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Carnets de route(s) vers l’Orient croise les regards de cinq photo- graphes sur les peuples qui, des rivages de la Méditérannée aux confins de l’Empire du Milieu, se tournent cinq fois par jour vers la Mecque. Sur les routes empruntées par Philippe Rochot, Marc Mangin, Olivier Calicis, Romann Rams- horn et Tristan Siegmann se mê- lent les époques et les généra- tions, les drames et les bonheurs des Hommes, les instants d’éter- nité ; les techniques aussi, argen- tique et numérique, noir et blanc et couleur. La dimension humaniste de leur travail scelle l’unité de ces cent vingt-cinq images rassemblées avec le concours de l’Espace Bel- leville à Paris. CONTACT : [email protected] Carnets de route(s) vers l’Orient

Carnets de route vers l'orient

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A l’heure où le monde arabe se retrouve sous les feux de l’actualité, cinq photographes – Philippe Rochot, Marc Mangin, Olivier Calicis, Romann Ramshorn et Tristan Siegmann – nous font partager leur regard sur le monde arabo-musulman.

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Carnets de route(s) vers l’Orientcroise les regards de cinq photo-graphes sur les peuples qui, desrivages de la Méditérannée auxconfins de l’Empire du Milieu,se tournent cinq fois par jourvers la Mecque.Sur les routes empruntées parPhilippe Rochot, Marc Mangin,Olivier Calicis, Romann Rams-horn et Tristan Siegmann se mê-lent les époques et les généra-tions, les drames et les bonheursdes Hommes, les instants d’éter-nité ; les techniques aussi, argen-tique et numérique, noir et blancet couleur.La dimension humaniste de leurtravail scelle l’unité de ces centvingt-cinq images rassembléesavec le concours de l’Espace Bel-leville à Paris.

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«Philippe Rochot a couvert pour la secondechaine de télévision française une bonnepartie des conflits de ces dernières décennies :Afghanistan, Irak, Liban, Gaza, Tchad,Rwanda… Il en a payé le prix fort puisqu’il aété otage au Liban en 1986 alors qu’il tentaitd’expliquer le sort des français détenus à Beyrouth. Mais il estime que sa plus grande consolation est d’avoir étéprésent à Berlin, le jour de la chute du mur de la honte.A l’origine il se passionnait pour l’Asie. Il a pu devenir correspondant en Chinedurant les six années qui ont précédé les Jeux olympiques de Pékin.Il a obtenu le prix Albert-Londres pourl’audiovisuel en 1986 pour l’ensemble de ses reportages au Liban.

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TREnTE AnnéES de reportage té-lévisé n’ont pas entamé ma pas-sion pour l’image fixe. Elle a pourmoi valeur d’éternité. Elle permetde figer le moment le plus intense,celui qui restera dans l’histoire.Mon itinéraire vers l’orient se si-tue dans un espace qui va descôtes de la mer rouge aux confinsde la Chine et couvre une périodede quarante années de reportages.Mon carnet de route commenceaux sources de l’islam en 1970 enArabie saoudite où durant deuxannées j’ai pu côtoyer les pèlerinsde La Mecque. En voyant arriverces milliers de croyants d’horizonstrès divers, j’ai fait le vœu de par-courir les pays d’où venaient ceshommes et j’estime aujourd’huiavoir tenu ma promesse.

Mes reportages m’ont conduit aucœur des conflits du Proche-Orient, dans la guerre du Liban,la révolution iranienne, les guerresd’Irak et les pistes d’Afghanistanmais dans ces situations extrêmesj’ai toujours cherché à traduire lesvaleurs de l’homme : le courage,la foi, le respect, la beauté d’uneattitude ou d’un visage. Durantun long séjour de six années enChine, avant les jeux olympiquesde Pékin, j’ai côtoyé les minoritésmusulmanes et retrouvé à huitmille kilomètres de La Mecque lesmêmes gestes de la Oumma, lacommunauté des croyants. Jepeux donc aujourd’hui retracerpar l’image ce long carnet de routeà travers l’orient compliqué.

PHILIPPE ROCHOT

Philippe Rochot

Siège de Tora-Bora et du refuge de Ben Laden / Afghanistan, novembre 2001.

