Bloc Artificiel

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  • Historique du bloc artificiel utilis dans les digues talus

    I. Safari1, F. Ropert2, D. Mouaz1 et A. Ezersky1

    1Universit de Caen, UMR 6143 CNRS -M2C, 2-4 rue des Tilleuls, 140000 Caen, France

    [email protected] Soframarp 4,

    Sq Jean Mermoz 60200 Compigne, France.

    Rsum:Parmi l'ensemble des diffrentes parties composant une digue talus maritime, la carapace reprsente l'lment cl de la stabilit de la structure. Elle se compose soit d'enrochements naturels soit de blocs artificiels en bton. Le dveloppement des blocs artificiels performants a fait l'objet de multiples travaux de la part de chercheurs du monde entier. Il s'agissait principalement de proposer des formes optimises conduisant une grande stabilit hydraulique autorisant par l de faibles consommations de bton et donc des conomies substantielles. Le prsent papier vise, aprs avoir en avoir fait une prsentation globale, proposer une nouvelle grille de classification des principaux blocs utiliss et en dgager les intrts respectifs tout en mentionnant les ventuelles incertitudes qui sattachent leur utilisation.

    Abstract : Among the whole various parts composing a rubble mound breakwater, armour layer represents the key component of the stability of the structure. It is composed either of quarry stones or of artificial concrete armour units. The development of the concrete armour unit performance has been the subject of numerous studies on the part of researchers worldwide. The main concern was to propose ways optimised leading to a great hydraulic stability thereby allowing low consumption of concrete and thus significant savings. This paper aims to propose a new grid of classification of the main blocks as well as to specify their respective interests. Some possible hazards related to their use are also mentioned.

    Mots-cls: Digue talus - Bloc artificiel - Grille d'analyse - Piste d'amlioration.

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    Xmes Journes Nationales Gnie Ctier Gnie Civil, 14-16 octobre 2008, Sophia Antipolis

  • 1 IntroductionParmi l'ensemble des diffrentes parties composant une digue talus maritime, la carapace reprsente un lment cl de la stabilit de la structure. Elle se compose soit d'enrochements naturels soit de blocs artificiels en bton lorsque l'intensit de la houle requiert des poids d'lments naturels que les carrires disponibles ne sont pas en mesure de fournir. Les blocs artificiels, de part leur forme plus ou moins complexe, sont caractriss par un coefficient de stabilit lev. La conception et le dveloppement des blocs artificiels performants a fait l'objet de multiples travaux de la part de chercheurs du monde entier depuis 50 ans. Il s'agissait principalement de proposer des formes optimises conduisant une grande stabilit hydraulique autorisant par l de faibles consommations de bton et donc des conomies substantielles. C'est la raison pour laquelle, les types de blocs artificiels se comptent aujourd'hui par dizaines, mme si, bon nombre d'entre eux n'ont donn lieu qu' de rares applications en nature. La grande varit relative ces blocs porte non seulement sur les formes mais aussi sur les modalits de pose qui jouent un rle essentiel. La classification gnrale distingue parmi l'ensemble des enrochements artificiels, les blocs massifs, les blocs compacts et les blocs formes lances.

    2 Vue d'ensemble historiqueEn comparaison des autres types douvrages de dfense contre la houle que sont les digues verticales et les digues mixtes, les digues talus reprsentent la catgorie de structures la plus volontiers utilise. Cette prfrence tient sans doute de multiples avantages tels quune relative facilit de mise en uvre, leur caractre peu rflchissant, la progressivit des dommages ainsi que leur possible rparation.La figure 1 reprsente un profil-type schmatique dune digue talus. La carapace constitue llment de protection principal de la structure vis--vis de lagression des houles. Cette couche peut tre compose de simples enrochements naturels lorsque lintensit de ces dernires demeure assez limite ou dans lhypothse o le site offre une disponibilit en calibre dlments naturels particulirement forte. Dans tous les autres cas, il faut recourir aux blocs artificiels en bton. On considre que le Ttrapode, conu et brevet par Neyrpic en 1950, reprsente le premier bloc artificiel si l'on exclut les formes simples telles que le cube ou le paralllpipde.

