8

Bâtissons une coalition en vue de la mobilisation pour le ... · actions de désobéissance civile, inspirant les mouvements al-termondialistes et antimondialistes de partout dans

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Bâtissons une coalition en vue de la mobilisation pour le ... · actions de désobéissance civile, inspirant les mouvements al-termondialistes et antimondialistes de partout dans
Page 2: Bâtissons une coalition en vue de la mobilisation pour le ... · actions de désobéissance civile, inspirant les mouvements al-termondialistes et antimondialistes de partout dans

L’Association générale étudiante du Collège de Valleyfield (AGÉCoV) propose un plan ambitieux aux associations étudiantes et groupes sociaux du Québec et d’ailleurs. Celui d’unir l’ensemble des forces progressistes dans une coalition sur la base de quatre principes pour la mobilisa-tion en vue du Sommet du G7 qui aura lieu en juin 2018 à la Malbaie dans Charlevoix :

- Le bien commun avant leurs profits - Le féminisme- L’environnement - L’antiracisme

L’une des raisons du succès des grèves étudiantes de 2005 et 2012 fut l’ouverture des structures de notre association étudiante nationale, l’Association pour une solidarité syn-dicale étudiante (ASSÉ) pour former la CLASSE (Coali-tion large de l’ASSÉ), afin de nous permettre de mener démocratiquement une mobilisation à grande échelle.

Au prochain congrès de l’ASSÉ, l’AGÉCoV fera donc la proposition de donner un droit de vote aux associations non membres et un droit de parole à tous les groupes militants et aux autres associations étudiantes nationales lors d’un congrès d’orientation de la Coalition G7 qui au-rait lieu à l’hiver 2018. Lors de ce congrès, les membres de la coalition pourront voter les revendications et le dis-

cours que nous mettrons de l’avant, élire nos porte-pa-roles et prendre position sur les enjeux stratégiques de la mobilisation, par exemple la désobéissance civile. Les seuls critères pour la joindre seront d’être une associa-tion dont l’instance décisionnelle est l’assemblée géné-rale (AG) et d’avoir adopté la proposition de l’AGÉCoV en AG. Les partis politiques et les centrales syndicales ne pourront pas faire partie de la coalition.

L’ASSÉ est le meilleur véhicule pour coaliser tous ces groupes, elle a des moyens pour organiser l’événement, elle est connue de la population et a une renommée et une crédibilité inter-nationale en raison de la grève de 2012, ce qui sera pratique puisque le G7 sera suivi dans plusieurs pays. L’idée de passer par l’ASSÉ semble le moyen le plus rapide et efficace d’arriver à nos fins. Pourquoi repartir à zéro quand nous pouvons investir un groupe déjà présent dans les cégeps et universités de toutes les régions du Québec ?

Soyons clairs, ce n’est pas l’ASSÉ qui contrôlera et décidera des orientations de la mobilisation, mais bien les membres de la coalition réunis en congrès. Bien des choses restent à définir, mais une bonne manière d’impliquer les membres pourrait être d’élire l’hiver prochain un comité de coordination de la mobilisation en vue du G7.

Bâtissons une coalition en vue de la mobilisation pour le sommet du G7!

Si vous êtes intéressé par le projet, nous vous invitons à contacter l’AGÉCoV au (450) 373-9441 poste 535 ou par courriel : [email protected].

Vous n’avez qu’à planifier une assemblée générale de votre association où vous proposerez l’adoption de cette proposition pour joindre la coalition :

Que [nom de l’association] joigne la coalition autour de l’ASSÉ en vue de la mobilisation autour du G7 2018.Que [nom de l’association] endosse les principes de bases de la coalition :

- Le bien commun avant leurs profits- Environnement- Féminisme- Antiracisme

Que les membres de la coalition décident, entre autres, des revendications et de nos porte-paroles pour la mobili-sation en vue du G7 lors d’un congrès à l’hiver 2018.