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A CEux qui seraient tentés de s’in-terroger encore, longtemps aprèsma mort, sur ce qui me fit courirle monde toute une vie, j’épargne-rais ici une attente insupportableet de bien décevantes spéculations :le parfum des épices ou la proxi-mité de la méditerranée ; l’odeurâcre d’un souk ou le tumulte d’uncaravansérail ; une barrière de mon-tagnes dressée contre l’horizon oules assauts d’une bourrasque au mi-lieu d’un orage ; partout des Hom -mes qui s’interpellent, s’échangentdes nouvelles, s’attablent devant unverre de thé brûlant et une assiettede fruits secs ; la silhouette d’unefemme aussi, glissant sur le murde mes fantasmes. Et même l’appelà la prière qui se répand sur la ville,de minaret en minaret. Et mêmela plainte interminable d’un gong.

Né en 1957 à Fès (Maroc) et amputé du Pèredeux ans et demi plus tard à Beni Isgen(Algérie), Marc Mangin entretient avec le monde arabo-musulman une relation à la vie à la mort. «Photographe errant »,« écrivain vagabond », il parcourt le mondedepuis le milieu des années soixante-dix :l’Europe d’abord, puis –dans l’ordre et parfois même dans le désordre– l’Afriquedu nord, l’Afrique noire, le Proche et leMoyen-Orient et, enfin, l’Asie. Tournantrésolument le dos à l’information-spectaclemise en scène et calibrée entre deux pavés depublicité, il poursuit un travail argentique en noir et blanc, à l’image des maîtres de laphotographie humaniste auxquels il se réfèrevolontiers, excluant filtres et lumièreartificielle.

www.marcmangin.com

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Tout ce qui caractérise le groupesur lequel tranche la solitude duvoyageur.Je suis parti comme tout le monde,parce que rien ne me retenait,jusqu’à ce que, devenu bien tropsauvage, plus personne ne se risquâtà me retenir. Du Maroc jusqu’enChine et au-delà, j’ai traversé desmondes où l’étalage de l’opulencepar les uns n’enlève rien à larichesse des autres ; où l’on acceptede perdre aujourd’hui ce que l’ona gagné hier, parce qu’un espritdivin verra toujours une part devol dans le commerce ou la pro-priété ; où le bon prix se détermineau terme d’une longue palabre.Des mondes reliés entre eux parun enchevêtrement de pistes,sillonnées depuis la nuit des tempspar des marchands de sels et de

soie, des trafiquants d’opium etd’esclaves qui ont troqué leurschameaux de Baktriane contre deschevaux vapeurs. Commerçantsque l’on ne saurait confondre avecdes commerciaux. De Marrakechà xi’an, ils parlent dix millelangues, mais se fient toujours à la parole donnée, clé de touterichesse.Photographier l’Orient, n’est pasphotographier l’image que l’ons’en fait a priori ; ce n’est pas da-vantage photographier une actua-lité dont les véritables enjeuxéchappent trop souvent au voya-geur de passage. Je n’ai finalementpas photographié l’Orient, maisce que l’Orient m’a laissé photo-graphier : des rencontres souventéphémères, mais toujours com-plices tant la photo est, avant tout,

un moment partagé, une émotionrestituée sous forme d’image of-ferte au regard de l’autre.Il suffit de passer une nuit sur letrottoir du Boujloud, se griser devins à Kefraya, manger un cornetde glace au chocolat devant lemont Ararat ou à l’orée du WadiRum, se perdre dans les bazars deTabriz, d’Ispahan et de Yazd, segoinfrer de Xiao mien pièm prèsde la grande mosquée de Kashgarpuis s’enfoncer dans le Taklama-kan pour changer de regard et voirdes humains dans ces Hommesque les généralisations hâtives etl’ignorance voudraient nous faireprendre pour des barbares. Et laguerre, me direz-vous ? La guerre !Que ceux qui veulent la voir ail-lent la faire.

MARC MAnGIn

Marc Mangin

Kharanaq / Iran. Vendredi 3 juillet 2009.

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«AvRIL 2009

Seconde journée passée à sillonnerles ruelles de la vieille ville de Jé-rusalem, déjà poussé une centainede fois sur le déclencheur etquelques images me semblent“bonnes”… “bonnes”, mais som -me toute assez banales, un senti-ment de “déjà-vu”. Je dois pouvoirouvrir mon regard à autre chose.

Se poser sur un banc, et quoi ? oùest la faille, celle dont parle Léo-nard Cohen, celle qui permet lepassage de la lumière. Ici, je res-sens une frénésie, un besoin demouvement... comme pour chas-ser l’idée que l’on va se heurter àun mur.voilà, il faut arriver à rendre cemouvement, expérimenter son in-fluence sur les couleurs, voir com-

ment les lumières figent ou décu-plent ce besoin de déplacement.Za’atar est donc le fruit de ces en-vies…Za’atar est aussi le nom d’un mé-lange à base de thym que l’oncroise souvent dans l’alimentationen Palestine, entre autre au petitdéjeuner, accompagné de paintrempé dans l’huile d’olive.

