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CAPITALISATION ANNEE III Mon territoire est en moi, et mon territoire, c’est le monde, la société, le quartier où j’habite. Ana mars 2007

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CAPITALISATION ANNEE III

Mon territoire est en moi, et mon

territoire, c’est le monde, la société,

le quartier où j’habite.

Ana

mars 2007

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EQUIPE DE RECHERCHE

Groupe central des Jeunes

Adilson Adão de Paulo Jaqueline Souza

Daniele da Silva Marcos Diniz

Helga Soares Otacília Souza

Jéssica Andrade Walace Gonçalves

Facilitateurs

Cynthia Ozon

Eliane Gomes

Marcelo Oliveira

PARTICIPANTS

Carlos, Carina, Geandra, João, Joilson, Louise, Luana, Priscila, Rayfran,

Rodrigo, Wagner, Candido, Paulo, Gilmar, Daina, Joze, Tatiane,

INSTITUTION LOCALE

Cooperativa de Trabalho Estruturar

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Introduction

En essayant d’élaborer avec les jeunes la capitalisation de Rio de Janeiro, nous

avons tenté de rendre le langage et la structure du guide proposé par le réseau

accessibles et ouverts. Nous avons fixé les questions sur le mur de notre salle,

auxquelles nous nous sommes référés autant que possible. Nous avons également

distribué les questions (annexe 1) à partir des axes principaux du projet afin de stimuler

la rédaction individuelle qui peut amener des apports plus personnels et encourager des

moments d’analyse et d’auto-évaluation du groupe.

Nous avons senti que cette année, le guide était davantage tourné vers le

processus de travail et son évaluation que sur les contenus travaillés et les

apprentissages significatifs. Dans cette logique, nous avons privilégié les mots des

jeunes, reportant une partie des discussions sur le contenu pour la rencontre

internationale.

Nous commençons notre capitalisation par un bref rapport du projet pour la

période de juin à mars 2007. Nous rappelons que le rapport sur les six premiers mois a

été travaillé comme une capitalisation, restituant les réflexions développées pendant

cette période.

Activités réalisées pendant la période

Le travail pendant le dernier trimestre a été intense, réalisé par un petit groupe

davantage engagé dans les activités qu’il propose. Comme il fallait s’y attendre, la

rencontre internationale a focalisé l’attention du groupe, qui s’est demandé comment

présenter son travail, comment définir les participants selon des critères objectifs, et

surtout, qui s’est inquiété de la forme qu’allait prendre le projet pour la phase suivante.

Pendant cette période, nous nous sommes consacrées plus particulièrement à la

dynamique du groupe, en essayant de faciliter la résolution de ses difficultés liées à son

organisation. Beaucoup de dialogue a été nécessaire pour résoudre des conflits liés aux

différents niveaux d’engagement des uns et des autres, encourager et appuyer la

participation dans des espaces de mobilisation de la jeunesse, discuter des bourses des

articulateurs, en plus des réflexions sur la participation des jeunes dans leurs différents

territoires.

A la fin du processus, nous avons senti l’importance de reprendre des contacts

dans les quartiers, à travers la cartographie sociale, dynamique que certains membres du

groupe n’avaient pas expérimentée.

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Nous avons également initié une participation plus significative dans le Forum

des Jeunesses de Rio de Janeiro, que nous concevons comme étant un espace qui doit

être occupé, approprié et construit par la présence effective des jeunes.

Vidéo Recherche

Le processus de travail de vidéo a suivi pendant cette période le déroulement

suivant, en intégrant cette fois l’étude et la production d’un texte plus élaboré sur

l’histoire du Brésil et l’analyse de différents films :

1. Le groupe a vu différents films et courts-métrages pour s’inspirer et étudier les

langages, les techniques de production de vidéos et les contenus liés à la CST :

« Bowling for Columbine », « nous qui sommes là à vous attendre », « L’Ile aux

fleurs » et “O dia em que Dorival encarou a guarda”.

2. Recherche de matériel pour l’étude de l’histoire du Brésil et la rédaction d’un texte à

intégrer à la vidéo.

3. Entrevues dans les quartiers à partir d’un guide de questions créé collectivement.

4. Discussion sur le scenario de la vidéo.

5. Analyse des nos thèmes à partir des entrevues.

6. Processus de montage des images.

7. Création du dessin animé pour la vidéo.

Jeu

Deux membres du groupe, Wallace et Jaqueline, ont proposé de développer un

jeu à partir des entrevues réalisées à la Maré, qui témoignaient d’histoires d’habitants

ayant eu une importante participation dans la construction de la communauté. La

proposition était de créer un jeu de genre où la victoire des femmes dépendrait de la

victoire des hommes et vice-versa. Le groupe a pris du temps pour réfléchir au format et

d’innombrables idées intéressantes ont surgi, surtout concernant les conflits, les choix,

les dilemmes vécus par les habitants du quartier au quotidien, dans l’optique de susciter

des discussions sur la participation dans chaque dimension du territoire. Les deux jeunes

ont commencé à rédiger les cartes du jeu et ont arrêté le processus quand les activités du

projet se sont intensifiées.

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Forum des Jeunesses

La majorité du groupe a participé à la réunion du Forum des Jeunesses de Rio de

Janeiro, qui avait pour objectifs de discuter des propositions régionales pour l’élection

du Conseil National de la Jeunesse et du processus de création du Conseil de l’état (de

Rio) de la Jeunesse. Il s’est agit d’une réunion qui a été vidée de son sens, vue

l’importance des enjeux, par la présence de 3 conseillers nationaux à la jeunesse, des

spécialistes de la question, quelques représentants d’ONGs et peu de jeunes. Les

propositions ont été discutées rapidement mais l’essentiel a concerné le fait que la

société civile, et en particulier les jeunes de l’état, étaient démobilisés pour participer à

cette discussion. La majorité des jeunes présents ne s’est pas manifestée. Le thème des

conseillers, leur rôle, leurs caractéristiques et le processus d’élection de délégués est

apparu distant et difficile à comprendre. Nous avons suggéré de récolter les doutes et les

suggestions des personnes présentes afin de permettre une meilleure compréhension de

la part des jeunes et, ainsi, une plus grande participation à la réunion suivante. C’est ce

que nous avons fait dans le groupe QDM, nous avons discuté sur ce moment du forum

et nous avons rédigé les impressions, les doutes et les suggestions que nous avons

apportées au collectif des organisations participantes (Annexe 2).

Le groupe a pu se rendre compte combien sa présence silencieuse et significative

avait influé sur le déroulé et le but de la réunion. Nous avons visionné ensemble les

images et les entrevues filmées pendant la réunion, en essayant de comprendre la

problématique qui était discutée. Nous avons réfléchi sur la construction sociale de ce

territoire, le territoire de la mobilisation sociale et des politiques publiques pour la

jeunesse. Nous avons discuté des entraves qui existent à la participation réelle des

jeunes dans ces espaces – leurs

propres difficultés – qui révèlent

la fragilité de ce mouvement

politique crucial à Rio de Janeiro.

Nous avons alors élaboré

ensemble des chemins possibles

pour l’intervention de QDM dans

ce processus de mobilisation, tels

que nous les exposons dans le

projet proposé par le groupe :

Jeune, Caméra, Action.

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Pendant la réunion suivant le Forum, nous avons lu les impressions, les

suggestions et les doutes du groupe et auxquelles les jeunes présents s’étaient beaucoup

identifiés, contribuant de cette façon à repenser la structure, la méthodologie des

rencontres et les propres propositions pour la constitution du Conseil. Une rencontre

élargie de formation, à partir des doutes exprimés serait programmée, comme

méthodologie de renforcement de la participation des jeunes, ainsi que la rédaction

d’une lettre sur le conseil et la participation. Nous voulons prendre part à la

visibilisation de ces propositions.

Le 23/03, une présentation du groupe QDM est prévue, dans le cadre de la

réunion du Forum qui vise à intégrer les différents mouvements/organisations qui

travaillent avec la jeunesse (annexe 3).

Cartographie Sociale

Nous avons senti le besoin de retourner au quartier, de récupérer et de construire

de nouveaux partenariats, d’élargir le groupe et de capitaliser nos perceptions du

territoire. Nous avons donc proposé de réaliser de nouvelles cartes sociales. Nous avons

insisté pour que les jeunes prennent des contacts dans les quartiers dans les espaces de

réunion des jeunes et les institutions partenaires. Wallace et Jaqueline ont proposé à leur

groupe de théâtre de participer à un atelier de CS. Daniele et Ciça ont pris des contacts

dans leur classe de pré-vestibular1, suscitant un grand intérêt de la part de l’un des

professeurs, mais aucune date n’a encore été fixée. Júnior ne visualisait aucune

possibilité à RP au début,

mais le contact avec la

coordinatrice du projet

Planter le Futur (également

d’Estruturar) a ouvert une

excellente opportunité de

nous rapprocher des jeunes

participants à ce projet, et

de l’espace où ils agissent à

RP.

1 Préparation à l’entrée à l’université

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L’organisation de la CS a été faite avec tout le groupe à partir de ses réflexions

sur la participation des jeunes dans la CST et du texte de Catalina dans la capitalisation

de l’année II. Un guide a été élaboré (annexe 4), ainsi que les objectifs qui orienteraient

la réalisation des deux sessions de CS pendant cette période : à la Maré avec le groupe

de théâtre, et à Rio das Pedras avec un jeune de Planter le futur, des proches et des amis.

