éliminées au concassage.

3 LES ÉMISSIONS DE POUSSIÈRE sur le chantier sont maîtrisées par arrosage ou brumisation.

3

1 500 tonnes de matériau par jour, et l’intégralité du béton issu de la démolition, soit 104 000 tonnes, a ainsi été réutilisée sur place, ajoute Hugues Rouby. Nous avons donc traduit concrètement nos enga-gements environnementaux, en supprimant un nombre considé-rable de rotations de camions qui auraient été nécessaires pour éva-cuer le matériau du chantier et en acheminer tout autant six mois plus tard pour le remblai. » Cette importante opération s’est accom-pagnée d’un volet communication. Tout d’abord pour informer et ras-surer les riverains sur les différentes phases de travaux organisées sous leurs fenêtres. Ensuite pour inté-

© G

RO

UP

E S

AC

IEG

-TA

M

grer l’atelier de concassage au tissu urbain, en maîtrisant les émissions de poussière par des procédés d’ar-rosage et de brumisation, et en confinant les nuisances sonores. Le maître d’ouvrage a également sou-haité associer la population à cette rénovation de grande ampleur avec la création de sept emplois d’inser-tion : des demandeurs d’emploi du bassin d’Épinay-sur-Seine / Plaine Commune ont été formés sur le chantier aux métiers de la démolition. �

© L. BLOSSIER

Page 18: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques
Page 19: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

GROS ŒUVRE/STRUCTURE

17SEPTEMBRE 2011 � B Â T I M É T I E R S

PERSPECTIVE De l’agrégat recyclé au béton recycléUn programme d’études a établi qu’il est possible d’utiliser du béton comprenant jusqu’à 30 % de granulat recyclé, à condition de le limiter à la réalisation des « gros bétons ».

P eut-on fabriquer du béton recyclé à partir d’agrégat recy-

clé, et si oui, avec quelles applica-tions ? Telles étaient les questions auxquelles devait répondre l’étude réalisée à l’initiative du Bâtiment Associé, une entreprise de maçon-nerie et gros œuvre implantée à Muizon, près de Reims, avec l’ac-compagnement de l’UMGO-FFB et de la Fédération régionale du Bâtiment. « Il se trouve que, au plan local, nous stockons, nous concas-sons et nous trions les bétons de démolition depuis de longues années, explique Christophe Pos-sémé, directeur général de l’entre-prise. Il nous est venu à l’idée que l’on pouvait aller plus loin que leur simple utilisation en travaux rou-tiers, en les réutilisant pour certaines parties d’ouvrage. » Pour mener à bien ce programme, une équipe projet est constituée début 2010, réunissant les partenaires concer-nés par cette problématique : une entreprise de maçonnerie (le Bâti-ment Associé), l’Union nationale des industries de carrières et maté-riaux de construction (Unicem), l’Union de la maçonnerie et du gros

œuvre (UMGO-FFB), une entre-prise de démolition et désamian-tage (Genidem, implantée à Gueux, près de Reims), une entreprise de concassage (C’Mater), un spécialiste de la formulation du béton (Béton Silvex) et un assureur (SMABTP), sans oublier le concours du labora-toire de génie civil de l’université de Reims Champagne-Ardenne, qui a réalisé les essais techniques.

DES EXIGENCES

En amont du programme, l’en-treprise de démolition a été char-gée de fournir un béton de démoli-tion le plus propre possible : « Nous avons fait en sorte d’éliminer au maximum les polluants externes, en premier lieu le plâtre, mais aussi les déchets de bois et tous les composants qui peuvent grever la bonne prise et les performances mécaniques du béton », raconte Benoît Lemoine, directeur géné-ral de Genidem. Pour y parvenir,

le démolisseur a privilégié les par-ties d’ouvrages démolis réalisées avec un béton relativement « pur », comme les planchers ou les dal-lages . Afin d’optimiser la granu-lométrie du gravillon recyclé, les grilles de tamis utilisées sur le site de recyclage ont été modifiées pour les besoins de l’étude. « Nous avons utilisé une grille qui produit du gra-nulat de 5/25 mm, proche du gra-villon standard utilisé pour la fabri-cation de béton neuf, précise Benoît Lemoine. Nous avons aussi limité la présence de fines, le tout dans le but d’améliorer les performances de notre béton recyclé. »

UN USAGE LIMITÉ

Même si elle ne parle pas de béton recyclé, ce sont les procédures de la norme européenne NF EN 206-1 « Béton » qui ont été appliquées pour évaluer les performances des bétons recyclés fabriqués : les essais de consistance réalisés au cône d’Abrams se sont révélés satisfai-sants, avec une classe de consistance « slump » de S3 voire S4, même si la présence du granulat recyclé a une incidence sur la maniabi-lité et fait perdre un peu en plas-ticité. Des éprouvettes réalisées en béton comprenant 10 , 20 et 30 % de granulat recyclé, écrasées à 7, 21, puis 28 jours, ont montré que les propriétés mécaniques étaient inférieures à celle d’un béton clas-sique. « Cette étude a confirmé qu’il n’est pas question pour le moment d’utiliser du béton recyclé pour faire du béton armé, des poteaux et des poutres destinés à la super-structure, réagit Christophe Pos-sémé. En revanche, il peut tout à fait être mis en œuvre pour les ouvrages de fondations, pour les-quels la seule exigence requise est la résistance à la compression. » C’est ce que la partie finale du pro-gramme a illustré : en octobre der-

nier, 250 m3 de béton comprenant 30 % d’agrégat recyclé, de classe de résistance à la compression C16/20, ont été coulés pour réaliser les fon-dations du nouvel atelier de fabri-cation construit par le Bâtiment Associé sur son site de Muizon. Ce béton a été réalisé sans adjuvant, en utilisant un ciment de classe CEM II / B-S 42,5 N CE CP1 NF. Les relations de confiance, instaurées de longue date entre l’entreprise et son assureur, ainsi que les conclusions de l’étude préalable, ont permis de garantir l’assurabilité de ce bâtiment réalisé pour le propre compte de l’entreprise. Pour Benoît Lemoine (Genidem), cette opération ouvre de réelles perspectives : « À condi-tion que les centrales de recyclage organisent un tri et un calibrage qui permettent d’en évaluer la qua-lité et la traçabilité, les entreprises de démolition pourraient produire couramment du granulat recy-clé pour fabriquer du béton, dans une optique de développement durable. » Quant à Christophe Possémé, il estime que l’emploi de granulat recyclé pour les énormes volumes de « gros bétons » réalisés chaque année en France permet-trait de relâcher la pression exercée sur l’exploitation des carrières, en ménageant ainsi la ressource natu-relle, tout en se prémunissant d’une augmentation prévisible du coût du granulat neuf. L’étude réalisée a donc rempli son premier objectif : exposer clairement les termes du problème. �

© B

ÂTI

ME

NT

AS

SO

CIÉ

LES TESTS DE RÉSISTANCE du béton recyclé (ici, méthode des éprouvettes) ont établi qu’il pouvait être mis en œuvre pour les ouvrages de fondations.

POUR EN SAVOIR PLUS

UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59,www.umgo.ffbatiment.fr

Entreprise titulaire de la marque

LE BÂTIMENT ASSOCIÉ, MUIZON (51)

Page 20: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques
Page 21: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

19SEPTEMBRE 2011 � B Â T I M É T I E R S

GROS ŒUVRE/STRUCTURE

RÉGLEMENTATION PARASISMIQUE Quelles conséquences pour la maison individuelle ?Si la nouvelle réglementation parasismique apporte d’importants changements, les règles PS-MI et CP-MI Antilles restent applicables à condition de respecter les critères définissant leur domaine d’application. En attendant leur refonte dans une version compatible avec l’Eurocode 8.

L a nouvelle réglementa-tion parasismique(1) modi-

fie la façon de construire pour les bâtiments dont le permis de construire a été déposé à partir du 1er mai 2011, en apportant plu-sieurs changements importants : un nouveau zonage de l’aléa sis-mique, qui élargit considérable-ment les zones concernées par la sismicité, notamment faible à moyenne, une légère modification des catégories d’importance pour les bâtiments (pour les bâtiments scolaires uniquement) et l’entrée en vigueur de l’Eurocode 8 pour le calcul et le dimensionnement des ouvrages(2). Toutefois, la réglemen-tation indique clairement que les règles simplifiées pour certaines maisons individuelles – règles PS-MI et guide CP-MI Antilles, qui sont une version simplifiée des règles PS 92 antérieures – res-tent applicables dans leur forme actuelle. Les constructeurs de mai-sons individuelles neuves doivent intégrer le fait que la maison indi-viduelle fait désormais partie de la catégorie d’importance II, pour laquelle les règles PS-MI s’appli-quent dans les nouvelles zones 3 et 4 (voir carte Bâtimétiers n°23, p. 48), tandis que les règles CP-MI s’appliquent de façon inchangée dans la zone 5 (Antilles). En ce qui concerne le bâti existant, les règles parasismiques applicables au bâtiment modifié dépendent

de la zone sismique, de la caté-gorie du bâtiment et de l’impor-tance des modifications apportées à la structure : dans les cas où les règles PS-MI et CP-MI peuvent être appliquées, la nouvelle régle-mentation indique que les exi-gences à prendre en compte sont celles qui correspondent à la zone sismique inférieure à celle où sont effectués les travaux.

UN CORPUS D’EXIGENCES

POUR UN CHAMP

D’APPLICATION PRÉCIS

Les règles PS-MI 92 (norme NF P06-014, de mars 1995) sont des règles simplifiées qui permet-tent de s’exonérer de l’applica-tion de l’Eurocode 8 et donc des règles générales PS 92 (norme NF P06-013 pendant la période transitoire), pour la construc-tion de certaines maisons indivi-duelles, avec un domaine d’appli-cation précis : elles concernent les bâtiments comportant au plus un rez-de-chaussée, avec un étage et un comble, construits sur terre-plein ou sur sous-sol. De plus, la hauteur du plancher du comble ou de la terrasse, mesurée à par-tir du plancher du rez-de-chaus-sée, ne doit pas dépasser 3,30 m dans le cas d’une construction en rez-de-chaussée ou 6,60 m pour une construction à étage, que le bâtiment soit réalisé en murs de maçonnerie porteurs ou en béton

banché, en panneaux préfabriqués ou en panneaux en bois, ou encore en ossature et panneaux en acier. Pour bénéficier de ces règles sim-plifiées, les maisons individuelles doivent comporter des planchers prévus pour des charges d’exploi-tation n’excédant pas 2,5 kN/m2, et être construites sur des sols suffi-samment consolidés – d’une por-tance ultime supérieure ou égale à 250 kN/m2. Sur un terrain dont la pente naturelle excède 10 %, les constructions doivent faire l’objet d’une étude particulière concer-nant l’aménagement du sol fini et/ou des soubassements de la construction. Les règles PS-MI comprennent aussi des exigences concernant la configuration en plan (les bâtiments doivent pré-senter une forme rectangulaire ou s’écartant peu du rectangle, les longueurs cumulées des décroche-ments n’excédant pas le quart de la longueur du bâtiment) et la confi-guration en élévation : les décro-chements extérieurs en élévation doivent être séparés par des joints de dilatation, ou des chaînages verticaux renforcés dans le cas de la maçonnerie. Enfin, il faut aussi prendre en compte les exigences relatives aux éléments non struc-

turaux, avec notamment des dis-positions concernant la stabilité des souches de cheminées et les plafonds suspendus, qui doivent être conformes aux normes pro-duits et aux normes de mise en œuvre en vigueur. Si, avec l’amen-dement A2 du 21 janvier 2011, les règles PS 92 n’ont intégré que des modifications de terminolo-gie pour les mettre en cohérence avec les textes réglementaires, une nouvelle version de ces règles est en cours d’élaboration afin de les mettre en conformité avec l’Eurocode 8. �(1) Décrets n° 2010-1254 et 2010-1255, et arrêté du 22 octobre 2010.(2) Voir dossier « Les nouvelles exigences de la réglementation parasismique », Bâtimé-tiers n° 23, juin 2011.

© C

ER

IB

POUR EN SAVOIR PLUS

• FFB-DAT, tél. : 01 40 69 52 65• UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59,www.umgo.ffbatiment.fr

NŒUD DE FERRAILLAGE D’ANGLE en maison individuelle répondant à la nouvelle régle-mentation sismique. Les sections d’armatures sont importantes et nécessitent une attention spécifique lors de la mise en œuvre du béton.

Page 22: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

B Â T I M É T I E R S � SEPTEMBRE 201120

GROS ŒUVRE/STRUCTURE

CONSTRUCTION BOIS BBC Les clés d’une bonne étanchéité à l’air

P our réaliser ce programme de vingt-cinq logements à

Villeneuve-sur-Yonne, en Bour-gogne, qui sera livré début 2012, le bailleur social Domanys a choisi la construction bois. Les dix-huit maisons individuelles et le petit immeuble collec-tif de sept logements qui com-posent le programme seront conformes au label BBC-Effi-nergie. Pour construire BBC en bois, il est d’abord nécessaire de travailler beaucoup en amont : l’étude thermique du projet a permis au maître d’ouvrage de lancer son appel d’offres sur la base d’un cahier des charges pré-cis. Le marché a été remporté par les Charpentiers du Mor-van, une entreprise d’une ving-taine de compagnons implantée à Magny dans l’Yonne, qui réalise 80 % de son chiffre d’affaires avec la conception, la fabrication et le montage de bâtiments à ossature bois. Son dirigeant Yvan Perrin a déjà plusieurs bâtiments BBC en bois à son actif : « Nous savons

par expérience que, pour être conforme aux critères du label, il faut des parois qui atteignent une résistance thermique (R) suf-fisante, qui se traduit par environ 200 mm d’isolant pour les murs, environ 350 mm pour la toi-ture, et entre 80 et 100 mm pour le plancher. » À Villeneuve-sur-Yonne, l’étude a rendu son ver-dict : l’épaisseur totale des murs sera de 300 mm et l’isolation pas-sera par 120 mm de laine miné-rale à l’intérieur, et 60 mm de fibre de bois à l’extérieur.

UN JUGE DE PAIX : L’ESSAI

D’ÉTANCHÉITÉ À L’AIR

La ventilation des bâtiments sera assurée par une VMC double flux dans les pavillons indivi-duels, et simple flux hygroréglable (hygro-B) dans le bâtiment col-lectif. Si le respect de ces préco-nisations est essentiel, il n’est pas suffisant pour atteindre les per-formances attendues : « La confor-mité au label BBC ne peut être obtenue que grâce à une enve-

loppe de haute qualité, ajoute Yvan Perrin, ce qui passe par un vrai souci des détails. En plus de l’ossature bois et des parois, il faut absolument soigner la réalisation des raccords d’angle, des raccords entre murs et menuiseries exté-rieures, entre mur et support béton au sol, entre mur et toi-ture, qui demandent une grande rigueur d’exécution. » Pour mesu-rer la qualité d’enveloppe, la régle-mentation RT 2012 prévoit un test d’étanchéité à l’air par infil-trométrie, au moment de la livrai-son du bâtiment : les déperditions doivent être de 0,6 m3/(h. m2) au maximum pour que le bâtiment soit conforme à la réglementa-tion. Mais pour Yvan Perrin, c’est bien avant la fin du chantier qu’il faut se préoccuper de la ques-tion : « Si l’essai final se révèle non

POUR EN SAVOIR PLUS

FFB-Pôle Bois Construction, tél. : 01 40 69 57 40, www.polebois.ffbatiment.fr

© L

ES

CH

AR

PE

NTI

ER

S D

U M

OR

VAN

Respect des prescriptions thermiques et qualité de mise en œuvre jusque dans les détails sont indispensables pour satisfaire aux exigences d’étanchéité à l’air d’une construction bois BBC. Exemple avec un chantier en cours en Bourgogne.

conforme, il est alors très com-pliqué de régler le problème, et il est nécessaire de refaire certains travaux. À Villeneuve-sur-Yonne, nous prévoyons de procéder à un essai intermédiaire juste après avoir fini l’enveloppe étanche, après la pose du pare-vapeur. »

DES TESTS

PAR INFILTROMÉTRIE

L’entreprise est en train d’acqué-rir le matériel nécessaire pour réa-liser elle-même ces tests par infil-trométrie : le bâtiment est mis en pression ou en dépression, en pro-duisant à l’intérieur de la fumée qui permet de localiser les fuites, tantôt en s’échappant vers l’ex-térieur, tantôt en refluant vers l’intérieur. Pour le chef d’en-treprise, le résultat est attendu : « Nous savons par expérience où se produisent les fuites, elles vien-nent généralement des menui-series, des prises de courant et des boîtiers électriques, des pas-sages de gaines techniques ou de canalisations d’eau. Voilà pour-quoi il est primordial de sensi-biliser tous les corps d’état tech-niques à cette problématique, très en amont dans le chantier. » L’idéal est selon lui d’obtenir une déperdition de 0,3 m3/(h.m2) au stade de l’essai intermédiaire, ce qui laisse une marge intéressante pour les interventions à venir sur l’enveloppe. Quoi qu’il en soit, le test réglementaire d’étanchéité à l’air devra être effectué par un prestataire extérieur spécialiste de l’étanchéité, dont les compé-tences peuvent être reconnues par la qualification 8711 « Mesureur bâtiment », un nouveau référen-tiel géré depuis début 2011 par Qualibat. �

À VILLENEUVE-SUR-YONNE, l’étude thermique a conclu que l’épaisseur totale des murs sera de 300 mm avec 120 mm de laine minérale à l’intérieur et 60 mm de fibre de bois à l’extérieur.

