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Pour citer cet article : Meilleur D, et al. Caractéristiques comportementales et personnelles chez des enfants âgés de 8 à 12 ans (n = 215) présentant un problème alimentaire : étude rétrospective. Neuropsychiatr Enfance Adolesc (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.neurenf.2014.04.004 ARTICLE IN PRESS Modele + NEUADO-960; No. of Pages 9 Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence xxx (2014) xxx–xxx Article original Caractéristiques comportementales et personnelles chez des enfants âgés de 8 à 12 ans (n = 215) présentant un problème alimentaire : étude rétrospective Behavioral and personal characteristics in children aged 8 to 12 years old (n = 215) with an eating disorder: A retrospective study D. Meilleur a,, O. Jamoulle b , D. Taddeo b , J.-Y. Frappier b a Université de Montréal, CP 6128 succursale centre-ville, Montréal, Province de Québec, H3C 3J7 Canada b Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine, Montréal, Canada Résumé But. Cette étude a pour but de décrire les caractéristiques psychologiques, sociodémographiques et somatiques de tous les enfants (âgés de 8 à 12 ans) qui ont consulté pour un problème alimentaire sur une unité de soins pédiatriques d’un centre hospitalier universitaire pendant une période de 15 ans. Méthode. Nous avons revu les dossiers médicaux de 215 enfants à l’aide d’une grille détaillée élaborée pour cette étude. Des statistiques descriptives (tests-t, Chi 2 ) ont été effectuées. Résultats. L’échantillon total est composé majoritairement de filles (92 %, n = 197), 4 % d’entre elles sont des jumelles. Des 215 enfants, 52 % ont été hospitalisés au moins une fois et 48 % ont été soignés en service ambulatoire. Dans l’échantillon, 82 % expriment des préoccupations à l’égard de la nourriture et du poids, 69,4 % ont peur de prendre du poids, 57,5 % désirent encore en perdre et 46,6 % ont des préoccupations par rapport à leur image corporelle. La majorité des enfants, soit 95 %, ont des comportements restrictifs et 13,3 % ont des comportements boulimiques. Des difficultés alimentaires durant l’enfance sont présentes chez 15,9 % des enfants. Un peu plus de la moitié des enfants (55,8 %) a au moins un autre trouble comorbide et la présence d’antécédents familiaux de maladies psychiatriques est notée chez 36,3 % des enfants de l’échantillon. Les filles et les garc ¸ons obtiennent des résultats similaires sur la majorité des variables de l’étude. On note une seule différence significative entre eux : les garc ¸ons sont plus isolés socialement. Des différences significatives sont observées entre les enfants plus jeunes (âgés de 8 à 10 ans) et les plus âgés (10–12 ans) constituant l’échantillon. Conclusion. Les résultats soulèvent des questionnements sur l’étiologie du trouble et sur son éventuelle évolution. Des études sur le devenir de ces enfants sont essentielles afin de mieux les comprendre et nous aider à mieux adapter nos stratégies d’interventions auprès d’eux. © 2014 Publi´ e par Elsevier Masson SAS. Mots clés : Troubles alimentaires ; Enfants ; Prépubères ; Anorexie Abstract Objective. This study aimed to describe psychological, sociodemographic and somatic characteristics of all children aged 8–12 years who received treatments for eating disorders on a pediatric unit of a University Health Centre during a period of 15 years. Methods. We reviewed the medical records of 215 children with a detailed grid. Descriptive statistics (t-test, Chi 2 ) were performed. Results. The overall sample was comprised largely (92%) of girls (n = 197); 4% of whom were twins. Out of the 215 children, 52% were hospitalized at least one time and 48% were seen and treated as outpatients. In the sample, 82% expressed concerns towards food/weight, 69.4% were afraid of gaining weight, 57.5% still want to lose weight and 46.6% had body image preoccupations. Most of the children, e.g. 95%, had restrictive eating behaviors and 13.5% had bulimia symptoms. Eating problems during infancy were present in 15.9% of the sample. More than half of the children (55.8%) had at least one comorbid condition and family history of psychiatric problems was observed for 36.3% of the children. Boys and girls obtained very similar results on all variables of the study. Only one significant difference had been observed between them: boys Cette recherche a été réalisée grâce aux fonds institutionnel du Conseil de Recherche en Sciences Humaines du Canada. Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (D. Meilleur). http://dx.doi.org/10.1016/j.neurenf.2014.04.004 0222-9617/© 2014 Publi´ e par Elsevier Masson SAS.

Caractéristiques comportementales et personnelles chez des enfants âgés de 8 à 12ans (n=215) présentant un problème alimentaire : étude rétrospective

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Page 1: Caractéristiques comportementales et personnelles chez des enfants âgés de 8 à 12ans (n=215) présentant un problème alimentaire : étude rétrospective

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Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence xxx (2014) xxx–xxx

Article original

Caractéristiques comportementales et personnelles chez des enfants âgés de à 12 ans (n = 215) présentant un problème alimentaire : étude rétrospective�

Behavioral and personal characteristics in children aged 8 to 12 years old (n = 215) with an eatingdisorder: A retrospective study

D. Meilleur a,∗, O. Jamoulle b, D. Taddeo b, J.-Y. Frappier b

a Université de Montréal, CP 6128 succursale centre-ville, Montréal, Province de Québec, H3C 3J7 Canadab Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine, Montréal, Canada

ésumé

ut. – Cette étude a pour but de décrire les caractéristiques psychologiques, sociodémographiques et somatiques de tous les enfants (âgés de 8 à2 ans) qui ont consulté pour un problème alimentaire sur une unité de soins pédiatriques d’un centre hospitalier universitaire pendant une périodee 15 ans.éthode. – Nous avons revu les dossiers médicaux de 215 enfants à l’aide d’une grille détaillée élaborée pour cette étude. Des statistiques

escriptives (tests-t, Chi2) ont été effectuées.ésultats. – L’échantillon total est composé majoritairement de filles (92 %, n = 197), 4 % d’entre elles sont des jumelles. Des 215 enfants, 52 % ontté hospitalisés au moins une fois et 48 % ont été soignés en service ambulatoire. Dans l’échantillon, 82 % expriment des préoccupations à l’égarde la nourriture et du poids, 69,4 % ont peur de prendre du poids, 57,5 % désirent encore en perdre et 46,6 % ont des préoccupations par rapport

leur image corporelle. La majorité des enfants, soit 95 %, ont des comportements restrictifs et 13,3 % ont des comportements boulimiques. Desifficultés alimentaires durant l’enfance sont présentes chez 15,9 % des enfants. Un peu plus de la moitié des enfants (55,8 %) a au moins un autrerouble comorbide et la présence d’antécédents familiaux de maladies psychiatriques est notée chez 36,3 % des enfants de l’échantillon. Les fillest les garcons obtiennent des résultats similaires sur la majorité des variables de l’étude. On note une seule différence significative entre eux : lesarcons sont plus isolés socialement. Des différences significatives sont observées entre les enfants plus jeunes (âgés de 8 à 10 ans) et les plus âgés10–12 ans) constituant l’échantillon.onclusion. – Les résultats soulèvent des questionnements sur l’étiologie du trouble et sur son éventuelle évolution. Des études sur le devenir dees enfants sont essentielles afin de mieux les comprendre et nous aider à mieux adapter nos stratégies d’interventions auprès d’eux.

