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Bulletin de liaison n° 29 - novembre 2011 SOMMAIRE INFOS .........................................................p. 2 DOSSIER Biodiversité et développement .........p. 3 Introduction ..................................................p. 3 AVSF : Quand les paysans conservent la biodiversité ............................ p. 4 Université d’Orléans : Le programme de recherche BIOSOL ...........p. 5 Région Centre : Entre développement social et préservation environnementale ......p. 6 PNR Loire-Anjou-Touraine : Du local à l’international ..............................p. 7 SIERRA : Biodiversité et enjeux des politiques internationales de labellisation ...................p. 8 Graine Centre & Nature Centre : Education à l’environnement et solidarité internationale ...................... p. 10 SPéCIAL Coopération décentralisée Les accords en région Centre........................... p. 11 Entretien avec M me Gloanec-Maurin ................................... p. 13 VIE DU RéSEAU ............................. p. 14 Biodiversité et développement éDITO La semaine de la solidarité internationale, qui aura lieu du 12 au 20 novembre, est l’un des moments clés de la visibilité des initiatives citoyennes, de celles des ONG et des collectivités locales et territoriales. Assurément, au moment où le climat ambiant semble- rait être au repli sur soi, je tiens à saluer l’engagement de chacun des bénévoles mobilisés à l’international, atta- chés à la réciprocité. Centraider vient d’accueillir à Tours des réseaux analogues au nôtre et en assure en 2011 le secrétariat national. Il a donc pu porter auprès du ministère des Affaires étrangères et européennes la voix de nos réseaux. Mutualisation, capitalisation sont nos points de force. L’échange et la mise en perspec- tive sont nos priorités. Centraider entend continuer à être le vecteur de vos attentes, de vos préoccupations et de vos aspirations. La mondialisation a certes favorisé une accélération spectaculaire des échanges internationaux. Elle a facilité le décollage de plusieurs pays émergents. Pour autant, au-delà de l’ouverture à d’autres cultures et de la diffusion des technologies, elle s’est accompagnée de graves inégalités, et elle apparaît comme une source de dérèglements. Les actions de terrain menées concourent à plus de justice sociale et d’égalité. Résolument, ce mois ancré dans la solidarité internationale est le moyen de débattre, d’échanger, de faire œuvre de pédagogie. Votre action est celle de la régulation plutôt que du laisser-faire, celle de la lutte néces- saire contre les injustices sources de violences plutôt que de l’acceptation des inégalités. Refuser les égoïsmes nationaux, c’est être solidaire. Avec vous, ce choix est celui du cœur et de la raison ! Tony Ben Lahoucine, président de Centraider

Biodiversité - centraider.org · Education à l’environnement ... Fondé en 1976, le Gret est une association re- ... Boischaut Sud de La Châtre (36) et le col-

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Bulletin de liaison n° 29 - novembre 2011

SommaireinfoS .........................................................p. 2

DoSSier Biodiversité et développement .........p. 3

Introduction ..................................................p. 3

AVSF : Quand les paysans conservent la biodiversité ............................ p. 4

Université d’Orléans : Le programme de recherche BIOSOL ...........p. 5

Région Centre : Entre développement social et préservation environnementale ......p. 6

PNR Loire-Anjou-Touraine : Du local à l’international ..............................p. 7

SIERRA : Biodiversité et enjeux des politiques internationales de labellisation ...................p. 8

Graine Centre & Nature Centre : Education à l’environnement et solidarité internationale ...................... p. 10

Spécial coopération décentralisée Les accords en région Centre ...........................p. 11

Entretien avec Mme Gloanec-Maurin ................................... p. 13

Vie Du réSeau ............................. p. 14

Biodiversité et développement

éDito La semaine de la solidarité internationale, qui aura lieu du 12 au 20 novembre, est l’un des moments clés de la visibilité des initiatives citoyennes, de celles des ONG et des collectivités locales et territoriales.Assurément, au moment où le climat ambiant semble-rait être au repli sur soi, je tiens à saluer l’engagement de chacun des bénévoles mobilisés à l’international, atta-chés à la réciprocité.

Centraider vient d’accueillir à Tours des réseaux analogues au nôtre et en assure en 2011 le secrétariat national. Il a donc pu porter auprès du ministère des Affaires étrangères et européennes la voix de nos réseaux.Mutualisation, capitalisation sont nos points de force. L’échange et la mise en perspec-tive sont nos priorités. Centraider entend continuer à être le vecteur de vos attentes, de vos préoccupations et de vos aspirations.La mondialisation a certes favorisé une accélération spectaculaire des échanges internationaux. Elle a facilité le décollage de plusieurs pays émergents. Pour autant, au-delà de l’ouverture à d’autres cultures et de la diffusion des technologies, elle s’est accompagnée de graves inégalités, et elle apparaît comme une source de dérèglements.Les actions de terrain menées concourent à plus de justice sociale et d’égalité.Résolument, ce mois ancré dans la solidarité internationale est le moyen de débattre, d’échanger, de faire œuvre de pédagogie.Votre action est celle de la régulation plutôt que du laisser-faire, celle de la lutte néces-saire contre les injustices sources de violences plutôt que de l’acceptation des inégalités.Refuser les égoïsmes nationaux, c’est être solidaire. Avec vous, ce choix est celui du cœur et de la raison !

Tony Ben Lahoucine, président de Centraider

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dossier

Pour aller plus loinDans le cadre des Rencontres régionales de la coopération internationale, le GRET réalise un document sur le sujet Biodiversité et lutte contre la pauvreté qui sera remis aux parti-cipants le 19 novembre. Il rassemble des références scientifiques, institutionnelles et techniques, et des exemples de projets. Un premier chapitre présente des ressources pour comprendre la biodiversité, les mena-ces qui pèsent sur sa préservation à moyen et long terme, et l’histoire des liens entre biodiversité et lutte contre la pauvreté.Un deuxième chapitre porte sur les liens entre biodiversité et développement par secteur (agriculture, forêt, eau, tourisme, santé et cosmétique). Il contient des exem-ples d’actions menées sur le terrain. Enfin, le dernier chapitre s’intéresse à la gouvernance de la biodiversité ( réponses apportées aux niveaux multilatéral, national et local) et aux nouveaux acteurs impliqués.Fondé en 1976, le Gret est une association re-groupant des professionnels du développement solidaire. Il soutient des processus de dévelop-pement durable, en milieux urbain et rural, en s’appuyant sur l’équité sociale, la promotion économique et le respect de l’environnement.Il est actif dans plus d’une trentaine de pays.

Lutte pour la biodiversité et lutte contre la pauvreté, des enjeux communs

Nous sommes des milliers, dans toute la France, à nous mobiliser durant cette Semaine et à proposer de nombreuses manifestations, conférences, soirées, débats, exposition, etc.Pour siffler le coup d’envoi de cette 14e édition, retrouvez dans plus de 48 lieux de france la « Solisphère », qui s’inspire de la structure du mandala pour symboliser les valeurs de la solidarité internationale et le slogan « DroitS à l’essentiel » : ronde comme notre Terre, composée de nombreux matériaux, à l’image de la diversité et de la richesse de l’espèce humaine.Déjà réalisée à Bourges au mois de septembre, avec la participation

d’étudiants de l’École des beaux-arts, cette construction visuelle sera reprise au cours de la Semaine par les collectifs de Blois, Tours et Saint Jean-de-Braye.

Le samedi 12 novembre, à Blois, devant l’ancien cinéma Les Trois Clefs, à partir de 11h autour d’un café solidaire.

Le samedi 12 novembre, à Tours, place Jean-Jaurès, à partir de 10h.

Le dimanche 13 novembre à Saint Jean-de-Braye sur le marché.

Venez réaliser ensemble la Solisphère dans votre ville.Une seule condition pour participer : être au bon endroit au bon moment !

allonS DroitS à l’eSSentiel

Un événement national et régionalChaque année depuis 1998, la troisième semaine de novembre rassemble les acteurs de la Semaine, qui vont à la rencontre des citoyens, en conjuguant réflexion, créativité et convivialité.La Semaine de la solidarité internationale est une semaine dédiée à l’information, à la rencontre et à l’échange autour des enjeux mondiaux. Elle est l’occasion, pour les acteurs de la solidarité internationale, de se retrouver et de partager leurs ex-périences et, surtout, de faire connaître leurs valeurs et leurs actions au grand public. Partout en France, des citoyens tentent de comprendre le monde et, par des gestes concrets (en achetant ou voya-geant solidaire, en épargnant éthique, en interpellant les décideurs…), de promou-voir des relations Nord-Sud plus justes.

Une coordination régionaleInitié et organisé au niveau national par La Semaine, émanation du CRID (Centre de recherche et d’information pour le développement), l’événement est coor-donné en région par Centraider, et relayé au niveau local par de nombreux collec-tifs répartis dans toute la région Centre.

Centraider appuie les initiatives des col-lectifs, en proposant des formations pour accompagner au montage des animations, et relaie les activités de sensibilisation auprès des médias. Cette année, deux formations ont été pro-posées, réalisées en partenariat avec la SCOP1 L’Engrenage, Un Pavé à Tours. L’objectif était d’apporter aux acteurs quelques techniques pour intervenir dans l’espace public et susciter la partici-pation. Elles furent également l’occasion de préparer techniquement la mise en place de l’animation Solisphère.

