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Faculté des Sciences Département de biologie, Ecologie et Evolution Institut des Sciences Environnementales Section biologie de la conservation Caractérisation génétique et conservation des populations de coronelles lisses ( Coronella austriaca, Laurenti 1768) en Wallonie. Mémoire présenté par Julie Cauwenbergh en vue de l’obtention du diplôme de master en Sciences biologiques. Promoteur : E. Sérusiaux Superviseurs : E. Graitson et S. Ursenbacher

Caractérisation génétique et conservation des populations ... · comme peuvent l’être certaines routes (Rodriguez et al., 1996), en particulier pour des animaux se déplaçant

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Faculté des Sciences – Département de biologie, Ecologie et Evolution 

 

Institut des Sciences Environnementales Section biologie de la conservation 

Caractérisation génétique et conservation des 

populations de coronelles lisses (Coronella austriaca, 

Laurenti 1768) en Wallonie. 

 Mémoire présenté par Julie Cauwenbergh en vue de l’obtention du diplôme 

de master en Sciences biologiques. 

Promoteur : E. Sérusiaux 

Superviseurs : E. Graitson et S. Ursenbacher 

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" Pour conserver la stabilité il faut conserver la variété "  

Joël de Rosnay 

 

   

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Faculté des Sciences – Département de biologie, Ecologie et Evolution 

 

Institut des Sciences Environnementales Section biologie de la conservation 

Caractérisation génétique et conservation des 

populations de coronelles lisses (Coronella austriaca, 

Laurenti 1768) en Wallonie. 

Membres du jury : 

Professeur Jean‐Pierre Thomé, président, 

Professeur Emmanuël Sérusiaux, promoteur, 

Docteur Sylvain Ursenbacher, 

Docteur Mathieu Denoël, 

Docteur Johan Michaux. 

 

Année académique 2011‐2012 

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Remerciements 

Au terme de ce travail, Je tiens à remercier mon promoteur Mr Sérusiaux pour m’avoir guidée vers  ce  projet  et  pour  son  accueil  au  sein  du  département  Biologie,  Ecologie  et  Evolution (BEE).  

Parce que ce mémoire est avant tout une association entre la Belgique et la Suisse, je tiens à remercier mes encadrants Eric Graiston et Sylvain Ursenbacher qui ont tous les deux partagé leurs compétences, leur savoir et leur pratiques dans leur domaine respectif. Mais aussi parce qu’ils  ont  fait  preuve  d’une  grande  patience,  ce  qui  m’a  permis  d’évoluer  en  tant  que scientifique.  

Je  ne  remercierais  jamais    assez  les membres  du NLU  (Institut  für Natur,  Landschafts  und Umweltschutz ) qui m’ont accueilli comme un membre à part entière de l’équipe et qui m’ont apporté  de  nombreux  conseils  ou  simplement  pour  les  nombreuses  discutions  au  bord  du Rhin. Je pense plus particulièrement à Silvia Geser, Jean‐Pierre vache, Matthieu Raemy, Hans‐Peter, Ellen Häussler, Katharina Hesse, Eliane Riedener et Ruckli Regina, Denes Schmera et Mr Bruno Baur, le chef du département. 

Pour sa gentillesse, ses bons conseils et sa disponibilité, je remercie Céline Geiser sans qui je n’aurais jamais réussi à dompter PATHMATRIX. Et merci à Nicolas Ray pour son aide. 

Pour  leur  patience  et  leurs  réponses  à  mes  nombreuses  questions  concernant  Arc  Gis,  je remercie les membres de l’aCREA (unité de recherche du département BEE) Claude Dopagne et Hendrickx Sébastien.  

Je n’en serais peut‐être pas la aujourd’hui sans le soutien de mes collègues et amis, les futurs diplômés de BOE, grand cru 2012. Sans oublié mes « vrais » amis, qui malgré mes absences, ont toujours été derrière moi.  

Un grand merci à mes photographes Charlotte Mathelart et Séverine Dalleur. 

A Thiago Vynckier mon « frère d’armes » et à Aurore Seredynski, ma référence. 

Enfin,  je  n’aurais  jamais  pu  terminer  mes  études  sans  le  soutien  inconditionnel  de  mes parents, de mon frère et de ma sœur. Parce que sans vous, je ne serais pas moi. 

Merci Miguel  pour  la  patience  dont  tu  as  fait  preuve,  pour  tes  conseils,  pour  ton  amour… pour être toi. 

À vous tous, merci !  

 

 

 

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Résumé 

 

La  crise  de  la  biodiversité  actuelle  est  telle,  que  les  scientifiques  n’hésitent  pas  à  parler  de  6ème extinction. A ce jour, l’une des plus grande menaces pesant sur les espèces animales ou végétale, est la fragmentation de leur habitat. Qu’il soit totalement détruit ou partiellement morcelé, l’impact sur les  espèces  est  généralement  néfaste,  allant  d’une  « simple »  diminution  de  l’effectif  de  la population à l’extinction pure et simple de celle‐ci.  

De plus, il existe un lien entre la diversité génétique d’une espèce et la taille de ses effectifs, lorsque les effectifs diminuent, la diversité diminue aussi. Hors cette diversité est nécessaire pour faire face aux  divers  changements  environnementaux  (climat,  pollution,  maladie,  déforestation  et  autres). Cependant,  cette  diversité  génétique  peut  se maintenir  aux  échanges  de  gènes  entre  les  diverses populations  d’une  espèce.  Ce  qui  n’est  plus  le  cas  lorsque  les  individus  sont  isolés  suite  à  la fragmentation de leur habitat.  

L’objectif  de  cette étude est  de  déterminer  la  structure  populationnelle et  la  santé  génétique  des coronelles  lisses  (Coronella  autriaca) en Wallonie  afin  d’identifier  si  la  fragmentation  d’habit  à  un impact sur cette espèce. Mais aussi, déterminer les variables paysagères qui auraient un impact sur la dispersion des individus. 

Les analyses ADN sur 7 marqueurs satellites ont montré une faible différenciation entres les 40 sites échantillonnés  et  un  flux  génique  suffisamment  important  pour  maintenir  une  bonne  diversité génétique.  Les  analyses  statistiques  ont  permis  de  définir  la  structure  comme  étant  une métapopulation ou les unités populationnelles interagissent entre‐elles. 

L’étude de l’impact des variables paysagères laisse à penser que les voies ferrées auraient un impact positif  sur  la  dispersion  des  individus.  Cependant,  les  analyses  ne  sont  pas  suffisantes  pour déterminer l’impact des rivières ou des routes sur la dispersion des coronelles lisses. 

En  conclusion,  cette  étude  a  permis  d’apporter  des  informations  sur  la  santé  génétique  de  la coronelle lisse (Coronella austriaca) en Wallonie et sur la structure des populations ainsi que sur les éventuelles  barrières  de  dispersions.  Toutes  ces  données montrent  qu’à  ce  jour,  la  fragmentation d’habitat  à  peu  d’impact  sur  l’espèce  et  laisse  penser  que  les  voies  ferrées  seraient  une  voie  de dispersion pour certains individus.  

   

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Table des matières I. Introduction ......................................................................................................................................... 1 

1.1Espèces menacées ..................................................................................................................... 1 

1.2 La fragmentation de l’habitat .................................................................................................... 2 

1.3 La génétique comme outil pour évaluer la fragmentation .................................................... 3 

1.4 La biologie et la génétique de la conservation ...................................................................... 5 

II. Espèce étudiée ................................................................................................................................. 7 

2.1 La coronelle lisse ....................................................................................................................... 7 

2.2 Biologie ........................................................................................................................................ 7 

2.3 Régime alimentaire .................................................................................................................... 8 

2.4 Répartition ................................................................................................................................... 9 

2.5 Type d’habitat ............................................................................................................................. 9 

2.6 Statut de protection .................................................................................................................. 10 

2.7 Objectif de l’étude .................................................................................................................... 11 

III. Matériel et méthode ...................................................................................................................... 12 

3.1 Echantillonnage ........................................................................................................................ 12 

3.2 Analyse génétique ................................................................................................................... 14 

3.2.1 Extraction d’ADN ............................................................................................................... 14 

3.2.2 Amplification des séquences microsatellites ................................................................ 15 

3.2.3 Génotypage des microsatellites ..................................................................................... 16 

3.3 Analyse statistique ................................................................................................................... 17 

3.3.1 Structure des populations ................................................................................................ 17 

3.3.2 Isolation par la distance ................................................................................................... 18 

3.4 Landscape genetics ................................................................................................................. 19 

IV. Résultats ........................................................................................................................................ 21 

4.1 Extraction ADN ......................................................................................................................... 21 

4.2 Génotypage............................................................................................................................... 21 

4.3 Allèles nuls ................................................................................................................................ 21 

4.4 Traitement des données ......................................................................................................... 21 

4.5 Analyse factorielle des correspondances (AFC) ................................................................. 22 

4.6 Variation et diversité génétique ............................................................................................. 23 

4.7 Indice de Consanguinité (Fis) ................................................................................................ 25 

4.8 Indice de diversification (Fst) ................................................................................................. 25 

4.9 Isolation par distance ............................................................................................................... 25 

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4.10 Distance maximum ................................................................................................................ 27 

4.11 Analyse de la structure des populations ............................................................................ 30 

4.12 Impact du paysage ................................................................................................................ 31 

4.13 Least cost path ....................................................................................................................... 32 

V. Discussion ....................................................................................................................................... 34 

5.1 Echantillonnage ........................................................................................................................ 34 

5.2 Santé génétique des populations : Structuration intra-populationnelle ........................... 34 

5.2.1 Indice Ar et He ................................................................................................................... 34 

5.2.2 Indice de consanguinité Fis ............................................................................................. 35 

5.3 Structuration inter population : indice Fst ............................................................................. 36 

5.4 Isolation par la distance (IBD) ................................................................................................ 38 

5.5 Structure des populations ....................................................................................................... 39 

5.6 Barrières aux flux de gènes .................................................................................................... 40 

Scénario 1 : Les rivières, les cultures et les routes sont des barrières à la dispersion ....... 41 

Scénario 2 Les voies ferrées et les zones d’habitats sont des barrières à la dispersion .... 41 

5.7 Gestion de l’espèce ................................................................................................................. 42 

VI. Conclusion ..................................................................................................................................... 44 

VII. Bibliographie .................................................................................................................................... I 

 

 

   

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Introduction 

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I. Introduction 

1.1Espèces menacées De nos jours, environ 7,7 millions d’espèces animales sont présentes sur terre (Mora et al., 2011) et 

on estime entre 5 à 8 fois plus, le nombre d’espèces encore inconnues. Pourtant la Terre connait sa 

6ème crise d’extinction massive. En effet, une grande partie de la diversité animale est menacée, avant 

tout par la perte et la fragmentation de son habitat. Parmi les vertébrés, les amphibiens sont les plus 

touchés  (Wake  &  Vredenburg,  2008)  suivis  par  les  reptiles.  Selon  un  rapport  de  L’IUCN  (Union 

Internationale pour la Conservation de la Nature) datant de 2009, sur 1678 espèces de reptiles pour 

lesquels un statut de menace a été évalué, plus de la moitié des espèces de reptiles dans le monde 

sont menacées (exemple tableau 1). 

 

 

Catégorie IUCN 

Pourcentage  Famille (Espèce) 

EX  1,31  Anguidae (Celestus occiduus), Teiidae (Ameiva major), … CR  5,6  Alligatoridae (Alligator sinensis), Geoemydidae (Batagur kachuga), … 

EN  9,11  Anguidae (Abronia fuscolabialis), Colubridae (Alsophis rufiventris), … 

VU  13,47  Viperidae(Atheris ceratophora), Gekkonidae (Ailuronyx trachygaster), … 

NT  8,88  Lacertidae (Lacerta schreiberi), Elapidae (Sinomicrurus japonicus), … 

LC  47,32  Anguidae (Abronia smithi), Xenodermatidae (Achalinus ater), … 

DD  14,3  Emydidae (Emys orbicularis), Scincidae  (Oligosoma gracilicorpus) 

 

Au niveau Européen, cela représente 1/5 des espèces  (Cox & Temple, 2009). Le déclin des reptiles 

serait principalement dû à la perte ou la dégradation de leur habitat (Corbett,1989 ; Reading et al., 

2010);  à  l’introduction  d’espèces  invasives  ou  au  maintien  de  celles‐ci ;  à  la  pollution 

environnementale, à l’utilisation des terres et aux changements climatiques globaux (Gibbons et al., 

2000 ; Monney, 2001 ; Davis, 2003 ; Lambert, 2004 ; Phillips & Shine, 2006 ; Araújo et al., 2006). 

En Belgique, on retrouve 7 espèces de reptiles dont 4 sont reprises sur la liste rouge établie pour la 

Wallonie,  dont  tous  les  serpents  indigènes  (Jacob  et  al.,  2007).  Ceci  s’explique  en  partie  par  la 

régression des habitats des reptiles. En général, les milieux rocheux sont  plus appréciés, ainsi que les 

zones de lisières, les landes ou les prairies thermophiles (Jacob & Graiston, 2007). Soumis à diverses 

altérations  telles  que  la  pollution,  le  boisement  naturel,  l’enrésinement,  l’intensification  des 

pratiques agricoles ou l’urbanisation, ces sites sont bien souvent détériorés au dépend des espèces. 

Tableau 1: Statuts des espèces de reptiles provenant du rapport de L'IUCN (2009). Ex: éteint; Cr: critique; EN: en  danger;  VU:  vulnérable;  NT: Quasi menacée;  LC:  préoccupation mineure;  DD:  données  insuffisantes;  P: protégées. 

