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Belle la coccinelle Il était une fois dans un merveilleux jardin, une petite coccinelle qui s’appelait Belle, parce qu’elle était belle comme une fleur, et plus sage qu’une image. Un jour, Belle se posa par mégarde sur le nez crochu d’une vieille femme tombée du ciel. Ce nez, vous l’avez compris, était celui d’une sorcière qui n’aimait pas mais alors pas du tout, qu’on vienne le lui chatouiller. " Je veux que tu deviennes la plus laide des coccinelles, et que ton cœur soit plus noir que les taches que tu portes ! " Puis elle secoua sa longue cape avant de disparaître. Ainsi le sort s’accomplit. Belle devint vraiment très vilaine. A tous ses amis les insectes du jardin, elle faisait des grimaces, ou elle leur jouait des mauvais tours. La chenille excédée la menaçait : " Si je t’attrape, je vais te donner une fessée, sale petite peste ! " Mais Belle se moquait bien des fessées et des menaces de ses vieux amis car, depuis, elle s’en était fait de nouveaux qu’elle adorait : Dolly la grosse araignée, et Tony, le crapaud baveux. Or, une nuit, une fée apparut. Elle portait une robe brodée d’étoiles qui scintillaient à chacun de ses pas. Sur un tapis de fleurs elle s’assoupit. " Regardez ! Une fée ! Volons-lui sa baguette magique ! dit Tony. - Oh oui, volons-lui ! reprit Dolly. " Aussitôt dit, aussitôt fait. Mais dès qu’ils eurent touché la baguette, Tony se transforma en carotte, et Dolly en lapin qui aimait les carottes. Quant à la coccinelle... La fée lui réserva un autre sort. En un clin d’œil, elle retrouva la beauté et la gentillesse que la sorcière lui avait enlevées. Ainsi, à partir de ce jour, tous vécurent en paix dans ce merveilleux jardin. Antoon KRINGS, Belle la coccinelle, Ed. Gallimard jeunesse 1) Dans quel endroit se passe cette histoire ? 2) Sur quelle partie du corps de la sorcière Belle s’est-elle posée ? 3) Quel animal menace de donner une fessée à Belle ? 4) Qui sont les nouveaux amis que Belle se fait ? 5) Comment est la robe de la fée ? 6) Qu’est-ce que Tony veut voler à la fée ? 7) En quoi Dolly est-elle transformée ? Kézako Au beau milieu de la forêt, sous la souche d’un vieux chêne déraciné, vivait un petit hérisson. Ses parents l’avaient appelé Kézako. A sa naissance, tous les hérissons étaient venus voir « l’étrange phénomène ». La pie leur avait bien dit : « Venez donc voir ça, vous allez bien rire ! » En effet, beaucoup avaient ri et s’étaient moqués de lui. On n’avait jamais vu pareil hérisson : la nature avait voulu qu’il soit tout frisé ! Kézako était aussi gentil qu’il était frisé. Il était malheureux d’entendre ses frères à poils durs lui lancer : « Alors, Kézako le mouton, quand vas-tu bêler ? » ou alors : « Ma parole, il a mis des bigoudis ! » Ces paroles qui semblaient faire le bonheur de ses compagnons lui faisaient mal au cœur. Un jour, ce fut la panique parmi le peuple des hérissons : Braco, le vagabond, était revenu avec un grand sac dans lequel il jetait les pauvres animaux destinés à la marmite. Déséquilibré par le poids du butin, Braco le chauve, avait trébuché et perdu sa perruque. Croyant la ramasser, il avait attrapé Kézako caché dans les herbes et l’avait posé sur sa tête. Kézako qui avait tout compris le griffa et le mordit tant et si bien que notre homme lâcha le sac en poussant d’affreux hurlements. Il s’enfuit à toutes jambes et ne revint plus jamais dans la forêt. Quant à Kézako, il fut traité en héros. Personne ne se moqua plus jamais de lui. Son exploit fut raconté de génération en génération et le rêve de chaque famille hérisson fut d’avoir un petit tout frisé que l’on appellerait évidemment Kézako. Eric Planque 1) Sous la souche de quel arbre déraciné Kézako vivait-il ? 2) Qui avait dit aux autres hérissons de venir voir Kézako à sa naissance ? 3) Pourquoi Kézako est-il différent des autres hérissons ? 4) Quelles paroles faisaient mal au cœur de Kézako ? 5) Dans quoi Braco met-il les hérissons qu’il capture ? 6) Pourquoi Braco attrape-t-il les hérissons ? 7) Avec quoi Braco confond-il Kézako quand il le ramasse ? 8) Que fait Kézako à Braco quand il se retrouve sur sa tête ?

Belle la coccinelle Kézakoekladata.com/G4rOR_tn790zXpUttQW8Rg4GhG8.pdf · 2013-02-07 · Belle la coccinelle Il était une fois dans un merveilleux jardin, une petite coccinelle

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Belle la coccinelle Il était une fois dans un merveilleux jardin, une petite coccinelle qui s’appelait Belle, parce qu’elle était belle comme une fleur, et plus sage qu’une image. Un jour, Belle se posa par mégarde sur le nez crochu d’une vieille femme tombée du ciel. Ce nez, vous l’avez compris, était celui d’une sorcière qui n’aimait pas mais alors pas du tout, qu’on vienne le lui chatouiller. " Je veux que tu deviennes la plus laide des coccinelles, et que ton cœur soit plus noir que les taches que tu portes ! " Puis elle secoua sa longue cape avant de disparaître. Ainsi le sort s’accomplit. Belle devint vraiment très vilaine. A tous ses amis les insectes du jardin, elle faisait des grimaces, ou elle leur jouait des mauvais tours. La chenille excédée la menaçait : " Si je t’attrape, je vais te donner une fessée, sale petite peste ! " Mais Belle se moquait bien des fessées et des menaces de ses vieux amis car, depuis, elle s’en était fait de nouveaux qu’elle adorait : Dolly la grosse araignée, et Tony, le crapaud baveux. Or, une nuit, une fée apparut. Elle portait une robe brodée d’étoiles qui scintillaient à chacun de ses pas. Sur un tapis de fleurs elle s’assoupit. " Regardez ! Une fée ! Volons-lui sa baguette magique ! dit Tony. - Oh oui, volons-lui ! reprit Dolly. " Aussitôt dit, aussitôt fait. Mais dès qu’ils eurent touché la baguette, Tony se transforma en carotte, et Dolly en lapin qui aimait les carottes. Quant à la coccinelle... La fée lui réserva un autre sort. En un clin d’œil, elle retrouva la beauté et la gentillesse que la sorcière lui avait enlevées. Ainsi, à partir de ce jour, tous vécurent en paix dans ce merveilleux jardin.

Antoon KRINGS, Belle la coccinelle, Ed. Gallimard jeunesse

1) Dans quel endroit se passe cette histoire ?

2) Sur quelle partie du corps de la sorcière Belle s’est-elle posée ?

3) Quel animal menace de donner une fessée à Belle ?

4) Qui sont les nouveaux amis que Belle se fait ?

5) Comment est la robe de la fée ?

6) Qu’est-ce que Tony veut voler à la fée ?

7) En quoi Dolly est-elle transformée ?

Kézako Au beau milieu de la forêt, sous la souche d’un vieux chêne déraciné, vivait un petit hérisson. Ses parents l’avaient appelé Kézako. A sa naissance, tous les hérissons étaient venus voir « l’étrange phénomène ». La pie leur avait bien dit : « Venez donc voir ça, vous allez bien rire ! » En effet, beaucoup avaient ri et s’étaient moqués de lui. On n’avait jamais vu pareil hérisson : la nature avait voulu qu’il soit tout frisé ! Kézako était aussi gentil qu’il était frisé. Il était malheureux d’entendre ses frères à poils durs lui lancer : « Alors, Kézako le mouton, quand vas-tu bêler ? » ou alors : « Ma parole, il a mis des bigoudis ! » Ces paroles qui semblaient faire le bonheur de ses compagnons lui faisaient mal au cœur. Un jour, ce fut la panique parmi le peuple des hérissons : Braco, le vagabond, était revenu avec un grand sac dans lequel il jetait les pauvres animaux destinés à la marmite. Déséquilibré par le poids du butin, Braco le chauve, avait trébuché et perdu sa perruque. Croyant la ramasser, il avait attrapé Kézako caché dans les herbes et l’avait posé sur sa tête. Kézako qui avait tout compris le griffa et le mordit tant et si bien que notre homme lâcha le sac en poussant d’affreux hurlements. Il s’enfuit à toutes jambes et ne revint plus jamais dans la forêt. Quant à Kézako, il fut traité en héros. Personne ne se moqua plus jamais de lui. Son exploit fut raconté de génération en génération et le rêve de chaque famille hérisson fut d’avoir un petit tout frisé que l’on appellerait évidemment Kézako.

Eric Planque

1) Sous la souche de quel arbre déraciné Kézako vivait-il ?

2) Qui avait dit aux autres hérissons de venir voir Kézako à sa naissance ?

3) Pourquoi Kézako est-il différent des autres hérissons ?

4) Quelles paroles faisaient mal au cœur de Kézako ?

5) Dans quoi Braco met-il les hérissons qu’il capture ?

6) Pourquoi Braco attrape-t-il les hérissons ?

7) Avec quoi Braco confond-il Kézako quand il le ramasse ?

8) Que fait Kézako à Braco quand il se retrouve sur sa tête ?

Histoire de loups Les loups sont nombreux dans les régions du nord de l’Europe. Durant les longs mois d’hiver, quand une épaisse couche de neige couvre les champs et les bois, ils trouvent difficilement à se nourrir et la faim les rend redoutables. Réunis en bandes, ils ne craignent pas de pénétrer jusque dans les villages, ou d’attaquer les hommes et les attelages attardés dans la campagne. Un jour, en Suède, un homme appelé Holger ramenait sur un traîneau des fûts, des cuves, des baquets, dont il faisait le commerce. Le trajet était long, la nuit tombait, et Holger s’aperçut soudain qu’il était poursuivi par une dizaine de grands loups. Il ne pouvait compter, pour leur échapper, que sur la vitesse de son cheval. Hélas ! Celui-ci, assez lourdement chargé et médiocre coureur, donnait déjà des signes de fatigue. La ferme la plus voisine était encore loin. Holger se crut perdu et l’effroi envahit son cœur. A ce moment, il vit venir à lui, sur le chemin, une vieille mendiante nommée Maline, bossue et boiteuse. D’un geste brusque, il tira les rênes, arrêta son cheval frémissant. « Viens Maline, viens, cria-t-il, d’une voix brève et rude. Monte vite dans le traîneau. » Lorsque la vieille fut montée, le traîneau repartit; mais les loups avaient gagné beaucoup de terrain. « Tu aurais mieux fait de rester chez toi que de courir les chemins, grommela Holger. Voici que mon cheval s’épuise ; sa charge n’est pas plus légère avec toi. C’en est fait de nous. – Pourquoi ne jettes-tu pas les fûts qui chargent le traîneau ? répondit Maline. Tu soulagerais ainsi ton cheval et tu reviendrais les chercher demain. » Holger s’étonna de ne pas avoir eu lui-même cette excellente idée. Il fit rouler à terre les baquets et les fûts. Surpris et effrayés, les loups s’arrêtèrent d’abord, puis, curieux, vinrent flairer ces objets. Pendant ce temps, le traîneau reprenait de l’avance. Mais la poursuite recommença bientôt. « Si cela ne suffit pas, je me jetterai moi-même aux loups, dit Maline, et peut-être, alors, pourras-tu leur échapper. » Holger, qui se disposait à jeter encore une énorme cuve, se mit à rire tout haut. Maline crut qu’il perdait la raison. Mais il lui dit : « J’ai un meilleur moyen. Conduis le traîneau au village le plus vite possible. Tu diras aux gens que je suis seul sur la route au milieu des loups et qu’ils viennent me délivrer. » Et sans autres explications, il fit basculer l’énorme cuve, l’ouverture en bas, sauta lui-même sur la neige, se glissa sous la cuve qu’il fit retomber sur lui comme un couvercle, et s’y trouva à l’abri.

Les loups arrivèrent en hurlant. Pour atteindre leur proie qu’ils sentaient si près, ils essayèrent de mordre la cuve, de la renverser ; ils grattèrent la neige, avec des grognements de convoitise et de fureur. Mais en vain, la cuve était trop lourde... Cependant Maline arrivait sans encombre au village. Les habitants s’armèrent de fusils, de fourches, de bâtons et accoururent. Ils mirent les loups en fuite et tirèrent Holger, sain et sauf, de sa périlleuse situation.

« Le Merveilleux voyage de Nils Holgersson » Selma LAGERLOFF

1) Dans quel pays se passe cette histoire ?

2) Qu’est-ce qu’Holger ramenait sur son traîneau ?

3) Combien de loups poursuivent Holger ?

4) Qui est Maline ?

5) Quels objets Holger fait-il rouler à terre ?

6) Dans quoi Holger se cache-t-il quand il saute du traîneau ?

7) Avec quoi les habitants du village mettent-ils les loups en fuite ?