2014 Publie par Elsevier Masson SAS.

ots clés : Troubles alimentaires ; Enfants ; Prépubères ; Anorexie

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Pour citer cet article : Meilleur D, et al. Caractéristiques comportementales et personnelles chez des enfants âgés de 8 à 12 ans (n = 215) présentantun problème alimentaire : étude rétrospective. Neuropsychiatr Enfance Adolesc (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.neurenf.2014.04.004

bjective. – This study aimed to describe psychological, sociodemographic and somatic characteristics of all children aged 8–12 years who receivedreatments for eating disorders on a pediatric unit of a University Health Centre during a period of 15 years.

ethods. – We reviewed the medical records of 215 children with a detailed grid. Descriptive statistics (t-test, Chi2) were performed.esults. – The overall sample was comprised largely (92%) of girls (n = 197); 4% of whom were twins. Out of the 215 children, 52% wereospitalized at least one time and 48% were seen and treated as outpatients. In the sample, 82% expressed concerns towards food/weight, 69.4%ere afraid of gaining weight, 57.5% still want to lose weight and 46.6% had body image preoccupations. Most of the children, e.g. 95%, had

estrictive eating behaviors and 13.5% had bulimia symptoms. Eating problems during infancy were present in 15.9% of the sample. More than halff the children (55.8%) had at least one comorbid condition and family history of psychiatric problems was observed for 36.3% of the children.oys and girls obtained very similar results on all variables of the study. Only one significant difference had been observed between them: boys

� Cette recherche a été réalisée grâce aux fonds institutionnel du Conseil de Recherche en Sciences Humaines du Canada.∗ Auteur correspondant.

Adresse e-mail : [email protected] (D. Meilleur).

http://dx.doi.org/10.1016/j.neurenf.2014.04.004222-9617/© 2014 Publie par Elsevier Masson SAS.

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ere more socially withdrawn. Some significant differences were found between younger children (8–10 years old) and the older one (10–12 yearsld) of the sample.onclusion. – These results bring out questioning on the etiology of ED in children and on their outcome. Follow-up studies of children presentingD are essential to better understand these problems and their evolution in order to adapt our strategies for treating them.

2014 Published by Elsevier Masson SAS.

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eywords: Eating disorders; Prepubertal anorexia; Anorexia; Children

. Contexte théorique

Les troubles alimentaires touchent environ 0,5 à 3 % desemmes dans la population générale [1,2]. Leur présence chezes adultes et les adolescents est reconnue depuis longtemps.ertains cliniciens et chercheurs ont noté une recrudescence deroblèmes alimentaires chez les enfants et les pré-adolescents,oit ceux âgés entre 8 et 12 ans, au cours des dernières années1,3–7]. Il n’est pas clair pour les cliniciens et les chercheursi ces troubles alimentaires s’apparentent à ceux observéshez les enfants plus jeunes (0–6 ans) ou s’ils sont plu-ôt similaires à ceux que l’on retrouve à l’adolescence. Desuteurs soulignent la diversité des présentations cliniques desroblèmes alimentaires chez les enfants qui pourraient les dis-inguer de ceux qui surviennent à l’adolescence et à l’âgedulte.

Malgré l’intérêt de plusieurs auteurs pour ce sujet, nosonnaissances entourant les problèmes alimentaires qui sur-iennent chez les enfants âgés de 8 à 12 ans demeurentragmentaires. Diverses raisons peuvent expliquer cette situa-ion. D’une part, les enfants qui ont des difficultés alimentaires,e par la diversité des symptômes qu’ils présentent, consultentes services et équipes de soins appartenant à des spécialitésariées. Les données cliniques à leur endroit peuvent ainsi seonfondre à l’intérieur d’autres groupes d’âges ou d’autres pro-lèmes spécifiques et provenir de sources variées les rendantifficiles à répertorier. De plus, malgré une certaine recrudes-ence de cas, leur nombre demeure restreint. Il peut donc êtreifficile de constituer un échantillon significatif provenant d’uneul site d’accueil. Aussi, il ne semble pas y avoir de consensusuant à l’appellation privilégiée pour identifier les problèmeslimentaires présentés par ces enfants. Les auteurs utilisentiverses expressions parmi lesquelles on retrouve : troubleslimentaires durant l’enfance, trouble alimentaire d’apparitionrécoce ou trouble alimentaire chez les prépubères. Cettebsence de consensus peut nuire à l’adoption de repères consen-uels permettant un meilleur dépistage des troubles, à leurdentification dans les services et conséquemment à la constitu-ion d’un échantillon de recherche. Les auteurs sont nombreux

noter que le diagnostic de trouble alimentaire non spécifiéEating Disorder Not Otherwise Specified – EDNOS) est plusouvent posé chez les enfants que les diagnostics d’anorexiet de boulimie, les enfants ne rencontrant pas tous les critèresequis [8–11]. Certains auteurs ont même proposé une classifi-

Pour citer cet article : Meilleur D, et al. Caractéristiques comportementales

un problème alimentaire : étude rétrospective. Neuropsychiatr Enfance Ad

ation spécifique pour eux [12] ayant contribué à l’élaboration’une nouvelle catégorie diagnostique, soit le trouble alimen-aire évitant/restriction alimentaire (Avoidant/Restrictive Food

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ntake Disorder – ARFID) dans la version du DSM-V qui visearticulièrement ce groupe d’âge [1].