Page 23: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques
Page 24: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques
Page 25: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

REVÊTEMENT DE FACADE Le bois réhabilitéDepuis vingt-cinq ans, un arrêté bloque sans fondement scientifique l’utilisation du bois en parement de façade pour certaines catégories d’habitations. Par décision ministérielle, il sera désormais tenu compte du classement au feu du bois, comme pour n’importe quel autre matériau.

de catégorie M2 ou M3 (corres-pondant aux Euroclasses C et D) à l’exclusion du bois. Outre le carac-tère discutable des critères de dif-férenciation entre 3e famille A et 3e famille B(2) au regard du risque incendie, cette disposition ignore les essais réalisés en laboratoire en 2005, qui aboutissent au classe-ment(3) de certains bois naturels français en catégorie M2 (mélèze) et M3 (douglas, chêne, châtai-gnier, frêne, etc.). Or, malgré les PV d’essais et la position prise par le ministère dès 1987, favorable à la réalisation de parements en bois, « sous réserve qu’ils répon-dent au classement de réaction au feu réglementaire », certains orga-nismes de contrôle continuent à refuser l’utilisation du bois pour les habitations de 3e famille B et de 4e famille, en se fondant sur l’interdiction du bois de l’arrêté du 31 janvier 1986. Cette situa-tion a conduit, en avril dernier,

l’Union charpente menuiserie parquets (FFB-CMP) à sollici-ter la Direction de la sécurité et prévention des risques dans les bâtiments d’habitation (minis-tère de l’Écologie, du Dévelop-pement durable, des Transports et du Logement) pour qu’il soit mis fin à ce traitement inéquitable du bois. Le ministère a officielle-ment répondu, en indiquant que « dès lors qu’un bois naturel pos-sède un PV d’essai de réaction au feu de catégorie M2 ou M3 (res-pectivement C-s3, d0 ou D-s3, d0), il peut être accepté comme revêtement de façade pour les bâtiments de 3e famille B », pré-cisant en outre : « Cette interpré-tation pourra utilement être inté-grée dans l’arrêté du 31 janvier 1986, à l’occasion de sa révision. » Les conditions paraissent donc désormais réunies pour favori-ser l’utilisation du bois naturel en construction. �

’utilisation du bois en construction a le vent en poupe. Les constructeurs

et les fournisseurs étoffent leur offre de maisons à ossature bois. Les pouvoirs publics encouragent son utilisation : un décret (1) publié en mars 2010 fixe des volumes minimaux de bois à incorporer dans les bâtiments. Et les maîtres d’ouvrage semblent suivre.Cette avancée n’est pourtant pas dénuée d’obstacles. L’un d’eux est le préjugé tenace qui associe le bois au risque incendie, sans faire de nuances entre résineux et feuillus ni prendre en compte les différences de densité des bois. Depuis vingt-cinq ans, ce préjugé trouve même une justification dans la réglementation : précisé-ment dans l’article 13 de l’arrêté du 31 janvier 1986, qui, pour les habitations dites de 3e famille B et de 4e famille, autorise l’utilisation de parements extérieurs de façade

L(1) Décret n°2010-273 du 15 mars 2010 relatif à l’utilisation du bois dans certaines constructions.(2) Selon l’article 13 de l’arrêté du 31 janvier 1986, la 3e famille est constituée d’« habita-tions dont le plancher bas du logement le plus haut est situé à 28 m au plus au-dessus du sol utilement accessible aux engins des services de secours et de lutte contre l’incen-die, parmi lesquelles on distingue :« 3e famille A : habitations répondant à l’en-semble des prescriptions suivantes :– comporter au plus sept étages sur rez-de-chaussée ;– comporter des circulations horizontales telles que la distance entre la porte palière du logement la plus éloignée et l’accès de l’esca-lier soit au plus égale à 7 m ;– être implantée de telle sorte qu’au rez-de-chaussée les accès aux escaliers soient atteints par la voie échelles […].3e famille B : habitations ne satisfaisant pas à l’une des conditions précédentes […] »(3) Voir Comportement au feu des bois massifs (2005), étude subventionnée par le ministère de l’Équipement, coordonnée par Irabois avec l’intervention du CTBA et du LNE.

POUR EN SAVOIR PLUS

FFB-CMP (Fédération française du bâtiment charpente menuiserie parquets), tél. : 01 40 69 57 40, www.polebois.ffbatiment.fr

© S

. LE

RE

ND

U

ENVELOPPE

L’UTILISATION DU BOIS EN REVÊTEMENT DE FAÇADE doit répondre à certaines conditions. Les bâtiments

de 3e famille B doivent obligatoirement utiliser

un bois possédant un PV d’essai de réaction au feu

de catégorie M2 ou M3.

SEPTEMBRE 2011 � B Â T I M É T I E R S 23

Page 26: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

RT 2012 UN NOUVEAU RÔLE POUR LA BAIE, SES EQUIPEMENTS ET POUR LES PROFESSIONNELSLes objectifs de réduction des consommations énergétiques de la RT 2012 vont de pair avec une conception « bioclimatique » du bâtiment qui valorise l’apport de la baie et de ses équipements dans la performance de l’enveloppe.

armi les nombreux chan-gements qu’implique la RT 2012 pour les pro-

fessionnels du bâtiment, l’un des plus significatifs est l’amé-lioration des performances de l’enveloppe, qui jouera un rôle clé dans le confort et la limita-tion des consommations d’éner-gie du bâtiment. Les techniques d’isolation seront mises à contri-bution, mais aussi – nouveauté marquante – tout ce qui permet-tra d’optimiser les apports de cha-

leur et de lumière gratuits pro-venant du rayonnement solaire pendant la saison froide. À côté de l’orientation, de la géomé-trie et de l’inertie du bâtiment, le rôle de la baie et de ses équipe-ments (fenêtres, fermetures, pro-tections solaires, vitrage, systèmes de manœuvre) se trouve ainsi pour la première fois réellement reconnu au stade de la conception comme un moyen efficace pour diminuer les besoins du bâtiment en matière de chauffage, de refroi-

dissement et d’éclairage(1). Paral-lèlement, se trouve également valorisé le rôle des spécialistes de la baie que sont les menui-siers, métalliers, storistes, miroi-tiers qui, lorsqu’ils conçoivent et fabriquent ou choisissent et met-tent en œuvre ces équipements, peuvent contribuer à améliorer de façon très importante la perfor-mance « bioclimatique » du pro-jet. Performance qui condition-nera l’attribution du permis de construire(2) avant d’être contrô-

lée, à réception de l’ouvrage, en même temps que sera mesurée la perméabilité à l’air de l’enveloppe.

UNE PALETTE

DE SOLUTIONS

En période froide, des fenêtres, des coffres de volets roulants et des fermetures ayant un haut coefficient d’isolation thermique permettront de diminuer les besoins de chauffage d’autant plus efficacement qu’une isola-tion aura été prévue pour pré-venir les ponts thermiques au pourtour de la baie. Le recours à un système d’ouverture et de fermeture automatique (valo-risé par rapport à un système de manœuvre manuel) constituera également un moyen d’améliora-tion, puisqu’il permet d’optimiser le bilan du couple fenêtre-ferme-ture : diminution des déperdi-tions caloriques pendant la nuit ; valorisation des apports solaires pendant le jour. Une autre voie d’amélioration consistera à aug-menter les apports solaires en accroissant la surface vitrée : la RT 2012 prévoit que la surface

P

B Â T I M É T I E R S � SEPTEMBRE 201124

1

3

5

2

4

6

© 1

ET

4 FR

AN

CIA

FLE

X -

2 B

UB

EN

DO

RFF

- 3

KLI

NE

- 5

ME

RM

ET

- 6

MC

FR

AN

CE

Page 27: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

SEPTEMBRE 2011 � B Â T I M É T I E R S 25

ENVELOPPE

totale des baies des bâtiments d’habitation devra être supérieure à un sixième de la surface habi-table. Le clair de jour des fenêtres, le facteur solaire du vitrage uti-lisé et l’orientation sont d’impor-tants facteurs d’optimisation : sur une saison de chauffe, on a pu mesurer que la quantité d’éner-gie reçue (en France) par une baie vitrée de 1 m2 varie de 530 à 80 kWh selon qu’elle est orientée sud ou nord. En période chaude, où l’inertie constitue l’un des cri-tères de limitation des besoins en refroidissement du bâtiment, il est important de pouvoir ventiler de façon intense et de réduire les apports solaires. Sur le sixième de surface vitrée qu’elle imposera, la RT 2012 prévoit une surface mini-male « ouvrante ». Elle préconise d’autre part l’installation de pro-tections solaires – stores de toile, brise-soleil à lames orientables, avancées de toiture conçues dans une approche bioclimatique – qui devront de préférence être posi-tionnées sur les fenêtres orien-tées au sud, à l’est ou à l’ouest. Lorsqu’elles seront mobiles,

POUR EN SAVOIR PLUS

Pôle Fenêtre de la FFB : FFB-CMP, FFB Métallerie, FFB Fermetures et Stores, SNFA-FFB, FFPV-FFB. Voir coordonnées p. 9.

Les figures 1 et 2 ci-contre illustrent, sur un exemple de mise en œuvre en ébrasement, l’impact de la conception et de la mise en œuvre dans les déperditions thermiques à la liaison menuiserie/gros œuvre. Sur la figure 2, une isolation a été appliquée au niveau de l’ébrasement et de la feuillure ; le coefficient PSI, qui mesure la valeur du pont thermique, a pu être divisé par 4.

ces protections devront rester ouvertes en période froide. L’ins-tallation de protections solaires mobiles ainsi qu’un facteur solaire maxi seront imposés pour les locaux destinés au sommeil, quelle que soit leur orientation. Comme dans le cas des ferme-tures et pour les mêmes raisons, la RT 2012 prendra en compte les systèmes de gestion d’ouverture des protections solaires et valori-sera les systèmes automatisés par rapport aux systèmes manuels. Dans le domaine de l’éclairage, l’orientation des baies, l’utilisa-tion de menuiseries à fort clair de jour et de vitrages à fort coeffi-cient de transmission lumineuse seront autant de moyens de faire baisser le coefficient Bbio.

L’IMPORTANCE

DE LA MISE EN ŒUVRE

Comme le constat a pu être fait sur tous les projets BBC mis en chantier depuis l’introduction du label, le saut qualitatif que repré-sente le passage de la RT 2005 à la RT 2012 dépend fortement de la qualité de la mise en œuvre.

Les tests de perméabilité à l’air de l’enveloppe ont montré que les défauts d’installation des menui-series sont responsables de fuites dans des proportions impor-tantes, spécialement au niveau des liaisons gros œuvre-menui-serie. L’amélioration sur ce point passe certes par le choix de pro-duits (menuiseries, coffres de volets roulants et manœuvres) qui soient performants sur le plan de la perméabilité à l’air. Mais seul le soin apporté au choix et à l’exécution du calfeutrement, à l’utilisation de mousses appro-priées (en tenant compte de leur valeur de compression utile), aux réglages des menuiseries (hauteur des galets des coulissants, verti-calité, etc.) et d’une façon géné-rale le respect des préconisations du NF DTU 36.5 permettront d’atteindre l’objectif. Et celui-ci devra impérativement l’être, car la future réglementation substitue l’obligation de résultats à l’obliga-tion de moyens.À noter, enfin, un important changement touchant spéciale-ment les « professionnels fabri-

1 LES STORES DE TERRASSE constituent une protection solaire pour l’extérieur mais aussi pour l’intérieur.

2 et 3 BRISE-SOLEIL ET STORES INTÉGRÉS ont, dans une certaine mesure, une fonction isolante.

4 et 5 LES STORES ET VOLETS À ENROULEMENT peuvent occulter intégralement la lumière et isoler l’intérieur de l’habitat.

6 ÉQUIPÉES DE RUPTURE DE PONT THERMIQUE, entre autres, les baies vitrées peuvent aujourd’hui répondre aux exigences BBC.

cants » (menuisiers, métalliers, storistes). Avec la future régle-mentation, ceux-ci vont devoir fournir aux bureaux d’études de conception des informations détaillées sur les caractéristiques de leurs produits – coefficient d’isolation thermique, facteurs solaires et lumineux, etc. –, indis-pensables à la réalisation de l’étude thermique. Or, ils ne dis-posent pas toujours de ces don-nées ni des moyens de les calcu-ler. Un nouveau chantier s’ouvre donc (voir p. 27). �

(1) En passant du statut d’accessoires à celui d’éléments indissociables de l’enveloppe, les fermetures et les protections solaires pour-raient entrer dans le champ de la garan-tie décennale.(2) Pour l’attribution du permis de construire, les besoins de l’enveloppe, expri-més par le coefficient « Bbio » ne devront pas dépasser un certain niveau (Bbiomax) modulé selon la zone climatique, l’altitude, le type et la surface du bâtiment.

INFLUENCE DE LA CONCEPTION ET DE LA MISE EN ŒUVRE SUR LE PONT THERMIQUE AU POURTOUR DES MENUISERIES

FIGURE 1 (VUE DE DESSUS)• Ébrasement non isolé.• Feuillure non calfeutrée.• Coefficient de transmission

thermique linéique : = 0,414 W/(m.K)

FIGURE 2 (VUE DE DESSUS) • Ébrasement isolé avec

3 cm de laine minérale ( = 0,035W/(m.K).

• Feuillure calfeutrée avec PU de lambda = 0,05.

• Coefficient de transmission thermique linéique :

= 0,107 W/(m.K)• Lignes de flux : les

différentes couleurs indiquent une zone de passage de chaleur.

Extérieur

Intérieur

Intérieur

Isolant

Extérieur

Vitrage

Vitrage

Fenêtre

Fenêtre

Page 28: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

B Â T I M É T I E R S � SEPTEMBRE 201126

SEL MIS EN ŒUVRE À L’EXTÉRIEUR Cahier de prescriptions techniquesLe passage à un cadre européen avait introduit une certaine complexité dans les référentiels relatifs aux systèmes d’étanchéité liquide (SEL). La publication d’un cahier de prescriptions techniques (CPT) devrait contribuer à clarifier la situation pour les professionnels.

E n 1999, des règles profes-sionnelles acceptées au sein

de l’Agence Qualité Construction (AQC) par la Commission Pré-vention Produits (C2P) ont pré-cisé les règles de l’art en matière d’application des SEL sur « plan-chers extérieurs en maçonne-rie dominant des parties non closes de bâtiment ». Autrement dit sur les balcons, loggias, cour-sives, passerelles, escaliers et gra-dins extérieurs – l’étanchéité des toitures-terrasses n’étant pas trai-tée par le document. Les SEL visés par ces règles devaient bénéficier d’un dossier technique ou d’un cahier des clauses techniques éta-bli par le fabricant, décrivant les prescriptions relatives à la mise en œuvre du système et validé par un contrôleur technique(1) dans le cadre d’une évaluation spéci-fique. Avec le temps, ces règles ont vu leur application élargie pour une utilisation en étanchéité de toitures-terrasses sur des locaux habités.À la suite de la publication du Guide d’agrément technique euro-péen ETAG 005(2), établi dans le cadre de la Directive produits de construction, ces systèmes ont dû faire l’objet d’un agrément tech-nique européen (ATE) afin de

pouvoir être marqués CE, celui-ci étant obligatoire à partir du 1er janvier 2005. L’ATE atteste l’aptitude à l’emploi de produits innovants ne faisant pas l’objet d’une norme européenne har-monisée. Il est construit confor-mément à l’ETAG. Il ne couvre pas la mise en œuvre, qui relève en France, pour les techniques non traditionnelles d’Avis techniques ou pour les pro-duits marqués CE, de Documents techniques d’application (DTA).

UN RÉFÉRENTIEL COMMUN

C’est pourquoi, dès 2005, des DTA ont été établis par le CSTB à la demande des fabricants. Mais il manquait un référentiel com-mun pour tous les demandeurs de DTA et professionnels du bâti-ment impliqués dans la réalisation d’ouvrages d’étanchéité, permet-tant de faire une corrélation entre les exigences performancielles de l’ETAG et celles liées au domaine d’emploi revendiqué. La publica-tion du cahier des prescriptions techniques n° 3680 du CSTB, à l’initiative des industriels, met fin depuis septembre 2010 à cette situation. Il vise en effet les SEL de toitures inaccessibles et accessibles aux piétons et au séjour faisant

l’objet d’un DTA, et devrait ainsi motiver les fabricants à s’engager dans cette procédure. Pour l’essentiel, ce CPT se com-pose de deux parties. La première est destinée aux professionnels du bâtiment « impliqués dans la réa-lisation d’un ouvrage par un pro-cédé sous DTA se référant au pré-sent document » ; la seconde, aux industriels souhaitant déposer une demande de DTA. Sur le plan pratique, on retrouve dans l’organisation du document la même trame que celle des règles professionnelles et les mêmes schémas (à l’exception du traite-ment du joint de dilatation, rem-placé par une solution de joint sur costière en béton). Des tableaux indiquent, selon la zone climatique et la destination de la terrasse, les classements per-formanciels du système SEL exi-gés selon l’ETAG 005 ; une carte

présente clairement les deux zones climatiques citées dans l’ETAG 005. La partie traitant des contrôles d’exécution a pour sa part été fortement étoffée par rap-port aux règles professionnelles. �

(1) Le respect des règles professionnelles et du cahier des clauses techniques, ainsi que l’application par une entreprise d’étanchéité qualifiée et agréée conditionnent le béné-fice de la garantie décennale pour le maître d’ouvrage.(2) Guide d’agrément technique européen portant sur les kits d’étanchéité de toitures par application liquide (LARWK en anglais) destinés aux toitures-terrasses accessibles ou non, à l’exception des SEL utilisables en ter-rasses parkings.

© S

OP

RE

MA

POUR EN SAVOIR PLUS

CSFE-FFB (Chambre syndicale française de l’étanchéité), tél. : 01 56 62 13 20, www.etancheite.com

Page 29: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

SEPTEMBRE 2011 � B Â T I M É T I E R S 27

ENVELOPPE

PAROI VITRÉE Deux nouveaux outils pour les professionnelsAvec la RT 2012, les professionnels devront fournir aux bureaux d’études de conception les caractéristiques de performances de la paroi vitrée et de ses équipements. Deux initiatives ont été prises au sein de la FFB afin de les y aider.

Pour le bâtiment, l’arrivée de la RT 2012 tourne la page de

certains concepts, tels les « valeurs garde-fou » et autres « bâtiments de référence », au profit d’une exi-gence de performance globale qui se veut la plus précise pos-sible. Entre autres conséquences, ce changement implique que les entreprises seront désormais tenues, en amont des chantiers, de fournir aux bureaux d’études de conception les données nécessaires au calcul du coefficient de besoin énergétique (Bbio) (voir égale-ment pp. 24-25). Le métallier ou le menuisier, qu’il soit installateur ou fabricant-installateur, devra ainsi communiquer, assorties au besoin d’une note de calcul, une ving-taine de caractéristiques de la paroi

vitrée, tels le coefficient de trans-mission thermique (Uw), le fac-teur de transmission solaire (Sw), le facteur de transmission lumi-neuse (TLw), en tenant compte, lorsqu’ils sont associés à une fer-meture ou à une protection solaire, de la position ouverte ou fermée de ces équipements.La tâche ne sera pas facile car les professionnels devront fournir des caractéristiques d’ensemble, alors qu’ils ne disposeront que des données partielles communiquées par les fournisseurs de profils, de vitrages ou d’équipements. Autre source de difficulté : la complexité de certaines données. Les facteurs de transmission solaire se décom-posent ainsi en trois indices pour tenir compte des différents types

de longueur d’onde du rayonne-ment solaire et de l’effet de venti-lation de l’air engendré lorsqu’un store est installé à l’intérieur du local. À côté du facteur de trans-mission lumineuse, il faudra aussi prendre en compte un « facteur de transmission lumineuse diffuse » lorsque le store est en position fer-mée, etc.Anticipant les difficultés que ces exigences pourraient engendrer pour la plupart des entreprises, qui ne disposent pas des compétences nécessaires au calcul de ces don-nées complexes, le Syndicat natio-nal de la fermeture, de la protection solaire et des professions associées de la FFB (FFB Fermeture et Store) anime depuis 2010 un groupe de travail sur ce thème. Objectif :

POUR EN SAVOIR PLUS

FFB Fermeture et store (Syndicat de la fermeture de la protection solaire et des professions associées), tél. : 01 40 55 13 00, www.fermeture-store.org

créer une norme expérimentale décrivant les caractéristiques des parois vitrées, et définir un système cohérent pour le calcul de la paroi seule ou de la paroi avec ferme-ture et/ou protection. Dénommée XP P50-777, cette norme était en cours de finalisation en juillet der-nier, à l’issue d’une année de tra-vail. Avant même qu’il soit publié, d’ici la fin de l’année, ce nouveau référentiel a été utilisé par les cinq organisations du Pôle Fenêtre de la FFB(1), dans le but de mettre les premières données à la disposition des entreprises via un site Internet dédié. Sur chaque critère pertinent – ils sont neuf au total (type et sur-face pour la paroi vitrée; matériau et couleur pour le cadre, type et couleur de la protection, etc.) – les organisations du Pôle Fenêtre ont défini un ensemble de 44 caracté-ristiques, puis des calculs détaillés ont été effectués sur les cas cou-rants et pour des dimensions conventionnelles. L’ambition, avec cette mise en ligne prévue pour la rentrée, est double. Il s’agit, d’une part, de fournir aux professionnels les données approchées qui leur sont demandées dans les phases d’avant-projet, d’autre part, d’in-citer et d’aider les bureaux d’études à se former à la paroi vitrée. Ainsi pourront être valorisées les propriétés de ce constituant de l’enveloppe dont le rôle dans l’amélioration de la performance du bâti est enfin reconnu par la réglementation. �(1) FFB-Charpente menuiserie parquets, FFB Métallerie, FFB Fermetures et stores (SNFPSA), Syndicat national de la construc-tion des fenêtres, façades et activités asso-ciées-FFB (SNFA), Fédération française des professionnels du verre-FFB (FFPV). Voir coordonnées p. 9.

