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1 Bilan des activités éducatives en direction des publics enseignants et scolaires Année 2013/2014 Sommaire Introduction 1. Fréquentation des activités éducatives 2. Expositions et axes de travail développés 3. Activités en direction des enseignants 4. Activités en direction des classes 5. Partenariats avec l’enseignement supérieur 6. Ressources en ligne Actualité et perspectives

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B i lan des act iv i tés éducatives en direct ion des publics enseignants et scolaires

Année 2013/2014

Sommaire Introduction 1. Fréquentation des activités éducatives 2. Expositions et axes de travail développés 3. Activités en direction des enseignants 4. Activités en direction des classes 5. Partenariats avec l’enseignement supérieur 6. Ressources en ligne Actualité et perspectives

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Les activités à l’attention des publics scolaires et enseignants sont conçues et réalisées avec le soutien du Ministère de la Culture et de la Communication et en partenariat avec le Ministère de l’Éducation nationale et notamment ses Délégations aux arts et à la culture des académies de Créteil, Paris et Versailles. Nous remercions également nos mécènes, Neuflize Vie, mécène principal, Olympus France et les Amis du Jeu de Paume pour leur soutien et leur complicité.

Le Ministère de l’Éducation nationale et notamment ses Délégations Académiques aux Arts et à la Culture des académies de Créteil, Paris et Versailles, soutiennent et financent les activités en direction des publics scolaires et enseignants.

 

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Introduct ion Les activités éducatives sont un axe majeur des missions et de la programmation du Jeu de Paume : promouvoir la réflexion sur les pratiques artistiques liées à l’image, leurs statuts et leurs enjeux dans l’histoire, dans la culture visuelle comme dans la création contemporaine, ainsi que leur place dans la société. Ces activités se construisent dans une dynamique de dialogue entre les images et les mots, les idées et les expériences. Le Jeu de Paume propose aux enseignants, aux équipes éducatives et aux publics scolaires les conditions d’une rencontre conviviale et argumentée avec les œuvres. Son objectif est de faire apparaître la place particulière que peuvent jouer les différentes approches de l’image et des arts visuels dans la formation générale des élèves, en renforçant tant l’exercice de leur regard que l’organisation de leurs connaissances, leurs capacités d’échanger ou de partager des expériences. Différentes activités et thèmes de travail sont envisagés chaque année pour les publics scolaires, en lien avec l’actualité des expositions. Si le service éducatif accueille et accompagne les classes qui souhaitent découvrir la programmation du Jeu de Paume à l’occasion d’une visite ponctuelle, sa spécificité est de développer des actions et des partenariats dans la durée. Les dispositifs et les contenus de ses actions sont adaptés à la diversité des classes et les projets menés se caractérisent par la co-construction avec les partenaires. L’essor de la fréquentation des activités éducatives du Jeu de Paume par les publics enseignants et scolaires s’est poursuivi tout au long de l’année. Entre octobre 2013 et mai 2014, le détail des statistiques montre une augmentation de près de 20% des visites pour les groupes scolaires par rapport à l’année précédente pour le Jeu de Paume-Paris. En outre, ce dernier est largement fréquenté par les publics enseignants (5642 enseignants sur cette période, dont 632 dans le cadre de formations), ainsi que par les publics jeune s(plus de 20 000 étudiants et moins de 26 ans). Pour le bilan des activités éducatives au Jeu de Paume hors les murs au Château de Tours, vous pouvez vous reporter au bilan dédié.

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1 . Fréquentat ion des act iv i tés éducatives

Pendant cette année scolaire (15 octobre 2013 – 18 mai 2014) , le Jeu de Paume a accueil l i : 6752 élèves, dans le cadre de 277 vis i tes scolaires, dont 34 classes dans le cadre de partenariats annuels , parcours croisés ou spéci f iques

Le Jeu de Paume a poursuivi cette année le développement de ses activités éducatives en direction des publics scolaires. Le tableau comparatif ci-dessous, rassemblant les statistiques de fréquentation du Jeu de Paume pour les expositions qui se sont déroulées pendant les périodes scolaires (ente les mois d’octobre et de mai), met en évidence une augmentation globale de la fréquentation des publics scolaires par rapport à l’année passée. En outre, les dispositifs spécifiques mis en place, notamment les projets annuels, ont garanti l’équilibre des niveaux de classes fréquentant le Jeu de Paume. Les tableaux ci-dessous rassemblent le détail des chiffres de fréquentation. Stat is t iques de fréquentat ion PUBLIC GLOBAL 2012/2013 2013/2014

expositions concernées pour la période d'octobre à mai

Manuel Alvarez Bravo / Muntadas - Adrian Paci, / Laure Albin Guillot

E. Blumenfeld / N. Nisic - M. Pernot / R. Adams

nombre de visiteurs venus aux expositions 121 955

153 955

nombre de visites conférences avec le service éducatif

169 (97 dans le cadre de partenariats)

215 (dont 80 dans le cadre de partenariats)

nombre de visites libres 64 62

nombre de participants aux séances de formation pour les enseignants 651 632

Total de v is i tes de classes 233 277

Détai ls des classes 2012/2013 2013/2014

Classes de primaire 15% 13%

Classes de collège 24% 21%

Classes de lycée 27% 36%

Classes de l’enseignement supérieur 34% 30%

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2 . Exposit ions et axes de travail développés Du 15 octobre 2013 – au 26 janvier 2014 « Erwin Blumenfeld (1897-1969) Cette exposition retrace l’ensemble du parcours d’Erwin Blumenfeld (Berlin, 1897-Rome, 1969) et recouvre les différents médiums qu’il a pratiqués : dessin, photographie, montage et collage. Exilé aux Pays-Bas dès la fin de la Première Guerre mondiale, Blumenfeld cofonde à Amsterdam la « Centrale Dada » avec l’artiste Paul Citroën. Il s’intéresse à l’écriture, à la peinture et commence à se livrer à des expérimentations photographiques en laboratoire et des pratiques d’avant-garde (photocollages, montages). En 1936, il s’installe à Paris. Ses portraits surréalistes et ses images sont diffusés dans les magazines Verve et Minotaure. En 1941, il émigre aux États-Unis et travaille pour de nombreux magazines comme Vogue, Harper’s Bazaar, Life, Look ou Cosmopolitan. Ses photographies en couleurs déploient alors des inventions formelles, qui témoignent de l’influence de ses premières expérimentations sur ses photographies de mode et publicitaires.

Erwin Blumenfeld, Minotaure / Dictateur, Paris, vers 1937

« Natacha Nis ic . Echo » Née en 1967 à Grenoble, Natacha Nisic vit et travaille à Paris. Elle réalise de nombreux films et des expositions où la question de l’image est mise en jeu. Elle utilise pour cela différents médiums : super-8, 16 mm, vidéo, photographie et dessin. Ces images fixes ou en mouvement fonctionnent comme substrats de la mémoire et sont autant de prises de position sur le statut des images et les possibles de la représentation. Le travail de Natacha Nisic tisse des liens entre des histoires, des récits du passé et du présent, pour aboutir à un projet qui révèle la complexité des rapports entre le visible et l’invisible, le montré et le caché, le dit et le non-dit. Poursuivant sa réflexion sur les processus de l’image, le document et la narration, l’artiste présente dans cette exposition une série d’installations réalisées depuis 1995, dont deux nouveaux projets, dans lesquels entrent en résonance récits intimes, historiques ou mythologiques.

Natacha Nisic, f, 2013

Axes de travai l développés - Avant-gardes et contexte sociopolitique de l’entre-deux-guerres, art et pouvoir - Photographies expérimentales et possibilités plastiques (photomontage, solarisation, surimpression, fragmentation, démultiplication) - Déplacement des pratiques d’avant-garde vers la photographie commerciale - Formalisme et exploration de la couleur dans la photographie de mode ou publicitaire - Photographie en studio et publication dans les magazines  

Axes de travai l développés - Image, réalité et narration - Statuts des images et pluralité des médiums et installations - Approches du monde contemporain et nouveaux récits des images en mouvement - Enregistrer le visible et l’invisible, matérialité et temporalité des images - Langage et poétique des gestes, symboles et rituels  

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Du 11 févr ier au 18 mai 2014 « Robert Adams. L ’endroi t où nous v ivons » Cette rétrospective rend compte des divers aspects d’un travail de plus de quarante ans mené sur le paysage américain, pour en faire un récit visuel de l’évolution des États-Unis à la fin du XXe siècle et au début du XXIe siècle. Né à Orange, dans le New Jersey, en 1937, Robert Adams a grandi dans le Colorado. C’est pour capturer les changements rapides qui frappaient le paysage de Denver, où il vivait à l’époque, qu’il a commencé la photographie dans les années 1960. Chacun des projets majeurs du photographe est représenté, depuis ses premières images montrant les sobres immeubles et monuments érigés par les anciens occupants du Colorado jusqu’aux séries récentes consacrées aux promesses et aux déboires du Nord-Ouest Pacifique, région où Adams réside désormais. Cette exposition met en lumière les intentions du photographe : avoir conscience des richesses du lieu où nous vivons, donner à voir ses transformations, affirmer son point de vue de citoyen.

Robert Adams, Colorado Springs, Colorado, 1968

« Mathieu Pernot . La t raversée » Né en 1970 à Fréjus, Mathieu Pernot vit et travaille entre Paris et Barcelone. L’artiste procède par séries qui sont autant de points de vue formels et analytiques sur les questions de l’identité et de l’histoire, du progrès et de l’aliénation. Que ce soit par son propre travail de prise de vue, par l’appropriation d’images préexistantes ou d’autres types de documents d’archives, son œuvre relève de l’exploration à la fois de la mémoire, de la société et de la photographie. Il a étudié la représentation de plusieurs groupes de personnes en lien avec le statut qu’on leur a accordé, ainsi que les questions de l’habitat et de l’urbanisme. L’exposition présentera des séries réalisées au cours de ces vingt dernières années et mettra en espace un nouveau montage faisant dialoguer des corpus d’images et d’objets différents. Cette « traversée » propose la mise en forme d’une histoire contemporaine incarnée par des personnes vivant à sa marge et manifeste une approche du médium photographique mis à l’épreuve de son usage et de son histoire.

Mathieu Pernot, Fenêtres, 2007

Axes t ransversaux spéci f iquement développés entre ces deux exposi t ions - Formes du paysage et formes de l’histoire - Paysage, territoire et environnement - De tradition de la représentation au paysage en photographie - Documenter et témoigner des mutations de l’espace urbain - Constats, traces et mémoires

Axes de travai l développés - Art et espace : paysage, environnement et territoire - Représentation et exploration de l’Ouest américain - Interventions humaines, transformations et destructions - Pratiques de la photographie : du « style documentaire » aux « nouveaux topographes » - Esthétique et poétique de la lumière

Axes de travai l développés - Image, histoire et société - Pratiques et usages du médium photographique - Représentation et mémoire des personnes et des lieux - Recherche et élargissement des approches documentaires - Prise de vue et série, collecte et appropriation, archive et montage  

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3 . Act iv i tés en direct ion des enseignants

Les v is i tes préparées Pour chaque nouvelle exposition, les enseignants sont invités à des séances de préparation d’une durée de deux heures au Jeu de Paume. L’objectif de ces visites préparées est de présenter l’exposition aux enseignants, d’envisager avec eux le contenu des axes de travail pour les élèves et de préparer la visite avec les classes. À cette occasion, est transmis le « dossier enseignants » de l’exposition.

23 vis i tes d’exposi t ions ont été proposées cette année aux enseignants et aux équipes éducatives (c inq vis i tes préparées en début d’exposit ion, quatre dans le cadre de la formation cont inue et quatorze pour des formations spéci f iques, voir c i -dessous) . Les « dossiers enseignants » pour les exposi t ions de Paris Les « dossiers enseignants » se composent de deux parties. « Découvrir l’exposition » offre une première approche de l’artiste et des œuvres exposées et « Approfondir l’exposition » développe plusieurs thématiques autour des statuts de l’image et de l’histoire des arts visuels, ainsi que des pistes de travail, orientations bibliographiques et ressources en ligne conçues avec les professeurs-relais des académies de Paris et Créteil. Les dossiers sont disponibles sur demande et téléchargeables sur le site Internet du Jeu de Paume (dans « éducatif » / « ressources »).

