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8/19/2019 Bulletin de voyages 1 http://slidepdf.com/reader/full/bulletin-de-voyages-1 1/4  AU SOMMAIRE La ville de Pérouse et sa région, l’Ombrie. - Anecdotes de voyage : Trenitalia……………………………………………………………………………  page 1 Nonna R ita…………………………………………………………………………  page 4 - Mini article : Les 150 ans de l’Italie…………………………………………………………. page 3 Bulletin nº 1 : Avril 2011 L’Italie, ça vous botte ? Trenitalia « Avant l’heure c’est pas l’heure, après l’heure c’est plus l’heure ». Oui, mais voilà, être  ponctuel n’est pas toujours chose facile. Voyez plutôt : A 22:22, le train régional à destination de toutes les gares les plus minuscules disséminées sur le trajet entre Florence et Pérouse fait,  poussif, une dernière escale. Et c’est fièrement que la seule passagère, une petite  blonde avec un sac à dos aussi gros qu’elle, saute sur le quai. Ah, ah, Pérouse me voilà ! Pourtant, rien ne laissait  présager qu’une handicapée de la  ponctualité telle que moi serait à l’heure ce jour -là, bien au contraire. C’est une Juliette sans Roméo qui quittait Vérone quelques heures auparavant… (Suite page 2)  VOTRE PUBLICITE ICI Je suis actuellement à la recherche de sponsors… Le nombre de lecteurs de ce  bulletin mensuel ne cesse d’augmenter. Vous faire connaître ici garantit à votre entreprise ou organisme un impact direct sur un  public ciblé. Vous contribuerez aussi à la suite de mes voyages et m’aiderez à en faire profiter le plus grand nombre. Contactez-moi pour avoir plus de détails (nombre d’abonnés, tarifs, futures destinations…). Paysages d’Ombrie,  une terre vallonnée et pleine de charme, souvent  balayée par les vents, où poussent vignes et oliviers.

Bulletin de voyages 1

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AU SOMMAIRELa ville de Pérouse et sa région, l’Ombrie. 

- Anecdotes de voyage :Trenitalia……………………………………………………………………………   page 1Nonna R ita…………………………………………………………………………   page 4

- Mini article :Les 150 ans de l’Italie…………………………………………………………. page 3

Bulletin nº 1 : Avril 2011

L’Italie, ça vous botte ?

Trenitalia

« Avant l’heure c’est pasl’heure, après l’heure c’est plus

l’heure ». Oui, mais voilà, être ponctuel n’est pas toujours chose

facile. Voyez plutôt :A 22:22, le train

régional à destination de toutesles gares les plus minusculesdisséminées sur le trajet entre

Florence et Pérouse fait, poussif, une dernière escale.

Et c’est fièrement que laseule passagère, une petite

 blonde avec un sac à dosaussi gros qu’elle, saute sur lequai. Ah, ah, Pérouse me voilà !

Pourtant, rien ne laissait présager qu’une handicapée de la

 ponctualité telle que moi serait àl’heure ce jour -là, bien aucontraire. C’est une Juliette sans

Roméo qui quittait Véronequelques heures auparavant… 

(Suite page 2) 

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Contactez-moi pour avoir plus de détails (nombre d’abonnés, tarifs, futures

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Paysages d’Ombrie, une terre vallonnée et pleine de charme, souvent

 balayée par les vents, où poussent vignes et oliviers.

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(Suite de la page 1)

… après avoir déniché (la bonneaffaire !) le billet le moins cher,

avec juste la bagatelle de troischangements de train et plusieurs

dizaines d’arrêts. Une vraie préparation pour le transsibérien…Tout était donc on ne peut mieuxengagé, si ce n’est peut-être lafatigue accumulée par deux jours de

covoiturage et une nuit à même lesol chez un inconnu très hospitalier.

Je me rends donc sur le quai,tente vainement de composter mon billet à deux bornes plus bornée

l’une que l’autre et monte dans mon premier train, direction Bologne(comme l’indiquent les écrans de lagare). C’est quand le convoicommence à s’ébranler quelquesminutes avant l’heure du départ prévue que je suis soudainementassaillie d’énormes doutes ;mais un jeune homme a lagentillesse de me confirmer quenous allons bien vers le nord.

