34
LUI* ANNÉE - SÉRIE C - N* IO MENSUEL. OCTOBRE 1956 ASSOCIATION PROFESSIONNELLE DES INGENIEURS DES PONTS ET CHAUSSÉES ET DES MINES Siège Social : 28. rue des Saints-Pères, à PARIS-VU' BULLETIN DU P.CM. REDACTION 28» rua des Saints-Pères PARIS-VII" Téléphone : LITtré 93.01 PUBLICITÉ 254. rae de Vauglrard PARIS-XV Téléphone t LECourbe 27.19 SOMMAIRE Les Annales des Mines en Septembre 1956 2 Le Code Minier 2 Le déjeuner du P.C.M. en Octobre 1956 2 La Page du Président 3 La Page du Trésorier 4 La page des Retraités 5 Perspectives d'avenir en matière d'énergie 6 Visite du Salon de l'Automobile en 1956 13 Etude de l'effet d'une retenue sur l'écoulement d'un bassin versant 14 Mission en Amérique Centrale (suite) 17 Naissances, Mariages, Décès 21 Note sur la loi cadre relative à la réforme des Ser- vices d'Outre-Mer 25 Procès-verbaux des réunions du Comité du P.C.M. : Séance du 27 Août 1956 27 Procès-verbaux des réunions du Sous-Comité des Ponts et Chaussées : Séance du 27 Août 1956 27 Syndicat Général des Ingénieurs des Ponts et Chaus- sées 28 Nominations dans le personnel 29 Association Française des Ponts et Charpentes .... 31 L'Association Professionnelle des Ingénieurs des Ponts et Chaussées et des Mines n'est pas responsable des opinions émises dans les conférences qu'elle organise ou dans les articles qu'elle publie {Article 31 de son règlement intérieur) SOCIÉTAIRES du P.C.M... PAYEZ D'URGENCE VOS COTISATIONS ! vous éviterez encore toutes majorations de celles-ci... (Voir la Page du Trésorier, Page 4 du présent Bulletin) Le présent numéro contient en supplément une fiche pour VISITE GRATUITE DU SALON DE L'AUTOMOBILE (voir page 13)

BULLETIN DU P.CM. - unipef.org · Séance du 27 Août 1956 27 ... Le présent numéro contient en supplément une fiche pour VISITE GRATUITE DU SALON DE L ... de l'ordre de 100 kms

  • Upload
    vuphuc

  • View
    228

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: BULLETIN DU P.CM. - unipef.org · Séance du 27 Août 1956 27 ... Le présent numéro contient en supplément une fiche pour VISITE GRATUITE DU SALON DE L ... de l'ordre de 100 kms

LUI* ANNÉE - SÉRIE C - N* IO MENSUEL. OCTOBRE 1956

ASSOCIATION PROFESSIONNELLE DES INGENIEURS DES PONTS ET CHAUSSÉES ET DES MINES

Siège Social : 28. rue des Saints-Pères, à PARIS-VU'

BULLETIN DU P.CM.REDACTION

28» rua des Saints-Pères

PARIS-VII"

Téléphone : LITtré 93.01

P U B L I C I T É

254. rae de Vauglrard

PARIS-XV

Téléphone t LECourbe 27.19

SOMMAIRE

Les Annales des Mines en Septembre 1956 2

Le Code Minier 2

Le déjeuner du P.C.M. en Octobre 1956 2

La Page du Président 3

La Page du Trésorier 4

La page des Retraités 5

Perspectives d'avenir en matière d'énergie 6

Visite du Salon de l'Automobile en 1956 13

Etude de l'effet d'une retenue sur l'écoulement d'unbassin versant 14

Mission en Amérique Centrale (suite) 17

Naissances, Mariages, Décès 21

Note sur la loi cadre relative à la réforme des Ser-vices d'Outre-Mer 25

Procès-verbaux des réunions du Comité du P.C.M. :

Séance du 27 Août 1956 27

Procès-verbaux des réunions du Sous-Comité desPonts et Chaussées :

Séance du 27 Août 1956 27

Syndicat Général des Ingénieurs des Ponts et Chaus-sées 28

Nominations dans le personnel 29

Association Française des Ponts et Charpentes . . . . 31

L'Association Professionnelle des Ingénieurs des Ponts et Chaussées et des Mines n'est pas responsable des opinions

émises dans les conférences qu'elle organise ou dans les articles qu'elle publie {Article 31 de son règlement intérieur)

SOCIÉTAIRES du P.C.M... PAYEZ D'URGENCE VOS COTISATIONS !

vous éviterez encore toutes majorations de celles-ci...(Voir la Page du Trésorier, Page 4 du présent Bulletin)

Le présent numéro contient en supplément une fiche pourVISITE GRATUITE DU SALON DE L'AUTOMOBILE (voir page 13)

Page 2: BULLETIN DU P.CM. - unipef.org · Séance du 27 Août 1956 27 ... Le présent numéro contient en supplément une fiche pour VISITE GRATUITE DU SALON DE L ... de l'ordre de 100 kms

_ 2 —

Les Annales des Mines de Septembre 1956

La vie de Pierre Ricard (1899-1956), figureprestigieuse de l'industrie française, prématuré-ment disparue, est retracée par son proche colla-borateur et ami, L. Charvet. Les Annales desMines, du Comité de rédaction desquelles, PierreRicard était membre, s'associent avec émotion àl'hommage rendu à sa mémoire.

La représentation graphique des problèmes demélange peut s'effectuer au moyen de la courbeM. En rappelant les propriétés de celle-ci, M. R.Duval fournit un moyen simple d'en améliorerla précision en môme temps qu'une applicationconcrète à la détermination d'un lit de fusion.

L'Industrie ardoisière française fait l'objetd'une monographie détaillée.

Où en est-on, quatre ans après la publicationdu fameux rapport Paley ? Un expert américainfait le point.

Les procédés employés pour le nettoyage desturbines de mines sont rapidement passés en re-vue par M. J. Fabre. Une solution moderne estexposée en détail.

Une note sur la 5mo Conférence Mondiale del'Energie (Vienne, juin 1956), les informationshabituelles et statistiques périodiques de la Com-munauté Européenne du Charbon et de l'Acier,la Chronique des métaux, minerais et subtancesdiverses ainsi que des notices bibliographiquescomplètent la livraison.

LE CODE MINIER

Le Décret du 16 août 1956, portant Code Mi-nier, a été publié au Journal Officiel du 21 août1956.

Il traite notamment :— de la classification des substances en mines,

minières ou carrières ;— de la recherche et de l'exploitation des mi-

nes ;— des concessions et des permis d'exploita-

tion :

— des travaux, de la surveillance administra-tive et des mesures à prendre en cas d'accidents ;

— des relations des explorateurs et exploitantsentre »eux ou avec les propriétaires de la surface ;

— des dispositions spéciales aux minières etaux carrières ;

— des régimes particuliers.Ce décret a fait l'objet d'une brochure spécia-

lement imprimée par les Journaux Officiels, aux-quels on peut la demander moyennant finances.

Le Déjeuner mensuel du P.CM. en Octobre 1956

En raison de la multiplicité des absences pourcongés annuels, les déjeuners mensuels du P.CM.n'ont pas pu avoir lieu ni en août, ni en septembre1956.

Le prochain Déjeuner Mensuel du P.C.M. auralieu le MERCREDI 10 OCTOBRE 1956.

Ce déjeuner coïncide avec la réunion des Mem-bres du Comité du P.CM., qui en raison de lapériode des vacances ne se seront pas réunis enseptembre, mais dont la prochaine réunion auralieu le 10 octobre.

Ledit déjeuner pourra, comme précédemment,attirer les Camarades habitant Paris, ainsi queceux de passage à Paris qui voudraient prendrecontact avec les Membres du Comité du P.CM.Il doit être servi à partir de midi quinze au Res-taurant « CHEZ BEULEMANS », 204, boulevardSaint-Germain, à Paris 7°, dans une salle du pre-mier étage, chaque invité payant le prix de soncouvert.

Ce service sera activé pour être terminé àquatorze heures.

Page 3: BULLETIN DU P.CM. - unipef.org · Séance du 27 Août 1956 27 ... Le présent numéro contient en supplément une fiche pour VISITE GRATUITE DU SALON DE L ... de l'ordre de 100 kms

— 3 —

La Page du Président

Je reviens d'une mission effectuée, en compagnie de

quelques Camarades, sur les autoroutes des Pays-Bas

et d'Allemagne de l'Ouest. Ces deux pays, si voisins

et si proches du nôtre, ont offert à la mission, outre de

nombreux sujets d'un grand intérêt technique — et

cette page ne vise pas à les évoquer — l'occasion de

quelques constatations ou comparaisons que je veux

signaler ici en m'excusant auprès des nombreux Cama-

rades qui les connaissent déjà bien.

Les Pays-Bas et l'Allemagne de l'Ouest ont tous deux

une très forte densité de population (les Pays-Bas comp-

tent plus de 300 habitants au km'), et tous deux, ayant

beaucoup souffert de la guerre, connaissent cependant

une période de prospérité très apparente, due en partie

d'ailleurs à une conjoncture économique mondiale favo-

rable.

Leur reconstruction n'est pas terminée, mais celle-ci

est déjà assez avancée pour donner aux villes qu'il faut

reconstruire que ce soit Rotterdam, ou Cologne, ou

Mannheim par exemple, un modernisme bien plus

poussé, dans le sens futuriste ou américain si l'on veut,

que ce n'est le cas chez nous dans nos villes neuves.

S'alliant avec des études urbanîstiques bien menées —

et en Hollande elles résultent d'une tradition déjà an-

cienne — le résultat en est généralement très heureux

et semble conforme à l'évolution normale de notre

monde.

Le nombre d'automobiles, aux Pays-Bas et en Alle-

magne, rapporté au nombre d'habitants, y est plus

faible qu'en France, quoique en voie de rapide accrois-

sement. Mais la circulation automobile, en raison de

la densité de la population et de l'existence de grandes

villes proches les unes des autres, y est très intense.

Il s'y ajoute le fait que le réseau routier n'a pas, dans

son ensemble, la qualité et le maillage serré du nôtre,

et ceci explique suffisamment l'effort exceptionnel que

les deux pays consacrent au développement de leur

réseau d'autoroutes. J'aurais mauvaise grâce à y in-

sister. Ce qui a frappé les membres de la mission, au

long des centaines et des centaines de kilomètres par-

courus sur ces autoroutes, c'est l'intensité très élevée —

de 20.000 à 30.000 véhicules journellement — du trafic

de ces autoroutes à deux voies seulement par chaus-

sées — de jour comme de nuit — et la vitesse moyenne

de l'ordre de 100 kms à l'heure pour les véhicules de

tourisme, de 80 kms pour les poids lourds — qui y font

de la circulation quelque chose d'un peu hallucinant,

la sensation d'être intégré dans une noria vertigi-

neuse, préfiguration des temps futurs. On peut regret-

ter, selon son état d'âme, l'ancienne « douceur de vi-

vre » et les flâneries le long des petites routes (je dois

dire d'ailleurs que les villes hollandaises — les vulages

allemands de la vallée du Rhin ou des Alpes Bavaroi-

ses, ont gardé tout leur charme et les paysages toute

leur beauté). Mais il m'apparaît que cette transforma-

tion du vieux monde occidental, en fonction du déve-

loppement technique et de l'augmentation des popu-

lations, correspond à une évolution inévitable, et que

notre pays risque, à la méconnaître, dans la construc-

tion de ses bâtiments, dans son urbanisme et dans son

système routier, d'être très rapidement « sous-déve-

loppé ».

Enfin pour rejoindre nos préoccupations plus immé-

diatement professionnelles, je donnerai une indication

recueillie auprès de nos collègues hollandais vraisem-

blablement très défavorisés dans leur traitement, par

rapport au secteur privé. (Les problèmes sont donc les

mêmes dans bien des pays !) ; ils n'arrivent plus à

recruter de nouveaux Ingénieurs, ou plutôt ceux-ci, dès

qu'ils ont été parés, pendant

deux ou trois ans, du titre d'In-

génieurs de l'Administration

— il faut croire que, comme

chez nous, c'est un titre esti-

mé — quittent cette Adminis-

tration, et la « relève » par

la jeune génération ne se fait

plus.

Page 4: BULLETIN DU P.CM. - unipef.org · Séance du 27 Août 1956 27 ... Le présent numéro contient en supplément une fiche pour VISITE GRATUITE DU SALON DE L ... de l'ordre de 100 kms

LA PAGE DU TRÉSORIER

Malgré tes nombreux aVis insérés dans le Bulletin du P.C.M., près de moitiédes Membres du P.C.M. avaient négligé de régler au Ier Juillet 1956 te montant deleur cotisation annuelle.

Conformément aux décisions du Comités l'enVoi aux Camarades qui sont encoredans ce cas Vient d'être commencé d'une lettre individuelle de rappel les invitant àVerser te montant des sommes dues aVec MAJORATION DE DIX POUR CENT.

Les Camarades qui négligeraient encore de satisfaire à cette invitations'exposeront à un recouvrement postal, aVec MAJORATION DE VINGT POUR CENTsur les sommes dues.

Les taux des cotisations de l'Exercice 1956 sont les mêmes que pour lesExercices précédents, savoir :

En activité normaleEn service détaché

En disponibilitéEn congé hors cadresEn congé

En retraite ou démissionnaireEn congé à demi traitement

Inspecteurset

Ingénieurs GénérauxIngénieurs en Chef

1.5OOfr.

6OO fr.

3OO fr.

IngénieursOrdinaires

l .OOO fr.

4OO fr.

2OO fr.

IngénieursElèves

2OO fr.

»

Les taux de cotisation indiqués ci=dessus concernent exclusivement le P.C.M.A la demande du Syndicat Général des Ingénieurs des Ponts et Chaussées, la

cotisation de 100 frs par an pour ce Syndicat,peut être jointe à la cotisation du P.C.M.

Les chèques bancaires ou postaux sont à rédiger avec l'adresse suivante :" Association du P.C.M., 28, rue des Saints-Pères — PARIS-7* "

Le N° du Compte de Chèques Postaux du P.C.M. est PARIS 508.39

Le local réservé aux INGÉNIEURS DE PASSAGE à Parisse trouve dans la Bibliothèque du Ministère (Escalier I.premier étage au-dessus de l'Entresol, pièce n° 92,Téléphone LITtré : 38.47). Accès par la cour du Ministre.

Page 5: BULLETIN DU P.CM. - unipef.org · Séance du 27 Août 1956 27 ... Le présent numéro contient en supplément une fiche pour VISITE GRATUITE DU SALON DE L ... de l'ordre de 100 kms

La Page des Retraités

Depuis le 1" juillet dernier un complément provisoire fixé uniformément à 10.000 francss'ajoute aux traitements hiérarchisés (Décrets 55-866 du 30 juin 1955).

Les nouveaux taux de pension qu'entraine cette adjonction figurent dans le tableau ci-après :

ECHELLE des traitements et taux des pensions au 1er juillet 1956

—nets

315360405450470490510520535550600630650700740780800

Indices_ _ _ ^ ~ ^ m — —

bruts

390455520585620650685700725750835885915

1.0001.0651.1301.165

Hors échelles

Groupe B

Traitementbrut au1-7-1956

634.000738.000842.000946<000

1.002.0001.050.0001.106.0001.130.0001.170.0001.210.0001.346.0001.426.0001.474.0001.610.0001.714.0001.818.0001.874.000

2.060.000

2.285.000

Traitement

abattu

634.000738.000842.000946.000

1.002.0001.050.0001.106.0001.130.0001.170.0001.210.0001.346.0001.426.0001.457.0001.525.0001.577.0001.629.0001.657.000

1.750.000

1.882.500

Montant des pensionsd'ancienneté

Avec 37.5annuités

475.500553.500631.500709.500751.500787.500829.500847.500877.500907.500

1.009.5001.069.5001.092.7501.143.7501.182.7501.221.7501.232.750

1.312.500

1.396.875

Avec 40annuités

507.200590.400673.600756.800801.600840.000884.800904.000936.000968.000

1.076.8001.140.8001.165.6001.220.0001.261.6001.303.6001.325.600

1.401.000

1.491.000

Ge tableau est valable jusqu'au 30 juin 1957.(Arrérages d'octobre 1956, de janvier, d'avril etde juillet 1957).

***

Dans le bulletin de février 1956, nous indi-quions que l'arrêté du 27 octobre 1955 répartis-sant les Ingénieurs on Chef dans les nouveauxéchelons n'apportait aucune modification à l'é-chelle des traitements et, par voie do conséquen-ce, aux .pensions des Ingénieurs retraités.

Cette affirmation s'est trouvée mise en défautdans un cas particulier. Bien que le Comité duP.CM. n'ait pas été saisi d'autres cas, celui citépeut ne pas être unique.

Quoi .qu'il en soit le reclassement éventuel del'intéressé ne pourra avoir lieu qu'après la paru-tion d'un décret d'assimiliation applicable auxIngénieurs en Chef retraités avant octobre1955. Ce décret est prévu par l'Art. 26 du Codedes pensions de retraite.

Ingenieurs de lro classe pouvant prétendre àla classe exceptionnelle :

L'instance engagée par notre Camarade Es-coubé et soutenue par le P.G.M. n'a pas encoredonné lieu à décision de la part du Conseil d'Etat.

G. Nloret.

Pour téléphoner au Secrétariat du P.C.M.demander LITtré 93.OI

Page 6: BULLETIN DU P.CM. - unipef.org · Séance du 27 Août 1956 27 ... Le présent numéro contient en supplément une fiche pour VISITE GRATUITE DU SALON DE L ... de l'ordre de 100 kms

Perspectives d'avenir en matière d'énergiepar M. Pierre Äflleret (1)

La corrélation entre la puissance économiqued'un pays et sa consommation d'énergie est bienconnue sous une forme qualitative.

On sait aussi que ce n'est pas une relation decause à effet dans un seul sens : la richesse enénergie favorise la puissance économique, maisinversement cette dernière entraîne de fortesconsommations d'énergie.