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De  plus,  la  capacité  de  dispersion  des  reptiles  est  assez  faible  (Volkl  &  Kasewieter,  2003),  ce  qui parfois mène à l’isolement total de certaines populations. 

1.2 La fragmentation de l’habitat L’un des problèmes majeurs pour la majorité des espèces est le morcèlement et la réduction de son 

habitat (Corbett, 1989 ; Cox & Temple, 2009 ; Reading et al., 2010). Hors, l’habitat fournit toutes les 

ressources  nécessaires  à  l’épanouissement    des  populations  que  ce  soit  pour  l’alimentation,  la 

reproduction ou les déplacements.  

An niveau du territoire, deux grands types de changements (Fahrig, 2003) sont observés (Fig. 1) : 

La  destruction  totale  de  l’habitat  qui  engendre  plusieurs  situations  possibles  pour  les  populations 

d’espèces qui l’occupent : migrer vers un milieu plus favorable, s’adapter au nouvel habitat créé qui 

devient alors un habitat secondaire, ou disparaître.  

La destruction partielle  de l’habitat ou celui‐ci se retrouve divisé en plusieurs morceaux. On dit alors 

qu’il est fragmenté. 

 

 

Face aux différents changements du paysage,  les espèces ne réagissent pas forcément toutes de  la 

même manière.  Tout dépend de  leurs besoins,  de  leur mode de dispersion mais  aussi  des milieux 

environnants à leur disposition (Farina, 2006).   Par exemple, une population dont l’effectif diminue 

proportionnellement à une diminution de son habitat, verra sa survie à  long termes peu affectée à 

condition  que  la  zone  restante  soit  suffisante  pour  subvenir  à  ses  besoins.  Dans  le  cas  d’une 

fragmentation  plus  importante,  des  populations  peuvent  se  retrouver  divisées  en  plusieurs  sous‐

populations, celles‐ci pouvant être en contact ou complètement isolées. L’isolation peut être causée 

Figure 1: La photo de gauche représente une fragmentation de l’habitat. La photo de droite représente la destruction de l'habitat. 

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par  un milieu  non  favorable  aux  déplacements  des  espèces,  ou  par  des  obstacles  infranchissables 

comme peuvent  l’être certaines routes (Rodriguez et al., 1996), en particulier pour des animaux se 

déplaçant au sol comme des serpents (Bonnet et al., 1999).  

Pour  remédier  à  ce  phénomène  d’isolation,  il  faut  étudier  les  différents  aspects  du  paysage  qui 

favorisent ou réduisent  la dispersion et donc  le  flux génique, afin de mettre au point des plans de 

gestion appropriés pour les populations menacées. 

De  nos  jours,  l’étude  de  la  génétique  des  populations  permet  de  détecter  les  ruptures  de  flux 

géniques  entre  les  différentes  populations  d’une  même  espèce  aidant  ainsi  à  déterminer  les 

populations à risque. 

1.3 La génétique comme outil pour évaluer la fragmentation Au  sein  de  leur  aire  de  répartition,  les  individus  d’une même  espèce  se  répartissent  en  plusieurs 

populations  plus  ou  moins  interconnectées.  Ces  groupes  d’individus  possèdent  un  niveau  de 

variabilité  génétique  (diversité  génétique)  propre  représentant  leur  potentiel  évolutif.  Une 

diminution  de  cette  diversité  génétique  induit  inévitablement  une  diminution  du  potentiel 

d’adaptation  à  long  terme  (Allentoft  &  O’Brien,  2010).  En  d’autres  termes,  pour  une  meilleure 

adaptation des espèces à un environnement changeant (changement climatique, augmentation des 

polluants,  apparition  de  maladies,  perturbations  anthropiques  et  autres),  il  faut  maintenir  cette 

diversité génétique (Angelone, 2010 ; Allendorf & Luikart, 2007 ; Arens et al., 2006). 

En général, plus une population possède un nombre élevé d’individus, plus sa diversité génétique à 

des  chances  d’être  importante  et  donc  plus  son  potentiel  adaptatif  sera  important.  Les  petites 

populations qui se retrouvent souvent avec une diversité génétique faible ont potentiellement plus 

de difficultés à s’adapter à un milieu changeant (Shaffer, 1981 ; Frankham, 2005). De plus si elles sont 

complètement isolées des autres le risque de reproduction entre individus apparentés augmente de 

manière inversement proportionnelle à leur taille. Ainsi la diversité génétique diminue et on observe 

l’augmentation  du  nombre  d’homozygotes  pour  certains  caractères  génétiques  (Frankel  &  Soulé, 

1981).  

Pour maintenir une diversité génétique suffisante, il ne faut pas descendre en dessous d’un certain 

nombre  d’individus.  D’après  les  simulations  conduites  par  Franklin  (1980),  il  faudrait  plus  de  50 

individus  pour  éviter  les  risques  de  consanguinité  au  sein  d’une  population  isolée  et  entre 500  et 

5000 individus pour maintenir un potentiel évolutif suffisant (Franklin, 1980 ; Franklin & Frankham, 

1998).  

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En  effet,    il  a  été  démontré  que  la  consanguinité  (descendance  d’individus  apparentés)    est    un 

facteur  réduisant  la  fitness  (capacité à survivre) des  individus et des populations  (Frankham, 1995, 

2005 ; Lande, 1988). De nombreuses études ont montré un effet néfaste sur tous  les aspects de  la 

reproduction  (Frankham et al., 2002). Par exemple, chez  le  lapin  sauvage Oryctolagus cuniculus,  la 

consanguinité est associée à une production anormale de spermes et à une diminution de  la  taille 

des testicules (Gage et al., 2006). Une autre étude concernant le bruant chanteur, Melospiza melodia 

montre un taux de survie des jeunes  qui diminue lorsque les parents sont apparentés (Keller, 1998). 

La  mobilité des spermatozoïdes peut également être affectée ce qui est lié, dans le cas de la souris à 

pattes blanche Peromyscus  leucopus noveboracensis  à une diminution de  la descendance  (Malo  et 

al., 2010). Dans le cas des Tilapia Oreochromis niloticus, une diminution de la fécondité des femelles 

est observée mais  également  le  succès  reproducteur  des mâles,  qui  est d’autant  plus  affecté  si  le 

nombre de compétiteurs est grand (Fessehaye et al., 2009). Saccheri et al. (1998) ont remarqué que 

le risque d’extinction des populations de Mélitée du plantain (Melitaea cinxia) augmentait fortement 

lorsque l’hétérozygotie diminuait. De plus, en Finlande, la survie des larves, la longévité des adultes 

et le taux de ponte était grandement affecté par la consanguinité dans les populations de ce papillon, 

en  Finlande.  La  reproduction  entre  individus  apparentés  est  donc  en  général,  associée  à  un  taux 

d’extinction élevé et une diminution de l’évolution au sein des espèces considérées (Eldridge et al., 

1999 ; Frankham et al., 1999) 

Le flux génique constant entre  les populations  joue également un rôle capital puisque  les  individus 

migrants permettent  le mélange  des    gènes  entre  les  populations.  Cet échange  permet  d’éviter  le 

phénomène  de  dérive  génétique.  Celui‐ci  implique  un  réassortiment  des  gènes  de  génération  en 

génération par le simple fait du hasard entraînant un changement des fréquences alléliques au cours 

du temps et surtout une perte des allèles rares. Dans une grande population, la dérive génétique n’a 

que peu d’effet mais dans une petite population, certains allèles peuvent se raréfier ou disparaître au 

cours du temps (Frankham, 2005).  

Toute  une  série  de  facteurs  tels  que la  consanguinité,  l’accouplement  préférentiel  ou  la 

fragmentation des populations peuvent avoir un  impact sur  les fréquences alléliques qui s’écartent 

alors du modèle théorique de Hardy‐Weinberg. Ce modèle  énonce qu’au sein d’une population (de 

taille  infinie)  composée  d’individus  diploïdes  se  croisant  aléatoirement  (=panmictique)  et  en 

l’absence  de  migration,  de  mutation  (sur  les  allèles  considérés)  et  de  sélection  d’individus,  les 

fréquences alléliques et génotypiques restent constantes au court du temps. Hors,  le  respect de  la 

théorie d’Hardy Weinberg est  important pour beaucoup de méthodes  statistiques mais aussi  pour 

déterminer des erreurs de manipulation (Frankham et al., 2010). 

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5  

Cependant,  il  existe des  contraintes qui  imposent un  isolement des populations, que  la  cause  soit 

anthropique ou naturelle. Suite aux changements globaux, il ressort que la fragmentation du paysage 

est  plus  élevée  que  jamais,    il  est  donc  très  intéressant  d’en mesurer  l’impact  sur  l’isolement  des 

populations.    L’isolation  d’une  population  peut  être  évaluée  à  partir  de  différent  paramètres 

génétiques.  La  différenciation  génétique  (différence  de  gènes  entre  plusieurs  groupes)  peut  être 

évalué avec les F‐statistiques (Wright, 1951) et quantifiée de manière indirecte entre les sites étudiés 

(FST). De  plus,  la  diversité  génétique  peut  aussi  être  un  indice  de  perte  de  diversité  génétique.  La 

richesse allélique  (Ar)  renseigne  sur  la diversité des allèles présents et  l’indice d’hétérozygotie  (He) 

donne des indications comparatives de la diversité génétique au sein d’une population. Finalement, 

l’indice de structuration interne (FIS) peut être vu comme une mesure de la déviation par rapport à 

l’équilibre de Hardy‐Weinberg, pouvant indiquer la présence de consanguinité. Ainsi, la combinaison 

de ces  indices nous renseigne sur la « santé » génétique des populations et des espèces étudiées. Ils 

permettent également de détecter la présence ou l’absence d’un flux de gènes entre les différentes 

populations. 

Toutes ces informations sur la santé génétique des populations permettent d’améliorer la survie des 

espèces  menacées  et  une  meilleure  compréhension  des  phénomènes  pouvant  conduire  à 

l’extinction. Par exemple,  les   différents travaux de Madsen et al. (1996, 1999 et 2004) ont montré 

qu’une  diversité  génétique  réduite  conduit  inévitablement  à  la  disparition  d’une  population  de 

vipère  péliade  (Vipera  berus)  isolée.  Cependant,  la  réintroduction  de mâles  provenant  d’une  zone 

proche a permis à cette population de se maintenir et de retrouver une dynamique et un nombre 

d’individus suffisant pour une survie à moyen terme.   

1.4 La biologie et la génétique de la conservation  La biologie de la conservation applique les principes de la science aux problèmes de la conservation 

dans le but de protéger la diversité biologique que ce soit à l’échelle de l’espèce, de la communauté 

ou des écosystèmes. Pour  ce  faire, elle  allie divers domaines  tels que  l’écologie,  la biogéographie, 

l’étude du paysage et la génétique des populations (Soulé, 1985).  

La génétique des populations permet d’évaluer la « santé » génétique et donne des indications sur le 

risque  d’extinction  en  étudiant  la  distribution  et  les  changements  de  fréquences  alléliques  sous 

l’influence des pressions évolutives telles que la dérive génétique,  les mutations,  les migrations,  les 

recombinaisons  ou  la  sélection.  Cependant,  elle  est  souvent  considérée  comme  une  discipline  de 

« gestion de crise » (Barbault, 2006) cherchant à  identifier  les populations en déclin ou relictuelles, 

voir  en  danger  d’extinction,    afin  de  mettre  en  place  des  plans  de  gestion  et  de  conservation 

appropriés.  Plusieurs  marqueurs  génétiques  existent  tels  que  les  allozymes,  les  AFLP  (amplified 

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fragment  length  polymorphism),  les  RAPD  (randomly  amplified  polymorphic  DNA),  les  RFLP 

(restriction  fragment  length  polymorphism)  et  les  SSR  (short  sequence  repeat)  comprenant  les 

minisatellites et les microsatellites qui sont les marqueurs les plus  utilisés aujourd’hui (Frankham et 

al., 2002 ; Mullin et Seigel, 2009). 

Les microsatellites (Fig. 2) sont des séquences d’ADN de l’ordre de 2 à 10 nucléotides caractérisées 

par des répétitions en tandem (de 10 à 30 fois).  Egalement appelé VNTR (Variable Number Tandem 

Repeats) ou STR (Short Tandem Repeat),  ils sont extrêmement variables entre  les  individus et sont 

localisés  dans  les  séquences  non  transcrites  de  l’ADN  nucléaire,  entourés  par  des    séquences 

appelées régions flanquantes. En général, la localisation des séquences microsatellites sur le génome 

est  conservée,  il  est  donc  possible  de  concevoir  des  amorces  spécifiques  à  un  locus  donné, 

permettant son amplification (Selkoe & Toonen, 2006).  

 Figure 2: Représentation (en rouge) d’une séquence d’un locus microsatellite di nucléotidique. Ici, l’unité de répétition (GC) est répétée 12 fois.  Les régions flanquantes sont représentées en bleu et se retrouvent de chaque côté du microsatellite. Ce sont ces séquences qui serviront à la conception d’amorces spécifiques pour ce locus. 

Ces caractéristiques les rendent très intéressants pour l’étude de population à l’échelle des individus, 

donnant  ainsi  des  informations  sur  les mutations  apparues  au  sein  d’une  population,  et  donc  des 

informations sur l’histoire phylogénétique de celle‐ci. A plus grande échelle, il est également possible 

d’observer  un  étranglement  génétique  en  étudiant  une  espèce  avec  un  échantillonnage  assez 

important (Selkoe & Toonen, 2006).   

Allier  la  génétique  avec  l’étude  du  paysage  permet  également  d’obtenir  beaucoup  d’informations 

concernant  les  habitats  préférentiels  des  espèces mais  aussi  concernant  les  voies  de  dispersion  si 

importantes lors d’une fragmentation d’habitat (Manel et al., 2003). 

