Cahiers de l'autonomie n06 - La peau, les plaies

les cahiersde l’autonomie

N°6 avril 2007

SommaireEdito - Monsieur José Luxen,Directeur du Réseau Help . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2

Ergothérapie et prévention des escarresService Ergothérapie - Help Doheem Versuergt 2

A Fleur de PeauMadame Régine Arnold, psychologue . . . . . . . . . . 4

L'invitée du mois - Initiatives du CHL dans ledomaine de la peau et des plaies - MadameErika Martin, infirmière tutrice au CHL . . . . . . . . . . 6

La toilette? Bien plus que l'hygiène!Madame Simone Majerus, future aide-soignante au centre national de convalescence Emile Mayrisch à Colpach . . . 8

Quelques conseils de Madame Isabelle Rasquin,diéticienne au CHEM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

La peau est un organe important...souvent sous-estimé! - Dr Jean Lallemang,médecin généraliste- Esch/Alzette . . . . . . . . . . . . . 10

La peau, une partie vivante de notre corps quipossède sa mémoire...Dr Kohl, médecin spécialiste en dermato-vénéréologie - Esch/Alzette . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

Interdisciplinarité - ...et moi, que puis-je faire . 13

Le courrier des lecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

Esch/AlzettePort payé

PS/610

la peau, les plaiesla peau, les plaies

> La peau, plusqu'un capital

2 les cahiers de l’autonomie

Notre peau est un capital que nous tentonsdurant toute notre vie de préserver, elle fait par-tie intégrante de notre santé. En effet, quelles nesont pas les agressions qu'elle subit (soleil, humi-dité, sécheresse, pollution, …) alors que nousavons souvent tendance à minimiser celles-ci. Lapeau a de très nombreux atouts, pensons parexemple au toucher, elle permet de communi-quer avec d'autres personnes.

Nous contactons de nombreux intervenantsdurant toute notre vie pour lui donner une imagede beauté, mais comme ces tissus sont fragiles lesprofessionnels de santé interviennent pour préve-nir l'apparition de plaies et parfois pour lui rendresa fonction première: sa fonction de protection.

La personne dépendante reste compétente et res-ponsable, elle cherche et demande à satisfaire sesbesoins d'estime de soi et d'appartenance sur les-quels repose son sentiment d'identité. C'est pour-quoi de nombreux intervenants vont exprimerleur avis et leurs conseils et informer ainsi d'avan-tage l'acteur principal : le patient lui-même.

Aux lecteurs, aux rédacteurs et à tous les soi-gnants, une bonne santé.

José Luxen

Préserver l'intégrité de la peau, unenjeu majeur pour tout être humain.

Débuter l'année 2007 par un sujetqui nous concerne tous:

la peau et les plaies

Edito

Comité de rédaction: les collaborateurs du réseau Help

Editeur responsable: José Luxen, directeur Réseau Help

Adresse de rédaction:54, rue Emile Mayrisch • L-4240 Esch-sur-Alzette • tél. 26 70 26

Réalisation: Paprika plus • Esch/Alzette • tél. 26 501 775

Imprimerie: Watgen • Luxembourg • tél. 43 84 86-1

Les cahiers de l’autonomie paraîtront 4 fois par année.Les textes transmis sontpubliés sous la responsabilité desauteurs respectifs.Tirage: 6.000 exemplaires

edito

Le rôle d’un ergothérapeute est de main-tenir l'autonomie de la personne âgéedans sa vie quotidienne.

Maintenir l’autonomie dans ses fonctionsphysiques, psychiques et sociales nouspermettent d’éviter ou de retarder chez lapersonne âgée la dépendance, l’immobili-té et donc parfois la formation d’escarres.