L'importance de cette corrélation justifie quel'on cherche à rendre quantitative la notion éco-nomique d'énergie, ce qui pourra éviter les erreursdans les prévisions d'avenir que peuvent entraînerdes appréciations incorrectes de l'équivalence en-tre les diverses formes d'énergie.

Usages non énergétiques des matières premièresde l'énergie.

Une première difficulté résulte de ce que lesmatières premières de l'énergie ont aussi d'autresusages : le charbon ne sert pas qu'à faire de lachaleur ou de la force motrice, il est aussi utilisésous forme de coke métallurgique dans des réduc-tions chimiques.

De môme la pétrochimie est une consommationnon énergétique du pétrole, et la fabrication desmatières plastiques soustrait du gaz naturel ausecteur de l'énergie.

Il y a ainsi à tenir compte d'une frontière entreles usages énergétiques et les usages chimiquesdu charbon et des produits pétroliers. Les fron-tières sont à la fois la meilleure et la pire deschoses : la meilleure parce ique sans elles les situ-ations ne se comprennent pas clairement, la pireparce qu'à cause d'elles on ne voit jamais tout àfait juste.

A l'heure actuelle la métallurgie est le seulconsommateur important de matières premièresénergétiques. Si grandes que soient ses perspec-tives d'avenir, la pétrochimie n'est encore qu'unbien petit consommateur. Il suffit donc de déduiredes ressources de charbon les besoins de la mé-

(1) M. Pierre AILLEKET est ancien élève de l'Ecole Po-lytechnique sorti dans le Corps des Ponts et Chaussées,Directeur Général des Etudes et Recherches de l'Electri-cité de France, professeur d'Electronique à l'Ecole Na-tionale des Ponts et Chaussées.

L'article ci-contre, dont M. AILLERET est l'auteur, aété inséré dans le n" 1 des Mémoires bimestriels de 1956de la Société des Ingénieurs Civils de France, qui a bienvoulu autoriser et faciliter la présente reproduction.

tallurgie pour avoir une vision suffisante des ma-tières premières disponibles pour le secteur éner-gétique.

Rappelons à titre d'ordre de grandeur ique leshauts fourneaux absorbent en France le coke cor-respondant à 18% de la consommation de char-bon.

La difficulté secondaire des unités.

Une difficulté de forme pour ajouter les éner-gies de nature différente vient de ce que l'onpeut les compter en différentes unités : kWh, ca-lories, équivalents en tonnes de charbon, etc..

Les unités ne créent jamais que des difficultésmineures et celle-ci mériterait à peine d'êtrementionnée, si elle n'avait parfois empêché depercevoir la difficulté beaucoup plus grave quirésulte de ce qu'il n'y a pas de rapports constantsentre les effets utiles des différentes formesd'énergie.

La difficulté fondamentale des différentes équi-valences entre formes diverses d'énergie.

Le principe physique d'équivalence de l'éner-gie a si 'bien pénétré les esprits qu'il obnubile ai-sément le deuxième principe de la thermodynami-que et empêche de voir ,que tout ne se passe pas dela même manière suivant que l'on veut utiliserles matières premières énergétiques à faire de lachaleur ou au contraire à faire de la force mo-trice ou de l'électricité.

Dans les usages qui dégradent les sourcesd'énergie en chaleur, le principe physique doconservation de l'énergie traduit assez bien leséquivalences en chaleur des différents agentsénergétiques : un kWh d'énergie hydraulique peutfournir 860 grandes calories, un kilogramme debon charbon en donne 7.000. Bien que le rende-ment d'un radiateur électrique soit bien meilleurque celui d'un poêle ou d'un chauffage central, le

860rapport donne au moins une première ap-

7.000.proximation du rapport de valeur économiqueentre le kWh et le kilogramme de charbon quandil s'agit de produire de la chaleur.

Mais s'il s'agit au contraire de faire de l'éner-gie électrique ou mécanique, les équivalents nesont pas du tout les mêmes parce que le deuxièmeprincipe de la thermodynamique intervient : Pour

Page 7: BULLETIN DU P.CM. - unipef.org · Séance du 27 Août 1956 27 ... Le présent numéro contient en supplément une fiche pour VISITE GRATUITE DU SALON DE L ... de l'ordre de 100 kms

— 7 —

fabriquer un kWh mécanique ou électrique il faut,non plus 860 calories, mais 4.000 dans la moyennedes centrales électriques, 2.500 dans les centralesrecords, mettons 3.000 si nous prenons en pre-mière approximation un chiffre moyen pour unavenir proche. La production supplémentaire d'unkWh hydraulique évitera donc de brûler dans une

3.000centrale environ kilog de charbon et non

7.000

pas860

7.000Le rapport d'équivalence économique entre le

kWh hydraulique et le kilog de charbon est doncpour cet usage trois ou quatre fois plus grand quelorsqu'il s'agit de faire de la chaleur.

Les études sur l'énergie sont basées : les unessur l'équivalence physique d'après le principe deconservation de l'énergie, les autres sur l'équiva-lence économique au point de vue de la possibilitéde faire de l'énergie mécanique ou électrique. Cha-cune s'efforce en général de démontrer qu'elle achoisi la vraie commune mesure entre les diffé-rentes formes de l'énergie.

Les deux dimensions de l'énergie dans sesaspects économiques.

En fait chacun des deux points de vue a savaleur propre et l'énergie n'est pas réductible àune seule dimension.

De même que si l'on avait à comparer une sériede rectangles, il serait évidemment absurde dediscuter pour savoir si c'est leur longueur quipermet d'en comparer la grandeur, ou au contraireleur largeur, de môme toute source d'énergie estcaractérisée non pas par un seul nombre mais pardeux : ce qu'elle permet d'obtenir par dégradationen chaleur, ce qu'elle permet d'obtenir commeforme supérieure d'énergie, mécanique ou électri-que. Encore cette vision n'est-olle ,qu'une premièreapproximation puisque les rendements économi-ques de ces transformations n-e sont pas les mê-mes pour les différentes formes de l'énergie, maisdes vues synthétiques du .genre de celles qui veu-lent considérer l'énergie dans son ensemble, ontpar leur essence même une précision limitée eton peut se contenter de cette première approxi-mation.

L'impossibilité de se référer à l'énergie physiqueen jeu dans l'usage final.

On a parfois tenté de suivre l'énergie jusqu'àl'usage final et de caractériser les besoins en éner-gie par la somme des énergies vraiment utiliséesdans cet usage final.

Mais cette tentative est rendue vaine par le fait

que l'énergie s'évanouit au fur et à mesure quel'on se rapproche réellement de l'usage final. Pourl'éclairage par exemple, à côté de l'énergie élec-trique ,qui entre dans la lampe, va-t-on considérerseulement les quelques centièmes de cette énergiequi sont émis sous forme de rayonnement dans lespectre visible ? ou aller plus loin, et ne compterque la fraction de millionième de cette énergiequi est vraiment utilisée parce qu'elle pénètredans la pupille de ceux qui utilisent cet éclairage ?

De même dans une voiture automobile où estl'énergie utile ? Est-ce sur l'arbre du moteur, ouà la jante ? Pourquoi pas dans le travail finalaccompli qui représente bien une proportion ap-préciable de l'énergie du combustibble ,quand onmonte une côte, mais qui est nul en fin de comptesi l'arrivée est à la même altitude qu'au départ ?

De même dans un chauffage où est l'énergieutile finale ? Celle qui est perdue par les fenêtresou par les murs, doit-elle être éliminée comme unesimple perte ? Mais alors que reste-t-il si l'onveut compter seulement l'énergie captée par leshabitants qui, en fait, bien loin de consommer del'énergie, engendrent constamment chacun unecentaine de watts de chaleur du fait des combus-tions internes inhérentes à leur vie •?

L'exemple de la machine frigorifique fera biencomprendre qu'un bilan économique d'énergie n'arien à voir avec ce qu'est le bilan physique baséseulement sur le premier principe de la thermo-dynamique : Le bilan physique au sens de la con-servation de l'énergie sera par exemple 'qu'il entredans la machine un kWh électrique, et qu'il ensort 3 kWh chaleur du côté du radiateur tandisque 2 kkWh de chaleur sont prélevés dans l'ar-moire frigorifique, ce qui constitue une fourniturenégative de chaleur.

Le bilan est donc qu'avec un kWh électriqueon produit 3 — 2 = 1 kWh chaleur.

Le bilan économique est au contraire qu'avecun kWh électrique on produit 2 kWh froid utiles.Les 3 kWh chaleur rejetés à l'atmosphère ont unevaleur économique nulle.

Inversement si la même machine fonctionne enpompe de chaleur, pour le même bilan physique,le bilan économique consiste à fournir 1 kWhélectrique et à en retirer 3 kWh chaleur utiles.Cette fois ce sont les 2 kWh froid qui n'entrentpas en compte pusqu'ils sont rejetés comme sansvaleur dans l'atmosphère ou- dans l'eau de circu-lation.

Ces deux exemples montrent bien la différenceentre le bilan au sens du premier principe de lathermodynamique {qui n'est qu'une vue partielledu phénomène physique) et le bilan au sens éco-nomique.

Ils s'ajoutent aux exemples précédents pourmontrer l'impossibilité d'apprécier la valeur éco-

Page 8: BULLETIN DU P.CM. - unipef.org · Séance du 27 Août 1956 27 ... Le présent numéro contient en supplément une fiche pour VISITE GRATUITE DU SALON DE L ... de l'ordre de 100 kms

8 —

109thermies/an CONSOMMATION FRANÇAISE D'ÉNERGIE:ÉQUIVALENCE CALORIFIQUE

••tTWIPchll êiF/aïïT

100..

10..

1 . .

500

200

100

50

l/

7 ^ - T O T A L

T ^ H Ç U I L L E +LIGNITE

h-r

A l/jJ h y »

\=+-

tfîb' I

i

PETROLE

HYDRO— -ÉLECTRICITÉ

• " • . , . NATUREL

P HT 80S11900 .10 .20 .30 .40 .50 1960 Années

Graphique 1

nomique d'une énergie par son usage énergétiquefinal.

Il faut envisager séparément :1° Ce qu'elle peut produire par dégradation en

chaleur.2° Ce qu'elle peut produire sous forme -d'éner-

gie mécanique ou électrique.

L'évolution dans le temps de chacune des deuxpossibilités de production d'énergie (1° cha-leur, 2° énergie électromécanique).

Il est possible de chiffrer chaque année la quan-tité de chaleur qui aurait pu être obtenue si onavait affecté uniquement à des usages calorifiquesla totalité du charbon, du pétrole et de l'énergiehydraulique disponibles.

De même on peut chiffrer la quantité d'énergieélectromécanique que l'on aurait obtenue avec lesmêmes sources d'énergie si on les avait toutestransformées en électricité et force motrice sansrien affecter à des usages calorifiques, la trans-formation étant faite bien entendu avec des ren-dements qui étaient ceux de chaque année consi-dérée dans les transformations qui se faisaientalors effectivement à partir de chaque sourced'énergie pour obtenir de l'électricité ou de laforce motrice.

Ces résultats peuvent s'exprimer en n'importequelle unité, ipar exemple en térawattheures(1 TWh = 1 milliard kWh) ou en thermies (calo-rie-tonne).

Les deux graphiques (1) et (2) représententrévolution des possibilités offertes par les sourcesd'énergie utilisées en France, le graphique (1) sielles avaient toutes été transformées en chaleur,le graphique (2) si elles avaient toutes été trans-formées en énergie électromécanique.

Bien naturellement la part de l'énergie hydrau-lique dans le total est beaucoup plus appréciablequand il s'agit de capacité de production d'énergieélectromécanique que quand il s'agit de capacitéde production de chaleur.

Ce que ces graphiques représentent, c'est cedont auraient été capables les sources d'énergieutilisées par les Français si on les avait toutesutilisées à faire, rien ,que de la chaleur dans le casde la figure 1, ou au contraire rien que de l'éner-gie électromécanique dans le cas de la figure 2.

Parts relatives des utilisations d'énergie sousforme de chaleur et sous forme d'énergieélectronique.

Bien entendu les usages effectifs ont été lesuns calorifiques, les autres électromécaniques.

CONSOMMATION F R A N Ç A I S E D ' É N E R G I E :

ÉQUIVALENCE M E C A N I Q U E

T W h m é c a n i q u e s / a n

V T O T A L

HOUILLE +L I G N I T E

HETROLE

H Y D R O- É L E C T R I C I T É

fîAZ N A T U R E LN É G L I G E A B L E

1100 .10 .20 .30 .40Ü .50 1960 AnnéesI o HT B00

Graphique 2

Page 9: BULLETIN DU P.CM. - unipef.org · Séance du 27 Août 1956 27 ... Le présent numéro contient en supplément une fiche pour VISITE GRATUITE DU SALON DE L ... de l'ordre de 100 kms

P R O D U C T I O N M O N D I A L E D ' E N E R G I E :10 the rm ie s /an É Q U I V A L E N C E C A L O R I F I Q U E

TWh c h a l e u r / a i r

100001

1000.1

1001

104PHt 801

20000HOUILLE

" I+LIGNITE

2000

1000

500

200

100

50

20

10

7-PÊT R 0 L E

/ GAZNATUREL

_/ HYDRO-•'' ÉLECTRICITÉ

1900 .10 20 .30 .40 .50 1960 Annie* ,

Graphique 3

On n'a utilisé ces dernières années en chaleurque 63% de ce que l'on aurait pu produire si onn'avait utilisé que cette forme d'énergie, les 37%de la capacité de production de chaleur n'ayantpas été utilisés, parce que les sources d'énergiecorrespondantes ont été affectées aux automobi-les, aux centrales électriques, etc..

Inversement, on n'a utilisé sous forme électro-mécanique que 42% de ce que l'on aurait pu pro-duire si l'on n'avait utilisé que cette forme d'éner-gie, les 58% de la capacité de production d'éner-gie électromécanique n'ayant pas été utilisés par-ce que les sources d'énergie correspondantes ontété affectées au chauffage.

Il ne faut pas s'étonner que ce que les pourcen-tages ne soient pas les mêmes, l'énergie étant éco-nomiquement un concept qui n'est pas à une seuledimension (tout comme quand on compare desrectangles dont longueur et largeur sont indé-pendantes).

Tout au plus peut-on profiter de ce que cespourcentages ne sont pas très différents pourdire — en perdant de l'information — que 60 %environ des sources d'énergie sont allés en cha-

leur et 40 % en énergie électromécanique, maisl'imprécision de ces chiffres a un caractère fon-damental et seul le double pourcentage (63% et37% en équivalent chaleur — 58% et 42% enéquivalent électromécanique) a une significationprécise.

Les graphiques (3) et (4) représentent lesmômes éléments pour le monde que les graphi-ques (1) et (2) pour la France : le graphique (3)donnant la capacité mondiale de production dechaleur et le graphique (4) la capacité mondialede production d'énergie électromécanique.

Les taux annuels de croissance des capacités deproduction.

Les pentes de ces courbes sont très intéressan-tes puisqu'elles caractérisent d'une part la crois-sance de la chaleur dont l'homme aurait disposés'il y avait consacré toutes ses sources d'énergie,et d'autre part la croissance de l'énergie électro-mécanique dont il aurait disposé s'il y avait con-sacré les mêmes sources sans en affecter aucuneà produire de la chaleur.

Ges deux taux de croissance diffèrent à peuprès du simple au double, comme on le voit sur

P R O D U C T I O N M O N D I A L E D ' É N E R G I E :

É Q U I V A L E N C E M E C A N I Q U E

5000

2000

iono

ROD

j

200

ion

50

20

m

TWh m é c a n i q u e s / a n

Ar// ^'

ir'

/

/

... . • • •

/ •

/

/

/

/

/

i

A

fiA

/

//

/

/ /

1

1

/V

//-*

Vr"

/. j

/

//

i/

H

//

/

/

. T f l T A i/

DUILL

/PÉ

... r\ l

E + LlTROLE

17 M A

/HYDRO_ELEC

P HT

1900 .10 20 .30 .40 .50 1960 Années 802

Graphique 4

Page 10: BULLETIN DU P.CM. - unipef.org · Séance du 27 Août 1956 27 ... Le présent numéro contient en supplément une fiche pour VISITE GRATUITE DU SALON DE L ... de l'ordre de 100 kms

_ 10 —

le graphique (5) où sont rassemblées les courbesqui sur les 4 premiers graphiques caractérisaientle total des différentes sources d'énergie, sansplus distinguer entre le pétrole, le charbon, l'hy-draulicité et le gaz naturel.

On voit par exemple pour le monde entier quele taux de croissance moyen dans les 40 dernièresannées a été de 2,5% pour les capacités de pro-duction de chaleur et de 4,4% pour les capacitésde production électromécanique — étant toujours

ÉVOLUTION DES ÉQUIVALENCES C A L O R I F I Q U E

ET M E C A N I Q U E D E L ' É N E R G I E

10 thermies/an

20000

10000- •

1000

100-

10-.f HT 804

10000

5000

2000

1000

500

200

100

50

20

10

' TWh/an

, s-

//

^H

>

/

V A

V

A

i

1

Si!i

/if

UX—1/

^ c i-

\

/^ T R

l— rTV1*

S

/T

ALEUR

) M O N D

A V A I L

j A i C l i nlALtuK

y

/FRANC

R A V A I L

• . . . . -——., . .•••:

1900 .10 .20 .30 .40 .50 1960 Années

Graphique 5

bien entendu que le monde n'a utilisé qu'une par-tie de ses ressources à faire de la chaleur et uneautre partie à faire de l'énergie électromécanique.

De même en France depuis la fin de la guerrenos consommations primaires de charbon, de pé-trole et de force hydraulique, ont correspondu àune capacité de production de chaleur qui aug-mentait de 3,7 % par an tandis .que la capacitéde production d'énergie électromécanique aug-mentait de 6,9% par an.

L'écart entre les chiffres correspondant à lachaleur et les chiffres correspondant à la capa-

cité de production électromécanique n'est dû quepour une très faible part aux variations dans laproportion des sources d'énergie ayant des rap-ports différents de transformation en chaleur etforce motrice (le léger accroissement de la partde l'hydraulique joue dans ce sens, mais l'hydrau-lique représente des fractions faibles de l'énergietotale). Elle est due essentiellement à l'accrois-sement des rendements des centrales électriqueset des moteurs des véhicules routiers.