Pour maximiser  les  plans  de  gestion,  il  faut  appréhender  les menaces  qui  pèsent  sur  les  espèces 

étudiées. La phylogéographie, qui s’intéresse à l’histoire évolutive des populations, apporte souvent 

des informations concernant l’historique des espèces qui peuvent être crucial pour leur conservation 

(Avise,2000).

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Espèce étudiée  

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7  

II. Espèce étudiée   

2.1 La coronelle lisse La  coronelle  lisse  fait  partie  de  la  famille  des  Colubridés  et  appartient  à  la  sous‐famille  des 

Collubrinae  où  on  retrouve  également  la  coronelle  girondine  Coronella  girondica.  Elles  se 

différencient  par  un  ventre  tacheté  de  noir  pour  la  coronelle  girondine,  et  un  ventre  de  couleur 

uniforme pour la coronelle lisse. 

Ce petit serpent discret est inoffensif pour l’homme. Mesurant 12 à 14 cm à la naissance, il atteint 50 

à  70  cm  à  l’âge  adulte  (voir  80  à  90  pour  les  plus  grands  spécimens)  et  pèse  30  à  60  grammes 

(Günther  &  Volk,  1996 ;  Frazer,  1983).  De  couleur  brun  à  gris,  parfois  roussâtre,  avec  de  petites 

taches foncées formant deux lignes le long du dos (jamais de zig‐zag) et dessinant deux gouttes sur la 

tête,  ou  une  sorte  de  croissant.  Ces  dessins  sont  caractéristiques  pour  chaque  individu  et 

permettent,  à  l’aide  de  photos,  la  différenciation  individuelle.  Sur  le  côté  de  la  tête,  une  ligne 

sombre, traverse l’œil en passant du museau au cou de celui‐ci (Fig. 4). A la différence des vipères, la 

pupille  de  la  coronelle  est  ronde  avec  un  iris  doré.  Les  plaques  céphaliques  sont  larges 

(caractéristiques des couleuvres) et  les écailles sont  lisses  (pas de carène voir  figue 3), ce qui  lui a 

valu le nom de « coronelle lisse » (Günther & Volk, 1996) 

 

 

 

 

 

 

2.2 Biologie  Plus  tardif que  les autres  serpents de  la  faune belge,  la coronelle  sort de  l’hibernation à  la  fin du 

mois de mars et au début du mois d’avril. Les mâles sont les premiers à sortir. Les accouplements se 

déroulent entre fin avril et début juin. Ce serpent est vivipare (Hofer, 2005) et les femelles donnent 

naissance à 3 à 15 petits, 3 à 4 mois après l’accouplement. Cependant, la durée de la gestation peut 

varier en  fonction des  conditions météorologiques.  Il  est possible d’observer une  seconde période 

d’accouplement fin août, début septembre, mais cela reste exceptionnel (Graiston & Jacob, 2007).  

Figure 3: Gros plan sur les écailles  "lisses" de Coronella austriaca. 

Figure 4: Coronelle lisse avec ligne foncée sur le côté de la tête et les pupilles rondes. 

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Cependant,  Il semblerait que toutes  les femelles ne se reproduisent pas chaque année. En effet,  la 

fréquence de reproduction dépendrait de la taille de l’individu et de l’énergie accumulée au cours de 

l’année précédant la reproduction (Reading, 2004).  

Ce reptile aux mœurs discrètes se déplace très peu, de quelques dizaines à quelques centaines de 

mètres par an (Völkl & Käsewieter, 2003 ; Vacher, 2010). Il arrive cependant que quelques individus 

effectuent des déplacements plus importants  (4 à 6 km dans le cas de l’étude effectuée par Völkl & 

Käsewieter  (2003)).  Considéré  comme  sédentaire,  son  domaine  printanier  et  estival  est  souvent 

limité à une surface de maximum 3 hectares (Engelmann, 1993 ; Beebee & Griffiths 2000). 

 

2.3 Régime alimentaire La  coronelle  se  nourrit  essentiellement  de  lézards  (en  Belgique :  lézard  vivipare  Zootoca  vivipara, lézard des murailles Podarcis muralis et orvet Anguis fragilis) (Beebee et Griffiths, 2000). La présence 

de ces reptiles en grande densité semble donc  favoriser   celle de  la coronelle. De plus,  les adultes 

peuvent  consommer des micromammifères et des  jeunes  serpents  (Spellerberg,  1977). Des  cas de 

cannibalisme sont observés lorsque la quantité d’autres proies est faible (Beebee et Griffiths, 2000 ; 

Luiselli et al., 1996). Ce sont des serpents qui attrapent  leur proie et  les étouffent par constriction 

avant de les avaler (Smith, 1964).  

 

 

Figure 5: Coronelle lisse mangeant un orvet (source : http://www.arkive.org/) 

   

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2.4 Répartition Répandue sur toute l’Europe centrale (Fig. 6), la coronelle lisse se retrouve sur une partie de l’Europe 

du Sud (en altitude) et du Nord (Santos et al., 2008). 

 

Figure 6: Répartition de la coronelle lisse (Coronella austriaca) en Europe d’après l’atlas des amphibiens et reptiles en Europe (Gasc et al. 1997)  

En Belgique,  l’espèce est limitée à la Campine côté flamand, alors qu’en Wallonie,  la coronelle lisse 

est assez commune en Fagne et en Famenne, ainsi que dans les grandes vallées du Condroz. Elle est 

cependant assez rare en Ardenne et en Lorraine, très rare dans la région du Pays de Herve et absente 

au Nord du sillon Sambre et Meuse (Graitson & Jacob, 2007). 

2.5 Type d’habitat La  coronelle  lisse est une espèce  xéro‐thermophile, autrement dit,  elle  apprécie  la  sècheresse  (du 

grec « xēros » =sec) et les températures élevées (du grec « thermόs » = chaud). En Wallonie (Fig. 7), 

les sites les plus fréquentés par la coronelle sont situés dans la vallée de la Meuse et ses principaux 

affluents. On retrouve l’espèce également dans les régions calcaires ou à caractères thermophiles en 

Fagne‐Famenne‐Calestienne et en Lorraine. 

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Figure 7: Répartition de la coronelle lisse (Coronella austriaca) en Wallonie. Les points correspondent aux observations récentes (1985‐2003). Les couleurs correspondent aux cinq régions biogéographiques de  Belgique (du nord au sud : le nord du sillon Sambre‐et‐Meuse, Le Condroz et ces marges, la Fagne‐Famenne‐Calestienne, l’Ardenne et la Lorraine). La carte est tirée de : Amphibiens et Reptiles de Wallonie (Graitson et Jacob in jacob et al., 2007) 

 

Les  milieux  fréquentés  en  Wallonie  sont  essentiellement  les  pelouses  sèches  (calcaires  ou 

schisteuses),  les  milieux  rocheux  artificiels  (voies  ferrées,  anciennes  carrières,  talus  en  bord  de 

routes)  ou  naturels  (affleurements  rocheux).  On  peut  également  retrouver  la  coronelle  lisse  en 

lisières de forêt, dans des cimetières ou le long des murs de pierres dans les villages (Graitson et al., 

2003).  Bien  qu’il  soit  souvent  difficile  d’évaluer  la  densité  exacte  des  populations  de  coronelles 

puisque seule une partie des individus est visible malgré des conditions météorologiques optimales 

(Gent et al.,  1996),  les plus hautes densités de  coronelles  s’observent  le  long d’éléments  linéaires 

comme  les voies  ferrées ou une trentaine d’adultes peuvent être présents par km (Graitson et al., 

2012).  

2.6 Statut de protection Considérée  comme  espèce  peu  menacée  par  l’IUCN,  il  n’en  est  pas  de  même  au  niveau  de  la 

Wallonie.  Elle  y  est  considérée  comme  vulnérable  (Jacob  et  al.,  2007)  et  elle  est  intégralement 

protégée  par  l’Annexe  2a  du  décret  du  6/12/2001  (qui  modifie  la  loi  du  12/07/1973  de  la 

Conservation de  la Nature). La coronelle est également strictement protégée par  l’annexe Iva de  la 

Directive  92/43/CEE  et  l’annexe  II  de  la  Convention  de  Berne.  Il  est  donc  totalement  interdit  de 

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déranger l’animal, de l’attraper, de le tuer, de le mutiler, de le vendre, de le garder et ce, à chaque 

étape de sa vie. Son habitat est protégé, il est donc strictement interdit de le détruire. 

2.7 Objectif de l’étude Le  but  de  ce  travail  est  de  déterminer  la  « santé  génétique »  des  individus  échantillonnés  sur  le 

territoire wallon et d’identifier la structure populationnelle de ce reptile. 

Ce projet se propose aussi d’étudier l’impact potentiel de la fragmentation de l’habitat en Wallonie 

sur les populations de coronelles afin de déterminer les éléments qui, à l’échelle du paysage, isolent 

ou au contraire, favorisent la dispersion et donc le flux génique entre les sites. 

De plus, l’impact de certains éléments paysagers pouvant affecter la fragmentation des populations, 

tels  que  les  voies  ferrées  et  les  rivières,  sera  évalué  à  l’aide  d’analyse  de  type  « génétique  du 

paysage »,  méthode  combinant  l’analyse  génétique  des  populations  et  les  données 

environnementales. 

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Matériel Et 

Méthode 

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III. Matériel et méthode 

3.1 Echantillonnage Dans le cadre de cette étude, 41 sites couvrant la Wallonie ont été préalablement échantillonnés sur 

une  durée  de  3  ans  par  Eric  Graitson  (Fig.8).  Ces  sites  sont  répartis  sur  les  5  grandes  régions 

(Lorraine,  Ardenne,  Famenne,  Condroz  et  sillon  Sambre  et Meuse)  avec  un  nombre  d’échantillon 

allant de 3 à 34 selon les sites (tableau 2). De plus, 22 mues ont également été récoltées sur 8 sites 

parmi les 41 stations échantillonnées.    

La  technique utilisée pour  les prélèvements d’ADN à  l’aide d’écouvillons est dite non  invasive. Elle 

consiste en un prélèvement de salive sur une coton tige dans la cavité buccale de l’animal, lequel est 

ensuite relâché. Ces échantillons de salive contiennent suffisamment d’ADN pour une analyse.  

Sur  chaque  écouvillon    est  noté  le  lieu  d’échantillonnage,  la  date  de  prélèvement  et  le  sexe  de 

l’individu  lorsqu’il était possible de  l’identifier. Les différentes recaptures possibles sont également 

inscrites  sur  les  écouvillons,  après  identification  à  l’aide  de  photo  des  différents  animaux 

échantillonnés prisent lors du prélèvement. Les recaptures ont été écartées des analyses. 

Figure 8: Carte des 5 éco‐régions de Wallonie. Les sites d'échantillonnages sont représentés par un point violet. 

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Site   Abréviation  

Type d’habitat  Code  Coord. X  Coord. Y  Nombre d’ind. 

Vodelée  Vo 1  Friches/pelouse sèche  1  175025,223 95090,027 9 Daily  Da 2  Pelouse calcaire  2  155397,591 83773,514 7 Wiesme  Wi  Friche/pelouse sèche  3  192808,563 93669,350 11 Barvaux  Ba  Talus rocheux  6  231799,840 115896,930 17 Vodelée  Vo 8  Rocher  8  175064,554 95641,163 5 Biron  Bi  Friche  10  228666,538 112991,267 10 Anseremme  As  Voie ferrée  11  187215,502 103410,555 5 Nismes  Ni  Pelouse calcaire  12  163614,631 84261,109 5 Houyet  Hy  Friche/pelouse sèche  13  196863,726 97085,973 7 Vignée  Vi  Voie ferrée  17  201102,456 94868,920 15 Waulsort  Ws  Voie ferrée  18  186352,650 100869,978 17 Couvin  Co  Ancienne carrière  19  160143,640 84407,149 21 Dailly  Da 20  Pelouse calcaire  20  154366,605 83476,221 6 Stoumont  St  Voie ferrée  22  253727,060 122447,026 9 Java  Jv  Voie ferrée  23  204384,514 133452,512 28 Theux  Th  Voie ferrée  24  253010,299 135248,676 13 Vonêche  Vn 25  Voie ferrée  25  193283,470 82989,038 17 Vonêche  Vn 26  Voie ferrée  26  193041,291 84731,334 3 Vonêche  Vn 27  Voie ferrée  27  193694,652 85260,992 1 Vodelée  Vo 29  Friche/ pelouse sèche  29  174514,407 94547,507 3 On  On 34  Pelouse calcaire/ VF  34  214897,278 95906,976 7 On  On 36  Pelouse calcaire/ VF  36  215622,697 96571,943 3 Aisne  Ai  Pelouse calcaire  39  235255,874 117008,214 3 Esneux  Es  Ancienne carrière / VF  46  235403,676 135631,248 10 Saint‐Remy  SR  Voie ferrée  47  240093,952 26999,931 9 Esneux  Es  Voie ferrée  48  234677,130 134043,962 2 Hogne  Hg  Voie ferrée  50  214217,770 104364,975 19 Herbeumont  Hb  Voie ferrée  52  216813,140 49757,128 6 Meix‐devant‐Virton 

MDV  Voie ferrée  54  230895,397  

31478,311  

24 

Sommerain  So  Rocher  60  252850,464 94835,211 3 Mirwart  Mw  Voie ferrée  61  213582,178 83684,805 33 Mellier  Me 64  Voie ferrée  64  233293,149 49537,525 20 Thanville  Th  Voie ferrée  65  194277,503 85818,113 7 Dolhain  Do  Voie ferrée  66  261110,136 147579,236 15 Limbourg  Li 67  Voie ferrée  67  258888,805 145346,214 8 Limbourg  Li 68  Voie ferrée  68  26005,316 145515,737 3 Bernimont  Be  Voie ferrée  69  230066,560 56402,147 8 Lommel  Lo  Lande à callune  70  216730,591 212411,954 2 Durnal  Du  Carrière/ VF  71  192055,970 112743,635 18 Mellier  Me 72  Jardin  72  232824,380 50921,849 2 

Tableau  2:  Sites,  habitats  et  nombre  d'individus  qui  ont  été  échantillonnés.  Le  code  correspond  aux échantillons d'ADN après extraction. Les coordonnées géographiques correspondent au centre du site. 