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  • Figure 1. Coupe-type schmatique dune digue talus C'est le bloc le plus utilis dans le monde. Plac en deux couches d'une porosit voisine de 50%, il prsente des performances remarquables en matire de limitation de franchissement. A la fin des annes 1950, les tats-Unis ont dvelopps le Tribar qui ressemble un trpied en bton. De nombreux autres types de blocs ont suivi comme le 'cube modifi' (1959, US), l'Hexapode (1959, US), le Stabit (U.K., 1962), l'Akmon et le Tripode (Pays-Bas, 1962), le Dolos (Afrique de Sud, 1963) et le cube rainur (Antifer, France, 1973). Dans un premier temps, les ingnieurs et chercheurs se sont en priorit concentrs sur la performance hydraulique des blocs. Il sagissait de proposer des formes permettant datteindre une forte stabilit dquilibre des lments vis--vis des sollications hydrauliques gnres par la houle le plus souvent au moyen dune forte imbrication de blocs composant une couche prsentant une pororit aussi grande que possible. Un bloc performant signifiait donc une consommation rduite de bton. De la mme faon, les performances du bloc vis--vis du franchissement taient galement pris en considration puisquelles influenaient la hauteur de louvrage. De fait, les blocs aux formes lances bnficiaient dun grand intrt de la part des praticiens. Toutefois, les dommages subis, en 1978 au Portugal, par la digue de Sines compose de Dolos allaient souligner limportance dun problme jusqu'alors trop largement ignor. Il sagit de la vulnrabilit structurelle des grands blocs aux formes lances susceptibles de subir des ruptures. Ainsi, depuis cette poque, il semble que la tendance se soit oriente vers des formes plus compactes beaucoup plus aptes rsister aux chocs que les blocs sont amens subir.

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  • Une innovation significative a t apporte en 1980 par SOGREAH en proposant l Accropode II, un bloc pouvant se positionner en une seule couche au lieu des deux paisseurs habituelles pour les blocs concurrents. De plus, la mise en place peut s'effectuer sur une pente plus forte. Les conomies induites par ce nouveau produit expliquent le succs qu'il a connu. D'autres blocs ont plus rcemment vu le jour, qu'il s'agisse par exemple du "Core-loc", du "A-Jack" ou du "X-bloc".Le Core-loc a ceci de particulier quun des soucis de ses concepteurs tait de pouvoir tre utilis en rparation de carapace compose de Dolos. Enfin, les concepteurs des derniers blocs en date ( Accropode II, Core-loc) mettent en avant des avantages en matire de pose, le bloc tant cens simbriquer avec ses voisins de faon relativement aise sans quil soit ncessaire dapporter un soin par trop mticuleux pour parvenir cette fin. La figure 2 donne un bref aperu de certaines formes de blocs utilises dans le monde.

    3 Classification des blocs artificielsLa grande varit relative de ces blocs porte non seulement sur les formes mais aussi sur les modalits de pose qui jouent un rle essentiel. En ce qui concerne le paramtre "forme", on peut adopter la classification suivante(BURCHARTH & HUGHES2002): 1. Massive (Cube, Cubes rainurs,...)

    2. Compacte (Accropode, X-bloc, Akmon, etc.) 3. Elance (Ttrapode, Dolos, Core-loc, Hambatit, Stabit, etc.) 4. Perfore (Haro, Sea-bee, Shed, etc.)

    Les forces stabilisatrices des blocs qui sopposent aux efforts hydrauliques gnrs par les vagues rsultent, outre de leur frottement sur le support de pose, de leur poids et du contact qui stablit entre les blocs voisins. Suivant le type dlment, la nature de ce dernier contact peut tre apparente un enchevtrement cest dire une imbrication des blocs, comme dans le cas des Dolos, par exemple. Ce contact peut aussi se rduire un simple frottement priphrique, comme dans le cas des cubes placs en une seule couche notamment. Le classement propos ici retient trois aspects principaux entrant dans les mcanismes favorables la stabilit des blocs. Il sagit de : 1. la masse

    2. limbrication

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  • 3. le frottement latral Naturellement, pour la majorit des blocs, les trois aspects interviennent. Toutefois, le classement sest efforc de souligner le mcanisme apparaissant comme dominant.

