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Bulletin de vulgarisation de la recherche et du développement agrolimentaire au Sénégal ISSN-0850-1815 N° 10 Janvier 2018 Accréditation Laboratoire de Mycotoxines de l’Institut de Technologie Alimentaire AGROALIMENTAIRE / DIVERS ALIMENTS / ANALYSES PHYSICOCHIMIQUES DISTINCTION: L’ITA PRIMÉ POUR SERVICE RENDU À LA NATION P.3 P.2 LES ATTAPULGITES Une alternative aux pesticides pour la protection du niébé stocké Vigna Ungui- culata (L.) contre son principal ravageur Callosobruchus maculatus (Fabricius) RECHERCHE/DEVELOPPEMENT AQUACULTURE Un aliment d’origine végétal pour l’ali- mentation du poissond’élevage Oreochromis niloticus, Tilapia du Nil Développementde la chaine de valeur bissap (Hibiscus sabdariffa) Rôle de la recherche agro-alimentaire RECHERCHE/DEVELOPPEMENT P.10-11 P.8-9 P.12-13 ARCHES CUITES SÉCHEÉS Fiche technique de fabrication P.7

Bulletin de vulgarisation de la recherche et du …PARTENARIAT 4 ITA ECHOS - Bulletin semestriel de vulgarisation de la recherche et du développement agrolimentaire -N 10 - JANVIER

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Bulletin de vulgarisation de la recherche et du développement agrolimentaire au Sénégal ISSN-0850-1815 N° 10 Janvier 2018

Accréditation Laboratoirede Mycotoxines de l’Institut de TechnologieAlimentaire

AGROALIMENTAIRE / DIVERS ALIMENTS / ANALYSES PHYSICOCHIMIQUES

DISTINCTION: L’ITA PRIMÉ POUR SERVICE RENDU À LA NATION

P.3

P.2

LES ATTAPULGITESUne alternative aux pesticides pour laprotection du niébé stocké Vigna Ungui-culata (L.) contre son principal ravageurCallosobruchus maculatus (Fabricius)

RECHERCHE/DEVELOPPEMENT

AQUACULTUREUn aliment d’origine végétal pour l’ali-mentation du poissond’élevageOreochromis niloticus, Tilapia du NilDéveloppementde la

chaine de valeur bissap(Hibiscus sabdariffa)

Rôle de la rechercheagro-alimentaire

RECHERCHE/DEVELOPPEMENT

P.10-11

P.8-9

P.12-13

ARCHES CUITES SÉCHEÉSFiche technique de fabrication

P.7

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VIE INSTITUTIONNELLE

ITA ECHOS - Bulletin semestriel de vulgarisation de la recherche et du développement agrolimentaire -N°10 - JANVIER 20182

DISTINCTION: L’Institut de Technologie Alimentaire primé pourservice rendu à la nation

«Pour servicerendu à la na-tion » l’ITA a

été honoré par l’Associa-tion « les ALOUWAS DEL’EDUCATION ». La cé-rémonie s’est tenu le sa-medi 20 mai au théâtrenational Daniel Sorano àDakar. L’édition 2017 a été parrai-née par le Général Mama-dou Mansour SECK,ancien chef d’Etat-majorgénéral des armées. L’association les « alouwasde l’éducation » a été crééen 2011 par un groupe decitoyens afin de créer uneplateforme pour distinguer

le mérite de leurs conci-toyens.La première édition de lacérémonie des « alouwasde l’éducation » s’est tenueen 2012. Et depuis les «alouwas de l’éducation »ont fait du chemin en allantchercher partout au Séné-gal le citoyen ou la struc-ture modèle pour êtrereconnu et primé. « Lesalouwas de l’éducation »sont une sentinelle toujoursperchée pour retrouverdans le tas, le modèle dansl’éducation, la santé, la cul-ture, le civisme, le sport,l’école, la littérature, l’in-formation, le vécu pédago-

gique, l’environnement quisont les différents do-maines de distinction et àceux-là, il faut ajouter leprix du jury le prix horsconcours et le prix spécial.« Les alouwas de l’éduca-tion » ont pour devise «pour nous conduire versl’excellence » par la recon-naissance du mérite de cescitoyens et institutions qui

ont pour sacerdoce le tra-vail bien fait sans rien at-tendre en retour. Quoi deplus normal de créer uncadre de concertation pouren unisson leur dire,bravo, merci parce quenous avons vu ce que vousavez fait afin que lesjeunes s’en inspirent dansun contexte de globalisa-tion.

Par Abdourahmane SENE, chef du centre de documentationInstitut de Technologie Alimentaire, BP 2765 – DakarContact : [email protected]

PARTENARIAT: Une délégation de la Chambre de Commerce deGuinée Equatoriale visite l’ITA

En présencedu consulgénéral de

la république de laGuinée Equatorialeau Sénégal, le Di-recteur Général de

l'ITA avec sonéquipe a reçu unedélégation de lachambre de com-merce de la Guinéeéquatoriale cemardi 05 septem-

bre 2017 accompa-gnée par la cham-bre de commerced'industrie etd'agriculture deDakar.Grand pays pro-

ducteur de fruits,légumes et cé-réales, la GuinéeEquatoriale par sadélégation étaitvenue s'informerde l'expertise de

l'ITA en matière de tech-niques de transformation,de conservation et destockage des produits agri-coles.Il ressort de cette rencon-tre des possibilités de par-tenariat entre l'ITA et lachambre de commerce deGuinée Equatoriale. A ceteffet une convention cadresera négociée entre lesdeux structures afin quel'ITA puisse accompagnerles opérateurs écono-miques équato-guinéens.La chambre de commerced'industrie et d'agriculturede Dakar facilitera ce par-tenariat.

Le Dg de l’ITA et Fallou SARR (à gauche) en compagnie de leur hôte

Le Dg de l’ITA recevant la distinction des mains du Général SECK

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VIE INSTITUTIONNELLE

ITA ECHOS - Bulletin semestriel de vulgarisation de la recherche et du développement agrolimentaire -N°10 - JANVIER 2018 3

Profitant du séminaire de pré-sentation des technologies gé-nérées par le Centre national

de Spécialisation (CNS) en céréalessèches et cultures associées du Séné-gal, organisé par le Programme deProductivité Agricole en Afrique del’ouest (PPAAO /WAAPP) tenu du02 au 04 octobre 2017 à Saly Portu-dal, une délégation des CNS de septpays d’Afrique de l’ouest a visitél’ITA ce mercredi 04 octobre 2017.Il s’agit de représentants du Benin,

Burkina Faso, Gambie, Ghana, Gui-née Conakry, Mali et Niger.En sa qualité de membre du CNScéréales sèches et cultures associées,l’ITA a généré des technologies detransformation des céréales qui ontattitrés la curiosité des participantsà ce séminaire. Ainsi ces dernierssont venus visiter :• L’étuveuse poly-céréale qui a per-mis d’étuver les céréales sèches etde réduire significativement letemps de trempage du riz PADDY

tout en optimisant la consommationd’énergie • L’optimisation du taux d’incorpo-ration des auxiliaires technologiques(malt de sorgho et maltodextrine) enpanification à base de farine compo-sée (blé/sorgho sans tanins) permetd’améliorer les caractéristiquesrhéologiques des pâtes jusqu’à in-corporation de 30 % pour les painsfaçonnés et jusqu’à 40% pour lespains moulés • La presse à huile de sésame qui apermis d’augmenter la productivitéde l’huile de sésame passant de 5 kgpour un litre à 2,88 kg pour un litre;• Le procédé de production d’alcoolà partir de la tige de sorgho sucré.En outre le gel et la bagasse produitspeuvent être utilisés respectivementcomme combustible et substrat deculture des champignons.La délégation en a profité pour visi-ter les laboratoires et ateliers del’ITA et discuter de partenariat entrel’ITA et leur structure respective.

Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest(PPAAO/WAAPP) Des Centres Nationaux de Spécialisation (CNS) de sept paysd’Afrique de l’Ouest visitent l'ITA

AGROALIMENTAIRE / DIVERS ALIMENTS / ANALYSES PHYSICOCHIMIQUES

L’ITA a le plaisir d’in-former tous les clientset partenaires de l’Ac-

créditation initiale de son la-boratoire de Mycotoxinesselon la norme NF ENISO/CEI 17025 version 2005prononcée par le Comité fran-çais d’accréditation (Cofrac)pour une période de quatre ans(du 02 janvier 2018 au 31 dé-cembre 2021) pour le domaine

: Agroalimentaire / Divers ali-ments/Analyses physicochi-miques (Dosage desmycotoxines et des Phyco-toxines dans les denrées alimen-taires destinées à l’homme ouaux animaux – LAB GTA 21).•Accréditation n° 1-6369• Validité : 31/12/2021• Portée et annexe techniquedisponibles sur www.cofrac.fr(saisir le n° 1-6369)

Accréditation Laboratoire de Mycotoxines de l’ITA

M. Fallou SARR (à gauche) présente l’ITA à la délégation des CNS

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PARTENARIAT

ITA ECHOS - Bulletin semestriel de vulgarisation de la recherche et du développement agrolimentaire -N°10 - JANVIER 20184

PARTENARIAT: ITA – DPMI signent un protocole d’accord cadre

Ce vendredi 29 septembre2017, Le Directeur Géné-ral de l’Institut de Techno-logie Alimentaire, Dr

Mamadou Amadou SECKet son homologue des Pe-tites et Moyennes Indus-tries (DPMI) ont signé un

protocole d’accord cadrepour collaborer dans lecadre de la mise en œuvrede la réalisation de leursmissions respectives. Lesdeux directeurs générauxont magnifié ce partenariatqui porte principalementsur les axes suivants : • identification et diffusiondes innovations et techno-logies porteuses pour lacréation, le développe-ment ou le renforcementdes PMI ;• accompagnement desporteurs de projets et desPMI ;

• l'élaboration et la mise enœuvre de projets com-muns ;• recherche de moyenspour le financement de lagénération et de la valori-sation de technologies ;• renforcement et structu-ration des filières.Il faut rappeler que l’ITAet la DPMI sont tous de lamême tutelle technique duMinistère de l’Industrie etde la Petite et MoyenneIndustrie. Ce ministère aen charge le volet indus-trialisation du PSE (PlanSénégal Emergent).

APPUI A LA TERRITORIALISATION DU DEVELOPPEMENTECONOMIQUE AU SENEGAL

Du 07 au 10 octobre 2017,une délégation canadienned’hommes d’affaires a vi-sité notre pays sous laconduite de Mr ZaccariaCOULIBALY Chef duBureau Economique de

l'Ambassade du Sénégalau Canada. En marge de cette mission,Monsieur Christian FOR-TIN a été reçu le 10 octo-bre 2017 par le Directeurgénéral de l’ITA, Dr Ma-

madou Amadou SECKpour discuter d’un parte-nariat entre l’ITA et le pro-jet « Thiossane ». En effetMonsieur FORTIN, agro-nome de Formation est lecoordonnateur du projet

agricole « Thiossane »dont les populations duvillage de « Ndeukou La-mane » dans la communede « Ngaye Mékhé », dé-partement de Tivaounesont les principaux bénéfi-ciaires.Il est sorti de la discussionque le partenariat pourraitêtre concentré principale-ment autour d’activités deformation sur les tech-niques de transformationet de conservation desfruits et légumes, des cé-réales. En outre, la valori-sation des substrats deculture pour la productionde champignons comesti-bles et de bio-fertilisantsest retenue comme pers-pective de collaboration.

Le CANADA sollicite l’expertise de l’ITA dans la mise en œuvre duprojet « Thiossane »

DG ITA et son homologue des Petites et Moyennes Industries (DPMI)

DG ITA et Christian FORTIN, coordonnateur du projet “Thiossane”

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VIE INSTITUTIONNELLE

ITA ECHOS - Bulletin semestriel de vulgarisation de la recherche et du développement agrolimentaire -N°10 - JANVIER 2018 5

ITA Echos------Directeur de PublicationDr Mamadou Amadou SECK

Rédacteur en ChefAbdourahmane Sène

Comité ScientifiqueDr Jean Pierre NDIAYE (Académie des Sciences),Dr Abdoulaye Baïla NDIAYE (Maitre de recherches– IFAN), Dr Amadou KANE (ancien DRD – ITA),Dr Emile Victor COLY (Directeur de recherches à laDPV), Dr Momar Talla GUEYE (DRD, ITA)

Réalisation AB G & ITA

ITAAbdourahmane SENEContacts Ita

Tél: 00 (221) 33 859 07 07Fax: 00 (221) 33 832 82 95

Route des Pères Maristes HannBp: 2765 Dakar-Hann

Site: www.ita.snEmail [email protected]

POLITIQUE QUALITÉL’ITA se dote d’un nouveau plan stratégique pour la période 2018-2022

La Direction Géné-rale de l’ITA, dansle cadre de l’exé-

cution de son Plan Straté-gique de Développement2018-2022 comme à l'ac-coutumé, accordé unegrande importance à laqualité des services offertsaux clients, au respect dela réglementation, à lasauvegarde de la crédibi-lité de l’Institut et à sonimage de marque. C’estainsi qu’il occupe uneplace centrale dans le nou-veau plan stratégique

2018-2022 en cours d’éla-boration.L’amélioration continuedes performances est unobjectif permanent del’ITA : il s’agit d’intégrerles exigences clairementidentifiées du client et derecherches afin d’y répon-dre de façon efficiente.Aussi, l’Institut détermineet traite les risques et op-portunités potentiels pou-vant influencer sur laconformité des services etla satisfaction du client.Nos référentiels sont : le

couple de normes ISO9001/9004 pour l’ensem-ble des services de l’ITA,ISO 17025 pour les labo-ratoires d’essais (myco-toxines, chimie,microbiologie, analysesphytosanitaires) et l’outilHACCP pour les ateliersde R&D.La vision de l’ITA est depromouvoir au Sénégal,une industrie agroalimen-taire diversifiée, compéti-tive, créatrice d’emplois etgénératrice de revenus enpréservant l’environne-ment naturel. Pour y par-venir, nous faisons de laQualité notre atout princi-pal. C’est ainsi que le sys-tème d’AméliorationContinue de la Qualité(SACQ), mis en place de-puis quelques années,sous la supervision duConseiller en Qualité In-dustrielle (Gestion et As-surance de la Qualité),s’inscrit comme l’un desnombreux moyens mis enœuvre pour renforcer laconfiance et la satisfactionde nos tutelles, partenaireset clients.La Direction Générales’engage ainsi à promou-voir, de façon continue, laqualité auprès de tous lesclients externes et in-ternes (tous les employésde l’Institut) de façon à:• maintenir l’Institutcomme centre de réfé-rence dans le secteur del’agroalimentaire, par larecherche, l’innovation et

le transfert de technolo-gies ;• fournir aux clientsdes services de qualité etdans les délais convenus,de sorte à garantir l’ab-sence de réclamations oude contentieux ;• faire bénéficier aux em-ployés d’un environne-ment où ils sont valorisés,motivés et, par consé-quent productifs ;• veiller à la formation etau renforcement des capa-cités des agents ;• optimiser les processusde l’Institut, gage de per-formance, de compétiti-vité et de reconnaissancepar nos partenaires.La Direction Générales’engage à appliquer cettepolitique et à veiller à ceque les ressources néces-saires pour la mener àbien soient mobilisées.Dans ce but, il délègue auConseiller en Qualité In-dustrielle avec l’appui duComité de Pilotage, latâche de la mise en œuvredu SACQ. La DirectionGénérale le charge decoordonner en concerta-tion avec l’ensemble desservices concernés del’Institut, les activitéspour atteindre les objec-tifs fixés, de vérifierqu’ils sont atteints et delui rendre compte régu-lièrement.Fait à Dakar, le 18/05/17

Le Directeur GénéralDr Mamadou Amadou

SECK

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EDITORIAL

ITA ECHOS - Bulletin semestriel de vulgarisation de la recherche et du développement agrolimentaire -N°10 - JANVIER 20186

L’ITA honoré par l’Association « les ALOUWAS DE L’EDUCATION »Chers lectrices et lecteurs