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14  

3.2 Analyse génétique 

3.2.1 Extraction d’ADN 

L’extraction de l’ADN a été effectuée selon le protocole QIAGEN (DNeasy Blood & Tissue) légèrement 

modifié pour les écouvillons, au laboratoire du NLU à Bâle. Pour les mues, une fraction d’environ 10 à 

15  cm³  de  mue  (de  préférence,  les  écailles  de  la  tête)  a  été  préalablement  broyée  à  l’aide  de 

colonnes spéciales contenant des éclats de grenat et une sphère en céramique (Lysis Matrix A, MP 

biomedicals, Solon, OH, USA) en utilisant la machine FastPrep®‐24 Instrument (MP biomedicals). Lors 

de  l’extraction de  l’ADN des mues,  le protocole est similaire à  l’extraction des écouvillons mais  les 

concentrations  des différents produits utilisés sont doublés jusqu’à ce que le coton tige soit retiré. 

Première étape: 

Le bout en ouate du coton‐tige ou la mue broyée, a été placé à l’aide de pinces stérilisées dans un 

tube Eppendorf de 1,5 ml auquel est ajouté 180µl de Buffer (tampon) ATL et 20 µl de Protéinase K. Le 

tout  est  vortexé  pendant  15  secondes  avant  d’être  placé  dans  une  plaque  chauffante  à  une 

température de 56°C pendant toute une nuit. 

Deuxième étape : 

Après la digestion, les échantillons ont été vortexés (15 sec). Après, 200µl de tampon AL a été ajouté, 

suivi de 15 secondes de vortex, puis 200µl d’éthanol,  le  tout étant à nouveau vortexé pendant 15 

secondes. Le liquide ainsi que les cotons tiges, sont récoltés et placés sur des colonnes (DNeasy mini 

spin  collumn,  Qiagen,  ORIGINE).  Les  colonnes  sont  centrifugées  (6000g  ou  8000rpm)  pendant  1 

minute  puis  placées  sur  de  nouveau  tubes  collecteurs ;  une  centrifugation  avec  le  coton  tige  est 

effectuée, avant que celui‐ci soit retiré avec des brucelles stériles. Cinq cents microlitres de tampon 

AW1  ont  ensuite  été  ajoutés  à  chaque  colonne,  celles‐ci  ont  ensuite  été  centrifugées  pendant  1 

minute  (6000g  ou  8000rpm)  afin  de  réaliser  un  premier  nettoyage  des  colonnes.  Un  second 

nettoyage  a  été  réalisé  avec  cinq  cents  microlitres  d’AW2,  suivi  d’un  nouveau  passage  dans  la 

centrifugeuse  pendant  3  min  à  20  000g  (14  000rpm).  Les  colonnes  ont  ensuite  été  centrifugées 

pendant 1 minute (à vitesse maximale) afin de bien sécher les membranes des colonnes et d’éviter 

les résidus d’alcool avant l’élution. 

Pour  obtenir  l’ADN,  100µl  de  tampon  AE  est  ajouté  aux  colonnes  préalablement  placées  dans  de 

nouveaux Eppendorf 1,5 ml, laisser incuber 5 minutes à température ambiante avant de centrifuger 

le tout pendant 1 minute à 6000g (ou 8000rpm). Cette dernière opération est répétée une seconde 

fois afin d’augmenter la quantité d’ADN extraite. 

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15  

Par la suite, quelques contrôles de la quantité d’ADN ont été effectués à l’aide de NanoDrop™1000. 

Tous les échantillons contrôlés avaient en moyenne entre 3 et 15 ng/µl d’ADN.  

3.2.2 Amplification des séquences microsatellites  

En ce qui  concerne  la coronelle, différents microsatellites ont été mis en évidence par Bond et al. 

(2005) : 

 

Code GeneBank 

Locus ID 

Séquences des primers  T (°C)  T (°C) PCR 

Taille (bp) 

AY652704  Ca16  GAAGCAGCTGAGAACAGCCTATCCTTAAGTAAGCGAAATTGAAC 

62  55  250 

AY652706  Ca19  CTTGCGGAGATTAGTTGCAGCGTATGCAGGATTTCACAAGAA 

60  55  151 

AY652711  Ca30  CAGCTATTTAGTGCTCATCATCATTTGAGGCAGGCTGACAGTTACA 

53  58  176 

AY652712  Ca40  TTGTATAACAACTGCATCATCTCACCTTGGCTCTCATTCATATCA 

55  50  297 

AY652713  Ca43  GGCATAATGATAGTCACGAGGATTCAATGTGATCTGGAATCTGG 

62  55  379 

AY652714  Ca45  ATAGCAGCATCCCCATCATCCAGATGAATATTTCGTGTTTTCTCA 

51  40  361 

AY652721  Ca612  GACCCCACTTGGTCTTCAAAGCTTAAGCAAGGGTCAAACTT 

55  55  297 

AY652722  Ca63  TCATCCTACTGCAATCTTTGGAACTGAATTCCAACTTTAAACA 

60  55  154 

AY652723  Ca66  CACTTCTCTGCCACTGTTCCACATACAAAGGGCCAGGTTG 

64  55  229 

 

Dans le cadre de cette étude, neuf loci développés par Bond et al. (2005), à savoir Ca19, Ca16, Ca30, 

Ca40, Ca43, Ca45, Ca612, Ca63, Ca66 ont été amplifiés par PCR (Polymerase Chaine Reaction) avec 

un ajustement des conditions PCR établie par J‐P Vacher (2010).  

Protocol PCR  

Le protocole PCR pour  l’amplification des marqueurs microsatellites est  le  suivant :  15 minutes de 

dénaturation à 95°C, ensuite 37 cycles composés de : 30 secondes de dénaturation à 94°C, ensuite  

30 minutes d’hybridation  à  la  température  de  PCR  (tableau  3)  suivi  de  45 minutes  d’élongation  à 

72°C, et il se termine, à la fin de tous les cycles, par 10 minutes d’élongation à 72°C. 

Tableau 3: Microsatellites de Coronella austriaca isolés par Bont et al. 2005 

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16  

3.2.3 Génotypage des microsatellites  

Les produits PCR ont été regroupés en multiplexes de 3 primers (tableau 4) de différentes couleurs 

dont 1µl était prélevé pour y ajouter 10µl d’Hi‐Di™ Formamide et 0,25µl de GeneScan™‐500 LIZ® qui 

est  un  marqueur  de  taille  développé  par    Applied  Biosystems(Foster  city,  CA)  pour  les 

électrophorèses avec des marqueurs fluorescents. 

 

Multiplexe 1  Multiplexe 2  Multiplexe 3 2 µl Ca 19 (vert)  3 µl Ca 40 (vert)  1 µl Ca 66 (vert) 4 µl Ca 43 (vert)  4 µl Ca 45 (bleu)  4 µl Ca 63 (rouge) 4 µl Ca 30 (bleu)  2 µl Ca 16 (rouge)  2 µl Ca 612 (noir)  

Le multiplexe  1  est  composé  de  deux  primers  de  couleur  vert  faciles  à  différencier  par  leur  taille 

allélique. 

Après un traitement de 4 minutes à 94°C suivit de 4 minutes sur glace afin de dénaturer l’ADN, les 

échantillons  ont  été  génotypé  à  l’aide  d’un  séquenceur  AB3130xl  Genetic  Analyzer  (Applied 

Biosystems, Foster city, CA). 

La taille des allèles a été évaluée à l’aide du logiciel Peak Scanner™ v1.0 (Applied Biosystem, Foster 

city, CA). 

 

Figure 9: Représentation d'un allèle hétérozygote (ici le Ca 30) ou les tailles sont représentées dans l'encadré bleu (S= size). Résultat de l'analyse d'un microsatellite à l'aide de Peak Scanner™ v1.0 (Applied biosystem).  

Tous  les microsatellites ayant une forme particulière et une couleur déterminée (Fig. 9),  il suffit de 

repérer les microsatellites et de noter la taille des allèles (une seule taille dans le cas d’homozygote, 

Tableau 4: Résumé des 3 groupements de primers en fonction de leur couleur et la quantité de produit utilisée. 

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et deux tailles dans le cas d’hétérozygote) sous forme de tableau Excell. Ce tableau sera converti en 

différents formats en fonction des programmes utilisés lors des analyses ultérieures. 

3.3 Analyse statistique Pour  éviter  la  présence  d’allèles  nuls  dans  le  jeu  de  données,  lesquelles  pourraient  biaiser  les 

analyses  statistiques,  le  logiciel MICROCHECKER  v.2.2.3  (Van Oosterhout et  al.,  2004)  a  été  utilisé 

pour évaluer la fréquence de potentiels allèles nuls et les erreurs de lecture des microsatellites pour 

chaque locus et chaque population. 

Afin  de  bien  visualiser  les  différences  entre  individus  et  populations,  une  analyse  factorielle  de 

correspondance  a  été  effectuée  à  l’aide  du  logiciel  GENETIX  v.4.0.2  (Bellhkhir  et  al.,  2004).  Cette 

première  analyse  permet  également  de    détecter  certaines  erreurs  dans  le  jeu  de  données, 

notamment des erreurs de lecture des tailles alléliques. 

La diversité génétique et  la différenciation statistique entre  les marqueurs génétiques est testée et 

estimée  à  l’aide  de  FSTAT  v.2.9.3.2  (Goudet,  1995)  soit,  les  valeurs  de  la  richesse  alléliques  (Ar), 

d’hétérozygotie  attendue  (HE),  d’hétérozygotie  observée  (Ho)  ainsi  que  le  coefficient  de 

consanguinité (Fis) et l’indice de fixation (Fst). Ce logiciel permet également de tester les résultats par 

paire et indique les valeurs significatives de Fst et Fis entre les populations à l’aide de simulations. Ces 

deux  indices  ont  été  calculés  entre  les  différentes  populations  pour  déterminer  le  coefficient  de 

consanguinité et pour obtenir le degré de différenciation entre ces populations. 

Pour déterminer  si  les  valeurs moyennes de   Ar  et de He entre  les différentes populations étaient 

significativement différentes entre elles, une ANOVA a été réalisée sur les valeurs moyennes de Ar, 

car les données de départ présentait en une distribution normale par contre, les valeurs initiales de 

He  ne  présentaient  pas  de  distribution  normale,  c’est  donc  un  test  non  paramétrique  de  Kruskal‐

Wallis  qui  a  été  effectué.  Ces  deux  tests  ont  été  réalisés  à  l’aide  du  programme  STATISTICA  v.10 

(Statsoft, Tulsa, Okla) 

3.3.1 Structure des populations 

La structure génétique des populations de coronelle lisse à l’échelle spatiale, a été testée à l’aide du 

logiciel STRUCTURE V2.3.3  (Pritchard et al., 2000) sans aucun a priori  sur  le nombre de population 

potentiel. Ce programme utilise une approche dite de clustering bayésien, autrement dit, il regroupe 

les individus dans des « clusters » en fonction de leur génotype et en assumant que les populations 

soient  à    l’équilibre  de  Hardy‐Weinberg  et  détermine  ainsi  le  meilleur  nombre  K  de  clusters.  Les 

paramètres  de  la  simulation  effectuées  pour  K=  1‐30  sont  des  réplicas  de  200  000  puis  400  000 

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CMCM (Monte Carlo Markov Chain) avec 10 répétitions par K. Les chaînes de Markov permettent de 

minimiser le déséquilibre de Hardy‐Weinberg et le déséquilibre de liaisons entre les loci. 

Pour déterminer  le nombre correct de groupe,  la probabilité  logarithmique des données  [Ln P (D)] 

pour chaque K a été estimée. En complément, la valeur de delta K selon Evanno et al. (2005), a aussi 

été calculée. 

3.3.2 Isolation par la distance  

L’isolation par  la distance  (IBD, Wright, 1943)  a été évaluée à  l’aide d’un  test de Mantel entre  les 

distances  Euclidiennes  et  les  valeurs  de  Fst    sur  le  programme  FSTATv.2.9.3.2.  Pour  vérifier  si  les 

valeurs  corrigées  de  Fst,  soit  Fst/(1‐Fst)  sont  plus  réalistes  (Rousset,  1997),  elles  ont  également été 

incorporées dans le test de Mantel. 

Pour  déterminer  la  distance maximum  déterminant  un  groupe d’individus  comme  génétiquement 

semblable, un test d’autocorrélation spatiale ou coefficient de Moran (Hardy and Vekemans, 1999) ; 

a été effectué à  l’aide du programme SPAGeDI   v 1∙2 (Hardy & Vekemans, 2002). Le coefficient de 

parenté entre les individus ou coefficient kinship (Loiselle et al., 1995), a également été testé à titre 

de comparaison. 

Les  catégories  de  distances  ont  été  définies  par  le  programme  afin  d’avoir  un  nombre  équivalent 

d’individus dans chacune d’elles.  

