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Bilan Groupe de travail GPS Sud-Alsace. Année 2010-2011. La main qui donne est supérieure à la main qui reçoit. Proverbe Touareg. Le groupe de secteur Sud-Alsace compte une quinzaine de CPE répartis dans deux lycées et onze collèges. La participation aux travaux du groupe a été soutenue, régulière et constructive. L’ambiance y a été conviviale mais néanmoins studieuse, facilitant ainsi les prises de paroles. Thème proposé. Comment permettre aux personnels de surveillance de s’investir correctement dans leurs établissements ? Quels outils peut-on élaborer et mettre à leur disposition afin de clarifier leurs postures éducatives ? Nous essaierons cette année de réfléchir aux enjeux que revêt un tel questionnement en veillant à apporter des réponses pratiques et pertinentes : une formation ou « in-formation » prenant en compte les attentes et les besoins rencontrés dans nos établissements respectifs a été envisagée mais mérite d’être approfondie …. Approche conceptuelle de notre problématique. Elle s’enracine une fois encore (voir nos précédents travaux) dans ce qui fait, depuis plusieurs années, la spécificité de notre travail. Toute réponse qualitative et efficace aux problèmes rencontrés dans nos établissements scolaires suppose « …la conjugaison étroite des forces et des ressources disponibles dans chaque établissement…Ressources…pédagogiques,éducatives, psychologiques… »…Les réponses recherchées induisent donc une optimisation des relations entre les partenaires des CPE dans le suivi des élèves. Prolongement et approfondissement du questionnement : séance 1 De ce qui précède, quelle place accordons-nous aux personnels de surveillance dans les problèmes rencontrés dans nos établissements ? Comment s’identifient- ils aux missions qui leur sont confiées ? Ces dernières sont-elles suffisamment intelligibles pour être traduites en acte ? Avec quelles grilles d’analyse perçoivent-ils « l’univers « des adolescents ? Cette série de questionnements peut dans un premier temps nous déstabiliser dans nos habitudes de

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Bilan Groupe de travail GPS Sud-Alsace. Année 2010-2011. La main qui donne est supérieure à la main qui reçoit. Proverbe Touareg. Le groupe de secteur Sud-Alsace compte une quinzaine de CPE répartis dans deux lycées et onze collèges. La participation aux travaux du groupe a été soutenue, régulière et constructive. L’ambiance y a été conviviale mais néanmoins studieuse, facilitant ainsi les prises de paroles. Thème proposé. Comment permettre aux personnels de surveillance de s’investir correctement dans leurs établissements ? Quels outils peut-on élaborer et mettre à leur disposition afin de clarifier leurs postures éducatives ? Nous essaierons cette année de réfléchir aux enjeux que revêt un tel questionnement en veillant à apporter des réponses pratiques et pertinentes : une formation ou « in-formation » prenant en compte les attentes et les besoins rencontrés dans nos établissements respectifs a été envisagée mais mérite d’être approfondie …. Approche conceptuelle de notre problématique. Elle s’enracine une fois encore (voir nos précédents travaux) dans ce qui fait, depuis plusieurs années, la spécificité de notre travail. Toute réponse qualitative et efficace aux problèmes rencontrés dans nos établissements scolaires suppose « …la conjugaison étroite des forces et des ressources disponibles dans chaque établissement…Ressources…pédagogiques,éducatives, psychologiques… »…Les réponses recherchées induisent donc une optimisation des relations entre les partenaires des CPE dans le suivi des élèves. Prolongement et approfondissement du questionnement : séance 1 De ce qui précède, quelle place accordons-nous aux personnels de surveillance dans les problèmes rencontrés dans nos établissements ? Comment s’identifient-ils aux missions qui leur sont confiées ? Ces dernières sont-elles suffisamment intelligibles pour être traduites en acte ? Avec quelles grilles d’analyse perçoivent-ils « l’univers « des adolescents ? Cette série de questionnements peut dans un premier temps nous déstabiliser dans nos habitudes de

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fonctionnement (puisqu’elles ne sont plus guère posées) mais très vite elle suscite en nous le désir de prolonger la conversation…d’avec nos pratiques en nous faisant prendre conscience que nous sommes « … Aujourd’hui, plus qu’hier sans doute, assignés à la lucidité… » lucidité face à un contexte éducatif en pleine évolution… Deux points (faute de temps) méritent d’être mentionnés 1 La « montée des individualismes » antithèse de la recherche du bien commun et de la construction de l’intérêt collectif, règles communes à respecter… 2 L’avènement de ce que Bernard Stiegler nomme … « … un système d’organisation socio-économique-médiatique fondé sur la réalisation immédiate de la pulsion et, en particulier, de la pulsion d’achat… » avec comme corollaire « …la montée en puissance des systèmes de sur-stimulation, de sur-attention, de sur-information, de sur-investissement … » qui détruit « …l’appareil psychique de l’enfant et rend impossible le travail éducatif. ». Ces deux éléments, qui font désormais l’objet d’un large consensus dans le domaine de la recherche, se vérifient dans nos établissements. Les comportements des élèves sont de plus en plus imprévisibles et difficiles à « gérer » : exclusion systématique des cours, incivilité, violences verbales et parfois physiques, absentéisme voire décrochage scolaire…mal-être…Si l’ensemble des acteurs de la communauté éducative est sollicité pour contenir ces phénomènes, force est de constater que les personnels de la vie scolaire sont prioritairement concernés (CPE,AED,CUI…). Il n’est donc pas illégitime face à de telles situations de veiller à ce que nos réponses soient éducatives et non « réactives et pulsionnelles ». Cela nécessite une capacité de distanciation qui implique une compréhension des situations. Connaître pour agir…comprendre pour apporter des réponses pertinentes. Les documents joints à ce bilan ont pour modeste prétention de constituer à l’attention des AED un socle de connaissance indispensable aux missions que nous leurs confions. Ils devront être retravaillés par notre groupe afin d’en faire des outils accessibles et intelligibles. Pour le groupe de secteur CPE Sud Alsace. Ali Gherbi. Juin 2011

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Éduquer au XXIème siècle

Michel Serre

Problématique générale liée à l’adolescence.

Psychologie de

l’adolescent

Dimension relationnelle

Conduites addictives

Sociologie

Les nouveaux adolescents : comment vivre avecCollectif : Rufo, Hepez, Jeammet, Marcelli, Valleur, Huerre Adolescences, repères pour les parents et les professionnels P. Jeammet La crise de l’adolescence

La crise de l’adolescent : une crise organisatrice pour vos ados Hémond ,Pesant Deviens adulte, Teboul L’adolescent suicidaire, Pommereau

Enfants sous influence, Tisseron

École, famille : le malentendu, Dubet

Heureux qui communique, J. Salomé Adolescence à l’école, est-ce possible? , Meirieu

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Adolescences : repères pour les parents et les professionnels Dirigé par Philippe JEAMMET

Philippe JEAMMET est psychanaliste, professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’université Paris V, chef du service psychiatrie de l’adolescent et du jeune adulte à l’institut mutualiste Montsouris à Paris.

But de l’ouvrage : avec un regard nouveau porté sur l’adolescent, l’aider à faire son chemin, montrer les lignes directrices pour que l’adolescent consolide ses acquis, lui donner une chance de trouver une issue positive. A. Transformations

• Au sortir de l’adolescence, le jeune adulte qui va bien, a une bonne image de lui-même, il s’adapte et se projette dans l’avenir. Grâce à une autonomie physique et psychologique, il a su accéder au plaisir par des intérêts autres que ses préoccupations ordinaires. L’adolescence est le passage qui mène à cette réalisation.

• Pour certains, le changement de corps peut être un traumatisme : les mutations entraînent

des évolutions de sa pensée et de son jugement facilement critique car le monde des adultes n’est pas ce qu’il imaginait : déceptions, soumissions par rapport aux initiatives. L’adolescent devient plus distant, plus secret, mais aussi plus vulnérable. Il éprouve des sentiments contradictoires et supporte difficilement les règles et contraintes. A ce stade, agir est un moyen de décharger son anxiété : bouder, se mettre en colère, obtenir de mauvais résultats scolaires, fuguer ou encore faire une tentative de suicide.

B. Besoins Pour devenir adulte, il doit trouver sa différence, son autonomie. Il doit donc puiser dans ses propres ressources : savoir-faire, savoir être et apports quantitatifs. Il peut vivre des situations de malaise : il est conscient de ses potentialités mais n’est pas prêt psychologiquement et socialement (avoir un métier, s’assumer). Il a des conduites d’opposition qui sont un moyen de rétablir une distance protectrice. L’ado, pour se développer, est obligé de s’éloigner de ses parents. Il a besoin de soutien, mais ne l’accepte pas. Pour exprimer cela, il renonce à ce qui avait pour lui un intérêt particulier : relation privilégiée avec un parent, loisir, bonnes notes…pour se prouver son indépendance. Quand l’ado n’a pas su se constituer une image positive, il dépend du regard extérieur et donc risque d’être déçu.

