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BNE BULLETIN Nº 14 — juin 2014 — page 1 Juin 2014 Berry Nature Environnement Bulletin de liaison Numéro 14 — juin 2014 i l’on demandait au citoyen lambda quels sont à ses yeux les animaux indispensables au bon fonctionnement de la nature, abeilles et lombrics seraient sans aucun doute parmi les premiers cités. Les premières, appréciées pour leur rôle de pollinisateur de nombreux végétaux fournissent en outre des produits d’une grande richesse : miel, gelée royale, propolis et pollen. Les seconds, véritables jardiniers de la terre, représentent 80% de la masse vivante du sol. Par un travail incessant, ils aèrent et fertilisent le sol et jouent un rôle fondamental dans les écosystèmes et la biodiversité. Depuis quelques années, un insecte est venu perturber la quiétude d’apis mellifica, le frelon asiatique. Ce dernier, prédateur redoutable en pleine expansion, menace la survie de l’espèce. On pouvait croire que les vers de terre étaient à l’abri de ces menaces venues de l’extérieur ; il n’en est malheureusement rien. Plathelminthe, un nom auquel il va falloir s’habituer et ce n’est pas une seule espèce qui est maintenant présente en France mais au moins sept et la liste s’allonge régulièrement. Le problème réside dans le fait que toutes ces espèces exogènes sont des invasives, c'est-à-dire qu'elles prolifèrent sans contrôle, et mettent en danger la biodiversité locale. Toutes sont des prédateurs, c'est à dire qu'elles mangent d'autres animaux, en particulier les vers de terre, mais aussi escargots et d'autres petits animaux du sol. A quoi ressemblent ces animaux me direz-vous ? Les Plathelminthes sont des vers plats venus de l’hémisphère sud probablement dans le substrat de plantes en pot ; ils sont toxiques, carnivores, se reproduisent par scissiparité (le corps se coupe en plusieurs morceaux et chacun donne un nouvel animal) et n’ont aucun prédateur en Europe. La lutte est dicile d’autant que les lombrics européens sont désarmés face à ce prédateur, à l'inverse de leurs homologues néo-zélandais qui, lorsqu’ils sont attaqués par un Plathelminthe s'esquivent en bougeant plus vite. Seul conseil : ne pas transporter de pot de fleur ou de terre infectée. Par ailleurs, l'important aujourd'hui, est de recueillir le maximum d'observations. On fait donc appel aux millions de jardiniers qui ont les mains dans la terre et les yeux à la surface du sol. La lutte est donc assez dicile, mais encore possible déclare le professeur Jean-Lou JUSTINE du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris qui recueille les observations venant de diverses régions ; la Bretagne est la région la plus touchée mais des observations arrivent régulièrement du sud de la France ; alors l’envahisseur n’est-il pas déjà présent chez-nous ? Si vous découvrez un ver inconnu dans votre jardin, consultez le site (http://bit.ly/ Plathelminthe ) et envoyez un e- mail ([email protected] ) avec photo ou téléphonez au 01.71.21.46.47. Des quatre espèces de Plathelminthes invasifs terrestres trouvées en France, en voici deux (voir photos). Il est probablement trop tard pour enrayer l’expansion du frelon asiatique mais on peut encore circonscrire l’expansion des plathelminthes. Le problème réside dans le fait que toutes ces espèces exogènes sont des invasives et mettent en danger la biodiversité locale. ÉDITORIAL LA CHAVOCHE s Parakontikia ventrolineata Bipalium kewense page 2 L’étang Massé 3 Le « bel arbre » 4 Rapport Moral 4 - 5 Rapport d’activité 2013

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BNE BULLETIN Nº 14 — juin 2014 — page 1

Juin 2014

Berry Nature Environnement

Bulletin de liaison

Numéro 14 — juin 2014

i l’on demandait au citoyen lambda quels sont à ses yeux les animaux indispensables au bon fonctionnement de la nature, abeilles et lombrics seraient sans aucun doute parmi les premiers cités. Les premières, appréciées pour leur rôle de pollinisateur de nombreux végétaux fournissent en outre des produits d’une grande richesse : miel, gelée royale, propolis et pollen. Les seconds, véritables jardiniers de la terre, représentent 80% de la masse vivante du sol. Par un travail incessant, ils aèrent et fertilisent le sol et jouent un rôle fondamental dans les écosystèmes et la biodiversité.