La prévention:

En tant qu’ergothérapeute, nous agissons sur5 axes au niveau de la prévention.Pour lutter contre l’apparition d’escarre,nous travaillons sur:

1. Le positionnement en fauteuil roulant etau lit afin de limiter le nombre de frictions• mobilisations: stimulation de la mobilité,

des changements de position, des soula-gements fessiers

• utilisation de matériel: coussins, matelas,surmatelas, drap de glissement, échelle de corde

Exemple: en fauteuil roulant, il faut tenircompte de la posture, de la répartition dupoids, de l’équilibre de la personne auniveau des points d’appui. En effet, uneatteinte de la musculature du tronc modi-fie une modification de la posture assise.

3les cahiers de l’autonomie

Cette modification entraine des changementsde courbures du rachis lombaire responsablesparfois d’une bascule du bassin et donc de lamodification des appuis. Certains troublesorthopédiques des membres inférieurscomme une limitation de la flexion de hancheauront les mêmes conséquences sur le bassin.

Conseils d’installation: nous utilisons des cous-sins pour surélever les talons au-dessus du lit.Les talons sont sensibles à la pression à cause deleur petite surface et de la fragilité de la peau.À l’aide d’oreillers, de coussins ou de bottes demousse, nous dégageons les talons afin de dimi-nuer les périodes de pression.

2. Les techniques de transferts:• renforcement musculaire • utilisation adéquate des aides techniques:

planche de transfert• réduction le nombre de frictions

et cisaillement

Exemple: Ne pas lever la tête du lit de façonsystématique ➪Plus la tête du lit est élevée,plus on expose le malade à un cisaillement dela peau au niveau du sacrum.

3. l’hygiène et la toilette:pour éviter les macérationsL’ergothérapeute participe aussi au maintien dela continence, en favorisant la mobilité pour lesdéplacements et transferts vers WC ou chaise per-

ergothérapeute

L’équipe ergo de Doheem versuergt - HELP

Ergothérapie etprévention des escarres

Principes dans le choix de matériel de prévention

des escarres:1. choisir le bon support en fonction

du risque d'escarre2. respecter le mode d'emploi du support3. mettre une housse adaptée

et respecter l'hygiène4. éviter de multiplier les épaisseurs

entre le malade et le support

cée, et/ou apprenant au patient à savoir changerla protection, vérifier la sonde, vider la poche...

4. la nutrition: la prise de repas de façon autonome avec ou sansaides techniques facilitant une bonne hygiènealimentaire (pour manger et pour préparer lesrepas). L’impact d’une meilleure alimentation estconnu pour prévenir et/ou soigner une escarre.

5. la revalorisation de la personne: améliorer l’image de soi, aide à trouver, favori-ser et faciliter les intérêts de la personne (sourced’ «énergie» et stimulateur). Ce travail permet àla personne de prendre conscience de ses capa-cités, de reprendre possession de son corpscomme un être à part entière malgré les défi-ciences et les incapacités.

Quand la plaie est là:

• Éviter tout appui sur la plaie de pression: mise en décharge.

• Retravailler et stimuler la mobilisation (retournement au lit, fiche de suivi de la latéralisation du patient…)

• surveiller l’alimentation• choisir un matelas curatif pour les escarres• utiliser les aides techniques adaptées

Rôle aussi de formateur auprès des équipes soi-gnantes et de conseiller pour les patients etentourage, notamment pour les mobilisations:

Exemple: Apprentissage de l’utilisation duperroquet, des barres d’appuis, de l’échellede corde etc., afin de lutter contre les appuisprolongés

Conclusion: les stratégies de prévention des escarres sont untravail d’équipe et doit se faire de façon indivi-dualisé en fonction des capacités du patient etde ses habitudes de vie.

L’équipe ergo de Doheem versuergt - HELP


1. la peau: enveloppeprotectrice

La peau est l'enveloppe quim'entoure. Elle préserve mesorganes et les tient ensemble.Elle fait la frontière entre ce quiest dans mon corps et ce qui esten dehors de lui et qui n'est plusmon corps. Elle me protègecontre les attaques extérieures.

