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Est-ce la législature de trop pour Daniel Brélaz? Cette rengaine est devenue le tube de l’été pour la classe politique lau- sannoise. Il faut dire qu’après 22 ans à la Municipalité de Lausanne le géant Vert n’a jamais été aussi discret. Lorsqu’il fait la une des médias, ce n’est pas pour dé- fendre le retour du tram à Lausanne, mais pour raconter ses séances d’acupuncture avec son épouse, Marie-Ange, ou parce qu’il s’endort au Grand Conseil, se gaus- sent – anonymement – ses détracteurs. Fidèle à sa réputation, Daniel Brélaz répond aux reproches avec aplomb et sans détour. Non, il n’est pas apathique: «Je ne me suis endormi qu’une seule fois, et ce n’était pas volontaire.» Daniel Brélaz affirme continuer à travailler 70 heures par semaine. Et s’il s’est fait discret, dit-il, c’est pour ne pas faire de l’ombre à ses collègues de la Municipalité. «J’ai désor- mais un rôle de coordinateur dans les grands dossiers.» Le tram? Il ne s’en fiche pas! S’il ne le «vend» pas, comme il l’a fait pour le M2, c’est que 90% des Lausannois y sont déjà favorables. Quant au projet Métamorphose, revu à la baisse en 2012, Daniel Brélaz assure que cette «optimisation» conserve exacte- ment les mêmes fonctionnalités et qu’il n’y aura pas d’autres changements. Brélaz, syndic invisible, se pose en grand coordinateur Le boss dit travailler dans l’ombre pour ne pas éclipser ses collègues de la Municipalité L’éditorial 2 U Décès 10-11 U Courrier 22 U Jeux 23 U Cinéma, Agenda 26 U Météo 27 Point fort, page 3 Succession «C’est Grégoire Junod qui deviendra syndic en 2016» Longévité «Les Verts n’aiment pas qu’on reste longtemps au pouvoir» Tournage Stéphanie Chuat et Véronique Reymond de retour derrière la caméra Trois ans après le succès de leur long-métrage La petite chambre, Véronique Reymond et Stéphanie Chuat retrouvent les joies de la réalisation à Lausanne avec A livre ouvert, une série coproduite par la RTS et interprétée notamment par François Morel et Karim Barras. GÉRALD BOSSHARD Lire en pages 24-25 Economie La Suisse attire de plus en plus les touristes chinois L’hôtellerie a confirmé en juin son embel- lie amorcée le mois précédent. Ce sont les touristes étrangers qui ont le plus contri- bué à la hausse du nombre de nuitées. En chiffres absolus, les Chinois affichent la plus forte progression (+29%). Page 9 Restaurants La publicité ne fait plus bon ménage avec les terrasses Les marques se retrouvent partout, ou presque: sur les verres, les cendriers, les coussins, sans oublier les parasols. Mais certains établissements, parfois encoura- gés par les Communes, commencent à bannir la pub. Une tendance qui peut s’avé- rer coûteuse pour les cafetiers. Page 15 Lausanne De policier à Pirate, la seconde vie de Gérald Hagenlocher Après avoir dirigé durant dix-sept ans la police lausannoise, l’ancien commandant préside désormais aux destinées des Pira- tes d’Ouchy. Avec un projet qui lui tient à cœur: faire naviguer la Vaudoise sur le lac de Zurich en 2014. Rencontre. Page 17 KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA BELLA LE FILM DE BRON CONSACRÉ À BLOCHER DIVISE LA GAUCHE Suisse, page 4 LES ATTAQUES AU LASER FONT RÉAGIR BERNE Suisse, page 5 LESESTIVALES EMMANUELLE, 7 ANS,SERÊVE ENAGENTSECRET Page 16 «Missy» Franklin mesure 1,87 m, chausse du 46, et l’envergure de ses bras atteint 1,93 m. Pas de doute: l’Américaine est taillée pour la natation MAXPPP Page 14 ODILE MEYLAN Mardi 6 août 2013 | Postcode 1 JA 1000 LAUSANNE 1 |N o 180-32 V | Fr. 3.00 (TVA 2,5% incluse) | France € 2.30

Brélaz,syndicinvisible,se poseengrandcoordinateur€¦ · Brélaz? Cette rengaine est devenue le tubedel’étépourlaclassepolitiquelau-sannoise.Ilfautdirequ’après22 ansàla

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Page 1: Brélaz,syndicinvisible,se poseengrandcoordinateur€¦ · Brélaz? Cette rengaine est devenue le tubedel’étépourlaclassepolitiquelau-sannoise.Ilfautdirequ’après22 ansàla

Est-ce la législature de trop pour DanielBrélaz? Cette rengaine est devenue letube de l’été pour la classe politique lau-sannoise. Il faut dire qu’après 22 ans à laMunicipalité de Lausanne le géant Vertn’a jamais été aussi discret. Lorsqu’il faitla une des médias, ce n’est pas pour dé-fendre le retour du tram à Lausanne, mais

pour raconter ses séances d’acupunctureavec son épouse, Marie-Ange, ou parcequ’il s’endort au Grand Conseil, se gaus-sent – anonymement – ses détracteurs.

