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LES RELIGIONS ET L’ÉLEVAGE INDUSTRIEL Une synthèse de CIWF Joyce D’Silva, D. Litt. (Hon) 2015 

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LES RELIGIONSET L’ÉLEVAGEINDUSTRIEL

Une synthèse de CIWF

Joyce D’Silva, D. Litt. (Hon) 2015 

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Les religions prônent l’amour, la compassion, la charité. Mais à voir la manière dont sont traités les animaux dans les élevages industriels, on peut se demander : qui, parmi les leaders religieux s’élève, pour la protection des animaux ? 

Evidemment, les grandes religions du monde ont été fondées il y a des centaines, voire des milliers d’années. Leurs fondateurs vivaient dans un environnement majoritairement rural bien différent des énormes élevages industriels actuels, et c’est dans ce contexte qu’ils ont écrit les textes sacrés. Donc bien que toutes les religions majeures évoquent les animaux et leur relation à l’homme, leurs enseignements traditionnels ne prennent pas en compte les pratiques d’élevage qui se sont développées sur les 80 dernières années. Ainsi, c’est à nous de déduire des textes sacrés ce qu’ils pourraient dire sur l’élevage industriel. Nous pouvons aussi écouter les leaders religieux modernes, pour voir s’ils se prononcent sur ce sujet. 

Dans le monde, 70 milliards d’animaux terrestres sont tués chaque année pour la consommation humaine (1). La majorité de ces animaux sont élevés dans des élevages industriels, avec une productivité artificiellement élevée. Ils ont de piètres conditions de vie et beaucoup vivent dans un état de détresse physique et/ou psychologique. L’élevage industriel est la première cause de souffrance animale dans le monde. 

Mais chacun de ces animaux est un être sensible d’un point de vue scientifique, et aux yeux de la religion, ils sont des « créatures de Dieu ». On a un jour demandé au fondateur de CIWF, Peter Roberts, un homme profondément spirituel, de définir « l’élevage industriel ». Sa réponse : « l’élevage industriel débute là où finit l’individualité de l’animal ». 

LE SACRIFICE ANIMAL

Les religions anciennes, de la Grèce au Moyen-Orient, de l’Inde à la Chine, sacrifiaient desanimaux pour leurs dieux. Les raisons des sacrifices étaient nombreuses  : la peur de la colère d’un dieu qui pouvait se manifester par des inondations, des sécheresses ou des famines, une supplication ou action de grâce pour de bonnes récoltes ou une victoire de guerre. Mais pourquoi des animaux ? Peut-être parce qu’ils étaient vus comme précieux. Sacrifier un mouton ou un cheval de valeur était un moyen certain de se faire bien voir par le(s) dieu(x).La Bible raconte comment Dieu a demandé à Abraham (Ibrahim) de faire le sacrifice d’un agneau plutôt que de son fils. Les Musulmans ont longtemps fait un sacrifice pour commémorer la  fête de l’Aïd-al-Adha (la fête du Sacrifice). Il est intéressant de noter que le Coran indique clairement que « Ni leurs chairs ni leurs sangs  n’atteindront Allah, mais ce qui L’atteint de votre part c’est la piété » (Coran 22:37).  Un tiers de la viande des animaux sacrifiés devait êtredistribuée aux pauvres. 

Dans de nombreuses religions, les sacrifices d’animaux ont disparu au fil des siècles et ont même parfois été condamnés. Dans la religion chrétienne, Jésus fait le sacrifice ultime de sa vie, et plus aucun sacrifice n’est nécessaire par la suite.

En Inde, aux VIIIème/IXème siècles de notre ère, le Bhagavata Purana dit que :

«  Voir quelqu’un prêt à mener un sacrifice en guise d’offrande, nous remplit d’angoisse et nous fait craindre que cet (homme) décadent, sans pitié, nous tue. »

(Bhagavata Purana, 7.15.10). 

Aujourd’hui, la majorité des Hindous s’opposent aux sacrifices, bien qu’il arrive à certains temples locaux de faire des sacrifices à petite échelle, et qu’un temple de Calcutta sacrifie des animaux quotidiennement pour apaiser la déesse Kali. En 2015, l’administration religieuse du temple hindou de  Gadhimai a interdit la célèbre  fête de Gadhimai, un sacrifice de masse de buffles, chèvres et moutons organisé tous les 5 ans au Népal. Il faut maintenant espérer que le gouvernement népalais fera réellement respecter cette interdiction, ainsi que celle de tous les sacrifices lors des fêtes religieuses dans le pays.

INTRODUCTION

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DES ANIMAUX ET DES DIEUX Dans de nombreuses religions, certains animaux sont considérés comme sacrés, et comme des représentations des dieux et déesses. Ganesha, le Dieu à tête d’éléphant, est un des dieux les plus populaires de l’hindouisme. Evidemment, les croyants savent que ces dieux ressemblant à des animaux n’ont rien à voir avec les animaux de la vie quotidienne. 