Sommaire DÉCOUVRIR L’EXPOSITION Présentat ion de l ’exposit ion / repères Contexte historique / repères Le mouvement dada / repères La couleur en photographie Repères biographiques Bibliographie sélective APPROFONDIR L’EXPOSITION Contextes et posi t ions de l ’art is te Berlin-Amsterdam Paris-New York Avant-gardes et expérimentat ions photographiques Dadaïsme et surréalisme Déplacement des recherches expérimentales aux photographies de mode Portraits et autoportraits Visages Masques Figures emblématiques P is tes de travai l Procédés et expérimentations Montages et photomontages Figures et corps Orientat ions bibl iographiques thématiques

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Sommaire DÉCOUVRIR LES EXPOSITIONS Robert Adams. L ’endroit où nous v ivons Présentation de l’exposition Repères · Conquête et mythe de l’Ouest américain Chronologie Bibliographie sélective Repères · Regards photographiques sur le territoire et les mutations urbaines Mathieu Pernot. La Traversée Présentation de l’exposition Repères · Photographie et dispositifs de vision Parcours de l’exposition Bibliographie sélective Repères · Tsiganes, éléments d’histoire APPROFONDIR LES EXPOSITIONS Formes du paysage Points de vue, cadres et cadrages De la tradition du paysage à la photographie Représentations de l’Ouest américain Des « nouveaux topographes » aux paysages contemporains Formes de l ’h is to ire Photographie et document Constats critiques Espaces disciplinaires Mémoires nomades P istes de travai l Fonctions et usages des images photographiques Paysages et points de vue Transformations de l’Ouest américain et questions environnementales Aménagements du territoire en France et « grands ensembles » Récits et témoignages Orientat ions bibl iographiques thématiques

Sommaire DÉCOUVRIR L’EXPOSITION Présentat ion de l ’exposit ion / repères Installations et images en mouvement / repères Orientalisme et chamanisme bibliographie sélective APPROFONDIR L’EXPOSITION Documenter, monter et agencer Politiques de représentation Expositions et installations Images et montages Gestes, archives et mémoire Inventaires et sauvegarde Rites et initiation Mouvements , forces et tens ions Saisir l’invisible Désastres et catastrophes Démesure et sublime P is tes de travai l Rapporter et représenter le réel Dispositifs de narration Lexique de l’image en mouvement Orientat ions bibl iographies thématiques

 

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La formation cont inue « images et arts v isuels »

Les inscr ipt ions à la formation continue étaient complètes cette année (50 enseignants) .

La formation continue pour les enseignants et les équipes éducatives s’articule avec les expositions programmées pendant l’année scolaire au Jeu de Paume et propose des approches ouvertes et transversales autour du statut des images dans notre société et de leur place dans l’histoire de l’art. Composée de sept séances de trois heures qui se sont déroulées le mercredi après-midi, de novembre 2013 à avril 2014, cette formation s’est organisée en plusieurs temps : interventions théoriques, séances de pratiques des expositions et de mises en perspective. L’ensemble de cette formation a été conçue et assurée par l’équipe du service éducatif du Jeu de Paume ainsi que par des intervenants invités : théoriciens, formateurs et artistes.

Visite-conférence par Mathieu Pernot de son exposition, Jeu de Paume, 26 mars 201 Visite-conférence « Une histoire de l’art mondialisée », Centre Pompidou, 15 janvier 2014

Nous observons par la divers i té des disc ipl ines des enseignants part ic ipants à cette formation (arts appliqués, lettres, anglais, espagnol, histoire géographie, mathématiques, communication visuelle, documentaliste...) que ces questionnements intéressent tous les professeurs de maternelle , de pr imaire , de secondaire et enseignement supér ieur . Par ailleurs, les attentes des enseignants inscrits à la formation sont variées : approfondir la visite des expositions, enrichir ses connaissances en histoire de l’art ou en histoire de la photographie, approfondir une question particulière relative aux pratiques des images dans l’art ou encore développer des projets éducatifs en lien avec des expositions. Les retours des enseignants dans les questionnaires bilans sont positifs et enthousiastes. Ils indiquent que cette formation est pour eux la seule proposition de ce type dans le cadre du Plan Académique de Formation. Les enseignants s’accordent sur la grande qualité des interventions et des intervenants, artistes, théoriciens, conférenciers. Ils ont apprécié la pluralité des approches proposées. Les différentes séances et les entrées multiples se complètent et créent les conditions et un cadre pour regarder et penser les œuvres exposées. Les visites-conférences et l’expérience d’une rencontre argumentée avec les œuvres dans les expositions sont extrêmement appréciées et sont considérées comme des moments privilégiés de la formation. L’année prochaine, les stagiaires étant de plus en plus nombreux et afin de favoriser ces temps de parcours et de conférence dans les expositions, nous constituerons des groupes plus petits. Les conférences théoriques, dont les thématiques « Photographie, avant-gardes et expérimentation » et « Paysage et environnement » ont particulièrement plu cette année, nourrissent et prolongent les questionnements qui émergent des œuvres et des expositions. En outre, elles permettent de contextualiser, d’établir des liens entre différents courants artistiques, de mettre en relation différents photographes ou artistes et ainsi comprendre leur place dans l’histoire de la représentation.

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Certains témoignent de l’importance de la prise en compte par les intervenants des réactions, commentaires et questionnements des enseignants et que les séances étaient propices à l’échange et aux interactions. On remarque par ailleurs chez les enseignants, une appropriat ion des di f férents out i ls mis à leur disposi t ion lors des séances : plans de cours, orientations bibliographiques, dossiers enseignants et pistes de travail. Ils indiquent que les dossiers enseignants leur permettent de revenir, de fixer et d’approfondir les notions et thématiques abordées lors des visites des expositions, que les pistes de travail peuvent servir comme base pour l’élaboration de séquences pédagogiques, également pour les élèves les plus jeunes. En ce sens, Jean-Marie Baldner, à la suite de la conférence de Raphaële Bertho autour des enjeux de la représentation du territoire a prolongé la séance par la présentation de propositions pédagogiques. Ces pistes de travail, réalisées en lien avec les thématiques développées dans le dossier enseignants « Robert Adams. L’endroit où nous vivons / Mathieu Pernot. La traversée », sont téléchargeables sur le site Internet du Jeu de Paume en complément du dossier. De manière générale, Ces outils constituent une ressource documentaire qui peut être exploitée à court ou moyen terme. Enf in , cet te format ion a semblé mot iver les enseignants à mettre en place des projets cul turels et éducat i fs avec leurs élèves . Certains ont réinvesti en classe pendant l’année les thématiques abordées notamment en « histoire des arts », d’autres conçoivent des projets plus conséquents pour l’année prochaine. Ainsi, afin de favoriser la mise en place de projets durant l’année et à la demande des enseignants, les visites préparées des expositions seront désormais programmées plus tôt dans les créneaux d’exposition afin qu’ils puissent y emmener leurs élèves. Les retours des enseignants ainsi que l’assiduité à l’ensemble des séances nous confortent dans l’idée de proposer des séances plus longues, qui allient les conférences théoriques avec les visites des expositions, ce qui permet de réduire le nombre de séances et donc les déplacements pour les enseignants. Une dizaine de stagiaires renouvellent leur inscription pour 2014/2015. Dans le cadre de la mise en place du parcours d’éducat ion art is t ique et cul turel le (PEAC), qui ouvrent les l iens entre les temps scolaires , pér iscolaires et extrascolaires , les act iv i tés en direct ion des enseignants sont ouvertes à l ’ensemble des équipes pédagogiques et éducat ives . Dans cette perspect ive également , les « doss iers enseignants » sont désormais être int i tu lés « doss iers documentaires » .

Conférence théorique « Prise de vue de l’invisible » en lien avec l’exposition « Natacha Nisic. Echo », 11 décembre 2013

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Programme de la formation cont inue « images et arts v isuels » 2013-2014 Mercredi 13 novembre 2013, de 14h30 à 17h30 « Photographie, avant-gardes et expérimentat ion » . Conférence et v is i te de l ’exposi t ion « Erwin Blumenfeld » Si la démarche expérimentale a caractérisé l’invention, les développements et les usages de la photographie au XIXe siècle, l’expérimentation est devenue au XXe siècle une ressource esthétique qui a accompagné l’introduction de ce médium dans l’art moderne. La photographie s’affirme au cœur des avant-gardes, du dadaïsme au constructivisme et au surréalisme, comme un laboratoire de formes et de procédés nouveaux. Pour certains artistes, elle est un outil, mais aussi un modèle leur permettant d’interroger le statut et le contenu de l’art, comme ses rapports à la société et au politique. La visite de l’exposition « Erwin Blumenfeld » permet de parcourir le travail de cet artiste, de s’intéresser au contexte de l’entre-deux-guerres en Europe et aux déplacements des pratiques d’avant-garde dans le contexte américain. Il s’agit de voir comment ses premières expérimentations photographiques (photomontage, solarisation, superposition, surimpression, fragmentation, démultiplication) ont influencé ses photographies de mode et publicitaires. Mercredi 20 novembre 2013, de 14h30 à 17h30 « Pr ise de vue de l ’ inv is ible » . Conférence et v is i te de l ’exposi t ion « Natacha Nis ic . Echo » Parce qu’elle résulte d’une opération d’enregistrement, la photographie s’est vue attribuer une valeur d’attestation et un statut probatoire, qui l’ont associée à la catégorie du document. Au demeurant, outils et systèmes de reproduction se sont progressivement chargés, au travers de l’exploration d’espaces et de réalités inaccessibles à l’œil nu, de différentes fonctions symboliques. La fabrication et la diffusion des images participent aussi d’un bouleversement des hiérarchies du visible. Entre le document et la fiction, l’enregistrement du réel joue sur plusieurs tableaux. Les projets et installations vidéo présentés dans l’exposition « Natacha Nisic. Écho » invitent le spectateur à une relecture du monde sensible. Les gestes, les situations et les procédures mis en œuvre par l’artiste dépassent les limites de la narration traditionnelle, interrogent les territoires géopolitiques ou spirituels, les histoires et les croyances. Mercredi 11 décembre 2013, de 14h30 à 16h30 Invi tat ion à Claudio Zul ian, art is te et Véronique Marquis , enseignante Claudio Zulian est vidéaste, compositeur et dramaturge. Ses vidéos et installations audiovisuelles mobilisent les notions de territoire et de pouvoir, explorent l’histoire, les discours et les fictions (les mémoires collectives et/ou individuelles, les fantasmes) qui façonnent notre relation aux territoires. Dans cette perspective, l’artiste travaille avec des groupes (habitants d’un quartier, adolescents, collégiens) et élabore une œuvre collaborative, révélatrice de dynamiques sociales et culturelles. Suite au cycle de projections dédié à son œuvre dans l’auditorium de Jeu de Paume (22 octobre – 3 novembre 2013) et à la présentation de sa nouvelle réalisation audiovisuelle Power no power, Claudio Zulian et Véronique Marquis reviennent sur ce projet réalisé dans le cadre d’un « atelier-scénario » qu’ils ont menés pendant l’année scolaire 2012-2013 dans un collège d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis (en partenariat avec l’association Cinémas 93 et le Jeu de Paume, et avec le soutien de la Fondation Hermès). Mercredi 15 janvier 2014, de 14h30 à 16h au Centre Pompidou « Une histoire de l ’art mondial isée » . Vis i te au Centre Pompidou dans le nouvel accrochage des collect ions L’histoire de la représentation photographique, des images en mouvement comme des arts visuels, peut être reconsidérée et repensée à partir de l’élargissement des récits contemporains. Le parcours, conçu dans le nouvel accrochage des collections du Musée national d’art moderne, invite à regarder la modernité artistique non plus sous le seul angle européen, mais mondial. L’enjeu étant de décrire la circulation des avant-gardes, de leurs idées, de leurs inventions en Europe et dans le monde. Les revues, l’un des vecteurs les plus importants de cette circulation, sont également envisagées. Mercredi 12 févr ier 2014, de 14h30 à 17h30 « Paysage et environnement » . Conférence et v is i te de l ’exposi t ion « Robert Adams : l ’endroit où nous v ivons » Selon Le Petit Robert, un paysage est la « partie d’un pays que la nature présente à un observateur ». La notion plus récente d’« environnement » désigne l’« ensemble des conditions naturelles (physiques, chimiques, biologiques) et culturelles (sociologiques) susceptibles d’agir sur les organismes vivants et les activités humaines ». Le paysage dans l’art apparaît comme un espace de projection, comme une représentation et une construction des relations variables entre l’homme, la nature et l’environnement. La peinture puis la photographie, mais aussi certaines formes d’actions ou d’interventions artistiques, ont pu contribuer à les configurer et les interroger. La visite de la rétrospective « Robert Adams : l’endroit où nous vivons » permet de retracer l’intérêt de ce photographe pour la représentation de l’Ouest américain et ses transformations, sa quête de lumière et de beauté au sein de relations de plus en plus dégradées entre l’homme et la nature. Sa participation en 1975 à l’exposition « New Topographics: Photographs of a Man-Altered Lanscape » (Rochester, George Eastman House) a marqué le renouvellement du style documentaire en photographie comme des approches du paysage contemporain. Mercredi 12 mars 2014 de 14h30 à 16h30 « Enjeux d’une représentat ion du terr i to ire » . Invi tat ion à Raphaële Bertho, h is tor ienne de la photographie Sollicitée dès le XIXe siècle, la photographie devient rapidement l’un des médiums prédominants dans l’élaboration d’un point de vue sur le territoire. Investissant le genre paysager, l’exploration photographique du territoire se développe de manière autonome des deux côtés de l’Atlantique. Quand les « Nouveaux Topographes » américains (1975) s’inscrivent immédiatement sur la scène de l’art contemporain, les travaux européens se développent dans le cadre de la commande. Une dynamique qui prend ses racines dans les Trente Glorieuses, pour aboutir dans les années 1980 à la formulation des projets de missions photographiques, celle de la DATAR (1983-1989) faisant figure d’exemple paradigmatique. Au fil des expérimentations formelles, émerge une photographie marquée par une esthétique de l’ordinaire, s’écartant peu à peu des poncifs paysagers et du culte du monument pour se tourner vers un territoire du quotidien et du banal. Cette intervention a été suivie d’une séance de mises en perspective pédagogiques conçues par Jean-Marie Baldner. Mercredi 26 mars 2014 de 14h30 à 17h30. Invi tat ion à Mathieu Pernot , art is te À l’occasion des deux expositions qui lui ont été dédiés à Paris, Mathieu Pernot présente sa démarche et ses procédures d’exploration de l’histoire, ses recherches sur les pratiques et les usages du médium photographique ainsi que sa réflexion sur la mise en espace et l’installation de ses projets. Sa rétrospective au Jeu de Paume intie de nouveaux montages entre les principales séries qu’il a réalisées, entre les images qu’il a prises et celles qu’il a utilisées, tandis que « L’asile des photographies » à La maison rouge déploie le travail développé en collaboration avec l’historien Philippe Artières sur les archives de l’hôpital psychiatrique du Bon-Sauveur (Picauville, Manche).