• Le parent est le garant de la limite à l’intérieur de laquelle les ados pourront créer un espace d’autonomie. Ils doivent savoir trancher, refuser d’entretenir le système. Paradoxe entre un besoin d’autonomie et d’attachement, car l’adolescent est prêt à partir, mais c’est une question de temps. Il maîtrise son avenir progressivement. La confiance et sa limite forment une double nécessité : les laisser aller de l’avant et sentir qu’on veille sur eux, être capable de dire non en affrontant la colère ou la déception du jeune. Par contre, un ado qui ne s’intéresse à rien est sans doute un ado qui ne se sent pas intéressant. L’ado vit par procuration ce que le parent aurait voulu réaliser à son âge. Le jeune a besoin d’un investissement qu’il réalise pour lui-même, soutenu par un adulte qui ne tient pas une place essentielle dans le choix en question.

• Le corps est le reflet de la relation avec le parent. Tout d’abord, il ne faut pas dramatiser.

S’il se sent en sécurité, il peut se développer de manière harmonieuse et originale.

• Prendre du plaisir : ceci n’est pas facile pour un adolescent : alternance déprime/gaieté. Le plaisir ne se résume pas à la satisfaction immédiate de la pulsion. Le rapport au plaisir fait partie de la problématique de l’autonomisation. Le plaisir amène à prendre conscience de ses appétits, il met aussi en cause la relation imaginaire que l’on noue avec l’entourage.

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C. Confrontations

• L’opposition est le moyen privilégié pour l’ado de se situer dans la relation avec les adultes qui l’entourent, notamment en s’engageant dans des conduites négatives, il affirme sa différence; ou l’opposé à travers le silence, le retrait et le désintérêt. Il faut être attentif à un individu trop calme, qui cesse de s’investir dans sa vie personnelle. L’automutilation, le suicide, la fugue sont une manière de fuir la confrontation directe. On sait qu’une fugue a précédé dans 1/3 des cas une tentative de suicide.

• Quand il refuse les échanges face à une situation qu’il ressent bloquée ou violente, l’ado

s’isole, se met en retrait. Admettre son incapacité d’affronter les autres est difficile, d’où la quête bridée de sensations, et le nombre important d’accidents de la route, 1ère cause de décès chez les jeunes. D’autres fausses maîtrises de l’environnement sont la toxicomanie, l’alcoolisme, la dispersion sexuelle, les troubles de la conduite alimentaire, elles ont une problématique commune. Elles comblent dans la vie de l’ado, l’espace blanc du vide relationnel.

• Il est plus facile d’être ferme sur les principes, lorsqu’il existe un consensus social à leur

propos. L’interdit est posé car le parent n’est pas d’accord et qu’il a autorité. Sa conviction profonde suffit à le légitimer. Les jeunes sont touchés par les paroles des adultes et vice-versa. De plus, la manière de le dire compte. Il faut savoir différer un conflit et ne pas le pousser au bout.

D. Troubles

• L’adolescent vit un bouleversement complet (il oscille entre nécessité de se transformer et la peur qui en résulte) en rupture avec la période précédente. Il ne faut pas banaliser les manifestations puisqu’on emploie le terme « crise ». Les transformations physiques sont apparentes. D’un point de vue psychologique, il remet en question les références de son enfance : sa dépendance et son admiration envers ses parents (qualités et défauts). L’adieu à l’enfance s’effectue en 3 étapes : le déni de la réalité, dépression liée à la prise de conscience, puis déplacement de l’intérêt vers d’autres personnes, d’autres idées. Il y a enfin les changements sociaux : relation aux autres, activités.

• A l'adolescence, on note des écarts très importants entre une trop grande confiance en soi et

une certaine angoisse quant à ses capacités. Les parents se retrouvent confrontés à des alternances naturelles d'excès. Il s'agira alors de moduler son discours et de le tempérer. De plus, l'adolescence est un moment où l'attente des parents envers le jeune est excessive. Si les parents ne réajustent pas leurs comportements, cette résonance entre parents/enfant peut devenir source de problème, l'enfant présupposant toujours décevoir ces parents d’où probable dépression.

• Le passage de l'enfance au fait d'être adulte "ébranle le sentiment de continuité et d'intégrité

du sujet". L'ado ne peut plus prendre appui exclusivement sur ses parents et doit intégrer une image sexuée de son corps. Cela l'effraie. Surviennent alors des troubles du comportement qui sont de deux ordres : conduites extériorisées et agressives envers soi-même et les autres ; ou une sorte d'inhibition et de retrait passif. Par ces actes, le jeune fera passer l'importance de sa réalité psychique au second plan.

Les conduites d'opposition sont la forme la plus banale de ces manifestations.

• Les fugues, vols soulignent les difficultés du jeune à gérer les conflits d'évolution, d'où ces modes de réponse négatifs et inadaptés puisqu'ils mettent en danger la vie de l'ado. Mais aussi les tentatives de suicides qui sont en augmentation et sont plus fréquentes chez les garçons. Ce comportement nécessite l'intervention d'un tiers dans le cercle familial mais également une hospitalisation même brève et une consultation spécialisée en psychiatrie. L’anorexie mentale et la boulimie augmentent aussi. Les filles sont les plus touchées. Leur vie est en danger : 10% meurent des suites de la maladie ou d'une tentative de suicide.

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L'alcoolisme fait également des ravages. Son étendue reste encore assez méconnue. La toxicomanie est moins importante mais également en nette augmentation. Cette prise de drogue ne peut être détachée du contexte familial, c'est pourquoi la seule réponse du sevrage reste insuffisante. Les conduites d'inhibition et de restrictions d'activités sont difficiles à percevoir car silencieuses et tolérées par la famille. L'ado fuit le contact et va jusqu'à s'enfermer chez ses parents. Il montre par son repli, une très grande difficulté psychologique. Il peut aller jusqu'au suicide en passant par la prise de drogue ou encore par l'agression des parents. Tout ceci traduit une angoisse majeure et laisse l'adulte très démuni lorsqu'il souhaite entrer en contact avec le jeune. Il convient d'agir le plus rapidement possible.

• On retrouve d'autres troubles moins conséquents mais gênants : paralysie, troubles sensoriels, phobies… Derrière ces symptômes, il peut se cacher une certaine dépression, il faut alors consulter un spécialiste. Les jeunes formulent très rarement une demande d'aide. On s'aperçoit pourtant que plus on s'éloigne du début de l’adolescence, plus il sera possible que le jeune formule cette demande de consulter un thérapeute. La participation de l'entourage familial est indispensable.

E. Communication

La communication se situe au-delà de la simple information. Pour les générations passées, la communication est fondée sur la transmission et "l'antériorité du savoir." Or ceci est remis en cause par l'effritement des valeurs aujourd'hui. L'adolescent ressent le besoin d'être compris mais aussi celui d'être différent et autonome. La question de la communication renvoie à celle de l'ambiance dans laquelle la relation a lieu.

• Dans la nécessité de devenir autonome, la constatation de ne pas être compris "permet d'échapper au pouvoir des parents" et d'affirmer sa différence, de prendre de la distance tout en permettant de conserver une certaine complicité. Cela lui apporte un soulagement. Le fait que le parent questionne l'ado sur ses sorties, ses résultats scolaires…l'agace mais il se nourrit de cette attention qu'on lui porte.

• Quand le jeune n'arrive plus à gérer cette distance relationnelle, la communication est

perturbée. C'est l'apparition de plaintes corporelles (maux de ventre, de tête…) ou de manifestations du comportement (relevant du corps, coiffures, vêtements) qui viennent démentir certains discours.

• La communication se veut donc un écart suffisant mais également un "fil tendu". Le conflit

rapproche et différencie, c'est pour cela qu'il ne faut pas le fuir. Il permet de poser des limites et de gérer la distance. Enfin, l'ouverture de la famille sur des tiers, des amis de leur enfant peut permettre de soulager les relations familiales. Il s'agit de combiner un besoin de distance, de respect de l'espace privé de l'adolescent et de créer un environnement fait de complicité.

Conclusion : Pour la plupart des jeunes, il ne s’agit pas de situation de crise, mais plutôt d’un mode d’être et de fonctionnement organisé depuis des années, si ce n’est depuis l’enfance qui les conduit à fonctionner sur le mode de l’impulsivité, la rupture, les variations d’humeur, l’intolérance, la frustration, l’incapacité d’attendre, la violence contre eux et contre les autres. Leur recours fréquent aux comportements d’addiction a valeur « d’autothérapie » mais les conduit plus ou moins rapidement à aggraver leur processus d’autodestruction et de coupure du monde adulte. La crise devient alors chronique et représente leur mode habituel de fonctionnement.