Capitalisation

Réunions de capitalisation du groupe

Evaluation du groupe et des activités lors d’un pic-nic au Parc Lage

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CAPITALISATION ANNEE III

Sont ici restituées les réflexions du groupe, exprimées lors des rencontres

pendant lesquelles a été débattu le thème de l’année III, en respectant son point de vue.

Nous apportons ensuite nos commentaires en tant que facilitateurs/trices sur le

processus de travail. Nous avons opté pour donner ce plan au document afin de valoriser

la responsabilité du groupe, ses témoignages et faciliter la lecture.

1. LA CONNAISANCE DU TERRITOIRE: PROBLEMATIQUES, DEFIS,

ACTEURS, INTER-RELATIONS.

Pensez-vous que votre connaissance du territoire (maison, quartier, rue, espaces que vous

fréquentez, pays, etc.) s’est améliorée après cette année de travail ?

- La majorité des habitants les plus vieux (nos grands-parents) a été délogée d’autres

favelas dans les années 30. Les habitants ont été arrachés à d’autres endroits et ont

survécu ici avec beaucoup de créativité. Ce sont de belles histoires, de persévérance, de

résistance, de force… comme les histoires que raconte ma grand-mère, des baraques qui

prenaient feu, mais les gens revenaient, recommençaient de zéro et ne démissionnaient

pas. Une des personnes interviewée a raconté que les gens arrivaient le matin tôt et

devaient construire jusqu’au soir. C’était plein de merde, ils devaient nettoyer toute la

journée. Malgré ça, quand elle est arrivée ici, elle a dit : « Ici ça va être l’endroit de nos

rêves. Et je vais être une reine ».

Et ben… transformer ça en rêve ?

- Pendant la construction de la

Maré et de Nova Holanda, les gens

étaient très unis. Les hommes

politiques voulaient entrer et

acheter le peuple. Aujourd’hui, la

plus grande difficulté, c’est le

trafic. Maré - 2007

“Par rapport à ce que c’était, aujourd’hui on est au ciel!”

Vera, habitante de la Maré.

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- J’ai senti la différence de la construction de ce territoire par les jeunes et par les vieux.

Avant, la construction était plus physique. Il s’agissait de rendre habitable un endroit

vraiment pas terrible. Maintenant, on a un autre rôle, celui d’entretenir, d’essayer

d’améliorer. Maintenant (la construction) ça concerne les politiques publiques, plus de

culture, lutter pour les droits, la sécurité. C’est une vision plus large de celle qui existait

avant.

- Dans les interviews, on voit les vieux qui parlent d’insécurité, de méfiance, de peur, ils

disent que la jeunesse était plus libre.

- J’ai pris deux livres sur l’histoire du Brésil et je les ai lus en entier. Je n’aurais jamais

fait ça avant (commente l’un des jeunes qui a rédigé le texte (annexe 5) sur l’histoire de

la construction du territoire brésilien). Commentaire pendant la discussion collective du

texte : « La vache, tout le monde envahit cet endroit ! On dirait qu’on parle de la

Maré. »

- A la Maré, les gens se lavent en plein milieu de la rue, restent sur la chaussée, mur

contre mur, ils construisent un toit sur la maison de l’autre, envahissent le toit de l’autre,

ouvrent la fenêtre dans la maison du voisin, comme s’ils étaient chez eux.

- On envahit beaucoup l’espace de l’autre, c’est un grand manque de respect.

Quelque chose que je n’aime pas de la favela? C’est le pouvoir de l’état, le pouvoir

de la police et le moment des élections. Ce que j’aime, c’est la solidarité entre les

habitants. C’est là qu’ils arrivent à vivre et à élever leurs enfants avec le plus de

liberté.

Mon territoire, c’est la favela, il n’y a que là que je me sens bien. Ici, les gens

s’unissent et s’appuient. Les gens se connaissent, la distance entre eux est très

courte. Si j’avais de l’argent pour construire une grande maison, je la construirais

dans la favela.

Gisele, Centrale Unique des Favelas

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- On dirait que l’Etat lui-même, ne laisse pas les gens progresser. Les gens disent « je

me débrouille comme je peux ». Par exemple, ceux qui habitent Sem Terra (lotissement

d’habitation) à Nova Holanda, ils ont une terre avec une étable, près du pont entre

Rubens Vaz et Parque União, un énorme espace, vide. Les gens s’en sont occupés et ont

commencé à construire des immeubles à louer. La Mairie a tout détruit, et les gens ont

recommencé. Qui est le maître ? Pourquoi ?

- C’est comme les invasions du terrain vaque qui était avant le Mac Donald. Les gens

qui l’ont occupé l’ont fait pour en tirer du profit, et pas les personnes qui en avaient

vraiment besoin. Le profit intervient dans le territoire.

- J’ai appris à mieux connaître le territoire de RJ en venant ici (Estruturar). J’ai connu

d’autres endroits en dehors de Rio das Pedras, comme l’Avenue Brasil, je suis allé à la

Maré. Avant je pensais : « Ah! La Maré c’est dangereux »... J’ai pu savoir comment se

passe l’autorégulation sociale là-bas, savoir comment fonctionne la question du trafic.

- Maintenant, je vais dans d’autres communautés sans peur.

- Moi, je me suis mis à donner plus d’importance aux questions politiques. Je me suis

mis à lire le journal et à vouloir comprendre ce qui se passe avec les milices (groupe

d’extermination). Elles me contrôlent d’une certaines façon. Je dois comprendre !

Avant, je ne faisais pas le lien. J’ai compris que je pouvais avoir une importance dans

mon quartier.

- C’est le seul projet qui m’a davantage intéressé à la politique. Participer à Quartiers

m’a aidé à participer à l’autre projet dont je fais partie, Musicultura (à la Maré).

- Je n’ai pas aimé l’imposition du thème (CST). C’était soit ça, soit ça. Moi je ressentais

le territoire comme une chose très physique : un sol avec un maître ou sans maître. Le

territoire, c’est là où tu construis tes relations sociales. J’ai compris que les relations

sociales se construisent dans n’importe quel endroit. On passe tout notre temps à

construire.

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- Moi je pensais que la CST, c’était comment se construisait un endroit, mais pas sur le

plan personnel, seulement en général, géographiquement, pas que les histoires

personnelles construisent aussi le territoire.

- La CST a été le thème le plus compliqué, celui qui a fait le plus parler, pour lequel on

a le plus produit.

- En travaillant ce thème, on s’est rendu compte qu’on est tout le temps en train

d’interférer et de faire le territoire.

- Le travail m’a permis de comprendre que nous ne sommes inférieures à personne.

Comprendre que je ne suis pas un pauvre mec, je suis moins favorisé socialement.

Si les politiques ne font rien pour nous... Chacun doit faire sa part.

Sebastião, habitant de la Maré

- Mais en faisant juste notre part, est-ce qu’on va arriver à déconstruire ce qui est fait?

1.1 Méthodologies

Quels outils ont facilité la connaissance du territoire?

- Nos discussions et les discussions à partir des interviews.

- En faisant des vidéos, c’est comme ça qu’on a le plus appris. Et la vision de l’autre.

- Ça (le processus de vidéo-recherche) nous a habitués à être davantage entre nous.

- Mais quand on a commencé à se préoccuper des produits (vidéo, jeu), on ne s’est plus

occupé des processus. Beaucoup de réunions ont été consacrées à penser les produits, on

n’a pas pris de temps pour penser à (notre) interférence dans le quartier (…). C’était

d’être juste dans un endroit à discuter. J’ai senti une pression...

- Quand on s’arrêt pour parler (sur les interviews), on découvre que les jeunes ont des

idées vraiment super – et nous (les jeunes) ont ne fait rien. Cette amibe a des choses

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dans la tête et ne fait rien. Je pensais que le type de ma rue ne pensait rien, qu’il n’avait

rien à offrir.

- Chercher à être dans d’autres espaces a aidé.

- Il y a des photos qui disent beaucoup de choses. Comme celles qu’on a prises chez

nous et dans nos rues.

Maison construite sur le mur du voisin Occupation de la chaussée par une véranda

Fenêtre d’une maison ouverte sur une autre Utilisation d’un terrain privé comme séchoir

à linge public

1.2. Travail en réseau

Dans quelle mesure le travail en réseau a engendré une meilleure connaissance sociale,

culturelle et politique du territoire (à travers les échanges, les comparaisons avec d’autres

jeunes d’autres contextes et cultures)

- Il manque une plus grande interaction sur le forum virtuel. Je pense à poser des

questions sur le forum, mais sans le groupe je n’ose pas utiliser le site de Quartier.

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- Je crois qu’il y a un problème de compréhension: on envoie une chose et on reçoit

AUTRE chose. (On envoie une question sur quelque chose et on reçoit une réponse sur

autre chose).

- On a vu des choses du réseau. On a regardé les PPT de Colombie et de Bolivie, la

vidéo (discriminations), on a échangé des messages avec la Bolivie (sur le forum).

- La question « qu’est-ce qui mobilise les jeunes? » envoyée par un email de Bogota a

influencé notre recherche, au point qu’on n’a pas eu le temps d’envoyer un PPT comme

ils le proposaient, mais on va amener une vidéo sur ce thème.

- A Bogota, ils luttent pour des choses qui ici ne nous concernent pas.

1.3. Perspective de genre

Dans quelle mesure la perspective de genre a-t-elle été prise en compte? Quels outils ont-

ils été utilisés ?

- Nous nous sommes rendus

compte qu’à la Maré, ceux qui

agissent le plus pour la

transformation du quartier, ce

sont des femmes.