Gomme nous n'avons pas considéré ici l'usagefinal mais seulement l'apparition de chaleur oud'énergie mécanique, ce progrès se complète aupoint de vue des satisfactions humaines par leprogrès non chiffrable dans l'efficacité des maté-riels plus à l'aval dans le sens allant vers l'utili-sation par l'homme : par exemple, on fait de plusen plus de kilomètres-voiture avec la môme éner-gie sur l'arbre du moteur d'auto ; on a de plusen plus chaud avec les mêmes calories si les mai-sons ou les fours sont mieux calorifuges, etc..

Du fait de la croissance des rendements descentrales et des moteurs de véhicules routiers,les deux courbes représentant l'une les capacitésde production de chaleur, l'autre les capacitésde production électromécanique ont tendance àse rapprocher. Il n'est d'ailleurs pas obligatoirequ'elles se rapprochent toujours : l'usage à gran-de échelle des pompes de chaleur pourrait fairecroître un jour les équivalents calorifiques dansles fournitures d'énergie à température modéréebeaucoup plus rapidement que les équivalentsélectromécaniques.

Prévisions d'avenir.

Les courbes mondiales d'énergie ont eu dans lepassé une régularité assez remarquable, qu'ils'agisse des équivalences-chaleur ou des équiva-lences-électromécanique, ce qui permet de suppo-ser que l'on peut valablement les extrapoler àl'échelle d'une ou deux dizaines d'années.

L'extrapolation pure et simple peut aussi êtreremplacée par une estimation des besoins ; pourfaire des prévisions correctes, il faut alors estimerséparément l'évolution des besoins de chaleur etl'évolution des besoins électromécaniques. Bienentendu, il faut aussi estimer la croissance desrendements des moteurs des centrales et des véhi-cules. De telles estimations sont faciles dans cer-tains secteurs, difficiles dans d'autres : ainsi, ily a relativement peu d'aléas dans les prévisions dedéveloppement des consommations électriques etpar suite dans l'estimation du charbon et du fuelnécessaires aux centrales électriques. Mais il esttrès difficile d'estimer les réductions correspon-dantes de besoins de combustibles qui résultentdu développement môme des consommations élee-

Page 11: BULLETIN DU P.CM. - unipef.org · Séance du 27 Août 1956 27 ... Le présent numéro contient en supplément une fiche pour VISITE GRATUITE DU SALON DE L ... de l'ordre de 100 kms

— 11 —

triques. Par exemple, l'éleetrifieation des cheminsde fer augmente la consommation de charbon descentrales, mais elle réduit bien davantage la con-sommation de charbons des locomotives ; de mê-me le développement de l'électrothermie libère dufuel et du charbon qui auraient été consommésdans des fours. Le développement de la consom-mation d'électricité résulte pour une part impor-tante de substitutions et il est facile de confondreles besoins nouveaux avec de simples transfertsde besoins.

Les prévisions analytiques ne donnent doncpeut-être pas beaucoup plus de certitude que lasimple extrapolation des besoins globaux. En toutcas les deux méthodes concordent pour annoncerà la longue des croissances considérables des be-soins d'énergie.

Pour y satisfaire sans difficulté, il suffirait quechacune des sources primaires d'énergie pour-suive sa courbe de développement. Pour le char-bon, les tonnages extraits n'ont augmenté quetrès lentement au cours des 40 dernières années,de sorte que le prolongement de cette loi de crois-sance très faible ne pose pas de problème.

Par contre, le pétrole, le gaz naturel et lesforces hydrauliques se sont tous trois développésà une cadence bien soutenue, de l'ordre du dou-blement tous les dix ans.

Sera-t-il possible de maintenir ces cadences ?On sait déjà que ce sera une impossibilité pourl'hydraulique, au moins dans l'Europe de l'ouest,car les sites encore disponibles plafonnent ledéveloppement hydraulique dans un délai de 15à 20 ans. Mais l'hydraulique n'est à l'échelle mon-diale qu'une source d'énergie modeste à côté desproduits pétroliers.

Le monde est donc suspendu au point de vuede la satisfaction de ses besoins d'énergie à ladécouverte de plus en plus rapide de nouvellesressources en pétrole et en gaz.

A l'heure actuelle, ces découvertes se poursui-vent à une cadence encore plus grande que laconsommation ne se développe. Il n'y a donc pasde péril immédiat. Mais les réserves de pétrolene représentent qu'une vingtaines d'années deproduction, de sorte qu'un fléchissement des dé-couvertes provoquerait vite une crise d'approvi-sionnement en énergie.

L'hypothèse d'un tel fléchissement n'est aucu-nement exclue. Si l'on y ajoute la perspectived'épuisement de l'hydraulique on voit donc quel'approvisionnement en énergie est loin de se pré-senter, à long terme, d'une manière rassuranteétant donné la cadence à laquelle les besoins onttendance à s'accroître.

Il ne faut pas surestimer la proximité de cedanger : l'épuisement de l'hydraulique européen,comme les réserves connues de pétrole sont à

l'échelle de la vingtaine d'années. Il n'y a d'autrepart aucun indice de ralentissement des décou-A ertes de produits pétroliers. II serait dangereuxd'annoncer un danger imtmédiat, car l'opinionpublique, en constatant ensuite que rien ne se pro-duit dans les prochaines années, pourrait perdrede vue, par réaction, le problème à long termequi comporte, lui, des risques sérieux.

On a objecté, il est vrai, qu'il ne serait pastrès difficile d'économiser l'énergie ; en Angle-terre en particulier, on a souvent insisté sur letonnage considérable de charbon qui est consom-mé dans les cheminées à feu vif, les « open-flres »,pour produire un effet esthétique en même tempsque de la chaleur. La simple substitution de poê-les aux « open-flres » transformerait de nouveaul'Angleterre en un pays grand exportateur decharbon.

Il est vrai qu'une hausse des prix des combus-tibles provoquerait des économies, mais ces éco-nomies constitueraient une gêne économique et unhandicap dans la concurrence internationale. Il estdonc extrêmement désirable que nous ne soyonspas réduits à nous restreindre en énergie, mêmesous la forme la moins génératrice de distorsionsqu'est celle d'une hausse des prix.

Non seulement il est désirable de ne pas arriverà une disette d'énergie, mais il est même trèssouhaitable d'écarter à temps la simple craintede disette, toujours inhibitrioe pour l'économie etinspiratrice de fausses manœuvres.

L'abondance des énergies sauvages.

La crainte de disette est paradoxale si l'on con-sidère que l'homme vit au milieu de flux d'énergieconsidérables. Par exemple le soleil >qui tombe surle seul territoire intra-muros de la ville de Parisreprésente 50 millions de kilowatts, plus de 5 foisla consommation d'électricité de la France entièreaux heures de pointe.

De même le vent qui frappe les murs des bâti-ments d'une centrale thermique pourrait produiredes puissances comparables à la production mêmede la centrale.

Mais le soleil et le vent sont aujourd'hui desénergies aussi sauvages que l'étaient il y a unsiècle les torrents de haute montagne. Ceux-ciont bien été domestiqués à la fin du siècle pré-cédent. Peut-être la fin de ce siècle verra-t-elledomestiquer le soleil et ressuciter l'usage duvent.

Mais l'utilisation du soleil n'est pas encore surle point d'entrer dans la phase économique : lesfours solaires représentent un cas très spécialoù il s'agit de faire de l'énergie d'une très hautequalité du fait de sa température et des possi-bilités de contrôle de l'atmosphère du four qui

Page 12: BULLETIN DU P.CM. - unipef.org · Séance du 27 Août 1956 27 ... Le présent numéro contient en supplément une fiche pour VISITE GRATUITE DU SALON DE L ... de l'ordre de 100 kms

ne peuvent se trouver dans le four électrique àarc. Mais c'est de l'énergie beaucoup trop chèrepour que l'on puisse voir là un moyen de pro-duction d'énergie au sens que nous considéronsaujourd'hui. Quand au chauffage d'eau par le so-leil, il ne conduit qu'à de faibles rendements ther-modynamiques quand on veut produire l'énergieélectrique en partant d'eau à basse température.

L'utilisation du soleil pour faire fonctionnerdes systèmes de conditionnement de l'air peutêtre très intéressante pour la vie dans les payschauds, mais elle créera l'utilisation de l'énergieen même temps que sa production, de sorte qu'ellen'interviendra pas dans les perspectives de disetteou d'abondance générale.

Quand à la cellule au silicum, il est très difficilede savoir quel sera son avenir. Des progrès consi-dérables sont «possibles, mais l'énergie correspon-dante est encore à des prix bien plus élevés quel'énergie vendue sous forme de piles sèches. Etl'énergie des piles sèches est vendue de l'ordrede la dizaine de milliers de francs le kWh.

Le soleil représente donc de très grandes pos-sibilités d'avenir, mais son utilisation économiqueest aléatoire et au mieux lointaine.

L'énergie nucléaire.

L'énergie nucléaire au contraire se présentecomme une possibilité immédiate au point devue technique et comme une éventualité à termede quelques années au point de vue économique.

Sans doute il est encore impossible de préciserson prix de revient. Aux incertitudes relativementréduites sur le coût du réacteur s'ajoutent desincertitudes graves sur la durée de vie, sur lecoût des traitements chimiques de combustible etsur la valeur du plutonium produit en mêmetemps que l'énergie, quand il s'agit de réacteursprimaires à uranium naturel.

Le coût est certainement élevé aujourd'hui,mais il baisse rapidement en même temps que latrès grande marge d'incertitude a tendance à seréduire.

Les réacteurs à uranium enrichi, et surtout lesbredeers, ont des prix de revient encore plus in-certains et demanderont encore plus de tempspour préciser leur économie, mais ils n'en repré-sentent pas moins des espoirs importants.

Suivant le cas, les services rendus par les réac-teurs se présenteront à des échelles très diffé-rentes :

Si leurs prix de revient ne font que se rappro-cher des coûts des moyens de production classi-que de l'énergie sans arriver à les rejoindre,l'énergie nucléaire représentera seulement pournous un moyen de limiter la disette et de relayer

une défaillance éventuelle de développement desproduits pétroliers.

Si les prix de l'énergie nucléaire produite pargrandes masses arrivent à descendre aux envi-rons du prix moyen des centrales classiques, laproduction nucléaire s'intégrera parmi les pro-ductions thermique et hydraulique en prenant sur-tout la charge de base dans les zones les plus éloi-gnées des bassins houillers et des régions mon-tagneuses. Il en résultera une légère baisse ducoût de l'énergie, favorable au développementéconomique.

Mais en même temps, des pays qui ont jusqu'iciété défavorisés dans la concurrence internationalepar le manque de ressources naturelles énergé-tiques se trouveront dotés d'énergie au mêmeprix que nous. Si leurs ressources en main-d'œu-vre et en matières premières sont abondantes,il pourra en résulter un bouleversement des con-ditions de concurrence et certaines de nos indus-tries en souffriront. An moins devons-nous toutfaire pour qu'elles bénéficient de la légère amé-lioration possible en France, plusieurs annéesavant que les conditions de production de l'énergieailleurs n'aient modifié les conditions de concur-rence.

Mais on peut envisager pour les prix de l'éner-gie nucléaire une hypothèse encore plus favora-ble, c'est celle où le coût de l'énergie des trèsgrandes unités nucléaires descendrait très subs-tantiellement au-dessous du prix des énergiesclassiques. On pourrait alors envisager la créa-tion d'industries entièrement nouvelles, par ex-emple dans le domaine minier et métallurgique.

Rappelons-nous qu'au début de la houille blan-che, lorsque l'énergie à prix très bas a pu êtreproduite dans les fonds de vallée, d'où il n'étaitalors pas facile de la transporter vers d'autresrégions, des industries, comme l'azote à l'arc, soninées de cette source d'énergie à bas prix. Ellesont ensuite disparu lorsque le progrès des trans-ports d'énergie a nivelé les prix.

Mais un processus analogue peut recommenceret peut-être n'est-il pas déraisonnable que lesindustriels réfléchissent déjà aux procédés nou-veaux qu'ils pourraient utiliser si les très grossesmasses d'énergie pouvaient être obtenues un jourà des prix sensiblement plus bas qu'actuellement.

Il faut en effet préparer l'avenir dans toutesles hypothèses et être prêts à profiter sans retardde toutes les éventualités. C'est d'ailleurs pourcela qu'il est essentiel de démarrer aussi vite ,quepossible, un gros effort de prototypes successifsdans le domaine des centrales nucléaires. C'estseulement à cette condition que l'on sera prêt àles multiplier le jour où les prix de revient seseront précisés et auront rejoint le niveau du prixdes énergies classiques.

Page 13: BULLETIN DU P.CM. - unipef.org · Séance du 27 Août 1956 27 ... Le présent numéro contient en supplément une fiche pour VISITE GRATUITE DU SALON DE L ... de l'ordre de 100 kms

— 13

L'incertitude entre tous les avenirs possiblesest très grande. Au reste les délais de prévisionde l'avenir se raccourcissent sans cesse, du faitde l'évolution de plus en plus rapide des techni-ques.

Les années étant .plus riches d'évolution, nous

prévoirons de moins en moins loin : les planset les programmes devront être de plus en plussouples peut-être les plans de l'avenir devront-ilsdevenir probabilistes et envisager tout un faisceaud'hypothèses avec des courbes de répartition deprobabilités.

SOCIÉTAIRES du P.C.M...

PAYEZ D'URGENCE VOS COTISATIONS !

vous éviterez encore toutes majorations de celles-ci...(Voir la Page du Trésorier, Page 4 du présent Bulletin)

Le N° du Compte de Chèques Postaux du P.C.M. est PARIS 508.39

Visite du Salon de l'Automobile 1956

Notre Camarade Cointe qui, au cours de cha-cune des dernières années, nous a adressé desarticles sur le Salon de l'Automobile, nous a sug-géré, cette année encore, de faire profiter lesCamarades du P.C.M. des avantages de la visitedu Salon qu'il organise chaque année pour lesMembres du Groupe X Automobile, X Aviation etdu Groupe Parisien des X.

Cette visite a lieu généralement le lendemainmatin à 9 heures du jour iqui suit la fermeture duSalon au Public. Cette dernière journée du Salon,à laquelle le public n'a pas accès, est réservée auxvisites en Groupes et no comporte pas la cohuedes jours précédents, qui rend pratiquement im-possible toute visite sérieuse. Une notice est re-mise aux Camarades présents, comportant uneproposition d'itinéraire vers les principaux standset des indications sur ce qu'il y a de plus intéres-sant à voir sur chacun.

En outre, le Groupe X Automobile organise levendredi précédent une conférence sur les nou-veautés du Salon ; cette conférence a générale-ment lieu vers 18 heures dans la salle du sous-

sol de l'immeuble, 2, rue Presbourg (8e), MétroEtoile.

Le Salon devant avoir lieu cette année du 4 au1 4 octobre, les dates les plus probables sont lessuivantes :

— Conférence, le vendredi 12 octobre à 18 heu-res (2, rue de Presbourg) ;

— Visite, le lundi 15 octobre à 9 heures (GrandPalais, Entrée Principale, Travée de droite).

Il est demandé aux Camarades qui désireraientprofiter de la visite précitée :

1°) de se faire donner confirmation télépho-nique des dates ci-dessus le moment venu :•— a) soit au Secrétariat du G.P.X. Littré 52-04

l'après-midi ;•— b) soit au Camarade Cointe, •Garnot 09-61 ou

09-72 ;2°) de se présenter au Grand Palais le jour

de la visite à 9 heures, porteur de l'encart insérédans le présent N° du Bulletin du P.C.M., préala-blement rempli, aux fins d'identification commeMembre du P.C.M.

Les camarades qui désirent faire insérer des textes dans le Bulletindu P.C.M. sont priés de nous les faire parvenir en deux exemplaires

et ces textes ne seront jamais trop nombreux !

Page 14: BULLETIN DU P.CM. - unipef.org · Séance du 27 Août 1956 27 ... Le présent numéro contient en supplément une fiche pour VISITE GRATUITE DU SALON DE L ... de l'ordre de 100 kms

Etude de l'effet d'une retenuesur l'écoulement d'un bassin versant

On sait qu'en créant une retenue à l'exutoired'un bassin versant, on amortit le débit dansl'exutoire de ce bassin versant. Nous nous propo-sons de déterminer le volume V de la retenue enfonction du débit ,q que l'on veut imposer à l'exu-toire, ou inversement de déterminer le débit q sion dispose d'une retenue V que l'on s'est fixée.

Soit au temps t :Y le débit entrant dans la retenuey le débit sortant par l'exutoirev le volume de la retenue

Pendant un instant dt, le volume de la retenuevarie d& dv,

on a : Ydt = dv + ydtdv = (Y — y) dt

Le bassin versant reçoit une pluie de durée Tà laquelle correspond un débit d'apport Q — Lecommencement de la pluie sera pris comme ori-gine du temps.

Le débit Y entrant dans la retenue, nul à t = o,atteint Q au bout du temps de concentration 0 ;et garde cette valeur jusqu'à t = T, décroît en-suite pour s'annuler à T + 8.

Quelle que soit la forme des courbes de varia-tion de Y :

Y = Q. cp (t) avec tp (0) = 1pendant la phase de concentration, comme pen-dant la phase de déconcentration, le volume totald'eau arrivant à la retenue d e t = O à t = T +6 est Q. T.

Le débit évacué y, nul à t = O, est d'abord égalà Y jusqu'à ce que Y atteigne le débit de l'ouvraged'évacuation soit q,, ce qui se produit au temps

qT tel que <p (t) = —.

QEnsuite nous supposerons que le débit de l'éva-

cuateur reste constant et égal à q.Le volume de la retenue Y (t) = Jo (Y—y) dt

reste nul jusqu'au temps T ; ensuite il croîtet cette croissance est d'ailleurs linéaire à partirdu temps 6, jus-qu'au temps T.