Au cours des dernières décennies, des études ont tout deême réussi à mettre de l’avant certaines caractéristiques

ropres aux enfants atteints de problèmes alimentaires. Desuteurs suggèrent que l’éventail de comportements alimentairesestrictifs serait moins grand chez les enfants que chez les ado-escents de même que les comportements de boulimie et deomissements [7,12]. L’hyperactivité physique et le refus derendre des liquides seraient plus fréquents chez les enfantsomparativement aux adolescents [7,13,14].

Plusieurs auteurs ont souligné l’absence de distorsion de’image corporelle chez une majorité d’enfants ayant des pro-lèmes alimentaires [7,15]. Leur perte de poids ou l’absence deain de poids serait, chez certains enfants, attribuable au désire s’alimenter sainement plutôt qu’à un désir de minceur oue perte de poids [16] les distinguant des groupes plus âgés.outefois, la crainte de prendre du poids serait présente chezlusieurs d’entre eux [7]. Il semblerait y avoir plus de garconstteints de problèmes alimentaires chez les enfants comparati-ement aux adolescents : des études avancent une proportion de

filles pour 1 garcon [7,17–19], comparativement à 9 filles pour garcon chez les adolescents et adultes [2].

La présence de plaintes somatiques variées associées auxomportements et préoccupations alimentaires chez les enfantsst soulevée par de nombreux auteurs [16]. Les symptômeshysiques orienteraient d’ailleurs fréquemment les premièresnvestigations vers une pathologie médicale, ce qui aurait commeonséquence de retarder le diagnostic [20,21]. D’autres étudesnt mis de l’avant la présence de troubles comorbides dans lesableaux cliniques présentés par les enfants atteints de troubleslimentaires. Parmi les principaux troubles identifiés, on note lesymptômes dépressifs précoces ou associés au problème alimen-aire [7,14,22,23], les symptômes phobiques et obsessionnels7,24], les gestes suicidaires [14], et les troubles alimentairesurant l’enfance [25,26].

Par ailleurs, d’autres auteurs notent qu’il est plus fréquent’identifier un événement déclencheur au problème alimentairehez les enfants comparativement à leurs acolytes plus âgés. Desvénements tels un stress psychosocial, une maladie d’un parentt des commentaires négatifs de l’entourage sur l’apparence sontes plus souvent évoqués comme motif ayant initié le problème7,14,17,22,27].

Les conséquences associées à la présence d’un trouble ali-

et personnelles chez des enfants âgés de 8 à 12 ans (n = 215) présentantolesc (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.neurenf.2014.04.004

entaire sont très préoccupantes chez les enfants en raison deeur impact sur la santé physique et psychique. Certains auteursapportent un pronostic moins favorable lorsque le trouble

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limentaire débute avant l’âge de 13 ans [28]. Desomportements alimentaires qui occasionnent une absence deain de poids, une perte de poids ou une déshydratation rapideeuvent avoir des conséquences graves sur la santé du jeune11,15,16,29]. Les stratégies d’interventions, développées poures adolescents, s’avèrent souvent plus ou moins efficacesuprès des enfants et doivent fréquemment être révisées oudaptées afin de mieux prendre en considération les facteurséveloppementaux propres à cet âge [11]. Les auteurs sontombreux à soulever l’importance d’accroître nos connais-ances concernant les enfants de 8 à 12 ans qui souffrent deCA afin de mieux documenter leurs présentations cliniquest de favoriser une meilleure compréhension des facteursusceptibles de jouer un rôle dans le développement et maintienu problème de même que dans leur évolution [20].

. Objectif

L’objectif de cette recherche de nature rétrospective est deépertorier les caractéristiques somatiques, comportementales etamiliales de tous les enfants âgés de 8 à 12 ans, évalués et suivisour un problème alimentaire au cours d’une période de 15 ansans un centre hospitalier universitaire de la région métropoli-aine québécoise. Parmi l’échantillon de participants constitués,ous tenterons de voir si des différences sont observées sur lesariables en fonction du sexe et de l’âge des enfants. Les résultatsbtenus seront discutés en regard des connaissances actuellesur le sujet et des pistes de réflexion pour des recherches futureseront proposées.

. Méthodologie

L’approbation du comité scientifique et d’éthique à laecherche du centre hospitalier universitaire a été obtenue pourermettre la sélection et la consultation des dossiers médicauxugés pertinents à l’étude.

L’échantillon de l’étude a été constitué à partir des dossierses enfants qui ont consulté au centre hospitalier universi-aire pour des difficultés alimentaires au cours d’une périodee 15 ans. Une première liste de dossiers a été établie à par-ir de mots clés susceptibles de correspondre soit au motif deonsultation ou au diagnostic de l’enfant à son arrivée dans leservices (clinique externe ou hospitalisation). Les mots clés utili-és sont : perte de poids, difficulté/problème/trouble alimentaire,norexie, anorexie atypique, refus de manger, refus alimentaire,hobie alimentaire, boulimie, vomissements, retard de crois-ance, retard staturo-pondéral, arrêt de croissance, absence deain de poids. Les dossiers ainsi sélectionnés ont ensuite éténalysés manuellement par les principaux auteurs de l’étudefin de retrancher ceux des enfants dont les symptômes ou pro-lème(s) alimentaire(s) étaient associés à un trouble organiquep. ex. la fibrose kystique ou une maladie gastrique). Au final,15 dossiers ont été retenus et analysés.

Pour citer cet article : Meilleur D, et al. Caractéristiques comportementales eun problème alimentaire : étude rétrospective. Neuropsychiatr Enfance Ad

. Description de la grille

Les informations ont été recueillies dans les dossiers à partir’une grille d’analyse élaborée spécifiquement pour cette étude

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t composée de 534 items (potentiels) regroupant les variables’intérêt. Une grille a été complétée pour chaque dossier. Unchantillon de 10 % des dossiers a fait l’objet d’un accord inter-uges pour la cotation ; ce dernier a été établi à 90,4 %.

. Résultats

Des statistiques descriptives (analyse de fréquences, test-t,hi2) ont été effectuées pour analyser les résultats obtenus. Les

ésultats pour l’ensemble de l’échantillon sont présentés selones principales variables à l’étude soit les caractéristiques soma-iques, comportementales et personnelles des enfants. Certainesonnées concernant la trajectoire des patients dans les servicesont présentées. Les résultats ont été analysés en tenant compteu sexe des participants. Des comparaisons sur certaines varia-les entre les enfants plus jeunes (8 à 10 ans) et les plus âgés10 à 12 ans) sont rapportées.

