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     Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur JNGG2014 –  Beauvais 8-10 juillet 2014 

    INFLUENCE DE LA VARIATION DE TEMPERATURE SUR LESPARAMETRES PRESSIOMETRIQUES D’UN SOL COMPACTE 

    INFLUENCE OF TEMPERATURE VARIATION ON PARAMETERS OF

    PRESSUREMETER TEST OF A COMPACTED SOIL

    Hossein ESLAMI1,2, Sandrine ROSIN-PAUMIER1, Adel ABDALLAH1, Farimah

    MASROURI1 

    1 LEMTA, CNRS (UMR 7563), Université de Lorraine2 ESITC de Metz

    RÉSUMÉ — Les géostructures énergétiques consistent à établir un échangethermique avec le sol directement grâce à des systèmes intégrés dans les fondations

    ou la structure. L’incorporation des échangeurs de chaleur aux géostructures pose

    des questions sur l'impact des variations de température sur les paramètres

    géotechniques des sols sensibles (illite, smectite ...). Le dimensionnement des

    capacités portantes des fondations profondes est basé sur les résultats d’essais

    pressiométriques ou pénétrométriques. Dans cette étude, des essais mini-

    pressiométriques ont été réalisés dans des conditions de laboratoire sur un massif de

    sol compacté dans un modèle réduit thermorégulé. Le matériau argileux testé, riche

    en illite, est préparé à une masse volumique sèche de 1,29 Mg/m3 et une teneur en

    eau de 31,3 % puis soumis à des températures de 1, 20 et 40 ° C. L’impact de la

    variation de la température a été mis en évidence sur la pression limite (pl) et lapression de fluage (pf).

    ABSTRACT — Energetic geostructures consist in establishing a thermal exchangewith the ground directly through systems integrated into the building foundations or

    structures. Incorporation of heat exchangers into geostructures brings questions on

    the impact of the temperature variations on the geotechnical parameters of the

    sensitive soils (illite, smectite …). The design of the bearing capacities of deep

    foundations is actually based on pressuremeter or penetrometer test results. In this

    study, a mini-pressuremeter test was developed to carry out laboratory tests oncompacted samples submitted to different thermal variations. Mini-pressuremeter

    tests were conducted on an illitic soil compacted in a cylindrical container, submitted

    to temperature equal to 1, 20 and 40 °C. The impact of the temperature variation on

    the limit pressure (pl) and the creep pressure (pf) is presented.

    1. Introduction

    Les géostructures énergétiques sont des ouvrages de génie civil qui permettent un

    échange thermique entre les bâtiments et le terrain via la circulation d’un fluide 

    caloporteur dans un circuit intégré aux géostructures. Ces systèmes utilisent le solcomme une source de chauffage ou de refroidissement pour les bâtiments

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    (Fromentin et al., 1999, Laloui et al., 2003, Brandl, 2006). Les géostructures

    énergétiques peuvent être des murs de soutènement, des revêtements de tunnel

    (Zhang et al., 2013) ou des pieux énergétiques (Pahud, 1999, Moel et al., 2010).

    L’utilisation de géostructures  énergétiques provoque une modification de la

    température usuelle du sol (12°C environ) si bien que la température évolue sur un

    intervalle de 4 à 30°C (Peron et al., 2011). Cette évolution thermique pourrait avoir

    une influence sur la compétence du sol à porter la structure.

    L’évolution de la température a des effets complexes sur le comportement

    hydromécanique du sol. Des études traitant de l’impact d’une  variation de

    température de 22 à 100 °C sur le domaine élastique ont été réalisées sur différents

    types de sol : un mélange de bentonite et de sable, de l’illite, du kaolin et de l’argile

    de St-Roch-de-l’Achigan, par respectivement Lingnau et al. (1996), Graham et al.

    (2001), Cekerevac et Laloui (2004) et Marques et al., (2004). Les résultats des

    essais triaxiaux et œdométriques montrent une contraction de la zone élastique avec

    le chauffage.Uchaipichat et Khalili (2009) ont étudié l’effet de la température sur le comportement

    d’un limon non  saturé (limon de Brouke) à 20, 40 et 60°C. Ils ont observé que

    l’augmentation de la température provoque la diminution de la limite d’élasticité due

    au radoucissement thermique (thermal softening). Wiebe et al., (1998) ont présenté

    une étude concernant l’effet de la température sur la résistance au cisaillement d’un

    mélange de sable-bentonite. Pour des états proches de la saturation (Sr=98%), ils

    n’observent pas de variation significative de la résistance au cisaillement. Pour les

    degrés de saturation entre 80 et 50 %, la résistance au cisaillement diminue avec

    l’augmentation de la température de façon d’autant plus importante que le degré desaturation est faible. Ils ont conclu que cette baisse pourrait être liée à la diminution

    de la succion.