Sws1 = flux transmis sous forme de rayonnement (courte longueur d’onde) par le volet et la baie vitrée.Sws2 = flux transmis sous forme de rayonnement (grande longueur d’onde) et d’échange par convection, par le volet et la baie vitrée.TLws = éclairement total transmis.Uw = transmission de chaleur de l’intérieur vers l’extérieur du bâtiment.

COMPOSANTES DU FACTEUR SOLAIRE pour une fenêtre associée à un volet roulant extérieur.

FACTEUR DE TRANSMISSION LUMINEUSE pour une fenêtre associée à un store intérieur.

FACTEUR DE TRANSMISSION THERMIQUE pour une fenêtre seule.

© S

NFP

SA

-201

1

Page 30: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

B Â T I M É T I E R S � SEPTEMBRE 201128

ENVELOPPE

Un logiciel en préparation pour les menuisiers

E n rénovation comme en construction neuve, le

menuisier doit parfois réaliser des « ensembles » associant porte et imposte, porte-fenêtre et châs-sis fixe, etc., qui peuvent être de configuration complexe et de dimensions importantes. Les liaisons de ces ensembles doi-vent être dimensionnées de telle façon qu’en tout point de l’en-semble, la déformation liée au vent n’excède pas une certaine flèche (de 1/150e à 1/300e de la portée de la liaison, conformé-ment à la réglementation), sans jamais dépasser 15 mm. Pour res-pecter ces valeurs, les menuisiers pouvaient jusque-là s’appuyer sur une méthode simplifiée de calcul figurant dans le guide Résistance au vent des menuiseries extérieures du CTBA (1) à condition d’avoir les connaissances suffisantes en résistance des matériaux. Dans la pratique et par précaution, les professionnels surdimension-naient largement ces éléments ou leurs systèmes de renfort (rai-disseurs additionnels). Au terme d’un projet mené dans le cadre du Programme recherche déve-loppement métiers (PRDM) de la FFB, ils pourront bientôt effec-tuer simplement des calculs pré-cis et reconnus par les contrô-

leurs, et éviter le gaspillage de matériau grâce à un logiciel conçu par la FFB-CMP et déve-loppé par le Centre de recherche industriel et des transferts de technologie (CRITT) de l’École nationale supérieure des tech-nologies et industries du bois (ENSTIB) d’Épinal. Conforme aux Eurocodes, ce logiciel rejoin-dra Vision bois dans la boîte à outils des menuisiers avant la fin de l’année et pourra répondre à 95 % des besoins de calculs des ensembles menuisés (hors façade rideau). Il prendra en compte le

Depuis des mois, beaucoup a été fait dans le réseau de la FFB

(fédérations locales, unions et syn-dicats de métiers) pour présenter la future réglementation thermique (RT 2012) aux professionnels et les familiariser avec ses princi-pales exigences. Avant qu’elle entre en vigueur et influe pour de bon sur la pratique du métier, l’Union des métalliers de la FFB a réalisé à

type de fixation au gros œuvre, qui peut être plus ou moins élas-tique, et tout ce qui est complexe dans les calculs, c’est-à-dire les traverses et les emplacements de gâches et de paumelles pour les ouvrants. Dans un souci pratique, il a été doté de fonc-tionnalités complémentaires : il permettra ainsi de calculer la déformation au vent d’une fenêtre à deux vantaux (le «V» des essais AEV des menuiseries), de s’assurer des valeurs d’écarte-ment et du nombre de fixations (NF DTU 36.5), du choix cor-

POUR EN SAVOIR PLUS

FFB-CMP (Fédération française du bâtiment charpente menuiserie parquets), tél. : 01 40 69 57 40, www.polebois.ffbatiment.fr.

POUR EN SAVOIR PLUS

FFB Métallerie (Union des métalliers), tél. : 01 40 55 13 00, www.metal-pro.org

RT 2012 Un aide-mémoire pour les métalliers

© M

EN

UIS

ER

IE D

AV

ID

rect du vitrage en fonction des dimensions (NF DTU 39), avec un système d’alerte automatique signalant à l’utilisateur qu’il doit passer à une épaisseur de vitrage supérieure au-delà de certaines dimensions. �

(1) Centre technique du bois et de l’ameu-blement, devenu FCBA (forêt, cellulose, bois-construction, ameublement) en 2007.

leur attention un document tech-nique reprenant ses aspects-clés. Après un bref rappel des disposi-tions de la réglementation actuelle (RT 2005) et des exigences de la RT 2012, le document se focalise sur les notions essentielles pour le métallier que sont le coefficient de transmission thermique, le facteur de transmission solaire et le fac-teur de transmission lumineuse de

la paroi vitrée, sur l’importance de la qualité de la mise en œuvre et sur la responsabilité accrue du profes-sionnel qui découle de l’obligation de résultat. Ce document peut être téléchargé sur le site de l’Union des métalliers. �

Page 31: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques
Page 32: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques
Page 33: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

SEPTEMBRE 2011 � B Â T I M É T I E R S 31

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

ASSURANCE Le cas particulier des installations photovoltaïquesComme tous travaux de construction, les installations photovoltaïques peuvent relever d’une responsabilité décennale. Mais présenter aussi un risque supplémentaire sur l’engagement de production d’électricité dans le temps.

surprime. » Mais la responsabilité de l’entrepreneur ne s’arrête pas là. Autre engagement : les entre-prises ont l’obligation de produire une attestation sur l’honneur spé-cifiant notamment le respect des critères d’intégration. Là encore, c’est une responsabilité lourde car, si l’entreprise peut s’engager sur la mise en œuvre d’un sys-tème , il lui est en revanche plus difficile de s’engager sur le pro-duit lui-même. Le risque peut être réduit en choisissant un sys-tème validé par le Comité d’éva-luation de l’intégration du bâti (CEIAB). De plus, il est impor-tant, comme le fait remarquer Didier Izert, de n’utiliser que des procédés certifiés. Mais pour lui, ce peut être réducteur : « Le besoin de sécurité conduit à n’installer que des produits certifiés. Il y a le risque que les entreprises soient, du coup, moins vigilantes quant à leur qualité. Cela pose égale-ment un autre problème : ces certifications reposent sur un ensemble complet panneaux et système d’intégration. Je préfére-rais que ces derniers soient cer-tifiés séparément pour que nous puissions garder la maîtrise de la prescription – d’un côté les panneaux, de l’autre le système d’intégration. » Autre risque, très inhabituel pour les entreprises du bâtiment : l’en-gagement sur la production d’électricité dans le temps. Cette

ui dit nouvelle technolo-gie, dit nouveaux risques et nouvelles probléma-

tiques de responsabilité, puis d’as-surance. Les installations photo-voltaïques n’échappent pas à cette règle et demandent une approche particulière. Dans ce domaine, la responsabilité des entreprises installatrices est étendue, car elles s’engagent sur plusieurs fronts. Pour commencer, les systèmes sont très souvent intégrés au bâti – les tarifs d’achat correspondant étant avantageux en France – ce qui signifie qu’ils doivent notam-ment assurer le clos et l’étanchéité, en lieu et place des éléments tradi-tionnels. L’installateur a donc une responsabilité possible à ce titre. Ici, la garantie décennale peut intervenir. Quelque chose d’ha-bituel que les entreprises connais-sent bien et qui rentre dans un dispositif d’assurance classique. Seul point de vigilance, il faut penser à déclarer à l’assureur que l’activité de l’entreprise com-prend l’installation de panneaux photovoltaïques : « Pour ma part, explique Didier Izert, dirigeant de l’entreprise Izeo SARL, j’ai sous-crit à une extension de contrat pour les systèmes photovoltaïques que j’installe. Cette démarche m’impose de retenir des produits bénéficiant d’un Avis technique ou d’un Pass’Innovation Vert du CSTB. Si j’utilisais d’autres pro-duits, je serais obligé de payer une

option peut être, pour les entre-prises, un plus commercial vis-à-vis du client : en l’intégrant à son offre, l’installateur peut valori-ser sa prestation et renforcer son rôle de conseil. Néanmoins, le risque est que la production soit plus faible que celle prévue dans le contrat engageant l’installateur, voire nulle, bien que l’installation continue à remplir ses fonctions techniques de clos et d’étanchéité. Ce risque-là ne relève pas de la responsabilité décennale mais de la responsabilité contractuelle de l’entreprise. Il y a donc nécessité,

si l’entreprise s’engage dans cette voie, de négocier avec son assureur un contrat spécifique afin d’adap-ter ses garanties d’assurance. Les assureurs proposent des garanties de dommages qui couvrent par exemple le cas où les panneaux seraient endommagés. L’assureur prendra alors en charge, selon les garanties souscrites, la réparation de l’installation et la perte de pro-duction d’électricité en découlant, pendant la durée nécessaire à la réfection. Pour amortir ce risque, l’entreprise a tout intérêt, avant de s’engager, à proposer à son client un contrat de maintenance pour son installation photovoltaïque. Main-tenance qui permet d’identifier et de prévenir les problèmes éventuels dans le temps. Et si le client ne sou-haite pas signer le contrat de main-tenance, il est bien sûr plus prudent de ne pas s’engager. �

Q

POUR EN SAVOIR PLUS

GMPV-FFB (Groupement des métiers du photovoltaïque), tél. : 01 40 69 52 24, www.gmpv.ffbatiment.fr

© IZ

EO

BIENTÔT UN GUIDE ASSURANCE

La SGAM BTP (SMABTP,

L’Auxiliaire et CAMBTP), en

collaboration avec le GMPV-FFB,

prépare un guide assurance

pour les installations photovol-

taïques. Ce document, à paraître

au second semestre 2011,

abordera les techniques,

les risques et les solutions

assurancielles en fonction

des risques.

Page 34: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

En forte progression, le marché des chauffe-eau solaires collectifs est en train de s’organiser. Des audits ont montré cependant la nécessité de formaliser les bonnes pratiques pour que les installations soient efficientes et pérennes.

e marché des chauffe-eau solaires collectifs a long-temps stagné. Plusieurs

raisons à cela : manque de com-pétitivité, de maturité technolo-gique ou encore de volonté poli-

développement reste très impor-tant : la mise en place de la nouvelle réglementation thermique ainsi que les mesures issues du Grenelle de l’environnement, avec notam-ment la mise en place d’un fonds chaleur renouvelable, laissent pré-sager d’une croissance encore plus marquée du nombre d’installa-tions solaires collectives dans les années à venir. Croissance qui doit s’accompa-gner d’une bonne qualité des installations, car si les contre-références se faisaient trop nom-breuses, le marché pourrait en pâtir. Actuellement, la filière solaire collectif n’est pas encore très organisée. Gaël Parrens, diri-geant de l’entreprise Aqua Sun à Montardon (Pyrénées-Atlan-tiques) constate : « Les règles de l’art ne sont pas encore très pré-

L

© AQUA SUN

B Â T I M É T I E R S � SEPTEMBRE 201132

CHAUFFE-EAU SOLAIRES COLLECTIFS NE PAS PASSER À CÔTÉ DES BONNES PRATIQUES

21

tique. Aujourd’hui, la tendance s’est inversée : le marché est en forte croissance, en dépit du contexte de crise économique. Selon les statis-tiques d’Enerplan(1), le marché du solaire collectif a augmenté de 19 %

entre 2009 et 2008 (68 000 m2 de capteurs installés), alors que dans le même temps, celui des chauffe-eau solaires individuels baissait de 14 %, et celui des systèmes solaires combinés de 56 % ! Le potentiel de

« NOUS AVONS D’ABORD PROCÉDÉ À DES RELEVÉS PRÉCIS DES CONSOMMATIONS TOUTES LES DEMI-HEURES. »

Gaël Parrens, entreprise Aqua Sun (Pyrénées-Atlantiques).

Gros consommateurs d’eau chaude sanitaire (ECS),

les campings s’intéressent aux chauffe-eau solaires,

qui leur permettent de réaliser d’importantes

économies. Ce fut le cas au camping des Grands

Pins, à Lacanau (Gironde), où l’entreprise Aqua Sun

a installé 40 m2 de capteurs. Pour ce chantier,

Gaël Parrens a suivi une méthodologie précise :

« À l’époque du chantier, il n’y avait pas encore les

fiches de commissionnement mais c’est la méthode

que nous avons suivie et cela commence par le

dimensionnement, pour éviter les surchauffes – c’est

la base. Nous avons d’abord procédé à des relevés

précis des consommations toutes les demi-heures.

Puis à l’aide d’un logiciel, nous avons défini les

besoins pour couvrir avec l’installation solaire 50

à 60 % de ces besoins. » L’étude a également permis

de choisir les options techniques : « En raison de

la spécificité de l’activité et de l’orientation des

capteurs, nous avons retenu une solution semi-ins-

tantanée avec un ballon de “seulement” 1 000 litres.

Ce qui permet d’assurer à l’intersaison, avec un

système de bouclage, la totalité du chauffage de

l’ECS », poursuit l’entrepreneur. Une solution unique

car « un cas égale un système ».

© AQUA SUN

Page 35: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

SEPTEMBRE 2011 � B Â T I M É T I E R S 33

3 4

cises et il est nécessaire de for-maliser les bonnes pratiques. » Des travaux ont été menés dans ce sens par le Costic, missionné par l’Ademe, GDF-SUEZ et la FFB, qui a réalisé une campagne nationale d’audits d’installations solaires collectives, portant sur un échantillon d’une trentaine d’ins-tallations représentatives du parc. Ces audits ont permis d’iden-tifier un certain nombre de défauts récurrents, notamment en ce qui concerne la qualifica-tion des intervenants, la concep-tion, le dimensionnement et la mise en œuvre des installations. Les problèmes rencontrés ont, par exemple, porté sur le choix des matériaux et composants, sur la mise en œuvre des capteurs, sur la nature du liquide caloporteur utilisé ou encore sur la position du vase d’expansion, les soupapes de sécurité utilisées et la mise en œuvre de la régulation. Outre ces points, il ressort des audits que les phases de mise au point de l’installation et de la maintenance sont d’une manière générale très largement négligées. Autre aspect relevé par l’enquête : l’absence quasi systématique de commis-sionnement.

POUR EN SAVOIR PLUS

UECF-FFB (Union des entreprises de génie climatique et énergétique de France), www.uecf.fr

L’ÉTAPE INDISPENSABLE

DU COMMISSIONNEMENT

Pourtant, comme pour toute installation technique, le com-missionnement des installations solaires collectives est, selon le Costic, « une étape indispensable pour atteindre de manière effec-tive les performances attendues et pour les maintenir dans le temps ». Selon Gaël Parrens, c’est aussi un point capital : « Les bonnes pra-tiques commencent par le com-missionnement. » Lequel intègre les missions de réalisation, de

réception et de mise en service de l’installation. Lors des audits, le Costic a constaté que l’ensemble de ces phases était peu, voire jamais pris en considération. Par exemple, les valeurs mesurées, les réglages et les opérations effec-tuées lors de la mise au point ne sont pas consignés, les contrôles de fonctionnement éventuelle-ment menés ne sont pas identifiés, et aucun document de réception spécifique à l’installation solaire n’est rédigé. Certaines installa-tions auditées ont aussi montré des défauts de paramétrage et de réglage, ce qui laisse supposer que les phases de mise au point et de mise en service ont été négligées.Une suite à ces audits a été don-née via le Programme recherche développement métiers (PRDM) de la FFB. Elle a consisté à valori-ser les principales conclusions du Costic sous la forme d’un cahier de fiches techniques. Il s’agit de proposer aux installa-teurs et exploitants un ensemble d’outils aidant au bon commis-sionnement et à la bonne exploi-tation des installations solaires collectives de production d’ECS. Disponible à l’UECF-FFB, ce cahier présente « l’ensemble des

LE CAHIER DES FICHES TECHNIQUES

Exécution

• Fiche d’intervention

• Fiche de description technique

Installation

• Fiche d’autocontrôle

• Fiche d’essai d’étanchéité

Mise au point

• Fiche de remplissage / mise

sous pression

• Fiche de mise au point

• Fiche de tests en fonctionnement

Réception

• PV de réception

• Fiche documentation

tâches qu’il est nécessaire de mener pour qu’une installation neuve atteigne le niveau des per-formances contractuellement définies. Il permet également de créer les conditions du main-tien de ces dernières ». Il offre ainsi un support pour consigner les informations à pérenniser en vue d’une exploitation efficace de l’installation. �(1) Association professionnelle de l’énergie solaire.

1 et 2 40 M2 DE CAPTEURS ont été installés dans ce camping de Gironde, couvrant près de 60 % des besoins en ECS.

3 BALLONS ET CONDUITES CALORIFUGÉS.

4 ÉCHANGEUR SOLAIRE CALORIFUGÉ.

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

Entreprise titulaire de la marque

AQUA SUN, MONTADON (64)

© COSTIC © COSTIC

Page 36: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

B Â T I M É T I E R S � SEPTEMBRE 201134

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

ACCESSIBILITÉ L’électricien, acteur de l’autonomie des personnesL’électricien a un rôle important à jouer dans les solutions de maintien à domicile. Mais la technique ne suffit pas pour s’attaquer à cette activité sensible.

P ersonne ne le nie : réaliser des travaux permettant l’au-

tonomie des personnes peut être complexe. Roger Pineau, ancien chef d’entreprise d’électricité et aujourd’hui référent « Accom-pagnement de la personne » à la FFB Pays-de-Loire, a dans ce domaine une expérience unique. Intervenir pour l’autonomie des personnes repose selon lui sur trois piliers : « Il faut savoir écou-ter, regarder et bien sûr avoir les compétences. » C’est aussi une activité qui n’est pas abordable seul, car elle requiert une double approche technique et médicale. « Il est nécessaire de travailler avec un ergothérapeute. C’est la col-laboration avec ce professionnel qui permettra de proposer une

solution adaptée et évolutive en fonction, soit du handicap, soit tout simplement du vieillisse-ment de la personne », explique Roger Pineau. Pour lui, les entreprises de petite taille sont bien adaptées pour répondre à la demande, « sur un marché qui va croissant mais où il n’y a pas de gros volumes ». Pour pouvoir être identifiées et visibles, ces entreprises auront certainement intérêt à s’afficher Pro de l’accessi-bilité ® (voir dossier pages 48 à 53). Mais à une condition : « Comme chaque cas est particulier, il est nécessaire d’adapter la prescription à la personne que l’on a en face de soi. Il n’y a pas de reproductibilité de solutions, et l’approche est for-cément multidisciplinaire. »

ÉQUIPEMENTS

COMMUNICANTS

« Il y a deux moments dans la proposition d’une solution tech-nique d’adaptabilité du logement, poursuit l’entrepreneur. Il s’agit dans un premier temps de rendre le logement accessible, de libérer l’espace pour faciliter les déplace-ments, et dans un second temps, de proposer des équipements spécifiques, de préférence com-municants… C’est le rôle de l’électricien, qui se doit aujourd’hui de connaître ces techniques, par exemple pour centraliser les commandes des différents équipements (volets roulants, interrupteurs…) via une télécommande. Mais cela n’est possible que si la personne

© L

EG

RA

ND

peut encore se servir de ses doigts. Dans le cas contraire, il faudra trouver une autre solution, en collaboration avec l’ergothéra-peute. » Si d’un point de vue technique, les solutions existent, la diffi-culté consiste à trouver celle qui est la plus efficiente. C’est pour-quoi il est généralement préfé-rable de proposer des solutions ouvertes, qui pourront évoluer dans le temps. Bien utilisée, la domotique contribue ainsi au quotidien à préserver la sécurité des per-sonnes âgées et handicapées. Un rôle qui ira croissant avec de nou-veaux services, comme le suivi médical à distance (la télésanté) qui facilitera le maintien des per-sonnes à domicile. �

1 L’ÉLECTRICIEN PEUT PROPOSER des équipements spécifiques pour faciliter le maintien à domicile. Ici, une prise à manipulation facile permet à l’utilisateur d’extraire aisément la fiche grâce à un levier.