Le maximum du volume est atteint au tempst = T + 6 — t. Ce volume maximum est égal àla surface hachurée sur la figure. Il est égal auvolume QT diminué de la surface quadrillée,surface située au-dessous de la droite d'ordonnéeconstante q.

Pour poursuivre les calculs, nous remplace-rons les courbes de croissance et de décroissancedu volume entrant Y pendant la concentration pardes droites figurées en traits interrompus sur lafigure.

Courbes des débiU

Surface hachurée + Surface quadrillée s QT

Q <t • T T*8-< T*8 t

Courbe du volume de la retenue

remplissage vidange

Figure 1.

On voit que, ce faisant, on aura une valeur duvolume légèrement par défaut, l'écart étant d'ail-leurs nul pour q = o et pour q = Q et passant

Qpar un maximum aux environs de q = —,

2L'approximation faite est donc valable, sa-

chant qu'il conviendra de forcer légèrement lesrésultats du calcul d'autant que q sera plus voi-

Qsin de —.

2.

Page 15: BULLETIN DU P.CM. - unipef.org · Séance du 27 Août 1956 27 ... Le présent numéro contient en supplément une fiche pour VISITE GRATUITE DU SALON DE L ... de l'ordre de 100 kms

Dans ces conditions le volume maximum accu-mulé dans la retenue s'écrit :

V (1)(Q — q) (T — 0 —)Q

Or on sait que pour une fréquence donnée,tous les dix ans par exemple, l'intensité i de lapluie est fonction de T :

ai zzz

T + b

Q est donc également fonction de T

Q = G i A

superficie >du bassin versantcoefficient moyen de ruissellement

•G a A û= (2)

A =G =

d'où QT + b

le volume O a A.T + b

en désignant par Q

Il vient donc à l'esprit de chercher quelle estla durée de la pluie de fréquence donnée qui donnela plus grande valeur du volume maximum ac-cumulé dans la retenue.

Il suffit de dériver l'expression (1) par rap-port à T, compte tenu de l'expression (2) et d'an-nuler cette dérivée.

On trouve :

T =

Valeur pour laquelle :

(3)

Q = / b(4)

et la plus grande valeur du volume maximum ac-cumulée est donnée par :

= O — q(Ô — b ) — 2 I (5)

L'expression de VM prend la valeur ß pourq = O ce qui est correct. Elle décroît lorsque q

Ûaugmente et s'annule pour q = ce qui est

6 + bégalement correct puisqu'à ce moment l'exutoireest capable d'évacuer le débit d'apport maximumet l'eau n'est pas accumulée en amont.

La figure ci-après donne l'allure de la courbe.Nous avons figuré en pointillé l'allure de la

courbe corrigée.

si.0 + b

Figure 2.

Si on veut avoir une expression donnant unevaleur par excès du volume de la retenue, on cher-chera le maximum de (Q — q) T. et l'on trouve :

Q + b q — 2 V , q û b

Cette valeur par excès n'est utilisable que pourde faibles valeurs de q, car lorsque q devientgrand, l'écart est trop important à moins que letemps de concentration 0 ne soit très petit, in-férieur à b pour fixer les idées.

D'ailleurs l'expression ci-dessus ne s'annuleÛ

pas pour q = sauf pour 9 = O, et prende + b

la valeur 0,085 pour 6 = b.

EXEMPLE D'APPLICATION

Bassin versant de 1.700 haCoefficient de ruissellement moyen G = 0,10Pente moyenne I = 0,02

La formule Og = 1340 1°so G1" A"7S pour larégion parisienne et pour une fréquence décen-nale donne 7 nf/sec.

E 7.600Coefficient de forme pour =

y/A 100 \ / 1700= 1,85 v = 1

Pour Bangui, nous prendrons le coefficient lo-cal d'intensité 1 = 2,60 correspondant à un tempsde concentration d'environ trois heures,

d'où QQ = 7 x 1 X 2,60 = 18,5 m'/sec.

En utilisant la formule Q = C i A avec

22.000i — en litres/sec./ha

T + 30représentation admise pour la pluie décennale à

Page 16: BULLETIN DU P.CM. - unipef.org · Séance du 27 Août 1956 27 ... Le présent numéro contient en supplément une fiche pour VISITE GRATUITE DU SALON DE L ... de l'ordre de 100 kms

16 —

Bangui, T étant exprimé en minutes, on a pourT = 2 h. 50' = 6

22QQ = 0,10 X - X 1.700 = 18,7 mB/sec.

170 + 30

On peut écrire

1.320i = en ms/sec./ha

T + 1.800

avec T exprimé en secondes.

Q = 0,10 X 1.320 X 1.700 = 224.000 m"

D'où la courbe représentant VMen fonction deq, en utilisant la formule 5 :

Valeurs par excès

10 15 18,5

Figure 3.

On peut également établir la courbe V pour lafréquence quinquennale avec :

VM = 0,8 X 224.000 = 180.000 m'Qe = 0,8 X 18,5 = 14,8 mVsec.

H I '

200 000-

180000

100 000

VV

1

\ v

98000

:

-^ Val'^ ^

IZ3Z00

N """"" — ->

58800

m par itcés

10 Z800

i *>

Courbe corrit

8600

Me

IZ

_

14am

flMr«-

Figure 4.

On voit par ces exemples la décroissance rapidedu volume de la retenue pour q compris entre

QeO et .

Ils montrent en outre qu'on peut avoir un or-dre de grandeur de la correction à apporter auxrésultats du calcul de la formule (5).

Bangui, le 6 février 1956.

L'Ingénieur en Chef,Directeur des Travaux Publics

de l'Oubangui-ChariR. Joneaux.

AUTOMOBILE-CLUB DES FONCTIONNAIRES

L'AUTOMOBILE-CLUB DES FONCTIONNAIRES, 103, Boulevard Haussmann

à PARIS (8* Art) - Téléphone ANJou 98.55

est à votre disposition pour vos assurances automobiles

DEMANDEZ-LUI SES TARIFS

Page 17: BULLETIN DU P.CM. - unipef.org · Séance du 27 Août 1956 27 ... Le présent numéro contient en supplément une fiche pour VISITE GRATUITE DU SALON DE L ... de l'ordre de 100 kms

17 —

Mission en Amérique centrale

NOTES DE VOYAGE (l)

28 Septembre 1953 — 16 Janvier 1954

Lundi 23 novembre. — Tégu.

1 h. 30 de l'après-midi. Une jeep du Ministère vientme chercher pour aller jusqu'aux mines d'argent deRosario. C'est tout près me dit l'Ingénieur qui m'ac-compagne. N'empêche qu'il faudra deux heures poury parvenir. Et quelle route ! Au départ, il faut gravirà nouveau le Picacho par la route poussiéreuse enlacets... Ensuite on traverse de belles forêts de pins,qui font penser, dans les rochers de granit à despaysages de Pyrénées-Orientales, mais ils sont mé-langés de ces rutilantes flores de Navedad et de quel-ques bananiers pour bien montrer qu'il ne faut pasconfondre, malgré quelques ressemblances. La routeaussi est bien différente. On croirait que la jeep vaéclater en morceaux, tant nous sommes secoués. Etcependant il y a là quelques riches maisons dans lespins, construites par des privilégiés qui viendront enavril, mai, y chercher la fraîcheur. On monte de plusen plus. Maintenant des clairières garnies de maïs etde bananiers, sur des pentes abruptes et la vue s'étendtrès loin, à perte de vue, sur des chaînes de monta-gnes dans tous les sens. On monte toujours et il faittrès frais. On passe un col et de l'autre côté la mon-tagne est maintenant couverte d'arbres de 30 à 40mètres de haut, c'est une forêt vierge qui recouvreles sommets.

Je croyais avoir parcouru auparavant des routes demontagne... mais rien de comparable à ce que je ren-contre ici. Des virages où la jeep tourne difficilement,en pente si raide qu'il semble que rien ne pourra re-tenir la voiture et d'un côté, un précipice si profondet si vaste que la vue ne peut discerner les détails dufond de la vallée. Au loin, d'autres chaînes, celles-cidénudées et rocheuses, et plus près, le Ho Uholutccaqui reflète dans ses eaux calmes un ruban de ciel dé-coupé sur un morceau de plaine.

Visite des mines. Explications techniques et so-ciales : un joli petit village aux tuiles romaines ac-croché sur un replat en relief du versant d'en facea dû être construit par les Indiens délogés par la minede leur village primitif, il y a plus de 70 ans.

Retour : les pentes raides se sont muées en côtesdifficiles que la jeep gravit cependant... Le coucherde soleil présente aujourd'hui à mon admiration unciel d'un bleu profond, dégradé jusqu'au rose violet,sur lequel se découpent entre autres, très haut dans

(1) Voir le commencement de l'article dans les numé-ros de juin et d'août 1956 du Bulletin du P.C.M.

le ciel des cumulus de coton vert pâle qui tournentbien vite, comme tous les autres, au noir, en mêmetemps que le ciel. Et en arrivant, Tegu-la-calme pré-sente mille lumières au fond de sa cuvette encoreplus sombre que le ciel.

Jeudi 26 novembre.

Départ de bonne heure pour San Pedro Sula, deu-xième ville de la République (j'allais dire du royau-me tant j'aimerais que c'en fut un !).

Sur l'aérodrome de Tocontin on fait des travauxd'agrandissement. Il y a un trafic notable interna-tional : P.A.A., T.A.C.A., K.L.M... Dans l'aérogare pro-pre et coquette, sont pendus au mur, dans la salled'attente, des carrés de céramique représentant lesattributs des diverses provinces : l'arrivée de Chris-tophe Colomb lors de son IV° voyage dans la provincequi porte son nom, et le plus extraordinaire, c'est bienla pluie de poissons de Yoro. Dans ce district il tombechaque année, le même jour, une pluie diluvienneavec quantité de poissons ! Le phénomène n'a pas été.paraît-il, expliqué. Il y en a tant dit mon guide, le DrVALLADARES, que la puanteur du poisson qui se dé-compose dure longtemps après la pluie.

Dans une autre province Lempira, il existerait unefontaine de sang, dont le liquide coagulerait et pour-rirait tout comme du sang véritable... Pas d'explica-tion, là non plus.

Enfin, on s'embarque dans un avion d'une compa-gnie locale, non sans voir atterrir auparavant un au-tre avion de ligne piloté par un aviateur à grand cha-peau de paille...

Décollage, facilité par la pente vers la montagne. Eton prend très vite de l'altitude, car il faut voler au-dessus des sommets.

Je vois un peu de la ville de Comayagüela, découpéeen blocs carrés lumineux et propres et puis un peudu rio Choluteca ; mais on entre pour une longueheure dans le vent et le brouillard, pour n'en sortirque près de notre lieu d'arrivée. Le rio Ulua s'étaleparesseusement avec ses bras morts dans une plainede bananeraies, de cannes et autres plantations abon-damment irriguées par l'eau du fleuve, somme parl'eau du ciel qui est tombée à flots toute la nuit surcette plaine verte, limitée tout près par les montagnesfoncées couvertes de forêt vierge. L'atterrissage sefait au milieu de gerbes d'eau soulevées par la coursede l'avion dont les roues laissent des ornières dansl'herbe mouillée.

Page 18: BULLETIN DU P.CM. - unipef.org · Séance du 27 Août 1956 27 ... Le présent numéro contient en supplément une fiche pour VISITE GRATUITE DU SALON DE L ... de l'ordre de 100 kms

— 18

A notre descente l'humidité nous pénètre un peu,chaude, mais qui eut pu l'être beaucoup plus. Nousdescendons en voiture au centre de cette ville d'aspectcolonial.

Les trottoirs grouillants de population et les ma-gasins importants lui donnent un air de ville cham-pignon américaine, mais les rues sont mal empierréeset boueuses.

La « route » de San Pedro à Potrerillos est un che-min vague entre les bananiers et les pâtures, tantôtsi large qu'on ne sait où passer, tantôt très étroit.Les ornières, les cassis, les gués sont nombreux. Ilfaut à chaque instant ralentir, s'arrêter presque. Laforêt a été exploitée sur 50 mètres environ de cha-que côté de la route et remplacée par des buissonsou des pâtures. Quelques villages aux maisons debois, aux enfants nus malgré le froid relatif, me fontpenser aux technicolors du Far-West. Plus loin dansl'eau de la grande rivière Ulua de jeunes garçons sebaignent.

Un autre pêche dans un affluent torrentiel tenantà la main une courte corde trempée dans l'eau cou-leur de chocolat. Il paraît que c'est la bonne saison,après la grosse pluie.

Ensuite, le parcours est monotone, les nuages trèsbas nous cachent les montagnes.

Il faut maintenant passer un bac. A côté le cheminde fer, lui, a droit à un pont, pas nous. Le bac est unraffiot comique où le préposé, le torse nu, vide l'eaupar les moyens du bord, c'est-à-dire avec un vieuxbidon...

A Potrerillos le chemin se transforme en bonneroute ; tout est relatif, la route est maintenant pra-ticable à une moyenne de 30 km. à l'heure et c'estdéjà bien. Le malheur est qu'il pleut tout le tempset la forêt aux arbres si différents des nôtres, n'esttout de même plus une distraction. Les larges feuil-les, les lianes, les troncs grêles et longs, ou impo-sants et lisses, les sous-bois inextricables, les quel-ques fleurs insoliles, louL cela c'est du quotidien.

Le rin Undo, que nous nous proposons do domesti-quer (quel vilain travail !) nous présente une sériede cinq à six cascades en escalier, d'un demi-m êtrede haut chacune, sur une dislance de cinquante mè-tres environ. On les voit à peine sous la frondaisonet dans l'obscurité relative de ce jour sombre.

Puis, nous allons déjeuner dans une auberge. C'estune baraque en planches à peine jointives, au plan-cher surélevé sur quelques piquets. Le menu est àpeine mangeable, mais il faut, devant nos hôtes, fairebonne figure devant le potage qui renferme les légu-mes bizarres et durs, devant quelques os de je ne saisquelle viande assaisonnée de condiments désagréa-bles. Il y a heureusement un peu de riz à l'eau et...pas de bananes, au milieu des bananeraies !...

En route de nouveau. La route monte longuementet tout à coup un beau spectacle, malgré le temps

maussade, s'offre à nos yeux : le lac Yojoa, avec surle bord tant d'oiseaux ; et au loin les hautes monta-gnes qui le bordent ont, hélas, leur crête dans lesnuages.

La route s'élève en lacets étroits et difficiles àtravers les forêts de pins, souvent déboisées et onarrive enfin à Siguatepeque, petite localité, qui, il ya quelques décades avait été choisie par le Salvadoret le Honduras comme capitale commune d'une Amé-rique Centrale unifiée, rêve chimérique qui serapeut-être un jour réalité, mais c'était alors préma-turé... ou déjà trop tardif ?

Il y a là un hôtel de Versalles séparé par une rueboueuse, car il a plu, d'un joli jardin public fleuri etluxuriant, sur la place carrée de l'église. Il n'est évi-demment qu'une auberge bien pauvre et nous pou-vons, avec beaucoup de patience, y obtenir qu'on nousfasse du café. Il y a là une bonne vieille, la seule nonenceinte des six ou sept femmes qui sont là tout au-tour ! C'est une bonne moyenne et il ne faut pas dé-sespérer de ce pays !

Nous repartons. Le voyage est long et la route dureAu passage d'un col, il fait frais et nous descendonsde la voiture ; des enfants nous entourent, une fillede 7 ans et ses frère et sœur. Elle nous vend desbananes délicieuses et des oranges. Pendant qu'ellerecompte sa monnaie, éberluée par une vente aussimassive qu'inattendue, un petit cochon noir (ils sonttous noirs dans la région !) surgit du fossé et mangele reste des bananes à vendre. Nous la laissons, avecses frères nus, dans le froid pour eux exceptionnel decette journée.

Enfin, avant la nuit nous pouvons encore voir Co-mayagua, ancienne capitale du Honduras avec sabelle cathédrale, la première construite par les Espa-gnols sur le continent Américain, assurent nos guides.

On nous montre, dans le mur une niche assez pau-vre, vitrée, qui renferme les restes momifiés et vé-nérés du premier évêque de cette cathédrale. Cettecapitale a été rasée à la suite de guerres de rivalitésentre les capitaines Espagnols ; seules restent coitecathédrale et une autre église. Celle-ci se dresse iso-lée dans la plaine, à près d'un kilomètre de l'autre etsemble un reproche accablant pour les furieux des-tructeurs des quartiers qui l'entouraient autrefois.

Puis la nuit vient et après une route longue etlente, nous arrivons enfin en vue de la capitale.

Pourquoi faut-il donc qu'une enseigne lumineuserécente commence à détruire la paisible harmonie decette place centrale, où les hommes et les femmesviennent le soir, assis sur des bancs de pierre, sousles arbres bas, goûter la douceur et la fraîcheur decet air pur qui descend des montagnes ? D'autres en-seignes vont s'installer, des voitures et des camion0

commencent déjà à troubler cette quiétude. Le progrèspour soulager les misères et les maladies, exige donctant de laideur et tant de bruit.

Page 19: BULLETIN DU P.CM. - unipef.org · Séance du 27 Août 1956 27 ... Le présent numéro contient en supplément une fiche pour VISITE GRATUITE DU SALON DE L ... de l'ordre de 100 kms

19

30 novembre.Aéroport de Toconlin ! Mon ami D... jette les pièces

de menue monnaie qui lui restent dans le hall et depauvres gosses se battent pour les ramasser. Il a tort,car un de ces garçons n'a qu'une jambe et les autresle bousculent... Mais ils sont honnêtes : ce sont descireurs de souliers et tous ceux qui ont ramassé lessous veulent à toute force cirer les souliers pour s'ac-quitter de leur dette.

Doux pays, où il n'y a pas de voleurs et où la cons-cience professionnelle est poussée si loin !

Il pleut. Nous décollons dans le vent et après quel-ques secousses désagréables le beau temps revientet nous permet de revoir la topographie si tourmentéede ce pays.

