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UNIVERSITE DE LORRAINE-2013 FACULTE DE PHARMACIE THESE AROMATHERAPIE A L’OFFICINE : TRAITEMENT DES MAUX DE L’HIVER Présentée et soutenue publiquement Le 1er Juillet 2013 pour obtenir le Diplôme d’Etat de Docteur en Pharmacie par Charlène BAUDOT née le 5 Septembre 1987 Membres du jury Président : Mme Dominique LAURAIN-MATTAR, Professeur Juges : Mme Françoise COUIC-MARINIER, Docteur en Pharmacie M. Emmanuel RANFAING, Docteur en Pharmacie M. Pierrick LE PERRON, Docteur en Pharmacie

UNIVERSITE DE LORRAINE-2013 FACULTE DE PHARMACIE … · Stéphane GIBAUD 86 Pharmacie clinique ... 85 ; Personnels enseignants-chercheurs de pharmacie en sciences physico-chimiques

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UNIVERSITE DE LORRAINE-2013

FACULTE DE PHARMACIE

THESE

AROMATHERAPIE A L’OFFICINE :

TRAITEMENT DES MAUX DE L’HIVER

Présentée et soutenue publiquement

Le 1er Juillet 2013

pour obtenir

le Diplôme d’Etat de Docteur en Pharmacie

par Charlène BAUDOT

née le 5 Septembre 1987

Membres du jury

Président : Mme Dominique LAURAIN-MATTAR, Professeur

Juges : Mme Françoise COUIC-MARINIER, Docteur en Pharmacie

M. Emmanuel RANFAING, Docteur en Pharmacie

M. Pierrick LE PERRON, Docteur en Pharmacie

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UNIVERSITE DE LORRAINE

FACULTE DE PHARMACIE

Année universitaire 2012-2013

Doyen

Francine PAULUS

Vice-Doyen

Francine KEDZIEREWICZ

Directeur des Etudes

Virginie PICHON

Président du Conseil de la Pédagogie

Bertrand RIHN

Président de la Commission de la Recherche

Christophe GANTZER

Président de la Commission Prospective Facultaire

Jean-Yves JOUZEAU

Responsable de la Cellule de Formation Continue et Individuelle

Béatrice FAIVRE

Responsable ERASMUS : Francine KEDZIEREWICZ

Responsable de la filière Officine : Francine PAULUS

Responsable de la filière Industrie : Isabelle LARTAUD,

Jean-Bernard REGNOUF de VAINS

Responsable du Collège d’Enseignement

Pharmaceutique Hospitalier : Jean-Michel SIMON

Responsable Pharma Plus E.N.S.I.C. : Jean-Bernard REGNOUF de VAINS

Responsable Pharma Plus E.N.S.A.I.A. : Raphaël DUVAL/Bertrand RIHN

DOYEN HONORAIRES

Chantal FINANCE

Claude VIGNERON

PROFESSEUR EMERITES

Jeffrey ATKINSON

Max HENRY

Gérard SIEST

Claude VIGNERON

3

PROFESSEURS HONORAIRES MAITRES DE CONFERENCES HONORAIRES

Roger BONALY Monique ALBERT

Pierre DIXNEUF Gérald CATAU

Marie-Madeleine GALTEAU Jean-Claude CHEVIN

Thérèse GIRARD Jocelyne COLLOMB

Maurice HOFFMANN Bernard DANGIEN

Michel JACQUE Marie-Claude FUZELLIER

Lucien LALLOZ Françoise HINZELIN

Pierre LECTARD Marie-Hélène LIVERTOUX

Vincent LOPPINET Bernard MIGNOT

Marcel MIRJOLET Jean-Louis MONAL

Maurice PIERFITTE Dominique NOTTER

Janine SCHWARTZBROD Marie-Françoise POCHON

Louis SCHWARTZBROD Anne ROVEL

Maria WELLMAN-ROUSSEAU

ASSISTANT HONORAIRE

Marie-Catherine BERTHE

Annie PAVIS

Faculté de Pharmacie

ENSEIGNANTS

Section CNU*

Présentation

Discipline d'enseignement

PROFESSEURS DES UNIVERSITES - PRATICIENS HOSPITALIERS

Danièle BENSOUSSAN-LEJZEROWICZ 82 Thérapie cellulaire Chantal FINANCE 82 Virologie, Immunologie Jean-Yves JOUZEAU 80 Bioanalyse du médicament Jean-Louis MERLIN 82 Biologie cellulaire Alain NICOLAS 80 Chimie analytique et Bromatologie

Jean-Michel SIMON 81 Economie de la santé, Législation phar-maceutique

PROFESSEURS DES UNIVERSITES

Jean-Claude BLOCK 87 Santé publique Christine CAPDEVILLE-ATKINSON 86 Pharmacologie Raphaël DUVAL 87 Microbiologie clinique Béatrice FAIVRE 87 Biologie cellulaire, Hématologie Pascale FRIANT-MICHEL 85 Mathématiques, Physique

4

Christophe GANTZER 87 Microbiologie

Pierre LABRUDE 86 Physiologie, Orthopédie, Maintien à domicile

Isabelle LARTAUD 86 Pharmacologie Dominique LAURAIN-MATTAR 86 Pharmacognosie Brigitte LEININGER-MULLER 87 Biochimie Pierre LEROY 85 Chimie physique Philippe MAINCENT 85 Pharmacie galénique Alain MARSURA 32 Chimie organique Patrick MENU 86 Physiologie Jean-Bernard REGNOUF de VAINS 86 Chimie thérapeutique Bertrand RIHN 87 Biochimie, Biologie moléculaire

MAITRES DE CONFÉRENCES - PRATICIENS HOSPITALIERS

Béatrice DEMORE 81 Pharmacie clinique Julien PERRIN 82 Hématologie biologique

Marie SOCHA 81 Pharmacie clinique, thérapeutique et biotechnique

Nathalie THILLY 81 Santé publique

MAITRES DE CONFÉRENCES

Sandrine BANAS 87 Parasitologie

Mariette BEAUD 87 Biologie cellulaire Emmanuelle BENOIT 86 Communication et Santé Isabelle BERTRAND 87 Microbiologie Michel BOISBRUN 86 Chimie thérapeutique François BONNEAUX 86 Chimie thérapeutique Ariane BOUDIER 85 Chimie Physique Cédric BOURA 86 Physiologie Igor CLAROT 85 Chimie analytique Joël COULON 87 Biochimie Sébastien DADE 85 Bio-informatique Dominique DECOLIN 85 Chimie analytique Roudayna DIAB 85 Pharmacie galénique Natacha DREUMONT 87 Biologie générale, Biochimie clinique Joël DUCOURNEAU 85 Biophysique, Acoustique

5

ENSEIGNANTS (suite) Section

CNU* Discipline d'enseignement

Florence DUMARCAY 86 Chimie thérapeutique François DUPUIS 86 Pharmacologie Adil FAIZ 85 Biophysique, Acoustique Luc FERRARI 86 Toxicologie Caroline GAUCHER-DI STASIO 85/86 Chimie physique, Pharmacologie Stéphane GIBAUD 86 Pharmacie clinique Thierry HUMBERT 86 Chimie organique Frédéric JORAND 87 Environnement et Santé Olivier JOUBERT 86 Toxicologie Francine KEDZIEREWICZ 85 Pharmacie galénique Alexandrine LAMBERT 85 Informatique, Biostatistiques Faten MERHI-SOUSSI 87 Hématologie Christophe MERLIN 87 Microbiologie Blandine MOREAU 86 Pharmacognosie Maxime MOURER 86 Chimie organique Coumba NDIAYE 86 Epidémiologie et Santé publique Francine PAULUS 85 Informatique Christine PERDICAKIS 86 Chimie organique Caroline PERRIN-SARRADO 86 Pharmacologie Virginie PICHON 85 Biophysique Anne SAPIN-MINET 85 Pharmacie galénique Marie-Paule SAUDER 87 Mycologie, Botanique Gabriel TROCKLE 86 Pharmacologie Mihayl VARBANOV 87 Immuno-Virologie Marie-Noëlle VAULTIER 87 Mycologie, Botanique Emilie VELOT 86 Physiologie-Physiopathologie humaines Mohamed ZAIOU 87 Biochimie et Biologie moléculaire Colette ZINUTTI 85 Pharmacie galénique

PROFESSEUR ASSOCIE

Anne MAHEUT-BOSSER 86 Sémiologie

PROFESSEUR AGREGE

Christophe COCHAUD 11 Anglais

6

*Disciplines du Conseil National des niversités :

80 : Personnels enseignants et hospitaliers de pharmacie en sciences physico-chimiques et ingénie-rie appliquée à la santé 81 : Personnels enseignants et hospitaliers de pharmacie en sciences du médicament et des autres produits de santé 82 : Personnels enseignants et hospitaliers de pharmacie en sciences biologiques, fondamentales et cliniques 85 ; Personnels enseignants-chercheurs de pharmacie en sciences physico-chimiques et ingénierie appliquée à la santé 86 : Personnels enseignants-chercheurs de pharmacie en sciences du médicament et des autres produits de santé 87 : Personnels enseignants-chercheurs de pharmacie en sciences biologiques, fondamentales et cliniques

32 : Personnel enseignant-chercheur de sciences en chimie organique, minérale, industrielle

11 : Professeur agrégé de lettres et sciences humaines en langues et littératures anglaises et an-glo-saxonnes

7

SERMENT DES APOTHICAIRES

je jure, en présence des maîtres de la Faculté, des conseillers de

l’ordre des pharmaciens et de mes condisciples :

Ð’honorer ceux qui m’ont instruit dans les préceptes

de mon art et de leur témoigner ma reconnaissance en

restant fidèle à leur enseignement.

Ð’exercer, dans l’intérêt de la santé publique, ma pro-

fession avec conscience et de respecter non seule-

ment la législation en vigueur, mais aussi les règles

de l’honneur, de la probité et du désintéressement.

Ðe ne jamais oublier ma responsabilité et mes devoirs

envers le malade et sa dignité humaine ; en aucun

cas, je ne consentirai à utiliser mes connaissances et

mon état pour corrompre les mœurs et favoriser des

actes criminels.

Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes

promesses.

Que je sois couvert d’opprobre et méprisé de mes confrères si j’y

manque

8

« LA FACULTE N’ENTEND DONNER AUCUNE APPR O-BATION, NI IMPROBATION AUX OPINIONS EMISES DANS LES THESES, CES OPINIONS DOIVENT ETRE CONSIDEREES COMME PROPRES A LEUR AUTEUR ».

9

Remerciements

Je remercie tout d’abord Madame le Professeur Dominique LAURAIN -

MATTAR pour avoir accepté de diriger cette thèse et de présider mon jury.

Egalement un grand merci pour vos conseils et votre implication.

Je remercie Madame Françoise COUIC-MARINIER, Docteur en

Pharmacie, pour son soutien et son implication dans la qualité de mon tr a-

vail.

Je remercie Monsieur Emmanuel RANFAING, Docteur en Pharmacie,

pour son soutien et sa gentillesse depuis plusieurs années maintenant. Et

sans oublier Martine…

Je remercie Monsieur Pierrick LE PERRON, Docteur en Pharmacie,

ainsi que son associé, Madame Sandrine VICHERAT et toute l’ équipe pour

leur accueil et leur soutien dans la réalisation de cette thèse. Merci à Céline,

Sylvie, Katia, Murielle, P'tite Céline, Delphine et Audrey pour votre part i-

cipation à la réalisation de mon enquête auprès des patients. Merci à tous

pour votre disponibilité pendant mon stage et encore aujourd’hui.

Je remercie mes amis, en particulier Séverine, Mélanie, Marie-Aline,

Lucas pour toutes ces années partagées.

Un grand merci à ma famille qui m’a toujours soutenu et a été très

présente pendant toute mes études.

10

SOMMAIRE

Table des matières SOMMAIRE ......................................................................................................................10

INTRODUCTION ...............................................................................................................18

PARTIE 1 : GENERALITES ...................................................................................................19

Définitions des huiles essentielles ............................................................................................ 20

1. D’après la 8ème édition de la Pharmacopée Française de 1965 ..................................... 20

2. D’après la 6ème édition de la Pharmacopée Européenne qui suit la norme AFNOR NT.T

75006 ........................................................................................................................................ 20

Réglementation des huiles essentielles .................................................................................... 22

1. Vente en l’état d’huile essentielle .................................................................................... 22

1.1. Code de la Santé Publique, Article L4211-1 alinéa 6 ................................................ 22

1.2. Code de la Santé Publique, Décret n°2007-1198 du 03/04/2007 ............................. 22

1.3. Code de la Santé Publique, Article L3322-5 .............................................................. 23

2. Vente de médicaments à base d’huile essentielle ............................................................ 23

2.1. Directive 2004/24/CE du 31/03/2004 ....................................................................... 24

2.2. Cas des suppositoires contenant des dérivés terpéniques ....................................... 25

PARTIE 2 : QUALITE ET CONTROLE ....................................................................................26

Qualité des huiles essentielles .................................................................................................. 27

1. Matières premières végétales .......................................................................................... 27

1.1. Dénomination botanique .......................................................................................... 27

1.2. Récolte ....................................................................................................................... 28

1.3. Chimiotype / Chémotype .......................................................................................... 29

1.4. Organes producteurs d’huiles essentielles ................................................................ 30

11

a) Répartitions et localisations ......................................................................................... 30

b) Histologie ..................................................................................................................... 31

2. Huiles essentielles ............................................................................................................. 33

2.1. Principes d’obtention des huiles essentielles pharmaceutiques .............................. 33

a) Hydrodistillation et entrainement à la vapeur d’eau ................................................... 33

b) Expression à froid des épicarpes de Citrus .................................................................. 34

c) Distillation sèche .......................................................................................................... 34

2.2. Purification................................................................................................................. 35

2.3. Maturation ................................................................................................................. 35

2.4. Propriétés physiques ................................................................................................. 35

3. Conservation et stockage à l’officine ............................................................................... 36

4. Les huiles essentielles commercialisées ........................................................................... 36

Contrôle des huiles essentielles ................................................................................................ 37

1. Contrôle de la matière première végétale ....................................................................... 37

2. Contrôle des huiles essentielles ........................................................................................ 37

3. Normes AFNOR et ISO ...................................................................................................... 38

4. Approvisionnement à l’officine ......................................................................................... 39

4.1. Les fournisseurs ......................................................................................................... 39

4.2. Labels et garanties de qualité .................................................................................... 40

PARTIE 3 : HUILES ESSENTIELLES ET MAUX DE L’HIVER ......................................................42

Aromatogramme ...................................................................................................................... 43

1. Principe de l’aromatogramme ......................................................................................... 43

2. Les techniques utilisées .................................................................................................... 43

2.1. En milieu solide, sur gélose ....................................................................................... 43

2.2. En milieu gazeux, par la technique des micro-atmosphères ..................................... 44

2.3. En milieu liquide, sur bouillon ................................................................................... 44

3. Valeur de l’aromatogramme ............................................................................................ 45

3.1. Fiabilité ...................................................................................................................... 45

3.2. Reproductibilité ......................................................................................................... 45

12

4. Indice aromatique ............................................................................................................ 46

4.1. Définition ................................................................................................................... 46

4.2. Classification des essences aromatiques ................................................................... 48

5. Interprétation de l’aromatogramme ................................................................................ 49

6. Limites de l’aromatogramme ........................................................................................... 49

Voies d’administration des huiles essentielles ......................................................................... 50

1. Voie orale.......................................................................................................................... 50

1.1. Formes galéniques liquides ....................................................................................... 51

a) Solutions non alcooliques : .......................................................................................... 51

b) Solutions alcooliques : ................................................................................................. 51

1.2. Formes galéniques solides ......................................................................................... 51

a) Gélules .......................................................................................................................... 51

b) Comprimés neutres imprégnés .................................................................................... 52

1.3. Posologie.................................................................................................................... 52

1.4. Précautions d’emploi / Contre-indications : ............................................................. 52

2. Voie cutanée ..................................................................................................................... 53

2.1. Solution huileuse ....................................................................................................... 54

2.2. Solution aqueuse ....................................................................................................... 56

2.3. Lotion hydro-alcoolique et liniment .......................................................................... 56

2.4. Gels ............................................................................................................................ 56

2.5. Crèmes ou émulsions ................................................................................................ 56

2.6. Pommades ................................................................................................................. 56

2.7. Modalités d’utilisation ............................................................................................... 57

a) Dans un bain ................................................................................................................. 57

b) Par simple onction ....................................................................................................... 57

2.8. Précautions d’emploi ................................................................................................. 57

3. Voie rectale ....................................................................................................................... 58

3.1. Suppositoires ............................................................................................................. 58

3.2. Microlavements ......................................................................................................... 59

3.3. Contre indication ....................................................................................................... 59

4. Voie vaginale .................................................................................................................... 59

13

4.1. Irrigations vaginales ................................................................................................... 59

4.2. Ovules gynécologiques .............................................................................................. 59

4.3. Crèmes gynécologiques ............................................................................................. 60

5. Voie pulmonaire ............................................................................................................... 60

5.1. Aérosols ..................................................................................................................... 60

5.2. Inhalations humides .................................................................................................. 61

5.3. Inhalations sèches ..................................................................................................... 61

5.4. Diffusion atmosphérique ........................................................................................... 61

6. Autres voies d’administration .......................................................................................... 62

6.1. Gargarismes, badigeons et bains de bouche ............................................................. 62

6.2. Gouttes auriculaires et nasales ................................................................................. 62

7. Tableau récapitulatif ........................................................................................................ 63

Toxicités .................................................................................................................................... 64

1. Toxicité orale .................................................................................................................... 64

2. Toxicité dermique ............................................................................................................. 66

3. Toxicité chronique ............................................................................................................ 67

4. Précautions d’emploi ........................................................................................................ 67

5. Tableau récapitulatif ........................................................................................................ 69

Traitement des maux de l’hiver ................................................................................................ 73

1. Les principes actifs aromatiques utilisés pour traiter les pathologies hivernales ............ 73

1.1. Les aldéhydes aromatiques ....................................................................................... 73

1.2. Les phénols aromatiques ........................................................................................... 73

1.3. Les alcools terpéniques ............................................................................................. 75

1.4. Les oxydes terpéniques ............................................................................................. 76

1.5. Les cétones terpéniques ............................................................................................ 77

1.6. Les monoterpènes ..................................................................................................... 78

2. Principales huiles essentielles utilisées dans le traitement des maux de l’hiver .............. 80

2.1. Cannelle de Ceylan, Cinnamomum zelanicum ou verum .......................................... 80

2.2. Cyprès de Provence, Cupressus sempervirens var. stricta ........................................ 82

2.3. Eucalyptus globuleux, Eucalyptus globulus ............................................................... 83

14

2.4. Eucalyptus radié, Eucalyptus radiata ssp radiata...................................................... 84

2.5. Laurier noble, Laurus nobilis ...................................................................................... 85

2.6. Menthe poivrée, Mentha x piperita .......................................................................... 86

2.7. Myrte, Myrtus communis .......................................................................................... 87

2.8. Niaouli, Melaleuca quinquenervia ............................................................................. 89

2.9. Origan à inflorescence compacte, Origanum compactum ........................................ 90

2.10. Pin sylvestre, Pinus sylvestris ................................................................................. 91

2.11. Ravinstara, Cinnamomum camphora CT cineole ................................................... 92

2.12. Romarin à cinéole, Rosmarinus officinalis CT cinéole ............................................ 93

2.13. Saro, Cinnamosma fragrans ................................................................................... 95

2.14. Sarriette des montagnes, Satureja montana ......................................................... 96

2.15. Tea tree ou Arbre à thé, Melaleuca alternifolia .................................................... 97

2.16. Thym à linalol, Thymus vulgaris CT linalol ............................................................. 98

2.17. Thym à thujanol, Thymus vulgaris CT thujanol ...................................................... 99

2.18. Thym à thymol, Thymus vulgaris CT thymol ........................................................ 100

3. Tableau récapitulatif ...................................................................................................... 101

4. Proposition de traitement des pathologies hivernales .................................................. 102

4.1. Prévention des pathologies hivernales ................................................................... 102

4.2. Angine ...................................................................................................................... 103

a) Physiopathologie ........................................................................................................ 103

b) Etiologie...................................................................................................................... 103

c) Epidémiologie ............................................................................................................. 103

d) Clinique ...................................................................................................................... 103

e) Evolution/Complication ............................................................................................. 106

f) Traitement .................................................................................................................. 106

4.3. Bronchite aigüe ........................................................................................................ 111

a) Physiopathologie ........................................................................................................ 111

b) Etiologie...................................................................................................................... 111

c) Epidémiologie ............................................................................................................. 111

d) Clinique ...................................................................................................................... 111

e) Evolution/Complication ............................................................................................. 112

f) Traitement .................................................................................................................. 112

15

4.4. Grippe saisonnière ................................................................................................... 117

a) Etiologie ...................................................................................................................... 117

b) Epidémiologie ............................................................................................................. 117

c) Clinique ....................................................................................................................... 117

d) Evolution/Complication ............................................................................................. 118

e) Traitement .................................................................................................................. 119

4.5. Pharyngite, Laryngite ............................................................................................... 123

a) Physiopathologie ........................................................................................................ 123

b) Etiologie...................................................................................................................... 123

c) Clinique ....................................................................................................................... 123

d) Evolution .................................................................................................................... 124

e) Traitement .................................................................................................................. 124

4.6. Otite moyenne aiguë ............................................................................................... 126

a) Physiopathologie ........................................................................................................ 126

b) Etiologie...................................................................................................................... 126

c) Epidémiologie ............................................................................................................. 126

d) Clinique ...................................................................................................................... 126

e) Evolution/Complication ............................................................................................. 127

f) Traitement .................................................................................................................. 128

4.7. Rhume, Rhinite, Rhinopharyngite ........................................................................... 133

a) Physiopathologie ........................................................................................................ 133

b) Etiologie...................................................................................................................... 133

c) Epidémiologie ............................................................................................................. 133

d) Clinique ...................................................................................................................... 134

e) Evolution/Complication ............................................................................................. 134

f) Traitement .................................................................................................................. 134

4.8. Sinusite aiguë ........................................................................................................... 137

a) Physiopathologie ........................................................................................................ 137

b) Etiologie...................................................................................................................... 137

c) Epidémiologie ............................................................................................................. 137

d) Clinique ...................................................................................................................... 138

e) Evolution/Complication ............................................................................................. 139

16

f) Traitement .................................................................................................................. 139

PARTIE 4 : ENQUÊTES A L’OFFICINE................................................................................. 144

1. Enquête auprès des patients .......................................................................................... 146

1.1. Questionnaire diffusé en pharmacie de campagne ................................................ 146

1.2. Résultats enquêtes .................................................................................................. 147

1.3. Conclusion enquête patient .................................................................................... 150

2. Enquête auprès des professionnels de santé ................................................................. 151

2.1. Questionnaire diffusé via LGPI ................................................................................ 151

2.2. Résultats enquêtes .................................................................................................. 154

a) En pharmacie de ville ................................................................................................. 154

b) En pharmacie de campagne ....................................................................................... 156

c) Comparaison entre les statuts ................................................................................... 158

2.3. Conclusion enquête professionnel de santé ........................................................... 159

3. Conclusion générale des enquêtes ................................................................................. 160

CONCLUSION ................................................................................................................. 161

ANNEXES ....................................................................................................................... 162

BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................. 202

17

Tables des illustrations

Table des figures

FIGURE 1 : SCHEMA DE POIL GLANDULAIRE DE SALVIA OFFICINALIS ....................................................................................... 32

FIGURE 2 : POCHES SCHYZOGENES D'EUCALYPTUS GLOBULUS [19] ...................................................................................... 32

FIGURE 3 : COUPE TRANSVERSALE D’UN CANAL GLANDULAIRE SCHIZOGENE DE FEUILLE DE PINUS PINASTER .................................. 32

FIGURE 4 : PROCEDE D'EXTRACTION DES HUILES ESSENTIELLES PAR ENTRAINEMENT A LA VAPEUR D'EAU [5][11] ........................... 33

FIGURE 5 : REPRESENTATION SCHEMATIQUE D’UN AROMATOGRAMME [5] ........................................................................... 43

FIGURE 6 : AROMATOGRAMME EN MILIEU SOLIDE D’ECHANTILLONS D’HE DE THYM SUR DES COLONIES DE STAPHYLOCOCUS AUREUS

[20] .............................................................................................................................................................. 44

FIGURE 7 : DIAGRAMME D’ESCHERICHIA COLI [20] ........................................................................................................... 47

FIGURE 8 : VOIES D’ABSORPTION PERCUTANEE [5] ........................................................................................................... 53

FIGURE 9 : GROUPE REACTIONNEL CARACTERISTIQUE DES ALDEHYDES AROMATIQUES [29] ....................................................... 73

FIGURE 10 : FORMULE CHIMIQUE DU CINNAMALDEHYDE [31] ............................................................................................ 73

FIGURE 11 : GROUPE REACTIONNEL CARACTERISTIQUE DES PHENOLS AROMATIQUES [29] ........................................................ 74

FIGURE 12 : FORMULES CHIMIQUES DU THYMOL, CARVACROL ET EUGENOL [31] .................................................................... 75

FIGURE 13 : GROUPE REACTIONNEL CARACTERISTIQUE DES ALCOOLS TERPENIQUES [29] .......................................................... 75

FIGURE 14 : FORMULES CHIMIQUES DU LINALOL, THUJANOL, MENTHOL, BORNEOL ET GERANIOL [31] ........................................ 76

FIGURE 15 : GROUPE REACTIONNEL CARACTERISTIQUE DES OXYDES TERPENIQUES [29] ........................................................... 76

FIGURE 16 : FORMULE CHIMIQUE D’EUCALYPTOL [31] ...................................................................................................... 77

FIGURE 17 : GROUPE REACTIONNEL CARACTERISTIQUE DES CETONES TERPENIQUES [29] .......................................................... 77

FIGURE 18 : FORMULES CHIMIQUES DE MENTHONE, CARVONE, CAMPHRE ET THUYONE [31] .................................................... 78

FIGURE 19 : GROUPE REACTIONNEL CARACTERISTIQUE DES MONOTERPENES [29] .................................................................. 78

FIGURE 20 : FORMULES CHIMIQUES DU LIMONENE ET PINENES (ALPHA/BETA) [31] ................................................................ 79

FIGURE 21 : ARBRE DECISIONNEL POUR LA PRISE EN CHARGE D’UNE ANGINE A STREPTOCOCCUS PYOGENES [37] ........................ 108

FIGURE 22 : ARBRE DECISIONNEL POUR LA PRISE EN CHARGE D’UNE BRONCHITE AIGUË CHEZ L’ADULTE SAIN [42] ....................... 113

FIGURE 23 : ARBRE DECISIONNEL POUR LA PRISE EN CHARGE D’UNE GRIPPE SAISONNIERE [46] ............................................... 120

FIGURE 24 : ARBRE DECISIONNEL POUR LA PRISE EN CHARGE D’UNE OMA [51] ................................................................... 130

FIGURE 25 : ARBRE DECISIONNEL POUR LA PRISE EN CHARGE D’UNE SINUSITE AIGUË CHEZ L’ADULTE [55].................................. 141

Table des tableaux

TABLEAU 1 : COMPOSITION DE L'HE DE PIMPINELLA ANISUM APRES EXTRACTION PAR DISTILLATION. [12]................................... 28

TABLEAU 2 : QUANTITES D’HE OBTENUES A PARTIR D’UNE TONNE DE PLANTES FRAICHES [11] .................................................. 34

TABLEAU 3 : TABLEAU RECAPITULATIF DE L’ACTION ANTISEPTIQUE DE L’HE D’ORIGAN D’ESPAGNE [20] ...................................... 46

TABLEAU 4 : SITES D’ACTION POSSIBLE DANS LA PEAU APRES APPLICATION CUTANEE D’HE [5] .................................................. 55

TABLEAU 5 : TABLEAU RECAPITULATIF DES AVANTAGES ET INCONVENIENTS DE CHACUNE DES VOIES D’ADMINISTRATION DES HE [5] . 63

TABLEAU 6 : DOSES LIMITES EN HE CONTENANT DES CETONES TERPENIQUES [9] .................................................................... 66

TABLEAU 7 : TABLEAU RECAPITULATIF DES TOXICITES DES HE EN FONCTION DE LEUR COMPOSITION CHIMIQUE [5] [21] [29].......... 72

TABLEAU 8 : TABLEAU RECAPITULATIF DES MODALITES D’ADMINISTRATION DES HE INDIQUEES DANS LE TRAITEMENT DES PATHOLOGIES

HIVERNALES. .................................................................................................................................................. 101

TABLEAU 9 : PRINCIPALES CARACTERISTIQUES CLINIQUES ET EPIDEMIOLOGIQUES DES ANGINES A SGA ET VIRALES [37] ................ 105

TABLEAU 10 : SCORE DE MAC ISAAC [39] ..................................................................................................................... 105

TABLEAU 11 : SIGNES EVOCATEURS DE BRONCHITE AIGUË ET DE PNEUMONIE CHEZ L’ADULTE SAIN [42] .................................... 112

18

INTRODUCTION

L’aromathérapie correspond à l’utilisation des huiles essentielles à des fins thérapeu-

tiques. Il s’agit d’une « bio-chimio-thérapie » naturelle reposant sur la relation entre les

composants chimiques des huiles essentielles et les activités thérapeutiques qui en décou-

lent.

Son histoire est très ancienne puisqu’elle remonte aux années 4500 avant J-C. Leur

propriété officinale fut démontrée en 1931 par René-Marie Gattefossé, pharmacien français.

L’emploi des huiles essentielles connait un nouvel essor dans les années 1960 grâce à Jean

Valnet, médecin militaire, publiant de nouveaux ouvrages à partir de son expérience profes-

sionnel, acquise pendant la guerre d’Indochine. Il est également le Président-Fondateur de

plusieurs Sociétés de recherche portant sur l’aromathérapie, la phytothérapie et toutes

autres thérapeutiques naturelles.

De nos jours, l’engouement pour les médecines naturelles ne cesse de s’accroitre. Pour

de nombreuses personnes elles représentent une alternative à la médecine classique.

Il est donc nécessaire de faire un bilan sur la règlementation en vigueur. En tant que

pharmacien, notre rôle est de s’assurer de la qualité des huiles essentielles que nous propo-

sons à nos patients. Pour cela, il est indispensable de connaitre les textes actuels, de savoir

quelles huiles essentielles peuvent-être vendues et sous quelles conditions, où se les procu-

rer, et comment les contrôler à l’officine.