2. La peau: caractèreunique de chacun

Elle me donne mon identité:elle me différencie des autres et

psychologue

> être bien ou maldans sa peau,être vert de peur,être à fleur depeau,...!

de l'environnement. Elle medonne mon caractère unique(empreinte digitale, grain depeau). Elle est le reflet de monhistoire (cicatrices, rides,...) et demon état physique et mental.Elle me permet d'habiter moncorps. Je peux la "dorloter", lasavonner, l'hydrater, la préser-ver des agressions extérieurescomme le soleil, l'habiller, lamaquiller, l'orner avec desbijoux, la percer pour y mettredes boucles d'oreille,... Elle mepermet également de montrermon appartenance à un groupesocial (tatouage, percings, peauhâlée,...) et culturel (couleur).

3. la peau: reflet demes émotions

Elle est sensuelle; elle me procu-re du plaisir (caresse, massage)et me permet d'en donner auxautres.

Je peux essayer de "tromper"les autres en la maquillant, enlui apportant des modificationsesthétiques (par exemple lesopérations esthétiques). Néan-moins, quoique je fasse, ellelivre mes émotions par un chan-gement de couleur ou de struc-ture (j'en ai la chaire de poule).

4. la peau: outil decommunication

Grâce à elle, je peux prendrecontact avec le monde exté-rieur. Pensons à ceci: le bébéperçoit d'abord le monde entouchant; ensuite, il développe-ra la parole. De même, sa mèrelui donne son amour, lui"parle", en le caressant, en lemassant (déjà dans le ventre dela mère grâce à l'haptonomie:développement du contact -essentiellement tactile - cetteméthode permet, entre autre,d'établir des relations affectivesavec le bébé dès la conception).

A fleur depeau

psychologue et licenciée en orthophonie, coordinatrice-psychologue au Centre Psycho-Gériatrique à Steinfort

Message de Régine Arnold,


De toute façon, elle permet tou-jours de garder le lien: nouspouvons toujours communiqueravec l'autre en le touchant, enle caressant, même si la parole,les mots, ne sont plus là. Osonstoucher et se laisser toucher parnos proches.

Pour conclure:

La peau, cette extraordinaireenveloppe, nous protège et

nous différencie des autres; ellenous permet à la fois d'êtrenous et de montrer notreappartenance à un groupe. Ellenous procure du plaisir et ellepeut donner du plaisir. Elle

nous relie aux autres et nouspermet de communiquer aveceux, même si la parole n'estplus présente. Autorisons-nousà nous laisser toucher par lespersonnes que nous aimons.

> Prenons conscience de la richesse qui est entre nos doigts et préservons-la.

Prochainement une journée «porte ouverte» sera organiséeau Centre de Jour Psycho-gériatrique de Steinfort.

La date vous sera communiquée via votre réseau Help.Vous y êtes cordialement invités »

6 les cahiers de l’autonomieles cahiers de l’autonomie

Madame Martin, pourriez-vous nous direquelles sont les initiatives que le CentreHospitalier de Luxembourg a entreprisdans le domaine de la peau et des plaies?

En fait, il existe plusieurs initiatives dans cedomaine, initiatives que nous pourrionsreprendre en deux grands axes.

En premier lieu, il y a la prévention des escarres.Un groupe de travail interinstitutionnel composéde représentants de la Clinique Sainte Thérèse(ZITHA), de l’Hôpital Intercommunal de Steinfort(HIS) et du Centre Hospitalier de Luxembourg(CHL) a démarré ses travaux en 2003.

En second lieu, au niveau interne au CHL, nousavons actuellement un groupe de travail quitraite de la prévention escarres et des soins deplaies validés par les médecins. En effet dès lesannées ’90, déjà un groupe de soignants s’étaitinvestit pour intégrer un guide de bonnes pra-tiques au sein de l’hôpital avec le soutien de for-mations.

Quelles sont vos «conclusions/actions»dans le domaine de la prévention?

