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Les détresses neurologiques sont une atteinte du systèmenerveux central ou périphérique. En raison du vieillissementde la population, elles sont la 3e cause de mortalité enFrance. En cas de survie, elles laissent souvent desséquelles particulièrement invalidantes.

A. Définitions et causesLes origines d’une détresse neurologique peuvent êtremultiples. Les plus fréquentes sont :• traumatiques :

- traumatisme crânien,- traumatisme du rachis,Les détresses neurologiques à caractère traumatique sonttraitées dans le chapitre de traumatologie ;

• non traumatiques :- origine métabolique (dysfonctionnement du corpscomme l’hypoglicémie),

- accident vasculaire cérébral (ischémique ou hémorragique),- méningites,- épilepsie,- origine cardiaque,- tumeur du cerveau ;

• réflexes :- syncopes vagales,- hypotension orthostatique (favorisée par la prise demédicaments, d’alcool, une hypovolémie…).

B. Signes générauxLa quasi-totalité des troubles ou des détressesneurologiques se manifeste par des signes communs, quipeuvent être isolés ou associés.

Le bilan d’une victime présentant un trouble ou une détresseneurologique, doit comporter la recherche systématique detous les signes suivants :• signes neurologiques :

- perte de connaissance ;- troubles de la conscience ;- coma;- convulsions ;- diminution ou perte de sensibilité ;- diminution ou perte de motricité ;- anomalie des réactions pupillaires ;

- altération de la parole ;- trouble du comportement ;- céphalées inhabituelles ;- troubles de l’équilibre.

• autres signes dus à l’interaction des grandes fonctionsvitales.

Toute atteinte neurologique peut entraîner une altérationdes autres fonctions vitales. Les signes de la détresseneurologique pourront donc être associés à ceux desdétresses respiratoires et circulatoires.

C. Conduite à tenir généraleLa conduite à tenir générale au cours d’un trouble ou d’unedétresse neurologique consiste, après avoir exécuté, sinécessaire, les gestes d’urgences immédiats, à :

Évaluer le niveau de conscience.

Évaluer les autres fonctions vitales.

Mettre la victime en position d’attente adaptée.

Administrer de l’O2 par inhalation si nécessaire (cf. fiche technique 20-1).

Protéger la victime contre le froid ou les intempéries.

Calmer et rassurer la victime.6

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5.1Généralités

5Les troubles et les détresses neurologiques

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A. GénéralitésLa syncope est un symptôme défini par une perte deconnaissance brève (perte de contact avec le mondeextérieur sans aucune communication) à début d’installationprogressive ou brutale, s’accompagnant d’une perte dutonus postural (donc souvent d’une chute), avec un retourrapide à un état de conscience normal.

Cependant, toutes les pertes de connaissance brèves nesont pas des syncopes (traumatisme crânien, certainescrises d’épilepsie…).

Les syncopes sont dues à une diminution globale etpassagère de la perfusion du cerveau. Leur origine est doncle plus souvent circulatoire.

Les syncopes peuvent être bénignes, d’origine vagale ouconsécutives à une hypotension orthostatique. Elles peuventégalement traduire l’existence de pathologies graves sous-jacentes (trouble du rythme cardiaque, infarctus dumyocarde…) qui ne seront pas étudiées dans ce chapitre.

Il faut impérativement rechercher les signes spécifiques deces maladies graves (examen complet de la victime), avantde conclure à la nature bénigne de la syncope.

Les malaises ne comportant pas de perte de connaissancesont décrits dans le chapitre 9 - partie 1.

Cas particulier de la syncope vagale

Le terme de malaise vagal, anciennement utilisé pour décrirece type de manifestation, est remplacé maintenant par celuide syncope vagale.

Le mécanisme de la syncope vagale est le suivant : lorsd’une forte émotion ou d’une douleur vive, il y a d’abord uneactivation du système nerveux sympathique (réactionnormale de l’organisme à une détresse) qui provoquetachycardie, augmentation de la pression artérielle, pâleurpar redistribution du sang vers les organes prioritaires (cœur,poumons, cerveau) et souvent sueurs. Le système nerveuxparasympathique est ensuite activé pour revenir à l’équilibre.

