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Bulletin de Nouvelles N°2013 / 10 Que s’est-il passé en Haïti au mois d'octobre 2013 ? 1). Politique 1.1 Commémoration du 17 octobre sur fond de manifestation anti-Martelly du 23 au 29 octobre 2013 Le jeudi 17 octobre 2013 dernier ramenait le 207 e anniversaire de l’assassinat du père fondateur de la Nation haïtienne, Jean Jacques Dessalines, surnommé l’Empereur d’Haïti après la proclamation de l’Indépendance de l’Ile, le premier janvier 1804. En cette occasion mémorable, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté à Port-au-Prince et dans la deuxième ville du pays, Cap-Haïtien, non seulement pour commémorer cette date, mais pour exiger le départ inconditionnel de Michel Joseph Martelly et son équipe kaletèt du pays, et des forces d’occupation des Nations Unies de la terre de Dessalines, d’une part. |…| Après 209 ans d’Indépendance de la première république nègre du monde, la lutte se poursuit pour la libération totale, la décolonisation mentale, économique et culturelle du peuple haïtien. C’était dans cette perspective qu’à l’occasion du 207e anniversaire de l’assassinat crapuleux de ce grand homme de l’histoire du peuple haïtien, des dizaines de milliers de personnes ont gagné les rues dans les deux plus grandes villes du pays pour dire NON, mille fois NON à toutes formes de colonisation, de domination et d’exploitation. A Port-au-Prince, la capitale haïtienne, à l’initiative de deux organisations de base du mouvement Lavalas : Opposition Populaire et Force Patriotique pour le Respect de la Constitution de 1987 (FOPARC), une foule incalculable a manifesté une fois de plus ce jeudi 17 octobre contre le régime en place, dirigé par Michel Joseph Martelly. Rassemblés devant l’église de Saint-Jean Bosco, les manifestants anti-Martelly chauffés à blanc ont fait le va-et-vient sur la grand ’Rue entre le portail Saint-Joseph et le carrefour de l’aéroport, armés de banderoles, de pancartes et de photos de leur leader historique et charismatique, le docteur Jean Bertrand Aristide, avant de prendre la direction Nord vers le monument de Jean-Jacques Dessalines au Pont-Rouge. A cet endroit-là, l’équipe kaletèt de Martelly-Lamothe avait posté deux machines EDE-PEP distribuant la nourriture de très mauvaise qualité pour provoquer les manifestants et décourager la population de la zone à prendre part à cette manifestation. Mais, c’était bien compté et mal

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Bulletin de Nouvelles N°2013 / 10

Que s’est-il passé en Haïti au mois d'octobre 2013 ?

1). Politique

1.1 Commémoration du 17 octobre sur fond de manifestation anti-Martelly

du 23 au 29 octobre 2013

Le jeudi 17 octobre 2013 dernier ramenait le 207e anniversaire de l’assassinat du père fondateur

de la Nation haïtienne, Jean Jacques Dessalines, surnommé l’Empereur d’Haïti après la

proclamation de l’Indépendance de l’Ile, le premier janvier 1804. En cette occasion mémorable,

des dizaines de milliers de personnes ont manifesté à Port-au-Prince et dans la deuxième ville du

pays, Cap-Haïtien, non seulement pour commémorer cette date, mais pour exiger le départ

inconditionnel de Michel Joseph Martelly et son équipe kaletèt du pays, et des forces

d’occupation des Nations Unies de la terre de Dessalines, d’une part. |…|

Après 209 ans d’Indépendance de la

première république nègre du

monde, la lutte se poursuit pour la

libération totale, la décolonisation

mentale, économique et culturelle du

peuple haïtien. C’était dans cette

perspective qu’à l’occasion du 207e

anniversaire de l’assassinat

crapuleux de ce grand homme de

l’histoire du peuple haïtien, des

dizaines de milliers de personnes ont

gagné les rues dans les deux plus

grandes villes du pays pour dire

NON, mille fois NON à toutes

formes de colonisation, de

domination et d’exploitation.

A Port-au-Prince, la capitale haïtienne, à l’initiative de deux organisations de base du

mouvement Lavalas : Opposition Populaire et Force Patriotique pour le Respect de la

Constitution de 1987 (FOPARC), une foule incalculable a manifesté une fois de plus ce jeudi 17

octobre contre le régime en place, dirigé par Michel Joseph Martelly. Rassemblés devant l’église

de Saint-Jean Bosco, les manifestants anti-Martelly chauffés à blanc ont fait le va-et-vient sur la

grand ’Rue entre le portail Saint-Joseph et le carrefour de l’aéroport, armés de banderoles, de

pancartes et de photos de leur leader historique et charismatique, le docteur Jean Bertrand

Aristide, avant de prendre la direction Nord vers le monument de Jean-Jacques Dessalines au

Pont-Rouge.

A cet endroit-là, l’équipe kaletèt de Martelly-Lamothe avait posté deux machines EDE-PEP

distribuant la nourriture de très mauvaise qualité pour provoquer les manifestants et décourager

la population de la zone à prendre part à cette manifestation. Mais, c’était bien compté et mal

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calculé, car durant le passage de la manifestation, les gens ont jeté par terre les plats et les

distributeurs furent obligés de fermer leurs portes, malgré tous les dispositifs de sécurité

imposés. La manifestation a poursuivi son parcours. |…| Arrivés au Champ-de-Mars, toutes les

rues y donnant accès avaient été barricadées par des dispositifs de sécurité. Des policiers de

maintien de l’ordre avaient formellement interdit l’accès aux manifestants à la Place Dessalines,

où une exposition d’exactions des soldats des Nations Unies au sein de la MINUSTAH avait eu

lieu.

Face à la détermination des manifestants pour pénétrer la Place Dessalines, les policiers ont

riposté par des tirs nourris en l’air ; ainsi la foule a été vite dispersée pour se regrouper devant Le

Plaza hôtel. D’autres se sont repliés vers leur base au Bel Air, et au Champ de Mars, pour

continuer à manifester contre le régime kaletèt de Martelly-Lamothe. Ils ont dressé des

barricades enflammées en chantant des slogans réclamant le départ de Martelly. |…|

Plusieurs personnalités politiques ont participé à cette grande manifestation contre le pouvoir,

parmi elles on peut citer la coordonnatrice du comité exécutif de l’Organisation politique Fanmi

Lavalas, Dr. Maryse Narcisse ; l’ex-ministre de la Justice et de la Sécurité Publique, Paul Denis ;

l’ex-président de la Chambre des députés, Lévaillant Louis-Jeune ; le deuxième secrétaire du

bureau de Sénat, John Joël Joseph ; le député de Delmas/Tabarre, Arnel Bélizaire ; l’ex-sénateur

Turneb Delpé. Dans sa première déclaration, la coordonnatrice de Fanmi Lavalas qui avait

rejoint la manifestation à Delmas 18, a salué la mémoire du père de la patrie haïtienne, Jean

Jacques Dessalines. |…|

Quant à certains manifestants, ils ont énuméré un ensemble de dérives qui devraient conduire à la

chute de Martelly :

1. les violations flagrantes et continues de la constitution du pays

2. les velléités manifestes de rendre dysfonctionnels les autres pouvoirs publics et les institutions

indépendantes, citant à titre d’exemple, le pouvoir législatif, la cour Supérieure des Comptes et

du Contentieux Administratif (CSC/CA)

3. l’instrumentalisation du pouvoir judiciaire et de la Police Nationale d’Haïti (PNH)

4. l’assassinat du juge Jean Serge Joseph suivi de parjure devant la Nation

5. Le refus catégorique d’organiser des élections libres transparentes et démocratiques

6. le refus catégorique d’appuyer la demande de dédommagement des victimes de Choléra-

MINUSTAH par devant les Nations Unies et de promulguer la résolution du Sénat exigeant le

départ des troupes de l’ONU au plus tard en mai 2014

7. Les velléités de Martelly d’établir un régime totalitaire et autoritaire contre la volonté au

peuple haïtien

8. la cooptation de certaines presses et la persécution politique des autres.

