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Belle la coccinelle Il était une fois dans un merveilleux jardin, une petite coccinelle qui s'appelait Belle, parce qu'elle était belle comme une fleur,et plus sage qu'une image. Un jour, Belle se posa par mégarde sur le nez crochu d'une vieillefemme tombée du ciel. Ce nez, vous l'avez compris, était celui d'une sorcière qui n'aimait pas mais alors pas du tout, qu'onvienne le lui chatouiller. « Je veux que tu deviennes la plus laide des coccinelles, et que ton coeur soit plus noir que les taches que tu portes ! » Puis elle secoua sa longue cape avant de disparaître. Ainsi le sort s'accomplit. Belle devint vraiment très vilaine. A tous ses amis les insectes du jardin, elle faisait des grimaces, ou elle leur jouait des mauvais tours. La chenille excédée la menaçait : « Si je t'attrape, je vais te donner une fessée, salepetite peste ! » Mais Belle se moquait bien des fessées et des menaces de ses vieux amis car, depuis, elle s'en était fait de nouveaux qu'elle adorait : Dolly la grosse araignée, et Tony, le crapaud baveux. Or, une nuit, une fée apparut. Elle portait une robe brodée d'étoiles qui scintillaient à chacun de ses pas. Sur un tapis de fleurs elle s'assoupit. « Regardez ! Une fée ! Volons-lui sa baguette magique! dit Tony. - Oh oui, volons-lui ! reprit Dolly. » Aussitôt dit, aussitôt fait. Mais dès qu'ils eurent touché la baguette, Tony se transforma en carotte, et Dolly en lapin qui aimait les carottes. Quant à la coccinelle... La fée lui réserva un autre sort. En un clin d'oeil, elle retrouva la beauté et la gentillesse que la sorcière lui avaient enlevées. Ainsi, à partir de ce jour, tous vécurent en paix dansce merveilleux jardin.

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Belle la coccinelle Il était une fois dans un merveilleux jardin, une petite coccinelle qui s'appelait Belle, parce qu'elle était belle comme une fleur,et plus sage qu'une image. Un jour, Belle se posa par mégarde sur le nez crochu d'une vieillefemme tombée du ciel. Ce nez, vous l'avez compris, était celui d'une sorcière qui n'aimait pas mais alors pas du tout, qu'onvienne le lui chatouiller. « Je veux que tu deviennes la plus laide des coccinelles, et que ton coeur soit plus noir que les taches que tu portes ! » Puis elle secoua sa longue cape avant de disparaître. Ainsi le sort s'accomplit. Belle devint vraiment très vilaine. A tous ses amis les insectes du jardin, elle faisait des grimaces, ou elle leur jouait des mauvais tours. La chenille excédée la menaçait : « Si je t'attrape, je vais te donner une fessée, salepetite peste ! » Mais Belle se moquait bien des fessées et des menaces de ses vieux amis car, depuis, elle s'en était fait de nouveaux qu'elle adorait : Dolly la grosse araignée, et Tony, le crapaud baveux. Or, une nuit, une fée apparut. Elle portait une robe brodée d'étoiles qui scintillaient à chacun de ses pas. Sur un tapis de fleurs elle s'assoupit. « Regardez ! Une fée ! Volons-lui sa baguette magique! dit Tony. - Oh oui, volons-lui ! reprit Dolly. » Aussitôt dit, aussitôt fait. Mais dès qu'ils eurent touché la baguette, Tony se transforma en carotte, et Dolly en lapin qui aimait les carottes. Quant à la coccinelle... La fée lui réserva un autre sort. En un clin d'oeil, elle retrouva la beauté et la gentillesse que la sorcière lui avaient enlevées. Ainsi, à partir de ce jour, tous vécurent en paix dansce merveilleux jardin.

Antoon KRINGS, Belle la coccinelle, Ed. Gallimard jeunesse

Aide à la lectureDéroulement des séquences. 1ère séquence : découverte du texte.

· lecture silencieuse individuelle. · lecture collective à voix haute par des enfants puis par lemaître. · Questions écrites sur brouillon :

1. Où se passe cette histoire ? 2. Quels sont tous les personnages dont parle l'histoire ? 3. Comment s'appelle la coccinelle ? Pourquoi ? 4. Associe chaque personnage à ce qu'il fait : porte une robe d'étoiles. La sorcière s'endort sur un tapis de fleurs. La fée se pose sur un nez crochu. Belle secoue sa longue cape et disparaît. joue des tours à ses amis les insectes. n'aime pas qu'on lui chatouille le nez.

correction collective, recopier les réponses au cahier de lecture (en précisant que Belle est le héros de l'histoire) puis dessiner les personnages.

2ème séance : vers une meilleure compréhension

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· lecture collective par quelques enfants · questions écrites sur cahier de lecture :

1. Les animaux vivent-ils en paix : au début, au milieu,à la fin de l'histoire ? 2. Qui a brisé la paix dans le jardin ? Comment a-t-elle fait? 3. Qui a rétabli la paix dans le jardin ? Comment a-t-elle fait? 4. Que penses-tu qu'il puisse arriver à Tony ?

3ème séance : grammaire · Indique pour chaque mot en italique de quel personnage il s'agit.

Belle devint vraiment très vilaine. A tous ses amis les insectes du jardin, elle faisait des grimaces, ou leur jouait des mauvais tours. La chenille excédée la menaçait : « Si je t' attrape, je vais te donner une fessée sale petite peste ! »

· Construis des phrase correctes avec les mots ci-dessous. 1. l'araignée lapin en a transformé Dolly La fée 2. n'aime qu'on nez chatouille le lui sorcière La

· Réécris le début du texte avec Mignon le papillon comme héros. Il était une fois, dans un merveilleux jardin, une petite coccinelle qui s'appelait Belle, parce qu'elle était belle comme une fleur,et plus sage qu'une image. Un jour une sorcière a jeté un sort à Belle. La belle coccinelle est devenue méchante et très vilaine. 4ème séance : expression écrite(écrire une partie de récit)

· Lis attentivement le début et la fin du texte ci-dessous. · L'hiver de Pélagie (Paul Korki, Valérie Thomas, ed Milan)

Pélagie détestait l'hiver. Le jardin plein de neige, le bassin gelé comme une patinoire, elle en avait par-dessus la tête. « Je sais ce que je vais faire ! » songea Pélagie.Elle ouvrit son grimoire et étudia soigneusement la question. suite à inventer Puis Pélagie ôta son manteau, son chapeau, ses gants,son écharpe, ses après-skis, et s'installa confortablementsur une chaise longue. « On a beau dire, soupira-t-elle, l'été,c'est une belle invention. »

· Questions orales : En quelle saison sommes-nous au début du texte ? à la findu texte ? Quel est le héros de cette histoire ? Qui est-elle ? Que s'est il passé entre le début et la fin ? Lire le début du livre et montrer les illustrations aux enfants.

· Consigne d'écriture : Complète l'histoire de Pélagie la sorcière enimaginant la formule magique qu'elle a trouvé dans son vieux livrede magie et ce qui arrive ensuite. Proposer des groupes de mots à utiliser :le soleil, plus deglace !, le givre, les fleurs, les feuilles des arbres, se transformer,pousser, la chaleur, fondre, Ce fut incroyable !

· Lecture par le maître de la suite de l'album

Le balai des sorcières

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Dans une maison isolée vivait une sorcière. Elle s'appelait Ramina Grospoil parce qu'elle avait un gros poil sur le nez. A chaque fois qu'elle l'arrachait... il revenait comme par enchantement. Tout le monde se moquait de Ramina. Un jour qu'elle travaillait, on tapa à la porte. C'était un fantôme qui lui annonçait qu'elle était invitée au Bal des Sorcières ! A cette époque, les sorcières n'avaient pas de balai et, pour venir à la fête, Ramina Grospoil dut marcher. A son arrivée, elle était épuisée. A peine fut-elle annoncée que toutes les sorcières se mirent à rigoler : plus personne ne dansait ! Ramina fut si vexée qu'elle s'enfuit se cacher dans les bois. « Ce n'est pas très gentil, dit l'une - C'est même méchant, dit une autre. - Il faut faire quelque chose !, dirent-elles toutes en choeur. » Alors la plus vieille des sorcières fut chargée d'aller trouver Ramina pour s'excuser. Mais au lieu d'aller dans la forêt.... elle se retrouva dans un village. « Une sorcière ! Attrapons-la ! » crièrent tous les villageois. Ramina, non loin de là, entendit les appels au secours. « Vite une sorcière en danger ! » Soudain, Ramina eut une idée : une branche, plusieurs exemplaires de son poil et le balai magique était né... Hop ! d'un coup de balai magique, Ramina sauva la sorcière du bûcher. C'est ainsi que les sorcières firent un accueil triomphant à Ramina Grospoil. « Vive Ramina ! Vive les sorcières ! »Depuis lors Ramina est débordée...elle a créé une usine de balais. Et toutes les sorcières l'appellent désormais : la reine du balai !

Vincent BOURGNEAU Le balai des sorcières

Ed Albin Michel Jeunesse.Aide à la lecture

Déroulement des séances. 1ère séance : découverte du texte

· lecture individuelle: · questions 1er niveau de compréhension :.

