298

Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Embed Size (px)

DESCRIPTION

1

Citation preview

Page 1: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction
Page 2: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Ovnis, enlèvements extraterrestres et univers parallèles : certitude ou fiction ?

ISBN : format numérique 978-2-7640-3050-9

© 2010, Les Éditions Quebecor Une compagnie de Quebecor Media 7, chemin Bates Montréal (Québec) Canada H2V 4V7

Tous droits réservés

Dépôt légal : 2010 Bibliothèque et Archives nationales du Québec

Pour en savoir davantage sur nos publications, visitez notre site : www.quebecoreditions.com

Éditeur : Jacques Simard Conception de la couverture : Bernard Langlois Illustration de la couverture : GettyImages Illustrations intérieures : Richard Guilbeault Conception graphique : Sandra Laforest Infographie et epub : Claude Bergeron

DISTRIBUTEUR EXCLUSIF : • Pour le Canada et les États-Unis :

MESSAGERIES ADP* 2315, rue de la Province Longueuil, Québec J4G 1G4 Tél. : (450) 640-1237 Télécopieur : (450) 674-6237 * une division du Groupe Sogides inc., filiale du Groupe Livre Quebecor Média inc.

Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.

L’Éditeur bénéficie du soutien de la Société de développement des entreprises culturelles du Québec pour son programme d’édition.

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.

1

Page 3: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Parutions antérieures du même auteur Le Parchemin de Rosslyn (2005), Merlin Éditeur. Le Parchemin de Jacques (2001), Éditions Incalia. L’Esprit de Thomas (2000), Éditions Incalia. Dialogue avec mon Supérieur immédiat (1998), Éditions Incalia. Les Extraterrestres (1995), Quebecor. Dossier OVNI (1980), Libre Expression. La Grande Alliance (1978), Société de belles-lettres Guy Maheux. Manifeste pour l’avenir (1972), Éditions AFFA.

2

Page 4: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Ce livre est dédié à cette prochaine génération qu’incarnent entre autres avec

espoir mes trois elfes : Xavier, Julien et Miriam.

3

Page 5: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Préface « Il y a ceux qui croient, ceux qui ne croient pas, mais, surtout, il y a ceux qui ne veulent pas croire. » Cette phrase de Jean Casault m’a particulièrement interpellé et a suscité chez moi la réaction suivante : il y a ceux qui savent, ceux qui ne savent pas et ceux qui ne veulent pas savoir. Croyance et connaissance sont en guerre depuis aussi longtemps que nature et culture. Qui a raison ? Qui a tort ? Mais l’auteur ne s’arrête pas à cette dichotomie. Il va beaucoup plus loin.

L’une des forces de l’auteur, dans ce livre, est de nous démontrer qu’en chacun des êtres humains existe un combat entre plusieurs personnalités : celle qui veut survivre à tout prix ; celle qui se consacre à multiplier les sensations et les émotions agréables et à fuir les désagréables ; celle qui se permet ou s’interdit de faire des choses ; celle qui aimerait tout savoir afin de cumuler du pouvoir ; et, finalement, celle qui se bat avec ses croyances, croyances à confirmer ou à contester.

Ces cinq personnalités auraient aussi pu s’appeler l’instinctif, l’émotif, le censeur ou le juge, le scientifique, le (in)croyant. Chacune veut prendre le contrôle et utilise tous les arguments possibles pour convaincre les autres qu’elles devraient la suivre, puisqu’elle est la Voie, la Vérité, la Vie. Mais ni l’une ni l’autre ne réussit réellement à persuader les autres. Un conflit, des conflits perpétuels, quoi !

Une autre des forces de ce livre est de démontrer que les conflits n’existent pas seulement entre ces différentes dimensions de nous- mêmes, mais aussi à l’intérieur de chacune de ces dimensions qui forment notre être. Devrais-je me fier à mon instinct ? Mes sensations et mes émotions me décrivent-elles la vraie réalité ? Suis-je OK ou non OK ? Chaque nouvelle découverte ne remet-elle pas la science en question ? Et si mes croyances n’étaient que des croyances, et non des certitudes ?

On dit que le microcosme réplique le macrocosme, ou l’inverse. En conséquence, ce qui se joue de façon conflictuelle à l’intérieur de

4

Page 6: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

nous se joue aussi sur le plan sociétal. Ces conflits internes se retrouvent donc aussi entre les différents groupes de la société : les hédonistes, les passionnés, les politiciens, les chercheurs et les religieux, pour ne citer qu’eux. Chacun, à sa façon, cherche à survivre en voulant dominer les autres.

5

Page 7: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Le journaliste et auteur Jean Casault est reconnu pour ses nombreux ouvrages sur les ovnis, les enlèvements extraterrestres, la réincarnation, les mondes parallèles et autres phénomènes paranormaux. Mais c’est avec un esprit très critique qu’il aborde toujours ces sujets. C’est sa troisième force : il ne cherche pas à convaincre ; il nous renseigne et nous laisse croire ce que nous voulons, ce que nos différents personnages veulent bien accepter. Les sceptiques peuvent ne pas s’abstenir ; ils y trouveront leur compte. Des références, il y en a !

Quatrième force : ce livre est captivant. Captivant par les faits rapportés et par certaines prises de position, mais captivant aussi par le style rapide, concis, direct et, parfois, humoristique et ironique, surtout lorsqu’il nous démontre les contradictions et les paradoxes entre les scientifiques et les croyants. Pour Jean Casault, la science (connaissance) est devenue la nouvelle religion (croyance), les médecins d’aujourd’hui sont les sorciers d’antan.

Même si certains disent que la science a atteint ses limites, on ne cesse de les faire reculer. Et ce qui n’était que croyance dans le passé est souvent confirmé aujourd’hui par la science. Quel paradoxe ! Qu’en sera-t-il demain, et après-demain ? Arrivera-t-on à prouver l’existence de Dieu, ou sa non-existence ? Mais comment prouver la non-existence de ce qui n’existe pas ?

* * *

Après ma lecture, je garde un petit faible pour le scientifique, car il est le seul dont la première caractéristique est le doute : « Je doute, donc je suis. » Du moins, les vrais scientifiques, et pas ceux qui croient que seule la science est la Voie, la Vérité, la Vie. Oh ! Viendrais-je de révéler ma personnalité dominante ? Ou n’est-ce qu’une croyance ? Douterais-je de moi-même ?

Yvon Dallaire, M. Ps. Psychologue et sexologue

Psychologue, sexologue et auteur de nombreux livres sur le couple et

6

Page 8: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

ses paradoxes, Yvon Dallaire anime des conférences et des ateliers tant au Québec qu’en Europe francophone. Il participe à de nombreux médias comme spécialiste des différences homme-femme et exerce la psychothérapie conjugale en pratique privée. La parapsychologie constitue l’un de ses intérêts.

7

Page 9: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Introduction Par une belle soirée, entre amis...

Nous sommes en Amérique ou en Europe, un certain soir d’un mois d’une année récente. Michel et Madeleine reçoivent leurs amis à leur résidence d’été pour une petite fête. C’est dans l’air du temps : les mets de classe, le bon vin et, surtout, de belles discussions à venir avec Maurice, sa conjointe Geneviève, Christophe et son conjoint Alexandre ainsi que Jacques et sa troisième épouse au joli prénom d’Andréa.

Ce sont là de belles personnes, dont l’âge varie entre la trentaine à terme et la quarantaine à peine amorcée. Prospères, avec quelques enfants ici et là, animés d’une certaine complaisance à l’égard des grands problèmes de ce monde, ils contemplent tous l’avenir avec un optimisme quasi décadent ; mais enfin, c’est le nouveau siècle des grandes promesses, non ?

Alors que le fumet des plats plane encore dans l’air et que Bacchus ne cesse d’être sollicité, voilà que, en se délassant tout en prenant place au salon, Maurice brise le fil d’une conversation plutôt ennuyeuse entre Jacques et Michel sur la situation économique actuelle, et une autre plus légère mais cahotante entre Alexandre et Andréa sur la performance apparemment bébête des invités d’une émission populaire, diffusée la semaine d’avant.

On prête attention à Maurice, avocat plaideur ; c’est un excellent raconteur, habituellement doué d’un sens de l’humour très particulier.

Très rapidement toutefois, un silence inhabituel s’installe lorsqu’on se rend compte que Maurice a l’air diablement sérieux cette fois. Sa compagne Geneviève affiche une mine mi-figue, mi- raisin, ajoutant de ce fait une pincée de perplexité à son visage habituellement radieux en toutes circonstances.

Assis au bout du canapé, les mains jointes et bien soudées l’une à l’autre, la voix légèrement brisée par une émotion mal contenue,

8

Page 10: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Maurice raconte alors son expérience. Il hésite, marmonne et cherche ses mots. Un malaise s’installe. Après quelques secondes, il finit par lâcher le morceau. Ce matin vers 8 h, alors qu’il est seul au lit – Geneviève étant debout depuis déjà une heure et peut-être deux –, il ouvre les yeux, entend les bruits familiers de la maison et la sonnerie du cellulaire de sa compagne avec le « allo » joyeux qui s’ensuit et son babillage amusant et même charmant de petite fille qui papote avec sa mère. Tout cela est cristallin et bien présent.

C’est alors que, détournant le regard vers la fenêtre, il perçoit une forme qui se tient immobile. Étonné et de plus en plus effrayé, il observe la forme se déplacer vers le bout du lit. Puis, graduellement, il réalise qu’il s’agit d’une créature affolante, comme une poupée de cire – un corps gracile, pâle comme un mort, sans articulations, une tête disproportionnée et des yeux d’un noir de jais, sans pupilles, dont le regard est insoutenable.

Maurice tente de se redresser, mais il n’y arrive pas. Et la créature s’approche de lui. Il est terrorisé mais incapable d’émettre un son ou de s’enfuir. Puis, plus rien. Il s’éveille avec une migraine éprouvante, constate qu’il est presque midi. Il est seul dans la maison et retrouve une note de Geneviève sur sa table de chevet : « Chéri, je vais chez Lucie. Je te laisse dormir et on se revoit plus tard. Je t’aime. » Une douleur au poignet surgit brutalement et là, il observe la présence d’une marque curieuse, comme un hématome. Il se sent mal.

Les émotions surgissent. Geneviève prend son mari dans ses bras, les autres s’agitent : on manque de vin ici. Andréa y va de son propos rassurant. Christophe est ébahi, mais soudainement, comme si Maurice n’existait plus, Jacques et Michel se lancent dans une série d’explications scientifiques qu’ils ont recueillies sur ce sujet depuis des années. Ils sont recherchistes, après tout.

Maurice a repris ses couleurs. Il entre à contrecœur dans la discussion, et le temps faisant, après que Madeleine a fini par trouver une superbe bouteille de Cuvée Louis-Alexandre Marnier- Lapostolle, on finit par changer de sujet et passer à une thématique plus rassurante et moins compromettante.

9

Page 11: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Plus tard, chacun retournant chez soi, Maurice jure à Geneviève qu’il ira plus loin et qu’il tentera de mieux comprendre ce qu’il a vécu, quitte, dit-il, à joindre une organisation ou carrément à en mettre une sur pied. Mais simultanément, il prend la décision de ne discuter de son histoire qu’avec des gens qui ont vécu une expérience similaire. D’ailleurs, les autres, toujours sceptiques, se moquent un peu de lui, sauf Christophe et Alexandre par contre, qui sont hésitants et discutent du doute qui les assaille.

Pendant ce temps, immobilisés par le seul et interminable feu rouge du village voisin, Andréa demande à Jacques pourquoi il a si rapidement tourné l’histoire de Maurice en dérision. Ce dernier répond, en la regardant droit dans les yeux, qu’il n’a jamais cru à cette possibilité qu’une forme de vie totalement différente de la nôtre soit une réalité. Elle insiste et lui demande pourquoi il n’y croit pas. Le feu rouge persiste et signe.

« Je viens de te le dire, je n’y crois pas parce que cela n’existe pas, Andréa ! Cela n’a aucun sens que des créatures pareilles entrent dans les maisons des gens comme ça ! Cela se saurait. Il y aurait des commissions d’enquêtes, le gouvernement réagirait, ce serait la priorité numéro un. Tu saisis ? C’est du folklore, on ne voit cela que dans les films. Que nous soyons visités par des êtres à ce point avancés que nous n’y comprenons rien est illogique, ça ne tient pas la route !

— Ce n’est pas très connu, Jacques, mais j’ai lu ou entendu quelque part qu’il existe des recherches très sérieuses là-dessus, tu sais !

— Tu crois donc à son histoire ?

— Ce n’est pas le père Noël ou Batman qu’il a vu, Jacques. Il n’y aura jamais de recherches là-dessus. Mais sur ces êtres, il y en a, je te jure !

— Maurice est un gars super, Andréa, je l’adore. Et ce n’est pas un illuminé ou un fana de ces choses-là, et on n’a pas des visions de ce genre aussi facilement que les sceptiques aiment le penser. Mais

10

Page 12: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

tout de même, sois logique une minute. Reconnais que c’est absurde !

— C’est Maurice ou son histoire qui est absurde ? — Andréa, de grâce, ne mélange pas tout.

— C’est toi qui mélanges tout. Tu dis que c’est absurde sans même savoir ce qui en est. Moi, je dis qu’on n’a pas exploré suffisamment ce domaine. Et les gens ont peur, les scientifiques refusent d’y toucher parce qu’ils ne maîtrisent pas encore l’immatériel, ils sont trop préoccupés par leurs subventions. Ça au moins, je le sais, je travaille avec eux à l’université. Je crois qu’il faut changer notre regard sur l’univers et cesser de ne croire qu’en ce qu’on nous dit être vrai, ou croire seulement aux choses que l’on voit et comprend, uniquement à partir de nos connaissances actuelles. Si tu veux mon avis, nous n’avons peut-être pas encore ce qu’il faut pour savoir et comprendre ce qui est arrivé à Maurice.

— Moi, je te le répète, ces histoires-là sont des fadaises ! Je ne veux pas qu’on se querelle pour ça. »

Le feu passe au vert et Jacques en première.

La réponse de Jacques, tout comme celle d’Andréa, est effectivement une réponse en soi. Mais comme celle de centaines de milliers de gens qui partagent cette vision, elle n’est pas très objective, à moins qu’ils n’aient consacré du temps à étudier la substance même de ces phénomènes rapportés depuis toujours partout dans le monde. Ce serait effectivement une réponse valable s’ils avaient eu l’occasion multiple de rencontrer plusieurs témoins et d’étudier avec soin tout ce qu’ils ont rapporté. C’est ainsi, n’est-ce pas, qu’on devrait aborder tout sujet ? Dans le cas contraire, ce n’est pas une réponse ni même un argument, c’est tout au plus une opinion tout à fait gratuite, sans aucun soutien et qui ne vaut que cela ; une opinion style vox pop pour une émission de variétés à la télévision, ou émise au cours ou après une soirée entre amis.

Et pour plusieurs de ceux qui ont jeté un œil sur la couverture de ce livre, nous soupçonnons que cela fut également leur réaction

11

Page 13: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

initiale. « Je n’y crois pas tout simplement parce que ça n’existe pas ! » Cela vaut pour plusieurs opinions que nous émettons sur de

nombreux sujets que nous ne connaissons pas. Nous nous basons généralement sur des croyances entretenues au fil des ans, sur l’opinion de gens que nous jugeons experts en la matière, voire sur l’opinion exprimée par la presse écrite ou électronique. Ce n’est pas d’hier d’ailleurs qu’il existe des « faiseurs d’opinion ». Ils pensent pour nous, pèsent le pour et le contre pour nous, nous laissant aimablement devenir les seuls juges, sachant très bien qu’en général nous choisissons un camp comme d’autres un cheval au fil de départ ou même une série de chiffres de loterie. La volatilité des sondages en campagne électorale le démontre fort bien, particulièrement au lendemain de déclarations fracassantes provenant de gens qui ont de l’influence.

Apparemment, depuis toujours, l’être humain est consumé par son étonnante soif de connaître. Il est curieux, résiste mal à la tentation de mettre son nez partout et se fait un devoir d’élargir sans restriction et avec objectivité ses horizons du savoir. C’est beau, n’est-ce pas ? On en pleurerait. Mais c’est faux !

Effectivement, l’être humain a de très grandes limites à ce sujet, et rares sont ceux qui acceptent ou sont capables de les franchir au nom de la connaissance. Ils ont d’autres priorités basées sur des besoins spécifiques et très présents. Voilà pourquoi nous allons distinguer non pas deux attitudes à l’égard de la croyance, mais trois. La dynamique d’Andréa s’articule autour d’une certaine ouverture ; elle ne dit pas qu’elle y croit, mais elle s’interroge, se pose des questions. Par contre, Jacques ne veut rien entendre ; il se ferme hermétiquement et revient toujours à sa rengaine de base : « Je n’y crois pas parce que cela n’existe pas. »

Il y a ceux qui croient, ceux qui ne croient pas, mais, surtout, il y a ceux qui ne veulent pas croire, et qui font l’objet de cet ouvrage. Et c’est surtout le cas lorsqu’il est question des anomalies. Ils

12

Page 14: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

répondront aussitôt que ce n’est pas là la question et qu’en vérité il n’y a rien à croire parce que c’est l’évidence même : ces choses-là n’existent pas, point final. Il n’y a pas de discussion possible, aucun argument n’est nécessaire. Il n’y a même pas de débat : cela n’existe pas, et tout le monde le sait ; il n’y a que les bizarres et les illuminés pour penser autrement, et pas question de passer pour l’un d’eux !

Ils ne réalisent pas que, en se comportant de la sorte, ils confirment ce que nous venons d’énoncer : ce n’est pas qu’ils y croient ou qu’ils n’y croient pas, c’est tout autre chose. Ils ne veulent absolument pas y croire, que ce soit vrai ou pas. Et c’est très différent, puisque ce comportement a des conséquences très importantes.

Vous risquez maintenant d’être très surpris de découvrir pourquoi ils refusent d’y croire.

13

Page 15: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

CHAPITRE

1

Voici pourquoi vous n’y croyez pas !

L’hypothèse générale sur les ovnis qui est constituée de l’existence de vaisseaux spatiaux extraterrestres et de

l’abduction de personnes à leur bord doit surmonter une série d’obstacles à la crédibilité. Chaque obstacle est en

réalité le seuil d’acceptation parmi les personnes techniquement instruites pour une série d’idées isolées qui

ne peuvent pas être facilement assimilées dans le panorama cohérent actuel sur le monde.

Don C. Donderi, professeur associé de psychologie à l’Université McGill de Montréal

Les cinq grands livres de la vie Notre explication du pourquoi ils ne veulent pas y croire se loge quelque part ici. Suivez-nous, si vous le voulez bien, dans cette exploration des mécanismes conscients et inconscients qui amènent les gens à se former une opinion définitive sur à peu près tout, puis à ranger cette opinion dans les livres des faits et, finalement, dans celui des croyances !

14

Page 16: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Lorsque les gens voient le jour, une tâche colossale les attend : la rédaction de cinq grands livres indispensables à leur évolution. Tout au cours de leur existence, et ce, depuis la naissance, ils vont rédiger ces livres qui constitueront l’essentiel de leur univers. Ces cinq grands livres, comme vous le constaterez, constituent la somme de toutes les expériences conscientes et inconscientes accumulées dans une vie.

Avant d’aller plus loin, nous tenons à souligner l’utilisation du terme « inconscient » dans ce paragraphe. La conscience de faire ou de dire quelque chose est évidemment bien connue. Vous sortez du lit, vous prenez votre douche, buvez un café et conduisez la voiture ; vous arrivez à destination, vous saluez les gens ; vous jetez un œil sur votre programme de la journée, vous émettez vos commentaires, vous écoutez les autres, vous travaillez ou étudiez, et tous ces moments sont conscients. Vous en gardez le souvenir et vous seriez capable en fin de soirée de vous remémorer chacun d’eux avec une certaine précision.

Cependant, au cours de cette journée, vous avez capté, observé des situations du coin de l’œil, sans trop y prêter attention ; mais surtout, vous avez vécu quelques moments plus intenses également durant cette journée. Il peut s’agir d’une querelle de couple au cellulaire ou d’un échange passionné mais inhabituel, d’un commentaire très blessant ou très élogieux à votre endroit, d’une remarque très particulière ou de tout autre incident du genre qu’on pourrait qualifier de hors normes. Ces moments ont été vécus consciemment, mais simultanément il s’est passé beaucoup plus de choses dans les couches inconscientes de votre esprit.

Cette partie de vous-même, sorte de petite machine qui bourdonne jour et nuit[1], a tiré de nombreuses conclusions à la suite de ces événements, qui sont allées rejoindre dans un casier neutre toutes les autres analyses effectuées auparavant lors d’incidents du genre. Nous disons un « casier neutre » parce que votre esprit conscient n’en a justement pas conscience, il ne s’est

15

Page 17: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

pas vraiment prononcé sur ces expériences surprenantes. Il n’en avait ni le temps ni le goût. Sollicité par des milliers d’autres données à la minute, il a fait le choix de ne pas pousser l’analyse plus loin. Il a oublié ou fait semblant d’oublier.

La résultante de ce processus est donc un amas d’analyses, de déductions et de décisions faites en catimini et qui demeurent enfouies avec les autres, et ce, depuis des décennies. De nombreuses études existent sur l’impact que peuvent avoir sur l’homme ces données inconscientes. Ces études utilisent un vocabulaire spécifique plutôt complexe et varié, mais de manière générale toutes s’entendent pour affirmer que l’inconscient ou le subconscient enregistre des données qui ont une certaine influence sur le comportement, influence déterminante pour les uns et moins pour d’autres.

Qu’importe ces variables, on s’entend pour dire que si le comportement humain est dicté notamment par le souvenir que nous avons de la chaleur d’un élément de la cuisinière pour ne pas y poser la main quand il est rouge, il est également dicté par une conclusion inconsciente à la suite d’un ensemble de remarques spécifiques sur nous en certaines circonstances. Si une majorité de ces situations se sont révélées plutôt négatives, un beau jour, sans trop comprendre pourquoi, vous en avez assez et vous piquez une sainte colère que personne ne comprend, puisque somme toute, ce jour-là, on ne vous a fait qu’une petite remarque à peine soutenue.

Elle était de trop cependant, et c’est comme si l’inconscient venait de vomir ses entrailles sur le plancher. Vous êtes le premier d’ailleurs à reconnaître vous être emporté inutilement mais qu’en vérité cela vous a grandement soulagé de le faire.

Outre vos souvenirs conscients, vos cinq grands livres sont donc rédigés également par ces milliards de données inconscientes auxquelles s’ajoute l’essentiel du bagage génétique importé de cette très longue lignée qui déborde largement du cadre parental[2].

16

Page 18: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Contrairement à l’animal, qui survit uniquement grâce à l’instinct qui caractérise son espèce et détermine son comportement de tous les instants, l’être humain est un immense ego beaucoup plus complexe, plus intelligent et très sensible. Alors que l’animal n’obéit qu’à l’instinct propre à son espèce et ne modifie que très peu son comportement sinon par le biais d’une très lente évolution, l’homme va au-delà de la survie et de la reproduction, il va même au-delà de la connaissance. Tout d’abord, il divise ses intérêts en deux pôles diamétralement opposés : ce qui est plaisant, et ce qui ne l’est pas. C’est à partir de là qu’il définira son univers. Il le fera avec ruse, intelligence et créativité, dépassant de loin tout ce qu’un animal peut accomplir.

Sa raison de vivre ? Bien que beaucoup plus sophistiquée dans ses accomplissements et sa pensée, l’homme partage cette même raison de vivre avec l’animal : protéger son univers personnel et surtout se protéger, lui ! Et pour y parvenir, il est prêt à tout ou presque.

Le Cahier de survie Mais avant même de se poser des questions existentielles, l’être humain – qui, doit-on l’admettre, est un animal[3] – va s’assurer de combler ses besoins primaires. Il va remplir le premier des cinq grands livres de son existence, le Cahier de survie, son instinct dominant étant celui de conservation.

Parce qu’effectivement il doit d’abord survivre ! Il lui faut un toit, des vêtements, de la nourriture, et il doit s’organiser pour les obtenir en travaillant, en quémandant par l’intermédiaire des services sociaux existants ou en se faisant vivre par une autre personne.

Qu’importe laquelle de ces options surviendra, rien d’autre n’aura d’importance tant que sa survie ne sera pas assurée. Toutefois, comme on l’observe souvent et contrairement à ce

17

Page 19: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

qu’on voit chez l’animal, des conditions de survie extrêmes peuvent conduire à l’autodestruction, voire au suicide. Plus la survie requiert d’énergie, moins il a de temps et d’énergie à consacrer à toute autre considération. Comme le souligne Abraham Maslow[4], le père de la théorie sur la motivation, il faut également tenir compte de la survie alimentée sous l’angle d’un besoin fondamental de sécurité, tant face aux éléments de la nature qu’aux épisodes de violence de la nature humaine.

L’homme se fera donc un Cahier de survie. Nous n’en développerons pas davantage le contenu, puisqu’il a peu à faire dans notre propos. Cela ne signifie pas que nous le prenons à la légère. Dans certains pays du tiers-monde, il n’y a que cela qui domine, et également chez de nombreuses familles occidentales. Comme nous l’avons déjà mentionné, le Cahier de survie est également fréquemment consulté par chacun d’entre nous lorsqu’une menace surgit et que notre source de revenus est directement visée. Dernier point, plusieurs œuvrent dans un domaine qui leur déplaît ou ne leur convient pas, ce qui affecte grandement le reste de leur existence, et ils ne voient aucune porte de sortie. Les effets sur les autres grands livres sont alors considérables.

Cela dit, l’être humain découvre qu’une fois libéré des contraintes liées à la satisfaction de ses besoins primaires, donc à sa survie, il peut se permettre d’éprouver des sensations ainsi que des émotions nouvelles et plus sophistiquées directement en lien avec son environnement. C’est là qu’intervient la notion dominante du plaisant et du déplaisant, de l’agréable et du désagréable, puis du correct et de l’incorrect, du bien et du mal, pour ceux qui croient à cette vision manichéenne du monde.

Au cœur des questions de survie, outre le sexe, l’argent est évidemment la plus importante de toutes, particulièrement dans notre monde moderne. Puis, le moment venu, l’homme commence à remplir son deuxième grand livre qui, sans être le

18

Page 20: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

plus important – ils le sont tous –, prendra une place prépondérante dans son existence.

Le Catalogue des sensations et des émotions L’être humain cherche à se reproduire, comme toutes les espèces animales, dont il fait partie d’ailleurs. Cette notion est toutefois enfouie dans les couches inconscientes de son cerveau, et qu’il y ait reproduction ou pas, sa sexualité s’exerce avec autant d’intensité. Le sexe fera donc partie de ses grandes préoccupations tant pour sa survie, comme on l’a vu, que pour son plus grand plaisir, et il va trôner dans le premier chapitre de son Catalogue.

C’est dès l’enfance, au berceau, que l’homme commence la rédaction de ce grand livre, par son apprentissage du plaisant et du déplaisant. N’ayant pas à se préoccuper de survie ou de sexe, il découvre rapidement que certaines situations sont très agréables, alors que d’autres le sont moins ou sont même franchement détestables. Il manifeste ses choix bruyamment, et combien de nuits blanches pour les parents en sont la vive démonstration.

En prenant de l’âge, selon son bagage génétique, son éducation parentale et son milieu, il établira avec minutie ses chapitres de thèmes plaisants et déplaisants dans ce Catalogue qui le suivra tout au long de son existence et qu’il s’appliquera avec minutie à amender, jour après jour. Ce grand livre comprend donc toutes les sensations qu’on puisse imaginer. La sexualité, comme nous l’avons déjà mentionné, et la sensualité, mais au sens très large du terme : un massage, un bain de minuit, une caresse, un regard, une musique enivrante, un livre captivant, un match fiévreux, un repas savoureux, un grand vin, une liqueur fine, un cigare cubain, une superbe moto, un cabriolet, bref tous les plaisirs bien connus de l’épicurien. Mais son Catalogue

19

Page 21: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

contient également toutes les sensations déplaisantes associées à ces mêmes thématiques. Il en prend note pour les éviter, s’en soustraire dans la mesure du possible, ce qui, on le verra, n’est pas toujours possible et facile, ni même permis d’ailleurs.

Au-delà des sensations va s’ajouter toute la gamme connue et inconnue des émotions. Celles-là aussi sont réparties entre les émotions plaisantes et celles qui sont déplaisantes. Son existence sera constamment perturbée ou enjolivée, selon le cas, par ces émotions dont l’amour et la haine sont au sommet. De nombreuses décisions seront prises en fonction de ces émotions, des routes vont se modifier, des parcours seront changés, parfois brutalement, pour découvrir, chercher ou carrément éviter certaines émotions.

Le Catalogue des sensations et des émotions devient alors le deuxième grand livre de l’homme, et il en prend un soin jaloux.

Maintenant qu’il survit très bien, que le sexe est bien présent dans sa vie, que ses sensations sont comblées et qu’un barrage sophistiqué constitué de mesures efficaces de protection contre les éléments déplaisants est bien en place, il peut se mettre à penser !

Il n’y a guère d’âge ou de moment précis pour déterminer le quand de ce processus de réflexion. Tout va dépendre du temps requis dans le déroulement de son existence pour assurer ses arrières et ses devants. En général cependant, on reconnaît que l’adolescence est une période faste pour la recherche et l’exploitation parfois extrême des sensations nouvellement découvertes. Se saouler avec une bande d’amis toute une nuit de temps peut-être l’une d’elles et se révèle peu propice à la réflexion. Cela fait toutefois partie de l’apprentissage classique des êtres humains, particulièrement du type occidental.

La recherche de sensations va constamment demeurer au centre des préoccupations de la très grande majorité des êtres humains. Leur survie n’est pas là que pour assurer le toit et le

20

Page 22: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

couvert, mais également pour leurs plaisirs personnels aussi nombreux que variés. Comme nous l’avons mentionné précédemment, l’être humain est d’abord et avant tout un immense ego, un corps lourd qui exerce sur tout ce qui l’entoure un phénomène d’attraction par gravité. Tout lui revient, et c’est avec une certaine philosophie acquise par l’éducation qu’il accepte que ce ne soit pas toujours le cas. Mais il en rêve ! Et ce dont il rêve est forcément plaisant, agréable et conforme à son vaste Catalogue. Mais voilà, on ne peut pas faire ce qu’on veut dans la vie, même si c’était évidemment très plaisant et conforme aux attentes exprimées clairement dans ce grand livre. Viendra donc, à contrecœur, la rédaction du troisième grand livre, celui dont il se passerait bien dans son monde utopique.

Le Traité des interdictions et des obligations Puisqu’elle s’amorce très tôt, à un moment où l’esprit humain est vulnérable et n’a pas encore édifié de barrières, l’éducation parentale constitue les contreforts d’injonctions qui vont devenir la base de futures opinions fortes, voire de certitudes. C’est également durant cette période, l’enfance, que va s’établir une formidable liste de « Faut pas faire ça ! ».

Jamais dans toute sa vie un être humain ne se sera autant fait dire non. Le parent, conscient des dangers et des pièges, protège son enfant contre tout parce que tout est effectivement dangereux. Ce n’est pas à 20 ans qu’un coin de table en verre est dangereux, mais à 2 ans, quand le petiot explore son univers comme un aventurier sans frontières.

Il acquiert donc, outre son Catalogue des sensations et des émotions, un long traité des choses à faire et, surtout, à ne pas faire, qu’elles soient plaisantes ou pas. L’important conflit

21

Page 23: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

d’intérêts qui naît alors entre son Catalogue et son Traité façonne sa personnalité. Il découvre que certaines choses déplaisantes doivent être accomplies malgré tout et que malheureusement certaines choses plaisantes ne le doivent pas. C’est souvent très irritant, cela provoque même de véritables crises dont l’essence, l’importance et le contrôle exercé sur elles vont plus ou moins contribuer à faire de cette personnalité une bonne ou une mauvaise addition à l’ensemble de la société selon, bien sûr, les paramètres de celle-ci.

En d’autres termes, ces paramètres vont déterminer qu’une bonne addition est une personne qui gère bien son Catalogue mais toujours dans le respect absolu des termes clairs du Traité. Les autres, ceux qui n’y parviennent pas, finissent par détruire en grande partie le contenu du Traité des interdictions et des obligations, puisqu’il ne vient pas d’eux, il leur est imposé et, selon eux, il n’est pas toujours inspiré par la logique et la cohérence. Certains Traités sont en effet de véritables horreurs à leurs yeux, et vivre sous la férule de ces derniers est insoutenable, d’où une inévitable rébellion chez plusieurs. Ils deviennent dès lors des inadaptés sociaux plus ou moins récupérables selon les solutions proposées qui, tôt ou tard, pourraient les faire sombrer dans un abîme sans fond où se loge l’amorce d’une vie chaotique.

Il faut bien l’admettre, la plupart des êtres humains ressentent très tôt dans leur vie une profonde frustration quand ils sont face aux articles plaisants de leur Catalogue qui sont proscrits par le Traité et, inversement, devant les obligations déplaisantes prescrites par ce même Traité, lequel, rappelons-le, a été établi par l’ensemble de l’éducation reçue. La célèbre crise de l’adolescence n’est rien d’autre qu’un conflit direct entre ces deux grands livres. Sans le Traité, un enfant laissé à lui-même serait constamment sollicité par son Catalogue et deviendrait littéralement impossible à vivre.

Le Traité des interdictions et des obligations est fondamental

22

Page 24: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

pour la vie de l’être humain, particulièrement dans sa vie en société. Ce grand livre varie toutefois d’un individu à l’autre, selon l’intensité et la nature de l’éducation qu’il reçoit ; mais on note également des variations d’un groupe culturel à un autre. Le Traité d’un petit enfant de Calcutta ne sera certes pas le même que celui d’un autre né à Sydney, à Rouen ou à Kaboul. L’environnement culturel – donc social et religieux entres autres – va largement contribuer à rédiger un Traité acceptable pour certains, mais que d’autres jugeraient insoutenable, et inversement. Des guerres vont être déclarées, des tours vont se mettre à tomber, des vies seront fauchées, des lois sévères seront adoptées en fonction du Traité collectif de communautés qui ne pensent pas comme les autres. Tous les extrêmes logent à l’enseigne des perceptions de la différence, comme on a pu le constater au Rwanda ou au Moyen-Orient notamment, mais aussi, de manière générale, partout dans le monde où la guerre et les conflits sévissent.

Un aspect important du Traité concerne la morale. Est-elle acquise par l’enseignement de valeurs spirituelles ou innées de par le caractère spécifique de l’être humain ? Le siège de la morale se situe au cœur du traité des choses à faire et des choses à ne pas faire. Son origine, dans le contexte de notre propos, n’a donc aucune importance.

L’Encyclopédie des connaissances et du savoir Ce n’est pas toujours le cas selon les milieux culturels et sociaux, mais en théorie, l’éducation scolaire à tous les niveaux ne s’intéresse guère au contenu du Catalogue et du Traité. Elle va plutôt tenter de guider l’esprit humain dans la fabrication d’un quatrième grand livre.

Une fois de plus, l’être humain se distingue ici de l’animal.

23

Page 25: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Il accumule des connaissances autres que celles propres à son milieu et qui vont se recouper avec d’autres pour forger avec le temps un esprit capable d’explorer, de comprendre, d’analyser, de découvrir et d’inventer. Peu importe le domaine ! Cette Encyclopédie, qui varie évidemment selon chacun, permettra à l’être humain d’exercer un métier, une profession qui lui permettra, en plus de solidifier les mesures contenues dans son Cahier de survie, de rafraîchir son Catalogue et peut-être même de modifier certains aspects de son Traité.

L’Encyclopédie renferme de précieux trésors qui constituent la connaissance et le savoir. La maîtrise d’une langue ou de plusieurs, la maîtrise des chiffres et des nombres, la maîtrise du fonctionnement de phénomènes physiques et matériels par la chimie, la physique et l’ingénierie, ou de phénomènes psychiques et psychologiques, la maîtrise de connaissances usuelles sur les corps vivants et leur mode de fonctionnement, sur l’histoire des peuples et des événements, la géographie des lieux, la maîtrise également de concepts philosophiques, de modes de pensée, la maîtrise des phénomènes sociaux qui touchent la politique, l’économie, le droit... Et la liste s’allonge. Il apprend, en somme ! Il apprend tout !

C’est à partir de cette Encyclopédie qu’il pourra d’ailleurs amender fortement le dernier grand livre dans la bibliothèque de son existence. Le livre qui nous intéresse dans cet ouvrage parce qu’il est celui qui va créer et gérer l’environnement dans lequel l’homme évoluera ! C’est lui et non pas l’Encyclopédie qui nous dira pourquoi vous n’y croyez pas !

Le Recueil des croyances Nous sommes passés à un cheveu de l’intituler la Bible des croyances, mais après mûre réflexion, le terme recueil nous est apparu moins péjoratif. L’éducation parentale, puis scolaire et,

24

Page 26: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

enfin, celle de son milieu de vie vont façonner dans l’esprit de l’être humain un système de croyances très particulier, élaboré par un processus de réflexion. En d’autres termes, au-delà de son entretien méticuleux des mesures adoptées dans son Cahier de survie, au-delà des articles contenus dans son Catalogue des sensations et des émotions, indépendamment des interdictions et des obligations de son Traité, et parce que son Encyclopédie des connaissances et du savoir est pleine à ras bord, il va se mettre à réfléchir, à penser, à déduire et, finalement, à croire ou à ne pas croire. C’est d’ailleurs ce qui achève de le distinguer de l’animal. L’animal ne réfléchit pas, ne se pose jamais de questions et n’a aucun système de croyances.

Ecce ego Voici donc l’ego humain dans toute sa splendeur. Jeune ou vieux, il a une personnalité distincte et ses cinq grands livres. Vous avez compris, bien sûr, que cette analogie des cinq livres soigneusement rangés dans une bibliothèque s’arrête ici. Ils s’entremêlent tous, et l’homme consulte régulièrement à la fois le Cahier, le Catalogue, le Traité et l’Encyclopédie, fruits d’une existence qui se déroule dans un univers matériel à trois dimensions. Et c’est là que survient le problème ! On veut maintenant qu’il adopte un système de croyances. Le premier à se présenter est tout naturellement le porteur de « la bonne nouvelle » : la religion.

Mais attention ! Contrairement à ce qu’on pourrait penser, il n’y a pas que la religion et toute autre forme de spiritualité qui viendront le solliciter pour qu’il adhère à une croyance. Ils s’y mettent tous ! Chaque être humain qui en côtoie un autre, avec son propre bagage, exerce son attraction sur celui-ci et subit la sienne. Les Recueils de Croyances de tout un chacun entrent en harmonie ou en conflit les uns avec les autres. Si, en général, on accepte que tous les goûts et les couleurs soient dans la nature, il

25

Page 27: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

n’en va pas de même pour les croyances !

Se déroule alors très souvent un combat rapproché qui se transforme en une confrontation, un effet de neutralisation comparable, par exemple, au point de Lagrange, lorsqu’un troisième corps s’en mêle, ou en une fusion des deux corps. Le plus souvent, chacun tire la couverture à soi dans le but de protéger son propre Catalogue et son Traité. Tous brandissent alors leur Recueil dans lequel sont énoncées très clairement les choses à croire et à ne pas croire. Cela existe pour les croyances religieuses, politiques et les phénomènes sociaux, sans parler bien sûr des phénomènes physiques et naturels qui constituent les chapitres plus cartésiens ou scientifiques du Recueil.

Nous avons évoqué précédemment le fait que c’est là que survient un problème. Lorsque l’être humain confond les croyances du Recueil avec les faits de son Encyclopédie, et inversement. Lorsqu’il est profondément convaincu d’avoir raison, d’être le dépositaire de la vérité. L’être humain n’est à l’aise avec lui-même que lorsqu’il est certain d’avoir raison.

Le Recueil est précieux, tout autant que les autres livres, mais il finit par tous les englober. Il contient le fruit des réflexions et des pensées élaborées à partir des expériences provenant du Cahier de survie, du Catalogue des sensations et des émotions, du Traité des interdictions et des obligations et de l’Encyclopédie des connaissances et du savoir. Comme nous l’avons déjà dit, tous ces grands livres ne sont pas séparés l’un de l’autre, comme les bouquins de votre bibliothèque ; ils sont reliés entre eux, se battent entre eux, complotent l’un contre l’autre pour tenter de créer un équilibre salvateur. Voilà pourquoi le Recueil des croyances est en somme la finalité, la conclusion des autres. C’est lui qui oriente l’individu dans son cheminement personnel, social, politique, spirituel et qui modélise sa personne.

Il est très important que cela soit bien compris : le Recueil

26

Page 28: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

des croyances chapeaute tout le reste. Tout ce que nous expérimentons dans notre Cahier de survie, tout ce que nous éprouvons dans notre Catalogue des sensations et des émotions, tout ce que nous devons faire ou ne pas faire, dire ou ne pas dire selon notre Traité des interdictions et des obligations, et tout ce que nous apprenons dans notre Encyclopédie des connaissances et du savoir finit par devenir une certitude, une conviction profonde : une croyance. C’est à partir de nos croyances que nous allons prendre toutes nos décisions, ce sont nos croyances qui sont déterminantes. Et si vous préférez les appeler « certitudes » ou « convictions », sachez que ce ne sont que des mots qui signifient la même chose.

De manière étonnante, nous fonctionnons à partir de nos croyances sans trop nous en rendre compte. Nous ne passons pas notre temps à dire : « Je vais faire cela parce que j’y crois » ou « Je vais dire cela parce que j’y crois ». Nous le faisons et nous le disons, point barre. Nous ne réfléchissons pas plus qu’il ne le faut à la source motrice de notre geste ou de notre parole. En fait, nous ne le faisons que très rarement. Notre Recueil des croyances est parfaitement intégré à notre personnalité parce qu’il est la somme de tout ce qui a été pilé et fondu dans le creuset. Nous n’y portons pas plus attention qu’à notre respiration. Cela se fait tout seul.

Le résultat de tout cela est que nous façonnons un monde, un environnement fait de pensées, d’actes et de paroles qui est la réplique exacte de nos certitudes. Si nous pouvions en faire une équation, elle correspondrait à ceci : E = Pe X A X Pa. Pensées, actes et paroles étant notre environnement, l’inversion de cette équation signifie donc que le monde dans lequel nous évoluons est en fait le reflet de nos croyances. Il n’est donc pas difficile de comprendre que toute menace extérieure pouvant modifier ou attaquer l’intégrité de ces croyances est insupportable !

La plus grande préoccupation de l’être humain est de se

27

Page 29: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

protéger, et s’il est vrai que l’instinct de conservation est l’instinct primaire du Cahier de survie, la protection de nos croyances quant à elle représente l’ultime protection sans laquelle notre petit monde risque de basculer dans un chaos destructeur.

Certaines croyances sont plus sensibles que d’autres... La plus importante des croyances : Dieu À titre d’exemple, prenons Dieu.

Dieu est sans contredit la plus importante croyance qui soit, ou la plus grande non-croyance qui soit, le Recueil prenant soin d’inscrire les non-croyances sous la forme subtile d’une inversion. Ceux qui disent : « Dieu n’existe pas » disent en fait : « Je ne crois pas que Dieu existe » ; mais plus encore, ils disent, et la nuance est essentielle : « Je crois que Dieu n’existe pas. » Leur non-croyance devient en fait une croyance inversée. Ils n’ont pas de preuves de la non-existence de Dieu pour affirmer quoi que ce soit, pas plus que les croyants n’ont de preuves de son existence. C’est donc non pas un fait de l’Encyclopédie, mais une croyance du Recueil, dans un cas comme dans l’autre. Autant les premiers disent avoir la foi, autant les seconds brandissent une certitude parfois agressive qui lui est quasi équivalente.

Donc, cette croyance est le résultat de plusieurs influences provenant de tous les autres grands livres. Il peut être plaisant de croire en Dieu parce que cela stimule une émotion ou une sensation de profonde sécurité. Cette croyance peut également avoir été imposée et inscrite dans le Traité par les parents et le milieu, ce qui est très souvent le cas ; donc, plaisante ou non, la croyance en Dieu devient obligatoire et s’inscrit tant en première page du Traité que dans le Recueil des croyances. Cette croyance peut également être le fait de réflexions issues de données contenues dans l’Encyclopédie :

28

Page 30: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

« Je crois que Dieu existe parce que la nature des conditions d’apparition de la vie est trop complexe et diversifiée pour être tributaire d’un hasard quelconque » et « Je crois que Dieu n’existe pas parce que les preuves existent que le temps contribue à favoriser naturellement les conditions nécessaires à l’apparition de la vie ».

Récemment, nous avons entendu : « Je crois que Dieu n’existe pas, pour laisser ainsi des hommes massacrer impunément femmes et enfants, et s’en tirer à bon compte. » Des faits réels contenus dans l’Encyclopédie viennent alimenter les réflexions et soutenir la croyance, à titre d’exemple des désastres naturels, comme ce fut le cas pour les centaines de milliers de morts causées par le tsunami de 2004, des massacres de populations entières, des attentats terroristes, etc. Inversement, ces mêmes faits n’auront aucun impact sur la foi des autres pour qui les voies de Dieu sont impénétrables. Et très souvent, cette croyance, c’est un peu tout cela en même temps : une série d’influences provenant de tous les autres grands livres.

Quant à la foi, elle se révèle un mystère permanent dans ce qui constitue l’ensemble de l’être humain. Elle sublime la croyance et propulse l’esprit humain dans un domaine qui n’a plus aucune relation avec l’instinct, l’intellect et le mental.

Ce qui est suspect Mais comme l’être humain vit dans un monde matériel à trois dimensions, il est généralement admis de tous que tout ce qui n’est pas matériel, visible, démontrable et mesurable est très suspect. C’est une croyance occidentale fortement répandue provenant d’un ensemble de données, alors que chez les aborigènes d’Australie, entre autres, c’est l’inverse. Ces données de l’Encyclopédie sont inscrites à jamais dans le Recueil des croyances. La seule exception durable chez plusieurs est le

29

Page 31: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

monde spirituel ou religieux bien organisé qui, par l’éducation parentale, scolaire et souvent même celle du milieu – donc le Traité –, fera partie du Recueil de chacun. Mais avec le temps, la pratique ou la non-pratique, les chapitres spirituels finiront par prendre une formidable expansion, se modifier par amendements importants ou s’émousser jusqu’à ne plus exister.

Mais qu’importe, tout le monde a un Recueil. Sans exception. Tout le monde a ses croyances dans plusieurs domaines, et bien entendu, tout le monde n’accorde aucun crédit à ce qui s’oppose à leurs croyances. Ce Recueil est vaste, énorme et contribue, tout comme le Catalogue, le Traité et l’Encyclopédie, à façonner la personnalité de l’individu et plus qu’il ne s’en doute, nous le répétons, à dominer entièrement son existence.

Le Recueil contient une grande variété de croyances, qui peuvent générer le fanatisme le plus extrême, ou de non-croyances, engendrant le nihilisme le plus intégral. L’avortement, la peine de mort, la démocratie, l’argent, le capitalisme, l’évolution de l’homme, comme nous l’avons déjà dit, la liste est interminable ; mais ajoutons donc pour notre propos les croyances et les non-croyances très particulières qui sont l’objet de cet ouvrage : les anomalies[5].

L’être humain est confronté toute sa vie à une réalité fort simple. Le Cahier de survie est très clair sur ce sujet : « Ce n’est pas le moment de rêver, il faut survivre. » Le Catalogue des sensations et des émotions n’en démord pas : « Si c’est plaisant, on le prend, on le dit, on le fait ; sinon, on s’abstient ! » Le Traité des interdictions et des obligations, quant à lui, n’est pas du genre à faire dans la dentelle : « Cette croyance est totalement inacceptable, point barre. » Quant à l’Encyclopédie des connaissances et du savoir, contrairement aux livres précédents, elle ne prend aucun parti. Elle ne dit pas ce qui est bien, plaisant, interdit ou pas ; elle ne fait qu’étaler des faits : « La pesanteur d’un objet est

30

Page 32: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

déterminée par g = 9,81 m⋅s−2. Cinquante fois vingt font mille, de même que Helsinki est la capitale de la Finlande. » On n’en sort pas, il y a une certaine finalité.

Le contexte dans lequel sont reçues les données qui vont constituer l’Encyclopédie s’apparente souvent à celui du Traité et du Recueil. Le parent qui enseigne à son enfant certaines réalités de son univers, le professeur qui fait de même, l’expert ou le spécialiste qui s’exprime en public ou dans les médias énoncent ces faits comme des vérités : « Il a été établi que... », « Les preuves démontrent que... ». La question ici n’est pas de savoir ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas ou ne l’est plus. Il s’agit de prendre conscience que ces données sont consignées dans l’Encyclopédie de chacun comme une vérité, une indiscutable vérité d’ailleurs, parce que scientifiquement démontrée, et qu’elle doit alors s’inscrire dans le Recueil des croyances. C’est ce qui s’est toujours produit, depuis toujours.

L’histoire démontre comment des faits bien établis, reconnus par l’Encyclopédie de chacun, sont devenus des croyances. Puis, un jour, de nouvelles découvertes ont entièrement démoli la structure même de ces croyances. Elles font sourire aujourd’hui, mais à l’époque elles constituaient la base du savoir. Les exemples sont très nombreux. La vitesse maximale que peut subir un être humain est passée de 50 km/h à plusieurs g ; la saignée était autrefois considérée le plus sérieusement du monde par les médecins comme la seule et unique méthode pour permettre aux humeurs malignes de quitter le corps. Avant Darwin – et notez bien encore de nos jours, chez certains –, l’univers avait été créé en sept jours par Dieu, et l’homme également, tel qu’il est aujourd’hui, dans le jardin d’Éden. Cette dernière croyance a perduré pendant des centaines et des centaines d’années, jusqu’au début du XXe siècle[6]. La non-rotondité de la Terre, sa position dans le système solaire primant sur le Soleil sont d’autres croyances fondamentales qui ont dominé la culture scientifique de nombreuses époques.

31

Page 33: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Jusqu’à tout récemment, l’atome n’existait pas et on décantait la nature en quatre éléments : le feu, l’air, la terre et l’eau. L’atome, ce grain indivisible [7] dont nous avons découvert la nature à partir du tableau de Mendeleev avant 1969, n’était finalement pas la plus petite particule avec la découverte des quarks. Il est facile aujourd’hui de se moquer de ces époques et de ces gens qui, dans leur ignorance et leur grande naïveté, étaient à des lieues de la « vérité ». Mais si nous avions vu le jour nous aussi en ces époques, nous aurions défendu ces « vérités » bec et ongles.

Le philosophe Hubert Caron(2) a publié un article intitulé

« Qu’est-ce qu’une fausse science ? ». Nous avons retenu ce passage.

La liste des erreurs scientifiques serait même étonnamment longue, puisque toute découverte scientifique sur un quelconque phénomène contient par nature l’invalidation des explications antérieures sur le dit phénomène. Les sciences ne progressent en fait qu’en rectifiant constamment leurs erreurs. Ce qui signifie qu’elles se trompent, qu’elles sont toujours confrontées à l’erreur, que la recherche est un effort incessant pour tenter d’échapper aux erreurs du moment. Certaines sciences, comme la physiognomonie, qui établissait des analogies téméraires entre les formes des têtes animales, l’aspect des visages et les caractères individuels, ont finalement été abandonnées. Mais ce qui paraît encore plus grave, c’est que cette suite d’erreurs rectifiées qui constitue le progrès scientifique est parfois loin d’être une avancée continue produisant peu à peu une somme de résultats acquis et définitifs. Le siècle de Newton, ébloui par sa mécanique céleste, s’est bien moqué des fameux tourbillons de M. Descartes. Et pourtant, la théorie de la relativité généralisée a non seulement montré les limites du système de Newton, mais l’astrophysique en découvrant les galaxies a redécouvert les tourbillons célestes. Quelle vérité si ferme et si assurée ne sera pas remise en cause demain ?

Voilà ce que nous devons retenir. Ces faits bien inscrits dans le béton de notre Encyclopédie et devenus de véritables croyances, que vaudront-ils dans 20, 150 ou 300 ans ? Qui aurait cru en

32

Page 34: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

1952 que l’Univac, un ordinateur capable de faire quelques milliers d’opérations par seconde, allait être supplanté en 2009 par un Cray pouvant effectuer un million de milliards d’opérations dans le même temps ? Qui aurait cru en 1935 que la pénicilline, cette substance utilisée pour nettoyer des instruments de laboratoire, allait devenir l’antibiotique le plus extraordinaire qui soit ? Qui aurait cru en 1960 que le perçage d’un diamant, une opération exigeant un minimum de vingt-quatre heures, allait être effectué en quinze minutes par un laser à rubis, en 1965 ? Qui aurait cru en 2009 que des créatures extrahumaines visitaient la Terre depuis toujours ? demanderont peut-être les habitants d’un futur pas si éloigné !

Graduellement, les données de l’Encyclopédie vont donc s’inscrire dans le Recueil des croyances, pour y demeurer tant et aussi longtemps que d’autres données encyclopédiques ne viendront pas les contredire ou les infirmer pour les remplacer.

Mais c’est là que survient un autre problème. L’être humain accepte-t-il qu’on vienne cambrioler de la sorte son Recueil pour en modifier les données ? Jamais sans se battre ! Et surtout pas avec des arguments qui ne seraient pas dignes d’être inscrits en lettres d’or dans l’Encyclopédie. Il est même possible que certaines modifications au Recueil pouvant nuire au Catalogue ou modifier substantiellement le Traité soient à ce point inadmissibles qu’elles ne seront tout simplement pas étudiées, ni de près ni de loin. Il n’est donc plus question d’y croire ou de ne pas y croire : on refuse d’y croire « Parce que cela n’existe pas ! », mais surtout parce qu’on ne veut pas que cela existe !

