Bilan de la consultation des nivernais sur l'énergie

Les assises nivernaises de l’énergieEnsemble, préparons notre avenir énergétique

2009

Les assises nivernaises de l’énergie Bilan de la consultation des nivernais sur l’énergie en 2009

Bilande la consultationdes nivernaissur l’énergie

Les moyens de communicationPour s’impliquer, les nivernais devaient être informés du projet. Un logo, un site internet dédié et une lettre d’information numérique hebdomadaire ont été créés. La présence sur un stand dans des manifestations locales ou départementales a permis de faire connaître la démarche et d’interpeller les nivernais (Foire exposition, Salon de l’habitat, Village du développement durable ...).

L’état des lieux de l’opinionAfin de mieux connaitre les attentes et les sensibilités particulières vis-à-vis de ce thème, une enquête a été réalisée auprès de 600 personnes représentatives de la population du département (selon l’âge, la profession, la taille de la commune...). En outre, une table ronde (Focus groupe) réunissant une dizaine de citoyens a permis d’aller plus loin dans l’expression des avis. Cette démarche a été complétée par la tenue de trois ateliers thématiques, ouverts au public, qui ont réuni plus de 150 personnes, élus, responsables institutionnels, professionnels et particuliers.

Le premier atelier organisé à Nevers a été consacré aux transports et aux déplacements, le second, à Prémery, a permis d’aborder les questions liées à l’énergie dans le bâtiment et le troisième, à Corbigny, a suscité des échanges sur les énergies renouvelables.

Les ateliers ont été animés par Bruno Chéné de l’agence Alphacoms.

Enfin, le 21 novembre, rendez-vous était donné pour restituer une synthèse de l’expression et poursuivre le débat.

Plus de 300 personnes ont assisté à la rencontre et ont débattu avec des experts, des professionnels et des élus en reprenant les grands thèmes des ateliers.

Les débats ont été animés par Olivier Schneid, journaliste indépendant, qui collabore à La Gazette des communes.

Plusieurs témoignages ont confirmé la nécessité d’un accompagnement pour se conformer aux normes en vigueur ou payer une installation en énergies renouvelables à son juste prix.

Tous ces éléments constitutifs du point de vue des nivernais ont été complétés par l’avis des acteurs publics et privés directement concernés par la maîtrise de l’énergie.

Primeur du gaz et de l’électricitéLe chauffage constitue le premier poste de consommation des nivernais qui utilisent, à parité, le gaz et l’électricité (31 % pour chaque source).

Le bois représente un appoint important pour 34 % des ménages, soit par l’utilisation de la cheminée (20 %), soit par celle d’une chaudière (8 %). Grâce aux réseaux, le gaz est plus utilisé sur le Pays Nevers Sud Nivernais, plus urbanisé, alors que les communes rurales privilégient le fuel et le bois, ce dernier dominant dans le Pays Nivernais Morvan.

La moindre présence de l’électricité n’est pas dépendante de la taille des communes.

L’énergie consomméepar les nivernais

« La meilleure façon de traiter les questions d’environnement est d’assurer la participation de tous les citoyens »Ce principe tiré de la Déclaration de Rio pour l’environnement en 1992 traduit concrètement le projet du SIEEEN. Les débats du Grenelle de l’environnement ne les avaient guère associés. Aussi, pour connaitre leur perception du sujet, leurs craintes, leurs besoins et attentes, il a fallu se donner les moyens de susciter leur intérêt et de les sensibiliser.

Bilan de la consultation des nivernaissur l’énergie en 2009

2 3

L’objectif recherché était de mener et nourrir une réflexion commune à l’ensemble des acteurs de la Nièvre pour mettre en place des solutions adaptées en faveur de la maitrise de l’énergie. Pour cela, les particuliers, les entreprises, les collectivités, les bailleurs ont été ciblés. Le SIEEEN a souhaité que le projet d’assises soit porté collégialement par des acteurs représentatifs de ces publics. Un large partenariat a ainsi vu le jour autour de la démarche, formalisé par un Comité de Pilotage et un Comité Technique.