Au Cap-Haïtien, en dépit de la présence du président Martelly qui distribuait des enveloppes

dans lesquelles il y avait une modique somme de mille gourdes, des milliers de personnes étaient

descendues dans les rues pour exiger une fois de plus le renvoi de Martelly. Les gens ont pris

l’argent pour acheter de l’eau à distribuer aux protestataires, qui criaient : «Abas Martelly ! Abas

bandit légal!" |…| La solution, c’est la formation d’un gouvernement provisoire pour organiser

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des élections générales dans le pays pour tous les postes vacants au Sénat et les Collectivités

Territoriales.

Yves Pierre-Louis

1.2 Élections: Refus des Partis de l’opposition de s’inscrire...

23 octobre 2013

Conformément au pré-calendrier électoral, dévoilé le 1er octobre par le Collège Transitoire du

Conseil Électoral Permanent (CTCEP), pré-calendrier voté à la majorité de ses membres (6 voix

pour, 2 contre), la période d’Inscription des partis et groupements politiques désirant participer

aux prochaines joutes électorales a débuté lundi 21 octobre et s’achèvera le 31 octobre. |…|

1.3 Arrestation, puis libération d’un farouche opposant à Martelly

22 octobre 2013

L'avocat accusateur et farouche opposant à Michel Martelly, Me André Michel a été arrêté

mardi soir à Martissant |…| et gardé à vue au sous-commissariat de ce ressort. Une arrestation

dénoncée par le directeur exécutif du réseau national de défense des droits humains, Pierre

Espérance.

Plusieurs secteurs de la vie nationale dont des partis politiques tels que le RDNP et le RNDDH

dénoncent cette arrestation jugée irrégulière. Des partisans de Me André Michel se sont rendus

sur place pour exprimer leur mécontentement contre le pouvoir en place. Les manifestants en ont

profité pour réclamer le départ du Président Martelly.

Les forces de l'ordre déployées sur place ont, à maintes reprises, fait usage du gaz lacrymogène

pour disperser la foule pro-André Michel. Il a finalement été transféré au commissariat de Port-

au-Prince.

1.3.1 Me André Michel libéré!

23 octobre 2013

Me André Michel a finalement quitté le parquet. Il a

été conduit au Parlement par un groupe de

parlementaires dont Arnel Bélizaire, Jean-Baptiste

Bien-Aimé et Pierre Francky Exius. Soulignons que

l’arrestation mardi au soir à Martissant, après 6

heures du soir, de Me André Michel a été arbitraire

et illégale, selon ses partisans. Il est donc libéré par

un groupe de manifestants et des parlementaires.

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1.4 Plainte contre l’ONU à New York pour l’introduction du choléra

du 16 au 22 octobre 2013

AFP - Trois ans après l’apparition du choléra en Haïti, des avocats de victimes ont porté plainte

mercredi (9 octobre) à New York contre l’ONU, affirmant que l’organisation internationale en

était responsable et devait verser des compensations qui pourraient atteindre des millions de

dollars. Cette plainte en nom collectif, déposée devant le tribunal fédéral de Manhattan par cinq

Haïtiens, entend représenter les plus de 670’000 personnes qui ont souffert de cette épidémie

introduite par des Casques bleus népalais en octobre 2010, a expliqué lors d’une conférence de

presse l’avocat Ira Kurzban, rappelant que plus de 8’300 personnes en étaient mortes. |…|

La plainte, qui vise l’ONU, mais aussi son secrétaire général Ban Ki-Moon, la mission de

stabilisation de l’ONU en Haïti (Minustah) et Edmond Mulet, son ancien secrétaire général

adjoint, accuse l’ONU de “comportement négligent, dangereux, et tortueux”. Elle ne précise pas

de montant d’indemnités qui, selon Mme Lindstrom, devra être décidé par un jury populaire.

Mais lors de discussions précédentes avec l’ONU, l’IJDH, basée à Boston, avait avancé des

chiffres de USD 100’000 pour chaque mort, et USD 50’000 pour chaque personne infectée, a

reconnu mercredi l’avocate. “Eliminer le choléra en Haïti prendra dix ans et coûtera USD 2,2

mia”, a-t-elle également déclaré à l’AFP. L’ONU, selon elle, a alloué au problème seulement 1%

de ce montant.

Les plaignants s’attendent à ce que l’ONU plaide l’immunité.

En février dernier, c’est sur cette base que l’organisation avait d’ailleurs répondu à une

précédente demande de l’IJDH datant de novembre 2011.

Cette demande n’est “pas recevable au titre de la section 29 de la Convention sur les privilèges et

immunités des Nations unies” de 1946, avait indiqué le porte-parole de l’organisation, Martin

Nesirky.

Pas de commentaire à l’ONU

Mercredi, l’ONU a précisé qu’elle restait sur cette position et s’est refusée à commenter le dépôt

de la plainte. Mais un porte-parole a souligné que l’ONU “s’efforce de faire tout ce qui est en

son pouvoir pour aider la population de Haïti à surmonter l’épidémie de choléra”. “Nous pensons

que nous allons gagner”, a affirmé de son côté Ira Kurzban.

“Ce sont des circonstances uniques, pour lesquelles l’ONU ne

peut pas se cacher derrière le bouclier de l’immunité”, a-t-il

ajouté, précisant qu’ils iraient en appel si le tribunal décidait de ne

pas se saisir de la plainte. Selon Mme Lindstrom, les faits sont

établis, et la question est “de savoir comment l’ONU décidera d’y

répondre. Nous espérons qu’elle décidera de reconnaître sa

responsabilité, et nous espérons que le tribunal (...) jugera la

plainte recevable”, a-t-elle déclaré à l’AFP. Le siège central de

l’ONU où se trouve en ville de New York.

Selon la plainte, des cas de choléra ont été détectés depuis aux

Etats-Unis, en Républicaine dominicaine et à Cuba.

Monument de l’artisan Josué Blanchard appelant à la résistance

contre la mission de maintien de la paix onusienne soupçonnée

d’avoir introduit le choléra en Haïti (photo Elsie Ethéart).

