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association caoba pérou
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Créée le 03 septembre 2007 par des citoyens du monde, l’Association Caoba a pour
principal objectif de réunir les moyens matériels et immatériels nécessaires au soutien et à
la réalisation de projets d’aide au développement durable en Amazonie péruvienne.
Par ses actions, Caoba entend améliorer les conditions de vie sanitaires, éducatives,
culturelles, sociales et économiques des populations amazoniennes, tout en promouvant la
préservation de leur environnement.
Dans un premier temps, CAOBA développera ses activités dans le Sud-est du Pérou,
dans la Province du Manu (cf. p.3) et en France, dans l’Hérault, département où siège l’as-
sociation.
CAOBA, une association récemment créée
Pourquoi avoir choisi le nom de Caoba?
Le caoba (Swietenia macrophylla G. King) est plus connu en France sous le nom
d’Acajou d’Amérique et au Pérou d’Aguano. Il est aussi appelé « l’or rouge » par les
extracteurs forestiers. Considéré comme l’une des essences amazoniennes les plus précieu-
ses, le caoba est aujourd’hui inscrit comme espèce en danger sur la liste CITES. Espèce très
disséminée (un arbre pour dix hectares de forêt), son exploitation menace des écosystèmes
à caractère unique.
L’Association Caoba a choisi de porter le nom de cet arbre car il symbolise en grande
partie les problèmes environnementaux et sociaux actuellement rencontrés en Amazonie
péruvienne : déforestation massive et irraisonnée, taille illégale, spoliation et infraction des
territoires indigènes, travail forcé pour l’extraction du bois, etc.
Face à la mise en péril de l’Amazonie et de ses populations, des citoyens français et
péruviens ont décidé de créer une association régie par la loi de 1901: Caoba, Association
pour le développement durable de l’Amazonie péruvienne.
Le Caoba, un géant de l’Amazonie...
Sommaire :
• Caoba, une association récemment créée
• Pourquoi le nom Caoba?
• Compte-rendu des activités 2007:
- Forum des Associations
- Donation de médicaments
- Conférence Conservation - Amazonie
• Manu, un paradis pour les allochtones
• Programme « Replantons la forêt »
CAOBA, Bulletin d’information n°01, 1er semestre 2008, Montpellier
Association Caoba
17 rue de Vendargues
34 830 Clapiers
Tél.: 04 67 59 17 02
E-mail: [email protected]
Tayakome et Yomybato sont deux villages matsiguenga, comptant chacun 250 habitants
et dont la moitié ont moins de 15 ans. Ces populations n’ayant aucune source de revenu sont
bénéficiaires du programme SIS (Système Intégral de Santé) mis en place par le Ministère de
la Santé péruvien en 2001. Ce programme devrait leur permettre d’avoir une assistance médi-
cale gratuite. Cependant l’approvisionnement des dispensaires de ces deux villages par le Mi-
nistère de la Santé est très irrégulier et les médicaments font souvent défaut aux infirmiers
chargés d’administrer les soins.
Au cours d’un voyage effectué au Pérou en novembre 2007, des membres de CAOBA ont
acheminé jusqu’au Manu des médicaments pour les dispensaires de Tayakome et Yomybato.
Les médicaments amenés étaient des médicaments génériques destinés exclusivement à
l’aide humanitaire qui avaient été préalablement achetés auprès de l’association Pharmacie
Humanitaire Internationale – Hérault (PHI 34). Chaque dispensaire a reçu de l’amoxicilline
250 mg (1000 comprimés), du cotrimoxazole 480 mg (1000 comprimés), du mébendazole 100
mg (1000 comprimés), du paracétamol 100 mg (1000 comprimés), du paracétamol 500 mg
(1000 comprimés). PHI 34 nous a aussi fourni gracieusement des crèmes et poudres à base de
bifonazole 1% (10), des ampoules injectables à base de gentamicine 40 et 80 mg (60), de la
bétadine jaune – Povidone iodée 10 % (06), des tulles gras (40), ainsi que du matériel médical
tels que des ciseaux (06), des pinces (06), des bandes extensibles (06) ; l’ensemble ayant été
répartis entre les deux dispensaires.
Si ces médicaments constituent une base pour faire face aux maladies les plus répandues
chez ces populations, d’autres manquent encore, en particulier des sels oraux de réhydratation.
La principale cause de mortalité infantile restant la déshydratation causée par des diarrhées,
des sels (ainsi que d’autres médicaments) seront donnés aux dispensaires de Tayakome et Yo-
mybato lors d’un prochain voyage prévu en mai 2008.