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Les formations spéci f iques Outre la formation continue, le Jeu de Paume conçoit et réalise des séances ponctuelles, dans le cadre des Plans Académiques de Formation des DAAC (Délégations Académiques aux Arts et à la Culture) ou des stages de formations disciplinaires, notamment pour les académies de Créteil, Paris et Versailles et à la demande des chargés de mission, de la DASDEN (direction des services départementaux de l'éducation nationale), des CDDP (centres départementaux de documentation pédagogique). Ces séances sont adaptées en fonction de la spécificité ou de la thématique de la formation dans lesquelles elles s’inscrivent. Elles peuvent durer de deux heures à une journée. Il s’agit de partir du contenu d’une exposition et de son exploration approfondie pour ensuite réfléchir aux axes de travail possibles à développer dans le cadre d’un projet de classe. Il s’agit également de s’interroger sur la manière d’articuler les notions abordées dans l’exposition à une pratique pédagogique en prenant en compte les programmes disciplinaires. Enfin, lors de ces séances, nous envisageons la découverte d’une exposition avec une classe comme partie intégrante d’un processus, valorisant ainsi les notions de projets et de partenariat (ou travail collaboratif). Ces temps de formation sont extrêmement importants car ils nous permettent de rencontrer des enseignants qui ne viendraient peut-être pas de manière individuelle. Dans ce cadre, ils découvrent souvent la structure ainsi que les activités qui leur sont dédiées. Nous tentons de répondre à toutes les demandes et nous le concevons de manière particulière, avec le coordinateur du stage en fonction de ses besoins et de ses objectifs. Ainsi ces séances peuvent prendre la forme de conférences théoriques, de visites et de séances de travail.   Exemple détaillé de la formation cont inue des professeurs d’arts plast iques de la Vi l le de Par is , formation d’une journée conçue autour de la thématique « Image, paysage et environnement », le 11 mars 2014 : V ingt enseignants ont part ic ipé à cette journée de formation. Objectifs de cette journée de formation - Aborder le champ élargi de l’image dans l’art et dans la société - Envisager les notions d’art et d’espace : paysage, environnement et territoire - Aborder les pratiques et usages de la photographie : du « style documentaire » aux « nouveaux topographes ». - Questionner les traces de l’histoire et la mémoire des lieux et des personnes Programme - 10h-12h30 : « Paysage et environnement » Selon Le Petit Robert, un paysage est la « partie d’un pays que la nature présente à un observateur ». La notion plus récente d’« environnement » désigne l’« ensemble des conditions naturelles (physiques, chimiques, biologiques) et culturelles (sociologiques) susceptibles d’agir sur les organismes vivants et les activités humaines ». Le paysage dans l’art apparaît comme un espace de projection, comme une représentation et une construction des relations variables entre l’homme, la nature et l’environnement. Nous regarderons comment la peinture puis la photographie, mais aussi certaines formes d’actions ou d’interventions artistiques, ont pu les configurer et les interroger. - 14h-15h30 : visite conférence des expositions « Robert Adams : l’endroit où nous vivons » et « Mathieu Pernot. La traversée » - 15h30-16h30 : réflexions sur les parcours possibles de l’exposition avec les élèves et pistes de travail en classe.

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L is te des formations spéci f iques 2013/2014 20 novembre 2013 (3 heures et demi) : Conférence théorique « Photographie, avant-gardes et expérimentations » et visite de l’exposition « Erwin Blumenfeld. Photographies, dessins et photomontages. (1897-1969) » Dans le cadre du Plan Académique de Formation de l’académie de Créteil « Histoires de photographie » Le 4 décembre 2013 (deux fois 2 heures) : 2 Visites de l’exposition « Erwin Blumenfeld. Photographies, dessins et photomontages. (1897-1969) » puis travail avec les enseignants autour des prolongements pédagogiques. Dans le cadre des animations pédagogiques proposées par le CDDP 91 (Centre Départemental de Documentation Pédagogique de l'Essonne), académie de Versailles. Le 8 janvier 2014 (2 heures et demi) : Visite de l’exposition « Erwin Blumenfeld. Photographies, dessins et photomontages. (1897-1969) », puis travail avec les enseignants autour des prolongements pédagogiques. Dans le cadre d’une formation proposée par L’Inspection de l’Education nationale Viroflay Vélizy Villacoublay, académie de Versailles et coordonné par une conseillère Pédagogique Arts Visuels 1er degré. Le 23 janvier 2014 (2 heures) : Visite de l’exposition « Erwin Blumenfeld. Photographies, dessins et photomontages. (1897-1969) » puis travail avec les enseignants autour des prolongements pédagogiques. Dans le cadre d’une formation proposée par L’Inspection de l’Education nationale Brunoy, académie de Versailles et coordonné par une conseillère Pédagogique Arts Visuels 1er degré. Le 11 mars 2014 (1 journée) : Conférence théorique « Paysages et environnements », visite des expositions « Robert Adams. L’endroit où nous vivons» et « Mathieu Pernot. La traversée » et travail avec les enseignants autour des prolongements pédagogiques. Dans le cadre de la formation des Professeurs d’arts visuels de la Mairie de Paris. Le 19 mars 2014 (2 heures) : Visite de l’exposition « Mathieu Pernot. La traversée » et travail avec les enseignants autour des prolongements pédagogiques. Dans le cadre d’une formation proposée par L’Inspection de l’Education nationale Aulnay, académie de Créteil et coordonné par une conseillère Pédagogique Arts Visuels 1er degré. Le 27 mars 2014 ( 3 heures) : Visite de l’exposition « Mathieu Pernot. La traversée ». Présentation du projet du catalogue de l’exposition par la responsable du service des éditions du Jeu de Paume et le co-directeur des éditions du Point du jour, co-éditeur du catalogue. Dans le cadre du Plan Académique de Formation de l’académie de Créteil « Lire et écrire les images » Le 25 mars 2014 (2 heures) : Visite des expositions « Robert Adams. L’endroit où nous vivons» et « Mathieu Pernot. La traversée » et travail avec les enseignants autour des prolongements pédagogiques. Dans le cadre de la formation initiale des enseignants, ESPE de Créteil Université Paris-Est Créteil Val de Marne. Le 2 avril 2014 (3 heures) : Visite de l’exposition « Mathieu Pernot. La traversée » et travail avec les enseignants autour des prolongements pédagogiques. Dans le cadre d’une formation proposée par la CASNAV (Centre Académique pour la Scolarisation des enfants Allophones Nouvellement Arrivés et des enfants issus de familles itinérantes et de Voyageurs) de l’académie de Versailles et conçu par une coordonnatrice Académique spécialisée. Le 4 avril 2014 (3 heures) : Visite de l’exposition « Mathieu Pernot. La traversée » et travail avec les enseignants autour des prolongements pédagogiques. Dans le cadre d’une formation proposée par la CASNAV (Centre Académique pour la Scolarisation des enfants Allophones Nouvellement Arrivés et des enfants issus de familles itinérantes et de Voyageurs) de l’académie de Versailles et conçu par une coordonnatrice Académique spécialisée. Le 9 avril 2014 (2 heures) : Visite de l’exposition « Mathieu Pernot. La traversée » et travail avec les enseignants autour des prolongements pédagogiques. Dans le cadre des rencontres académique proposées par la DAAC (Délégation Académique aux Arts et à la Culture) de l’académie de Créteil. Le 7 mai 2014 (2 heures) : Visite de l’exposition « Mathieu Pernot. La traversée » et travail avec les enseignants autour des prolongements pédagogiques. Dans le cadre d’une formation proposée par L’Inspection de l’Education nationale d’Aulnay, académie de Créteil et coordonné par une conseillère Pédagogique Arts Visuels 1er degré. Le 9 mai 2014 (2 heures) : Visite de l’exposition « Mathieu Pernot. La traversée » et travail avec les enseignants autour des prolongements pédagogiques. Dans le cadre des animations pédagogiques proposées par le CDDP 91 (Centre Départemental de Documentation Pédagogique de l'Essonne). Académie de Versailles.

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4- Act iv i tés en direct ion des classes

Les v is i tes-conférences Les conférenciers du service éducatif accueillent et accompagnent les classes dans la découverte des expositions du Jeu de Paume, tout en favorisant l’observation et la prise de parole des élèves. Ces visites-conférences permettent aux publics scolaires de s’approprier les expositions et les œuvres, d’être en position active devant les images.

Entre le 15 octobre 2013 et le 18 mai 2014, 277 vis i tes d’exposit ion pour des groupes scolaires ont eu l ieu au Jeu de Paume, soit une augmentat ion de près de 20% par rapport à l ’année précédente. À l’occasion des expositions « Robert Adams. L’endroit où nous vivons » et « Mathieu Pernot. La traversée », nous avons proposé aux classes une visite transversale autour de la représentation du paysage en photographie. En effet, Robert Adams témoigne au travers de ses séries de la transformation du paysage de l’Ouest américain dans les années 60 et des conséquences de l’urbanisation à grande échelle et l’exploitation intensive des ressources naturelles. Mathieu Pernot, au travers de ses prises de vue comme de son utilisation de ses collections de cartes postales, donne à voir les enjeux politiques et sociaux de la représentation du paysage urbain, particulièrement dans le projet Le grand ensemble.

Les partenariats annuels Ces partenariats scolaires aux enjeux éducatifs autant que culturels, consistent à : - envisager de manière ouverte et transversale les pratiques de l’image dans l’art et la société ; - explorer des notions et des démarches liées aux différentes images, images fixes et images en mouvement, de l’invention de la photographie à l’ère numérique ; - aborder les différentes caractéristiques des médiums et des médias ; - interroger les enjeux et les fonctions de l’art ; - apprendre à observer, à analyser, à distinguer et à échanger ; - mettre en relation différents domaines de connaissances (art, littérature, science, histoire, etc.) et d’expériences (mémoire, histoire personnelle, situations vécues, réalités sociales).

Le programme de ces partenariats pour une classe s’articule autour de trois expositions. À partir des modules proposés (visites-conférences des expositions et rencontres thématiques avec les classes dans les établissements scolaires), les enseignants imaginent des prolongements dans leurs disciplines, leurs projets et leurs objectifs pédagogiques. Pour cela, l’équipe du service éducatif a conçu, avec les professeurs-relais au Jeu de Paume, des temps de travail spécifiques au sein de ces partenariats annuels : séance introductive, visites préparées, séance « d’échanges d’expériences », proposition de formation continue pour les enseignants et réunion-bilan. À la suite de chaque visite-conférence d’une exposition avec les élèves, les conférenciers du service éducatif se rendent dans les établissements scolaires pour une « rencontre thématique ». Ces « rencontres thématiques » dans les classes sont l’une des spécificités des partenariats avec les scolaires. Elles durent deux heures et s’appuient sur la projection commentée et discutée d’images fixes ou d’images en mouvement, choisies pour développer un axe de l’histoire de la représentation ou des problématiques de l’image.