ET LES ANIMAUX BIEN REELS ? Les Hindous voient les mêmes âmes, principe de vie, ou Atman dans tous les êtres vivants. Afi n d’atteindre la libération, l’homme doit réaliser que son vrai « soi » (Atman) est de nature identique au soi transcendantal, l’âme universelle, le Brahman. L’Upanishad Shvetashvatara (3.7) explique :

« Tu es le Brahman suprême, caché dans le cœur de toutes les créatures. Tu règnes sur toutes choses. En te comprenant, nous atteignons l’immortalité. » 

Les Hindous voient les animaux comme des frères dans des corps différents. Ils peuvent se réincarner comme deshumains, et à l’inverse les hommes peuvent se réincarner en animaux. Tous ont le potentiel d’atteindre la libération de l’âme du cycle des renaissances (le Moksha). Dans un des livres sacrés, le Bhagavad Gita, le Dieu Krishna dit :

«  Le sage illuminé (en percevant le Seigneur en toutes choses) voit le Brahman cultivé et humble, un paria, et même une vache, un éléphant ou un chien, d’un œil égal. »

(Bhagavad Gita 5.18)

Les Bouddhistes également croient en la résurrection et considèrent tous les animaux comme des êtres sensibles. 

Le grand professeur hindou Swami Vivekananda disait dans un discours à Jaffna en 1897 : 

« Dans chaque homme et chaque animal, qu’il soit faible ou mauvais, petit ou grand, réside la même âme omniprésente et omnisciente. La différence ne se trouve pas dans l’âme mais dans sa manifestation. Entre moi et le plus petit animal, la différence ne se trouve que dans l’apparence ; en tant que principe, l’animal est le même que moi, il est mon frère, il a la même âme que moi. C’est le grand principe prôné par l’Inde.  Parler de fraternité entre les hommes revient en Inde à parler de fraternité de la vie universelle, des animaux, et de tout le vivant, jusqu’aux petites fourmis - tout ceci est notre corps. » (2)

Dans les croyances chinoises, les animaux sont considérés comme des parties intrinsèquesde la nature. Le Tao Te Ching, le livre fondateur du Taoïsme, dit ainsi que le Tao, l’essence et la voie de l’univers est « intégré avec toutes les choses et caché dans leur cœurs » et que le Tao « donne naissance à tous les êtres, les nourrit et les préserve ». Les Confucianistes croient que le tianli, le principe du ciel, imprègne chaque être. 

Dans le Coran, on voit les animaux vénérer Allah, et on considère qu’ils fonctionnent en communautés comme les humains :

« Nulle bête marchant sur terre, nul oiseau volant de ses ailes, qui ne soit comme vous en communauté. »

(Coran 6:38)

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On peut se demander comment les animaux peuvent développer un esprit de communauté naturel lorsqu’ils sont isolés ou entassés dans des élevages industriels...

Dans la Bible judéo-chrétienne, après le Déluge, Dieu établit une alliance avec les humains etles autres êtres vivants :

« Voici, j’établis mon alliance avec vous et avec votre postérité après vous ; avec tous les êtres vivants qui sont avec vous, tant les oiseaux que le bétail et tous les animaux de la terre, soit avec tous ceux qui sont sortis de l’arche. »

(Genèse, 9:9-10)

Dans le Nouveau Testament, Jésus dit :

« Ne vend-on pas cinq passereaux pour deux sous ? Cependant, aucun d’eux n’est oublié devant Dieu. »

(Luc 12:6)

Et pourtant les animaux dans les élevages industriels semblent avoir été oubliés, perdus de vue.

Les pensées judéo-islamiques  et chrétiennes ont été énormément  influencées  par Aristote. Il  soulignait  que seuls les êtres humains possèdent une âme rationnelle et sont à même de penser et de réfléchir. Les animaux sont sur terre pour être utilisés par les humains. Il écrivait : « Puisque la Nature ne crée rien sans but, il faut que la Nature les ait créés (les plantes et les animaux) pour l’usage de l’homme.  »(3) Le théologien Saint Thomas d’Aquin (1225-1274)a hérité de la vision aristotélicienne des animaux au service de l’homme et cette idée persiste aujourd’hui sous son influence dans la pensée chrétienne. 

Beaucoup de saints et ermites des premières communautés chrétiennes avaient un lien fort avec les animaux. Saint Isaac le Syrien, qui vivait au VIIème siècle, écrivait avec passion son amour des animaux : 

« De quoi est fait un cœur miséricordieux ? ... c’est un cœur qui s’enflamme de charité pour la création entière, pour les hommes, pour les oiseaux, pour les bêtes. Ainsi le cœur ne peut supporter le moindre mal ou la moindre souffrance sur un être de la création. »(4)

LES ANIMAUX, DES ÊTRES SENSIBLESBien que les religions considèrent souvent les animaux comme démunis de pensée rationnelle, et donc inférieurs aux humains, ils ont également universellement toujours été reconnus comme des êtres sensibles, une croyance que la science a confirmée.(5)

Un des Hadiths (qui répertorient la vie et les enseignements du prophète Mahomet) indique que le Prophète a un jour rencontré un chameau en si mauvaise condition qu’il a « ressenti de la compassion et ses yeux ont versé des larmes. » Quand il a découvert qui était le propriétaire du chameau, il lui a dit :

« Ne crains-tu pas Dieu avec cet animal, dont Dieu t’a fait le don? Car le chameau s’est plaint à moi que tu l’affames et le fais sans cesse travailler. »

(Sunan d’Abu Da’ud 2186. Musnad de l’Imam Ahmad 1654 et 1662). 

