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RETROUVEZ CES ARTICLES, ET DE NOMBREUX AUTRES, SUR NOTRE BOUTIQUE EN LIGNE : www.amnestyinternational.be/shopping N° 395 – juin 2003 – Le mensuel d’Amnesty International DÉPOT À BRUXELLES X BELGIQUE- BEL- GIE PP 1/2345 BXL X NE PARAÎT PAS AUX MOIS DE JUILLET- AOÛT . 9, RUE BERCKMANS 1060 BXL TOURISME : QUELLE ÉTHIQUE SOUS LE TICKET ? Rapport annuel 2003 15Tout au long de ce rapport, Amnesty International fait l’état des lieux, pays par pays, de la situation des droits humains dans le monde. Indispensable, commandez le dès maintenant. réf. RA03 Unwired : Latin America 16,75 Retrouvez les rythmes magiques et entraînants du continent sud- américain. Cet été, dansez et rêvez au son de la samba brésilien- ne, des mélodies andines, du tango argentin ; laissez-vous envoû- ter par le sulfureux son cubain et le calypso du Costa-Rica ! réf. V556 Le tee-shirt Amnesty International 16,50 Conception Amnesty International. Fabriqué au Portugal, 100 % coton. Existe en 3 couleurs : noir, bordeaux, bleu ciel et 2 modèles : droit, cintré. Bordeaux, modèle droit taille M réf. T217 taille L réf. T221 Noir, modèle droit taille M réf. T224 taille L réf. T254 Noir, modèle cintré taille S réf. T302 taille M réf. T313 taille L réf. T324 Bleu ciel, modèle cintré taille S réf. T276 taille M réf. T287 taille L réf. T291 Nom (en MAJUSCULES svp) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adresse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Tél. . . . . . . . . . . . . . . . . Date et signature Montant total des articles .......... Participation aux frais de port 2,5 f Pour soutenir Amnesty, j’arrondis à la somme de .......... Total de la commande Rapport annuel 2003 RA03 15 ........ .......... Unwired : Latin America V556 16,75 ........ .......... Le tee-shirt Amnesty International Bordeaux, modèle droit, taille M T217 16,50 ........ .......... taille L T221 16,50 ........ .......... Noir, modèle droit, taille M T224 16,50 ........ .......... taille L T254 16,50 ........ .......... Noir, modèle cintré, taille S T302 16,50 ........ .......... taille M T313 16,50 ........ .......... taille L T324 16,50 ........ .......... Bleu ciel, modèle cintré, taille S T276 16,50 ........ .......... taille M T287 16,50 ........ .......... taille L T291 16,50 ........ .......... À renvoyer à Amnesty International : 9, rue Berckmans - 1060 Bruxelles ou par fax au 02/537 37 29. quantité prix référence montant BON DE COMMANDE Vous recevrez une facture et un bulletin de virement pré-imprimé avec votre colis. Attendez de recevoir ces formulaires pour payer. Merci ! (en fonction des stocks disponibles) L 06 03 BOUTIQUE

BOUTIQUE RETROUVEZ CES ARTICLES, ET DE … · « Quand les 200 premières lettres sont arrivées, les gardiens m’ont rendu mes vêtements. Quand ils reçurent 200 lettres supplémen-

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RETROUVEZ CES ARTICLES, ET DE NOMBREUX AUTRES, SUR NOTRE BOUTIQUE EN LIGNE : www.amnestyinternational.be/shopping

N° 395 – juin 2003 – Le mensuel d’Amnesty International

DÉPOT À BRUXELLESXBELGIQUE- BEL-

GIE

PP

1/2345

BXL X

NE PARAÎT PAS AUXMOIS DE JUILLET-AOÛT . 9, RUEBERCKMANS 1060BXL

TOURISME :QUELLE ÉTHIQUE SOUS LE TICKET ?

Rapport annuel 200315€

Tout au long de ce rapport, Amnesty International fait

l’état des lieux, pays par pays, de la situation des droits

humains dans le monde. Indispensable, commandez le

dès maintenant.

réf. RA03

Unwired : Latin America16,75 €

Retrouvez les rythmes magiques et entraînants du continent sud-

américain. Cet été, dansez et rêvez au son de la samba brésilien-

ne, des mélodies andines, du tango argentin ; laissez-vous envoû-

ter par le sulfureux son cubain et le calypso du Costa-Rica !

réf. V556

Le tee-shirt Amnesty International16,50 €

Conception Amnesty International. Fabriqué au Portugal, 100 % coton. Existe en 3 couleurs : noir, bordeaux, bleu ciel et 2 modèles : droit, cintré.

Bordeaux, modèle droit

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Tél. . . . . . . . . . . . . . . . .

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Participation aux frais de port 2,5 f

Pour soutenir Amnesty, j’arrondis à la somme de . . . . . . . . . .

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Rapport annuel 2003 RA03 15 € . . . . . . . . . . . . . . . . . .Unwired : Latin America V556 16,75 € . . . . . . . . . . . . . . . . . .Le tee-shirt Amnesty InternationalBordeaux, modèle droit, taille M T217 16,50 € . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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taille M T313 16,50 € . . . . . . . . . . . . . . . . . .taille L T324 16,50 € . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Bleu ciel, modèle cintré, taille S T276 16,50 € . . . . . . . . . . . . . . . . . .taille M T287 16,50 € . . . . . . . . . . . . . . . . . .taille L T291 16,50 € . . . . . . . . . . . . . . . . . .

À renvoyer à Amnesty International : 9, rue Berckmans -1060 Bruxelles ou par fax au 02/537 37 29.

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Vous recevrez une facture et un bulletin de virementpré-imprimé avec votre colis. Attendez de recevoirces formulaires pour payer. Merci !

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CORÉE DU SUD ISRAËL ET TERRITOIRESOCCUPÉS

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AC T I O N

Dans tous les pays du monde, des gens sont libérés grâce au travail des membresd’Amnesty : des témoignages émouvants nous parviennent des prisonniers libérés ou deleur famille. Ils montrent qu’une action de masse peut avoir des résultats pour unmeilleur repect des droits humains.

BONNES NOUVELLES

Rue Berckmans, 9, 1060 BruxellesTél: 02/538.81.77 Fax: 02/537.37.29E-mail: [email protected]@aibf.beSite Internet :www.libertes.be

Éditeur responsableVincent Forest

Rédacteur en chefDenis Grégoire

Secrétaire de rédactionBrian May

Comité de rédactionClaude Gouzée, Cécile Rolin, Roland D’Hoop,Suzanne Welles, Samuel Grumiau, AnneLowyck, Danielle Grce, Emmanuelle Vermylen,Véronique Druant, Laurence Geyduschek,Richard Appaerts, Dominique Laroche, ClaireAlexandre, Sylvie Dewambrechies.

Ont collaboré à ce numéroKarine Ancellin Saleck, Yves André, AnnetteWauthoz, Jean-Philippe Chenu, Abdel IlahMokadem, Damien Cardinal, Caroline Algoed,Mathieu Colleyn.Les articles signés ne reflètent pas nécessaire-ment le point de vue d'Amnesty International.

MaquetteLaurent Simillion

Mise en page, mise en couleur et amélioration graphique Gherthrude Schiffon

ImpressionS.P.E, Rue de la caserne, 33-351000 BruxellesImprimé sur papier recyclé avec des encresvégétales

CouvertureDes vendeurs de fruits proposent le produit deleur récolte à des touristes prenant un bain desoleil sur la plage de Nha Trang, Vietnam. Juin1998, photo AFP

Le mensuel d'Amnesty International Belgique francophone (AIBF)

LIBERTÉS ! ADRESSES DE CONTACT

Secrétariat national AIBF

9, rue Berckmans, 1060 Bruxelles Tél. 02 538 81 77 – Fax 02 537 37 29

http://www.amnesty.be

Secrétariat international

1, Easton Street, London WC1X ODW – UnitedKingdom – Tél. 00 44 207 413 5500

Amnesty International Vlaanderen

Kerkstraat, 156, 2060 Antwerpen 6tél : 03 271 16 16

Responsables régionaux d'Amnesty

BruxellesRené Cambier - 12, rue Darwin 1190 BXL -tél : 02 343.27.27

E-mail : [email protected]@aibf.beBrabant wallon Jean-Philippe Chenu - Chemin de la TerreFranche 13, 1470 Genappe - tél : 010/6137 73

E-mail : [email protected] Van Gulk - Rue Vivier Anon, 8,

5140 Sombreffe - tél : 071/88 92 51

E-mail : [email protected] OccidentalMyriam Dellacherie - rue Basse Couture, 20 -7500 Tournai - tél : 069 22 76 18

E-mail : [email protected] Oriental Nicole Grolet - 6 av. Elisabeth6001 Marcinelle - tél : 071 43 78 40

E-mail : [email protected]ègeChristine Bika c/o Bureau régional d’AI rue Souverain Pont 11 - 4000 Liège -

lundi au samedi de 13 h 30 à 17 h 30

– tél : 04 223 05 15

E-mail : [email protected] Pierrard - 28 rue Saint-Roch 6840Neufchateau - tél : 061 27 70 75

E-mail : [email protected]

JE CHANGE D’ADRESSE (inscrire uniquement la nouvelle adresse)

NOM: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . PRÉNOM: . . . . . . . . . . . . . . . NUMÉRO DE MEMBRE: . . . . . . . . . . . . . . .

ADRESSE: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . N° . . . . . . . . BTE . . . . .

CODE POSTAL: . . . . . . LOCALITÉ: . . . . . . . . . . . . . . TÉL: (obligatoire) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . E-MAIL: . . . . . . . . . . . . . . . . @. . . . . . . . . . . . . . .

oui, j'adhère aux objectifs d'Amnesty et souhaite devenir membre je souhaite seulement m'abonner à Libertés!, le mensuel d'Amnesty

Je répartis le montant de : ma cotisation de mon abonnement sur toute l’année en complétant ce coupon et en le renvoyant à AmnestyInternational, 9 rue Berckmans à 1060 Bruxelles. Tout montant qui dépassera 14,87 f (prix de la cotisation ou de l'abonnement), sera considéré comme un«don», et par là-même jouira de la déductibilité fiscale pour autant que ce supplément soit de 30 fou plus.

Je verse tous les mois, au départ de mon compte n° . . . . . . . . . . - . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - . . . . . . . la somme de : 2,5 f 5 f

. . . . . . . . . . . . . . . f (toute autre somme de mon choix) au profit du compte 001-2000070-06 de Amnesty International à partir du . . . . . . . . . . . .et jusqu’à nouvel ordre. Je conserve le droit d’annuler ou de modifier cet ordre à tout moment.

ou je verse en une fois le mandat de . . . . . . . . . . . . . . au compte 001-2000070-06

NOM: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . PRÉNOM: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .DATE DE NAISSANCE : . . ./ . . /. . . .

ADRESSE: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . N° . . . . . . . . BTE . . . . .

CODE POSTAL: . . . . . . . . . .LOCALITÉ: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . PROFESSION: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..

TÉL: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . E-MAIL: . . . . . . . . . . . . . @. . . . . . . . . . . . . . . . . . ne rien inscrire dans cette case s.v.p.

(réservé à l'organisme bancaire)Date : . . . . . . . . . . . . . . Signature :

Bon à découper et à envoyer à Amnesty International, Rue Berckmans 9, 1060 Bruxelles

En Israël, il n’existe pas de service civil pour ceux qui refusentde porter les armes. Les autorités condamnent à des peines deprison les conscrits qui refusent d’ effectuer leur service mili-taire en mettant en avant des raisons de conscience et le faitqu’ils pensent que l’armée commet des violations des droitshumains. Hillel Goral et Noam Bahat avaient été placés endétention dans des prisons militaires les 14 et 21 février der-niers. Ils ont tous deux mené une grève de la faim pour pro-tester contre leur détention. Ils viennent d’être remis en liber-té.

Hillel Goral a purgé au total une peine de soixante-trois joursd’emprisonnement et Noam Bahat, de soixante-dix jours. Ilsrestent toutefois toujours sous la menace d’une nouvelle incar-cération, de même que d’autres objecteurs de conscience.Amnesty International continuera à suivre de près l’évolutionde leur situation.

« Quand les 200 premières lettres sont arrivées, les gardiens m’ont rendu mes vêtements. Quand ils reçurent 200 lettres supplémen-taires, le directeur est venu me voir. À l’arrivée d’une autre pile de lettres, le directeur contacta ses supérieurs. Les lettres continuèrentd’affluer : il y en avait 3000. Le Président fut informé. Alors que de plus en plus de lettres leur parvenaient, le Président contacta la

prison et ordonna ma libération. »Julio de Pena Valdez- République Dominicaine

Vous avez plus de pouvoir que vous ne le pensez !

Une des techniques les plus efficaces et les plus «directes»employées par Amnesty International, les «Actions Urgentes», a fêtéses 30 ans. La participation à cette activité prouve qu’un individupeut mener une action efficace ; il peut avoir un impact sur les évé-nements dans le monde et faire un changement réel : changementpour la vie des victimes de violations des droits humains, dont les crisà l’aide ne seraient pas entendus autrement. En plus, le volume desappels d’Actions Urgentes contribue à changer l’attitude des gouver-nements et d’autres autorités et à élargir le respect pour les droitshumains.

Si vous pouvez écrire des lettres régulièrement et répondre rapidementlorsque des cas vous parviennent, nous vous invitons à rejoindre leRéseau Actions urgentes.

Vous pouvez y participer au rythme (nombre d’actions par mois) et àla langue (français/anglais) de votre choix.

Vous pouvez agir pour un pays ou un thème particulier (enfants,femmes, torture, peine de mort).

Vous serez informé de tout développement concernant un cas pourlequel vous avez écrit.

VOUS AVEZ ÉCRIT POUR QUELQU’UN ET VOUS VOULEZ SAVOIR CE QU’IL EN EST ADVENU ?h t t p : / /w w w.w e b . a m n e s ty.o r g /w e b/w wa . n s f/u p d a te d

Vous cherchez les rapports, les actionsd’Amnesty ? visitez notre site ! www.aibf.be

juin 2003

juin 2003

Changement d’adresse – attestation fiscale –modification, annulation ou nouvelle cotisation demembre/donateur(trice)Madame Josiane Mettens : [email protected] compléter ci-dessous (votre nouvelle d’adresse)

Le président de la Confédération des syndicats coréens(KCTU), Dan Byung-Ho, est libre ! Par le biais du Libertés ! dumois de Juin 2002, vous aviez eu l’occasion d’écrire endemandant sa libération immédiate. Sous la pression conju-guée de plusieurs syndicats internationaux et d’ONG, dontAmnesty, le gouvernement coréen a remis Dan Byung-Ho enliberté plus tôt que prévu.