Depuis quelques années, un insecte est venu perturber la quiétude d’apis mellifica, le frelon asiatique. Ce dernier, prédateur redoutable en pleine expansion, menace la survie de l’espèce. On pouvait croire que les vers de terre étaient à l’abri de ces menaces venues de l’extérieur ; il n’en est malheureusement rien. Plathelminthe, un nom auquel il va falloir s’habituer et ce n’est pas une seule espèce qui est maintenant présente en France mais au moins sept et la liste s’allonge régulièrement.

Le problème réside dans le fait que toutes ces espèces exogènes sont des invasives, c'est-à-dire qu'elles prolifèrent sans contrôle, et mettent en danger la biodiversité locale. Toutes sont des prédateurs, c'est à dire qu'elles mangent d'autres animaux, en particulier les vers de terre, mais aussi escargots et

d'autres petits animaux du sol. A quoi ressemblent ces animaux me direz-vous ? Les Plathelminthes sont des vers plats venus de l’hémisphère sud probablement dans le substrat de plantes en pot ; ils sont toxiques, carnivores, se reproduisent par scissiparité (le corps se coupe en plusieurs morceaux et chacun donne un nouvel animal) et n’ont aucun prédateur en Europe. La lutte est difficile d’autant que les lombrics européens sont désarmés face à ce prédateur, à l'inverse de leurs

homologues néo-zélandais qui, lorsqu’ils sont attaqués par un Plathelminthe s'esquivent en bougeant plus vite.

Seul conseil : ne pas transporter de pot de fleur ou de terre infectée. Par ailleurs, l'important aujourd'hui, est de recueillir le maximum d'observations. On fait donc appel

aux millions de jardiniers qui ont les mains dans la terre et les yeux à la surface du sol. La lutte est

donc assez difficile, mais encore possible déclare le professeur Jean-Lou JUSTINE du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris qui recueille les observations venant de diverses régions ; la Bretagne est la région la plus touchée mais des

observations arrivent régulièrement du sud de la France ; alors

l’envahisseur n’est-il pas déjà présent chez-nous ?

Si vous découvrez un ver inconnu dans votre jardin, consultez le site (http://bit.ly/Plathelminthe) et envoyez un e-mail ([email protected]) avec photo ou téléphonez au 01.71.21.46.47.

Des quatre espèces de Plathelminthes invasifs terrestres trouvées en France, en voici deux (voir photos).

Il est probablement trop tard pour enrayer l’expansion du frelon asiatique mais on peut encore circonscrire l’expansion des plathelminthes.

❖ ❖ ❖

Le problème réside dans le fait que

toutes ces espèces exogènes sont des

invasives et mettent en danger la biodiversité

locale.

ÉDITORIAL L A C H A V O C H Es

Parakontikia ventrolineata

Bipalium kewense

page 2 L’étang Massé

3 Le « bel arbre »

4 Rapport Moral

4 - 5 Rapport d’activité 2013

BNE BULLETIN Nº 14 — juin 2014 — page 2

étang Massé, préservé durablement.

Le 6 mars 2012, le Conservatoire d’espaces naturels de la région Centre a fait l’acquisition de l’étang Massé, sur la commune de Rosnay. Situé au cœur de la Brenne des étangs, zone humide reconnue d’importance internationale, le site constitue l’un des espaces les plus riches de la région sur le plan biologique. Il est réputé pour abriter, selon les années, une importante héronnière au sein de laquelle cohabitent hérons cendré, pourpré, bihoreau, gardebœufs, crabier chevelu et aigrette garzette notamment. Le grand cormoran y nidifie également, utilisant les grands arbres de l’île pour y installer un dortoir hivernal parfois impressionnant ! Parmi ses autres richesses, l’étang héberge la caldésie à feuilles de parnassie, plante aquatique endémique de la France et dont la Brenne constitue l’un des tout derniers refuges.La grande diversité biologique du site tient tout d’abord à son entretien séculaire par des pratiques traditionnelles extensives. De ce fait, Massé est demeuré un étang sauvage, depuis sa création en 1595, avec ses ceintures de végétation et son superbe tapis de nénuphars. Mais il doit également sa richesse à la diversité de ses milieux naturels, étangs, prairies sèches ou humides, landes, buttons, boisements, qui constituent un paysage très représentatif de la région.