Guy HourcabiePrésident du SIEEEN


" Vous personnellement, êtes-vous très préoccupé, assez préoccupé,assez peu préoccupé ou pas du tout préoccupé par les sujets suivants ? "

Très préoccupé Assez préoccupé

40 % 52 %

38 % 51 %

37 % 45 %

36 % 52 %

34 % 52 %

26 % 46 %

CUMUL

92 %

89 %

82 %

88 %

86 %

72 %

Diminuer sesdépenses d’énergies

Réduire les gaz à e�etde serre et lutter contre

le changement climatique

Développer les énergiesrenouvelables dans

le département

La protection de la natureet de l’environnement

à l’échelle de la planète

La protection de la natureet de l’environnement à

l’échelle du département

La raréfaction desénergies fossiles

Base : Ensemble de l'échantillon

2 3

Chau�age électrique

Chau�age au gaz

Chau�age au fuel

Cheminées et inserts

Poêle à bois

Cuisinière à bois

Climatisation réversible

Pompe à chaleur

Autre

Radiateurs électriquesd’appoint

Chau�age au bois(chaudière)

2 %

2 %

1 %

1 %

5 %

8 %

20 %

21 %

31 %

31 %

6 %

Communes rurales : 53 %

Bois : 33 %

Fuel : 21 %

Gaz : 31 %

Électricité : 36%Électricité : 36 %

Unités urbaines > 50 000 hab. : 51 %

" Quels sont les moyens de chau�age que vous utilisez ? "- PLUSIEURS REPONSES POSSIBLES -

}

}Base : Ensemble de l'échantillon

On notera que le chauffage central est plus développé en milieu rural et le radiateur électrique plus présent à Nevers.

En revanche, la production d’eau chaude fait majoritairement appel à l’électricité (60 %) avec une pointe à 73 % dans le Pays Nivernais Morvan. Le gaz, à hauteur de 30 %, se situe au second plan, l’énergie solaire, quant à elle, reste encore confidentielle en juin 2009.

La diminution des dépenses d’énergie reste la première motivation92 % des sondés le pensent, qu’ils soient actifs ou non et indépendamment de toutes catégories socioprofessionnelles.

Ce sont les raisons financières qui l’emportent sur les considérations environnementales, même si 80 % estiment qu’il faut réduire la diffusion de gaz à effet de serre.

Plus on est âgé, plus on est attentif aux dépenses d’énergie, c’est le cas pour les 40 à 69 ans.

Paradoxalement, les jeunes de 19 à 29 ans sont moins soucieux que leurs aînés de la raréfaction des énergies fossiles.

On note d’ailleurs que la notion de développement durable ne se concrétise que quand il s’agit de régler ses factures d’énergie mais reste floue au-delà.

La maîtrise de l’énergie, un écart entre perception et comportement

Les éco gestes, plus pratiqués par les plus âgés, ne font pas encore partie des habitudes 43 % des personnes laissent leurs appareils domestiques en veille, 21 % laissent les lampes inutilement allumées et même 10 % ne se préoccupent pas de baisser le chauffage pendant des absences prolongées.

Pour moitié, les nivernais utilisent les ampoules basse énergie, les plus de 50 ans restant plus attachés aux ampoules classiques et les plus jeunes semblant diversifier les usages sous le même toit.1 habitant sur 2 connaît précisément sa facture d’énergie, surtout en matière de chauffage.

« Ce ne sont pas de petits efforts, c’est une discipline comme dans sa vie pour son budget ». Si les plus de 50 ans maîtrisent le mieux leurs dépenses énergétiques, ce sont les 19 à 39 ans qui appréhendent le mieux leurs dépenses en carburant, les inactifs semblant moins concernés. En même temps, « on nous culpabilise beaucoup en tant que citoyen ». La future taxe carbone éveille des inquiétudes « qui va payer ? qui sera taxé ? ».

Les experts remarquent qu’il faudra changer individuellement et collectivement les comportements (en faisant un travail sur les représentations, sur l’usage de l’automobile qui procure tant de liberté …).

