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DICTIONNAIRE DE LA BIBLE M-Z. t \ 1 MM. HOWEKER, libraire à Amsterdam. L. VAN BAKKENES, libraire à Amsterdam. CAARELSEN et Cornp., libraires à Amsterdam. BROESE et Comp., libraires à Bre'da. J. Van GOLVERDIRGE, libraire à La Haye. A la Librairie Evangélique, rue de l'Impératrice, 33, à Bruxelles. DULAII et Comp., libraires, Soho-Square, à Londres. PARTRIDGE et OAKEY, 34, Paternoster Row, a Londres. BAGSTER and SONS, Paternoster Row, 15, à Londres. G. BRIDEL, libraire à Lausanne. Veuve DURET-CORBAZ, libraire à Lausanne. MICHAUD, libraire à Neuchâtel. Ch. TWIETMEYER, libraire à Leipzig. « DICTIONNAIRE DE LA BIBLE ou CONCORDANCE RAISONNÉE DES

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DICTIONNAIRE

DE LA BIBLE

M-Z.

t

\1

MM. Howeker, libraire Amsterdam.

L. Van Bakkenes, libraire Amsterdam.

Caarelsen et Cornp., libraires Amsterdam.

Broese et Comp., libraires Bre'da.

J. Van Golverdirge, libraire La Haye.

A la Librairie Evanglique, rue de l'Impratrice, 33, Bruxelles.

Dulaii et Comp., libraires, Soho-Square, Londres.

Partridge et Oakey, 34, Paternoster Row, a Londres.

Bagster and Sons, Paternoster Row, 15, Londres.

G. Bridel, libraire Lausanne.

Veuve Duret-Corbaz, libraire Lausanne.

Michaud, libraire Neuchtel.

Ch. Twietmeyer, libraire Leipzig.

DICTIONNAIRE

DE LA BIBLE

ou

CONCORDANCE RAISONNE

DES

SAINTES CRITURES

CONTENANT, EN PLUS DE 4,000 ARTICLES :

1. La Biographie sacre; 2. L'Histoire sainte; S. L'Archologie biblique; fc. La Gographie biblique; ii. L'Histoire naturelle biblique, la Botanique, la Zoologie et la Gologie ; 6. L'Esprit de la lgislation mosaque ; 7. Des Introductions spciales aux livres de l'Ancien et du Nouveau Testament; 8. Des Essais sur diverses portions des critures; 9. L'Interprtation et l'explication d'un rand nombre de passages obscurs ou mal traduits ; 10. Des Directions pour l'tude de la prophtie, etc.

PAR

JEAN-AUGUSTIN BOST

PASTEUB.

TOME SECOND.

t

PARIS LIBRAIRIE PROTESTANTE,

lU'B TRO^fCHRT. 2.

IMPRIMERIE DE MARC DUCLOUX ET COMPAGNIE,

RU SAINT-BENOIT, 7.

1849

DICTIONNAIRE

DE LA BIBLE

ou

CONCORDANCE RAISONNE

DES

SAINTES CRITURES

MAC

MAATH, Luc 3, 26., (ils de Mattathie, l'un des anctres de Jsus par Marie ; inconnu.

MACDOINE, pays bien connu dans l'histoire ancienne, mais dont les frontires varirent souvent la suite des guerres que ses possesseurs soutinrent, heureusement contre les Perses, avec perte contre les Romains. Sous ses premiers rois, avant Philippe le pre d'Alexandre, elle tait trs resserre, ayant au nord la Dardanie, l'est la Thrace, au sud la Thessalie, l'ouest l'Illyrie; Philippe recula ses bornes au-del du fleuve Strymon et y runit la Thessalie ainsi qu'une partie de l'Epire et de la Thrace. Les nombreuses montagnes qui l'entouraient et la traversaient en divers sens, renfermaient beaucoup de mines d'airain et donnaient naissance plusieurs fleuves qui assuraient au pays une grande fertilit, et enrichissaient ainsi ses plaines et ses valles. Parmi les rois qui gouvernrent la Macdoine, deux sont nomms I Macc. 8, S., Philippe III (V) et Perse. II.

Les dmarches politiques de ce dernier l'ayant rendu suspect au snat romain, la guerre lui fut dclare, et malgr quelques premiers succs, la Macdoine fut vaincue et soumise par Paul Emile (168 av. C); elle fut partage en quatre provinces, et son indpendance momentanment conserve ; mais les dissensions et la rivalit de deux prtendants au trne ncessitrent bfentt une nouvelle intervention des armes romaines, et la Macdoine fut dfinitivement constitue en province proconsulaire de l'empire romain ; c'est sous cette forme qu'elle apparat dans le Nouveau Testament, Acl. 16, 9. 18, o. 19, 21. Rom. Va, 26. 2 Cor. 1,16. 11,9. Phil. 4, 15.; son nom est joint celui de l'Achae, 2 Cor. 9, 2. 1 Thess. 1, 8. Ses quatre villes principales taient Amphipolis, Thessalonique, Pella et Plagonie ; le Nouveau Testament nomme encore Philippes, Napolis, Apol-lonie et Ire, q. v. v. aussi Kittim.

M ACTES, Soph. 1, 11., nom propre peut-tre d'une valle prs de Jrusalem ; l

MAD

n>

MA

saint Jrme pense celle de Siloh, le parapnraste calden celle de Cdron, Rosenmuller celle des faiseurs de fromage, v. Jrusalem; ce sont autant de suppositions en l'air. Le nom de Macts, qui signifie alvole, a fait croire quelques auteurs (Calmet) que ce lieu tait le mme que Ramath-Lhi, o Samson vit s'ouvrir une dent de laquelle jaillit une fontaine; c'est une explication un peu force ; le mieux est certainement de ne rien dcider.

MADIAN, Madianites. Peuplade arabe descendue d'Abraham par Ktura, Gen. 2S, 2. 4. Elle ne tarda pas se rpandre et devenir forte et commerante, puis-qu'aux jours de Jacob, nous voyons dj les Madianites forms en caravane, traverser le dsert pour se rendre de Galaad en Egypte, au travers de la Palestine, Gen. 37, 28. 36. Ils paraissent avoir habit d'abord, comme bergers nomades, les vastes plaines de l'Arabie Ptre, voisines de l'Egypte, Ex. 2,4S.; ils vivaient sous l'autorit d'un chef la fois sacrificateur et prince, Jthro, et poussaient leurs troupeaux jusqu'aux environs du mont Sina, 3, 1. Cependant ils ne s'y trouvaient pas au moment o les Isralites traversrent le dsert, et Jthro, parent de Mose, dut quitter les lieux qu'il habitait pour venir la rencontre de celui-ci, Ex. 18,1. Nomb. 10, 29. Plus tard nous les trouvons l'orient de la terre promise, dans les plaines de Moab, o de bonne heure dj des conflits avaient eu lieu entre les Moabites et les Madianites, Gen. 36, 35.; alors ces deux peuples sont allis, et ils s'unissent dans li1 mal pour sduire Isral et le perdre, Nomb. 22 ; issus d'Abraham, ils devaient tre pargns par leurs frres d'Isral, mais les honteuses machinations dont ils se rendirent coupables attirrent sur eux la vengeance divine ; Mose les attaqua et en fit un grand carnage, Nomb. 25 et 31, cf. Jos. 13, 21. Sous les juges, lorsque les Isralites furent dfinitivement tablis en Canaan, les Madianites allis aux Ha-malcites et d'autres hordes arabes, firent de frquentes incursions sur leur territoire et ravagrent leurs moissons' jusque sur la frontire du pays des Phi-

listins, Jug. 8,-3. 12.6,2.; mais enfin Gdon les surprit dans les plaines de Jizrhel o ils s'taient rassembls, Jug. 6, 33.j et les repoussa au-del du fleuve au sud de Scythopolis, les frappa de rechef dans le voisinage de Succoth et en dlivra dfinitivement le peuple dont il tait juge, 7 et 8 ; cf. Ps. 88, 9.41. Es. 9, 3. 10, 26. Hab. 3, 7. Leur nom est encore rappel comme celui d'un peuple commerant, Es. 60, 6., dans un passage o le prophte, parlant des temps messianiques, et racontant quelle sera alors la gloire finale du peuple juif, dit que toute*, les nations s'empresseront de venir d-"' poser devant lui leurs tributs.

11 est difficile de dterminer exactement d'aprs l'Ecriture, le territoire qu'occupait cette peuplade ; les gographes arabes 'du moyen g (Edrsi el Abulfda) parlent des ruines d'une ville nomme Madian qui tait situe sur les ctes orientales du golfe lanitique ; Josphe connat de mme une ville Madine au bord de la mer Rouge, ce qui placerait le pays de Madian entre la partie du golfe d'Arabie, l'Arabie Heureuse, et les plaines de Moab. On comprendrait, danse cas, que les Madianites aient pu faire le commerce de caravane entre l'Egypte et l'Arabie ; mais il reste douteux que ce soit l qu'on doive chercher cette peuplade sous Jthro, d'autant plus qu' une poque postrieure, 1 Rois 11,18., Madian est plac entre les Edo-mites et le dsert de Paran. Il vaut donc mieux admettre qu' ct des Madianites proprement dits, qui formaient comme le corps de la nation, et dont le territoire tait au sud de Moab, il se trouvait une autre peuplade, plus nomade, dtache de la grande famille, ou d'une souche diffrente, qui habitait les dserts de l'Arabie entre Canaan, Edom et le mont Sina; c'est l'opinion de Rosenmuller. Quelques auteurs (Calmet) admettent qu'outre Madian fils d'Abraham, il y avait un autre Madian fils de Cus, et ils se fondent sur ce que Sphora tille de Jthro et femme de Mose, est appele cusite (thiopienne), Nomb. 12, 1., bien qu'elle ft Madianite, si toutefois c'est de Sphora qu'il s'agit ' dans ce passage, ce qui est incertain ; ils comparent encore Hab. 3, 7., o Madian

MAG

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1MAG

est nomm comme voisin ou parent de Cus ou Cusan. Toutefois cette question est obscure et ne peut tre dcide.

Les Madianites furent d'abord gouverns par des anciens, Noinb. 22, 4., plus tard par des princes et des rois, Noinb. 2o; 15.18. 31, 8. Jug. 7, 23. 8, 3., qui paraissent au temps de Mose avoir t tributaires de Sihon, roi des Amorrhens, Jos. 13, 21. Ils taient extrmement nombreux, Jug. 6,5. 7,12. 8,10., possdaient une grande quantit de chameaux, Jug. 6, 5. 7, 12. Es. 60, 6. et avaient acquis de fort bonne heure un grand bien-tre matriel par le commerce et l'lve des bestiaux, Jug. 8, 24. Leur divinit nationale tait Bahal Phor, q. v., Noinb. 25, 3. 18. Aprs l'exil leur nom se retrouve encore, Judith 2,16.; mais il disparat ds lors pour se fondre avec celui d'Arabes, plus gnral et plus connu.

MADMEN, ville de Moab, Jr. 48, 2. Cependant l'interprte alexandrin et la Vulgate ont pris ce nom pour un appellatif, et traduisent tais-toi donc.

MADMNA, Es. 1 o, 31., ville inconnue, du voisinage de Jrusalem.

MADON, ville royale des Cananens dans le nord de la Palestine; Calmet pense, mais sans motifs, qu'il faut lire Maron, et chercher cette ville dans le bourg Maronia en Syrie, 30 milles est d'Antioche, nomm par saint Jrme, et probablement le mme que Marone dont parie Ptolme.

MAGDALA, Matth. 13, 39., petite ville de Galile situe l'angle occidental du lac de Gnsareth dans l'endroit de sa plus grande largeur, 5 kilom. de Tibriade, 8 de la sortie du Jourdain, prs de l'embouchure d'une petite rivire qui ne tarit jamais, et au pied de rochers escarps qui forment le bord du plateau, et dans lesquels on remarque des grottes. Marie-Magdeleine devait son nom cette bourgade oU elle tait ne, Luc 8, 2. On ne trouve plus maintenant qu'un misrable village du nom de Medgel, qui renferme des ruines dont l'architecture indique une trs haute antiquit, entre autres une tour (hbr. migdal) qui expliquerait le nom de Magdala donn cet endroit. Le village de Dalmanutha, q. v., apparte-

nait, ce qu'on croit, au territoire de Magdala.