- A RP on a découvert lors d’une

visite, que les garçons ne vont

pas au centre de santé, et que les

filles n’y vont que quand elles

sont enceintes.

- On a pensé à créer un jeu pour travailler genre et territoire. C’était un outil proposé par

le propre groupe, mais ça n’a pas avancé.

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1.4. Axes thématiques

L’analyse des thèmes a-t-elle contribué à la connaissance du territoire?

Identités Juvéniles

- Le travail sur les Identités Juvéniles a aidé. On est un groupe mixte, intéressé à

connaître la position de chaque groupe de jeunes. C’est important que les jeunes se

positionnent indépendamment du groupe dont ils font partie. On sait que malgré les

différences, on a les mêmes buts.

- J’ai appris à différencier chaque groupe, et à percevoir la façon dont chaque groupe

construit le territoire.

Identités juvéniles identifiées par la cartographie sociale de la Maré:

marombados, jeunes du trafic, jeunes de la police, trafiquants, évangéliques, exotiques

ou intellectuels, gothiques, angolais, capoeiristes, funkeurs, rockeurs et pagodeiros2.

En discutant de la proposition pour la composition du Conjuve (d’avoir des sièges pour

chaque catégorie de la jeunesse), le groupe a pris position : « Nous ne pensons pas

qu’on doive fragmenter la jeunesse comme cela a été exposé (…). Si quelqu’un

2 Jeunes qui aiment un genre musical particulier: pagode.

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représenté la jeunesse, cela n’a pas d’importance de savoir de quel mouvement il est. On

doit développer l’idée d’une lutte commune. »

Ici à RP, à 13, 14 ans on arrête d’étudier pour travailler, pour aider les parents

(...). On n’arrive pas à faire les deux en même temps. Les parents n’ont pas été à

l’école jusqu’à l’âge obligatoire et les enfants prennent la même voie.

Cartographie sociale à RP

Pouvoir et Participation

- Ce thème est le thème du projet, comme un tout, et en particulier pour cette année de

travail. On a eu tout le temps la question de Jonathan de Bogota à l’esprit : qu’est-ce qui

mobilise le jeune dans ton quartier ? Les interviews ont donc tourné autour de ça,

comment c’est aujourd’hui, comment c’était dans le passé. Nous avons eu une grande

interrogation, c’est de savoir pourquoi le jeune ne participe pas. Mais est-ce qu’il ne

participe vraiment pas ? Ou est-ce qu’il ne participe pas de la façon dont les autres

pensent qu’il devrait participer ?

Personne ici ne prend d’initiatives sur rien (...) Les jeunes ne commenceront à

faire quelque chose qu’à partir du moment où ça les affectera personnellement (...)

Moi je me sens impuissant. On pense, c’est tout. Les jeunes ne savent pas ce qui les

mobilise. Le territoire est précaire. Il y a une grande indifférence. Il y a juste des

actions individuelles.

Interview avec un groupe de jeunes à RP

Inspirés par la question « Qu’est-ce qui te mobilise? » pendant la première rencontre

élargie, les jeunes se sont interviewés sur ce sujet, pour ensuite analyser les similitudes

et les différences.

- Je veux être dans un groupe réel, pas artificiel, lutter pour une cause. Je veux me

mobiliser pour d’autres personnes.

- Rien. Moi je n’ai pas la volonté de courir après les choses. Je m’accommode. Je crois

que ne rien faire, ça n’avance à rien …

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- J’écoute ce que les gens pensent et je pense aussi. Maintenant, je pense à d’autres

réalités. J’aime faire partie de QDM parce qu’ici je muris.

- J’essaye d’appréhender les choses, mais je vois que certaines choses ne donnent aucun

résultat. Je n’arrive pas à me sentir mobilisée. Je n’arrive pas à m’intégrer ni à

m’engager dans les espaces, même en pensant que ce sont de bons espaces.

Ce qui mobilise la jeunesse aujourd’hui? Se balader, boire, se défoncer, ces choses

là…

Maria da Paz., habitante de RP

Moi je n’interfère en rien ici. Ce qui mobilise la jeunesse, c’est des futilités.

Luana, jeune de RP

A quoi mène la démotivation? La violence, la paresse, le manque de valeurs.

Sebastião, habitant de la Maré

- Nos parents nous apprennent à ne pas se mélanger. Ils disent « tu vaux mieux parce

que je t’ai donné de l’éducation ». Nos parents nous apprennent à ne pas avoir de

relations avec d’autres. Je pense que c’est par peur.

- Au centre de santé de RP, ils ont dit que le jeune de là-bas non plus ne participe à rien.

- On a le droit de vote qu’ils (les milices) décident.

- Beaucoup de jeunes ne s’inquiètent pas d’être manipulés.

- Le jeune ne se sent pas le courage. Il se sent impuissant (...) Il y a beaucoup

d’options, mais elles sont difficiles.

- L’exploitation locale, l’abus de pouvoir fait que nous avons les mains liées pour

agir.

- Il faut transformer les personnes, se défaire de l’aliénation, avoir conscience de

ce qu’on vit pour pouvoir changer. On a besoin de prendre conscience pour

influencer les autres. Mais comment mobiliser tout le monde sans prendre une

balle dans le bras?

Cartographie sociale à RP

En discutant de la manifestation organisée après l’assassinat d’un enfant à la Maré, le

groupe a pris une position critique:

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- La répression, c’est toujours pour nous. C’était une révolte contre la police. Mais

quand il ya des gens des quartiers populaires qui font du « bruit et du désordre », ça sort

tout de suite dans les journaux. La presse était là parce qu’elle avait des intérêts. Cette

manifestation m’a révoltée. Elle a été organisée par les gens de la communauté, avec la

mère de l’enfant. Et j’ai senti que certains en profitaient et utilisaient l’action du groupe

qui était là, avec un énorme titre : La Maré demande justice : groupe de légitime

défense, et leur email dessous.

- Le jour où ils ont tué l’enfant à la Maré, la police est entrée avec des bombes au

poivre... On passe par certains désagréments avant de défendre ses droits.

- Pourquoi les gens ne participent pas? Je pense que c’est à cause de ce que dit la presse.

On a fait une visite au campement des Sans-terre. On n’y a pas été en tant que militants,

mais en tant que groupe de théâtre. Ils veulent qu’on soit militants. Mais vers où va-t-

on ? Dans quelles discussions va-t-on entrer? On ne peut pas participer à tout et à rien.

Mais les questions sont légitimes, la lutte pour la réforme agraire… Cela reflète notre

territoire actuel.

- Avant, je ne pensais qu’à moi et à ma famille (…). A la Maré, c’est difficile de

participer ! Le groupe (QDM) répond à cette attente que j’avais. C’est une alternative de

casser la domination d’une unique institution à la Maré.

- Si nous, on ne croit même pas en nous, qui va croire?

Quel type de politique aimez-vous?

- Un type de politique dont je peux faire partie, intervenir avec mon langage, avec le

style que je connais.

- Anarchiste, avec plus de liberté et où personne ne commande. A la maison, en

discutant avec la famille.

- C’est une question compliquée. Je n’aime pas. On n’aime pas ce mot. Il est très chargé

de choses négatives.

- Qu’elle me donne la voix pour parler et les oreilles pour écouter, sans peur, sans honte.

Savoir que je vais être entendu d’une façon ou d’une autre. C’est la politique que je vis

ici à QDM, je peux m’exposer, me positionner.

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- J’aime la politique de participation, où les jeunes peuvent discuter de ce qui les touche

le plus. Des groupes de personnes qui ont le même idéal, pour discuter d’égal à égal.

Discuter de ma réalité.

- Le garçon du mouvement GLBTT (gays, lesbiennes, bisexuels, travestis et

transgenres) est entré dans la lutte seulement quand il a souffert de quelque chose. On

doit faire comprendre au jeune, que la lutte, c’est aussi la sienne !

Discussion du groupe sur sa participation à la réunion du

Forum des Jeunesses de Rio de Janeiro

Si je n’avais pas eu un moment dans la vie où je me suis construit pour ça, je n’aurais jamais su

qu’il existait un Conseil National de la Jeunesse (Conjuve) et je n’y serais pas allé. Je doute

que les jeunes des programmes du gouvernement sachent que cela existe. Ces informations

devraient être intégrées aux programmes du gouvernement pour les jeunes. Elles y sont ? Les

écoles, c’est elles qui devraient mobiliser les jeunes pour ces espaces… mais elles ne mobilisent

même pas pour l’université… (…) Le jeune ne sent pas cet espace comme étant le sien. Moi je

ne le ressens pas (…) Le discours des intellectuels et très formel. Il ne faut pas continuer avec

toute cette formalité. Le jeune est plus dans le corps, moins dans la parole (…) Je n’ai pas le

courage de dire que je ne comprenais pas, les gens allaient penser que j’étais bête. Il fallait

commencer par laisser les jeunes parler, et que les autres parlent après pour clarifier et

renforcer avec tout ce qui est juridique et politique. Un professeur qui était là a commenté

pendant la réunion du Forum : « Avec l’école qui existe ici, avec tous les insatisfaits de l’école

telle qu’elle est, comment se fait-il que les jeunes ne se mobilisent pas, que tout le monde ne

descende pas dans la rue ? » On a vu la mobilisation de notre ami Gilmar avec un groupe de

théâtre dans son école. Elle est envahie par les trafiquants et abandonnée par l’état. Jusqu’à

quel point cette mobilisation fonctionne ? C’est toujours la même chose, la même merde.