Un regard critiqueLes nivernais considèrent avec sévérité que les mesures nationales évoquées seront sans suite et ne relèvent que de considérations électorales. « On nous culpabilise beaucoup… mais on ne nous propose pas de solutions », « la crédibilité des discours passera par des réalisations concrètes ». « Les collectivités ne respectent pas le Grenelle malgré l’urgence des échéances ». On reproche également une terminologie hermétique et démobilisante.

Une question est apparue récurrente dans plusieurs ateliers : « Pourquoi ne suivons-nous pas l’exemple des pays nordiques ? ».

Des priorités écologiquesL’utilisation des éco matériaux dans l’habitat arrive en tête des réponses sur les soutiens prioritaires par les pouvoirs publics ainsi que la mise en œuvre de nouvelles énergies comme le photovoltaïque. Avec 82 %, le bois énergie arrive en troisième position et devance l’éolien cité à hauteur de 65 %.

2009 : la parole estaux nivernais« L’économie d’énergie est un sport qui ne s’adresse qu’à une partie des habitants »


Ce qui est attendu des pouvoirs publics

" Concernant les di�érentes dépenses suivantes,de quelle attitude êtes-vous le plus proche ? "

Le coût de :

Connait avec précision A une idée Ne sait pas trop

55 % 23 % 22 %

50 % 26 %

49 % 25 % 26 %

45 % 35 % 20 %

24 %

Votre chau�age

Vos factures d’électricité

Vos factures de gaz

Vos dépensesde carburant

Base : Ensemble de l'échantillon, HORS NON CONCERNÉS

4 5


Être mieux accompagnéUn nivernais sur 2 attend également des pouvoirs publics qu’ils créent un espace public indépendant et gratuit dédié à l’information et au conseil, même si les professionnels, mieux formés, dit-on, ont toute leur place.

On veut connaître les solutions techniques et il est dit qu’ « il faut aider les particuliers à faire des diagnostics ». « Il faudrait nous sensibiliser régulièrement sur la consommation ».

Mais il faudrait aussi « un lieu unique, qui rassemble les décideurs, les experts pour traiter des enjeux, donner de la cohérence et faire face aux échéances ».

Une meilleure prise en compte de l’énergie dans les projets d’urbanisme pourrait ainsi faire l’objet d’une réelle concertation.

Des nouvelles solutions pour se déplacerLes collectivités doivent jouer un rôle central dans les dessertes territoriales par les transports en commun pour 50 % des nivernais, notamment en favorisant la baisse des coûts. 40 % souhaiteraient le développement des pistes cyclables.

Cer ta ins regrettent que les problématiques de déplacement ne soient pas suffisamment prises en compte par les décideurs à l’occasion des projets d’aménagement (centre commercial, nouveau lotissement …).

Le maintien des services participe aussi à encourager une mobilité mieux réfléchie (gares, services publics bien répartis sur le territoire...) et la généralisation de la visio conférence réduirait la mobilité.

Toucher un large publicEnfin, le changement de comportement doit s’apprendre dès le plus jeune âge.

L’école doit jouer un rôle dans cette évolution : « il faudrait apprendre très tôt aux enfants à se déplacer ». Les nivernais semblent cependant bien conscients que « toute solution alternative aura un coût ».

Les experts vont plus loin et soulignent l’équilibre à trouver entre la mise en place de contraintes et l’offre de nouvelles solutions. L’objectif est de toucher le plus grand nombre : « faire des choses simples massivement ».

Les dépenses énergétiques représentent environ 15 % du revenu des ménagesCelles-ci n’atteignaient que 10 % il y a 5 ans. Les demandes d’aide liées aux impayés d’énergie ont progressé de plus de 15 % sur l’ensemble du territoire national. Le sondage téléphonique de juin fait apparaitre que 17 % des nivernais (surtout les ménages faiblement solvables et des personnes jeunes) ont connu, à un moment donné, des difficultés à payer leurs factures d’énergie.« L’économie d’énergie est un sport qui ne s’adresse qu’à une partie des habitants ». Si la consultation des nivernais conduite cette année n’a pas permis de cibler directement des personnes en situation de précarité énergétique, la rencontre des assises du 21 novembre a offert l’occasion aux participants de s’exprimer sur ce sujet.Les foyers à faible revenu sont à l’écart des mesures incitatives en faveur des travaux car ils ne peuvent apporter l’autofinancement.