Dès 1995, ce site privé avait bénéficié d’une gestion collégiale entre la Fédération des chasseurs de l’Indre, le WWF France, le Parc naturel régional de la Brenne et la Ligue pour la protection des oiseaux. Le Conservatoire d’espaces naturels a donc pris le relais pour préserver durablement ce site majeur de la Brenne. L’une de ses plus grosses acquisitions en termes financier et de foncier avec 136 hectares d’un seul tenant. Des acquisitions

complémentaires sont en cours pour 17 autres hectares.

L’ensemble est appelé à rejoindre le site contigu des étangs Foucault, propriété du PNR Brenne, pour constituer, courant 2014, une réserve naturelle régionale de près de 350 hectares, dotée d’un plan de gestion que le Conservatoire et le Parc finalisent en ce

moment.

La découverte de l’étang Massé est possible, soit librement depuis le chemin rural qui part du parking du Blizon et qui

conduit à la chaussée de l’étang (un observatoire est libre d’accès, à fréquenter le matin ou en fin de soirée pour bénéficier du meilleur éclairage). Soit dans le cadre de visites guidées par le Conservatoire (se reporter au calendrier des balades nature sur le site internet du CEN Centre http://www.cen-centre.org/participer/decouvrirbiodiversite ).

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L ’ É T A N G M A S S É

L’M i c h e lP R É V O S T

PROCHAINE SORTIEDimanche 22 juin à 9h

Bois des Chézeaux Rendez-vous à l’église de Rivarennes

BNE Siège social   :« Les Grandes Bordes »  36400 LA CHATRE

☎ 02 54 06 02 64

E-mail : [email protected]://cahiersnaturalistes.free.fr/bne/index.htm

Patrick Baron — ☎  06 81 63 60 49Vianney Berger — ☎ 02  54  48  19  97 

Alain Pell ier — ☎ 02  54  31  10  78

GROUPE BOTANIQUE

Première sortie du groupe à l’Écoparc des Chènevières à Déols

le samedi 14 juin 2014Rendez-vous à 14h à l’abbaye de Déols

Découverte de la flore de l’Écoparc pendant deux heures environ

Présentation du calendrier des prochaines sorties botanique.

Pour finir, les participants pourront profiter, dans le cadre de la Soirée Loire Nature, des stands de différents

organismes et associations dont BNE présent sur le site.

BNE BULLETIN Nº 14 — juin 2014 — page 3

A ppartenant à la famille des fagacées, du genre Quercus, son nom vient du celte « kaar quez » signifiant « bel arbre ». Huit espèces autochtones peuplent le territoire national sur environ 600 espèces présentes sur la planète.

Peut-être avez-vous reconnu le chêne dans cette définition, mais savez-vous reconnaître les différentes

espèces présentent dans l’Indre ?

5 espèces peuvent s’y observer : les chênes sessile (Quercus petraea ) et pédonculé

(Quercus robur), le chêne pubescent (Quercus pubescens), le chêne tauzin (Quercus pyrenaica) et le chêne chevelu (Quercus cerris).

Les deux premiers, les plus courants, sont comme deux frères. Ils fréquentent le plus souvent les mêmes milieux. Toutefois, le sessile est plus forestier, le pédonculé plus adapté aux terrains humides et moins résistant que le premier aux sécheresses prolongées. De plus, ces derniers peuvent s’hybrider, transformant l’identification en casse-tête. Quelques critères permettent cependant de les distinguer :

Les trois autres espèces sont plus rares ou plus

localisées.

Le chêne pubescent pousse où les autres chênes ne peuvent se développer ; c’est à dire sur des terrains calcaires de faible profondeur.

Rare dans le boischaut sud, il est présent sur le coteau calcaire de Champillet. Comme son nom l’indique, ce chêne présente sur la face intérieure des feuilles et les jeunes rameaux une pubescence. C’est ce léger duvet qui permet de le distinguer du sessile, leurs feuilles étant très proches. Le port du chêne pubescent est souvent tourmenté, le tronc plus ou moins tortueux en raison de la pauvreté des milieux qui l’accueillent.

Le chêne chevelu, rare en France à l’état spontané, est présent sur quelques communes du boischaut, en particulier à Mers sur Indre sur les anciens domaines du château du Magnet. Cette espèce introduite, se reconnaît par l’originalité de ses fruits. Le gland repose dans une cupule hérissée de longes écailles molles et recourbées d’où ce qualificatif de chevelu.