Page 3: Bâtissons une coalition en vue de la mobilisation pour le ... · actions de désobéissance civile, inspirant les mouvements al-termondialistes et antimondialistes de partout dans

Les dirigeants de sept puissances mondiales seront dans Charlevoix cet été!maintenant fait son chemin pour la majorité de ces pays, mais ceux-ci s’organisent sans broncher pour déplacer les activités économiques polluantes dans des pays tiers pour ensuite les blâmer pour le réchauffement climatique. Ils s’étonnent ensuite que malgré les désastres climatiques et les guerres causées par leur cupidité à contrôler le monde, que les migrants en provenance de ces pays quittent leur milieu de vie pour fuir la misère. La « sécurité » qui sera discutée à ce sommet ne rimera pas avec un cadre de vie plus acceptable pour tous et toutes, mais sera plutôt l’oc-

Les 8 et 9 juin prochain dans le Manoir Richelieu à La Malbaie, dans Charlevoix, aura lieu le prochain sommet du G7. Cet événement sera l’occasion pour les dirigeants de sept puissances économiques et politiques (États-Unis, Japon, Allemagne, France, Russie, Royaume-Uni, Italie, Canada) de se réunir pour discuter derrière des portes closes de comment ils veulent soumettre la planète à leur volonté..

Ceux et celles-ci seront richement reçus dans un domaine aux allures d’un château dans une pe-tite ville pour discuter de grosses af-faires. Loin de rendre le monde plus habitable, c’est un monde avec tou-jours plus d’inégalités, de division, de marginalisation et de pollution qui se discute dans ces sommets. Un monde qui profitera à une petite minorité, un monde qui ne nous ressemble pas.

Un monde moins vivable pour toutes et tousLes thèmes discutés à ce sommet ne

casion pour les sept de blâmer les étrangers pour leurs maux et de tou-jours chercher à boucler leurs fron-tières. Et que dire de l’égalité des sexes, alors que nous savons que l’ap-pauvrissement et la marginalisation de la population touchent davantage les femmes dans l’ensemble des pays du monde. C’est donc assis à la même table qu’un agresseur sexuel récidi-viste et président d’un des pays les plus rétrogrades quant à l’égalité des chances que les discussions auront lieu.

«les chefs d’État et de gou-vernement vont plutôt chercher des moyens plus efficaces pour que les en-treprises multinationales accumulent des profits à l’infini, à l’instar d’une po-pulation qui s’appauvrit et d’une planète qui s’épuise.»

sont pas anodins. Au menu : croissance économique, sé-curité, égalité des sexes et environnement. Les sourires et les bons mots de devant la caméra auront du mal à masquer la nature réelle des décisions prises à huis clos. Loin de vouloir rendre le monde plus vivable pour tous et toutes, les chefs d’État et de gouvernement vont plu-tôt chercher des moyens plus efficaces pour que les en-treprises multinationales accumulent des profits à l’in-fini, à l’instar d’une population qui s’appauvrit et d’une planète qui s’épuise. La conscience environnementale a

Face à cette mascarade du pouvoir, il est de notre devoir de s’opposer à ce sommet et de proposer autre chose. Un monde qui n’est pas orienté sur le pouvoir de l’argent est possible. Un monde plus près de nos préoccupations et de nos aspirations, un monde dans lequel la vie passe avant le profit est nécessaire et indispensable.

Pour qu’un autre monde soit possible, bloquons le G7!

Nos vies avant vos profits

Page 4: Bâtissons une coalition en vue de la mobilisation pour le ... · actions de désobéissance civile, inspirant les mouvements al-termondialistes et antimondialistes de partout dans

En 2001 avait lieu le troisième Sommet des Amériques à Qué-bec. Cette grande conférence internationale, qui réunissait les chefs d’État de 34 pays d’Amérique, avait pour objectif de né-gocier la Zone de libre-échange des Amériques (ZLÉA).

Fortement défendue par le gouvernement américain, cette en-tente signifiait ni plus ni moins une intensification du proces-sus de mondialisation néolibérale dont les conséquences so-ciales et économiques sont pourtant désastreuses. Alors que ces traités de libre-échange permettent aux élites économiques mondiales de consolider leur pouvoir, notamment en déloca-lisant leurs entreprises afin de baisser leurs coûts de produc-tion et en dépossédant sans entrave les pays du Sud de leurs ressources naturelles et de leurs richesses, c’est la population qui subit les contrecoups de cette restructuration économique: depuis les années 1980, les inégalités sociales se creusent, le filet social s’effrite et la pauvreté et le chômage augmentent. L’annonce d’un tel Sommet n’a donc pas tardé à semer la grogne au sein de la population et des mouvements sociaux. D’autant plus que les grandes orientations économiques allaient y être décidées derrière des portes closes, par une poignée de grands dirigeants. Une immense clôture de 4 kilomètres avait d’ail-leurs été érigée autour du Château Frontenac où avait lieu le Sommet.