Une frange de la population plus durement impactée

" Etes-vous très, assez, assez peu ou pas du tout favorable à ce que lespouvoirs publics encouragent dans le département de la Nièvre… "

Très favorable Assez favorable

50 % 45 %

42 %43 %

35 % 47 %

24 % 42 %

23 % 39 %

L’usage des matériaux écologiquespour la construction et l’aménagement

de l’habitat

Les panneaux solaires sur les toits

Une �lière bois énergie visantà promouvoir les chaudières à bois

L’implantation d’éoliennes

Une centrale photovoltaïque


Un accueil plus mitigé envers les centrales photovoltaïques et les éoliennes

CUMUL

95 %

85 %

82 %

66 %

62 %

4 5

2009 : la parole estaux nivernais

« Nous assistons à un débat de riches aujourd’hui, plus de 50% des nivernais ne sont pas imposés, ils sont âgés ».


53 %

17 %15 %

2 % 1 %

7 %4 %

Plus d'un habitant sur 2 utilise sa voiture tous lesjours ou presque, soit 60 % des automobilistes.


Tous les joursou presque

Une à deux foispar semaine

Moins souvent Jamais N'a pasle permis

Pas devoiture à

disposition

Trois àquatre fois

par semaine

" Vous utilisez votre voiture(ou celle d'un tiers)… "

Témoignage

6 7

« L’acte militant qui vise à investir massivement pour réduire sa consommation ne peut être réalisé par tout le monde ». Au final, « le vrai enjeu c’est la précarité énergétique, les personnes peu aisées ». En 2008, le Fonds Solidarité Logement départemental a géré 1 500 demandes pour 232 000 E pour l’énergie.

Comment passer d’une gestion de stocks d’impayés à des mesures préventives ciblant à la fois les équipements et les comportements ?

L’omniprésence de la voiture86 % des nivernais possèdent une voiture alors que la moyenne nationale se situe à 72 %. 42 % disposent même de 2 véhicules.

53 % l’utilisent tous les jours. Les nivernais restent très attachés à ce mode de déplacement. Dans 77 % des cas ils l’utilisent pour rejoindre leur lieu de travail (« on ne choisit pas son lieu de travail, on le subit »).

Sur ce thème, il n’y a pas de réelle distinction entre ville et campagne et on constate qu’avec 15 700 km réalisés chaque année, les nivernais roulent plus que la moyenne nationale qui s’établit à 12 200 km.

Seule l’augmentation du carburant à plus de 2 euros pourrait entraîner une modification des habitudes pour 8 personnes sur 10. « C’est le porte monnaie qui commande le comportement » et ce sont les plus jeunes qui se montrent les plus concernés. On souligne cependant que la fermeture des services en milieu rural ne va pas dans le bon sens.

« La voiture c’est la liberté, il ne faut pas nous culpabiliser, l’alternative peut-être la voiture électrique mais cela pose la question de l’EPR. Il faudra être en parallèle sensibilisé sur la consommation électrique ».

Les transports en commun arrivent en seconde position.On les souhaite moins coûteux et plus nombreux pour 50 % des personnes interrogées.

Lorsque l’offre s’accroît, la fréquentation aussi comme en témoigne l’ADN avec +30 % de fréquentation enregistrée sur la ligne des bus et 85 % de la population qui se dit satisfaite. De même, les trains avec compartiments pour vélos sont de plus en plus utilisés par les jeunes.

La consommationd’énergie pour se déplacer : des choix alternatifs limités


D’autres solutions alternativesLe covoiturage est évoqué par 4 personnes sur 10, surtout par les jeunes et on cite à proportion égale l’usage du vélo, incité par le développement des pistes cyclables (25 km à Nevers en 2009). « Il faudrait des modes de transport adaptés à l’environnement ».