Il faut aussi rappeler que l’utilisation des huiles essentielles n’est pas sans danger.

Même si elles ont de nombreuses indications thérapeutiques, leur emploi doit toujours se

faire avec vigilance. Le point sur leur utilisation (formes galéniques, toxicité…) sera égale-

ment traité. Nous aborderons les principales pathologies hivernales et nous verrons quels

traitements d’aromathérapie peuvent être mis en place.

Enfin, une enquête a été réalisée afin d’établir un bilan sur l’aromathérapie à nos offi-

cines.

19

PARTIE 1 : GENERALITES

20

Définitions des huiles essentielles

1. D’après la 8ème édition de la Pharmacopée Française de 1965

Le terme d’huile essentielle est équivalent à essence ou huile volatile.

Les HE sont « des produits de composition généralement complexe renfermant des

principes volatils contenus dans les végétaux et plus ou moins modifiés au cours de la pré-

paration. Pour extraire ces volatils, il existe divers procédés. Deux seulement sont utilisables

pour la préparation des essences officinales : celui par distillation dans la vapeur d’eau de

plantes à essence ou de certains de leurs organes, et celui par expression […] pour obtenir

les essences de Citrus. » [1]

Les HE peuvent subir un traitement ultérieur approprié. Elles peuvent être commer-

cialement dénommées comme étant déterpenée, desesquiterpénée, rectifiée ou privée de

« x » :

Une huile essentielle déterpenée est une huile essentielle privée, partielle-

ment ou totalement, des hydrocarbures monoterpéniques ;

Une huile essentielle déterpénée et désesquiterpénée est une huile essen-

tielle privée, totalement ou partiellement, des hydrocarbures mono- et ses-

quiterpéniques ;

Une huile essentielle rectifiée est une huile essentielle qui a subi une distilla-

tion fractionnée dans le but de supprimer certains constituants ou d’en modi-

fier la teneur ;

Une huile essentielle privée de « x » est une huile essentielle qui a subit une

séparation partielle ou complète d’un ou plusieurs constituants. [2]

Cependant, le pharmacien se doit de proposer des HE 100% pures et naturelles, c'est-

à-dire ne pas avoir subi ces différents traitements cités ci-dessus. Dans le cas contraire, le

patient se retrouverait face à une HE de composition aléatoire, non définie et surtout

n’offrant aucune garantie sur son efficacité et son innocuité.

2. D’après la 6ème édition de la Pharmacopée Européenne qui suit la norme

AFNOR NT.T 75006

Une HE est un « produit odorant, généralement de composition complexe, obtenu à

partir d’une matière première végétale botaniquement définie, soit par entrainement à la

vapeur d’eau, soit par distillation sèche, soit par un procédé mécanique approprié sans

21

chauffage. L’huile essentielle est le plus souvent séparée de la phase aqueuse par un procé-

dé physique n’entraînant pas de changement significatif de sa composition ». [2]

La Pharmacopée Européenne précise également que la matière première peut être

fraîche, flétrie, sèche, entière, contusée ou pulvérisée.

AFNOR NT.T-75006

« Produit obtenu à partir d’une matière première végétale, soit par entrainement à la

vapeur, soit par des procédés mécaniques à partir de l’épicarpe de Citrus, soit par distillation

sèche. L’huile essentielle est ensuite séparée de la phase aqueuse par des procédés phy-

siques n’entrainant pas de changement significatif de sa composition… »

22

Réglementation des huiles essentielles

1. Vente en l’état d’huile essentielle

1.1. Code de la Santé Publique, Article L4211-1 alinéa 6

(modifié par Ordonnance du 26/04/2007 – art. 26 JORF 27/04/2007) :

« Sont réservées aux pharmaciens, sauf les dérogations prévues aux articles du pré-

sent code : […] 6° La vente au détail et toute dispensation au public des huiles essentielles

dont la liste est fixée par décret ainsi que de leurs dilutions et préparations ne constituant ni

des produits cosmétiques, ni des produits à usage ménager, ni des denrées ou boissons ali-

mentaires ; […]. » [3]

1.2. Code de la Santé Publique, Décret n°2007-1198 du 03/04/2007

(rectifié le 18/08/2007) :

Il énumère la liste des HE mentionnées dans l’article L4211, dont la vente au public

est réservée aux pharmaciens : [4]

« Huiles essentielles de :

- grande absinthe (Artemisia absinthium L.)

- petite absinthe (Arthémisia pontica L.)

- armoise commune (Artemisia vulgaris L.)

- armoise blanche (Artemisia herba alba Asso)

- armoise arborescente (Artemisia arborescens L.)

- thuya du Canada ou cèdre blanc (Thuya occidentalis L.) et cèdre de Corée (Thuya Ko-

raenensis Nakai), dits « cèdre feuille)

- hysope (Hyssopus officinalis L.)

- sauge officinale (Salvia officinalis L.)

- tanaisie (Tanacetum vulgare L.)

- thuya (Thuya plicata Donn ex D. Don.)

- sassafras (Sassafras albidum [Nut] Nees)

- sabine (Juniperus sabina L.)

- rue (Ruta graveolens L.)

- chénopode vermifuge (Chenopodium ambrosioides L. et Chenopodium anthelminticum

L.)

- moutarde jonciforme (Brassica juncea [L.] Czernj. et Cosson). »

23

Les HE de Salvia officinalis L., Thuya occidentalis et plicata, Artemisia absinthium et pon-

tica, contiennent de la thuyone ; l’HE d’Hyssopus officinalis L. contient quant à elle de la pi-

nocamphone et de l’isopinocamphone.[1][5]

Ce sont toutes trois des cétones terpéniques ayant des propriétés abortives et neuro-

toxiques d’où leur contre-indication chez les enfants, les femmes enceintes, les femmes al-

laitantes, les patients épileptiques.[5]

1.3. Code de la Santé Publique, Article L3322-5

« Il est interdit à un producteur ou fabricant d’essences pouvant servir à la fabrication des

boissons alcooliques, telles que les essences d’anis, de badiane, de fenouil, d’hysope, ainsi

qu’aux producteurs ou fabricants d’anéthol, de procéder à la vente ou à l’offre, à titre gratuit

desdits produits à toutes personnes autres que les fabricants de boissons ayant qualité

d’entrepositaires vis-à-vis de l’administration des contributions indirectes, les pharmaciens,

les parfumeurs, les fabricants de produits alimentaires ou industriels et les négociants expor-

tateurs directs.

La revente de ces produits en nature sur le marché intérieur est interdite à toutes ces ca-

tégories à l’exception des pharmaciens qui ne peuvent les délivrer que sur ordonnance médi-

cale et doivent inscrire les prescriptions qui les concernent sur leur registre d’ordonnance. »

[6]

HE à anéthol délivrées uniquement sur ordonnance : [1]

- HE d’anis (Pimpinella anisum L.)

- HE de fenouil (Foeniculum vulgare Mill.)

- HE de badiane (Illicium verum Hook.f.)

- HE d’hysope (Hysopus officinalis L.)

- HE d’absinthe (Artemisia absinthium L.)

2. Vente de médicaments à base d’huile essentielle

Il n’y a pas de réglementation spécifique pour l’utilisation des médicaments à base d’HE.

Les spécialités pharmaceutiques contenant des HE répondent à la définition des médica-

ments à base de plantes : « Les médicaments à base de plantes sont des médicaments dont

les principes actifs sont exclusivement des drogues végétales et/ou des préparations à base

de drogue(s) végétale(s) ».

24

Par conséquent, les médicaments à base d’HE doivent répondent aux caractéristiques de la

directive 2004/24/CE du 31/03/2004 et faire l’objet d’un enregistrement au titre de médi-

cament traditionnel à base de plantes. [2]

2.1. Directive 2004/24/CE du 31/03/2004

Elle modifie la directive 2001/83/CE : [7]

- Elle instaure une procédure d’enregistrement simplifiée pour faciliter la mise sur le

marché de médicaments traditionnels à base de plantes ne pouvant obtenir d’AMM au titre

de la directive 2001/83/CE.

En effet, l’ancienneté du médicament permet de réduire la nécessité de réaliser des essais

cliniques et précliniques dés que son innocuité, sur la base des informations relatives à son

usage traditionnel médicinal, est démontrée dans les conditions d’emploi spécifiées (élé-

ments bibliographiques, rapports d’experts...) pendant une période d’au moins 30 ans, dont

au moins 15 ans dans la Communauté Européenne.

Cependant, les essais physicochimiques, biologiques et microbiologiques sont toujours exi-

gés conformément aux normes de qualité des Pharmacopée Européenne et Française (ou

d’un autre Etat membre).

- Elle ne devrait être utilisée que si une autorisation de mise sur le marché au titre de la

directive 2001/83/CE ne peut-être obtenue.

- Elle ne s’applique pas aux médicaments homéopathiques soumis à une AMM ou à un

enregistrement au titre de la directive 2001/83/CE.

Un comité des médicaments à base de plantes a été créé au sein de l’Agence euro-

péenne pour l’évaluation de ces médicaments. Ce comité doit établir des monographies ainsi

qu'une liste communautaire des plantes médicinales, ou préparations à base de plante, suf-

fisamment pertinentes pour permettre un enregistrement simplifiée.

Chaque Etat membre devra reconnaitre les enregistrements effectués par un autre Etat

membre, uniquement sur la base des monographies communautaires des médicaments dé-

livrés (donc aucun complément relatif au dossier clinique et préclinique ne peut être exigé).

[Voir annexe 1 : Format de dossier à élaborer pour une demande d’inscription sur la liste des

plantes médicinales de la Pharmacopée Française.]

25

2.2. Cas des suppositoires contenant des dérivés terpéniques

(Utilisés dans les affections bronchiques bénignes)

L’Agence Européenne du Médicament (EMA) a montré, en réévaluant le rapport bé-

néfice-risque de ces médicaments, qu’ils étaient associés à des complications neurologiques

(convulsions, somnolence, agitation) surtout chez les enfants (du fait de l’immaturité du sys-

tème nerveux central), sans présenter une réelle efficacité thérapeutique. Il a été également

montré que l’âge de l’enfant et les antécédents d’épilepsie ou de convulsion fébrile, sont des

facteurs de risques de troubles neurologiques.

C’est pourquoi les suppositoires contenant des dérivés terpéniques (incluant le camphre,

le niaouli, le cinéole, le thym sauvage, le terpinol, le citral, le menthol, les HE d’aiguille de

pin, d’eucalyptus et de térébenthine) sont désormais contre-indiqués :

- Chez les enfants de moins de 30 mois ;

- Chez les enfants ayants des antécédents de convulsion fébrile ou d’épilepsie.

De ce fait, les spécialités utilisées uniquement chez les nourrissons ont été retirées du

marché le 13 février 2012 (Bronchorectine au citral nourrissons®, Terpone nourrissons®,

Bronchodermine nourrissons®, Trophires composé nourrissons®, Trophires nourrissons®). [8]

26

PARTIE 2 : QUALITE ET CONTROLE

27

Qualité des huiles essentielles

D’après Dominique BAUDOUX, pharmacien aromatologue : [9]

Les propriétés des molécules aromatiques et leur action synergique déterminent les

propriétés et indications des HE. La corrélation entre la structure chimique et l’activité thé-

rapeutique est à l’origine de l’aromathérapie scientifique puisqu’il est impossible de définir

les propriétés d’une HE sans tenir compte des molécules qui la constituent.

Seul le respect de l’ensemble des critères de qualité garantira l’authenticité des HE, leur re-

lative innocuité et leur pleine efficacité thérapeutique.

1. Matières premières végétales

1.1. Dénomination botanique

L’aromathérapie est une science basée sur des connaissances botaniques précises. La

seule dénomination permettant l’identification exacte de la plante et évitant toute confusion

responsable d’effets secondaires toxiques, est bien entendu la dénomination scientifique

latine.

D’autant plus que certaines HE sont disponibles en dehors du circuit pharmaceutique, ce

qui représente un risque majeur de mésusage et de falsification (exemple de la confusion

entre la badiane de Chine (Illicium verum), et la badiane du Japon (Illicium religiosum), cette

dernière étant interdite en France car pro-convulsivante [10])

L’identification de la plante se fait selon des critères de ressemblance biochimiquement

déterminés permettant de les classer par types et sous-types. Selon les règles linnéennes, on

retrouve les groupes correspondant à la « Famille », le « Genre », l’ « Espèce », la « Sous-

espèce », la « Variété cultivée » et l’ « Hybride ».[2][11]

Exemples : [5]

Mentha X piperata clone franco-mitcham (Lamiacaea)

Genre Espèce Hybride Famille

Signe d’hybridation

28

Eycalyptus radiata ssp radiata (Myrtaceae)

Genre Espèce Sous-espèce Famille

La dénomination internationale reconnue est celle exprimée en latin. Elle comprend

donc le nom de genre, suivi du nom d’espèce, suivi de l’initiale ou de l’abréviation du bota-

niste ayant décrit en premier cette plante. Peut également s’y ajouter, le nom de sous-

espèce ou de la variété ainsi que celui de la famille.

Pour un même genre, deux espèces ou sous-espèces de plantes, peuvent produire des

HE de composition chimique différente.

Exemple : [5]

- Eucalyptus citriodora, riche en citronnellal (aldéhyde terpénique) aux propriétés ré-

pulsive, anti-moustiques ;

- Eucalyptus globulus, riche en pinocarvone (cétone terpénique neurotoxique) aux pro-

priétés mucolytiques et anivirales.

A contrario, des HE d’espèces complètement différentes peuvent présenter des composi-

tions chimiques proches.

Exemple : l’anis vert (Pimpinella anisum) et la badiane de chine (Illicium verum L.)

Tableau 1 : Composition de l'HE de Pimpinella anisum après extraction par distillation. [12]

1.2. Récolte

- Mode de culture : il est conseillé de n’utiliser que les HE provenant de plantes cueillies

à l’état sauvage ou de culture biologique (l’ajout de sels minéraux solubles peut modi-

fier complètement la composition de la plante pouvant la rendre toxique).

- Choix des plantes : il ne faut récolter que les plantes saines.

29

- Mode de cueillettes : les plantes doivent être récoltées à la main.

- Origine géographique : les sols sur lesquels poussent les plantes productrices d’HE

doivent-être clairement identifiés, ils conditionnent la qualité de l’HE.

- Stade végétatif : la récolte a lieu pendant le stade végétatif où la plante est la plus

riche en HE, variable selon la plante.

- Période de la journée : elle influence la qualité de l’HE (le matin pour la lavande,

l’après-midi pour le thym).

1.3. Chimiotype / Chémotype

Une plante aromatique, botaniquement définie, peut synthétiser une essence bio-

chimiquement différente en fonction du biotope dans lequel elle se développe. Ainsi, chacun

des biotopes définit un chémotype (ou « race chimique ») de cette plante.

Deux chémotypes biochimiquement différents présenteront des activités thérapeutiques et

toxiques variables. [5]

Exemple : Thymus vulgaris L. de la Méditerranée occidentale compte 7 chimiotypes diffé-

rents : [1][13]

- six en France : riche en thymol, carvacrol, géraniol, linalol, α-terpinéol, thujanol-4-

terpinéol ;

- un en Espagne : riche en cinéole.

C’est pourquoi, il est important de connaitre l’origine géographique du site de culture,

les conditions environnementales (températures, hygrométrie, composition des sols, alti-

tude, ensoleillement…), le stade végétatif de la plante au moment de la récolte. La notion de

chronobiologie est également très importante : elle définie le moment optimal de la récolte

(la période où la plante est la plus riche en essence).

Enfin, il est également très important d’assurer une bonne conservation, c’est-à-dire

d’inhiber toute activité enzymatique après la récolte pour éviter la dégradation de certains

constituants ainsi que la prolifération bactérienne et fungique. Les procédés les plus utilisés

sont la distillation immédiate et le séchage.

L’identification physico-chimique de l’huile essentielle récoltée est donc indispensable.

Les laboratoires de production réalisent des chromatographies sur couche mince (CCM), des

chromatographies en phase gazeuse (CPG) pour garantir la qualité de l’HE produite. On par-

lera alors d’Huile Essentielle ChémoTypée (H.E.C.T).

[11][5][2]

30

1.4. Organes producteurs d’huiles essentielles

a) Répartitions et localisations

Seulement 17500 espèces aromatiques existeraient et ne seraient retrouvées quasi-

ment que chez les végétaux supérieurs. Certaines appartiennent aux familles de la classe des

conifères de la sous-division des Gymnospermes, comme par exemple:

- Les Cupressaceae (Thuja occidentalis, Juniperus virgiana)

- Les Pinacaea (Abies balsamea…)

D’autres appartiennent également aux familles des classes des Monocotyles et Dicotyles de

la sous-division des Angiospermes, comme par exemple :

- Les Anacardiacées (Heeria insignis, Schinus smolle, …)

- Les Anonacées (Monodora citriodora,…)

- Les Apiacées (Ammi visnaga, Anethum graveolens, Coriandrum sativum, Diplophium

africanum, Foenicullum vulgare, Ligusticum scoticum, Steganotenia araliacea,…)

- Les Apocynacées (Carissa edulis,…)

- Les Aracées (Acorus calamus,…)

- Les Astéracées (Achillea millefolium, Artemisia absinthium, Baccharis salicifolia, Matri-

caria chamomilla, Solidago canadensis, Tanacetum vulgare, …)

- Les Chénopodiacées (Chenopodium ambrosioides, …)

- Les Cloranthacées (Hedyosmum angustifolium, …)

- Les Géraniacées (Pelargonium graveolens,…)

- Les Iridacées (Iris florentina, …)

- Les Lamiacées (Aeollanthus pubescens, Hyptis suaveolens, Hyssopus officinalis, Lavandu-

la angustifolia, Melissa officinalis, Mentha, piperita,

Minthostachys andina, Monarda fistulosa, Ocimum (basilicum, canum,…), Origanum

vulgare, Rosmarinus officinalis, Salvia officinalis, Thymus vulgaris,…)

- Les Lauracées (Aniba (parviflora, amazonica), Cinnamomum camphora, Laurus nobilis,

Sassafras officinalis)

- Les Liliacées (Allium sativum, …)

- Les Malvacées (Hibiscus abelmoschus, …)

- Les Méliacées (Cedrela odorata, …)

- Les Moracées (Siparuna guianensis, …)

- Les Myricacées (Myrica gale, …)

- Les Myristicacées (Myristica fragrans, …)

- Les Myrtacées (Eucalyptus citriodora, Leptospermum citratum, Melaleuca quinquenervia,

Pimenta dioica, …)

- Les Pipéracées (Piper nigrum, …)

- Les Poacées (Cymbopogon citratus, Vetiveria zizanoides, …)

- Les Rosacées (Rosa damascena, …)

- Les Rutacées (Citrus limon, Clausena anisata, Ruta graveolens, …)

- Les Verbénacées (Lippia Citriodora, …)

- Les Zingibéracées (Amomum card…)

[14]

31

Cependant, les principales familles sont les Apiaceae, Asteraceae, Cupressaceae, Lamiaceae,

Lauraceae, Myrtaceae, Pinaceae, Poaceae, Rutaceae.

Les HE peuvent être stockées dans tous les organes de la plante (végétatifs et repro-

ductifs). Les organes producteurs d’essence peuvent être de différents types et sur diverses

parties de la plante (d’où une composition et donc une activité pharmacologique variable).

Mais seuls les organes les plus concentrés seront cueillis.

Exemples :

fleurs et sommités fleuries (bergamotier, sauge, ylang-ylang, rose, romarin,

lavande, menthe, sarriette, thym, origan)

feuilles (citronnelle, eucalyptus, laurier noble, niaouli, myrte, ravensare, tea-

tree)

écorces (cannelle de Ceylan et de Chine)

bois (de santal, de rose, de cèdre, de Siam)

racines (vétiver, angélique)

rhizomes (curcuma, gingembre, roseau odorant)

fruits (anis, badiane, citron, orange)

graines (muscade)

oléorésines (térébenthine, styrax, myrrhe, encens, copaïba)

[1], [5][15][16]

b) Histologie

La synthèse et l’accumulation des HE sont souvent associées à la présence de structures his-

tologiques spécialisées, localisée sur ou à proximité de la surface de la plante. [5][17][18]

- Les poils glandulaires sécréteurs :

Le plus fréquent. Ils se situent à la périphérie du calice, des feuilles, des tiges Ils sont

toujours composés d’une cellule basale surmontée de cellules sécrétrices d’essence

stockée dans une poche à essence. La libération de l’HE se fait par rupture de la

poche. Les plantes possédant ces poils font partie des Lamicaea, Géraniaceae, Ver-

benaceae surtout.

32

Figure 1 : Schéma de poil glandulaire de Salvia officinalis

- Les poches sécrétrices (cellules sécrétrices modifiées)

Les poches glandulaires schizogènes : Poches dont le méat central (contenant

l’HE) est agrandi par la multiplication des cellules bordantes (cellules sécrétrices), reliées à

l’épiderme par un fin canal sécréteur permettant l’évaporation de l’HE. Ces poches se situent

sur la face inférieure du limbe de la feuille.

Figure 2 : Poches schyzogènes d'Eucalyptus globulus [19]

Les poches lysigènes : libération de l’HE par lyse de la poche.

Les poches schizolysigène : poches schizogènes dont les celules de l’appareil

sécréteur se dissolvent d’où un agrandissement du canal excréteur.

- Les canaux sécréteurs : petits canaux présents sur toute la longueur de la plante, dont

les parois sont constituées d’une assise de cellules sécrétrices.

Figure 3 : Coupe transversale d’un canal glandulaire schizogène de feuille de Pinus pinaster

33

2. Huiles essentielles

2.1. Principes d’obtention des huiles essentielles pharmaceutiques

La technique d’extraction peut modifier les caractéristiques de l’HE (couleur, viscosi-

té, solubilité, volatilité, constituants, mode d’utilisation). [2]

Le choix de la technique dépend surtout de la matière première végétale. C’est pour-

quoi le rendement de production des HE peut varier de 0.015% à plus de 20%. L’extraction

est une opération capitale permettant d’obtenir des composés volatils, fragiles, dont il ne

faut pas altérer la qualité. Les deux seuls modes d’obtention autorisés par la Pharmacopée

française sont l’expression et la distillation.

a) Hydrodistillation et entrainement à la vapeur d’eau

La drogue végétale intacte ou broyée est totalement immergée dans un alambic rempli

d’eau. Le tout est porté à ébullition. Ainsi, l’huile essentielle forme un azéotrope avec la va-

peur d’eau (cela signifie que la température d’ébullition du mélange est inférieure à celle de

chacun des composés et reste constante jusqu’à disparition complète du mélange). La va-

peur d’eau entraine la vapeur d’HE. Elles seront par la suite condensées dans un tube réfri-

gérant et recueillies dans un vase florentin (essencier). La densité de l’huile essentielle est

inférieure à 1 donc elle surnage et sera séparée par décantation.

Ainsi, on obtient simultanément une eau distillée aromatique (ou hydrolat) et une HE.

L’hydrolat renferme les composés aromatiques les plus hydrophiles des HE correspondantes,

en quantité inférieure à 5%. [11]

Figure 4 : Procédé d'extraction des huiles essentielles par entrainement à la vapeur d'eau [5][11]

34

Ce type d’extraction nécessite une connaissance parfaite de la plante aromatique. La qualité

de l’huile essentielle dépend de la nature de l’eau, du matériau de l’alambic (cuivre ou inox),

de la pression (inférieure à 0.05 bar) et de la durée de distillation.

L’huile essentielle recueillie doit être 100% naturelle (non dénaturée par des molécules de

synthèses) et 100% pure (sans autres huiles essentielles).

Les rendements de production d’HE sont extrêmement variables et souvent très faibles (de

0.0003% pour Rosa damascena ou la Rose de Damas, à 16% pour Eugenia caryophyllus ou le

clou de Girofle), ce qui explique la disparité des prix de vente et renforce les risques de falsi-

fication visant à améliorer les rendements. [1], [5][2]

Exemples :

Chamaemelum nobile (Camomille romaine) 0.200 kg

Eucalyptus globulus (Eucalyptus globuleux) 20 kg

Illicium verum, fr (Badiane de Chine ou anis étoilée) 50 kg

Lavandula vera (lavande officinale) 6 kg

Melissa officinalis (Mélisse officinale) 0.08 kg

Thymus vulgaris (Thym commun) 1kg

Rosa damascena (Rose de Damas) 0.003 kg

Origanum majorana (Marjolaine à coquille) 3 kg

Tableau 2 : Quantités d’HE obtenues à partir d’une tonne de plantes fraîches [11]

b) Expression à froid des épicarpes de Citrus

Elle est réalisée sur des fruits frais, surtout pour les Citrus spp.

Il s’agit d’un procédé mécanique étant le seul à ne pas modifier le produit obtenu

ainsi appelé essence. Les zestes sont dilacérés par abrasion de la surface du fruit, sous un

courant d’eau. Le contenu des poches sécrétrices rompues s’écoule alors à l’extérieur du

fruit. Puis, les déchets solides sont éliminés et l’HE est séparée de la phase aqueuse par cen-

trifugation.

D’autres procédés créés une dépression pour rompre les poches sécrétrices et recueillent

directement l’HE, ce qui évite les dégradations liées à l’action de l’eau. [1] [2]

c) Distillation sèche

L’HE est obtenue par distillation des bois, écorces ou racines. Les plantes ou parties

de plantes sont très légèrement chauffées (température inférieure à 100°C) sans ajout d’eau

35

ou de vapeur d’eau, ni de solvants organiques. Les substances volatiles sont ensuite conden-

sées.

Cette méthode d’extraction s’applique aux végétaux fragiles, thermosensibles (pétales de

rose…). Elle présente un rendement très faible donc elle est très peu utilisée dans l’industrie

pharmaceutique. [2][20]

2.2. Purification

Certaines HE ne peuvent être utilisées à l’état brute car elles contiennent des constituants

malodorants ou néfaste sur le plan thérapeutique. Une HE contient toujours en plus ou

moins grandes proportions des hydrocarbures terpéniques ou sesquiterpéniques.

Du fait de leur caractère insaturé, ces hydrocarbures s’oxydent et se résinifient facilement,

conduisant à une dégradation du parfum et une diminution de la solubilité de l’HE dans

l’alcool. De plus, ils sont irritants pour la peau.

C’est pourquoi, les HE produites peuvent être déterpennées pour obtenir des produits plus

stables, plus concentrés, au pouvoir antiseptique plus important. [20]

2.3. Maturation

Il s’agit d’un temps de repos indispensable pour obtenir des molécules chimiquement

stables. Cette période doit durer au moins un mois. Elle est parfois plus longue, notamment

pour certaines huiles comme celle de Laurus nobilis ou Laurier noble, qui doit reposer un an.

2.4. Propriétés physiques

Les HE sont définies comme étant :

liquides à température ambiante ;

rarement colorées ;

volatiles;

non miscibles à l’eau ;

miscibles à l’alcool (essai réalisé avec de l’éthanol), aux solvants organiques et

aux huiles végétales ;

de densité inférieure à celle de l’eau (sauf HE de sassafras, de girofle et de ca-

nelle);

de consistance huileuse mais non grasse (ne laisse pas de film gras après éva-

poration)[1]

36

3. Conservation et stockage à l’officine

Selon les normes AFNOR NF T 75-001 et 75-002, portant sur l’emballage, le conditionne-

ment, le stockage des HE et sur l’étiquetage des récipients contenant des HE.

Les HE sont de nature très instable. Il est donc indispensable de les conserver dans un réci-

pient propre, sec, étanche, bien rempli (car l’espace libre se rempli d’azote ou d’autre gaz

inerte), en verre teinté pour être à l’abri de la lumière, dans un endroit tempéré (moins de

20°C). Pour limiter l’oxydation par l’oxygène de l’air, il est conseillé d’ajouter des billes en

verre dans les flacons entamés. [1][21][11]

Dans ses conditions, les HE se conservent environ trois ans, sauf pour les essences

d’agrumes qui se conservent un an car plus fragiles (de préférence au réfrigérateur).

L’étiquette apposée sur le flacon doit comporter :

- le nom scientifique de la matière première utilisée ;

- dans les cas appropriés, le type d’HE et/ou le chémotype ;

- dans les cas appropriés, la méthode de production ;

- l’organe distillé ou expressé ;

- dans les cas appropriés, le nom et la concentration de tout anti-oxydant ajouté

- la date de péremption

- le numéro de lot

[2]

4. Les huiles essentielles commercialisées

- Les HE de qualité officinale : naturelles, non reconstituées, non déterpénnées ;

- Les HE synthétiques et reconstituées : non convenables en aromathérapie car leur re-

constitution n’est que partielle. En effet, seuls les composants principaux y sont pré-

sents, ce qui est contraire à la notion de totum, primordiale, puisque la multiplicité

des composants d’une HE contribue à son efficacité

- Les HE déterpennées : certes moins allergisantes mais les terpènes sont très actifs ce

qui diminuerait l’efficacité thérapeutique de l’HE.

- Les HE encapsulées : microcapsules dont la paroi est constituée de gélatine surtout

utilisées pour les préparations.

[11]

37

Contrôle des huiles essentielles

1. Contrôle de la matière première végétale

- Examen botanique macroscopique : description rapide de la drogue végétale ;

- Examen botanique microscopique : recherche des caractères spécifiques, dominants

de la drogue ; avec possibilité de mettre en évidence les HE grâce à des colorants li-

pophiles ;

- Identification par CCM (Chromatographie sur Couche Mince) de la solution extraite

obtenue avec possibilité de déterminer le chémotype (grâce aux constituants majori-

taires).

- Essais : détermination des cendres totales, perte à la dessiccation, teneur en eau, te-

neur en métaux lourds. [2] [1]

2. Contrôle des huiles essentielles

- Caractères organoleptiques : couleur, odeur, aspect

- Caractères physico-chimiques :

Indices physiques : densité relatives, indice de réfraction, angle de rotation

optique, point de solidification, solubilité dans l’alcool, résidu d’évaporation…

Indices chimiques : indices d’acide, d’ester, de carbonyle.

[2] [1][20]

- Analyse chromatographique :

Chromatographie en Phase Gazeuse (CPG) sur colonne capillaire :

Méthode qualitative et quantitative la plus adaptée car les HE sont volatiles ; le

temps d’analyse est court ; cette méthode est automatisable, fiable et surtout reproductible.