Des animations localesPour cette 14e édition, six collectifs se mobilisent autour des droits fondamen-taux : les collectifs de Blois (41), Tours (CID-MAHT), Saint Jean-de-Braye (45) et Châlette-sur-Loing (45), le collectif en Boischaut Sud de La Châtre (36) et le col-lectif Monde solidaire de Bourges.Cette année, la thématique de l’eau sera mise en avant pendant toute la Semaine. L’accès à l’eau est un droit fondamental reconnu par les Nations Unies depuis juillet 2010. Il est dorénavant essentiel de se saisir de cette problématique, qui concerne à la fois les pays du Nord et du Sud, et qui constitue un enjeu majeur du 1. SCOP : Société coopérative de participation

XXIe siècle. Quelle est la valeur de l’eau ? Simple ressource, marchandise, ou bien commun de l’humanité ?

Un lien avec l’économie sociale et solidaireLa Semaine de la solidarité internationale en région Centre s’inscrit dans le cadre du mois de l’économie sociale et soli-daire, espace d’information sur les initia-tives économiques locales basées sur le lien social et le partage des bénéfices.Les actions de solidarité « ici » et « là-bas » sont vecteurs de changement. Ouvrons le débat, saisissons-nous collectivement de nos droits et libertés d’expression pour témoigner d’une citoyenneté inter-nationale et d’un monde plus juste, ici et ailleurs !Rendez-vous du 12 au 20 novembre 2011Programme en région sur :www.lasemaine.org / www.centraider.org

Lucie Lonqueu, chargée de missions animation réseau et appui acteurs

Contraction des termes biologique et diversité, la biodiversité renvoie à la diversité des organismes vivants et des écosystèmes (espèces animales et végétales, milieux terres-tres et marins, etc.), les êtres humains constituant l’un des maillons de la biodiversité.La notion de biodiversité fait aussi référence aux interactions entre les êtres vivants et leur milieu. Elle a permis aux hommes de se nourrir et de se développer. Elle évoque des pratiques vieilles comme le monde : cultiver, préserver, récolter, anticiper pour les temps de famine…L’industrialisation, le développement des communications terrestres et aériennes, l’explosion démographique, la surconsommation, la course au profit et la spéculation entraînent, directement ou indirectement, un déclin rapide de la biodiversité.L’homme est à la fois la cause et l’une des victimes de ces changements. Ce sont les populations des pays du Sud qui sont les plus directement touchées : déforestation et cultures intensives menacent dramatiquement les espèces animales et végétales. Selon la FAO (Food and Agriculture Organisation, organisation des Nations Unies pour l’alimen-tation et l’agriculture) plus d’un milliard d’hommes souffrent encore de la faim.De nombreuses structures du réseau Centraider travaillent avec leurs partenaires en Asie, en Amérique latine ou en Afrique, pour améliorer le bien-être des populations en protégeant ou en restaurant la biodiversité. Elles aident les populations à prendre conscience de la richesse de leur environnement, à le protéger et à valoriser la biodi-versité pour mieux se nourrir et améliorer leurs conditions de vie.Après avoir traité, dans les précédents numéros, de l’eau, des enjeux alimentaires et des énergies renouvelables, ce bulletin de liaison témoigne des actions entreprises pour lutter contre la pauvreté en préservant la biodiversité.La question de la biodiversité se joue à tous les niveaux, du local ici et là-bas, au global. C’est la raison pour laquelle nous avons souhaité ouvrir ce numéro à d’autres acteurs et à d’autres réseaux en région Centre, qui agissent pour la biodiversité. Leur expérience, en apportant un nouvel éclairage, enrichira les actions des structures du réseau Centraider.

Catherine Callier, administratrice de Centraider en charge

de l’information et de la communication

SoliSphère Une action nationale déclinée localement

EN RéGION CENTRE

Biodiversité et développement

Solisphère installée à Bourges le 25 septembre 2011

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originaire de cette région. L’association AVSF apporte son soutien à des organisa-tions paysannes pour la promotion de la culture et la commercialisation des pom-mes de terre locales dites « natives » sur financement de l’Union européenne.La première phase de travail des agro-nomes expatriés et péruviens d’AVSF a été un diagnostic de la situation. Ils ont identifié les zones d’intervention, étudié les systèmes de production et appris à connaître les producteurs et les organi-sations professionnelles.Dans cinq communautés indiennes de la province, se sont structurées des organisa-tions de producteurs de pommes de terre.L’agriculture est la principale activité économique. La culture de la pomme de terre est prépondérante dans une agri-culture familiale où les hommes et les femmes participent à part égale à chaque étape. « Jamais nous ne nous fatiguerons de la semer, elle est une activité héritée », affirment-ils.Les producteurs ne reçoivent pas le prix juste pour leurs produits, qui profitent plutôt aux intermédiaires de la commer-cialisation. La production est pour la plus grande partie autoconsommée.

les paysans conservent et valorisent la biodiversité

Environ 400 variétés de pommes de terre dite « natives » ont été identifiées, dont 60 sont colorées, avec une grande diver-sité de formes et de couleurs. Elles ont des qualités alimentaires indéniables. Les variétés à chair jaune sont riches en vi-tamine C, celles à chair rouge ou pourpre sont riches en pigments anti-oxydité (an-thocyanines) et flavonoïdes (anti-cancérigènes).Les techniques de la culture de la pomme de terre sont préservées par tradition. Les variétés et techniques ancestrales

Le programme de recherche BIOSOLPour une intensification écologique de l’agriculture burkinabé

BIosoL est un programme de recherche pluridisciplinaire, qui a pour objectif de promouvoir de nouvelles connaissances éco-agronomiques innovantes, dites « d’intensification écologique », afin de contribuer à un développement environnemental et socio-économique durable dans différentes régions du Burkina faso.

restaurer la fertilité organique du sol

Sur un plan biophysique, les buts du projet sont d’accroître les connaissan-ces scientifiques, techniques mais aussi opérationnelles des techniques biophy-siques traditionnelles et innovantes, appliquées tant au plan agronomique que de lutte pour la préservation des ressources naturelles. L’étude de l’aggra-dation des sols, de l’augmentation de la stabilité structurale, de la matière orga-nique et de la biodiversité, avec écono-mie d’intrants et baisse de la pollution et de l’érosion sera privilégiée.L’originalité de cette étude est de ne pré-férer aucun des systèmes de culture, de concevoir même des possibilités d’amé-lioration des uns par ajouts des autres, d’adapter les itinéraires techniques selon les types d’associations identifiés, afin de permettre la restauration de la fertilité organique du sol et sa protection contre l’érosion. Approche pratique de terrain en milieux paysans, et recherche scienti-fique en laboratoire et en station seront menées de manière complémentaire.

évaluer les conditions de diffusion de ces pratiques

Sur un plan géographique et ethno-géo-graphique, le but est d’évaluer les condi-tions socioculturelles d’adoption de ces techniques agro-écologiques par les com-munautés rurales. L’étude systémique des paysages agraires et des sociétés rurales sera privilégiée afin d’établir les stratégies d’adhésion sociale à l’intensification éco-logique. Une attention particulière sera portée au fonctionnement du sociosystè-me (pratiques de l’exercice des pouvoirs et contre-pouvoirs sur le groupe et l’espace, identification des conflits d’usages et de leurs modes de résolution, repérage des fractures culturelles ou ethniques et des arrangements ou parentèles) afin d’identi-fier les leviers d’intervention.

Sur un plan opérationnel, les conditions de diffusion de ces pratiques au sein des communautés villageoises du Burkina Faso (formation) et des instances admi-nistratives concernées (sensibilisation, communication) seront prioritaires.Ces trois plans inscrivent résolument le projet BIOSOL dans une logique inter-disciplinaire de recherche-action et de collaboration Nord-Sud.

Agronomes et vétérinaires sans frontières • pérou

L’homme dépend de la nature pour vivre, se nourrir, se soigner, se chauffer, etc. Il est bon de rappeler sans cesse cette éviden-ce. Albert Einstein a dit que si les abeilles disparaissaient l’homme n’aurait plus que quatre ans à vivre. Plus de pollinisation, plus de développement des fleurs, et c’est toute la chaîne alimentaire et l’équi-libre fragile de la nature qui s’effondrent. La dépendance de l’homme vis-à-vis de la nature et de la biodiversité est réelle, et chacun doit veiller à sa protection.

l’agriculture familiale, outil de conservation de la biodiversité

La monoculture industrielle à grande échelle pratiquée dans nos pays a une grande part de responsabilité dans la perte de biodiversité. Si l’agriculture industrielle « à l’occidentale » est l’un des facteurs de disparition des espèces animales et végé-tales, l’agriculture familiale qui est prati-quée par la grande majorité des paysans dans le monde peut être un formidable outil de conservation de la biodiversité.C’est en appuyant cette agriculture qu’AVSF (Agronomes et vétérinaires sans frontières), participe à cette tâche. « Conserver les semences, diversifier les cultures, gérer durablement les ressour-ces productives que sont la terre, l’eau, les forêts, etc. Des options de production à encourager mais qui dépendent aussi de nos choix de consommation » affirme l’équipe d’AVSF1.

soutien aux organisations paysannes

Sur des plateaux de 3 800 m à 4 200 m d’altitude, dans la province de Taya-caja dans l’Amérique andine au sud-est de Lima, des paysans indiens cultivent depuis des siècles la pomme de terre,

