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Serge HAMON Directeur de Recherche à I'IRD, Montpellier Biodiversite, biotechnologies et agriculture durable sont-elles compatibles ? Introduction Depuis l'avènement de l'agriculture, les changements se sont pro- duits sur un pas de temps long et avec une certaine inertie. Au cours du XXe siècle, un peu partout sur la planète mais surtout dans les pays industrialisés, les techniques de sélection ont fait brusquement de très gros progrès. Les agriculteurs en ont largement bénéficié mais en même temps, la diversité en culture a progressivement diminué, les variétés de pays ne sont plus maintenues que par des collectionneurs. Ces dernières années, l'utilisation des méthodes de la biologie dite << moléculaire '> a contribué à donner aux biotechnologies les caractéris- tiques de ces cc technologies du futur >>, capables, au même titre que la micro-informatique et la robotique, de transformer à terme la vie des individus. Le fort potentiel de développement des méthodes biologiques modernes annonce des changements majeurs dans l'agriculture. L'objet de cet article est de tenter, en quelques pages, si tant soit peu 3 que ce ne soit pas une utopie, de faire un point de la situation en posant s la question suivante : biodiversité, biotechnologies sont-elles compa- tibles dans un cadre d'agricukure durable ? U .", c ._ 0 I) Rappels des définitions 2 O .c - i I. BIODIVERSITÉ 2 La diversité biologique, ou biodiversité, comprend la variabilité com- 2 plète de toutes les formes vivantes et des complexes biologiques qui les abritent. On peut ainsi scinder la biodiversité en 3 niveaux successifs : I

Biodiversité, biotechnologies et agriculture durable sont

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Serge HAMON Directeur de Recherche à I'IRD, Montpellier

Biodiversite, biotechnologies et agriculture durable

sont-elles compatibles ?

Introduction

Depuis l'avènement de l'agriculture, les changements se sont pro- duits sur un pas de temps long et avec une certaine inertie. Au cours du XXe siècle, un peu partout sur la planète mais surtout dans les pays industrialisés, les techniques de sélection ont fait brusquement de très gros progrès. Les agriculteurs en ont largement bénéficié mais en même temps, la diversité en culture a progressivement diminué, les variétés de pays ne sont plus maintenues que par des collectionneurs. Ces dernières années, l'utilisation des méthodes de la biologie dite << moléculaire '> a contribué à donner aux biotechnologies les caractéris- tiques de ces cc technologies du futur >>, capables, au même titre que la micro-informatique et la robotique, de transformer à terme la vie des individus. Le fort potentiel de développement des méthodes biologiques modernes annonce des changements majeurs dans l'agriculture.

L'objet de cet article est de tenter, en quelques pages, si tant soit peu 3 que ce ne soit pas une utopie, de faire un point de la situation en posant s la question suivante : biodiversité, biotechnologies sont-elles compa-

tibles dans un cadre d'agricukure durable ?

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._ 0 I) Rappels des définitions 2 O

.c - i I . BIODIVERSITÉ

2 La diversité biologique, ou biodiversité, comprend la variabilité com- 2 plète de toutes les formes vivantes et des complexes biologiques qui les

abritent. On peut ainsi scinder la biodiversité en 3 niveaux successifs :

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I . .*. ~ .. . . - . . .. . . , . . 1 ‘ 74 SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET DÉVELOPPEMENT DURABLE

I’écosystème, la richesse en espèces et la diversité génétique au sein d’une espèce donnée.

Parmi les 250 à 300 O00 espèces végétales, on considère que 10 à 50 O00 sont consommables. Toutefois, seulement 5 O00 interviennent en fait dans l’alimentation humaine et 3 cereales contribuent pour 60 % aux besoins en calories et protéines. La variabilité intra-spécifique est importante si on se base sur les nombreuses ressources génétiques maintgnues en collection. L‘IPGRI (International Plant Genetic Resources Institute) recense 85 O00 accessions de riz maintenues à I’IRRI (International Rice Research Institute, Philippines), 52 O00 de blé tendre, 13 500 de blé dur et 11 O00 de maïs au CIMMYT (Centro Inter- nacional de Mejoramiento de Maiz y Trigo, Mexique).