Le chêne tauzin est également localisé. Il a la particularité de mettre ses feuilles tardivement (mai) et garde ses feuilles sèches pendant l’hiver. Les feuilles à pétiole court sont profondément échancrées et présentent une forte pubescence blanchâtre sur les deux faces. Le chêne tauzin est présent dans la région en forêt de Bommiers.

D’autres espèces de chênes peuvent être observées dans la région, en particulier dans les vieux parcs : chêne vert, divers espèces de chênes d’Amérique… mais une espèce utilisée par les forestiers pour le reboisement est aujourd’hui bien présent : le chêne rouge (Quercus rubra). Celui-ci se reconnaît à ses grandes feuilles dont les lobes se terminent par 1 à 3 pointes et dont la teinte automnale rouge rappelle ses origines nord-américaines. Les fruits sont gros, courts et logés dans une cupule aplatie.

J’espère que ces quelques éléments vous donneront l’envie de partir à la découverte du « bel arbre ».

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L E « B E L A R B R E »

P a t r i c k B A R O N

chêne sessile

chêne pédonculé

chêne chevelu

chêne rouge

BNE BULLETIN Nº 14 — juin 2014 — page 4

Déjà 3 ans que nous évoquons dans nos colonnes le « groupe libellules », de sa création avec ses inévitables tâtonnements à ses premières observations notables. Je profite donc de cette assemblée générale pour faire un point d’étape sur son activité et les perspectives à venir. Né de la volonté de quelques adhérents motivés par une meilleure connaissance des espèces d’odonates fréquentant notre région, le groupe s’est tout naturellement constitué au printemps 2011 avec l’accord du bureau de BNE. Après une première année de découverte, le groupe s’est étoffé de nouveaux acteurs et les observations se sont multipliées. Désormais, ce sont plusieurs centaines de données qui sont récoltées par le groupe chaque année avec quelques observations remarquables.

Pour faire un bilan rapide de la création du groupe libellules, on peut affirmer, sans tomber dans une satisfaction béate, que chaque acteur est gagnant. Pour les membres du groupe, une émulation favorisant l’acquisition des connaissances à travers des réunions mêlant identifications photographiques, observations personnelles et clés de détermination. Au final, une meilleure connaissance de l’écologie des différentes espèces et des progrès rapides dans leur détermination. Malgré des acquis à parfaire, le groupe peut participer à une enquête nationale et départementale dans le cadre d’une convention avec Indre Nature qui apporte un soutien technique en particulier pour la détermination des exuvies par le biais de stages organisés au siège de cette dernière.

Au delà de l’enrichissement personnel des membres du groupe, l’association en est aussi bénéficiaire. Avec des adhérents spécialisés dans un domaine bien précis, elle peut se positionner comme un interlocuteur reconnu. L’existence de groupes est aussi un signe de dynamisme de l’association à travers la mobilisation de ses adhérents.

Certains adhérents hésitent à venir nous rejoindre par manque de disponibilité bien souvent, mais également par manque de connaissances dans la spécialité. Qu’ils soient rassurés ; des connaissances approfondies en la matière ne sont nullement exigées ; les novices et autres débutants sont les bienvenus.

Ils sont souvent plusieurs, penchés au dessus d’un bord de route ou d’un fossé, observant une plante, un arbuste et toujours à l’arrière du groupe lors de nos sorties mensuelles :

ce sont les amateurs de botanique. Devant des demandes de plus en plus pressantes, il a été décidé de créer un nouveau groupe, le « groupe botanique », qui enregistrera son début d’activité au printemps 2014. Sont prévues pour cette première année, des sorties thématiques : flore calcaire, flore des étangs…. dont les

dates sont à déterminer.

Pour tous les adhérents intéressés par ce projet, il nous paraît essentiel de vous informer des modalités de fonctionnement d’un groupe. Chaque groupe dépend financièrement et moralement de BNE. Il ne peut engager l’association sans en avoir demandé l’avis préalable au bureau. Un compte rendu de chaque réunion du groupe sera envoyé au bureau pour information. En revanche, chaque groupe dispose d’une autonomie dans le choix de son programme de sortie, de l’organisation de ses réunions et chaque adhérent de BNE peut de fait intégrer un ou plusieurs groupes. BNE assurera les dépenses indispensables à la vie du groupe en matière d’équipements et de documentation et un compte rendu d’activité sera présenté chaque année en assemblée générale.

Alors, si un sujet vous passionne, contactez nous, le bureau de BNE est à votre écoute.

