10
21h20 en ce jour printanier de mars 2010 sur les Hauts Plateaux du Vercors… De retour à ski, frontale, et ocarina en poche, le poêle ronronne dans la petite cabane prêtée par l’ONF… Je m’atèle à la rédaction de cet édito consacré aux deux petits lutins ailés peuplant les « taïgas » relictuelles de la réserve naturelle des Hauts Plateaux. Elles seules savent animer ces grands espaces sortant tout justes des frimas « sibériens » de l’hiver 2009-2010. Les chants sifflés de la Chevêchette se répondent au nord de mon refuge, les sifflements aigus d’une femelle laissent espérer une reproduction… Le grand calme des lieux à la nuit tombée est subitement troublé par l’un des plus jolis hululements, le mâle de chouette de Tengmalm indique à une femelle une spacieuse cavité de pic noir… Une nouvelle saison de prospection de ces deux espèces de strigiforme vient de débuter. Robert Hainard avait ouvert la voie en gravant sur bois une chevêchette ici même, un 19 mai 1971. Depuis, bon nombre d’ornithologues amateurs et professionnels se passionnent pour ces espèces discrètes et rares, mais dont la découverte est récompensée par leur confiance. Ils rejoignent de plus en plus le réseau de suivi des petites chouettes de montagne, pour une meilleure connaissance de leur répartition nationale et de leurs mœurs dont beaucoup de mystères restent à lever. La LPO, l’ONF et les réserves naturelles de nos massifs montagneux motivent leurs troupes. Nous espérons que d’autres organismes et passionnés continueront à fournir les données nécessaires à une meilleure connaissance de ces espèces remarquables… Bienvenue dans le monde mystérieux des pessières et des hêtraies-sapinières de montagne jusqu’aux forêts caducifoliées de plus basse altitude que ces petites chouettes enchantent… Gilles Trochard n° 3 & 4 - mars 2010 Suivi 1 ère preuve de reproduction dans les Vosges moyennes 1 Tengmalm en Ariège 1 Bilan du suivi 2009 2 Prospection en Haute-Garonne 8 Conservation Instruction biodiversité ONF 8 Bibliographie Bibliographie 9 Sensibilisation Rencontre avec la chevêchette 9 Cahier technique épuisé 10 Appel à textes et illustrations 10 Photos : D. Hackel, G. Trochard © Suivi Après découverte et localisation d’un chanteur (et d’un couple) en mars 2008, la nidification n’est pas démontrée, tous contacts étant rompus dès le 5 avril… pour reprendre en automne de la même année. En 2009, un chanteur est entendu, rigoureusement au même endroit, à partir du 4 février et le mâle est observé le 17 mars, entrant dans une ancienne cavité de pic épeiche, située dans une « chandelle » sèche de sapin. A partir de cette date, nous entamons avec Jean-Pierre Saint-Andrieux un suivi intensif du site qui nous permet, avec émotion et plaisir, de découvrir de visu de nombreuses facettes du comportement de l’espèce, mais aussi de colllecter des données sur son régime alimentaire et ses manifestations vocales. Brièvement : on note la femelle occupant la cavité le 19 avril, jour à partir duquel le mâle n’y est plus observé ; le 16 mai, une coquille d’œuf avec un peu de jaune et de sang est trouvée sous la cavité… Il en est de même le 27 mai ; le 11 juin, pépiement des jeunes dans le nid ; le 29 juin, quatre jeunes volants et plus rien dans la cavité. Cette nidification s’est déroulée en forêt domaniale du Donon, à une altitude d’environ 700 mètres, dans une trouée d’une vieille futaie de sapin avec quelques pins sylvestres et de la régénération éparse d’épicéa de zéro à cinq mètres. La surface terrière est de 17 m 2 , la pente de 40 %, versant sud-ouest. La cavité est située à 5,20 mètres du sol, dans une chandelle sèche d’un sapin de diamètre 50 (orientation est). 70 pelotes de réjection ont été ramassées sur le site et transmises pour analyse. A noter, toujours en forêt domaniale du Donon une nidification de chouette de Tengmalm qui a échoué, et un chanteur de la même espèce, entendu plusieurs fois sur le même site que la chevêchette. par Jean-Marie Berger (Réseau avifaune ONF) [email protected] Chouette de Tengmalm en Ariège Bien que cette espèce reste méconnue et mystérieuse en Ariège, l’ONF s’est engagé dans une campagne de prospection depuis près de deux ans. Les données étant quasi inexistantes dans ce département, un grand territoire s’offre à nous. Quelques ornithologues passionnés de l’office en ont entendu par ici, peut être par là « mais on est plus trop sûr ». Commencent alors les prospections nocturnes en raquette ou en ski pendant de longues nuits d’hiver à attendre la chouette. Rien par ici, rien par là ! Les densités sont faibles et les efforts fournis ne sont pas toujours payants. Des heures de route et de marche pour se retrouver dans le froid, la neige et parfois un vent qui souffle en raffale et qui compromet notre écoute. Puis un beau jour, elle est là... Chouette ! Elle donne du coffre pour se faire repérer... Pou-pou-pou-pou... Enfin une !! Puis une autre, jusqu’au jour ou dernièrement, onze chouettes se sont manifestées autour d’une tourbière, par une belle nuit calme et étoilée. Un spectacle inoubliable qui donne envie de continuer... par Quentin Giry [email protected] Chevêchette : première preuve de reproduction dans les Vosges moyennes

Bulletin Tengmalm & Chevechette

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Bulletin Tengmalm & Chevechette

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Page 1: Bulletin Tengmalm & Chevechette

21h20 en ce jour printanier de mars 2010 sur les Hauts Plateaux du Vercors… De retour à ski, frontale, et ocarina en poche, le poêle ronronne dans la petite cabane prêtée par l’ONF… Je m’atèle à la rédaction de cet édito consacré aux deux petits lutins ailés peuplant les « taïgas » relictuelles de la réserve naturelle des Hauts Plateaux. Elles seules savent animer ces grands espaces sortant tout justes des frimas « sibériens » de l’hiver 2009-2010. Les chants sifflés de la Chevêchette se répondent au nord de mon refuge, les sifflements aigus d’une femelle laissent espérer une reproduction… Le grand calme des lieux à la nuit tombée est subitement troublé par l’un des plus jolis hululements, le mâle de chouette de Tengmalm indique à une femelle une spacieuse cavité de pic noir… Une nouvelle saison de prospection de ces deux espèces de strigiforme vient de débuter. Robert Hainard avait ouvert la voie en gravant sur bois une chevêchette ici même, un 19 mai 1971. Depuis, bon nombre d’ornithologues amateurs et professionnels se passionnent pour ces espèces discrètes et rares, mais dont la découverte est récompensée par leur confiance. Ils rejoignent de plus en plus le réseau de suivi des petites chouettes de montagne, pour une meilleure connaissance de leur répartition nationale et de leurs mœurs dont beaucoup de mystères restent à lever. La LPO, l’ONF et les réserves naturelles de nos massifs montagneux motivent leurs troupes. Nous espérons que d’autres organismes et passionnés continueront à fournir les données nécessaires à une meilleure connaissance de ces espèces remarquables… Bienvenue dans le monde mystérieux des pessières et des hêtraies-sapinières de montagne jusqu’aux forêts caducifoliées de plus basse altitude que ces petites chouettes enchantent…