Autorégulation Sociale

- Les bandits s’approprient les rues, ils les ferment avec des barres de fer à cause du

“caveirão” (tank blindé de la police).

- S’il y a un terrain abandonné ici, les bandits disent que si tu réussis à monter un mur

un jour, tu pourras y rester.

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« On dansait du break sur la rampe de skate. Ils ont enlevé la rampe de skate de

RP pour la remplacer par la pagode3 et le bal funk et un parking, qui leur rapporte

de l’argent (pouvoir local). J’ai pensé à porter plainte contre lui (le président de

l’association des habitants). On a pensé à faire une pétition, mais on sait comment

ils sont, ils frappent facilement... »

Grande Rencontre Quartiers du Monde

« Les gens prennent en compte cet espace de la plage. Il y a un « localisme ». Il y a

des endroits de la plage où on ne peut pas aller. Au poste 3, il y a plus de gens de

RP, au poste 2, des habitants de la Barra, et à Quebra Mar, ceux de Cidade de

Deus. »

« D’où ton fils sort-il autant d’argent pour rester tant de temps sur la plage, à

boire avec ses amis, traîner ? Il doit être en train de traîner du côté de Cidade de

Deus. »

Grande Rencontre Quartiers du Monde

3 Boîte/salle de concert pour un genre musical

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2. LE PROCESSUS ORGANISATIONNEL ET L’AUTONOMIE DES JEUNES

Pensez-vous être dans de meilleures conditions pour s’organiser par vous-mêmes ?

- Je pense que oui. La maturité du groupe a augmenté pour résoudre des problèmes et

faire certaines choses.

- J’ai pris plusieurs contacts et rien ne s’est passé. J’ai toujours voulu faire des choses,

mais je vous attendais (la coordination). Si on met la pression à certains moments, ça

marche. Devant la situation, je sais ce que je vais faire.

- J’ai été frustré de ne pas réussir à élargir le groupe après la Grande rencontre, ça m’a

découragé. Nous n’avons pas réussi à vraiment travailler avec un groupe de Rio das

Pedras.

- Le processus a pris du retard parce qu’on n’aimait pas certaines choses et on ne le

disait pas, ça a pris beaucoup de temps de travail. Comme les discussions sur des choses

inutiles (articulation, participation, fonctionnement du groupe).

- C’est cette année où je me suis le plus impliqué. La période où j’ai été articulateur a

été super importante. C’est une chose de voir et de monter une vidéo, et une autre d’être

au centre de l’organisation. C’est une chose plus sérieuse. Jamais je n’aurais imaginé

pouvoir faire un rapport.

- Cela a aidé dans l’organisation, la justification des dépenses et les tâches. Cela a aidé à

un plus grand engagement et à une plus grande exigence.

- Je me sens beaucoup plus préparée qu’avant pour faire des choses. Ce qui rend les

choses difficiles, c’est le manque de courage pour affronter le défi toute seule.

Qu’est-ce qui unit le groupe?

- On vient pour voir les autres. Nous sommes des amis qui avons un projet.

- Le groupe a des objectifs communs.

- On a les mêmes idéaux et des liens d’amitié dans le groupe. Notre idéal est la volonté

de participer à quelque chose qui serve au quartier.

21

- Le projet me prend en compte. Ici, on parle de tout, c’est différent des autres endroits.

- Un groupe, chacun fait ce qui lui plaît le plus, en travaillant ensemble.

- D’être un petit groupe, c’est pas terrible, mais ce qu’il y a de bien, c’est qu’on se dit:

« si je ne le fais pas, qui le fera? »

- Je ne pourrai pas être là pour la prochaine étape, mais je vais trouver une façon de

participer. Je ne peux pas partir, le groupe a besoin de moi.

- Ça aurait aidé de faire plus de réunions sans les facilitatrices. On aurait gagné

davantage sans vous. Le groupe aurait muri davantage.

3. LES INTIATIVES ET PROPOSITIONS POUR UNE TRANSFORMATION

DU TERRITOIRE

Quelles propositions avez-vous développé pendant cette période, pour vos quartiers?

- Dans le quartier, aucune... Mais j’ai pu entrer en contact avec différents groupes. Pour

la production de la vidéo, j’ai d’abord pensé à interviewer mon propre groupe, des gens

qui font partie de ma vie, comme ma famille. (Júnior a interviewé le groupe de ses amis,

ses voisins, son père, sa mère, sa sœur)

- Certains espaces que nous n’avions pas comme territoire, sont devenus un territoire à

nous. Quand on a commencé, c’était le théâtre qui était mon territoire. Les projets

sociaux étaient mes territoires. Je n’étais pas à l’aise pour faire des interviews, mais j’ai

fini par interviewer plusieurs anciennes leaders de la Maré. Cela a fait en sorte que je

m’approprie du territoire.

- Le fait d’aller à la manifestation de la Maré, et au Forum, et dans d’autres endroits, ça

m’a fait aimer et respecter ces autres territoires. J’ai compris que le Forum des

Jeunesses était important et que je pouvais en tirer quelque chose (…) Je n’avais jamais

participé à une manifestation. Je pensais la même chose que tout le monde dans la

favela : que j’allais me mettre dans la merde, que j’allais gagner une embrouille avec la

police.

- Mon père passe sa vie à le dire: jusqu’à quand tu vas rester dans cette petite vie de

petit projet ? C’est mépriser ce que je fais. (Tout le groupe s’est senti concerné !)

22

- Le projet a été important pour moi à différents niveaux: j’ai appris des milliers de

choses, ça m’a permis un développement personnel.

- Les stages que j’ai faits ne m’ont pas apporté de maturité. La relation de travail est

limitée au travail, les personnes sont dans une compétition. Dans les projets auxquels

j’ai participé, en particulier QDM, il y a des choses qui me faisaient penser que ce

n’était pas que pour l’argent (bourse), la relation humaine était le plus important.

(Wallace)

- J’avais toujours voulu aller à une manifestation, mais je n’avais jamais eu le courage.

Pour mi, cette expérience a été très importante.

- L’idée de la manifestation était que les média communiquent différemment: « le fils

d’un bandit est mort, c’est juste une mort de plus dans la favela ». La manifestation a été

très importante pour les habitants. On pende à faire de grandes choses. Mais cela m’a

touché, a touché ma famille. (L’idée d’aller à la manifestation a provoqué des

discussions avec toutes les familles du groupe).

- Mon père n’a rien su. Je n’en ai pas parlé à ma mère pour éviter les problèmes. Mon

père dit que j’aime les histoires, avoir des problèmes : « t’as rien de mieux à faire? »

- C’était la veille des élections, et ça a provoqué des discussions sur le second tour des

élections. (Ils ont commencé à participer aux réunions avec les candidats engagés pour

la cause des habitants de la Maré).

4. FACILITATEURS

4.1. Méthodologies

Dans notre contexte, pour cette troisième année, l’utilisation de la vidéo avait été

prédéfinie comme outil de recherche. Le fait d’avoir pu finalement acheter une caméra

pour le projet a rendu possible de filmer tout le processus. Le groupe a commencé à

discuter a priori du format que prendrait la vidéo finale, ce qui a été comme on dit ici

« mettre la charrue avant les bœufs ».

Après avoir vu les vidéos de Bogota, le groupe s’est convaincu d’explorer le

langage de la fiction, de sortir du documentaire. Entre temps, le thème de la

23

construction sociale du territoire devait encore être compris et exploré, et donc, nous

sommes revenus à la proposition de réaliser des interviews en utilisant la vidéo.

Le groupe est allé sur le terrain avec la caméra, avec la volonté de l’utiliser et

avec la méthodologie que nous avons appelée « vidéo-recherche ». Le fait de nous

focaliser sur un concept peu exploré - construction sociale du territoire – nous a permis

à tous d’avancer avec une grande curiosité dans l’application des guides d’interviews et

dans la visualisation des interviews. Tout au long du processus – très long ! – qui a

consisté à regarder les images faites par chaque jeune, nous discutions des impressions,

mettions en lien les thèmes, réfléchissions sur des faits du quotidien, comparions les

interviews. En cela, la vidéo-recherche a apporté une dimension concrète aux

interviews, au thème et a stimulé la participation de tous.

Cependant, nous considérons que la méthodologie prend beaucoup de temps, et

du fait de dépendre de matériel (TV, vidéo, programme de montage) pour être viable,

cela nous éloigne des quartiers et nous renferme sur nous-mêmes, comme le groupe l’a

commenté. La méthodologie devait aller jusqu’à des projections des vidéos et des

discussions, après la rencontre internationale. Cependant, la prééminence de l’analyse

d’un nouveau thème, a fait que la vidéo déjà réalisée a été laissé un peu de côté.

La vidéo internationale Discrimination, produite par Bogota, ne pourra pas être

utilisée sans sous-titres en portugais (pour cela nous demandons de nouveau à nos amis

les transcriptions !). Bien que son contenu soit très riche, le groupe l’a trouvée

excessivement longue, ce qui rend également difficile son appropriation comme

instrument de travail.

La participation au festival de Cinéma de Rio de Janeiro, avec la projection du

court-métrage « Etre semblables tout en étant différents », a permis l’intégration du

groupe dans un autre réseau, celui de la production de vidéos, en prenant contact avec

d’autres horizons et références, comme avec des élèves des écoles privées, la production

de groupes d’autres tranches d’âge, la fréquentation de cinémas de la zone sud de la

ville, où le festival a lieu (il s’agit de la zone la plus riche, qui porte des préjugés et

prohibitive). Cela a sensibilisé le groupe au droit à l’accès à la culture et à la ville

comme un tout, permettant une forme d’insertion et de dialogue avec les différences.