Il avait été condamné en mars 2002 à deux ans de prison pour« obstruction aux affaires », argument généralement utilisé parle gouvernement sud-coréen contre les travailleurs en grève.Dan Byung-Ho a toujours refusé de se plier aux propositionsdu gouvernement sud-coréen, telles que de signer « une décla-ration de repentir », faire une déclaration officielle danslaquelle il regretterait ses activités « illégales », renoncer àparticiper ou à organiser des grèves.

Au cours de ces 7 dernières années, des centaines de syndi-calistes ont été empêchés de mener des négociations collec-tives et d’autres activités syndicales, y compris des grèvespour protester contre les licenciements de masse.

PROPOSITION JOBLES YÉKÉS : UN TRAVAIL PAS COMME LES AUTRES !

Vous êtes dynamique, vous aimez communiquer et lecontact en rue ne vous fait pas peur, vous êtes inté-ressé(e)s par nos actions et prêt(e)s à vous engagerpour un mois (ou plus) dans un travail exigeant,mais motivant, au sein d'une équipe mobile présen-te dans différents lieux : festivités, manifestationspubliques, marchés… Alors n’hésitez pas à nous contacter et venez nousaider à élargir le cercle des membres d’AmnestyInternational

VOUS AVEZ ENTRE 20 ET 30 ANS (ou un peu plus)Contrat à durée déterminée, temps plein (y comprisen soirée ou parfois le week-end). D’avril à octobre

ENVOYEZ-NOUS UNE LETTRE DE MOTIVATION ET UN CV,NOUS VOUS RECONTACTERONS :Sophie Ypersiel/ Touran GolshaniAmnesty International, 9, rue Berckmans 1060BruxellesTél. : 02/538.81.77 – fax : 02/537.37.29 e-mail : [email protected]

Pour en savoir plus, renvoyez- nous le coupon-réponse ci-joint ou ins-crivez-vous en ligne :

http://www.amnestyinternational.be/act/article.php3?id_article=33

Nom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Prénom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . N° . . . . . . . . . Bte . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Postal . . . . . . . . . . . . . . . . Localité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Tél. Privé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

GSM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

E-mail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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03

SOMMAIRE ÉDITORIAL

04actuel

07dossier

17mouvement

23culture/agenda

25action

03

➥ L’information bâillonnée➥ Paroles : Liban, victime du « balanco »➥ Maroc: 41 procès contre un journaliste accusé

d’« atteinte à la monarchie »➥ Brèves — Sic

Tourisme: quelle éthique sous le ticket?

➥ Le signet utile➥ Les jolies colonies de vacances➥ Le tourisme éthique➥ Faut-il aller en Birmanie ?➥ Aventures sahariennes ou le choc des cultures➥ Servas : une autre vision du voyage

➥ Abolir : la peine de mort est discriminatoire➥ Eren Keskin : l’avocate « poil à gratter » d’Ankara➥ www.libertes.be➥ AG 2003 : carte blanche aux membres➥ Annonce

➥ Culture : « Vivre en guerre » et « l’Ignorance »➥ Agenda

➥ Lettres du mois➥ Bonnes nouvelles

Gare à la tentation du« un pas en avant, deuxpas en arrière »

À l’heure de mettre sous presse, les négociations pour laformation du nouveau gouvernement belge battaient leurplein. Quelque peu échaudée par la fin de la défunte légis-lature, marquée par un très net retour en force de la real-politik, en particulier sur le dossier de la compétence uni-verselle (cf. édito de mai), Amnesty International Belgiquetient à replacer sur le bureau du prochain exécutif certainsdossiers qui, parce que jugés impopulaires par d’aucuns,risquent de prendre la poussière.

Cette crainte est surtout de mise en ce qui concerne laréforme du droit d’asile, comme l’a rappelé la sectionbelge dans un Mémorandum au nouveau gouvernementprésenté à la presse à l’aube du scrutin législatif. Dans cedocument, nous réclamons une réforme en profondeur dela procédure d’asile qui place enfin la protection des droitsfondamentaux du candidat au centre des préoccupations.Amnesty plaide notamment pour l’octroi d’un statut de pro-tection subsidiaire pour les réfugiés de guerre, statut quela Belgique est le seul pays européen à ne pas avoir encoremis en œuvre.

Autre dossier sensible, la question des exportationsd’armes belges. Si la loi sur le contrôle des armes, adoptéesous la précédente législature, constitue un indéniable pasen avant, Amnesty estime qu’il faudrait également renfor-cer le contrôle des armes produites à l’étranger sous licen-ce belge. Les droits humains paient chaque année un lourdtribut à ces armes dites légères, en particulier dansl’Afrique des Grands Lacs. Amnesty lance un appel au gou-vernement et à la diplomatie belges pour qu’ils fassentpression sur la communauté internationale. Celle-ci a ledevoir de faire cesser les massacres, en particulier ceuxqui se déroulent pour l’instant dans la région d’Ituri.

Last but not least, la célèbre loi belge de compétence uni-verselle. Amendée en avril dernier, cette loi permet désor-mais au conseil des ministres de renvoyer une plainte versun État tiers. Il n’a pas fallu attendre deux jours après lescrutin du 18 mai pour que le gouvernement en fasseusage pour bloquer la plainte déposée en Belgique contrele commandant des forces armées américaines déployéesen Irak. Amnesty veut voir cette loi modifiée par le pro-chain Parlement, car elle risque d’aboutir à un déni fla-grant de justice.

Fin mai, Amnesty Belgique a présenté ces recommanda-tions à l’”informateur” Elio Di Rupo. Nous comptons bien ytrouver un écho dans la future déclaration gouvernementa-le.

DENIS GRÉGOIRE

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04

1420 reporters frappés, menacés, harcelés, kidnappés.25 journalistes assassinés.700 professionnels des médias emprisonnés pour des périodesplus ou moins longues ; 121 derrière les barreaux au 1er jan-vier 2003.400 médias censurés.Voilà les chiffres terrifiants qu’on découvre dans le rapportannuel de Reporters sans frontières, paru le 3 mai, journéemondiale de la liberté de la presse. 156 pays y figurent danslesquels la liberté d’information a été plus ou moins gravementlésée.

Cette organisation, née en France il y a à peu près 17 ans, pos-sède aujourd’hui des sections dans un grand nombre de pays etun réseau de plus de 100 correspondants dans le monde entier.On lui a parfois reproché de stigmatiser en majorité les paysextra européens. C’est un fait. Même si l’organisation dénonceaussi régulièrement les atteintes à la liberté d’expression dansdes pays plus proches de nous, elle maintient et, comment luidonner tort, que les journalistes qui ne peuvent faire leur métierqu’au risque de leur vie ou de leur intégrité physique méritentplus de sollicitude que ceux des pays où la presse est « le qua-trième pouvoir » et où l’information circule plus ou moins libre-ment.

Reporters sans frontières (tout comme Amnesty) est convaincuque les droits humains forment un tout et qu’une presse libren’est pas un luxe de pays riches, mais constitue un contre-pou-voir indispensable à l’exercice d’une réelle démocratie garante

du développement économique de toute société.

Mais Reporters sans frontières ne cache pas ses inquiétudes.Les atteintes énumérées ci-dessus sont en augmentation de40 % par rapport à l’année précédente, et les démocraties occi-dentales ne paraissent pas en tenir compte dans leurs contactsavec l’extérieur.

En 2004 et 2005 se tiendra un sommet des Nations unies surla société de l’information. Son objectif sera de trouver lesmoyens de répandre largement dans le monde les nouvellestechnologies informatiques afin de combler le fossé qui existeen cette matière entre les pays riches et les pays pauvres. Lacrainte est grande que ce sommet ne permette en fait auxrégimes autoritaires de réglementer l’accès à l’Internet. Que cesoit au nom de la sécurité nationale, du respect des valeurspropres de la société ou de la souveraineté des frontières, laliberté du citoyen sera muselée dans ces pays sous tutelle où leguide sait mieux que vous ce qui est bon pour vous. Quand onsait que la deuxième session aura lieu à Tunis, où l’accès auxsites web des journaux tels que « Le Monde », « Libération » et« Le Soir » est impossible, on perd ses dernières illusions.

Sur le Net : www.rsf.org

1 Parmi les journalistes indépendants arrêtés récemment et condamnés àdes peines de plus de 20 ans, un des chefs d’accusation retenus était lescontacts avec Reporters sans frontières.

ACTUEL

L’INFORMATION BÂILLONNÉE

« Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit à nepas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sansconsidération de frontières, les informations et les idées par quelque moyen que ce soit »(Article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme)

CÉCILE ROLIN

Cuba, Tunisie, Turquie

Trois destinations de rêve pour les touristes.

Trois pays où la censure est omniprésente.

Reporters sans frontières, ceux- là mêmes que Fidel

Castro traite d’» organisation terroriste française

manipulée par le gouvernement des États-Unis », et

dont des membres ont été matraqués par des hommes

de main de l’ambassade cubaine, lors d’une manifes-

tation à Paris, a décidé à l’occasion de la période esti-

vale de mettre les touristes potentiels au courant.

Visuel, spot télé, site Internet, le but de cette cam-

pagne n’est pas de boycotter ces 3 destinations mais

de permettre aux touristes de savoir, en bouclant leurs

ceintures, que dans les pays où ils se rendent c’est à la

presse tout entière qu’on a intimé l’ordre de la bou-

cler.

« N’attendez pas qu’on vous prive de l’information pour la défendre »Une action de Reporters sans frontièresC.R.

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05

Umar Miqati, un mécanicien né à Tripoli en 1967, marié et père de cinq

enfants, a été arrêté en avril 2000 parce qu’il était soupçonné d’avoir

pris part à des heurts survenus deux mois ^plus tôt entre des islamistes

et la police libanaise. Il pense avoir été utilisé comme « appât » pour

attirer des responsables d’un groupe islamiste. Il a été torturé et reste

emprisonné.

«J’ai subi la torture du balanco, suspendu par les poignets attachés

dans le dos; ils me laissent là une heure et demie. Pendant que j’étais

dans cette position, ils m’assenaient des coups sur les pieds avec des

bâtons et des câbles, cela sous la direction d’un colonel. Je suis resté

sans manger pendant vingt-quatre heures, j’étais physiquement et

mentalement épuisé. J’ai été privé de sommeil et coupé de tout contact

avec le monde extérieur, enfermé les yeux bandés dans une pièce

sombre. C’était comme dans une tombe. Les interrogatoires se sont

poursuivis pendant sept jours, avec des pauses toutes les dix minutes

pendant lesquelles ils me battaient. Il ont menaçé d’arrêter mes frères

pour me forcer à avouer ce qu’ils désiraient entendre. Au cours de l’in-

terrogatoire et des actes de torture, je me suis évanoui deux fois.

Enfin, comme conséquence de la torture et comme moyen de la faire ces-

ser, j’ai signé des papiers sans connaître leur contenu. Ils prétendaient

que j’avais des liens avec Al-Qaida.

Le septième jour, j’ai été transféré au Centre de détention du ministère

de la Défense à al-Yarze. J’avais très peur et je priais Dieu pour mourir

avant d’y arriver.

Au ministère de la défense, j’ai été à nouveau torturé et interrogé sans

arrêt alors que les insultes verbales se poursuivaient. J’ai été submergé

par une faiblesse mentale et physique et j’ai vomi du sang, mon urine

était décolorée. Il m’était impossible de dormir car j’avais des menottes,

j’avais froid et faim. Vingt-quatre heures après mon arrivée, j’ai reçu

l’ordre de me déshabiller. J’ai d’abord refusé, ceci étant contraire à ma

religion, mais j’ai été forcé et je suis resté ainsi durant 15 minutes avant

d’être autorisé à me rhabiller. »

ACTUELPAROLES

Ali Lmrabet, directeur de deux heb-

domadaires de la presse indépen-

dante marocaine, « Demain

Magazine » (en français) et

« Doumane » (en arabe), a été

condamné le 20 mai à quatre ans de

prison pour “outrage à la personne

du roi, au régime monarchique et à

l’intégrité territoriale “. En cause, la

publication d’articles consacrés au

budget de la liste civile royale voté

au Parlement, d’une bande dessinée

sur « l’histoire de l’esclavage » au

Maroc, d’un photomontage mettant

en scène Driss Basri, ex-ministre de

l’Intérieur et symbole de la répres-

sion, et la reprise d’extraits d’une

interview d’Abdallah Zaâzaa, intel-

lectuel marxiste qui défend l’idée

républicaine. Dès le prononcé du ver-

dict, Ali Lmrabet a été emmené à la

prison de Salé.

Le 17 avril, il avait reçu une interdic-

tion de quitter le Maroc alors qu’il

voulait se rendre à Paris. Cette

« mesure conservatoire » des autori-

tés visait à « s’assurer que l’intéressé

se présenterait bien à la justice pour

répondre des faits qui lui sont repro-

chés ». Le directeur des publications

avait déjà été condamné à quatre

mois de prison ferme le 21 novembre

2002, pour un article faisant état

d’un projet de vente du palais royal

de Skhirat. Cette évocation, faite au

conditionnel, avait été considérée

comme portant atteinte à l’institution

royale. L’article 23 de la constitution

marocaine dispose en effet que « la

personne du Roi est inviolable et

sacrée ».

Au total, c’est pas moins de 41 procès

qui ont été intentés contre le direc-

teur des deux journaux satiriques,

qui ne peut guère compter sur la

solidarité de la corporation. Ainsi, le

quotidien Al Ahdath Al Maghribia a

intenté une action en justice contre

M. Lmrabet à cause d’un dessin, paru

dans « Demain Magazine », qui qua-

lifiait ce journal de

« pornographique ».

Le 6 mai, celui qu’Amnesty considère

comme « un prisonnier de

conscience », avait entamé une grève

de la faim illimitée pour faire valoir

ses droits et la liberté d’expression au

Maroc.