    Figure 2. Diffrents formes de blocs artificiels

    Les modalits de pose constituent un autre aspect important quil convient de considrer en matire dutilisation de blocs artificiels. Cest particulirement fondamental dans le cas des blocs dont les performances rsultent en priorit de limbrication et du frottement latral. La classification ici prsente distingue les trois types de placement suivants: (Tableau 1)

    1. sans plan de pose 2. avec plan de pose 3. blocs rangs

    Il convient dexpliciter cette distinction.Sans plan de pose signifie que les blocs sont simplement juxtaposs sans que laposition de chaque bloc sur le support ne soit dfinie. En France, il n'y a quasiment que les enrochements naturels qui soient mis en place sans plan de pose. En ce qui concerne les blocs artificiels, les cubes placs en une seule couche appartiennent la prsente catgorie. Toutefois, mme si la position des cubes nest pas dfinie, en revanche, la densit de pose des blocs, c'est--dire le nombre dlments par unit de surface, constitue un paramtre de dimensionnement de ce type de carapace.

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  • Avec plan de pose signifie ici que la position du centre de gravit de chaque bloc composant la carapace est prcisment dfinie. En revanche, l'orientation dans l'espace du bloc peut, et mme dans certains cas, doit tre alatoire. C'est la grande majorit des blocs artificiels, plac normalement en deux couches mais parfois sur une seule couche.

    Blocs rangs signifie ici que non seulement la position du centre de gravit est dfinie mais aussi que lorientation des blocs est prcise. En fait, les blocs sont le plus souvent serrs les uns contre les autres et poss plat sur le filtre support. Il faut prciser que ces blocs sont dans leur grande majorit perfors. S'ils ne l'taient pas, il se produirait un diffrentiel de pression trs prjudiciable leur stabilit de part et d'autre de la carapace. Dans le cas de ces blocs, c'est le frottement latral qui est le facteur stabilisant. Ce type de blocs est gnralement plac sur une couche pour former un revtement continu. Comme on peut le constater, le choix offert par lensemble des produits disponibles est trs riche. Toutefois, en pratique, les cultures locales ou nationales psent fortement sur les pratiques retenues. Ainsi, en France, il ny a plus gure depuis les annes 90 que deux types de blocs qui soient utiliss grande chelle pour les projets dimportance, laccropode et la cube rainur

    Tableau 1. Classification de blocs artificiels par facteurs de disposition, nombre de couche et forme

    Une coucheDeux couchesUne couche Core-loc

    Deux couches Ttrapode, Tribar, Stabit,

    Dolos, Quadripode, Hexapode

    Une couche Accropode, Xbloc, GasshoTripod

    A-Jack, Hamabit

    Deux couches cube perfor, Haro HaroPerfore

    Une couche Cob, Seabee, Shed, Diahitis, Hollow cube, DiodeBlocs

    rangs

    Elance Une couche Tribar

    Avec plan de pose

    Massive cube rainur

    Elance

    Compacte Deux couches Akmon, Toskane,

    Sans plan de pose Massive

    Une couche Cube, TetrahedronDeux couches

    Disposition Forme Nombre de couche

    Facteur stabilit

    La masse L'enchevtrement Le frottement priphrique

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  • Naturellement, des cubes simples ou des paralllpipdes peuvent encore tre produits dans la mesure des besoins en entretien douvrages existants gnralement anciens. Mme les ttrapodes qui ont connu un grand intrt jusquau dbut des annes 80 ne sont pratiquement plus utiliss en France. Afin de tenter de faire une synthse comparative de la majorit des blocs utiliss, nous avons dress ci-dessous un tableau de valeurs des principaux types dlments. Il sagit dune valuation trs sommaire donnant des tendances de groupe lintrieur desquels les blocs peuvent nanmoins prsenter des performances trs diffrentes.Nous avons choisi de retenir les critres suivants (Tableau 2):

    1. la stabilit hydraulique 2. la performance en termes de franchissement 3. la rsistance structurelle 4. la facilit de mise en uvre 5. la souplesse, il sagit de la capacit de la carapace pouser les dformations

    du corps de louvrage, tels que les tassements gnraux ou diffrentiels ainsi que les irrgularits gomtriques du support de carapace.