La phase stationnaire utilisée est composée de dérives de cyclodextrines alkylées (apolaires),

ou acylées énantiosélectives pour obtenir une analyse chirospécifique (car la chiralité d’un

composé influence l’odeur de l’HE)

La CPG permet de séparer, de quantifier les composants de l’HE et de donner leur indice de

rétention (IR) ou temps de rétention (Tr).

Elle peut être couplée à divers spectromètres, comme par exemple un spectre de mase (SM)

pour déterminer l’absorbance de chacun des constituants, séparés grâce à la CPG

(l’identification est ensuite réalisée en comparant les indices de rétention et les données

spectrales des constituants individualisés, avec les caractéristiques de produits de références

38

reconnus dans la littérature) ; ou encore un spectre à résonnance magnétique (RMN) pour

obtenir la structure chimique complète d’un constituant inconnu.

D’autres méthodes de couplages multidimensionnels se sont développées pour améliorer la

séparation et l’identification des constituants d’une HE. La méthode la plus élaborée est

celle utilisant un spectromètre isotopique par ratio de masse mesurant le rapport isoto-

pique 13C/12C.

Ces méthodes chromatographiques sont normalisées au niveau national et international (NF

T 75-400, éqv. ISO 7359 et 7606 :1985). [1] [22]

Chromatographie Liquide Haute Performance (CLHP) :

Elle n’étudie que les constituants non volatils. Elle est utilisée pour déterminer les couma-

rines photo-sensibilisantes présentes dans l’HE de Citrus. [2]

- Profil chromatographique :

Il détermine une liste de constituants dits « représentatifs » et « caractéristiques » dans

des limites de concentrations, ou de rapport de concentrations, pour une HE donnée. Un

profil suit des directives françaises et mondiales (NF ISO 11024-1 :1999) [1]. Il permet

d’obtenir une estimation reproductible des teneurs de ces différents constituants, basée sur

les pourcentages relatifs des aires des pics obtenus et non sur leur dosage strict.

[Voir annexe 2 : Profil chromatographie de l’HE de Mentha x piperita par le laboratoire AR-

KOPHARMA]

Ces contrôles, prévus par la Pharmacopée française, concourent tous à assurer la

sécurité de la santé publique et à garantir l’efficacité constante des HE. Ils sont réalisés dans

des laboratoires pharmaceutiques et reposent en général sur des mesures d’indices physico-

chimiques et sur la détermination du profil CPG couplé à une SM. Un bulletin de contrôle

doit ainsi accompagner chaque HE achetée pour le préparatoire. D’après les bonne pratiques

de préparation officinales, les bulletins de contrôle doivent être archivés et répertoriés dans

le registre des entrées des matières premières où sera également inscrit le numéro de lot

interne du produit et sa libération (validation/acceptation), afin d’assurer sa traçabilité au

sein de l’officine.

3. Normes AFNOR et ISO

Les caractères physiques, organoleptiques, chimiques et chromatographiques sont dé-

terminés à partir des matières premières végétales. Ils sont définis par des normes natio-

39

nales établies par l’AFNOR (Agence Française de NORmalisation). Quasiment toutes ces

normes sont à nouveaux étudiées, sur le plan international, par des experts mondiaux du

groupe de travail ISO TC 54, et deviennent ainsi des normes ISO (Organisation Internationale

de Normalisation).[2]

Les normes relatives aux HE sont : [1][23][24][25][21]

- NF T 75-002 (ISO/TR 211 : 1999): relative aux « Règles générales d’étiquetage et de

marquage des récipients ». L’étiquetage doit comporter : « la désignation commerciale de

l’HE, le nom (latin) de la plante et de la partie de la plante dont elle est extraite, la technique

de production ou le traitement spécifique qu’elle a subi : distillation ou pression. »

- NF T 75-004 (ISO 3218 : 1976) : relative aux « Principes de nomenclature ». Elle fixe

« les règles de dénomination à respecter dans les différents cas qui peuvent se présenter

(chimiotypes, clones, hybrides, origines géographiques variée, lieu de production…)»

- NF T 75-005 (ISO4720 : 2002 en révision, publication en 2014) : relative à la « No-

menclature ». Elle donne une liste de nomenclature botanique de plantes utilisées pour la

production des HE, avec les noms communs des HE en anglais et en français. Cette norme

comprend en outre un index alphabétique des noms communs des HE en anglais et en fran-

çais.

4. Approvisionnement à l’officine

4.1. Les fournisseurs

Pour l’approvisionnement en HE en vue de la réalisation d’une préparation et pour la

délivrance d’HE, le pharmacien a le choix entre différents fournisseurs ayant un statut juri-

dique différents. En effet, on distingue le statut d’établissement pharmaceutique à celui de

distributeur.

D’après l’article L. 5138-3 du Code de la Santé Publique : « sauf à en assurer la responsabilité

du contrôle, le pharmacien ne peut utiliser que des matières premières en provenance d’un

établissement pharmaceutique certifié ».

Ainsi, si le pharmacien s’approvisionne :

- Auprès d’un établissement pharmaceutique : ce laboratoire, de part son statut, est

obligé de réaliser des contrôles sur les HE qu’il distribue. Ainsi le pharmacien n’y est pas tenu

mais il doit vérifier la conformité du bulletin d’analyse (fourni par le laboratoire) par rapport

aux normes en vigueur.

Exemple : Phytosun aroms® qui dépend de Omega pharma® ; Ladrôme…

40

- Auprès d’un distributeur (non pharmaceutique) : sans bulletin d’analyse du lot déli-

vré, le pharmacien doit contrôler les HE reçues par des moyens analytiques complets. S’il ne

dispose pas de ces moyens, il peut sous traiter ce contrôle auprès d’un laboratoire compé-

tent et reconnu. Avec un bulletin d’analyse, délivré par le distributeur, le pharmacien est

tenu de vérifier la correspondance entre les numéros de lots et de réaliser une CCM pour

vérifier la présence des principaux composants dans les HE reçues.

Exemple : Huile essentielle du Docteur Valnet®, Comptoir Aroma®, Naturesun aroms®, Pur

essentiel®, Arkential®, Bioflorale®, Florame®, Pranarôm®, Cosmo naturel®, Naturactive®…

[Annexe 3 : Fiche d’analyse de quelques huiles essentielles utilisées dans le traitement des

maux de l’hiver, par le laboratoire Pranarôm]

4.2. Labels et garanties de qualité

Il existe beaucoup de labels différents mais certains ne sont pas garants de la qualité

de l’HE. [26][21]

- « BIO » : signifie que l’HE est certifiée par un organisme Ecocert afin de garantir

l’origine botanique de l’HE.

- « AB » : pour Agriculture Biologique, répond à des normes très strictes dont la condi-

tion nécessaire pour obtenir ce label est que le produit contienne au minimum 95%

d’ingrédients issus de l’Agriculture Biologique.

Les labels BIO ou AB délivrés par des pays n’appartenant pas à l’Europe ne sont pas reconnus

par la Pharmacopée Européenne car les normes de production y sont très différentes.

- « ECOCERT » : signifie que l’HE a été soumise au contrôle régulier d’une société de

certification (organisme Ecocert) agréé par les pouvoirs publics. Cette société est à

même de garantir que certaines normes bien spécifiques à l’agriculture biologique ont

bien été respectées. [27]

- « HEBBD » : signifie Huiles Essentielles Biologiquement et Biochimiquement Définies.

Donc chaque lot d’HE bénéficie d’un bulletin d’analyse établie avec le CNRS (Centre

National de Recherche Scientifique).

- « COSMEBIO » : label proche de AB mais réservé au domaine de la cosmétique :

« Cosmétique Biologique » et peut-être retrouvé sur les HE. Il garantie certaines

normes :

o 95%des ingrédients proviennent de l’agriculture biologique ;

o Au moins 10% d’ingrédients biologiques composent le produit fini ;

o Le total des ingrédients végétaux doit comporter 95% d’ingrédients

biologiques ;

41

o Il est interdit de retrouver toute trace de conservateur de synthèse, de

parfums de synthèse, d’ingrédients issus du pétrole, de silicones,

d’OGM (Organisme Génétiquement Modifié).

Cependant, les plus importantes sont les mentions « 100% pures, 100% naturelles, 100%

totales » c’est-à-dire que l’HE ne contient que la fraction aromatique de la plante. [2]

[Voir annexe 4 : La garantie H.E.B.B.D par Phytosun arôms®] [28]

42

PARTIE 3 : HUILES ESSENTIELLES ET MAUX DE L’HIVER

43

Aromatogramme

Il s’agit d’une technique de mesure in vitro du pouvoir antibactérien des HE. Cet

examen est équivalent à un antibiogramme où les antibiotiques sont remplacés par des

HECT « sélectionnées » (condition indispensable conditionnant la valeur des résultats).

Ce principe fut mis au point en laboratoire en 1949 par Schroeder et Messing grâce

aux travaux d'un clinicien, M. Girault, souhaitant utiliser les essences aromatiques au pou-

voir bactéricide en thérapeutique humaine. Par la suite, cette technique fut reprise par Gi-

rault et Bourgeon en 1969, pour réaliser des tests à partir de germes prélevés sur des ma-

lades en consultation. Cette modernisation amena toute l’aromathérapie anti-infectieuse au

service des malades. [20]

1. Principe de l’aromatogramme

Il mesure en millimètre (mm) le diamètre du halo d’inhibition, représenté par une

zone claire, où les germes ont été détruits par la diffusion de l’essence aromatique. [20][21]

Figure 5 : Représentation schématique d’un aromatogramme [5]

2. Les techniques utilisées

2.1. En milieu solide, sur gélose

Les premiers auteurs furent Schroeder et Messing en 1949. Ils expriment alors en milli-

mètre le halo d’inhibition produit par une essence aromatique après imprégnation des

44

disques de papier filtre placés au sein d’une gélose ensemencée d’une boîte de Pétri. Depuis

1978, on détermine également de manière systématique la Dose Minimale Bactéricide ou

Bactériostatique (DMB) en milieu liquide (ce qui a permis de confirmer le pouvoir antisep-

tique de l’HE d’Origan d’Espagne).

Figure 6 : Aromatogramme en milieu solide d’échantillons d’HE de thym sur des colonies de Sta-phylococus aureus [20]

2.2. En milieu gazeux, par la technique des micro-atmosphères

Elle fut mise au point par Kellner et Kobert en 1954-1956 : le disque imprégné d’essence

est disposé au centre géométrique du couvercle de la boîte de Pétri, et non plus au contact

de la gélose. La boîte de Pétri est fermée, retournée (couvercle vers le bas) et placé à l’étuve

à 37°C. Au bout de quelques heures (temps de latence), les colonies microbiennes situées

sur l’aire d’évaporation de l’essence ont disparu. Si le temps d’incubation est prolongé,

l’essence va diffuser sur toute la surface de la gélose, toutes les colonies vont subir le pou-

voir bactéricide de l’essence et disparaitre.

Cette technique a permis de découvrir 21 HE aux propriétés bactéricides. Il a été également

démontré qu’un certain nombre de fonctions chimiques contenus dans les essences étaient

responsables de l’activité bactéricide (surtout les phénols avec le thymol et carvacrol).

2.3. En milieu liquide, sur bouillon

Kienholz étudie en 1959 l’action antimicrobienne dans un jus de raisin au contact des va-

peurs d’essence aromatique. Cependant, les HE sont des corps gras donc insolubles dans

l’eau. Certains auteurs ont tenté de les solubiliser dans des solvants contenant de l’alcool, ce

qui faussait les résultats par son pouvoir bactéricide.

45

Pour résoudre ce problème, on ajoute au bouillon un tensio-actif créant une émulsion de

type H/E (huile dans eau).

Cet agent émulsionnant doit remplir trois conditions :

être inerte bactériologiquement,

n’avoir aucune action synergique antiseptique pour l’essence,

être chimiquement fiable (aucune interaction avec les constituant de

l’essence à tester).

3. Valeur de l’aromatogramme

3.1. Fiabilité

Elle est démontrée en pratiquant plusieurs aromatogrammes en même temps, sur le

même germe, afin de prouver que les résultats sont identiques.

Deux conditions sont nécessaires :

Les HE testées doivent appartenir au même lot et être caractérisées par des

chromatographies ;

Il faut toujours pratiquer la même technique de laboratoire.

3.2. Reproductibilité

Elle permet de démontrer que l’aromatogramme est fiable dans le temps. Cette valeur

ne peut-être établie avec certitude qu’à la condition formelle d’utiliser des HE appartenant

au même lot et dans un temps limité. En effet, il a été montré qu’au bout d’un mois environ

si l’aromatogramme est à nouveau effectué, sur le même germe avec les mêmes HE, il ne

donnera plus les mêmes résultats. Il n’est donc reproductible que sur une durée de quelques

jours.

Il a donc été supposé qu’un traitement par HE pouvait favoriser, par sélection, le dévelop-

pement de nouvelles souches bactériennes notamment pour les essences ayant préférentiel-

lement une action bactériostatique. Il se pourrait également que l’utilisation exclusive

d’essence d’action temporaire entrainerait des phénomènes de résistance.

Il est donc recommandé de prescrire plusieurs HE à la fois (généralement quatre).

46

4. Indice aromatique

4.1. Définition

L’indice aromatique (IA) d’une HE correspond au rapport entre le diamètre du halo

d’inhibition obtenu par un aromatogramme solide et celui d’une HE idéale, fictive, dont

l’action serait maximum dans 100% des cas.

Il faut tout d’abord définir « l’indice de croix » de chaque essence. Le diamètre du halo

d’inhibition mesuré en millimètre, après 24 heures d’incubation à 37°C, est symbolisé par un

nombre de croix variant de 1 à 3 :

- 1 croix (+) : 1 mm < diamètre < 2 mm

- 2 croix (++) : 2 mm < diamètre < 3mm

- 3 croix (+++) : diamètre >3 mm = activité germicide maximum

Pour chaque HE, on additionne le nombre total de croix obtenues et on obtient leur indice

de croix.

Pour obtenir l’indice aromatique d’une HE donnée, il suffira d’effectuer le rapport suivant :

IA = (Indice de croix de l’HE à tester) / (Indice de croix de l’HE idéale soit 100%)

Le résultat est donc compris entre 0 et 1 : plus l’indice aromatique est proche de 1, plus

l’essence est germicide.

Exemple :

Nombre de croix Nombre de cas Indice aromatique

Escherichi coli 91+ 36 0.84 Groupe des Proteus 61+ 22 0.92 Streptococcus faecalis 156+ 66 0.78 Staphylococcus alba 158+ 57 0.92 Staphylococcus pyogenes 87+ 33 0.88 Streptococcus B hémoly-tique

17+ 6 0.94

Pneumocoques 23+ 8 0.96 Alcalescens dispar 15+ 5 1 Corynebacterium xerose 37+ 14 0.88 Neissera flava 47+ 17 0.92 Klebsiela Var oxytoca 28+ 12 0.78 Candida albicans 74+ 32 0.77 TOTAL 794+ 308 0.88 Indice aromatique

moyen

Tableau 3 : Tableau récapitulatif de l’action antiseptique de l’HE d’origan d’Espagne [20]

47

Ainsi, il est possible de représenter par une série de diagrammes les indices aromatiques de

chaque HE pour chaque catégorie de germes.

Figure 7 : Diagramme d’Escherichia coli [20]

L’indice aromatique apporte donc une « indication » non négligeable pour le praticien. Il lui

permet :

- d’établir le pouvoir antiseptique de chaque essence vis-à-vis d’une colonie micro-

bienne ;

- par sa simple lecture, de choisir l’HE la plus adaptée, en fonction de la gravité du syn-

drome infectieux ;

- dans le cas où il ne peut pas réaliser un aromatogramme, de faire de l’aromathérapie

anti-infectieuse adaptée, ce qui offre au patient une meilleure chance de guérison.

48

4.2. Classification des essences aromatiques

Une classification est possible grâce à l’étude analytique et comparative du pouvoir spéci-

fique des essences sur les germes microbiens.

Les essences germicides majeures :

Ce groupe comprend les essences dont l’action antibactérienne est forte et constante.

L’indice aromatique est compris entre 0.45 et 1 que ce soit sur les bactéries gram+ ou gram-

ou sur les champignons, notamment Candida albicans. Elles semblent agir indépendamment

du terrain. Leur action est plus bactéricide que bactériostatique.

Les HE appartenant à ce groupe et leur indice aromatique moyen sont :

- HE d’origan d’Espagne : Origanum capitatus, Lamiaceae (IA=0.88) ;

- HE de sarriette : Saturiea montana, Lamiaceae (IA=0.45) ;

- HE de cannelle de Ceylan : Cinnaminum zeylanicum, Myrtaceae (IA=0.69) ;

- HE de thym : Thymus vulgaris, Lamiaceae (IA=0.71) ;

- HE de girofle : Eugenia caryophyllata, Myrtaceae (IA=0.51).

Les essences germicides médiums :

Ce groupe comprend les essences dont le pouvoir antiseptique est imprévisible et inopi-

né. Leur indice aromatique est inférieur à 0.45 mais leur indice aromatique moyen est su-

périeur à 0.1. Cette classification est arbitraire car leur pouvoir bactéricide ou bactériosta-

tique peut varier. En effet, ces essences peuvent devenir « germicides majeurs » pour cer-

tains germes ou au contraire des « essences de terrains » au pouvoir antiseptique très oc-

casionnel.

Les HE appartenant à ce groupe et leur indice aromatique moyen sont :

- HE de pin : Pinus sylvestris, Abietaceae (IA= 0.347) ;

- HE de cajeput : Melaleuca leucadendron, Myrtaceae (IA=0.333) ;

- HE d’eucalyptus globuleux : Eucalyptus globulus, Myrtaceae (IA=0.296) ;

- HE de lavande officinale : Lavandula officinalis, lamiaceae (IA=0.296) ;

- HE de myrthe : Myrtus communis, Myrtaceae (IA=0.250) ;

- HE de géranium rosat : Pelargonium graveoleus, Géraniaceae (IA=0.187) ;

- HE de petit grain biagaradier : Citrus aurantium var amara, Rutaceae (IA=0.171) ;

- HE d’estragon : Artemisia dracunculus, Synanthéreae (IA=0.140) ;

- HE de serpolet : Thymus serpyllum, Lamiaceae (IA=0.126) ;

- HE de niaouli : Melaleuca viridiflora, Myrtaceae (IA=0.100).

C’est dans cette rubrique que l’on retrouve le plus de spécialités pharmaceutiques.

49

Les essences de terrain :

L’action antiseptique de ce groupe est imprévisible. Il a été constaté que chacune de ces

essences aromatiques pouvaient être germicide au moins une fois, activité qui peut être

maximum avec trois croix. Donc chaque HE peut présenter une action antiseptique, cepen-

dant, celle-ci dépend du terrain sur lequel s’est développé le germe responsable. D’où leur

nom d’ « HE germicides dites de terrain ». Ces essences sont capables d’atteindre les mêmes

objectifs thérapeutiques que les essences germicides majeures.

5. Interprétation de l’aromatogramme

L’HE employée pour réaliser l’aromatogramme devra être identique à celle utilisée pour

traiter le patient. Le pharmacien devra donc toujours fournir la même HE que celle testée

par le biologiste. Si ces conditions ne sont pas respectées, l’efficacité thérapeutique ne sera

pas garantie.

L’aromatogramme permet de tester la sensibilité de certaines souches bactériennes ou

fongiques vis-à-vis d’huiles essentielles sélectionnées. Il apporte donc au patient une véri-

table aromathérapie ciblée et spécifique.

Il est également le seul à mettre en évidence l’action dite « inopinée » des HE de terrain,

prescrites en association avec celles du groupe des majeures.

6. Limites de l’aromatogramme

L’aromatogramme est un examen qui met en présence des éléments non constants.

En effet, les germes bactériens ou fongiques sont en perpétuelle mouvance (résistances,

mutations…) donc l’aromatogramme n’est pas reproductible au-delà d’un mois. De plus, la

grande variabilité des HE empêche toute référence à une valeur permanente. Il est égale-

ment impossible de déterminer un terrain de référence puisque chaque malade apporte ses

particularités métaboliques, immunitaires…

Les HE les plus actives sont quasiment toujours les mêmes donc, en pratique, les médecins

font assez rarement un aromatogramme, sauf pour les cas les plus atypiques avec des

germes résistants.

50

Voies d’administration des huiles essentielles

L’aromathérapie utilise toutes les voies d’administration possibles mais adapte le choix en

fonction du but recherché pour obtenir une efficacité maximale et une tolérance optimale.

Les différentes voies ne présentent pas la même valeur, le même intérêt, le même impact en

fonction de l’objectif que s’est fixé le thérapeute. [5]

[5], [11], [21], [29]

1. Voie orale

Voie sublinguale ou perlinguale

Cette voie présente une excellente biodisponibilité car la muqueuse sublinguale est très

richement vascularisée, d’où une excellente absorption des huiles essentielles. De plus, il n’y

a pas d’effet de premier passage hépatique puisque son réseau veineux débouche directe-

ment sur la veine jugulaire externe qui se jette dans la veine subclavière. Chaque molécule

absorbée est directement distribuée par le cœur sous forme inchangée et active dans

l’ensemble du système vasculaire, sans passer par le système digestif, évitant toute irritation

gastro-intestinale.

Sur la langue

L’ouverture des choanes permet aux substances volatiles d’agir immédiatement au ni-

veau des sinus et de la muqueuse nasale. Cette voie d’administration est donc privilégiée

pour le traitement des infections nasales, sinusiennes ou pharyngées.

Voie orale classique

Les HE administrées par cette voie passent par le système digestif et son absorbées au

niveau de l’intestin grêle pour ensuite être métabolisées par le foie : effet de premier pas-

sage hépatique. L’administration se fait de préférence avant les repas car le bol alimentaire

retarde l’absorption des HE, sauf pour celles qui sont irritantes pour la muqueuse gastrique

51

1.1. Formes galéniques liquides

Une HE utilisée par voie orale doit toujours être diluée, dans l’eau ou dans l’alcool, pour

ne pas brûler la muqueuse oropharyngée. Les HE ne sont pas miscibles à l’eau, elles doivent

donc être diluées sous forme de solution non alcoolique ou alcoolique :

a) Solutions non alcooliques :

- Solution huileuse : mélange de 10 à 20% m/m d’HE directement dans une huile végé-

tale (huile d’olive, de germe de blé, de maïs, de pépins de raisins…) ou dans 25% m/m

d’excipient émulsionnant à base de glycérides oléiques polyoxyéthylénés (Labrafil 1 944

CS®). La dilution de 10 à 20 gouttes de ces préparations trois fois par jour dans un verre

d’eau tiède équivaut à la prise de 1 (pour une dilution à 10%) ou 2 (pour une dilution à 20%)

gouttes d’HE pure.

- Gels aqueux à 1% m/m de gomme de guar.

- Dispersion dans du miel : 2 à 3 gouttes maximum d’HE pure pour une cuillère à soupe

de miel, trois fois par jour.

b) Solutions alcooliques :

Les HE sont miscibles à l’alcool à 90° donc la réalisation de cette solution est assez fa-

cile. Elle peut contenir 10 à 20% m/m d’HE. La prise de 10 à 20 gouttes de cette solution di-

luée dans un verre d’eau tiède équivaut à 1 ou 2 gouttes d’HE pure.

Il est possible d’utiliser un liquide médicamenteux de titre alcoolique suffisant pour réaliser

cette dilution (teinture, teinture mère, macérat glycériné…).

1.2. Formes galéniques solides

a) Gélules

Les HE doivent être préalablement absorbées par une quantité suffisante d’excipient

inerte (silice ou lactose) : 1g de silice permet d’absorber 2g d’HE.

Ces gélules n’étant pas totalement étanches, les HE volatiles s’en échappent avec le temps.

C’est pourquoi, il est conseillé de les conserver dans un flacon en verre teinté, à l’abri de la

lumière, hermétiquement fermé, pendant une durée maximale de 2 mois. Au-delà, les gé-

lules seront moins actives car moins riches en HE.

L’enveloppe des gélules classiques se désagrège dans l’estomac (pour un pH compris entre

1.5 et 5.5), il y a donc un risque d’irritation de la muqueuse gastrique par l’HE, pour les

52

patients les plus sensibles. Dans ce cas, il est préférable d’utiliser des gélules à enveloppes

gastro-resistantes (à base d’acétophtalate de cellulose, agent filmogène résistant au pH

acide et se dissolvant au pH intestinal et de solvant comme l’acétone et l’alcool isopropy-

lique) qui se désagrègeront dans l’intestin grêle (pour un pH de 7). Elles seront également

indiquées pour les HE dont l’action ne doit s’exercer que sur la flore bactérienne intestinale.

b) Comprimés neutres imprégnés

Ils sont composés de carbonate de calcium. Ils peuvent être utilisés pour

l’administration d’HE par voie orale ou sublinguale : 1 ou 2 gouttes d’HE pure.

1.3. Posologie

En général, la posologie recommandée pour un adulte est de 20 mg d’HE, soit 1 goutte,

pour 25 kg de poids corporel (pour un codigoutte calibré : diamètre intérieur de 0.6mm et

extérieur de 3mm). Elle sera adaptée en fonction de l’HE employée, de la pathologie à traiter

et de l’âge du patient.

Sans prescription médicale, la posologie maximale est de 6 gouttes d’HE par jour, réparties

en 2 à 3.

Sur prescription médicale, la posologie maximale est de 12 gouttes d’HE par jour.

Pour un enfant 7 à 12 ans, la posologie est de 1 goutte d’HE 2 fois par jour.

Pour un enfant de plus de 12 ans, la posologie est de 1 goutte d’HE 3 fois par jour.

Il est nécessaire de prévoir des fenêtres thérapeutiques d’au moins 7 jours pour les traite-

ments longs.

1.4. Précautions d’emploi / Contre-indications :

- Ulcère gastroduodénal

- Gastrite (aigüe ou chronique)

- Enfant de moins de 7 ans (administration possible de 3 à 7ans sur prescription médi-

cale)

- Femmes enceintes

- Femmes allaitantes

53

2. Voie cutanée

Le caractère lipophyle des HE leur confère une grande affinité pour la couche cornée de

la peau (stratum corneum) et pénétrent très rapidement à travers les différentes strates de

la peau (environ 10 minutes).

[Voir annexe 5 : Représentation schématique de la peau, d’après NETTER]

Après absorption percutanée, elles diffusent rapidement dans la microcirculation périphé-

rique puis dans la circulation sanguine générale (environ 10 minutes). Les HE administrées

par voie cutanée peuvent donc avoir une action systémique et présenter un risque toxique.

H.E.C.T

sébum, sueur

transépidermique par les annexes

intercellulaire transcellulaire appareil pilosébacé glandes sudoripares

follicules pileux glandes sébacées

Derme

Figure 8 : Voies d’absorption percutanée [5]

Il a été démontré que les terpènes et dérivés terpéniques peuvent promouvoir la pénétra-

tion cutanée d’autres HE (comme l’ilang-ilang, l’anis, l’eucalyptus, le chénopode), comme

par exemple :

- Certains alcools : carvéol, α-terpinéol ;

- Certaines cétones : menthone, pipéritone ;

- Certains oxydes : ascaridole, oxyde de limonène, 1,8-cinéole.

54

Toute application cutanée d’HE entraine une volatilisation partielle de celle-ci pouvant être

inhalée.

La voie cutanée est recommandée dans les cas suivants :

- Intolérance voire contre-indication digestive aux HE (gastrite, ulcères…) ;

- Jeunes enfants, femmes enceintes ou allaitantes (avec respect des limites de toxici-

tés) ;

- Pour des pathologies graves nécessitant une forte dose d’HE dans l’organisme ;

- Action sur le système nerveux périphérique et sur des zones réflexes (chakras, plexus,

points d’acuponcture…)

- Traitement des pathologies locorégionales superficielles et semi-profondes (articula-

tions, muscles, tendons…)

2.1. Solution huileuse

Les HE sont diluées dans des huiles végétales (HV) comme le macadamia, l’huile d’amande

douce, d’arnica, d’arachide, de coco, etc.

Modalités de dilution huileuse :

Le degré de dilution dépendra de l’action recherchée : [5]

- 1% HE : action dermocosmétique

- 3% HE : action réparatrice tégumentaire

- 5% HE : action sur le système nerveux (stress, détente…)

- 7% HE : action circulatoire, sanguine et lymphatique

- 10% HE : action musculaire, tendineuse, articulaire

- 15% HE : action sport et compétition

- 20% HE : action systémique pour les peaux sensibles (bébés++) et pour les HE dermo-

caustiques (phénols, aldéhydes)

- 30% HE : action locale puissante (antiparasitaire…)

- 50% HE : pour éviter de l’utiliser pure

- 99% d’HE voire 100% : action générale pour seulement quelques HE (Ravintsara…)

Plus l’HE doit pénétrer profondément, plus l’HV utilisée devra être fluide. L’HV permet aussi

d’apporter des nutriments à la peau (acides gras insaturés, vitamine E anti-oxydante…). Le

choix de l’HV peut aussi dépendre de la pathologie :

Par exemple :

- En cas de prurit, urticaire : HV de noisette ou d’amande douce ;

- En cas d’eczéma : HV d’olive ou d’avocat ;

55

- HV sèche pour pénétration rapide : HV d’argan, de noyaux d’abricot ;

- HV grasse pour des crevasses et gerçures : HV de bourrache.

Sites d’action Mécanisme de transport

Type d’excipient Affections (exemples)

HE + excipient

Couche cornée

Distribution Diffusion

Huile d’avocat Huile de bourrache Huile d’onagre Huile de germe de blé Huile de rose musquée Huile de calendula Huile d’olive Huile de millepertuis Huile d’argan

Mycoses Parasitoses

Epiderme

Diffusion

Huile de jojoba Huile d’argan Huile de calophylle Huile de rose musquée Huile d’amande douce Huile de bourrache Huile d’onagre

Psoriasis Eczéma

Derme

Irrigation sanguine Diffusion

Huile de calophylle Huile de sésame Huile de noisette Huile de noyaux d’abricot Huile de macadamia

Urticaire Prurit

Hypoderme Musculature

Synovie

Irrigation sanguine Diffusion

Huile de noisette Huile de sésame Huile de noyaux d’abricot

Tendinite Arthrose Congestions diverses

Circulation systémique

Huile de tournesol Huile de pépins de raisin Transcutol (huile sèche) HE pures

Déficience immunitaire Hypertension Infections Troubles organiques

Elimination

Tableau 4 : Sites d’action possible dans la peau après application cutanée d’HE [5]

56

2.2. Solution aqueuse

Utilisation d’agent émulsionnant de type ricinion ou polysorbate.