Fidèle à sa réputation, Daniel Brélazrépond aux reproches avec aplomb etsans détour. Non, il n’est pas apathique:«Je ne me suis endormi qu’une seule fois,

et ce n’était pas volontaire.» Daniel Brélazaffirme continuer à travailler 70 heurespar semaine. Et s’il s’est fait discret, dit-il,c’est pour ne pas faire de l’ombre à sescollègues de la Municipalité. «J’ai désor-mais un rôle de coordinateur dans lesgrands dossiers.»

Le tram? Il ne s’en fiche pas! S’il ne le

«vend» pas, comme il l’a fait pour le M2,c’est que 90% des Lausannois y sont déjàfavorables.

Quant au projet Métamorphose, revuà la baisse en 2012, Daniel Brélaz assureque cette «optimisation» conserve exacte-ment les mêmes fonctionnalités et qu’iln’y aura pas d’autres changements.

Brélaz, syndic invisible, sepose en grand coordinateurLe boss dit travailler dans l’ombre pour ne pas éclipser ses collègues de la Municipalité

L’éditorial 2U Décès 10-11U Courrier 22 U Jeux 23U Cinéma, Agenda 26U Météo 27

Point fort, page 3Succession «C’est Grégoire Junodqui deviendra syndic en 2016»

Longévité «Les Verts n’aiment pasqu’on reste longtemps au pouvoir»

Tournage StéphanieChuatetVéroniqueReymondderetourderrière lacaméra

Trois ans après le succès de leur long-métrage La petite chambre, Véronique Reymond et Stéphanie Chuat retrouvent les joies de la réalisation à Lausanneavec A livre ouvert, une série coproduite par la RTS et interprétée notamment par François Morel et Karim Barras. GÉRALD BOSSHARD Lire en pages 24-25

EconomieLa Suisse attirede plus en plusles touristes chinois

L’hôtellerie a confirmé en juin son embel-lie amorcée le mois précédent. Ce sont lestouristes étrangers qui ont le plus contri-bué à la hausse du nombre de nuitées. Enchiffres absolus, les Chinois affichent laplus forte progression (+29%). Page 9

RestaurantsLa publicité ne faitplus bon ménageavec les terrasses

Les marques se retrouvent partout, oupresque: sur les verres, les cendriers, lescoussins, sans oublier les parasols. Maiscertains établissements, parfois encoura-gés par les Communes, commencent àbannir lapub.Unetendancequipeuts’avé-rer coûteuse pour les cafetiers. Page 15

LausanneDe policier à Pirate,la seconde vie deGérald Hagenlocher

Après avoir dirigé durant dix-sept ans lapolice lausannoise, l’ancien commandantpréside désormais aux destinées des Pira-tes d’Ouchy. Avec un projet qui lui tient àcœur: faire naviguer la Vaudoise sur le lacde Zurich en 2014. Rencontre. Page 17

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«Missy» Franklinmesure 1,87 m,chausse du 46, etl’envergure de ses brasatteint 1,93 m. Pasde doute: l’Américaineest taillée pourla natation MAXPPP

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Page 2: Brélaz,syndicinvisible,se poseengrandcoordinateur€¦ · Brélaz? Cette rengaine est devenue le tubedel’étépourlaclassepolitiquelau-sannoise.Ilfautdirequ’après22 ansàla

Contrôle qualitéVC2 Contrôle qualitéVC2

Tournage

«Lasérietélé,c’estpresqueunautremétier»De retour derrière la caméra après lesuccès de La petite chambre, StéphanieChuat et Véronique Reymond plantentle décor d’A livre ouvert à LausanneFlorence Millioud Henriques

Aïe! Le pouce est tournévers le bas: c’est plutôtmauvais signe. A ladeuxième prise, la per-plexité se lit sur la com-missure des lèvres. A la

troisième? François Morel, pourtant toutaussi expressif face caméra que horschamp, ne laisse rien paraître. Son regardbalaie l’horizon à la recherche d’un ver-dict positif: il viendra à la quatrième prise.