 

   

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19  

3.4 Landscape genetics Pour étudier  l’impact du paysage sur  la dispersion de  la coronelle  lisse, une des méthodes utilisées 

(Adriaensen  et  al.,  2003)  consiste  à  créer  une  carte  de  friction    qui  va  permettre  de  définir  les 

chemins les plus réalistes empruntés par l’espèce en fonction du paysage et de ses caractéristiques 

(méthode dite du « Least cost path » ou « voie du moindre coût »). La première chose à faire est de 

regrouper  sur  une même  carte,  les  différentes  variables  qui  peuvent  influencer  la  mobilité  de  la 

coronelle, à l’aide du programme Arcview 3.2 (ESRI, Redlands, USA). Ici, 16 variables d’occupation du 

sol ont été rassemblées sur une même carte convertie en format GRID (ESRI).    

 

Numéro  Type de variable  Nombre de pixels 1  Bois et forêts de feuillus  5413973 2  Bois et forêts de résineux  3467458 3  Bois et forêts mixtes  169659 4  Terrains et aérodromes militaires + terrains en  friche  398088 5  Prairies permanentes  8182994 6  Cultures  6876342 7  Espace vert urbain  46250 8  Habitat dense  172270 9  Habitat discontinu  1185910 10  Habitat et services  13218 11  Industries et services  151007 12  Carrières, sablières, terrils  104369 13  Réseau hydrographique  113274 14  Gares  11667 15  Routes  653372 16  Voies ferrées   67830  

Dans le format grid ou raster, chaque pixel représente une cellule de 25m x 25m. Afin de déterminer 

le  chemin  le  plus  réaliste  entre  chaque  station  d’échantillonnages  qui  serait    emprunté  par  une 

coronelle,  chaque  pixel  va  recevoir,  en  fonction  de  la  variable  du  paysage  qu’il  représente,    une 

valeur de « coût » énergétique. Pour déterminer la valeur de coût représentant au mieux le paysage, 

il faut essayer plusieurs variables pour chaque scénario testé puis effectuer une corrélation entre les 

distances  génétiques  (Fst)  et  les  distances  de  coût  obtenues  à  l’aide  du  programme  PATHMATRIX 

(Ray, 2005) pour déterminer les valeurs les plus représentatives. Pour utiliser le programme, il faut 

ajouter une carte en format shape, avec les coordonnées géographiques des sites échantillonnés en 

plus  de  la  carte  « grid »  avec  les  caractéristiques  du  paysage.  Au  final,  on  obtient  le  chemin  de 

moindre coût énergétique pour la coronelle, le coût métrique qui représente la distance réellement 

effectuée  par  l’individu  lors  de  son  déplacement  et  la  distance  euclidienne  entre  chaque  station 

étudiée.  Ces  résultats  sont  ensuite  traités  à  l’aide  d’un  test  de Mantel  sur  XLSTAT  v  5  (Addinsoft, 

Tableau 5: Les différentes variables d'occupation du sol et le nombre de pixels associés  

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20  

2012)  comparant  ces  différents  coûts  (métrique  et  énergétique)  à  la  distance  génétique  (Fst) 

obtenue  lors  des  précédentes  analyses.  Les  tests  de  Mantel  indiquent  les  corrélations  entre  les 

distances analysées ce qui permet de déterminer les variables représentant au mieux le paysage pour 

une coronelle lisse. 

Puisque  la  plupart  des  échantillons  proviennent  de  vallées  ou  de  sites  ferroviaires  (voies  ferrées 

essentiellement), cette étude se base sur deux types d’éléments paysagers,  les voies  ferrées et  les 

rivières,  comme  étant  des  facteurs  affectant  potentiellement  la  dispersion  des  individus.  Les 

scénarios testés sont : 

‐ Les rivières, les cultures et les routes sont des barrières à la dispersion (Scénario 1) 

‐ Les voies ferrées et les zones d’habitats sont des barrières à la dispersion (Scénario 2) 

 

D’autres  variables  comme  les  zones  urbaines  ou  les  cultures,  ont  également  été  utilisées  pour 

information, puisqu’il était possible de tester plusieurs variables en même temps.  

Pour  chacun des  scénarios,  différents  cas ont été  testés,  avec des  valeurs de coût différentes.  Les 

meilleures corrélations obtenues à l’aide des tests de Mantel  permettent de déterminer  le cas qui 

définit au mieux les variables ayant un impact sur la dispersion de la coronelle lisse. 

Les coûts énergétiques donnés aux variables  culture (CU), route (RO) et rivière (Riv) pour le scénario 

1 sont les suivants : 

Test 1 : CU, RO et Riv = 70 ; autres = 1  Test 2 : CU, RO et Riv = 1 ; autres = 70 Test 3 : CU = 5 ; RO = 10 ; Riv = 15 ; autres = 1 Test 4 : CU et Riv = 10 ; RO = 5 ; autres = 1 Test 5 : CU et Riv = 5 ; RO = 10 ; autres = 1 

Les coûts énergétiques donnés aux variables  Zones urbaines (ZU) et Voie ferrée (VF) pour le scénario 2 sont les suivants : 

Test 1 : ZU et VF = 70 ; autres = 1 Test 2 : ZU et autres = 1 ; VF = 70 Test 3 : Toutes les variables = 1 Test 4 : ZU  et VF = 10 ; autres = 1 Test 5 : ZU = 20 ; VF = 10 ; autres = 1 Test 6 : ZU = 10 ; VF = 20 ; autres = 1 

 

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Résultats  

 

  

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21  

IV. Résultats 

4.1 Extraction ADN  Toutes les extractions d’ADN provenant des échantillons de salive ont été effectuées sur un total de 

397  écouvillons. Une  partie  des  échantillons  (1/3) ont  été  quantifiés  donnant en moyenne  7,79ng 

d’ADN par µl et un écart‐type  (SD) de 4,30. L’ADN des 22 mues a été extrait avec  succès, avec en 

moyenne 40 ng d’ADN par µl et un écart‐type (SD) de 26,7 ; soit +/‐  5 fois plus d’ADN qu’en utilisant 

la  technique  des  échantillons  de  salive.  Les  419  échantillons  ont  donc  pu  être  utilisés  pour  le 

génotypage sur base des 9 microsatellites sélectionnés. 

4.2 Génotypage Sur les 419 échantillons d’ADN, douze d’entre eux n’ont pas donnés suffisamment de résultats pour 

être pris  en  compte  lors des prochaines  analyses. De plus,  certains échantillons ont  fait  l’objet de 

deux, voire trois répétitions afin d’obtenir 90% de données sur les 9 marqueurs et les 407 individus, 

concernant les microsatellites.  

4.3 Allèles nuls Les  microsatellites  Ca  40  et  Ca  45  présentaient    une  proportion  d’homozygotes  plus  élevée 

qu’attendue lors des analyses effectuées à l’aide du logiciel MICROCHECKER v.2.2.3 (Van Oosterhout 

et al., 2004), parmi toutes les populations reflétant la présence probable d’allèles nuls. Ils ont donc 

été retirés du jeu de données pour éviter des problèmes lors des analyses statistiques ultérieures. 

Au  final,  les microsatellites Ca19, Ca30, Ca43, Ca16, Ca63, Ca66, Ca612 ont  été  analysés pour 407 

individus. 

 

Microsatellites   Résultats (en %)  Tailles (pb) 

Ca16  94,6  275 – 307 Ca19  96,3  140 – 160 Ca30  91,9  164 – 188 Ca43  94,4  355 – 407 Ca63  92,9  140 – 156 Ca66  92,9  220 – 244 Ca612  94,1  279 – 307 

4.4 Traitement des données Sur les 40 stations d’échantillonnage, certains sites ne comptent que 3 prélèvements. Afin de pouvoir 

traiter  statistiquement  ces  données,  les  échantillons  provenant  de  stations  suffisamment  proches 

Tableau 6: Pourcentage d'allèles disponibles pour les statistiques et les extrêmes de taille détectés dans les populations de coronelles lisses de Wallonie. 

 

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géographiquement, soit moins de 2Km, et ayant un Fst peu élevé entre elles, ont été rassemblés pour 

former  une  même  unité.  Les  différents  tests  ont  donc  été  effectués  avec  les  41  populations  de 

départ, puis avec les unités rassemblées  (n=30). 

 

Unités rassemblées  Nom  Coord. X  Coord. Y 

Vo 1 + Vo 8 + Vo 29  Vo  174946,647  95156,3867 

Da 2 + Da 20  Da  154921,752  83636,302 

Vn 25 + Vn 26 + Vn 27 + Th 65  Vn  193520,716  83964,1225 

On 34 + On 36  On  215114,904  96106,4658 

Es 46 + Es 48  Es  235282,585  135366,7 

Li 67 + Li 68  Li  259193,308  145392,447 

4.5 Analyse factorielle des correspondances (AFC) L’analyse factorielle des correspondances, effectuée à l’aide du programme GENETIX, ne montre pas 

de différenciation génétique entre  les populations de coronelles  lisses de Wallonie, exception  faite 

pour un petit groupe (voir ovale figure 10) composé de 6 individus de la population de Mirwart (61S, 

61HX, 61J, 61IX, 61BX et 61P) auquels s’ajoute un individu provenant de la station Vodelée (1I) et un 

individu  provenant  de  la  station  Meix‐Devant‐Virton  (54D).

 

Figure 10: AFC à deux dimensions représentant la distance génétique entre 30 populations de Coronelle lisse en Wallonie, effectuée à l'aide du logiciel GENETIX 4.02. Chaque population est représentée par une couleur. L’ovale et l’étoile représentent les individus qui se différencient de tous les autres. 

On observe également un  individu  (3A) échantillonné à Wiesme qui  se différencie des autres  (voir 

étoile figure 10).  

Tableau 7: Population rassemblée et coordonnées géographiques recalculées. 

 

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23  

4.6 Variation et diversité génétique Il n'y a pas de différence significative dans les valeurs de Ar et He (Ar : ANOVA, F = 1,22, p=0.3 ; He : 

test de Kruskal‐Wallis = 12,6 p=0,0001). Les valeurs moyennes de la richesse allélique de toutes les 

populations  se  situent  entre  2,14  (minimum)  et  2,78  (maximum)  tandis  que  les  valeurs 

d’hétérozygotie moyennes vont de 0,55 (minimum) à 0,78 (maximum). 

 

 

Pop  n  Na  Ar  He  SD He  H0  SD Ho  FIS  p‐value du FIS 

Bi  10  29  2,55  0,69  ±0,12  0,57  ±0,14  0,17  0,018 As  5  29  2,60  0,70  ±0,15  0,60  ±0,16  0,14  0,117 Ni  6  28  2,75  0,74  ±0,12  0,77  ±0,18  ‐0,04  0,723 Hy  7  28  2,42  0,62  ±0,25  0,52  ±0,21  0,16  0,052 Vi  15  28  2,36  0,63  ±0,11  0,59  ±0,06  0,06  0,165 Ws  17  38  2,60  0,69  ±0,14  0,70  ±0,08  0,00  0,504 Co  21  33  2,45  0,65  ±0,12  0,65  ±0,14  ‐0,01  0,532 Vo  17  35  2,52  0,67  ±0,17  0,58  ±0,28  0,16  0,003 Da  14  30  2,30  0,60  ±0,18  0,53  ±0,20  0,13  0,045 St  9  28  2,30  0,60  ±0,18  0,45  ±0,10  0,25  0,001 Jv  28  32  2,27  0,57  ±0,20  0,49  ±0,25  0,14  0,003 Th  13  28  2,40  0,63  ±0,17  0,66  ±0,26  ‐0,06  0,776 Vn  21  42  2,62  0,70  ±0,13  0,56  ±0,16  0,11  0,006 On  10  29  2,50  0,67  ±0,11  0,69  ±0,18  ‐0,03  0,656 Ai  3  24  2,78  0,71  ±0,15  0,81  ±0,26  ‐0,13  0,911 Wi  11  28  2,35  0,62  ±0,14  0,48  ±0,26  0,23  0,003 Es  12  28  2,36  0,62  ±0,18  0,62  ±0,22  0,04  0,299 SR  9  22  2,15  0,56  ±0,14  0,43  ±0,23  0,24  0,018 Hg  20  34  2,46  0,66  ±0,10  0,53  ±0,13  0,19  0,002 Hb  6  23  2,45  0,68  ±0,13  0,54  ±0,31  0,20  0,053 MDV  24  38  2,48  0,65  ±0,13  0,54  ±0,14  0,17  0,001 So  3  21  2,54  0,64  ±0,18  0,74  ±0,27  ‐0,15  0,932 Mw  33  43  2,54  0,67  ±0,10  0,56  ±0,11  0,16  0,000 Me  22  34  2,34  0,61  ±0,15  0,55  ±0,17  0,09  0,071 Do  15  28  2,14  0,55  ±0,14  0,39  ±0,21  0,30  0,000 Li  11  24  2,23  0,58  ±0,15  0,55  ±0,21  0,06  0,251 Be  8  32  2,59  0,69  ±0,14  0,64  ±0,28  0,08  0,169 Ba  17  31  2,55  0,67  ±0,16  0,72  ±0,14  ‐0,07  0,895 Du  18  35  2,52  0,66  ±0,17  0,65  ±0,14  0,02  0,325 Lo  2  16  2,29  0,79  ±0,10  0,43  ±0,34  0,46  0,062 

 

 

Tableau 8 : Résumé des résultats concernant la diversité génétique intra et inter‐population. (n : nombre d’individu, Na : nombre d’allèle, Ar : richesse allélique, He : hétérozygotie attendu, Ho : hétérozygotie observée, SD : écart‐type, Fis : coefficient de consanguinité). 

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Tableau 9 : Fst par paire de po

pulatio

n. Pou

r une

 lecture plus aisé

e, les v

aleu

rs entre 0,15 et 0 ,20 sont indiqu

ées e

n orange ; les v

aleu

rs au‐de

là de 0,20

 sont indiqu

ées e

n rouge et les v

aleu

rs significatives so

nt en caractères gras. 