1. Revue Habbanae, organe d’information d’AVSF. Le n° 8, d’avril 2008, est consacré à la biodiversité.

sont recensées en liaison avec le Centre international de la pomme de terre dont le siège est à Lima.Les agriculteurs rencontrent des diffi-cultés dans la culture. Les rendements sont faibles, de 4 à 7 tonnes par hectare. Parfois les récoltes sont détruites par les ravageurs ou les maladies. Les engrais organiques, seuls existants, sont peu et mal utilisés. Des facteurs climatiques, comme les gelées et la sécheresse, sont limitants. Tout cela entraîne l’extinction de certaines variétés. S’y ajoute une com-mercialisation difficile, avec un marché local à bas prix où existent de nombreux intermédiaires. Seules trois ou quatre va-riétés « natives » sont commercialisées.

expérimentation de futurs possiblesLe deuxième axe de travail des agrono-mes a été l’expérimentation de futurs possibles en recherchant une meilleure valorisation des pommes de terres nati-ves par le marché du commerce équita-ble français (missions de représentants d’Ethiquable et de FLO (Fairtrade Label-ling Organizations)). C’est au travers des « chips » qu’elle a été recherchée. Des es-sais de fritures des pommes de terre de variétés différentes pour l’élaboration de chips ont été entrepris. Des possibilités d’exportation ont été envisagées.Le troisième axe a été la vulgarisation d’améliorations dans la conduite de la culture : sélection des plants, préparation du terrain, fumure organique, conserva-tion des plants, etc.Les paysans sont conscients qu’il faut s’organiser d’une manière entrepreneu-riale au sein de chaque communauté, d’où la quatrième phase : des ateliers de sensibilisation ont été organisés, abou-tissant à la création de comités villageois de production et de commercialisation.

Joël Dine, responsable de la délégation centre d’aVSf434 route de l’orme 45 500 Saint martin-sur-ocre02 38 05 02 85 [email protected] www.avsf.org

Université d’orléans • Burkina Faso

Ce programme s’inscrit dans le souci présent et mondial de « nourrir la pla-nète » de façon durable et d’en réduire les contrastes de pauvreté, par l’utilisa-tion de techniques agricoles performan-tes, endogènes et autocentrées. Il tente ainsi d’apporter une réponse aux défis multiples, régionaux et locaux, du chan-gement climatique en zone sahélo-sou-danienne (désertification, perte de ferti-lité des sols, paupérisation, insuffisance alimentaire, migrations forcées…).

de la mise au point scientifique à l’utilisation

Son originalité provient de l’étroite col-laboration entre sciences biophysiques, sciences humaines et acteurs de l’aide au développement français et burki-nabés. De la mise au point scientifique des techniques de l’intensification éco-logique, à leur adoption et utilisation autonome par les paysans locaux, c’est en effet toute la chaîne des transferts de compétences que se propose de réaliser le programme BIOSOL.Une série d’études sera conduite sur :• les techniques agro-écologiques

elles-mêmes,• le bilan de celles déjà utilisées par

certaines communautés villageoises formées par l’AVAPAS (Association pour la vulgarisation et l’appui aux produc-teurs agroécologiques au Sahel),

• les modalités ethnoculturelles d’adoption de ces techniques par les sociétés rurales,

• la formation des paysans à ces pratiques (en insistant sur le volet formation de formateurs-paysans pour diffuser les bienfaits de la méthode sans instituer de dépendance institutionnelle ou technique),

• la mise au point d’indicateurs agro-socio-économiques de suivi des expériences réalisées.

Les acteurs du programme de recherche-action• Institut des sciences de la terre d’Orléans (ISTO) de l’université d’Orléans,• Centre d’étude sur les territoires et l’environ-nement (CEDETE) de l’université d’Orléans,• Laboratoire Cités, Territoires, Environnement et Sociétés (CITERES) de l’université de Tours,• École nationale supérieure de la nature et du paysage (ENSNP) de Blois,• Association Centraider, réseau régional des acteurs de la coopération internatio-nale en région Centre,• Association Djangon Barani, réseau Cen-traider, qui intervient au Burkina Faso,• Association Loos N’Gourma, réseau Lianes Coopération (homologue de Centraider en région Nord-Pas-de-Calais), qui conduit une expérience d’agroécologie depuis 10 ans au Burkina Faso,• Association Passerelles pour l’étude et la diffusion des recherches agroécologiques,• Association pour la vulgarisation et l’ap-pui aux producteurs agroécologiques au Sahel (AVAPAS), partenaire du programme au Burkina Faso.

Bertrand Sajaloli , enseignant-chercheur au département de géographie, équipe de rechercheceDete, ea 1210 (Centre d’études sur le développement des territoires et l’environnement)02 38 41 71 43 [email protected]

Quand les paysans conservent la biodiversitéRenforcement de la gouvernance et promotion de l’économie locale des communautés paysannes de Huanvelica au Pérou©

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Variétés de pommes de terre « natives »

Champ de cases dans la province de Kénédougou

Femmes, hommes et enfants triant les pommes de terre.

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Entre développement social et préservation environnementaleLa Région Centre s’engage dans la région Meknès-Tafilalet

La région Centre et la région Meknès-Tafilalet ont signé un accord de coopération en 2009. elles ont choisi de s’associer à l’Agence de dévelop-pement social pour lancer le programme Plantes aromatiques et médici-nales. Lutter contre la pauvreté, promouvoir le rôle des femmes, préserver la richesse de l’environnement : des objectifs étroitement liés.

Grâce à la diversité de son climat, le Ma-roc possède une flore riche et variée. C’est notamment le cas de la région Meknès-Tafilalet, qui s’étend du Cen-tre du Maroc aux bordures désertiques sahariennes du Sud, en passant par les sommets de l’Atlas.Parmi les nombreuses espèces végétales de la région, beaucoup sont des pam (plantes aromatiques et médicinales). Le thym, le romarin, le cumin, les câpres mais aussi la rose, le pyrèthre, la lavan-de, la camomille appartiennent, entre autres, à cette vaste catégorie.Cette appellation, peu pertinente d’un point de vue botanique, reflète cepen-dant une réalité économique et sociale.

Les plantes aromatiques et médicinales : cueillir pour s’en sortirLes PAM ont en commun d’être fréquem-ment cueillies à l’état sauvage. Elles per-mettent aux habitants des campagnes de générer un revenu supplémentaire, faible mais cependant indispensable dans un contexte précaire. Pourtant, le secteur des PAM offre des potentialités très vastes, notamment dans le dévelop-pement et la commercialisation de sous-produits tels que les huiles essentielles. Mais les techniques nécessaires ne sont

pas bien maîtrisées, et les populations rurales sont souvent contraintes à ne vendre que le produit brut.Les cueilleurs, souvent des femmes, se rendent en forêt ou sur des terrains col-lectifs pour collecter les PAM. Malheureu-sement, l’exploitation incontrôlée met en péril la pérennité de certaines espè-ces, au risque de voir disparaître à terme une ressource pour le moins fragile.

Soutenir une culture respectueuse de l’environnementCe diagnostic a conduit la Région Centre et la Région Meknès-Tafilalet à s’associer à l’Agence de Développement Social de Meknès. C’est ainsi qu’est né, en 2009, le programme « PAM ».Le programme appuie des projets dura-bles de culture des PAM. Il est à consi-dérer comme un des leviers de la lutte contre la pauvreté et la précarité des populations rurales de la région Meknès-Tafilalet. Les bénéficiaires profitent d’un accompagnement pour l’élaboration d’un plan de développement conçu sur une ou plusieurs années afin que l’activi-té soit rentable. Une subvention est alors accordée aux coopératives ou aux asso-ciations de producteurs pour qu’ils met-tent en œuvre leur projet d’exploitation.

Cette activité génératrice de revenus pé-rennes est également respectueuse de la biodiversité. Le passage d’une activité de cueillette à la mise en culture des PAM permet de préserver l’environnement. Le programme encourage également les cultures alternatives, moins consommatri-ces en eau, ainsi que l’utilisation d’intrants naturels. Les projets sont toujours sélec-tionnés avec l’accord de la Direction Ré-gionale des Eaux et Forêts et de la Direc-tion Régionale de l’Agriculture à Meknès.

Renforcer les capacités des producteursComprendre le cadre juridique, respec-ter des normes de qualité, maîtriser les techniques de production et de condi-tionnement : autant d’activités et de connaissances qui ne vont pas de soi. Les producteurs expriment leurs besoins en matière de formation. Le programme « PAM » offre donc la possibilité aux membres des coopératives et des as-sociations de participer à des sessions d’apprentissage sur ces thématiques.De plus, de nombreux bénéficiaires du programme sont des femmes. Le pro-gramme valorise leur participation ac-tive à l’économie, et leur permet d’aug-menter leurs revenus. En outre, des actions d’appui à l’alphabétisation et à la prévention de la mortalité maternelle et néonatale sont organisées.Entre lutte contre la pauvreté, sensibilisa-tion au respect de l’environnement et pro-motion des femmes, le programme « PAM » défend un développement durable, à la fois économique, écologique et social.

région Centre - région Meknès-Tafilalet • maroc

Du local à l’internationalLes actions du Parc naturel régional Loire-Anjou-Touraine en matière de biodiversité

en lien étroit avec l’ensemble des acteurs du territoire, le Pnr Loire-Anjou-Touraine s’engage dans la préservation de la biodiversité, tant les menaces pesant sur les espèces et les milieux naturels sont nombreuses. son action se manifeste par une assistance et un appui technique pour préserver et valoriser la faune, la flore et les paysages naturels, en articulation avec les différentes politiques publiques, à l’échelle locale, nationale et même européenne, ou internationale.