Les 30 à 39 ans voient dans une nouvelle offre d’équipements et de services une alternative à la voiture et les personnes économiquement faibles sont sensibles à des choix alternatifs. En ville, « voyager bio revient moins cher, 1 vélo coûte le prix de deux pleins ! ». « Aujourd’hui, on manque d’offre et de demande, il faudrait mieux faire connaître les solutions à notre disposition ». Les solutions de demain résident dans le transport combiné, des véhicules plus propres (un des axes de recherche de l’ISAT), voire les TIC ?

L ’ é m e r g e n c e d e n o u v e a u x c o m p o r t e m e n t sParmi les possibilités sur le court terme, l’éco conduite est de plus en plus pratiquée par les chauffeurs professionnels. Elle permet de réaliser des économies de carburant grâce à une conduite plus souple et moins agressive.

Très concrètement, cela a été illustré par les Transports Rousseau dont la flotte parcoure 1,2 millions de km par mois soit une consommation de 440 000 litres. Une économie d’un litre par km grâce à la conduite rationnelle représente un bénéfice considérable tant du plan environnemental qu’économique.

Le principe d’éco mobilité se veut être plus ambitieux en proposant de réfléchir à son déplacement, à ses motivations même s’il est plus contraignant à appliquer en milieu rural. Enfin, la prise en compte des déplacements dans les projets d’urbanisme s’avère plus que jamais incontournable.

« Le bâtiment est le secteur qui va connaître la plus grande révolution technologique »Rappelons qu’il représente le premier poste de consommation d’énergie (43 %),

le second pour l’émission de CO2 (25 %) et que le logement est le premier poste du budget des ménages.C’est aussi le secteur à plus fort enjeu au regard de l’ancienneté du parc : 50 % des logements nivernais datent d’avant 1949. La question de l’isolation chez soi arrive globalement en tête des priorités des nivernais à égalité avec la production d’énergies renouvelables.

Priorité aux économies d’énergie pour les nivernaisL’installation d’une climatisation et l’agrandissement de son logement ne sont pas évoqués comme des priorités (seuls les 60-69 ans semblent les plus intéressés par la climatisation).

Une forte préoccupation relative à l’énergie se manifeste chez les nivernais. On est sensible aux économies à réaliser (4 personnes sur 10), surtout vrai chez les inactifs qui aimeraient changer leurs équipements électroménager ou leur chauffage.

A partir de 40 ans, pour 6 personnes sur 10, le choix d’isoler prime sur la production d’énergies renouvelables. Ce choix correspond à l’idée que le coût des énergies renouvelables va augmenter et qu’il faut optimiser l’efficacité énergétique.

Enfin, le changement des appareils électroménagers est le plus souhaité par les jeunes de 19-29 ans.

Ces efforts mis en avant sont intéressants lorsque l’on sait que l’on peut arriver à « 20 % d’économie voire même plus sur le patrimoine privé. La réduction de consommation peut atteindre 60 à 80 kwh dans l’ancien ».

A la recherche d’un conseil de qualitéSi le conseil a toute son importance pour aider à réaliser des économies, seulement un peu plus d’un nivernais sur deux estime que l’information est très ou assez facile à trouver.

29 % pensent le contraire. Seulement un tiers sait qu’il existe une liste de professionnels nivernais qualifiés dans l’annuaire réalisé par la Chambre de Métiers et de l’Artisanat.

Un peu moins d’un sur deux pense que les artisans et les professionnels du bâtiment sont très bien ou assez bien formés pour conseiller, un tiers ne se prononce pas mais un sur deux suggère qu’ils soient suffisamment formés pour conseiller de façon pertinente.

Consommer moins d’énergie dans les bâtiments

" Si vous pouviez apporter des améliorations à votre logement,dans la liste suivante, quelles seraient les deux

qui auraient votre priorité ? "

En premier En deuxième

26 %

18 %

26 %13 %

8 %14 %

12 %

10 %

6 %8 %

4 %

1 %

18 %37 %

Les améliorations les plus citéessont liées à l'économie d'énergie.