1. Comment s'appelle l'héroïne de cette histoire ? 2. Où est-elle invitée ? 3. Pourquoi les sorcières se moquent-elles de Ramina ? 4. Qui est fait prisonnier par les villageois ? 5. Grâce à quel objet Ramina réussit-elle à sauver la prisonnière ? 6. Qui dit : « Vite une sorcière en danger ! »

· lecture voix haute · corrections collectives

2ème séance : vers une compréhension plus fine. · lecture voix haute · questions :

1. Avec quoi Ramina construit-elle son balai ? 2. A ton avis qu'est-ce qui le rend magique ? 3. Pourquoi l'auteur a-t-il appelé la sorcière Grospoil ?

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4. Pourquoi les sorcières ne se moquent-elles plus de Ramina à la fin de l'histoire ? Donne au moins deux raisons ? 5. Connais-tu d'autres personnages de contes ou d'histoires qui sont devenus des héros grâce à un défaut physique? 6. Quelle morale doit-on tirer de cette histoire ?

· ne pas se moquer des défauts physiques des autres. · ne pas avoir honte de ses défauts qui peuvent devenir parfois des atouts.

correction collective

3ème séance : autres lectures · histoires de sorcières · histoires où le héros profite d'un défaut physique: Le petit Poucet, L'intrus

(de C. Boujon), · histoires où le héros est d'abord rejeté par les autres pour un problème

d'apparence : Le diable des rochers (de G. Solotareff), Le bossu de Notre Dame (dessin animé),

Un sorcier pas comme les autres Youplaboum était fils de sorcière, petit-fils de sorcière, mais lui : pas sorcier pour deux sous ! Au moment même où il est né, c'était déjà tout raté! un garçon, voyez-vous ça, alors qu'on avait toujours été sorcière de mère en file dans la famille ! A quatre ans, pour faire plaisir, il transformait les potions de sa maman en mousse au chocolat. Et la maman de Timothée lui passait les mains dans les cheveux en disant : « C'est bon mon chéri, c'est très bon, mais il faudra que tu apprennes à faire des potions ! » Timothée ne voulait pas. Sa mère décide alors de l'envoyer à l'école des sorciers. En voyant Timothée, le directeur dit : « Pas de gros nez, pas de verrue sur le visage, c'est dommage ! » Mais comme Timothée est d'une grande famille de sorcières, le directeur décida de le garder. Il paraît qu'aujourd'hui encore il s'en mord les doigts. C'est que gentil comme il était, Timothée s'est fait plein d'amis et que, petit à petit, tousses amis sont devenus affreusement gentils, terriblement polis, épouvantablement bons cuisiniers , mais pas du tout sorciers ! Au bout d'un an, Timothée était renvoyé chez lui avec un bonnet de fée sur la tête et une pancarte accrochée dans le dos sur laquelle on pouvait lire :

Beaucoup de bonne volonté, Incapable de

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méchanceté, Impossible d'en faire un sorcier

Marie Agnès GAUDRAT , Timothée, fils de sorcière,

Bayard Poche n°48éroulement des séances

1ère séance : découverte du texte · lecture silencieuse · questions 1er niveau :

1. Comment s'appelle le héros de l'histoire ? Qui est-il ? 2. Quels sont les autres personnages de l'histoire ? 3. Qui dit : « Pas de gros nez, pas de verrue sur le visage, c'est dommage ! » ? De qui parle-t-on ? 4. Où envoie-t-on Timothée ? Pourquoi faire ? 5. Recopie ce qui est inscrit sur la pancarte que Timothée a dans le dos en rentrant chez lui ?

· lecture voix haute · correction

2ème séance : vers une compréhension plus fine · lecture voix haute · questions :

1.Pourquoi envoie-t-on Timothée à l'école des sorciers ? 2. Pourquoi renvoie-t-on Timothée chez lui avec un bonnet de fée ? 3. Pourquoi le directeur de l'école des sorciers regrette-t-il d'avoir accepté Timothée ?

4. Pourquoi Timothée n'est il pas un sorcier comme les autres ? · autres lectures ou films

Le gentil petit diable de P. Gripari Le vilain petit canard Mathilda de R. Dahl

Une histoire à faire peurtexte à réécrire intégralement.

Aide à la lecture.1ère séance :lire le texte jusqu'à "l'invite à manger"

· sur l'ardoise ou cahier de brouillon, répondre à : a) Quels sont les personnages réels de cette histoire ? b) Quelle sorte d'histoire raconte la maman? (correction immédiate)

· Colorier en bleu les paroles prononcées par maman et en rouge celles de Romain.

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· Lecture à deux. · Questions écrites individuelles: 1) Pourquoi l'histoire inventée par la maman ne convient-elle pas à son fils ?

2) Complète le tableau suivant en donnant des renseignements sur:point de vue de la maman

point de vue de Romain

la sorcièrele balaile châteaule chatce qui est ramasséquand l'histoire se passe-t-elle?qui est rencontré ?la souris

3) Pourquoi la sorcière de maman invite-t-elle le lapin? Pourquoi la sorcière de Romain invite-t-elle le loup?

2ème séance · lecture silencieuse, coloriage des paroles · remarque des enfants (qui raconte? à quoi le voit-on?) · questions écrites:

a) Où est la maman ? Pourquoi ? b) Compare le début et la fin du texte: que peux-tu dire sur les deux personnages réels de l'histoire?

· Dessin: (activité assez longue, compter au moins 30 minutes) Avant de dévoiler les illustrations aux enfants et de les commenter avec eux, il est souhaitable de leur faire dessiner les deux histoires séparément (sur les moitiés d'une même feuille) en respectant le plus possible lesdétails donnés dans le texte. Cet exercice contribue à favoriser l'émergence d'images mentales nécessaires à la bonne compréhension des récits et au plaisir de la lecture et à préparer l'exercice d'expression écrite présenté plus loin.

Propositions d'activitésExpression écrite. 1) Réécrire séparément les deux histoires.

Il était une fois une gentille sorcière avec un beau balai rose qui vivait dans ...

Il était une fois une méchante sorcière avec un vilain balai noir qui vivait dans un ...

2) Modifier le portrait d'un personnage "sympathique" pour le rendre méchant ou effrayant. Exemple: Joséphine était une très belle grand-mère. Ses longs cheveux gris étaient toujours impeccablement réunis dans un majestueux chignon. Elle avait de grands yeux noirs, pétillant d'intelligence et de gentillesse. Sa

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bouche, toujours prête à faire des bisous, ressemblait à un quartier d'orange rose. Aussi élégante qu'une jeune fille, cette vieille dame charmante s'habillait de longues robes bien repassées pour aller faire ses courses au marché du village. Tout le monde la saluait car on l'aimait beaucoup. (tiré de Atelier de français CE2) 3) Modifier la description d'une maison ou d'un lieu pour les rendre effrayants ou accueillants. Exemple: Nous arrivâmes devant une jolie cabane entourée d'arbres en fleurs. Un petit chien blanc salua notre arrivée par des aboiements joyeux. Averti de notre présence, le propriétaire ouvrit largement sa porte à laquelle pendait un bouquet de fleurs séchées. "Soyez les bienvenus! nous lança-t-il avec un grand sourire." (tiré de Atelier de français CM1) 4) Compléter un texte lacunaire pour le rendre tour à tour effrayant, banal, merveilleux, fantastique. 5) Décrire en quelques mots l'ogre de Romain et celui de sa maman.

Français Grammaire: étudier les adjectifs qualificatifs et leur rôle dans un texte. Vocabulaire de la peur: synonymes, expressions, mots. Vocabulaire: les mots contraires. Autres lectures:

· James et la grosse pêche : passage dans lequel James se retrouve seul dans le jardin et voit la pêche qui s'illumine.

· Papa! de Ph. Corentin, éd. école des loisirs · La chasse aux trésors de ? ,école des loisirs. · Des romans policiers comme " L'assassin habite à côté" (souris noire), "Un

drôle de samedi soir" .

La sorcière et le commissaireTrop de disparitions ! La sorcière, on n'a pas su tout de suite qu'elle était sorcière. On a cru tout d'abord que c'était une vieille dame comme les autres, un peu plus mal coiffée peut-être, mal habillée aussi, mais ce n'est pas un crime, avec des cheveux dans les yeux, une dent sur le devant, une bosse par derrière, et une goutte au bout du nez, qui ne voulait jamais tomber. Elle habitait une petite maison avec un petit jardin autour et des grilles donnant sur la rue. Et puis voilà qu'un jour un taxi a disparu, un beau taxi tout bleu avec un chauffeur russe. On a cherché partout, mais on n'a retrouvé ni l'homme ni la voiture. Mais le lendemain matin, tout le monde a vu derrière les grilles, dans le jardin de la sorcière, une belle citrouille toute bleue, et tout près d'elle un gros rat rouge, assis sur son derrière, avec une belle casquette bien coquette, posée sur sa tête. Alors il y

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a des gens qui ont fait des réflexions. . Deux jours après, c'est une couturière qui a disparu. Cette fois, on l'a cherchée pendant toute une semaine. Et puis, la semaine passée, on s'est aperçu que la sorcière avait depuis peu une araignée mauve qui lui tissait des rideaux sur ses fenêtres, de beaux rideaux brodés. Et puis, le dimanche suivant, la sorcière est allée à la messe avec une belle robe, tissée de frais, en toile d'araignée. Et puis le mois suivant, ce sont trois personnes qui ont disparu :un agent de police, une femme de ménage et un employé du métro. On a fouillé toutes les caves, inspecté tous les égouts, et l'on n'a rien trouvé du tout. Mais dans le jardin de la sorcière, il y a trois animaux nouveaux: un chien vert, une chatte jaune et une taupe orange qui ne cessait pas de creuser des galeries. Alors, les gens de mon quartier se sont mis en colère. Ils ont pris la sorcière et l'ont

menée chez le commissaire.Pierre Gripari, La sorcière et le commissaire,

(Éditions Grasset Jeunesse.)La carte d'identité du texte

Le titre du texte: L'auteur (celui qui écrit) :Le titre du livre: L'éditeur :