65 000 personnes à Québec pour protester contre la ZLÉA

Au tournant des années 2000, la mobilisation mondiale contre la mondialisation et le libre-échange est à son comble: en 1999, des manifestant-e-s parviennent à empêcher la tenue du Som-met de l’Organisation mondiale du commerce à Seattle par des actions de désobéissance civile, inspirant les mouvements al-termondialistes et antimondialistes de partout dans le monde, dont ceux du Québec. À leur tour, le 20 avril 2001, 65 000 manifestants et manifes-tantes de tous les horizons se réunissent à Québec pour protes-ter contre la ZLÉA. Pendant trois jours, ces protestations sont le lieu de nombreuses actions en tous genre: de la manifestation pacifique à la désobéissance civile, le message est clair: nous refusons une société marchandisée où le profit passe avant le

bien commun. Le dernier jour du Sommet, la tension est à son comble: les manifestants parviennent à abattre la controversée clôture autour du Château Frontenac et ces images font le tour de la planète, inspirant des milliers de personnes partout dans le monde.

Dans les années qui ont suivi, chacun des sommets concernant la ZLÉA ou le libre-échange a été marqué par des manifesta-tions sans précédent qui se sont soldées par une victoire ma-jeure des mouvements sociaux. Devant la grogne populaire, le projet a été abandonné. Une preuve que la lutte paie !

Le troisième Sommet des Amériques en 2001 a changé le vi-sage des mouvements sociaux au Québec. Cette mobilisation de très grande ampleur a formé des groupes militants qui sont encore actifs aujourd’hui. C’est d’ailleurs au cours de cette pé-riode que l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), l’association à l’origine des grèves générales illimitées de 2005 et 2012 a été créée. L’ASSÉ a été très active dans l’en-semble de la mobilisation contre la ZLÉA. Elle a notamment organisé une mobilisation continentale en 2002 qui a su ras-sembler des gens dans plusieurs pays, une première pour le mouvement étudiant québécois.

Il importe de souligner qu’un des points forts de la mobilisa-tion contre la ZLÉA a été de rassembler l’ensemble de la société civile grâce au concept de la diversité des tactiques. Malgré une diversité de points de vue et de pratiques, militant-e-s antica-pitalistes, associations étudiantes, syndicats, groupes commu-nautaires, environnementalistes et la population civile étaient tous et toutes uni-e-s derrière la même bannière!

16 ans plus tard, le Québec sera encore une fois le théâtre d’une de ces grandes rencontres du gratin capitaliste international. Nous aurons l’occasion d’accueillir le Sommet du G7 et le pré-sident Trump qui symbolise en lui-même l’ensemble de ce que haïssons : en plus d’être un agresseur dénoncé, il fonde son programme sur le racisme et la concentration de la richesse, en plus de nier l’existence des changements climatiques. Il est grand temps que les associations étudiantes locales se réappro-prient cet outil de mobilisation populaire qu’est l’ASSÉ, organi-sation qui a démontré son efficacité dans les luttes populaires des 15 dernières années, basée sur le syndicalisme combatif et la démocratie directe. C’est en réunissant les forces de trans-formation sociale de nos assemblées générales que nous allons pouvoir tendre vers un monde à notre image. Accueillons-les comme il se doit. Cette fois-ci, c’est à nous de faire l’histoire !

Mobilisation contre le Sommet des Amériques de Québec en 2001 : une leçon de résistance

Qu’est-ce que la ZLÉALe projet de Zone de libre-échange des Amériques (ZLÉA) visait la création d’une vaste zone de libre-échange entre 34 pays d’Amérique du Nord, d’Amé-rique du Sud, d’Amérique Centrale et des Caraïbes (à l’exception de Cuba). L’objectif de l’entente était de lever les entraves au commerce et aux investissements entre les pays concernés.