Cette affaire remet une nouvelle fois

sur la place publique internationale

la question de la liberté d’expression

au Maroc, et plus généralement dans

l’ensemble du monde arabe.

Comment prendre encore au sérieux

ceux qui parlent d’”ouverture démo-

cratique” quand un journaliste écope

de 4 ans ferme pour quelques dessins

satiriques?

Son mail : [email protected]

Site avec plus d’informations :

www.multimania.com/demainmag

Liban : victime du « balanco »

Maroc : 41 procès contre un journaliste accuséd’ « atteinte à la monarchie »

KARINE ANCELLIN SALECK Les trois couvertures qui ontvalu à Ali Lmrabet d’êtrecondamné à 4 ans de prison. Dehaut en bas : photo montagemettant en scène Driss Basri,couverture du numéro sur le bud-get de la liste civile royale votéau Parlement, et la bande dessi-née sur « l’histoire del’esclavage ».©http://membres.lycos.fr/demainmag/

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En parachute pour le Dalaï-lama !

Un homme a sauté du sommet de la colonne

Nelson sur Trafalgar Square, l’un des monu-

ments les plus célèbres de Londres, pour pro-

tester contre la domination chinoise sur le

Tibet. Gary Connery et trois autres protesta-

taires ont escaladé le monument de 50

mètres, érigé à la gloire de l’amiral Nelson, et

ont déployé un large portrait du Dalaï-lama,

le chef spirituel et politique des Tibétains en

exil.

Il a ensuite sauté du pied de la statue qui sur-

monte la colonne et ouvert son parachute

presque immédiatement. Il ne s’est pas bles-

sé. Il a reconnu après ce saut de 44 mètres

environ que l’expérience avait été éprouvan-

te, mais qu’il l’avait faite pour « la bonne

cause ». (Dépêche AP)

06

SIC !

États-Unis et Sierra Leone : ensemble pour

le pire

Au moment où la Sierra Leone est sur le point

d’entamer son examen de conscience face

aux atrocités commises contre les droits

humains ces dernières années, le Parlement

sierra-léonais devient le premier Parlement

au monde à ratifier un accord d’immunité

réciproque avec les États-Unis. Malgré l’op-

position de la société civile, tous les parle-

mentaires, sauf un, ont permis qu’une culture

de l’impunité s’installe dans ce pays. Il s’agit

d’un accord illégal et contraire aux obliga-

tions contractées par la Sierra Leone en tant

qu’État ayant ratifié le Statut de Rome de la

Cour pénale internationale…

(Réf.AFR 51/004/2003)

Processus de Kimberley : de sérieuses

inquiétudes

Le processus de Kimberley, un système inter-

national de certification des diamants visant à

empêcher le commerce des diamants de la

guerre, a été lancé le 1er janvier 2003. Mais de

graves lacunes subsistent. Les ONG associées à

ce processus, dont Amnesty, sont très déçues

de ce qu’aucune mesure n’ait été prise pour

établir un mécanisme efficace et permanent

de surveillance, destiné à évaluer sur la durée

les systèmes nationaux de contrôle du com-

merce des diamants. (Réf.IOR 80/009/2003)

Serbie-Montenegro (Kosovo) : 4 ans après

la guerre, les agressions continuent

Au Kosovo, les minorités se voient refuser des

réparations concrètes pour des actes ou des

menaces de violence portant atteinte à leur

intégrité physique et mentale. L’impunité qui

prévaut pour de telles violations des droits

humains les prive véritablement de leur liber-

té de mouvement et entrave l’exercice de

leurs droits fondamentaux - en particulier

leur droit à l’emploi, à la santé et à l’éduca-

tion. En matière d’emploi, la discrimination

est flagrante : selon des estimations, près de

90 % des Serbes et des Roms sont officielle-

ment sans emploi. (Réf.EUR 70/014/2003)

Israël et territoires occupés : Amnesty

interdite d’accès à Gaza

Les autorités israéliennes exigent désormais

des étrangers entrant dans la Bande de Gaza

qu’ils signent une « décharge » dégageant

Israël de toute responsabilité s’ils étaient tués

ou blessés.

Amnesty s’oppose catégoriquement à toute

tentative de contraindre les gens à renoncer à

leurs droits. L’organisation, dont des délégués

se sont vu interdire l’entrée dans la Bande de

Gaza pour avoir refusé de signer de telles

« décharges », craint que l’un des objectifs de

ces nouvelles restrictions draconiennes ne soit

d’empêcher tout contrôle et toute surveillance

extérieurs du comportement de l’armée israé-

lienne.

(Réf. MDE 15/040/2003)

ACTUEL BREVES

Les Sages de Sion et le petit écran

Un téléfilm en 41 épisodes remporte un succès

massif dans les pays du Moyen-Orient. Il

s’appelle « Le chevalier sans monture » et

relate les luttes de libération des Égyptiens au

XIXe siècle. On y comprend vite que les vrais

ennemis des Arabes ne sont pas les Anglais

mais les Juifs, qui sont tous les agents d’un

vaste complot visant à les amener à dominer

le monde. La source à laquelle ont puisé les

créateurs du « Chevalier » ne fait aucun

doute : il s’agit des « Protocoles des Sages de

Sion », faux manifeste, utilisé pour nourrir

l’antisémitisme, successivement sous Nicolas

II, Hitler, Staline, certains néonazis en Russie

et certaines églises polonaises. Les mythes

sont décidément immortels. (source : le Soir)

Russie : « Qu’ils aillent étudier ailleurs !»

Lors de la remise d’une pétition adressée au

président Poutine sur le sort des personnes

victimes de discrimination en Russie, voici ce

qu’a déclaré un responsable de l’ambassade

russe à Bruxelles: « Si les étudiants étrangers

ne sont pas contents de leurs conditions de

vie, ils n’ont qu’à aller étudier ailleurs! » La

responsable de l’antenne-école qui avait

recueilli 300 signatures en est restée abasour-

die. Rappelons que de nombreux cas de

tabassage d’étudiants étrangers ont été

constatés sans que la police russe ne mène

d’enquête sérieuse. Ce phénomène illustre le

problème plus large des conditions de vie des

minorités en Russie. Mais comme ces minori-

tés, selon un autre responsable de l’ambassa-

de, n’existent pas en Russie, cela devrait

régler le problème de manière radicale!

Un chercheur dediamant près dela ligne de frontoù se battent lesforces gouverne-mentales duSierra Leone et leFront uni révolu-tionnaire desrebelles.©Reuters/DylanMartinez

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DOSSIER

TOURISME :QUELLE ÉTHIQUE SOUS LE TICKET ?

TOURISME

Kenya.Touristeposantavec lesMasaï©D.R.

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Le Routard et le Lonely ne s’adressent plus, comme à leurdébut, aux seuls randonneurs désargentés à l’affût des bonsplans pour économiser quelques piastres. Comme nous le ditPhilippe Gloaguen, le très médiatique fondateur du Routard, latranche d’âge des lecteurs est passée des 18-25 aux 18-45. Lesecret de la longévité de ces deux guides s’explique sans doutepar la fidélité du public des premières heures, aujourd’huirejoint par leurs rejetons. Ce qu’on attend d’eux est qu’ilsoffrent un aperçu le plus complet et le plus large possible de ladestination de voyage car ils sont bien souvent la principalesinon l’unique source d’information avant le départ. Et, en cela,ils ont un rôle éducatif majeur. À côté d’infos pratiques sanscesse réactualisées qui ont fait leur renommée, ils doivent faireprendre conscience aux lecteurs de l’incroyable diversité dumonde. Leurs rubriques sont à peu de choses près lesmêmes : histoire, géographie, économie, religion, contexte poli-tique, économique ou religieux, us et coutumes… Après leurlecture, le candidat doit être convaincu qu’à condition de res-pecter certaines règles et de suivre quelques recommandations,le monde lui est grosso modo accessible.

L’extension (géographique) des titres est d’ailleurs éloquente.« À l’exception de l’Irak, de l’Afghanistan, de l’Algérie, del’Albanie ... peu de destinations sont absentes de notre cata-logue », nous dit Arno Lebonnois, Press et Promotion Managerau Lonely. « Mais il n’est pas question de boycott. Si ces paysne sont pas couverts, c’est parce qu’il n’est pas possible pournos reporters d’y travailler en toute indépendance ». PhilippeGloaguen ne dit rien d’autre, mais il admet qu’il fut un tempsoù, pour des questions morales, son équipe et lui ont boudé leChili, l’Argentine et l’Afrique du Sud.

Plus récemment, le Routard a conjugué geste citoyen et coupmédiatique, en endeuillant par une couverture noire et blanchel’édition 2000-2001 du Routard consacré à l’Autriche.« Maintenir l’édition, c’était rappeler que tous les Autrichiensn’avaient pas voté Jorg Haider », explique Philippe Gloaguen

Formidable tribune

Qu’en est-il de la question des droits humains ? Depuis lesannées nonante, le Routard leur consacre une rubrique spécia-

DOSSIER

Depuis trente ans, le Guide du Routard et le Lonely Planet gonflent les poches kangouroudes touristes qui, en mal de dépaysement, sillonnent la planète de manière plus oumoins autonome. Comment ces deux « bibles » du tourisme alternatif conjuguent-ellesinfo touristique et droits humains ?

LE SIGNET UTILEPAR YVES ANDRÉ

TOURISME

Un moine birman dépose songuide Lonely Planet sur unepile d’autres ouvrages du mêmeéditeur entassés devant la mai-son mère du célèbre guide àLondres. Cette action, initiéepar un groupe de manifestants« Burma Campaign » le 26 mai2000, était destinée à appelerau boycott de Lonely Planet dufait de leur publication d’unguide sur la Birmanie, pays diri-gé par une junte militaire.L’événement coïncidait avec ledixième anniversaire des élec-tions législatives dont lesrésultats ont été confisquéspar les militaires enplace.©AFP

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sans cesse de nouveaux sites, de détruire sans cesse les vertsparadis naturels de la terre pour les remplacer par des parcs deloisirs, laids et chers, construits sur le modèle des Disney Land.

Le tourisme destructeur

Aussitôt qu’une destination touristique est défigurée par l’in-frastructure hôtelière, la destruction de la nature, la disparitionou la domestication des populations natives, les touristes richescessent de s’y intéresser et c’est une clientèle plus populairequi s’entasse sur les plages bétonnées pour des prix sansconcurrences. Les riches cherchent autre chose, de l’authen-tique, de l’inédit, et parfois en prime de l’aventure. Îles vierges,plages vierges, nature vierge, la virginité a son prix ! Hélas, ellen’a qu’un temps.

Parmi les principales nuisances communes aux différentesformes de tourisme, un certain nombre d’éléments reviennent :

L’eau. Sous les Tropiques, un touriste use en moyenne 7 à 10fois plus d’eau qu’un paysan pour arroser ses champs et nour-

09

Au supermarché des vacances, on se bouscule aux rayonsAfrique, Asie ou Amérique, pour autant que ni attentat ni virusne viennent en ternir l’horizon, à moins qu’on ne claironne avecun certain snobisme que cette année, on « fera » l’Italie du Sudou les fjords de Norvège.

C’est merveilleux de pouvoir échapper pendant ce temps bénides vacances au carcan des contraintes professionnelles,sociales, familiales, et retrouver pour les uns les plaisirs du jeu,pour d’autres celui de la lecture, ou encore du sport, de la natu-re, de la découverte de soi et des autres.

Vive le voyage donc, vive le tourisme, vivent les vacances...mais pas à n’importe quel prix. On ne parle pas ici du prix eneuros, mais des dégâts souvent irréparables provoqués par l’in-dustrie galopante du tourisme de masse qui a pris sa sourcedans les pays du Nord avec comme seule motivation le profitrapide.

Ce tourisme consume ce qu’il touche, paysages et populations,et se voit donc forcé de se déplacer sans cesse, de consommer

DOSSIER

Depuis la merveilleuse invention des congés payés, chaque fois que des vacances sepointent à l’horizon, nous retrouvons nos dix ans. Les agences de voyages, les affiches dumétro dégoulinent de palmiers, de nymphettes radieuses et de ciels d’azur. D’autres nousrappellent qu’il ne faut pas bronzer idiot, en nous proposant pêle-mêle cathédrales,ruines ou pyramides. D’autres encore nous proposent de voyager dans le respect del’autre. Toutes ces formules ont un prix... humain ! Analyse des dégâts du tourisme.

LES JOLIES COLONIES DE VACANCESCÉCILE ROLIN

TOURISME

le qui est le fruit d’un partenariat avec la Fédération internatio-nale des Droits de l’Homme et la section française d’AmnestyInternational. L’angle d’approche est différent au Lonely Planet.« Plutôt que de faire l’objet d’une rubrique propre, la questiondes droits humains apparaît dans le texte chaque fois qu’ellepeut compléter objectivement une information donnée au lec-teur », explique Arno Lebonnois. À l’inverse du Routard, c’estaux reporters que revient le soin de rédiger ces complémentsd’information et de les insérer là où ils les jugent nécessaires etpertinents. Pour Arno Lebonnois, cette méthode a l’avantage derendre la question omniprésente dans l’ouvrage puisqu’elle estfréquemment abordée alors que dans le Routard, si elle n’inté-resse pas le lecteur, il lui est toujours loisible de sauter le cha-pitre.

Les représentants des deux guides concurrents concèdent quele non-respect des droits humains n’est pas déterminant dans

le choix d’une destination, au contraire de l’insécurité ou desrisques sanitaires. Mais une chose est sûre, ces prises de posi-tion agacent les régimes incriminés. Pour preuve, la défense deces valeurs a parfois valu aux rédacteurs des interdictions deséjour et même des interdictions de vente en Tunisie, au Maliou en Chine.

Ces deux titres tirent actuellement à plusieurs millions d’exem-plaires et touchent potentiellement autant de lecteurs. C’estdire la formidable tribune qu’ils sont pour les droits humains.C’est beaucoup mieux que votre Libertés ! qui en cette veille devacances poursuit le même objectif, à la différence qu’il nerentre dans une poche kangourou que plié en quatre ! Bonnesvacances.

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rir sa famille, et c’est 16 fois plus s’il s’agit du client d’un hôtelde luxe, avec terrain de golf.