La diversité intra-spécifique, ou un peu plus largement celle du pool génique primaire (c’est-à-dire la ou les espèces cultivées et les espèces sauvages apparentées), constituent pour l’agriculture la clé de la survie à long terme. En conséquence, lorsque l’on évoque la réduction de la biodiversité, il faut bien distinguer la part relative de ce qui est lié à la perturbation des habitats, avec la disparition définitive de certaines espèces, de ce qui est lié à I’évolution de l’agriculture planétaire, avec la diminution des formes en cultures. C’est ce dernier point qui est le plus en relation avec les biotechnologies.

2. BIOTECHNOL OGlE

Sous le terme de biotechnologie, on désigne un ensemble de tech- niques qui visent à l’exploitation des micro-organismes, des cellules ani- males et végétales et de leurs constituants, tels que les enzymes, pour la production de biens et de services. L‘OCDE, en 1982, en donnait la définition suivante : application des organismes, systèmes et procédés biologiques pour la production de biens et services au bénéfice de l’homme.

Un des événements majeurs du XXe siècle aura été I’élucidation du code génétique, c’est-à-dire de la correspondance formelle entre .% séquences de nucléotides et séquences d’acides aminés, ce qui nous 2 permet de disposer d’une representation globale au niveau moléculaire ! des modalités de l’expression des gènes. La génétique, devenue molé- i culaire, a acquis une nouvelle dimension, grâce aux progrès accomplis E dans la chimie de synthèse des acides nucléiques et à l’emploi des E enzymes de restriction, protéines capables de couper en des sites spé- cifiques les chaînes d’acide désoxyribonucléique (ADN), support molé- i

Ainsi, maintenant, n’importe quel fragment d’ADN peut être introduit i dans n’importe quelle cellule pourvu que l’on dispose du vecteur Z

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I culaire de l’information génétique. 2

capable de le transférer (virus, plasmide). N’importe quel gène peut être t”

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isolé et sa séquence déterminée, puis rajoutée à d'autres gènes selon des protocoles entièrement déterminés. L'utilisation des potentialités du monde vivant n'en est qu'à ses débuts. L'ensemble extrêmement riche et varié des micro-organismes et des cellules animales et végétales constitue un réservoir extraordinaire d'acteurs susceptibles de contri- buer à la mise en œuvre de procédés industriels nouveaux.

Dans le domaine des plantes et de la biodiversité, les biotechnologies ont permis de dévellopper de nombreuses approches in vitro : prospec- tion directe d'embryons de cocotiers, conservation des ressources par les techniques de culture de tissus, de développer la multiplication de génotypes via l'embryogenèse somatique.. . Le développement de mar- queurs moléculaires a contribué a préciser les niveaux de diversité des espèces, leur phylogénie et des marqueurs utilisables en cartographie génétique. Au total, cet ensemble de biotechnologies a beaucoup contri- bué à faire avancer la sélection assistée par marqueurs, la recherche de gènes d'intérêt et les méthodes de transformation génétique.

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ticulier pour son alimentation. A$

t a 3. AGRICULTURE DURABLE J'd

On définit l'agriculture comme l'ensemble des activités développées par l'homme, dans un milieu biologique et socio-économique donné, pour obtenir des produits végétaux et animaux qui lui sont utiles, en par-

L'agriculture durable est considérée comme une méthode de gestion des ressources afin de satisfaire aux besoins, variables, des hommes dans différents contextes de développement. Cet ensemble doit être compatible avec le maintien et le développement de ressources alimen- taires sans pour autant dégrader l'environnement. En d'autres termes, les méthodes pratiquées aujourd'hui doivent satisfaire les besoins actuels sans hypothéquer ceux des générations futures.

Pour les deux siècles passés, les auteurs s'accordent pour estimer .% - que l'amélioration de la productivité du travail agricole a été multipliée : par 50 et celle du sol par 10. .a)

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Par opposition a la propriété réelle (d'un bien mobilier ou immobilier) que chacun peut voir et apprécier, la propriété intellectuelle est au départ impalpable et ne peut être utilisée par les autres ; elle est alors totalement protégée. Pour que l'utilisation soit possible, il faut décrire de manière claire l'objet ou l'idée, et c'est alors qu'apparaît l'idée de droit de propriété intellectuelle.

