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BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGiaUES ET MINIÈRES SERVICE GÉOLOGIQUE NATIONAL B.P. 6009 - 45 Orléans (02) - Tél.: (38) 66.06.60 POSSIBILITES ACTUELLES D'ETUDE ET D'ANALYSE DANS LE DOMAINE DE L'EAU Département LABORATOIRES B.P. 6009 - 45 Orléans (02) - Tél.: (38) 66.06.60

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BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGiaUES ET MINIÈRES

SERVICE GÉOLOGIQUE NATIONAL

B.P. 6009 - 45 Orléans (02) - Tél.: (38) 66.06.60

POSSIBILITES ACTUELLES

D'ETUDE ET D'ANALYSE

DANS LE DOMAINE DE L'EAU

Département LABORATOIRES

B.P. 6009 - 45 Orléans (02) - Tél.: (38) 66.06.60

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AVANT - PROPOS

Les laboratoires de géomicrobiologie , de méthodologie

analytique, de spectrométrie optique d'absorption et de géologie

isotopique ont participé à la rédaction de ce rapport.

Cette note technique a été rédigée, en tenant compte

des possibilités du département Laboratoires au début de

l'année 1971, possibilités qui ont déjà évolué au cours du

premier semestre en fonction notamment des recherches parti¬

culières qui nous ont été confiées. Parmi celles-ci, citons

les études géothermiques pour lesquelles nous avons été amenés

soit à mettre au point le dosage d'éléments nouveaux, soit à

rechercher des seuils de sensibilité extrêmement bas.

Tout en constituant une mise au point, ce rapport ne

doit pas être considéré comme une limite et nos ingénieurs

demeurent prêts à étudier tout nouveau problème.

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s o n n A I R E

Pages

A. METHODES D'ANALYSES HYDROGEOCHIMIQUES 3

1. Volume de 1 'échantillon 3

2. Prélèvement5

3. Conservation des caractères physico-chimiques 5

4. Sensibilité - Reproductibilité des résultats 6

5 . Stockage et trai tement des données 9

B. POTABILITES CHIMIQUE, BACTERIOLOGIQUE, PARTICULAIRE 10

1. Potabilité chimique10

2. Potabilité bactériologique10

3. Potabilité particulaire13

4. Caractéristiques physiques, chimiques, bactériologiques des

eaux14

Tableau 1 - Nonnes françaises 14

Tableau 2 - Traitement et qualité des eaux 16

Tableau 3 - Normes du sous-comité technique national U.S 17

C. UTILISATION DES ISOTOPES RADIOACTIFS POUR LA DATATION DES EAUX

SOUTERRAINES20

Les Todioéléments20

1. Détermination des teneurs en tritium dans les eaux 2214

2. Détermination des teneurs en C dans les eaux 24

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phages

Les isotopes des éléments stables 27

1. Géologie isotopique de l'oxygène et du carbone 29

2. Géologie isotopique du soufre 33

D. REJET DES EFFLUENTS - PROBLEMES DE L'AUTO -EPURAT ION 35

1 . Géochimi e36

2. Géomicrobiologie37

3. Géologie isotopique37

E. TABLEAU RECAPITULATIF DES EXAMENS EFFECTUES AU

DEPARTEMENT LABORATOIRES38

Analyses hydrogéochimiques38

Potabilité chimique, bactériologique, particulaire ..... 41

Utilisation des isotopes radioactifs et isotopes stables 47

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POSSIBILITES ACTUELLES D'ETUDE ET D'ANALYSE

DANS LE DOMAINE DE L'EAU

Les problèmes concernant la conaervation des réserves d'eau pure

et de la lutte contre la pollution, exigent l'intervention coordonnée, non

seulement du géologue, mais aussi de 1 'hydrogéologue, du chimiste, de l'hy¬

giéniste.

C'est ainsi qu'en premier lieu, il est indispensable de compléter

l'inventaire des régions où les nappes d'eau souterraine sont surexploitées.

De la même façon que pour les cours, d'eau de surface on doit recenser les

principales régions où les eaux souterraines sont polluées soit naturellement

(eaux salées ou séléniteuses) , soit artificiellement (pollutions provoquées

par l'homme).

Au sujet des périmètres de protection des captages il s'avère

nécessaire de définir les critères précis et adaptés aux conditions actuelles,

De la même manière et pour les grandes réserves d'eau de bonne

qualité, tl faut établir les critères définissant ces zones privilégiées. .

Tout ceci peut se traduire sous la forme d'une cartographie :

- carte à petite échelle (1/2 000 000) situant sur le territoire

national les principales réserves naturelles d'eau pure classées selon plu¬

sieurs critères (qualité naturelle de l'eau, degré de vulnérabilité) ;

- carte des zones de surexploitation des eaux souterraines à

effet préjudiciel ;

- carte des zones où les eaux souterraines sont plus ou moins

polluées J

- carte de modalités d'exploitation des eaux souterraines ;

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- carte des zones favorables aux rejets (classification suivant

la nature et l'importance des rejets en fonction des terrains) ;

- carte des réservoirs profonds susceptibles de recevoir certains

rejets.

Ces études et synthèses permettent d'aboutir a la réalisation

d'ouvrages destinés à protéger les réserves d'eau et à en assurer une exploi¬

tation harmonieuse.

Les Sciences de la Terre ont donc un grand rôle à jouer dans

l'environnement des régions industrielles et agricolss. Ce sont elles qui

permettent de déceler les zones nouvelles d'exploitation et de prévoir et

contrôler les nuisances qui résultent de ces exploitations.

La réalisation de ces objectifs exige une infrastructure scienti¬

fique très élaborée ; dans le domaine de la pollution de l'eau, ce rapport

technique ne concerne donc qu'une partie de l'activité du B.R. G.M. : celui

du contrôle de la qualité des eaux à l'aide de méthodes chimiques, physiques,

isotopiques et bactériologiques.

0 -

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A. METHODES D'ANALYSES HYDROGEOCHIMIQUES

Les efforts méthodologiques poursuivis depuis plusieurs années

ont eu les objectifs suivants : réduire le volume des échantillons, conser¬

ver les caractéristiques physico-chimiques entre le moment du prélèvement

et celui de l'analyse, améliorer la sensibilité et la reproductibilité des

résjjltats, le stocKage et le traitement des données.

Efforts qui répondaient à des besoins d'importance inégale, mais

qui justifiaient nos recherches dans ces différents domaines.

1. Volume de l'échantillon

Ce point qui apparaît secondaire, n'est pas sans intérêt car une

réduction sensible du volume, donc du poids et de l'encombrement, est sou¬

haitable pour l'acheminement des échantillons comme pour la conservation en

chambre froide, mais cette réduction est préjudiciable au dosage des traces

et des infra-traces pour lesquelles il est nécessaire de disposer d'une

quantité importante (5 à 10 1) et de concentrer celle-ci lorsqu'on utilise

des techniques analytiques classiques.

Pour résoudre cette incompatibilité dans l'éventualité du dosage

dea éléments en traces, deux options s'offraient : soit réduire, concentrer

l'échantillon sous un faible volume au moment du prélèvement ou au labora¬

toire (ce qui nécessite le transport d'un échantillon volumineux), soit

développement de méthodes analytiques plus sensibles permettant d'effectuer

l'ensemble de l'analyse sur un échantillon de faible volume.

En étudiant la première possibilité, nous pensions avant tout,

aux résines anioniques et cathioniques, ce système permettant a priori de

retenir sous un volume réduit (cartouches de 50 à 100 ml) tous les éléments

majeurs et en traces contenus dans un volume important (2 à 10 1).

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Malheureusement, deux observations peuvent être faites : les

manipulations sont longues, de plus, en ce qui concerne les anions, les

éléments constituant le bilan carboné (CO , HCO ) et azoté (NH. , NG ,

- NO ) sont altérés par l'activité bactérienne se développant rapidement

au sein des résines.