    L’objectif de ce travail est d'améliorer la compréhension et la quantification de

    l'impact de la variation de la température sur les paramètres mécaniques du sol en

    particulier les paramètres pressiométriques. En effet, le calcul de la capacité portante

    des fondations est le plus souvent basé sur les résultats d'essais au pressiométre ou

    au pénétromètre. Une méthode expérimentale a été développée afin de permettre la

    réalisation d’essais pressiométriques dans les conditions de laboratoire sur un

    matériau homogène pour lequel les conditions initiales de densité et de teneur en

    eau, ainsi que les sollicitations thermiques sont maitrisées. Dans ce qui suit, on

    présente tout d’abord  le matériau testé et sa mise en œuvre. Ensuite, l'essai mini-

    pressiométrique est décrit et les résultats obtenus sont présentés et commentés.

    Enfin, les résultats sur l'impact des variations de température sur les paramètres

    pressiométriques du matériau compacté sont discutés.

    2. Matériau et méthodes

    2.1. Caractérisation du matériau

    Le matériau utilisé, nommé Arginotech©, provient de l’est de l’Allemagne, il contient77% d’illite, 10% de kaolinite, 12% de calcite et des traces de quartz et de feldspath. 

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    L'illite est une argile non gonflante que l'on trouve en proportions variables dans de

    nombreux sols. Selon la bibliographie (Tanaka et al., 1996, Graham et al., 2001)

    l'illite est un matériau dont les propriétés sont susceptibles d’évoluer avec la

    température.

    La limite de liquidité du matériau, déterminée selon la norme AFNOR (1993), est de

    65% et la limite de plasticité est de 34%. L’indice de plasticité du matériau est donc

    de 31%. La teneur en eau et la masse volumique sèche à l’optimum Proctor normal

    (AFNOR, 1999) sont respectivement de 31,3% et de 1,43 Mg/m3  (Figure 1.a). La

    distribution de la taille des particules contenues dans le matériau a été déterminée à

    l’aide d’une granulométrie laser Mastersizer 2000© (Figure 1.b). Selon la norme

    française pour la classification des sols le matériau (GTR, 2000) est classé comme

     A3.

    Figure 1. Caractéristiques de l’illite étudiée : a) Courbe de compactage,

    b) Distribution de la taille des particules

    2.2. Remplissage et instrumentation de la cuve

    Une cuve en inox de 800 mm de haut et 600 mm de diamètre, a été construite pour

    contenir le sol compacté. Des tubes d’un diamètre interne de 33,7 mm de diamètre,

    également en inox ont été soudés aux parois extérieures de la cuve. Ces tubes sont

    reliés à un thermorégulateur Vulcatherm® qui met en circulation un mélange de 45 %

    d’eau de robinet et 55% d’un antigel à base de monoethylène (ASCAGEL® MEC) àdes températures pouvant varier de de 1 à 40°C (Figure 2). Des gaines isolantes

    sont placées sur les tubes afin de limiter la condensation d’eau et les échanges

    thermiques avec l’atmosphère. Enfin, l’ensemble est placé dans une boite formée de

    plaques de polystyrène extrudé de 40 mm d’épaisseur pour renforcer l’isolation. 

    Le sol illitique, sous forme de poudre est mélangé à de l’eau afin d’atteindre une

    teneur en eau cible. Le malaxage est effectué dans un malaxeur MIX120© à vitesse

    fixe puis le mélange est stocké dans des fûts pour une durée minimale de 5 jours afin

    d’assurer une bonne homogénéisation (w = 31,3%). Le matériau humide est ensuite

    compacté dans la cuve au moyen d’un  compacteur pneumatique. Le compacteurcrée des efforts dynamiques sur une plaque métallique de même diamètre que la

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    cuve (600 mm), et de 4mm d’épaisseur , afin de répartir l’énergie de compactage sur

    l’intégralité de la surface du matériau. Le massif est compacté en 11 couches de 70

    mm d’épaisseur , le volume de chaque couche est contrôlé par trois règles graduées

    fixées sur la paroi interne de la cuve. Sept sondes thermiques (PT100) sont

    introduites dans le massif au fur et à mesure du compactage. Ces sondes permettent

    d’observer l’évolution de la température à l’intérieur du massif lors de l’application de

    la sollicitation thermique. La masse volumique sèche finale visée est de ρd = 1,29

    Mg/m3, soit 90% de la masse volumique sèche optimale. Le massif est alors prêt à

    subir les sollicitations thermiques appliquées par le thermorégulateur.