Le professeur juif du XIIème siècle, Moïse Maïmonide, a réitéré l’interdiction de tuer un animal et son petit le même jour (Lévitique 22:28), et a ajouté :

« Il n’y a pas de différence dans ce cas entre la douleur des humains et la douleur des autres êtres vivants, car l’amour et la tendresse de la mère pour son petit ne viennent pas de la raison, mais de l’imagination, et cette capacité existe non seulement chez les humains, mais aussi chez la plupart des êtres vivants. » (6)

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Il est intéressant de noter que l’un des grands défenseurs de la sensibilité des animaux est le scientifi que Charles Darwin (un chrétien), qui acceptait totalement le fait que les animauxpuissent ressentir plusieurs types d’émotions :

«  Nous avons vu que les sensations et les intuitions, les émotions dont l’homme se targue, comme l’amour, la mémoire, l’attention, la curiosité, l’imitation etc. peuvent également exister de manière naissante, voire très développée chez les animaux. »(7)

LA RELATION ENTRE HUMAINS ET ANIMAUXLa  plupart  des  religions  enseignent d’être bon envers les animaux, et pour certaines d’entre elles, c’est même une partie majeure du système de croyances.

Le confucianisme, le  bouddhisme  et le taoïsme, les trois religions/philosophies majeures de Chine, mettent toutes l’accent sur le husheng - la protection des êtres vivants (8).

Un principe juif très important interdit de causer une douleur inutile aux animaux, le tsaâr baâlei ‘haïm. Le Talmud intègre ce concept comme un commandement biblique. 

L’enseignement  bouddhiste  insiste  sur le  mettã, ou l’amour bienveillant pour tous, y compris les animaux. Le Bouddha aurait dit :

« Tous les êtres tremblent devant la violence. Tous ont peur de la mort, tous aiment la vie. Donc qui peut-on blesser ? Quelle douleur peut-on infl iger ? »

(Dhammapada 129/30)

L’islam enseigne que les humains doivent agir comme des vicaires d’Allah (Khalifa) (Coran 2:30 et 6:165). La terre n’est pas qu’aux hommes mais à toutes les créatures de Dieu (Coran 55:10), et Allah prend soin de tous :

« Il n’y a point de bête sur terre dont la subsistance n’incombe à Allah qui connaît son gîte et son dépôt. »

(Coran 11:6)

Un disciple de Mahomet raconte dans un Hadith qu’alors  qu’ils  voyageaient,  Mahomet s’estécarté du groupe, a pris deux oisillons, en les enlevant du nid où était leur mère. La mère oiseau s’envola au-dessus d’eux dans des battements d’ailes, et lorsque Mahomet revint, il dit :

« qui a blessé cet oiseau en prenant ses petits ? Ramenez-les lui ». 

Dans les écritures hindouistes apparaît l’idéal de l’ahimsa, la non-violence. Un des livres sacrés anciens, les Védas, dit :

« Les âmes nobles qui pratiquent la méditation et le yoga, qui prennent soin de tous les êtres vivants, qui protègent les animaux, sont celles qui prennent au sérieuxla pratique spirituelle. »

(Atharva Veda 19.48.5)

Daya, ou la compassion, est considérée comme une des vertus les plus importantes dans le Sikhisme. Le livre sacré des Sikhs, le Guru Granth Sahib, dit ainsi :

«  Le mérite qu’apporte les  pèlerinages dans les  soixante-huit  lieux saints ainsi que les autres vertus n’égalent pas le mérite qu’apporte la compassion envers les autres êtres vivants. »

(Guru Granth, 136)

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Le jaïnisme s’est développé en Inde en même temps que le bouddhisme. Les Jaïns croient fermement dans la compassion envers tous les êtres vivants. Ils demandent pardon aux autres créatures, comme dans cette prière : « Je demande pardon aux créatures vivantes, qu’elles me pardonnent, que je sois l’ami de tous les êtres vivants, et l’ennemi d’aucun. » (Pratikramana-sutra). 

Le Karaniya Metta Sutta des bouddhistes dit :

« Tout comme une mère protège de sa vie son enfant, son seul enfant, de même chacun doit chérir tous les êtres vivants avec un cœur sans limite, faire rayonner la bonté dans le monde entier, la transmettre en haut dans les cieux et en bas dans les profondeurs. »

QUESTIONS ALIMENTAIRESIl semblerait logique, sur la base de ces recommandations de non-violence et de compassion, de préconiser un régime végétarien. Mais cela n’a pas été le cas dans toutes les religions. 