Dans la première option, si la concentration est irréalisable

sur le terrain, cette opération demeure nécessaire pour le dosage de cer¬

tains éléments et doit être alors réalisée au laboratoire. Deux procédés

ont été étudiés :

a) LYOPHILISATION

Celle-ci apparaissait comme une méthode élégante de préparation

de l'extrait sec, sans perte des éléments volatils. De plus, en utilisant

des volumes variables, en fonction de la salinité globale, elle devait per¬

mettre d'obtenir les éléments infra-traces à des teneurs qui rendent leur

dosage sensible et reproductible. Ici encore, l'opération est longue,

de plus, avec l'appareil réalisé, il est impossible d'obtenir un lyophilisât

quantitativement représentatif par suite de la volatilisation d'une partie

de l'extrait sous forme d'aérosol.

b) FORMATION ET EXTRACTION DE COMPLEXES

Cette méthode constitue un apport non négligeable pour la mesure

des éléments en traces. Elle permet d'une part en multipliant le facteur

de concentration par 50 ou par 100, de doser certains métaux qui seraient

indosables au degré de dilution initial, d'autre part l'élimination de l'effet

de matrice mais cette technique exige aussi un volume assez important. Nous

verrons comment le développement de la méthodologie analytique nous a permis

de surmonter les difficultés en rendant possible la réalisation d'une ana¬

lyse complète sur un faible volume.

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2. Prélèvement

Le prélèvement est un point important sur lequel il faut insister,

car, si celui-ci n'est pas correct, tout effort méthodologique s'avère inutile

et les analyses les plus fines n'ont plus aucune signification.

Par conséquent, les conditions suivantes doivent être réalisées :

a) Utiliser les flacons spécialement préparés par le département

et opérer suivant les indications précises que nous justifions dans le

paragraphe 3.

b) L'eau prélevée ne doit pas contenir de matière en suspension,

argiles, calcaire ... dont certains éléments seraient inévitablement mis en

solution dans le prélèvement acidifié destiné au dosage des cations.

L'eau doit être limpide et prélevée après un certain temps de

pompage de façon à éliminer toute pollution d'origine exogène (pollution

du forage) qui modifie les caractéristiques représentatives de l'échantillon.

Dans le cas où il ne serait pas possible de disposer d'une eau

claire, l'échantillon destiné à l'analyse des éléments en traces devra être

obligatoirement filtré pour le débarrasser de tous les minéraux susceptibles

d'être altérés en milieu acide.

3. Conservation des caractères physico-chimiques

L'eau est un milieu vivant, plus ou moins riche en micro-organismes

dont l'activité propre, pendant la période s 'écoulant entre le prélèvement

et l'analyse, est susceptible de modifier profondément le bilan azoté et

carboné, c'est-à-dire, essentiellement, l'équilibre carbonique et le poten¬

tiel Red/Ox, et par voie de conséquence, la solubilité de nombreux éléments

métalliques qui précipitent à l'état de carbonates ou s'adsorbent sur les

hydroxydes de manganèse et de fer qui précipitent au cours du stockage.

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S'il n'est pas possible de maintenir à leur valeur initiale cer¬

tains paramètres tels que pH, Rh, pO , pCO , température, qu'il faut mesurer

lors du prélèvement, les mesures effectuées sur les autres paramètres au

laboratoire d ' hydrogéochimle sur des échantillons très bien remplis (pour

éviter de grandes variations des pressions partielles des gaz dissous) addi¬

tionnés, soit d'un bactériostatique pour le prélèvement destiné au dosage

des anions, soit acidifiés pour le dosage des cations et conservés à la tem¬

pérature de 4° C dans le noir, nous ont permis d'obtenir des résultats re¬

productibles même après plusieurs semaines de stockage.

4. Sensibilité - Reproductibilité des résultats

Le problème est avant tout celui des traces et des infra- traces.

L'étude systématique des différentes méthodes de concentration : extrait

sec obtenu par evaporation ou baîn-marie, lyophilisation, formation de com¬

plexes extractibles, nous a permis de comparer et retenir cette dernière

dans les cas où elle s'avère indispensable.

La comparaison entre différentes techniques de dosages nous a

permis de garder, dans le cadre de notre équipement, celles qui correspon¬

daient aux critères de sensibilité et de reproductibilité.

C'est ainsi qu'en dehors de la colorimétrie, conservée pour le+ - -

dosage de NH , NO , NO , et de la volumetrie pour la mesure du T A,

du T A C, de l'agressivité, les essais effectués avec l'absorption atomique,

qu'il s'agisse des éléments majeurs, des traces et des infra-traces, nous

ont permis de réaliser l'ensemble des critères souhaitables pour le dosage

des cations et des éléments tels que le silicium et le bore et bientôt le

phosphore : volume réduit de l'échantillon prélevé, reproductibilité, sensi¬

bilité, par une adaptation progressive de la méthodologie.

Pour le dosage de certains anions enfin : Cl , F , NO nous

employons la méthode des électrodes spécifiques.

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Principe des méthodes

Actuellement, le dosage des éléments suivants a été mis au point :

Ca. Mg, Na, K, Ba. Si, Li, Rb, Cs. Si. Fe, Mn. Al, B. Pb. Zn, Cu, Co, Ni,

Cd, Sn. Be, Cr, Mo, V. Ag, Au, Hg.

En fonction de leur concentration le dosage de ces éléments est

possible, soit directement sur l'échantillon, soit indirectement après concen¬

tration. Le dosage direct s'avère possible pour les teneurs comprises entre

0.1 à 1 mg/l.

Lorsque la teneur est inférieure à la limite précitée, il est

indispensable de procéder à une concentration préalable par complexation

et extraction dans un solvant organique, mais le procédé exige un volume

relativement important (1 1) pour que le rapport de concentration soit

intéressant.

Une deuxième possibilité s'est heureusement offerte, le développe¬

ment d'un matériel adapté à l'absorption atomique sans flamme qui permet de'

travailler sur des volumes très faibles de l'échantillon ou de l'extrait

organique. Dans cette technique, la prise d'essai est introduite dans le

tube de graphite d'un four dont le programme des différents paliers de chauffe

peut être réglé à volonté, en température et en temps.

Il existe trois paliers :

. Le premier permet le séchage de la prise d'essai (evaporation

de l'eau et du solvant).

. Le deuxième est destiné à la destruction éventuelle de la

matrice (matière organique - éléments interférents) .

. Le troisième, à l 'atomisation de l'élément à doser (2 800°).

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L'axe du tube étant confondu avec celui du faisceau lumineux

de la lampe emissive, il est possible de mesurer l'absorption correspondante.

Cette technique, bien que d'utilisation très délicate, permet

d'améliorer les limites de détection tout en utilisant un très faible volume

d'échantillon.

~ 22SaSe_^£2_§SÍ25§

Pour les dérivés azotés, les sulfates, les méthodes classiques

demeurent les meilleures et notre souci s'est limité à l'adoption d'une

automatisation maximale en utilisant le technicon.

Pour les halogènes Cl F , les nitrates, nous avons adopté des

méthodes électrochimiques en utilisant des électrodes spécifiques à cristal

ou à membrane.

Les électrodes spécifiques mesurent l'activité d'un ion en solu¬

tion. En solution diluée, celle-ci est à peu près égale a la concentration,

dans les autres cas, l'activité est cependant souvent proportionnelle à la

concentration ce qui permet le calibrage en unités de concentration.

Comme pour la mesure de pH, la mesure d'activité est une mesure

de la différence de potentiel de l'électrode spécifique par rapport à une

électrode de référence.

Le potentiel d'électrode se traduit par la relation :

RT

E = Eo + 2,3 y log A

où E est le potentiel d'électrode mesuré,

Eo le potentiel normal de l'électrode,

A l'activité de l'ion dans l'échantillon,

y la charge de l'ion.

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Lorsque l'activité de l'ion augmente, le potentiel de l'électrode

augmente positivement dans le cas d'un cation, négativement dans le cas

d'un anion.

Interactions

"L'électrode spécifique" est sujette à des interactions dues

aux autres ions.

En ajustant le pH (milieu tamponné) en précipitant l'ion pertur¬

bateur, par un choix judicieux du type d'électrode (électrode à cristal -

électrode à membrane), il est cependant souvent possible d'éliminer ces

interférences.

5. Stockage et traitement des données

Un autre souci des. laboratoires est de pouvoir mettre à la dis¬

position de l'Informatique d'une part des données, brutes et de réaliser

d'autre part en collaboration étroite avec ce dernier service des programmes

permettant de traiter, de mettre en mémoire et d'imprimer le bulletin d'ana¬

lyse correspondant.

Pour atteindre ce but, les appareils de mesure, par l'intermé¬

diaire d'une interface sont reliés à une télétype qui imprime en termes de

concentration et perfore sur bandes les. données de l'analyse qui sont ensuite

envoyées au département Informatique, pour la mise en mémoire, la rédaction

du bulletin ou le traitement, telle la sortie directe de l'ordinateur, d'une

carte automatique des données d'hydrogéochimie.

