16
Débats Supplément au N° 2277 Sommaire Première partie • ordre du jour de la DN : P2 • Votes : P2 Deuxième partie • Textes soumis au vote de la DN : P3 • Plate-formes pour le XVIII e congrès de la LCR Troisième partie • Explications de votes : P8 Quatrième partie • Notes sur la situation politique et sociales : P13 0,5 e Compte-rendu de la Direction nationale des 29 et 30 Novembre 2008

BI CR DN novembre 2008

Embed Size (px)

DESCRIPTION

BI de compte-rendu de DN

Citation preview

Page 1: BI CR DN novembre 2008

Débats

Supplément au N° 2277

Sommaire

Première partie• ordre du jour de la DN : P2 • Votes : P2

Deuxième partie• Textes soumis au vote de la DN : P3 • Plate-formes pour le XVIIIe congrès de la LCR

Troisième partie• Explications de votes : P8

Quatrième partie• Notes sur la situation politique et sociales : P13

0,5 e

Compte-rendude la Direction nationale

des 29 et 30 Novembre 2008

Page 2: BI CR DN novembre 2008

Première partie

ordre du jour

votes de la DN

Samedi 29 novembrematin

Situation politique et sociale

Présidence : Duval, SéverineRapports introductifs : Basile, PicquetInterventions : Sylviane, Jean, Galia, Babel, Myriam, Jean-Louis, Barbara, PF, Flavia, Divès, Samy, Marijke, Aguirre, Valmy, Maroussia, Lars, Duval, vanina, Gaël, Vallès, Robert, Ollivier, Jean-Yves, Denis, Jean-François, Gérard, Thomas, Raymond, AntoineConclusions : Bruno, Sandra

après-midi

NPA et dissolution de la LCRRapports introductifs : Fred, Robert, MoniqueInterventions : PF, Fanny, Duval, Mathieu, Louis-Marie, Alice, Armelle, Laurent, Guillaume, Christian, Jean, Gaël, Aguirre, Christine, Maroussia, Samy, Galia, Isabelle, Thomas, Antoine, FannyConclusions : Karel, Safara

NPA, LCR, IVe Internationale

Rapports introductifs : Ollivier, Mathieu

Intervention longue : DenisInterventions : Flavia, Gérard, Gaël, Monique, Robert, Jean-Louis, Penny, Divès, Duval, LarsConclusions : Denis, Mathieu, Laurent

Remarque préa-lable : Il n’y a pas eu de décompte précis systéma-tique des votes. En règle générale, le vote qui a été majoritaire (que ce soit en Pour ou en Contre) est signalé par l’expression « Beaucoup »…

Vote 1

Motion Armelle / Gaël DN « Spécial Congrès »« La DN réunie les 22 et  23 novembre décide pour que l’ensemble des mili-tants de la LCR puissent pleinement se saisir de leur congrès de dissolution de :1) Mettre en place 2 BI (Bulletins Internes) :-Le 1er conclu le 30 novem-bre,-Le 2nd conclu le 14 décem-bre.2) La convocation d’une prochaine DN « spécial Congrès » avec au moins pour ODJ :-Point sur les questions organisationnelles (journal, permanents…).-Discussion sur les textes formant les plateformes élec-tives au congrès de dissolu-tion.Cette dernière Direction Nationale se réunira le  13 décembre de 10h à 19h »Repoussée (Pour : 11 ; Contre : Beaucoup ; Abstentions : 2 ; NPPV : 1)

Vote 2

Amendement Robert sur

l’ordre du jour« Introduire un point sur le bilan de la LCR dans l’ordre du jour du congrès national »Repoussé (Pour : 11 ; Contre : Beaucoup ; Abstentions : 1 ; NPPV : 2)

Vote 3

Ordre du jour du congrèsAdopté (Pour : Beaucoup ; Contre : 0 ; Abstentions : 1 ; NPPV : 2)

Vote 4

Amendement n° 1 Alice (à la résolution « Dépasser la LCR dans le NPA »)« Parce que nous pen-sons que ce sont des éléments fondamentaux, nous essayons, dans le pro-cessus, de convaincre les militants du NPA de renfor-cer les textes proposés au congrès fondateur sur :- la nécessité d’une structu-ration autonome de la jeu-nesse »Repoussé (Pour : 6 ; Contre : Beaucoup ; Abstentions : 2 ; NPPV : 11)

Vote 5

Amendement n° 2 Alice (à la résolution « Dépasser la LCR dans le NPA »)« - la nécessité de batailler en permanence contre le sexisme et l’homophobie »Repoussé (Pour : 2 ; Contre : Beaucoup ; Abstentions : 9 ; NPPV : Beaucoup)

Vote 6

Amendement n°1 Alice (à la résolution « Dépasser la LCR dans le NPA »)« - la centralité de la classe ouvrière au sens large dans la processus de transfor-mation révolutionnaire de la société et donc la structura-tion que cela implique. »Repoussé (Pour : 1 ; Contre : Beaucoup ; Abstentions : 7 ; NPPV : Beaucoup)

Vote 7

« Dépasser la LCR dans le NPA »Adopté (Pour : Beaucoup ; Contre : 9 ; Abstentions : 1 ; NPPV : 2)

Vote 8

« Pour vraiment dépasser la LCR »Repoussé (Pour : 6 ; Contre : Beaucoup ; Abstentions : 2 ; NPPV :11)

Vote 9

Amendement Pierre à la motion majoritaire sur la IVe Internationale«Avant sa dissolution la LCR prélève sur ses finances l’équivalent de sa contribution financière à la IVe Internationale pour les 3 années à venir pour les transférer aux structures idoines de la IVe

Repoussé (Pour : 5 ; Contre : Beaucoup ;

Abstentions : 12 ; NPPV : 14)

Vote 10

LCR, NPA, IVe Internationale (point 2 du relevé de conclusions)Adopté (Pour : Beaucoup ; Contre : 10 ; Abstentions : 6 ; NPPV : 1)

Vote 11

Motion association IVe Internationale UnirRepoussé (Pour : 9 ; Contre : Beaucoup ; Abstentions : 2 ; NPPV : 1)

Vote 12

Motion IVe Internationale DenisRepoussé (Pour : 3 ; Contre : Beaucoup ; Abstentions : 3 ; NPPV : 2)

Vote 13

Relevé de conclusionsAdopté (Pour : Beaucoup ; Contre : 1 ; Abstentions : 1 ; NPPV : 10)

Votes 14, 15 et 16 :

il s’agit du vote des Plate-forme électives en séancePlate-forme A : 45 ; Plate-forme B : 9 ; NPPV : 3 (Alice, Armelle, Gaël)Pour les plate-forme A et B, la liste des camarades

de la DN les ont votées en séance ou qui, absent(e)s lors de la DN, les soutien-nent est publiée en page

Dimanche 30 novembrematin

Dissolution LCR, conséquences organisationnellesRapports : GuillaumeIntervention : Françoise, Louis-Marie, Alice, Antoine, Martine, Jean-Yves, Alex, Guillaume, Gaël, Fanny, Aguirre, Sylviane, Lars, Stéphane, Jaja, Laurent, Sandra, Mathieu, Armelle, PF, Denis, Fred, Michèle, Thomas, OliveConclusions : Guillaume

Page 3: BI CR DN novembre 2008

Déclaration des plate-formes

Deuxième partie

Documents soumis au vote de la DN

Ordre du jour du 18e congrès national de la LCR (vote n° 3)

-Conditions politiques de la dissolution

-Propositions de la LCR concernant les rapports du NPA à la IVe

-Conséquences organisa-tionnelles de la dissolution (incluant un rapport sur les finances)

Dépasser la LCR dans le NPA

Résolution adoptée par la DN des 8 et 9 novembre (cf. vote n° 7)

et soumise au vote du congrès

Notre congrès de janvier 2009 est la suite de notre dernier congrès où nous avons décidé de nous lancer dans la construction d’un nouveau parti rassemblant largement, des militantEs anticapitalistes et révolution-naires. Et de nous donner rendez-vous, juste avant le congrès de fondation de ce nouveau parti, pour faire le point, vérifier collec-tivement que le processus engagé correspondait bien aux objectifs que nous nous étions fixés. Nous y sommes. Cette étape est décisive dans la fondation du NPA par la place et les respon-sabilités qui sont celles de la LCR et de chacune et chacun de ses militant-e-s. Mais c’est également une nécessité démocratique : on ne peut dissoudre à la légère une organisation de près de quarante ans d’âge, où quelques dizaines de milliers de militantEs se sont succé-déEs. C’est un choix politi-que majeur que seulEs les militantEs de la LCR peuvent faire.

1/ Les mandats du dernier congrès et le processus de fondation du NPA.

Il y a moins d’un an le congrès de la LCR a décidé en fonction d’une analyse du capitalisme, des mutations du mouvement ouvrier et de l’échec des expériences de recomposition, de lancer un processus inédit, un proces-sus « par le bas » en l’ab-sence de courants nationaux de même importance que notre organisation suscepti-ble de s’engager dans un tel projet. Il s’agit maintenant de

vérifier l’état d’avancement du processus, les documents fondateurs du parti à la sortie de la coordination des 8 et 9 novembre et la dynamique en cours, et ce, en toute transparence vis à vis des militantEs du NPA.

+ La dynamique d’un très large dépassement des for-ces de la LCR, des histoires existantes en son sein, est la première donnée. Plus de quatre cents comités exis-tent. Une très forte participa-tion à ces comités doublée il est vrai d’une non moins forte rotation a été consta-tée. Mais le triplement des effectifs par rapport à la LCR est une indication nationale qui renvoie par ailleurs à des réalités multiples. Le NPA représente par rapport à la LCR une extension géogra-phique, une implantation plus populaire, un premier enga-gement pour nombre de nou-veaux membres, ainsi que l’existence de sensibilités, de trajectoires extrêmement diverses.

+ Il s’agit également de faire le point sur la vitalité du processus. Les comités non seulement réfléchissent sur des documents, mais ils agissent dans les luttes particulièrement à travers des campagnes, du matériel, des initiatives, une présence médiatique. Avant même sa fondation, le NPA est déjà une force agissante, même s’il ne dispose pas encore des cadres politiques et démocratiques lui permettant de le faire plus efficacement. C’est tout l’enjeu du congrès. Une vitalité qui s’exprime donc dans l’action mais éga-lement par la participation aux cadres de discussion et d’élaboration mis en place depuis le printemps. C’est tout à fait inédit dans notre histoire, un processus qui en trois navettes a fait participer des centaines de comités, des milliers de membres à l’élaboration en amont des trois principaux documents. C’était un véritable enjeu et une vraie difficulté : permettre le pluralisme tout en évitant de voter et en essayant de dégager des consensus. Il faut noter des imperfections, des frustrations. Mais le pro-cessus a été suffisamment mûr pour franchir les obsta-cles les 28 et 29 juin comme les 8 et 9 novembre. Le CAN et son secrétariat ont permis une animation politique du processus et la tenue d’un agenda serré.

+ Le programme intitulé « les principes fondateurs », les statuts provisoires, les

documents d’orientation soumis au vote des militants du NPA nous permettent de nous faire une opinion sur les bases de ce nouveau parti : un parti anticapitaliste, féministe, écologiste, inter-nationaliste, pour une trans-formation révolutionnaire de la société et pour le socia-lisme…

Un parti défini par les sta-tuts comme une force collec-tive démocratique, militante, centralisée, reconnaissant le droit de tendance et de frac-tion et laissant place à l’ex-périmentation avant d’adop-ter ultérieurement des statuts plus durables.

Le texte d’orientation fixe le cap d’un parti pour les lut-tes, pour l’unité dans l’action, qui défend des perspectives anticapitalistes sous la forme de mesures d’urgence socia-les, écologiques et démocra-tiques.

Ces documents, en l’état, sont pour la LCR le socle permettant la fondation d’un nouveau parti et donc la dis-solution politique de la LCR.

2/ Un contexte de crises qui accentuent la nécessité d’un nouveau parti

Depuis notre dernier congrès de nouveaux élé-ments sont apparus qui accentuent les tendances de fond analysées alors :

r une crise profonde du capitalisme, une modification radicale des discours de la classe dominante sur les formes de régulation du sys-tème. L’ampleur et la profon-deur de cette crise boulever-se non seulement l’économie mondiale, les sociétés tou-chées par les conséquences sociales de la récession en particulier le pouvoir d’achat et les licenciements. Cette nouvelle donne est le cœur de nos discussions dans le NPA : quelle riposte en terme de mobilisation, quelles réponses à la crise, quel pro-jet pour le NPA ?

r Cette crise se double également d’une crise écolo-gique majeure et mondiale, d’une crise alimentaire qui remet en cause le mode de développement productiviste du capitalisme.

r L’incapacité du PS et du PC de profiter de cette situation pour offrir une alternative à Sarkozy. Le PS ayant laissé passé le plan de sauvetage du capitalisme bancaire et ne critiquant celui-ci que sur le mode de gestion de crise. Le congrès du PS traduit ces mutations.

r L’impact du NPA dans la situation politique et

Au cours de la DN des 22 et 23 Novembre, à l’is-sue de votes concernant le dépassement politique de la LCR dans le NPA, les relations à venir avec la IV° Internationale ainsi que les conséquences organisation-nelles du dépassement de la LCR, deux plate-forme élec-tive pour le congrès national ont été constituées :

La Plate-forme A dont la base politique est constituée par un document : la résolu-tion « Dépasser la LCR dans le NPA » (voir ci-après) qui a été majoritaire à la DN ;

Liste des membres de la DN soutenant la plate-forme A :

Aguirre (75), Alain K (93), Alex (73), Anne (75), Antoine (75), Babel (75), Barbara (02), Basile (75), Cajun (33), Camille (13), Cathy (93), Christian (23), Christine (61), Claude (55), Claudine (30), Come (92N), Denis (75), Didier (78), Divès (75), Duval (92S), Fanny (33), Fanny (37), Fanny (75), François (76), Fred (31), Galia (94), Guillaume (75), Ingrid (75), Isabelle (92N), Jaja (93), Jan (59), Janine (29), Jean-François (93), Jean-Louis (13), Jean-Luc (49), Jean-Yves (93), Jourdan (33), Julia (75), Julien (31), Kaya (76), Laurence (25), Laurent (94), Louis-Marie (94), Marie (75), Marijke (81), Maroussia (94), Martine (34), Martine (60), Martine (64), Mazdac (38), Monique (92S), Myriam (31), Natacha (75), OB (92N), Olive (94), Ollivier (93), Omar (95), Penkor (69), PF (93), Pierre (35), Raymond (59), Roseline (38), Safara (76), Samy (13), Sandra (75), Séverine (59), Stéphane (07), Sylvaine (63), Sylviane (75), Sylvie (54), Thomas (75), Thomas (77), Val (33), Valmy (16), Vanina (93), Véronique(16), Virginia (75), Yami (62), Yvan (91)

La Plate-forme B dont la base politique est consti-tuée par deux documents : la motion « Pour dépasser vrai-ment la LCR » (voir ci-après) + la motion « La LCR, le NPA et la IVe Internationale », pré-sentées par 13 membres de la DN.