Le nord ! Oh, oh…

S’ensuivent alors quelquesscènes dignes d’un film de psychose : Avant que le train ne

quitte la gar e, j’essaie de rouvrirla porte et j’appuiefrénétiquement sur tous les boutonsà ma portée, mais je suis biencoincée à l’intérieur de cette

carcasse métallique qui prend de plus en plus de vitesse et m’éloignede ma destination. Je m’élancedésespérément dans l’allée centraleet remonte jusqu’au premier wagon.

C’est à bout de souffle que jesupplie le contrôleur et le

conducteur du train de faire quelquechose ; mais il est trop tard.

Et là, un lourd constats’impose : mes correspondancesratées, le rendez-vous de 22:22manqué et une prochaine nuit aurepos plus qu’incertain. 

Au même moment, à la

frontière croate, le conducteur quim’a déposée à Vérone est arrêté pour une histoire de sachet de« plantes aromatiques » retrouvé

dans sa voiture. N’étant pas 

spécialement ami de la botanique, ilen conclut que c’est sûrement moi

qui aie la main verte. Ben voyons.Il pourra finalement continuer sa

route deux jours et une forteamende plus tard.

Quant à moi, j’ai certes la

chance d’être sur la route, maisencore faudrait-il que ce soit la

 bonne. C’est le moral en berne que je m’apprête à avoir ma premièrevraie conversation en italien.L’enjeu n’est pas de commanderune part de pizza cette fois, mais de

me faire expliquer commentreprendre le cours de mon voyagequi va à la dérive. Heureusement,les anges gardiens du rail veillent… 

Le contrôleur et le

conducteur m’expliquent que lemieux est de descendre au prochainarrêt et de retourner vers Vérone. Iln’y a qu’un petit souci : il est

 presque plus probable de croiser uncow- boy à cette gare que d’y voirs’arrêter un train. Je n’ai rien contreles décors de westerns, mais je leurfais comprendre qu’ils seraient biengentils s’ils pouvaient vraimentm’aider. 

Alors, tandis que lecontrôleur se met à chercher lescorrespondances possibles pourregagner Pérouse, le conducteur mefait signe d’approcher… et me

fourre vingt euros dans la main.Surprise, je le remercie mais repose

le billet dans son boîtier à lunettes.Il essaie alors de le mettre dans ma poche, mais je m’y oppose. Il bagarre un peu tout en conduisantd’une main et en jetant de brefs

coups d’œil en direction de la voie,ce qui devient de plus en plusdangereux. C’est donc par puraltruisme (pour la sécurité des gens

à bord) que je me résous finalementà accepter les vingt euros.

De son côté, le contrôleurgriffonne sur un papier les horaires

des trains que je dois prendre et me propose d’utiliser son portable personnel pour repousser mon

rendez-vous du soir. Selon sescalculs, je devrais parvenir à

destination peu après 23:00. Malgréson amabilité, je décide de ne pastéléphoner, ne sachant quelles péripéties m’attendent encore enchemin. A l’entrée en gare, il me dit

de le suivre et descend sur le quai.Le train arrivant en directioncontraire est apparemment ma seulechance de quitter l’endroit. Monnouveau bienfaiteur décide alors de

 jouer les sauveurs jusqu’au bout etd’empêcher ce train de repartir jusqu’à ce que je monte à bord. Ilm’accompagne même dans ma

traversée de la voie ferrée etremet à son collèguel’encombrant colis que je suisdevenue.