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25  

4.7 Indice de Consanguinité (Fis)  L’indice de consanguinité, appelé indice de fixation, représente la réduction de l’hétérozygotie dans 

les sous‐populations. Il est lié aux différences de fréquences alléliques moyennes. 

Lorsque les populations sont à l’équilibre d’Hardy‐Weinberg, le Fis est égal à zéro. Hors, le tableau 7 

indique  que  les  populations  sont  soit  en  déficit  d’hétérozygote,  soit  en  excédant  cependant,  les 

valeurs de Fis ne sont pas significatives (p<0,05) on ne peut donc pas en tirer de conclusion. 

4.8 Indice de diversification (Fst) Les valeurs  Fst  par paire de populations obtenues à  l’aide du programme FSTAT  v.2.9.3.2  (Goudet, 

1995) informent sur la différenciation génétique entre ces populations. 

En observant  la moyenne des Fst pour chaque population, on remarque que sur  les 30 stations, 14 

d’entre  elles  ont  un  indice  Fst  supérieur  à  0,10.  C’est  le  cas  des  stations  Daily,  Stoumont,  Theux, 

Houyet,  Vignée,  Wiesme,  St  Remy,  Dolhain,  Limbourg,  Mellier,  Mirwart,  Barvaux  et  Sommerain. 

L’indice le plus élevée atteint 0,16 dans le cas du site de Java. Il semble que cette station soit la plus 

différenciée. Lorsqu’on observe la position géographique des sites d’échantillonnages, on remarque 

que le site de Java est le seul à être situé au nord du sillon Sambre et Meuse (avec le site de Lommel 

qui est situé en Flandre). Cependant, ces valeurs de Fst sont relativement plus faibles que l’indice de 

diversification attendu pour les reptiles qui est de 0,26 (Frankham et al., 2010). 

4.9 Isolation par distance  La  comparaison  des  coordonnées  géographiques  et  des  distances  génétiques  (Fst)  renseignent  sur 

une éventuelle  isolation par distance. Un Mantel  test effectué à  l’aide de FSTAT v.2.9.3.2  (Goudet, 

1995)  indique  que  les  valeurs  (distance  géo  et  Fst  ou  Fst  corrigé)  sont  corrélées  (R²=0 .465  et 

R²=0.452), voir graphique de la figure11.   

 

Variable expliquée par la distance géo. 

Corrélation (partielle)  Beta  R² 

Fst   0.682         0.000001           0.465  

Fst/1‐Fst   0.672         0.000002    0.452  

 

La distance géographique expliquerait donc la différenciation génétique entre les populations. 

Tableau 10: Résultat du Mantel test entre les distances géographiques et les distances génétiques (corrigées ou non). Beta représente la pente de la droite 

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26  

 

Figure 11: Corrélation entre les matrices de distances géographiques et les matrices de distances génétiques (Fst et Fst corrigés) obtenues par Excell. 

 

Un autre graphique (Fig. 12) obtenu à l’aide du programme FSTAT v.2.9.3.2 (Goudet, 1995) montre 

que les valeurs de Fst corrigées donnent des résultats similaires aux valeurs de Fst non corrigées. 

 

Figure 12: Corrélation entre les matrices de distances géographiques et les matrices de distances génétiques (Fst et Fst corrigés) obtenue par le programme FSTAT v.2.9.3.2 (Goudet 1995). 

‐0,05

0

0,05

0,1

0,15

0,2

0,25

0,3

0 20000 40000 60000 80000 100000 120000

dist génét, Linéaire (dist génét,)

R²= 0.465 Y=0.000001X+0.1087 

Droite de corrélation 

Distance  géo

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27  

 

4.10 Distance maximum La première analyse du coefficient de Moran (Hardy and Vekemans, 1999)  et du coefficient kinship 

(Loiselle et al., 1995)  indique que  la distance à partir de  laquelle  les  individus sont génétiquement 

parentés  se  trouve  entre  0  et  18,4  Km.  Afin  d’obtenir  une  distance  plus  précise,  une  deuxième 

analyse  a été  effectuée  à  l’aide  de SPAGeDI    v  1∙2  (Hardy & Vekemans,  2002  )  sur  des  classes  de 

distances plus étroites indiquant que la distance d’isolation entre les espèces est de 2 à 3Km, soit 2,5 

km qui correspond au centre de la classe de distance n°3. Les catégories de distances (Tab. 11) ont 

été définies par le programme afin d’avoir un nombre équivalent d’individus dans chacune d’elles.  

 

 

catégorie de distance (Km)   

Catégories  Analyse 1  Analyse 2 

1  <0  <0 

2  0‐18,4  0‐2 

3  18,4‐26,2  2‐3 

4  26,2‐34,6  3‐3,9 

5  34,6‐42,3  3,9‐4,9 

6  42,3‐50,7  4,9‐6,5 

7  50,7‐60,5  6,5‐11 

8  60,5‐70,2  11‐12,3 

9  70,2‐81,6  12,3‐15,5 

10  81,6‐92,8  15,5‐19,9  

11  92,8‐186,9  19,9‐36,4 

Tableau 11: Catégories de distances utilisées lors des analyses1 et 2 avec SPAGeDI 

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28  

 

Figure 13: Coefficient de Moran (vert) et Kinship  obtenu à l’aide de SPAGeDI V.1.3.  Intervalles de confiance à 95 % (supérieur en mauve et inférieur en brun) déterminés par SPAGeDI V.1.3.  

 

L’autocorrélation  spatiale  entre  la  distance  géographique  et  la  ressemblance  génétique    entre  les 

sites est significative pour les groupes des deux premières catégories de distances, à savoir  jusqu’à 

18,4  km. On  obtient  des  résultats  similaires  avec  le  coefficient  Kinship  qui  indique  donc  qu’il  y  a 

isolement des populations par la distance.  

 

Figure 14: Coefficient de Kinship en fonction des catégories de distances de l'analyse 1 (voir tableau 11),représenté en rouge avec les coefficient d'incertitude supérieur (mauve) et inférieur (brun). Les valeurs significatives sont indiquées par des astérisques. 

Afin de déterminer une distance plus précise, une seconde analyse ç été effectuée avec des classe de 

distances plus petites. On obtient alors une distance de 2,5Km (soit entre 2 et 3Km) voir figure 16. 

‐0,05

0

0,05

0,1

0,15

0,2

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

Moran

95% inf

95% sup

catégorie de distance 

Moran 

‐0,04

‐0,02

0

0,02

0,04

0,06

0,08

0,1

0,12

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

Kinship

95% inf

95% sup

Kinship 

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29  

 

Figure 15: Représentation du coefficient de Moran (en vert) en fonction des classes de distances de l’analyse 2 avec les coefficients d'incertitudes inférieur (brun) et supérieur (mauve). Les astérisques indiquent les valeurs significatives. 

 

 

Figure 16: Coefficient Kinship (Loiselle et al. 1995), en fonction des classes de distances de l’analyse 2, représenté en rouge avec les coefficient d'incertitude supérieur (mauve) et inférieur (brun). Les valeurs significatives sont indiquées par des astérisques. 

 

Le coefficient Kinship montre les mêmes résultats que le coefficient de Moran, à savoir, une distance 

de 2,5 km au‐delà de laquelle, les individus sont génétiquement différenciés.

‐0,1

‐0,05

0

0,05

0,1

0,15

0,2

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

Moran

95% inf

95% sup

* * Moran 

‐0,04

‐0,02

0

0,02

0,04

0,06

0,08

0,1

0,12

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

Kinship

95% inf

95% sup

* * 

Kinship 

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30  

4.11 Analyse de la structure des populations Le programme STUCTURE  indique que le nombre le plus probable de cluster est de 8 (Fig. 17).  

 

Figure 17: Probabilité logarithmique des données [Ln P(D)] obtenue à partir du programme STRUCTURE 2.3.3 pour 10 simulations de K 

 

 

Figure 18: Valeur de Delta K (soit K‐1) obtenue par STRUCTURE 2.3.3. pour les 24 clusters testés 

Ce graphique (Fig. 18) indique que la population des coronelles lisses est divisée en K‐1 = 2 donc K=3  

clusters.  Une autre valeur semble également intéressante, K‐1=6 soit K=7.  

Le  programme  structure  détermine  donc  3  valeurs  différentes  qui  pourraient  représenter    la 

structure populationnelle des coronelles lisses en Wallonie.  

‐8600

‐8500

‐8400

‐8300

‐8200

‐8100

‐8000

‐7900

‐7800

‐7700

‐76000 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

log values 

Moyenne sur Name

Max sur Name

Min sur Name

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25

Delta K 

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31  

 

Figure 19: représentation graphique de l'appartenance (en %) des différentes populations aux 8 clusters défini par Structure 

La  plupart  des  populations  sont  bien  différenciées,  à  part  les  groupes  8,  21,  22,  28  et  30  qui 

correspondent  respectivement  à  Vodelée,  Stoumont,  Meix‐Devant‐Virton,  Barvaux  et  Lommel.  La 

population de Flandres appartient pour 80% à un seul cluster.   

4.12 Impact du paysage Le test t‐student effectué à l’aide du tableur Excell (degré d’incertitude α=0,05) détermine la variable 

« rivière »  comme étant  un  facteur  défavorable  (t  =  0,06),  et  la  variable    « voies  ferrées »  comme 

étant  un  facteur  favorable  (t=0,7).  Ce  test  a  été  réalisé  sur  les  distances  génétiques  (Fst)  des  cas 

particuliers ou les sites d’échantillonnages distants de moins de 5km, étaient séparés par une rivière 

ou, dans l’autre cas, se trouvaient le long d’une voie ferrée. Les résultats sont utilisés à titre indicatif 

pour donner une valeur de coût énergétique à ces variables.  

Tableau 12: Résultats du t‐de student 

Variable  Présence (moyenne/ecart‐type)  Absence (moyenne/ecart‐type)  t‐ de student 

Rivière  0,22 ± 0,10  0,04 ± 0,03  T=0,06 

Voie ferrée  0,03 ± 0,02  0,09 ± 0,1  T=0,7 

 

 

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30

Série8

Série7

Série6

Série5

Série4

Série3

Série2

Série1

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32  

4.13 Least cost path Pour  définir les variables qui ont un impact sur la dispersion des coronelles, les deux scénarios ont 

été testés plusieurs fois avec des valeurs de coût différentes. Les résultats obtenus ont été comparés 

aux  distances  génétiques  (Fst)  non  corrigées.  Un  seul  des  tests  effectués  montre  une  corrélation 

négative  de  ‐0,04  pour  le  coût  énergétique  et  une  corrélation  faible  de  0,124  pour  la  distance 

métrique  (test 7  figure 20). Ce  test  correspond à  la variable « voie  ferrée » comme étant négative 

pour la dispersion des individus.  

 

Figure  20:  graphique  représentant  les  valeurs  de  corrélations  (r)  pour  chaque  scénario  [Mauve=  scénario  1,  Brun  = scénario  2].  Les  distances  métriques  sont  représentées  par  un  losange  vert  (R  Apd)  et  les  coûts  énergétiques  sont représentés par un carré vert (R lcd). 

Dans  la  figure  20,  le  premier  scénario  est  représenté  par  les  tests  de  1  à 5.  La  corrélation  la  plus 

élevée entre les distances métriques et les distances génétiques apparait au test 1 (pour la distance 

métrique r = 0,283 ; pour  le coût énergétique r=0,247)   mais c’est pour  les tests 3 et 5 que  le coût 

énergétique  est  le  plus  élevée  avec  une  corrélation  de  0,267.  Il  n’y  a  cependant  pas  de  grandes 

différences entre les divers tests du premier scénario. 

Le scénario 2, représenté par les tests 6 à 11, montre une corrélation faible pour les coûts métriques 

et négatives pour les coûts énergétiques lors du test 7 avec une p‐value = 0,0256. Seule la variable 

« voies  ferrées » était considérée comme ayant un  impact négatif  (coût=70)  sur  la dispersion alors 

que  les  variables    « zones  urbaines »  (habitats,  services,  industries)  étaient  considérées  comme 

positives avec un coût énergétique de 1 comme toutes les autres variables. Il semblerait donc que la 

variable « voies ferrées » n’aie pas d’impact négatif sur la dispersion des coronelles. 

   

‐0,1

‐0,05

0

0,05

0,1

0,15

0,2

0,25

0,3

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

R Apd

R lcd

Test sur les scénarios 

corrélation 

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33  

 

 

 

Figure 22: Carte représentant les différentes variables d'occupation du sol ( voir tableau 5), utilisée pour le calcul du "least cost path" 

Figure 213: Légende de figure 22 représentant les variables d'occupation du sol pour la Wallonie. 

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Discussion 

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34  

V. Discussion 

5.1 Echantillonnage  La  quantité  d’ADN  extraite  à  partir  des  écouvillons  (entre  3  et  15  ng  d’ADN  par  µl)  a  donné  des 

résultats similaires à ceux observés sur  les deux autres études génétiques des populations menées 

sur  la  coronelle  lisse  (Pernetta  2009  (±20  ng/µl)  et  Vacher  2010  (±15ng/µl)).  La  plupart  des 

échantillons avaient une quantité d’ADN suffisante pour permettre des analyses génétiques (entre 3 

et 15 ng/µl d’ADN). Cependant, l’extraction d’ADN à partir des mues a donné de meilleurs résultats 

puisqu’on  obtient  5  fois  plus  d’ADN  à  l’aide  de  cette  technique,  ce  qui  n’était  pas  le  cas  lors  de 

l’étude sur la coronelle lisse de Vacher (2010) ou seule 50% des mues ont donné des quantités d’ADN 

suffisantes pour les analyses. Le protocole d’extraction utilisé dans le cas de cette étude semble donc 

être indiqué pour les mues de reptiles. 