Alain F (75), Bruno (Rennes), Céline (75), Fré-dérique (Strasbourg), Gérard (Clermont), Stéphane (Lille), Marc (75), Marianne (75), Marion (Strasbourg), Michelle (Rouen), Picquet (75), Robert (75), Stéphanie (94)

sociale, la polarisation qu’il provoque, les campagnes de calomnies engagées contre lui par le pouvoir sont autant d’éléments qui participent de l’installation d’une nouvelle donne dans le paysage poli-tique.

3/ Un projet qui a besoin des acquis et des militant-e-s de la LCR pour réussir

Le congrès de janvier ne sera qu’une étape dans la construction d’un parti pour la rupture avec le capita-lisme. Nous voulons un parti implanté dans les entrepri-ses, les quartiers populaires et la jeunesse, un parti exi-geant en terme de débats, de formation, une « fabrique » du socialisme dont nous avons besoin, des perspecti-ves anticapitalistes et révolu-tionnaires pour y parvenir.

Nous voulons un parti tourné vers l’action, un parti qui commence à changer la donne en se battant pour construire tous les fronts de résistance unitaires aux atta-ques de la classe dirigeante et organiser la contre-offensive.

Face à ces objectifs ambitieux, le NPA a besoin des acquis et des militants et militantes de la LCR, qui doivent y prendre toute leur place dans le souci d’inclure toutes les sensibilités. Le NPA a besoin :

r de l’internationalisme, des relations internationales, tissées par la LCR

r de l’effort programmati-que de réactualisation enga-gé ces dernières années par la LCR et matérialisé, entre autre, par le manifeste de notre organisation

r de la formation, du savoir faire des militants de la LCR, dans tous les domai-nes du féminisme, au travail immigré, des jeunes, au tra-vail syndical pour ne prendre que quelques exemples

r de la démocratie vivan-te et militante qui a été celle de la LCR ; démocratie rare dans les organisations révo-lutionnaires

r de la synthèse opé-rée dans la LCR depuis les années 70 entre différentes histoires, différents groupes, qui fait de notre organisa-tion une mémoire vivante de beaucoup d’expériences de la gauche radicale de l’après 68. Ce pluralisme interne n’est pas sans doute étranger à notre disponibilité à dissoudre pour se fondre dans un autre projet.

Être tous ensemble dans le NPA est la conclusion logi-que du processus engagé. Cela nécessite de

Page 4: BI CR DN novembre 2008

dissoudre la LCR. Un choix enthousiasmant tourné vers l’avenir, avenir qui a besoin de touTEs les militantEs de la LCR dans le NPA. Comme il a besoin de militantEs nou-veaux venuEs en politique, ou venuEs d’autres sensibi-lités ou courants politiques, socialistes, communistes, écologistes, libertaires, révo-lutionnaires, du mouvement social... qui ont commencé à se rassembler et qui ensem-ble assureront le succès du nouveau parti.

Pour dépasser vraiment la LCR !

Motion présentée par 13 membres de la DN (vote n°8)Alain F (75), Bruno (Rennes), Céline (75), Frédérique (Strasbourg), Gérard (Cler-mont), Stéphane (Lille), Marc (75), Marianne (75), Marion (Strasbourg), Mi-chelle (Rouen), Picquet (75), Robert (75), Stéphanie (94)

La Ligue communiste révolutionnaire (section fran-çaise de la Quatrième inter-nationale) se dissout. Par cet acte, la LCR, ses militants et ses militantes, s’engagent dans le NPA, afin, de réaliser un premier pas dans la voie d’un rassemblement pour une nouvelle force anticapi-taliste, pluraliste et démocra-tique. Ils portent en direction du Nouveau parti anticapita-liste le message suivant.

1- La crise du capitalisme engendre de profonds bou-leversements sur la planète. Elle modifie les termes des débats politiques et idéolo-giques, elle suscite de nou-velles polarisations de clas-ses et profile d’importants affrontements sociaux. Ce nouveau contexte porte, plus que jamais, l’exigence d’une alternative crédible de rup-ture avec le système, de la reconstruction d’une gauche et d’un mouvement ouvrier à même de relever les défis du moment historique présent.

En France, la nouvelle situation est, d’ores et déjà, en train de faire bouger les lignes à gauche : crise dura-ble du Parti socialiste ; scis-sion de gauche de ce parti avec l’apparition du nouveau Parti de gauche ; débats du congrès du PCF ayant pour toile de fond la question du devenir de ce dernier ; évolu-tion droitière confirmée des Verts, ouvrant de nouvelles contradictions en leur sein ; persistance de l’espace de débats et d’action qu’avait révélé le processus des col-lectifs unitaires antilibéraux de 2006, persistance dont atteste le succès de l’appel de Politis au rassemblement de la gauche de transforma-tion ; conscience grandissan-

te de nombre d’acteurs

du mouvement social de l’urgence d’une perspective politique de changement radical…

2- Le NPA doit être un parti d’action et de com-bat contre le capitalisme d’aujourd’hui. Il doit être un instrument politique au service des salariés et des opprimés, non une fin en soi. Aussi doit-il s’enraciner dans le mouvement ouvrier, ses débats, ses luttes, ses organisations, traduire ses aspirations sur le terrain politique, être convaincu que « l’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes ». En ce sens, les militants et les militantes du NPA ont à soutenir la construction d’un syndicalisme efficace de lutte de classe, mais aussi toutes les formes d’organi-sations collectives (associa-tions, mouvements…) qui permettent aux salariés, à la population, de s’organiser, de créer un rapport de force, de construire des outils démocratiques, d’œuvrer au prolongement politique de leur action.

3- Le NPA doit permettre de franchir un premier pas. Il doit être un levier, une étape vers un rassemblement pour un grand parti pour le socia-lisme, un parti pluraliste et démocratique favorisant une réorganisation de l’ensemble de la gauche et du mouve-ment ouvrier :

r un grand parti en capa-cité d’agir pour l’unité face à la droite et de disputer l’hé-gémonie face à la gauche sociale-libérale en crise ;

r un parti qui, en chan-geant le rapport des forces à gauche, posera autrement la question du pouvoir. Intransigeant dans le combat pour chasser la droite du pouvoir, il refusera l’impasse du soutien ou de la partici-pation à des gouvernements de gestion du libéralisme. Il défendra, en de nouveaux termes, la nécessité d’un gouvernement s’engageant dans la mise en œuvre une politique de rupture.

4- Dans la perspective de ce nouveau parti, le NPA ne peut se satisfaire d’être adossé au seul courant poli-tique national qu’a représen-té la LCR, ni reprendre les vieilles formules de regrou-pement des seuls courants révolutionnaires. Son ambi-tion doit être de rassembler au-delà des forces d’extrême gauche, au-delà des mili-tants et militantes attachés au combat pour « la transfor-mation révolutionnaire de la société ». Il doit être un parti pluraliste, disponible à la pré-sence en son sein du plus large éventail possible de traditions et des cultures qui tendent à l’affirmation d’une alternative, et donc travailler

à la synthèse du meilleur des traditions socialistes, com-munistes, écologistes, auto-gestionnaires, révolutionnai-res, ainsi que celles issues des luttes sociales. Il lui faut donc s’adresser résolument à tous ceux, individus, équi-pes militantes, courants poli-tiques, qui veulent se regrou-per dans un cadre politique organisé, militant, national, démocratique, et qui sont susceptibles de partager l’idée qu’un pas en avant est d’ores et déjà possible.

5- Le NPA doit devenir un facteur d’unité et il devra donc chercher à nouer des coalitions, dans les luttes comme dans les élections. Il s’agit de faire converger tou-tes les forces susceptibles de faire vivre un front politi-que et social face à la droite comme au patronat et, dans le même temps, d’affirmer de manière permanente une alternative à gauche. Face à la crise du capitalisme, face à la poursuite des poli-tiques libérales européennes inscrites dans le traité de Lisbonne, l’urgence est de faire converger les forces disponibles, à la gauche du PS, dans une coalition élec-torale aux élections euro-péennes de 2009. L’enjeu est de faire renaître à gau-che l’espoir qu’une alterna-tive au social-libéralisme est possible.

C’est porteurs de ce message que les militants et les militantes de la LCR s’engagent dans le NPA. Ils continueront à y faire vivre et à enrichir leurs pratiques militantes dans le mouve-ment ouvrier, à défendre leurs idées et leur fidélité à un internationalisme militant, en toute transparence et à égalité démocratique avec tous les militants, militantes et courants politiques qui n’ont pas la même histoire et qui s’y retrouveraient.

La IV et le NPA (Motion majoritaire à la DN)

LES PROPOSITIONS DE LA LCR AU NPA SUR LES

RELATIONS AVEC LA IVeme INTERNATIONALE

«  Nous proposerons que dans le processus consti-tuant du nouveau parti, puis dans le cadre même de ce parti, qui ne pourra être la section française de la IVème Internationale, se poursuivent l’ensemble des liens et des relations qui sont ceux actuellement de la LCR avec la IVe Internationale sous des formes qu’il s’agira de définir en toute transpa-rence à chaque étape de la construction du nouveau parti. Nous proposerons donc que les camarades de la LCR qui participent aux réunions et instances de la IVème Internationale conti-

nuent à le faire, et que le parti lui-même développe au sein de celle-ci et en son nom propre l’action pour un regroupement international anticapitaliste et révolution-naire rassemblant toutes les organisations et courants militants partageant le même objectif. Ce qui implique qu’il soit ouvert sans exclusive aux différents courants rat-tachés à d’autres regroupe-ments internationaux dans le souci de contribuer à unir les forces existantes. Nous proposerons également que, comme sur d’autres ques-tions, un débat plus appro-fondi sur la politique interna-tionale du nouveau parti soit organisé au sein de celui-ci dans les deux années sui-vant sa fondation. »Résolution adoptée par le 17e Congrès de la LCR

La LCR propose que le NPA ouvre en son sein un débat sur son orien-tation internationale, les perspectives de nouvelle Internationale et les liens à établir avec d’autres orga-nisations nationales ou des regroupements internatio-naux. Elle propose que cette question sera à l’ordre du jour du 2e ou 3e congrès du NPA.

La LCR était section française de la IV ème Internationale. Le NPA, comme parti pluraliste, visant à regrouper tous les cou-rants anticapitalistes, ne peut évidemment se déclarer sec-tion de cette Internationale. Parce que nous pensons qu’il est nécessaire, de pré-server l’acquis que repré-sentait l’investissement de la LCR en son sein , et, d’aider au maintien d’une organisation internationale qui participe à la perspec-tive de la construction d’une Internationale révolutionnaire de masse, nous proposons que le maintien des liens qui étaient ceux de la LCR avec la IV soit assuré de la manière suivante :

+ Par la participation aux instances de la IV (Se-crétariat exécutif, Comité International,…) des cama-rades issus de la LCR élus dans ces instances. Ces réunions seront également ouvertes à des camarades de la direction du NPA, si celle-ci en décide ainsi. Dans tous les cas, des rap-ports réguliers seront faits au sein du NPA sur les réunions de ces instances ;

+ Par le maintien de la cotisation à la IV qui était celle de la LCR sous une forma à déterminer.

+ Par l’envoi de camara-des aux stages de formation organisé par la IV, la partici-pation étant ouverte à tous les camarades du NPA.

+ Par la participation du NPA à l’organisation des ren-contres internationales des jeunes.

+ Par l’information des éditions ‘Inprecor par ses canaux internes et sa presse.

Pour la préparation du prochain congrès de la IV qui aura lieu au 1er semestre 2010, les textes seront diffu-sés aux militants du NPA.

Des assemblées seront organisées pour les camara-des intéressés par le débat préparatoire. .Une délégation de représentants de ceux qui se reconnaissent dans la IV participera au prochain congrès mondial.

Une délégation du NPA sera également invitée à par-ticiper comme observatrice aux travaux du congrès.

Motion sur la LCR, le NPA et la IVe Internationale

Motion minoritaire à la DNPrésentée par 13 camara-des de la DN : Alain F (75), Bruno (Rennes), Céline (75), Frédérique (Stras-bourg), Gérard (Clermont), Stéphane (Lille), Marc (75), Marianne (75), Marion (Strasbourg), Michelle (Rouen), Picquet (75), Ro-bert (75), Stéphanie (94)

1/ La LCR était Section française de la IVe Inter-natio-nale. Le NPA, comme parti pluraliste visant à regrouper différents courants anticapi-talistes, ne peut évidemment être section de cette IVe Internationale. Les partisans de la IVème Internationale ne représentant qu’un des cou-rants politiques du nouveau parti, c’est là une condition pour que le nouveau parti soit effectivement pluraliste. En revanche il est légitime que les militants de la LCR puissent continuer à main-tenir les liens et à participer matériellement à l’organisa-tion internationale à laquelle ils appartenaient en tant que membres de la LCR. Pour que cette relation se réalise en toute transparence, et en respectant l’autonomie du nouveau parti dans la défi-nition de sa politique, nous décidons de créer une asso-ciation IVème Internationale regroupant les membres élus de l’ex-LCR dans les instances de la IVème Internationale et les militants de l’ex-LCR qui le souhaitent. Ce afin de permettre de :

+ Collecter des cotisa-tions individuelles à la IVème Internationale, pour maintenir la participation financière que la LCR apportait à son organisation internationale, cela se fera par le biais d’un abonnement majoré de sou-tien à la revue Inprecor.

+ Réunir les membres de l’association lors des périodes de préparation des congrès de la IVème Internationale, afin de parti-ciper à ses débats, d’y dési-gner des délégués et des représentants aux instances internationales.

Page 5: BI CR DN novembre 2008

L’association inscrira dans ses statuts qu’elle se limite à ces deux objectifs, et exclut d’intervenir dans les débats du nouveau parti.

2/ Il sera du ressort du NPA d’ouvrir en son sein le débat sur sa politique internationale, ses relations internationales avec d’autres organisations partageant le même objectif de rassem-blement de différents cou-rants anticapitalistes. Et de déterminer ses liens avec les regroupements interna-tionaux et les organisations nationales d’autres pays.

3/ Les militants de la LCR proposeront à la IVème Internationale que le NPA soit invité à titre d’observateur à participer à ses débats, comme le font déjà d’autres organi-sations non membres de la IVème Internationale, ainsi qu’au Congrès et au Comité International, et que lui soient communiqués les tex-tes débattus.

Ce sera évidemment au NPA de décider des modali-tés de son éventuelle parti-cipation à ces débats, ainsi qu’aux stages de formation de la IVe internationale et aux rencontres internationales de jeunes.

Relevé de conclusions sur le processus de

dissolution de la LCR dans le NPA. (adopté par la DN)

Le 10 novembre.Depuis la DN de septem-

bre une série de réunions de travail se sont déroulées concernant l’ensemble des aspects politiques et orga-nisationnels du processus engagé. Ces réunions du sbp se sont tenues en pré-sence des camarades des secteurs concernés.

Voici les premières conclusions de ces réunions soumises au BP et à la DN.