Gilles Trochard

n° 3 & 4 - mars 2010

Suivi 1ère preuve de reproduction

dans les Vosges moyennes 1Tengmalm en Ariège 1Bilan du suivi 2009 2

Prospection en Haute-Garonne 8Conservation

Instruction biodiversité ONF 8Bibliographie Bibliographie 9

Sensibilisation Rencontre avec la chevêchette 9

Cahier technique épuisé 10Appel à textes et illustrations 10

Photos : D. Hackel, G. Trochard ©

Suivi

Après découverte et localisation d’un chanteur (et d’un couple) en mars 2008, la nidification n’est pas démontrée, tous contacts étant rompus dès le 5 avril… pour reprendre en automne de la même année.En 2009, un chanteur est entendu, rigoureusement au même endroit, à partir du 4 février et le mâle est observé le 17 mars, entrant dans une ancienne cavité de pic épeiche, située dans une « chandelle » sèche de sapin. A partir de cette date, nous entamons avec Jean-Pierre Saint-Andrieux un suivi intensif du site qui nous permet, avec émotion et plaisir, de découvrir de visu de nombreuses facettes du comportement de l’espèce, mais aussi de colllecter des données sur son régime alimentaire et ses manifestations vocales.Brièvement : on note la femelle occupant la cavité le 19 avril, jour à partir duquel le mâle n’y est plus observé ; le 16 mai, une coquille d’œuf avec un peu de jaune et de sang est trouvée sous la cavité… Il en est de même le 27 mai ; le 11 juin, pépiement des jeunes dans le nid ; le 29 juin, quatre jeunes volants et plus rien dans la cavité. Cette nidification s’est déroulée en forêt domaniale du Donon, à une altitude d’environ 700 mètres, dans une trouée d’une vieille futaie de sapin avec quelques pins sylvestres et de la régénération éparse d’épicéa de zéro à cinq mètres. La surface terrière est de 17 m2, la pente de 40 %, versant sud-ouest. La cavité est située à 5,20 mètres du sol, dans une chandelle sèche d’un sapin de diamètre 50 (orientation est).70 pelotes de réjection ont été ramassées sur le site et transmises pour analyse. A noter, toujours en forêt domaniale du Donon une

nidification de chouette de Tengmalm qui a échoué, et un chanteur de la même espèce, entendu plusieurs fois sur le même site que la chevêchette.

par Jean-Marie Berger (Réseau avifaune ONF)

[email protected]

Chouette de Tengmalm en Ariège

Bien que cette espèce reste méconnue et mystérieuse en Ariège, l’ONF s’est engagé dans une campagne de prospection depuis près de deux ans. Les données étant quasi inexistantes dans ce département, un grand territoire s’offre à nous. Quelques ornithologues passionnés de l’office en ont entendu par ici, peut être par là « mais on est plus trop sûr ». Commencent alors les prospections nocturnes en raquette ou en ski pendant de longues nuits d’hiver à attendre la chouette. Rien par ici, rien par là ! Les densités sont faibles et les efforts fournis ne sont pas toujours payants. Des heures de route et de marche pour se retrouver dans le froid, la neige et parfois un vent qui souffle en raffale et qui compromet notre écoute. Puis un beau jour, elle est là... Chouette ! Elle donne du coffre pour se faire repérer... Pou-pou-pou-pou... Enfin une !! Puis une autre, jusqu’au jour ou dernièrement, onze chouettes se sont manifestées autour d’une tourbière, par une belle nuit calme et étoilée. Un spectacle inoubliable qui donne envie de continuer...

par Quentin Giry [email protected]

Chevêchette : première preuve de reproduction dans les Vosges moyennes

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page 2 Tengmalm et chevêchette n°3 & 4 - mars 2010 - LPO Mission Rapaces

Bilan du suivi 2009

La constitution d’un groupe de travail « Petites chouettes de montagne » a permis de dresser en 2007 un premier bilan sur la présence et la nidification de la chouette de Tengmalm et de la chevêchette d’Europe dans 14 massifs forestiers ou secteurs montagneux de France.

Cette 3e synthèse est plus étoffée : elle concerne 21 secteurs géographiques de présence de l’une ou des deux petites chouettes forestières. 168 personnes ont participé au suivi en 2009 et ont totalisé l’équivalent de près de 500 journées de prospection sur le terrain. Il reste cependant de nombreuses zones où notre connaissance de la répartition et de la nidification des deux espèces est insuffisante en raison notamment des difficultés de recherches liées à la discrétion de ces oiseaux mystérieux et aux conditions d’accès difficiles de la plupart des zones de reproduction. Toute contribution sera la bienvenue.

Malgré une couverture de plus en plus importante des massifs de l’hexagone, 2009 a été une petite année… Nos deux chouettes de montagne ont sans doute été contrariées par un hiver long avec une couverture neigeuse importante dans certains massifs et par une pénurie de rongeurs… Malgré cela, 89 chanteurs (ou couples) de chevêchette d’Europe ont été repérés en 2009. Leur nombre est du même ordre de grandeur que l’année précédente (81 chanteurs). Par ailleurs, les difficultés de découverte des nids persistent… seuls sept nids ont été trouvés et quatre familles ont été observées peu après l’envol de la nichée… Quelques nouveautés : la première preuve de nidification dans les Vosges moyennes et un beau suivi dans le Vercors (quatre nids découverts !). En revanche, l’espèce n’a pas été contactée au cours de ce printemps en Auvergne et la donnée des Corbières, non loin des Pyrénées, est toujours énigmatique. Il en est de même des récentes observations (à confirmer !) en bordure du Parc national des Cévennes. Il reste sans aucun doute de belles découvertes à faire sur cette espèce… Plus encore que pour la chevêchette, 2009 a été une année difficile pour la chouette de Tengmalm : 119-123 chanteurs (ou couples) ont été entendus (contre 115 l’an passé et 129 en 2007) mais seulement 23 nids contrôlés. Les informations complémentaires et les données 2010 sont à transmettre aux coordinateurs des différents massifs ou aux responsables du groupe de travail pour toute

donnée extérieure aux zones décrites. Merci d’avance.

Par Yves MullerCoordinateur LPO « Petites chouettes de montagne »[email protected]

Ardennes

La chouette de Tengmalm s’est reproduite avec certitude dans les Ardennes françaises en 2005 (six poussins et cinq jeunes à l’envol). En 2008, deux chanteurs ont été entendus et un oiseau a été observé sur le site de nidification occupé en 2005. En 2009, malgré des recherches assez poussées, l’espèce n’a pas été contactée dans les Ardennes françaises.

coordination : Nicolas Harter (association ReNard)

[email protected] : A. Dupéron, N. Harter, R. Provost, B. Theveny

Massif vosgien

Vosges du Nord

Aucun chanteur de chouette de Tengmalm n’a été entendu dans les Vosges du Nord en 2009. Seuls des cris ont permis d’attester la présence de l’espèce sur un site au cours du printemps et de l’automne. Près de 200 cavités de pic noir ont été contrôlées en vain par grattage... Aucune nidification n’a été observée. Sept territoires de chevêchette d’Europe sont occupés au printemps par des chanteurs ou des couples dans le Pays de Bitche et la proche Alsace et deux dans le secteur de La Petite-Pierre.Un nid de chevêchette d’Europe est trouvé aux confins de l’Alsace et de la Lorraine, près de l’Allemagne (5e preuve de nidification depuis 2002). La nidification dans un chêne, à 250 mètres d’altitude réussit : les jeunes quittent le nid le 17 ou le 18 juin. En automne, cinq chanteurs ont été entendus sur l’ensemble des sites contrôlés dans les Vosges du Nord, quatre dans des sites habituels et un dans un nouveau site.

Vosges moyennes

Cinq chanteurs de chouette de Tengmalm ont été entendus cette année et un oiseau a été contrôlé dans une cavité. Par ailleurs, des cris de jeunes ont été notés tardivement.La présence de la chevêchette d’Europe a été confirmée sur trois sites et la première preuve de nidification a été obtenue cette année par J.M. Berger et J.P. Saint-Andrieux : un couple

s’est reproduit dans une cavité de pic creusée dans une chandelle d’épicéa vers 700 mètres d’altitude. La nidification réussit : quatre jeunes au moins quittent le nid entre le 25 et le 29 juin. Deux chanteurs sont réentendus en automne, l’un sur le site de nidification et un autre sur un nouveau site.