    6. la scurit 7. lconomie

    Tableau 2. Synthse comparative des principaux types de blocs (sources multiples)

    Blocs Hydrau- lique

    Franchi-ssement

    StructureMise en uvre

    Souplesse Scurit Economie

    Massive - + ++ + + ++ -- Elance (2 couches) + + - - + -+ - Compact (1 couche) + - +- + - -+ +

    Rang (1 couche) ++ -- -- -- -+ -+

    Cette apprciation appelle quelques commentaires : x Nous avons considr que les blocs rangs, notamment lorsquils sont

    perfors prsentent les meilleures performances hydrauliques. En revanche, comme cette performance sobtient grce au contact troit obtenu entre les lments voisins, il importe que la mise en uvre initiale permette effectivement ce contact et quau cours de la vie de louvrage, ce contact ne vienne pas ce relcher.

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  • x Le signe +- signifie que nous ne nous sommes pas dtermins soit en raison de la trop grande variation du critre lintrieur du groupe soit en raison de linsuffisance des donnes notre disposition (conomie), soit en raison de la forte dpendance dautres critres (scurit).

    4 Prsentation des formules de stabilit Au cours des dernires annes, la relation entre la hauteur de la vague et le poids des blocs de la carapace a t dveloppe par un grand nombre de formule empirique et semi-empirique. En pratique, une formule de stabilit peut tre dveloppe en prsumant l'instabilit naissante des blocs soumis certaines forces de la vague incidente. Avant la seconde guerre mondiale, IRIBARREN (1938) a dvelopp un modle thorique issue d'un modle de stabilit de roches places sur une pente et soumis l'attaque d'une vague. Plus tard, HUDSON (1958) a effectu plusieurs essais pour dterminer les critres fondamentaux pour la conception et la construction des digues talus.

    4.1 La formule d'Iribarren Les premires formules de stabilit ont t mises au point pour les enrochements naturels. Ensuite les expressions se sont gnralises pour les blocs artificiels. IRIBARREN (1938) fut lun des tous premiers proposer une formule de stabilit. Il a considr quune houle de hauteur H gnrait une vitesse proportionnelle la racine de cette hauteur. Estimant ensuite que leffort hydrodynamique tait proportionnel cette vitesse, il conclut donc une proportionnalit entre la hauteur de la houle et la force dstabilisatrice de lenrochement. Equilibrant cette force avec la projection sur le talus du poids djaug du bloc et le frottement de ce dernier sur le support, il a propos lexpression suivante

    3

    3W

    ( cos sin )r gN HU

    P D Dt

    r' (1)

    O W est le poids du bloc, H la hauteur de la houle incidente au pied de la digue, P un coefficient de frottement, rU le masse volumique du bloc, D pente du talus, N un coefficient sans dimension dpendant de la forme du bloc, et ' la densit djauge relative ( r w

    w

    U UU , wU la densit de leau).

    A la monte de la vague, le poids et le frottement agissent de concert et cest un signe + quil faut considrer. A la descente de la vague, ces deux forces sexercent en sens oppos, cest le signe quil faut retenir.

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  • Il apparat que le domaine de validit de cette formule concerne surtout des conditions pour lesquelles la houle est trs proche du dferlement voire dferlante. Dans ce cas la vitesse au dessus du bloc conditionne par londe incidente est proche de la clrit de la vague (en condition deaux profondes) ce qui nest pas le cas pour les cambrures faibles. Il faut noter quil sagit dune formule thorique, mme si les coefficients N et devaient tre obtenu partir de mesures exprimentales.