2.3. Lotion hydro-alcoolique et liniment

L’alcool éthylique est ajouté à l’eau pour dissoudre l’HE. L’alcool augmente le passage trans-

cutanée des HE et donc leur rapidité d’action.

2.4. Gels

Les gels peuvent-être aqueux ou hydro-alcooliques.

Les agents gélifiants utilisés sont :

- méthylcellulose (2% m/m) ;

- carboxyméthylcellulose (1 à 3% m/m)

- Carbopol® (polymère d’acide acrylique, 0.5 à 1.4% m/m) de pH acide donc il est né-

cessaire d’ajouter une solution basifiante (soude, potasse, triéthanolamine).

Les agents humectant et plastifiant (glycérols, sorbitol…) apportent de la souplesse au géli-

fiants, empêchent la déshydratation du gel et en assurent sa conservation.

La concentration varie de 5 à 12% d’HE pour 3 applications quotidiennes.

2.5. Crèmes ou émulsions

Préparations pâteuses ou liquides obtenues à partir d’une émulsion de type huile dans

eau (H/E) ou eau dans huile (E/H) à laquelle il est ajouté un tensioactif.

Plus utilisées en dermocosmétique, à des concentrations maximales de 3% en HE.

2.6. Pommades

Réalisation d’une émulsion de type eau dans huile (E/H). Elles sont préparées avec des

excipients gras occlusifs (vaseline, huile de paraffine, Eucerin pH5®) et des tensioactifs. Elles

sont idéales pour les applications au niveau des muqueuses et des plaies (escarres, psoriasis,

ulcères…). La concentration en HE varie de 2 à 5% pour 3 applications quotidiennes et jus-

qu’à 20% dans le cas de parasitoses externes.

57

2.7. Modalités d’utilisation

a) Dans un bain

Les HE ne peuvent pas être versées directement dans le bain car elles ne sont pas miscibles à

l’eau. Elles resteraient donc en surface et flotteraient. Cela pourrait entrainer des irritations,

des brûlures de la peau.

Posologie : 5 à 10 gouttes d’HE préalablement diluées dans une base pour bain.

b) Par simple onction

Il s’agit d’une application d’HE pure ou diluée, en quantité plus ou moins importante, sur

une région anatomique déterminée par la nature de la pathologie. En général, l’HE est appli-

quée en regard de l’organe cible à traiter :

- Thorax, dos, côtes : action sur les bronches ;

- Colonne vertébrale : action sur le système immunitaire et le système nerveux ;

- Abdomen : action sur les organes du système digestif (estomac, foie, pancrés, vésicule

biliaire, intestin)

- Plexus solaire : action sur le système nerveux sympathique et cardiaque ;

- Tempes, nuques, front : action contre les migraines, céphalées ;

- Cou : action contre les infections oro-pharyngées ;

- Lombaires : action sur les glandes surrénaliennes

Les huiles végétales utilisées sont :

- HV Macadamia : propriété tonique sur la microcirculation et système lymphatique ;

- HV Amande douce : hydratante, calmante, assouplissante ;

- HV Calophylle : antalgique, antirhumatismale ;

- HV Jojoba : Hydratante ;

- HV Rose musquée : Cicatrisante, régénérante.

2.8. Précautions d’emploi

- Attention aux HE à phénol et aldéhyde car elles sont trop agressives pour la peau et

les muqueuses ;

- Pas d’exposition au soleil après application d’HE photosensibilisante (cf partie Toxici-

té) ;

- La plupart des HE doivent être diluées avant application sur la peau ;

- Faire un test de sensibilité en plaçant une goutte d’HE au niveau du pli du coude ;

58

- La quantité totale d’HE absorbée par la peau ne doit pas dépasser la dose maximale

autorisée par voie orale, soit l’équivalent de 5 à 12 gouttes d’HE pures.

3. Voie rectale

Voie d’administration de choix en pédiatrie pour le traitement de certaines pathologies

aigües pulmonaires car elle est très perméable et d’action rapide.

En effet le réseau de veines rectales est très développé, les HE sont donc absorbées très

rapidement via les veines hémorroïdaires se déversant directement dans la veine cave infé-

rieure. Ainsi, il n’y a pas d’effet de premier passage hépatique et les HE se retrouvent sous

forme inchangée au niveau des alvéoles pulmonaires.

Cependant, la muqueuse rectale est très irritable. Il ne faut donc jamais utiliser d’HE

pures.

3.1. Suppositoires

Pour de faible quantité d’HE, il est possible d’ajouter directement l’HE dans l’excipient

fondu à basse température. Pour des quantités plus importantes d’HE, il est nécessaire de

l’absorber sur un support inerte (silice++).

Chaque suppositoire peut contenir jusqu’à :

- 150 à 300 mg, soit 7 à 15 gouttes d’HE pour un suppositoire pour adulte de 3 g ;

- 75 à 125 mg, soit 3 à 6 gouttes d’HE, pour un suppositoire pour enfant de 2 g ;

- 50 mg, soit 2.5 goutte d’HE, pour un suppositoire pour nourrisson de 1 g

Ces posologies usuelles sont à répartir en 3 prises, pour des traitements d’une semaine

maximum.

La posologie maximale d’HE pour un adulte est de 10 mg d’HE/kg/jour. [11]

Les excipients utilisés sont :

- Whitepsol®, Suppocire®, Prosuppo® : glycérides semi-synthétiques ;

- Beurre de cacao (de moins en moins utilisé) ;

- Polyéthylèneglycols (PEG) ou Macrogoles.

ATTENTION : les suppositoires contenant des dérivés terpéniques sont désormais contre-

indiqués chez les enfants de moins de 30 mois et chez les enfants ayants des antécédents de

convulsion fébrile ou d’épilepsie.

59

Spécialités concernées : Bronchorectine au citral nourrissons®, Terpone nourrissons®, Bron-

chodermine nourrissons®, Trophires composé nourrissons®, Trophires nourrissons®

3.2. Microlavements

Il faut réaliser une émulsion pour que les HE, irritantes sur les muqueuses, soient com-

plètement dispersées dans la préparation finale. La concentration finale en HE devra être

comprise entre 2 et 5% m/m.

Il est possible d’utiliser des agents émulsionnants non ioniques de type huile dans eau (H/E) :

- le ricinion (huile de ricin polyéthyléné)

- le polysorbate 80 (ester de sorbitane polyoxyéthylénés

3.3. Contre indication

- Maladie de Crohn ;

- Rectocolite hémorragie ;

- Hémorroïdes

4. Voie vaginale

Peu d’études ont été réalisées pour cette voie d’administration. Il ne faut administrer

que de faibles quantités d’HE, autour de 5% m/m sans jamais dépasser 15% m/m.

4.1. Irrigations vaginales

Il s’agit de solutions alcooliques (à 60°) à diluer dans de l’eau tiède au moment de

l’administration ou d’émulsions, réalisées selon le même procédé que les microlavements,

auxquelles est ajoutée de l’eau.

4.2. Ovules gynécologiques

Les HE sont tout d’abord absorbées sur de la silice. Ce mélange est ensuite dispersé dans

un excipient puis fondu.

Trois types d’excipients peuvent être utilisés :

- Les glycérides semi-synthétiques ;

- Le mélange gélatine, glycérine, eau distillée ;

60

- Les macrogols (polyéthylèneglycols ou PEG de haute et moyenne masse moléculaire)

4.3. Crèmes gynécologiques

Ce sont les mêmes excipients et mêmes procédés que ceux utilisés pour réaliser des

préparations pour la voie cutanée.

5. Voie pulmonaire

Le grand avantage de cette voie d’administration est sa grande rapidité d’action. Le ca-

ractère volatil des HE couplé à leur propriété antiseptique font des essences aromatiques

des molécules de choix pour traiter les infections respiratoires supérieures ou profondes.

Les HE entrent directement en contact avec l’agent pathogène, sans aucune transforma-

tion biochimique, ce qui garantie leur efficacité.

Cette voie est donc utilisée pour traiter toutes les pathologies pulmonaires : bronchite,

bronchiolite, infections alvéolaires, pneumonies… et rhinopharyngée.

5.1. Aérosols

Leur utilisation nécessite une prescription médicale.

Les HE doivent être dissoutes dans de l’alcool à 90° (20 gouttes diluées dans 1/10ème

d’éthanol à 90°) puis vaporisées après dilution pendant 15 à 30 minutes matin et soir, durant

7 jours.

Pour ne pas dégrader les HE, 2 types d’appareil à aérosol (loués en pharmacie) peuvent être

utilisés :

Les aérosols pneumatiques : ils permettent d’atteindre les voies respiratoires

profondes (bronches, bronchioles) en pulvérisant les HE sous forme de fines

gouttelettes de 3 à 4 µm de diamètre.

Les aérosols soniques : ils permettent de traiter les pathologies sinusales.

L’onde sonore produite par l’appareil permet aux fines gouttelettes d’HE de 1

à 5 µm d’atteindre les sinus.

Précautions d’emploi :

- Les HE riches en cétones et lactones (cf tableau récapitulatif des toxicités) ne doivent

pas être administrées par cette voie en raison de leur neurotoxicité ;

- Il ne faut jamais utiliser d’HE bronchoconstrictrices ;

- Il ne faut jamais utiliser d’HE à l’état pures ;

61

- Contre-indication en cas d’insuffisance respiratoire, d’asthme, d’allergies.

5.2. Inhalations humides

La vapeur d’eau est utilisée comme véhicule pour transporter les HE jusqu’aux voies

respiratoires.

Il faut tout d’abord diluer, pour un adulte, jusqu’à 4 gouttes d’HE dans 15 mL d’éthanol à

90°, dans un bol, puis compléter avec de l’eau chaude mais non bouillante.

Inhaler les vapeurs en se couvrant la tête d’une serviette pendant 5 à 10 minutes et garder

les yeux fermés pour éviter toute irritation de la cornée (sauf si le bol est remplacé par un

inhalateur).

Il est recommandé de ne pas sortir immédiatement après, surtout en plein hiver ; at-

tendre un délai d’au moins une heure.

Précaution d’emploi:

- Déconseillé chez les enfants de moins de 12 ans ;

- Contre-indication en cas d’insuffisance respiratoire, d’asthme, d’allergies.

5.3. Inhalations sèches

1 à 2 gouttes d’HE pure ou diluée sont déposées sur un mouchoir pour être inhalées.

5.4. Diffusion atmosphérique

Il existe plusieurs possibilités pour diffuser des HE dans l’atmosphère :

- Dans un diffuseur électrique : micro-diffusion de fines gouttelettes d’HE à froid sous

forme de brouillard. Cela permet de ne pas chauffer les HE, donc de ne pas risquer de

les altérer. Ainsi on conserve toutes leurs propriétés thérapeutiques. Au niveau prati-

cité, il est possible de programmer la diffusion des HE avec ce type d’appareil.

Une diffusion de 15 minutes permet d’assainir une pièce de 9 à 12 m².

- Dans un humidificateur : de radiateur ou électrique, il permet d’humidifier l’air inté-

rieur souvent trop sec. Utiliser un mélange de 10% d’HE et 90% d’éthanol à 90°.

- Dans un brûle-parfum : dans ce cas les HE perdent une grande partie de leur propriété

puisqu’elles sont chauffées. Cette méthode ne sera utilisée que pour la qualité olfac-

tive des HE employées.

- En pulvérisant directement un mélange contenant 10 % d’HE et 90% d’éthanol à

90°dans les quatre angles supérieurs de la pièce.

62

- Sur un mouchoir : déposer 1 à 4 gouttes d’HE pure ou diluée sur un mouchoir ou oreil-

ler.

Précautions d’emploi / Contre-indications :

- Les HE à phénols aromatiques ne doivent jamais être utilisées en diffusion atmosphé-

riques car trop irritantes pour les muqueuses (cf tableau récapitulatif des toxicités) ;

- Ne pas diffuser en continu les HE car il y aurait un risque d’irriter les muqueuses : 15

minutes par jour suffisent pour assainir l’air ambiant ;

- Attention aux enfants :

o Ne jamais diffuser d’HE dans une pièce où séjournent des enfants de

moins de 3 ans (surtout pas dans les chambres) ;

o Au-delà de 3 ans, une diffusion de 5 minutes est possible mais en leur

absence. Attention à toujours vérifier leur tolérance avant la diffusion.

- Contre-indication en cas d’insuffisance respiratoire, d’asthme, d’allergies.

6. Autres voies d’administration

6.1. Gargarismes, badigeons et bains de bouche

Les HE sont utilisées en très faible quantité : 5 à 10 %, diluées dans de l’éthanol à 90° puis

dispersées dans de l’eau tiède.

6.2. Gouttes auriculaires et nasales

Les HE ne seront jamais utilisées pures. Il faut réaliser des solutions huileuses ou des

mélanges alcooliques avec de l’alcool à 60°, de la glycérine. La concentration en HE varie de

1 à 5% m/m.

Posologie : 2 à 5 gouttes d’HE diluée 4 à 6 fois par jour.

63

7. Tableau récapitulatif

HE/Interface Quantité Vitesse d’action

Durée d’action

Tolérance Toxicité

Cutanée ++++ +++ +++ ++ + Respiratoire + ++++ + ++ ++ Digestive ++ +++ ++ + +++ Rectale +++ ++++ +++ +++ ++ Vaginale +++ ++ ++ ++ ++ Sublinguale ++ ++++ ++ + ++ Nasale + ++ ++ ++ +++ Auriculaire + ++ ++ ++ ++ Oculaire - - - - -

Tableau 5 : Tableau récapitulatif des avantages et inconvénients de chacune des voies d’administration des HE [5]

La tolérance répond aux critères olfactifs, gustatifs et idiosyncrasiques (qui dépend de la

susceptibilité individuelle).

L’analyse de ce tableau montre que la voie cutanée présente de nombreux avantages et très

peu d’inconvénients par rapport aux autres voies d’administration, à conditions de choisir

judicieusement les HE à appliquer et de respecter les modalités d’application de chacune.

64

Toxicités

Les HE sont de plus en plus utilisées en automédication dans de multiples applica-

tions. Cela ne signifie pas pour autant qu’elles soient inoffensives, bien au contraire, les HE

sont hautement réactives. Leur caractère très lipophile confère aux HE une vitesse

d’absorption très rapide, quelque soit la voie d’administration utilisée.

Leur toxicité étant directement liée à leur composition chimique, il est plus que nécessaire

de connaitre leurs propriétés ainsi que les limites de leur utilisation. [5][1][21][5] [30]

1. Toxicité orale

Généralement, la toxicité aigüe des HE reste faible. Elle est évaluée par la DL50, c’est à dire la

dose d’HE tuant 50% d’une population animale donnée dans des conditions expérimentales

définies. Elle s’exprime en masse de substance active (gramme) par masse d’animal (kilo-

gramme). Donc plus la DL50 est faible, plus cette substance est toxique. [1]

Exemple de DL50 :

- DL50 < 1 g/kg (les plus toxiques) : HE de Boldo, Chénopode, Thuya, Moutarde…

- 1 g/kg < DL50 < 2 g/kg : HE de Basilic, Estragon, Hysope, Origan, Sassafras…

- 2 g/kg < DL50 < 5 g/kg : HE d’Anis, Eucalyptus, Girofle…

Des observations cliniques chez l’Homme ont montré des cas d’intoxication pour des DL50

élevées (comme le camphre) surtout chez le jeune enfant.

Oestrogène-like :

Cette puissante activité hormonale concerne les HE appartenant à la famille biochimique des

sesquiterpénols :

- Melaleuca quinquinerva (Niaouli),

- Eucalyptus globulus (Eucalyptus globuleux),

- Cupressus sempervirens (Cyprès de Provence),

- Salvia sclarea (Sauge sclarée),

- Santalum album (Santal blanc)

Contre-indication absolue en cas de grossesse, de cancers et chez les enfants de moins de 7

ans.

65

Néphrotoxicité :

Surtout due à la prise par voie orale d’HE riches en monoterpènes pendant une longue durée

chez des patients souffrant d’insuffisance rénale. Elles stimulent les glandes surrénaliennes,

ont une activité cortisol-like. Par exemple les HE d’agrumes, de Pinus sp (espèces de Pin),

Abies sp (espèces de Sapin), Juniperus sp (espèces de Genévrier, Santalum album (Santal

blanc de Mysore), de Melaleuca alternifolia (Tea tree)…

Hépatotoxicité :

Les HE riches en phénols peuvent être toxiques si elles sont utilisées sur de longues périodes

et à doses élevées (soit 0.5 à 1g/jour pendant plus de 15 jours). Ces HE doivent donc tou-

jours être diluées et associée à une HE hépatoprotectrice.

Neurotoxicité et action abortive :

Les HE riches en cétones terpéniques (pinocamphone, thuyone, menthone, pinocarvone…)

contenues respectivement dans les HE d’Hyssopus officinalis (Hysope officinale), de Salvia

officinalis (Sauge officinale) et de Thuya occidentalis (Thuya), de Mentha piperata (Menthe

poivrée), d’Eucalyptus globulus (Eucalyptus globuleux)…

Le processus de neurotoxicité serait le suivant : passage de la barrière hémato-encéphalique,

action lipolytique déstructurant les gaines de myéline entrainant un dysfonctionnement

électrique avec excitation puis dépression voire coma.

Ces HE franchissent aussi la barrière placentaire.

Elles présentent également un effet abortif dû à leur activité utéro-tonique. Cet effet peut-

être majoré avec certaines HE contenant des sesquiterpènes.

C’est pourquoi, ces HE sont contre-indiquées chez les patients ayant des antécédents de

crise d’épilépsie, chez les personnes âgées ayant des troubles neurologiques, chez les en-

fants de moins de 7 ans, chez la femme allaitante, et la femme enceinte.

Classement des voies d’administration des HE riches en cétones terpéniques, des plus

toxiques au moins toxiques :

Voie orale, auriculaire, nasale > voie respiratoire, sublinguale, vaginale, rectale > voie

cutanée

La voie oculaire est interdite.

66

Voie orale Voie rectale Voie vaginale Voie cutanée

Adulte (70kg)

75 mg/prise 3 fois/jour

100-150 mg/prise 3 fois/jour

150-200 mg/prise 3 fois/jour

400mg/application 5 fois/jour

Adolescent (50 kg)

50 mg/prise 3fois/jour

80 mg/prise 3 fois/jour

100 mg/prise 3 fois/jour

200mg/application 5 fois/jour

Enfant (20 kg)

25 mg/prise 2 fois/jour

50-75 mg/prise 3 fois/jour

60 mg/prise 3 fois/jour

100mg/application 3 fois/jour

Femme enceinte, allaitante et nourrisson

80 mg/prise 2 fois/jour Sur prescription médicale

Sur prescription médicale

50 mg/application 3 fois/jour A l’exclusion de la ceinture abdomi-nale et des seins

Tableau 6 : Doses limites en HE contenant des cétones terpéniques [9]

2. Toxicité dermique

Irritations cutanées :

En cas d’application sur une longue période ou sur une peau sensible d’HE non diluée riche

en esters terpéniques comme les HE de Pelargonium asperum (Géranium rosat), Lavandula

angustifolia (Lavande officinale), Eugénia caryophyllus (Giroflier)…

Dermocausticité et nécrose :

Ces risques apparaissent suite à l’application sur une surface corporelle trop étendue d’HE

pures :

riches en phénols : Thymus vulgaris CT thymol et CT carvacrol (Thym à thymol

et carvacrol), Eugenia caryophyllus (Giroflier), Satureja montana (Sarriette des

montagnes), Origanum compactum et heracleoticum (Origan compact et de

Grèce), ainsi que Corydothymus capitatus (Origan d’Espagne).

riches en aldéhyde cinnamique : Cinnamomum zeylanicum et cassia (Can-

nelle de Ceylan et de Chine).

Ces HE ne doivent jamais être appliquées pures, il faut toujours les diluer à 10% dans une

huile végétale (HV). Elles s’appliquent uniquement sur de petites surfaces corporelles et sont

à éviter sur peau sensible.

Allergies :

L’application cutanée d’HE contenant des lactones (comme Laurus nobilis ou le laurier

noble), des aldéhydes cinnamiques (comme Cinnamonum cassia ou la Cannelle de Ceylan)

67

peuvent induire des réactions allergiques. Cependant, le terrain du patient ainsi que la durée

d’utilisation sont déterminants.

Ces HE sont donc à éviter chez des patients à peau sensible et ne doivent être utilisées que

sur de courtes durées.

Photosensibilisation :

Les HE contenant des furocoumarines (essences des zestes de Citrus, l’HE d’Angelica archan-

gelica et d’Amni visnaga) peuvent provoquer des érythèmes risquant d’évoluer en carci-

nomes cutanés si le patient traité s’expose aux rayonnements ionisants solaires après appli-

cation.

Il faudra donc éviter toute exposition solaire importante 24 heures après application cuta-

née.

3. Toxicité chronique

Effet mutagène et cancérogène :

Il s’agit de toxicités chroniques, moins bien connues.

Exemple du carvacrol contenu dans les HE d’Artemisia dracunculus (estragon ou petit dra-

gon), de la bêta-asarone de certains chimiotype d’Acorus calamus (Acore odorant).

4. Précautions d’emploi

Bien que naturelle, l’aromathérapie a des effets très puissants. Il est donc nécessaire de

prendre conscience de cette notion de balance « bénéfice-risque ». C’est pourquoi, il est

indispensable de maitriser les nombreuses précautions d’emploi.

- Les huiles essentielles doivent être prises à bon escient et à doses adaptées afin

d’éviter de dommageables effets secondaires.

- Ne pas laisser les flacons d’HE à la portée des enfants.

- Il ne faut jamais injecter d’huiles essentielles par voie intramusculaire ou veineuse.

- Il faut toujours respecter les voies d’absorption indiquées ainsi que la posologie (6

gouttes par jour réparties en 3 prises pour un adulte).

- Il faut appliquer une fenêtre thérapeutique lors d’une utilisation prolongée d’huile es-

sentielle.

- Il faut se laver les mains après toute application cutanée.

- Il ne faut jamais appliquer d’huile essentielle pure sur les yeux, le nez, le conduit audi-

tif, les muqueuses ano-génitales (concentration maximale de 10%).

68

- Interdiction de placer des HE dans les yeux car trop irritantes. En cas de projection, la-

ver la surface oculaire avec quelques gouttes d’HV ou avec un coton imprégné d’HV.

- Interdiction de prescrire des HE riches en cétones par voie orale pour une femme en-

ceinte ou allaitante. Même un traitement local et momentané sera limité chez ces pa-

tientes (en évitant toute application au niveau de la ceinture abdominale).

- Interdiction pour la femme enceinte, allaitante et le nourrisson de moins de 30 mois

d’utiliser l’HE de Mentha piperata à cause du risque de spasme pharyngé.

- Interdiction de faire des aérosols d’HE chez les patients allergiques (procéder systé-

matiquement à un test allergique de tolérance en mettant par exemple deux gouttes

d’huile essentielle dans le pli du coude et en observant toute réaction cutanée),

asthmatique et insuffisants respiratoires.

- Interdiction d’administrer des HE par voie orale chez les enfants de moins de 3 ans.

- En cas d’intoxication per os, prendre 30 mL d’HV alimentaire (huile d’olive…) ou 2 à 4

comprimés de charbon végétal.

- Interdiction de placer sur la peau avant exposition au soleil des HE, photosensibili-

santes ou non.

- Les HE dermocaustiques (riches en phénols, aldéhydes aromatiques, aldéhydes terpé-

nique) doivent toujours être diluées à une concentration maximale de 20% dans une

huile végétale.

- Les HE riches en phénols utilisées à une posologie élevée de 1g par jour sur plus de 3

mois deviennent hépatotoxiques chez des patients hépatosensibles.

- Toujours bien refermer les flacons car les HE sont volatiles.

- Choisir des HE chémotypées, 100% pures, 100% naturelles et 100% totales.

- En cas d’incident, appeler le centre antipoison.

[1], [5], [21]

69

5. Tableau récapitulatif

Famille biochimique Activité thérapeutique Contre-indications Exemples d’HE

Aldéhydes aromatiques (aldéhyde cinnamique…)

antibactériennes, antifongiques, antivirales, antiparasitaires à large spectre d’action ; tonique général puissant

ne jamais appliquer pure sur la peau ou les muqueuses (dermocaus-tique) ; interdits chez les enfants de moins de 7 ans ; interdits chez la femme enceinte ; toujours dilué à 10% dans une HV avant toute appli-cation et prise par voie orale

HE de Cinnamomum zeylanicum et cassia (cannelle de Ceylan et de chine)…

Aldéhyde terpéniques (néral, géra-nial, citronnellal, myrténal, ani-sial…)

tropisme rhumatismal, articulaire et tendineux : puissante activité anti-inflammatoire, sédative, anti-infectieuse (antivirale, antifongique, antibactérienne), répulsive des moustiques (citronnellal)

risque d’irritation de la peau et des muqueuses donc toujours diluer à 10% voire 50% (pour les peaux sen-sibles) dans une HV

HE de Lippia citriodora (Verveine citronnée), Melissa officinalis (Mé-lisse officinale), Cymbopogon winte-rianus (Citronnelle de Java), Eucalyp-tus citriodora (Eucalyptus citronné), Perlargonium asperum (Géranium d’Egypte), Myrtus communis CT myr-tényle (Myrte commun), Pimpinella anisum (Anis vert)…

Cétones terpéniques (italidone, pinocamphone, pinocarvone, pipé-rétone, verbénone, bornéone (=camphre), menthone, carvone, thujone…)

tropisme au niveau des sphères respiratoires basses et gynécolo-giques : activité décongestionnante puissantes (mucolytique respiratoire et gynécologique), antivirale (Euca-lyptus à fleurs multiple++), antipara-sitaire, antifongique (Romarin++), cicatrisante et anti-hématome (Héli-chryse++), lipolytique, cholagogue et cholérétique

neurotoxiques et stupéfiantes à forte dose ; stimulante du SNC à faible dose ; toxicité abortive ; inter-dites en cas de grossesse, d’allaitement, d’épilepsie

HE d’Helichrysum italicum (Héli-chryse italienne ou Immortelle), Hyssopus officinalis (Hysope offici-nale), Eucalyptus globulus et dives (Eucalyptus globuleux et mentholé), Rosmarinus officinalis CT verbénone et CT camphre (Romarin CT verbé-none et CT camphre), Mentha pipe-rata (Menthe poivrée), Carum carvi (Carvi), Salvia officinalis (Sauge offi-cinale), Thuya occidentalis (Thuya)…

Coumarines (visnadine, coumarine, bergaptène, herniarine, scopolé-tine, umbelliprénine…)

activité sédative, hypnotique, anti-convulsive, hypoten-sive,vasodilatatrice coronarienne et

phototoxicité majeure : exposition solaire contre-indiquée pendant 6 à 8 heures après application cutanée,

HE d’Amni visnaga (Khella), Cinna-monum verum, ec (Cannelle de Cey-lan, écorce), Citrus aurantium ssp

70

broncho-, utéro dilatatrice (Khella), anticoagulante, hépatostimulante

risque minimisé par voie orale bergamia (Bergamote, zeste), Arte-mesia dracunculus (Estragon), La-vandula angustifolia (Lavande vraie), Matricaria recutita (Matricaire), Melissa officinalis (Mélisse offici-nale), Angelica archangelica, gr (An-gélique, graine)…

Esters terpeniques (acétate de lina-lyle, néryle, bornyle, myrtényle, angélate d’isobutyle, salicylate de méthyl)

activité antispasmodique centrale, neurotrope et musculotrope puis-sante, anti-inflammatoire, antal-gique (Ylang Ylang++), hypotensive, sédative

non toxiques, à diluer dans une HV pour les applications cutanées sur de longue période ou sur une peau sensible

HE de lavandula angustifolia et bur-natii (Lavande vraie ou officinale et Lavandin), Citrus aurantium (Petit grain bigarade), Mentha citrata (Menthe citronnée), Helichrysum italicum (Hélichryse italienne ou immortelle), Abies sibirica (Sapin de Sibérie), Rosmarinus officinalis CT verbenone, (Romarin officinal), Myr-tus communis (Myrte commun), Chamaemelum nobile (Camomille noble ou romaine), Mentha piperate (Menthe poivrée)…

Lactones (Atanlactone, Massaoia lactone, Artémorine…), rares

activité décongestionnante bron-chique (mucolytique et expecto-rante), hépatostimulante, chola-gogue et cholérétique, antifongique et antiparasitaire

neurotoxicité relative car molécules en faible quantité dans les HE (0.5 à 2.5%), allergisante dans à diluer à 50% dans une HV pour toute appli-cation cutanée

HE d’Inula graveolens (Inule odo-rante), Cryptocaria massoia (Crypto-caria), Laurus nobilis (Laurier noble)…

Monoterpènes (pinène, myrcène, limonène, terpinène, camphène…)

décongestionnantes, expectorantes, lymphotonique et tonique général, activité cortisol-like stimulant les glandes surrénales, antivirales

néphrotoxique sur terrain d’insuffisance rénale (Genevrier commun), dermocaustique donc à diluer à 50% dans une HV

Picea marina (Epinette noire), Pinus sylvestris (Pin sylvestre), Solidago canadensis (Vergerette du Canada), zestes de Citrus sp., Coriandrum sati-vum (Coriandre doux), Citrus limon (Citronnier), Apies alba (Sapin argen-té)…

Monoterpénols (thujanol, lanalol, antibactériennes, antifongiques, à éviter durant les 3 premiers mois HE de Thymus vulgaris CT thujanol

71

bornéol, géraniol, nérol…) antivirales, immunorégulatrice, neu-rotoniques

de grossesse (Thym à thujanol) et CT linalol (Thym à linalol), Laurus nobilis (Laurier noble), Pelargonium asperum (Géra-nium d’Egypte), Citrus aurantium ssp. amara, fl (Néroli), Lavandula angustifolia (Lava,de vraie ou offici-nale), Origanum majorana (Marjo-laine), Cinnamonum camphora CT cineol (Ravinstare à cinéol)…

Oxydes terpéniques (eucalyptol ou 1,8-cinéol…)

tropisme respiratoire : activité ex-pectorante puissante, mucolytique, décongestionnante ORL, tonique général, immunostimulante, antibac-térienne, antivirale (linaloxyde), antifongique, antiparasitaire (ascari-dol du Boldo et Chénopode), antiin-flammatoire (pipéritonoxyde de la Menthe sylvestre)

déconseillé chez les patients as-thmatiques (eucalyptol +++), interdit chez les patients épileptiques (asca-ridol est neurotoxique)

