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1 B.I.P. n° 12 EPDSM MARTINIQUE Service pharmacie Bulletin d’information pharmaceutique Juillet 2014 La pharmacie est heureuse de vous proposer ce 12 ème numéro du BIP qui a pour objectifs principaux de diffuser à tous les soignants de l’hôpital des in- formations pharmaceutiques. Bonne lecture à tous ! SOMMAIRE Pratiques de pres- cription des NAP à Colson Médicaments à risque : Neurolep- tiques Astuce Pharma : Re- pérer et s’informer sur un médicament à risque Pratiques de prescription des NAP à Colson Jean-Louis Longuefosse, Bertrand Foucher Les Neuroleptiques à Action Prolongée (NAP) ont permis de simplifier les traitements en améliorant l’observance médicamenteuse des pa- tients. Il apparait important de déterminer les pratiques réelles de pres- criptions des NAP en intrahospitalier et en CMP et notamment les co- prescriptions avec des neuroleptiques oraux. C’est l’occasion d’un rap- pel des bonnes pratiques de prescription des NAP pour une meilleure observance des traitements. Méthodologie L’étude porte sur les prescriptions de neuroleptiques à action prolongée (NAP) chez les patients hospitalisés au CHS de Colson (76 patients) et au CMP de Rivière-Salée (97 patients). Eléments d’étude : - Pourcentage de NAP prescrits - Types de NAP : conventionnels, atypiques (APAP) - Co-prescription avec les neuroleptiques oraux - Co-prescription avec les antiparkinsoniens - Posologies des NAP Résultats 173 patients sous NAP sur 454 soit 38% : - 76 patients sur 236 hospitalisés au CHS de Colson (32% des patients) - 97 patients du CMP de Rivière-Salée sont sous NAP le jour de l’étude sur une file active de 613 (16% des patients). Le plus fort pourcentage de patients sous NAP se trouve à SSP Centre qui concerne 61% des patients, le plus faible taux au Centre1 (8%).

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B.I.P. n° 12

EPDSM MARTINIQUE

Service pharmacie

Bulletin d’information pharmaceutique Juillet 2014

La pharmacie est heureuse de vous proposer ce 12

ème numéro du BIP qui a pour objectifs principaux

de diffuser à tous les soignants de l’hôpital des in-formations pharmaceutiques.

Bonne lecture à tous !

SOMMAIRE Pratiques de pres-cription des NAP à Colson Médicaments à risque : Neurolep-tiques Astuce Pharma : Re-pérer et s’informer sur un médicament à risque

Pratiques de prescription des NAP à Colson Jean-Louis Longuefosse, Bertrand Foucher

Les Neuroleptiques à Action Prolongée (NAP) ont permis de simplifier les traitements en améliorant l’observance médicamenteuse des pa-tients. Il apparait important de déterminer les pratiques réelles de pres-criptions des NAP en intrahospitalier et en CMP et notamment les co-prescriptions avec des neuroleptiques oraux. C’est l’occasion d’un rap-pel des bonnes pratiques de prescription des NAP pour une meilleure observance des traitements.

Méthodologie L’étude porte sur les prescriptions de neuroleptiques à action prolongée (NAP) chez les patients hospitalisés au CHS de Colson (76 patients) et au CMP de Rivière-Salée (97 patients). Eléments d’étude : - Pourcentage de NAP prescrits - Types de NAP : conventionnels, atypiques (APAP) - Co-prescription avec les neuroleptiques oraux - Co-prescription avec les antiparkinsoniens - Posologies des NAP

Résultats 173 patients sous NAP sur 454 soit 38% : - 76 patients sur 236 hospitalisés au CHS de Colson (32% des patients) - 97 patients du CMP de Rivière-Salée sont sous NAP le jour de l’étude sur une file active de 613 (16% des patients). Le plus fort pourcentage de patients sous NAP se trouve à SSP Centre qui concerne 61% des patients, le plus faible taux au Centre1 (8%).

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Que ce soit en intra ou en CMP, il s’agit majoritairement de patients masculins (72%) d’un âge moyen de 49 ans.

Types de neuroleptiques à action prolongée (NAP) prescrits Ce sont principalement des NAP conventionnels qui sont prescrits (76%), surtout en intrahospitalier

En intrahospitalier 82% de NAP conventionnels, 18% d’antipsychotiques à action prolongée (APAP) : Haldol Décanoas (42%), Clopixol AP (22%), Xeplion LP (11%), Modécate (8%), Risperdal-consta (7%), Fluanxol LP (5%), Piportil (4%), Zypadhera (1%)

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Au CMP 70% de NAP conventionnels, 30% d’antipsychotiques à action prolongée (APAP) : Haldol Décanoas (64%), Xeplion LP (21%), Risperdalconsta (9%), Clopixol AP (2%), Modécate (2%), Fluanxol LP (2%)

Coprescription avec des neuroleptiques oraux La monothérapie concerne 30% des patients sous NAP. Les patients en CMP sont davantage en monothérapie neuroleptique (49% versus 20%) Les coprescriptions NAP + neuroleptiques oraux sont plus nombreuses en intrahospitalier : Nap + 1 NL oral = 50% en intra versus 35% au CMP NAP + 2 NL oraux = 20% en intra versus 14% au CMP NAP + 3 NL oraux = 4% en intra versus 0% au CMP