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B. POTABILITES CHIMIQUE, BACTERIOLOGIQUE. PARTICULAIRE

1. Potabilité chimique

L'analyse chimique complète définit une potabilité en fonction

de la concentration des éléments, dosés et permet de mettre l'accent sur un

certain nombre de pollutions accidentelle, industrielle ou naturelle (F ...)

en fonction de la nature de l'encaissant.

D'autres paramètres tels que NH , ND , NO , Cl, PO permettent deH ^ *J T"

mettre en évidence la présence de souillures par les matières organiques :

matières organiques d'origine animale (égouts, purins ...) quand la présence

de fortes, teneurs en NH s'accompagne d'une élévation des chlorures et des

phosphates.

La présence de fortes teneurs en nitrates est plus délicate à

interpréter et l'on ne doit pas considérer comme nécessairement suspectes

des eaux qui renferment beaucoup de nitrates et comme pures celles qui n'en

contiennent pas.

Ainsi lorsqu'il n'y a pas association avec une dose élevée de

chlorures, il est permis d'admettre que son origine est essentiellement végé¬

tale ou due aux engrais.

Cependant, il ne faut pas négliger le fait que NO à fortes teneurs

cons-tîtue un danger pour les enfants par suite de la réduction des nitrates

en nitrites par la flore intestinale et l'action méthémoglobinisante de ces

derniers.

2. Potabilité bactériologique

L'examen chimique ne permet pas à lui seul de définir la potabilité

et doit être accompagné d'une analyse bactériologique. Celle-ci s'avère ex¬

trêmement importante, indispensable, du point de vue hygiène, mais cet aspect

ne doî.t pas: nous, conduire à néglî.ger la recherche de bactéries dites banales.

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aérobies et anaerobios dont l'activité peut avoir des conséquences diverses

sur :

a) LES CARACTERES ORGANOLEPTIQUES, SAVEUR^ TURBIDITE

C'est ainsi que le genre thiobacillus par attaque oxydante des

pyrites est à l'origine de teneurs élevées en fer dans certaines eaux, puis

à la suite de l'oxydation chimique (oxygène dissous) au dépôt d' hydroxydes

aux dépens des carbonates et sulfates ferreux formés par voie biologique.

Les sels de manganèse II solubles sont transformés par l'intermé¬

diaire des bactéries filamenteuses en Mn IV. Le développement de ces micro¬

organismes donne lieu à la formation, dans les tuyauteries, de bioglées qui

augmentent l'adhérence des dépôts sous lesquels la corrosion évolue par

aération différentielle.

b) LA CORROSION DES CONDUITES EN METAUX FERREUX

L'action des bactéries précédentes engendre des dépôts dans les

installations (hydroxydes). Ceux-ci constituent des zones d'aération diffé¬

rentielle favorisant une corrosion électrochimique pouvant elle-même être

entretenue, accélérée par dépolarisation cathodique par suite de la consomma¬

tion de l'hydrogène moléculaire par les bactéries sulfato-réductrices en

anaérobiose :

Dépolarisation cathodique H SO + 8 H > H S = 4 H^O.

Inversement, en milieu plus riche en oxygène dissous, certaines++ ++ +

bactéries du fer transforment le Fe en Fe , cette reaction en utilisant

les ions oxhydriles et les ions ferreux dépolarise à la fois la réaction

anodique et la réaction cathodique entretenant la corrosion.

+ +

Reaction anodique Fe > Fe + 2 -e

1Réaction cathodique 2 - + - 0 + HO ^> 2 OH

Tableau résumant ces différentes actions :

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Corrosion Fe + HO > Fe (OH)

- 12

Dépolarisation

M^

Microbes

transmettant

l'H cathodique

Aérobie

Aérobie

Bactéries.

ferrugineuses

Bactéries

oxydant

1 'hydrogène

Oxydation aérobie

2 Fe (aH)^ + H^O + 0

> 2 Fe (OH)^

2 H + 0 ^> HO

Nodules

Réduction des. sulfates

H^SO^ + 8 H -> H^S + 4 H^O

Tableau résumant les processus de corrosion à l'intérieur des conduites

La corrosion ne se limite pas aux circuits d'eau froide. On peut

en effet observer fréquemment des phénomènes de corrosion dans des appareil¬

lages contenant de l'eau chaude (échangeurs de chaleur - ballons d'eau chaude

sanitaire) et des prélèvements effectués dans l'eau, les boues, les nodules

d'h.ydroxydes permettent de montrer la présence constante de micro-organismes

du genre vibriothermophiles.

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Cette activité des micro-organismes est liée aux variations de

certains paramètres. pH. potentiel Red/Dx, présence de certains substrats

SO. , sels ferreux, ... matière organique.

Nous insistons sur cet aspect moins connu des examens bactériolo¬

giques parce qu'il pose, en pratique, des problèmes importants aux utilisa¬

teurs sur le choix des matériaux ou des traitements.

Dn ne saurait enfin refermer la parenthèse sur le problème de la

potabilité de l'eau sans considérer une dernière forme de pollution, celle

des particules minérales et organiques dans l'eau.

3. Potabilité particulaire

L'étude des particules minérales en suspension dans les eaux

constitue un travail complémentaire et parallèle à celui effectué sur la

détection et l'identification des poussières en suspension dans l'atmosphère

des villes.

En effet, l'accroissement de la concentration des poussières dans

les atmosphères urbaines et industrielles a comme corollaire leur accroisse¬

ment dans les eaux superficielles (condensation, précipitation avec les

brouillards et les pluies) pollution à laquelle nous devons ajouter les apports

des effluents industriels et les éléments détritiques des sols entraînés par

les eaux.

Les objectifs de ces recherches sur la pollution particulaire

(atmosphérique ou dans les eaux) sont les suivants : établir un atlas miné¬

ralogique de la pollution en France et étudier les relations entre le degré

de pollution des eaux, tels qu'il est défini par les normes actuelles, la

pollution particulaire et la morbidité.

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4. Caractéristiques physiques, chimiques, bactériologiques des eaux

TABLEAU 1

Normes françaises

EÂUX_ POTABLES

AnAZJtz du 10 aûût 1961

CÁAcutcúAQ, du 24 noviïïibAe. 1954

Température 15° C

Couleur 20 unités (platino-cobalt)

Turbidité 15 gouttes sol, 1°/oo niastic dans 50 ml d'eau

Pouvoir colmatant 0.1

Constituants toxiques

Fluorure 1,0

Sélénium 0,05

Arsenic 0,05

Plomb (à l'origine) 0,1

Chrome VI 0

Cyanure 0

Constituants indésirables

Cuivre (à l'origine) 1,0

Zinc (à l'origine) 5,0

Fer 0,2

Manganèse 0,1

Phénols 0

Inférieur ou égal

mg/l (p. p. m. )

doses inférieures au seuil de

détermination analytique.

mg/l

),3 pour la somme des 2.

(p. p. m.)

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Teneurs maximales souhaitables

Chlorure 250

Sulfate 250

Armioniac 0,06

Nitrite 0,1

Nitrate 10

Magnésium 125

Minéralisation totale 2 QOQ

D°H 30

Chlore (après traitement) 0,10

Matières organiques

(DCD KMnO^ aie.) 2

Bactéries

E. Coli

S. Foecalis.

Cl. Perfringens

0 bactérie par 100 ml

Q - - 50 ml

0 - - 20 ml

Radioactivité Inférieur ou égal

Rayonnement g ou y

Rayonnement oc

0,01 nCi

0,001 -

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Ib

TABLEAU 2

Traitement et qualité des eaux

CARACTERES VES EAUX Â RESERVER A L'USAGE VOMESTIQUE

Source excellente n'exigeant Bonne source exigeant Mauvaise source nécessitant

qu'une stérilisation filtration - désinfection traitement et désinfection

B 0 D (5 jours) mg/lValeur moyenne mensuelle maximale 0,75 - 1,5 1,5 - 2.5 Supérieure à 2,5

Maximum pour ou par échantillon 1-3 3-4 Supérieure à 4

Coliformes MPN/100 ml

Valeur moyenne mensuelle 50 - 100 50-5 000 Supérieure à 5 000

Maximum pour ou par échantillon Moins de 5 % supérieur à 100 Moins de 20 % > à 5 000 Moins de 5 % supérieur à 20 000

Oxygène -dissous mg/l 4 - 7,5 4 - 6,5 4

1/2 saturation 75 % ou mieux 60 % ou mieux

pH B - 8,5 5-9 3,8 - 10,5

Chlorure ^ 5,0 50 - 250 > 250

Fluorure < 1,5 1,5 à 3 > 3

Composés phénoliques 0 0,005 > 0,005

Unité de coloration 0-20 20 - 150 > 150

Turbidité 0-10 10 - 250 > 250

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- 17

TABLEAU 3

Normes du sous-comité technique national U.S.

