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Byzance, le monde orthodoxe et l’Occident méditerranéen Cours 1 : 17/09/12 [email protected] Structure du cours : De l’Antiquité tardive à la fin de la querelle iconoclaste (Ive au IXe s) Le centre et les provinces de l’Empire, du IXe s à 1204 L’influence culturelle byzantine dans les états voisins (Monde slave orthodoxe, Sicile, Italie méridionale, Venise) Documents du l’UV : Plan du cours Bibliographie Glossaire (Examen !) Liste des empereurs http://icono.ulb.ac.be (Illustrations du cours : HAA Byzance) 0. Introduction L’art byzantin est essentiellement connu par ses icônes assez sévères. Conventionnelles, on a l’impression qu’elles ne changent pas beaucoup. L’art, à l’époque, devait donner une image d’ordre et d’harmonie, ainsi que de convention. Les icônes, plus particulièrement, sont une manière d’accéder au monde de l’au-delà, Dieu existe et on veut y accéder, prier, être guéri,… L’art byzantin est un moyen de représenter une vision cachée de la réalité, le monde de l’au-delà. Le programme iconographique des églises va changer pour permettre cette représentation. Cet art est plein de conventions avec une conception de l’au-delà particulière aux byzantins. 1

Byzance

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Byzance, le monde orthodoxe et l’Occident méditerranéen

Cours 1 : 17/09/12

[email protected]

Structure du cours :

De l’Antiquité tardive à la fin de la querelle iconoclaste (Ive au IXe s) Le centre et les provinces de l’Empire, du IXe s à 1204 L’influence culturelle byzantine dans les états voisins (Monde slave orthodoxe, Sicile, Italie

méridionale, Venise)

Documents du l’UV :

Plan du cours Bibliographie Glossaire (Examen !) Liste des empereurs http://icono.ulb.ac.be (Illustrations du cours : HAA Byzance)

0. Introduction

L’art byzantin est essentiellement connu par ses icônes assez sévères. Conventionnelles, on a l’impression qu’elles ne changent pas beaucoup. L’art, à l’époque, devait donner une image d’ordre et d’harmonie, ainsi que de convention. Les icônes, plus particulièrement, sont une manière d’accéder au monde de l’au-delà, Dieu existe et on veut y accéder, prier, être guéri,…

L’art byzantin est un moyen de représenter une vision cachée de la réalité, le monde de l’au-delà. Le programme iconographique des églises va changer pour permettre cette représentation. Cet art est plein de conventions avec une conception de l’au-delà particulière aux byzantins.

Les objets byzantins sont surtout conservés dans les Balkans et la Grèce. Mais certains sont conservés en Belgique, attestant du rayonnement de cette civilisation, comme ce pavement de mosaïque, la mosaïque de la chasse d’Apamée (Syrie). Les fouilles furent faite par un Belge, le recteur de l’ULB, fouille d’avant-guerre, qui à l’époque pouvaient ramener certains objets. Apamée est une ville hellénistique, mais elle connut un très grand essor durant l’époque romaine et byzantine, comme la construction de nombreuses églises avec leurs mosaïques, comme celle-ci, du début du 5ième siècle. Certaines mosaïques du palais de Constantinople sont similaires à celle de Bruxelles.

La Croix de Tournai a été volée en 2008, mais elle provient de l’Art Byzantin, incrustée de pierres et d’or, elle date probablement de l’époque iconoclaste, au 8ième siècle. Elle fut ramenée grâce aux croisades, par un chevalier pour remercier l’évêque du soutient qu’il a donné aux croisées lors de la prise de Constantinople. Elle est arrivée en 1205 dans la ville de Tournai.

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A Bouillon, on trouve plusieurs coupes en céramique du 10ième et 11ième siècle avec des motifs un peu bizarres, des poissons avec des nageoires. Elles furent aussi ramenée dans le contexte des croisades.

A Anvers, il y a une plaque en bronze et une en ivoire au Musée Mayer van den Berg. Ce sont des scènes des miracles du Christ (aveugle, résurrection de Lazare,…), ces objets sont encore assez mal étudiés. La plaque en bronze représente le Christ, la Vierge, Saint-Jean Baptiste, c’est une déisis, c’est-à-dire, les personnes les plus proches du Christ à qui on adresse les prières pour qu’ils les adressent au Christ. Il y a aussi trois Saints Militaires, Nestor, Demetrius et Georges, défenseurs de l’empire, leurs costumes changent en fonction de la présence des croisés dans le monde Byzantin. Cette plaque de bronze date du 11ième – 12ième siècle.

On trouve aussi des tissus, qui servaient à enveloppé des reliques. A Mons, on trouve des tissus dans la Collégiale Sainte-Waudru, retrouvés dans la chasse de la Sainte. Ce tissus enveloppait les reliques et a nécessité plusieurs années de restauration pour pouvoir l’étendre. Il fait 2,7m de long. Il date du 8ième – 9ième siècle et est décoré de médaillons identiques : un empereur byzantin dans sa longue tunique, avec sa cape qui vole au vent, qui monte sur un cheval qui se cabre. C’est le motif de l’adventus, le triomphe de l’empereur. L’empereur à cheval est victorieux sur ses ennemis. Il y a aussi un animal (tigre) qui tient un fouet, le médaillon est entouré de motifs végétaux et la symétrie ( ?).

Icone de Chimay, Collégiale Saint-Pierre et Paul. Elle a été offerte par le Pape Sixte IV à Philippe de Croy, deuxième compte de Chimay et ambassadeur des ducs de Bourgogne. Il fait un séjour à Rome en 1475 durant laquelle le Pape lui offre cette icône. Elle ne fait que 12cm de haut dur 10,6 de large, mais elle est en mosaïque. On appelle cela de la mosaïque portative. On en fait à Byzance à la première moitié du 14ième siècle. Elles sont fait de petit bout de cuivres couverts d’or et représentent le Christ en maître du monde, il bénit de la main droite et tient l’évangile de la gauche. Le Christ est blond, pour le représenter plus proche de l’être humain. Ses traits sont doux. 1300-1350

Eglise royale Sainte-Marie à Scharbeek. Cette église du 19ième présente un mélange de style roman, gothique et byzantin. Construite sur plan octogonale avec des chapelles absidiales, elle comporte une coupole haute et soutenue par une charpente métallique. Edifiée par un Gantois qui gagna un concours d’architecture, Louis Van Overstraeten. Construite sur la place de la Reine, elle devait être importante car elle commémore la première Reine de Belge. Elle nécessite malheureusement une grande restauration. Le tympan de la porte principale est composé de la Vierge Orrante, qui lève les deux mains en signe de prière.

Le début de la période byzantine est la fondation de Constantinople, la ville de Constantin (Le Grand) en 430. Il fonde cette ville sur une ville antique, Byzance. Il y a donc une ville plus ancienne, fondée au 7ième siècle avant J-C par une colonie de Grecs. En 1453, la ville est prise et devient Istanbul, « eis tin polin » = « à la ville ». Cette ville est située dans un endroit stratégique, aux confins orientaux de l’Europe, et qui va incorporer des influences orientales. Il fonde la ville pour l’aider à gouverner son empire aux côtés de Rome, comme seconde capitale. Il déplace le centre de l’empire vers l’orient et les provinces les plus riches de l’empire. La péninsule a au nord, un canal, le Bosphore, la corne d’or et en dessous, la mer de …. La ville devient un carrefour commercial avec accès à la mer noire et la mer Egée et méditerranée. La ville s’enrichit vite à partir du 4ième siècle. Constantin choisit aussi le christianisme comme religion d’Etat, en 313 par le biais de l’Edit de Milan, les chrétiens ont la liberté de culte. Il reste païens jusqu’à son lit de mort sur lequel il se convertit.

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C’est une ville comme une ville antique. Elle comporte des places, des forums, dont la construction se poursuit avec ses successeurs. Ce sont aussi des grandes rues avec des colonnades. Les villes ne sont pas différentes, sauf la présence d’église. On n’a jamais trouvé d’Eglise du 4ième siècle, donc, de l’époque de l’Empereur, mais des églises plus tardives. Il fait par contre construire un mur d’enceinte de la ville. Elle dut détruite par les Turcs avec leur artillerie, les croisés eux sont arrivés par la mer. C’est un ouvrage défensifs qui protège la ville jusqu’au 15ième siècle.

Association étroite entre l’Etat et l’Eglise

C’est essentiellement un Etat Chrétien, leur association est manifeste. La mosaïque de Saint-Vital à Ravenne (6ième siècle), qui se trouve dans le chœur, représente l’empereur Justinien qui est nimbé (auréole), élu de Dieu sur terre qui gouverne Byzance. Il est mis en évidence, il porte la chlamyde (la cape pourpre retenue par une fibule, la couleur est associée au pouvoir). Il tient un plat en or appelé « une patène », un plat pour l’Ostie. Il fait un don au Christ, représenté dans l’Abside. L’Eglise est représentée par Maximiamus, archevêque de Ravenne avec la croix, et il est entouré de diacres. L’empereur est entouré de généraux et de soldats avec des couleurs vives. Leurs visages sont similaires, même si les autres sont individualisés. Le bouclier comporte le monogramme du Christ (XP). Ou « Chrisme ».

Dans l’Eglise Sainte-Sophie de Constantinople (Istanbul), dans les tribunes, il y a une mosaïque du 11ième siècle avec le Christ trônant, flanqué de l’Empereur et de l’Impératrice, Constantin 9 et Zoé. Tous deux sont nimbés car ils sont choisis par Dieu pour régner. Le Christ a une croix en plus. Ils apportent des dons, de la monnaie et un document officiel pour célébrer certains offices à Sainte-Sophie.

Cette association étroite va durer longtemps et est très caractéristique, car ils sont solidaires les uns des autres. L’empereur siège dans les conciles dans lesquels il donne son avis.

1453 n’est pas la fin de Byzance. Sur le Mont Athos par exemple, la tradition et les cultes orthodoxes continuent à être célébrer. Durant l’époque ottomane, ils conservent cette tradition, important pour l’identité des populations sous l’oppression ottomane. Au départ, ils sont assez tolérants, ils laissent les cultes continuer, comme au mont Athos dans le nord de la Grèce. Dans cette péninsule, il y a beaucoup de monastère byzantin, mais également Serbe, Russe, Roumain, Grecs,… Ce sont de mini-ville du culte orthodoxe. On y fait toujours des fresques,… Comme le monastère des Météores, en Thessalie, le plus ancien date du 15ième siècle. La tradition orthodoxe se perpétue. Puis, il y a l’art post-byzantin.