HE de Cinnamonum camphora CT cineol (Ravinstare à cinéol), Eucalyp-tus globulus et radiata (Eucalyptus blobuleux et radié), Melaleuca quin-quenervia CT cineol (Niaouli), Ros-marinus officinalis CT cineol et CT camphora (Romarin), Myrtus com-munis CT cineol (Myrte), Laurus nobi-lis (Laurier noble), Hyssopus officina-lis ssp decumbens (Hysope cou-chée)…

Phénols aromatiques (thymol, car-vacrol, eugénol)

Puissant anti-infectieux : antibacté-riennes, antifongiques, antivirales, antiparasitaires à large spectre d’action, tonique général puissant, immunostimulante

ne jamais appliquer pure sur la peau ou les muqueuses (dermocaustique), diluer à 10% dans une HV, ne pas utiliser en diffusion atmosphérique, interdits chez la femme enceinte et les enfants de moins de 12 ans, hé-patotoxiques (carvacrol > thymol > eugénol), ne pas dépasser 5 jours de traitement, immunostimulants, hy-perthermisants, anti-oxydants

HE de Satureja montana (Sarriette des montagnes), Thymus vulgaris CT thymol (Thym à thymol), Origanum compactum (Origan compact), Cory-dothymus capitatus (Origan d’Espagne), Eugénia caryophyllus (Clou de girofle aux propriétés anes-thésiantes, antispasmodiques), Cin-namonum zeylanicum (Cannelle de Ceylan),…

Phénols méthyl-éthers (chavicol ME ou estragole, trans-para-anol ME ou anéthole, asarol-tri ME ou bêta-

antispasmodique neurotrope et myotrope puissante, antalgiques puissantes et anti-inflammatoires

dilution à 50% dans une HV en cas d’application cutanée, interdit en cas de grossesse, interdit chez les pa-

Ocinum basilicum var. basilicum (Basilic exotique), Artemisia dracun-culus (Estragon), Pinpinella anisum

72

asarone…) (rhumatologie +++), toniques géné-ral, hyperthermisant, œstrogène-like et galactogène avec l’anéthole (troubles ménopause et allaitement +++) et antiallergique (estragole)

tients épileptiques et enfants (le cis-anéthol est neurotoxique et la bêta-asarone est abortive et neuro-toxique)

(Anis vert), Foeniculum vulgare (Fe-nouil doux), Ravensara anisata (Ra-vensaré anisé), Illicium verum (Anis étoilé ou Badiane de Chine), Mela-leuca leucadendron (Mélaleuque blanc)…

Sesquiterpènes (caryophyllène, farnésène, zingibirène, humulène…)

activité calmante, anti-inflammatoire (chanvre+++), antial-lergique (antihistaminique), hypo-tenseur, décongestionnant veineux et lymphatique

non toxique pas elles-mêmes mais peuvent potentialiser l’activité abor-tive des cétones

HE de Cannabis sativa (Chanvre in-dien), Cananga odorata, totum (Ylang Ylang), Curcuma longa (Cur-cuma), Zingiber officinale, rhizome (Gingembre), Humulus lupulus (Hou-blon), Cupressus sempevirens (Cy-près de Provence)…

Sesquiterpénols (viridiflorol, cédrol, santalol, globulol, carvéol…)

activité œstrogène-like (Niaouli+++), décongestionnantes, phlébotonique (Cédrol+++), cardiotonique

interdits en cas de grossesse, de cancers

HE de Melaleuca quinquinervia CT cineol (Niaouli), Cupressus sempervi-rens (Cyprés de Provence), Santalum album (Santal blanc de Mysore), Eucalyptus globulus (Eucalyptus glo-buleux), Carum carvi (Carvi)…

Tableau 7 : Tableau récapitulatif des toxicités des HE en fonction de leur composition chimique [5] [21] [29]

73

Traitement des maux de l’hiver

1. Les principes actifs aromatiques utilisés pour traiter les pathologies

hivernales

Les molécules aromatiques présentées ci-dessous ont des propriétés anti-infectieuses

majeures. Elles sont très utilisées dans le traitement des pathologies hivernales. [1],

[5], [9]

1.1. Les aldéhydes aromatiques

Noyau benzène et fonction aldéhyde

Figure 9 : Groupe réactionnel caractéristique des aldéhydes aromatiques [29]

Ce sont des molécules aromatiques parmi les plus puissantes, ayant un pouvoir anti-

infectieux à large spectre d’action : pouvoir antiviral, antibactérien, antifongique,

antiparasitaire et immunostimulant. Ce sont également des molécules positivantes

donc toniques et stimulantes.

Les HE contenant des aldéhydes aromatiques ne doivent jamais être appliquées

pures sur la peau et jamais sur des muqueuses car elles sont trop irritantes (dilution

minimale de 20%).

Leur emploi est interdit chez les enfants de moins de 7 ans

Exemples :

- Cinnamaldéhyde : principal représentant, très actif.

Ex : HE de Cannelle (de Ceylan, de Chine et du Vietnam)

Figure 10 : Formule chimique du cinnamaldéhyde [31]

74

- Benzaldéhyde : moins actif sur le plan antibactérien mais grande activité anti-

inflammatoire.

Ex : HE de Niaouli.

1.2. Les phénols aromatiques

Noyau benzène et fonction alcool

Figure 11 : Groupe réactionnel caractéristique des phénols aromatiques [29]

Comme les aldéhydes aromatiques, ce sont des anti-infectieux très puissants, grâce à

leur noyau benzène. Les HE à phénols aromatiques présentent donc les mêmes pro-

priétés.

Elles sont également très irritantes donc elles ne doivent jamais être utilisées pures

sur la peau (dilution minimale de 20% dans une HV) ni être diffusées.

Leur utilisation par voie orale est possible mais sur de courtes périodes (maximum 5

jours). Elles doivent toujours être associées à des HE hépato-protectrices (HE de Ci-

tron jaune, à conserver au frais après ouverture, HE de Romarin sb à verbénone et à

acétate de bornyle ).

Elles sont donc déconseillées chez les patients hépato-sensibles

[Mémo technique : « O-CA-SA-GI-T » pour Origan, CAnnelle, SArriette, clou de GI-

rofle, Thym ]

Exemples :

Thymol : HE de Thym CT thymol, Thymus vulgaris CT thymol

Carvacrol : Sarriette des montagnes, Satureja montana, Origanum sp

Eugénol : Clou de girofle, Eugenia caryophyllus ; Cannelle de Ceylan, Cinna-

momum zeylanicum.

75

Figure 12 : Formules chimiques du thymol, carvacrol et eugénol [31]

1.3. Les alcools terpéniques

Ils sont aussi appelés monoterpénols.

Figure 13 : Groupe réactionnel caractéristique des alcools terpéniques [29]

Leur pouvoir anti-infectieux n’est pas aussi puissant que les deux familles précé-

dentes mais ils présentent des propriétés antibactériennes, antivirales, antifongiques

et antiparasitaires très intéressantes. Ils sont positivants donc toniques et stimulants.

De plus ils ne présentent aucune toxicité donc ils sont très employés.

Exemples :

- Linalol : Thym à linalol, Thymus vulgaris CT linalol

- Thujanol: Thym à thujanol, Thymus vulgaris CT thujanol

- Menthol: Menthe poivrée, Mentha x piperata

- Bornéol: Inule odorante, Inula graveolens

- Géraniol: Palmarosa, Cymbopogon martinii

76

Figure 14 : Formules chimiques du linalol, thujanol, menthol, bornéol et géraniol [31]

1.4. Les oxydes terpéniques

Figure 15 : Groupe réactionnel caractéristique des oxydes terpéniques [29]

Ce sont de puissants décongestionnants respiratoires : ils sont mucolytiques et ex-

pectorants. Ils ont en plus un pouvoir antiviral et antibactérien. Ainsi ils sont très sou-

vent indiqués dans le traitement des pathologies respiratoires. Ils sont également

positivant.

Eucalyptol ou 1,8-cinéole : oxyde terpénique le plus répandu mais très irritant pour

les voies respiratoires.

Eucalyptus radié et globuleux, Eucalyptus radiata et globulus

Ravintsara, Cinnamomum camphora CT cineole

Laurier noble, Laurus nobilis

Niaouli, Melaleuca quinquenervia

Myrte commune, Myrtus communis

Romarin à cinéole, Rosmarinus officinalis CT cineole

77

Attention à l’Eucalytus globuleux, riche en terpènes, contre-indiqué chez les enfants

de moins de 7ans et les femmes enceintes.

Figure 16 : Formule chimique d’eucalyptol [31]

1.5. Les cétones terpéniques

Figure 17 : Groupe réactionnel caractéristique des cétones terpéniques [29]

Ce sont des molécules négativantes (à faible dose mais peuvent devenir positivantes

à forte dose) donc apaisantes, cicatrisantes. Certaines possèdent également des pro-

priétés mucolytiques, anti-infectieuses (mais nettement moins puissantes que les

phénols aromatiques).

Ce sont des molécules à utiliser avec beaucoup de précautions et ne doivent pas être

utilisées à forte dose, pour des personnes sensibles : elles peuvent être neuro-

toxiques et abortives (cf toxicité).

Elles sont donc contre-indiquées chez les nourrissons et enfants, les femmes en-

ceintes et allaitantes, les patients ayant des antécédents d’épilepsie, de convulsions.

Exemples :

- Menthone : Menthe poivrée, Mentha x piperata

- Pinocarvone : Eucalyptus globuleux, Eucalyptus globulus

- Carvone : Carvi, Carum carvi

- Camphre (= bornéone) : Romarin camphré, Rosmarinus officinalis CT camphre

78

- Thuyone : Sauge officinale, Salvia officinalis ; Thuya, Thuya occidentalis ; dis-

ponibles uniquement en pharmacie.

- Pinocamphone : Hysope officinale, Hyssopus officinalis ssp officinalis, que sur

prescription médicale.

- Italidone : Immortelle, Helichrysym italicum

- Pipéritone : Eucalyptus mentholé, Eucalyptus divers CT piperitone

Figure 18 : Formules chimiques de menthone, carvone, camphre et thuyone [31]

1.6. Les monoterpènes

Figure 19 : Groupe réactionnel caractéristique des monoterpènes [29]

Ces sont les molécules les plus répandues. Elles sont utilisées pour les pathologies de

l’arbre respiratoire et pour les affections congestives (veino-lymphatique). En effet,

leurs propriétés sont multiples : décongestionnantes, antiseptiques, antivirales, to-

niques (au niveau digestif, veineux et psychique).

79

Utilisée à l’état pur, les HE contenant une forte concentration en monoterpènes sont

irritantes pour la peau. Elles doivent donc toujours être diluées dans une HV.

La forte activité cortisol-like peut provoquer une inflammation au niveau des né-

phrons chez les patients en insuffisance rénale.

Dans tous les cas, les HE contenant des monoterpènes ne doivent pas être appliquées

à l’état pure sur la peau et ne doivent jamais être administrées sur de longue pé-

riodes.

Exemples :

- Limonène : zestes de tous Citrus dont le Citron jaune, Citrus limonum (56%)

- Pinène alpha : Pin sylvestre, Pinus sylvestris (40%), Cyprès de Provence, Cu-

pressus sempervirens (45%)

- Pinène béta : Romarin officinal CT verbenone, Rosmarinus officinalis CT verve-

none (28%)

- Terpinène gamma: Tea-tree, Melaleuca alternifolia (18%)

Figure 20 : Formules chimiques du limonène et pinènes (alpha/béta) [31]

80

2. Principales huiles essentielles utilisées dans le traitement des maux

de l’hiver

[30], [32]–[34], [35]

2.1. Cannelle de Ceylan, Cinnamomum zelanicum ou verum

Famille botanique : Lauraceae

Partie distillée : écorce

Lieu de production : Inde et Ceylan (Sri Lanka)

Principaux actifs:

- Aldéhyde aromatique: cinnamaldéhyde (70%) ;

- Phénol aromatique: eugénol (10%).

ATTENTION : la poudre d’écorce de cannelle de Chine, Cinnamomum cassia, contient

des coumarines hépatotoxiques voire cancérigène à forte dose.

Propriétés thérapeutiques:

- antibacterien puissant à large spectre d'action ;

- antifongique et antiparasitaire ;

- tonique général ;

- fluidifiant sanguin.

Indications thérapeutiques :

- ORL : toutes les infections ORL, état grippal.

- Autres : infections génitales et intestinales, asthénie physique et psychique,

impuissance érectile, oligoménorrhée...

Contre-indications:

- enfants de moins de 7 ans ;

- enfant de moins de 12 ans sans avis médical ;

- femmes enceintes et allaitantes ;

- en cas d’asthme ;

- en cas d’hépatite ou de cirrhose ;

- en cas d’ulcère gastroduodénal ou de gastrite.

(allergie croisée entre le baume du Pérou et la Canelle)

81

Modalités d'utilisation:

- Ne doit jamais être utilisée pure sur la peau ou par voie orale : dilution à 20%

dans une HV ;

- Ne pas diffuser ;

- Pas de traitement prolongé ;

- toujours associer à une HE hépato-protectrice.

Conseil ORL :

Etat grippal : sur un comprimé neutre

1 goutte de Cannelle+1 goutte de Ravintsara + 1 goutte de Citron jaune

3 fois par jour pendant 5 jours

82

2.2. Cyprès de Provence, Cupressus sempervirens var. stricta

Famille botanique : Cupressaceae

Partie distillée : rameau feuillé

Lieu de production : Asie (Inde, Chine), pourtour méditerranéen

Principaux actifs :

- Terpènes: α-pinène (45%) et sigma-carène (25%) ;

- Sesquiterpénol: cédrol (7%).

Propriétés thérapeutiques :

- antitussive ;

- phlébotonique, cardiotonique (vasoconstricteur) ;

- oestrogen-like (cédrol).

Indications thérapeutiques :

- ORL : toux sèche (du fumeur, coqueluchoïde…)

- Autres: varices, hémorroïdes, oedème lymphatique...

Contre-indications :

- en cas de cancer hormono-dépendant ;

- chez les femmes enceintes et allaitantes ;

- chez les enfants de moins de 7 ans ;

- chez les enfants de moins de 12 ans sans avis médical ;

- en cas d’asthme ;

- en cas d’insuffisance rénale.

Modalités d'utilisation :

- Ne pas appliquer pure sur la peau ;

- Pas de traitement prolongé.

Conseil ORL :

Toux sèche : sur un comprimé neutre ou dans une cuillère à café de miel

1 à 2 goutte d’HE de Cyprès, 3 fois par jour

83

2.3. Eucalyptus globuleux, Eucalyptus globulus

Famille botanique : Myrtaceae

Partie distillée : feuille

Lieu de production : très répandu (Espagne, France Chili, Asie, Afrique…)

Principaux actifs :

- Oxyde terpénique: 1,8-cinéole (70 à 75%) ;

- Terpène: α-pinène (10%) ;

- Sesquiterpènes et sesquiterpénols (1 à 6%).

Propriétés thérapeutiques :

- anticatarrhale ;

- antibactérien, antiviral, antifongique ;

- antiseptique respiratoire;

- tonique hépatique (inducteur enzymatique).

Indications thérapeutiques :

- ORL : Laryngite, angine, bronchite, grippe, otite, sinusite, rhinopharyngite

- Autres : dermite bactérienne ou candidosique

Contre-indications :

- chez l’enfant de moins de 7 ans ;

- chez l’enfant de moins de 12 ans sans avis médical ;

- chez la femme enceinte ou allaitante ;

- en cas d’épilepsie ou d’antécédent ;

- en cas d’asthme ;

- en cas d’insuffisance rénale;

- interaction avec les cytochromes hépatiques : ne pas administrer en cas de

traitement médicamenteux à marge thérapeutique étroite.

Modalités d'utilisation :

- Toute voie d’administration mais l’odeur est désagréable donc préférer l’HE

d’Eucalyptus radiata en diffusion.

Conseil ORL :

Grippe : sur un comprimé neutre

1 goutte d’HE d’Eucalyptus globuleux +1 goutte de Ravinstara

3 fois par jour pendant 5 jours

84

2.4. Eucalyptus radié, Eucalyptus radiata ssp radiata

Famille botanique : Myrtaceae

Partie distillée : feuille

Lieu de production : Australie

Principaux actifs :

- Oxyde terpénique: 1,8-cinéole (60 à 70%);

- Alcool terpénique: α-terpinéol (14%).

Propriétés thérapeutiques :

- anticatarrhale ;

- antibactérien, antivirale ;

- immunostimmulante ;

- tonique général et hépatique (inducteur enzymatique).

Indications thérapeutiques :

- ORL : surtout les infections respiratoires hautes : sinusite, otite, toux grasse,

grippe, bronchite ;

- Autres : cystite, vaginite, asthénie…

Contre-indications :

- chez l’enfant de moins de 7 ans ;

- chez l’enfant de moins de 12 ans sans avis médical ;

- chez la femme enceinte ou allaitante ;

- en cas d’asthme ou d’insuffisance respiratoire ;

- en cas d’épilepsie ou d’antécédent ;

- interaction avec les cytochromes hépatiques : ne pas administrer en cas de

traitement médicamenteux à marge thérapeutique étroite.

Modalité d'utilisation :

- Toute voie d’administration est possible

Conseil ORL :

Toux grasse : sur un comprimé neutre ou dans une cuillère à café de miel

2 gouttes d’HE d’Eucalyptus radié

3 fois par jour pendant 5 jours

85

2.5. Laurier noble, Laurus nobilis

Famille botanique : Lauraceae

Partie distillée : feuille

Lieu de production : Bassin méditerranéen (France, Maroc, Turquie…), Portugal, Ser-

bie…

Principaux actifs :

- Oxydes terpéniques : 1,8-cinéole (40%) ;

- Alcool terpénique : linalol (10%) et géraniol ;

- Ester terpénique : acétate de terpényle (6%) ;

- Phénol aromatique : eugénol (3%).

Propriétés thérapeutiques :

- antibactérien, antivirale, antifongique (C. albicans) ;

- anticatarrhale ;

- antalgique ;

- cicatrisant ;

- antispasmodique ;

- tonique physique et psychique.

Indications thérapeutiques :

- ORL: grippe, bronchite, sinusite, asthme et difficultés respiratoire

- Autre: pathologies rhumatismales, inflammations buccales, affections diges-

tives (flatulences, colopathies…)

Contre-indications :

- chez l’enfant de moins de 7 ans ;

- chez l’enfant de moins de 12 ans sans avis médical ;

- chez la femme enceinte ou allaitante.

Modalité d’utilisation :

- Attention à la voie cutanée : toujours diluer dans une HV;

- Peut-être allergisant.

Conseil ORL :

En cas de gène respiratoire : en diffusion atmosphérique

3 gouttes d’HE de Laurier noble + 4 gouttes d’HE d’Eucalyptus radié

86

2.6. Menthe poivrée, Mentha x piperita

Famille botanique : Lamiaceae

Partie distillée : sommité fleuri

Lieu de production : Amérique du Nord, Europe (France, Angleterre, Italie), Inde…

Principaux actifs :

- Alcool terpénique: mentol (45%) ;

- Cétones terpéniques: menthone (30 à 60%) ;

- Terpènes: α et β-pinènes.

Propriétés thérapeutiques:

- antivirale ;

- anti-inflammatoire ;

- tonique (hypertensive, cholagogue et cholérétique), excitant ;

- antalgique puissant ;

- anti-émétique, antispasmodique ;

- décongestionnant nasal.

Indications thérapeutiques :

- ORL : grippe, toux, pharyngite, angine pour ses propriétés anti-inflammatoires

- Autres : céphalées, névralgies, troubles gastro-entéro-hépatiques, nausées,

vomissement, prurit et urticaire…

Contre-indications :

- chez l’enfant de moins de 7 ans (risque de bronchospasme et spasme laryngé);

- chez l’enfant de moins de 12 ans sans avis médical ;

- chez la femme enceinte ou allaitante ;

- en cas d’asthme ou d’insuffisance respiratoire ;

- en cas d’épilepsie ou d’antécédent d’épilepsie ;

- en cas de calcul biliaire.

Modalités d’utilisation :

- Ne pas diffuser ;

- Ne pas appliquer sur de grandes surfaces (risque de réaction glacée) ;

- Pas de traitement prolongé.

Conseil ORL :

Toux : 1 goutte d’HE dans une cuillère à café de miel, 3 fois par jour.

87

2.7. Myrte CT cinéole, Myrtus communis CT cinéole

Appelée également « Myrte vert ».

Famille botanique : Myrtaceae

Partie distillée : rameaux feuillés et sommités fleuries

Lieu de production : bassin méditérranéen (Corse ou Tunisie)

Principaux actifs :

- Oxydes terpéniques : 1,8-cinéole (40%) ;

- Monoterpènes : α-pinène (15-20%) et β-pinène ;

- Esters terpéniques : acétate de myrtényle (15-20%).

ATTENTION : il existe un autre chimiotype à acétate de myrtényle (dit Myrte rouge)

contenant très peu de pinène (plus adoucissant et anti-inflammatoire). Ne pas con-

fondre ces deux HE.

Propriétés thérapeutiques :

- anticatarrhale (mucolytique et expectorante) ;

- décongestionnant ;

- antiseptique ;

- tonique veino-lymphatique et musculaire.

Indications thérapeutiques :

- ORL : sinusite, bronchite, otite séreuse

- Autres : insuffisance veino-lymphatique, hémorroïdes, douleurs musculaires,

crampes, courbatures,

Contre-indications :

- chez les enfants de moins de 7 ans ;

- chez les enfants de moins de 12 ans sans avis médical ;

- chez la femme enceinte ou allaitante ;

- en cas d’asthme ou d’insuffisance respiratoire ;

- en cas d’insuffisance rénale.

Modalité d’utilisation :

- Pas de traitement prolongé ;

- Ne pas utiliser pure sur la peau, diluer dans une HV ;

- Toutes les voies d’administration sont possibles.

88

Conseil ORL :

Bronchite : sur un comprimé neutre

1 goutte d’HE de Myrte vert à cinéole, 3 à 4 fois par jour

89

2.8. Niaouli, Melaleuca quinquenervia

Famille botanique: Myrtaceae

Partie distillée : feuille

Lieu de production : Madagascar, Nouvelle Calédonie

Principaux actifs:

- Oxyde terpéniques : 1,8-cinéol (40 à 60%) ;

- Alcool terpénique : α-terpinéol (10%) ;

- Monoterpènes : α et β-pinènes, limonènes (17%) ;

- Sesquiterpénols : viridiflorol (15%).

Propriétés thérapeutiques:

- antibactérien et antiviral ;

- anticatarrhale ;

- immunostimulant ;

- décongestionnant veineux et lymphatique ;

- cicatrisant.

Indications thérapeutiques:

- ORL: sinusites, bronchites, otites

- Autres: herpes, zona, varicelle ; varices et hémorroïdes ; brûlure ou de coup de

soleil

Contre-indications:

- chez la femme enceinte ou allaitante ;

- chez l’enfant de moins de 7 ans sans avis médical ;

- chez les patients asthmatiques ou en cas d’insuffisance respiratoire ;

- en cas d’épilepsie ;

- propriété oestrogène like donc contre-indiqué dans tous les cancers hormono-

dépendants.

Modalité d'utilisation:

- Toutes les voies sont possibles;

- Pas d’utilisation prolongée ;

- Ne pas utiliser pure sur la peau, diluer dans une HV.

Conseils ORL :

Rhume, rhinite, rhinopharyngite : sur un comprimé neutre,

2 gouttes de Niaouli, 3 fois par jour, pendant 5 jours

90

2.9. Origan à inflorescence compacte, Origanum compactum

Famille botanique : Lamiaceae

Partie distillée : sommité fleurie

Lieu de production : Maroc

Principaux actifs:

- Phénols aromatiques : carvacrol (40%), thymol (10%) ;

- Monoterpènes : p-cynène.

Propriétés thérapeutiques :

- antibactérien, antivirale, antifongique puissant à large spectre ;

- immunostimulant ;

- tonique.

Indications thérapeutiques :

- ORL: rhinopharyngites, bronchites

- Autres : amibiase, paludisme, dysentrie, cystite...

Contre-indications:

- chez l’enfant de moins de 7 ans ;

- chez l’enfant de moins de 12 ans sans avis médical ;

- chez la femme enceinte ou allaitante ;

- en cas d’insuffisance rénale ou hépatique ;

- en cas de gastrite ou d’ulcère gastroduodénal.

Modalités d’utilisation :

- Ne pas diffuser ;

- Ne pas utiliser pure sur la peau ;

- Pas d’utilisation prolongée ;

- Associer une HE hépato-protectrice (Citron jaune, Romarin sb à verbénone).

Conseil ORL :

Bonchite : mélanger en quantités égales :

HE d’Origan compact + Thym à thymol + Eucalyptus radié + Citron jaune +

Myrte vert à cinéole.

2 gouttes du mélange sur un sucre

3 fois par jour pendant 5 jours

91

2.10. Pin sylvestre, Pinus sylvestris

Famille botanique: Abietaceae

Partie distillée: aiguille

Lieu de production : Europe centrale

Principaux actifs :

- Monoterpènes à 55%: α-pinènes (40%), limonène (30%), β-carène (13%) ;

- Oléorésine : térébenthine.

Propriétés thérapeutiques :

- Décongestionnant ;

- Mucolytique ;

- Cortisol-like, anti-inflammatoire ;

- Tonique.

Indications thérapeutiques :

- ORL: bronchite, sinusite

- Autre: insuffisance veino-lymphatique, hémorroïdes, varices…

Contre-indication :

- chez l’enfant de moins de 7 ans ;

- chez l’enfant de moins de 12 ans sans avis médical ;

- chez la femme enceinte ou allaitante ;

- en cas d’insuffisance rénale.

Modalité d’utilisation :

- A diluer par voie cutanée ;

- Pas de traitement prolongé.

Conseil ORL :

En diffusion atmosphérique pour assainir l’air ambiant.

Bronchite : sur un comprimé neutre

1 goutte de Pin sylvestre + 1 goutte de Ravintsara + 1 goutte de Thym à linalol

dans 10 gouttes d’HV

matin et soir sur le thorax et les épaules, pendant 5 jours

92

2.11. Ravinstara, Cinnamomum camphora CT cineole

Famille botanique: Lauraceae

Partie distillée : feuille

Lieu de production : originaire de Chine, cultivé à Madagascar et à la Réunion

Principaux actifs :

- Oxydes terpéniques: 1,8-cinéole (65%) ;

- Alcools terpéniques: α-terpinéol (10%) ;

- Monoterpènes: α et β-pinène (20%).

Propriétés thérapeutiques:

- antiviral majeur ;

- anticatarrhale (fluidifiant et expectorant) ;

- neurotonique.

Indications thérapeutiques:

- ORL: toutes infections virales (grippe, angine virale...)

- Autres: varicelles, hépatites virales, dépression, fatigue...

Contre-indications:

- chez l’enfant de moins de 7 ans ;

- chez l’enfant de moins de 12 ans sans avis médical ;

- chez la femme enceinte et allaitante ;

- en cas d’asthme ou d’insuffisance respiratoire ;

- en cas d’insuffisance rénale.

Modalité d’utilisation :

Par voie orale, cutanée ou inhalée

Conseil ORL :

Grippe : sur un comprimé neutre :

1 goutte de Ravintsara + 1 goutte de Thym à linalol

3 fois par jour, pendant 5 jours

93

2.12. Romarin à cinéole, Rosmarinus officinalis CT cinéole

Famille botanique : Lamiaceae

Partie distillée : rameau fleuri

Lieu de production : bassin méditerranéen (Maroc, Tunisie)

Principaux actifs :

- Oxydes terpéniques : 1,8-cinéole (50%) ;

- Monoterpènes : α-pinène (10%) ;

- Cétones terpénique : camphre ou bornéone (10%).

ATTENTION, il existe d’autres chimiotypes (contenant moins de 10% de cinéole) :

Romarin camphré : 25% de camphre

Romarin à acétate de bornyle, verbénone : 50% d’ α-pinène et hépatoprotec-

teur.

Propriété thérapeutiques :

- fluidifiant et expectorant ;

- antispasmodique ;

- antioxydant ;

- tonique circulatoire, musculaire et cérébral.

Indications thérapeutiques :

- ORL : bronchite, sinusite, otite

- Autres : insuffisance veino-lymphatique, hémorroïdes…

Contre-indications :

- chez les enfants de moins de 7 ans ;

- chez les enfants de moins de 12 ans sans avis médical ;

- chez la femme enceinte ou allaitante ;

- en cas d’épilepsie ou d’antécédent ;

- en cas d’insuffisance rénale ;

- en cas d’asthme ou d’insuffisance respiratoire.

Modalités d’utilisation :

- Pas d’utilisation prolongée ;

- Ne pas utiliser pure sur la peau ;

- Ne pas diffuser.

94

Conseil ORL :

Synergie avec l’HE d’Eucalyptus radié et Ravintsara

Sinusite : sur un morceau de sucre ou cuillère à café de miel

2 gouttes d’HE de Romarin à cinéole, 3 fois par jour

95

2.13. Saro, Cinnamosma fragrans

Signifie « qui combat le mal » en malgache

Famille botanique : Canellaceae

Partie distillée : feuille

Lieu de production : Madagascar

Principaux actifs :

- Oxydes terpéniques : 1,8-cinéole (40%) ;

- Alcools terpéniques : linalol (6%) ;

- Monoterpènes : β-pinène, limonène, sabinène, myrtène (< 10%).

Propriétés thérapeutiques :

- antiviral (+++), antibactérien, antifongique ;

- anticatarrhale (mucolytique et expectorant) ;

- tonique général (physique et psychique).

Indications thérapeutiques :

- ORL : grippe, bronchite, rhume, sinusite, angine, otite

- Autres : gingivite, cystites, mycoses, asthénie…

Contre-indications :

- chez l’enfant de moins de 7 ans ;

- chez l’enfant de moins de 12 ans sans avis médical ;

- chez la femme enceinte ou allaitante ;

- en cas d’insuffisance rénale ;

- en cas d’asthme ou d’insuffisance respiratoire.

Modalités d’utilisation :

- Pas d’utilisation prolongée ;

- Ne pas utiliser pure sur la peau, diluer dans une HV.