Fin 2006, le groupe a présenté ses travaux etorganisé une première formation à l’attentiondes soignants des 3 hôpitaux. Il s’agissait deprendre connaissance du guide de bonne pra-tique commun pour les soignants. Ce guideunique, concis et accessible à tous les soignantsest disponible en français et en allemand. Il exis-te un guide d’utilisation commun de l’échelle deNorton qui évalue le risque d’escarre et un cha-

Madame Erika Martin,

Infirmière tutrice élèves LTPS, chargée de mission au CHL - leader du groupe plaies/ escarres -participante au groupe de travail sur la prévention

des escarres des 3 institutions: Clinique Ste Thérèse(ZITHA), Centre Hospitalier de Luxembourg et Hôpital

Intercommunal de Steinfort

l’invitée du mois

pitre entier reprend la nécessité de l’implicationdu patient et de la famille dans ces soins.

Qu’en est-il au niveau des patients?

Le patient et sa famille ne sont pas oubliés etune brochure intitulée «Non, la lutte contre lesescarres n’est pas une cause désespérée!» leurest également destinée (livret créé par le CHL etla ZITHA d’après le livret conçu par le CentreHospitalier François Rabelais de Bruxelles). Eneffet, il faut savoir que la durée d’hospitalisa-tion est de plus en plus courte et que le retour àdomicile se fait plus rapidement. Si le patient


n’est pas conscient de ce risque d’escarre, ilrisque d’y être plus exposé. C’est égalementpour cette raison que nous donnons des conseilsau cours de l’hospitalisation et essayons de fairepart du maximum d’informations. En outre,notre fiche de transferts lors du retour à domici-le reprend cette notion d’ «éducation».

Vous parlez également des soins de plaies?

En effet, un groupe de travail interne au CHL estcomposé d’une pharmacienne, stomatothéra-

peute, diététicienne, infirmières et d’infirmièreshygiénistes avec diverses spécialisations et dechirurgiens plasticiens travaille sur un guidedestiné aux soignants sur les soins de plaies.Ponctuellement, les ergothérapeutes et kinési-thérapeutes rejoignent ce groupe. Ce guide estparu début 2007.

Les dix commandementsanti-escarres

1 Sur la prévention tu insisteras et de la mobilisation un allié précieux tu te feras.

2 Sur un matelas confortable tu m’installeras et des changements de position tu planifieras.

3 Toutes les trois heures sûrement tu me tourneras et mon siège au sec tu garderas.

4 Mes coudes, mes talons et mon siège jamais tu n’oublieras et ma peau tu examineras.

5 Jamais sur la panne trop longtemps tu ne m’abandonneras et toujours à l’eau et au savon tu me rafraîchiras.

6 Les pommades tu éviteras et des pansements performants un ami tu te feras.

7 Avec persévérance tu me traiteras et jamais mes traitements tu n’expédieras.

8 Avec douceur toujours tu me mobiliseras et avec insistance une nourriture équilibrée tu m’apporteras.

9 A m’hydrater tu veilleras et avec gentillesse tu me motiveras.

10 Les avis divergents jamais tu n’écouteras et à l’équipe soignante uniquement tu te fieras.


Simone Majerus

Future aide soignanteCentre National de ConvalescenceEmile Mayrisch à Colpach

aide soignante

Madame Majerus, existe-t-ilun rituel de la toilette?

Oui en effet, on peut parlerainsi car la toilette qu'elle soitcomplète ou partielle est unsoin journalier que nous pré-parons avec beaucoup d'atten-tion. Par exemple le choix dumatériel, le lavage de nosmains, le port des gants, la fer-meture des fenêtres (tant pourle maintien de la températurede la pièce qu'au niveau desregards), l'augmentation de latempérature de la pièce… ainsique le déroulement de la toi-lette elle-même.

En outre, le premier contactavec la personne sera détermi-nant et le choix de la personnerespecté. En effet, il arrive quela personne refuse cet instantet demande à le reporter à plustard pour de multiples raisons.

Lorsque l'on parle de latoilette, est-ce uniquementune question d'hygiène?

Non, même s'il est vrai quel'hygiène est l'un des objectifsles plus connus de la toilette.