Le refus de croire Le refus de croire est beaucoup plus au cœur de certaines attitudes ou positions qu’on peut le penser. Nous sommes tous très mal à l’aise devant l’idée de seulement contempler le fait

33

Page 35: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

que nous avons peut-être commis une erreur en croyant en telle ou telle autre chose. C’est même à ce point inconfortable qu’on peut presque parler de douleur. Or, la douleur, tant physique que morale, est inscrite en lettres de feu dans le Catalogue comme une sensation extrêmement déplaisante. Que ne ferions-nous pas pour l’éviter !

Il y a une grande différence toutefois entre savoir et croire. « J’ai toujours cru que Helsinki était la capitale de l’Islande. Or, je viens d’apprendre que c’est la capitale de la Finlande. » C’est un fait erroné de l’Encyclopédie qui avait pris le chemin du Recueil et qui maintenant est une croyance modifiée. Cela ne cause aucun problème. Une erreur de ce genre est corrigée rapidement et on y survit, parce qu’au fond ce n’était pas une conviction ou une croyance au sens précis du terme. Par contre...

« J’ai toujours cru que mon grand-père était tombé au champ d’honneur durant la Seconde Guerre mondiale. » On y croyait et maintenant on apprend, preuves à l’appui, qu’il est plutôt mort dans un hôtel miteux dans les bras d’une prostituée et très loin des champs de bataille, où il n’a d’ailleurs jamais mis les pieds ! Les nouveaux faits sont là. Les faits précédents avaient déterminé une croyance mais qui se doit maintenant d’être modifiée. Or, certains vont résister farouchement, ils vont nier l’évidence, défiant les faits, les preuves, l’accablant constat. Ils refusent d’y croire.

Ils refusent d’y croire parce que cela vient jouer dans leur Catalogue des sensations et des émotions, dans son chapitre sur l’amour et l’admiration, mais également dans le chapitre du Traité des interdictions et des obligations portant sur le respect de la famille et, surtout, dans cette croyance héritée du témoignage vibrant de leurs parents et inscrite dans l’Encyclopédie des connaissances et du savoir selon laquelle grand-papa était un grand homme, un héros de la guerre !

Ils refusent d’y croire parce qu’il y a trop à changer. Il y a trop

34

Page 36: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

de conséquences, en ce sens que la crédibilité de beaucoup d’autres informations provenant de ces sources ou de sources similaires serait alors grandement ébranlée si l’admission des nouveaux faits devait se produire. S’y ajoute également, dans certains cas, le jugement de valeur qu’une personne peut avoir sur un homme qui fréquente des prostituées. Très souvent, les valeurs, la morale font partie intégrante d’un principe d’éducation du Traité et voyagent jusqu’à l’Encyclopédie, comme un fait, et jusqu’au Recueil, comme une croyance. « Je ne peux croire que grand-papa fréquentait des prostituées. Je n’y crois pas. » En fait, la personne dit : « Je refuse d’y croire. » Parce qu’elle refuse que cela soit vrai ! Parce qu’elle ne veut surtout pas que cela soit vrai ! La douleur est trop intense.

Si l’individu affecté par cette situation veut continuer de vivre avec ses certitudes, ce qui est généralement le cas, il rejettera cette nouvelle donnée rageusement ou froidement, du revers de la main. Non seulement parce qu’il n’y croit pas, mais parce qu’il refuse la simple idée d’en venir un jour à y croire. Cela porte un nom : le déni. Or, le déni repose sur le principe du plaisir. La réalité, cause de déplaisir, est niée afin de préserver une excitation minimale du psychisme ; tout ce qui pourrait causer de l’insatisfaction se voit refuser la prise en charge, nous fait savoir l’Encyclopédie.

Tout cela, ce portrait de l’être humain qui évolue en fonction des écrits qui se trouvent dans les cinq grands livres, démontre qu’au bout du compte, qu’il le veuille ou non, que cela lui paraisse inacceptable ou pas, l’homme, malgré son intelligence, malgré sa supériorité sur l’animal, partage avec ce dernier l’instinct premier, primal et primaire de la conservation. Il fera tout pour se protéger, pour protéger ses acquis, donc ses croyances. Il n’hésitera pas à se défiler, à contourner, à défier, à mentir, et comme plusieurs le démontrent quotidiennement, il ira jusqu’à voler, blesser et même tuer. Il partira en guerre si nécessaire pour protéger ses croyances territoriales, qu’elles soient

35

Page 37: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

temporelles ou spirituelles.

[1]. Selon plusieurs, ces données sont à l’origine des rêves, une sorte de processus de digestion en quelque sorte.

[2]. L’enfant qui vient au monde n’est donc pas une page blanche, il est déjà porteur de longs chapitres hérités de son bagage génétique qui vont se révéler graduellement au cours de son existence. Le débat scientifique sur la nature exacte des éléments qui vont constituer l’inné par opposition à l’acquis se poursuit toujours dans la communauté scientifique, mais il ne constitue pas un élément-clé de notre propos.

[3]. La conscience d’être, la raison, le langage et d’autres caractéristiques distinguent l’homme de l’animal, mais il n’en demeure pas moins un hominidé qui partage 98 % de son ADN avec les grands primates que sont le gorille, le bonobo, le chimpanzé et l’orang-outan.

[4]. Les chiffres entre parenthèses renvoient le lecteur à « Références et documentation », à la page 275, pour chacun des chapitres.

[5]. Ovnis, enlèvements extraterrestres, expériences de mort imminente, etc.

[6]. Il y aurait près de 150 millions d’Américains convaincus de la réalité du créationnisme.

[7]. Une croyance qui date de l’Antiquité et qui a donné le mot « atome » : grain insécable ou indivisible.

36

Page 38: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

CHAPITR

E 2

L’exclusion des hérétiques

Je puis seulement dire qu’il est certain que ces choses[8]

ne sont pas une simple rumeur. Des choses ont été vues.

Une explication purement psychologique est éliminée.

Carl Gustav Jung, psychiatre, 1953

Puisque cet ouvrage prétend expliquer pourquoi vous ne croyez pas aux phénomènes psychiques, aux ovnis et à la vie après la mort, entre autres, c’est maintenant la question de ces anomalies que nous allons aborder.

Si l’homme de la rue est un ego sur pattes, l’homme de science, le journaliste, le professionnel le sont tout autant. Personne n’est exempt du contenu des cinq grands livres de la nature humaine dont il est issu. On aime bien idéaliser certaines professions, mettre sur un piédestal certains grands noms, mais ce n’est pas ainsi que cela fonctionne : tous ont un ego et

37

Page 39: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

tous sont confrontés à leurs cinq grands livres. Sans exception !

Les anomalies Nous avons désigné tous les thèmes de notre sujet par un simple mot : des anomalies. Ce sont des événements ou des réalités qui n’appartiennent pas au monde vérifiable et mesurable de l’univers matériel. Ils sont politiquement, socialement, scientifiquement et spirituellement inacceptables. Notamment, ces fameux ovnis qu’on dit avoir vus de ses propres yeux vus, photographiés ou captés sur radar demeurent encore immatériels, le fruit d’une illusion ou d’une erreur d’interprétation. Que dire de ces gens qui prétendent avoir été enlevés par leurs occupants !

Certains d’entre vous éprouvent déjà une réaction allergique à l’évocation du mot « ovni », mentionné pour la cinquième fois dans cet ouvrage, et... n’y sont plus, l’ouvrage étant refermé et classé perte totale de temps. Il en va de même pour fantômes, phénomènes paranormaux, réincarnation, poltergeist, etc. Si tôt en début de lecture, nous avons peut-être déjà perdu de nombreux lecteurs. « Cet ouvrage n’est pas sérieux, il traite des petits hommes verts.

Franchement, c’est n’importe quoi ! »

Ces anomalies sont rejetées systématiquement, particulièrement par les gens qui ont une solide formation universitaire, donc un Recueil des croyances provenant d’une Encyclopédie en béton armé. Elles sont également rejetées par ceux dont le Recueil émet une formulation uniforme et quasi universelle : « Je ne crois qu’en ce que je vois. »

N’allez pas argumenter avec eux : c’est une perte de temps. Cette vieille formulation qui date de l’apôtre Thomas est l’excuse parfaite pour justifier leur aveuglement et, surtout, leur indolence. Si les véritables chercheurs qui ont fait avancer

38

Page 40: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

la science depuis des temps immémoriaux avaient adopté cette façon de penser, nous serions encore à grogner dans des cavernes !

Ces anomalies sont aussi balayées de façon systématique par ceux dont le Cahier de survie indique en toutes lettres qu’une croyance en la réalité des anomalies éventuellement inscrites dans le Recueil des croyances sera interprétée par d’autres comme une faiblesse importante, un manque flagrant de connaissances, une imagination débridée et malsaine, et de là engendrera le refus d’une promotion, voire une perte d’emploi ou, tout au moins, une perte de crédibilité importante au sein de leur communauté. Ce qui évidemment affecterait considérablement le Cahier de survie, mais également tous les autres livres. Pour éviter tous ces désagréments majeurs, on procède à un rejet global, articulant le tout par : « Rien de tout cela n’existe ! » C’est rassurant pour la survie, confortable et plaisant pour le Catalogue, conforme au consensus établi par le Traité et comme l’Encyclopédie n’en à rien à cirer, le Recueil est protégé.

Devant le grand inquisiteur Nous avons en mémoire un incident typique de ce genre. Dans la littérature spécialisée sur la question des ovnis, il existe un phénomène appelé l’abduction. Des gens prétendent avoir été enlevés et auscultés, voire maltraités, par des entités non humaines à bord de vaisseaux ou, tout au moins, dans des endroits ne correspondant en rien aux paramètres traditionnels. Qu’à vos yeux ce thème soit une pure fantaisie ou pas, ces gens sont effectivement des dizaines de milliers, sinon beaucoup plus nombreux, et font l’objet d’une littérature très abondante(1) !

Évidemment, ils passent pour des illuminés, des fous, des malades ayant un problème plus ou moins sérieux, ou, le plus

39

Page 41: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

souvent, pour des individus en mal de sensations ou d’attention. Mais en réalité, ils ne passent pour rien du tout parce qu’on préfère les ignorer et faire comme si eux non plus n’existaient pas. C’est plus rassurant, confortable, plaisant, conforme, et cela remplit le rôle de protection dont nous avons déjà parlé.

Or, voilà qu’un beau jour un certain Dr John E. Mack, directeur du Département de psychiatrie de l’Université Harvard à Cambridge, fait connaître publiquement son intérêt grandissant et sa position sur ce phénomène des enlèvements.

Né en 1929 et décédé en septembre 2004 après avoir été heurté à mort par un chauffard à Londres, le Dr Mack s’est révélé le plus grand chercheur dans ce domaine pour le moins controversé. Les titres et les honneurs accompagnant son nom sont considérables et sa crédibilité n’a jamais été remise sérieusement en cause par ses pairs, malgré ses prises de positions extrêmement délicates.

Le chercheur américain Budd Hopkins, spécialiste de la question des enlèvements extraterrestres, avait fait part de ses travaux au Dr John E. Mack. Peu intéressé par ce genre d’élucubrations, ce dernier fut très long à convaincre mais accepta finalement d’assister à une rencontre organisée par Hopkins. C’est à partir de ce moment que le Dr Mack prit la décision d’explorer lui-même, avec ses propres méthodes et ses propres témoins, ce phénomène tout à fait nouveau.

Au départ, le Dr Ma c k croyait qu’il s’agissait d’une nouvelle forme de maladie mentale susceptible d’induire ce genre d’hallucinations. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il avait accepté de se lancer dans cette avenue : la découverte d’une nouvelle forme de maladie mentale est une motivation puissante pour un chercheur appartenant à cette communauté. Il effectua de très nombreuses sessions et creusa la question à fond avec une grande prudence et une grande minutie, comme le

40

Page 42: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

grand psychiatre qu’il était.

Puis, ce fut le coup de grâce. Il publia ses résultats dans un livre(2).

Une bombe nucléaire venait d’éclater dans le milieu psychiatrique.

Incapables d’attaquer la crédibilité d’un tel homme, ses pairs tentèrent de discréditer ses méthodes. Constatant qu’elles étaient les mêmes que celles qu’ils préconisaient eux-mêmes, ils tentèrent de se rabattre sur sa personne mais en vain. Le Dr Mack fut alors approché par le milliardaire bien connu Laurence Rockefeller pour mettre sur pied une fondation de recherche sur le phénomène des enlèvements extraterrestres. Dans son plus récent ouvrage, Passport to the Cosmos, Mack écrit :

Que dire de cette expérience d’enlèvements extraterrestres sinon qu’elle est subtile dans son essence ! Elle se manifeste dans notre réalité physique mais semble dériver d’une source dont la véritable nature ne permet pas de recueillir les évidences auxquelles nous sommes habitués et qui sont essentielles aux sceptiques qui limitent la réalité au monde physique qui nous est familier. Nous devons commencer à admettre que ce phénomène est tout simplement hors de notre portée actuelle et que nos paramètres de recherche doivent être complètement modifiés.

Cette dernière phrase est lourde de sens mais surtout de conséquences. Mack dit simplement que, avant de rejeter en bloc de manière systématique tous ces témoignages et de les associer aux maladies mentales, il faudrait sérieusement songer à modifier certaines approches contenues dans notre Encyclopédie, que cela soit permis ou non par le Traité, que cela plaise ou non au Catalogue, et quoique cela menace peut-être le Cahier de survie. Une incitation au courage scientifique en somme. Par ces propos, John E. Mack, aussi vénéré fût-il, venait de créer un infranchissable fossé pour la très grande majorité de ses confrères, beaucoup trop inquiets de voir l’ensemble de leur œuvre être sabordé par un seul individu, si brillant fût-il. Pour eux, le phénomène des enlèvements

41

Page 43: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

s’expliquait si bien par la paralysie hypnagogique et hypnopompique. Et voilà que leur jaune d’œuf était crevé. Cette explication était nettement insuffisante.

Cette déclaration de John E. Mack portant sur les changements de nos paramètres de recherche est devenue à nos yeux le symbole unificateur de toute forme de recherche dans le domaine des anomalies. Mack ajoutait également que selon lui les diagnostics effectués auprès de certains de ses propres malades devaient être révisés. Fort de cette déclaration, nous nous sommes rendu dans le bureau du directeur médical d’un hôpital psychiatrique de la région de l’Outaouais afin de discuter des travaux du célèbre chercheur et de la possibilité pour son établissement de traiter certains patients selon son approche. Nous étions enthousiaste, plein d’espoir et de confiance.

Nous ne fûmes pas chassé de son bureau, mais presque. Dans son monologue, très court, le psychiatre en chef indiqua même qu’il était souhaitable pour ses psychiatres résidents qu’aucun d’entre eux ne se balade avec ce livre sous le bras. Fascinant ! Ce personnage n’avait pas le centième des références du Dr John E. Mack, et pourtant il le traitait comme une saleté sur le tapis. « Enlevez cela de mes yeux ! Alertez le concierge ! » criaient ses yeux.

Ce n’est pas tant qu’il refusait de partager les conclusions de Mack – nous n’allions pas jusque-là –, mais il refusait d’y accorder un seul regard. C’était comme de demander au pape de considérer la possibilité que Jésus ne soit pas le fils unique de Dieu ou que Marie n’était pas vierge !

D’ailleurs, tout au long de notre carrière de journaliste, les seules occasions au cours desquelles nous avons pu observer ce genre de comportement agressif furent des rencontres avec des personnages religieux qui défendaient leur foi bec et ongles et, bien sûr, des politiciens, pour qui le programme des autres n’est qu’une aberration sans nom. On peut s’attendre à cela

42

Page 44: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

de gens qui vivent de prétentions religieuses et politiques. C’est leur jeu, leur quotidien : ils sont prévisibles ! Mais des scientifiques, des membres de la profession médicale ? Ce fut un choc ! C’était une belle naïveté de notre part de penser que ces rédacteurs de l’Encyclopédie des connaissances et du savoir allaient s’abstenir de brandir de la sorte leur Recueil des croyances.

La question sur le tapis n’était pas de savoir si des extraterrestres enlèvent des gens ou pas, mais d’évaluer la qualité clinique de l’ouvrage du Dr Mack. Sans même le lire et, pis encore, sans même le connaître, le bon docteur n’hésita pas un instant à faire en sorte que John E. Mack[9] soit aussitôt brûlé vivant sur le bûcher des certitudes scientifiques.

Contrairement à la rumeur répandue par de nombreux dénigreurs mal à l’aise devant les déclarations d’un personnage aussi prestigieux, le Dr John E. Mack n’a jamais été chassé de l’Université Harvard pour ses recherches étendues dans le domaine des enlèvements extraterrestres. Ou même menacé !

Bien au contraire. Dans les faits, un comité de l’École de médecine de Harvard a révisé le travail de psychiatrie du Dr

Mack avec ses sujets (enlevés, ou abductees), une pratique rare mais normale lorsqu’un courant de pensée risque de déstabiliser l’ordre établi. Le recteur de l’Université a mis sur pied ce comité dès 1994 afin de déterminer si les travaux de Mack, selon lesquels il écartait l’hypothèse de la maladie mentale comme explication au phénomène, n’allait pas à l’encontre du bien-être de ses patients. Le comité de révision ne fit aucun rapport et fut dissous, ce qui conduisit le recteur à blanchir entièrement le Dr Mack et sa pratique tout entière. « Le Dr Mack peut poursuivre ses recherches et il serait souhaitable que d’autres psychiatres se joignent à lui ! » Ce qui fut fait. On est à des lieues d’une critique, même informelle.

43

Page 45: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

C’est donc de plein gré qu’il a finalement quitté Harvard pour mettre sur pied le Program for Extraordinary Experience Research : une organisation à but non lucratif dévouée à la compréhension de ces phénomènes extraordinaires et financée par Laurence Rockefeller[10].

Le premier constat de Mack fut le nombre époustouflant de cas du genre. Le simple fait que des milliers et des milliers de gens prétendent avoir été enlevés par des extraterrestres se révélait un phénomène social majeur, qu’il soit véridique ou non. Pour cette seule raison, il se dit grandement étonné du peu d’intérêt que ce phénomène causait dans sa propre communauté.

Toutefois, après avoir questionné ses confrères sur leur attitude lors de révélations du genre par leurs patients, il finit par comprendre que, dans le cabinet du psychiatre même, la cause était entendue et jugée séance tenante. Le patient était alors aussitôt diagnostiqué schizophrène au même titre que le sont tous les autres. Personne n’avait donc encore songé à catégoriser leur cas, pas plus que personne ne faisait de distinction entre un malade qui se croit être Napoléon et un autre qui pense être Jules César. Si un pauvre type croit que des extraterrestres l’ont enlevé, alors c’est la prescription immédiate d’un neuroleptique inhibiteur de dopamine et une série de rendez-vous de suivi médical pour les semaines à venir. Éventuellement, si le patient persiste, il est institutionnalisé !

Fort de cette constatation, le Dr Mack effectue plus de cent cinquante rencontres et publie une première constatation en cinq points. Il écrit dans son livre déjà cité :

Une théorie voulant seulement commencer à expliquer le phénomène de l’enlèvement extraterrestre doit tenir compte de cinq aspects particuliers :

1. Le haut degré d’uniformité des détails entourant l’événement rapporté par les témoins apparemment crédibles dans un contexte émotionnel

44

Page 46: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

approprié et pertinent à l’expérience vécue. 2. L’absence de maladie psychiatrique ou de tout autre désordre psychologique apparent ou de facteurs émotionnels qui pourraient expliquer les événementsrelatés. 3. La présence de changements physiques et l’existence de lésions affectant le corps des sujets sans qu’aucun facteur psychodynamique ne précède. Cela, sachant que certaines maladies psychiatriques provoquent chez le sujet des formes d’automutilation. 4. L’association directe de l’expérience relatée avec l’observation d’un ovni

n’ayant aucun lien avec le sujet et que celui-ci n’a pas nécessairement observé pendant l’expérience. À titre d’exemple : pendant que le sujet A dit avoir subi un enlèvement, les témoins B et C, n’ayant aucun rapport avec le sujet A, affirment avoir vu un ovni dans le secteur où réside le sujet A.

5. Des rapports d’enlèvements sur des enfants incapables de fabuler ou d’inventer en raison de leur âge : 2 ou 3 ans.

En clair, les témoins rapportent presque tous la même chose,

ils ne souffrent d’aucune maladie mentale, démontrent très souvent des lésions qu’aucune maladie mentale ou physique n’explique, et vivent une expérience qui le plus souvent est associée à une observation d’ovnis par d’autres témoins.

Dans un texte publié dans le premier numéro du journal de

PEER[11], le Dr John E. Mack propose ceci :

Malgré le scepticisme officiel et même le cynisme actuel véhiculé dans les médias par le gouvernement et les cercles scientifiques, il est évident pour le peuple américain que quelque chose d’extraordinaire se passe actuellement, tout au moins dans notre perspective nord-américaine. Aucune explication conventionnelle pour les milliers de rapports d’enlèvements n’existe, et ce, malgré le fait que les « expérienceurs » sont les premiers à rechercher ce genre d’explication. La recherche tendant à démontrer l’existence physique des enlèvements fait fausse route, puisqu’elle génère la conclusion très hâtive que, cette démonstration n’ayant pas eu lieu à la satisfaction des critères scientifiques et de la preuve, le phénomène de l’enlèvement n’existe donc pas.

45

Page 47: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Si notre perception de la réalité est limitée au caractère strictement physique, qu’arrive-t-il si la manifestation du phénomène de l’enlèvement dérive d’une réalité plus subtile ? Si nous devions nous arrêter là où la preuve scientifique place ses bornes, ne serions-nous pas coupables de nous priver d’une richesse d’informations fondamentales ?

Fait à noter, un seul spécialiste au Québec s’est intéressé au phénomène des enlèvements extraterrestres. Il s’agit du Dr Jean- Roch Laurence de l’Université Concordia. Le Dr

Laurence n’a jamais affiché ouvertement son opinion ou ses croyances concernant la question des enlèvements et n’a jamais rendu public le contenu de ses travaux auprès de ses sujets. Il a simplement, en tant que médecin et psychologue, tenté de déterminer la valeur de certains récits obtenus sous hypnose et manifesté un scepticisme très clair à l’endroit de l’hypnose comme méthode d’investigation, qu’il s’agisse de la question des enlèvements ou de tout autre événement ayant pu survenir dans la vie d’un sujet, dont, bien sûr, les agressions sexuelles. Ce qu’on retient particulièrement du propos du Dr Laurence, c’est le danger d’une pratique douteuse de l’hypnose. Effectivement, un praticien mal formé peut accidentellement induire dans ses suggg estions des réponses à des questions qui ne sont pas encore formulées. Un sujet peut également se sentir libéré sous transe hypnotique et laisser cours à son imagination ou faire plaisir au praticien en lui révélant ce qu’il veut entendre[12].

Quoi qu’il en soit, le phénomène des enlèvements ne relève pas que de récits obtenus sous hypnose. Un grand nombre de cas sont là pour le démontrer. Il existe également de nombreux cas où le sujet conserve un souvenir conscient et où, par la suite,

46

Page 48: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

l’hypnose permet de faire ressortir des souvenirs jusqu’alors inconscients.

Que s’est-il passé dans l’esprit de ce directeur de l’hôpital psychiatrique que nous avons rencontré ? Notre démarche était pourtant sérieuse, formelle, présentée avec soin, documents à l’appui. Nous demandions une appréciation de certains travaux concernant un phénomène évalué par un grand psychiatre américain, extrêmement rare, troublant et, surtout, peu connu. Nous avons d’abord démontré qui était le Dr Mack – le psychiatre, ses références, son milieu de travail. Toujours souriant, notre interlocuteur attendait que nous lâchions le morceau. « Quel phénomène, dites-vous ? » demanda l’homme sur un ton sirupeux.

Graduellement, nous avons commencé à démontrer certains aspects, puis d’autres ; mais dès que le mot « extraterrestre » fut lâché, ce fut un retournement de situation frisant l’apoplexie. Il n’y avait plus aucune commune mesure avec le stoïcisme professionnel qui caractérisait les premiers instants de notre rencontre. En fait, nous étions alors au Moyen Âge avec un père dominicain de l’Inquisition à qui nous venions de dire qu’un démon plutôt cool venait de nous parler et qu’il serait peut-être intéressant de l’entendre sur les bienfaits d’un trip à trois !

Qu’ils soient médecins, chirurgiens, psychiatres, avocats, juges, premiers ministres, colonels ou astronomes, ces hommes, tout comme vous et moi, ne sont que des animaux plus évolués que les autres mammifères, plus intelligents mais toujours et encore conditionnés par le réflexe primal et primaire de se protéger. Ils n’iront pas tous tuer leurs confrères, comme le fit Valery

Fabrikant(3), mais intérieurement une panique intense provoque une tornade d’émotions lorsque leur univers est menacé.

47

Page 49: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Et apparemment, les récits d’anomalies ont cet effet sur les hommes de science que l’on prend par surprise.

Très honnêtement, nous savions dès le départ que parler d’enlèvements extraterrestres au psychiatre en chef d’un hôpital n’allait pas être une sinécure, mais le simple fait qu’une personnalité aussi forte et renommée que le Dr Mack était en filigrane de notre approche nous avait réconforté quant à l’effet positif qu’aurait notre démarche.

Nous nous attendions à un étonnement, à une exclamation de surprise et possiblement à un report de notre entrevue pour analyser plus en profondeur les conclusions de cet éminent confrère. Mais non. Par procuration, il fut évacué avec la chasse d’eau, sur le banc ! Il est possible d’ailleurs que certains parmi vous aient eu cette même attitude en lisant ce qui précède. « Ce sont des malades ! » va demeurer votre croyance profonde. Le fait qu’un grand psychiatre dise le contraire a été évacué, son nom, pourtant répété à plusieurs reprises, a commencé à s’échapper de votre mémoire, et d’ici quelques jours, il aura entièrement disparu. Si on vous reparle des enlèvements E. T. dans trois mois, votre croyance initiale n’aura pas été ébranlée. Et si on cite de nouveau ce mystérieux psychiatre, vous serez même capable d’inventer une histoire concoctée de toutes pièces pour dénigrer sa crédibilité et conclurez comme toujours par : « Voyons donc, ces gens-là sont malades... »

Attaquer la crédibilité d’un chercheur trop audacieux n’est d’ailleurs pas une très grande difficulté pour la communauté scientifique.

Les hérétiques

Dans un ouvrage plutôt décapant, l’auteur Pierre Lance fait mal(4)

48

Page 50: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

! Il identifie des chercheurs qualifiés de fous par une communauté scientifique frileuse dont les membres craignent plus que tout qu’on s’attaque aux monuments sacrés de leur science. Il n’y a pas de pardon dans ce monde de blouses blanches, c’est la mise à mort. Ayant vu ce qui en était de nos propres yeux dans cet hôpital psychiatrique, plus rien n’allait nous surprendre.

Toute une polémique existe autour de la vision de Pasteur sur les microbes et les virus. Elle a été engendrée par deux grands chercheurs, Antoine Béchamp et Jules Tissot, qui firent pourtant la démonstration que, dans certains aspects essentiels, Pasteur avait tort et que ce sont les organismes déréglés qui produisent virus et microbes déjà présents dans le corps humain sous forme de germes. Ils ont été ignorés et méprisés.

René Quinton fit une découverte extrêmement importante en injectant de l’eau de mer isotonique au lieu de sang à des enfants atteints de choléra. Ils furent tous sauvés, mais son nom demeure sur une liste noire[13].

Pierre Lance rappelle que Marcel Ferru, de l’École de médecine de Poitiers, a démontré la nocivité du vaccin BCG contre la tuberculose en France. À ce jour, la France est le seul pays qui rend ce vaccin obligatoire.

Sans parler de la célèbre tour émettrice d’énergie par ondes ELF de Tesla. Il y eut aussi Edgar Nazare, qui gêna considérablement les autorités scientifiques avec sa centrale aérothermique capable de produire une énergie gratuite et non polluante avec une tour dont la base, une serre réchauffée par le soleil, entre en contact avec l’air plus froid au sommet et génère l’équivalent d’une petite tornade dont les effets directs alimentent des turbines.

Antoine Prioré, quant à lui, mit au point un appareil émettant un rayonnement électromagnétique qui détruit les cellules cancéreuses. On prouva son efficacité sur de petits animaux. Il

49

Page 51: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

a été remisé par manque de financement, et il fut oublié. Prioré avait soigné ses patients clandestinement, ce qui n’est jamais pardonné !

Il n’est pas le seul. Jean Solomidès, docteur en médecine et chercheur à l’Institut Pasteur, inventa les physiatrons synthétiques, des destructeurs de cellules cancéreuses. Chassé de l’Institut, il ouvrit son propre laboratoire et guérit de nombreux cancéreux. L’Ordre des médecins le poursuivit pour « exercice illégal de la médecine ».

Ils sont légion, et ce, dans tous les domaines ; vous n’avez qu’à consulter la documentation disponible sur Internet pour vous faire une opinion. Leur crime ? Ils n’ont pas respecté les règles du jeu, ils ont fait cavalier seul, et leur réussite est un affront à la communauté des blouses blanches. Comme en religion, ils ont été excommuniés, et personne n’entend plus parler d’eux. L’un d’eux, Mirjko Beljanski, a même réussi à prolonger la vie de François Mitterrand. Clandestinement ! Il a été traîné en justice et persécuté au point d’en mourir. Brûlé vif sur le bûcher des certitudes... des autres.

Nous ne sommes pas qualifié pour déterminer si ces gens avaient tort ou raison. C’est la rapidité avec laquelle ils ont été jugés séance tenante par leurs pairs, parfois contre toute logique, nous faisant revivre les iniquités typiques de l’Inquisition, qui nous trouble. Mais alors, qui sont-ils, ces hommes purs et droits qui contrôlent le savoir ?

Le parallèle que nous venons de faire entre les tenants du haut savoir et les ténors de la religion ou même de la politique n’est pas une figure. Comme nous l’avons déjà mentionné, les faits accumulés au cours d’années d’apprentissage et qui se retrouvent dans l’Encyclopédie finissent par créer le système de croyances qui constituera ce que nous appelons le Recueil des croyances.

L’illusion de grande objectivité que donne au public le

50

Page 52: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

statut d’homme de science ou de penseur vient du fait qu’une relation très distante existe entre eux. Très peu d’hommes de science s’adressent ouvertement à un large public, à l’exception peut-être d’Hubert Reeves ou de David Suzuki. Par contre, le contact est beaucoup plus rapproché avec les religieux et les politiciens. Ils sont rapidement évalués et jugés sur place. Ce qui n’est pas le cas des hommes de science qui, entourés d’un halo de mystère, sont perçus comme de grands sages. D’ailleurs, le public est profondément convaincu que lorsque la communauté scientifique s’exprime, c’est la science qui s’exprime. C’est, avec la religion, le seul domaine où se produit une telle réaction.

L’expression « syndrome de la blouse blanche » n’existe pas inutilement. Il ne se manifeste pas uniquement par le stress induit chez le patient qui fait monter sa pression artérielle lorsqu’il visite son médecin. De grandes agences de publicité ont compris depuis longtemps qu’il suffit d’affubler un comédien d’une blouse blanche avec un stylo à la poche et un document en main pour que le message qu’il livre sur la qualité de tel ou tel médicament soit crédible aux yeux de l’acheteur éventuel. Les scientifiques de nos temps modernes sont en fait les Anciens consultés par les tribus des temps plus primitifs, ils sont les oracles des temples grecs, les sages, et cette perception, souvent inconsciente, leur donne une formidable crédibilité. Mais récemment les choses ont commencé à changer...

Les changements climatiques Doit-on parler de réchauffement global ou de changements climatiques ? Doit-on dire qu’il s’agit du résultat de l’activité humaine ou d’un cycle naturel, ou des deux ? Dans l’histoire moderne de l’humanité, c’est la première fois que les hommes de science ont dû descendre

51

Page 53: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

dans la rue et s’exposer à la mitraille. Ils n’ont guère apprécié que s’étale au grand jour la fausse homogénéité de leur pensée. Pour la première fois, une situation qui relève de la pensée scientifique allait avoir des conséquences directes sur le way of life de tout un chacun. Tant qu’ils se battaient avec des particules invisibles et inutiles aux yeux des gens, cela n’affectait nullement leur crédibilité.

L’émission de gaz à effet de serre qui accroît le réchauffement global de la planète devient le sujet de prédilection des acteurs de l’environnement. Il est sorti des laboratoires pour se hisser au top 10 du palmarès des choses à discuter sur la place publique. Al Gore aux États-Unis produit un film sur la question, et on le critique vertement parce qu’il n’a aucune formation scientifique reconnue, ce qui donne de l’air aux antienvironnementalistes qui, à leur tour, brandissent le livre de Michael Crichton(5), écrivain de science-fiction prolifique décédé en 2008 et qui n’a pas davantage de formation scientifique que son opposant. En réalité, derrière chacun de ces protagonistes se tient une cohorte de scientifiques cités évidemment comme les plus grands cerveaux de la planète et qui, de toute évidence, se montrent incapables de s’entendre. Chacun des camps accuse l’autre de fourberie, de mensonge, et en prêtant attention aux propos qui sont tenus, vous découvrez rapidement que c’est un « copiercoller » des arguments habituellement réservés aux pontifes de la religion et aux doctrinaires de la politique. Ce qui donne à penser que la science ne s’exprime jamais, ce sont les scientifiques qui le font et qui, au surplus, ne s’entendent pas. Il y a bien quelques lois immuables, pour le moment, qui viennent à leur secours, mais en général il n’y a pas une pensée scientifique. C’est un mythe.

Pour revenir à notre exemple, les gens qui ne détiennent aucune formation scientifique pour se faire une opinion valable sur la question des changements climatiques, ses

52

Page 54: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

causes et ses effets réels citent invariablement les propos de tel ou tel scientifique dont les études démontrent forcément que tel et tel autre scientifique a complètement tort, et inversement. Pourtant, on parle de science ici ! On se demande dans un tel cas de figure où sont les mécanismes cartésiens les plus exigeants de la planète en matière de méthode d’accès à la preuve rigoureuse et formelle. Ils sont allés rejoindre les plaidoyers politiques et les sermons religieux ! Dans les deux camps ! Mais on n’y voit que du feu et on s’accommode avec le camp des scientifiques qui réconfortent dans un cas ou qui inquiètent dans l’autre, et on ignore les voisins d’en face. Une fois de plus, c’est la croyance qui prédomine et donne le ton aux échanges. On ne veut pas que les changements climatiques existent, on ne veut pas que l’homme en soit le responsable ; ou alors on ne veut pas que les changements climatiques soient une fiction et on ne veut pas que l’homme en soit disculpé. Pour des raisons politiques, sociales, économiques ou autres.

Comme quoi la rigueur scientifique des chercheurs est un mythe lorsque des intérêts autres que la connaissance pure sont en jeu[14]. Ce que semble avoir démontré avec brio un des leurs. Comme vous allez vous en rendre compte, ils ne sont pas tous aussi brillants qu’on pourrait le croire. En fait, ils furent humiliés un jour, au-delà de tout ce qu’on peut imaginer. L’affaire a fait du bruit mais fut rapidement oubliée.

L’affaire Sokal En 1996, le professeur de physique Alan Sokal de l’Université de New York fit paraître dans le très sérieux magazine Social Text un article intitulé « Transgresser les frontières : vers une transformation herméneutique de la gravité quantique ».

Il faut lire ici qu’il s’agit d’un article portant sur... Ah et puis

53

Page 55: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

non, nous renonçons à vous l’expliquer, puisque nous sommes incapable au départ de comprendre ce dont il s’agit... Nous n’avons pas les connaissances scientifiques nécessaires pour décrypter le sens de sa thématique. Nous n’oserions pas. Ce qui n’est pas le cas de ceux qui, tout au contraire, maîtrisent parfaitement ce jargon. Eux savent très bien ce qu’est la transformation herméneutique de la gravité quantique. C’est une seconde nature, ça leur colle à la peau ; et bien sûr, l’article reçut l’éloge de plusieurs grands noms du domaine scientifique. Ils étaient vraiment impressionnés !

Or, quelques semaines plus tard, Sokal éventa la fraude. Son article n’avait aucun sens. Aucun ! Ce n’était qu’un ramassis d’idioties constitué de déclarations stupides, ridicules et absolument non fondées, le tout rédigé par contre de manière à flatter l’ego surdimensionné des artisans du haut savoir. Vous avez bien lu : l’article « Transgresser les frontières : vers une transformation herméneutique de la gravité quantique » n’était que de la frime. C’était une grosse farce !

Dans une attaque dévastatrice, Sokal lance que si les éditeurs de ce magazine très sérieux avaient été compétents et méticuleux, ils auraient compris dès le premier paragraphe de cet article très long qu’il n’avait aucun sens. Le professeur explique qu’il a produit ce canular parce qu’il était inquiet de voir le déclin des standards intellectuels et de la rigueur scientifique.

À cela il est possible d’ajouter qu’il existe donc au sein de la communauté scientifique un mythe voulant que hors de la science point de salut mais qu’en ses murs tout est permis ! Sokal s’en prend au dogme, à l’hégémonie de la pensée intellectuelle. Il explique avoir utilisé dans son article des concepts scientifiques et mathématiques associés à... la psychanalyse, qu’un lecteur le moindrement intelligent,

54

Page 56: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

sans aucune formation universitaire, aurait trouvé bizarres. « Personne n’a réagi, dit-il, à l’incongruité de mon texte, il est passé comme une lettre à la poste(6). »

Ce qu’on peut surtout retenir de l’affaire Sokal, c’est qu’une communauté quelconque – philosophique, politique ou scientifique – n’est pas à l’abri d’un manque total d’objectivité. En d’autres termes, si des savants experts croient que leur hypothèse est la bonne, non seulement refuseront-ils même d’entendre un avis contraire mais, pis encore, ils écouteront avidement n’importe quel imbécile qui applaudira et admirera leurs énoncés. Bref, les scientifiques ne sont pas plus objectifs que les personnes qu’ils accusent d’être subjectives lors-qu’elles défendent des théories qui ne correspondent pas à leurs vues, et selon Sokal, cela vaut pour tous ! Mais heureusement, ils ne sont pas tous ainsi.

Michio Kaku Ne soyez pas étonné, cette fois nous n’allons pas parler d’un savant rejeté par ses pairs pour ses idées extravagantes, mais plutôt d’un homme de science, un physicien théoricien engagé dans la théorie du Tout. Il a des idées folles et extravagantes qui devraient lui aussi lui valoir le bûcher de l’Inquisition scientifique, et pourtant personne encore n’a osé le contredire ou se moquer de lui. Et pour cause.

Le Dr Michio Kaku est l’un des auteurs de la théorie des supercordes, qui attise actuellement l’intérêt de tous les spécialistes de la physique théorique et de la physique quantique, et qui consiste à découvrir une équation qui, pour citer Einstein, résume la pensée créative de Dieu. Le Dr Kaku est responsable du Henry Semat Professorship en physique théorique à l’Université de New York. Conférencier international, auteur de plusieurs ouvrages, il a gradué premier à

55

Page 57: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Harvard en 1968. Son but est de faire avancer la théorie du Tout, qu’Einstein était à compléter au moment de sa mort, en 1955.

En dehors des aspects extrêmement complexes de la physique théorique, le Dr Kaku sait parler aux gens dans un langage plus familier. Il aime répéter que la solution ou la réponse à nos questions les plus exotiques nécessite une nouvelle physique, de nouveaux principes et de nouvelles mathématiques – ce que soutenait Mack –, et que c’est ce que lui et son équipe sont en train de réaliser.

Kaku prétend que l’univers n’existe pas sous la forme conventionnelle qu’on lui prête habituellement et qu’il s’agit plutôt d’un « multivers »(7). Une bulle dans l’eau bouillante ! Il parle d’un univers parallèle dans lequel l’Angleterre est envahie par les nazis – parce que Churchill n’existe pas dans ce dernier – avec autant d’aisance qu’un cuisinier décrit sa recette de bœuf Strogonoff. Il parle des différents types de civilisations extraterrestres comme s’il s’agissait d’un parc zoologique, et considère que le type de civilisation extraterrestre qui pourrait s’intéresser à la Terre est à ce point évolué que nous ne saurions jamais qu’ils sont ici, à l’image des hommes-singes qui ne comprendraient rien à l’origine ou à l’identité d’astronautes débarqués sur leur sol.

Comment se fait-il que Kaku résiste si bien à l’élimination par ses pairs ? Parce que, fort heureusement pour lui, la cosmologie quantique n’est à la portée que de quelques élus qui, malgré leurs opinions divergentes, ont assez de classe pour ne pas s’entretuer et de la sorte mettre en péril cette nouvelle science toute récente. Pour le moment !

La carrière de chercheur dans le domaine des anomalies est jalonnée de nombreux épisodes de frustration profonde difficiles à expliquer. Pourquoi les hommes de science ne prennent-ils pas le temps, quelques instants seulement, pour

56

Page 58: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

fouiller un peu plus, pour voir, là, sous leur nez, qu’il y a une très bonne raison de poursuivre la recherche ? Parce qu’avant même d’y penser ils sont convaincus qu’un intérêt quelconque pour les anomalies entraîne un discrédit immédiat. Il n’y a pas que les scientifiques qui sont atteints de ce mal répandu : les journalistes également. Particulièrement lorsque des anomalies sont au cœur du sujet à traiter.

Un journaliste décide à lui seul de ce qui est vrai ! Si vous n’aimez pas lire le mot « ovni » trop souvent, attention, parce que ce qui suit risque de vous rendre malade ! En octobre 1990, un homme, sa femme et leurs trois enfants sont témoins du passage d’une « chose » très étrange au-dessus de la route 148 entre Thurso et Masson(8). L’homme fait demi-tour et poursuit l’objet qui se situe à la hauteur des fils d’Hydro-Québec. Il est oblong, de couleur sombre et relativement petit. Il se déplace à près de 80 km/h. Ce point est important. L’objet sort de sa trajectoire linéaire et oblique vers un champ vague. Le conducteur cherche une route, n’en trouve pas mais voit un véhicule de police.

Voici un extrait intégral du rapport officiel de police :

Le témoin s’en vient à la course et nous dit qu’il vient de voir un ovni. On a trouvé ça drôle, mais pas lui. Là, d’un coup, on a vu l’objet, mais il était trop loin. On a décidé, mon collègue et moi, de le pourchasser. Rendus à la route 317, on s’est arrêtés sur l’accotement et quelques véhicules étaient déjà là. Une des personnes qui étaient arrêtées avait des longues vues (jumelles) et a regardé la chose. Je lui ai demandé de me les prêter, ce qu’elle a fait. Mais la chose a accéléré rapidement, comme si elle ne voulait pas être vue. Plus loin, elle s’immobilise au-dessus d’un troupeau de vaches, et celles-ci ont couru dans tous les sens. On a continué la poursuite, mais on l’a perdue. Elle roulait comme une girouette, allant dans toutes les directions et à différentes hauteurs.

57

Page 59: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Selon moi, ça ne vient pas d’ici. À un moment donné, sa vitesse dépassait 130 km/h. Ce n’était pas des ballons.

Les policiers sont revenus sur la route 317, là où étaient les témoins, et ont pris une dizaine de dépositions, toutes concordantes. Ces documents sont considérés comme relevant de la Loi sur la preuve au Canada. Nous avions en main tous les rapports de police effectués auprès de tous les témoins.

Pendant ce temps, un journaliste qui avait entendu cette histoire sur les ondes d’une station de radio aurait appris qu’un garagiste du coin venait d’inaugurer l’ouverture de son établissement avec, notamment, des grappes de ballons multicolores qui ont fini par s’échapper...

Sans aucune vérification auprès des enquêteurs privés ou de la police, sans même tenter de joindre un seul témoin ou, tout au moins, l’un des enquêteurs, le journaliste pond aussitôt un article dans lequel il résout l’énigme de l’ovni de Thurso en révélant qu’il s’agit d’une grappe de ballons et, plus tard, son hypothèse ne tenant plus, d’un autre type de ballons du genre air walker.

Les policiers qui ont lu l’article ont eu une vive réaction. Ils savent très bien ce qu’ils ont vu et surtout poursuivi à vive allure. D’aucune manière, ils n’auraient perdu ne fût-ce qu’une seconde à poursuivre des ballons. Frustrés de passer pour des imbéciles, ils ont souhaité vivement que le journaliste se rétracte et se donne la peine de leur parler à eux : « J’ai un argument à lui mettre en pleine face, ce gars-là : trouve-moi des ballons d’hélium capables de se déplacer à 130 km/h... »

Ce qui s’est passé est fort simple. Dans son esprit, le journaliste n’avait qu’une pensée : « Rien de tout cela n’existe, ça n’existe pas ! Donc, ce sont des ballons. J’ai justement trouvé des ballons. Alors, ce sont des ballons. » Nous soupçonnons qu’autre chose s’est produit.

Son affirmation selon laquelle rien de tout cela n’existe

58

Page 60: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

exprime également un vœu formulé inconsciemment. Non seulement cela n’existe pas, mais cela ne doit pas exister. C’est impossible. Il ne faut pas que cela existe. C’est contraire à tout ce qu’il a appris, c’est contraire à l’ordre bien établi, à la normalité du milieu dans lequel il évolue. Cette « chose » ne peut pas avoir existé. De plus, il ne veut pas qu’elle puisse exister. Il refuse que cela se produise dans son monde où seuls de petits ballons peuvent énerver quelques esprits faibles.

Donc, à lui seul, soutenu toutefois par une société généralement sceptique et une élite scientifique qui partage entièrement son point de vue, il a délibérément choisi de ne faire aucun effort de vérification. Aucun ! Personne ne viendra le blâmer pour s’être moqué de gens qui prennent des ballons pour des créatures de l’espace. Même s’ils sont policiers. Il le sait très bien. D’ailleurs, le simple fait de faire toutes ces vérifications aurait été une trahison de sa certitude profonde que « rien de tout cela n’existe ». On n’a pas à vérifier l’existence d’une chose qui n’existe pas. C’est bien connu !

Ce journaliste avait un bon papier : il se moquait des policiers, des témoins, et rétablissait l’ordre des choses. Son Catalogue, son Traité, son Encyclopédie et son Recueil étaient maintenant à l’abri. Plus tard, un appel du chef de police de Thurso nous demandait de ne plus parler à ses policiers. Cahier de survie, semble-t-il ! L’année suivante, ils devenaient membres de la Sûreté du Québec, et leur nouveau patron nous fit comprendre, enquêteur obstiné que nous étions, qu’il valait mieux ne plus les interroger. Question de crédibilité, apparemment !

Dans ce dossier, il aurait été très intéressant que le journaliste exige de parler aux policiers avant qu’il soit trop tard. Ou aux témoins présents. À la rigueur, aux enquêteurs privés. Il n’a rien fait du genre et s’est contenté de faire tourner des ballons sur son nez...

59

Page 61: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

L’hypothèse des ballons Avant même de reprendre la scène en détail, il importe de rappeler que la seule explication qui ait été fournie, outre celle d’un ovni conventionnel, a été celle de ce journaliste du Droit, François Gagnon[15]. Selon lui, l’objet observé était un ballon air walker provenant d’une promotion commerciale. Il s’agirait d’un concessionnaire automobile de Buckingham. Le directeur des ventes de l’époque n’a pas été retrouvé et le journaliste n’a parlé à aucun des témoins ou des policiers impliqués dans cette affaire. Veuillez tenir compte de cette explication en parcourant le texte qui suit.

Le samedi 6 octobre 1990 à 18 h, le témoin roule dans son véhicule. Il se dirige vers l’ouest, en direction opposée à Montréal, sur la route 148, une route à deux voies de circulation. Il vient de quitter la municipalité de Thurso et se dirige vers Masson. Son trajet longe la rivière des Outaouais. Il est accompagné de son épouse, de ses enfants et d’un jeune adolescent de 15 ans. Il maintient une vitesse de 95 km/h. À quelques mètres de la Ferme Pagé, le conducteur voit sur sa gauche, à quelque 500 m devant lui, un curieux objet flottant dans les airs à une altitude approximative de 15 m, que le témoin évalue en estimant qu’il était à une fois et

60

Page 62: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

demie la hauteur d’un poteau de téléphone.

Au premier coup d’œil, l’objet semble être une baudruche avec deux pattes. Le témoin se rend compte malgré tout que ce n’est pas normal. L’objet se déplace dans le sens contraire, c’est-à-dire vers l’est, du côté sud de la route. Lorsque son véhicule arrive à la hauteur de l’objet, l’homme tente de le suivre des yeux dans son rétroviseur mais n’y arrive pas. Il n’a encore fait part de son observation à personne dans la voiture.

Après 300 m, il fait demi-tour et revoit l’objet, mais cette fois il est à sa gauche, ce qui signifie que l’objet est passé du côté nord de la route. Il accélère à grande vitesse pour le rattraper, ce qu’il parviendra à faire au bout de 1 km. Sa famille commence à s’agiter et lui demande ce qui se passe. L’objet a réduit son altitude. Les autres voient bien l’objet qui le fascine, mais ils ne sont pas inquiets. Il roule un second kilomètre (en direction est) et finit par dévier en quittant presque la route. C’est son épouse qui le ramène à l’ordre en lui demandant de cesser tout de suite avant qu’un accident survienne. Il n’entend rien et poursuit sa course à plus de 115 km/h. Impatienté, il klaxonne violemment, avec insistance, pour attirer l’attention de l’objet. La manœuvre réussit, l’objet s’immobilise.

À ce point du récit il est important de faire quelques mises au point. Le véhicule a parcouru un minimum de 2 km à près de 115 km/h avant de rattraper l’objet. Cela signifie qu’au moment où le conducteur a fait demi-tour, l’objet avait déjà une forte avance, d’où l’évidence d’une vitesse comparable à celle d’un véhicule automobile, et non à celle d’un vent poussif.

Ce point est essentiel. Environnement Canada a confirmé qu’au soir du 6 octobre, vers 18 h, le vent soufflait dans la vallée de l’Outaouais à une vitesse de 22 km/h en provenance du sud-ouest. Un ballon se serait donc déplacé vers l’est-nord-

61

Page 63: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

est à cette vitesse, puisque aucune rafale n’a été signalée. Pour parcourir 2 km à cette vitesse, il faut plus de cinq minutes. Or, le véhicule du témoin les a faits en moins de soixante secondes. Donc, s’il s’eût agi d’un ballon, le conducteur, après avoir roulé sur 2 km, aurait dû attendre quatre minutes pour que le ballon passe de nouveau à sa hauteur. Ce n’est pas ce qui s’est passé, bien au contraire. Il a fallu deux bonnes minutes au véhicule avant de rattraper l’objet qui, pour voyager à cette vitesse, aurait dû être poussé par des vents très violents.

Reprenons le récit à l’endroit où le témoin rattrape l’objet et klaxonne sans arrêt pour qu’il s’arrête. L’homme affirme avec insistance qu’au moment où cela se produit son véhicule s’immobilise de lui-même : « J’ai relâché l’accélérateur et la voiture s’est arrêtée aussitôt, sans que j’aie à freiner, sans que le moteur décompresse. » Nous avons longuement insisté auprès de lui et de son épouse pour comprendre le sens de ses paroles. Quand un véhicule est lancé à 115 km/h et qu’on enlève le pied de l’accélérateur, il s’immobilise après avoir roulé sur son élan sur une distance pouvant atteindre une centaine de mètres. « C’était comme un bateau qui file à toute vitesse et s’écrase dans l’eau. Ça s’est fait en douceur, je n’ai jamais vu ça. » Son épouse a déclaré qu’elle ne sait pas si son mari a appliqué les freins parce que son regard n’était pas dirigé vers les pédales ; elle reconnaît néanmoins que l’arrêt fut remarquablement doux compte tenu de leur vitesse initiale.

Le témoin est donc à son tour immobile en plein centre de la voie. Aucun autre véhicule ne circule à ce moment, et personne n’arrive à se souvenir si, depuis le début de la course, ils en ont croisé un seul, deux ou plusieurs : « Il n’y en avait pas lorsque j’ai fait demi-tour en tout cas », d’affirmer le témoin.

L’objet est maintenant à la hauteur des fils électriques de l’autre côté de la route, du côté nord. C’est alors que le moment spectaculaire survient. L’objet pivote sur son axe sans

62

Page 64: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

toutefois que bougent les jambes (à noter qu’à un moment tous seront convaincus que cet objet est vivant). Sa forme est curieuse. Après plusieurs tentatives de comparaison, c’est l’un des enfants qui finit par dire : « Comme un California raisin ! » On se souvient de cette publicité où l’on voit des raisins danser sur deux pattes, agitant leurs bras. Le corps n’a ni bras ni tête, ou alors celle-ci ne fait qu’un avec le tronc.

Deux longues jambes minces pendent mollement sous lui, et c’est cette définition à laquelle le journaliste s’est arrêté, concluant aussitôt qu’il s’agissait d’un ballon air walker. Il eût fallu qu’il pousse son investigation un peu plus cependant. Les jambes ont, aux trois quarts de leur longueur, une grosse articulation très visible et elles se terminent par un très gros pied droit et un pied gauche plus petit de couleur très sombre. Les jambes semblent molles sous le genou, alors qu’au-dessus elles sont très rigides. La tête-tronc est d’une couleur indéfinissable, qui pourrait tirer sur le brun jaune. C’est quelque part vers le haut de cette forme qu’une lumière rouge très intense apparaît. Les témoins vont définir celle-ci comme non terrestre. Nous n’avons pu obtenir rien d’autre comme explication. Impatientés par notre insistance, les témoins, surtout les adolescents, répondront qu’« une lumière non terrestre, c’est quelque chose qu’on n’a jamais vu avant »... Nous avons tout de même pu établir qu’à ce moment le soleil était encore dans le ciel, derrière l’objet. Ils n’étaient toutefois pas gênés par celui-ci. La vive lumière rouge, de toute évidence, ne peut donc pas être un reflet du soleil.