Conseil ORL :

Etat grippal : sur un comprimé neutre

2 goutte de Saro + 1 goutte de Thym à linalol

3 fois par jour, pendant 5 jours

96

2.14. Sarriette des montagnes, Satureja montana

Famille botanique: Lamiaceae

Partie distillée: sommité fleurie

Lieu de production : France, Espagne, Balkans

Principaux actifs:

- Monoterpènes : α et gamma-terpènes (10%), p-cymène (15%) ;

- Sesquiterpènes: β-caryophyllene ;

- Alcools terpéniques: linalol, thyjanol ;

- Esters terpéniques: acétate de linalyle ;

- Phénols aromatiques: carvacrol (30 à 50%), thymol.

Propriétés thérapeutiques:

- Antibactérien majeur, antifongique et antiparasitaire ;

- Immunostimulant ;

- Tonique.

Indications thérapeutiques:

- ORL: bronchite, sinusite, trachéite

- Autres: cystite, prostatite, diarrhées infectieuses, arthrites

Contre-indications:

- chez l’enfant de moins 7 ans ;

- chez l’enfant de moins de 12 ans sans avis médical ;

- chez la femme enceinte et allaitante ;

- en cas d’asthme ou d’insuffisance respiratoire ;

- en cas de gastrite ou d’ulcère gastroduodénal ;

- en cas d’insuffisance hépatique.

Modalités d’utilisation :

- Ne pas diffuser ;

- Ne pas utiliser sur la peau ;

- Pas de traitement prolongé ;

- Associer à une HE hépato-protectrice.

Conseil ORL :

Angine : sur un comprimé neutre

1 goutte de Sarriette + 1 goutte de Citron jaune

3 fois par jour, pendant 5 jours

97

2.15. Tea tree ou Arbre à thé, Melaleuca alternifolia

Famille botanique: Myrtaceae

Partie distillée: feuille

Lieu de production : Australie ou Afrique du Sud

Principaux actifs:

- Alcool terpénique : terpinène-1-ol-4 (40%) ;

- Monoterpène : α et gamma-terpinènes (18%).

Propriétés thérapeutiques:

- antibactérien, antiviral, antifongique majeur à large spectre d'action ;

- antiparasitaire intestinal ;

- immunostimmulant.

Indications thérapeutiques: anti-infectieux polyvalent

- ORL : Sinusite, rhinite, angine, trachéite, bronchite

- Autres : gingivite, acné, furoncles, mycoses (dermatophyte et candida)…

Contre-indication :

- chez l’enfant de moins de 7 ans ;

- chez l’enfant de moins de 12 ans sans avis médical ;

- chez la femme enceinte et allaitante ;

- en cas d’asthme ;

- en cas d’insuffisance rénale.

Modalités d'utilisation:

A diluer avant toute utilisation.

Conseil ORL :

Angine : 2 gouttes sur un comprimé neutre, 3 fois par jour, pendant 5 jours

98

2.16. Thym à linalol, Thymus vulgaris CT linalol

Famille botanique : Lamiaceae

Partie distillée : sommité fleurie

Lieu de production : France, Espagne

Principaux actifs :

- Alcools terpéniques : linalol (60-80%) et terpinène-1-ol-4.

Propriétés thérapeutiques :

- antibactérien et antiviral puissant, antifongique (Candida albicans++);

- antiparasitaire (vermifuge contre taenia, ascaris et oxyures) ;

- tonique (au niveau central et circulatoire);

- stimulant.

Indications thérapeutiques :

- ORL : bronchite, angine, laryngite, trachéite, sinusite

- Autres : mycoses cutanées et vaginales à C. albicans, pytyriasis versicolor, as-

thénie post-infectieuse…

Contre-indications :

- chez l’enfant de moins de 7 ans ;

- chez l’enfant de moins de 12 ans sans avis médical ;

- chez la femme enceinte et allaitante.

Modalité d’utilisation :

- Très bonne tolérance quelque soit la voie d’administration.

Conseil ORL :

Etat grippal : sur un comprimé neutre

1 goutte de Thym à linalol + 1 goutte de Ravinstara

3 ou 4 fois par jour, pendant 5 jours

99

2.17. Thym à thujanol, Thymus vulgaris CT thujanol

Famille botanique: Lamiaceae

Partie distillée: sommité fleurie

Lieu de production : Drôme

Principaux actifs:

- Alcool terpénique : thujanol ;

- Monoterpènes : gamma-terpinène (15%).

Propriétés thérapeutiques:

- antibactérien et antiviral puissant ;

- immunostimmulant ;

- tonique (au niveau central, circulatoire et hépatique) ;

- Hépato-protecteur.

Indications thérapeutiques:

- ORL : angines, sinusites, otites, pharyngites, laryngites, trachéites

- Autres: gingivites, dermites, hépatites virale, Maladie de Raynaud

Contre-indications :

- chez les femmes enceintes et allaitantes ;

- chez les enfants de moins de 7 ans ;

- chez les enfants de moins de 12 ans sans avis médical ;

- en cas d’insuffisance rénale.

Mode d'utilisation:

- Ne jamais diffuser ;

- Ne pas utiliser pure sur la peau ;

- Pas d’utilisation prolongée.

Conseil ORL :

Angine : 2 gouttes d’HE de Sarriette des montagnes + Thym à thujanol

dans une cuillère à soupe de miel, 3 fois par jour.

100

2.18. Thym à thymol, Thymus vulgaris CT thymol

Famille botanique: Lamiaceae.

Partie distillée : sommité fleurie

Lieu de production : en France, en Italie, dans les Balkans

Principaux actifs :

- Phénol aromatique : thymol (35 à 55 %), carvacrol ;

- Monoterpènes : p-cymène (15 à25%) et gamma-terpinène (5 à 10%).

Propriétés thérapeutiques :

- anti-infectieux très puissant : antibactérien, antiviral, antifongique.

Indications thérapeutiques :

- ORL : sinusites, bronchites, angines

- Autres : cystite, diarrhées…

Contre indications :

- chez l’enfant de moins de 7 ans sans avis médical ;

- chez la femme enceinte ou allaitante ;

- en cas d’asthme ou d’insuffisance respiratoire ;

- en cas de gastrite ou d’ulcère gastroduodénal ;

- en cas d’insuffisance rénale ;

- en cas d’hépatite ou de cirrhose.

Modalités d’utilisation :

- Ne jamais diffuser ;

- Ne pas utiliser pure sur la peau ;

- Pas d’utilisation prolongée ;

- Toujours associer une HE hépato-protectrice (Citron jaune, Romarin à verbé-

none…).

Conseil ORL :

Sinusite : sur un comprimé neutre :

1 goutte de Thym à thymol + 1 goutte d’Eucalyptus radié + 1 goutte de Citron

jaune

3 fois par jour, pendant 5 jours

101

3. Tableau récapitulatif

Huile essentielle Actif principal Voie orale Voie cutanée Diffusion Cannelle de Ceylan Cinnamaldéhyde +++

avec hépato-protecteur +* -

Cyprès de Provence α-pinène +++ +++* +++ Eucalyptus globuleux 1,8-cinéole, α-pinène +++ +++ + Eucalyptus radiata 1,8-cinéole +++ +++ +++ Laurier noble 1,8-cinéole +++ +++* + Menthe poivrée Menthol, menthone +++ ++ - Myrte 1,8-cinéole, α-pinène +++ +++* ++ Niaouli 1,8-cinéole, viridiflorol +++ +++* +++ Origan compact Carvacrol, thymol +++

avec hépato-protecteur +* -

Pin sylvestre α-pinène +++ +++* +++ Ravintsara 1,8-cinéole, α-pinène +++ +++ +++ Romarin à cinéole 1,8-cinéole, camphre, pinène +++ +++* - Saro 1,8-cinéole +++ +++* +++ Sarriette des montagnes carvacrol +++

avec hépato-protecteur +* -

Tea tree 4-terpinéol +++ ++* + Thym à linalol Linalol +++ +++ +++ Thym à thujanol Thujanol +++ + * - Thym à thymol Thymol +++

avec hépato-protecteur +* -

Tableau 8 : Tableau récapitulatif des modalités d’administration des HE indiquées dans le traitement des pathologies hivernales.

*A diluer

102

4. Proposition de traitement des pathologies hivernales

4.1. Prévention des pathologies hivernales

Pour stimuler les défenses immunitaires :

Faire un mélange contenant 20 gouttes de chacune des HE suivantes :

- HE de Niaouli ;

- HE d’Eucalyptus radié ;

- HE de Citron jaune ;

- HE de Ravintsara

Posologie adulte : 3 gouttes de ce mélange sur un comprimé neutre 1 fois par jour, 5

jours sur 7 pendant le temps de l’épidémie [36]

Précaution d’emploi :

HE de Niaouli est oestrogène-like donc ne pas utiliser chez la femme enceinte,

chez la femme atteinte d’un cancer du sein hormono-dépendant, et chez

l’enfant de moins de 3 ans.

Exemple 2 :

Spécialité Aromaforce® du laboratoire Pranarôm (HE de Lavandin, Bois de Hô, Euca-

lyptus radié et globuleux, Niaouli, Romarin officinal, Menthe poivrée, Ravintsara, Gi-

roflier, Tea-tree ou Arbre à thé)

Posologie adulte :

- Friction : 3 5 gouttes sur le thorax et le dos, 2 à 4 fois par jour ;

- Diffusion atmosphérique : 1 à 2 gouttes dans un diffuseur ultra-sonique

- Inhalation : 1 à 2 gouttes dans de l’eau chaude mais non bouillante

- Voie orale : 1 à 2 gouttes dans du miel ou huile végétale, sur un sucre, 2 à 4

fois par jour.

Précaution d’emploi :

- Déconseillé chez la femme enceinte ou allaitante ;

- Ne pas administrer chez l’enfant de moins de 7 ans ;

- Ne pas administrer en cas d’épilepsie ou d’antécédent.

103

4.2. Angine

a) Physiopathologie

Une angine est une inflammation du tissu lymphoïde amygdalien et/ou de la

muqueuse oropharyngée.

L’inflammation résulte de l’infection de l’oropharynx par un agent infectieux (viral,

bactérien voire fongique). [37], [38]

b) Etiologie

Les angines virales sont dues à différents virus comme : rhinovirus, coronavi-

rus, virus respiratoire syncitial, Myxovirus influenzae et parainfluenzae, Adenovirus,

Herpes simplex virus, virus d’Epstein-Barr (< 1%).

Le streptocoque bêtahémolytique du groupe A (SGA) ou Streptococcus pyogenes, est

responsable de 10 à 40% des angines bactériennes. D’autres bactéries comme les

streptocoques du groupe B, C, F, et G, ainsi que le Fusobacterium necrophorum et

Borrelia vincenti (responsable de l’angine de Vincent) peuvent être impliqués. [39],

[40]

c) Epidémiologie

La transmission interindividuelle se fait par contacts oraux directs et par pro-

jections de salive.

Les angines sont habituellement bénignes, leur gravité dépend de l’étiologie.

Sur les 9 millions d’angines diagnostiquées chaque année en France, 60 à 90 % sont

d’origine virale. Le streptocoque bêtahémolytique du groupe A (SGA) est à l’origine

de 25 à 40 % des angines de l’enfant et de 10 à 25 % de celles de l’adulte. Les popula-

tions les plus à risque sont les 5-15 ans. [37], [40]

d) Clinique

- Symptômes : fièvre d’intensité variable, dysphagie constrictive spontanée uni

ou bilatérale provoquée par la déglutition, modification de l’aspect de l’oropharynx

(déterminant 4 types anatomocliniques d’angines), possibilité de troubles digestifs

(douleurs abdominales, vomissements), otalgies, troubles respiratoire, adénopathies

satellites.

104

4 types anatomocliniques :

Angine érythémateuse et érythématopultacée :

Ce sont les formes les plus fréquentes (80% des cas) L’oropharynx est inflammatoire

et les amygdales sont augmentées de volumes, c’est « l’angine rouge ». Dans le cas

d’une angine érythématopultacée, les amygdales sont recouvertes d’un enduit blan-

châtre punctiforme et facile à décoller : c’est « l’angine blanche ».

Angine pseudo-membraneuse :

Elle est associée à deux pathologies différentes : la Mononucléose Infectieuse (MNI)

le plus fréquemment et la diphtérie. Elle est caractérisée par des amygdales recou-

vertes d’un enduit blanc à grisâtre non adhérent (fausses membranes) et un purpura

du voile du palais.

Angine vésiculeuse :

D’origine herpétique (associée au virus coxsackie A), il y a tout d’abord une éruption

transitoire de vésicules puis formation de petites zones d’érosions recouvertes d’un

enduit jaunâtre et entourées d’un halo inflammatoire. Elle est rare et touche les en-

fants de 1 à 7 ans.

Angine ulcéreuse et ulcéronécrotique :

On retrouve une ulcération unilatérale, plus ou moins profonde, recouverte de mem-

branes grisâtres avec des adénopathies satellites. Les deux formes communes sont

l’angine de Vincent et le chancre syphilitique.

- Critères diagnostique : [37]

Ils permettent d’orienter le diagnostic sur l’étiologie bactérienne ou non

d’une angine et donc de déterminer s’il est nécessaire de mettre en place une anti-

biothérapie.

105

Angine à strptocoques Angine virale

Epidémiologie

Epidémie hivernoprintanère Pic d’incidence entre 5 et 15

ans

Toute l’année

Signes généraux

Début brutal, dysphagie in-

tense, pas de toux, fièvre élevée

Début progressif, dysphagie

modérée, toux, coryza, enroue-ment, diarhée, arthralgies,

myalgies

Signes locorégionaux

Erythème pharyngé intense, purpura du voile, exsudat,

adénopathies satellites sen-sibles, éruptions scarlatini-

forme

Vésicues (coxsackie, herpès),

éruption évocatrice (syndrome pied-main-bouche), conjoncti-

vite

Tableau 9 : Principales caractéristiques cliniques et épidémiologiques des angines à SGA et virales [37]

Score de Mac Isaac chez l’adulte :

Fièvre > 38°C =1

Absence de toux =1

Adénopathie cervicales sensibles =1 Atteinte amygdalienne (↗volume ou exsudat)

=1

Age : 15 à 44 ans ≥45 ans

=0 =-1

Tableau 10 : score de Mac Isaac [39]

106

TDR ou Test de Diagnostic Rapide :

Il permet de diagnostiquer une angine à SGA (sensibilité de 90% et spécificité

de 95 %) très rapidement au cabinet médical sur simple prélèvement buccal (mé-

thode immunochromatographique de reconnaissance des antigènes de streptocoque

A sur bandelette réactive) :

o Il doit être réalisé systématiquement chez l’enfant de plus de 3

ans

o Il est réalisé chez l’adulte si le score de Mac Isaac ≥ 2.

[37], [40]

e) Evolution/Complication

Evolution favorable en 3 à 4 jours même en l’absence d’antibiotique. Les syn-

dromes post-streptococciques (rhumatisme articulaire aigu et glomérulonéphrite

aiguë) ainsi que les complications suppuratives locorégionales (abcès rétropharyngé,

phlégmon péry-amygdalien…) voire la scarlatine, sont exceptionnels en France mé-

tropolitaine. [37]

f) Traitement

L’ANSM recommande de ne traiter que les angines bactériennes à streptocoque β-

hémolytique du groupe A dites documentées (TDR+) en raison du risque de complica-

tions.

Mesures hygiéno-diététique :

- Repos pendant 24 à 48 heures ;

- Jus de fruits : cassis, citron, mûre sauvage, céleri, chou.

Gargarismes :

- eau salée, jus de citron : 1 cuillère à café dans un verre d’eau

- décoction de feuilles de Ronce, Noyer, Cassis : 3 cuillères à soupe par litre,

faire bouillir 5 minutes et laisser infuser 15 minutes.

Oligo-éléments : association du Cuivre/Argent : anti-infectieux puissant renforçant

l’activité des antibiotiques.

Traitement symptomatique :

Antipyrétique, antalgique.

107

Traitement antibiotique :

Tous les enfants ayant un TDR+ seront traités ;

Pour les adultes, traitement uniquement si le score de Mac Isaac ≥ 2 et

TDR+

Pour les angines bactériennes non streptococciques : uniquement

après antibiogramme pour les patients immunodéprimés.

- Bêtalactamines :

1ère intention : Pénicilline : amoxicilline pendant 6 jours

posologie adulte : 1 g matin et soir

posologie enfant : 50 mg/kg/jour à partir de 30 mois

Céphalosporine de 2ème génération : céfuroxime

Céphalosporine de 3ème génération : cefpodoxime, céfotiam héxétil

- Macrolides en cas de contre-indication aux bêtalactamines :

Azithromycine pendant 3 jours:

posologie adulte : 500 mg le soir pendant 3 jours

posologie enfant : 20 mg/kg/jour le soir (enfant de moins de 25kg)

Clarithromycine pendant 5 jours:

posologie adulte : 250 mg matin et soir

posologie enfant : 15 mg/kg/jour soit 1 dose poids matin et soir

Arrêt du traitement antibiotique si la fièvre persiste au-delà de 4 jours et suspicion de

MNI.

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et stéroïdiens (corticoïdes) n’ont pas

d’intérêt dans ce cas.

[37], [40], [41]

108

Résumé de la prise en charge d’une angine érythémateuse et érythématopultacée :

Figure 21 : Arbre décisionnel pour la prise en charge d’une angine à Streptococcus pyo-genes [37]

109

Proposition de traitement par aromathérapie : [11], [35], [9], [38], [41]

Il est indispensable d’orienter le patient vers son médecin généraliste pour poser le

diagnostic d’angine bactérienne ou virale afin de ne pas négliger les risques d’une

angine streptococcique.

L’aromathérapie intervient dans ce cas pour diminuer la douleur, l’inflammation et

aide à combattre l’infection.

Les HE majeures dans ce type d’infection sont : Origan compact, Romarin à cinéole,

Girofle, Thym à thymol, Cannelle de Ceylan écorce, Sarriette des montagnes, Euca-

lyptus globuleux, Lavande officinale, Cajeput et Arbre à thé.

Exemple 1 :

- HE d’Origan à inflorescences compactes, Origanum compactum

- HE de Tea-Tree, Melaleuca alternifolia

- HE de Menthe poivrée, Mentha x piperita

Posologie adulte: 1 goutte de chacune sur un sucre ou dans du miel à laisser fonder

sous la langue, 4 fois par jour pendant 5 jours.

Attention à la Menthe poivrée, contre-indiquée chez l’enfant de moins de 7 ans, chez

la femme enceinte, chez la femme allaitante, l’épileptique.

Exemple 2 :

Si l’infection n’est pas avérée, faire une préparation contenant :

- HE de Thym vulgaire à thujanol, Thymus vulgaris CT thujanol 3mL

- HE de Tea-tree ou arbre à thé, Melaleuca alternifolia 1mL

- HE de Menthe poivrée, Mentha x piperata 1mL

Posologie :

- Adulte

3 gouttes 5 fois par jour pendant 3 jours sur un sucre, dans une HV ou

dans une cuillère de miel ;

3 goutes sur le cou, en regard de l’affection 5 fois par jour.

Si l’infection est avérée, prendre de l’HE d’Origan à inflorescences compactes sous

forme de gélule contenant 75 mg d’HE, 6 fois par jour pendant 3 à 5 jours.

- Enfant de 7 à 10 ans : Les doses sont divisées par 2 mais la durée de traite-

ment est identique.

110

Exemple 3 : d’après Phytosun Arôms

Angine virale :

- HE de Ravintsara, Cinnamonum camphora CT cineole

- HE de Thym à linalol, Thymus vulgaris CT linalol

Angine bactérienne :

- HE de Ravintsara, Cinnamonum camphora CT cineole

- HE de Thym à thymol, Thymus vulgaris CT thymol

Posologie adulte : 1 capsule de chaque, 3 fois par jour pendant 10 jours

En phase aiguë : 2 capsules de chaque, 3 fois par jour pendant 5 jours

Exemple 4 :

Préparation du mélange :

- HE de Thym à thymol, Thymus vulgaris CT thymol

- HE de Niaouli, Melaleuca quinquenervia aa qsp 1g

- HE d’Eucalyptus globuleux, Eucalyptus globulus

- Alcool 90° qsp 125 mL

Posologie adulte : 40 gouttes du mélange dans ½ verre d’eau tiède, 3 fois par jour.

111

4.3. Bronchite aigüe

a) Physiopathologie

Il s’agit d’une inflammation de la muqueuse bronchique sans atteinte paren-

chymateuse touchant le sujet sain.

La bronchite aiguë résulte d’une altération de l’épithélium des voies aériennes

par un agent infectieux qui expose les terminaisons nerveuses et les récepteurs aux

agents bronchoconstricteurs et pro-inflammatoires.[42], [40]

b) Etiologie

La majorité des cas de bronchite aiguë sont d’origine virale. Les virus respon-

sables sont Parainfluenzavirus (PIV), Influenzavirus, virus respiratoire syncytial (VRS),

Adenovirus, Rhinovirus, Coronavirus, Morbilivirus (virus de la rougeole).

Les infections bactériennes sont plus rares et sont dues principalement à

Streptococcus pneumoniae, Haemophilus influenzae, Moraxella catarrhalis, plus ra-

rement dues à Mycoplasma pneumoniae, Chlamidia pneumoniae et Bordetella per-

tussis. [38], [42]

c) Epidémiologie

Il s’agit de la plus fréquente des infections des voies respiratoires : 10 millions

de cas par an en France. [38], [42]

d) Clinique

- Symptômes : toux sèche voire grasse, douleurs thoraciques de type brûlures

au niveau des poumons, fièvre inconstante.

- Il est important de différencier les signes cliniques d’une pneumonie et d’une

bronchite aiguë pour adapter la prise en charge :

112

Tableau 11 : Signes évocateurs de bronchite aiguë et de pneumonie chez l’adulte sain [42]

[42], [40]

e) Evolution/Complication

Chez le sujet sain, l’évolution est bénigne avec une guérison spontanée en 10

jours.

Cependant :

- Si la toux persiste au-delà de 15 jours, il est nécessaire de rechercher une co-

queluche.

- Si une fièvre de plus de 38.5°C persiste au-delà de 3 jours, revoir le diagnostic

(possible surinfection bactérienne pour les bronchites virales).

- Si la toux est grasse avec des expectorations durant 3 mois par an sur au

moins 2 années consécutives, on parle de bronchite chronique. (Etablir également un

diagnostic différentiel avec l’asthme, les bronchectasies, la mucoviscidose, la bron-

chiolite chronique de l’adulte, l’embolie pulmonaire sévère)

- La bronchite chronique obstructive (BPCO) est l’évolution ultime. Elle est ca-

ractérisée par une diminution quasi irréversible des débits aériens (calculés par le

VEMS ou Volume d’Expiration Moyen par Seconde). Il s’agit d’un problème de santé

publique majeur dont la prévalence augment avec l’âge et le tabagisme.

[35], [38], [38]

f) Traitement

L’antibiothérapie n’est pas indiquée en première intention en cas de bron-

chite aiguë chez l’adulte sain.

Le traitement est symptomatique : antipyrétique, antitussif, décongestionnant, mu-

colytique.

[38],[42]

113

Résumé de la prise en charge :

Figure 22 : Arbre décisionnel pour la prise en charge d’une bronchite aiguë chez l’adulte sain [42]

Mesures hygiéno-diététiques :

- Repos

- Boisson abondante : sirop de radis noir, de plantain, de navet, jus de légumes

et de fruit (carotte, cerfeuil, coing, chou, pomme, mûrier sauvage et noir…)

- Oligo-éléments : Cuivre/Argent/Souffre et Magnésium de chez Oligosol®: 1 à 3

ampoules par jour. [41]

Proposition de traitement par aromathérapie : [11], [35], [9], [38]

Les HE principalement utilisées sont : Thym, Cannelle de Ceylan, Pin sylvestre, Sar-

riette des montagnes, Origan compact, Cyprès, Eucalyptus radié.

Exemple 1 :

- HE de Tea-Tree, Melaleuca alternifolia

Posologie adulte : 1 à 3 gouttes ,3 fois par jour pendant 5 jours, en massage sur la

peau dans une huile végétale ou en friction sur le thorax et le dos.

114

- HE d’Eucalyptus radié, Eucalyptus radiata var radiata :

Posologie adulte : 1 à 3 gouttes diluée dans 3 gouttes d’HV (amande douce, macada-

mia, noisette) ou en friction, 3 fois par jour sur le thorax et le dos.

- HE de Romarin à verbénone, Rosmarinus officinalis CT verbénone :

Posologie adulte : 3 gouttes 3 fois par jour en friction au niveau du thorax.

- HE de Sarriette des montagnes, Satureja montana :

Posologie adulte : 1 à 2 gouttes, 3 fois par jour à diluer dans 10 gouttes d’HV en mas-

sage sur le thorax pendant 5 à 10 jours.

En association : 2 gouttes de chaque, diluées dans 10 gouttes d’HV d’amande douce

ou de noisette à appliquer en massage 4 fois par jour.

Exemple 2 :

Réalisation d’un mélange contenant :

- HE de Mandravasarotra 8 mL

Cinnamosma fragrans

- HE de Myrte à cinéole 2 mL

Myrtus communis CT cinéole

- HE de Thym vulgaire CT thujanol 3 mL

Thymus vulgaris CT thujanol

- HE d’Inule odorante 1 mL

Inula graveolens

- HE de Palmarosa 4 mL

Cymbopogon martinii var motia

- HV de noisette qsp 30 mL

Posologie :

- Adulte : 12 gouttes 5 fois par jour sur le thorax et le dos pendant 10 jours (+

gélule d’Origan à inflorescences compactes 75 mg : 2 gélule 4 fois par jour pendant

10 jours, avant les repas)

- Enfant >7 ans : 8 gouttes 5 fois par jour sur le thorax et le dos pendant 10

jours

115

Exemple 3 : d’après Phytosun Arôms

1 capsule d’Eucalyptus globuleux + 1 capsule de Thym à linalol : 3 fois / jour

pendant 10 jours

Ou 2 capsules d’Eucalyptus globuleux + 2 capsules de Thym à linalol : 3 fois /

jour pendant 5 jours

Exemple 3 :

Préparation d’une solution alcoolique :

- HE de Thym à thymol, Thymus vulgaris CT thymol 1g

- HE de Cannelle de Ceylan écorce, Cinnamomum zeylanicum 1g

- HE de Pin sylvestre, Pinus sylvestris 1g

- HE d’Eucalyptus globuleux, Eucalyptus globulus 1g

- Alcool 90° qsp 90 mL

Posologie : 20 gouttes de solution dans un demi-verre d’eau tiède, 3 fois par jour, à

distance des repas.

Exemple 4 :

Préparation de suppositoires pour nourrissons :

- HE de Lavande officinale, Lavandula angustifolia 15 mg

- HE de Cajeput, Melaleuca cajeputum 15 mg

- HE de Pin sylvestre, Pinus sylvestris 15 mg

- Excipient qsp 1 g

Posologie : 3 suppositoires par jour, pendant 7 jours.

Exemple 5 :

Pour la préparation de 20 suppositoires :

> 30 mois

- HE de Myrte à cinéole 25 mg

Myrtus communis CT cinéole

- HE de Ravintsara 25 mg

Cinnamonum camphora CT cinéole

- HE d’Inule odorante 10 mg

Inula graveolens

116

- HE de Thym vulgaire CT thujanol 20 mg

Thymus vulgaris CT thujanol

- HE de Bois de rose 20 mg

Aniba rosaeodora var amazonica

- Excipient Whitepsol qsp 1 suppositoire enfant n°20.

Posologie : 1 suppositoire 3 fois par jour pendant 10 à 15 jours.

117

4.4. Grippe saisonnière

La grippe est une infection aiguë, virale, épidémique (30 à 60% de la popula-

tion) très contagieuse, généralement bénigne chez les personnes jeunes sans comor-

bidités. Elle reste cependant à l’origine d’une morbidité et mortalité importante chez

les personnes âgées ou souffrant de maladie chronique.

a) Etiologie

La grippe est due à un virus à ARN : Myxovirus influenzae A, B et C dont le tro-

pisme est respiratoire. Le virus produit à la surface de son enveloppe des glycopro-

téines antigéniques : hémagglutine (H) et neuraminidase (N). Ces protéines de sur-

face se modifient constamment, c’est pourquoi, chaque année, la composition du

vaccin antigrippal change et qu’il est nécessaire de se faire vacciner tous les ans.

Le virus se transmet par contact direct entre les individus par projection de sécrétions

respiratoires chargées de virus. [38], [46]

b) Epidémiologie

En France, 2 à 7 millions de personnes sont touchées chaque année, au cours

de la période hivernale (de novembre à février). Parmi elles, 2 000 à 8 000 décèdent

de ces complications. Les personnes les plus à risque sont les personnes âgées et les

enfants de moins de 1 an.

Un individu infecté est contagieux 1 jour avant l’apparition de ses symptômes

et jusqu’à 6 jours après. [38], [46]

c) Clinique

- Après incubation de 24 à 72h, le diagnostic est établi grâce au bilan clinique en

période épidémique.

- Les symptômes apparaissent de manière brutale :

Syndrome grippal : fièvre, frissons, céphalées, myalgies et arthralgies

Asthénie brutale

Toux avec rougeur du pharynx et de la langue et parfois des râles sous-

crépitants.

[40], [46]

118

Personnes à risques : [40], [45][46]

- Les femmes enceintes :

Le virus passe la barrière placentaire. Il y a donc un risque d’avortement spon-

tané, de prématurité ou de malformations congénitales si la contamination a lieu lors

du 1er trimestre de grossesse. Pour la mère, le risque d’hospitalisation est majoré au

cours du 3ème trimestre avec augmentation de la mortalité (pneumonie). Les femmes

enceintes peuvent donc être vaccinées au cours du 2ème et 3ème trimestre de gros-

sesse.

- Les personnes âgées, de plus de 65 ans :

La grippe augmente l’incidence des hospitalisations. Les complications sont

plus importantes : décompensation cardiaque et respiratoire, troubles neuropsy-

chiques, surinfections bactériennes… Le nombre de décès imputable à la grippe pour

les plus de 75 ans est de 7600 chaque année.

- Les enfants :

Plus touchés que les adultes en période épidémique, ils ont un rôle principal

dans la dissémination du virus. La symptomatologie dépend de l’âge mais les signes

gastro-intestinaux prédominent (nausées, vomissements, diarrhée, douleurs abdo-

minales). Avant 1 an, des complications graves particulières comme des otites

moyennes aiguës, pneumonies, syndrome de Reye (surtout pas d’aspirine chez

l’enfant !) peuvent apparaitre.