Le “Laissez-passer partenaires scolaires” du Jeu de Paume Dans le cadre des partenariats annuels, ainsi que des parcours spécifiques, et dans la perspective de développer une fréquentation régulière et autonome de l’institution, un « laissez-passer partenaires scolaires » est remis à l’ensemble des élèves et des équipes éducatives. Ce laissez-passer est valable pour deux personnes et permet de venir durant toute l’année scolaire gratuitement aux expositions, séminaires, colloques et conférences, accompagné de la personne de son choix.

 

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Programme des partenariats annuels 2014/2015 mardi 17 septembre 2013, 18 h 30 ❚ séance introductive pour les enseignants septembre-octobre 2013 ❚ première rencontre thématique en classe : « Introduction aux pratiques de l’image : expérimentation, documentation, fiction » mardi 15 octobre 2013, 18 h 30 ❚ visite préparée de l’exposition « Erwin Blumenfeld » pour les enseignants novembre-décembre 2013 ❚ visite-conférence de l’exposition « Erwin Blumenfeld » pour les classes mardi 26 novembre 2013, 18 h 30 ❚ visite préparée de l’exposition « Natacha Nisic. Écho » pour les enseignants décembre 2013- janvier 2014 ❚ visite-conférence de l’exposition « Natacha Nisic. Écho » pour les classes mardi 21 janvier 2014, 18 h 30 ❚ séance d’échanges d’expériences pédagogiques pour les enseignants, avec les professeurs-relais février 2014 ❚ deuxième rencontre thématique en classe : « Paysage, point de vue et environnement » mardi 11 février 2014, 18 h 30 ❚ visite préparée des expositions « Robert Adams » et « Mathieu Pernot » pour les enseignants mars-avril 2014 ❚ visite-conférence transversale des expositions : « Robert Adams » et « Mathieu Pernot » pour les classes mai-juin 2014 ❚ troisième rencontre thématique en classe : « Images et exploration de l’histoire » juin 2014 ❚ réunion-bilan pour les enseignants et les partenaires : retour sur le déroulement et les enjeux du partenariat, discussion autour des projets menés en classe

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L is te des partenaires scolaires annuels 2013/2014

ACADEMIE DE PARIS

Ecole Internationale Bilingue Yolande Bily 16, rue Margueritte 75017 Paris 75017 Paris 3e anglais

Gilbert Jean Jacques 16, rue Margueritte histoire/géographie

Ecole Sainte Marie Cécile Cadu 8, rue Championnet 75018 Paris CM2

Véronique Milliard 8, rue Championnet 75018 Paris

école Labori Sabine Gessain 19, rue Labori 75018 Paris ce2/CM1/CM2 professeur des écoles

école Labori Renaud Heinich 19, rue Labori 75018 Paris professeur des écoles

école Charles Hermite Guillaume Blanchaud 4, rue Charles Hermite 75018 Paris CM2 professeur des écoles

Cécile Rousset 4, rue Charles Hermite 75018 Paris professeur d'arts plastiques

Ecole Alsacienne Hélène Bechet 109, rue Notre Dame des Champs 75006 Paris 2nde (ens. Exploration)

professeur histoire géographie

Pierre Pannafieu 109, rue Notre Dame des Champs 75006 Paris directeur

CERFAL design graphique Christine Ausseur

2, rue Lacaze 75014 Paris BTS Design Graphique culture générale

Laure Lanoux 2, rue Lacaze 75014 Paris histoire de l'art

Stéphanie Prot 2, rue Lacaze 75014 Paris responsable pédagogique

Collège Octave Gréard Jeanne Baudrand 8, rue du Général Foy 75008 Paris 3e arts plastiques

Brigitte Marques 8, rue du Général Foy 75008 Paris physique chimie

ACADEMIE DE VERSAILLES

Collège Marguerite Duras Sylvie Blocquaux Formont 122, rue Henri Dunant 92700 Colombes 5e arts plastiques

Sophie Mas 122, rue Henri Dunant 92700 Colombes espagnol

Sandrine Gonçalves 122, rue Henri Dunant 92700 Colombes français

Monsieur Jégu 122, rue Henri Dunant 92700 Colombes principal

Collège Eugénie Cotton Julien GRUEL 2, rue Rethondes 95100 Argenteuil 5ème histoire géo

Ambre Delaunay 2, rue Rethondes 95100 Argenteuil documentaliste

Laurent Desert 2, rue Rethondes 95100 Argenteuil arts plastiques

Lycée jean Jaurès Sophie Saulnier 35, rue Charles Lecoq 95100 Argenteuil 1ere s lettres modernes

Françoise Moncada 35, rue Charles Lecoq 95100 Argenteuil proviseur

ACADEMIE DE CRETEIL

Lycée Eugène Delacroix Hugues Labarthe 4, rue Doct Albert Schweitzer 93700 Drancy 2nde histoire géographie

Catherine Grasse 4, rue Doct Albert Schweitzer 93700 Drancy arts plastiques

Céline Crochemore 4, rue Doct Albert Schweitzer 93700 Drancy documentaliste / référent culture

Collège Jean Moulin Yann Renoult 76, rue Henri Barbusse 93300 Aubervilliers 4ème Aide et Soutien Mathématiques

Pierre Daider 76, rue Henri Barbusse 93300 Aubervilliers physiques chimie

Collège Robert Doisneau Chrsitine Britsch 57, avenue Emile Zola BP 95 77196 Dammarie-Les-Lys 3e arts plastiques

Olivier Lemoine 57, avenue Emile Zola BP 95 77196 Dammarie-Les-Lys Histoire géo

Cécile Chanoz 57, avenue Emile Zola BP 95 77196 Dammarie-Les-Lys principale

Frantz Glowacki 57, avenue Emile Zola BP 95 77190 Dammarie-Les-Lys lettres modernes

école Victor Hugo Marie-José Souchard 1, rue Kalifat 93290 Tremblay en France CM1 professeur des écoles

Pascal Demangeon 1, rue Kalifat 93290 Tremblay en France directeur

école Jean Perrin Karine Prévost 29, rue d'Aulnay 93270 Sevran CM2 professeur des écoles

école Jules Vallès Annie Morvan 84, avenue de la République 93150 Blanc Mesnil CE2 professeur des écoles

Monsieur Morvan 84, avenue de la République 93150 Blanc Mesnil directeur

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Présentat ion des classes partenaires en 2013/2014 En partenariat avec les rectorats d’Ile-de-France et avec le soutien des DAAC (Délégation Académique aux Arts et à la Culture) de Paris, Créteil et Versailles, le Jeu de Paume a poursuivi sa politique de sensibilisation à l’image dans des écoles, des collèges, des lycées et un centre de formation professionnelle par le biais de ses « partenariats scolaires annuels ». Cette année, 17 classes ont été en partenariat annuel , dont 12 classes s i tuées en Zone d’Educat ion Pr ior i ta ire , et certaines dans les dispositifs ECLAIR : « Ecoles, collèges et lycées pour l’Ambition, l’Innovation et la Réussite » ou encore RRS « Réseau de Réussite Scolaire ». Ils concernent 7 classes d’écoles élémentaires , 6 classes de collèges, 3 classes de lycées et 1 classe de BTS Design graphique.

Présentat ion des partenariats par « terr i toires » ou par « réseaux » L’un de nos objectifs est de travailler en réseau et sur un territoire, comme sur la ville de Colombes, dans le 18e arrondissement de Paris ou encore dans l’académie de Créteil. L’investissement des équipes éducatives, la diversité des classes ainsi que le caractère expérimental des projets sont aussi des critères importants dans le choix de nos partenaires. Nous sommes également attentifs à la présence des classes des écoles primaires, qui ne fréquentent pas toujours de manière spontanée le Jeu de Paume. En effet, les dispositifs et les méthodes de travail du service (approches transversales et transdisciplinaires des images dans l’art et dans la société, temps de travail en commun, réunions et formations) permettent un accompagnement individualisé des projets et favorisent le travail entre différents établissements et notamment pour les liaisons CM2 /6ème et 3ème/2nde. Ces méthodes et contenus sont également pertinents pour accompagner la mise en place des nouveaux programmes d’histoire des arts en école, collège et lycée. 1 . L ’ECLAIR Utr i l lo , le RRS Daniel Meyer et les alentours dans le 18ème arrondissement de Par is « Un réseau d’établissements ECLAIR “Écoles, collèges et lycées pour l’Ambition, l’Innovation et la Réussite“ a pour but d’améliorer le climat scolaire et le suivi des élèves pour permettre une meilleure réussite scolaire de tous ; renforcer la stabilité, la cohésion et la mobilisation des équipes ; favoriser l'égalité des chances. Il se caractérise par des innovations dans les champs de la pédagogie, de la vie scolaire et des ressources humaines, et par des actions en faveur de la sécurité » (site internet du Ministère de l’éducation nationale). Un projet et suivi spécifique a été mené avec 4 classes des écoles élémentaires du 18ème arrondissement de Paris des réseaux d’éducation prioritaire comme l’ECLAIR Utrillo et le RRS Daniel Meyer ainsi que l’école privée située rue Championnet. Ce travail sur le territoire du 18ème arrondissement est conduit depuis une dizaine d’années. Il est soutenu par l’ECLAIR Utrillo, notamment par l’inspectrice de circonscription Madame Brulé et sa coordinatrice Madame Sombrun. 2 . Le P IE dans l ’académie de Crétei l Ce projet a concerné 7 classes (6 classes dans le cadre de partenariats annuels, une autre dans le cadre de parcours spécifiques) : 3 classes de primaire, 3 classes de collèges et 1 classe de lycée. Un projet inter-établissements est un ensemble de projets artistiques et culturels différents qui s’adressent à des classes appartenant à plusieurs établissements scolaires et fédérés autour d’un objet commun. Les objectifs sont, en collaboration avec une structure culturelle, de favoriser l’accès aux œuvres par une fréquentation régulière du lieu et permettre aux élèves d’expérimenter les processus de création. Chaque équipe enseignante s’empare de ce cadre commun pour l’adapter, en étroite concertation avec les intervenants, aux objectifs de sa pédagogie et aux besoins spécifiques de ses élèves. Les classes de primaire de Sevran et Tremblay-en-France on bénéficié d’un « CLEA » (Contrat Local d’Education Artistique), qui consistait en la résidence d’un artiste de janvier à mai 2014. Ce dispositif a permis aux classes partenaires de prolonger et diversifier leur approche par une pratique artistique.

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3 . Le RRS de Colombes dans l ’académie de Versai l les « Afin de répondre à ces exigences et favoriser la continuité pédagogique, chaque réseau [Réseau de Réussite Scolaire] est constitué d’un collège et des écoles qui l’alimentent. L’orientation après la 3e constitue également un axe de travail à développer » (site internet du Ministère de l’éducation nationale). Cette année, ce projet a été engagé avec le collège Marguerite Duras et le lycée Maupassant. Un dispositif « CLEA » (Contrat Local d’Education Artistique) coordonné par la ville de Colombes, qui consistait en une résidence d’un photographe de septembre à décembre 2013, a permis aux classes partenaires de bénéficier d’une approche et d’une pratique artistique avec la collaboration du photographe.