Les déchets. Qu’il s’agisse d’un paquebot de luxe, « dégazant »à proximité des côtes, ou des touristes négligents abandonnantderrière eux leurs déchets dans les lieux mêmes qu’ils viennentde « découvrir », et cela jusqu’au pied de l’Himalaya, les lieuxde tourisme ne sont parfois à la fin de l’invasion saisonnière,qu’un triste dépotoir.

L’infrastructure. Le béton est roi. Routes, terrains d’atterrissa-ge, hôtels chaotiques, vite construits, vite abîmés, arrivéesd’eau et d’énergie... l’équilibre naturel des lieux de tourismen’en sort pas indemne.

Le sort des populations autochtones. Oui, bien sûr, le tourismeamène de l’emploi, maisce sont des emploismédiocres ou intermit-tents pour lesquels lesnatifs abandonnent

l’agriculture ou la pêche.

Le comportement. Il est certain que sans les explorateurs dejadis, on ne saurait rien de l’art africain, des danses rituelles àBali ou des cérémonies funéraires en Inde, mais qu’il s’agissed’art, d’artisanat, ou de mœurs, la consommation de ces diffé-rents aspects de la culture les industrialise et en fait des pro-duits de consommation dont les dépliants touristiques vantentles charmes.

Le spectacle de touristes occidentaux, bardés d’appareils dephotos et de caméras vidéo mitraillant à bout portant lesHindous, faisant leurs ablutions rituelles ou incinérant leursmorts, rappelle davantage la visite au zoo que la rencontre dela culture de l’autre. Résultat, celle-ci se « folklorise » pourmieux se vendre. La prostitution appartient à ce genre dedérives insoutenables.

L’afflux des devises. Oui, c’est indéniable, le tourisme amènede l’argent dans des coins où l’on n’en connaissait pas la cou-leur. Certaines régions enclavées (en Andalousie, par exemple)ont dû à cette manne de pouvoir s’équiper en routes, arrivéesd’eau, etc. Mais n’oublions pas que ces devises, le plus sou-vent, échappent à la population et provoquent par contre unetelle hausse du coût de la vie qu’une partie des gens se voit for-cée de s’exiler (40 % de la population de Venise a quitté la villeen moins de trente ans).

Et pourtant... on n’arrêtera pas l’explosion touristique qui est,avec l’industrie automobile et le pétrole, l’une des premièresactivités mondiales.

En Belgique, depuis les années 1950-1960, le taux desdéparts pour plus de 4 jours est passé de 10 % à 65 % et l’onprévoit pour les années à venir une augmentation mondiale deplus de 4 %.

Alors... il reste à chacun de nous la possibilité de voyager autre-ment. De nouvelles formules existent, plus solidaires, plus res-pectueuses, même s’il faut se méfier, car l’industrie touristiquetente aujourd’hui de les récupérer en distribuant chartes etlabels. On parle d’écotourisme (préservant l’environnement), detourisme intégré (à la vie locale), de tourisme équitable (du pro-ducteur au consommateur), de tourisme durable (qui ne détruitpas le paysage consommé).

Il s’agit surtout de prendre son temps, de faire le contraire duParis-Dakar en 8 jours, de refuser les formules boulimiques decertaines agences, de se rappeler que celui qui ne veut “rienrater” rate tout.

Quant aux peuples à la rencontre desquels nous allons, rappe-lons-nous toujours que « Le bonheur des uns peut faire le mal-heur des hôtes »

DOSSIER TOURISME

Lors d’un « festivaldu tourisme » orga-nisé dans la capitalevietnamienne parles autoritéslocales, des tou-ristes sont emme-nés en pousse-pousse faire un tourde la vieille ville deHanoi. Durant cefestival, les habi-tants miment leurancien mode de vie.Mai 2000 ©AFP/Hoang DinhNam.

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Le tourisme de masse et le développement des transportsaériens permettent aux voyageurs occidentaux de se retrouveren quelques heures à des milliers de kilomètres de chez eux.Sur une plage ensoleillée d’Afrique ou d’Asie, devant des pay-sages à couper le souffle, ou dans un village d’Amérique latinedont la population possède des mœurs « tellement typiques ».Au fait, s’agit-il vraiment de tourisme… ou plutôt d’une formede consommation qui, de surcroît, serait nuisible aux commu-nautés autochtones ?

L’association caritative britannique « Tearfund » résume bien lasituation : «Le tourisme a un double impact. D’un point de vuepositif, il peut générer de l’emploi et apporter des fonds sus-ceptibles de contribuer au développement et à l’industrie loca-le (…) Néanmoins, un des principaux problèmes est que lesbénéfices du tourisme ne profitent pas souvent aux populationslocales. (…) Ainsi, les emplois créés peuvent se révéler à la foismal payés et précaires ». (1) Selon l’organisation « TourismConcern », qui défend outre-Manche l’idée d’un tourismeéthique et équitable (2), les séjours « tout compris » sont fré-

quemment critiqués par les populations locales. « En Gambie,une étude menée auprès des habitants dépendant de l’industrietouristique a montré que ceux-ci sont opposés à 99 % aux for-mules “tout compris”, car les restaurants, bars, guides etchauffeurs de taxi locaux perdent leur clientèle au profit desgrands complexes de séjour contrôlés par des sociétés étran-gères », peut-on lire sur son site Internet. Quant aux traditionsculturelles des régions touristiques du Sud, elles sont tout sim-plement « commercialisées », comme le souligne « TourismConcern »

Motivations à analyser

Qu’il s’agisse du respect des populations locales, de l’environ-nement ou des droits humains dans les pays visités, le voya-geur se voulant « responsable » a tout intérêt à définir ses moti-vations avant de partir à l’autre bout du monde. Anne Amblès,co-animatrice du site Internet indépendant d’informa-tion et de débat « tourisme-durable.net » (3) suggère dese poser quelques questions fondamentales : « Qu’est-

De plus en plus, les voyageurs rechignent à se laisser enfermer dans des « ghettos à tou-ristes », où ils ont peu d’occasions d’entrer véritablement en contact avec les populationsdes pays où ils séjournent. Des formules garantissant le caractère « authentique » deleurs vacances se développent donc. Parallèlement, des agences et associations touris-tiques insistent sur l’aspect « éthique » de leur démarche, basée sur le respect des habi-tants et de l’environnement des sites visités. Mais, avant de partir, ne vaut-il pas mieuxs’interroger sur ses attentes personnelles en matière de voyages ?

LE TOURISME ÉTHIQUE,D’ABORD UNE RENCONTRE AVEC L’AUTREPAR SYLVIE DEWAMBRECHIES

Un groupe de touristes en compa-gnie de leur guide nord-coréennescrutent la rive Sud de Panmunjomle long de la frontière coréenne.Les autorités de ce pays ontrécemment lancé des circuits tou-ristiques sous bonne escortedurant lesquels tous les touristes –même les « agresseurs impéria-listes » américains – sont les bien-venus. Inutile de dire que le paysest présenté sous ses meilleursauspices.©AFP/Kim Jae-Hwan.

DOSSIERTOURISME

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« Mon plus cher souhait, sur le long terme, est un retour de ladémocratie dans mon pays, affirme Thein, un scientifique bir-man de 60 ans, sur la terrasse d’une maison de thé du centrede Rangoon, la capitale de la Birmanie (1). Mais à plus courtterme, mon problème est d’être encore en vie la semaine pro-chaine. Et ça croyez-moi, avec un salaire de 6 euros par mois,c’est tout sauf une certitude. Alors, si je peux être guide pourun touriste durant quelques jours, ce sera une aubaine à ne pasrater ». Une aubaine partagée par les généraux au pouvoir : dèsson arrivée à l’aéroport de Rangoon, seul point d’entrée dans le

pays autorisé par la junte, chaque touriste doit changer au mini-mum 20 dollars américains en « Foreign Exchange Certificate »(FEC), une monnaie inventée par les militaires birmans. Lavaleur d’un FEC est en théorie équivalente au dollar, mais lors-qu’on le change pour obtenir des kyats (la véritable monnaiebirmane, utilisée par tous), on en obtient 10 % de moins quelorsqu’on change un dollar. Ces 10 % de différence atterrissentdirectement dans la poche du gouvernement, qui utilise unesérie d’autres artifices pour tirer profit de la visite des touristes :droits d’entrées imposés sur les grands sites touristiques, taxes

La junte militaire qui opprime le peuple birman se réjouit de l’arrivée des devises ame-nées par les touristes étrangers. Les opposants appellent au boycott touristique de cepays, mais tous les Birmans ne sont pas d’accord.

FAUT-IL ALLER EN BIRMANIE ?SAMUEL GRUMIAU

12

ce que je cherche dans le voyage ? Voir des lieux reconnuscomme touristiques ? (…) M’enrichir sur le plan humain et cul-turel ? (…) Me sentir riche chez plus pauvres que moi ? (…)Être responsable et respectueux là où je passe mesvacances ? ». Mais aussi : « Dois-je collectionner les destina-tions et rester peu de temps dans chaque pays visité afin d’al-longer la liste ? À qui profite cette mode ? ».

Bref, il n’existe aucune réponse toute faite. Une seule certitu-de cependant : la vigilance est de mise, car l’étiquette« éthique » (4) doit correspondre à une réalité de terrain, et nepas se résumer à un simple argument de vente. « Il ne faut pashésiter à questionner les voyagistes, qu’ils soient « alternatifs »ou non », insiste Anne Amblès. Ainsi, «pour les villages d’ac-cueil, il est toujours intéressant de savoir combien de groupessont hébergés dans ces structures chaque année, comment cesstructures sont gérées et par qui. Si c’est la communauté (loca-le) qui les gère, le rôle des femmes est capital ».

« Demandez aux Tour opérateurs s’ils ont signé une charte écri-te concernant les bénéfices retirés de l’activité touristique parles populations locales », conseille pour sa part Justin Francis,de l’organisation britannique « Responsible travel », qui propo-se différentes sortes de vacances « responsables » (5).« Essayez aussi de savoir s’ils font appel à des travailleurs, desproduits et des services disponibles sur place. Enfin, interrogez-les sur les possibilités de formation et les salaires dont bénéfi-cie leur personnel », ajoute-t-il.

Dangereux de parler aux touristes ?

Quant à la question du respect des droits humains, elle doitégalement être abordée avec nuances. Anne Amblès avancequelques pistes de réflexion sur « l’impact politique » que peut

avoir la présence de touristes dans des États faisant peu de casde ces droits. Elle recommande notamment de se renseignersur ce que « disent les militants des droits humains » du ou despays où on envisage de se rendre. « La majorité des Tunisiensdemande de ne pas boycotter leur pays, pour qu’ils ne soientpas isolés, et pour éviter un chômage massif », fait-elle obser-ver. « Les positions divergent, mais en tout cas, la questionmérite d’être prise en compte. La Birmanie est un exempled’appel au boycott ». Il est surtout intéressant de savoir si, dansles pays que l’on compte visiter, « les déplacements des tou-ristes sont limités, et si les habitants doivent craindre de parlerà des étrangers ».

Enfin, une fois arrivés à destination, les « voyageurs respon-sables » éviteront de se comporter comme s’ils étaient en paysconquis. « Responsible travel » les invite à utiliser l’eau avecparcimonie (c’est un bien précieux), à demander la permissionavant de prendre une photo, à privilégier les hébergements dansdes familles ou des structures villageoises, ou encore à ne pasoublier que les notions du temps peuvent, dans le sud, être trèsdifférentes du rythme occidental. « Voyager avec le respect del’autre vous vaudra le respect de celui-ci. Et de cette manière,vous en apprendrez beaucoup plus sur la culture locale et leslieux que vous visitez », conclut Justin Francis.

(1) www.tearfund.org/acting/ (2) www.tourismconcern.org.uk(3) www.tourisme-durable.net (4) En Belgique, on parle souvent d’ « écotourisme » pour désigner ladémarche évoquée dans cet article. (5) www.responsibletravel.com

DOSSIER TOURISME

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sur les établissements hôteliers, etc. Le gouvernement gèreaussi à son profit une compagnie aérienne, des lignes de che-min de fer et des agences touristiques.

Il est donc impossible, pour le touriste visitant la Birmanie, dene pas contribuer ne fût-ce qu’un peu aux rentrées financièresdu gouvernement, dont la moitié des dépenses est consacrée àl’armée (alors que le pays n’est soumis à aucune menace exté-rieure). C’est aussi la volonté de développer le tourisme qui està la base de milliers d’heures de travail forcé imposé par lajunte à la population : construction de routes, de lignes de che-min de fer, de ponts, etc. De nombreux habitants des sites tou-ristiques (pagodes, monastères, stupas) ou historiques (commeMandalay) ont été déplacés afin d’éviter qu’ils n’entrent encontact avec des étrangers. Toutes ces raisons expliquent pour-quoi la plupart des associations de soutien à la Birmanie ainsique la figure de proue de l’opposition démocratique, Aung SanSuu Kyi, prix Nobel de la paix en 1991, appellent à boycotterles voyages en Birmanie.

Certains opposants au régime estiment au contraire que le tou-risme permet au peuple birman de briser son isolement, carcelui-ci n’a accès ni aux médias internationaux ni à Internet. Ilpermet aussi à de nombreux Birmans d’être un peu moinspauvres. Qu’ils soient guides touristiques occasionnels commeThein, vendeurs de nouilles dans la rue, chauffeurs de taxi, ser-veurs dans un restaurant ou autre, les Birmans vivent dans lamisère résultant de la politique des dictateurs, et les quelques

dollars amenés par un touriste lui permettent parfois d’envoyerses enfants à l’école, de soigner une maladie ou, tout simple-ment, de se nourrir un peu moins mal. « Comme presque tousles employés de l’administration, je gagne 6 euros par mois,explique un chauffeur de taxi de Rangoon. Dès mon travail ter-miné, je loue donc une voiture pour faire le taxi toute la soirée.Dans les bons jours, je peux gagner 5 dollars en une soirée.J’aimerais quitter mon emploi au ministère pour être taximan àtemps plein, mais le gouvernement interdit de démissionnerdans les dix premières années de service ».