Revoilà « ITA ECHOS »,votre bulletin semestrielqui vous informe sur l'évo-

lution et les résultats de la re-cherche agroalimentaire dans notrepays. Et c'est avec un réel plaisir etune volonté renouvelée,que nousnous proposons de maintenir et derendre pérenne cet organe, pour enfaire à la fois un relais entre l'ITAet ses partenaires, et un instrumentde dialogue entre les acteurs d'unsecteur agroalimentaire en pleinemutation. Avec ITA ECHOS, nousnous efforcerons de vous informeret de partager avec vous non seu-lement nos satisfactions, mais éga-lement les angoisses etpréoccupations inhérentes à la re-cherche dans sa quête de réponsesappropriées aux problèmes nutri-tionnels de nos populations. NotreInstitut, riche de sa longue expé-rience et de ses nombreux acquisdans la recherche appliquée, noussemble armé pour apporter sacontribution dans le processus deréalisation du « PLAN SENEGALEMERGENT » dont le secteuragroalimentaire constitue l'une desgrappes prioritaires.Il nous appartient également degarder en ligne de mire les nou-veaux enjeux que nous impose lamondialisation et qui rendent deplus en plus urgentes les réponsesà apporter aux attentes de nos po-pulations confrontées à des besoinsde consommation d'aliments sains,en quantité suffisante et à la portéedes bourses des ménages. C'est àces défis que nous devons au-jourd'hui faire face. C'est aussi à cedébat que nous convions les ac-teurs et partenaires de la recherche

et dont vous aurez les échos à tra-vers cette tribune.« Pour service rendu à la nation »l’ITA a été honoré par l’Associa-tion « les ALOUWAS DE L’EDU-CATION ». La cérémonie s’esttenue le samedi 20 mai au théatrenational Daniel Sorano. L’édition2017 a été parrainée par le GénéralMamadou Mansour SECK, ancienchef d’Etat-major général des ar-mées. La vie de l’institut aura été mar-quée, au cours de ces derniersmois, par un important mouvementde ses ressources humaines et d’in-tenses activités professionnellesliées à l’exécution de sa mission. L’ITA aura connu ces derniersmois les départs à la retraite deMessieurs Abdoulaye MBAYE,Ancien directeur Administratif etdes Ressources Humaines(DARH), Mamadou Moussa AWChargé des échantillons et de lafacturation, de Thierno Souley-mane Diack Chef du Laboratoired’Etalonnage de masse et de Ma-dame Ndeye T. T. SEYE DOU-MOUYA, Directrice des Relationsextérieures (DRE). Ces agents au-ront laissé une marque indélébile àl’institut.Mesdames et Messieurs, chers lec-teurs et lectrices, le dixième nu-méro de «ITA ECHOS » que vousdécouvrez paraît à un moment cru-cial, coïncidant avec la signaturedu deuxième contrat de perfor-mance entre l’ITA et l’Etat du Sé-négal à travers le ministère del’économie, des finances et du planpour la période 2018 – 2022.La parution du présent numéro in-tervient dans un contexte particu-lier où des défis majeurs sont àrelever par l’institut, quant à l’at-

teinte des objectifs assignés au sec-teur de l’agro-industrie du départe-ment Recherche/Développement.Ces challenges sont d’autant plusimportants avec la tutelle qui metsurtout l’accent sur la petite etmoyenne industrie. Quatre articles à caractère scienti-fique et deux fiches techniquessont publiés dans ce présent nu-méro : g Développement de la chaine devaleur bissap : rôle de la rechercheagro-alimentaireg Les attapulgites: une alterna-tive aux pesticides pour la protec-tion du niébé stocké VignaUnguiculata (L.) contre son prin-cipal ravageur Callosobruchus ma-culatus (Fabricius)g Un aliment d’origine végétalpour l’alimentation du poissond’élevage Oreochromis niloticus,Tilapia du Nilg Fiche technique sur la mangueséchée naturelle.g Fiche technique arches cuitesséchéesMesdames et Messieurs, ne dou-tant point de l’intérêt que vous por-terez aux articles contenus dans leprésent numéro, nous vous en sou-haitons bonne lecture.

Dr Mamadou Amadou SECKDG ITA

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RECHERCHE//DEVELOPPEMENT

ITA ECHOS - Bulletin semestriel de vulgarisation de la recherche et du développement agrolimentaire -N°10 - JANVIER 2018 7

Description

Anadara senilis (L.)) cuites séchées

Méthode améliorée de fabrication des arches

Anadara senilis (L.) est un mollusque bivalve fouisseur et filtreur appartenant à la

connue des populations côtières ouest-africaines. On la nomme « pagne » en wolof et sérère, « bossombo » en socé.

Améliorer la méthode traditionnelle de fabrication des arches cuites séchées;Donner plus de valeur ajoutée aux produits finis dans le respect des normes et réglementations

Cuisson avec un cuiseur à gaz

Amélioration des outils de collecte, réception, pesage,

calibrage et lavage

Étapes de préparation

Séchage avec un séchoir solaire ( 50-55°C pendant

48 H )

Analyses chimiques

Évaluation de la qualité des arches cuites séchées

Les résultats des analyses chimiques et microbiologiques selon

les méthodes AOAC (Rev.2007) et AFNOR (2002) montrent que

ces produits fabriqués sont de qualité satisfaisante.

Séparation de la chair Cuisson vapeur pendant 15 mn

A. senelis est utilisée comme amuse-gueule, aromatisant ou condiment dans plusieurs

préparations culinaires au Sénégal: le riz au poisson (« Thiébou dieune »), le riz à la sauce

oignon et poisson (« Cébon » ), le riz au poisson braisé (Thiébou kéthiak»), le riz à la sauce gombo

(« Soupou kandia

Utilisation

Humidité : 7.6% ; Cendres : 1.80% ; Protéines (N*6.25) : 60,98%; Matière grasse : 4,15% ; Cellulose: 0, 12%; Glucides: 25, 29 %; Fer: 38,24mg/100g; Calcium: 226,16mg/100g; Phosphore: 317,02mg/100g; Potassium: 115,33mg/100g; Sodium: 327,51mg/100g; Magnesium: 124,31mg/100g; Valeur énergétique: 382, 43 Kcal/100g

Levures et moisissures : 10 ; flore aérobie totale : 9,3107

ufc/g ; coliformes fécaux : 5,8 105 ufc/g ; clostridium sulfito réducteurs<10 ufc/g ; staphylocoques pathogènes <100 ufc/g ; streptocoques fécaux : 1,2105 ufc/g ; salmonelles abs ufc/25g ; vibrio parahaemolyticus : abs ufc/25g

Analyses microbiologiques

Fiche technique N. G. Fall*, M.Y. Diop, O. Gueye et S. D. Sourang

Atelier Poisson et Produits Halieutiques, Institut de Technologie Alimentaire

Route des Pères maristes BP 2765 Dakar Sénégal

*Auteur correspondant: E-mail: nenegallefall @yahoo.fr; [email protected]; Tél: 00221

33 859 07 07

Projet EFA

Méthode traditionnelle de fabrication des arches

Collecte à la main ou avec des outils (morceau de fer derécupération );Cuisson sur feux de bois dans une marmite à terre cuite;Chair détachée par projection dans un mortier;Séchage à même le sol sur des nattes ou des claiestraditionnelles.

Produit fini

ARCHES CUITES SÉCHÉES

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RECHERCHE//DEVELOPPEMENT

ITA ECHOS - Bulletin semestriel de vulgarisation de la recherche et du développement agrolimentaire -N°10 - JANVIER 20188

IntroductionLe niébé, Vigna unguiculata (L.)Walp,est une légumineuse qui joue un rôleimportant dans la ration et l’équilibrealimentaire des populations du Sahelet en particulier celles du Sénégal(Guèye et al., 2011). Les graines deniébé constituent une importantesource de protéines et de revenus nonnégligeables pour les populations pay-sannes du Sénégal. Cependant, aucours du stockage, les graines sont at-taquées par des insectes, principale-ment Callosobruchus maculatus(Fabricius), la bruche du niébé. C. ma-culatus peut provoquer une perte totaledes stocks de niébé au bout de trois àsix mois si la conservation n’est pasadéquate. En effet, les larves se déve-loppent à l’intérieur des graines enconsommant les réserves contenuesdans les cotylédons et provoquent ainsid’importants dégâts et pertes qualita-tifs et quantitatifs.Pour lutter contre ces insectes nuisi-bles, les producteurs utilisent des pes-ticides. Ces produits chimiques fontdes ravages en Afrique du fait de leurméconnaissance par les paysans et au-tres utilisateurs (Guèye, 2012). Toxi-cité, coût élevé, disponibilité,résistance des insectes et l’exigencegrandissante des consommateursquant à la qualité des produits alimen-taires ont imposé la recherche d’alter-natives pour assurer une gestionefficace mais en harmonie avec l’en-vironnement (Guèye, 2012). L’utilisa-tion de poudres inertes à effetinsecticide se présente comme une al-ternative crédible à explorer (Khabir,2013 ; Cissokho et al., 2015). Selon