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1.5 Le PoliTour pour accompagner les touristes

16 octobre 2013

Le porte-parole de la Police nationale d'Haïti (PNH), Gary Desrosiers, a présenté, mercredi,

l'uniforme que vont porter les 72 agents de la police touristique, une nouvelle unité de la police

communément appelée « PoliTour ». Il en a profité pour présenter le bilan des opérations menées

par l'institution policière pour le mois de septembre 2013.

Bertrand Mercéus

1.6 Pour le respect des acquis démocratiques et constitutionnels

16 octobre 2013

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Des organisations de la société civile expriment leur préoccupation par rapport à la crise

politique qui menace le pays à partir du 2e lundi de janvier 2014. Dans un document rendu

public, ces organisations mettent l'exécutif en garde contre la caducité du Parlement. Texte du

Document dans l’édition du Nouvelliste susmentionnée| Suivent les signatures.

1.7 CSC/CA: Martelly en rébellion avec la loi

du 9 au 15 octobre 2013

Une fois de plus, le président, Michel Joseph Martelly est en rébellion avec la loi du pays.

L’article 136 de la loi mère de la République fait obligation au chef de l’État de veiller au

respect, à l’exécution de la constitution et à la stabilité des institutions. Et, de plus il doit assurer

le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’État. Depuis

l’accession de Sweet Micky à la tête du pays avec la complicité des grandes puissances

impérialistes et leurs instruments sur le terrain tels : la MINUSTAH, l’ONU, l’OEA, l’Union

Européenne et autres, les lois de la République sont foulées aux pieds et les institutions

républicaines frappées d’instabilité chronique. |…|

1.8 Le juge Jean Serge Joseph est mort, l'enquête aussi

9 octobre 2013

——————————————————————————————————————

2. Economie

2.1 L'exploitation minière en Haïti sous conditions...

26 octobre 2013

L'organisation d'aide internationale et de développement Oxfam America a averti que si

l'exploitation minière peut contribuer à la croissance économique d'Haïti, il peut aussi coûter plus

cher que la valeur de cette croissance si les impacts de l'exploitation minière sont autorisés à

dégrader l'environnement, la santé humaine et les ressources sociales. L'avertissement vient d’un

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nouveau rapport préparé par le «Center for Science in

Public Participation» qui décrit la capacité d'Haïti à

permettre et réglementer les mines et l'exhaustivité et les

meilleures pratiques des lois et règlements haïtiens.

«Il est important de reconnaître que la richesse minière

d'Haïti appartient à Haïti» a déclaré Yolette Etienne,

Directeur pays associé, d’Oxfam America «La seule façon

de protéger la santé et l'environnement en Haïti, tout en

assurant que le secteur minier contribue à la croissance

économique est d'établir et exercer une stratégie nationale de développement de l'exploitation

minière et réguler sa mise en œuvre avec un cadre réglementaire solide et la capacité.»

Parce que l'exploitation minière n'est pas encore largement développée, Oxfam soutient l'appel

dans le rapport du «Center for Science in Public Participation» qu'Haïti a la possibilité et le

devoir, de mettre en place une stratégie significative d'exploitation minière et du processus,

qui sera à la fois pour le développement et l'environnement. Cela devrait inclure des mesures

pour :

Établir une stratégie d'exploitation des minéraux ;

Déterminer, si oui ou non, l'exploitation minière devrait se faire et quelles mines correspondent à

la stratégie de développement ;

Déterminer où l'exploitation minière doit se faire ;

Déterminer quelles autres utilisations des terres devraient être priorisées sur les mines ;

Déterminer les conditions dans lesquelles l'exploitation minière devrait se faire et notamment

veiller à ce qu’Haïti et ses habitants profitent le plus de leurs ressources naturelles.

«L'importance d'assurer la capacité d'Haïti à permettre et réglementer les mines, ne peut être

surestimée, les principales activités minières entraînent des répercussions importantes sur le

paysage et les gens dans chaque endroit où elle se déroule» a déclaré l'auteur du rapport Stuart

M. Levit «Par conséquent, il est essentiel que la capacité d'Haïti soit en place avant que les

activités minières commencent.»

Oxfam soutient également la conclusion du rapport que les éléments essentiels à la

compréhension des impacts de l'exploitation minière et de la réglementation comprennent une

évaluation des répercussions environnementales, une évaluation des effets cumulatifs et

individuel de l'environnement, sur la santé et les éléments sociaux à prendre en considération.

«La suspension par le Sénat haïtien des permis d'exploitation minière souligne l'importance que

le gouvernement et le public aient des données, l'information et la réglementation adéquates» a

déclaré Yolette Etienne, ajoutant «Sans cela, le Gouvernement haïtien et les gens risquent de

permettre des activités minières qui peuvent sérieusement endommager la santé humaine et

l'environnement, coûter au Gouvernement et au peuple économiquement et annuler ou

compenser les avantages que l'exploitation minière peut avoir pour Haïti et son peuple.»

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2.2 Les producteurs de café veulent rembourser PetroCaribe

22 octobre 2013

L'administration Martelly-Lamothe s'est engagée auprès des autorités vénézuéliennes à

utiliser des produits agricoles pour honorer ses dettes dans le cadre du programme

PetroCaribe. Bien que le café fasse partie des produits qui intéressent le Venezuela, les

producteurs caféiers se disent pourtant ignorés par les autorités haïtiennes...

Les producteurs de café regroupés

au sein de la Plateforme nationale

des producteurs de café d'Haïti

(PNPCH) exigent que les autorités

étatiques les impliquent dans le

remboursement des dettes

contractées dans le cadre du

programme PetroCaribe. Lors

d'une conférence de presse tenue

récemment, ils ont révélé que la

lettre décrivant leur intérêt de

participer au programme

PetroCaribe et adressée au Premier ministre Laurent Lamothe n'avait même pas reçu de réponse.

«Nous sommes vexés, dit un producteur. On essaie d'augmenter la production nationale et le

gouvernement, malgré ses belles déclarations publiques à l'effet qu'Haïti soit ''Open for

business'', ne prend même pas la peine de nous envoyer un accusé de réception !»

Selon les producteurs, Haïti pourrait pourtant rembourser une bonne partie de ses dettes envers

PetroCaribe grâce au café, comme elle l'a fait pour la dette de l'indépendance. Cela aurait

l'avantage de booster la production nationale tout en mettant un frein à la déforestation puisque

les plants de café ont besoin d'ombre pour bien se développer. Si elle n'est en rien miraculeuse, la

recette qu'ils préconisent est tout à fait réaliste. «D'abord, il faut augmenter la production du café.

Pour y parvenir, le gouvernement doit définir avec nous un plan stratégique afin d'augmenter la

production, ce qui créerait beaucoup d'emplois dans toutes les zones caféières du pays», a

indiqué Luc Mérisier, vice-coordonnateur de la PNPCH, une structure regroupant environ 25'000

producteurs et appuyée par le Programme de coopération volontaire du Canada.