A son deuxième jour sur un tournagedébuté deux semaines plus tôt, l’ex-Des-chiens de Canal+ a déjà humé l’air dubureau lausannois. Son «Bonjour Mesde-moiselles» lancé en descendant la rue Ci-té-Derrière, où il était attendu pour lesprises du jour d’A livre ouvert, en ditlong… 27 filles contre 17 garçons dansl’équipe dirigée par Stéphanie Chuat etVéronique Reymond: la suprématie fémi-nine ne lui a pas échappé. Pas plus que lesqualités de plume des deux scénaristes-réalisatrices vaudoises qui l’ont con-vaincu de figurer en tête du générique dela série tournée pour la RTS: «J’ai vu Lapetite chambre (ndlr: leur premier long-métrage sélectionné pour représenter laSuisse aux Oscars 2010) mais seulementaprès les avoir rencontrées. Tout s’estdécidé sur le contact. Un très bon contact.Et sur leur façon de cerner et d’élaborerla complexité de personnages qui se dé-couvrent au fur et à mesure. C’est bienmené! C’est une histoire pleine de rebon-dissements.»

Les choses de la vieEn deux mots – la diffusion étant pro-grammée pour septembre 2014 –, A livreouvert plonge dans l’univers d’une biblio-thèque de quartier. Un microcosme oùs’expriment autant de passions que denévroses, un point de rencontre où lesétats d’âme se croisent, à commencer parceux de l’ancien directeur Edouard Balser(François Morel) et de la nouvelle titu-laire, Michèle Favrod (Isabelle Gélinas).Un duo flanqué d’un altermondialiste foud’informatique, d’une pasionaria nourrieaux romans noirs, d’un concierge énig-matique, d’une étudiante aussi instablequ’idéaliste et… d’un lapin. Conjuguées,leurs lignes de vie plus que chaotiquesdonnent une série télé, la première dansla filmographie de Stéphanie Chuat et de

ComplicitéSur le tournage, ce jour-là,il n’y a eu que les clochesde la cathédrale à avoir eu raisonde la patience de StéphanieChuat (à g.) et de VéroniqueReymond. GERALD BOSSHARD

SexeGélules aphrodisiaques,vibromasseurs sansphtalate ou préservatifséthiques: les articlesérotiques bio ont la cote

Après la cosmétique, l’érotisme semet au vert. De plus en plus d’en-treprises lancent des produits bioen Europe. C’est le cas de Divinex-tases, autoproclamée «premièremarque entièrement biologiquede cosmétiques érotiques».

Alors qu’elle affichait un chif-fre d’affaires de 150000 euros en2010 avant son recentrage dans lesecteur érotico-écologique, la so-ciété en ligne a vu ses ventes tri-

pler à 450000 euros. Du baumeaprès-fessée aux parfums intimes,tous les produits sont fabriqués enFrance, sans huile de palme maisavec du karité ou de la cired’abeille. Et les emballages sontrecyclables. Son patron, FrédéricDonnat, y voit même un «créneauplus intéressant que celui de lacosmétique classique bio».

«Prendresoinde l’amour»,c’estaussi l’obsession des LaboratoiresClaude, qui distribuent depuis2010 dans les pharmacies, les ma-gasins bio et les sex-shops une pe-tite collection de gélules 100% bioaux noms très suggestifs à utiliser«encureoudemanièreponctuelle,30 à 60 minutes avant l’acte» pourplus d’épanouissement sexuel.

«Encore seule sur le marchénational», la marque va se diversi-fier en proposant du thé et du su-cre aphrodisiaques dans le cou-rant de l’année, et développer sonréseau de distribution, indique sadirectrice, Fleur Phelipeau. Al’horizon 2014, elle vise unehausse de 300% de ses ventespour flirter avec 75000 euros dechiffre d’affaires.

«Alors que 80% des produitssur le marché utilisent des molé-cules de Viagra qui peuvent êtredangereuses pour certains se-niors», la marque, qui appartientà la société Quai des Célestins,spécialisée dans les complémentsalimentaires cosmétiques, n’uti-lise que des poudres de plantes

biologiques, assure Fleur Pheli-peau.

Ce qui cause certains problè-mes d’approvisionnement. Elledoit faire appel à des producteursétrangers pour des plantes auxvertus aphrodisiaques, comme letribule (tribulus terrestris) ou la

maca, qui ne poussent pas enFrance.