plusieurs auteurs,ces substancestuent les insectespar déshydratationen adsorbant la

cire qui recouvre la cuticule et qui joueun rôle de barrière contre la transpira-tion de l’insecte. L’objectif de ce tra-vail est d’étudier l’efficacitéd’attapulgites (argiles) dans la conser-vation du niébé en stock.I. Matériel et méthodes La technologie consiste en un mélangede poudre d’attapulgite et de niébé.Les insectes, lors de leurs déplace-ments dans le stock frottent leur cuti-cule contre les particules del’attapulgite qui entrainent sa dessic-cation puis sa mort. Ainsi, les dégâtscommis par les insectes restent très li-mités à l’image des stocks protégés parl’actellic, un pesticide efficace.Le matériel utilisé est composé de l’at-tapulgites, l’actellic qui est une subs-tance chimique et des adultes de C.maculatus. Au laboratoire, les attapul-gites prélevées au niveau du lacTanma, situé dans la région de Thiès(N 14° 53,808’ / W 17° 04,248’), sontmoulues et réparties par tamisage endeux catégories : une de 1 mm de dia-mètre et l’autre 0,3 mm de diamètre.Les doses de poudre d’attapulgites uti-lisées pour chaque catégorie pour trai-ter 250 g de niébé sont 1g, 2g, 3g et 4g,soit 0,4%, 0,8%, 1,2% et 1,6%(Poids/Poids). Le traitement T1 repré-sente le témoin sans traitement et T2le témoin de référence traité à l’actel-lic. Les traitements T3, T4, T5, T6 re-présentent respectivement les doses0,4%, 0,8%, 1,2% et 1,6% à la granu-lométrie 1 mm tandis que T7, T8, T9et T10 représentent respectivement lesmêmes doses à la granulométrie 0,3mm.

L’infestation consiste à introduirevingt adultes de C. maculatus de sexeindéterminé dans des bocaux conte-nant du niébé non traité, du niébé traitéà l’actellic reconnu efficace à la dosede 50g/100 kg (soit 0,125 g/250 g) etdu niébé traité aux différentes dosesd’attapulgites. La mortalité est suiviedurant quatorze jours et l’émergenced’adultes après trois mois de stockage. Les résultats sont évalués statistique-ment après une ANOVA sur XL STAT6.1.9. Le test de Fischer permet de res-sortir les différences entre traitements.II. Résultats et discussionLa figure 1 montre qu’au niveau du té-moin non traité (T1), la mortalité estnulle alors qu’elle est de 100% avecl’actellic (T2). Il apparaît aussi que lestraitements à granulométrie 0,3 mm(T7, T8, T9, T10) sont plus efficacesque les traitements à granulométrie 1mm (T3, T4, T5, T6) sur la mortalitédes adultes de C. maculatus. Le refusdu tamis 0,3 mm à la dose de 1,6%(T10) montre un taux de mortalité re-lativement important alors que le refusde tamis 1 mm donne des taux de mor-talité qui atteignent à peine 30% dansle meilleur cas (T6). La taille des par-ticules et la dose appliquée jouent ainsiun rôle déterminant sur l’efficacité dela substance. Selon Korunic (1997),l'adhérence des particules de poudresinertes au substrat ou à la cuticule del’insecte varie inversement avec leurdiamètre, donc croît avec la diminu-tion de leur taille ; d’où l’augmentationde leur activité insecticide. Ces atta-pulgites éroderaient la couche de cirespuis la cuticule conduisant à la mort del’insecte par dessication (Kabir, 2013)ou agiraient en bloquant les orificesrespiratoires des insectes qui finissentpar mourir suite à une asphyxie (Mu-lungu et al., 2010) .

Par: Papa Seyni CISSOKHO, MouhamadouMoustapha NDIAYE, Momar Talla GUEYE Institut de Technologie Alimentaire, BP 2765 – Dakar

LES ATTAPULGITESUne alternative aux pesticides pour la protection du niébé stockéVigna Unguiculata (L.) contre son principal ravageurCallosobruchus maculatus (Fabricius)

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RECHERCHE//DEVELOPPEMENT

ITA ECHOS - Bulletin semestriel de vulgarisation de la recherche et du développement agrolimentaire -N°10 - JANVIER 2018 9

Références BibliographiquesCissokho P. S., Guèye M. T., Sow E. H., Diarra K., 2015. Substances inertes et plantes à effet insecticide utili-sées dans la lutte contre les insectes ravageurs des céréales et légumineuses au Sénégal et en Afrique de l’Ouest.International Journal of Biological and Chimical Sciences 9(3): 1644-1653.Guèye M.T., Seck D., Wathelet J.P., Lognay G. 2011. Lutte contre les ravageurs des stocks de céréales et de lé-gumineuses au Sénégal et en Afrique occidentale: une revue. Biotechnol.Agron. Soc. Environ. 15 (1): 187-198.Guèye M.T., Seck D., Wathelet J.P., Lognay G. 2012.Typologie des systèmes de stockage et de conservationdu maïs dans l’Est et le Sud du Sénégal. Biotechnology, Agronomy, Society and Environment 16(1): 49-58.Kabir B.J. 2013. Laboratory evolution of efficacy of three diatomaceous earth formulation against Tribolium cas-taneum Herbst (Coleoptera: Tenebrionidae) in stored wheat. European Scientific Journal, 9(30): 116-124.Mulungu L. S., Kubala M. T., Mhamphi G. G., Misangu R., Mwatawala M. W. 2010. Efficacy of protectantsagainst maize weevils (Sitophilus zeamaisMotschulsky) and the larger grain borer (Prostephanus truncatusHorn)for stored maize. International Research Journal of Plant Science 1(6):150-154.Rohitha Prasantha B. D., Reichmuth, Büttner. 2003. Effect of diatomaceous earths on the performance of Cal-losobruchus maculatus (F.) (Coleoptera: Bruchidae). Advances in stored protection. Proceedings ofthe Eighth In-ternational Working Conference on Stored Product Protection, York, UK: 208-216.

D’après la figure 2, le témoin (T1) a un nombre moyen d’émergence élevé (255). Avec le trai-tement à l’actellic, aucune émergence n’est observée. Pourles traitements à l’attapulgite, excepté le traitement T3 (dose0,4% granulométrie 1mm), l’émergence des adultes restefaible ; elle n’est pas significativement différente de l’ab-sence d’émergence observée au traitement T2. Cette faibleémergence pourrait s’expliquer par le fait que les adultesde C. maculatus, sensibles aux attapulgites, meurent trèsvite sous l’effet combiné de la dessiccation et de l’asphyxie.De ce fait, ils n’auront pas le temps de pondre. Une autreexplication serait le fait que les attapulgites en adhérant àla cuticule de C. maculatus, les empêcheraient de s’accou-pler dans de bonnes conditions. Selon Rohitha et al. (2003),

l’action adhésive et déshydratante des substances inertesaffaiblie l’insecte en empêchant l’accouplement.D’après la figure 2, le témoin (T1) a un nombre moyend’émergence élevé (255). Avec le traitement à l’actellic, au-cune émergence n’est observée. Pour les traitements à l’at-tapulgite, excepté le traitement T3 (dose 0,4%granulométrie 1mm), l’émergence des imagos reste faible; elle n’est pas significativement différente de l’absence

d’émergence observée au traitement T2. Cette faible émer-gence pourrait s’expliquer par le fait que les adultes de C.maculatus, sensibles aux attapulgites, meurent très vite sousl’effet combiné de la dessiccation et de l’asphyxie. De cefait, ils n’auront pas le temps de pondre. Une autre expli-

cation serait le fait que les attapulgites en adhérant à la cu-ticule de C. maculatus, les empêcheraient de s’accouplerdans de bonnes conditions. Selon Rohitha et al. (2003), l’ac-tion adhésive et déshydratante des substances inertes affai-blie l’insecte en empêchant l’accouplement.ConclusionLes attapulgites testées ont montré un effet insecticidesur C. maculatus. L’efficacité est d’autant plus pronon-cée que les particules sont fines et la dose appliquéegrande. L’augmentation de la dose appliquée entraîneune forte mortalité et la diminution des émergences decet insecte. Les attapulgites de Lac Tanma à des dosesde 1,6%, et des granulométries plus fines (≤ 0,3 mm) de-vraient circonscrire l’action de tous les ravageurs et per-mettre ainsi une conservation saine du niébé. A lalumière des résultats acquis, nous pouvons préconiser lasubstitution des pesticides de synthèse dans la conserva-tion des stocks de niébé, particulièrement de semences,