Les producteurs se positionnent comme étant les principaux piliers de la filière café en Haïti.

Pourtant, ils se plaignent de n'avoir reçu aucune aide de la part des autorités étatiques. Leurs

revendications sont claires: «Revalorisation de la filière café comme enjeu stratégique national,

reconnaissance de notre rôle économique et écologique et implication de l'État pour augmenter la

qualité et la production du café» constituent quelques-unes des recommandations restées sans

réponse.

En outre, les producteurs exigent que toutes les décisions prises par l'État concernant la filière

soient au préalable discutées de concert avec leur organisation. Ils plaident aussi pour une

amélioration des conditions de vie des planteurs. Ceux-ci ont encore la nostalgie des belles

années du café. «Dans les années 70, nous exportions officiellement 600'000 sacs de café chaque

année, rappelle Saint-Vil Lavalette, coordonnateur de la PNPCH. Aujourd'hui, nous en exportons

à peine 10'000 sacs, grâce à nos efforts. Tout ce que nous voulons, c'est que ça change. Tout le

pays en profitera !»

Gérard JEANTY Junior

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2.3 Des planteurs s'organisent pour la culture de la canne à sucre

18 octobre 2013

Grâce aux deux moulins achetés au prix fort après avoir fondé leur coopérative, les

cultivateurs de canne à sucre de Saint-Raphaël ont revalorisé cette culture, qu'ils délaissaient

depuis plusieurs années par manque de débouchés. Aujourd'hui, la culture de la canne est

même devenue la principale source de revenus pour des centaines de planteurs de cette région

du Nord du pays.

Deux chevaux transportant

une énorme charge de canne à

sucre sur leur dos clopinent

vers Acacia, une habitation de

la section communale

Bouhaya, à quelques

kilomètres de Saint-Raphaël.

Ils se rendent aux ateliers de

l'Association-coopérative des

producteurs de canne à sucre

d'Acacia (ASCOPCA). A

l'entrée, un bâtiment aux murs

de béton abrite un moulin à

maïs. Dans l'arrière-cour,

sous une autre structure sous

laquelle s'élève une fumée

épaisse, de vastes récipients montent la garde. Ces énormes chaudières - dont l'une date de

l'époque coloniale - servent à bouillir le jus de canne à sucre qui sera ensuite transformé en sirop.

Ce liquide ambré est la principale source de revenus pour beaucoup d'habitants de Saint-Raphaël,

notamment les 360 membres de l'ASCOPCA, fondée justement en 2000 pour valoriser la culture

de la canne à sucre. Les habitants n'ont pas attendu la formation de la coopérative pour se

regrouper. Déjà en 1985, mais de manière informelle, ils avaient formé un «kombit» qu'ils

avaient baptisé «Tèt ansanm». Si ce regroupement a constitué une première étincelle de

solidarité, il n'a pu cependant leur permettre de moderniser et mieux tirer parti de leurs

plantations.

«Avant l'achat de ces moulins, nos plantations de canne à sucre étaient souvent gaspillées dans

les champs, explique Jacques Antoine, coordonnateur de la coopérative. Avec nos deux moulins

de canne à sucre, nous pouvons produire jusqu'à 10 barils de sirop en une seule journée. La

canne à sucre est devenue la culture la plus rentable pour les planteurs de Bouhaya !»

Jacques Antoine ne peut s'empêcher de vanter les avantages de la culture de la canne à sucre

depuis l'achat des deux moulins, qui ont coûté chacun près de 350'000 gourdes. «Je ne suis pas

employé chez quelqu'un ou dans une entreprise, je suis en quelque sorte mon propre patron, se

félicite-t-il. La canne à sucre me permet d'élever mes nombreux enfants.»

Bermil Joseph est l'un des 360 planteurs de la coopérative. Pour cet homme de 58 ans connu

depuis toujours comme «grand don», il n'y a pas de meilleure culture que la canne à sucre. «C'est

notre principale source de revenus dans la région, dit-il. Cette culture m'a permis d'acheter de

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nouveaux terrains pour augmenter ma production. Tout ceci est possible parce que nous nous

sommes mis en association pour acheter ces moulins.»

Avant la revalorisation de la canne à sucre, Hyppolite Joseph, 57 ans, cultivait le tabac et le maïs.

«Sincèrement, je peux vous dire que les récoltes ne rapportaient pratiquement rien, dit le paysan

tout en muscles qui cultive plus d'un hectare cette année. Cette culture est devenue beaucoup

plus rentable depuis la fondation de la coopérative. Elle me permet de payer l'écolage de mes

enfants. Moi et ma famille, nous ne vivons que de cela.»

Selon Jacques Antoine, qui dirige la coopérative depuis 13 ans et qui peut se targuer d'avoir été

élu pour six mandats consécutifs, le prix du sirop serait beaucoup plus élevé sans l'utilisation de

l'éthanol par les grands fabricants de clairin. «Le prix du sirop a beaucoup chuté ces derniers

mois, s'inquiète le coordonnateur de l'ASCOPCA. Cela est dû à la méchanceté du gouvernement

qui protège certains grands producteurs de clairin. L'éthanol est beaucoup plus avantageux pour

eux, car une cuillère peut produire beaucoup d'alcool, qui est mélangé avec le clairin. Ces gens se

foutent des effets néfastes de l'éthanol sur la santé.»

La coopérative a des ambitions. Elle aimerait produire beaucoup plus. Mais faute d'outils

agricoles modernes (tracteurs, wagonnets, etc.), cela n'est pas possible pour le moment. «Nous ne

voulons pas uniquement produire du sirop, nous aimerions aussi mettre sur pied un système de

distillation», indique Jacques Antoine, tout en se félicitant des bienfaits de la coopérative.

Pour lui, c'est clair : les activités de production et de transformation de la canne à sucre ont un

impact positif sur la vie économique et sociale de la communauté. «La coop contribue à freiner

l'exode des jeunes vers la République dominicaine, soutient le coordonnateur de l'ASCOPCA. La

plupart d'entre eux vont là-bas pour travailler dans des plantations. Ça ne vaut pas la peine si on

le peut le faire chez nous.»

Valéry Daudier

2.4 Une coopérative pour mieux exploiter la mangue

11 octobre 2013

Faute d'exploitation rationnelle, une bonne quantité de mangues sont gaspillées, chaque

année, dans différentes régions du pays. Dans l'Artibonite, notamment à St-Michel de

l'Attalaye, grande productrice de mangues, des habitants, membres d'une coopérative, ont su

trouver une formule pour réduire les pertes. Ils ont mis sur pied une entreprise qui transforme

en liqueur, vinaigre, confiture... toutes les variétés de mangues.

