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BULLETIN MENSUEL DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS: ET DE LA SOCIÉTÉ DES ANTIQUAIRES DE FRANCE MOIS DE FÉVRIER Author(s): A. B. Source: Revue Archéologique, Nouvelle Série, Vol. 3 (Janvier à Juin 1861), pp. 248-252 Published by: Presses Universitaires de France Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41734049 . Accessed: 19/05/2014 18:56 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Revue Archéologique. http://www.jstor.org This content downloaded from 194.29.185.178 on Mon, 19 May 2014 18:56:42 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

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BULLETIN MENSUEL DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS: ET DE LA SOCIÉTÉ DES ANTIQUAIRESDE FRANCE MOIS DE FÉVRIERAuthor(s): A. B.Source: Revue Archéologique, Nouvelle Série, Vol. 3 (Janvier à Juin 1861), pp. 248-252Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/41734049 .

Accessed: 19/05/2014 18:56

Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at .http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp

.JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range ofcontent in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new formsof scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected].

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BULLETIN MENSUEL

DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS

ET DE LA SOCIÉTÉ DES ANTIQUAIRES DE FRANCE

MOIS DE FÉVRIER.

Depuis notre dernier compte rendu l'Académie a élu trois correspon- dants étrangers : MM. Samuel Birch à Londres, Benfey à Göttingue, Dietz à Bonn. M. Birch est un égyptologue distingué, mais c'est surtout un archéologue d'un grand mérite. Conservateur du Musée britannique, il a montré dans diverses publications qu'il avait une connaissance appro- fondie de l'antiquité figurée des peuples Ariens et se trouvait ainsi natu- rellement désigné pour succéder à M. Gerhard. M. Benfey, qui remplace M. Lassen, élu associé étranger, s'est fait, comme lui, un nom parmi les Indianistes. Sa traduction du Samaveda et un excellent dictionnaire des racines sanscrites de la langue grecque sont ses principaux titres. M. Dietz est en Allemagne le chef d'une nouvelle école qui doit nous être chère, puisqu'elle s'est donnée pour principale mission d'étudier notre moyen Âge. M. Dietz a déjà publié une Grammaire comparée des langues romanes qui fait autorité. On lui doit aussi d'excellentes études sur la poésie au moyen âge. Il occupera la place laissée vacante par l'élévation de M. Cu- reton au titre d'associé étranger.

Ces nominations, précédées de présentations, de rapports et de la discussion des titres des candidats en comité secret, ont encore rendu assez rares cette fois, les communications de l'Académie avec le public; toute- fois l'intérêt des séances ainsi abrégées a été assez grand pour nous faire regretter de ne pas avoir plus de place à notre disposition.

Nos lecteurs sont sans doute curieux, comme nous l'étions, de connaître la pensée de M. de Rougé relativement aux conjectures suggérées à M. Ma- riette par les découvertes de Tanis. Nous leur devons donc avant tout le résumé des idées que l'habile égyptologue a, dans deux séances consécutives, développées à ce sujet devant l'Académie. La clarté de l'exposition, la net- teté des conclusions, rendent pour nous ces observations très-précieuses.

Les fouilles de Tanis étaient de nature à porter la lumière sur trois points obscurs de l'histoire de l'Égypte : Io V arrivée des Eyksos ; 2° le séjour des

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Jìyksos; 3° le départ des Hyksos. M. de Rougé a examiné successivement ces trois points.

Arrivée des Hyksos. Suivant M. Lepsius, dont les idées ont été adoptées sur ce point par M. de Bunsen, les Hyksos seraient venus en Égypte vers la fin de la douzième dynastie. De graves objections se présentaient contre ce système, que ne favorisait pas d'ailleurs le texte de Manéthon; M. de Rougé avait môme trouvé une objection absolue contre cette opinion dans la provenance du colosse de Sévek-Hotep III, de la treizième dynastie, qui, suivant M. Drovetti, avait été trouvé dans la Basse-Égypte. M. Mariette, en nous signalant plusieurs autres monuments à Tanis môme et dans les environs, en constatant qu 'Apapi a mis sa légende sur la statue de Ras - mench-Ka , qui est postérieur à Sévek-Hotep III, a définitivement reculé la limite supérieure de l'invasion des Pasteurs. On ne peut plus la placer avant la fin de la treizième, et probablement môme de la quatorzième dynastie.