Les yeux de tous sont rivés sur cette lumière qui émane de la créature. Pas un mot n’est échangé dans la voiture. Les jeunes, jusque-là indifférents, sont pétrifiés. L’épouse dit alors : « Regarde son ventre. » Le témoin constate alors que celui-ci est lumineux, un mélange indéfinissable de vert lime. C’est alors que la lumière rouge diminue d’intensité, et tous

63

Page 65: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

constatent qu’elle provient en fait de deux énormes yeux très ronds.

Les jambes ont un peu plus de 1 m de long ; elles sont assez larges, soit 15 cm aux cuisses et 25 cm aux mollets. La tête-tronc fait environ 1 m de large sur un peu plus de 1 m de longueur. Les yeux sont de la grosseur d’une tasse à café. C’est la seule occasion au cours de laquelle la chose a été vue de face.

Dès que la lumière rouge provenant des yeux s’éteint, la créature – ou la chose – reprend sa course vers l’est tout en s’éloignant à l’intérieur des terres. Une fois de plus, en dehors de l’appréciation des témoins sur le temps et la distance, un fait demeure : l’objet circule à grande vitesse pour ensuite s’immobiliser et reprendre sa course.

Le témoin a vécu quelque chose de particulier, mais il raconte ne pas en avoir parlé au moment où cela est survenu. Il affirme que quand la lumière rouge est devenue très intense, il a non pas entendu, mais ressenti une sorte de message dans sa tête, lui disant : « Fichez-moi la paix. » Son épouse confirme avoir éprouvé très clairement la même chose. Les enfants n’ont rien constaté en ce sens.

La chose n’est plus là. Elle se dirige en dehors du circuit routier. Le témoin la voit de loin, il s’emballe et roule sur plus de 3 km, une fois encore à grande vitesse. Il perd la chose de vue derrière des vallons. Trois autres kilomètres plus loin, il la retrouve et accélère, atteignant une vitesse qu’il est gêné de révéler. La créature maintient une course parallèle et se déplace à la même vitesse que le véhicule, vitesse qui excède considérablement les vents légers de 22 km/h soufflant à ce moment. Le témoin voit alors une vieille route qui pénètre dans les terres. Il s’y engouffre et, en tournant vers la droite, se retrouve dans un cul-de-sac. Il fait demi-tour, puis revient sur la

64

Page 66: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

148. Depuis qu’il s’est arrêté pour voir la chose, il a fait près de 10 km et se rapproche du village de Thurso. La chose est en vue.

Soudain, les enfants s’esclaffent. Ils assistent à une scène que les parents n’ont pas la chance d’observer. Selon eux, la chose s’est immobilisée au-dessus d’un troupeau de vaches et a accompli un summersault (culbute) qui a dispersé les bêtes en un temps record. Mais le père a autre chose en tête. Il sait que très souvent des policiers se cachent près d’une station de propane pour coincer les automobilistes trop pressés. Ayant déjà goûté à leur médecine, il pense ne pas se tromper. Effectivement, ils y sont. Il s’arrête. Tout le monde raconte son histoire en même temps, mais les policiers se mettent à rire. Ce qui suit a été complètement ignoré par le journaliste.

Les policiers savent très bien que le témoin n’est pas sous l’effet de l’alcool, mais ils s’amusent à ses dépens. C’est alors que les blagues cessent, quand la chose refait surface à 150 m d’eux. Elle passe entre la route et l’usine McLaren, située tout près. Les agents constatent sa forme étrange et son comportement mystérieux. Ils ne rient plus !

Ils quittent leur poste de surveillance et se lancent à sa poursuite. En entrant dans le village de Thurso, ils perdent la chose de vue. Ils tournent à gauche sur la 317 et aussitôt la voient de nouveau. Ils ne sont plus seuls. Une demi-douzaine de véhicules sont immobilisés et les gens sont sur la chaussée, observant la chose. Elle est à environ 50 m dans le ciel. Lorsqu’elle traverse la route 317 de gauche à droite, soit d’ouest en est, elle pivote lentement sur son axe « pour qu’on ne voie pas son visage », diront les personnes présentes, une observation qu’avait faite notre témoin principal auparavant.

Sur ce point tous les témoins s’entendent : la chose, la créature ou l’objet se comporte non pas de manière erratique, au gré du vent, mais selon un plan défini, comme dirigé par une

65

Page 67: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

intelligence quelconque, avec une intention.

Les policiers prennent la relève dans la poursuite à une vitesse excédant 100 km/h. Nous avons rencontré ces derniers, et voici ce qu’ils ont rapporté. Ils ne riaient plus en observant la chose avec des jumelles, et l’un des deux dira qu’il s’agissait d’une expérience terrifiante. Quand on viendra plus tard lui raconter qu’un journaliste prétend qu’en fait ils auraient vu un ballon de fête avec des jambes de papier, son expression et surtout son langage à l’intention dudit journaliste seront sans équivoque, mais nous allons nous garder « une petite gêne »...

La chose cesse d’évoluer vers l’est et se dirige franc nord. Les policiers rapporteront le même incident que les enfants concernant son effet sur les vaches quand elle pivote de haut en bas. Notez qu’au cours de toutes ces observations pas un son n’a été entendu en provenance de l’objet.

Les policiers interrogés sont Stéphane Filiatraut et Jacques Bélanger[16]. Ils ont admis avoir été admonestés par leur chef pour avoir parlé de cette observation aux enquêteurs spécialisés en ufologie.

Une semaine plus tard, nous recevions confirmation d’un couple qui prétendait avoir fait une observation similaire le même jour, à 16 h, alors que l’objet se dirigeait également vers l’est. L’enquête n’a pas permis d’établir de lien avec une promotion quelconque qui aurait eu lieu en amont de la scène. De toute façon, il semble évident qu’un ballon air walker ne peut aucunement correspondre à cette chose, ni de près ni de loin, ne serait-ce qu’en tenant compte de la vitesse du vent et de la mention très claire des policiers selon laquelle l’objet avançait de manière contrôlée, pouvant s’immobiliser et reprendre sa vitesse initiale, laquelle excédait largement celle

66

Page 68: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

de vents légers.

Dans les semaines qui ont suivi, le témoin principal a avoué ressentir une très grande nervosité, voire, par moments, une peur viscérale. Locataire d’un commerce, il a fini par s’en départir, et le décès de son père ne serait pas étranger à cette décision. Lorsque nous avons offert à cet homme la possibilité de reprendre son récit sous hypnose, il a laissé échapper une phrase intéressante : « Je ne suis pas certain de vouloir me rappeler de tout. » Or, ce qui est curieux, c’est qu’il se souvient parfaitement de tout. Chaque détail revient avec précision, même après avoir raconté l’observation une dizaine de fois. Six ans plus tard, nous avons appris que le témoin était décédé. Il n’avait pas 50 ans !

Depuis la parution de ce dossier, nous avons pu retracer plusieurs autres témoins qui, malheureusement, ont tous été très fermes sur un point : leur anonymat. Peut-on les blâmer avec l’article du Droit qui les dépeint comme de pauvres tarés incapables de reconnaître « une pognée de ballounes » ?

Les deux autres témoins les plus crédibles dans cette histoire sont André P. et le policier qui fut abordé par le tout premier témoin, tel qu’indiqué précédemment. Ce qui suit est le rapport intégral de l’agent à partir de son rapport d’événement officiel :

Dans ce dossier, on a reçu un appel à 18 h 31 de statut A (témoin décédé), qui nous a interceptés à l’intersection de la route 148 et du rang 4. À ce moment, il se met à nous flasher les lumières et stationne son camion dans le milieu de l’intersection. Il s’en vient à la course et il semble très nerveux. Il nous dit qu’il vient de voir un extraterrestre (ovni). On a trouvé ça drôle, mais pas lui. Il était très sérieux et nous a montré l’objet, mais c’était à environ 500 pieds (150 m) de nous, étant donné que ça semblait se diriger vers le nord-est. J’ai donc décidé d’aller vers le nord par la route 317. Rendus à l’entrée du bois en longueur, on s’est stationnés, car la chose venait droit vers nous. Mais elle a changé de direction et est montée vers le nord, ce que nous avons fait aussi. Rendus à la route 317, à l’intersection du rang 5, on s’est arrêtés

67

Page 69: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

sur l’accotement et quelques véhicules étaient déjà là. Une des personnes qui étaient arrêtées avait des longues vues et a regardé la chose. Presque au même moment, statut B (André P.) sortait lui aussi ses longues vues, et je lui ai demandé de me les prêter, ce qu’il a fait. Mais la chose a accéléré rapidement, comme si elle ne voulait pas être vue. Et plus loin elle s’est immobilisée au-dessus d’un troupeau de vaches, et celles-ci ont couru dans tous les sens, comme si elles avaient peur de quelque chose. Serait-ce la chose qui dégageait quelque chose ? Étant donné que la chose se dirigeait toujours nord-est, j’ai décidé d’aller prendre le rang 7 est pour aller faire le tour par la montée du Gore, mais rendus près de l’intersection 317 et rang 7, on a perdu la chose et on ne l’a plus revue par la suite.

La chose roulait comme une girouette, allant dans toutes les directions et à différentes hauteurs. Cela variait beaucoup. Statut A m’a dit que la chose s’est tournée de son côté lorsqu’il a klaxonné et a arrêté, ce qu’il a fait lui aussi. Selon moi, c’est une chose qui ne vit pas ici. Ça ne ressemblait en rien à un humain ou à un animal, en tout cas rien que je connaisse. On aurait dit l’accouplement d’une tortue avec une grenouille, à cause du corps en carapace et des pattes. C’est aussi une chose qui ne voulait pas être vue, car elle roulait presque toujours de reculons (important de retenir ce point). J’ai contacté l’aéroport du plan[17] pour savoir s’il n’a pas capté quelque chose au radar dans la région de Thurso, mais ce fut négatif. Mais on m’a dit qu’un rapport serait transmis à une personne qui travaille en ce qui concerne les ovnis pour Transport Canada[18].

Pour terminer, je suis sûr que ce n’est pas un ballon soufflé à

l’hélium, étant donné sa trajectoire changeante et sa variation de vitesse. Mais je ne peux vraiment pas dire ce que j’ai vu dans le ciel ce soir, et c’est la même chose pour mon copain de travail.

Les documents qui suivent sont la retranscription exacte des déclarations recueillies par le policier dans les jours qui ont suivi l’incident. Il s’agit en somme de son enquête. Ces documents sont considérés comme relevant de la Loi sur la preuve au Canada, ch. E-10, art. 38. Voici le rapport du statut B, soit André P., que nous avons rencontré en décembre de cette année-là. Sa déclaration est en tout point identique à ce qu’il nous a affirmé.

68

Page 70: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

André P.

Je, André P., déclare solennellement que le 90-10-06, vers 18 h 32, je revenais vers Thurso sur la route 317 sud, et à l’intersection du rang 5 ouest j’ai vu quelque chose voler. Par la suite, vous êtes arrivés (policiers), et là j’ai tourné de bord. Le véhicule qui me suivait a aussi arrêté. J’ai sorti mes longues vues et j’ai regardé la chose. J’ai vu comme un genre de carapace verte et quand je la regardais, elle se tournait de côté, comme pour que je ne la voie pas. Je l’ai regardée pendant environ une minute ou deux, et ensuite j’ai donné mes longues vues aux policiers. J’ai remarqué que la chose est passée au-dessus des vaches dans le champ, et elles se sont dispersées, comme si elles avaient peur. Par la suite, je vous ai suivis dans le rang 7.

Q : Croyez-vous que c’était vivant ? R : J’imagine.

Q : À quelle distance la plus proche l’avez-vous regardé ? R : Environ 60 pieds (18 m).

Q : Quelle forme avez-vous vue ? R : C’était plutôt raboté (rugueux).

Q : Était-ce fait comme un humain en ce qui concerne la forme physique ?

R : Largeur et épaisseur étaient pratiquement égales, donc pas comme un humain.

Q : Quelle grandeur lui donnez-vous ? R : Plus de 7 pi (2 m).

Q : Avez-vous vu une tête ?

R : Non, pas de tête. On aurait dit que c’était à l’intérieur de son corps. Q : Était-ce gazeux ?

R : Non, c’était opaque. Q : La vitesse ?

69

Page 71: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

R : On aurait dit quelques milles à l’heure, mais à votre arrivée cela a accéléré. Q : Est-ce un genre de ballon ?

R : Non, j’en suis sûr, le ballon aurait été dans la direction du vent, franc est.

Q : La photo des ballons dans Le Droit ressemble-t-elle à ce que vous avez vu ?

R : Pas du tout.

Q : Cela faisait du bruit ? R : Non, pas du tout.

Q : Avez-vous quelque chose à rajouter ?

R : C’est pas un ballon, c’est pas une chose normale. J’ai jamais vu ça avant. Q : Cette déclaration est libre et volontaire ?

R : Oui. D’autres déclarations sont en notre possession. Le

policier a effectué un travail remarquable, mais il serait extrêmement long de tout rapporter dans ce document. Nous vous présentons donc quelques extraits, en excluant le rapport sur la déclaration du statut A, lequel a fait l’objet des pages précédentes.

Suzanne E.

[...] je déclare solennellement [...] Une forme ovale, grandeur humaine. Je ne pouvais apercevoir sa tête ni de bras. Pour moi, c’était comme un gros oreiller qu’on aurait bourré, donc de forme ovale et de couleur foncée ; des jambes ballotantes, celles-ci étaient de grandeur humaine, mais également inégales. Je n’ai pas remarqué s’il avait des pieds. Je ne peux pas affirmer que cette chose était vivante, cependant je peux dire que ça ne ressemble en rien aux ballons vus dans les journaux cette semaine. Je peux certifier que ce n’est pas un ballon, un cerf-volant ou quelque chose du genre [...] libre et volontaire.

Maurice P.

[...] déclare solennellement [...] une forme d’homme et deux grandes

70

Page 72: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

jambes, dont une était plus grosse que l’autre. Il allait tranquillement et en ligne droite, et il avait des pieds. Le corps avait l’air rough, comme un gars qui fait des haltères. Pas vu de tête, je l’ai vu comme de dos. Le corps ressemblait à une carapace de tortue, mais la tête comme rentrée à l’intérieur. Ce n’était pas un ballon, ça, c’est sûr. C’était foncé, peut être gris très foncé. Je l’ai vu à 80 pi (25 m) de distance et 80 pi (25 m) dans les airs. Ça allait nord-est. Ça ne ressemble pas du tout à ce que j’ai vu dans Le Droit, mais pantoute. C’était opaque, ça ne menait pas de train. Il allait pas vite, mais il s’est arrêté dans le milieu du champ, comme s’il ne savait plus quoi faire. Ce n’était pas une chose normale.

Gilles G.

[...] mais plus nous approchions, plus nous pouvions constater que ce n’était pas un ballon ou un cerf-volant. Il s’est immobilisé quelque cinq secondes, et on pouvait très bien voir la forme d’un être humain sans tête, avec des jambes qui ne semblaient pas être droites comme nous, au bout desquelles il y avait deux gros pieds. L’objet me paraissait de couleur foncée, avec les jambes plus pâles. Ma première impression était qu’il s’agissait d’un être vivant, dans une bien fâcheuse position. On l’a suivi et il roulait à environ 30 km/h. Tous les ballons et toutes les explications dans les journaux n’ont aucun sens et n’ont rien à voir avec ce que j’ai vu.

En terminant, voici quelques ajouts provenant du rapport d’enquête du policier en question :

Couleur de l’objet : brun vert foncé. Surface de l’objet : carapace de tortue métallique. Vitesse variable avec arrêts et accélérations, variations d’altitude. Vitesse maximale atteinte : 100 km/h, peut-être même 130 km/h. Direction : de franc est à nord-est.

L’objet était solide et massif, et le policier considère tout ce qui a paru dans les journaux comme de la foutaise. Il s’est montré agressif à l’endroit de ce qu’il a lu.

71

Page 73: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Seul le témoin aujourd’hui décédé et son épouse auraient vu l’objet de face. Cela explique la présence de lumières rouges et d’un vert fluo dans leurs déclarations. La vitesse maximale enregistrée par le policier est de 100 km/h. Quant au témoin, ayant lui-même atteint 130 km/h, il hésite sur la vitesse maximale de l’objet, qui pourrait ainsi être plus élevée.

Tous les témoins s’accordent sur le comportement de l’objet. Tous ont pris connaissance des photos et des explications du journal Le Droit dans les jours qui ont suivi, et aucun n’approuve ce qu’il a lu. Ils s’entendent tous pour dire que d’aucune façon un ou des ballons ne peuvent expliquer ce qu’ils ont vu. Parmi eux, on retrouve un restaurateur, un réparateur de machinerie lourde, une enseignante, un agent de la faune, deux policiers et trois enfants.

Dans ce dossier, il est remarquable de constater, des années plus tard, que les sceptiques et ceux qui refusent d’y croire entretiennent encore et toujours l’hypothèse du ballon. Or, cette théorie est celle d’un journaliste qui n’a effectué aucune vérification auprès des témoins. Il n’a rencontré aucun d’entre eux et n’a posé aucune question aux policiers, se contentant d’écrire son article sur la foi d’un rapport voulant qu’une promotion commerciale ait eu lieu en même temps à des kilomètres de là ! Si l’affaire s’était retrouvée devant les tribunaux, ce journaliste n’aurait même pas été consulté par l’une ou l’autre des parties. Il n’a rien vu et n’a rien demandé ! Il n’a publié en somme qu’une opinion, et non l’ensemble des faits.

Lorsque nous avons insisté auprès des sceptiques sur la teneur très particulière des propos des nombreux témoins de la scène – tant les premiers en voiture que ceux arrêtés sur le pont et les policiers –, rien n’a changé. « Ben voyons donc, ce sont des ballons ! Ils l’ont dit dans le journal. » Et pour nous, cette réaction s’explique fort bien. Ils veulent que ce soit un ballon, et rien d’autre. Comme nous l’avons déjà expliqué

72

Page 74: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

auparavant, pour se protéger, protéger ses croyances, l’humain n’hésitera pas à se fermer l’esprit à toute information pouvant le menacer.

Autre exemple. Alain Bonnier, à l’époque président des Sceptiques du Québec, s’est fait demander au cours d’une émission de télévision(9) si, advenant le cas où on lui présenterait ce qui se veut un implant extraterrestre, il accepterait de l’analyser selon des méthodes très rigoureuses. Il a dit non sans hésiter. Quant au pourquoi de ce refus formel, sa réponse fut encore plus éloquente :

« Parce que les extraterrestres n’existent pas, monsieur ! Encore moins les implants. » Ceux qui croient aveuglément manquent peut- être de perspective, mais ceux qui refusent de croire, comme cet homme, ne feront jamais rien avancer !

Donc, il est dans la nature humaine de protéger ses acquis – Catalogue, Traité, Encyclopédie et Recueil – par une position tout à fait contraire à la logique, à la morale et au bon sens. Il appert que confrontés aux anomalies, la communauté scientifique et de nombreux autres secteurs de l’activité humaine sont prêts à mentir ou à omettre de dire, de sorte qu’individuellement et collectivement toute menace soit écartée.

Refaire l’histoire pour des sillons ? Le fameux sphinx de Gizeh aurait-il livré son plus grand secret, par la suite oblitéré pour éviter aux historiens la lourde tâche de tout revoir le contenu de leur Encyclopédie ? Sans parler de leur Recueil ? Les grandes pyramides et le sphinx ont été construits par des Égyptiens possédant une science très avancée, il y a environ 5000 ans. C’est un fait de l’Encyclopédie et c’est devenu

73

Page 75: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

une croyance du Recueil.

Or, le sphinx serait beaucoup plus ancien que les Égyptiens eux- mêmes. Cette thèse est soutenue par l’égyptologue John Anthony West après qu’il eut observé que l’érosion à la base du monument était verticale(10). Il s’étonna que le vent, cause admise de l’érosion des monuments d’Égypte, ait pu creuser de si profonds sillons verticaux sur la base du sphinx. Le vent ne souffle pas de haut en bas ! Il fit donc appel au géologue Robert Schoch de l’Université de Boston(11). Il lui montra les photos des sillons sans lui préciser de quel monument il s’agissait. Le géologue n’hésita pas un instant : « C’est une érosion causée par l’eau. » Lorsque West avisa Schoch qu’il s’agissait du sphinx, ce dernier n’en croyait pas ses propres conclusions, et ils se rendirent sur place et firent des analyses plus en profondeur. Par la suite, ils consultèrent des climatologistes.

En 199l, les deux hommes convoquèrent une conférence de presse pour annoncer au monde que le sphinx était âgé d’au moins 9000 ans. La nouvelle souleva une tempête de protestations chez les égyptologues. Mais tous les géologues consultés par la suite admirent sans sourciller que l’érosion du sphinx avait été causée par l’eau. Or, tous les climatologues admettent que le Sahara n’a connu aucune période de pluie assez importante avant 7000 ans avant Jésus-Christ, soit 9000 ans. Épouvantés, les historiens ont reculé devant l’idée de réécrire l’histoire. Le sphinx aurait donc été construit par d’autres que les Égyptiens, 4000 ans plus tôt, à une époque où l’homme, en théorie, vivait encore dans des habitations de terre battue. Mais en admettre uniquement la possibilité était trop leur demander.

Pourtant, ces histoires devraient être placées dans la perspective d’une enquête policière. Si du sang coule sous la

74

Page 76: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

porte et que des cris et des coups de feu ont été entendus dans l’heure précédant la découverte, il y a fort à parier qu’un crime, un suicide ou, à la rigueur, un accident est survenu. Il peut s’agir d’un humain comme d’un animal. Le policier le moins éclairé défoncera la porte, si personne ne répond à ses appels. L’enquête démontrera par la suite ce qui s’est passé. Or, dans les cas que nous vous avons présentés, l’attitude est de dire : « Il n’y a rien de suspect, tout est normal, oubliez tout ! » On ne veut pas admettre que du sang coule sous la porte, on ne veut pas le voir, et certains iront jusqu’à laver le sol pour qu’on oublie tout. « Vous voyez ? Pas de sang ! On passe à autre chose ! » Le refus d’aller plus loin est motivé par une peur morbide de voir ses certitudes s’effondrer. On ne veut pas cela. On refuse que cela se produise, et comme certains le feront en entendant un bruit bizarre quand ils roulent en voiture, ils fermeront la vitre de la portière. Comme ça, il n’y aura plus de bruit ! Donc plus de problème ! Donc pas de solution à chercher !

Ainsi, dans le domaine de la connaissance, il ne semble pas y avoir une déontologie très exemplaire.

Il a eu tort d’avoir raison Un jour, Yvon Leclerc, un chercheur amateur en paléontologie, ose s’inscrire au Congrès international de paléontologie, un acte répréhensible, l’homme n’étant pas un professionnel. Il cache son statut d’amateur et présente ses travaux aux côtés des plus grandes éminences sur place. Lorsqu’il termine son exposé, il est applaudi à tout rompre. Ses arguments fort bien étayés par une documentation importante avaient porté. Lorsqu’on découvre que cette présentation est le fait d’un amateur et non d’un professionnel, il est expulsé presque manu militari. On ne reparla plus jamais de ses travaux. C’est l’exemple typique du bébé jeté avec l’eau du

75

Page 77: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

bain.

Yvon Leclerc prétend que les théories scientifiques actuelles, notamment en paléontologie, doivent être revues à la lumière de découvertes absolument extraordinaires. C’est sur ce point qu’on l’avait applaudi. Malheureusement, les scientifiques conservateurs refusent l’idée même de voir leur temple souillé par d’autres idées que les leurs. C’est pour ce motif qu’il fut expulsé.

Selon la version officielle, l’homme bipède n’a jamais connu les dinosaures. On ne peut donc retrouver des traces de pas laissées par l’homme il y a 4 millions d’années que si elles ont été faites dans la boue. Recouvertes de cendres volcaniques, elles ont durci pour durer indéfiniment, ou presque. Mais la science n’aime pas qu’on découvre des traces de bipèdes géants devant mesurer près de 4 m de hauteur avec celles de dinosaures ayant vécu il y a 120 millions d’années, comme ce fut le cas en 1908 à Glenn Rose, au Texas.

En 1896, une pierre portant une empreinte parfaite de pied humain fut trouvée aux alentours de Parkesbourg, en Virginie. Son âge a été estimé à 150 millions d’années. En 1930, on annonce la découverte de dix empreintes d’hominidés au nord du comté de Rockcastle. La roche portant ces traces est estimée à 250 millions d’années. En 1959, le Dr Chou Ming Chen découvre dans le désert de Gobi l’empreinte fossilisée d’une semelle striée dans une couche de grès datant de 15 millions d’années. En 1961, en Ardèche, une empreinte d’humanoïde a été découverte à proximité d’empreintes de dinosaures dans du grès datant de 220 millions d’années. En 1969, Troy Johnson, un géologue de trente ans d’expérience de terrain, trouve des empreintes d’espèces animales disparues depuis 3 millions d’années, certaines d’apparence parfaitement humaine, avec cinq orteils. Il montre ses moulages à plusieurs experts qui le rejettent, à cause des implications de sa

76

Page 78: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

découverte. La liste des découvertes qui dérangent se poursuit sous les yeux résolument fermés de scientifiques qui n’aiment pas être malmenés. Comme en religion, comme en politique(12) !

Qu’il s’agisse de Mack, de Kaku, de West ou de plusieurs autres chercheurs, on découvre qu’ils s’entendent tous sur un point : il faut revoir nos paramètres de base, revoir notre façon de voir et de faire les choses. Revoir en quelque sorte notre façon d’écrire notre Encyclopédie. Quelque chose ne va pas. Il se produit des phénomènes irritants que nos méthodes réfutent au lieu d’en découvrir la nature même. Ces abominables chercheurs isolés qui persistent et signent dans leurs travaux ineptes que sont les anomalies se heurtent à un formidable mur de résistance érigé par une sorte de conscience collective ultra-conservatrice très bien implantée et qui est la race dominante, celle-là même qui s’est donné pour mandat de rédiger l’Encyclopédie universelle des connaissances et, par la suite, le Recueil universel des croyances. Ils en sont les maîtres, comme autrefois l’Église, qui, au nom du salut, interdisait de croire en des phénomènes physiques aussi simples que la rotondité de la Terre ou son emplacement réel dans l’espace par rapport au Soleil.

Dans sa préface, le psychologue Yvon Dallaire souligne que nous ne cherchons pas à convaincre. Il a raison. Nous ne cherchons à convaincre personne de l’existence réelle des anomalies. Pas un seul instant. Vraiment. Nous cherchons simplement à vous informer du fait que les chercheurs actuels qui explorent ce domaine et les témoins des anomalies sont ridiculisés ou, le plus souvent, ignorés, que les anomalies sont restreintes à des publications douteuses ou à des sites Internet parfois nébuleux. Et que la raison de tout cela n’est certes pas « Parce que rien de tout cela n’existe. » Quelque chose existe ! On rejette ce quelque chose sans même savoir de quoi il s’agit réellement parce qu’on ne veut pas apprendre

77

Page 79: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

que tous nos modèles pourraient s’écrouler si ce quelque chose avait un tant soit peu à voir avec des gens qui ont un ciel d’une autre couleur que le nôtre au-dessus de la tête. Notre élite ne veut rien entendre, elle est prête à piétiner ses propres principes de rigueur intellectuelle et d’objectivité scientifique en refusant d’écouter ce qu’ont à dire ces gens. Ils ne veulent pas y croire, ils ne veulent surtout pas prendre le risque de mettre au jour des données qui les obligeraient à faire un pas dans cette direction. Qui plus est, leur Cahier de survie en dépend.

Et tout comme eux, ceux qui n’y croient pas a priori ne veulent pas entendre les arguments que pourraient avoir des chercheurs qualifiés parce qu’éventuellement ils seraient placés devant une certaine obligation morale de fouiller eux-mêmes, d’analyser, de réfléchir et, cela fait, de se mettre à y croire. Et c’est dangereux, croient-ils ! Mais sur ce point, ils ont raison : les conséquences pourraient être considérables. [8]. Les ovnis.

[9]. Il refusait même d’employer le mot « docteur »...

[10]. En mars 1993, Laurence Rockefeller avait pris l’initiative courageuse d’approcher l’administration de Bill Clinton par l’intermédiaire de l’Office of Science and Technology Policy, à l’époque dirigé par le Dr John Gibbons. Le président accepta alors d’émettre un ordre de déclassification de l’incident Roswell mais ne spécifia aucunement la question sensible des ovnis.

[11]. Cet organisme n’existe plus depuis le décès du Dr Mack.

[12]. Le patient raconte qu’il voit un chat dans une pièce et qu’il entend un son aigu. L’erreur la plus classique du praticien consiste à demander si c’est le chat qui miaule, alors qu’il devrait demander simplement quel est ce son que le patient dit entendre et qui ou quoi le produit, afin de ne pas induire d’éléments de réponse dans la question.

[13]. Le plasma de Quinton aurait été réintroduit par certains naturopathes au Québec.

[14]. Ce qui est le cas de la très grande majorité des recherches scientifiques subventionnées – elles le sont toutes !

[15]. Gagnon n’est pas le seul, il est simplement représentatif d’une attitude très répandue dans son

milieu et qui touche tous les domaines de l’actualité.

[16]. Bien que leur employeur, la Sûreté du Québec, préfère garder le couvercle sur l’histoire, nous mentionnons le nom des policiers qui, eux, n’ont jamais hésité à assumer ce qu’ils ont vu.

[17]. Petit aéroport desservant la papetière McLaren de Thurso.

78

Page 80: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

[18]. Tous nos efforts pour retrouver cette personne ont été vains !

79

Page 81: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

CHAPITRE 3

Être sceptique et être un sceptique : nuance !

Je réclame aujourd’hui un vrai scepticisme : ni l’acceptation crédule de simples croyances ni le rejet obtus du dénigreur qui se fait passer pour un sceptique. On devrait douter des croyants tout autant que des dénigreurs. Les réclamations

négatives de pseudo-sceptiques qui offrent des explications faciles doivent elles-mêmes être sujettes à la critique. Si les rapports compétents d’un témoin ayant vu quelque chose de très grande taille s’approcher (comme cela s’est produit), et

que le dénigreur – qui naturellement n’était pas là – offre Vénus ou un ballon météo d’altitude élevée comme

explication, la condition que des preuves extraordinaires soient nécessaires pour des affaires extraordinaires vaut tout

autant pour la négation. Bernard Haisch, astronome et titulaire du site ufoskeptic.org

Critique de la pensée rationnelle Le débat remonte à la Grèce antique alors que la raison est devenue la source première de la connaissance. Plus récemment, nous avons découvert le QI, le quotient intellectuel, qui est toujours considéré de nos jours, à tort ou à raison, comme une mesure de l’intelligence. Une analyse minutieuse des tests démontre que la grande majorité des problèmes à résoudre dans les tests de QI font appel à la raison.

80

Page 82: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

D’où la confusion qui sévit à savoir qu’intelligence et raison ne font qu’un et qui laisse présumer que la raison est en somme la seule forme d’intelligence. Bref, si vous ne faites pas appel à la raison seule pour résoudre une énigme, vous ne travaillez pas de manière intelligente !

Nous pourrions consacrer des milliers de pages à ce thème, puisque de ce débat est née la philosophie, laquelle se qualifie comme telle en tenant compte de toutes les approches existantes, depuis les présocratiques jusqu’à nos jours. Elles sont légion. Et plusieurs ne placent pas la raison pure sur le même piédestal. Henri Bergson notamment(1). Ce philosophe français, décédé à Paris en 1941, distingue l’intelligence de la raison. Selon lui, l’intelligence réalise son essence dans la technique, elle est réglée sur la matière et devient une fonction pratique pour calculer, prévoir, élaborer des instruments. L’intuition, dit Bergson, est réglée sur la vie, elle transcende l’intelligence pratique pour aller chercher à l’intérieur de la vie une source de connaissance. Par contre, Bergson admet que l’intelligence et l’intuition se doivent de coexister.

Évidemment, la raison est essentielle et joue un rôle dominant dans la compréhension des mécanismes de notre univers. Mais comment analyser un événement ou un phénomène qui, dans son essence, n’est pas entièrement rationnel ? Le père de l’esprit cartésien, René Descartes lui-même, reconnaissait qu’il fallait impérativement ne pas aliéner les faits et les valeurs dites religieuses ou spirituelles mais les dissocier des faits et des valeurs rationnelles. Il écrit : « Pour le sceptique, le doute est une fin, pour l’esprit méthodique, le doute est un moyen(2). »

Nul ne peut prétendre qu’une pensée qui applique une méthode rationnelle est contraire à l’expression de l’intelligence. Cela dit, la raison est une forme d’expression de l’intelligence et, l’accompagnant dans son cheminement vers la connaissance, le doute est également une expression de l’intelligence. Mais nous n’avons d’autre choix que d’abonder dans le même sens que Descartes et reconnaître que le doute se doit d’être un moyen, un

81

Page 83: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

accessoire essentiel dans le processus de réflexion mais tout de même un accessoire. Qui plus est, il se doit d’être un accessoire, et non une attitude !

Vous lirez souvent cette analogie dans cet ouvrage, mais le travail du policier enquêteur illustre fort bien cet aspect. Qu’il croit ou non qu’un crime se soit produit, qu’il soit sceptique ou non, qu’il ait un doute ou pas, il enquêtera avec minutie, faisant fi de ses perceptions personnelles, car il sait fort bien que son intelligence, associée à son intuition (son flair), viendra à bout de l’affaire.

L’aboutissement du processus rationnel se trouve-t-il toujours là où se cache la véritable nature, la véritable essence d’un phénomène ? Certes pas, lorsque ce phénomène a des composantes qui échappent à la raison. Par définition, la raison, le rationnel, décortique les éléments qu’on peut percevoir selon des paramètres déterminés par la raison. La raison est donc l’outil de recherche de l’univers rationnel. Or voilà, il se produit des phénomènes irrationnels qui, contrairement à ce que les esprits rationnels croient, ne sont pas inexistants ! Et le seul outil utilisé jusqu’à ce jour pour les étudier est une raison articulée par un profond scepticisme, ce qui est contre-productif.

Il existe dans le monde de nombreuses organisations qui se définissent comme sceptiques. Les Sceptiques du Québec, notamment, affirment ne pas nier l’existence de phénomènes insolites ou inexpliqués et tiennent compte des limites de nos connaissances présentes. Ils estiment qu’il s’agit davantage d’une forme de questionnement qui vise à faire progresser la connaissance.

Par contre, ils prétendent qu’une connaissance ne peut être établie que si l’on dispose de faits observables dans des conditions contrôlées.

Ces sceptiques affirment que seules des recherches rigoureuses qui suivent une méthodologie adéquate peuvent démontrer l’existence de certaines anomalies. Leur philosophie s’appuie en somme sur la doctrine de la recherche scientifique en laboratoire, mais ce qu’ils

82

Page 84: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

négligent dans leur approche d’une étude sur les anomalies – leur proie préférée, il va sans dire –, c’est que dans ce domaine, il existe peu ou pas d’environnement contrôlé. En fait, oui, dans le cas d’une présence éventuelle d’entités extraterrestres ou interdimensionnelles, il est contrôlé, mais par l’intelligence de celui qui observe ! Une absence de preuves dans ce cas n’est donc pas une preuve d’absence, si l’observateur ne veut pas fournir cette preuve ! Particulièrement dans le cas d’observations d’ovnis, de fantômes ou de poltergeist. Par contre, dans le cas des capacités psychiques de l’homme, on peut créer un environnement contrôlé, mais les expérimentateurs savent depuis toujours que dans ces conditions, le facteur humain, la personnalité du sujet, sa sensibilité, sa fragilité et sa vulnérabilité doivent être traités comme des facteurs probants, ce que refusent les sceptiques. L’exemple qui suit démontre que dans certains cas, la répétition d’une expérience en milieu contrôlé est impossible.

L’affaire Thurso Le fait que ce document traite une nouvelle fois de Thurso s’explique par la localisation du bureau des enquêteurs dans cette région. En février 1996, un père et son fils sont brutalement mis en face d’un objet gigantesque, silencieux et flanqué de trois lumières blanches très puissantes sous la coque et de trois autres, blanche, rouge et bleue, à l’arrière. Il survole lentement la ferme familiale à très basse altitude dans un silence absolu. Une enquête très poussée sur ce dossier démontrera que, simultanément, un garçon de 9 ans vivant à Buckingham, une trentaine de kilomètres plus à l’ouest, fera la même observation alors que de sa chambre, il s’amuse à regarder à l’extérieur avec des jumelles.

Une semaine après avoir fait cette observation, le fermier de Thurso, pilote privé, contacte l’enquêteur pour l’aviser que son fils se comporte d’une drôle de manière. Il a peur de dormir la nuit, s’éveille en criant et en battant des bras, comme pour se protéger. L’enquêteur propose une session d’hypnose avant de s’alarmer et de l’expédier chez un médecin. C’est alors que le jeune homme de 18 ans revit son expérience du gigantesque appareil, puis se

83

Page 85: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

transporte la nuit suivante alors qu’il se voit sortir de la maison par le haut comme dans un tube lumineux et monter à bord de ce qu’il appelle un gros œuf lumineux. Il se voit couché sur une table, plusieurs formes s’agitent autour de lui. Il en fera un dessin qui rappelle les êtres qu’on identifie souvent comme des petits Gris. Il subira différents tests qui le terrorisent. Puis, lors de sessions subséquentes, il verra d’autres humains pas très loin, nus eux aussi, étendus sur une table avec des êtres autour.

Voyons l’affaire plus en détail(3).

Le mardi 6 février 1996, par un ciel entièrement dégagé, Jean- Claude et son fils Louis sont affairés autour de leur ferme située au nord de la municipalité. Le père travaille à l’intérieur de l’étable pendant que son fils sort de celui-ci avec un tracteur et un épandeur rempli de fumier. Il est 19 h 30. En regardant derrière son épaule, Louis observe d’étranges lumières à 10 ou 12 m au-dessus de la ferme du voisin, située à environ 300 m vers l’est. Le jeune homme est curieux, mais sur le fait, il pense qu’il s’agit peut-être d’un avion. En fait, il espère que ce soit un avion. Il continue ses manœuvres, vide le fumier tout en jetant un coup d’œil inquiet de temps à autre en direction des lumières. Il remonte sur son tracteur et dirige ses phares en direction de la ferme voisine.

C’est alors que l’objet se déplace vers lui. Louis réalise que ce n’est pas un avion et distingue parfaitement sa forme oblongue et les lumières puissantes placées sur l’engin et sous lui. Il s’avance lentement en prenant un peu d’altitude, puis diminue celle-ci. C’est la panique. Louis abandonne son tracteur en marche, entre en coup de vent dans l’étable et alerte son père, criant qu’il y a un ovni dehors. Jean-Claude hésite une seconde, mais, comme il le dira lui- même, il constate que son fils est très énervé et sérieux. Les deux

84

Page 86: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

hommes sortent en courant et voient alors l’objet passer à 30 m à peine directement au-dessus d’eux et de l’étable. Ils estiment son diamètre à plus de 15 m. Le père et son fils se mettent à courir de nouveau en contournant le bâtiment pour voir l’objet s’élever en ligne droite jusqu’à environ 75 m et se rendre doucement vers l’ouest, puis le perdent de vue. Voici la description exacte qu’en ont faite les deux témoins.

Louis décrit un objet plat aux extrémités arrondies avec au centre, un peu sur la droite, une sorte de coupole arrondie. Tout autour de l’objet, une série de lumières rouges qui s’allument en séquence. Sous l’objet, deux protubérances qui ressemblent à des réacteurs mais qui, plus tard, vont se révéler être deux lumières extrêmement puissantes. L’objet est nettement solide et métallique, puisqu’en se dirigeant vers lui le témoin l’a vu passer près d’une lumière qui s’est reflétée sur sa surface. Il est entièrement silencieux.

Jean-Claude décrit l’objet vu du dessous, puisqu’il survole l’étable. Il distingue parfaitement une forme triangulaire arrondie de taille imposante. Chaque pointe du triangle est munie d’une puissante lumière d’environ 2 m de diamètre. La lumière est d’un blanc bleuâtre, rappelant un arc de soudure électrique. Aucun son n’est émis. L’objet glisse davantage qu’il vole. Jean-Claude est pilote privé, son métier (il n’est pas fermier à temps plein) le fait voyager partout au pays. Il passe son temps en avion de ligne, en Cessna et en hélicoptère également, puisqu’il doit se rendre dans des endroits isolés. « Je n’ai jamais vu une affaire de même de toute ma vie. T’as pas le choix de dire que c’est réel... c’est là devant tes yeux... J’espérais que ce serait plus là de l’autre côté de la grange, mais on a couru de l’autre côté, et c’était encore là... Ça n’a pas de bon sens de voir une affaire de même... La lumière touchait pas le sol, ça n’éclairait pas le sol. Ça, je le comprends pas, ça aurait dû éclairer le sol[19].

Louis : « J’ai jamais eu peur de même de ma vie. Quand je suis débarqué du tracteur, je ne l’ai même pas arrêté, et le lendemain, il a fallu le sortir du petit fossé à côté de la clôture. J’ai pas arrêté de

85

Page 87: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

penser à tout ça, puis j’étais plus capable de travailler. Je suis allé me coucher, j’étais brûlé, mort. Même quand on fait les foins, je ne suis pas fatigué de même... »

Jean-Claude et Louis ont également observé après le départ de l’ovni une autre forte lumière. Immobile, d’une dimension égale aux deux tiers de la pleine lune, elle trônait dans le ciel, éclipsant toutes les étoiles incluant Vénus, qui, à ce temps de l’année, est très grosse.

Dès que l’objet a disparu, ainsi que cette lumière dans le ciel, Jean-Claude est retourné à l’intérieur de l’étable. Préoccupé par cette observation de l’ovni et l’épuisement subit de son gaillard de fils, il a soudainement remarqué quelque chose d’anormal avec le moteur de sa pompe. Il a failli se brûler la main en la posant sur le support.

Jean-Claude : « J’ai démonté le moteur et je l’ai remonté, il n’a jamais voulu fonctionner correctement. Et ce matin, il est foutu. Je n’ai jamais eu de problèmes avec ce moteur-là ; il n’est pas neuf de cette année, mais c’est bon pour des années, un moteur comme ça. »

Le moteur est électrique et plus sensible aux variations électromagnétiques qu’un appareil diesel. Le tracteur n’a en effet subi aucun dommage. Par contre, la sœur de Louis était dans sa chambre et, de ce fait, n’a rien observé, sauf une série de baisses de tension dans l’éclairage de la maison.

L’observation de Thurso s’est produite à 19 h 30, le mardi 6 février 1996. Il faisait froid, et peu de gens demeurent à l’extérieur un mardi soir, particulièrement quand l’une des émissions les plus écoutées (Chambres en ville) est diffusée de 19 h à 20 h.

Mais les enquêteurs ont reçu un autre appel[20] : « Je pense que vous devriez venir rencontrer mon garçon. Il a vu quelque chose hier soir, et ça l’a troublé considérablement. Il en a fait un dessin, et je vous jure que c’est bizarre. »

Le jeune témoin de 12 ans demeure sur McLaren à Buckingham, une rue qui traverse la ville d’ouest en est. Intimidé par notre présence, il n’en a pas moins fort bien répondu à toutes nos

86

Page 88: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

questions et a déjoué toutes nos tentatives de le contredire.

Sébastien : « À 7 h du soir (le mardi 6 février), je suis monté dans ma chambre. J’ai tourné en rond un peu, puis je suis allé à la fenêtre pour voir s’il neigeait. Là, j’ai vu comme un gros avion au bout du chemin (il regarde vers l’est, donc vers Thurso). Mais quand j’ai vu qu’il ne bougeait pas, j’ai continué de regarder. Et là, j’ai vu que c’était pas un avion. Après une minute ou deux, il est monté dans le ciel, tout droit, lentement. Je suis parti à la course pour avertir ma mère, mais il n’était plus là quand on est revenus. »

Il a eu peur. Son père confirme qu’il était nerveux et visiblement inquiet. L’enfant nous a affirmé qu’il était soulagé de voir que l’objet n’y était plus. À quelques reprises durant l’entrevue, ses yeux ont rougi.

L’objet a été vu à une distance estimée de 900 m. Les lumières de la ville ont livré l’aspect métallique de l’objet, confirmant la description de Louis, mais la coupole était parfaitement centrée, selon Sébastien. Les extrémités étaient arrondies et trois lumières étaient placées sur le flanc. Elles s’allumaient en séquence : blanche, bleue et rouge. Lorsqu’il nous a remis son dessin, nous avons aussitôt compris qu’il venait d’observer sous un angle différent – sans doute de face plutôt que de côté, et à plus grande distance – l’ovni qu’allaient sans doute voir quinze minutes plus tard Jean- Claude et Louis de Thurso. Il était 19 h 18 lorsque Sébastien a regardé l’heure.

Il va sans dire que les deux groupes de témoins n’ont jamais communiqué entre eux, et jamais Sébastien, son père ou sa mère n’ont eu connaissance du cas de Thurso avant l’entrevue. L’enquête de Thurso a été menée le mercredi 7 février. Celle de Buckingham, le lendemain.

Le 9 février, les enquêteurs ont reçu un appel de Louis. Il avait vécu une nuit d’horreur. Le témoin était outré qu’on lui demande de raconter ses cauchemars. Il a aussitôt répliqué qu’il ne s’agissait pas d’un cauchemar. Il s’est éveillé et a senti qu’il sortait de son corps. Il

87

Page 89: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

a voulu crier, frapper dans le mur parce qu’il était en état de panique. C’est alors qu’il s’est réveillé... le lendemain matin. Intrigués par ce qui pourrait être une sortie du corps interrompue, les enquêteurs ont proposé à Louis de revivre sous hypnose[21] l’épisode de l’ovni au-dessus de la grange, sans faire allusion à son cauchemar.

Louis est tombé en transe profonde presque immédiatement. À l’instant même où on lui a demandé de revenir au moment où il était assis sur son tracteur, il s’est mis à prononcer des paroles inintelligibles à un rythme essoufflant. Sa respiration devenait effrénée, au point que le processus d’induction a été ralenti pour éviter une hyperventilation. Malgré cela, la peur s’est emparée de lui et il a refait la même description en criant constamment : « Papa, papa ! J’ai peur, j’ai peur ! » Rien de nouveau n’est sorti concernant l’observation même. Nous avons fait une pause dans le temps, rétabli sa respiration à un rythme normal et ramené Louis à la veille dans sa chambre, au moment où il s’est couché. Un seul mot résume ce qu’il éprouve : terreur.

Paralysé, incapable de bouger, il se sent sortir de son corps. Tout est blanc, partout. Il est incapable de distinguer d’où vient la lumière et il répond avec impatience, comme si ce détail n’avait pas d’importance. Il est dans un état de terreur qui dépasse ce qu’on tolère habituellement pour une première session. L’opérateur y met donc un terme en le ramenant doucement à son état de conscience, mais il résiste ; il continue de parler de cette lumière blanche et se met à grelotter.

Les dents claquent dans sa bouche à une vitesse que pas même un excellent comédien pourrait imiter. Son corps tremble vigoureusement et les membres de sa famille sont ébranlés par la situation. L’enquêteur tente de les rassurer et avec raison, puisqu’une séance d’hypnose peut être extrêmement impressionnante pour une personne novice. Louis revient peu à peu, mais il grelotte toujours. On lui remet une couverture. Ses yeux sont rouges, mais il esquisse un sourire. Il tremble encore un peu, alors on

88

Page 90: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

le replonge sous hypnose aussitôt pour le récupérer en douceur. Cela fonctionne bien. Il s’éveille de nouveau, regarde l’opérateur et lui dit : « Ça va, j’ai moins froid. C’était blanc... c’était blanc partout. Et c’était laid... maudit que c’était laid ! » Il est évident pour nous que Louis a ramené d’autres images, mais nous n’insistons pas. C’est une demi-heure plus tard, à froid, qu’il ajoutera sans que nous insistions : « J’ai vu une forme. C’était petit et c’était très laid. »

C’est un cas classique. Un commentaire du père est intéressant : « Dans le fond, si ces êtres nous enlèvent, ils font comme mon équipe le faisait autrefois au Ministère : on attrape un ours dans une cage, on le paralyse, on l’examine et on le relâche. » Avec un sourire, il ajoute : « Je suis sûr que les autres ours à qui il raconte son aventure ne vont jamais le croire ! »

Lorsque les enquêteurs se sont réunis après plusieurs visites chez le témoin, une discussion assez animée s’est produite avec l’un d’eux, plutôt sceptique. Il estimait que tout cela était trop beau pour être vrai. Voici l’essentiel de son argumentation.

Tout y est, une observation très nette d’un objet énorme, massif, métallique, géant, qui survole les témoins à quelques dizaines de mètres. Le témoin est pilote, il compare l’objet à la carlingue d’un 747. L’objet est silencieux et s’envole à une vitesse vertigineuse. Mais notre homme n’est pas seul, son fils est là. Et on a un troisième témoin, indépendant des deux premiers, qui, de très loin, observe un objet dont la description colle malgré tout. L’heure en tout cas est la même, ou presque. Laissons tomber cette histoire d’enlèvement et concentrons-nous uniquement sur l’aspect ovni de l’observation. Elle est superbe, elle est fantastique !

Moi, je dis qu’elle est trop parfaite. Il n’y a pas d’autre explication que celle d’un objet réel, matériel provenant d’une technologie autre que la nôtre. On n’a pas le choix, et c’est ce qui m’emmerde ! Alors moi, j’ai une autre hypothèse. Le père et le fils ont tout organisé. La mère a refusé et dira simplement qu’elle est demeurée dans l’étable. Le garçon de Buckingham est dans le coup. Il est trop jeune pour être l’ami du fils, mais ils se connaissent, tout simplement. Ils ont monté le coup tous les trois pour se payer notre tête. Voilà ! C’est plus simple et plus facile à admettre que l’autre version, vous ne trouvez pas ?

Les enquêteurs ont regardé de très près cette hypothèse. Partant

89

Page 91: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

du principe qu’il faut tout envisager, ils ont joué le jeu et, comme des policiers, ont cherché le motif du « crime ». Ce n’était certes pas la publicité, puisque le père fut très sérieux quant à ses mises en garde concernant la révélation de son identité. Son métier de toute manière ne requiert pas de publicité. Une enquête discrète faite auprès de l’école du fils révélera plus tard que ce dernier se serait finalement confié à certains de ses amis, pour devenir la risée de ces derniers. Les enquêteurs ont confronté le père du garçon de Buckingham. Il a juré ne pas connaître les témoins de Thurso (qui ont accepté que leur identité soit livrée à cet autre témoin). L’homme est certain que son fils ne les connaît pas.

Quelques mois plus tard, l’épouse du fermier décédait. Ne connaissant pas ce fait, les enquêteurs (dont notre ami sceptique) sont retournés chez le témoin pour effectuer certaines vérifications supplémentaires. Malgré le drame qu’ils venaient de vivre, le père et son fils ont accepté de répondre à une longue série de questions des enquêteurs, un peu penauds, il va sans dire. En sortant de la résidence après quelques heures de discussion avec les témoins, l’un des enquêteurs fit une remarque intéressante à notre sceptique : « Tu as raison, c’est le cas d’ovni le plus incroyable qu’on puisse imaginer : une masse pareille à peine à 50 m dans les airs, métallique, illuminée, silencieuse... C’est tel quel, ou alors c’est un canular. Tu maintiens ta théorie du canular ? » Ce à quoi l’autre répondit : « Honnêtement ? Non. Si je venais de perdre ma femme et que deux enquêteurs revenaient me relancer avec ma blague inventée sur un ovni, je n’aurais jamais le goût de leur parler de nouveau. Et le décès de ma femme serait l’excuse parfaite pour m’en débarrasser à jamais. En tout cas, je ne les inviterais pas à revenir, comme ils l’ont fait, si d’autres points se révélaient importants. Pire encore, il avait les yeux pleins d’eau lorsqu’il m’a demandé : “C’est eux qui ont tué ma femme ?” Il y a quand même des limites et là, je suis très, mais alors là, très embêté... »

Rien dans tout cela n’est une preuve de quoi que ce soit. Rien. Pas même l’ombre d’une preuve. Vous n’avez pas à y croire ! On a

90

Page 92: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

bien une corrélation entre leur témoignage et celui de l’enfant de Buckingham, on a effectivement une attitude qui démontre très clairement que ce n’est pas un canular et on a la description très claire et très précise, provenant d’un pilote d’expérience, d’un objet massif, immense[22], illuminé et frôlant la toiture de sa ferme dans un silence total pour ensuite s’élever et disparaître dans l’espace. C’est tout. Rien d’autre. Fait à souligner, le fils en reparla de nouveau à des amis de son école dans l’année qui suivit. Le prix à payer fut si élevé que son père et sa petite famille durent quitter la région pour ne plus jamais y revenir. Eux aussi auraient bien aimé ne pas vouloir y croire, ce qui était d’ailleurs leur cas avant cette étonnante rencontre. Ils n’en avaient pas le temps, ni le goût, et de toute manière ils n’éprouvaient aucun intérêt pour des racontars inventés par des illuminés ou, pire encore, des menteurs. Se retrouver brutalement dans le camp adverse, par la force des choses, ne leur plaisait pas du tout, et ils exigèrent l’anonymat le plus complet sur leur expérience, incluant la localisation précise de leur ferme.

Le jeune homme admit regretter amèrement d’avoir confié son expérience ouvertement à ses amis, croyant simplement qu’ils allaient lui poser des questions, comme les enquêteurs l’avaient fait, dans le respect de sa personne et de ses dires. Il ne pouvait deviner jusqu’où peuvent aller dans la mesquinerie, voire la méchanceté, des gens qui ne veulent pas y croire, des gens qui non seulement prétendent exiger des preuves, mais espèrent de tout cœur qu’il n’y en a aucune et vont jusqu’à ne faire aucun effort pour en découvrir !

Malheureusement, les enquêteurs dans ce dossier (CEIPI[23]) ne disposaient pas des ressources financières leur permettant de faire analyser le moteur de la pompe, d’effectuer des relevés de variations résiduelles de champs électromagnétiques, de soumettre les témoins à un détecteur de mensonges et d’obtenir de Transport Canada tous les plans de vol d’aéronefs dans le secteur dans les jours suivant l’incident[24].