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LES RELATIONS ECOLE-FAMILLE : LE MALENTENDU

Sous la direction de Francois DUBET

Essai (broché). Paru en 1997

François Dubet : Né le 23 mai 1946 à Périgueux, est un sociologue français, professeur à l'Université Bordeaux II et directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Il est l’auteur de nombreux ouvrages consacrés à la marginalité juvénile, à l'école et aux institutions. D'un point de vue idéologique, François Dubet relaye une pensée de gauche modérée et réformiste, particulièrement engagée contre les inégalités sociales.

________________

Un accord paraît s’être brisé. Les querelles entre les familles et l’école ne cessent d’alimenter les remises en cause de l’institution scolaire. D’où vient ce malentendu ?

C’est à cette question que répondent collectivement les auteurs de ce livre, sous la direction de François Dubet. Pour celui-ci, l’école républicaine est largement devenue un mythe. Il montre comment la massification scolaire à changé les règles du jeu qui demeurent perverties par la discrimination sociale. Faut-il alors s’en tenir au mythique " pacte républicain ", ou bien introduire une " discrimination positive " Refusant de voir l’école abandonnée à la concurrence des groupes sociaux, les auteurs veulent croire à un contrat républicain renouvelé.

________________

Dans un premier temps, l'Ecole a longtemps été préservée du monde. En effet, l’Ecole d'avant mai 1968 avait deux caractéristiques : d'abord un fort principe de sélection sociale par la naissance. Les lycées et collèges ne recevaient que des enfants issus de milieux non populaires. Ensuite, il s’agissait d’une Ecole-Sanctuaire. Sa légitimité semblait s'imposer à tous. Elle se définissait par 3 caractères :

• Le mode de sélection : la sélection se faisait d'abord par la naissance. Les parents n'avaient pas à être des stratèges. Par la massification, l'école cherche à sélectionner par les compétences (collège unique – plan Langevin-Wallon)

• La définition des finalités : formation des citoyens pour la République ; la laïcité était aussi une morale publique (croyance au progrès et à la raison) ; le lycée ne préparait pas à la vie active.

• La distinction instruction – éducation : l'école était centrée sur des apprentissages et destinée à des élèves, non à des adolescents. L'autorité du maître y était peu contestable.

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Ensuite, la massification de 1975 (massification due à une volonté politique

d'ouvrir le collège puis le lycée à toute la population afin de répondre à des demandes économiques pressantes : besoins d'ingénieurs, d'employés du secteur tertiaire, etc.) a changé les règles du jeu.

Les familles sont désormais inégales face à un système scolaire transformé en "marché" au détriment des classes populaires.

L’Ecole peut sembler être la même pour tous car ce n'est plus la naissance mais les

performances qui déterminent la carrière scolaire. Mais en réalité, le poids des habitus familiaux, notamment en termes culturels, joue énormément dans cette carrière scolaire ; et si le collège devient unique, la culture qu'il porte reste majoritairement celle d'une classe sociale donnée ; et le collège unique prépare au lycée général. À force d'être indifférente aux différences, l'école peut renforcer les inégalités sociales.

• Les familles populaires : leur incapacité face à l'école explique l'échec de leurs enfants (non connaissance, désintérêt, …). Elles aspirent à une égalité de traitement. Les parents évitent l'école car ils ont peur que la rencontre ne devienne leur procès (ils ont parfois eux-mêmes échoué à l'école).

• Les familles favorisées : elles ont tendance à trop intervenir, car elles pensent être compétentes ; elles assurent une continuité avec l'école ; utilisation des ressources familiales ; elles privilégient la performance et l'épanouissement.

Maintenant, l'école fait la sélection par le biais des filières. C'est donc la performance qui dirige la sélection, mais elle est, elle aussi, dépendante d'un contexte social. La massification a hiérarchisé et complexifié le système, ce qui a créé un "marché scolaire" (filières et établissements en concurrence). La connaissance du système éducatif par les parents a alors une grande importance pour la définition des stratégies. L'école s'est vue assigner une nouvelle finalité : ouverture du marché du travail.

• Le statut des élèves : l'éducation ne se borne plus à l'instruction civique. Il existe une civilité scolaire (droits et devoirs). Souvent, règlement intérieur et vie juvénile sont confrontés. Aujourd'hui, les élèves des établissements défavorisés n'acceptent plus les règles du jeu comme le faisaient les élèves d'autrefois.

• La querelle entre les enseignants et les parents : les enseignants veulent garder l'unité et la neutralité de l'institution. Les parents veulent une école ouverte aux demandes particulières.

Il faut négocier entre ces deux principes opposés. L'école ne peut se contenter de ne dialoguer qu’avec les parents ayant une culture proche de celle des enseignants. Les établissements doivent s'adapter à leurs parents d'élèves. L’auteur rappelle également que l'Ecole a 3 fonctions : transmission des compétences, intégration sociale et l'éducation. Elle vit dans 3 sphères de valeurs : égalité de traitement, formation des individus, ajustement aux contraintes des qualifications.

Si la majorité des parents a une bonne opinion de l'école, la mission qu'elle lui donne est en premier lieu l'instruction et non l'éducation, ou alors l'éducation comme relais de l'éducation parentale. Ici apparaît certainement un problème de différences d'appréciation et de culture sur le modèle éducatif véhiculé par l’école (intégration de tous, solidarité, valeurs républicaines) et les us des familles très diverses notamment par l'hétérogénéité des

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classes. De plus la question de l'ingérence dans la sphère privée se pose également pour certaines familles.

Les parents souhaitent avoir plus d'informations sur l'école et sur ce qui se passe au quotidien dans l'établissement.

Le dialogue avec les enseignants est le moyen premier de cette information mais l'investissement dans l'école, par les associations de parents d'élèves, est assez mitigé notamment par le poids réel que les parents donnent à ce type d'investissement : l'Ecole les considère t-elle comme des partenaires ?

Les principaux obstacles rencontrés par les parents sont donc ce manque de visibilité du système éducatif, ce qui se traduit par un besoin d'informations tant sur le système d'orientation que sur la vie quotidienne et pratique dans l'établissement, mais aussi sur les besoins et demandes des enseignants dans les classes.

La méconnaissance du système d'orientation, ou alors l'impression que ce système ne leur permet pas d'agir véritablement, est certainement un obstacle majeur de participation des parents à la vie de l'école : la majorité d'entre eux vivent le système scolaire comme ils l'ont connu il y a vingt ans; et commence à se faire jour, sous la pression économique et le chômage, que l'idéal porté par l'école est en réalité en décalage par rapport au vécu quotidien. La réussite à l'école n'assure pas forcément l'insertion économique.

Selon DUBET, la relation entre l'école et les familles repose donc encore sur des malentendus : celui du rôle et des attentes de chacun, mais aussi sur les peurs et représentations fantasmatiques de l'autre. L’Ecole doit donc à la fois affirmer son rôle unificateur et introduire des mécanismes compensateurs des inégalités. Mais elle doit aussi mobiliser les parents tels qu'ils sont, les associer au modèle éducatif qu'elle veut promouvoir, prendre le temps d'expliquer ce qu'elle fait et comment elle le fait, entendre ce qui lui est demandé. C'est au cœur des établissements que cela peut se faire.

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Crise d'adolescence, une crise organisatrice pour vos ados

Conférence de Yohan Émond et Maryse Pesant, M.PS.Psychologues du Centre de Psychologie Gouin.

le 22 novembre 2006

La relation parent-enfant change à l'adolescence ! Les repères tombent. Quel est votre

rôle face à un adolescent qui se présume autonome, mais qui est à la fois si dépendant ?

.

L’adolescence constitue une période charnière dans le développement de l’individu. Les

changements inhérents à cette période provoquent souvent de nombreux remous au sein de toute

la famille. C'est une période que chaque famille traverse avec plus ou moins de difficultés, mais qui

s’avère cruciale pour l’évolution de l’enfant vers sa période adulte.

Perspectives de l'adolescence abordées durant la conférence

1. Repères pour les parents (P1 02:11) 2. Enjeux cruciaux et processus qui sont à l'oeuvre (P1 07:30) 3. Tàches développementales (P1 16:45) 4. Quels facteurs influencent le comportement de votre ado (P1 23:55) 5. Rôle du parent (P2 17:20) 6. Balises pour départager le normal de l'inquiétant (P2 25:55) 7. Quand doit-on consulter un spécialiste ? (P2 29:00) 8. Services offerts dans la communauté (P2 32:00)

Repères pour les parents (P1 02:11)

L'éclosion de la puberté annonce la fin de l'enfance: en général vers 11 ans. C'est le début d'une

séparation qui conduit vers un avenir "adulte" :

• Image corporelle modifiée par des bouleversements physiologiques, • Estime de soi chambranlante, • Émergence des pulsions sexuelles et des attirances aux autres jeunes, • À un niveau inconscient, rapprochement menaçant avec les parents, • Besoin de balises comportementales très claires, • Rôle du père très important.