Les mues  sont  connues pour être une source  importante d’ADN de qualité  (Clark, 1998 ; Pernetta, 

2009). Ce type de prélèvement est beaucoup moins invasif que le prélèvement de salive puisqu’il n’y 

a pas de contact avec  l’animal. De plus,  l’individu peut être  identifié à  l’aide des dessins de  la  tête 

(Sauer,  1994  et  1997).  Il  serait  donc  préférable  de  collecter  la mue  face  à  un  individu  entrain  de 

muer. Il est toutefois plus facile de trouver l’animal plutôt qu’une mue qui reste très fragile et peut 

s’altérer assez rapidement. Celle‐ci devant être conservée au sec. 

Seul le bien être de l’animal est discuté ici, le coût des analyses n’est pas pris en compte. 

5.2  Santé  génétique  des  populations :  Structuration  intra‐

populationnelle 

5.2.1 Indice Ar et He 

Les analyses des marqueurs microsatellites montrent une richesse allélique assez similaire entre les 

différentes  populations,  allant  de  2,14  à  2,78.  Rappelons  que  la  richesse  allélique  correspond  au 

nombre d’allèles présents à 1 locus donné et dépend de la taille de l’échantillon. Ces résultats sont  

donc informatifs puisque le nombre d’échantillons n’est pas similaire pour chaque population et qu’il 

suffit d’un seul individu pour augmenter cette richesse allélique. 

L’indice  d’hétérozygotie  He  (hétérozygotie  attendue)  est  relativement  peu  différent  de    Ho 

(hétérozygotie observée) ce qui laisse à penser que les populations de coronelles ne sont pas isolées 

les unes des autres. Ces  résultats  sont  similaires à ceux observés  lors de  l’étude sur  les  coronelles 

lisses en Alsace (Vacher, 2010) ou les valeurs d’He sont comprises entre 0,48 et 0,73 pour des valeurs 

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35  

hétérozygoties  attendues  Ho  allant  de  0,46  à  041.  Il  en  est  de même  pour  la  population  d’orvet 

(Anguis fragilis) du canton de Vaud en Suisse, ou He varie de 0,22 à 0,65 pour un Ho de 0,24 à 0,66. 

Cependant, les résultats obtenus par Pernetta (2009) montrent une différence plus importante entre 

He (0,42 à 0,60) et Ho (0,36 à 0,48) concernant les Coronelles du Dorset en Angleterre.  

 

5.2.2 Indice de consanguinité Fis 

L’indice d’hétérozygotie observé est la mesure de l’écart entre le taux d’hétérozygote observé (Ho) et 

le  taux d’hétérozygote attendu  (He) par  rapport à  l’équilibre de Hardy‐Weinberg.  Il est  légèrement 

plus élevé que dans  le cas des populations de Coronelle  lisse dans  le sud de  l’Angleterre (Pernetta, 

2009)  ou  les  populations  sont  différenciées  les  unes  des  autres  (Fis  varie  de  0,19  à  0,34  selon  les 

populations).  Dans  le  cas  du  scinque  de  Cunningham  (Egernia  cunninghamile)  (Stow,  2001)  on 

remarque  que  l’indice  Fis  est  également  plus  élevé  (0,253  à  0,263)  hors,  la  structure  de  ces 

différentes populations montre une dispersion  limité. Une fois de plus,  les résultats de cette étude 

(Fis de ‐0,15 à 0,3) sont comparables avec l’étude de Vacher (2010) menée en Alsace (Fis de ‐0,14 à 

0,40).  Cependant,  quelques  résultats  sont  parfois  légèrement  plus  élevés.  Ces  petites  différences 

pourraient  être  dues  au  nombre  d’échantillons  testés  qui  sont  beaucoup  plus  nombreux  pour  la 

Wallonie que pour l’Alsace ou le Dorset. 

Les  populations  de  Nismes,  Couvin,  Theux,  On,  Aisne,  Sommerain  et  Barvaux  présentent  un 

coefficient  de  consanguinité  (Fis)  négatif  (respectivement  ‐0 ,04 ;  ‐0,01 ;  ‐0,06 ;‐0,03 ;‐0,13 ;  ‐0,15 ;‐

0,07) tandis que les autres sites montrent un indice Fis allant de 0,02 (Durnal) à 0,45 (Lommel). Dans 

le cas du site de  Lommel (0,45), il n’y avait que 2 individus analysés. Sachant que l’indice de fixation 

varie  en  fonction  du  nombre  d’individus,  la  valeur  du  site  de  Lommel  n’est  peut‐être  pas 

représentative. De plus, 5 sites montrent un Fis significatif légèrement élevé (Stoumont, Hogne, Meix‐

Devant‐Virton, Dolhain et Mirwart) néanmoins, ces valeurs restent relativement faibles. Ces données 

laissent à penser que les différentes populations ne souffrent pas (ou peu) de la consanguinité. 

D’après  les résultats obtenus sur  la diversité  intra‐populationnelle,  il  semblerait que  les différentes 

populations de coronelle  lisse se rapprochent du type de populations observées en Alsace (Vacher, 

2010).  Dans  ce  cas‐ci,  l’auteur  parle  de  métapopulation  ou  les  individus  seraient  assez  mobiles. 

Contrairement aux coronelles lisses en Angleterre où les résultats tendent à montrer que l’espèce est 

répartie en plusieurs unités génétiquement différenciées avec peu de transfert de gènes.  

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36  

5.3 Structuration inter population : indice Fst L’indice  de  diversification  Fst  renseigne  sur  la  présence ou  l’absence  d’un  flux  de  gènes  entre  les 

différentes populations. Il est possible de déterminer si des populations sont isolées car dans ce cas, 

elles ne reçoivent pas de gènes provenant d’une autre population et le Fst sera égale à 1. 

Dans cette étude, les sites d’échantillonnages sont répartis sur toute l’aire de répartition wallonne de 

l’espèce et sont séparés par des distances pouvant aller jusqu’à 180 km, comme c’est le cas pour les 

stations  de  Lommel  (en  Flandres)  et  de  Meix‐Devant‐Virton.  Cependant,  malgré  les  distances 

géographiques qui peuvent être élevées pour un reptile (Völkl & Käsewieter, 2003 ; Vacher, 2010), on 

observe  un  Fst  moyen  de  0,094  (Tableau  9).  Cette  valeur  peu  élevée  suggère  qu’il  n’y  a  pas  de 

structure  au  sein  des  populations  de  coronelle  en  Wallonie,  on  pourrait  alors  parler  de 

métapopulation comme pour les coronelles en Alsace (Vacher, 2010) ou le Fst moyen est de 0,06.  

Les stations ayant les valeurs moyennes de Fst les plus basses sont Lommel (0,028) et Aisne (0,054) et 

comptent respectivement 2 et 3 individus analysés. Ce faible échantillonnage pourrait expliquer que 

ces valeurs ne soient pas significatives et qu’elles soient peu élevées. Le site de Lommel n’est pris en 

compte  dans  cette  étude  que  pour  information  puisque  cette  population  provient  de  la  région 

flamande. Et bien que les faibles valeurs de Fst puissent être dues à un faible échantillonnage, il est 

étonnant de voir qu’en comparaison par paire, les Fst entre Lommel et les autres sites ne sont guère 

élevés.  Un  échantillonnage  plus  important  permettrait  d’en  savoir  plus  sur  la  parenté  entre  les 

coronelles de Wallonie et de Flandres. Peut‐être sont‐elles une seule et même métapopulation ? 

 

D’un autre côté, certaines stations montrent un Fst par paire significatif parfois supérieur à 0,15 qui 

indiquerait    une  légère  différenciation avec  d’autres  populations  (voir  tableau  9) mais  ces  valeurs 

restent  inférieures à  la valeur de Fst attendue  lors d’une différenciation chez  les reptiles qui est de 

0,26 (Frankham et al., 2010). C’est le cas de la station de Java ou le Fst moyen est le plus élevé avec 

0,15 et où l’on observe le plus grand nombre de Fst significatifs avec des valeurs allant jusqu’à 0,228 

entre  Java  et  Theux mais  aussi  entre  Java  et  Houyet,  Stoumont, Wiesme, Mirwart, Mellier  et  St‐

Remy. Une valeur de Fst élevée pourrait venir d’un échantillonnage insuffisant, hors la population de 

java compte 28 individus analysés, ce qui est plus élevé que d’autres populations dans cette étude. 

Par  contre,  c’est  le  seul  site échantillonné à  se  trouver  au Nord du  sillon  Sambre  et Meuse. Cette 

différenciation pourrait peut‐être s’expliquer par une barrière géographique. 

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37  

 

Figure 23: Représentations des Fst entre le site de JAVA et tous les autres sites d'échantillonnages. Les Fst orange sont compris entre 0,15 et 0,20 tandis que les Fst en Rouge sont supérieur à 0,20. 

  

La station de Theux est un autre exemple où  l’on rencontre des valeurs significatives de Fst élevées 

(0.21 avec Daily qui sont séparés par 110km et 0.23 avec Java séparé par 70Km). Le cas de Java avec 

les  autres  stations  vient  d’être  discuté  mais  dans  le  cas  de  Daily  et  Theux,  il  semblerait  que  la 

distance  jouerait un  rôle dans  la différenciation entre ces deux populations. En effet,  la distance à 

parcourir entre ces deux stations est très élevée. Hors les coronelles sont connues pour se déplacer 

peu. Même les plus grandes distances effectuées par certains individus restent peu élevées (Völkl & 

Käsewieter, 2003 ; Vacher, 2010).  

L’indice de consanguinité (Fis) et l’indice de diversification (FST) sont deux mesures liées à la variance 

de  fréquence  allélique,  puisqu’ils  reflètent  une  possible  réduction  d’hétérozygotie  quand  ils  sont 

comparés à l’équilibre d’ Hardy‐Weinberg (Holsinger & Weir, 2009). 

Cependant,  dans  cette étude,  il  ne  semble pas  y  avoir de  consanguinité,  et  le  flux de  gènes  serait 

présent, permettant une diversité suffisante au sein des populations.  

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38  

5.4 Isolation par la distance (IBD) Afin  de  déterminer  l’impact  éventuel  de  la  distance  sur  la  diversité  génétique  des  populations de 

coronelles  lisses  en Wallonie,  un  test  de Mantel  entre  cette  distance  géographique  et  la  distance 

génétique a été effectué.  

Les  résultats montrent qu’il  y aurait un effet de cette distance géographique sur  la différenciation 

entre  les populations.  Les valeurs corrigées de Fst  (Rousset, 1997) ont également été  testées mais 

elles n’apportent pas de meilleurs résultats. Les populations de Coronella austriaca se trouvant au‐

delà de 2,5 km de distances seraient génétiquement différenciées. 

Dans  le cas des coronelles  lisse d’Alsace,  les  individus sont apparentés  jusqu’à une distance de 2,8 

Km  (Vacher,  2010). En Suisse,  d’autres populations de Colubridae,  à  savoir  les  couleuvres  à  collier 

(Natrix natrix) montrent  également un isolement par la distance dès 1 Km (Meister et al., 2010). Ces 

deux  dernières  études  ont  utilisé  le  coefficient  de Moran  pour  déterminer  la  distance  d’isolation 

génétique et donnent des résultats  similaires par  rapport aux populations Wallonnes. De plus, des 

résultats  similaires  (bien que  légèrement  supérieurs) ont  été observés dans  le  cas de  la  couleuvre 

fauve  de  l’Est  (Mintoinus  gloydi)  où  les  populations  d’Amérique  du  Nord  sont  génétiquement 

différenciées au – delà de 18,5 km ; distance obtenue à l’aide du Coefficient de Kinship (Row, 2010).  

D’autres espèces montrent également des résultats similaires comme c’est le cas de la vipère (Vipera 

berus) du massif du Jura, en France, où les populations sont génétiquement différenciées à partir de 

3  km  (Ursenbacher  et  al.,  2009).  C’est  aussi  le  cas  de  la  salamandre  tigrée  (Ambystoma  tigrium 

melanosticum)  dans  le  parc  national  de  Yellowstone  où  les  différents  sites  d’échantillonnages 

montrent un Fst élevé dès 1km de distance (Spear et al., 2005). 

En Wallonie, Il y aurait donc une différenciation génétique entre les populations de coronelles lisse 

en fonction de la distance qui les séparent, ce qui pourrait être le cas de Couvin et Dolhain dont la 

valeur    Fst  vaut    0,165  et  la  distance  géographique  est  de  120  km.  Mais  dans  certains  cas,  des 

barrières géographiques pourraient empêcher le flux de gènes entre les populations. Dans le cas de 

Java, il serait possible que le fleuve joue un rôle de barrière infranchissable.  

La  distance  géographique  pourrait  donc  expliquer  en  partie  les  différences  génétiques  entre  les 

différents sites d’échantillonnages. 

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39  

5.5 Structure des populations Identifier  la  structure  des  populations  de  coronelles  lisse  en Wallonie  permettrait  une  meilleure 

compréhension concernant  l’impact éventuel de  la  fragmentation de  l’habitat sur  cette espèce. En 

analysant le flux génique, il est possible d’observer, si elle existe, l’isolation des populations.  

D’après les indices Fst, bien que la moyenne ne soit pas élevée et suggère un bon flux de gènes inter‐

population,  les  résultats  suggèrent  tout  de même  que  quelques  populations  seraient  légèrement 

différenciées génétiquement des autres.  Afin de déterminer le type de structure des populations de 

coronelles lisses, les données ont été analysées à l’aide du programme STRUCTURE. 

