P o r t f o l i o

Alexandre Moulin

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D I S P OS I T I F S PAT I A L / I N T E RA CT I O N S O C I A L

L’acte de création dans le domaine de l’architecture, avec toutes les responsabilités qui lui sont relatives, se doit d’être basé sur des partis-pris qui considèrent les différents champs constitutifs du projet.Il est complexe, donc riche et équivoque, et référencé, ce qui permet d’adopter un regard critique.

On peut penser que l’individu lambda se contente de choisir parmi ce qu’on lui propose : un appartement dans un immeuble (quelque soit sa forme ou sa situation) ou un pavillon en banlieue (compromis entre une individualité recherchée et une solution économique), en passant par la possibilité d’une maison de ville (composante urbaine primaire et ancestrale)...Pourtant, il se peut que les manières d’habiter proposées aujourd’hui ne correspondent pas ou plus aux aspirations d’une société plurielle toujours plus complexe et difficile à cerner. En s’appuyant sur les travaux analytiques et critiques de certains professionnels qui observent les individus (sociologues, anthropologues, philosophes et géographes), il est possible de déceler certaines tendances, phénomènes et nouveaux para-digmes des populations constituantes de cette société.

Il est de notre ressort – penseurs et faiseurs de ville - d’exploiter ces ressources pour concevoir des habitats basés sur une révélation des réels.

L’habiter au sens large correspond à la manière dont chaque individu entend l’espace qu’il utilise tous les jours. On peut discerner deux facteurs d’appréciation du lieu qui font référence à la mémoire du lieu de manières différentes.

Le premier facteur correspond à l’histoire personnelle que l’individu entretient avec ce lieu. Les sentiments évoqués lors de l’expérience du lieu condi-tionnent notre propre considération du lieu; qu’on y travaille ou non, qu’on y ait ressenti un malaise ou vécu un épisode heureux de la vie. Ainsi un même endroit peut être perçu de multiples façons par plusieurs individus selon la manière dont on l’appréhende à travers le groupe, à travers la relation humaine.Le second facteur implique la constitution physique de ce lieu et sa signification. L’expérience sensorielle vécue dans ces différents contextes (professionnel/domestique, loisir/contrainte) participe à la mémoire de ces lieux et à leur appropriation. La capacité d’un espace à évoquer le souvenir d’une pratique, d’une forme, d’une sensation, à travers différents niveaux de sa conception, lui confère le statut de lieu potentiellement appropriable.

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Prenant acte de l’importance des faits et gestes des individus et d’une certaine influence des formes matérielles sur leur état d’esprit, l’architecte peut s’adonner à la tâche la plus inhérente à son métier : organiser les espaces et établir la nature de leurs relations.

«A la recherche d’une architecture de l’ interférence»

Le projet est conçu comme un système et prend la forme d’une matrice génératrice d’urbanité.Le système est à la fois caractéristique et souple car il per-met la variation de certains paramètres - l’ajout et le retrait également - pour faire évoluer le projet et lui attribuer un certain degré d’urbanité. On peut voir cette notion urbanité comme le niveau d’intensité et de variété de frottements et de mélange social qui caractérise la vie urbaine.Pour ce faire, le projet se développe simultanément à des échelles de conceptions différentes.

D’une part, il s’agit de définir les unités constituantes du tout. Il faut préciser quelles sont leurs spécificités, leur mode de fonctionnement interne. En effet les unités ont une nature différente selon l’échelle du projet, leur programmation, leurs usages et la manière dont elles sont mise en relation.

D’autre part, penser le projet comme un système revient à lui donner une structure primaire, un ordre, ce qui lui confère une certaine unité. Il faut mettre en place les principes d’une structure globale qui organise les unités entre-elles et régit le champ des interac-tions possibles entre ces parties. Le projet est d’autant plus riche qu’il transpose des éléments conventionnels à travers son propre système. En cela il fait appel implicitement à la mémoire d’un espace, d’un matériau qui permet l’appropriation des individus.

Un troisième niveau de conception consiste à décider com-ment le projet vient interférer avec son environnement. Plus particulièrement, on détermine les rapports entre les sphères publiques et privées, entre les intérieurs et les extérieurs, et le degré de pénétration de la ville ou de la chose publique dans le projet.En se nourrissant des empruntes du site, le projet réinterprète les composantes banales de ce lieu en changeant leurs rap-ports et instaure un dialogue nouveau.