La fin de l'adolescence est plutôt floue, en général à 18-20 ans: lorsque les tâches

développementales sont accomplies.

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Enjeux cruciaux et processus qui sont à l'œuvre

Métamorphose de l'enfant en 2 grandes étapes, basée sur la théorie de l'attachement et la notion

de séparation-individualisation.

1. Une relation d'attachement se forme entre 6 mois à 2 ans : Pour l'enfant, cette relation résulte en un encrage crucial avec ses parents pour établir une base saine de sécurité. L'enfant se différencie du monde qui l'entoure, explore et crée des relations avec les autres. IL devient une personne à part entière, de plus en plus autonome. Vers trois ans, cette première phase de séparation-individualisation est complétée

1. À la puberté l'adolescent ressent le besoin de cheminer vers un avenir adulte. Il doit s'approprier les acquis nécessaire pour être un adulte autonome. Le tout requiert qu'il traverse une nouvelle phase de séparation-individualisation, ce qui peut être difficile à accepter pour les parents:. Madame Pesant présente un exemple éclairant de cette dualité chez le parent .

Tâches développementales à réaliser par l'ado pour devenir adulte

1. Affranchissement de la tutelle parentale : prendre ses distances, devenir plus autonome, "survivre" en étant moins proche.

2. Formation d'une identité à soi, vers une autonomie existentielle : qui suis-je ? que fais-je ? qu'est-ce que je veux ? avec qui je veux faire des choses et au nom de quoi ? qu'est-ce qui me parle le plus ? qu'est-ce qui me ressemble ?

3. Appropriation d'un modèle univers-relationnel : investissement vers de nouvelles relations, approvisionnement des rapprochements amoureux, trouver une autonomie existentielle.

"La crise de l'adolescence est une crise organisatrice"

Statistiques :

• de 75 à 85 % des jeunes traverse l'adolescence harmonieusement, • de 5 à 15 % vivent des perturbations dont 5 à 10% des problèmes pathologiques (le même

pourcentage chez la population en général).

Quels facteurs influencent le comportement de l’ ado

Facteurs individuels facilitant le passage de la période de l'adolescence

(fonction du bagage personnel, du vécu en tant qu'enfant, des habilités personnelles, des forces et

faiblesses)

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Capacité à :

• résister aux pressions extérieures excessives: nécessite une belle estime de soi, une confiance en ses capacités et le développement d'une identité positive.

• assumer les conséquences de ses choix et ne pas être à la merci du monde extérieur: requiert l'endossement de responsabilités, la liberté d'influencer sa propre vie, l'anticipation des événements.

• réguler ses émotions, ses gestes agressifs, ses impulsivités pour répondre à des plaisirs immédiats : demande le contrôle de ses réactions, la capacité à verbaliser ses émotions et à anticiper les conséquences de ses actes. Le tout évite les angoisses et la culpabilité chez l'ado.

• éviter les dépendances excessives et le freinement de l'autonomie : nécessite une exploration saine du monde extérieur par une relation égalitaire avec les parents et la possibilité de répondre à ses propres exigences personnelles.

La crise adolescente : définition

Paradoxe : "Laissez-moi prendre mes distances, mais restez là au cas où !"

Belle métaphore d'une corde qui relie l'ado à ses enfants . La tension sur la corde symbolise le lien

d'attachement. Un équilibre est requis, la tension est nécessaire sans briser la corde.

Le conflit œdipien est réactivé à l'adolescence et se joue à un niveau inconscient .

L'ado a alors besoin de se défendre en s'éloignant de ses parents.

Facteurs sociaux

La recherche d'identité propre à l'adolescent se fait en marge de ses parents:

• rejet passager des valeurs familiales (pour se les réapproprier plus tard et les faire siennes),

• expérimentation requise de diverses valeurs personnelles, • développement de pensées abstraites, telle que refaire le monde (ils se posent des

questions), • proximité avec d'autres ados, ce qui facilite beaucoup le passage vers une vie adulte, • autres activités que l'école (sportives, théâtrales, musicales, etc) pour lesquelles il est

certain qu'elles lui appartiennent.

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Facteur situationnels : ils sont nombreux et leurs interactions sont complexes

Notons :

• Séparation des parents ou d'un membre proche : choix difficile pour l'ado, qui peut apporter aussi ses avantages,

• Déménagement et coupure de lien, • Grossesse imprévue, • Maladie, • Accident.

Rôle du parent

Avant tout, soutenir l'identité changeante de l'ado tout en conservant un engagement envers l'ado

:

• Reconnaître les débordements (Eh oui ! ils sont souvent démesurés), • Etre disponible pour l'écouter et essayer de le comprendre, • Suggérer au lieu d'ordonner, • Mettre des limites claires pour encadrer leurs gestes, • Accepter les nouvelles marques d'affection, • Encourager l'autonomie, • Offrir un environnement propice à explorer le monde, pour qu'il ne soit pas sur ces gardes.

Mais attention (reférence: Ado mode d'emploi):

• à la complaisance : ne pas tout accepter sans réagir. la tension est requise mais sans que la corde casse !

• au contrôle excessif, • à les percevoir trop rapidement comme adulte : ils ont besoin d'être rassurer, • aux rapports de force, • à ne pas accepter une vie de couple sans enfant à moyen terme.

Balises pour départager le normal de l'inquiétant

• baisse significative (maintenue sur une certaine période) et globale des résultats scolaires, • absentéisme scolaire fréquent, • baisse au niveau de l'alimentation, • absence de relation sociale : isolement avec ses pairs, aucun désir d'être en groupe, • rupture des communications avec ses parents: agressivité verbale continuelle, rejet

permanent de l'autorité, plus aucune écoute, • diminution soudaine de ses intérêts personnelles.

Quand doit-on consulter un spécialiste ?

• lorsque l'ado en fait la demande, • toute manifestation de comportement autodestructif : menace verbale et écrite,

consommation excessive de drogue, rejet social…, • lorsque le parent ressent une détresse où qu'il se sent impuissant.

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Adolescence à l’école : est-ce possible ? Philippe Meirieu Texte paru en 2008 dans Cultures adolescentes sous la direction de David Le Breton. Militant des mouvements d’éducation populaire, successivement instituteur, professeur de lettres puis de philosophie, aujourd’hui professeur des universités en sciences de l’éducation, Philippe Meirieu reste impliqué dans les débats sur l’éducation en France. Ses ouvrages : L’école mode d’emploi – des « méthodes actives » à la pédagogie différenciée. Apprendre oui mais comment Le choix d’éduquer Éthique et pédagogie Repères pour un monde sans repères … Article clair qui a le mérite de rappeler une des problématiques essentielles de l’école (la question de l’adolescence) et qui pose de manière implicite les questions éducatives liées à la motivation, le rapport à la pédagogie… Problématique : comment les adolescents peuvent-ils trouver leur place à l’école alors que le statut de l’adolescence, lui-même, semble chassé de l’école ? (et ceci en dépit des différents dispositifs mis en place au fur et à mesure de l’histoire). Meirieu procède par opposition (adolescence/âge adulte) puis donne une définition de l’adolescence pour enfin tenter de conjuguer ses deux « tranches d’âge » en proposant des solutions leur permettant de cohabiter. ***

Meirieu reprend dans un 1er temps l’idée que la République ne connaît pas les adolescents parce que l’école française s’est construite avant l’émergence de l’adolescence comme phénomène de société. Constat repris par la tradition philosophique qui marque également cette opposition, niant tout intermédiaire possible. (Cette idée de 2 castes étanches est retrouvée chez Arendt mais aussi dans la Philosophie de l’éducation de Olivier Reboul : « on trouve celui qui sait au dessus de celui qui ignore… ») L’enfant, celui qui a besoin d’être éduqué se retrouve dans un état de soumission et n’ a d’autre choix que d’avoir une confiance aveugle en l’adulte.