Plusieurs types de droits de propriété sont connus : i) le copyright est essentiellement lié à la production artistique et littéraire afin de protéger

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les auteurs pour leur œuvre et contre l'utilisation abusive ou une diffu- sion incontrôlée ; ii) la marque déposée, est un système qui permet d'identifier clairement un produit ou une gamme de produits, afin de limi- . ter la copie ou du moins identifier clairement la marque originale ; iii) le brevet est plus ciblé sur les inventions et est destiné à empêcher toute autre personne de faire, utiliser ou vendre l'invention. Ce brevet, en fonction du degré de protection, couvrira des zones géographiques plus ou moins larges. En principe, au-delà de 20 ans la découverte tombe dans le domaine public et peut être utilisée par tout le monde (ex. : les

Deux types de brevets peuvent s'appliquer aux plantes : le premier type concerne la plante entière, mais il est très rare et très cher, le second concerne des <( utilitaires >> (gènes, résistance aux herbicides, construction, promoteur...). À ce niveau il existe une subtilité entre ce qui se passe aux USA et ce qui se passe ailleurs. Aux USA, un inven- teur a une année pour déposer un brevet et c'est l'inventeur qui a l'exclusivité, même si un rival (découverte plus tardive ou piratage) dépose un brevet avant lui. Partout ailleurs, le premierà avoir déposé le brevet a la primauté.

\ médicaments génériques en pharmacie).

II) L'évolution de la situation au cours du XXe siècle

1. UN TOURNANTSTRATÉGIQUE, LA CONVENTION SUR LA DIVERSITÉ BIOLOGIQUE ( ß I 0 92)

La plupart des ressources agronomiques du monde proviennent de pays en développement. Le maïs, la tomate, la pomme de terre ont des origines centre et sud américaines. Aujourd'hui, c'est encore ces pays qui détiennent la majeure partie des variétés traditionnelles. I I y a dans ces ressources de nombreux types/formes/gènes de résistances à des maladies ou des caractères d'intérêt pour les agriculteurs d'autres 5 régions du monde. Ces pays maintiennent une Co-évolution entre les 5 variétés et leur environnement.

Dans les années 1970, lorsque le système des banques de gènes au niveau international a été mis en place, le principe fondateur a été la $ prospection libre et gratuite de toutes les ressources. La condition corol- $ laire était que tout le monde pouvait obtenir gratuitement n'importe $ quelle ressource de la collection. Pendant les années 1980, la FAO a, via la création de la commission des ressources phytogenetiques, a : essayé de normaliser le processus au niveau mondial. o

8 Tout a brutalement basculé avec l'article 19 de la convention sur la

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diversité biologique (Rio 1992). Cet article mentionne très clairement F 0

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que tous les pays disposent désormais de la souveraineté sur leurs res- sources mais que celles qui étaient déjà hors de leurs frontières tom- baient dans le domaine public. En conséquence elles peuvent être utili- sées librement et gratuitement par quiconque. Les deux principales conséquences de cette situation furent : i) un arrêt brutal des collectes et des échanges de ressources ; i¡) la mise en place d'agréments bilaté- raux de certains pays avec des firmes privées dans un cadre d'intérêts mutuels.

2. UN PASSAGE FORCÉ DE LA PROTECTION DES OBTENTIONS VÉGÉTALES AU BREVET

Les droits des obtenteurs végétaux sont, en France et dans de nom- breux pays du nord, garantis par un régime de protection de type UPOV (Union pour la Protection des Obtentions Végétales) qui date des années 1970. Ce système s'applique essentiellement aux obtentions

de nouvelles variétés tout en respectant la tradition d'échanges entre sociétés. Les conditions pour l'inscription au catalogue sont : 1) ne pas avoir fait l'objet d'une commercialisation antérieure ; 2) être morphologi-

rence doit être déposé.

I classiques, afin de permettre aux sociétés de sélection de développer

I quement distinguable, uniforme, stable.. . ; 3) un échantillon de réfé-

Ce système octroie à I'obtenteur des garanties d'exclusivité et de commercialisation. II permet à d'autres sociétés d'utiliser cette variété pour en produire une nouvelle ; et ceci sans aucun reversement de (( royalties >' à I'obtenteur. II autorise l'agriculteur, pour son usage per- sonnel, a réutiliser les graines récoltées sur la variété protégée. Tradi- tionnellement le gain génétique d'une variété à une autre était considéré par I'obtenteur comme une avance suffisante. En effet, un obtenteur laissait une autre société profiter de son travail dans la mesure oÙ il pou- vait lui aussi bénéficier des avancées de la concurrence.