St-Michel de l'Attalaye n'est pas seulement connue pour son clairin de qualité. Elle sera

probablement un lieu de référence avec sa fameuse liqueur de mangue, déjà très prisée sur le

marché local. Grande productrice de mangues, St-Michel de l'Attalaye mise beaucoup chaque

année sur cette filière. Mais, faute de transport, les attentes des producteurs ne sont pas toujours

comblées. Une grande quantité de mangues sont souvent gâtées au cours des trajets. Avec la

création, en 2004, de l'UCOOPEDSA (Union des coopératives pour le développement de St-

Michel de l'Attalaye), le marché de mangues a pris une nouvelle dimension. Les membres de

cette coopérative, qui ont cotisé pour acheter un local, achetaient les mangues (la mangue

Francique) des producteurs de la région, et les revend à l'Association nationale des

transformateurs de fruits (Anatraf) pour être exportées. L'UCOOPEDSA allait recevoir un

sérieux coup de massue quand l'Anatraf décidait de ne plus acheter.

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«Nous ne pouvions plus vendre les mangues à l'Anatraf, car une mouche les attaquait

sérieusement, ce qui mettait en cause la qualité sur le marché international, regrette Mergina

Fleurima, membre de la coopérative. Cela nous a causé beaucoup de difficultés. L'année

dernière, nous avons enregistré une grosse perte après avoir perdu un camion de mangues

gâtées.»

Avec cette mouche qui s'amusait à jouer un vilain tour aux producteurs, il fallait trouver d'autres

alternatives. Les petits entrepreneurs se sont donc lancés dans la fabrication de mangue

séchée avant de monter une usine de transformation de fruits. Faute de moyens, avant

l'usine, ils travaillaient manuellement, de manière archaïque. «Auparavant, le produit n'était pas

raffiné parce que nous pilions la mangue», se rappelle Mme Fleurima.

Après une formation reçue à Ennery, commune limitrophe de St-Michel de l'Attalaye, ces

derniers ont mis l'usine de transformation sur pied. |…|

L'espace dans lequel on peut constater, entre autres, des récipients contenant des mangues

séchées est très propre. «Nous devons tenir compte de la santé des gens. L'espace doit être sain,

c'est très important», soutient Mergina Fleurima, les yeux fixés sur une cinquantaine de

bouteilles de liqueur exposées dans la salle de transformation. Les produits sont testés dans des

laboratoires à Damien, à Port-au-Prince.

Fiers d'avoir entrepris une telle initiative, les membres de cette coopérative, qui ont démarré avec

24'000 gourdes, n'ont qu'un seul objectif aujourd'hui: trouver un marché pour écouler leurs

produits. «La liqueur, c'est très demandé sur le marché local. Mais nous sommes à la recherche

de grands distributeurs et d'un plus grand marché», confient les initiateurs.

Leur satisfaction, c'est qu'ils peuvent transformer toutes variétés de mangues et différentes sortes

de fruits. |…|

Des producteurs de mangues de la région ont accueilli à bras ouvert la coopérative qui travaille

depuis quatre ans avec Oxfam Québec comme partenaire technique. |…|

Agrandir l'entreprise comme le souhaitent des habitants de la zone, c'est également le rêve des

membres de la coopérative qui espéraient trouver un encouragement des autorités étatiques. «On

parle souvent de création d'emplois, d'encouragement de la production nationale, mais c'est ce

genre d'initiative que l'on devrait encourager. L'encouragement doit commencer par là», estime

Roland Fleurisma, le responsable de formation au sein de l'UCOOPEDSA.

Valéry DAUDIER

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2.5 Production d'œufs - Haïti pourrait être autosuffisant d'ici 12 mois

10 octobre 2013

Depuis la décision prise en juin dernier par l'administration Martelly-Lamothe d'interdire les

produits avicoles et carnés dominicains en Haïti, des questions se posent concernant les

possibilités de combler le vide laissé par l'absence de poulets et d'œufs dominicains sur le

marché local. Interrogé à ce sujet, l'entrepreneur et producteur Jovnel Moïse dresse un

tableau de la production avicole haïtienne et propose un moyen de pallier le problème.

«La production haïtienne de poulets de

chair est nulle. Haïti produit seulement 3%

des poulets de chair consommés dans le

pays. Les 97% restants sont fournis par les

États-Unis et la République dominicaine»,

a expliqué l'entrepreneur Jovnel Moïse lors

d'un entretien sur l'état actuel de la

production avicole en Haïti.

En ce qui a trait à la production des œufs

de table, le diagnostic de M. Moïse n'est

pas différent. La demande haïtienne

mensuelle s'élève à environ 36 millions

d'unités, alors qu'Haïti ne peut en produire actuellement que deux millions.

La faible production locale et les carences en infrastructures adéquates ont rendu la population

haïtienne quasiment dépendante des marchés dominicain et américain qui, au fil des années, ont

parachuté des quantités de plus en plus importantes en Haïti. Au grand dam des agriculteurs

locaux qui n'arrivent pas à tenir la cadence face à ces deux champions.

Le problème, c'est qu'il n'y a pas de programme incitatif de l'État, encore moins du secteur privé

pour aider à booster la production agricole haïtienne. Sans crédit au secteur agricole, les

producteurs doivent se démener pour trouver l'argent nécessaire pour moderniser ou agrandir

leur exploitation, souvent vétuste. Les banques commerciales haïtiennes ne font simplement pas

de crédit pour l'agriculture. |…|

Toutefois, ces faiblesses de la production haïtienne ne sont pas inéluctables, indique

l'entrepreneur du grand Nord. Le vide laissé par l'interdiction des produits carnés dominicains sur

le marché haïtien peut facilement être comblé en une année, créant ainsi des occasions d'affaires

nombreuses et potentiellement payantes pour les entrepreneurs haïtiens.

«On a besoin de 12 mois seulement pour le faire, soutient Jovnel Moïse, qui croit cependant que

pour arriver à ce stade, le secteur a seulement besoin de financement. On peut commencer par les

œufs de table. Aujourd'hui, on a une capacité de production de deux millions d'œufs par mois

alors qu'il y a quatre ou cinq ans on était à moins de 500'000. Nous avons des acteurs assez

importants sur le marché qui nous donnent la garantie que dans 12 mois on peut arriver à une

situation d'autosuffisance.»

Pour saisir l'occasion, Jovnel Moïse préconise un accompagnement de l'État haïtien au plus haut

niveau. « En novembre dernier, on a mis 25 millions de dollars du Trésor public sur le Fonds du

développement industriel (FDI). Si l'État donne la priorité à ce secteur, on peut se servir de cet

argent et l'investir selon un plan préalablement bien défini. Car, une fois qu'on a investi entre 18

à 20 millions de dollars dans ce secteur, on va passer carrément la barre des 850'000 à 1 million

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d'œufs par jour», dit le producteur agricole comptant une vingtaine d'années d'expérience.

«L'aviculture est déjà le secteur le mieux organisé du pays, ajoute-t-il. On a trois associations

dont l'Association des producteurs avicoles du grand Nord qui regroupe tous les producteurs de

la région Nord, Nord-Est et Nord-Ouest. Il y a aussi l'Association haïtienne pour la promotion de

l'élevage (AHPEL) et l'Association des producteurs du Sud. Avec ces trois associations, l'État a

une chance énorme de démarrer ce secteur qui est un secteur-clé de l'économie aujourd'hui. En

effet, les chiffres relatifs à ce secteur d'activité parlent de 40 millions de dollars d'importation

d'œufs par année de la République voisine.»