Chez certaines personnes, la réponse du systèmeparasympathique est excessive et entraîne uneaugmentation exagérée de l’activité du « nerf vague », nerfralentisseur du cœur et dilatateur des vaisseaux sanguins.Ces deux phénomènes entraînent une baisse de la pressionartérielle et par conséquent du débit sanguin cérébralpouvant provoquer une perte de connaissance. Cessyncopes vagales sont bénignes.

B. Signes spécifiquesRechercher par l’interrogatoire de la victime ou de l’entourage:

• les circonstances de survenue de la syncope (souventen fin de repas, en atmosphère chaude, émotion…) ;

• le mode de survenue : progressif ou brutal ;• l’existence de signes d’alarme précurseurs (troubles de

la vue, bourdonnement d’oreilles, son de cloches,bouffée de chaleur…) ;

• une chute éventuelle et ses conséquences ;• une amnésie de l’épisode ou une perte de connaissance

décrite par l’entourage ;• parfois des mouvements musculaires (cloniques)

rappelant ceux de la crise d’épilepsie mais de courtedurée (< 1 min).

Rechercher ou apprécier :• des sensations « d’étourdissement » ou de vertiges » ;• un pouls lent ou difficilement perceptible ;• une pâleur, des sueurs ;• des troubles de la vision, une réduction du champ visuel

ou des mouvements oculaires anormaux ;• des manifestations sonores comme des bourdon -

nements d’oreille, des sons de cloches…;• des nausées ou des vomissements ;• une perte d’urine ;

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5.2

Les syncopes

La syncope imminente

Des signes alertent la victime d’une perte deconnaissance imminente sans forcément qu’elle aitlieu si des gestes adéquats sont effectuésimmédiatement. Quand le débit sanguin cérébraldiminue, les victimes peuvent ressentir certains signesavant la perte totale de connaissance. Ils décrivent dessensations « d’étourdissement » et de « vertiges », uneperte du contrôle des mouvements des yeux oud’autres mouvements, une vision trouble, uneréduction du champ visuel et des manifestationssonores à type de bourdonnement d’oreille. Ils sontsouvent pâles et présentent des sueurs et des nausées.

La syncope vagale typique

Les signes sont identiques à ceux de la syncopeimminente, mais cette fois, faute de gestes adaptés, lavictime perd connaissance.

La syncope vagale atypique

La personne perd connaissance brutalement, sanssignes précurseurs, et chute plus ou moins violemmentavec un risque de blessure.

Classification des syncopesi

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• une absence de morsure de langue ;• la présence de traumatismes éventuels, si chute ;• les signes généraux d’un trouble ou d’une détresse

neurologique ;• les signes des détresses respiratoire ou circulatoire.

C. Conduite à tenirEn parallèle de la réalisation d’un bilan complet et desgestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose de :

Allonger à plat dos la victime consciente, en surélevantles jambes afin de faciliter la récupération.

Mettre en PLS jusqu’à une reprise de conscience complète(cf. fiche technique 17-1 et 17-2).

Immobiliser la tête et le rachis en cas de chute brutale lors de la syncope ou au moindre doute.

Administrer de l’O2 par inhalation si nécessaire.

Dès que la personne est allongée, les mécanismes régulateursde l’organisme se mettent en marche et la personne reprend, normalement, rapidement connaissance.

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A. Généralités

Il s’agit d’une altération de la conscience qui dure depuisplus de 5 minutes et qui peut être légère ou profonde. Lescauses des comas peuvent être délicates à déterminer dufait de l’absence totale de renseignements de la part de lavictime ou de l’entourage. On peut citer parmi les pluscourantes :• un traumatisme crânien ;• une hypoglycémie (le taux de sucre diminue dans le sang

provoquant un ralentissement du fonctionnement descellules du cerveau) ;

• une hypoxie cérébrale (diminution de l’oxygénation ducerveau, qui provoque un ralentissement dufonctionnement des cellules cérébrales) pouvant êtrecausée par :- une détresse respiratoire ou circulatoire,- un accident vasculaire cérébral,- une intoxication par les fumées d’incendie ou lemonoxyde de carbone ;

• une intoxication par drogues, alcool, médicaments,certains produits industriels ;

• une hyperthermie ou une hypothermie grave ;• une méningite, une tumeur cérébrale ;• des troubles métaboliques.