échelons local et régionalAux niveaux local et régional, le Parc in-tervient à travers le développement de différents outils :La réserve naturelle régionale (RNR) est un outil réglementaire mis en place par les Régions pour garantir la préservation d’un site naturel. Le Parc travaille actuel-lement à la constitution d’un dossier de demande de classement sur trois sites : l’Ile Marière, l’étang de Joreau (Pays de la Loire) et le Marais de Taligny (Centre).Le Parc participe également à l’identifi-cation de sites susceptibles de bénéficier de la politique de protection des espa-ces naturels sensibles (ENS) mise en place par les Conseils généraux.Enfin, le Parc peut intervenir avec les communes et les propriétaires privés, de la réflexion à la réalisation, sur des projets concrets de restauration et de valorisation de sites naturels.

échelon nationalSur le plan national, le Parc participe à la mise en œuvre de plusieurs plans natio-naux d’actions (chauves-souris, papillons Maculinea…), qui sont des outils mis en œuvre par le Ministère de l’Écologie pour préserver des espèces animales ou végé-tales fortement menacées en France.

échelon européen : Natura 2000Ce dispositif résulte de l’application de deux directives européennes (« Oiseaux » et « Habitats ») dont l’objet est la préser-vation d’un réseau de sites représenta-tifs de la biodiversité remarquable du continent européen.Le Parc contribue depuis 10 ans à la mise en œuvre de ce programme en ayant rédigé les documents d’objectifs de 5 sites et en assurant actuellement l’ani-mation de 4 sites, répartis en Indre-et-Loire (basses vallées de la Vienne et de l’Indre, complexe du Changeon et de la Roumer) et en Maine-et-Loire (vallée de la Loire des Ponts-de-Cé à Montsoreau).Le travail d’animation consiste notam-ment à proposer des contrats (agricoles ou non) et des chartes natura 2000 qui ouvrent respectivement droit, en échan-ge de bonnes pratiques environnemen-tales, soit à une rémunération spécifique, soit à des avantages fiscaux.

échelon internationalDepuis plusieurs années, la Mission Val de Loire a missionné le Parc pour une expertise au Laos. Celle-ci vise la mise en place d’une structure type PNR sur la vallée de la Nam Khan, près de la ville de Luang Prabang, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.

L’objectif est d’élargir le classement au pa-trimoine mondial de la ville à toute la na-ture environnante. En effet, ce secteur est l’un des dix « points chauds » de la biodi-versité selon l’UICN1. Parmi les centaines d’espèces présentes, on peut observer le tigre, le gaur, le bantang, le calao à cou roux… Cette importante richesse est néanmoins menacée par une grande ex-ploitation des ressources, l’urbanisation, l’exode rural, le trafic des espèces…Avec l’ensemble des partenaires, le pro-jet de l’écovallée de la nam khan est à l’étude pour contribuer à la préservation de la biodiversité tout en garantissant aux populations riveraines des condi-tions de développement satisfaisantes.Le Parc participe également à d’autres projets internationaux : coopération avec le Mali (partenariat avec la Région Centre pour la création d’une Maison du fleuve Niger), participation au British Birdwatching Fair en Angleterre, échan-ges entre Parcs européens (Europarc).Ainsi, si le Parc n’est pas, par vocation, une structure de référence en termes de coo-pération internationale, il peut apporter ponctuellement un conseil technique à un porteur de projet, comme dans le cadre des projets du Laos et du Mali, en partenariat avec d’autres organismes.Certaines des actions menées par le Parc pourraient être transférées à d’autres pays, en particulier ceux en voie de développe-ment où des questions de gestion durable des ressources se posent actuellement.

1. UICN : Union mondiale pour la conservation de la nature

Parc naturel régional Loire-Anjou-Touraine • laos

olivier riquet, chargé de mission natura 2000, Basses vallées Vienne-indre / changeon-roumer pnr loire-anjou-touraine Bureaux du parc, 7 r. Jehanne d’arc 49 730 montsoreau 02 41 53 66 00

paul Daulny, chargé du suivi de la coopération entre les régions centre et meknès-tafilaletVolontaire international(0212) (0) 5 35 40 43 99 [email protected]©

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sierrA • mexiqueEn parallèle, des projets économiques gigantesques aux impacts écologiques infiniment plus destructeurs sont portés par le gouvernement, avec l’appui de fir-mes internationales :la construction de l’autoroute « tou-ristique » entre San Cristobal de las Ca-sas créera une tranchée destructrice du biotope naturel si fragile, et fragmentera la forêt en créant une barrière très diffici-lement franchissable, tant pour les hom-mes que pour les animaux.le projet « éco-touristique » Mundo Maya, complexe hôtelier et parc thématique au centre de la réserve REBIMA, rendra ac-cessible aux seuls touristes les cascades et piscines turquoise naturelles jusqu’ici accessibles aux populations locales et épargnées du tourisme de masse. La communauté autonome zapatiste4 avoisi-nante gérait cette ressource naturelle et la protégeait. Une très forte pression psy-chologique et physique est exercée de-puis des années sur ce groupe indigène, dans le but d’en déloger les habitants et de privatiser ce lieu magnifique. C’est la « guerre de basse intensité » menée par des groupes paramilitaires, dont parlent les Mexicains. Sous forme de provoca-tions, elle vise également à déstabiliser la région en faisant s’affronter les commu-nautés zapatistes et non zapatistes.En bordure de la zone centrale de la ré-serve REBIMA, et avec une insistance encore plus violente au Guatemala, les communautés indigènes sont direc-tement démarchées par les organismes gouvernementaux : en échange d’un sa-laire mensuel garanti, il est proposé aux populations d’arrêter de produire leurs cultures vivrières ancestrales, présen-tées comme inutiles et non rentables. En échange, les communautés indigènes peuvent prendre soin de cultures lucra-tives et de rente (dont les bénéfices sont empochés en dehors de la communau-té) : les agro-carburants, l’huile de palme,

les fruits exotiques et les bois tropicaux précieux, tous cultivés en monoculture sur des superficies gigantesques.Cette modification des pratiques agricoles, qui touche de plus en plus de communau-tés, présente le triple inconvénient de :Détruire la biodiversité naturelle, de polluer et d’épuiser les sols avec l’usage de produits chimiques (engrais, pestici-des…). Par exemple, un palmier à huile produit pendant 5 à 10 ans et empêche les autres végétaux de se développer. Il s’ancre grâce à une très profonde racine pivotante qui pompe rapidement les ressources en eau du sol. Une fois l’arbre épuisé, cette racine est impossible à arra-cher, même avec un tracteur : il faut une machine spéciale qui n’est pas comprise dans le contrat de concession. Après quelques années de culture, le champ devient donc totalement incultivable et du fait des fortes pluies tropicales, l’éro-sion achève rapidement la vie du sol, laissant en quelques années une terre aride là où elle était si fragilement fertile, siège d’une biodiversité inestimée.3

rendre les populations dépendantes sur le plan de la nourriture. Très rapide-ment, l’absence de production agricole locale, concourt à la perte des connais-sances agricoles ancestrales, ainsi qu’à la disparition pure et simple des semences endogènes et des espèces locales.introduire l’argent dans des commu-nautés et en susciter le besoin alors qu’elles vivaient jusque là de façon beaucoup plus autonome (souveraineté alimentaire et troc). Cela permet ainsi de les faire entrer des communautés indigè-nes relativement libres et indépendan-tes dans le système économique global, concurrentiel et mondialisé.

les grands intérêts s’opposent aux droits fondamentaux

Les marges de manœuvre et les pos-sibilités de développement local des communautés indigènes semblent se réduire chaque année, contraignant une partie des populations, globalement très pauvres, à quitter la forêt pour rejoindre les périphéries urbaines.Sous couvert de préservation de la bio-diversité, les grands intérêts nationaux et supranationaux (États, entreprises d’extraction de minerais ou pétrolières, laboratoires pharmaceutiques, narcotra-fiquants…) s’opposent ainsi directement aux droits fondamentaux des popula-tions locales de disposer de leurs terri-toires, de leurs patrimoines naturels et culturels (plantes, médecine, agricultu-

34. Au Chiapas, depuis la révolution portée par le mou-vement zapatiste en 1994, il existe 5 caracoles indépen-dants : communautés autonomes fonctionnant sur des bases démocratiques internes et ne reconnaissant par le pouvoir gouvernemental mexicain.

re…) et donc, tout simplement, de vivre.Les moyens de résistance des commu-nautés locales indigènes sont très fai-bles face à la corruption des autorités ou de leurs frères indigènes, à la désin-formation, aux indemnisations ridicules ou inexistantes de leurs terres, aux lois détournées par les puissants et à la pres-sion qu’ils subissent globalement. Bien que les cartes ne soient pas distribuées équitablement entre les parties prenan-tes, les indigènes ne souhaitent pas plier l’échine, et poursuivent leurs actions pour continuer à vivre dignement dans la forêt, et redonner cette volonté aux autres communautés opprimées de par le monde, comme l’affiche ouvertement le mouvement zapatiste.

informer et sensibiliser les communautés indigènes

C’est également dans ce sens que le COMPITCH accompagne les communau-tés indigènes dans leurs démarches, en les informant sur les grands enjeux po-litiques et socio-économiques qui les concernent. Le COMPITCH n’a qu’un rôle de conseiller, et il respecte les décisions finales de chaque communauté, qui res-te maître de ses choix stratégiques.Le COMPITCH sensibilise aussi les popu-lations pour diminuer leur impact écolo-gique sur les territoires et cherche avec elles des alternatives, notamment dans les domaines de l’hygiène, de la santé et de l’agriculture. Ce réseau leur propose par exemple des formations sur les plan-tes médicinales de la forêt, afin de les re-connaître et les utiliser à bon escient.Un centre d’accueil et de formation autour des médecines naturelles et de l’agroécologie va être édifié à partir de décembre 2011 dans la communauté de Santa Rita. Cette construction mexicaine sera réalisée avec l’appui de 12 bénévo-les, dans le cadre d’un chantier collectif co-organisé par les associations terre et humanisme et Sierra (projet « Cara-vane Mexique »). Les partenaires français analyseront les besoins des populations en termes d’agroécologie par le biais d’en-quêtes participatives. Ce temps d’échange sera également mis à profit pour informer la population des risques de la culture sur brûlis et présenter les alternatives agroé-cologiques qui sont expérimentées par les partenaires de Terre et Humanisme sous des climats proches en Afrique, ainsi que par certains indigènes de la réserve REBIMA (notamment le semi sous couvert, qui préserve les espèces endogènes).