B i lan des partenariats annuels 2013/2014 Pour constituer ce bilan, nous avons effectué une synthèse des prises de parole des enseignants lors de la réunion bilan du 10 juin 2014, de leurs réponses écrites aux « questionnaires bilan » en fin d’année, de leurs courriers et mails, ainsi que des remarques de l’équipe du service éducatif qui a suivi ces projets. La régularité de la fréquentation de l’institution et des rencontres en classe avec les conférenciers rythme de manière stimulante l’année scolaire et crée, selon les enseignants, une familiarité avec un lieu culturel qui favorise l’appropriation des œuvres. La participation de plusieurs enseignants d’une même classe dans le projet entraine une vision transdisciplinaire et donc différentes manières d’aborder des thématiques et d’amener les élèves à s’interroger progressivement sur le statut des images et la diversité des démarches artistiques. Il semble que l'approche de l’art et de l’image offre un espace d'échanges, d'interrogations et d'exercices de l'esprit critique. Les enseignants ont apprécié le travail avec l’équipe du service éducatif car il est adapté aux besoins spécifiques de leurs élèves et de leurs projets. Les « v is i tes préparées » réservées aux enseignants et les « doss iers enseignants » Ce rendez-vous en deux temps (visite de l’exposition, puis discussion et présentation du dossier enseignants) est très important pour les enseignants, car il permet d’élaborer avec les conférenciers les axes de travail, afin de préparer la venue avec les élèves et le prolongement de ces problématiques lors de la rencontre thématique et les activités pédagogiques en classe. Les enseignants de primaire et collège apprécient les séances de travail réunissant les différents niveaux, afin de voir comment chacun travaille et développe les thématiques et les projets en classe. Par ailleurs, les enseignants confirment leur préférence pour que la plus grande partie de la séance, visite et discussion, se déroule dans les espaces d’exposition. Un temps d’observation et d’échange plus long devant les œuvres avec le conférencier leur semble plus adapté pour leur préparation. Lors de la deuxième partie de cette rencontre le « dossier enseignants » est remis et présenté aux enseignants. La présence des professeurs-relais des académies de Créteil et Paris au sein du service éducatif a permis de proposer aux enseignants des pistes de travail. À la lecture des questionnaires bilan remplis par les enseignants partenaires, nous constatons une pratique diversifiée de cet outil. La majorité des enseignants des premier et second degrés s’en saisit et adapte les contenus comme les propositions de travail suggérées. On remarque en outre une nette augmentation de la pratique des pistes de travail par les enseignants de primaire, ce qui répond à l’un des objectifs que nous nous étions fixés. Pour les enseignants, ces dossiers sont utiles et nécessaires. Ils en apprécient les éléments de présentation, ainsi que la richesse des références et de la documentation. Le contenu leur permet d’élargir leurs connaissances, de replacer les œuvres dans leur contexte et ainsi créer des liens avec d’autres auteurs ou mouvements. Certains utilisent les dossiers pour documenter la préparation de leurs cours, au moment des expositions mais aussi ultérieurement en fonction de leurs programmes. D’autres se servent plus particulièrement des « pistes de travail », comme base d’exercices en les adaptant en fonction de leur classe. Les orientations bibliographiques et les ressources en ligne constituent des outils de travail pour les enseignants auxquels ils peuvent également se référer lors certaines séquences pédagogiques avec leurs élèves lycéens ou en écoles supérieures.

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« Le “dossier enseignant“ est un précieux compagnon en amont et en aval. En amont il permet d'éclaircir certains thèmes sur lesquels il est possible de revenir en classe et en aval il permet de garder une trace des différentes expositions et de s'y rapporter, pour servir de document de travail lors de futures visites. » Enseignant d’histoire géographie, Collège Eugénie Cotton d’Argenteuil La séance intitulée « échanges d’expér iences » qui, en milieu d’année scolaire, a été dédiée aux présentations par les enseignants des productions et prolongements pédagogiques des projets en cours. Cette séance a permis de partager leurs expériences et leurs pratiques et d’initier des discussions. Se fixer dans l’année une date repère pour établir un bilan intermédiaire a été l’occasion pour certains, de prendre le temps de faire le point sur l’avancée du projet, de pouvoir le réévaluer, d’en modifier la trajectoire si nécessaire et de s’inspirer du travail des autres pour nourrir le sien. Quant à l’équipe du service éducatif, cette séance lui a permis de prendre la mesure de ce qui est fait en classe : les développements construits dans les différentes matières et la diversité des réinvestissements possibles. Ainsi, nous avons pu prendre en compte ces informations précieuses dans la conception et la préparation des parcours de visite des expositions, comme des rencontres thématiques en classe. La personnalisation des parcours est garante de la réussite de ces partenariats. En Arts plastiques, au regard du travail de Natacha Nisic sur le champ et le contrechamp, les élèves ont réalisé des photographies dans l’espace public afin de produire un regard critique sur leur environnement. De plus, nous avons pu aborder les notions de Beau, et de Sublime grâce à l’œuvre vidéo "e" . Pour l’épreuve d’Histoire des Arts du Brevet, certains élèves ont choisi de parler du travail de Mathieu Pernot et plus particulièrement des démolitions de barres d’immeubles afin de les comparer avec des œuvres étudiées en classe. » Enseignants, Collège Robert Doisneau Dammarie-les-Lys (77) Les « v is i tes-conférences » avec les élèves Elles permettent aux élèves une rencontre avec les œuvres mais aussi une prise de parole devant les images. La parole des élèves est le moteur de la discussion. Pour les classes de lycées, les élèves sont plus en demande d'informations et parfois moins dans la prise de parole. La discussion s'initie plutôt dans un deuxième temps pendant la rencontre thématique.

Adaptées au niveau, au projet et au programme de chaque classe, les enseignants considèrent les visites-conférences comme extrêmement complètes. Elles s'inscrivent dans la continuité de leur travail pédagogique : les connaissances et le vocabulaire peuvent être réinvestis dans diverses disciplines. Le temps de la visite permet par ailleurs aux enseignants de voir comment les élèves réagissent hors de la classe et confrontés à des pratiques artistiques souvent totalement nouvelles : certains révèlent une sensibilité singulière, un sens particulier de l'observation ou de l'interprétation. Enfin, l'évolution des comportements des élèves au fil des visites est très visible et significative, particulièrement pour les classes de collèges. Le développement de l'attention et de la concentration des élèves progresse nettement. L'évolution du langage comme la capacité de dialogue et de l'argumentation sont remarquées par les conférenciers ainsi que par les enseignants dans leurs classes.

« Le conférencier adapte son vocabulaire aux élèves : il part de leurs connaissances et ressentis. Son intervention a un toujours un fil conducteur, il cherche à mener les élèves quelque part, à une réflexion. Il amène les élèves à adopter une posture critique face aux œuvres découvertes. » Enseignants, Collège Robert Doisneau Dammarie-les-Lys (77)

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Les « rencontres thématiques » en classe Les rencontres thématiques sont jugées complémentaires et indispensables par les enseignants, tant du point de vue éducatif, que de la régularité qu’elles apportent dans les échanges entre les élèves et le Jeu de Paume. Elles favorisent l’amélioration de la familiarité des élèves avec l’art et les images, elles nourrissent les thématiques abordées dans l’exposition et permettent de réinvestir ce qui a été abordé auparavant. Elles ont favorisé l’utilisation d’un vocabulaire précis et stimulé l’évolution du langage. Ces rencontres sont adaptées en fonction des classes et des projets, elles peuvent être consacrées également à la présentation par les élèves de leurs productions. La première rencontre, qui a lieu au mois de septembre ou d’octobre, permet une présentation des axes de travail qui seront développés dans l’année. Un temps de présentation du projet de classe par l’enseignant, en amont de cette première rencontre est nécessaire pour que les élèves comprennent les liens et la pertinence de ces différentes interventions. La liste des œuvres vues ensemble lors de la séance est remise aux élèves et aux enseignants, elle peut être envoyée par mail afin que l’enseignant se l’approprie et la transforme en support pédagogique.

Rencontre thématique, École Jules Vallès, Blanc Mesnil (93)

« Les élèves sont sensibles au fait que le conférencier vienne "chez eux", dans la classe, cela permet de maintenir une continuité temporelle sur l’année scolaire (on se voit 6 fois), cela peut être l’occasion pour les élèves de montrer au conférencier leurs travaux. Les thèmes abordés sont plus généraux : qu’est-ce qu’une image photographique, qu’est-ce qu’un paysage ?» Enseignante, Collège Marguerite Duras, Colombes (92)

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Exemple de « rencontre thématique » :

Jeu de Paume, service éducatif – Partenariats scolaires 2013-2014 Deuxième rencontre thématique : paysage, point de vue et environnement

Plan général pour les collèges et les lycées (les rencontres étant adaptées pour chaque classe)

Paysage, points de vue et environnement Erwin Blumenfeld Autoportrait à l'objectif, photographie, 1932-1937 Natacha Nisic Photographie extraite de f, 2013 Fenêtres et cadres Albrecht Dürer Autoportrait au paysage, 1498 Caspar David Friedrich Vue de son atelier à Dresde, 1805 Nicéphore Niépce Le Point de vue d’une fenêtre du Gras, héliographie, 1827 Michel Frizot et Jean-Michel Sanchez Photogramme du film Sensible à la lumière, 2005 Johannes Vermeer Vue de Delft, vers 1660-1661 Athanase Kircher Camera obscura transportable, Rome, 1646 Thomas Gainsborough Le miroir de Claude, 1750-1755 Claude Gellée dit "le Lorrain" Paysage avec une halte pendant la fuite en Egypte, 1661 Anonyme Miroirs de Claude Kenneth Josephson Wisconsin (Landscape), 1980 Kenneth Josephson Los Angeles, 1982 Mathieu Pernot Photographie extraite de la série Fenêtres, 2006 Alfred Stieglitz Équivalents, 1923-1932 Robert Adams From the South Jetty, Clatsop County, Oregon, 1991

Explorat ions et représentat ions de l ’Ouest américain Thimothy O’Sullivan Black Canyon, From Camp 8, Looking Above, 1871 E.J. Muybridge El Capitan, Valley of Yosemite, 1872 Ansel Adams The Tetons and the Snake River, 1942 Kelly Reichardt Images extraites du film La Dernière Piste, 2010 Robert Frank U.S. 285, New Mexico, 1956 Dennis Hopper Image extraite du film Easy Rider, 1969 Richard C. Sarafian Image extraite du film Point limite zéro (Vanishing Point), 1971 Taiyo Onorato et Nico Krebs Images extraites de la série The Great Unreal, 2005 Alex McLean Subdivision Divided in Two, Sun City, AZ, 2004 Alex McLean Desert Housing Block, Las Vegas, NV, 2009 Stephen Shore Photographie extraite de la série Uncommon places, 1973-1979 Constats et mémoire Walker Evans Roadside Gas Station with Miner's Houses across Street, Lewisburg, Alabama, 1935 Cimetière de voitures, Pennsylvanie, 1936 Berenice Abbott Photographies extraites de Changing New York, 1935-1939 Ai Weiwei Provisionals Landscapes, 2002-2008 Paul Harlé « Taudis », Pantin, septembre 1953, Archives du Ministère de reconstruction et de

l’urbanisme (M.R.U.) Anonyme H.L.M., Bondy avril 1957, Archives du Ministère de reconstruction et de l’urbanisme Robert Doisneau Banlieue d'aujourd'hui, dans Les banlieues et les villes nouvelles de la région

parisienne, 1984-1988 Gabriele Basilico Piazza Missori, Milan, 1996 Sophie Ristelhueber Photographie extraite de la série Fait, 1991

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Exemples de prolongements pédagogiques à part i r des exposi t ions pour une classe de CE2 « Les visites préparées et les conférences m’ont permis d’orienter mon programme en arts visuels et de travailler transversalement sur les disciplines suivantes : français, littérature, mathématiques, culture humaniste, géographie et éducation civique. Ce projet a offert aux enfants une ouverture sur la culture générale et développé leur imagination par l’exploitation des photographies et des documents. À part i r de l ’exposi t ion « Erwin Blumenfeld (1897-1969) » : - le dadaïsme et le surréalisme - le contexte historique (la 1ère guerre mondiale et Hitler au pouvoir en Allemagne) - la notion de cadrage - l’imprégnation poétique, avec Jacques Prévert, Guillaume Apollinaire, Maurice Carême… - l’architecture et l’éducation civique. L’objectif était de mieux connaître l’un des symboles de la France et un grand personnage du patrimoine français, Gustave Eiffel. - la calligraphie et les calligrammes. Organisation de la surface, maîtrise de l’écriture et répétition. - Portraits et autoportraits (Giuseppe Arcimboldo et de Pablo Picasso, puis du portrait de Lucy, la star des australopithèques (histoire et préhistoire ; Masques du Congo et art primitif (géométrie et symétrie) ; Masques d’Amérique du Nord, peinture kwakiutl au Canada.) - Education civique (estime de soi) - Portrait officiel. Utiliser son image comme moyen créatif, à l’aide d’un élément, si besoin, pour se projeter dans le futur. (Leçon de conjugaison sur le futur) À part i r de l ’exposi t ion « Natacha Nis ic . Echo » : - Geste et paysage. (Travail en expression corporelle et en musique avec Sarah et Djovani, intervenants du CRD, sur les gestes, les rituels et les éléments naturels. Spectacle de Fin de saison.) - Sciences. Paysages et catastrophes naturelles dans le monde : éruptions volcaniques, tsunamis et tremblements de terre. (Blog de la classe.) - Histoire : "Mémoire visuelle " L’art rupestre. Traces et empreintes préhistoriques. À part i r de l ’exposi t ion « Robert Adams. L ’endroi t où nous v ivons » : - L’endroit où nous vivons. Analyse de paysages en géographie. - Civilisation américaine. La conquête de l’ouest, en lien avec le projet « Ecole et cinéma », « Le mécano de la générale » film burlesque de Buster Keaton, mais aussi en littérature avec l’album "Le voyage d’Oregon". - Géométrie : lignes, références à Mondrian, en lien avec les habitations. - Expression écrite : Qui est cette personne ? Quelle est son histoire ? Récit imaginaire. À part i r de l ’exposi t ion « Mathieu Pernot . La t raversée » : - Témoignages et mémoire : Le passé d’un lieu (école Jules Ferry, quartier général de la gestapo durant la 2nde guerre mondiale, graffitis retrouvés sur une pierre de l’école Jules Vallès) - Arts visuels et vocabulaire : Carte d’identité d’un personnage imaginaire, façon cadavre exquis. - Lecture : Camp d’internement pour nomades de Saliers ; Mémoire orale d’archives ; Marie-Louise Duvil - Témoignage de Roger Démétrio sur sa déportation au camp de Saliers. - Education civique : Respect de soi et des autres, photographies par deux avec textes. » Professeur des écoles, École Jules Vallès, Blanc-Mesnil (93)