Un coma profond a pour conséquence :• une chute de la langue, qui obstrue les voies aériennes si

la personne est sur le dos ;• une perte du réflexe de déglutition et de toux avec

possibilité de passage dans les bronches devomissements, de sang, de salive, entraînant un étatasphyxique aigu ;

• une détresse respiratoire par dépression des centres dela respiration (intoxication par drogue, par médicaments,traumatismes cérébraux, AVC, tumeurs…) ;

• une hypothermie grave.

En fonction de son origine, le coma peut être isolé ouassocié à des traumatismes ou des atteintes des autresgrandes fonctions vitales.

B. Signes spécifiques

Rechercher par l’interrogatoire de la famille ou des témoins :• les circonstances de survenue: traumatisme, intoxications

(rechercher des boîtes de médicaments, des bouteillesd’alcool…), une maladie (rechercher de l’insuline dansle réfrigérateur si aucune cause n’est retrouvée…) ;

• l’horaire de la perte de connaissance ;• les modalités d’apparition du coma : brutal ou progressif,

précédé d’une fatigue extrême, d’une agitation (hypogly-cémie), de maux de tête, de vomissements

• les antécédents médicaux et chirurgicaux ;• les traitements suivis.

Rechercher ou apprécier :• les signes généraux d’un trouble ou d’une détresse

neurologique, notamment la profondeur du coma par lescore de Glasgow ou des mouvements anormaux,convulsions ;

• les signes des détresses circulatoires (en particulier unpouls lent ou difficilement perceptible) ou respiratoires ;

• la réaction pupillaire ;• des signes de traumatisme ;• des sueurs abondantes et une grande pâleur ;• une morsure de la langue ou une perte d’urine ;• une odeur anormale de l’haleine (alcool, odeur de

pomme…);• des vomissements alimentaires ou sanglants ;• des traces de piqûre récentes ;• la température corporelle ;• la glycémie capillaire.

C. Conduite à tenirLa conduite à tenir est celle décrite dans le chapitre du bilanprimaire de la victime inconsciente qui respire et nécessitela médicalisation de l’intervention.

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5.3

Les pertes de connaissance prolongées ou comas

La demande de transport est la règle devant tout coma.Cependant, trois situations peuvent en différer lademande et éventuellement entraîner un transport nonmédicalisé :• la phase comateuse qui suit la crise d’épilepsie. Il

s’agit d’une phase transitoire qui se termine le plussouvent par une récupération totale de la conscienceen moins de 30 minutes en moyenne;

• les comas simulés qui servent de prétexte à certainespersonnes pour culpabiliser l’entourage ou pouréchapper à une situation inconfortable (garde-à-vue,différends familiaux…). Ils peuvent être soupçonnésgrâce à l’existence de signes discordants. Alors que lecoma semble profond, on pourra par exempleconstater que :- le bras de la victime évite son visage lorsqu’on le

lâche au-dessus ;- il y a une forte résistance lorsque l’on tente d’ouvrir

les paupières ;- la respiration est le plus souvent normale.

Le transport non médicalisé de certains types de comasi

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• le coma hystérique n’est pas une simulation, maisune manifestation psychiatrique vraie. Souventdifficile à différencier du vrai coma, il présentetoutefois les mêmes signes que ceux décrits ci-dessus.La cause déclenchante est nettement moins évidenteque dans les comas simulés.

Il est interdit de stimuler la victime d’une autre façonque celle préconisée dans l’évaluation du score deGlasgow.

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A. Les accidents vasculaires cérébrauxet les hémorragies méningées

A.1 Généralités

Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) correspondentà un arrêt brutal de la circulation sanguine dans une partiedu cerveau. Ils peuvent entraîner des séquelles irréversiblesou le décès de la victime.

Les mécanismes de l’AVC sont de deux types distincts, enfonction de la cause.

Type ischémique (80 %)

Il s’agit de l’obstruction d’un vaisseau sanguin par un caillotou par le spasme d’une artère (ischémie).

La zone du cerveau qui n’est plus irriguée va souffrir dumanque d’O2 en quelques secondes. Si le caillot persiste,les neurones concernés meurent en quelques minutes.Les AVC se manifestent par un déficit neurologique brutal etvariable dont la nature et l’importance dépendent de la tailleet de la localisation du vaisseau sanguin touché.Cette obstruction peut être permanente ou transitoire.Parfois l’artère se désobstrue spontanément et les signescliniques observés vont disparaître plus ou moins vite enfonction de la durée de l’obstruction et devront être notésimmédiatement. Dans ce dernier cas, on parle d’accidentischémique transitoire (AIT). Cet AIT est un signal d’alarmequi peut annoncer un AVC constitué et doit êtresystématiquement transporté en milieu hospitalier.