Séjour des Hyksos. L'opinion que l'on se formait du caractère et de la civilisation des Hyksos, représentés comme de farouches dévastateurs n'ayant laissé que ruines derrière eux, doit être aussi modifiée. M. Mariette ici a encore complètement raison. Les Pasteurs ont ravagé l'Égypte comme plus tard la ravagea Cambyse, mais probablement pas davantage. Il n'ont ni détruit tous ses temples, ni brisé les sphinx et les images des rois an- ciens. Ils ont même emprunté aux vaincus les hiéroglyphes, au moins comme écriture monumentale, et placé leurs cartouches sur les monu- ments plus anciens sans les dégrader.

La découverte de M. Mariette doit donc nécessiter un nouvel examen, à ce point de vue, de tous les grands monuments de nos musées, et particuliè- rement de ceux qui proviennent dela Basse-Égypte. M. de Rougé a déjà pu constater qu'un martelage habilement opéré sur l'épaule droite du grand sphinx du Louvre cachait la légende d'un roi pasteur, qui avait ainsi usurpé un monument de la douzième ou de la treizième dynastie. Le nom de Ménephthah est gravé sur la poitrine, en surcharge, et à la place de celui d'un roi plus ancien. Le sphinx qui porte les cartouches de Ramsés II est aussi manifestement usurpé et doit ótre attribué à la même époque. 11 y a môme quelque raison de croire que le colosse en granit noir serait également bien plus ancien que Ramsés II, dont il porte les légendes. Sur les sphinx les cartouches primitifs avaient été gravés sur la poitrine et entre les deux pattes; c'est l'usurpation de Ramsés et de Ménephthah qui les a fait disparaître.

Comment accuser encore les Sémites d'avoir détruit systématiquement toutes les œuvres d'art qu'ils rencontraient sur leur passage, quand on retrouve et leurs cartouches et celui des rois qui les ont chassés, sur ces mêmes monuments qu'ils sont supposés avoir mutilés et détruits? Ces faits deviendront plus évidents encore quand M. Mariette, comme il en a l'es- poir très-fondé, aura mis au jour le temple élevé par Apophis à son dieu Sutech, qui continua d'être vénéré à Tanis sous les dynasties égyptiennes

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250 REVUE ARCHÉOLOGIQUE. et qui, par conséquent, doit être enfoui parmi les ruines des âges suivants.

Départ des Pasteurs. M. Mariette n'ose se prononcer relativement à l'é- poque du départ des Pasteurs. Il considère la question comme très-obscure encore. M. de Rougé ne partage pas ses scrupules. Il fait remarquer que l'inscription du tombeau d'Ahmès dit positivement qu'Avaris (fia-ouar) fut prise l'an VI du règne d'Amosis, et qu'Amosis poursuivit les Pasteurs jusqu'à la ville de Scharahan, située vraisemblablement sur les limites del'Égypte et de la Palestine. On sait également que quelque temps après Aménophis fit la guerre, au Nord et au Midi, contre des peuples d'autres races que les Pasteurs, dont le nom ne reparaît plus. Enfin Toutmès Ier porte déjà les armes jusqu'en Mésopotamie. Amosis a donc bien accompli la restauration du pouvoir national. Ces observations, du reste, n'enlèvent rien au mérite des conjectures de M. Mariette sur la transaction à la suite de laquelle les Pasteurs quittèrent Avaris. 11 est tout naturel que les monuments n'en parlent pas; mais rien n'empêche de croire qu'une partie de la population agricole resta dans le pays, ce qui semble résulter d'ailleurs du fait seul que le culte de Sutech était encore en grande faveur sous la famille de Ramsés.