Aide à la lectureJe réfléchis 1 - Remets les phrases suivantes dans l'ordre de l'histoire. - Trois personnes ont ensuite disparu. - La sorcière a été conduite chez le commissaire. - La sorcière est une vieille dame comme les autres. - Dans le jardin de la sorcière, il y a trois animaux nouveaux. - Le lendemain, dans le jardin de la sorcière, il y avait un rat rouge. - Et puis, voilà qu'un jour, un taxi a disparu. 2. Réponds à ces questions et explique tes réponses. a. Celui qui raconte cette histoire est: le commissaire, la sorcière ou un habitant du quartier ? b. Quels sont les personnages dont parle le texte ? c. Quel personnage te paraît le plus important ? Que fait-il? d. Pourquoi ne retrouve-t-on pas ceux qui ont disparu ? e. Qui s'est transformé en quoi ? taxi chatte jaune chauffeur chien vert couturière rat rouge agent de police taupe orange femme de ménage citrouille bleue employé de métro araignée mauve Explique pourquoi l'auteur a choisi ces transformations.

Exercices d'écriture.

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1. Retrouve ces phrases du texte et recopie-les correctement. - Cettefoisonl'acherchéependant unesemaine. - Etpuisvoilàqu'unjouruntaxiadisparuunbeautaxibleuavecunchauffeurrusse. - Ellehabitaitunepetitemaisonavecunjardinautouretdesgrillesdonnantsurlarue. 2. Retrouve les mots qui manquent dans ce passage. Et puis mois suivant, ce trois qui ont disparu : un agent de une de ménage et employé métro. On a fouillé toutes caves, inspecté tous égouts, et l' n'a trouvé du . 3 Trouve tous les noms de métier contenus dans le texte. 4 Choisis plusieurs personnages qui ont des métiers différents. Imagine qu'ils sont transformés par la sorcière. Raconte leur disparition et leur transformation en respectant le canevas suivant. Et puis le mois d'après, c'est On a cherché et Mais dans le jardin de la sorcière,

Un long voyageUlysse le caneton vivait au bord d'une rivière. Il se demandait où les oiseaux pouvaient bien aller. Un jour, il décida, lui aussi, de voir le vaste monde !Dès le lendemain, Ulysse se mit en route. Il savait que la rivière allait vers la mer. Il suivit donc le courant. Bientôt, Ulysse se trouva au milieu d'une vaste étendue d'eau parcourue de vaguelettes. La brume l'empêchait de distinguer l'autre côté." Ceci doit être la mer, décida-t-il. J'espère qu'il n'y a pas de requins ! "La mer était très large et Ulysse dut nager longtemps. Enfin, il vit dans le lointain la terre ferme émerger de la brume. Quand il arriva au pied des montagnes, le soleil se couchait. A la nuit tombante, il atteignit enfin le sommet. la descente fut plus rapide que la montée. Devant lui, de l'autre côté des broussailles s'étendait le désert ! Ulysse poursuivit péniblement son chemin dans la nuit. Aux premières lueurs de l'aube, il gravit une colline et de là vit la savane couverte de hautes herbes qui s'étendait loin devant lui." Je suis arrivé ! J'ai réussi ! " s'écria-t-il.

Christine LEESON, Tim WARHES ,Ulysse veut voir le vaste monde,

Ed. MijadeDéroulement des séances.

1ère séance : découverte du texte lecture silencieuse du texte · compréhension du vocabulaire : suivre le courant, vaguelettes, émerger, broussailles, lueurs, aube, gravir · lecture à voix haute par plusieurs enfants et par le maître. · Questions de compréhension :

Quel est le personnage de cette histoire ? Où vit-il ? Que veut-il faire ? Pourquoi veut-il partir ? Encadre la partie du texte où tu as trouvé les

réponses. Souligne en rouge les différents lieux que le caneton rencontre. Le caneton a-t-il réussi son projet ? Encadre la partie du texte où tu as trouvé la réponse.

· travail à la maison : lecture du texte2ème séance : vers une meilleure compréhension

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· lecture du texte à voix haute par plusieurs enfants. · correction collective des questions de la veille. · Exercice sans regarder le texte : · Remets en ordre les phrases suivantes puis colorie les mots qui t'ont aidé à retrouver le

bon ordre des actions : · Un jour, Ulysse décide de partir.

Quand il arriva au pied des montagnes, le soleil se couchait.Bientôt, Ulysse se trouva au milieu de la mer.Aux premières lueurs de l'aube, il gravit une colline et vit la savane.Enfin, il vit la terre ferme émergée.A la nuit tombante, il atteignit le sommet.Ulysse poursuivit péniblement son chemin dans la nuit.Dès le lendemain, Ulysse se met en route.

· correction collective, étude des connecteurs de temps 3ème séance (2 séquences) : fabriquer un album

· élaborer un album à partir de l'histoire d'Ulysse : · discussion pour découper le texte en différents épisodes · discussion autour des dessins à produire (lieux et moments de la journée) · discussion autour du texte à écrire sous les dessins ou à côté.

· travail par groupe de 4, 5 ou 6. · critiques des albums produits. · découverte de l'album si en possession

4ème séance : expression écrite1ère proposition : Ajoute un événement dans l'histoire d'Ulysse.Ulysse se trouve au milieu de la mer. Il ...................................................................................Tout à coup, .........................................................................................................................D'abord,...........................................................................................................Puis, ................................................................................................................................... ..Alors ........................................................................................................................................Mais bientôt, le caneton voit la terre ferme : ouf ! il est sauvé !2ème proposition : écrire la légende d'une bande dessinée (le singe part en voyage) en utilisant des indicateurs de temps (d'abord, ensuite, puis, enfin) et des verbes d'action.

Le tour du monde La fourmi a beaucoup travaillé. Elle décide de partir en vacances. Elle va faire le tour du monde. Elle partira demain de bon matin. Elle a préparé son baluchon, plus rien ne pourra l'arrêter. Le lendemain, la fourmi se met en route, son baluchon sur l'épaule. Sur le chemin, elle rencontre le mille-pattes :" Où vas-tu, fourmi ?· Je pars faire le tour du monde.· Tu devrais mettre de bonnes chaussures· Tu as raison, je retourne à la maison. "La fourmi se choisit des chaussures assez solides pour faire le tour du monde. Le lendemain matin, la fourmi repart. Sur son chemin, elle croise l'escargot:" Où vas-tu, fourmi ?· Je pars faire le tour du monde.· Tu as de bonnes chaussures mais tu as oublié ton parapluie.· Tu as raison, escargot, je n'y avais pas pensé, je retourne le chercher. "Le lendemain matin, la fourmi est repartie. Elle salue au passage le mille-pattes et l'escargot. La

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sauterelle la salue et lui dit:" Où vas-tu, fourmi ?· Je pars faire le tour du monde. Tu vois, j'ai tout prévu... J'ai même un parapluie.· As-tu pensé à emporter un ____________________________ ?· Ma foi, dit la fourmi, je n'y avais pas pensé, je vais aller le chercher. " Le lendemain matin, la fourmi est repartie. Elle salue au passage le mille-pattes, l'escargot et la sauterelle. Elle aperçoit une abeille qui lui dit :" Où vas-tu, fourmi ?· Je pars faire le tour du monde. Tu vois, j'ai tout prévu... J'ai même un parapluie et un chapeau de soleil.· As-tu pensé à te munir d'une ________________ ?· Non, je n'y avais pas pensé, je retourne la chercher. " Fin de la première partie Le lendemain matin, la fourmi est à nouveau sur le chemin. Elle salue au passage le mille-pattes , l'escargot , la sauterelle et l'abeille. Elle croise la ________________ qui lui dit :" Où vas-tu, fourmi ?· Je pars faire le tour du monde. Tu vois, j'ai tout prévu... · As-tu pensé à emporter une guitare ?· Ma foi, je n'y avais pas pensé, je vais aller la chercher. " Le lendemain matin, la fourmi repart. Elle salue le mille-pattes, l'escargot, la sauterelle, l'abeille et la ________________. Elle se repose sous une fleur où se pose un __________________ qui lui dit :" Où vas-tu, fourmi ?· Je pars faire le tour du monde. Tu vois, je suis bien équipée !· As-tu pensé à emporter un appareil photo ?· Je l'ai oublié, je vais aller le chercher. " Le lendemain matin, la fourmi repart. Elle salue le mille-pattes, l'escargot, la sauterelle, l'abeille, la cigale et le _________________. Elle arrive devant une mare et voit un _________________ qui lui dit :" Où vas-tu, fourmi ?· Je pars faire le tour du monde. Tu vois, j'ai tout prévu... · As-tu pensé à emporter une gourde d'eau?· Ma foi, je n'y avais pas pensé, je vais aller la chercher." Le lendemain matin, la fourmi est repartie. Elle a sa gourde pleine d'eau. La taupe qui l'aperçoit lui demande où elle va. · Je pars faire le tour du monde, lui répond la fourmi. · Tu ferais mieux de rentrer chez toi, lui dit la taupe, la pluie et le froid vont arriver. · Tu as raison, taupe, je n'avais pas remarqué qu'il était temps de rentrer. La fourmi est rentrée chez elle. Elle a posé toutes ses affaires, et s'est assise dans un fauteuil." C'est fatigant le tour du monde, mais c'est vraiment intéressant. L'année prochaine c'est décidé, je suis prête à recommencer . "