MAGES. Ce mot est mde ou persan, et signifie grand ; il dsignait primitivement, comme nom propre, une tribu mde qui avait en quelque sorte le monopole des choses saintes, le soin des objets relatifs au culte, et le devoir d'instruire la jeunesse et l'ge mr dans les mystres de la superstition, comme la famille de Lvi tait chez les Hbreux la tribu dpositaire des oracles de Dieu et charge de la cure des mes. La caste des mages passa des Mdes chez les Perses, qui elle communiqua la civilisation ; elle acquit bientt un dveloppement et une puissance prodigieuses, et accapara l'instruction publique, la religion, la divination et la magie ; ils jouirent d'un grand crdit auprs des rois, mais se servirent de leur influence pour intervenir dans la politique, ei prsidrent plusieurs rvolutions (Hrodote 3, 61.), comme il est arriv tant d'ordres ecclsiastiques qui se sont rendus successivement aimables force de souplesse, ncessaires force d'habilet, et redoutables force d'audace et d'intrigues. Zoroastre, au septime sicle avant l're chrtienne, introduisit plusieurs rformes chez les mages mdes, qui s'adonnaient particulirement l'astrologie et l'interprtation des songes ; il les divisa en trois classes, les herbeds ou lves, les mobeds ou matres, et les des-turmobeds ou matres parfaits.

Il est aussi parl de mages chez les Caldens, Jr. 39, 3. 13., et les auteurs profanes nous montrent la mme caste chez un grand nombre d'autres peuples de l'antiquit : Pline parle de mages de l'Arabie, de l'Egypte et de l'Ethiopie; l'interprte grec Aquila donne le mme nom ceux qui interrogeaient les morts, Deut. 18, H.; de mme encore Thodo-tion pour dsigner les astrologues de Babylone. Dan. 2, 2. cf. Matth. 2, 1. Il n'est pas croire que les mages perses et mdes aient volontairement abandonn leurs prrogatives d'autres, mais on peut supposer que ce nom est devenu d'un usage plus tendu, et qu'il a servi plus tard dsigner d'une manire gnrale les sages d'autres nations ; les Caldens

MAG

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MAC

appelaient probablement ainsi leurs savants, et Jrmie aura rpt ce titre comme il l'avait entendu de leur bouche. Les Caldens possdaient en effet une caste de prtres savants trs distingus, et organiss peu prs de la mme manire que celle des Perses, cf. Jr. 30, .15. Dan. 2,12., et ils taient indiffremment nomms mages ou caldens par les Romains et les Grecs. Ils vivaient disperss dans toutes les villes du pays, et pouvaient possder. Comme leur religion tait passablement une affaire d'toiles, ils avaient construit de bonne heure sur le temple de Blus un observatoire qui tait le complment oblig de leur culte; c'est de l qu'ils prdisaient des calamits publiques ou des bouleversements de la nature, lisant dans les astres, dans le vol des oiseaux, et dans les entrailles des victimes, tout la fois prtres, augures et devins, Es. 47, 9. 13. Dan. i. Sis apparaissent dans le livre de Daniel sous plusieurs noms diffrents qui se rapportent sans doute aux diffrentes classes ou bran-chesde l'ordre, leurs diverses spcialits, mais que nous ne sommes pas en mesure de dterminer d'une manire prcise {. Maevernick, Comm. sur Dan.) Au-dessus de la caste se trouvait un chef ou surintendant, Jr. 39, 3., et nous voyons que Daniel, un tranger, un Hbreu, fut tabli dans cette haute dignit par la faveur royale, Dan. 2, 48.

Le nom de mages fut donn plus tard, sous les Romains, tout ce qui s'occupait de thosophie ou de magie orientale, tous les astrologues, devins et jongleurs ambulants de l'Asie, qui joignaient tous ces titres dj uss, le mrite d'tre un peu mdecins. On voit par Act. 8, 9. 13, (i. 8. qu'ils avaient pntr bien avant dans la faveur et l'estime publique.

On s'est perdu en conjectures pour savoir quels pouvaient tre les mages qui vinrent chercher, pour l'adorer, le Sauveur du monde, Matth. 2, 1. Us venaient d'Orient, nous dit Matthieu, et cette expression vague (v. 9), de mme que celle du verset 12, montrent qu'il ne pouvait, ou qu'il ne voulait pas en dire davantage. Quelques auteurs ont cru trouver, dans les dons qu'ils apportaient, une preuve

qu'ils venaient d'Arabie ; mais cette preuve est ridicule ; car de l'or, de la myrrhe et de l'encens, on peut en acheter partout. L'opinion qui se justifie le plus est celle qui les fait venir de Perse ou des contres voisines de la Perse ; le systme de la religion Zend est celui des systmes paens qui renfermait peut-tre le plus de germes de la vrit; on y trouvait, entre autres, l'ide d'un Sosiosh, d'un Rdempteur qui devait venir. Les rapports des Perses avec les Juifs avaient favoris pour eux une certaine fusion des doctrines isralitiques dans le systme de leur religion populaire. L'toile (q. v.) qui' sert de guide aux mages, rappelle cette religion astronomique des Perses, et peut avoir t choisie de Dieu comme un flambeau qui ne leur tait pas inconnu, et qui devait, plus srement qu'un autre, en tenant compte de leurs proccupations habituelles, les amener vers une lumire plus grande, la seule vritable ; enfin, peut-tre, le souvenir des calculs de Daniel, qui avait t chef des mages, et dont les travaux avaient t sans doute tudis et mdits par les plus fidles de ses adhrents, aura contribu donner aux mages cette assurance et cette foi qui ne les abandonna jamais, qui surprend celui qui n'entend rien aux choses de Dieu, mais qui ne saurait tonner celui pour qui la parole divine est une rgle suffisante de doctrine et de conduite. On sait combien, d'aprs le tmoignage des auteurs profanes, le monde entier tait dans l'attente d'un roi puissant qui devait se lever dans les mmes contres o le soleil se lve ; mais cette attente, vague et incomprise chez ceux mmes qui la partageaient, tait plus claire et plus grande chez les mages ; le roi qu'ils attendaient n'tait pas un conqurant qu'ils dussent fuir, c'tait un sauveur qu'ils devaient chercher. L'ancienne glise a vu, dans celte visite des mages, la salutation reconnaissante et respectueuse avec laquelle le iionde paen devait accueillir celui qui venait rompre la clture de la paroi mitoyenne, rendre Dieu l'humanit, aux hommes l'esprance et leur Dieu. La tradition, l'on ne sait trop pour-

MAG

quoi, a fait de ces mages des rois, et a fix lf ur nombre trois, qu'elle a baptiss : Gaspard, Melchior et Balthasar. Ce seraient les seuls rois qui eussent ador le Roi des rois pendant son sjour sur l terre, et rien ne justifie une tradition qui n'a pris naissance que tard, et que Cal-met et d'autres catholiques regardent la fois comme indiffrente en elle-mme, et sans fondement dans l'histoire. C'est toujours la mme passion de vouloir introduire la grandeur terrestre dans la grandeur cleste. L'adoration des mages a heureusement C inspir M. L. Deltre dans un morceau de ses Chants de l'exil (chez Gosselin) :

Le voyage est fini, l'toile aux ailes d'or Sur l'humble Bethlem arrte son essor, etc.

MAGIE, Magiciens, v. Divinations, Enchanteur, etc.

MAGOG,Gen. 10, 2., fils de Japhet, et frre de Gomer, de Mada, de Javan, de Tubal, de Msec et de Tiras. Le mme nom se retrouve, Ez. 38, 2. cf. 39, 6., comme celui d'un pays voisin de Msec et de Tubal, et sur lequel rgne Gog : le texte de ces passages indique un pays situ vers le nord ou le nord-est. Les auteurs orientaux font mention des peuples Jagoug et Magoug, comme habitant le nord de l'Asie et le nord-ouest de l'Europe. Un mur qui, partir de Der-ben, passe de la mer Caspienne la mer Noire, et qui a t bti par un des rois de l'ancienne Perse contre les invasions des barbares du nord, porte le nom du mur de Jagoug et Magoug. Les descendants de Magog sont probablement les peuples que les anciens nomment, d'une manire gnrale, Scythes (Jos-phe, Jrme); Suidas l'entend des Perses ; Braunschweig, dans un travail trs remarquable (Leipsig, 1833), croit que, de cette race, drive le peuple des Mant-choux, qui a fait la conqute de la Chine au dix-septime sicle.

La mention prophtique qui est faite de cette nation et de Gog, son roi, dans les passages cits d'Ezchiel, et Apoc. 20, 8., nous la reprsente comme une puissance formidable; c'est presque le paganisme personnifi qui viendra, dans les derniers jours, livrer une dernire

bataille au peuple de Dieu, pour essayer de l'anantir. La prosprit d'Isral le tentera,la pit de ce peuple l'irritera; sa faiblesse enfin, ses villes sans murailles. ses portes sans verroux, ses habitants paisibles et sans mfiance, lui feront esprer une victoire facile, un grand butin, un grand pillage ; mais cette guerre contre les saints, que Magog estimera devoir tre la dernire, le sera, en effet, mais autrement qu'il ne le pense. En prenant les armes, il renversera, comme Crsus, un grand empire, mais le sien : Dieu se rvlera des cieux ; les tours et les murailles seront abattues; les montagnes seront renverses ; tout ce qui respire sera pouvant ; Magog et son roi seront dtruits ; Isral sera dlivr ; ce sera la lin des tribulations du monde ; les lus jouiront ternellement de leur victoire et d'un triomphe dont rien de fcheux ne viendra plus jamais ternir l'clat,ou diminuer l'allgresse.

Le nom de Gog, Apoc. 20, 8., est employ librement et potiquement pour dsigner le pays, bien qu'il soit le nom propre, ou peut-tre le nom appellatif du souverain qui rgnera sur Magog. v. sur ce sujet, Hsevernick, Comm. sur Ezch., p. 594 et suiv.

MAHACA. 1 Mre d'Absalon, 2Sam. 3, 3. fChr. 3, 2. 2 Fille d'Abisalom, seconde femme deRoboam, et mre d'A-bijam, roi deJuda, 1 Rois, 15,2. On peut conclure de 2 Chr. 11, 20-23. que ce fut par son influence que les fils du premier lit furent dpossds de la couronne. Quelques auteurs pensent que laMahaca, nomme la mre d'Asa, 1 Rois 15, 10., taitproprementsagrand'mre, et qu'elle serait appele sa mre, selon l'usage oriental de noter et de faire ressortir dans les gnalogies, les personnages les plus distingus, en omettant ceux qui le sont moins ; et, en effet, cette Maliaca s'est rendue clbre par son idoltrie, au point qu'Asa, son fils ou petit-fils, dut lui retirer la rgence. Toutefois, si l'identit du nom de Mahaca, et de son pre Abisalom, dans les deux passages, semble autoriser cette manire de voir, elle ne la prouve pas; l'usage de la langue mme ne peut pas tre rigoureusement

6

invoqu, attendu que nulle part ailleurs le mot em, qui signifie mre, n'est pris pour grand'mre. Une autre opinion voit simplement une faute de copie dans 1 Rois 15, 2., et se fonde sur ce que la mre d'Abijam est appele, 2 Chr. 13, 2., Micaja, fllle d'Uriel de Guibha. Quoi qu'il en soit, et malgr son rang et son pouvoir presque royal, 1 Rois 15, 13. 2 Chr. 15, 16., elle vit Asa mettre en pices l'idole qu'elle avait faite, et la brler, de mme, sans doute, que le bocage, thtre de son idoltrie. Quelle tait cette idole? c'est ce qu'on ignore; on doit penser que c'tait une invention nouvelle, impure et bizarre.

3 etc. D'autres Mabaca sont encore nommes, I Chr. 2, 48. 7,15. 16., et des hommes du mme nom, Gen. 22, 24. 1 Rois 2, 39. I Chr. 11, 43. 27, 16., etc.

MAHACATH, ou Mahaca, ou plus compltement et dans un sens plus dtermin Aram Mahaca (dans l'hbreu), 1 Chr. 19, 6., ville ou province de Syrie, gouverne monarchiquement, l'orient et au nord des sources du Jourdain, nomme plusieurs fois ct de districts syriens, 2 Sam. 10, 6. 8. 1 Cbr. 19, 6. Jos. 13, 11., et place, Deut. 3, 14., sur les frontires de la partie transjourdaine d'Isral, notamment prs des tribus de Gadet deRuben.Jos. 13,13. Sa position est inconnue, et plusieurs hypothses qui ont t mises en avant, restent l'tat de pures prsomptions.