L’orthodoxie est très liée à l’identité, et à la solidarité entre orthodoxe. Ce qui explique certains problèmes dans les Balkans.

Extension géographique

La taille de l’empire fluctue en fonction du temps. Durant la période protobyzantine, du 4ième à la fin du 6ième siècle, l’empire est à son extension géographique maximale, surtout sous le règne de

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l’Empereur Justinien, il comprend toute l’Asie Mineure (Turquie), les Province Orientales (Syrie, Palestine, Jordanie, Egypte, les côtes de l’Afrique du Nord : Lybie et Tunisie), Le Sud de l’Espagne, l’Italie, la Corse, la Sardaigne, les Balkans, la Grèce. C’est l’âge d’or de Byzance, tout le bassin méditerranéen est compris dans cet espace. On comprend ainsi toutes les influences qui vont marquer cet art qui devient chrétien.

A la fin du 6ième siècle, le danger est la Slaves. Ils continuent à pénétrer en Grèce et sur la côte Dalmatienne. Mais l’ennemi le plus grand est le peuple arabe, qui succède aux Perses à l’Orient de l’Empire. Ils sont très mobiles en méditerranée, et ils vont attaquer la Crète, qui devient arabe, et c’est seulement en 961 qu’ils la reprendront. Les îles de la mer Egée et la Sicile sont attaquées par ces « pirates arabes ». L’Empire connait ces difficultés d’invasion, « la période des siècles obscurs ».

Au 10ième siècle, l’Empire est très embêté par l’Empire Bulgare, qui s’étend du Danube au Nord de la Grèce. Ils admiraient beaucoup les Byzantins et voulaient reproduire leur civilisation chez eux. Preslav est leur capitale, c’est une ville important qui est ornée de splendeurs byzantines. Mais ils sont battus par Basil II, « le tueur des bulgares », qui réussit à prendre cet empire lors d’une grande bataille près de Thessalonique, il aurait aveuglé les bulgares en laissant 1 borgne pour 100 hommes pour qu’ils puissent trouver leur chemin. Les côtes de l’Afrique, L’Egypte, la Palestine, la Jordanie, une partie de l’Italie,… ne sont plus Byzantin. Mais la Mer Noire devient un espace important d’échange, lieu de naissance de l’ancienne Russie. L’empire se rétrécit, mais cette période « MESOBYZANTINE » est encore prospère, au niveau de l’art notamment.

Au 12ième siècle, ce sont les Turcs qui avancent en Asie Mineure, l’Italie n’est plus Byzantine, la Bosnie et la Serbie deviennent indépendantes. Les grandes familles riches qui habitaient là se réfugient dans les Balkans, de peur des riches. Des membres de la famille impériale font construire des monastères dans des régions pour leur salut.

Au 13Ième siècle, il y a une fragmentation, la croisade aboutit à Constantinople, prise par les Latin. 3 états se forment pour reprendre la capitale : l’Empire e Nicée, le despotat d’Epire, Empire de Treboson. C’est l’Empire de Nicée qui reprend Byzance et elle reste byzantine jusqu’en 1453.

A partir de 1204, des Francs s’installent en Grèce et créent la principauté de Morée, par la famille de Villehardouin, dans le Péloponnèse. Guillaume II de Villehardouin épouse la fille du despote d’Epire. Il y a des alliances entre Francs et Byzantin pour reprendre Byzance. Cela donne des mélanges artistiques intéressant. On implante des couvents cisterciens en Grèce.

I. De l’Antiquité tardive à la fin de la querelle iconoclaste (IVe au IXe siècle)

a. L’architecture monumentale religieuse

Les églises de plan basilical

Les églises de plan central

Les églises de plan basilical à coupole

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Les églises de plan basilical et de plan central sont contemporaines et apparaissent au quatrième siècle. Les églises de plan basilical à coupole apparaissent au sixième siècle.

L’empereur Constantin a joué un rôle important dans le choix des formes de ces édifices. Il les construit en plus à des emplacements symboliques. Saint-Pierre à Rome, le complexe du Saint-Sépulcre à Jérusalem, …

Le Saint Sépulcre de Jérusalem comporte plusieurs plans différents. Il a un plan basilical pour le culte, et un plan basilical pan central pour l’endroit supposé de la tombe du Christ.

Saint-Apollinaire in Classe, Ravenne.

La lumière est importante dans ces églises, elle joue avec la décoration en mosaïque des bâtiments. Elles sont faites en verre, sous forme de petit cubes, qui peuvent être doré à la feuille et multicolores. Ils forment des scènes. Elles occupent l’Abside, endroit le plus sacré de l’église. Il y a aussi des colonnes et chapiteaux en marbre, considéré comme précieux.

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Dès l’époque romaine, on trouve des basiliques. Elles servent de base aux basiliques chrétiennes. Leurs fonctions sont à la base civile ou judiciaire, sorte de salle de réunion publique où siégeait un magistrat. Cette nef qui conduit à un endroit important, ou sacré se retrouve dans les bâtiments dédiés au culte de mithra, on les appelle des mithreum. Constantin ne fait que les reprendre.

/ !\ Les empereurs byzantins = Empereurs romains. De même que Byzance = Empire chrétien d’orient = Constantinople.

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Détail de l’Abside de SA.

Exemples de sols qui viennent de Jordanie, Byzantine au début de l’Empire. Celles-ci datent du 6ième-7ième siècle, dans la ville de Madaba. On y trouve des inscriptions avec des noms d’ateliers. Il y en a un avec une carte dans l’église de Saint-Georges, ce sont les lieux de pèlerinages, dont la ville de Jérusalem, rue avec colonnade, bâtiment du Saint-Sépulcre,… On a aussi une mosaïque avec des personnifications antiques, la mer ici. Et des personnages qui rouent.

Mont Nebo, à l’honneur de moïse, dans le nord de la Jordanie, endroit supposé de la tombe de Moïse. L’église est construite au 4ième siècle, puis au 6ième, durant lequel on pose cette mosaïque bien conservée, devant un baptistère cruciforme.

Ces églises comprennent aussi des installations liturgiques dans le chœur. On trouve une clôture du sanctuaire, on marque la limite entre ce qui est réservé aux religieux et ce qu’il n’est pas. C’est l’ancêtre de l’iconostase. Ils masquent l’autel, celui-ci est surmonté d’un ciborium et entouré de Synthronon, bancs et gradins pour le clergé. Il y a aussi un trône épiscopal.

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Il y a aussi des mosaïques sur les sols de l’édifice. Ici, c’est un édifice de cosse de Grèce.

Le marbre est plus prestigieux que les mosaïques de sols, on les retrouve dans les endroits plus sacrés sur le sol.

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La Basilique Saint-Pierre à Rome.

Elle fut construite sur la tombe supposée de Pierre. Crucifié la tête en bas en 67, la tradition localise sa tombe au sein d’une nécropole au Nord du Circus Vaticanus. En 1950, le Pape Pie 12 découvre une tombe sous la crypte de la basilique qui est inaccessible depuis le 9ième siècle. La coupole est de 71m de haut, sa conception est faite par Bramante et Michel-Ange. Constantin fait construire une basilique monumentale de 140m de long et 63 m de large. Il faut détruire le circus vaticanus au sud du chantier. C’est une église de plan basilical typique. Il y a un atrium, une cour à portique, qui permet de rassembler les fidèles autour d’une fontaine.

Ensuite, l’espace couvert avec 5 nefs, une nef centrale et deux bas-côtés. Il y a un transept et une abside semi-circulaire avec l’autel, endroit le plus sacré où est célébré le rituel de l’eucharistie. Le transept n’est pas systématique, mais le reste est courant.

Plan de Constantinople.

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Vestige d’une Eglise sur plan Basilical, Saint-Jean de Stoudios, près de la porte d’or.

Bâtie par le Sénateur Stoudios selon un chroniqueur du nom de Théophanes, en 463, c’est l’Eglise la plus ancienne datée à Constantinople, et dont les vestiges permettent la reconstitution de son plan. Il y en avait probablement d’autres avant mais on n’a pas retrouvée leurs vestiges. On ne voit plus actuellement l’atrium avec sa tour à portique qui précède l’Eglise, mais les sondages archéologiques ont démontré sa présence.

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On voit bien le Narthex (espace de transition entre le public et le sacré), les trois nefs, leurs colonnades, une abside semi-circulaire à l’intérieur et semi-orthogonale à l’extérieur. Il y a 5 portes qui mènent de l’Atrium au Narthex, de même du Narthex à l’Eglise. Photo du Narthex et des chapiteaux.

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De l’extérieur, l’église a été construite par l’alternance de rangées de briques et de pierres, l’opus mixtum, déjà utilisée par les romains. L’Eglise a été transformée en Mosquée à la prise de Constantinople, d’où la forme des fenêtres, de style ottoman.

Dimension des nefs : 24mx25m > Eglise importante.

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Des sondages archéologiques ont permis de comprendre l’organisation sacrée à l’intérieur de l’Eglise. On a remarqué qu’il y avait une toute petite crypte cruciforme à laquelle on accédait par des marches situées à l’est. La crypte ne permettait pas d’être accessible aux fidèles, mais seulement aux religieux avec peut-être un reliquaire. La crypte est sous l’autel dont on n’a pas retrouver la plaque, mais seulement le stylobate, la base en plaque et pilier de la clôture du sanctuaire. On a trouvé des traces du synthronon, banquette pour les religieux.

Reconstitution de l’espace intérieur : Il y a un étage de tribunes, on voit l’intérieur du Narthex. L’architrave rappelle l’antiquité, et ses temples antiques. Aux tribunes, on a des arcs, ce qui donne un effet plus léger. Une rangée de fenêtre bilobée, appelée claire voie, laisse passé la lumière près du toit. On voit aussi la charpente en bois qui tient un toit à double pente.

Ce sont des chapiteaux composites ioniques, ou théodosiens. Ils se composent de deux rangs de feuilles d’acanthe et des volutes ioniques, inspirés de l’antiquité. La différence c’est la sculpture des acanthes, gravés de petits trous qui donnent un effet de « dentelle de pierre » exécutés grâce à un trépan.