Alors… faut-il aller en Birmanie ou non ? Chacun se fera sonopinion. Mais si vous décidez d’y allez, essayez en tout cas deverser le moins d’argent possible à la junte en évitant lesvoyages organisés (qui collaborent avec le régime), en ne fré-quentant que les petits hôtels et restaurants (car ils ne sontsans doute pas liés aux généraux) et en n’empruntant pas lescompagnies de transport gérées par le gouvernement. Ne placezpas les Birmans dans l’embarras en leur parlant de politique, çapourrait être dangereux pour eux. Une bonne idée serait ausside demander à votre agence de voyages ou à l’ambassade deBirmanie des informations sur le respect des droits humainsdans ce pays… et de faire parvenir leur réponse à AmnestyInternational.

(1) « Myanmar » est devenu le nom officiel de la Birmanie à la suite d’unedécision de la junte militaire, mais de nombreux opposants démocratiquescontinuent à utiliser l’ancienne appellation.

DOSSIER

Les opposants à la dictatu-re recommandent de boy-cotter les voyages enBirmanie. Certains touristesn’en ont cure… ©SamuelGrumiau.

Un exemplaire de cettemonnaie inventée parles militaires birmans, le« Foreign ExchangeCertificate » (FEC).

TOURISME

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Akhibou est un guide hors pair, il a 40 ans et travaille enMauritanie. Il connaît tous les coins et recoins intéressants dudésert, aussi bien en Mauritanie, qu’au Mali, au Niger et dansle Sud algérien. Jeune, il y promenait ses troupeaux et est restéun marcheur imbattable. Il a une femme et plusieurs enfants.En dépit de ses talents et de sa connaissance du terrain, aujour-d’hui Akhibou n’a plus qu’une idée en tête : partir en Europe.Comment cet homme si spartiate, si peu adapté au mondemoderne et si amoureux de son désert en est-il arrivé à vouloirle quitter à tout prix ?

Parce que les touristes qui viennent voir Akhibou lui font miroi-ter la magie de l’Occident et de la société de consommation. Etcomme Akhibou veut le bonheur de sa famille, il imagine qu’enEurope il gagnera beaucoup d’argent et pourra offrir à sa femmeles belles choses qui commencent à se vendre sur le marchéd’Atar. Il espère également pouvoir faire soigner son neveu han-dicapé qui habite chez lui, et qu’il pourra faire soigner sesdents cariées. Il projette tous les rêves que lui ont fabriqués seshôtes en vacances, car sinon pourquoi soigner ses dents ? Lesnomades de la brousse ne perdent pas leurs dents et neconnaissent pas les dentistes. Mais lors des excursions en trek-king ou à dos de chameau avec ses hôtes étrangers, Akhibou

consomme un peu du Fanta ou du Coca-cola qu’il transporte. Ilfume des Marlboro à longueur de journée. Alors, ses dents sontnoires…

Le bonheur de ses hôtes

Akhibou est un expert du désert et il sait atteindre les plusbelles grottes pour y admirer des gravures rupestres, il connaîtles sites des fourneaux néolithiques où, en se baissant, onramasse des objets qui datent d’environ trente mille ans. Lesarchéologues l’apprécient et ses autres clients aussi. Aucun siten’est encore protégé dans cette zone et les plus chanceux sontles premiers venus. Akhibou ne veut pas se poser la question desavoir s’il est juste ou non que des visiteurs repartent avec despièces d’histoire millénaires. Il veut faire plaisir et se satisfaitdu bonheur de ses hôtes. Il accueille, entre autres, un groupede passionnés de montgolfière et tous ces gens adorables à quiil a offert, selon les termes de son contrat, « un séjour extraor-dinaire » lui ont dit de venir les voir en Europe. Il a vu les pho-tos et veut se lancer ; ils lui ont promis monts et merveilles.Malheureusement, il ne sait pas que s’il venait, personne n’au-rait de temps à lui consacrer, et il ne sait pas lire, ni écrireautrement qu’en arabe. Pourtant, des Akhibou, le Sahara enfabrique de plus en plus chaque jour….

Longtemps considéré comme un domaine réservé aux aventuriers de l’extrême ou auxscientifiques rêveurs, le Sahara suscite depuis quelques années un engouement touris-tique sans précédent. L’océan jaune et surtout ceux qui y vivent n’en sortent pasindemnes : aménagements destructeurs au nom du confort occidental, choc des cultures,diffusion du mirage de l’Europe prospère…

AVENTURES SAHARIENNES OULE CHOC DES CULTURESKARINE ANCELLIN SALECK

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DOSSIER TOURISME

Akhibou promenant des tou-ristes à travers le Sahara.© Karine Ancellin Saleck

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DOSSIERTOURISME

Les touristes qui viennent au Sahara sont déjà gavés d’uneimage d’Épinal qui leur a été vendue par leur agence touristiqueau départ. Ils veulent voir ces merveilleux hommes bleus,nobles et fiers. Au début c’était un tourisme exclusif réservé àune infime portion du gotha européen. Au cours des années 70-80, le Niger et le Mali ont développé des infrastructures touris-tiques, puis il y a eu la résistance des mouvements touaregs etla guerre. Tout a été détruit et le lot d’aficionados du déserts’est replié vers l’Ouest. Une nouvelle image politico-touris-tique du Sahara s’est développée. Après le traumatisme du ral-lye Paris Dakar qui déballait son infrastructure gargantuesqueen distribuant des stylos bic aux populations et en fauchantquelques bergers et leurs bêtes sur son passage, les nomadesse sont fait une idée totalement erronée des étrangers. La sym-pathie et l’hospitalité spontanées des premiers temps se sontmuées en amertume puis en calculs sur des comptes enbanques. Et maintenant, même les enfants de brousse deman-dent aux touristes « donne-moi stylo ».

VW touareg

L’attrait des nomades et tout particulièrement des Touaregss’est popularisé en Europe, à tel point que Volkswagen vient denommer son dernier 4 x 4 le Touareg : « le Touareg est un véhi-cule polyvalent qui fait penser non seulement à un véhiculetout-terrain, mais également à un break de sport luxueux », ditsa publicité. Les Touaregs ont protesté contre cette instrumen-talisation de ce nom qu’ils ne revendiquent pas et qui porteselon eux le poids d’un héritage colonial. Ils se nommentImazighen, « êtres libres » en tamacheq. Face à cet emballe-ment touristique, les infrastructures d’accueil se sont dévelop-pées dans des zones où des charters amènent les touristes

directement d’Europe. Aujourd’hui, les opérateurs locaux sontlégion dans tous les endroits célèbres comme Agadez,Tamanrasset ou Atar et ils se disputent la manne que représen-tent les charters qui atterrissent, selon le lieu, de 5 à 10 foispar semaine, pendant la saison touristique d’octobre à mars.

La concurrence est rude et elle joue dans le sens du confort,mais pas de l’authenticité et les lieux changent terriblement. Ilfaut des abris propres, des véhicules, de l’eau, de la nourriturepour satisfaire les besoins des visiteurs temporaires et une foisla saison touristique terminée la vie reprend son cours avec lachaleur harassante de l’été. Le revenu touristique n’est paschiffrable dans les conditions de précarité qui existent encoreactuellement. Tout est fait à la demande et le caractère aléa-toire des arrivages touristiques, que ce soit pour des excursions,des retraites méditatives, des méharées (expédition à dos dedromadaire) ou autre, ne permet pas encore de parler de rentetouristique. À l’inverse, les effets pervers de la pénétration d’unmarché de consommation moderne, la construction de routesasphaltées, de garages, de pompes à essence, la rénovationd’aéroports et la distribution d’électricité sont visibles à l’œilnu. Les États sont débordés par ces engouements passagers desagences touristiques pour l’un ou l’autre lieu en vogue, et ilsn’arrivent pas à contrôler quoi que ce soit. Rien à voir cepen-dant avec tous les problèmes que va rencontrer Akhibou s’il seprésente à l’une ou l’autre des frontières d’un État Schengen.D’ailleurs, il n’arrive pas à obtenir de visa, et c’est peut-êtremieux ainsi, puisque personne ne l’attend.

Une théière gravée à même la pierre par des touristes allemands sur cesénormes pierres caractéristiques du désert du Sahara. Ces « sculptures » quidéforment le paysage naguère vierge sont, paradoxalement, autorisées par lesautorités mauritaniennes qui y voient un moyen de satisfaire leur clientèle tou-ristique.© Karine Ancellin Saleck

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Une Belge rentre de France : « Nous avons rencontré cinq hôtesdifférents, dans les Vosges, le Jura, en Bourgogne. Tout s’estbien passé. Bien sûr, il y a eu ceux avec qui on se sentait toutde suite à l’aise (on avait des idées et des intérêts communs).Et les autres. Mais ils ont tous fait leur possible pour nous rece-voir avec amitié, et nous fournir des conseils sur les choses àvoir et celles à éviter »

Un couple belge a été voir son fils au Japon ; les seuls Japonaisavec lesquels ils ont vraiment pu échanger : des membres« Servas » !

Des témoignages parmi tant d’autres. De quoi s’agit-il ?« Servas » - qui signifie “nous servons” en esperanto - est peuconnu, bien qu’il existe depuis près de 60 ans. Lancé en 1948par un pacifiste américain, Bob Lutweiler, convaincu que c’esten s’appréciant mutuellement qu’il sera possible de promouvoirla paix dans le monde, Servas repose sur un principe simple :mettre en réseau au niveau mondial des « traveller » (voyageurs)et des « host » (hôtes) qui partagent une série de valeurs com-munes : tolérance, pacifisme, ouverture au Monde. L’hôte s’en-gage à héberger de une à deux nuits un voyageur ou, pour ceuxqui n’ont pas la possibilité d’offrir le gîte, à l’accompagner pour

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DOSSIER TOURISME

la journée. Dans les deux cas, on est repris sur la liste des« hosts » de son pays (avec les coordonnées, ce qui est offertcomme logement, les langues parlées, la profession, les inté-rêts, les ONG dont on est membre, etc.). La règle chez Servasveut que l’on reste généralement une à deux nuits chez sonhôte, mais libre à lui d’offrir, en plus des repas, de l’aide pourvisiter le pays, ou même une prolongation... selon ses possibi-lités et selon la sympathie qui s’installe entre les deux membresdu réseau.

Quant au voyageur, avant de partir, il demande une « lettre deprésentation » au Secrétaire national de Servas, lettre à pré-senter à chacun des hôtes. On devient membre du réseau uni-quement par cooptation, après avoir payé une cotisationmodique de 7 euros.

Aujourd’hui, l’esperanto n’est plus le centre d’intérêt, et a étévite remplacé par la volonté de contribuer à la paix dans lemonde. Servas est d’ailleurs représenté à l’ONU en tantqu’ONG, et participe (aux côtés de plus de cent autres ONG,dont Amnesty1) aux sessions de la Commission des droits del’homme. L’association a également participé au Sommet mon-dial sur le développement durable de Johannesburg, l’été der-nier.

Servas regroupe aujourd’hui près de 20 000 hôtes, de plus de120 pays et chaque année plus de 15 000 membres du réseauvoyagent à travers le monde. Au cours de l’année 2002, 45d’entre eux ont demandé la liste des hôtes belges et 158membres belges ont eu recours au réseau Servas.

Le nombre d’hôtes a beaucoup augmenté à Bruxelles et,comme en même temps, le nombre de voyageurs américains etcanadiens a un peu diminué, à cause de la guerre, il y a eumoins d’appels. Mais certains, parmi les visiteurs d’autrefoissont devenus de vrais amis.

Pour informations complémentaires, cliquez sur le site :http://www.servas.org/belgium ou écrivez à l’adresse E-mail [email protected]

1 Peter Benenson, le fondateur d’Amnesty, est membre actif de ServasAngleterre.

« C’est fascinant pour moi que des gens qui ne me connaissent pas m’ouvrent la porte,m’invitent à leur table, et m’offrent un lit pour la nuit ! »

SERVAS :UNE AUTRE VISION DU VOYAGECLAUDE GOUZÉE

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Discrimination socialeC’est ainsi que l’on constate que cette terrible peine est infligée le plus sou-

vent aux membres les plus vulnérables de la société, les pauvres, les

malades mentaux, les membres de minorités raciales, religieuses ou eth-

niques. Partout dans le monde, elle frappe de façon disproportionnée les

défavorisés, ceux qui n’ont pas les moyens, par manque d’assurance,

d’argent, de connaissance, de se défendre de manière adéquate et n’au-

raient pas été condamnés à mort s’ils avaient appartenu, par exemple, à

un milieu social plus favorisé.

Discrimination racialeOn constate également que dans certains pays - c’était le cas en Afrique du Sud

sous l’apartheid, c’est le cas actuellement aux Etats-Unis - les délin-

quants sont fréquemment passibles de la peine de mort s’ils appartien-

nent à certains groupes raciaux.

Les Afro-américains représentent 12% de la population du pays mais plus de

40% des détenus dans les couloirs de la mort et un tiers des condamnés

exécutés. Si l’on recense à peu près le même nombre de Blancs et de

Noirs parmi les victimes de meurtres, 80% des 840 condamnés à mort

exécutés (depuis 1977) l’ont été après avoir été reconnus coupables d’as-

sassinats sur des Blancs. Dans la plupart des cas, auteurs et victimes

sont de la même origine raciale. Pourtant 200 Afro-américains ont été

exécutés pour l’assassinat de Blancs, quinze fois plus que le nombre de

Blancs exécutés pour avoir tué des Noirs et au moins deux fois plus que

le nombre de Noirs exécutés pour le meurtre d’autres Noirs.

Quelle est la raison de cela ? Au moins 1/5 des Afro-américains exécutés

depuis 1977 et 1/4 des Noirs mis à mort pour l’assassinat de Blancs ont

LA PEINE DE MORT EST DISCRIMINATOIRE

La peine de mort n’est pas une question abstraite. La décision del’appliquer signifie que des êtres humains doivent être sélectionnéspour être tués. Elle est un châtiment exceptionnel, irréversible et

cruel. Quand elle est exécutée dans le cadre de systèmesobligatoirement sujets à l’erreur humaine et aux préjugés, ce qui est le

cas, la justice n’est pas servie mais pervertie.

n° 9a b o l i r

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JAMAIQUE L’équipe de recherche dela Commission sur la peine capitale amené une enquête auprès de 40 des81 prisonniers condamnés à mort.Parmi eux quatre étaient illettrés et21 semi-analphabètes. La plupart,étant trop pauvres pour rémunérerun avocat, avaient été défendus parun avocat commis d’officeinexpérimenté et peu payé.