Hautes-Vosges

Seuls deux chanteurs de chouette de Tengmalm ont été entendus ce printemps en cumulant les données alsaciennes et lorraines ! La nidification a été prouvée sur l’un des deux sites et un autre nid est découvert dans une loge de pic noir.Au printemps, la chevêchette est entendue sur six sites, de début janvier à début avril. Malgré des recherches assidues, aucune nidification n’a été découverte…

coordination : Yves Muller (LPO Alsace)

[email protected] : J.M. Berger, O. Frimat, J.C. Génot, D. Holtz, A. Laurent, N. Lefranc, P. Malenfert, Y. Muller, J.J. Pfeffer, D. Roessler, B. Ronchi, M. Rudin, J.P. Saint-Andrieux, M. Schneider, M. Schnoering, M. Thauront.

Massif jurassien

Franche-Comté

34 observations de chouette de Tengmalm ont été communiquées (soit une de moins qu’en 2008, mais douze de plus qu’en 2007). Aucune observation n’a été transmise en provenance de la partie franc-comtoise des Vosges. Au printemps 2009, seulement 17 (ou 18) chanteurs, répartis dans six communes du Doubs et sept du Jura, ont été entendus entre le 27 février et le 19 mai, avec un pic durant la première décade de mai, ce qui est particulièrement tardif puisque le pic de chant était enregistré lors de la troisième décade de février en 2008 ! Trois chanteurs diurnes ont été entendus les 10 -13 et 14 avril. Les oiseaux sont presque tous localisés dans l’aire de répartition classique de l’espèce, c’est-à-dire dans les forêts mixtes ou de résineux, à plus de 900 mètres d’altitude. Deux observations proviennent de plus basse altitude dans la vallée du Dessoubre, entre 600 et 700 mètres. Comme les années précédentes, cette répartition ne reflète que partiellement la réalité puisque l’espèce est beaucoup plus largement répartie, notamment sur les hauteurs du département du Jura. La reproduction a été très faible puisque aucun nid n’a été découvert sur une quinzaine de cavités « grattées » dans le

Page 3: Bulletin Tengmalm & Chevechette

sud du département du Doubs. Ce constat de faible effectif des nicheurs et d’échec massif de la reproduction est corroboré par les suivis menés par les collègues suisses. Ainsi, sur leur zone d’étude de 150 km2 dont 100 dans le nord du canton de Vaud et le reste dans le département du Doubs, Ravussin et al. (2009) résument la situation ainsi : « Comme en 2006, 2007 et 2008, la saison 2009 fut misérable avec des nidifications très tardives, seulement onze nids trouvés et 0,36 juvénile par nid tenté ». Ce rapport est également accessible sur le site de Nos Oiseaux : http://www.nosoiseaux.ch/protection.php?m_id=65&frmCategory=3 ou sur le site du GOBE : http://www.chouette-gobe.ch/php/rapports.php.L’année 2010 semble plus prometteuse puisque dix chanteurs répartis sur quatre communes du Doubs et deux du Jura ont déjà été contactés durant le mois de décembre 2009. Les 51 observations transmises pour la chevêchette d’Europe proviennent de seize communes du Doubs et onze communes du Jura. Il y avait 52 observations en 2008 et 35 en 2007. La connaissance a, cette année encore, progressé puisque la chevêchette a été découverte à un peu plus de 600 mètres d’altitude, d’une part dans la vallée du Dessoubre et d’autre part sur les contreforts du deuxième plateau du Doubs, augmentant son aire de répartition de 10 kilomètres vers le nord et de 18 kilomètres vers l’ouest. Dans le même temps, la présence a été confirmée sur le deuxième plateau du massif du Jura, tant dans le département du Doubs que dans celui du Jura. Jusqu’au début des années 2000, la petite chouette n’était connue que des forêts de résineux à plus de (900-)1 000 mètres d’altitude. Curieusement, les recherches effectuées entre 875 mètres et 1000 mètres d’altitude à proximité de la frontière franco-suisse au nord de Morteau (Doubs) n’ont pas permis de découvrir l’espèce et la chevêchette n’a pas encore été trouvée dans la partie franc-comtoise des Vosges.En 2009, les observations se répartissent durant tous les mois de l’année, avec un pic en mars - avril - mai et décembre. 28 chanteurs (25 en 2008 et 24 (ou 25) en 2007) ont été entendus entre le 21 janvier et le 9 mai et entre le 18 septembre et le 31

décembre ; le chant d’automne a été signalé à deux reprises uniquement, en septembre et en octobre. Quatre familles ont été observées (un record pour la Franche-Comté), la première le 30 juin dans le massif du Risoux (Jura), la seconde le 8 juillet dans le Risol (Doubs) et les deux suivantes, le 3 août, ce qui est particulièrement tardif, dans les environs du Mont d’Or (Doubs). Les familles étaient déjà volantes lors de leurs découvertes et comptaient deux fois deux jeunes et deux fois trois jeunes.

coordination : Dominique Michelat [email protected] : L. Beschet, A. Chamouton, F. Clémençon, S. Dalloz, C., F. et P. Durlet, L. Eloy, P. Farey (ONF), M. Giroud, M. Haffner, A. Hagimont, S. Humbert, J. Langlade, J. Jean-Baptiste, A. Laurent, B. Leclerq, P. Legay, L. Longchamp, F. Maillot, F. Mersch, V. Métraux, D. Michelat, M. Montadert, T. Petit, P.-A. Ravussin, S. Régazzoni, F. Rey-Demaneuf, D. Reymond, J. Roch, C. Rolland, J. Salvi, M. Sauret, C. Sénéchal, J.-L. Simon (ONCFS), B. Tissot, D. Trolliet, E. Wolff, C. Zakin.

Ain

Chouette de tengmalm : les loges de pic noir situées au-dessus de 1 000 mètres d’altitude ont toutes été contrôlées au cours du mois de mai 2009. Aucune nidification ni présence de chouette de Tengmalm n’a été relevée cette année. La loge utilisée en 2008 dans la forêt communale de Péron est inoccupée. Les seuls contacts avec cette espèce sont : - 19 mars : une chouette de Tengmalm chante spontanément à 13h au-dessus de la falaise Mijoux-nord ! - 17 juillet : une chouette de Tengmalm observée en forêt de Lélex (secteur des Brûlats).Chevêchette d’Europe : sans recherche particulière cette année, quelques contacts fortuits sont à noter : le 1er août 2009, une chevêchette chante spontanément en forêt communale de Gex (secteur Vieille-Maison). Cette zone est déjà connue comme abritant un territoire (chant le 22 septembre 2006 au même endroit) ; - pendant le suivi du cerf au brame fin septembre, des chants de chevêchette sont notés en forêt communale de Divonne.

coordination : Gérard Ponthus (ONF)

[email protected]

Bourgogne

Les secteurs favorables de Côte-d’Or et du Morvan ont été prospectés assidûment à partir de janvier à raison d’une sortie par semaine. Aucun chanteur de chouette de Tengmalm a été contacté et aucune nidification n’a été découverte en 2009 !

coordination : Hervé [email protected] : J. Abel , G. Barabant, H. Baudvin, S. Bouget, J.-L. Dessolin, H. Jacob.