De retour à Vérone, cedeuxième contrôleur m’indiqueque je peux encore monter dansun train pour Bologne qui est sur

le point de partir. C’est inespérécar je serais à l’heure pour prendre l’Intercity qui va à

Florence, ce qui me permettraitde rattraper ma dernière

correspondance et d’arriver àPérouse à l’heure prévue au départ.Le fait que mon billet ne soit pas

valable dans les trains à grandevitesse n’est qu’un simple détail.Après tout, tout le monde esttellement serviable chezTrenitalia… 

Mes apparences de baroudeuse font un peu tache parmi

les passagers tirés à quatre épinglesde l’ultramoderne Intercity. Avoir àdonner une explication aucontrôleur devant ces gens seraitquelque peu embarrassant. Je medis que le trajet ne dure qu’unedemie heure et que peut-être que

 personne ne viendra me contrôler.

Cependant, un quart d’heureavant l’arrivée, une silhouette… 

(Suite page 3)

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(Suite de la page 2)

… familière fait son entrée àl’autre extrémité du wagon. Je

reste à ma  place jusqu’à ce que j’entende la douce phrase « Votre

 billet s’il vous plaît » retentir àdeux mètres de moi. Dans cinqminutes nous serons en gare. Je melève donc tranquillement, prendsmes affaires et vais attendre devant

la  porte de sortie. C’est mon jourde chance, le contrôleur décide dene pas faire de zèle et me laissetranquille.

Et voilà comment je suis

arrivée à l’heure à un rendez-vouscrucial avec un bon lit douillet aurepos prometteur.

Vues de Pérouse, une ville universitaire moderne mais chargée d’histoire,

qui a su conserver son patrimoine étrusque, romain et médiéval.

Les 150 ans de l’Italie  : 1861-2011 

Mi-mars les italiens ont fêté en grande pompe l’unification de leur pays  (illuminations, concerts). Un jourférié a même officiellement été déclaré et la télévision a enchaîné les reportages sur le sujet. Après tout, il s’agitd’un anniversaire national. Mais, que s’est-il passé il y a 150 ans ?

Le 17 mars 1861, Victor-Emmanuel II devient roi de toute l’Italie, unifiant ainsi le pays. En deux ans à peine les évènements se sont précipités et, de sept états au départ, naît le nouveau royaume. L’élément déclencheur

décisif est la victoire militaire des troupes franco-piémontaises en 1859, qui entraîne la décadence progressive desétats italiens dont la prospérité dépendait de la présence autrichienne dans la péninsule. Le processus culmine avecla proclamation de Victor-Emmanuel II comme roi d’Italie. 

D’un point de vue linguistique, l’unification est plus lente. La diversité est encore de mise et différentsdialectes sont toujours parlés dans toutes les régions de l’Italie avec plus ou moins de vigueur. Il est difficile de

 prédire combien de temps les langues régionales survivront.Actuellement, les italiens polémiquent beaucoup sur les différences entre le nord et le sud du pays,

notamment économiques, et certains politiciens utilisent ces arguments de façon discriminatoire envers leshabitants du sud. Malgré cela, l’Italie est bien aujourd’hui un pays uni, dont la variété fait la richesse (pour qui saitl’apprécier).

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Nonna Rita

- Allez, debout ! Lève-toi !

- Hmm… Désorientée, j’ai du mal à fairesurface. C’est alors que jel’entrevois dans la pénombre et, niune ni deux, je saute à bas de mon litet me tiens bien droite.- Maintenant, tu te réveilles ! Tu vaste laver le visage ! Tu t’habilles et tumets tes bottes ! Je t’attends dehorsdans cinq minutes.C’est d’une voix revêche que toutesces instructions sont dictées en

quelques secondes, sur un tondéfiant toute réplique, où l’on sentl’habitude de commander. Je perçoisaussi quelques jurons demécontentement grommelés entredes dents serrées.

- Oui, mon général.Amateurs de réveils en

douceur, bienvenus. Alors quel’espoir de quelques heures desommeil en plus et d’un bon petit

déjeuner s’évapore, je cours à la

salle de bain tout en m’habillant. Ilvaut mieux ne pas rechigner et se présenter à l’extérieur le plus tôt

 possible.En fait de général, la personne

qui vient de flanquer la porte de ma

chambre est une petite grand-mèreombrienne de quatre-vingt-un ans,

 plus que bourrue, qui mène sonmonde à la baguette. Elle a l’air bienfâchée. Que me veut-elle ?