Dans le premier chapitre de la Bible, Dieu apparait et défend le végétarisme « Et Dieu dit : Voici, je vous donne toute herbe portant de la semence et qui est à la surface de toute la terre, et tout arbre ayant en lui du fruit d’arbre et portant de la semence : ce sera votre nourriture. » (Genèse 1:29) Mais après le Déluge, malgré la nouvelle Alliance entre Dieu et ses créatures, il est autorisé de manger de la viande : « Tout ce qui se meut et qui a vie vous servira de nourriture : je vous donne tout cela comme l’herbe verte. » (Genèse 9:3). Dans le judaïsme, il est d’usage de servir de la viande, pendant le shabbat et les fêtes, bien que nombre de Juifs pratiquent le végétarisme. Le rabbin Arthur Hetzberg disait que « de plus en plus de Juifs deviendront végétariens, car ils prendront en compte ce que leur tradition leur impose. »(9)

Le prix Nobel juif Isaac Bashevis Singer (1902–1991) a écrit : 

« Nous sommes tous des créatures de Dieu - il n’est pas cohérent de continuer à prier Dieu pour la miséricorde et la justice, alors que nous continuons à manger la chair d’animaux massacrés pour nous. »(10)

«  Je ne suis pas devenu végétarien pour ma santé, mais pour la santé des poulets ».

Isaac Bashevis Singer

Le Coran autorise également de manger de la viande : « Et les bestiaux, Il les a créés pour vous ; vous en retirez des [vêtements] chauds ainsi que d’autres profits. Et vous en mangez aussi (Coran 16:5). » 

Dans l’hindouisme, le Mahabharata (le livre saint datant du IVème siècle avant JC) développe le thème : « Celui qui désire accroitre sa chair en mangeant la chair d’une autre créature, vivra dans la souffrance quelle que soit l’espèce de sa prochaine naissance. » (Mahabharata, Anu.115.47). 

Le premier précepte du  bouddhisme  est de ne tuer aucun être vivant. De nombreux bouddhistes sont  végétariens et les bouddhistes ne tuent pas les animaux eux-mêmes. Aujourd’hui, les bouddhistes de la tradition  Mahayana sont en principe végétariens, et les bouddhistes Theravadin (présents surtout en Asie du Sud-Est) ne le sont pas. Récemment, de nombreux leaders bouddhistes se sont prononcés en faveur de végétarisme et du véganisme, et certains ont critiqué l’élevage industriel(11). 

Certains Sikhs sont végétariens, mais pas tous.

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Les Jaïns ont un régime végétarien strict, qui est mis en avant dans nombre de leurs enseignements religieux. Ils sont aussi très impliqués dans le sauvetage des vaches, et l’établissement de goshalas (des refuges pour vaches), où elles vivent en sécurité jusqu’à leur mort naturelle. Nombre de jeunes Jaïns sont véganes. 

Bien qu’il n’y ait pas de tradition de végétarisme dans le Christianisme, au XVIème siècle,Saint Thomas More  (né en 1478, mort  décapité  par  Henry  VIII d’Angleterre en 1535), écrit dans son Utopie :

«  Les Utopiens pensent que tuer les animaux détruit progressivement notre sens de la compassion, qui est un des plus beaux sentiments dont nous sommes capables ».(12)

 

ET L’ELEVAGE INDUSTRIEL ? On pourrait  logiquement  conclure que ces religions qui prêchent de manière presque universelle la compassion, condamnent également l’élevage industriel des temps modernes. Mais peu l’ont fait. 

La règle juive de repos totale pendant le shabbat inclut le repos pour les animaux d’élevage (Exodus 20:8-10). Difficile d’imaginer comment il est possible de se reposer quand on est une poule en cage avec 40 autres, ou un poulet dans un hangar avec 20 000 autres oiseaux. 

Au XXème siècle, le rabbin Moshe Feinstein (1895-1986), un représentant juif respecté auxÉtats-Unis, a décrété que l’élevage des veaux dans des cages étroites transgressait l’interdiction biblique de la cruauté  envers les animaux, bien qu’il accepte que les animaux soient élevés pour être mangés. 

Le nouveau catéchisme de l’église catholique dit :

« Les animaux sont des créatures de Dieu. Celui-ci  les entoure de sa sollicitude providentielle. Par leur simple existence, ils Le bénissent et Lui rendent gloire. Aussi les hommes leur doivent-ils bienveillance. »

Mais il dit également :

«  Il est donc  légitime  de se  servir  des  animaux  pour la  nourriture  » et  «  Il est  contraire  à la  dignité  humaine de faire  souffrir  inutilement  les  animaux  et de  gaspiller  leurs  vies. Il est  également  indigne  de dépenser  pour eux des sommes qui  devraient  en  priorité  soulager  la  misère  des  hommes. On peut aimer  les animaux  ; on ne saurait détourner vers eux l’affection due aux seules personnes. »

(Catéchisme catholique, 2003)

Cela ressemble à un passage écrit par des théologiens ayant des vues très différentes - ce qui est probablement le cas !

Le Pape Jean Paul II  (1978-2005) écrit dans son encyclique L’Evangile de la vie  (1995) que la miséricorde du Seigneur s’étend à toute créature vivante. 

On voit donc encore de beaux sentiments, mais peu de détails sur la manière de les interpréter (ce Pape a été canonisé par le Pape François en 2014). Comment appliquer ces idées à l’élevage ? La « miséricorde du Seigneur » est-elle compatible avec l’élevage industriel ? A priori non.