91

Page 93: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

La cécité volontaire Dans ce cas de figure, le scepticisme obtus est non plus une manœuvre pour faire progresser la connaissance, mais une attitude malsaine, sournoise et sans aucune éthique. Ce n’est rien d’autre qu’une parade de l’esprit, souvent maladroite, pour se protéger, protéger ses grands livres qui constituent la seule réalité, tout comme les plus fanatiques vont protéger les écrits saints de leur religion, la seule vérité qui soit, depuis le Coran, la Torah et la Bible.

Cette cécité volontaire est habituellement appuyée par la complicité de l’élite de notre société qui, par son indifférence teintée de mépris, discrédite entièrement la question des anomalies. Nous avons vu pourquoi en établissant le lien entre les émotions et le rejet. Observant tout ce manège, sans trop en être conscients, les milieux journalistiques de tout acabit se tiennent donc loin de ce domaine afin d’éviter d’être contaminés par le virus mortel du discrédit total qui frappe immanquablement toute personne qui s’aventure un peu trop en avant dans ce type de recherches.

Bref, nous sommes coincés. Les non-croyants sont les plus forts, et ils ont gagné. Non seulement ils n’ont pas à y croire, mais il est souhaitable pour eux qu’il en soit ainsi. C’est dangereux et malsain pour leur cote de crédit auprès des gens qui observent leur comportement. Il est bien connu que la très grande majorité des témoins d’anomalies, et tout autant ceux qui effectuent des recherches, finissent par être l’objet de moqueries, de railleries cruelles. Mais, au surplus, tout ce qu’ils peuvent raconter par la suite est directement relié à leurs aveux. Leur crédibilité est entachée à jamais.

Les éphectiques Le mot « scepticisme » signifie simplement une incrédulité ou un doute systématique. Chez les Grecs, les pyrrhoniens adoptaient la doctrine du scepticisme selon laquelle l’esprit humain ne peut atteindre aucune vérité générale. Ils pratiquaient donc la suspension

92

Page 94: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

de leur jugement et se sont accolé le terme « éphectique ».

Le scepticisme existe-t-il dans la pensée scientifique ? Nullement. Pas un homme de science ne peut se permettre de suspendre son jugement sur toute vérité générale ou spécifique. Le doute par contre, tel qu’énoncé par René Descartes, est un état d’esprit démontrant une incertitude, c’est-à-dire qui n’est pas une certitude. Montaigne(4), considéré comme le fondateur du scepticisme moderne a u XVIe siècle, a exercé une influence considérable sur Pascal et Descartes. Le principe défendu par Montaigne est que la connaissance universelle ne peut être atteinte par un sujet singulier et que dès lors, le jugement doit être suspendu.

Nous sommes prêt à considérer que la connaissance universelle ne peut être atteinte par un sujet singulier, mais il faut reconnaître la progression de la connaissance au fil des siècles. Cette progression illustre qu’une suspension indéfinie du jugement aurait immobilisé la connaissance jusqu’à frôler l’obscurantisme. Nous estimons donc que, à défaut d’atteindre la vérité suprême dénuée de toute interprétation singulière, il est essentiel de faire avancer la connaissance, dussions-nous changer de parcours à chaque instant. La notion de doute illustrée par Descartes est donc valable, puisque c’est le doute qui intervient dans la modification des parcours du savoir et certes pas l’arrêt sur place de la démarche causé par un scepticisme immobiliste. Ne pas être certain n’est pas un acte de négation mais un questionnement actif en attente d’une certitude. L’homme de science ne vit que pour la certitude, sans laquelle il ne créerait rien.

Nomades sans domicile fixe Bien honnêtement, le scepticisme comme philosophie de vie est, à notre avis, une doctrine d’affaissement entre deux chaises, il s’agit bien plus de l’incapacité de formuler un jugement que de cette idée un peu confortable de le suspendre pour plus de convenance. Par contre, sans être un sceptique de confession, il est sain et naturel d’être sceptique d’occasion. Particulièrement sur le terrain. Ce n’est

93

Page 95: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

pas sous prétexte qu’un homme croit en l’existence des anomalies qu’il doit penser que toute observation est légitime et crédible. Un enquêteur profondément convaincu de l’existence du phénomène extraterrestre peut devenir très sceptique à l’égard d’un témoin en particulier. Vous avez noté ici qu’il peut devenir sceptique. Par contre, cette possibilité devient une attitude constante chez celui qui choisit d’être un sceptique.

C’est la nuance : être sceptique et être un sceptique. Aussi banal que cela puisse sembler, il existe un monde entre les gens qui disent : « Je suis sceptique » et « Je suis un sceptique ». Ces derniers répondent à la définition de Kant(5) : « des nomades sans domicile fixe ». Or, l’étude des anomalies n’étant ni une science, ni une philosophie, ni un incident de parcours, mais bel et bien une réalité subtile et indivisible de notre réalité matérielle, il s’agit bien là d’un domicile fixe et largement étendu, pour ne pas dire sans limites.

Les extrêmes sont dans tout. Les croyants ont leurs fanatiques qui finissent par croire tout et n’importe quoi sans se poser de questions et qui foncent tête baissée dans une aventure aussi nouvel-âgiste que romantique. Ce sont les naïfs, les crédules, les gullibles[25]. Ils sont comme des éponges qui absorbent n’importe quel liquide sans même se questionner. Nous en avons déjà parlé.

Les sceptiques ont leurs fanatiques qui finissent par nier tout et n’importe quoi sans se poser de question et qui freinent systématiquement devant toute proposition nouvel-âgiste. Ce sont les incrédules, les debunkers[26]. Ils sont comme de véritables pierres qui ne laissent prise à aucun liquide sans même se questionner. Les deux extrêmes partagent la même faille.

Les debunkers, comme les appellent les Américains, se font un devoir quasi professionnel de dénigrer, de noircir tout témoignage et tout témoin d’anomalies, souvent même – pas toujours – sans avoir consacré une minute de recherche au cas. Par définition, ces gens disent : « Posez-moi n’importe quelle question sur ces phénomènes inexpliqués, et la réponse sera toujours non[27]. » Le dénigrement n’a pas davantage de place au sein de notre société que la naïveté

94

Page 96: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

maladive de certains. Quant au scepticisme de fonction, il n’est d’aucune utilité et se fait rôtir à l’équateur des idées, là où stagnent le non-vrai et le non-faux. C’est une philosophie ! Une de plus ! Rien d’autre.

Par contre, le doute cartésien est fondamental dans l’étude et la recherche des éléments physiques pouvant déterminer l’authenticité d’un phénomène ou d’un événement. Quand tous ces éléments sont réunis, on peut alors émettre une hypothèse et même proposer une théorie, ce qui est en soi la beauté de l’esprit scientifique. Lorsque alors l’intuition se marie avec la raison, dans une vaste alliance des plus grandes forces de l’esprit humain, il se crée une synergie presque « magique » qui permet alors à l’homme d’affirmer sa conviction profonde. Sans être d’une valeur universelle et infinie, cette conviction force l’esprit à se dépasser et à considérer cette conviction comme une escale, un domicile temporaire jusqu’à l’atteinte éventuelle de sa véritable destination.

Cette conviction est fluide et s’adapte à l’évolution des composantes. Nous revenons au Dr John E. Mack qui, avant sa rencontre avec l’auteur Budd Hopkins, était profondément convaincu que les extraterrestres n’étaient qu’un fantasme issu de l’imaginaire des gens. C’est en faisant autre chose que marmonner le même discours insipide, donc en y regardant de plus près, qu’il a vu son opinion se modifier et s’adapter à l’évolution des composantes des nouveaux témoignages.

Il a accepté graduellement l’idée qu’il en soit autrement et a repris le processus du début : doute, recherche de nouveaux éléments, élaboration d’une hypothèse puis d’une théorie et, finalement, nouvelle conviction. Il a repris le train après avoir séjourné quelque temps dans cette escale de son cheminement. C’est pour cette raison qu’il discutera de ses propres convictions par la publication d’un ouvrage grand public. Voilà comment fonctionne un esprit humain avide de connaissances et qui ne craint pas de s’exposer aux risques inhérents à toute recherche. Se tromper, découvrir mais, quoi qu’il advienne, connaître l’enthousiasme et la passion de la recherche et

95

Page 97: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

ne jamais y mettre un terme sous les feux de l’émotion, de sorte qu’un jour l’esprit en quête atteigne sa destination finale.

Quelle est cette destination finale ? Le sceptique répondra qu’elle n’est pas accessible ; le cynique, par contre, s’amusera à considérer qu’elle se situe peut-être au point de départ, là où rien n’existe. La destination finale est à l’intérieur de soi, là où repose toute la connaissance, accessible par autre chose que la raison seule et pure. C’est évidemment un lieu sacré que méprisent les tenants du rationalisme pur.

Ian Crawford est astronome et physicien à l’Université College London de Grande-Bretagne. Il évoque la raison principale pour laquelle il est peu probable qu’une civilisation extraterrestre puisse un jour nous visiter(6).

Dans un premier temps, il cite les arguments de Michael H. Hart(7), un confrère, qui affirme que le programme SETI aurait fonctionné si des extraterrestres civilisés existaient quelque part[28]. Crawford répond à cela que SETI est trop restreint dans son balayage et le nombre de fréquences utilisées pour que cet argument ait une valeur quelconque. Nous sommes d’accord avec lui. Le second argument de Hart est que la Terre n’ayant pas été envahie, cela suggère qu’il n’existe pas de civilisations extraterrestres ! Hart explique que le voyage interstellaire est impossible. Il ajoute que certains facteurs culturels et sociaux empêcheraient ces civilisations d’envahir la Terre et que, de toute façon, elles sont extrêmement rares, voire absentes !

Crawford n’est pas entièrement d’accord avec son confrère. Dans un premier temps, les travaux d’Eugene, Mallove, Grogory, Matlof et John Wiley démontrent qu’il est parfaitement envisageable de mettre au point des stratégies de propulsion permettant d’atteindre 10 à 20 pour cent de la vitesse de la lumière. L’astronome croit donc qu’avec une technologie du genre une civilisation peut coloniser chacun des systèmes solaires de la galaxie en 10 millions d’années. Il analyse alors le troisième argument de Hart selon lequel une civilisation extraterrestre se détruirait bien avant de coloniser les autres.

96

Page 98: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Crawford veut bien croire tout cela, mais puisque notre propre civilisation ne s’est pas détruite et qu’elle pourrait très bien ne pas le faire, cet argument est faible. Le seul point qui fait dire à Crawford qu’il n’y a pas de civilisations extraterrestres ou qu’elles sont très rares repose sur la formation de la vie dans l’univers.

La vie est apparue sur Terre il y a 4 milliards d’années et la planète est âgée de 4,5 milliards d’années. Le fait, souligne-t-il, que la vie soit apparue si rapidement suggère que cette étape soit relativement facile à franchir pour la nature. Par contre, l’apparition d’organismes multicellulaires s’est produite après 3 milliards d’années, ce qui signifie que l’éclosion d’une forme de vie plus complexe qu’une simple bactérie est considérablement plus difficile. Il ajoute que l’apparition de l’homme étant survenue plus tard, il est raisonnable de dire que le nombre de civilisations extraterrestres n’a aucun rapport avec le nombre de planètes ayant entretenu la vie. Elles doivent être extrêmement rares. Sinon totalement absentes, aurait-il pu ajouter.

Il existe 200 milliards d’étoiles dans notre galaxie, sans parler du nombre de planètes. Une seule d’entre elles abriterait une forme de vie intelligente : la Terre. La nature, comme l’indique Crawford, aurait donc réussi une seule fois l’exploit en quelque 20 milliards d’années (estimation du Big Bang). En excluant pour le moment l’existence d’autres galaxies et même d’autres univers (Dr Michio Kaku), nous voici donc en face d’une affirmation très sérieuse et qui, à notre avis, est tout aussi lourde de conséquences que d’affirmer qu’il existe de nombreux systèmes peuplés.

Notre interrogation repose sur l’unicité de l’exploit. La nature n’a pourtant pas cette réputation, puisqu’elle se renouvelle sans cesse. La vie est autonome et constitue le but ultime de l’univers, il suffit de déclencher des conditions précises pour que la vie primitive se forme, et tous les exobiologistes s’entendent là-dessus, Hart et Crawford inclus. Ce qui alimente la controverse, c’est le temps considérable que prend cette vie primitive pour passer d’un stade unicellulaire aux stades multicellulaires. Crawford et Hart croient

97

Page 99: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

que longueur de temps signifie difficulté de croissance. N’est-ce pas là une vision très humaine du rendement pourtant mécaniste d’une nature qui en a vu d’autres ? La nature semble ne pas être impressionnée par le temps. Le perfectionnement de la vie unicellulaire en une vie multicellulaire est un processus très long, mais est-il pour autant difficile et donc peu probable ? Nous pensons que non.

Comment réagirait un scientifique s’il avait devant lui, pour la première fois de sa vie, le gland d’un chêne ? Il planterait ce dernier dans la terre et, patiemment, attendrait les résultats. La nature abandonne au processus préétabli dans ce gland le soin d’engendrer plus tard un arbre gigantesque et puissant. Il n’existe aucune notion de difficulté dans ce processus. Il va de soi que ce gland pourrait être détruit, pourrir dans le sol, être endommagé dès que la première tige se formerait, se faire abattre après un an ou deux par l’éclair d’un orage, mais l’hostilité du milieu n’empêche nullement la Terre de comporter des millions de ces arbres sur un échantillonnage encore plus considérable de glands.

Le chêne n’est qu’un exemple. La formation d’un glacier est lente, la formation d’une planète est extrêmement lente, l’apparition de la vie est relativement lente (approximativement 0,7 milliard d’années) et, bien sûr, l’apparition d’une forme de vie complexe est très lente également. Nullement est-il question ici de difficulté, comme si la nature devait faire un effort « surnaturel ». Le diamant est sans aucun doute le meilleur exemple, puisqu’il provient d’une forme primitive de carbone sans propriétés notables qui, après un temps extrêmement long et sous l’effet de la pression, se transforme en une forme de carbone identique mais avec des propriétés remarquables (allotropie).

Cet exploit – c’en est un – illustre une fois de plus que la nature n’est pas handicapée par le facteur temps et qu’il ne constitue nullement un facteur de difficulté. Quant à l’homme, si on s’en tient à des considérations entièrement dépouillées de toute intervention dite spirituelle ou autres, il est en soi le diamant du carbone primitif,

98

Page 100: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

c’est-à-dire une sorte d’évolution fabuleuse d’un produit simple et vulnérable en une forme beaucoup plus complexe mais certes pas non existante. De la même façon que nous sommes loin d’avoir extrait ou même découvert tous les diamants qui existent sur cette planète, il est permis de spéculer que d’autres pierres précieuses de vie s’ébattent ailleurs dans l’univers, d’autant plus qu’il est entièrement inexploré, si peu sondé et si peu connu. Malgré nos prétentions technologiques, nous sommes comme les citoyens d’un immense pays qui n’auraient exploré que le premier étage de leur propre maison et à peine celle du voisin, clamant dès lors être les seuls contribuables au monde !

Nous croyons profondément que la nature cherche à créer la vie et qu’en fait cela constitue son rôle. La vie est sa plus extraordinaire réalisation, et si l’homme est le pinacle de cet incroyable édifice qu’est l’univers, la nature ne s’est certes pas contentée d’un exemplaire unique sur une petite roche perdue dans un amas de milliards de galaxies. Cette spéculation, cette croyance – car c’en est une – vaut toutes les autres, dont celles de MM. Crawford et Hart.

Ce sont là des sceptiques mais qui, heureusement, ont la dignité d’articuler leurs arguments avec plus de classe que certains autres qui balaient d’un geste méprisant la moindre tentative de se comprendre entre gens sérieux.

En conclusion, sur ce point, et pour y revenir une fois de plus, dès qu’une personne sceptique émet une non-croyance, elle se définit comme croyant une non-réalité. En d’autres termes, une personne qui dit : « Je ne crois pas aux anomalies » exprime une croyance : « Je crois que les anomalies n’existent pas. » Ce faisant, ceux qui ne veulent pas croire expriment un aspect de leur Recueil, mais en réalité ils essaient de nous vendre l’idée que cela vient de leur Encyclopédie ! Ils disent : « Nous avons des faits qui prouvent que ces anomalies n’existent pas ! » Ce qui est rigoureusement faux. L’Encyclopédie ne s’intéresse pas aux non-faits, l’Encyclopédie n’a rien à dire sur ce qui n’existe pas. L’Encyclopédie ne peut dire : « Les extraterrestres, les fantômes, les phénomènes paranormaux

99

Page 101: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

n’existent pas. » L’Encyclopédie est intègre dans son essence et reconnaît qu’elle n’en sait rien. Elle ne dispose d’aucune preuve concernant la non-existence. Elle attend autant de preuves pour déterminer ce qui n’est pas que ce qui est !

Personne ne peut prouver que les anomalies existent, et personne ne peut prouver qu’elles n’existent pas. Les données sont insuffisantes dans un camp comme dans l’autre. Pour y croire ou ne pas y croire, il faut simplement déterminer s’il y a suffisamment de sang sous la porte pour la défoncer. Pour prendre cette décision, encore faut-il se donner la peine de regarder, de porter son regard vers le bas de la porte, de jeter un coup d’œil sur ces documents qui parlent de grand-papa, enregistré dans un hôtel le 12 mai 1943 et découvert gisant mort le lendemain.

Mais si on ne veut pas vraiment y croire, alors on proclame haut et fort que l’Encyclopédie a dit que... Or, sur ce point, nous le répétons, l’Encyclopédie du monde entier est formelle : il n’existe aucune preuve scientifique de l’existence ou de la non-existence de phénomènes paranormaux, d’extraterrestres, de visites extraterrestres et de pouvoirs psychiques, ou de vie après la mort. Ou même de Dieu !

Croire ou ne pas croire est une question qui relève du Recueil des croyances et qui peut être conditionnée par les nécessités exprimées dans le Catalogue des sensations et des émotions et, pourquoi pas, dans le Cahier de survie ! Et croire en quelque chose demande autant de preuves que de croire que ce quelque chose n’existe pas !

Un jour, quelqu’un a dit : « Toute déclaration extraordinaire exige une preuve tout aussi extraordinaire. » Cela fut énoncé dans le contexte de la visite d’extraterrestres sur Terre. Il fut répondu que déclarer que nous sommes seuls dans l’univers ou qu’en cas contraire nous sommes les plus avancés est une déclaration tout aussi extraordinaire dans les circonstances et qu’elle demande une preuve tout aussi extraordinaire.

Mais au bout compte, nous sommes rendu au point d’affirmer que

100

Page 102: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

les sceptiques purs et durs qui, tout comme Bonnier, que nous citions précédemment, clament haut et fort que la recherche scientifique sur les anomalies est une perte de temps, puisqu’elles n’existent pas, agissent comme des talibans qui voient en ces anomalies de gigantesques bouddhas sur leur territoire sacré et les démolissent avec rage.

[19]. Ce phénomène très particulier de lumière à faisceau tronqué a été relaté durant les années 1970 en France et n’est que peu cité dans la littérature spécialisée.

[20]. Ces enquêteurs travaillaient pour le CEIPI, qui bénéficiait d’une large publicité par

l’intermédiaire d’une station radiophonique locale. L’appel était toutefois entré avant que le dossier de Thurso ait été diffusé.

[21]. Selon la méthode non intrusive du Dr Howard Schacter d’Ottawa, lequel nous fut recommandé par le Dr John E. Mack.

[22]. Les témoins ont effectivement décrit l’objet comme la carlingue et le fuselage sans ailes et

sans la queue d’un 747, de même taille, survolant le toit de la ferme dans un silence absolu à vitesse très lente.

[23]. Centre d’étude et d’information sur les phénomènes inexpliqués, fondé par l’auteur en 1995 à Hull, au Québec.

[24]. Trois jours après l’incident, deux hélicoptères sans aucune identification ont survolé le terrain

de Jean-Claude à basse altitude.

[25]. Des gens qui gobent tout et n’importe quoi.

[26]. À l’inverse, ce sont des gens qui font tout pour démolir une croyance. Ce sont des dénigreurs.

[27]. De nombreux experts croient que c’est l’attitude qui a dominé les travaux de la tristement

célèbre commission Condon sur les OVNIS, en 1969.

[28]. Des plus malins ont affirmé que la preuve qu’il existe des êtres intelligents ailleurs dans l’univers réside justement dans le fait qu’ils ne nous ont pas contactés !

101

Page 103: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

CHAPITRE 4

Les ovnis : une fantaisie de l’esprit ?

Les ovnis sont des hallucinations collectives provoquées par des extraterrestres.

Jacques Bergier, coauteur du Matin des magiciens

Entre 5 % et 14 % L’ensemble du phénomène ufologique est l’anomalie qui, vous l’avez noté sans aucun doute, occupe le plus d’espace dans cet ouvrage, et pour cause. Son existence, mais surtout son authenticité, si elle venait à être officiellement démontrée, bouleverserait complètement notre monde, le faisant basculer dans un abîme d’inconnues. Pas étonnant donc que la résistance la plus forte surgisse dès que ce mot apparaît quelque part. Tous les milieux sont concernés.

Il existe à ce jour plusieurs centaines de millions de personnes qui, depuis plusieurs décennies, ont officiellement rapporté avoir observé un ovni. Ce chiffre pourrait décupler si on ajoutait les cas non répertoriés et surtout les cas non signalés. Si on se base sur les chiffres du Projet Blue Book de l’armée de l’air américaine et ceux de la commission d’enquête Condon, aux États-Unis, 5 % de ces cas sont inexpliqués et, surtout, inexplicables. Le GEIPAN français

102

Page 104: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

(Groupe d’étude et d’information sur les phénomènes aérospatiaux non identifiés) rapporte le même pourcentage, bien que beaucoup plus tard Jean-Jacques Velasco, du même groupe, parlera d’un pourcentage beaucoup plus élevé, soit près de 14 % et certaines années de 28 %. Ces cas inexpliqués résistent à toute explication : phénomène naturel connu ou méconnu, canular, mauvaise interprétation, objet connu mal identifié, etc. Inexplicable ne signifie nullement inexistant.

Cela implique que des observations inexplicables se produisent régulièrement sur cette planète, au su et au vu de gens comme vous et moi, au su et au vu de professionnels, de scientifiques, de militaires. Cela dure depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, 1947 étant la date retenue par la plupart des chercheurs. Personne ne sait ce que c’est. Si on exclut l’hypothèse des plus sceptiques, qui maintiennent que ce sont des canulars, malgré l’évidence démontrée du contraire, il demeure quelques idées ici et là. L’hypothèse de visiteurs extraterrestres est la plus connue, mais on parle aussi de visiteurs provenant d’autres dimensions, de visiteurs qui ne seraient que nous-mêmes provenant du futur et de quelques hypothèses plus terre-à-terre : phénomènes naturels entièrement inconnus, voire phénomènes provenant de projections psychiques.

Outre toutes ces théories et l’hypothèse extraterrestre retenue par de nombreux chercheurs, dont l’élite militaire française qui a collaboré à la rédaction du rapport COMETA, la seule autre explication aux cas totalement inexpliqués serait une fantaisie de l’esprit. Un astronome du nom d’Ed Krupp(1) a alors émis l’hypothèse que les ovnis ne sont rien d’autre que d’anciennes croyances au surnaturel vêtues à la moderne. Au Moyen Âge, les gens voyaient des croix de feu dans le ciel et de nos jours, ce sont des ovnis, croit l’astronome. C’est la grande faiblesse de cette théorie. Difficile à dire pour les hommes et les femmes du Moyen Âge, extrêmement superstitieux, mais les gens normaux de notre époque et ne consommant pas de drogues hallucinogènes n’ont pas de visions ! Ils peuvent être victimes d’illusions d’optique mais de

103

Page 105: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

véritables visions, non !

Les visions d’un élément n’appartenant pas au monde réel sont du domaine pathologique, ou créées par l’usage de psychotropes[29]. Il est absolument faux d’affirmer que les hallucinations sont courantes et qu’elles surgissent sans raison. La schizophrénie est sans doute la maladie la plus responsable des hallucinations. Or, le comportement schizophrénique n’a jamais été détecté auprès des témoins d’anomalies qui ont été vus et suivis par les psychiatres et autres spécialistes. Tous sont d’avis que « la pathologie de l’enlevé » n’existe pas. Le seul spécialiste au Québec, le Dr Jean-Roch Laurence de l’Université Concordia(2), bien que très sceptique à l’égard de l’explication extraterrestre, rejette l’hypothèse d’une pathologie X pour expliquer les cas sur lesquels il a personnellement travaillé et, de ce fait, il partage l’opinion du Dr Mack. L’hypothèse pathologique de l’hallucination est donc écartée comme tentative d’explication par les seuls chercheurs ayant le droit moral de s’exprimer : ceux qui ont rencontré directement les témoins en question. Cela dit, il existe des milliers de cas d’observations à multiples témoins, dont parfois près d’une centaine. On veut bien allonger la sauce, mais le goût se perd. Quant à citer Carl Jung pour soutenir cette hypothèse, c’est peine perdue : « Une explication d’ordre psychologique (sur les ovnis) est écartée par le fait qu’un grand nombre d’observations indique une réalité physique [...](3) » Carl Jung a été consultant pour l’APRO (Aerial Phenomena Research Organization)(4).

Le lobe temporal gauche

De son côté, le chercheur Michael Persinger(5) propose la création d’images, extraterrestres ou religieuses, causée par un phénomène bioélectrique dans le lobe temporal gauche généré par les secousses sismiques. Comme il a souvent été mentionné, le problème de Persinger est d’ordre statistique, puisqu’il appuie ses travaux sur une série d’expériences dans son laboratoire de l’Université de Sudbury et l’applique par la suite à une fausse corrélation entre les

104

Page 106: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

emplacements où se produisent de véritables secousses et une carte des observations d’ovnis.

Or voilà, cette carte n’existe pas. Elle n’existe pas parce que, dans une très large proportion, les gens ne rapportent aucunement leurs observations aux autorités. Si une telle carte devait exister pour refléter la réalité ufologique, à peu près aucun coin de pays ne serait épargné, contrairement aux secousses telluriques qui sont fort bien répertoriées. Son hypothèse ne tient donc pas, d’autant plus que nous avons comparé la carte des observations qui ont fait l’objet de nos propres enquêtes avec la manifestation de secousses notables, même infimes, dans les secteurs et les fenêtres de temps concernés. Aucune secousse n’a été répertoriée. Les images du lobe temporal ne laissent pas de traces non plus ! On ne peut les capter au radar ou sur pellicule.

L’hystérie collective George Heuyer proposa un jour l’hystérie collective pour expliquer le phénomène des ovnis. Cette espèce de contagion qui explique un comportement collectif est bien connue des psychologues. Lors de concerts rock, de manifestations ou de grands rassemblements, on peut la voir se manifester. Elle peut également prendre la forme de maladies plus ou moins réelles lorsque les médias annoncent les dangers d’une pandémie. En termes plus simples et plus légers, dites à une cinquantaine de personnes que l’une d’elles a des puces, et tout le monde va se gratter ! L’hystérie collective n’a jamais été considérée sérieusement comme une explication valable, puisque d’aucune manière elle ne peut produire à distance des phénomènes hallucinatoires. Par contre, il existe une variante qui plaît à de nombreux scientifiques pressés d’en finir.

C’est le modèle sociopsychologique du phénomène ovni, soutenu par le principe du rasoir d’Occam. Guillaume d’Occam a vraiment dit un jour, le plus sérieusement du monde : « Pourquoi se compliquer la vie quand l’hypothèse la plus simple est sans doute la meilleure ? » Thierry Pinvidic(6) est l’un de ceux qui favorisent le

105

Page 107: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

plus cette explication voulant que les témoins d’anomalies ne sont pas crédibles, qu’ils « soucoupisent » tout et n’importe quoi, depuis la planète Vénus jusqu’aux nuages lenticulaires, en passant par un avion ou n’importe quoi d’autre. Il va jusqu’à prétendre que les neuf objets brillants en forme de boomerang observés par le pilote Kenneth Arnold en 1947 ont été décrits comme des soucoupes et que, dès lors, le reste de l’Amérique n’a vu que des soucoupes, alors qu’elle aurait dû rapporter des boomerangs !

Tout comme va le souhaiter Robert Low de la commission Condon, il faut s’attarder non pas aux ovnis physiques, mais aux témoins. Il va de soi que l’homme en général est capable de tout : mentir, fabuler, inventer, mystifier, pour autant de motifs qu’il existe d’individus. On peut donc aisément blâmer ces vices de forme de la pensée humaine, pour en généraliser l’usage lorsqu’il est question de témoins dans des observations d’ovnis. C’est généralement ce que font les dénigreurs. Ils prennent connaissance d’un dossier et tranchent avec le rasoir d’Occam la substance même du rapport pour en arriver à la conclusion la plus simple : le témoin est un taré, un fabulateur ou un menteur. Particulièrement si l’observation est troublante. L’astronome québécois Pierre Chasteney, qui n’a jamais rencontré une seule personne ayant rapporté des anomalies, déclarait lors d’une émission télévisée à laquelle nous participions que les témoins modernes de ces phénomènes voient dans le ciel ce que les gens du Moyen Âge prenaient pour des croix de feu. Très original, très Krupp et, surtout, particulièrement insultant pour les témoins. Jeter de la sorte un voile de discrédit sur l’ensemble de ces personnes est une attitude extrêmement répandue. Or, même les chercheurs scientifiques les plus obtus, qui, eux, se sont donné la peine d’explorer le phénomène, ont écarté toutes ces explications et demeurent avec un pourcentage fort intéressant de dossiers totalement inexplicables. Inexplicables en ce sens que les hypothèses sociopsychologiques n’ont pas été retenues. Ces dénigreurs, « experts » de la pensée humaine, n’hésitent pas un instant à tout expliquer par une théorie quelconque, même si elle ne s’appuie sur aucun fait.

106

Page 108: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Lorsque, le 8 novembre 1990, un immense ovni lumineux est demeuré immobile dans le ciel de Montréal au-dessus de la Place Bonaventure, des dizaines de témoins, dont les policiers François Lippée et Robert Masson ainsi que le photographe de La Presse Marcel Laroche, ont pu voir cette forme immense et ses lumières surplomber la ville. L’agent de la GRC Luc Morin a alors alerté les forces armées, qui ont dépêché un avion de chasse dans le secteur. Une analyse scientifique des photographies prises par Laroche a démontré que l’objet devait mesurer environ 540 m et se situer à un peu moins de 3000 m d’altitude. Des agents du gouvernement fédéral ont saisi les rapports de police, et plus aucune documentation officielle n’est disponible. Incluant les images qu’on présume avoir été recueillies par le pilote de l’avion de chasse, il va sans dire.

L’explication retenue encore à ce jour par les sceptiques est le reflet sur l’épaisse couche nuageuse des puissants projecteurs des grues situées au sommet d’un immeuble voisin. Or, le responsable des forces policières sur les lieux, Robert Masson, a fait éteindre ces projecteurs. L’observation s’est poursuivie et l’objet s’est déplacé lentement vers l’est de la ville pour être observé par d’autres témoins(7). Nous voulons bien que des témoins « soucoupisent » des reflets de projecteurs sur les nuages. Sauf s’ils sont éteints !

Les visiteurs ne semblent pas tester notre esprit scientifique, puisqu’ils n’offrent aucune occasion valable de les percevoir sous cet angle. C’est autre chose qu’ils visent, et cette autre chose ne sera jamais détectée par un microscope ou une solution chimique, pas davantage que par une analyse psychométrique d’une pathologie quelconque et réductrice qu’on finirait par inventer pour se débarrasser du problème.

Mais un fait demeure : si ces visiteurs d’un autre temps ou d’un autre espace existent, alors depuis le début, la balle est dans leur camp, et jusqu’à ce jour ils jouent nettement en solitaire, faisant fi de nos efforts d’y comprendre quelque chose, se faisant dès lors les complices du silence, voire du cynisme, qui donnent beau jeu aux dénigreurs de l’authenticité des anomalies aériennes et autres !

107

Page 109: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

[29]. Ergot du seigle, peyotl, amanite, la liste des produits naturels transformés en substances hallucinogènes est importante.

108

Page 110: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

CHAPITR

E 5

Il se passe quelque chose

Durant cette époque glorieuse, j’étais très mal à l’aise avec l’idée qu’on nous demande de dire des choses que

nous ne voulions pas dire et de taire les choses que nous voulions dire. Des gens demandaient : « Étiez-vous seuls

là-haut ? » Nous n’avons jamais donné de vraies réponses, et pourtant nous avons vu des choses, de très étranges

choses, et nous savons ce que nous avons vu. Nous ne pouvions en parler. Nos patrons étaient terrifiés par ces

scénarios de Guerre des mondes, de panique dans les rues, alors on se tenait tranquilles. De nos jours, on voit ces mêmes choses dans nos cauchemars ou dans les films,

et certaines d’entre elles sont très près de ce que nous avons vu.

Transcription d’une déclaration du sénateur et astronaute John Glenn sur Fraser USA-TV Show, le 6

mars 2001

Débat fascinant mais inutile

109

Page 111: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

La question des anomalies repose essentiellement sur des témoignages, dans certains cas sur des expériences tentées par des experts mais dont les résultats ont toujours été controversés. Cette controverse existe de toute manière dans presque tous les milieux scientifiques étudiant la manifestation de phénomènes dits normaux. Quoi qu’il en soit, à ce jour, aucun chercheur n’a fait la preuve que ces anomalies sont authentiques et qu’elles appartiennent à notre réalité. Mais également, à ce jour, aucun chercheur n’a fait la preuve scientifique et définitive que ces phénomènes ne sont que des illusions et qu’elles appartiennent à notre imaginaire.

C’est pourtant ce que pensent des millions de gens, qui sont très satisfaits de cette explication. Ils en sont satisfaits parcequ’i ls sont rassurés. L’esprit humain compose fort mal avec l’incertitude qui creuse une large cavité dans le sol instable du connu. L’inconnu devient alors un adversaire imprévisible, impossible à combattre, insaisissable, et provoque un malaise permanent avec lequel l’esprit humain refuse de transiger. Puisque l’inconnu est de substance immatérielle, indéfini et sujet à grande caution, il est alors plus simple de le rejeter, tout comme s’il n’existait pas.

Le débat sur l’authenticité des anomalies est donc très rare dans notre société, puisqu’on ne parle pas de ces choses-là ; mais quand il existe, il est cynique et féroce et s’apparente aux débats religieux et politiques, puisque c’est un débat d’idées à fortes conséquences. Les émotions surgissent presque violemment[30]. Il existe bien des faits qui sont utilisés pour démontrer que les anomalies existent, et il existe bien des faits pour démontrer qu’elles n’existent pas. Pour celui qui s’intéresse de près à ces débats, il est clair que le match est nul. C’est un débat fascinant en soi mais pas très utile à la société, qui préfère ne pas en parler et ne rien entendre.

La question des anomalies relève donc pour le moment du domaine des opinions, des croyances. On croit qu’ils

110

Page 112: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

existent, on croit qu’ils n’existent pas. Par contre, l’argument le plus fréquent contre l’existence de visiteurs extraterrestres est à ce point simpliste qu’on a envie de pleurer : « Moi, je n’en ai jamais vu. Je le croirai quand j’en verrai. » En fait, ce n’est ni une croyance ni une opinion, et encore moins un argument. C’est une remarque insipide et infantile, et tellement répandue qu’on a l’impression très nette de traiter avec des enfants qui ne sont pas très allumés.

Pour les véritables chercheurs qui, en toute honnêteté, essaient de démontrer la possible nature réelle de ces anomalies – ce qui, nous le répétons, est loin d’être réalisé –, le fait d’y croire ou pas n’a aucune importance. Ils font tout ce qu’ils peuvent pour découvrir ce qui en est, et il n’y a que cela qui compte. Nous avons rencontré de multiples chercheurs sérieux dans ce domaine, qui disaient ne pas être de fervents croyants. Ils projettent une image quelque peu différente de celle des chercheurs plus conventionnels. On a l’impression de se trouver en face de policiers inquisiteurs, déterminés à trouver le coupable, parce qu’ils ont l’intime conviction qu’un crime a été commis. Nous avons requis leur position. Voici l’essentiel condensé de toutes leurs réponses.

Si j’y crois ? Rien n’est tout blanc ni tout noir dans ces dossiers. Ce qui m’intrigue, c’est qu’au moment où on croit détenir un élément de preuve dans un sens ou dans l’autre, un fait nouveau relance la course aux hypothèses... Nous sommes constamment confrontés à une évolution du caractère des anomalies. Rien n’est tout droit ou linéaire, tout semble nous conduire vers une structure qui défie nos paramètres traditionnels...

Bien honnêtement, il serait plus simple et plus facile pour moi de jeter tout cela aux ordures et de passer à autre chose. Comme vous le savez, il n’existe aucune subvention pour ce genre de recherches, c’est du bénévolat absolu et qui n’est pas sans risque. Nous sommes montrés du doigt et passons pour de petits rigolos, mais enfin, c’est fascinant et nous ne sommes pas encore prêts à jeter la serviette...

111

Page 113: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Chose certaine, si un jour nous parvenons à démontrer la réalité finale de ces phénomènes, la science tout entière, la sociologie, la philosophie et même les religions devront tous refaire leur devoir depuis le début ! C’est sans doute inconsciemment pour cette raison qu’il y autant de résistance. Vu sous cet angle, nous avons tout à perdre à démontrer que ces phénomènes existent(1) !

Voilà donc pourquoi tant de gens ne font pas que croire en la non-existence de ces anomalies : ils ne veulent pas que cela existe et, dès lors, ne veulent surtout pas y croire !

Les gens ont-ils besoin de croire en quelque chose ? À l’opposé, vous pourriez dire avec un raisonnement assez juste que d’y croire est de la même eau. Vous y croyez parce que vous voulez y croire – I want to believe[31] – et vous voulez que cela existe. C’est une attitude aussi butée que de ne rien vouloir entendre sur ce sujet. C’est probablement vrai, à cette différence près qu’il y a une énergie directrice dans la volonté de croire qu’on ne retrouve pas dans le déni. En d’autres termes, celui qui ne veut rien entendre ne fera aucun effort, alors que celui qui veut tout savoir, parce qu’il est convaincu, produira les efforts nécessaires pour découvrir les éléments essentiels à une saine recherche.

Cette énergie directrice ouvre des portes qui sont fondamentales à la recherche, elle stimule à la fois le corps intellectuel et le corps émotionnel de l’individu, alors que le refus de croire est statique, frôle l’indifférence froide qui, par définition, ne génère absolument rien. La volonté de croire est une attaque profondément active qui, un jour peut-être, pourrait conduire à des découvertes fort intéressantes, alors que le refus de croire est une défense profondément passive qui stabilise le statu quo : ne rien faire, donc ne rien découvrir, donc maintenir le mythe que rien de tout cela n’existe parce qu’il n’y a aucune preuve !

112

Page 114: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Cela dit, on prétend que les gens ont besoin de croire en quelque chose, et cet argument vient défendre la position voulant que ceux qui croient en l’authenticité des anomalies ne font que croire en cela, comme d’autres croient en Dieu. Ce ne sont donc que des croyances.

Il y a du vrai dans tout cela, mais ne négligeons pas le fait que le phénomène des croyances n’appartient pas qu’aux « illuminés ». Le Recueil des croyances, qui domine notre existence, n’est pas l’apanage des gogos. Nous avons tous un Recueil des croyances extrêmement volumineux. Ceux qui prétendent ne croire en rien ont tout autant de croyances, sous forme de non-croyances, que les autres. Ne pas croire en Dieu, c’est croire au néant ; ne pas croire aux extraterrestres, c’est croire en la stérilité de l’univers ou en l’impuissance d’éventuelles civilisations à dépasser notre niveau technologique. Ce sont tout autant de croyances qui, selon l’adage, rassurent l’individu. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, n’est-ce pas ? Les gens ont besoin de croire en quelque chose pour se rassurer ; ils croient en Dieu et dans les anges pour se rassurer ; ils croient en la vie après la mort pour se rassurer : ils en ont besoin. Si tel est le cas, croire au néant est également une manière de se rassurer, croire que nous sommes les maîtres de l’univers, les seules créatures intelligentes est également une bonne façon de se rassurer, vous ne pensez pas ?

Par extension, refuser de croire l’un ou l’autre est aussi une façon de se rassurer, de se protéger. La thèse que nous défendons dans cet ouvrage affirme que les anomalies appartiennent à un domaine beaucoup trop sensible, beaucoup trop lourd de conséquences sur toutes les sphères de l’activité humaine, si elles sont réelles, pour qu’on se permette d’y croire et que, de là, de nombreuses personnes vont davantage préférer ne pas vouloir y croire, ce qui est très différent...

Dans une entrevue radiophonique à CKCV, vers la fin des

113

Page 115: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

années 1960, le scientifique Claude Frémont de l’Université Laval disait : « En tant que scientifique, je ne crois pas aux miracles de Lourdes ou de Fatima, mais en tant que catholique fervent, j’y crois ! » Allez comprendre cela ! C’est pourtant simple à expliquer. Un scientifique peut croire en Dieu et manier des éprouvettes pour connaître l’origine naturelle de la vie. Dieu n’est pas tabou, il a un permis de séjour dans l’esprit cartésien, il est toléré – de nombreux mouvements religieux ayant une fondation solide et bien établie depuis très longtemps –, mais les fantômes ? les ovnis ? les télépathes ? Ils sont persona non grata et refoulés aux frontières.

Ces anomalies souffrent de persécution, un peu à l’image des préjugés entretenus par d’indécrottables racistes ou sexistes. La collectivité préfère ne pas parler des anomalies, donc ne pas y croire et, mieux encore, les ignorer totalement ! Ce faisant, aucune recherche sérieuse n’est effectuée et dans le cas contraire, elles ne sont pas cautionnées et sont répudiées, entraînant dans leur sillage

de mort le ou les chercheurs coupables d’hérésie scientifique. Dans ce domaine, rien n’a changé depuis qu’en 1950 on n’hésitait pas à chasser un Noir des toilettes réservées aux Blancs, c’était la norme : rien n’a changé depuis 1349 alors qu’on condamnait et répudiait toute pratique mettant la croyance de l’Église en péril[32].

Cet ouvrage ne changera rien à rien. Un à un, les non-croyants pourraient devenir croyants, mais cela ne modifierait pas l’énorme masse critique qu’il faut atteindre pour provoquer un changement majeur et stable au sein de la grande opinion. Briser ce formidable mur de résistance est une tâche colossale, d’autant plus que les petites brèches se referment hermétiquement dès qu’un hurluberlu se présente avec sa religion ufologique ou ses prophéties de fin du monde provenant du commandant d’un vaisseau spatial qui s’est posé

114

Page 116: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

dans sa cour arrière[33].

Concernant l’anomalie très particulière des visiteurs d’un autre monde, tout repose sur la fameuse question des mondes habités. Si on se base sur les résultats de l’« écoute électronique » que nous faisons sur les conversations qui se déroulent dans l’espace, force est d’admettre que nous ne sommes pas un auditeur compétent. En 1946, Enrico Fermi et Michael Hart en ont déduit – c’est le paradoxe de Fermi – que si personne ne répond, c’est que personne n’est là pour répondre à nos messages ou pour nous en expédier un. D’ailleurs, si vous plongez votre main dans un lac immense et que rien ne vous mord les doigts, c’est qu’il n’y a rien qui vit dans ce lac, c’est bien connu !

Puis, quelque chose s’est produit en 1961, soit très peu de temps après la mise en place du programme SETI. Un certain Sebastian von Hoerner(2) a émis l’hypothèse que les civilisations extraterrestres n’avaient peut-être pas le goût de nous parler ou même la capacité de comprendre notre civilisation. Nos doigts ne sont pas appétissants !

Ensuite, ce fut la fameuse équation de Drake[34], émise par Frank Drake(3). Ici, on confirme qu’il y a de la vie dans le lac, mais que cette main immergée n’a aucun attrait. On avance ! Puis, on fait un saut dans les années 1980 alors que W. Newman et Carl Sagan, tout comme le fera Michio Kaku vingt ans plus tard, émettent l’hypothèse que nous sommes trop immatures, trop insignifiants pour eux. Et si on apprenait à pêcher avec de vrais appâts, cette fois ?

Quoi qu’il en soit, avec le temps, les idées jaillissent au rythme de l’évolution de l’Encyclopédie des connaissances et du savoir et, bien sûr, du Recueil des croyances. Milan M. Cirkovic, astronome de Belgrade, et Robert Bradbury, de chez Aeiveos Corp à Seattle, pensent que SETI est dépassé et que si des civilisations extraterrestres supérieures existent, elles

115

Page 117: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

évoluent vers l’extérieur des galaxies, et ce, pour des raisons plutôt complexes qu’ils ont élaborées à partir de leur compréhension de ce qu’il est convenu d’appeler la ZHG, soit la zone habitable galactique. Et maintenant, on parle de l’hypothèse de la Terre rare voulant que les conditions très exceptionnelles qui auraient été, dit-on, à l’origine de la vie complexe sur Terre sont telles qu’on peut supposer que la vie intelligente est rarissime dans l’univers. Il y a un nom pour cela aussi, c’est de l’anthropocentrisme, ou, en termes plus crus, quand l’homme pense qu’il est le centre de l’univers, comme autrefois le croyaient les scientifiques persuadés que la Terre était plate et que le Soleil orbitait autour d’elle.

Et tout est là. L’option que propose la croyance que rien d’autre n’existe que ce qui est connu est passablement déprimante. Il n’y a donc pas de vie intelligente dans l’univers autre que la nôtre. Si c’est le cas, Dieu n’existe effectivement pas, sans quoi Il serait stupide d’avoir créé tout cela pour quelques tarés qui n’ont rien d’autre à penser qu’à eux-mêmes. Il n’y a donc pas de vie après la mort, c’est le néant de Sartre, le silence et la non-conscience. Autant continuer à ne penser qu’à nous-mêmes et à nous entretuer à qui mieux mieux. Il n’y a que ce que nous connaissons, et rien d’autre. Rien. Que des taxes, du boulot, du stress et des emmerdes, des enfants pour leur léguer tout cela et une planète déglinguée qui, tôt ou tard, va nous péter entre les mains à force d’être vampirisée.

Personnellement, nous n’y arrivons pas ! Sans doute à cause de notre Recueil des croyances (nous en avons un aussi !). Et lui dit que nous ne sommes pas seuls et que notre essence survit à la dégradation du corps physique, tout comme Lavoisier disait que « rien ne se perd, rien ne se crée... » Notre Recueil affirme – comme s’il le savait – que nous sommes visités, voire contrôlés jusque dans une certaine mesure, par des êtres qui préfèrent ne pas se montrer, pour un tas de raisons que

116

Page 118: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

nous partagerions sans doute si nous étions à survoler une planète peuplée par des... enfin... des humains dont le stade d’évolution du jugement et de la compassion ne serait pas très avancé merci.

Notre Recueil des croyances dit : « La balle est dans leur camp ! Elle y a toujours été. » Nous proposons au lecteur sceptique un exercice pénible. Faire l’admission temporaire que les anomalies constituent bel et bien une réalité présente. Faire l’admission notamment – temporaire une fois de plus – que nous sommes visités par des entités supérieures qui nous sont étrangères. Cela fait, tenter d’expliquer leur comportement. Le fait qu’ils ne se révèlent pas de façon massive. Si cet exercice l’amène à la conclusion que nous n’en valons pas assez la peine, ce sera un grand exercice d’humilité accompli. Et dans ce cas, rien n’est encore perdu.

Nous n’avons qu’un seul but avec cet ouvrage : permettre à ceux qui ne croient pas en la réalité des anomalies, ou de certaines d’entre elles, de comprendre le pourquoi de leur position et d’y penser, de s’y arrêter un instant. Simplement un tout petit instant et, qui sait, peut-être, admettre qu’au fond ils préfèrent que tout cela n’existe pas et que le monde dans lequel ils évoluent doit être exactement celui qu’ils sont en mesure de voir et de connaître, et pas davantage. Pour se protéger !

Une série troublante de commissions Avec un certain humour, Andréa, dans notre introduction, rappelait à son sceptique de mari que personne ne va se poser de questions sur l’existence du père Noël ou de Batman. Parce que, hormis les tout petits enfants, personne n’a jamais cru à leur existence. Personne ayant toute sa tête n’a jamais alerté l’opinion publique pour nous mettre en garde contre les envolées du gros bonhomme la veille de Noël, pas plus que

117

Page 119: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

personne ne s’est plaint des atterrissages spectaculaires de Batman ou de Spiderman sur le toit de sa résidence. Mais surtout, et c’est le plus important, personne n’a tenu de commissions d’enquête scientifiques, militaires ou civiles sur l’existence de ces personnages de fiction. Parce que précisément, cela tombe sous le sens, ces personnages n’existent pas. Par contre, les commissions d’enquête sur les ovnis et même les enlèvements extraterrestres sont légion. Pourquoi, si, tout comme ces contes pour enfants, ils n’existent pas ? Y a-t-il plusieurs types de non- existence ?

Qu’importe ce que c’est, depuis 1947, il se passe quelque chose que personne n’arrive à expliquer convenablement.

Le rapport Condon Pourquoi revenir sur cette vieille histoire des années 1970 ? demanderont certains. Comme Jérôme Beau(4) le souligne, parce que la commission scientifique d’études sur les ovnis dirigée par le Dr Edward U. Condon est à ce jour la seule étude officielle publique ayant jamais existé. C’est elle qui a donné le ton négatif et méprisant à l’ensemble de la recherche scientifique sur les ovnis, et ce, malgré les vives critiques dont elle a été l’objet, critiques provenant tant de l’intérieur de la commission que de l’extérieur.

Au Michigan, du 14 au 29 mars 1966, des dizaines de témoins et plus de douze policiers en service font une description très claire et remarquablement précise de l’observation de plusieurs objets métalliques brillants dans le ciel et au ras du sol. L’affaire est confiée au projet Blue Book, l’organisme d’enquête sur les ovnis de l’armée de l’air américaine. Une explication (d’un seul des rapports) parle de gaz des marais. La presse s’empare de l’affaire et ridiculise l’explication. Le public

118

Page 120: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

est furieux et des membres du Congrès s’inquiètent. Parmi eux, Gerald Ford, qui deviendra plus tard président des États-Unis. Avec d’autres, il exige qu’une commission privée étudie ce qu’est vraiment le phénomène ovni. L’USAF confiera ce rôle à l’Université du Colorado sous la direction du Dr Edward U. Condon.

En 1969, la presse mondiale prend connaissance du rapport final de la commission Condon sur les ovnis. Rappelons qu’elle est encore à ce jour la seule et unique étude scientifique à avoir été commandée par un organisme gouvernemental officiel, dans ce cas l’armée de l’air des États-Unis. À la suite des conclusions de l’enquête, l’armée de l’air fermera son groupe de recherches, le Blue Book, et d’un seul ton la communauté scientifique estimera la question des ovnis réglée de manière définitive. Le secrétaire de la commission était un certain Robert Low. Voici un aperçu des conclusions du rapport :

Aucun cas d’ovni rapporté, enquêté ou évalué par l’Air Force n’a jamais montré un signe de menace pour notre sécurité nationale.

Il n’existe aucune preuve soumise à l’Air Force ou découverte par elle que

les observations classées comme « non identifiées » représentent des développements technologiques ou des principes dépassant la connaissance scientifique moderne.

Il n’existe aucune preuve que les observations classées comme « non identifiées » soient des véhicules extraterrestres.

La conclusion générale du rapport, remis le 1er janvier 1969 et rédigé par Condon, est la suivante :

Il a été démontré que 90 % des rapports d’ovnis sont dus à des phénomènes connus. L’étude des ovnis pendant les vingt et une années précédentes n’a rien ajouté aux connaissances scientifiques. Une étude extensive ultérieure des ovnis ne peut probablement pas être justifiée pour

119

Page 121: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

faire progresser la science.

Comme rien n’est dit sur les 10 % de cas jugés impossibles à expliquer d’aucune manière par les membres de la commission, les critiques viennent de partout, de tous les milieux, même les plus conservateurs, sous forme d’articles d’hommes de science et d’experts dans des revues spécialisées comme le Scientific Research, l’American Journal of Physics, Physics today, ou de propos incendiaires lors de conférences au symposium de l’AAAS[35], tenu à Boston en décembre 1969.

Mais c’est l’article du journaliste John G. Fuller, dans le magazine

Look du 14 mai 1968 et finalement dans son ouvrage publié en 1969(5), qui fera le plus de tort à la crédibilité des travaux entrepris par la commission. Fuller raconte alors, entre autres, ce qu’est l’histoire du mémo de Robert Low.

Une fois les travaux en route, l’enquêteur en chef de la commission, Roy Craig, effectuera une recherche dans les archives pour éventuellement retracer son historique. Il mettra alors la main sur ce qu’il est maintenant convenu d’appeler « l’infâme mémo de Low ». Il en parlera à plusieurs membres de la commission. Leurs réactions seront fortes et la colère de Robert Low débouchera sur des renvois. Et pour cause. Voici le contenu intégral de ce mémo rédigé dans les mois précédant la formation de la commission. Les commentaires en italique ainsi que les notes de bas de page sont de nous (dans les autres transcriptions à venir également). Lisez bien attentivement.

Le mémo Low

MÉMO À : E. James Archer et Thurston E. Manning[36] DE : Robert J. Low[37]

120

Page 122: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

SUJET : Quelques réflexions sur le Projet OVNI

Jim et Ted,

J’ai examiné le Projet OVNI et parlé à un certain nombre de personnes. Voici quelques réflexions sur le sujet.

Branscomb[38] est farouchement contre. Gordon Little croit que ce serait un désastre. George Benton est tout aussi négatif. Leurs arguments réunis se traduisent ainsi : pour entreprendre un tel projet, on devra l’approcher objectivement. C’est-à-dire que nous devrons admettre la possibilité que des choses telles que les ovnis existent. Il n’est pas respectable de donner une considération sérieuse à une telle possibilité. (Low considère donc que l’hypothèse de base doit être réfutée dès le départ, avant même qu’elle soit analysée.)