OLIVIER CALICIS

Né à Gosselies en 1964, vit actuellement à namur en Belgique.Profession : auteur photographe et monteurvidéo freelance (RTBF : Une Brique dans le Ventre ; C’est du belge. ARTE: 50°Nord.Fictions : Une Chaîne pour Deux [Longmétrage de Fred Ledoux] ; Mon CousinJacques et I Cannes Get Now [courts métragesde xavier Diskeuve]. Documentaires : Marhaban [Eric Detilleux]- Kilda [Sylvestre Sbille]...). une visite de la Biennale de la Photo de Marchin en 2007 provoque le désir de faire de la photographie. Je m’inscris à l’atelier photo du théâtre de namur dirigépar Baudoin Lotin. Après une année de prise de vue argentique et de tirage en labo, je passe au numérique et suit d’autresformations en Belgique et en France.

Le montage du documentaire Marhabande Eric Detilleux me donne l’occasion de séjourner en Palestine en avril 2009. Les photos qui y sont faites sont le point de départ du projet Za’atar.Le projet est confronté au regard de Jean-Luc Cormier pendant une semaine deworkshop aux Rencontres de la Photo de Arles.En décembre 2009, un second séjour permetd’étoffer le travail…Depuis, une dizaine d'expos, des prix etreconnaissances dans différents festivals, desappels à contribuer à divers projets, le plaisirà déclencher me confirment que le médium«photographie » est la voie d'expression quime réalise.

www.kli6.net

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Olivier CalicisVous qui passez parmi les paroles passagèresportez vos noms et partez Retirez vos heures de notre temps, partezExtorquez ce que vous voulezdu bleu du ciel et du sable de la mémoirePrenez les photos que vous voulez, pour savoir / que vous ne saurez pas Comment les pierres de notre terre bâtissent le toit du ciel.MAHMOUD DARWICH

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«l’Asie mineure, traverser l’Eu-phrate, le Tigre, deux fleuves quine se rejoignent qu’à Bagdad, pro-voque une profonde sensationd’excitation et de plénitude mé-langées. La Mésopotamie ! J’aiphotographié la route, les pay-sages, les villes, les habitants, avecune approche directe, sans àpriori. J’étais heureux, saisi par lecalme et la sidération que génèrece territoire brut au peuple si ac-cueillant. une fois, par une petiteroute poussiéreuse, je me suisrendu à la frontière avec la Syrie.Les militaires étaient tellementétonnés de me voir débarquerqu’ils n’ont même pas songé à semontrer agressifs.visa en poche, c’est finalement

par les airs, en Janvier 2006, queje me suis rendu en Syrie, via unvol Istanbul-Damas. J’avais seu-lement trois semaines pour qua-driller le pays. Au bout dequelques jours, à Tartous, dansl’Hôtel du téléphone noir, j’ai su-bitement découvert la polémiquequi surgissait à propos des carica-tures de Mahomet. Comme moi,un couple de Suédois regardaitavec stupéfaction les images desambassades en feu à Damas. Ilsont fuit le jour-même par Bey-routh. Avec ma compagne del’époque, nous avons décidé depoursuivre notre voyage norma-lement. Après quoi je n’ai jamaisautant parlé de religion. Chacunvoulait avoir notre opinion, et dé-

sirait ardemment débattre. Au dé-but, j’avouais mon athéisme, puisj’ai finalement accepté d’être as-similé à un chrétien.Les Syriens affichaient une éton-nante unité, et dans ce contexteje les ai senti soudés, y comprisderrière leur président. Mais com-ment en être sûr ? Je sais justeavoir croisé des personnes ou-vertes, désireuses de se faire com-prendre et accepter par le mondeextérieur. Aujourd’hui certainesde ces personnes sont peut-êtremortes d’avoir voulu réellementvivre cette volonté d’ouverture etde dialogue. voilà le sentimentqui me domine aujourd’hui, uneimpénétrable tristesse.