Cette démarche offre l’opportunité au projet de faire ville dans le sens ou il vient composer avec l’existant et mettre en place des dispositifs spatiaux qui tendent à générer une certaine forme d’urbanité en conciliant interactions sociales et entre-soi.

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Sommaire

> quai Henri IV LIN Finn Geipel & Giulia Andi, Berlin 2011-12

> maisons en série ETSAB, Barcelona 2008

> individualité urbaine ENSAL, Lyon 2010

> through the machine Barcelona 2010

> la nuit je mensESMOUDUBOU, Lyon 2005-09

> maison pour la famille B.David Demange, Lyon 2009

> mosquée Errahama Pascal Fosse, Lyon 2010

La sélection suivante mêle des projets conçus personnellement à des projets élaborés en collabo-ration au sein d’agences et en collectif.C’est une liste non-exhaustive des travaux auxquels j’ai participé.Ils constituent un corpus représentatif d’une manière d’appréhender l’architecture plus personnelle.

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Le projet naît de sa relation directe aux bâti-ments bordant le site.Il prend la place d’une ancienne poudrière du XIXe siècle, en s’inscrivant dans le respect de la logique urbaine parisienne : il s’aligne sur l’espace public et vient s’appuyer sur les murs mitoyens voisins faisant naître cours et jardins.Il se développe en strates horizontales et continues grâce à ces balcons filants disposés en ‘escaliers’, proposant des espaces extérieurs ouvrant sur la Seine ou le jardin en cœur d’îlot.

Travailler sur 140 logements neufs au centre de Paris a été l’opportunité de porter une réflexion sur la façon d’habiter un logement et revisiter les typologies parisiennes. En effet, un décou-page du projet en quatre typologies propose différentes manières de pratiquer le logement en s’adressant à des catégories de population. Le projet dépasse le simple fait de concevoir des appartements allant du studio au T5.La volonté première est de donner la possibi-lité à l’habitant d’acquérir un espace à la fois caractérisé et capable, pour certaines typolo-gies, de muter pour accepter d’autres usages et fonctions.

Le Trans est une typologie très profonde. Il se caractérise par des espaces séquencés d’une façade à l’autre du bâtiment entretenant une

partition jour/nuit forte. Disposant parfois de plus de 5 pièces, il fait parti des grands appartements et peut avoir plusieurs entrées depuis le palier. Cela accorde à la sphère intime du ménage une indépendance toute particulière et vient renforcer la conception d’un logement assez traditionnelle.

Le Mickey, à l’instar du Trans, propose une forte partition jour/nuit ou espace intime/ espace de réception. Il a été conçu pour être divisible moyennant peu de travaux. Il est possible d’obtenir, de part et d’autre du mur de refend, deux appartements : un studio et un deux pièces.

Le Cyrano détient une proportion linéaire de façade/surface très importante. Il est très centré sur son séjour en angle qui est orienté sud-ouest. Il domine le paysage fluvial parisien : île de la Cité, Jardin des plantes, quais du Vè arrondissement.

Le Ho/HO est un module pouvant être double. Dans sa configuration simple, il est un deux pièces traditionnel. Dans sa configuration double, il permet une indépendance d’une partie du logement et offre la possibilité d’une variation d’usage : bureau professionnel, sous-location...

quai Henri IV

> Collaboration avec Finn Geipel (LIN)> APS à DCE> 140 logements (70 accessions / 70 sociaux), crèche> Surface projetée : 12 000m² SHON> Prix : 32 000 000 E

habitat / recherche typologique / aboutissement d’une forme

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Typologies

Rythme et répartition en facade

Dispositifs spatiaux

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-10-Diagrammmes - prat ique du logement

CyranoMickey Ho/HOTrans

-11-Insert ion urba ine

-12-Façades sur cour et passage

-13-Typolog ies d ’appartements

CyranoMickey

Ho/HOTrans

-14-Balcons f i lants

-15-Façade en grad in

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maisons en série

Le projet se situe aux abords d’une petite ville de Catalogne de moins de 10 000 habitants. Cette ville est constituée d’un cœur historique traditionnel qu’on peut qualifier de vernaculaire : tissu continu de maisons mitoyennes sur deux étages alignées sur la voie publique.Autour de ce noyau urbain s’est développé un tissu corollaire délité, principalement constitué de maisons individuelles implantées au centre des parcelles. La notion de rue est réduite à sa fonction d’axe de communication desservant les villas qui s’étalent et transforment le paysage sans véritable cohérence ou rapport au si.C’est dans cet environnement urbain que se développe le projet de 35 maisons individuelles.Depuis le terrain en pente orienté vers le Sud, on peut admirer les grandes vallées du Nord de l’Espagne.