2 DANS L’OBSCURITÉ, un détecteur trace un chemin lumineux pour mieux s’orienter.

21

POUR EN SAVOIR PLUS

FFIE-FFB (Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique), tél. : 01 44 05 84 00, www.ffie.fr

Page 37: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques
Page 38: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

B Â T I M É T I E R S � SEPTEMBRE 201136

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

Systèmes photovoltaïques. Vérifier les critères techniques d’intégration Afin d’accompagner les maîtres d’ouvrage qui souhaitent s’équiper de panneaux photovoltaïques et les entreprises installatrices, le Comité d’évaluation de l’intégration au bâti (CEIAB), composé d’experts de la sphère publique, examine les systèmes photovoltaïques qui lui sont soumis par les fabricants. Ce comité précise ensuite si les systèmes paraissent respecter ou non les critères techniques d’intégration au bâti, qui conditionnent l’éligibilité à des tarifs d’achat avantageux. Résultat de ce travail : le CEIAB publie deux listes, non exhaustives, régulièrement mises à jour sur son site Internet (www.ceiab-pv.fr) : une liste pour les procédés intégrés et une liste pour les procédés d’intégration simplifiés. Les informations données sur les produits sont uniquement indicatives. En effet, les listes donnent simplement une évaluation objective (qui ne fait pas office de garantie) du respect des critères techniques – par exemple, le dépassement du système par rapport aux éléments de couverture. De plus, les critères non techniques liés, par exemple, à l’usage ou au clos et couvert du bâtiment ne sont pas vérifiés. Par conséquent, si ces listes constituent un outil d’aide à la décision pour les entreprises, charge à elles de vérifier que les critères d’intégration sont effectivement respectés, car elles doivent s’y engager via une attestation sur l’honneur.Pour en savoir plusGMPV-FFB (Groupement des métiers du photovaltaïque), tél. : 01 40 69 52 24, www.gmpv.ffbatiment.fr

INSTALLATIONS GAZ Le point sur les procédures de raccordement L’ouverture du marché du gaz naturel a eu pour conséquence un bouleversement des habitudes dans ce domaine. On distingue désormais le gestionnaire du réseau des fournisseurs.

D epuis le 1er juillet 2007, date de l’ouverture totale du marché

de l’énergie en France pour les par-ticuliers, les consommateurs fran-çais sont libres de choisir leur four-nisseur de gaz naturel. Mais il ne s’agit là que de la vente du gaz natu-rel ; la distribution et la gestion du réseau sont restées dans le domaine non concurrentiel. Pour se confor-mer aux directives européennes, les activités de distribution liées au ser-vice public ont été filialisées au sein

du groupe GDF SUEZ. Objectif : permettre à tout nouveau fournis-seur d’acheminer son gaz naturel en France, via le réseau de distri-bution géré par GrDF, et créer ainsi les conditions nécessaires à l’ouver-ture du marché. Dans ce dispositif, GrDF est en charge de la construc-tion, de l’entretien et de l’exploita-tion du réseau de gaz naturel, via des contrats de concession conclus avec les collectivités locales.Le raccordement des installations

gaz pour les particuliers est réalisé en trois étapes : demande de rac-cordement, choix du fournisseur et mise en service de l’installation gaz. De fait, il existe désormais trois interlocuteurs possibles : le gestion-naire de réseau GrDF ; le fournis-seur de gaz naturel, c’est-à-dire celui avec lequel le client souhaite établir un contrat de fourniture de gaz ; l’installateur « professionnel gaz », qui peut proposer ce service à son client pour les maisons indi-viduelles. Mais dans tous les cas, seul GrDF effectue l’étude de faisa-bilité. Une fois réalisée, l’opérateur envoie une offre de raccordement comprenant la description des ouvrages, le planning prévisionnel des travaux ainsi que le tarif à la charge du client et les conditions de paiement. Le client doit impéra-tivement signer cette offre. Concer-nant le fournisseur, les utilisateurs ont la possibilité de le choisir. Der-nière étape : la mise en service de l’installation. Elle doit être ache-vée et validée par son certificat de conformité, et un contrat de four-niture doit avoir été signé avec le fournisseur. Ce dernier se charge de la demande de mise en service auprès du gestionnaire réseau, en précisant la référence du point de raccordement au réseau. �

UN ACCORD POUR LA RÉSOLUTION DES PROBLÈMES François Patricola, Patricola entreprise (Rhône), Président de la Chambre syndicale climatique, Plomberie et maintenance des fluides de la Fédération du bâtiment et des travaux publics du Rhône.

À Lyon, lors de l’ouverture du marché du gaz naturel, les installateurs ont rencontré des difficultés importantes, notamment concernant les conduites d’immeubles. « Il y a eu une période de flottement, nous n’avions plus ou trop d’interlocuteurs et les délais de raccordement s’étaient considérablement rallongés », explique François Patricola. Les entreprises locales se sont organisées en conséquence : « Nous apercevant que les électriciens rencontraient les mêmes problèmes, nous avons réuni nos forces et mis en place une série de réunions avec les représentants locaux de GrDF, qui ont manifesté tout leur intérêt à ce rapprochement dans le but d’avancer sur le sujet. » Même si tous les problèmes n’ont pas été réglés, ces rencontres ont permis d’aboutir à la signature d’un accord, qui permet désormais aux entreprises de suivre le dossier de raccordement dès la phase en amont. Le maître d’ouvrage a en effet la possibilité de donner mandat aux entreprises, qui peuvent dorénavant évaluer le dossier et détecter les problèmes susceptibles de survenir lors du raccordement. Les installateurs ont réussi à obtenir une oreille attentive : « Nous avons maintenant un référent GrDF qui suit le dossier du début à la fin, poursuit François Patricola. Grâce à cette approche, nous avons retrouvé une organisation qui nous permet de faire notre travail. »

POUR EN SAVOIR PLUS

UNCP-FFB (Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), www.uncp.ffbatiment.fr

Entreprise titulaire de la marque

PATRICOLA ENTREPRISE, MONTANAY (69)

© D

R

Page 39: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques
Page 40: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

B Â T I M É T I E R S � SEPTEMBRE 201138

INSTALLATIONS ÉLECTRIQUES La maintenance, un vrai métier Au fil des années, les électriciens ont mis en place tout un dispositif pour aborder le marché de la maintenance, qui a abouti à l’instauration d’une qualification dédiée.

L es électriciens s’intéressent à la maintenance depuis bien-

tôt vingt ans. À l’origine, si le mar-ché était perçu comme porteur, les entreprises n’y allaient pas spon-tanément dans la mesure où elles n’étaient pas organisées pour ce type de travaux. Cette activité, qui fait partie de leur métier, demande en effet une structuration spé-cifique. L’approche n’est pas la même que pour des travaux clas-siques, car il faut apporter un ser-vice en plus pour accompagner le client. Tout un travail a donc été entrepris, avec le soutien de la FFIE-FFB, pour accompagner les entre-prises dans cette démarche. L’ob-jectif étant de proposer au client de la maintenance préventive sur la base d’un contrat clair, de manière à éviter les pannes, complétée par de la maintenance curative quand cela devient nécessaire – le préventif passant toujours avant le curatif. Les électriciens ont également été aidés dans cette voie par la législation, qui impose une maintenance régulière des installations de sécurité incendie et d’éclairage de secours.

CULTURE DE SERVICE

Depuis 1996, un Club Qualité Maintenance existe au sein de la FFIE-FFB, dont le rôle est de pro-mouvoir la maintenance électrique sur la base d’échanges entre tous les acteurs de la filière. Parmi ses missions : développer la forma-tion des responsables, techniciens et opérateurs de maintenance. Une fois les compétences techniques acquises, les électriciens, toujours sous la houlette du Club Qualité Maintenance, se sont dotés d’ou-

tils pour que les entreprises puis-sent développer cette activité spéci-fique, l’objectif étant d’acquérir une culture de service. Ce qui implique qualité des prestations et écoute des attentes du client. Des modèles de contrat, des gammes opératoires, des fiches technico-commerciales ont été mis à disposition des entre-prises souhaitant s’engager dans cette voie. Depuis 1999, douze gammes opératoires de mainte-

nance ont ainsi vu le jour. Et une treizième portant sur la mainte-nance des installations photovol-taïques est en préparation.

CONTRAT DE MAINTENANCE

Un guide d’aide à l’élaboration des cahiers des charges a également été rédigé pour faciliter le dialo-gue avec les donneurs d’ordre, l’évaluation des prestations, ou encore l’audit des coûts, y com-pris les assurances. Réalisé à l’ini-tiative de l’Afim (1), de la FFIE-FFB et du SERCE (2), il a été élaboré sur la base de la norme expérimentale européenne XP ENV 13269 d’août 2001 – Maintenance – Guide de

préparation des contrats de main-tenance. L’objectif était d’élaborer un cahier des charges type pour la contractualisation des presta-tions de maintenance, notamment pour le secteur tertiaire et les patri-moines immobiliers. Un contrat type de prestations(3) a été rédigé dans le même temps, pour aider les donneurs d’ordre et les presta-taires de services de maintenance à contractualiser leurs travaux de maintenance, mais aussi à orga-niser et gérer leurs relations. Des clauses pré-rédigées, correspondant aux cas les plus classiques, couvrent les points essentiels à traiter dans le cadre de la relation contractuelle.

QUALIFICATION

Enfin, ont été mises en place, en 2007, les qualifications mainte-nance « MIE », dans le cadre de Qualifelec. Ces qualifications constituent un critère de sélection pour les maîtres d’ouvrage lors de la passation de leurs contrats de maintenance. Leur attribution est subordonnée à l’existence dans l’entreprise de personnels formés à la fois sur le plan technique et sur celui du management. Prochaine étape, à l’instar de ce qu’ont entre-pris les chauffagistes pour l’en-tretien des chaudières : aborder le marché des particuliers. �(1) Association française des ingénieurs de maintenance.(2) Syndicat des entreprises de génie électrique et climatique.(3) Disponible sur www.presselec.fr

POUR EN SAVOIR PLUS

FFIE-FFB (Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique), tél. : 01 44 05 84 00, www.ffie.fr

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

« Proposer au client de la maintenance préventive sur la base d’un contrat clair complété par de la maintenance curative quand cela devient

nécessaire »THIERRY GROSDIDIER, PRÉSIDENT DU CLUB QUALITÉ MAINTENANCE

Légionelles : les ERP sous surveillance Par décret, le secrétariat d’État à la Santé a instauré, depuis le 1er janvier 2011, une surveillance obligatoire des installations collectives de production, de stockage et de distribution d’eau chaude sanitaire (ECS) dans les établissements recevant du public (ERP). L’objectif est de mieux contrôler les installa-tions face au développement des légionelles. La surveillance comprend des mesures de la température de l’eau à la sortie de production d’ECS, dans le fond du ballon de production et de stockage d’ECS, au niveau du retour de boucle, ainsi qu’aux points de puisage dits « à risque », c’est-à-dire accessibles au public et susceptibles de diffuser des aérosols (comme les douches, par exemple). Les campagnes d’analyses de légionelles sont réalisées par un laboratoire agréé. Les concentrations en légionelles dans l’eau doivent respecter des objectifs-cibles, au-delà desquels le respon-sable est tenu de prendre sans délai des mesures correctives nécessaires au rétablissement de la qualité de l’eau et à la protection des usagers. C’est aux agences régionales de la santé qu’il revient de vérifier que les gestionnaires d’ERP exercent bien cette surveillance régulière. Les entreprises, dans le cadre de contrats d’entre-tien et d’exploitation, doivent tenir compte des nouvelles obligations de leurs clients en adaptant leurs prestations pour ces établissements. L’ob-jectif étant à la fois d’assurer la mise en place de cette sur-veillance dans le respect des dispositions réglementaires, et de proposer des améliora-tions préventives aux réseaux existants.Pour en savoir plusUNCP-FFB (Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), www.uncp.ffbatiment.fr

Page 41: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques
Page 42: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques
Page 43: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

41SEPTEMBRE 2011 � B Â T I M É T I E R S

FINITIONS/AMÉNAGEMENT

ACCESSIBILITÉ DES SALLES DE BAINS L’atout qualification pour les carreleursDepuis 2010, la compétence d’entreprises réalisant à la fois étanchéité et carrelage est attestée par une qualification unique. Une opportunité pour se développer sur le marché porteur de l’accessibilité des salles d’eau.

elon des projections réali-sées par l’Insee, un Fran-çais sur trois sera âgé de

plus de 60 ans en 2050, contre un sur cinq en 2005 ! Des populations aux besoins spécifiques à prendre en compte dès aujourd’hui. « Le marché de l’accessibilité offre des perspectives importantes pour les carreleurs qui décident de se spécialiser dans la mise en œuvre de douches sans receveur avec siphon de sol, dites douches à l’ita-lienne », assure Christian Moricet, à la tête de l’entreprise de carre-lage éponyme à Guérande (Loire-Atlantique). Un marché soutenu par le cadre réglementaire de la loi Handicap de 2005, avec ses mesures concrètes favorisant l’ac-cès à tous les types de bâtiments pour les personnes à mobilité réduite – c’est-à-dire non seule-ment les personnes handicapées mais aussi les personnes âgées, les

femmes enceintes, les enfants, etc. Et parmi les différentes pièces des bâtiments, les sanitaires en par-ticulier doivent être accessibles. Tous les établissements recevant du public (ERP) devront avoir été mis en conformité en 2015. Tous les permis de construire des loge-ments déposés depuis le 1er janvier 2010 doivent prévoir au moins une salle d’eau équipée de manière à ménager la possibilité d’installer une douche accessible sans inter-venir sur le gros œuvre. Des amé-nagements qui nécessitent de réa-liser des travaux d’étanchéité en intérieur.

UNE QUALIFICATION

ADAPTÉE AUX DOUCHES

À L’ITALIENNE

« En collaboration avec nos col-lègues étancheurs, notre profes-sion a mis en place la qualifica-tion 6343 “Carrelages – Travaux

d’étanchéité”, l’an passé, pour que les carreleurs puissent avoir des débouchés dans les hôpitaux, les maisons de retraite, l’hôtelle-rie ou la rénovation en accessibi-lité », poursuit Christian Moricet. Cette qualification s’adresse aux entreprises qui assurent la mise en œuvre d’un système d’étanchéité liquide (SEL) régie par des règles professionnelles, ou d’un système d’étanchéité de plancher intermé-diaire (SEPI) sous Avis technique, dans les locaux EB+ privatifs dits à forte hygrométrie. Elle permet aux carreleurs de réaliser des étan-chéités sous douche à l’italienne (le plus souvent inférieures à 5 m2) sans avoir besoin de sous-traiter ces travaux à des étancheurs. « Les entreprises et artisans habilités à réaliser ce type de travaux peu-vent ainsi faire valoir leur com-pétence auprès des maîtres d’ou-vrage, et sont assurés. Car la mise

S

en œuvre de SEL comporte des risques, en particulier lors de la pose du siphon, lorsqu’il faut réa-liser des douches à l’italienne en étage », souligne le chef d’entre-prise. Selon lui, « le marché de l’ac-cessibilité, en particulier dans les ERP, n’est pas encore assez ouvert au carrelage. Il demeure dominé par les systèmes de douches en PVC ou de cabines à intégrer. Or, ces solutions peuvent connaître des problèmes d’entretien et de durabilité, et le carrelage a de vraies réponses à apporter dans ce domaine. Quant à la probléma-tique de l’hygiène, souvent évo-quée pour le carrelage en raison des joints, des solutions adaptées existent, telles que les mortiers époxy. Par ailleurs, grâce à la mise en œuvre de petits formats, le car-relage apporte une antidérapance naturelle. » Nul doute que la nou-velle qualification aidera les carre-leurs à promouvoir ces arguments auprès des maîtres d’ouvrage. �

© M

AP

EI

© M

AP

EI

1 LA QUALIFICATION 6343 « CARRELAGES – TRAVAUX D’ÉTANCHÉITÉ » permet aux carreleurs d’intervenir sur l’étanchéité sous les douches à l’italienne sans faire appel à des étancheurs.

2 LA LOI HANDICAP DE 2005 encadre la marché de l’accessibilité. Parmi les différentes pièces des habitations, les salles d’eau doivent être accessibles par les personnes handicapées et âgées.