CUMUL

44 %

39 %

22 %

22 %

14 %

5 %

55 %

Investirdans les énergies

renouvelables :

Améliorer l’isolationde votre maison

Moderniservotre chau�age

Embellir ou agrandirvotre maison

Installer uneclimatisation

Ne sait pas

Changer certainsappareils électroménagers

plus économes

}}}}}}}

6 7

En complément, certains maitres d’ouvrage publics pensent que « les entreprises nationales et leurs commerciaux sont mieux armés que les entreprises locales, notamment pour répondre aux projets plus importants ».

Si l’offre de formation existe dans le département, elle intéresse peu, même sur les aspects réglementaires.

Les professionnels, de leur côté, seraient à la recherche d’information sur les produits posés. D’autres pensent qu’il convient d’attendre le renouvellement de génération et qu’il ne faut pas brusquer la profession.

En réponse aux attentes, parmi différentes propositions d’actions possibles de la part des pouvoirs publics, la formation des professionnels arrive en premier suivie de près par la création d’un lieu d’information indépendant et gratuit (de type Espace info Energie).

Les plus jeunes apparaissent les plus en attente d’une information sur la réalisation des économies d’énergie.

Les 40-69 ans et les catégories socio professionnelles supérieures accordent plus d’importance à la nécessité de former les professionnels et l’accès au conseil indépendant et gratuit est souhaité par les plus de 60 ans et les inactifs « On a besoin d’information sur les réglementations ».

On s’interroge aussi sur l’application des futures normes dans la Nièvre alors qu’on doute que les entreprises du département possèdent les savoir faire nécessaires.

« On se sent un peu seul en tant que particulier. On parle de RT 2012 mais qui saura faire demain dans la Nièvre ? ».

4 nivernais sur 10 aimeraient que l’on fasse mieux connaître les dispositifs d’aides et de prêts, particulièrement les 30 - 49 ans plus concernés par le choix d’investir et les catégories socio professionnelles inférieures. Les particuliers trouvent les dispositifs de prêt à taux zéro complexes. Les aides augmentent le coût des équipements, d’autres ne les trouvent pas assez incitatives alors que les retours sur investissement demeurent longs. L’ADEME souligne que la maitrise de l’énergie dispose encore peu de financements aujourd’hui mais que le Grenelle de l’Environnement pourrait apporter des réponses.


« Je mets des pulls, je ne veux pas créer de soucis à mes petits enfants »


" Parmi les propositions suivantes, quelles sont les deuxqui vous semblent les plus importantes pour développer

les économies d’énergie dans l’habitat ? "


28 %

22 %

23 %24 %

22 %20 %

21 %

19 %

6 %15 %


Que les professionnels du bâtimentsoient su�samment formés

pour conseiller de façon pertinente

Que les pouvoirs publics créentun lieu d’information indépendant

gratuit

Que l’on fasse mieux connaîtreles façons les plus e�caces

d’économiser l’énergie

Que l’on fasse connaîtreles dispositifs et les aides

Ne sait pas

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Témoignage

8 9

Le financement, élément clé pour s’engager dans les travaux

Encourager la formation des professionnels


" Parmi les propositions suivantes, quelles sont les deuxqui vous semblent les plus importantes pour développer

les économies d’énergie dans l’habitat ? "


28 %

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d’économiser l’énergie

Que l’on fasse connaîtreles dispositifs et les aides

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8 9

« Comment persuader les propriétaires de faire des travaux ? ». La question des coûts et du financement des surcoûts est clairement posée. Pour le propriétaire bailleur : comment répercuter sur le locataire une partie des dépenses ? Pour le propriétaire occupant : comment investir ? Tout le monde ne connaît pas les aides de l’ANAH même si la Nièvre présente un bon taux de consommation des crédits.Des besoins importants aujourd’hui concerneraient les copropriétés et les logements sociaux privés.