. Description de l’échantillon

L’échantillon est composé de 215 enfants ; 197 filles (91,6 %)t 18 garcons (8,4 %). L’âge moyen des enfants à l’arrivée danses services est de 141 mois soit 11 ans et 9 mois (DS = 13,3).e poids moyen à la première visite est de 35,7 kg (DS = 8,6)vec une taille moyenne de 149,6 cm (DS = 10,6) et un indice deasse corporelle moyen de 15,8 (DS = 2,3), le situant entre le

0e et 25e percentile. Un peu plus de la moitié de l’échantillon,oit 52 % (n = 112), a été hospitalisé au moins une fois pour ceroblème. Les garcons sont répartis également entre les enfantsospitalisés et ceux suivis en ambulatoire.

Les personnes ayant initié la consultation pour l’enfant sontariées. Sur 196 enfants pour lesquels il a été possible d’avoir’information, 57 % ont été référés par un médecin, 32 % sontmenés par leurs parents qui ont initié la consultation médicalet 11 % ont été référés par un professionnel ou une personnee l’entourage. La majorité des jeunes (85 %) habitent la régionétropolitaine et ses environs.

. Caractéristiques sociodémographiques

Une majorité d’enfants, soit 67 % est issue de famillesucléaires intactes et habitent avec leurs deux parents bio-ogiques, 28,8 % viennent de familles dont les parents sontéparés/divorcés et 2,9 % ont un parent décédé. Deux partici-antes, soit 0,9 % de l’échantillon, vivent en famille d’accueil.’origine ethnoculturelle est majoritairement canadienne-rancaise, soit à 92 %.

L’âge moyen du père est de 42,4 ans (DS = 6,6) et celui de laère de 40,3 ans (DS = 5,7). Une majorité de mères (78,7 %) et

e pères (94,7 %) ont une occupation professionnelle ou scolaire.rès de la moitié des participants, soit 47 %, viennent d’uneamille composée de deux enfants, 39 % d’une famille de troisnfants et plus et 14 % sont enfants uniques. On note la présence

t personnelles chez des enfants âgés de 8 à 12 ans (n = 215) présentantolesc (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.neurenf.2014.04.004

e jumelles pour 3,7 % de l’échantillon, toutes de sexe féminin.La majorité des enfants, soit 92,5 %, a un cheminement

colaire régulier. Une grande proportion d’entre eux (37,7 %)réquente soit la dernière année du primaire (6e année) ou la

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4 D. Meilleur et al. / Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence xxx (2014) xxx–xxx

Tableau 1Comportements et attitudes à l’égard de l’alimentation.

Filles(n = 197) (%)

Garcons(n = 18) (%)

n total (%)

Comportements de restriction 94,8 94,1 95 (200/211)Activité physique excessive 35,6 46,4 40,2 (78/194)Boulimie 13,4 12,5 13,3 (28/210)Vomissements 15,3 17,6 15,5 (33/213)Utilisation de laxatifs 3,1 0 2,8 (6/211)Réduction du gras et sucre 64,4 75 65,2 (135/207)Évite certains aliments 51 64,7 52,1 (110/211)Couper en petits morceaux 19,2 18,8 19,1 (40/209)Mange les mêmes aliments 17,6 13,3 17,3 (35/202)MR

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remière année du secondaire (34,4 %), 14 % sont en 5e annéet 11 % sont en 2e, 3e ou 4e année du primaire. La fréquenta-ion scolaire récente est décrite comme stable pour la majorité’entre eux soit 89 % et 68 % des enfants se disent satisfaits deeur école.

Aucune différence significative n’est observée entre les fillest les garcons sur l’ensemble des caractéristiques sociodémo-raphiques.

. Caractéristiques somatiques

Une perte de poids est notée chez une grande majorité desnfants de l’échantillon soit chez 90,5 % des participants. Laerte de poids moyenne est de 8,5 kg (DS = 5,9), avec un pour-entage de perte de poids moyen de 17,7 % (DS = 8,6). Lesymptômes alimentaires sont présents en moyenne depuis uneu plus de 7 mois (DS = 5,7), situant leur début aux environs de’âge de 11 ans et 1 mois. Les garcons et les filles sont similairesur tous les aspects somatiques évalués.

Chez les filles, 64 % ont une aménorrhée primaire. Parmi leslles pubères (36 %, n = 71), on note une aménorrhée secondairehez 59 % (n = 41) d’entre elles. À l’arrivée dans les services,,5 % des enfants prennent une médication : 7 recoivent uneédication pour un TDA/TDAH, 3 un anxiolytique et 2 un anti-

épresseur.

. Caractéristiques comportementales et personnelles

.1. Comportements et attitudes à l’égard de l’alimentation

Différents comportements et attitudes à l’égard de’alimentation sont notés chez les enfants. Les comportementse restriction, les diètes et les jeûnes sont présents chez 95 % desnfants de l’échantillon. La grande majorité, soit 65 %, rapportevoir diminué la consommation d’aliments considérés riches enras et en sucre. L’évitement de certains aliments est présent chez2 % de l’échantillon. La présence d’activités physiques exces-

Pour citer cet article : Meilleur D, et al. Caractéristiques comportementales

un problème alimentaire : étude rétrospective. Neuropsychiatr Enfance Ad

ives (p. ex. course à pied, redressements assis, musculation)st notée chez 40 % des enfants. Diverses manies par rapport

l’alimentation sont présentes : couper sa nourriture en petitsorceaux lors des repas (19,1 %), manger souvent les mêmes

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12,5 11,1 (23/207)5,6 13,2 (28/212)

liments (17,3 %) et manger les aliments dans un certain ordre11,1 %). On note que 13,2 % des enfants boivent peu de liquidesu ne s’hydratent pas. Des comportements de régurgitation (5 %)t de rumination (3 %) sont présents chez 8 % de l’échantillon.

La présence de comportements boulimiques est notée chez3,3 % des enfants, leur fréquence est de 1 à 7 fois/semaine pour6 % d’entre eux. Les vomissements sont présents chez 15,5 %e l’échantillon ; leur fréquence est d’une à six fois par semaineour 24 % et quotidienne pour 30 % d’entre eux, soit 4,7 % duotal des enfants. L’utilisation de laxatifs est notée chez 2,8 %es enfants (Tableau 1).

Aucune différence significative n’est observée entre lesarcons et les filles quant aux comportements et attitudes à’égard de l’alimentation.