De plus, Il y aurait un méfiance de l’institution à l’égard des enfants qui représentent en quelques sortes un danger susceptible de déstabiliser l’institution si on leur accorde un autre statut que celui d’apprenant et ceci de la 6ème à l’université. * Par définition l’adolescence est faite de moment de rupture, de contradiction, de silence qui mène certains à la rupture du lien social. Les adolescents sont en recherche d’un lieu, d’un lien nouveau. La réponse de l’école apparaît comme un décalage et une réponse inappropriée, une « machinerie institutionnelle sans lieu ni lien ». * L’école a conscience de cette anomalie et la légitime en posant comme principe que l’enseignement s’adresse à l’intelligence spéculative. Autrement dit, en entrant en

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classe, l’élève doit faire abstraction de son histoire, de ses problèmes et se rendre disponible au savoir. L’école fait le pari que le savoir va permettre à l’élève de ne plus se croire au centre du monde. Postulat qui apparaît utopique et ce message reste incompris par certains adolescents qui répudient la culture scolaire parce que leur quotidien, leur vie trop « lourde » prend le pas sur un savoir scolaire considéré comme dérisoire. Même si la tranche d’âge de l’adolescence est plus ou moins niée, la révolte adolescente ne ressemble en rien à ce qu’elle a été ou telle qu’elle a pu être présentée à travers la littérature ou avant 68. Le modèle intégré/révolté a aujourd’hui muté en indifférent/agressif. Il est donc indispensable que l’école invente de nouveaux espaces pédagogiques en donnant aux adolescents une place réelle et une réelle prise en compte et compréhension de l’adolescence. Meirieu propose d’introduire le paradigme du temps pour introduire de la continuité (par opposition à la rupture). L’instauration d’un rapport au travail qui s’assimile à un accompagnement exigeant plutôt qu’une confrontation qui implique des échanges. (Échanges auxquels les adolescents sont prêts et capables de donner des arguments pertinents). Enfin il faudrait faire des savoirs scolaires non pas un parcours semé d’obstacles mais faire de la culture scolaire une participation. Nécessité de définir des objets de travail sur lesquels mobiliser les élèves. Proposer des programmes de réflexions sur les apprentissages. Ne pas nier les difficultés dans les méthodes d’apprentissage. Donner la possibilité aux élèves d’avoir de réels moments de dialogue avec les professeurs. Ces propositions peuvent, dans la pratique paraître hors du temps ou impossibles à tenir, mais ont le mérite de rappeler que l’évolution des pratiques est indispensable pour parvenir à pacifier les relations adolescents / adultes et que les instances participatives obtenues dans les années 90 (date des manifestations lycéennes), qui font participer les adolescents à la vie de leur établissement, restent insuffisantes. ***

Il y a en effet un paradoxe à vouloir donner la parole aux adolescents sur certains sujets qui n’apparaissent pas essentiels aux élèves et de rejeter les demandes faites sur le cœur même de l’activité scolaire (la pédagogie). L’école doit donc associer tous les acteurs de l’école de manière constructive et devenir un lieu d’accueil et de réel échange pour des adolescents qui se sentent exilés dans l’école.

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Les nouveaux adolescents : comment vivre avec ? ( MARABOUT MARS 2010) Aborde les grands thèmes de l’adolescence qui sont décryptés par des experts : 6 psychiatres et psychanalystes parmi les spécialistes les plus reconnus de l’adolescent et de la famille. Ils répondent aux questions que nous nous posons tous les jours face à cette période de vie complexe et attachante. Ce livre pose la question : les adolescents de 2010 ont-t-ils changé profondément ou est-ce le monde autour d’eux qui n’est plus le même ? Les thèmes étudiés :

1) La sexualité par Marcel RUFO 2) L’Autorité par Serge HEPEZ 3) Le corps par Philippe JEAMMET 4) La violence par Daniel MARCELLI 5) Les drogues par Marc VALLEUR 6) Le savoir ( école- emploi- argent) par Patrice HUERRE

Marcel RUFO : pédopsychiatre français né à Toulon en 1944, spécialiste de l’enfance et de l’adolescence chef du service médico - psychologique de la famille et de l’adolescent au CHU Sainte Marguerite à Marseille. De 2004 à 2007 il a dirigé la maison de SOLENN, maison des adolescents à l’hôpital COCHIN à Paris. Il présentait jusqu’en 2008 une émission quotidienne sur Europe 1 de 23 à 24 heures « le mieux c’est d’en parler ».Depuis 2009 sur France 5 il répond aux questions des téléspectateurs concernant les enfants petits et grands en tentant d’être simple, utile, déculpabilisant et sans tabou.

1) LA SEXUALITÉ L’auteur nous précise que les adolescents d’aujourd’hui sont toujours les mêmes. Ils montrent un extraordinaire classicisme dans leur sexualité et leur rencontre à l’autre. Ils croient toujours au grand amour : les filles recherchent toujours le prince charmant et font croire aux garçons qu’ils le sont. Cependant l’expression de cette sexualité est plus mise sur la scène publique et familiale qu’avant Il relève que toute information ne remplacera jamais la réalité physique et personnelle de la découverte. Il préconise aux parents de ne pas parler de leur sexualité aux adolescents, cela ne les concerne pas et pas davantage ils doivent connaître la sexualité des adolescents qui doivent se débrouiller pour acquérir leur autonomie. Il désapprouve la sexualité des adolescents sous le toit des parents. Aux parents d’accompagner leurs adolescents vers une consultation spécialisée et c’est tout, tout en restant vigilant car la sexualité à l’adolescence peut s’exprimer déjà pathologiquement. (ex viol, tournante,….)

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Serge HEPEZ : né en 1955 psychiatre et psychanalyste français, responsable de l’unité de thérapie familiale de l’enfant et de l’adolescent à l’hôpital de la Pitié- Salpetrière à Paris. Il écrit régulièrement dans le magazine Psychologie. Spécialiste du VIH, il dirige l’espace social et psychologique d’aide aux personnes touchées par le SIDA.

2) L’AUTORITÉ Quelle place peut tenir l’autorité parentale dans une société en perte de repères collectifs et de transmission ? L’auteur définit l’Autorité comme un processus de séparation qui permet une hiérarchie : 2 personnes peuvent se repérer à l’aide de cette frontière qui les sépare. Elle repose sur l’acceptation intérieure entre les deux parties ; nous ne sommes pas les mêmes, nous ne sommes pas au même niveau. Il rappelle que ce dont les adolescents ont besoin ce sont de cadres, de limites, de modèles clairement définis, clairs dans la tête des parents. A l’heure actuelle la famille devient le lieu où le lien reste trop fusionnel et où l’on a du mal à établir une hiérarchie ( ex même tenue vestimentaire, mère- fille estompe la barrière des générations, les lolitas, ….). Il relève aujourd’hui que les adolescents sont beaucoup plus « borders-lines », ils ont du mal à trouver les contours, les frontières, à se sentir des individus autonomes, à dire « je ».Ils ne font plus la différence entre le virtuel et le réel, l’Autre et soi. Cette confusion actuelle vient du fait de trouver des liens souples et non étouffants. Toute forme de lien devient une contrainte et c’est le paradoxe du lien qui comme la corde de l’alpiniste, renvoie à une double image, la corde qui étrangle et étouffe mais aussi celle qui relie 2 alpinistes et permet de sauver des vies. Si le lien est souple, l’individu porteur du lien devient suffisamment autonome, s’il est pendu à la corde, elle l’étrangle et l’empêche d’avancer. Le tout consiste à trouver le juste milieu. Ensuite il conseille de ne pas donner à l’adolescent, l’impression que c’est lui qui commande, « in fine », il ne décide pas, ce sont ses parents, c’est là une limite capitale. Il s’agit encore de faire émerger du sens (famille et société) parce que la famille est avant tout un lieu de transmission, et ce dont souffrent les familles c’est de ne plus savoir que transmettre en dehors de l’affection. Si en revanche la famille redevient un lieu de transmission, les hiérarchies se remettront d’elles-mêmes en place. Philippe JEAMMET : un des plus grands spécialistes de l’adolescence. Professeur de psychiatrie et de l’adolescent et psychanalyste à l’Institut Mutualiste Montsouris à Paris. Il est encore président de l’école des parents et des éducateurs d’Ile de France. Il est à l’origine d’un Diplôme Universitaire « adolescents difficiles = approches psychopathologiques et éducative.

