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Bulletin mensuel du Parti communiste du Québec (PCQ) L L a a V V o o i i x x d d u u p p e e u u p p l l e e septembre 2008 l l e e 8 8 s s e e p p t t e e m mb b r r e e d d e e r r n n i i e e r r , , 1 1 4 4 4 4 0 0 t t r r a a v v a a i i l l l l l l e e u u r r s s e e t t a a i i e e n n t t e e n n g g r r e e v v e e s s o o u u e e n n l l o o c c k k - - o o u u t t a a u u q q u u e e b b e e c c . . www.pcq.qc.ca S S o o u u t t e e n n e e z z l l e e s s t t r r a a v v a a i i l l l l e e u u r r s s e e n n l l o o c c k k o o u u t t e e n n b b o o y y c c o o t t t t a a n n t t P P e e t t r r o o - - C C a a n n a a d d a a . . XVIe congrès du PCQ Du 17 au 19 octobre 2008 Parc du Mont Tremblant, Laurentides. Info : www.pcq.qc.ca Communiqué de Québec solidaire 4 septembre 2008 E n conférence de presse, la porte- parole de Québec solidaire Françoise David a dénoncé l’orientation ultra- conservatrice du gouvernement Harper et appelé les Québécoises et les Québécois à lui barrer la route. « Couper, censurer et restreindre : ce gouvernement ne sait faire que ça depuis qu’il est entré au pouvoir. C’est lui qui veut ramener la censure au cinéma et restreindre le droit des femmes à l’a- vortement, des aberrations dignes de l’époque duplessiste. Les Conservateurs ne méritent pas la confiance des Québécois. Qu’ils forment un gou- vernement majoritaire ou minoritaire, ce serait un désastre pour les artistes, pour les femmes et pour les travailleurs. À l'approche de cette élection qui s’an- nonce serrée, nous appelons les électri- ces et électeurs québécois à leur bar- rer la route. » Le porte-parole de Québec solidaire Amir Khadir en a profité pour livrer ce message : « Les coupures dans le domaine de la culture trahissent notre dépendance envers le gouvernement fédéral dans un domaine hautement stratégique. Québec solidaire joint sa voix à celle des autres partis représentés à l’Assemblée nationale pour réclamer le rapatriement total des pouvoirs en matière de culture pour le Québec. » Cependant, des mesures peuvent être prises dès maintenant pour revitaliser le domaine culturel, mis à mal par ces coupures sauvages. Culture et éducation : une démocrati- sation à poursuivre « Nous estimons que le goût pour la cul- ture, ça commence à l’école. C’est pourquoi nous proposons que tous les élèves du Québec, du niveau primaire au niveau collégial, ainsi que les personnes immigrantes en formation linguistique, puissent assister chaque année à quatre La porte parole de Québec solidaire, Françoise David suite p.7 « La réelection du gouvernement Harper serait un désastre »

Bulletin mensuel du Parti communiste du Québec (PCQ)La Voix du peuple septembre 2008 le 8 septembre dernier, 1440travaillleurs etaient en greves ou en lock-out au quebec. Soutenez

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  • Bulletin mensuel du Parti communiste du Québec (PCQ)

    LLaa VVooiixx dduu ppeeuupplleeseptembre 2008

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    XVIecongrèsdu PCQ

    Du 17 au 19 octobre 2008

    Parc du Mont Tremblant,

    Laurentides.

    Info : www.pcq.qc.ca

    Communiqué de Québec solidaire4 septembre 2008

    En conférence de presse, la porte-parole de Québec solidaire FrançoiseDavid a dénoncé l’orientation ultra-conservatrice du gouvernementHarper et appelé les Québécoises etles Québécois à lui barrer la route. « Couper, censurer et restreindre : ce

    gouvernement ne sait faire que ça depuisqu’il est entré au pouvoir. C’est lui quiveut ramener la censure au cinéma etrestreindre le droit des femmes à l’a-vortement, des aberrations dignes del’époque duplessiste. Les Conservateursne méritent pas la confiance desQuébécois. Qu’ils forment un gou-vernement majoritaire ou minoritaire, ceserait un désastre pour les artistes, pour

    les femmes et pourles travailleurs. Àl'approche de cetteélection qui s’an-nonce serrée, nousappelons les électri-ces et électeursquébécois à leur bar-rer la route. »Le porte-parole deQuébec solidaireAmir Khadir en aprofité pour livrer cemessage : « Lescoupures dans le

    domaine de la culture trahissent notredépendance envers le gouvernementfédéral dans un domaine hautementstratégique. Québec solidaire joint savoix à celle des autres partis représentésà l’Assemblée nationale pour réclamer lerapatriement total des pouvoirs enmatière de culture pour le Québec. »

    Cependant, des mesures peuvent êtreprises dès maintenant pour revitaliser ledomaine culturel, mis à mal par cescoupures sauvages.

    Culture et éducation : une démocrati-sation à poursuivre

    « Nous estimons que le goût pour la cul-ture, ça commence à l’école. C’estpourquoi nous proposons que tous lesélèves du Québec, du niveau primaire auniveau collégial, ainsi que les personnesimmigrantes en formation linguistique,puissent assister chaque année à quatre

    La porte parole de Québec solidaire, Françoise David suite p.7

    « La réelection du gouvernementHarper serait un désastre »

  • La Voix du Peuple, septembre 2008, Page 2

    NationalQui est surpris?..........................................................................................................................p.3Les travailleurs doivent se distancer de la bourgeoisie québécoise....................................p.4Un référendum est exigé à proximité du site du port méthanier..........................................p.5Une rentrée sous le thème de la répression au Cégep de Drummondville......................p.6Pas possible comment elle peut être arrogante !!!................................................................p.7

    CultureATSA 10 ans d’interventions urbaines....................................................................................p.8Herbie Hancock, le libre penseur..........................................................................................p.10

    ÉcologieCamarades Verts, encore un effort pour devenir antilibéraux !..........................................p.12

    MondeObama contre les paradis fiscaux.........................................................................................p.13Boeing aux É.U. : c'est la grève.............................................................................................p.13Ossétie du Sud : Quelques points repères pour mieux comprendre.............................p.14Afghanistan : plus d’une centaine de civils massacrés par l’OTAN...................................p.17Si les doubles-mesures étaient abolies…............................................................................p.18Les conséquences des bombardements sur les installations nucléaires de l'Iran..........p.19Le Honduras devient le sixième membre de l’ALBA..........................................................p.21Afrique du Sud : Chavez a signé des accords pétroliers avec Pretoria...........................p.22Pérou : Triomphe historique de la révolte indigène ............................................................p.23Cuba et la gestion des cyclones............................................................................................p.24Paraguay : Compter nos forces...........................................................................................p.26Mexique : Victoire historique pour les femmes..................................................................p.27Qui est vraiment « Sa Sainteté le dalaï-lama » ?..............................................................p.28

    Bulletin mensuel du Parti Communiste du Québec (PCQ)

    LLaa VVooiixx dduu ppeeuuppllee SommaireLa Voix du Peuple est le bulletin électroniquemensuel du Parti communiste du Québec(PCQ). Il fait place aux textes de ses membres et col-laborateurs en plus de recenser des articlesd’actualités nationales et internationales per-tinents. Le bulletin comprend également unesection théorique en fin d’édition.Bien que le PCQ fasse parti de Québec so-lidaire à titre de collectif, les opinionsexprimées dans ce bulletin n'engagent queleurs auteurs et n'expriment pas forcémentles positions officielles de Québec solidaireou du PCQ.Toute reproduction est fortement encou-

    ragée.

    NOUS JOINDREJournal La Voix du Peuple

    Courriel: [email protected]

    Parti communiste du Quebec (PCQ) Web : www.pcq.qc.caCourriel :[email protected] :Casier postal 482Succursale Place-d'ArmesMontréal ( Québec )H2Y 3H3

    Le PCQ en quelque lignes...Le Parti communiste du Québec (PCQ) est un parti révo-

    lutionnaire, c'est-à-dire qu’il a pour objectif d’éliminer le capita-lisme mondial et le remplacer par un socialisme démocratique.Bien qu’il se réjouisse des réformes économiques avantageusespour les travailleurs, le PCQ considère que l’exploitation del’homme par l’homme et la destruction systématique de l’envi-ronnement résultant du système capitalisme doivent cesser.

    Le socialisme ne peut exister sans démocratie. C’estpourquoi le PCQ est en rupture totale avec les tendances bureau-cratiques totalitaires et les groupuscules sectaires qui se récla-ment trop souvent du communisme. Il refuse de considérercomme socialiste les régimes où le prolétariat est, ou a été,muselé et interdit d’autogestion économique, sociale et politiquepar une minorité de privilégiés.

    Ceci étant dit, le PCQ participe à la création d’un frontuni de tous les travailleurs et de l’ensemble de ses organisationsdans le respect de leur diversité. C’est pour cette raison que lePCQ œuvre au sein de Québec solidaire en tant que collectif offi-ciellement reconnu. D’une part, la construction de Québec so-lidaire permet d’approfondir le processus d’unification des tra-vailleurs. D’autre part, sa construction leurs permet d’accéder àune indépendance politique face aux partis bourgeois.

    Le PCQ considère que l’État bourgeois canadien fédéréet l’État bourgeois des États-Unis d’Amériques sont tous deuxbasés sur l’oppression des différentes nations qui les constituent,particulièrement les nations autochtones, portoricaine, terre-neu-vienne, acadienne et québécoise. Le PCQ lutte pour que ces étatsbourgeois soient dissous et fassent place à des états nationauxprolétariens basés sur des conseils de travailleurs élus par démo-cratie directe sur les milieux de travail. Le PCQ considère queces nouveaux États devront mettre leurs forces en commun ausein d’une nouvelle confédération munie d’une présidence tour-nante. De plus, ces futurs états nations devront faire preuve d’unesolidarité indéfectible avec le reste du prolétariat mondial.

    Le PCQ est solidaire de l’ensemble des groupes margi-nalisés de la société capitaliste dans leur lutte pour leur émanci-pation. Pour le PCQ, chaque victoire des femmes contre le patri-arcat, chaque victoire des homosexuels contre l’homophobie,chaque victoire des travailleurs immigrés contre le racisme, etc.,rapproche l’humanité du socialisme.

    Le PCQ est un parti dont les structures internes sontdémocratiques et ouvertes à tous les travailleurs voulant lutterpour le socialisme. Chaque travailleur souhaitant participer à l’é-mancipation de sa classe sociale est invité à y militer et à endevenir membre.

  • national

    Par Sylvain GuillemetteParu sur reactionismwatch.net, 18août 2008

    Vous avez vu comme moi les nou-velles ce matin? Si oui, vous savezd’ores et déjà que PhilippeCouillard, oui, oui, le ministre de lasanté là, se convertirait en bour-geois très prochainement, donc eninutile et coûteuse babiole. Maisdans quel secteur ira donc ce « pri-vatisator »?Dans la santé! Et oui! PhilippeCouillard compte investir - ouf la neu-tralité!- dans un réseau de cliniquesprivées! Pas de farce!

    Donc; malgré le constat scientifique(IRIS et plusieurs autres firmes d’é-tude à travers le monde) qui rejette lejugement Chaouli, malgré le fait quela privatisation n’ait jamais apporté demeilleure accessibilité –tout au con-traire!- , encore moins de baisse decoût –il faut arroser en plus du sys-tème, un bourgeois inutile et coû-teux!- , le ministre actuel de la santéira de l’avant avec un opportunismedes plus crasse en investissant dans unréseau d’exploitant de la misèrehumaine.