CRITERES VES EAUX VE SURFACE VESTINEES A UALIMEUTATI ON

RETENUS PAR LE SOUS-COMÎTE TECHNIQUE NATIONAL VES ETATS UNÍS

Constituant ou caractéristique Autorisé Souhaitable

Physique

Couleur

Odeur

Turbidité

7,5 < 10

Bactéries

Conformes, totaux

Coliformes fécaux

10 000/100 ml

2 000/100 ml

< 100/100 ml

< 20/100 ml

Constituants inorganiques

Alcalinité

Ammoniac

Arsenic

Baryum

Bore

Cadmium

Chlore

Chrome hexavalent

Cuivre

Oxygène dissous

0,5 [en N) < 0,01

0,05 Absent

1 Absent

1 Absent

0.01 Absent

. 250 < 25

0,05 Absent

1 Virtuellement

' absent

5 4 (moyenne mensuelle) Voisin de la

5 3 (sur 1 é chantillón) saturation

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- 18 -

Fluor

Dureté

Fer dissous

Plomb

Manganèse dissous

Nitrates + Nitrites

pH

Phosphore

Selenium

Argent

Sulfate

Minéralisation (en solution)

Ion uranyl

Zinc

0,3

0,05

0,05

10 Cen N)

6,0 - 8,5

0,01

0,05

250

500

5

5

Virtuellement

absent

Absent

Absent

Virtuellement

absent

Absent

Absent

< 50

< 200

Absent

Virtuellement

absent

Constituants organiques

Extrait chloroformique

CN

Huiles graisses

0,15

0,20

0,5

Virtuellement absent

< 0,04

Absent

Virtuellement

absent

Absent

Pesticides: :

Aidrine

Chlordane

D.D.T.

Dieidrine

Endrino

Heptaclor

Heptaclor epoxide

Lindane

Méthoxychlor

Organo-phosphores

+ carbonates

Toxaphène

Herbicides :

2.4D + 2.4.5.T + 2.4.5.TP

Phénols

0,017

0,003

0,042

0,017

0,001

0,018

0,018

0,056

0,035

0,1

0,005

P'1

0,001

Absent

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19

Radioactivité

Rayonnement 3 1 000 (pc/1) < 100 [pc/D

Radium 226 3 (pc/1) < 1 (pc/1)

Strontium 90 10 (pc/1) < 2 (pc/1)

Pour certains: constituants ou caractéristiques, le sous-comité

ne retient aucune valeur, soit à cause de l'interprétation pouvant être

donnée à cette dernière, par exemple, nature du produit engendrant l'odeur

ou la forme sous laquelle se trouve l'élément dosé, tel le cas du phosphore

plus, toxique sous forme de complexe.

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- 20 -

C. UTILISATION DES ISOTOPES RADIOACTIFS POUR LA DATATION DES EAUX SOUTERRAINES

Les Radioéléments

Un des problèmes essentiels en hydrogéologie est la détermination

du temps de renouvel lem.ent moyen des eaux souterraines. Si l'on désigne par

V le volume d'eau souterraine, par AV le volume des entrées ou des sorties

pendant le temps At, le temps de renouvellement moyen t est donné par laV

relation simple : T = .., .. . Il faut bien remarquer que ceci n'est valableAV/At

que lorsque la nappe est à l'équilibre, c'est-à-dire lorsque le volume d'eau

AV entrant et participant effectivement à la recharge est égal au volume

d'eau sortant. D'autre part la nappe doit être circonscrite dans cJes limites

étanchBS.

Au cours de ces dernières années, le service de géologie isotopique

a orienté ces recherches sur la détermination des vitesses d'écoulement dans

la nappe et sur les processus d'infiltration et d'évaporation à l'aide de

traceurs radioactifs.

Les radioisotopes naturels d'origine atmosphérique sont généralement

produits- par l'action de la composante neutronique du rayonnement cosmique

s.ur les constituants gazeux de l'atmosphère. Cette production que l'on peut

calculer est fonction de plusieurs paramètres tels que l'altitude, la latitude

et le temps. Par ailleurs, les explosions nucléaires sont à l'origine de la

présence dans l'atmosphère de nombreux radioisotopes artificiels.

Les deux radioéléments qui font l'objet d'étude au laboratoire3 14

sont le tritium ( H) et le carbone 14 C C).

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21

Appareillage de mesure au laboratoire

14Le tritium et le C sont deux radioisotopes émettant un rayonnement

3 de faible énergie.

Deux méthodes de détection peuvent être utilisées pour les mesures

radioactives : soit le comptage gazeux à l'aide d'un compteur proportionnel,

soit, le comptage par scintillation liquide. Malgré les. avantages du compteur

à. gaz dont le rendement est élevé avec un faible bruit de fond, le comptage

par scintillation liquide a paru préférable en raison de sa simplicité.

a. Principe de la sointillation liquide

Les. échantillons sous forme aqueuse ou sous une autre forme liquide

(benzène - toluène) peuvent être incorporés au scintillateur. L'excitation

de la solution scintillante par le rayonnement 3 donne naissance à des photons

ÍSS.US des. centres excités, qui sont collectés par un système optique (photo¬

cathode) et convertis par un photomultiplicateur en impulsions électriques

qui. sont amplifiées et comptées.

h. Appareillage utilisé

Le spectromètre 3 utilisé est un TRLCARB PAC!<LARD 3 000, détecteur

à_ deux photomultiplicateura montés, en coïncidence, éliminant de ce fait la

majeure partie des. impulsions parasites de chaque P.M.

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22

1. Détermination des teneurs en tritium dans les eaux

1.1. Rappel de quelques données fondamentales

3

Le tritium 1 H ou T est un isotope radioactif, masse 3 de l'hydro¬

gène, se désintégrant avec une période de 12.26 ans, c'est un émetteur de

rayonnement 3 de très faible énergie [énergie maximale de 18,6 KeV) . Les

teneurs sont évaluées en unité tritium : - 1 UT . qui correspond à unJt D

atome de tritium pour 10 atomes d'hydrogène.

L'origine du tritium est double :

a) Le_tritium_naturel

Très peu répandu dans la nature, le tritium, comme les autres

radioisotopes naturels, est produit par l'action des neutrons cosmiques sur

les différents constituants gazeux de l'atmosphère.

h5 !r§ Îritium_artificiel

Il provient essentiellement des essais thermonucleaires aériens

qui ont débuté en novembre 1952, contribuant à la formation de quantités

importantes de tritium.

Le tritium est pour l'essentiel, rapidement intégré aux molécules

de la vapeur d'eau atmosphérique, les molécules d'eau tritiée tombant sur

le globe par l'intermédiaire des pluies.

De l'ordre de quelques U.T. avant les explosions, les teneurs en

tritium des eaux de pluie ont montré un accroissement important atteignant

un maximum de 3 à 5 000 U.T. en 1963, date des derniers essais. Depuis,

l'activité tritium des eaux de pluie montre une baisse progressive générale

avec cependant des variations saisonnières, des variations avec la latitude

ou des variations en fonction de l'éloignement des côtes.

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23

Le cycle des eaux se poursuit par l'intermédiaire soit des eaux

de ruissellement, soit des eaux souterraines. Le tritium permet de suivre

la circulation de ces eaux, de déterminer leur âge moyen et par conséquent

le temps de renouvellement des eaux d'une nappe. A noter que si la teneur en

tritium d'une eau est de l'ordre de 1 ou 2 U.T., ceci revient à dire que cette

eau est antérieure aux explosions de 1952.

Il serait hasardeux de tirer une conclusion en fonction de quelques

valeurs, seule, une étude systématique peut permettre une interprétation

valable des résultats.

1.2. Enrichissement électrolytique

En tenant compte de la statistique des comptages, l'activité

minimale détectable est de l'ordre de 50 U.T., ce qui exige un enrichissement

des. échantillons à faible teneur.

Le laboratoire s'est équipé d'un dispositif permettant un enrichis-

s.ement électrolytique des échantillona. par réduction de volume. Par suite

d'un fractionnement isotopique, on a constaté que la réduction du protium

était plus, rapide que celle du tritium, si bien qu'il y a concentration de

ce dernier dans l'électrolyte au fur et à mesure de l'avancement de 1' elec¬

trolyse.