Les croyants restent des marginaux. Branscomb a suggéré que l’on

devrait aller jusqu’à considérer la possibilité des soucoupes, si certaines des observations sont vérifiées, et dire qu’elles se comportent suivant un ensemble de lois physiques qui nous sont inconnues. Or, le simple fait d’admettre ces possibilités, ne serait-ce qu’en tant que possibilités, nous cloue au pilori, et nous perdrions plus en prestige dans la communauté scientifique que nous ne pourrions gagner à entreprendre l’investigation. (Le prestige l’emporte sur les résultantes de l’étude.)

Little a indiqué que l’on fait parfois ce genre de choses s’il y a un vrai besoin national. Vous le faites en dépit des conséquences adverses éventuelles. (Donc, il est normal de trafiquer les faits lorsque la sécurité nationale est en jeu !) Mais, dans ce cas, il n’y a pas de réel besoin national. Branscomb compare la situation à Rhine[39] et l’étude ESP[40] à Duke.

Walters Roberts [41], d’un autre côté, milite beaucoup pour

notre participation à ce projet. Il a essayé d’avoir Will Kellogg, qui est directeur associé du NCAR[42] pour le Laboratoire des sciences atmosphériques. Kellogg est très intéressé et l’a presque fait. Il pense cependant qu’il a été trop impliqué pour le faire. Walt espère beaucoup que nous le ferons. Il dit avoir des informations selon lesquelles Colorado est vraiment le premier choix de l’Air Force, que les autres n’ont pas été approchés et qu’ils n’ont donc pas refusé. Il pense, contrairement à Little, qu’il y a un besoin très urgent de le faire, et il pense que nous gagnerions beaucoup de faveur dans les cercles appropriés en entreprenant un service nécessaire de manière critique. Il dit que nous

121

Page 123: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

devons le faire correctement – objectivement et de manière critique – et éviter la publicité et tous ces genres de choses, et qu’avoir le projet ici ne nous classerait pas dans la catégorie des scientifiques excentriques. (Roberts fera peut-être pencher la balance vers un peu plus d’objectivité !)

Branscomb dit qu’il serait préférable que l’Académie nationale passe

un contrat avec l’Air Force, puis qu’elle nous verse ensuite l’argent pour effectuer le travail. Il pense que cela aurait meilleure allure ainsi, et je suis d’accord. Il y a cependant des mesures similaires qui accompliraient à peu près la même chose, c’est-à-dire avoir un groupe très distingué de consultants et/ou de conseillers ayant un comité à l’Académie, auquel serait soumis notre rapport final.

L’analogie avec ESP, Rhine et Duke n’est valable qu’en partie. L’étude de Duke fut réalisée par des croyants qui, après avoir fini, ne convainquirent pratiquement personne. Notre étude serait menée presque exclusivement par des non-croyants qui, bien que ne pouvant prouver un résultat négatif, pourraient probablement apporter une masse impressionnante d’éléments selon lesquels il n’y a aucune réalité dans les observations. (C’est Robert Low et non Walter Roberts qui sera chargé des travaux. Ce qu’il veut est exprimé clairement ici : « il n’y a aucune réalité dans les observations », une conclusion proposée avant qu’un seul dossier soit étudié.)

Le truc consisterait, je pense, à décrire le projet de manière que, pour

le public, il apparaisse comme une étude totalement objective mais que, pour la communauté scientifique, il présente l’image d’un groupe de sceptiques essayant de faire de leur mieux pour être objectifs mais n’ayant pratiquement aucun espoir de trouver une soucoupe. (Le truc ? Quel truc ? Pour que le public croit que tout est mené de manière rigoureuse mais de sorte que leur prestige ne soit pas atteint aux yeux de leur communauté ?)

Une manière de procéder serait de mettre l’accent sur les enquêtes, non pas sur le phénomène physique, mais plutôt sur les gens qui font les observations – la psychologie et la sociologie des personnes et des groupes signalant avoir vu des ovnis. Si l’accent était mis là-dessus, plutôt que sur l’examen de la vieille question de la réalité physique de la soucoupe,

122

Page 124: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

je pense que la communauté scientifique capterait rapidement le message. (Quel message ? Que les témoins sont farfelus ? Sans tenir compte des faits mesurables ? Ce type, Robert Low, nous le rappelons, sera chargé des travaux présumément scientifiques de la commission, celle qui par son rapport mettra un terme définitif aux activités de l’USAF en matière d’enquêtes sur les ovnis !)

Il n’y a aucune autre raison, me semble-t-il, de faire cela. Excepté éventuellement dans un domaine comme la météorologie optique, je ne peux imaginer un document sortant de l’étude qui puisse être publiable dans une revue de sciences physiques prestigieuse. Je peux imaginer assez facilement, cependant, que des psychologues, des sociologues et des psychiatres puissent très bien produire des publications savantes comme résultat de leurs investigations sur les observateurs de soucoupes. (Des publications savantes pour discréditer les témoins ? Et cela avant même que les travaux aient débuté ? Voilà donc la source du fameux modèle sociopsychologique des dénigreurs !)

Je n’ai pas, bien sûr, entendu l’histoire présentée par les gens de l’Air Force. Cela a eu lieu le mercredi 10 au matin. Ed Condon[43] et Will Kellogg l’ont entendue, cependant, et ils disent que le projet est présenté sous un jour très raisonnable.

Il est prématuré d’avoir une opinion très tranchée, mais je suis enclin

à penser à cette première étape que, si nous mettons bien les choses au point, que nous prenons la peine d’impliquer les gens appropriés et que nous

réussissons à présenter l’image que nous voulons présenter à la communauté scientifique, nous pourrions réaliser le travail à notre avantage. Au minimum, il ne devrait pas être rejeté. (Si nous mettons les choses au point, avec le bon monde, nous ne passerons pas pour des idiots, ce qui serait le cas si nous étions objectifs ! C’est ce que nous comprenons !)

Ce mémo a fait scandale ! Plusieurs sceptiques le défendent en affirmant qu’il n’a jamais été lié directement au mandat de la commission Condon. Le mémo non, mais Robert Low très certainement, et a fortiori son attitude, sa

123

Page 125: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

perception mais surtout son style de gestion des travaux de la dite commission.

Depuis quand les résultats d’une recherche scientifique doivent-ils être manipulés de telle sorte que ceux qui la commandent soient satisfaits et ceux qui la font soient respectés et bien payés par eux ? Depuis toujours ? Très fréquemment ? Rarement ? Jamais ?

Notez que David Saunders[44], un des membres de la commission Condon qui prit connaissance du mémo de Low, devint par la suite le plus ardent défenseur de la question des ovnis et monta la base de données la plus exhaustive qui ait jamais existé : la UFOcat. Norman Levine, docteur en ingénierie à l’Université de l’Arizona, membre également de la commission, prendra également connaissance du mémo. Ils seront tous les deux renvoyés. C’est alors que Saunders, Levine ainsi que James E. Macdonald[45], Allan Hynek et Mary Louise Armstrong[46] se réuniront pour élaborer une étude faisant contrepoids à la commission Condon.

Toutefois, rien de tout cela ne modifiera la pensée scientifique moderne, qui s’est rassurée avec les conclusions du rapport Condon, faisant fi des critiques, sachant que son grand Recueil des croyances était maintenant protégé. Le mémo sera rendu public trop tard. La presse ne tiendra compte que du rapport final de la commission.

Voici la lettre de démission de Mary Louise Armstrong, adressée à

Edward U. Condon. Dans celle-ci, « Bob » n’est autre Robert Low.

Cher docteur Condon,

Étant donné qu’il n’échappe pas à l’équipe du programme sur les ovnis, ni à vous-même, que nous sommes plongés dans un dilemme en raison des dissensions et du découragement qui règnent parmi nous depuis ces deux dernières semaines, il me semble nécessaire d’examiner

124

Page 126: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

ce qui, à mon avis, a été la cause première des problèmes qui existent. J’espère sincèrement que le programme se poursuivra désormais sur des bases différentes, que la communication entre vous-même et votre équipe s’améliorera notablement, et que cette étude aboutira comme nous le voulons tous, c’est-à-dire à un rapport final dont chacun sera satisfait.

Il me semble que tous les membres du programme doivent, dans une certaine mesure, partager la responsabilité de la situation actuelle, même si c’est simplement pour ne pas vous avoir informé plus tôt de nos appréhensions. Cependant, je pense fermement que si la personne administrant directement et quotidiennement ce programme n’avait pas été Bob, nous n’en serions pas là [...] Dès le début, son attitude a été négative. Je ne pense pas que lui-même en conviendrait, mais je pense que toute l’équipe serait d’accord sur ce point. Bob s’intéressait aussi peu que possible aux observations sur lesquelles nous travaillions, ne lisait pratiquement pas nos travaux, n’en discutait pas avec nous. À un certain stade d’avancement, nous étions convenus que plusieurs d’entre nous liraient systématiquement une série donnée d’observations, puis se réuniraient pour faire le point. On espérait ainsi faire naître une discussion significative sur le contenu des notifications, si contenu il y avait. Bob en élimina quelques-unes, mais, à ma connaissance, il ne les lut pas vraiment et il ne nous encouragea jamais à tenir les discussions qui étaient envisagées. C’était pourtant à lui, le coordonnateur du programme, qu’il revenait de prendre les initiatives propres à le mener à bien. De plus, une grande partie de ce dont je parlerai plus loin concerne directement ce qui peut ou ne peut pas être dit au sujet des notifications. Pour moi, Bob a passé beaucoup trop de temps à se préoccuper du langage à employer pour la rédaction du rapport final, évitant ainsi très adroitement de se prononcer clairement sur le problème des ovnis. D’un autre côté, il n’a passé que très peu de temps à étudier les données sur lesquelles il allait baser ses conclusions [...]

Docteur Condon, je crois avoir suffisamment abusé de votre temps,

et je terminerai maintenant en vous présentant ma démission du poste d’adjointe administrative du programme ovni [...]

En terminant, voici quelques déclarations d’Edward Uhler

Condon.

Mon inclinaison en ce moment est de recommander que le

125

Page 127: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

gouvernement sorte de ces affaires. Mon attitude actuellement est qu’il n’y a rien là-dedans (ajoutant avec un sourire), mais je ne suis pas supposé atteindre une conclusion avant une autre année. (Il n’avait pas à le faire, son secrétaire s’en est fort bien chargé !) (Devant la fraternité scientifique Sigma X. Star Gazette d’Elmira, mai 1968.)

Je suis presque enclin à penser que de telles études devraient être interrompues, à moins que quelqu’un n’arrive avec une nouvelle idée sur la manière d’approcher le problème [...] Le XXIe siècle pourrait mourir de rire en regardant en arrière les nombreuses choses que nous avons faites. Cela (l’étude sur les ovnis) pourrait en être une. Je tiens à recommander dès maintenant que le gouvernement abandonne l’affaire. Je suis quant à moi persuadé qu’il n’y a rien là-dedans. Mais je ne suis pas censé déposer mes conclusions avant un an encore. Peut-être que l’étude des phénomènes d’ovnis pourrait être valable pour les groupes qui s’intéressent aux phénomènes météorologiques. (Rocky Mountain News, mai 1968.)

Ceux qui éditent des livres sur l’ufologie et les enseignants qui permettent à

leurs élèves de s’intéresser à cette pseudo-science devraient être fouettés sur la place publique et bannis à jamais de leur profession. (Source inconnue.)[47]

Cette dernière petite perle illustre notre propos tout entier. Quand on a le goût de fouetter les chercheurs de l’étrange sur la place publique, c’est qu’on regrette l’abandon des belles méthodes de l’Inquisition !

Le panel Sturrock Trente ans plus tard, en décembre 1996, Laurence Rockefeller du Fonds LSR, celui-là même qui permit à John E. Mack de mettre sur pied le PEER, invite le professeur Peter Sturrock, physicien et astrophysicien de l’Université Stanford(6), à déterminer le « statut de notre compréhension globale du problème posé par les signalements d’ovnis ». Les deux hommes s’entendent sur le fait que le phénomène ovni est méconnu et sème plus de confusion qu’autre chose.

126

Page 128: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Sturrock estime alors que ce problème ne peut être résolu que par une investigation scientifique ouverte, professionnelle et étendue, et qu’un préalable essentiel à cette recherche est un apport substantiel de scientifiques intéressés.

Rockefeller, son collègue M. Henry Diamond et le professeur Peter Sturrock mettent sur pied un atelier au cours duquel des ufologues reconnus vont rencontrer un panel de huit ou neuf scientifiques afin de se concentrer sur les preuves physiques associées aux rapports d’ovnis. Du 30 septembre au 3 octobre 1997, l’atelier s’organise au Pocantico Conference Center de Tarrytown, dans l’État de New York, puis du 28 au 30 novembre 1997 à San Francisco.

Pour l’assister dans ses travaux, Sturrock fait appel aux personnalités suivantes : le Dr Thomas E. Holzer du High Altitude Observatory of the National Center for Atmospheric Research à Boulder dans le Colorado, le Dr Robert Jahn, professeur au Aerospace Engineering de Princeton, le Dr

David E. Pritchard, professeur de physique au Massachusetts Institute of Technology[48], le Dr Harold E. Puthoff, directeur de l’Institute for Advanced Studies à Austin au Texas, le D r Yervant Terzian, professeur d’astronomie et président du Astronomy Department à l’Université de Cornell, et le Dr Charles R. Tolbert, professeur d’astronomie à l’Université de Virginie. M. Henry Diamond, de Washington DC, doit assurer la portion administrative et MM. Puthoff et Pritchard sont désignés comme modérateurs durant les sessions d’études.

Sept enquêteurs ufologues expérimentés sont requis pour passer en revue des catégories spécifiques de preuves. Le Dr

Richard F. Haines de Los Altos (Californie) est chargé de l’examen des éléments photographiques et des anomalies

127

Page 129: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

d’équipements aériens ; le Dr Illobrand Von Ludwiger de Feldkirchen-Westerham (Allemagne) discute des preuves obtenues par radar ; le Dr Mark Rodeghier du Centre pour les études sur les ovnis de Chicago (fondé par le Dr Allan Hynek) traite des anomalies de moteurs d’automobiles ; M. John F. Schuessler de Houston discute des blessures sur les témoins ; le Dr Erling Strand de Ostfeld (Norvège), quant à lui, présente des éléments impliquant des enregistrements vidéo et des données spectroscopiques ; le Dr Michael D. Swords, professeur au Département de science des études générales à l’Université du Michigan de l’Est, discute des anomalies inertielles ; le Dr Jacques Vallée de San Francisco présente des estimations d’énergie et discute en plus des éléments matériels ; M. Jean-Jacques Velasco du CNES de Toulouse (France) présente des éléments concernant des événements radars, des traces au sol et des dommages à la végétation.

Les éléments présentés à l’atelier sont étudiés par le panel d’étude scientifique comprenant le Dr Von R. Eshleman, professeur émérite d’ingénierie électrique à l’Université de Stanford, Thomas E. Holzer, déjà nommé, le Dr J. R. (Randy) Jokipii, professeur des régents de sciences planétaires et d’astronomie à l’Université de l’Arizona à Tucson, le Dr

François Louange, directeur responsable de Fleximage à Paris (France)[49], le Dr H. J. (Jay) Melosh, professeur de science planétaire à l’Université de l’Arizona à Tucson, le Dr

James J. Papike, directeur de l’Institut de météoritique et professeur des sciences de la Terre et planétaires à l’Université du Nouveau- Mexique à Albuquerque, le Dr

Guenther Reitz du Centre aérospatial allemand, Institut pour la médecine aérospatiale à Cologne (Allemagne), Charles Tolbert, professeur d’astronomie de l’Université de Virginie, et le Dr Bernard Veyret du Laboratoire de bioélectromagnétique de l’Université de Bordeaux (France). Eshleman et Holzer

128

Page 130: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

agissent à titre de coprésidents de ce panel. Tous de petits rigolos, n’est-ce pas ?

Les observations du panel sont les suivantes :

Le problème des ovnis n’est pas simple à résoudre, et il ne semble pas y avoir de réponse universelle à ce sujet. Dès que des événements inexpliqués se produisent, il existe une possibilité pour le monde scientifique d’apprendre quelque chose de nouveau (tout le contraire du rapport Condon). Ces recherches devraient alors s’articuler autour des dossiers incluant à la fois les témoignages crédibles assortis de preuves physiques[50] (tout le contraire du rapport Condon). Un rapport étroit entre les organisations ufologiques et la communauté scientifique devrait être établi, et l’ensemble de la recherche gagnerait à être chapeauté par une institution (tout le contraire des propos d’Edward U. Condon). Un bon exemple en ce sens est le GEPAN/SEPRA du CNES en France, soit le Centre national d’études spatiales, qui, depuis 1977, travaille de manière modeste mais très efficace. Nous avons constaté que certains rapports d’observations d’ovnis sont associés à l’irradiation des témoins, un élément qui devrait être soumis à la communauté médicale.

Le comité d’experts fait également savoir que leur analyse du rapport Condon les amène à prendre une position différente : « Contrairement aux recommandations de l’époque, la technologie et l’avancement des connaissances en 1997 font que l’étude sur les ovnis doit être rétablie. »

Malgré les espoirs maintenus par l’ensemble de la communauté ufologique à la suite du dépôt officiel du rapport Sturrock, rien n’a changé, et pourtant aucun contre-argument n’est venu s’opposer à ses recommandations. Les rapports Condon et Sturrock ne sont certes pas les premiers, les seuls ou les derniers. Cela démontre au moins que des esprits scientifiques sont concernés par le problème des ovnis, et qu’aucune explication universelle n’existe, et qu’il est ridicule de qualifier ce problème d’inexistant ou de fantaisie de l’esprit. Il se passe quelque chose de très sérieux.

129

Page 131: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Le jury Robertson L’extrait d’article qui suit provient du site www.rheadae- magazine.com. Il s’agit d’un écrit du journaliste J. F. Delpech Laborie, rédigé en 1973. Les chiffres entre parenthèses correspondent à la documentation du chercheur en fin d’article.

Avant 1940, les autorités officielles du monde entier ne se sont probablement jamais souciées des diverses observations dont on retrouve encore la trace. Il semble donc que ce soit au cours de la Seconde Guerre mondiale que leurs regards se sont portés sur ces phénomènes par l’intermédiaire des pilotes de guerre, dont il ne faut pas oublier le nombre considérable de rapports(2). À tel point que l’armée de l’air nazie, la Luftwaffe, créa en 1944 un Bureau spécial 13 chargé d’étudier ces rapports, activité prenant le nom de code d’opération

« Uranus »(3).

Un an plus tôt, les services de renseignements britanniques avaient eux aussi formé un organisme d’enquête qui put établir, par le canal d’un agent double, que les objets mystérieux n’étaient pas d’origine allemande et causaient les mêmes soucis à ces derniers (3 et 4). Comme cela le démontre, ce sont donc les services de renseignements qui, en temps de guerre, se sont occupés en priorité des ovnis. Et ne serait-ce pas justement en passant au crible les rapports des pilotes de chasse alliés qu’est né au sein des services secrets américains un intérêt pour les UFO qui paraît n’avoir jamais tari ensuite ?

Depuis 1947, les commissions d’enquête officielles chargées d’éclairer le problème UFO aux États-Unis ont connu bien des malheurs ! Ou bien elles se sont fait museler et « liquider » les unes après les autres, ou bien elles ont dégénéré en entreprises de mystification publique. Les détails les plus précis à leur sujet se trouvent, par exemple, dans l’ouvrage d’Henry Durant(3) et dans le savoureux petit livre d’Aimé Michel (coll. Pour ou contre), qui les commente avec son humour incisif(5). Rappelons seulement les faits principaux.

Le 30 décembre 1947, James Forrestal, secrétaire d’État américain à la Défense, signe le décret de création de la première commission Project

130

Page 132: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Sign, devant le nombre croissant d’observations et les réactions du public. Depuis le début des événements, la US Air Force (USAF) feint la plus totale ignorance. Elle a pourtant déjà eu l’occasion d’étudier des rapports similaires, ceux de ses pilotes pendant la guerre et de ses bases scandinaves en 1946. Project Sign est placé sous la responsabilité de l’ATIC (Service de renseignements techniques de l’USAF) à la base de Wright-Patterson, à Dayton (Ohio). Il dispose de moyens importants et son travail est très actif. Ce sera la première et la dernière commission américaine sérieuse(6). En septembre 1948, Project Sign fait parvenir au chef d’état-major de l’USAF un rapport top-secret : The estimate of the situation. Ce rapport soutient clairement l’hypothèse de l’origine interplanétaire des UFO. Project Sign n’y survivra pas ! Le Pentagone repousse ses conclusions, puis le dissout purement et simplement. C’est la première amorce de la « politique du secret ». Cela dénote-t-il forcément dès cette date une hostilité systématique à la réalité des faits de la part de l’étatmajor de l’USAF ? Peut-être pas. D’une part, parce que les militaires du Pentagone ne sont pas plus bornés que ceux de l’ATIC et d’autre part, parce que les ouvrages du major Donald Keyhoe nous montrent que l’atmosphère au sein de l’USAF à cette époque était plutôt à la perplexité et à l’indécision. Cette réaction signifierait-elle alors que le service de renseignements, que nous verrons apparaître dans l’affaire en 1953, faisait déjà pression sur l’USAF en 1948 ?

Le 11 février 1949, le défunt Project Sign est transformé en Project Grudge. Le capitaine Ruppelt révèle dans son livre(7) que, violemment secoué par la tempête qui vient de s’abattre en provenance du Pentagone, le personnel de l’ATIC a maintenant pris le parti d’une attitude beaucoup plus conforme aux vœux de l’état-major ! Une ultime tentative est toutefois risquée avec la publication du communiqué du 24 avril 1949, encore orienté vers l’hypothèse interplanétaire. Le Pentagone réagit à nouveau violemment et en arrive même à opérer certaines purges à l’intérieur du Project Grudge.

À partir de ce moment, l’ATIC, deux fois échaudée, se contentera de réduire au maximum le nombre d’objets non identifiés par le biais d’explications parfaitement douteuses et arbitraires. Ce traitement réussira si bien pendant toute l’année 1949 qu’il aboutira à un pourcentage négligeable de cas inexpliqués lors du rapport final de la commission, en décembre, ce qui entraînera ipso facto la suppression du Project Grudge, devenu évidemment inutile.

131

Page 133: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Durant presque deux ans, toutes les observations seront impitoyablement rejetées aux oubliettes, c’est-à-dire dans les archives de l’ATIC. Il faudra attendre octobre 1951 pour que le Project Grudge soit rétabli, à la suite d’une observation d’ovni survenue en présence d’importantes personnalités. La direction est alors confiée à un officier de renseignements de l’ATIC, le capitaine Edward Ruppelt. Son action à la tête de la commission, jusqu’en 1953, est énorme.

Son premier soin est de former une sous-commission, le Project Bear, véritable bureau scientifique composé de spécialistes de diverses disciplines. Il dispose de moyens plus étendus et plus modernes que l’ancien Project Sign. L’étude des rapports s’oriente vers une recherche objective et compétente. Ses pouvoirs sont encore accrus lorsque la commission prend le nouveau nom de Project Blue Book, en mars 1952. Tout cela aboutit à une augmentation considérable des observations inexpliquées dans les statistiques officielles. Est-ce précisément cela qui gêne alors un certain service de renseignements, compte tenu de l’atmosphère générale consécutive à la vague de 1952 ? Quoi qu’il en soit, un jury scientifique est réuni en janvier 1953 par le Pentagone pour statuer définitivement (!) sur le problème UFO : le jury Robertson.

Rappelons que tous les détails concernant le jury Robertson sont connus grâce aux documents découverts par le Dr Mac Donald au siège de l’ATIC en 1966. Le jury se réunit au Pentagone à partir du 12 janvier 1953 ; il est composé de plusieurs experts, présidés par le physicien H. P. Robertson, mais aussi du directeur de l’ATIC et de trois personnalités importantes de la CIA.

Le Project Blue Book dépose ses conclusions, qui envisagent favorablement la réalité concrète des UFO. Au moment du rapport final, la CIA se précipite au service de la science ! Elle réclame du jury un verdict négatif, qui couvrira une série de recommandations secrètes de la CIA exigeant « une réfutation systématique des soucoupes volantes en vue de réduire l’intérêt du public pour ce sujet ». Prétexte officiellement invoqué par la CIA : « tarir la source publique des informations, afin d’éviter que les réseaux de renseignements des services secrets ne soient submergés ». Deux règlements, maintenant

132

Page 134: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

célèbres, sont promulgués à cet effet : AFR 200-2, qui organise l’acheminement des observations, et JANAP 146, qui considère la divulgation de toute information en provenance des bases militaires comme un crime passible de 10 000 $ d’amende et de dix ans d’emprisonnement. Dans le motif officiel avancé par la CIA, on peut déceler une contradiction qui éclaire du même coup sa duplicité. Ce motif est donc le prétendu besoin pour la CIA de débarrasser ses réseaux de renseignements de rapports présentés comme inutiles et dangereusement encombrants(8).

Or, l’argument est par lui-même irrecevable. En effet, la CIA possède d’une part des réseaux suffisamment étendus, organisés, perfectionnés, et en possède suffisamment le contrôle pour ne pas risquer de les voir brouillés à tout propos. D’autre part, elle est libre de n’acheminer par ces canaux que les renseignements qu’elle estime dignes d’intérêt et elle peut rejeter à sa guise les informations superflues, sans avoir besoin de recourir à la censure de l’USAF !

Ou bien les soucoupes volantes ne sont que fantasmes aberrants,

et pourquoi s’en embarrasser alors ? Ou bien... les activités de la CIA en matière d’UFO démentent manifestement le prétexte invoqué. Non seulement les enquêteurs de la CIA, comme le souligne Aimé Michel, font preuve de beaucoup d’empressement et d’attention dans de nombreux cas d’observations, mais encore, les dispositions établies par AFR 200-2 sont elles-mêmes en contradiction avec le prétexte en question. AFR 200-2 stipule en substance que toutes les observations acheminées par les services de l’USAF doivent obligatoirement parvenir en premier lieu à l’Air Defence Command (ADC) qui opérera un tri ; l’ATIC, et donc le Project Blue Book, n’en recevra alors par son canal qu’une sélection épurée, les cas importants étant réservés et transmis par les soins de l’ADC aux « agences de renseignements intéressées » sur la base de documents significatifs. Aimé Michel a démontré, dans son livre déjà cité, que c’est bien la CIA qu’il faut entendre par cette appellation. Par conséquent, cette mesure n’a pas manqué de drainer vers la CIA de nombreuses observations de « premier choix ». Étrange méthode pour se débarrasser de rapports considérés comme « inutiles »...

Notons que cela permet aussi de ne présenter au public, par l’intermédiaire du Project Blue Book, qu’une sélection de cas «

133

Page 135: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

inoffensifs ». Ces prescriptions ont été, bien sûr, scrupuleusement appliquées grâce à l’épouvantail incarné par JANAP 146 ! Notons aussi que le Dr Hynek, présent aux réunions du jury Robertson, à titre de conseiller scientifique de l’USAF, refusera d’en contresigner les conclusions.

Tous ces détails sont connus au moyen de documents que le Dr

Mac Donald découvrit au siège de l’ATIC en 1966. Il est édifiant de constater qu’aussitôt après sa demande d’en obtenir copie, ils furent tous remis au secret sur l’intervention de la CIA. Les exemplaires publiés par la suite et reproduits en annexe du rapport Condon sont entièrement expurgés. On y trouve tout de même quelques petites perles, par exemple : « La commission a pris connaissance de l’existence de certains groupements comme les Civilian Flying Saucers Investigators et l’Aerial Phenomena Research Organization. Il a été estimé que de telles organisations devraient être surveillées en raison de leur grand potentiel d’influence sur l’esprit du public au cas où une extension des observations surviendrait. L’irresponsabilité apparente et l’utilisation

possible de tels groupements en vue de desseins subversifs (sic) devraient être prises en considération. » Sans commentaire !

Sous cet éclairage, la commission Condon apparaît comme un prolongement logique. Aimé Michel la qualifie très judicieusement de « dispendieuse et vaine réédition du jury Robertson(5). »

Voici les sources de sa documentation.

(2) De nombreux exemples en sont donnés dans le livre de Cordon Lore et Harold Dencault : Hysteries of the skies : UFOs in perspective. (3) Voir l’ouvrage extrêmement bien documenté d’Henry Durrant : Le livre noir des soucoupes volantes (Laffont, 1970). (4) Frank Edwards : Du nouveau sur les soucoupes volantes (Laffont, 1968). (5) Aimé Michel : Pour les soucoupes volantes (Berger-Levrault, coll. Pour ou contre, 1969). (6) À l’exception de Project Blue Book lors de la brève direction du capitaine Ruppelt. (7) Edward Ruppelt : The Report on UFO (8) Le prétexte est repris, à peu près similairement et toujours pour justifier l’action de la CIA, par Walter Sullivan dans l’introduction du rapport Condon.

Le phénomène ovni n’est pas un incident survenant dans le quotidien de chacun d’entre nous. Un homme peut passer

134

Page 136: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

une vie entière sans être témoin de son existence. Un autre peut croire en avoir été témoin et s’être trompé, mais un autre encore verra l’inadmissible, il ne sera pas seul et des traces subsisteront. Il sera confronté au ridicule, reculera rapidement et s’enfermera dans le silence. Un crime est commis, du sang coule sous la porte, et personne ne réagit ! Mais il y a pis encore.

[30]. Ce débat s’apparente à celui sur l’homosexualité, durant les années 1950, ou sur l’avortement, plus récemment.

[31]. Thème de l’affiche de l’émission The X-Files.

[32]. L’Église condamne alors le port du masque en tissu par les religieuses dans les hospices qui tentent de juguler l’épidémie de peste sous prétexte que cette pratique est contraire à son enseignement.

[33]. Le caractère très particulier des anomalies est garant d’un attrait considérable pour

quantité de fraudeurs de personnes en mal d’attention ou de personnes atteintes de maladies mentales.

[34]. N = R x fp x ne x fl x fi x fc x L. N est le nombre de civilisations extraterrestres ;

R, le nombre d’étoiles en formation par an dans notre galaxie ; fp, la fraction de ces étoiles possédant des planètes ; ne, le nombre moyen de planètes par étoile ayant un potentiel de vie ; fl, la fraction de ces planètes sur lesquelles la vie apparaît effectivement ; fi, la fraction de ces planètes sur lesquelles la vie intelligente se développe ; fc, la fraction de ces planètes qui sont désireuses de communiquer ; et L, la durée de vie moyenne d’une civilisation.

[35]. L’American Association for the Advancement of Science.

[36]. Archer, Little, Manning et Benton sont tous de l’Université du Colorado.

[37]. Robert Low est ingénieur en électricité et philosophe. Il deviendra l’administrateur de la commission.

[38]. Lewis Branscomb, né en 1926, est un conseiller scientifique du président Johnson et vient de

l’Université du Colorado, à Boulder. C’est un physicien de carrière et un chercheur. Il n’aime pas l’idée d’étudier le phénomène ovni, ce qui reviendrait à lui donner de la crédibilité.

[39]. Joseph B. Rhine et son épouse ont fondé le Duke Paranormal Laboratory à l’Université de Duke.

[40]. Abréviation anglaise de « perceptions extrasensorielles ».

[41]. Astronome attaché à l’Université du Colorado et au NCAR. Tout indique qu’il ne fut pas invité à devenir membre de la commission.

[42]. National Center for Atmospheric Research.

135

Page 137: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

[43]. Né en 1902, il a participé au projet secret de la bombe atomique. Président de l’American Physical Society, chercheur à l’Université du Colorado, il dirigera la commission qui porte son nom. Bien avant que les travaux débutent, et tout au cours de ces derniers, Edward U. Condon se montrera particulièrement sceptique, voire cynique par moments.

[44]. Professeur de psychologie et philosophe à l’Université du Colorado.

[45]. Physicien et météorologue de l’Université d’Omaha. Il deviendra un ardent défenseur du phénomène ovni.

[46]. Adjointe administrative de la commission.

[47]. Bien que la source de cette déclaration soit inconnue, en 1969, le professeur de physique R. Lacasse de l’école secondaire Joseph-François-Perrault de Québec répétait cette même phrase mot à mot, affirmant l’avoir lue dans un magazine scientifique. Il reprenait cette déclaration à notre intention alors que nous étions à monter une conférence sur les ovnis destinée aux étudiants et organisée par la SRPM de Québec (voir « À propos de l’auteur », à la page 281) et le responsable des affaires publiques d’Air Canada, M. Jacques Gaucher.

[48]. Il fut le président de la conférence sur les enlèvements au MIT en 1992, avec le Dr Mack.

[49]. Il fut membre du COMETA en 1999, un comité d’experts de diverses disciplines qui remit un rapport-choc au président de la République.

[50]. Ces rapports existent !

136

Page 138: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

CHAPITRE 6

L’incroyable affaire des enlèvements extraterrestres

Des vaisseaux ont également suivi les autres missions Apollo. C’est là une réalité attestée. C’est nous qui en avons entravé le discours global, car nous avions reçu des instructions en ce

sens. Nous étions effrayés au plus haut point lorsque nous avons compris l’énorme différence qu’il y avait entre notre

technique, notre science et celle des ovnis. Il est donc évident que cela nous a amenés à donner des avis négatifs,

dans leur globalité.

Indéniablement, le fait décevant est que nous n’avons pas d’explications, car notre science est encore pratiquement

primitive en comparaison de celle de ces planètes d’où proviennent ces vaisseaux spatiaux.

Le Dr Dino Dini, ingénieur spatial de la NASA

Un lac gelé, cela n’existe pas ! En octobre 2001, mon épouse et moi nous sommes rendus de Paris à l’île Maurice, à quelques centaines de kilomètres à l’est de la côte orientale africaine. Près de douze heures de vol. Lorsque l’officier mauricien des douanes a posé son regard sur notre passeport canadien, il a souri en nous informant que nous étions le sixième couple canadien cette année !

137

Page 139: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Au cours de notre périple, nous avons visité un immense parc floral, guidés par deux jeunes filles créoles. Folles de joie de parler à des francophones affichant l’accent le plus drôle qu’elles aient jamais entendu, elles nous ont demandé de leur parler de la neige. « Est-ce vrai que c’est comme si toute l’île était recouverte d’un grand drap blanc ? » Pour la neige, ça pouvait aller, mais lorsque je leur expliquai que nous avions de grandes étendues d’eau gelée sur lesquelles nous pouvions rouler en voiture et nous déplacer avec des bottillons sous lesquels des lames bien affûtées nous permettaient de nous déplacer comme le vent, ce fut autre chose. Elles étaient visiblement privées d’images nordiques, n’ayant sans doute pas accès à Internet ou au cinéma, parce qu’elles ne voulurent jamais me croire. Elles étaient convaincues, en ricanant sans cesse, que je me payais vraiment leur tête avec mes histoires. Je renonçai à prolonger leur tourment et ne parlai point du hockey sur glace ou de la coupe Stanley ! Grands Dieux, je ne parlais pourtant que de glace ! Ils en mettent dans leurs verres, non ?

Si on ne parvient pas à parler sérieusement de l’existence de lacs gelés à des gens qui n’en ont jamais vu, imaginez la mission impossible que représente une discussion tout aussi sérieuse sur des visiteurs venant d’ailleurs.

Dans cet ouvrage, nous avons rappelé à quel point le sujet des ovnis passe très mal son test scientifique, médiatique, social, politique et militaire, puisqu’à lui seul il menace toute l’infrastructure émotionnelle de l’être humain à travers l’incinération totale et sans condition de l’ensemble de son Recueil des croyances. Nous avons évoqué les appréhensions qu’avait au départ le Dr John E Mack, au moment de se rendre chez Budd Hopkins pour assister à une première régression hypnotique sur un enlevé. Il était convaincu que si, comme le disait Hopkins, ils étaient fort nombreux, c’est qu’une pathologie nouvelle venait peut-être d’être découverte. Nous connaissons la suite. Aucune pathologie n’explique tous ces phénomènes.

Ainsi, nous serions visités par des êtres provenant d’ailleurs, un

138

Page 140: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

peu comme nous observons, discrètement, à leur insu, certaines tribus primitives. Que faisons-nous avec ces gens, ces « primitifs », lorsque nos explorations en terres inconnues nous amènent à prendre connaissance de leur existence sur notre propre planète ? Nous les observons de loin, nous les étudions de loin, nous évitons un contact massif et rapproché, et nous n’intervenons pas dans la conduite de leurs affaires. Nous le faisions autrefois, avec les conséquences dramatiques que nous connaissons[51], mais plus maintenant.

La souveraineté westphalienne Cette dernière petite phrase n’est pas sans rappeler la fameuse Prime Directive de la série Star Trek, n’est-ce pas ? Série fictive s’il en est une, mais qui s’inspire de réalités sociales, politiques et scientifiques bien réelles. C’est le cas de cette directive première. L’auteur, Gene Roddenberry(1), se serait inspiré du principe de la souveraineté westphalienne. Ce principe se traduit par :

[...] l’exclusion des acteurs extérieurs dans le processus domestique de gouverne. Cette exclusion est, en principe, réciproque entre les États, même si la tendance naturelle est d’affirmer son indépendance au niveau interne, tout en cherchant à influer sur l’État voisin. Si le concept de souveraineté westphalienne est récent, son origine, elle, est ancienne. À la suite de la guerre de Trente Ans, la paix de Westphalie en 1648 établit la notion de souveraineté territoriale comme doctrine de non-ingérence dans les affaires d’autres nations. En théorie, donc, en droit international, tous les États sont égaux et indépendants(2).

Donc, même si nous ne sommes familiers qu’avec la notion de non-ingérence exprimée par une série télévisée fictive, elle repose sur une base existante et n’est donc pas étrangère à un concept qui pourrait être universel. Ainsi, nous pouvons penser que si des visiteurs extraterrestres ou provenant d’autres dimensions (ce qui est d’ailleurs plus probable) se montrent peu disposés à établir un contact officiel ou massif et rendu globalement public, c’est par respect d’une politique de non-ingérence qu’ils s’imposeraient à eux-mêmes.

Les motifs profonds pourraient toutefois n’avoir aucun rapport

139

Page 141: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

avec ceux qui nous poussent à garder nos distances avec des cultures inférieures. Nous ne savons pas qui ils sont, ce qu’ils sont, quelles sont les composantes de leurs sociétés, les relations qui existent entre elles, s’il y en a et sur quel plan ! Nous ignorons s’il existe une hiérarchie inhérente à ces sociétés. Nous ignorons également ce que nous représentons collectivement à leurs yeux et, surtout, individuellement, puisque c’est de cela qu’il est maintenant question dans ce chapitre.

Le phénomène des enlèvements En effet, l’affaire des enlèvements vient chambouler cette belle théorie de la non-ingérence et donne à penser que si nos visiteurs ne s’ingèrent pas dans la conduite des affaires humaines et abandonnent en quelque sorte les rebelles chicaniers et primitifs de cette tribu à leur sort, ils auraient néanmoins pris la décision d’intervenir sur un autre plan. Sans doute, d’une certaine façon, dans notre intérêt, mais on peut très certainement croire que c’est également dans le leur.

Contrairement à ce que vous pensez, le phénomène des enlèvements extraterrestres est pris très au sérieux par de nombreux spécialistes de la santé mentale partout dans le monde qui, devenus experts dans le domaine, sont loin de prétendre qu’il s’agit là d’une nouvelle forme de psychopathologie, bien au contraire. Pour le lecteur non informé de tous les tenants et aboutissants du phénomène des enlèvements, une surprise l’attend ; si, au Québec, c’est un silence sépulcral, troublé à l’occasion par un cynisme enfantin, ailleurs dans le monde, c’est une tout autre histoire. En d’autres termes, n’allez pas conclure que ce phénomène est irréel, absurde et fantaisiste uniquement parce que La Presse, Le Journal de Montréal ou Radio-Canada n’en parlent jamais. Ailleurs, c’est différent, guère mieux mais quand même différent.

L’enlèvement, également appelé abduction, est l’événement qui survient dans la vie d’une personne au moment où elle est en relation directe avec une entité non humaine et dont les circonstances sont liées à la présence d’une réalité et d’une

140

Page 142: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

technologie extraterrestre ou suprahumaine[52].

L’abductee ou l’« expérienceur », tel que l’appelait le Dr John E Mack mais que nous avons choisi d’appeler ici l’« enlevé », est extirpé de son lit, de sa voiture, soit physiquement ou par le biais d’une sortie du corps contrôlée[53], pour être dirigé habituellement vers une pièce circulaire, très illuminée. Il est installé sur une table, parfois une « chaise de dentiste ». Des examens ou des prélèvements sont effectués, il arrive très fréquemment que des expériences d’ordre génital soient tentées, tant chez les femmes que chez les hommes, bien que les procédures varient selon le sexe. Le sujet y séjourne entre une heure et demie et trois heures. Il est terrorisé. Il est possible qu’un échange télépathique survienne, que des images de type holographique soient produites. Puis, le sujet est ramené chez lui.

Il s’ensuit toujours une perte de mémoire, soit totale, partielle ou minime. Il n’a pas encore été établi de manière formelle si cette perte de mémoire est un effet secondaire du choc traumatique engendré par l’enlèvement ou si elle est volontairement induite par les ravisseurs[54]. Des marques sur le corps peuvent être observées et habituellement des rêves ou des cauchemars se manifestent ultérieurement, tout comme certaines manifestations paranormales. À l’occasion, un ovni est observé, soit dans l’heure précédant l’enlèvement ou dans les minutes suivant le fait. Cette observation peut provenir du témoin enlevé ou de personnes complètement étrangères à ce qui se passe.

L’enlèvement peut se produire dans un univers tridimensionnel ou extra-dimensionnel. Pour ces raisons, il peut parfois donner l’impression d’une sortie extracorporelle ou d’un rêve lucide. Dans presque tous les cas, l’enlèvement produit chez le sujet un état de conscience altérée, comme si la rencontre s’effectuait à un autre niveau de conscience. Selon plusieurs chercheurs, le traumatisme des enlevés est davantage généré par le bris total de leur Recueil des croyances, comme nous l’appelons, que par la terreur ressentie lors de leurs expériences.

141

Page 143: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Selon une étude effectuée par le Dr Richard Boylan(3), dans près de 70 % des cas, il faut recourir à des techniques spécialisées pour que le sujet recouvre la mémoire, ce qui ne serait pas étranger à cet état de conscience altérée. 54 % des enlèvements concernent les femmes et 45 % les hommes.

L’âge auquel les enlevés finissent par se révéler est en moyenne 39 ans. L’âge moyen minimum connu est 8 ans et l’âge maximal est 61 ans. Ces chiffres sont très imprécis et n’excluent pas qu’ils se modifient considérablement avec l’avancement de la recherche. En ce qui concerne le souvenir, 11 % ont été identifiés comme des simulateurs ou souffrant de désordres mentaux, 7 % n’ont aucun souvenir, 9 % ont un souvenir total et 73 % ont un souvenir partiel. Certains suggèrent que les enlevés souffrent d’un syndrome post- traumatique. Boylan affirme que 26 % n’ont aucun symptôme, alors que 76 % ont certains symptômes et 0 % ont des symptômes sérieux. Il a été démontré que les troubles sérieux d’anxiété rendant le sujet dysfonctionnel sont causés par des traumatismes antérieurs qui n’ont rien à voir avec l’enlèvement : agression, abus et autres désordres psychologiques préexistants.

11 % des enlevés présentent des traumas préexistants, alors que 66 % n’en ont aucun et 23 % ont de légers problèmes. L’attitude des enlevés à l’égard de leurs ravisseurs est positive dans 59 % des cas, ambivalente dans 32 % des cas et foncièrement négative dans 9 % des cas. L’enlèvement se produit dans la chambre à coucher ou un endroit désert dans 91 % des cas. 9 % parlent de cas où ils ont été dirigés d’une forte densité vers une densité nulle. Aucun cas ne s’est produit de jour au sein d’une foule[55].

Les psychologues et les psychiatres qui n’ont pas étudié de près le phénomène des enlèvements s’empressent souvent de ramener toutes ces expériences à des causes connues. Il s’agit d’un réflexe spontané de leur part. Les résultats d’études ou de recherches qui ont été effectuées dans ce domaine sont à mille lieues de partager ces conclusions trop hâtives et, surtout, rassurantes.

142

Page 144: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Pour ces autres spécialistes de la santé mentale qui n’ont jamais pris la peine d’étudier un seul cas, l’hypothèse extraterrestre ne peut être prise en considération, comme nous l’avons déjà expliqué. Il leur est donc impossible de faire un pas, si petit soit-il, dans cette direction. Ils adoptent alors des positions conventionnelles, tout comme s’il s’agissait d’un désordre mental tout aussi conventionnel. En d’autres termes, en écartant de manière systématique l’option extraterrestre, ils cherchent leurs clés de voiture sous le lampadaire parce que là au moins, il y a de la lumière ! Par le passé, en brûlant sur le bûcher des gens atteints de désordres mentaux, parfois même légers, ils ont démontré leur ignorance. Le bûcher, de nos jours, est une cruelle indifférence, un immense éclat de rire ou un accès de colère, sachant que parfois le ridicule ou l’humiliation peuvent tuer.

Les objections les plus fréquentes que ces spécialistes finissent par énoncer du bout des lèvres sont la fabulation ou le canular, la paralysie du sommeil, l’épilepsie du lobe temporal, de fausses mémoires induites par un praticien en hypnose ou les manifestations d’une maladie mentale grave. Comme nous le verrons, aucune de ces explications prématurées ne vient expliquer le nombre quasi incalculable de dossiers d’enlèvements, sans parler du fait qu’un infime pourcentage de ces gens seulement ose s’avancer pour en parler à leur praticien ou à un chercheur spécialisé.

Le canular Qu’un individu prenne la décision de faire croire à un chercheur indépendant ou à un professionnel de la santé qu’il est victime d’un enlèvement par des entités mystérieuses en concevant, de son propre cru, un scénario complexe et fort élaboré demeure toujours possible ! Mais rare. Les chercheurs expérimentés ont en leur possession des éléments-clés qui ne ressortent jamais dans de tels cas. De plus, il est très clair dans l’esprit des chercheurs que le canular ne peut en aucune manière expliquer tous les cas recensés[56]. Bien au contraire. Le canular, qu’il porte sur un enlèvement ou l’observation d’un ovni, a toujours été motivé jusqu’à ce jour par un objectif

143

Page 145: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

précis : faire abondamment parler de soi d’une façon ou d’une autre. Nous ne détenons aucune statistique, malheureusement, mais nous savons par expérience qu’au moins 98 % des enlevés fuient la publicité comme la peste, refusent de rendre leur identité publique et refusent également, dans une très forte proportion, de raconter leur expérience à d’autres qu’au chercheur en qui ils ont confiance. Compte tenu du ridicule et des moqueries très blessantes dont ils font l’objet, on ne peut les blâmer de s’enfermer dans le silence ou l’absolue discrétion. Si canular il y a, le sujet responsable cherche toujours à faire éclater l’affaire au grand jour, à découvert ou anonymement, de sorte qu’il puisse s’en vanter et se moquer ouvertement des chercheurs[57].

En ce qui concerne nos propres recherches dans ce domaine, nous estimons avoir été victime de canulars dans 2,5 % des cas concernant l’observation d’ovnis et dans 1 % des cas en ce qui a trait aux enlèvements.

La paralysie du sommeil Cette forme de paralysie existe et cause une peur démesurée de la mort chez le sujet. La plupart des spécialistes s’entendent pour dire toutefois qu’elle ne génère aucune hallucination élaborée et certes pas de traces physiques sur le corps. Selon qu’elle se manifeste avant le sommeil ou au réveil, le sujet est simplement incapable de bouger et ressent une présence menaçante, voire diabolique. Cette dernière ne se manifeste jamais de façon très élaborée et ne peut donc être décrite en détail, encore moins s’inscrire dans un scénario typique d’enlèvement. Un professionnel de la santé mentale et même un enquêteur expérimenté détectent assez aisément ce type de problèmes. Aucun effet de la paralysie du sommeil n’a la complexité émotionnelle effarante, la richesse d’informations des récits d’enlevés et, surtout, les conséquences multiples sur les différents modes de fonctionnement du sujet par la suite, sur les plans tant affectif, social et culturel que, très souvent, spirituel. Cette paralysie ne dure en général qu’une dizaine de minutes. On est loin du

144

Page 146: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

compte.

Divers types d’épilepsies L’épilepsie est une maladie chronique du système nerveux central. Le dysfonctionnement du système nerveux provoque des sensations désagréables, des sentiments et des comportements étranges ou des crises, des convulsions musculaires ou une perte de conscience. Lors d’une crise, les neurones se déchargent jusqu’à 500 fois par seconde, soit beaucoup plus rapidement que le taux normal de 80 par seconde. Chez de nombreuses personnes, les crises ne sont qu’occasionnelles. Chez d’autres, par contre, elles peuvent se manifester jusqu’à plusieurs centaines de fois par jour(4). Toutefois, les crises d’épilepsie ne déclenchent pas d’hallucinations que nous pourrions qualifier d’oniriques et organisées, comme le sont les scénarios d’enlèvements rapportés par les témoins. En général, les victimes de crises épileptiques ne conservent pas un souvenir empreint de réalisme de ce qu’elles ont vécu durant une crise, même sous hypnose. Il n’existe aucun cas d’épilepsie à caractère unique, c’est-à-dire un scénario thématique précis en continu avec un aspect historique, comme c’est le cas encore une fois pour les récits d’enlèvements conscients ou rapportés sous hypnose.

Ces récits ont une cohérence, un début, une suite et, pour ainsi dire, une fin, qui s’échelonnent sur plusieurs années, depuis l’enfance. Rien de tout cela n’est caractéristique d’une forme d’épilepsie, quelles que soient sa forme et sa virulence. Les enlevés les plus célèbres, dont Whitley Strieber, ont subi des tests négatifs en ce sens(5).

Les fausses mémoires Les sceptiques moins bien informés brandissent constamment le syndrome des fausses mémoires (SFM) comme l’explication concluante des enlèvements. L’hypnologue aurait implanté consciemment ou inconsciemment de fausses mémoires dans l’esprit du patient en transe que ce dernier aurait fini par s’attribuer. Tous

145

Page 147: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

les spécialistes de la santé mentale rejettent cette hypothèse, sauf quelques irréductibles. Une étude de l’Université Carleton à Ottawa, sous la direction du professeur Connie Kristiansen du Département de psychologie(6), est très claire sur ce point.

L’objet de son étude porte sur la définition même du terme « fausses mémoires » à la suite des nombreux cas d’incestes rapportés un peu partout en Amérique du Nord et décrits comme tels par les conseillers juridiques, à la défense de leur client. Il existe même à Philadelphie une organisation connue sous le nom de False Memory Syndrome Foundation(7). Cette institution promeut la thèse selon laquelle certains thérapeutes suggèrent délibérément ou imposent même à leurs patients des souvenirs d’événements qui ne sont pas réellement survenus. Il s’agirait, selon la Fondation, d’un souvenir iatrogénique, c’est-à-dire créé par le traitement thérapeutique, un phénomène fréquent dans d’autres circonstances, lorsqu’un malaise s’accentue au lieu d’être soulagé par le traitement médical.

Debra L. Lindemann(8) n’hésite pas à établir un parallèle entre les conclusions de cette étude et l’effort des hypnothérapeutes envers les personnes dites enlevées. L’étude est un long document qui nécessiterait plusieurs pages dans cet ouvrage. Nous aborderons simplement certaines conclusions intéressantes.

Le SFM (syndrome des fausses mémoires) est un problème relié à la pratique professionnelle, et non un phénomène de maladie mentale du patient.

La pratique générale démontre qu’il est extrêmement difficile d’implanter

une fausse mémoire dans l’esprit du patient et quasi impossible de rendre cette fausse mémoire durable. Le SFM est extrêmement rare, pour ne pas dire inexistant[58].

Le phénomène des abductions est cité par certains dénigreurs comme la preuve de l’existence du SFM, ce qui démontre le peu de sérieux d’une telle déclaration. Parce qu’on ne croit pas en l’existence d’un phénomène, tout ce qui tend à le démontrer est donc faux !

L’étude de l’Université Carleton porte sur l’inceste. Ses conclusions concernent cependant toutes les formes possibles de fausses mémoires, incluant les cas d’enlèvements. Lindemann

146

Page 148: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

conclut finalement que l’extrême rareté, et peut-être même l’inexistence du SFM, neutralise entièrement toutes les prétentions des dénigreurs quant à l’origine des souvenirs des enlevés. De toute façon, imaginez le pouvoir fabuleux de l’hypnose si, après un petit décompte fort relaxant, on parvenait à induire de la sorte des fausses mémoires percutantes et durables à tout un chacun. Or, l’hypnose, en dehors de son petit cachet mystérieux, créé par des gens de théâtre, n’a absolument pas ce pouvoir. C’est d’ailleurs une constante en hypnose : vous ne réussirez jamais à imposer, sous hypnose, des images, des gestes ou des souvenirs que le sujet réprouverait en temps normal.

Les postsuggestions hypnotiques qu’on pourrait également qualifier de fausses mémoires existent bel et bien. Mais à leur tour, elles s’effacent très rapidement et ne sont pas conservées comme éléments valables dans la mémoire du sujet. Les seuls cas – nous y reviendrons – où des suggestions de ce type ont été retenues pendant de nombreuses années par le sujet sont liés à des pratiques très intrusives et couplées à des stimuli visuels élaborés, à des formulations répétées mécaniquement et à l’absorption forcée, par injection, de produits spécifiques dont, bien sûr, des drogues hallucinogènes. C’est le scénario du lavage de cerveau, pratiqué notamment sur des soldats américains durant la guerre de Corée.