Claude Delafosse et Sabine KrawczykLe tour du monde, Ed. Gallimard jeunesse

Déroulement 1ère séance : · lecture individuelle silencieuse du premier texte. · Entoure en noir les paroles que prononce la fourmi, en bleu les paroles du mille-pattes , en gris les paroles de l'escargot, en vert les paroles de la sauterelle et en jaune les paroles de l'abeille. · correction collective et remarques sur le dialogue (ponctuation, retour à la ligne...).lecture à voix haute à plusieurs en présence du maître. 2ème séance :

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· Le lendemain, répondre par écrit aux questions suivantes :· Recopie le titre du texte. · Qui part en voyage ? · Où va-t-elle ? · Qu'a-t-elle préparé ? · Encadre au crayon de papier la partie de l'histoire où tu as trouvé ces renseignements. · Qui rencontre-t-elle au cours de son voyage ? · Pourquoi le mille-pattes conseille-t-il d'emporter des chaussures ? · Pourquoi l'escargot conseille-t-il d'emporter un parapluie ? · Choisis parmi les objets suivants ceux qui sont conseillés par la sauterelle et par l'abeille :le vélo, le chapeau de soleil, une canne, une boussole, un appareil photo, une gourde.. Combien de temps a duré son voyage?· correction collective et explications. Construire un tableau qui sera complété lors des séances suivantes.animal rencontré objet conseillé point commun / rapportmille-pattes chaussures piedsescargot parapluie pluie, temps pluvieuxsauterelle chapeau de soleil été, chaleurabeille boussole orientation, retour à la ruche3ème séance : 2ème partie· En lisant le texte, repère le nom des objets que la fourmi doit également emporter puis choisis parmi la liste suivante les animaux qu'elle a rencontrés : un moustique, un éléphant, un papillon, une cigale, une araignée, une coccinelle, une souris. Ecris chaque animal à la place qui convient dans le texte. · questions orales et correction. Remplissage du tableau

animal rencontré

objet conseillé point commun / rapport

mille-pattes chaussures piedsescargot parapluie pluie, temps pluvieux

sauterelle chapeau de soleil

été, chaleur

abeille boussole orientation, retour à la ruchepapillon appareil photo couleur

moustique gourde point d'eaucigale guitare musique (fable)

. lecture voix haute.4ème séance :· Le lendemain, répondre par écrit aux questions suivantes.· Quel est le dernier animal que la fourmi a rencontré ? · Quel conseil lui donne-t-il ? Pourquoi ? · Où se trouve la fourmi à la fin de l'histoire ? Encadre la partie du texte où tu as trouvé ce renseignement. · A-t-elle fait le tour du monde ? Qu'a-t-elle fait en réalité ? · Combien de jours a duré son voyage ?· correction collective.5ème séance : mieux écrire· Recopie les phrase en séparant les mots. · Lelendemain,lafourmisemetenroutelebaluchonsurl'épaule. · C'estfatigantletourdumondemaisc'estvraimentintéressant.

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· Remets les mots en ordre puis recopie les phrases. · fourmi / à / chapeau / La / un / taille / se choisit / sa · son / photo / vieil / appareil / retrouvé / même / a / Elle· Indique où on pourrait lire les phrases suivantes. · La fourmi remplit sa gourde avec de l'eau bien fraîche. ( entre les lignes __ et __ ) · La fourmi installe une nouvelle pellicule dans son appareil et le range dans son baluchon.· Choisis un animal et l'objet qui lui correspond dans la liste puis écris un nouvel épisode de l'histoire. · araignée, ver luisant, grillon, chenille, · lampe de poche, corde, veste, clochette · Le lendemain, la .................." Où ............- Je ..............

texte intégral (version enregistrée par Gérard Philippe)

PIERRE ET LE LOUP Un beau matin Pierre ouvrit la porte du jardin et s’en alla dans les prés verts. Sur la plus haute branche d’un grand arbre, était perché un petit oiseau, ami de Pierre. " Tout est calme ici. " gazouillait-il gaiement. Un canard arriva bientôt en se dandinant, tout heureux que Pierre n’ait pas fermé la porte du jardin. Il en profita pour aller faire un plongeon dans la mare, au milieu du pré.Apercevant le canard, le petit oiseau vint se poser sur l’herbe tout près de lui." Mais quel genre d’oiseau es-tu donc, qui ne sait voler ?" dit-il en haussant les épaules.A quoi le canard répondit :"Quel genre d’oiseau es-tu qui ne sait pas nager ?"Et il plongea dans la mare. Ils discutèrent longtemps, le canard nageant dans la mare, le petit oiseau voltigeant au bord.Soudain quelque chose dans l’herbe attira l’attention de Pierre, c’était le chat qui approchait en rampant. Le chat se disait :" L’oiseau est occupé à discuter. Je vais en faire mon déjeuner. "Et comme un voleur, il avançait sur ses pattes de velours." Attention ", cria Pierre, et l’oiseau aussitôt s’envola sur l’arbre. Tandis que du milieu de la mare le canard lançait au chat des " coin-coin " indignés. Le chat rôdait autour de l’arbre en se disant :" Est-ce la peine de grimper si haut ? Quand j’arriverai, l’oiseau se sera envolé. "Tout à coup Grand-père apparut. Il était mécontent de voir que Pierre était allé dans le pré. " L’endroit est dangereux. Si un loup sortait de la forêt, que ferais-tu ? "Pierre ne fit aucun cas des paroles de son grand-père et déclara que les grands garçons n’avaient pas peur des loups. Mais Grand-père prit Pierre par la main, l’emmena à la maison et ferma à clé la porte du jardin.Il était temps. A peine Pierre était-il parti, qu’un gros loup gris sortit de la forêt. En un éclair, le chat grimpa dans l’arbre. Le canard se précipita hors de la mare en caquetant. Mais malgré tout ses efforts, le loup courait plus vite. Le voilà qui approcha de plus en plus près, plus près, il le rattrapa, s’en saisit et l’avala d’un seul coup.

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Et maintenant voici où en était les choses : le chat était assis sur une branche, l’oiseau sur une autre, à bonne distance du chat, bien sûr, tandis que le loup faisait le tour de l’arbre et les regardait tous deux avec des yeux gourmands.Pendant ce temps, derrière la porte du jardin, Pierre observait ce qui se passait, sans la moindre frayeur. Une des branches de l’arbre, autour duquel tournait le loup, s’étendait jusqu’au mur. Pierre s’empara de la branche, puis monta dans l’arbre.Alors Pierre dit à l’oiseau :" Va voltiger autour de la gueule du loup mais prends garde qu’il ne t’attrape. "De ses ailes, l’oiseau touchait presque la tête du loup qui sautait furieusement après lui pour l’attraper. Oh que l’oiseau agaçait le loup ! Et que le loup avait envie de l’attraper ! Mais que l’oiseau était bien trop adroit et le loup en fut pour ses frais.Pendant ce temps, Pierre fit à la corde un noeud coulant, et les descendit tout doucement. Il attrapa le loup par la queue et tira de toutes ses forces. Le loup, se sentant pris, se mit à faire des bonds sauvages pour essayer de se libérer. Mais Pierre attacha l’autre bout de la corde à l’arbre, et les bonds que faisaient le loup ne firent que resserrer le noeud coulant.C’est alors que les chasseurs sortirent de la forêt. Ils suivaient les traces du loup et tiraient des coups de fusil. Pierre leur cria du haut de l’arbre :" Ne tirez pas. Petit oiseau et moi, nous avons déjà attrapé le loup. Aidez-nous à l’emmener au jardin zoologique. "Et maintenant, imaginez la marche la marche triomphale : Pierre est en tête ; derrière lui, les chasseurs traînaient le loup, et, fermant la marche le Grand-père et le chat. Le grand-père, mécontent, hochait la tête en disant : " Ouais ! Et si Pierre n’avait pas attrapé le loup, que serait-il arrivé ? "Au-dessus d’eux, l’oiseau voltigeaient en gazouillant :" Comme nous sommes braves, Pierre et moi. Regardez ce que nous avons attrapé. "

PuzzleSoudain quelque chose dans l’herbe attira l’attention de Pierre, c’était le chat qui approchait en rampant. Le chat se disait :" L’oiseau est occupé à discuter. Je vais en faire mon déjeuner. "Et comme un voleur, il avançait sur ses pattes de velours." Attention ", cria Pierre, et l’oiseau aussitôt s’envola sur l’arbre. Tandis que du milieu de la mare le canard lançait au chat des " coin-coin " indignés. Le chat rôdait autour de l’arbre en se disant : " Est-ce la peine de grimper si haut ? Quand j’arriverai, l’oiseau se sera envolé. "Il était temps. A peine Pierre était-il parti, qu’un gros loup gris sortit de la forêt. En un éclair, le chat grimpa dans l’arbre. Le canard se précipita hors de la mare en caquetant. Mais malgré tout ses efforts, le loup courait plus vite. Le voilà qui approcha de plus en plus près, plus près, il le rattrapa, s’en saisit et l’avala d’un seul coup.Un beau matin, Pierre ouvrit la porte du jardin et s’en alla dans les prés verts. Sur la plus haute branche d’un grand arbre, était perché un petit oiseau, ami de Pierre. " Tout est calme ici. " gazouillait-il gaiement. Un canard arriva bientôt en se dandinant, tout heureux que Pierre n’ait pas fermé la porte du jardin. Il en profita pour aller faire un plongeon dans la mare, au milieu du pré.Tout à coup Grand-père apparut. Il était mécontent de voir que Pierre était allé dans le pré." L’endroit est dangereux. Si un loup sortait de la forêt, que ferais-tu ? "Pierre ne fit aucun cas des paroles de son grand-père et déclara que les grands garçons n’avaient pas peur des loups. Mais Grand-père prit Pierre par la main, l’emmena à la maison et ferma à clé la porte du jardin.Apercevant le canard, le petit oiseau vint se poser sur l’herbe tout près de lui.