Bien entendu, l’objet généraliste de notre association n’est pas remis en cause ; les sorties mensuelles de découverte restent un lieu de rencontre avec nos adhérents et les participants occasionnels. Leur succès ne se dément pas et les adhésions, stables depuis plusieurs années, restent à un niveau très satisfaisant.

2014 s’annonce donc comme une année d’intense activité, d’autres sujets seront à l’ordre du jour : dynamisation du groupe de discussion sur Internet par le biais de quiz …

Vos propositions sont également les bienvenues.

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SORTIES NATURE

13 sorties ont été organisées en 2013. Pour certains c’est un chiffre porte-bonheur, promesse de belles rencontres. Malheureuse, il faut bien se rendre à l’évidence, tel n’a pas été le cas pour nos balades naturalistes. Ce ne sont pas les participants qui ont fait défaut mais simplement les oiseaux et notablement durant la période hivernale. Force est de constater la quasi absence d’espèces autrefois plutôt banales : où sont passées les bandes de grives litornes égrainant un tia-tia sonore, les grives mauvis ou encore les pinsons du nord ? La sortie « découverte des pics » n’a pas tenu ses promesses ; seul le pic mar, toujours très vindicatif, a ponctué l’après-midi de son cri sonore. Pour ne pas rester sur cette mauvaise impression, une nouvelle sortie sur le même thème est organisée en 2014 sur la commune de Chassignolles où 5 espèces de pics sont présentes.

Toutefois, quelques belles rencontres en cette année maussade lors des sorties en Brenne, au bois du roi, à l’étang de Fontpart ou à Montlevic. Pour la première destination, grues et bernaches ont été les vedettes de la journée. Nos

grands échassiers fidèles à leur site hivernal de Marcheval ont agrémenté le début de notre périple Brennou par des vols incessants gagnant le site nourricier. En clôture de la journée, aux

étangs Foucault, une trentaine de bernaches du Canada en vol bruyant survolait à très faible hauteur notre groupe. Malgré son statut d’espèce indésirable, le spectacle restera inoubliable. La sortie « orchidées du Bois du Roi », organisée tous les 2 ans en collaboration avec le Conservatoire a permis à une trentaine de participants de découvrir le monde des orchidées ainsi qu’une flore calcaire remarquable malgré un printemps peu favorable.

Site visité pour la deuxième année, l’étang de Fontpart a été retenu pour la sortie libellule. Si l’agilité des possesseurs de

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BNE BULLETIN Nº 14 — juin 2014 — page 5

filets a été mise à rude épreuve, une quinzaine d’espèces ont été observées et des exuvies récoltées.

Enfin, la désormais classique sortie d’écoute des rapaces nocturnes et autres bestioles de la nuit a été très riche en contacts. 4 espèces de rapaces ont été entendus avec en prime une observation de chevêche sur un toit. Avant de quitter définitivement la commune, petit passage sur les sites à œdicnème où deux individus de retour de migration ont été entendus.

Quelques autres observations méritent d’être notées : visiteurs hivernaux, 2 bouvreuils pivoines en février à Urciers, un pouillot de Bonelli en juin à Maillet et une bécasse des bois en novembre au Magny

OBSERVATIONS NATURALISTES

L’étang de Lys-St-Georges était un fleuron de notre région tant en terme de reproduction d’oiseaux (grèbe à cou noir, faucon hobereau, héron pourpré…) que de site de nourrissage ou de repos pour les migrateurs (cigogne noire, busard des roseaux, balbuzard pêcheur…)

Si on parle au passé, c’est que les problèmes de fuites du système de vidange sont toujours d’actualité. Au début, simple fuite du pilon en bois obturant l’œillet de vidange, puis un effondrement d’une partie de la digue en 2012 a définitivement rendu la remise en eau de l’étang impossible. En l’absence de travaux, le niveau d’eau reste insuffisant en été, privant de toute protection des oiseaux nichant dans la roselière, celle-ci étant exondée en permanence. Seuls les limicoles profitent pour l’instant de cette situation. Un autre événement est venu augmenter notre inquiétude : une vente potentielle de l’étang dans un avenir proche. Le changement de propriétaire peut malheureusement conduire à une affectation uniquement cynégétique et probablement à une banalisation du milieu. Gardons toutefois l’espoir de retrouver un jour l’étang tel que nous l’avons connu.