21

POUR EN SAVOIR PLUS

• UNECB-FFB (Union nationale des entrepreneurs céramistes du bâtiment), tél. : 01 40 69 58 20, www.unecb.ffbatiment.fr • CSFE-FFB (Chambre syndicale française de l’étanchéité), tél. : 01 56 62 13 20, www.etancheite.com• www.qualibat.com

Page 44: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

B Â T I M É T I E R S � SEPTEMBRE 2011

FINITIONS/AMÉNAGEMENT

42

UN ENDUIT QUI SE DESSINE

Il existe aujourd’hui des enduits décoratifs qui, associés à une mise en œuvre spécifique, imitent parfaitement les différents types de pierre, en application sur les murs intérieurs. Une niche de marché en développement, qui exige professionnalisme et sens esthétique de la part des enduiseurs.

ela ressemble à de la pierre véritable à s’y tromper… et c’est pour-

tant bien de l’enduit ! Schiste, cal-caire, moellon, tuffeau, jusqu’à la brique, la pierre de taille et même les colombages : tous les décors minéraux ainsi que le bois peu-vent être imités avec un grand réa-lisme. C’est ce résultat « bluffant » qui a décidé Jackie Fronteau à se lancer dans l’aventure. Après une première expérience dans le revê-tement de sol, il a créé en 2006 Ston’Art. Implantée à La Crèche dans les Deux-Sèvres, cette entre-prise spécialisée dans les enduits intérieurs et extérieurs décora-tifs, dont il est le gérant, emploie aujourd’hui dix-sept salariés. « Nous avons constaté un véri-table engouement pour ce type d’enduit décoratif, dans la ten-dance générale en faveur des

métallique quand le support est très dégradé. Il faut auparavant protéger soigneusement tout le reste de la pièce – sols et plafonds, portes et fenêtres, meubles… La première partie du chantier relève du savoir-faire classique de l’en-duiseur : l’enduit, industriel, est fourni en sacs de 25 kilos, proposé en trois épaisseurs de grain diffé-rentes, et doit être mélangé avec de l’eau, malaxé selon les pres-criptions du fabricant, puis pro-jeté à la machine sur les surfaces à décorer, avec une épaisseur de 2 cm environ. Les étapes suivantes font davantage appel au décora-teur, car on vient travailler le relief et la pigmentation de l’enduit, en fonction de la pierre à imiter et de la coloration claire ou foncée que l’on veut donner aux joints. Tan-dis que l’enduit commence à dur-cir, on procède à la partie la plus

Cmatériaux “naturels ”, explique- t-il. Surtout, ce type de procédé permet d’obtenir un décor de pierre – pour un budget inférieur à la pierre véritable – même quand on a choisi de construire sa mai-son en maçonnerie ou en béton. » La mise en œuvre de ce type d’en-duit demande d’une part des matières premières, c’est-à-dire un enduit à base de chaux et de granulat de calcaire calibré, ainsi que des pigments, et d’autre part un savoir-faire qui permet d’op-timiser le parti décoratif que l’on peut tirer de l’enduit. L’activité de son entreprise s’étend aujourd’hui sur cinq départements du Grand Ouest : Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Vendée, Deux-Sèvres et Vienne. Attention toutefois, réali-ser des enduits décoratifs ne s’im-provise pas : « Je suis associé avec mon frère Didier, qui est carre-

leur mosaïste à l’origine, et qui a été formé spécifiquement, ajoute-t-il. Il est depuis devenu notre directeur technique, c’est lui qui a formé tous nos compagnons et il continue d’intervenir sur les chantiers où il y a une difficulté technique. »

CONNAISSANCE

TECHNIQUE ET TALENT

DE DÉCORATEUR

Le chantier d’enduit intérieur commence toujours par une reconnaissance du support, qui doit être sain, que l’on soit sur du neuf ou sur de l’ancien. Ce type de procédé peut s’appliquer sur des plaques de plâtre, sur du béton ou sur un enduit existant, sur lequel on appliquera un pri-maire d’accrochage ou une colle d’accrochage en cas de nécessité, voire une trame ou un grillage

21© D

EC

OP

IER

RE

Page 45: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

43SEPTEMBRE 2011 � B Â T I M É T I E R S

PIERRE PAR PIERRE

délicate, à savoir le dessin original et la taille qui doit imiter la pierre : « La réalisation de ce dessin exige une réelle formation des compa-gnons, commente Jackie Fron-teau, et même un certain talent. Il s’agit en effet de réaliser un dessin à main levée, ce qui demande un vrai sens esthétique pour obtenir un ensemble harmonieux, dans un temps limité. Une expérience d’une ou deux années n’est pas de trop. » L’ensemble de ces opéra-tions peut être réalisé dans la jour-née, et la pièce décorée est resti-tuée avec ordre et propreté le soir même à ses occupants.

UNE TECHNIQUE

ADAPTÉE AUX FAÇADES

EXTÉRIEURES

Comme l’explique l’entrepre-neur, le profil type du client inté-ressé par un tel enduit décoratif est le propriétaire qui veut don-ner davantage de cachet à sa mai-son individuelle, en habillant d’un décor pierre un mur majeur de la pièce à vivre, où il reçoit ses invi-tés. Mais le client peut aussi vou-

loir refaire toute une pièce : il faut alors le dissuader de décorer l’en-semble en imitation pierre, ce qui sera surchargé, et le diriger pour les autres murs vers des enduits décoratifs complémentaires, imi-tant par exemple un textile ou un papier japonais. Cette technique s’applique égale-ment sur les façades extérieures, ce qui représente 70 % de l’acti-vité de Ston’Art – l’entreprise a d’ailleurs utilisé récemment une formule spécialement conçue pour recouvrir les façades traitées en isolation thermique par l’exté-rieur (ITE). Les enduits décoratifs présentent en effet les propriétés de perméabilité à l’air et d’imper-méabilité à l’eau de la chaux. Pour les travaux extérieurs, l’entreprise applique les règles de l’art défi-nies dans le DTU 26.1 « Travaux d’enduits de mortier », ce qui lui permet d’offrir à ses clients une garantie décennale sur les travaux réalisés. Quoi qu’il en soit, les enduits décoratifs constituent pour Jackie Fronteau une niche de

POUR EN SAVOIR PLUS

UNEEF-FFB (Union des entrepre-neurs enduiseurs de façades), tél. : 01 40 69 51 69

marché dynamique, à condition de s’y investir – quatre commer-ciaux arpentent pour son compte les cinq départements où il a posi-tionné son activité – et de respec-ter l’ensemble des contraintes de mise en œuvre. L’étude qu’il a réa-lisée sur le millier de chantiers à son actif a révélé un taux de satis-faction de sa clientèle supérieur à 90 %. « Il s’agit aussi d’un travail gratifiant et valorisant, que mes compagnons n’échangeraient pour rien au monde, conclut-il. Chaque décor métamorphose la pièce ou la façade, et chaque type de pierre inédit à imiter est un nouveau défi. » Un potentiel déco-ratif que les enduiseurs auraient bien tort de négliger. �

43

1 et 2 CE TYPE D’ENDUIT DÉCORATIF, composé de chaux, de pigments et de granulat de calcaire calibré, permet d’obtenir des façades décorées façon pierre. Il s’applique aussi bien sur de l’ancien que sur du neuf, sur des plaques de plâtre, du béton ou de l’enduit existant.

3 et 4 LE TRAVAIL SUR CET ENDUIT, qu’il soit sur une façade intérieure ou extérieure, nécessite un certain tour de main. Le dessin qui imitera la pierre est réalisé à main levée, le décorateur devant être doté d’un vrai sens esthétique et d’une grande précision.

Page 46: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

B Â T I M É T I E R S � SEPTEMBRE 2011

L

≥ L

≥ L

0,80 m

0,50 m

1 m

44

Les mains courantes dans les ERPLes mains courantes en bois, en métal ou tout autre matériau, ont une fonction de guidage et de sécurité, notamment pour les personnes à mobilité réduite, les malvoyants, les personnes âgées ou les enfants. Il faut différencier le garde-corps (norme Afnor NF P01-012, protection contre les risques de chutes) et la main courante (barre fixée contre le mur intérieur d’un escalier ou d’une circulation pour permettre de le gravir en toute sécurité).

LA RÉGLEMENTATIONLes points clés de la réglementation pour les établissements recevant du public (ERP) en construction neuve sont :

• Toute main courante doit répondre à 4 exigences :– être située à une hauteur comprise entre 0,80 et 1,00 m. Toutefois,

lorsqu’un garde-corps tient lieu de main courante, celui-ci devra être situé, pour des motifs de sécurité, à la hauteur minimale requise pour le garde-corps ;

– se prolonger horizontalement de la longueur d’une marche au-delà de la première et de la dernière marche de chaque volée, sans pour autant créer d’obstacle au niveau des circulations horizontales ;

– être continue, rigide et facilement préhensible ;– être différenciée de la paroi qui la supporte grâce à un éclairage

particulier ou à un contraste visuel.

• Une main courante de chaque côtéL’escalier, quelle que soit sa conception, doit comporter une main courante de chaque côté.

• Largeur minimaleLa largeur minimale entre deux mains courantes doit être de 1,20 m. Il est recommandé que l’escalier présente à hauteur d’épaule au minimum la même largeur que les autres circulations, afin de pouvoir s’y croiser. Dans le cas d’un escalier encloisonné, la largeur

POUR EN SAVOIR PLUS• FFB Métallerie (Union des métalliers), tél. : 01 40 55 13 00, www.metal-pro.org• FFB-CMP (Fédération française du bâtiment charpente, menuiserie, parquets), tél. : 01 40 69 57 40, www.polebois.ffbatiment.fr

de 1,20 m imposée entre deux mains courantes conduit à une largeur entre parois de 1,40 m. Dans le cas où un garde-corps tient lieu de main courante, la largeur de l’emmarchement peut être légèrement inférieure à 1,40 m, mais le passage mesuré à hauteur des épaules sera suffisant.

LES RECOMMANDATIONS

• La circulaire du 30/11/2007Il est important de bien mettre en œuvre le prolongement de la main courante pour la sécurité des usagers qui empruntent les circulations communes adjacentes. Il pourra être judicieux par exemple, lorsqu’un escalier non encloisonné débouche perpendiculairement à une circulation, d’aménager ce prolongement parallèlement à l’axe de cette circulation en épousant l’angle du mur. Autre cas de figure : un escalier débouchant dans un grand volume (hall, par exemple), soit au milieu du volume, soit le long d’un mur. Du côté mur, la main courante sera prolongée de la longueur d’une marche. Du (ou des) côté(s) garde-corps, la main courante ne peut dépasser sans risque de créer un obstacle indétectable par une personne aveugle ou malvoyante. Dans ce cas, c’est le garde-corps qui devra se prolonger de la longueur d’une marche.Lorsque c’est possible, il est souhaitable que la main courante soit également continue au droit des paliers d’étage de manière à éviter une rupture de guidage pour les personnes aveugles ou malvoyantes et une rupture d’appui pour celles ayant des difficultés à se déplacer. De plus, il est recommandé par la circulaire d’application qu’une main courante soit installée dès que la pente dépasse 4 % sur le cheminement.

• Le site accessibilité-bâtiment(1) (ministère chargé du Logement)L’exigence de continuité de la main courante a pour but de permettre à une personne, en particulier mal ou non-voyante, de ne pas lever la main de la main courante. On peut donc considérer qu’une main courante est continue quand elle permet à la main d’être guidée sans discontinuité. Les mains courantes constituées de plusieurs éléments distincts peuvent être considérées comme accessibles si elles ne présentent pas d’espacements trop importants qui créeraient un risque que la main se “perde”.

• Le guide technique Comment faire des garde-corps ? (2) Il précise qu’il est recommandé d’installer une seconde main courante à hauteur intermédiaire (environ 70 cm) pour permettre l’accès des enfants et des personnes de petites tailles. De plus, cette seconde main courante doit être déportée pour laisser un passage libre de 50 mm minimum au droit des montants (dans ce cas, bien veiller avec l’architecte et les autres corps d’état que la largeur entre deux mains courantes reste bien d’au moins 1,20 m).

(1) http://www.accessibilite-batiment.fr/questions-reponses/erp-neufs/f-circulations-interieures-verticales-article-7.html#c225(2) Comment faire des garde-corps ? Conception et mise en œuvre, Collection recherche développement métiers, Union des métalliers, 2009, publié par la SEBTP.

F I C H E A C C E S S I B I L I T É

© ID

É

Page 47: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

FINITIONS/AMÉNAGEMENT

POUR EN SAVOIR PLUS

FFB-CMP (Fédération française du bâtiment charpente menuiserie parquets), tél. : 01 40 69 57 40, www.polebois.ffbatiment.fr

PARQUET DANS LES PIÈCES HUMIDES Une pose sous conditions

À ce jour, la pose de parquet dans les pièces humides

n’est toujours pas visée par les DTU. Elle est même proscrite par le NF DTU 51.2 « Pose des par-quets à coller ». La pose flottante n’est pas autorisée non plus : en effet ces mises en œuvre ne résis-tent pas aux variations hydro-métriques et thermiques des pièces humides. Pour autant, le parquet demeure très utilisé en milieu humide, mais afin d’évi-ter tout litige, de nombreuses pré-cautions doivent être respectées et les préconisations des fabri-cants scrupuleusement suivies. Tout d’abord, il convient de choi-sir des essences résistantes à l’hu-midité : les bois exotiques tels que le teck, le jatoba, l’ipé ou le wengé, etc., ou certains bois européens thermo-traités comme le frêne, le hêtre, l’épicéa. Les parquets adap-tés aux cuisines ou salles de bains sont massifs ou contrecollés à bords droits (sans chanfrein) ou collés aboutés à joints type « pont

de bateau ». Ils doivent être stoc-kés avant la pose pendant quinze jours dans la pièce d’application, et non sujets aux condensations de vapeur d’eau.

QUALITÉ DU SUPPORT

En outre, la qualité du support est un élément essentiel au bon comportement futur du par-quet. La mise en œuvre est réali-sée sur un sol présentant un sup-port rigide, résistant à la pression et à la flexion. Il doit être plan, sec, sain et solide. Le parquet est

ensuite collé en plein au sol uni-quement, avec une colle spatu-lable PU mono-composant ou MS polymère (voir tableau). Afin d’éviter l’infiltration d’eau, les lames sont collées aboutées avec l’application de joints polyuré-thanne noir, et un joint de dilata-tion est aménagé en pourtour de l’ouvrage puis bouché à l’aide d’un silicone souple. Enfin, côté fini-tion, il vaut mieux privilégier un parquet huilé, préfini en usine et rehuilé après la pose. Cette finition offre l’avantage de ne pas enfermer le bois et d’empêcher l’eau de sta-gner. Ainsi, le parquet respire. Un parquet huilé doit toutefois faire l’objet d’un entretien fréquent par un balayage humide avec un savon naturel à base d’huile afin de ren-forcer sa protection. �

SEPTEMBRE 2011 � B Â T I M É T I E R S 45

Type Préparation Colle Colle de support du support spatulable PU MS polymère mono-composant

Chape ciment L’humidité dans sa masse n’excède pas 3 %. Pour y parvenir, ventiler et chauffer si Oui Oui nécessaire ; mesurer avec un humidimètre électrique ou méthode CM. Carrelages abrasés Le support, propre, ne présente en surface aucune zone qui s’oppose à l’adhérence Non Oui de la colle. Vieux parquets/ Poncer les inégalités, reclouer ou visser vieux planchers les parties qui grincent. Oui Oui Ponçage et remise à niveau si besoin. Agglomérés Ils sont rigides ou porteurs (en cas de pose ou multiplis du panneau sur poutres par exemple) sans Oui Oui présenter de fléchissement. Poutres et lambourdes Interposer un panneau d’aggloméré ou de multiplis. Oui Oui

Revêtements Les enlever, nettoyer le support, décaper de sols souples et ragréer si nécessaire. Oui Oui(moquette, PVC, lino)

CHOIX DES COLLES SELON LES SUPPORTS

Guide pour l’établissement des descriptifs et quantitatifs de peintureUne nouvelle version du Guide pratique pour l’établissement des descriptifs et quantitatifs de peinture, revêtements muraux et façades , élaboré par l’UPPF-FFB et l’Union nationale des économistes de la construction (Untec), est disponible depuis juillet dernier. Elle aborde notamment les règles professionnelles des systèmes d’étanchéité liquide (SEL), l’isolation thermique par l’extérieur (ITE) par enduit mince sur isolant, les règles professionnelles pour l’entretien et la rénovation de systèmes d’isolation thermique par l’extérieur (ETICS). Le guide propose également une charte environnementale. On trouve en annexe un tableau synoptique de prestations sols, murs et plafonds, des suggestions en matière de mise en œuvre des dispositions de sécurité et le protocole d’accord entre la FFB et l’Untec afin de prévenir les litiges portant sur les quantitatifs, ainsi qu’un glossaire. Structuré en deux parties – méthode d’élaboration d’un descriptif de peinture, puis d’un métré de peinture –, ce document a pour objectif de définir le fond et la forme de ces descriptifs. Il constitue une référence en cas de litige, en complément des normes en vigueur, rappelées également dans le document. Pour en savoir plusUPPF-FFB, (Union professionnelle peinture et finitions), tél. : 01 40 69 53 73, www.uppf.ffbatiment.fr

© E

MO

IS E

T B

OIS

, PA

RQ

UE

T D

E Q

UA

LITÉ

Page 48: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

B Â T I M É T I E R S � SEPTEMBRE 2011

ISOLATION ACOUSTIQUE Se donner les moyens de garantir les résultats

CQP MONTEUR EN PLAFONDS SUSPENDUS Les premiers diplômés

final montre que les valeurs défi-nies en commun sont obtenues, le contrat acoustique est réputé rempli. Si ces valeurs ne sont pas obtenues, l’entreprise s’engage à réaliser, sans supplément de prix, les travaux d’amélioration néces-saires. Recommandé par l’Apave, le Bureau Veritas, le Cetim et Socotec, le guide sera largement diffusé dans les mois à venir auprès des adhé-rents du SNI-FFB. Il faut rappeler toutefois qu’on peut garantir seule-ment ce qui est mesurable. La gêne d’une personne à l’issue des tra-vaux relèvera toujours peu ou prou d’une dimension subjective. �

Il consiste notamment à répondre à un QCM à partir de mises en situa-tion, le tout devant un jury com-posé de deux employeurs et de deux salariés. L’acquisition de ce CQP de niveau 1 sera un préalable pour pas-ser le CQP de niveau 2 qui verra le jour dans les trois ans à venir, l’idée étant pour la profession de créer à terme une vraie filière de formation. Pour le CQP 2, une petite forma-tion de mise à niveau sera nécessaire auprès des formateurs de l’AFPA ou des CFA. Après Mâcon, Tours et Lyon avant l’été, des sessions d’examen pour le CQP 1 devraient se tenir d’ici fin 2011 à Nantes, en Alsace et dans le Sud de la France. �

D ans le domaine du bâtiment, on connaît bien l’obligation

de moyens, un peu moins l’obliga-tion contractuelle de résultats. C’est pourtant ce que propose le code de garantie acoustique qui vient d’être mis à jour par le Syndicat national de l’isolation (SNI-FFB). Ce code existe depuis 1983, mais sa mise à jour tient compte des changements normatifs (français ou européens) ou de terminologie. Il permettra aux entreprises du secteur de pro-poser à leurs clients une méthode destinée à définir en commun les performances acoustiques à attein-dre, les moyens à mettre en œuvre ainsi que les modalités de contrôle. S’appliquant essentiellement à l’amélioration ou à la modification d’une situation existante, ce guide

P our l’instant, ils sont une ving-taine, mais d’ici trois ans, ils

devraient être entre 100 et 120 dans toute la France. Ils sont heureux et fiers de voir reconnus leur savoir-faire et leur parcours professionnel en passant l’examen du premier certificat de qualification profes-sionnelle (CQP) « Monteur en pla-fond suspendu ». Créé à l’initiative d’une branche professionnelle – en l’occurrence l’UMPI-FFB, qui a vu en son sein la création en 2009 du groupement des plafonds suspen-dus –, un CQP est une certification délivrée par la branche profession-

formalise, à l’aide d’une fiche « per-formance » signée par les deux par-ties, les conditions pratiques de cet « engagement acoustique » dans le cadre de travaux d’isolation ou de correction acoustique. Huit fiches correspondent à huit types d’objec-tifs généraux recherchés. Exemples : diminution du niveau de puissance d’une source, durée de réverbéra-tion d’un local, isolation acous-tique entre deux locaux… Une fois le problème bien défini, le dérou-lement logique des opérations est le suivant : mesures initiales, étude des solutions les plus adaptées, réa-lisation des travaux et contrôle final – les mesures acoustiques sur site étant à réaliser de manière contra-dictoire par le client, l’entreprise ou un tiers qualifié. Si le contrôle

nelle représentée par la CPNE et ouvert à tous, sans condition d’âge ni d’années d’expérience. Pour un salarié, il constitue une recon-naissance nationale d’une qualifi-cation professionnelle en validant ses acquis, dans un secteur d’acti-vité qui ne dispose pas pour l’ins-tant de formation ni de diplôme dédiés. Pour une entreprise, il per-met de valoriser son savoir-faire et sa qualification à l’occasion d’appels d’offres par exemple. L’examen ne demande pas de préparation pré-alable puisqu’il s’appuie sur l’expé-rience pratique des professionnels.