Massif central

Massifs forestiers de la Loire

Mauvaise année pour la chouette de Tengmalm dans la Loire… La neige est apparue sur les massifs au 15 octobre en abondance (cumul de 2,60 mètres sur le secteur de Gumières dans les monts du Forez) rendant les sorties sur le terrain assez sportives, et ce n’est que début avril que les dernières plaques de neige ont disparu. Des prospections ont eu lieu sur deux des trois massifs abritant la chouette de Tengmalm, et seuls trois mâles chanteurs ont été contactés dans les monts du Forez. La visite des nichoirs et des loges laissait quelques espoirs, malheureusement rapidement évanouis. Année « blanche » donc, concernant la reproduction pour notre petite chouette. La saison 2010 avec une très bonne faînée, la pose de six nouveaux nichoirs et un hiver pour l’instant plutôt clément seront peut être plus propice à la nidification de l’espèce.

coordination : Rodolphe Genouilhac (LPO Loire)

[email protected]

Chaîne des Puys

Malgré la motivation du réseau mis en place pour cette saison, quelques premières sorties infructueuses ont très vite démobilisé les observateurs. Aucun chanteur de chouette de Tengmalm sur deux des trois principaux noyaux, aucune écoute sur trois sites isolés. Un seul mâle chanteur le 25 janvier sur un des noyaux, mais il n’a pas été réentendu lors de quatre visites fin janvier, mi février, mi mars et mi-avril (Olivier Gimel)…

Bulletin de liaison

du réseau Petites

chouettes de montagne LPO Mission Rapaces - n°3 & 4 - mars 2010 page 3

Page 4: Bulletin Tengmalm & Chevechette

page 4 Tengmalm et chevêchette n°3 & 4 - mars 2010 - LPO Mission Rapaces

Environ 15 loges favorables ont été vérifiées sans succès… 2009 est une mauvaise année pour les chouettes de Tengmalm, et l’année 2008 ne fut pas très glorieuse non plus… On observe une belle faînée fin 2009 et une abondance de fruits ; les populations de micromammifères vont peut-être se renforcer en 2010 mais partent de très bas…Le site de nidification du couple de la chevêchette d’Europe de 2008 n’a pas été réutilisé (arbre tombé au sol !) ni fréquenté. Quelques prospections aux alentours n’ont rien donné. En revanche, une prospection plus lointaine le 10 octobre 2009 avec repasse a permis de retrouver « le » mâle à 800 mètres de l’ancien site. Il a de nouveau réagi à la repasse le 11 octobre et a alterné quelques chants d’automne avec son chant territorial classique. Aucune loge n’a été repérée et surtout pas de contact le 31 octobre. A suivre…

coordination : Romain Riols (LPO Auvergne)

[email protected] : O. Gimel, F. Guélin, , P. Rigaux, R. Riols, O. Roquetanière

Monts du Livradois

Mauvaise année pour les chouettes de Tengmalm dans le Livradois. Premier chanteur tardif (le 31 janvier à Cistrières), très peu de chanteurs contactés : un seul en février, entendu plus ou moins régulièrement jusqu’au 7 mai, deux autres en mars, deux autres en avril, un autre (le dernier) le 22 mai. Cinq de ces six ou sept chanteurs étaient sur des sites de chant connus mais où les éventuelles loges de nidification sont toujours à découvrir. Les tentatives de nidifications ont aussi débuté tard, avec une première femelle au nid le 25 mars à Sembadel (43), nid vite abandonné puisque dès le contrôle suivant elle n’y était plus. En résumé : les installations sont tardives (toutes dans des loges de pic noir, quatre dans des hêtres, trois dans des sapins). Une seule nichée est réussie, produisant trois jeunes (un bon chiffre pour la région), les autres abandonnées très rapidement pour deux d’entre elles, plutôt en fin d’incubation ou avec de très jeunes poussins pour les autres. Aucune trace de prédation n’a été remarquée cette année et le manque de proies semble bien être la cause de ces mauvais résultats. Deux chanteurs ont également été contactés dans le Nord Devès (région de Fix-St-Geneys) en Haute-Loire en mars et avril.

coordination : Dominique Vigier [email protected] Observateurs : O. Putz, D. Vigier

Montagne limousine

Encore une année très moyenne. Trois à quatre mâles de chouette de Tengmalm ont chanté sur trois sites différents (pour deux sites proches il est possible que ce soit le même mâle qui ait chanté) mais c’est surtout la reproduction qui a échoué : deux femelles à la loge mais aucun jeune à l’envol. La situation est encore plus décevante si l’on considère que pour cette année nous avions prévu la capture d’au moins un mâle, pour un suivi par télémétrie. Pour cela un stagiaire, Bertrand Tranchand, a consacré beaucoup de temps au suivi des sites historiques et, grâce à son opiniâtreté, le bilan final ne paraît pas complètement catastrophique. C’est pourtant avec l’année dernière la saison la plus décevante.

coordination : Romain Rouaud [email protected] Observateurs : R. Rouaud, O. Villa et B. Tranchand

Lozère

Cette année encore nous obtenons peu d’indices : quatre chanteurs de chouette de Tengmalm seulement sont détectés (hors massif de l’Aigoual). Cependant ils le sont dans quatre secteurs géographiques bien différents et connus pour abriter l’espèce : le Mont Lozère, le causse de Sauveterre, le massif de Mercoire et le massif du Bougès. Cela indique que nous sous-évaluons complètement la population nicheuse du département. La chouette de Tengmalm semble donc bien installée et largement répandue en Lozère qui présente presque partout des habitats potentiels. Quelques prospections menées sur l’ouest du causse de Sauveterre et sur le sud de l’Aubrac n’ont pour l’instant rien donné.

coordination : François Legendre (Alepe)

[email protected] : G. Chamming’s, R. Destre, G. Gauthier, F. Legendre, E. Lenglen, X. Pédel

Aigoual

Les sept mâles chanteurs de chouette de Tengmalm, mais toujours avec des chants très sporadiques, confirment la présence de l’espèce sur les sites. A noter que certains autres secteurs ont permis de contacter

des femelles ou des mâles sans aucun chant entendu ! Comme l’an dernier, l’augmentation de la pression d’écoute a permis des contacts assez nombreux au vu des résultats des prospections ultérieures.Le grattage et l’observation estivale des loges n’ont permis de localiser aucun couple nicheur.Le ramassage des faînes par l’ONF a montré une très faible production fruitière des hêtres lors de l’automne 2008, à peine plus forte que celle de l’automne 2005. A cette faible disponibilité alimentaire pour les proies de la Tengmalm, il faut ajouter une seconde année d’enneigement long sur le massif de l’Aigoual.Il est probable que ces deux facteurs cumulés expliquent l’échec de la reproduction de la Tengmalm sur le massif. Ajoutons enfin que cette mauvaise année de reproduction se retrouve chez un bon nombre d’espèces, et largement au-delà du seul massif de l’Aigoual.

Bilan du suivi 2009Chevêchette d’Europe

Massifs (départements)

Nombre de chanteurs ou de couples

Nombre de nids

contrôlés ou de familles observées

MASSIF VOSGIEN

Vosges du Nord(Moselle et Bas-Rhin)

9 (5*) 1 nid

Vosges moyennes (Moselle et Bas-Rhin)

3 (2*) 1 nid

Hautes-Vosges(Haut-Rhin et Vosges)

6 (X*) 0

MASSIF JURASSIEN

Franche-Comté 28 (1*) 4 familles

Ain 0 (2*) 0

MASSIF CENTRAL

Chaîne des Puys (Puy-de-Dôme)

(1*) 0

MASSIF ALPIN

Haute-Savoie 9 (21*) 0

Savoie 5 (4*) 1 nid

Chartreuse (Isère) 5 (5*) 0

Belledonne (Isère-Savoie)

2 (3*) 0

Taillefer (Isère) (1*) 0

Vercors (Drôme) 10 (2*) 4 nids

Hautes-Alpes 6 (15*) 0

Alpes-Maritimes 6 0

PYRENEES

Aude 1 en hiver 0

TOTAL89 (64 en automne-

hiver)

7 nids et

4 familles

* individus observés ou entendus à l’automne.