Les AVC sont favorisés par :• l’âge, qui fragilise les vaisseaux sanguins ;• l’hypertension artérielle ;• le diabète ;• le cholestérol ;• le tabagisme, l’alcoolisme;• les efforts (rupture d’anévrisme) ;• certains traitements (anticoagulant, aspirine, pilule

contraceptive).

Type hémorragique (20 %)

Il s’agit d’une hémorragie due à la rupture :• d’un vaisseau sanguin (souvent chez des personnes

âgées hypertendues) ;• d’une malformation vasculaire (anévrisme chez le sujet

jeune, par exemple).

On parle alors d’AVC hémorragique. La gravité des lésionscérébrales est fonction de l’importance de l’hémorragie etde sa localisation.

Les hémorragies méningées sont consécutives à la rupturedes vaisseaux sanguins méningés, le plus souvent au coursd’un effort ou d’une poussée hypertensive lorsqu’il y a unemalformation (anévrisme), ou après un traumatisme (cf. chapitre 15).Du sang va s’écouler dans l’espace situé entre et autour desméninges, entraînant, par la compression du cerveau, dessignes cliniques plus ou moins graves en fonction del’importance de l’hémorragie.Il s’agit d’une urgence vitale, souvent mortelle, ou pouvantêtre responsable d’une invalidité permanente.

5.4

Les principales pathologies neurologiques

L’accident vasculaire cérébral hémorragiqueL’accident vasculaire cérébral ischémique

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7BSP 200.2 - Secours à victimes

Obstruction d’un vaisseau sanguinHémorragie due à la rupture

d’un vaisseau sanguin

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Elles se traduisent par des signes méningés : céphalées(souvent brutales), photophobie, vomissements, raideur dela nuque, signes que l’on peut retrouver dans la méningite,mais sans fièvre.

A.2 Signes spécifiquesRechercher par l’interrogatoire de la victime ou de l’entourage:

• les antécédents (familiaux, hypertension, AVC antérieurs,un trouble du rythme cardiaque à type d’arythmie…);

• le facteur déclenchant éventuel (effort, pousséehypertensive…) ;

• l’heure de survenue, c’est-à-dire l’heure du dernier moment où l’état neurologique de la victime était encorenormal, d’après elle ou les témoins ;

• le traitement en cours ;• l’état de dépendance ou d’impotence antérieur de la

victime (victime grabataire).

Rechercher ou apprécier :• les signes généraux d’un trouble ou d’une détresse

neurologique, notamment :- des convulsions ;- un déficit de la motricité (hémiplégie, hémiparésie,monoplégie, monoparésie) ;

- une anomalie de la parole (aphasie) ;- une asymétrie de l’expression faciale (paralysie faciale);

• un déficit visuel d’apparition brutale (amputation duchamp visuel ou déviation du regard) ;

• l’orientation spatio-temporelle ;• des troubles de l’équilibre d’apparition brutale et récente;• des céphalées violentes, inhabituelles, d’apparition

brutale et sans cause apparente ;• des vomissements répétés ;• la régularité du rythme cardiaque par la prise du pouls

(en cas d’arythmie, rechercher son ancienneté) ;• la symétrie de la pression artérielle entre les deux bras

(afin d’éliminer une dissection aortique) ;• la glycémie ;• les signes de détresse circulatoire ou respiratoire.

A.3 Conduite à tenir

En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et desgestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose de :

Allonger la victime en position horizontale stricte pouraméliorer l’apport de sang au cerveau.

Administrer de l’O2, par inhalation, si nécessaire.

Réaliser un bilan complet.

Contacter la coordination médicale sur le numéro « urgent ».

Surveiller attentivement la victime.

Brancarder en position horizontale.6

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L’AVC est une pathologie dont la prise en charge estextrêmement urgente, car elle peut entraîner desséquelles invalidantes ou s’aggraver rapidement.Un traitement peut, dans certains cas, nettementaméliorer le devenir des victimes s’il est mis en œuvrele plus tôt possible (idéalement moins de 2 heuresaprès la survenue des premiers symptômes. Onconsidère qu’après 6 heures de délais, les lésions sontdéfinitives et le traitement inefficace).