Le travail avec les images (essentiellement : photos, Internet et journal) et la

production de textes qui font partie du processus de production de la vidéo ont été plus

significatifs cette année. Cela a inclus la recherche sur l’histoire du Brésil, la révision

collective du texte produit par Junior.

24

De nouvelles possibilités de présenter les vidéos produites sont en train de surgir

(pré-vestibular4 de la Maré, Forum des Jeunesses, séminaires). Cela devient une façon

d’agir dans nos quartiers et en dehors, à travers de l’information et des débats. Bien que

cela soit une décision du groupe dans son processus, il semble qu’il manque une action

« plus concrète » dans la mobilisation locale. Nous percevons une grande difficulté, qui

nous incluse en tant que facilitateurs, à percevoir des voies d’actions viables dans le

quartier qui motivent les jeunes impliqués et en attirent de nouveaux. Il ressort

clairement, tant une sensation de démotivation attribuée à la jeunesse, que de « peur »

de participer, ce qui ressort clairement dans de nombreuses entrevues.

La dimension action de la recherche a consisté en deux dimensions principales :

le désir du groupe de produire du matériel audio-visuel pour l’utiliser avec d’autres

groupes de jeunes – ce qui est devenu un futur projet -, et la participation au Forum des

Jeunesses, aux Séminaires de Politiques de Jeunesse (avec une forte incitation de la part

des facilitatrices) et aux manifestations contre la violence de la police. Dans un premier

temps, le groupe n’a pas identifié d’idées d’actions dans les quartiers. Mais

progressivement, ils ont révélé différents espaces où ils agissent petit à petit et qui ont

davantage de sens pour eux (Musicultura, groupe de théâtre, déléguée de classe de pré-

vestibular, église). Nous sentons une disponibilité beaucoup plus grande – et critique -

pour faire partie des espaces ouverts à la participation, comme la manifestation

organisée à La Maré, les festivals de vidéo, les espaces de travail et la propre famille, où

de grands obstacles existent.

Nous soulignons ici le fait que la lutte face au défi de l’entrée à l’université est

de la plus grande importance, et la majorité du groupe y est engagée. Comme le dit l’un

des interviewés :

Le jeune doit se mettre dans le crâne qu’il ne s’agit pas de finir le lycée et que

tout s’arrête là. On doit savoir que l’université publique, le jeune défavorisé doit

y être.

La lutte du jeune aujourd’hui est celle qu’il affronte pour entrer à la faculté. On

est confronté à la résistance de l’élite. Ça finit : le jeune de la communauté

contre le fils du chef d’entreprise.

Marcos, jeune de la Maré

4 Cours de préparation pour l’entrée à l’université

25

L’université reste un horizon convoité par les jeunes, mais elle se trouve derrière

une porte étroite par laquelle ils peuvent difficilement passer. Il est clair que l’effort de

la recherche-action QDM stimule ce rêve dans la mesure où elle renforce chacun dans

sa lecture et sa compréhension de la réalité. Ils perçoivent les discriminations, les

processus d’exclusion tout au long de leur histoire personnelle, et qui sont présents dans

la construction du territoire du jeune de quartier populaire / favela. Et ils souhaitent les

dépasser, se heurtant aux lacunes et à la précarité de leur formation scolaire, au besoin

de travailler et à l’incohérence du propre examen d’entrée, qui est un filtre discriminant

et excluant, mettant en évidence la fragilité de l’éducation « universelle » dans le pays.

Il est important de penser à la façon dont cette lutte qui est pour l’instant

essentiellement individuelle, pourrait être élargie pour devenir une lutte collective.

En tant que facilitatrices, nous apprenons et nous osons dans un langage

auparavant inexploré par nous – la vidéo. C’est un excellent outil pour motiver les

jeunes à la recherche – activité en général très liée aux livres et à d’autres dynamiques.

Cela a été un apprentissage, une exploration, une communion avec les techniques

traditionnelles de recherche, les potentialisant. Cela permet d’appréhender au-delà du

discours, de par le scenario, la culture présente dans le mode d’expression, la

mutualisation des expériences du groupe. Je crois que l’utilisation de cet outil a été le

plus essentiel dans le projet, malgré le fait qu’il y ait eu peu d’échange avec les autres

groupes du réseau sur cette utilisation.

Nous avons vécu une expérience très productive quand certains jeunes ont

participé à des rencontres politiques telles que le forum des jeunesses et le séminaire du

conseil national de la jeunesse (les jeunes sont en général très résistants !). Pendant la

discussion qui a suivi, nous avons pu visionner et analyser les images, les discours et les

interviews réalisés. Nous avons repris ce qui n’avait pas été compris, nous avons élargi

l’expérience à ceux qui n’avaient pas pu être là, nous avons produit une archive d’un

important moment historique, ce qui a constitué un appui au processus de formation et

d’insertion sociale du groupe. Nous avons aussi senti que les participants au Forum

valorisaient l’initiative de discuter avec les jeunes des entraves à la participation, et en

ont fait par au groupe. De nombreuses autorités en matière de jeunesse veulent

comprendre cette crise de participation des jeunes et trouver des mécanismes

facilitateurs.

La cartographie sociale a été un peu négligée par rapport à l’outil vidéo. Al a

fin de l’année III, nous avons pensé que le processus pourrait s’ouvrir à de nouveaux

26

participants, et c’est à ce moment-là que nous avons repris les textes de notre référente

Catalina, en essayant de les étudier avec le groupe. Avoir travaillé le thème de la

Construction Sociale du territoire a mis l’équipe dans de meilleures conditions pour

comprendre le sens de la cartographie dans notre projet, réaffirmant l’importante de la

perception des relations sociales sur le territoire, dans un processus historique de

construction. Par une incitation verticale des facilitatrices, le groupe a repris la

cartographie à la fin de l’année III. La définition conjointe du guide de questions et des

objectifs de la CS a été importante pour que les jeunes puissent coordonner les

rencontres.

Nous sentons désormais combien cet outil a été sous-utilisé, mais nous voyons

également combien il est difficile de disposer de plusieurs rencontres ou de moments

prolongés avec les groupes, ce qui est devenu ici de plus en plus compliqué. Malgré le

fait de les avoir planifiées, nous n’avons pas eu le temps de réaliser les cartes du passé

et du futur. En général, les rencontres ne dépassent pas deux heures et demi, ce qui

donne juste le temps d’organiser, proposer, dessiner la carte avec toutes les négociations

qui surgissent et débattre brièvement.

Nous sentons, en tant que facilitatrices, qu’il nous a manqué tout au long du

processus une discussion–formation constante – même par e-mail. Il nous a manqué une

initiative en ce sens et une plus grande valorisation de cet outil dans notre quotidien,

ainsi que dans la structuration du projet.

4.2. Réseaux

Le travail en réseau s’est surtout fait sentir pendant les rencontres

internationales, qui alimentent le travail de l’année et motive le groupe. Ce qui est fait à

un moment ou à un autre sera présenté à d’autres jeunes. En même temps, cela oblige à

suivre un rythme, parfois plus rapide que celui du groupe.

Le forum virtuel n’a pas fonctionné comme nous l’avions espéré, car c’est un

système plus lent que les emails envoyés directement par la coordination internationale.

Les échanges, pendant le processus, ont été minimums et n’ont pas été motivants car les

réponses, en général, tardaient beaucoup, en plus d’être très formelles, sans le visage du

jeune (ici au moins). Comme les tentatives ont échoué, cela n’a pas motivé à continuer.

Nous n’avons pas construit dans notre réseau une relation d’appui mutuel. Nous

sommes restés concentrés sur nos travaux et nos difficultés locales. Pourquoi ? Ne

croyons-nous pas à la richesse de nos échanges, craignons-nous la différence de langue,

27

ou ne voulons-nous pas exposer nos fragilités? Il serait important d’en discuter avec

franchise pendant la rencontre internationale.

Les documents finaux ont été très bien rédigés et présentés, mais ils n’ont pas eu

d’incidence sur notre quotidien, ce qui a généré des différences significatives. En étant

très longs, denses et plus intellectualisés, ils n’ont pas pu être appropriés directement

par les jeunes – et même par nous, de par la plus difficile compréhension d’une autre

langue. Nous n’avons pas travaillé son appropriation par le groupe jusqu’à présent, car

ils sont arrivés tardivement (mea culpa aussi), à un moment où le processus de travail

avait avancé sur la thématique en cours. De notre point de vue, ils représentent

davantage une mémoire du processus qu’un document de travail, sans la vie qu’ils

devraient avoir.

La capitalisation des équipes a été lue dans l’avion, sur le chemin des rencontres

internationales, et de la même façon, n’ont pas été discutées ni présentées au groupe

local. Nous pensons que le fait que chaque groupe présent une structure de capitalisation

complètement différente démontre non seulement des processus différents, mais aussi la

difficulté à créer une méthode plus affinée pour pouvoir mieux comparer ces processus.

Le moment de capitaliser, a toujours été très productif pour l’équipe, même si

cela a été concentré en fin de processus. En tant que réseau international, nous ne

parvenons pas à intégrer cet exercice tout au long de l’année, avec des échanges

fondamentaux pour nous alimenter mutuellement. Cette année, nous nous sommes

concentrés à stimuler la rédaction des jeunes, pour qu’ils puissent s’approprier de

l’évaluation. Nous avons ainsi proposé des rapports mensuels et la réponse au guide

distribué à tous (assez simplifié).