Les deux chèvres

Il y avait une fois une petite chèvre toute blanche avec quatre pattes blanches. Elle se promenait au bord d'un fossé. Il y avait une autre petite chèvre toute noire, qui avait aussi quatre pattes blanches. Elle se promenait de l'autre côté du fossé. Et, sur le fossé, il y avait une planche pour passer ... La petite chèvre blanche veut traverser le fossé. Elle va sur la planche. La petite chèvre noire veut aussi traverser le fossé. Elle va aussi sur la planche de l'autre côté. Et voilà que les deux chèvres se rencontrent au milieu de la planche. Mais la planche était étroite. La petite chèvre blanche pouvait bien passer toute seule. La petite chèvre noire pouvait passer aussi toute seule. Mais les deux chèvres ne pouvaient pas passer toutes les deux ensemble. Alors la chèvre blanche dit à la chèvre noire : « Laisse-moi passer la première. » La chèvre noire ne veut pas ; elle se fâche : « Non, c'est moi qui passerai la première. Retourne au bord du fossé pour me laisser passer. » Mais la petite chèvre blanche ne voulait pas retourner. Elle voulait passer la première. « Si tu ne me laisses pas passer, je le dirai à Maman chèvre. Elle a de grandes cornes et elle viendra te corner ! – Eh bien ! Moi, si tu ne me laisses pas passer, je le dirai à mon papa chèvre. Il viendra corner ta maman ! – Laisse-moi passer, ou je vais te donner un coup de tête ! – Non, je veux passer avant toi.» Et la petite chèvre noire baissa la tête et donna un grand coup avec son front à la petite chèvre blanche. La chèvre blanche baissa aussi la tête et, pan ! Elle donna aussi un coup avec son front. Pan ! Pan ! Pan ! Les deux chèvres se poussaient avec leur tête. Et savez-vous ce qui arriva ? Elles se poussèrent bien fort et, patatras ! Elles tombèrent toutes les deux dans le fossé. Elles se firent bien mal sur les pierres du fossé. « Bê ! bê ! bê ! », Elles bêlaient tristement ; elles ne pensaient plus à se disputer. Elles remontèrent sur le chemin en boitant et en bêlant, et retournèrent à leur bergerie, chacune de son côté. Voilà ce qui arrive bien souvent lorsqu'on se dispute.

M. Capus

1) Quelles parties du corps de la chèvre noire sont blanches ?

2) Qu’il y a-t-il pour traverser le fossé ?

3) Pourquoi les deux chèvres ne peuvent-elles pas passer ensemble ?

4) Quelle chèvre menace de le dire à sa maman si elle ne passe pas la première ?

5) Qu’arrive-t-il aux deux chèvres à force de se pousser ?

6) Où les deux chèvres retournent-elles en boitant et en bêlant ?

Le lion et le chien Il y avait à Londres une ménagerie que l'on pouvait visiter, [...] en remettant au contrôle, au lieu d'argent, des chiens ou des chats qui servaient de nourriture aux animaux. Un pauvre homme qui n'avait pas d'argent, voulut, un jour, voir des bêtes féroces. Il attrapa un petit chien dans la rue et le porta à la ménagerie. On le laissa entrer. Quant au petit chien, on le prit et on le jeta dans la cage du lion pour qu'il en fit son repas. Le petit chien mit sa queue entre ses jambes et se blottit dans un coin. Le lion alla vers lui et le flaira un instant. Le lion le suivait des yeux et ne le touchait pas. Vers le soir, quand le lion se coucha pour dormir, le petit chien ne quitta pas la cage du lion. Le lion et le petit chien vécurent une année entière dans la cage. Un jour, le petit chien tomba malade et mourut. Le lion refusa alors de manger : il ne cessait de flairer le petit chien que pour le caresser. Puis il prit le petit chien mort entre ses pattes et, cinq jours durant, il resta couché en le tenant ainsi embrassé. Le sixième jour, le lion mourut.

Léon N. Tolstoï, Le Lion et le Petit Chien, Histoires vraies, Gallimard

1) Dans quelle ville se passe cette histoire ?

2) Que pouvait-on visiter dans cette ville ?

3) Quels animaux servent de nourriture aux bêtes féroces ?

4) Pendant combien de temps le lion et le chien vivent-ils ensemble dans la

cage ?

5) Comment le petit chien meurt-il ?

6) A partir de ce moment qu’est-ce que le lion refuse de faire ?

7) Combien de temps après le chien le lion meurt-il ?

Brikabrak Le texte qui suit a été recopié dans un livre d’Histoire en usage dans les écoles de la planète Flak, et parle d’un grand savant dénommé Brikabrak. « Brikabrak : Fameux inventeur ayant vécu deux mille ans, actuellement conservé dans un frigidaire, d’où il se réveillera dans quarante-neuf mille siècles pour se remettre à vivre. Il était encore au berceau quand il inventa une machine à faire les arcs-en-ciel : cette machine marchait à l’eau et au savon, mais au lieu de faire de simples bulles il en sortait des arcs-en-ciel de toutes les tailles, que l’on pouvait suspendre d’un bout à l’autre du ciel et qui servaient à de nombreux usages, y compris à faire sécher le linge. A l’école maternelle, en bricolant deux petits bâtons, il inventa la chignole pour faire des trous dans l’eau : cette invention fut très appréciée des pêcheurs, qui l’utilisaient comme passe-temps quand le poisson ne mordait pas. Au CE1, il inventa successivement : une machine à chatouiller les poires, une poêle à frire la glace, un pèse-nuages, un téléphone pour parler avec les cailloux, et enfin son célèbre marteau musical, qui jouait de très belles symphonies en plantant les clous. Il serait trop long d’énumérer toutes ses inventions. Citons seulement la plus spectaculaire, à savoir l’ordinateur à mensonge, qui fonctionnait avec des jetons. Chaque jeton permettait d’écouter quatorze mille mensonges. La machine contenait tous les mensonges du monde : les bons vieux mensonges du temps passé, les nouveaux mensonges à la mode et les mensonges fiction encore imaginables dans le futur. Quand la machine eut fini de réciter tous les mensonges possibles, les gens furent obligés de dire toujours la vérité. C'est pourquoi la planète Flak s’appelle aussi : planète de la Vérité. »

Gianni Rodari

1) Sur quelle planète se passe cette histoire ?

2) Où Brikabrak est-il conservé ?

3) Avec quoi marche la machine à faire les arcs-en-ciel ?

4) Qu’a inventé Brikabrak quand il était à l’école maternelle ?

5) Quand est-ce que les pêcheurs utilisaient cette invention ?

6) Avec quoi peut-on parler grâce au téléphone inventé par Brikabrak ?

7) Quelle invention de Brikabrak est la plus spectaculaire ?

8) Combien de mensonges pouvait-on écouter avec un jeton ?

La recette du far breton Ingrédients :

— 3 œufs — 100 g de sucre — 125 g de farine — 1/2 litre de lait tiède — 250 g de fruits au choix : pruneaux, abricots secs ou raisins secs — une noix de beurre —une pincée de sel

Réalisation :

- Préchauffe ton four pendant un quart d'heure au moins, thermostat 6. - Pendant ce temps-là, mélange les œufs entiers, le sucre, puis la farine,

jusqu'à ce que tu obtiennes une pâte homogène. - Ajoute le lait petit à petit et sale le tout. - Puis incorpore des pruneaux, des abricots secs ou des raisins secs

préalablement trempés dans de l’eau. - Beurre soigneusement un plat à rôtir (un plat en terre de préférence).

Verses-y la pâte. - Enfin, mets au four bien chaud, pendant une demi-heure. - Laisse refroidir, puis démoule.

1) Qu’est-ce qu’un far ?

2) De quelle région vient cette recette ?

3) Que faut-il faire pendant au moins un quart d’heure ?

4) Quelles sont les différentes sortes de fruits que l’on peut mettre dans cette

recette ?

5) Que faut-il faire avec les fruits avant de les mettre dans la pâte ?

6) Quel ingrédient ne met-on pas dans la pâte ?

7) A quoi correspond la durée d’une demi-heure ?

LA BOITE À SURPRISES Comme tous les matins, Stéphane se jetait encore plus vite sur le journal que sur ses tartines et son chocolat chaud. Ces pages imprimées n'étaient pourtant pas si appétissantes que cela, remplies de disputes politiques, de terrorisme, de guerres lointaines. Mais ce n'étaient pas les événements du monde, ni même les nouvelles locales, encore moins les petites annonces que Stéphane savourait ostensiblement à la table du petit déjeuner, c'était la page consacrée aux programmes de télévision. Stéphane adorait la télévision. Il n'imaginait rien d'aussi épatant que cet écran avait le pouvoir, grâce à une simple télécommande, de s'animer et d'animer ceux qui le regardaient. La vie entière était contenue dans cette boîte à surprises. Tantôt ça chantait, tantôt ça dansait. Ce tube pouvait aussi parler sérieusement de choses sérieuses. Ou encore passer de fabuleux films d'autrefois sortis d'une ancienne cinémathèque. Comme avec une baguette magique, abracadabra, si on penchait pour le théâtre, une pièce apparaissait ; si on préférait la musique, abracadabra, les accords d'un concert s'envolaient. Tout, chez soi, sans lever le petit doigt... ou presque. Chaque matin, Stéphane se préparait un petit emploi du temps d'émissions télévisées pour sa soirée. Il prenait plaisir à composer un programme équilibré : une dose d'actualités pour se tenir au courant des derniers événements qui bousculent la planète, une dose de documentaires pour s'instruire, et une bonne dose de divertissements pour oublier ce qu'il savait. Ce jour-là, un film particulièrement alléchant l'attendait. Il lut le résumé : « LA FIANCEE DE FRANKENSTEIN, film américain de James Whale (1935), avec B. Karloff, C. Clive, E. Lanchester, E. Thesiger, V. Hobson. F2, 23 h 05 (72 min). L'histoire mythique écrite par Mary Shelley où Boris Karloff est un monstre désespéré, victime de l'intolérance, de la folie "scientifique" de son créateur.» Après avoir jeté un coup d'œil aux programmes des autres chaînes, il décida de regarder France 2. La perspective de ces bons moments pouvait lui faire avaler tout ce qu'il y aurait de désagréable dans sa journée. Mais il fallait d'abord convaincre son père : – Si on regardait un bon film américain, ce soir, Papa ? – Ah oui, de qui ? Stéphane se référa au journal. – De James Whale. – Je ne connais pas. Comment s'appelle le film ? Ça voulait dire que ce n'était pas la peine d'insister. – La Fiancée de Frankenstein.

– Est-il en version originale ? Avec une lueur d'espoir, Stéphane chercha ce renseignement capital. – Ils ne le disent pas. – Alors il sera en version française, et ça ne t'apportera rien d'écouter un doublage en français. Tu n'en profiterais même pas pour améliorer ton anglais, répondit son père, catégorique. – Le film est de 1935. Il est peut-être muet, Papa. » La mort dans l'âme, Stéphane lâcha prise, et laissa tomber ce douloureux sujet de conversation, sachant que c'était perdu d'avance, d'autant que le film passait à 23 h 05.

D’après Susie Morgenstern, Oukélé la télé, © Éd. Gallimard.

1) Sur quoi se jette Stéphane chaque matin ?

2) Qu’est-ce que Stéphane adore ?

3) Grâce à quoi l’écran peut-il s’animer et animer ceux qui le regardent ?

4) De quoi Stéphane prend-il une dose pour s’instruire ?

5) Quel film Stéphane aimerait-il regarder ce jour-là ?

6) Qui est James Whale ?

7) De quelle année date le film ?

8) A quelle heure passe-t-il à la télévision ?

La boule magique Je ne sais qui a inventé cette histoire, mais je la trouve si curieuse que je vais tenter de la raconter à ma façon. Un célèbre enchanteur chinois fut un jour appelé au palais. « Trouvez-moi, lui dit l'empereur, quelque tour de magie si neuf, si extraordinaire que la cour en soit émerveillée : je marie ma fille dans un mois. » L'enchanteur construisit une sphère en argent et la polit comme un miroir. Dans cette sphère creuse dont les deux moitiés s'emboîtaient à la perfection, il cacha un nain de ses amis. Après quelques essais heureux, il prévint le roi qu'il présenterait à la cour une boule magique douée du pouvoir de parler, de marcher, de sauter, de danser, de calculer, de tournoyer à son seul commandement. Hélas ! Le nain tomba gravement malade le matin même de la fête. Redoutant d'avoir la tête tranchée, car les colères de l'empereur étaient terribles, l'enchanteur avisa un petit garçon déguenillé qui jouait non loin du palais. Il l'appelle, lui glisse une bourse d'or dans la main, et, lui ayant fait jurer de garder le secret, il lui montre la façon de manœuvrer la boule. L'accord conclu, il lui indique l'heure où il pourrait s'y introduire sans être vu. Puis il rentre au palais pour assister au repas de noce. Dans l'après-midi, toute la cour s'assembla autour d'une pelouse au milieu de laquelle étincelait la sphère argentée. L'enchanteur, très pâle, commanda solennellement à la boule de venir vers lui. Celle-ci obéit, et l'enchanteur se rasséréna. Il lui ordonna ensuite les mouvements les plus variés, et, toujours, la boule s'exécutait avec une grâce, une promptitude qui charmaient les spectateurs. Elle finit même par saluer les hauts dignitaires qu'on lui nommait et par faire aux jeunes époux une révérence qui arracha des larmes à l'empereur. Comblé de présents, l'enchanteur s'attarda jusqu'au départ des derniers invités. Il avait hâte de délivrer et de féliciter le petit garçon lorsque, à sa profonde stupéfaction, il le vit accourir, affolé : « Pardon ! Pardon ! Monsieur, gémit-il. Je n'ai pu arriver jusqu'ici et me cacher dans la boule comme je vous l'avais promis. Un garde m'a surpris au moment où je franchissais la haie et il m'a enfermé. Je viens seulement de réussir à m'échapper. » Plus stupéfait encore, l'enchanteur se précipita vers la boule et l'ouvrit. La boule était vide !

Contes pour Caprine, Maurice Carême, © Fondation Maurice Carême.

1) Dans quel pays se passe cette histoire ? 2) Qui va se marier ?

3) En quoi est fabriquée la sphère de l’enchanteur ? 4) Qui devait normalement se cacher dans la sphère ? 5) Qui le remplace ? 6) A quel moment l’empereur pleure-t-il ? 7) Pourquoi le petit garçon n’a-t-il pas pu se cacher dans la boule ?