Biodiversité et enjeux des politiques internationales de labellisationConséquences locales sur les populations indigènes de la forêt sud-est du Chiapas

depuis 2007, à la demande de structures locales, l’association sIerrA (solidarité internationale pour l’environnement et les recherches sur les ressources agricoles) intervient en milieu rural auprès des populations et des paysans mexicains. en 2009, elle se lie avec l’association Terre et Humanisme1, qu’elle représente au Mexique pour rencontrer le CoMPITCH2, un réseau associatif mexicain qui avait fait la demande de partenariat.

Fédération d’associations locales mexicai-nes et de tradi-praticiens du Chiapas (plus de 400 médecins et sages-femmes tradi-tionnels), le COMPITCH intervient auprès des populations indigènes, majoritaire-ment tzeltales, descendants des Mayas, dans la forêt sud-est du Chiapas. Ce réseau œuvre pour la préservation des droits et des conditions de vie de ces indigènes, dont beaucoup sont des déplacés et qui ne sont pas tous originaires de la forêt.

porter la parole des indigènesLe COMPITCH nous a contactées, associa-tions françaises de solidarité internatio-nale spécialisées sur l’agroécologie, pour échanger sur les pratiques de culture res-pectueuses de l’environnement et pour porter la parole des indigènes vers le monde occidental. Les médias classiques ne communiquant que très peu sur cette situation, le COMPITCH souhaite que la société civile des pays du Nord relaie di-rectement ce qui se passe actuellement dans la forêt tropicale du Chiapas et, par-ticulièrement, pour la réserve REBIMA3.2

Du fait de l’extraordinaire richesse de la biodiversité de cette forêt tropicale, la ré-serve REBIMA a été reconnue réserve de biosphère par l’UNESCO. Elle constitue désormais l’une des plus importantes zones protégées d’Amérique Centrale.Cette classification n’est pas sans consé-quence pour les populations locales. La labellisation, en permettant de consi-dérer cette forêt comme un bien com-mun de l’humanité, donne le droit à la communauté internationale de gérer cette forêt. Cela légalise une forme d’in-gérence internationale, au détriment des 1. Association Terre et Humanisme, fondée par Pierre Rabhi : www.terre-humanisme.org2. Consejo de Organizaciones de Médicos y Parteras Indigenas Traditionales por la salud comunitaria en Chiapas.3. REBIMA : Reserva Biológica de los Montes Azules.

communautés indigènes qui y vivent. La classification comme zone de protection permet aussi à des structures internatio-nales de surveiller et limiter les activités des communautés indigènes qui sont devenues écologiquement « dérangean-tes » dans cette « réserve ».

pressions sur les populations locales

La forêt sud-est du Chiapas dispose de ressources naturelles hors du commun. On y trouve du bois, notamment des es-sences tropicales rares, qui présentent une forte valeur économique. La richesse en végétaux et plantes médicinales est incommensurable, et seule une infime minorité des potentialités dans ce do-maine a été découverte et brevetée par la science occidentale. Les plus impor-tantes réserves d’eau du pays (rivières et sources) y sont situées, et son sous-sol est caractérisé par son extrême richesse : minerais, pierres, gaz naturel et pétrole.Les richesses naturelles et la biodiversité de cette zone forestière sont tellement importantes qu’elles suscitent de forts enjeux économiques, qui se traduisent par des conflits d’intérêts. L’ensemble des tenants et aboutissants de ces enjeux, tant écologiques qu’économiques n’est évidemment pas dévoilé aux premiers concernés : les populations indigènes.Au contraire, de multiples pressions, attaquant conjointement sur plusieurs fronts, s’exercent de plus en plus forte-ment sur les populations locales. Des procédures sont mises en place réguliè-rement pour tenter de les déplacer ou exproprier pour des projets « d’intérêt général » ou des raisons « écologiques ».Les indigènes sont accusés de détruire la forêt, notamment pour la culture sur brû-lis, qu’ils pratiquent en ouvrant annuelle-

ment quelques nouvelles parcelles. Il est évident que ce mode de culture contri-bue à la déforestation, mais les échelles sont très modestes et la gestion des ro-tations permet à l’environnement de se régénérer au bout de quelques années.

cesser la production des cultures vivrières ancestrales

Au niveau médical, pour des raisons de sécurité, le gouvernement encourage les populations à être soignées dans les hô-pitaux modernes. Totalement enclavés dans la forêt et parfois isolés à plusieurs jours de marche d’une ville, ils sont dans la quasi impossible de se rendre à l’hô-pital. Pourtant, si un accouchement n’est pas réalisé par une sage-femme conven-tionnée et affiliée à un hôpital, l’État peut se donner le droit de refuser la reconnais-sance de l’enfant, en ne lui établissant pas de papiers d’identité. Cette situation marginalise et exclut littéralement cer-taines populations indigènes.

marielle anguis, coordinatrice des projets de l’association [email protected]

Formation sur les plantes médicinales proposée par les médecins traditionnels du COMPITCH aux communautés indigènes.

Biodiversité et luxuriance végétale de la forêt tropicale.

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© Nature Centre

La solidarité, un maillon de l’éducation à l’environnementLe GrAIne Centre réunit, sur l’ensemble de la région Centre, des anima-teurs, enseignants, techniciens, élus, associations, établissements scolaires et collectivités qui ont une mission d’information, de sensibilisation et d’éducation à l’environnement.

être menés sur l’éducation à l’utilisation de l’eau ou sa pollution, sur les risques majeurs et les populations pouvant être touchées, sur la déforestation et l’éco-nomie qui y est liée. Éduquer à l’environ-nement avec cette préoccupation de la solidarité est inévitable. Chacun de nous est l’un des maillons de la planète.Les acteurs de l’éducation à l’environ-nement, par leurs thèmes d’action et par leurs pratiques favorisant les péda-gogies actives et participatives, contri-buent à une éducation à la solidarité. À l’inverse, et de façon totalement liée, chaque acteur de la solidarité contribue, de par son entrée sociale, à une éduca-tion à l’environnement.La valorisation et la sauvegarde de la biodiversité constituent, par exemple, des enjeux communs aux acteurs de l’éducation à l’environnement et de la solidarité internationale.

Le GRAINE Centre peut soutenir les ac-teurs de la solidarité internationale dans la mise en place de projets d’éducation à l’environnement par : • La mise à disposition

de ressources pédagogiques,• L’échange de pratiques dans des

groupes de travaux thématiques existant ou à créer ensemble ;

• Un accompagnement dans le montage de projets,

• Des formations sur des thèmes à en-jeux, des connaissances scientifiques et des compétences pédagogiques.

Graine Centre • région centre

L’éducation à l’environnement vise à fai-re comprendre la complexité du monde auquel nous appartenons, à éveiller l’es-prit critique pour agir et vivre ensemble.Créé en 1997, par la volonté d’acteurs de terrain, le GRAINE Centre réunit des personnes et des structures autour de valeurs : le respect des autres, des géné-rations futures, du vivant et de l’environ-nement, dans un esprit de tolérance et d’ouverture, mais aussi d’humilité vis-à-vis des autres et de cette nature.Chaque citoyen est un acteur de l’éduca-tion à l’environnement. La solidarité et le partage sont, de façon pleine et entière, partie intégrante de l’éducation à l’envi-ronnement. Ces thématiques rejoignent les réflexions liées à la santé, au climat, à la biodiversité, à la forêt, aux déchets, à l’eau, etc. Le lien entre l’éducation à l’en-vironnement et la solidarité devient alors évident dans les travaux qui peuvent

annie mandion, directrice du graine centreDomaine de Villemorant 41210 neung-sur-Beuvron02 54 94 62 80 / [email protected] www.grainecentre.org

Fondée en 1980, Nature Centre est la Fédé-ration régionale des associations de pro-tection de la nature et de l’environnement en région Centre. Elle regroupe 18 asso-ciations (dont certaines sont également des fédérations départementales) et, à travers elles, plus de 4 000 adhérents ré-partis sur les 6 départements que compte la région. Nature Centre est agréée pour la protection de l’environnement et affiliée à France Nature Environnement.