46

FINITIONS/AMÉNAGEMENT

Des aides pour nettoyer les outils de peinture

Les rejets de déchets (solides ou liquides) de peinture sont hautement nocifs pour le milieu naturel et les réseaux d’assainissement de l’eau, et à ce titre sévèrement réprimés par la législation en vigueur(1). En partenariat avec l’Agence de l’eau Seine-Normandie, la FFB Bourgogne monte une opération collective de sensibilisation des artisans peintres et autres entreprises utilisant des produits de peinture et assimilés à cet enjeu environnemental. Concrètement, si une entreprise située sur le bassin de l’Agence de l’eau Seine Normandie (dans l’Yonne, une partie de la Côte-d’Or et de la Nièvre) souhaite s’équiper de matériel de nettoyage évitant tout rejet d’eau souillée ou de peinture dans le milieu naturel, elle pourra recevoir une subvention allant de 32,5 à 47,5 % du prix d’achat en fonction de la localisation et de la taille de l’entreprise. Sept machines de nettoyage de types et d’usages différents – et fonctionnant en circuit fermé pour éviter tout contact avec l’environnement – ont été pour l’instant référencées et sont éligibles aux subventions. Leurs prix s’échelonnent entre 600 et 6 000 euros.(1) Rappel : jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.Pour en savoir plus• FFB Bourgogne, tél. : 03 80 48 00 60• UPPF-FFB (Union professionnelle peinture et finitions), tél. : 01 40 69 53 73www.uppf.ffbatiment.fr

© U

MP

I-FF

B

© V

. MO

RG

E/F

FB

POUR EN SAVOIR PLUS

• UMPI-FFB (Union des métiers du plâtre et de l'isolation), tél. : 01 40 69 52 14, www.umpi.ffbatiment.fr • Pour participer à une prochaine séance de formation, télécharger la brochure d’inscription sur www.platreisolation.com

POUR EN SAVOIR PLUS

SNI-FFB (Syndicat national de l’isolation), tél. : 01 40 55 13 70, www.snisolation.fr

Page 49: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques
Page 50: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

PROSTous

Mieux vaut anticiper les tendances du marché que courir après elles. C’est ce principe de bon sens qui a

conduit la FFB à lancer il y a un an et demi la démarche des Pros de la performance éner-gétique ®, et aujourd’hui celle des Pros de l’ac-cessibilité ®. Même constat d’origine : dans ces deux domaines, la donne du marché va être profondément bouleversée par le nou-veau cadre législatif et réglementaire. D’une part, les nouvelles exigences de performance énergétique issues du Grenelle de l’environ-nement pour remettre à niveau le parc de bâtiments existants, et formalisées dans le neuf par la RT 2012, qui commence à entrer en application cet automne pour les bâti-

La marque des Pros de la performance énergétique® monte en puissance, celle des Pros de l’accessibilité® prend son essor cet automne. Objectif commun : épauler les entreprises dans leur approche de ces marchés à fort potentiel et valoriser leurs compétences à travers une marque synonyme de qualité et de solutions efficaces pour leurs clients.

B Â T I M É T I E R S � SEPTEMBRE 201148

ments tertiaires. D’autre part, la loi Handi-cap de 2005, qui impose la « mise en acces-sibilité » de très nombreux bâtiments – en particulier ceux recevant du public – à l’hori-zon 2015. Mais le mouvement, dans les deux cas, va au-delà de la réglementation. Aucun maître d’ouvrage, public ou privé, ne lancera à l’avenir un projet de construction neuve ou de rénovation sans placer au premier plan de ses objectifs la performance énergétique, sur fond de croissance inéluctable du coût de l’énergie et de montée en puissance des préoccupations environnementales. Quant à l’accessibilité des bâtiments, elle est non seulement une nécessité vis-à-vis des per-sonnes handicapées, dont les droits sont plei-

nement reconnus aujourd’hui par la société, mais elle va aussi devenir au fil des ans – et de l’allongement de la durée de vie – un enjeu majeur de santé publique. Car la maîtrise des dépenses de santé passera de plus en plus par le maintien des personnes âgées à domi-cile, travaux d’aménagement des logements à l’appui. Certes, ces évolutions du marché sont pour l’essentiel en devenir. Les nouvelles réglemen-tations ne produiront leurs pleins effets qu’au cours des prochaines années, et le contexte économique difficile suscite aujourd’hui un certain climat d’attentisme. Mais précisé-ment. C’est quand la demande est émergente sur un marché qu’il faut la stimuler en adop-

ACCESSIBILITÉ PERFORMANCE ÉNÉRGETIQUE

Page 51: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

DOSSIER RÉALISÉ EN PARTENARIAT AVEC

SEPTEMBRE 2011 � B Â T I M É T I E R S 49

tant une « logique d’offre » : en prenant l’ini-tiative pour aller au-devant des clients. Sur-tout, le mouvement est inéluctable. Et c’est en s’y préparant aujourd’hui que les profes-sionnels du bâtiment se positionneront effi-cacement demain sur ces marchés. À condi-tion d’avoir fait l’effort de s’adapter à leurs attentes. Cela implique, pour les artisans et les entreprises, non seulement de se former tech-niquement mais aussi d’élargir leurs offres et de développer une démarche de conseil. Car une réponse efficace, en matière de perfor-mance énergétique comme d’accessibilité, est le plus souvent une réponse globale, dont les effets se mesurent dans la durée, qu’il s’agisse de la consommation énergétique d’un bâti-ment tout au long de son cycle de vie, ou de l’adaptabilité de ses aménagements au degré d’autonomie de ses occupants. Pour les professionnels, l’enjeu est donc mul-tiple. Il s’agit de renforcer leurs compétences et leurs standards de qualité pour répondre à des exigences accrues, mais aussi de dévelop-per de nouvelles façons de faire, de s’organiser

en réseau en s’ouvrant aux problématiques des autres, d’aborder leurs clients en se proje-tant dans leur univers et en les accompagnant à toutes les étapes de leur projet – du dia-gnostic de l’existant jusqu’à la maintenance des équipements installés en passant par le volet financier. Autant d’enjeux au cœur de la démarche des Pros de la performance énergé-tique ® et des Pros de l’accessibilité ®.

PROS DE LA PERFORMANCE

ÉNERGÉTIQUE® : TOUT UN DISPOSITIF

D’ACCOMPAGNEMENT

Lancée fin 2009, la dynamique des Pros de la performance énergétique ® (1) est aujourd’hui bien engagée. Le cap des 500 entreprises adhérentes à la marque – représentant col-lectivement une force de production de plus de 15 000 collaborateurs – a été franchi cou-rant juin. Pour obtenir leur label, les Pros ont d’abord signé la charte Bâtir avec l’environ-nement, s’engageant ainsi à faire preuve d’un comportement éco-responsable sur leurs chantiers mais également dans l’entreprise.

Puis ils ont suivi les formations FEEBat qui leur ont permis, en plus de la qualification métier dont ils doivent être titulaires (Quali-bat, Qualifelec), d’obtenir la mention « Effi-cacité énergétique ». La marque Les Pros de la performance énergétique ®, gérée par Qua-libat, leur est attribuée pour une durée de trois ans. Durant cette période et au plus tard dans les dix-huit mois suivant son attribu-tion, les titulaires font obligatoirement l’ob-jet d’un audit chantier, mené par un auditeur expert qualifié. Pour les accompagner dans leur démarche, la FFB met à leur disposition tout un ensemble d’outils, rassemblés dans le « kit pro » : fiches techniques, fiches sur les assurances spéci-fiques, guide sur les bouquets de travaux répondant aux caractéristiques de l’éco-prêt à taux zéro, conseils pour se lancer dans une activité de service d’entretien et de main-tenance, modèles de contrats type, logos « pros » et outils de communication à uti-liser dans les relations avec leurs clients… Les Pros disposent aussi d’un site Inter-

Page 52: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

B Â T I M É T I E R S � SEPTEMBRE 201150

Antoine Pluchet

« Une démarche de conseil et d’accompagnement dans la durée »

ENTREPRISE : Censeo

MÉTIER S: plomberie-chauffage – 20 salariés

LOCALISATION : Firminy (Loire)

Pro de la performance énergétique® depuis juin 2010

Nous sommes titulaires de la marque des Pros de la performance énergétique ®, et avec six autres entreprises de la région (qui sont toutes titulaires ou en cours d’obtention de la marque) ainsi qu’un architecte et un bureau d’études thermiques, agréé expert en rénovation

énergétique, nous avons créé au début de l’année l’association « Réseau Oxygène ». L’objectif est de fédérer nos compétences, qui couvrent huit corps de métiers, pour proposer aux particuliers une offre d’amélioration énergétique globale. Quand un client contacte l’un de nous, nous lui proposons systématiquement la réalisation d’un audit, par notre expert en rénovation énergétique – audit pris en charge financièrement par le crédit d’impôt et les entreprises qui réalisent les travaux, si le client donne suite. L’idée est de l’orienter vers l’intervention la plus rentable : le premier euro investi doit être rentabilisé le plus vite possible. L’audit peut conduire par exemple à proposer la réfection de l’isolation des combles, avant le remplacement des fenêtres qui était la demande initiale et ce, pour un coût moindre, car c’est là que la déperdition énergétique est la plus importante. Une telle démarche implique d’agir d’abord dans l’intérêt du client, en dépassant les problèmes de concurrence entre nous ! Nous fonctionnions déjà en réseau depuis un an, et nous avons donné une nouvelle dimension à cette collaboration en créant l’association. Pour la faire vivre, au-delà des opérations que nous commençons à réaliser ensemble, nous nous réunissons régulièrement, pour nous former les uns les autres sur les techniques propres à chaque métier. Dans cette dynamique, la marque des Pros est un plus vis-à-vis de nos clients, mais elle n’aura de réel impact que si nous sommes nombreux à l’afficher. Dans mon département du Finistère, il faudrait qu’on soit une centaine à l’avoir. C’est d’abord pour inciter les autres entreprises à s’engager comme nous l’avons fait que je suis devenu ambassadeur des Pros.

Bruno Vuilleumier « Agir ensemble dans l’intérêt du client »

ENTREPRISE : Menez Riou

MÉTIER : entreprise générale de bâtiment – 22 salariés

LOCALISATION : Bourg-Blanc (Finistère)

Pro de la performance énergétique® depuis juin 2010

Mes collaborateurs et moi-même avons été parmi les premiers à suivre les formations FEEBat, car notre entreprise de plomberie-chauffage s’est positionnée très tôt sur le marché des énergies renouvelables et de l’amélioration énergétique. La compétence que nous avons développée dans ce domaine nous a permis de diversifier notre clientèle : alors que nous faisions principalement, auparavant, des chantiers de rénovation en site occupé pour des bailleurs sociaux, nous avons commencé à proposer une offre d’amélioration énergétique à des particuliers, en rénovation, et nous abordons aujourd’hui le marché du neuf. Vis-à-vis de nos clients, nous sommes dans une démarche d’accompagnement dans la durée, d’autant plus que nous leur proposons d’assurer la maintenance des équipements que nous installons chez eux. Notre éthique est de conseiller le client en toute transparence, même si cela conduit à différer notre intervention – l’installation d’une pompe à chaleur par exemple – parce que nous considérons qu’il est plus urgent pour eux de refaire l’isolation ou les vitrages. La démarche des Pros, avec à la fois ses formations et ses outils opérationnels, nous a aidés à développer cette approche globale et de conseil, en présentant à notre client une solution dans toutes ses dimensions – investissement, consommations avant et après rénovation, incidence du mode de vie sur la facture énergétique… Sur le terrain commercial, nous nous sommes structurés pour répondre à la demande attendue de prospects. Mais la marque des Pros de la performance énergétique ® ne sera réellement un atout que si nous sommes nombreux à nous engager dans la démarche, et avec la même éthique. Aujourd’hui, il faut absolument une communication forte pour que la marque acquière une vraie notoriété. Nous comptons sur l’appui de la FFB !

Page 53: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

DOSSIER PROS

net dédié, qui réunit toutes les informations utiles et ressources documentaires, avec les der-nières mises à jour, ainsi que des outils de coa-ching exploitant l’interactivité du web, tel le module d’entraînement à la relation client. Ils sont également formés à l’utilisation d’un logi-ciel d’évaluation de la performance énergé-tique des travaux, outil opérationnel à la fois simple et très complet, qui leur permet d’ac-compagner leur client à chaque étape de l’éla-boration de leur offre : diagnostic de l’existant, ciblage des travaux prioritaires, simulation des gains de consommation énergétique corres-pondants, plan de financement incluant les incitations fiscales, etc.

EFFET NOMBRE

ET POLITIQUE DE PARTENARIAT

Comme le soulignent dans ce dossier plu-sieurs entrepreneurs adhérents, la marque des Pros aura d’autant plus d’impact auprès des maîtres d’ouvrage et du grand public que les entreprises seront nombreuses à y adhérer. Si les Pros de la performance éner-gétique ® couvrent aujourd’hui la quasi-totalité des départements français, avec 20 à 25 entreprises adhérentes pour les dépar-tements les plus fournis, l’objectif est de multiplier cet effectif par au moins trois ou quatre à court terme. Pour renforcer la marque, la FFB, outre ses efforts de com-munication, mène une politique active de partenariat. Elle est ainsi partenaire de la FNAIM – qui rassemble 12 000 profession-nels de l’immobilier, dont de nombreux syndics et gestionnaires d’immeubles – pour son opération « Objectif 100 000 loge-ments éco-rénovés » (lire Bâtimétiers n°22, p. 2). Côté acteurs publics, la FFB a signé cet été une convention avec l’Agence nationale de l’habitat (Anah), pour l’accompagner dans son programme « Habiter mieux », qui prévoit la réhabilitation d’ici 2017 de 300 000 logements de propriétaires occu-pants à revenu modeste – afin de lutter contre la précarité énergétique, l’un des chantiers du plan Bâtiment Grenelle.

UNE LÉGITIMITÉ RENFORCÉE PAR

L’ÉCO-CONDITIONNALITÉ DES AIDES

Autre axe de travail du plan Bâtiment Gre-nelle, qui conforte la démarche des Pros : l’éco-conditionnalité des aides publiques. Le principe : pour s’assurer de la qualité des

1 Signer la charte Bâtir avec

l’environnement.

2 Détenir une qualification

professionnelle dans une activité liée à la performance énergétique.

3 Se former à la performance

énergétique (formations FEEBat). La marque les Pros de la performance énergétique® est délivrée pour une durée de 3 ans. À l’issue des 18 premiers mois, un audit est réalisé sur un chantier de l’entreprise par un organisme indépendant pour valider l’attribution de la marque.

COMMENT DEVENIR PRO DE LA PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE®

SEPTEMBRE 2011 � B Â T I M É T I E R S 51

Notre entreprise est labellisée Pros de la performance énergétique ® depuis fin 2010, et la moitié de notre personnel de production, soit douze personnes, a suivi le premier module de la formation FEEBat. En nous engageant dans cette démarche – et c’est un vrai engagement pour le chef d’entreprise –, notre objectif n’était pas de

développer une offre globale, car nous travaillons le plus souvent, en neuf surtout mais aussi en rénovation, avec des constructeurs qui sont eux-mêmes ensembliers vis-à-vis de leurs clients. L’idée était d’anticiper sur la nouvelle réglementation thermique, pour que la marche soit moins haute à franchir quand elle entrerait en vigueur et de sensibiliser nos équipes aux enjeux de la performance énergétique et du bâtiment basse consommation (BBC). La démarche des Pros est complémentaire de notre démarche qualité – nous sommes certifiés « maîtrise de la qualité ». Plus que jamais, avec le BBC, il faut faire bien dès le départ, ce qui implique que chaque collaborateur soit capable de s’autocontrôler et d’intégrer un haut niveau d’exigence. Il faut être attentif aussi aux contraintes des autres corps d’état et bien comprendre les spécificités du métier de chacun, ce qui est l’un des intérêts des formations FEEBat. Tout cela a du sens si d’autres entreprises s’engagent aussi, pour que nous puissions travailler ensemble sur différents chantiers en retrouvant le même niveau de qualité – et en apportant ainsi, collectivement, un « plus » au maître d’ouvrage.

Fabrice Girardeau « Faire bien dès le départ »

ENTREPRISE : Girardeau

MÉTIER S : maçonnerie, gros œuvre, couverture – 26 salariés

LOCALISATION : Bazoges-en-Paillers (Vendée)

Pro de la performance énergétique® depuis novembre 2010

Page 54: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

B Â T I M É T I E R S � SEPTEMBRE 201152

Notre cœur de métier est la construction métallique, principalement pour les bâtiments industriels, mais nous réalisons aussi depuis plusieurs années des bâtiments tous corps d’état, ce qui nous a amenés à nous intéresser aux questions d’offres globales. La démarche des Pros et les formations FEEBat que nous avons suivies nous confortent dans notre approche, qui est

d’être force de proposition vis-à-vis de nos clients, en dépassant le rôle de l’exécutant. C’est un enjeu crucial pour nos entreprises, qui doivent monter en compétences et élargir leur horizon si elles veulent rester dans la course. Aujourd’hui, nous nous préparons à aborder le marché de l’accessibilité avec la même approche globale – d’où notre adhésion en cours à la marque des Pros de l’accessibilité ®. Nous sommes en train de créer une filiale dédiée, et nous allons recruter un chargé d’affaires et un ergonome qualifié pour réaliser des diagnostics. Pour aborder ce type de travaux, l’important est moins dans les savoir-faire à mettre en œuvre, que nous maîtrisons déjà pour la plupart, que dans la capacité, là encore, à être force de proposition. Si je suis très optimiste sur la capacité des entreprises à répondre aux nouvelles exigences de performance énergétique et d’accessibilité, j’ai plus d’inquiétude, en revanche, concernant le cadre réglementaire, l’instabilité dans ce domaine étant source de perturbation sur nos marchés.

Christian Bonhomme « Être force de proposition »

Jérôme Figuière

« Nous positionner comme entreprise de référence »

ENTREPRISE : Bourguignon Le Sourne SAS

MÉTIER S: (plâtrerie – isolation – 41 salariés

LOCALISATION : Chasseneuil-du-Poitou (Vienne)

Pro de la performance énergétique® depuis décembre 2010

Pro de l’accessibilité® en cours

ENTREPRISE : Bonhomme Bâtiments Industriels

MÉTIER : construction métallique – 52 salariés

LOCALISATION : Montelier (Drôme)

Pro de la performance énergétique® depuis février 2011

Pro de l’accessibilité® en cours

Je me suis impliqué dès l’origine dans le projet des Pros de la performance énergétique ®, car la démarche rejoint celle de mon entreprise. Dans notre métier, la plâtrerie et l’isolation, tout l’enjeu est de dépasser le rôle de simple poseur. Nous nous sommes positionnés sur des niches techniques, comme le confort acoustique ou la

protection incendie, avec une importante dimension de conseil. Le label des Pros va dans le sens d’un vrai accompagnement. Il aura atteint son but s’il devient pour nos clients le garant d’un savoir-faire, et s’il nous aide à nous faire reconnaître comme entreprises de référence. Dans notre cas précis, notre objectif est de promouvoir ce que j’appelle une offre globale raisonnée, fondée sur le binôme isolation/ventilation, notre cœur de métier, puis en proposant les solutions énergétiques et les travaux de finitions. Nous avons déjà expérimenté une approche multi-lots intégrée auprès de particuliers, et sommes convaincus qu’il faut envisager l’offre second œuvre à court terme sur ce modèle. Concernant l’accessibilité (je participe aussi à la démarche des Pros), notre objectif n’est pas de développer nous-mêmes une offre spécifique mais de rester concentrés sur nos métiers techniques, en travaillant éventuellement en partenariat avec d’autres entreprises afin de conserver une cohérence globale vis-à-vis des clients. Nous allons viser en particulier le marché des ERP mais aussi celui des commerces de proximité et des « petits » établissements, qui auront besoin de davantage d’accompagnement que les grosses structures comme les hôpitaux. Là encore, le label des Pros devra constituer un outil de valorisation pour nos entreprises. Mais il faudra veiller à communiquer positivement pour que les travaux d’accessibilité ne soient pas perçus comme une contrainte normative de plus mais comme une opportunité d’améliorer la fonctionnalité des bâtiments et de promouvoir le professionnalisme des entreprises impliquées.