Eh bien, figurez-vous qu’ellea prévu tout un programme de

réjouissances pour m’ôter l’envie demanger pendant quelques heures.C’est en  criant dans le dialecte pérousin qu’elle m’explique ce que je dois faire, tout en blasphémantsans discontinuer.

 Premier épisode : le poulaillerPour remettre de l’ordre dans

le poulailler, je dois d’abord en fairesortir les habitantes. Je me

transforme en déménageuse et faisdes allez-retours avec des cartonsremplis de poules vivantes. Après un

 peu de nettoyage et de réparations,sous la houlette de la robuste et

caractérielle Nonna Rita, je doismaintenant appliquer une méthodede torture barbare pour piéger une pauvre taupe. Elle me faitm’allonger par terre (le plancher des

 poules n’étant pas des plusreluisants) pour aller introduire deséclats de verre dans la galerie,garantissant ainsi à l’animal unelente agonie. Je suis plus que

réticente, mais mon interlocutrice nesemble pas disposée à écouter mon plaidoyer sur les droits des animaux.

 Deuxième épisode : le tas de fumierA présent, c’est d’un pas

décidé que Nonna Rita se dirige, en pestant et en crachant dans sesmains, vers le fond du pré. Ellem’ordonne d’aller chercher une pelle, quatre grands seaux et de laficelle… et plus vite que ça ! Elle a

dans l’idée de fertiliser un champd’une façon très artisanale. Il nousfaut remplir des seaux de fumier

 pour ensuite aller l’épandre. Commevous allez le voir, rien quel’extraction du précieux engrais estdéjà une tâche très ardue.

Au bout du pré, il y a un ravin

d’une vingtaine de mètres où l’on jette le fumier. Je retrouve ma petitegrand-mère au milieu de la pente entrain de se débattre dans le crottin decheval. Elle glisse et vocifère. La

scène est tellement comique qu’onfinit par en rire toutes les deux. Elle

me demande d’attacher une ficelle àl’anse d’un seau et de le lui jeter.Elle s’y agrippe pendant que je tirevers le haut pour la sortir de là.

A deux mètres de l’arrivée, elle s’arc-boute et me somme de lui

 passer la pelle. Là, elle se met àcreuser dans le compost déjà sec et à

en remplir un seau, puis un autre…Je lui propose de prendre la relève,mais elle ne l’entend  pas de cette

oreille. Elle est têtue et elle a lasanté, la mémé !

Troisième épisode : le dindonUne fois le champ fertilisé, la

voilà qui court après Billo, ledindon, dans un enclos. Il y a été

reclus parce que c’est l’animal le plus agressif de toute la basse-cour(les oies et le cheval borgne n’étant pourtant pas très sympathiques non plus). Elle parvient à le coincer dans

un angle et hurle pour que je viennela rejoindre. Je ne suis pas trèsrassurée : j’en ai peur, moi, du Billo. 

Elle me somme alors de leligoter par les pattes avec un bout deficelle et de le traîner hors del’enclos sur une cinquantaine demètres. Bien sûr, il se débat et je neveux pas non plus lui faire de mal. Ilarrête finalement de faire de larésistance et semble exténué. Mêmesi je ne l’ai jamais vraiment

apprécié, il me fait pitié. NonnaRita, qui ne fait pas dans lesentiment, en profite pour aller

chercher un couteau. Et là, je merappelle l’histoire qu’une hôte m’aracontée : elle avait assisté à la mortdu dernier dindon et en est encoretraumatisée. Gloups ! Notre grand-

mère revient avec un couteau pastrès tranchant, me le met dans lamain et maintient Billo au sol. Ellene prétend quand même pas que cesoit moi qui… Non, elle m’explique

alors qu’il faut simplement que jecoupe la ficelle pour le libérer. Ouf !

Si un voyageur est toujours enquête de rencontres authentiques, mevoilà comblée.

Vos commentaires, questions, critiqueset suggestions sont les bienvenus :

[email protected]

© Texte et images : Cécile Poirier

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