Figure 1: Effet des attapulgites du Lac Tanma sur la mortalitédes adultes de C. maculatus en fonction des traitements

Figure 2: Effet des attapulgites sur l’émergence des adultes deC. maculatus en fonction des traitements

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Le bissap (Hibiscus sabdariffa) a long-temps été considéré comme une cul-ture secondaire.Cependant, àpartir dela campagne agricole 2004/2005, dansun souci de diversification de l’agri-culture, les pouvoirspublics avaientdécidé d’en inciter le développementen compagnie d’autres spéculationstelles que le sésame et le manioc(Gueye, 2005).Une partie importantede la production locale de calices debissap était exportée vers l'Europelorsque les cours des marchés interna-tionaux étaient favoravles. En effet, lescultivateurs locaux, qui souffrent d'unproblème de compétitivité, ont du malà écouler leur production quand lescours sont trop bas. L’objectif de ce travail est de faire lepoint sur les produits à haute valeurajoutée dérivés du bissap obtenusgrâce à l’exploitation des résultats dela recherche. Le but est et de dégagerdes perspectives sur le potentiel dedé-veloppement durable de cette culturepar la mise au point de produits manu-facturésà plus haute valeur ajoutée. Ils'inscrit dans la démarche d'exploiterle potentiel de la production agricolelocale, illustré par le cas du bissap, enprenant en compte toutes les opportu-nités qui en permettraient la valorisa-tion. Disponibilité et qualité de la matièrepremière Des problèmes de qualité sont souventassociés aux calices que l’on trouvesur le marché. Ce sont générale-mentdes mélanges de plusieurs varié-tés dont les caractéristiques(anthocyanes, acidité, rendement) sontdifférentes, ce qui donne une matière

première de qua-lité variable d'unfournisseur à l'au-tre. De plus, lescalicesse conser-

vent mal à cause de leur propension àreprendre de l’humidité (Ashayeet al.,2013). Ils s’oxydent et deviennentrouge sombre dès que l’hivernage ap-proche et que le taux d’humidité del’air augmente. Généralement, les calices sont séchéssur des toiles directement posées sur lesol où ils peuvent être contaminés pardu sable ou des débris d’autres espècesvégétales ou des déjections animales.Il serait opportun d'utiliser les résultatsd'une étude récente qui propose dessolutions qui permettraient d’amélio-rer la qualité des calices par l’utilisa-tion de méthodes de séchages rapideset maitrisées (Hahn et al., 2011)Suite à l'impulsion des pouvoirs pu-blics, de nombreux organismes gou-vernementaux et nongouvernementaux se sont lancés dansla production de calices destinés ma-joritairement au marché de l’export. Dans ce cadre, l'agence de coopérationinternationale allemande pour le déve-loppement, GIZ, en collaboration avecla SODEFITEX et un fabricant de thébasé en Allemagne (Teekane) a édité en2012 un manuel destiné à la formationdes producteurs de bissap dans le butd’arriver à une production ayant desstandards de qualité pouvant leur per-mettre de pénétrer les marchés euro-péens (Gueye et al., 2012). De même,l’USAID avait financé un vaste pro-gramme dont le but était de développerla chaine de valeur bissap, aboutissant,entre autres, à la publication d’un guidedestiné à améliorer la qualité des calicesmis sur le marché (Ternoy et al., 2006).Un effort considérable a été consacré àla disponibilité des semences pures de

bissap par des organismes de l’état tellesque l’Institut Sénégalais de RecherchesAgricoles (ISRA) et la Division des Se-mences du Ministère de l’Agriculture(DISEM). Ainsi, les semences certifiéesde 4 variétés de bissap ont été dévelop-pées par un travail d’épuration des typesvariétaux existant. Toutes ces améliorations ont été faitesau bénéfice de la filière et de la qualitéglobale de la matière première disponi-ble. Les transformateurs locaux ont ainsibénéficié de l’amélioration de la qualitéde la matière première qui a grandementfacilité leur travail, les opérations de triet de nettoyage étant devenues moinsfastidieuses.

Transformation du bissap: rechercheet transfert de technologieLes résultats de la recherchede l'I.T.A. etde ses partenaires ont permis de mettreau point des produits tels que le concen-tré, la poudre atomiséeou le colorant na-turel de bissap.Les technologies de fabrication de cesproduitsont été transférées vers des opé-rateurs selon des schémas qui diffèrentselon les spécificités de chacun. La société Kirène (Sénégal) qui disposed’une ligne de conditionnement en tetra-pak importe des concentrés de fruits(orange, ananas, mangue,…) qu’elle re-conditionne et commercialise au Séné-gal et dans la sous-région. Concernantle bissap (Figure 1), cette sociétécontractualise avec des producteurs decalices qui lui fournissent la matièrepremière nécessaire à la fabrication deconcentré. Le procédé mis au point parl'ITA permet la production d’un concen-tré ayant un contenu de matière sècheparticulièrement élevé (55%). La société Keridam (Suisse) suivant lemême schéma s’est approvisionné enconcentré au niveau de l’ITA et a com-mercialisé (2012 – 2013) une boissonfabriquée à partir de ce concentré.

Par: Cheikh Beye, Nafissatou Diop, Lat SoukTounkara, Babacar Dieng, Nogaye CisséInstitut de Technologie Alimentaire, BP 2765 – Dakar

Développementde la chaine de valeur bissap(Hibiscus sabdariffa)

Rôle de la recherche agro-alimentaire

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Une entreprise locale (Valdafrique) spécialisée dans la para-pharmacie commercialise depuis 2013 une boisson instanta-née fabriquée à partir d’extraits de bissap atomisé. Latechnologie de production de bissap atomisé développée àl'ITA dans le cadre d'un projet de collaboration avec le CentreWallon de Biologie Industrielle(CWBI) financé par la RégionWallonne, lui a été transférée afin qu'elle se charge de la pro-duction et du développement commercial de ce produit. La mise au point récente de procédés industriels de fabricationde concentré ou de poudre atomisée représente une opportunitépour les cultivateurs d'avoir un marché interne stable capabled'absorber durablement une partie de leur production. Déjà en

1987, Thomas Sankara disait « faisons en sorte que le marchéafricain soit le marché des africains ; produire en Afrique,transformer en Afrique et consommer en Afrique » (Sankara,1987).

Cependant, la mise au point et le transfert de ces nouveauxprocédés offre également des perspectives intéressantes pourl'exportation de produits à haute valeur ajoutée. Une des par-ticularités des calices secs de bissap est leur faible poids spé-cifique, qui est tel qu’un container de 20 pieds dont la capacitémaximale est de 22 tonnes (t) ne permet de transporter que 6t de calices de bissap (Figure 2). Cela se répercute sur le coûtdu transport et constitue une des raisons ayant incité au dé-veloppement de produits transformés.Il est par ailleurs largement accepté que la logique de la pro-duction et de l'exportation de matière première sans valeurajoutée donne un caractère précaire aux revenus des cultiva-teurs qui en dépendent. Dans la même logique, AkinwumiAdesina, Président de la Banque Africaine de Développe-ment, disait lors du Dakar Agri 2015 , « Exporter des matièrespremières, c'est exporter des emplois et importer de la pau-vreté ». Malheureusement, dans les pays sous-développés,seulement 30% de la production agricole est transformée in-dustriellement contre 98% dans les pays développés(ONUDI, 2013). Or, selon l’ONU, l’effet de multiplicationd’emplois de l’industrialisation est tel que chaque emploidans le domaine de la fabrication crée 2,2 emplois dans d’au-tres secteurs. A l'heure actuelle, les quantités absorbées par l'industrie sontencore faibles étant donné que ces produits, récemment com-mercialisés, doivent encore conquérir leur marché.