MAHALALEL, fils de Canan ou K-nan, naquit l'an 395 du monde, et devint pre de Jred l'ge de cent soixante-cinq ans; il a vcu huit cent quatre-vingt-quinze ans, Gen. 5, 12. 1 Chr. 1, 2. 11 est nomm dans la gnalogie de Marie, Luc 3, 37.

MAHALOTH. v. Psaumes.

MAHANAJIM (les deux camps), ville d'au-del le Jourdain, au nord du Jab-bok, Gen. 32, 2. 22., sur les frontires de Gad et de Manass. Dans le partage, elle fut d'abord comprise dans le territoire de la premire de ces deux tribus, puis donne aux Lvites, Jos. 21, 38. cf. 1 Chr. 6, 80. Elle fut choisie pour sige de la royaut passagre et rebelle d'Is-Boseth, 2 Sam. "2, 8. 12. J9. i. 5.,etSa-

lomon en fit l'une des douze villes charges de pourvoir aux approvisionnements de la cour, 1 Rois 4, 14. David s'y retira pendant la rvolte d'Absalon, et c'est non foin de l que prit ce fils ambitieux et dnatur, 2 Sam. 17, 24. 27. cf. encore 1 Rois 2, 8. Ce nom disparat aprs les jours de l'exil.

MAHER-SALAL-HAS-BAS, trs bien traduit par Luther Eilebeute, Raubebald, Es. 8,1.3., et assez lourdement dans nos versions qu'on se dpche de butiner, il hte le pillage. C'est un peu long pour un nom d'enfant, et on pourrait le remplacer peut-tre par presse-butin, 1 pillevite. Ces quatre mots durent tre placs en grosses lettres, par le prophte, sur un criteau destin tre lu par tout le peuple ; la concision de ce langage permettait chacun d'apprendre et de retenir dans sa mmoire la promesse de la dlivrance, en mme temps qu'elle exprimait, la rapidit avec laquelle, au jour indiqu, la vengeance divine fondrait sur les ennemis. Achaz, roi de Juda, tait vivement press par les armes allies de Retsin et de Pkak, Es. 7, 1.; idoltre et incrdule, il ne mritait pas le secours de Dieu, mais Dieu voulait punir les ennemis de son peuple sans sauver Achaz ; il annona donc au prophte la naissance d'un fils auquel il devait donner le nom de Maher-Salal-Has-Bas, et ajouta qu'avant que l'enfant put prononcer le nom de son pre, Juda serait dlivr : cette prophtie ne tarda pas s'accomplir, 2 Rois 16, 9., et le roi d'Assyrie s'enrichit des secours que lui avait donns Achaz, ainsi que du butin qu'il fit sur les rois d'Isral et de Syrie.

MAHLON. v. Elimlec.

MAHON. 1 Ville de la tribu de Juda, Jos. 15, 55., non loin d'un dsert du mme nom, et prs du Carmel ; David demeura pendant quelque temps dans ces contres pendant que Saiil le poursuivait, et Nabal y possdait des proprits dans le dsert, 1 Sam. 23, 24. 25, 2. 2 Peuplade trangre qui se trouve, Jug. 10,12., en relation avec les Hamalcites, les Philistins et les Sidoniens ; peut-tre la mme que celle qui est mentionne sous le nom de Mhunites (ou Moniens),

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i Chr. 26, 7., et 1 Chr. 4, 41. dans le Ke-ri (trad. habitations) ; ils furent vaincus par Hozias. On croit retrouver leur nom dans l'ancienne Man (Abulfda, Burck-hardt), situe dans l'Arabie Ptre, au sud de Wadi Musa, sur la route de la Mecque, o se voient encore des ruines assez considrables de villes et de villages. Rosenmuller compare, mais sans preuves, la ville de Beth-Mhon, q. v. 3 Fils de Samma, et pre ou fondateur de Beth-Sur, 1 Chr. 2, 45. Jos. 15, S8.

MAIN. Le lavage des mains et des pieds, acte de propret en soi, tait sou-_ vent considr comme le symbole de la puret ; ainsi Pilate lave ses mains pour dclarer qu'il est innocent du sang du Juste; saint Pierre veut que ses mains soient laves par Jsus ; le juste lave ses mains dans le sang des mchants en approuvant la vengeance que Dieu tire de leur iniquit ; il lave ses mains dans l'innocence; Matth. 27, 24. Jean 13, 9. Ps. 58, 10. 26, 6. Verser de l'eau sur les mains de quelqu'un, c'est remplir son gard l'office de serviteur, 2 Rois 3,11. S'appuyer sur la main de quelqu'un est un acte de supriorit, 2 Rois 7, 2. 17. o, 18. Tendre la main signifie, ou demander ou faire alliance, Lam. 5, 6. cfc Rom. 10, 21. La main du Seigneur exprime sa puissance ou l'influence de son esprit, Ps. 19, 1. 118, 16. Jr. 1,9. cf. Es. 6, 6. 1 Sam. 5, 6. 7. La main leve du pcheur, Deut. 32,27., dsigne son insolence. On comprend du reste facilement la signification de ce mot partout o il est pris dans un sens figur. La main (ou la paume), est plusieurs fois employe comme unit de mesure ( = 0m,09), cf. 1 Rois 7, 26. Ly. \ 2. etc. Quant la main sche que Jsus gurit, Matth. 12,10. Marc 3,1. Luc 6, 6. 8., c'est un engourdissement du bras ou d'une portion du bras, produit par l'obstruction de certains canaux qui empche la nourriture d'arriver en quantit suffisante, et a pour rsultat le dprissement, la dessication et la mort de l'organe ; c'est une atrophie locale comme chacun peut en prouver momentanment, mais qui est souvent aussi permanente et incurable. Quelquefois aussi, cette mort lo-

cale peut surprendre les membres subitement, c'est alors une paral\sie, et il est probable que les cas dont il est parl, I Rois 13, 4. et Jean o, 3., taient des cas de cette nature. Jroboam fut frapp de paralysie par celui qui dit la maladie : Viens, et elle vient, v. Paralytique.

MAINAN, Luc 3, 31.; inconnu.

MAISONS. Elles taient ordinairement en Palestine bties de briques cuites, ou mme simplement sches au feu, ce qui ne leur assurait ni une grande solidit, ni une longue dure, Matth. 7, 25. Ez. 12, 5. 7.13,13. Job 4, 19. Il y en avait cependant aussi qui taient faites de pierre, et les palais taient construits en pierre de taille, ou mme en marbre blanc, Lv. 14, 40. 42. 1 Rois 7, 9. Es. 9, 9. 1 Chr. 29, 2. (il parat d'aprs Esd. 3,10. Job 38, 6. 7. cf. Zach. 4, 7., qu'il y avait des ftes particulires et des invocations solennelles lors de la pose des fondements. ) Le mortier, la chaux ou le gypse, et peut-tre aussi l'asphalte, servaient de ciment dans les constructions, Jr. 43, 9. Es. 33. 12. Deut. 27,4. Gen. 11, 3., et un enduit de chaux venait recouvrir les parois extrieures, Lv. 14, 41. Matth. 23, 27. Ez. 13,10.: pour les palais cette couche tait colore, Jr. 22, 14. La charpente tait ordinairement en sycomore, puis, mais rarement, en olivier, en cdre ou en san-dal, Jr. 22,14.1 Rois 6, 15. 33. Des colonnes (les plus belles taient de marbre, Cant. 3,15), et mme quelquefois de longues galeries de colonnes, servaient d'ornements extrieurs aux btiments de luxe, 1 Rois 7, 6.15. 2 Rois 2a, 13. v. Temple. Les maisons des grands et des riches, ordinairement bties en carr, avaient plusieurs tages, 1 Rois 7,2. Act. 20, 9. Autour de la maison, ou quelquefois au milieu, lorsque c'tait un grand btiment, se trouvait une vaste cour pave, entoure d'une ou de plusieurs ranges de colonnes en galerie, orne d'arbres, avec une fontaine et quelquefois avec des bains ; c'tait dans la belle saison la pice la plus importante, celle o se tenaient les matres, et o ils recevaient leurs amis, 2 Sam. 17,18.11, 2. Matth. 26,69. Nh. 8, 16. cf. Est. 1,3. 5, 1. Les toits (q. v.) taient plats, entours d'un para-

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pet trs peu relev, et servaient de terrasses ; on s'y runissait pour jouir de l'air frais du soir, quelquefois on y couchait, ou bien l'on y clbrait le culte et l'on y dressait des autels ; il y avait ordinairement une communication directe entre le toit et la chambre haute, 2 Rois 23,12.; cette pice, qui tait la plus leve de la maison, et qui tait situe immdiatement au-dessous du toit, tait une chambre prive, le plus souvent une chambre coucher, ou une retraite tranquille pour les malades, 2 Sam. 18, 33. I Rois 17, 19. Act. 9, 37. 39. 1, 13 20, 8.; elle avait souvent deux escaliers, dont l'un, extrieur, communiquait avec la rue, l'autre avec l'intrieur de la maison. Chez les grands, il y avait devant la porte une petite cour qui servait de vestibule ou d'antichambre, Jr. 32, 2. Marc 11, 68. Jean 18, 16., et qui d'un ct s'ouvrait dans la cour proprement dite, et conduisait de l dans l'appartement, de l'autre communiquait avec le toit et avec l'tage suprieur par un escalier tournant, l Rois 6. 8., qui tait souvent fait d'un bois recherch et prcieux, 2 Chron. 9, 11. Les chambres du rez-de-chausse, qui composaient la partie la plus importante et la plusconsidrabledel'appartement, taient ornes dans le got du luxe oriental, qui attache plus de prix la pompe intrieure, qu' l'embellissement des murs extrieurs ; une boiserie magnifique, des lambris incrusts d'or et d'ivoire, des garnitures en tapisserie, des tableaux, un plancher quelquefois de marbre, de porphyre ou d'albtre, voil ce que prsentaient leurs htes les riches habitants de la Palestine ; un parquetage de bois de cdre tait dj moins splendide, et le plancher des plus pauvres tait un simple travail de gypse et de terre, ou de briques cuites; 1 Rois 7, 7. 22, 39. Jr. 22, U. Am. 3,15. Ps. 45, 8. Est. 1,6. cf. Horac. Od. II, 18 (15), 2. Odyss. 4, 72., etc. Les portes tournaient sur des pivots ou sur des gonds, et se fermaient en dedans au moyen de verroux de bois que l'on poussait ou retirait avec des espces de clefs, Jug. 3,25. Prov. 26,1 4. 1 Rois 7,50. Cant. 5, S. Luc 11,7. Les riches avaient de* portiers ou des portires

remplissant les mmes fonctions que les ntres, 2 Sam. 18, 26. Jean 18, 16. Act. 12,13.15. Luc 13, 23. Matth. 7, 7. Quant aux fentres, v. cet article. Il y avait pour les femmes des appartements particuliers et retirs, dont l'entre tait absolument interdite tout autre homme que le matre. Les grandes maisons avaient leurs chambres d'hiver et leurs chambres d't; les premires se chauffaient apparemment de la mme manire que de nos jours, au moyen d'un feu allum au milieu de la pice dans un enfoncement circulaire; on le couvrait, lorsqu'il tait teint, d'une espce de tambour carr, garni d'un ta- i pis, destin conserver la chaleur, Am. 3,15. Jr. 36, 22. Jug. 3, 20. cf.Niebuhr II, 394. Tavernier 1, 376. On voyait aussi dans les palais des chambres manger indpendantes, Joseph. Ant. 8, 5. 2.

Les meubles principaux taient des so-phas ou lits de repos, des siges, des tables et des chandeliers, que la magnificence orientale s'attachait charger d'autant d'ornements que possible, Ez. 23. 41. Am. 6, 4. Prov. 7, 16. 2 Rois 4, 1 ol

On a parl de la lpre des maisons l'article Lpre.

D'aprs les rcits des voyageurs, l'architecture orientale moderne ne diffrerait pas essentiellement de l'ancienne, et l'on peut voir dans Niebuhr, Volney, lady Montague, Hartley, Buckingham, Schubert, etc., combien peu de changements il s'est fait sous ce rapport depuis plus de vingt sicles. Les maisons, dit Buckingham, se composent de sries d'appartements donnant sur une cour qui se trouve au milieu de chambres souterraines pour se mettre pendant le jour l'abri de4a chaleur, et de terrasses dcouvertes pour prendre le repas du soir et pour dormir pendant la nuit. Ces terrasses sont quelquefois partages en compartiments spars, ayant chacun son escalier, et formant ainsi autant de chambres dcouvertes.