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Conclus ion et rest i tut ions Du point de vue de ces enseignants, le principal bénéfice que les élèves tirent de ce partenariat se manifeste dans les progrès notables de la prise de parole, qui met en évidence la maîtrise du vocabulaire, et l’expression de la pensée. Les visites et rencontres thématiques semblent avoir développé l’intérêt des élèves pour l’art, les pratiques de l’image et la fréquentation d’un lieu culturel. Les partenariats annuels, par la co-construction du projet, leur durée, la régularité des rencontres avec les enseignants et les élèves, les allers-retours entre le Jeu de Paume et l’établissement scolaire ainsi que le travail spécifique mené autour du langage accompagne et prolonge le travail de l’enseignant et contribue à la réussite des élèves. Les partenariats avec le Jeu de Paume, intégrés au projet des classes, ont stimulé les classes et ont favorisé les liens entres les différentes disciplines et les développements dans les enseignements. En effet, certaines thématiques travaillées par les artistes cette année – le portait et l’autoportrait, la question de la représentation du réel en vidéo, les liens avec la société et le contexte actuel comme parfois avec le vécu des élèves – ont été une source de réaction et de participation dynamiques lors des visites. Il est important de rappeler que l’implication et le suivi par les enseignants sont les garants de la réussite de ce partenariat. On constate nettement une diversité dans l’évolution des classes tout au long de l’année selon les possibilités d’investissement des enseignants dans le projet. Ces act ions de partenariats annuels sont régul ièrement valor isées par les inspecteurs de c irconscr ipt ions , les consei l lers pédagogiques, les chargés de miss ion en art v isuel pour la pert inence de ces disposi t i fs , notamment lorsque dans les bi lans de ces programmes dans les zones d’éducat ion pr ior i ta ire . Conférenciers en herbe ! Ces partenariats, bien intégrés dans les projets d’établissement, favorisent la mise en place d’échanges au sein de l’établissement. Il peut s’agir d’une invitation à une « visite-conférence » d’élèves d’une classe partenaire à une autre classe de l’école (voir bilan 2012/2013) ou comme cette année, des moments de partage avec les parents d’élèves au Jeu de Paume. Ainsi les élèves des classes de Sabine Gessain (CE2-CM1-CM2) et Renaud Heinich (CE2-CM1-CM2) de l’Ecole Labori (Paris 18e) et les élèves de la classe de Cécile Cadu (CM2) de l’Ecole Sainte Marie ont invité leurs parents pour leur présenter les expositions « Robert Adams. L’endroit où nous vivons » et « Mathieu Pernot. La traversée » au Jeu de Paume le samedi 10 mai 2014. Trois œuvres constituaient le parcours : The New West, Grand ensemble, Camp de Saliers. Les élèves des trois classes ont préparé par petits groupes, des présentations des œuvres préalablement regardées et analysées avec le conférencier, leur professeur et entre élèves. Afin de compléter cette préparation, les élèves de l’Ecole Sainte Marie sont venus voir leurs camarades de l’Ecole Labori. Les élèves ont pris la parole sans lire leurs notes, ils ont utilisé un vocabulaire adapté et précis. Une autre expérience de transmission a été menée avec les élèves de la classe de CE2 de l’Ecole Jules Vallès du Blanc Mesnil. Les enfants ont invité leurs parents à une présentation des expositions « Robert Adams. L’endroit où nous vivons » et « Mathieu Pernot. La traversée » le samedi 17 mai. Une cinquantaine de parents ont ainsi découvert les expositions et pour beaucoup d’entre eux également le Jeu de Paume. P lus ieurs classes ont ut i l isé cet te année des supports numériques (blogs, s i tes…), comme carnet de bord pour garder une trace de leur t ravai l et fa ire des l iens entre les di f férents temps du partenariat (au Jeu de Paume et en classe) .

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Quelques exemples à explorer : www.habiterdemain.eu de la classe de 3e du Collège Robert Doisneau, Dammarie-les-Lys (77)

http://www.toutemonannee.com de la classe de CM2 de l’École Jean Perrin de Sevran (93)

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Ticeme.com classe de 2nde du Lycée Delacoix, Drancy (93)

Des exposi t ions ont été organisées dans la major i té des établ issements scolaires , af in de présenter les t ravaux réal isés par les élèves :

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Les parcours croisés et les parcours spéci f iques En associant la visite-conférence d’une exposition au Jeu de Paume avec l’activité d’un autre lieu, les parcours croisés permettent d’explorer des thématiques communes à différentes institutions culturelles. Les parcours spécifiques associent plusieurs parcours croisés et sont conçus en fonction des projets de classe et d’établissement, afin de proposer aux élèves de découvrir différents domaines de connaissances et de pratiques artistiques dans le cadre d’un parcours culturel coordonné. Ces parcours sont structurés par les équipes éducatives et les institutions scientifiques et culturelles, en articulant tant le contenu de leurs activités qu’en ajustant leurs méthodes de travail.

Cette année, 17 classes ont suiv i un ou plusieurs parcours croisés. Au total , 27 parcours croisés ont été réal isés.

Parcours proposés pendant l ’année scolaires 2013-2014 : Avec le Musée des arts et mét iers , Par is 3e Le Musée des arts et métiers a pour mission la sauvegarde du patrimoine scientifique et technique. Dans les collections « communication », des machines et des objets permettent de retracer l’histoire des techniques et procédés qui ont jalonné l’invention de la photographie, sa diffusion et ses applications. Un parcours dans ces collections accompagne la visite de l’exposition « Erwin Blumenfeld » au Jeu de Paume et la découverte des pratiques de l’image dans l’art et dans la société. 2 classes ont chois i ce parcours . Avec le Centre Pompidou, Par is 4e En résonance avec les expositions et les différentes approches de l’image présentées au Jeu de Paume, le Centre Pompidou initie un parcours invitant à une réécriture décentrée de l’histoire de l’art dans un nouvel accrochage des collections du Musée national d’art moderne, dont l’objectif est de regarder la modernité artistique non plus sous le seul angle européen, mais mondial. Plus spécifiquement, afin d’introduire ou de prolonger la visite de l’exposition « Erwin Blumenfeld » au Jeu de Paume, le Centre Pompidou propose une visite thématique dans les collections du MNAM, au travers des pratiques artistiques et des expérimentations formelles des avant-gardes, notamment autour du mouvement dada. 6 classes ont chois i ce parcours . Avec la Cinémathèque française, Par is 12e En contrepoint des expérimentations plastiques dans les images fixes comme les images en mouvement, la Cinémathèque française aborde la notion de montage dans le domaine du cinéma lors d’un atelier de pratique intitulé « monter / rythmer » qui s’adresse aux élèves de la quatrième à la terminale. « Le montage constitue l’étape ultime et décisive dans l’écriture d’un film. Les élèves y sont d’abord sensibilisés par la manipulation de rushes en pellicule 16 mm et sur banc de montage virtuel, puis par la projection commentée d’extraits de films qui retracent les grandes évolutions de cette technique. » Aucune classe n’a chois i ce parcours . Avec la Cité de la musique, Par is 19e La Cité de la musique invite les classes à prolonger la découverte des expérimentations plastiques et formelles abordées dans l’exposition « Erwin Blumenfeld » au Jeu de Paume par la visite-découverte « Les nouveaux univers sonores » dans les collections du Musée de la musique. Sur le plateau consacré à la musique du XXe siècle, le conférencier présente les recherches musicales qui émergent dans les avant-gardes historiques, montre les évolutions constantes de la pratique de la composition musicale, décrypte les ruptures et les innovations dues notamment à l’électricité et évoque l’apparition de nouveaux instruments. 1 classe a chois i ce parcours . Avec le Frac Î le-de-France / Le Plateau, Par is 19e Autour des images en mouvement et parallèlement à la visite de l’exposition de Natacha Nisic au Jeu de Paume, L’Antenne, service des publics du Frac (Fonds régional d’art contemporain), conçoit pour les classes des séances thématiques à partir de la projection d’œuvres vidéo issues de sa collection et ses ressources documentaires. Il

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s’agissait de retracer une histoire de la création vidéo, à partir d’une sélection d’œuvres historiques et contemporaines, ou d’envisager plus spécifiquement un travail sur les modalités du récit. Ces propositions sont accompagnées de la découverte d’une installation dans l’espace d’exposition. 2 classes ont chois i ce parcours . Avec le Forum des images, Par is 1er Parallèlement à la visite de l’exposition « Natacha Nisic. Écho », qui a permis d’aborder la question des relations entre image et réalité, les classes participent à l’atelier du Forum des images intitulé « Le cinéma, entre réalité et fiction ». En deux séances, par le visionnage de films et d’extraits analysés et comparés et à l’aide d’outils multimédia, les élèves observent et commentent plusieurs approches d’une situation sociale. 5 classes ont chois i ce parcours . Avec le Musée de l ’Orangerie , Par is 8e La visite de l’exposition de Robert Adams est associée à une visite thématique sur le paysage. Il s’agit de repérer dans les collections du Musée de l’Orangerie comment la peinture de paysage participe tout au long du XIXe et du XXe siècles à la remise en cause des codes traditionnels de la représentation. Les expérimentations des impressionnistes Monet, Sisley ou encore Renoir, leurs représentations des variations de la lumière, puis celles de Cézanne et Soutine mènent à une perte de la représentation illusionniste de l’espace et à une reconfiguration de notre perception du monde. 4 classes ont chois i ce parcours . Avec le Consei l d ’Archi tecture d’Urbanisme et de l ’Environnement (CAUE) de Par is Autour de l’exploration de l’environnement proche et en lien avec l’exposition « Robert Adams : l’endroit où nous vivons », le CAUE de Paris invite les élèves d’élémentaire et de collège à parcourir le territoire parisien lors d’une promenade sensible. Observer, questionner, raconter, sont autant d’objectifs qui permettront aux élèves d’appréhender les mutations de la ville. Un travail photographique, mené en classe, les a amené ensuite à traduire leur perception singulière du paysage urbain. 3 classes ont chois i ce parcours . Avec la Cité de l ’Archi tecture et du Patr imoine La Cité de l’Architecture et du Patrimoine, lieu de référence pédagogique, offre une approche de l’architecture et du patrimoine fondamentalement interdisciplinaire. La galerie d’architecture moderne et contemporaine est consacrée à 150 ans d'architecture française, de 1850 à nos jours à travers des dessins et maquettes d'agences, des photographies ou encore des interviews filmées d’architectes. Après une définition de la notion de ville et de ce qui la compose, les enfants parcourent la galerie d'architecture moderne et contemporaine de la Cité de l'architecture et du patrimoine pour observer les caractéristiques architecturales des bâtiments clés de l’espace urbain. 3 classes ont chois i ce parcours Avec La maison rouge, Par is 12e Autour des usages et des pratiques de la photographie, la visite de l’exposition de « Mathieu Pernot » au Jeu de Paume se poursuit à La maison rouge par la présentation de l’exposition « L’asile des photographies », un projet spécifique de l’artiste, réalisé en collaboration avec l’historien Philippe Artières et qui déploie, sous différentes formes, leurs recherches menées dans le fonds photographique des archives d’un hôpital psychiatrique (lors d’une résidence au Centre d’art le Point du Jour à Cherbourg). Ces documents deviennent matière et source d’une « histoire parallèle de la photographie ». 1 classe a chois i ce parcours . Avec les Archives départementales de Seine-Saint-Denis à Bobigny Pour prolonger les thématiques des transformations de l’habitat suburbain ainsi que des usages et des pratiques de la photographie abordées dans les expositions « Robert Adams. L’endroit où nous vivons » et « Mathieu Pernot. La Traversée », nous proposons de découvrir l’exposition « Photographies à l’œuvre. Enquêtes et chantiers de la Reconstruction dans le nord-est parisien (1945-1958) ». Aucune classe n’a chois i ce parcours .