Il n'est qu'un point sur lequel M. de Rougé hésite à suivre M. Mariette. M. de Rougé n'est pas disposé à croire que les quatre sphinx soient des monuments d'Apophis lui-même ; la chose au moins lui paraît fort dou- teuse. La présence de la légende d'Apophis sur l'épaule droite lui semble la preuve que cette légende n'est pas la première qui ait été gravée sur le monument. Et le colosse vu par Burton et le sphinx du Louvre, tous deux antérieurs à Apophis et sur lesquels il a fait graver ses cartouches, por- tent sa légende sur l'épaule droite. N'est-on pas porté à croire qu'il en a été de même des quatre sphinx de M. Mariette et que les cartouches pri- mitifs avaient dû être gravés sur la poitrine ? En tout cas, il est prudent de ne pas se prononcer avant d'avoir reçu d'autres explications d'Egypte.

M. Mariette semble aussi aller beaucoup trop loin quand il parle de Joseph comme ayant été vraisemblablement le ministre qui en ordonna l'exécution. Rien n'est moins établi aux yeux des égyptologues que le synchronisme de Joseph avec le roi pasteur Apophis.

Quant à la conjecture relative à Ha-ouar (Avaris), nom égyptien suivant M. Mariette, tandis que Tanis (Tsoan) serait le nom sémitique, elle paraît très-bien fondée à M. de Rougé ; il fait même remarquer qu'une ville de Palestine (Josué, xix, 32) porte le nom de Tsoananim, qui n'est autre chose que le même nom mis au pluriel, en sorte que l'un semble le souvenir de l'autre. La racine du mot tsoan exprime d'ailleurs l'idée de départ. N'est- ce pas parce que Tanis, par sa position, était la ville d'où l'on devait partir d'Egypte pour se rendre en Palestine ? Ha-ouar , de son côté, signifie, en égyptien, la demeure du départ : Tsoan peut très-bien en être la traduc- tion.

En résumé, M. de Rougé admet presque toutes les propositions de M. Mariette. Il est seulement plus affirmatif sur un point : l'époque du

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départ des Hyksos; plus réservé sur un autre, le nom du prince qui a fait exécuter le sphinx. Il appuie enfin de raisons nouvelles et plus plausibles encore quelques-uns des résultats entrevus par celui qui, avec raison, se regarde comme son élève.

De l'Egypte passons à l'Inde. C'est M. Biot qui a la parole. Il fait hommage à l'Académie d'articles publiés par lui dans le Journal des Savants (octobre, novembre, décembre 1860) sur une traduction anglaise d'un traité cias. sique d'astronomie indoue, et à ce propos il rappelle que ses travaux an- térieurs et les recherches qu'il vient de faire (avec l'aide de M. Adolphe Regnier) sur le texte original du Syria-siddhânta lui ont prouvé d'une ma- nière certaine que la prétention des Indiens à des connaissances astrono- miques anciennes, prétention soutenue par Bailly, n'est nnllement fondée. L'étude du Syria-siddhânta, que les Indiens considèrent comme le code immuable des doctrines astronomiques établies chez eux par leurs pre- miers sages, ne laisse aucun doute à cet égard. C'est une opinion que l'on doit désormais abandonner.