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" Mais quel genre d’oiseau es-tu donc, qui ne sait voler ? dit-il en haussant les épaules.A quoi le canard répondit :"Quel genre d’oiseau es-tu qui ne sait pas nager ?"Et il plongea dans la mare. Ils discutèrent longtemps, le canard nageant dans la mare, le petit oiseau voltigeant au bord.Et maintenant voici où en était les choses : le chat était assis sur une branche, l’oiseau sur une autre, à bonne distance du chat, bien sûr, tandis que le loup faisait le tour de l’arbre et les regardait tous deux avec des yeux gourmandsC’est alors que les chasseurs sortirent de la forêt. Ils suivaient les traces du loup et tiraient des coups de fusil. Pierre leur cria du haut de l’arbre :" Ne tirez pas. Petit oiseau et moi, nous avons déjà attrapé le loup. Aidez-nous à l’emmener au jardin zoologique. "Et maintenant, imaginez la marche la marche triomphale : Pierre est en tête ; derrière lui, les chasseurs traînaient le loup, et, fermant la marche le Grand-père et le chat. Le grand-père, mécontent, hochait la tête en disant : " Ouais ! Et si Pierre n’avait pas attrapé le loup, que serait-il arrivé ? "Au-dessus d’eux, l’oiseau voltigeaient en gazouillant :" Comme nous sommes braves, Pierre et moi. Regardez ce que nous avons attrapé. "Pendant ce temps, Pierre fit à la corde un noeud coulant, et les descendit tout doucement. Il attrapa le loup par la queue et tira de toutes ses forces. Le loup, se sentant pris, se mit à faire des bonds sauvages pour essayer de se libérer. Mais Pierre attacha l’autre bout de la corde à l’arbre, et les bonds que faisaient le loup ne firent que resserrer le noeud coulant.

Pendant ce temps, derrière la porte du jardin, Pierre observait ce qui se passait, sans la moindre frayeur. Une des branches de l’arbre, autour duquel tournait le loup, s’étendait jusqu’au mur. Pierre s’empara de la branche, puis monta dans l’arbre. Alors Pierre dit à l’oiseau :" Va voltiger autour de la gueule du loup mais prends garde qu’il ne t’attrape. "De ses ailes, l’oiseau touchait presque la tête du loup qui sautait furieusement après lui pour l’attraper. Oh que l’oiseau agaçait le loup ! Et que le loup avait envie de l’attraper ! Mais que l’oiseau était bien trop adroit et le loup en fut pour ses frais.

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site de la main à la pâte http://www.inrp.fr/lamap /sélection de livres pour primaire http://www.ac-montpellier.fr/

crdp/ed_ado_primaire.html http:// www.chambery.grenoble.iufm.fr/

lecture, source d'apprentissages http://perso.wanadoo.fr/lsa-17/ anneau sites instit. http://sitinstit.free.fr/ star office (pour charger une suite bureautique complète et gratuite!)

http://www.sun.com/products/ staroffice/5.2/get.html

ressources pédagogiques CDDP http://www.ac-versailles.fr/pedagogi/ressources-ecoles/http://www.educlic.education.fr

fiches prêtes à l'emploi www.recrealire.net

FantasmatisationSi l'aspect fantasmatique, pour un individu, est en partie le résultat d'une

fantasmatique collective, il tient aussi à l'histoire de la personne. C'est cette histoire qui fonde un certain type de relation d'objet, qui va se retrouver dans

son attitude à l'égard des disciplines.(Définition du mot fantasme )

Fantasmes de type oralVoici comment un professeur femme présente les mathématiques : un sac

plein de châtaignes ou de marrons qui sont à manger avec les élèves.<<P: Il y a des moments... où il y a la mathématique toute seule dans un coin, et puis, euh, les élèves et le professeur qui sont en face et, pour prendre une image, qui essaient de gratter dessus pour voir ce qu'il y a dedans: c'était un peu... comme un jeu, on aurait, je sais pas moi, un grand sac plein de châtaignes ou quelque chose comme ça, et une sorte de... de jeu de relais, avec d'un côté une équipe toute bête où je suis toute seule, et de l'autre une équipe formée de tous les élèves, et le but du jeu c'est de lancer les marrons pour pouvoir les manger. Alors ça, c'est une situation qui peut se passer, bien entendu, à la fin du jeu tout le monde mange les marrons en commun, euh, c'est pas chacun pour soi quand même ;...>>

Toute-puissance des mathsUne fille de terminale

<<N Ça serait terrible, au fond, d'être bonne en maths ?E Oui, ça serait terrible, car ce serait vraiment un esprit qui ne ferait que compter, que faire de grandes théories, des choses qui me paraissent un peu... où je suis un peu profane. J'ai pas tellement, au fond, envie de connaître ce genre de choses. C'est un peu comme la magie. Moi, je suis à l'extérieur des maths et puis je regarde cela d'une façon extrêmement bizarre. Je trouve que c'est un peu torturé,

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j'ai peur d'aller à l'intérieur. Oui, c'est un peu comme la magie pour moi les maths.N Qu'est-ce que la magie pour vous ?E C'est quelque chose qui me dépasse un peu. Pour moi, la magie, ça donne, ça devrait donner des pouvoirs considérables. Et puis, c'est un peu, peut-être, ce que j'espérais des maths. Je me disais que ça embellirait le monde, et tout. Et puis, ça l'embellissait pas tellement. C'est peut-être pour cela que je refuse d'aller jusqu'au bout du raisonnement.N Vous refusez d'avoir des pouvoirs considérables ?E Oui, ça doit être cela. Enfin, je voudrais bien beaucoup de pouvoir, si c'était pour faire beaucoup de bien. Mais je ne sais pas exactement ce que cela m'apporterait. Oui, je voudrais faire des choses bien, mais pas faire des choses mal. De toutes façons, quand on fait quelque chose, il y a toujours une part de bien et une part de mal, c'est peut-être ce qui m'effraie. Aussitôt qu'on fait quelque chose, ça plaît et ça plaît pas. On ne sait pas exactement si ça donne le pouvoir en bien ou en mal.N : On ne voit pas exactement comment on se servira de ce pouvoir.E : Voilà. Exactement. Il vaut mieux ne pas s'en servir du tout. (rire)>>La toute-puissance des mathématiques fait peur. C'est une toute-puissance magique.

Fantasmes de type analC'est le cas de cette fille de série littéraire qui explique comment elle a vécu

son premier apprentissage en mathématiques, tout comme elle aurait expliqué comment se sont probablement passées les "séances de pot" de sa petite

enfance :<<E : Les divisions justement, ça je m'en souviendrai toujours, je ne les ai jamais digérées... Oui ma mère m'a toujours fait... je me rappelle, le soir, des divisions sur mon petit tableau. J'avais eu un tableau pour Noël. Tous les soirs je faisais des divisions. je n'y arrivais pas à l'école, je revois très bien cela : toutes les deux à côté, ma mère et puis moi, quoi! en face du petit tableau. Ma mère me marquait les chiffres et puis moi, alors, j'essayais. Alors, quand je me trompais : « non c'est pas ça, recommence ». On effaçait et puis on recommençait... J'aimais pas ça, à chaque coup, c'était le moment critique. Je rentrais chez moi et hop! j'allais vers les divisions. J'étais bien contente quand c'était terminé ! Alors maman me disait : « dépêche-toi, t'en auras plus vite terminé, essaie de les faire correctement. » Et ça ne venait pas. Alors souvent, je pleurais parce que ça venait pas. Et puis ma mère, elle est assez nerveuse, alors quand elle voyait que ça traînait trop et puis que je me mettais à pleurer, alors elle rouspétait >>La mère attend que sa fille donne quelque chose et cela ne vient pas ; la fille refuse. Les mathématiques sont ici quelque chose qu'on donne ou qu'on peut refuser. C'est la dialectique évacuation-rétention dont les professeurs font souvent l'expérience dans leurs classes.