L’expérience des rencontres internationales et la réalisation d’une formation à

Bamako ont représenté une expérience personnelle très forte, de perception et de respect

d’autres cultures et de la possibilité de construire ensemble. Si d’un côté, nous

apprenons à comprendre et à respecter, de l’autre côté, nous pouvons avoir le rôle d’être

surpris voire de questionner les conditionnements culturels. Il se produit la même chose

en sens inverse, et c’est ainsi que nous mûrissons tous.

4.3. Genre

Le Genre n’a pas été un axe significatif dans le processus avec les jeunes. Cela a

été davantage approprié dans le processus d’analyse de la recherche. Peut-être qu’en

tant que thématique spécifique cela aurait pu être davantage approprié.

28

Cependant, nous avons déjà travaillé la perspective de genre dans différents

projets dans lesquels nous avons travaillé (comme Adolescentro). La même chose arrive

avec les jeunes participants : cela suscite une thématique spéciale pour nous, celle de

l’homosexualité. La façon dont le thème surgit dans les débats et la vie du groupe, a

provoqué un exercice de respect contagieux.

Comme l’a suggéré Pilar, cela aurait été très intéressant de travailler sur les

nouvelles masculinités, mais nous pensons que cela devrait être une thématique en soi,

que le groupe n’a pas priorisé vue la quantité de thèmes et de sources appréhendée.

Nous pensons qu’entre nous, un travail séparant les hommes des femmes ne

serait pas pertinent, étant donnée la grande intimité et liberté au sein du groupe, qui est

petit et se connaît maintenant très bien. Peut-être que cela pourrait être appliqué dans le

travail avec d’autres groupes, qui a été très timide pendant cette période. Mais même en

mettant l’accent sur les espaces de mobilité des garçons et des filles pendant la

réalisation de la carte sociale de la Maré, nous avons vu que les parcours étaient

pratiquement les mêmes pour cette génération de jeunes.

La perspective de genre a été présente pendant l’analyse des interviews de la

Maré, où les femmes ont eu un rôle crucial dans l’histoire de l’organisation locale.

Nous avons senti, à partir de cela, l’intérêt du groupe de faire un jeu sur le genre,

en reprenant l’histoire de la Maré vécue par un personnage féminin et un personnage

masculin, où la victoire de l’un/e dépendrait de celle de l’autre. Mais les jeunes n’ont

pas finalisé ce qu’ils avaient proposé, de par des processus individuels de démotivation.

4.4. Thèmes de travail

La définition des axes thématiques du projet a été importante, car ils représentent

un point commun du réseau, permettant des comparaisons dans les analyses.

Néanmoins, le thème défini pendant les rencontres été plus parlant pour le groupe, dans

la mesure où il avait été décidé collectivement, étaient plus simples et représentaient des

objectifs à travailler.

Nous nous demandons dans quelle mesure la façon de nommer ces axes a motivé

et inclus de fait les jeunes participants, et s’il n’aurait pas été plus approprié de les

nommer plus simplement. Le projet, et surtout les impressions des jeunes brésiliens,

nous ont aidé à voir l’importance de désintellectualiser nos discussions, afin de

permettre la participation spontanée et se défaire des structures de pouvoir très calquées

sur l’éducation formelle excluante.

29

L’autorégulation sociale a été un concept nouveau et très intéressant. Cela a

consisté en une lunette par laquelle nous avons compris et analysé la construction des

pouvoirs locaux. Nous avons assisté à RJ à un phénomène nouveau, celui que nous

appelons les « milices », comme celle qui domine Rio das Pedras depuis longtemps.

Elles envahissent l’espace des favelas, y compris certaines communautés de la Maré,

disputant le contrôle du lieu aux trafiquants. Elles développent des pratiques de racket

de la population en taxant des services comme le gaz, la TV par câble, l’eau et autres,

sous prétexte qu’elles assurent la « sécurité ». Cette année, il a été d’actualité des

guerres, des tueries, des exécutions dans différents endroits de la ville, augmentant

encore l’horreur dans l’imaginaire de la société concernant les favelas et leurs habitants.

Nous avons débattu de cela avec le groupe qui parvient à démêler qu’au-delà des

promesses des milices d’assurer la paix et d’en finir avec la violence, ce que les média

font, c’est renforcer la société de panique qui finit par justifier le fait que cette option est

« mieux que le trafic ».

Quant aux identités juvéniles, je crois que nous nous sommes tous mis à

respecter la diversité en développant la recherche et les propositions d’actions. Cette

façon d’aborder le travail a été adoptée par le groupe, en particulier pour travailler le

thème de la discrimination.

La participation, davantage qu’une thématique, nous semble être l’objectif

général du projet, une boussole. Sa relation avec le pouvoir, les espaces de pouvoir et

l’empowerment nous a permis d’analyser les conflits dans les processus de participation

et de mieux comprendre les dynamiques à différents niveaux (famille, quartier, ville,

pays).

Le thème de la Construction sociale du territoire, malgré les résistances initiales,

a permis au groupe de percevoir plus clairement le fait que les changements dépendent

de leur action ou l’absence d’action, que tout ce qu’ils font participe à construire le

territoire d’une certaine façon. Cette perspective a été très intéressante dans le processus

de les motiver à intégrer des espaces « politiques » avec lesquels ils ne s’identifiaient

pas. Souvent, notre posture a été d’affirmer : « alors transformez-le, car cet espace est le

vôtre ! ». Devant cette attitude de méfiance face à cette action politique (durant les

manifestations, au théâtre réalisé dans les écoles, dans les conseils et forums), nous

avons analysé combien il est important de comprendre comment les espaces de pouvoir

influencent les politiques, et dans ces espaces, comment on oriente les demandes et les

revendications de la jeunesse des quartiers populaires.

30

En ce moment dans le pays, les conseils de la jeunesse se forment en tant

qu’espaces de pouvoir et de construction de la démocratie. Il faut les occuper et les

qualifier par une participation réelle des jeunes, afin qu’ils ne se transforment pas en

espaces de reproduction des mêmes caractéristiques clientélistes et excluantes de

l’action politique.

Les Conseillers représentent actuellement une forme supérieure de participation

sociale, car d’autres espaces plus affectifs et liés aux lieux d’habitation se vident.

Cependant, sur quoi se construit le conseil de la jeunesse aujourd’hui ? Sur un

réseau ridicule de services et d’autorités qui n’ont jamais rien fait (…) Quelles

sont les questions qui vont mobiliser les jeunes aujourd’hui ? Trouver l’actualité

perdue de la jeunesse. Parfois, un forum mobilisé est beaucoup plus écouté qu’un

conseil fragile. (...) Il est nécessaire d’élargir son pouvoir d’influence sur les

politiques publiques.

(Commentaire de Paulo Carrano, Conseiller National à la Jeunesse, filmé pendant

le Forum et discuté par le groupe)

Nous pensons que si la jeunesse répète juste la façon habituelle de faire de la

politique, cette participation tellement stimulée par les uns et crainte par les autres, ne

fera pas de différence. Mais si le jeune trouve une façon rénovée d’écouter la société,

d’exprimer les demandes de sa génération, d’oser des solutions, cela peut effectivement

être un élément constructeur d’une démocratie et d’une société meilleure pour tous.

Dans cette perspective, Regina Novaes (présidente du Secrétariat National de la

Jeunesse) souligne le fait que nous avons aujourd’hui comme défis de construire sur le

terrain des politiques de jeunesse, un dialogue inter-générationnel, où les jeunes

apportent leur propre façon de faire de la politique et où ils puissent apprendre aussi

avec les plus vieux les valeurs historiques de la démocratie. Un défi encore plus grand,

elle défend des actions qui visent à construire un dialogue intra-générationnel qui

permette d’identifier ce qui unit cette génération, faite de groupes de jeunes

extrêmement hétérogènes.

Nous concluons cette année convaincus que la participation dans ces deux domaines

représente le sens principal des actions du réseau Quartiers du Monde à Rio de Janeiro,

contribuant peut-être à valoriser le fait de faire de la politique avec les diverses

jeunesses et à valoriser également la participation de la jeunesse dans les différents

territoires.

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Le Jeune a perdu l’audace qu’il avait par le passé. La Participation est petite. Peu ont la vision

de ce qui peut être fait pour améliorer les choses. Les gens ne croient pas en la politique.

Marcos, jeune de la Maré

« Le problème de la politique n’est pas dans les homme politiques, mais dans l’hégémonie

d’une certaine façon de concevoir le rôle de la politique dans la vie humaine qui, finalement,

vise à éviter la politique. »

Paulo d`Avila, scientifique politique

32

Annexe 1 CAPITALISATION ANNEE III

PERCEPTION PERSONNELLE DES JEUNES

Ecrit ce qui te vient à l’esprit. Ne t’inquiète pas d’écrire tout bien. Mais pense bien à chaque sujet ! POUR TOUS LES THEMES, les questions sont là pour aider à percevoir et à écrire : - ce qui a changé en toi et dans le groupe, les attitudes, les apprentissages, les choix de vie, les façons de voir les choses. - ce qui a changé dans la relation avec d’autres personnes, institutions, projets, amis, familles, facilitateurs, etc. - les « impacts sur le territoire », c’est ce qui a changé avec les choses que tu fais ou nous faisons?

1. Penses-tu que ta connaissance du territoire (maison, quartier, rue, espaces que tu

fréquentes, pays, etc.) s’est améliorée après cette année de travail ?