- Les patients atteints de pathologies chroniques :

Immunodépression, mucoviscidose, diabète, asthme, insuffisance cardiaque

et respiratoire, bronchite chronique, maladies dégénératives neuromusculaires.

- Les fumeurs

d) Evolution/Complication

La fièvre peut durer jusqu’à 5 jours et la guérison se fait en 8 jours. Toute fois,

l’asthénie peut persister plusieurs semaines encore.

Des complications peuvent apparaitre chez les personnes fragiles avec at-

teinte des voies respiratoires basses (pneumonie virale dite « grippe maligne » rare,

pneumonie bactérienne secondaire chez le sujet âgée, bronchite aiguë) et des voies

respiratoires hautes (otite moyenne aiguë chez 20% des enfants atteint de grippe A,

sinusite) voire extra-respiratoires (cardiaque, méningée, etc).

[40], [45][46]

119

Prévention : [46]

- Mesures hygiéno-diététiques : se couvrir la bouche ou le nez lors des toux ou

éternuements, se laver les mains régulièrement, utiliser des mouchoirs à usage

unique, limiter le contact avec les personnes à risques.

- La vaccination : le vaccin est réalisé à partir d’une suspension virale inactivée,

préparée sur œufs de poules embryonnés (attention aux allergies). Il prévient la

grippe chez 70 à 90 % des adultes. Il doit être réalisé avant la période épidémique (en

octobre), l’immunité apparait en 10 à 15 jours et dure 9 à 12 mois.

Le vaccin est pris en charge par la sécurité sociale : [47][48]

- Femmes enceintes ;

- Personnes ayant un IMC ≥ 40 kg/m² ;

- Personnes âgées de 65 ans et plus ;

- Personnes atteintes d’affection longue durée

Diabète de type I et II ;

Mucoviscidose ;

Insuffisance cardiaque ;

Insuffisance respiratoire chronique ; asthme, BPCO, mucoviscidose ;

Déficit immunitaire

Antécédent d’AVC ;

Valvulopathies

Syndrome néphrotique,

Drépanocytose ;

Affections neurologiques ;

Etc

- Professionnels de santé

- Etc

e) Traitement

Traitement symptomatique :

Antipyrétique, antalgique, anti-inflammatoire non stéroïdiens (AINS), antitus-

sifs, réhydratation (pour compenser les pertes hydriques dues à l’hyperthermie).

Traitement antiviral (zanamivir, oseltamivir) :

Uniquement utilisé si l’infection est détectée 48 heures avant l’apparition des

signes cliniques pour diminuer la transmission.

120

Oligo-élément : association du Cuivre/Or/Argent : 6 ampoules du mélange en phase

aiguë puis 1 ampoule par jour si persistance de fatigue post-grippale.

[40], [46], [41]

Résumé de la prise en charge:

Figure 23 : Arbre décisionnel pour la prise en charge d’une grippe saisonnière [46]

Proposition de traitement par aromathérapie : [9], [35], [38]

Les HE majeures dans cette indication : Canelle de Ceylan, Citron, Eucalyptus, Gi-

rofle, Laurier, Niaouli, Ravintsara, Origan, Thym et Sarriette.

121

Exemple 1 :

Action synergique de ces trois HE :

- HE de Ravintsara, Cinnamonum camphora CT cineole :

Posologie adulte : 2 gouttes, 3 fois par jour, sur un morceau de sucre à laisser fondre

sous la langue pendant 5 jours.

- HE de Niaouli, Melaleuca quinquinervia CT cineole :

Posologie adulte : 2 gouttes, 3 fois par jour, sur un morceau de sucre à laisser fondre

sous la langue pendant 5 jours.

- HE d’Eucalyptus radié, Eucalyptus radiata var radiata :

Posologie adulte : 1 à 2 gouttes, 3 fois par jour dans du miel pendant 5 jours.

En association :

2 gouttes de chaque à diluer à 50% dans une HV (de noisette ou de macada-

mia),

à appliquer 4 fois par jour sur le thorax pendant 3 jours.

Exemple 2 :

Réalisation d’un mélange contenant :

- HE de Mandravasarotra ou Saro 3 mL

Cinnamosma fragrans

- HE de Tea-Tree ou Arbre à thé 3 mL

Melaleuca alternifolia

- HE de Laurier noble 2 mL

Laurus nobilis

- HE de Camomille noble 1 mL

Chamoemelum nobile

Posologie : en friction sur le ventre dès les premiers symptômes

- Adulte : 10 gouttes du mélange, 8 fois par jour pendant 3 jours ;

- Enfant > 7 ans : 5 gouttes du mélange diluées dans 5 gouttes d’HV, 6 fois par

jour pendant 3 jours ;

122

Exemple 3 :

Réaliser des gélules contenant :

- HE de Ravintsara 30 mg

Cinnamonum camphora CT cineole

- HE d’Eucalyptus radié 15 mg

Eucalyptus radiata ssp radiata

- HE de Giroflier 10 mg

Eugenia caryophyllus

- HE de Tea-Tree ou Arbre à thé 10 mg

Melaleuca alternifolia

- HE de Thym à feuilles de sariette 10 mg

Thymus satureioides

- Excipient qsp 1 gélule n°40

Posologie :

- Adulte : 1 gélule, 6 fois par jour pendant 3 jours puis 1 gélule, 4 fois par jour

pendant 3 jours.

- Enfant > 7 ans : demi-dose adulte et durée identique.

Exemple 4 :

Pour la préparation de 20 suppositoires :

> 30 mois

- HE de Ravintsara 40 mg

Cinnamonum camphora CT cineole

- HE de Thym vulgaire à thujanol 35 mg

Thymus vulgaris CT thujanol

- HE de Camomille noble 10 mg

Chamoemelum nobile

- Excipient qsp 1 suppositoire nourrisson n°20

Posologie : 1 suppositoire 3 fois par jour pendant 5 à 7 jours.

123

4.5. Pharyngite, Laryngite

Le larynx constitue une des régions les plus étroites de la sphère ORL.

Chez l’enfant, le larynx est plus étroit, plus réactif à l’inflammation et peut entraîner

rapidement une gêne respiratoire. [40]

a) Physiopathologie

La laryngite aigüe est une inflammation du larynx. L’inflammation peut-être

glottique ou sous-glottique, entrainant une obstruction partielle du calibre du larynx

et un risque d’asphyxie. [38], [40]

b) Etiologie

L’inflammation engendrée peut être de cause :

- infectieuse : virale (retrouvé dans des cas de rougeole), bactérienne

- non infectieuse : excès d’utilisation des cordes vocales (chanteurs, ensei-

gnants…), tabac, allergie.

[40]

c) Clinique

Les laryngites aigües peuvent se traduire par deux groupes de symptômes :

- Les troubles dysphoniques : lorsque l’obstruction inflammatoire est glottique,

avec voix rauque, extinction progressive de la toux et de la voix

- Un syndrome dyspnéique : surtout chez l’enfant, avec bradypnée inspiratoire

et risque d’asphyxie, générant angoisse et stress chez le malade.

[40]

Les différents types de laryngite aigüe [40]

La laryngite spasmodique ou striduleuse

Elle s’observe chez les nourrissons entre 1 et 3 ans. Elle débute par une dyspnée

aigüe, nocturne, d’apparition brutale ou secondaire à une rhinopharyngite virale. La

voix est rauque ou éteinte. Il n’y a pas de fièvre.

La laryngite sous-glottique

Elle s’observe chez le nourrisson entre 6 mois et 3 ans. Elle est d’origine virale

(Myxovirus para-influenzae, Virus Respiratoire Syncitial, Adenovirus, Rhinovirus, Ente-

rovirus) et survient généralement dans un contexte de rhinite. Elle est due à un

124

œdème inflammatoire sous la glotte. On retrouve une voix rauque à éteinte, une

fièvre modérée (38°C), toux sèche nocturne, dyspnée inspiratoire bruyante.

La laryngite sus-glottique ou épiglottite aigüe

Forme rare mais la plus grave avec risque de mort subite donc hospitalisation

d’urgence en service de réanimation.

Elle est d’origine bactérienne : Haemophilus influenzae sérotype b dans plus de 90%

des cas. Depuis la vaccination anti-haemophilique ces cas deviennent très rares.

Les contaminations survenaient chez les enfants entre 3 et 7 ans.

Les signes cliniques comprenaient : altération de l’état général, fièvre (39 à 40°C),

dyspnée intense avec pâleur due à l’asphyxie, mais absence de toux. L’examen cli-

nique montre une épiglotte turgescente, érectile et violacée.

L’enfant doit rester assis (ne surtout pas allonger sur le dos ou mobiliser la tête de

l’enfant : risque de mort subite).

Traitement d’urgence : intubation nasotrachéale ou trachéotomie, antibiothérapie

(céphalosporine de 3ème génération).

Guérison en 3 à 5 jours.

d) Evolution

Guérison de quelques heures à quelques jours pour la forme la plus grave.

e) Traitement

Mesures hygiéno-diététique :

- Arrêt du tabac,

- Eviction des airs pollués,

- Nettoyage régulier du nez (avec des sprays à base d’eau de mer),

- Oligo-éléments : Cuivre Oligosol®, 3 par jour

Traitement symptomatique :

Antalgiques, antipyrétiques, corticoïdes per os ou en aérosol (déxamétha-

sone) ;

Contre l’enrouement : mise au repos de la voix et humidificateur d’air, sirop à base

d’erysimmum (Poléry®, Euphon®), EPS d’Echinaceae, propolis…

Contre la toux : sirop antitussif, pastilles…

125

Proposition de traitement par aromathérapie : [12], [30], [37]

Les HE majeures dans cette indication : Cyprès Provence, Laurier noble, Myrte verte

à cinéole, Pin sylvestre, Ravintsara et Tea tree

Exemple 1 :

Calyptol Inhalant®, émulsion pour inhalation par fumigation, contenant dans chaque

ampoule de 5 mL: [49]

- HE de Pin sylvestre 50 mg

- HE de Thym 50 mg

- HE de Romarin 50 mg

- Eucalyptol 250 mg

- Alpha-terpinéol 25 mg

Posologie : 1 à 3 inhalations par jour, pendant 3 jours.

Attention, contre-indication chez les enfants de moins de 12 ans, les patients ayant

des antécédents d’épilepsie, les femmes enceintes.

Autre spécialité : Climarone® (HE de Lavande, Pin, Niaouli, Menthe poivrée et de

Thym)

Exemple 2 :

1 goutte d’Origan compact + 1 goutte de citron jaune, dans du miel, 3 fois par jour.

Exemple 3 :

2 gouttes de Thym à thujanol sur un morceau de sucre, 3 à 4 fois par jour.

Exemple 4 :

1 goutte de Niaouli + 1 goutte de Cyprès de Provence, dans du miel, 3 à 4 fois par jour

126

4.6. Otite moyenne aiguë

L’otite moyenne aiguë (OMA) est une des infections les plus fréquentes chez

l’enfant de moins de 3 ans. Elle est généralement d’évolution spontanément favo-

rable.

a) Physiopathologie

Il s’agit de l’inflammation de l’oreille moyenne avec épanchement purulent

ou mucopurulent dans la caisse du tympan. L’infection virale provoque un œdème

au niveau de la trompe d’Eustache. Ainsi, le liquide présent dans l’oreille interne ne

peut plus être évacué dans le rhinopharynx et s’accumule dans l’oreille moyenne.

[40], [50]

b) Etiologie

Dans 80 à 90% des cas, l’origine d’une OMA est virale. Elle survient le plus

souvent après à une rhinopharyngite (10% des rhinopharyngites évoluent en OMA).

L’accumulation des sécrétions dans l’oreille moyenne entraine une surinfection bac-

térienne. Les germes isolés sont ceux généralement retrouvés en surface de

l’épithélium respiratoire : Haemophilus influenzae (30 à 40% des cas), Streptococcus

pneumoniae (25 à 40% des cas). [40], [50]

c) Epidémiologie

Une OMA peut toucher un enfant dés sa naissance. Le pic d’incidence se situe

à 9 mois. Elle est beaucoup moins fréquente après 6 ans.

L’enfant est le plus atteint en raison d’une trompe d’Eustache étroite, d’un système

immunitaire immature, de la récurrence des rhinopharyngites à cet âge.[40], [38]

d) Clinique

Le diagnostic est posé en présence d’un épanchement rétro-tympanique as-

socié à une symptomatologie infectieuse de l’oreille (fièvre, otalgie, hypoacousie…) et

générale (asthénie, anorexie, troubles digestifs…) de survenue brutale et intense.

Mais l’examen otoscopique du tympan est indispensable, il permet de distinguer les

différentes formes d’OMA. [40], [50]

127

OMA purulente : Surinfection de l’oreille moyenne

Clinique : otalgie associée à une hypoacousie.

Chez les enfants, les douleurs sont associées à des pleurs, des insomnies.

La symptomatologie peut orienter le diagnostic sur le germe responsable de la surin-

fection bactérienne :

En cas de syndrome fébrile intense (T>38.5°C) avec otalgie doulou-

reuse : infection à S. pneumoniae ;

En cas d’otite associée à une conjonctivite purulente : infection à H. in-

fluenzae.

Signes généraux : une fièvre intense avec asthénie et anorexie.

L’examen otoscopique :

congestion et inflammation du tympan

épanchement rétrotympanique extériorisé (otorrhée) ou non (bom-

bement du tympan pouvant prendre un aspect jaunâtre)

OMA congestive : Congestion bénigne des tympans

Associée à une rhinopharyngite d’origine virale, spontanément résolutive.

Otite séromuqueuse :

Présence d’un épanchement rétrotympanique non inflammatoire, sans fièvre, sans

otalgie.

L’examen otoscopique est identique à celui d’une OMA purulente.

e) Evolution/Complication

La guérison est spontanée dans la majorité des OMA purulentes au bout de 7

à 14 jours.

L’échec du traitement antibiotique est surtout à craindre chez le nourrisson de moins

de 2 ans. Dans ce cas, une paracentèse avec prélèvement bactériologique et antibio-

gramme est réalisée. [40], [50]

128

f) Traitement

Mesures hygiéno-diététiques :

- Modalités de prévention des rhinopharyngites ;

- Mouchage et lavage régulier des fosses nasales avec du sérum physiologique,

de l’eau de mer enrichie en cuivre ;

- Renforcer l’hygiène auriculaire. Eviter d’utiliser des cotons tiges qui favorisent

les otites externes et la formation de bouchon de cérumen, préférer les sprays

nettoyants ;

- Oligo-éléments anti-infectieux : 1 à 2 ampoules de Cuivre/Argent par jour.

Traitement symptomatique : antalgique et antipyrétique

(AINS, corticoïdes, mucolytiques et décongestionnants n’ont pas d’intérêt démontré).

Traitement antibiotique : antibiothérapie probabiliste pendant 8 à 10 jours avant 2

ans et 5 jours après 2 ans.

1ère intention : β-lactamines

Pénicillines : amoxicilline - acide clavulanique (80 mg/kg)

Céphalosporine : Céfuroxime ou Céfpodoxime (respectivement 30 et 8

mg/kg)

Si allergie aux pénicillines et céphalosporines :

Association macrolides-sulfamides : Erythromycine-sulfafurazole,

(spécialité Pédiazole® Sirop Enfant)

Chez le nourrisson, il est impossible d’utiliser la voie orale : Ceftriaxone en intra-

musculaire (50mg/kg/j).

L’échec du traitement antibiotique est défini par l’aggravation ou la persistance des

signes fonctionnels et généraux associés aux signes otoscopiques, au-delà de 48h

après le début du traitement, ou par la réapparition dans les 4 jours suivant la fin du

traitement.

Les antiseptiques et antibiotiques locaux ne sont pas indiqués dans les OMA, mais

réservés aux otites externes. Tout traitement auriculaire est contre-indiqué en cas

d’OMA à tympan ouvert.

129

En cas d’otite purulente :

- Enfant de moins de 2 ans : Antibiothérapie en 1ère intention.

- Enfant de plus de 2 ans : Antibiothérapie recommandée en cas de fièvre élevée

ou d’otalgie intense.

En cas d’otite congestive :

Pas de traitement antibiotique. Si les symptômes persistent au-delà de 3 jours,

l’enfant doit-être revu.

En cas d’otite séromuqueuse :

Pas de traitement antibiotique sauf en cas de persistance d’hypoacousie, demander

un avis auprès d’un spécialiste.

[40], [50], [38]

130

Résumé de la prise en charge :

Figure 24 : Arbre décisionnel pour la prise en charge d’une OMA [51]

131

Proposition de traitement par aromathérapie : [9], [35], [40]

Les huiles essentielles doivent toujours être diluées dans une HV pour pouvoir être

appliquées dans le conduit auditif. Elles s’utilisent également en massage derrière

l’oreille.

Le diagnostic d’otite doit être posé par un professionnel de santé avant tout traite-

ment.

Ne pas appliquer si le tympan est perforé.

Les HE majeures dans cette indication sont : Arbre à thé, Niaouli, Lavande officinale,

Ravintsara

Exemple 1 :

Réalisation d’un mélange contenant :

Adulltes Enfants > 7 ans

- HE de Mandravasarotra 2 mL 2 mL

Cinnamosma fragrans

- HE de Tea-Tree ou Arbre à thé 2 mL 1 mL

Melaleuca alternifolia

- HE de Lavande aspic 1 mL 1 mL

Lavandula spica

- HE de Menthe poivrée 1 mL 0

Mentha x piperata

- HE d’Inule Odorante 0.5 mL 0.5 mL

Inula graveolens

- HV de Noisette qsp 10 mL

Posologie : 3 gouttes du mélange, 5 fois par jour en onction péri-auriculaire.

Exemple 2 :

- HE d’Eucalyptus radié, Eucalyptus radiata ssp radiata ;

- HE de Lavandin super, Lavandula x burnatii ;

- HE de Tea-Tree ou Arbre à thé, Melaleuca alternifolia

Posologie : 1 goutte de chaque HE, 4 fois par jour, en onction péri-auriculaire.

132

Exemple 3 :

Pour la préparation de 20 suppositoires :

> 30 mois

- HE de Thym vulgaire à thujanol 30 mg

Thymus vulgaris CT thujanol

- HE de Bois de rose 30 mg

Aniba rosaeodora var. amazonica

- HE de Camomille noble 10 mg

Chamaemelum nobile

- HE d’Eucalyptus radié 20 mg

Eucalyptus radiata ssp radiata

- Excipient qsp 1 suppositoire nourrisson n°20.

Posologie : 1 suppositoire 3 fois par jour, pendant 5 à 7 jours.

Exemple 4 :

Préparation de suppositoires pour enfant

- HE d’Eucalyptus radié 30 mg

Eucalyptus radiata ssp radiata

- HE de Niaouli 20 mg

Melaleuca quinquenervia

- Excipient qsp 1.2 g

Posologie : 1 suppositoire 3 fois par jour, pendant 6 jours.

Exemple 5 :

Préparation d’une solution alcoolique ou huileuse pour adulte :

- HE de Lavande officinale, Lavandula angustifolia 2g

- HE d’Eucalyptus globuleux, Eucalyptus globulus 2g

- HE de Tea-Tree ou arbre à thé, Melaleuca alternifolia 1g

- Excipient :

Alcool 90° qsp 125 mL

Ou huile de pépins de raisin qsp 120 mL

Posologie : 40 gouttes de la solution dans un verre d’eau chaude, 3 fois par jour.

133

4.7. Rhume, Rhinite, Rhinopharyngite

Le rhume, ou rhinite aigüe ou encore « rhume du cerveau », est d’origine virale,

avec une surinfection bactérienne.

Une rhinite est inflammation de la muqueuse nasale.

Une rhinopharyngite est une inflammation de la partie supérieure du pharynx (ca-

vum) et de la muqueuse nasale touchant principalement le jeune enfant (1ère cause

de consultation en pédiatrie).

[11], [30], [40], [41], [52], [53]

a) Physiopathologie

Il s’agit d’une pathologie bénigne, d’évolution spontanément favorable. Elle

contribue à structurer le système immunitaire du nourrisson et de l’enfant

Le nasopharynx des enfants est le principal réservoir des virus respiratoires. La

transmission du virus se fait surtout par voie aérienne (éternuements, toux) et par

contact direct (salive, mains…) ou indirect (objets…). Les portes d’entrée de ces virus

sont les muqueuses nasales et oculaires.

La présence du virus va activer le système immunitaire local (activation des IgE pré-

sents en surface des monocytes) libérant des médiateurs chimiques vasodilatateurs

(prostaglandines…), pro-inflammatoires (histamines...), pro-oedémateux (leuco-

triènes…) responsable des symptômes cliniques.

b) Etiologie

Les principaux agents pathogènes responsables d’un rhume ou d’une rhino-

pharyngite sont des virus : Rhinovirus , Virus Respiratoire Syncitial (VRS), Influenzae…

il en existe 200.

Les bactéries retrouvées dans les sécrétions appartiennent à la flore résidente du

rhinopharynx : Haemophilus influenzae, Streptococcus pneumoniae, Moraxela catar-

rhalis…

c) Epidémiologie

L’infection est prédominante pendant la période automno-hivernale. Elle

touche principalement les enfants entre 6 mois et 7 ans qui peuvent présenter 6 à 8

épisodes par an. Le nombre de rhinopharyngite survenant chaque année est estimé à

10 millions.

134

d) Clinique

L’incubation du virus est de 48 à 72 heures.

Les principaux signes cliniques sont : congestion (due à l’inflammation de la mu-

queuse) responsable l'obstruction nasale, œdème, éternuements suivis d’une rhinor-

rhée aqueuse devenant purulente (évolution normale), maux de gorge, enrouement,

toux (due à l’écoulement des sécrétions nasales dans la gorge), ainsi que parfois des

troubles digestifs (vomissement, diarrhées). Des adénopathies cervicales bilatérales

sont fréquentes chez l’enfant. La fièvre reste modérée (inférieure à 39°C).

e) Evolution/Complication

La guérison survient spontanément au bout de 10 jours.

Des complications restent possibles :

- L’hyperthermie est fréquente et peut s’accompagner de convulsions.

- Complications infectieuses : (provoquées par la surinfection bactérienne)

l’OMA représente plus de 50% des complications, bronchite chronique…

- Rhinosinusite maxillaire : caractérisée par une douleur jugale avec irradiation

dentaire et oculaire, chez les enfants de plus de 3 ans.

- Gêne respiratoire : surtout chez le nourrisson.

f) Traitement

Pas d’antibiothérapie sans complication bactérienne avérée

Mesures hygiéno-diététiques :

- Mouchage soigneux avec des mouchoirs à usage unique ;

- Désobstruction Rhinopharyngée (DRP) : lavage du nez avec du sérum physiolo-

gique ou de l’eau de mer enrichie en oligo-élément (argent, cuivre, or). Chez

l’enfant de moins de 6 mois, la fosse nasale est très étroite. Il faut donc le pla-

cer successivement en décubitus latéral droit puis gauche et instiller le liquide

dans la narine supérieure puis l’aspirer à nouveau par la narine inférieure, par

dépression avec la dosette ;

- Se laver régulièrement les mains ;

- Ne pas fumer ou respirer la fumée des autres ;

- Maintenir une atmosphère fraîche (18-20°C) et ventiler les pièces.

Traitement symptomatique :

Antipyrétique et antalgique.

135

ATTENTION : [54]

Les médicaments vasoconstricteurs décongestionnants de la sphère ORL sont contre-

indiqués

- avant l’âge de 15 ans, depuis décembre 2012 (Rhinofluimicil®, Rhinadvil®…),

- en cas d’hypertension artériel sévère ou mal équilibrée,

- en cas d’antécédent d’AVC,

- en cas d’insuffisance coronarienne,

en cas d’antécédent de convulsions.

Ils sont déconseillés en cas de glaucome à angle fermé, d’hypertrophie de la prostate.

Proposition de traitement par aromathérapie : [9], [30], [38], [41]

Il vise à éviter une surinfection bactérienne de l’arbre bronchique ou des sinus. Les

HE utilisées présentent des propriétés antivirales, antibactériennes, anti-

inflammatoire, mucolytiques.

Les HE majeures dans cette indication sont : Citron, Eucalyptus, Lavande officinale,

Menthe poivrée, Niaouli, Ravintsara, Tea tree et Pin sylvestre.

Exemple 1 :

Réalisation d’une solution alcoolique contenant :

- HE de Sarriette des montagnes, Satureja montana 1.5g

- HE d’Eucalyptus radié, Eucalyptus radiata 1.5g

- Alcool 90° qsp 75 mL

Posologie adulte : 25 gouttes de cette solution, 4 fois par jour

Exemple 2 :

Inhalations sèches :

Climarone®, Brumessence®…

Préparation : sur un mouchoir, 5 à 15 gouttes du mélange

HE de Lavande, Lavandula officinalis 10 g

HE d’Eucalyptus globuleux, Eucalyptus globulus

HE de Niaouli, Melaleuca quinquenervia aa 5g

HE de Thym à linalol, Thymus vulgaris CT linalol

Alcool à 90° qsp 125 mL

Inhalations humides : dans un bol d’eau chaude, non bouillante, avec au choix :

136

HE de Pin sylvestre, Pinus sylvestris 2 gouttes

HE de Ravintsara, Cinnamomum camphora CT cinéole 2 gouttes

2 à 4 fois par jour

Exemple 3 :

Préparation d’un onguent pectoral contenant :

- HE de Lavande, Lavandula officinalis

- HE de Niaouli, Melaleuca quinquenervia aa 1.5 g

- HE de Pin sylvestre, Pinus sylvestris

- Excipient : Vaseline 50 g

137

4.8. Sinusite aiguë

La sinusite, ou rhinosinusite, aigüe est une infection principalement virale as-

sociée à une inflammation de la muqueuse d’une ou plusieurs cavités sinusiennes.

Elle peut être secondairement bactérienne, on parle alors de sinusite aigüe puru-

lente.

[11], [38], [40], [41], [55], [56]

a) Physiopathologie

Les sinus sont ouverts, via les ostiums, sur les fosses nasales permettant ainsi

de drainer le mucus sécréter dans les sinus. Au cours des rhinites ou rhinopharyn-

gites, la muqueuse nasale infectée par des virus va contaminer les muqueuses sinu-

siennes. L’agression virale de l’épithélium nasale et sinusien entraine la disparition du

mouvement mucociliaire, favorisant l’adhérence et la multiplication des bactéries

résidentes. Une dépression se crée au niveau des sinus, aspirant les bactériens con-

tenue dans la cavité nasale. L’infection et l’inflammation sinusienne provoquent un

œdème au niveau des ostiums, empêchant le drainage du mucus sinusien. L’infection

bactérienne des sinus provoque alors une sinusite aigüe purulente.

b) Etiologie

Les virus responsables sont les Rhinovirus, Myxovirus et Adenovirus.

Les bactériens les plus souvent identifiées dans les rhinosinusites aigüe puru-

lente sont principalement Haemophilus influenzae et Streptococcus pneumoniae (plus

de 50% des cas), suivies de Moeaxella catarrhalis ,Staphylococcus aureus et Strepto-

coccus pneumoniae (surtout dans les sinusites sphénoïdales)

Les bactéries anaérobies sont rarement en cause, sauf dans le cas d’un foyer bacté-

rien dentaire.

c) Epidémiologie

La répartition de l’atteinte sinusienne est fonction de l’âge :

- sinusite éthmoïdale : chez le nourrisson et le jeune enfant

- sinusite frontale : 7 à 8 ans

- sinusite sphénoïdale : à partir de 15 ans

- sinusite maxillaire : peut s’observer chez l’enfant à partir de 3 ans mais surtout

chez l’adulte (parfois d’origine dentaire)

138

Chez l’adulte, les sinusites aiguës maxillaires sont les plus fréquentes (plus de 50%

des cas). Les sinusites frontales, éthmoïdales et sphénoïdales sont rares mais présen-

tent un risque plus élevé de complications orbitaires ou cérébro-méningée.

d) Clinique

Les examens bactériologiques sont rarement effectués en routine. Le recueil

des sécrétions se fait par voie endonasale au méat moyen ou par ponction des sinus,

ce qui est très douloureux. L’examen sérologique est sans intérêt.

Le diagnostic est donc clinique. Il est important de différencier les sinusites

aiguës purulentes maxillaires, assez banales et rarement compliquées, des rhinosinu-

sites aiguës qui seront virales, afin d’éviter toute surconsommation d’antibiotiques.

Pour les autres types de sinusite, le risque de complication est très important donc

l’antibiothérapie sera systématique.

L’observation d’une rhinorrhée purulente souvent unilatérale et d’une dou-

leur à la pression en regard de la cavité sinusienne infectée caractérise une sinusite.

Dans le cas d’une sinusite aiguë purulente maxillaire, le diagnostic est établi si au

moins 2 des 3 critères majeures suivants sont présents :

Persistance ou augmentation des douleurs sinusiennes infra-orbitaires,

malgré un traitement symptomatique pris pendant au moins 48

heures.

Type de douleur :

- Son caractère unilatéral ;

- Et/ou son augmentation quand la tête est penchée en avant (an-

téflexion) ;

- Et/ou son caractère pulsatile ;

- Et/ou son pic en fin d’après-midi et la nuit.

Augmentation de la rhinorrhée et de sa purulence, d’autant plus si elle

est, ou devient, unilatérale.

La présence de quelques critères mineurs, associés aux précédents, renforce le dia-

gnostic :

Persistance de la fièvre au-delà du 3ème jour d’évolution ;

Obstruction nasale, toux, éternuements, gêne pharyngée, persistent

au-delà des quelques jours d’évolution habituels de la rhinopharyngite

(10 jours).

139

L’ethmoïdite aiguë de l’enfant (fièvre élevée 39-40°C, altération de l’état général,

œdème palpébral, rhinorrhée purulente) est une urgence : hospitalisation et antibio-

thérapie IV.

Les facteurs de risque :

- Environnementaux : exposition des sinus au froid, climatisation avec alter-

nance chaud/froid, pollution atmosphérique, tabagisme…

- Individuels : immunodépression, âges extrêmes, allergies respiratoires,

asthme, polypose nasosinusiennes…

e) Evolution/Complication

La guérison spontanée en quelques jours de l’infection virale initiale permet la

guérison de la surinfection bactérienne. En effet, le mouvement mucociliaire réappa-

rait et permet l’épuration des fosses nasales pour rendre à nouveau perméable les

ostiums.