Page 5: Bâtissons une coalition en vue de la mobilisation pour le ... · actions de désobéissance civile, inspirant les mouvements al-termondialistes et antimondialistes de partout dans

Au Québec, aux États-Unis et ailleurs, des groupes d’extrême-droite comme La Meute, Storm Al-liance et l’alt-right américaine clament avec de moins en moins de gêne un discours identitaire, raciste et haineux. Cette résurgence des mouvements populaires d’extrême-droite survient à un moment marqué par le retour et la légitimation de ce même discours par les élites politiques. Il suffit de regarder les résultats électoraux obtenus, dans les deux dernières années, par le populisme fascisant de Donald Trump, aux États-Unis, de Marine LePen et du Front national, en France, ou de Norbert Hofer et du Parti de la liberté d’Autriche. Dangereusement décomplexée, c’est une droite identitaire qui peste contre l’immigration, qui imagine l’Occident menacé d’islamisation et qui en appelle au repli sur soi des nations par la haine, la construction de murs et la fermeture des fron-tières aux réfugié-e-s.

Le G7 compte parmi ses membres les gouvernements de Donald Trump et de Theresa May. Sans gêne, notamment par leurs projets respectifs de construction d’un mur à la frontière américa-no-mexicaine et de « Brexit », ils s’acharnent à ériger tout ce qui est « étranger » en bouc-émissaire, responsabilisant l’Autre pour les problèmes générés par le capitalisme sauvage et débridé qu’ils pro-meuvent.

Il s’agit d’un piège dans lequel on ne doit pas se laisser tomber, auquel on doit répondre par un appel à la solidarité, à l’abolition des frontières.

Les murs à détruire

Page 6: Bâtissons une coalition en vue de la mobilisation pour le ... · actions de désobéissance civile, inspirant les mouvements al-termondialistes et antimondialistes de partout dans

Des femmes, pas des chiffres

sur les deux pans : exiger des actions immédiates visant notamment le soutien aux personnes survivantes et la simplification des recours contre les auteur-es de ces vio-lences, et revendiquer des modifications profondes au système pour les éradiquer. Mince tâche, n’est-ce pas!

Il nous faudra cependant être prudents : il n’appartient pas qu’aux femmes de porter les revendications fémi-nistes dans la campagne contre le G7. Certains hommes devront être davantage attentifs aux nécessités de l’inexo-

Pourquoi l’ASSÉ doit-elle porter sa campagne contre les violences sexuelles et la culture du viol devant les portes du G7?

Des milliers.Des milliers de violences sexuelles et de manifestations de la culture du viol – quelles qu’elles soient – se produisent chaque année, non seulement sur nos campus, mais égale-ment dans nos milieux de travail et militants, voire même à l’intérieur de notre famille, de nos cercles d’ami-e-s. Pour celles et ceux qui chercheraient ici des statistiques précises à cet effet, sachez que ce texte n’en fournira au-cune : les chiffres « exacts » fournis par des institutions dont la rigidité bureaucratique et les intérêts écono-miques laissent trop de personnes sur-vivantes sans paroles nous intéressent très peu. Nous avons la conviction qu’une seule de ces violences est suffi-sante pour justifier les énergies inves-ties par l’ASSÉ et ses membres dans cette campagne pour que cessent les oppressions à caractère sexuel.

Deux.Avec la perspective d’une nouvelle

rable lutte que l’ASSÉ mène contre les violences sexuelles et la culture du viol, et accepter de prendre des res-ponsabilités pour lesquelles on n’ac-corde très peu de reconnaissance. Ils devront également céder leur place - souvent acquise en raison de pri-vilèges inconscients – pour que des femmes puissent aussi être la voix de notre organisation contre le G7.

Un.L’expérience d’une violence sexuelle est différente pour chaque personne. Inutile, donc, d’aspirer à former un groupe homogène et unanime sur l’ensemble des enjeux. Visons plutôt

«Avec la perspective d’une nouvelle coalition autour de l’ASSÉ contre le G7, deux campagnes seraient menées à la fois par notre organisation nationale. Les mouvements fémi-nistes ont toujours dû être vigilants face à une menace constante de se-condarisation de leurs luttes»

coalition autour de l’ASSÉ contre le G7, deux campagnes seraient menées à la fois par notre organisation nationale. Les mouvements féministes ont toujours dû être vigilants face à une menace constante de secondarisation de leurs luttes, c’est-à-dire la priorisation de luttes d’autres fronts sur les combats et revendications féministes, trop souvent considérés comme secondaires, d’importance moindre.