    Figure 2. Cuve en modèle réduit et instrumentation associée

    2.3. Essais mini-pressiométriques dans la cuve thermorégulée

    L’essai pressiométrique est classiquement utilisé pour dimensionner les fondations et

    d’autres structures dans les sols (AFNOR, 2000). Il consiste à dilater radialement une

    sonde cylindrique placée dans le terrain. Les pressions appliquées dans la sonde,

    ainsi que les variations volumiques de la sonde sont mesurées et enregistrées, afin

    de déterminer la relation entre la pression appliquée et la déformation du sol. Les

    résultats de l’essai pressiométrique permettent de déterminer le module

    pressiométrique (EM), la pression de fluage (pf), et la pression limite (pl).

    Les essais dans la cuve ont été effectués avec un mini-pressiométre. Seulement six

    essais sont réalisés dans chaque cuve, pour limiter les effets de bords et l’influence

    entre les essais. Les points d’essai sont positionnés sur un cercle concentrique à la

    cuve de rayon deux fois plus petit que celui de cette dernière. Les points d’essai sont

    donc positionnés à 150 mm du bord de la cuve par rotation d’angle 60°.

    Préalablement à chaque essai, un carottage de diamètre égal à celui de la sonde

    pressiométrique est réalisé à l’aide d’un carottier permettant à la fois d’échantillonner

    sur une profondeur de 630 mm à l’intérieur du massif  et d’insérer la sonde. La carotte

    est découpée en échantillons de 50 à 100 mm de long qui seront utilisés pour

    déterminer la teneur en eau et la densité du matériau en fonction de la profondeur.

    La cellule mini-pressiométrique de 380 mm de longueur et 280 mm de diamètre est

    insérée dans le forage. Le centre de la sonde est positionné à 400 mm deprofondeur, au milieu de la hauteur de la cuve. La sonde est connectée à un

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    contrôleur pression/volume GDS® (Figure 2) qui impose des paliers successifs de

    pression par incréments de 25 kPa. Le temps d’atteinte de la pression visée est

    inférieur à 60 s. Après l’essai pressiométrique, le forage est refermé par du matériau,

    à la teneur en eau initiale du massif et une nouvelle sollicitation thermique est

    appliquée au massif. Les résultats sont traités selon la norme NF P94-110-1

    (AFNOR, 2000).

    Une série d’essais préliminaires a permis de vérifier la répétabilité des essais et

    d’estimer  l’incertitude de chacun des paramètres mesurés : EM : 10%, pf : 5%, pl :

    5%.

    3. Résultats

    3.1. Essai de chauffage à 40 °C

    Pour la première série d’essais, le massif est successivement porté à 20°, 40°C puis

    de nouveau à 20 °C. La température au sein de la cuve est suivie en continue à

    l’aide des sondes thermiques. Une fois l’équilibre thermique atteint à 1°C, c'est-à-

    dire en moyenne au bout de 65 h (Figure 3.a), deux essais mini-pressiométriques

    sont réalisés à chaque palier de température. Ainsi, deux essais ont été effectuées, à

    la fin du 1er palier à 20°C (20a, 20b), deux essais ont été réalisés à la fin du palier à

    40°C (40a, 40b) et deux essais à la fin du dernier palier à 20°C (20c, 20d).

     Avant chaque essai pressiométrique, une carotte est extraite du massif à l’aide d’un

    carottier. Les échantillons collectés permettent de tracer les profils de la teneur en

    eau et de la masse volumique sèche (Figure 3.b et Figure 3.c). Les teneurs en eau

    mesurées sont toutes comprises entre 29,5% et 32%. Les masses volumiquessèches évoluent verticalement de 1,22 à 1,42 Mg/m3 et ce malgré la compaction du

    massif en 11 couches. Toutefois, les différents forages montrent les mêmes

    évolutions verticales ainsi, le massif est homogène dans le plan horizontal ce qui

    garantit la réalisation d’essais dans les mêmes conditions.   La masse volumique

    sèche moyenne, dans la zone de réalisation de l’essai (de 200 à 580 mm de

    profondeur) est de 1,32  0,05 Mg/m3.