En intrahospitalier Le Risperdalconsta est le NAP le plus prescrit en monothérapie. Inversement, le Modécate n’est jamais prescrit en monothérapie. Au CMP, l’Haldol Décanoas est le NAP le plus prescrit en monothérapie. Clopixol et Fluanxol tou-jours associés à des neuroleptiques oraux

Troubles extrapyramidaux Dans notre étude, 62% des patients en intrahospitalier ont une prescription d’un correcteur antiparkinsonien. Au CMP, 44% des patients ont un correcteur antiparkinsonien. Les correcteurs antiparkinsoniens sont 2 fois moins prescrits avec les NAP lorsqu’ils sont en monothérapie. Ces taux sont doublés par rapport à nos études précédentes sur l’ensemble des neuroleptiques, ce qui semble correspondre à la prise en charge de patients difficiles au long cours

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Pratiques de prescription Le recours aux APAP est plus élevé en CMP qu’en intrahospitalier. Les posologies restent dans les AMM (à l’excep-tion du Clopixol AP). Elles sont supérieures en intrahospitaliers avec les NAP conventionnels.

Recommandations Pour une efficience optimale dans la prévention des rechutes, les formes retard doivent être prescrites dans la four-chette thérapeutique des doses et intervalles recommandés. Selon les bonnes pratiques cliniques, les doses tests d’antipsychotique per os doivent être utilisées avant l’introduction de la forme retard afin d’évaluer l’efficacité et la tolé-rance. Enfin, les dernières recommandations (association française de psychiatrie biologique et neuropsychopharmacologie) précisent que les APAP sont recommandés dans le traitement de maintenance après un premier épisode de schizo-phrénie ou de trouble bipolaire. En revanche, les NAP conventionnels ne sont pas recommandés en première intention et dans les troubles bipolaires. Lorsqu’un patient est répondeur sous un NL conventionnel, il n’est pas conseillé de le changer pour un atypique Dans la mesure du possible, le choix de l’antipsychotique s’effectue avec l’avis du patient informé Les patients considèrent que les effets indésirables les moins bien tolérés sont les effets extrapyramidaux, la prise de poids, les troubles sexuels et la sédation. Créer une alliance thérapeutique : informer le patient sur sa maladie et sa prise en charge, carnet de suivi des NAP, proposer un anesthésique local pour diminuer la douleur au point d’injection, si possible, sélectionner le site d’injection selon la préférence du patient.

Conclusion En monothérapie, les patients sous NAP reçoivent des doses nettement inférieures qu’avec les traitements oraux. Le recours au NAP à Colson est dans la moyenne nationale malgré de fortes disparités selon les services Les NAP conventionnels restent très largement utilisés par rapport aux APAP La majorité des prescriptions associent des neuroleptiques oraux aux NAP, ce qui minimisent leurs avantages Les NAP améliorent l’observance et diminuent donc le risque de rechute et d’hospitalisation. Les APAP devraient faire tomber les réticences vis-à-vis des formes retards en raison de leur meilleure tolérance

NAP conven-tionnels

% patients Monothérapie Posologie Remarques Recommandations

Haldol Deca-noas

Intra : 42% CMP : 64%

Intra : 22% CMP : 58%

25 mg – 300 mg Posologie + élevée en intra

50 mg - 300 mg

Clopixol AP Intra : 22% CMP : 2%

Intra : 12% CMP : 0%

200 mg – 600 mg Posologie + élevée en intra

200 mg - 400 mg

Modecate Intra : 8% CMP : 2%

Intra : % CMP : %

150 mg – 250 mg 25 mg/m en CMP

Posologie + élevée en intra

200 mg

Fluanxol LP Intra : 5% CMP : 2%

Intra : % CMP : %

160 mg – 250 mg Max 300 mg/3 sem

Piportil L4 Intra : 4%

Intra : 33% 100 mg Uniquement en intra

75 – 250 mg max

NAP atypiques

Xeplion Intra : 11% CMP : 21%

Intra : 22% CMP : 40%

50 mg - 100 mg 25 - 150 mg

Risperdal-Consta

Intra : 7% CMP : 9%

Intra : 40% CMP : 33%

37.5 mg - 50 mg 25 mg - 50 mg

Zypadhera Intra : 1% 0% 300 mg Uniquement en intra

300 mg - 405 mg

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Médicaments à risque : Neuroleptiques L’arrêté du 6 avril 2011, relatif au management de la prise en charge médicamenteuse définit les médicaments à risque comme

des « médicaments requérant une sécurisation de la prescription, de la dispensation, de la détention, du stockage, de l’administra-

tion et un suivi thérapeutique approprié afin d’éviter les erreurs pouvant avoir des conséquences graves sur la santé du patient ».