Hormis dans les cas d’une détresse vitale associée oude signes de gravité particuliers reconnus par lemédecin coordinateur, l’équipage du VSAV sera amenéà prendre directement en charge ces victimes pour lestransporter le plus rapidement possible vers un servicespécialisé, les urgences neuro-vasculaires (UNV).Dans ce service, la victime est amenée directement enneuroradiologie et bénéficie immédiatement d’unexamen (IRM) qui permet de déterminer le type del’AVC. En présence d’un caillot, on tente de la détruirepar l’injection de produits spécifiques (trombolyse).En présence d’un AVC, le chef d’agrès doit transmettreun bilan complet au médecin ou à l’infirmier de lacoordination sur le numéro urgent en précisant l’heuredu début des symptômes : l’heure prise enconsidération pour le début de l’AVC correspondant audernier moment où l’état neurologique était normalselon les témoins de la victime. L’heure de début destroubles ne peut être connue si la victime se réveilleavec les signes de l’AVC.Une fois les renseignements recueillis par le médecinou l’infirmier de la coordination, une place estimmédiatement recherchée en UNV. Parfois le médecinou l’infirmier peuvent se mettre en conférence avec leneurologue et le chef d’agrès. Pendant la recherche deplace, la victime est brancardée dans le VSAV, le chefd’agrès veille le canal de la coordination médicale oudoit pouvoir être joint sur un téléphone portable.

Les modalités de brancardage et de transport sont lessuivantes :• durant le brancardage, la victime doit être strictement

allongée sauf avis contraire du médecin coordinateur;• si possible, la victime sera accompagnée d’un

membre de sa famille et de son dossier médical ;

Principaux anticoagulants et antiagrégants que l’on peut rencontrer

Protocole de prise en charge desurgences neuro-vasculaires (UNV)

Nom du médicament Nom générique

Sintrom, miniSintrom® acénocoumarol

Previscan® fluindione

Coumadine® warfarine

Lovénox®(injection sous-cutanée)

exoparine sodique

Fraxiparine®(injection sous-cutanée)

nadroparinecalcique

Innohep® (injection sous-cutanée)

tinzaparine sodique

Kardégic® (antiagrégant)acétylsalicylate de lysine

Plavix® (antiagrégant) clopidogrel

Efiant® prasugrel

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B. Les convulsions et l’épilepsie

B.1 Généralités

Le système nerveux peut, pour différentes raisons, semettre en hyperactivité provoquant une décharge soudaine,excessive et synchrone de neurones. Cela se traduit le plussouvent par une perte de connaissance brutale et dessecousses musculaires désordonnées et violentes,appelées convulsions : c’est la crise convulsive.

La crise convulsive a des causes diverses :• causes cérébrales :

- maladie épileptique ;- traumatisme crânien grave ;- tumeur cérébrale ;- malformations cérébrales ;- maladies infectieuses (méningites, encéphalites…) ;- séquelles d’accidents vasculaires cérébraux ou dechirurgie cérébrale.

• causes non cérébrales :- hypoglycémie ;- intoxications (médicaments, alcool ou CO) ;- hyperthermie grave chez l’adulte et surtout chez l’enfant;- hypoxies et anoxies.

Dans un grand nombre de cas, les sapeurs-pompiers sontconfrontés à des crises convulsives qui surviennent chezdes épileptiques connus et traités. La maladie épileptiqueest causée par une susceptibilité particulière des cellulescérébrales à différents stimuli.

Les facteurs favorisant la crise chez un épileptique connu sont:• le manque de sommeil ;• l’alcool ;• la rupture du traitement (volontaire, par oubli, ou par

manque de médicament) ;

• les stimulations lumineuses intermittentes (stroboscope,jeux vidéo…).

Les crises convulsives peuvent être de différents types.

La crise convulsive généralisée dite « tonico-clonique »

Elle se décompose en 4 phases :• phase de début, brève :

- la personne pousse un cri et perd brutalementconnaissance ;

- elle chute violemment avec souvent :- des plaies du cuir chevelu, de l’arcade sourcilière,- des traumatismes divers (fracture du nez…).