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On a trouvé seulement quelques vestiges d’une autre église basilicale, mais rien d’autres à Constantinople. Mais on en a trouvé deux à Thessalonique, ville de plus 1 million d’habitants en Grèce. On y trouve deux Eglise de la deuxième moitié du 5ième siècle (contemporaine de Saint Jean) et dans le centre de la ville.

Eglise de l’Achiropite, Thessalonique.

Icone Achiropite de la Vierge dans l’Eglise qui veut dire « non faite de main d’homme », donc « miraculeuse ». Elle a été construite sur d’anciens bains publics romains.

Plan et coupe : Il y a deux colonnades, au lieu d’une architrave et une colonnade pour les tribunes au-dessus, surmonté d’un étage de claire voie. Il y a aussi une charpente pour un toit à double pente. L’annexe à l’Eglise est en fait un baptistère. On a aussi trouvé les traces d’un exonarthex, c’est-à-dire, un narthex extérieur ou une sorte de porche. Il y avait sans doute un atrium qui n’est plus visible aujourd’hui. L’accès entre narthex et nef central ne se fait pas par une porte mais par deux colonnes qui supportent 3 arcs, ce que l’on appelle un tribelon. Ils accrochaient sans-doute des tissus dans les arcs pour fermer ou cacher l’intérieur et marquer le passage. On trouve cela beaucoup dans la région de Thessalonique, probablement en rapport avec la juridiction ecclésiastique de la région.

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Vue de la façade ouest : elle semble un peu trapue, lors de la restauration, on a abaissé la toiture. Elle fait 36m de long sans compter l’abside, sur 28m de large. On y voit aussi la technique de l’opus mixtum. Elle comporte beaucoup de fenêtre (façade sud), même à l’est. Elle est très éclairée.

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On constate aussi des marbres de couleurs différentes, les colonnes sont vertes mais les bases et chapiteaux sont en blanc. Il vient des carrières de Thessalie, en Grèce, c’est pourquoi on l’appelle la « brèche verte de Thessalie ». Les chapiteaux sont composites ioniques comme à Saint-Jean. Il y a quand même une imposte au-dessus des chapiteaux, adaptée à la retombée des arcs. Élément en marbre plus allongée que l’assise des chapiteaux. Les parties inférieures des arcs sont décorée de mosaïques avec des motifs d’animaux, symboliques, des croix, des vases comme le canthare, d’où s’échappent des rinceaux auxquelles pendent des feuilles de vignes. Ces motifs se mêlent en décor symbolique sur fond doré, qui donne de la lumière, mais c’est caractéristiques des mosaïques byzantine, métaphore du paradis. C’est une « réalité de l’au-delà » que l’on ne perçoit pas.

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Deux colonnades de 12 colonnes délimitent les nefs. On voit des lignes entre les colonnes, cela veut dire qu’il y avait probablement de petites plaques qui étaient encastrées dans la colonnade. Les bas-côtés étaient donc séparés de la nef par une cloison. On n’a pas d’explication, mais on pense qu’il s’agit d’une sorte de hiérarchisation de la population qui assistait à l’office.

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Saint-Dimitrios, Thessalonique

C’est une église qui est aussi située comme sa cousine à la place d’un important complexe de bains romains qui sont réutilisé au niveau de la crypte. Selon la légende, cette église est bâtie à l’endroit où fut emprisonné Saint-Dimitrios, officier romain converti au christianisme. Tué au début du 4ième siècle pour avoir choisi d’être chrétien. Après 313, le culte de Dimitrios connait un certain essor, si bien qu’au 5ième siècle, le gouverneur de la province qui inclus Thessalonique, décide de construire une église en l’honneur de ce saint car il l’avait guérit d’une maladie. Malheureusement, cette Eglise sera détruite suite à un tremblement de terre et un incendie en 620. Reconstruite sur le même plan grâce à l’évêque de Thessalonique et au gouverneur de la ville, elle devient une mosquée de 1493 jusqu’en 1912, en 1917, elle subit un grand incendie. Le plan est celui du 5ième siècle, mais l’extérieur est très différent. C’est une église de pèlerinage car le culte de Dimitrios est très important, de plus, on attribue à ce saint la victoire de la ville de Thessalonique sur les slaves. C’est pour cela que l’église a même un transept.

Elle était probablement précédée d’un Atrium mais maintenant, on ne le voit plus. Son plan contient 5 nefs et non 3, ce qui en fait une église assez large. On voit le narthex avec son tribelon. L’abside centrale est similaire à l’Aciropite, c’est-à-dire semi-circulaire à l’intérieur et à l’extérieur. Il y a un transept avec un escalier vers une grande crypte qui réutilise les vestiges des bains romains. Il y a une

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crypte sous l’autel, assez petite, comme à Saint-Jean de Studios, l’escalier est au sud. On n’a pas retrouvé le reliquaire. Il y a un étage de tribune, plus claire voie et charpente. C’est similaire mais avec juste un bas-côté extérieur non surmonté de tribune. Cette église est toujours vouée au culte. Un grand arc triomphal se trouve entre la nef et l’abside. Il y a une iconostase qui sépare l’abside des nefs. La porte de l’iconostase est ouverte lors de l’office pour voir à l’intérieur.

Il y a des piliers qui séparent des colonnes, c’est donc moins réguliers (deux piliers de part et d’autres d’une colonne donc 4 piliers, une colonne). Il y a différents types de chapiteaux et de marbre. Il y a des chapiteaux composites ioniques, des chapiteaux à doubles zones (feuilles d’acanthe + animaux) influencé de l’antiquité car on sait qu’il y en avait au 1e siècle à Rome (ex : temple de Mars Ultor, avec des Pégase et des feuilles d’acanthe). Il y a donc pas mal d’animation à l’intérieur.

Découverte après l’incendie de 1917, sont comblement la protégé pendant la période arabe. C’est un aménagement particulier, surtout qu’on a juste trouvé le cénotaphe vide du Saint, sans reliques. Ils ont mis le cénotaphe dans le nord de l’église devenue mosquée pour que les chrétiens puissent encore venir, mais il y a plus rien dedans.

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Il y a une grande crypte en dessous de l’espace du chœur, dans les vestiges des bains romains. Aménagés surtout vers la 10ième siècle, elles amèneront encore plus de pèlerins. Il y a une structure bizarre, qui permet de faire couler un liquide d’une fontaine, d’où s’écoulait une huile parfumée et sainte. Dimitrios était, selon la légende, un saint myroblète, huile produite par les reliques de Saint-Dimitrios. Ils ont donc réutilisé les bains romains pour que les gens puissent prendre leur Myron.

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Dessin des mosaïques du bas-côté Nord : L’Eglise a connu beaucoup de problème mais on a un dessin qui date d’avant 1917 de certaines mosaïques. On peut donc avoir une idée du « programme iconographique » de l’Eglise. Ce sont plutôt des ex-voto : la Vierge trônant avec le Fils, des Anges et un donateur. Mais on en a conservé, comme celle du mur Ouest de la Nef Sud. Saint-Démétrios est dans la position de l’orant (prier les deux mains levées), ses mains sont dorées, il est nimbé, et il porte une grande capte maintenue par une fibule appelée une clamide. On voit aussi des enfants et des adolescents qui viennent faire leur dévotion à Démétrios, leurs vêtements couvent leurs mains pour marquer le respect et l’humilité. Cette mosaïque est assez ancienne car elle contient des vestiges de l’art antique avec cette perspective, le canthare, les colonnes,… Elle date probablement du 5ième siècle.

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Chapiteau composite ionique et chapiteau à double zone

Entrée triomphale d’un empereur et Saint Serge

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Une autre mosaïque date d’après 620, reconstruite grâce à l’évêque et le gouverneur de la ville (Léon), on y voit Saint Démétrios nimbé au centre, et les deux donateurs à côtés. Les visages de l’évêque et du gouverneur sont très réalistes, pleins de rides, alors que Démétrios est idéalisé. Ils sont dans une position frontale, sans volume dans les corps, on se trouve quand quelque chose de sévère et des très byzantin. Elle se situe sur le pilier sud qui flanque le chœur.

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Saint Démétrios et deux enfants, Saint Démétrios et donateurs

Panneau votif de l’arcature nord et Femme apportant son enfant au Saint.

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Eglise à plan Central et Basilical

Saint-Syméon, en Syrie.

La région de Saint-Syméon est très riche en patrimoine chrétien. La région au nord de la Syrie entre Apamée et Saint-Syméon sont appelés les villages du massif calcaire (Région autour de la moderne Alep). C’est une région de 100km de long et de 20Km de large composée de plateaux ondulés et dénivelés entre 600 et 1000m d’altitude. 700 sites antiques ont été recensés, une 60aine sont dans un état de conservation remarquable, où l’on voit encore les maisons entièrement conservées. La pierre calcaire utilisée pour construire les maisons et le climat sec permet cela. Dès le début du 1er siècle, c’est une région habitée, qui prend son essor pendant le 3ième siècle et dès 330, la croissance économique reprend. C’est une région difficile à cultivé à la base (beaucoup de pierre) mais ils ont rendu l’endroit cultivable et se sont fait beaucoup d’argent. On voit un plan avec une place centrale, le bas des maisons était pour le travail (outils et bétails) et le premier étage pour les habitants. L’habitat est mal ordonné, sans rue, et il n’y a pas d’enceinte car ils sont sur des plateaux. Des églises se construisent dans ces villages.

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Saint Démétrios et un ange.

Sur le pilier nord, il y a Saint-Démétrios en protecteur des enfants, ce sont deux petits aristocrates.

Il y a aussi une fresque sur le mur Sud de l’église, datée d’après 620. Elle montre un personnage nimbée sur un cheval blanc, probablement un empereur, qui rentre triomphalement dans une ville.