Les associations de protection de la nature et de l’environnement du Centre ont, de par leur histoire et leur contexte local, cha-cune leur spécificité et leurs domaines de compétences privilégiés. Mais elles sont toutes concernées, dans leur pratique quo-tidienne, par la citoyenneté. Il existe, au quotidien, une infinité d’occasions d’exer-cer sa citoyenneté, en donnant de soi, de son temps ou en agissant de manière res-ponsable pour protéger l’environnement.Les associations de protection de la na-ture et de l’environnement offrent un lieu d’expression et d’échanges où se construit collectivement une réflexion critique sur la société. Elles permettent aussi d’agir en défendant leurs points de vue dans de multiples commissions, et de nombreuses thématiques, où se construisent et s’appliquent une partie des politiques publiques.Parmi les associations disposant d’une équipe salariée, toutes proposent des ac-tions de sensibilisation à la biodiversité. El-les apportent au niveau local les éléments

de compréhension et d’appropriation des enjeux de la biodiversité auprès des sco-laires, des collectivités, des partenaires, etc. Cela passe, pour ne citer qu’un exem-ple, par une animation d’un site naturel, comme une mare sur une commune, et de fait, la sensibilisation à toutes les thémati-ques et publics différents, qu’elle permet de mettre en valeur.La force du mouvement associatif de protection de la nature et de l’environ-nement en région Centre réside dans sa capacité à apporter une réponse à une échelle très fine du territoire pour la mise en œuvre de projets locaux. La protection de la biodiversité étant un enjeu à tous les niveaux géographique, ce savoir-faire régional de notre réseau pourrait être une source d’idées pour transposer la sensibilisation à la biodi-versité à d’autres territoires.

agnès roger, chargée de mission Biodiversité nature centre, 3 rue de la lionne, 45000 orléans02 38 62 81 74 / www.naturecentre.org

nature centre un acteur de l’éducation à l’environnement en région centre

Aujourd’hui, 20 % de l’action internationale en France relève des collectivités locales. En 2009, les communes, villes, communautés de communes, communautés d’agglomération ont investi plus de 230 millions d’euros dans le cadre de la coopération décentralisée.Depuis la loi du 6 février 1992, un véritable cadre institutionnel, juridique et budgétaire est instauré. Les champs de compétence attribués aux collectivités locales s’élargissent avec des dispositifs tels que la loi Oudin-Santini (eau et assainissement) en 2006 ou la loi Thiol-lière (aide d’urgence) en 2007.Les Villes s’engagent dans de nombreux domaines en fonction de leur expertise et de leurs savoir-faire : énergies renouvelables, développement économique, développement rural, appui technique et logistique, formations des agents territoriaux, etc. Face à l’action des États, qui atteint ses limites, pour des raisons financières mais aussi parce que le processus de décentralisation est sur la bonne voie dans les pays partenaires, les collectivités locales ont un rôle important à jouer dans la solidarité internationale.En région Centre, la coopération décentralisée connaît, comme au niveau national, un réel engouement. Ces derniers mois ont été marqués par la venue de délégations étrangères, la signature d’accords de partenariats, des réflexions stratégiques autour de projets…

Retour sur ces événements régionaux !Morgane Olivier, chargée de mission

accompagnement des collectivités à Centraider

Les zones prioritaires de coopérationqu’est-ce que c’est ? Une liste de pays pour lesquels une collectivité territoriale (Conseil régional, Conseil général) concentre ses actions en matière de coopération décentralisée principalement autour de projets d’or-dre institutionnel.

pourquoi ? Cela permet d’instaurer un cadre privilégié de partenariat, qui n’exclut toutefois pas un engagement vers d’autres territoires.

quelle finalité ? Créer une sy-nergie avec les acteurs locaux de la coopération et de la solidarité inter-nationale dans un souci de cohérence et de complémentarité. Un dispositif financier spécifique est bien souvent adopté.

la coopération décentraliséeà l’honneur en région centre

Définie depuis 2009 comme zone priori-taire de coopération, la Région Meknès-Tafilalet développe avec le Conseil ré-gional du Centre des liens privilégiés. C’est dans ce cadre qu’une délégation composée de représentants de la Région Meknès-Tafilalet et de la Ville d’Azrou (Ma-roc) s’est déplacée en région Centre du 9 au 14 juillet dernier. Ce fut notamment l’occasion d’échanger autour des projets en cours : programme de valorisation des plantes aromatiques et médicinales, sec-teur agricole, coopération interuniversi-taire, opérations pilotes d’assainissement et de gestion des déchets… Centraider a rencontré les membres de la délégation

pour développer les liens entre les socié-tés civiles des deux régions.Par ailleurs, Said Chbaâtou, président de la Région Meknès-Tafilalet est intervenu le 13 octobre, dans le cadre des Rendez-vous de l’histoire, au château de Blois. L’Orient était cette année à l’honneur de cet événement. Monsieur Chbaâtou par-ticipait à une table-ronde consacrée au Maroc : quelles sont les nouvelles pers-pectives autour de la réforme consti-tutionnelle ? En quoi la voie marocaine est-elle originale par rapport aux mou-vements en cours ? La société civile, dont on voit la force émergente, y trouvera-t-elle une réponse à ses aspirations ?

M.O.

Ville de Blois Dans le cadre de la venue de la déléga-tion marocaine en région Centre, le maire de Blois, Marc Gricourt, et le président de la Communauté urbaine d’Azrou, Hassan Essaoudi ont signé le 13 juillet dernier un accord de coopération décentralisée enga-geant leurs deux collectivités sur un par-tenariat à long terme. Cet acte est l’abou-tissement de relations établies depuis le début de l’année. La Ville de Blois souhai-tait s’inscrire pleinement dans les lignes de la politique régionale en la matière. La coopération entre la Région Centre et la Région Meknès-Tafilalet trouve ainsi une déclinaison locale entre Blois et Azrou.La volonté est d’échanger autour de pro-blématiques liées aux politiques publi-ques en veillant à impliquer fortement les populations civiles des deux régions. À ce titre, des échanges auront lieu entre le collège Bégon de Blois et le collège Atlas d’Azrou. Les projets de coopération se-ront liés aux thématiques de la jeunesse, aux échanges culturels, au sport et au tourisme responsable.

M.O.

une délégation marocaine en région centre juillet 2011

Signature convention Blois Azrou

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Signature du protocole de coopération entre Mopti et les Villes françaises

Mopti : un manque d’équipements publics.

Ville de Vendôme Par la signature d’un protocole d’accord de coopération le 18 mai 2011, et ce pour une durée de 3 ans, les Communes de Maurepas (78), Mortagne-au-Perche (61) et Vendôme (41), et la Commune de Mopti au Mali ont décidé de s’engager dans un projet d’assainissement du quartier de Toguel à Mopti. La concep-tion de ce projet est le résultat de liens de solidarité ou de partenariat entre les 4 communes (jumelage ou accords de coopération préexistants) et s’appuie sur les résultats d’une étude menée en 2008 révélant un manque d’équipements pu-blics dans le domaine de l’eau et de l’as-sainissement à Mopti. Le projet a pour objectif l’amélioration de la santé et de l’hygiène dans cette région (Mopti est la troisième ville du Mali avec 100 000 habi-tants, et sa région est reconnue comme zone de coopération prioritaire par la Région Centre) et consiste en la mise en place d’un réseau d’eaux usées et pluviales.L’originalité de cet accord de coopé-ration repose sur la mutualisation des moyens humains, techniques et finan-ciers et des compétences mises au profit de ce projet. Aux côtés de la Commune de Mopti, maître d’ouvrage, chaque Commune partenaire apporte ingénie-rie et moyens financiers ou engage des actions de valorisation (éducation au dé-veloppement par exemple), tel que cela est défini dans le protocole d’accord. L’effet levier produit par ce partenariat multipartite a permis la mobilisation des autres financements nécessaires au projet (État, Agences de l’eau, Régions,

Départements). Mais, au-delà des as-pects techniques et financiers, l’enjeu de ce projet est également humain : il est ainsi prévu des rencontres entre techni-ciens et élus des différentes communes pour favoriser la formation et l’échange d’expériences.

Sophie Durand-Fleury, adjointe au maire de Vendôme,

chargée du codéveloppement et du jumelage

conseil général du cherUne délégation malienne de trois per-sonnes était présente en région Centre du 12 au 15 octobre, sur invitation du Conseil général du Cher. Le département est engagé depuis 2008 avec le Cercle de Bankass au Mali dans la région de Mopti (équivalent de nos départements fran-çais). Étaient présents le président de l’Assemblée régionale de Mopti, Macki Cissé, le président du Cercle de Bankass, Amadou Yaro, et son vice-président.Initialement tournées autour de projets d’hydraulique villageoise, les perspec-tives données à ce partenariat sont en pleine évolution. Mercredi 13 octobre, au collège de Sancoin (18), les partenaires ont renouvelé leur volonté de travailler ensemble. Déterminés à poursuivre cette expérience, le président du Conseil général du Cher, Alain Rafesthain et son homolgue Amadou Yaro, président du Cercle de Bankass, ont signé un nouvel accord de coopération.