Page 5: Bulletin Tengmalm & Chevechette

Il est à noter qu’en 10 ans de suivis de cette espèce, cinq ont donné des résultats très faibles (zéro ou un nicheur certain), deux années ont dépassé les cinq couples nicheurs (sept en 2003, 11 en 2005), les deux autres étant intermédiaires (entre deux et cinq).

coordination : Jean Seon

(Parc national des Cévennes)[email protected] : C Arnaud (PNC), P Bessède (CoGard), D Bizet (CoGard), P Constantin (CoGard), G Costes (PNC), PA David (PNC), C Delmas (LPO), R Descamps (PNC), S Descaves (PNC), FDC 48 (2 agents), G Gautier (PNC), R Guntz (ONF), F Hopkins (PNC), C Itty (PNC), A Lacroix (ONF), R Larcheveque (PNC), I Lebeau (ONF), S Lefebvre (PNC), F Livet, J Lombard, P Martin (PNC), S Meriotte, F Milhau (ONF), L Moline, A Pandreau , JL Pinna, P Remise (Amm), B Rémy (CoGard), B Ricau (PNC), S Riols (Alepe), C Sabran (CoGard), N Saulnier (LPO), J Séon (PNC), E Sulmont (PNC), F Vallès (Alepe).

Massif alpin

Haute-Savoie

Le réseau « chevêchette d’Europe » de la LPO Haute-Savoie a recherché l’espèce sur 55 sites et 30 contacts ont été établis dont neuf au printemps. Parmi eux se trouvent 20 nouvelles localités dont trois découvertes au printemps et neuf sur le massif du Chablais qui présentait les plus fortes lacunes. 21 sites prospectés ne donnent pas de résultats positifs cette année. Le nombre de localités connues avec présence de la chevêchette d’Europe s’élève actuellement à 68 sur le département. Les contacts sont répartis entre 1 153 et 1611 mètres d’altitude. Aucune reproduction n’a été suivie. Les recherches sur la répartition de l’espèce dans le département se poursuivent.

Il n’existe pas de prospections spécifiques pour la chouette de Tengmalm, les conditions de recherches et de contact étant plus difficiles que pour la chevêchette d’Europe, mais des observations sont récoltées durant les recherches pour cette dernière et/ou de manière spontanée. 14 contacts sont relatés cette année dont 12 au printemps avec trois nouveaux territoires portant le nombre de

localités connues en Haute-Savoie à 50. Les contacts sont répartis entre 800 et 1 760 mètres d’altitude. Notons qu’un individu a été découvert dans la cour de la mairie de Jonzier-Epagny à 620 mètres d’altitude, l’oiseau ayant probablement percuté une vitre. Cette commune est située entre le massif des Bornes (25 kilomètres) et celui du Jura

(17 kilomètres), sites les plus proches où l’espèce est présente.Aucune reproduction n’a été suivie.

coordination : David Rey (LPO Haute-Savoie)

[email protected] : R. Adam, X. Birot-Colomb, W. Blois, P. & L. Boissier P. Charrière, A. Delestrade D. Ducruet, P. Favet, Y. Fol, E. Gfeller A. Guibentif, C. Gur M. Maire, D. Maricau, B. Rouffiac, D. Rey, C. Rochaix et B. Sonnerat.

Savoie

Le massif des Bauges est connu pour abriter une belle population de chouette de Tengmalm et plusieurs couples de chouettes chevêchette. L’effort de prospections de 2009 a été légèrement plus important que les années précédentes avec une pression plus forte sur les secteurs connus pour abriter les deux chouettes : le Plateau du Revard et la forêt de Margeriaz (commune d’Aillon le Jeune). Plateau du Revard : l’année 2009 s’est révélée être une bonne année pour la chouette de Tengmalm puisqu’au moins sept à huit mâles chanteurs ont pu être identifiés au printemps. Un nid occupé a également été trouvé et deux jeunes ont été observés en juin à proximité de la loge. Aucun chanteur n’a été recontacté à l’automne malgré trois sorties entre octobre et novembre. Pour la chevêchette d’Europe, deux couples cantonnés ont été trouvés cette année. Ces secteurs étaient connus pour abriter l’espèce et la reproduction a déjà été prouvée sur ces sites. Une loge occupée a été trouvée, mais aucune preuve de reproduction n’a pu être apportée. Aucune observation n’a été réalisée sur la période automnale.La forêt de Margériaz est connue pour abriter la chouette de Tengmalm, mais elle n’avait jamais fait l’objet de prospections spécifiques. Lors de sorties ponctuelles réalisées en 2007 et 2008, jusqu’à trois chanteurs de Tengmalm ont été entendus simultanément. Aucun chanteur de Tengmalm n’a été entendu ou vu en 2009. Un mâle chanteur de chevêchette a été observé ou entendu à plusieurs reprises jusqu’au 14 mars 2009 mais aucune preuve de nidification n’a été trouvée (absence de prospections entre mi-mars et fin octobre). L’espèce n’était pas connue jusqu’à présent sur ce secteur. Aucun contact à l’automne.

Bulletindeliaison

duréseauPetites

chouettesdemontagne LPO Mission Rapaces - n°3 & 4 - mars 2010 page 5

Massifs (départements)Nombre de chanteurs ou de couples

Nombre de nids

contrôlés

MASSIF VOSGIEN

Ardennes 0 0

Vosges du Nord (Moselle et Bas-Rhin)

1 0

Vosges moyennes(Moselle et Bas-Rhin)

5 1

Hautes-Vosges(Haut-Rhin et Vosges)

3 2

MASSIF JURASSIEN

Franche-Comté 17-18 0

Ain 2 0

BOURGOGNE

0 0

MASSIF CENTRAL

Massifs forestiers de la Loire (Loire)

3 0

Montagne limousine (Haute-Vienne)

3-4 2

Chaîne des Puys (Puy-de-Dôme)

1 0

Livradois (Haute-Loire et Puy-de-Dôme)

8-9 7

Lozère 4 0

Aigoual (Gard et Lozère)

7 0

MASSIF ALPIN

Haute-Savoie12 (2 en

automne)0

Isère (Chartreuse) 9-10 1

Vercors (Drôme) 21 10

Hautes-Alpes 13 0

Alpes-Maritimes 0 0

PYRENEES

Vallée d’Ossau (Pyrénées-Atlantiques)

1 0

Aude 9 0

TOTAL119-123

(2 en automne)