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Le complexe ou martyrion de Saint-Syméon à Qual’at’ Sem’an en Syrie est très intéressant car il uni plan central et plan basilical. Il y a un octogone auquel est accroché quatre églises de plan basilical. C’est un complexe avec enceinte, baptistère, monastère,…. Donc un centre de pèlerinage important construit en l’honneur de Syméon. Qui était-ce ? C’est un saint stylite. Il a passé une bonne partie de sa vie au sommet d’une colonne. A la fin de sa vie, la colonne faisant 20m de haut. C’était un acète, et il y a passé 40 ans. Dès qu’il est mort, un culte se développe à cet endroit. Il meut en 459, sa dépouille est partie à Antioche, ce qui a rendu les paysans fâchés qu’on leur enlève. Centre du pouvoir religieux, ils ont le droit de prendre la dépouille. Mais les lieux sont importants, comme celui de la colonne de Syméon. Le culte devient si important que l’empereur byzantin Zéon, finance la construction de cet édifice unique entre 476 et 490.

L’octogone abritait les restes de la colonne, le tout couvert d’un toit. Les nefs y sont accolées, centrale + deux bas-côtés. En définitive, il a une forme de croix. Les pèlerins rentraient par le sud par un porche monumental à trois arches, un narthex et le pèlerin allait directement aux vestiges de la colonne. Ensuite, ils allaient à droite où l’on pouvait voir trois abside, centrale avec deux absidioles (ou abside secondaire, là s’y passait la liturgie.

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Le complexe était assez grand, 100m de long. Il est très régulier en architecture, et il est toujours fouillé par une équipe de Paris. Des escaliers mettent en valeur le monument, ainsi que son porche à trois arcs. Il y a des moulures d’éléments végétaux, tout est en pierre calcaire. La colonne est devenue une base et un rocher, au centre de l’octogone. On retrouve des colonnes, des chapiteaux, une sculpture sur calcaire qui « imite » Constantinople. L’utilisation du trépan est utilisée par les Syriens pour donner cet effet « dentelle ». Certains chapiteaux étaient corinthiens « à feuilles balayées par le vent » que l’on va aussi retrouvé à Constantinople et Thessalonique.

Le sol était recouvert de plaquettes de marbre qui formaient une composition géométrique que l’on appelle un opus sectile.

On voit une différence de hauteur entre la nef et l’abside, par quelques marches (et probablement une clôture). On voir beaucoup de fenêtre et une sculpture architectural. De l’extérieur, on le voit aussi, surtout des moulures d’encadrement continu que l’on en voit qu’en Syrie. C’est un monument très important, d’un point de vue architectural et du pèlerinage. Des auberges et des hôtelleries étaient situées dans l’enceinte ainsi que dans le village voisin. On le représentera dans pas mal de mosaïque.

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Eglise sur plan central

C’est un type de plan inspiré de l’antiquité, notamment par les mausolées antiques. (Mosaïque du Mausolée du Christ et des Saintes Femmes), pour les bains et les nymphées. Ils n’innovent pas mais ils vont rajouter une abside, le lieu de plus sacré.

Saint Serge et Bacchus, Constantinople.

C’est une église à coupole, transformée en mosquée, elle a été faite en 527 dès la première année du règne de Justinien, et fini en 536. L’espace central est un octogone inscrit dans un carré (plus ou moins régulier) avec un sanctuaire à l’est. On rentre par le narthex, et il y a quand même cette idée de symétrie. Autour de cet octogone, il y a un déambulatoire couvert par un étage de tribunes, donc, il y a deux déambulatoires, sur deux étages. Il y a une architrave avec une animation architecturale (conques et éléments rectilignes) et au-dessus, des arcs dans les tribunes et puis une coupole. Cette animation entre le rez-de-chaussée et le premier étage est très réussie. Le décor intérieur n’a pas été conservé, à part la sculpture architecturale. Un nouveau type de chapiteau est une création byzantine : le chapiteau corbeille. Décoré sur ses quatre faces d’un décor similaire et ajourée, les feuilles d’acanthe sont presque pas reconnaissables. Des formes circulaires donnent un rappelle de la coupole. L’architrave comporte des oves (antiques) et des feuilles d’acanthes. Une inscription nous dit que l’église fut construite en l’honneur de Justinien et de Théodora. Il s’agissait probablement d’un monastère à la base. (Opus mixtum)

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Saint-Vital, Ravenne.

Influencée par Saint Serge et Bacchus de Constantinople. Construit uniquement en brique, il comporte des pilastres adossés. La construction commence vers 530, époque où Saint-Ravenne n’est pas encore Byzantine. Il la prend aux Ostrogoths vers 540.

L’église est sur plan octogonal et polylobées ou « plan polylobé inscrit dans un octogone ». Il y a une grande abside pour l’autel, semi-hexagonale à l’extérieur, caractéristique très byzantine. Justinien

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intervient dans la construction de l’église, elle devient le symbole du soutien aux orthodoxes de Ravenne. Il y a des arcs aux rez de chaussée, contre une architrave à Constantinople.

Le sanctuaire conserve encore ses mosaïques byzantines, des plaquages de marbre byzantin et des chapiteaux corbeilles. Il y a des traces de couleurs dues à la restauration suivant de véritables traces colorées.

Plan Basilical à Coupole

Sainte-Sophie de Constantinople & Sainte-Irène de Constantinople.

Elles sont proches du palais impérial et son importante pour l’image de l’empereur. Elles sont servies par le même clergé, Constantin étant le Patriarche de Constantinople.

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Aix-La-Chapelle est influencée par Saint-Vital à Ravenne, consacrée en l’an 800 et commandée par Charlemagne, il est possible qu’une main d’œuvre italienne ait été requise dans l’élaboration de cette chapelle. Le biographe de Charlemagne, Eginard, a fait venir du marbre et des colonnes de Ravenne et de Rome. Le Pape Hadrien a autorisé à prendre des mosaïques et des marbres du palais de Ravenne où il a séjourné en 784. Il était très intéressé par l’antiquité tardive.

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Cette église recouvre les vestiges d’une église plus ancienne, la première cathédrale de Constantinople. Cette dernière fut fondée par Constantin, mais elle ne fut terminée qu’au cours du règne du fils de Constantin, Constance II, qui la inaugurée en 360. Elle avait un plan basilical avec un atrium, un narthex, des nefs et une abside. Elle fut restaurée pendant le règne de Théodose II car en 404, elle subit un incendie qui détruit le baptistère et une bonne partie de l’église dont les propylées (le porche d’entrée). Il reste des vestiges des propylées mais pas grand-chose. Une école coranique a été construite sur l’Atrium.

Suite à la Sédition Nika, en 532, l’église est détruite. La Sédition Nika est une guerre civile qui a opposé certaines équipes des jeux du cirque. L’hippodrome était un endroit très important à l’époque, les courses de chars étaient très populaires. Les deux équipes se sont affrontées, l’empereur Justinien soutenait une des deux équipes et a dû presque s’enfuir de Constantinople à cause des menaces. Sa femme l’a convaincu de rester selon l’auteur Procope de Césarée (auteur qui fait un peu la propagande de Justinien, mais il décrit beaucoup de construction donc c’est intéressant). Beaucoup de choses furent détruite, mais l’armée contient la révolte. Après 532, il décide de reconstruire l’église. Elle sera en construction jusqu’en 537.

Deux architectes sont utilisés pour cette construction, Anthémius de Tralles et Isodore de Millet, originaire de Turquie actuelle. Ils avaient déjà construit des coupoles en brique. On a leur nom, ce qui est rare à l’époque, en général, on ne les conserve pas.

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Sainte-Sophie est bien conservée, mais elle se compose aussi avec 4 minarets. Elle fut très importante pendant la période ottoman, lors de la conquête, les murailles sont cassées, puis Memet( ?)II va directement à Sainte-Sophie et la transforme en mosquée. (1453) Depuis 1935, c’est devenu un musée.

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Cette coupole se superpose à un plan basilical. On reconnait les bas-côtés sud, nord, l’atrium et deux narthex (exonarthex (extérieur) et esonarthex (intérieur)). Il y a aussi une abside à l’est semi-circulaire à l’intérieur et semi-orthogonale à l’extérieur.

La coupole centrale est épaulée à l’ouest et à l’est par des demi-coupoles. Au nord et au sud des demi-coupoles, il y a des conques, éléments semi-circulaire. La coupole n’est pas maintenue au nord et au sud, il faudra consolider avec des contreforts. Le tout est soutenu par 4 énormes piliers (en noir sur le plan). Entre le pilier et la coupole, il y a des pendentifs, ce sont des triangles sphériques qui permettent de passer du plan carré au plan circulaire, c’est un terme architectural : « Coupole sur Pendentif ».

Le sol est dallé de marbre, ainsi que les colonnes et les chapiteaux, au rez-de-chaussée et aux tribunes des bas-côtés. La coupole s’effondre assez rapidement après sa construction à cause d’un tremblement de terre. En 563, il y a une nouvelle dédicace de l’église, on le sait grâce à un texte écrit par Paul le Silentiaire (Il fait respecter le silence). C’était un poète, et il a écrit « la description de

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Sainte-Sophie » dans lequel il décrit l’édifice, et fait de la propagande pour Justinien (trad. Par Chuvin P.). Il explique même d’où viennent tous les marbres utilisés, comme les marbres verts de Thessalie, d’Asie Mineure, et des Marbres de Proconèse (île de la mer de Marmara). Malheureusement, nous n’avons pas conservé de mosaïques de cette époque (recouverte de blanc pendant toute la période mosquée).

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Cette église sera copiée au 16ième siècle. Aucune église similaire ne sera construite à la période byzantine. Sinan, architecte du sultan Soliman le Magnifique, construit la Süleymaniye (1547-1557). Le plan est aussi une coupole sur pendentifs soutenu par quatre piliers et des demi-coupoles, entourées de conques. Le système est donc le même.

Ce n’est pas un hasard qu’elle fut construite lors du règne de Justinien. L’empire atteint son expansion maximum, c’est un empire chrétien, les éléments païens sont donc plus rares. Justinien va entreprendre une codification du droit romain (les lois de l’ancien empire romain) : le code justinien. C’est très important comme code et il est toujours étudier aujourd’hui. Justinien caractérise l’âge d’or de l’empire byzantin, ce n’est donc pas un hasard que ce soit lui qui fasse édifier cette église.

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Par le texte du silenciaire, on sait qu’il y avait une structure du sanctuaire, haute avec des colonnes et qui comportait 3 entrées.

Saint-Irène de Constantinople.

Une autre église proche de Sainte-Sophie, c’est Sainte-Irène. Irène vient du grec Irini, la paix. C’est une église dédiée à la Sainte Paix du Christ. (Saint Sophie, la Sainte Sagesse du Christ). Construite en 532, ses travaux durent jusqu’en 537. Elle comporte le même plan que Sainte-Sophie : Basilicale à Coupole. Mais les dimensions sont plus petites. Elle est aussi en Opus Mixtum.