A – En quoi? B – Qu’est-ce qui la plus aidé à que cela se produise (cela peut être dans ou en-dehors du projet. Se rappeler de la vidéo, des rencontres, du festival et de ce que vous voulez). C – Qu’est-ce que aimerais, qu’est-ce qui a été différent par rapport à ce que tu espérais, ou ce qui n’a pas pu être fait ? D – Qu’est-ce qui a manqué pour aider à améliorer encore plus cette connaissance? Comment cela pourrait-il être dans le futur?

2. Pensez-vous être dans de meilleures conditions pour s’organiser par vous-mêmes ?

A – Pourquoi? Qu’est-ce qui a changé? B – Qu’est-ce qui a aidé? C – Qu’est-ce qui n’a pas aidé? D – Qu’est-ce qui aurait pu aider? E – Comment aimerais-tu que soit le groupe maintenant?

3. Quelles propositions avez-vous développé pendant cette période, pour vos quartiers? (rappelez-vous que n’importe quel territoire est pertinent, et aussi les tentatives manquées, les contacts, les rêves, les idées et les sentiments)?

A – Qu’est-ce qui a aidé? B – Dans quoi ou comment aurais-tu aimé agir et qui n’a pas été possible? Pourquoi cela n’a pas été possible?

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C – Qu’est-ce qu’on pourrait faire pour rendre cela possible? D – Un rêve de changement, dans quelque territoire que ce soit?

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Annexe 2 E-mail envoyé au Forum des Jeunesses de Rio de Janeiro en mars 2007 et lu pendant la rencontre. Chers amis, Réunis après la dernière réunion du Forum des Jeunesses, les jeunes présents: Ciça, Júnior, Marcos et Wallace, du projet Quartiers du Monde, ont échangé sur la rencontre en essayant de formuler des questions et des propositions, comme convenu ce jour-là. J’envoie ici les conclusions du groupe. Je pense qu’il est intéressant de partager certaines de leurs impressions, en pensant que cela pourrait aider notre réflexion permanente sur la participation. Quelques impressions: La réunion était très institutionnelle, fatigant, autour de questions juridiques qu’on ne maitrise pas. C’est difficile de participer. Comment ça se fait que ces décisions tellement importantes, soient prises dans un espace tellement privé, avec tellement peu de jeunes et peu de structure ? (…) Si on n’avait pas était ici (projet), on n’aurait jamais fait partie de cette choses (…) Je jeune doit être là, ou bien quelqu’un doit être là pour représenter le jeune ? (…) L’invitation par e-mail a été faite d’une façon qui n’allait intéresser personne (…)Si je n’avais pas eu un moment dans la vie où je me suis construit pour ça, je n’aurais jamais su qu’il existait un Conseil et encore moins que j’aillais y aller. Je doute que les jeunes des programmes du gouvernement sachent que cela existe. Ces informations devraient être intégrées aux programmes du gouvernement pour les jeunes. Elles y sont ? Les écoles, c’est elles qui devraient mobiliser les jeunes pour ces espaces… mais elles ne mobilisent même pas pour l’université…(…) Le jeune ne sent pas cet espace comme étant le sien. Moi je ne le ressens pas (…) Le discours des intellectuels et très formel. Il ne faut pas continuer avec toute cette formalité. (…) Je n’ai pas le courage de dire que je ne comprenais pas, les gens allaient penser que j’étais bête. Il fallait commencer par laisser les jeunes parler, et que les autres parlent après pour clarifier et renforcer avec tout ce qui est juridique et politique. Sur les propositions - Conjuve: La proposition 1 semble au groupe plus intéressante. « Faire en sorte que les programmes ne soient pas autant aliénés ». Nous ne pensons pas qu’on doive fragmenter la jeunesse comme cela a été exposé dans la proposition 2. Si quelqu’un représenté la jeunesse, cela n’a pas d’importance de savoir de quel mouvement il est. On doit développer l’idée d’une lutte commune. » Quelques doutes: 1. Quelle est la différence entre un forum et une conférence? Qu’est-ce qui rend une conférence légitime ou valide pour choisir nos représentants ? 2. Quelqu’un peut-il expliquer plus clairement las différences entre un conseil consultatif et un conseil délibératif? Comment se définit la nature de chaque conseil? C’est dans la loi? C’est nous qui le définissons? 3. Est-ce qu’on pourrait faire un schéma très clair du processus suivi par un projet de loi?

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4. Sur quel type de décisions ou de politiques un conseil d’état peut-il donner son avis, contrôler ou décider ? Comment un Conseil comme celui-ci peut-il faire appliquer une politique point par point ? 5. Qu’est-ce que ressort des conseils municipaux, des états et fédéral? 6. Et le Conseil Municipal de la Jeunesse, ne devrait-il pas venir en premier?

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Annexe 3 Rio, 14 mars 2007 Chers/es amis/es, Le Forum des Jeunesse de Janeiro (FJRJ) réalise le 23 mars, à IBASE, Centre de Rio, la Ière Rencontre des Institutions/Mouvements de Jeunes dans le cadre du Forum des Jeunesses de Rio de Janeiro. Actuellement, près de 20 organisations participent aux réunions et activités réalisées par ce réseau. Le FJRJ est né en 2003, à partir du constat du retard de Rio par rapport aux autres états, dans le débat sur les jeunesses. A partir de là, le Forum a déjà réalisé différentes conférences et séminaires, tout en faisant pression sur le pouvoir politique pour adopter et faire appliquer des politiques publiques de jeunesse. Une des réussites du Forum a été la création d’un événement spécifique pour débattre des thèmes liés au quotidien des jeunesses, en ouvrant aussi ce débat aux jeunes des communautés défavorisées. S’est donc mise en place de la « Rencontre de Galera », qui a déjà mobilisé près de 1.000 jeunes de diverses régions de l’état. Les objectifs de cette première rencontre d’organisations sont de promouvoir une plus grande intégration entre les institutions qui participent déjà au FJRJ et de présenter aux entités qui travaillent sur la thématique de la jeunesse le travail réalisé par FJRJ, pour encourager de nouvelles adhésions. Pendant l’événement, qui se déroulera de 10h à 16h30, chaque entité aura dix minutes pour présenter son institution, y compris celles qui n’adhèrent pas encontre au Forum. Il est nécessaire de confirmer sa présence. IBASE se trouve Av. Rio Branco, 124, 8° andar . Plus d’informations par e-mail [email protected] ou par téléphone (21) 3852-0080 (Fransérgio). Programme 10h – Remerciements 10h15 – Présentation et Historique du FJRJ 10h30 – Présentation des institutions 12h30 – Repas 14h00 – Perspectives 2007 14h30 – Pistes de travail Votre présence est essentielle!

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Annexe 4

GUIDE CARTOGRAPHIE SOCIALE

Objectif

Quel est le territoire du jeune?

Quelle est la relation du jeune avec le territoire?

Comment le jeune perçoit-il le territoire?

Quelle est la possibilité pour le jeune de s’approprier du territoire?

Thèmes principaux:

Culturel

Quel est ton territoire sur cette carte?

Espaces de loisir et de rencontre

Conflits existants

Politique

Quels acteurs sont-ils présents dans le quartier?

Qu’est-ce qui mobilise le jeune dans le territoire?

Quels conflits existe-t-il? Comment sont-ils résolus ?

Ecologique

Quels endroits ont les meilleures conditions environnementales?

Eau / Déchets / Pollution à risque / Inondation / glissement de terrain

Economique

Espaces qui vont être transformés

Espaces de travail dans et en-dehors du quartier

Qu’est-ce que le groupe a changé dans le territoire ?

Qu’est-ce que le territoire a changé dans le groupe ?

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Annexe 5

TEXTE ELABORE POUR LA VIDEO – CST / ANNEE III

Il était une fois une flotte portugaise de caravelles (le Portugal n’en avais encore jamais équipée aussi bien),

commandée par l’aristocrate Pedro Álvares Cabral, qui traversait l’Atlantique. Quand tout à coup, par le plus

grand des hasards, elle trouva une terre nouvelle. Cette terre avait déjà un maître. C’était la terre d’un peuple

de bien, qui vivait en harmonie et respectait la nature. Ils aimaient dormir dans un hamac, s’orner de plumes

et marcher nus dans la forêt. On les appela des « Indiens ». Malgré le fait qu’ils pensaient que ces créatures

étaient étranges, les Portugais eurent un contact amical avec eux au début, et échangèrent même des

présents.

Mais l’homme blanc, avec cette histoire de race supérieure, s’est cru le droit de soumettre en esclavage le

pauvre Indien, de prendre possession et d’explorer son territoire. Ainsi, en peu de temps, la seule chose

qu’ils se mirent à échanger, c’était des coups de pieds, et l’Indien, bien-sûr les recevaient. Au cours de la

lutte pour la résistance, plusieurs tribus ont été exterminées par les Portugais. Et certains Indiens

considéraient que la condition d’esclave était tellement intolérable qu’ils se suicidèrent.

Les Portugais voulaient de l’or, mais le Brésil ne donnait pas d’or… Les Portugais laissèrent donc le Brésil

de côté. Un bon point pour les « Indiens » qui pouvaient être tranquilles de nouveau, n’est-ce pas ? Pas du

tout ! Tout à coup apparu un Français qui envahit notre territoire pour faire de la contrebande avec le peu de

bois précieux qui restait.