3) LE CORPS Le corps, l’adolescent ne l’a pas choisi, il est l’héritage parental. Celui-ci doit gérer cet héritage et les questions qui vont avec et le renvoie aux identifications avec ses parents. A la puberté, ce corps devient un lieu de trahison, devient le révélateur d’émotions contenues. L’adolescent a peur d’être débordé. Son problème majeur reste le manque de contrôle sur ce corps qui change. Le corps est un langage qui échappe à son pouvoir et le renvoie à un

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sentiment de dépendance, de passivité. Il est angoissé de n’être pas comme les autres, d’être anormal, s’ensuit une insécurité interne profonde. Il maltraite de plus en plus son corps avant de se l’approprier, il éprouve son corps, se livre parfois à des jeux dangereux (maltraitance, percings, scarification,….), des jeux extrêmes. Ce qui nouveau nous dit P.JEAMMET c’est que l’adolescent maltraite plus qu’avant son corps. La violence de ce passage marque la rupture avec l’enfance et donne la preuve de sa capacité à surmonter une épreuve, une souffrance. C’est une valorisation l’anorexie, boulimie sont des comportements fait pour ne pas dire. Le corps prend la place de la place « je souffre donc j’existe !». On sous-estime beaucoup ce besoin très profond de mise à l’épreuve chez l’adolescent. L’auteur explique que l’une des clés de la compréhension des difficultés de l’adolescent réside dans le fait que plus il a besoin de l’autre pour savoir qui il est, moins il tolère son apport et plus il ne le rencontre que sur le seul mode de la confrontation. Les nouveaux adolescents sont trop confrontés aux doutes des adultes, il convient de leur redonner envie d’avoir envie. Il faut les aider à se projeter avec confiance vers les autres, l’avenir, le monde. Daniel MARCELLI : depuis 1989 professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à la faculté de médecine et chef du service psychiatrie infanto-juvénile au CHU de Poitiers. Directeur depuis 2010 de l’Ecole orthophonique de Poitiers.

4) LA VIOLENCE Ce thème récurrent pose la question de savoir si l’adolescence est une période propice à la violence, c’est incontestable !!! Daniel MARCELLI rappelle que la violence diffère de l’agressivité. L’agressivité précède l’agression, relève de l’éthologie. L’agression est un acte visible et objectivable par un tiers. La violence appartient à un vocabulaire moral et se situe dans un système de valeurs. Dans un corps en pleine puberté et une tête où les révélations avec las autres se réorganisent en fonction de cette puberté, quelque chose fait violence au jeune qui le tourmente, le perturbe. Et ce qui perturbe rend violent. Aujourd’hui, les jeunes sont violents car leur impulsionnalité n’est pas canalisée par des rites initiatiques. Dans notre société du « tout possible » et du « tout, tout de suite », où les contenants éducatifs ont été abandonnés, le passage à l’acte est beaucoup plus fréquent. L’auteur relève que la violence se trouve partout, dans la famille, la société, à l’école. La violence diffère chez les filles, elle est retournée contre le corps tandis que celle des garçons est tournée vers la société et les autres. En outre, si avant le discours social posait des interdits, aujourd’hui à l’heure du « tout est possible » cette idéologie sociale fait violence aux adolescents, notamment aux plus démunis, ceux qui n’ont pas intériorisés les normes. L’auteur constate qu’il existe plus de violence au sein de la famille qu’il y a 10 ans, il note le nombre croissant des parents qui se font frapper par leurs adolescents. Il explique que la famille reste le lieu de violence par excellence, le lieu de débordements à la fois d’amour et de violence puisque par définition, c’est l’émotionnalité qui préside aux relations qui s’y nouent. Il relève encore une relation évidente entre le taux de testostérone et les antécédents de violence. Plus un adolescent a été élevé dans un climat de violence, plus l’exposition à la testostérone favorise l’expression de sa violence s’il n’a pas bénéficié de contenants d’autorité et d’éducation correctes. Pour contenir les débordements dans la famille Daniel MARCELLI conseille le retour à un tiers.

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Quant à la violence à l’école, ce n’est pas un hasard si le collège est le lieu où l’on constate le plus de débordements. Les adolescents sont à l’âge où il faut discipliner leur pulsionnalité et leur émotionnalité. Le collège ressemble à « un chaudron bouillant, prêt à exploser », un « lieu de rassemblement de pubères qui transpirent l’hormone ». L’auteur met l’accent sur le fait que l’on demande aux enseignants d’imposer des cadres que la société a presque tout fait pour ne pas mettre en place et que les parents n’ont parfois pas donné. Il nous apprend que les jeunes sont violents très tôt. Il l’explique par le fait qu’ils n’ont pas eu l’occasion de se bagarrer de façon virtuelle et que tout le monde ambiant leur offre un apprentissage constant de la violence. Saturés de débauche de violence et en l’absence de tout contenant éducatif, ils vivent l’interruption de leur besoin comme intolérable. En effet, il convient d’obtenir de l’autre ce que l’on doit obtenir st que l’on a toujours obtenu de cette manière, c’est leur fameux « j’y ai droit ! ». L’auteur observe encore qu’au collège les adolescents ne sont pas si ouverts au mélange d’identité. A la recherche de la leur, ils ont besoin d’être tous rassemblés face à celui qui n’est pas comme les autres, particulièrement celui qui s’avère trop mature et qui alors est vraiment mal supporté. La solution face à la violence apparaît dans l’énoncé d’INTERDITS STRICTS et dans la tolérance aussi de certaines formes d’expression de violence en les ritualisant. S’il ne faut pas exposer l’enfant à une violence gratuite, il faut permettre de temps en temps des expressions de violence et faire en sorte que des MOTS puissent être posés qui donnent sens à ces expressions pulsionnelles. Tout débordements donnera lieu à la possibilités d’une réparation. Marc VALLEUR : psychiatre et médecin chef à l’hôpital Marmottan, spécialisé dans les soins et l’accompagnement des pratiques addictives. 2010 publie : « addictions et dépendances : les jeux en ligne » J-Claude LATTES.

5) LES DROGUES. Le mot drogue s’entend comme « quelque chose de nuisible qui entraîne une toxicomanie et une dépendance ». C’est le résultat de l’interaction entre une substance, une société avec sa culture et un sujet. L’addiction implique la perte de la liberté de s’abstenir. L’adolescence représente « une période à risques », un moment particulièrement sensibles pour toutes les dépendances. Les adolescents ressentent le besoin important de découvertes, de sensations, ils désirent vivre des expériences jusque là inconnues. En ce qui concerne les nouvelles addictions issues des nouvelles technologies, Mr. VALLEUR nous révèles que la problématique est autre que celle des addictions telle la toxicomanie ou l’alcoolisme. En effet, pour les premières nous sommes dans une démarche de rassurement. L’engloutissement répétitif dans le jeu en réseau est un refuge, ce n’est pas une prise de risque. L’auteur prône de faire fonctionner dans ce cas le contrôle parental et stipule que la vraie prévention passe par le développement de l’esprit critique et la formation à l’étude des images, à la critique des objets de consommation et à la logique marchande. Mais en règle générale, dès qu’une conduite isole ou enferme l’adolescent, il est nécessaire de consulter. Patrice HUERRE : psychiatre des hôpitaux, chef de services de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent de l’EPS Erasme à Antony et coordinateur de la maison des adolescents du Sud des Hauts-de-Seine.

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Depuis près de 30 ans, il est spécialisé dans des actions de préventions et de soins pour les adolescents. Il a écrit de nombreux ouvrages consacrés aux problèmes de cet âge et destinés aux parents et professionnels.

6) Le SAVOIR (école, argent, emploi) Patrice HUERRE note deux approches non pas nouvelles mais plus caractérisées aujourd’hui qui sont le surinvestissement scolaire et le décrochage scolaire. Il remarque que l’école paraît figée dans ses façons de concevoir l’enseignement mais qu’elle apporte un socle commun de connaissances, des méthodes de travail, des modes de réflexion et une citoyenneté. Les adolescents se demandent s’ils seront à la hauteur des attentes de la société où prédomine la notion de diplôme et celles inquiètes de leur parents. A une époque où ils commencent leur projet de vie, qu’ils n’ont du travail qu’une représentation abstraite et ils doivent encore intégrer la notion de précarité. Si l’argent demeure la seule façon d’être autonome et d’améliorer le confort d’une vie, il semble normal qu’ils s’en préoccupent. Cependant, il faut également enseigner aux adolescents d’autres valeurs telles que la patience, le courage, l’intégrité, l’effort, et là encore, l’exemple compte plus que le discours. L’auteur propose à ceux qui sont chargés de faire l’éducation des adolescents de se garder de tout défaitisme et de les guider. Accompagner, organiser un trop plein d’envies, avec enthousiasme en identifiant ce qui les passionne en ne brisant pas leurs rêves, moteurs pour tout le reste. CONCLUSION : Dans une société de performance, de nouveauté, à une époque empreinte de discours inquiets voire dépressifs les différents spécialistes cités paraissent rassurants et nuancés. Ils travaillent avec le temps, ils écoutent et ne jugent pas. Ils approfondissent les causes d’un malaise d’un adolescent pour lui permettre d’aller mieux, de réaliser ses rêves et de s’insérer au cœur d’une société gagnante de jeunes adultes riche en force de vie et de projets d’avenir. SUGGESTION DE LECTURE : Marc VALLEUR : Additions et dépendances, les jeux en ligne J-C.LATTES 2010 Philippe JEAMMET : Pour nos adolescents, soyons adultes Editions Odile JACOB 2008 Patrice HUERRE : L’adolescence, n’existe pas Odile JACOB 2002

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Roger Teboul : Deviens adulte ! L’adolescent entre désir et filiation. Edition Armand Colin. (2011).