Il nous apparaît cependant que, dans le cas de la campagne contre les violences sexuelles et celle contre le G7, il s’agit de deux fronts d’une même bataille. Historiquement, l’ASSÉ a eu une approche plutôt radicale dans le choix de ses campagnes et revendications (« radicale » utilisé ici dans son sens étymologique « à la racine de »). Les vio-lences sexuelles sont perpétrées de manière systémique, par, entre autres, un patriarcat grassement installé dans tous les pans de la société. Étant donné l’urgence d’agir, l’ASSÉ n’a pas le luxe de choisir entre la lutte aux causes systémiques des violences sexuelles et ses manifestations concrètes et quotidiennes. Elle doit agir simultanément

la construction d’un mouvement, la création d’une masse critique constituée d’individualités qui réclament à leurs façons un changement profond et immédiat dans la culture et la structure sociale. Pour que tous ces chiffres, toutes ces statistiques froides qui traduisent la douleur et la souffrance incommensurable des personnes survi-vantes de violences sexuelles se transforment en actions et en transformations, rassemblons-nous autour de l’AS-SÉ et ses organisations alliées les 8 et 9 juin 2018 pour opposer aux mesures néolibérales et patriarcales des états du G7 nos revendications sociales et féministes.

Nous avons du pain sur la planche, camarades féministes et proféministes!

Post-scriptumNotons par ailleurs qu’une seule femme représentera un des pays du G7 : la chancelière de l’Allemagne, Angela Merkel. Grande surprise…

Page 7: Bâtissons une coalition en vue de la mobilisation pour le ... · actions de désobéissance civile, inspirant les mouvements al-termondialistes et antimondialistes de partout dans

« L’État de la planète […] On estime à 841 millions le nombre de personnes souf-frant de malnutrition et d’insuffisance pondérale; 1,2 mil-liard n’ont pas accès à l’eau potable, 2 milliards n’ont pas

Les forêts tropicales recouvraient autrefois 14 % de la surface terrestre, elles en recouvrent maintenant 6 %. Ce qui reste pourrait avoir disparu d’ici 40 ans. Les 10 années les plus chaudes depuis le début des rele-vés en 1866 sont toutes survenues depuis 1995. Près de 90 % des pesticides agricoles n’atteignent jamais leur cible et se dispersent plutôt dans l’eau, dans l’air et dans le sol, en plus de s’accumuler dans les tissus adipeux des animaux et des gens. »

Cela, c’était en 2012. Et malgré le cri d’alarme de Gra-ham Burnett dans son livre La Permaculture, et celui de bien d’autres qui ont précédé et suivi, certains s’obstinent encore à considérer la planète comme une corne inépui-sable. Aux États-Unis, il y a tout juste un an, la défense de Standing Rock contre le passage d’un oléoduc fut accom-pagnée d’une très forte et violente répression policière.

En Europe, en novembre 2017, l’Union européenne (dont trois des membres sont membres du G7 :Italie, France, Al-lemagne) a autorisé pour cinq ans encore l’utilisation du glyphosate, herbicide cancérigène produit par Monsanto.

(en Belgique, par exemple, des médecins s’inquiètent de la qualité de l’air de Bruxelles), n’étaient pas assez énormes, voici que ceux qui sont à la racine de la crise en-vironnementale vont profiter du grand air où ils planifie-ront pour une année de plus leurs politiques néolibérales manifestement impropres à un équilibre environnemen-tal. Car c’est au Manoir Richelieu de La Malbaie qu’aura lieu le sommet du G7 en 2018.

Ne restons pas passives et passifs face à ce dernier affront. Cet été, perturbons leur petit colloque et signifions qu’il est plus que temps d’entamer de plus sains rapports avec l’environnement. Car à qui de droit de juger que la faune, les eaux, la terre et même le ciel n’ont de valeur qu’à court terme, qu’en termes monétaires? Ce n’est en tout cas pas le droit, vu les conflits qu’entretiennent ses intérêts avec les intérêts du plus grand nombre, de cette poignée que constitue le G7.