Chez les épileptiques qui font des crises habituelles, il existeparfois des signes annonciateurs appelés prodromes etqui sont toujours les mêmes (troubles de la vision,sifflements d’oreille). La personne les reconnaît, anticipela crise et s’allonge afin d’éviter les traumatismes.

• phase tonique, d’une durée comprise entre 30 secondeset une minute.Elle se manifeste par :- un raidissement de tout le corps par contracture desmuscles ;

- une contraction violente des mâchoires pouvant entraînerune morsure de la langue (sang au niveau des lèvres) ;

- une hypersalivation ;- un arrêt respiratoire par blocage de la cage thoracique(blocpnée) entraînant parfois une cyanose;

- une déviation des yeux vers le haut (révulsion oculaire).• phase clonique, d’une durée d’une minute environ.

Elle se manifeste par :- des convulsions : mouvements saccadés en flexion-extension (de la tête et des membres) ;

- parfois une perte d’urine et des matières fécales.• phase de récupération, d’une durée de quelques minutes

à 30 minutes en moyenne.Elle comprend une phase de coma profond sans réactionaux stimuli, suivie d’une reprise progressive de laconscience (phase de récupération).

La caractéristique de la crise convulsive généralisée est quele malade ne se souvient jamais de sa crise.

La crise convulsive partielle

Lors d’une crise convulsive partielle :• la personne peut être consciente ou non ;• seule une partie du corps convulse. Par fois, il s’agit

simplement de la contraction rythmique d’un pouce, deslèvres ou d’une paupière.

L’état de mal convulsif

Dans certains cas, les crises peuvent se succéder soit defaçon :• continue pendant plus de 10 minutes ;• discontinue avec ou sans reprise de la conscience entre

les crises.

On parle alors d’état de mal épileptique. Il doit êtreconsidéré comme une urgence et nécessite lamédicalisation de la victime.

Il ne faut pas confondre les convulsions avec les contractionsmusculaires que l’on observe lors d’une crise de tétanie.

5.4 Les principales pathologies neurologiques

5

9BSP 200.2 - Secours à victimes

• sur ordre, le transport s’effectuera à l’aide desavertisseurs sonores et lumineux;

• arrivé au centre hospitalier, l’équipage qui a effectuéle transport attend la présence et l’accord duneurologue sur place pour se rendre disponible.

Lorsque la victime ou son entourage n’ont pas alertéles secours dès l’apparition des signes, mais si on esttoujours dans un délai de moins de 6 heures, il estprimordial de ne plus perdre de temps pour letransporter. Avec l’accord de la coordination, lebrancardage peut alors se faire en position assisejusqu’au VSAV, sans demander de renforts même si lecheminement est compliqué.

Électro-encéphalogramme lors d’une crise d’épilepsie

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B.2 Signes spécifiques

Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de l’entourage:• l’existence d’une épilepsie connue ;• les antécédents (diabète, tumeur cérébrale…) ;• le(s) facteur(s) déclenchant(s) (arrêt du traitement,

intoxication, prise d’alcool, fièvre, traumatisme,grossesse, fatigue…) ;

• l’heure de début et la durée de la crise ;• le nombre de crises et l’intervalle entre elles avec ou

sans récupération de la conscience ;• le traitement en cours.

Cette recherche prend une importance accrue si l’on est enprésence d’une première crise chez un épileptique nonconnu.

Rechercher ou apprécier :• les signes généraux d’un trouble ou d’une détresse

neurologique, notamment la persistance desconvulsions, parfois discrètes (commissure des lèvres,paupières, pouce…),

• une amnésie totale de l’épisode;• un retour progressif à la conscience ;• la présence d’un traumatisme dû à une éventuelle chute

(plaie du cuir chevelu, de l’arcade sourcilière, fracture dunez, luxation de l’épaule…) ;

• une possible perte d’urine ou des matières fécales ;• une morsure de la langue ;• la température. En cas de fièvre, rechercher un purpura

(cf. paragraphe D sur les méningites) ;• la glycémie ;• des signes de détresse circulatoire ou respiratoire.

B.3 Conduite à tenir

En règle générale, les secours sont présents sur les lieuxaprès la partie tonique ou clonique de la crise. Dans ce cas,en parallèle de la réalisation d’un bilan complet et desgestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose de :

Mettre en PLS, après vérification de la respiration.