ConclusionLa notoriété du bissap va, cependant, au-delàdu Sénégal et de la sous-région, grâce à sa par-ticularité qui réside dans son taux d'antho-cyanes élevé. C'est cette particularité qui en afait un sujet d'intérêt pour de nombreusesétudes concernant son utilisation comme colo-rant alimentaireou l'effet positif de sa consom-mation sur la santé. Cela ouvre à cettespéculation des perspectives intéressantes surles marchés très prometteurs des aliments fonc-tionnels et des colorants alimentaires naturels.La culture et l’exploitation du bissap peuventdonc être considérablement accrues si l’on vaau-delà de la production et de la commerciali-sation de matière première. En effet, grâce au

développement de produits industriels, le bissap pourrait pas-ser du statut de boisson saisonnière consommée localementà celui de produit présent sur le marché tout au long de l’an-née à l’échelle nationale, sous-régionale et internationale.

Figure 1 : Produits dérivés du bissap, fruits desrésultats de la recherche

Figure 2: Exportation ou transformation de matières premières : les effets surl’économie locale - cas du bissap

Références BibliographiquesGueye, G., D. Diop and P. Hofmann, 2012. Manuel de Formation sur le Bissap (Hibiscus sabdariffa) 24 pages – GIZ, PRODDEL, Dakar. Gueye, M., 2005. Le bissap, une culture rentable -Nouvelle Agriculture - Bulletin d'information du Ministère de l'Agriculture et de l'Hydrau-lique, 1 (5): 8.Hahn, F., G. Hernández, J. Hernández, C. Pérez and J. M. Vargas, 2011. Optimization of roselle drying time and drying quality. - CanadianBiosystems Engineering / Le Genie des biosystems au Canada, 53: 3.1-3.8.ONUDI, 2013. Le développement de l’agrobusiness - Transformer la vie rurale pour créer des richesses. - Initiative pour le Développement del'Agrobusiness et des Agro-industries en Afrique, 32 pages. Sankara, T., 1987. Discours sur la dette des pays Africains - Sommet d' Addis Abéba le 29 juillet 1987.Ternoy, J., C. Poublanc, S. Gomis, P. Nugawela, M. Diouf, 2006. La chaîne de valeur bissap au Sénégal - Analyse et cadre stratégique d'initia-tives pour lacroissance de la filière. I.R.Group – 56 pages

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AQUACULTUREUn aliment d’origine végétal pour l’alimentation du poissond’élevage Oreochromis niloticus, Tilapia du Nil

I. INTRODUCTIONLes poissons ont toujours joué un rôle important dans l’ali-mentation des populations ouest africaines tout particulière-ment celles des zones côtières. Au Sénégal, la pêche en tantque composante essentielle du développement, apparaît stra-tégique pour arriver à une croissance soutenue de l’économienationale. En effet, la pêche contribue notamment à la réduc-tion du déficit de la balance des paiements et du chômage ainsique la satisfaction des besoins des populations en protéinesanimales. Toutefois, avec une baisse continue des captures, lapêche sénégalaise traverse ces deux dernières décennies unecrise sans précédente. Celle-ci a impacté négativement les res-sources financières escomptées. De très nombreuses espècesont vu leur nombre diminuer de façon alarmante. Pour pallierce phénomène, l’élevage de poissons ou pisciculture fortementencouragée, constitue une des alternatives les plus probantes.En effet, la demande crois-sante de produits de la pêche aété comblée par une industrieaquacole à croissance rapidequi a atteint un record mondialen 2012 (FAO, 2014). Cepen-dant, la contrainte majeure àl’émergence de la pisciculture,dans les pays en développe-ment, est le volet alimentationqui représente une part impor-tante du coût de productiondes poissons (FAO, 2014). LeSénégal comme la plupart despays africains se heurte à ceproblème. Les aliments pourpoissons, reposent habituellement sur la farine de poisson etl'huile de poisson obtenue à partir d'espèces pélagiques cap-turées. La farine de poisson est une source très appréciée deprotéines avec une excellente composition d'acides aminés es-sentiels. Tandis que l'huile de poisson fournit des acides gras

oméga-3 à longue chaîne indispensable aux métabolismes.Mais dans le contexte actuel de raréfaction de la ressource, iln’est pas soutenable de nourrir des poissons par du poisson.Barraza et al. (2012) et Bamba et al. (2008) ont évalué le po-tentiel protéinique des végétaux dans des conditions contrô-lées de laboratoire. Des effets positifs sur les alevins, juvénileset adultes ont été abondamment mis en évidence sur plusieursfamilles de poisson utilisés dans l’élevage. C’est dans ce contexte que s’inscrit cette étude qui a pour ob-jectif de déterminer la performance d’un aliment à base depoudre de feuilles de Moringa oleifera sur la croissance desjuvéniles de tilapias Oreochromis niloticus en élevage intensifet le comparer avec celui de la farine de poisson. II. MATERIEL ET METHODES2.1. PrincipeLa technologie consiste à préparer une poudre à partir desfeuilles séchées de Moringa oleifera entre autres ingrédients,puis d'en mesurer la performance chez le tilapia du Nil etenfin, d'évaluer la possibilité d'incorporer cette poudre dansl'aliment pour poissons en réalisant un test de comparaison decroissance en pisciculture avec des aliments expérimentauxéprouvés.2.2. ExpérimentationDe jeunes feuilles de Moringa oleifera ont été échantillonnéessur trois arbres au sein de l’Institut de Technologie Alimentaire(ITA). Les feuilles sont séchées à l’ombre au laboratoire (fig.1) pendant 3 jours, à la température ambiante. La poudre defeuilles séchées est obtenue après broyage fin avec un moulin

électrique à céréales. Elle est gardée avant utilisation dans dessachets en plastique de 34,5 x 25 cm, dans une pièce à tempé-rature ambiante (fig. 2).Les autres sous-produits entrant dans la formulation de l’ali-ment ont été achetés aux marchés de Castor et de Thiaroye, à

Oumar GUEYE 1, Momar Talla GUEYE1, Abdoulaye DJIBA2, Papa Ibnou NDIAYE3,Constance AGBOGBA3(1) Institut de Technologie Alimentaire, Hann-Dakar BP2765, Sénégal.(2) Musée de la Mer de Gorée, Institut fondamental

d’Afrique noire (IFAN) Cheikh. Anta. Diop, BP 206, Dakar,Sénégal.(3) Département de Biologie Animale, Faculté des Scienceset Techniques, Université Cheikh Anta Diop, BP 5005,Dakar, Sénégal

Figure 1: Feuilles de Moringa oleifera(Linné, 1758) étalées pour le séchage

Figure 2: Poudre de feuilles de Moringaoleifera (Linné, 1758) conservée dans unsachet en plastique

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BIBLIOGRAPHIEFAO. (2014). La situation mondiale des pêches et de l’aquaculture : Possibilités et défis. Rome ; 255 p.Bamba Y., Ouattara A., Da costa K.S., Gourène G. (2008). Production de Oreochromis niloticus avec des aliments àbase de sous – produits agricoles. Sciences & Nature,5 (1) : 89 – 99. Barraza C.H., Loredo J., Adame J., Fitzsimmons K.M. (2012). Effect of Nile tilapia (Oreochromis niloticus) on thegrowth performance of Pacific white shrimp (Litopenaeus vannamei) in a sequential polyculture system. Latin Ameri-can Journal of Aquatic Research, 40(4): 936-942.Richter N., Siddhuraju P., Becker K. (2003). Evaluation of nutritional quality of moringa (Moringa oleifera Lam.)leaves as an alternative protein source for Nile Tilapia (Oreochromis niloticus L.). Aquaculture, (217): 599 – 611.