Le crayon et la feuille de papier

Une feuille de papier était amoureuse d’un crayon. - Écris-moi quelque chose de gentil, lui demandait-elle souvent d’une voix suppliante. Le crayon, apitoyé par cette mine de papier mâché, était fort ennuyé. Qu’écrire ? Il l’ignorait. Lui qui ne savait même pas lire… La feuille de papier lui suggéra de faire un dessin. Mais la gomme qui passait par là entendit la conversation. Elle aussi était amoureuse du crayon et n’entendait pas s’effacer devant sa rivale. Elle ne dit rien. Le crayon, après s’être passablement creusé la tête – et taillé la mine –, fit un beau dessin en s’appliquant beaucoup et en tirant la langue. La gomme l’effaça aussitôt. La feuille de papier demanda au crayon ce qu’il avait dessiné. La gomme n’était pas très fière. Il commença : - J’avais dessiné… Mais, déjà, la gomme effaçait le mot que le crayon s’employait à tracer. Celui-ci en fut si fâché qu’il recommença et recommença encore. A tel point que son chapeau taille-crayon n’en finissait pas de tourner sur sa tête. Et la gomme effaçait, effaçait sans relâche… Elle effaça si bien que le crayon fut vite usé. C'est depuis cette époque que la feuille de papier et la gomme ne s’échangent plus un mot.

Michel Lamart

1) Quels objets sont amoureux du crayon ? 2) Que ne sait pas faire le crayon ? 3) Que fait de beau le crayon ? 4) Pourquoi le crayon se fâche-t-il contre la gomme ? 5) Qu’est-ce qui se tourne sur la tête du crayon ? 6) Que ne font plus la feuille de papier et la gomme depuis cette époque ? 7) Qui est l’auteur de ce texte ?

Le petit garçon qui ne parlait pas Il était une fois un petit garçon qui ne parlait pas. Il avait sept ans. Il était très sérieux pour son âge, mais il ne prononçait jamais un seul mot. Sa maman était désolée : « Pourquoi mon Yannick ne dit-il jamais rien ? » Tous les matins, pendant les vacances, Yannick partait garder les moutons de la ferme. Il les aimait beaucoup, surtout l’agneau que son père lui avait donné pour sa fête. Un soir, en rassemblant le troupeau, Yannick s’aperçoit que son agneau a disparu. Il veut l’appeler mais aucun son ne sort de sa gorge. Il part vite à la recherche de l’agneau. Le soleil va bientôt se coucher, il doit se dépêcher. A la ferme, maman s’inquiète : « La nuit va bientôt tomber, et Yannick n’est pas encore rentré... Que lui est-il arrivé ? » Le fermier décide de partir à la recherche de son fils. « Yannick, Yannick, appelle-t-il. » Mais personne ne répond. Inquiet, il se dirige vers l’étang situé au bout du pré. Il aperçoit alors une silhouette sortant de l’eau. C’est Yannick portant son agneau dans ses bras. Tous les deux sont trempés. « Que vous est-il arrivé ? » demande le fermier. Yannick ouvre la bouche et, à la grande surprise de son père, il explique d’une voix maladroite : « - Mon... mon agneau s’est... s’est sauvé et il est... tom... tombé dans l’étang. Il allait se... se... noyer. Alors... j’ai plon... plongé dans l’eau et je l’ai... ra... rattrapé ! » Le père de Yannick n’en croit pas ses oreilles. Enfin son petit garçon parle. Quel bonheur ! « - Tu parles à présent, Yannick ? - J’ai... j’ai eu tellement peur... pour mon agneau, répond l’enfant, que tous les mots sont sortis... d’un seul coup ! » Le fermier enveloppe Yannick dans son gros blouson, et tous les deux rentrent à la ferme avec le troupeau. Il fait nuit. La fermière les attend, dehors, une lampe à la main. Elle court vers Yannick qui se jette dans ses bras en criant : - Maman, je parle ! Depuis ce jour, Yannick est le plus bavard de toute la famille. Personne ne peut plus placer un mot.

Jacqueline PIERRE, Raconte-mi, raconte-moi, collection “Histoires à raconter”

1) Comment s’appelle le petit garçon qui ne parlait pas ? 2) Quel âge a-t-il ?

3) A quelle occasion le père du garçon lui a-t-il offert un agneau ? 4) Où l’agneau est-il tombé ? 5) Dans quoi le fermier enveloppe-t-il son fils ? 6) Qu’est-ce que la fermière a dans la main quand elle voit revenir son fils ? 7) Depuis ce jour, qu’est devenu Yannick ?

Accident évité Ce matin-là, Pascal traversa le jardin comme une flèche et, y laissant son chien Rocky, il sortit sur le trottoir. Ses parents lui permettaient de regarder le trafic des voitures. Il avança jusqu’au bord du trottoir pour mieux voir... Un peu plus loin, un autre garçon regardait d’un œil intéressé. Soudain Rocky aperçut un chat blanc de l’autre côté de l’avenue. Rocky devenait féroce dès qu’il voyait son ennemi, le chat. Cette fois encore, à la vue de l’animal qui osait se promener sur le trottoir d’en face, il éprouva une fureur si vive qu’il poussa la grille à l’aide de son long nez et s’élança. A cet instant, arrivait un gros camion de déménagement. Pascal hurla, terrifié. En même temps, il se jeta en avant pour essayer de rattraper son chien. Voyant cela, le garçon qui se tenait à quelques pas derrière lui eut un réflexe rapide. Il parvint à se ruer sur Pascal, à le prendre aux épaules et à le retenir, à la minute même où l’enfant allait se précipiter sous les roues du camion. Il y eut un coup de frein brutal qui s’entendit à l’autre bout de l’avenue. Le camionneur mit la tête à la fenêtre et cria : « Petit malheureux ! C’est comme ça que les accidents arrivent ! »

«Pascal et Pedro» M. TIEBOLD

1) Quel animal est Rocky ? 2) Que va faire Pascal sur le trottoir ? 3) Qui est l’ennemi de Rocky ? 4) Comment Rocky ouvre-t-il la grille du jardin ? 5) Par quoi Pascal a-t-il failli se faire écraser ? 6) Qui lui sauve la vie ? 7) Qu’est-ce qu’on entend à l’autre bout de l’avenue ?

Le sabot de grand-mère Ma grand-mère me conta l'histoire de son enfance et de sa jeunesse, et pour la première fois de ma vie je fus bien heureux parce que cette histoire était lointaine, et aussi parce qu'elle était vraie, mieux que toutes les histoires que ma grand-mère m'avait contées jusqu'à ce temps-là. Quand elle était petite, elle gardait les bêtes, les moutons et surtout les vaches, parce que les vaches sont bien plus faciles à garder que les moutons [...] Une fois que ma grand-mère était toute petite et qu'il gelait très dur, elle avait mené une vache boire à l'étang ; mais l'étang était gelé. Ma grand-mère essaya de casser la glace avec son sabot, mais ce fut le sabot qui cassa. Ma grand-mère n'osa pas rentrer à la maison parce qu'elle avait peur d'être grondée ; alors elle resta là, pleurant, avec sa vache, transie de froid devant l'étang. Heureusement un homme qui passait lui demanda ce qu'elle faisait et cassa la glace avec un pieu. Puis il ramena ma grand-mère et sa vache à la maison, et dit à son grand-père à elle, de ne pas la gronder. [...] Son grand-père avait la parole un peu rude, mais c'était un brave homme, et il ne la battait jamais.

Ch. Péguy, "Pierre, Commencement d'une bourgeoisie" "Œuvres en prose complètes" T 1, Gallimard.

1) De quand date l’histoire contée par la grand-mère ?

2) Quelles bêtes préférait-elle garder quand elle était petite et pourquoi ?

3) Où la grand-mère a-t-elle emmené une vache boire ?

4) Avec quoi essaie-t-elle de casser la glace ?

5) Pourquoi la grand-mère n’ose-t-elle pas rentrer chez elle ?

6) Avec quoi l’homme qui l’aide casse-t-il la glace ?

7) Qui était un brave homme ?

Lettre au directeur

Ecole publique Debouté, le 11 juillet 1997 Rue du capitaine Debouté

85300 Challans

Monsieur, Le maître d’école m’a ordonné de faire des tours de cour mardi dernier, 8 juillet, à 16 heures 15. C’était le jour des vacances. Je me suis mis à tourner. Je ne discute pas la punition, je la méritais, j’avais frappé un camarade. Mais à 16 heures 45, tout le monde est parti en vacances. Le maître m’a certainement oublié. Voilà trois jours que je tourne sans savoir s’il faut continuer. Une punition est une punition comme dit mon père qui a toujours raison. Que dois-je faire ? Si je m’arrête, n’est-on pas en droit de me le reprocher ? Si je m’arrête en supposant que le maître m’avait oublié, et qu’il m’ait en effet oublié, n’est-ce pas établir que cette punition n’avait aucun sens ? Si je me donne le droit de lever une punition, et qu’on me donne raison de le faire, n’est-ce pas nier à celui qui me l’avait infligée le droit de punir ? Mais si, inversement, je tourne autour de la cour jusqu’à la rentrée de septembre, n’aurai-je pas des trous dans les semelles de mes chaussures ? Mes parents ne risquent-ils pas de s’inquiéter ? Sincèrement embarrassé, Monsieur, j’attends de vos lumières une solution si possible rapide et pratique…

D’après Yak Rivais.

1) Comment s’appelle l’école où se passe cette histoire ?

2) A quel moment l’élève a-t-il été puni ? Pourquoi ?

3) Qui a certainement oublié l’élève ?

4) Qui a toujours raison ?

5) Quelle est la punition de l’élève ?

6) Qu’arrivera-t-il aux chaussures de l’élève s’il ne s’arrête pas avant la

rentrée de septembre ?

7) De qui l’élève attend-il une solution rapide et pratique ?

Le trou dans l’eau Il était une fois un jeune homme beau et riche qui avait décidé de se marier. Mais il était très difficile. Aucune fille ne semblait lui convenir : celle-ci était trop jeune, celle-là trop orgueilleuse… Un jour, en passant près d’une fontaine, il vit une jeune fille qui puisait de l’eau. Il s’approcha, parla avec elle et, comme elle lui plaisait beaucoup, revint le lendemain. Finalement, il lui demanda de l’épouser mais elle lui répondit : « Celui qui veut m’épouser devra faire un trou dans l’eau. – Mais c’est impossible ! s’exclama le jeune homme. Tu ne trouveras jamais de mari. – Si, j’en trouverai un, répliqua la jeune fille en s’en allant. Celui qui aime vraiment surmonte tous les obstacles. » Le jeune homme se dit qu’elle était un peu folle et essaya de ne plus penser à elle. Au bout de quelque temps, il retourna pourtant à la fontaine, mais la belle ne vint pas. Il faisait si froid que la fontaine ne coulait plus et l’eau du bassin était gelée. Le jeune attendit longtemps et soudain, il eut une idée. D’un coup de bâton, il cassa un morceau de glace puis courut chercher sa belle pour lui montrer le trou qu’il avait fait dans l’eau gelée. Ils se marièrent au printemps et furent très heureux.

1) Comment est l’homme qui a décidé de se marier ? 2) Où rencontre-t-il la fille qui lui plaît ? 3) Que doit faire celui qui veut épouser cette jeune fille ? 4) Que pense le jeune homme de la fille quand elle lui dit cela ? 5) Pourquoi l’eau de la fontaine ne coule-t-elle pas ? 6) Avec quoi le jeune homme fait-il un trou dans l’eau ? 7) Quand le jeune homme et la jeune fille se sont-ils mariés ?

Un homme distrait

M. Courteboule entre dans le magasin de Mme Michu. « Bien le bonjour, chère madame.

- Bonjour monsieur, vous désirez ? - Oh ! Madame, je suis désolé. J'ai cassé mes lunettes. De bonnes vieilles

lunettes que j'avais depuis 50 ans. De vraies lunettes sans branches, comme on en faisait autrefois !

- Je crois deviner, monsieur, vous cherchez à remplacer vos anciens lorgnons.

- C'est ça, mais je veux surtout des lunettes pas trop chères. - En somme, vous voudriez des lorgnons bon marché. - Tout à fait. Et pas avec des verres teintés, comme on en fait aujourd'hui,

c'est trop laid. - Je comprends très bien : vous voudriez des lorgnons bon marché, avec des

verres ordinaires. - Bien entendu, je n'accepterai pas de bordure en plastique ; je ne veux pas

ressembler à un clown. - Parfait, parfait ! En définitive, vous voulez des lorgnons bon marché avec

des verres ordinaires et une fine monture métallique. - C'est ça même ; il me faudra aussi un boîtier solide pour les ranger. - Je résume : vous cherchez des lorgnons bon marché, avec des verres

ordinaires, une monture métallique et un étui rigide. - Vous m'avez très bien compris, madame. Montrez-moi, s'il vous plaît, ce

que vous avez dans le genre. - Ah ! Mais, cher monsieur, c'est que vous êtes ici dans un magasin de

chaussures. - Oh ! Excusez-moi, vous savez, sans lunettes... Pensez-vous, alors, que dans

le magasin à côté je pourrais trouver ce que je veux ? - Demandez toujours. C'est une excellente poissonnerie ! »

G. Rémond, pastiche d'A. Allais.

1) A qui appartient le magasin où entre M. Courteboule ? 2) Depuis combien de temps M. Courteboule avait-il ses lunettes ? 3) Quel mot désigne des lunettes sans branches ? 4) Qu’est-ce que M. Courteboule ne veut pas pour ne pas ressembler à un clown ? 5) Que veut-il pour ranger ses lunettes ? 6) Que vend-on dans le magasin où se trouve M. Courteboule ? Et dans le magasin d’à côté ?

Allergie Monsieur Georges a une maladie très embêtante : les petits garçons lui donnent des boutons et les petites filles lui causent des rhumes. Il est allergique aux enfants. A cause de son allergie, monsieur Georges choisit soigneusement ses amis. Il préfère les célibataires un peu bougons qui n'ont pas la sotte idée de se marier et d'avoir des enfants. De temps en temps, hélas ! Un de ses amis célibataires finit par épouser une dame. Monsieur Georges, pendant plusieurs soirées, explique aux jeunes mariés tous les ennuis qui vous tombent sur la tête dès que vous avez des enfants: ils ont tout le temps la rougeole. Ils ont la fièvre chaque fois qu'on souhaite aller au cinéma. Ils trouent leur pantalon uniquement quand il est neuf. Et le jour de leur anniversaire, ils s'empiffrent tellement qu'ils sont malades la nuit suivante.