Il est possible, en fonction du volume initial, généralement 250 ml

d'obtenir des. facteurs d'enrichissement de l'ordre de 12, mais dans le cas

de faible teneur un facteur d'enrichissement de l'ordre de 40 peut être

atteint avec un volume initial de 1 litre.

Cette méthode peut donc déterminer avec suffisamment de précision

des teneurs, de l'ordre de quelques U.T.

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24 -

1.3. Intérêt de la méttiode

Le prélèvement des échantillons est simple et n'exige pas d'appa¬

reillage complexe sur le terrain. Les volumes d'eau à prévoir sont de l'ordre

du litre ou pour les faibles teneurs de deux litres. Un stocKage éventuel

n'a pas d'inconvénient pour la détermination des teneurs en tritium, un cal¬

cul pouvant être effectué pour tenir compte éventuellement de la décroissance

radioactive entre le moment du prélèvement et la mesure.

Connaissant les caractéristiques isotopiques des précipitations

participant à la recharge des nappes et celles de leurs exutoires, il est

possible d'établir un modèle rendant compte de la dynamique des nappes dans

le cas d'eaux récentes.

L'étude doit être entreprise avec une échelle de temps suffisamment

grande, au moins de l'ordre de l'année sur un bassin versant représentatif

ou une nappe bien individualisée. Il est alors possible de résoudre certains

objectifs pratiques comme les conditions d'optimisation, d'exploitation, de

périmètre de protection, etc.

142. Détermination des teneurs en C dans les eaux (en cours de réalisation)

Il existe des eaux plus anciennes qui entrent dans des cycles

hydrogéologiques, beaucoup plua longs que ceux pouvant être étudiés è l'aide

du tritium. Leur temps de renouvellement moyen est généralement compris entre2 4

10 et 10 ans ; dans ce cas de nappes d'eau très anciennes, on peut employer

la méthode du radiocarbone.

En effet, la "datation" des eaux souterraines est possible par la

mesure de la décroissance d'un radioisotope. Dans le cas d'une nappe où il

n'y a pas mélange, la concentration initiale en radioisotopes Co décroît selon

la formule classique suivante : C = Co e

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25

2.1. Rappel de quelques données fondamentales

14Le C est un isotope radioactif se désintégrant avec une période

de 5 670 ± 30 ans. C'est un émetteur de rayonnement 3 de faible énergie

(énergie maximale de 158 KeV) .

Formé dans l'atmosphère sous l'action des neutrons cosmiques

te, il est rapidement oxydé en CD i

métabolisme dans le règne végétal et animal.

sur l'azote, il est rapidement oxydé en CD et pénètre par photosynthèse et

Certaines variations ont pu être constatées par rapport à la14

teneur moyenne en C dans l'atmosphère.

C'est ainsi que :

14- de moins 6 000 ans à moins de 2 500 ans. la teneur en C a

diminué de 14 %. Ceci peut être attribué à une variation du taux de produc-14

tion du C qui serait due soit à une variation de l'intensité du champ ma¬

gnétique terrestre, soit à des variations de l'intensité du vent solaire.

- Un changement climatique peut entraîner une variation dans la14

teneur en C. En effet une baisse de la temperature dss océans facilite la mise

en solution de CD . d'où une concentration plus grande en carbone - 14 dans les

océans, ce qui entraîne un "rajeunissement" des eaux.

- Un autre phénomène est dû à l'activité de la biomasse terrestre,

dont le développement entraîne une augmentation de l'assimilation chlorophyl¬

lienne, d'où une diminution du CD atmosphérique et corrélativement une aug-14

mentation de la teneur en C.

- De plus, depuis un siècle environ, il faut tenir compte de la

con±)ustion des produits carbonés fossiles (charbons et pétroles) qui entraîne14

une diminution de la teneur en C dans l'atmosphère (effet Suess) .

14- Enfin, la production artificielle du C par les essais thermo¬

nucléaires a été nettement ressentie depuis 1952.

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26 -

2.2. Etude des nappes d'eaux "anciennes"

Dn admet à cette échelle de temps des eaux "anciennes" que le taux14

de production de C est essentiellement constant et voisin de 100. A la

surface du sol, le rôle des racines et des micro-organismes détermine une

valeur élevée en CD [jusqu'à 5 % alors que dans l'atmosphère, la teneur n'est

que de 0,03 %). Il en résulte que l'eau de percolation peut dissoudre beau-14

coup plus de gaz carbonique possédant la même teneur en C que le CD atmos¬

phérique, car il provient de matières organiques vieilles au plus de quelques

dizaines d'années.

Cette teneur en CO va conditionner la dissolution du calcaire

suivant la mention classique suivante :

Teneur

en 14c

CD^Ca + CD + H D -s-

100

(CD^H)^ Ca

50

14La teneur en C du bicarbonate sera égale à 50, car il provient

pour moitié du CD atmosphérique dont la teneur est de 100 et pour l'autreV 14

moitié du' calcaire, ou la teneur est de 0, car il n'y subsiste plus de C.

14La teneur en C du bicarbonate décroît avec une période de

145 B70 ana, il en resuite que l'eau présentant une teneur en C de 25 sera

"âgée" d'environ 5 600 ans et ainsi de suite.

Mais, pratiquement, on trouve pour les eaux actuelles, des valeurs

comprisBS. entre 50 et 100, ces variations pouvant être dues soit par échange

avec du CO provenant de l'oxydation de matières organiques récentes, soit14

du CO "enrichi" en C par les explosions thermonucléaires. Ce phénomène

détermine un "rajeunissement" de l'eau. Par contre des échanges avec du CD14

d'origine magmatique dépourvu de C ou du calcaire ont pour effet de diminuer14

la teneur en C et de "vieillir" l'eau. Il eat possible de ae rendre compte13 12

de cea échangea en meaurant le rapport C/ C faisant intervenir les tech¬

niques d'analyse des isotopes atablea.

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27

2.3. Techniques de prélèvements

14Le principe de la méthode est donc basé sur la mesure du C,

celle-ci exigeant environ 2 à 3 g du bicarbonate de l'eau. Il est donc en

général nécessaire de traiter de 20 à 200 litres d'eau.

Le traitement peut être fait, soit en laboratoire, soit même sur

le terrain, avec des dispositions spéciales pour éviter toute pollution avec

l'atmosphère.

Cette méthode a un intérêt certain pour la détermination du temps

de renouvellement de nappes, d'eau très anciennes (depuis quelques milliers

d'années jusqu'à 50 000 ans).

L'utilisation des isotopes radioactifs tels que le tritium et le

carbone - 14 en hydrogéologie permet d'ajouter, une échelle de temps aux

grandeurs physico-chimiques classiques, ce qui est évidemment extrêmement

précieux pour l'étude d'un phénomène naturel. Mais il importe que ces études

hydrochronologiques menées conjointement avec celles d' hydrogéologie, soient

conduites en respectant les diverses échelles où interviennent en particulier

quelques uns des paramètres évoqués précédemment.

Les isotopes des éléàiènts stables

L'étude des variations isotopiques naturelles des éléments stables

a pris une importance considérable au cours des dernières années, apportant

des données précises dans, différentes disciplines, géologiques telles que la

pétrographie, l'hydrologie, l'hydrogéologie, l'océanologie. La notion d'iso¬

topes stables, est la conséquence d'une théorie de SODDY (1910), visant à

expliquer les variations de masse atomique de certains éléments qui occupent

la même place dans le ayatème périodique de MENDELEEV, donc ayant le même

nombre de protons dans leur noyau, mais dont la masse atomique varie.

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H. UREY (1947) a montré le premier l'intérêt de l'étude de la

teneur en isotopes stables des composés naturels. Par des raisonnements

thermodynamiques il a démontré que la composition isotopique des éléments,

en particulier des plus légers, était sujette, par suite d'un "fractionnement",

à des variations non négligeables en fonction des conditions physiques. De ce

fait naquit l'hypothèse que les composés naturels pouvaient conserver dans

les proportions isotopiques de leurs composants, certaines particularités

de leur histoire.