En effet, il ne faut pas négligerd'autres avantages, tels quemoment de communicationplus intense, recherche d'auto-nomie et prévention au niveaude la peau.

Qu'entendez-vous parmoment de communication?

En fait, durant ce moment plus«intime», la relation est sou-vent plus intense. La personnequi se fait aider ou seconder -que ce soit au lit, au lavabo oudans la douche - a tendance àplus facilement évoquer ce quis'est passé au cours de la jour-née précédente et de la nuit.Bien souvent, elle fera part deses douleurs, soucis… Noussommes conscients de toucherà l'intimité de la personne,c'est également un moment derespect de l'autre. Finalement,peu de personnes n'aiment pasce moment.

Comment se traduit votrerecherche d'autonomie?

Par une participation maximalede la personne dans cet acteessentiel de la vie. Nous n'avons

pas à faire à la place des genset nous choisirons ensembleavec la personne la meilleuresolution sur le moment entenant compte des différentsfacteurs tels que fatigue, dou-leurs et envie...

L'examen de la peau est-ilprimordial lors de la toilette?

Très certainement, car avoirune peau saine évite bien desdésagréments et surtout desdouleurs.

Dès l'apparition de rougeurs,nous frictionnons la peau avecde la crème, informons et ras-

La toilette?Bien plus que de l’hygiène!

9les cahiers de l’autonomieles cahiers de l’autonomie

Madame Isabelle Rasquin, Diététicienne

au Centre HospitalierEmile Mayrisch (CHEM)

diététicienne

Madame Rasquin, la nutrition joue-t-elle unrôle dans le thème peau/plaies?

La nutrition joue un rôle capital car les cellules ducorps humain, y compris celles de la peau, nefonctionnent correctement qu'avec un apportnutritionnel suffisant en quantité et adapté enqualité. Naturellement, le tout répondant auxbesoins nutritionnels de l'individu. En effet, toutapport insuffisant risque de fragiliser la peau ainsique les autres fonctions.

Par rapport au thème, quels seraient lesconseils les plus importants à vos yeux?

1. Garder un apport varié et suffisant, le tout richeen protéines et vitamines tout en pensant à unehydratation suffisante (minimum 1,5 litred'eau/jour). En pratique, cela veut dire de laviande, du poisson, des œufs, produits laitiers,fruits, légumes et légumineuses (soja, …). Le toutsans oublier les hydrates de carbone, sourcesprincipales d'énergie pour la réponseinflammatoire.

2. Lorsqu'une perte de poids rapide et excessiveapparaît, il est important de ne pas la négliger. Unbilan alimentaire pourra être alors nécessaire pourévaluer les carences et y remédier. La dénutritionest un facteur important de risque de plaies et/oud'escarres.

3. L'organisme lors de la présence d'une plaie, devraavoir un coup de pouce. On veillera à un apportcalorique et protéique élevé. Dans certains cas,une alimentation complémentaire hypercalorique,riche en zinc, arginine et antioxydants devra êtreprescrite.

surons la personne qui deman-dera notre avis. De toute façon,cette information fera partieintégrante du rapport journa-lier et du dossier soignant.

Enfin, il est possible qu'en fonc-tion de la gravité, l'équipe optepour certaines actions (modifica-tion de positions, mise en placed'un matelas anti-escarre,...).

En conclusion, pourriez-vous résumer la toilette en trois mots?

Respect, intimité et communication

les cahiers de l’autonomie

10 les cahiers de l’autonomieles cahiers de l’autonomie

ment toujours une mycose (affection par unchampignon) plutôt banale et facile à soigner,mais qui peut être très gênante pour lepatient. En plus, en cas de négligence, cettemycose peut s'étendre sur une grande partiedu corps ou elle peut devenir la porte d'en-trée pour une bactérie. D'autre part, l'éten-due ou l'apparition de cette mycose nousmontre que l'immunité du corps est abaisséeet elle doit nous conduire à la recherche de lacause d'un tel déficit.