ÉTATS-UNIS Des recherches récentessur le comportement des juréssiégeant dans les procès depersonnes passibles de la peinecapitale, ont montré que lespréjugés raciaux influencent lesdélibérations du jury et que lamixité raciale du jury joue un grandrôle. En mars dernier, deuxcondamnés noirs ont été exécutés endépit d’allégations selon lesquellesles jurés blancs avaient fait pressionsur le seul juré Afro-américainprésent dans chacun des procès,afin qu’il modifie son vote et seprononce en faveur de la peine demort.

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été jugés par des jurys composés exclusivement de

Blancs. Dans ce type d’affaires, le ministère public récu-

se les jurés membres de minorités raciales lors de la pro-

cédure de sélection. Il est dit cependant que cette exclu-

sion ne peut se faire que pour garantir la « neutralité

raciale ». Néanmoins, cette protection fait uniquement

barrage aux stratégies les plus racistes du ministère

public. L’accusé peut ainsi être confronté à un jury au sein

duquel les minorités sont absentes ou sous-représentées.

Depuis plus de huit ans, les États Unis ont ratifié la Convention

internationale sur l’élimination de toutes les formes de

discrimination raciale. Mais en ce qui concerne la peine

de mort, force est de constater que les dirigeants améri-

cains ne marquent aucun empressement à s’engager en

faveur des droits humains. L’administration Bush a même

autorisé la reprise des exécutions des prisonniers fédéraux

et leur prolongation cette année, en dépit de son incapa-

cité à expliquer les disparités raciales qui caractérisent les

condamnations à mort au niveau fédéral.

L’arrêt rendu par la Cour Suprême en 1987 dans l’affaire Mc Cleskey c/ Kemp

(voir encadré) demeure un obstacle majeur : il empêche de contester la

légalité d’une condamnation à mort en faisant valoir les préjugés racistes

ayant amené cette condamnation. En 2001, une cour fédérale a qualifié

les disparités raciales en Ohio comme « extrêmement troublantes » mais

ne s’est pas sentie en mesure d’y remédier du fait de l’arrêt Mc Cleskey.

En conclusion ...Comment croire que les tribunaux peuvent filtrer toutes les injustices, en parti-

culier celles fondées sur le racisme conscient ou inconscient de ceux qui

prennent la décision de condamner ou non. En outre, la politique dite de

« fermeté » qui prône la peine capitale pour freiner la criminalité, ne per-

met pas à la grâce présidentielle de jouer son rôle de soupape de sécuri-

té. Les États-Unis se targuent d’être le champion des droits humains dans

le monde, ce que dément leur recours persistant à l’homicide judiciaire.

C’est un système vicié par la discrimination et l’erreur qui décrète quels

condamnés doivent mourir. Cela ne fait que discréditer davantage les

États-Unis et donner du poids aux accusations d’hypocrisie portés contre

leurs dirigeants.

Amnesty vient de publier un rapport sur ce sujet intitulé « Inégalité devant la mort - il est temps

de mettre un terme aux exécutions » qui peut être obtenu sur simple demande au secréta-

riat d’A.I.B.F.

Equipe PDM : Pierre Cossement – Françoise Dieryck – Béatrice Lefébvre – Béatrice Miège – Suzanne Welles.Graph. Ghertrude Schiffon.

Détachez soigneusement cette page et conservez-la. Au terme de notre tour d’horizon, les 24 numéros pourront être mis sous couverture et constituer ainsi un recueil d’infos et d’idées sur la peine de mort.

Mc Cleskey, un Noir détenu enGéorgie, reconnu coupable dumeurtre d’un policier blanc , avaitfait appel de se condamnation aumotif de discrimination raciale. En1987, la Cour Suprême confirma cettecondamnation (par 5 voix contre 4)déclarant que le prisonnier n’avaitpas fourni la preuve suffisante de« discrimination délibérée ». Lamajorité des juges avaientcependant reconnu que des« disparités dans les peines étaientinévitables » et que « tout systèmedéterminant la culpabilité et lechâtiment » comportait desfaiblesses et des risques d’abus. Cetarrêt fit et fait encore jurisprudence.

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Sur quelle base vous a-t-on retiré votre licence ?

Avant mon entrée en prison en 1995, j’avais à nouveau utiliséle mot «Kurdistan » dans une interview de presse. C’est pour-quoi, un nouveau procès a été intenté contre moi. En février1997, la Cour de sécurité d’Istanbul m’a condamnée à 13 moisde prison. Après confirmation du jugement par la Cour d’Appel,celui-ci a pris cours en mars 1999. En même temps une nou-velle loi a été votée permettant, avec effet rétroactif, le sursispour les peines de prison. C’est pourquoi j’ai obtenu le sursis.Peu après, le Procureur général de la Cour de sécurité a cepen-dant demandé au barreau national d’entamer une action disci-plinaire contre moi, ce que le barreau a refusé. Le Procureurgénéral a fait appel contre cette décision et le barreau nationala chargé le barreau d’Istanbul de poursuivre l’action discipli-naire, ce que celui-ci a également refusé. Finalement, le bar-reau d’Ankara a accepté de me retirer ma licence profession-nelle pour un an. J’ai fait appel devant la Cour administratived’Ankara et l’action est toujours en cours. Mais le 10 janvier2003, mon appel a été suspendu jusqu’à la prise de décisionfinale.

Quel est le rôle du gouvernement turc dans cette affaire ?

Le ministre de la Justice a confirmé la décision de retrait de malicence professionnelle. C’est une décision formelle qui auraitpu ne pas être prise. Mais c’était inutile de l’espérer. Je penseque le ministère de la Justice a fait pression sur le barreau pourqu’il prenne des mesures disciplinaires contre moi. L’État agrand intérêt à faire cesser mes activités en faveur des droitshumains et tente maintenant de m’enlever mes moyens d’exis-tence. En ce qui concerne mon appel contre l’interdiction detravailler, le ministre de la Justice du nouveau Gouvernementta fait une déclaration disant que l’interdiction était justifiéeparce que mes activités troublaient l’ordre public.

Que signifie cette décision pour vous ? Qu’allez-vous faire cetteannée ?

J’aime mon métier et rien que pour cela, le fait de ne pas pou-voir l’exercer est un coup très dur. Sur le plan économique éga-lement l’interdiction d’exercer me met en difficulté. Non seule-ment je n’ai plus de revenus, mais je dois rembourserles honoraires déjà perçus. Mais je ne manque pas d’ac-

MOUVEMENT

EREN KESKIN : L’AVOCATE« POIL À GRATTER » D’ANKARA

L’avocate turque Eren Keskin s’investit depuis des années pour la cause desfemmes abusées sexuellement dans des postes de police. Pour cette raison, elle aété diffamée par les institutions, les médias et ses collègues de travail. Depuisqu’elle a défendu, en 1999, Abdullah Öcalan, le chef du groupe armé d’opposi-tion, le « Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) » les menaces contre elle nefont que croître. En 1995, elle a été emprisonnée pour six mois parce qu’elleavait mentionné dans une lettre au Parlement belge le mot « Kurdistan ». Fin del’année dernière, le barreau lui a retiré sa licence professionnelle pour un an.C’est la première fois que la Turquie interdit à une avocate d’exercer sa professionpour des raisons politiques. En mai dernier, elle était de passage en Belgique entant qu’invitée de l’assemblée générale d’Amnesty Belgique francophone.

INTERVIEW AI

La célèbreavocateturque ErenKeskin depassage àBruxelles. Mai2003.©MatthieuColleyn.

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tivités. Depuis l’année dernière, je suis vice-présidente de l’or-ganisation turque de défense des droits humains (IHD) et jedois y remplir mes devoirs. En outre, je compte travailler à notreprojet d’aide juridique aux femmes sexuellement abusées. Je nepourrai cependant assumer en ce domaine mes fonctions d’avo-cat.

Comment se présente votre travail en faveur des femmes ? Lesrapports d’Amnesty International pourront-ils améliorer la situa-tion des droits humains en Turquie ?

Pour l’instant, nous nous occupons de 166 femmes, nous leurprocurons une aide psychologique et réclamons justice en leurnom. S’il le faut, nous allons jusqu’à la Cour européenne desdroits de l’homme. Notre travail est extrêmement compliqué carle harcèlement sexuel n’est pas punissable en Turquie. Le pro-blème touche beaucoup de secteurs de la vie sociale. La sexua-lité est taboue et la torture très répandue. La Constitutionturque a été établie en 1982 par des militaires. Nous avonsbesoin d’une Constitution civile où différentes opinions poli-

20

Depuis le numéro du mois de février 2002, dont le dossier était

consacré aux atteintes faites aux droits fondamentaux des homo-

sexuel(les), la revue mensuelle d’Amnesty Belgique Francophone

est sur le web. Non contente d’être sur la page d’accueil du site

d’Amnesty, elle possède sa propre adresse : www.libertes.be.

La version Internet de la revue ne change pas radicalement de la

version papier, elle y est même très fidèle : vous y retrouverez les

rubriques habituelles, à l’exception de l’Agenda et des Bonnes

Nouvelles qui ont leur propre rubrique sur le site. Nous avons

essayé de rendre la lecture des articles la plus facile possible en

les découpant en plusieurs parties quand ceux-ci étaient trop

longs.

Un des avantages de cette version électronique est la fonction de

recherche : tous les articles sont indexés et encodés avec plu-

sieurs mots-clés, ce qui permet au lecteur de disposer d’un véri-

table système d’archives. Plus besoin de chercher dans ses tiroirs

pour un numéro de Libertés !

L’interactivité est aussi un des principaux atouts du « Libertés

on-line » puisqu’il vous est possible de répondre soit à l’article

lui-même dans le forum qui lui est lié ou d’interpeller directe-

ment les auteurs en leur envoyant un e-mail.

Mais le site de Libertés ! n’est pas un simple « copier/coller » de

la version papier : certains articles, trop longs pour être publié in

extenso, se retrouvent dans leur intégralité sur le site (1).

D’autres articles, qui n’ont pas trouvé de place dans la revue,

parce qu’ils ne cadraient pas avec le dossier en cours, y trouvent

une place de choix (2).

Pour ceux qui auraient une aversion pour les textes sur Internet,

une version PDF (format standard de document) du magazine est

disponible, c’est-à-dire qu’il vous est loisible de télécharger une

sorte d’« image » de votre magazine de manière à le lire ou à

l’imprimer à l’identique de la version papier.

Et enfin, avantage non négligeable avec www.libertés.be fini les

délais liés à la distribution postale ! Vous allez vous-même cher-

cher votre magazine. Mieux, à partir de septembre, une

Newsletter électronique sera envoyée à tous les membres qui le

désirent, dans laquelle seront repris les titres du dernier dossier

de Libertés !, titres qui renvoient vers les pages Internet corres-

pondantes.

Nous attendons vos réactions sur le site de Libertés ! et vous sou-

haitons une bonne lecture… électronique.

(1)http://www.amnestyinternational.be/doc/article.php3?id_article=2263

(2)http://www.amnestyinternational.be/doc/article.php3?id_article=2317

MOUVEMENT

www.libertes.beSaviez-vous que le Libertés ! que vous tenez en main existe aussi en version électronique ?Qu’il est à la disposition de tout le monde sur le site www.amnesty.be ? La section belgefrancophone d’Amnesty International fait partie des premières sections à avoir eu son siteInternet et à offrir à ses membres une information de pointe « on-line » sur les droitshumains. Il était temps que Libertés ! y trouve une place !

BRIAN MAY

tiques sont permises. Pour de tels changements, nous avonsbesoin de liberté d’expression. Les rapports d’AmnestyInternational ne changeront peut-être pas grand’ chose à courtterme, mais, à plus long terme, le gouvernement ne pourra lesignorer. La documentation sur des cas individuels et l’évalua-tion de la situation par AI constituent un important soutien pournous.

Votre engagement en faveur des droits humains est dangereux,quelques-uns parmi vos collaborateurs l’ont payé de leur vie. Oùtrouvez-vous le courage et la motivation de continuer malgrétout ?

En tant qu’étudiante, j’étais déjà engagée politiquement. Aprèsmes études de juriste, je me suis concentrée exclusivement surles droits humains. Mon travail est ma philosophe, ma manièrede vivre, mon devoir. C’est ma voie, la seule possible pour moi.C’est pourquoi je n’en dévie pas malgré toutes les menaces etles difficultés.

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« La vie du mouvement, de l’intérieur »

«Membre d’Amnesty depuis deuxans, j’ai pu participer à l’AG de l’an-née passée pendant le week-endcomplet et cette année, le samediuniquement. J’y avais pris un telplaisir l’année dernière que je n’aipas hésité une seule seconde à reve-nir cette fois-ci. J’avais le sentimentde participer à la vie du mouvementde l’intérieur et d’en comprendre unpeu mieux le fonctionnement.Important lorsqu’on est un nouveau

membre ! Les moments forts ? Il y en a toujours plusieurs. Cesont les rencontres interpersonnelles mais surtout les person-nalités invitées. Eren Keskin, avocate turque, ancienne prison-nière d’opinion, a été impressionnante de force et de détermi-nation. Le « questions-réponses » était vraiment intéressant, lesmembres ont posé de bonnes questions qui ont reçu desréponses éclairantes sur ce que nous pouvions faire pour laTurquie, sur l’importance de notre travail, de nos actions, etsurtout sur l’importance du soutien international. Cette année-ci, la question à l’ordre du jour n’était-elle d’ailleurs pas :Qu’est-ce que c’est le militantisme aujourd’hui ? J’ai appréciél’intervention de Jean Nizet (délégué Asie d’AIBF, ndlr), maissurtout celle de Denis Lambert, représentant des Magasins duMonde-Oxfam, qui nous a donné une belle synthèse des axes etdes défis qui se présentent à nous.

En ce qui concerne la présentation vidéo du travail du Conseild’Administration, l’idée est excellente car elle rend les chosesplus vivantes. Malheureusement, je sais que le temps et lesmoyens techniques manquent pour réaliser un tel produit et laprésentation n’atteint pas tout à fait son objectif. Les interven-tions des différentes personnes interviewées n’étaient pas trèscompréhensibles, on entendait mal, on comprenait mal et doncon retenait mal. C’est dommage parce qu’il y avait des chosestrès intéressantes à en retirer.