Page 55: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

SEPTEMBRE 2011 � B Â T I M É T I E R S

travaux de rénovation énergétique (et du bon usage des aides publiques), condition-ner l’attribution de l’éco-prêt à taux zéro et du crédit d’impôt développement durable à la réalisation des travaux par des entre-prises qualifiées. Dans cette perspective, l’Ademe s’apprête à lancer cet automne un « super-label », accordé aux entreprises pos-sédant déjà une qualification métier (en lien avec la performance énergétique) délivrée par un organisme accrédité par le Cofrac. Une initiative totalement en phase avec la démarche des Pros, dont la marque rem-plit les conditions d’éligibilité au « super-label ». Lequel apportera ainsi une recon-naissance et une visibilité supplémentaires aux Pros (lire page 4).

DE LA PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE

À L’ACCESSIBILITÉ

La marque des Pros de l’accessibilité ®, offi-ciellement lancée cet automne à l’occasion de Bâtimat, s’inscrit dans la même approche que celle des Pros de la performance énergé-tique ® : à la fois dans ses objectifs – aider les entreprises à acquérir les savoir-faire et les savoir-être requis pour se positionner effica-cement sur cette activité – et dans ses moda-lités d’attribution. Les entreprises devront avoir signé la charte Bâtir avec l’environ-nement et être qualifiées dans leur métier (via Qualibat ou Qualifelec). Elles devront ensuite justifier d’une expérience profession-nelle en matière d’accessibilité, soit en faisant état d’au moins trois chantiers représentatifs, soit en suivant un cursus de formation spé-cialement conçu pour les Pros (lire p. 57). Comme pour les Pros de la performance énergétique ®, les entreprises qui dévelop-peront une offre globale pourront faire valoir une qualification spécifique (« mise en accessibilité des logements » - Qualifi-cation 9171). Et toutes celles qui s’engage-ront dans la démarche auront à leur dispo-sition, là encore, tout un ensemble d’outils opérationnels et de supports d’information leur permettant d’accompagner les maîtres d’ouvrage, avec des solutions répondant aux enjeux de l’adaptation des logements et de la mise en conformité des bâtiments recevant du public. Tous pros, en somme ! �

(1) Les marques Pros de la performance énergétique ® et Pros de l’accessibilité ® sont ouvertes à toutes les entreprises, artisanales ou non, adhérentes ou non à la FFB.

DOSSIER PROS

53

Notre métier principal est la menuiserie et l’aménagement intérieurs – depuis 87 ans ! – et nous sommes en train d’élargir notre activité à la menuiserie extérieure, d’une part, et au

bâtiment à ossature bois, d’autre part. C’est notamment pour accompagner cette diversification que nous avons suivi le cursus des Pros de la performance énergétique ®. Nous souhaitons aussi devenir Pros de l’accessibilité ®. C’est pour moi à la fois une démarche d’entrepreneur et une démarche personnelle, car je suis moi-même en fauteuil. Pour aider d’autres entrepreneurs à aborder les questions de handicap et à appréhender les bonnes pratiques dans ce domaine, j’ai participé aux groupes de travail qui accompagnent la mise en place de la marque des Pros de l’accessibilité ®. Dans mon activité professionnelle, ma double expérience m’aidera à sensibiliser les maîtres d’ouvrage. En conjuguant nos savoir-faire techniques et notre réflexion sur l’accessibilité, nous comptons développer une offre globale, en nous appuyant aussi sur les formations des Pros. Notre objectif à terme est de nous positionner en tant qu’ensemblier, notamment sur le marché des bâtiments tertiaires et des ERP qui vont devoir se mettre en conformité avec la loi Handicap. Notre outil de production – nous disposons d’un atelier de 2 000 m2 – est dimensionné pour aborder de tels projets.

Alain Chapuis « Une démarche d’entrepreneur et une démarche personnelle »

ENTREPRISE : Chapuis Menuiserie SAS

MÉTIER : menuiserie – 25 salariés

LOCALISATION : Civens (Loire)

Pro de la performance énergétique® depuis octobre 2010

Pro de l’accessibilité® en cours

1 Signer la charte Bâtir avec

l’environnement.

2 Détenir une qualification

professionnelle dans une activité en lien avec l’accessibilité (Qualibat ou Qualifélec).

3 Avoir suivi une formation

Accessibilité ou justifier d’une expérience professionnelle dans les travaux d’accessibilité (logement, ERP, locaux de travail). La marque les Pros de l’accessibilité® est délivrée pour une durée de 3 ans.

COMMENT DEVENIR PRO DE L’ACCESSIBILITÉ®

Page 56: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

B Â T I M É T I E R S � SEPTEMBRE 201154

N O R M A L I S A T I O N

Participer à l’élaboration des règles du métier

DTU publiés depuis le 1er janvier 2010

L a publication en décembre dernier de la norme dite

Ascenseurs(1), puis son annula-tion en avril sur intervention de Benoist Apparu, secrétaire d’État au Logement, ne sont pas passées inaperçues dans le monde de la construction. Il est en effet raris-sime qu’un texte de norme soit contesté par des organisations professionnelles après publica-tion – et ce en raison même de la nature de la norme. Au contraire d’un texte réglementaire (loi, décret, arrêté), qui émane des pouvoirs publics, la norme ne vient pas de l’extérieur du métier. Elle résulte d’une démarche des professionnels, menée de front avec les autres parties prenantes (fabricants, bureaux d’études et de contrôle, maîtres d’ouvrage, centres techniques, etc.). Leur objectif commun est de définir les règles de mise en œuvre (normes DTU) ou les références de maté-riaux et de produits (normes pro-duits) qui permettront de mener

absence et ses conséquences don-nent sens a posteriori aux recom-mandations de la FFB, qui encou-rage ses adhérents à se tenir informés des travaux des com-missions de normalisation et à y participer, puisque c’est là que s’ébauchent les futures modali-tés d’exercice des métiers du bâti-ment. Certes, la décision de s’en-gager dans une telle démarche ne va pas de soi pour un responsable d’entreprise. Mais l’expérience montre que les contraintes indi-viduelles immédiates (se rendre disponible pour assister aux réu-nions, se déplacer, se faire l’inter-prète de la profession, etc.) sont finalement d’assez peu de poids pour ceux qui s’y lancent et, sou-vent, se prennent passionnément au jeu.L’épisode de la norme Ascen-seurs conduit également à s’in-terroger sur la notion d’obliga-tion. Si la norme, contrairement à la réglementation, est d’applica-tion volontaire – donc non obli-

gatoire –, pourquoi a-t-il paru nécessaire de supprimer ce texte ? La réponse, à l’image de la norme elle-même, se présente sous un double jour. Comme elle a une valeur contractuelle, comme elle codifie et facilite les relations de ceux qui y recourent, la norme finit par s’imposer comme réfé-rence. Nous le voyons dans les techniques normalisées, qui finis-sent par être considérées comme « techniques courantes ». Rien n’interdit bien sûr de rester en dehors de la norme, mais chacun sait que le voyage est toujours plus difficile hors des chemins tracés. C’est pourquoi, sans être une obligation, la norme s’im-pose comme une règle. Mieux vaut donc savoir de quoi elle est faite – et, mieux encore, participer à son élaboration. �(1) NF P 82-751 : Principes d’établissement du programme d’ascenseurs dans les bâti-ments à usage d’habitation, hors immeubles de grande hauteur.

dans les meilleures conditions la construction d’ouvrages, et de garantir leur qualité et leur tenue dans le temps. La norme Ascen-seurs ne faisait pas exception, mais les circonstances de son éla-

boration – simple norme succé-dant à un DTU de 1978 – ont fait que les professionnels du bâti-ment, ne se pensant pas concer-nés par le sujet, n’étaient pas pré-sents autour de la table et n’ont pu débattre en temps voulu du point de désaccord qui a justifié le retrait ultérieur du texte. Cette

La FFB encourage ses adhérents à se tenir informés des travaux des commissions de normalisation et à y participer.

Indice Intitulé Date de publication

NF DTU 25.51 Mise en œuvre des plafonds en staff (révision) Mai 2011

NF DTU 40.13 Couvertures en ardoises en fibres-ciment (amendement A1 au CGM) Mai 2011

NF DTU 31.2 Construction de maisons et bâtiments à ossature en bois (révision) Janvier 2011

NF DTU 51.1 Pose de parquet à clouer (révision) Décembre 2010

NF DTU 51.4 Platelages extérieurs en bois (nouveau DTU) Décembre 2010

NF TU 25.1 Enduits intérieurs en plâtre (révision) Novembre 2010

NF DTU 52.1 Revêtements de sols scellés (révision) Novembre 2010

NF DTU 40.21 Couvertures en tuiles de terre cuite à emboîtement ou à glissement à relief (amendement A3 au CGM) Octobre 2010

NF DTU 40.211 Couvertures en tuiles de terre cuite à emboîtement à pureau plat (amendement A3 au CCT) Octobre 2010

NF DTU 40.22 Couvertures en tuile canal de terre cuite (amendement A4 au CCT) Octobre 2010

NF DTU 36.5 Mise en œuvre des fenêtres et portes extérieures (nouveau DTU) Avril 2010 (Mémento en octobre 2010)

NF DTU 61.1 Installation de gaz dans les locaux d’habitation (amendement aux parties 2, 3, 4 et 5) Mars et juin 2010

Indice Intitulé Date de publication

NF DTU 25.51 Mise en œuvre des plafonds en staff (révision) Mai 2011

NF DTU 40.13 Couvertures en ardoises en fibres-ciment (amendement A1 au CGM) Mai 2011

NF DTU 31.2 Construction de maisons et bâtiments à ossature en bois (révision) Janvier 2011

NF DTU 51.1 Pose de parquet à clouer (révision) Décembre 2010

NF DTU 51.4 Platelages extérieurs en bois (nouveau DTU) Décembre 2010

NF TU 25.1 Enduits intérieurs en plâtre (révision) Novembre 2010

NF DTU 52.1 Revêtements de sols scellés (révision) Novembre 2010

NF DTU 40.21 Couvertures en tuiles de terre cuite à emboîtement ou à glissement à relief (amendement A3 au CGM) Octobre 2010

NF DTU 40.211 Couvertures en tuiles de terre cuite à emboîtement à pureau plat (amendement A3 au CCT) Octobre 2010

NF DTU 40.22 Couvertures en tuile canal de terre cuite (amendement A4 au CCT) Octobre 2010

NF DTU 36.5 Mise en œuvre des fenêtres et portes extérieures (nouveau DTU) Avril 2010 (Mémento en octobre 2010)

NF DTU 61.1 Installation de gaz dans les locaux d’habitation (amendement aux parties 2, 3, 4 et 5) Mars et juin 2010

Page 57: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques
Page 58: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

B Â T I M É T I E R S � SEPTEMBRE 201156

F O R M A T I O N

Se former dans le domaine de l’accessibilité

L oi sur le handicap, effets du vieillissement de la popula-

tion… les travaux liés à l’accessibi-lité des bâtiments publics ou pri-vés représentent un très important marché pour les entreprises dans les années à venir. Pour la seule rénovation des établissements recevant du public (ERP), qui devraient tous être rendus acces-sibles au 1er janvier 201, le marché est estimé à 20 milliards d’euros TTC pour les quatre prochaines années. Afin d’aider les entreprises à se positionner au mieux sur ces marchés, la FFB met en place un vaste dispositif de formation à l’ac-cessibilité. Cette offre de forma-tion permettra notamment aux entreprises d’accéder à la marque Pros de l’accessibilité ® (voir dos-sier p. 48). Elle viendra complé-ter ce qui a déjà été mis en place depuis 2005 au sein de la FFB en partenariat avec trois organismes dispensant des formations sur le sujet (Fédération nationale des PACT, Centre national d’innova-tion santé, Autonomie et Métiers-

CNISAM, et CEP-CICAT). La FFB dispose ainsi d’une lon-gue expérience dans le domaine, qui lui a déjà permis de sensibi-liser ses adhérents et de les for-mer. Aujourd’hui, face à l’ampleur du marché, il s’agit de passer à la vitesse supérieure en permettant à un très grand nombre de profes-sionnels de se mettre à niveau pour se positionner efficacement sur ce marché prometteur. Après élaboration des référentiels de formation à l’accessibilité, les cahiers des charges ont été validés et soumis aux organismes qui in fine prodigueront les enseignements sur le terrain. L’ensemble du nouveau dispositif de formation sera déployé d’ici la fin de l’année 2011.

UNE OFFRE DE FORMATION

Des formations de deux jours destinées aux chefs d’entreprise, conducteurs de travaux ou res-ponsables techniques, intitulées « Positionnez-vous sur les marchés de l’accessibilité » vont être propo-sées et organisées au sein du réseau

IFRB (1) de la FFB, en liaison avec des organismes de formation (huit à douze stagiaires idéalement par session). Leur contenu a été éla-boré en bénéficiant du retour d’ex-périence de plusieurs initiatives menées en région par les fédéra-tions, avec une expérimentation

en cours en septembre avec l’IFRB Toulouse (voir encadré). La pre-mière journée de formation appor-tera des éclairages sur la réglemen-tation, la spécificité de ces marchés (comprendre le rôle des acteurs – prescripteur, financeur…), ainsi que la problématique du handi-cap avec mise en situation réelle. Des exercices avec canne blanche et fauteuil roulant seront ainsi propo-sés afin de permettre aux stagiaires d’appréhender les difficultés à se déplacer rencontrées par une per-sonne en situation de handicap. La seconde journée permettra d’ana-lyser les besoins des clients en pro-posant une offre globale en matière d’accessibilité, c’est-à-dire en étant capable de conseiller un client sur l’ensemble des travaux à effectuer dans une maison afin de faire face à la situation de handicap vécue, dans le respect de la réglementa-tion en vigueur. �(1) Instituts de formation et de recherche du bâtiment.

PDG de l’entreprise de métallerie Solatrag, implantée à Agde (Hérault) et employant 230 sala-

riés, Jean-Marc Estève a décidé, à 57 ans, de relever un nouveau défi. Il y a un an, il lance une nouvelle filiale, Meditrag, qui propose une offre globale « Réhabilita-tion » dans trois domaines d’avenir : la performance énergétique, la sécurité et l’accessibi-lité. Concernant cette dernière, il prend contact avec la FFB du département pour que l’IFRB dispense une formation

spécifique à ses chefs d’équipe et conduc-teurs de travaux. « Il y a beaucoup d’avenir dans le domaine de l’acces-sibilité, celle des personnes handica-pées comme des per-sonnes âgées. C’est pour cela que j’ai souhaité former mes équipes, rencontrer un ergothérapeute, visiter des maisons de retraite, afin d’être à même de propo-ser, en liaison avec d’autres entreprises

partenaires, une offre globale à mes clients. Il s’agit d’acquérir en interne une expertise pour ces marchés spécifiques, tout en développant une nouvelle façon de proposer des packages de travaux complets en jouant sur la polyvalence des salariés. Nous sommes prêts à être labellisés Pros de la l’accessibilité ®. C’est une véritable muta-tion de nos métiers, qui me passionne. »

UN PRÉCURSEUR QUI MISE SUR L’ACCESSIBILITÉ ET L’OFFRE GLOBALE

Jean-Marc Estève

Entreprise titulaire de la marque

SOLATRAG, AGDE (34)

LES EXERCICES PROPOSÉS dans le

cadre des formations permettent aux stagiaires

d’appréhender les difficultés de déplacement rencontrées

par les personnes en situation de handicap.

© D

R

© D

R

Page 59: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

F O R M A T I O N

A ider les entrepreneurs et artisans du bâtiment à sai-

sir les opportunités des marchés ouverts par les objectifs du Gre-nelle de l’environnement : c’est la mission de FEEBat(1), dispositif de formation conçu pour accom-pagner les professionnels dans la mutation de leur activité. Depuis son lancement en 2008, FEEBat a déjà formé 37 000 stagiaires. FEEBat se décline en six modules : trois concernant la rénovation énergétique des bâtiments rési-dentiels ; un dédié aux petits et moyens bâtiments tertiaires ; un autre consacré à l'offre globale de rénovation énergétique et un sixième, nouveau, consacré aux bâtiments résidentiels neufs, dans le cadre de la RT 2012. Ce der-nier module est proposé en deux

construction. C’est également l’oc-casion d’échanger avec les autres métiers pour mieux maîtriser les interfaces et acquérir une vision globale des projets. Côté finan-cement, le coût des formations FEEBat est pris en charge à 95 % par les CEE et les OPCA(2). Enfin, atout important, le cursus FEEBat permet aux entreprises titulaires d’une qualification métier (Qua-libat ou Qualifélec) d’obtenir une mention complémentaire « Effi-cacité énergétique » et d’accéder ainsi au label des Pros de la per-formance énergétique ®.Les chiffres sont éloquents : côté clients, 93 % des particuliers ayant fait appel à des entreprises for-mées via FEEBat se déclarent tout à fait satisfaits des travaux réalisés. Quant aux professionnels, 96 %

de ceux qui ont suivi le module 1 disent vouloir suivre un deuxième module. À l’issue des formations, 56 % des participants s’orientent vers la proposition d’offres glo-bales à leurs clients, et ils sont autant à souhaiter établir des par-tenariats avec d’autres entreprises ou artisans(3). �(1) Formation aux économies d’énergie des entreprises et artisans du bâtiment.(2) Certificats d’économie d’énergie et Organismes paritaires collecteurs agréés.(3) Sources Ademe et cellule nationale FEEBat.

configurations, l’une s’adressant principalement aux conducteurs de travaux, chefs d’entreprise et artisans, l’autre aux compagnons (lire rubrique l’Actualité). D’une durée moyenne de deux jours, les formations se déroulent en ses-sions inter-métiers et peuvent s’adresser à tous les profession-nels du bâtiment, du chef d’entre-prise au personnel de chantier, en passant par l’équipe commerciale.