1 Nos relations avec l’Im-primerie

2 Les relations à la IV du NPA (propositions)

3 Les finances4 Patrimoine immobilier 5 L’université d’été 6 L’institut de formation,

les élus 7 Le système de presse

du npa (propositions)8 La librairie La Brèche 9 La boutique LCR 10 CT 11 permanents

1/ L’ImprimerieNous avons une discus-

sion avec l’équipe qui anime cette entreprise. Il en ressort des propositions à partir du constat de l’équilibre finan-cier de cette structure qui lui a permis d’investir. Nous pro-posons à l’Imprimerie et au NPA de maintenir les mêmes rapports commerciaux noués de longue date qui étaient

ceux de la LCR. Ceux-ci seront précisés au BP et à la DN

2/ La IV et le NPADéjà publié en page 4

Vote n° 10

3. Les financesLes comptes de la LCR

que nous remettons annuel-lement à la CNCCFP sont présentés de la manière sui-vante :

- Les comptes du parti, c’est-à-dire la LCR Nationale, les différents comptes régio-naux, l’association de finan-cement LCR souscription.

- Le périmètre, c’est-à-dire les SCI et la société d’édition La Brèche.

Toutes les entités sont ensuite agrégées pour pré-senter les comptes d’en-semble. Ce qui correspond au périmètre a fait l’objet de discussions particulières et est donc traité plus loin dans ce relevé de conclusion.

L’enjeu est d’assurer une transition optimale tant du point de vue politique que du point de vue légal tout en s’assurant qu’un certain nombre d’acquis financier de la LCR se pérenniseront au-delà du congrès de fondation du nouveau parti. Pour le dire franchement, il convient de s’assurer que toute solu-tion retenue maintiendra la subvention publique de l’Etat, de l’ordre de 900 000€ jusqu’au terme de la législa-ture soit 2012.

Les discussions d’ores et déjà engagées avec la CNCCFP (depuis juin), avec nos commissaires aux comp-tes (une réunion de travail en octobre) nous conduisent à ce qui suit. Toutefois, parce qu’il ne saurait y avoir d’ap-proximations sur ce sujet, une réunion commune avec nos commissaires aux comp-tes et la CNCCFP est prévue dans le courant du mois de décembre.

La solution consistant à créer les structures finan-cières du nouveau parti et d’une pure et simple dis-solution légale de la LCR est d’emblée à écarter. Elle conduit immédiatement à la disparition de la subvention de l’Etat. Dès lors, au moins dans les textes écrits, il est préférable d’utiliser le terme de dissolution politique plutôt que dissolution tout court.

Deux solutions légale-ment praticables ont donc été discutées. La première consiste à créer les structu-res financières du NPA, tout en maintenant celles de la LCR. La seconde consiste à transformer les structures existantes de la LCR en cel-les du nouveau parti dans un processus de fusion/absorp-tion de la LCR par le NPA. C’est cette seconde hypo-thèse que nous proposons de retenir.

La première solution pose en effet plusieurs problèmes

politiques assez critiques. Sans évoquer, ici, toutes les possibilités, la situation serait en réalité la suivante : celle d’un NPA dépendant finan-cièrement des structures Ligue, autrement dit un parti contrôlé de l’extérieur pour ce qui concerne ses finan-ces. Cette solution est donc en complète contradiction avec notre projet mais elle aurait en plus un deuxième inconvénient majeur. Au nom de qui et sous le contrôle de qui, les camarades en charge des structures finan-cières prendraient-ils leurs décisions puisqu’il n’y a plus de structures, d’instances. Cette solution est donc en réalité, en plus de ce qui a été énoncé précédemment, ingérable.

Nous proposons donc d’engager un processus de fusion absorption qui pour certaines entités reviendra à un simple changement de nom. C’est le cas en particulier de l’association de financement qui pourrait ainsi devenir NPA souscrip-tion et être ainsi directement opérationnelle. Le compte principal du parti pourrait alors être celui que nous avons créé à cet automne. Il suffirait juste d’ajuster la dénomination du compte en fonction du nom choisi par le congrès.

Il convient maintenant de définir le plus précisément les différents impératifs légaux pour aboutir à ce résultat. C’est tout le sens de la réunion de décembre avec la CNCCFP.

4. Le patrimoineLe patrimoine, en clair

l’immobilier, de la LCR est constitué de 4 Sociétés Civiles Immobilières (SCI). Trois d’entre elles cor-respondent à des locaux particuliers, la dernière qui est aussi la plus ancienne regroupe une série de locaux en région.

Nos SCI sont composées d’au moins trois porteurs de parts. La proposition que nous faisons c’est de ne pas modifier la composition de ces SCI sous réserve que les camarades concernés deviennent membres du NPA. Il conviendra d’appré-cier ensuite, une suggestion récente d’un de nos commis-saires aux comptes qui pro-pose que le parti en tant que tel entre au capital des SCI.

Une commission de suivi de la gestion du patrimoine doit être mise en place lors de la fondation du nouveau parti. Elle devra notam-ment s’occuper des aspects légaux dans la relation entre les SCI et le parti.

Nous demanderons à ce que les camarades issus de la LCR soient majoritaires dans cette commission.

5. L’université d’étéLes premières discus-

sions montrent tout l’intérêt pour le NPA de se doter d’une université d’été dont la première session se tiendrait l’été prochain. L’expérience accumulée par la LCR per-met de s’appuyer sur des acquis pour celle du NPA. Une commission de tra-vail du NPA associant de nouveaux membres et des camarades portant l’expé-rience des universités pas-sées doit permettre d’organi-ser la transition.

6. Elus et formationQuelques propositions

discutées par les camarades en charge de cette question:

-Il y a tout d’abord néces-sité d’un système de forma-tion du NPA (noté dans les statuts provisoires) amplifié par rapport au système existant de la LCR mais s’appuyant sur les acquis de celle-ci.

-Cela implique la mise en place rapide après le congrès d’une équipe d’ani-mateurs comprenant aussi des membres qui n’étaient pas à la LCR

-Nous proposons la trans-formation de l’IEFES (institut indépendant, agréé de for-mation dont la formation en direction des élus) en institut du NPA en intégrant des camarades non-membres de la LCR dans son équipe d’animation

-Nous proposons au CAN et aux structures du NPA issues du congrès la création d’une association d’élus du NPA animés par une équipe d’élus et de responsables du NPA

7/ Le système de presse.

Le processus a pour conséquence l’arrêt de Rouge (la semaine suivant le congrès de dissolution de la LCR) et de Critique Communiste (janvier), presse de la LCR. En effet, il n’est pas concevable que la presse de la LCR lui survive, même pour un temps court. Il faut maintenant organiser la transition avec le système de presse du NPA. Cette transition ne sera pas abso-lument linéaire : il y aura, c’est inévitable, une courte période durant laquelle il n’y aura ni Rouge ni une presse NPA tout à fait stabilisée. Il n’apparaît pas choquant qu’un parti tout juste consti-tué prenne un peu de temps pour mettre en place un système de presse. Mais cette période ne doit pas excéder quelques semaines, durant lesquelles on peut imaginer la diffusion d’autres types de matériel (4 pages, tabloïd...). C’est avec ce type de matériel que les comités NPA fonctionnent depuis des mois. Nous proposerons aux abonnés à Rouge et/ou à Critique communiste de bas-culer leur abonnement sur la presse du NPA (hebdo et

revue). Une proposition a été

faite par ContreTemps d’une fusion entre ContreTemps nouvelle formule et Critique communiste. Nous sommes favorables à cette mise en commun des ressources rédactionnelles des deux revues qui permettra d’as-surer la viabilité d’une revue théorique marxiste, indé-pendante du NPA, mais en proximité politique avec lui.

Nous nous adressons aux abonnés et lecteurs de notre presse (Rouge et/ou Critique communiste) pour les inviter non seulement à basculer leur abonnement à Rouge et Critique commu-niste sur la presse du NPA (hebdo, revue) mais aussi à s’abonner à la nouvelle revue ContreTemps/Critique communiste.

Voici pour information la note qui a permis la dis-cussion sur la question au secrétariat du CAN et au SBP.

Chacun-e s’accordera pour considérer que le futur NPA aura besoin d’un sys-tème de presse cohérent. Il s’agit là d’une nécessité qui, pour pouvoir être mise en œuvre rapidement après le congrès de fondation, demande qu’on entame dès maintenant les discussions et la réflexion. Le secrétariat du CAN provisoire et le CAN provisoire ne fourniront pas, bien entendu, un projet ficelé et clé en main. Mais leur travail, ainsi que les contri-butions des comités ou des militant-es intéressé-es par ses questions, doivent ren-dre possible la mise en place rapide des différents moyens de communication et d’infor-mation dont le NPA décidera de se doter.

La nécessité d’un système de presse articulé.

Internet a profondément modifié la donne sur le plan de la communication et de l’information, chacun-e le constate. On ne peut man-quer de faire du site internet un élément central du dispo-sitif, non pas seulement un portail de l’organisation mais une publication en tant que telle. Pour autant, la diffusion sur support papier n’a pas perdu son intérêt. L’objectif est de parvenir à articuler l’ensemble des supports, avec les arbitrages nécessai-res en termes d’attribution de moyens. On peut envisager l’architecture suivante :

- un site chargé notam-ment au quotidien de la réactivité à l’actualité, héber-geant des vidéos, du maté-riel, des communiqués, des articles, des débats, un site vivant et organisé, qui sache mettre à profit l’absence des contraintes liées à la diffu-sion papier

- un journal papier diffusé dans le milieu large du NPA, accessible, structurant

Page 6: BI CR DN novembre 2008

et nourrissant l’intervention politique des militant-es, capable, en plus de l’actuali-té, de relayer les campagnes du NPA

- une revue mensuelle en direction des militant-es et du milieu proche, de manière à pouvoir approfondir les sujets, nourrir la réflexion.

Ces trois éléments doivent être en synergie, notamment le site et le jour-nal, l’un devant nourrir l’autre et non pas fonctionner indé-pendamment.

Propositions pour le jour-nal

La discussion est ouverte sur la forme que devrait prendre le journal et sa fré-quence.

- Doit-il s’agit d’un hebdo-madaire ou d’une publication quinzomadaire ?

La majorité des présent-es étaient plutôt convaincus par une formule hebdoma-daire, comme élément struc-turant de l’intervention mili-tante, et parce que le format quinzomadaire est difficile à tenir, d’autant plus si on maintient le projet d’un men-suel. Mais le quinzomadaire convenait mieux à d’autres, notamment parce qu’il leur semble mieux convenir au rythme moyen des comités npa et donc permettrait une plus large diffusion.

- Peut-on retenir l’idée d’un A3 diffusé gratuite-ment ?

On voit bien l’intérêt d’une telle formule, courte, gratuite, diffusable massivement. On voit moins comment elle s’ar-ticule avec le journal, et sur-tout le coût serait peut-être prohibitif.

On peut en tous les cas se donner pour objectif de parvenir à lancer un journal lisible par toutes et tous, peu cher (autour de 1 euro par exemple), comprenant autour de 12 pages, avec une partie « relais de campa-gnes », une partie « actuali-té » et sans doute un nombre limité d’autres rubriques à définir, appuyé sur un réseau dense de correspondants locaux.

Son contenu serait for-tement connecté à celui du site : des articles écrits pour le site pourraient être repro-duits ou développés dans le journal quelques jours plus tard. Le travail rédactionnel (y compris la correction) serait donc en partie com-mun.

Il convient de réfléchir à la manière d’intégrer dans le journal le travail fait sur le tract hebdomadaire.

Ce journal serait essen-tiellement diffusé par les abonnements et la vente militante, mais on peut peut-être aussi envisager une vente en kiosque, si cela semble faisable et de nature à augmenter la diffusion. Cela occasionne pourtant un

coût supplémentaire très

élevé.Il y a aussi une série de

questions techniques sont à trancher : bi ou quadrichro-mie, format, maquette ...

Il serait bon sans doute, d’ici le congrès, de concevoir un numéro d’essai.

Propositions pour la revueLa revue mensuelle (si on

parvient à tenir ce rythme) pourrait comporter une quarantaine de pages. Elle devrait permettre d’articuler l’ensemble des domaines d’intervention et des ques-tions qu’ils suscitent, et d’approfondir les sujets dans des articles plus longs que dans l’hebdomadaire (sans peut-être, toutefois, excé-der 20000 signes ...). Elle pourrait s’articuler autour d’un dossier central théma-tique, auquel s’ajouteraient d’autres sujets dans le cadre d’un rubriquage souple. Elle devrait également comporter une partie débat, puisque le NPA sera pluraliste, et pour-rait aussi laisser une place à des contenus de formation.

Là encore, il serait peut-être bon de concevoir (sans nécessairement l’imprimer) un numéro d’essai non dif-fusé : on pourrait essayer de définir le sommaire d’une revue de ce type si elle devait sortir en décembre par exemple.

Propositions pour la suiteCette note est envoyée

au CAN provisoire et aux membres de la commis-sion presse mise en place le 28-29 juin. L’idée est de constituer rapidement des équipes de travail, l’une sur le journal-site, l’autre sur la revue, sachant qu’il faudra évidemment qu’elles res-tent en relation étroite. Elles auront pour premier objectif de définir d’une part un pre-mier cahier des charges en ce qui concerne le journal et la revue, et d’autre part un calendrier qui permette de tenir les objectifs fixés ci-dessous s’ils sont confirmés. De premières réunions de travail pourraient avoir lieu début novembre.

L’idéal serait d’être en mesure de sortir un premier journal, même avec une maquette provisoire, au sortir du congrès, un journal qui serait consacré au congrès lui-même, à son déroulement et aux décisions prises.

Ensuite, on peut se lais-ser un délai de quelques semaines pour la mise en place d’un journal sous une forme stabilisée. Entre-temps, rien n’empêche de diffuser des 4-pages par exemple.

En ce qui concerne la revue, on peut se proposer la sortie d’au moins un ou deux numéros avant l’été.

8. La librairie. Nous proposons le main-

tien de la librairie dans les

locaux rue Taine. Celle-ci devrait entretenir le même type de relation avec le NPA que l’actuelle librairie avec la LCR. Outre son activité de librairie, elle joue un rôle important dans l’animation du local. Le chiffre d’affaire actuel laisse entrevoir la possibilité d’un équilibre des comptes avec deux salariés. Un bénévolat de l’ordre d’un demi-poste permettrait un fonctionnement optimum, notamment en terme de prospection auprès de comi-tés d’entreprise et du déve-loppement des ventes par Internet. Le chiffre d’affaire actuel est réalisé pour 50% par les ventes à la librairie et pour 50% hors librairie (ini-tiatives –meeting, réunions nationales, université d’été et vente par Internet), et c’est cette deuxième partie que nous pouvons sensiblement augmenter dans les mois qui viennent.

9. La boutiqueLa boutique a permis

depuis novembre 2006 de confectionner divers produits

(tee shirt, stylos, tapis de souris, badges, drapeaux, etc...) qui ont été en vente par plusieurs mécanismes :

- commande en ligne sur le site http://boutique.lcr-rouge.org/catalog/index.php

- commande par courrier- vente sur les tables d’ini-

tiatives diversesAu total 1630 commandes

pour une activité qui a déga-gé des bénéfices (27 000 euros). Elle s’appuie sur le travail d’un camarade qui le faisait jusqu’en août 2008 dans le cadre de son demi-permanentat LCR et qui le fait depuis de façon bénévole.