Montagnes ravinées, couvertes de pins, à perte devue... et au loin, des terres plus plates et des maré-cages jusqu'au golfe de Fonseca, majestueusementbordé ou semé de cônes volcaniques comme des ma-carons tombés du ciel. La chaîne des Marabios en-suite, à notre droite, nous sépare du Pacifique. Debeaux volcans fumants nous montrent leurs cralèresbéants où brûle tranquillement leur soufre et le Mo-molombo, parfaitement conique fume aussi tout-à-fait paisiblement, dominant ses coulées de lave noire.Puis vient l'insulaire « Momotombilo », et la presqu'îlequi avance au milieu du lac de Managua ses beauxlacs de cratères aux eaux sombres et noires, tranchantsur les eaux claires du lac.

On atterrit vers dix heures à Managua (Nicaragua).Il fait horriblement chaud. D'ailleurs le Ministre duFomento qui est venu nous attendre à l'aéroport ap-pelle sa capitale : « la chaudière ».

3 décembre. — Managua (Nicaragua).

Visite au Président de la République SOMOZA.Seuls, quelques initiés savent où le rencontrer lesjours où, comme aujourd'hui, il se repose le plus loinpossible des solliciteurs. Avant de partir, je demandeingénument au Ministre qui nous accompagne si lePrésident est à sa maison de campagne. Je crois bienqu'il m'a répondu qu'il a tant de maisons de campa-gne qu'il peut aller n'importe où dans le pays : onlui en attribue plusieurs centaines !

Le Ministre est un homme jeune, énergique, tra-vailleur et fort intelligent. Le malheur est qu'il n'apersonne — ou à peu près — pour le seconder. On leverra tout à l'heure donner directement des ordres auCapalaz (17) au passage du chantier de constructionde route. Il nous dit : « Si nous construisons des éco-les et des hôpitaux avant que le pays puisse produirepour obtenir quelque richesse, nous n'aurons pas dequoi les entretenir et les étudiants aigris, quitterontcette terre ingrate. »

Nous voici donc sur la roule, en construction entre

(17) Chef de chantier.

Managua et Léon, ville importante qu'on ne peut, au-jourd'hui encore, atteindre qu'en Jeep ou par le train.Les premiers kilomètres sont excellents, en terre,mélange d'argile et de sable volcanique compacté,revêtus d'une couche de bitume. Au bout de 40 km.environ nous rencontrons des tracteurs et scrapersénormes au travail. Ils sont sous la direction immé-diate du Ministre qui est en même temps Ingénieuret le travail avance très bien. Le but, d'ailleurs, estplein de bon sens : il s'agit de former des Ingénieurset du personnel capable, un jour, de surveiller lesEntreprises.

Le travail dans le rocher et la poussière, sous cettechaleur doit être accablant 1... Nous voyageons encorelongtemps dans un chemin cahoteux et mal tracé. Ilfaut que la Willys soit solide : elle l'est ! Nous som-mes depuis une demi-heure dans le llano couver!d'arbres rabougris et de buissons élevés. Tout à coupsurgit devant nous une construction coloniale au toitde tuiles, avec de nombreuses dépendances en bois,couvertes de tôle ondulée. Cela ressemble à un quar-tier général d'une armée du temps de Bolivar, dumoins à l'idée que je m'en fais : soldats en armes, ensentinelles, au repos.

Là on indiquera la direction à prendre pour parve-nir jusqu'au Président. On prend un chemin caillou-teux à travers le llano et sous les buissons. Cela doitêtre le bon chemin, car un téléphone de campagne ré-cemment installé court, d'arbre en arbre. Nous arri-vons à une construction où se trouve un militairedans une jeep. Celui-ci nous montre dans le lointainune vaste plaine artificiellement nivelée et des bull-dozers au travail, dans la poussière. Le Ministre nousdirige sur cette terre fraîchement tassée, on passesur une digue et finalement, un curieux spectacles'offre à notre vue : Tel Saint-Louis sous le chêne deVincennes apparaît, assis sur un pliant à l'ombre pré-caire de l'arbre le plus feuillu, le Président SOMOZA.Très important, il daigne regarder des ouvriers,nombreux, qui installent une pompe.

Il s'agit d'amener l'eau de la mer toute prochedans cette plaine artificielle, pour essayer de fabri-quer du sel... c'est un des actuels « violons d'Ingres »du Président. Et du moins, cela le distrait de ses oc-cupations habituelles.

Les ouvriers, très dévoués, plongent jusqu'au coudans l'eau sale pour dégager la crépine de la pompe.

Le Président nous fait un signe : nous avançonsjusqu'à lui et présentons nos respects. Il reste assiscomme il se doit. Je me souviens tout à coup que jel'ai vu la veille au soir au cinéma, aux actualités,couvert de décorations et entouré de toutes sortesd'honneurs, en visite officielle à Rio de Janeiro et àBuenos-Ayres avec Péron ; je le lui dis. Il en paraîttout content et me donne une claque dans le dos dontmes collègues devraient se montrer jaloux.

Enfin, les conversations terminées, nous prenonsle chemin du retour.

Page 20: BULLETIN DU P.CM. - unipef.org · Séance du 27 Août 1956 27 ... Le présent numéro contient en supplément une fiche pour VISITE GRATUITE DU SALON DE L ... de l'ordre de 100 kms

20 —

Nous repassons au quartier général. On fait halte.Comme il est deux heures je pense qu'on va nous in-viter à déjeuner, ou tout au moins à boire un whisky.En fait, on ouvre un bidon qui se trouvait dans lajeep avec nous. Ce n'est que de l'eau où nagent desglaçons. Le Ministre en verse un peu dans le couver-cle et me la présente. Il est difficile de refuser et nousbuvons tous dans le couvercle. Nous sommes au Nica-ragua, altitude 0, et la glace est la bienvenue.

Avant de repartir nous allons en jeep jusqu'auRio Tamarindo qui proviendrait des fuites du LacManagua et se jette dans le Pacifique. Des poissonssautent de tous côtés. Quelle pêche nous ferions sinous étions pêcheurs ! L'eau coule dans un lit de grosblocs et des vaches nombreuses traversent le Rio qui,au milieu d'un ruban de grands arbres, apporte unpeu de fraîcheur dans ce paysage surchauffé.

Nous rentrons à 16 heures sans avoir déjeuné.

4 décembre.

Aujourd'hui le but de notre sortie sera de visiterles lieux du passage projeté du grand canal transis-thmique celui qui, à la place du canal de Panama,devait relier les océans en empruntant le Rio SanJuan émissaire du lac de Nicaragua, le lac lui-mêmeet un canal artificiel à percer dans l'isthme séparantce lac du Pacifique. Il n'est pas question de visiter leRio San Juan, cela demanderait trois à quatre joursde navigation, mais seulement le tracé projeté dansl'isthme.

Si cet emplacement n'a pas été retenu, c'est, m'ex-plique le Ministre, parce que les dirigeants du Nica-ragua ont, à l'époque, effrayé les responsables duchoix : « Vous allez, auraient-ils dit, construire lecanal sous les volcans et au milieu des terres agitéespar des tremblements fréquents. » Si bien qu'ils re-noncèrent à ce projet qui pourtant de prime abordétait plus séduisant.

A ce sujet, le Ministre m'explique que s'il y a tantde gens installés dans ces régions peu hospitalièresoù Granada, Léon, puis Managua, ont été construites,c'est la hantise de la proximité du futur canal qui lesa retenus « dans celle chaudière », alors que les par-ties saines du pays sont pratiquement dépeuplées etne commencent qu'aujourd'hui à être habitées. Il fal-lait d'ailleurs pour atteindre ces régions, construireune longue route traversant des plaines peu fertiles.11 y a à peine huit ans que la route est construite.Déjà les bienfaits s'en font ressentir.

A cette occasion, il me raconte aussi qu'à l'époquede la ruée vers l'or vers le Far-West du Klondyke, lesEuropéens, plutôt que d'emprunter les routes diffi-ciles et alors peu sûres de l'Amérique du Nord, ve-naient passer par le Rio San Juan et après avoir tra-versé le lac Nicaragua et l'isthme (où nous roulonsaujourd'hui sur une splendide route revêtue), se ré-embarquaient sur le Pacifique vers leurs illusions

lointaines, non sans avoir affronté la faim, les épidé-mies de choléra et la fièvre jaune.

Au sortir de Managua, la très belle route panamé-ricaine est cependant sinueuse jusqu'à Diriamba oùelle atteint près de 1.000 m. d'élévation. A gauche, levolcan Masarja déverse assez loin de nous ses torrentsde fumées sulfureuses qui, agrémentés de cendres,abîment quelquefois les caf étales trop proches et dontl'odeur acre parvient paraît-il, fort rarement, jusqu'àla ville de Managua.

Diriamba et Jinotepe, qui pratiquement se tou-chent, sont deux petites villes résidentielles et co-quettes, où bien des habitants riches de la capitaleont construit leur maison de week-end, pour vivredans un climat frais et agréable.

Certains mêmes, assez nombreux, y montent tousles soirs, la journée du travail terminée et n'hésitentpas a affronter les 45 km. de route sinueuse et sou-vent d'épais brouillard sur une bonne partie du che-min, pour se reposer loin de la « chaudière ».

De Jinotepe à Rivas, la roule est très unie, droite,large et revêtue. Elle traverse de splendides planta-tions de café soigneusement et proprement tenues,toujours abritées de leurs arbres protecteurs, quisont ici des Madronos aux fleurs blanches.

Le jour commence à tomber au moment où nousarrivons au Rio Lajas où l'isthme devait être percé.C'est le point le plus bas et l'isthme ne s'élève au-dessus du niveau du lac que de quelques dizaines depieds. Pour nous, nous nous contenterons d'envisagerson percement en vue de la production d'énergieélectrique.

Du bord du lac, agité par un fort vent d'Est, nousne pouvons pas voir les montagnes d'en face, troplointaines. Le lac ne mesure pas moins de 70 km. delarge sur 175 de long. C'est une véritable petite merintérieure et la seule du monde à renfermer desrequins d'eau douce, descendants de ceux qui furentprisonniers lors du soulèvement de la chaîne côtièrequi les sépara à jamais de l'océan.

En face de nous se dressent, avec leurs sommetsdans les nuages, les deux volcans de 1.600 mètresd'altitude qui forment l'île Ometepe... Sur le bord,de magnifiques Ceibas lancent vers le ciel leur fûtlisse et renflé, si caractéristique.

Sur le chemin du retour, la nuit nous surprend trèsvite. Et nous devons voyager longuement dans unepluie diluvienne, puis dans un brouillard si épaisqu'il faut quelquefois descendre de voiture pour re-pérer la route à suivre. Mais à une vingtaine de kilo-mètres de Managua, le ciel est de nouveau bleu etlorsque nous rentrons en ville, les étoiles sont toutesvisibles.

5 décembre.

Le Ministre vient nous prendre pour nous menerdans la zone au Nord des lacs récemment désenclavée

Page 21: BULLETIN DU P.CM. - unipef.org · Séance du 27 Août 1956 27 ... Le présent numéro contient en supplément une fiche pour VISITE GRATUITE DU SALON DE L ... de l'ordre de 100 kms

__ 21 —

par la construction de la route panaméricaine. Peuaprès le départ, nous traversons des champs de cotonmûr. C'est, nous dit notre guide, un coton de premièrequalité parce qu'il est comme celui d'Egypte, obtenupar irrigations sous un climat sec. Au loin se profileau-delà du lac Managua, le Momotombo fumant.

Dans une zone basse, humide, plantée de magni-fiques guanacastes arbres gigantesques aux feuillesfines et dentelées, on traverse l'émissaire théoriquedu lac Managua. Depuis 1932, il n'y a pas eu d'eaudans cette rivière qui ne « fonctionne » que deux outrois fois par siècle et qui, par une suite d'étangs etde rapides, déverse alors le trop plein du lac Managuadans le lac Nicaragua. La route est alors noyée et onemprunte un pont ancien, auprès duquel une inscrip-tion sur un rocher rappelle le passage des premiersconquérants Espagnols.

Puis la route traverse des llanos aux arbustes ché-tifs, avant de s'élever vers Darios, patrie du grandpoète Ruben RARIO et Sebaco. Des paysages rappe-lant ceux du Honduras ou du Guatemala s'offrentalors à nos yeux : montagnes moyennes très tour-mentées, vallées enchevêtrées un peu cultivées. Et ony retrouve ce riz cultivé « à sec » qui m'a tant étonnéla première fois que je l'ai vu dans la vallée du Lempaau Salvador. Il existe partout en Amérique Centrale.

Encore une fois nous retrouvons Managua chaudeet humide. Dans le square de la cathédrale, à l'ombrede hauts cocotiers, quelques petits caïmans et destortues énormes, dans un bassin central, amusent lesenfants.

6 décembre.

Il nous faut quitter ce pays pour San José de Costa-Rica, et c'est sans trop de regrets que nous montonsdans la voiture qui nous mène à l'aéroport. Il est10 heures et déjà le soleil est haut dans le ciel. Dansl'Aérogare les formalités, réduites pour nous, heu-reux assimilés diplomates, ont l'air longues et com-pliquées pour les autres. En attendant l'heure dudépart, nous flânons dans la salle d'attente où l'onessaie de vendre aux touristes des portefeuilles etdes sandales en peau de crocodile

L'avion direct, le Constellation qui évile Teguci-galpa et San José où les pistes sont encore insuffi-santes pour les avions lourds, part devant nous.

Enfin, c'est notre tour. Le D.G. 3 qui nous a amenésde Tegu décolle, et tout de suite nous prenons de lahauteur afin de dominer les crêtes.

A gauche, l'émissaire desséché du lac Managua qui3 ou 4 fois par siècle déverse les eaux dans le lacNicaragua dont le niveau n'est que de quelques mètresen contre-bas trace une bande jaune à travers lescultures de coton et les maigres forêts.

A droite c'est le volcan Masaya projetant vers leciel ses abondantes et denses fumées sulfureuses.

Puis on distingue les Isletas, multitudes d'ilôts et

de canaux au bord du lac Nicaragua, tout près deGranada.

Je distingue la jetée de San Jorge, petit port surle lac, la route panaméricaine et le Rio Lajas oùdevait être percé le canal transocéanique. Au milieudu lac Nicaragua qu'il domine de 1.600 mètres, lecône abrupt du volcan Conception est couvert d'undôme de nuages blancs qu'on pourrait prendre pourde la neige... Entre la terre et nous d'épais nuagess'étendent maintenant à perte de vue et annoncentun atterrissage délicat. Au milieu d'eux, il faut fairequelques tours d'attente, tout près des montagnes quide toutes parts enserrent celle piste difficile à pren-dre de l'Aéroport actuel de San José.

Enfin, nous touchons le sol sur une piste herbue.Dès la descente de l'avion nous sommes surpris

par la douceur de la température. L'aérogare estaccueillante, mais exiguë, à cinq minutes du centrede la ville.

8 décembre.

Depuis notre départ de Paris, c'est la premièrefois que nous avons l'impression d'être de nouveauen Europe, mieux même, de nous sentir chez nous.Plus d'indiens, plus de métis, seulement des blancs.San José respire un air de bien-être, de propreté,d'honnêteté. Pas de mendiants loqueteux non plus.

Ce pays consacre à l'insfruction publique près duquart de son budget et n'a pas d'armée, nous expliquenotre chauffeur qui nous conduit vers le Rio Reven-tazon, objet de notre tournée d'aujourd'hui. Seule-ment une garde nationale dont la musique se faitentendre deux fois par semaine sur le kiosque de labelle place centrale ombragée de palmiers et de flam-boyants. Cette absence de charges militaires est sansdoute une des raisons principales de sa prospérité.Si seulement tous les peuples pouvaient suivre cetexemple !

Dans la campagne, plus de huttes misérables, rienque de petites maisons bien tenues. C'est le pays dumonde où l'énergie électrique est la moins chère.Aussi presque tous les foyers utilisent-ils la cuisineélectrique... et la demande s'accroît à un rythme trèsrapide.

Notre route se poursuit au milieu des cafelales om-bragés. Nous traversons de jolis villages plein d'éco-liers, et arrivons à Cartago, deuxième ville du pays.

Bâtie au pied du fameux volcan Irazu, elle a étédeux fois détruite par les tremblements de terre.Nous admirons au passage sa belle cathédrale bâtieen matériaux légers, et nous n'aurions pas devinéque la couverture rouge en brique est faite de tôleondulée tellement celle-ci épouse parfaitement lecontour de ses dômes.

Puisque nous passons si près nous nous proposonsde visiter le cratère de Ylrazu. Dès la sortie de laville la route s'élève rapidement au milieu d'un pay-

Page 22: BULLETIN DU P.CM. - unipef.org · Séance du 27 Août 1956 27 ... Le présent numéro contient en supplément une fiche pour VISITE GRATUITE DU SALON DE L ... de l'ordre de 100 kms

— 22

sage montagneux cultivé dans ses moindres parcelles.Puis ce sont des pâturages alpestres qui, avec leurs

vaches grasses et propres, paraissent directementimportés de Suisse.

Et nous dépassons les zones de végétation. Les la-cets deviennent plus marqués... Il y a quelques moisune grosse secousse sismique localisée a détruit toutprès d'ici les fermes les plus proches et il y a eu desvictimes. La route en porte les cicatrices sous formede fissures dont les plus importantes ont été répa-rées. Enfin celle-ci traverse maintenant une terreocre et noire ainsi que des coulées de lave et au boutde quelques mètres notre voiture s'immobilise aubord d'un immense cratère.

Nous descendons de voiture et immédiatement noussentons les effets des 3.600 m. d'altitude trop rapide-ment atteints. Dans une autre voiture de touristesune dame se trouve mal et notre chauffeur lui offredu café chaud extrait de la bouteille isolante amenéeà notre intention.

Le cratère immense, profond, raviné, ocre et char-bonneux est à nos pieds. Au fond, entre des boufféesde vapeurs blanches, l'eau glauque et bouillante semontre de temps à autre. Des fumeroles sortent deplusieurs cratères secondaires. Au Sud, nous devinonsdans le lointain le Pacifique brumeux, tandis qu'auNord l'Atlantique est aujourd'hui caché par des nua-ges lourds d'une pluie prochaine.