D'après Marie-Aude Murail

1) A quoi Monsieur Georges est-il allergique ?

2) Qu’est-ce que lui donnent les petits garçons ?

3) Que lui causent les petites filles ?

4) Quelles personnes choisit-il comme amis ?

5) Qu’explique Monsieur Georges aux jeunes mariés ?

6) Que font les enfants quand leurs parents veulent aller au cinéma ??

7) Que font les enfants le jour de leur anniversaire ?

Le plan À quatre heures et demie, comme convenu, la sœur de Gaétan attend devant l'école dans sa petite voiture blanche. Gaétan et Quentin s'impatientent car madame la directrice (qui est aussi, hélas ! leur maîtresse) ne veut pas les laisser sortir de classe. [...] Elle continue à leur expliquer comment les hommes préhistoriques fabriquaient leurs outils avec des silex. Gaétan et Quentin se fichent complètement des hommes préhistoriques. Ils pensent à monsieur Marcus qui va quitter l'école et partir sans qu'ils puissent le suivre. Ils se tortillent sur leur chaise en essayant de voir par la fenêtre si les CM1 sont déjà dehors. « – Gaétan, tu peux rester tranquille encore une minute, s'il te plaît ! Quentin et toi, vous sortirez les derniers pour vous apprendre à vous contrôler un peu. » Zut et rezut ! Cette fois, c'est sûr, il aura disparu. Dans la rue, la sœur de Gaétan se demande pourquoi les enfants sont en retard, et comme elle ne connaît pas le mystérieux maître, elle ne remarque pas la 205 noire qui s'éloigne. Quand les enfants la rejoignent, un moment plus tard, monsieur Marcus est hors de vue. – C'est trop bête à la fin, alors qu'on avait un chauffeur, de l'avoir laissé filer comme ça.

C. MISSONNIER, Superman contre CE2, Rageot.

1) Qui attend devant l’école à quatre heures et demie ?

2) Qui est la maîtresse de Gaétan et Quentin ?

3) Qu’est-ce que la maîtresse explique à ses élèves ?

4) Qui Gaétan et Quentin veulent-ils suivre quand il va quitter l’école ?

5) Que font-ils pour voir si les CM1 sont déjà dehors ?

6) Que décide la maîtresse pour apprendre à Quentin et Gaétan à se contrôler

un peu ?

7) Que ne remarque pas la sœur de Gaétan ?

Pourquoi les trolls se cachent dans la forêt Les trolls qui vivent dans la forêt en ont assez des humains. Dès que les humains les aperçoivent, ils disent des bêtises du genre : « Tu as vu celui-là, avec ses pieds poilus ! Il a des serpents dans les cheveux ! Et regarde ses mains pleines d'écailles ! » Après, ils sortent leur appareil photo en criant : « Mets-toi à côté du moche à gros nez et regarde par ici ! Et maintenant, souriez, les trolls ! » Et ainsi de suite. Ils gesticulent, ils donnent des ordres, ils disent des méchancetés, et les trolls sont fatigués et très déçus. (Surtout s'ils ont passé la matinée à se peigner les pieds et à se tresser des serpents dans les cheveux). Alors maintenant, quand les humains arrivent dans la forêt avec leurs gros sabots, les trolls se cachent. Et pour se cacher, ils sont très forts. Un troll grand comme une cabane de jardin peut disparaître derrière une minuscule souche d'arbre, s'il le veut vraiment. Bien sûr, il arrive aussi que les gens aient peur quand ils rencontrent des trolls dans la forêt. Et les trolls, ça les amuse. Ils se grandissent, ils font grincer leurs dents moussues et ils agitent leur queue. Mais aussitôt, les humains foncent sur un téléphone, et un camion de la télé débarque avec les caméras et tout. Ou, encore pire, une bande de chasseurs avec des talkies-walkies et d'affreux fusils. C'est pour ça que les trolls préfèrent se cacher complètement.

Katarina MAZETTII, Trucs et ficelles d'un petit troll,

trad. Marie-Ange GUILLAUME et Cécilia MONTEUX, Hachette Jeunesse.

1) Comment sont les pieds des trolls ?

2) Qu’est-ce que les trolls ont dans les cheveux ?

3) Pourquoi les humains demandent-ils aux trolls de sourire ?

4) Que font les trolls quand les humains arrivent avec leurs gros sabots ?

5) Derrière quoi peut disparaître un troll grand comme une cabane de jardin ?

6) Qu’est-ce qui amuse les trolls ?

7) Avec quoi débarquent les chasseurs dans la forêt ?

LES QUATRE SAISONS DE LA FORET A chaque moment de l'année, la forêt est différente. Ses couleurs, ses odeurs, les plantes qui y poussent, les animaux rencontrés, tout change. Au printemps, c'est le réveil de la nature. Vert tendre, les bourgeons éclatent ; les premières fleurs percent la mousse. Au silence de l'hiver succède le bruissement de la vie animale. L'été, le feuillage d'un vert dense filtre la lumière. La forêt est un lieu de fraîcheur et d'ombre. C'est la forêt des vacances, pleine de fleurs, où il fait bon marcher. Quelques feuilles jonchent le sol. Voici déjà l'automne, la saison des cueillettes : noisettes, baies de toutes sortes, champignons, tous ces trésors que les bois offrent au promeneur attentif. Avant de s'endormir pour un long hiver, la forêt se pare de mille couleurs : les jaunes des bouleaux et des peupliers, les ors des chênes, les roux des hêtres, les rouges des sorbiers et des merisiers contrastent avec les sombres résineux qui gardent toute l'année leurs aiguilles. Soudain des coups de fusils résonnent. L'automne est aussi la saison de la chasse. Les animaux s'enfuient affolés : les vieux, qui ont déjà échappé plus d'une fois à la folie meurtrière, comme les jeunes, nés au printemps, qui comprendront vite que l'homme est le plus dangereux de leurs ennemis. Puis vient l'hiver. Dans l'air glacé, la moindre brindille foulée aux pieds trouble la tranquillité des bois. Plus de chants d'oiseaux ni de bruissements de feuillage. Le gel fait craquer les branches. Où s'abriter dans cette forêt nue ? Immobiles, blottis sous les fourrés, beaucoup d'animaux se confondent avec le sol. Dure saison pour les habitants de la forêt qui doivent chercher leur nourriture sous un manteau de neige.

Les Quatre Saisons de la forêt. A.-M. Brisebarre. © Berger-Levrault.

1) Qu’est-ce qui est vert tendre au printemps ?

2) De quoi est pleine la forêt en été ?

3) Quels sont les trésors que les bois offrent au promeneur en automne ?

4) Qu’est-ce qui est jaune avant l’hiver ?

5) Quels arbres gardent toute l’année leurs aiguilles ?

6) Qui est le plus dangereux des ennemis des animaux ?

7) Qu’est-ce qui fait craquer les branches en hiver ?

8) Où les habitants de la forêt doivent-ils chercher leur nourriture ?

DEPART Grosse-Tête se recula pour contempler son œuvre. Une lueur de fierté s'alluma dans son œil. La sueur accrochait des gouttes luisantes à son front velu. Ses compagnons poussèrent des cris gutturaux, tambourinant le sol en manière d'ovation. Se découpant dans le soleil levant, la silhouette effilée de la fusée pointait son nez vers le ciel orange. Les quatre volontaires, sous les vivats de la foule, grimpèrent les marches, en chaloupant, se retournèrent pour saluer avant de s'engouffrer dans le ventre de l'engin. Puis, on boucla la porte. Grosse-Tête s'approcha de la plate-forme, brandissant une torche allumée. Le silence se fit dans la foule. On recula, on s'agenouilla. Une tension angoissée faisait palpiter les larges narines des spectateurs. Certains poussaient de petits cris plaintifs. Grosse-Tête alluma la mèche. Aussitôt, une formidable lueur jaillit. Un ronflement sourd roula en écho dans la vallée. Et la fusée se consuma en quelques instants. Des pleurs s'élevèrent dans la foule. Des cris de rage et de déception se firent entendre. Même, des poings furent brandis vers Grosse-Tête. C’était la dixième tentative ratée. A chaque fois, la fusée s'était embrasée. Alors, le savant se frappa le front contre un rocher, en proie à la plus vive agitation. Il venait de trouver la cause de ces échecs répétés. Il lança d'un ton définitif à ses congénères : - Il ne faut plus fabriquer de fusées en BOIS ! Et il ajouta : - La prochaine sera en pierre, en pierre POLIE !

Robert Boudet

1) Que fait Grosse-Tête pour contempler son œuvre ?

2) Combien de volontaires montent dans la fusée ?

3) Avec quoi Grosse-Tête allume-t-il la mèche de la fusée ?

4) Qu’arrive-t-il à la fusée pour la 10ème fois ?

5) Que fait alors Grosse-Tête ?

6) Quelles fusées ne faut-il plus fabriquer ?

7) En quoi sera la prochaine fusée ?

Petit Féroce et la cuisine Je m'appelle Petit-Féroce, j'ai les cheveux noirs et beaucoup d'appétit. J'habite avec ma famille dans une grotte très confortable, à flanc de falaise, au bord du lac de la Lune. En été, je peux patauger et nager toute la journée, et ensuite me coucher le nez en l'air pour regarder passer les nuages. Et notre grotte est bien chaude pendant l'hiver, à cause des moelleuses peaux de tigres à dents de sabre que mon papa a installées un peu partout. Vous voulez savoir d'où viennent ces tigres ? C'est très simple, je vous explique. Voilà : mon papa Grand-Féroce part à la chasse et, de temps en temps, il rencontre un joli tigre à dents de sabre, rayé de jaune et de noir, avec des yeux brillants, des poils rudes et une voix qui ressemble à un grondement de tonnerre. Donc mon papa et le grand tigre se rencontrent à l'ombre d'un bananier hirsute et d'un cocotier chevelu, et la discussion commence. Le tigre rugit, GRAOU, RRAOU, il secoue si fort sa queue qu'il déracine un buisson de fleurs mange-croque, mais mon papa lève sa massue et lui explique poliment qu'il a besoin de sa fourrure pour les murs de notre grotte, et de ses grosses dents pour fabriquer des cuillères à soupe, et il ajoute que moi, Petit-Féroce, j'adore les côtelettes de tigre bien grillées. Le tigre écoute en rugissant encore plus fort et il peut arriver deux choses. Premièrement, le tigre accepte de se retrouver dans la marmite (ça n'arrive pas très souvent), mon papa lui donne un terrible coup de massue sur le crâne et BOUM ! Ça fait une fourrure, des petites cuillères, et pas mal de bons repas. Deuxièmement, si le tigre a mauvais caractère et qu'il refuse, mon papa Grand-Féroce lui donne quand même un grand coup de massue sur le crâne et BOUM ! Revoilà les côtelettes !

Paul THIES, Petit Féroce n’a peur de rien, Rageot

1) Au bord de quel lac Petit Féroce habite-t-il ?

2) Qu’est-ce que son père a installé dans la grotte pour qu’elle soit bien

chaude en hiver ?

3) A l’ombre de quoi se rencontrent Grand Féroce et le tigre ?

4) Comment le tigre déracine-t-il un buisson de fleurs mange-croque ?

5) Que fabrique Grand Féroce avec les dents des tigres ?

6) Qu’est-ce que Petit Féroce adore ?

7) Comment Grand Féroce tue-t-il le tigre ?

La canne magique Un jour, le petit Claude jouait dans la cour de son H.L.M. quand il vit passer dans la rue un beau vieillard aux lunettes d'or qui marchait tout courbé en s'appuyant sur une canne. Celle-ci, soudain, lui échappa des mains. Claude fut leste à la ramasser et la tendit au vieil homme, qui lui dit en souriant : « Merci, mais je n'en ai pas besoin. Je peux très bien marcher sans canne. Si elle te plaît, garde-la. » Un peu plus tard, l'enfant tapa deux ou trois fois la pointe par terre, puis, machinalement, enfourcha la canne, et voilà que soudain ce n'était plus une canne mais un cheval, un merveilleux poulain noir avec une étoile blanche sur le front, qui s'élança au galop autour de la cour, hennissant et soulevant des gerbes d'étincelles. Lorsque Claude, stupéfait et un peu effrayé, réussit à mettre pied à terre, la canne était redevenue une canne. « Je vais refaire un essai », décida Claude quand il eut repris son souffle. Il enfourcha à nouveau la canne : plus de cheval cette fois, mais un chameau solennel qui traversait un immense désert. L'après-midi passa rapidement au rythme de ces jeux. Vers le soir, Claude vit revenir le vieillard aux lunettes d'or. « Alors, elle te plaît, ma canne ? demanda-t-il en souriant à l'enfant. » Claude crut qu'il voulait la reprendre et la lui tendit en rougissant. Mais le vieil homme lui fit signe que non : « Garde-la, garde-la. Que veux-tu que j'en fasse désormais ? Toi, tu peux voler avec, moi, je ne pourrais que m'y appuyer. Je m'appuierai au mur, ce sera pareil. » Et il s'en alla en souriant, car personne n'est plus heureux au monde qu'un vieillard qui peut faire un cadeau à un enfant.

Gianni Rodari, Histoires au téléphone © éd. Messidor-La Farandole.

1) Où joue le petit Claude ?

2) A qui appartient la canne que ramasse Claude ?

3) En quoi se transforme la canne la première fois que Claude l’enfourche ?

4) En quoi se transforme la canne la deuxième fois que Claude l’enfourche ?

5) Quand Claude revoit-il le vieux monsieur ?

6) Que croit Claude quand le monsieur lui demande si sa canne lui plaît ?

7) Pourquoi le vieillard s’en va-t-il en souriant ?