C’est pour éviter ces vols que le Portugal décida de peupler le Brésil, afin de garantir la possession. Ainsi

apparurent les premières raffineries de sucre qui générèrent des profits considérables. Et c’est comme cela

également que sont arrivés les Africains sur le territoire brésilien, pour être esclavagés. Le trafic négrier était

une activité qui générait également beaucoup d’argent pour les Portugais. Cela faisait gagner tellement

d’argent que l’esclavage des Indiens fut interdit. En achetant autant d’esclaves africains, le Portugal se

remplissait les poches, alors qu’en capturant l’ « Indien » dans la forêt, personne ne gagnait rien. D’autant

plus qu’ils montraient leur « sauvagerie » en affrontant avec violence l’homme blanc.

Le Noir résistait aussi, mais différemment. Quand l’Indien fuyait, il pouvait trouver refuge dans la forêt,

qu’il connaissant comme la paume de sa main, et il y survivait, il pouvait même y retrouver sa famille. Mais

pas le Noir. Lui, il avait été arraché de force à sa terre, séparé de sa famille, avait traversé l’océan dans des

conditions inhumaines pendant des mois dans des bateaux connus sous le nom de « tombeaux », à cause du

grand nombre de personnes qui mouraient pendant le voyage. Une fois arrivés, les Africains étaient vendus

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et marqués au fer rouge, ils devaient travailler 18 heures par jour. Il n’y avait pas d’alternative pour le

Noir…

Malgré toutes ces difficultés, ils ont continué à résister et le plus grand symbole de cette résistance était le

Quilombo dos Palmares. Le quilombo était un territoire nouveau, une communauté, un oasis de liberté caché

dans la forêt. Le leader du quilombo dos Palmares s’appelait Zumbi. C’était un homme fier et fort, qui a

mené pendant des années la lutte pour la résistance contre les oppresseurs qui essayaient d’exterminer tous

les quilombos qu’ils trouvaient. L’organisation et la prospérité des quilombos étaient incroyables! Ils

parvenaient même à faire du commerce avec les villages voisins. Mais les Blancs n’ont pas admis cela très

longtemps. Le Quilombo dos Palmares a été massacré et Zumbi tué. Quand ils ont exposé la tête de Zumbi

sur un poteau en pleine place publique, les Portugais pensaient qu’ils allaient en finir avec le courage de tous

les esclaves et les empêcher de fuir. Ils ne savaient pas que le personnage fier et courageux de Zumbi dos

Palmares continuerait à vivre dans le cœur de chaque Noir qui connaît son histoire.

Du côté du Portugal, tout allait bien avec les raffineries de sucre. Quant aux esclaves, ils se tuaient au travail

dans les plantations et dans la production, ici au Brésil. Les Hollandais avaient la tâche de raffiner et de

distribuer. Les deux pays ont ainsi maintenu des liens d’amitié dans le commerce, jusqu’au moment où

l’Espagne décide d’envahir le Portugal pour prendre ses colonies et les exploiter, et c’est ce qui s’est passé.

Soudain, le Brésil a cessé d’être une colonie portugaise pour devenir une colonie espagnole, et la Hollande

s’est vue interdire le commerce du sucre brésilien. Fous de rage et craignant une crise économique, les

Hollandais décidèrent d’envahir le Brésil. En peu de temps, ils prirent le nord-est et ses raffineries, et les

véritables propriétaires se sont retrouvés les mains vides. Quelle façon de mettre la main sur le territoire des

autres ! Cela laisse deviner qui termine toujours perdant.

A cette époque, certaines choses avaient relativement changé ici au Brésil. Comme la raffinerie du sucre

était un investissement très rentable, grâce au climat tropical, l’élevage du bétail fut interdit sur la côte, pour

se consacrer exclusivement à la production de sucre et fut envoyé pour le sertão et la région sud. Les

aventuriers et les jésuites s’aventuraient toujours plus loin dans la forêt, à la recherche d’Indiens à esclavager

et de petits Indiens à catéchiser. C’est au milieu de tout ce quiproquo que s’est faite la construction sociale

du territoire brésilien : des regards par-ci, un clin d’œil par-là, des petits baisers là-bas, d’autres bisous par

ici, et du jour au lendemain apparurent plein de petits métis qui courraient dans les rues. Et maintenant

alors ? Qu’est-ce qui reste du territoire ?

Avec le temps, les raffineries perdirent de leur valeur économique à cause de la concurrence du sucre venu

des Antilles. Le roi et la cour du Portugal commencèrent à s’arracher les cheveux en pensant que le sucre

brésilien ne financerait plus leurs luxes et leurs plaisirs.

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C’est à ce moment là que tous les regards se sont portés sur l’or brésilien, et soudain, on a vu une multitude

de personnes travailler dans des mines éparpillées dans les régions de Rio, Minas et São Paulo. Ce qui ne

manquait pas à cette époque, c’étaient des Portugais rêveurs. Des milliers de Portugais sont venus par ici

dans l’espoir de trouver de l’or et de devenir riches. On a trouvé de l’or, beaucoup d’or !! Et notre chère

métropole taxait chaque misérable petit pépite d’or trouvée ici par des impôts. La région du sud-est était

devenue riche et commerçait. Le riche devenait plus riche, et le pauvre plus pauvre. Les Noirs, qui ont prêté

leur force physique à la construction des villes et représentaient 75% de la main d’œuvre minière de

l’époque, n’ont profité d’aucun de ces bénéfices.

Le Portugal voulait toujours plus d’impôts, pris sur l’or trouvé ici. Cela devenait impossible à supporter. Un

groupe d’hommes riches et cultivés s’unit dans l’objectif de se libérer des griffes du Portugal et revendiquer

l’égalité pour tous (pour tous ? pas du tout, les esclaves allaient continuer à avoir la même vie, car qui

allaient travailler pour eux si le mouvement triomphait ?). A part ça, leurs intentions étaient bonnes, au

moins pour ceux qui avaient de l’argent. Seulement, en fin de compte, ces intentions sont tombées à l’eau.

Un traître, vous savez ? un X-9, raconta leurs projets et dénonça les noms des leaders de la « Inconfidência »

au gouverneur, en échange du pardon de ses dettes. Ainsi, tous les leaders furent emprisonnés, condamnés et

bannis. Tous, sauf Tiradentes. Lui, il fut fait prisonnier, tué, égorgé, écartelé et sa tête fut exposée sur un

piquet en place publique. Tout cela dans le but d’intimider le peuple. Mais pourquoi seulement Tiradentes? -

Pourquoi? Parce que c’était le plus pauvre, bien-sûr ! Vous voyez, le fait que les pauvres soient maltraités

dans ce pays, ça ne date pas d’aujourd’hui.

Dix ans plus tard explosa la Révolte Baiana. Celle-là, elle venait du peuple, le peuple pauvre et exploité qui

réclamait l’égalité (cette fois-ci pour tous !). Ils voulaient améliorer les conditions de vie de la population, en

s’inspirant des idées de la Révolution française : Liberté, Egalité et Fraternité. Non seulement des Blancs

participèrent à ce mouvement, mais aussi des Noirs, des Métis et même des gens cultivés et pleins aux as.

Mais quand ces derniers ce sont rendus compte que le but était de démocratiser vraiment le Brésil, au point

d’abolir l’esclavage, ils ont laissé tomber. La majorité des participants était des gens simples qui n’avaient

pas de professions réputées. On aurait dit que finalement, le peuple allait faire entendre sa voix !... Mais

non ! C’est clair qu’avec une révolution aussi populaire que ça, des X-9, ce n’est pas ce qui manquait. Alors,

le gouvernement a réagi et la suite, vous la connaissez, non ? Ils tuèrent les plus pauvres en les coupant en je

ne sais combien de morceaux, ils en ont pendus par ci par là, etc, etc, etc.

C’est le Brésil... c’est difficile! Mais au Portugal aussi c’était difficile. L’or était en train d’être épuisé et

Napoléon Bonaparte semait la terreur dans toute l’Europe. Les nerfs étaient à fleur de peau et D. João,

tremblant de peur, réussit à fuir du Portugal, pas fou, avec toute sa famille et une cour de nobles parasites. Et

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devinez où est-ce qu’ils sont allés ? Euh… direct pour « Pindorama »! Alors, le Brésil est devenu un pays

plus luxueux: on a créé le Jardin botanique, la Banque du Brésil, l’Enseignement Supérieur, la Bibliothèque

Royale et l’Académie des Beaux-arts, et ils amenèrent des artistes et des professeurs étrangers qui donnèrent

un énorme complexe d’infériorité aux Brésiliens de l’époque. Et tout ce luxe était uniquement destiné à ce

que la noblesse récemment arrivée du Portugal se sente comme à la maison. Le peuple, lui, recevait juste la

nouvelle que les impôts allaient augmenter.

Personne ne supportait plus la situation: d’un côté, les Brésiliens étaient révoltés de la hausse constante des

impôts perçus par le roi, et de l’autres, les Portugais étaient révoltés de la fuite du roi et de l’abandon de son

peuple, et exigeait son retour au Portugal. Et il est rentré ? Tremblant de peur face à la révolte du peuple. Et

ici au Brésil, il laissa son fils D. Pedro qui proclama la République (à sa manière, c'est-à-dire que le pays

continuait à être contrôlé par son père et lui) et nous a fait une patrie in-dé-pen-dan-te et libre ! Tout n’était

que fête sans la domination du Portugal, les propriétaires terriens et toute la classe riche pouvait augmenter

leurs profits sans peur des impôts.

Mais le peuple, qu’est-il devenu? Comment a-t-il construit son territoire ? De quel territoire s’agit-il ? De

quelle façon interagissons-nous aujourd’hui dans ce grand territoire appelé le Brésil ?

Adilson Adão de Paulo