    Il se joint donc au groupe « Persis-tence Capital Partners », un fond liéau Groupe Santé Medisys. Quiconquea suivi le débat houleux depuis sesdébuts, sait pertinemment que le coûtde la privatisation dépasse de loin lesattentes du jugement Chaouli qui aufond, aurait dû être renversé par lesfaits scientifiques dès la sortie des

    études en ce sens -Quelle impartialitédes juges!-. Aussi, avec un pareilnom, Couillard le « privatisator »affiche ses couleurs un ne peut plusclairement. N’est-il pas libéral detoute façon? Et n’est-ce pas justementle parti spécialiste en ce sens?

    Où est passée la neutralité? Je crois que nous sommes en droit denous questionner, maintenant quenous connaissons son allégeance, sursa neutralité du temps qu’il était –il estencore le ministre de la santé (sic!- ) àson poste. Le fait qu’il soit aujour-d’hui en liste pour exploiter la misèrehumaine afin d’en tirer du profit, du «

    Ô persistant Capital », démontre qu’iln’avait pas vraiment le gabarit pourdéfendre les intérêts des québécois,lesquels il met aujourd’hui de côtépour s’enrichir personnellement etégoïstement. Nous nous en rap-pellerons…

    C’est que peut-être que monsieurCouillard n’aime pas la science, maisles études sont concluantes! Le privécoûte plus cher et n’améliore pas l’ac-cessibilité. Un simple coup d’œil ànos voisins du sud suffit pour s’en

    convaincre, ce qui me laisse croireque monsieur Couillard se fichetotalement de SES frères et soeursquébécois, québécoises.Et oui! Le privé coûte plus cher!Pourquoi donc? Parce qu’entre autre,il faut arroser de profits ces «Couillard » opportunistes qui endemandent toujours plus, qu’il fautaussi faire de la publicité pour sanscesse faire compétition avec ses sem-blables opportunistes.

    Il avait toutefois affirmé «Il faut fairedes cliniques privées des partenaires àpart entière au lieu de les voir commedes intrus. » en mai 2003, ce qui lais-sait présager l’odieux. Mais les faitssont que le privé EST un intrus et qu’ilest totalement inutile pour l’humanité.Les médecins y oeuvrant sont toutsimplement non-disponibles au pu-blic. Aussi, la même méthode, soit lamise à mort du système public, avaitété utilisée aux États-Unis -VoirSicko!- pour proposer comme solu-tion magique, le privé. Or, le privé n’acertainement rien réglé aux États-Unis! Tout au contraire! Quand on enest à voir des états-uniens aller se fairesoigner en cachette à Cuba…

    Monsieur Couillard l’opportunistecrasse, le traître et le menteur avaitaussi donné son feu vert pour lesassurances privées en santé suite aujugement Chaouli, or, nous savonsaujourd’hui que le jugement Chaouliétait biaisé et qu’il ne reflétait pas lesfaits scientifiques quant au coût etquant à l’accessibilité -Revoir Sickoau plus sacrant et les études de IRIS!-. Donc, son feu vert avait été donné defaçon purement partisane! On com-prend aujourd’hui pourquoi!?!

    Philippe Couillard passe au privéQui est surpris?

    La Voix du Peuple, septembre 2008, Page 3

    L’ex-ministre de la santé du

    Québec, Philippe Couillard

  • La Voix du Peuple, septembre 2008, Page 4

    nationalAux États-Unis, plus de 55 millions d’é-tats-uniens n’ont pas d’assurance privée–encore faut-il qu’elles soient accessi-bles!- et prient pour ne pas tombermalade. Est-ce genre de situation queprône monsieur Couillard? Poser laquestion, c’est y répondre. Il devraitrefaire le calcul de ses choix, ils serontpayants, certes, mais à titre personnelseulement.

    TrahisonPhilippe Couillard n’est donc qu’untraître! Un traître parce qu’avant depenser à son peuple, à ses proches et àl’humanité, il pense à lui-même. Untraître parce qu’avant de considérer desétudes scientifiques qui prouvent lasupercherie, il considère sa propre per-sonne! Un traître parce que durant toutesces années au pouvoir avec ses cama-rades tous aussi opportunistes -deslibéraux!- , il nous a fait croire qu’ildéfendait nos intérêts! Un traître parcequ’au lieu de penser aux portes-feuillesdes québécois, il a d’abord pensé au sien,à celui du Dr Sheldon Elman et de sonfils Stuart (Le siège social du GroupeSanté Medisys, se trouve rueSherbrooke.), deux autres bourgeois déjàdans le domaine de l’odieux.

    Trahison, trahison, trahison! S.G.

    Par Claude Vallée

    Le Parti Québécois (PQ) est dansl'eau "tiède" ! La classe qu'ilreprésente au Québec, la Hautefinance internationale, observe sesmouvements avec le plus grand soin !Elle scrute ses positions et épie cequ'elle dit aux masses québécoises.Elle est à l'écoute de ses moindreshésitations, tergiversations et "remi-ses en question". Elle intervientdirectement de plus en plus régulière-ment.

    La "reconnaissance de la nation québé-coise" par le gouvernement central deStephen Harper est une de ces interven-tions. Puis, elle se tourne vers son con-tre-maître québécois, le Parti Libéral deJean Charest et lui dit: "Regarde, on tedonne le moyen de tromper les massestravailleuses du Québec qui auraientenvie de se mobiliser pour résoudre laquestion démocratique du Québec en laprenant en charge. Tu sais bien que çairait à l'encontre de nos intérêts interna-tionaux d'accumulation de capitaux.Nous ne voulons pas de masses mobi-lisées, qu'elle dit, nous voulons desmasses soumises à nos vues de gré ou deforce".Mais voilà que le PQ VEUT être le con-tre-maître à la place du contre-maître. Etl'ADQ aussi, DONC il est d'accord avecle PQ lorsqu'ils disent:: "Bon maintenantqu'il y a cette reconnaissance, les tra-vailleurs du Québec qui composent lamajorité vive de la nation sont tousmêlés. Nous pouvons donc mettre la

    souveraineté en veilleuse, mais pas troppour ne pas les réveiller. C'est que si lestravailleurs devaient prendre en charge laquestion démocratique nationale, ilspourraient avoir l'idée saugrenue de met-tre de l'avant leurs revendications pro-pres et intérêts particuliers à leur classe.Et nous ne voulons pas de cela.".

    C'est comme cela que résonnent lesténors "publics" de la Haute financeinternationale PQ compris ! Les tra-vailleurs n'ont aucun intérêt à suivre lePQ, l'ADQ ou quelconque parti bour-geois à composition petite-bourgeoiseavec une idéologie bourgeoise s'expri-mant par le biais MORAL d'une petite-bourgeoisie intellectuelle prise entre lemarteau et l'enclume i.e. entre le CAPI-TAL et le PROLÉTARIAT.

    Si le prolétariat québécois ne prend pasen charge la question nationale duQuébec, elle ne se résoudra pas. Derésoudre la question de l'autodétermina-tion nationale du Québec est une ques-tion hautement politique qui s'inscrittoute entière dans la lutte du prolétariatpour son émancipation du joug de laHaute finance internationale.Legault comme Marois, celui qui veut

    attendre, et celle qui dit "quand mêmepas trop" sont les deux expressions d'unemême ligne de conduite.

    TROMPER LES TRAVAILLEURSAVEC DES BALIVERNESPETITES-BOURGEOISES À LASOLDE DE LA HAUTE FINANCEINTERNATIONALE ! C.V.

    Question nationaleLes travailleurs doivent se distancer dela bourgeoisie québécoise!

  • Par Le campement autogéré, Camp forclimate action, LévisParu sur CMAQ.net, 24 août 2008

    Près de 200 personnes ont défié la loiet occupé le 23 août dernier les ter-rains de Rabaska à Lévis pour s'op-poser au projet de port méthanier.

    Les participantEs ont formé un immensecercle blanc marqué d'un "X" rouge surles terres agricoles qui seraient détruitespar Rabaska pour construire des cuvesde gaz. Un avion nolisé dans lequel se trouvaientd'autres protestataires est venu survolercette fresque humaine pour en tirer desphotos aériennes symbolisant le refus del'implantation d'un terminal méthanier.Ce symbole soulignait également lesmanquements à la démocratie quidécoulent de l'absence d'un référendumà proximité des installations métha-nières.

    Le message lancé par cette action collec-tive non-violente est clair: « Nous exi-geons que la population dans un rayonde 3 Km du site de Rabaska soit con-sultée par référendum ». SylvainTurgeon, participant au campement, ad'ailleurs rappelé qu'il s'agit de la simplemise en application de principes démo-cratiques et réglerait une fois pour toutela question de l'acceptation sociale duprojet Rabaska.L'événement organisé par le campementautogéré, en collaboration avec la coali-tion des groupes locaux opposés àRabaska, a débuté vers deux heures parune marche festive sur la route 132depuis le campement, situé à près de 2

    km des terres occupées.Les marcheurs et marcheuses étaientaccompagnéEs d'un orchestre ambulantet composés à la fois de familles de larégion et de militantEs venuEs des qua-tre coins du Québec. Ils et elles ont ma-nifestés pour exprimer leur désaccordavec l'implantation d'un port méthanier àLévis.L'occupation de la terre a été immédiate-ment un franc succès. Tout avait étéprévu : une cuisine, des toilettes et une

    tente géante communautaire ont ététransportées avec la marche et montéesen quelques minutes. « Nous nous réap-proprions les terrains de Rabaska pour yinstaller une zone autonome temporaire» a expliqué Olivier Asselin.« SiRabaska se poursuit; nous reviendrons !», a affirmé Zoé Lamontagne.Après la photo aérienne, les occupantEsont partagé un repas chaud et ont ensuiteréalisé des ateliers sur l'autogestion, sousl'immense tente qui avait été transportée

    à bout de bras lors de la marche.De grandes bannières ont égalementenvahi les lieux. On pouvait notammenty lire « Pour le changement social, con-tre les changements climatiques » et «coulons Rabaska ».La reprise de possession temporaire del'espace s'est poursuivie jusque dans lasoirée dans le respect des terres agricolesenvironnantes.

    Sylvie Melançon a évoqué divers événe-

    ments qui sont survenus durant les deuxdernières semaines rappelant les dangersliés au transport et au stockage de gaznaturel :

    - Un incendie à Zeebruge, Belgique, oùla foudre a frappé un méthanier et forcél'évacuation du port. - La tragique explosion d'un réservoir degaz à Toronto, ayant entraîné la mort dedeux personnes, plusieurs blessés et l'é-vacuation de milliers de résidentEs.

    nationalRabaskaUn référendum est exigé à proximité du site du port méthanier

    La Voix du Peuple, septembre 2008, Page 5

    Photos Fadi Racy www.racyphotos.co.nr

  • Par l’Association pour une SolidaritéSyndicale Étudiante (ASSÉ)Paru sur CMAQ.net, 28 août 2008

    Tandis que les Jeux Olympiques dePékin se terminent et plusieurs per-sonnes parlent des droits fondamen-taux brimés en Chine, ici même auQuébec, la rentrée des cégeps com-mence sous le signe de la répression.En effet, l'administration du Cégep deDrummondville bafoue les droits fon-damentaux reconnus par la Chartecanadienne des droits et libertés enbrimant les droits d'association del'Association générale étudiante duCégep de Drummondville (AGECD).