Selon M. Moïse, si Haïti investit entre 18 et 20 millions de dollars dans ce secteur dans le budget

2013-2014, le pays sera autosuffisant en matière de production d'œufs d'ici 12 mois. «En ce qui a

trait au poulet, je ne dis pas que nous serons autosuffisants dans le même délai, mais on va avoir

une avance spectaculaire. Il faut juste le vouloir et se relever les manches. Les Dominicains l'ont

fait, pourquoi pas nous ?»

Cyprien L. Gary

2.6 PetroCaribe : Haïti commence les exportations en novembre

8 octobre 2013

Pour compenser la dette d'Haïti - de plus d'un milliard de dollars contractée pour l'achat de

produits pétroliers - le gouvernement va commencer à exporter des denrées agricoles vers le

Venezuela au cours du mois de novembre. Le café, le sirop de canne à sucre, la banane et le

haricot noir - communément appelé chez nous pois noir - figurent au menu.

Le haricot noir, les pâtes alimentaires, les produits laitiers, la farine; le Venezuela en importe

beaucoup. Dans le cadre de la Zone économique PetroCaribe, nourriture contre produits

pétroliers, ces produits sont les bienvenus dans la République bolivarienne. Lors de sa visite,

lundi, chez Nicolas Maduro, le Premier ministre haïtien, accompagné, entre autres, de son

ministre de l'Agriculture, a présenté aux autorités vénézuéliennes le café, le sirop de canne à

sucre, la banane et le haricot noir comme des denrées qu'il compte leur exporter. Dans une

conférence de presse, tenue mardi à la Primature, Thomas Jacques a annoncé que le pays va

commencer à exporter des produits vers le Venezuela au cours du mois de novembre, afin de

commencer à rembourser la dette contractée auprès de PetroCaribe. Le ministre de l'Agriculture

n'a cependant pas explicité la façon dont le gouvernement compte s'y prendre... En revanche,

Laurent Lamothe a annoncé que les deux pays signeront, le 18 octobre, un accord phytosanitaire

des produits destinés à l'exportation. Pendant cette visite de vingt-quatre heures, le chef de la

Primature s'est aussi entretenu avec le secrétaire général de PetroCaribe, Astrobal Chavez. Les

deux hommes ont notamment discuté des meilleurs moyens de renforcer la structure de la société

mixte Pétion-Bolivar, la qualité et les produits à exporter vers le Venezuela, le remboursement de

la dette d'Haïti à la République bolivarienne. Haïti va importer de nouveaux produits pétroliers

du Venezuela : 20’000 barils d'asphalte et 100’000 barils de mazout tous les mois, a annoncé M.

Lamothe. Le Venezuela avait déjà promis à Haïti la construction de 4’400 logements sociaux

pour un coût estimé à plus de USD 260 mio. Des responsables du l'UCLBP ont accompagné

Laurent Lamothe dans sa visite éclair pour discuter de la mise en œuvre de cette promesse. 3’900

logements seront construits dans la zone métropolitaine pour pallier le déficit de logement dans

la capitale et ses environs, a indiqué le chef du gouvernement. 500 autres logements seront

construits à l'Ile-à-Vache dans le cadre du développement touristique de cette zone. Un

partenariat mixte Haïti-Venezuela permettra un investissement de 66 millions de dollars sur l'île

pour la seule construction de chambres d'hôtels. Un protocole d'accord a été signé en ce sens.

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Laurent Lamothe dit avoir rencontré aussi Gustavo Hernandez, président de la Banque de

développement du Venezuela, qui est aussi le président de la Banque de l'ALBA. Cette

personnalité a deux projets spécifiques pour Haïti. D'abord, un projet d'alphabétisation d'un

million de personnes évalué à USD 10 mio. L'autre projet concerne des interventions dans le

domaine de la santé : construction de dispensaires et de centres de santé. Une enveloppe de

USD 15 mio est disponible à cette fin. Gustavo Hernandez et Laurent Lamothe ont également

abordé les travaux de construction de l'aéroport international de Cap-Haïtien financé par la

Banque de développement de Venezuela à hauteur de USD 33 mio. USD 23 mio ont été déjà

débloqués. Selon le Premier ministre, Hernandez fait du déblocage des 10 millions de dollars

restants une priorité. Lamothe a également profité de cette visite chez Nicolas Maduro pour

solliciter une augmentation de la capacité des trois centrales électriques construites par le

Venezuela à Carrefour, au Cap-Haïtien et aux Gonaïves. Une compagnie va étudier la faisabilité

de cette demande et comment augmenter la puissance de ces usines électriques. Selon le ministre

de l'Agriculture, Thomas Jacques, sur l'ensemble des projets proposés aux autorités de la

République bolivarienne, deux retiennent le plus leur attention. |…|

Robenson Geffrard

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3. Reconstruction

3.1 L'hôtel El Rancho est de retour

24 octobre 2013

L'hôtel El Rancho, fleuron des années d'or du tourisme haïtien il y a un demi-siècle, reprend ses

activités sous le nom de NH Haïti El Rancho. Il offre des chambres, un restaurant, des salles de

réunion et un casino.

Les premiers clients sont déjà en résidence à l'hôtel au coeur de Pétion-Ville, il ne manque que la

Rolls Royce d'Albert Silvera pour compléter le tableau à l'entrée du spectaculaire tunnel au

parquet de mosaïque noire et blanche, a constaté sur place Le Nouvelliste. Fermé en 2009,

dévasté par le séisme du 12 janvier 2010, El Rancho, après des travaux importants

d'embellissement, allie la modernité et une touche historique qui lui donne un cachet particulier.

Dans le projet présenté par Reginald Boulos, d'ici cinq ans l'hôtel aura 114 chambres et s'inscrira

dans un projet immobilier avec une composante hôtelière sur une propriété de plus de 70'000

mètres carrés, la plus imposante de Pétion-Ville.

A terme, l'hôtel, géré par la firme espagnol NH, sera partie d'une enclave sécurisée avec un

centre commercial, un centre de convention, des aires de divertissement et des complexes

d'appartements. Le retour d'El Rancho agrémente l'offre hôtelière dans la région métropolitaine

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de Port-au-Prince et pèse déjà sur la baisse des prix dans un secteur qui a connu une «bulle»

après le séisme et la destruction d'une partie importante du parc hôtelier de la capitale haïtienne.

Se présentant comme un 4 étoiles en attendant la classification officielle en cours par le ministère

du Tourisme, El Rancho promet des services de qualité dans un écrin incomparable au coeur de

la ville la plus dynamique du pays, Pétion-Ville, tout en offrant un calme extraordinaire. |…|

3.2 Des lignes directrices pour le logement et l'habitat

23 octobre 2013

Avec la finalisation par l'Unité de construction de logements et de bâtiments publics (UCLBP) et

la présentation officielle du document de la «Politique nationale du Logement et de l'Habitat»

(PNLH), les autorités haïtiennes entendent combler un grand vide dans ce secteur laissé

quasiment sans régulation depuis des lustres. Ledit document présenté au Premier ministre

Laurent Salvador Lamothe, ce mercredi, à Port-au-Prince, devrait être le point de départ pour

dynamiser un secteur où l'État et la société civile doivent conjuguer leurs efforts.