Le fractionnement même dans les circonstances très favorables

n'aboutit jamais à une grande variation de composition isotopique. Comme

d'autre part la concentration en isotope lourd est très faible, on sera

donc amené à rechercher des variations faibles d'une quantité elle-même

petite. Les techniques d'analyse par spectrométrie de masse ne permettent

pas d'effectuer des mesures absolues d'un échantillon quelconque avec une

précision suffisante aux applications géologiques. Il est donc préférable

de procéder par mesures relatives, c'est-à-dire que les mesures de l'échan¬

tillon sont faites par rapport à un "étalon" de référence. On définit une

valeur "delta" telle que si l'on pose :

abondance isotope lourd

abondance isotope léger

R échantillon

R étalon1 ODD

Les variations de concentrations étant très faibles, le facteur 1 000

permet une simplification des résultats.

On voit que si 6 est positif, il y a enrichissement en isotope

lourd, inversement si ô est négatif il y a appauvrissement.

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1. Géologie isotopique de l'oxygène et du carbone

A.O. NIER (1950) a déterminé l'abondance relative de différents

éléments tels que le carbone, l'oxygène, l'argon et le potassium. Pour les

deux éléments nous intéressant plus particulièrement, la répartition natu¬

relle des. isotopes est la suivante pour l'oxygène, trois isotopes stables :

16 17 180, 0, 0.

^^0 ''u '^

Atmosphère 99,759 % 0,0374 % 0,2039 %

Eau 99,760 % 0,0420 % 0,1980 %

12 13Pour le carbone, deux isotopes stables : C et C

^^C '\

98,892 % 1,108 %

Ces. valeurs ne constituent en fait que des moyennes, la mesure

dea écarts, par rapport à ces moyennes conduit aux interprétations géologiques

ou hydrogéologiques des échantillons. En fait, dans l'analyse isotopique de1 R 1 R

l'oxygène, on n'étudie que les variations du rapport 0/ 0. En effet,

l'oxygène 17 se trouvant en faible proportion, son étude est malaisée, par1 fi

ailleurs, son comportement se déduit aisément de celui de 1' 0.

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30 -

1.1. Comportement des isotopes de l'oxygène et du carbone

dans le cycle de l'eau

Toutes les données expérimentales confirment les processus du

fractionnement isotopique. L'exemple le plus simple est celui de l'eau en

présence de vapeur, il s'agit là d'un fractionnement entre deux phases d'un

même composé qui dépend seulement de la différence de tension de vapeur de

chacune des espèces isotopiques à une température donnée. Il en résulte que1 R

les molécules H 0, passent préférentiellement dans la phase vapeur. Il .

s'ensuit donc un enrichissement de la phase liquide.

Dans la nature la principale source de la vapeur atmosphérique est

l'eau des grandes masses océaniques. Point de départ et d'aboutissement des

cycles hydrologiques, les océans jouent le rôle de bassin tampon où les dif¬

férents fractionnements isotopiques constatés localement se compensent ou

s'annulent. C'est pour cette raison qu'à la suite des travaux d 'EPSTEIN et

MAYEDA (1953) et CRAIG (1961) l'eau des océans a été choisie comme étalon

universel. Celui-ci est appelé communément SMOW (standard mean ocean water),

il représente la composition isotopique moyenne de l'eau océanique, et son

delta est zéro par définition.

1.2. Problèmes pratiques de l'analyse

Les variations isotopiques sont mesurées au spectromètre de masse

sous forme gazeuse.

L'eau pourrait être analysée directement sous forme de vapeur mais

de nombreuses difficultés techniques ont conduit à procéder par mesure in¬

directe sous une autre forme gazeuse.

Le gaz utilisé est du gaz carbonique, de composition isotopique

connue, qui a été maintenu en équilibre isotopique avec l'eau à analyser.

Après équilibration, la composition isotopique de ce gaz est modifiée et le

résultat de son analyse permet de remonter ensuite à celle de l'eau.

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1.3. Domaines d'application des analyses isotopiques de 1' oxygène

et du carbone

L'intérêt de l'analyse des isotopes du carbone et de l'oxygène

des eaux d'origine variée, a été établi par de nombreux travaux qu'il n'est

pas possible de résumer ici. Ils concernent tous les "milieux" hydrologiques,

glaces, banquises, neige, grêle, pluies, eaux courantes, eaux de mer. etc.

. 18^a) Q

1 R

La teneur en 0 dea eaux de surface ou souterraines peut être

utilisée pour leur traçage naturel dans l'étude des nappes et des cours

d' eaux.

Citons particulièrement les travaux de W. DANSGAARD qui collationne

depuis plusieurs années les résultats relatifs aux précipitations d'un ré¬

seau de stations couvrant une grande partie de l'ancien continent et bâtit

ainsi une synth-èse météorologique à l'échelle des continents, nécessaire pour

la compréhension des problèmes hydrogéologiques.

Le fractionnement isotopique est en étroite dépendance de la

température et la composition isotopique dea précipitations dépend de leurs

conditions de formation, c'est-à-dire qu'elle eat fonction :

- de l'histoire des masses d'air qui leur donnent naissance, donc :

. de la composition de l'eau à partir de laquelle la vapeur

s'est formée.

. du nombre et de la durée des processus de condensation et

d'évaporation auxquels a été soumise précéderrment la masse d'air.

- Du degré d'évaporation des précipitations au cours de leur chute

au aol (important dans, les régions aridea) .

- De la quantité relative et de la composition isotopique du

matériel réévaporé rentrant dans la masse d'air où se forment les précipita¬

tions..

- Des températures pendant lesquelles se produisent evaporation et

condensation.

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32

En pratique, si l'on considère des pluies moyennes, du type mensuel.

il est possible de relier les variations de composition isotopique des préci¬

pitations et celles de la température du lieu où elles sont recueillies.

Ces variations sont saisonnières, et sont fonction de l'altitude, de la lati¬

tude et de l'éloignement des côtes (phénomène de continentalité) .

Connaissant les caractéristiques isotopiques des précipitations dans

une région donnée, il est possible de déterminer l'origine des eaux souter¬

raines et de suivre leur comportement.

D'autres études peuvent être entreprises pour l'explication de

phénomène tels que le fonctionnement des geysers et des sources chaudes liées

au volcanisme, ou la cinétique des bassins en voie d'évaporation.

Il convient de noter que l'on mène fréquemment, en parallèle avec

l'étude de l'oxygène, la mesure de la teneur en deuterium. Bien que le deu-1 fl

térium se comporte généralement comme 1' D, des différences de comportement

entre les deux isotopes lourds apportent parfois un complément des données

dans l'analyse de l'eau.

13 12La mesure du rapport des isotopes stables du carbone C/ C peut

donner des indications sur l'origine du carbonate dissous dans l'eau. Ainsi14

qu'il a été dit précédemment pour les mesures de C, la composition isoto-13

pique en C du bicarbonate dépendra de celle du calcaire encaissant (par13

exemple calcaire marin ô C=Q) et du CD d'origine atmosphérique appauvri en13

isotope lourd par l'assimilation des végétaux (ô C- - 25 "/oo^-

Il en résulte que le bicarbonate verra sa teneur s'établir à

-12,5 °/oo" Mais par suite de l'échange isotopique entre le bicarbonate et

le CO de l'humus, la teneur en carbone - 13 va se fixer vers ô « - 17°/oo-

On est à même de se rendre compte d'éventuels échanges en détermi-13 12

nant le rapport C/ C, cette analyse permettant une correction éventuelle14

à apporter aux mesures de C.

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33

Par ailleurs, dans le cas des eaux d'origine profonde généralement13 12

thermales, le rapport C/ C du bicarbonate dissous dans l'eau est un critère

irréfutable de l'origine ignée du CD .

2. Géologie isotopique du soufre

Dans la nature, l'élément soufre présente quatre isotopes stables

(^^S = 95 %, ^^S = 0.7 %. ^^S = 4,2 % et ^^S = 0,017 %) .

C'est sur le rapport le plus aisément mesurable, celui entre les

isotopes 32 et 34 que portent les analyses au spectromètre de masse.

La forme sous laquelle il est commode d'étudier les rapports isoto-2

soufre est 1' anhydrite sulfureux SO

de l'échantillon du composé soufré à analyser.

2piques du soufre est 1' anhydrite sulfureux SO , terme final de la préparation

Les résultats sont exprimés en "ô°/oo" par référence à un étalon

constitué par le soufre de la troïlite de la météorite du Canyon Diablo32 34 34

( S/ S = 22,22 soit 6 S°/oo = 0^- Cette valeur, assez constante pour le32 34

soufre dans les météorites, est très voisine des rapports isotopiques S/ S

de la croûte terrestre et du manteau, on peut donc considérer cette valeur

22,22 comme le rapport fondamental du soufre d'origine profonde.