Papier – Caillou – Ciseaux Il pleut. Jules et Louise ne peuvent pas sortir. « – Grand-père, je ne sais pas quoi faire ; je m'ennuie, dit Jules. Veux-tu jouer avec nous ? – Je suis trop vieux pour jouer avec vous, répond le grand-père, mais je veux bien vous apprendre un jeu. Les yeux de Jules et de Louise brillent de joie. – Asseyez-vous à cette table, l'un devant l'autre. Mettez votre main droite derrière le dos. C'est fait ?... Maintenant, vous comptez ensemble un... deux... trois... et vous posez votre main droite sur la table, devant vous. Si vous mettez sur la table votre main bien ouverte, comme une feuille de papier, vous dites : Papier ! Si vous mettez sur la table votre poing fermé, tout rond comme un gros caillou, vous dites : Caillou ! Si vous mettez sur la table votre main fermée, en ouvrant deux doigts, comme des ciseaux ; vous dites : Ciseaux ! Les ciseaux peuvent couper le papier. Ils sont plus forts que le papier. Ciseaux-papier ! Les ciseaux gagnent. Le caillou peut casser les ciseaux. Le caillou est plus fort que les ciseaux. Caillou-ciseaux ! Le caillou gagne. Le papier peut envelopper le caillou. Il est plus fort que le caillou. Papier-caillou ! Le papier gagne. – Et si l'on dit la même chose ? demande Louise. - Cela ne compte pas. On recommence. Vous êtes prêts ? Allez : un... deux... trois... !

1) Pourquoi Jules et Louise ne peuvent-ils pas sortir ?

2) Pourquoi le grand-père ne peut-il pas jouer ?

3) Quelle main faut-il mettre derrière son dos pour jouer ?

4) Comment faut-il mettre la main sur la table quand on dit ciseaux ?

5) Qu’est-ce qui est plus fort que les ciseaux ?

6) Qu’est-ce qui est plus fort que le caillou ?

7) Dans quel cas faut-il recommencer ?

Mon copain le monstre L e monstre ne pouvait plus retenir sa colère. Il donna de violents coups de talon qui faisaient trembler le sol. Après quoi, il s'attaqua aux murs et cogna dessus jusqu'à ce qu'ils se fissurent. Il écrabouilla ensuite une poussette qui se trouvait non loin de lui, avant de se rouler par terre en tapant des pieds et des mains sur le sol. Puis il se calma, s'assit dans un coin et se sentit très malheureux. De grosses larmes coulaient de ses trois yeux. C'étaient des larmes immenses, de véritables flaques d'eau. Si bien qu'il ne remarqua pas que quelqu'un s'était approché de lui. « Pourquoi tu pleures ? » Le monstre se frotta les yeux et découvrit un garçon qui se tenait devant lui. Il renifla un bon coup et lui demanda : « À toi non plus, je ne te fais pas peur ? – Non, répondit le garçon. Je ne crois pas ! » À ces mots, le monstre redoubla de sanglots. Il tirait sur ses cheveux et sur ses longs poils, comme s'il voulait se les arracher. « Mais pourquoi ? Pourquoi personne n'a plus peur de moi ? » Le petit garçon, qui s'appelait Henri, avait bon cœur. Il n'aimait pas voir pleurer quelqu'un, que ce soit un garçon, une fille ou un monstre. Il comprit très vite son problème et, pour le consoler, il se rattrapa : « Enfin... Si... Vous me faites un peu peur quand même ! Le monstre s'arrêta de renifler. – Seulement un peu ? – Non, non ! Beaucoup ! mentit carrément Henri qui voulait éviter une seconde crise de larmes. Vous êtes absolument affreux et vous me faites monstrueusement peur ! – RROOOOAAAARRRRRR ! ! ! ! ! Le monstre poussa un immense rugissement de plaisir. Alors, si tu as peur, je vais pouvoir te manger ! » Il faut préciser que le monstre mangeait seulement les enfants qui avaient peur de lui. C'était cette peur qui le nourrissait. Un cri d'effroi remplissait son ventre aussi bien qu'une tarte aux fraises, et les hurlements de terreur étaient son dessert favori. Bien vite, le garçon recula d'un pas et l'arrêta de la main. « Non ! Mais non ! Vous ne pouvez pas faire ça ! – Pourquoi donc ? Qu'est-ce qu'il y a encore qui ne va pas ? s'inquiéta le monstre. – Si vous me mangez, il n'y aura plus personne pour avoir peur de vous. Il faut me laisser vivre, au contraire ! »

Le monstre n'avait pas pensé à cela. Il se souvint de l'attitude des autres enfants et hésita. Il n'avait guère envie de passer le reste de sa vie à s'ennuyer dans son coin. Il décida donc de passer un marché avec Henri. Il lui ferait peur chaque fois qu'il en aurait envie, tout en lui promettant de ne jamais lui faire de mal. Henri accepta. À partir de ce jour, le monstre et Henri passèrent beaucoup de temps ensemble, et ils devinrent très amis. Chaque fois qu'Henri traversait la cour, le monstre se précipitait sur lui en poussant des cris horribles. Henri devait réussir à lui échapper et à parcourir trois fois le tour de la cour. Comme à « chat », il avait droit à deux refuges : grimper sur la poubelle, et se tenir sur une grille d'égout. Parfois, le monstre se rendait invisible et Henri devait deviner où il se trouvait sous peine de se faire prendre. Mais bien souvent, pour faire plaisir à son ami, le garçon se débrouillait pour se laisser attraper. Le monstre, alors, faisait semblant de le dévorer. Il lui mordillait les bras, les jambes, puis lui donnait un bon coup de langue sur la tête.

Une histoire de Nicolas de Hirsching, Coll. « Ratus Poche » Éd. Hatier.

1) Comment le monstre fait-il trembler le sol ? 2) Combien le monstre a-t-il d’yeux ? 3) Comment s’appelle le petit garçon ? 4) Quels enfants le monstre mange-t-il ? 5) Quel est le dessert favori du monstre ? 6) Quels sont les 2 refuges du garçon quand le monstre lui court après dans la

cour ? 7) Quelles parties du corps du garçon le monstre mordille-t-il ?

L'ALPHABET « Paul se plaisait à imaginer les lettres un peu comme se les imaginaient les enlumineurs de manuscrit... II y avait l'A, gendarme campé sur ses bottes, le B, gros monsieur sans fesses roulant sur son ventre, le C qui fait la révérence, le D qui est assis derrière son comptoir, le E qui a faim de toutes ses dents, le F qui indique la sortie, le G, menuisier des lettres avec son étau, le H avec ses duellistes qui s'enferrent, le I monsieur maigre qui salue, le J qui saute et le K petit bossu, le L qui envoie son coup de pied, le M, la plus assise des lettres, le N, montagne russe pour aller au ciel, le O à qui on n'a qu'à dessiner une figure comme à la lune, le P, initiale de Paul, ce qui suffit, le Q dont on fait un rat en lui mettant deux oreilles, le R mousquetaire, la plus noble et la plus majestueuse des lettres, l'anguille du S, la balance du T, l'U tête sans crâne, le V de vipère et le mystère de son identification avec l'U sur les affiches, le W qui n'est nulle part que sur les cabinets et les parents lointains des lettres qui offrent avec le W une évocation d'exotisme et de voyage : X, Y, Z. »

Paul Vaillant-Couturier, In Enfance, Ed. Messidor, 1987 Quelle lettre Paul imagine-t-il comme :

1) Un petit bossu ?

2) Un gendarme campé sur ses bottes ?

3) Un mousquetaire ?

4) Un monsieur maigre qui salue ?

5) Une montagne russe pour aller au ciel ?

6) Quelqu’un qui a faim de toutes ses dents ?

7) Où trouve-t-on le W ?

8) Où est assis le D ?

9) Que faut-il ajouter au Q pour faire un rat ?

10) Que fait le L ?

AUTOBUS C'était un autobus. Enfin, pas vraiment, parce qu'il n'avait que deux roues. C'était plutôt un vélo. Mais pas tout à fait, à cause de son hélice. En réalité, c'était un hélicoptère. Avec une cheminée qui crachait de la fumée, comme une locomotive à vapeur. Pourtant, il ne roulait pas sur des rails. Il flottait sur l'eau, comme un bateau. Mais c'était quand même un autobus. D'ailleurs, il était conduit par un chauffeur d'autobus. Disons plutôt : une sorte de chauffeur d'autobus. Parce qu'il n'avait pas de casquette. À cause des piquants qui lui poussaient sur le crâne. Mais ce n'était pas vraiment un hérisson. La preuve, c'est qu'il avait une carapace, comme une tortue. Et des sabots, comme un cheval. Et une poche sur le ventre, comme un kangourou. Et un très, très long cou, comme une girafe. Mais c'était quand même un chauffeur d'autobus.

Bernard Friot (Encore des histoires pressées)

1) Combien de roues l’autobus a-t-il ?

2) Pourquoi l’autobus n’est-il pas tout à fait un vélo ?

3) Qu’est-ce que l’autobus a comme une locomotive à vapeur ?

4) Que fait l’autobus comme un bateau ?

5) Pourquoi le chauffeur ne peut-il pas mettre de casquette ?

6) A quel animal sa carapace fait-elle penser ?

7) Qu’est-ce que le chauffeur a sur le ventre ?

8) Comment est le cou du chauffeur ?

LA CHOSE Je me suis réveillé, le cœur battant et les mains moites. La chose était là, sous mon lit, vivante et dangereuse. Je me suis dit : « Surtout ne bouge pas ! Il ne faut pas qu’elle sache que tu es réveillé. » Je la sentais gonfler, s’enfler et étirer l’un après l’autre ses tentacules innombrables. Elle ouvrait la gueule, maintenant, et déployait ses antennes. C’était l’heure où elle guettait sa proie. Raide, les bras collés au corps, je retenais ma respiration en pensant : « II faut tenir cinq minutes. Dans cinq minutes, elle s’assoupira et le danger sera passé. » Je comptais les secondes dans ma tête, interminablement. A un moment, j’ai cru sentir le lit bouger. J’ai failli crier. Qu’est-ce qui lui prend ? Que va-t-elle faire ? Jamais elle n’est sortie de dessous le lit. J’ai senti sur ma main un léger frisson, comme une caresse très lente. Et puis plus rien. J’ai continué à compter, en m’efforçant de ne penser qu’aux nombres qui défilaient dans ma tête : cinquante et un, cinquante-deux, cinquante-trois... J’ai laissé passer bien plus de cinq minutes. Je me suis remis enfin à respirer normalement, à me détendre un petit peu. Mais mon cœur battait toujours très fort. Il résonnait partout en moi, jusque dans la paume de mes mains. Je me répétais : « N’aie plus peur. La chose a repris sa forme naturelle. Son heure est passée. » Mais, cette nuit-là, la peur ne voulait pas me lâcher. Elle s’accrochait à moi, elle me serrait le cou. Une question, toujours la même, roulait dans ma tête : Qui est la chose ? La chose qui, chaque nuit, gonfle et s’enfle sous mon lit, et s’étire à l’affût d’une proie. Et puis reprend sa forme naturelle après quelques minutes. J’ai compté jusqu’à dix en déplaçant lentement ma main droite vers la lampe de chevet. A dix, j’ai allumé et j’ai sauté sur le tapis, le plus loin possible. Et qu’est-ce que j’ai vu sous mon lit ? Mes pantoufles ! Mes bonnes vieilles pantoufles que je traîne aux pieds depuis près de deux ans. Elles me sont trop petites, déjà, et percées en plusieurs endroits. J’étais vraiment déçu. Et un peu triste. Je me suis dit : « Alors, on ne peut plus avoir confiance en rien ? Il faut se méfier de tout, même des objets les plus familiers ? » J’ai regardé longtemps les pantoufles. Elles avaient l’air parfaitement inoffensives, mais je ne m’y suis pas laissé prendre. Avec beaucoup de précaution, je les ai enveloppées dans du papier journal et j’ai soigneusement ficelé le paquet. Et j’ai jeté le tout dans la chaudière.

Bernard Friot, Histoires Pressées. Milan

1) Où est la chose ? 2) Qu’est-ce que la chose étire ? 3) Qu’est-ce que la chose déploie ? 4) Combien de temps le narrateur doit-il tenir sa respiration ? 5) Quelle question roule dans la tête du narrateur ? 6) Qu’est-ce que le narrateur trouve sous son lit ? 7) Où jette-t-il ce qu’il trouve sous le lit ?

HISTOIRE A L’ENDROIT Un éléphant jouait tranquillement aux billes. Survint un tigre affamé qui avala l'éléphant avec un peu de sauce tomate. Une antilope, bonne cuisinière, dévora le tigre en pot-au-feu. Un ouistiti avec cravate et chapeau melon grignota l'antilope rôtie à la broche. Un rat acrobate engloutit le ouistiti à la croque au sel. Un scarabée mal réveillé dégusta le rat en brochettes avec du riz. Mais la mouche, écœurée, fit la grimace : « Du scarabée, pouah ! Ça me donne mal au foie ! »

Bernard Friot dans Histoires pressées (Milan)

1) A quoi jouait l’éléphant ? 2) Avec quoi le tigre mange-t-il l’éléphant ? 3) Quel animal prépare un pot-au-feu ? 4) Que porte le ouistiti ? 5) Quel est le métier du rat ? 6) Que mange le scarabée avec ses brochettes ? 7) Pourquoi la mouche ne veut-elle pas manger du scarabée ?