Jusqu’au congrès de dis-solution, la boutique n’édi-tera pas de nouveau matériel et écoulera le stock existant.

Nous pensons qu’il est indispensable que le NPA se dote d’un tel outil même si ce n’est pas le plus urgent. Il faut que cela se conçoive en lien avec le travail global d’une future commission « communication ».

10. La CT et le service d’ordre

Il y a eu une première dis-cussion entre le BP et la CT, puis au sein d’un groupe de travail composé d’une partie de la CT et de 4 membres du BP. La première discus-sion sur le sujet a eu lieu au secrétariat du CAN le 3 novembre.

Comme pour les autres questions, l’objectif est d’assurer la transition entre LCR et NPA en proposant de réinvestir dans le NPA l’expérience accumulée dans la LCR. La discussion sur la nécessité de l’auto-protection du NPA doit s’ouvrir dans les comités. La préoccupation commune est de faire en sorte que cette discussion ait

lieu sur la base d’une expé-rience commune au sein même du processus. A cette fin, nous proposons :

- l’organisation entre début novembre et début décembre d’une élection de service d’ordre en RP de manière à renouveler l’ac-tuel service qui arrive en fin de mandat. Cette élection aura lieu dans le cadre des comités NPA, sur la base d’une circulaire envoyée par le secrétariat du CAN à tous les comités RP.

r l’organisation d’un stage de SO RP, ouvert à tous les membres élus, le week end des 13 et 14 décembre

r une discussion sur les questions de SO au CAN du 6 et 7 décembre

r suite à cette discus-sion, la diffusion par le CAN d’un texte sur les questions d’auto-protection en direction de l’ensemble des comités NPA

Le SO sera donc un SO NPA dès le mois de novem-bre. Pour la CT, les rythmes sont différents. En effet, le fonctionnement de la CT repose sur une longue expé-rience commune et des rap-ports de confiance mutuelle. On peut bien sûr imaginer qu’il existe au sein du pro-cessus des militant-es qui répondent déjà à ces critères parce qu’ils ou elles ont eu une pratique commune avec des membres de la CT au sein d’autres SO, syndicaux notamment, mais ça n’est pas certain.La CT s’ouvrira donc dès que possible, quand les conditions sus-mentionnées seront réunies. La pratique accumulée per-mettra alors de renouveler et d’élargir l’instance.

11. Les permanentsLa logique est que le NPA

se choisira ses propres per-manents dans une de ses premières réunions de direc-tion en fonction des besoins du NPA. Il faut préparer cette échéance en présentant au CAN de décembre le dispo-sitif actuel de la LCR, dont une partie peut transitoire-ment être proposé au NPA. Le système de permanentat est fixé de manière souple dans les statuts, ils devront être précisés et mis en place ce qui prendra un peu de temps, ne serait ce que pour susciter des vocations. D’où la nécessité de prendre les problèmes dés maintenant. Tous les permanents de la LCR ne pourront à terme continuer à occuper cette fonction. Il faut donc prépa-rer cette période transitoire par des discussions collecti-ves et personnelles.

Plus généralement, l’ensemble des structures, commissions ou groupes de travail de la LCR sont uti-les pour construire le NPA. Chacune de ces instances doit donc réfléchir, pour

beaucoup ce travail a déjà été entamé et doit mainte-nant aboutir.

Motion Armelle Gaël DN « Spécial Congrès »

(Vote n°1)

« La DN réunie les 22 et 23 novembre décide pour que l’ensemble des militants de la LCR puissent pleinement se saisir de leur congrès de dissolution de :1) Mettre en place 2 BI (Bulletins Internes) :- Le 1er conclu le 30 novem-bre,- Le 2nd conclu le 14 décem-bre.2) La convocation d’une prochaine DN « spécial Congrès » avec au moins pour ODJ :- Point sur les questions organisationnelles (journal, permanents…).- Discussion sur les textes formant les plateformes élec-tives au congrès de dissolu-tion.Cette dernière Direction Nationale se réunira le 13 décembre de 10h à 19h »

Amendement(s) Alice à la résolution « Dépasser la

LCR dans le NPA » (votes 4,5 et 6)

« Parce que nous pen-sons que ce sont des élé-ments fondamentaux, nous essayons, dans le processus, de convaincre les militants du NPA de renforcer les textes proposés au congrès fonda-teur sur :

-la nécessité d’une struc-turation autonome de la jeu-nesse

- la nécessité de batailler en permanence contre le sexisme et l’homophobie

- la centralité de la classe ouvrière au sens large dans la processus de transfor-mation révolutionnaire de la société et donc la structura-tion que cela implique. »

Amendement Pierre à la motion majoritaire sur la

IVe Internationale (Vote n° 9)

«Avant sa dissolution la LCR prélève sur ses finances l’équivalent de sa contribution financière à la IVe Internationale pour les 3 années à venir pour les transférer aux structures idoi-nes de la IVe Internationale.»

Motion alternative sur la IV° Internationale présentée par Denis

(Vote n° 12)

«Le NPA vise à regrouper

Page 7: BI CR DN novembre 2008

l’éventail des sensibilités de l’anticapitalisme avec toutes leurs nuances et combinai-sons (libertaire, trotskystes, réformistes radicales...) qu’elles soient aujourd’hui cristallisées ou non dans des formes organisées.

En mettant toutes nos forces dans la bataille pour construire le NPA nous illus-trons notre conviction qu’une stratégie révolutionnaire conséquente pour le XXIe siècle ne pourra émerger que de la confrontation entre ces différentes sensibilités en lien avec l’expérience commune de l’intervention dans les luttes de classe et avec l’expérience commu-ne d’élaboration et de mise au test d’une stratégie de confrontation avec le capita-lisme.

Cela ne signifie pas que nous renions la tradition que la LCR a contribué à mainte-nir (celle du marxisme révo-lutionnaire en général, celle de la IVè Internationale en particulier) et à développer dans les limites d’une pério-de historique qui a margina-lisé cette tradition au sein du mouvement ouvrier. Même si nous sommes convaincus que l’expérience du NPA sera déterminante pour enri-chir cette tradition et la trans-formera.

Par définition le NPA ne prend pas et ne peut pas prendre l’ensemble de cette tradition comme base com-mune. Les camarades du NPA provenant de la LCR et tous ceux et celles qui le désirent créeront donc un réseau/club de réflexion stratégique sur la base de cette tradition produisant une revue.

- les réunions de ce réseau seront ouvertes à toutes et tous les membres du NPA mais uniquement aux membres du NPA

- l’objectif de ces réunions comme de la revue sera la réflexion et l’élaboration stratégique à l’exclusion des débats spécifiques d’orien-tation

- les membres de ce réseau acquitteront une contribution financière per-mettant de financer la publi-cation d’une revue trimes-trielle

- ce réseau sera affilié à la IVe Internationale et consti-tuera le cadre dans lequel se mèneront les débats (ouverts à tous les membres du NPA) et l’élection de délégués (sur la base de l’appartenance à ce réseau) pour son pro-chain congrès.

Avant sa dissolution la LCR prélève sur ses finances l’équivalent de sa contribution financière à la IVè Internationale pour les 2/3 années à venir pour les transférer aux structures idoi-nes de la IVe Internationale.»

Page 8: BI CR DN novembre 2008

Explication de vote PF Sandra

Lors de la direction natio-nale des 22 et 23 novembre 2008, trois amendements au texte « Dépasser la LCR dans le NPA » (plateforme élective A pour le congrès de dissolution) proposés par Alice ont été soumis au vote et rejetés. Ces trois amen-dements proposent que les militant-e-s de la LCR se battent dans le NPA pour une réelle autonomie de la jeunesse, contre le sexisme et l’homophobie ainsi que pour la centralité du travail d’entreprise.

Pourquoi avons-nous rejetés majoritairement ces amendements ?

Tout d’abord, un problème de forme. Le texte proposé compose l’unique texte de la plateforme élective A pour le congrès de dissolution. Il avait donc été décidé que pour les camarades qui souhaitaient le discuter, y apporter des modifications et éventuellement faire des amendements, une commis-sion de travail se déroulerait le samedi soir de la Direction Nationale. Les amendements proposés par Alice n’y ont pas été présentés, coupant court à toute possibilité de discussion, mais sont sortis du chapeau le lendemain matin avant le vote. Mettant la majorité de la direction au pied du mur, il nous était donc impossible pour cette première raison de les voter tels quels.

Mais revenons sur le fond de ce qui est proposé dans ces amendements. Les trois thèmes abordés (autonomie de la jeunesse, lutte contre le sexisme et l’homophobie, et le travail en entreprise) sont déjà présents dans les textes fondateurs actuel-lement en discussion pour le congrès de fondation du Nouveau Parti Anticapitaliste. Il ne nous apparaît donc pas juste d’appuyer ces questions dans le texte du congrès de dissolution de la LCR, sauf à penser de façon suspicieuse, que ces ques-tions centrales seront aban-données dans le cadre du NPA.. Pour notre part, nous ne le pensons pas, bien au contraire. C’est donc bien dans le cadre du congrès de fondation du NPA, et non de dissolution de la LCR que ces questions doivent être

abordées.PF, Sandra

A propos du vote d’Unir sur le Relevé de

conclusions Guillaume

Le texte Relevé de conclusions sur le proces-sus de dissolution de la LCR dans le NPA est le fruit de multiples discussions engagées depuis le mois de Septembre. Des finances, en passant par le patrimoine de la LCR, le système de presse jusqu’à la Boutique, l’éventail est large et d’iné-gale importance mais discuté dans le cadre du SBP avec une absence systématique de tout membre d’Unir.

Les camarades d’Unir ont choisi de faire NPPV sur ce texte soumis à la DN, c’est bien évidemment leur droit. Plus curieux, en revanche, est l’argumentation des camarades.

En effet, l’explication avancée pour expliquer ce vote est l’absence de rap-port de trésorerie à cette DN. Bizarre tout de même de justifier un vote par l’ab-sence d’un rapport qui n’était pas prévu et qui n’a pas été demandé y compris par les camarades. Tout aussi étrange est l’insistance des mêmes camarades sur le nécessaire rapport financier au congrès. Il y a toujours eu un rapport financier dans les différents congrès, quel était donc le sens de cette insis-tance ?

Sans doute semer le doute et la suspicion sans jamais se prononcer sur le fond. Chacun appréciera.

Explication de vote PF A

Le congrès de janvier 2009 de la LCR sera la suite et la conclusion du congrès pré-cédent où nous avons, à une très large majorité, décidé de nous engager pour un nou-veau parti anticapitaliste. Ce choix suppose de prendre un risque politique : celui de déstabiliser une organisation qui est un outil politique, certes imparfait, mais qui a montré à plusieurs reprises son efficacité et son utilité. Cela suppose aussi de tour-ner la page d’une histoire, notre histoire, que nous soyons à la ligue depuis quelques années ou depuis 40 ans. Nous tenons toutes et tous à cet acquis politi-que qu’est la LCR, aux liens internationaux que nous

avons tissés et personne ne veut les brader pour un mouvement politique qui ne permettrait pas de faire plus et mieux. Nous sommes aujourd’hui convaincus que le NPA vaut largement que nous prenions ce risque.

Les comités lancés depuis quelques mois se sont développés et se sont coordonnés. Ils ont agi et débattu et le moment est venu pour qu’ils se transfor-ment en parti. La question à laquelle doit répondre le congrès de la LCR est simple, oui ou non pouvons-nous nous dissoudre pour continuer notre combat mili-tant au sein du NPA ?

Pour en juger, nous dispo-sons du contenu des textes concernant des éléments de programme, d’orientation et de statuts pour le futur parti, d’un état des lieux qui se complète à chaque pas.

Le parti que nous consti-tuons est bien un parti de classe. Les « principes fon-dateurs » indiquent sans ambiguïté que notre métho-de est la lutte des classes, le combat du prolétariat. Pas le prolétariat mythique, mais le prolétariat tel qu’il est, différencié, avec un niveau de conscience de classe diversifié et fluctuant. Il y au sein du NPA des différences, des débats sémantiques normaux parce que les uns et les autres ne mettent pas toujours la même réalité der-rière tel ou tel concept. Mais il est clair que c’est bien à l’immense majorité des exploités que revient la tâche de lutter pour transformer la société. La volonté est una-nime d’implanter le parti au cœur des entreprises et des quartiers populaires.

Il est un parti anticapita-liste pour la transformation révolutionnaire de la société. Il est doté d’une stratégie de rupture avec le capitalisme, de renversement des institu-tions au service de la bour-geoisie et pas simplement de passer d’une V° à une VI° république. C’est un parti qui veut s’implanter avec ténacité et patience, occuper tous les espaces de l’action politique, mais qui garde le sens de l’accélération, quand l’histoire le permet, comme ce fut le cas en mai 68 ou en juin 36. Ce n’est pas un parti trotskiste. Il n’a pas réglé dans le détail sa stratégie pour les révolutions futures. C’est un parti qui comprend l’articulation entre les lut-tes immédiates, la défense

conséquente par la lutte d’un plan d’urgence, et le projet de société qu’il défend, c’est-à-dire l’articulation luttes immédiates, rupture, transi-tion.

Il est un parti internatio-naliste, défendant un projet socialiste. C’est un parti qui assume que la rupture avec le capitalisme est un com-bat d’ensemble par delà les frontières, qu’il faut organiser tout de suite les solidarités internationalistes concrètes et construire un outil à cette échelle. C’est un parti qui comprend qu’il faut placer la question sociale au cœur mais qu’elle s’articule étroi-tement avec la question éco-logique, comme un élément central, fondamental. C’est un parti dont l’implantation dans les quartiers populaires est une priorité vivante. C’est un parti féministe et qui lutte contre toutes les discrimina-tions.

Les projets de statuts, comme le fonctionnement qui se met pragmatiquement en place montre que l’on peut trouver un équilibre entre la volonté d’autono-mie locale ou sectorielle et la nécessaire centralisation pour faire face à un adver-saire organisé et cohérent.

Il est déjà démocratique et pluraliste. Dans les comi-tés comme au comité d’ani-mation national provisoire agissent et débattent ensem-ble des camarades, les plus nombreux, qui font leur première expérience politi-que, d’autres qui viennent de la sphère de sympathie d’autres courants politiques, antilibéraux, altermondia-listes, quelques camarades venus du PCF, de l’écologie politique, un groupe organisé comme la fraction « l’Etin-celle » récemment exclue de LO. Cette diversité des parcours débouche sur une identité commune basée sur la confiance entre toutes et tous et en nos idées com-munes. Le contenu politique comme la composition mon-tre qu’il s’agit de bien autre chose qu’une « LCR bis ».

La motion soumise au vote par les camarades de la plate-forme B si elle annonce leur engagement dans le NPA ne comporte pas un mot pour le caractériser posi-tivement. Ils ne proposent pas de maintenir la LCR, mais critiquent vertement le projet, sur divers aspects et en diverses occasions, dans les débats internes comme dans les interventions publi-

ques. Il serait normal que les camarades éclairent toute la ligue sur la façon dont ils entendent participer au congrès constitutif et y pren-dre leur place.