Administrer de l’O2 par inhalation si nécessaire.

Surveiller attentivement la victime durant la phase de récupération.

Protéger la victime contre le froid, la chaleur ou les intempéries.

Demander un renfort médicalisé si l’on est en présenced’un état de mal épileptique ;

ou

Contacter la coordination médicale (sauf si l’on est dansle cas de non-contact).

Transporter en milieu hospitalier, particulièrement si :- il s’agit d’une première crise chez un épileptique nonconnu;

- la victime présente des crises fréquentes (inadaptationdu traitement).

Si la crise a lieu en présence des sapeurs-pompiers :

Amortir la chute.

Éloigner les objets qui pourraient blesser la victime aumoment des convulsions.

Protéger la tête en interposant entre la tête et le sol desvêtements, une couverture ou, à défaut, les mains.

Mettre en PLS la victime, après avoir vérifié sa respira-tion, dès la fin des convulsions et jusqu’à récupérationde sa conscience (cf. fiche technique 17-1 et 17-2).

Administrer de l’O2, par inhalation si nécessaire.

Surveiller attentivement la victime.

Protéger la victime contre le froid, la chaleur ou les intempéries.

Rassurer la victime et compléter le bilan secondaire.

Ne pas tenter de mettre quoi que ce soit dans la bouchede la victime.

C. Les convulsions hyperthermiques chez l’enfant ou crises fébriles

C.1 Généralités

Les convulsions hyperthermiques sont consécutives à uneréaction du cerveau immature de l’enfant qui a de la fièvrelors d’une maladie infectieuse. On les appelle actuellementcrises fébriles.Généralement, ces convulsions sont bénignes et cessentspontanément la plupart du temps. Elles présentent lessignes d’une crise d’épilepsie (convulsions généralisées oupartielles), souvent de courte durée. Le plus souvent, lacrise est unique mais peut être parfois multiple.Elles ne sont en rien liées à une épilepsie et ne signifientnullement que l’enfant sera épileptique ultérieurement.Les convulsions liées à un coup de chaleur sont traitées àpart (cf. chapitre 12 – partie 02).

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Médicaments couramment rencontréschez une personne épileptique

Nom du médicament Nom générique

Dépakine® acide valproïque

Rivotril® clonazépam

Valium® diazépam

Gardénal® phénobarbital

Tégrétol® carbamazépine

Keppra® lévétiracétam

Lamictal® lamotrigine

Lyrica® prégabaline

Prodilantin® fosphénytoïne

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C.2 Signes spécifiques

Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou del’entourage et en consultant le carnet de santé :

• les antécédents (crises convulsives antérieures) ;• le(s) facteur(s) déclenchant(s) (fièvre, maladie…) ;• l’heure de début et la durée de la crise convulsive ;• le type de convulsions (généralisées ou partielles) ;• le nombre de crises (si multiples) et l’intervalle entre

elles, avec ou sans récupération ;• le traitement en cours.

Rechercher ou apprécier :• les signes généraux d’un trouble ou d’une détresse ou

neurologique, notamment :- la persistance des convulsions, par fois discrètes (commissure des lèvres, paupières, pouce…),

- un retour progressif à la conscience ;• la présence d’un traumatisme dû à une éventuelle chute

(plaie du cuir chevelu, de l’arcade sourcilière, fracture dunez, luxation de l’épaule…) ;

• une possible perte d’urine ou des matières fécales ;• une morsure de la langue ;• la présence d’un purpura (la présence de boutons ou de

taches sur le corps de l’enfant, cf. encadré ci-dessous) ;• la température, afin de confirmer l’origine hyper -

thermique des convulsions ;• des signes de détresse circulatoire ou respiratoire.

C.3 Conduite à tenir

En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et desgestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose de :

Refroidir doucement l’enfant en :- le découvrant ;- posant des linges humides (température ambiante) surson front, sa nuque.

Surveiller attentivement la victime.

Contacter la coordination médicale.

Administrer, sur ordre de la coordination, un médicamentdestiné à faire chuter la température.

D. Les méningites

D.1 Généralités

Les méninges sont des membranes fortement vasculariséesqui entourent le cerveau et la moelle épinière et qui sontsusceptibles de subir des atteintes d’ordre :• hémorragique (cf. paragraphe 5.4 A) ;• infectieux.