En Angleterre, French Lettervend des préservatifs éthiques aubilan carbone neutre, fabriquésen Allemagne avec un latex natu-rel issu de forêts indiennes géréesdurablement. Le site arbredes-plaisirs.com offre pour sa part des«sex toys sans phtalate», subs-tance utilisée pour assouplir leplastique et qui présente des ris-ques pour la santé. Mais, mêmeverte, la sexualité n’est pas à l’abride certaines pannes: les vibromas-seurs rechargeables grâce à desminipanneaux solaires de la mar-que Passage du Désir ont connul’an dernier des problèmes defonctionnement. ATS/AFP

Lesproduitscoquinsverts se répandent enEurope

Véronique Reymond. «On a commencépar regarder les séries de la RTS puis lesaméricaines. On a même dû parfois s’yreprendre à deux fois lorsque, captivées,on déviait de l’objectif: chercher desoutils et comprendre les mécanismes!C’est un autre univers, presque un autremétier, assurent-elles après trois ansd’écriture. L’intrigue, la dramaturgie, laconstruction des personnages: il faut qu’ily ait de l’étoffe pour évoluer, pour durer.»

Dans une série, le clap de fin intervientau terme d’un marathon – l’équivalent detrois longs-métrages et demi – qui se courtencore avec une dose maximale de cohé-rence: un changement influence cinqheures de pellicule et pas une heuretrente comme dans un film. «Même sielles ne viennent pas de la télé, elles ontvite appris, se félicite le producteur Jean-Marc Fröhle. Il n’y a jamais de questiond’ego entre elles et je vous assure qu’ellessont en train de faire une série de qualitésans avoir renoncé à ce qu’elles sont etsurtout pas à leur art du dialogue plein desous-texte.»

En tenant les ficelles de cette intriguesur six épisodes de 52 minutes, les deuxVaudoises signent leur retour derrière lacaméra. Sur le plateau, même interrom-pues dans leur élan par les cloches de lacathédrale qui n’en finissent pas de son-ner midi, elles ne boudent pas leur plaisir:«Trois ans sans tourner, oui c’était long!Au premier jour, c’était même très émou-vant, on voit les mots couchés sur papiers’incarner, avoue Véronique Reymond.Et, en plus, on a commencé par les scènesles plus émotionnelles avec Isabelle Géli-nas.» Scotchées devant le moniteur decontrôle, l’une se pince les lèvres etl’autre ne décolle pas du texte, mais c’estla seule distinction sinon l’osmose est to-tale. «C’est toujours surprenant, abondeStéphanie Chuat, de se rendre compteune fois sur le tournage que certains élé-ments apparaissent comme une radiogra-phie de notre propre vie. Comme un re-flet de l’état d’âme ou d’un événementsurvenu au moment de l’écriture.»

FestivalLa 29e édition du Festival des artsvivants débute demain.Elle incite les spectateursà participer aux créations

Marco Berrettini, François Chaignaud,Strasse, Eszter Salamon ou Ivo Dimchev:les yeux bleus de Véronique Ferrero Dela-coste, directrice du far°, étincellent quandelle évoque les artistes de la 29e édition,qui débute demain. Car ce qu’elle aimeavant tout, c’est eux! Elle et son équipe lesaccompagnent dans leur processus créatif,la fabrication d’une œuvre ou d’une pen-sée. En témoigne le nom donné à la cuvée2013, «Tu vois comment», et le choix desnouveaux artistes associés du festival,Anne Delahaye et Nicolas Leresche, pourqui l’important est de déborder des limitestraditionnelles de l’art vivant et d’être «par-tout sauf au théâtre». «Ce sont des artistesqui se questionnent sur leur devenir. C’estintéressant de les soutenir à ce momentprécis. Je suis curieuse de voir ce qui va sepasser et révéler peut-être de nouvellesformes artistiques», souligne la directrice.Première étape du processus, Pouvoir dupoint, une triple conférence à partir del’article «débordement» inscrit dans Wiki-pédia.

«Tu vois comment», c’est aussi une in-terrogation destinée aux spectateurs, quisont invités à être partie prenante des créa-tions. «Je ne suis pas fan des projets partici-patifs, mais je suis pour ceux qui impli-quent, note Véronique Ferrero Delacoste.Le spectateur est dans la fabrication dans lesens qu’il peut sortir transformé d’une ex-périence artistique, et il n’est pas néces-saire qu’il y participe concrètement. A con-trario, Ivo Dimchev nous intéressait aussicar il est à l’extrême de cette transforma-tion intime.»