    4.2 La formule d'Hudson HUDSON (1958) a cherch exploiter la formule dIrribaren en tentant de dterminer les coefficients adquats. Toutefois, il sest aperu en ralisant des essais en modle rduit raliss en houle rgulire non dferlante sur des enrochements naturels que les termes proposs par Iribarren pour prendre en compte linfluence de la pente du talus ne rendait pas compte de la ralit quil observait exprimentalement. En exploitant les rsultats de ses propres essais, il est parvenu lexpression de stabilit suivante :

    3

    3W

    cotr

    D

    g HKU

    Dt'

    (2)

    O KD est un coefficient sans dimension caractrisant la performance hydraulique du bloc. Il dpend notamment de la forme du bloc et du taux de dommage subi par la carapace. Cette formule daprs son auteur serait applicable pour des ouvrages de pente allant de 5/4 4/1. En appelant Dn50 le diamtre nominal mdian des blocs, NS le nombre de stabilit, la formule de Hudson peut tre rcrite sous la forme :

    3

    50

    cotD Sn

    HNK

    DD

    ' (3)

    La formule d'Hudson reste encore aujourdhui lexpression la plus utilise en raison de sa facilit dutilisation et de la richesse de laccumulation des donnes relatives aux valeurs de KD portant sur de multiples blocs et dans de nombreuses configurations diffrentes.

    4.3 La formule de Van de Meer Cette nouvelle formule a plus rcemment t dveloppe la suite d'une recherche effectue au laboratoire d'hydraulique de Delft sur la stabilit de digue talus et de perrs par VAN DER MEER (1988). Les essais modles rduits raliss en houle alatoire intervenaient la suite des travaux de SHELTER & THOMPSON (1975).

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  • Cette formule est beaucoup plus riche que les prcdentes dans la mesure o elle prend en compte beaucoup de paramtres qui ne sont pas considrs dans la formule d'Hudson tels que linfluence de la priode et de l'obliquit de la houle, linfluence du paramtre d'Iribarren, linfluence du type de dferlement de la houle, etc.

    VAN DER MEER (1988) utilise, pour la quantification du dommage, le paramtre suivant :

    250

    e

    n

    ASD

    (4)

    S tant le niveau du dommage, eA la surface rode autour du niveau de rfrence, et 50nD l'arte nominale du cube quivalent donne par la relation suivante :

    50350n

    r

    WD gU (5)

    O 50W est le poids moyen du bloc et rU est la densit du matriau. La stabilit des enrochements denrochements naturels est dveloppe par VAN DER MEER (1988) : En dferlement plongeant:

    0,20,50,18

    50

    ( )6,2s mn

    SH PND

    [ '

    (6)

    En dferlement frontal: 0,2

    0,13

    50

    ( )1,0 Ps mn

    SHP

    NDcot [D

    ' (7)

    Avec sH la hauteur significative de la houle, N le nombre de vague, P la facteur de permabilit de 0.2 0.6, et [ le coefficient d'Iribarren-Battjes, gal

    2

    tan2 s

    z

    HgT

    DS

    (8)

    4.4 Autres formulations Un grand nombre de formules de stabilit ont t proposes par les auteurs. Elles sont en majorit empiriques. On se bornera ici donner une liste des formules les plus connues (Tableau 3).

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  • Tableau 3. Formule de calcul du poids des blocs de la carapace dune digue talus

    FIGUREPAYS

    Auteurs et rfrences

    FORMULES GENERALS limite dangle de la pente 38D d

    (enrochements naturels) Application numrique

    ( 1)

    ( )

    3

    3

    W

    fH

    sw

    s

    UU

    DU

    Espagne : Castro

    Iribarren

    Etats-Unis :

    Hudson

    Norvge : Svee

    Pays-Bas:Van der Meer

    0.7042 ( 1)(cot 1) cot

    3

    32

    HW s

    sws

    UU

    D DUU

    3W = 3 3(cos sin ) ( 1)