2. Des vésicules (boules remplies d'un liquide)groupées et localisées dans un segment ducorps et accompagnées de douleurs trèsintenses de type de brûlures nous oriententvers un zona, dont la persistance des douleursmême après la disparition des vésicules consti-tue souvent un défi thérapeutique.

3. Une rougeur localisée le plus souvent auniveau de la jambe et accompagnée d'unefièvre élevée et d'un état général fortement

Dr Lallemang, pourriez-vous citer troisfonctions essentielles de la peau?

Elle nous protège des facteurs hostiles de l'envi-ronnement : des microbes situés sur la peaunous protègent contre l'invasion par des bacté-ries potentiellement dangereuses pour l'orga-nisme.

D'autre part, la peau peut présenter lamanifestation d'une maladie grave à l'in-térieur du corps et elle peut nous aidervers un diagnostic de cette maladie.

Ensuite, elle joue un rôle important dansl'échange de substances (sels minéraux)et de chaleur entre le milieu externe etnotre organisme.

La famille, les soignants ont-ils un rôle àjouer au niveau de la prévention ?

Il est important pour les soignants et la famillede la contrôler régulièrement dans tous sesrecoins, et ceci sans pudeur, afin de pouvoirréagir sans retard à tout changement qui se pro-duit à la surface de notre corps.

Il est très important de prévenir des escarres,pénibles à soigner, en organisant le change-ment de position selon un certain rythme bienétabli et rigoureusement suivi chez une person-ne alitée.

Quels sont les changements, signesd'alerte au niveau de la peau quidevraient amener les personnes àconsulter un médecin pour un diagnosticplus précis?

1. Une rougeur, même très intense, au niveaudes plis du corps (région axillaire, en-dessousdes seins, dans les aisselles...) est très alarman-te pour l'entourage, mais présente pratique-

médecinDocteurJean Lallemang

Médecin généralisteEsch/Alzette

> La peau est unorgane important…souvent sous-estimé!

Photo d'un érysipèle de la jambe


altéré peut orienter vers un érysipèle, unemaladie à ne pas négliger et qui est due àune invasion bactérienne de la peau et dutissu sous-cutané:cette maladie nécessiteune antibiothérapie d'urgence.

4. Une rougeur localisée au niveau des zonesde pression du corps oriente vers une lésionpouvant évoluer vers un escarre et quinécessite donc une intervention rapide afinde pouvoir éviter cette pathologie progres-sive et pénible aussi bien pour le patientque pour les soignants

5. Des allergies peuvent se montrer sous denombreuses formes (rougeur, nodules,plaques...) et apparaissent souvent suite àla prise des nombreux médicaments aux-quels nous exposons nos patients.

6. La coloration (bleuâtre, cyanosée,...) desextrémités nous informe sur l'état cardio-vasculaire du malade et demande que nousfassions un bilan cardiaque et/ou pulmo-naire.

7. Enfin, la peau nous donne d'importantsrenseignements sur l'état d'hydratationd'un patient dont l'état général a diminuésans autre raison apparente.

En conclusion...

Les deux sens de la vision et du tact nous per-mettent en quelques secondes par desmoyens très simples de recueillir d'impor-tantes informations sur l'état de santé denotre patient et de nous faciliter l'établisse-ment d'un diagnostic en intégrant ces infor-mations primaires au résultat d'examenscomplémentaires et d'un examen cliniqueapprofondi du malade.

La transmission des données recueillies parles soignants et la famille au médecin traitantest d'une importance primordiale!


médecin

La peau, une partievivante de notre corps quipossède sa mémoire…

Dr Kohl, pouvez-vous nous en dire un peuplus sur cet organe, la peau?