Chou Mme Michat aime beaucoup son fils. Comme elle aime aussi beaucoup les choux, elle l'appelle toujours "mon chou". Le fils Michat a horreur d'être pris pour un légume. Il répond à chaque fois : « - Je ne m'appelle pas " mon chou ", je m'appelle Michat. - Oui, mon chou, répond Mme Michat. » Un matin, Mme Michat lave des chaussettes dans l'évier pendant que son fils prend son petit déjeuner. Le dos tourné, Mme Michat dit à son fils : « Mon chou, dépêche-toi, tu vas arriver en retard à l'école. » Le fils Michat ne répond pas. Mme Michat se retourne et pousse un cri : sur la chaise où était assis son fils, il y a … un chou ! « - Mon chou, s'écrie Mme Michat. Mais qu'est-ce qui t'arrive ? » Elle prend le chou dans ses bras, le caresse, le cajole, l'embrasse, le console. « Mon pauvre chou, mon pauvre chou, dit-elle. Qu'est-ce qu'on va faire ? Il faut pourtant que tu ailles à l'école ! C'est le jour de la dictée et des tables de multiplications ! » Tout à coup, elle a une idée. Elle enfonce un bonnet sur la tête du chou, le pose dans un panier et l'emmène à l'école. Elle va trouver l'instituteur et lui dit en montrant le panier : « - C'est mon chou. Le pauvre chou, il est devenu tout chou. » L'instituteur la regarde d'un air ahuri et dit : « - Mais oui, mais oui, madame Michat. Vous feriez mieux de rentrer chez vous. » Mme Michat lui donne le panier avec le chou et retourne chez elle. Devinez qui l'attend, affalé dans le canapé, en train de regarder la télévision ? Le fils Michat, évidemment. Mme Michat s'est fâchée. Et elle n'a toujours pas pardonné à son fils. Maintenant, elle ne l'appelle plus jamais mon chou, mais, selon les jours, patate ou cornichon.

Bernard Friot

1) De quoi le fils Michat a-t-il horreur ? 2) Que lave Mme Michat dans l’évier ? 3) De quoi est-ce le jour à l’école ? 4) Que met Mme Michat sur le chou ? 5) Que donne Mme Michat à l’instituteur ? 6) Qu’est en train de faire le fils Michat quand sa mère rentre à la maison ? 7) Maintenant, comment Mme Michat appelle son fils ?

MON PERE Des fois, je dis : « Mon père, il voyage. Il est capitaine sur un pétrolier géant, de deux cents mètres de long, et il a fait trente-six fois le tour du monde. Quand j'aurai quinze ans, je partirai avec, lui et je prendrai mon tour de quart, la nuit, dans le poste de navigation.» Des fois aussi, je dis: « Mon père, il est agent secret, mais je n'ai pas le droit de vous le dire. Il pourchasse les terroristes à travers le monde entier et il parle directement avec le Président. Tous les deux, on a un code secret pour communiquer.» Ou bien, ça dépend, je dis : « Mon père, il est mort. Il était guide de haute montagne, et il s'est sacrifié pour sauver un jeune garçon qui était tombé dans une crevasse. Il a réussi à le remonter à la surface, mais lui, il est mort. C'est un héros, il a eu une médaille, on l'a épinglée sur son cercueil. J'ai pleuré à ce moment-là.» Mais parfois, plutôt, je dis: « Mon père, il est en prison. C'était le chef d'une bande, il cambriolait des banques. Mais il redonnait presque tout l'argent aux pauvres, tu sais, comme Robin des Bois, et il n'a jamais tué personne. Il a été trahi, c'est pour ça qu'on l'a pris, mais il s'évadera bientôt, tu peux être sûr, je le connais, mon père.» Une fois, même, j'ai dit : « Mon père », c'est quelqu'un d'important, de très haut placé, très, très haut. C'est même lui l'homme le plus important de France, si vous voyez ce que je veux dire. Mais je ne peux pas en dire plus, vous comprenez, c'est un secret d'État, et puis il est déjà marié avec une autre femme, alors ma mère et moi, on le voit souvent, mais en cachette, parce que si ça se savait, ça ferait toute une affaire... » Et puis, souvent, je ne dis rien. Parce que, mon père, je ne sais même pas qui c'est. Mais ça, quand même, je ne vais pas le dire.

Bernard FRIOT 1) Sur quel bateau voyage le père du narrateur ? 2) Combien de fois le père du narrateur a-t-il fait le tour du monde ? 3) Qu’est-ce que le narrateur n’a pas le droit de dire ? 4) A quel moment le narrateur a-t-il pleuré ? 5) A qui le père du narrateur donnait-il l’argent des banques qu’il

cambriolait ? 6) De quel pays le père du narrateur est-il l’homme le plus important ? 7) Pourquoi, souvent, le narrateur ne dit-il rien à propos de son père ??

ENQUETE Ma grand-mère est détective amateur. À force de lire des romans policiers et d'étudier les méthodes de Sherlock Holmes, d'Hercule Poirot ou du commissaire Maigret, elle a fini par se dire : « Pourquoi pas moi ? » Depuis, elle mène ses propres enquêtes, et elle trouve toujours la solution de l'énigme. J'ai décidé de marcher sur ses traces et, l'autre jour, je lui ai demandé de me prendre comme apprenti détective. « – D'accord, a-t-elle dit, tu seras mon assistant. Dès qu'un nouveau cas se présente, je fais appel à toi. » Eh bien, aujourd'hui même, j'ai pu suivre mamie et observer sa méthode. En plus, c'était pratique, ça s'est passé chez nous. C'est maman qui a découvert le crime : la crème au chocolat qu'elle avait préparée pour ce soir avait été (largement) entamée, et il en restait à peine la moitié. Mamie s'est mise sans tarder au travail. Pour commencer, elle a enfilé un imperméable et s'est coiffée d'un chapeau mou. Et ainsi attifée, elle a interrogé la victime. « – À quelle heure avez-vous découvert le vol ? a-t-elle demandé à maman. – À trois heures et demie, quand j'ai voulu prendre un yaourt. – Et à quelle heure aviez-vous mis la crème au frigidaire? – Vers dix heures ce matin, a répondu maman. – Bien, a conclu mamie, nous pouvons donc en déduire que le malfaiteur a opéré entre dix heures et quinze heures trente. Et maintenant, transportons-nous sur les lieux du crime à la recherche d'indices. » Tout d'abord, elle voulait relever des empreintes digitales sur la jatte de crème, mais j'ai réussi à l'en empêcher : je ne voulais pas qu'elle gâche ce qui restait de crème au chocolat ! Ensuite, elle a tenté de repérer sur le carrelage les traces de pas du voleur. Mais la cuisine n'avait pas été nettoyée depuis une semaine, de sorte que le sol était noirci de plus d'empreintes qu'un hall de gare. « – Ça ne fait rien, m'a dit mamie, on va établir l'emploi du temps des suspects et, crois-moi, je finirai bien par mettre la main sur celui qui a fait le coup ! » Elle a dit cela sur un ton si féroce que j'en ai eu froid dans le dos. Elle a donc fait comparaître les « suspects », c'est-à-dire mon père et ma sœur, les seules personnes à avoir libre accès à la cuisine, en dehors de maman et moi. Anne, ma petite sœur, avait un solide alibi : elle était en excursion avec son club de danse et pouvait fournir une bonne trentaine de témoins. L'interrogatoire de papa a été nettement plus intéressant. Il a d'abord prétendu avoir passé toute la journée au bureau. Mais quand mamie a saisi le téléphone

pour appeler sa secrétaire, il a avoué qu'il avait annulé deux rendez-vous avec des clients pour aller pêcher avec son copain Marc. Il avait l'air d'un gamin pris en faute ! La plus ennuyée, cependant, c'était mamie : si tous ses suspects avaient un alibi, l'affaire se compliquait ! Mais elle n'avait pas dit son dernier mot. « – Suis-moi, m'a-t-elle ordonné, on va résoudre ce petit problème. » Nous sommes montés dans sa chambre. Là, elle a bourré une pipe et s'est mise à fumer en toussant à fendre l'âme. « – Maintenant, il faut réfléchir ; la solution est là ! a-t-elle proclamé en se frappant le crâne. » Moi, je n'ai rien dit. Je l'ai regardée réfléchir. Tout à coup, elle s'est levée d'un bond et s'est précipitée au salon. Et elle a pointé le doigt sur maman en criant : « – J'ai trouvé, c'est toi qui as mangé la crème au chocolat ! Oh, c'était bien joué : le coupable se faisant passer pour la victime, très fort, vraiment très fort ! Mais tu n'avais pas compté sur mon flair, hein? » Hou ! Là, là ! Le drame que ça a déclenché ! Maman a traité mamie de « Sherlock Holmes à la noix » et de « commissaire d'opérette ». Finalement, mamie a dû s'excuser. Mais c'est surtout vis-à-vis de moi qu'elle était gênée : elle échouait lamentablement le jour même où elle voulait m'initier à sa méthode ! Je lui ai dit qu'elle ne devait pas s'en faire, que c'était très bien comme ça. Et c'est vrai, c'est très bien comme ça. Car le coupable, le voleur de crème au chocolat, je le connais, moi. C'est moi.

Bernard FRIOT, Histoires pressées

1) De qui la grand-mère du narrateur a-t-elle étudié les méthodes ? 2) Quel crime a été découvert par la mère du narrateur ? 3) Comment s’habille Mamie pour son enquête ? 4) Pourquoi Mamie n’a-t-elle pas pu repérer les traces de pas du voleur ? 5) Comment s’appelle la petite sœur du narrateur ? 6) Que faisait le père du narrateur à l’heure du crime ? 7) Qui Mamie accuse-t-elle d’être coupable du crime ? 8) En réalité, qui est coupable ?

Envie pressante Après trois « Maman, j'ai envie » de plus en plus plaintifs et un « Maman, ça presse ! » quasi désespéré, sa mère, agacée, finit par arrêter la voiture en bordure d'une forêt. D'un bond, il sortit du véhicule et s'enfonça dans le sous-bois. Au moment où il allait se soulager, le sol s'ouvrit à ses pieds. Une ouverture nette, large, dévoilant un escalier métallique qui semblait s'enfoncer vers l'infini. « Ah! » fit-il. Et, curieux, il posa un pied sur l'escalier qui se mit en marche et l'emporta. « Tiens ! » fit-il, un escalier roulant. Il entendit le sol se refermer au-dessus de lui. Il ne pensa même pas à s'étonner. Dansant d'un pied sur l'autre, tandis qu'il descendait encore et encore, il regarda les parois scintillantes qui défilaient de chaque côté de l'escalier. Des formes argentées, ou rosées, s'y mouvaient en un ballet silencieux. Enfin, il fut en bas. Et c'était un hall immense, lumineux comme une cathédrale en été, dallé de marbre gris et vert, parfumé de senteurs troublantes. Un long tapis rouge se déroulait devant ses pas. Il s'avança, les cuisses serrées l'une contre l'autre, regardant distraitement les créatures qui s'inclinaient à son passage. Il y avait des femmes à demi nues, à tête de chat, le dos paré d'ailes de papillon ; des phoques en armures, aux moustaches frisées au fer ; de longs serpents phosphorescents qui s'enroulaient gentiment autour du cou de girafes emplumées ; et des centaines de soldats unijambistes qui riaient en agitant en tous sens des paniers à salade bleus ou blancs. Au bout du long tapis rouge se dressait sur une estrade un trône fait de brosses à dents, de cartes à jouer, de ventouses et de chausse-pieds artistement assemblés. Une chèvre emperruquée, vêtue d'une robe moulante, lui prit la main et le conduisit sur le trône. Un ministre à tête d'éléphant, qui avait l'air très vieux et très sage, lui posa une couronne sur la tête et glissa dans sa main un sceptre qui crachait en permanence un feu d'artifice étoilé. Et puis un grand silence se fit. Tout son peuple, à genoux, attendait qu'il parlât. Alors il se leva, une main enfoncée dans sa poche, et dans le grand silence qui courbait les têtes il demanda : « S'il vous plaît, c'est où, les toilettes ? »

Bernard FRIOT

1) Qu’est-ce que le narrateur a répété 3 fois à sa mère ? 2) Que découvre le narrateur quand le sol de la forêt s’ouvre sous ses pieds ? 3) Qu’est-ce que les femmes à tête de chat ont sur le dos ? 4) Qu’est-ce qu’il y a autour du cou des girafes emplumées ?

5) Qui agite des paniers à salade bleus ou blancs ? 6) De quoi est fait le trône ? 7) Qui pose une couronne sur la tête du narrateur ? 8) Que demande le narrateur ?

SUITE ET FIN Le loup était bien vieux, maintenant, et si fatigué. Pendant des années, il s'était épuisé à courir après les trois petits cochons, sans jamais les attraper. Maintenant, il pouvait à peine marcher et ne se déplaçait plus qu'en fauteuil roulant. Les trois petits cochons quant à eux avaient vieilli. Mais eux, ils avaient eu la belle vie, bien à l'abri dans leur maison de briques. Ils avaient toujours mangé à leur faim et ils étaient encore roses et gras. Seulement, pendant toutes ces années, la ville n'avait cessé de grandir et de se rapprocher de la forêt où ils habitaient. Et à trois pas de chez eux, sans qu'ils s'en doutent, on avait construit un centre commercial avec une boulangerie, un bureau de tabac, une pharmacie et une boucherie-charcuterie. Un beau matin, alors qu'ils faisaient des galipettes dans leur jardin, le boucher les aperçut. Aussitôt, il téléphona à l'abattoir et, deux heures plus tard, les trois petits cochons étaient passés de vie à trépas. Depuis, tous les jours, le loup s'en va, en fauteuil roulant, à la boucherie et achète trois tranches de jambon, trois côtelettes et trois saucissons. Pur porc.

Bernard Friot dans Nouvelles histoires pressées (Milan)

1) Comment le loup s’est-il épuisé pendant des années ? 2) Comment se déplace maintenant le loup ? 3) Où les petits cochons ont-ils vécu ? 4) Qu’est-ce qui n’a pas cessé de grandir pendant des années ? 5) Quels magasins y a-t-il dans le centre commercial ? 6) Que font les cochons quand le boucher les voit ? 7) Qu’achète le loup chaque jour à la boucherie ?