L’approche de ce projet met en parallèle la pratique propre au logement et celle d’un îlot urbain en périphérie d’une petite commune.

Dans les typologies de logement, la vie s’orga-nise autour de deux espaces communs : le patio et le jardin d’hiver. Le premier adopte une position centrale et correspond à un espace d’introversion de la famille. Il est plus propice aux échanges internes à la cellule familiale et procure un sentiment d’entre-soi. Le second, orienté au Sud, met l’individu en relation avec le grand paysage.

L’ensemble de maisons individuelles créé une forme urbaine qui entretient un rapport com-plexe avec l’espace public. Le laissant parfois s’immiscer, d’autres fois lui faisant front, il vient dialoguer avec ce dernier et l’enrichir. L’ajout ou le retrait de module de vie dans les bandes de logements ainsi que le léger glisse-ment entre unités, rythme les façades sur rue et libère des espaces plus ou moins dilatés au sein de l’îlot. Ce sont des espaces, autres que la rue, partagés par les riverains. Dans un contexte urbain peu dense, ils pro-posent une autre manière de se côtoyer et tentent de générer une urbanité douce.

> Superficie du terrain : 9100 m² (130/70m)> 35 maisons individuelles : 2 niveaux, patio, jardin d’hiver.> Densité : 38 logements/ha

habitat / forme urbaine / paysage

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-18-Situat ion - forme urba ine

-19-Séquences d ’espaces - Var iat ions

-20-Un ité de logement

-21-Plan d ’ensemble - système

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Comment considérer la volonté d’individualisation, le besoin d’entre-soi; condition déterminante à l’appropriation; et la diversité nécessaire à la conscience de l’autre; composante essentielle d’une urbanité recherchée ?Cette réflexion sur l’habitat s’accompagne d’un positionnement sur l’unité d’intervention archi-tecturale et urbaine : son échelle, ces compo-santes programmatiques, sa forme urbaine.En prenant comme contexte le territoire lyonnais, le site du port industriel de Gerland est apparu très propice pour expérimenter le développement de dispositifs spatiaux pouvant répondre aux problématiques proposées.

Le projet repose simultanément sur des ré-flexions sur l’habitat à des échelles différentes.

Les micro-quartiers sont les parties consti-tuantes du système : les logements individuels mitoyens bâtis autour d’un espace commun constituent l’unité du micro-quartier. Chaque logement est doté d’une entrée depuis la cour et d’une terrasse (espace correspondant au rapport entre le site et l’individu). L’entrée et la façade côté cour agissent comme un filtre et permettent aux habitants de garder leur intimité ou bien de s’extérioriser. La cour est le lieu de négociation sociale. Elle permet l’interaction entre les habitants mais n’influe pas sur la manière dont ils gèrent leur relation. C’est un champ des possibles en terme de lien social.

Une structure globale organise les unités. Ce système spatial gère les relations que les uni-tés entretiennent entre elles. Ainsi les logements de chaque micro-quartier sont des bandes orientées parallèlement au Rhône et vers le Sud. On passe d’une unité à l’autre par des passages formant un réseau de cours toutes semblables et toutes différentes selon l’emprise et la forme de leurs façades et selon la composition typologique des logements Cela vient de la variation d’épaisseur de la nappe reprenant les formes fortes du site. Ce système de cours et de passages donne une réinterptétation des pratiques et usages des traboules lyonnaises sans en avoir la même fonction. Il fait également référence aux Höfe berlinois (système de cours au sein d’îlots très profonds).

Le projet à besoin de s’ouvrir à la ville. Son pourtour de rez-de-chaussée est occupé par des locaux commerciaux, artisanaux, etc. Côté Rhône la programmation est plus attractive et plus tournée vers les loisirs.La nappe du projet est recoupée par trois traverses publiques ouvrant sur le fleuve. Cette franche porosité du projet lui confère une certaine urbanité. Les traverses sont bordées de typologies d’habitats hybrides : le Live&Work. C’est en fait une typologie très ancienne qui correspond aujourd’hui à une urbanité faubou-rienne.On accède au niveau des cours depuis ces tra-verses. Ce sont les espaces de dialogue entre le cœur du projet et la ville.