Le Parc de Nièvre Habitat compte 9 000 logements. Tous ont bénéficié de DPE (Diagnostic de Performance Energétique), seulement 23 % du parc est mal classé, en catégories E, F ou G plus fortement consommateur d’énergie. 70 % du parc est en D. De fait, un petit pourcentage seulement pourra bénéficier de l’éco prêt et des avantages pour remonter au niveau D (soit une économie de 80 kwh).

3 000 logements seront réhabilités dont 2 000 avec un effort supplémentaire qui représente un coût de 25 000 I par logement. Les nouveaux logements tendront vers la basse consommation.Le parc connaît une forte vacance, le manque à gagner limite le financement des projets.

Il n’y a pas de surchauffe (19°) car le contrat avec la société concessionnaire prévoit un gain en fonction des économies réalisées. Plus de 60% des nivernais sont en dessous du seuil HLM en termes de revenus.

Le Grenelle demande une exemplarité. L’ensemble du patrimoine de l’Etat bénéficiera d’un DPE d’ici fin 2010 (réalisé aujourd’hui pour la Préfecture et les Sous Préfectures). Des travaux très importants seront engagés en privilégiant, dans la mesure du possible, l’isolation extérieure.

24 communes nivernaises ont bénéficié d’un audit énergétique sur leur patrimoine réalisé par le SIEEEN, ce qui représente environ 160 000 m2. Les enseignements très instructifs montrent que l’éclairage public représente 14 % de la consommation d’énergie.

Les communes de plus de 2 000 habitants présentent toutes une consommation supérieure à la moyenne nationale. L’ensemble des communes s’engage dans un suivi de maitrise de leurs dépenses d’énergie qui pourrait atteindre 30 % d’économie.

Les énergies renouvelables plébiscitéesPlus de 80 % des personnes interrogées se disent intéressées par la production d’énergies renouvelables.

La tranche des 40-49 ans étant la plus préoccupée par la question, avec les catégories socio professionnelles inférieures. Mais préoccupé ne signifie pas forcément concerné, on est surtout attentif à ce qui peut se faire chez les autres...

Si la possibilité en était donnée, 44 % investiraient en premier dans les énergies renouvelables, juste avant de faire des travaux d’isolation ou de changer les équipements.

L’envie personnelle décroît de manière linéaire avec l’âge et les 30-39 ans, souvent futurs propriétaires, sont les plus mobilisés, au-delà de leur situation financière et sociale.

Témoignages :

… de l’Etat

… du SIEEEN

Produire son énergie dans la Nièvre : une forte envie et une adaptation nécessaire

Oui40%

Non49 %

" Envisagez-vous d'être producteur d'énergie renouvelable demain "


40 % des personnes interrogées envisagent d'être producteur d'énergie renouvelableune tendance encore plus marquée chez les plus jeunes et les actifs

CSP sup. : 51 %CSP inf. : 51 %18 - 19 ans : 55 %30 - 39 ans : 62 %40 - 49 ans : 47 %Pays Nevers Sud Nivernais : 45 %

Retraités : 67 %50 - 59 ans : 58 %50 - 69 ans : 56 %70 et plus : 78 %Pays Bourgogne Nivernaise : 33 %Pays Nivernais Morvan : 35 %

49 %40 %

11 %

Ne sait pas11 %

Intéressés mais un peu perdusMais les nivernais semblent désemparés face aux choix techniques, aux offres nombreuses et parfois « agressives », face à la multiplicité des intervenants pour un même projet, aux délais nécessaires et aux retours sur investissement.

Ils sont en quête d’information et ont bien conscience que cela représente un nouvel enjeu pour les entreprises. La confiance d’antan a été perdue depuis que l’opérateur historique fournisseur d’énergie a changé de métier et que la concurrence a multiplié les offres : « ils sont devenus des commerciaux ».

« Nous avons fait installer 15 m 2

de panneaux photovoltaïques pour 23 000 I € . Nous n’étions pas informés. J’ai, depuis, envoyé les devis et factures à la Région et à l’ADEME pour mettre en garde contre les abus de ce type ».