L’ÉVÉNEMENT C’est vraiment ennuyeux de se lever, le matin, et de sortir de son lit pour toute une journée. Aujourd'hui, au petit déjeuner, j'ai trouvé un serpent à sonnettes dans la boîte à sucre. Hier, c'était un serpent à lunettes. Et puis, je n'ai pas pu boire mon chocolat parce qu'il y avait une sirène qui nageait la brasse dans ma tasse. Quand j'ai voulu me couper une tartine, le pain s'est mis à parler. Il m'a dit d'une voix ensommeillée : « Tu ferais mieux d’aller te laver les mains ». Dans la salle de bains, une sorcière s'était amusée à transformer mon peigne en prince charmant et mon père en mille-pattes. J'ai dû dire à mon père d'aller s'essuyer les pieds ailleurs que dans le lavabo. Et j'ai demandé à la sorcière d’arrêter ses bricolages. En passant par le salon, j'ai vu mon petit frère qui mangeait la télévision. « Et demain ce sera quoi ? Le piano ? » Et après, il s'étonne d'avoir mal au ventre. Je suis retourné dans ma chambre et, comme d'habitude, je me suis disputé avec ma sœur. C'est la millième fois au moins que je lui dis de ne pas déployer ses ailes dans la chambre. Elle sait très bien que ça me fait éternuer, tousser, cracher, et que je ne peux plus respirer. Furieux, je l'ai jetée par la fenêtre et elle est allée se percher sur un poteau électrique près d’un groupe de pigeons. Ensuite, j'ai couru après mon cartable qui sautait comme un kangourou et je l'ai attrapé au lasso. Ça va, je suis entraîné. Je n'ai pas pu prendre l'ascenseur parce que des souris l'avaient transformé en discothèque. Elles avaient l'air de bien s'amuser. J'ai descendu quatre à quatre les escaliers et j'ai bousculé M. Lebart qui allait promener son alligator au zoo. Et j'ai failli renverser une vieille dame qui marchait sur les mains. En sortant de l'immeuble, j'ai dû prendre mon élan pour sauter par-dessus le ravin qui remplaçait le trottoir. Comme toujours, des gens distraits étaient tombés dedans et on les entendait hurler. Et j'ai pensé : « Si ça continue comme ça, je vais mourir d'ennui. Pourquoi ne m'arrive-t-il jamais rien, à moi ? » Mais juste à ce moment-là, quelqu'un m'a frappé sur l'épaule. C'était Marie. Elle m'a fait un clin d’œil et elle a dit : « Salut ». Et puis elle a disparu dans la foule. Je l'ai regardée s'éloigner et tout à coup, dans ma tête, ça s'est mis à chanter.

Bernard Friot dans Histoires pressées (Milan)

1) Que trouve le narrateur dans la boîte à sucre ? 2) Pourquoi ne peut-il pas boire son chocolat ?

3) En quoi la sorcière a-t-elle transformé le peigne ? 4) Que mange le petit frère du narrateur ? 5) Où va se percher sa sœur quand il la lance par la fenêtre ? 6) Où va M. Lebart avec son alligator ? 7) Pourquoi des gens hurlent-ils ? 8) Qui dit « salut » au narrateur ?

Le hérisson Le hérisson est un petit mammifère. Son corps est couvert de piquants longs de deux à trois centimètres. Lorsqu'il est agressé, le hérisson se met en boule et dresse ainsi ses piquants. Dès les premiers froids, le hérisson se cache et s'engourdit dans le nid qu'il s'est aménagé. On dit qu'il hiberne. La mère hérisson donne le jour à ses petits en été. Elle les allaite pendant un peu plus d'un mois. Le hérisson se nourrit le soir. Il aime les insectes, les limaces et les escargots. C'est un animal utile, il est protégé. Ses ennemis sont le chien, le renard, la fouine et surtout l'homme et sa voiture...

1) Quelle est la taille des piquants du hérisson ? 2) Où se cache le hérisson en hiver ? 3) Quand naissent les petits hérissons ? 4) Que fait la mère pendant un mois ? 5) Quand le hérisson se nourrit-il ? 6) Qu’est-ce que le hérisson aime manger ? 7) Qui sont les ennemis du hérisson ?

HISTOIRE D'HISTOIRES Il était une fois un enfant qui ne croyait pas aux histoires. Dès que sa mère commençait : « Il était une fois un ogre cruel... », il l'interrompait : « Ne me raconte pas d'histoires, disait-il, les ogres, ça n'existe pas. » Et quand son grand-père se mettait à lire à haute voix : « Il était une fois un roi... », il demandait aussitôt : « Le roi de quoi ? Le roi d'Angleterre ou le roi de Panama ? Il a vécu de quand à quand ? C'est de l'histoire ou c'est des histoires ? » Même quand on lui racontait une histoire vraie, il secouait la tête, l'air de dire : « Vous faites vraiment des histoires pour pas grand-chose. » Et au bout de trente secondes, il se mettait à bailler et à se frotter les yeux. Il disait : « Comment voulez-vous que je vous croie : je ne vois rien, je ne sens rien de ce que vous me racontez. C'est comme si l'histoire partait sans moi. » Un jour, je lui ai demandé de s'asseoir à côté de moi sur le canapé et je lui ai raconté une histoire. L'histoire d'un enfant qui ne croyait pas aux histoires. Dès que sa mère commençait : « Il était une fois un ogre cruel... », il l'interrompait... » Il ne m'a pas interrompu. Il m'a laissé raconter. Quand j'ai eu fini, il m'a dit : « C'est drôle, cette histoire, je la vois et je la sens. C'est comme si j'étais dedans. Tu pourrais me la raconter encore une fois ? » J'ai repris l'histoire depuis le début et il m'a écouté avec la même attention. Puis, il m'a demandé : « Tu pourrais me raconter les histoires auxquelles l'enfant de ton histoire ne croyait pas ? » J'ai raconté des histoires d'ogres et de sorcières, des histoires de rois et de princesses et beaucoup d'histoires vraies pour terminer. Et, chaque fois, il disait : « Effectivement, c'est incroyable. Qu'est-ce qu'il disait, l'enfant de ton histoire, quand il entendait ça ? – La même chose que toi : « Effectivement, c'est incroyable ! »

Bernard Friot, Histoires pressées (Milan)

1) Qu’est-ce qui n’existe pas d’après l’enfant ? 2) Qui lit une histoire qui parle d’un roi ? 3) Que fait l’enfant au bout de trente secondes ? 4) Où le narrateur et l’enfant s’assoient-ils ? 5) De qui le narrateur raconte-t-il l’histoire ? 6) Quelles histoires le narrateur raconte-t-il pour terminer ? 7) Que dit l’enfant à chaque fois qu’il entend une histoire ?

REDACTION

Tous les lundis, c'est pareil. On a rédaction. « Racontez votre dimanche. » C'est embêtant, parce que, chez moi, le dimanche, il ne se passe rien : on va chez mes grands-parents, on fait rien, on mange, on refait rien, on remange, et c'est fini. Quand j'ai raconté ça, la première fois, la maîtresse a marqué : « Insuffisant. » La deuxième fois, j’ai même eu un zéro. Heureusement, un dimanche, ma mère s'est coupé le doigt en tranchant le gigot. Il y avait plein de sang sur la nappe. C'était dégoûtant. Le lendemain, j'ai tout raconté dans ma rédaction, et j'ai eu « Très bien ». J'avais compris : il fallait qu'il se passe quelque chose le dimanche. Alors, la fois suivante, j'ai poussé ma sœur dans l'escalier. Il a fallu l'emmener à l'hôpital. J'ai eu 9/10 à ma rédac. Après, j'ai mis de la poudre à laver dans la boîte de lait en poudre. Ça a très bien marché : mon père a failli mourir empoisonné. J'ai eu 9,5/10. Mais 7/10 seulement le jour où j'ai détraqué la machine à laver et inondé l'appartement des voisins du dessous. Dimanche dernier, j'ai eu une bonne idée pour ma rédaction. J'ai mis un pot de fleurs en équilibre sur le rebord de la fenêtre. Je me suis dit : « Avec un peu de chance, il tombera sur la tête d'un passant, et j'aurai quelque chose à raconter. » C'est ce qui est arrivé. Le pot est tombé. J'ai entendu un grand cri mais, comme j'étais aux W-C., je n'ai pas pu arriver à temps. J'ai juste vu qu'on transportait la victime (c'était une dame) chez le concierge. Après, l'ambulance est arrivée. Ça n'a quand même servi à rien. On n'a pas fait la rédaction. Le lendemain, à l'école, on avait une remplaçante. « Votre maîtresse est à l'hôpital, nous a-t-elle annoncé. Fracture du crâne. » Ça m'était égal. On a eu conjugaison à la place. La conjugaison, c'est plus facile que la rédaction. Il n'y a pas besoin d'inventer.

Bernard FRIOT - Encore des histoires pressées – Milan Poche

1) Que faut-il raconter dans la rédaction du lundi ? 2) Comment la mère du narrateur s’est-elle coupé le doigt ? 3) Qu’a fait le narrateur à sa sœur ? 4) Quelle note le narrateur a-t-il eu le jour où il a détraqué la machine à

laver ? 5) Où était le narrateur quand le pot de fleurs est tombé ? 6) Où la victime a-t-elle été transportée en attendant l’ambulance ? 7) Pourquoi la maîtresse n’est-elle pas à l’école le lendemain ? 8) Pourquoi la conjugaison est-elle plus facile que la rédaction ?

LE MUSEE DU TRAVAIL

1, rue de l'Église 93370 MONTFERMEl L - Ouvert toute l'année (sauf en Août), chaque mercredi, vendredi, samedi de 14 h 30 à 17 h 30 et sur rendez-vous pour les groupes (Tél. 01 15 09 28 56) - Entrée gratuite - visites commentées Accès : RER E Haussmann - Gare Le Raincy ; Autobus 602, Arrêt Château Le "Musée du travail Charles Peyre" à Montfermeil est installé dans une maison rurale du XVIIIème siècle, appartenant à la commune, nommée aussi le Bâtiment de l'Horloge, dernier vestige d’une ancienne ferme. Il est le fruit du travail de la Société historique "Les deux Montfermeil et sa Région". Pendant plus de quarante ans, les animateurs de cette société ont rassemblé, restauré les outils des cultivateurs, vignerons, paysans, ouvriers, artisans installés jadis dans les villages du nord-est de Paris. Le Musée est le résultat de recherches passionnées. Il veut honorer, à travers leurs outils, ceux et celles qui vivaient autrefois dans ce qui est devenu la banlieue. Présentation du Musée A – REZ-DE-CHAUSSÉE Salle 1 - AGRICULTURE (cultivateur, vigneron, maraîcher, jardinier) : Labour - hersage - plantation et semailles - sarclage - récolte - moisson - battage - vannage - vendange – vinification / Travail à ferrer les bœufs et maréchal ferrant. Salle 2 - MÉTIERS DE LA FORÊT : Bûcheron, élagueur, charbonnier, fagotier, sabotier, vannier, scieur de long, tonnelier, charron, pièges. B – A L'ÉTAGE (sous une très belle charpente ancienne) a) MÉTIERS DU BATIMENT : Carrier, tailleur de pierre, maçon, plâtrier, menuisier, serrurier, plombier, couvreur, carreleur. b) ARTISANS : Cordonnier, bourrelier, tailleur de limes, chaudronnier, forgeron, taillandier, ébéniste, sculpteur, graveur, brûleur de café, boulanger, vitrier, peintre. c) MÉTIERS DE FEMMES : Laiterie, filage, tissage, couturière, fleurs artificielles secrétariat, blanchissage, repassage, cuisine.

1) Quels jours de la semaine le musée est-il ouvert ?

2) Combien coûte la visite du musée ?

3) A quel arrêt faut-il descendre quand on vient avec l’autobus 602 ?

4) Quel est l’autre nom de la maison où est installé le musée ?

5) Combien de temps a-t-il fallu pour rassembler et restaurer les outils ?

6) Dans ce musée, on trouve des outils pour ferrer quels animaux ?

7) Dans quelle salle peut-on trouver les outils du vannier ?

8) Ecris 3 exemples de métiers d’artisans.

Victor, l'enfant sauvage Cette histoire est vraie. Elle commence il y a presque deux cents ans dans une région de France qui s'appelle l'Aveyron. Une femme qui ramassait des champignons dans la forêt revient en courant dans son village. Elle est épouvantée. Elle raconte : « J'ai vu une espèce de bête qui courait à moitié debout, à moitié sur quatre pattes, avec une crinière noire sur la tête. » Le lendemain, les chasseurs fouillent la forêt. Les chiens ont vite fait de flairer la piste de cette bête bizarre qui grimpe aux arbres et galope entre les buissons. La bête se réfugie dans un trou. Mais quand les chiens l'encerclent, elle attaque. Elle plante férocement ses dents dans la gorge d'un chien. Les chasseurs se précipitent. La bête est prise. Alors, l'un des chasseurs lui jette sur le dos une chemise. Car ce qu'ils viennent de capturer, ce n'est pas une bête, c'est un enfant, un garçon nu, au corps noir de terre, aux ongles longs et durs comme des griffes, c'est un enfant sauvage. On enferme le sauvage à la gendarmerie, comme une bête dans une cage. Il est sale et il sent mauvais. Il grogne et il mord. Quand on lui apporte à manger, il renverse les aliments, il les pétrit avec les doigts avant de les enfourner dans sa bouche.

Marie-Hélène Deval, J'aime lire, n° 40 éd. Bayard.

1) Quand commence cette histoire ?

2) Dans quelle région de France se passe cette histoire ?

3) Que faisait la femme dans la forêt ?

4) Quels animaux flairent l’enfant sauvage ?

5) Que met un des chasseurs sur le dos de l’enfant sauvage ?

6) Comment sont les ongles de l’enfant sauvage ?

7) Où est enfermé l’enfant sauvage ?

8) Que fait l’enfant sauvage avant de mettre les aliments dans sa bouche ?