Sadisme

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Un autre exemple fait apparaître le trait sadique du stade anal. Pour cette fille, de seconde littéraire, la possibilité de faire des mathématiques en passant

dans une série scientifique est associée à l'acte de faire des piqûres et de risquer ainsi de faire mourir quelqu'un. Il s'agit donc de la destruction le

l'objet.<<E : Passer en C, c'est quelque chose que je n'oserais pas faire, c'est comme si on me demandait de faire des piqûres... Oh là ! je ne pourrais pas. Il me semble que ça ... tout en leur faisant du mal, peut-être que ça leur fait du bien ... mais je ne sais pas, c'est presque physique comme truc, car je crois que c'est le dernier des métiers que je pourrais faire... il me semble que si je les rate... Les chirurgiens, ils doivent se dire « c'est la vie qui est entre mes mains, il faut que je fasse attention ! ». Oh ! savoir que je pourrais causer la mort de quelqu'un ! >>

Fantasmes de type phalliqueCet aspect est connu : les manifestations compétitives, la recherche du

prestige, l'impossibilité de supporter un échec en font partie. Le problème de mathématiques devient alors, par exemple, un adversaire avec lequel il y a

compétition, un adversaire qu'il faut battre pour ne pas être battu soi-même :<<E : Il y a deux solutions, on trouve ou on ne trouve pas. C'est simplement mon tempérament qui fait ça, mais si je ne trouve pas, je me sens vraiment vaincu, même malheureux. Vraiment malheureux de n'avoir pas trouvé. Et puis, si je trouve, je me sens vraiment vainqueur... Si j'ai fait un problème... c'est un peu normal d'ailleurs... un problème qui est difficile et que j'ai réussi à faire, il est évident que je serai... que là! je me sentirai vainqueur >>.

Fantasmes de type oedipien Voici ce que dit Monique, une élève de seconde littéraire

<<E : Il n'y a pas que les mathématiques, on est toujours tiraillé par les autres matières, on ne peut pas se donner entièrement à une matière ( ... ). Les maths, j'y

avais jamais touché et puis, il fallait ramasser et cueillir les maths, alors on pouvait pas tout ramasser, on pouvait pas tout cueillir en même temps. C'est

comme un champ de prunes, enfin... des prunes qu'on gaule, vous savez ? elles tombent et puis il faut les ramasser. Et puis, il y a l'orage qui guette et puis, il faut se dépêcher de les ramasser ; mais on n'arrive pas et on essaie de prendre quand

même les plus belles, mais c'est assez difficile.N: Il y a l'orage qui est là...E: Oui, l'orage, c'est le français, c'est le temps, c'est les autres matières. On aurait que les maths à penser, on pourrait faire du bon travail, oui, on pourrait entièrement se donner à cette matière et puis ce serait bien.>>et un peu plus loin<<E : Les maths, ça me fait penser à un Dieu, parce que j'estime qu'en maths, on n' a jamais fini de savoir, il reste toujours des choses à découvrir. Il me semble que les maths, dès qu'on les connaît, on cherche vraiment à s'y donner>>

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Les mathématiques sont ici un objet idéalisé et désirable un champ de prunes ( !), auquel cette fille voudrait « se donner » ; mais un danger est là, l'orage. Désir et sentiment de culpabilité.

Se crever les yeuxUn autre entretien avec un garçon, Jean, de première littéraire contient 19 fois

les mots voir et regarder. Ce garçon déclare en particulier :<<E : Ben j'ai tellement de lacunes que je ne peux même pas... Quand on dit, un problème, tenez, ce problème... ca va vous obliger à réfléchir. Moi, quand on me met un problème devant... une figure géométrique, je vois des traits... mais je reste là comme ça, mais je ne vois rien du tout. Alors je ne peux même pas savoir justement, ce que la recherche des figures géométriques va pouvoir m'apporter.N: Vous ne voyez rien.E: Non, je deviens un peu... un peu aveugle. C'est même une sorte de réflexe, dès qu'il y a des chiffres, des x et des y, ça me rejette, j'aime pas ça.N: Vous ne voulez pas les voir.E: Ça, c'est difficile à... à avouer, quoi ! je ne sais pas justement... j'ai essayé de faire des efforts ! je suis resté toujours aussi bouché justement que, à la fin, j'ai laissé tomber ; à partir de la troisième, seconde, j'ai laissé complètement tomber, je me suis dit : « c'est pas normal que je me crève comme ça ».Cet élève se « crève »... il ne voit rien, il devient aveugle dès qu'il y a des x et des y. C'est la version mathématique du mythe d'OEdipe!

CastrationDe même, les fantasmes de castration se manifestent souvent. On exprime que

les mathématiques marquent une différence: il y a ceux qui comprennent et ceux qui ne comprennent pas, on a 0 ou 20 à un problème. Les mathématiques

peuvent encore être ressenties comme une arme à double tranchant.<<E : Elles (les mathématiques) m'apportent à la fois la sécurité et l'insécurité. Parce que quand je réussis pas, c'est toujours très... comment dire... c'est toujours peu rassurant... c'est à double tranchant, quoi ! Mais enfin, mieux vaut une arme à double tranchant qu'une arme émoussée. Oui, c'est vrai, ça m'apporte un sentiment de sécurité si on peut dire, d'ailleurs, je suis sûr au moins que le travail que je fais au lycée, que je fais ici, en maths, ça sert pas à rien... je suis sûr d'arriver à quelque chose, enfin, précisément, si je réussis... enfin c'est utile, voilà ! Et puis, il y a un but. Enfin, ça tombera pas comme ça au panier, c'est pas du travail gâché>>La peur, c'est que quelque chose tombe « au panier » après avoir été tranché par l'arme mathématique. Mais, par ailleurs, les mathématiques peuvent justement éviter cette insécurité et rassurer.

Les fantasmes originaires« Si l'on envisage maintenant les thèmes qu'on retrouve dans les fantasmes originaires (scène originaire, castration, séduction), on est frappé par un

caractère commun : ils se rapportent tous aux origines. Comme les mythes collectifs, ils prétendent apporter une représentation et une solution à ce qui,

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pour l'enfant, s'offre comme une énigme majeure. » (Laplanche et Pontalis, op. cit., p. 159).

Voici ce que dit une fille de seconde littéraire qui se plaint de son professeur de mathématiques qui explique mal, même quand il recommence une seconde fois ses explications :<<E : C'était pareil. On n'avait pas plus compris la deuxième fois. Il ne voyait pas non plus ce qu'on ne comprenait pas. Il disait: «mais c'est facile, il faut savoir ça! » ...je crois qu'on cherche toujours à approfondir une question où on dit c'est comme cela, il n'y a pas à chercher à comprendre : c'est un symbole. Mais nous, on veut toujours savoir au-delà. On veut savoir pourquoi il y a ça ? Pourquoi il faut dire ça ? Pourquoi ? Parce que on nous le dit ! mais c'est peut-être pas vrai ! Comment le démontrer ? Alors, il nous disait toujours : mais c'est tel que ça, il faut l'accepter tel que c'est. Nous, ça nous suffisait pas, encore pas maintenant. Pourquoi que c'est comme ça? pourquoi que c'est ça? ça m'embête!... On ne peut pas chercher l'origine de tout ça, on ne peut pas. C'est-à-dire, en classe, on pourrait peut-être approfondir, chercher vraiment, mais il faudrait remonter trop loin ! Mais en classe, on nous dit : voilà telle formule, il faut l'accepter... mais on ne nous dit pas comment elle a été formée, cette formule ?>>Rechercher l'explication de l'origine d'une formule mathématique, n'est-ce pas se poser le problème de sa propre origine ? Du reste, on trouve souvent, actuellement, ce désir dans ces propositions de faire de l'« Histoire des Mathématiques » pour intéresser les élèves.

Ne rien comprendreInversement, certains élèves cherchent à éviter tout ce qui peut ressembler à

une recherche d'explication de leurs origines :<<E : Ça m'embête qu'on cherche l'explication de l'eau, enfin vous voyez, ça m'embête, c'est bête, l'eau existe...N: Il n'y a plus de mystère ?E: C'est ça : on sait comment c'est. C'est plus le même du tout après. Alors ça a peut être débordé... c'est peut-être ce phénomène là qui a débordé sur les maths dans le sens où on cherchait vraiment à expliquer pourquoi 1 + 1 = 2. J'étais pas dans les nuages, mais enfin, j'étais au-dessus de cela, quoi !>>Chercher à comprendre pourquoi 1 + 1 = 2 « embête » ce garçon. Il préfère être « au-dessus » de cela. Il s'assigne là une place.

Mathématique et origineVoici un autre exemple : une fille de section scientifique prend conscience de la

relation qui existe entre sa vie et les mathématiques.<<E : J'ai trouvé ça bizarre, d'essayer de compter, oui, de compter même des fois, je trouve cela tellement ridicule de compter, par exemple, on compte des années. je trouve cela ridicule de compter les années.N: A quoi cela vous fait penser de compter les années ?E: Ah ! là ! ça me fait penser qu'on évolue un peu par à-coups. Alors, compter les années, ça veut rien dire, pour moi. Evidemment, par exemple, il y avait une petite

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fille que je gardais. Quand je l'ai eue, elle avait trois ans; maintenant, elle a cinq ans. Eh bien! ça ne me dit rien, pour moi. Maintenant, je l'ai eue, je sais ce qu'elle a fait; elle a évolué, mais pour moi, ça ne veut pas dire qu'elle a eu trois ans, quatre ans, cinq ans. J'ai bien vu que pendant toute une période, elle a eu trois ans, enfin, l'esprit trois ans. Et puis tout à coup, elle a l'esprit cinq ans. Mais elle n'a pas eu quatre ans entre les deux, c'est pas possible. C'est pas vrai d'ailleurs. Pendant un bon bout de temps, elle avait l'esprit trois ans : elle regardait un peu tout, elle créait rien, Et puis, tout d'un coup, elle a commencé à vouloir faire quelque chose, faire quelque chose par elle-même, pas seulement imiter, créer de belles choses. Des choses que j'aimais beaucoup d'ailleurs. Enfin, pour moi, elle n'a pas eu quatre ans, donc pour moi : compter, ça ne veut rien dire.N: Vous parlez de vous-même en ce moment ?E: Oh! oui. Oui, peut-être. Oui... oui... parce que moi aussi, je me sens évoluer par à-coups. je ne me sens pas évoluer d'après un âge. De toutes façons, enfin, j'ai dix-huit ans, évidemment. Je ne saurais pas exactement l'âge que j'ai, j'ai pas l'impression d'avoir dix-huit ans par moi-même. Evidemment, c'est pratique de compter comme cela ! Moi, je suis née telle année, on est dans le troupeau, le troupeau de telle année et puis c'est tout. Alors que pour moi, ça ne veut strictement rien dire.N : L'âge renvoie à une naissance aussi.E: Oui ... (silence)... enfin, dans les maths ? c'est un peu ma vie, quoi ! que je conteste, à chaque fois dans les maths.N: Hum!E : Et puis le jour où je n'ai plus voulu faire de mathématiques, c'est un peu que je me suis refusée. J'ai voulu être quelqu'un d'autre.>>Compter est associé à l'âge, c'est-à-dire à son origine et à l'acceptation ou au rejet de cette vie qu'elle a reçue.