M.O.

entretien avecKarine Gloanec-MaurinKarine Gloanec-Maurin, élue à saint Agil dans le Loir-et-Cher, est vice-présidente de la région Centre déléguée aux « relations internatio-nales, europe et Politiques européennes, Coopération Interrégionale »

quelles sont les priorités du conseil régional du centre dans les zones

prioritaires de coopération décentralisée ?La Région Centre a engagé de longue date une action en faveur de la solidarité internationale. Elle a ainsi mis en place une politique de coopération internationale définie autour de deux axes : les ac-cords de coopération décentralisée avec des régions partenaires, et une action en faveur de l’aide humanitaire et de la solidarité.Plusieurs zones prioritaires de coopération décentralisée ont été choisies. Longtemps thématisées autour du fleuve et des peuples de l’eau, approche renforcée par l’inscription de la Loire au patrimoine mondial par l’UNESCO, elles sont aujourd’hui en pleine évolu-tion grâce à une volonté d’évaluation de chacune d’entre elles.Nos partenaires de la Région du Gor-gol (en Mauritanie), de celle de Mopti (au Mali), de Luang Prabang (au Laos) et de la Voïvodie de Malopolska (en Pologne) ont d’ores et déjà validé cette démarche d’évaluation. Les projets conduits en commun compteront parmi les premiers à bénéficier de ce tra-vail de nature tout à la fois rétrospective et prospective.Mais en tout état de cause, les fondations de cette politique s’appuient sur quelques axes prioritaires, à savoir :

La mise en œuvre de projets durables,Un appui à la décentralisation,Un dialogue étroit et régulier avec les partenaires extérieurs,Un engagement significatif, cohérent et partagé,

Une large mobilisation des acteurs régionaux de la coopération et de la solidarité internationale.Au-delà de ces cadres généraux communs à l’ensemble de nos engagements, chaque coopération est fondée sur le dialogue avec nos partenaires et s’appuie sur des priorités propres à cha-que territoire (développement d’échanges universitaires et éco-nomiques, promotion touristique, soutien aux projets culturels et éducatifs, etc.). Cette co-construction permet de rendre plus pertinentes encore nos interventions internationales.

comment la région centre intervient-elle dans l’animation des territoires

aux niveaux local, national et international ?Dans le cadre de notre politique de coopération décentralisée, l’expression de la solidarité internationale repose sur la mobi-lisation active des acteurs régionaux au premier rang desquels figure Centraider. Cet espace d’échange et de concertation a

pour objectifs de coordonner l’action des porteurs régionaux de projets, d’harmoniser les initiatives conduites, notamment en faveur des pays du Sud ou d’Europe Centrale et Orientale, et d’organiser la formation et l’information continue de ces ac-teurs, y compris en direction des associations d’élus.Dans cet esprit, je suis active au niveau européen au sein de l’Assemblée des Régions d’Europe dont je préside le groupe Culture de la commission 3 « éducation, culture, santé et coo-pération décentralisée ». Je suis également membre du bureau de l’Association française du Conseil des Communes et Régions d’Europe (AFCCRE). Au niveau international, j’appartiens au comité mondial du Congrès des pouvoirs locaux, CGLU (Cités

et Gouvernements locaux unis). Enfin, au sein de l’Association des Régions de France (ARF), je représente la Ré-gion Centre à la commission « Affaires internationales et coopération décen-tralisée » présidée par Jean-Paul Ba-chy, président du Conseil Régional de

Champagne-Ardenne. Cette activité associative permet d’assu-rer la participation active de notre Région à ces différents ni-veaux et de participer à l’échange d’expériences indispensable dans ce domaine.

pourquoi avoir choisi le thème de la biodiversité

pour les prochaines rencontres régionales de la coopération internationale ?

Chaque année, les Rencontres de la coopération décentralisée et de la solidarité internationale sont, pour nous, un rendez-vous très important. C’est l’occasion de réunir les acteurs régionaux, d’aborder des problématiques d’actualité et de recueillir le té-moignage d’experts en matière de relations internationales.Le 19 novembre prochain à Tours, nous proposons une réflexion autour du thème « biodiversité et développement » sur l’intérêt de préserver les ressources biologiques et les écosystèmes afin de répondre aux enjeux liés à la lutte contre la pauvreté. C’est un sujet fondamental sur lequel Ban Ki-moon, le secrétaire gé-néral des Nations unies, s’est déjà exprimé l’année dernière : alors même que l’Afrique de l’ouest est frappée par une terrible famine, nous ne pouvons oublier que la préservation des espè-ces permettrait d’apporter un début de réponse aux probléma-tiques alimentaires. L’actualité nourrira également ces journées annuelles et leur vocation à inventer les meilleures solutions pour une société de solidarité.

Cette co-construction permet de rendre plus pertinentes encore nos interventions internationales.

Ville de chambray-lès-toursLa Ville de Chambray-lès-Tours, soucieuse des valeurs de solidarité, d’entraide et de partage, s’est engagée dans une action de coopération décentralisée. Son choix s’est porté sur le Sénégal dans la région de Fatick, qui souffre d’un sous-équipe-ment en matière d’assainissement, et de problèmes d’hygiène.Le protocole de coopération décentra-lisée, signé le 29 septembre 2011 par Christian Gatard, maire de Chambray, et Coumba Ndoffène Bouna Diouf, pré-sident du Conseil régional de Fatick, dé-finit le programme d’actions pour une durée de trois ans.Il s’oriente autour d’un triple axe : santé, assainissement et culturel.Le volet santé consistera d’une part dans l’envoi d’élèves de l’Institut de formation des soins infirmiers du CHU Trousseau au Centre de santé de Fatick, et, d’autre part, dans l’accueil de sages-femmes de Fatick à la maternité Olympe de Gouge du CHRU Bretonneau. L’échange de sa-voir-faire est au cœur des pratiques en-tre les deux collectivités.Le volet assainissement reposera sur la construction de blocs sanitaires en lien avec le milieu scolaire. Enfin, la coopé-ration développera les échanges artis-tiques favorisant la découverte récipro-que des cultures et le rapprochement des habitants.

Christine Lemaigre, adjointe au maire,

déléguée au jumelages.

Départ d’Antoine Joly du ministère des Affaires étrangères et européennesLa délégation pour l’Action extérieure des collectivités territoriales (DAECT) est rattachée à la direction générale de la Mondialisation, du Développement et des Partenariats. Elle définit et met en œuvre la stratégie de soutien à la coopération décentralisée (appels à projet, fonds géographiques paritaires). Le délégué pour l’Action extérieure des collecti-vités territoriales dirige cette délégation et assure une mission de coordination. Antoine Joly a quitté son poste et a été récemment remplacé par Jean-Michel Despax.www.cncd.diplomatie.gouv.fr

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Prochaines formations

nouVeau Site internetDe centraiDerEn préparation depuis le deuxième se-mestre 2010 (évaluation des besoins, rédaction d’un cahier des charges, appel d’offre, choix d’un prestataire et lance-ment du chantier), le site a été mis en ligne le 27 septembre. Les internautes peuvent y retrouver, bien sûr, toutes les informations sur les acteurs de la coo-pération en région (répertoire). Ils ont également un accès plus simple et plus immédiat à de nombreux éléments pou-vant les aider dans leurs projets : fiches méthodologiques, recherche de finan-cements, documents thématiques, etc. Un espace Zoom sur… permet de met-tre en avant, chaque mois, une structure adhérente à Centraider.

Nous attendons vos informations, vos photos, vos présentations de projet pour les mettre en avant sur ce site, que vos contributions rendront plus vivant.

> Merci de vous adresser à Elodie Baritaux, [email protected]

Convention de partenariat avec l’Université d’Orléans

Les réseaux régionaux multi-acteurs

date : vendredi 9 décembreComment passer d’une idée à un pro-jet ? Quelles sont les étapes clefs dans la conduite d’un projet de solidarité interna-tionale ? Comment construire un partena-riat solide ? Quelles pistes de financement explorer ? Élaborer un montage rigoureux pour votre projet est une condition sine qua non pour garantir l’efficacité de vos ac-tions sur le terrain. Se positionner en tant que professionnel nécessite toutefois de solides bagages théoriques et pratiques.

Lieu : OrléansCette formation propose des méthodes et des outils simples de gestion de projets. Des exercices pédagogiques viendront compléter ce module.

IntervenantesMorgane Olivier, chargée de mission

appui-conseil à Centraider

Stéphanie Chapuis, directrice de Centraider

date : mercredi 23 novembre Créer une coopérative, mettre en place un atelier de transformation de produits ma-raîchers, développer la vente d’artisanat ou un accueil touristique solidaire autant d’AGR qui permettront de soutenir et de pérenniser un projet de développement.Cette journée vous permettra de préciser les possibilités de création d’une AGR en fonction du contexte économique, social et culturel dans lequel vous intervenez.

Lieu : BloisEn petit groupe, vous simulerez la créa-tion d’une AGR et en évaluerez la viabi-lité. Ensemble, vous élaborerez une « fi-che technique », qui reprendra les étapes incontournables pour la mise en úuvre d’une AGR.