> logements individuels - habitat live&work - parkings - locaux commerciaux, activités diverses> 384 logements / 4.5 ha - densité 85 logements/ha> parkings en super-structure béton - logements en contruction ossature bois

habitat / transposition typologique / appropriation

individualité urbaine

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-26-Echel le - impacte urba ine

-27-Transpos it ion typolog ique

-28-Micro-quart ier - système

-29-Nappe d ’un ités de logements

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Locaux d ’act iv ités+ Park ing

Traverses publ iques

Nappe de micro-quart iers+ L ive&Work

Couches programmatq iues

-31-Cour - espace de négoc iat ion soc ia le

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-33-Divers ité typlog ique

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-35-Promenade - front de Rhône

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through the machine

exprérience sensorielle / poétique de la ville impure

La ville, reflet de l’homme à la fois assumé et subit, est constituée d’éléments plus ou moins nobles. Cette considération, héritée d’une vision bourgeoise du XIXe siècle et plus tard de la pensée hygiéniste du mouvement Moderne, ne comprend pas ici la distinction quartiers populaires / quartiers aisés ou périphéries / centres. Elle désigne plutôt les aires ur-baines refoulées parce que dédiées aux corps moteurs de la ville.

Ces organes infra structurels sont pourtant bien les moyens mis en œuvre par l’homme pour vivre la ville. C’est en effet le cas à Barcelone quand on sait que la commune doit importer, par voie maritime, des centaines de milliers de mètres cubes d’eau potable pour abreuver ses 4,5 million d’habitants.

Son port industriel, bien caché du reste de la ville derrière le mont Juic, est paradoxale-ment sublimé par sa mise en exergue une fois

arrivé à la citadelle, point culminant de la colline en question.Le spectacle est aussi beau depuis ce per-choir que la zone portuaire est difficilement accessible malgré l’attraction réelle qu’elle génère.

A travers la contemplation de ce paysage depuis un point de vu externe, on peut se laisser transporter et parcourir la chose comme dans un rêve éveillé.Le port paraît plein de vie vu de haut : une véritable fourmilière. Mais le vide intérieur et l’absence saisissante semble caractériser ce lieu.

Confronté à certains personnages, on est toujours un peu distant ; parfois effrayé, on semble oser...

> Série de prises de vue en stopmotion + séquences fimées en sépia à l’intérieur du port> Court métrage présenté à la Cité du Temps, Genève

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la nuit je mens

installations lumineuses / événement urbain

Le projet La nuit je mens est le dernier projet mise en œuvre par le collectif ESMOU-DUBOU.Immiscé dans le la production événemen-tielle autour de la Fête des lumières de Lyon depuis le concours étudiant remporté en 2005, ESMOUDUBOU a proposé une série d’instal-lations lumineuses interactives durant cinq années consécutives.

Ces installations réalisées en collaboration avec le Théâtre de lune, sont développées dans la continuité de l’esprit festif dit « de rue » de cette fête lyonnaise. L’idée est de créé des événements urbains qui éveillent la curiosité et l’étonnement à l’inverse des grandes animations quelque peu ostentatoires où les spectateurs passifs se retrouvent

dans une sorte de cinéma plein-air. L’intention est de stimuler l’interaction entre les indivi-dus par l’intermédiaire de la découverte des bizarreries urbaines du quartier de la Croix-Rousse. Passages, traboules, escaliers, cours, ruelles façonnent et caractérisent l’ancien quartier des Canuts. Ces endroits insolites prennent vie à travers l’allégresse et la magie décuplées lors de cet événement.

La nuit je mens est né de l’envi d’inviter les habitants du quartier à venir partager un verre de lumière. La salle de répétition du Théâtre de lune est devenue, le temps d’une soirée, le lieu de rencontre de riverains interloqués et de passants s’aventurant dans les pentes.

> ESMOUDUBOU : Laurent ESmilaire, Alexandre MOUlin, Mathilde DUtilleul, Marine BOUhin> La nuit je mens : ESMOUDUBOU + Anthony Joyeux> Budget : 1000 euros

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maison pour la famille B.

parcours architectural / construction / forme

Le projet pour la famille B. se trouve dans le Vercors. A travers une forêt de feuillus des montagnes encore basses du massif, un chemin mène à une clairière qui surplombe légèrement un vallon.