.2. Préoccupations à l’égard de l’alimentation, du poidst de l’image corporelle

La majorité des enfants, soit 82,5 %, exprime des préoc-upations face à l’alimentation. Différentes motivations sontxprimées par les enfants pour expliquer leurs comportements :4,3 % disent avoir modifié leur alimentation dans le but de man-er de facon saine (« manger santé ») ; 14,4 % disent craindre lesaux de ventre après avoir mangé ; et 10 % ont peur de vomir

u d’avoir la nausée. La crainte de s’étouffer est exprimée par,3 % des jeunes et la même proportion (5,3 %) rapporte la pré-ence d’une sensation de « boule dans la gorge » au moment dea déglutition pour expliquer la diminution des apports alimen-aires.

La crainte de prendre du poids est exprimée par une majo-ité d’enfants, soit 69,4 %, et plusieurs souhaitent encore perdreu poids au moment de la première consultation, soit 57,5 %.eulement 7,8 % disent craindre de perdre du poids et 19,2 %ouhaitent en gagner. On note que 15,6 % disent avoir peur derandir.

Un peu plus de la moitié des enfants, soit 54 %, ontne perception d’eux-mêmes qualifiée de bonne ou moyenne

et personnelles chez des enfants âgés de 8 à 12 ans (n = 215) présentantolesc (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.neurenf.2014.04.004

« correcte »). En ce qui concerne la perception de l’image corpo-elle, 46,6 % disent se trouver gros, 30 % se considèrent commetant normaux et 19 % verbalisent se trouver maigres. Une majo-ité d’enfants (59 %) mentionne entretenir de bonnes relations

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Tableau 2Préoccupations à l’égard de l’alimentation, du poids et de l’image corporelle.

Filles(n = 197) (%)

Garcons(n = 18) (%)

n total (%)

Préoccupations face à l’alimentation 83,9 66,7 82,5 (174/211)Désir de manger sainement 14,8 31,3 16,1 (33/205)Craint les maux de ventre 14,2 16,7 14,4 (30/208)Peur de vomir/nausées 9,9 11,1 10 (21/209)Crainte de prendre du poids 68,9 75 69,4 (143/206)Désire encore perdre du poids 59,1 41,2 57,5 (111/193)Verbalise peur de grandir 16,5 6,3 15,6 (29/186)Perception de soi (bonne/moyenne) 53,6 58,4 54 (81/150)Verbalise se trouver gros(se) 47,1 40 46,6 (76/163)Perception IC normale 30 30,1 30 (49/163)Bonnes relations avec les parents 58,8 61,5 59 (98/166)I

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solées socialement 9,9

p ≤ 0,05.

vec leurs parents. Au plan social, 62,6 % des enfants (64,3 %es filles et 43,8 % des garcons) disent avoir plusieurs amis etls décrivent leur relation avec eux comme étant satisfaisante77,5 %). Toutefois, un nombre significativement plus élevé dearcons ont peu d’amis et sont isolés socialement, et ce, depuisongtemps (31,3 % vs 9,9 %, x2 (3, n = 198) = 9,345, p = 0,025).l s’agit de la seule différence significative entre les sexes desarticipants sur cette dimension (Tableau 2).

Plusieurs enfants expriment des plaintes somatiques. Ces der-ières sont de natures variées. Parmi les plus fréquentes, onetrouve les douleurs abdominales et les étourdissements quiont rapportés par la même proportion d’enfants soit 25,5 %.nviron 21,5 % des enfants souffrent de constipation, 13,1 %nt des céphalées, 11,7 % disent avoir des nausées, 7 % ontne sensation de satiété précoce et 5 % ont du reflux ou de laysphagie.

.3. Antécédents

On note à l’histoire développementale des difficultés alimen-aires durant l’enfance chez 15,9 % des enfants de l’échantillon.n peu plus de 9 % sont décrits par les parents comme des

petits mangeurs », 10,5 % comme ayant « peu d’appétit »,,2 % ont souffert de douleurs gastriques durant l’enfance et,3 % d’allergies alimentaires.

Parmi les enfants pour lesquels les données sont disponibles,n note la présence d’idées suicidaires chez 11 % d’entre eux et

% ont déjà posé un geste suicidaire. Des abus physiques sontrésents chez 5,6 % et la présence d’abus sexuel est notée chez,6 % d’entre eux. De l’absentéisme scolaire est présent chez

% des enfants. Des comportements d’automutilation sont notéshez 5,1 % des enfants, les principaux comportements sont : serapper, se pincer, se lacérer certaines parties du corps, s’arracheres cils ou des cheveux.

Parmi les principaux événements identifiés par le jeuneu par une personne de son entourage comme déclencheurs

Pour citer cet article : Meilleur D, et al. Caractéristiques comportementales eun problème alimentaire : étude rétrospective. Neuropsychiatr Enfance Ad

u trouble, 22,7 % (44/194) mentionnent avoir fait l’objete railleries ou de moqueries par rapport à leur apparencehysique ; 9,4 % (19/202) rapportent un problème de santé pré-édant le début du trouble (p. ex. : gastroentérite) et 5,8 %

vddp

31,3* 11,6 (23/198)

11/191) soulignent la présence de conflits entre les parentsTableau 3).

On n’observe aucune différence significative entre les fillest les garcons concernant les antécédents.

0. Trajectoires dans les services

Sur les 215 enfants, un peu plus de la moitié, soit 52 %n = 112) a été hospitalisée. Parmi ceux-ci, 59 % l’ont été uneois, 17 % ont été hospitalisés à deux reprises, et 24 % l’ont étérois fois et plus. Près des deux tiers (67 %) de ces enfants ontté hospitalisés à leur première visite, suggérant un état de santéhysique précaire à leur arrivée dans les services. Les filles et lesarcons suivis en clinique ambulatoire (92 % vs 7,8 %) et ceuxospitalisés (92 % vs 8 %) sont répartis de manière similaire.

1. Comparaisons entre les enfants plus jeunes et leslus âgés

Des comparaisons sur les principales variables à l’étude ontté effectuées entre les enfants en fonction de leur âge. À cetten, ils ont été divisés en deux groupes soit : les enfants âgése 8 à 10 ans (n = 18) et ceux âgés de plus de 10 ans (n = 197).eules les différences significatives sont rapportées.