    Selon la loi 32 surl'accréditation et lefinancement desa s s o c i a t i o n sd'élèves, les associa-tions étudiantes ont

    comme mandat de promouvoir lesintérêts des étudiants et étudiantes.Toutefois, en bloquant l'accès del'AGECD à son local et en empêchantles membres de l'association de passerlibrement sur le campus des journauxétudiants, l'administration du Cégepempêche l'AGECD de respecter sonmandat. De plus, la loi 32 stipule quel'administration doit fournir gratuitementà l'AGECD un local. Aussi, quoique lesétudiants et étudiantes deDrummondville sont actuellementmembres de l'Association pour uneSolidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ)*ceux-ci et celles-ci ne peuvent pas avoir

    accès au journal de leur syndicat étudi-ant.Pendant l'été l'administration a entreprisdes rénovations au Cégep dans leslocaux de l'association étudiante, maisquoique la rentrée est commencéel'AGECD n'a toujours pas de locaux. Larentrée scolaire est le moment le plusimportant pour les associations étu-diantes d'informer les étudiantes et étu-diants de leurs droits. « Comment est-ilpossible pour une association d'êtrecapable de répondre aux besoins des étu-diants et étudiantes et de défendre leursintérêts sans local et sans pouvoir sepromener librement dans le Cégep avecdes journaux étudiants » se questionneÉric Faucher porte-parole de l'AGECD.Si l'administration n'agit pas rapidementl'AGECD songe à intenter une injonc-tion contre celle-ci. L'ASSÉ dénonce l'attitude répressive del'administration du Cégep deDrummondville qui brime le droit asso-ciatif, et la liberté d'expression dans lesmurs du Cégep. Pour construire unesociété plus juste, l'ASSÉ croit qu'il estprimordial de commencer la lutte chezsoi et de dénoncer la montée de l'autori-tarisme et de la répression au Canada. Lesous-financement de l'éducation ne doitpas être un prétexte pour les instituonsscolaires d'enlever l'espace nécessaire aubon déroulement de la démocratie étu-diante. L'ASSÉ invite la population à signifierson support à l'AGECD en exigeant àl'administration du Cégep d'offrir unlocal décent à l'AGECD et de lui perme-ttre de distribuer tout le matériel d'infor-mation jugé pertinent par l'association.

    Vous pouvez le faire par télécopieur aunuméro suivant 819 474-6859 ou aucoordonnés suivantes:Direction généraleTéléphone : 819 478-4671, poste télé-phonique 206, courriel : [email protected] des étudesTéléphone : 819 478-4671, poste télé-phonique 211, courriel : [email protected]

    * Seule association étudiante nationale com-prenant des membres de tous les cycles d’en-seignement supérieur confondus, l’ASSÉregroupe actuellement plus de 42 000 membresdans les cégeps et les universités du Québec. Ellemilite depuis sa création pour la gratuité scolaireà tous les niveaux. ASSÉ

    national

    - L'interdiction, dans l'état duMassachussets aux États-Unis, d'im-planter un port méthanier à moins de1,5 km d'une zone résidentielle alorsque le BAPE a estimé qu'un simplepérimètre de sécurité de 400 m seraitsuffisant pour le projet Rabaska.- Le regroupement des municipalitéscôtières de la Colombie Britannique ainterdit le passage des méthaniers lelong de la côte ouest.- À Lévis, la foudre a frappée un pylôneà haute-tension d'Hydro-Québec situé àmoins de 500m de l'emplacement pro-jeté du pipeline de GNL de Rabaska,entraînant un incendie important. Lespromoteurs de Rabaska et le BAPEavaient pourtant déclaré qu'un telévénement était tout à fait improbable. - Le gouvernement fédéral a remis enquestion l'approvisionnement en gaznaturel du projet Rabaska par la sociétérusse Gazprom après l'invasion de laGéorgie par la Russie et le pilonnagedes principales villes géorgiennes.

    suite de la p.5

    La Voix du Peuple, septembre 2008, Page 6

    Militatisme étudiantUne rentrée sous le thème de la répres-sion au Cégep de Drummondville

  • national

    La Voix du Peuple, septembre 2008, Page 7

    Par André Parizeau

    Mais qui donc aura assez de volontépolitique pour la remettre au pas ?Toute la lumière est encore loin d'êtrefaite sur la mort du jeune Freddy àMontréal Nord, mais cela ne semblepas préoccuper plus qu'il le faut le ser-vice de police de Montréal. C'estcomme s'ils étaient toujours aussi sûrd'eux, par rapport au fait que l'affaireallait s'estomper d'elle-même. C'estcomme si tout était déjà arrangé ... Et ils en remettent en s'opposant aussi à cequ'il y ait une enquête publique, telle que ledemande la Coroner en chef, LouiseNolet, dans une autre affaire trouble, soitcelle de la mort de Mohamed Bennis, sur-venue en 2005, dans cet autre quartiermontréalais qu'est Côtes-des-Neiges.Voici les faits. Le 3 juin dernier, la Coroneren chef, Louise Nolet, annonce qu'il yaura finalement une enquête publiquepour faire toute la lumière sur le décès deMohamed Bennis, mort sous les balles despoliciers de Montréal, en décembre 2005.Cela se passait le 1er décembre de cetteannée là, pour être précis et MohammedBennis sortait alors de la mosquée Côtes-des-Neiges, située juste à côté de chez lui.Il se trouve alors mêlé à une bagarre avecdeux policiers. Ce qui se passa ensuite,demeure encore aujourd'hui asseznébuleux. Pendant des années, la famillene pourra avoir ce qui c'est finalementpassé. Même les extraits vidéo de l'inci-dent, filmés par des caméras situées à côtéde où se sont produits les incidents, nepourront être accessibles. Cela sera du

    reste le sujet d'un reportage plutôt explosif,produit par la télévision de Radio-Canada,et portant justement sur cet événement,ainsi que sur les difficultés à peine cro-yables de la famille pour obtenir un mini-mum de transparence et d'informationspar rapport à ce qui ce serait passé.On se rappellera également que laCouronne, de même que la Cour d'appelavaient toutes deux refusées, dans un pre-mier temps, de donner suite à la demandede la famille de tenir une enquête publique.Or, coup d'éclat. Voilà maintenant que laFraternité des policiers de Montréaldéclare haut fort qu'il n'y aurait aucune rai-son pour revenir sur ces décisions et qu'ellea par conséquent l'intention de tout fairepour empêcher la tenue d'une telleenquête, telle que finalement décidée parla Coroner en chef. Le syndicat a annon-

    cé son intention de même aller jusqu'enCour supérieure pour faire annuler la déci-sion de la Coroner en chef . Cette décision,de dire les policiers, serait "illégale", parceque "trop tardive et inutile" ... Franche-ment, cela relève de l'arrogance la plustotale !!!Tout cela démontre, on ne peut mieux, l'ur-gence qu'il y a d'exiger des changementsen profondeur dans le service de police etde lutter pour que les règles élémentairesde démocratie cessent ainsi -- et ce, demanière répétée -- d'être laissées sur le per-ron des différents services de police oeu-vrant sur le territoire du Québec. A.P.

    La police Pas possible com-ment elle peut êtrearrogante !!!

    manifestations artistiques profession-nelles produites au Québec, soit uneexposition d’art visuel, une œuvre dedanse chorégraphiée, une œuvre musi-cale et une œuvre théâtrale, a indiquéAmir Khadir. Plus nous ferons con-naître notre culture, plus nous la ren-drons attrayante non seulement pour lesjeunes mais également pour les nou-veaux arrivants. Combiné à un meilleuraccès à l’emploi et à des cours de languefrançaise, l’accès à la culture est un for-midable moyen d’intégration. Aprèstout, l’immigrant que je suis a appris àaimer le Québec à travers les poèmes deGaston Miron! »En éducation, Québec solidaire proposelà-aussi une démocratisation accrue enremplaçant les programmes sélectifsdiscriminatoires et l’orientation hâtivedes élèves vers des filières spécialisées,par la multiplication des projets études.Québec solidaire propose donc d’en-courager et de soutenir les initiativesd’écoles et de pédagogies alternativesau sein du réseau d’écoles publiques encollaboration avec les enseignantes etenseignants et les parents des enfantsfréquentant ces écoles.« En cette semaine de rentrée scolaire,trop d’inégalités subsistent entre lesécoles et entre les élèves. Tous lesenfants, sans égard au niveau de revenu,au statut social et à l’appartenance géo-graphique de leurs parents, doiventavoir accès à une éducation de qualité »,a conclu Françoise David.

    suite de la Une

  • culture

    La Voix du Peuple, septembre 2008, Page 8

    Communiqué de l’ATSEParu le 25 août 2008

    L’ATSA célébrera, du 2 octobreau 11 décembre 2008, son 10eanniversaire avec la présentationde trois événements.

    En décembre 1997, L’ATSA pous-sait son premier cri d’indignationen orchestrant dans l’urgence,devant le Musée d’art contempo-rain, une première interventionartistique, politiquement et sociale-ment engagée, La Banque à Bas,traçant ainsi leur stratégie, dite ter-roriste : s’attaquer à la pauvreté, àl’exclusion, au gaspillage et à lapollution ; livrer des messages auxtitres choc, par le biais d’un artvivant et engagé en interaction avec

    autrui et par des interventions spec-taculaires dans l’espace urbain,transformé pour l’occasion enespaces scénique et de débat.Depuis, les artistes fondateurs del’ATSA, Annie Roy et Pierre Allardont produit plus d’une vingtained’interventions urbaines engagéessur des problématiques de justicesociale, environnementale et patri-moniale, invitant les citoyens àexpérimenter leur capacité d’action.

    Du 2 octobre au 11 décembre2008, ouverture du magasin tem-poraire CHANGE Le 2 octobre l’ATSA ouvre augrand public son propre fond decommerce et pendant dix semainess’offrira en cobaye en investissant

    le monde de la mise en marché.Tout en offrant une rétrospective del’ensemble de ses interventionsréalisées sur la place publique, pho-tos d’archives, artéfacts et produitsdérivés seront mis à la vente. Uneoccasion unique pour découvrir ourevisiter la production iconoclastede l’ATSA et se questionner surl’évolution des problématiquesinvestiguées par ce duo d’artistesengagés. L’adresse de CHANGEsera dévoilée en septembre 2008.

    Le jeudi 2 octobre, lancement dela publication ATSA : Quandl’Art passe à l’Action

    Lancée au magasinCHANGE, cette publicationanniversaire bilingueredonne vie aux dix ans deproduction atsaïenne etrassemble des photogra-phies d’archives. On yretrouvera également destextes de grands communi-cateurs, tels Sami Aoun(politicologue), PatrickBeauduin (spécialiste dumarketing), Dinu Bumbaru(Héritage Montréal), GuySioui Durand (sociologuede l’art), StevenGuilbeault(porte-parole deÉquiterre), Louis Hamelin(écrivain), Louis Jacob (his-torien de l’art), Jean Lemire(cinéaste et biologiste) et

    Action Terroriste Socialement Acceptable (ATSA)

    ATSA 10 ans d’interventions urbaines

    Attentat #8 (2005) - Photo: David Pijuan-Nomura

  • et Laure Waridel (sociologue et co-fondatrice d’Équiterre), qui ont étéconviés à livrer leurs réflexions surl’art engagé et sur les enjeux so-ciaux et environnementaux. Unentretien avec les deux artistes fon-dateurs réalisé par Sonia Pelletier(directrice de la revue Spirale)ouvre cet ouvrage qui sera en venteau magasin CHANGE et enlibrairies en octobre.