Légendaires chameaux Bien qu'il n'y ait pas de grands carnivores dans le désert, on y trouve cependant de grands végétariens. Le chameau est l'animal désertique le plus connu, et aussi le plus utile. Sans lui, peu d'hommes pourraient traverser le Sahara ou le désert d'Arabie. Il existe deux espèces de chameaux. En Asie, le chameau de Bactriane, adapté au désert froid de Gobi, possède deux bosses. Le chameau arabe, ou dromadaire, n'a qu'une bosse et vit dans les déserts chauds. Le dromadaire peut vivre pendant des mois sans boire une goutte d'eau tant qu'il y a de la végétation verte à brouter. Lors de périodes sèches, il réussit à survivre sans eau pendant plus d'une semaine. Cela grâce à ses extraordinaires bosses et à sa capacité de réduire ses pertes d'humidité ; il émet peu d'urine et ne transpire que lorsque la température de son corps atteint 40 °C. Le chameau n'accumule pas d'eau dans sa bosse, mais bien de la graisse. Au cours des périodes de sécheresse, il ne vit que sur la graisse de son corps. Lorsqu'elle est digérée, la bosse rétrécit et le chameau maigrit, perdant jusqu'à un quart de son poids soit près de 100 kilos. Arrivé dans une oasis, il engloutit de la végétation et peut boire jusqu'à 115 litres d'eau en dix minutes. Des pattes pourvues de larges coussinets fibreux empêchent les chameaux de s'enfoncer dans le sable, et des callosités situées sur le ventre et aux genoux leur permettent de se coucher sur le sol chaud. Lorsqu'une tempête se lève, leurs narines se ferment et ils sont, en outre, protégés du sable piquant par leur doux pelage laineux et leurs longs cils.

V. Pit, Pleins feux : les déserts, éd. Les Deux Coqs d'or.

1) Quels déserts les hommes ne pourraient-ils pas traverser sans le chameau ?

2) Quel chameau est adapté au désert froid de Gobi ?

3) Quel est l’autre nom du chameau arabe ?

4) Que fait le chameau lorsque la température de son corps atteint 40°C ?

5) Qu’est-ce qu’il y a dans la bosse du chameau ?

6) Que peut faire le chameau en 10 minutes ?

7) Qu’est-ce qui empêche le chameau de s’enfoncer dans le sable ?

8) Quand est-ce que les narines du chameau se ferment ?

Animaux marins Connais-tu les baleines et les dauphins ? Ce ne sont pas des poissons même s’ils leur ressemblent. Les poissons respirent dans l'eau, les baleines et les dauphins remontent à la surface pour respirer l'air. Mais ils vivent toujours dans la mer et ne viennent jamais à terre. Les baleines sont si grandes que les hommes autrefois en avaient peur. Pourtant les baleines ne mangent pas les hommes ! Les dauphins sont beaucoup plus petits. Ils s'approchent souvent du rivage, ou tournent autour des bateaux, sans craindre les hommes. Les baleines et les dauphins appartiennent au groupe des cétacés. Ce sont des mammifères. Voici donc les baleines, les plus gros des cétacés. Elles n'ont pas de dents mais des fanons, qui leur permettent de filtrer la nourriture. Les fanons sont de longues lames de corne. Il peut y en avoir 3 mille, et certaines mesurent trois mètres de haut. Les autres cétacés ont tous des dents. Il y en a de très grands comme les cachalots, de plus petits comme les dauphins. Le bélouga est gris foncé à la naissance, puis il devient tacheté. A quatre ou cinq ans, il est tout blanc ! Le rorqual bleu est le plus grand et le plus gros des animaux du monde. Il peut mesurer trente mètres de long, autant que quatre autobus mis bout à bout ! Il pèse le poids de trente éléphants, plus de cent trente tonnes… Sa seule langue est aussi lourde qu'un éléphant ! Le cachalot et la baleine franche mesurent une vingtaine de mètres. Le dauphin est beaucoup plus petit : à peine deux ou trois mètres de long.

Patrick Geitdoerfer, Grands animaux sous la mer

1) Que font les baleines et les dauphins pour respirer ?

2) A quel groupe appartiennent les dauphins et les baleines ?

3) Qu’est-ce que les dauphins ne craignent pas ?

4) Qu’est-ce que les baleines n’ont pas ?

5) Quelle taille les fanons peuvent-ils atteindre?

6) Quel cétacé est tout blanc quand il a 5 ans ?

7) Quel est le plus grand des animaux du monde ?

8) Combien mesure un cachalot ?

LE CRAPAUD CALAMITE Nom : Crapaud calamite. Nom scientifique : Bufo calamita. Embranchement : vertébrés. Classe : amphibiens. Lieu de vie : Europe. On rencontre le crapaud calamite dans les gravières humides où il se cache dans des trous du sol ou sous des pierres. On l'appelle aussi « crapaud des joncs ». Aspect : gris-vert. Il porte une belle raie dorée sur le dos ; sa peau est granuleuse. Longueur adulte : 5 à 8 cm. La femelle est plus grande que le mâle. Nourriture : il se nourrit surtout d'insectes. Les fourmis sont ses principales victimes. Reproduction : ovipare. Ponte de 3 000 à 4 000 œufs. Incubation : 5 à 6 jours. Longévité : 16 ans. Signe particulier : dès la fin de l'automne, il gagne un repaire familier pour hiberner jusqu'en mars. On trouve parfois, en hiver, plusieurs de ces crapauds réunis en paquets au fond d'un trou.

1) Quel est le nom scientifique du crapaud calamite ?

2) Sur quel continent vit le crapaud calamite ?

3) Où se cache le crapaud calamite ?

4) De quelle couleur est le crapaud calamite ?

5) Combien mesure un crapaud calamite ?

6) De quoi se nourrit le crapaud calamite ?

7) Combien de temps un crapaud calamite peut-il vivre ?

8) De quand à quand le crapaud calamite hiberne-t-il ?

La découverte de Lascaux Le 12 septembre 1940, quatre enfants de Montignac, petite ville sur la Vézère, en Dordogne, arpentaient les bois couvrant la colline de Lascaux. Comme tous les gosses de ce pays farci de cavités, ils emportaient à tout hasard une lampe électrique. Marcel Ravidat, leur chef de bande, était précédé de son chien Robot qui furetait dans les broussailles. Soudain, l’animal disparut dans un trou... Marcel se laissa glisser, la tête la première... mais il perdit l’équilibre et dégringola jusqu’en bas. La bande entreprit l’exploration de la caverne... Marcel braqua sa lampe sur une paroi et s’arrêta net. Un grand animal colorié s’étalait sur la roche, dessiné en traits noirs, rouges et jaunes. « C’est une grotte préhistorique » s’écria-t-il. Les aurochs géants, la harde de cerfs qui traverse un cours d’eau à la nage, l’étrange licorne, l’homme tombant devant le bison blessé, rien ne leur échappa. Ce fut un voyage fantastique au royaume des bêtes préhistoriques... Lascaux inviolée, se trouvait dans l’état où l’avait laissée nos ancêtres quinze mille ans plus tôt.

D’après Marc Ambroise Rendu, Préhistoire des Français, Editions Presses de la Cité

1) Dans quelle ville se passe cette histoire ?

2) Qu’est-ce que les quatre enfants ont emporté ?

3) Comment s’appellent le chef de bande et son chien ?

4) Où le chien a-t-il disparu ?

5) Avec quelles couleurs est dessiné le grand animal sur les parois de la

caverne ?

6) Quel genre de grotte les enfants ont-ils découvert ?

7) Que fait la harde de cerfs qu’ils voient ?

8) Quel était l’âge des dessins de la grotte ?

Les pommes Les hommes préhistoriques savaient déjà apprécier les pommes. Ils les conservaient dans leur garde-manger. En France près de Marseille, en Angleterre et en Turquie, des quartiers de pommes ont été découverts parmi les sédiments. Ils datent de l'âge de la pierre. Et les fouilles de la cité lacustre préhistorique du lac de Chalain dans le Jura, ont permis de retrouver les traces de ce fruit dans les garde-manger. C'est la preuve que nos ancêtres, déjà, appréciaient les pommes. Celles que les hommes préhistoriques conservaient et consommaient étaient petites et certainement acides. Ils les cueillaient sur les pommiers sauvages. De cette époque à nos jours, la pomme crue ou cuisinée a continué à nourrir les hommes. Pendant longtemps, elle fut le goûter le plus pratique des écoliers, des paysans et des ouvriers. Avec un morceau de pain, elle constitue un repas rapide et équilibré. Car, la pomme fournit des fibres, du sucre, des vitamines et de l'eau en quantités importantes. Depuis l'époque des Romains, l'homme a essayé de modifier les pommes en croisant les espèces. Il a ainsi obtenu des variétés plus grosses, plus juteuses ou plus résistantes. De nos jours, il continue à modifier les espèces ; comment seront les pommes que mangeront nos enfants ? Seront-elles cubiques pour prendre moins de place ?

1) Où les hommes préhistoriques conservaient-ils les pommes ?

2) Dans quels pays a-t-on trouvé des quartiers de pommes parmi les

sédiments ?

3) Comment étaient les pommes que mangeaient les hommes

préhistoriques ?

4) Où les hommes préhistoriques cueillaient-ils les pommes ?

5) De qui la pomme a-t-elle été pendant longtemps le goûter le plus

pratique ?

6) Qu’est-ce que la pomme fournit en quantités importantes ?

7) Depuis quelle époque l’homme a-t-il essayé de modifier les pommes ?

LA CONSTRUCTION DE LA TOUR EIFFEL Afin de célébrer le centenaire de la Révolution française, le gouvernement lance en 1886 un concours pour la construction d’une tour de 300 m qui puisse étonner le monde entier. Des centaines de projets sont proposés par des ingénieurs. C’est Gustave Eiffel qui remportera le concours en proposant de construire une tour de fer. Les premiers travaux commencent en janvier 1887. Deux cent cinquante ouvriers participent au chantier. Ils travaillent douze heures par jour dans des conditions très difficiles, au-dessus du vide, dans le froid et dans le vent. Le premier étage est achevé en avril 1888, le deuxième en août de la même année et le troisième le 30 mars 1889. La tour Eiffel est inaugurée dès le lendemain, il aura fallu deux ans, deux mois et 5 jours pour construire cette géante de fer.

1) Pour célébrer quel événement un concours a-t-il été organisé ?

2) Quelle était la hauteur de la tour qui devait être construite ?

3) Qui a gagné le concours ?

4) Qu’est-ce qui a commencé en janvier 1887 ?

5) Combien d’ouvriers ont participé au chantier ?

6) En quelle année le deuxième étage a-t-il été terminé ?

7) Que s’est-il passé le 31 mars 1889 ?

8) Combien de temps a-t-il fallu pour construire la tour ?

LA CHOUETTE HULOTTE Elle voit la nuit ! Perchée sur une branche, elle n'a aucune peine à repérer un ver de terre malgré l'obscurité. Elle sait trouver le passereau endormi dans un lierre, le mulot qui trottine dans l'herbe. Comme tous les oiseaux de la nuit, elle a longtemps été persécutée car on l'accusait de porter malheur. Rien n'est plus faux. La hulotte est parfaitement inoffensive et, en forêt, elle joue un rôle irremplaçable, empêchant la prolifération de nombreuses bestioles. Dans notre pays, c'est avec la chevêche, fréquente au bord des villages, et l'effraie, qui niche dans les greniers et les clochers, la plus commune des chouettes. Chaque jour, elle crache par le bec les déchets alimentaires qu'elle n'a pu digérer. Ces résidus, agglomérés en boulettes grises qu'on appelle des pelotes de déjection, sont des poils, des os de petits rongeurs, des carapaces d'insectes ou des plumes d'oiseaux. On les trouve sous les arbres où elle a passé la journée. En les ouvrant, on peut voir de façon précise ce qu’elle a mangé.

D’après Michel CUISIN, Dans les bois et les forêts, coll. La vie secrète des bêtes, éditions Hachette

1) Que peut repérer la chouette hulotte perchée sur une branche ?

2) De quoi a-t-on longtemps accusé la chouette ?

3) Qu’est-ce que la hulotte empêche ?

4) Quelle chouette est fréquente au bord des villages ?

5) Où niche la chouette effraie ?

6) Comment s’appellent les boulettes grises que crache la chouette ?

7) De quoi sont faites ces boulettes ?

8) Où trouve-t-on ces boulettes ?

LE FROMAGE DÉPRESSIF Il était une fois un petit fromage dont personne ne voulait. Trop ferme. Aujourd'hui, on aime le fromage onctueux. Le petit fromage dur qui n'était point sot savait bien que personne ne l'aimerait. Inutile dans cette société de consommation, abandonné par tous, il devint fort dépressif. Il resta ainsi des semaines dans ce rayon de supermarché, mille fois trituré, mille fois rejeté. Puis un jour, on plaça par hasard à côté de lui un fromage savant qui, le voyant tout ratatiné, lui dit : - Comme tu as de la chance d'être si vieux ! Le vieux fromage dur ne comprit pas. Et le fromage savant d'informer le vieux fromage dur que ce dernier, étant si vieux, fabriquait de la pénicilline. Depuis ce jour, le vieux fromage dur, au fond du rayon, baigne dans un parfait bonheur. Chaque fois qu’on amène un arrivage de compagnons, il leur dit, sans méchanceté aucune, qu'il est beaucoup plus utile qu'eux. C’est la raison pour laquelle, dans ce supermarché, les fromages sont les plus coulants de la région. Mais personne ne sait qu'en réalité, conscient de la vulgarité de leurs sorts, ils ne coulent pas, ils pleurent.

Raymond Brunner

1) Pourquoi est-ce que personne ne voulait du petit fromage ?

2) Où le petit fromage reste-t-il pendant des semaines ?

3) Qu’a-t-on fait mille fois au petit fromage ?

4) Comment est le fromage qui lui dit qu’il a de la chance d’être vieux ?

5) Qu’est-ce que le vieux fromage fabrique ?

6) Que dit le vieux fromage à ses nouveaux compagnons ?

7) Que font en réalité les fromages coulants ?