Une proportion significativement plus grande d’enfants âgése 8 à 10 ans a été hospitalisée au moins une fois (77,8 % vs9,7 %, x2 (1, n = 215) = 5,19, p = 0,027). Ces derniers sont plusombreux à prendre une médication à leur arrivée dans les ser-ices (27,8 % vs 7,7 %, x2 (1, n = 212) = 7,75, p = 0,017). Laédication prescrite la plus fréquente est un psychostimulant

our un trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperacti-ité.

Concernant leurs attitudes à l’égard du poids, de la nour-iture et de leur image corporelle, les enfants plus jeunesont significativement moins nombreux à exprimer craindree prendre du poids comparativement aux plus âgés (26,7 %

2

t personnelles chez des enfants âgés de 8 à 12 ans (n = 215) présentantolesc (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.neurenf.2014.04.004

s 72,8 %, x (1, n = 206) = 13,93, p = 0,001). La présence’activité physique excessive (hyperactivité) visant la pertee poids est significativement moins élevée chez les enfantslus jeunes comparativement aux autres (5,6 % vs 39,3 %,

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ARTICLE IN PRESSModele +NEUADO-960; No. of Pages 9

6 D. Meilleur et al. / Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence xxx (2014) xxx–xxx

Tableau 3Antécédents médicaux et psychiatriques.

Filles(n = 197) (%)

Garcons(n = 18) (%)

n total (%)

Difficultés alimentaires en enfance 15,8 16,7 15,9 (34/214)Idées suicidaires 12 0 11 (20/182)Gestes suicidaires 2,4 0 2,2 (4/182)Abus physiques 6,1 0 5,6 (11/197)AA

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bus sexuels 5,0

utomutilation 5,5

2 (3, n = 214) = 28,27, p = 0,000). Les enfants plus jeunesont significativement moins nombreux à avoir une percep-ion de soi négative comparativement aux plus âgés (9,1 % vs8,9 %, x2 (2, n = 150) = 6,66, p = 0,036). Les enfants plus jeunesont significativement plus nombreux à craindre les maux deentre suite à l’ingestion de nourriture (41,2 % vs 12 %, x2 (1,

= 208) = 10,74, p = 0,005) et à expérimenter des douleurs gas-riques comparativement aux autres enfants (23,5 % vs 4,7 %,2 (1, n = 209) = 9,50, p = 0,014).

Les enfants plus jeunes ont significativement plus de troublesomorbides que les autres (x2 (3, n = 215) = 26,95, p = 0,000) ;n note une proportion significativement plus élevée de pro-lème de comportement (21,4 % vs 5,1 %, x2 (1, n = 190) = 5,83,

= 0,05) et de difficultés attentionnelles (20 % vs 3,9 %, x2

1, n = 195) = 7,39, p = 0,03). Le pourcentage d’abus physiqueu sexuel est plus élevé chez les plus jeunes (21,4 % vs 8 %)ans toutefois être significatif. On trouve plus d’antécédentse troubles alimentaires durant l’enfance chez les plus jeunes50 % vs 12,8 %, x2 (1, n = 214) = 17,11, p = 0,000), les plus fré-uents étant l’alimentation sélective (47,1 % vs 5,7 %, x2 (1,

= 209) = 32,28, p = 0,000) et les « petits mangeurs » (35,3 % vs,3 %, x2 (1, n = 209) = 12,05, p = 0,004).

Il y a significativement plus d’antécédents familiaux deroubles psychiatriques chez les enfants âgés de 8 à 10 ans72,2 % vs 33 %, x2 (3, n = 215) = 18,49, p =0 ,000). La présence

Pour citer cet article : Meilleur D, et al. Caractéristiques comportementales

un problème alimentaire : étude rétrospective. Neuropsychiatr Enfance Ad

’antécédent de dépression est significativement plus élevéehez les pères des enfants plus jeunes (21,4 % vs 3,9 %, x2

1, n = 167) = 7,71, p = 0,029). La présence d’antécédents de

sprd

ableau 4omparaisons entre les enfants plus jeunes et les plus âgés.

Enfants 8–10 ans(n = 18) (%)

u moins une hospitalisation 77,8***

édication à l’arrivée 27,8***

rainte de prendre du poids 26,7

raint les maux de ventre 41,2***

ctivité physique excessive 5,6

erception de soi négative 9,1

ouleurs gastriques 23,5*

u moins un trouble comorbide 100*

roblèmes de comportements 21,4***

ifficultés attentionnelles 20***

ifficultés alimentaires enfance 50*

Alimentation sélective 47,1*

Petits mangeurs 35,3**

ntécédents familiaux psychiatriques 72,2*

p ≤ 0,001 ; **p ≤ 0,01 ; *** p ≤ 0,05.

0 4,6 (9/196)0 5,1 (10/198)

roubles alimentaires dans la famille est présente dans une pro-ortion similaire chez les deux groupes (20 %) (Tableau 4).

2. Discussion

Cette étude décrit diverses caractéristiques observées chezn nombre important d’enfants âgés de 8 à 12 ans qui présententn trouble alimentaire. Les résultats sont discutés en regard desonnaissances retrouvées dans la littérature scientifique sur leujet et des implications cliniques qu’ils soulèvent.

L’échantillon de 215 sujets est l’un des plus importants, enermes quantitatifs, à avoir été constitué à partir d’un même

ilieu clinique pour ce groupe d’âge parmi les études sur le sujet.l permet d’avancer des conclusions robustes quant à certainesaractéristiques identifiées chez ces enfants.

Le ratio garcon:fille observé dans notre échantillon, soit 1:10,’apparente à celui que l’on retrouve chez les adolescents2], contrairement à ce qui est rapporté dans d’autres études7,17–19]. Diverses hypothèses sont avancées pour tenter’expliquer ce résultat. Il est possible que les garcons ne soientas référés aussi rapidement et fréquemment que les filles danses services spécialisés pour un trouble alimentaire, soit parceue les problèmes alimentaires sont moins souvent soupconnést investigués chez les garcons par les intervenants [19,30–32],

et personnelles chez des enfants âgés de 8 à 12 ans (n = 215) présentantolesc (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.neurenf.2014.04.004

oit parce qu’ils sont identifiés plus tardivement, donc à un âgelus avancé, lorsque les symptômes du trouble sont plus appa-ents, comme le suggèrent certains auteurs [19,33]. À ce propos,ans notre étude, on remarque d’ailleurs qu’aucun garcon ne

Enfants 10–12 ans(n = 197) (%) n total (%)

49,7 52,1 (112/215)7,7 9,4 (20/212)

72,8* 69,4 (143/206)12 14,4 (30/208)39,3* 36,4 (78/214)48,9*** 46 (69/150)

4,7 6,2 (13/209)51,8 55,8 (120/215)

5,1 6,3 (12/190)3,9 5,1 (10/195)

12,8 15,9 (34/214)5,7 9,1 (19/209)8,3 10,5 (22/209)

33 36,3 (78/215)

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D. Meilleur et al. / Neuropsychiatrie de l’e

ait partie des enfants plus jeunes, ce qui appuie l’idée que lesarcons sont amenés en consultation plus tardivement.