Autres maladies mentales Nous connaissons tous l’image de ce malade qui erre dans les couloirs d’un asile psychiatrique en beuglant ou en marmonnant qu’il est Napoléon. Cette image, très surfaite, vous l’avez compris, ne représente aucunement la réalité que vivent les enlevés. Dans les écrits déjà cités, les experts, dont le Dr John E Mack, sont formels sur ce point. Toute personne souffrant de désordres mentaux graves de type schizophrénique paranoïde ne peut, en aucun cas, mener une vie dite normale sans incident, ce qui est le cas pour la très grande majorité des enlevés. Nous ne prendrons pas dix pages pour énumérer les comportements typiques des gens qui souffrent de

147

Page 149: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

désordres aussi importants. Lorsque vous rencontrerez ces malheureux, vous comprendrez !

Une réalité fracturée Peu d’études rigoureuses relevant du domaine psychiatrique ont été réalisées afin de déterminer la nature de l’enlèvement. C’est une thématique tabou, rejetée ou méprisée par l’establishment médical. Cette attitude est justifiée par le caractère extrême de l’enlèvement, son côté irrationnel, presque fou en somme. C’est la raison pour laquelle, notamment, certains enlevés ont été traités au même titre que les schizophrènes et les paranoïaques, et que de nombreux psychologues vont immédiatement diriger aux psychiatres les clients qui les abordent avec ce type d’expériences, particulièrement au Québec.

Par contre, les psychiatres, tout de même assez nombreux – dont John E Mack, l’inspirateur et le leader incontesté de ce mouvement –, ont été forcés de reconnaître un point très important : presque tous les enlevés ont réagi avec une émotion très puissante lorsqu’ils ont constaté que leur problème n’était pas une illusion fabriquée par leur esprit atteint ou par un désordre neurologique. Tous ont été frappés de stupeur et ont hurlé leur désarroi devant cette fracture multiple de leur réalité. Un des propos qui revient le plus souvent chez les enlevés est le suivant : « Je crois que j’aimerais mieux apprendre que je suis atteint d’une maladie mentale ! » Tel le phénix ... Les enlevés reconnaissent tous avoir vécu une ou plusieurs expériences qui, jusqu’alors, ont été interprétées comme des hallucinations, de terribles cauchemars mais, de toute manière, inexistantes, pas pour de vrai ! Ceux qui ont eu la malchance de tomber sur un praticien traditionnel ont été surmédicamentés ou internés. Les autres, qui ont d’abord fait un premier pas discret et prudent auprès d’un enquêteur spécialisé et par la suite d’un professionnel de la santé sensible au phénomène, ont alors découvert qu’une autre réalité, folle, impossible et terrifiante, s’était imposée à

148

Page 150: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

leur monde à eux.

En ouvrant la porte à une révélation plus étendue de leur expérience – ce qu’ils n’avaient jamais osé faire auparavant –, ils ont pu constater que cette même expérience n’était que la pointe de l’iceberg et que d’autres, similaires et tout aussi élaborées, précédaient et suivaient cette dernière, sur une période pouvant aller de l’enfance à leur âge présent.

Ce n’est qu’après avoir intégré ces expériences à leur propre existence qu’ils ont fini par en accepter la réalité. Le suivi effectué par ces mêmes professionnels démontre alors que les enlevés deviennent plus calmes, plus sereins, et qu’ils constatent, non sans une certaine surprise, qu’ils ont effectivement un lien très dynamique avec ces entités, qu’elles ont toujours fait partie de leur vie et que la terreur vécue dans la souffrance était davantage générée par une peur morbide et naturelle de l’inconnu que par ces mêmes entités.

Lorsque le sujet finit par intégrer entièrement ses expériences, il découvre une dimension d’une profondeur insondable en son être intérieur et va jusqu’à vivre une transformation complète de sa personne. Dans tous les cas répertoriés, cette transformation est très positive et se révèle très dynamique dans le sens où l’individu développe une conscience extrêmement sensible aux êtres humains, aux formes de vie en général et à la planète dans son ensemble. Il embrasse une toute nouvelle perspective, écologique très souvent, devient végétarien dans plusieurs cas, mais selon les chercheurs qui ont suivi ces gens, ce n’est pas de l’intégrisme ou du fanatisme, et il ne se manifeste que très peu de tendances au prosélytisme chez eux. Ils vivent intérieurement cette transformation de conscience, ne la partagent qu’avec leurs semblables, mais tentent de l’appliquer malgré tout à leur propre comportement et soutiennent alors des causes nouvelles qui leur tiennent maintenant à cœur. Si ce train de conséquences est la résultante d’une maladie mentale grave, alors soit, il y a pire.

Le mythe de X-Files

149

Page 151: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

En désespoir de cause, on prétend que les enlevés inventent leur histoire sans le vouloir, à partir des images de séries ou de films diffusés à la télévision ou au cinéma. Nous avons déjà accusé le cinéma d’avoir répandu une image fort délabrée du phénomène ufologique[59]. Sont alors nées les attaques de soucoupes volantes, de martiens et de petits hommes verts. En ce qui concerne les enlèvements par ceux que nous connaissons sous l’appellation de « Gris », il faut remonter aux premiers rapports d’enlèvements datant des années 1960. Durant toutes ces années, et davantage au cours des années 1980, des centaines de milliers de gens se sont mis à rapporter à peu près le même scénario. Le cinéma est venu plus tard. Intervertir la cause et l’effet est l’exercice typique des gens qui refusent de croire.

La littérature de science-fiction, la télévision et le cinéma n’ont donc rien inventé. Au contraire, ils se sont inspirés de ces récits. Au même titre que ce ne sont pas les criminels qui ont emprunté des idées au cinéma pour cambrioler les banques, mais bien le cinéma qui s’est inspiré de ces crimes pour produire ses scénarios. C’est d’ailleurs l’aveu fort candide qu’en fait Chris Carter de la série The X-Files(9).

Mais un tel argument ne vaut qu’une minute ou deux de temps perdu. Les films de Frankenstein, de vampires et de loups-garous existent depuis le début des années 1930. Personne encore n’a proclamé avoir été enlevé par un vampire ou un loup-garou et avoir fait l’objet d’un ouvrage du genre de ceux publiés par d’illustres psychiatres et médecins américains et européens ou suscité une rencontre de spécialistes au célèbre MIT, comme nous le verrons plus loin. Le Dr Sturrock n’a pas réuni neuf spécialistes de classe internationale pour discuter des déplacements étranges d’un homme chauve-souris dans le ciel de Gotham City.

Sur la piste d’un agenda Procédons de la manière suivante. Si, effectivement, des centaines de milliers de gens, sinon plus encore, sont kidnappés par des

150

Page 152: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

suprahumains d’origine inconnue, il doit bien y avoir quelque part dans les récits des enlevés une série d’indices, une piste pouvant nous permettre de déterminer ce qu’est l’agenda des visiteurs. La seule et unique façon de trouver cette piste est de tenir compte de ces récits et de les comparer afin d’y découvrir les éléments qu’ils ont en commun. Évidemment, nous allons devoir travailler avec des histoires et des témoignages qui n’ont jamais été prouvés. Eh bien oui ! C’est en réalité un travail d’enquêteur de la Division des crimes contre la personne dont il s’agit. Après tout, c’est un peu de cela qu’il est question, n’est-ce pas ? Un témoignage peut être douteux, mais l’enquêteur l’écoutera quand même. Il n’a pas le choix ! Il n’a que cela entre les mains. Nous ferons de même[60]. Ce n’est pas rigoureusement scientifique, mais la méthode rigoureusement scientifique ne peut s’appliquer ici, et nous allons démontrer pourquoi.

Il faut analyser cette question avec une très large ouverture d’esprit et ne pas hésiter à s’élever très haut, au-dessus de cette mêlée grouillante d’hésitations, de contraintes et de mépris. Nous allons donc nous adresser à vous en supposant que vous croyez profondément que quelque chose se passe. Certains d’entre vous ont bien une idée mais n’osent la formuler tout haut, de peur d’être montrés du doigt comme les fous du village.

Ce phénomène se situe à un niveau qui échappe complètement à notre réalité : on ne voit pas d’ovnis dans le ciel du quotidien ; c’est à la fois aussi fréquent qu’un orage, mais les voir est aussi rare que d’être frappé par la foudre. Quant aux enlèvements, c’est un circuit hermétiquement fermé. Pourtant, bien qu’isolée, quasi invisible, cette réalité existe.

Alors oui, quelque chose de très gros se passe, et personne ne sait vraiment ce qui en est. C’est donc toutes voiles dehors, le vent en poupe, que nous allons explorer les hypothèses les plus extrêmes. Tout doit être envisagé à la lumière de ces récits. Sans exception. Un crime a été commis, il ne peut demeurer impuni sous prétexte que le coupable se révèle furtif !

151

Page 153: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

In terra incognita Notre quotidien – et le vôtre, lecteur – est une réalité bien concrète, farcie de problèmes avec lesquels nous sommes très familiers. Nous entrevoyons des solutions qui nous sont tout autant familières. Or, notre expédition in terra incognita n’offre plus cette sécurité, bien au contraire. Nous allons plonger dans un univers à ce point exotique que certains voudront s’en retirer dès le tout début. Nous allons examiner des faits dont l’abord est totalement irrationnel selon les paramètres reconnus par la pensée dite réaliste : des objets et des gens qui traversent les murs, des expériences à caractère médical qui rappellent la torture, des mères porteuses dans une alliance aussi folle qu’étrange, des endroits, des lieux quasi indescriptibles et, surtout, des êtres, des créatures qui ne correspondent en rien au connu familier de l’espèce humaine. Mais simultanément, nous apprendrons qu’il existe dans cette autre dimension une réalité tout aussi tangible que la nôtre et si fabuleuse qu’elle efface tout désarroi.

On peut déjà entendre hurler les autres : « Rien de tout cela ne résiste à l’analyse réaliste du mode scientifique qu’exigent les esprits pragmatiques. C’est de la folie pure, de l’imagination malsaine, du délire mystico-spatial, une forme d’hérésie scientifique inacceptable, un monstrueux amalgame de récits loufoques sans aucune substance, destinés aux esprits les plus faibles et les plus vulnérables. » C’est ce qu’on entend depuis toujours. Qu’à cela ne tienne, nous composons avec des données qui exaspèrent peut-être les rationalistes, mais ces données sont du domaine du vivant, elles agissent et interagissent avec une intelligence, une volonté et une intention qui obligent le chercheur, mais également le lecteur, à modifier ses paramètres. Ce ne sont pas des réactions chimiques !

De toute évidence, ces anomalies ne sont justement pas de véritables phénomènes mais des comportements, des agissements hors de notre contrôle. Rien encore n’a pu être fait pour éviter, détourner ou modifier ces comportements : nous les subissons. Le

152

Page 154: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

parallèle que nous faisons avec une enquête criminelle, que certains vont estimer douteux, est pourtant le seul véritable qui puisse exister. Ce ne sont pas des virus, des bacilles ou des animaux enragés avec lesquels nous composons ; selon tous les récits qui s’accumulent par centaines de milliers, ce sont des entités bien réelles, des êtres de chair. Avec une intelligence et un agenda !

Ils proviennent et vivent possiblement dans d’autres dimensions, mais lorsque les humains sont mis en contact avec eux, le rapport est très physique. Si notre bagage de connaissances scientifiques, tout aussi diversifié et impeccable soit-il, est insuffisant pour nous aider à comprendre ce qui se passe, alors nous nous en passerons. Il sera toujours le bienvenu, lorsque les porteurs de ces bagages daigneront bien se manifester, comme plusieurs l’ont déjà fait d’ailleurs. Avec courage ! Quant aux autres, eh bien, tant pis ! Une enquête nous attend, un voyage en terrain très marécageux nous attend, et c’est ce voyage que nous vous proposons. Qu’on se le dise !

La question génétique Une très grande majorité de cas d’enlèvements fait ressortir une intervention de type médical sur les sujets, soit l’introduction d’appareils sondeurs dans les orifices du corps, incluant l’anus et parfois le nombril. Plus tard, grâce aux travaux des chercheurs spécialisés, dont surtout Budd Hopkins et le Dr John E Mack, on apprendra que de fréquentes collectes de semence mâle surviennent, sur une base régulière, sur le même individu, et ce, depuis l’âge de la puberté. On finira par apprendre également que des femmes sont inséminées et deviennent des mères porteuses. On leur enlève l’enfant qu’elles sont ensuite appelées à cajoler pendant quelque temps, puis tout s’arrête ou, à tout le moins, tout semble s’arrêter !

Ce qui est remarquable cependant, c’est que peu de cas font état d’une révélation claire et précise de la part des visiteurs sur le pourquoi de ces procédures. De toute évidence, ils cherchent à créer un être hybride à partir de la semence humaine. Certains dossiers plus élaborés font ressortir que des humains ont vu ces créatures

153

Page 155: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

hybrides, frêles, ayant l’air malades, dépourvues d’émotions, laissant croire que leur but n’est pas encore atteint.

En admettant que la création d’une nouvelle race soit le but recherché ou l’un des objectifs de ces êtres venus d’ailleurs, nous en sommes encore à nous demander pourquoi ! Que vont-ils faire de ces hybrides ? Où vivront-ils ? Sont-ils quelque part à évoluer sur Terre ? Ensemble ? Séparés et parmi nous ? Sont-ils repartis pour toujours ? Est-ce la fin de leurs visites, leur objectif ayant été atteint ? Si c’est le cas, cela signifie que de nombreux humains, sans trop comprendre pourquoi ni comment, ont une fille ou un garçon, plusieurs même, qui vivent ailleurs, quelque part, et qu’ils ne reverront jamais. Il doit y avoir autre chose !

Nous allons donc explorer certains récits sans en parcourir tous les détails, nous contentant de découvrir l’indice qui nous mettra sur la piste de l’agenda de nos visiteurs.

Antonio Villas Boas Il y a très longtemps de cela, alors que nous venions à peine d’amorcer une recherche livresque sur la question ufologique, nous sommes tombé sur l’histoire hallucinante d’Antonio Villas Boas, dans un petit magazine spécialisé. Nous avons réagi comme tout le monde : un petit sourire de compassion pour ce pauvre fou en manque d’attention. Aujourd’hui, en parcourant de nouveau les données de l’enquête, on se rend compte que le seul problème de ce personnage est sans doute d’avoir été le premier à en parler.

En 1957, les vagues d’observations d’ovnis dans le monde atteignent un sommet inégalé – et ce, depuis déjà quelques années –, tant en Europe qu’aux États-Unis. Depuis le carrousel de 1952 au- dessus de Washington jusqu’aux grands déferlements d’Oloron et de Gaillac en France, en passant par les survols interminables au-dessus des bases militaires, tout y est. Un petit rappel.

Le carrousel de Washington désigne l’une des plus célèbres observations collectives d’ovnis du XXe siècle. Elle a eu lieu pendant

154

Page 156: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

la nuit, les 19 et 26 juillet 1952, au-dessus de Washington DC.

Le 19 juillet, dans la soirée, cinq sphères lumineuses volant au- dessus de la ville sont observées par de nombreux habitants. À 23 h 40, sept échos radars apparaissent sur les écrans de la base d’Andrew près de Washington et sont rapidement confirmés en visuel. Leur vitesse varie de 160 à 480 km/h mais, par moments, atteignent des pointes excessives dépassant Mach 10, soit plus de 11 000 km/h. Les échos radars sont confirmés par l’aéroport de la ville et les bases aériennes alentour. Peu après, des avions de chasse Lockheed F-94 Starfire sont envoyés, et leurs pilotes confirment visuellement la présence des objets ainsi que leurs fascinantes variations de vitesse. Vers 2 h du matin, d’autres avions de chasse arrivent ainsi que d’autres objets lumineux, dont l’un suit un avion de ligne pendant quelques instants. La série de poursuites entre les ovnis et les avions militaires se continuera jusqu’à 5 h du matin. Le phénomène reprendra toute la nuit du 26 au 27 juillet, et dans celle du 2 au 3 août. Il est chaque fois confirmé en visuel et au radar par des civils et des militaires, au sol comme dans les airs.

Le 29 juillet, une conférence de presse fut organisée au Pentagone. On expliqua aux journalistes que l’origine de ce phénomène était une inversion de température dans le ciel de Washington provoquée par le conflit entre une couche d’air chaud, prise en tenaille, et deux couches d’air plus froid. Cela aurait eu pour effet de provoquer un effet de mirage, en réfléchissant des ondes radars et en réfractant des rayons lumineux venus du sol. Évidemment, cette explication fut immédiatement réfutée par des spécialistes du radar. Comment expliquer le déplacement d’un mirage provenant de lumières fixes au sol ? D’ailleurs, en 1969, même la très lamentable commission Condon rejettera cette explication.

Donc, on parle beaucoup d’ovnis dans ces années-là, mais il n’existe aucun rapport d’enlèvements. Il y a bien des « contactés » mais pas d’enlevés.

Ces contactés – dont les plus célèbres sont sans nul doute, dans le

155

Page 157: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

monde, Georges Adamski et ici, au Québec, Arthur Matthews – prétendaient avoir reçu la visite de grands êtres blonds, fort sympathiques qui les emmenaient faire un tour de « soucoupe volante ». Howard Menger, décédé en février 2009, est également un contacté qui effectuera de nombreux voyages en vaisseau spatial jusqu’à la lune où se trouvent, à ce moment, des bases en forme de dômes. Il épousera la sœur vénusienne d’un premier contact. Il n’était pas le seul. La liste des contactés est relativement imposante. Mais pour le public et même les chercheurs, le clivage est trop important. Passe encore qu’une lumière brillante affole les opérateurs radars et les pilotes de chasseurs de Washington, mais ça ?

Ainsi, pour un enquêteur en ufologie de 1957, le summum d’une observation est l’atterrissage d’un de ces vaisseaux avec une observation furtive des occupants, suivi d’un décollage immédiat sans aucun contact direct entre les occupants et le ou les témoins. C’est la catégorie RR-3, soit une rencontre rapprochée du troisième type. Nous avons personnellement enquêté sur ce genre de dossier, à Coleraine, au Québec, mais également à Saint-Jean-sur-Richelieu, en 1971.

L’idée qu’un être humain comme vous et moi puisse être contacté, choisi pour une aventure amoureuse à la Howard Menger dépassait notre entendement. Encore à ce jour, nous reprochons à ce genre de récit l’aspect très humain de la rencontre, sorte de copie conforme du rêve un peu infantile ou naïf d’un homme qui fait l’amour avec une extraterrestre aux formes gracieuses.

Le cas de Villas Boas est toutefois différent. Il pourrait s’agir du premier dossier d’expérience génétique rendu public.

Antonio Villas Boas est un jeune fermier brésilien de 23 ans vivant à San Francisco de Sales dans le Minas Gerais. Le 16 octobre 1957, alors qu’il travaille de nuit dans son champ pour éviter la chaleur accablante du jour, il observe une curieuse étoile rouge dans le ciel. Elle grandit de plus en plus et finit par devenir un objet solide épousant la forme d’un œuf. Il se pose sur trois pieds.

156

Page 158: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Villas Boas panique et tente de s’enfuir. Il monte sur son tracteur et fuit la scène, mais après quelques secondes, les lumières et le moteur de l’engin cessent de fonctionner[61]. Il se met à courir, mais un bras le retient. Un homme – un être d’apparence humaine – l’empêche de poursuivre sa course. Il mesure à peine 1,50 m, il porte une combinaison grise et un casque sur la tête. Ses yeux sont petits et bleus. Il émet des sons qui ressemblent à de petits cris gutturaux. Trois autres personnages du même type se présentent et obligent Villas Boas à pénétrer dans l’objet. À l’intérieur, il est entièrement dévêtu, recouvert d’un gel et emmené dans une pièce semi-circulaire. On le pique au menton pour en retirer du sang. Dans une autre pièce, Boas se retrouve seul. Un gaz est émis, qui le rend malade.

Par la suite, un autre occupant du vaisseau se présente. C’est une femme, de la même taille que les autres mais avec un corps de déesse, et complètement nue. Ses cheveux sont longs et blonds platine. Ils auront deux rapports sexuels successifs. Aucune marque de tendresse ne survient entre eux, l’acte est consommé rapidement. Une fois ces rapports sexuels terminés, la femme sourit, frotte son abdomen et pointe le ciel du doigt. On le rhabille, on lui fait la politesse de visiter le vaisseau. Il tente de voler un objet, mais il est surpris dans son geste et ne pourra le compléter. Il est escorté à l’extérieur, l’engin s’envole et disparaît. Villas Boas sera demeuré à l’intérieur environ quatre heures. Décédé en 1992, il continuera toute sa vie à maintenir sa version des faits, intégralement, sans en changer un iota.

Pendant que la presse mondiale ne retient évidemment que l’acte sexuel consommé avec une blonde platine aux courbes généreuses, Villas Boas se plaint de nausées. L’un des journalistes auxquels il raconte son histoire prend la décision de le confier aux soins d’un médecin. L’enquête sera menée par le Dr Olavo Fontes de l’École nationale de médecine du Brésil. Fontes est membre de l’APRO(10). Plusieurs des membres de cette organisation donneront plus tard naissance à l’actuel MUFON américain.

157

Page 159: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Les premiers examens démontrent que Villas Boas éprouve des symptômes liés à une forte irradiation. L’auteur Terry Melanson (11) écrit notamment qu’il souffrait de douleurs sur tout le corps, de maux de tête, de nausées, d’une sensation permanente de brûlures aux yeux, de lésions cutanées et de marques de coups légers. Villas Boas n’aura jamais besoin de recourir à l’hypnose pour raconter son expérience. On peut dès lors établir qu’inventé, halluciné, rêvé ou pas, son récit est en corrélation avec un malaise authentique lié à une forme d’irradiation.

Ce récit est typique de ceux réfutés séance tenante par les dénigreurs. Par contre, on ne peut blâmer les fausses mémoires induites par un hypnologue, mais il n’y a aucun autre témoin. Selon eux, Villas Boas a très bien pu être contaminé par une source de radiations naturelle ou par un objet illicite qui se serait trouvé par hasard dans son champ. L’affaire Villas Boas est donc à leurs yeux un canular monté de toutes pièces ou le rêve érotique d’un jeune homme de 23 ans, dans la force de l’âge, qui serait tout bêtement tombé endormi dans son champ, à proximité d’une source de radiations quelconque. C’est l’explication classique de ceux qui ne veulent croire pour aucune raison et pour qui tout s’explique, sauf par la version affolante d’un témoin qui n’a aucune crédibilité à leurs yeux. On n’a jamais retrouvé cette source de radiations pourtant relativement aisée à détecter.

Comme nous l’avons déjà mentionné, c’est l’équivalent d’une enquête policière que nous menons, alors nous allons examiner certains aspects du témoignage, comme tout bon enquêteur se doit de le faire.

Le geste de la femme indique que l’acte sexuel était exclusivement reproductif. Elle et Villa Boas n’étant de toute évidence pas de la même race, il s’agit donc d’une tentative d’hybridation[62]. Fait à noter, aucune parole, aucun message, aucun autre signe de communication n’est survenu. Ils sont descendus dans ce champ, ils ont kidnappé Villa Boas, ils ont compté sur sa libido de jeune homme pour accepter un rapport sexuel avec une fort belle

158

Page 160: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

femme[63], et l’ont planté là, comme un navet, sans un au revoir.

Comme nous l’avons déjà mentionné, la presse mais également la communauté ufologique ont réagi avec scepticisme et certes avec ironie dans plusieurs cas. Difficile de les blâmer. Mais à la lumière de tout ce qui s’est produit des centaines et des centaines de milliers de fois depuis, l’affaire Villas Boas peut désormais compter parmi les récits à conserver dans notre rapport. Betty et Barney Hill

John G. Fuller(12) raconte avec grande minutie toutes les étapes de ce remarquable récit considéré encore à ce jour comme le plus important témoignage d’enlèvement, le plus analysé par les enquêteurs, le plus médiatisé, le plus crédible et, mis à part celui d’Antonio Villas Boas, sans doute le véritable premier dossier d’enlèvement à être rendu public.

Barney Hill est un Noir de 39 ans et Betty, une femme blanche de 41 ans. Le 19 septembre 1961, ils sont à bord de leur véhicule sur la route 3 dans le New Hampshire et se dirigent vers leur résidence de Portsmouth, de retour de petites vacances à Montréal et aux chutes Niagara. Leur récit fut par la suite repris sous hypnose, les deux séparément, par le Dr Benjamin Simon, psychiatre et neurologue de Boston.

Les Hill observent les mouvements erratiques et plutôt curieux d’une étoile dans le ciel. Ils argumentent ensemble sur la nature de l’objet. C’est alors que Barney décide d’y voir de plus près. Après avoir immobilisé son véhicule, il en sort et pointe ses jumelles sur l’étoile. L’objet est relativement plat, entouré de lumières, et l’homme peut constater que des occupants se tiennent à l’intérieur. Il remonte à bord de sa voiture et se retrouve au volant alors qu’un curieux son provient du véhicule. Ce qu’ils ne comprennent absolument pas toutefois, c’est comment il se fait qu’ils sont à plus de 50 km de leur position initiale.

Le lendemain, c’est Betty qui prendra l’initiative de communiquer avec la base aérienne militaire de Pease. Le major Paul W.

159

Page 161: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Henderson prendra son rapport et confirmera qu’un objet volant non identifié a bel et bien été capté sur le radar. Barney n’est pas content. Il aurait préféré ne pas en parler. On imagine facilement que durant ces années, les mariages mixtes n’étaient guère bien vus. Ce n’était sans doute pas une très bonne idée, selon lui, d’attirer l’attention sur eux avec l’observation d’un « drôle d’avion ».

Leur sommeil est perturbé, ils font des cauchemars mais assez étrangement, des cauchemars dont le scénario semble identique tant pour Barney que pour Betty : kidnapping, vaisseau, créatures étranges, tout y est. Leur histoire se répand. On pose des questions. On finit par déterminer que les Hill ont perdu deux heures quelque part entre l’observation de l’étoile et les sons de cliquetis provenant de leur véhicule.

Rapidement, les experts ufologues de l’époque ont vent de l’affaire, dont le major Donald Keyhoe ainsi que le major James MacDonald[64]. Ce dernier prendra sur lui de recommander aux Hill de subir quelques sessions d’hypnose.

Le processus thérapeutique du Dr Benjamin Simon allait s’étendre sur une période de sept mois. Ce dernier est mondialement connu pour ses travaux sur l’hypnose en psychothérapie, il est conférencier à Harvard et à Yale, membre de la Fondation Rockefeller en neurologie et président de l’association médicale de sa région. En plus de sa pratique privée, le Dr Simon est directeur de l’un des plus grands hôpitaux psychiatriques du Massachusetts. Il a été lieutenant- colonel durant la Seconde Guerre mondiale dans les principales installations traitant l’amnésie des soldats ayant vécu l’expérience du combat. Son appréciation du dossier des Hill est très importante.

Voilà un cas vu et revu pendant plusieurs mois par un psychiatre fort compétent et spécialisé dans les cas d’amnésie. Sa formation, couplée au temps qu’il a consacré à cette affaire, écarte dès lors toutes les explications conventionnelles que nous avons énumérées plus tôt. Qui plus est, ce n’est pas un mais deux sujets qui, bien que mariés, n’ont aucun lien génétique entre eux, d’autant plus que l’un est noir et l’autre blanche. Leur expérience ne s’est pas produite

160

Page 162: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

alors qu’ils dormaient dans leur lit, ils ne souffrent d’aucune forme de paralysie du sommeil et sont somme toute des gens normaux, comme vous et moi. Il restait maintenant à déterminer si les Hill avaient menti ou fabulé. Leur situation sociale, un couple mixte dans les années 1960, suggère que non.

Encore de nos jours, les dénigreurs persistent à dire que le couple Hill a inventé cette histoire à partir d’un fait banal que leur tendance à l’exagération a transformé en scénario fabuleux. L’un d’eux s’est-il seulement donné la peine de rencontrer Barney et Betty ? Non. Pas un seul. Loin de tirer la conclusion qu’il s’agissait d’un délire mystico-spatial, le Dr Benjamin Simon répondra aux questions du journaliste John G. Fuller. Nous avons retenu cette réponse :

Il s’agit d’un cas extrêmement intéressant de double amnésie avec l’amnésie de voile levée par une hypnose régressive attentive. Il est très difficile de mentir sous le mode de régression dans lequel je les ai placés. Il est très difficile de mentir sous une hypnose administrée de manière appropriée. Les barrières sont baissées entre le conscient et l’inconscient. Il serait presque impossible pour eux de mentir pendant un tel programme intensif couvrant sept mois. J’ai examiné attentivement les bandes enregistrées et je ne pense pas qu’ils hallucinent. Je n’ai détecté aucun signe de psychose tant chez Barney que chez Betty[65].

Simon refusera de se mouiller en répondant à la question la plus attendue : « En tant que scientifique, je ne peux pas me prononcer sur les ovnis et les extraterrestres, puisqu’il n’a pas été démontré scientifiquement qu’ils existaient. »

Retenons cette affirmation : « Il serait presque impossible pour eux de mentir durant un tel programme intensif couvrant sept mois. » En aucun moment, ils n’ont réclamé d’argent pour leur récit ; ils n’ont jamais requis les services d’un publiciste et n’ont jamais convoqué la presse.

Le récit sous hypnose démontre que les Hill ont été bloqués sur la route par le vaisseau. Les occupants les ont fait monter à bord. La description de ces créatures est la toute première faisant allusion aux Gris : chauves, sans aucun poil corporel, une tête en forme de poire et disproportionnée, de très grands yeux très sombres. Nous sommes

161

Page 163: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

très loin du cinéma de l’époque[66]. Une longue aiguille sera introduite dans le nombril de Betty et on lui dira qu’il s’agit d’un test de grossesse. Barney se fera collecter un échantillon de sperme. Les Hill rapporteront avoir observé que les occupants du vaisseau ne semblaient pas avoir conscience de la nature du temps et de l’existence des couleurs[67]. Ils vont également relater le fait que ces créatures se sont montrées curieuses à l’égard du... dentier de Barney ! Betty a rapporté leur avoir demandé leur origine. On lui montrera une carte stellaire, lui demandant si elle pouvait identifier la Terre. « Non ! » répondit-elle. « Alors dans ce cas, c’est inutile de vous dire d’où nous venons », et ils retirèrent la carte de sa vue[68].

De nombreux enquêteurs, dont Hynek et le Dr Stanton Friedman(13), ont poursuivi l’enquête. Il y eut d’autres régressions hypnotiques. Tous sont d’avis que les Hill n’ont pas inventé cette histoire et que leur récit est celui d’un événement qui s’est bel et bien produit. Pour en arriver à une telle conclusion, il faut être en mesure, dès le départ, de s’ouvrir à la simple possibilité que nous soyons l’objet d’une certaine attention de la part d’explorateurs- visiteurs venant d’ailleurs et qui compteraient des centaines ou des milliers d’années d’avance sur nous. C’est vexant, humiliant à la limite, mais concevable, si on s’arrête à la simple logique de l’évolution de toutes les formes de vie. Il y en a qui sont moins avancées que d’autres, et il y en a de plus avancées que d’autres. Cette règle peut dès lors s’appliquer à la race humaine sans qu’on s’arrache les cheveux en proférant des imprécations sataniques.

La carte stellaire Quelques études ont été faites sur la carte stellaire qu’a dessinée Betty Hill. Elle fut d’ailleurs à l’origine des motifs qui ont poussé plusieurs experts à dénigrer le cas des Hills, la carte ne correspondant à rien de connu. En 1963 !

Il faudra attendre huit ans pour qu’enfin on puisse déterminer que la carte correspondait à une section du ciel récemment découverte. Avec l’aide d’un ordinateur, des astronomes de l’Université de

162

Page 164: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

l’Ohio ont pu déterminer que les étoiles indiquées par l’occupant du vaisseau sont maintenant connues sous le nom de Zeta Reticuli 1 et Zeta Reticuli 2. Celles-ci sont situées à environ 37 années-lumière de la Terre. Fait à noter, l’ordinateur fit une réplique exacte de la position des étoiles en question dans un enchevêtrement d’autres points indiqués sur la carte, et ce, à la perfection. Betty Hill aura donc gravé, en 1963, une carte astronomique dont les étoiles n’allaient être connues que plusieurs années plus tard.

Astronome amateur passionnée, Marjorie E. Fish ne fut pas très impressionnée la première fois qu’elle entendit parler de la carte stellaire de Betty Hill. Deux ans plus tard, avec l’aide de sa nièce Connie Limpert, et plus tard celle du Dr David Saunders, elle parvint à réunir suffisamment de données pour construire un modèle. Elle rencontra Betty Hill et, à partir de toutes les informations qu’elle put glaner, elle construisit un modèle de 10 parsecs[69] avec toutefois trois étoiles plus difficiles à définir. En 1972, à partir du catalogue Gliese[70], elle monta un catalogue complet des étoiles pouvant avoir en orbite des planètes porteuses de vie. À cette époque, il ne s’agissait que de probabilités. Ce fut un travail de moine qui leur permit toutefois d’en arriver à un résultat concluant en février 1973.

La carte observée par Betty Hill dans le vaisseau mesurait environ 1 m2 ; elle était en trois dimensions, les étoiles brillaient et l’ensemble pourrait être comparé à un hologramme, mais la définition de l’image était à ce point élevée qu’aucun grain, pixel ou autre forme de représentation graphique n’était visible. Marjorie E. Fish estime que ses recherches l’amenèrent à conclure que la carte dessinée par Betty Hill était authentique. Aucun astronome de 1960 à 1964 ne connaissait l’existence des cet amas de trois étoiles en triangle dans leur présente position. La distance évaluée et très précise n’a pas été calculée avant 1969, et au moment de l’enlèvement, les distances connues n’étaient pas correctes dans le catalogue Gliese, ce qui rendait la carte fausse. Maintenant qu’elles sont connues, elles démontrent que c’est la carte de Betty Hill qui était exacte. Le rapport technique de Marjorie E. Fish requiert des

163

Page 165: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

connaissances très avancées en astronomie et le lecteur en mesure d’apprécier l’évaluation d’authenticité de son auteure pourra le consulter[71]. Sa conclusion ne fut pas critiquée outre mesure et son modèle 3D fut par la suite adopté officiellement par le Département d’astronomie de l’Université de l’Ohio.

Herbert Shirmer Notre prochain témoin, sur lequel les experts de la commission Condon ont déjà enquêté, est Herbert Shirmer, un policier de 32 ans d’Ashland dans le Nebraska. Il est 2 h 30 du matin ce 3 décembre 1967, et Shirmer est en patrouille. À une intersection située dans la zone rurale, son attention est captée par une structure métallique importante avec des feux qui s’allument en alternance. Shirmer croit avoir affaire à un lourd camion de transport accidenté ou en panne. Il l’éclaire avec ses phares en se dirigeant vers lui.

Il est stupéfait ! Le camion n’a rien d’un camion. Il le décrira comme un objet ayant la forme d’un ballon de football avec, sur son pourtour, des ouvertures ovales lumineuses. Ses « feux » s’allument à un rythme accéléré. L’objet, posé sur trois pieds, est d’apparence métallique polie. Il utilise le projecteur de son véhicule. L’objet s’élève en émettant un bruit de sirène et en laissant échapper des flammes[72]. Il disparaît à très grande vitesse et va se positionner dans le ciel, se confondant avec les étoiles.

Il est 3 h du matin. Shirmer a perdu vingt minutes. En faisant son rapport au poste, il constate également qu’il ne se sent pas bien du tout. Il éprouve un mal de tête carabiné et on note une rougeur sur son cou. Les médias s’emparent de l’affaire. Comme c’est très souvent le cas lorsque des témoins d’anomalies de ce genre acceptent de parler aux journalistes, le traitement médiatique est abusif et reproduit de manière spectaculaire uniquement les éléments les plus extrêmes sans tenir compte du contexte exact de l’observation ou de l’expérience vécue.

Il y a quelques années de cela, un journaliste nous demandait si, un jour, les extraterrestres établiraient un contact avec nous. Notre

164

Page 166: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

réponse exacte fut : « Nous pensons que d’ici cinq à dix ans, nous en saurons beaucoup plus sur eux. » Le titre de l’article, qui portait sur plusieurs autres aspects techniques du phénomène, devint : « Selon Casault, les extraterrestres vont se révéler massivement dans cinq ans. » Vivre avec ce genre de déclaration n’est pas de tout repos, et cet exercice maladroit, fruit d’un jaunisme évident de la part d’un reporter ou d’un titreur en mal de gloriole, est malheureusement trop fréquent. Le cas de Shirmer ne fut pas différent, et l’image qui ressort des coupures de journaux de l’époque laisse croire que des monstres de l’espace vont envahir la planète le week-end suivant.

Heureusement, malgré tout ce cirque, Roy Craig et John Abren de la commission Condon se rendent à Ahsland. Ils sont impressionnés par la sincérité et la crédibilité du témoin. Il est convoqué à Boulder, au Colorado. Le Dr Leo Sprinkle[73] fut mandaté pour effectuer des sessions d’hypnose. Mais ça tourne mal. Le policier se met à révéler des détails ahurissants, et le collègue de Sprinkle, qui est présent, ne peut en supporter davantage. Il met fin à la session. Il en a le droit, c’est lui qui en a passé la commande, puisqu’il s’agit d’Edward Uhler Condon lui-même ! Il aura tout de même la gentillesse de dire au policier : « Nous vous croyons... »

Comme tous les journalistes ne sont pas des clowns, le reporter Eric Norman finit toutefois par en savoir plus long et obtient les détails de la régression. Des êtres d’environ 1,50 m sortirent du vaisseau, entourèrent la voiture patrouille et parvinrent, par télépathie, à convaincre Shirmer de ranger l’arme qu’il avait à la main. Un gaz illuminé par une lumière verdâtre fut émis sur le véhicule et on le toucha au cou, le blessant. Il fut alors interrogé sans ménagement sur la centrale électrique locale et les réservoirs d’eau. Shirmer leur dit alors qu’il était policier et, d’une certaine façon, le gardien de cette ville. Ils lui dirent alors que leur vaisseau fonctionnait par électromagnétisme réversible et qu’ils tiraient leur énergie des lignes électriques et de l’eau[74].

Ils ajoutèrent qu’ils venaient d’une galaxie relativement peu

165

Page 167: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

éloignée, qu’ils maintenaient plusieurs bases sur la Terre ainsi qu’un programme d’analyse de la reproduction et que des humains étaient utilisés pour des expériences.

Eric Norman organisa une autre régression hypnotique avec Loring G. Williams à Des Moines, en Iowa, le 8 juin 1968. De nombreux détails refont surface, mais ce qui nous intéresse dans ce dossier réside dans les révélations que ses ravisseurs ont faites au policier.

On apprend alors qu’ils nous observent depuis longtemps et que les contacts effectués avec des humains ont pour but de nous habituer à leur présence mais également de susciter une certaine perplexité. Ils n’ont pas l’intention d’envahir la Terre mais...

Ce « mais... » est étrange. Plus tard, Shirmer ajoute que les humains n’agissent pas comme ils le devraient, que les enlevés sont le fait du hasard afin d’embarrasser les enquêteurs et les gouvernements. Ces occupants du vaisseau n’ont aucunement l’apparence des Gris.

L’affaire du pont de Brooklyn

Budd Hopkins(14) est celui par qui le phénomène des enlèvements extraterrestres fut connu du grand public. Le monde entier savait déjà que Betty et Barney Hill prétendaient avoir été victimes d’un tel enlèvement, mais entre eux et ceux qui ont suivi, quelques décennies se sont écoulées. Que s’est-il passé ? Moins d’enlèvements ou personne pour en rapporter l’existence[75] ?

C’est alors que, à la fin des années 1980, nous sommes tombé sur le volume Intruders : The Incredible Visitation at Copley Woods de cet auteur du nom de Budd Hopkins.

D’une page à l’autre faisait surface l’incroyable présomption que non seulement des milliers sinon des centaines de milliers de gens étaient enlevés, mais que derrière tout cela se cachait un agenda très particulier, soit celui de créer une race hybride à partir de la semence des mâles humains en utilisant les femmes humaines comme mères

166

Page 168: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

porteuses. Puis, en 1996, survint Witnessed de Budd Hopkins.

Ce récit d’enlèvement est l’un des plus incroyables de tous. Il implique non seulement cette femme, Linda Napolitano, dit Cortile pour préserver son anonymat à l’époque, mais apparemment le secrétaire général des Nations Unies, Javier Perez de Cuellar, et ses deux gardes du corps.

Le 30 novembre 1989, Linda Napolitano va se coucher alors qu’il est environ 3 h du matin et que son mari et ses enfants dorment à poings fermés. Ce n’est pas la première fois que Linda est victime d’enlèvement, et elle reconnaît les signes avant-coureurs qui sont précisément en train de se manifester : une paralysie du corps tout entier. Elle ne tarde pas à voir l’un de ses ravisseurs : une petite créature grise.

C’est tout. Le souvenir suivant est celui du moment où elle se retrouve de nouveau dans son lit auprès de son mari, qui n’a eu connaissance de rien. Le lendemain, elle communique avec Budd Hopkins, avec qui elle travaille depuis quelque temps, afin de tenter de faire remonter à la surface des souvenirs de ses enlèvements précédents.

Linda Napolitano est convaincue d’en être victime depuis déjà au moins une dizaine d’années. La transe hypnotique révèle alors que trois et possiblement quatre créatures étaient dans la chambre. Elle se rappelle et évoque en détail le sentiment d’avoir lévité carrément au travers de la fenêtre de son appartement situé au douzième étage. Ce transport inusité se serait effectué sur ou à l’intérieur d’une lumière très intense et de couleur bleue. D’autres souvenirs refont surface, et Linda fait part à l’hypnologue Budd Hopkins des traitements subis – toujours ces fameuses procédures médicales. Puis, elle retient un détail intéressant, celui d’avoir été ramenée à son lit mais d’y avoir été relâchée brusquement, et non déposée.

Budd Hopkins ne s’est pas jeté en dehors de la pièce en hurlant. Ce genre de récit fait maintenant partie, sinon de son quotidien, du moins de toute sa démarche en quête d’informations lui permettant

167

Page 169: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

de mieux comprendre la nature et l’essence des enlèvements. À ses yeux, ce récit est normal, typique et n’a rien de particulier.

Bien que très bon enquêteur, Hopkins ne se pose plus la question qui viendrait aux lèvres du premier venu : il a beau être 3 h du matin, nous sommes à New York, alors comment se fait-il que personne n’ait vu ce vaisseau à si basse altitude et ce fameux rayon bleu avec une femme allongée se déplaçant allègrement d’une fenêtre d’un douzième étage à ce vaisseau en question ? Hopkins ne s’est pas posé la question – ou si peu – parce que personne, le cas échéant, ne s’avance jamais pour y répondre. S’il faut attendre une telle confirmation pour poursuivre les recherches, autant tout abandonner.

Mais voilà, cette fois, les choses allaient prendre une tournure dramatique que jamais Kopkins n’aurait soupçonnée.

Environ quinze mois plus tard, soit en février 1991, Budd Hopkins reçoit une lettre signée « Richard » et « Dan ». Ces deux hommes se présentant comme des officiers de police considèrent que Hopkins est crédible et sérieux à leurs yeux et qu’il est temps pour eux de lui raconter ce qu’ils ont vécu. Ignorant que l’enquêteur travaille sur ce même dossier – qu’il n’a pas rendu public –, ils affirment avoir vu une femme littéralement flotter des étages supérieurs d’un building à Manhattan, à proximité du pont de Brooklyn, et pénétrer dans un vaisseau qui n’avait absolument rien d’ordinaire. Ils ajoutent que cet appareil a ensuite disparu dans les eaux de l’East River. Ils précisent ne pas vouloir s’identifier mais aimeraient bien savoir si lui, Hopkins, n’en saurait pas davantage sur le sort de cette femme, tout en indiquant être demeurés sur les lieux près d’une heure en espérant voir l’appareil refaire surface mais en vain. Rappelons que ces deux policiers ont communiqué avec Hopkins parce qu’il est connu à New York pour ses recherches ufologiques, et non parce qu’ils étaient au fait que Linda était un de ses sujets.

Dans son ouvrage, Hopkins prend alors le temps d’expliquer en long et en large avec moult détails toute l’opération permettant à ces deux hommes d’entrer en contact avec Linda sans que leur identité

168

Page 170: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

soit révélée. D’ailleurs, celle-ci est profondément bouleversée d’apprendre que des témoins ont vu la scène et accepte avec joie de les recevoir.

Hopkins est très minutieux et tient à rendre compte de chaque détail entourant la suite des événements. Le lecteur patiente et finit par apprendre que Richard et Dan ne sont pas des officiers de police mais des agents des Services secrets. Ce soir-là, ils étaient chargés de la protection rapprochée d’un personnage très important. Hopkins l’aurait rencontré plus tard, mais l’homme refusera toujours de confirmer publiquement son aventure. Cette personne serait nulle autre que Javier Perez de Cuellar. Hopkins apprend alors que la limousine dans laquelle se trouvaient le personnage politique et ses deux gardes du corps s’est immobilisée sans raison apparente tout près de l’immeuble occupé par Linda, à cette heure précise.

Mais les choses prennent une tournure dramatique, et finalement les deux agents kidnappent clandestinement Linda Napolitano à deux reprises, en avril et en octobre 1991, et lui font subir une série d’interrogatoires extrêmement serrés. Ils sont convaincus qu’elle n’est pas « d’ici » ou qu’elle collabore avec ces êtres venus d’ailleurs. Plus tard, Linda Napolitano dira que le comportement de ces deux hommes était celui de gens extrêmement nerveux, au bord de l’hystérie. Notez bien qu’à ce point aucun élément de cette affaire n’est encore rendu public.

Puis, voilà qu’en novembre 1991 Budd Hopkins reçoit une lettre et des dessins d’une retraitée, Janet Kimble, dont le moteur de sa voiture a mystérieusement calé alors qu’elle franchissait le pont de Brooklyn vers 3 h du matin. Elle a vu toute la scène sur l’immeuble de Linda, qui se trouvait à environ 400 m de là. Les lumières du pont se sont éteintes et les autres voitures qui s’y trouvaient ont également été immobilisées. Tout semblait figé. Mme Kimble prétend avoir vu l’ovni, les extraterrestres et une femme flottant jusqu’à l’engin. Les dessins de l’événement effectués par ce témoin et par l’un des agents des Services secrets correspondaient sur de nombreux points.

Un cinquième témoin requérant l’anonymat fit également parvenir

169

Page 171: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

à Hopkins la lettre suivante :

À exactement 3 h 15, j’avais parcouru environ un tiers de la route traversant le pont et la voie était libre devant moi, mais les phares et le moteur de ma voiture se sont éteints d’un seul coup. J’étais certain de me faire rentrer dedans, mais en regardant par le rétroviseur, j’ai vu les phares de tous les véhicules présents s’éteindre également. Exactement comme moi, ils ont roulé lentement sur leur élan et se sont arrêtés. L’éclairage du pont s’est éteint aussi et tout est devenu sombre autour de nous.

La lumière a changé de forme, d’un ovale long à un rond parfait. Elle s’est

placée sur un des buildings tout près. Je ne l’ai pas reconnu sur le coup. Puis, le rayon lumineux descendant jusqu’à la route a balayé la façade, de sorte que j’ai pu voir les deux grilles d’environ 15 pi (4,5 m) de haut. C’était les deux grilles du complexe de Cherry Street, le seul accès donnant sur la cour intérieure.

J’ai sans doute regardé ce building des milliers de fois. Comment pouvais- je douter ? Le rayon lumineux est passé de nouveau le long du bâtiment central, puis s’est dirigé vers le haut pour s’arrêter à la hauteur du dernier étage, éclairant la partie inférieure d’une double fenêtre. À droite se trouvait une autre fenêtre, plus petite, probablement une fenêtre de salle de bain. Le rayon blanc vert est devenu lentement plus intense. À ce moment-là, je ne sais pour quelle raison, j’ai regardé dans mon rétroviseur, quand là, le ciel s’est illuminé d’un coup.

Entre-temps, une douzaine de personnes étaient sorties de leur véhicule en panne. L’éclair a illuminé les silhouettes et le pont. Quelques-unes d’entre elles ont commencé à crier, à pleurer et à réagir comme des oiseaux pris en cage, tandis que d’autres restaient là, complètement abasourdies, et regardaient vers le building. C’était surréaliste et ça m’a foutu une frousse terrible.

J’ai pu voir trois créatures grises dans des combinaisons très sombres en position triangulaire et, au milieu, une femme ressemblant à un ange, en chemise de nuit blanche et aux cheveux noirs. Ses longs cheveux « flottaient » comme si elle avait été dans l’eau et donnaient l’impression d’être attirés vers le haut.

À la suite de ces événements, je me souviens que les personnes présentes sont retournées dans leur véhicule ; elles ont mis le moteur en marche et ont continué leur chemin, comme si de rien n’était. Elles ont dû penser la même chose que moi : quelle que soit l’origine de ce que nous avions vu, cela allait sans aucun doute passer sur tous les canaux de télévision, le lendemain !

170

Page 172: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Une autre femme viendra accréditer cette version mais ajoutera, à l’étonnement et à la stupéfaction de Hopkins, qu’un enlèvement collectif de plusieurs dizaines sinon de centaines de personnes s’est produit cette nuit-là. Une fois de plus, il est essentiel de rappeler que tous ces témoins ignoraient complètement que Hopkins était au fait de la situation.

Les deux agents secrets, Dan et Richard, ainsi que leur protégé ont également été enlevés. Ils vont l’admettre à Hopkins plus tard. Ils se sont retrouvés tous les trois avec Linda sur une sorte de plage où la femme creusait dans le sable avec une toute petite pelle, voire une espèce de cuillère. Elle serait allée leur parler, disant qu’elle travaillait avec les extraterrestres.

Hopkins n’arrive pas à tout comprendre et se demande comment il se fait que l’épisode de la plage et la rencontre avec le haut dignitaire et ses deux gardes du corps n’aient pas été divulgués sous hypnose. Il ne parle pas à Linda Napolitano de la dernière lettre de Dan et Richard. Une régression ultérieure fera le point et cette dernière racontera alors, presque mot pour mot, sa rencontre sur la plage avec les trois hommes, sans savoir que Hopkins est maintenant déjà au courant.

La femme se retrouve dans un endroit fortement éclairé ; elle a froid et ne porte qu’une chemise de nuit. Elle entend un bruit qu’elle n’arrive pas sur le moment à identifier. Un peu plus tard, elle se rend compte qu’il s’agit des vagues. Les Gris qui l’accompagnent possèdent de petites boîtes en forme de cube qui diffusent une lumière étrange. Linda se retrouve ensuite à creuser le sable avec une sorte de cuillère ; elle dit chercher certains minéraux et leur donne des noms compliqués, tout en énumérant le rôle qu’ils jouent dans l’environnement. C’est alors qu’elle aperçoit trois hommes assis sur le sable. Elle se fait la remarque qu’ils ne sont pas vêtus pour la plage : ils portent des costumes. Linda se lève et se dirige vers eux. Elle trouve un poisson mort, le prend dans ses mains et le brandit sous le nez des trois hommes en les sermonnant sur la protection de l’environnement et sur les dangers pour notre planète. Elle se sent

171

Page 173: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

très triste et en colère à la vue de cet animal mort. Linda Napolitano se montrera très perturbée à la suite de son

propre récit. Dans ce qu’on pourrait appeler son « moi de tous les jours », elle ne connaît absolument pas ces termes scientifiques qu’elle a accolés aux minéraux, ni leur rôle dans l’environnement. Elle sera également très surprise de son comportement : elle ne pourrait jamais prendre un poisson mort dans ses mains. Elle a une sainte horreur des poissons et n’y touche pas, « à moins qu’ils soient déjà en filets » !

Linda était préoccupée par une bosse sur son nez. Des radios avaient fait apparaître un petit objet cylindrique qui, nul ne pouvait dire comment, s’y était logé. Fin octobre 1991, elle s’éveille, le visage maculé de sang séché. Prise de panique, elle appelle Budd Hopkins qui lui conseille de passer d’autres radios. Sur cette seconde série de clichés, l’objet n’apparaît plus ! On peut supposer qu’il a été retiré cette nuit-là.

Alors qu’elle se fait examiner par une ORL, cette dernière lui demande à quand remonte l’intervention qu’elle a subie au nez. « Je n’ai jamais été opérée ! » est sa réponse. Obstinée, la femme médecin lui fait remarquer qu’elle a pourtant une cicatrice à l’intérieur de la cavité nasale et va jusqu’à perdre patience lorsque sa patiente soutient, tout aussi fermement, n’avoir jamais été opérée à cet endroit.

Nous avons donc un enlèvement présentant des traces physiques, observé par plusieurs témoins indépendants les uns des autres, qui ne connaissaient aucun détail de cette affaire, et qui rapportent les mêmes faits. Un homme politique est impliqué dans cette histoire et sera lui-même enlevé.

Tant de témoignages visuels et matériels provenant de tant de sources différentes devraient suffire, mais il y aura toujours quelqu’un quelque part pour affirmer que tout cela n’est qu’un gigantesque scénario proprement inventé de toutes pièces par Budd Hopkins. Et Linda Napolitano, ne l’oublions pas, qui existe vraiment

172

Page 174: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

et qui, après un certain temps, cessa de se faire appeler Cortile et livra sa véritable identité. Tout n’a pas été rapporté dans ce résumé sommaire, mais vous devrez ajouter aux conspirateurs, menteurs et fomenteurs de canulars ses deux fils, Steven et John, son mari Steve, qui a rencontré l’un des agents des Services secrets – Richard en l’occurrence –, Janet Kimble, Lisa Bayer, l’ORL de Linda, qui a produit les rayons X, un policier qui a pu identifier Linda lorsqu’elle fut kidnappée par Richard et Dan, Cathy Turner et son amie Francesca, qui ont vu une puissante lumière illuminer la cour intérieure le soir de l’enlèvement de Linda, et la liste se poursuit.