Intervenant Jean-François Fillaut, cabinet ESPERE (Équité sociale performance

économique respect de l’environnement).http://cabinet-espere.fr

Concevoir et mettre en œuvre une activité génératrice de revenus (AGR) dans un projet de solidarité internationale

Concevoir, élaborer et financer un projet de solidarité internationale

[email protected]

associativeag du 24 septemBreL’assemblée générale ordinaire s’est te-nue samedi 24 septembre sur le campus d’Orléans-La Source, dans les locaux de l’IRD1. Elle a rassemblé une quarantaine de participants. Après la présentation du rapport d’activités et du bilan finan-cier 2010-20112, la discussion a porté sur l’augmentation du prix des adhésions (voir page 16) et sur la mission de Cen-traider comme secrétariat technique du « réseau des réseaux régionaux ».Tony Ben Lahoucine a rendu hommage à Jean-marie Savin, décédé cette année.Il fut de longues années comme admi-nistrateur en charge de la jeunesse et de l’éducation au développement.Ont quitté le conseil d’administration : roger theyssandier (association Tempelga), christian Sobac (membre associé, anima-teur de la commission Pays d’Europe) et Del-phine cournet (membre associée, AFDI). Ont fait leur entrée au conseil d’admi-nistration : pierre ropars, du CCFD-Terre Solidaire (délégation du Loiret) et Bertrand Sajaloli, de l’Université d’Orléans.Composition du bureau : tony Ben lahou-cine, président, hélène mignot, vice-prési-dente en charge des ressources humaines, issouf elli moussami, vice-président en charge du groupe Tourisme solidaire,thiédel camara, vice-président, Jean-michel hen-riet, trésorier en charge du groupe EAD, georges rondeau, secrétaire.L’assemblée générale s’est clôturée sur la présentation du nouveau site Internet de Centraider.

1. Institut de Recherche pour le Développement2. Les rapports d’activités et financiers sont téléchargea-bles sur le site www.centraider.org

Centraider a participé, en partenariat avec France Volontaires, à une étude sur les dynamiques d’engagements vo-lontaires et solidaires à l’international en région Centre. Conduite par Sarah Lentier, en stage à Centraider de février à juillet 2011, cette étude a fait ressortir plusieurs éléments :- une majorité d’associations d’Indre-et-

Loire et du Loiret menant des projets solidaires en Afrique,

- un dispositif d’information efficace et réparti sur le territoire,

- les volontariats internationaux d’échan-ges et de solidarité (VIES) fortement in-vestis par les 18-30 ans,

- des financements importants mais peu orientés vers les VIES,

- l’enjeu de la valorisation,

- une politique d’envoi de volontaires et de congés de solidarité promue par les collectivités locales.

À l’issue de l’étude, quelques pistes de travail sont mises en avant :

- proposer des journées d’information sur le volontariat,

- accompagner les associations de la ré-gion Centre pour faciliter le recours au volontariat dans leurs actions,

- mieux accompagner les volontaires au retour de leur mission.

Venez échanger avec nous lors de la restitution publique organisée à Blois le mercredi 16 novembre !

> Plus d’informations auprès de Stéphanie Chapuis, directrice

[email protected]

InvitationRestitution régionale de l’étude sur le volontariat le 16 novembre à Blois

Depuis 2008, Centraider participe à un programme de recherche mené par l’Université d’Orléans, le programme Ra-dicel-K. Rassemblant linguistes, géogra-phes, écologues et acteurs de l’aide au développement, le projet étudie les liens entre Nature et Culture par le prisme de la langue dans une province du Burkina Faso, et initie des réflexions autour de la recherche-action dans le cadre de la coopération décentralisée. De manière concrète, ce partenariat s’est traduit par une participation active des chercheurs à la mise en place du groupe Burkina-Faso, la réalisation d’une analyse cartographi-que thématique et d’une étude d’impact des actions d’aide au développement.

En 2012, Centraider va participer au program-me de recherche Biosol, autour de la question de l’agro-écologie (voir l’article p. 5).Depuis le 24 septembre dernier, l’Uni-versité d’Orléans a rejoint le conseil d’ad-ministration de Centraider. Pour officia-liser la relation qui les unit, Centraider et l’Université vont signer officiellement une convention de partenariat avant la fin de l’année.

> Plus d’informations auprès de Stéphanie Chapuis, directrice

[email protected]

En région Centre, Centraider anime un espace de concertation pour les acteurs engagés dans des projets de coopéra-tion et de solidarité internationale. Dans 7 autres régions, Centraider a des ho-mologues : les réseaux Cap Coopération en Aquitaine, Cerapcoop en Auvergne, Horizons Solidaires en Basse Norman-die, Cercoop en Franche-Comté, Lianes Coopération en Nord-Pas-de-Calais, Re-sacoop en Rhône-Alpes, et Medcoop en Provence-Alpes-Côte-d’Azur.Ces réseaux régionaux développent entre eux des synergies via un « réseau

des réseaux » informel, dont le secréta-riat technique est assuré annuellement de manière tournante. En 2011, c’est Centraider qui en a la charge, et qui a accueilli la rencontre des réseaux à Tours les 6 et 7 octobre.Ce rendez-vous annuel a permis d’avan-cer sur le projet de convention avec l’État, le développement des partenariats et la reconnaissance institutionnelle du tra-vail réalisé par les réseaux régionaux, au plus près des acteurs de leur territoire.

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www.centraider.orgRetrouvez les informations concernant les activités du réseau, les acteurs et les différents groupes de travail thématiques et géographiques

L’équipe technique de Centraider

Stéphanie chapuis, directrice

• Gestion de l’association et représentation du réseau,

• Gestion des activités,• Gestion du personnel,

• Coopération décentralisé[email protected]

élodie Baritaux, chargée de communication

• Lettre d’information et bulletin de liaison,

• Site Internet, • Coordination des formations,

• Animation des groupes Burkina Faso, et Tourisme

équitable et [email protected]

lucie lonqueu, chargée de mission

animation de réseau• Appui aux

porteurs de projets• Coordination de la SSI

• Éducation au développement

• Animation de la commission Afrique

[email protected]

morgane olivier, chargée de mission

appui-accompagnement• Appui aux acteurs,• Accompagnement

des collectivités,• Animation des commissions

Gorgol et Mopti, et du groupe eau et assainissement,

• Coopération décentralisé[email protected]

Sophie laly, responsable administrative et financière

• Gestion de la base de données,

• Gestion administrative,• Appui aux

chargées de mission,• Comptabilité.

[email protected]

montants des cotisations à partir du 1er janvier 2012

Associations locales (non affiliées)et comités de jumelage .........30 €Associations affiliées ..............50 €Etablissements publics ..........50 €Réseaux départementaux ....50 €Collectivités locales ................12 €par tranche de 1 000 habitants (min. : 50 €, plafonné à 500 €)

Conseils généraux ............. 1 000 €

facebookCentraider s’ouvre aux réseaux sociaux :Visitez notre page sur www.facebook.com/centraider

Vous trouverez les renseignements concernant ces structures dans le répertoire en ligne sur

www.centraider.org

Centraider est un réseau régional au service des acteurs de la coopération internationale basés en région Centre, un espace d’échanges, de rencontres et de concertation pour les collectivités territoriales, associations et établissements publics engagés dans la coopération décentralisée et la solidarité internationale.les 5 grandes missions du réseau• identifier les acteurs

de la coopération internationale en région Centre,• les informer (lettres d’information, bulletin de liaison, site Internet),• les former, les accompagner (appui conseil personnalisé),• les représenter,• les mettre en réseau

(groupes de travail thématiques et géographiques).

Centraider est une association régionale loi 1901, dirigée par un conseil d’administration regroupant une vingtaine d’administrateurs, répartis en 5 collèges :

associations affiliéesPeuples Solidaires 41- Jean-Michel Henriet, trésorier et référent EADCID-MAHT - Centre Ritimo - Georges Rondeau, secrétaireCCFD-Terre Solidaire - Pierre RoparsGREF - Agnès RiffonneauAVSF - Joël DineAGIR abcd - Jean-Claude Lézier, groupe eau et assainissementAmbulanciers sans Frontières - Jean-Luc Guery

associations localesLa Saharienne - Issouf Elli Moussami, vice-président en charge de

la commissions tourisme équitable et solidaireKarma - Stéphanie PiotDunia Solidarité Internationale - Thiedel Camara, vice-présidentRencontres Himalayennes - Catherine Callier, formation

collectivités localesVille de Vendôme, Frédéric Tricot, en charge de la SSIVille de Saint Jean-de-Braye - Franck Fradin, groupe eau et assainissementVille de Semoy - Noëlle CharpentierCercle des Amis de Fana - Chantal Millo, groupe MaliComité jumelage St Jean-de-la-Ruelle - Tony Ben Lahoucine, président

établissements publicsCH Dreux - Hélène Mignot, vice-présidente en charge des ressources humainesUniversité d’Orléans - Bertrand Sajaloli, groupe Burkina Faso

réseaux départementauxRéseau Afrique 37 - Gabriel Moussanang, commission Afrique

membres associésFédération Université sans Frontières - Abdoulaye Keita, commission Mopti

Centraider est une association loi 1901 soutenue par

la Région Centre et l’État

Vous aussi, vous pouvez adhérer !L’adhésion vous donne droit à un accompagnement plus personnalisé dans le montage de vos projets, ainsi que l’accès à moindre coût aux formations proposées par l’association…

59 bis, faubourg Chartrain, 41 100 Vendôme Tél./Fax : 02 54 80 23 09 [email protected]

Bulletin de liaison semestriel tiré à 1 500 exemplaires sur papier recycléDirecteur de publication : Tony Ben Lahoucinecomité de rédaction : Élodie Baritaux et l’équipecréation graphique : Éléonore Linaisimprimeur : CAT de Lunaycrédits photographiques : Merci aux contributeurs de ce Bulletin de liaison pour leurs photographies :Agronomes et vétérinaires sans frontières, Bertrand Sajaloli, PNR Loire-Anjou-Touraine, SIERRA, Flora Dupin, Nature Centre, Jean-Pierre Compain, Morgane Olivierphotos de couverture : AVSF

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