La planète mise à mal par le système économique.Contre le G7, à la défense de l’environnement.

accès à l’électricité et 1,6 milliard sont analphabètes. Les scientifiques estiment que le taux d’extinction a atteint au moins 1 000 espèces par année. Ce nombre indique que nous vivons maintenant à une époque d’ex-tinction massive. Le CO2 atmos-phérique a aug-menté, passant d’environ 280 ppm en 1850 à 385 ppm en 2007. [...]

Au Canada, alors que le pays est si-gnataire de l’Ac-cord de Paris sur le climat, Justin Tru-deau encourage encore fortement l’exploitation des sables bitumineux en Alberta.

Et comme si ces affronts des déci-deurs envers le plus grand nombre, car ce dernier est ce-lui qui ressent le plus concrètement la crise climatique

Page 8: Bâtissons une coalition en vue de la mobilisation pour le ... · actions de désobéissance civile, inspirant les mouvements al-termondialistes et antimondialistes de partout dans

Le G7 (Groupe des sept) est un groupe de discussion et de partenariat économique de sept pays parmi les plus grandes puissances économiques : États-Unis, Japon, Al-lemagne, France, Royaume-Uni, Italie, Canada. Les som-mets annuels du G7 sont contestés par les mouvements populaires de partout dans le monde. Ce qui n’est en rien surprenant, puisque ces sommets impliquent la réunion d’individus prêchant le néolibéralisme et ayant le pouvoir de défigurer le monde afin qu’ils décident le destin de l’économie mondiale. Ce destin qui engage et met en pé-ril davantage le bien commun que leurs intérêts ne s’an-nonce guère rassurant.

En plus d’être foncièrement anti-démocratique, leur petit colloque d’aristocrates est une insulte lancée à la face des classes laborieuses. Car c’est au luxueux Manoir Richelieu de La Malbaie et à nos frais (la facture remise au gouver-nement fédéral pour la tenue du sommet du G8 en 2002 était d’environ 192 millions de dollars) que le cercle fermé se réunira, champagne et mignardises inclus… Beurk!

Des dégâts concrets. Une idéologie.Au Canada, c’est entre autres les cultures autochtones qui prennent des coups alors que le budget accordé à la Société de communication Atikamekw-Montagnais (SO-CAM) est amputé de 75 000$ cette année. C’est auprès de Québec qu’a dû finalement plaider l’organisme à but non lucratif (OBNL) pour compenser le trou budgétaire et, du coup, ce sont les Québécoises et Québécois qui

paient pour l’irresponsabilité du gouvernement fédé-ral. L’homologue français de Justin Trudeau, Emmanuel Macron, n’a pas plus de considérations pour les plus pré-caires. C’est tout récemment qu’il a annoncé la baisse des aides personnalisées au logement (APL). Chez nos cama-rades du Sud, ce sont les femmes qui sont parmi les pre-mières visées par Donald Trump au début de son man-dant, lorsqu’il coupe les subventions fédérales à Planned Parenthood (OBNL fondé en 1916 promouvant l’éduca-tion sexuelle et l’accès aux soins de santé). Ces trois faits d’actualité et d’autres encore pointent tous vers une même idéologie. Le néolibéralisme est la doctrine selon laquelle l’économie irait pour le mieux avec un minimum d’inter-vention de l’État. Or ce qui est mieux pour le Groupe des sept ne l’est pas pour le plus grand nombre. Les sept usent de leur pouvoir pour garder creux le fossé entre les riches et les moins nanti-e-s et servir ainsi leurs intérêts.

Riposte!En économie, comme en toute autre science, lorsqu’un paradigme (Manière d’utiliser des techniques et des exemples propres à chaque problème) ne convient pas pour nos recherches, on doit le changer pour un autre. Constatant que les profits d’une soi-disant haute sphère des sociétés nous coûtent nos acquis, signifions par les pa-roles et les actes qu’il est temps de changer de paradigme. Opposons à une logique dévoratrice de nos ressources et de notre temps une économie axée sur la recherche d’un bien commun profitant à tous et chacun, à toutes et cha-cune. Lors du sommet du G7, prenons d’assaut l’actualité.

Le bien commun avant leurs profits!