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Cancer de prostate et surveillance active
Elle a été développée comme un moyen pour certains pays de pallier aux insuffisances (Canada, Angleterre) voire la carence complète (pays en voie de développement …) de leur système de Santé
Est-ce le cas de la France ? ….. Non, mais la SA est une des réponses possibles aux critiques vis-à-vis du sur-traitement reproché aux urologues et découlant des pratiques du diagnostic précoce.
Surveillance active
La surveillance active en chiffres
Aux USA en 2006, 10% de SA pour les faibles risques
2012/2013 – Michigan: 49% SA
2011 – New Hampshire : 42% SA
Capsure de 2010 à 2013 : 40% SA
En Suède, de 2007 à 2011: 59% SA pour les très faibles risques et 41% pour les faibles risques
Mais les chiffres sont disparates en Europe. Faible en France (5% environ)
Dans certains
pays, messages
directement aux
patients sur les
sites
institutionnels
Elle s’adresse aux cancers de faible ou très faible risque (50% des patients diagnostiqués en 2018)
La SA a l’objectif d’améliorer la qualité de vie en différant le traitement avec un programme de surveillance assez précis qui réduit le risque carcinologique.
PSA tous les 3 mois / Bx anniversaire (?) / IRM régulière (?)
Surveillance active
Plusieurs définitions du faible risque
Moins de trois biopsies envahies, sans grade 4 ou 5 et moins de 50 % d’envahissement par biopsie; un foyer unique de cancer inférieur ou égal à 1 mm ou inférieur à 5 % du volume des biopsies prostatiques ; un foyer unique de cancer inférieur ou égal à 3 mm sur une seule biopsie
Actuellement, avec les biopsies ciblées, le critère de nombre est discuté: Gleason 6/ PSA < 10 ng/ml / Petit volume IRM (10 mm/ 1 cc ?) voire IRM normale / Moins de 3 mm envahi sur chaque Bx positive
Les problèmes
- Critères d’inclusion : faibles risques uniquement ?, profil patient , place de l’IRM ?- Modalités de surveillance : place de l’IRM, qualité de l’IRM, expertise du radiologue, rythme du dosage du PSA, des biopsies ….- Modalités de sortie de SA : Contrôle biopsique indispensable, valeur PSA, cinétique PSA (et son évaluation)….- Conséquences médico-légales - Problématique des seconds avis
Anxiété
Surveillance active inappropriée
pour certains patients
Inobservance Imprécision du suivi
Inconfort des modalités de suivi
Les problèmes
- Critères d’inclusion : faibles risques uniquement ?, profil patient ….- Modalités de surveillance : place de l’IRM, qualité de l’IRM, expertise du radiologue, rythme du dosage du PSA, des biopsies ….- Modalités de sortie de SA : Contrôle biopsique indispensable ?, valeur PSA, cinétique PSA (et son évaluation), modification de l’IRM….- Conséquences médico-légales - Problématique des seconds avis
Aspects médico-légaux
Les garde-fous:- Les données de la littérature- RCP
Les problèmes
- Critères d’inclusion : faibles risques uniquement ?, profil patient ….- Modalités de surveillance : place de l’IRM, qualité de l’IRM, expertise du radiologue, rythme du dosage du PSA, des biopsies ….- Modalités de sortie de SA : Contrôle biopsique indispensable, valeur PSA, cinétique PSA (et son évaluation)….- Conséquences médico-légales - Problématique des seconds avis
Nomadisme médical et concurrence‘confraternelle’
Problème des rebiopsies multiples
L ’inflammation qu’elles génèrent peut induire des difficultés de dissection :
- Problème pour la préservation des bandelettes vasculo-nerveuses ?
- Taux de marges ?
Modifications des images IRM en cours de SA assez fiables pour remplacer les biopsies ?
Monsieur Dam., 56 ans
Universitaire, ECOG=0, aucune co-morbidité
CaP
PSA 4,8 nG/mL
IRM multiparamétrique normale
1 biopsie/10 tumorale sur 2,5 mm de sa longueur
Gleason 6
T1c
Proposition de surveillance active (RCP, PPS)
Monsieur D voudrait savoir dans
quelle mesure le corps médical peut
lui affirmer que son cancer est non
significatif, qu’il ne risque rien à
choisir la SA et que sa QDV sera
meilleure
On sait par les données de la littérature qu’environ 1/3 des faibles risques sont en fait de risque intermédiaire (G > 7 ) ou même localement avancé (pT3)
Sans que cela ait un grand impact en terme de SS ou de SG
Aucune grande série de SA n’utilise l’IRM ni comme critère d’inclusion, ni comme moyen de surveillance voire de critère de sortie
Séries de SA
SERIE Score de
Gleason PSA (ng/ml)
Densité de PSA
(ng/ml) Stade clinique
BiopsIes
positives
Pourcentage d’envahissement par biopsie
Université de Toronto ≤ 3 + 4 ≤ 15 – – – –
Royal Marsden ≤ 3 + 4 ≤ 20 – T1/T2 – –
John Hopkins ≤ 6 – ≤ 0,15 T1 ≤ 2 ≤ 50 %
UCSF ≤ 6 ≤ 10 – T1/T2a ≤ 1/3 des biopsies ≤ 50 %
MSKCC ≤ 7 – – T1/T2 – –
PRIAS ≤ 6 ≤ 10 ≤ 0,2 T1/T2 ≤ 2 –
SurACaP ≤ 6 ≤ 10 – T1/T2a ≤ 2 ≤ 3 mm
UCSF : University of California San Francisco ; MSKCC : Memorial Sloan Kettering Cancer Center ; PRIAS : Prospective Randomized International
Active Surveillance ; SurACaP : surveillance active du cancer de prostate.