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L’église contient des chapiteaux « corbeilles » avec des volutes ioniques dans les angles, rappel de l’antiquité, avec aussi des feuilles d’acanthe. Mais la technique est très différentes, à l’époque, le relief était important, les dieux étaient réalistes, mais à la période byzantine, la feuille d’acanthe est abstraite, presque géométrique. A la jonction des pointes des feuilles, on a des formes géométriques. C’est une technique dite ajourée ou à jours, les motifs se détachent du fond. Pour cela, ils utilisent un outil particulier, et ils créent cette idée de clair-obscur. Ils font du plaquage de marbre sur les murs.

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Ce sont les deux exemples du 6ième siècle. A partir de cela, il y aura de plus en plus d’église à coupole. La coupole symbolise les cieux et cela correspond bien à la conception du monde des byzantins. La coupole symbolise l’espace divin, après la crise iconoclaste, il y aura beaucoup de représentation du Christ dans la coupole.

Ici, dans l’abside, on en a une, parvenue jusqu’à nous (en général : remplacé par des images du christ ou de la vierge) et c’est une simple croix de mosaïque. 843 : dimanche de l’orthodoxie, victoire des iconodoules (pour les images). (dolos : serviteur > Serviteur des images).

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Cette église sera détruite par un tremblement de terre en 740. La coupole, la partie haute de l’abside, sont reconstruit après 740. Cela explique la petite coupole sur le narthex, qui date de la reconstruction, au départ, il n’y en avait pas. La coupole est aussi sur pendentif, mais ce n’est pas le même système pour épauler la coupole. Juste 4 piliers et les pendentifs. La nef centrale et les bas-côtés sont bien visibles. Un étage de tribunes couvre le bas-côté et le narthex. Il y a un atrium, un escalier pour accéder aux tribunes (il y en a a Sainte Sophie aussi) à l’extérieur. L’abside est semi-circulaire à l’intérieur et semi-hexagonale à l’extérieur. Copie plus petite de Sainte-Sophie.

Il y a un synthronon bien conservé dans l’église. Reconstruite après 740, il y a un décor d’époque iconoclaste. La période iconoclaste (726 – 843). On considère qu’on accorde un trop grand pouvoir à l’image et décide de remplace l’image du Christ par une croix. Il y aura des partisans pour ou contre les images. Cette crise iconoclaste (ou iconoclasme) à lieu pendant la reconstruction de cette église. Les décors n’y sont plus abondants et quand il y en a, on place simplement une croix.

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Les VIIe et VIIIe Siècles : Une période de Transition

C’est une période de transition car il y a des invasions slaves qui ravagent les balkans, et les arabes ravagent la frontière est. Les arabes sont à l’aise en mer et attaquent des îles et des côtes de l’empire byzantin. En plus, au VIIIe siècle, il y a la crise iconoclaste. Surnommés « les siècles obscures », l’art reflète les difficultés de ces périodes, dont on garde peu de décors d’église.

Sainte-Sophie de Thessalonique, église basilicale à coupole.

Les dimensions extérieures atteignent 35 sur 43m. Il y avait une première église basilicale à 5 nefs, probablement la première cathédrale de la ville dont on a trouvé les vestiges d’un baptistère et du palais de l’évêque. Il y a peu d’ouverture dans la face occidentale de l’église. La technique est l’opus mixtum. La coupole émerge à peine du tambour de la coupole qui n’est pas circulaire, mais carré, percé de fenêtres sur ses 4 côtés. Elle fut convertie en église catholique entre 1204 et 1224. Ensuite, elle est transformée en mosquée vers 1523, on a d’ailleurs, à gauche, les vestiges d’un minaret.

La construction de l’église peut être mise en rapport avec la victoire des byzantins contre les salves en Grèce en 783. L’abside principale à deux petite absidioles. La zone du sanctuaire est plus développés quand dans la plus part des autres églises, mais on constate aussi qu’il y a des passages entre les absidioles et l’abside principale.

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Le plan est intéressant car on reconnait le narthex, les bas-côtés, une nef centrale large surmontée d’une coupole, une abside et deux absidioles. 4 piliers supportent la coupole sur pendentif. Elle comporte aussi 4 voûtes en berceau qui dessinent qui une forme de croix grecque. Il y a aussi des tribunes sur les bas-côtés et le narthex.

Il y a une alternance pilier – colonne au rez-de-chaussée, avec des chapiteaux à feuilles d’acanthe balayées par le vent, et des mosaïques qui ne sont pas toutes de la construction de l’église. La voûte en berceau qui précède l’abside est encore un original avec des croix et des motifs végétaux, un décor d’époque iconoclaste. Il y aussi des monogrammes disposés au bout d’une croix : Irène et Constantin. Il s’agit des prénoms d’une impératrice et de son fils, Constantin VI, qui ont régner entre 780 et 797, cela colle avec nos hypothèse. Le fils n’a que 10 ans et elle assure la régente. Elle est iconophile, Irène l’Athénienne (née à Athènes). Elle convoque le Concile de Nicée II, en 787, qui rétablit le culte des images. L’argument qu’elle émet est que le Christ a bien vécu, incarné sur terre, on peut donc le représenter.

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Les images doivent toujours renvoyé au prototype, ce qui fait que le christ est toujours représenté de la même façon. Les iconoclastes, eux, se réfèrent à l’ancien testament, et à l’adoration des images comme idoles. Mais elle dit que ce ne sont pas des images que l’on adore, mais l’image du Christ. On dit d’elle qu’elle a fait aveugler son fils pour régner seule, qu’elle a essayé de se rapprocher de l’occident, en se mariant à Charlemagne. Mais les conseillers d’Irène ne sont pas d’accord et vont faire capoter le projet et l’envoie en exil dans un monastère où elle meurt.

Elle a surement financé la construction de l’église. Elle a aussi fait construire pas mal en Bulgarie pour reprendre pied dans cette zone disputée par le Slaves.

Elle porte presque toujours cela, comme beaucoup d’autres femmes. Le fond est doré, les anges rappellent les victoires antiques et ils supportent les pieds du christ. L’inscription dit que la mosaïque a été faite par l’évêque Paul eu 9ième siècle. Le Christ a encore des proportions trapues, les anges sont trop allongés et leurs têtes trop petites. Mais déjà, le corps se voit à travers les drapés.

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L’église du 8ième comporte aussi des mosaïques du 9ième siècle. Elles sont bien conservées et elles représentent l’ascension du Christ. Le christ s’élève dans le ciel, les apôtres sont ses témoins, séparés par des petits arbres, la vierge est aussi présente. Les apôtres sont vêtus à l’antique, la Vierge porte un maphorion, un voile qui couvre la tête et les épaule, ainsi que la tunique de la vierge.

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Dans l’Abside, il y a une vierge trônant avec l’enfant Jésus. On ne sait pas de quand elle date car elle semble avoir été fort restaurée (9ième, 10ième ou 11ième) mais ce qui est intéressant est que dans le fond, on aperçoit les branches d’une croix. Elle remplace donc un décor d’époque iconoclaste.

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b. La peinture monumentale : l’essor du décor en mosaïque pariétale

Les mosaïques sont de petits bouts de verres colorés ou recouvert de feuille d’or ou d’argent. Les personnages sont souvent sur un fond doré dans un espace immatériel. Il rend une spiritualité.

Il y avait des fresques également, même si elles ne sont pas le sujet du cour. On en trouve dans les catacombes à Rome et en Egypte (les Monastères Coptes).

Le Mausolée de Constantina à Rome.

Destiné au sarcophage de la fille de l’empereur de Constantin, les mosaïques qui s’y trouvent sont les plus anciennes pour un mosaïque de tel ampleur, elles datent du milieu du 4ième siècle.

Le plan est central, surmonté d’une coupole. Autour de la coupole, il y a un couloir annulaire ou déambulatoire voûté. Sur ces voûtes, il y a des mosaïques du 4ième siècle. Le fond est blanc avec des animaux, des oiseaux, des branches, des vases « antiques » et miroirs. Il n’y a pas de motifs chrétiens. Il y a même des motifs païens, comme une Baccante, une ménage, une prêtresse de Bacchus (Dionysos). Elle semble danser, et elles buvaient du vin.

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Le Mausolée de Galla Placidia, à Ravenne, 5ième siècle.

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C’était la fille de l’empereur Théodose Ier. Quand Aunorius meurt, Galla a la régence de l’empire, elle quitte Constantinople pour Ravenne où elle construit ce mausolée, mais sa dépouille est à Rome. Il est attenant à une église, l’église Sainte-Croix de Ravenne, à l’extrémité du Narthex. Il est sur plan central, en forme de croix avec une petite coupole. Il est uniquement en brique et à des niches plates.

Les mosaïques sont très bien conservées, et ornent la voûte de la coupole. Au centre, il y a une grande croix latine dorée qui symbolise la résurrection et se détache sur un fond bleu. On reconnait aussi les symboles des évangélistes dans les pendentifs de la coupole. Il y a aussi les apôtres, vêtu à l’antique. Dans les voûtes en berceau qui font la croix du bâtiment, il y a des décors en mosaïques bien conservés.

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On y trouve aussi des motifs de rosettes, de rosaces,… colorés. Cette technique est donc très bien maîtrisée.

Une autre des mosaïques est celle du « bon pasteur » qui est associé au Christ. Il est assis avec ses brebis, tient une croix, nimbé, jeune, tunique dorée et manteaux pourpre (symbolique). Elle fait

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L’un des tympans de la croix est orné du Martyr de Saint-Laurent. Il est nimbé, il porte une croix, il est vêtu à l’antique et s’approche du brasier, son martyr. Il tient un livre avec les saintes écritures, dans l’armoire, on voit les 4 évangiles.

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écho à des choses plus anciennes comme le Moscophore du VIe siècle avant JC, et le Bon Pasteur du VIe siècle. Byzance reprend des choses connues mais avec une symbolique différente. Le Christianisme est bien accepté ainsi.