Comportement des isotopes du soufre dans le cycle de l'eau

Avec le soufre, on ne considère plus la molécule d'eau elle-même

mais son rôle comme agent de transport de l'ion sulfaté. A partir de la compo¬

sition isotopique du soufre, il est possible de remonter à la genèse de l'ion

sulfaté dans l'eau souterraine et de constater si l'on doit attribuer son

origine :

- au lessivage des sols riches en gypse,

- à l'oxydation des sulfures par voie chimique ou bactérienne,

- aux précipitations atmosphériques polluées par les zones indus¬

trielles,

- à l'emploi d'engrais dans les sols.

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A ces différents exemples correspondent des compositions isoto¬

piques en soufre spécifiques qui reflètent bien l'histoire des sulfates en

question.

Des analyses de ce genre ont également une grande importance dans

lea eaux thermominérales sulfureuses ou sulfatées pour l'établissement de la

genèse de ces minéralisations.

Une autre application de la composition isotopique du soufre dans

les. eaux souterraines peut être proposée pour établir si en bordure de mer

l'origine des sulfates est à rechercher dans une infiltration directe de l'eau

de mer ou si cette contamination correspond à un des cas envisagés précédem¬

ment.

Domaine de recherches relativement récent, l'hydrogéologie isotopi¬

que est devenue opérationnelle ces dernières années. C'est la seule méthode,

jusqu'à présent, qui permette grâce aux isotopes de l'hydrogène et de l'oxy¬

gène, de connaître le comportement propre de l'eau, sans passer par l'intermé¬

diaire des substances dissoutes présentes naturellement ou artificiellement.

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D. REJET DES EFFLUENTS - PROBLEMES DE L 'AUTO-EPURATION

L'augmentation des besoins en eau et la nécessité d'éliminer les

effluents conduisent certains à traiter toutes les eaux usées de façon à per¬

mettre leur recyclage immédiat. (Solution envisagée aux U.S.A.). Une autre

tendance se développe, qui consiste à faire approuver le principe de la réin¬

jection des eaux usées et des effluents industriels soit dans des nappes ex¬

ploitées ou exploitables, si l'on attribue au milieu naturel un pouvoir d'épu¬

ration suffisant, soit dans un horizon inférieur dans le cas contraire. .

Cette possibilité paraît une solution alléchante permettant de se

débarasser aux moindres frais de toutes les pollutions. Elle n'est acceptable

que dans la mesure où l'on est certain que le milieu biologique et minéral

jouera le rôle souhaité d'épurateur dans le premier cas, ou que la nappe in¬

férieure rechargée ne diffuse pas dans des nappes exploitées dans le deuxième.

Déjà pour les eaux superficielles en cours d'infiltration ce rôle

d'auto-épuration est mal connu, qu'il s 'agisse. du pouvoir adsorbent ou de l'ac¬

tion biologique, il peut être différent suivant la couverture humique, le

taux d'oxygénation ou le pouvoir réducteur, la nature des horizons traversés.

De plus, les eaux usées par suite de leur composition et de leur concentration

ont des caractéristiques différentes des eaux météoriques alimentant normale¬

ment la nappe, par suite, elles peuvent modifier les équilibres naturels :

biologique et physicochimique.

En effet, des eaux riches en matière protéiques, même partiellement

dégradées sont une source de carbone et d'azote favorisant l'activité de cer^

tains microorganismes dont l'action sera prédominante suivant les conditions

d'aérobiose ou d' anaérobiose : nitrification des eaux, dissolution du fer et

du manganèse. Le métabolisme carboné favorisera l'augmentation des pressions

partielles en gaz carbonique, donc l'agressité vis-à-vis des calcaires. Inver¬

sement cette activité pourra être inhibée par certains toxiques soit organique;

soit minéraux aussi bien au niveau des horizons humiques riches en matières

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organiques, qu'en ce qui concerne certains polluants : pesticides, hydrocar¬

bures, détergent ... dont la biodégradation peut être arrêtée. C'est ainsi

que l'emploi généralisé des produits de lavage introduit dans le milieu des

sels minéraux divers comme les borates qui diminuent la fertilité, les phos¬

phates qui contribuent à 1 'eutrophisation des lacs peu profonds, riches en

matières organiques, en favorisant le développement du phytoplancton et du

zooplancton, introduisant ainsi un déséquilibre très important du biotope.

Des éléments tels que CN, Cd, Pb, Cu, Cr sont toxiques pour l'hom¬

me mais également pour les microorganismes, ils nuisent à leur développement

provoquant ainsi une diminution du pouvoir d'épuration.

Les phénols, les dérivés cationiques sont bactérîostatiques ...

Le comportement physico-chimique des horizons traversés au cours de

la percolation des eaux est aussi mal connu : pouvoir adsorbent des horizons

humiques. argileux, échange ionique, mobilisation, dissolution d'éléments

éventuellement toxiques.

Il semble par conséquent tout aussi difficile d'envisager les phéno¬

mènes dans le cas de réinjection dans des nappes profondes. N 'est-^ce-pas se

donner du recul à l'égard des conséquences éventuelles et diluer les respon¬

sabilités qu'une façon correcte d'envisager le problème ?

Aussi serait-il indispensable d'étudier ces problèmes avant de se

trouver devant des phénomènes irréversibles et de développer des études dans

les sens suivants.

1. Géochimie

- Poursuite des études sur la mobilité des éléments traces, sur

leur fixation, sur différents modèles de sols et roches avec notamment l'uti¬

lisation d'éléments marqués.

- Circulation et dégradation de certains produits organiques : étu¬

des effectuées en utilisant des pollutions accidentelles ou volontaires sur

un terrain d'expérimentation.

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37

2. Géomicrobiologie

Etude des souches prédominantes au niveau des différents horizons

dea sols et dans les eaux de la nappe en fonction des éléments dissous (orga¬

niques et minéraux) .

3. Géologie isotopique

Etude des vitesses de recharge par traceurs naturels ou artificiels

de courte période.

Etude sur le pouvoir de fixation des sols en fonction de leur na¬

ture, de leur porosité . . .

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- 38

TABLEAU RECAPITULATIF DES EXAMENS EFFECTUES

AU DEPARTEMENT LABORATOIRES

A. METHODES D'ANALYSES HYDROGEOCHIMIQUES

1. Analyse sommaire

Volume d'eau nécessaire 0^250 l

1 à 4 anions au cation parmi : Ca, Mg, Na, K, CD , CD H , SD ,

Cl , NO^ .

2. Analyse classique permettant un bilan

Volume d'eau nécessaire 0^500 l

Ca, Mg, Na. K, CO^ , CO^H , SO^ , Cl , NO^

3. Analyse complémentaire portant sur les éléments en très faibles concen¬

trations .

1) TRACES ; SEUIL DE DETECTION ; 0,1 mg/l (100 ppb)

Volume d'eau nécessaire 0^250 l

B, Ba, Cs, F. Li, Rb, Si, Sr

Ag, Al, Au, Be, Cd, Co, Cr, Cu, Fe, Hg, Mn, Mo, Ni, Pb, Sn. Zn.

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utilisée.

B, Si,

2) INFRATRACES ; SEUIL DE DETECTION ; quelques mg/m^ (ppb)

a) VOLUME NECESSAIRE 1 litre ou 0^125 l suivant la technique

Ag, Al, Au, Be, Cd, Co, Cr, Cu, Fe, Hg, Mn, Mo, Ni, Pb, Sn, Zn,

b) VOLUME NECESSAIRE 0,125 l

Dosage des mêmes éléments que 2 a

4. Analyse spéciale pour études géothermiques

Volume nécessaire 2 X 0,125 l

Dosage des mêmes éléments que ceux figurant aux paragraphes 2 et 3

5. Mesures physiques

pH, résistivité . . .

NOTE :Ces mesures qui comprennent aussi bien pH, résistivité que pO , pCO ...

peuvent toujours être faites en laboratoires mais leur signification est alé¬

atoire en fonction de la conservation des échantillons aussi nous insistons

pour qu'elles soient faites sur le terrain et nous soient communiquées.

RECOMMANDATIONS :

a) Compte tenu du seuil de dosabilité et des concentrations habi¬

tuellement très faibles en elementa dosés aux paragraphes 3 (analyse complé¬

mentaire) et 4 (analyse apéciale pour étude géothermique) et afin de conser¬

ver aux résultats donnés, leur rigueur, le flaconnage sera fourni obligatoire¬

ment par nos soins lorsqu'il s'agira d'effectuer ces analyses.