Nous franchissons à nouveau Cartago, visitons aupassage une usine hydroélectrique déjà ancienne,et descendons le versant Atlantique. De nouveau lesriches zones de café, et du haut d'un virage nousdominons la large vallée du Rio Reventazon. Desprairies entières et les accotements sont constellésde fleurs bleues.

Dans le fond de la vallée, au milieu d'une épaisseet sombre végétation, émergent les ruines d'une an-tique église espagnole, le plus ancien vestige de laconquête.

Après la visite des emplacements possibles de bar-rages, nous reprenons la voiture et voyageons lon-guement au milieu des Cafeiales sous d'épaisses fron-daisons qui ne nous laissent jamais apercevoir le ciel.

Arrêt pour visiter un trapiche. C'est un moulin àsucre très primitf. Le jus de canne s'écoule directe-ment par des canaux en bois dans des cuves où il estchauffé doucement jusqu'à être amené à l'élut demélasse, laquelle est ensuite coulée dans des moulesrustiques. Pendant que nous admirions dans la courdu moulin une de ces élégantes charrettes paysannestypiques du Costa-Rica, aux roues en bois pleines etpeintes de dessins géométriques variés, aux couleurspropres et éclatantes, un coq qui s'ébattait trop prèsde la cuve tombe dans le sirop de sucre tiède ! Onretire tout gluand, les plumes collées ; il s'en va l'airridicule !

Enfin, nous visitons tout près de là l'Eglise ancienned'Orosi, et nous reprenons le chemin de Cartago où

nous déjeunons rapidement avant de rentrer à SanJosé.

19 décembre.

Aujourd'hui nous devons rentrer à Mexico. Nousnous levons de bonne heure, car les lignes aériennesd'Amérique Centrale ont des horaires très matinaux.Les chances de temps bouché sont en effet plus gran-des dans l'après-midi durant la saison pluvieuse, etun voyage aérien pendant une tempête tropicale n'arien de plaisant en Amérique Centrale. Je me sou-viens d'un certain voyage de Caracas à Panama et àSan-José que j'aimerais bien ne pas renouveler au-jourd'hui !

Cependant le vent a soufflé en tempête toute lanuit et c'est sous les bourrasques que l'avion décollece matin. Après un virage très serré nécessité par lemur montagneux qui barre la trouée d'envol, je re-vois San-José, avec ses petites maisons propres etcoquettes, aux toits de tôle ondulée. C'est moins lourdque la tuile en cas de tremblement de terre, et il yen a eu de très violents. Celui qui a détruit Cartagoen 1910 et d'autres en 1952-1953. Je revois les cafe-tales avec leurs arbres protecteurs, et les petites fin-cas dont la plus modeste est si proprement tenue.

Puis le Rio Virilla en crue, puis l'usine de NuestroArno, au Sud de hautes montagnes qui paraissentnoires nous séparent du Pacifique ; c'est la Cordillèrede Talamanca qui s'élève jusqu'à 3.920 mètres. Nousnous dirigeons droit vers la mer, en raison du mau-vais temps, au lieu de suivre les montagnes de l'in-térieur comme à l'aller. Cela nous évitera d'être tropviolemment secoués.

Les forêts font place à de hauts pâturages trèsravinés où se distinguent rarement de petits sentiers.Puis apparaît le golfe de Puntarenas. Cette ville estun petit port aux toits colorés, étalés sur une longuepresqu'île reliée à la terre ferme par une longue etsi mince bande de terre que la route y passe diffi-cilement. Le golfe est très pittoresque avec ses nom-breux îlots et presqu'îles et tant de rivières en deltaqui s'y jettent. Les couleurs surtout sont extrava-gantes et nouvelles pour moi : bleu noir des eaux duPacifique, vert clair des prairies, eaux grises etvert de gris, vert moutarde des rivières.

Puis mer de nuages.A partir du lac Nicaragua, le temps redevient très

clair.Puis avant Granada, entre le lac et l'Océan, se dres-

se une belle montagne verte, boisée, de 1.350 mètresd'altitude d'après ma carte, et aussitôt après un grandlac de cratère que je photographie, la petite ville deMasaya au bord de son lac et au pied de son volcandont les abondantes fumées blanclïes aujourd'huitranchent sur le ciel bleu.

Nous survolons Granada, très éclairée par un soleilgénéreux, dont je distingue parfaitement la vieille

Page 23: BULLETIN DU P.CM. - unipef.org · Séance du 27 Août 1956 27 ... Le présent numéro contient en supplément une fiche pour VISITE GRATUITE DU SALON DE L ... de l'ordre de 100 kms

— 23 —

cathédrale au bord de la place centrale déserte. Pasune voiture dans les rues. Cette ville aux toits espa-gnols de tuiles brunes paraît être endormie dans lachaleur. Autour de Managua, les champs de cotonfleurs ont des teintes moirées de blanc et de toutessortes de verts pâles, toute la plaine est cultivée.

Le sympathique Ministre PONS et Madame nousattendent à l'Aéroport de Managua. Conversationshâtives car la P.A.A. a, par erreur, retenu notre pas-sage par Tegucigalpa et l'avion direct qui part plustard est complet.

Dès le décollage nous repassons tout près du Mo-motombo et de son cratère béant vers nous, el de laCordillère des Marabios dont tous les sommets sontdes cratères fumants.

Je revois le golfe de Fonseca et ses fleuves pares-seux et tortueux. Puis les montagnes du Hondurasaux sommets parfois rocheux, aux gorges encaissées ;les roules blanches, poussiéreuses, tortueuses, rareset étroites ; paysage raviné, lunaire et cependantsouvent cultivé ou couvert de pins jusqu'aux sommets.

Atterrissage à 11 h. 05 à Tegucigalpa, décollage à11 h. 25. Un tour autour de la ville nous la fait revoirtrès ensoleillée étagée sur sa colline couronnée depalmiers, séparée de son faubourg de Comayagüelapar le Rio Choluteca.

Encore des montagnes sans vallées, tout au plusdes quabradas, des gorges, et de tous petits villagestrès rares et si isolés qu'on se demande par où onpeut y accéder. Voici le Rio Nacaome, puis plus loinle Rio Goascaran, dont les gorges semblent descen-dre au loin jusqu'au golfe de Fonseca. On devine auloin La Union, port du Salvador, puis San Miguel aupied de son volcan.

Et voici le fameux Rio Lempa, le grand fleuve dupays, celui qui va lui donner son énergie, traversépar la route Panaméricaine sur un beau pont sus-pendu.

On survole San Vicente et sa région très cultivée,puis le lac Ilopango et on atteint San Salvador à 12 h.

Peu après le décollage nous passons tout près duvolcan Izalco, surnommé « le Phare du Pacifique » etloin à droite, on aperçoit le lac Güija. Les beneficiosde café font de grandes taches jaunes dans le pay-sage vert, ce sont les grains de café sur les aires deséchage.

Nous atterrissons à Guatemala à 13 h. 10. Aprèsune escale d'une heure au cours de laquelle on dé-guste le « meilleur café du monde », nous reprenonsl'avion.

Les montagnes d'abord cultivées jusqu'au sommet,deviennent ensuite de plus en plus sauvages. Néan-moins toutes les zones cultivables sont entretenues.

D'épais nuages nous masquent la chaîne des vol-cans au Sud de notre route, mais plus loin le ciels'éclaircit ; j'aperçois une grosse agglomération, prèsd'une vallée : Huehuetenango ? le Rio Negro ? Puisune route terriblement tortueuse, et accrochée aux

flancs des montagnes, suit les gorges du Rio Salegua.Après des minutes passées au-dessus de nuages qui

nous masquent la terre, voici une belle rivière, avecdes gorges profondes et sombres, au sortir desquelleselle s'étale avec ses lits abandonnés et ses bras morts,le Rio Suchate, me dit mon voisin, un joueur de Bas-quet Mexicain qui a joué contre les Halem Brothers.Une autre rivière, plus belle encore, avec de petitesvilles sur ses bords, et au loin le rivage, à peine dis-tinct de l'Atlantique.

Et voici la région de Puebla, vrai paysage lunaireavec tant de cratères arides. Le volcan Orizaba aucratère béant, point culminant de l'Amérique duNord, est tout proche, couvert de neige. Le pilote,qui doit avoir du temps de reste, nous fait faire untour d'honneur autour de ce cratère, très près, et à5.400 m. d'altitude. Je prends quelques photos. Nouspassons ensuite entre les sommets neigeux du Popo-catepelt et d'Ixtaccihuatl (la femme endormie) etatterrissons à 17 heures. Enfin !...

20 décembre au 9 janvier1. — Mexico.

Ici, mon carnet de notes est muet ou presque : ily avait trop à dire.

Quelles impressions, quels souvenirs nous auralaissés cette ville extraordinaire bâtie sur un lacdesséché par les Indiens de Cortès aux lieu et placede Tenochtitlan détruite ?

Buildings géants et modernes, surgis du sol enquelques mois... Celui qui écrase aujourd'hui de sesnombreux balcons, décorés Fazulejos verts, l'hôteloù j'avais passé quelques jours en Février dernier,a poussé depuis lors à la place d'un terrain vague.

Démolitions de charmantes et antiques demeurescoloniales, chantiers cachés derrière des palissades,gratte-ciels ultra-modernes, larges avenues à plu-sieurs voies parcourues de milliers d'autos améri-caines conduites par des as du volant méprisant ledanger et le piéton, monuments en surnombre pourcommémorer tant de révolutions et de batailles oupour glorifier des abstractions de toutes sortes, toutcela se bat dans nos mémoires au moment où nousquittons cette terre... Mais il y a aussi les trottoirsdéfoncés, les quartiers misérables, et surtout cesarmées de mendiants et d'estropiés.

Nous avons aussi visité les musées où les Dieuxgrimaçants ont été mis pour un temps, limité devantl'éternité, à l'abri des intempéries mais exposés parcontre au défilé de touristes narquois, où l'archéo-logie révèle la hantise permanente des générations,celle de l'eau et du soleil sources de vie... et parcourules palais, où les fresques de Diego Rivera retracentl'histoire du Mexique, étalent des satires de mœurs,et qui ne réussissent guère par leur outrance mor-bide et publicitaire qu'à vous amener au bord dumalaise alors qu'elles auraient voulu créer le chocartistique vainqueur de votre consentement.

Page 24: BULLETIN DU P.CM. - unipef.org · Séance du 27 Août 1956 27 ... Le présent numéro contient en supplément une fiche pour VISITE GRATUITE DU SALON DE L ... de l'ordre de 100 kms

__ 24 —

Nous avons admiré le théâtre des Beaux-Arts, toutde marbre blanc, qui s'enfonce chaque année de quel-ques décimètres dans le sol, à tel point que bientôtles escaliers monumentaux d'accès ne seront plusnécessaires : il suffira de combler le pourtour. Mira-cle que l'enfoncement soit si régulier et si bien ré-parti en tous points qu'il n'y ait pas de fissuresgraves ! On ne saurait en dire autant de la Cathédrale,la plus vaste du monde disent les guides, qui s'en-fonce aussi, et dont les pleins cintres sont partoutornés de tirants et de renforts métalliques pouréviter les dislocations. Nous y avons assisté à desfêtes de fin d'année durant lesquelles des foulesimmenses sont venues, se traînant à genoux devantles statues vêtues aux allures torturées, aux che-veux naturels, baiser les reliques et déposer leursoffrandes.

Nous emporterons aussi le souvenir des ruinesaztèques et toltéques de Teotihuacan et de Tula, etdes immenses zones archéologiques de CMchen-Itzaet d'üzmal... ; et aussi des jardins flottants de Xochi-milco et de leurs musiciens nautiques à grandesmoustaches, aux sombreros démesurés ; mais surtoutde la visite, impressionnante pour nous Français, dupalais de Chapultepec : Du haut de ses terrasses,l'Empereur Maximilien et l'Impératrice Charlottepouvaient admirer les montagnes neigeuses qui, dans

le lointain, séparent le plateau de Mexico des plainesde Puebla où les troupes françaises devaient connaî-tre les revers décisifs. Aujourd'hui, le guide, tout enprotestant de l'amitié du Mexique pour la Républiqueamie, vous montre les fusils du peloton d'exécutionet, au mur, un immense tableau, aux couleurs agres-sives, où les troupes de Juarez font un horrible car-nage de nos zouaves en déroule.

9 janvier.

Nous quittons Mexico, cette fois vers l'Est, et nousdisons adieu, au revoir peut-être à cette terre si rudeet si douce, si bouillante et si calme.

Une dernière fois nous revoyons tout proche lePopocatepetl, nous survolons des terres ravinées, puisdes forêts de pins, puis, pendant que l'hôtesse noussert le Tequilla, l'excellente liqueur extraite du ma-guey, les immenses champs de cette plante très mexi-caine, qui s'étendent à perte de vue.

Puis ce sera la Havane, Miami, New-York et leretour à Paris. Mais nous aurons quitté l'AmériqueCentrale...

André Pfaff,Ingénieur des Ponts et Chaussées

à Bordeaux.

NAISSANCES.

Notre Camarade Pierre Biaise, Ingénieur desPonts et Chaussées à Paris, fait part de la nais-sance, à Paris, le 11 août 1956, de sa deuxièmefille, Marie-Pierre.

Notre Camarade Jean Lamoureux, Ingénieuren Chef des Ponts et Chaussées à Digne, fait partde la naissance, à Digne, le 24 août 1956, de sonfils François.

Dominique, Didier, Dorine Dreyfous-Ducas ontla joie de faire part de la naissance, à Paris, le3 septembre 1956, de leur sœur Delphine, quatriè-me enfant de notre Camarade Daniel Dreyfous-Ducas, Ingénieur des Ponts et Chaussées à Paris.

Toutes nos félicitations aux heureux parents.

MARIAGES.

Notre Camarade Michel Liffort de Buffévent,Ingénieur en Chef des Ponts et Chaussées à Ver-sailles, fait part du mariage de MademoiselleElisabeth de Buffévent, sa fille, avec M. le Comte

François d'Aboville, Lieutenant d'Infanterie Colo-niale. La bénédiction nuptiale a été donnée le 20septembre 1956, en l'Eglise Notre-Dame de Ver-sailles.

Notre Camarade Maurice Gallien, Ingénieur enChef des Ponts et Chaussées à Saint-Lô, fait partdu mariage de Mademoiselle Marie-Claire Gallien,se fille, avec M. Jacques Cachin. La bénédictionnuptiale a été donnée le 29 septembre 1956, enl'Eglise d'Agneaux-Saint-Lô (Manche).

Tous nos vœux de bonheur aux nouveaux époux.

DÉClS.

Madame Mégissïer fait part de la mort de sonMari, notre Camarade André Mégissiei», Ingénieurdes Ponts et Chaussées en retraite à Evreux, dé-cédé le 14 septembre 1956 à Meyronnes (Basses-Alpes), où ont eu lieu les obsèques le 17. Il a étéprocédé à l'inhumation le 18 septembre à Alençon(Orne).

Nous assurons la famille du défunt de toutenotre sympathie attristée.

Page 25: BULLETIN DU P.CM. - unipef.org · Séance du 27 Août 1956 27 ... Le présent numéro contient en supplément une fiche pour VISITE GRATUITE DU SALON DE L ... de l'ordre de 100 kms

— 25 —

NOTEau sujet des conséquences que peut avoir

pour les Corps des Ingénieurs des Ponts et Chaussées et des Minesen service Outre-Mer

la loi-cadre relative à la réforme des Services Publicsdans les territoires d'Outre-Mer

{Cette note a été remise au représentant du Ministre de la France d'Outre-Mer au cours de l'audienceaccordée à la délégation du P.CM., le 19 Septembre).

Un grand nombre d'Ingénieurs des Ponts etChaussées en service Outre-Mer ont exprimé leurinquiétude sur les conséquences que peut avoir,pour eux-mêmes et pour les territoires dans les-quels ils servent, l'article 3 de la Loi-cadre rela-tive à la réforme des Services Publics dans lesTerritoires d'Outre-Mer. Le Délégué du grouped'Outre-Mer au P.CM. a donc consulté individuel-lement chacun de nos Camarades sur les moyensà envisager pour, d'une part, sauvegarder les in-térêts des Ingénieurs, d'autre part et surtout,conserver la possibilité pour les territoires debénéficier aussi largement que par le passé de lacontribution de nos Corps.

Il est rappelé que le texte de l'article 3 de laLoi-cadre est le suivant :

« Le Gouvernement pourra, par décret pris enConseil des Ministres sur le rapport du Ministrede la France d'Outre-Mer et après avis du Con-seil d'Etat, procéder à une réforme des Servi-ces Publics dans les Territoires d'Outre-Mertendant à la définition d'une part des Servicesd'Etat chargés de la gestion des intérêts del'Etat et d'autre part des Services Territoriauxchargés de la gestion des intérêts des Territoi-res ainsi qu'à la répartition des attributionsentre ces Services.« Cette réforme a pour but :« D'une part de faciliter l'accès des fonction-naires d'origine locale à tous les échelons de lahiérarchie.« D'autre part d'instituer une réglementationautonome de la Fonction Publique d'Outre-Meren ce ,qui concerne les Services Territoriaux.« A cette fin, il fixera les conditions de créa-tion de cadres territoriaux et de déterminationde leurs Statuts et de leur mode de rémunéra-tion notamment les soldes de base, tout enassurant aux fonctionnaires actuellement enservice, le maintien de leurs droits acquis ence qui concerne les rémunérations, les avanta-

ges sociaux, les régimes de pension, le dérou-lement normal de la carrière.« En application des alinéas précédents, etsans qu'il puisse être porté atteinte aux dispo-sitions qu'il prévoit, le statut général desagents des Services Territoriaux est déterminépar arrêté du Chef du Territoire en Conseil deGouvernement, sur délibération de l'AssembléeTerritoriale.« Les Statuts particuliers des différents cadresd'agents de ces Services, les modalités et tauxde leur rémunérations, le régime des congés etavantages sociaux sont déterminés par arrêtédu Chef de Territoire en Conseil de Gouverne-ment après avis de l'Assemblée Territoriale. »

#*

La présente note ne traitera pas des Servicesd'Etat car le dispositif proposé ne diffère pas desdispositifs actuels. De plus, ces Services n'inté-ressent qu'une très faible partie de l'activitétechnique des territoires (aérodromes d'intérêtgénéral, signalisation maritime, e t c . ) . Par con-tre, la plupart des travaux de routes, d'hydrauli-que, d'urbanisme, d'exploitation de services pu-blics, etc.. sont indéniablement de la compétencedes Territoires et par conséquent le personnel -quiles gérera sera normalement pris dans les cadresterritoriaux.