Dakar. Les sous-produits humides, sontd’abord séchés à l’ombre durant 24h.Après séchage, ils sont réduits en finesparticules par broyage dans un moulin àmarteaux équipé d’un tamis de mailles0,5mm. Les farines obtenues sont en-suite conditionnées dans des sacs en pro-pylène d’une contenance de 50kg, puisconservées dans une pièce à températureambiante.L’aliment à tester est obtenu par un mé-lange des différentes farines selon desdoses précises. Nous ajoutons la quantitéd’eau nécessaire pour obtenir un mé-lange pâteux. Des granulés sont ensuitefabriqués à l’aide d’une presse à granu-lés artisanale.Deux formules alimentaires correspon-dant à deux régimes R1 (farine de pois-son, tourteau d’arachide, son de riz etbrisures de maïs) et R2 (Moringa olei-fera (20%), tourteau d’arachide, son deriz et brisures de maïs) ont été testées aucours de cette expérience. Deux bassinsde 8m2 ont été construits pour les deuxrégimes. Pour éviter l’effet de masse,nous disposons d’un effectif de 24 pois-sons par bassin. Le tri selon le poids, apermis de sélectionner les individus pois-sons dans une gamme de poids compriseentre 45 et 51g, soit un poids moyen de48 ±3g. Chaque dupliquât reçoit un ré-gime pendant 60 jours. L’aliment est dis-tribué quotidiennement à la main 4 foispar jour (8h 00 min, 11h 00, 14h 00 et17h 00). La composition biochimiquedes aliments a été déterminée au labora-toire d’analyses bromatologiques vétéri-naires de l’Ecole Inter-Etats des Scienceset Médecine Vétérinaires (EISMV) deDakar.III. RESULTATS ET DISCUSSIONLes résultats obtenus (fig. 3) montrentque les poissons soumis au régime R1ont une croissance pondérale plus faible

que celle observée chez les poissonssoumis au régime R2 contenant le Mo-ringa oleifera. Les différences de poidsobservés entre les deux groupes de pois-sons sont statistiquement significatives(p < 0,05) à partir de la 2éme pêche avecun p - value de 2,8 10-7. On constateaussi que la croissance pondérale despoissons nourris avec l’aliment du ré-gime R2 est plus lente pendant la pé-riode J15 - J30 avec un gain de poidsmoyen de 10,01g que pendant la périodeJ45 – J60 où nous avons un gain depoids moyen de 13,58 g pour le mêmerégime. Pour les poissons nourris avecl’aliment du régime R1, la plus impor-tante croissance pondérale est enregis-trée durant la période J0 – J15 pour ungain de poids moyen de 7,06 g.Les résultats enregistrés pour le gain de

masse corporelle sont du même ordreque ceux de Bamba (2008) et Barraga etal. (2012) avec des régimes incorporantplus de 20% d’ingrédients locauxcomme sources de protéines nonconventionnelles. Ces résultats mettenten évidence, la possibilité d'incorporer lapoudre de feuilles de Moringa oleifera

jusqu'à 20% dans un régime alimentairede base pour le tilapia du Nil. En effet, lasubstitution de la farine de poisson par lapoudre de feuille de M. Oleifera dans unetelle proportion n'affecte ni les perfor-mances de croissance ni l'efficacité detransformation alimentaire chez ce pois-son. Au-delà de ce seuil, une réductionnette de la croissance et une mauvaisetransformation alimentaire font augmen-ter le taux de conversion alimentaire,comme l’ont montré Richter et al.(2003). Toutefois, il n’a pas été noté derépulsion ou d’inappétence pour les deuxrégimes testés durant la période expéri-mentale.IV. CONCLUSIONL’utilisation de la poudre de feuille deMoringa oleifera dans le régime alimen-taire des poissons d’élevage est une piste

prometteusepour la valo-risation desressourceslocales dis-ponibles et lacontributionau dévelop-pement de lapiscicultureau Sénégal.En effet,l’élevage dep o i s s o n sviendrait enappui à lapolitique de

développement économique et socialqui vise à faire du Sénégal un pays émer-gent basé sur une croissance soutenue etdurable. Il pourra permettre de satisfairela demande de la population en protéinesanimales lors de la période de repos bio-logique de certaines espèces de pois-sons.

Figure 3 : Evolution du poids moyen individuel (g) des poissons parrégime alimentaire. Pour une même couleur, les histogrammes suivisd’une même lettre ne sont pas statistiquement différents (p < 0,05)

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LA MANGUE SÉCHÉE

1. Sélectionner des mangues en bon état, saines, mûres,fermes au toucher et de maturité homogène.

3. Laver les mangues successivement dans depotable suivi trempage dans de javellisée** et

rinçage à potable.

Fiche technique de fabrication

2. Peser les mangues sélectionnées.

4. Eplucher les mangues lavées avec des couteaux lissesen inox.

5. Dénoyauter et découper les mangues en tranches(morceaux ou rondelles) de dimensions régulières.

6. Peser les tranches de mangue.

8. Disposer les tranches surdes claies de séchagepréalablement nettoyées.

9. Introduire les claies dans le séchoirpréalablement chauffé (55-65°C en début deséchage et 50-55°C en fin de séchage).

7. Les tranches peuvent aussi être trempées (1 à3h) dans une solution de chlorure de calcium et

citrique à 0,5%.

10. Après séchage*** :Enlever les tranches de mangueLaisser refroidir à température ambiantePeser la quantité de mangue séchée obtenueConditionner les mangues séchées (après triage) depréférence sous vide dans des emballages opaques à lalumière et imperméables à et à la vapeur

.

Nafissatou Diop Ndiaye*, Babacar Dieng, Noël Diandy, Mor Diéye.Atelier fruits et légumes, Institut de technologie alimentaire.

Route des Pères maristes BP 2765 Dakar Sénégal* Auteur correspondant: E-mail: [email protected]; [email protected]; Tél: 00221 33 859 07 07

Avec une production annuelle moyenne 120 000 tonnes, la mangue constitue une filière porteuse en pleinessor. Cependant, elle est essentiellement commercialisée à frais notamment à et sa transformation nereprésente que 3% de la production même si la présence des produits dérivés de la mangue est de plus en marquée.Facile à mettre en et très prisée sur les marchés internationaux, la mangue séchée constitue une opportunité

et/ou de diversification aussi bien pour les acteurs de la filière que pour les opérateurséconomiques. pourquoi cette fiche technique a été réalisée pour expliquer comment fabriquer des manguesséchées de qualité aussi bien pour le marché local que pour le marché international.

** Préparer une solution contenant 17 mL pour 10 L et tremper les mangues pendant 15 min.

*** Pour une bonne conservation, les mangues séchéesnaturelles doivent avoir une teneur en eau comprise entre 12 et15% ou une activité de comprise entre 0,5 et 0,6.

MANGUE SÉCHÉE

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CHAMPIGNONS COMESTIBLES

1. Sélectionner le matériau pour la préparation du substrat nécessaire àla culture du champignon choisi.

3. Tremperde riz coupé fin (5 cm de longueur) dans une bassine pendant 24 heures dans de

Fiche technique de production

2. Peser les différents ingrédients suivant les proportions suivantes:paille ou paille de riz 80%; son de riz 19%; craie 1%.

4. Egoutter la paille ou la paille de riz et vérifier le tauxqui ne doit pas excéder 60%.

5. Mélanger les différents ingrédients constituant le substrat. Après lemélange, le taux doit être entre 60 et 65%. Mettre ensuite lesubstrat dans des sacs plastiques.

7. Procéder au traitement thermiqueou pasteurisation du substrat (90°Cpendant 6 heures) afin lesmicroorganismes compétiteur.

6. Mettre les sacs ainsiremplis dans le baril à huilespécialement conçu pour letraitement thermique dusubstrat.

8. Lardage du substrat pasteurisé :Le substrat doit être lardé dès que sa température estaux environs de 30 C;Le lardage consiste à ouvrir les sacs pour y déposer unepetite quantité de blanc (semence) de qualitécommandé chez un fournisseur. le moment où il ya le plus de risques de contamination. Il faut donc limiterau maximum la durée de .

Lat Souk Tounkara*, Cheikh Beye, Nogaye Cissé, Astou DiopDivision de Biotechnologie, Institut de technologie alimentaire.

Route des Pères maristes BP 2765 Dakar Sénégal*Auteur correspondant: E-mail: [email protected]; [email protected]; Tél: 00221 33 859 07 07

Les champignons comestibles ont une valeur nutritive proche de celle du lait (Chang et Miles, 1989) et peuvent donc jouer un rôleimportant dans la fortification des aliments pour enfants. Les champignons participent efficacement à la couverture des besoinsvitaminiques, notamment en vitamines du groupe B, des vitamines qui interviennent pour le fonctionnement neuromusculaire et le bonétat de la peau. Ainsi, avec seulement 100 g de champignon comestible, on peut couvrir : 24 à 29 % de Journalier Recommandé(AJR) pour la vitamine B2 (riboflavine), 29 à 35 % de l'AJR pour la vitamine B3 ou PP (nicotinamide), 21 % de l'AJR pour la vitamineB5 (acide pantothénique), 8 % de l'AJR pour la vitamine B9 (acide folique), 7 à 8 % de l'AJR pour la vitamine B1 (thiamine), 5 à 15 % del'AJR pour la biotine (Olei, 1996; Stamets, 2000). Certains champignons sont utilisés en tant qu'agents thérapeutiques dans les médecinespopulaires, comme la médecine traditionnelle chinoise (Peterson, 2008). Cette fiche technique décrit les étapes de la production deschampignons comestibles à partir des résidus post récoltes de céréales sèches.