À leur arrivée dans les services, la majorité des enfants de’étude affiche une perte de poids importante (17 % de leur poidsorporel antérieur), apparue en moyenne au cours des 7 derniersois et l’IMC se situe en moyenne entre le 10e et 25e percentile

our l’âge. Ces résultats suggèrent que la perte de poids est sur-enue assez rapidement chez ces enfants et qu’elle a entraîné desonséquences importantes sur leur santé. La moitié des enfants até hospitalisé au moins une fois, et parmi ceux-ci, une majorité’a été à l’intérieur du premier mois suivant le premier rendez-ous. Par ailleurs, les conséquences importantes sur la santéhysique peuvent probablement expliquer le court laps de tempsntre le début des symptômes et la première consultation. Cesésultats appuient ceux rapportés par d’autres études concernanta perte de poids rapide observée chez plusieurs enfants.

L’analyse des résultats permet de constater qu’une grandeajorité des enfants présente des comportements de restriction

limentaire : soit ils ont diminué leurs apports alimentaires, soitls évitent de manger des aliments gras ou sucrés. Les résultatse notre étude mettent aussi de l’avant que presque la moitié desnfants exprime se « trouver gros » (46,6 %) suggérant la pré-ence d’une distorsion de l’image corporelle, la majorité (69 %)raint de prendre du poids et plus de la moitié souhaite encoreerdre du poids (57 %). Ces résultats suggèrent que l’adoptiones comportements restrictifs chez ces enfants est associée soit à’évitement d’un gain de poids, soit à des préoccupations entou-ant la saine alimentation, soit à la recherche d’une perte deoids. Ils suggèrent aussi la présence de préoccupations liées

l’image corporelle chez plusieurs, et potentiellement la pré-ence d’une altération de l’image corporelle chez certains. Cesomportements s’apparentent étroitement aux présentations cli-iques observées chez les adolescents et appuient les résultats’études qui rapportent la présence de préoccupations envers’image corporelle chez certains jeunes dès le primaire [34], maisont contraires aux études qui rapportent peu ou pas de présencee distorsion de l’image corporelle chez les enfants souffrante trouble alimentaire [7,15,16]. Le fait que l’âge moyen deotre échantillon (11,7 ans) soit très près de celui typiquementssocié au début de l’adolescence (12 ans) explique peut-être enartie la similarité de certains résultats à ceux obtenus auprès’échantillons adolescents.

Les résultats de notre étude soulignent que plusieurs enfants13 %) boivent peu, comportement qui peut avoir des consé-uences graves sur leur santé physique. Ces résultats vont danse même sens que ceux rapportés par d’autres auteurs [7].es comportements boulimiques (13,5 %) et purgatifs (15,6 %)bservés sont légèrement plus élevés que ce qui était attendut ceux rapportés par certains auteurs [20]. Ils appuient toute-ois l’hypothèse voulant que les comportements boulimiques eturgatifs chez les enfants soient plus souvent présents que ceui est rapporté dans les études et qu’ils seraient possiblementous-diagnostiqués car peu soupconnés et investigués [35]. Il

Pour citer cet article : Meilleur D, et al. Caractéristiques comportementales eun problème alimentaire : étude rétrospective. Neuropsychiatr Enfance Ad

st possible toutefois que le fort pourcentage d’enfants de notrechantillon qui présentent des vomissements (15,6 %) ait éténfluencé par les critères utilisés (mots clés) pour sélectionneres dossiers des enfants de l’échantillon. Par ailleurs on note la

decd

e et de l’adolescence xxx (2014) xxx–xxx 7

résence de plaintes somatiques chez de nombreux enfants toutomme le rapportent plusieurs auteurs [16,18].

On note que l’âge moyen de début des difficultés coïncidevec le dernier cycle du primaire soit les cinquième et sixièmennées au Québec. Cette période est marquée par d’importantshangements physiologiques, psychologiques et sociaux (p. ex.’apparition des transformations pubertaires, la fin de l’écolerimaire, la transition vers l’école secondaire). Cette période deransition peut apporter son lot de défis susceptibles d’entraînerne plus grande vulnérabilité chez le jeune. Dans notre étude,e principal élément déclencheur identifié chez les enfants esta présence de moqueries subies par rapport à leur apparencehysique. Cet élément suggère que pour certains enfants, uneemarque désobligeante recue sur leur apparence physique aoit initié ou renforcé une préoccupation entourant leur imageorporelle et possiblement une modification des comportementslimentaires.

Les garcons sont similaires aux filles sur la grande majoritées variables de l’étude. La seule différence significative obser-ée entre les sexes est l’isolement social qui est plus présent chezes garcons que chez les filles, et ce, depuis plus longtemps. Ceernier élément suggère que la faible socialisation des garconse serait pas uniquement attribuable à la présence du trouble ali-entaire. Cette grande similarité entre garcons et filles appuie,

notre avis, l’hypothèse voulant que des facteurs psychiquest physiques communs, liés entre autre à la période développe-entale, soient impliqués dans le développement du problème

limentaire.La forte proportion d’enfants dans l’échantillon qui

résentent au moins un trouble comorbide suscite des inter-ogations. On peut se questionner sur le lien possible entrees troubles comorbides (anxiété, humeur triste, déficit de’attention, trouble de comportement, etc. . .) identifiés chez cer-ains enfants et le développement du trouble alimentaire. Larésence du premier pourrait mettre plus à risque ces enfants deévelopper un trouble alimentaire et/ou qu’il puisse en accentuer’intensité. Par ailleurs, cette intensité pourrait favoriser qu’iloit repéré plus rapidement, par exemple chez les plus jeunesnfants du groupe. On peut aussi faire l’hypothèse inverse, c’est--dire que la présence du trouble alimentaire a pu influencer’apparition ou la manifestation d’un autre trouble psychia-rique. Une troisième hypothèse avancée est que les difficultéses enfants se manifestent différemment selon les étapes deéveloppement qu’ils traversent, pouvant prendre ainsi diversesormes ou symptômes au cours des années. Par exemple, chezertains enfants le nombre plus élevé de comportements res-rictifs, de plaintes somatiques, et la présence d’hyperactivitéhysique pourraient suggérer la présence d’éléments anxieuxhez certains d’entre eux. Ces comportements pourraient êtrene manifestation de leur anxiété, une facon d’exprimer cetteernière autrement que par la parole. De même, la présencemportante d’idées et de gestes suicidaires et de comportements’automutilation pourrait être associée, chez d’autres, à des