Une rhinosinusite non compliquée guérit en 6 à 8 semaines, sans antibiothérapie.

La succession d’épisodes infectieux prolongés et répétés, non traité ou insuffisam-

ment, associé aux facteurs de risque, favorisent l’altération irréversible de la mu-

queuse et le passage à la chronicité.

Les complications possibles :

- Au niveau orbitaire : (surtout en cas d’éthmoïdite aiguë chez l’enfant)

abcès, exophtalmie, œdème palpébral violacé, douleur à la mobilisation de

l’œil…

- Au niveau neuroméningé : méningite à pneumocoque, thrombophlébite, abcès

cérébral…

f) Traitement

Mesures hygiéno-diététiques :

- Se moucher avec des mouchoirs à usage unique

- Nettoyer les fosses nasales avec du sérum physiologique, de l’eau de mer Sté-

rimar®, spray Actisouffre®, Prorhinel

- Eviter les airs pollués, le tabac…

- Utiliser un humidificateur d’air (assainir avec des HE)

- Inhalations : Calyptol Inhalant®, Vaseline goménolée.

- Oligoéléments : Cuivre/Argent par voie orale et en instillation nasale

140

Traitement symptomatique :

- AIS (prednisone et prednisolone à 1mg/kg/jour) en cure de 4 jours par voie

orale

- AINS (ibuprofène…)

- Antalgique (paracétamol)

- Mucolytique (N-Acétylcystéine)

- Traitement local : vasoconstricteurs, antiseptique (benzalkonium…)…

- …

Traitement antibiotique : pendant 10 jours

Uniquement en cas de signe de surinfection bactérienne ou pour les patients à

risque de complication.

L’antibiothérapie mise en place est probabiliste et cible les 2 bactéries les plus fré-

quemment retrouvées : Haemophilus influenzae et Streptococcus pneumoniae.

- Pénicillines : amoxicilline – acide clavulanique

- Céphalosporines : céfuroxime (2ème génération), cefpodoxime et céfotiam

(3ème génération)

- Synergystine : pristinamycine,

- Kétolide : télithromycine

- Quinolones :

en 2nd intention pour les sinusites maxillaires

en 1ère intention dans les formes sévère de sinusite sphénoïdales, fron-

tales et ethmoïdales.

141

Résumé de la prise en charge :

Figure 25 : Arbre décisionnel pour la prise en charge d’une sinusite aiguë chez l’adulte [55]

142

Proposition de traitement en aromathérapie : [11], [35], [9]

HE utilisées dans cette indication : Niaouli, Arbre à thé, Menthe poivrée, Ravintsara,

Thym vulgaire à thujanol, Pin sylvestre

Exemple 1 :

- HE de Niaouli, Melaleuca quinquenervia CT cineole ;

- HE de Tea-Tree ou Arbre à thé, Melaleuca alternifolia ;

- HE de Menthe poivrée, Mentha x piperata ;

- HE de Ravintsara, Cinnamonum camphora CT cineole.

Posologie : 1 goutte de chaque diluée à 50% dans une HV, 6 fois par jour, pendant 4

jours.

Attention à la Menthe poivrée, contre indiquée chez la femme enceinte et allaitante

ainsi que chez l’enfant de moins de 7 ans.

Exemple 2 :

Réalisation d’un mélange contenant :

Adulltes Enfants > 7 ans

- HE de Mandravasarotra 2 mL 2 mL

Cinnamosma fragrans

- HE de Tea-Tree ou Arbre à thé 2 mL 1 mL

Melaleuca alternifolia

- HE de Lavande aspic 1 mL 1 mL

Lavandula spica

- HE de Menthe poivrée 1 mL 0

Mentha x piperata

- HE d’Inule Odorante 0.5 mL 0.5 mL

Inula graveolens

- HV de Noisette qsp 10 mL

+ HE d’Origan à inflorescence compacte, Origanum compactum, en gélule pour un

adulte : 1 gélule contenant 75 mg d’HE 6 fois par jour, pendant 5 à 6 jours, avant les

repas.

Posologie :

- En friction sur les sinus : 3 gouttes du mélange 5 fois par jour

143

- En inhalation : 6 à 8 gouttes du mélange dans de l’eau chaude non bouillante

pendant 10 minutes.

Exemple 3 :

Pour la préparation de 20 suppositoires :

> 30 mois

- HE de Thym vulgaire à thujanol 30 mg

Thymus vulgaris CT thujanol

- HE de Bois de rose 30 mg

Aniba rosaeodora var. amazonica

- HE de Camomille noble 10 mg

Chamaemelum nobile

- HE d’Eucalyptus radié 20 mg

Eucalyptus radiata ssp radiata

- Excipient qsp 1 suppositoire nourrisson n°20.

Posologie : 1 suppositoire 3 fois par jour, pendant 5 à 7 jours.

Exemple 4 :

Réalisation de suppositoires contenant :

- HE de Myrte vert, Mytus communis 125mg

- HE de Pin sylvestre, Pinus sylvestris 125mg

- Excipient Suppocire® qsp 1 suppositoire enfant

Posologie : 3 à 4 suppositoires par jour pendant 10 jours

Exemple5 :

Réalisation du mélange :

- He de Lavande officinale, Lavandula officinalis 10 g

- HE d’Eucalyptus globuleux, Eucalyptus globulus

- HE de Thym à thymol, Thymus vulgaris CT thymol aa 5 g

- HE de Niaouli, Melaleuca quinquenervia

- HE de Cyprès de Provence, Cupressus sempervirens aa 2.5 g

- Alcool 90° qsp 125 mL

Posologie : 50 gouttes du mélange à respirer pendant 2 à 3 minutes plusieurs fois par

jour

144

PARTIE 4 : ENQUÊTES A L’OFFICINE

145

Deux enquêtes ont été réalisées :

- une enquête destinée aux patients, distribuée directement en pharmacie ;

- une enquête destinée aux professionnels de santé, diffusée via LGPI.

L’objectif était double : d’une part connaitre les modalités d’utilisation des HE par les

patients (fréquence et lieu de leurs achats, connaissance de la toxicité des HE…) et

d’autre part, établir un premier bilan sur le développement de l’aromathérapie dans

les officines françaises ainsi que sur les connaissances des professionnels de santé

travaillant en officine (pharmacien, préparateurs et étudiants).

146

1. Enquête auprès des patients

1.1. Questionnaire diffusé en pharmacie de campagne

Voici l’enquête destinée aux patients qui a été diffusée à la pharmacie de Liffol Le

Grand du 02/01/12 au 30/06/12 :

Aromathérapie à l’officine :

Enquête – Patients

1. Votre pharmacie se situe : a. En ville b. En campagne

2. Connaissez-vous l’aromathérapie?

a. Oui b. Non

3. Y avez-vous déjà eu recours, pour vous ou vos enfants?

a. Jamais b. Au moins une fois c. Plus d’une fois d. A chaque fois

4. Vous êtes-vous adressé à votre pharmacien ?

a. Jamais b. Au moins une fois c. A chaque fois

5. Pensez-vous que les huiles essentielles peuvent-être toxiques ?

a. Oui b. Non

6. Les huiles essentielles sont en vente partout, préférez-vous les acheter en

pharmacie ?

147

a. Oui b. Non

7. Si oui, pour quelle(s) raison(s)?

a. Le pharmacien connait mon traitement habituel b. Le conseil est plus ciblé c. Cela me rassure d. Autre : ………………………………………………………………………

8. Si non, pourquoi les achetez-vous ailleurs ? …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

Merci pour vos réponses,

Cette enquête est réalisée dans la cadre d’une thèse de fin d’étude du diplôme de Docteur en Pharmacie.

1.2. Résultats enquêtes

Q°1 Q°2 Q°3 Q°4 Q°5 Q°6 Q°7 Q°8 =

Réponse a 23 28 28 13 42 21

Réponse b 49 26 12 15 36 7 16

Réponse c

8 6

16

Réponse d

1

2

TOTAL 49 49 49 49 49 49 55

148

Question 2 : Connaissez-vous l’aromathérapie?

1 : Oui 2 : Non

Question 3 : Y avez-vous déjà eu recours, pour vous ou vos enfants ?

1 : Jamais 2 : Au moins une fois 3 : Plus d’une fois 4 : A chaque fois

Question 4 : Vous êtes-vous adressé à votre pharmacien ?

1 : Jamais

2 : Au moins une fois

3 : A chaque fois

23; 47%

26; 53%

1

2

28; 57% 12; 25%

8; 16% 1; 2% 1

2

3

4

28; 57% 15; 31%

6; 12%

1

2

3

149

Question 5 : Pensez-vous que les huiles essentielles peuvent-être toxiques ?

1 : Oui

2 : Non

Question 6 : Les huiles essentielles sont en vente partout, préférez-vous les acheter

en pharmacie ?

1 : Oui

2 : Non

Question 7 : Si oui, pour quelle(s) raison(s) ?

1 : Le pharmacien connait mon traitement habituel

2 : Le conseil est plus ciblé

3 : Cela me rassure

4 : Autre :

« Les produits sont plus fiables en pharmacie »

« Le conseil en pharmacie est plus avisé »

13; 27%

36; 73%

1

2

42; 86%

7; 14%

1

2

21; 38%

16; 29%

16; 29% 2; 4%

1

2

3

4

150

Question 8 : Si non, pourquoi les achetez-vous ailleurs ?

« Le prix », plus cher en pharmacie

« Pour des raisons pratiques (plus facile par correspondance) »

« Je les achète ailleurs en faisant mes autres courses »

« Je ne les utilise que pour parfumer l’air ambiant, je ne connais pas

l’usage thérapeutique »

Problèmes rencontrés :

- Certaines personnes ne connaissaient pas le terme « aromathérapie » donc ne

faisaient pas le rapprochement avec les huiles essentielles ;

- Refus de répondre à l’enquête même en leur expliquant qu’elle était anonyme

et qu’il s’agissait d’un travail personnel pour obtenir un diplôme ;

- Certains questionnaires ont dû être écartés : incohérence dans les réponses,

questionnaires incomplets… (3 questionnaires écartés) ;

- Certaines personnes auraient souhaité avoir plus de choix dans les réponses :

« ne sais pas » pour la question 5 sur la toxicité.

1.3. Conclusion enquête patient

D’une manière générale, 86% des patients interrogés préfèreraient acheter

leurs HE en pharmacie, pour des raisons de sécurité (le pharmacien connait leur trai-

tement habituel à 38%, le pharmacien les rassure à 29%, le conseil est plus ciblé à

29%).

Cependant, seulement 47% de la population interrogée connait réellement

l’aromathérapie (surtout via les médias), très peu d’entre eux savent clairement ce

qu’est une huile essentielle et malheureusement, beaucoup confondent avec la phy-

tothérapie.

57% des patients interrogés n’y ont jamais eu recours ce qui signifie que parmi les

personnes qui connaissent l’aromathérapie, très peu se soignent avec. Alors, pour-

quoi ? A l’officine, l’aromathérapie est-elle mise en avant et proposée aux patients ?

Les équipes connaissent-elles suffisamment leurs produits pour bien les conseiller ?

Les prix seraient-ils trop élevés ? (quelques uns me l’ont clairement affirmé).

Finalement, très peu de patients souhaitant acheter des HE, demandent conseil à

leur pharmacien (31% l’ont déjà fait au moins une fois, contre 6% à chaque fois) alors

que beaucoup ignorent leur toxicité (73%).

151

2. Enquête auprès des professionnels de santé

Le questionnaire fut diffusé du 03/12/2012 au 08/12/2012 via Pharmagest Interac-

tive, société informatique proposant aux officines le logiciel LGPI-Global. Il a pu être

publié dans 8200 pharmacies françaises. Plus de 1000 réponses ont été obtenues

mais seules 926 ont pu être exploitées (questionnaires incomplets) : 26% de titu-

laires, 38% d’adjoints, 32% de préparateurs et 4% d’étudiants.

Deux groupes ont été définis : les réponses provenant de pharmacie de ville d’une

part et de pharmacie de campagne, d’autre part. Pour chaque catégorie, les résultats

ont été regroupés en fonction du statut du professionnel de santé (titu-

laire/adjoint/préparateur/étudiant).

Enfin, les réponses obtenues ont été comparées pour chacun des statuts.

2.1. Questionnaire diffusé via LGPI

Voici le questionnaire diffusé :

Question 1 : Vous êtes :

a- Titulaire

b- Adjoint

c- Préparateur

d- Etudiant

Question 2 : La pharmacie est située :

a- En milieu rural

b- En milieu urbain

Question 3 : Travaillez-vous avec une gamme de produit d’aromathérapie ?

a- Oui

b- Non

Question 4 : Si oui, connaissez-vous les différentes indications des huiles essentielles

que vous proposez ?

a- Oui, en majorité

b- Oui, pour les plus courantes

152

c- Non, pas vraiment

Question 5 : Vous sentez-vous suffisamment formé en aromathérapie ?

a- Oui

b- Non

Question 6 : Si oui, par quel organisme avez-vous été formé ?

…………………………………………………………………………………………………………………………………….

Question 7 : Avez-vous déjà mis en place un protocole de soins en aromathérapie ?

a- Oui

b- Non

Question 8 : Si oui, était-ce sur demande de votre patient ?

a- Oui

b- Non

Question 9 : Si oui, était-ce :

a- En première intention

b- En seconde intention

c- En traitement unique

d- En traitement complémentaire

e- Autre :

Question 10 : Avez-vous constaté une augmentation des ventes d’huile essentielles

depuis 2 ans ?

a- Oui

b- Non

c- Ne sais pas

Question 11 : Pensez-vous que l’utilisation des huiles essentielles soit sans danger

pour la santé ?

a- Oui

b- Non

Question 12 : Pensez-vous que le seul moyen de sécuriser la délivrance des huiles

essentielles serait de les commercialiser uniquement en pharmacie ?

a- Oui

b- Non

153

Question 13 : Si vous avez des commentaires, vous pouvez nous en faire part ici

Organismes ayant formés les équipes interrogées :

- Laboratoires : Phytosun Aroms, Oméga Pharma, Pranarom, Pierre Fabre Natu-

ractive, Le Comptoir du Pharmacien, Cosbionat du Dr VALNET

- Formation APCA, E-learning ma formation officinale

- Documentation personnelle (livres, internet), formation par un membre de

l’équipe officinalle (souvent l’adjoint)

- Faculté, UTIP (Fabienne MILLET)

- Formation du Dr BAUDOUX de Pranarom

- DU de phytothérapie et d’aromathérapie de BOBIGNY, de BESANCON, de PA-

RIS DESCARTES

- « En faisant ma thèse !! »

- OT Formation

- IPAL Paris

- OSPHARM, IFMO

154

2.2. Résultats enquêtes

a) En pharmacie de ville

Réponses totales obtenues = 466

Nombre de réponses par statut :

- Titulaires : 125

- Adjoints : 170

- Préparateurs : 150

- Etudiants : 21

Réponses obtenues auprès des titulaires :

Q°1 Q°2 Q°3 Q°4 Q°5 Q°6 Q°7 Q°8 Q°9 Q°10 Q°11 Q°12

Réponse a 126 120 54 41 51 29 11 109 12 121

Réponse b 125 5 65 84 74 22 5 11 113 4

Réponse c 1 3 5

réponse d 9

1

Réponse e

TOTAL 125 125 125 120 125 0 125 51 29 125 125 125

Réponses obtenues auprès des adjoints

Q°1 Q°2 Q°3 Q°4 Q°5 Q°6 Q°7 Q°8 Q°9 Q°10 Q°11 Q°12

Réponse a 165 39 37 46 24 10 141 13 159

Réponse b 170 170 5 107 133 124 22 4 9 157 11

Réponse c 19 3 20

réponse d 7

0

Réponse e

TOTAL 170 170 170 165 170 0 170 46 24 170 170 170

155

Réponses obtenues auprès des préparateurs

Q°1 Q°2 Q°3 Q°4 Q°5 Q°6 Q°7 Q°8 Q°9 Q°10 Q°11 Q°12

Réponse a 142 46 42 68 36 12 135 18 136

Réponse b 150 8 84 108 82 32 5 9 132 14

Réponse c 150 12 8 6

réponse d 11

0

Réponse e

TOTAL 150 150 150 142 150 0 150 68 36 150 150 150

Réponses obtenues auprès des étudiants

Q°1 Q°2 Q°3 Q°4 Q°5 Q°6 Q°7 Q°8 Q°9 Q°10 Q°11 Q°12

Réponse a 18 3 4 4 1 0 15 0 15

Réponse b 21 3 9 17 17 3 1 0 21 6

Réponse c 6 0 6

réponse d 21 0

0

Réponse e

TOTAL 21 21 21 18 21 0 21 4 1 21 21 21

Synthèse des réponses obtenues en pharmacie de ville :

- 95% des professionnels travaillent avec une gamme de produits

d’aromathérapie ;

- 32% connaissent les indications de toutes les HE vendues dans leur officine

(principalement les titulaires puis les adjoints) et 60% pour les HE les plus courantes

(en majorité les adjoints) ;

- 73% trouvent qu’ils ne sont pas assez formés sur l’aromathérapie ;

- 36% ont déjà mis en place un protocole de soins en aromathérapie (45% des

préparateurs, ils sont majoritaires) ;

- 53% des traitements sont mis en place sur demande du patient, 37% en pre-

mière intention et le plus souvent en traitement complémentaire (30%) ;

- Quasiment tous les professionnels interrogés ont constaté une augmentation

des ventes d’HE depuis 2 ans (86%) ;

- 91% reconnaissent le risque toxique de certaines HE (on notera 100% des

étudiants). Malheureusement, 9% pensent que leur emploi est sans danger (12% des

préparateurs, 10% des titulaires et 8% des adjoints) ;

- 92 % pensent que la vente d’HE en pharmacie permet de sécuriser leur déli-

vrance.

156

b) En pharmacie de campagne

Réponses totales obtenues = 460

Nombre de réponses par statut :

- Titulaires : 113

- Adjoints : 185

- Préparateurs : 150

- Etudiants : 12

Réponses obtenues auprès des titulaires :

Q°1 Q°2 Q°3 Q°4 Q°5 Q°6 Q°7 Q°8 Q°9 Q°10 Q°11 Q°12

Réponse a 113 113 103 35 37 37 18 7 102 6 109

Réponse b 10 62 76 76 19 4 7 107 4

Réponse c 6 3 4

réponse d 4

0

Réponse c

TOTAL 113 113 113 103 113 113 37 18 113 113 113

Réponses obtenues auprès des adjoints :

Q°1 Q°2 Q°3 Q°4 Q°5 Q°6 Q°7 Q°8 Q°9 Q°10 Q°11 Q°12

Réponse a 185 178 64 55 76 39 13 155 5 169

Réponse b 185 7 105 130 109 37 7 11 180 16

Réponse c 9 3 19

réponse d 14

2

Réponse c

TOTAL 185 185 185 178 185 185 76 39 185 185 185

Réponses obtenues auprès des préparateurs :

Q°1 Q°2 Q°3 Q°4 Q°5 Q°6 Q°7 Q°8 Q°9 Q°10 Q°11 Q°12

Réponse a 150 135 33 35 61 34 14 128 13 138

Réponse b 15 92 115 89 27 2 8 137 12

Réponse c 150 10 5 14

réponse d 12

1

Réponse c

TOTAL 150 150 150 135 150 150 61 34 150 150 150

157

Réponses obtenues auprès des étudiants :

Q°1 Q°2 Q°3 Q°4 Q°5 Q°6 Q°7 Q°8 Q°9 Q°10 Q°11 Q°12

Réponse a 12 11 0 2 2 2 2 7 0 11

Réponse b 1 9 10 10 0 0 1 12 1

Réponse c 2 0 4

réponse d 12 0

0

Réponse c

TOTAL 12 12 12 11 12 12 2 2 12 12 12

Synthèses des réponses obtenues en pharmacie de campagne :

- 93% des professionnels travaillent avec une gamme de produits

d’aromathérapie ;

- 63% connaissent les indications des HE les plus couramment employées et

31% connaissent celles de toute leur gamme (principalement les adjoints puis les

titulaires) ;

- 72% ne se sentent pas assez formés sur le sujet (83% des étudiants, 77% des

préparateurs, 70% des adjoints et 67% des titulaires) ;

- 38% ont déjà mis en place un protocole de soins en aromathérapie (majoritai-

rement des adjoints et préparateurs) ;

- Ces traitements ont été initiés à 53% sur demande du patient, 39% en pre-

mière intention et en traitement complémentaire ;

- 85% des professionnels ont constaté une augmentation des ventes d’HE de-

puis 2 ans ;

- 95% ont conscience du risque toxique de certaines HE (100% des étudiants) ;

- 93% pensent que la vente d’HE en pharmacie est un moyen de sécuriser leur

délivrance.

158

c) Comparaison entre les statuts

Titulaires :

Q°1 Q°2 Q°3 Q°4 Q°5 Q°6 Q°7 Q°8 Q°9 Q°10 Q°11 Q°12

Réponse a 238 113 223 89 78 88 47 18 211 18 230

Réponse b 125 15 127 160 150 41 9 18 220 8

Réponse c 7 6 9

réponse d 13

1

Réponse c

TOTAL 238 238 238 223 238 238 88 47 229 238 238

Adjoints :

Q°1 Q°2 Q°3 Q°4 Q°5 Q°6 Q°7 Q°8 Q°9 Q°10 Q°11 Q°12

Réponse a 185 343 103 92 122 63 23 296 18 328

Réponse b 355 170 12 212 263 233 59 11 20 337 27

Réponse c 28 6 39

réponse d 21

2

Réponse c

TOTAL 355 355 355 343 355 355 122 63 316 355 355

Préparateurs :

Q°1 Q°2 Q°3 Q°4 Q°5 Q°6 Q°7 Q°8 Q°9 Q°10 Q°11 Q°12

Réponse a 150 277 79 77 129 70 26 263 31 274

Réponse b 150 23 176 223 171 59 7 17 269 26

Réponse c 300 22 13 20

réponse d 23

1

Réponse c

TOTAL 300 300 300 277 300 300 129 70 280 300 300

159

Etudiants :

Q°1 Q°2 Q°3 Q°4 Q°5 Q°6 Q°7 Q°8 Q°9 Q°10 Q°11 Q°12

Réponse a 12 29 3 6 6 3 2 22 0 26

Réponse b 21 4 18 27 27 3 1 1 33 7

Réponse c 8 0 10

réponse d 33 0

0

Réponse c

TOTAL 33 33 33 29 33 33 6 3 23 33 33

Synthèses des réponses obtenues

- Il semblerait que le statut soit corrélé au niveau de connaissance : ce sont les

titulaires qui connaissent le mieux les indications des HE vendues dans leur officine

(40% pour la majorité des HE et 57% pour les plus courantes). Les adjoints et prépa-

rateurs ne montrent pas de différence significative au niveau de leurs connaissances :

les préparateurs semblent mieux connaitre les HE les plus couramment utilisées (63%

contre 61% pour les adjoints) alors que les adjoints ont une connaissance plus large

(30% connaissent toutes les HE de leur gamme contre 28% pour les préparateurs).

Une différence s’observe chez les étudiants (il aurait été judicieux de demander en

quelle année de pharmacie était l’étudiant).

- Ce sont les préparateurs qui mettent en place le plus de protocole de soins en

aromathérapie (43% contre 34% pour les adjoints et 37% pour les titulaires).

- Les équipes sont clairement conscientes de la toxicité des HE.

2.3. Conclusion enquête professionnel de santé

L’aromathérapie prend sa place dans nos officines puisque plus de 90% des

professionnels travaillent avec une gamme. La demande s’accentue depuis deux ans.

Malgré le travail de communication principalement réalisé par les laboratoires, les

équipes ne sont pas suffisamment formées (40% de tous les titulaires, 30% de tous

les adjoints, 28% de tous les préparateurs interrogés connaissent la majorité des indi-

cations des HE vendues dans leur officine). Même si plus de 70% des professionnels

interrogés souhaiteraient être plus compétents, peu d’entre eux se spécialisent par

des Diplômes Universitaires (DU) en aromathérapie (2 personnes en pharmacie de

campagne et 6 en pharmacie de ville). On constatera également que les formations

universitaires ne sont pas encore au point puisque très peu d’étudiants connaissent,

conseillent de l’aromathérapie à leur patients.

160

3. Conclusion générale des enquêtes

Ces enquêtes nous permettent de faire un bilan rapide sur la situation de

l’aromathérapie dans les officines.

Il apparait clairement que les équipes ne sont pas assez formées. Cependant,

les patients semblent faire confiance à leur pharmacien. Pourtant plus de la moitié

d’entres eux ne viennent pas dans les officines. Ces patients achètent donc une HE

sans aucuns conseils. Or, peu d’entres eux ont conscience de leurs toxicités. Il y a

donc un vrai danger. Le rôle du pharmacien apparait primordial, il doit améliorer ses

connaissances pour renforcer son conseil et informer ses patients.

Même si plus de 80% des patients interrogés préfèrent acheter leur HE en

pharmacie, seulement la moitié le fait réellement. A l’heure où ce métier est en mu-

tation (déremboursement de médicament, vente de médicaments sur internet…) le

rôle du pharmacien doit se renforcer car ces patients s’orientent de plus en plus vers

l’automédication.

Du point de vue économique, les ventes d’HE ont sensiblement augmenté

depuis deux ans dans les officines, mais également partout ailleurs. Il semble évident,

pour tous les professionnels de santé, que la commercialisation des HE exclusivement

en pharmacie permettrait de mieux contrôler les délivrances et de minimiser leur

risque toxique.

Certains patients n’achètent pas leur HE en pharmacie car elle y semble trop

chère. Il pourrait être intéressant de comparer les prix retrouvés en pharmacie avec

ceux de ces commerces, qui bien souvent vendent des huiles de qualité nettement

inférieure. Si l’on souhaite pousser ces investigations, pourquoi ne pas comparer la

composition chimique de deux mêmes HE, l’une provenant d’une pharmacie et

l’autre d’un commerce.

161

CONCLUSION

L’aromathérapie apparait comme une discipline très complexe nécessitant une

bonne connaissance de la part des différents acteurs de santé.

L’étude portée sur les pathologies hivernales, montre le potentiel anti-infectieux

des huiles essentielles. Il est possible de soigner une bronchite non compliquée, une

laryngite, et d’autres pathologies, avec des HE. Des tests scientifiques, comme

l’aromatogramme, prouvent leur efficacité en quantifiant et qualifiant leur activité.

Pour beaucoup de professionnels, l’aromathérapie apparait comme une alternative

dans leur prise en charge.

Bien que naturelle, l’aromathérapie a des effets très puissants. De manière gé-

nérale, elle ne s’utilise pas chez les enfants sans avis médical, ni chez la femme en-

ceinte ou allaitante. Beaucoup de précautions d’emploi sont à respecter pour éviter

tout incident.

Le pharmacien a encore une fois un rôle très important à jouer. En effet, il doit

s’assurer de la qualité et de la conformité des huiles essentielles qu’il vend. Or la légi-

slation est très complexe. Il n’y a pas de cadre juridique clair pour l'utilisation et la

vente des huiles essentielles, ce qui profite aux distributeurs. Il faudrait renforcer la

législation en s’assurant que les huiles essentielles mises sur le marché suivent bien la

réglementation des spécialités pharmaceutiques. Le pharmacien doit garantir aux

patients que les huiles essentielles qu’il propose sont 100% pures, 100% naturelles et

100% totales. Enfin, il doit leur fournir tous les conseils sur leur utilisation, leur pré-

caution d’emploi, leur toxicité. C’est uniquement par ces moyens que la commerciali-

sation des huiles essentielles pourra être sécurisée. Parvenir à ne plus autoriser la

vente libre des huiles essentielles limiterait tous ces risques.

Ces enquêtes, menées auprès des professionnels de santé et des patients, mon-

trent que l’aromathérapie se développe mais que les équipes ne sont pas toutes

compétentes car elles ne sont pas suffisamment formées. Elles se trouvent face à des

patients qui ont confiance en leurs conseils. Il est donc indispensable de se former,

d’être compétent afin de les rassurer, de les fidéliser. En effet, beaucoup d’entre eux

ne viennent pas chercher leurs huiles essentielles en pharmacie pour une raison pu-

rement économique. Il faut donc leur proposer un autre service, bien plus valorisant

pour nos équipes et qui renforce notre rôle de professionnel de santé. En sécurisant

la délivrance des huiles essentielles, et en ayant un conseil adapté, nous pourrons

développer ce marché. Ce serait bénéfique pour notre économie et permettrait de

nous diversifier.

162

ANNEXES

Voir annexe 1 : Format de dossier à élaborer pour une demande d’inscription sur la

liste des plantes médicinales de la Pharmacopée Française.

163

164

Voir annexe 2 : Profil chromatographie de l’HE de Mentha x piperita

165

166

Annexe 3 : Fiche d’analyse de quelques huiles essentielles utilisées dans le traitement

des maux de l’hiver, par le laboratoire Pranarôm

167

168

169

170

171

172

173

174

175

176

177

178

179

180

181

182

183

184

185

186

187

188

189

190

191

192

193

194

195

196

197

198

199

Voir annexe 4 : La garantie H.E.B.B.D par Phytosun arôms®

200

201

Annexe 5 : Représentation schématique de la peau

202

BIBLIOGRAPHIE

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N° d’identification :

TITRE :

Aromathérapie à l’officine : traitement des maux de l’hiver

Thèse soutenue le 1 juillet 2013

Par Charlène BAUDOT

RESUME :

L’aromathérapie est devenue un moyen thérapeutique moderne et très à la mode.

Actuellement beaucoup de patients s’y intéressent et recherchent des conseils ciblés auprès

des Pharmaciens.

Ce dernier est le seul garant d’une huile essentielle de qualité irréprochable : 100% pure,

100% naturelle, 100% totale.

L’infectiologie est un domaine où les huiles essentielles peuvent prouver quantitativement

leur efficacité grâce à l’aromatogramme. Elles sont très employées dans le traitement des

maux de l’hiver. Elles représentent une alternative thérapeutique aux antibiotiques.

MOTS CLES :

Aromathérapie, Maux de l’hiver, Officine

Directeur de thèse Intitulé du laboratoire Nature

Mme Dominique LAURAIN-MATTAR

Laboratoire de

Pharmacognosie

Expérimentale □

Bibliographique □

Thème □

Thèmes 1 – Sciences fondamentales

3 – Médicament

5 - Biologie

2 – Hygiène/Environnement

4 – Alimentation – Nutrition

6 – Pratique professionnelle