    Du 26 au 30 novembre, place à la10e édition d’État d’UrgenceEn 1998, l’ATSA montait son pre-mier État d’Urgence, installant uncamp de réfugiés urbains pour lessans abris en plein cœur deMontréal. C’était le cinquantièmeanniversaire de la Déclaration uni-verselle des droits de l’Homme …2008 en célébrera le soixantième.L’ATSA s’associe pour l’occasion àAmnistie Internationale. Pendantcinq jours, 24 heures sur 24, ceManifestival accueillera des sans-abri et de nombreux bénévoles etoffrira une programmation artis-tique engagée multidisciplinaire etgratuite, s’articulant autour des 30articles et du préambule de cetteDéclaration. État d’Urgence estrécipiendaire du prix Citoyen de laculture 2008 par les Arts et la Ville.

    « Ce couple tente depuis unedizaine d’années de nous brasser lacage par toutes sortes de moyensoriginaux. On reproche souvent àl’art contemporain d’être trop her-métique, snob, coupé du public.C’est tout le contraire avec l’ATSA.» Nathalie Collard, LA PRESSE,2007

    Les réalisationsde l’ATSA, enbrefL’ATSA proposeune vision active etresponsable del’artiste commeacteur prenant partau développementdurable de sasociété. Parmi sesnombreuses acti-vités, qui ont faitleur marque dansl’imaginaire deplusieurs à Mon-tréal, Paris, Van-couver, Toronto,mentionnons : LaBanque à Bas (17décembre 1997 au12 février 1998) —des portes depoêles de cuisinefaisant office deguichet automa-tique, distribuantdes bas chauds auxitinérants victimesdes banques sanscœur ; neuf édi-tions de l’État d’Urgence — un«manifestival» artistique interdisci-plinaire et solidaire, accueillant uncamp de sans-abris au centre-ville ;Parc Industriel (17 août au 4 sep-tembre 2001) — un sitearchéologique fait de rebuts pro-posant une réflexion sur la sociétéde consommation — ; Attention :Zone Épineuse (5 au 15 octobre2002) — une promenade attentivesur le Mont-Royal sur la précaritédes patrimoines écologiques, rap-pelant la vocation naturelle du site ;

    — Murs du feu et de Frag sur laMain (depuis 2005) — deux par-cours graphiques permanent in situsur l’histoire du boulevard St-Laurent ; Attentat (depuis 2003) —une série sur l’hyper dépendanceaux énergies fossiles, dont les cons-tats d’infraction citoyenne colléssur les pare-brise des VUS. ATSA

    culture

    Shmata - 2006 - Photo ATSA

    La Voix du Peuple, septembre 2008, Page 9

  • culture

    Propos recueillis et traduits par Fara C.Paru dans L’Humanité, France, 8 août2008

    Jazz In Marciac. Les festivaliersovationnent Caetano Veloso, JohnZorn, Bobby McFerrin, HerbieHancock… Fidèle interviewé del’Humanité, le génie du piano fait lepoint avec nous.

    Sous le grand chapiteau, s’installe,chaque soir, un public de connaisseurs.Ce ne sont pas les mêmes qui, au gré desconcerts, ont ovationné le solo épuré dulégendaire chanteur brésilien CaetanoVeloso, la sensualité méditerranéenne dutrompettiste Paolo Fresu, l’énigmatiqueet intrépide saxophoniste John Zorn,l’acrobate vocal Bobby McFerrin, l’en-voûtant pianiste cubain Omar Sosa, l’e-xubérante diva Dee Dee Bridgewater etses complices maliens, l’inspirationintarissable de Herbie Hancock. Ilssavent pourquoi ils applaudissent. Onperçoit, ne serait-ce qu’à travers cettedonnée, la portée de la démarche péda-gogique qui, depuis la fondation du fes-tival, anime Jean-Louis Guilhaumon,président de l’association organisatrice.

    Par l’éclectisme qui préside à son réper-toire, le pianiste Herbie Hancock incarneà merveille l’évolution qu’a su épouserJazz in Marciac : un ancrage profonddans le jazz et, sans perdre son identité,une ouverture aux autres musiques. Ilpuise à son dernier CD, River : the JoniLetters (distingué en février par le gram-my award du meilleur album de l’année)et au précédent, Possibilities, sans omet-tre quelques remontées plus anciennes

    dans le temps.Le miracle a eu lieu, à Marciac. Mais ilfallait accepter de suivre le musicien degénie sur ses chemins de traverse. Nousdevions aussi lui faire confiance ou bienaffûter notre oreille pour l’accompagnersur des routes en apparence plus accessi-bles, mais dont une écoute attentiverévèle la sophistication. Démarrage entrombe avec Actual Proof, morceau desseventies, période Headhunters. On vo-yage au fil de A Song for You (de LeonRussell) et deux compositions de LionelLoueke. Cet époustouflant guitaristebéninois invente des univers har-moniques, mélodiques et rythmiques

    complexes, d’une beauté singulière. Selivrant à une escapade des plus éton-nantes à travers la Vie en rose, il parvientà faire chanter le public en choeur. Lephénix des claviers aime le défi que posecette approche exigeante et développe

    avec Loueke un dialogue improviséd’une rare densité. Outre les chanteusesSonya Kitchell et Amy Keys, le groupecomprend le saxophoniste Chris Potter,Vinnie Colaiuta, ancien batteur de FrankZappa, et Dave Holland, aussi convain-cant à la basse électrique qu’à la contre-basse. Compositeur majeur du siècle,Hancock, qui alterne entre piano acous-tique et synthétiseurs, nous promène endifférentes formes, époques et atmo-sphères, en élaborant de judicieusesvoies de passage entre les parties. Il faitoffrande d’un long solo méditatif aupiano, sorte dserein à la lune. Puis, surses célèbres Cantaloupe Island,Chameleon et Maiden Voyage, noussommes emportés dans une ébouriffantechevauchée rythmique. De la poésie

    pure à la déflagration funky, il n’y a, pourle libre penseur Hancock, qu’un seul pas,celui de la danse : « excellente pour lecorps et, donc, pour l’esprit », précise-t-il.

    MusiqueHerbie Hancock, le libre penseur

    La Voix du Peuple, septembre 2008, Page 10

    Herbie Handcock à l’ère des synthétiseurs - Photo Atariarchives.com

  • Pourquoi avoir choisi de consacrervotre dernier CD à des oeuvres deJoni Mitchell ?Herbie Hancock. Je nourris unesincère admiration pour sa liberté.Comme compositrice et auteure, elleveille à s’affranchir des codes et decadres que l’industrie, par sa course àla rentabilité, voudrait imposer. J’aisouhaité mettre en lumière sa plume.Sa poésie me touche. Par son langageet ses métaphores, Joni confère unedimension universelle à la banalité duquotidien. Par ailleurs, je la tiens enhaute estime pour son activismesocial.

    Dans un même répertoire, vousjouez des compositions relevantd’esthétiques contrastées, allant dujazz le plus pointu à la fusion qui acontribué à votre succès commer-cial. Une provocation envers la cri-tique ?

    Herbie Hancock. Pas du tout. Mapréoccupation essentielle est la sui-vante : que faire pour que je puisseprogresser le plus possible et, par sy-

    nergie, aider, mêmemodestement, lemonde à avancer ?Je ne définis pasmon travail par rap-port à ce qu’atten-dent les autres, lesjournalistes parexemple, mais enfonction de mesconvictions. J’avaisvingt-deux ans,quand ma pièceWatermelon Man adéclenché unepolémique au sein

    de la communauté noire. Je faisaisréférence aux vendeurs de pastèques,que je voyais, enfant, dans les rues deChicago. On m’a reproché de céder àun cliché : le Noir mangeant de lapastèque. Moi, je refusais simplementd’avoir honte d’une réalité que j’avaisconnue. À travers un beat funky, jevoulais reproduire le claquement dessabots des chevaux qui tiraient lacharrette de fruits. Une autre contro-verse a éclaté lorsque je me suis mis àexplorer les synthétiseurs et la fusion.Le public, en fait plus ouvert que lesdécideurs du business, a plébiscitémes recherches.

    Outre les lauriers récoltés par votredernier CD, vous avez été classé parle Time Magazine parmi les centpersonnalités de l’année les plusinfluentes, plus exactement à la 61eplace, avant George Clooney (nº71). Vous qui tentez de préserverune éthique rigoureuse dans l’exer-cice de votre métier, commentéviter les pièges que sous-tendentparfois les honneurs ?

    Herbie Hancock. Il faut resterlucide, ne pas laisser sa capacitéd’analyse s’endormir. À moi d’agir desorte que mon influence soit positive.Le bouddhisme m’a enseignél’indépendance d’esprit. Il ne se con-struit pas en opposition contre lechristianisme, l’islam, etc. Il n’exclutpas, mais se veut inclusif, au servicede la protection de l’être humain et,par conséquent, de la justice sociale,des droits des femmes, des homose-xuels, des opprimés. Je me souviensde l’avoir déjà exprimé dansl’Humanité, mais je le répète parcequ’il me semble fondamental de ledire aux nouvelles générations : jeveux progresser non seulementcomme artiste, mais avant toutcomme humain. Si, un jour, la santéne me permet plus de jouer du piano,je chercherai un autre moyen pourapporter ma petite pierre à l’humanité.

    Joyau à (s’)offrir, Herbie Hancock,CD River : the Joni Letters(Verve/Universal).

    À lire : Jazzman (juillet-août), lefascinant Brad Mehldau à la une, 5euros, en kiosques. F.C.

    culture

    La Voix du Peuple, septembre 2008, Page 11

    Herbie Handcock aujourd’hui - Photo by Scott Gries/ Getty

    Images

  • Par Alain Hayot, membre du conseilnational du Parti communiste français(PCF)Paru dans L’Humanité, France, 29 août2008

    Denis Baupin, Yves Cochet et NoëlMamère, dans un texte commun pu-blié lors de l’université d’été des Verts,affirment, c’est un fait nouveau etpositif à noter, que les crisesécologique et sociale sont les deuxfaces d’un même mal, qu’il s’agit enfait d’une seule et même crise quiappelle des solutions communes. Iltente ainsi de faire la démonstration,exemples à l’appui, qu’il est possiblede formuler des priorités qui permet-tent de répondre aux exigences envi-ronnementales comme à la créationd’emplois, à l’augmentation du pou-voir d’achat, aux questions de la santéhumaine ou du vivre ensemble. Sur lefond je me réjouis de voir desdirigeants Verts cesser de penser quela crise écologique peut se résoudre ensoi en revenant un siècle en arrière ouen renforçant la loi du plus fort, celuiqui peut payer pour accéder à unemeilleure qualité de vie. Il y a là sansaucun doute des perspectives intéres-santes à approfondir en commundans le nécessaire débat de recon-struction à gauche.

    Que proposent-ils donc pour y parvenir?Ils préconisent de s’engager dans cequ’ils appellent une décroissance so-lidaire. On sait que c’est un sujet dedébat entre les Verts et les communistesmême si celui-ci est parfois un peu biaisépar le soupçon productiviste persistant

    chez les Verts à notre égard et leur scep-ticisme devant notre démarche d’inté-gration de l’impératif écologique dansles enjeux actuels de transformationsociale. Poussons donc le débat à partirde ce texte.