Si cette prolifération de cadres territoriaux estadmissible dans les services qui comprennent degros effectifs, il ne semble pas qu'elle soit com-patible avec un bon recrutement dans le cas deServices aussi pauvres en personnel que le Ser-vice des Travaux Publics. Il a été cité à titred'exemple les territoires de l'Afrique Equatoria-le Française où le nombre des emplois est enmoyenne d'un Ingénieur en chef, cinq Ingénieursprincipaux et vingt Ingénieurs et Ingénieurs ad-joints. On imagine mal comment il est possible defaire une carrière dans un cadre aussi restreint.

Page 26: BULLETIN DU P.CM. - unipef.org · Séance du 27 Août 1956 27 ... Le présent numéro contient en supplément une fiche pour VISITE GRATUITE DU SALON DE L ... de l'ordre de 100 kms

_ 26 —

Enfin, l'intérêt technique du Service et lesconditions climatiques et sanitaires varientextrêmement d'un territoire à l'autre, ce qui ren-dra quasiment impossible un bon recrutementpour les « mauvais territoires ». Il est donc né-cessaire que subsiste la possibilité pour les Ingé-nieurs de passer d'un territoire à l'autre.

La disposition des cadres généraux actuels etleur remplacement pur et simple par les cadresterritoriaux envisagés, conduirait donc inévita-blement pour les diverses raisons exposées :

1°) à des difficultés de recrutement quasi in-surmontable en ce qui concerne le personnel su-périeur technique ;

2°) au départ massif des Ingénieurs actuelle-ment en service, soit par démission vers le sec-teur privé, soit en ce qui concerne les Ingénieursdétachés par une demande de réintégration dansleur corps d'origine. On ne pourrait même pasopposer à cette demande de réintégration l'enga-gement signé à la sortie de l'Ecole Polytechnique,car cet engagement avait été pris pour servirdans le cadre général des Travaux Publics de laFrance d'Outre-Mer et no doit pas s'appliquer àdes cadres territoriaux morcelés où les conditionsde travail et les garanties de carrière ne serontpas celles en vigueur au moment de la signaturede l'engagement.

***

Que faut-il faire pour que nos intérêts soientsauvegardés et surtout pour que les avantagesrésultant pour les territoires de l'afflux du per-sonnel autochtone dans les cadres territoriauxne soient pas détruits par la suppression desconcours techniques métropolitains d'un niveausuffisant ?

Les suggestions reçues des Ingénieurs en ser-vice Outre-Mer sont nombreuses et montrent qu'ilexiste des solutions ; l'essentiel est donc qu'au-cune mesure ne soit prise hâtivement par le Gou-\ernen>ent sans que soient consultés les Orga-nismes au courant des problèmes techniqueb, enparticulier notre Association et le Secrétariatd'Etat aux Travaux Publics, aux Transports et auTourisme.

Ge serait sortir de l'objet de la présente noteque d'exposer par le détail les différentes varian-

tes proposées mais il n'est pas inutile par contrede rappeler l'essentiel des dispositions dont l'es-prit se trouve dans la plupart des réponses.

Ces dispositions sont les suivantes :1°) Compte tenu de l'extrême diversité des

territoires d'Outre-Mer tant en ce qui concerneleur nature propre que les liens avec la Métro-pole, il y aurait intérêt à ce que les ingénieurscomposant les échelons supérieurs de la hiérar-chie et en particulier les Ingénieurs des Ponts etChaussées soient exclus purement et simplementdes cadres territoriaux et restent, soit dans lecadre d'origine des Ponts et Chaussées, soit dansle cadre général des Travaux Publics de la Franced'Outre-Mer, soit dans un cadre général de Coo-pération technique à créer dont l'objet déborde-rait les Territoires d'Outre-Mer pour s'étendreaux Pays insuffisamment développés.

2°) Des conventions particulières entre leGouvernement français et chacun des Territoiresfixeraient dans quelles conditions les Ingénieursde ce cadre général pourraient être mis à la dispo-sition du Territoire ; :

a) logement, indemnités, postes occupés, mis-sion à remplir, etc..

b) remboursement par le Territoire à l'Etat detout ou partie de la solde et de ses accessoiresqui devraient continuer à être intégralement ser-vis par la Métropole pendant toute la période demise à disposition.

Il ne semble pas impossible que les Décretsd'application de la Loi précisent tout ou partiede ces différents points et prévoient même unmodèle de Convention.

En somme, il s'agit de pousser jusqu'à sa con-clusion l'esprit de la Loi-cadre à savoir : rempla-cer dans les Services Techniques le système del'Administration directe par un système de coopé-ration technique qui serait voisin pour les terri-toires de l'Union Française, les Territoires asso-ciés, les Territoires sous mandat et les Paystotalement indépendants.

Les considérations et suggestions ci-dessus,développées pour les Ingénieurs du Corps desPonts et Chaussées sont également et totalementvalables pour les Ingénieurs du Corps des Mines.

SOCIÉTAIRES du P.C.M... PAYEZ D'URGENCE VOS COTISATIONS!vous éviterez encore toutes majorations de celles-ci...

(Voir la page du Trésorier, Page 4 du présent Bulletin)

Le N° du Compte de Chèques Postaux du P.C.M. est PARIS 508.39

Page 27: BULLETIN DU P.CM. - unipef.org · Séance du 27 Août 1956 27 ... Le présent numéro contient en supplément une fiche pour VISITE GRATUITE DU SALON DE L ... de l'ordre de 100 kms

27

PROCÈS-VERBAUX DES REUNIONS DU COMITÉ DU P.C.M.

Séance du Lundi 27 Août 1956

Le Comité du P.C.M. s'est réuni, le lundi 27 août 1956,au Ministère des Travaux Publics, à Paris.

Etaient présents : MM. Mothe, Président du P.C.M.,Cachera, Vice-Président, Arquié, Baudet, Bourrières,Fertïn, Guitonneau (représentant M. Chevrier), Hirsch(représentant M. Frybourg), Lafond, Moret et Wahl,Membres.

Absents excusés : MM.Fïschesser et Lambert, Vice-Présidents, Laure, Secrétaire, Wennagel, Trésorier,Agard, Alias, Baquerre, Brunot, Clermont, Filippi. Fu-zeau, Mathieu, Meunier, Prot, Robert, Ventura, Mem-bres.

M. Arquié remplit les fonctions de Secrétaire pourla séance, qui s'est ouverte à 14 heures 35.

1°) Approbation du P.V. de la précédente séance.

Après mise au point du procès-verbal lui-même etde la motion qui y était annexée, le Comité arrête leP.V. de la séance tenue le 11 juillet 1956.

2°) Statut des Ingénieurs des Ponts et Chaussées.

M. Mothe expose la situation actuelle du projet deStatut des Ingénieurs des Ponts et Chaussées présentépar le P.C.M.

Ce projet de statut a été examiné par la 3me Sectiondu Conseil Général des Ponts et Chaussées, puis enune séance plénière par le Conseil Général.

M. Mothe a pu, devant la 3m° Section, indiquer ora-lement les considérations relatives à la pyramide hié-rarchique qui ont guidé le Comité dans la rédactiondu projet. Il a ensuite fait parvenir au Président de la3'"° Section une note précisant certains points. De ren-seignements obtenus, il résulte que le Conseil Généraln'a pas envisagé favorablement la possibilité de pro-mouvoir sur place au grade d'Ingénieur Général des

Ingénieurs en Chef, mais aurait souligné l'intérêt defaire accéder ceux-ci à l'indice 700. L'avis définitif duConseil Général des Ponts et Chaussées ne sera d'ail-leurs émis qu'après consultation de la CommissionAdministrative Paritaire.

3°) Travaux Publics de la F.OJM.

M. Mothe résume la note établie par le DéléguéF.O.M. au sujet des conséquences que peut avoir pourles Corps des Ingénieurs des Ponts et Chaussées et desIngénieurs des Mines en service Outre-Mer, l'adop-tion de la loi-cadre relative à la réforme des ServicesPublics dans les Territoires d'Outre-Mer. Il indiquequ'il a demandé audience au Ministre de la Franced'Outre-Mer pour lui exposer les vues du P.C.M. sur cesujet.

M. Bourrières donne des indications sur les décretsd'application en cours d'étude.

4°) Tournées du P.C.M. en 1957.

M. Mothe demande au Comité de prendre positionà propos de l'exécution de Tournées du P.C.M. en1957.

Après échange de vues, il est décidé, en principe,que :

— 1° il sera mis à l'étude une tournée normaleayant pour objet la Corse et la Sardaigne ;

— 2° il sera recherché la possibilité de permettre àune délégation d'Ingénieurs des Ponts et Chausséeset des Mines d'être chargée d'une mission officielleen U.R.S.S.

La séance est levée à 17 heures ; la prochaine séanceaura lieu le mercredi 10 octobre 1956, à 14 heures 15.

Le Secrétaire,G. Arquié.

Le Président,P. Mothe.

PROCÈS-VERBAUX DES RÉUNIONS DU SOUS-COMITÉde la Section " PONTS ET CHAUSSÉES "

Séance du Lundi 27 Août 1956

Le Sous-Comité de la Section Ponts et Chausséesdu P.C.M. s'est réuni le lundi 27 août 1956, au Minis-tère des Travaux Publics, à Paris.

Etaient présents : MM.Mothe, Président du P.C.M.,

Cachera, Vice-Président, Arquié, Baudet, Bourrières,Ferün, Guitonneau (représentant M. Chevrier), Hisch(représentant M. Frybourg), Lafond, Moret et Wahl,Membres.

Page 28: BULLETIN DU P.CM. - unipef.org · Séance du 27 Août 1956 27 ... Le présent numéro contient en supplément une fiche pour VISITE GRATUITE DU SALON DE L ... de l'ordre de 100 kms

— 28 —

Absents excusés : MM. Lambert, Vice-Président, Lau-re. Secrétaire, Ägard, Alias, Baquerre, Branot, FiHppï,Fuzeau, Mathieu, Meunier, Prot, Wermagel, Membres.

M. Arquïé remplit les fonction de Secrétaire pourcette séance, qui s'est ouverte à 17 heures.

1°) Approbation du P.V. de la précédente séance.

Le Sous-Comité adopte sans observations le textequi lui a été soumis pour le procès-verbal de la séancetenue le 11 juillet 1956.

2°) Projet de loi-cadre du M.R.L.

M. Mothe rappelle qu'un projet de loi est actuelle-

ment déposé et, entre autres, aurait pour effet de créerdes Corps techniques permanents au sein du Minis-tère de la Reconstruction et du Logement. M. Cacheradonne des précisions sur cette question. ,

Le Sous-Comité est d'avis que la position déjà adop-tée antérieurement par le P.C.M. doit être maintenue.

La séance est levée à 17 heures 35. La prochaineréunion du Sous-Comité du P.C.M. aura lieu à l'issuede la prochaine réunion du Comité du P.C.M. fixée aumercredi 10 octobre 1956.

Le Secrétaire,

G. Arquié.

Le Président,

P. Mothe.

SOCIÉTAIRES du P.C.M...

PAYEZ D'URGENCE VOS COTISATIONS !vous éviterez encore toutes majorations de celles-ci...

(Voir la Page du Trésorier, Page 4 du présent Bulletin)

Le N° du Compte de Chèques Postaux du P.C.M. est PARIS 508.39

LES SYNDICATS D'INGÉNIEURS DES PONTS ET CHAUSSÉES ET DES MINES

Syndicat Général des Ingénieurs des Ponts et Chaussées

Procès-Verbal de la Réunion du Comitédu I I Juillet 1956

Lo Comité du Syndicat Général des Ingénieursdes Ponts et Chaussées s'est réuni le H juillet1956, à 18 li. .'50, au Ministère des Travaux Pu-blics, sous la Présidence de M. Cachera.

Etaient présents : MM. Cachera, Président ;Meunier, Vice-Présidenl ; Poitrat, Trésorier ;Wennagel, Sociétaire ; Agard, Chevrier, Fertin,P. mothe.

Absents excusés : MM. Albert, Baquerre, Bau-det, P. Cot, Frybourg, Rostand.

1) Adoption du Procès-verbal de la précédenteréunion.

Le Comité adopte sans modification le Procès-verbal de sa réunion du 18 mars 1956 tel qu'il aété publié dans le bulletin du P.CM. de mai 1956.

2) Remise du Prix d'Economie Politique à M.Franck, Ingénieur-élève.

Le Président remet à M. Franck, Ingénieur-élève, lo prix qui lui revient pour l'Economie Poli-tique.

Les autres prix susceptibles d'être attribuésaux Ingénipurs-élèves conformément aux déci-sions de l'Assemblée Annuelle, le seront, s'il y alieu, à l'automne, après avis du Directeur del'Ecole.

AL'ordre du jour étant épuisé, et aucun mem-

bre ne demandant plus la parole, la séance estlevée vers 19 heures.

Le Secrétaire,J.L. Wennagel.

Le Président,A. Caahera.

Page 29: BULLETIN DU P.CM. - unipef.org · Séance du 27 Août 1956 27 ... Le présent numéro contient en supplément une fiche pour VISITE GRATUITE DU SALON DE L ... de l'ordre de 100 kms

— 29 —

Mutations, Promotions et Décisions diverses concernantles Corps des Ingénieurs des Ponts et Chaussées et des Mines

LEGION D'HONNEUR

M. René Vigier, Ingénieur Général des Minesà Paris, a été promu Commandeur dans l'OrdreNational de la Légion d'Honneur, au titre du Mi-nistère de la France d'Outre-Mer (Décret de juil-let 1956).

M. Maurice Richard, Ingénieur des Ponts etChaussées à Bordeaux, Chef du Service de l'Ex-ploitation du Port Autonome de Bordeaux, a éténommé Chevalier dans l'Ordre National de la Lé-gion d'Honneur (Décret du 3 août 1956. J.O. du14 août).

M. Jean du Rouohet, Ingénieur des Ponts etChaussées à la Direction de l'Infrastructure Aé-ronautique à Dakar, a été nommé Chevalier dansl'Ordre National de la Légion d'Honneur, au titredu S.G.A.C.C. (Décret du 3 août 1956. J.O. du13/14 août).

NOMINATIONS

MM. Gustave Sournao et André Bussy, Ingé-nieurs en Chef des Ponts et Chaussées en retraite,ont été nommés au grade d'Ingénieur en Chef desTransports honoraires (Arrêtés du 2 août 1956.J.O. du 24 août).

M. Charles Jannin, Ingénieur en Chef des Minesen retraite, est nommé Ingénieur Général des Mi-nes Honoraire (Arrêté du 22 août 1956. J.O. du30 août).

Sont promus Inspecteurs Généraux des Pontset Chaussées (Décrets du 29 août 1856. J.O. du2 septembre) :

— A compter du 1" juillet 1956, M. Jean-LouisBonnenfant, Ingénieur des Ponts et Chaussées,Directeurs des Bases Aériennes ;

— A compter du 1er octobre 1950, M. GeorgesCouprie, Ingénieur en Chef des Ponts et Chaus-sées, actuellement détaché au Maroc.

Sont promus Ingénieurs en Chef des Ponts etChaussées à compter du 1er août 1956 (Décret du29 août 1956. J.O. du 2 septembre), les Ingénieursdes Ponts et Chaussées ci-après : Pages (Servicedétaché), Vernisse (Service détaché), Dumay(Service détaché), Fumet, Laurent Michel (Ser-vice détaché), Ahu Jean et Cam bau Jean-Emile.

Ont été nommés Ingénieurs Elèves des Pontset Chaussées, pour prendre rang à compter d'unedate qui sera fixée ultérieurement (Décret du 1er

septembre 1956. J.O. du 7 septembre), Les Ingé-nieurs Adjoints des T.P.E. ci-après : MM. BabionGeorges, à Casablanca, Liochon Marius, à Senset Mat Pierre au Faouet (Morbihan).

M. Louis Poullain, Ingénieur en Chef des Minesen retraite à Paris, a été nommé Ingénieur enChef des Mines Honoraire (Arrêté du 29 août1956. J.O. du 7 septembre).

RETRAITE

M. Vital-Georges Jay, Ingénieur en Chef desPonts et Chaussées à Marseille, a été admis àfaire valoir ses droits à la retraite à compter du27 août 1956, date de cessation de ses fonctions(Décret du 23 août 1956. J.O. du 28 août).

MUTATIONS

M. Pierre Saint Guilhem, Ingénieur en Chef desMines à Paris, a été maintenu pour cinq ans, àcompter du 16 juin 1956, en service détaché com-me Directeur Général Technique du Comptoir desPhosphates de l'Afrique du Nord (Arrêté du 13•août 1956. J.O. du 18 août).

M. Gilbert Mailhebiau, Ingénieur des Ponts etChaussées à Paris, a été chargé, pour compterdu 1" septembre 1956, des fonctions d'Adjointau Directeur des Bases Aériennes (Arrêté du 11août 1956. J.O. du 24 août).

M. Louis Geoffroy, Ingénieur en Chef des Pontset Chaussées à Nevers, est chargé, à compter du16 septembre 1956, des Services Ordinaire duDépartement de l'Aube et de Navigation dans lemême département, à la résidence de Troyes, enremplacement de M. Thiébaut, retraité (Arrêté du6 août 1956. J. O. du 29 août).