Les personnes enquêtées souhaitent majoritairement un guichet unique pour effectuer toutes les démarches et obtenir des informations sur les freins juridiques. Le monde agricole évoque l’expérience de départements limitrophes qui ont créé une structure qui se substitue aux exploitants pour toutes ces démarches.Une voix dissonante indique aussi que la production d’énergies renouvelables coûte cher aux français du fait de la contribution au service public d’électricité.

Les nivernais veulent être acteurs de leur énergieLes projets publics et privés à partir des différentes sources se multiplient dans la Nièvre. Certains sont initiés de manière expérimentale, d’autres répondent à des appels à projet nationaux.

Ne pourrait-on alors envisager un rapprochement entre producteurs et consommateurs sur le territoire autour des énergies renouvelables qui intégrerait une dimension sociale dans l’approche des solutions ?

Elles représenteraient donc un facteur de développement du territoire à condition que ceux-ci anticipent et ne se laissent pas imposer des projets à fort impact comme l’éolien par exemple.

Toute l’énergie non consommée est renouvelableCertains s’interrogent aussi sur le potentiel de production d’énergies renouvelables dans la Nièvre et plus particulièrement dans la capacité de la forêt nivernaise à répondre à une forte demande, en précisant que le bois énergie doit représenter un sous produit après le bois d’œuvre.

Il est ainsi évoqué une option visant à mettre en œuvre un mix énergétique sur un territoire et chez soi. Précisons que les énergies renouvelables ne sauraient se substituer, mécaniquement, aux énergies fossiles et qu’il convient alors de donner la priorité aux économies d’énergie.


« Une feuille de routeprometteuse »


Témoignage

10 11


Une mobilisation qui perdureraLe temps de la consultation s’est achevé sur une participation active et large des nivernais (1 % des foyers aura été consulté). Les pages précédentes ont pour ambition de traduire la richesse des avis et des propos.

Mais les assises ne sont pas un aboutissement, plutôt le point de départ de l’action rendue possible par plusieurs mois de participation et d’échanges. Les partenaires du projet initié par le SIEEEN ont exprimé la volonté de pérenniser l’approche collective et partagée suscitée autour de ce thème fédérateur.

Initier des actions en réponse aux attentesDeux niveaux de réponses ont été formulés. Dès que possible, l’ouverture d’un Espace Info Energie (EIE) à Nevers, lieu public d’information et de conseil gratuit et indépendant.

L’EIE trouverait place au sein d’une Agence Locale de l’Energie (ALE) qui porte une ambition collective plus large et agirait sur des besoins prioritaires.

Plusieurs axes résultent ainsi de la consultation :

- la nécessaire adaptation de l’offre de formation des professionnels pour accompagner l’évolution des métiers,

- le renforcement de l’offre départementale en matière grise (architectes, bureaux d’études),

- la proposition d‘actions efficaces pour lutter contre la précarité énergétique en prenant le problème en amont avant que les difficultés de paiement ne surgissent,

- le développement des énergies renouvelables en favorisant les retombées locales,

- une meilleure prise en compte de la maîtrise de l’énergie dans les documents d’urbanisme,

- un appui aux projets territoriaux de plan climat énergie.

L’appui aux modes alternatifs de mobilité devrait aussi figurer dans les projets pour 2010 portés directement par des administrations, organismes publics et quelques entreprises.

« Une feuille de route prometteuse » comme l’exprimait le Président du SIEEEN en conclusion de la rencontre des assises, le 21 novembre 2009.

Pour aller plus loin : l’après assises de l’énergie dans la Nièvre …

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2009Les assises nivernaises de l’énergie Bilan de la consultation des nivernais sur l’énergie en 2009

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Syndicat Intercommunal d’Énergies, d’Équipement et d’Environnement de la Nièvre7, place de la République - BP 42 - 58027 Nevers cedex - Tél. 03 86 59 76 90 - Fax 03 86 59 76 99 - Courriel : [email protected]

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Bilan de la consultation des nivernais sur l'énergie