Il est inquiétant de constater que certains chrétiens ne donnent pas de valeur intrinsèque aux animaux. Le site Gospelway dit ainsi :

« La Bible nous enseigne que les hommes dominent les animaux, peuvent les contrôler, les enfermer, et les faire obéir. Nous pouvons les posséder, les utiliser et les faire travailler. Ils doivent nous obéir et répondre à nos besoins. Dieu ne les a pas “libérés” et ne leur permet pas d’agir à leur guise. »(13)

Saint Thomas d’Aquin et Aristote seraient ravis !

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Le théologien chrétien et missionnaire Albert Schweitzer (1875-1965) a développé une philosophie appelée « Respect de la vie » pour laquelle il a reçu le prix Nobel de la paix en 1952. Il écrit :

« Nous pouvons établir une relation charitable et spirituelle avec les personnes et les créatures vivantes autour de nous, par respect de la vie. Ainsi nous évitons de faire souffrir les autres et autant que nous le pouvons, nous pouvons les aider quand ils ont besoin de nous. »(14)

L’élevage industriel est clairement incompatible avec le vrai respect de la vie.

L’environnementaliste Rachel Carson, une des fondatrices du mouvement écologique, a dédié son livre Printemps silencieux à Albert Schweitzer.

Le théologien luthérien Pr Jurgen Moltmann dit :

« La Nature ne nous appartient pas... tous les êtres vivants doivent être respectés par les hommes comme des partenaires de Dieu dans l’alliance… Quiconque porte atteinte à la dignité des animaux blesse Dieu. »(15)

Moltmann a aussi appelé à une Déclaration Universelle des Droits des Animaux, qui devrait

« Être intégrés dans les constitutions des états modernes et les accords internationaux. »

Ces droits incluraient une interdiction de l’élevage industriel et des modifications génétiques des animaux. (15, 16)

Après une conférence en 1988, le Conseil œcuménique des Églises a rendu un rapport non officiel qui indique :

« Évitez les produits animaux qui ont été produits dans des élevages industriels. Achetez à la place des produits animaux provenant de sources où les animaux ont été traités avec respect, ou évitez ces produits. » (17)

Malheureusement ce rapport n’a pas été adopté officiellement. 

Un des rares évêques Anglicans s’étant ouvertement exprimé sur le sujet a été le Très Révérend John Austin Baker, ancien évêque de Salisbury (décédé en 2014). Il fut peut-être le seul évêque à se prononcer contre l’élevage industriel. Il a dit qu’en visitant quelques élevages locaux, il fut   «  dégoûté  » par les cages de mise bas des truies, et a trouvé « déchirant » les élevages de poules en cage. Il a également décrit l’élevage et la reproduction de dindes pour Noël comme  « absolument scandaleux ».

Il a dit qu’  «  il était mal d’exploiter les animaux ou se montrer cruels envers eux pour nous nourrir. »Le Très Révérend évêque John Austin Baker était un supporter actif de CIWF.

Un pionnier au sein de l’Islam était l’imam Al-Hafiz B. A. Masri qui a fermement condamné l’élevage industriel. Il disait :

« Tout comme les êtres humains, les animaux ont une individualité... comment peut-on dénier à ces créatures de Dieu leurs instincts naturels juste dans le but de les manger ? »Masri défendait le fait que le sacrifice animal de l’Aïd al-Adha pouvait être remplacé par des dons financiers aux pauvres. 

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Cette opinion a été partagée par d’autres théologiens musulmans, comme  Gamal al-Banna(1920-2013), un intellectuel Egyptien islamique, qui disait :

« Dans le monde d’aujourd’hui, les idées et la religion changent, et l’islam ne doit pas rester rigide : notre foi ne doit pas signifier l’acceptation aveugle de n’importe quoi, comme tuer des êtres vivants. Il n’y a pas d’obligation de tuer. »(18)

Mais la pensée majoritaire est toujours qu’il faut faire un sacrifice...

L’Islam utilise les concepts de halal (autorisé) et haram (interdit). Un concept moins connu est tayib. Le Coran est explicite : « Ô gens ! De ce qui existe sur la terre, mangez le licite (halal) et le pur (tayib) ; ne suivez point les pas du Diable. » (Coran 2:168) Si la nourriture animale doit être bonne et saine (tayib), alors elle ne peut certainement pas venir d’élevages industriels, où les animaux souffrent sans cesse. Si la population musulmane acceptait cette interprétation du tayib, cela permettrait de cesser ce type d’élevage ou au moins de réduire drastiquement le nombre de poules ou de poulets élevés dans des élevages industriels. 