Roger TEBOUL : pédopsychiatre, ethnologue, dirige une unité d’hospitalisation psychiatrique pour adolescents à Montreuil en Seine-Saint-Denis ainsi que le Centre médico-psychologique (CMP) de la même ville. Il a notamment publié Neuf mois pour être père (Calmann-Lévy), Je m’ennuie (Louis Audibert). Dans cet ouvrage, l’auteur s’interroge sur l’enfant d’aujourd’hui conçu dans la majorité des cas parce que les parents l’ont désiré. Or dans la société actuelle qui aurait tendance à dire que l’adolescent construit seul sa future identité d’adulte, R. Teboul s’interroge : L’enfant devenu adolescent ne doit-il pas apprendre à construire son autonomie tout en ayant conscience de sa filiation à son père et à sa mère ? N’est ce pas là le meilleur moyen pour mieux s’extraire de son enfance et devenir adulte ? A travers des expériences vécus avec des adolescents en souffrance, ou des analyses de témoignages plus médiatiques, R. Teboul livre une réflexion nouvelle sur l’adolescence, sa perception familiale ou sociétale, mais aussi sur ses enjeux R. Teboul semble vouloir mettre à mal le risque actuel qui consiste à considérer l’adolescence par la société comme un passage d’un point de vue strictement personnel, c'est-à-dire très psychologique. « Transmettre et s’affilier aujourd’hui est plus une affaire de désir que d’obligation au sein d’une organisation familiale contraignante, comme cela se faisait par le passé ». C’est l’enfant qui aujourd’hui crée la famille car c’est lui qui crée le lien entre ses parents. Comment alors le travail de séparation inhérent à l’adolescence, autrefois soutenu par des rituels, peut-il se faire aujourd’hui ? R. Teboul s’interroge sur la place de l’adolescent dans la famille alors qu’il a acquis des droits qui lui permettent de « se retrouver au même niveau que les adultes dans un statut de citoyen ». N’est ce pas à travers des symptômes que les adolescents viennent interroger leurs parents sur la question de leur désir pour eux ? Interrogations perturbées par l’évolution actuelle des structures familiales : pères absents, mères célibataires, familles monoparentales, familles recomposées, enfants adoptés, mais aussi famille voulant à tout prix garder une image classique. En quoi la société et les institutions ont-elles un rôle à jouer dans ces nouveaux schémas ? R. Teboul s’intéresse également à deux problématiques, celle de l’adolescent « barbare », enfant qui met en échec toute possibilité de s’occuper de lui et celle de l’enfant « victime », ayant subi des traumatismes et qui pourrait connaître la résilience. R. Teboul parle de la préférence que la société semble afficher en manifestant plus d’empathie pour les seconds que pour les premiers.

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En devenant adolescent, l’enfant contrarie les désirs de ses parents. De nos jours, cette contrariété s’affiche également en société et l’ado. interroge les institutions. C’est alors aux institutions de médiatiser le désir d’enfant lorsqu’il est problématique et de permettre à l’adolescent de « déployer ses ailes ». C’est donc bien aux institutions qu’échoie aussi le rôle d’aider l’adolescent à devenir adulte hors de sa famille. Entre autres réflexions foisonnantes, R.Teboul parle de l’adolescence qui aujourd’hui « explose »sur la scène publique, « ce qui pose toujours la question du collectif dans un monde fait d’individualités ». Pourquoi ? Selon lui : « Probablement parce que la façon dont on devient adulte aujourd’hui implique de s’émanciper de ce désir et c’est la société toute entière, et plus seulement la famille, qui permet aujourd’hui cette émancipation ». Dans son ouvrage, R. Teboul s’appuie sur une bibliographie variée allant d’écrits d’E. Badinter à B. Bettelheim, B. Cyrulnik, E. Durkheim, P. Poivre d’ Arvor à ceux de S. Freud ou J.J. Rousseau (entre autres…).

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L’Adolescent suicidaire de Xavier Pommereau aux Editions Dunod. L’auteur est psychiatre, il dirige l’unité médico-psychologique de l’adolescent et du jeune adulte au Centre Abadie de Bordeaux. Ce livre est tout à fait adapté à la formation des AED, car il explique dans un vocabulaire simple, les rouages intervenants chez ces jeunes fragilisés qu’ils peuvent rencontrer dans nos établissements scolaires. La lecture, malgré le sujet, n’est pas rébarbative puisque le document est émaillé de témoignages. En préambule, l’ouvrage présente des statistiques sur le suicide chez les jeunes, Xavier Pommereau met en exergue les différences entre cette tranche d’âge et le reste de la population, il met aussi en lumière les divergences chiffrées entre les garçons et les filles. Le temps de l’adolescence. L’adolescence est une période de grands remaniements physiques et psychologiques permettant à l’individu d’exister à part entière, si le processus suit son cours « normal ». Si les choses se compliquent, si les conflits intérieurs sont trop forts, on peut aboutir à des conduites à risques et parfois à des passages à l’acte. Par la TS, l’adolescent pense qu’il existera davantage mort que vivant dans la mémoire de ceux qui restent ; c’est aussi parfois, se mettre à l’épreuve pour avoir le sentiment d’exister. Les passages à l’acte. Il y a accumulation d’idées noires, conviction de « n’avoir jamais rien eu « ou de « d’avoir tout perdu » et ce, sans que le sujet connaisse forcément le fondement de cette souffrance. Des signes peuvent nous alerter : + Conduites de rupture : scarifications, fugues, absentéisme, ivresses répétées, recours aux stupéfiants, troubles alimentaires, etc. + Maux divers : tête, ventre, spasmophilie, allergies. + Troubles psychologiques + ou – majeurs. TS au féminin, TS au masculin. Il existe une même proportion d’adolescents en souffrance chez les deux sexes ; ce sont les méthodes qui sont différentes mais elles résultent toutes de « cassures ». Les garçons utilisent des moyens plus radicaux. Globalement, les filles font davantage de TS mais celles des garçons « aboutissent » plus. L’acte au masculin peut survenir quand ça casse : +Avec sa petite amie + Quand ils éprouvent le besoin de « casser » leur image : vêtements, tatouages, piercings ou stigmates qu’ils s’infligent : coups de poing, de tête, éraflures et autres coupures… + « Casser » c’est aussi commettre des actes de vandalisme : tags, etc., pour laisser des traces et se sentir exister. + Se « casser » la santé : prises de stupéfiants, se « défoncer » se « déchirer », ou tous les jeux dangereux : conduite à grande vitesse, roulettes russes, « jeu du foulard »… + Se « casser » scolairement ou professionnellement, conduites d’auto-sabotage. Les « méthodes » des garçons se tournent donc vers la pendaison, les armes à feu,… L’acte au féminin, ça « casse » aussi mais différemment.

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+Se « casser » s’est s’évanouir dans la nature, fuguer, ne plus aller en classe. +Se « casser » s’est aussi se faire mal : boulimie, anorexie Les filles ont plus recours aux médicaments, car au-delà de la mort, elles veulent préserver leur intégrité physique et disparaître sans souffrir. Une TS par prise médicamenteuse, c’est aussi une « mise entre parenthèses », « ne plus penser à rien » et laisser le « destin décider ». Les autres moyens utilisés : se couper les veines, se précipiter d’une hauteur… CL : il faut prendre au sérieux toutes les TS, chacune correspond à une souffrance psychologique qui doit être entendue. Les troubles psychiques chez l’adolescent. Aucun sujet ne devient suicidaire à la suite de circonstances qui n’entreraient PAS en résonnance avec son histoire et celle de sa famille. Et ce, même si la plupart du temps, les parents recherchent une cause sociale au suicide car la réalité est trop insupportable. L’adolescence moderne est un interminable passage bien différent de celui vécu dans les sociétés traditionnelles où l’arrivée à l’âge adulte se fait par des rites de passage. En parallèle de cette perte de rite, on note un effondrement des croyances, un surinvestissement du paraître et une insertion dans le virtuel. La schizophrénie est un risque aggravant de mort par TS. A signaler que 40 à 60% des suicidants ont vécu un épisode dépressif majeur. L’adolescent suicidaire et sa famille. Il n’y a pas de gène du suicide mais des facteurs de risques familiaux. L’auteur souligne que dans 20 à 40% des cas ce sont les qualités des relations interfamiliales qui pèsent plus que le statut matrimonial. La violence vécue au milieu des siens, l’alcoolisme d’un membre de la famille, des situations de handicap, de chômage rentrent plus en ligne de compte qu’une séparation des parents par exemple ou que des problèmes scolaires. L’adolescent suicidaire et sa famille. L’acte suicidaire est éminemment individuel et profondément inscrit dans des dysfonctionnements familiaux majeurs. Souvent ces jeunes disent « il m’est impossible de m’aimer tant que je n’existe pas dans le regard des autres ». La plupart des adolescents sont prisonniers de dépendance à leurs parents qui mettent en tension les ressorts incestueux de la période œdipienne. Du côté des parents, l’incapacité à se détacher de leurs enfants se rapporte à leur histoire personnelle, à leurs blessures jamais cicatrisées. La détresse de l’un renvoie à celle des autres. + Inceste et abus sexuels : la victime éprouve une souillure mais aussi souffrance et culpabilité, qui le conduit parfois, à s’auto-accuser d’avoir été consentant. La TS peut naître de ces tensions ; près d’une fille sur 3 et d’un garçon sur 15 dit avoir subi des violences sexuelles. Xavier Pommereau nous conseille dans la démarche à suivre quand nous sommes destinataires de telles révélations. +D’autres violences familiales : précarité affective, relationnelle, ou matérielle peuvent être le terreau de conduites suicidaires. +Des violences infligées à l’enfant ou dont l’enfant est témoin entre les parents sont susceptibles de l’instaurer comme otage au sein de relations familiales. +Des violences verbales répétées de la part d’un parent. +La perte d’un être cher.