Les mathématiques comme objet d'amour et / ou de haine

Le problème est ici de savoir si les mathématiques peuvent représenter fantasmatiquement une personne et alors recevoir l'amour ou la haine vouée à

une personne. Voici un exemple d'entretien où la réaction subite montre le dévoilement du fantasme que recouvraient les mathématiques.

<<E : Oui. C'est-à-dire que, quand j'étais en troisième, je ne voyais pas tellement l'intérêt du français, je voyais surtout l'intérêt des maths. Bonne en maths, c'est très bien. C'est bon, quoi ! Oui, c'est vrai, ça m'a déçue et puis, comme tout ce qui me déçoit, je le hais. Ou ça me plait, ou je le hais, je reste pas indifférente devant.N : C'est parce que vous les aimiez beaucoup que vous les haïssez maintenant...E : Oh ! Oui. C'est certainement cela. Car généralement quelqu'un qui plaît et puis après, qui joue un tour comme cela, on ne peut que le haïr.N: De qui parlez-vous maintenant ?E: Des maths.

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N: Vous êtes sûre ?E: je ne peux pas vous le dire... (très long silence)... (très forte émotion et pleurs, silence)... je me comprends très bien et puis je me connais beaucoup trop de toute façon. je sais à peu près tout ce que je fais; je sais pourquoi je le fais. Tous les traits de mon caractère, je les connais très bien et puis je sais pourquoi je le fais, je sais même pourquoi je suis agressive... mais je ne peux pas faire autrement aussi.N: Vous avez le droit de l'être.E: Eh bien ! ça, je ne sais pas si j'ai le droit de l'être. C'est à-dire qu'avant, je ne m'accordais aucun droit, tandis que maintenant, je m'en accorde beaucoup. Parce que je me considère plus sous l'emprise des autres. Je me suis aperçue qu'on arrive mieux à se contrôler quand on se contrôle soi-même et qu'on ne fait pas confiance aux autres.N : Vous comptiez avant sur les autres pour vous contrôler, autrement dit, maintenant, vous comptez plutôt sur vous-même.E : Oui. Parce que j'ai été tellement déçue quand j'étais petite que, maintenant, j'aime mieux faire confiance en moi... (pleurs)... J'ai été tellement déçue par ce qui m'entourait; une fois, quand j'étais petite... les maths, je me raccrochais aux maths, quoi ! ... c'est un peu ça... et puis maintenant j'ai perdu mes illusions sur les maths, alors j'essaie de me raccrocher à autre chose... je suis toujours en train de chercher quelque chose...N: Quelque chose pour vous raccrocher ?E: Oui, oui, c'est cela. Et puis, j'ai eu peur quand j'ai perdu mes illusions sur les maths : je me suis dit, les maths, c'est rien. Alors, qu'est-ce qui vaut quelque chose ?>>L'amour, puis la haine des mathématiques reproduisaient sans doute l'amour et la haine d'une personne proche de cette fille.Dans tous ces cas, le vécu, la représentation de la discipline

sont infiltrés, conditionnés, au moins en partie, par la structure des fantasmes qui sont apparus dans l'enfance et

qui correspondent à la construction du psychisme de la personne.

La peur d'apprendre

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Qu'est-ce qu'apprendre?

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Ce n'est pas comme on le pense parfois: "enregistrer" des connaissances ou "absorber" des connaissances.

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C'est une action ou plutôt une interaction de l'apprenant avec la réalité extérieure à

lui, inconnue.

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Cela demande- d'accepter de rencontrer des règles, des limites (règles de grammaires, de maths..)- de se confronter avec ses insuffisances, ses manques (on ne sait pas tout) et de passer par des incertitudes, des tâtonnements (des essais, erreurs)- donc d'accepter d'abandonner ses certitudes ( même pour des adultes ce n'est pas toujours facile!)- c'est pouvoir intégrer un groupe sans en être le "chef", être comparé, jugé.- c'est accepter de recevoir des réponses des autres, des autres présents (le professeur) et de ceux du passé (le savoir accumulé par les générations).c'est en quelque sorte être capable de se soumettre.

Certain garçons vivent même cela comme une position féminine:<<je suis pas une gonzesse; c'est pour les meufs>>

Cela fait peur à certains

Cette peur va se traduire par * une instabilité continuelle; une impression d'inattention, de dispersion* une intolérance à la frustration: on veut "tout, tout de suite"* un refus de s'identifier à celui qui sait et le désir, au contraire, de l'agresser* un besoin de fuite devant tout travail intellectuel (pour cela on répond n'importe quoi pour se débarrasser et fuir la question; on répond "mécaniquement" sans réfléchir, surtout.En effet, le travail intellectuel, la réflexion oblige à se pencher sur "son intérieur" (son psychisme).

Or le désordre extérieur du jeune n'est que le reflet de son désordre interne qui lui fait peur.

D'où également son impossibilité d'exprimer des sentiments (internes); il reste dans le descriptif ou l'agression.

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Demander d'apprendre à un jeune en difficulté c'est lui demander de se pencher sur son chaos intérieur.

Le refus d'apprendre

est le signe d'une grande angoisse

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Habituellement, réfléchir, créer, c'est partir d'images internes reliées à des "noeuds cognitivo-émotionnels" puis progressivement en détacher la forme

cognitive pour en faire un concept (abstraction)Autrement dit on va de l'image au cognitif en desserrant le noeud de l'interaction cognitivo-émotionnelle.

Image ----> CognitifPour le jeune en difficulté le processus s' inverse; il va du cognitif à des images dangereuses en resserrant le noeud cognitivo-émotionnel. (le cognitif=réfléchir=se pencher sur son psychisme=faire face au chaos interne=affronter des images angoissantes=peur)

Cognitif ----> Images dangereuses

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C'est-à-dire que toute question intellectuelle le renvoie à des images internes dangereuses qui le font fuir pour ne pas être confronté à ce

danger

L'apprentissage de l'école n'est pas premier, il dépend de ce qui s'est construit dans l'intérieur du sujet (son

psychisme)durant son histoire personnelle.

Il n'y a pas de théorie de l'apprentissage sans théorie de ce qu'est le psychisme et de sa construction.

Or le désir de savoir s'est construit à partir d'énigmes dont l'enfant cherche la solution:énigmes liées à son origine, à la différence des sexes, à la relation entre son père et sa mère, etc...énigmes dont il donne des solutions fantasmatiques plus ou moins angoissantes qui vont infiltrer ensuite tous ses autres savoirs. On a alors les processus:

vouloir savoir--->plaisir--->culpabilitéou encore:

absence de savoir--->frustration--->agressivité--->angoisse On trouve des restes de ces fantasmes dans le langage de tout le

monde:(oralité): "avoir soif de connaissances", "se nourrir de cette conférence",

"recracher ses connaissances", "avoir une indigestion du cours", "dévorer un livre"...

ou bien:

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(analité): "pisser de la copie", "torcher sa copie", "rendre un torchon", "se faire chier au cours"...On trouve des restes de ces fantasmes également chez des bons élèves: (voir exemples )

Voir des illustrations d'infiltration de fantasmes dans les savoirs

Alors que faire?

Diminuer les causes d'angoisseTout ce qui peut être stressant: jugement, comparaison etc... est à manier avec prudenceMettre en place des cadres* cadre dans la classe: l'ordre (structuration) externe peut aider à mettre de l'ordre (structuration) à l'intérieur du jeune.* cadre de réflexion: comme le cognitif ne peut directement jouer ce rôle, il sera nécessaire de passer par des "objets intermédiaires" autrement dit d'utiliser une médiation.Ces objets devront avoir- un côté fantasmatique pour rentrer en résonance (et donc motiver) avec les peurs du jeune,- un coté structurant, culturel, pour contenir, apprivoiser ces peurs.Serge Boimare propose de passer par les mythes qui permettent de structurer les fantasmes donc les peurs.Agnès Chavanon raconte elle-même des histoires avant de demander aux adolescents d'en raconter à leur tour. (Revue: Culture en mouvement n°34) On peut sans doute également trouver d'autres objets intermédiaires: le dessin, la peinture, la danse, le théâtre,...