23

Bilan du suivi 2009Chouette de Tengmalm

Page 6: Bulletin Tengmalm & Chevechette

page 6 Tengmalm et chevêchette n°3 & 4 - mars 2010 - LPO Mission Rapaces

En dehors des Bauges, de nombreux massifs savoyards sont favorables à nos deux chouettes de montagne. Les surfaces d’habitats favorables sont très importantes, mais les observateurs sont malheureusement peu nombreux. Pour la chouette de Tengmalm, les deux seules données nouvelles sont un mâle chanteur sous le col de l’Epine (923 mètres, commune de la Motte Servolex) fin juin et autre mâle chanteur localisé sous le Char de la Turche fin mai (1 730 mètres, commune de Montsapey). Plusieurs mâles chanteurs de chevêchette d’Europe ont été contactés dans des secteurs où ils n’étaient pas encore connus jusque-là. Un mâle chanteur a été contacté en juin sur le massif de la Lauzière où la présence de l’espèce était connue. Un chanteur a été observé en juin en Tarentaise sur un secteur où l’espèce n’était pour l’instant pas connue (commune de Bonneval). Il s’agit là des deux seules données (tardives !) pour la période printemps/été 2009. Deux mâles chanteurs ont été contactés durant la période automnale, notamment sur des secteurs où l’espèce n’était pas connue, l’un sur le versant nord du massif de Belledonne (en pleine journée ensoleillée à 14h sur la commune d’Arvillard), l’autre dans le massif des Hurtières, sous le Grand Chat (commune de Saint Alban-des-Hurtières).Les autres contacts ont eu lieu sur des secteurs connus pour abriter l’espèce comme dans le Beaufortin fin septembre où un mâle est contacté sous la montagne d’Outray. Il en va de même pour un individu entendu à 1 300 mètres d’altitude sous le sommet du Grand Arc (1300 mètres, commune de Notre-Dame des Millières). D’après la répartition de ces observations, on peut avancer que la présence de l’espèce est donc certaine sur la quasi-totalité des massifs montagneux savoyards. Les altitudes d’observation présentent une variation importante avec des extrêmes compris entre 1 300 et 1 800 mètres d’altitude. Les habitats correspondent presque toujours à des zones de boisements âgés dominés par les conifères avec toutefois quelques feuillus à la strate arborée. La présence de clairières herbacées ou de lapiaz plus ou moins végétalisés semble également redondante pour les altitudes moyennes à basses. Les altitudes les plus importantes (1 600 à 1 800 mètres) correspondent souvent à la zone de combat de la forêt (boisements clairsemés).

coordination : Jérémie [email protected] : J. Benard, S. Dalla Costa, J.C. Delattre, J.P. Delobelle, C. Garin, J. Hahn, J. Harent, M. Sol, O. Sousbie.

Chartreuse

Cette année, le manque de disponibilité des observateurs n’a pas permis de confirmer les bons résultats enregistrés précédemment dans le massif.La chevêchette d’Europe a été contactée dans cinq localités au cours du printemps, mais sans preuve de nidification, bien qu’un mâle chanteur ait été observé dans une cavité… En automne, des chevêchettes ont été repérées dans cinq sites supplémentaires. Par ailleurs, quatre chanteurs de chouette de Tengmalm ont été entendus au printemps.Dans le massif voisin de Belledonne, deux mâles chanteurs de chevêchette ont été repérés au printemps, tandis que trois oiseaux ont été contactés en automne. Enfin, le massif du Taillefer a livré sa première observation de chevêchette (un chanteur en hiver).

coordination : Yvan Orecchioni (ONF)

[email protected]

Vercors

Une prospection complète de la Réserve biologique intégrale (RBI) de Saint Agnan-en-Vercors (26) sur 1 500 hectares environ, à une altitude de 1 000 à 1 500 mètres, a été réalisée du 20 mars à fin mai 2009. La période de juin et début juillet a été consacrée aux suivis des reproductions.21 territoires de chouette de Tengmalm ont été découverts, dont 10 nids suivis (six dans la RBI et quatre hors RBI). Huit territoires de chevêchette d’Europe, une femelle et un adulte au sexe non identifié ont été découverts. Sur ces 10 sites, la nidification de quatre couples a pu être établie, ce qui constitue une première pour le Vercors. Les quatre nids étaient dans des épicéas dont trois étaient des arbres secs. Les dates de début ponte, déduites de l’envol des jeunes,

se situaient toutes dans la seconde quinzaine d’avril. Les quatre nichées ont totalisé 19 jeunes, soit près de cinq jeunes par nichée !Par ailleurs, deux territoires de chevêchette ont été découverts en automne.

coordination : Gilles [email protected] : H. Chirouze (ONF), J. Lhuillier (ONF), G. Trochard (LPO)

Hautes-Alpes

Cette synthèse concerne uniquement le département des Hautes-Alpes. Seules deux données proviennent d’autres départements : une donnée de chouette de Tengmalm (mai 2009, commune de Valdeblore, Alpes-Maritimes), et une donnée de chevêchette d’Europe (février 2009, commune de Villard-Raymond, Isère, région Rhône-Alpes).Comme en 2008, l’enneigement abondant du printemps 2009 a fortement gêné les prospections dans les sites favorables connus. Des recherches de terrain ont

néanmoins été approfondies sur plusieurs secteurs, en particulier dans le Briançonnais, le Queyras, le Guillestrois, l’Embrunais et le Champsaur (l’effort de prospection réalisé par les ornithologues du CRAVE représente environ 80 sorties de trois à quatre heures en moyenne, soit

plus de 250 heures, auxquelles viennent s’ajouter les durées des inventaires menés par les agents du Parc national des Ecrins). Dans les Hautes-Alpes, la chevêchette d’Europe a été contactée dans une cinquantaine de sites depuis les années 1980, dont une vingtaine de sites prospectés en 2009. Plusieurs sites « traditionnels » n’ont pas donné de résultats, en particulier dans le Briançonnais (Cervières, Villard-Saint-Pancrace) et le Guillestrois (Risoul). A noter que pour la deuxième année consécutive, le site de nidification occupé avec succès dans le Bois des Ayes en 2006 et 2007 est resté vide (aussi bien au printemps qu’à l’automne). Les contacts sont soit visuels, soit sonores (chants ou cris), et correspondent uniquement à des oiseaux volants (adultes

Districts naturels (Hautes-Alpes)

Nombre total de sites connus (de-puis 1980)

Nombre de sites avec

contacts en 2009

dont contacts au printemps

2009

dont contacts à l’automne

2009

Bochaine 1 0

Briançonnais 17 2 1 2

Champsaur-Valgaudemar 4 3 2 1

Dévoluy 1 0

Embrunais 11 5 1 4

Gapençais 1 0

Guillestrois 8 2 2 0

Queyras 7 6 2 6

Total 50 18 6 15

Chevêchette d’Europe - prospections 2009 - Hautes-Alpes

Page 7: Bulletin Tengmalm & Chevechette

ou jeunes émancipés à l’automne). Aucune reproduction n’a pu être mise en évidence en 2009. Trois sites ont donné des résultats au printemps uniquement, douze à l’automne uniquement et trois au printemps et à l’automne. Au total, l’espèce a été contactée sur 18 sites.Dans les Hautes-Alpes, la chouette de Tengmalm a été contactée dans un peu moins d’une centaine de sites depuis les années 1980, dont treize sites prospectés en 2009. Pour la deuxième année consécutive, les résultats des inventaires sont médiocres (peut-être en relation avec l’enneigement abondant et tardif des printemps 2008 et 2009 qui a pu limiter la disponibilité en nourriture). Ainsi, dans la vallée de la Clarée, sur les cinq sites forestiers localisés en 2007 sur la commune de Névache avec au moins un chanteur, deux sites seulement ont été occupés en 2008 et un seul en 2009. Tous les contacts ont été effectués au printemps (ou en première partie d’été),

et correspondent uniquement à des oiseaux chanteurs. Aucune reproduction n’a pu être mise en évidence durant cette année. Le nombre de sites par districts naturels figure dans le tableau ci-dessous :

coordination : Philippe Gillot (CRAVE)

[email protected] : J. Athimon (1), M. Bouche(2), M. Corail (1-2), C. Couloumy (2), D. Combrisson (2), M. Coulon (2), P. Gillot (1), F. Legendre (3), O. Le Gall (3), Y. Kayser (3), J.-P. Martin (2), R. Papet (2), P. Poiré (3), J.-B. Portier (1), J.-P. Telmon (2), C. Rémy (1). (1) = CRAVE, (2) = Parc national des Ecrins, (3) = LPO

Alpes-Maritimes

Dans la vallée de la Roya à l’extrémité sud-est du massif alpin, la chevêchette d’Europe a été découverte suite à un inventaire ornithologique dans une future réserve transfrontalière avec l’Italie. La densité semble forte au moins localement. Ainsi, au printemps 2009 sur le massif de tête d’Alpe entre 1 000 et 1 600 mètres d’altitude, six chanteurs ont été contactés sur une surface de moins d’un km2 . Ce secteur se caractérise par un relief peu escarpé (pour les Alpes !) couvert d’une forêt étendue et continue constituée sur tête d’Alpe de sapinière presque pure entrecoupée ou en mélange de pinède à pin sylvestre. La forêt domaniale de tête d’Alpe présente la particularité de faire l’objet d’un pâturage extensif par les bovins qui entretient quelques clairières d’environ 0,5 hectares. R. Toffoli, à l’occasion de points d’écoute, y avait déjà découvert côté italien

deux chanteurs de chevêchette début avril 2006. Les prospections de 2009 ont donc permis d’étendre l’aire de présence côté français. La chevêchette se trouve donc en limite d’aire dans un massif forestier situé à une quinzaine de kilomètres de la mer méditerranée, à quelques kilomètres d’oliviers centenaires ! Elle y a même été observée chantant à la cime d’un sapin à une centaine de mètres de chênes verts ce qui illustre parfaitement les contrastes climatiques typiques des Alpes-Maritimes. La position biogéographique de ces observations vont dans le sens d’une continuité des populations sur l’arc alpin.