- La possibilité, maintenant clairement démontrée, de concevoir des < plantes transgéniques est une des raisons de l'intérêt porté aux bio- i technologies par les pouvoirs publics, les entreprises et les milieux *

financiers de la plupart des pays industrialisés. L'introduction, dans une r g plante, d'un gène ou d'un groupe de gènes provenant d'un 'autre orga- 2 nisme, permet de créer une nouvelle variété beaucoup plus rapidement g 2 qualités qui étaient autrefois inaccessibles (meilleure assimilation des

engrais, résistance aux herbicides, résistances à des insectes rava- geurs, à la sécheresse, à la salinité des sols, etc.). Dans ce contexte, on assiste depuis quelques années, à la prolifération, surtout aux États-

2 Unis, de sociétés spécialisées, proposant des contrats de recherche ou ? commercialisant un ou deux produits nouveaux tous brevetés.

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I qu'avec les méthodes classiques. Cette nouvelle variété présente des

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78 SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET DÉVELOPPEMENT DURABLE

Ces sociétés ont connu une croissance rapide, en général avec l’appui de quelques groupes pétroliers, chimiques, alimentaires ou phar- maceutiques. Elles répartissent ainsi les risques inhérents à des inves- tissements en recherche et développement à long terme ou incertains. Dark le même temps, les grandes sociétés américaines, européennes et japonaises, soucieuses de protéger leurs marchés ou de se diversifier font des investissements importants dans le domaine des sciences de la vie au sein de leurs propres unités de recherche.

Aujourd’hui, ces firmes investissent beaucoup de fonds dans les bio- technologies et demandent non seulement à rentrer dans leurs fonds mais à faire des bénéfices. En conséquence, la concurrence ne peut plus utiliser la variété produite pour sa propre sélection, le paysan ne peut plus semer ses propres graines, ni même semer les graines qu’il avait achetées l’année précédente le plus légalement du monde. Dans le cas de variétés résistant à un herbicide, il doit aussi acheter I’herbi- cide vendu avec les graines (par la même société) et de maniere fré- quente sa récolte est achetée par une filiale de la même societe. Dans ce système, on se dirige vers une situation de monopole oÙ le paysan n’est plus qu’un employé au service de la firme.

Les procédés biologiques de production s’apparentent maintenant à ceux de l’industrie lourde et demandent en général de coûteux investis- sements. La dépendance au brevet est devenue la règle aux USA. La concentration des pouvoirs de financement et d’impulsion, ont permis aux firmes nord-américaines de s’assurer une part déterminante des marchés agricoles du monde.

3. QU’EN EST-IL DES PAYS EN DÉVELOPPEMENT ?

Dans de très nombreux pays en développement, le système n’a absolument rien à voir. Une très grande partie de la production alimen- taire est destinée à l’autoconsommation ou au marché de proximité.

tés appartiennent à ceux qui les cultivent, Quelquefois de petites socié- % tés font un travail de multiplication de semences ou de selection. Enfin, 2 les faibles revenus des paysans font qu’ils s’échangent des variétés et ,i en achètent très peu. Par contre, ils sont souvent assez bien disposés $ ... vis-a-vis de l’innovation, mais abandonnent très rapidement un système 2

Des variétés à haut rendement ont été élaborées pour des cereales vivrières telles que le riz, le blé ou le maïs. Elles sont inexistantes ou $ n’ont pas été diffusées pour le millet ou le sorgho pluviaux, qui repré- 7‘ sentent les quatre cinquièmes des cultures du Sahel et forment l’ali- 8 mentation de base de plus de deux cents millions d’êtres humains répar- E

L‘UPOV n’est pas opérationnel dans beaucoup d’entre eux et les varie- I

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ar qui ne les satisfait pas. .- a

* tis entre treize États. o

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Une des caractéristiques des pays en développement est la nature difficile et très variable des conditions pédo-climatiques. À titre d'exemple, pour le mil, une céréale majeure des zones arides, les semis ne se font jamais en une seule fois comme pour le blé ou le maïs en Europe. Dès les premieres pluies, un semis est effectué, a la main, a rai- son de plusieurs graines par poquet. Pour que les plantules se dévelop- pent correctement, il faut une deuxième pluie une semaine après. Si tel n'est pas le cas, on recommence jusqu'à ce que la situation soit favo- rable. Passé un certain délai, si la saison des pluies est vraiment trop retardée, le paysan changera alors de variete pour se caler sur une variété à cycle plus court. II est fort peu probable, malgré le discours, que les firmes du nord consacrent beaucoup de financements a pro- duire des variétés pour ce type d'agriculture.