MAITRE d'htel, Jean 2, 8., en grec archilriclin. Les noces duraient souvent six huit jours, et une personne quelconque, serviteur ou mme parent, tait choisie pour tre l'ordonnateur des repas, veiller la distribution rgulire des

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plats, notamment des aliments plus recherchs et des boissons, pour remplir en un mot les fonctions de matre d'htel ou de matre des crmonies. Cette charge ne doit probablement pas tre confondue avec celle du prsident de table (symposiarque, rex convivii) qui tait choisi ou tir au sort entre les convives eux-mmes et qui tait le roi de la fte au lieu d'en tre le serviteur. Cependant v. Wetstein, Novum Testamentum, I, 847.; le passage de Jean n'a rien qui repousse positivement l'identit des deux charges.

MAK1R. Petit-fils de Joseph, fils de Manass et dune concubine syrienne, 1 Chr. 7, 14. Ses enfants purent encore jouir de la vue et des soins de leur aeul, le gouverneur d'Egypte, Gen. 30, t'A.; plus tard ils occuprent une partie du pays de Galaad dont ils s'taient empars, v. Jar. .Nomb. 32, 39. Deut. 3, 15. Jos. 13, 31.17, I. Le nom de Makir se retrouve encore Nomb. 26, 29. 27,1. 36,1. I Chr. 2, 21. 7, 14. et Jug. 5, 14., o il semble reprsenter toute la tribu de Manass.

2 Fils de Hammiel et probablement un ancien ami de la maison de Saiil ; il avait recueilli le seul descendant qui restt du premier roi d Isral, Mphiboseth, et c'est dans sa maison Lodebar que les employs de David trouvrent ce jeune prince. Peu'.-tre la nourrice de Mphiboseth appartenait-elle la famille de Makir, et l'on comprendra que, soit affection, soit compassion, soit esprance de temps meilleurs, elle l'et retir chez elle pour le conserver. Il ne parat pas qu'il y et de la politique dans l'affection de Makir pour les enfants de Saul, car on le voit plus tard apporter des vivres David fuyant devant Absalon, et le secourir lui et les siens au milieu du dsert, 2 Sam. 4, 4. 9, 4. 17, 27.

MAKKDA. Jos. 45,41. cf. 10, 28.29., ville de Juda, situe, d'aprs Eusbe, 8 milles est d'leuthropolis. Elle fut prise par Josu qui poursuivit jusque l les Cananens, et complta par cette victoire la prise de possession du sud du pays.

MALACHIE. Plusieurs opinions ont t mi?es en avant sur l'existence de ce pro~

| phte, dont le nom ne se trouve nulle I part ailleurs que dans son livre. Dj quelques docteurs juifs, traduisant le nom de Malachie par messager ou ange de l'Eternel, avaient mis l'ide qu'Esdras tait l'auteur de cet oracle, cach sous un nom symbolique ; v. aussi Jrme, Calmet et Simonis; Vitringa, et aprs lui Hengs-tenberg, ont gnralis cette ide en la modifiant, et pensent qu'un prophte quelconque a pris ce nom appellatif si bien en rapport avec ses fonctions ; ils se, fondent en particulier sur ce que le nom de Malachie n'est accompagn d'aucune autre dsignation de personne ou de famille ; mais v. Abdias 1, 1. Habac. 1,1., o le nom des prophtes est galement isol sans que personne ait song en faire des noms appellatifs. D'autres encore (Origne) ont pens que Malachie tait un ange incarn. Il n'y a pas de raisons pour nier l'existence de Malachie, et s'il y a dans son nom un appel et une grande solennit, on peut dire la mme chose d'Ose, de Jol, etc. On ne sait du reste rien, ni de sa personne, ni de sa famille, ni de son activit. Quant l'poque o il pronona et rdigea les prophties qui portent son nom et qui ne forment qu'un seul oracle, on est d'accord maintenant, depuis les travaux de Vitringa, la faire concider peu prs avec le second voyage de nhmie en Palestine, sans que l'on puisse dterminer si ce fut immdiatement avant son dpart, pendant son absence ou aprs son retour. Malachie fut avec Nhmie dans les mmes rapports qu'Agge avec Jnosuah, que Zacharie avec Zorobabel; l'activit intrieure de l'un concourt avec l'activit extrieure de l'autre ; elles s'associent mutuellement. Malachie reproche aux sacrificateurs leur ngligence dans l'evercice de leurs devoirs, au peuple son refus de payer les dmes, et le choix d'offrandes et de victimes mprisables ; il reproche tous leur indiffrence religieuse et leurs murmures, et le portrait qu'il fait du peuple de Dieu rappelle parfaitement celui que fait Nhmie. cf. Mal. 2, 8. 3, 10. et Nh. 13, 4 0. 30., etc. Le mme parallle pourrait s'tablir dans tout le cours de l'histoire juive entre Sa

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mission des prophtes et la vie des rois, entre les paroles des premiers et les actes des seconds, entre Esae et Ezchias, entre Jrmie et Josias. Malachie ajoute des menaces ses reproches, et termine en annonant la venue du prcurseur qui sera immdiatement suivie de celle du Messie. Si cet auteur n'est pas nomm dans le Nouveau Testament, il y est au moins cit diverses reprises, soit directement, soit indirectement; . Matth. 41, 10. 17, 10-12. Marc 1, 2. 9, 11. 12. Luc 1,16. 17. 7, 27. Rom. 9, 13., etc.

MALADIES. Malgr la salubrit du climat de la Palestine et des contres environnantes, et quoique la rgularit de la vie et la sobrit soient presque un prservatif immanquable de tous les maux, il y a quelques maladies qui se dveloppent l comme ailleurs, qui rappellent aux habitants les consquences du pch, et les avertissent que l'homme n'est que poudre, que le temps passe, que la fleur se fane et tombe. Ce ne sont en gnral que des maladies de courte dure. La langueur, la fivre (chaude), les ulcres, la gale, lagonorrhe,les hmorrhodes, la lpre, sont nommes en plusieurs passages des livres de Mose, Lv. 15,3. 26, 16. Deut. 28, 22. 27., etc. Les dyssen-teries en t, la fivre au printemps et en automne, paraissent avoir rgn chez les Juifs, comme elles sont encore de nos jours en Orient les maladies de la saison, Act. 28, 8. Matth. 8,14. Luc 4,39. Jean 4, 82. cf. Burckhardt, Arab. 615., etc. L'Ecriture parle encore de coups de soleil, 2 Rois 4, 19., d'hypocondrie et de mlancolie noire, 1 Sam. 18,10., mais les maladies les plus communes taient la lpre, la ccit, la paralysie, les pestes, et dans le Nouveau Testament, les maladies d'esprit ou possessions, q. v. La maladie dont le pays fut frapp sous Joram, 2 Chr. 21,15., tait probablement une longue et violente dyssenterie qui faisait de cruels ravages dans le corps, entranait avec elle du sang et dchirait les entrailles. L'hydropisie tait bien connue, Luc 14, 2. La gangrne, nomme 2 Tim. 2.17., est une espce de combustion froide qui commence quelquefois la suite de coups ou de blessures, et qui ronge peu peu

autour d'elle la chair et le systme nerveux jusqu' la mort complte (spbacle) de l'organe attaqu; le couteau peut seul arrter les progrs de ce mal auquel sont compars les faux docteurs, les fausses doctrines et les disputes vaines, v. encore les articles spciaux, Mdecine, N-bucadnetsar, Vers, etc.

Les Juifs regardaient en gnral les maladies comme des chtiments divins, Job 7, 20. Jean 5, 14. 9, 1., etc., et l'Ecriture nous les fait aussi considrer comme les suites du pch, Gen. 3,16. Jsus en parle comme en tant le matre absolu, les envoyant ou les rappelant 4 comme on ferait d'un serviteur, Matth. 8, 8., et c'est la possession des dmons qu'est attribue dans l'Evangile la cause de la plupart des maladies, Luc 13, 11. 16.Matth. 17,13.48.1 Cor. 5, 5.14, 30. 2 Cor. 12, 7. cf. Deut. 28, 22. 27. 7, 15.

MALCHUS, serviteur du souverain sacrificateur Caphe; son nom se trouve Jean 48, 10. Comme il allait mettre la main sur Jsus pour le saisir, Pierre lui coupa l'oreille d'un coup d'pe, soit que l'oreille ft entirement dtache de la tte, soit qu'elle ne ft pas entirement coupe ; il est assez probable que saint Pierre avait envie de lui couper la tte, dit Calmet. Mais Jsus qui donnait sa vie ne pouvait pas faire payer au serviteur les fautes de son matre ; juste et misricordieux, il gurit la plaie qu'avait faite son disciple peu intelligent de l'pe qui doit servir la dfense du christianisme ; il toucha l'oreille blesse, et son dernier miracle avant d'tre livr, fut pour un de ses ennemis, cf. Matth. 26, 51. Marc 14, 47. Luc 22, 50. Jean qui tait en relation avec la cour du pontife, nous a seul conserv le nom de ce serviteur. La tradition porte que Malchus se convertit plus tard (Corn. ad. Lapid.). Ce nom, driv de mleck, roi, se retrouve ailleurs dans l'histoire, et Josphe (Ant. 13, 5. 14,14., etc.), parle d'un Malchus, roi des Arabes, qui avait de trs grandes obligations Hrode, fils d'Antipater.

MALKIEL, 4 Chr. 7, 31., inconnu, de la tribu d'Aser, prince ou fondateur d'une ville, Birzavith, galement inconnue.

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MALKUA,1 filsdeHammlec,Jr. 38, 6., et peut-tre frre de Jrahmel, 36, 26., n'est connu que pour avoir donn son nom la citerne dans laquelle fut jet le prophte Jrmie, et qu'il avait probablement fait creuser lui-mme.2Pre de Pashur, Jr. 21,1. 38. 1.

MALTE, le bien connue de la Mdi-diterrane, situe entre la Sicile et la cte africaine ; elle a environ 28 kil. de long sur 16 de large, et 85 de circuit. Selon Diodore, des Phniciens, ayant remarqu qu'elle avait plusieurs ports commodes,, en chassrent les Phaques, et y tabli - rent une nouvelle colonie qui s'enrichit par son commerce et son industrie ; les habitants excellaient surtout fabriquer des toffes d'une beaut et d'une finesse admirables. Ovide parle de sa prodigieuse fertilit en grains ; maintenant, on n'y trouve plus que du coton et des fruits, principalement des oranges. Selon les potes, aprs la mort de Didon, Anne, sa sur, qui l'avait suivie en Afrique, se retira dans l'le de Malte, d'o Pygma-lion ayant voulu l'enlever, elle se sauva en Italie, et fut trs bien reue par Ene. Malte passa successivement des Carthaginois aux Romains. Le consul Tib. Sem-pronius fit voile de Sicile Malte, o Carthage entretenait une garnison (218 av. C). Ds qu'il parut, on lui livra Amil-car, tils de Giscon, qui commandait dans l'le, v. Bochart, Can. 1, 26. C'est sur ls ctes de cette le que Paul, aprs tre sorti de Crte, fit naufrage, et l'on dit que, depuis son dpart, il ne se trouve plus de btes venimeuses dans l'le. Quelques auteurs ayant donn la mer Adriatique, Act. 27, 27., le sens moderne d golfe de Venise, ont cherch cette le dans la petite le de Mlite, prs de la cte d'Illyrie; mais cette opinion est combattue par la direction que prit le vaisseau en partant de l'le, et par le fait que le voyage s'acheva sur un navire qui, venant d'Alexandrie, ne pouvait avoir fait, pour se rendre Rome, le dtour que cette opinion suppose et ncessite, v. Adriatique.