���� Approvisionnement en médicaments des dispensaires de Tayakome et Yomybato (Manu, Pérou, Novembre 2007)
Devant la mise en péril des ressources et milieux naturels, la conservation de l’environne-
ment apparaît chaque jour davantage comme un enjeu majeur pour garantir le futur de l’huma-
nité. Pour préserver la biodiversité, plusieurs centaines de milliers d’Aires Naturelles Proté-
gées ont été créées ces dernières décennies. Aussi nécessaire qu’elle puisse être, l’instauration
de ces espaces pose de nombreux problèmes sociaux (déplacement de populations humaines,
limitation d’accès aux ressources naturelles, etc.).
Au cours de la conférence « Conservation de l’Amazonie & Populations autochtones :
Conflits d’intérêts dans le parc national du Manu (Pérou) », l’ethnologue Fany Puygrenier
Vargas a abordé les conséquences sociales engendrées par les politiques de conservation à
partir du cas particulier du Parc National du Manu. Ce parc a été créé en 1973 en Amazonie
péruvienne sur les territoires de divers peuples amérindiens, dont le peuple Matsiguenga. Les
populations indiennes, qui devaient être expulsées, ont finalement été tolérées au sein de ce
parc, à condition qu’elles « continuent leurs pratiques traditionnelles pour satisfaire leurs be-
soins de subsistance ». Seul un droit d’usage leur est depuis concédé sur leurs terres.
Au moment où l’ONU approuve la Déclaration sur les droits des Peuples autochtones, le
cas du Manu permet de s’interroger sur la légitimité exercée par ces peuples sur leur propre
territoire et sur les apports qui devraient être les leurs aux politiques de conservation.
���� Conférence « Conservation de l’Amazonie & Populations autochtones :
Conflits d’intérêts dans le Parc National du Manu (Pérou). »
( Agropolis Museum, Montpellier, le 20 décembre 2007)
Le Manu,
Parc National & Territoire indigène
Contrôle médical des enfants à Maïzal
(Tayakome, Manu)
Page 2 Caoba, Bulletin n°01
Compte-rendu des activités 2007 :
���� Participation au Forum des Associations (Clapiers, le Samedi 08 septembre 2007)
Participer à ce Forum des Associations à Clapiers, commune de domiciliation de notre
association, nous a permis de présenter l’association au public et de rencontrer nos premiers
adhérents.
Forum des Associations - Clapiers
« 70 % des essences fines
vendues sur le marché
international sont issues
de la taille illégale... »
Le Manu, Parc National et Réserve de la Biosphère mondialement célèbre, compte une
biodiversité d’une richesse exceptionnelle. Pour les touristes qui le visitent chaque année,
c’est un paradis perdu. Malgré les importantes ressources naturelles qui composent leur envi-
ronnement, les habitants du Manu vivent dans des conditions de pauvreté, voire d’extrême
pauvreté, selon les indicateurs du Programme des Nations Unies pour le Développement.
Principalement établies sur les rives de l’Alto Madre de Dios, en périphérie du Parc Na-
tional du Manu, ces populations vivent en partie d’une agriculture vivrière, produisant ma-
nioc, maïs, bananes, ananas, agrumes, etc. Cependant, depuis une quarantaine d’années, le
commerce du bois est la principale activité économique de la région. Depuis son commence-
ment, l’extraction forestière est pratiquée de façon irraisonnée :
En privant la terre de son couvert végétal protecteur, le déboisement à moyenne et
grande échelle favorise le processus érosif, ne permettant pas la régénération des écosystèmes.
Les pratiques agricoles importées par les colons ne sont pas adaptées aux conditions locales :
elles épuisent vite les sols, acides et peu fertiles, rendant l’agriculture improductive et laissant
des savanes semi-arides à la place de la forêt amazonienne. Malgré tout, la déforestation
avance. De nouveaux terrains agricoles sont dégagés chaque année et l’exploitation forestière,
elle aussi, suit son cours.
Les essences les plus recherchées – comme le caoba (Swietenia macrophylla) ou le cèdre
rouge (Cedrela odorata) – étant épuisées dans les zones accessibles, les extracteurs forestiers
sont amenés à pénétrer toujours plus avant dans les forêts primaires, allant au-delà des zones
autorisées d’extraction et empiétant souvent sur les aires naturelles protégées ou les territoires
indigènes. Malgré la promulgation de lois visant à réguler ce négoce, environ 70 % des essen-
ces fines vendues sur le marché international sont, selon la WWF, issues de taille illégale ou
suspecte. En 2006, le District du Manu était légalement autorisé à extraire 720 000 pieds ; or,
selon certaines estimations, plus de 2 000 000 auraient été coupés et vendus.
Ces pratiques entraînent de graves problèmes de déforestation, mettant en péril des éco-
systèmes à caractère unique. Devant l’absence de mesures efficaces prises par les autorités
concernées, les agriculteurs et extracteurs forestiers n’ont aujourd’hui aucun moyen à leur
portée pour procéder à la reforestation des espaces exploités, bien qu’ils prennent chaque jour
davantage conscience qu’il leur est indispensable d’agir pour pourvoir assurer leur devenir et
celui de la forêt dont ils dépendent inéluctablement.