II y a donc des distorsions entre les pays du Nord - nantis - et ceux du Sud -trop peu bénéficiaires des retombées des premiers. Les États industrialisés ne parviennent pas eux-mêmes à équilibrer leurs relations et se livrent à une âpre compétition pour continuerà s'assurer de la mai- trise du marché ou conserver leur importance dans le cercle des <( grands >>. La sélection génétique, ex situ, et le transfert en culture d'une variété performante en un lieu donne de la planète n'est pas une chose simple. Certains progrès, rendus possibles par le génie gene- tique, seront hors de portée des pays pauvres du Tiers Monde - ceux qui ont le plus besoin d'augmenter leur production agricole - en raison de leur coût élevé et du manque de techniciens sur place.

La pratique de l'agriculture est une chose extrêmement complexe, parce que les conditions naturelles sont souvent tres différentes a I'inte- rieur d'une même région (voire d'une parcelle a l'autre sur la même exploitation) et d'autant plus complexe que les conditions écologiques sont difficiles. Dans l'agriculture, ce qui est valable dans des conditions donnlées a de fortes chances de ne plus l'être dans un milieu différent. La réaction des paysans indi'ens face aux variétés introduites n'est pas qu'une réaction de xénophobie. Les conditions édaphiques, climatiques, photopériodiques, des maladies et ravageurs compliquent serieuse- ment la donne. Citons pour illustration les exemples de collections de ressources génétiques de manioc et de gombo. Le manioc a une origine sud américaine. Des introductions ont été faites en Afrique de l'Ouest oÙ cette plante est tres cultivee. Au début des années 80, dans le cadre des échanges de ressources génétiques, une collection brésilienne fut intro- duite a I'IITA (Nigeria, Ibadan). Très rapidement cette collection fut viro- sée et détruite à 95 %. Le gombo est un légume fruit tropical tres conlsommé en Afrique et en Inde. Vers la fin des années 1980, un double d'une Core Collection, qui avait été constituée en Côte d'Ivoire par I'ORSTOM (maintenant IRD, Institut de Recherche pour le Dévelop- pement) et I'IBPGR (maintenant IPGRI), fut envoyé au NBPGR (Natio-

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t.’ . . . . ” .

80 SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET DÉVELOPPEMENT DURABLE

na1 Bureau for Plant Genetic Resources, Inde). Parfaitement adaptée aux conditions écologiques de l’Afrique de l’Ouest, cette collection fut rapidement décimée par les parasites locaux, alors que l’espèce Abel- moscJ;)us esculentus est y pourtant largement cultivée. Ces deux exemples ne sont pas limitatifs et montrent qu’il y a de forts risques d’échecs si l’on ne prend pas en compte cette dimension (( adaptation >>.

Enfin, d’un point de vue économique, la production de produits de substitution, via les biotechnologies, constitue un risque majeur de déstabilisation des marchés. Les pays sous-développes sont des vic- times potentielles de ces produits, élaborés par les pays riches, qui met- tent en danger les produits exportés par les pays pauvres. C’est le cas notamment du sucre, des huiles végétales, de la noix de coco, du cacao, du café ...

111) Les problèmes a résoudre pour l’avenir

1. LE PRINCIPE DE PRÉCAUTION EST-IL INDISPENSABLE ?

Le principe de precaution est un concept difficile à appréhender, car il vise une situation où l’on doit prendre des mesures sans être capable de formuler des hypothèses de relation entre une cause et des effets. L’idée sous jacente est qu’il n’est pas nécessaire d’attendre de disposer de preuves scientifiques pour prendre des mesures visant a limiter les risques dont on ne sait pas d’ailleurs pas s’il y en aura un jour. Ce prin- cipe, primordial en Europe de l’Ouest et, bien entendu, en France, est complètement ignoré aux USA. Dans ce pays on produit tout ce que l’on peut, et l’on arrête par contre immédiatement si on détecte un problème. Dans cette différence d’appréciation, tout est dit et explique les points de vue divergents vis à vis des OGM.