Oui, au niveau de sa structure, la peau est com-posée de 3 couches. La couche la plus superficiel-le s'appelle l'épiderme, la couche dite moyennele derme et la couche située en profondeur estl'hypoderme ou couche graisseuse. Cependant,plutôt que d'insister sur une description détailléetrès complexe, il est plus opportun de soulignerles nombreuses fonctions de ce plus grand orga-ne de notre corps. En effet, outre ses fonctions deprotection et d'échange avec le milieu extérieur,notre peau est aussi la délimitation de notrecorps par rapport à l'extérieur - sans peau, com-ment serions-nous? - ainsi qu'un organe dedéfense très complexe, vivant et autonome.

Des études récentes ont montré que la peau estun organe qui n'a pas nécessairement besoind'un stimulus d'un autre organe pour vivre.

La peau a une superficie de ± 2 m2 qui varie enfonction de la taille et de la corpulence…

Sommes-nous égaux, avons-nous tous lemême type de peau?

Non, à nouveau notre capital génétique décide,nous naissons avec un type de peau prépondé-rant. Il existe de nombreux types de peau tels que

DocteurKohlMédecin spécialiste en dermato-vénéréologie,Esch/Alzette




peau sèche, mixte et grasse ou encore peau mateou peau foncée pour ne citer que ceux-là. Le typede peau ne joue qu'un rôle mineur dans le vieillis-sement de la peau.

Les personnes à la peau sensible ou sèche onttendance à manifester plus d'allergies. Parexemple, en Europe 10 à 20 % des enfants ont lapeau sensible et développent de l'eczéma. Eneffet, la barrière naturelle composée entresautres de lipides est perturbée et ne protège plusla peau de manière optimale. Cependant, il estpossible d'agir sur certains facteurs qui permet-tent de maintenir une barrière cutanée intacte:

• hydrater sa peau par une pommade adéquate, • éviter de se laver trop fréquemment, • éviter d'utiliser un savon liquide parfumé (le

parfum a tendance à irriter la peau; de plus ilfaut savoir quìl représente la 2ème cause d'al-lergies de contact après le nickel [montres,bracelets,...]).

Les gens à la peau claire (cheveux blonds/ roux;tendance à rougir au soleil avant de bronzer)ont une peau plus sensible au soleil car sa pig-mentation (= teneur en mélanine) est moins éle-vée. Les UV sont moins absorbés par les mélano-cytes (= cellules produisant la mélanine) ettransmis dans les différentes couches, ce quiaugmente le risque de dommage à long terme(p.ex. cancer de la peau). D'où des mesures deprotection nécessaires telles que:

• se vêtir et/ou profiter de zones d'ombres(parasol...)

• utiliser une pommade avec un indice UV adapté• éviter les heures où le soleil est plus intense

(de 11:00h à 15:00h)

Pourriez-vous donner quelques effets del'âge sur la peau?

Avec l'âge les différentes couches cutanéess'amincissent et les vaisseaux sanguins sontplus fragiles ce qui provoque plus facilementun bleu (hématome).

De plus, la peau a tendance à s'assécher avecl'âge et l'hydratation sera donc préconisée ainsique les divers conseils pour les peaux sèches.

Au niveau préventif, quelles sont vosrecommandations pour préserver cecapital?

En tout premier lieu et quel que soit notre type depeau: éviter une exposition ponctuelle trop inten-se au soleil (coup de soleil) et modérer l’exposi-tion au long cours (années voire décennies). Lesoleil est de loin le facteur premier du vieillisse-ment cutané et cela quel que soit le type de peau!

Toute rougeur de la peau causée par le soleil (etsûrtout tout coup de soleil) est un petit signaldàlarme: en effet le coup de soleil laisse des tracescar la peau mémorise toutes ces «agressions»,même ceux qui ont été acquis à l'enfance… Enplus, il faut savoir que nous avons tous unequantité limitée de soleil à ne pas dépasser, unesurexposition au soleil entraînera nécessaire-ment un dérèglement (p.ex. cancer de la peau).

Nous pourrions parler d'éléments secondairestels que le froid et làir sec (maisons chaufféesen hiver) qui assèchent la peau, le tabac quitouche plus les petits enfants avec une peausensible, la pollution qui peut jouer un rôle (encours d'observation...)