Ma conclusion : à quand la prochaine ? Vous m’y verrez cer-tainement ! »

Annette Wauthoz, membre du groupe 8, Auderghem

«La convivialité au rendez-vous»

« Une Assemblée générale très convi-viale. Les lieux étaient particulière-ment bien adaptés, avec ce grandhall transformé en lieu de rencontrepermanent. Sur le fond, je reste unpeu sur ma faim quant à l’informa-tion sur l’évolution du mouvementinternational et les nouveaux défisqui nous attendent, même si jeconviens que le plat de résistanced’une AG doit être consacré au bilande la section ».

Jean-Philippe Chenu, Responsable régional Brabant wallon

« Tout de suite à l’aise »

« Moi et ma femme sommesmembres depuis quelques mois.Pour nous, cette Assemblée généraleà Louvain-La-Neuve était donc unepremière. Notre objectif était d’obte-nir des contacts afin de nous engagerdans un groupe proche de notredomicile de Leeuw-Saint-Pierre.Nous n’avons pas dû attendre long-temps, car une responsable du grou-pe 14 a rapidement fait le pas versnous. Ce qui nous a marqués, c’est la

grande ouverture d’esprit dont semblent faire preuve lesgroupes. A priori, on échappe chez Amnesty aux cloisonne-ments, aux groupes qui se retrouvent entre eux et se replient sureux-mêmes. Nous avons également beaucoup apprécié lesméthodes participatives appliquées lors de la journée du same-di. C’est important pour un nouveau de pouvoir donner son avis.Le bilan que nous tirons de ce premier contact est donc trèspositif, même si nous n’avons pas toujours été en mesure dedécrypter un certain jargon interne, propre à ceux qui sont dansle mouvement depuis plusieurs années ».

Abdel Ilah Mokadem, membre individuel

MOUVEMENT

AG 2003 :CARTE BLANCHE AUX MEMBRES

L’Assemblée générale, c’est chaque année pour Amnesty Belgique francophone, l’oc-casion de réunir une partie du « réseau ». Une manière de se retrouver, de reprendreson souffle et de repartir gonflé à bloc. C’est surtout un moment où nous devons faireun retour sur nous-mêmes et nous demander si nous avons fait assez d’efforts pournous rapprocher de ceux qui nous soutiennent. Un véritable défi pour une organisationqui vient de franchir la barre des 30.000 membres ! Dans cette perspective, Libertés !donne « carte blanche » à ceux qui étaient présents à Louvain-La-Neuve les 10 et 11mai derniers. Sans fausse modestie et sans fard.

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« Quelle AG-itée, celle-là !

« Cette année, l’AG a rempli selonmoi pleinement sa fonction d’organedécisionnel, au sein duquel ondébat, et ce, malgré le peu demembres présents. Le programmede l’AG 2003 était particulièrementchargé et on ne s’y est pas ennuyé.Trois points phares en ce qui meconcerne.

-Les nouveaux statuts et règlementd’ordre intérieur ont demandé untravail énorme de la part du CA sor-

tant. À l’AG, sous leur (nécessaire) apparence un peu ardue, ilsont été présentés, discutés, et amendés. Le CA a fait preuved’une grande écoute en acceptant la plupart des propositionsde modifications. Leur adoption permettra à chacun-e d’avoirune vision plus claire du mouvement.

-Une résolution contestée sur Libertés ! a fait l’objet de vifsdébats (si j’en juge par la température de mes oreilles quiétaient, je m’en souviens, au coeur des discussions) mais sonadoption après amendement devrait aboutir, je pense, à unemeilleure définition des buts et moyens du mensuel, quelquepeu (et paradoxalement) absent des nouveaux statuts et règle-ment.

-Enfin, une résolution d’urgence adoptée à l’occasion de la jour-née internationale d’action en faveur des homosexuels en Égyp-te, ainsi qu’une question ouverte lancée en séance plénière surla défense des droits des homosexuel-le-s ont émis des signauxforts, bien que contradictoires, sur la prise en compte de cettethématique au sein d’AIBF.

Bref, à l’AG2003, on a écouté, on a discuté, on a râlé (beau-coup, mais pas trop), puis on a voté pour agir ensemble et allerde l’avant ! Au fait, c’est bien ça l’essence même du respectdes droits humains, non ? »

Damien Cardinal, Commission Homosexualité et droits humains

« Le militantisme d’hier et d’aujourd’hui »

« Voici donc ma première assembléegénérale passée. Mes impressions ?Peut-être l’atmosphère bon enfant(que dis-je grands enfants !) de lajournée. Surtout, une rencontreimpressionnante avec la réalité d’uncombat: Eren Keskin. Cette expé-rience de vie, tout comme les pisteslancées au sujet du militantismed’hier et d’aujourd’hui m’ont offertsujet à réflexion et à discussion : lasociété, l’exclusion, la notion de

groupe, la raison de ma présence... Et puis aussi, tout simple-ment super le tableau des bonnes nouvelles ! Un petit bémol ?Le temps réservé aux activités semblait trop court pour per-mettre un réel approfondissement. Un goût de trop peu...Enfin, j’avais pensé trouver dans le hall plus de renseignementssur les différentes coordinations et leurs thématiques mais ladécouverte d’un guide des formations disponibles me permettrade répondre plus tard à ce souhait ».

Caroline Derivaux, membre du groupe 8, Auderghem

Amnesty International souhaite développer

son action en RDC et dans la région des

Grands Lacs, notamment en soutenant et en

protégeant les défenseurs des droits

humains. L’organisation recherche des per-

sonnes pour faire partie de l’équipe de

coordination, personnes qui auront tout ou

une partie des atouts suivants:

-Expérience en conduite de campagne ou

capacités organisationnelles

-Intérêt pour et/ou connaissance de la RDC

-Bonnes connaissances en anglais

-Utilisation régulière d’Internet

République démocratique du CongoAmnesty recrute!Préoccupante depuis de nombreuses années, la situation des droits humains en République démocratique du Congo (RDC) s’est aggravée

d’une manière alarmante dans un climat de totale impunité. En deux ans, les conflits armés ont fait deux millions de morts (3 000 par

jour !), principalement civils. Des femmes et des fillettes sont violées systématiquement, des enfants sont enrôlés de force dans les troupes

combattantes, des tribunaux d’exception condamnent à mort après des procès inéquitables. La section belge d’Amnesty International

organisera prochainement une campagne sur ces thèmes.

-Possibilité de consacrer au moins trois

heures par semaine au projet

(chez soi éventuellement).

-Capacités rédactionnelles

Vous recevrez une formation sur Amnesty

International, et il vous sera possible de

suivre une formation sur le lobbying, la

créativité, la prise de parole en public ou

d’autres aspects de l’action (1).

Si vous pensez convenir, faites parvenir

avant le 30 juin 2003 votre curriculum vitae

et une lettre de motivation avec la référen-

ce : GL/AW à Amnesty International

Belgique francophone ou par e-mail au

[email protected], ou encore par

fax: 02/537 37 29.

Il est à noter qu’il s’agit d’un travail béné-

vole, et que les candidatures des ressortis-

sants de la région ne peuvent être prises en

compte (2). Il ne s’agit pas d’un projet sur

le terrain.

(1) selon la disponibilité des places(2) en vertu de la règle internationale d’AIinterdisant aux membres detravailler sur leur propre pays.

MOUVEMENT

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C’est un livre sur le temps, sur le présent qu’on ne peut pasconnaître ni juger bon ou mauvais, car comment celui qui igno-re l’avenir qu’il lui réserve pourrait-il juger son présent. Quantau passé, le temps l’a englouti, ne laissant surnager dans notremémoire infidèle que quelques images, souvent celles desdéfaites ou des humiliations.

C’est un livre sur la vieillesse, celle dont on guette les coups degriffe sur le visage de ses contemporains, comme pour estimerla distance qui les sépare, qui nous sépare, de la mort.

C’est un livre sur l’amour, derrière lequel on s’essouffle à cou-rir pour échapper à la solitude, sans jamais l’atteindre, tenaillépar les souvenirs d’amours anciennes aux trois-quarts fantas-més.

C’est un livre sur le retour d’exil, retour qu’on craint, qu’onretarde, qu’on voudrait s’éviter, mais les autres sont là qui vousdisent « Alors ? Quand retournes-tu là-bas ? Tu n’es pas presséde revoir ton pays ? « Et si on disait « non », ils ne compren-

draient pas. Alors, on prend l’avion pour cette ville quittée vingtans auparavant où on n’a plus sa place, où on n’a aucun rôle àjouer, où on n’intéresse personne. On est Ulysse revenant àIthaque, à qui personne ne dit « raconte », et qui reste là, silen-cieux, son Odyssée en travers de la gorge. »

Irena et Josef retournent à Prague, dans cette Tchécoslovaquiequ’ils ont quitté en 1968, Irena pour suivre son mari, Josefpour se fuir lui-même. Ils se rencontrent dans cette ville qui esten train de se débarrasser du communisme dans le strass et lespaillettes d’une ville pour touristes. Irena vient de Paris, Josefdu Danemark. Ils se sont connus brièvement jadis. Irena s’ensouvient, Josef l’a oublié. Un bref moment d’amour les rap-proche, mais il est voué à l’échec, comme ce retour raté,comme ces vies malmenées par l’histoire.

Faut-il le dire ? C’est un livre très triste.

C.ROLINL’ignorance, Milan Kundera, Gallimard, 2003, 192 p., 16 euro

Une poignée de journalistes témoigneavec cœur du quotidien de la guerre. DuPakistan à la Colombie en passant par leKosovo et la Tchétchénie, autant d’écri-tures personnelles qui donnent chair àces conflits lointains.

Un jour de mars 1993, Martine Gozlanapprend par une dépêche que le Dr LaadiFlici a été assassiné dans son cabinetmédical à Alger. Elle est grand reporter,spécialiste du monde arabe. Le médecinétait son ami, un compagnon de prome-nade dans une Algérie meurtrie. Dans lesquelques pages qui lui sont dédiées dans“Vivre en guerre”, elle écrit : Sur lesterres de grande douleur, quand les mortsrecouvrent les morts, il n’y a de pire souf-france que de voir les noms mêmes s’ef-facer dans la masse indéfinie des vic-times. Cette phrase résume à elle seulel’intérêt et sans nul doute l’objectif de cerecueil de récits et expériences de jour-nalistes de guerre. Derrière les mots« conflit », « drame humanitaire » ou« attentat » froidement débités par nosbulletins d’information, il y a deshommes et des femmes. Il faut le rappe-ler parfois. Leur vie croise un jour celled’un reporter de passage. Cette ren-contre, ces journalistes devenus écrivains

le temps d’un chapitre, nous la livrent.

D’un bout ensanglanté à l’autre de la pla-nète, ces témoignages donnent àconnaître et à voir. Connaître des per-sonnes soudain si proches par le récitd’un quotidien marqué par le couragepermanent. Voir des paysages et desvilles, parfois magnifiques parfoiseffrayants, souvent les deux à la fois.Karachi, gigantesque taudis, dédale decoupe-gorge et de sombres ruelles jon-chées de toxicomanes. Le soleil insou-ciant qui inonde les décors d’Alger louéspar Albert Camus en son temps feraitpresque oublier la menace. La guerre neconnaît malheureusement pas le repos.Vivre en guerre nous le rappelle aussi.

Un livre utile, nécessaire donc qu’il estdifficile d’aimer d’un bloc. Le lecteur serasans doute plus attaché à certains cha-pitres qu’à d’autres tant les écritures dif-fèrent. Mais il aura au moins le sentimentde connaître un peu mieux ces peupleslointains qui font (ou subissent) l’actuali-té internationale.

MATHIEU COLLEYN

Vivre en guerre, sous la direction de MyriamGaume, col.De facto, Éd. Phébus, 2003. 19.50euro.

CULTURE

« VIVRE EN GUERRE » - SOUS LA DIRECTION DE MYRIAM GAUME - ÉD. PHÉBUS

« L’IGNORANCE » - MILAN KUNDERA - EDITIONS GALLIMARD

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24 AGENDACULTURE

Le samedi 28 juin, le groupe 28 et le groupe d’action de Namur co-

organisent un grand marché aux livres de seconde main. La vente

commencera à 9,00 h et se terminera à 18,00 h. Elle se tiendra dans le

passage de la Gare et dans la rue des Croisiers, à proximité de la Gare

de Namur. Quelque 10 000 livres, couvrant une trentaine de thèmes

seront proposés à des prix très modiques. Le tout au profit intégral

d’Amnesty.

Dommage Collatéral.

Daniel et Léonie s’apprêtent à recevoir leurs amis pour fêter les 50 ans

de Daniel. Entre deux commentaires sur le placement de leurs invités à

table et la cuisson des asperges, la discussion sur l’actualité s’engage.

La discussion s’envenime, s’enflamme… Cette pièce de Tariq Ali,

Howard Brenton et Andy de la Tour nous montre ce que les médias ne

nous montrent jamais ou rarement : l’impact de la guerre au fond de

chacun de nous, spectateurs impuissants.

À voir du 21 juin au 5 juillet à 20h30 au Théâtre de poche, Bois de la

cambre, chemin du gymnase, 1a à 1000 Bruxelles. Tél. : 02/649 17 27 ou

par e-mail : [email protected]. Leur site Internet : www.poche.be

L’Europe Fantôme, visions africaines de l’Europe et desEuropéens.

Cette exposition regroupe près de 200 œuvres (masques, statues,

peintures et sculptures dites populaires, photographies, BD, œuvres

plastiques contemporaines, installation, vidéos) et témoignent de la

diversité, de l’ambiguïté ou de la lucidité des regards africains portés,

hier et aujourd’hui, sur la figure contradictoires du Blanc et des

mythologies inspirées par l’Europe : fascination, illusion, désir, désen-

chantement, rejet, ironie critique, transcendance, etc.

Une exposition qui témoigne donc d’une recherche artistique variée,

pour rendre non seulement hommage aux multiples créativités de

l’Afrique et de sa diaspora mais aussi permettre aux publics de

Belgique de réfléchir sur un thème utile, salutarie : le « regardeur

regardé ». Comment le monde blanc, l’Europe, l’Occident ont-ils été

vus autrefois ? Comment sont-ils vus aujourd’hui ? Les œuvres et

images de cette exposition sont issues de plus de 20 pays africains…

L’expo est accessible tous les jours (sauf le lundi) entre 11h et 18h30 et

le mercredi de 11h à 21h (nocturne). À voir jusqu’au 6 Juillet à

l’Espace Vertebra, 45 Avenue Wielemans-Ceuppens, 1190 Forest,

Bruxelles. Droit d’entrée : 5€ . Accès : Tram 52 et 18, bus 49 et 50

(arrêt Wielemans-Ceuppens), bus 48 (arrêt Rochefort).