    N’y a-t-il pas en effet une contradictionréelle entre les propositions qu’ils for-mulent, fort intéressantes et que jepartage pour l’essentiel, et le conceptmême de décroissance, fût elle qualifiéede solidaire. En effet, que l’on prenne lescas de l’isolation thermique des loge-ments, de la réorientation de la produc-tion automobile, du développement des

    transports collectifs et biens d’autrespropositions, nous sommes plus con-frontés à des formes de croissance nou-velle fondées sur des critères environ-nementaux et sociaux qu’à une décrois-sance réelle, même si sans aucun doutecertaines productions seront abandon-nées au profit de nouvelles. Mais il fautcréer et produire des voitures propres,des énergies renouvelables, des habitats

    à énergies positives, des transports col-lectifs qui ne génèrent pas de gaz à effetde serre, une production agricole con-forme au rythme saisonnier sans pesti-cide et proche des consommateurs… Ettout cela dans des conditions sociales quipermettent à tout un chacun d’y avoir

    accès.On le voit bien, cette vision nouvelle nesuppose pas un arrêt voire une régressiondu développement, mais un tout autretype de développement dont le critèrepremier ne serait plus la rechercheeffrénée du profit financier mais la satis-faction des besoins humains et le respectdes équilibres naturels. Et c’est là que sesitue le noeud du problème : il ne suffitpas de croiser crise écologique et crisesociale pour les résoudre, il faut impéra-tivement lier leurs résolutions audépassement du modèle économique etfinancier dominant au plan mondial, lecapitalisme contemporain, qui détruitnotre environnement, gaspille nosressources naturelles, marchandisetoutes les productions humaines, exclutde l’accès aux biens, aux savoirs et auxpouvoirs une part de plus en plus impor-tante de l’humanité.

    Être écologique aujourd’hui n’est pasétranger au combat des communistes,c’est tout l’inverse : il s’agit en effet d’in-venter un nouveau mode de développe-ment non productiviste, susceptible depréserver la planète pour notre généra-tion et celles qui viennent tout en don-nant un nouvel élan à notre ambition d’é-galité, de solidarité et de liberté. A.H.

    ecologie

    La Voix du Peuple, septembre 2008, Page 12

    « Être écologique aujourd’huin’est pas étranger au combatdes communistes, c’est toutl’inverse : il s’agit en effet d’in-venter un nouveau mode dedéveloppement non produc-tiviste, susceptible de préser-ver la planète pour notregénération et celles qui vien-nent tout en donnant un nou-vel élan à notre ambition d’é-galité, de solidarité et de li-berté. »

    Camarades Verts, encore un effortpour devenir antilibéraux !

  • Communiqué de presseParu 2 septembre 2008

    ATTAC-Québec souligne les propos deBarack Obama sur les paradis fiscauxdans son discours d’intronisation à laconvention démocrate.Le candidat démocrate à la présidence desÉtats-Unis a lancé une phrase qui a peuretenu l’attention des observateurs, maisqui pourrait avoir des conséquences con-sidérables sur la vie de millions de citoyensétats-uniens, si le candidat élu présidentpeut y donner suite. Soulignant le besoin de

    donner à ses compatriotes une éducation etdes soins de santé de qualité tout en assu-rant des baisses d’impôts à la classemoyenne sans toutefois prolonger cellesaccordées aux plus riches par George W.Bush, Barack Obama a indiqué où il pour-rait chercher l’argent nécessaire à ses pro-jets : "Now, many of these plans will costmoney, which is why I’ve laid out how I’llpay for every dime – by closing corporateloopholes and tax havens that don’t helpAmerica grow."Cette affirmation du candidat à la prési-dence semble claire : il faut s’en prendreaux paradis fiscaux et cesser de tolérer les

    échappatoires fiscales des grandes corpora-tions. Aux États-Unis, on estime à environ100 milliards $ les revenus qui échappent àl’État par le biais des paradis fiscaux. Lemanque à gagner est considérable etBarack Obama a souligné à quelquesreprises, dans des discours antérieurs, àquel point il est injuste que le travailleurmoyen paie sa part d’impôt alors que lesplus riches y échappent. En février 2007,avec les sénateurs Carl Levin et NormColeman, Barack Obama a introduit leprojet de loi Stop Tax Haven Abuse Act quiatteste de sa volonté d’agir à ce sujet.Depuis sa création, ATTAC-Québec s’op-pose vivement aux paradis fiscaux qui sonten grande partie responsables de l’appau-vrissement des États, qui permettent delaver l’argent du crime et contre lesquels lesgouvernements des pays occidentauxrefusent de sévir. « Les paradis fiscaux neservent en rien l’économie, ils ne sont quenuisibles, avance Claude Vaillancourt,secrétaire d’ATTAC-Québec. Ils priventles États de revenus considérables quipourraient être investis dans des servicespublics de qualité. » Élu président, Barack Obama aurait-il lecourage de prendre des mesures efficacescontre les paradis fiscaux et le secret ban-caire ? Son parti et le Congrès le lui permet-traient-ils ? Les paradis fiscaux ne sont pasun mal nécessaire. Une volonté ferme desÉtats-Unis d’agir dans ce dossier pourraitavoir un important effet d’entraînementdans le monde. ATTAC-Québec insistevivement pour que le sujet des paradis fis-caux soit mis de l’avant lors de la prochainecampagne électorale au Canada et qu’onlui accorde toute l’attentionnécessaire.Adapté de deux articles parussur www.pww.org, le 7 septembre 2008

    Monde

    La Voix du Peuple, septembre 2008, Page 13

    Présidentielle aux États-UnisObama contre les paradis fiscaux

    Le candidat présidentiel démocrateBarack Obama donne son discoursd'acceptation à la convention nationaleDémocrate à Denver le jeudi 28 août2008. Photo AP

    Questions : Comment faites-vous pourprétendre n'avoir aucun argent quand,en fait, vous êtes assis sur 13 milliardsde dollars ? Comment pouvez-vouscacher tout cet argent ? Devriez-vous lecacher dans la soute d'un avion. Ledonner à vos amis ? Ou le partagerentre tous les travailleurs et les tra-vailleuses , sans qui vous n'auriez detoute manière jamais réussi à accu-muler autant de fric.Ces questions font partie d'un dépliant del'Association internationale des machi-nistes (AIM) qui vient juste de déclencherune grève chez Boeing. Vingt sept millemembres de ce syndicat sont sur lespiquets de grève. Ils sont tannés de voirleurs conditions de travail se détériorer deplus en plus tandis que la compagnie, elle,empoche sans cesse plus. Ils voudraientrenverser cette tendance et c'est pourquoiils sont en grève. Depuis le 6 septembre.La grève s'étend dans trois États des États-Unis, soient ceux de Washington, del'Oregon et du Kansas. Boeing a enre-gistré, au cours des dernières années, uneaugmentation faramineuse de 828% deses profits. Ceux-ci totalisent maintenant13 milliards de dollars. Mais Boeing con-tinuent à prétendre qu'elle ne peut offrirplus de 9$ l'heure à ses nouveauxemployés (comparativement à deséchelles beaucoup plus élevées, pouvantaller jusqu'à 27$ l'heure pour les plusanciens); Boeing avait déjà réussi, il y aplusieurs années, à imposer ces fameusesclauses orphelines qui créent deux classesde travailleurs. La compagnie refuse enmême temps de garantir de meilleuresclauses de sécurité d'emploi (c'étaitprévisible avec l'apparition des clausesorphelines ...) et veut aussi imposer à sonpersonnel, au niveau des primes à payerpour les assurances groupes, des augmen-tations pouvant aller jusqu'à 50%. À cechapitre, les plans dentaires ainsi que lesplans pour la vue seraient de surcroîtéliminées. La grève a été déclenchée le 6septembre après que les travailleurs et tra-vailleuses aient voté à 87% pour celle-ci.Adaptation par André Parizeau

    Boeing aux É.U. :c'est la grève

  • monde

    La Voix du Peuple, septembre 2008, Page 14

    Par André Parizeau

    Il peut être difficile de saisir toute laportée des récents événements enOssétie sans d'abord connaître le con-texte général dans cette partie dumonde.L'Ossétie, que ce soit sa partie Nord ouSud, fait partie de ce qu'on appelle leCaucase, c'est à dire une région trèsmontagneuse, à la croisée entre l'Europeet l'Asie. C'est aussi une région qui a tou-jours été chaudement disputée pard'autres. C'est aussi une région com-posées d'un grand nombre de nations,dont les Arméniens, lesGéorgiens, les Ossètes biensûr, mais aussi lesTchétchènes.Les Ossète est un peupletrès jaloux de leurautonomie mais diviséentre la partie Nord et Suddepuis fort longtemps.Même sous l'ancienneURSS, c'était le cas.Chaque partie pouvaitcependant bénéficier d'unstatut autonome. La reconnaissance d'untel statut, aussi bien au Sud qu'au Nord,remontait à 1936.Lorsque l'URSS s'est démembrée à la findes années 80, les Ossètes, aussi bien auNord qu'au Sud, en ont profité pourréclamer leur réunification. Cette reven-dication, faut-il le souligner, existedepuis fort longtemps. Ce serait le casdepuis au moins 1926, peut-on lire dansWikipedia . Mentionnons, à ce point-cique la partie Nord est beaucoup plusriche que la partie Sud . Mais ni la

    Russie, ni la Georgie, auxquelles chaqueparties continuent toujours, officielle-ment d'être rattachées, n'étaient d'accord.Les problèmes se sont par la suiteaggravés, suite à la décision de laGéorgie, en 1991, de ne plus reconnaîtrel'autonomie des Ossètes dans la partieSud. Cette décision, de la part du gou-vernement géorgien, fut prise toute desuite après la déclaration d'indépendancede la Géorgie, ce qui n'est pas sans intérêtdans le contexte.Les Ossètes du Sud ont alors réagi, dèsl'année suivante en faisant un référen-dum (qui fut gagné mais jamais reconnu

    par le reste de la communauté interna-tionale), puis en déclarant leur indépen-dance. Il y a deux ans, un 2e référen-dum, portant toujours sur la question del'indépendance, eut encore lieu et fut unenouvelle fois gagné.Le gouvernement géorgien ne veutabsolument rien savoir d'un éventuel rat-tachement de l'Ossétie du Sud à l'Ossétiedu Nord et c'est pourquoi elle envoierégulièrement ses troupes pour essayerde reprendre le contrôle de ce qu'elle

    considère comme faisant partie de "son"territoire. Sa dernière incursion, audébut d'août, laquelle déclencha trèsrapidement la "riposte" de la Russie avecles résultats qu'on connaît, visait toutsimplement à reprendre le contrôle d'unerégion sur laquelle elle a de moins enmoins d'emprise.La Russie, pour sa part, aimerait bienégalement que l'Ossétie du Sud soitéventuellement ramenée sous son giron

    mais doit en mêmetemps redouter qu'uneéventuelle réunifica-tion n'enclenche rapi-dement après unedemande pour que lanouvelle Ossétie réu-nifiée devienne com-plètement indépen-dante. Dans cedossier, elle joue enquelque sorte un dou-ble jeu. C'est ce qui

    explique en même temps son attitudechangeante, tantôt très dure et tantôt plusconciliatrice.