ROMANN RAMSHORN

Né en 1977 à Brive-la-Gaillarde, licence en Philosophie cru 1999 à Bordeaux, auteurphotographe voyageur depuis l’an 2000.Toujours en argentique, d’abord en diapositive,aujourd’hui en noir et blanc, lancé dans un courant post-humaniste et subjectif de la photographie, sur la route comme à traversles rues.une trentaine d’expositions depuis 2004, à Paris,Bordeaux, Istanbul, Dubaï, Perpignan…Lecteur de Portfolio pour la nikon School et MAP 11Prix du public des Photos D’Avril de Montcuq2009Lauréat du Prix Pose T – Ricoh 2009Membre du jury de l’Eté photographique de Cahors 2008Remarqué au prix du jury « Ilford » 2008Lauréat concours « Kodak – Réponses Photo »2008Prix du jury de l’Eté photographique de Cahors 2007

www.romannramshorn.book.fr

néE DE L’EFFOnDREMEnT de l’em-pire Ottoman, puis cadenassée parla guerre froide, la frontière syro-turque a encore aujourd’hui desallures de rideau de fer. 615000mines séparent toujours des po-pulations qui jusque-là avaientvécu ensemble durant des siècles.Malgré tout, ces derniers mois,plus de 10000 Syriens ont trouvérefuge en Turquie, traversant àpied cette frontière pour fuir la ré-pression féroce du régime de Ba-chir El-Assad.Entre 2003 et 2006, j’ai effectuéde nombreux voyages en Turquie,un pays dont tout homme sensétombe immédiatement amoureux.voyager vers l’est, dans l’immenseAnatolie, sur les vastes plateaux de

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Romann Ramshorn

Mardin / Turquie.

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EnTRE 1990 ET 1998, je fus en-voyé à plusieurs reprises au Moyen-Orient… Ces photos en noir etblanc n’accomplissant pas leur rôled’illustration parfaitement lisséeque les magazines souhaitent au-jourd’hui, ce carnet de route estlongtemps resté l’expression d’unsimple souvenir de voyage… Lesvilles que j’ai parcourues et les gensque j’ai regardé vivre, exprimentpourtant dans leurs différences etleurs similitudes des réalités d’un

monde arabe où l’élégance du gesterencontre la sagesse d’un regard.Où le présent se dilate et rejointun passé traditionnel qui ne veutpas totalement disparaître. Où leprix de la liberté d’expression etdes principes d’émancipation ne seconfond pas avec la valeur del’écoute et de la parole. Où le ritueldes affaires ne se perd pas dans lavaleur marchande du temps. Del’Egypte à la Jordanie en passantpar le Liban et la Syrie, j’y ai vu

l’utopie d’un unique peuple araberelié par cette même palpitation etdont la rue m’offrait l’image la plussensible. Ces photos exprimentplus précisément, avec les annéesqui passent, des émotions bien pluspersonnelles qu’un constat factuelet journalistique. Ce carnet deroute dévoile un regard qui s’at-tarde et nous laisse des traces pho-tographiques sur l’essence des lieuxet des êtres humains.

TRISTAN SIEGMANN

Né à Paris en 1960, Tristan Siegmanndevient photographe reporter, en 1983, pour des agences de presse telles queGamma et Kipa, il réalise notamment les photos du Rainbow Warrior coulé dans leport d’Auckland. Puis se succèdent pendantune vingtaine d’années des voyages et descommandes pour des journaux et magazinesfrançais et étrangers qui l’emmènent jusqu’enAfrique de l’Ouest et au Moyen-Orient. Dès 2000, il adopte une nouvelle alternativeet oriente désormais son travail vers unerecherche documentaire entre impressions ausens large et reportage. Sentant que c’est àBerlin que se joue l’émergence d’un mondeet d’une Europe en devenir, il s’y installe en2005. Depuis 2006, une série d’expositionsprésentent son travail sur les villes, les lieux,les traces et les frontières réelles ou virtuelles.Lieux institutionnels et galeries accueillentrégulièrement ses travaux. ActuellementTristan Siegmann vit en Indre-et-Loire.

www.tristansiegmann.com

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Tristan Siegmann

Enfant, Tripoli / Liban, 1998.

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Caractéristiques techniques :

125 images

Conditions de location :

4000 euros /mois6500 euros /2 mois9500 euros / trimestre

Cette exposition peut être ramenée à une sélection de 100 images :

3500 euros /mois5500 euros /2 mois8400 euros / trimestreou de 75 images :

2700 euros / mois4300 euros / 2 mois6500 euros / trimestre

Frais de transport, d’installation (présence d’au moins un des cinqphotographes) et d’assurance à la charge de la structure invitante.

Règlement : 50% à la réservation, le solde au moment de l’installa-tion. En cas de dédit, les sommes versées ne seront pas remboursées.

Contact : ARTGEnTIQuE ([email protected])