La présentation de la PNLH est une étape du vaste chantier que doivent mettre en place les

dirigeants haïtiens pour combler le déficit de logements et prendre le leadership de

l'aménagement du territoire. Le document déjà validé par les deux branches de l'exécutif doit

également être accompagné d'un plan d'action pour sa mise en œuvre.

«La Politique nationale du logement et de l'habitat est un outil que l'Etat haïtien s'est donné en

vue de résoudre sur le long terme le déficit de logements dans le pays», a indiqué le Premier

ministre Laurent Lamothe, soulignant qu'elle sera le cadre de référence à la fois pour les

institutions publiques, les collectivités territoriales, les organisations de la société civile, les

partenaires techniques et financiers et tous les acteurs intervenant dans le secteur du logement et

de l'habitat dans le pays. |…|

Carlin Michel Dieudonné Joachim

3.3 « Ceux qui offrent ces maisons ne nous respectent pas »

21 octobre 2013

Une étude, lancée par l'Observatoire du logement en Haïti, révèle les opinions négatives des

Haïtiens par rapport aux logements récemment construits par l'État et les ONG. Elle suggère

aussi quelques pistes pour élaborer une définition haïtienne du logement décent.

Cages à pigeons, tombes, bicoques, les comparaisons péjoratives ne manquent pas pour qualifier

les logements mis à disposition des Haïtiens depuis le tremblement de terre du 12 janvier 2010.

Tel est l'un des enseignements d'une étude menée par l'Observatoire du logement en Haïti, en

partenariat avec Grecia, sur la notion de logement décent.

L'étude a été menée entre le 30 juillet et le 1er août 2013, dans 12 sites de la zone

métropolitaine. Douze animateurs ont organisé des entretiens collectifs avec une centaine de

personnes afin d'évaluer leurs connaissances sur le concept de logement et de droit au logement,

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sur les éléments nécessaires à la qualification d'un habitat décent et sur leur perception des

maisons mises à disposition par les ONG et le gouvernement.

«Ceux qui offrent ces

maisons ne nous

respectent pas»,

affirment certains

participants à la

recherche menée selon

la méthode des focus

groups. «Les gens les

acceptent parce qu'ils

n'ont rien du tout», ont

ajouté d'autres

personnes rencontrées.

Globalement, la petite

taille des constructions,

le nombre insuffisant

de pièces, le non-respect des normes de construction, l'absence des services de base (eau,

électricité, toilettes...), leur caractère souvent provisoire et le risque de bidonvilisation qu'elles

comportent sont critiqués. «Elles sont coincées, trop près les unes des autres, le soleil n'y entre

même pas...»

En revanche, lorsqu'on interroge la population sur ce qu'elle considère comme un logement

décent, les personnes rencontrées mettent en avant la qualité de la construction (ingénierie

et matériaux), mais elles estiment également nécessaire une étude préalable de

l'environnement (notamment du sol) avant tout projet immobilier. Elles insistent sur le nombre

de pièces de la maison (3 au minimum) et leur différenciation (chambre, salon, cuisine, salle-de-

bains, toilettes...). Les chambres doivent être spacieuses et aérées, l'eau et l'électricité

disponibles. Une préférence pour les maisons individuelles (sans étage), clôturées, environnées

d'arbres et loin de la pollution sonore est marquée.

Par ailleurs, les participants aux focus groups reconnaissent tous que le logement est un droit et

non une faveur. La plupart savent qu'il est garanti par la Constitution. Ils soulignent également

que les taxes auxquelles sont assujettis les citoyens doivent permettre de garantir un logement

décent à tout Haïtien. Enfin, concluent certains : «Les ONG ont reçu de l'argent pour ça, alors

nous avons droit à un logement décent.» |…|

3.4 Une politique nationale pour dynamiser le logement et l'habitat

10 octobre 2013

De belles villas construites dans des zones non planifiées, sans voie de pénétration et autres

infrastructures de base. On en voit partout dans le pays. Le secteur du logement-habitat n'a

jamais été traité de manière institutionnelle. Le sinistre du 12 janvier 2010 a mis à nu le

dysfonctionnement du secteur. Le déficit de logement est criant et l'État ne peut plus continuer à

ignorer un secteur à si fort potentiel de création d'emplois. Le développement économique du

pays dépend en grande partie du décollage du logement et de l'habitat.

Le document qui traite de la «Politique nationale du logement et de l'habitat (PNLH)» est déjà

une réalité. Les partenaires en sont bien conscients, avons-nous appris. Il ne manque que des

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petits détails. «Avant la fin du mois en

cours il sera publié». C'est ce qu'a confié

l'ingénieur-architecte Odnell David,

chargé de la Division logement à

l'Unité de construction de logements

et de bâtiments publics (UCLBP).

«Rien ne sera négligé. Les problèmes

fonciers, les stratégies de financement

pour avoir accès au crédit...Et même la

création d'un fonds de garantie. L'État

aménagera des espaces prévus pour la

construction en mettant à la disposition

des investisseurs les infrastructures de base», a souligné le responsable de la division logements

à l'UCLBP. |…|

Dieudonné Joachim

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4. Culture & Education

4.1 Certificats d’Aptitude Professionnelle à 218 mécaniciens

25 octobre 2013

Jeudi à l'École Professionnelle JB Damier,

le Président Michel Martelly, a procédé, à la

remise de Certificats d’Aptitude

Professionnelle aux 218 participants du Projet

pilote de Perfectionnement des Mécaniciens

évoluant à Sous-Rail. La cérémonie s’est

déroulée en présence, entre autres, de Mme

Marina Gourgues, la Secrétaire d'État à la

Formation Professionnelle, de Mme Magareth

Rose Beaulière, Directrice de l'Institut

National de Formation Professionnelle (INFP)

et du Délégué Départemental de l’Ouest,

Gonzague Day.

L'objectif de ce Projet pilote, lancé par le Président Martelly le 12 septembre dernier, visait à

valoriser les métiers manuels et améliorer la qualité du service offert à la clientèle en renforçant

la capacité de ces professionnels du secteur informel, pour une meilleure production en matière

de mécanique automobile, particulièrement en électricité, climatisation et tôlerie. Cette

formation, réalisée sous le haut patronage de la Présidence, a été dispensée dans trois Centres de

la région métropolitaine : JB Damier (Port-au-Prince) pour l'électricité, Centre Pilote

(Drouillard) pour la tôlerie et APEX (Delmas) pour la climatisation.

De concert avec la Secrétairerie d’État à la Formation Professionnelle, le Chef de l'État envisage

des bourses d’études pour certains mécaniciens de Sous-Rail. Ce projet atteindra d'autres

professionnels évoluant dans divers endroits du pays, comme dans le quartier de Bel-Air où le

démarrage est fixé en novembre prochain.