En Europe, les opposants aux OGM critiquent l’absence de tests complets préalables à la mise sur le marché. Ceci ne les empêche pas, à l’occasion, de détruire les essais censés répondre précisément a ces questions. II est néanmoins vrai que de nombreux travaux d’impacts sur la biocénose, les flux de gènes, le contournement de résistances par les insectes, l’apparition de résistances aux herbicides sont de vrais pro- blèmes pour lesquels aucune réponse définitive n’est encore disponible. Une des raisons réside certainement dans le différentiel de moyens financiers mis en œuvre (beaucoup pour la production d’OGM, très peu pour les tests). Les firmes proposent le recours aux plantes transgé- niques comme une solution propre pour l’environnement. Ainsi, si les plantes sont résistantes aux herbicides, l’on pourra en optimiser l’usage ; si les plantes sont résistantes aux insectes, cela entraînera une diminution de la pulvérisation d’insecticides ; si elles assimilent mieux

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les engrais, il en faudra moins et l'on aura moins de pollution des nappes phréatiques.

On dispose encore de trop peu de recul sur tous ces points pour se forger une idée définitive. La seule certitude est qu'il y a de plus en plus souvent inter-dépendance économique entre le producteur d'une variété transgénique présentant un caractère X, le produit Y qui I'accom- pagne et l'agriculteur qui devient qc firme - dépendant ".

2, EXAMEN DE SITUATIONSÀ RISQUE

Ne va t-on pas favoriser l'apparition de résistants au Bt ? L'utilisation du Bt insecticide est un des procédés les plus répandus comme traite- ment écologique. L'utilisation intense de plantes transformées utilisant cette voie, même si des variantes du mécanisme d'action de la toxine sont utilisées, risque de faire apparaître rapidement des résistances, et d'ailleurs il en existe déjà. Les firmes recommandent de prévoir des zones refuges, afin de permettre la dilutibn des gènes de résistance au sein des populations d'insectes. I I ne faut donc pas se voiler la face, si le système peut générer des résistances, il y aura toujours des regions du monde qui n'appliqueront pas à la lettre les consignes et le risque devient réel.

Les plantes transgéniques ont-elles un pouvoir de dispersion amé- lioré ? À l'heure actuelle, et même avant les OGM, des situations de plantes envahissantes ont pu être notées dans diverses zones écolo- giques, mais il s'agit le plus fréquemment d'espèces spontanées, en équilibre à uni endroit, et devenues subitement envahissantes dans un autre. II n'y a pas, à notre connaissance, de formes cultivées de ce type, leur pouvoir d'adaptation est trop faible.

De ce point de vue, les gènes sont classés en trois catégories : 1) ceux qui ne donnent pas un avantage sélectif à la plante (stérilité mâle, enrichissement en acides aminés...), 2) ceux qui confèrent un

.- I avantage sélectif mais qui disparaît en dehors de toute contrainte agri- cole (herbicide) ; 3) ceux qui donneraient un avantage sélectif important (fertilité, vigueur, précocité). Néanmoins, ce dernier type, utilisé comme

.i transgène a montré qu'il pouvait réellement poser des problèmes de 5 survie de l'espèce chez les saumons. Le saumon transgénique, plus

gros, a un pouvoir de compétition sexuel plus important et c( stérilise '' la .; F I ; ainsi il y a un risque de disparition de l'espèce. Une autre question i est l'impact sur les espèces animales qui consomment des plantes g transgéniques. On connaît l'exemple, controversé, du papillon

Monarque rendu malade par un pollen qu'à priori il ne consommait pas. i Par contre, en Autriche et en Suisse, la modification du colza a conduit i à la mort de triombreux chevreuils et lièvres. Ces derniers limitaient natu-

rellement leur consommation du fait de son goût amer ; la nouvelle

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variété étant dépourvue de ce signal (( réguiateur ”, ils ont continué à en consommer jusqu’à une dose létale.

Les variétés OGM limiteront-elles la biodiversité ? Répondre par oui à cette question semble être du niveau du paradoxe. En effet, de nou- velles associations sont possibles et c’est d’ailleurs un des arguments déVeloppés par les services de communication des firmes. C’est vrai qu’en théorie on peut envisager d’aller bien au delà des limites actuelles de la recombinaison sexuelle et des limites des pools géniques. Et pour- tant, les changements d’échelle correspondant au passage du tube à essais à la production pilote posent des problèmes parfois très difficiles à résoudre. II est évident, vu les impératifs de rentabilité (financière), que les industriels ont limité et limiteront le nombre de plantes qui servi- ront dans la production de variétés.