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Exemple de parcours spéci f ique : « Paysages urbains » : Jeu de Paume/CAUE de Par is /Cité de l ’Archi tecture et du patr imoine Thématiques : Architecture / Urbanisme/ Paysage / Exploration et représentation photographique Suite à nos collaborations et expériences réalisées les années précédentes, le Jeu de Paume, le CAUE de Paris et la Cité de l’architecture et du patrimoine se sont associés pour proposer aux classes des écoles et collèges de Paris un projet éducatif et culturel. Nous avons en effet souhaité mutualiser nos approches et nos ressources autour du thème « Paysages urbains », présent dans nos missions ou nos programmations cette année. Plusieurs approches et pratiques ont été ainsi articulées et proposées aux enseignants tout au long de l’année, composant un parcours culturel coordonné. Envisagé de manière collégiale par les structures culturelles initiatrices, les enseignants se sont saisis du parcours et l’ont intégré à leur projet de classe et à leurs enseignements. En retour, les structures ont adapté leurs propositions au travail mené par l’enseignant, en lien avec le niveau des élèves. Les enjeux de ce parcours sont multiples, éducatifs autant que culturels : - proposer aux élèves différentes approches et pratiques autour d’une même thématique avec plusieurs structures culturelles ; - mettre en relation différents domaines de connaissances (architecture et urbanisme, art visuel, littérature, science, histoire, etc.) et d’expériences (mémoires, histoires personnelles, situations vécues, réalités sociales) ; - envisager les notions d’art et d’espace : paysage, environnement et territoire ; - définir la notion de ville, comprendre sa composition et ses évolutions, découvrir les différents bâtiments qui composent une ville ; - aborder les pratiques et usages de la photographie, les notions de traces et d’enregistrements, les questions liées aux séries et l’agencement des images ; - développer l’exercice du regard, l’argumentation et le langage ; - apprendre à observer, à analyser, à distinguer et à échanger. 3 classes ont chois i ce parcours .

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Les matinées de la programmation cinéma Dans le cadre des cycles de cinéma, le Jeu de Paume invite les classes de lycée à une séance de projection par trimestre, le vendredi en fin de matinée. Ces séances sont préparées avec les enseignants, spécifiquement présentées aux lycéens par des intervenants et suivies d’une discussion.

Quest ions posées au réal isateur Joël Calmettes à la sui te de la project ion de son f i lm : Les élèves : - Vous êtes-vous déplacé en Afrique du sud pour réaliser ce documentaire? Combien de fois, combien de temps êtes-vous resté ? - Avez-vous rencontré Mandela ? - Pourquoi dans le film vous utilisez (sous entendu la voix off) le prénom personnel « vous » pour raconter l'histoire de Mandela ? - Pourquoi parlez-vous peu de sa famille ? - Qui est Gandhi ? - Connaissez-vous d'autres figures emblématiques de la lutte contre l'injustice ? - Aujourd’hui que se passe-t-il en Afrique du Sud ? - Où pouvons-nous voir vos autres films ? L’enseignante : - Pourquoi l'éducation du peuple est si importante pour Mandela ?

Gonzalo García Pelayo, Roció y José (1983)

Dans le cadre du cycle « Un regard de cinéma sur l’Afrique du Sud », le 8 novembre 2013, deux classes ont participé à la projection du Nelson Mandela, au nom de la liberté de Joël Calmettes (2009), en présence du réalisateur : une classe de terminale L du lycée Rodin paris 13e (17 élèves), avec Mlle Hoguet, professeur d'anglais et une classe de 3e du collège Diderot d'Aubervilliers (93) (23 élèves), avec Nathalie Moreau, enseignante en arts plastiques.

Dans le cadre de la rétrospective cansacrée à Gonzalo García Pelayo, cinéaste espagnol récemment redécouvert, le Jeu de Paume a proposé aux classes une séance de projection du film Roció y José [Rocío et José], le vendredi 21 mars 2014 à 11h30, en présence du réalisateur.

 

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Jumelage avec le Lycée Brassaï à Paris , lycée de la photographie et de l ’ image

Les actions s’orientent dans deux directions : d’une part, un travail d’approche des enjeux de la photographie comme pratique et comme image à l’attention des six classes de l’établissement ; d’autre part, des actions d’accompagnement et de formation pour les enseignants et l’équipe éducative. Au cours de l’année 2013/2014, le partenariat s’est articulé pour les élèves autour : - d’une « séance de présentation » de deux heures des expositions de la programmation annuelle destinée aux élèves de terminale. À la suite de cette séance, les élèves ont été invités à visiter les expositions de manière individuelle et autonome. - deux visites-conférences autour de l’exposition « Erwin Blumenfeld » pour les deux classes de première. - deux visites avec les enseignants au Jeu de Paume pour les deux classes de seconde. Tous les enseignants du lycée ont été invités à participer aux visites préparées des expositions, aux réunions bilans et aux séances de la formation continue. La documentation et les « dossiers enseignants » des expositions ont également été transmis aux équipes pédagogiques et éducatives. Dans le cadre du partenariat, un « laissez-passer partenaires éducatifs » du Jeu de Paume a été donné à chacun des 132 élèves, ainsi qu’à chaque membre de l’équipe éducative (valable jusqu’à septembre 2014). « Ce projet s’inscrit dans la progression pédagogique de l’équipe enseignante en s’appuyant sur le programme de l’histoire de l’art et de la photographie (notamment : les avant-gardes ; la photographie surréaliste ; la photographie américaine depuis les années 50 ; les pratiques contemporaines : la photographie plasticienne, l'art vidéo), tout en fédérant les matières professionnelles liées à la spécificité de la formation (Projet d’arts appliqués / Studio / Prise de vue numérique / Technologie / Traitement numérique et argentique / Infographie / Vidéo) autour d’une thématique commune développée à partir des expositions du Jeu de Paume. Une thématique commune en lien avec le référentiel du Bac pro Photographie, clairement identifiée par une exposition, permet aux enseignants du lycée de travailler en interdisciplinarité et de développer une transversalité de leurs enseignements » (extrait du bilan des enseignants du Lycée Brassaï). Mr Langlois, Proviseur du Lycée Brassaï a aménagé cette année l’emploi du temps des élèves et des enseignants de manière à placer, pour tout le lycée, les deux heures d’accompagnement personnalisé le jeudi de 13h15 à 15h05, ce qui a permis de placer les différentes actions en lien avec ce partenariat sur ce temps (visites en autonomie, visites libres ou visites-conférences...)

Le Lycée Professionnel de la Photographie Brassaï (8, Rue Quinault 75015 Paris) et le Jeu de Paume se sont rapprochés afin d’envisager ensemble les objectifs et les modalités d’un partenariat dans le cadre d’un projet d’éducation artistique et culturelle pour l’année scolaire 2013-2014 et qui a pour vocation de se poursuivre sur l’ensemble de la scolarité de la seconde à la terminale. Ce partenariat a pour objectif d’inciter les élèves à une fréquentation régulière en autonomie de lieux artistiques et culturels, de renforcer leur socle de connaissances artistiques, de développer une approche critique de l’image et de contribuer à la préparation de leur orientation après le lycée et leur insertion professionnelle.

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Rencontres inter établissements et inter degrés (cm2/terminale) , autour la t ransmiss ion des savoirs et savoirs fa ire , extens ion spéci f ique du partenar iat avec le Lycée Brassaï : À l'initiative de Céline Lourd, enseignante en photographie au Lycée de la photographie et de l'image Brassaï et professeur-relais de l'académie de Paris au Jeu de Paume, un partenariat spécifique a été mis en place entre le Lycée Brassaï et l'École primaire Charles Hermite (Réseau ECLAIR UTRILLO - 75018 Paris).

Ce partenariat visait à permettre aux écoliers de découvrir la prise de vue en studio et le tirage noir et blanc, encadrés par les élèves de terminale du Lycée Brassaï, qui leur transmettaient leurs connaissances. Ce projet a ainsi permis aux lycéens de se mettre en posture de pédagogues et de se réapproprier les connaissances acquises en classe en vue de les transmettre à un jeune public. De leur côté, les écoliers, qui avaient au préalable réalisés des images avec un sténopé, ont pu expérimenter la prise de vue et le tirage avec du matériel professionnel et bénéficier d'un accompagnement en petits groupes encadré par les lycéens.

Une convention a été signée entre les directeurs de ces deux établissements scolaires pour l'accueil de élèves d'élémentaire au lycée. L'idée étant de pérenniser cette initiative, nous souhaitons poursuivre en 2014 /2015, dans le cadre d’un projet de « Lycée à PAC », cette expérience inter-niveau école élémentaire / lycée professionnel.

Séance de transmission entre les élèves de terminale du Lycée Brassaï et les élèves de CM2 de l’École Charles Hermite (18e), avril 2014  

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5 . Partenariats avec l ’enseignement supérieur L’Univers i té Par is-Dauphine Le partenariat initié avec l’Université Paris-Dauphine depuis plusieurs années, prend la forme d’un enseignement hebdomadaire sur deux semestres, destiné aux étudiants du Magistère de Sciences de gestion. Au-delà de la formation aux disciplines de la gestion, le Magistère offre des enseignements de culture générale et d’ouverture au monde contemporain, notamment les cours intitulés « initiation à l’art moderne et contemporain », assurés par les formateurs du service éducatif du Jeu de Paume. Outre la fréquentation régulière d’une institution culturelle et la visite de ses expositions, le programme de ce partenariat propose ainsi aux étudiants une introduction à la compréhension des enjeux culturels de l’art moderne et contemporain et une approche des différentes pratiques de l’image du XIXe siècle à nos jours. Dans le cadre de la formation dispensée à ses étudiants en formation initiale et continue, l’Université souhaite inciter ces derniers à une ouverture plus forte sur le monde extérieur et en particulier sur celui de la culture. Dans le cadre de leur action culturelle, l’Université et la Fondation Partenariale Paris-Dauphine sont particulièrement intéressées par les arts de l’image. Dans la perspective de développer la sensibilisation du public dauphinois à un vaste ensemble de formes artistiques visuelles a été établi à la rentrée 2013 un nouveau partenariat en vue de pour l’organisation, chaque année, d’un événement à l’Université Paris-Dauphine, en collaboration avec le Jeu de Paume. Cet événement prend la forme d’une présentation d’une œuvre et d’une « masterclass » d’un artiste invité par le Jeu de Paume dans le cadre de sa programmation. En 2013, cette « masterclass » a eu lieu le 24 octobre en présence de l’artiste Claudio Zulian. Le Bureau des Arts de Sciences PO Formalisé par une convention en 2013, ce partenariat avec le bureau des arts de Science Po se développe sous plusieurs formes : invitations régulières des étudiants aux expositions dans le cadre de visites, collaboration aux concours photos, diffusion d’information. De plus, l’inscription des cycles de formation en arts et histoire visuelle du Jeu de Paume dans le programme des propositions culturelles du bureau des arts offre aux étudiants la possibilité d’une approche des pratiques de l’image dans l’art et dans la société. Pour ces cours qui se déroulent au Jeu de Paume, les étudiants bénéficient de places réservées. Enfin, l’invitation de l’un des membres actifs du bureau à assister aux vernissages des expositions réservés à la presse au Jeu de Paume, à rencontrer les commissaires des expositions et les artistes donne lieu à la rédaction d’un article publié sur le site de l’association « Profondeur de champs », qui rassemble des étudiants de Sciences Po, fait partie intégrante de ce dispositif. (voir l’article de Thomas Colineau). Le BTS Design graphique du CERFAL (Centres de formation multi professionnel d’apprentis) Lors de cette formation en alternance d’une durée de deux ans, les étudiants sont invités à engager une recherche conceptuelle et artistique qui vise à anticiper les enjeux et mutations des métiers et des pratiques du design graphique dans toutes ses dimensions. L’enseignement dispensé a pour but de former des designers créatifs, capables de développer un univers formel signifiant et personnel, de maîtriser la stratégie de communication dans les différents domaines dont le cœur reste le graphisme. Les champs d’intervention privilégiés sont ceux de l’identité visuelle, du graphisme culturel, de l’édition, de la signalétique et de la publicité. Dans ce cadre, le Jeu de Paume permet la fréquentation régulière d’un lieu culturel et propose un accompagnement autour des expositions : visites conférences et rencontres thématiques. Le CE3P Le CE3P, Ecole des Techniques de l’Image, dont le siège est situé à Ivry-sur-Seine, propose des cursus de baccalauréat professionnel et de BTS photographie. Le partenariat qui lie le Jeu de Paume et le CE3P concerne les étudiants ainsi que l’équipe éducative. Les actions s’orientent dans deux directions : d’une part, un travail d’approche des enjeux de la photographie comme pratique et comme image, d’autre part, des actions ponctuelles d’accompagnement de la formation des enseignants. Le Jeu de Paume invite les enseignants aux visites préparées des expositions et à suivre la formation continue pour les enseignants. Il propose également des visites conférences des expositions de sa programmation ainsi qu’un laissez-passer valable pour deux personnes remis à l’ensemble des étudiants et à l’équipe enseignante. Il est valable pour la durée de l’année scolaire et donne accès aux différentes activités du Jeu de Paume (expositions, colloques, séminaires, conférences, programmation cinéma…).