Le Mahatma Gandhi, grand leader indien et pieux hindouiste, était végétarien et croyait en l’application universelle de l’ahimsa, la non-violence :

 « Je pense que le progrès spirituel exige de nous que nous cessions de tuer nos frères animaux pour la satisfaction de notre corps. Ce n’est pas bien d’invoquer chaque jour dans nos prières la grâce du Dieu miséricordieux, si nous ne nous imposons pas une compassion élémentaire envers les autres créatures vivantes. »

(adapté de Gandhi)

Le théologien contemporain le Révérend Pr Andrew Linzey est une des rares voix s’exprimant au sein de la communauté  chrétienne  (anglicane) contre les horreurs de  l’élevage  industriel : « L’Église voit-elle vraiment la douleur des animaux ? Se rend-elle vraiment compte de ce qu’ils subissent dans les élevages intensifs - castration, coupe de la queue et du bec sans anesthésie, cages de batterie - pour ne prendre que quelques exemples ? (...) A-t-elle bien compris que nous avons transformé des créatures de Dieu en machines à  viande, comme cela n’avait jamais été fait auparavant ? »(19) Linzey croit que les animaux ont des droits venant de Dieu, des droits qui viennent du droit de Dieu à voir ses créatures traitées avec respect. 

En 2015, le Pape François a fait paraître une encyclique,  Laudato Si,   «  sur la sauvegarde de la  maison  commune  » dans laquelle il propose une   «  conversion écologique  », basée sur des attitudes favorisant un esprit de «  respect sacré, tendre et humble  » et qui « implique aussi la conscience amoureuse de ne pas être déconnecté des autres créatures, de former avec les autres êtres de l’univers une belle communion universelle. »

L’encyclique liste les actions que chacun peut mener dans son existence, de   «  réduire la consommation d’eau, trier les déchets » à  « traiter avec attention les autres êtres vivants ». Bien que ce ne

soit pas une condamnation directe de l’élevage industriel, nos relations avec les autres créatures du monde sont régulièrement évoquées dans l’encyclique. Le Pape cite l’édition la plus récente du catéchisme qui selon lui remet en cause, de manière très directe et insistante, ce qui serait un anthropocentrisme déviant :

« Chaque créature possède sa bonté et sa perfection propres [...] Les différentes créatures, voulues en leur être propre, reflètent, chacune à sa façon, un rayon de la sagesse et de la bonté infinies de Dieu. C’est pour cela que l’homme doit respecter la bonté propre de chaque créature pour éviter un usage désordonné des choses ».

C’est le texte récent le plus important du Christianisme sur ce sujet, et il faut espérer qu’il soitune base pour l’avenir.

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Livres sacrés 

Toutes les principales religions ont des textes sacrés, qui sont soit vus comme la parole de Dieu, ou comme des enseignements inspirés par Dieu, et rédigés par un chef spirituel.

HindouismeLes Védas : les plus anciens des livres sacrés, datant pour certains de 1700 avant notre ère. Ecrits en sanscrit, et inspirés par Dieu selon certains. Il y a quatre Veda : le Rig-véda, le Yajur-véda, le Sama-véda et l’Atarva-véda.

Les Upanishads : recueils de textes sanscrits évoquant l’enseignement de la Vérité suprême (le Brahman), les moyens pour l’atteindre et l’être individuel, l’Atman. Certains datent du VIème ou VIIème siècle avant JC, d’autres de notre ère. Nombre de philosophes occidentaux ont été influencés par les Upanishads. 

Les Puranas : textes anciens décrivant les origines de l’univers, la généalogie des dieux etc.

Le Bhagavata Purana : texte de dévotion.

La Bhagavad-Gîtâ : un livre majeur, partie centrale du Mahâbhârata, raconte l’histoire d’Arjuna, un prince guerrier et de son professeur le dieu Krishna. Il décrit la manière l’atteindre le moksha, la libération : par la connaissance, la dévotion, l’action ou  la méditation.

TaoismeLe Tao Tö King  : datant du VIème siècle avant JC et vraisemblablement écrit par Lao Tseu. Il s’agit d’un texte poétique court décrivant le Tao ou la « voie », le processus mystique de l’univers et de notre relation avec lui.

Le  Zhuangzi, écrit par  Zhuangzi (Tchouang-tseu) aux Vème-IIIème siècle avant JC : recueil de paraboles courtes et amusantes.

Confucianisme 

Les Analectes : recueil de discours du philosophe Confucius. Enseignement moral, portant notamment sur la manière d’atteindre l’harmonie, et qui garde une influence forte en Chine. 

Bouddhisme Les Sutras (ou Suttas) : mise par écrit des enseignements du Bouddha.

Le Tripitaka (canon bouddhique) : recueil d’enseignements rédigés en Pali. Vénéré particulièrement par les bouddhistes Theravadan. Inclut le Dahammapada.

Les Sutras Mahayana : textes additionnels des bouddhistes Mahayana. Incluent le Sutra du Cœur et le Sutra du Lotus.

JudaïsmeLa Bible juive ou hébraïque : inclut la Torah et d’autres textes, majoritairement en hébreu.

La Torah : les cinq premiers livres de la Bible, contenant l’histoire du peuple d’Israël jusqu’à la mort de Moïse. Le terme peut aussi être utilisé pour décrire l’ensemble des enseignements du judaïsme.  

Talmud : texte central du Judaïsme, et la base de l’ensemble des codes de la loi juive.

Christianisme La Bible : recueil de textes, divisés entre l’Ancien Testament, écrit en hébreu, et le Nouveau Testament, qui contient les Evangiles, les écrits des apôtres, en grec. Les textes sont considérés d’inspiration divine. 