Le NPA débat, agit est visible avec son site, ses affiches, ses tracts hebdo... Il pèse et représente déjà une référence politique attrayante pour les uns, à abattre pour les autres.

Sans triomphalisme, mais avec satisfaction nous pou-vons aujourd’hui dépasser la LCR dans le NPA.

Nous avons besoin de tout le monde, de toutes nos expériences et de toutes nos énergies pour accueillir de nouveaux entrants en poli-tique, pour réussir l’osmose entre des camarades venus de traditions politiques diffé-rentes. Il ne doit pas man-quer unE seulE camarade de la ligue au rendez-vous du NPA.

Explication de vote Armelle (DN, DF 92 N),

Gaël (DN, DF 92 N)

Les nuances au sein de la majorité sont une richesse.

Dans le cadre de cette dernière DN, nous n’avons pas pris part au vote des textes servant de plateforme élective pour le congrès de dissolution. Plateforme pourtant présentée par la majorité dans laquelle nous nous reconnaissons depuis le début du processus. C’est parce que nous avons pris toute notre place dans la construction du NPA à la base, dans nos comités, qu’il nous semblait important de préciser la nature de notre position.

Le processus semble réellement arrivé à un état d’avancement qui peut aujourd’hui être considéré comme irréversible : 400 comités recensés, deux réunions nationales, des textes programmatiques et statutaires largement enta-més et enfin un écho pour les idées anticapitalistes et révolutionnaires qui dépasse indéniablement celui qu’avait la LCR.

Lors de son dernier congrès, notre organisation avait proposé un texte d’ap-pel donnant le cadre général de notre orientation politique et stratégique, mettant à la disposition de la construction du nouveau parti notre baga-ge théorique sur l’analyse du capitalisme et des anta-

Troisième partie18 ème congrès de la LCR

Page 9: BI CR DN novembre 2008

gonismes de classe, sur nos expériences de construction d’un parti et des tâches de ses militants.

Depuis le début, la LCR se positionne comme une force de propositions et tente de convaincre le plus large-ment possible en prenant en compte la diversité des expériences politiques, du vécu individuel de ceux qui rejoignent et construisent le NPA.

A la DN de rentrée, nous avions voté la proposition d’organisation du congrès de dissolution sur une jour-née estimant que les grands débats qui traversent le mou-vement ouvrier et sa recons-truction et dans lesquels nous devons assumer toutes nos responsabilités, se pour-suivraient et s’enrichiraient pendant le congrès de fon-dation et bien sûr après.

Mais aujourd’hui, nous constatons que ce dernier congrès de la LCR sera une formalité (aucun texte avant cette dernière DN) alors qu’il devrait constituer au contrai-re un bilan d’étape indispen-sable pour engager l’ensem-ble des militantes et militants de la LCR dans le NPA.

Une très large majorité de l’organisation avait, au der-nier congrès, voté l’engage-ment dans ce processus.

Un an après, et puisque l’on avance en marchant, nous sommes plus à même de pointer les difficultés inhérentes, sans doute, mais réelles d’un tel processus.

Il nous semble toujours que réussir le congrès de dissolution de la LCR est le meilleur moyen de réussir le congrès de fondation du nouveau parti.

Pour comprendre notre vote, il est utile de rappeler les éléments d’ambiance de la dernière DN. Tout d’abord, trois points étaient prévus à l’ordre du jour :

- Éléments de discussion sur la situation politique et sociale,

- Texte sur la dissolution,- Relevé de conclusion sur

les questions organisation-nelles.

Premier étonnement, le fait de ne pas pouvoir voter le texte sur la situation politi-que. L’argument de dire que c’est au NPA de décider est en partie faux. C’est effective-ment au NPA de déterminer son analyse de la situation politique. Pour autant rien ne peut empêcher la direction de la LCR d’en faire de même. C’est d’ailleurs ce que fait le BP depuis la DN de septem-bre, il élabore et propose une orientation au CAN. Le BP se convertit progressivement en la véritable direction politi-que de la LCR, la DN elle ne

de certains camarades de la majorité du BP, les ana-thèmes lancés : nous ne voulions plus construire le NPA, nous étions contre le processus !

Notre pratique militante sur la fédération 92 N est bien sûr aux antipodes de ces attaques. Mais pourquoi la majorité du BP réagit-elle ainsi ? Pourquoi refuse t-elle la moindre critique, même lorsqu’il s’agit des problèmes démocratiques de bases ? Nous n’avons pas encore de réponse à cette question. Rappelons que l’introduction du texte qui sert de base à la plateforme majoritaire dit dans son 1er paragraphe : « Mais c’est également une nécessité démocratique : on ne peut dissoudre à la légère une organisation de près de quarante ans d’âge ». C’était le sens de notre proposition.

Au-delà des éléments démocratiques. La ques-tion qui nous est posée lors du congrès de dissolution c’est : Peut-on dissoudre l’organisation au regard du processus ? La réponse à cette question est bien sûr une réponse positive. Pour autant voir les obstacles qui se présentent à nous est fondamental si l’on veut les surmonter. Il ne sert à rien de continuer dans cette surenchère aux cartes. Qui a eu cette idée folle de parler de 11000 cartes ? Annoncer des

choses qui sont fausses ne mène nulle part, mais surtout ne permet pas de construire sereinement à la base. Cela pousse même certain à proposer des cartes à la sortie des meetings…alors que nous critiquions il y a encore quelques mois les cartes à vingt euros du PS.

Aujourd’hui le processus se heurte à un écueil, l’écueil du provisoire : des statuts, des

principes fondateurs, de la structuration jeune, du nom et maintenant du jour-nal. La question du congrès de dissolution c’est de savoir si l’on peut se dissoudre, sans que les éléments de continuité avec les acquis de la LCR ne soient trop faibles.

Or le problème lorsqu’on est pleinement investi dans le processus du NPA, ce ne sont pas forcément les textes. Les problèmes se rencontrent au quotidien. Le NPA est-il capable de jouer un rôle dans la réalité quoti-dienne, d’intervenir dans la lutte des classes ? La NPA sera-il plus implanté chez les travailleurs ? Le NPA assumera t-il jusque dans son nom ses bases révo-lutionnaires larges ? Pour le moment les réponses à

ces questions sont encore à construire.

Nous pensons que les militants de la LCR joueront un rôle central sur toutes ces questions là. Car la ligue se dissout, mais pas ses mili-tants ni même ses idées.

Voilà pourquoi, nous allons proposer un amen-dement –avec d’autres- à la plateforme élective de la PF1. Cet amendement n’est pas contradictoire avec le processus, au contraire il nous semble pouvoir être un outil pour le construire sur le terrain. Il l’est pour nous. Cet amendement donne trois axes principaux vers les-quels devraient pousser les militants de la LCR dans le processus :

- Pousser pour que le NPA intervienne dans la lutte de classes,

- Pousser pour que le NPA intervienne dans la classe ouvrière et les entre-prises,

- Pousser pour que le NPA assume jusque dans son nom ses bases révolu-tionnaires larges.

Il n’y a là rien de contra-dictoire avec l’orientation développée depuis le début, simplement une volonté de souligner la nécessité après la dissolution de la Ligue que les militants oeuvrent dans ce sens, pour que ce qui est écrit vive sur le terrain.

Pour finir, nous regrettons l’attitude de la majorité du BP à notre égard. Nous faisons partie d’une des nombreuses sensibilités de la majorité – qui est d’ailleurs la seule à ne pas être représentée au BP- nous avons défendu au sein de la majorité et dans les congrès différentes posi-tions (en 2006 un amende-ment qui affirmait le caractère révolutionnaire de la nouvelle force en construction, le refus des fusions techniques en 2007, amendements qui ont été tous majoritaires dans notre fédération…). L’existence de sensibilités au sein d’une direction est tout à fait logique, et cela d’autant plus lorsqu’elle représente 80% des délégués du dernier congrès.

Pour autant, quitte à déce-voir certains, nous continuons à assumer l’orientation de la majorité car nous sommes autant légitime que quicon-que pour revendiquer le bilan de construction du NPA. Voilà pourquoi nous voterons la plateforme majoritaire.

Explication de vote sur notre non-participation au vote concernant le

« relevé de conclusions » sur les questions d’organisation.

Alain F., Picquet, Robert

Nous n’avons pas pris part au vote sur le «relevé de conclusions» concernant les questions d’organisation.

Lors de la D.N. de septembre, nous avions demandé que ces questions importantes, qui touchent au patrimoine, aux finances, aux acquis organisationnels de la LCR, soient discutées par une commission de la D.N. Notre demande avait été rejetée par la D.N., pré-férant «mandater le B.P.» pour travailler sur ces points. Dans les faits, cela s’est traduit par des discussions du SBP, non inclusives, au cours d’une quinzaine de fois avec les structures d’organi-sation concernées. On aurait pu faire mieux pour discu-ter, avant la dissolution, du devenir de notre patrimoine commun.

Ce qui a motivé notre refus de vote, c’est l’absence de rapport financier à cette D.N., alors que cela aurait dû couler de source. Aucune associa-tion ou organisation ne se dissout sans avoir entendu un rapport de clôture des comp-tes fait par le trésorier. C’était nécessaire, pour léguer des choses en ordre au nouveau parti. C’était indispensable, pour être en mesure de por-ter un avis sur le «relevé de conclusions» qui aborde nom-bre de questions financières. Le minimum c’était de remet-tre à jour le rapport financier fait au dernier congrès de la LCR, sur ses finances, sur celles des sociétés qui gravi-tent dans son périmètre.

Nous avons obtenu l’as-surance orale qu’un rapport financier serait fait au bref congrès de dissolution. Mais depuis que la LCR existe, c’était la D.N. qui travaillait et validait les comptes de la LCR. Le dernier congrès n’a pas élu les membres de la Commission de Contrôle Financière prévue dans les statuts. La DN n’a pas pu exercer son rôle de discus-sion et de validation des comptes, tel que les statuts de la LCR le prévoient.

Alain F., Picquet, Robert

Explications de votes ex-PFC

Monique, Jean-Luc, Thomas

1/ Sur le texte politique soumis au congrès de disso-lution :

Le projet de texte, inti-tulé « il y a une vie après la LCR » – un fort joli titre – portait une appréciation du processus constituant le NPA sur laquelle nous avions formulé par écrit quel-

devient qu’une simple cham-bre d’enregistrement.

Deuxième étonnement, l’ordre du jour de la DN ne faisait pas mention du vote de plateformes électives pour le prochain congrès. Ni des textes qui allaient servir de bases à ces plateformes.

Or le dimanche 23 novembre deux heures avant les votes, on nous informe en réunion de plateforme, des textes qui seront consti-tutifs de la plateforme majo-ritaire.

Face à cette situation, nous indiquons aux cama-rades majoritaires de la DN notre volonté de permettre que le débat autour des textes puisse réellement se faire et irrigue l’ensemble de l’organisation pour que les camarades puissent se les approprier. L’enjeu du prochain congrès est de réussir la dissolution. Or pour réussir la dissolution il faut convaincre les cama-rades qui n’ont pas encore pris leur carte au NPA mais aussi, ceux qui l’ont déjà prise, mais qui s’interrogent sur la rigueur du congrès (sur le fait que par exemple le congrès se tienne que sur un jour).

C’est pourquoi dans un élan de « radicalité » (?!) nous avons déposé une motion demandant la mise en place d’une nouvelle DN « spécial congrès » pour le 13 décembre. Nous pen-sions que la DN de novem-bre permettait d’avoir une première discussion, de la lancer.

La DN de décembre aurait pu enrichir les textes des plateformes électives de l’ancienne PFA et faire que le transfert de toutes les questions organisationnelles soient réellement prises en charge par les militants et la direction dans son ensem-ble. En effet, qui va décider de l’avenir des permanents de la ligue ? Les permanents eux-mêmes ? Le CAN ? La parité ne devrait-elle pas s’appliquer à cet étage-là de la direction ? Pensons-nous qu’il soit raisonnable de ne pas avoir de journal pendant une durée d’un mois ? Nous sommes capables d’avoir un site mais pas de journal ? Quel sera son nom ?

Mais que n’avions nous pas fait en proposant une simple réunion. La réaction fut immédiate : le réchauffe-ment climatique connaissait un regain au sein de la DN. Nous avons été accusés de ne pas vouloir dissoudre la Ligue, raillés parce que les camarades de la plateforme B (UNIR) étaient d’accords avec nous. La démonstration était faite dans la bouche

Page 10: BI CR DN novembre 2008

ques remarques (voir notre contribution). Nous pensions que la décision de dissoudre la LCR à partir d’un bilan d’étape de la construction du NPA devait pouvoir être voté le plus largement possible par tous ceux qui s’inscri-vent positivement dans cette dynamique, quelque soient par ailleurs les différences – différences que nous retrou-verons dans le débat du futur NPA, mais dans un cadre renouvelé et peut-être moins conflictuel ou du moins dif-féremment conflictuel… Le débat du samedi et la tenue de la commission le soir qui a permis d’intégrer un bon nombre d’amendements que nous avions formulés à partir de notre contribution nous ont décidés à voter pour ce texte.

2 / Sur l’ordre du jour du congrès :

Nous avions proposé à la DN de septembre de tra-vailler collectivement à un texte de bilan de la LCR, pour dire au moment où notre organisation passe la main, quel est son legs politique au NPA, avec ses contradictions mais aussi ses acquis indéniablement positif en terme programmatique et de démocratie interne, et sa capacité à se saisir des luttes sociales. Cette pro-position ne fut pas retenue. Sans avoir porté ce débat, la PFB a néanmoins proposé de mettre ce point à l’ordre du jour du congrès. Bien qu’il aurait été difficile de préparer ce débat dans des conditions satisfaisantes à deux mois du congrès, nous avons naturellement voté pour cette proposition. Et nous avons voté ensuite pour l’ODJ.

3 / Sur la IV° internatio-nale :

Nous n’étions satisfaits par aucune des deux propo-sitions.

Celle de la majorité com-porte, malgré les explications, des zones d’ombre. Ainsi de la contribution financière à la IV. C’est pourquoi nous avons voté pour l’amendement pré-senté par Pierre : « avant sa dissolution la LCR prélève sur ses finances l’équivalent de sa contribution financière à la IV° Internationale pour les 3 années à venir pour les trans-férer aux structures idoines de la IV° Internationale ». Une solution qui nous paraissait plus simple – plus saine ? – que de demander au NPA de continuer à verser la coti-sation de l’ex-LCR à la IV... Nous nous sommes abstenus sur la résolution sur la IV pré-senté par la majorité.

Nous avons voté contre la proposition de la PFB

d’une association des membres affiliés à la IV.

Outre que cette association, comme toute association, aurait pu être interne-externe au NPA et donc source de confusion et de conflits, cette association – section françai-se de la IV° internationale ? –, regroupant les militants de l’ex-LCR dans le NPA, aurait à juste titre été consi-dérée comme une reconsti-tution de Ligue dissoute et aurait obéré le processus de constitution du nouveau parti qui suppose, bien sûr, que la LCR soit réellement dissoute !