La valeur (K) représentant au mieux la structure populationnelle d’après la méthode d’Evanno et al. 

(2005), obtenue  lors des analyses, montre que  la Wallonie compterait 8 populations de coronelles 

lisses. 

 Pourtant,  ces  résultats  montrent  également  un  delta  K‐1=2,  soit  une  population  divisée  en  K=3 

clusters.  Cependant,  le  graphique  représentant  les  8  clusters  pour  les  30  unités  populationnelles 

montre un bon mélange entre  les diverses unités bien que  les populations de Vodelée, Stoumont, 

Meix‐Devant‐Virton, Barvaux et Lommel appartiennent à plus de 50% à un seul cluster.  Ce graphique 

montre également que  le rassemblement des unités comme dans  le cas de Vodelée  (Vo 1 + Vo 29 

+Vo 8) à un sens puisque ce groupe appartient à 55% à un seul cluster. 

Les résultats sur la variabilité génétique intra et inter‐populations, ajoutés aux résultats obtenus par 

structure laissent à penser que les populations ne formeraient qu’une seule métapopulation au sein 

de laquelle certaines sous‐unités se seraient différenciées par la distance.  

Une  autre  hypothèse  serait  que  les  populations  seraient  isolées,  ce  qui  impliquerait  des  effectifs 

importants  pour obtenir  une  variabilité  génétique  suffisante  et  beaucoup de  temps  écoulé  depuis 

l’isolation. Hors, avec le temps, les populations auraient subis  la dérive génétique  et les valeurs de 

FST  devraient  être  beaucoup  plus  élevées  impliquant  une  différenciation  entre  les  populations, 

comme dans le cas de la population de sphénodon ponctué (Sphénodon punctatus) sur l’île Stephens 

en Nouvelle‐Zélande. En effet, cette population est très grande et possède une diversité génétique 

importante (richesse allélique moyenne = 8,9 ; He entre 0,73 et 0,78). Cependant, il existe une légère 

différenciation  significative  entre  les  sous‐populations  (Moore  et  al.,  2008).  Cette  différenciation 

génétique apparait au sein de la même population dont les sous‐unités ne sont pas isolées les unes 

des  autres.  Donc,  le  Fst  entre  deux  populations  de  coronelles  devrait  être  plus  élevé  que  ceux 

observés ici. 

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40  

L’hypothèse de la métapopulation dont certaines sous‐unités seraient en train de se différencier des 

autres, semble la plus probable dans le cas de la coronelle lisse de Wallonie. 

5.6 Barrières aux flux de gènes  L’identification des variables ayant un  impact  sur  la dispersion des  individus et donc  sur  le  flux de 

gènes entre les populations d’une même espèce permettrait d’améliorer sa survie à l’aide de plan de 

gestion  ou  de  conservation  en  améliorant  l’habitat  où  les  voies  de  dispersions  ou  simplement  en 

protégeant les milieux qui lui sont favorables. A l’aide du Système d’Intégration Géographique (SIG), 

il est possible de combiner les variables du paysage et les facteurs de diversifications génétiques (Fst) 

pour déterminer au mieux l’impact du paysage sur une espèce.  

Le choix des variables paysagères à tester s’est porté sur les voies ferrées au vue du nombre de sites 

d’échantillonnages situés le long des voies ferrées et la fréquence des individus présents (jusqu’à 10 

individus  présents  par  km  (Graitson,  2006),  mais  également  sur  les  rivières  car  quelques  sites 

d’échantillonnages sont retrouvés dans les vallées mais pas forcément de chaque côté de l’eau.  

De  plus,  dans  plusieurs  cas  comme  pour  Barvaux,  Biron  et  Aisne  (Fig.  24),  l’analyse  des  distances 

génétiques en fonction des distances géographiques montraient un Fst supérieur entre deux stations 

entre lesquelles s’écoule une rivière, alors des stations à une distance géographique égale mais sans 

rivière entre‐elles avait un Fst moins élevé. Cependant, les valeurs de Fst n’étaient pas significatives à 

chaque  fois  mais  laisse  néanmoins  penser  que  les  rivières  pourraient‐être  des  barrières  à  la 

dispersion. Pour ce qui est des voies ferrées, le résultat inverse était observé. Encore une fois, il n’y a 

pas assez de Fst significatif pour en tirer des conclusions.  

 

 

 

 

Figure 24: Gros plan sur les stations de Biron, Barvaux et Aisne avec les voies ferrées et les rivières représentées ainsi que les distances géographiques (noir) et génétiques (rouge) 

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Dans cette étude, la méthode du « least cost path » à l’aide du logiciel PATHMATRIX a été utilisée en 

testant 2 scénarios, et en y variant les coûts énergétiques des variables (Ray 2005). 

Les  résultats   montrent que  les différents  tests des deux scénarios  sont assez  similaires malgré  les 

différents coûts alloués aux variables.  

Scénario  1 :  Les  rivières,  les  cultures  et  les  routes  sont  des  barrières  à  la 

dispersion  Dans ce scénario,  le test 1 considère les variables  « culture », « route » et « rivière » comme étant 

défavorable (coût = 70) par rapport aux autres variables du paysage (coût = 1). Ce test présente  la 

meilleure  corrélation  entre  la  distance  génétique  (Fst)  et  la  distance  métrique  calculée  par  le 

programme mais ce n’est pas le cas de la corrélation entre les distances génétiques et les valeurs de 

coût  énergétique  qui  est plus  faible  que  pour  les  autres  tests.  Tous  les  autres  tests montrent  des 

corrélations  similaires  et  aucune  des  trois  variables  ne  semble  avoir  un  impact  plus  important  les 

unes par rapport aux autres.  

Les différents tests de ce scénario ne donnent pas d’information sur l’impact de ces trois variables. 

Scénario 2 Les voies  ferrées et  les  zones d’habitats  sont des barrières à  la 

dispersion Le test 7 comparant  la variable « voies ferrées » comme étant une barrière à  la dispersion avec un 

coût énergétique élevé de 70 par rapport aux autres variables, considéré dans ce cas comme étant 

de faible coût (=1), montrent une corrélation négative. Ce résultat laisse à penser que la variable voie 

ferrée n’a pas d’effet négatif  sur  la dispersion. Par contre,    lorsque cette variable est associée aux 

« zones urbaines » la corrélation est positive. L’association des deux variables aurait un impact sur la 

dispersion mais puisque les voies ferrées n’ont, semble‐t‐il, pas d’impact négatif, il se pourrait que ce 

soit  les  zones urbaines qui  aient un  impact négatif.  Cependant,  il  n’est pas possible  à  ce  stade de 

déterminer la ou lesquelles des variables « zones urbaine » auraient un impact. C’est résultats sont 

assez différents de ceux obtenu lors d’une étude sur l’orvet (Anguis fragilis) qui montre que les zones 

urbaine n’ont aucun impact contrairement au voies ferrées, aux routes et aux vignoble qui sont les 

variables les plus négatives pour cette espèce (Geiser2011). 

 Les différents effets des variables du paysage ont peut‐être été sous‐estimé  lors de  l’analyse avec 

PATHMATRIX puisque  les coûts énergétiques choisis étaient peut‐être trop faible (1, 5, 10, 15 ou 70) 

pour montrer  un  impact  réel  sur  la  dispersion  de  l’animal.  De  plus,  les  différents  tests  ayant  une 

corrélation  similaires  pourraient  être  une  seconde  indication  d’un mauvais  choix  pour  les  valeurs 

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énergétiques. Il faudrait plus d’analyses avec des valeurs plus importantes pour déterminer s’il existe 

effectivement un impact des variables paysagères sur la coronelle lisse.  

Ces résultats ne sont pas suffisants pour déterminer quelle variable du paysage aurait un impact sur 

la dispersion des coronelles. Cependant, le nombre important de sites d’échantillonnages se trouvant 

le  long des voies  ferrées ou dans  les vallées    laisse penser que ces « variables » ont un  impact. De 

plus, les résultats du test t‐student indiquerait également un effet sur les populations de coronelle et 

leur  dispersion.  Un  échantillonnage  plus  important  pourrait  peut‐être  répondre  à  cette  question. 

Pour finir, la variable « voie ferrée » n’apparait pas comme ayant un impact négatif. Ces différentes 

observations laissent à penser que les voies ferrées seraient favorables à la dispersion de Coronella 

austriaca. 

5.7 Gestion de l’espèce La convention de Berne et le décret de Wallonie sur la conservation de la nature, offre un statut de 

protection  à  la  coronelle  lisse.  Il  est  interdit  de  déranger  l’animal,  de  l’attraper,  de  le  garder  en 

captivité,  de  le  vendre  ou  de  le  tuer.  Son  habitat  est  également  protégé mais  elle  est  considérée 

comme espèce vulnérable dans la région Wallonne. D’après les données génétiques de cette étude, 

la population de coronelles semble en bonne « santé ». Ce qui signifie que la protection de l’espèce 

permet aux populations de « survivre » malgré la fragmentation de son habitat. Cependant, quelques 

unités  populationnelles  semblent  différenciées  génétiquement.  Pour  éviter  cette  différenciation  il 

faut favoriser les chemins de dispersion entre les individus, c’est‐à‐dire qu’il faut identifier les voies 

de passages des individus afin de les protéger ou de les remettre en état. 

Les résultats de cette étude tendent à montrer que les voies ferrées joueraient un rôle positif dans la 

dispersion des individus. La répartition des coronelles le long des voies ferrées (Fig. 25) montre que 

certaines  voies  sont  fortement  fréquentées  par  ce  reptile.    Hors,  de  nombreuses  voies  ferrées  en 

Belgique sont abandonnées, démontées ou transformées en RAVeL  (par exemple) (Graitson, 2006). Il 

faudrait peut‐être éviter de transformer radicalement ces milieux qui pourraient devenir des milieux 

hostiles pour l’espèce, une barrière à la dispersion des individus, et donc favoriserait  l’isolation des 

populations de coronelles, la perte de diversité génétique et l’extinction de l’espèce en Wallonie. 

Toutes  les  voies  ferrées  ne  sont  pas  « habitées »  par  les  espèces.  Seules  certaines  voies  sont  très 

fréquentées,  dès  lors,  il  suffirait  de  favoriser  ces  quelques  voies  ferrées  de  manière  à  garantir 

certains chemins de dispersion. 

 

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Figure 25 : Répartition de Coronella austriaca sur le réseau ferroviaire en Wallonie ou les voies ferrées sont représentées par des lignes et les stations d’échantillonnages par des gros points noir (Bulletin de la société herpétologique de France,  Graitson 2006). 

 

Puisque toutes les populations de coronelles lisses ne se trouvent pas forcément le long d’une voie 

ferrée, une étude plus approfondie concernant les variables paysagères serait utile pour identifier les 

voies de dispersion naturelle de  l’espèce. En effet, d’autres variables pourraient être favorables ou 

défavorables à la dispersion. Par exemple, les routes et autoroutes ont été plusieurs fois identifiées 

comme  ayant  un  effet  sur  la  dispersion  des  individus.  Dans  le  cas  du  crotale  des  bois  (Crotalus 

horridus),  2  populations  séparées  par  une  route  étaient  génétiquement  différentes  et  le  taux  de 

mortalité pour  les crotales traversant cette route est de 80% (Clarck, 2010). Lors de  l’étude sur  les 

couleuvres fauves de l’Est, des individus ont également été écrasés sur les routes (Row, 2010). Une 

troisième étude, concernant la traversée des lynx (Lynx rufus) et des coyotes (Canis latrans) à travers 

l’autoroute Venture près de Los Angeles  indique un  rôle de « filtre » du  flux génétique. Enfin, une 

étude effectuée sur les chevreuils (Capreolus capreolus) suggère qu’il n’y a pas de barrière absolue au 

flux  génique  pour  cette  population, mais  qu’une  association  de  variables  paysagères  défavorables 

(rivières, routes, canaux) peut conduire à une différenciation des populations (Coulon, 2006). 

 

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Conclusion  

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44  

VI. Conclusion  

Cette étude a permis d’apporter de nouvelles  informations concernant  la coronelle  lisse (Coronella 

austriaca) en Wallonie notamment sur la santé génétique, la structure et l’isolement (ou dispersion) 

de(s) la population(s). 

Bien que  les deux techniques d’échantillonnages  (écouvillons et mues) offrent une quantité d’ADN 

suffisante pour les extractions, celle provenant des mues était plus élevée. Il serait donc préférable 

de  récolter  les mues des  individus qui  sont  identifiables d’après  les écailles et  serait une méthode 

moins invasive. 

Les  résultats  des  analyses  ADN  ont  apportés  des  informations  sur  la  diversité  génétique  des 

différents  sites.  En  général,  la  richesse  allélique  et  l’hétérozygotie  est  relativement  similaire  pour 

chacun d’entre eux. De plus,  l’indice de consanguinité n’est pas  significatif   et  l’indice Fst entre  les 

différentes  unités  populationnelles  indique  qu’il  y  a  un  échange  de  gènes  entre  les  individus  des 

différents sites. 

Les analyses statistiques ont montré une isolation des populations par la distance pour celles étant 

séparées  par  plus  de  18,4Km.  Pourtant,  les  différentes  unités  semblent  être  structurées  en 

métapopulation  avec  quelques  sites  qui  seraient  légèrement  différenciés  mais  pas  de  manière 

suffisante pour être considérés comme une seule population. 

L’étude de la génétique du paysage a apporté des informations quant à l’impact des voies ferrées sur 

la dispersion des individus.  

En conclusion, pour garantir  la survie de  l’espèce Coronella austriaca en Wallonie,  il  faut    identifier 

correctement  les voies de dispersion afin de  favoriser  les déplacements entre  les différents sites à 

coronelle. 

 

 

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Bibliographie 

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I  

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