M. Pierre Bigot, Ingénieur en Chef des Pontset Chaussées à Vesoul, est chargé, à compter du16 septembre 1956, à la résidence de Nevers, desServices Ordinaire du Département de la Niè-vre et de Navigation dans le même département,en remplacement de M. Geoffroy, muté (Arrêtédu 6 août 1956.J.O. du 29 août).

M. Louis Longeaux, Ingénieur en Chef desPonts et Chaussées précédemment à Constantine,prendra ses nouvelles fonctions de chargé desServices des Ponts et Chaussées d'Indre-et-Loireen remplacement de M. Jambert, retraité, à comp-ter du 16 septembre 1956 (Arrêtés des 3 et 18août 1956. J.O. du 29 août).

Page 30: BULLETIN DU P.CM. - unipef.org · Séance du 27 Août 1956 27 ... Le présent numéro contient en supplément une fiche pour VISITE GRATUITE DU SALON DE L ... de l'ordre de 100 kms

— 30

M. Jacques Roux, Ingénieur des Ponts etChaussées chargé des fonctions d'Ingénieur enChef de la nouvelle Circonscription de Constan-tine, assurera, à compter du 16 septembre 1956,en sus de ce Service, l'intérim de la Circonscrip-tion de Batna (Arrêté du 20 août 1956. J.O. du29 août).

M. Fernand Jouimo, Ingénieur des Ponts etChaussées à Constantme, est chargé, à compterdu 16 septembre 1956, de la nouvelle Circonscrip-tion de Sétif des Travaux Publics et des Trans-ports d'Algérie (Arrêté du 20 août 1956. J.O. du29 août).

M. Georges Arquié, Ingénieur des Ponts etChaussées à Chartres, est chargé, à compter du1" octobre 1956, à la résidence de Rouen, de l'Ar-rondissement spécial du Service Ordinaire duDépartement de la Seine-Maritime, en remplace-ment de M. Charpeton, en disponibilité pour con-venances personnelles (Arrêté du 20 juin 1956.J.O. du 29 août).

M. Raymond Trotel, Ingénieur des Ponts etChaussées à Laon, est chargé, pour compter du1" octobre 1956, à la résidence de Laval, de l'Ar-rondissement Nord du Service Ordinaire desPonts et Chaussées du Département de la Mayen-ne, en remplacement de M. Jam met, muté (Arrê-té du 20 août 1956. J.O. du 29 août).

M. Georges Jammet, Ingénieur des Ponts etChaussées à Laval, a été affecté, pour compter du1er octobre 1956, au Service spécial d'Autoroutes(Arrêté du 20 août 1956. J.O. du 29 août).

M. Jacques Roux, Ingénieur des Ponts et Chaus-sées à Constantine, est placé, pour cinq ans, àcompter du 16 septembre 1956, en service détachéà la disposition du Ministre résidant en Algérie,pour être chargé des fonctions d'Ingénieur enChef de la nouvelle Circonscription d© Constan-tine des Travaux Publics (Service Ordinaire etService Maritime), en remplacement de M. Lon-geaux, muté (Arrêté du 20 août 1956. J.O. du 29août).

M. Pierre Sireyjol, Ingénieur des Ponts etChaussées précédemment en Algérie, est placé,pour cinq ans, renouvelable, en service détachéauprès du Ministère de la France d'Outre-Mer,pour être dans un emploi de son grade au BureauCentral d'Etudes pour les Equipements d'Outre-Mer (Arrêté du 25 août 1956. J.O. du 30 août).

M. Lambert Blum-Picard, Ingénieur Généraldes Mines, est maintenu, pour cinq ans, à compterdu 1" mai 1956, en service détaché, comme Pré-sident du Conseil d'Administration des Mines Do-

mainiales des Potasses d'Alsace (Arrêté du 25août 1956. J.O. du 30 août).

M. André Pasquet, Ingénieur des Ponts etChaussées à Montargis est chargé à la résidenced'Orléans, de l'Arrondissement spécial créé parsuite de la réorganisation, à compter du 1°' sep-tembre 1956, des Services des Ponts et Chausséesdu département du Loiret (Arrêté du 23 août1956. J.O. du 1" septembre).

M. Claude Chauvez, Ingénieur en Chef des Minesaffecté à la Direction du Gaz et de l'Electricité,est placé pour cinq ans, à compter du 1er juillet1956, en service détaché à la Présidence du Con-seil, comme Ingénieur au Commissariat à l'Ener-gie Atomique (Arrêté du 29 août 1956. J.O. du 2septembre).

M. Robert Escande, Ingénieur des Ponts etChaussées à Marseille, a été chargé, à la mêmerésidence, à compter du 27 août 1956, des fonc-tions d'Adjoint à l'Ingénieur en Chef des Pontset Chaussées du Service Ordinaire des Bouches-du-Rhône, en remplacement de M. Jay, retraité(Arrêté du 13 août 1956. J.O. du 7 septembre).

M. Jean Attali, Ingénieur des Ponts et Chaus-sées à Marseille, a été chargé, à la même rési-dence, à compter du 27 août 1956, de l'Arrondis-sement de Marseille-I du Service Ordinaire desPonts et Chaussées des Bouches-du-Rhône, enremplacement de M. Escande, muté (Arrêté du13 août 1956. J.O. du 7 septembre).

M. Bernard Sève, Ingénieur des Mines à Paris,a été placé, pour cinq ans, à compter du 1" juin1956, en service détaché auprès du Bureau de Re-cherches du Pétrole (Arrêté du 3 septembre 1956,J.O. du 8 septembre).

M. René Vigier, Ingénieur Général des Mines,détaché au Bureau Central Minier de la Franced'Outre-Mer, a été placé dans la position Hors-Cadre, à compter du 1er janvier 1955 (Arrêté du5 septembre 1956. J.O .du 9 septembre).

M. Marc Henry, Ingénieur en Chef des Pontset Chaussées, en service détaché auprès de laCompagnie Nationale du Rhône, a été placé dansla position Hors Cadre, à compter du 1" janvier1955 (Arrêté du 12 septembre 1956. J.O. du 16septembre).

M. Max Dumas, Ingénieur en Chef des Pontset Chaussées à Bordeaux, est chargé, à la rési-dence de La Rochelle, à compter du 1" octobre1956, des Services du Département de la Charente-Maritime (Ordinaire, Maritime et Contrôles dovoies ferrées) dont était précédemment chargéM. Baste, promu (Arrêté du 6 septembre 1956.J.O. du 20 septembre).

Page 31: BULLETIN DU P.CM. - unipef.org · Séance du 27 Août 1956 27 ... Le présent numéro contient en supplément une fiche pour VISITE GRATUITE DU SALON DE L ... de l'ordre de 100 kms

31

Association Française des Ponts et Charpentes

BULLETIN N° 5 9 -(suite)

JUIN 1956

M. Robinson signale les essais qui avaient été pré-parés sous sa direction sur les meilleures dispositionsde recouvrements. Dans des éprouvettes comportant2 barres bout à bout on a réalisé le couvre-joint parune barre placée soit au contact des deux autresbarres, soit à des distances diverses. Par traction ondéterminait la rupture d'adhérence ; sur le bloc lemieux conservé on faisait ensuite un essai classique de« pull-up ».

Pour les barres crénelées en TOR, la résistance estla plus forte quand le couvre-joint touche les barres etdiminue avec l'espacement. Pour les barres rondes,elle est légèrement plus faible (10%) au contact qu'avecun petit espacement mais l'espacement important estnuisible. Ces résultats permettent de rapprocher lesbarres plus que n'y invitent certains règlements.

Les essais également effectués sous la conduite deM. Robinson sur la disposition des étriers au croise-ment de 2 poutres dont l'une soutient l'autre n'ontpas été assez développés pour permettre des recom-mandations précises. L'interruption des étriers dansla partie commune — pour des poutres rectangulairestrès étroites — donne en tout cas des modes derupture que ne donne pas l'introduction d'étriers dansla partie centrale du croisement. La résistance d'unepoutre n'est pas la même suivant qu'elle s'appuie surun poteau ou sur une poutre fléchie : il faut songerquand on se réfère à des essais sur poutres indé-pendantes.

M. Lebelle se félicite de l'intérêt suscité par cettepremière session ; il en a vu la preuve dans la présencede 7 Ingénieurs venus d'entreprises ayant leur siègeen province.

Le Président félicite les organisateurs qui oeuvrentutilement pour le développement de la connaissancetechnique et souhaite que leurs initiatives soient com-prises et aidées.

Possibilité de généraliser l'amélioration de la produc-tivité dans le domaine Ponts et Charpentes.

Le Président demandant à M. Kahn s'il croit un sujetparticulier susceptible d'être utilement soumis au Co-mité, M. Kahn expose son point de vue sur la possibilitéd'obtenir dans le domaine des Ponts et Charpentesdes résultats correspondant à une meilleure produc-tivité.

Il a montré récemment l'intérêt qu'on pouvait trouverà modifier le coffrage classique. Il pense qu'on devrait

arriver à convaincre les maîtres-d'oeuvre et auteursde projets que la recherche de l'originalité dans ledétail, la facilité de choisir, parmi diverses dispositionsen fait équivalentes, celle qui complique l'exécution,l'habitude de ne pas recourir à un type d'ouvragebien étudié sans le modifier sur certains points, en-trainant des pertes de temps et d'argent considérables.

MM. Courbon, Fougea, Lebelle indiquent que lesbureaux d'études se préoccupent beaucoup de cettequestion et que notamment la rationalisation pour larépartition d'éléments semblables s'est beaucoup déve-loppée notamment pour les charpentes, les bâtiments,etc.. surtout avec la préfabrication. M. Kahn croitpossible d'aller plus loin et utile de propager auprèsdes maîtres-d'œuvre l'idée qu'on gagne beaucoup plusdans la simplification et la reproduction de formes etdimensions que dans une réduction du cube ou despoids théoriques.

Le Président remercie M. Kahn de son exposé quiattire l'attention sur ce que la notion de productivitése trouve parfois, dans la technique des Ponts et Char-pentes, repoussée au second plan.

II b — Réalisations.

Saut de mouton du Becquerel à Lille.

L'ouvrage est destiné à supprimer le cisaillementdes lignes de Paris-Valenciennes, Tournai, Béthunepar la desserte du triage du Champ de Mars.

Dispositions Générales.

Il est constitué par un tablier métallique à 2 voiesde 127,40 m. de longueur et de 1,26 m. d'épaisseur en5 travées continues (28.50+3X25,80+20,70) reposantd'une part, sur des culées et, d'autre part, sur 4 paléesintermédiaires enjambant les voies.

Le tablier comporte 2 poutres latérales à âme pleineespacées de 9,65 d'axe en axe et reliées par desentretoises supportant des longerons sur lesquels lavoie est posée par l'intermédiaire de sellettes, semellesen caoutchouc et crapauds.

L'ensemble est complété par un platelage entôlé etun contreventement inférieur reportant les efforts trans-versaux des différents appuis.

La culée côté Paris aménagée pour supporter lesefforts de freinage reçoit les appuis fixes.

Les appuis mobiles à rouleaux sont au contraire surla culée côté Lille.

Page 32: BULLETIN DU P.CM. - unipef.org · Séance du 27 Août 1956 27 ... Le présent numéro contient en supplément une fiche pour VISITE GRATUITE DU SALON DE L ... de l'ordre de 100 kms

— 32 —

Chaque palée intermédiaire comprend 2 poteaux enB.A. indépendants l'un de l'autre, comportant en têteune articulation réalisée à l'aide d'appareils d'appuismétalliques et à la base une articulation Freyssinetavec dispositif de précontrainte supprimant tout risquede traction dans le béton.

Les fondations des palées sont constituées par dessemelles armées reposant sur des pieux tubes battusde 11 m. descendant à la craie compacte.

Les culées sont fondées directement sur le sol (tauxde travail: 3,5 kg/cms).

Caractéristiques techniques.

L'ouvrage est établi pour la circulation du traintype à essieux de 25 t. de la circulaire ministérielle de1944 dans les conditions du Règlement ministériel de1927.

Les poutres du tablier sont exécutées par soudureà partir de poutrelles en acier 52 HS, des semellesde renfort sont également soudées.

Toutes précautions ont été prises concernant la qua-lification des soudeurs, la nature des électrodes, lepréchauffage des soudures.

Les tronçons soudés en usine, de même que lesentretoises, sont assemblés par rivetage, les lignes derivets étant placées aux noeufs de fatigue minimum.

Le tablier construit sur la plateforme de montage,à l'arrière de la culée côté Lille, est mis en place parlangage au moyen de palées anglaises prêtées parla S.N.C.F. et qui serviront ensuite à la mise en placedes vérins pour descente du tablier sur ses appuis.

Le poids du tablier est de 550 t. dont 515 t. de métalet 35 t. de lestage (rails et béton).

Entreprise : FIVES-LILLE.

Pont supérieur dit « de Fives ».

Le P.S. de Fives, situé à 800 m. en avant de lagare de Lille permet le franchissement par la R.N. 41des installations S.N.C.F. et relie le Centre Commer-cial de la Ville au quartier industriel de Fives.

Il remplace un ouvrage provisoire et a été étudiéen participation avec les Ponts et Chaussées et laVille de Lille, il réserve les aménagements prévus engare de Lille et abords, les besoins de 1'electrificationet l'élargissement de la chaussée.

Caractéristiques de l'ouvrage.

Calculé pour supporter le passage du convoi mili-taire de 3me classe (70 t.), sa largeur entre garde corpsest de 21 m. comprenant une chaussée de 12 m., 2 pis-tes cyclabes de 2 m., 2 bordures de 0,50 m., 2 trottoirsde 2 m., avec caniveaux pour câbles et canalisations.Sa hauteur libre est de 5,35 au-dessus du rail, épais-seur 1,43 m. (tabliers 1,35, chaussée 0,10 m.), sonouverture droite de 66,50m. en travées continues de19,30 m., 30 m. et 15,60m.

Caractéristiques techniques.

L'ouvrage est fondé sur pieux Franki de 80 t., culéesen gros béton sur semelle armée. Palées constituées par2 colonnes ovales surmontées d'un chevêtre incorporédans le tablier. Ce dernier est formé de 8 poutres enI de 1,19 m. de hauteur et 2 m. environ de largeur enbéton précontraint, calculées en travée continue avecchevêtre incorporé, précontrainte transversale du che-vêtre et de la semelle supérieure des poutres.

Chaque poutre est constituée de trois tronçons, lesdeux extrêmes en porte à faux, la partie centrale ve-nant s'intercaler entre les autres avec câbles de liai-son assurant la continuité de la précontrainte longitu-dinale. Mise en place par ripage transversal, le prixde l'ouvrage seul (terrassements, fondations, culées,palées et tablier) est de 70 millions (valeur 1955).

Les matériaux employés seront les suivants :

Bétons

Gravillon de Seine,Sable de Seine,Ciment Portland 250/315 de Biache St-Vaast,Addition de Prébéton.

Aciers de précontrainte fils de 7 m/m et 5 m/m.Limite élastique : 135 kg/mm2 ; charge de rupture :

150 kg/mm3.Allongement : 4%.Résistance du béton à la compression : 420 kg (3.5 Rb)Taux de travail du béton : 120 kg/cnf.Délai d'exécution : 14 mois.Date d'achèvement de l'ouvrage : février 1957.Entreprise : Râteau.

SOCIÉTAIRES DU P.CM... PAYEZ D'URGENCE VOS COTISATIONSvous éviterez encore toutes majorations de celles-ci...

(voir la page du Trésorier, page 4 du présent Bulletin)

Le N° du Compte de Chèques Postaux du P.C.M. est PARIS 508.39

Page 33: BULLETIN DU P.CM. - unipef.org · Séance du 27 Août 1956 27 ... Le présent numéro contient en supplément une fiche pour VISITE GRATUITE DU SALON DE L ... de l'ordre de 100 kms

SIGNAUX

12, rue Vaudrey — LYONEntreprise agréée N° 9

CARACTERES et SYMBOLES EN RELIEF

GOUDRONNEUSES POINTS A TEMPS - PORTI HITS - APPAREILS A TiRMACAOAH - FONDOIRS - CHARRETTES MÉTALLIQUES - TOMBEREAUX TONNESA 1AUX - BROUETTES . PILLES . PIOCHES FOURCHES OUTILS BE CARRIEREBALAIS DE ROUTE APPAREILS DE LEVAGE - INSTRUMENTS D'ARPENTAGE

SIGNALISATIONELECTRO-AUTOMATIQUELANTERNES DE CHANTIER

SIGNAUX OFFICIELSH O M O L O G U É S N« 21PAR LE MINISTERE DES T P.

SIGNALISATIURS DiCHANTIERS PAVAIR É G L E M E N T A I R E SSIGNAUX OFFICIELSRecouverts Ai Produit Réflecteur

" SCOTCHLIT1.(IiWUilWtt) APPUCATEURS AGRÉES

Répandeuse* et répandeuses

mixtes * tous liants ", toutes

capacités de 250 à 7 000 l i t»«

Chasse neige

"LE MERVEILLEUX"

breveté S G D G .

Montage et démon

toge en une dizai-

ne de minutes sur

tous camions ou

camionnettes

Abris de chantiers PAVAI 54à éléments interchangeablesI6l»s. d * parois sans boulons

E12 VALLETTE & PAY OHSOCIÉTÉ ANONYME *'^U C A P ^ A I DE GO.91? OOO FRANCS

IT, RUK M ASSENA, L Y O N J««| - Téléph. LÀ 24-4T -- R. C. L,.n B 8856 -

Page 34: BULLETIN DU P.CM. - unipef.org · Séance du 27 Août 1956 27 ... Le présent numéro contient en supplément une fiche pour VISITE GRATUITE DU SALON DE L ... de l'ordre de 100 kms

2 ESSIEUX MOTEURSESSENCE OU DIESEL

toutes les12 MINUTES

E.54

ERLIETUSINES ET BUREAUXVÉNISSIEUX I Rhône)

DIRECTION GÉNÉRALE26. Rue de lo Pépinière, PARIS

L'Impr. de l'Anjou, 21, Bd. G.-Dumesnil, Angers. Dépôt légal 4e trim. 1956, N° 431. Le Gérant : V. E. DELAYHE