    Encore la fameuse questionnationale ...Dans le fonds, tout ce qui se passeactuellement aurait pu être pour unebonne part évité si tous le monde autourde l'Ossétie s'était restreint à ne pas inter-venir et à se mêler plutôt, en lieu et place,de leur propres affaires. "Le conflit en

    Ossétie du SudQuelques points repères pour mieuxcomprendre

  • monde

    La Voix du Peuple, septembre 2008, Page 15

    Ossétie", de dire le chef du PCQ, AndréParizeau, "tire d'abord et avant tout sesorigines dans le non respect du droit àl'autodétermination des Ossètes. Cen'est malheureusement pas la premièrefois que cela se produit dans l'histoire despeuples et cela risque également de sereproduire encore. N'empêche que tousles gens épris de justice devraient enprofiter pour réaffirmer le droit et lesintérêts des Ossètes dans toute cetteaffaire; c'est d'ailleurs cela qui devraitprimer."Il n'y a pas si longtemps encore, toutel'attention internationale était tournéevers le Kosovo. De manière plutôtironique, les États-Unis étaient alorsfavorable à ce que le Kosovo devienneindépendant et c'est plutôt la Russie quis'y opposait. Aujourd'hui, dans l'affairede l'Ossétie, les rôles sont plutôt inversés."Il faut aussi voir autre chose", derajouter le chef du PCQ. "Le plus viteles Ossètes verront leur droit à l'au-todétermination reconnu, et le plus viteles tensions devraient également dimi-nuer dans la région. On n'a qu'à voir cequi se passe dans les Balkans, depuis quechaque peuple est finalement devenusouverain et indépendant. Tous les pro-blèmes de pauvreté, de chômage, etc, nesont pas disparus. Loin de là. Dans laplupart de ces pays, ce sont en généraldes gouvernements de droite qui sont aupouvoir. D'une certaine manière, celareflète en même temps la faiblesse desforces de gauche dans ces pays; cela estpalpable depuis déjà pas mal de temps.Par contre, les guerres et les horreurs quiy sont chaque fois associées, sont aumoins reléguées au passé et cela ouvreen même de meilleures avenues pourque ces mêmes forces de gauche puis-sent éventuellement recommencer à sedévelopper et offrir de meilleures per-

    spectives pour l'avenir. Comme com-munistes, nous ne serons jamais enfaveur des stratégies basées sur la théoriedu pire, comme si plus cela irait mal etmieux cela serait."

    D'autres facettes aux multiples ten-sions dans cette région du mondeMais pourquoi, vous demanderez-vousla Russie et la Géorgie semblent-il siférocement intéressé à garder, chacun deleur côté, le haut du pavé d'une régioncomme l'Ossétie ? Pourquoi ne pas tout

    simplement donner gain de cause auxOssètes. La réponse est en faite multiple.D'abord, il y a l'effet domino qu'uneéventuelle décision comme celle-làpourrait avoir. Au nord de la Géorgie etde l'Ossétie du Sud, c'est la Russie avec,comme nous le disions plus haut unemultitude d'autres peuples. Il n'y a pas silongtemps encore, les Tchétchènesavaient essayé de devenir indépendant;on connaît la suite. De toute évidence, laRussie doit se dire qu'elle doit continuerà être perçue par les autres comme le"boss" dans la région. La Géorgie, doitnon seulement regarder l'impact qu'au-rait une éventuelle perte définitive de

    contrôle sur l'Ossétie du Sud, non seule-ment d'un point de vue économique surun plan immédiat - n'oublions pas quel'Ossétie du Sud est relativement pauvrepar rapport à d'autres régions du Caucase-, mais elle doit également évaluer l'im-pact que cela pourrait surtout avoir surles velléités de d'autres forces nationa-listes, comme en Abkhazie voisine.Et puis, il y a bien sûr le pétrole. La routedu pétrole passe non loin de là. Il y aaussi d'autres considérations, relevant dela situation plus globale, à travers laplanète.Depuis des années, les États-Unischerchent à encercler et contenir laRussie, de même que la Chine. Laguerre froide a beau être finie; la "me-nace communiste" n'est plus ce qu'elle apu représenter, mais cela ne veut pas direque les contradictions et les tensions sesoient évanouies pour autant. La plupartdes pays sur la Terre participent actuelle-ment aux Jeux de Pékin. Mais enarrière-plan, cela continuent encore àjouer assez dur.

    ... et puis, il y a aussi le jeux desalliances et des contre alliancesLes États-Unis font tout en leur pouvoirpour essayer de s'implanter dans les payslimitrophes et avoisinant la Russie. Celaest palpable quand on voit tous cesefforts pour étendre l'OTAN vers l'Est.La Pologne ainsi que la RépubliqueTchèque ont toutes deux déjà donné lefeu vert aux États-Unis pour ledéploiement de missiles et de stationsradars qui pourraient être pointées vers laRussie. Et puis, il y a aussi ces deman-des faites par l'Ukraine, ainsi que par laGéorgie pour joindre à leur tour l'OTAN.Évidemment, la Russie n'aime pas celaet voudrait bien montrer à son vis-à-visque cela ne se passera pas comme cela...

  • Monde

    La Voix du Peuple, septembre 2008, Page 16

    En décidant de contre attaquer avec unmaximum de forces, suite à l'interven-tion militaire de la Géorgie en Ossétie duSud, la Russie ne visait donc pas seule-ment à envoyer un sérieux avertissementà son voisin de plus en plus "fatiguant";la Russie voulait aussi envoyer un aver-tissement tout aussi important aux autrespays voisins qui pourraient être tenter des'éloigner encore plus de leur ancien"grand frère" pour plutôt aller rejoindrece nouveau "grand frère" que seraitmaintenant les États-Unis.Et puis, il y a aussi le fait qu'on assiste deplus en plus à un rapprochement entre laRussie et la Chine et que cela fatigue toutautant les États-Unis dans leur quêtepour maintenir à tout prix leur domina-tion à l'échelle mondiale. Il faut aussidire que les États-Unis essaient aussi,depuis déjà plusieurs années, d'encerclerla Chine en développement des relationsprivilégiées avec plusieurs pays limitro-phes à la Chine. Les États-Unis utilisenten même temps les tensions qui peuventjustement exister entre la Chine et cer-tains de ses voisins pour attiser, danscette autre partie du globe, les tensions.Le récent accord passé entre les États-Unis et l'Inde fait partie de ces efforts. Legouvernement indien, qui s'était pourtantengagé publiquement à ne pas signer cetaccord -- lequel concerne entre autreschoses les relations étrangères futures dece pays -- a fini par changer d'avis, nonsans que les États-Unis ajoutent des mil-liards de dollars d'aides en toutes sortespour faire pencher la balance; parce queles différents partis communistes et degauche qui détiennent une quasi balancedu pouvoir, au sein du parlement fédéralindien, ne voulaient rien savoir d'un telaccord (à cause notamment des implica-tions possibles pour la paix dans larégion, mais aussi pour des considéra-

    tions environnementales puisque cetaccord entraînera désormais undéveloppement tout azimut de l'industrieatomique) et ont conséquemment retirél'appui qu'ils pouvaient encore donné àce gouvernement, ce dernier est passébien près de tomber sur cette question.Toujours est-il que la Chine, de mêmeque la Russie, ainsi que les anciennesrépubliques soviétiques du Kazakhstan,du Kryrgyzstan, du Tadjikistan et deOuzbékistan forment maintenant cequ'on appelle l'Organisation de coopéra-tion de Shanghai et que la Russie a aussiformé une alliance militaire avec un cer-tain nombre d'autres pays. Certains ana-lystes n'hésitent pas à prédire qu'un nou-veau bloc pourrait bientôt faire sonapparition, en opposition à l'OTAN.Inutile de dire, une fois encore, que celane fait pas du tout l'affaire des États-Unis.Se peut-il que ce sont en définitive lesÉtats-Unis qui auraient pousser laGéorgie à tenter son incursion en Ossétiede manière à tester la réaction de laRussie et mettre ainsi cette dernière unpeu plus sur la défensive ? Peut-être queles États-Unis ne pensaient pas que laRussie allait ainsi intervenir. Ils se di-saient sans doute que cela servirait àmontrer au reste du monde (nommé-ment les autres gouvernements de laplanète) que la Russie peut dire ce qu'elleveut, mais qu'elle n'a plus les moyens deses ambitions et qu'on ne devrait peut-être plus trop sans faire.Il est maintenant établi que les avionsgéorgiens qui bombardèrent au début lacapitale de l'Ossétie du Sud, au début desaffrontement, avaient été appuyés auniveau de la logistique par l'OTAN ainsique par les forces armées des États-Uniset qu'il y aurait toujours, présentement,des conseillers militaires américains en

    Géorgie.

    Ce qu'on peut faire"Des milliers de gens sont morts jusqu'i-ci", souligne le chef du PCQ, "non seule-ment à cause du non respect du droit fon-damental des peuples à décider pleine-ment et sans interférence de leur avenircomme peuple, mais aussi à cause decette tendance inévitable sous le capita-lisme qu'ont les grandes puissances àtoujours vouloir en avoir plus, sans tenircompte des conséquences et des souf-frances que cela peut engendrer à chaquefois. Et on dira ensuite que ce systèmeest le meilleur système. Quelle tragé-die !""La meilleure chose qu'on peut fairedans le contexte, c'est de réaffirmer hautet fort le droit inaliénable de tous les peu-ples, en particulier des Ossètes dans cedossier, de décider sans interférenceaucune, de leur avenir". A.P.

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    La Voix du Peuple, septembre 2008, Page 17

    Paru sur Al Jazeera.net, 25 août 2008

    La décision est intervenue aprèsqu’une délégation désignée par Karzaise soit rendue à l’aéroport de Shindandet dans le village d’Azizabad au coeurde l’ouest de l’Afghanistan pourenquêter sur le fait que des civilsavaient été tués.

    Les témoins visuels et les habitants attes-tent que plus de 100 civils, dont la grandemajorité sont des femmes et des enfants,ont été tués dans l’attaque de l’OTAN.Les officiels américains prétendent queseulement trois civils ont été tués en plusde 25 combattants Talibans.Le Général Jalandar Shah Behnam,responsable de l’armée pour l’ouest del’Afghanistan, et le commandant AbdulJabar ont été limogés pour « négligence etdissimulation » selon un décret présiden-tiel publié dimanche.« Dans cette tragique attaque aérienne et

    l’opération militaire irresponsable etimprécise contre le village d’Azizabaddans la zone de Shindand, plus de 89 denos compatriotes innocents, y compris

    des femmes et des enfants, ont été mar-tyrisés », dit le rapport.Zeina Khodr d’Al Jazeera rapporte depuisKaboul que les deux responsables avaientété rappelés dans la capitale pour y êtreinterrogés par le ministère de la défense.« Karzai est sous forte pression, il a perdubeaucoup de soutien parmi la populationlocale en raison de ces attaques aériennes,» explique Zeina Khodr.Le président a régulièrement fait appelaux Etats-Unis et aux forces dirigées parl’OTAN pour qu’ils accordent plus d’at-tention aux pertes infligées aux civils,avertissant que de tels incidents sapent labonne volonté du peuple afghan.Les Nations Unies ont signalé que 255des presque 700 décès civils lors de com-bats en Afghanistan cette année ont étéprovoqués par les troupes afghanes et lestroupes internationales sous directionaméricaine.Le chef de la police dans la provinced’Hérat située à l’ouest de l’Afghanistan adéclaré à Al Jazeera dimanche que 95civils avaient été tués.Le ministère de l’intérieur avait d’abord

    estimé le nombre de morts à 76, dont unecinquantaine d’enfants et 19 femmes.Environ 15 des maisons qui ont été dé-truites lors des bombardements appartien-nent aux hommes qui travaillent commegardes de sécurité sur une piste d’atterris-sage employée par les troupes interna-tionales à environ 120 kilomètres au sudde de la ville d’Hérat, ont fait savoir desgens du pays.Les villageois et les parents des victimesont organisé une manifestation de colèresamedi, mettant le feu à un fourgon depolice, retournant un camion de transportet portant des banderolles sur lequelles onpouvait lire « mort à l’Amérique ».« [Le secteur] est calme maintenant. Nousenquêtons sur ce qui s’est passé, » adéclaré le Général Mohammad ZahirAzimi, un porte-parole du ministère de ladéfense.« Notre première enquête prouve qu’ungrand nombre de civils ont été tués. Latragédie est beaucoup plus grave que cenous avions tout d’abord pensé, » a-t-ilavoué. A-J.Traduction Info-Palestine.net

    Les attaques de l’OTAN sont régulière-ment ponctuées de massacres de civilsafghans.