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b) Pour assurer aux échantillons, une bonne conservation et cette

condition est imperative pour réaliser non seulement les analyses du para¬

graphe 3 (analyse complémentaire) mais aussi celles du paragraphe 2 servant

pour le bilan azoté et du paragraphe 4 (analyse spéciale pour études géother¬

miques). Chaque échantillon sera prélevé deux fois.

1) Le premier prélèvement sera acidifié à l'acide chlorhydrique de

qualité voulu à raison de 5 ml/1.

2) Le second sera stabilisé avec le chloroforme à raison de 5 ml/1.

Ces 2 réactifs seront fournis avec le flaconnage.

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41

B. POTABILITE CHIMIQUE, BACTERIOLOGIQUE, PARTICULAIRE

Certains éléments présents dans l'eau la rendent impropre à la con¬

sommation, s'ils dépassent une certaine concentration ainsi pour les sulfates

et chlorures dont le dosage est prévu au chapitre précédent ; leur concentra¬

tion en SO et Cl ne doit pas dépasser 250 mg/l.

D'autres mesures, chacune en ce qui la concerne selon son caractère

propre, renseignent, sur le degré de potabilité et de pollution.

1. Potabilité chimique

TA : (titre alcalin)

TAC : (titre alcalin complet)

TH : (titre hydrotimétrique, indiquant la dureté de l'eau exprimée

en degré français).

Bilan azoté : (nitrites, nitrates, ammoniac azote total)

a) nitrites ae trouvent généralement à des doses très faibles. Ils

peuvent provenir d'une réduction des nitrates ou d'une oxydation de l'ammo¬

niac.

Dans une eau potable la teneur ne doit pas dépasser 0.1 mg/l.

Limite de détection : 0,007 mg/l en NO

b) nitrates : peuvent provenir de la dissolution des nitrates des

terrains, traversés ou des engrais ; ou de la nitrification de l'azote organi¬

que.

La teneur ne doit pas dépasser 44 mg/l en N0 (Réglementation fran¬

çaise) .

Limite de détection 0,2 mg/l en NO

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c) ammoniac : d'origine végétal ou industriel, la teneur ne doit

pas dépasser 0,5 mg/l

Limite de détection 0,02 mg/l en azote ammoniacal.

d) azote total : méthode Kjeldahl permettant le bilan complet

azoté.

Phosphates et polyphosphates

a) Phosphates ou orthophosphates d'origine minérale pour la plupart.

b) Polyphosphates comprenant : meta, pyro, ou triphosphates ; ils

peuvent provenir des engrais, fosses d'aisances, fumiers, etc. être ajoutés

volontairement [adoucissement de l'eau).

Les teneurs exprimées en P^O ne doivent pas dépasser 5 mg/l.

Limite de détection 0,02 mg/l.

Cyanures : Proviennent d'eaux résiduaires industrielles. La réglementation

française indique que l'eau potable ne doit pas en contenir.

Limite de détection 0,002 mg/l en CN .

Demande biologique en oxygène (DBO ) : C'est la quantité d'oxygène consommée

en un temps donné (5 jours.) dans des conditions déterminées par les germes

aérobies décomposant la matière organique de l'eau.

Demande chimique en oxygène (DCO) (sur eau brute ou décantée : 2 h) : Elle

permet de déterminer la teneur en éléments réducteurs organiques ou minéraux

de l'eau. Cette détermination est sujette à caution au-dessous de 50 mg/l de

0 consommé.

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43 -

Oxydabilité au permanganate : Elle permet la détermination globale de la ma¬

tière organique par le permanganate de potassium exprimée en mg/l d'oxygène

consommé.

Théoriquement :

a) en milieu acide le permanganate ne détruit que les M.D. complexes

en laissant intact des composés comme l'urée.

b) en milieu alcalin le permanganate détruit les composés des eaux

polluées par les déchets animaux.

Ainsi un taux de M.O. exprimé en mg d'O /l d'eau, supérieur en mi¬

lieu alcalin permettra de conclure à une pollution d'origine animale.

Matière en suspension d'origine minérale ou organique elle est déterminée par

filtration au centrifugation.

Nous examinons la nature de ces matières en suspension (quartz -

hydrate ferrique, etc.). Voir pollution particulaire.

Matière décantable (2 h) d'origine minérale ou organique. Elle peut subir

le même examen que les matières en suspension totale.

Phénols - Crësols - Naphtols : pollutions d'origine industrielle mais aussi

animale.

La réglementation indique que l'eau potable ne doit pas en contenir.

Limite de dosabilité 0,001 mg/l.

Détergents : C'est une mesure sur l'ensemble des agents tensioactifs anioniques

formant avec le bleu de. méthylène un composé extractible par le chloroforme.

La solution étalon de comparaison est préparée a partir d'AKyl benzène sulfate.

Méthode normalisée dite A.B.S.

Limite de dosabilité 0,1 mg/l.

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REMARQUES

Pour effectuer les déterminations précédentes c'est-à-dire, TA -

TAC - TH - phosphates et polyphosphates, cyanures, DCO - DBO - oxydabilité5

ou permanganate - phénols - détergents et hydrocarbures 2 litres d'eau non

traitée sont nécessaires.

1 litre d'eau stabilisée par 5 ml de chloroforme est nécessaire pour

le bilan azoté (nitrites - nitrates - ammoniac).

L'analyse bactériologique est le complément indispensable pour dé¬

finir la qualité d'une eau destinée à l'alimentation humaine.

Le dénombrement total des bactéries renseigne sur le degré de conta¬

mination de l'eau. Des examens, répétés à diverses périodes montrant une teneur

en bactéries sensiblement constante sont en faveur d'une bonne protection vis-

à-vis des pollutions.

De nombreux microbes pathogènes, comme les Salmonella, étant dif¬

ficiles à isoler, la qualité d'une eau est appréciée en fonction d'autres

microorganîsmes plus faciles à identifier : les coliformes, notamment Esché-

ridua Coli, les Streptocoques fécaux, tests d'une contamination récente et

Clostridium sulfite, plus résistants, dont la présence peut laisser supposer

une dangereuse contamination organique ancienne.

2. Potabilité bactériologique

L'étude sera différente selon qu'il s'agisse :

- d'une eau inconnue provenant par exemple d'un nouveau captage

- de la surveillance d'une eau non traitée

- de la surveillance d'une eau filtrée

- de la surveillance d'une eau traitée (circuit d'adduction).

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1) EAU INCONNUE

a) EAU PROFONDE

- numération totale des bactéries aérobies

- colimétrie : coliformes et E. Coli

- streptocoques fécaux

- clostridies.

b) EAU DE SURFACE :

- en plus des précédents : bacteriophages fécaux.

2) SURVEILLANCE D'UNE EAU NON TRAITEE :

- numération totale

- colimétrie

- s.treptocoquea fécaux

- clostridies.

3) SURVEILLANCE D'UNE EAU FILTREE :

- numération totale

- colimétrie

- streptocoques fécaux.

4) SURVEILLANCE D'UNE EAU TRAITEE :

- colimétrie

- streptocoques fécaux.

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Pour CBS déterminations le département Laboratoires fournira obli¬

gatoirement les flacons stériles. 1 litre d'eau est nécessaire pour effectuer

chacun de ces 4 types d'études.

3. Particules minérales en suspension

L'étude de la pollution particulaire atmosphérique est étendue aux

particules, en suspension dans les eaux, elles proviennent de la condensation

des brouillards, des pluies et des effluents industriels.

Des méthodes surtout d'ordre physique, sont utilisées pour leur

caractérisation :

Microscopie optique

Microréf lectométrie pour les particules opaques

Contraste de phase et interférentiel pour les particules transpa¬

rentes..

Analyse thermique différentiel

Sur des prises de l'ordre de 15 mg.

Méthodes ph.yslco-chimiques

Microsonde électronique (nature chimique)

Microscope électronique à balayage (morphologie)

Debye et Scherrer classique [caractères cristallographiques) .

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4. Utilisation d'isotopes radioactifs et isotopes stables

Isotope radioactif

Tritium

- Datations des eaux dont le cycle de renouvellement

est rapide.

Isotope stable

0 18

Le dosage de cet isotope peut fournir d'utiles indications pour

l'étude des zones d'alimentation des. nappes souterraines, des zones de con¬

tact, eaux océaniques, eaux continentales (résurgences, biseaux sales, zones

estuariennes) .

Pour une analyse de 0 18 un échantillon de 20 à 50 m/1 est requis.