Art et thérapie Association pour apprendre à accompagner la création d'autrui sans

livraison interprétative de ses significations sous-jacentes de sorte que la personne résolve ses difficultés au cours de son voyage dans le

symbolique.http://www.art-et-therapie.org/

L'attitude de l'enseignantCes élèves en difficulté poussent l'enseignant au découragement, ils provoquent un sentiment d'impuissance, de culpabilité et parfois de

haine.Serge Boimare définit l'attitude nécessaire de l'enseignant vis-à-vis de ces jeunes de la façon suivante:<<J'ajouterais même qu'ici nous touchons à la qualité essentielle, primordiale du pédagogue qui travaille avec ces enfants. Je la résumerai ainsi: avoir la disponibilité psychique suffisante pour

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réussir à répondre à toutes ces demandes d'aides perverties par la quête affective et la provocation, sans rompre le dialogue, sans se sentir blessé, sans devenir sadique, sans se laisser manipuler, sans sombrer dans la démagogie ou, le laisser-fa ire>>p.14Il dit que pour y arriver il est nécessaire de mener <<une réflexion sur le type de réponse que l'on donne à ces enfants en fonction de sa personnalité, de son passé éducatif et de ses projets pédagogiques. L'idéal pour mener cette réflexion est sans doute le groupe style Balint animé par un spécialiste des relations humaines, qui a aussi une expérience de l'enseignement>> p.14

Cette page est faite avec l'aide de:L'enfant et la peur d'apprendre

Serge BOIMAREÉdition DUNOD (1999)

Forme et formation du rapport au savoir Nicole Mosconi, Jacky Beillerot, Claudine Blanchard-Laville

Édition L'Harmattan (2000)La relation de savoir

(Contribution psychanalytique)Pierre Gaillard

Thèse de Doctorat Psychopathologie fondamentale et psychanalyseParis VII (1995) sous la direction du Professeur Pierre Fedida

<<Ils (les enseignants) découvrent ainsi que les comportements "d'automath" de leurs élèves ne sont souvent qu'une réaction de défense devant la peur de paraître stupide, car quoi de plus humiliant que de donner l'impression de ne rien comprendre à ce qui "est" logique, puisque la compréhension des mathématiques est abusivement identifiée à "l'intelligence".>> Lettre des Directeurs d' I.R.E.M à Jack Lang, 12/11/2000.

Témoignage d'un rééducateur:

<<J'occupe les fonctions de rééducateur dans un "Réseau d'Aides Spécialisées" (R.A.S.). J'ai donc pour mission:

"... d'une part, favoriser l'ajustement progressif des conduites émotionnelles, corporelles et intellectuelles, l'efficience dans les différents apprentissages et

activités proposés par l'école, et d'autre part, de restaurer chez l'enfant le désir d'apprendre et l'estime de soi." (B.0 n' 16, Avril 90).

Passer de la transmission d'un savoir à l'écoute bienveillante de l'enfant n'est

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pas chose évidente.La Formation Psychologique de Reims. m'a ouvert de nombreuses pistes en me

permettant de mieux définir mon rôle dans une relation d'aide.Suite aux premiers modules, je ressens plus particulièrement des ajustements par rapport à ma pratique au niveau de:

-1) La "non-trituration" dans le symptôme, dans les difficultés de l'enfant

Sorti de la formation de rééducateur, je savais théoriquement que je ne devais pas m'attaquer au symptôme de l'enfant.

Pour justifier cette idée, il suffisait de s'en référer aux comptes-rendus d'expériences montrant que le travail sur le symptôme entraînait le renforcement ou le déplacement de celui-ci.La formation psychologique m'a permis de concevoir le symptôme comme une parole, un langage que la personne en difficulté, s'est construit pour continuer de vivre en préservant son désir inconscient, et le désir des autres. Dès lors que je travaille dans l'écoute de l'autre, je ne peux pas refuser le discours de cette personne.En rééducation la première condition pour que le travail d'aide puisse se mettre en place, c'est d'accepter l'autre tel qu'il est, avec son langage personnel.

-2) La non-interprétation des phénomènes inconscients

Avant la formation psychologique, même si je ne le verbalisais pas à l'enfant, j'étais tenté d'interpréter les productions enfantines. Face à un enfant on ne sait

pas ce qu'il faut voir, ce qu'il faut dire, on se pose plein de questions. On se rassure comme on peut.

L' interprétation est une prise de pouvoir que je m'interdis maintenant . Même si je n'y arrive pas toujours, je sais qu'il y a autre chose à faire face à l'expression spontanée. Par exemple, traduire par des paroles ce qui été fait au niveau de la description de la réalité. Ce travail qui consiste à renvoyer, tel un miroir, la description des faits peut, il me semble, faciliter la prise de conscience du vécu par l'enfant et entraîner une mémorisation qui devrait l'aider à se structurer.

-3) La non-recherche des causes de difficultéQuand je suis revenu de ma formation de rééducateur, il me paraissait important

de rechercher dans l'histoire de l'enfant des causes à son échec. Cela permettait de remplir des pages et de satisfaire les "gourmands de dossiers".

C'est au cours du travail psychologique, que j'ai perçu non seulement l'inutilité de ces recherches. La recherche effrénée des causes me paraît être un obstacle à l'écoute de l'autre.

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C'est prendre un pouvoir qui nous rassure, c'est fonder notre aide sur des rationalisations que l'on veut objectives.Je suis maintenant convaincu que la recherche de l'origine des troubles entraîne des réactions de défense. Trop liée à des souvenirs douloureux, pénibles, souvent accompagnée de honte et de culpabilité, cette recherche ne peut pas induire le changement.

-4) La création d'un cadreCe que j'ai aussitôt perçu en commençant la formation psychologique c'est

l'existence d'un "dedans" et d'un "dehors'Je n'avais pas, auparavant, ressenti que les productions n'ont de sens que dans un cadre donné. Ces productions ne signifient plus rien en dehors du contexte dans lequel elles ont été réalisées...Ma première préoccupation est maintenant de créer un cadre, un espace garant d'ordre et de sécurité. C'est dans cet espace et uniquement dans cet espace, que j'exerce mes fonctions de rééducateur.Créer un cadre c'est aussi instituer un "début "et une "fin". Dans ma pratique rééducative, j'ai trouvé utile de structurer le passage du "dehors" au "dedans", et le passage du "dedans " au "dehors". C'est le sens du rituel du début et du rituel de fin de séance. C'est un des sens que je donne à la prise de rendez-vous écrite à la fin de séance.

-5) L'activité spontanéeCertes j'ai toujours affirmé que ma référence était l'expression spontanée de

l'enfant. Mais ce n'est pas facile, définir l'expression spontanée. On "vous attend au tournant" . Vous êtes celui qui permet tout, qui refuse d'intervenir.

La formation psychologique m'a permis de mieux me situer par rapport à cette spontanéité qui reste le point de départ de ma démarche. Cette formation m'a permis de préciser mon rôle, face à l'expression spontanée de l'enfant.Je ne suis pas observateur, je ne suis pas un partenaire de jeu, je ne suis pas un enseignant, je ne suis pas..... la définition de ma fonction, par ces négations est celle qu'on m'a donnée lors de ma formation théorique.Mais se définir par des négations, est certes nécessaire mais pas suffisant. Je sais ce que je ne suis pas, mais je ne sais pas ce que je suis.... et c'est bien insécurisant.Je commence à mieux percevoir...la fonction de partenaire symbolique qui est le mien dans cette relation d'aide.Il ne suffit pas que l'enfant en difficulté s'exprime dans un espace sécurisant, sous l'oeil approbateur d'un adulte pour qu'un changement apparaisse. L'expression libre qui ne trouverait pas de réponse rééducative, pourrait conduire à la répétition et enfermerait l'enfant dans son attitude en renforçant toute résistance au changement.

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Le jeu spontané de l'enfant dans la salle de rééducation a une visée précise. Le jeu que l'enfant connaît dans la cour de récréation et le jeu dans une salle particulière telle que la salle de rééducation n'est pas de même nature. Ils ne répondent pas à la même démarche. Dans une démarche il y a un objectif uniquement ludique, voire éducatif, dans l'autre démarche, il y a une visée rééducative.Me laisserai-je aller jusqu'à parler de...

"jeu de récréation" et de "jeu de re-création" ? Dans ma salle, l'enfant ne joue pas, mais il se joue face à un adulte qui lui répond sur un mode symbolique.

-6)Travailler dans le moment présentC'est pour moi une idée tout à fait nouvelle à laquelle j'ai souscrit après avoir

commencé la formation psychologique.Elle est inhérente à l'existence du cadre rééducatif. Elle fait suite à la non-recherche des causes, au refus d'interroger le passé pour comprendre le présent.Depuis, je fonde mon action dans l' ...

"ici et maintenant". Certes des scènes du passé remontent à la surface, mais elles sont revécues dans le présent, et ce qui m'importe c'est la façon dont celles-ci sont revécues.C'est le travail sur les émotions présentes qui a été la plus grande nouveauté dans ma pratique rééducative.Jamais, auparavant, je ne me serais permis de faciliter, chez l'enfant, l'émergence de ses émotions. Dans ma pratique rééducative...

je privilégie maintenant "l'éprouvé" à "l'expliqué". J'essaie de faciliter chez l'enfant la prise de conscience des sentiments qui l'animent.J'ai le sentiment que c'est bien lors des quatre modules déjà suivis que j'ai commencé à prendre conscience de mon rôle de rééducateur. Même si je n'y parviens pas toujours.Mon identité professionnelle n'étant plus définie par des négations, j'assume plus facilement mon statut.>>