MESURES GENERALES Tous les médicaments à risque sont identifiés dans le livret thérapeutique et dans PHARMA

Aides à la décision pour la prescription et recommandations pour les IDE sur Pharma

Appliquez la règle des 5 B systématiquement (bon patient, bon médicament, bonne dose, bonne voie, bon moment)

Interdiction de déconditionner les comprimés des blisters

Ne pas réintégrer dans le stock des comprimés coupés et non identifiables

Interdiction des prêts et échanges de médicaments à risque entre les unités de soins

Antidotes mis à disposition dans le chariot d’urgence avec leurs protocoles associés

NAP Risques :

oubli de réaliser une injection

erreur sur la date de l’injection

erreur d’équivalence

confusion entre Clopixol AP (action prolongée) et Clopixol ASP (action semi-prolongée)

Administration de Clopixol ASP sans respecter un intervalle de 48-72 h entre 2 injections

Mesures préventives :

Les NAP sont à prescrire uniquement sur PHARMA (afin d’éviter tout oubli ou double pres-

cription). La prescription sur CIMAISE est proscrite.

Vigilance à la lecture de l’étiquetage. Conserver l’emballage individuel avec identification

patient et date d’injection

S’assurer de la traçabilité de la dernière injection (sur le logiciel Pharma, livret Janssen, agenda ou autre tableau de suivi).

De préférence, noter sur le carnet ou le tableau la date de l’injection sans préciser le nom du NAP afin que le contrôle de la

prescription soit systématique.

Zyprexa 10 mg injectable IM Risques:

Dépression cardio-respiratoire, hypotension et bradycardie parfois mortelles

Confusion avec le Zyprexa injectable (indications différentes)

Mesures préventives :

Uniquement en instauration de traitement (3 jours max consécutifs) lorsque la voie orale n'est pas adaptée

Double contrôle lors de la préparation dus flacons et lors de l’administration au patient

Relai par Zyprexa oral dès que l’état clinique du patient le permet

Zypadhera susp inj LP (voie IM) Risques: syndrome post-injection dans l’heure qui suit l’injection (sédation, coma, délirium, symptômes extrapyramidaux, anxiété,

ataxie, vertiges, confusion, hypertension)

Mesures préventives : Hospitalisation obligatoire du patient

* Arrêt du Zyprexa oral le jour de l’injection

*Administration par un professionnel de santé formé

*Surveillance post-injection pendant au moins 3 heures en milieu hospitalier (hors CMP et CATTP)

*Patient à reconduire éventuellement à son domicile par une tierce personne

Leponex (clozapine) Risque s: agranulocytose, neutropénie

Mesures préventives : *Surveillance stricte de la formule sanguine (globules blancs et polynucléaires neutrophiles) NFS hebdomadaire les 18 premières

semaines de traitement puis mensuelles.

*Reprise du traitement à dose progressive si interruption supérieure à 2 jours

*Si interruption de plus de 3 jours après plus de 18 semaines de traitement, recontrôler la formule sanguine de façon hebdomadaire

*Ne jamais réexposer les patients chez lesquels la Clozapine a été arrêtée suite à une baisse soit en GB soit en PNN

*Carnet de suivi obligatoire pour chaque dispensation

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Astuce PHARMA : Repérer & s’informer sur un médicament à risque Selon arrêté du 6 avril 201, les médicaments à risque sont définit comme des « médicaments requérant une

sécurisation de la prescription, de la dispensation, de la détention, du stockage, de l’administration et un suivi

thérapeutique approprié afin d’éviter les erreurs pouvant avoir des conséquences graves sur la santé du pa-

tient ». Avec ces médicaments, les erreurs d’utilisation ne sont pas forcément plus fréquentes, mais elles ont

des conséquences graves pour les patients. Identifier les médicaments à risque (MHR) doit permettre de sécu-

riser la prescription, la préparation et l’administration de ces produits en requérant un haut niveau d’attention

de la part des professionnels.

Médicaments à risques identifiés dans PHARMA avec le logo « »

Neuroleptiques

Lithium

Anticoagulants (AVK, inhibiteurs du facteur Xa, héparines, HBPM),

Insulines

Hypoglycémiants oraux

Solutions d’électrolytes

Morphiniques

Colchicine

Agonistes adrénergiques

Autres médicaments (antiarythmiques, naltrexone, lamotrigine)

Accès pour les IDE :

A partir du plan de soin, si vous cliquez sur la bulle afin de tracer l’administration du produit, notez l’encart en

bas à droite.

Double cliquer sur le logo pour pouvoir ouvrir le document associé.

Ce document reprend toutes les recommandations et informations utiles à la gestion de ce médicament à risque.

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Accès pour les prescripteurs:

Lors de la prescription, la sélection d’un médicament à risque va faire apparaitre l’encart suivant « MEDICAMENT A RISQUE »

afin de vous alerter. Cliquer sur OK

Double cliquer sur le logo pour pouvoir ouvrir le document associé.

Ce document reprend toutes les recommandations et informations utiles à la gestion de ce médicament à risque.

Avant de terminer la prescription, lors de l’affichage de console d’analyse de l’ordonnance, le logo permet encore de vérifier

et éventuellement de se renseigner sur lors le médicament à risques prescrit par un double clic