9. Incuber le substrat lardé àde la lumière et de pourfavoriser dusubstrat par le mycélium duchampignon; cette phase peut durer2 à 3 semaines.

10. Fructification:Ouvrir les sacs dès quele mycélium les acomplètement envahi.La chambre decroissance doit êtrepourvue deventilation quipermettent également àla lumière ; elledoit conserver unehumidité relative de plus80% pour permettre unefructification rapide.

Bibliographie recommandéeChang, et miles, 1989. Des champignons non comestibles et leurculture. CRC Press, Boca Raton, pp 293-302.Olei, P. 1996. De la culture des champignons avec accent spécialsur les techniques appropriées pour Pays en développement. OutilPublications, Leiden, pp 3-5.Peterson, RR 2008. Cordyceps: une médecine traditionnellechinoise et l'autre thérapeutique fongique. biofabrique phytochimie,69: 1469-1495.Stamets, P. 2000. Growing gourmet and medicinal mushrooms. 3rdedition. Berkeley, California, Ten Speed Press. 574 pp.

Remerciements -INRA) pour son soutien financier remarquable qui a conduit à la réussite de ce programme.

ConclusionProduire des champignons comestibles est relativementfacile et accessible à tout le monde. Les différentssubstrats sont disponibles toute et accessibles àmoindre coût. Cette activité est reconnue rentable dansla mesure où un petit producteur peut gagner au moins600 000 F/mois tout en restant dans son terroir. Ce quien fait une source de revenus considérable dans la luttecontre la pauvreté et la malnutrition.

CHAMPIGNONS COMESTIBLES

Page 16: Bulletin de vulgarisation de la recherche et du …PARTENARIAT 4 ITA ECHOS - Bulletin semestriel de vulgarisation de la recherche et du développement agrolimentaire -N 10 - JANVIER

INTERVIEW

ITA ECHOS - Bulletin semestriel de vulgarisation de la recherche et du développement agrolimentaire -N°10 - JANVIER 201816

Fallou Sarr (Ita) : «La vérité sur le ‘‘riz en plastique’’»

Fallou Sarr, il est question ces derniers jours de riz en plas-tique. L’Ita a-t-il effectué des prélèvements et des analyses surles produits incriminés ?À vrai dire non. Parce que cela ne relève pas de nos compétences.Il y a ce qu’on appelle l’autorité compétente en matière de contrôlede tout ce qui est produits alimentaires en circulation. Et c’est la di-rection du Commerce intérieur. Maintenant il arrive que cette di-rection du Commerce intérieur, qui a ses éléments, nous confiel’analyse, au laboratoire. Et le bulletin d’analyse que nous fournis-sons nous le remettons à la direction du Commerce intérieur qui ala compétence de décider de ce qui doit être fait des résultats scien-tifiques.Ce que nous voyons aujourd’hui est-ce vraiment du riz enplastique ?Ce qu’on peut dire, c’est que ces échantillons sont un peu nombreuxsur le marché. Personnellement ce que j’ai vu c’est du riz qui n’estpas du plastique. Le plastic ne peut pas donner du riz. Le plasticc’est de la matière minérale synthétique alors que le riz c’est unematière organique qui est cultivée. Pourquoi donc les gens font lerapprochement entre riz et plastique ? C’est parce qu’il parait queceux qui ont lancé pour la première fois l’idée, pour démontrer leurspropos, ont montré une vidéo où un asiatique produisait, à partir duplastique, des granulats. Et ces granulats ressemblaient à du riz.Mais les granulats qui sont produits à partir du plastique servent àfaire du polystyrène. Ce sont des graines qui vont subir une autreopération pour donner cette matière que vous pouvez voir à chaquefois que vous déballez le carton d’un appareil électroménager. Il sertà amoindrir l’effet du choc en cas de chute.Mais pourquoi donc cet aspect collant qui amène certains àassimiler le riz à du plastique?Des gens ont fait le rapprochement entre la propriété plastique duplastique et cet aspect collant et pâteux de ce riz. C’est parce quequand vous faites la cuisson à l’eau, ça donne un aspect collant etpâteux. Mais pourquoi cet aspect collant et pâteux ? Le riz c’est unecéréale, qui a du sucre, mais dont la quantité de sucre augmente aufur à mesure que le riz prend de l’âge. Donc plus le riz est âgé, plusil y a du sucre. Si vous prenez du sucre, vous mettez un peu d’eau,vous mélangez, vous mettez votre main, vous verrez que votre mainsera collante à tout ce qui se déposera dessus. C’est exactement lemême phénomène.Donc ce riz qui défraie la chronique n’est pas du riz en plastique ?Si nous nous fions à ces aspects scientifiques, on peut dire que leriz que les gens ont montré dans certains plateaux devrait être duriz qui a beaucoup plus de sucre et dont l’aspect collant provientd’un autre constituant de ce sucre-là qu’est l’amidon peptide. Voilàcomment nous l’analysons de façon scientifique, sans pour autant

procéder aux ana-lyses dans nos labo-ratoires. Du plastiquene peut pas donner duriz. Il n’y a pas de rizen plastique. Il s’agitd’un riz vieux, qui ades propriétés col-lantes ou plastiquesparce que tout sim-plement l’âge du rizconditionne la teneuren sucre. Plus un rizest âgé, plus il a dusucre. Et plus il a du sucre, plus il a un aspect collant.Et ce vieux riz, est-il propre à la consommation ?La consommation est régie par des règles et des normes, pour unriz. Les normes disent qu’au-delà de 2 voire 3 ans, le riz n’est pluspropre à la consommation. S’il y a une défaillance dans la conser-vation, 2 ans c’est le maximum. Si vous allez vers les pays pour-voyeurs du marché international en riz, les pays asiatiques parexemple, ces pays mettent en place un stock de sécurité d’à peu près3 ans, pour pouvoir nourrir leurs populations en cas de catastrophenaturelle. Mais, cela ne les empêche pas de produire. Chaque année,ils ajoutent une nouvelle quantité de riz au stock pour remplacer lestock le plus vieux. Ce stock de riz vieux est en général destiné àl’agro-industrie fabricant des aliments destinés aux animaux. Main-tenant il arrive que ce riz destiné à l’industrie de l’alimentation ani-male puisse dévier et entrer dans des circuits frauduleux et atterrirdans les marchés des pays qui importent du riz. Je pense que c’estle cas pour ce qui est en train de se passer. Ce phénomène n’est paspropre au Sénégal.Donc ce riz vieux aussi est impropre à la consommation…Le riz lorsqu’il est âgé, il a plus de sucre. Et si le taux de sucre estsupérieur à la norme, alors la norme dit que c’est impropre à laconsommation humaine. Donc si on se réfère à la norme, c’est duriz qui est impropre à la consommation humaine. Alors, auxconsommateurs, je leur dis que l’Etat a fait de gros efforts pour ten-dre vers l’autosuffisance en riz. Et tout le monde doit reconnaîtrequ’aujourd’hui la production de riz a fortement augmenté. Donc ily a du riz produit au Sénégal et disponible que les Sénégalais doi-vent consommer. Parce que ce riz a plusieurs avantages.Lesquels ?D’abord c’est du riz de l’année et proposé la même année auxconsommateurs. Donc il y a moins de sucre. Et le sucre est un peulié à des maladies comme le diabète. Donc comme le riz n’a pastrop de sucre, on peut penser que cela diminuerait le risque d’avoirle diabète. Le deuxième avantage c’est que c’est produit par des Sé-négalais. Des Sénégalais comme vous et moi qui ne comptent quesur la riziculture pour régler leurs problèmes. Donc il faudrait queles consommateurs sénégalais les aident en achetant leurs produc-tions. Les milliards investis par l’Etat dans cette lutte pour l’auto-suffisance en riz pourra impacter la consommation et lesimportations de riz diminueront et les devises qui sortent chaqueannée pour le marché international aussi.

Riz en plastique ou pas ? La question commenceà installer la psychose dans les ménages sénéga-lais. Responsable du service céréales et légumi-neuses de l'Institut de technologie alimentaire(Ita), M. Fallou Sarr apporte son éclairagescientifique.

Youssouf SANÉ (SENEWEB)