4 / Sur la plate-formeLa plate-forme de la

« majorité » étant constituée du texte politique proposant la dissolution de la LCR à la veille du congrès fondateur du nouveau parti – dont nous persistons à penser qu’il ne doit plus s’appeler NPA après le 1er février – que nous avions préalablement voté, il nous a semblé cohérent de voter pour cette plate-forme… Nous avons bien proposé qu’elle se dénomme PF « Alpha », pour changer un peu (l’alphabet en même temps que l’organisation) mais ne savons pas si nous avons été entendus sur ce point…

Monique, Jean-Luc, Thomas

Déclaration plate-forme B Dépasser la LCR,

vraiment !

Au congrès de janvier, lorsque nous allons décider de dissoudre la LCR, nous serons face à un choix poli-tique : avec les deux motions portant dissolution de la LCR et redéfinissant les liens avec la IVè Internationale, quel est le message que nous vou-lons porter au sein du NPA, auprès de ses militants et en direction de tous les militants de la gauche critique ?

Ou celui que nous pro-posons dans les motions de la PFB : concevoir le NPA comme un facteur d’unité, une étape, un levier, dans la voie d’un rassemblement pour une nouvelle force anticapitaliste, pluraliste et démocratique.

Ou celui contenu par les motions de la PFA : une fois décrété que « la LCR c’est fini », tendre à définir le NPA comme « révolutionnaire » et restreindre son objectif à un regroupement autour de la LCR.

La motion majoritaire donne à voir une conception du nouveau parti comme une « extension » de ce qu’était la LCR. Elle juge le processus à cette aune : « triplement des effectifs », « dépasse-ment » des histoires existan-

tes au sein de la LCR, oubli des appels qui émaillaient le lancement du processus en direction des secteurs dis-ponibles pour débattre avec nous d’un nouveau parti vrai-ment pluraliste… Les propo-sitions de la majorité concer-nant les liens entre le NPA et la IVè Internationale sont éclairantes. On refuse que les membres de l’Internatio-nale le restent, dans le cadre d’une association qui n’inter-fèrerait pas dans les choix du NPA, et dans le même temps on prétend faire assumer au nouveau parti les liens qui étaient ceux de la LCR avec la IVè Internationale. C’est affaiblir à la fois celle-ci et le possible pluralisme du nou-veau parti.

Tel est l’aboutissement de la méthode mise en œuvre par la direction de la LCR, qui insistait sur le caractère « révolutionnaire » du nou-veau parti, restreignait les dialogues envisageables aux seules mouvances politiques de l’extrême gauche, et ren-dait difficile la fusion avec des militants et courants qui n’assument pas l’histoire de la gauche révolutionnaire. Il était possible de procéder autrement : faire de l’élabo-ration du programme une phase de dialogue avec les équipes qui travaillent, dans leurs syndicats, associations, organisations du mouvement social. Elaborer en priorité un programme de mesures d’ur-gence et d’un gouvernement 100% à gauche, en direction d’une gauche et d’un mou-vement ouvrier qui doit faire face à une crise économique profonde. Et ce plutôt que de reporter l’ « urgence » de ce programme au-delà du congrès du NPA. Mettre en avant les éléments, même limités, qui traduisaient un début de pluralisme possible aux premiers temps du pro-cessus. Laisser au nouveau parti le temps de construire sa propre organisation, au lieu de cloner et de transférer abruptement les structures et habitudes de la LCR. A présent les conséquences se font sentir dans le NPA, où beaucoup de non LCR ont le sentiment de ne pas maîtri-ser le processus.

En adossant le NPA au seul courant que la LCR a représenté, en ne cherchant pas un rassemblement au-delà des forces de l’extrême gauche, en refusant de don-ner au NPA une impulsion unitaire en direction des recompositions et rassemble-ments de la gauche d’alter-native à gauche du PS, c’est la force d’attraction du NPA qui s’affaiblit.

Nous proposons aux mili-tants de la LCR de ne pas

donner approbation de la manière dont le processus a été conduit ces derniers mois, et d’adresser un autre message.

De longue date la LCR a choisi de redéfinir ses objectifs, en sortant du cadre qui posait son existence comme le « noyau » du parti révolutionnaire à construire. Progressivement, elle avait défini l’objectif d’un parti plu-raliste large, démocratique, anticapitaliste, luttant pour le socialisme, tourné vers le mouvement ouvrier, partici-pant à sa reconstruction et à sa recomposition politique.

C’est le meilleur de cette tradition et de ces débats de la LCR, de ce que nous avons appris au long de ces années par l’action et le débat, qu’il convient de transmettre au NPA.

Tel est le sens de nos motions :

- Orienter l’attention et l’intervention en direction de l’ensemble du mouve-ment ouvrier. Et ce plus que jamais alors que le capi-talisme connaît une crise profonde, que les premiers ébranlements secouent toute la gauche, révélant notamment l’impasse durable dans laquelle se retrouve le social-libéralisme à l’issue du congrès socialiste de Reims, que sont mises en cause les démarcations ancien-nes et que se dégagent de nouvelles forces à gauche du PS. Le schéma préten-dant qu’entre la LCR et le NPA et le PS il n’y avait rien est encore moins de mise. Proposer une alternative politique en s’adressant aux forces qui se dégagent de cette crise, et pas seulement aux « individus » et « héros du quotidien », cela fait partie du meilleur des traditions de la LCR.

- Se lier et s’enraciner dans le mouvement ouvrier réel, construire des orga-nisations syndicales de masse, défendre l’unité syn-dicale tout en rassemblant les syndicalistes combatifs, être soucieux de l’indépen-dance du mouvement social à l’égard du parti, cela fait aussi partie du meilleur de la tradition de la LCR, qui a su s’extraire des conceptions originelles du parti d’ « avant-garde », des « fronts » de lutte autour de lui, des ten-tations de substituer l’action du parti à celle des organisa-tions du mouvement social. Au vu des débats qui exis-tent dans le nouveau parti, cette question est impor-tante.

- Transmettre l’idée que le NPA n’est pas une fin en soi, comme ne l’était pas la LCR précédemment, mais

un levier pour rassembler plus largement dans la pers-pective d’un parti large qui se donne comme objectif de contester l’hégémonie du social libéralisme porté par le PS au sein de la gauche. Et pour cela donner un axe de réorganisation politique à gauche autour de la question d’un gouvernement capa-ble de mener une première rupture avec le capitalisme : combat intransigeant pour chasser la droite tout en refusant l’impasse d’une coa-lition gouvernementale avec le social libéralisme ou l’al-liance au centre, défense de la perspective d’un vrai gou-vernement de gauche s’ap-puyant sur les mobilisations pour rompre avec la logique de la gestion du capitalisme.

- Faire du NPA un facteur d’unité est une question déci-sive. Nous avons appris au cours de notre histoire que, face aux crises du capita-lisme, la question de l’unité du mouvement ouvrier était vitale, pour se défendre, pour de nouvelles conquêtes, pour rompre avec le carcan de l’Europe libérale, pour combattre les dérives autori-taires, protectionnistes, réac-tionnaires qui peuvent surgir dans ces situations. Unité de tout le mouvement ouvrier et de toute la gauche dans les luttes, et unité partielle de toutes les forces disponibles pour forger un front politique et social appuyé sur les exi-gences les plus avancées. La construction d’une alter-native à la droite et au social libéralisme doit se nourrir de coalitions, de fronts et de rassemblements, dans les luttes comme dans les élec-tions. La perspective d’une coalition électorale aux euro-péennes est incontournable : autour et avec les forces qui se déclarent disponibles, du PCF aux Alternatifs et aux Cuals, du Parti de gauche aux forces rassemblées der-rière l’appel Politis, le NPA se doit de prendre sa place dans cette entreprise, de peser sur le contenu et la dynamique d’un tel rassem-blement. Et non commencer son existence par une affir-mation solitaire aux euro-péennes à un moment où les choses bougent à gauche de la gauche.

Nos expériences au sein de la LCR, positives ou négatives, devraient nous amener à transmettre ce message que l’affirmation du seul parti ne saurait résumer la bataille pour faire émerger une alternative de rupture.

Au congrès de dissolu-tion de la LCR, nous devons réaliser un premier pas dans la perspective qui a été la nôtre : proposer un NPA qui

Page 11: BI CR DN novembre 2008

soit une première étape pour un rassemblement plus large. Dans ces conditions, nos idées et nos expériences politiques pourront vivre et s’enrichir en respectant cou-rants et militants qui ne sont pas issus de notre tradition politique et organisationnelle.

Alain F. (75), Bruno (Rennes), Frédérique (Strasbourg), Gérard (Clermont), Marc (75), Marianne (75), Marion (Strasbourg), Michelle (Rouen), Picquet (75), Robert (75), Stéphane (Lille), Stéphanie (94).

Document PFC Contribution de l’ex-PFC à la dernière DN de la LCR (22-23 novembre 2008)

Certes, il y a une vie après la LCR, et même peut-être plusieurs… Des vies successives, bien entendu et pour éviter toute interpréta-tion malencontreuse, puisque le parti n’est pas un but en soi mais le moyen de parve-nir à autre chose !

Redisons tout d’abord que, avant de quitter la vie précédente, nous aurions voulu que la Ligue tire un bilan politique pour dire aux militants du nouveau parti quel est le legs politi-que qu’elle apporte pour sa construction. On parle de croiser des histoires, des traditions, des cultures poli-tiques différentes pour en construire de nouvelles – et c’est là un beau projet –, mais quelles sont donc celles de la LCR ? Bien sûr, ses traditions, sa ou ses cultures apparaissent dans les textes discutés pour le congrès de fondation, dans le fonction-nement proposé ou dans les principes fondateurs… Mais il n’aurait pas été inutile qu’elles soient dites explici-tement, accompagnées du nécessaire regard critique sur notre passé ! Sans doute est-il un peu tard pour le redire…

Quelques éléments de réflexion sur ce texte et sur la vie après la LCR :

Le texte parle de la déci-sion, voilà un an de « lancer un processus “ par le bas ” en l’absence de courants nationaux de même impor-tance que notre organisation susceptible de nous suivre dans un tel projet ». C’est là une inflexion notable par rapport à ce qui était affirmé au départ : la direction a estimé alors qu’il n’y avait pas de partenaires. Certes, il est vrai que les possibles partenaires n’avaient pas « la même importance » que la LCR. Mais les CUALs

avec une large part des-quels nous avions mené la campagne des munici-pales, les Alternatifs, tout ou partie des Alterékolos, des Communistes unitaires, étaient de possibles partenai-res. Ce fut proposé, à com-mencer par nous, mais refu-sé… Et la LCR leur a signifié le contraire ! A l’université d’été d’août 2007, il était dit que l’on s’adressait aux « anonymes ». Au congrès de janvier 2008, il était refusé d’affirmer que le nouveau parti serait « pluraliste »… Et puis, le processus prenant de l’ampleur, l’orientation est devenue plus ouverte : des « courants politiques » exis-taient à côté de nous, le NPA se devait d’être pluraliste… jusqu’à ce nouveau regard sur le processus ! Très bien. Mais, au lieu de théoriser le “ par le bas ”, que n’avons-nous instillé un peu de “ par le haut ” en invitant tous ces courants politiques, ces com-posantes alter-mondialistes et ces militants dans le mou-vement social qui cherchent un nouveau cadre politique, à « nous suivre dans ce pro-jet » ou plutôt à le construire avec nous ! Nous y aurions gagné, pour le NPA, un peu plus d’étoffe et donné une image plus ouverte, plura-liste, de ce projet…

Une remarque sur les par-tenaires et pas systématique-ment “ par le bas ” : la LCR a manifestement considéré que la fraction L’étincelle de LO était un partenaire puisqu’elle l’a systématiquement asso-ciée à la conduite du proces-sus. Ce pouvait donc être envisagé pour d’autres parte-naires, de « l’autre côté », si l’on peut dire ainsi…

Et une transition pour la suite : un certain nombre de camarades continuent de penser plus ou moins qu’il était inutile de s’encombrer de partenaires qui n’auraient pas manqué de compliquer la tâche, le processus consti-tuant devenant plus difficile à encadrer (pour ne pas dire « contrôler » et ne pas faire de procès d’intention). C’est un manque d’audace et c’est aussi une erreur que l’on va découvrir main-tenant. Il est vrai que le prix de ce que nous pensons être une erreur ne semble pas élevé puisque le pari d’une nouvelle organisation qualitativement différente de la Ligue est en passe d’être relevé. Soyons lucides : c’est que nous avons profité d’une situation où il n’y avait qu’une offre politique à gau-che du PS (et un PS de plus en pleine déconfiture), la nôtre avec le projet de NPA. Des militants d’horizons divers – notamment des col-

lectifs unitaires – sont donc venus voir et un bon nombre est resté. L’épisode risque de se refermer…

Prendre des initiatives politiques pour répondre à une nouvelle situation.

La nouvelle situation est celle créée par la sortie de JLM, par la création dans la foulée du PdG (quelles initiales !) et l’annonce d’une coalition électorale pour les européennes avec le PCF et quelques républicains. Pas d’ambiguïté : l’entre-prise n’a rien d’alléchant, mise en place “ par le haut ” autour d’une “ personnalité ” qui a avalé bien des cou-leuvres. Rien à voir avec le Linkspartei dont on redit qu’il n’est guère exportable de ce côté-ci du Rhin. Pas question donc de changer de politi-que : le NPA sera bien là en février – en l’espérant doté d’un autre nom. Il est ques-tion par contre de ne pas traiter par l’ignorance ou le mépris cette nouvelle donne : la coalition peut connaître un certain succès et capter, au moins le temps de la campa-gne électorale, des courants qui sinon pourraient être dans une alliance avec nous.

Entendons-nous bien : il serait sans doute très difficile de parvenir à un quelconque accord. Pour au moins deux raisons : l’offre de JLM est explicitement sur son terrain (et le PCF n’a pas tardé à se manifester pour la contrer, en témoignent les remontrances de Dartigolles contre Olivier), ce qui donne à penser qu’elle n’est qu’une façade et n’entend pas nous laisser autre chose qu’un strapontin ; ensuite, il est douteux que l’on puisse arriver à s’enten-dre sur un contenu social, écologique (que l’on songe au nucléaire, pour ne pren-dre qu’un exemple).

Pour autant, écartons l’idée que certains seront tentés d’avoir, que sous la bannière du NPA on pourrait de nouveau leur faire boire la tasse. Dans la situation politique actuelle (rejet de Sarkozy, effets de la crise, délitement du PS), leur coali-tion peut connaître un certain succès. En tout cas, rien n’est acquis… Si nous pre-nions une posture identitaire, nous aurions à payer le prix de ce qui serait considéré comme du sectarisme. Et il y a un réel enjeu de rassem-bler au-delà du NPA sur des listes ouvertes et pluralistes !

Il faut donc pour ce faire accepter la confrontation et mener un débat public sur le contenu d’une campagne à l’occasion des élections européennes, en terme de plan d’urgence social, éco-logique, pour une alternative

au capitalisme…Bien sûr, ce sera au NPA

d’en débattre et d’en décider. Mais, en attendant, le point 2/ du texte pour la DN sur la vie après la LCR doit être revu dans le sens de ce que nous proposons.

Monique, Jean-Luc, Thomas, Jean.

Réussir le congrès de dissolution.