Propos recueillis par Sylviane Jeanty

Un petit «Non» aux fausses idées... Un grain de beauté n'a pas de racine, il sesitue en superficie. Si l'incision est plus pro-fonde (entre 0,5 et 1 cm) pour l'extraire, c'està cause de la technique utilisée pour obtenirune cicatrisation meilleure et plus esthétique.

La qualité de la cicatrisation ne dépend quènpartie du médecin, elle dépend surtout de lacapacité génétique de la peau à cicatriser…

le soleil est nécessaire à notre épanouissement...mais avec modération...


interdisciplinarité

La photo N° 1 diffère de la photo N°2par 6 fautes. Trouvez-les et marquez-les par une flèche -> ou par X.

Vous pouvez envoyer la solution à„Help“. Un tirage au sort seraeffectué parmi les bonnes réponses.Les trois premiers recevront un prix.

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Le courrier des lecteurs

Quelques mois après notre après-midi cinéma...Journée organisée par Tanja ????????????

Une dame se rappelleassez bien le film.Moi: Quels sont vos souve-nirs concernant le film?

La dame: «Le film parlait d'un gar-çon au début de la puberté.Toutes les questions qu'il n'osaitpas demander... Il allait par lui-même à la recherche desréponses. Elles étaient parfoisbizarres. (Elle rit) Il n'y a pas beau-coup de films en langue luxem-bourgeoise, j'ai beaucoup appré-cié. Parfois, les acteurs ont parlétrop vite, à mon goût. Je n'ai pastout compris. Tu sais que ça faittrès longtemps que je n'étais plusau cinéma. C'est un immeubleimmense. De notre temps, il yavait une ou deux salles de projec-tion dans le cinéma. S'il n'y auraitpas eu d'ascenseur, j'aurais eu desdifficultés pour y accéder. Une desmeilleures choses, c'était quand

même la pizza après (Elle rit).C'était un agréable changement.J'étais bien fatiguée le soir maisj'étais satisfaite de la journée.»

Moi: «Est-ce que le jeunegarçon vous rappelait unpeu votre adolescence? Est-ce que vous vous êtes poséles mêmes questions?»

La Dame: (Elle ne répond pastout de suite). «Oui, j'étais tout àfait inconsciente, naïve. C'étaitune autre époque, en famille onne parlait pas de la sexualité etainsi de suite. On a beaucoupparlé entre copines, mais vumaintenant, il y avait beaucoupde bétises».

L'autre dame se rappelle biencet après-midi mais plus du toutdu film. Elle était impression-née par le «voyage», la taille ducomplexe «Utopolis» et duKirchberg. Elle m'a dit qu'elle

n'a jamais roulé sur l'autoroute.Elle aurait bien voulu visiter leKirchberg et la ville de Luxem-bourg, mais on n'avait plus letemps.

Je me rappelle pourtant qu'elleétait «choquée» par quelquesscènes. Elle s'était plainte duson. Je l'ai observé du coin del'œil, je me suis bien amusée.

Moi : Quels sont vos souve-nirs de l'après-midi cinéma?

L'autre dame: «Je crois quec'était la première fois que j'airoulé sur une autoroute. Parfoisj'avais peur avec tous ces poidslourds. Quel trafic sur les routesaujourd'hui!! C'est fou cet im-meuble. Je me demande s'il y aassez de clients pour que ce soitrentable?» (C'est une dame du commerce)

Das Bild No 1 unterscheidet sich von Bild No 2 durch 6 Fehler.Finden Sie sie heraus und kennzeichnen Sie dieselben durch ein -> oder X.

Sie können die Lösung an «Help» schicken;die Auslosung erfolgt unter den richtigenAntworten. Die ersten Drei erhalten einen Preis.


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Prochaine édition prévue en juin 2007 / Nächste Ausgabe: Juni 2007Thème abordé: l’enfant et la personne âgée.

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Cahiers de l'autonomie n06 - La peau, les plaies