    HK ssw

    UUD DU

    W =( cos sin ) ( 1)

    3

    3 3K H s

    sw

    P D D

    UUU

    1cot

    ( 1)

    3

    3H

    WK

    ssDw

    UUDU

    3

    3 3cos ( 1)

    HK sWsw

    UUDU

    1( )6, 2

    ( 1)

    ,

    30,230,50,18131

    SHW P

    NKKs ms

    w

    U[

    U

    U

    1( )1,0,

    ( 1)

    30,230,1 .3 cot232

    U[U

    U

    D

    SHW K P

    NKPs g ms

    w

    2,65sU

    K=0,023

    K=0,43 =2,38

    KD=3,2

    KD=15,9

    K=0,12

    0.7042(cot 1) cot 0,754D D

    0,023

    (cos sin )3D D

    0, 43

    (2,38cos sin )3D D

    13, 2cotD

    115,9cotD

    0,12

    cos3D

    130,2

    0,50,18( )6,2 SP mN[

    130,2

    0,13( )1,0 S PP mN[

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  • 4.5 Synthse. Hudson redmontr En reprenant la dmarche thorique adopte par Iribarren, il est possible de dmontrer la formule dHudson pourvu de passer par lintermdiaire dune estimation dune vitesse sur le talus non plus proportionnelle la racine carre de la hauteur de la houle mais celle dun run-up donne par lexpression suivante (LNH) :

    5,0

    0

    67,0

    stg

    HRU D (9)

    O s0 = H/L0 reprsente la cambrure de la houle En considrant la phase critique de la monte de la vague sur le talus, les dveloppements conduisent la formule de stabilit suivante :

    D

    DDtg

    sCD

    H sincos4

    0

    ' (10)

    En tudiant sur la plage mesure par Hudson le terme fonction de D, on saperoit quil reste trs sensiblement proche de 3,45 fois la racine cubique de cotanD, ce qui conduit :

    340 cot DgsKD

    H '

    (11)

    On reconnat lexpression dHudson :

    3 cot DgKD

    HD '

    (12)

    Avec 4303 sKK D Il faut, dautre part, faire observer que dans la formule de Van der Meer relative la stabilit des enrochements en dferlement plongeant, il apparat un terme correspondant linverse de la racine carre du paramtre dIrribaren. Or ce paramtre est lui-mme inversement proportionnel la racine carre de la cambrure. On retrouve ainsi lexposant gal un quart de la cambrure figurant dans la formule de Van der Meer. Les travaux de Iribarren de Hudson et de Van der Meer peuvent donc se recouper de cette faon.

    5 Incertitudes Les projets raliss au cours des dernires dcennies ont montr clairement lavantage conomique indiscutable que reprsente la technique des blocs utiliss en