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4.2 Cent écoles Digicel déjà construites

25 octobre 2013

Avec les inaugurations récentes de :

l’École nationale de Goyavier, l’École

nationale de Moussignac, l’École

nationale de Bas-Pinal, l’École nationale

de Ranquitte, et l'École Marie Reine

Immaculée, la Fondation Digicel-Haïti a

annoncé qu'elle avait atteint la barre des

100 écoles déjà construites à travers le

pays, sur un objectif de 150 d’ici la

rentrée scolaire 2014. Actuellement, plus

de 36'000 enfants fréquentent une école

en Haïti, construite par la Fondation Digicel.

4.3 L'héritage des Frères de l'instruction chrétienne est célébré

21 octobre 2013

Les Frères de l'instruction chrétienne ont lancé le week-end écoulé la célébration de leurs 150

années de présence active en Haïti. 150 ans de mission qui ont permis de former plusieurs

générations d'hommes et de femmes au service de l'Église et de la société haïtienne.

|…| Plus connus à travers leurs écoles réputées

pour la qualité de la formation qu'ils

transmettent, les frères commémorent surtout

l'arrivée des premiers membres de cette

congrégation religieuse en Haïti. C'était en

1864, peu après la signature du concordat, que

débarquent les premiers religieux en Haïti. A ce

moment-là, c'était des jeunes volontaires âgés

pour certains entre 16 et 18 ans qui ont décidé

de quitter leur terre natale, la France, pour

passer parfois deux à trois mois sur la mer à

destination d'Haïti. Dépourvus de moyens de

communication, séparés de leurs familles, ces jeunes partaient avec l'idée qu'ils s'en vont pour la

vie. Parfois, peu après leur arrivée en Haïti, ils mouraient de fièvre jaune, de manque de

nourriture et de problème d'acclimatation.

Les 150 années de travail de ces courageux éducateurs sont considérées par l'actuel responsable

des Frères de l'instruction chrétienne en Haïti, le frère Hervé Zamor, comme la célébration d'un

héritage. «C'est tout un héritage, nous avons beaucoup reçu», a confié celui qui porte le titre de

provincial parmi les frères. «De 1864 à nos jours, nous avons reçu 615 frères venus de la France,

des États-Unis, du Canada, de l'Espagne, de l'Angleterre, d'Egypte, de la Guadeloupe. C'est pour

cela que cette année nous voulons célébrer tout cet héritage», a confié le frère Zamor. C'est

d'ailleurs pour la première fois que les frères ont l'opportunité de marquer leur arrivée en Haïti.

Louis-Joseph Olivier

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4.4 Grande exposition historique à MUPANAH !

4 octobre 2013

Le Musée du Panthéon National Haïtien (MUPANAH) a procédé au lancement d’une

exposition historique dénommée ‘’Le chemin de la liberté’’ le jeudi 21 septembre 2012. Elle

s’étendra sur une durée d’un mois allant de la date sus-indiquée au 20 octobre, a-t-on appris

via une note de presse acheminée au journal.

Ce vendredi a eu lieu au

MUPANAH, le vernissage

de l’exposition de pièces

provenant des collections

d'objets archéologiques du

Bureau National

d'Ethnologie (SNE). Ces

objets avaient été

récupérés par le Musée du

Panthéon National Haïtien

(MUPANAH), dans le

cadre du Projet de Sauvetage du patrimoine archéologique, culturel et historique, financé par le

programme d'Appui au Renforcement de la Culture et de l'Art pour le Développement

Économique et Social (ARCADES). Ce projet consistait à dégager des décombres de l'annexe du

Ministère de la Culture, détruite par le séisme de janvier 2010, les objets, ethnographiques et

archéologiques, datés pour la plupart de l'époque précolombienne (XVe et XVIe siècles).

4.5 L'artisanat utilitaire prend le dessus à Artisanat en fête

14 octobre 2013

La 7e édition de la plus grande foire artisanale du pays a confirmé que l'artisanat utilitaire

occupe depuis quelque temps une place prépondérante dans la production artisanale

haïtienne.

Des vases semi-utilitaires et

semi-décoratifs ont attiré

l'attention du Premier ministre,

Laurent Lamothe au 2e jour de

la foire Francis Concite.

Carlin Michel

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4.6 Tournée des Pts Chanteurs & Orchestre de Chambre Ste-Trinité

11 octobre 2013

Du 5 septembre au 8 octobre les Petits Chanteurs & L’Orchestre de Chambre Sainte-Trinité ont

effectué leur traditionnelle tournée sur la côte Nord-Est des États Unis, en donnant plus de 30

concerts à Washington DC, Maryland, Virginia, Baltimore, New York, Connecticut, Boston,

Maine où ils ont eu le privilège de se produire au siège des Nations Unies et au Consulat Général

d’Haïti à New York, au Musée «African Arts» du Smithsonian et de l’Ambassade d’Haïti à

Washington DC.

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5. Divers

5.1 Forum national sur les ONG: pour une coopération mieux canalisée

7 octobre 2013

Haïti, "la république des ONG" organise son 1er forum national sur les très nombreuses

organisations humanitaires et d'aide au développement intervenant sur le territoire haïtien. Même

fédérées en la circonstance, les ONG y seront quand même représentées par pas moins de

200 entités. Prévu initialement pour janvier 2010 puis reporté sine die en mai 2013, le premier

forum national sur les ONG en Haïti sera finalement lancé ce mardi 8 octobre, au Caribe

Convention Center de Port-au-Prince, la capitale. Les Ministères sectoriels, les bailleurs de

fonds, les organisations non gouvernementales (ONG) et d'autres parties prenantes de la

coopération au développement d'Haïti se pencheront sur la nouvelle vision de "partenariat

amélioré" souhaitée par l'État haïtien dans ses rapports avec les ONG actives en Haïti. |…|

5.2 Unicef défend la cause des enfants dominicains d'ascendance haïtienne

9 octobre 2013

La décision de la Cour constitutionnelle de rendre apatrides les Dominicains d'ascendance

haïtienne nés après 1929 continue de faire des vagues. Cette fois, c'est l'Unicef, qui s'est exprimé

sur ce dossier. «La décision de la Cour constitutionnelle de la République dominicaine de priver

de leur droit à la citoyenneté les personnes d'origine haïtienne nées en République dominicaine

pourrait avoir un impact catastrophique sur des milliers d'enfants», a prévenu l'Unicef dans une

note rendue publique ce mercredi à New York. Roberson Alphonse

28 octobre 2013

Haïti espère que la Cour interaméricaine des droits de l'homme se penchera sur la décision de la

Cour constitutionnelle dominicaine de dénationaliser les Dominicains d'origine haïtienne.

Louis-Joseph Olivier

29 octobre 2013

Le gouvernement dominicain est convoqué mardi 29 octobre à l’OEA sur demande de St

Vincent et Grenadines, pour s’expliquer sur la décision de la Cour constitutionnelle nationale de

rendre apatrides des milliers de Dominicains d’origine haïtienne nés après 1929. |…|