Toronto (Klotz at al.) depuis 1995
Expérience la plus ancienne
13% de risques intermédiaires
PSA inclus jusqu’à 15 ng/ml
PSA tous les 3 mois pendant 2 ans, puis tous les 6 mois.
Biopsies tous les 3 ans jusqu’à 80 ans
En 2015, suivi jusqu’à 19,8 ans.
Survie globale de 85% à 8 ansSurvie spécifique de 98% à 8 ans
Survie globale : surveillance activeN=299 (Klotz et al)
0 1 5 7 10
0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
0.8
0.9
1.0
Probabilité de survie
Années
2 3 4 6 8 9
Critères : Diagnostic 12 mois T1b-T2 N0M0 PSA < 15 ng/ml Gleason score < 6 < 7 si âge > 70
John Hopkins depuis 1995
Patient selection Monitoring Outcomes
Cohort N GS≥7Frequencyof biopsy
Medianfollow-up
10-yeartreated
10-yearPCSM
Metastaticdisease†
Toronto5 993 13% ~3-4 yrs. 6.4 yrs. 36% 1.9% 2.8%
JHH6 1298 0% ~1 year 5.0 yrs. 50% 0.1% 0.6%
Basic characteristics of two large prospective AS cohorts
Patient selection
Outcomes
Cohort N15-yeartreated
Criteria for treatmentMediantime to Tt (yrs)
Toronto5 993 45%PSA x 2 < 3 years &
worsening pathology
JHH6 1298 57% 8.5
Et ailleurs …..?
Université de Californie : 810 patients. Inclusion: Gleason = 6, PSA<=10 ng/ml, T1/T2,
< 33% Bx pos., < 50% tissu envahi.
ReBx tous les ans.
A 5 ans: 40% traitement et SS = 100%
Royal Marsden (UK) : 471 patients. Inclusion: T1/T2, PSA<15 ng/ml, Gleason = 6,
< 50% Bx pos.
PSA/TR tous les 3 mois pdt 1 an, puis tous les 4 mois l’année
suivante et tous les 6 mois après 2 ans.
A 5,7 ans: 31% traitement et 2 DC par CaP
Götborg : 439 patients dont 21% de risques intermédiaires et 1,4% de hauts risques.
PSA tous les 3 à 6 mois. Le rythme des rebiopsies dépend des critères
d’inclusion.
A 10 ans: 50% sans traitement et 1 seul DC par CaP.
Aucune des grandes séries de SA n’utilise de façon systématisée l’IRM
comme moyen de suivi !!!
Rôle de l’IRM
Dans le cas de la SA, on souhaite principalement que l’IRM élimine correctement le risque de tumeur significative (Volume > 1 cc, G > 6, pT3) en cas de tumeurs de faible risque et donc que sa sensibilité soit élevée (le moins de faux négatifs possible).
La sensibilité est la probabilité de détecter correctement une tumeur (volume), peut-être d’évaluer correctement son grade et son extension.
La spécificité est la probabilité d’éliminer correctement la présomption de tumeur
Rôle de l’IRM
N’apparaît pas dans la plupart des algorithmes de prise de décision, ni même dans les nomogrammes cliniques
Quelques études avec peu de malades 1. 58 patients avec 16,1 mois de suivi. Les Bx en fusion
augmentent le score de Gleason chez 29% des maladesWalton-Diaz et al, 2015
2. 49 patients. Les Bx en fusion augmentent le score de Gleason chez 39% des malades
Felker et al. 2015
Monsieur D voudrait savoir dans
quelle mesure le corps médical peut
lui affirmer que son cancer est non
significatif, qu’il ne risque rien à
choisir la SA et que sa QDV sera
meilleure
Anxiété sous SA
20 à 30% des patients abandonnent la SA dans les deux ans sans arguments carcinologiques.
Difficultés d’évaluer correctement le profil psychologique du patient
Identifier celui:1- Qui tirera bénéfice sur le plan fonctionnel de la SA.
2- Qui vivra bien l’absence de traitement en étant valorisé et rassuré par le contact privilégié avec l’Urologue.
RC Van der Bergh et al., Cancer, 2009
J Urol. 2007 Sep;178(3Pt1):826-31. Latini DM et al. CaPSURE Investigators
Les 2 facteurs prédictifs indépendants de passage de la surveillance active au
traitement:
1. Anxiété liée au cancer non traité
2. Vélocité du PSA
Questions des urologues aux
radiologues
A l’inclusion: IRM normale ou petite tumeur IRM (G7 ?)
L’IRM en cours de SA pourra-t-elle à terme remplacer les biopsies ?
Cette évaluation est-elle reproductible en dehors de centres de référence, bien équipés avec des uro-radiologues dédiés ?