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+La résurgence d’une histoire d’adoption mal intégrée. L’adolescent et l’école. Dans les établissements les personnes clés sont les infirmières, médecins scolaires, AS, CPE mais aussi toute personne que l’élève aura choisie. A cet égard, l’auteur propose des « outils » quant à l’écoute de ces jeunes, explique comment passer le relai. Mais l’institution permet aussi aux élèves en souffrance de se confier à ses pairs, il n’est pas rare que c’est celui-ci qui ira alerter. Les violences à l’égard du système scolaire, de son personnel, des biens ou d’autres élèves peuvent être autant de signes. L’adolescent suicidaire et les soins. Ce dernier chapitre présente le Centre Abadie, il est donc moins utile à la pratique de l’AED. CL : la lecture de cet ouvrage n’est certes pas très réjouissante, mais permet à chacun dans un langage simple d’avoir un tableau de ces jeunes en détresse. Il me semble tout à fait adapté au public concerné.

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FICHE DE LECTURE

ENFANTS SOUS INFLUENCE

Les écrans rendent ils les jeunes violents ?

Serge TISSERON

I INTRODUCTION

1. Présentation de l’auteur Serge Tisseron est psychiatre, psychanalyste et docteur en psychologie. Il enseigne également à Paris VII. Il a publié une quarantaine d’ouvrages personnels et participé à de très nombreux ouvrages collectifs. Il s’est d’abord fait connaître en présentant sa thèse de médecine sous la forme d’une bande dessinée, dans le but de faire reconnaître les images comme une forme de langage à part entière. Ensuite, son travail de recherches et de publications a porté successivement sur trois thèmes : les secrets de famille, les relations que nous établissons avec les images et nos rapports aux nouvelles technologies. Sur les relations que nous entretenons avec les objets, notamment ceux des nouvelles technologies, il a étudié leurs fonctions de mémoire et les secrets qui peuvent y être enfouis, ainsi que la manière dont les nouvelles technologies changent nos relations à nous-même, aux autres, aux images et aux apprentissages. Serge Tisseron a réalisé, de 1997 à 2000, une étude sur les effets individuels et collectifs des images violentes chez les enfants âgés de 11 à 13 ans. Il a également lancé sur son site en 2007 une pétition contre la TV pour les enfants de moins de trois ans. Il a réalisé en 2007-2008 une étude sur l’efficacité du jeu de rôle en maternelle comme prévention de la violence… Il est fréquemment sollicité en tant qu’expert auprès de diverses instances de décision pour éclairer le législateur sur les conséquences des nouvelles technologies. Enfin, il est également scénariste et dessinateur. Il a publié cinq albums de BD à ce jour et est l’auteur de trois ouvrages illustrés destinés aux jeunes enfants dont deux dessinés par lui-même consacrés à la télévision et aux secrets de famille.

2. Présentation de l’ouvrage Les enfants grandiraient-ils aujourd’hui en quelque sorte « sous influence » soumis aux caprices d’un nouveau pouvoir qui serait celui de la télévision et du cinéma ? Les parents qui prétendent protéger leurs enfants des dangers des images violentes risquent surtout de développer chez eux une aptitude à la « dissimulation ». Ces jeunes apprennent vite à garder le silence sur les images que leurs parents leur interdisent de regarder et que, bien sûr, ils voient en cachette. La censure dans ce domaine est impuissante à régler toutes les difficultés. Dans les effets des images, il n’y a jamais seulement deux pôles, le contenu des images d’un côté et leur

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spectateur de l’autre. Il y en toujours trois : les images, leur spectateur, et son (ou ses) groupe(s) de rattachement. Malgré l’importance des recherches à ce jour, deux domaines immenses restent pratiquement inexplorés. Il s’agit, d’une part, du rôle joué par l’histoire personnelle de chacun dans sa réception des images et, de l’autre, de l’influence de la dynamique des groupes sur les comportements. II DEVELOPPEMENT

1 La mise en sens par le corps

C’est cette situation qu’affrontent les enseignants lorsqu’ils veulent faire cours à des élèves qui ont assisté à des spectacles violents le matin même, avant de venir en cours. Ils ont le plus grand mal à les ramener aux tâches qu’ils leurs proposent. Il existe aussi des représentations corporelles notamment sous la forme de scarification et de tatouages. En outre, l’inscription de ces signes est en règle générale douloureuse, tout simplement parce qu’elles mobilisent un éprouvé intense dans le corps que ces marques peuvent jouer leur rôle d’intermédiaires entre, d’un côté, les profondeurs indicibles du corps, et de l’autre, les systèmes de signes abstraits socialisés dont le langage est le plus élaboré. Les marques corporelles de l’adolescence ont ainsi une double polarité : d’une part, elles constituent un équivalent somatique visible d’un travail de métamorphose et d’accouchement psychique invisible et de l’autre, elles fonctionnent comme étant de signes de reconnaissance et de socialisation. C’est pour la même raison que le jeu de rôle et le psychodrame sont des formes de psychothérapie particulièrement bien adaptées aux adolescents.

2 La violence des images

Après avoir vu des images violentes, le plaisir est très peu manifesté puisqu’il ne fait l’objet d’une évocation explicite que dans moins d’un sixième des cas. En revanche, l’angoisse, la peur, la colère et le dégoût s’imposent. A 11-13 ans, les filles ont une capacité d’élaboration verbale face aux images violentes plus grande que les garçons parce qu’elles tentent de réagir aux perturbations émotionnelles et psychiques provoquées en elles avec les moyens dont elles disposent. Les images violentes représentent massivement des représentations de lutte et, comme pour les émotions, ce résultat est indépendant à la fois du sexe des enfants, de leur capacité d’association et du milieu professionnel dans lequel ils évoluent.

3. L’éducation aux images La première nécessité de toute éducation aux images est d’apprendre à nous protéger des traumatismes qu’elles risquent toujours de réveiller en nous, avec les conséquences désastreuses que nous avons évoqués. L’éducation aux médias doit apprendre aux enfants à envisager toutes les images comme des constructions en les invitant à se demander comment on est passé de la réalité à la construction de cette chose présentée comme son reflet, mais qui ne l’est jamais, l’image. Le second axe de l’éducation aux images nécessite que les enseignants encouragent le plus possible les élèves à mettre des mots sur ce qu’ils éprouvent. L’école de ce point de vue, à un rôle capital à remplir en permettant à des enfants qui ont la compétence d’élaboration verbale de pouvoir la pratiquer, l’approfondir et en faire un instrument au service de la symbolisation de leurs expériences du monde.

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III CONCLUSION

1 Le rôle de l’école

Il est essentiel que soit introduites à l’école même des activités éducatives faites par des éducateurs spécialement formés. Il faut revenir à la vraie vocation de l’école, celle d’apprendre à chaque élève à symboliser ses expériences du monde par tous les moyens possibles, qui sont complémentaires en soi, mais différentes pour chacun.

2 Le rôle des parents

Partout où il y aura des adultes pour engager les jeunes à reconnaître leurs émotions et leurs impulsions d’actes et les mettre en sens par des gestes, des images et des mots, les effets de la violence des images ne seront guère à redouter. IV AUTRES OUVRAGES DE L’AUTEUR Le bonheur dans l’image Bains d’image en famille Télé en famille, oui ! L’intimité surexposée Les bienfaits des images