Le rejet foudroyant de toute cette affaire est forcément la seule attitude que puisse adopter celui ou celle qui rejette systématiquement le phénomène des enlèvements, le phénomène des ovnis et toute autre forme d’anomalie sur la base suspecte que puisque rien de tout cela ne peut exister, rien de tout cela ne peut s’être produit, et donc tout est faux. Nous sommes déjà peu disposé à respecter cette position indéfendable, mais que jamais ces mêmes gens ne viennent, en plus, nous servir des leçons en matière de rigueur scientifique, cela serait plutôt risible, non ?

Jim Sparks Avant de mourir bêtement sous les roues d’un chauffard ivre le 27 septembre 2004 à Londres, le Dr John E Mack rédigea la préface d’un livre édité en 2006, pour le moins étonnant : The Keepers(15), narrant la vie d’un enlevé pas comme les autres, un certain Jim Sparks.

Ce Floridien d’origine, né en 1954, est un promoteur immobilier qui a fait fortune en acquérant de grandes parcelles de terrain qu’il vendait en lots par la suite à des constructeurs. Mais alors que Jim Sparks, comme tout homme qui réussit, cherchait à améliorer sa qualité de vie et, bien sûr, celle de sa famille par l’acquisition de biens matériels, il s’est subitement retrouvé en 1988 au cœur d’un enlèvement brutal dont il conserva le souvenir, sans nul recours à l’hypnose. Ce n’était pas le premier, ni le dernier. L’hommage que

173

Page 175: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

rend le Dr Mack à Sparks est suffisant pour nous. Il y a tellement de prophètes, de voyants, de médiums et de pseudo-enlevés qui publient des ouvrages dont le contenu est invérifiable que notre enquête s’y perdrait sans une référence de base. En général, nous considérons que les références de Mack ont cette crédibilité, celle d’un psychiatre de haut niveau qui, avant d’accorder sa confiance et de nous la refiler à travers une préface, prendra le temps de connaître son homme et d’en démasquer les intentions.

Nous répétons une fois encore que, comme tout bon enquêteur policier sur la piste d’un criminel, nous n’avons pas le luxe de mettre de côté les récits et les témoignages qui nous plaisent moins. Tout doit être envisagé. Mais lors-qu’un témoin nous est dirigé par un expert, cela devient plus intéressant et mérite un regard soutenu.

Sparks n’est pas un écrivain doucereux au langage subtil et fleuri. Dès les premières lignes de son ouvrage, l’entrepreneur qu’il est montre son vrai visage : « Mon nom est Jim Sparks et j’ai été contacté par des êtres extraterrestres. J’ai rencontré de nombreuses races différentes, mais je vais surtout m’attarder à celle communément appelée les Gris. » Sparks a parfaitement compris que les dénigreurs n’allaient pas prendre le temps de lire son livre pour le démolir. Pas de temps à perdre avec eux. Voici mon histoire telle qu’elle s’est passée, que cela vous plaise ou non ! Il ajoute que son ouvrage est publié parce qu’il considère le message qu’il a reçu comme extrêmement important : « Nous sommes en train de tuer cette planète. »

Sparks a fait la liste de ses observations. Les extraterrestres ont une avance technologique de plusieurs milliers d’années, ils émettent une énergie qu’ils peuvent utiliser de façon naturelle ou autrement, et qui vous paralyse lorsque vous êtes à quelques pas d’eux. Ils sont capables de transmettre et de recevoir des centaines de pensées simultanément. Ils maîtrisent totalement la transmission de pensées et peuvent créer dans notre esprit n’importe quelle réalité. Ils passent au travers de matériaux solides, voyagent d’une dimension à l’autre et modifient le temps. « Tout cela fait que nous pouvons considérer

174

Page 176: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

ce qu’ils font comme de la véritable magie, mais en réalité ils sont simplement très en avance sur nous. »

C’est tout comme notre technologie, très en avance sur celle des Indiens amazoniens qui vivent encore de nos jours complètement isolés dans la jungle. Nous voir arriver en hélicoptère, larguer un tracteur, nous poser, débarquer avec nos caméras, nos armes et nos missiles ferait de nous de véritables dieux. Nous serions vénérés ou considérés comme des esprits-démons et chassés à coups de lance, comme ce fut le cas en 2008. Une équipe brésilienne d’experts a survolé le camp d’une tribu d’hommes rouges en Amazonie, des gens très primitifs au corps peinturluré. Ils savaient que cette peuplade existait, mais ils avaient choisi de ne pas la confronter avec notre propre existence. Toutefois, lorsqu’ils ont appris que des travaux majeurs allaient être effectués dans ce secteur, ils ont demandé au gouvernement d’intervenir, et pour faire la démonstration de leurs avancées, ils ont pris la décision de faire la preuve de la présence de cette tribu. C’était la première fois que ces pauvres gens voyaient un hélicoptère. Ils ont dressé leurs arcs vers le ciel, cherchant à atteindre l’appareil avec leurs flèches. Mais ce qu’il serait intéressant de découvrir dans cette histoire, c’est ce que ces Indiens ont fait de cette vision apocalyptique.

Dans leur ciel habité par des oiseaux bien simples, voilà qu’un jour se pointe un monstre, un immense prédateur dont les ailes tournent à une vitesse folle, produisant un cri insupportable et balayant le sol comme une tempête. C’était un animal mythique dont ils ont dû parler aux autres avec une ferveur religieuse ; ils n’ont sûrement pas dit : « Nous avons vu une bande d’énergumènes nous filmer à bord d’un hélicoptère. » Ils ont vu un oiseau géant, immense, extrêmement dangereux. Ils ont démontré un courage extraordinaire en l’affrontant et ont crié de joie en le voyant s’éloigner. Quel nom lui ont-ils donné ? Nous ne le saurons sans doute jamais.

Mais s’ils ont vu le pilote et les passagers, alors là c’est une autre histoire. Ce n’est plus un oiseau géant ou un prédateur ailé mais un dieu ou un démon et sa créature ailée. Comme Enlil et Enki, ces

175

Page 177: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

dieux venus d’ailleurs dans la mythologie sumérienne. Comme ces anges empruntant jusqu’au ciel l’échelle lumineuse observée par Jacob !

Chiffrez cet écart entre nous et les hommes rouges, et donnez-lui un exposant dix. Voilà l’écart qui existe entre eux et nous.

Les récits de Sparks s’apparentent à plusieurs autres que nous avons décryptés au fil des ans, mais il est sans aucun doute celui qui traite avec le plus d’insistance du sort que nous réservons à notre planète, avec évidemment le cas de Linda Napolitano. Mais il y a plus. En différentes occasions, Sparks s’est fait dire par ses ravisseurs qu’ils sont en quelque sorte nos cocréateurs, que nous leur appartenons, qu’ils savent tout de nous, et c’est partant de là qu’un lien peut être fait avec leurs directives incessantes de prendre soin de la Terre. Par moments, en lisant ces récits, on a l’impression que nous sommes locataires d’un endroit qui ne nous appartient pas. Les gardiens de l’immeuble viennent alors nous semoncer parce que nous ne prenons pas soin de notre logement et qu’il est sur le point d’être inhabitable ! Mais surtout parce que c’est à nous d’y voir, pas à eux !

Betty Andreasson Betty Andreasson est sans contredit le témoin le plus important des rapports expérimentaux entre humains et extraterrestres. Qui est cette femme ? Une Américaine du Massachusetts, mère de famille et simple ménagère. Très tôt dans son enfance, soit dès 1950, elle aurait vécu ses premiers rapports avec des extraterrestres.

L’abondance de matériel est incroyable : trop selon certains, pas assez selon d’autres. Andreasson, connue maintenant sous le nom de Betty Lucas, a fait l’objet d’ouvrages de l’auteur Raymond Fowler(16). Il nous paraît approprié, avant de vous rapporter les expériences de cette dame, de vous faire part intégralement des conclusions du Dr Harold Edelstein, médecin spécialiste du travail ayant œuvré dans les domaines de l’aéronautique et de l’astronautique, en plus de détenir un doctorat en sciences

176

Page 178: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

environmentales.

C’est à la demande de Betty Andreasson, auprès de Raymond Fowler, que cette seconde visite professionnelle a été tenue. La première avait eu lieu en 1977(16b).

J’ai parlé avec Betty, parfois de manière très informelle mais avec l’intention d’observer son comportement, son expression, le contenu de ses pensées, sa manière de raisonner. Nous avons abordé des sujets sans aucun rapport avec ses propres expériences et parfois, brièvement, des sujets généraux touchant cette histoire d’ovni et d’enlèvements. J’ai réalisé que, de manière générale, rien n’a changé depuis 1977. Tout comme à l’époque, je n’ai découvert aucun signe de désordre mental ni aucune anomalie dans sa faculté de raisonner[76] (no thought disorder or impairment in cognitive functionning). Évidemment, je n’ai aucunement l’intention d’endosser l’authenticité des expériences qu’elle décrit, mais sur le plan médical, je continue de maintenir qu’elle est stable dans ses perceptions du quotidien (stability of her general life perceptions and her interpretative functions ). Cela ne fait sans doute pas de Betty une scientifique neutre dans ces expériences qu’elle a décrites, mais à bien y penser, qui parmi ces derniers pourrait faire mieux ?

Il nous faudrait plusieurs dizaines de pages pour faire le tour de son récit et pour y parvenir, nous devrions recopier tout simplement les ouvrages de Fowler. Nous allons donc nous en tenir à la dernière expérience relatée par l’auteur, expérience qui aura la particularité de mettre votre croyance en son histoire à très rude épreuve. Il faut d’abord comprendre un aspect de cet enlèvement qui nous semble très important.

Ce qu’elle a vécu et ce dont elle se souvient est à ce point fantastique que très peu d’ufologues osent traiter l’affaire Andreasson comme une pierre d’assise. Dans une entrevue qu’il accordait à des journalistes, l’ufologue expert des enlèvements Budd Hopkins a carrément avoué qu’il se méfiait des cas à l’intérieur desquels on retrouve des éléments mystiques, spirituels ou théologiques. Raymond Fowler lui-même reconnaît que ces éléments isolent Betty Lucas dans une classe à part.

Dans l’affaire Travis Walton (17), il n’existe aucun élément de ce genre. On pourrait même parler de rapports typiquement humains

177

Page 179: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

entre les extraterrestres et lui-même. Dans le cas de Whitley Strieber[77], ses expériences sont dominées par des éléments qui appartiennent au monde de la fantaisie, non dans le sens qu’ils sont irréels mais dans le sens propre du terme. Il lui est arrivé d’avoir avec eux des discussions très intellectuelles sur l’histoire des États-Unis. Il fut plongé dans des scénarios très complexes qui lui sont exclusifs. Roseline Pallascio(18), pour sa part, n’a rien vécu de tout cela : on lui a fait défiler le contenu presque entier d’une vie antérieure.

En y regardant de près, on se rend compte que les scénarios vécus par les participants leur ressemblent ou qu’ils répondent à leur caractère particulier. Walton était un gaillard assez rude et peu raffiné, Strieber est un écrivain au texte lourd et aux images fantastiques, Lucas est une femme d’obédience chrétienne très pieuse et très croyante, Roseline est une passionnée d’histoire, et ainsi de suite.

Chaque participant à une rencontre de ce type peut donc s’attendre à voir un scénario qui semble tout indiqué pour sa personne. Vous imaginez un peu celui qu’aurait à vivre l’auteur Stephen King si cela devait lui arriver ! On peut se demander s’ils forgent leur scénario, s’ils le subissent ou s’ils transforment la mémoire qu’ils en ont. Nous pensons qu’il s’agit d’un judicieux mélange des deux dernières hypothèses.

Une femme très croyante comme Betty Andreasson Lucas, très fleur bleue et très douce, vivra un scénario axé sur sa personne. Il est fort possible qu’elle importe de sa mémoire des événements vécus, des éléments qui vont adoucir son contenu. Cela n’enlève rien à l’expérience, à son authenticité, mais explique sans doute pourquoi chacun vit une expérience différente lorsqu’il se souvient, sous hypnose, de ce qu’elle fut. En d’autres termes, le souvenir hypnotique peut teinter l’expérience et lui donner une saveur particulière. Cela dit, un souvenir teinté n’est pas un souvenir inventé. Le jus de fruits dans votre cocktail change le goût de l’alcool, mais cela demeure de l’alcool, et à chacun son mojito ou son daïquiri selon ses goûts ! Si nous pensions que les enlèvements

178

Page 180: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

ne sont que de l’eau du robinet, comme les dénigreurs tentent de le crier sur tous les toits, nous ne perdrions pas de temps avec ces histoires.

Un exemple peut démontrer ce que nous entendons par une transformation de mémoire. Comme nous l’avons écrit précédemment, nous avons cinq grands livres qui constituent l’essentiel de notre existence. Le Recueil des croyances est celui qui domine les autres parce qu’il en est la compilation finale, l’aboutissement ultime. Ainsi, nous pensons que chez une personne dont le Recueil est constitué de croyances extrêmement fortes envers Dieu, envers le Christ, ses anges et ses archanges, toute expérience liée à un enlèvement sera altérée par ses croyances religieuses, pour les protéger. Plusieurs experts, dont le Dr John E Mack, croient, tout comme nous, que parfois les souvenirs sont teintés par les enlevés.

Dans le cas de Betty Andreasson, on lui présente The One, un personnage extrêmement important dans leur hiérarchie. Elle ne cessera de répéter qu’il s’agit d’une figure christique, alors que pour un enlevé dont le Recueil des croyances ne contiendrait aucune connotation religieuse, il serait perçu autrement, soit comme Bouddha, un président, un général, un roi, bref, une figure de grand leader. Mais ce faisant, nous réagissons à son propos en le teintant nous-mêmes. Si un lecteur de toute autre obédience ou d’une culture tout autre que celle de Betty lit que The One est une figure christique, il aura le réflexe de réagir en disant : « Dans le fond, elle veut dire que c’est une figure X. » Nous devons nous méfier tant de la teinte que donne un témoin à son récit que de celle que nous lui attribuons en en prenant connaissance. Il importe donc de rapporter le récit tel qu’il est, même si effectivement il peut être teinté par la culture qui imprègne le témoin. Dans ce cas précis, que The One soit christique, angélique, divin, royal ou autre, de toute évidence c’est une présence extrême, une image très forte, et c’est là l’essentiel. Nous le répétons, un souvenir teinté n’est pas un souvenir inventé, pas plus qu’il ne relate des événements qui n’ont pas existé !

Le 23 juin 1989, Betty Lucas et son mari Bob dorment dans leur

179

Page 181: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

roulotte, dans un bois quelque part au Connecticut. C’est la nuit, et Betty s’éveille et se retrouve assise sur le bord de son lit avec le désir très fort de se rendre à l’extérieur. Son mari intervient et lui dit : « Il n’en est pas question, tu restes ici. » Betty se couche et se rendort non sans avoir entendu un bruit très fort à l’extérieur qui se révélera être l’éclatement d’un arbre. Voilà, c’est tout.

Betty, malgré les séances d’hypnose dont elle connaît tout le contenu depuis neuf ans, n’a aucune idée de ce qui a pu se passer cette nuit-là. Cependant, en inspectant l’arbre parfaitement sain et sachant qu’aucun orage n’avait frappé, elle se demanda ce qui avait bien pu lui causer autant de dommages. Elle en fit part à Raymond Fowler. Intrigué, celui-ci crut reconnaître dans cette histoire un signe évident et demanda à Fred Max, l’hypnothérapeute dans toutes les sessions de l’affaire Andreasson, de fouiller cette histoire.

Dès le début de la session d’hypnose, Betty raconte qu’elle s’est éveillée pour être aussitôt tiraillée par le désir d’aller à l’extérieur. Elle passa de longues minutes à tourner en rond dans la maison, changeant de pièce, tentant de se rendormir, mais peine perdue, elle finit par ouvrir la porte et sortir. Son premier constat fut le silence absolu : pas de sons d’insectes ou de grenouilles, pas de vent dans les arbres, rien, un silence total[78]. Puis, elle vit dans le bois une espèce de bulle bleue de la taille d’une personne. Elle voulut s’enfuir, mais elle était paralysée, incapable de bouger. En moins de deux, elle se retrouva dans la bulle et s’éleva dans les airs, voyant très bien sa roulotte et les arbres sous ses pieds.

Cette bulle est étrange et ne revient pas souvent dans les récits conventionnels. Est-elle une teinte ou une transformation de son esprit d’un appareil moins sophistiqué ? Est-ce l’image qu’ils ont voulu lui implanter ?

Poursuivant son récit, Betty se retrouve brusquement, ou plutôt subitement, dans une pièce, sans aucune transition. Ce fait est remarquable, et nous l’avons soulevé avec tous nos témoins et la grande majorité des autres cas rapportés dans le monde : les enlèvements ne font jamais état de la façon dont les gens entrent

180

Page 182: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

dans le vaisseau et en sortent. Les dénigreurs, qui ne cessent de répéter que les enlevés importent des images provenant de la littérature ou du cinéma, devraient pourtant savoir que l’arrivée dans l’appareil et le départ sont très faciles à imaginer. Qu’il s’agisse de Invaders from Mars, Star Trek, Close Encounter of the Third Kind, E. T. ou de tous les autres films de cette nature, l’entrée dans le vaisseau et la sortie sont spectaculaires, fort bien décrites et très stimulantes au cinéma. Après tout, le reste des récits des enlevés est beaucoup plus extraordinaire, pourquoi donc n’arriveraient-ils pas à se fabriquer une entrée colorée digne des meilleurs scénarios ?

Betty se retrouve alors dans une pièce étrange et la bulle qui l’entourait diminue de volume au point qu’elle devient une petite boule de lumière bleue, qu’elle appellera plus tard un « orbe[79] ». Devant elle, un petit être, puis un second, dont la description correspond à celle, typique, des petits Gris mais dont les yeux semblent moins volumineux que dans d’autres rapports. Elle reçoit se mettre à genoux.

Puis, on lui met un casque transparent sur la tête qui lui permet de mieux respirer[80]. Affligée d’un mal de tête persistant, Betty voit alors celui-ci se dissiper aussitôt. Un des êtres porte aussi le même casque et invite la femme à le suivre au travers d’une porte. La créature passe devant et il semble se transformer en gelée. Elle franchit le seuil à son tour et a l’impression d’être entourée de « jello[81] ». Betty semble respirer cette gelée et a grand peine à définir ce qu’elle ressent[82].

Après quelques instants, elle éprouve une lourdeur aux épaules, comme si elle était sous l’effet de l’alcool. Elle suit les êtres en marchant lentement, puis on lui dit de se mettre à genoux de nouveau et on lui retire le casque. Elle se sent alors plus légère. Elle est maintenant dans une autre pièce. Elle peut voir des lumières briller sur le mur. C’est alors qu’elle revoit la petite boule bleue de la grosseur d’une orange, qui la suit. On la change de pièce une autre fois, elle y perçoit une odeur d’humidité. C’est une forêt mais dont les arbres, les papillons, les insectes et même l’eau des mares

181

Page 183: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

semblent être faits de cristal.

Cette section du témoignage de Betty Andreasson a causé de multiples maux de tête aux ufologues concernés par les événements. Leur réaction est normale, mais il s’agit tout simplement de se rappeler que des êtres provenant de mondes inconnus ou d’autres dimensions et capables de produire une technologie à la frontière de l’énergie pure sont sans doute en mesure de créer des endroits qui semblent sortir tout droit d’un conte de fées. Comme vous pouvez le constater, on est loin ici de la base de soucoupes volantes armées de canons-laser ! Ce n’est pas la première fois que Betty se retrouve dans cette forêt de cristal. Elle y est déjà venue en 1950, lors d’une de ses premières expériences avec les visiteurs. Avant d’y pénétrer, elle doit porter des chaussures composées d’une matière transparente.

On comprendra plus tard que ces souliers ont un effet isolateur avec l’environnement très particulier de ce lieu. Qu’il soit su cependant que ce ne sont pas les êtres qui ont donné ce nom à l’emplacement mais Betty, qui s’est fiée simplement à son impression personnelle selon laquelle il s’agissait de cristal. Lorsqu’elle touche à quelque chose, que ce soit une fleur ou un insecte, il perd aussitôt sa consistance de verre, s’anime et, après quelques secondes, redevient ce qu’il était. À la lecture de ce récit, nous comprenons parfaitement la résistance que certains peuvent avoir. Il n’est pas aisé de comprendre ou de croire que des êtres, si évolués soient-ils, fabriquent – et dans quel dessein ? – une forêt de « cristal ». Betty raconte alors qu’elle entend un bruit sourd, très fort et qu’elle se met à courir.

Mal lui en prend. Elle perd un soulier et tombe dans l’eau. C’est à ce moment qu’elle affirme avoir entendu un petit être lui dire de courir, et c’est en tombant dans un étang, dont l’eau cristallisée reprend sa forme naturelle, qu’elle voit également des bandes de lumières s’allumer de partout.

Des êtres s’approchent et la tirent de là. On lui dit : « The One s’est déplacé pour ouvrir la Grande Porte ! » On place alors Betty

182

Page 184: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

dans une bulle transparente, on lui remet son soulier, puis elle en descend, pendant que des êtres plus grands et purement lumineux semblent s’activer autour de l’étang afin de le réparer ! Agenouillée sur le sol, tout ce qu’elle touche reprend sa couleur naturelle. Elle est éberluée !

C’est alors que d’un tunnel sort une grande bulle de verre. On l’y installe et elle circule maintenant à bord de cette sphère, dans le tunnel. Elle flotte à l’intérieur et elle a à ses côtés, de façon constante, la curieuse bulle bleue de la grosseur d’une orange. Plus tard, elle comprendra que cette bulle est un orbe, qu’il est animé de sa propre intelligence et qu’il est en somme une forme d’archive pouvant avoir la taille d’un atome ou devenir très large. Elle va jusqu’à dire que les orbes sont intelligents, au même titre que la Terre, les étoiles et les planètes. Elle descend de la sphère et est accueillie par deux petits Gris. Ils lui confirment que les orbes recueillent la connaissance et nous suivent constamment, bien qu’ils soient invisibles à nos yeux.

Les êtres l’invitent maintenant à les suivre. Un se place derrière elle, et l’autre devant. Ils se dirigent vers un vaisseau plus conventionnel. À ce moment de l’histoire, l’auteur Raymond Fowler relate qu’en 1950 Betty Andreasson avait laissé sous-entendre que la forêt de cristal pouvait avoir été aménagée sous terre. Le récit reprend plus loin et, cette fois, Betty se dirige dans l’espace vers un vaisseau mère.

Elle est dans une bulle, soutient-elle, et c’est derrière cet endroit « vitré » qu’elle observe l’immense vaisseau devant elle. Cette fois, elle est bien dans l’espace, puisque les étoiles sont parfaitement visibles.

L’objet est en forme de tube avec, aux deux extrémités, trois anneaux qui tournent dans le sens des aiguilles d’une montre, et un autre, au centre, qui tourne dans le sens contraire. À l’avant du vaisseau, elle distingue clairement un espace vitré à l’intérieur duquel se trouvent des étages superposés sur lesquels elle remarque des orifices. À sa grande stupéfaction, elle constate qu’il s’agit en

183

Page 185: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

réalité de ponts servant à recevoir de plus petits vaisseaux.

À un moment, le gigantesque tube émet des torrents de fumée brumeuse par de plus petits orifices. Il s’agit là d’un détail fort important, puisque la propulsion magnétohydrodynamique [83] explique fort bien ce phénomène. On notera aussi que les trois anneaux sont rétractables et qu’ils disparaissent presque entièrement dans la structure du vaisseau.

Betty verra alors trois différents types d’êtres extraterrestres : les petits Gris, de grands blonds vêtus de robes serrées à la taille et d’autres comme eux, mais qui semblent être beaucoup plus vieux, voire extrêmement âgés. Elle n’observera ceux-ci que quelques instants. Ils seront escortés dans une autre pièce, et elle ne les reverra plus jamais. Puisqu’elle appendra plus tard que ces êtres sont sans âge, on se demande ce qu’ils sont.

Une des plus étonnantes révélations de Betty Andreasson est le fait qu’elle ait été témoin d’une opération pratiquée sur les Gris, au niveau des yeux. On retire leurs globes oculaires pour les remplacer par d’autres, cultivés, semble-t-il, sur d’étranges créatures préservées dans des endroits difficiles à décrire. Ces dernières sont ensuite emmenées en laboratoire, où leurs yeux sont enlevés. Tout comme certains de nos animaux invertébrés qui voient leurs membres repousser après une ablation, il en de même pour les yeux de ces créatures. De plus, elle aurait appris que les petits Gris sont au service des Elders, ou des Anciens, qui sont les blonds dont nous avons déjà discuté.

Ce sont eux d’ailleurs qui vont remettre les nouveaux yeux en place au cours d’une opération complète, qui relève de la chirurgie à la fois physique et psychique. Après l’intervention, il semble que les Gris soient soumis à un test de vérification.

Betty est par la suite conduite dans une pièce remarquable par ses détails. Dans un premier temps, elle entend une musique qui lui rappelle un xylophone. Puis, elle voit un cylindre transparent en angle sur le mur, au travers duquel elle voit des boules de diverses dimensions monter et descendre le long du tube. Un peu plus à

184

Page 186: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

gauche, un être est occupé avec un contenant suspendu dans lequel se trouvent des objets de forme pyramidale et desquels s’échappent des lumières lorsque l’être y passe ses mains. Ces lumières vont ensuite dans un bassin, un peu plus bas, dans lequel se trouve un liquide de nature indéfinie. Au centre, elle voit dans une fenêtre triangulaire un mystérieux objet fait de cristal sous lequel il semble y avoir des signes d’écriture inconnus. C’est alors que l’être attend quelques instants, puis prend les lumières du bassin et glisse ces dernières quelque part dans sa robe.

Par la suite, Betty est conduite dans une très grande salle. Au début, elle voit une immense boule entourée de cercles. Elle remarque une fois de plus la présence d’un cylindre identique à celui observé dans la pièce précédente.

Les cercles se referment et la boule devient un écran tridimensionnel qui diffuse des images de Betty lorsqu’elle était très jeune. Elle reconnaît la scène au cours de laquelle une commotion s’était emparée de la salle alors que le prêcheur s’était mis à « parler en langues ». Betty, toute jeune, venait de faire un acte de foi quelconque. L’écran la montre debout avec, flottant au-dessus de la salle, un des êtres blonds et un second être directement placé derrière le révérend. Pour Betty Andreasson, revoir cette vision sous hypnose est un choc terrible. Elle venait de prendre conscience que sa religion, sa foi, les rituels de son Église n’étaient peut-être qu’une forme d’intervention de ces entités. Aussi remarquables puissent- elles être, leur présence et leur intervention faisant parler le révérend en langues étaient choquantes à ses yeux.

Tout cela semble indiquer que les anges, les miracles, les guérisons spirituelles et plusieurs autres phénomènes récupérés par la foi religieuse ont des origines plus près d’une réalité métaphysique, extradimensionnelle, supra-humaine et extraterrestre que divines, au sens traditionnel du terme. Cette hypothèse n’atteint nullement la foi qu’on peut avoir en Dieu ou en un dieu suprême, cela replace simplement la hiérarchie de ces interventions dites divines à un niveau moins élevé que prévu, lorsqu’il est question de

185

Page 187: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

se révéler aux terriens. Au cours d’une conférence du CEIPI sur ce sujet, certains

membres de l’assistance bien informés sur cette question des langues ont affirmé que lorsque les participants à une cérémonie de ce genre se mettent à parler en langues, ils semblent être sous le contrôle d’une force quelconque, ne se possèdent plus et parlent dans un langage entièrement inconnu sur Terre. Une autre ajoutait même : « Selon la croyance, parler en langues est une façon directe d’être en communication avec Dieu[84]. » Dieu ou The One ?

La retransmission de cet incroyable événement terminée, Betty voit les trois êtres se réunir et joindre leurs paumes de mains. À ce moment précis, un jet de lumière surgit de leur front et forme un triangle. Au centre jaillit un cercle de lumière. Puis, deux autres êtres viennent rejoindre les trois premiers, et c’est alors que se forme une image lumineuse qui n’est rien d’autre que la célèbre étoile de David, symbole de la religion juive entre autres[85].

Après quelques instants, alors que les êtres entonnent ce que certains vont appeler un mantra, ils lèvent les mains et brisent le cercle. De leurs mains surgissent des jets de lumière. Ils fabriquent ainsi une boule lumineuse qu’ils présentent à Betty.

D’autres régressions ultérieures vont nous apprendre que sa fille Becky est également enlevée sur une base régulière, depuis très longtemps. Elle aura l’occasion de la voir en train d’étudier des signes et des symboles avec une grande attention, comme un élève peut le faire pour ses travaux scolaires, une tâche effectuée également par Jim Sparks durant de nombreuses années. Un survol de l’ensemble de ses expériences démontre qu’elle aussi, plus jeune, aura subi des expériences de type chirurgicale douloureuses. À sa question : « Qui êtes-vous ? », ils répondront qu’ils sont les gardiens de l’humanité, depuis les tout débuts.

Célébrités et récits célèbres Toujours dans l’affaire Andreasson, un élément plutôt curieux a attiré notre attention. À deux reprises, alors qu’elle était toute petite

186

Page 188: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

et beaucoup plus tard à l’âge adulte, elle sera obligée par les visiteurs de porter des souliers faits de matière inconnue à ses yeux mais transparents, et qui lui permettront de circuler dans certains secteurs du vaisseau.

Une enlevée du nom de Brenda racontera exactement la même version au journaliste C. D. B. Bryan[86]. Ces souliers transparents se sont attachés à ses pieds et ce détail, lors de sa régression, lui a fait douter elle-même de la réalité de son expérience. C’est en prenant connaissance du récit d’Andreasson qu’elle s’écroulera en larmes, visiblement choquée par la similarité des deux événements.

Une autre enlevée, une jeune femme du Kansas, raconte elle aussi avoir vécu une expérience similaire. Elle s’est retrouvée dans un milieu affolant, entourée par diverses créatures. Afin qu’elle puisse circuler plus aisément, on lui a fait chausser des souliers transparents. Plus tard, dans un film relatant son aventure, on lui fera porter des souliers de cristal rouges, et non clairs.

Cette histoire de souliers transparents a évoqué un souvenir d’enfance chez nous, et vous avez compris que cette femme du Kansas, Dorothy, n’est pas une enlevée suivie par le Dr Mack ou Raymond Fowler, mais le personnage principal du Magicien d’Oz. Ce qui soulève une hypothèse intéressante. Les enlevés s’inspirent de récits provenant de certains auteurs. Ou alors...

L’auteur Lyman Frank Baum est né en 1856 et fut toujours attiré par les récits fantastiques, tout comme Lewis Carroll, l’auteur des Aventures d’Alice au pays des merveilles , et James Barrie, le créateur de Peter Pan. Tous ces écrivains nous viennent de la fin du XIXe siècle et décrivent un univers fantastique qui n’est pas sans rappeler certains récits des enlevés modernes. Cette histoire de souliers transparents de l’un, la créature blanche de l’autre, des enfants enlevés durant la nuit dans le cas de Barrie nous font demander, simplement, si d’aventure ces auteurs n’ont pas été inspirés inconsciemment par le souvenir teinté de leurs propres expériences. La question se pose également pour Whitley Strieber, lui-même auteur de romans de science-fiction, qui, longtemps après

187

Page 189: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

ses propres expériences, a reconnu que toute sa vie d’écrivain n’aura été qu’une façon de transiger avec ces événements et de les exorciser sans jamais comprendre d’où lui venaient ces images. Jusqu’à ce qu’il soit placé, malgré lui, face à la réalité ! En bref, contrairement aux dénigreurs qui tentent constamment d’affirmer que les récits d’anomalies s’inspirent des récits de fiction, nous affirmons que c’est plutôt le contraire qui est tout à fait concevable et que les récits de fiction s’inspirent des récits d’anomalies, voire d’authentiques expériences qu’auraient vécues les auteurs, consciemment ou inconsciemment.

Whitley Strieber Pour cet écrivain, tout a commencé en 1985, mais en réalité, pour lui aussi tout a débuté dès l’enfance. Strieber est un des très rares enlevés à avoir écrit son propre récit. Trois ouvrages entiers. Cela peut paraître suspect, mais en tant qu’écrivain nous-même, si une telle expérience devait se produire, nous en serions au sixième. Un écrivain, c’est fait pour écrire. Cela dit, son expérience est extrêmement complexe, ainsi que ses rapports avec les êtres qui l’enlèvent.

Nous reproduisons ici l’introduction de son premier livre, Communion(19).

Voici l’histoire de la tentative d’un homme désireux de faire face à une écrasante attaque de l’inconnu. Il s’agit d’une histoire vraie, aussi vraie qu’il m’est permis de la raconter.

De toute évidence, j’ai connu un rapport personnel complexe avec des êtres

extrahumains intelligents[87]... Tout d’abord, j’ai cru que je perdais l’esprit. Trois psychologues et trois psychiatres m’ont interrogé, j’ai subi une batterie de tests psychologiques et un examen neurologique, et l’on m’a jugé, à tous égards, à peu près normal. Je suis également passé au détecteur de mensonges, opéré par un spécialiste comptant trente ans de pratique, et l’on n’a pas mis en doute la véracité de mes dires. Tout ce que l’on racontait sur les ovnis et les extraterrestres m’avait, jusque-là, laissé indifférent.

Les visiteurs débarquèrent au beau milieu d’une vie de scepticisme et

d’indifférence, sans l’ombre d’une hésitation. Dans mon cas, il y eut des

188

Page 190: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

témoins, et l’on peut difficilement ignorer les séquelles physiques consécutives à ces rencontres... Je sais ce que l’on ressent à se trouver en présence de ces visiteurs. Je sais ce que l’on entend quand ils parlent, je connais l’aspect et l’odeur des lieux où ils se trouvent et comment ils apparaissent. Ce qui m’est arrivé fut terrifiant. Et apparemment tout à fait réel. Bref, cela ressemblait fort à un souvenir normal. Tout cela se trouvait déjà en grande partie présent dans mon esprit avant que je subisse l’hypnose pour stimuler ma mémoire. On a beaucoup raillé les personnes enlevées par les visiteurs. On a prétendu, à tort, que leur souvenir n’était qu’un effet secondaire de l’hypnose. C’est faux. Chez la plupart, les souvenirs précèdent l’hypnose par laquelle on tente de faire ressurgir davantage de matériel ou un souvenir plus précis. Il est aussi peu charitable de les railler que de se moquer des victimes de viol. Nous ignorons ce qui arrive à ces gens mais, quoi qu’ils subissent, cela provoque chez eux une réaction comparable à un violent traumatisme. Et la société se détourne, excitée par les vociférations des professionnels du discrédit qui ont, semble-t-il, l’esprit obstrué par des frayeurs secrètes...

Ceux qui ont vu les visiteurs parlent de farouches petits personnages dont les yeux semblent scruter l’âme au plus profond de son essence. Et ces yeux cherchent quelque chose. Peut-être même l’exigent-ils. Quoi que ce soit, il s’agit bien plus que d’un simple renseignement. Ils ne semblent pas intéressés par un échange clair et ouvert auquel on pourrait s’attendre. Il m’apparaît que cette chose recherche la profondeur de l’âme ; elle recherche la communion.

Ce thème de la communion d’esprit entre les enlevés et leurs ravisseurs n’est pas unique à l’affaire Strieber. Déjà, nous pouvons nous avancer en affirmant que plus le récit de l’expérience vécue prend de la profondeur, plus il devient porteur de messages étonnants. En d’autres termes, celui ou celle qui s’en tient aux manipulations corporelles, à la terreur ressentie, à une description affolante de créatures quasi monstrueuses pourrait très bien ne relater que la partie traumatisante de son expérience, donnant au chercheur, qui n’explore pas davantage les sentiers obscurs qui demeurent occultés, l’impression d’une finalité qui n’est certes pas rassurante. Il est fort possible que, au-delà de ce tourbillon de sensations vives et terrifiantes, se cache une tout autre réalité, profonde, riche et, cette fois, largement plus positive.

Strieber a vécu des épisodes à ce point terrifiants (il subira lui

189

Page 191: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

aussi les mêmes opérations de type chirurgical) qu’il est surprenant de le voir accoler ce titre à son livre – Communion –, évoquant davantage un aspect très favorable. C’est que l’auteur a exploré jusqu’à l’extrême limite les tenants et les aboutissants de la globalité de ses expériences.

Sur le site ufologique Karmapolis(20), on retrouve une entrevue réalisée avec Whitley Strieber. Certaines de ses réponses dénotent un grand questionnement – qu’il assume – quant à l’origine et à l’essence même des visiteurs. D’ailleurs, à ce propos, on fait ressortir une division très intéressante dans l’approche qu’ont les différents spécialistes des enlèvements concernant la nature de ces êtres.

Sans doute pour les raisons évoquées précédemment, il existe à peu près quatre grandes appellations concernant ces créatures. D’abord, il y a les « envahisseurs » (invaders), tels que définis notamment par le plus ardent défenseur de cette appellation, David Jacobs(21). Selon Jacobs, les extraterrestres sont ici pour peaufiner leur programme d’hybridation excessive dans le but éventuel de prendre notre place. Il explique que, à partir de la fertilisation d’une humaine par une semence extraterrestre, on produit un premier hybride et que successivement, d’une opération à l’autre entre hybrides et entre hybrides et humains, ils parviennent à créer un hybride en tous points semblable aux humains mais doté des capacités de contrôle psychique des envahisseurs. Jacobs considère donc les enlèvements comme le signe précurseur d’une éventuelle invasion plus ou moins menaçante. C’est cette théorie ainsi que celle d’Helmut Lammer, que nous verrons plus loin, qui pourraient être à l’origine des scénarios de la célèbre série américaine The X-Files. Une variante de cette approche veut que le même scénario s’applique mais une fois que l’humanité aura disparu, par sa propre faute.

Puis, il existe la deuxième catégorie dite des « intrus » (intruders), de Budd Hopkins(22). Hopkins est sans conteste le premier communicateur dans ce domaine. Artiste peintre de New York – ce qui lui vaudra d’ailleurs des propos très caustiques de la part des dénigreurs –, il bénéficie malgré eux d’une crédibilité très estimée

190

Page 192: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

auprès de tous ses collègues, dont particulièrement le Dr John E Mack. Pour Hopkins, les extraterrestres ne sont pas des envahisseurs mais plutôt des intrus, à la limite des cambrioleurs, mais qui n’ont pas l’intention de prendre possession de la maison. Ils viennent, volent ce qu’ils cherchent et repartent. Cela sous-entend qu’ils sont indifférents à notre sort. Cela a le mérite d’expliquer le pourquoi de leur très grande discrétion.

La troisième catégorie, les « milabs » (military laboratories), laisse supposer que du personnel militaire de bases souterraines sert à effectuer des enlèvements avec l’aide des extraterrestres. Cette théorie n’est pas nouvelle. Elle a été véhiculée par l’ancien pilote d’essai John Lear et médiatisée par de nombreux auteurs, dont le plus célèbre ufologue français des années 1950 et 1960, Jimmy Guieu. Elle fait effectivement partie du récit de quelques enlevés qui affirment avoir été détenus à la fois par des militaires et des extraterrestres. Le docteur autrichien Helmut Lammer défend cette thèse avec vigueur. En fait, il défendait cette thèse en 1996. Une lettre datant de 2007 semble démontrer qu’il ne partage plus ce point de vue(23).

La quatrième catégorie est celle des « visiteurs ». C’est, nous l’assumons, celle que nous croyons la plus probable. Elle est soutenue par Mack mais également par plusieurs autres spécialistes, dont Leo Sprinkle et Richard Boylan. Ici, les extraterrestres poursuivent également un programme d’hybridation mais dans le but d’assurer la survie de leur propre espèce et, simultanément, d’améliorer la nôtre. Une dimension spirituelle omniprésente joue également un rôle dans les rapports complexes entre enlevés et extraterrestres. Pour Strieber, ils ne sont ni anges ni démons mais peut-être les deux à la fois.

En ce qui nous concerne, ces approches se veulent un écho de la pensée des chercheurs, soit ce qu’ils aimeraient voir comme scénario ou ce qu’ils craignent qu’il soit. Mack soutient également que d’après ses observations, il semble que sans trop savoir pourquoi, les enlevés choisissent leur praticien et que l’ouverture la plus large

191

Page 193: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

possible que va démontrer ce dernier permet au sujet d’aller plus en profondeur dans son exploration de l’expérience vécue. Il n’y a rien là de très surprenant. Le même principe s’applique chez les gens qui vont préférer un spécialiste plutôt qu’un autre, surtout lorsqu’il est question de psychologues ou de psychiatres.

Interview de Karmapolis K. : La plupart des chercheurs qui enquêtent sur le phénomène des enlèvements semblent s’accorder sur son origine extraterrestre. Depuis les années 1980, qui marquent le début de vos relations avec les visiteurs, vous avez émis différentes hypothèses spéculatives pour expliquer votre expérience avec les Gris. Vingt ans plus tard, avez-vous un nouveau regard sur ce qui s’est passé la nuit du 26 décembre 1985 où vous avez pris conscience de votre condition d’enlevé ?

W. S. : Je ne pense pas que le langage ait suffisamment évolué pour décrire pourquoi nous voyons ce phénomène tel que nous le voyons. Même si, en définitive, cela n’implique rien de plus ésotérique que des créatures qui ont évolué quelque part ailleurs dans l’univers, l’étendue du phénomène qui accompagne notre interaction avec eux reste inexpliquée. Pour trouver des réponses, la méthode scientifique pourrait être utile, mais cela reste à voir. Bien sûr, une étude adéquate d’un échantillon représentatif de témoins de rencontres rapprochées serait intéressant. Au-delà d’un examen médical approfondi, une telle étude pourrait englober les dimensions physique et psychologique. Je doute que nous soyons actuellement capables de nous forger une représentation compréhensible de ce que sont réellement nos visiteurs, mais nous pouvons déterminer avec certitude et d’une manière objective ce qui s’est passé physiquement et mentalement pour ceux qui affirment avoir été en relation avec eux.

K. : Quelles sont les motivations qui vous ont poussé à parler publiquement de votre expérience et quel en a été le prix à payer ?

W. S. : Je pensais que toute cette histoire était très intéressante et importante, non pas parce que j’avais une quelconque certitude sur ce que c’était, mais parce que je savais ce que ce n’était pas. Ce n’était en rien un phénomène connu. Pour moi, c’est ce qui est important et qui rend l’étude ainsi que la recherche essentielles. Au lieu de cela, ici, aux États-Unis, nous avons beaucoup d’intellectuels mal dans leur peau et qui ne veulent pas en entendre parler parce qu’ils craignent l’idée d’une présence inconnue qui serait intellectuellement plus accomplie qu’eux. Les scientifiques n’ont pas osé y

192

Page 194: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

faire face parce que l’Académie nationale des sciences a postulé que l’étude des ovnis n’était pas compatible avec une démarche scientifique. Mais pourquoi ? Le moins que l’on puisse dire, c’est que les ovnis et les extraterrestres qui les accompagnent représentent un phénomène psychologique et social. Par conséquent, ils devraient être au moins étudiés sur la base de ces disciplines. Ce n’est pas le cas. Je crois que toute réponse scientifique pertinente est intentionnellement cachée. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai une hypothèse.

À mon avis, quoi qu’ils soient, des extraterrestres ou peut-être quelque chose de tout à fait différent, ils contrôlent tous les événements relatifs à leur présence parmi nous. Notre société les ignore parce qu’ils ont fait en sorte que cela soit ainsi. Quant à savoir pourquoi, D. B. H. Kuiper et M. Morris ont développé une spéculation intéressante(24) où ils suggéraient que ceux qui avaient la capacité de traverser les grandes distances séparant les étoiles auraient accumulé tellement de connaissances que la seule chose de valeur que nous serions capables de leur offrir serait la nouveauté. Mais s’ils se montraient à nous, toute notre culture serait immédiatement absorbée par la leur et toute la nouveauté, l’originalité de la pensée humaine, disparaîtrait à l’instar de ce qui s’est produit dans le passé, quand les vigoureuses cultures occidentales sont matériellement entrées en contact avec nos sociétés primitives[88]. Si vous voulez comprendre pourquoi nos visiteurs se cachent, allez faire un tour chez les Samoa d’Amérique et observez la disparition de cette culture vidée de sa substance et qui n’intéresse plus personne. Les visiteurs se cachent dans leur intérêt et le nôtre. Ils ont besoin de la nouveauté que nous avons à leur offrir et ils ne peuvent pas l’obtenir s’ils se montrent au grand jour. Nous avons intérêt à ce qu’ils restent cachés, sinon nous courons le risque d’une cruelle perte de pouvoir dont nous ne nous remettrions jamais.

K. : Selon certaines projections, plusieurs centaines de milliers, jusqu’à un million de personnes seraient victimes d’enlèvements extraterrestres, rien qu’aux États-Unis. Vous-même avez reçu plus de 150 000 lettres relatant des rencontres avec des extraterrestres. L’ampleur du phénomène semble exclure l’hypothèse selon laquelle les enlèvements se résument à une étude extraterrestre du genre humain. Alors, que diable sont-ils venus faire ?

W. S. : J’ai reçu un demi-million de lettres. Ce qui est en train de se passer n’est certainement pas une sorte d’étude menée par des extraterrestres scientifiques. Je pense que c’est plutôt comme une profonde pénétration de l’espèce humaine. Sur un plan personnel, ça m’a affecté mentalement, physiquement et, peut-être même plus profondément, spirituellement. Cela a complètement modifié ma conception du monde et transformé toutes mes convictions personnelles. Je ne suis pas certain que nous soyons proches de

193

Page 195: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

connaître la véritable histoire de la race humaine ; je ne pense pas que nous comprenons le fonctionnement du corps humain excepté sur un plan général qui n’a aucune pertinence ; j’ai vu de mes propres yeux qu’il existe quelque chose comme une énergie consciente, mais je ne sais pas si cela signifie que l’être humain a une âme ; j’ai remonté le temps dans les deux sens et voyagé dans d’autres lieux qui, d’une certaine façon, semblent occuper le même espace que le nôtre. En fait, j’ai décollé de la réalité et pour rester sain d’esprit, j’ai appris que la remise en question est essentielle. Tant que je ne fais qu’un avec cette interrogation, je peux aller où je veux et faire ce que je veux, qu’importe si cela semble impossible ou si ça ne correspond pas à mes attentes et à mes présupposés sur ce qu’est la réalité.

K. : Certains perçoivent les aliens comme des intrus, comme une menace pour l’homme. Vous préférez les voir comme des visiteurs. Pourquoi ?

W. S. : Parce que je ne pense pas qu’il est temps de prendre une décision sur ce point. Le terme « intrus » implique que nous savons quelque chose sur leurs mobiles ; « visiteurs » veut simplement dire qu’ils sont ici. La nuit du 26 décembre 1985, j’ai été violé avec un électrostimulateur : un appareil généralement utilisé dans les élevages. Cet engin est introduit dans le rectum et provoque l’érection et l’éjaculation par une stimulation électrique de basse tension dans une zone proche de la prostate. Mon sperme a été prélevé. J’ai été gravement blessé et mon médecin a diagnostiqué un viol après m’avoir examiné. Il va de soi que j’ai été attaqué par des intrus. Mais pourquoi ? Si nous devions à tout prix sauver la race humaine et si nous avions besoin du matériel génétique d’une espèce d’un autre monde qui, on peut le craindre, ne comprendrait pas notre problème et ne nous le donnerait pas sans résister, nous ne nous contenterions pas seulement de le prendre, nous nous sentirions moralement en droit de le faire.

Après cette difficile première rencontre, j’ai vécu durant les onze années qui suivirent une relation incroyablement complexe avec les visiteurs et nombre de personnes qui leur sont connectées. Je n’ai que très partiellement écrit à ce propos parce que j’avais décidé que notre culture n’était pas prête à recevoir mon histoire, étant donné que j’avais été attaqué de partout, diffamé, traîné dans la boue par des agents du gouvernement américain et sujet à moquerie. La sonde anale est rapidement devenue un cliché de l’humour moderne. Je ne pense pas que cette réaction culturelle était appropriée ou utile et, par conséquent, j’ai gardé pour moi la plus grande partie de mon expérience, en particulier les pouvoirs que j’ai gagnés, et je continuerai de la sorte.

K. : Les récits d’enlèvements semblent avoir beaucoup de points communs

194

Page 196: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

avec les expériences d’états modifiés de conscience, comme les projections hors du corps, la lévitation, le fait de passer à travers les murs, ou encore les expériences de mort imminente, etc. Quelle est la différence entre un état modifié de conscience et une véritable expérience d’enlèvement extraterrestre ?

W. S. : C’est tout à fait relié, parce que « voir » à ce niveau revient à ouvrir les yeux ou à les avoir ouverts de manière que l’énergie consciente qui est indépendante de la matière puisse être observée. Bientôt, vous découvrirez fortuitement que les êtres humains ont, pour ainsi dire, le pouvoir de tisser un être énergétique qui pourra vivre dans cet état. Beaucoup ne le font pas et ne savent pas s’engager dans ce travail secret de l’âme. À la place, ils sont leurrés par un tissu de mensonges élaborés qui va du séculier au religieux. Cela ne sert à rien de prier les anciens dieux ou de se retrancher derrière l’idée que seule la matière existe, ou encore que c’est la nature qui décide de ce qui arrive après la mort. Créer un corps énergétique est un art basé sur la science. Vous avez de la chance en Europe, car les meilleures machines jamais conçues pour faire ce travail parsèment vos paysages sous la forme de cathédrales gothiques. Ce ne sont pas des églises catholiques. L’Église catholique n’a fait que payer et entretenir ces cathédrales. L’utilisation correcte de ces instruments peut enclencher le processus que tout l’univers souhaite nous voir entreprendre, lequel consiste en la création d’une énergie consciente conçue sur la base du moule de notre corps physique et en résonance avec son essence ! Plusieurs personnes dans ce monde meurent sans s’être créé ce corps énergétique. C’est pourquoi cette civilisation mourra par elle-même. Cela coûte plus à la Terre, qui y perd au change.

K. : Avez-vous pu rassembler des preuves matérielles en relation avec les abductions et/ou le phénomène ovni de manière plus générale ? Si oui, quelle a été la réaction de la communauté scientifique ?

W. S. : Des implants ont été extraits des patients. Les interventions ont été consciencieusement filmées. Les scientifiques n’ont manifesté aucun intérêt.

K. : Peut-on établir une corrélation entre le phénomène des enlèvements et les apparitions d’ovnis ? Font-ils partie d’un même processus ?

W. S. : C’est évidemment lié. Par exemple, il se trouve que durant les mois qui ont précédé mes enlèvements, beaucoup d’ovnis ont été vus dans la région où se trouve mon chalet, au nord de l’État de New York. De façon similaire, dans l’affaire Corina Saebels(25), qui s’est déroulée en 2003 en Colombie-Britannique, non seulement trois ovnis ont été vus par deux personnes enlevées, mais ils ont été observés par des gens dans toute la région.

195

Page 197: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

De grâce, oubliez l’idée de vaisseaux, etc. C’est un point de vue qui n’a pas d’intérêt. Il est préférable d’aborder l’entièreté du problème comme une question ouverte sur la nature de la réalité et la façon dont nous percevons le phénomène. Par exemple, trois ovnis en formation triangulaire ont été vus par Mlle Saebels et beaucoup d’autres témoins en Colombie-Britannique la nuit où elle fut enlevée avec son petit ami. Ce n’étaient pas des vaisseaux, mais des êtres dont la science leur a depuis longtemps permis de changer de forme selon les circonstances. Ils ne voyagent pas dans de petites machines. Ils sont les vaisseaux que nous voyons et aussi les aliens que nous imaginons venir de ces engins.

Je viens de terminer un livre qui est écrit, jusqu’à un certain degré, du point de vue de ceux que l’on appelle les Gris et dont j’ai fini par faire partie, dans le sens où des parties de mon âme ont été tissées dans une forme qui lui permet de faire corps avec eux. S’il est possible d’établir une analogie dans ce monde qui est le nôtre, imaginez une antenne d’une certaine longueur qui permet de capter des signaux de même longueur. En déduire que je suis par conséquent « contrôlé » par eux revient à essayer d’expliquer ma situation comme quelqu’un qui n’a jamais vu de radio et qui essaierait d’expliquer pourquoi une boîte parle. Il est vain d’essayer de traduire cette information dans les idiomes d’un monde si éloigné de la connaissance des principes impliqués. Je sais que ces affirmations déclencheront des réactions extrêmes et des réactions de peur de plusieurs sortes, qui toutes représentent des signes de la faiblesse de la culture humaine d’aujourd’hui et sont des raisons supplémentaires qui provoqueront sa mort.

K. : Est-il possible d’empêcher le déroulement d’une abduction ? Est-il possible de dire non ? Comment protéger son intégrité psychologique et spirituelle ?

W. S. : Cette question est le fruit d’une profonde ignorance. Je n’ai aucun moyen d’y répondre sauf en disant qu’elle est tout aussi absurde que celle d’un chien qui se poserait la question si, oui ou non, la bouche d’incendie devant laquelle il se trouve est « bonne » ou « mauvaise » en fonction de son odeur. Il est tout aussi impossible pour un homme d’éviter le processus d’un enlèvement que pour un bébé d’empêcher sa nurse de lui donner le bain. Le bébé pleurera, mais il prendra son bain.

K. : Que pensez-vous de la série Taken(26), produite par Steven Spielberg, un vrai faux documentaire qui nous explique le phénomène des enlèvements extraterrestres comme un mal nécessaire, une hybridation de notre humanité pour créer une race supérieure ? Selon vous, c’est de l’information ou de la

196

Page 198: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

désinformation ?