Refusant catégoriquement la passivitédu spectateur, l’extravagant performeurbulgare invite les courageux sur scènepour participer à son spectacle «sans pu-deur».«Mêmemafilleadolescenteaadoré,car si cela semble trash, ce qui est proposéest toujours poétique, drôle et touchant.»

Le far°àNyondécortiquela fabricationd’uneœuvre

Outre un focus sur la fabrication, lefar°2013 privilégie le mouvement dansplusieurs domaines, notamment mentalet géographique, mais surtout avec desspectacles issus du monde de la danse.Ainsi La dérive des continents, de PhilippeSaire, qui paradoxalement s’intéresse autexte avec l’auteure Antoinette Rychner,mais aussi avec François Chaignaud, dan-seur exceptionnel à l’aura charismatique.

Véronique Ferrero Delacoste, an-cienne programmatrice de danse au festi-val de La Bâtie, trouve qu’«il y a un retourdu mouvement des corps». Ses coups decœur vont d’ailleurs à deux spectacles is-sus de la danse: Indigenous, des Italiens deBarokthegreat, à la recherche de la pul-

sion primaire et du geste qui s’adresse ànotre cerveau reptilien, et iFeel2, du cho-régraphe genevois Marco Berrettini. Avecla danseuse Marie-Caroline Hominal, il selivre à une «battle» de danse hypnotiqueen face-à-face.

Plus d’une vingtaine de spectacles origi-naux, intrigants, parfois déstabilisants,mais toujours propices à ouvrir de nouvel-les perceptions sont à découvrir au far°. Anoter en particulier le projet de Strasse, oùune voiture emmène un seul spectateur àtravers Nyon, une balade cartographiquedans le Jura avec Les fondateurs ou la redé-couverte d’une perspective nyonnaiseavec Bastien Gachet et Gregory Stauffer.Corinne Jaquiéry

NyonDu me 7 au sa 17 aoûtRens.: 022 365 15 50www.festival-far.ch

«Jesuiscurieusedevoircequivasepasseretrévélerpeut-êtredenouvelles formesartistiques.»Véronique Ferrero Delacoste,directrice du far°

ifeel2, du GenevoisMarco Berrettini,est l’un des coupsde cœurde la directricedu far°. M. J.

«Troisans,sanstourner,c’est long, très long!»Stéphanie Chuat, Véronique Reymondréalisatrices

UEclairage La case «série d’ici» enprime time de la RTS a déjà sesclassiques: 10, En direct de notre passé(2010), T’es pas la seule (2011), CROM,L’heure du secret (2012), Port d’attache(2013). Les 6 fois 52 minutes d’A livreouvert prendront le relais dès septembre2014. Le label RTS? Il s’obtient surconcours avec un mandat de base àremplir: le téléspectateur doit yretrouver ses repères géographiques ettemporels. «Sur la base des projetsdéveloppés sur deux à trois pages, laRTS opère une première sélection. Unedeuxième suit après la phase d’écriture.Au final, poursuit Christophe Marzal,directeur de production chez PointProd, une ou deux séries serontretenues.»

Cette fois, et après Yverdon, Le Locleet la région de La Côte, le décor estplanté à Lausanne pour onze semainesde tournage et un budget de 4,4 millionsde francs. «Ce qui veut dire11 000 francs la minute filmée. Il fautsavoir que pour un téléfilm on compte16 000 à 25 000 francs, calcule Christo-phe Marzal. Avec un budget identiqueau nôtre, les Français tournent unesitcom à deux comédiens et en studiocomme La vie de bureau. Rien à voiravec le générique d’A livre ouvert, quicompte une cinquantaine d’acteurs,dont une dizaine de récurrents. Pourfaire ce que l’on fait ici à Lausanne, lesFrançais dépensent trois fois plus.»

Les économies sont discutées sur lesdécors, la location du matériel «et,ajoute le directeur de production, surles cachets des comédiens français quiont joué le jeu. L’objectif étant d’avoiren boîte six à huit minutes utileschaque fin de journée. Pour unlong-métrage, on parle en moyenned’une minute et pour un téléfilm detrois à cinq minutes. Le rythme estdonc plus soutenu, plus stressant. Maison le tient! se félicite le directeur deproduction. Et si Stéphanie Chuat etVéronique Reymond ne sont pas desstakhanovistes des prises, il n’y a pas dechoix par défaut. Ils se font toujours à lahauteur de leurs exigences.» Desexigences et une trame susceptibles deséduire également de l’autre côté de lafrontière? Christophe Marzal l’espère:«Rien n’est signé, mais la Francepourrait être intéressée.»