    Afghanistan :plus d’une centaine de civils massacrés par l’OTAN

    Manifestation de colère des parents des victimes et des habitants.

  • La Voix du Peuple, septembre 2008, Page 18

    Par Sylvain GuillemetteParu sur Reactionismwatch.net, 22 août 2008

    Imaginez un instant vivre dans unmonde où les doubles-mesures sonttotalement abolies. Dans un mondeoù, ce qui est bien pour l’un, l‘est pourl’autre. Où ce qui serait mal pourl’un, le serait également pour lesautres. Fini les sanctions à sensunique! Ouf, ce que ce serait paradisi-aque…Dans tel monde, les riches devraientpayer leurs amendes, mais cela, enproportion de leur salaire. Fini lesgrosses bagnoles qui dépassent la li-mite de vitesse permise par la Loi,celles qui coursent sur nos voiespubliques et qui chaque année, com-mettent l’irréparable chez plusieurscamarades méritants de leur droit devivre. Mais fini aussi la diabolisation du ter-rorisme des uns sans punir celui desautres. Fini les invasions de territoirepour répandre l’empire des « Nosvaleurs! », quand de plus, leursvaleurs n’ont même pas été votéesdémocratiquement ici et ne sont pasnécessairement les miennes. Finil’impunité envers les grosses puis-sances internationales « versus » lesmarées de sanctions contre les pays del’Axe du Mal pour des crimes com-mis par les deux! Fini le droit de pos-séder des Armes de DestructionMassive et de les utiliser contre descivils sans être taxé de terrorisme!Fini de déployer des boucliers anti-missiles tout en tenant des discours de

    paix envers ses ennemis! Fini desoutenir des entités terroristes sans enpayer le prix!

    Prenons l’exemple actuel qui opposeles deux grandes puissances d’autre-fois, des empires aujourd’hui puis-sants comme autrefois. L’un estembourbé dans deux conflits qu’il adéclenchés, l’autre se sent cerné par lepremier. La guerre en Irak sembles’être calmée, mais cela s’explique dufait que la puissante milice chiite deSad’r, grande de près de 50 000hommes en arme, a décidé de prendreune pause café hypocritement, atten-dant le bon moment pour frapper,décidément le retrait des états-uniensd’Irak.

    Peu importe, la défense russe en Géorgien’est rien à côté de l’attaque impérialistedes États-Unis en Irak et en Afghanistan.Coups d’État, suivis de dictatures à leursolde, privatisation des ressourcesnaturelles, etc.. Mais qui est-ce que lesmédias condamnent? Seulement laFédération de Russie! Personne nedemande le retrait de Washington despays qu’il occupe illégalement.Personne ne demande à Washington depayer le prix du terrorisme dont elle a usédans ces pays. Washington n’a aucuncompte à rendre à la communauté inter-nationale.Pareil pour Tel-Aviv qui, rappelons-le, détient des ADM! Et oui! Tel-Avivdétient des armes chimiques, bacté-riologiques et nucléaires! Cesdernières n’ont jamais été déclarées àl’Agence Internationale de l’Énergie

    Atomique! Imaginez! Téhéran doitrendre des comptes pour de simplesprésomptions, alors que Tel-Aviv endétient et que cela, ne suscite aucunbouleversement dans la communautéinternationale, et même si Tel-Aviv acommis des attaques terroristes contreles civils libanais en 2006, ne tuant pas

    moins de 1100 d’entre eux!L’Irak a été envahi sur la question desADM en passant, et pourtant, qui enpossède le plus, mis à part la Russie?Les États-Unis, et elles ne risquent pasde disparaître si l’A.I.E.A. décided’aller fouiller les installations états-uniennes! Et devinez quoi! Oui, oui! Iln’y a que Washington qui a utilisél’arme atomique contre ses ennemisdans toute l’histoire de l’humanité etalors qu’elle le faisait, les deux villesanéanties par les armes atomiquesétats-uniennes étaient peuplées, nonpas de soldats, mais bien de civils!Difficile de trouver meilleurs exemplede terrorisme!

    Alors je le dis et redis, NON À LADOUBLE-MESURE! QUE LESFAUTIFS PAIENT LEURS POURLEURS CRIMES!

    J’insiste donc pour que des sanctionssoient attribuées à Washington et sesalliés idéologiques ayant participé auxcrimes de Washington. Donc oui,Ottawa doit aussi payer la note de la dic-tature installée en Afghanistan. S.G.

    GéopolitiqueSi les doubles-mesures étaientabolies…

    monde

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    La Voix du Peuple, septembre 2008, Page 19

    Par Floyd RudminParu sur Mondialisation.ca, 30 avril 2008

    Dernièrement, le gouvernement desÉtats-Unis a augmenté d'un cran leton belligérant qu'il emploie contrel'Iran. Une série de reportages dans une variétéde journaux anglophones laissent enten-dre que la guerre est en route: le Mail &Guardian le 1er avril, le Rutland Heraldle 4 avril, le Telegraph le 7 avril,l'International Herald Tribune le 11 avril,le Washington Post le 12 avril, leWashington Times le 16 avril, TheProgressive le 24 avril, le Santa MonicaMirror le 24 avril, l'Asia Times le 25avril, l'International Herald Tribune le 25avril, le Toronto Star le 25 avril, leChristian Science Monitor le 25 avril, leWashington Post le 26 avril, leWashington Times le 26 avril, le FirstPost le 26 avril, le Los Angeles Times le26 avril, le Washington Times le 26 avrilet le Telegraph le 26 avril.

    Deux flottes offensives de porte-avionssont maintenant près de l'Iran et uneautre serait en route. À la fin mars,l'Arabie Saoudite s'est exercée à faireface aux retombées nucléaires quisurviendraient à la suite d'une attaqueUS contre l'Iran. Au début avril, Israëls'exerçait à affronter des tirs de repré-sailles de missiles suite à une attaque UScontre l'Iran. Tous le monde dans larégion se prépare à un bombardement dela centrale nucléaire et les installationsd'enrichissement d'uranium de l'Iran.

    Tout comme eux, l'Iran est prêt pour laguerre. Les États-Unis auraient retenu quelques10 000 cibles en Iran. Les principalessont l'ensemble des installationsnucléaires, y compris la centralenucléaire de Bushehr sur la côte duGolfe Persique, près du Koweït, et lesinstallations d'enrichissement de Natanzprès d'Ispahan. Bushehr est une villeindustrielle comptant près de 1 milliond'habitants. Pas moins de 70 000ingénieurs étrangers travaillent danscette région qui comprend un grand gise-ment d'hydrocarbures. Natanz est leprincipal site d'enrichissement d'uraniumde l'Iran, au nord d'Ispahan, quicomptent aussi des installations derecherches nucléaires. Ispahan est uneville du patrimoine mondial avec unepopulation de 2 millions d'habitants. Le réacteur nucléaire iranien de Bushehrdispose de 82 tonnes d'uranium enrichi

    (U235) qui sont maintenant chargé dansle réacteur, selon des reportages de lapresse israélienne et chinoise. Il est prévuque la centrale deviendra opérationnellecet été, ce qui lui permettra de produirede l'électricité. Les installations d'en-richissement de Natanz opèrent à pleinecapacité et elles enrichissent de l'urani-um afin que cet uranium puisse être util-isé dans des réacteurs selon les rapportsde l'Agence Internationale de l'ÉnergieAtomique. Selon le Centre de contrôle des maladie[des USA], l'uranium 235 utilisé dans lesréacteurs nucléaires a une demi-vie de700 millions d'années. Lorsqu'il est uti-lisé à titre de combustible pour des réac-teurs, il se transforme en uranium 238qui lui, a une demi-vie de 4,5 milliardsd'années. Ces isotopes radioactifs sontdangereux pour la santé parce qu'ilsémettent des particules alpha et aussiparce qu'ils sont chimiquement toxiques.

    Nucléaire IranienLes conséquences des bombardements sur les instal-lations nucléaires de l'Iran

    Regardez attentivement les conséquences qu'auraient des bombardements sur lesinstallations nucléaires de l'Iran et ensuite, priez. Mondialisation.ca

  • La Voix du Peuple, septembre 2008, Page 20

    aux tissus pulmonaires. Lorsque ingéré,il crée des dommages aux reins et peutcauser le cancer des os et des tissus dufoie. Selon une récente étude derecherche médicale, l'exposition à l'ura-nium engendre des déformations auxnouveaux-nés ou engendre des mort-nés. Jamais dans toute l'histoire ne s'est pro-duit le bombardement délibéré de cen-trales nucléaires et d'installations d'en-richissement nucléaire. De telles installa-tions, partout dans le monde, sontexploitées sous de sévères règles desécurité parce que le rejet de matièresradioactives est mortel au momentmême où l'événement se produit etlongtemps après y avoir été exposé. Si leÉtats-Unis ou Israël devait bombarder

    délibérément une centrale nucléairepleine de combustible nucléaire ouencore des installations d'enrichissementde combustible nucléaire, cette règleserait violée; des éléments radioactifsseraient alors rejetés dans l'environ-nement. Il y aurait d'horribles décès dansla population environnante. L'Union ofConcerned Scientists [L'Union des sci-entifiques préoccupés aux USA] estimeque 3 millions de décès surviendraient

    dans les 3 semaines suivant les bom-bardements des installations nucléairesd'enrichissement près d'Ispahan et lacontamination recouvrirait l'Afgha-nistan, le Pakistan, jusqu'en Inde.

    Les réacteurs de même que les installa-tions d'enrichissement sont construits enbéton extra fort, souvent avec de multi-ples couches de rétention en dômes et ilssont souvent construits sous terre. Lebombardement de telles installationsexigent de puissants explosifs, tels quedes ogives pénétrantes sous terre voiremême des ogives nucléaires. De tellesexplosions souffleraient la contamina-tion très haut dans l'atmosphère. Mais oùirait cette contamination? C'est une ques-tion difficile à répondre et difficile à

    prévoir. Au cours de la guerre du Golfe de jan-vier 1991, de nombreux puits de pétroleau Koweït ont été incendiés. Selon leDépartement d'État américain, « despluies noires ont été signalées en Turquieet de la neige noire est tombée au pieddes montagnes de l'Himalaya. » Lenuage radioactif causé par le bombarde-ment des installations nucléaires de l'Iranprendrait possiblement ces mêmes

    directions si les conditions météo-rologiques étaient les mêmes. Mais lenuage radioactif pourrait aller vers lenord c'est-à-dire, en Europe. Au cours del'invasion de l'Irak par les États-Unis quiétaient accompagnés par le Royaume-Uni, l'Australie et d'autres pays en mars2003, des munitions et des bombes à l'u-ranium appauvri (U238) ont été utilisées.Il a fallu 9 jours pour que des particulesd'uranium provenant de ces armes enIrak atteignent l'Angleterre où deséchantillons de filtres à air ont démontréune hausse de 300 % de particules d'ura-nium attribuable à la guerre. Les condi-tions météorologiques qui ont permisque ces particules soient transportéesjusqu'en Angleterre ont passé sur le cen-tre de la Turquie, l'Ukraine, l'Autriche, laPologne, l'Allemagne, la Suède et leDanemark, pour finalement arriver enAngleterre d'où elles ont poursuivi leurroute sur la Norvège, la Finlande etjusqu'en Arctique. Ce fait a été signalépar The Times [un journal enAngleterre], qui dans un article résumaitune étude européenne de biologie et debioélectromagnétique.