Sur les deux autres tympans, il y a une représentation du verset 2 du Psaume 42 : « comme la biche est haletant après le cours d’eaux, ainsi mon âme est haletante après toi seigneur. » Ce sont des biches avec des rinceaux de feuilles d’acanthe et de l’eau. Echo à ce que le Christ a dit aux apôtres : « Je suis la vigne dont vous êtes le sarment( ?) ».

Baptistère des orthodoxes à Ravenne, 450.

450 : Ravenne est gouverné par Théodoric, roi des Ostrogoth, Arien. Mais il laisse les orthodoxes bâtir. Il y a donc une certaine tolérance.

Edifice de plan central, octogonal, en brique, arcades bilobées aveugles. La cuve est octogonale aussi. Echo de la forme de la cuve dans le plan.

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Orné de mosaïques, des stucs, des plaquages de marbre,… La coupole est ornée d’une mosaïque qui illustre la fonction : le baptême du Christ. (elle fut restaurée). Le christ est dans le Jourdain, personnifier à l’antique par une personne, un genre de Neptune. Il y a aussi la colombe du Saint-Esprit. Ils sont tous deux nimbés, le fond est doré. Autour, il y a la représentation des apôtres (Saint-Pierre : barbu blanc, Saint-Paul : dégarni du front). Ils sont vêtu à l’antique et tiennent chacun une couronne avec leur vêtement. Le fond est bleu, ils sont séparés par des éléments végétaux qui sont verticaux. Il y a aussi des tissus.

En dessous, il y a des trônes vides qui symbolisent la seconde venue du Christ, et des éléments feuillus, arbres, qui sont une illustration du paradis.

Un décor en stuc, c’est peu présent pour l’époque. C’est du marbre et de la chaud, ce sont des prophètes qui bénissent de la main droite, il y a une coquille (antique) et des colonnes. En haut, il y a deux bouquetins autour d’un panier de fruit, motif oriental, de perse.

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Baptistère des Ariens, Ravenne

Théodoric était Ariens. Il ressemble fort au baptistère des orthodoxes. Le plan est très simple, il comporte une sorte de tertraconque, avec une abside plus grande à l’est. Il est en brique avec une très belle mosaïque dans la coupole. C’est une scène du baptême du Christ imberbe. Il est à côté de St Jean Baptiste, il y a une colombe et une personnification antique du Jourdain. Tout autour, il y a les apôtres vêtus à l’antique qui tiennent des couronnes et sont séparés par des palmiers. Le fond est totalement doré. Les apôtres se dirigent vers un trône vide. C’est le trône du seigneur, avec une croix incrustée de pierre précieuses, c’est une illustration du psaume 103, verset 19 : « Yahvé avant fixé son trône dans les cieux, par-dessus tout sa royauté domine ».

L’iconographie du Christ n’est pas encore fixée, puisqu’on peut voir un Christ imberbe alors que d’habitude, il a une barbe. La personnification ressemble à Poséidon/Neptune. Le décor ne couvre pas les murs, seulement la coupole.

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La Rotonde Saint-Georges, Thessalonique.

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Construit en Opus Mixtum, il s’agit en réalité d’un mausolée, celui de l’empereur Galère (reconstitution). A la fin du 4ième ou début du 5ième, il fut transformé en église. Il se trouvait dans l’axe de l’arc de Galère qui se trouve toujours à Thessalonique. Il avait son palais au bout de l’une des rues à portique de son mausolée. Mais il est transformé en église, on ajoute une abside très profonde à l’est, mais on garde le plan central avec des murs très épais (6,3m) et la hauteur jusqu’à la coupole fait près de 30m. Un couloir annulaire ou déambulatoire contourne l’espace central. A l’intérieur, les murs sont épais et la coupole très ample.

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Les mosaïques qui ornent la coupole sont très mal conservées. On distingue juste une sorte de grande auréole d’élément circulaire : végétaux, branches avec des raisons, branches avec des grenades, il y a aussi des anges qui « portent » cette gloire circulaire,… C’est une espèce de décors paradisiaques. Une reconstitution nous permet de voir au centre un Christ debout qui tenait une grande croix. Il est entouré de 4 anges et d’un phénix, symbole de résurrection. Il y a aussi 8 panneaux avec des architectures de sanctuaires idéaux qui rappellent l’antiquité, devant lesquels des personnages qui sont des martyrs (17) avec des inscriptions qui disent que la majorité sont des martyrs-soldats morts pour leur foie, des martyrs-médecins (anargyres = St Comes et St Damien), un serviteur, un religieux, un joueur de flûte,… C’est un décor unique, réalisé sans doute vers la fin de la première moitié du 5ième siècle.

Les personnages sont vêtus de tuniques, de chlamydes, avec des absides, des conques, des ciboriums, comme décors. Les fonds sont très dorés. Frise avec des denticules, hérités de l’antiquité. Le style rappelle la période hellénistique, ils regardent fixement, typique de l’art byzantin. Détail d’un paon, symbole de l’immortalité à cause de sa chair imputrescible. On pense que l’ensemble était une sorte de vision du retour du Christ à la fin des temps : La Seconde Parousie. Il y a aussi le motif du phénix, nimbé d’orange avec des rayons de lumière, c’est un élément antique, il renaît de ses cendres. Certains végétaux sont bleus, c’est l’imaginaire de l’époque par rapport au paradis.

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c. L’iconographie des absides

1) La représentation du Christ

Mosaïque de Sainte-Pudentienne à Rome

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Les saints martyrs et Saint Militaire

Datée de vers 400, donc début du 5ième siècle, on pense que c’est l’une des plus anciennes. Le Christ mesure deux mètres de haut. Il siège sur un trône entouré de ses disciples, il est devant la Jérusalem céleste. Le Mont Golgotha se trouve derrière le Christ, sur laquelle il y a une croix incrustée d’une pierre précieuse. Il y a de l’architecture, la représentation du complexe de Saint-Sépulcre. Cette représentation doit montrer la présence de Dieu dans l’Abside, lieu de plus sacré de l’église. Il est nimbé, il béni de la main droite et il tient un livre ouvert de la main gauche.

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Église des Saints-Cosme-et-Damien, Rome, Rome

Edifiée sous les ordres du Pape Félix IV, de 526 à 530. On est donc au début du 6ième siècle, le Christ apparait sur un fond bleu avec des nuages colorés, il est debout, élevé dans les cieux. Il béni de la main droite et tient un rouleau de la main gauche. Il est nimbé d’or. De part et d’autre, il y a des apôtres, Saint Pierre et Saint Paul, ainsi que les donateurs dont le Pape qui apparait tout à gauche (il est très restauré) qui porte la maquette de l’église. Ceux qui tiennent des couronnes sont plutôt des martyrs. En dessous, il y a, derrière le truc, une représentation de l’agneau mystique, vers lequel converge des brebis qui symbolisent les apôtres.

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Hosios David, Thessalonique.

On pense qu’il s’agit du Christ tel qu’il est apparu aux prophètes et que ce serait leur vision représentée ici. Donc, ce ne serait pas Jésus ou Dieu en tant que tel, mais la vision qu’il se donne.

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A peu près datées de 500, début du 6ième siècle, dans la vieille ville, il y a une mosaïque. Elle est aussi appelée « église du monastère du christ latomou ». (Latomou : carrière. C’est près de carrières). Cette église a été construite au 5ième siècle, ensuite elle fut surmontée d’une coupole. L’abside a conservé son décor initial, avec une représentation du Christ différente de celle de Rome. Le visage du Christ est imberbe, qui est représenté avec des longs cheveux. Il rappelle l’image du bon pasteur du mausolée de Galla P. Il apparait aussi dans une gloire circulaire, c’est ce cercle lumineux avec un arc-en-ciel sur lequel il est assis et déroule un rouleau. Derrière, il y a les symboles des évangélistes, comme le taureau de Luc, le Lion de Marc, l’aigle et l’ange sont dans la partie supérieure. Il y a aussi deux personnages, l’un assis et l’autre debout. Devant le Christ, il y a une source qui émerge d’un rocher. La tunique du Christ est rouge et il porte un manteau bleu foncé. Il est entouré de petits personnages, à gauche, Ezéchiel, mis en relation avec un passage biblique, livre d’Ezéchiel, chapitre 47, verset 1à 10 : vision des eaux qui jaillissent du temple. L’autre personnage serait Zacharie, rapport avec le livre de Zacharie, chapitre 14, verset 8 : également du des eaux qui jaillissent de Jérusalem. Le tout est peut-être simplement inspiré de l’apocalypse : symboles des apôtres, rouleaux avec une inscription en grec qui fait référence à une paraphrase du prophète Isaïe, chapitre 25, verset 9 à 10.

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Mosaïque de l’Abside de Saint Vital à Ravenne

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Représentation du Christ en tenue pourpre, assis sur un globe bleu au bas duquel s’écoulent les quatre fleuves du paradis. Il tient un rouleau avec les 7 sceaux de l’apocalypse. Il est entouré d’anges qui tiennent une baguette dorée, comme celle des silenciaires. Il y a un évêque, Eclesius qui tient le modèle de l’église, et le Martyr, Saint Vital. Le Christ tient un couronne incrustée, qu’il va donner à Saint-Vital, ses mains sont couvertes, il va prendre cette couronne du martyr. Le fond est totalement doré, les petits nuages sont multicolores. Il y a aussi une pelouse verte avec des petites fleurettes, typique de Ravenne.

L’agneau mystique est représenté, sur un fond étoilé, il est nimbé et la couronne dans laquelle il se trouve est tenue par des anges. C’est une représentation symbolique du Christ.

De part et d’autre de l’abside, il y a les portraits de Justinien et de Théodora, sa femme. Ils sont les chefs de l’Eglise donc ils peuvent occuper cet espace sacré. Justinien, nimbé, avec une couronne,

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habillée en pourpre, il porte des pendilia, il a une grosse fibule sur l’épaule droite et tient une patène. Le pouvoir religieux à côté avec Maximien, futur archevêque de Ravenne, et des diacres. De l’autre côté, le pouvoir militaire, avec des généraux et des soldats.

Dédicace de l’église en 547 ou 548.

Théodora apporte un calice lors de cette inauguration, elle porte une chlamyde pourpre, comme son mari, sauf qu’elle comporte aussi une représentation des rois mages. Les pendilias sont plus longs que ceux de son mari. Elle est nimbée. Elle est accompagnée des Dames de sa cour. Elles portent aussi des bijoux, des boucles d’oreilles,… Le décor rappelle plus Constantinople que l’église de Ravenne.