MAMR, Escol et Haner, Gen. 14, 13., trois frres amorrhens, amis et allies d'Abraham, qui aidrent le patriarche

dans son expdition contre Kdor-Laho-mer. On peut croire, sans toutefois l'affirmer, qu'ils avaient, comme Melchi-sdec, renonc l'idoltrie en suivant Abraham. Mamr avait donn son nom une fort de chnes situe au sud de Jrusalem, l'orient des montagnes de Ju-da, prs de la haute, large et fertile valle d'Hbron, et qui fut, pendant quelque temps, la rsidence ordinaire d'Abraham et des siens, Gen. 13, 18.18,1. 23, 17. 25, 9. 35, 27. 49, 30. 50, 13. La valle de Mamr portait aussi le nom de valle du Trbinthe, cause d'un arbre de cette espce qui s'y trouvait, et qui passait pour aussi ancien que le monde, Jos., G. des Juifs, 4, 17. 7. Eusbe, Prp. v., 5, 9., etc. On prtendait qu'Abraham tait assis l'ombre de cet arbre lorsqu'il fut visit par les anges qui allaient Sodome. Plus tard, on vit les Juifs, les chrtiens et les paens, y clbrer, chacun leur manire, les solennits de leur religion ; l'on y sacrifiait des victimes, on ornait de lampes allumes le puits du patriarche, et l'on y jetait du vin, des gteaux et des pices d'argent. Constantin dfendit cette idoltrie, et y fit blir une glise. Le chne de Mamr ne survcut pas longtemps cette perscution religieuse : il n'en restait que le tronc au temps de saint Jrme ; sans cela, il est croire que les mahomtans seraient venus joindre leur idoltrie celle qui dut tre supprime par Constantin. Quelques voyageurs modernes ont cru retrouver les ruines du tronc prs des ruines de la chapelle ; mais il est difficile de s'v fier.

MNAHEM, frre de lait d'Hrode le Ttrarque, lev avec celui qui fit mettre mort Jean-Baptiste, eut le bonheur de se convertir, et devint l'un des prophtes et docteurs de l'glise d'Antioche, Act. 13,1. Saint Luc, en faisant le rapprochement de ces deux hommes, qui, aprs avoir reu la mme ducation, finirent d'une manire si diffrente, semble vouloir nous dire : L'un fut pris, et l'autre laiss. On ne sait rien autre, d'ailleurs, sur sa vie; quelques-uns le font fils d'un essnien, ami d'Hrode le Grand, qui prdit a celui-ci son avnement au

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rent, sur les bords du Jourdain, un autel destin tmoigner en leur faveur, ou mme, au besoin, contre elles, et les relier ainsi aux neuf autres tribus, Jos. 22, 10. sq. La seconde demi-tribu, dont le territoire fut plac ct de celui d'Ephram, tait comprise entre le ruisseau de Cana, la Mditerrane, la chane du Carmel, et l'est les montagnes d'Ephram, Jos. 16, 9. 17, 4. Elle avait aussi pour voisins Aser et Issacar, sur le territoire desquels elle parat mme avoir eu quelques parcelles enclaves, 17, 11., qu'elle ne put, sous les juges, dfendre entirement contre les Cananens, Jos. 17, 12. Jug. I, 27. Aprs la mort de Salomon, les deux demi-tribus, sous la puissante main d'Ephram, passrent au royaume des Dix tribus, dont elles suivirent les destines. Le nom de Manass se trouve, Apoc. 7,6.8., avec celui de la tribu de Joseph, qui, dans ce cas, dsigne Ephram.

2 Manass, pre de Guersom, et grand-pre de Jonathan, Jug. 18, 30. Peut-tre faut-il lire Mose (. Guersom); peut-tre aussi les noms de Mose et de Guersom se trouvaient-ils parmi les Lvites. Dans tous les cas, il ne faut pas confondre ce nom avec celui du (ils de Joseph ; car Jonathan descendait de Lvi, 17, 7.12.; il tait Lvite, et non Manas-site.

3 Manass, quatorzime roi de Juda, fils indigne et successeur d'Ezchias, rgna cinquante-cinq ans (698-643), 2 Chr. 33, 2 Rois 21. A douze ans il perdit son pre et monta sur le trne ; mais le parti antithocratique s'empara de son esprit, l'entoura et rgna par lui ; ce fut le triomphe de l'impit et de l'idoltrie; le jeune roi suivit fidlement les principes de ses conseillers ; il rtablit les hauts lieux que son pre avait dtruits, adora les idoles paennes, dressa des autels Bahal et tous les astres jusque dans les parvis du temple de l'Eternel, consulta les devins, et opposa des imposteurs aux prophtes que Dieu lui envoyait et dont il fit verser Jrusalem le sang innocent : Esae, selon la tradition juive, mourut victime de ses fureurs, et c'est peut-tre cette mort que l'aptre fait allusion, Hbr. 11. 37.

trne, et un rgne long, mais injuste; 'j'autres ajoutent qu'il fut l'un des soixante-dix disciples.

MANASS. 4 Fils an de Joseph et d'Asnath, fut dpouill de son droit d'anesse par son aeul Jacob, qui lui annona une moins grande prosprit et une postrit moins nombreuse qu' son frre cadet, Ephram, Gen. 44, 54. 46, 20. 48, 4.4 Chr. 7, 4 4. Les deux frres sont runis, sous le nom de Joseph, dans les dernires bndictions du vieillard, Gen. 49, 22., ainsi que dans celles de Mose, qui leur promet chacun ce qu'il y a de plus prcieux sur la terre ; mais Manass des milliers de descendants, et Ephram des dix milliers, Deut. 33, 4 3-47. Manass apparat comme chef de tribu, Nomb. 1, 40. 2, 20. 7, 54., et le nombre de ses hommes d'armes, au moment de la sortie d'Egypte, est de 32,000 (4, 35.). Les deux tribus sont presque toujours nommes ensemble, Nomb. 26, 28. Jos. 44, 4., etc. Lors de l'entre en Canaan, Manass se divisa en deux demi-tribus; Makir, parce qu'il fut homme de guerre, reut en partage Galaad et Basan; il devait servir de boulevard Isral contre les peuples inquiets et brigands de la Trachonite, contre les Syriens de Damas, et contre les Gessuriens de l'Anti-Liban. Les matres de l'arc ont irrit Manass, ont lanc contre lui des flches, l'ont attaqu; mais son arc a conserv sa force, et ses bras leur vigueur, et il a, de sa corne, heurt les peuples jusqu'aux extrmits du pays. 11 habita des contres bnies par l'Eternel, les riches plaines de l'Hauran, les belles montagnes de Galaad, et, dans ses vastes limites, il s'est tendu comme un rameau fertile prs d'une source, Nomb. 32, 39. cf. 34, 4 4. Jos. 12, 6. 13, 7. Cette demi-tribu tait spare de Gad par le Jabbok, et comprenait, dans son territoire, Hasta-roth et Edrhi ; elle s'tendait ainsi assez loin vers l'est, Deut. 3, 13. Jos. 43, 29., et, comme son loignement du sanctuaire, qui tait a Silo, pouvait avoir, par la suite, des consquences fcheuses pour ses descendants, qui pourraient oublier leur culte, ou voir leurs droits mconnus, les tribus transjourdaines lev-

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(ils ont t scis); enfin, pour n'oublier aucune abomination, il brla ses propres enfants devant les faux dieux! Les menaces divines taient mprises, elles s'accomplirent, et l'Eternel pronona cette terrible sentence : J'tendrai sur Jrusalem le cordeau de Samarie et le niveau de la maison d'Achab; je torcherai Jrusalem comme une cuelle qu'on essuie et qu'on renverse sur son fond. Manass tomba entre les mains des Assyriens, peut-tre lorsque Ezar-Haddon transportait ses colons dans le royaume d'E-phram, Esd. 4, 2.; il fut, malgr l'appui de l'Egypte qu'il avait recherch, saisi dans /es haUievs, charg de chanes, et conduit Babylone la vingt-deuxime anne de son rgne : ce fut la fin de la premire partie de sa vie, de son idoltrie et de ses malheurs (Seder-Olam). Dans la dtresse et dans l'angoisse, il s'humilia, se repentit de ses crimes, et supplia l'Eternel avec larmes ; il obtint son pardon, et fut bientt rtabli sur son trne, peut-tre la condition de rester vassal assyrien ; c'est ce que rendent probable les vnements qui eurent lieu dans les derniers jours de Josias son petit-fils, Sa conversion tait sincre : il le prouva en faisant son possible pour remdier aux maux dont il tait lui-mme l'auteur : il rtablit le culte du vrai Dieu, purifia le temple, renversa les bocages et dtruisit les autels. La fin de son long rgne fut consacre en taire oublier le commencement, et il vit prosprer son activit et son administration intrieure ; il releva les murs de Jrusalem l'occident de Guihon, ceignit Hophel d'ouvrages levs, rtablit l'ordre dans l'arme, et lui donna une discipline et des chefs. Il mourut l'ge de soixante-sept ans, et fut enseveli dans un spulcre qu'il s'tait prpar au milieu de ses jardins.

On croit que Jol prophtisa sous son rgne; c'est la mme poque aussi que quelques auteurs (Bossuet, Cahnet, Bon-nechose) placent l'histoire de Judith et d'Holopherne. La tradition a conserv, sous le nom de prire de Manass dans l'angoisse, un chapitre qui a t ajout dans quelques exemplaires grecs et latins la fin du second livre des Chroniques ; I

cette prire est belle, mais sa forme liturgique suffirait pour la faire reconnatre comme apocryphe.

Le second livre des Rois ne parle que des crimes et des malheurs de Manass ; il ne dit mot de sa repentance, mais indique en passant qu' sa mort il n'tait plus prisonnier : ce dernier dtail montre qu'il n'y a pas contradiction entre le rcit des Rois et celui des Chroniques, mais l'omission d'une partie aussi importante de la vie de Manass ne s'explique pas : on pourrait croire que l'auteur des Chroniques, qui a puis plus de sources, a trouv aussi plus de dtails; mais la cou-version de Manass n'est pas un dtail dans sa vie, et caractrise son histoire tout entire; tout Isralite, historien ou non. devait connatre un vnement de cette importance.

MANDRAGORE. Cette plante, dsigne par certains auteurs sous le nom de mandegloire, et qui dans son tymologie grecque signifie ornement des cavernes, est l'atropa mandragora des Latins, et appartient la cinquime classe (peu tandrie monogynie) de Linne. De tout temps et dans tous les pays o elle se trouve, elle a t l'objet des opinions les plus contradictoires, comme des fables les plus absurdes. Elle aime les pays chauds, la Palestine, la Grce, l'Italie, l'Espagne, et ne crot que trs difficilement dans nos jardins, mais dans les lieux qu'elle habite elle prfre les endroits sombres, tels que l'entre des cavernes. La racine est paisse, longue, fusiforme, ordinairement bifurque, ou mme divise en trois, fauve extrieurement, blanchtre l'intrieur : les feuilles sortent du collet de la racine, grandes, ovales, pointues, vertes, ondules sur leurs bords, et disposes en faisceau : entre ces feuilles naissent plusieurs pdoncules simples, courts, portant chacun une fleur dont la' corolle est campanule, rtrcie vers sa base en forme de cne renvers, un peu velue en dehors, blanchtre, lgrement teinte de violet : le fruit est une baie sphrique ressemblant une petite pomme, jauntre dans sa maturit, molle, charnue, pleine d'une pulpe qui contient des graines reniformes, places sur un

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vseul rang. Cette baie, narcotique et stupfiante, n'est dangereuse que lorsqu'elle est prise en certaine quantit.