Les clients veulent un foyer avec un espace de vie très connecté à la nature environ-nante. Cette espace doit comprendre un jeu de niveaux pour pouvoir jouir d’une continuité d’espace verticale et exploiter ainsi cette particularité de la maison. Le projet, sur trois niveaux de 60m² cha-cun, s’articule donc autour de d’une série d’espaces communs incluant une circulation périphérique. Cette circulation agencée avec l’espace suspendu de la mezzanine et en intelligence avec les ouvertures en façades, donne lieu à un travail de réinterprétation du thème du parcours architectural.

La maison est un parallélépipède élancé dont l’impacte au sol est donc relativement faible. Cette géométrie simple rend le projet intéres-sant sous différents points de vues.

Premièrement, la compacité qui en résulte offre une meilleure résistance au froid ;

contrainte essentielle pour un projet en altitude. La distribution programmatique et les percements en façade accompagne cette logique thermique : façade nord quasiment aveugle, façade Sud très ouverte pour capter l’énergie du soleil.

Deuxièmement, ce volume simple ne présente pas de difficultés constructive. Une construc-tion en ossature bois a permis un chantier sec (mis à part la semelle de fondation), une rapidité de mise en œuvre, et un minimum de contraintes climatiques à l’inverse d’une construction béton.

Cette forme très pure est altérée par l’ajout d’un toit à deux pans typiquement local. Cela donne au projet une allure d’archétype de la maison de montagne. Il ne tombe pas dans le cliché du chalet qui n’est d’ailleurs pas véritablement présent dans cette partie du Vercors. Le traitement de la façade en lames verti-cales correspond à une forme de palissade et confère au projet l’unité corroborée par sa géométrie simple.

> Collaboration avec David Demange Architecte> PRO - DCE> Surface : 160m²> Coût : 220 000 E

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-46-Organ isat ion spat ia le - parcours

Plan rdc

Plan r+1

Plan r+2

-47-Pro jet

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mosquée Errahama

Le projet de la mosquée (centre culturel et cultuel) Errahama a donné lieu à une compo-sition conciliant le programme associé au rite islamique et un contexte urbain contraint.

La rue Songieu fait parti d’un réseau de longues rues étroites, orientées Nord-Sud, qui irriguent le vieux tissu urbain de Villeur-banne. Le bâti resserré constitué de mai-sons de ville, donc très résidentiel, accueille parfois des commerces et petits équipements de quartier.

L’appréhension du rite musulman – les fidèles tournés vers l’imam lui-même orienté vers La Mecque, le passage aux ablutions avant la prière, la séparation hommes/femmes – ainsi qu’une série de programmes dédiés à la transmission du savoir, a constitué une première phase de réflexion. Les règles apparemment rigoureuses de cette pratique religieuse, ont été reprécisées aux vues des appréciations parfois divergentes des principaux instigateurs concernant le rituel lui-même.

La contradiction évidente entre l’orientation nord-sud du site et la contrainte d’orienta-tion sud-est (angle à 45°) de la mosquée est à l’origine du parti-pris morphologique du pro-jet. Il permet à la fois une insertion urbaine cohérente dans le tissu et un respect du rite islamique.Cette composition du plan entre en résonance avec la réflexion sur la manière d’introduire la lumière dans ce lieu de culte et la question de la signification religieuse du projet. Par endroit, la façade se plie et se retourne, créant ainsi des ouvertures orientées. Cet ordre premier participe directement à la signification fonctionnelle et religieuse. Au rez-de-chaussée deux renfoncements apparaissent pour indiquer les entrées princi-pales. Un autre renfoncement, prenant toute la verticalité de la façade, permet de com-prendre qu’il s’agit d’un bâtiment exception-nel. C’est en quelque sorte, une retranscrip-tion implicite du minaret.Cette ouverture inonde de lumière la salle de prière et met en scène la spiritualité néces-saire au recueillement des fidèles.

> Collaboration avec Pascal Fosse Architecte> Permis de construire> Programme : mosquée, salles de cours, salle de réfection> Surface projetée : environ 500m²

rite islamique / tissu urbain ancien / signification

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plan rdc

plan r+1

rue

Son

gieu

sa l le de prière

entrée principale

ablut ions femmes

sal le de prière mezzanine

sal le polyvalente

vide sur pr ière

loge de l ’ Imam

cour

Conf igurat ion spat ia le - ordre

-51-Ouvertures - lumière - s ign if i cat ion

Alexandre Moulin

(chez Vincent Menuel)20 rue des Amiraux75018 Paris00 33 (0)6 50 72 26 71alexandre_moulin@hotmail.fr