    L’essai 20a jugé inexploitable à cause d’une fuite, a été retiré de la série d’analyse.

    Les résultats des cinq autres essais sont présentés dans la Figure 4. La courbe

    pressiométrique comprend trois domaines : un domaine de mise en contact de laparoi de la sonde avec le sol, un domaine où l’augmentation de volume avec la

    pression permet le calcul du module pressiométrique EM (domaine

    approximativement linéaire qui traduit un comportement pseudo-élastique du sol), et

    un domaine des grands déplacements où le sol devient plastique. La pression de

    fluage pf est la limite entre le deuxième et le troisième domaine de la courbe, elle est

    déterminée par exploitation graphique de la courbe de fluage pressiométrique

    (AFNOR, 2000). La pression limite pl est la pression mesurée lorsque le volume

    injecté conduit au doublement du volume de la cavité, pl est déterminée par

    extrapolation (AFNOR, 2000).

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    (a)

       T  e  n  e  u  r  e  n  e  a  u  v

       i  s   é  e

       M  a  s  s  e  v  o   l  u  m   i  q  u  e

      s   è  c   h  e  v   i  s   é  e

    (b)   (c) 

    Figure 3. Paramètres de la première série d’essai : a) Evolution de la température au

    sein du massif à 150 mm du bord de la cuve, b) Profils de la teneur en eau, c) Profils

    de la masse volumique sèche

    Les modules pressiométriques (EM), les pressions de fluage (pf), et les pressions

    limites (pl) ont été déterminés pour chaque essai (Figure 4). Le paramètre EM

    présente une forte variabilité, lié aux conditions de l’essai. En conséquence, la

    variation de EM observée avec la température est sensible mais difficilement

    interprétable. En revanche, les valeurs de pf et pl ont nettement diminué lors du

    chauffage à 40 °C. Ainsi, pour les essais effectués à 40 °C, l’entrée dans le domaine 

    plastique est précoce par rapport aux essais réalisés à 20°C. Ces résultats

    confirment la contraction du domaine élastique avec l’augmentation de la

    température telle que décrite dans la littérature avec des essais triaxiaux ouœdométriques. Les paramètres mesurés pour les 3 essais à 20°C sont très proches,

    ce qui tendrait à montrer une bonne réversibilité de l’impact de la sollicitation

    thermique.

    Figure 4. Résultats de la première série d’essai : a) Courbes pressiométriques, b)

    Paramètres pressiométriques

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    3.2. Essai de refroidissement à 1 °C

    Un second massif a été compacté puis successivement porté à 20°, 1°C puis à

    nouveau à 20°C. Deux essais pressiométriques sont réalisés à la fin de chaque

    palier, une fois l’équilibre thermique atteint (Figure 5.a). Ainsi, 2 essais sont réalisés

    à 20 °C (20e et 20f), 2 essais à 1° C (1a et 1b) et 2 essais lors du dernier palier à 20

    °C (20g et 20h).

    Les teneurs en eau mesurées sont comprises entre 31% et 32.9%, tandis que les

    masses volumiques sèches varient de 1,21 à 1,36 Mg/m3 (Figure 5.b et Figure 5.c).

    La masse volumique sèche moyenne, dans la zone de r éalisation de l’essai (de 200

    à 580 mm de profondeur) est de 1,280,05 Mg/m3. L’homogénéité dans le plan de

    coupe du massif est vérifiée.

    (a)

       T  e  n  e  u  r  e  n  e  a  u  v   i  s   é  e

       M  a  s  s  e  v  o   l  u  m   i  q  u  e  s   è  c   h  e  v   i  s   é  e

    (b)   (c) 

    Figure 5. Paramètres de la seconde série d’essai : a) Evolution de la température au

    sein du massif à 150 mm du bord de la cuve, b) Profils de la teneur en eau, et c)

    Profils de la masse volumique sèche

    Comme pour les essais à 40 °C, le refroidissement à 1 °C a un impact limité sur EM

    alors qu’une augmentation des valeurs de pf et pl a été observée (Figure 6). Ainsi, le

    domaine quasi-linéaire est plus étendu dans le cas d’un essai à 1°C que dans le cas

    d’un essai à 20°C. L’évolution de l’étendue du domaine élastique avec la variation de

    la température est une nouvelle fois observée. Les paramètres mesurés pour les

    essais 20g et 20h sont légèrement décalés par rapport aux résultats obtenus pour

    20e et 20f. Ainsi, une réversibilité partielle de l’impact de la sollicitation thermique est

    observée, mais le matériau pourrait conserver une trace de son passage à 1°C.