Remarque : dans le cadre de cette exposition, un spectacle musical à

ne par rater : Présence des Blancs et de l’Europe dans les chansons

africaines. 16 chansons ayant pour thèmes diverses visions de l’Europe

ont été rassemblées en 2 CD pour une écoute collective, suivie de com-

mentaires critiques. À écouter le 19 juin à 20h30 à l’Espace Delvaux

(Centre Culturel ASBL, Rue Gratès 3 , 1170 Watermael-Boistfort).

Couleur Café 2003

Soyez au rendez-vous de la

plus grande scène

« Musique du Monde » de

Belgique. Du 27 au 29 juin

(début à 17h vendredi et

samedi, et 15h le dimanche)

les portes de Tours et Taxis

sont ouvertes sur Trois

scènes de musique, un

« village » où l’on retrouve

des expositions, les stands

« cuisines du monde » et

les boutiques. Amnesty y

aura bien sûr, comme

chaque année, son stand où

vous pourrez agir pour les

droits humains.

Au programme musical de cette année, parmi les grands noms de la

Hip-Hop, du Reggae, de la Funk, de la Salsa et de la Soul on compte

déjà : Asian Dub Foundation, Jimmy Cliff, Zebda, Gladiators, Massilia

Sound System, le Peuple de l’herbe, Manu Dibango, et bien d’autres.

L’exposition de cette année s’articulera autour de l’élément terre :

peintures, vidéos, installations Land-art et expo photo monumentales

de l’architecture en terre crue telle qu’on la rencontre au Yémen, en

Arabie Saoudite, en Afrique ou en Inde.

Accès : Tours et Taxis, rue Picard 2 à 1000 Bruxelles. En métro : Ligne

2 (Station Ribaucourt) et Ligne 1A (station Belgica, 15 min. à pied). En

tram : 18 (arrêt Ribaucourt, 10 min. à pied),19 (arrêt Simonis, 15 min. à

pied).

Plus d’infos : www.couleurcafe.be

GROUPES AMNESTY

MUSIQUETHÉÂTRE-CINÉMA

EXPOSITION

Amnesty organise, avec le concoursde spécialistes, un cycle de confé-rences sur des thèmes liés aux droitshumains. Ces conférences se dérou-leront à Amnesty International, n°9,rue Berckmans – 1060 Bruxelles de12h30 à 14h30 (2 heures maximum).

N’hésitez pas à vous inscrire !!!

(Inscription obligatoire)

Prochaine conférenceLES RESSOURCES NATURELLES :

L’EAU UN BIEN COMMUN DE L’HUMANITÉ

et

LA ROUTE DU PÉTROLE

Conférencier : JEAN-CHRISTOPHE VICTOR

Concepteur et présentateur du programme

télévisé : Le dessous des cartes – ARTE

Dates : 17 septembre et 15 octobre 2003

Prix : 10 EUROS - LE PACKAGE DES DEUX

CONFÉRENCES

Inscription :

Contacter : Olga Belo-Marques -

Programme Formation

Amnesty International

Rue Berckmans, 9, 1060 Bruxelles

Tél. : 02/ 538 81 77

Fax : 02/537 37 29

E-mail : [email protected]

www.amnesty.be

Les « Midis des droits humains »

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HUMOUR

ALGÉRIE : Un enseignant « disparaît »

Le professeur Mohammed Briki a « disparu » le 13 novembre 2002 à Mostaganem, une ville située à l’Ouest del’Algérie. Aux alentours de 18 heures, plusieurs hommes en civil ont rendu visite à la famille. Ils ne se sont pasprésentés, mais sont supposés être des membres de la sécurité militaire. Ils ont demandé Mohammed et sont res-tés dans la maison pendant plus de deux heures durant lesquelles ils ont communiqué avec d’autres personnes parwalkie-talkie. Ils ont ordonné que Mohammed Bikri aille se présenter au poste de police pour une enquête de rou-tine. Ce soir-là, Mohammed Bikri n’est pas rentré du travail et il n’a plus été aperçu depuis lors. Les forces de sécu-rité ne sont jamais retournées à son domicile pour le trouver et la famille est convaincue qu’il a été arrêté, étantdonné les cas similaires dans le quartier. Les forces de sécurité nient le fait qu’il soit détenu et qu’il ait jamais étéarrêté par elles. La famille a porté plainte contre la sécurité militaire, mais ne reçoit aucune réponse en ce quiconcerne le sort de Mohammed Bikri. Son père, un policier retraité, pense qu’il est toujours en vie et qu’il est pro-bablement détenu au secret dans les baraquements Magenta de la sécurité militaire à Oran. Depuis 1993, en par-ticulier entre l’année 1993 et 1998, des milliers d’hommes et de femmes ont « disparu » en Algérie après avoirété arrêtés par des membres de forces de sécurité ou de milices d’État. Les forces de sécurité (connues plus offi-ciellement sous le nom de Département du renseignement et de sécurité) sont supposées être responsables debeaucoup de ces « disparitions ». Des milliers d’autres Algériens ont été enlevés par des groupes armés durant ladernière décennie et ils n’ont jamais été revus. Les autorités algériennes ont négligé d’enquêter sur tous ces faits.

ISRAËL/TERRITOIRES OCCUPÉS : Une femme en détention administrative privée desoins médicaux

Asma Muhammad Suleiman Saba’neh, une femme de 40 ans, résidente du camp de réfugiés de Jenin et mèrede six enfants, a été arrêtée par l’armée israélienne le 11 février 2003 et placée en détention administrative sansinculpation. Elle a eu une tumeur au cerveau et de récents symptômes font croire à la réapparition d’une tumeurou d’une grave maladie. Asma Saba’neh a été traitée pour une tumeur au cerveau il y a environ 10 ans. La tumeura été enlevée, mais dans les cinq ans qui ont suivi, une nouvelle tumeur a été détectée au même endroit et ellea de nouveau été opérée. Jusqu’au début de cette année, Asma n’a pas eu de symptômes, mais ensuite elle acommencé à souffrir de sévères maux de tête et d’œdème. Aucun diagnostic n’a pu être posé par l’examen radio-graphique et son médecin a recommandé un CT-scan. Cependant, entre le conseil de son médecin et son rendez-vous pour le CT-scan, elle a été arrêtée et condamnée à trois mois de détention administrative, qui expirent le 11mai, mais l’ordre de détention peut être renouvelé. L’armée israélienne n’a fourni d’autre explication à sa déten-tion que le fait qu’elle représentait un « risque pour la sécurité », la formule standard généralement utilisée pourles détentions administratives. Les détenus administratifs peuvent être gardés indéfiniment sans inculpation nijugement, sur base de preuves « secrètes » ce qui rend pratiquement impossible de contester la détention et deprésenter une défense. Cette détention prolongée empêche Asma de poursuivre les examens nécessaires en cequi concerne son problème médical qui peut être dû à une réapparition de la tumeur ou à une infection. De toutefaçon, il est essentiel de procéder rapidement à des examens et à un traitement.

COLOMBIE : Des syndicalistes reçoivent des menaces de mort

Le 18 mars, Raquel Galvis a reçu un coup de téléphone la prévenant que si elle était interceptée à un checkpointcontrôlé par les paramilitaires, elle serait tuée. Son interlocuteur s’est identifié comme étant un membre desGroupes d’autodéfense unifiés de Colombie (AUC), organisation paramilitaire soutenue par l’armée. Raquel Galvisest membre d’ ASEDAR, l’association des enseignants du département d’Arauca (nord-est de la Colombie). Le joursuivant, Jaime Ernesto, président de l’ASEDAR a reçu des menaces de mort écrites telles que « Faites attentionà vos enfants, sinon vous ne les reverrez plus ». La lettre de menace avait été glissée sous sa porte alors qu’il s’ap-prêtait à rencontrer des délégués d’AI. Dans le département d’Arauca, il y a eu, ces derniers mois, toute une sériede menaces de mort de la part de paramilitaires contre des syndicalistes, des chefs d’organisations paysannes etdes défenseurs des droits humains. Les menaces les plus récentes ont suivi les arrestations de masse de novembre2002 dans la municipalité de Saravena, lorsque environ 2 000 personnes ont été encerclées par les forces desécurité et interrogées avant d’être relâchées. Quatre-vingt-cinq personnes, y compris des syndicalistes, des lea-ders d’organisations civiles et de jeunesse, ont été gardés en détention. Ils auraient été filmés et montrés à la pres-se comme étant des membres des groupes armés d’opposition, ELN et FARC. Ces arrestations de masse et d’autressemblables effectuées dans l’ Arauca et dans d’autres parties du pays font partie d’opérations menées par lesforces de sécurité dans lesquelles des représentants du bureau de l’Attorney général ont été impliqués. Ces agentssignent bien souvent des ordres d’arrestation et cherchent des justifications sur place qui s’appuient sur les soup-çons des forces de sécurité ou d’informateurs et non sur des investigations légales.

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ACTIONLETTRES DU MOIS

Amnesty International n’attend pas qu’un pays fasse la une de l’actualité pour en parler.Depuis 1961, elle lutte pour un meilleur respect des droits humains.

Mohammed Briki

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Tarifs postauxLettres (jusqu’à 50 grammes) Europe : 0,59 E (Prior) ou 0,52 E (Non Prior).

Reste du monde : 0,84 E (Prior) ou 0,57 E (Non Prior) La surtaxe aérienne est incluse (étiquetterequise). Cartes postales Aérogrammes: affranchissement unique de 89 cents pour tous pays, surtaxe aérienne comprise.

Vous pouvez recevoir les lettres du mois par e-mail en envoyant directement un e-mail à [email protected] avec comme sujet du message subscribe lettresdumois.

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Les cas exposés concernent des victimes de violations des droits humains dont s’occupe Amnesty International. Chaque appel compte. Un texte (à écrire ou à photocopier) vous est proposépour chaque cas. Dans l’intérêt des victimes, écrivez en termes mesurés et courtois aux adresses indiquées. Ces lignes sont lues partout dans le monde par les quelque 1.100.000 membresd'Amnesty International. Elles sont reproduites dans de nombreux pays par des dizaines de journaux et constituent la clé de voûte de l'action du mouvement.

Monsieur le Premier Ministre,

Asma Muhammad Suleiman Saba’neh, une femme de 40 ans, résidente du camp de Jenin et mère de six enfantsa été arrêtée le 11 février 2003 et placée en détention administrative sans inculpation pour une durée de troismois. Cette femme a souffert d’une tumeur au cerveau, il y a environ 10 ans avec récidive dans les 5 ans.Aujourd’hui, elle présente à nouveau des symptômes graves et est privée de soins médicaux. En tant quemembre/sympathisant(e) d’Amnesty International, je vous demande sa libération à moins qu’elle ne soit inculpéed’une infraction reconnue par la loi et jugée rapidement, conformément aux normes internationales. Je demandeen outre qu’elle ait un accès immédiat à des examens et à des soins médicaux appropriés à son état de santé.Dans l’espoir que vous ferez droit à mes requêtes, je vous prie d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expres-sion de ma considération distinguée.

Signature :

Nom :

Adresse :

Monsieur le président de la République,

Le 18 mars, Raquel Galvis, une enseignante, membre de l’Association des enseignants de l’Arauca (ASEDAR), areçu des menaces de mort par téléphone. Le jour suivant, ce fut au tour de Jaime Ernesto Carillo, président del’ASEDAR, de recevoir une lettre de menaces glissée sous sa porte. Ces menaces font suite à des arrestations demasse en novembre 2002 et Amnesty International est inquiète du fait que ce genre d’actions se multiplie. Entant que membre/sympathisant(e) de l’organisation, j’exprime ici ma crainte pour la sécurité des membresd’ASEDAR, pour les syndicalistes et autres défenseurs des droits humains dans le département de l’Arauca etj’appelle le gouvernement à prendre des mesures en vue de garantir leur sécurité. Espérant une réponse favorableà ma lettre, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de ma haute considéra-tion.

Signature :

Nom :

Adresse :

Lettre à adresser à :Monsieur Ariel SharonPremier MinistreBureau du Premier Ministre3 Kaplan StreetPO Box 187Kiryat ben GurionJerusalem 91919IsraëlFax : +972 2 651 2631E-mail :[email protected]

Copie à envoyer à :Ambassade d’IsraëlAvenue de l’Observatoire,401180 BruxellesFax :02 373 56 17

Monsieur le Chef d’État major,

Le professeur Mohammed Bikri a « disparu » le 13 novembre 2002 à Mostaganem, une ville de l’Ouest del’Algérie. Il n’est jamais rentré du travail ce jour-là et personne ne l’a revu depuis. Les forces de sécurité nient lefait qu’il soit détenu et qu’il ait jamais été arrêté par elles. Il y a eu d’autres « disparitions » similaires dans lequartier, et sa famille pense qu’il est détenu au secret dans les baraquements Magenta de la sécurité militaire àOran. En tant que membre/sympathisant(e) d’Amnesty International, je vous demande confirmation de ce fait etj’insiste avec force pour qu’il soit libéré immédiatement ou alors inculpé d’une infraction reconnue par la loi ettraduit en justice. Dans l’espoir que vous entendrez mon appel, je vous prie d’agréer, Monsieur le Chef d’Étatmajor, l’expression de ma considération distinguée.

Signature :

Nom :

Adresse :

Lettre à adresser à :Au Chef d’État major de la2e région militaire (Oran)Département du renseigne-ment et de la sécuritéCaserne de MagentaOranAlgérie

Copie à envoyer à :Ambassade d’AlgérieAvenue Molière, 2071060 BruxellesFax : 02 343 51 68

Lettre à adresser à :Monsieur le Président AlvaroUribe VélezPrésident de la RépubliquePalacio de NarinoCarrera 8 n° 7 – 26Santafé de BogotaColombieFax : +57 1 342 0592

Copie à envoyer à :Ambassade de ColombieAvenue F.D. Roosevelt, 96A1050 BruxellesFax : 02 646 54 91