EnFrance,il faut le tripledebudget

Culture&Société Culture SociétéGastro Ciné Conso

Sortir Les gens

Repéré pour vous

Fitzgerald intimeLes projections deGatsby le Magnifique deBaz Luhrmann avec Leo-nardo DiCaprio s’étei-gnent doucement ,l’œuvre de Francis ScottFitzgerald (1896-1940)demeure. Les romans del’auteur américain de la«génération perdue»,comme Tendre est la nuit, brillenttoujours avec une grâce nostalgi-que, mais ce ne sont pas ces textesque propose Charles Dantzig, res-ponsable d’un Dictionnaire égoïstede la littérature française. Le Fran-çais a réuni des interviews depresse datant de 1920 à 1936 qui

éclairent l’homme der-rière l’écrivain. Du jeuneprovocateur qui décla-rait en 1923 que «toutesles femmes de plus de35 ans devraient êtretuées» au quadra désa-busé, proche de la fin al-coolisée, qui constatait,en 1936: «Un coup après

l’autre, et finalement quelquechose a cassé.» La trajectoire d’unmétéore sur papier jetable.Boris Senff

Francis Scott Fitgzerald – Des livreset une RollsEd. Grasset, 222 p.

Entrées en chute libreCinémaLepremiersemestre2013aétémitigépour lescinémassuisses.Seules7millionsd’entréesontétévendues,soitundesrésultatssemestriels lesplusmauvaisdepuis1995.Lereculparrapportaupremiersemestrede l’andernierestde6,8%.Lesfilmssuissestirenttoutefois leurépingledu jeu.Cesrésultatsnesontpastragiques, relativiseRenéGerber.Ledirecteurde l’AssociationsuissedesexploitantsetdistributeursdefilmsProCinemarelèveque2012aétéuneannéeparticulièrementrentableavec l’incroyablesuccèsdufilmfrançais Intouchables. Les filmseuropéensengénéralontenregistréunrecul,alorsque lesEtats-Unisontvu leurpartdemarchégrimperde60%àpresque65%.ATS

Vite dit

InventionUn jeune Françaisa imaginé un siègequi se gonfle en 2 minuteset ne pèse que 2 kilos.Pratique pour les nomades

Comment éviter la galère des meu-bles à transporter lorsque l’on dé-ménage fréquemment? Lassé parla vie nomade d’étudiant, LudovicMichetti trouve la solution lors-qu’il rend visite à un ami à Lon-dres, en 2009. Il y découvre unlogement aménagé avec des élé-ments gonflables de piscine.L’idée lui vient alors de lancer uneligne aussi légère qu’une bulle desavon pour l’intérieur.

étudiants. L’équipe conceptriceimagine un fauteuil dans un styleconfortable et mode. Le siège vio-let se gonfle et dégonfle en 2 minu-tes et ne pèse que 2 kilos. Le tout àportée d’une bourse estudiantine.Et pas besoin de courir acheterune pompe puisqu’elle est livréeavec, ainsi qu’une boîte de range-ment et un sac de transport.

Unfauteuil gonflablepourdéménager légerAvec ce siège malin, Ludovic

Michetti souligne que «pour lapremière fois, l’on peut recevoirson fauteuil par la poste, sans diffi-culté».

Pour se faire connaître,l’équipe entamera à la fin de l’an-née une tournée qui passera parles universités suisses. Lesconcepteurs étofferont aussi l’of-fre: «L’objectif est de proposer 5 à10 coloris. Nous allons aussi lan-cer 3 à 4 nouveaux modèles d’ici àla fin de l’année», précise LudovicMichetti. C.R.

Fauteuil 69 euros + 19 eurosde frais de port pour la Suisse.Commandes:www.so-campus.com

Un canapé gonflable rose sousle bras, le Français s’en va démar-cher. Il multiplie les rendez-vouset lance UNC Pro, société qui pro-pose des meubles provisoires pourles professionnels de l’événemen-tiel. En un an, plus de 2000 piècessont vendues sur le marché euro-péen. Puis il réédite l’expérienceavec So Campus, qui s’adresse aux

Le fauteuil So Campus se gonfle vite et ne pèse que 2 kilos. DR

«C’estuncréneauplus intéressantqueceluide lacosmétiqueclassiquebio»Frédéric Donnat, directeurde Divinextases

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