3. LES CHANGEMENTS D’ÉCHELLE

II semble que bon nombre des problèmes evoques ne sont pas spé- cifiques aux biotechnologies. Si nos ancêtres n’avaient, certes empiri- quement, expérimenté sur les plantes pour savoir celles qui sont consommables et sélectionner des événements biologiques rares, si le raisonnement appliqué aux OGM avait été appliqué au XVle siècle, lors des grandes migrations liées à la découverte du Nouveau Monde, quelle serait la diversité de notre alimentation aujourd’hui ? De même, si la déforestation n’avait pas été menée à grande échelle, des plaines céréalières comme la Beauce n’existeraient pas. N’oublions pas, non plus, que nos forêts actuelles sont loin d’être des forêts primaires et que si elles ont souvent été bien conservées, ce n’était pas nécessairement dû à un processus démocratique mais grâce aux grands propriétaires fonciers. En fait, la disponibilité des nouveaux médias permet une diffu- sion de l’information très rapide et nos responsables politiques et scien- tifiques découvrent qu’il est difficile, voire impossible, de prévoir la réac- tion de l’opinion publique. Elle peut être prête à se mobiliser sur quelques rares cas de contamination alimentaire, à s’émouvoir pour un $ accident d’avion et portera très peu d’intérêt aux désastres quotidiens 5 occasionnés par les accidents de la route, le tabagisme et l‘alcool.

Jusque dans les années 70, la production de semences était issue directement de l’agriculture, et dominée par des entreprises de taille moyenne à vocation régionale. Elles entretenaient cjes relations étroites .;

recherche publique leur fournissait du matériel génétique original et tes- tait de nouvelles méthodes de sélection. Le tournant s’est opéré dans les années 90 oÙ les grands groupes de l’agrochimie se sont lancés dans la semence. Aujourd’hui, les 1 O premières firmes contrôlent 40 % Z de la production de semences certifiées sur un marché mondial estimé r

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avec les pouvoirs publics et une <( concurrence constructive ”. La 2 8

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à 15 milliards de dollars. Chacune investit de l'ordre de 500 MF par an dans sa recherche - développement. Les fusions - restructurations continuant, on va, si rien n'est fait, aboutir d'ici quelques années à la main mise de quelques sociétés privées sur l'ensemble de la production alimentaire mondiale. Simultanément, les organismes de recherche des pays du nord deviennent des sous-traitants. Elles favorisent les (( start up )) qui, si elles réussissent, sont rachetées par les firmes. Dans ce contexte, on ne parle bien enthdu pas des instituts de recherche des pays en développement qui ornt déjà beaucoup à faire par ailleurs et qui ont lâché prise depuis plus d'une décennie.

Si la transgénèse a réussi à s'imposer aussi rapidement, c'est qu'elle donne malgré tout des résultats visibles très rapidement et en grande quantité. Les enjeux sont énormes, mais il faut relativiser les choses et garder en mémoire qu'on ne peut absolument pas comparer les résul- tats de la transgenèse par rapport aux techniques de sélection clas- sique. Pour le moment, il s'agit de modifier un ou quelques gènes sur les dizaines de milliers qui constituent le génome d'une plante. En termes d'OGM, tout se passe comme si, en comparant a une automobile, on ajoute quelques options sur le modèle haut de gamme. Aujourd'hui ces options sont monogéniques et ciblées sur des résistances aux herbi- cides, aux insectes etc. Demain, elles seront oligogéniques et se focali- seront sur des qualités nutritionnelles, organoleptiques, des adaptations aux conditions extrêmes (froid, sec, sel...). II est clair que ces options sont importantes, mais doivent-elles prévaloir sur les autres gènes du génome ?

Nous sommes actuellement 6 milliards d'être humains. Les estilma- tions de croissance de la population mondiale, à raison d'environ 800 millions par an, devraient aboutir, selon les prédictions de la FAO, à une population mondiale de l'ordre de 9 milliards en 2050. Actuellement la planète est à même de nourrir toute la population, mais près de 3 mil- liards d'humains souffrent de la faim et de carences alimentaires, et ceci en très grande majorité dans les pays du sud. Dans certaines situations, le problème est agronomique, mais, dans un bon nombre de cas, il est simplement politique. À l'opposé, la malnutrition par excès (obésité) touche les pays industrialisés.