Est venue en dernier lieu une lecture fort intéressante de M. Geflrov sur les mœurs et les institutions de V Islande païenne, d'après le recueil de coutumes et de lois connu sous le nom de Grägäs. Ce recuçil, rédigé en 1118, représente très -vraisemblablement, comme l'a fait remarquer M. Laboulaye, un état de chose bien antérieur : les Islandais sont des Scandinaves : ces mœurs, ces habitudes, ils les avaient apportées de la mère patrie quand, vers 874, ils étaient venus s'emparer de l'Islande. Etudier l'Islande païenne, c'est donc étudier tout le paganisme scandinave. Bien plus, grâce à des analogies faciles à démontrer, étudier le paganisme islandais ou scandinave, c'est entrer plus intimement dans les habitudes primitives de la race germanique et saisir, pour ainsi dire à leur source, quelques-unes de nos institutions du moyen âge. Nous suivrons avec inté- rêt M. Geffroy dans cette voie excellente, et donnerons à nos lecteurs le résumé des conclusions auxquelles il arrivera.

Nous ne devons pas oublier que M. Castellani a lu à l'Académie une notice fort bien accueillie sur l'art du joaillier chez les anciens et parti- culièrement chez les Etrusques. Le fait le plus curieux constaté par l'ar- tiste archéologue a rapport à la persistance très-remarquable des procédés anciens conservés dans un coin reculé des Marches, à San' Angelo in Vado , où se fabriquent encore des colliers et de longues boucles d'oreilles appelées Navicelles , assez semblables, pour le travail, aux produits de la joaillerie antique. C'est à San' Angelo in Vado que M. Castellani a trouvé les ou- vriers les plus habiles. Héritiers des procédés de patience que leur avaient lé- gués leurs pères et ne se préoccupant nullement de ces moyens mécaniques par lesquels on arrive aux résultats géométriquement exacts de la bijouterie mo- derne, ces hommes réussissaient mieux que tous ceux que nous avons employés , dit M. Castellani, à rendre le caractère très-origin,al*de l'art ancien . On peut citer bien d'autres exemples semblables de persistance dans des habitudes locales remontant à la plus haute antiquité.

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252 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.

Donnons, en finissant, la liste des livres recommandés pendant les mois de janvier et de février :

Par M. Léon Renier : un opuscule de M. Gavedoni sur la vie et les œu- vres du comte Borghesi .

Par M. Egger : Les Hommes d'Homère, essai sur les mœurs de la Grèce an- tique , par M. Delorme, 1 vol. in-8°, et un opuscule intitulé : De l'waison funèbre dans la Grèce païenne, par M. Caffiaux.

Par M. de Longpérier : un ouvrage de M. Joachim Menant intitulé : les Noms propres assyriens, recherches sur la formation des expressions idéo- graphiques. •

Par M. Jomart : un essai de M. Cortambert sur la chevelure des différents peuples .

Par M. Victor Ledere : les Études sur la vie et les ouvrages de Varron , par M. Boissier.

Par M. le secrétaire perpétuel : 1 0 la Méthode pour déchiffrer et transcrire les noms sanscrits qui se rencontrent dans les livres chinois, par M. Stanislas Julien; 2° les Études sur Aristote': politique, dialectique et rhétorique, par M. Charles Thurot. A. B.

SOCIÉTÉ DES ANTIQUAIRES DE FRANCE.

Communications et nouvelles . - M. Léon Renier a le regret d'annoncer la mort de M. le commandant Delamarre, membre résident de la Société.

M. Noël des Vergers entretient la Société des travaux de M. Pietra Rosa, qui a déterminé exactement la position de la ville de Collatie . Nous don- nerons dans le prochain compte rendu une analyse de ce remarquable travail.

M. Devéria donne lecture d'une note de M. l'abbé Cochet sur des objets découverts en Normandie, notamment sur un miroir orné de l'effigie de Néron.

M. Peigné-Delacourt présente une statuette en bronze de la fin du dou- zième ou du treizième siècle.

Mémoires lus. - M. Boutaric lit un Mémoire sur le Palais de justice de Paris au moyen âge, et met sous les yeux de la Société copie d'un inven- taire des reliques de saint Louis déposées en 1322 à la sainte Chapelle et provenant de la famille de Chambly.

M. Vallet de Viriville achève la lecture de son Mémoire sur les sépultu- res de Mesnil-Aubry. A. B.

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