Pour ne pas rester sur cette note sombre, et même si les observations naturalistes n’ont pas enregistré de faits exceptionnels, en voici quelques-unes : découverte d’une station d’ophioglosse sur la commune de Briantes, faucon émerillon en décembre au Magny et le même mois, une cigogne noire à Chassignolles, donnée peu commune pour cette espèce migratrice. Beau passage automnal du trop rare milan royal avec 7 individus à La Châtre.

En cette nouvelle année, afin d’améliorer la reconnaissance des espèces, une tablette contenant des mini-guides pour les oiseaux et les plantes sera utilisée en complément des guides papier lors de nos différentes sorties sur le terrain.

Nous tenons à remercier toutes les personnes, adhérentes ou non, qui nous ont fait parvenir leurs observations. Rendez-vous en 2014 et bonnes observations.

SORTIE ADHÉRENTS

C’est le 30 juin que notre sortie annuelle s’est déroulée dans la ville de Bourges. Le matin, découverte des marais et l’après-midi visite du muséum d’histoire naturelle. Classés en 2003 sur la liste des Monuments Naturels et des Sites, les 135 ha de marais sont un havre de paix au cœur de la ville, à deux pas de la cathédrale. Le parcours fut riche en observations notamment pour les botanistes avec malheureusement la présence de quelques plantes invasives : jussie et myriophylle du Brésil pour ne citer que les plus envahissantes.

Créé au début du XXe siècle, le Muséum d’Histoire Naturelle de Bourges est riche d’au moins 150 000 spécimens présentés sur 2 000 m2 d’expositions permanentes dédiées aux sciences et à la nature. Depuis 1989, il s’est spécialisé dans l’étude des chauves-souris. L’après-midi fut donc plus studieuse dans cet antre du savoir avec un point d’orgue : la salle consacrée aux chiroptères.

GROUPE LIBELLULES

De quelques observations l’année de sa création à plusieurs centaines de données recueillies en 2013, la progression du groupe tant en matière d’observations qu’en capacité de détermination des espèces est remarquable. Le résultat des observations sur la période est très positif, plus de 47 espèces observées sur 60 potentielles dans l’Indre. Cette année, le suivi presque quotidien d’un étang sur la commune du Magny a permis de récolter plusieurs centaines d’exuvies confirmant la reproduction d’espèces observées les années précédentes. Au total, l’inventaire du site a permis de découvrir en 2013 la présence de 6 nouvelles espèces telles la délicate naïade au corps vert ou l’imposant cordulégastre annelé. Au total 33 espèces fréquentent cet étang ou s’y reproduisent, soit la moitié des espèces du département de l’Indre. Un autre étang sur la commune de Chassignolles fait également l’objet d’un suivi régulier et s’annonce prometteur.

En 2014, le suivi de ces sites sera reconduit. Compte tenu des impératifs de l’enquête nationale et de l’absence de données sur des espèces rares, ou localisées en raison d’exigences écologiques particulières, nos recherches s’orienteront désormais en priorité sur ces dernières. Une année 2014 qui s’annonce donc riche en découverte.

Remerciements à nos spécialistes en exuvies qui ne comptent pas leurs heures pour un travail souvent très délicat.

Le groupe étant ouvert à tous, les adhérents souhaitant participer au groupe de travail pour la détermination des espèces observées sont bien entendu les bienvenus. Les adhérents peuvent également nous envoyer leurs photos de libellules, nous nous ferons un plaisir de déterminer l’espèce

SOIRÉE LOIRE NATURE

Pour la première fois, BNE a tenu un stand de présentation de notre association dans le cadre de la soirée Loire Nature du 8 juin.

Sur le site de l’Écoparc des Chènevières à Déols, dont les 13 ha sont gérés par le Conservatoire d'espaces naturels de la région Centre, des bénévoles ont organisé un petit quiz sur les plantes sauvages. Nous remercions toutes les personnes ayant donné de leur temps pour la confection des panneaux et la préparation des plantes sans oublier la conservatrice du site pour cette journée riche en rencontres. Une sortie de l’Écoparc figure par ailleurs sur notre calendrier 2014.

MAISON DES TRADITIONS

Le 28 avril, BNE a participé aux manifestations anniversaire des 10 ans de la maison des traditions de Chassignolles. La sortie découverte des libellules organisée le matin fut perturbée par le temps maussade ; heureusement l’aquarium du stand présentant les animaux des mares eut un grand succès.

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