IslamLe Coran : le livre principal de l’Islam. Les musulmans considèrent qu’il a été transmis directement au prophète Mahomet par l’ange Gabriel et écrit par les compagnons du prophète. 

Hadith : recueil des enseignements et actions du prophète Mahomet, rassemblés après sa mort.

SikhismeLe Guru Granth Sahib : il reprend les enseignements des dix gourous du Sikhisme. Il date des XVème-XVIIIème siècles de notre ère. Les textes sont considérés d’inspiration divine. 

GLOSSAIRE

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Les citations bibliques proviennent de la  Bible en français, version Louis Segond 1910 http://www.info-bible.org/lsg/INDEX.htmlLes citations du Coran proviennent de http://islam.faq.free.fr/Les citations des Upanishads sont traduites en français à partir de la version anglaise “The Upanishads” translated by Eknath Easwaran, Nilgiri Press, USA, 1987 Les citations du Tao Tö King sont traduites en français à partir de la version anglaise Tao Te Ching, Tr Stephen Mitchell, Kyle Cathie, 2000 

1 / FAOSTAT, 2015. Base de données de la FAO - Food and Agriculture Organisation of the United Nations 

2 / Traduit de l’anglais : Swami Vivekananda, 1896. The Complete Works of Swami Vivekananda [Volume 3] 

3 / Traduit de l’anglais : Aristote, “De Anima” 11.3, http://classics.mit.edu/Aristotle/soul.html 

4 / Traduit de l’anglais  : St Isaac de Ninive, Homily 74, in ”Mystic Treatises by Isaac of Nineveh”, translated by A.J. Wensinck (Amsterdam, 1923), 386

5 / Société mondiale de protection des animaux. Sentience Mosaic, www.animalmosaic.org/sentience 

6 / Traduit de l’anglais :  Moses Maimonides, “Guide for the Perplexed”, Part 3, 48:3 

7 / Traduit de l’anglais : Darwin, C. 1871, The Descent of Man and Selection in Relation to Sex. John Murray, London 

8 / Y Wan, 2013. De nombreux scientifiques Chinois sont plus opposés à la protection animale que l’opinion publiques. Interview avec le Pr Jiang Jinsong. www.newschinamag.com/magazine/many-chinese-scientists-are-more-opposed-to-animal-protection-than-the-gene 

9 / Traduit de l’anglais : Fonds mondial pour la nature, 1986. The Assisi Declarations. Jewish Declaration on Nature. Cité dans i www.arcworld.org/downloads/THE%20ASSISI%20DECLARATIONS.pdf 

10 / Traduit de l’anglais, cité notamment dans Eisenman, M.D, 2005. Let Me Be Your Shield: Anthology of Poems, Essays, and Fables 

11 / Dharma Voices for Animals, non daté. Animals and the Buddha. Film (50:06min)  https://drive.google.com/file/d/0B3fNIN36rRcUMm9hb0RXMEF1Vm8/view?pli=1 

12 / Traduit de l’anglais : Moore, T., 1516. Utopia 

13 / Traduit de l’anglais : Gospelway. www.gospelway.com/religiousgroups/animal_liberation.php 

14 / Traduit de l’anglais : Schweizer, A, 1915. Reverence for Life. Referenced in reverenceforlife.org.uk 

15 / Traduit de l’anglais : Moltmann, J, 1990. At North American Council for Religious Education (NACRE) conference, Caring for Creation 

16 / Moltmann, Jürgen (2012). Ethics of Hope. Margaret Kohl, trans. Minneapolis: Fortress Press, referenced in Martin, G.T., 2015. The presuppositional status of democratic world law and the holistic moral demand for an Earth constitution. http://wgresearch.org/the-presuppositional-status-ofdemocratic-world-law-and-the-holistic-moral-demand-for-an-earth-constitution/ 

17 / Traduit de l’anglais  : Conseil œcuménique des Églises, Septembre 1988. ‘Liberation of Life’. Excerpt from report from meeting at Annecy, France, referenced in The Fellowship of Life, 1990s edition, ‘Calling All Christians and People of Goodwill’. www.all-creatures.org/fol/lit-calling.html 

18 / Traduit de l’anglais : Mayton, M., 26/08/10. Eating less meat is more Islamic. Interview with Gamal al-Banna. www.theguardian.com/commentisfree/belief/2010/aug/26/meat-islam-vegetarianism-ramadan 

19 / Traduit de l’anglais : Linzey, A, 2007. Creatures of the Same God. Winchester University Press

REFERENCES

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Les religions et les animaux Synthèse

Dieu

Sacrifice animal

Rôle des animaux

La relationdes hommeset des animaux

Mangerdes animaux

Élevage industriel

Les voix dela cause animale :historiquement

Les voix de la cause animale : XXème et XXIème siècles

Bouddhisme Christianisme Hindouisme

Pas de dieu en tant que tel. La libération, le nirvana, sont la fin du cycle. Bouddha est un homme éclairé, pas un dieu.

Non. Bouddha condamnait les sacrifices.

Les animaux sont vuscomme des êtres sensibles. Ils peuvent être éclairés et se réincarner en humains.