Le nom de la mandragore se trouve deux fois dans l'Ecriture sainte, Gen. 30, 14. Cant. 7,13. ; c'est ainsi que les traducteurs ont entendu l'hbreu dudayim; dans le premier passage, c'est la vertu prolifique de la plante qui est releve; dans le second, c'est son odeur agrable et forte. 11 s'en faut du reste de beaucoup qu'il y ait eu unanimit pour cette interprtation, qui a t appuye par Jacq. Tbomasiusdans une dissertation spciale, 1739, mais dj fortement combattue par 1 ) Ant. Densing (1659), qui entend par dudayim le petit melon de Perse odorant (cuciimis dudam, L); de mme Sprengel, Faber, la traduction persane, etc.; 2) Lu-dolf, dans son Hist. d'Ethiop., soutient qu'il faut entendre par l un certain fruit que les Syriens appellent mauz, dont la figure et le got ont beaucoup de rapports avec le ficus indica; 3) Celse entend une espce de lotus; 4) Pfeiffer y voit une espce de lys; 5) Calmet, Bo-chart, Browne croient pouvoir donner l'hbreu le sens de citron ; 6) Junius traduit : des fleurs agrables; 7) Codurque, des truffes ; 8) Hiller, des cerises ; 9) d'autres, des violettes ou du jasmin ; 10) d'autres enfin, Yirey, Chaurneton, l'entendent de l'orchis. Il ressort de toutes ces divergences que la vritable signification du mot est perdue, et mme qu'elle l'a t de bonne heure ; on voit par le passage de la Gense que la plante dont il s'agit passait pour donner la fcondit, et le nom mme de dudayim (dod, amour) pourrait bien tre en rapport avec cette opinion. La mandragore et l'orchis sont les deux plantes qui harmoniseraient le mieux peut-tre avec le peu que nous connaissons du dudayim, la premire par la bifurcation de sa racine, laquelle, avec un peu de peine et de bonne volont, on pourrait encore donner la forme du corps humain, de l le nom d'anthropomorphos qui lui a t donn par Pythagore; la seconde, par la grossire ressemblance qu'on a cru trouver dans ses bulbes ordinairement gmines, et qui a amen la prconisation ridicule de ses vertus aphro-

disiaques. L'une et l'autre de ces plantes peuvent exercer une certaine influence sur l'homme ; elles peuvent stimuler, exciter, irriter ; Vnus est appele mandragoritis, et l'empereur Julien, dans son ptre Calixne, dit qu'il boit du jus de mandragore pour s'exciter la volupt; mais elles ne peuvent rien sur les femmes, surtout elles n'ont pas les vertus qu'on leur prte. Les bulbes de l'orchis se cueillent la fin de l'anne; on les lave, et, aprs qu'on les a soumises pendant quelques minutes l'action de l'eau bouillante, on les fait scher au soleil ou dans un four ; c'est dans cet tat qu'elles entrent dans le commerce sous le nom de salep de Perse ou de salap; elles sont connues pour leurs proprits nutritives, niol-lientes et lubrifiantes ; mais c'est par ces qualits seules, et cause de son abondance en principes assimilants, que le salep peut tre considr comme aphrodisiaque, et il ne l'est qu' la manire des ufs, de la viande ou du lait, c'est--dire parce qu'il est nourrissant.Hasselquist, Michalis, Maundrell, de mme que l'abb Mariti (Voyag. II, 195), sont favorables la traduction mandragore, et leurs preuves, sans tre trs convaincantes, ont cependant un certain poids : ce qui est dit du dudayim s'applique en tous points la mandragore ; c'est au temps de la moisson des bls (mai) que leur truit mrit, cf. Gense 30, 14.; elles ont une odeur agrable ; elles peuvent se conserver, et soutiennent une espce de comparaison avec les grenades. Ces caractres sont, il faut l'avouer, assez vagues pour permettre l'incertitude, et si l'on n'admet pas la traduction orchis, le mieux est peut-tre de s'en tenir a la version traditionnelle.

Pour l'tude des miracles et des fables relatives cette plante historique (dont un des plus grands torts est de nous avoir donn la Mandragore de Machiavel), on peut consulter Thophraste, Pline, Dios-coride, Calmet, Hiller, et Celsius, ainsi que les monographies de Heiddeger, de Drusius, de Thomasius, de Laurent Cate-lan (Rare et curieux discours de la plante appele mandragore, Paris, 1639), de Holzbom, 1702, et de Garnier de Nmes.

MANJSE, Ex. 16, Nomb. 11,Deut.8,3.

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Jos. 8, 12. La nourriture que Dieu donna aux Isralites dans le dsert, depuis Sin, leur huitime campement, jusqu' la fin de leur sjour. Mose la dcrit comme quelque chose de menu, blanc, rond comme d grsil, commede la semence de coriandre, et ayant le got de beignets. Elle tombait chaque matin avec la rose, et lorsque la rose avait disparu sous l'iiction des premiers rayons du soleil., la manne restait seule sur le roc ou sur le sable, o les Isralites venaient la ramasser, mais seulement en quantit suffisante pour la journe, l'exception du vendredi o il en tombait une quantit double et o les Isralites devaient aussi faire la provision do sabbat. Elle se glait du jour au lendemain, et ceux qui, se mfiant de la divine Providence, voulurent essayer d'en conserver, la virent se corrompre et les vers s'y mettre. Chacun avait droit un homer (litres 3, 50), et celui qui en avait recueilli beaucoup n'en avait pas plus, comme celui qui en avait recueilli peu n'en avait pas moins, c'est--dire qu'ils rpartissaient entr eux, proportionnellement au nombre des membres de chaque famille, ce qu'ils avaient ramass, de sorte que celui qui en avait trop communiquait de son superflu celui qui n'avait pas assez, et ramenait l'galit voulue de Dieu. Le passage 2 Cor. 8, 45. semble tablir ce sens, en mme temps qu'il trace aux chrtiens une ligne de conduite qui n'est malheureusement que bien peu suivie. En commmoration de cette merveilleuse Providence qui nourrit pendant tant d'annes un peuple tout entier dans un dsert, Dieu voulut qu'un homer de manne ft recueilli dans un vase d'or et plac devant le tmoignage ct de l'arche sainte, cf. Hbr. 9, 4.

Cette nourriture comme telle, et cette substance considre en elle-mme, tait quelque chose de tout fait nouveau pour les Isralites, si bien qu'en la voyant pour la premire fois couvrir le sol, ils se demandrent les uns aux autres : Qu'est-ce? (hbr., man), et ce nom interrogatif resta ce pain descendu du ciel : man hou, qui signifiait qu'est ce que cela? fut traduit : cela est de la manne. C'est la mme question que firent plus tard les

Juifs au sujet de Jsus le vrai pain cleste, Luc 4, 36., car il tait pour eux une apparition galement inconnue, mais plus bnie encore.

Outre les passages dj cits, la manne est rappele en. 9, 20. Jean 6, 31. 49. 38. Ps. 78, 24. Apoc. 2, 17. Ce dernier passage contient une allusion vidente l'urne d'or renfermant la manne : la manne commune et corruptible du dsert tait la nourriture du corps mortel ; mais la manne cache dans l'urne est incorruptible, c'est la nourriture du corps immortel.

Ps.78,24. 25. ... bien qu'il et fait pleuvoir la manne...; tellement que chacun mangeait du pain des puissants. Nos versions rendent exactement le sens de l'hbr. abirim, mais la phrase n'est pas claire et ne se comprend pas : la Vul-gate, l'anglais, et Luther ont le pain des anges, ce qui ne se justifie pas par l'usage de la langue ; Hengstenberg paraphrase : le pain venu des lieux habits par les anges ; Durck propose le pain des taureaux, qui d'aprs l'analogie de Soph. 1, 17., pourrait signifier la viande des taureaux; abirim a en effet quelquefois le sens de taureaux, Ps. 22, 12. 50, 13. 68, 30. Es. 34, 7. Jr. 50, 11., et l'auteur entendrait que, outre la manne, Dieu a aussi donn aux Isralites de la chair manger, ce qui ne s'accorde ni avec le sens du passage, ni avec l'histoire du dsert. Dimock pense qu'au lieu de abirim il faut lire Elohim, ou Abir Jhovah (cf. Ex. 16,15-16. Jean 6, 33.), et traduire le pain de l'Eternel. Harris enfin prend abirim dans le sens de ailis pour oiseaux, chacun mangea (outre la manne) du pain,c'est--dire de la chair d'oiseaux; il leur envoya de la nourriture les rassasier. Mais toutes ces explications sont un peu recherches, et la traduction franaise, qui est la plus littrale, n'a besoin que d'tre comprise dans le sens du gnie de la langue hbraque : le pain des puissants ou des riches, c'est un pain excellent, ou, d'une manire gnrale, une nourriture excellente. Dieu envoya aux Isralites la manne, le froment des cieux, tellement qu' (au lieu de disette) chacun avait en abondance un mets trs recher-

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ch, une nourriture agrable et dlicate. L'auteur de la Sapience (46, 20. 21.) dit que la manne s'accommodait tellement au got de ceux qui la mangeaient, que chacun y trouvait de quoi satisfaire son apptit, et quelques-uns l'ont entendu en ce sens qu'elle prenait pour chacun le got particulier qu'il dsirait y trouver. Jospbe dit plus simplement qu'elle tait si excellente qu'on ne pourrait rien dsirer de meilleur; et saint Augustin, qu'elle se conformait au got de ceux qui en usaient, en faveur des enfants de Dieu, lesquels ne s'en lassrent pas, tandis que pour les autres elle ne fut plus bientt qu'un objet de dgot, Nomb. 11,6.

La manne n'est pas une substance qui soit entirement inconnue ou perdue : elle se retrouve encore en divers lieux, en Pologne, dans le Dauphin, en Calabre, en Arabie, sur le Sina, sur le Liban, et ailleurs. La plus estime est celle d'Arabie, espce de miel condens qui suinte des feuilles et des branches, et que l'on recueille quand elle a pris une certaine consistance. On peut augmenter de beaucoup la rcolte qu'on en fait, au moyen d'incisions pratiques l'arbre, et c'est au mois d'aot surtout que cette opration se fait avec le plus de succs ; parfois c'est un petit insecte, le coccus, qui se charge de piquer l'arbre avec son aiguillon, et de provoquer ainsi l'coulement de la rsine. Saumaise pense que c'est de cette manne qu'il est parl dans l'histoire du dsert, et que le miracle a consist moins dans la production mme que dans l'abondance et la rgularit de cette production. Son opinion peut parfaitement se soutenir en ce sens qu'elle n'enlve rien tout ce qu'il y a eu de miraculeux dans presque tous les dtails de cette alimentation providentielle ; en gnral on peut remarquer dans la plupart des miracles de la Bible, qu'ils ne contrarient pas la nature, qu'ils ne sont pas des monstruosits en dehors du cours des choses; mais qu'ils se distinguent soit par des modifications apportes certaines lois, physiques, soit par l'acclration d'effets qui se produisent galement dans la nature, mais lentement et suivant certaines !

rgles, soit enfin par la multiplication . l'augmentation en nombre ou en volume, des effets que des causes physiques auraient aussi produits, mais en moindre quantit. Admettant que la manne cleste n'ait pas t une cration nouvelle, le mi-rac'e reste dans son abondance, sa rgularit, sa priodicit, interrompue le sabbat, mais prcde d'une quantit double de nourriture la veille, sa prompte corruption pendant la semaine, et sa conservation au septime jour, sa production au milieu des sables quand d'ordinaire elle ne se trouve que dcoulant des arbres, etc., tout autant de caractres qui ne sont point naturels, mais que Dieu a pu miraculeusement ajouter pour un temps l'une des productions de la nature orientale, les uns pour conserver son peuple, les autres pour l'habituer au respect de la loi qu'il avait donne. Disons cependant que les voyageurs donnent la manne du dsert quelques proprits qui ne rendent pas l'identit absolue. Cette gomme qui dcoule goutte goutte ne se laisse ni piler, ni broyer, comme faisait la manne isralite, et de plus elle a une vertu lgrement purgative et affaiblissante, qui se perd, il est vrai, pour celui qui, par un frquent usage, en a pris l'habitude, comme on sait que l'estomac peut s'accoutumer une nourriture qui lui est naturellement contraire.

Les Hbreux et les Orientaux pensent, l'inverse de Saumaise, que la manne tait un miracle, jusque dans la nature mme de sa substance, et c'est bien, toutprendre, l'opinion qui parat le mieux justifie par la lettre de l'Ecriture ; mais ils sont tellement jaloux de la grce que Dieu leur fit en cette occasion, qu'ils vont jusqu' prononcer l'analhme contre ceux qui ne partagent pas entirement leur manire de voir cet gard (A bon Esr. ad Ex. 16, 15.); c'est aller un peu loin.