Dans le même temps, aucun contact avec la chouette de Tengmalm n’a été établi bien que des données antérieures existent côté italien. A l’inverse, la chouette hulotte était bien présente jusque dans les parties les plus hautes et dans les mêmes secteurs que la chevêchette.

coordination : Boris Guérin (ONF)[email protected] Observateurs : B. Guérin, R. Toffoli

Pyrénées

Pyrénées-Atlantiques

Encore une mauvaise année pour la chouette de Tengmalm : aucun chant n’est entendu en 2009 et aucun nid n’a été trouvé dans le secteur habituel. Une seule donnée : un chant spontané a été entendu en plein jour dans le Parc national des Pyrénées dans une zone nouvelle pour l’espèce.

coordination : Jean-Claude Auria (ONF)

[email protected]

Aude

La prospection (non exhaustive) a concerné 10 massifs couvrant 8 000 hectares à des altitudes comprises entre 1 000 et 1 900 mètres. La météo a été fréquemment défavorable, avec un enneigement important et prolongé. 20 sorties ont été effectuées entre le 9 février et le 29 mai, à raison d’une à trois par massif.Neuf chanteurs de chouette de Tengmalm très dispersés ont été contactés sur quatre massifs (hêtraies sapinières dans les Pyrénées). Aucune nidification n’a été découverte.Le chanteur de chevêchette d’Europe des Hautes-Corbières a de nouveau été contacté en janvier 2009 sur son site habituel. Le milieu est atypique : lande à bruyère arborescente et à genévriers parsemée de quelques rares pins noirs, à proximité d’une chênaie pubescente, le tout en versant sud-ouest (observations : M. Höllgartner et P. Metzner). Aucun contact dans les Pyrénées audoises.

coordination : Christian Riols (LPO Aude)

9 chemin de la Devèse, 11 340 Espezel

Bulletindeliaison

duréseauPetites

chouettesdemontagne LPO Mission Rapaces - n°3 & 4 - mars 2010 page 7

Districts naturels (Hautes-Alpes)

Nombre total de sites connus (de-puis 1980)

Nombre de sites avec

contacts en 2009

dont contacts au printemps

2009

dont contacts à l’automne

2009

Bochaine 1 0 0 0

Briançonnais 22 2 2 0

Champsaur-Valgaudemar 17 5 5 0

Dévoluy 7 0 0 0

Embrunais 11 0 0 0

Gapençais 4 0 0 0

Guillestrois 12 1 1 0

Laragnais 1 0 0 0

Queyras 16 5 5 0

Total 91 13 13 0

Chouette de Tengmalm - prospections 2009 - Hautes-Alpes

Page 8: Bulletin Tengmalm & Chevechette

page 8 Tengmalm et chevêchette n°3 & 4 - mars 2010 - LPO Mission Rapaces

Prospection en Haute-Garonne

Suite aux prospections menées dans le cadre de l’Atlas régional des oiseaux nicheurs de Midi-Pyrénées (http://www.premiumwanadoo.com/naturemp/ATLAS_ORNITHO/index.html), les bénévoles du groupe ornitho de Nature Midi-Pyrénées ont souhaité approfondir les connaissances sur la chouette de Tengmalm en Haute-Garonne. Cette saison sera donc marquée par le lancement de nouvelles prospections pour mettre à jour les connaissances et découvrir d’éventuels nouveaux secteurs de présence de cette petite chouette de montagne.

Les premières sorties auront lieu début mars (fonction également de l’enneigement des secteurs). A noter également que ces prospections seront couplées à un travail autour du pic à dos blanc, autre espèce emblématique de nos montagnes. Cette action sera menée en lien avec divers autres acteurs du territoire (ONCFS, ONF) afin d’optimiser le travail. L’objectif est donc dans un premier temps de créer une dynamique autour de cette espèce afin de compléter les connaissances encore très fragmentaires sur cette chouette dans les

Pyrénées haute-garonnaise et ariégeoise. Pour tout renseignement ou participation, n’hésitez pas à contacter : Jean Ramière au 05.34.31.97.33 ou par courriel à [email protected].

par Jean Ramière(Nature Midi-Pyrénées)

[email protected]

Conservation

Prise en compte des vieux arbres dans les forêts publiques

La nouvelle instruction de l’Office national des forêts (octobre 2009) sur la conservation de la biodiversité dans la gestion courante des forêts publiques, associée aux nouvelles directives nationales de gestion de la forêt domaniale, précise de nombreuses orientations pouvant notamment bénéficier aux petites chouettes de montagne.

Mettre progressivement en place des ilots de vieux bois (îlots de vieillissement et / ou de sénescence) favorisant la conservation des population d’espèces de faune et de flore inféodées aux vieux peuplementsEn forêt domaniale, l’objectif minima est de classer progressivement en îlot de vieux bois, en étalant en règle générale l’effort correspondant sur trois périodes d’aménagement, une surface devant représenter à terme au minimum 3 % de la surface forestière boisée, répartie en :- 2 % d’îlots de vieillissement (= allongement de l’âge d’exploitabilité du peuplement, avec coupes d’amélioration) à l’échelle de l’agence ;- 1 % d’îlots de sénescence (= libre évolution du peuplement) à l’échelle de la direction territoriale.

Repérer et conserver des arbres à haute valeur biologiqueConstituer une trame d’arbres disséminés à haute valeur biologique, identifiés de manière visible, conservés jusqu’à leur disparition naturelle et comportant en moyenne pour chaque parcelle, lorsque ces arbres sont présents :

- au moins un arbre mort ou sénescent par hectare, de 35 centimètres de diamètre minimum (arbres foudroyés ou chandelles de volis, arbres morts sur pied choisis de préférence parmi les essences feuillues, arbres champignonnés…),- au moins deux arbres par hectare dans les catégories suivantes, en sus des précédents :

- des arbres à cavités visibles : cavités hautes (loges de pic, blessures et fentes de grande taille riches en terreau pouvant abriter des insectes saproxylophages ou des colonies de chauves-souris) ou cavités basses (pourritures de pied abritant des insectes, des batraciens…),- des vieux ou très gros arbres, de l’essence-objectif mais aussi des essences d’accompagnement ou des espèces ligneuses rares ; ils sont choisis parmi les arbres de qualité technologique médiocre ou les

arbres remarquables identifiés dans les bases de données ONF.

par Alain Perthuis(Réseau avifaune ONF)

[email protected]

Chevêchette et passereaux - Illustration A. Nouailhat ©

Page 9: Bulletin Tengmalm & Chevechette

Bibliographie

Chevêchette d’Europe

2007

SUHONEN J., HALONEN M., MAPPES T. & KORPIMÄKI E., 2007.- Interspecific competition limits larders of pygmy owls Glaucidium passerinum. J. Avian Biol. 38 : 630-634.