Il ne faut pas blesser outuer des animaux, et ilfaut faire preuve de metta (bienveillance) envers tous les êtres vivants, et chérir tous les types de vie.

Certains sont végétariens, en particulier en Chine. La plupart des croyants ne tueraient pas un animal.Les bouddhistes theravadan d’Asie du Sud-Est mangent plus généralement de la viande.

Pas d’avis officiel. Devrait logiquement s’y opposer car cela fait souffrir les animaux.

L’empereur indien Ashoka.

Le Dalai Lama, Roshi Philip Kapleau, Thich Nhat Hanh. Le groupe de leaderbouddhistes Dharma Voices for Animals, Matthieu Ricard.

Un Dieu. Une Trinitécomposée du Père du Filset du Saint Esprit, incarnés en un Dieu.Jésus est l’incarnation du Fils.

Non. Jésus a sacrifié sa vie, ce qui est vu comme le sacrifice ultime.

Les animaux sont descréatures de Dieu, mais inférieurs aux hommescar dénués de raison.Une minorité pensentqu’ils feront partie de la Résurrection

Les hommes sont supérieurs mais doivent être bons. Certains fondamentalistes pensent qu’il est possible de traiter les animaux comme ils le souhaitent.

Oui, il est autorisé demanger de la viande.Il existe des restrictions volontaires, commependant le Carême.Les chrétiens orthodoxes jeûnent (pas de viande)pendant une partie de l’année.

Pas d’avis officiel.

Saint Basil, Saint Isaac le Syrien et d’autres saints anciens.Saint François d’Assise,Saint Philippe Neri,Saint Martin de Porres.

Les Révérends John Austin Baker, et Andrew Linzey, Prof. Jurgen Moltmann, Dr Albert Schweitzer, le Pape François.

Brahman, est dans tousles êtres vivants, et dans beaucoup de divinités.Trois Dieux principaux : Brahma (le créateur), Vishnou (le protecteur), et Shiva (le destructeur).Des milliers d’autres Dieux locaux et mineurs.

De nombreux états indiens ont interdit les sacrifices. La plupart des hindouistes s’y opposent.

La plupart voient la même présence divine dans tous les animaux. Ils peuvent se réincarner en humain et atteindre ainsi le [i]moshka[/i], la libération.

Le principe de l’ahimsa,la non-violence, veutque l’homme soit bonavec les animaux. Sinon,ils pourraient renaîtrecomme l’animal qu’ilsont blessé.

La majorité sontvégétariens. La viandede bœuf est interdite car les vaches sont considérées sacrées.

Pas d’avis officiel.

Swami Vivekananda.

Ramana Maharshi,Mahatma Gandhi.

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Islam Judaïsme Autres

Un Dieu. Le mot utilisé est Allah, venant de la même racine que le mot hébreu Elohim.Mahomet est un homme, le dernier des prophètes. Jésus est considéré comme un prophète.

Oui, pour la fête de l’Aïd al-Adha, qui se tient à la fin du hajj (le pélerinage annuel à la Mecque).

Les animaux sont des créatures de Dieu, et le vénèrent. Ils feront partiede la Résurrection avec les hommes.

II faut les protéger. La bontéenvers les animaux peut menerà une récompense divine.

Oui, mais cela doit être halal(autorisé) et tayyib (pur). Il ne fautpas manger de porc, ni d’animaltrouvé mort.

Le Prophète MahometCertains mystiques Souficomme Sofyan al-Thauri,Hazrat Rabia Basri, Abu l’Ala.

Al-Hafiz BA Masri,Nadeem Haque (le petit-fils deM. Masri).

Pas d’avis officiel.

Un Dieu. Le mot pour le créateur est Elohim. Les non-juifs utilisent en général le mot Yahvé, mais les Juifs n’utilisent que les lettres YHVH.

Plus maintenant. Les Juifsorthodoxes disent que les sacrificesanimaux pourront reprendre lorsque sera restauré le temple de Jérusalem.

Les animaux sont des créatures de Dieu, ils font partie de l’alliance.

Le tsaâr baâlei ‘haïm interdit de faire souffrir inutilement les animaux.

Oui, mais cela doit être casher.Le sang doit avoir être retiré desa viande. Il ne faut pas mangerde porc. La viande et les produits laitiers ne doivent pas êtreconsommés ensemble.

Moïse Maimonides.

Isaac Bashevis Singer, Rabbi Moshe Feinstein.

Pas d’avis officiel.

Les Sikhs considèrent leur maîtrele livre sacré Guru Granth Sahib.

Certaines coutumes tribalesautorisent les sacrifices.

les Confucianistes pensent que tianli, le principe céleste, pénètre tous les êtres vivants.

Le husheng, la protectiondes êtres vivants est importanten Chine, dans le taoïsme,le bouddhisme, le confucianisme.Les Sikhs croient au daya, lacompassion envers les animaux.Les Jaïns demandent pardon aux animaux.

Certains Sikhs et certains moines taoïstes sont végétariens.Les Jaïns sont tous végétariens,certains sont véganes.

Nitin Mehta (Jain).

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