LES ATOUTS DE FEEBAT

Suivre les formations FEEBat per-met non seulement de se former techniquement aux différentes solutions d’amélioration énergé-tique, mais aussi de développer sa capacité à conseiller ses clients et à leur proposer une offre globale sur mesure de rénovation ou de

Avec FEEBat, mettre toutes les chances de son côté

SEPTEMBRE 2011 � B Â T I M É T I E R S 57

POUR EN SAVOIR PLUS

• Consulter le détail des modules de formation : www.feebat.org • Trouver un organisme de formation (IFRB) : www.formation-batiment.fr

Page 60: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

B Â T I M É T I E R S � SEPTEMBRE 201158

R É G L E M E N T A T I O N

ÉLÉMENTS NON STRUCTURAUX Des exigences sismiques qui restent à préciser

MARQUAGE CE De la directive au règlement européen

POUR EN SAVOIR PLUS

FFB-DAT, 01 40 69 52 65

P our prendre en compte le risque lié à leur chute en cas de

séisme, la nouvelle réglementation parasismique(1) impose de nou-velles exigences de mise en œuvre des éléments non structuraux du bâti, tant pour le neuf (voir tableau) que pour l’existant. Pour ce dernier, la réglementation prévoit, pour les bâtiments soumis à la réglemen-tation sismique, que tout ajout ou remplacement d’éléments non structuraux doit être réalisé confor-mément à l’Eurocode 8 – partie 1, qui cite notamment pour exemples

les gardes-corps, antennes, élé-ments mécaniques secondaires et équipements, murs rideaux, cloi-sons, cheminées, faux plafonds… La mise en œuvre de ces diffé-rents éléments devra donc faire l’objet d’une justification, prenant en compte le mode de vibration de l’élément lui-même, celui de la structure du bâtiment à laquelle il est lié, ainsi qu’un paramètre lié au comportement sismique du sol. Dans leur forme actuelle, ces dis-positions créent différentes zones d’ombre qui rendent l’application

L a directive européenne sur les produits de construction,

qui datait de 1989, vit ses derniers mois. Le Parlement européen a adopté en effet le 18 janvier der-nier un nouveau règlement, applicable dès le 1er juillet 2013 de façon identique dans toute l’Union. Il introduit les modifica-tions suivantes :1- Une nouvelle exigence fonda-mentale à intégrer En complément des six exigences essentielles qu’un ouvrage devait respecter (résistance mécanique et stabilité, sécurité en cas d’in-cendie, hygiène, santé et environ-nement, sécurité d’utilisation, protection contre le bruit et éco-

nomie d’énergie/isolation ther-mique), le nouveau règlement en ajoute une nouvelle : l’utilisation durable des ressources naturelles (réutilisation/recyclabilité, dura-bilité ou utilisation de matières premières respectueuses de l’en-vironnement).2- Le marquage CE revu Le fabricant ne pourra apposer le marquage CE sur ses produits (et kits, désormais inclus) que s’il a établi préalablement une décla-ration de performance. À cette fin, deux types de procédures sont mises en place :– une procédure principale res-tant basée sur le système des normes harmonisées. Les sys-

de la réglementation probléma-tique : dans le bâti existant, com-ment peut-on savoir si un élé-ment non structurel est conforme aux exigences, lorsqu’il est mis en œuvre sur un bâtiment dont le comportement sismique n’est pas nécessairement connu ? Quel est le niveau d’exigence à considérer pour chaque élément non struc-turel, en fonction de la catégorie d’importance du bâtiment et de la zone de sismicité où il est installé ? Autrement dit, quel comportement et quel niveau de sécurité attend-on de lui en cas de séisme ? Quelles sont par exemple les exigences pour une façade en verre, et dans quel cas accepte-on qu’elle se brise, qu’elle se déforme, qu’elle soit détruite par le séisme ? À la demande de la FFB, les pouvoirs publics ont créé un groupe de travail, chargé de réali-ser un guide « Éléments non struc-turaux », sous la responsabilité de l’Association française de génie sismique (AFGS) et du CSTB. Un document destiné à apporter

des réponses aux professionnels de la construction, mais dont la date de parution n’est pas connue à ce jour. Un autre point de vigi-lance demeure avec la question des Avis techniques, dont le domaine d’application a été défini en fonc-tion des anciennes règles PS 92 et de l’ancien zonage de l’aléa qui devront être mis en confor-mité avec l’Eurocode 8 et le nou-veau zonage afin que les produits et procédés correspondants soient conformes à la réglementation. En réponse à une autre suggestion de la FFB, les pouvoirs publics ont demandé au CSTB de dresser un état des lieux des produits et sys-tèmes sous Avis techniques concer-nés. Les groupes spécialisés étant en consultation, une clarification rapide est attendue sur cette ques-tion. � (1) Décrets n° 2010-1254 et 2010-1255, et l’arrêté du 22 octobre 2010.

tèmes d’évaluation de la confor-mité sont ramenés à 5 au lieu de 6 (suppression du système 1+) ;– l’évaluation technique euro-péenne, qui remplace l’agrément technique européen et concerne tout fabricant d’un produit non couvert (ou pas totalement) par une norme harmonisée. 3- Une documentation tech-nique spécifique (DTS) pour les petites structures Des procédures simplifiées peu-vent désormais être mises en place dans les cas suivants : – la fourniture d’une documen-tation technique appropriée sur le produit ou la production d’es-sais réalisés en cascade ;

– le fabricant est une micro-entre-prise (au sens européen) ;– le produit a été fabriqué indivi-duellement « sur mesure » pour un ouvrage unique.Ces procédures simplifiées ne sont pas ouvertes aux entre-prises important des produits de construction sur le marché européen.4- La création de trois cas de dérogation au marquage CE Des dérogations sont prévues pour les monuments historiques, les produits fabriqués in situ et les produits faits à la demande et installés dans l’ouvrage par le fabricant. �

ÉLÉMENTS NON STRUCTURAUX - EXIGENCES À RESPECTER DANS LE NEUF

CP-MI OU EUROCODE 8

OU PS 92

PS-MI OU EUROCODE 8

OU PS 92

EUROCODE 8OU

PS 92

Catégories de bâtiment I II III IV

Zone 1TRÈS FAIBLE

Zone 2FAIBLE

Zone 3MODÉRÉE

Zone 4MOYENNE

Zone 5FORTE

Aucune exigence réglementaire

Page 61: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques
Page 62: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques
Page 63: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

SEPTEMBRE 2011 � B Â T I M É T I E R S 61

E N V I R O N N E M E N T

CERTIFICATS D’ÉCONOMIE D’ÉNERGIE Le dispositif se renforce

L e dispositif des certificats d’économie d’énergie (CEE)

est entré dans sa seconde phase. Un dispositif qui, à la différence des incitations financières classiques de type crédit d’impôt, est assumé par les fournisseurs d’énergie. Appe-lés « les obligés », ces derniers ont pour obligation d’inciter leurs clients à réaliser des économies d’énergie. Lesquelles sont validées par les pouvoirs publics, qui fixent les objectifs d’économies à réaliser par le biais d’opérations standar-disées réparties pour le bâtiment en quatre domaines : enveloppe, thermique, équipements et ser-vices. Ainsi, au-delà des travaux proprement dits qui peuvent don-ner lieu à des certificats, deux importants programmes collectifs d’adaptation des entrepreneurs et artisans rentrent dans ce disposi-tif CEE : les formations aux éco-nomies d’énergie dans le bâtiment (FEEBat) et le programme d’adap-tation des règles de l’art aux objec-tifs du Grenelle de l’environne-ment (programme RAGE 2012, financé jusqu’alors par EDF et pro-chainement par GDF SUEZ). Mais depuis 2011, ce dispositif a large-ment évolué. Les objectifs d’éco-nomie à réaliser pour les obligés ont été multipliés par cinq, et de nouveaux obligés ont été intégrés. Il s’agit des distributeurs de carbu-rant qui, comme les acteurs his-toriques que sont les fournisseurs de gaz, d’électricité, de fioul et de GPL, ont désormais l’obligation de recourir aux CEE. Sont également éligibles à l’obtention de certificats

d’économies d’énergie les collec-tivités territoriales (communes, conseils régionaux ou généraux), les gestionnaires de HLM qui peu-vent lancer des opérations d’éco-nomies d’énergie sur leur terri-toire ou encore l’Agence nationale de l’habitat (Anah). Pour que leurs clients puissent faire valoir leurs économies, le rôle actif et incita-tif des obligés doit être prouvé – incitation notamment à effec-tuer des travaux d’amélioration. Ce rôle peut être tenu par l’obligé lui-même ou l’un de ses parte-naires, et l’incitation peut recouvrir différentes formes (financement, conseil, accompagnement divers…).

INFORMATION OBLIGATOIRE

Depuis la création du disposi-tif, les entrepreneurs ou artisans n’ont pas la possibilité de pro-duire eux-mêmes des CEE. En revanche, ils peuvent travailler en partenariat (avec contrat) avec les demandeurs de CEE (obligés, éligibles, mandataires ou struc-

tures collectives). Dans tous les cas, les entreprises ont un rôle à jouer puisque leur facture est l’un des éléments de preuve de la réalisation des travaux – preuve indispensable à la transforma-tion de ces travaux en CEE. Mais aujourd’hui le dispositif va plus loin, car il exige que la possibi-lité d’économie soit démontrée avant même que les travaux ne soient réalisés. Cette nouvelle dis-position impose aux entreprises de préciser à leurs clients, dès la phase du devis, que les travaux qu’ils réaliseront seront sujets à CEE, et les informer sur les dif-férentes possibilités d’incita-tion proposées par les obligés.

De son côté, le client devra éta-blir une attestation sur l’honneur dans laquelle il reconnaît avoir été informé desdits dispositifs. Cette nouvelle mesure engendre, de fait, de nouvelles charges administra-tives pour les entreprises. Atten-tion, tous les travaux d’économie d’énergie ne peuvent pas faire l’objet de demande de certificat. Ils doivent correspondre à la des-cription technique décrite dans les fiches d’opérations standardisées, définies par arrêté ministériel. �POUR EN SAVOIR PLUS

• www.developpement-durable.gouv.fr/-Certificats-d-economies-d-energie,188-.html• www.atee.fr

Si les entreprises ne sont que tierce partie dans le dispositif des certificats d’économies d’énergie, elles ont un rôle important à jouer car elles sont en première ligne pour réaliser les travaux – et en apporter la preuve.

Dans le cadre d’un partenariat avec un obligé, il est nécessaire de s’informer et de s’assurer des points suivants :• l’authenticité du demandeur : les obligés

sont listés par les pouvoirs publics, les éligibles sont également définis et les structures collectives sont agréées. Les mandataires doivent préciser pour quels demandeurs ils agissent ;

• le type d’incitation (ou de lien) entre le demandeur et le client ;

• le rôle précis dévolu à l’entrepreneurou à l’artisan, notamment vis-à-vis de l’incitation envers le client ;

• la rémunération éventuelle prévue pour le travail administratif relatif aux preuves à apporter au demandeur : preuve du rôle incitateur du demandeur, comprenant l’attestation sur l’honneur signée par le client et par l’entreprise au moment du devis, et preuve de la réalisation des travaux comprenant l’attestation de fin de travaux.

RÈGLES À SUIVRE EN CAS DE PARTENARIAT

LE REMPLACEMENT DE CHAUDIÈRE entre dans le cadre des travaux d’économie d’énergie éligibles aux CEE.

© J

.-L.

DE

SC

HA

MP

S/U

EC

F

Page 64: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

B Â T I M É T I E R S � SEPTEMBRE 201162

ZOOM CHANTIER

Situés au Puy-en-Velay (Haute-Loire) et construits à la fin des années 60, les locaux de la FFB 43 affichent, après rénovation(1), des performances énergétiques en phase avec le Grenelle de l’environnement. Le nouveau siège est une vitrine des savoir-faire des entreprises de la région, démontrant qu’il est possible de réaliser des rénovations répondant à des critères basse consommation. Autre axe fort, la volonté de requalifier l’ensemble sur le plan architectural .(1) Certification BBC rénovation par Certivéa en cours d’attribution.

DÉPOSE DE LA FAÇADE D’ORIGINE

La rénovation portait sur le sous-sol et les deux premiers étages. Malgré des qualités architecturales indéniables selon l’architecte, la façade d’origine n’a pu être conservée en raison de son obsolescence sur le plan thermique. Elle est remplacée

ENVELOPPE PERFORMANTE pour les locaux de la FFB Haute-Loire

par un mur-rideau qui apporte « légèreté, mise en avant de la structure existante et adaptation aux besoins actuels. Ce choix permet de conserver le contraste entre le rez-de-chaussée-entresol et les niveaux supérieurs ».

© A

. MA

SU

T, D

. CR

OZ

E, A

RC

HIT

EC

TES

Page 65: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

SEPTEMBRE 2011 � B Â T I M É T I E R S 63

VENTILATION PERFORMANTE

Capitale dans un projet de rénovation énergétique, la ventilation est assurée par un dispositif de ventilation double flux thermodynamique qui gère le renouvellement d’air. Le système dispose de trois prises d’air exposées différemment en façade. La régulation choisit, en fonction des températures demandées, la prise d’air la plus adaptée. En complément, une nouvelle chaudière est mise en place sur le réseau de chauffage existant.

ISOLATION

L’isolation du bâtiment est gérée à 80 % par la façade-rideau. Pour le reste, elle est travaillée de l’intérieur au niveau des parois mitoyennes. Celles-ci sont iso-lées à l’aide d’un complexe de doublage isolant laine minérale de 100 mm d’épaisseur, sur rail et cloisonnement en plaques de plâtre. Les faux-plafonds sont isolés avec 60 mm de laine minérale thermo-acoustique. Les plafonds du sous-sol non chauffé ont été isolés en sous-face à l’aide d’une laine minérale de 200 mm d’épaisseur.

MUR RIDEAU BRISE SOLEIL

Profils aluminium à rupture de pont thermique et doubles vitrages isolants, telles sont les caractéristiques techniques princi-pales de la nouvelle façade-rideau. Elle reprend la trame originale et est complétée de brise-soleil de différents types pour autoriser un contrôle de l’ensoleillement, la plus grande partie de la façade étant exposée plein sud. Pour as-surer une pleine transparence, elle ne présente pas de partie pleine en imposte du rez-de-chaussée ; la structure du bâtiment est ainsi visible depuis l’extérieur.

Page 66: BATIMETIERS - ffbatiment.fr · BÂTIMÉTIERS SEPTEMBRE 2011 L’ACTUALITÉ 2 Les règles professionnelles chanvre et paille en attente de validation Bien qu’il s’agisse de techniques

B Â T I M É T I E R S � SEPTEMBRE 201164

LA PAROLE À

Y a-t-il en matière d’amiante des limites au principe de précau-tion ? Une « Parole à » publiée dans Bâtimétiers(1) il y a plus d’un an posait déjà cette question en pointant l’escalade réglementaire sur ce sujet. Elle soulignait, entre autres, le problème que devient l’amiante pour les entreprises du bâtiment – nous ne parlons pas ici des « désamianteurs » mais des peintres et soliers, des cou-

vreurs, des plombiers, des chauf-fagistes, etc. –, qui peuvent y être fortuitement confrontés sur des chantiers de réhabilitation. L’épi-sode récent, relatif à l’arrêté du 22 décembre 2009 sur la forma-tion amiante, pose de nouveau la question. Aux termes de cet arrêté, cette formation destinée à préve-nir les risques sanitaires liés à l’ex-position à l’amiante aurait dû être dispensée à quelque 1 140 000 per-

sonnes, dont 215 000 artisans, d’ici le 1er juin 2011, c’est-à-dire en six mois, compte tenu du calen-drier des plans de formation. Elle ne l’a pas été. Cela n’est pas étonnant, si l’on considère le détail du dispositif, qui prévoyait, sur trois ans, 18 jours de formation pour les artisans seuls et les chefs d’entreprise de moins de 10 sala-riés, 7 jours pour un poste d’enca-drement, 4 jours pour un ouvrier. Irréalisable en rai-son de son coût (dans une période où la relance de l’activité est loin d’être acquise pour beaucoup de petites entre-prises), cet arrêté n’était pas adapté aux besoins. Car sur un chantier, tout le monde n’est pas concerné au même titre par le problème de l’amiante, et nous sommes convaincus qu’il est pos-sible de s’inspirer de l’expérience d’autres métiers, celui des ins-tallations gaz par exemple, qui démontre qu’une maîtrise efficace du risque est possible en conju-guant des formations adaptées et des mesures d’organisation. Au terme d’une réflexion menée par le Groupement national Amiante et la commission for-mation, la FFB préconise ainsi de distinguer « sensibilisation » (notamment dans les centres de formation des apprentis par le biais du e-learning) et « forma-

tions », celles-ci étant destinées à l’encadrement et aux opérateurs intervenant sur les chantiers. Le chef d’entreprise définit les per-

sonnes à for-mer, en fonction de son organisa-tion. Il peut, par exemple, dési-gner un référent amiante. Cette position est exac-tement celle que le GNA-FFB a défendue lors de la réunion qui s’est tenue le 11 avril dernier avec la Direction générale du Tra-vail. Les échanges

ont abouti au report de l’applica-tion de l’arrêté au 1er janvier 2012. La solution retenue a l’avantage d’être immédiatement opération-nelle à l’échelle des milliers d’en-treprises concernées, puisque les modules de formation existent et que des outils d’information sont d’ores et déjà en préparation. Elle traduit également le sens des res-ponsabilités et le pragmatisme des professionnels de la FFB dans un dossier complexe où tout montre qu’il ne peut y avoir d’avancée réelle et efficace en s’en tenant au seul plan réglementaire. La pro-fession ne doit pas seulement être consultée sur de tels sujets, mais doit être reconnue et associée comme un véritable partenaire. �(1) Bâtimétiers n° 17, décembre 2009.

FORMATION AMIANTE IL NE SUFFIT PAS DE RÉGLEMENTER

ù l l

smdtegaptlddq1agv

t b ti

PHILIPPE TEMPERE EN BREF

Philippe Tempere dirige à Presles (Val-d’Oise) une entreprise de couverture, plomberie sanitaire, chauffage et climatisation, créée en 1919, qui emploie actuellement 65 personnes. Actif au sein de l’Union nationale des chambres syndicales de couverture plomberie de France (UNCP-FFB) dès les années 1990, Philippe Tempere en est devenu le président en 2006. Il préside le Groupement national Amiante de la FFB depuis cette année.

© O

. RO

UX

/ F

FB

Revue éditée par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris Cedex 16 -

Tél. : 01 40 69 52 58 - www.ffbatiment.fr - Association déclarée – Siret 301 652 673 0015 - Code APE 913E –ISSN 1772-3078 - Dépôt légal à

parution DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Didier Ridoret DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Philippe Tempere COMITÉ DE RÉDACTION :

Membres de la Fédération française du Bâtiment, de ses Fédérations départementales et régionales, de ses Unions et Syndicats de métiers JOURNALISTES :

Jean-Marc Brujaille, Hubert Kernéïs, Stéphanie Lacaze, Stéphane Miget, François Salanne CONCEPTION ET RÉALISATION IDÉ ÉDITION : André Haillotte,

Pierre Salanne, Nelly Hurlé, Caroline Palma, Katia Boudet, Céline Binet, Amandine Louvet FABRICATION : Sphinx/Sib TIRAGE DE CE NUMÉRO : 72 000 exemplaires

PRIX DU NUMÉRO : 25 € TTC ABONNEMENT ANNUEL : 80 € TTC (4 numéros) SERVICE ABONNEMENT : SEBTP - Tél. : 01 40 69 53 05 RÉGIE COMMERCIALE : IT-FFB –

Tél. : 01 40 69 57 68 ANNONCEURS : Ademe (3e couv.), CGI Bâtiment (p. 21), Cimbeton (p. 55), Cochebat (p. 21), Eco-Systèmes (p. 30), EDF (4e couv.),

Fiat (p. 47), GDF Suez (2e couv.), GDF Suez Gaz naturel (p. 7), Kiloutou (p. 60), Ocean (p. 18), Peugeot (p. 37), Point P (p. 29), Promotelec (p. 35), Pro BTP (p. 40),

Randstad (p. 59), Rector (p. 12), Recylum (p. 5), Schöck Rutherma (p. 55), Sitex (p. 39), SMA BTP (p. 16), Solfea (p. 39), Wolseley (p. 22)