Amendement proposé par :

Armelle (DN, DF 92N), Antoine (DF 75), Gaël (DN, DF 92N), Sylvain (BF 31), Robert (Clichy, CNO).

Dans le texte : « Dépasser la LCR dans le NPA », ajou-ter dans la troisième par-tie : « Un projet qui a besoin des acquis et des militant-e-s de la LCR pour réus-sir » après : « Ce pluralisme interne n’est pas sans doute étranger à notre disponibilité à dissoudre pour se fon-dre dans un autre projet » l’amendement suivant :

« Les militants issus de la LCR doivent pleinement participer au processus, y défendre leurs convictions, lors de la préparation du congrès de fondation NPA mais aussi pendant et après celui-ci. Cela passe par au moins trois aspects :

1) Un Parti qui intervient dans la lutte de classes.

Le centre de gravité du futur parti doit être sur le ter-rain des luttes, sur le terrain de l’action. Nous devons pousser pour que le NPA se dote d’une orientation et des campagnes qui aillent dans ce sens. Dans la période actuelle, cela implique de défendre partout et contre les directions syndicales la convergence des luttes, dans la perspective d’un mou-vement d’ensemble, de la grève générale. Dans cette période de crise du capita-lisme, la lutte pour la défense des emplois et l’augmenta-tion des salaires est centrale.

2) Un parti de militants.Pour cela, il faut une force

militante. La simple prise de carte ne suffit pas. En partant du point de départ de chacun, il faut donner les moyens à tous de participer à l’élaboration et l’activité du parti. La défense de l’auto-organisation dans les luttes, passe par le développement de l’auto-activité des mem-bres du NPA à l’intérieur et l’extérieur de leur parti. C’est dans ce cadre que la forma-tion et l’actualité des idées marxistes et révolutionnaires doivent être réfléchie.

3) Un Parti qui intervient dans la classe ouvrière et les entreprises.

Pour jouer un rôle dans la lutte des classes, renver-

ser le capitalisme il faut être implanté dans les entrepri-ses, au cœur de l’exploita-tion, des rapports capital/tra-vail. Cette implantation ne se fera pas de façon spon-tanée, il faut une politique volontariste. La construction de comités de boîte NPA doit donc être un objectif du NPA. Partout où c’est possi-ble, il faut les construire. Là où ce n’est pas le cas, les commissions entreprises, réunions de branches ou de secteurs doivent aussi être conçues comme des outils pour construire des comités de boîte. Ce travail dans les entreprises est pris en char-ge, du niveau local au niveau national, par des instan-ces (Commissions Locales Entreprises, Commission Nationale Entreprise) et un matériel spécifique (bulletin, brochures, revue).

4) Un parti qui assume son profil révolutionnaire jus-que dans son nom.

Assumer les bases révo-lutionnaires du NPA à une échelle de masse, c’est aussi défendre que cela appa-raisse dans son nom. Nous ne devons pas succomber à la tentation de garder le nom de NPA. Si tel était le cas, après 1 an ou 2 ans d’usage, une participation aux élections Européennes il est d’évidence qu’il n’aurait plus rien de provisoire. Il faut donc continuer sur ce que nous défendions au début du processus à savoir que nous allions adopter un nou-veau nom dès le congrès de fondation. Afin d’afficher la rupture avec l’Etat et ses institutions, de donner un profil radical et tourné vers l’action militante, le nom du NPA devra comporter le terme révolutionnaire dans ses sigles. »

Pourquoi voter l’amendement « réussir le congrès de dissolution »

Armelle (DN, DF 92N), Antoine (DF 75), Gaël (DN, DF 92 N), Robert (Clichy,

CNO).

Force est de constater aujourd’hui l’absence d’une réelle préparation du congrès de la LCR. Beaucoup de mili-tants sont déconnectés des débats du congrès de disso-lution de notre organisation et de son dépassement par le NPA. Ceci est l’aboutis-sement du fait que les sec-tions ne se réunissent plus et que nous n’avons pas de discussion approfondie dans l’organisation sur l’état du processus et ce qu’y défen-dent les militants de

Page 12: BI CR DN novembre 2008

la LCR. Une dissolution par-tielle de nos structures était sans doute inévitable, mais nous avons été trop loin, ce qui entraîne diverses consé-quences.

Aujourd’hui, quelques semaines avant le congrès de fondation du NPA, des camarades ne sont pas encore engagés dans le NPA. D’autres craignent que leur activité en direction des entreprises disparaisse ou soit marginalisée. Les conditions de préparation du congrès du NPA ne nous semblent pas satisfaisantes, et des questions fondamen-tales d’orientation sont insuf-fisamment abordées.

Notre conviction est que c’est en discutant des fai-blesses actuelles du proces-sus que nous pouvons nous donner les moyens de les résoudre ensemble. Celles-ci concernent quatre éléments fondamentaux.

1. La conception de l’or-ganisation :

Les premières réunions nationales du NPA ont montré une difficulté pour l’ensemble des militants à s’approprier les débats : tous les comités n’étaient pas représentés, le débat a été éclaté en commissions, il n’y a pas de débat écrit (les textes transmis par Internet ne sont pas accessibles par tous et impossibles à étudier sans être imprimés).

De nombreuses questions démocratiques sont hors de portée de nombreux militants (sur l’organisation des réu-nions nationales, la diffusion des textes, la participation aux débats…).

Une partie des camarades de la LCR ou du NPA consi-dère, malgré ce qui est écrit dans les statuts provisoires, qu’être militant peut se limi-ter à prendre une carte. Les débats sont encore balbu-tiants sur les questions fémi-nistes et LGBTI, malgré leur importance pour l’activité et le fonctionnement démocrati-que et collectif d’une organi-sation.

Nous devons faire en sorte que les traditions de débat démocratique et de construction d’une organi-sation où tous les militants ont la possibilité de militer et de débattre se transmettent dans le NPA.

2. La question du travail en direction de la classe ouvrière et des entreprises.

La conférence nationale public-privé n’a pas permis de constituer des équipes de travail nationales du NPA. Différentes sections d’en-treprises de la LCR sont en

difficulté pour s’intégrer dans le NPA et continuer

leur activité. Plus générale-ment, c’est sur le rôle fonda-mental de ce travail que la discussion n’a pas encore eu lieu.

La LCR n’était sans doute pas un modèle parfait, mais nous devons faire en sorte de ne pas régresser et que le travail dans les entrepri-ses soit pris en charge, du niveau local au niveau natio-nal, par des instances et un matériel spécifiques.

3. Le profil général du NPA.

À la réunion des 8 et 9 décembre, la partie sur le « plan d’urgence » (partie III du texte Orientation, Un parti défendant les droits fonda-mentaux des opprimés et des exploités) a été retirée au profit d’une nouvelle réso-lution sur les élections euro-péennes.

Pour l’instant, nous som-mes obligés de constater que le NPA, que ce soit loca-lement ou nationalement, est moins capable que la LCR de mettre en place une poli-tique dans les mobilisations, même si sa surface militante est plus large.

Enfin, la tentation de ne pas essayer de trouver un nom pour le NPA est sympto-matique de craintes concer-nant les débats internes et d’assumer les bases, révo-lutionnaires, du NPA à une échelle de masse.

Nous devons œuvrer à ce que l’orientation dans les mobilisations soit précisée, qu’elles deviennent une prio-rité pour le NPA, que ce soit au niveau local. Concernant le nom, nous devons propo-ser une procédure de discus-sion et de décision.

La recherche du consen-sus au sein du CAN semble passer avant la préoccupa-tion de mener les discus-sions franchement sur tous ces problèmes… À force de ne pas les affronter nous nous retrouvons avec un problème global : celui des principes fondateurs du NPA. Un parti sans nom, sans pro-gramme achevé, sans jour-nal dans un premier temps, sans Internationale, avec des statuts provisoires… cela finit par faire beaucoup ou trop peu.

Le processus est irréver-sible, le bilan d’étape est globalement positif, mais cela ne signifie pas que nous devons escamoter les difficultés, les faiblesses, les limites. Au contraire, faire un bilan pour le congrès infor-mant d’où en est le NPA, définir ce qui reste à amé-liorer, à finaliser, pendant le congrès et après le congrès est la meilleure façon de convaincre tous les militants de la LCR de s’engager dans

le processus. De plus, les camarades qui ne faisaient pas partie de la LCR, sont la plupart du temps en attente de propositions claires de notre part, pour continuer la discussion, en toute transpa-rence.

Les limites du processus ne sont pas une fatalité. Il semble qu’elles soient d’ailleurs plus souvent le reflet de craintes de militants de la LCR et des directions que des militants du NPA. Le premier congrès du NPA ne peut pas trancher sur l’en-semble des questions. Ce qui est d’ors et déjà acquis permet de dissoudre la LCR. Mais les débats continueront dans le NPA. Nous propo-sons un amendement qui permet de préciser quelles sont les responsabilités des militants de la LCR jusqu’au congrès de fondation, pen-dant et après, pour faire avancer des éléments qui nous paraissent décisifs pour la construction d’un parti pour la révolution : la structu-ration de l’organisation, l’in-tervention en direction de la classe ouvrière, l’orientation générale du NPA, en particu-lier pour la construction des mobilisations.

Les militants issus de la LCR doivent pleinement par-ticiper au processus, y défen-dre leurs convictions, lors de la préparation du congrès de fondation, pendant et après celui-ci, pour faire avancer ces débats et leur trouver une concrétisation rapide.

Page 13: BI CR DN novembre 2008

Eléments de discussion sur la situation politique

et sociale Basile, Sandra , Yvan

1) L’ensemble de la situa-tion politique et sociale est dominé par les derniers développements de la crise globale du capitalisme mon-dial. La récession s’étend, les vagues de licenciements frappent en premier lieu le secteur bancaire et l’auto-mobile mais c’est toute l’ac-tivité économique qui est d’ores et déjà atteinte à des degrés divers. Si la question du pouvoir d’achat reste sensible, les licenciements, déjà massifs et qui vont s’intensifier, sont l’élément marquant de la situation. Les bourses continuent leur chute à travers un jeu de yo-yo qui reflète la nervosité des spéculateurs et pourrait annoncer un nouvel épisode aigu de la crise financière. Les prix du pétrole continue de chuter en dessous des 60 dollars le baril, consé-quence amplifiée par les mécanismes spéculatifs de la récession mondiale en cours. La politique engagée par les Etats et les banques centrales est impuissante à enrayer des mécanismes qui conjuguent une crise de surproduction par rapport à la demande solvable et de suraccumulation de capitaux avides de profit et spécula-tifs. La bulle financière se dégonfle sans pour autant éliminer les titres et créances pourris sous les effets d’un ralentissement de la consom-mation et de la production qu’elle amplifie déclenchant une spirale récessive, voire de déflation.

2) Ces développements de la crise ouvrent à l’échelle publique un large débat sur la politique des classes diri-geantes autour de l’idée que ce n’est pas les intérêts des banquiers qu’il faut sauve-garder mais ceux des tra-vailleurs et de la population. Autour aussi de la critique du système, de la logique du profit et de la rentabilité financière. Sarkozy prétend « refonder le capitalisme » et alimente les interrogations et les doutes. Si cela lui permet de regagner quelques points dans les sondages, il est probable qu’à plus ou moins long terme sa démagogie et son bluff se révéleront. En effet, dans tout le pays, l’inquiétude est grande, le mécontentement vont crois-

sant devant un gouverne-ment qui n’avait pas, il y a quelques semaines, 2 milliards pour le RSA et qui aujourd’hui ouvre des crédits sans limite pour les finan-ciers.

3) Derrière les phrases creu-ses dénonçant le capitalisme financier pour vanter le capi-talisme « entrepreneurial », se poursuit une politique de classe de plus en plus cyni-que. Dans le même temps qu’il subventionne à fonds perdus les banques, sans contrepartie, le gouverne-ment continue son offensive contre les travailleurs et l’en-semble de la population. La retraite à 70 ans, le travail du diman-che s’inscrivent dans la continuité du démantèlement du droit du travail comme la privatisation de la Poste et le plan Bachelot sur l’hôpi-tal dans celui des services publics.

4) La puissante journée de mobilisation du personnel de l’éducation nationale inter-vient comme l’expression non seulement de la colère des enseignants mais bien plus largement comme cris-tallisation et porte-parole du mécontentement de toute la population. Elle reflète aussi les effets contradictoires de la crise qui combine le mécon-tentement, l’exaspération, le ras-le-bol à l’inquiétude, au doute, au manque de confian-ce entretenue et renforcée par la capitulation de la gau-che syndicale et politique. Le manque de perspective d’en-semble crédible pèse lour-dement sur les consciences. Cela est vrai dans le secteur public et encore plus dans le privé. Les difficultés à organi-ser une riposte dans le sec-teur de l’automobile qui soit à la hauteur des attaques du patronat en sont l’illustration. La révolte, la combativité sont là mais désarmées par le manque de perspective d’en-semble, d’organisation. De ce point de vue, les directions syndicales, par leur « laisser faire » portent une responsa-bilité certaine dans le man-que de réactivité du monde du travail mais également le contexte : l’impossibilité de perdre une ou plusieurs jour-nées de salaire ou la crainte de perdre son emploi.

5) L’élection de Martine Aubry par une majorité de quelques voix exacerbe les batailles de pouvoir au sein du PS et le met au bord de

la scission. La crise actuelle n’est pas nouvelle, elle est la continuité de la transforma-tion du PS. Si l’influence du mécontentement général a contraint les leaders du PS à donner un tour gauche à leur discours, il n’a en rien atténué les rivalités internes ni poussé à l’unité en son sein. L’incapacité, toutes tendances confondues, à se dégager de la politique sociale libérale a contribué à donner une base au populis-me confus de centre gauche de Ségolène Royal alors que Martine Aubry était bien inca-pable de donner une réelle crédibilité à sa défense du « socialisme ».

6) Le départ de Mélenchon et de Dolez du PS est une bonne chose confirmant le glissement irréversible du PS au social libéralisme. Cela vient à point nommé pour souligner l’impasse que représente pour les salariés et les classes populaires la politique du PS qu’elle soit conduite par Martine Aubry, Ségolène Royal, Bertrand Delanoë ou Dominique Strauss-Kahn. Nous ver-rons ce que ce nouveau parti deviendra mais si son principal objectif est d’aller au pouvoir dans le cadre d’une alliance parlementaire et gouvernementale avec le Parti socialiste, il ne répon-dra pas aux besoins et atten-tes du monde du travail et se fera inévitablement satelliser par le social-libéralisme. Ceci dit, nous pensons que le NPA doit être disponibles à toutes les discussions, prin-cipalement pour organiser la riposte dans la rue contre ce gouvernement mais aussi sur les européennes dans le cadre des orientations défi-nies par les travaux de sa dernière coordination natio-nale et des discussions qu’il va lui-même engager pour définir sa propre politique.