t personnelles chez des enfants âgés de 8 à 12 ans (n = 215) présentantolesc (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.neurenf.2014.04.004

ifficultés dans la régulation émotionnelle. Ainsi, certains desnfants de l’échantillon pourraient avoir présenté des tableauxliniques variés avec des symptômes diversifiés au cours de leuréveloppement. Ces symptômes témoigneraient de difficultés

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ARTICLE IN PRESSModele +NEUADO-960; No. of Pages 9

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D. Meilleur et al. / Neuropsychiatrie de l’e

ersonnelles « stables » dans le fonctionnement du jeune mais seanifestant différemment selon l’âge. Ces résultats iraient dans

e même sens que les études portant sur l’évolution des adoles-ents et adultes avec TCA qui rapportent la présence de troublesomorbides (troubles anxieux et de l’humeur) importants [36].n ce sens, la classification proposée par Lask et Bryan-Waughour ce groupe d’âge, rend bien compte de la diversité possiblees présentations cliniques et des différents éléments potentiel-ement impliqués dans le trouble [37]. Il faudra observer avece temps, si la nouvelle catégorie proposée dans le DSM-V, soit’ARFID, sera efficace pour rendre compte de cette pluralité desableaux cliniques.

Par ailleurs, on note aussi chez les enfants plus jeunes une plusrande fréquence de problèmes alimentaires durant l’enfance, deroubles comorbides personnels et d’antécédents psychiatriquesans la famille (généraux). À leur arrivée dans les serviceses enfants sont plus nombreux à prendre une médication pourn autre trouble, (principalement pour un déficit attentionnel)mpliquant qu’ils ont déjà consulté un médecin pour cet autreroblème. La majorité d’entre eux ont été hospitalisés à au moinsne reprise. Ces résultats suggèrent que les enfants plus jeunesrésentent un tableau clinique plus sévère et potentiellement plusomplexe. La présence importante de problème alimentaire dans’enfance chez les plus jeunes (50 %) a peut-être fait en sorte que’entourage (parents, médecin) est demeuré vigilant face à leurvolution et aux éventuelles répercussions sur le plan physiqueermettant de les dépister rapidement. Toutefois, compte tenu duombre restreint d’enfants plus jeunes, il importe de demeurerrudent dans l’interprétation de ces résultats.

3. Limites à l’étude

Certaines limites à cette étude doivent être mentionnées.’abord, les données ont été recueillies dans les dossiers médi-

aux. Malgré une certaine standardisation dans les questionsosées aux jeunes et consignées aux dossiers par les différentsntervenants, la majorité des informations n’ont pas été colligées

l’aide d’instruments standardisés mais bien par l’entremise’entrevues. Une part de subjectivité chez les intervenants neeut être écartée quant à la formulation et la nature des questionsosées et la transcription des réponses. Ceci explique aussi enrande partie le nombre important de données manquantes pourertaines variables. Aussi, malgré un excellent accord inter-jugesans la cotation des grilles à partir des données dans les dossiers,n ne peut exclure une part de subjectivité chez les coteurs.’autre part, nous n’avons pas effectué la même collecte deonnées et les mêmes analyses dans les dossiers d’adolescents,e qui aurait permis de comparer les résultats obtenus chez leslus jeunes avec les plus âgés, et de pouvoir ainsi mieux statuerur les particularités observées chez les enfants. Finalement,algré une sélection minutieuse et attentive des dossiers, nous

e pouvons écarter la possibilité que certains ont pu échapper notre sélection, nous privant d’informations pertinentes.

Pour citer cet article : Meilleur D, et al. Caractéristiques comportementales

un problème alimentaire : étude rétrospective. Neuropsychiatr Enfance Ad

4. Conclusion

Cette étude dresse un portrait détaillé d’un groupe d’enfantsui ont été évalués et traités pour un trouble alimentaire. Les

e et de l’adolescence xxx (2014) xxx–xxx

ésultats permettent d’approfondir nos connaissances sur lesrésentations cliniques de ces enfants. Cette étude répertorielusieurs variables chez un nombre important d’enfants. Cer-ains résultats vont dans le même sens que ceux rapportés danses études antérieures sur le sujet, alors que d’autres vont dansne direction différente. Les résultats soulèvent l’importance deoursuivre nos travaux de recherche auprès de cette clientèle cares tableaux cliniques identifiés soulignent la présence de symp-ômes qui mettent à risque la santé physique et psychologiquee ces enfants et suggèrent, pour certains d’entre eux, la pré-ence d’autres troubles ou difficultés questionnant leur devenir.es efforts de prévention et de dépistage précoce de ces troublesoivent être poursuivis.

L’étude souligne la similarité entre les filles et les garconsur la grande majorité des variables. La seule différence signi-cative observée se situe au niveau de la vie sociale. L’étudeermet de distinguer les enfants âgés de 8 à 10 ans des autresur quelques variables. Les résultats suggèrent qu’ils ont uneréquence de troubles comorbides plus élevée, des antécédentse troubles alimentaires dans l’enfance plus fréquents et desntécédents psychiatriques familiaux plus nombreux. Plus de laoitié des enfants de l’échantillon de l’étude présente au moins

n autre trouble comorbide à leur problème alimentaire et plusu tiers ont des antécédents psychiatriques dans la famille. Cesacteurs soulèvent des questionnements autant sur l’étiologie durouble que sur son éventuelle évolution. Est-ce que ces facteursouent en faveur d’un pronostic favorable ou au contraire sont-ilslutôt précurseurs d’un pronostic défavorable ? Des études lon-itudinales auprès de ces enfants sont essentielles afin de mieuxerner leur devenir et nous aider à mieux adapter nos stratégies’intervention auprès d’eux.

éclaration d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts enelation avec cet article.

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