On peut consulter sur la manne la Physique sacre de Scheuchzer avec les notes de Donat, la dissertation de Faner, l'Hist. de la manne de Buxtorf, Sauniaise, les Notes de Rosenmuller sur Bochart, le Trait d'Altomare, et un art. dans les Comptes rendus de l'Acadmie des scien-

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ces, 18i6, t. II, p. 452, sance du 31 aot. MANOAH, Jug. 13,2.,deTsorhah, pre de Samson. Cet homme faible et craintif, mais bien intentionn, gmissait sur les malheurs que l'idoltrie de ses compatriotes avait amens sur la commune patrie, lorsque sa femme,, plus pieuse apparemment, et plus claire que lui, vint lui annoncer que sa longue strilit qui les affligeait l'un et l'autre, allait enfin cesser, et qu'un prophte de l'Eternel lui avait promis un fils; bien plus, ce fils devait tre le librateur d'Isral, et pour le prparer sa grande et sainte mission, elle devait elle-mme observer jusqu'au moment de sa naissance toutes les prescriptions du nazarat. Manoah, tout ensemble troubl et rjoui, demanda au Seigneur de lui faire voir lui-mme ce messager de bonnes nouvelles, afin qu'il pt apprendre de lui la conduite qu'il aurait tenir l'gard de ce fils bni. Bientt aprs, en etfet, l'ange apparut de nouveau la femme, qui alla chercher son mari; mais il ne rpondit pas aux questions prmatures de l'humble Manoah ; il se borna rpter la femme qu'elle devait, pendant tout le temps de sa grossesse, vivre dans l'abstinence nazarenne, et Manoah n'insista plus ; mais dsireux de retenir auprs de lui ce prophtede l'Eternel, et de l'honorer selon les usages de l'antique hospitalit, il lui offrit un festin; l'ange le refusa, mais engagea son hte prsenter un holocauste l'Eternel. L'ange refusa de mme de dclarer son nom, car il est admirable, dit-il (cf. Es. 9, 3.}. Manoah qui jusqu'alors n'avait vu dans celui qui lui parlait qu'un simple prophte, ne tarda pas comprendre que c'tait l'Eternel lui-mme; car lorsqu'il eut offert son holocauste, et que la flamme s'-levant de l'autel vers les cieux, l'Eternel y fut mont avec la flamme, Manoah s'cria : Certainement nous mourrons, parce que nous avons vu Dieu ! Sa femme comprit mieux que lui, la faveur que cette manifestation divine leur promettait eux et leur lils : elle y puisa de nouvelles forces, un nouveau courage, une nouvelle confiance dans la fidlit de celui qui ne peut mentir.L'enfant naquitau temps indiqu, mais il ne parait pas avoir, dans ,

son ducation, subi ou accept l'influence de son faible pre. Sa jeunesse indompte et ses fougueuses passions l'man-ciprent de bonne heure ; Manoah vcut assez pour voir, sans pouvoir l'empcher, le mariage de son fils avec, une Philistine, mais son nom qui ne reparat plus que dans le nom de son spulcre, 10, 31.. porte croire qu'il ne fut pas le tmoin des derniers excs, de la gloire, et de la conversion de son fils.

L'apparition de l'ange Manoah rappelle celles dont jouirent Abraham, Jacob et Gdon : le refus de l'ange de se faire connatre, rappelle le mme refus qu'prouva Jacob dans sa lutte merveilleuse au bord du Jabbok, Gen. 32, 29.

MANTEAU. Ce mot qui a dj un sens assez vaste dans notre langue, en avait un plus tendu encore en hbreu ; il s'appliquait plusieurs espces de vtements, tunique, manteau, vtement de dessus, etc. La pice d'habillement dont il est parl, Marc 12, 38., propos des scribes, et qui peut aussi se traduire par manteau, tait un large pan d'toffe, descendant jusqu la cheville du pied. n. Vtements.

MARAH (amertume). Une des premires stations des Isralites dans le dsert ; ils lui donnrent ce nom cause de l'amertume de ses eaux, Ex. 15,23. JNomb. 33,8. Les voyageurs ne sont pas d'accord sur la situation de ce lieu; Shaw a cru le trouver dans un endroit appel maintenant Corondel ou Gbarendtl, o coule encore de nos jours un ruisseau dont les eaux sont amres; Niebuhr, dans le Aijun Musa (fontaine de Mose), 2 lieues sud-est de Suez, une demi lieue du golfe d'Arabie ; Burckhardt le place . Briha.

SMAHIA (obissant l'Eternel). 1 Lvite, charg sous David d'enregistrer la division des vingt-quatre familles sacerdotales, 1 Chr. 24, 6. Son nom est inscrit en tte de la liste, comme garantie d'authenticit.2 Faux prophte, transport Babylone probablement avec Jchonias, et qui, irrit des oracles de Jrmie sur la dure de la captivit, le dnona comme imposteur aux Juifs de Jrusalem par une lettre crite en son propre nom, et reut pour rponse un nouvel oracle, annonant que ni lui, ni personne de sa famille, ne verrait la fin de cette captivit, Jr. 29,24-32. Il est appel Nhlamite, soit que ce nom dsigne le village d'o il tait originaire (Jrme), mais on ne connat aucun village, de ce nom, soit que ce ft un nom de famille, mais il serait galement inconnu. Quelques Hbreux voient dans ce surnom un appellatif, signifiant le rveur, et pensent qu'il l'aurait reu cause des rveries qu'il avait coutume de dbiter pour des oracles.

3 Faux prophte, la solde de Sambal-latet de Tobija, Nh. 6, 10-14.; retenu dans sa maison, il tendit Nhmie un pige dans lequel un lche seul pouvait tomber ; le noble courage du gouverneur le sauva du danger. Si, pour fuir les assassins, Nhmie avait cherch un refuge dans les parvis du temple, lui qui n'tait pas sacrificateur, on pouvait ensuite lui faire son procs et le faire mourir lgalement, cf. Nomb. 3, 38.; le bourreau remplaait les assassins. Smahia ne laissait que le choix Nhmie ; Nhmie ne choisit ni l'un ni l'autre ; mfiance ou courage, il refusa le secours, et vita le pige. On n'est pas d'accord sur le sens du mot retenu, employ en parlant de Smahia, . 0. Etait-il retenu par quelque infirmit ou maladie? Vivait-il habituellement dans la retraite, pour se faire une rputation de saintet? Ou bien

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voulait-il, en restant cach dans sa maison et s'enveloppant de mystres, frapper l'imagination de Nhmie, et le mieux persuader.

SMAHJA, prophte contemporain de Roboam. Il eut le bonheur de prvenir la guerre civile entre les deux royaumes, 1 Rois 12, 22. 2 Chr. M. Plus tard, lors de l'invasion de Sisak roi d'Egypte, il eut une mission pnible remplir auprs de Juda; il vint lui dire au nom de l'Eternel : Yous m'avez abandonn, et je vous abandonne au roi d'Egypte. Le peuple et le roi se repentirent alors, et dtournrent une partie des menaces divines : Jrusalem fut pargne, mais le reste du royaume fut asservi pour un temps, 2 Chr. 12, S. Smahja est nomm, 2 Chr. 12, 13., comme auteur d'une vie de Roboam. SEMAILLES, v. Semence. SEMAINE (hbr. Shebouah, sept, une septaine). Pour les juifs comme pour les chrtiens, la division de l'anne et des mois en semaines est d'origine divine; elle remonte la cration. Dieu cra l'univers en six jours, et non seulement il se reposa le septime, mais encore il le bnit pour qu'il ft clbr d'ge en ge. Les Hbreux comptrent par semaines longtemps avant Mose; et sans parler de plusieurs passages de la Gense, 4, 3. (v. les commentaires) 8, 10. 29, 27., on pourrait le dduire du dcalogue, dans lequel Dieu ne prescrit pas l'observation du sabbat comme une loi nouvelle, mais comme une loi ancienne qu'il confirme. Cette ancienne loi fut d'abord respecte dans tout l'Orient. Les rois de la Chine faisaient au septime jour, appel le grand jour, fermer les portes des maisons ; on ne faisait en ce jour-l aucun commerce, et les magistrats ne jugeaient aucune affaire. Les Perses avaient donn un nom spcial aux premier, huitime, quinzime et vingt-deuxime jours du mois, etc. Mais lorsque les peuples de l'Orient eurent oubli l'origine du monde, et qu'abandonnant le culte du vrai Dieu ils furent tombs dans l'idoltrie, ils oublirent la cause de la division du temps en sept jours, et s'imaginrent que ce nombre avait t indiqu leurs anctres par

le cours de la lune, dont chaque quartier ne dure qu'environ sept jours ( 7 et 3;8). Ideler, et aprs lui Winer, adoptrent volontiers cette origine naturelle de la semaine. Dion Cassius prtend que les Egyptiens furent les premiers qui divisrent les mois en semaines, et que les sept plantes leur en donnrent l'ide, et Blondel cherche expliquer par un calcul fait d'aprs les plantes dominantes de chaque jour et de chaque heure, pourquoi les noms des jours ne sont pas rangs dans l'ordre des plantes considres pa rapport leurs distances. Court de Gbelin tablit que le nom des jours est indiqu dans l'ordre harmonique des diffrentes plantes. Quoi qu'il en soit du plus ou moins grand degr d'antiquit de la semaine chez les Egyptiens, ils professaient une grande vnration pour le nombre sept et ses multiples. Quant aux Grecs, ils divisaient le mois en trois dcades ; cependant ils regardaient chaque septime jour comme un jour saint, et' dans Hsiode, le premier, le septime et le quatorzime jour du mois sont indiqus comme des jours heureux.

La semaine s'appelle, en hbreu, une septaine et quelquefois aussi un sabbat : Je jene deux fois par sabbat, dit le pharisien orgueilleux, Luc 18, 12. Les Juifs n'ont aucun nom particulier pour dsigner les jours de la semaine, l'exception du mercredi qu'ils appelaient meo-roth (les luminaires), en souvenir du quatrime jour de la cration ; quant aux autres, ils les dsignent par la place qu'ils occupent relativement au sabbat pass ou prochain, comme font les quakers. Les auteurs du Nouveau Testament font de mme, Marc 16, 2. etc. (v. Bridel, de l'Anne juive.)

Les Hbreux avaient, outre la semaine de sept jours, la semaine prophtique qui tait de sept ans, qui allait d'une anne sabbatique une autre anne sabbatique, cf. Gen. 29, 27., et la semaine jubilaire qui tait de sept fois sept annes, et allait d'un jubil l'autre. (Les Romains connaissaient aussi des annorum hebdomades, Gell. 3,10. etc.) C'est dans cette catgorie que se rangent les fameuses semaines de Daniel, 9, 24-27.

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Sans entrer dans des dtails qui assortent des commentaires, il suffira de dire que, dans notre opinion, le commencement des soixante-dix semaines doit tre dat du moment o Esdras a commenc son uvre rformatrice, la vraie reconstruction de la vraie Jrusalem, de la Jrusalem spirituelle et thocratique ( 457 av. C, 483 ans avant la prdication de Jean-Baptiste). Les travaux prparatoires du rtablissement de Jrusalem, l'ordre de Cyrus, 536 av. G., l'ordre de Darius Hystaspe, 520 av. C, le secours accord par Artaxercs Esdras. vers 457, l'autorisation de partir accorde par le mme monarque Nhmie vers 445, sont des faits extrieurs qui ne concernaient que la Jrusalem matrielle, le berceau de la Jrusalem vivante, de la Sion sainte; le prophte a plutt en vue uue restauration spirituelle, non celle des rues et des murailles, mais celle du culte; ce rtablissement spirituel concide d'ailleurs avec le dpart d'Esdras sous Artaxercs, et peu prs avec celui de Nhmie. Le verset 25 parle de la sortie de la parole, d'un ordre donn : par qui ? Plusieurs interprtes ont pens quelque roi perse ; mais la comparaison du verset 23 prouve que c'est de Dieu qu'il s'agit. Ces soixante-dix semaines sont divises en trois termes de sept, soixante-deux, et une semaines. Pendant les sept premires, c'est--dire pendant une cinquantaine d'annes peu prs, Dieu continua de se manifester encore par les saints hommes qu'il avait choisis, les Esdras, les Nhmie, les Malachie; puis vint une longue et sombre priode de soixante semaines, o la parole crite remplaa la parole parle, et o se forma la triste thologie des scribes et des pharisiens ; ces soixante-neuf semaines finissent avec l'arrive de Jean-Baptiste, l'an 26 ou 28 de notre re, l'an 30 de Jsus, et alors commence la dernire semaine la fin de laquelle l'alliance doit tre confirme plusieurs; c'est au milieu de cette semaine que, par la mort de Christ, cesse le rgime des sacrifices et des oblations. Aprs cela (la date n'est pas indique d'une manire prcise) vient la ruine de Jrusalem et du temple : sous les ailes de l'horreur

(est) celui qui dsole ; (mais) la destruction et la fin (l'extermination) atteindra le dvastateur. Verset 27.

SMED, Benjamite, fondateur de deux villes situes non loin du Jourdain, 1 Chr. 8,12. Du reste inconnu.

SMI, inconnu ; l'un des anctres de Jsus par Marie, Luc 3, 26.