7) Les effets de la crise sur la situation sociale et poli-tique nous convainquent du caractère fondamental, historique de la bataille que nous avons engagée pour la construction d’un nouveau parti.En effet, au cœur des dis-cussions comme des mobi-lisations se pose la question de qui paiera les frais de leur crise. Et cette question en appelle nécessairement une autre, celle du gouverne-ment, de l’Etat, qui dirige en fonction de quels intérêts ?La préparation d’un mouve-

ment d’ensemble pour leur faire payer leur crise est, de fait, inséparable de la discus-sion sur le gouvernement. Elle participe d’une repolitisa-tion qui est en cours. Dans ce contexte une des constantes de la politique que nous défendons allie recherche de l’unité à la clarté politique sans rien taire de notre propre com-préhension des choses. Nous combinons unité pour mobiliser le plus largement, défense de la démocratie au sein des mobilisations et des luttes et une politique fidèle aux intérêts de l’ensemble de la population sans craindre d’affirmer les orientations du NPA, de travailler à dévelop-per son influence. Il s’agit d’élaborer et de nous donner les moyens de met-tre en œuvre une politique pour préparer un mouvement d’ensemble pour leur faire payer les frais de leur crise, de prendre toutes les initia-tives allant dans ce sens. C’est dans ce sens que nous avons agi avec la campa-gne poste ou pour dénon-cer la crise en essayant de contribuer à la mise sur pied d’un front social et politi-que. C’est ce qu’il faudrait réussir pour organiser la riposte dans l’automobile. C’est aussi ce à quoi nous travaillons sur le terrain de la lutte contre la guerre et l’Otan.Ces deux composantes de la politique des militants anti-capitalistes se retrouvent sur le terrain syndical. Nous militons pour l’unité, pour entraîner au sein des orga-nisations dans lesquelles nous militons comme dans l’ensemble du mouvement syndical. Mais cela ne nous empêche nullement de pren-dre des initiatives en toute indépendance des appareils, soit intersyndicales comme celle prise par des militants rennais soit par rapport à la CGT par exemple comme celle prise par des militants de la métallurgie du Nord.A travers nos interven-tions, actions nous visons à convaincre qu’il est non seulement légitime mais nécessaire, indispensable de passer du mécontentement, de la révolte à la lutte, à l’or-ganisation. Non seulement la politique du gouvernement est impuissante mais elle prépare un approfondisse-ment de la crise. Le désordre et la crise, c’est eux, pas les luttes et la mobilisation qui portent la seule issue.

Texte PF B Notes sur la situation

politique

Il est confirmé que nous sommes face à un tournant majeur de la situation mon-diale. Il faut en tirer les conséquen-cesLa crise financière accélère l’entrée dans la récession, confirme l’épuisement du mode d’accumulation qui a dominé les dernières décen-nies (cf. la crise de l’industrie automobile, et la gravité des conséquences de la crise écologique), et marque la faillite du néolibéralisme.Nous sommes donc face à une grande crise du capita-lisme (la référence qui s’im-pose à présent est bien la crise des années 1930). Ce qui signifie que nous entrons dans une période chaotique et dangereuse, grosse de bouleversements profonds sur tous les plans, économi-que, social, politique, idéolo-gique… Une « grande transforma-tion » est engagée, dont on voit les premières traduc-tions :

Des changements géostra-tégiques : L’échec des États-Unis en Irak et au Moyen-Orient mar-que la fin de l’hyperpuissan-ce américaine telle qu’elle s’est affirmée après l’im-plosion de l’ex-URSS. Avec l’expansion du capitalisme à l’ensemble du monde, de nouveaux équilibres se des-sinent, avec une montée des tensions et des concurrences entre anciennes et nouvelles grandes puissances (retour de la Russie sur la scène mondiale, rôle de la Chine dans le concert des nations, voire de l’Inde, du Brésil, place de l’Afrique dans le monde de demain…)r Une délégitimation massive du capitalisme, mais qui se combine avec un recul des capacités de la classe ouvriè-re à profiter de la crise pour faire prévaloir ses propres solutions (chômage croissant, angoisse d’une chute dans la misère, absence d’alternative systémique…). De son côté la bourgeoisie est engagée dans la difficile recherche d’une alternative capitaliste à l’ultralibéralisme : la défaite des néoconservateurs amé-ricains place le parti démo-crate et Obama face à des défis considérables. Quant à la social-démocratie son recul général et son

Quatrième partieNotes sur la situation politique

Page 14: BI CR DN novembre 2008

désarmement idéologique sont l’expression de la totale impuissance du social-libé-ralisme à faire face à la nou-velle situation.D’où de nouvelles polarisa-tions de classe, un aigui-sement des affrontements sociaux, jusque et y compris aux Etats-Unis, mais dans un climat de confusion des repè-res idéologiques et politiques, et de désorientation politique.

Les débuts de changements politiques d’ampleurr Sarkozy a compris la nécessité d’un changement de pied idéologique : une criti-que virulente d’un capitalisme prédateur et immoral, pour restaurer un capitalisme sain, d’une part, et, de l’autre, la mise en scène d’un volonta-risme exacerbé. Alors que les concrétisations de cette rhé-torique se font attendre, il se distingue de Brown part son refus d’assurer la mainmise étatique sur les banques. Dans le même temps sa poli-tique pratique, que subissent au quotidien les travailleurs, c’est la continuation et l’accé-lération des attaques contre tous leurs intérêts fonda-mentaux. Une combinaison explosive s’opère donc entre ce qui est réalisé pour por-ter secours au capitalisme et la situation faite au plus grand nombre. Une relance de la combativité, dont des signes se confirment dans différents secteurs, est donc susceptible de provoquer un rebondissement de la crise sociale et l’approfondisse-ment de la délégitimation du pouvoir. C’est pourquoi plus que jamais la question clé est celle de l’alternative politique au pouvoir actuel.r A gauche, le vide de réponses politiques et le spectacle de l’impuissance sont unanimement perçus.Le cœur de la crise du mou-vement ouvrier est au sein du Parti socialiste. Celui-ci apparaît prisonnier de sa totale impuissance à appor-ter la moindre début de réponse à la crise capitaliste : la profonde adaptation au système qu’a signifié son orientation sociale-libérale le désarme complètement aujourd’hui pour se démar-quer des plans mis en œuvre par la bourgeoisie pour répondre à la crise du système. Il n’apparaît même pas en mesure de porter des critiques et ne répond que par le silence ou des propo-sitions inaudibles (du type déploiement européen d’une orientation sociale-démo-crate). Du coup, l’obsession qui le taraude d’apparaître, face à Sarkozy, comme une relève institutionnelle crédi-ble le conduit à une adap-tation croissante aux pires excès de ce même pouvoir sarkozyste (présidentia-lisme débridé, médiatisation

outrancière, polarisation

sur l’homme ou la femme providentiel , et discours de la rupture pour la rupture…). Ce parti en vient ainsi à participer de lui-même à l’en-treprise de destruction que Sarkozy mène systématique-ment à son encontre.Le règlement de la question de la direction du Parti, après un congrès calamiteux, ne résoudra en rien ces contra-dictions.A partir de cet épicentre de la crise, toutes les organisa-tions qui se réfèrent au Parti socialiste pour adhérer à une perspective politique voient leur crise propre aggravée. Le PCF, en récusant l’exigen-ce de son dépassement pour se replier dans un blindage identitaire ou cultiver l’espoir d’une alliance renouée avec le PS, se retrouve dans une impasse, son déclin ne ces-sant de se confirmer tandis que la mutation du PS en force libérale-démocrate rend fortement probléma-tique toute perspective de retour aux alliances d’Union de la gauche, telles qu’elles avaient vu le jour depuis le Programme commun. D’où les soubresauts qui agitent aujourd’hui ce parti dans le cadre de la préparation de son prochain congrès et voient s’accentuer les ten-dances centrifuges en son sein. Quant aux Verts, en quête d’un succès électoral promis par une large alliance écologiste derrière Cohn-Bendit, ils se retrouvent dans la position de précurseurs d’une recomposition à droite du champ politique, dessi-nant la perspective d’une alliance électorale entre le PS, les écologistes et le Modem. Ce qui place leurs courants de gauche au bord de la rupture…Toutes ces coordonnées placent le mouvement social en général et le mouve-ment syndical en particulier dans le plus grand désarroi. Alors que les attaques tous azimuts du pouvoir appel-lent une riposte globale, un mouvement « tous ensem-ble », l’absence de référent politique conduit à morceler les réponses, à tenter de négocier des limitations aux régressions, et à laisser les reculs se faire sous les coups d’un pouvoir qui conti-nue à se croire tout permis.Relever les défis !La situation que nous connaissons appelle la défense d’une orientation d’ensemble cohérente, un programme de transition…r Défense pied à pied des intérêts immédiats (qui sont vitaux) des salariés, de la jeunesse, de la population : emploi (non aux licencie-ments, non au chômage, non à la précarité), revenus (augmentation des salaires, des pensions, des minima sociaux), droit à une exis-tence digne (droit à la santé, au logement, à l’éduca-

tion…), défense des services publics…r Défense de mesures de rupture avec le désordre capitaliste : pour un pôle financier public, pour une réorientation radicale de l’économie, mise au service des besoins sociaux et non du profit… Des mesures qui devraient trouver leur déploiement naturel à l’échel-le de l’Union européenne.r Premiers pas et conditions pour un autre modèle social : vers un socialisme démocra-tique.Mais une logique transitoire impose qu’entre ces reven-dications immédiates et la perspective socialiste soit posée la question du pou-voir : le recours n’est pas dans le « retour de l’Etat », tel que l’évoque Sarkozy, mais dans une réappropriations des instruments de l’interven-tion publique afin de contes-ter en leurs fondements mêmes les logiques capitalis-tes et financières, combinées avec l’exigence de contrôle populaire, sur la base duquel il faut affirmer l’impératif d’un changement de majorité et de gouvernement pour emprunter une telle voie. Le NPA n’est pas condamné à défendre en solitaire une politique anticapitaliste, ni à se cantonner à des incanta-tions qui le feraient osciller entre exhortations formelles au socialisme et défense de revendications immédiates, suivant en cela les hésita-tions dont ont fait preuve les articles d’orientation de Rouge au cours des derniè-res semaines… Les premiers signes d’un mouvement à gauche au sein du mouve-ment ouvrier sont apparus. Encore modestes et fragiles, ils témoignent de la possibi-lité d’ouvrir une perspective politique : r Echo rencontré par l’offre d’un nouveau parti anticapi-taliste ; r Volonté d’un regroupement en fédération de militants des Alternatifs, des Collectifs pour une alternative au libé-ralisme, des Communistes unitaires qui affirment ainsi leur volonté de rupture avec leur parti.r Et à présent la scis-sion du PS opérée der-rière Mélenchon et Dolez. La création du Parti de gauche doit être saluée comme émi-nemment positive. Enfin un courant politique et militant significatif opère une rupture à gauche avec le PS, sa dérive démocrate et ses jeux d’appareil. Cela non pour constituer un Parti socia-liste de gauche, mais pour appeler à une « politique de gauche face à la droite et au capitalisme » et à un nou-veau parti pluraliste à même de disputer au PS la majo-rité au sein de la gauche. Et proposer dans l’immédiat un front de gauche pour les élections européennes. Cette

décision a d’ores et déjà des effets positifs au sein du Parti communiste, et peut permettre de contrecarrer les risques de concurrences stériles au sein de la gauche antilibérale.C’est le déni de la thèse mortifère selon laquelle il n’existerait rien entre le Parti socialiste et le NPA !La LCR doit inviter le NPA à prendre la mesure des pos-sibilités qui s’ouvrent : il faut combiner un travail de fond permettant de proposer un projet politique anticapitaliste qui soit une réponse efficace et crédible à la crise capita-liste et la recherche de l’unité la plus large possible sur la base d’un tel projet. Le projet politique doit éviter le double écueil de l’adaptation réaliste aux exigences capitalistes, et de la surenchère stérile parce que purement propagandiste. Ce projet doit permettre de construire une unité qui évite l’isolement du NPA, et les risques de dispersion et de concurrence entre les forces en recherche d’une alterna-tive au Parti socialiste.Une opportunité qu’il serait impensable de laisser pas-ser : la possibilité de listes unitaires sur des bases anti-capitalistes à l’occasion des européennes de 2009.Ces élections peuvent être porteuses, à l’échelle euro-péenne, d’un piège mortel dans le contexte de la crise capitaliste : que ne se pré-sente qu’une seule alterna-tive : soit le ralliement à l’Eu-rope libérale, soit le refus de celle-ci au nom d’un populis-me réactionnaire et de replis nationalistes. Il est vital que s’affirme la seule réponse conforme aux intérêts des travailleurs et des peuples : un projet pour une Europe sociale et démocratique, dont les axes seraient en rupture totale avec le Traité de Lisbonne. De surcroît, la crise qui affecte le PS ne va cesser de s’approfondir à l’issue de l’élection de sa nouvelle première secrétaire. La gauche sociale-libérale n’en va que plus durement ressentir l’étau dans lequel elle va se trouver prise, en juin 2009, entre le Modem, la liste « centriste » de Cohn-Bendit et la gauche radicale (qui, en étant unie, peut la devancer dans une série de circonscriptions).Notre orga-nisation et le NPA ont-ils le droit de laisser passer une pareille occasion ? Peuvent-ils encore longtemps, alors que notre organisation fut à l’initiative de l’Appel des 200 contre le TCE, garder le silence alors qu’ils sont directement interpellés par le nouveau PG, par le PCF, par les Alternatifs, par les collec-tifs antilibéraux ?La reconstitution d’un arc de forces rappelant celui qui s’était affirmé pour la défen-se d’un non de gauche au TCE est possible. Avec l’Ap-

pel Politis, les prises de posi-tion du CN du PCF, du Parti de gauche, les réactions des Communistes unitaires, des Alternatifs, des Collectifs antilibéraux cette possibilité se dessine. La LCR et le NPA doivent venir renforcer ce mouvement, contribuer à sa dynamique militante et populaire, favoriser dans le cadre de ce regroupement tous les débats sur les alter-natives nécessaires à la crise du système.L’impératif qui doit nous guider dans les débats qui s’ouvrent est en effet de permettre l’affirmation d’une force crédible défendant un projet anticapitaliste de por-tée européenne.Un rassemblement d’une gauche porteuse d’un tel projet serait porteur d’une dynamique de réorganisation et de réarmement politique à gauche, d’autant plus déci-sive que les affrontements de classe à venir vont se faire de plus en plus violents avec les développements de la crise du capitalisme.Le 21//11/2008Alain, Picquet, Robert

Page 15: BI CR DN novembre 2008
Page 16: BI CR DN novembre 2008

Rouge – Hebdomadaire de laLigue communiste révolutionnaireRédaction : 01 48 70 42 27Administration : 01 48 70 42 28Diffusion : 01 48 70 42 312, rue Richard-Lenoir,93108 Montreuil-sous-Bois ;Tél. : 01 48 70 42 20 (lignes groupées) ;E-mail : [email protected] ;Site internet : http://www.lcr-rouge.orgCommission paritaire :N°0607P11150. Tirage : 6 500 exemplaires.Société éditrice : La Brèche,SARL au capital de 7 622,45 euros (durée 60 ans).Gérant et directeur de publication :Daniel Noverraz.Composition et impression :Rotographie, Montreuil-sous-bois ;Tél. : 01 48 70 42 22 ;Téléfax : 01 48 59 23 28 ;E-mail : [email protected]