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  • monocouche. Pourtant les dtracteurs de cette pratique lui adresse nanmoins des reproches qui ne sont pas tout fait infonds. Tout dabord, on peut considrer quen rgle gnrale, plus un bloc est performant dun point de vue hydraulique, plus la scurit quil offre se rduit, si on considre comme critre de scurit le rapport entre la hauteur de la houle conduisant la ruine de louvrage et celle correspondant au dbut de dommage. De mme, ce rapport diminue si lon se contente dune seule couche dlments au lieu de deux couches. Pour pallier cette difficult, il est ncessaire dadopter des critres de dommages directement fonction du type de bloc retenu. De mme, la frquence des vnements considrer pourra galement tre module en fonction du bloc utilis. Ensuite, se pose un problme dlicat traiter, celui de la dispersion des rsultats que lon enregistre lorsquon ralise des essais sur modle rduit. Cette dispersion est due principalement au fait quune structure compose dun assemblage dlments spars ne peut tre reconstruite lidentique. Les variations toucheront la permabilit du noyau, lagencement des filtres et surtout le placement des blocs de carapace. Or, si sur modle rduit, on enregistre dj des carts significatifs de rsultats, que dire des diffrences auxquelles on peut sattendre en nature ? En effet, sur un modle rduit, il est assez aise de respecter les rgles et modalit de pose des blocs. En nature, surtout sous la surface du plan deau ventuellement lorsque la hauteur de la houle nest pas ngligeable, le respect des rgles de placement nest pas systmatique. Bien sr les promoteurs des blocs recommandent, pour le dimensionnement des ouvrages des valeurs de KD beaucoup plus faibles que celles mesures en modle. Mais, pour les projets dimportance, ce seront toujours les rsultats enregistrs sur modle rduit lors des essais spcifiques qui serviront de comportement de rfrence. Comment dans ces conditions, les alas de pose lors du chantier peuvent-ils tre pris en compte ? Dans certains cas, ces alas sont intgrs travers une majoration de 20% de HS. L encore, on peut considrer que ce type de difficult se pose surtout pour les blocs performants dont limbrication ne sobtient que par une attention toute particulire apporte la pose. Par ailleurs, lintroduction des blocs poss en une seule couche amne sinterroger sur les rgles de filtre respecter entre les matriaux du noyau et ceux du filtre. En effet, linterface entre le noyau et le filtre sera le sige dcoulements internes plus intenses dans le cas dune carapace monocouche. Si, de plus, la pose laisse apparatre des espaces localiss de filtre non protgs, le risque de perte des matriaux de taille rduites du noyau va sen trouver accru. Ny a-t-il pas lieu, dans ces conditions, de

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  • proposer des rgles de filtre plus svres en monocouche que celles adoptes pour une carapace traditionnelle compose des deux paisseurs de blocs ? Une autre incertitude concerne linfluence de lusure progressive des blocs sur leur comportement. On sait que les enrochements naturels anguleux prsentent une meilleure stabilit que ceux aux formes arrondies. Or, les blocs en bton voient assez souvent, au cours de leur vie, leurs artes progressivement sestomper et leur forme gnrale sarrondir. Par analogie avec le comportement des enrochements naturels, on peut sinterroger sur linfluence de cette modification morphologique sur la stabilit des blocs. Enfin, nous avons mentionn le fait que les ingnieurs se proccupaient dsormais de la rsistance interne du matriau. A de rares exceptions prs, les professionnels ne militent pas pour le recours gnralis du bton arm ni du bton fibr. Les approches structurelles continuent donc se faire sur le bton non arm. Des calculs thoriques de rsistance des formes ont t raliss pour tenter dapprcier leur aptitude rsister. Toutefois, ces calculs statiques napparaissent pas forcment pertinents dans la mesure o le sujet porte surtout le comportement du matriau vis--vis des chocs et aussi de sa fatigue sous chocs rpts, loscillation des blocs constituant la premire forme de dommage rencontr sous houle croissante. Le problme est dautant plus dlicat que le comportement du bton aux chocs dpend de la composition du bton, que les critres de performance de bton qui sont habituels comme par exemple la rsistance la compression ne sont sans doute pas pertinents. Il sagit dun sujet aujourdhui trs mal matris dans le milieu maritime.

    6 Conclusion Nous avons cherch rpertorier bon nombre de blocs artificiels utiliss en carapace de digues talus depuis les annes 50. En dpit dune varit de produits, une classification a pu tre propose ainsi quune valuation sommaire de leurs qualits respectives. Dun point de vue historique, lvolution des tendances techniques a pu galement tre dgage. Cette analyse a aussi t loccasion de montrer les recoupements quil est possible de faire entre les formules les plus connues et de retrouver dun point de vue thorique la composition des termes de la formule dHudson. Nous avons cru utile de souligner un certain nombre de difficults ou dincertitudes concernant les outils ou connaissances disposition des praticiens. Dun point de vue gnral, il ressort de notre analyse que lutilisation des blocs performants qui permettent de raliser des conomies substantielles ncessite a priori

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  • un soin tout particulier depuis les tudes jusqu la mise en uvre car les approximations, omissions ou ngligences devraient se traduire par des consquences plus significatives sur ltat de louvrage.

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