SEMENCE. La loi dfendait de semer dans un mme champ deux sortes de graines, Lv. 19, 19. Les uns ont vu dans cette interdiction une mesure tout fait thologique, v. Accouplements; les autres n'y ont vu qu'un prcepte agricole, et s'appuient sur l'exprience d'anciens agronomes, cf. Virgile, Gorg. 1, 193. Varron, R. Rust. 1, 32 : ils pensent que Mose avait pour but d'engager les Isralites trier soigneusement leurs grains avant de les confier la terre, et qu'il rendait ainsi indirectement impossible l'introduction des mauvaises herbes, de l'ivraie, du lolium temulentum en particulier. D'aprs Lv. 11, 37., un corps mort qui tombait par accident sur des graines destines tre semes ne les souillait pas, moins que ces graines ne fussent mouilles, parce que l'humidit absorbe beaucoup plus facilement les gaz et les particules impures que ne font les corps secs. Il paratrait, d'aprs les Targums, que les Hbreux avaient dj dcouvert une espce de semoir, ou de machine semer, et que l'honneur de l'invention n'appartient pas notre sicle.

SEMER, possesseur de la montagne de Samarie, la vendit pour deux talents d'argent Homri roi d'Isral, qui y btit sa capitale, et lui conserva le nom de son ancien propritaire, 1 Rois 16,24. Comme la vente des hritages de famille tait dfendue aux Isralites, Lv. 25, 23., on a suppos que Semer tait un descendant de ces Cananens qui n'avaient pas t dpossds lors de l'entre de Josu dans le pays, d'autant plus que son nom, contrairement l'usage, n'est accompagn d'aucune notice gnalogique. D'un autre ct, les lois de Mose taient assez oublies et violes en Isral, pour que l'on puisse admettre aussi que la loi des hritages n'ait pas t respecte par Semer et Homri dans le contrat de vente.

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SMINITH. Ce mot qui est traduit par octave, 1 Chr. 15, 21., signifie le huitime, ou les huit. 11 est employ dans l'inscription des Ps. 6 et 12, et a t diversement interprt : les uns y ont vu un instrument huit cordes, une espce de lyre ou de guitare, ce qui est d'autant moins probable qu'un autre instrument, le nguinoth, est indiqu comme devant accompagner le Ps. 6. D'autres, comme Hengstenberg, pensent que c'est l'indication du ton. . Musique, et Psaumes. On pourrait traduire l'inscription du Ps. 6 : Psaume de David, donn au matre chantre, air de basse, avec accompagnement d'un instrument cordes.

SNIR. v. Bermon.

SENNACHiIB. . Sanchrib.

SPHAR, montagne, ou plutt ville, qui servait de frontire orientale aux Joktanides, Gen. 10, 30. Selon quelques-uns, Bochart, Gesenius, ce serait Taphar, ou Dfar, situe sur les frontires de niadramaouth. 11 est plus probable cependant (Winer, Preiswerk), qu'il s'agit de la ville dsigne par Pline et Ptolme, sous le nom de Saphar, l'extrmit sud de l'Arabie Heureuse,- quelque distance de la mer. Le mot montagne d'orient est probablement une indication gnrale de la contre, comme le nom d'un dpartement ajout la suite d'un nom de ville ou de village. On suppose qu'il s'agit ici de la chane qui traverse l'Arabie depuis les environs de la Mecque jusqu'au golfe Per-sique. Les deux noms de ville marqueraient les limites nord et sud du pays ; les montagnes indiqueraient la position de Testa l'ouest: c'est aussi plus ou moins ce que la tradition nous a laiss sur le pays de Joktan.

SEPHARAD. Cette ville ou contre tait habite par des Juifs exils, Abd. 20., mais elle est inconnue, et les commentateurs sont loin de s'entendre sur la valeur de ce nom, qui ne se trouve qu'ici. Les Septante et la version arabe portent Ephrata; le syriaque et le calden ont Ispania, l'Espagne, ce qui est trs improbable. Saint Jrme pense au Bosphore en suivant une tymologie assyrienne; Hardt Sipphara en Msopotamie, mais cette ville avait un autre nom en hbreu,

v. l'art, suiv.; d'autres enfin pensent Sparte, q. v.

SPHARVAJIM. District d'abord indpendant, 2 Rois 19,13., puis assujetti la domination syrienne, et d'o une colonie fut envoye en Isral pour repeupler le territoire de Samarie, 2 Rois 17, 24. cf. 18, 34. Es. 36,19. D'aprs Rosen-muller, ce serait la Sipphara de Ptolme, situe au sud de la Msopotamie sur la rive orientale de l'Euphrate, la mme que la ville des Sipparniens d'Eusbe, et peut-tre que l'Hipparenum de Pline. Yitringa et d'autres, concluent au contraire de ce que, dans Es. 36,19., cette ville est nomme avec deux autres villes syriennes, qu'elle doit tre cherche en Syrie mme, mais ils pensent que la place exacte ne saurait en tre dtermine. Schulthess la voit dans le Seidenaa du pachalik de Damas. Mais la ville de Hnah mentionne Es. 37,13. ct de Spharvajim, nous ramne en Msopotamie, et probablement l'explication de Rosenmuller. SPHATIA, Jr. 38, \.v. Gudalia 2. SPHLAH, mot hbreu qui est traduit par plaine, Jos. 9,1. 10, 40. 0APO

plus loin l'article Immortalit.

L'me dit Calvin, est prise pour la volont et dsir, savoir, d'autant qu'elle est le sige de la volont et du dsir. En ce sens, il est dit que l'me de Jonathan tait lie l'me de David, et l'me de Sichem adhra Dina, fille de Jacob... Quelquefois l'me est simplement prise pour la personne, ou homme ayant me, comme quand il est dit que septante-six mes descendirent avec Jacob en Egypte. Item. : L'me qui aura pch mourra... Et davantage, l'Ecriture use de cette faon de parler que l'me se dpart, au lieu que nous disons coutumirement : rendre l'me... Davantage, nous savons que quand ces deux mots, me et esprit, sont conjoints ensemble, par l'me est signifie la volont, et par l'esprit l'entendement;... il faut prendre en ce mme sens ce que l'aptre aux Hbreux dit, que la parole de Dieu est vive et pleine d'efficace, et plus pntrante que tout glaive deux tranchants, et atteint jusqu' la division de l'me et de l'esprit... Toutefois, en ce dernier passage, aucuns aiment mieux par l'esprit entendre cette essence en laquelle est la raison et la volont..., et par l'me, le mouvement vital, et les sens que les philosophes appellent suprieurs et infrieurs.

APOCALYPSE. Ce livre, dit Digby, se trouve en germe dans les prophties de Daniel, lesquelles renferment une histoire anticipe de l'Eglise de Dieu dans son assujettissement aux puissances de ce monde, qui y sont reprsentes par quatre btes. Cette histoire comprend tous les temps qui devaient s'couler depuis la fin de la thocratie juive jusqu'au jour glorieux o le Fils de l'Homme viendra pour rtablir le royaume d'Isral.

La priode de la domination funeste de ces btes forme une grande semaine d'annes prophtiques, dont les sept annes (temps) de la dmence de Nbucadnetsar sont peut-tre un symbole, laquelle commence avec la chute de Samarie et la dportation des dix tribus par le roi d'Assyrie, et s'tend jusqu'au commencement du son de la septime trompette de l'Apocalypse, poque laquelle les royaumes de ce monde seront remis, et o les

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saints seront mis en possession du royaume. Cette priode forme donc un grand calendrier prophtique de 2,320 ans, ou sept fois 360 ans. Les 1260 jours prophtiques de Daniel et de saint Jean, dsigns aussi par trois ans et demi (d'annes), en forment la dernire moiti. Les trois premires btes, celles qui dsignaient les Babyloniens, les Perses et les Macdoniens, avaient dj t englouties, du temps de saint Jean, par la quatrime bte,qui reprsentait la puissance romaine. Ainsi, les prophties de l'Apocalypse ne concernent que cette dernire, qui existait alors seule sur la terre. Le thtre de l'Apocalypse, c'est donc l'empire de Rome.

Les destines de cet empire et de l'Eglise qu'il renferme, sont crites dans le livre mystrieux scell de sept sceaux, 8, I. sq. C'tait un grand volume form de sept volumes distincts, rouls l'un sur l'autre la manire des livres anciens. L'arrangement de toutes les prophties apocalyptiques est admirable : elles suivent un ordre chronologique. Le septime volume, sept fois plus grand que les six premiers, renferme la vision des sept trompettes, laquelle nous conduit jusqu' la fin des temps, et pareillement, la septime trompette, qui est la dernire, cf. 1 Cor. 15, 52.1 Thess. 4, 16., comprend les sept coupes par lesquelles la colre de Dieu est accomplie. Ainsi le septime volume, la septime trompette et la septime coupe, se terminent tous ensemble avec la chute du dernier royaume terrestre et rtablissement du rgne visible de Jsus-Christ sur la terre.

A ce grand volume scell, l'esprit de prophtie a ajout un codicille, ou une rcapitulation prophtique: c'est le petit livre ouvert qui commence par ces mots : Il faut que tu prophtises derechef, etc., 10, 11. Ce livre ouvert concerne principalement les vnements des 1260 jours prophtiques de la rvolte de l'Eglise de Rome, et nous en trouvons l'archtype dans les visions du prophte Ez-chiel, contenues dans le petit livre qui lui fut donn manger, Ez. 2, 8.

ARARAT, I, p. 78. Sa hauteur est value, par l'Edinburgh tiazelteer, 9,500

pieds ; par Stieler (d. de 1839), 16,100; par d'autres, 10,11,12, et 12,700. Rien de plus incertain.

ASTRES, I, p. 100,1re col., ligne 9, au lieu de : avec les toiles, l'hbreu de Job, 38, 32., porte : avec ses enfants.

BALAAM, 1, p. 116. Son histoire est raconte Nomb. 22 24.

BAPTME. La controverse relative au baptme des adultes, toujours fort vive en Angleterre, aux Etats-Unis et aux Indes Orientales, n'a jet qu'une lueur fugitive sur le continent, o des questions malheureusement bien plus graves, ont d forcment accaparer et absorber l'attention des chrtiens. C'est Genve, en 182o, que cette question a t le plus chaudement discute (la Famille Baptiste, la Famille Baptise, etc.); ds lors les baptistes suisses, tout en conservant leurs principes, se sont fondus dans les troupeaux dj existants ; quelques Eglises pdobaptistes ont mme pris des mesures spciales, destines faciliter aux baptistes leur admission sans gner en rien leur conscience. Parmi les rares ouvrages publis en France en faveur du baptme exclusif des adultes, nous citerons, comme complet et curieux, le Catchisme du Baptme d'aprs les saintes Ecritures et un grand nombre d'auteurs pdobaplistes (Douai 1843), Des rapports entre le Baptme et la Cne (1849), Recherches sur le Baptme, par J.-B. Crtin.

Au reste, la question de fond ne peut srieusement souffrir de difficults ; le baptme des petits enfants est la consquence logique du systme des Eglises nationales ; le baptme des adultes, des adhrents, des professants, est la cons-qence logique du systme des Eglises de professants, quelque nom qu'on leur donne d'ailleurs, Eglises indpendantes, libres, dissidentes ou autres. L'Eglise primitive baptisait ceux qui croyaient, parce qu'alors, l'accession l'Eglise tait un fait individuel et volontaire; si l'on fait de l'Eglise, en en dnaturant la notion, un tablissement d'vanglisation et d'appel, point de vue qui peut se soutenir par des raisons spirituelles et morales plutt que scripturaires et ecclsiastiques, le bapt-

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me des enfants est justifi; les baptiss sont les appels; mais si l'Eglise ne comprend que les adhrents ou les lus, le baptme n'appartient plus qu'aux adultes. L'honorable B. Nol, en quittant l'Eglise anglicane, s'est fait rebaptiser; il a t plus logique dans sa conduite que ceux qui l'ont prcd ou suivi en Suisse, en Ecosse et en France; il n'a pas quitt un nationalisme pour un autre.

Les baptistes compromettent souvent leur cause par l'troitesse et l'exclusisme avec lequel ils s'attachent, non seulement leur point de vue quant au baptme des adultes, mais encore au baptme par immersion. Une forme n'est pas un dogme fondamental. A cet gard, ils subiront aussi l'influence de l'alliance vanglique. BARABBAS. Son histoire se lit Matth. 27, 16. sq. Jean 18, 40.

BARSABAS . Le seul fait de sa prsentation montre de quelle estime il jouissait dans l'Eglise. BARTHLEMI ; ajoutez : Matth. 10, 3. BIBLE, 1.1, p. I ia. Aux ditions franaises du Nouveau Testament, nous devons ajouter