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Art ic le de Thomas Col ineau, étudiant à Sciences Po, sur l ’exposi t ion « Natacha Nis ic . Echo » « J ’ai rencontre une art is te exposée au Jeu de Paume » Il existe entre la réalité et la perception toute une interface floue et propre à chacun. L’un alimentant l’autre dans un rapport complexe dans lequel se situe l’image. L’image est à la fois rapporteuse de la réalité et sujette à perception. C’est cette interface paradoxale, et celle entre le dicible et l’indicible, qui intéresse en priorité l’artiste française Natacha Nisic, que j’ai pu rencontré pour le BdA grâce au Musée du Jeu de Paume, notre partenaire. J’avais auparavant pu visiter son exposition, très riche, dans laquelle j’ai passé un long moment bien que seulement un petit nombre d’œuvres y soient exposées. Toutes ses œuvres sont des travaux fleuves lui prenant plusieurs mois, et qui offrent au visiteur plusieurs approches différentes possibles dans lesquelles celui-ci est libre de laisser se promener son regard, son attention, sa perception, sa subjectivité. L’originalité du travail de Natacha Nisic qui m’a tout d’abord interpelé est l’utilisation du documentaire à la fois comme médium et comme démarche artistique. La première œuvre exposée, faisant partie de ses travaux plus anciens, est un Catalogue de gestes, plus proches de l’art vidéo né dans les années 70/80, tel qu’on le connaît mieux. Son père était lui-même un artiste vidéo. Ce Catalogue est une œuvre inachevée puisqu’elle n’a pas pour but de l’être : ce sont de courts films montrant des gestes de la vie quotidienne. Chacun de ces films observent « une façon d’être, une articulation particulière des gestes (…) et de la pratique du quotidien » (N. Nisic, 2012), formant donc un ensemble ouvert qui ne pourrait être exhaustif. A partir de ce travail en vidéo, Natacha Nisic a donc exploré le documentaire. En 2004, le Mémorial de la Shoah à Paris lui passe une commande qu’elle va décrire comme un tournant. Sur cette vidéo encore visible aujourd’hui, on a l’impression par un procédé cinématographique que la porte s’approche alors que le reste ne semble pas bouger (c’est un « transtrave », procédé popularisé par Hitchcock), créant un sentiment d’angoisse et de temps suspendu. A partir de ce projet marquant, et du fait des documentaires qu’elle réalise pour la télévision, elle décide de faire se rejoindre ses démarches artistiques et son activité parallèle pour gagner sa vie. Mais les documentaires qu’elle présente sont tous libérés des contraintes de forme qui sont celles de la télévision. Ce sont des documentaires sur plusieurs écrans, en plusieurs morceaux, qui peuvent sembler justement morcelés mais sont en fait autant de pièces de la même installation dans lequel on peut se promener. Andréa en conversations, présentée pour la première fois au Jeu de Paume, est un documentaire retraçant l’histoire insolite d’une allemande convertie au chamanisme coréen, et son voyage initiatique et spirituel. Andréa est filmée sans jugement, elle est regardée, on ne cherche pas à faire valoir une vision ou l’autre de cet engagement qui peut surprendre. Le visiteur est libre de faire son avis. Lors de notre entretien, Natacha Nisic explique que ce qui l’a fasciné dans cet engagement chamanique, c’est la façon dont cette tradition ancestrale positionnant la femme en véritable matriarche est aujourd’hui devenue une forme de

résistance à l’occidentalisation, ainsi qu’une façon pour les femmes de s’affirmer dans un environnement patriarcal. En parallèle de cette installation, l’indice Nikkei, installation sonore, pose la question de la confiance aveugle dans les indices boursiers. Dans cette association, le spectateur se demande : laquelle de ces deux croyances me semble la plus incompréhensible ? L’artiste ne prend pas partie, ce n’est pas son but. Elle pose simplement la question.

Mais que dire, dans ce travail sur la perception et la réalité, du biais posé immédiatement par la présence d’une équipe de cameramen dans l’entourage su sujet filmé ? Comment percevoir leur vérité de façon juste ? L’artiste a précisément conscience de cela. Mais c’est quelque chose qui l’intéresse. C’est dans ce rapport fluctuant entre ce qui est et ce qui est dit que se situe sa démarche. Dans e, des victimes du séisme qui a secoué le nord du Japon en 2008 racontent leur histoire et décident spontanément de reconstituer ce qu’il s’est passé le jour du séisme devant l’équipe de Natacha Nisic. L’artiste ne leur avait rien demandé, leur démarche résulte sans doute d’un besoin d’exorciser la catastrophe. Ainsi, l’envers du décor joue un rôle crucial dans ces documentaires, et c’est ce qui est montré dans f, filmé cette fois à la suite de la catastrophe de Fukushima en 2011, et présenté pour la première fois lors de cette exposition. La caméra en traveling long nous montre le paysage après la catastrophe, tandis que des jeux de miroirs nous montrent ce qui se passe derrière la caméra, les locaux qui discutent sur un banc, sans coupure au montage. L’équipe de tournage, ou les gens gravitant autour du tournage, qu’ils soient locaux ou membres de l’équipe, font partie de la narration. Natasha Nisic et moi avons pu parler de l’omniprésence de l’Asie dans son œuvre. Son voyage au Japon en 1999 l’a beaucoup influencée. La culture nippone, ultra codifiée, n’est pas immédiatement accessible et demande un certain investissement au novice avant d’en comprendre les fonctionnements. C’est une culture qui s’est construite à partir de son environnement hostile, sur une île assimilée dans la mythologie locale à un poisson-chat, qui crée des tremblements de terre lorsqu’il s’ébroue. C’est une culture où le matériel est éphémère, où le sanctuaire d’Ise est reconstruit à l’identique tous les 20 ans du fait des tremblements de terre, mais de ce fait une culture du renouveau permanent, au travers duquel perdure une culture plus immatérielle. En quelque sorte, le symbolique prend le pas sur le matériel. Le spectateur est donc toujours placé dans cette interface, dans le flou entre ce que l’on voit, ce que l’on dit, ce que l’on perçoit, ce que l’on garde caché. A bien des égards, cette exposition est novatrice et apporte beaucoup à son spectateur, qui s’immerge dans les œuvres fleuves et en ressort rempli de questions. Projeté dans la vie de ces sujets filmés mais en même temps tenu à l’écart par son statut de spectateur, il vagabonde entre les vidéos et construit sa propre histoire, son propre vécu des œuvres.

Thomas Colineau

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6 . Ressources numériques Le Jeu de Paume a pour objectif d’être un espace de création, de formation et de ressources, au travers de ses activités comme de son site Internet. Ce dernier a été renouvelé au cours de l’année, afin de favoriser la production et le développement des contenus en ligne. Si la rubrique « éducatif » rassemble plus particulièrement les activités et les ressources conçues à l’attention des publics enseignants et scolaires, l’ensemble du site propose des contenus textuels, iconographiques et audiovisuels, accessibles à tous, dont les grands axes sont présentés ci-dessous. La « newsletter enseignants » du Jeu de Paume, diffusée par mail, constitue également un outil d’information pour les enseignants. Elle est envoyée une fois par trimestre à ceux qui s’y sont inscrits. Exposi t ions et art is tes présentés au Jeu de Paume-Paris et dans le cadre du Jeu de Paume hors les murs , notamment au Château de Tours - informations sur les expositions en cours - archives sur les expositions passées, présentations, images et « petits journaux » téléchargeables - portraits filmés, vidéos des artistes et commissaires des expositions en cours et passées - « dossiers enseignants » des expositions passées et « dossiers documentaires » des expositions en cours Arts et h is to ire v isuel le - colloques, séminaires, conférences à écouter et publications en ligne - conférences des invités de la formation continue des enseignants à écouter - parties thématiques « approfondir les expositions » dans les « dossiers enseignants » et les « dossiers documentaires » - programmes des cycles de cours : « De l’invention de la photographie aux images contemporaines » « Espace v ir tuel » en l igne - projets, créations et expositions en ligne, conçus spécialement pour le site Internet du Jeu de Paume - actualités et archives - enregistrements des conférences liées aux projets - liens avec les sites des artistes « Magazine en l igne » du Jeu de Paume - entretiens, rencontres et publications en ligne (images en jeu, paroles en jeu) - portfolios d’artistes - blogs invités - « carnets » d’artistes : notes et images jalonnant le processus de création d’une œuvre - enregistrements des séances du Séminaire photographique organisé par Michel Poivert et Francis Joly à la Maison du geste et de l’Image (MGI) « L ibrair ie en l igne » - sélection et présentation des ouvrages disponibles en lien avec les expositions - propositions thématiques - bibliographies des cycles de cours - livres pour enfants - enregistrements des rencontres liées à l’actualité des publications « Pédagogie » - thèmes et axes de travail autour des expositions pour l’année scolaire - pistes de travail dans les « dossiers documentaires », conçues avec les professeurs relais et liens avec des sites de ressources en ligne - séquences de travail conçues par des formateurs de l’Éducation nationale - bilans détaillés des activités en direction des publics scolaires - rubrique « partage d’expériences » : présentation par les enseignants de séquences de travail ou de projets pédagogiques, ainsi que de travaux d’élèves réalisés dans le cadre des partenariats avec le Jeu de Paume : films, diaporamas, vidéos, images et textes

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Actual i té et perspect ives Le Jeu de Paume souhaite prolonger ses propositions en direction des publics scolaires et enseignants. Les projets et partenariats, qui se mettent en place actuellement, prendront des formes variées (atelier, parcours croisés et inter établissements, projet d’établissement scolaire) et auront pour objectif de favoriser la réflexion, le regard critique et l'expérimentation. Des propositions d'outil et de formation à l'attention des enseignants et des équipes éducatives, ainsi que des activités pour les 7-11 ans et 12-15 ans en dehors du temps scolaire pourront accompagner la mise en place du Parcours d'Éducation Artistique et Culturel (PEAC). L’ensemble de la brochure programme « activités éducatives 2014-2015 » est disponible en ligne sur le site du Jeu de Paume. Des collaborations inédites avec des structures ou associations artistiques et culturelles seront l'occasion d'accueillir d’autres classes, autour de thématiques renouvelées. Enfin, nous déploierons dans l'académie de Créteil et notamment dans le département de la Seine-Saint-Denis des dispositifs et des modalités de partenariats innovants. L’actualité du Jeu du Paume en direction des jeunes publics se développe également dans le domaine de l’édition (livre jeunesse) et des projets d’applications numériques, qui s’adressent autant aux publics individuels et aux familles, qu’aux enseignants et aux équipes éducatives.

Le Jeu de Paume et le Point du Jour proposent un nouveau l ivre jeunesse (à part i r de 8 ans)

Histoires de la photographie

Les auteurs Julie Jones est attachée de conservation au Centre Pompidou et enseigne l’histoire de la photographie à l’École nationale supérieure des arts décoratifs à Paris. Michel Poivert est professeur d’histoire de l’art à l’université Paris I. Il a écrit plusieurs livres sur la photographie dont La Photographie contemporaine aux éditions Flammarion.

« Le premier livre pour les 8-12 ans expliquant la photographie dans la presse, sur Internet et nos téléphones ! Au sommaire, près de 100 images pour raconter en 6 chapitres les principales utilisations de la photographie : enregistrer, créer, réinventer, informer, observer, rassembler. Le l ivre Comment est née la photographie ? Quelles en ont été les grandes évolutions ? Comment fut-elle utilisée dans les sciences, la presse, l’art ? Voici quelques-unes des questions qu’aborde ce livre destiné aux enfants à partir de huit ans. Histoires de la photographie explique en six chapitres les principaux usages et fonctions du médium. « Enregistrer » retrace les processus de fabrication des images ; « Créer », la façon dont les artistes s’en sont servis pour produire des œuvres. Le photomontage et la retouche sont expliqués dans « Réinventer ». « Informer » décrit le rôle de la photographie dans notre compréhension de l’actualité ; « Observer », en quoi elle a permis de mieux connaître le monde. La conservation et le partage des images sont enfin traités dans « Rassembler ». Chaque chapitre est accompagné d’un portfolio de photographies d’hier et d’aujourd’hui. Histoires de la photographie raconte ainsi non pas une histoire mais plusieurs. Le livre apporte aux enfants des connaissances sur une pratique qui leur est, depuis le numérique, familière. À travers les nombreuses images reproduites, il est aussi une invitation à découvrir et à imaginer d’autres histoires encore. » (Communiqué de presse)