2008

CALVINI M., 2008.- Prima segnalazione du civetta nana, Glaucidium passerinum, in Liguria. Riv. Ital. Orn. Milano, 77 : 141-143.

2009

CHASSAGNARD G., RIOLS C., RIOLS R., 2009. – La Chevêchette d’Europe Glaucidium passerinum nicheuse en Auvergne. Ornithos 16 : 90-99.

GRELL S., 2009.- Fünf Tage zu Gast bei den Sperlingskäuzen. Eulenwelt 2009 : 45-47.

MARTENS H.D., 2009.- Jahresberich 2008 Sperlingskauz. Eulenwelt 2009 : 19-22.

MULLER Y., 2009 – Neue Erkenntnisse über den Sperlingskauz Glaucidium

passerinum in Frankreich im 21. Jahrhundert. Eulen-Rundblick, Nr. 59 : 3-6.

MULLER Y., 2009. – Les surprises de la chevêchette d’Europe. Rapaces de France – l’Oiseau magazine, HS N° 11 : 44.

PURSCHKE C., 2009.- Struktur der Sperlingskauzhabitate Glaucidium passerinum im Südschwarzwald. Eulen-Rundblick, Nr. 59 : 20.

ZIMMERMANN J.L., MULHAUSER B., 2009.- Le bain de pluie de la Chevêchette d’Europe Glaucidium passerinum. Nois Oiseaux, 56 : 27-30.

Chouette de Tengmalm

2008

CASTRO A., MUNOZ A.R., REAL R., 2008.- Modelling the spatial distribution of the Tengmalm’sOwl Aegolius funereus in its Southwestern Palaeartic limit (NE Spain). Ardeola 55 : 71-85.

2009

KARLSSON L., 2009.- Pärluggleinvasionen vid Falsterboo

hösten 2008. Anser 2009 (2) : 67-80.

LOOSE T., 2009. – Der Rauhfusskauz Aegolius funereus im Windpark Hartenfelser Kopf -erste Ergebnisse eines Monitorings. Eulen-Rundblick, Nr. 59 : 18.

MARTENS H.D., 2009.- Jahresberich 2008 Raufusskauz. Eulenwelt 2009 : 11-14.

MARTENS H.D., 2009.- Invasion aus dem Norden – Raufusskauz-Einfall in Südschweden. Eulenwelt 2009 : 36-40.

MARTENS H.D., 2009.- Früheste Eulenbruten in Schleswig-Holstein 2008. Eulenwelt 2009 : 56-60.

WIESNER J., 2009.- Sarcocystis thuringiensis spec. nov. – ein neuer Endoparasit des Rauhfusskauzes. Eulen-Rundblick, Nr. 59 : 11-16.

WIESNER J., 2009.- Warum der Name „ Rauhfusskauz“ „rauh“ bleiben sollte ! Eulen-Rundblick, Nr. 59 : 26.

(*) à partir de 2007, se reporter au précédent numéro du bulletin.

par Yves [email protected]

Bulletindeliaison

duréseauPetites

chouettesdemontagne LPO Mission Rapaces - n°3 & 4 - mars 2010 page 9

Bibliographie des publications récentes (*)concernant les petites chouettes de montagne

Sensibilisation

Rencontre avec la chevêchette du Bitcherland

On a beau lire dans le Peterson et autres bréviaires ornithos, qu’elle mesure entre 16 et 18 centimètres, lorsqu’on la rencontre dans l’immensité d’un grand massif forestier, sa discrétion est encore plus surprenante. Discrétion toute relative qui s’estompe au fur et à mesure que la nuit succède au jour. Avant de laisser place au monde de la nuit quelques grives s’égosillent encore puis, le silence. Durant plus d’une heure, Yves Muller dont je suis l’invité privilégié m’a conté avec passion et pédagogie

sa nouvelle aventure naturaliste (*) avec cette chouette lilliputienne qui depuis quelques années a trouvé refuge dans les forêts du « Bitcherland ».Malgré mon oreille exercée je ne sais pas reconnaître ces appels aigus provenant d’un arbre voisin. A quelques mètres de nous la petite silhouette du rapace se détache sur un ciel qui s’assombrit et le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle n’est pas farouche. Ses grands yeux d’un jaune vif nous fixent et moi je détaille avec délectation son plumage subtil… un

bijou de la nature. Yves m’informe qu’il s’agit de la femelle et que le mâle parti en chasse devrait venir lui confier une proie pour la nichée blottie au fond de l’ancienne loge de pic épeiche en face de nous. Impatiente la chevêchette s’envole vers les hauteurs à la rencontre de son compagnon qu’elle appelle de plus belle. Puis les appels se métamorphosent en cris aigus frénétiques. Le passage de proie a eu lieu hors de nos regards et quelques instants après la revoilà prés du trou. Une proie suspendue au bec

Page 10: Bulletin Tengmalm & Chevechette

elle pénètre dans la cavité pour en sortir un quart d’heure plus tard.

Le premier nourrissage a eu lieu et nous repartons, Yves heureux

de m’avoir fait visiter un de ces jardins de la vie sauvage et moi

un peu gêné d’avoir observé cet oiseau rare avec autant de facilité considérant les grandes difficultés rencontrées et patience déployée par Yves dans ses investigations de terrain.

Puisse cette chouette vivre en paix dans les frondaisons du Bitcherland encore longtemps et pour toujours.

par Michel Ribette(pour la fondation Nature et Découvertes)

(*) une de plus, car on lui doit de nombreuses et belles découvertes.

Bulletin de liaison

du réseau Petites

chouettes de montagne LPO Mission Rapaces - n°3 & 4 - mars 2010 page 10

Chevêchette et TengmalmBulletin de liaison du réseau Petites chouettes de montagne (disponible sur www.cheve-chette-tengmalm.lpo.fr)

LPO © ©©©©

Réalisation © - LPO Mission Rapaces 62 rue Bargue, 75015 Paris [email protected]

Conception et réalisation © Fabienne David

Comité de rédaction :Fabienne David, Yves Muller, Yvan Tariel, Yvan Orecchioni et Alain Perthuis

Relecture : comité de rédaction

D’après une maquette de la tomate bleue

www.chevechette-tengmalm.lpo.fr

A vos plumes, à vos claviers !

Que ce soit pour le site Internet ou pour le bulletin d’information, vos articles, brèves et anecdotes sont toujours les bienvenus. Elles sontl’occasion de faire connaître et partager vos expériences de terrain. Elles peuvent aussi inciter d’autres personnes à se mobiliser en faveur des petites chouettes de montagne. Vos dessins, croquis et photos sont aussi les bienvenus pour illustrer ces outils.Adressez-les nous à [email protected] ou à la LPO Mission Rapaces, 62 rue Bargue, 75015 Paris. Merci d’avance !

par la LPO Mission Rapaces

Cahier technique épuisé !

Victime de son succès, le cahier technique sur les petites chouettes de montagne est bientôt épuisé. La LPO Mission Rapaces vient donc de déposer une nouvelle demande de subvention auprès de la fondation Nature & Découvertes. Outre la réimpression, cette demande prévoit la réactualisation du document, avec l’ajout notamment

de quatre nouvelles fiches : une fiche de nid, une fiche de synthèse des données annuelles et deux fiches de protocoles de suivi de la chevêchette et de la Tengmalm. La réponse de la fondation est attendue pour juin. Si elle est positive, le cahier sera imprimé dans la foulée.En attendant, il reste quelques

derniers exemplaires papier ou bien encore la version informatique téléchargeable sur le site Internet consacré à deux rapaces (http://www.chevechette-tengmalm.lpo.fr/).

par Fabienne David(LPO Mission Rapaces)

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Chevêchette d’Europe - Photo : Y. Orecchioni ©