Au-dessus de ces deux panneaux, il y a aussi la représentation des 4 évangélistes accompagnés de leurs symboles. Ces évangélistes racontent des épisodes en relation avec le sacrifice eucharistique. Deux scènes se font face dans le sanctuaire, le sacrifice d’Abel à Melchizedek (Ancien Testament), la main de Dieu apparait dans les nuages. Autour, il y a des représentations de Moïse, d’abord qui ôte sa sandale devant le buisson ardent,… Référence à la Genèse, apparition au Chêne de Membré avec Abraham et Sarah, ils n’avaient pas d’enfant et trois personnages apparaissent, comme la trinité. Il les accueille dignement et ils lui annoncent qu’il va être père. Ensuite, il y a le sacrifice d’Isaac.

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Le Monastère Sainte-Catherine, Sinaï

L’église principale du monastère a un plan basilical avec un toit à double pente du 6ième siècle. Elle était dédiée à la Vierge. C’est un monastère très connu pour ses icones qui n’ont pas souffert de la crise iconoclaste. Le Plan de l’église est basilical, avec 3 nefs, et des petites chapelles tout autour, au Nord et au Sud, c’est quelque chose de local. Il y a un narthex, une abside avec un syntronon, un autel, une clôture du sanctuaire, au départ, une abside dans un chevet plat, on a a ensuite ajouté des petites chapelles de part et d’autres. Il y a de très belles portes sculptées en bois qui datent du 6 ième siècle, ainsi que des poutres sculptées avec des scènes de l’ancien testament (Jonas et la Baleine).

La mosaïque qui décore l’abside est une scène appelée la « Transfiguration du Christ ». Choisie, sans doute, pour évoquer les apparitions de Dieu à Moïse. Le programme iconographique s’est comme adapté aux conditions locales. On a bien entendu le Christ, avec un nimbe crucifère, qui désigne sa nature divine, mise en évidence dans cette scène. En effet, il s’agit du récit de l’apparition de la nature divine du Christ à ses disciples. Il apparait très lumineux, représenté ici par une mandorle,

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gloire en forme d’amande, bleue, dont des rayons s’échappent. Le Christ porte du blanc et le fond est doré, ce qui donne encore plus de lumière. Autour du Christ, il y a ses trois disciples qui se rendent compte de cette apparition divine : Jean, Pierre et Jacques. Ils sont effrayés par ce qu’ils voient. Les personnages ne sont pas de face et immobile, on se trouve devant quelque chose de plus en mouvement, de moins statique. Apparaissent dans les cieux, Moïse et Elie. Dans l’axe de la représentation du Christ, il y a une croix, la bordure contient des médaillons des apôtres et des prophètes, ainsi que de l’higoumène du monastère et de son diacre.

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Le médaillon de David, le prophète, est juste sous la représentation du Christ. Il y a aussi Jonas, tous les visages sont individualisés. André, Saint Paul, Longin (higoumène) (il n’a pas une auréole, mais une halo rectangulaire, c’est une sorte de personnage qui inspire à la sainteté), Jean le Diacre (même nimbe rectangulaire).

Au-dessus de l’arc triomphal, il y a Moïse qui enlève sa sandale, et Moïse qui reçoit les tables de la Loi.

Saint-Apollinaire in Classe, Ravenne

C’est aussi une transfiguration, à la même époque qu’au Sinaï, sous le règne de Justinien. C’est une église du 6ième siècle. C’est une église financée par un riche banquier byzantin qui s’appelait Julianus. Cette église va être inaugurée en 549. Elle est construite près du tombeau du Saint.

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Sur l’arc triomphal, on retrouve l’agneau mystique, dans l’axe du christ et de David, ainsi que deux anges qui tiennent un globe. Ils ont le bâton de silenciaire. Il y a deux médaillons, l’un d’une femme avec un ‘maforion’( ?), la Vierge, et Saint Jean Baptiste. L’agneau est le christ. C’est une déisis. La Vierge – Le Christ – Saint Jean Baptiste, ce sont les intercesseurs privilégiés du Christ. C’est la première déisis connue.

La Mosaïque du cul-de-four de l’abside représente au centre Saint Apollinaire, avec des brebis qui sont ses fidèles. La transfiguration est représentée juste au-dessus. Le croix est plus symbolique, Moïse et Elie l’encadre, les trois petites brebis sont Jean, Pierre et Jacques.

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La Croix, en détail, est incrustée de gemmes, sur un fond bleu remplis d’étoiles. Au centre de la croix, il y a le visage du Christ, barbu, long cheveux, au regard fixe. C’est quelque chose de très rare d’avoir l Christ dans la croix.

Même époque, mais même symbolique, malgré les endroits très éloignés. Mais le Christ n’est pas représenté partout de la même façon.

Dans l’Arc Triomphal, il y a le Christ, les apôtres et les brebis.

2) La représentation de la Vierge

Panagia Kanakaria à Lythrankomi, Chypres.

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« Vierge toute sainte », c’est une église qui a été remaniée à la période méso-byzantine, mais la première phase est de la fin du 5ième siècle, plan basilical avec toit à double pente. Les Mosaïques ornent l’abside. La photo date d’avant 1974. C’est la mosaïque la plus ancienne d’une vierge trônant avec l’enfant jésus dans une abside, deuxième quart du 6ième siècle.

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Elle est assise, avec Jésus sur ses genoux, dans une mandorle, encadrée par deux anges, et il y a aussi une frise de médaillons (// Sinaï). Le Christ est un petit enfant, pas un bébé, il tient un rouleau dans les mains. La Vierge est habillée en bleu, le Christ en Blanc, les anges regardent le Vierge, avec leur bâton de silenciaire. Les deux anges sont identiques.

Les médaillons comportaient St André, et d’autres personnages.

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Panagia Angeloktistos à Kiti, Chypre

Dédié à la Vierge Toute Simple, église de la Vierge construite par les Anges. C’est une église qui comporte une petite coupole, son plan a été remanié à la période méso-byzantine. Ce qui nous intéresse est le décor de l’abside, une mosaïque bien conservée. L’abside a été renforcée par des murs qui la consolident à cause des tremblements de terre. (L’architecture de Chypre a toujours l’air plus trapu).

La Mosaïque comporte un fond doré (cubes de verre dorés à la feuille) sur laquelle se tient debout, la Vierge avec l’enfant Jésus sur le bas gauche. Elle porte un maphorion qui couvre sa tête et ses épaules, de couleur rouge foncé. Il y a une inscription au-dessus de son nimbe : Hagia Maria (Sainte Marie, une appellation assez rare). Elle est entourés des archanges Michel et Gabriel.

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Les Vierges qui tiennent Jésus sur leur bras gauche sont appelées : Vierge Hodigitria. On dit qu’elle avait été peinte par Saint-Luc, lui-même, à la base. C’est la Vierge conductrice, car sa main indique le chemin à suivre aux fidèles, le chemin du salut et de la rédemption, le Christ.

Cette mosaïque est datée de la deuxième moitié du 6ième siècle. La Vierge est représentée sur une petite estrade, ou un marchepied, incrusté de pierres précieuses et de perles. Il présente une perspective renversée (le côté avant est moins long que le côté arrière). Il est aussi représenté sur la bordure qui couronne le sommet de la conque de l’abside. Cela donne une impression d’occupation de l’espace, elle semble s’avancer. La Vierge est très frontale, contrairement aux Anges. C’est une manière de représenté la Vierge qui habite l’espace. Ils sont habillés de vêtements antiques, les ailes ont l’air de plumes de paon. Ils tiennent une sphère avec une croix et le bâton du silencaire.

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La bordure est décorée de feuille d’acanthe, de cerfs, de biches,… Psaume 42.

// Saint-Agnès de Rome (début du 7ième siècle), Pape Honorius et Symmaque : frontalité, fond doré,…

Cathédrale de l’évêque Euphrasius à PoreC (Parenzo) en Istrie

La bordure qui est située sous l’arc triomphal présente plusieurs saintes représentées selon un même type physique et vêtues de la même façon. Cela fait penser aux médaillons avec les personnages en bustes, comme vu au Sinaï.

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Elle date de vers 550, donc milieu du 6ième siècle. L’église est sur plan basilical, la mosaïque a été très restaurée au 19ième siècle. On retrouve la vierge trônant avec l’enfant jésus. Elle est vêtue du maphorion de couleur pourpre. Jésus tient un rouleau. Il a un nimbe crucifère. Elle est assise sur un tabouret luxueux. Elle est flanquée des Archanges et de certains saints qui offrent leurs couronnes. Il y a notamment l’évêque Euphrasius (EPS) qui tient la maquette de l’église. Au sommet de la conque de l’abside, il y a une inscription en latin. Une couronne donnée par dieu arrive du ciel avec une main.

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d. Iconographie de la nef centrale

Les nefs vont être décorées d’images narratives qui sont ordonnées chronologiquement, ce sont des cycles iconographiques. On constate souvent que ce cycle début près du sanctuaire, près de l’image la plus sacrée, du Christ ou de la Vierge. Ce sont des équivalents visuels des écritures, sans écritures.

Sainte-Marie Majeure, Rome

C’est l’exemple le plus ancien de décor en mosaïque de nef. On n’en a pas d’aussi ancien à Constantinople. Il a été réalisé lors du pontificat de Sixte III entre 432 et 440. Ce décor doit être mis en relation avec l’évènement de 431, le concile d’Ephèse, et qui va déterminer la Vierge comme mère de Dieu. Théotokos : Mère de Dieu.

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C’est une église de plan basilical avec un toit à double pente. La nef centrale est monumentale, avec des colonnades à chapiteaux ioniques. Des panneaux en mosaïque ornent la partie haute de la nef centrale. A gauche, se trouvent des scènes de la vie d’Abraham, d’Isaac, et de Jacob. A droite, des images racontent la vie de Moïse et de Josué.

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Mariage d’Isaac : Rébecca, la femme d’Isaac, est voilée, la poignée de main est le consentement mutuel. Les femmes portent des couronnes traditionnelles. Femmes d’un côté et homme de l’autre. En bas, il y a une scène bucolique d’inspiration antique de bergers.

Vie de Moïse : Il rencontre, enfant, la femme du pharaon, vêtue comme une impératrice byzantine. On voit toujours dans le ciel un élément qui le montre comme choisi par Dieu.