    Dans le cas présent, cet effet serait positif pour la stabilité de l’ouvrage. 

    4. Discussion

    La préparation d’un massif de 0,22 m3  rend difficile l’obtention de conditions

    exactement reproductibles. Ainsi, les valeurs obtenues lors de la 1ère série d’essais

    ne sont pas directement comparables avec les valeurs obtenues lors de la 2ème série.

    Pour permettre leur comparaison, les valeurs moyennes obtenues lors du 1er palier à

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    20°C (   )20( M  E  ,  )20( f   p  et

    )20(l  p ) seront considérées comme les valeurs de référence

    de la cuve. Les autres valeurs sont divisées par les valeurs de références selon les

    équations 1,2 et 3. Les valeurs réduites obtenues (   M n E  . ,   f  n

     p . ,   l n p ; ) restent proches

    d’une cuve à l’autre. 

    )20(

    )(.

     M 

     M  M n

     E 

    T  E  E   

     (1) )20(

    )(.

     f  

     f  

     f  n p

    T  p p  

     (2))20(

    )(.

    l l n

     p

    T  p p  

     (3)

    Figure 6. Résultats de la seconde série d’essai : a) Courbes pressiométriques, b)

    Paramètres pressiométriques

    La Figure 7 regroupe les paramètres réduits calculés à partir des deux premiers

    paliers de chaque cuve. Les valeurs à 20°C, utilisées comme références

    apparaissent logiquement autour de 1. L’effet de la température est plus prononcé

    sur les paramètres   f  n p . ,   l n

     p .  que  M n E  . . Une légère diminution de  M n

     E  . , apparait avec

    l’augmentation de la température. En revanche, la valeur de  f  n p .  augmente de 40%

    par rapport à la référence avec le refroidissement à 1°C, et diminue de 18% par

    rapport à la référence pour une augmentation de la température de 20 à 40 °C. La

    valeur de l n p .  suit une progression similaire avec une augmentation de 25% lors du

    refroidissement de 20° à 1°C et une diminution de 16% lors d’un chauffage de 20° à

    40 °C. Ainsi, une diminution des paramètres  f  n p .   et l n

     p .   a été observée avec

    l’augmentation de la température pour ce matériau dans les conditions de l’essai.

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    Figure 7. Variation des paramètres pressiométriques réduits En.M, pn.f et pn.l en

    fonction de la température

    5. Conclusion

    L'objectif de cette étude était de développer un essai répétable et fiable en

    laboratoire, afin de quantifier l’effet des variations de température sur le module

    pressiométrique (EM), la pression de fluage (pf), et la pression limite (pl). Les

    résultats des essais mini-pressiométriques réalisés sur un sol argileux (A3) compacté

    et de faible densité ont montré une diminution de la pression de fluage et de la

    pression limite avec l’augmentation de la température tandis que la variation du

    module pressiométrique est moins marquée. Les résultats tendent à montrer une

    réversibilité des effets de la température sur les paramètres mesurés pour un cycle

    de chauffage dans la gamme de température testée. Des expérimentations dans un

    intervalle de température plus important seraient nécessaires pour confirmer cettetendance.

    Les résultats obtenus montrent une contraction du domaine élastique avec la

    température, ils confirment donc les données disponibles de la littérature obtenues

    avec d’autres types d’essai. Les données acquises sur ce matériau modèle ne

    peuvent être extrapolées en l’état à des conditions réelles de mise en œuvre de

    géostructures énergétiques. En effet, le massif a été volontairement réalisé dans un

    matériau particulièrement riche en illite et compacté à une faible densité afin de se

    placer dans un milieu très réactif à des variations de température.

    Remerciements

    Ces essais ont été réalisés dans le cadre du projet ANR GECKO (GEostructures,

    Couplage solaire hybride et stocKage d’énergie Optimisé : Solution pour bâtiments à

    énergie positive).

    Références bibliographiques

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    a clay, International journal for numerical and analytical methods in geomechanics, 28, 209-228.

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