En accord avec plusieurs familles d’agriculteurs, CAOBA a décidé de développer le pro-
gramme « Replantons la forêt », un programme agroforestier concourant au développement
durable des Communautés Natives et migrantes du Manu:
Le Manu, un paradis pour les allochtones
Page 3 1er semestre 2008
« Replantons la forêt. » Programme agroforestier pour le développement
durable des populations indiennes et migrantes du Manu
Le programme « Replantons la forêt » se déroulera sur une période de sept ans, de 2008 à
2014. Son principal objectif est de reboiser mille hectares de « purmas » – terrains dégradés,
qui ont été auparavant exploités, puis abandonnés –, grâce aux techniques agroforestières et à
la participation active des membres des communautés concernées.
Les parcelles seront reboisées selon les principes de l’agroforesterie: en associant la
culture de plantes saisonnières et la culture d’espèces ligneuses pérennes. Ainsi les agri-
culteurs cultiveront à court terme des produits agricoles destinés à leur consommation ou à la
vente et garantiront à moyen et long termes la croissance d’espèces forestières, principalement
des arbres de bois d’œuvre. Ces arbres constitueront une épargne pour les agriculteurs. En plus
d’avoir un intérêt économique, la présence d’arbres au sein des cultures produit de la biomasse
et fixe l’azote, très important pour enrichir des sols pauvres. Elle facilite aussi le drainage de
l’eau et arrête les processus d’érosion des sols.
Ce système agroforestier permet donc la régénération des espaces dégradés, qui elle-
même permettra d’éviter la déprédation de nouveaux espaces de forêts primaires et de limiter
les pressions existantes sur les aires protégées du Manu (Parc National, Réserve communale
Amarakaeri).
Association Caoba
17 rue de Vendargues - 34 830 Clapiers
Tél. : 04 67 59 17 02
E-mail : [email protected]
Et nous espérons vous retrouver bientôt sur
le site web de Caoba: www.acaoba.org
actuellement en construction.
CAOBA, B
ulletin
d’in
form
atio
n n°01, 1
er semestre 2
008, M
ontpellier
Les acteurs-clés du programme agroforestier « Replantons la forêt » sont :
- les Communautés Natives de Palotoa Teparo, Shipetiari et Shintuya.
Ces Communautés, peuplées d’Indiens Matsiguenga, Amarakaeri et Huachipaeri, cher-
chent des alternatives concrètes – complémentaires de leurs activités socio-économiques tradi-
tionnelles – qui leur permettent d’améliorer leur qualité de vie.
Entreprendre des activités forestières nouvelles, en mettant à profit des pratiques et
connaissances pluriséculaires, fait des membres de ces Communautés les acteurs centraux du
développement durable de la région du Manu.
- les villages de colons de Mansilla, Santa Cruz, Itahuania, Mamajapa et Nuevo Eden.
Les habitants de ces villages sont originaires des Andes voisines (Départements de Cusco,
Puno, Abancay, etc.). Ces « colons » sont arrivés par vagues successives, depuis les années
1960, sous l’impulsion de programmes gouvernementaux, qui attribuaient aux paysans andins
des terres en Amazonie dans le but de limiter l’exode rural vers les villes côtières.
Ayant exercé pendant plusieurs décennies des activités extractives et agricoles inadaptées
à la fragilité des écosystèmes amazoniens, de nombreux paysans sont aujourd’hui soucieux de
trouver des activités économiques viables sur le long terme, telles que le propose ce pro-
gramme d’agroforesterie auquel ils souhaitent participer activement.
Enfin, pour mener à bien ce programme de reforestation, CAOBA cherche actuellement
des financements et a déjà déposé des demandes d’aide auprès de diverses fondations qui ont
vocation à appuyer des projets d’aide au développement durable.
Les acteurs-clés de « Replantons la forêt » :
Pour ceux qui n’auraient pas encore adhéré à Caoba et
souhaiteraient le faire:
Bulletin d’adhésion Caoba 2008
� Je participe au développement durable de l’Amazonie
péruvienne:
� Je deviens:
Nom :
Adresse :
Téléphone :
E-mail :
Prénom :
Membre actif plein tarif 15 €
Membre bienfaiteur 100 €
Membre actif demi-tarif 7,50 € (étudiants, chômeurs)
� Je fais un don de : …………… €
Merci de nous retourner ce bulletin avec votre règlement par chèque à l’ordre de Caoba à l’adresse suivante:
Association Caoba - 17 rue de Vendargues - 34 830 Clapiers