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Arc Triomphal couvert de mosaïque organisée en registre :

Annonciation : Marie, vêtue comme une impératrice byzantine, statut de Théotokos. Elle est assise et file de la laine pourpre. L’archange Gabriel est figuré dans le ciel, il arrive. Le Saint-Esprit est une colombe, il y a d’autres anges.

En bas, l’enfant Jésus est sur un trône monumental, et il y a les Rois Mages avec des bonnets orientaux. Deux personnages qui sont à côté de lui sont peut-être l’ancien et le nouveau testament, en tout cas, deux personnages féminins.

Détail, Jérusalem : Les murailles sont incrustées de pierres précieuses, il s’agit de la Jérusalem céleste. La coupole est l’église du Saint Sépulcre. Il y a aussi des temples antiques. Les brebis symbolisent les fidèles.

Saint-Apollinaire le Neuf, Ravenne.

Bâtie par Théodoric, Arien et Roi des Ostrogoth entre 493 et 526. Au départ, il s’agissait de l’église de son palais. En 540, l’église est dédiée à Saint-Martin. Il y avait déjà des mosaïques dans l’église, mais les orthodoxes font faire des ajouts.

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Vie de Moïse : Le passage de la mer rouge. Style très vivant, // miniature des manuscrits.

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Qui est Saint-Apollinaire le Neuf ? Au 9ième siècle, il y a un transfert des reliques de Saint-Apollinaire, premier évêque de Ravenne, qui se trouvaient dans une église en dehors des murs de la ville. Cette église deviendra l’église de Saint-Apollinaire.

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Dans la nef, il y a une série de Saints et de Saintes Martyr, représentée de façon assez similaire. Il y a un personnage identifiable comme Saint Martin. Ils se dirigent tous vers le Christ trônant, entourés des archanges. Le Christ tient un objet bizarre. Les saints martyrs se dirigent vers la Vierge trônant, elles sont très bien vêtues.

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Près de la Vierge, il y a des Rois Mages, ils ont leur bonnet frigien (oriental), le rendu de leur vêtement est magnifique.

Il y a aussi 26 scènes de la vie du Christ dans le registre supérieur. D’un côté, il y a les miracles du Christ :

Pêche miraculeuse : Christ plus grand, imberbe, en pourpre, fond doré, nimbe crucifère, accompagné d’un disciple, le témoin du miracle.

Jésus et la Samaritaine au puits. Il bénit de la main droite. La résurrection de Lazare La guérison du paralytique La multiplication des pains. Séparation des brebis et des chevreaux.

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De l’autre côté, il y a la passion du Christ, avec un Christ barbu :

Le dernier repas, la cène. Ils sont presque couchés comme à l’époque romaine avec une table en demi-cercle. Il y a Pierre et Judas qui sont très reconnaissables.

La prière au Jardin des Oliviers. La trahison de Judas. Pierre va couper l’oreille de Malcus, serviteur du grand prêtre. Jésus devant le Sanhédrin Jésus menés vers son jugement Pierre va le renier après le jugement. Le Christ dit « tu me renieras 3 fois avant le chant du

coq ». Tombe vide, trouvé par les Saintes Femmes. (Pas de crucifixion à l’époque !!) C’est un

mausolée antique.

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Il y a aussi des scènes des évènements du 6ième siècle :

Ports Palais de Théodoric : important car on a plus le palais. Colonnes avec des mains > Probablement des personnages placées entres les colonnes, mais

cela à dû être supprimer en 540.

e. Les décors des édifices des régions soumises à la doctrine iconoclaste

726, crise qui dure jusqu’en 843. L’empereur Léon fait remplacer l’image du Christ dans son vestibule par une croix. Ils proclament à l’époque les dérives de l’idolâtrie. Il faut vénérer les images, pas les idolâtrer. Toutes les images des idoles sont remplacées par des Croix. La plupart de ces décors ont

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disparus ou ont été remplacé par des représentations. Les partisans des images « gagnent » la crise, en 843, les iconodoules gagne la querelle. Ils vont aussi traiter les iconoclastes comme des « grands méchants ». Ils seront associés à ceux qui ont crucifié le Christ. Il reste peu de décor de cette période, il doit en rester, peu connues, dans des petites iles.

Saint-Irène, Constantinople.

Île de Naxos, Village de Chalki, Hagios Artémios

Des communautés villageoises faisaient construire de petite église avec 1 nef et 1 coupole, en pierre locale. Elle comporte des décors géométriques et végétaux aux couleurs vives, datées de la crise iconoclaste.

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Construite au 6ième siècle, elle est détruite en 740 par un tremblement de terre. En pleine période iconoclaste, une grande mosaïque en forme de croix est placée lors de la reconstruction. C’est une croix latine.

Dans la nef sud, il y a des vestiges, des fresques, de décors de cette période. On y trouve des croix, motifs appelés « aniconiques », ils ne sont pas figurés.

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Île de Naxos, village d’Apeiranthos, Hagia Kyriaki

Deux nefs, une coupole, en pierre locale dans la montagne. On y trouve des motifs géométriques sur la voûte : des cercles noués par des entrelacs qui forment une composition géométrique habitée par des motifs végétaux de type rosaces.

Curieusement, il y a des fresques dans l’abside qui sont très bizarre. Ce sont des oiseaux avec des rubans autour de leurs cous.

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La Cappadoce, autour de Kayseri, Eglise rupestre de Saint-Basile.

Il y a plus de 600 églises et monastères byzantins dans cette région. Ils sont construits entre le 5ième et le 13ième siècle. La plupart sont rupestres, creusés dans le tuf, une roche volcanique. La cimentation des cendres de ces volcans a formé ces roches, le tuf. Il y a toute une série de couleurs, et beaucoup de cônes, creusés par l’homme pour faire des églises, jusqu’à des villes entières. Ces vestiges souffrent de l’érosion. Le site de Göreme est le plus connu et le plus touristique, une concentration de monastères rupestres.

Eglise rupestre de Saint-Basile : On pense que son décor fut réalisé à la fin de la période iconoclaste, au 9ième siècle. Elle est composée de deux nefs parallèles dont une seule est décorée. Le décor comporte plusieurs croix, sur le plafond et dans le décor de l’abside. C’est une région très stavrophile, ils aiment beaucoup le motif de la croix. C’est une région plutôt orientale, influencée par une philosophie plus iconoclaste avant même la crise, c’est de là d’où vienne les empereurs iconoclastes.

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La Croix sur le plafond est sur un motif en damier. Une inscription dit : « Quand on figure la croix, Jésus Christ n’est pas souillé. ». C’est une croix fleurie ou feuillue car des plantes naissent de sa base.

Il y a des fresques avec des évêques, ils portent omophorion, un insigne épiscopal. On pense qu’il s’agit de Saint Basile de Césarée et de Saint Jean C. qui sont populaires dans la région. Le plus important est ces croix dans le cul de four de l’abside, avec des noms qui leur sont associés. Il y a le nom d’Isaac, Jacob et Abraham au centre. On a l’impression qu’elles symbolisent les personnages.

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f. Les décors des édifices des régions moins touchées par la crise iconoclaste

Rome est prise par les Byzantins en 553 et elle le reste jusqu’en 755. Elle est sous tutelle byzantine, donc 13 Papes sur 25 furent Grecs ou Syriens, par origine ou par ascendance. De plus, les arabes prennent les provinces orientales de l’empire et la crise iconoclaste, pousse les moines à fuir vers l’occident, en Italie, jusqu’au sud de la France. Les témoignages des œuvres de ces régions sont importants car on a gardé quelques décors de cette époque.

Sainta Maria fuoris Portas à Castelseprio, Italie.

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Situé en campagne, près de Varese, cette église est dédiée à la Vierge et conserve des peintures byzantines. Découverte en 1944, elles ornent la partie orientale de l’édifice, qui a connu plusieurs phases. Les éléments en gris sont les plus anciennes fresques, parmi lesquelles, des éléments sont organisés en registres avec des épisodes de la vie du Christ qui se succède.

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A gauche : la scène de l’annonciation. Marie et l’archange Gabriel. A Droite : Fragment de la visitation de la Vierge à sa cousine, Elizabeth. Voyage à Bethléem La Nativité

C’est un style élaboré de la première moitié du 9ième siècle.

Soudan, Faras, cathédrale et complexe épiscopal.

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Découverte en 1962 par une mission archéologique polonaise qui travaillait dans le cadre du sauvetage des monuments de cette région menacée par le barrage d’Assouan. Centre culturel important, d’où le Christianisme Byzantin s’est rependu dans toute la Nubie.

On y a retrouvé une cathédrale et un complexe épiscopal. Tout a été abandonné au 12ième siècle, après une invasion arabe. Il y a plusieurs couches de fresques qui datent entre le 8ième siècle, jusqu’au 12ième siècle. Les fresques sont conservées à Varsovie.

Le Plan est Basilical avec des piliers cruciformes, un synthronon, des chapelles de part et d’autre de l’église, un narthex,… Un plan similaire à celui du Sinaï. Il y a de belles fresques de Saint Anne, la mère de la Théotokos. Le visage d’Anne est similaire aux icones byzantines. Elle porte un maphorion.

Il y a aussi des représentations d’autres personnages :

Des saints apôtres nimbés qui tiennent l’évangile et qui sont vêtus à l’antique. Ils sont le regard fixe caractéristique et les traits sévères. (10ième siècle)

Vierge conductrice ( haudigitria), elle tient l’enfant sur le bras gauche, elle ne le désigne pas vraiment, mais le modèle est là.

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Mosquée des Ommeyyades à Damas

Des textes arabes nous apprennent que des équipes de mosaïstes et certains matériaux sont venus de Constantinople lorsque le calife Al-Walid était au pouvoir, vers 715. Les arabes et les byzantins étaient ennemis, mais ils étaient réputés pour leurs mosaïques et business is business.

De grandes surfaces à l’extérieur de la mosquée sont couvertes de mosaïques. Les mosaïques sont aniconiques, elles se composent de paysages, d’architectures,… de grand arbres avec de petites villes, des fleuves, des bordures très détaillées,…

On trouve aussi des rinceaux de feuilles d’acanthes qui se déployaient symétriquement avec des motifs à l’antique. Le fond est doré.

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