    Les retombées nucléaires des bombarde-ments sur l'Iran auraient une demi-vie de700 millions d'années. C'est une duréedifficile à comprendre. Jésus-Christprêchait il y a environ 2 000 ans. Dansl'évolution de l'homme, nos ancêtres, lespremiers hommes singes auraientmarché debout il y a à peine 5 millionsd'années. L'administration Bush et sesconseillers israéliens sont maintenant entrain de planifier la contamination de laplanète pour 700 millions d'années.Selon la rhétorique des candidats à laprésidence John McCain et HillaryClinton, eux aussi, pensent que c'est unebonne idée. Pour leur part, les médiasUS semblent applaudir.

    Vue des installations nucléaires de Boushehr. Mondialisation.ca

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  • La Voix du Peuple, septembre 2008, Page 21

    Soit les Étatsuniens ne comprennent pasce qu'ils s'apprêtent à faire ou soit ils sepensent eux-mêmes à l'abri des con-séquences. La planète n'est pas si grande.Ce qui se passe quelque part sur le globefini par se répercuter partout sur le globe.La fumée des puits de pétrole incendiéspendant la guerre du Golfe s'estpropagée tout autour de la planète et ellea été détectée en Amérique du Sud. Lesretombées radioactives du bombarde-ment d'un réacteur nucléaire sepropageront en de lieux aussi éloignés,surtout si l'on considère que le voyages'effectuera sur des millions d'années.

    Les pays du Golfe Persique soit princi-palement l'Arabie Saoudite, le Koweït,l'Iraq et l'Iran possèdent plus de la moitiédes réserves de pétrole connues. En1981, une étude de « Fetter and Tsipis »parue dans le magazine « ScientificAmerican » portant sur « La propagationcatastrophique de la radioactivité » esti-mait que le bombardement d'un réacteurnucléaire rendrait inhabitable une super-ficie équivalente à 8 600 milles carrés[NDT : 1 mille = 1,609 km] autour duréacteur, tout dépendant de la façon dontle vent soufflerait. Bombarder le réacteurde Bushehr signifierait que la moitié desréserves de pétrole deviendraient instan-tanément inaccessibles. Bombarderl'Iran signifierait que les états-uniens neprendraient plus leurs voitures pour serendre où que ce soit, plus jamais et ce,pour une très longue période. Le modede vie à l'américaine serait terminé. Uneffondrement économique inimaginablepour les états-uniens suivrait. La culturevivrière mécanisée et le transport de lanourriture seraient choses du passé. Lesémeutes de la faim deviendraient chosecertaine si jamais la jauge à carburantindiquait que le réservoir est vide, même

    aux États-Unis, une terre d'abondance.

    Les nations du monde ne peuvent pascompter sur les États-Unis et sur leursconseillers israéliens pour que cesderniers pensent et agissent de façonrationnelle au sujet des bombardementsdes réacteurs. Il est insensé de dire que «toutes les options sont sur la table » etc'est même un crime contre l'humanité.Les États-Unis et Israël sont en train depréparer le public à accepter cette folieen annonçant qu'ils ont bombardé avecsuccès un réacteur nucléaire syrien, sanseffets nocifs. Israël a aussi récemmentpublié sa vidéo du bombardement duréacteur nucléaire d'Osiraq survenu en1981 en Iraq. Voyez comme c'est facile.Il n'y a aucune conséquence fâcheuse.Mais les deux sites étaient en construc-tion et les réacteurs n'étaient pas remplisà ras bord de tonnes d'uranium enrichi.

    Les peuples et les gouvernements duGolfe Persique, du Moyen-Orient, del'Europe et aussi de ces pays vers oùsoufflera le vent c'est-à-dire l'Inde et laChine doivent maintenant prendre desmesures pour que cesse cette folie. Unefois que la radiation sera libérée, les réso-lutions de l'ONU ne ramèneront pas cesradiations dans un milieu confiné.

    Les Étatsuniens ayant de la famille et desamis qui servent dans les forces arméesdans la région du Golfe Persique, que cesoit en Iraq et en Afghanistan devraientse demander jusqu'à quel point l'admin-istration Bush considère que ses troupespeuvent être sacrifiées.

    La planète implore, « Ne bombardezpas les réacteurs nucléaires. » F.R.

    Traduction de Dany Quirion pour Alter Info

    Le Hondurasdevient le sixièmemembre de l’ALBAParu sur l’Agence cubaine d'informa-tion, Cuba, 26 août 2008

    Le président du Honduras, M.Manuel Zelaya, a signé àTegucigalpa le document d’adhésionà l’ALBA (l’Initiative bolivariennepour les Amériques) en présence desprésidents de la Bolivie, duNicaragua, du Venezuela et deCarlos Lage, vice-président duConseil d’Etat de Cuba.

    « Nous adhéronsaujourd'hui àl’ALBA, à laculture et à ladignité, pourfaire desHonduriens unpeuple libre », adéclaré le prési-dent Manuel

    Zelaya au cours de la cérémonie d’a-dhésion, qui s’est déroulée sur la Placede la Liberté de Tegucigalpa, la capitalehondurienne, en présence des déléga-tions des Etats membres de l’ALBA etde plusieurs milliers de travailleurs, desyndicalistes, d’étudiants, de paysans etd’Amérindiens.

    Le président du Honduras a indiqué quedans l’adhésion de son pays à l’ALBAles seuls perdants sont ceux qui avaientpeur de lutter pour aller de l’avant. «Nous luttons pour aller de l’avant. Sivous aviez peur de cette lutte, chersamis, adversaires et critiques, vous avezdéjà perdu », a souligné le présidentManuel Zelaya.

    Le président duHonduras, M. ManuelZelay.a. Photo ACN

    monde

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    La Voix du Peuple, septembre 2008, Page 22

    Il a dénoncé ensuite la campagne de dés-information que les médias privés de sonpays ont déclenchée au sujet del’ALBA, l’initiative d’intégrationrégionale lancée par le Venezuela etCuba en 2004 à laquelle ont adhéré suc-cessivement, la Bolivie, le Nicaragua etle Commonwealth de la Dominique.

    Le président du Venezuela,Hugo Chavez, a déclaré pour sapart que l’ALBA constitue «l’alternative à l’hégémonienéolibérale ». « Les pays du Sudnous rassemblons pour êtreindépendants et pour assurer ànos peuples le développement.L’ALBA est le mécanisme dontdisposent les peuples et les gou-vernements de l’Amériquelatine pour faire face aux crisesqui ravagent le monde », aexpliqué le président HugoChavez. Il a ajouté que la sou-veraineté en matière d’énergie étant undes piliers de l’ALBA, l’adhésion à cetorganisme d’intégration régionale garan-tit aux Honduriens la sécurité en matièred’énergie « pour cent ans au moins ».

    Le président du Venezuela a annoncéque, dans le cadre de la coopération entreles membres de l’ALBA, le gouverne-ment du Honduras va recevoirprochainement 100 tracteurs munis detout l’équipement nécessaire pour le tra-vail agricole, comme première contribu-tion de l’ALBA au renforcement de lacapacité de production des agriculteurshonduriens. Toujours dans le cadre de lacérémonie de signature de l’adhésion duHonduras à l’ALBA, Carlos Lage [Agauche, en compagnie du présidentbolivien Evo Morales], vice-présidentdu Conseil d’Etat de Cuba, a souligné

    que cette initiative d’intégration latino-américaine est basée avant tout sur la so-lidarité entre ses membres. « Dans 3 centres ophtalmologiques, 24541 Honduriens ont déjà été opérés etont récupéré la vue », a annoncé CarlosLage avant de signaler que 332médecins et travailleurs cubains de lasanté travaillent actuellement dans les

    régions les plus éloignées de tous lesdépartements du Honduras. « Pour lemédecin de l’ALBA, le malade n’est pasun client mais un patient ; le malade n’estpas son gagne-pain, mais sa raisond’être. Ce nouveau médecin ne gagne del’argent, il gagne des vies », a précisé le

    dirigeant cubain. « L’ALBA a été d’abord une inspirationet ensuite un projet. Aujourd'hui, c’est unespoir », a relevé Carlos Lage avant d’a-jouter que « l’ALBA constitue le vérita-ble modèle d’intégration latino-améri-caine ». Le dirigeant cubain a énuméréensuite plusieurs des succès de l’ALBA. « Plus de 1,3 millions de Latino-améri-

    cains ont été opérés et ontrécupéré la vue. Le libre marchéles avait condamnés à la cécité.3,25 millions de Latino-améri-cains ont appris à lire et à écrire.6 693 médecins ont été forméset on est en train d’en formerplus de 40 000 autres. Treizepays reçoivent 125 000 barils depétrole par jour avec des condi-tions [de paiement] hautementavantageuses », a précisé leCarlos Lage.

    Il a rappelé aussi que les Etatsmembres de l’ALBA travaillent en cemoment sur la constitution de la Banquede l’ALBA et la mise en place d’ALBA-aliments, organisme qui sera chargé decoordonner la lutte contre la crise provo-quée par la hausse des prix des aliments. ACN

    Carlos Lage, vice-président du Conseil d’Etat de Cuba, en compagniedu président bolivien Evo Morales. Photo ACN

    Par Agence France PresseParu sur afp.com, 3 septembre 2008

    Le président vénézuélien HugoChavez a quitté l'Afrique du Sudaprès avoir signé une série d'accordsdans le secteur énergétique avecPretoria, a indiqué mercredi un porte

    parole du gouvernement.Ces accords notamment dans lessecteurs de l'énergie pétrolière, doivents'élargir d'ici à la fin de l'année aux télé-communications, un accord-cadre jetantles bases de la coopération économiquebilatérale devant être conclu. Le prési-dent Thabo Mbeki a souligné qu'ils'agissait de supprimer les intermédi-

    Afrique du SudChavez a signé des accordspétroliers avec Pretoria

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    La Voix du Peuple, septembre 2008, Page 23

    Par Carlos Noriega Paru sur pagina12.com, 24 août 2008

    Dans un cas qui retourne des échecshistoriques, les aborigènes ont rompul'alliance conservatrice à Lima et ontobtenu l'abrogation des lois qui facili-taient la privatisation de leurs terresancestrales au profit d'exploitationsminières.La révolte des communautés natives del'Amazonie péruvienne contre le gou-vernement d'Alan Garcia s'est terminéepar la victoire des indigènes. Ce fut untriomphe inespéré qui casse la traditionhistorique de la prééminence du pouvoircentral sur les groupes indigènes. Aprèsdeux semaines de protestations et uneprise de routes, entreprises hydroélec-trique