Les méningites trouvent leur origine dans 2 causes distinctes.

Les causes bactériennes

Certaines bactéries sont particulièrement agressives. Lesplus connues sont le méningocoque et le pneumocoque.Elles déclenchent une infection purulente des méninges etaffectent préférentiellement les enfants et les jeunesadultes (< 25 ans). Souvent très graves, ces infections sontcontagieuses à condition d’avoir soit :• un contact direct (moins d’un mètre) avec les sécrétions

oropharyngées de la victime;• un contact indirect prolongé avec la victime (plus d’une

heure). Ex : école, boîte de nuit…

La personne contaminée contractera la méningite et pourradevenir contaminante à son tour.

Les causes virales

Pratiquement toutes les maladies virales peuvent entraînerune méningite (rougeole, oreillons…). Il s’agit d’uneinflammation des méninges qui donne des formes engénéral moins graves que les méningites bactériennes et quine sont pas contagieuses.La personne au contact de la victime peut contracter lamaladie ayant entraîné l’inflammation mais pas uneméningite.

D.2 Signes spécifiques

Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou del’entourage :

• un contact avec une personne atteinte de méningite ;• les allergies connues (traitement antibiotique à instaurer

en urgence).

Rechercher ou apprécier :• les signes généraux d’un trouble ou d’une détresse

neurologique ;• des signes neurologiques particuliers :

- une raideur de la nuque (douleur importante lors de laflexion de la tête),

- des céphalées violentes,- des nausées et, souvent, des vomissements en jet,- une photophobie,- une position en chien de fusil ;

• des signes infectieux :- fièvre,- les signes d’un purpura fulminans ;

• des signes de détresse circulatoire ou respiratoire.

D.3 Conduite à tenir

En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et desgestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose de :

Se protéger par :- des lunettes ;- un masque FFP2.

En l’absence d’une détresse vitale immédiate :

Administrer de l’O2, par inhalation si nécessaire.

Déshabiller complètement la victime pour rechercher lessignes de purpura.

Surveiller attentivement la victime.

Compter le nombre de lésions apparues depuis l’arrivée,en cas de présence d’un purpura fulminans.

Apprécier la pression artérielle à intervalles réguliers.

Contacter la coordination médicale d’urgence.

Cercler les lésions à l’aide d’un stylo afin de faciliter ledénombrement et de surveiller leur extension.

Conseiller aux proches et à l’entourage de consulter unmédecin.

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5.4 Les principales pathologies neurologiques

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BSP 200.2 - Secours à victimes12

Le purpura fulminans est un signe de complication dela méningite. Il se manifeste par de petites tachesrouges ou violacées, correspondant à une diffusion desang à l’extérieur des vaisseaux sanguins, qui sedéveloppent rapidement au hasard sur le corps. Il peutêtre présent avant l’arrivée des secours, mais peutégalement apparaître de façon significative pendantl’examen.Il est causé par la diffusion généralisée dans toutl’organisme de toxines issues des germes. Il vaentraîner une altération très rapide de l’état général dela victime. En l’absence de traitement immédiat, lamort peut survenir dans les heures qui suivent pardéfaillance des organes vitaux.

i Le purpura fulminans

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Page 13: BSP 200.2 05 Troubles et détresses neurologiques.pdf

13BSP 200.2 - Secours à victimes

Bilan primaire

Bilan secondaire

Procedure 5.1 - Prise en charge d’une victime inconsciente

Mettre la victimeen PLS

Mettre la victimeen PLS

Administrer de l’O2 en inhalation

Demander un renfort médicalisé

Surveiller en permanence, particulièrement la respiration

Les voies aériennes sont-elles encombrées?

Désencombrer les voies aériennes

Protéger la victime contre le froid, la chaleur ou les intempéries

Poser un collier cervicalEffectuer une palpation

sommaire

NON NON

• La victime:- est inconsciente ;- respire ;- est sur le dos ;

• Les VA sont libérées.• Un maintien tête est effectué.• Un éventuel casque de protection a été

retiré.• Le matériel de réanimation a été préparé.

• La victime:- est inconsciente ;- respire ;- est sur le dos.

• Les VA sont libérées.• Le matériel de réanimation a été préparé.

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