Vu les potentialités des biotechnologies et les discours des directeurs de firmes, on peut être, dans un premier temps, convaincu par leur dis- cours : les zones nouvelles zones cultivables sont faibles, les res- sources en eau sont limitées, les plantes transgéniques pourront être cultivées dans les zones extrèmophiles ... Et pourtant, seules les plantes cultivables par les pays solvables sont génétiquement modifiées (soja, maïs, coton, colza, tabac et qqelques potagères). Les estimations des surfaces cultivées en OGM pour l'année 2000 est de l'ordre de 60 mil-

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lions d’hectares, dont 81 Yo en Amérique du Nord, 1 O Yo en Asie, 8 Yo en Amérique latine et 1 % en Europe.

De façon générale, l’agriculture des pays sous-développés pourrait, bien entendu, mieux profiter des nouvelles technologies, notamment les Fetits agriculteurs : la formation des cultivateurs en est la pierre angu- laire sur place ; mais la réduction de la pauvreté dépend dans une large mesure de la capacité des biotechnologies à améliorer et à accroitre la production de denrées alimentaires fondamentales de base.

Conclusion

En conclusion, sans être exhaustif, nous avons tenté de dresser un tableau de la situation de la biodiversité et des biotechnologies dans un cadre de développement durable. Les principales conclusions sont les suivantes :

1) Des progrès importants ont été faits via les biotechnologies. Pour le moment, nous n’en sommes qu’au premier stade. Les plantes trans- formées l’ont été pour des gènes de résistance aux herbicides, insectes et autres caractères monogéniques. Dans le futur proche, on peut envi- sager à la fois une approche oligogénique et plus ciblées sur les besoins des consommateurs (qualité des produits).

2) La notion variétale doit être réexaminée. Le système de protection et d’échange, tel que développé par le système UPOV, est menacé par les brevets. L‘échange et le progrès génétique ne sont plus disponibles pour tous. Une société introduisant un gène devient propriétaire du génome entier, alors qu’il est le résultat d’une co-adaptation d’une plante dans un environnement donné pendant des siècles.

3) II est clair qu’une très forte diminution de la diversité en culture avait E

déjà commencé bien avant l’apparition des OGM. Par contre, la relation ; << symbiotique )) entre organismes publics de recherche et petites sociétés 5 privées qui existait jusqu’au milieu des années 80 a disparu. La conserva- 5 tion des ressources n’est pas une préoccupation des grosses firmes 9 semencières. Elles comptent sur les organismes publics pour l’assurer. E Cependant, ces mêmes organismes publics ont de moins en moins de .g financement propre. Ils sont très sensibles aux (< miroirs technologiques )’ i et sont de plus en plus dépendants des financements extérieurs pour leurs 2 travaux. Le risque est donc majeur. I I ne faut pas se couper des res- 7 sources génétiques et de I’évolution in situ de la diversité, qui sont les seules vraies ressources génétiques pour le développement durable. o F

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4) Les firmes semencières disposent d'arguments publicitaires qui les feraient presque passer pour des missionnaires du développement. Si certains avantages sont indéniables, ne soyons pas dupes, les objec- tifs sont avant tout financiers, les plantes transformées sont destinées aux pays solvables. S'il est vrai que l'on peut théoriquement augmenter la diversité génétique en culture via les OGM, dans la réalité, il est peu probable que ce soit un jour le cas. II n'y a plus que quelques grosses firmes sur le marché et chacune ne développera qu'un produit, ou quelques uns, à la fois.

5) De nombreux pays en développement ont abandonné la course biotechnologique, les organismes publics des pays développés sont malmenés. La recherche de performances améliorées conduit naturel- lement à une diminution de la diversité en culture. Contrairement à ce que l'on pourrait penser en première approche, il y a un réel danger pour les pays du Nord totalement dépendants des firmes. Pour ceux du Sud, l'inertie liée à la complexité de leur système les protégera encore quelque temps.

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E Sécurité

alimentaire et

développement durable

Colloque du 2 décembre 1999

Fondation SINGER-POLIGNAC Président : Édouard BONNEFOUS

Chancelier honoraire de l'Institut de France Ancien Ministre d'Étut

ACADÉMIE DES SCIENCES Paul GERMAIN

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1 1, rue Lavoisier F-75384 Paris cedex 08

LONDRES - PARIS - NEW YORK

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O TECHNIQUE & DOCUMENTATION, 2000

ISBN : 2-7430-0397-9