W. S. : Ça n’a aucun sens. Cela vient probablement de quelques agents du gouvernement américain qui ont travaillé sur le phénomène. Leur octave s’est arrêtée sur la première note qui a été jouée. Tout ce qu’ils ont soutiré de la communauté est sans valeur. Absolument tout. Vous devez clairement comprendre que rien de ce qui a été dit sur le phénomène n’a la moindre valeur, pas plus que tout ce que des chimpanzés pourraient se dire à propos des armes à feu, des vaporisateurs ou des livres n’a de valeur dans un contexte qui résonne au-delà de leur niveau de réalité. Toutefois, il est parfaitement possible de jouer non pas une seule, mais plusieurs notes, de façon à composer une symphonie de toute l’existence qui se manifeste sous une forme humaine, même si elle reste limitée par la structure électrochimique du corps humain et la lenteur de la disposition du réseau synaptique que nous appelons « cerveau », lequel est en fait une prise qui délivre un détecteur de sensations, que nous appelons un « corps », à un être bien plus grand, bien plus complexe qui, pour des raisons qui lui sont propres, est actuellement engagé dans une recherche de sensations dans ce niveau de réalité. L’humanité n’est qu’un incident dans ce processus.

K. : Pensez-vous, à l’instar d’Alex Constantine(27) et Jim Keith(28), que les enlèvements extraterrestres sont reliés au contrôle mental et aux abus rituels ?

W. S. : C’est absolument relié, dans le sens où toutes les peurs sont connectées entre elles. Cependant, il est également vrai que le contrôle mental est possible et que l’abus sexuel des enfants est endémique. Le simple fait de penser (à ces peurs) affaiblit toutefois notre potentiel. Prendre part à ce genre de choses, comme contrôler l’esprit des autres, abuser des enfants, abuser de son pouvoir, agir cruellement, ignorer les impulsions de compassion, se laisser aller à l’avidité, tout cela se résume à un constat : cette forme humaine ne passera pas le stade de la matière[89]. Pour grandir, il est essentiel de développer le courage et la compassion. Avoir de l’indulgence pour le côté sombre, ce n’est pas embrasser les ténèbres de façon constructive ; c’est se laisser capturer par elles. Avoir de l’indulgence pour la peur est tout aussi dommageable que de faire réellement du mal, dans le sens où cela diminue de la même manière l’ensemble des potentialités d’une entité biologique.

K. : En 1999, l’association COMETA (une émanation de l’Institut des hautes études de défense nationale – IHEDN)(29) rendait public un rapport officiel sur les ovnis et la défense nationale. Malgré la faiblesse de ce rapport – une argumentation peu développée et aucune représentation officielle –, c’était la première fois que des hauts fonctionnaires du monde scientifique et militaire français soupçonnaient ouvertement le gouvernement américain de cacher la

197

Page 199: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

réalité extraterrestre du phénomène ovni dans le but de gagner une suprématie économique et militaire. Que pensez-vous de ce scénario ?

W. S. : La culture et la langue françaises sont très intéressantes parce qu’on y trouve une capacité de comprendre plus élevée que partout ailleurs. La langue française est particulièrement efficace quant à son habileté à construire des ambiguïtés, ce qui explique pourquoi l’intellectualisme français est si développé. Cette culture semble un peu plus ouverte et aussi moins belliqueuse que celle des Anglo-Saxons. Je parle du point de vue de ceux qui, de l’autre côté, essaient de comprendre comment il pourrait être possible d’établir un contact avec l’homme, et qui ont le même problème qu’un éléphant qui essaierait de communiquer avec une fourmi : il y a un énorme problème de taille. Néanmoins, nous pouvons constater que les êtres humains et les chiens travaillent bien ensemble, parce qu’ils ont trouvé un moyen de partager une vision mutuellement satisfaisante de la réalité, alors qu’elle est pourtant perçue de façon radicalement différente par chaque espèce. Cependant, l’homme se différencie du chien, car il a potentiellement en lui une multitude de connexions possibles. Le chien est fixe dans le sens où il ne possède que deux cerveaux, le physique et l’émotionnel. La part cognitive est rudimentaire. Ce qui n’est pas vrai pour l’homme. L’homme a une aire cognitive plus développée et donc le pouvoir de devenir un membre à part entière du cosmos. Le rapport COMETA était intéressant parce qu’il était représentatif du fait que certains Français ont essayé d’approcher le phénomène rationnellement.

K. : Vous avez effectué beaucoup de recherches pour écrire Majestic, un roman sur l’incident de Roswell[90]. À propos de cet événement, vous affirmez que votre oncle, le colonel Edward Strieber, qui a passé la majeure partie de sa carrière à Wright-Patterson Air Force Base, avait des informations de première main sur le transit par Wright Field de matériel extraterrestre en provenance de Roswell. C’est une coïncidence étonnante, vous ne pensez pas ? Pouvez-vous nous en dire plus ?

W. S. : Il a passé le début de sa carrière à Wright Field. La plus grande partie de sa carrière est restée confidentielle. Le fait que nous ayons été tous les deux impliqués n’est pas une coïncidence.

K. : Que pensez-vous du film The Day After Tomorrow[91], l’adaptation au cinéma de votre livre The Coming Global Superstorm, que vous avez écrit en collaboration avec Art Bell ? Ce genre de film avait-il la moindre chance d’influencer la politique environnementale des États-Unis ou même de susciter une prise de conscience populaire ? Ce que je veux dire, c’est que d’un point de vue européen, ce film relève plus de la science-fiction que

198

Page 200: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

d’une action politiquement engagée.

W. S. : J’ai essayé de faire vibrer une note dans une octave très perturbée. La note n’est pas audible parce que l’octave n’est pas bien accordée, mais la note a été correctement jouée. Même le propos scientifique du film est tout à fait juste.

K. : Vous expliquez que c’est une expérience mystique, une rencontre insolite avec un homme étrange dans un hôtel de Toronto qui vous a inspiré l’écriture de votre livre The Coming Global Superstorm. Qui est cet homme ?

W. S. : Le Maître des Clés(30), qui est-il ? C’est une bonne question.

K. : Selon vous, une catastrophe climatique ne peut être évitée. Quels sont les défis auxquels nous devrons faire face ?

W. S. : L’effondrement de la sphère écologique au plus profond de ses fondements est inévitable. Est-ce que ce sera un retour à l’ère glaciaire ou encore quelque chose d’autre ? Il n’y a aucun moyen d’en être certain, mais le superstorm est un scénario tout à fait valable. De toute façon, qu’importe ce qui arrivera, d’une façon ou d’une autre, l’espèce humaine expérimentera un retour en arrière significatif dans les années à venir.

Et si la Terre n’était qu’un jardin d’enfants ? Une petite phrase de Strieber à retenir : « Vous devez clairement comprendre que rien de ce qui a été dit sur le phénomène n’a la moindre valeur, pas plus que tout ce que des chimpanzés pourraient se dire à propos des armes à feu, des vaporisateurs ou des livres n’a de valeur dans un contexte qui résonne au-delà de leur niveau de réalité. »

Ce qu’il affirme est extrêmement important et doit être analysé dans un contexte humain avec une approche très humble et très réaliste. Nous devons admettre que nous sommes les occupants primitifs de cette planète, primitifs par notre comportement global ou collectif. Mais nous le sommes également d’un autre point de vue. Évidemment, si nous pensons être les seules créatures intelligentes de l’univers, nous sommes sans contredit les meilleures. Mais comme nous ne serions qu’une poignée d’êtres vivants dans un océan de vie, que sommes-nous exactement ? Voici l’histoire de Maria, 4 ans, dans

199

Page 201: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

un jardin d’enfants. Maria pleure à chaudes larmes, elle est terrifiée. Un bruit terrible

et insupportable pour ses jeunes oreilles la cloue sur place. Brutalement, on la soulève de terre, on crie très fort, elle tombe sur le sol, elle est brutalement soulevée de nouveau, son genou la fait souffrir, elle pleure, on la bouscule, on l’étouffe avec quelque chose sur sa tête, elle ne voit plus rien, des monstres circulent près d’elle, une épouvantable tension règne, elle est terrifiée, elle tremble, elle ne voit ni papa ni maman, on l’abandonne, plus rien n’a de sens...

C’est la perception que Maria conserve d’un événement tout autre, mais qu’elle ne peut pas comprendre. Elle est trop jeune encore. Lorsque la responsable du jardin d’enfants a ouvert la porte menant au sous-sol, une épaisse fumée noire et des flammes se sont ruées sur elle. Actionnant l’alarme automatique sur le système mural, elle s’est aussitôt dirigée vers les enfants en ameutant le personnel. Maria, par contre, venait tout juste de sortir des toilettes. Voyant qu’elle était seule, isolée, sa responsable a compris avec effroi qu’ils étaient sur le point de l’oublier. Elle l’a donc saisie à bras le corps, mais en sortant, elle s’est effondrée sous l’effet de la fumée dans son visage. Avec courage, elle a repris la petite pour se rendre à l’extérieur. Un pompier, dans son attirail de combat contre les incendies, s’est approché et a jeté une couverture sur l’enfant pour la protéger de la fumée et l’a confiée à un collègue. D’autres pompiers sont arrivés et, les flammes gagnant du terrain, ils se sont tous rués sur place, laissant la petite Maria, assise sur un banc de la cour. Elle n’était plus en danger, et déjà le personnel s’activait à regrouper les enfants pour les rassurer. Maria ne fut pas oubliée. Mais il faudra du temps à la petite pour comprendre qu’on lui a sauvé la vie.

Et si la Terre était un jardin d’enfants avec son humanité jeune, sans grande expérience, dépendante, possédant une connaissance très rudimentaire de son propre univers mais davantage encore de celui qui l’entoure, et qui, dans son arrogance, avait la perception d’être la seule, l’unique espèce intelligente, mais surtout qui

200

Page 202: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

maintiendrait la conviction de tout savoir, de tout connaître et d’être le summum de la création ?

Imaginons pour un instant qu’un jeune technicien d’une entreprise de haute technologie se retrouve par accident dans le passé. De 2009, il est ramené en 1952. Il a avec lui son iPod Touch, son cellulaire, un portable dans sa serviette, la télécommande pour sa voiture et un appareil photo numérique avec vidéo incorporée. Puisqu’il s’est déplacé dans le temps et non dans l’espace, il rencontre un jeune technicien qui travaille lui aussi pour la même entreprise, laquelle vient à peine d’être fondée. Il tente alors de lui expliquer le principe par lequel il peut enregistrer instantanément des images couleurs et d’une clarté fabuleuse, mais aussi des vidéos, un terme que son collègue du passé a peine à comprendre. Le voyageur du temps essaie aussi de démontrer que son cellulaire est un téléphone, mais l’autre se moque de lui parce qu’évidemment il ne fonctionne pas : son portable ne peut être branché sur un réseau Internet qui n’existe pas encore. Alors, il fait défiler des vidéos de films entiers, des photos ainsi que des pages et des pages de documents couleurs sur une seule « feuille de plastique ». Il récidive avec son iPod. Par la suite, complètement ébahi, l’autre tente de remporter la première manche d’un jeu vidéo intitulé Left 4 Dead 2. Il se demande s’il n’a pas rêvé. Puis, son ami du futur lui prête ses écouteurs et lui fait entendre le dernier succès de Street Sweeper Social Club, en lui faisant remarquer qu’il a des centaines de chansons dans son appareil. Quant à la télécommande, elle semble ne servir à rien, mais le gars du futur y tient mordicus.

L’étonnement est palpable chez le tout jeune technicien de 1952, et quand il quitte son nouvel ami pour aller raconter à ses collègues les merveilles technologiques que le futur leur réserve, il éprouve, malgré sa foi en l’avenir, une certaine difficulté à leur expliquer ses rêveries diurnes parce que ses collègues sont à peaufiner certains dispositifs destinés à l’Univac.

Conçue l’année précédente, cette merveille utilise des bandes magnétiques en remplacement des cartes perforées, ce qui constitue

201

Page 203: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

une fabuleuse innovation. L’Univac est composé de 5000 tubes et, tenez-vous bien, sa mémoire est de 1000 mots de 12 bits et il peut réaliser 8333 additions ou 555 multiplications par seconde ! Sa superficie au sol est de 25 m2. Sa construction aura duré cinq ans et coûté plus d’un million de dollars. Alors, un ordinateur performant comme il le décrit, qui se tient dans la main... Ou, pis encore, ce Baker de Cray dont ce type a parlé[92]... « Tu es cinglé, mon pauvre vieux ! » Quant à l’appareil photo « murénique », ou quelque chose du genre, à d’autres ! C’est impossible, puisque le polaroïd, inventé quatre ans plus tôt, est une véritable innovation avec son développement de photographies en noir et blanc en moins d’une minute. Et il ne peut pas tenir dans la poche intérieure d’un veston. Quant à la musique qu’il prétend avoir entendue avec cette petite chose, ce « haïpodde », c’est une pure fantaisie de son esprit. Ils ne peuvent même pas imaginer le premier Walkman de Sony, qui ne sortira qu’en 1979. Quand leur copain finit par leur dire que, dans dix-sept ans, l’homme marchera sur la lune et qu’éventuellement ils auront une navette constamment en aller-retour dans l’espace, ils vont préférer retourner à la cafétéria, sans lui, de peur de perdre leur emploi, si d’aventure ils étaient associés aux élucubrations de cet énergumène. Et pourtant, il était tellement sympathique... avant !

Cinquante-sept ans seulement séparent ces deux hommes. Et si notre voyageur temporel s’était retrouvé en 1789 ? En 1342 ? L’incroyable fossé social, politique, religieux, technologique et philosophique entre les deux aurait été insurmontable. Il aurait été perçu immédiatement non pas comme un voyageur du futur ou un extraterrestre, mais comme un démon, un suppôt de Lucifer, et aurait eu intérêt à détaler et se la fermer avant d’être brûlé sur un bûcher. À peine 700 ans auraient alors séparé ces deux hommes. En admettant que des visiteurs extraterrestres ou suprahumains visitent notre planète, il est raisonnable de croire que leurs avancées sur tous les plans excèdent facilement cet ordre de grandeur. Non ? Vous avez raison, 700 ans ce n’est rien comparativement aux milliers d’années qui doivent nous séparer d’eux.

202

Page 204: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Certains diront que nous sommes un peu trop humbles dans notre façon de présenter les hommes et les femmes qui constituent l’humanité vivant sur cette planète. Après tout, nous ne sommes pas de parfaits idiots, nous avons grandement évolué depuis l’Antiquité et le Moyen Âge, et pas seulement sur le plan de la technologie, mais dans le domaine sociopolitique également. Nous ne sommes plus les brutes des siècles antérieurs ! C’est tout à fait exact. Mais nous demeurons quand même une planète peuplée par des primitifs, nous sommes au jardin d’enfants, si cela vous offusque moins. Et de toute manière, quelle est cette idée d’être froissé par un tel propos ? Maria est une fillette de 4 ans et n’est pas offusquée d’être une enfant. Si, comme nous le pensons, ces êtres ont une avance sur nous de plusieurs milliers d’années, ou même de dizaines ou de centaines de milliers d’années, il est normal que, le temps ayant joué pour eux, ils soient plus avancés, tout comme vous êtes plus avancé qu’un barbare

e

tout juste sorti du bois au IV siècle. Le temps a fait que vous êtes né

au XXe siècle, alors vous êtes plus avancé que lui. C’est tout, il n’y a rien d’humiliant à considérer notre condition comme médiocre et primitive parce que nous sommes nés au siècle précédent, et pas en 5075 ! Dans plusieurs milliers d’années, si nous survivons globalement à notre médiocrité et à notre bêtise collective, nous serons tout aussi évolués que ces visiteurs le sont maintenant.

L’évolution d’une espèce par rapport à une autre n’est pas une valeur basée sur le mérite mais sur le temps.

Lorsque Strieber nous dit que nous sommes comme des chimpanzés incapables de s’expliquer la nature d’un simple vaporisateur, il a entièrement raison ! Il faut une sacrée bonne dose collective d’humilité pour le reconnaître, et c’est peut-être la majeure partie de notre problème d’acceptation, de notre refus d’y croire, voire de notre incapacité d’y croire.

La plus grande erreur que nous puissions commettre en tentant d’expliquer leur agenda serait donc de penser comme un humain et dès lors, comme Maria, de croire que nous sommes attaqués par des monstres, lorsque que des pompiers viennent simplement éteindre le

203

Page 205: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

feu !

Profilage inversé C’est totalement incohérent, mais nous allons faire cette erreur : tenter d’expliquer leur agenda comme un humain. Nous n’avons guère le choix parce qu’humains nous sommes ! Mais nous allons au moins procéder comme des pros, en faisant ce que les experts de Quantico au FBI font tous les jours : nous allons établir la nature des ravisseurs par un profilage inversé. Puisque nous ne connaissons pas les ravisseurs, mais davantage les victimes, nous allons tenter de découvrir à travers le profil de ces dernières ce que pourrait être celui des ravisseurs. Nous serons sans doute encore très loin de la réalité, mais cela sera tout de même un début de piste.

Les victimes du crime, soit les enlevés, sont des deux sexes. Il est inutile d’essayer de déterminer leurs origines sur le plan géographique, puisque la culture de certains pays interfère avec l’accès à l’information. En d’autres termes, la très grande majorité des enlevés connus sont donc Blancs, Nord et Sud-Américains et Européens. Parce que si vous essayez de savoir combien de Chinois ont été enlevés, vous vous heurtez à un mur infranchissable, le même qui vous empêche de savoir combien d’entre eux meurent du sida ou sont victimes d’un accident de la route[93]. Comme le mentionnait Strieber, il est malheureux qu’à ce jour aucune étude n’ait été effectuée pour déterminer si les enlevés ont un caractère physique en commun : ADN, groupe sanguin, etc. Donc, pas grand-chose de ce côté, sauf une petite constatation très vague selon laquelle les gens du groupe AB négatif seraient surreprésentés[94].

Le statut social de l’enlevé va du chômeur au chirurgien en neurologie en passant par l’homme d’affaires très prospère. Pas de profil sur ce plan. La très grande majorité des enlevés finissent par réaliser que ces événements se sont produits dès leur enfance. L’âge – ou la moyenne d’âge – est donc celui de la révélation, et non l’âge qui coïncide avec la période des enlèvements. Par contre, la majorité des enlevés semble cesser de l’être après le cap des soixante ans. Il

204

Page 206: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

est possible également que passé une certaine étape, les enlèvements n’en soient plus et qu’une certaine acceptation, fondée sur une longue histoire de rencontres, fasse en sorte que l’enlevé ne garde aucun souvenir, aucun traumatisme ne survenant. C’est de toute évidence l’affaire d’une vie.

Tous subissent une ou plusieurs procédures médicales très intrusives, gênantes, incommodantes et souvent douloureuses. Le prélèvement de semence est omniprésent chez les mâles, et toutes les femmes subissent un examen rigoureux de leur système reproductif. Un très grand nombre de ces femmes auraient vécu une fausse- couche ou un incident similaire après un enlèvement, et plusieurs d’entre elles sont convaincues d’avoir perdu, physiquement, leur bébé.

Dès maintenant, un premier profil se dessine. Selon l’étalement de la mémoire au travers des couches de souvenirs, sa profondeur, l’étendue dans le temps de ces mêmes souvenirs, l’enlevé donne nettement l’impression que la première couche de souvenirs qui se révèle fait état d’un visiteur qui devient ici un ravisseur, et le sujet ne semble être qu’un corps physique qui se reproduit ; c’est cet aspect qui prime sur tous les autres. Du moins au début. C’est donc un corps physique d’abord, et non une personne. Selon tout ce que nous avons constaté, il semble toutefois à peu près certain que des éléments interactifs d’ordre personnel entre le sujet et les créatures se manifestent après une certaine période de temps, comme cela fut maintes fois rapporté.

On peut également penser que plusieurs enlevés n’ayant qu’un souvenir partiel, ces éléments plus personnels sont survenus malgré tout. Poursuivons dans ce sens. On constate effectivement que la profondeur du souvenir des enlevés varie considérablement, il n’y a pas de constante. Il est spontané ou soutiré sous hypnose. Il couvre les premiers ou les derniers instants de l’enlèvement, parfois certains moments entre eux. Cela dit, l’étalement de la mémoire, c’est-à-dire un souvenir détaillé, long et couvrant une période importante, rend le récit plus complexe et, comme nous l’avons mentionné plus tôt, il

205

Page 207: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

révèle d’autres aspects que la procédure médicale. Ces aspects sont importants, puisque ceux qui n’en parlent pas n’en ont pas le souvenir, tout simplement. C’est le cas entre autres de Travis Walton qui, sur une période de plusieurs jours, ne retiendra, même sous hypnose, que quelques heures du temps qu’il a passé avec ses ravisseurs.

Quant à savoir combien il existe d’enlevés qui n’ont aucun souvenir, poser la question, c’est y répondre ; et c’est possiblement une bonne chose, sans quoi les chiffres seraient extrêmement troublants. Mais il est possible qu’un nombre effarant d’êtres humains aient eu un ou plusieurs contacts très rapprochés avec ces créatures et n’en conservent aucun souvenir. Ils interpréteraient certains épisodes bizarres de leur vie plutôt comme des cauchemars, comme des rêves lucides mais néanmoins des rêves, ou des anecdotes étranges et oubliées quasi volontairement. Ces contacts ont pu être réalisés tant sur le plan physique que sur un autre plan de la réalité.

Donc, il semble que la clé de l’énigme se trouve quelque part enfouie dans les souvenirs les plus profonds des enlevés, et non parmi ceux qui ressurgissent au début. La première réaction du lecteur sera donc, à juste titre, de souhaiter que de plus longues sessions aient lieu avec ces mêmes personnes. Malheureusement, ce n’est pas si simple. Les raisons nous sont inconnues, mais de toute évidence, malgré un sondage persistant, un nombre répété de sessions, de nombreux enlevés semblent subir un blocage permanent. Provient-il d’un processus d’occultation sélectif engendré par les ravisseurs ? Provient-il de la nature plus intense des événements traumatisants, devenant alors les seuls à pouvoir être extirpés de la mémoire des enlevés ?

Après sept mois de sessions, le Dr Simon n’a rien extrait de plus que ce qui a été rapporté par les Hill. Fowler, par contre, s’est retrouvé avec une Betty Andreasson extrêmement loquace. L’histoire de Linda Napolitano s’est déroulée presque à ciel ouvert, en plein centre de New York, avec des dizaines de témoins immobilisés sur le pont de Brooklyn. Nous sommes très tenté de croire qu’un contrôle

206

Page 208: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

mémoriel existe et qu’il est créé par les visiteurs, mais leur motivation nous échappe, elle peut être beaucoup plus complexe qu’on ne le croit et, sans aucun doute, liée directement à la nature tout aussi complexe de leur ou de leurs agendas. Ne perdons pas de vue non plus la très forte probabilité que nos enlevés ne soient pas en contact avec le même type de visiteurs.

Chez les enlevés qui conservent un souvenir très clair, les discussions, les conversations avec leurs ravisseurs font état de l’origine de ces derniers, qui demeure toujours confuse, de la nature de leur vaisseau, mais surtout de la médiocre performance des humains sur Terre – et ce, bien avant nos propres et récentes préoccupations au sujet de l’environnement –, des conséquences catastrophiques du traitement que nous faisons subir à notre planète.

Un point important à rappeler. Certains enlevés éprouvant beaucoup de difficulté à se remémorer leur enlèvement se sont fait dire par leurs ravisseurs qu’ils devaient garder pour eux ce qu’ils ont vécu et que, de toute manière, ils n’en conserveraient aucun souvenir. Quelques exceptions toutefois viennent confirmer cette règle alors que Betty Andreasson, Roseline Pallascio, Jim Sparks et sans doute de nombreux autres ont été appelés, au contraire, à véhiculer leur message.

Mais ce sont de rares exceptions. Or voilà, il y a un os ! Les autres finissent par s’en souvenir, par eux-mêmes ou avec l’aide de l’hypnose. Mais les ravisseurs n’ignorent certainement pas que les enlevés peuvent avoir recours avec succès à l’hypnose et que plusieurs finissent par se rappeler. Ils doivent aussi être pleinement conscients de l’accueil qu’on réserve à ces enlevés dans leur communauté et possiblement indifférents à celui-ci ! On estime à des centaines et des centaines de milliers ceux qui se sont avancés pour parler de leur enlèvement[95]. Si le secret absolu est une priorité pour nos ravisseurs, ils ont perdu cette manche ! Ils le savent et ne réagissent pas, sans doute parce que le ridicule escorte leurs sujets, un verrouillage plus efficace que l’oubli. Strieber pourrait donc avoir raison lorsqu’il prétend que ce sont les visiteurs qui contrôlent le

207

Page 209: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

secret concernant leur présence, et non les gouvernements seuls.

Comment concilier dans notre profilage la notion d’expériences médicales, voire génétiques, et les scénarios catastrophes ? Nous avons constaté à la lecture de nombreux récits qu’il est toujours question du sort de la planète. De la planète, oui, mais de l’humanité, non.

De nombreuses personnes sont d’avis que le pire des comportements humains n’affectera jamais la planète elle-même. La Terre en a vu d’autres, elle survivra à tout ce qu’on peut lui faire subir. En fait, elle a connu des bouleversements cataclysmiques inimaginables depuis les débuts de sa formation, la vie est passée à un cheveu de disparaître à de multiples reprises, bien avant que l’homme apparaisse. Ce ne sont donc pas 6 ou 7 milliards de petits boutons sur sa peau qui vont l’achever. Les changements climatiques que nous vivons représentent une grande menace, particulièrement pour les civilisations technologiques modernes. Ceux et celles qui vivent dans des huttes massées le long de grands fleuves ou enfoncées dans les jungles humides ne verront pas la montée des eaux engloutir leurs gratte-ciel, paralyser leur économie et les ramener à l’âge du bronze. Ils y sont déjà. C’est l’homme moderne dans sa voiture, en route vers sa résidence où l’attend son téléviseur plasma, qui a tout à craindre, pas les autres, et moins encore la Terre, qui n’a rien à souffrir d’ouragans monstres, de tremblements de terre hors de proportion ou même d’éruptions volcaniques gigantesques. La Terre peut survivre à tout cela avec le sourire.

Ou alors – et cette hypothèse est plutôt terrifiante –, ils savent quelque chose que nous ignorons, et notre planète – et surtout l’ensemble de sa biosphère – est vraiment plus en péril que nous le pensons. Il y a possiblement une limite à ne pas franchir, un équilibre fragile à préserver. En fait, ils savent sans doute énormément de choses que nous ignorons et dont nous ne soupçonnons même pas l’existence. Les récits des enlevés sont presque tous incomplets, alors que ceux de quelques-uns laissent entrevoir une perspective affolante sous forme de scénarios

208

Page 210: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

catastrophiques.

Tentent-ils de créer une conjoncture favorable dans l’espèce humaine, une restructuration de celle-ci ? David Jacobs est convaincu de son côté qu’ils sont justement en train de créer une race qui nous supplantera à jamais. Nous ne sommes pas très chaud sur ce point. Si c’était le cas, ils ne laisseraient pas les enlevés s’en tirer à si bon compte et raconter à tous venants leur expérience. Soyons cohérents ! Quand un peuple veut en envahir un autre, il le fait brutalement, sauvagement, par la guerre, la prise en charge immédiate des infrastructures sociales, politiques et militaires, l’occupation et l’élimination de tous les opposants ; et ses préparations sont entourées du plus grand secret. Avec la technologie dont ils disposent, ils pourraient envahir et contrôler cette planète en trois semaines, et nous serions à genoux. Puisque, de toute évidence, ils sont ici depuis des lustres, l’invasion nous paraît être une hypothèse dictée par une spéculation typiquement... humaine.

Tentent-ils de nous remplacer en douce par une race hybride ? Pourquoi tant de chichis ? Ce serait une invasion comme celle décrite plus tôt, et nous n’aurions rien à redire. Ces hypothèses ne tiennent pas la route, elles sont celles d’humains parlant de relations entre humains. Or, ces êtres ne sont pas des humains ayant à peine 35 000 années d’existence[96], dont les plus modernes et les plus évoluées ne sont que les cent et quelques dernières. Ils sont au fait de réalités qui nous échappent, tout comme Maria qui ne sait rien de ce qui se trame dans les vastes bureaux du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport. Elle ne sait même pas ce que c’est, ou même que cela existe ! Nous poursuivrons plus tard ce profilage inversé, mais d’abord nous avons besoin d’un peu plus de matériel pour y parvenir. Conférence au MIT sur les enlèvements extraterrestres Le journaliste Courtland Dixon Barnes Bryan est un gradué de Yale. Ses articles paraissent dans le New Yorker , le New York Times Magazine, le New Republic, l’Esquire et le Rolling Stone. Il a reçu

209

Page 211: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

de nombreuses subventions de recherches du National Endowment for the Arts et de la Guggenheim Foundation. Il est également l’auteur d’ouvrages très élaborés portant sur le National Geographic, le National Air and Space Museum et de quelques romans, dont Friendly Fire. Difficile de situer ce personnage que nous ne connaissons pas, mais ici, au Québec, nous pourrions sans nous tromper le comparer à Pierre Nadeau, Michel Vastel, Charles Tyssere ou Céline Galipeau, bref, des gens de la presse, fort bien cotés et qui ont fait leurs preuves sur le terrain.

Le petit carton d’invitation que Bryan tient entre ses mains le fait sourciller. Il éprouve un profond respect pour les noms indiqués et, simultanément, une tout aussi profonde perplexité concernant le thème de la conférence qui se tiendra du 13 au 17 juin 1992 au prestigieux MIT[97] de Boston. L’invitation datée du 28 février 1992 provient du Dr David E. Pritchard et du coprésident de la conférence, un certain Dr John E Mack.

Bryan connaît Pritchard. Il reconnaît l’adresse de retour à son bureau du Département de physique du MIT, où il œuvre depuis 1968, notamment à titre de chercheur en physique atomique et moléculaire. Il a en mémoire le fait que Pritchard a gagné l’an dernier le prestigieux prix Broida, remis deux fois l’an à ceux dont les performances dans ce domaine de la recherche se sont révélées exceptionnelles. À ses yeux, l’homme n’est certes pas un illuminé !

Pour ce qui est de ce Dr John E Mack, il doit faire quelques recherches et finit rapidement par découvrir qu’il s’agit d’un gradué cum laude de Harvard, ex-directeur du Département de psychiatrie de l’hôpital de Cambridge et professeur à l’École de médecine de Harvard pendant vingt ans. Il est également le fondateur du Centre d’études psychologiques de l’âge nucléaire, récipiendaire de plusieurs prix pour ses traités sur le suicide, reconnu pour ses témoignages répétés devant le Congrès concernant l’impact psychologique des armes nucléaires, sans parler du fait qu’il est l’auteur de plus de 150 articles publiés dans de prestigieux magazines scientifiques et récipiendaire d’un Pulitzer pour sa

210

Page 212: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

biographie sur Sir Lawrence d’Arabie. Certes pas un illuminé non plus ! Mais alors...

Difficile de reproduire ce même contexte au Québec, mais imaginons pour la forme que des hommes de science fort connus tels Hubert Reeves, Jean-Marie de Koninck et plusieurs autres grands noms de chez nous se réunissent pendant cinq jours à l’Université Laval afin d’étudier le phénomène des enlèvements extraterrestres.

Bryan s’attarde quelques instants sur la qualité des autres dignitaires invités, mais il demeure perplexe. Qu’est-ce que tous ces universitaires de haut niveau vont faire dans cette grande salle du MIT pendant non pas cinq heures, mais cinq jours avec une thématique aussi absurde : des gens qui prétendent s’être fait enlever par des extraterrestres ? D’autant plus que tout participant doit d’abord se taper obligatoirement la lecture de deux ouvrages : Secret Life : Firsthand Accounts of UFO Abduction, du professeur d’histoire David M. Jacobs de l’Université Temple, et On Stolen Time : A Summary of a Comparative Study of the UFO Abduction Mystery, du Dr Thomas E. Bullard, Ph. D.

Bryan décide de se rendre à la conférence, un doute sérieux dans son esprit mais tout de même conscient et assez ouvert en constatant que si tous ces gens ont accepté l’invitation, il doit bien y avoir une raison très significative à ce déplacement massif de talents. Jamais on n’aurait réussi à les faire se déplacer pour déterminer si le père Noël existe ou pas, si Dracula est toujours en vie, si des loups-garous hantent Central Park ou si certains balais peuvent effectivement vous faire gagner un match de quidditch. Cette thématique pourtant y était parvenue !

Le 13 juin au matin, Bryan est dans la salle du MIT. C’est alors qu’il est désarmé par le propos d’ouverture du Dr Mack. C’est une déclaration fort simple et pourtant lourde de sens. Selon ce que le journaliste a retiré de ses lectures obligées, le phénomène des enlèvements extraterrestres est mondial et pourrait compter des centaines de milliers sinon quelques millions de victimes. Ce fait l’a troublé, il n’en savait absolument rien. Bryan se voit donc forcé

211

Page 213: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

d’admettre que Mack a parfaitement raison sur un point lorsqu’il dit en ouverture : « Si ce que rapportent les enlevés n’est pas ce qu’ils décrivent, soit un enlèvement par des entités venues d’ailleurs, alors qu’est ce qui leur arrive ? Bienvenue à cette rencontre extraordinaire ! »

Ce que découvrira Courtland Dixon Barnes Bryan par la suite et qu’il publiera dans son ouvrage remarquable(31) lui fera conclure ceci : « Jusqu’à ce qu’un jour on me fasse la preuve absolue que ces entités n’existent pas, je vais continuer à surveiller le ciel et oui, à garder mon esprit ouvert. » Tout à fait l’inverse de sa première impression alors que cette fois il aurait plutôt écrit : « Jusqu’à ce qu’on me fasse la preuve absolue qu’ils existent... »

L’ouvrage de C. D. B. Bryan contient près de 500 pages et couvre non seulement les cinq jours de la conférence avec un résumé des propos de chacun des intervenants, mais également l’essentiel de ses rencontres avec certains d’entre eux, après l’événement. Il nous est impossible de vous présenter une synthèse globale de ses écrits, aussi allons-nous simplement extraire les aspects qui peuvent nous aider à mieux définir l’agenda de nos visiteurs suprahumains. Ou extraterrestres ! Ou les deux !

Enlèvements par des extraterrestres ou... ? D’ailleurs, un retour sur une mise au point effectuée plus tôt s’impose quant à l’utilisation du mot « extraterrestre » dans nos pages. Vous avez noté que parfois nous l’interchangeons avec le terme « suprahumain » ou un autre. Extraterrestre n’a pas à nos yeux le sens exclusif que certains pourraient tout naturellement lui donner, c’est-à-dire un être vivant sur une autre planète. Le mot est utilisé dans le sens que tout ce qui ne vient pas de la Terre dans sa dimension physique connue est extraterrestre : une météorite est bien physique mais d’origine extraterrestre, la lune est également extraterrestre. Mais nous l’employons également dans tous les sens du terme, incluant les dimensions autres, que suspectent de plus en plus les physiciens quantiques.

212

Page 214: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

En admettant donc que ces entités existent, elles peuvent effectivement appartenir à notre univers physique et provenir de mondes éloignés situés dans notre galaxie ou même dans d’autres galaxies, tout comme elles peuvent provenir de dimensions autres que celle dans laquelle nous évoluons. Cela signifie que ces entités pourraient donc évoluer dans un espace-temps différent mais qui, en théorie, serait superposé au nôtre, ou « juste à côté ». Cette possibilité peut sembler plus folle encore que celle d’extraterrestres bien en chair qui débarquent de leur vaisseau en provenance de Zeta Reticulli, mais l’un n’exclut pas l’autre, puisque ces autres dimensions pourraient également servir de réseaux de déplacements. Et finalement, ces visiteurs pourraient provenir de ces deux sources simultanément et dans une perspective hiérarchique qui nous échappe. En d’autres termes, certains pourraient provenir d’un monde physique comme le nôtre mais avoir accès à une autre dimension, alors que les autres pourraient provenir directement de ces autres dimensions et y évoluer depuis toujours tout en ayant à leur tour accès aisément à notre dimension et, qui sait, à d’autres plus élevées encore que la leur.

Pour ceux et celles qui déjà se demandent si nous « en fumons du bon », que ces gens soient au moins informés que nous sommes en excellente compagnie dans cette petite fête. Dans un numéro spécial du magazine Science & ; Vie, Valérie Greffoz publiait une série d’articles sur les autres dimensions(32). En voici un extrait :

Quatre dimensions ne suffisent pas pour expliquer l’univers. Pour accorder le monde avec la théorie, les physiciens pressentaient depuis longtemps qu’il manquait une pièce au puzzle. Or, leurs travaux les conduisent tous à une même conclusion : d’autres dimensions doivent exister en plus de celles de l’espace et du temps. Et ils ont dorénavant les moyens de le prouver.

Il n’est pas étonnant que la perception du public sur les mondes parallèles soit quelque peu cynique, puisqu’elle est davantage nourrie par la science-fiction que par la cosmologie quantique. Il a donc l’impression que l’expression « d’autres dimensions » est issue du jargon de Star Trek ou de la série Primeval.

213

Page 215: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Un jour, quelqu’un va comprendre que la très grande majorité des auteurs de science-fiction, anciens et modernes, ont toujours basé leurs écrits sur de véritables théories existantes. Arthur C. Clarke, Roddenberry, Lovecraft, Chris Carter n’ont fait qu’adapter pour leurs scénarios fictifs des aspects pratiques de ces théories. Récemment, la plupart des productions sur grand écran et des séries télévisées de science-fiction, les plus sérieuses comme les plus fantaisistes, ont constamment utilisé le concept de portail ou de vortex interdimensionnel pour voyager soit dans le temps, soit dans l’espace[98].

Qu’on le veuille ou non, le public est davantage sollicité par ces divertissements sur écran que par la lecture ardue des écrits fort complexes de physiciens quantiques. Pourtant, ces derniers précèdent toujours les auteurs les plus extravagants. En 1919, le mathématicien polonais Theodor Kaluza suggéra le premier l’existence de dimensions autres, après que le Russe Hermann Minkowski eut établi que nous vivions dans un espace-temps à quatre dimensions, en 1907 (incluant le temps). Il fut suivi en 1926 par un confrère suédois, Oscar Klein, et par la suite, Max Planck, Albert Einstein, Stephen Hawking, Michio Kaku et de nombreux autres prirent la relève.

Lisa Randall, physicienne à Harvard, confiera à la journaliste Valérie Greffoz : « Les dimensions supplémentaires constituent une arène pour utiliser les lois de la physique, et cela est fascinant. » Plus loin, Nima Arkani-Hamed, physicien à Harvard, lui dira également : « Notre “grand” univers n’est peut-être qu’un détail dans un espace plus grand. » Etienne Klein, physicien au CEA et professeur de philosophie des sciences, ajoutera : « Des dimensions enroulées seraient des machines à remonter le temps. »

Pendant ce temps, partout dans le monde, les nouveaux physiciens travaillent avec une ardeur insoupçonnée, par exemple Blayne Heckel, Eric Adelberger de l’Université de Washington, Jonathan Feng du MIT, Alfred Shapere de l’Université du Kentucky, David Langlois de l’Institut d’astrophysique de Paris, et combien d’autres.

214

Page 216: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

De son côté, Edward Witten[99] a fait connaître en 1995 la théorie M. Elle consiste à unifier les autres théories déjà existantes et porte maintenant à onze le nombre de dimensions éventuelles.

Les dénigreurs s’empresseront de vous rassurer en affirmant, avec raison, que rien n’est encore prouvé et qu’aucune application pratique n’est envisageable pour le moment. C’est tout à fait exact, mais du sang coule sous la porte. Dans les années 1930, on estimait que malgré la théorie il était ridicule de penser qu’un jour un objet pourrait échapper à la formidable attraction terrestre et s’envoler dans l’espace. C’est pourtant ce qu’on fait tous les jours depuis 1957 ! Il se passe quelque chose dans cet univers qui donne à penser que tout n’est pas aussi simple que les modèles anciens l’ont suggéré jusqu’à maintenant.

Donc, pour résumer, les termes « extraterrestre » et « suprahumain » que nous utilisons dans cet ouvrage décrivent toutes ces possibilités, tant en ce qui a trait à la nature, à l’essence qu’à l’origine des visiteurs.

Une organisation composée de races multiples Un des enlevés cité par Bryan – sans le nommer, comme c’est très souvent le cas – fait allusion à un aspect particulier. Les visiteurs semblent appartenir à de multiples races ou espèces, et selon lui ils agissent un peu à l’image de nos Nations Unies. Il s’explique(31b) :

Il y en a plusieurs, et nous les voyons maintenant comme des personnes, des personnes importantes pour nous. En écoutant les autres enlevés dans cette conférence, nous commençons à penser qu’il y en a de toutes natures et de toutes origines, et pour nous, cela ressemble à l’ONU. Ils semblent mieux réussir que nous à travailler ensemble, de toute évidence.

Cet enlevé rappelle que dans son cas, toute sa famille est impliquée dans ce processus plutôt mystérieux et qu’en ce qui les concerne, eux, les parents, cela date de leur propre enfance, bien qu’ils aient réalisé le tout il y a deux ans seulement. Ces gens affirment que les visiteurs sont à la fois physiques et non physiques, c’est-à-dire comme des boules d’énergie[100]. Ils ont terminé leur

215

Page 217: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

entretien avec Barnes en lui disant que s’il était un peu décontenancé par leurs propos, il n’avait encore rien entendu !

Sont-ils menteurs, manipulateurs ? Bryan rapporte les propos de Thomas Eddie Bullard, spécialiste du folklore qui, depuis des années, dresse un catalogue des types d’enlèvements extraterrestres. Dans sa présentation, Bullard semble vouloir démontrer que les visiteurs trompent fréquemment leurs victimes. Il affirme que quelques enlevés font état de questions adressées aux visiteurs et auxquelles ces derniers ont répondu différemment. La contradiction flagrante entre les réponses laisse supposer que quelqu’un ment. Bullard ajoute également qu’une très grande proportion des prophéties annoncées ne se produisent jamais. C’est notamment le cas de Roseline Pallascio, dont nous avons parlé plus tôt.

Cet élément dissonant nous rappelle que dans notre recherche sur l’agenda extraterrestre, il vaut mieux s’en tenir à l’analyse des faits et gestes des visiteurs à l’endroit des enlevés plutôt qu’à leurs réponses, soit évasives, soit contradictoires pour ne pas dire dans certains cas complètement insensées. En effet, il a été rapporté dans plusieurs cas une forme de manipulation pour le moins étrange. Un cas spécifique est celui de cette femme qui, dans le vaisseau, voit soudainement dans une pièce adjacente le bureau du patron de son mari, ce dernier en train de se faire engueuler proprement. Furieuse, elle se précipite dans la pièce, qui se dissipe aussitôt pour laisser la place à un grand Gris et deux petits Gris. De nombreux enlevés rapportent ce genre de scénarios holographiques trompeurs, ce qui n’aide en rien les chercheurs, confrontés parfois à de curieux récits sous hypnose. L’enlevé ne parvient pas toujours à distinguer le fabriqué du vrai ou de la fausse réalité dans un contexte réel, ce qui confond le praticien.

Dans un cas analysé par nos services en 1994, l’enlevé faisait état d’une balade sur une promenade en bord de plage avec des personnages de Walt Disney. Cet épisode est brutalement survenu entre le début et la fin de son enlèvement. Surpris, nous avons cru

216

Page 218: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

qu’il s’agissait d’un bogue dans le récit jusqu’à ce que les personnages se révèlent être les mêmes Gris responsables de son enlèvement.

De toute évidence, les capacités psychiques de ces entités sont telles que, en plus de s’adresser par télépathie à leurs semblables et aux victimes, ils peuvent fouiller la mémoire des gens et projeter dans leur esprit ou autrement des scénarios personnifiant des proches ou des personnages connus d’eux. Cela aussi a grandement inspiré de nombreux scénarios de films et de téléséries.

Instinct maternel

Une certaine Virginia(31c) se souvient d’avoir été requise par ses ravisseurs afin de prendre soin de bébés hybrides, en les berçant, en les caressant et en chantant pour eux. C’est d’ailleurs un premier incident de la sorte, rapporté par Budd Hopkins dans l’affaire Copley Woods, qui fit connaître aux chercheurs du monde entier la possibilité que l’objectif ou, tout au moins, l’un des objectifs des visiteurs soit de produire une race hybride en utilisant l’ADN des humains et le leur, et en combinant le tout pour ensuite se servir pendant une courte période de temps de l’utérus de femelles humaines comme mères porteuses. Il n’a toutefois jamais été spécifié de manière directe et définitive quel type d’extraterrestre est choisi pour s’allier génétiquement avec l’humain. L’apparence des yeux, la couleur de la peau et la pilosité extrêmement restreinte chez certains hybrides suggèrent la présence de gènes provenant entre autres des Gris.

Par contre, d’autres hybrides sont presque identiques aux humains et laissent supposer une génétique plus proche de la nôtre. Dans tous les cas, de nombreuses enlevées ont été appelées à recourir à leur instinct maternel auprès de ces petites créatures, dont certaines sont naissantes, alors que d’autres semblent être âgées de 3 mois. Chez les hommes, plusieurs rapportent avoir rencontré des hybrides plus âgés, environ 7 ou 8 ans, et jurent avoir reconnu certains traits suggérant qu’ils en étaient le père. C’est le cas notamment de Jim

217

Page 219: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Sparks, dont nous avons discuté plus tôt. Virginia s’est également fait dire que nous, les humains, ne sommes plus de simples spectateurs de cette vaste conscience universelle mais que nous en faisons partie intégrante. Quelle signification cela peut-il avoir ? Si nous faisons partie intégrante d’une conscience universelle, c’est que nous ne sommes pas que des porteurs de gènes. Nous faisons partie du programme. À un niveau inconscient.

De son côté, Susan(31d) affirme qu’ils recherchent chez les humains un codage génétique particulier, ce qui, selon certains, pourrait expliquer la durée très étendue du processus dans notre histoire. Bryan rapporte d’ailleurs la question d’un des participants à la conférence au MIT, Don C. Donderi de l’Université McGill, qui demandait pourquoi ces enlèvements durent depuis si longtemps. Susan répond à cela qu’en tant qu’humains nous avons collectivement accepté de coopérer avec eux, il y a très longtemps, avant même notre conception. Elle n’est pas très claire sur ce point, et Bryan n’insiste pas. Toutefois, de notre côté, nous avons déjà entendu cette remarque lors d’une régression avec un de nos sujets, remarque que nous n’avons jamais rapportée dans nos écrits. Cette femme d’une cinquantaine d’années disait alors : « J’ai le sentiment qu’il y a comme un contrat entre eux et nous ou, tout au moins, entre moi et eux, un contrat qui date de l’enfance ou d’une autre vie, je ne sais pas. Mais pour moi, ce ne sont pas des ravisseurs, ni des visiteurs, ce sont... des partenaires ! » Voilà, une fois de plus on semble vouloir nous dire que nous ne sommes pas que des pièces automobiles leur permettant de fabriquer le modèle parfait.

Ils font désormais partie de ma vie Comme on vient de le voir, il existe autant de types d’enlevés qu’il y a de types de ravisseurs. Sans trop approfondir cette question pour le moment, retenons de façon sommaire qu’il y a les enlevés terrifiés, qui conservent un très mauvais souvenir de leur expérience, et les autres, qui acceptent leur situation avec philosophie. Une fois de plus, nous maintenons notre position selon laquelle c’est la

218

Page 220: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

profondeur du souvenir, l’étalement de la mémoire, qui détermine la véritable nature de l’expérience, et non ce qui se trouve en surface.

Alors que nous dirigions le CEIPI, un de nos sujets, Catherine, a toujours été ambivalente. Cette attitude est très souvent apparue dans les récits d’enlevés. Ils sont eux-mêmes des hybrides en ce qui concerne leur comportement. Durant l’expérience, ils sont en colère, furieux, terrifiés, mais lorsqu’ils en parlent, c’est avec une certaine sérénité. Catherine dira, lors de nos rencontres[101] : « Je les déteste chaque fois qu’ils me prennent, mais ils font quasiment partie de ma vie et j’ai vu des choses incroyables ; alors, je ne sais pas si je les aime ou si je les déteste. »

Pat(31e), de son côté, prétend que ses expériences sont intéressantes et qu’elle s’est toujours montrée très coopérative. Elle raconte avoir appris beaucoup à leur contact et n’avoir jamais été trompée. « J’ai un lien avec eux. Avec eux, le temps s’arrête. Je me moque qu’on me croie ou pas, cela n’a aucune espèce d’importance parce que je sais ce que je vis, ce n’est pas une illusion, et un jour, la science sera en mesure de le confirmer. » Plus tard, elle ajoutera avoir vécu une expérience absolument délirante. Un des grands Gris venait de plonger ses yeux immenses dans les siens, ce qui provoqua chez elle une formidable introspection, sur sa vie, ses amours, mais également sur l’amour qu’elle éprouve pour le genre humain et la planète elle-même. Elle sentit son corps exploser en mille morceaux pour réaliser qu’elle était beaucoup plus qu’un corps physique, mais également une entité de lumière, un être tout à fait différent et pourtant toujours elle-même. Cette expérience est également relatée par des gens affirmant avoir été envahis par une profonde expérience mystique. Elle affirme que durant cette expérience, elle a appris que cet être venait d’un endroit de l’espace, la nébuleuse dite du Hibou, dans la Grande Ourse[102].

Il y a plus éclaté que cela encore À un point donné de la conférence, Bryan cite le physicien Lewis Thomas(31f). Ce dernier exprime à quel point la vie elle-même est un

219

Page 221: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

fabuleux miracle. Il rappelle qu’il y a 3,5 milliards d’années la seule forme de vie qui existait devait être une cellule bactérienne, sans plus[103]. C’est de cette cellule que nous tirons tous notre origine : les plantes, les poissons, les animaux et nous, les humains, avec notre intelligence, notre raffinement, notre technologie. « Réalisez- vous, dit-il, à quel point c’est fabuleux ? Qu’importe le temps requis, une cellule invisible à l’œil nu est devenue l’homme dans toute sa splendeur. » Bryan cite ce scientifique et ajoute, fort justement : « Fabuleux ? Oui, c’est fabuleux et certes beaucoup plus fabuleux que de penser qu’il y a d’autres formes de vie ailleurs. »

Ce que Bryan nous dit est très sage. Pourquoi, dans ce cheminement extraordinaire, la vie se serait-elle contentée d’un sommet qui serait l’homme ? Sommes-nous l’Everest de la création ou une petite aspérité incongrue qui ne cherche qu’à vivre ? Mais dans ce cas, que sont-ils, ces êtres si puissants ? Personne ici n’a envie de dire qu’ils sont des dieux, nous ramenant brutalement des milliers d’années en arrière. Il n’est toutefois pas impensable qu’il existe dans l’univers une sorte de hiérarchie des espèces dont l’évolution graduelle des uns par rapport aux autres aurait créé un ensemble extrêmement complexe de formes de vie intelligentes et supra-intelligentes. Un ensemble qui nous échappe complètement, au point qu’il nous est impossible de l’envisager rationnellement ! Il est toutefois possible de concevoir les extrêmes dans un tel cas de figure. Si nous partons du principe que l’évolution de la vie vers une vie intelligente commence par une simple bactérie au bas de l’échelle évolutionnaire et que l’homme se situe quelque part sur cette échelle, qu’allons-nous trouver au sommet de cette dernière ? Nous y découvrirons, à la limite de notre imagination, ce que nous appelons Dieu mais qui, sans aucun doute, en est encore extrêmement éloigné.

Durant la conférence, le Dr Mack a fait valoir ce point en affirmant n’avoir aucune idée de ce qu’ils sont, de ce qu’ils cherchent, comment et pourquoi(31g). Il ne serait pas étonné d’apprendre qu’ils travaillent sur un projet qui, à nos yeux,

220

Page 222: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

n’aurait aucun sens et que nous serions même incapables de comprendre, un propos tenu par Strieber également. Mack soulève aussi le point que ces êtres ont peut-être une perception totalement différente de la nôtre quand vient le moment d’évaluer l’importance du rôle joué par une planète, plus encore que sa population, dans un ensemble dont nous ne connaissons même pas l’étendue. Il ajoute que les enlevés lui ont fait part en certaines occasions de leur forte impression voulant que notre réalité ne soit qu’un écran, une projection, et que les visiteurs déchirent sans scrupules, nous faisant réaliser que ce que nous croyons être notre réalité, la seule, n’est qu’une façade de cinéma.

Une enlevée, Carol, a raconté au journaliste Bryan(31h) qu’à un moment le grand Gris lui a expliqué que ce qu’il lui faisait avait pour but de la transformer. Après avoir demandé à de multiples reprises et sur tous les tons possibles en quoi elle allait être métamorphosée, elle a obtenu une réponse très laconique : « Vous allez être transformée ! » Elle ne le saura jamais. Est-ce parce que de toute manière une explication plus en détail n’aurait tout simplement pas été comprise ? Carol est-elle à leurs yeux la petite Maria du jardin d’enfants ? Peut-on expliquer à cette fillette que la douleur de la piqûre vient de l’injection d’un antigène destiné à solliciter une réaction du système immunitaire pour une mise en mémoire en cas de contamination ultérieure d’un agent infectieux ? Nous allons plutôt lui dire : « Tu es protégée maintenant », point barre et cela devrait suffire. Une transformation implique un intérêt pour la forme de vie qui en est le sujet.

Ce que nous comprenons du propos du psychiatre Mack est fort simple. La forme de vie la plus intelligente que nous connaissons est la nôtre. Certains noms sont accolés à cette épithète, faisant de Gregori Perelman[104], un Russe, l’homme le plus intelligent du millénaire à ce jour et de Goethe[105], l’homme le plus intelligent du monde, toutes époques confondues. Mais si Goethe n’était qu’un enfant tout juste un peu doué aux yeux de l’univers ?

221

Page 223: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Entre une amibe qui se contorsionne sous la lentille du microscope et l’illustre savant et poète allemand, il existe un tel écart qu’il est indéfinissable. Cet écart est sans doute présent entre notre lauréat du QI et certaines formes de vie dont nous ne soupçonnons même pas l’existence. Elles ne sont probablement même pas de notre dimension, évoluant dans un ailleurs extrême qui n’est certes pas loin de l’idée qu’on se fait de Dieu et qui nous fait oublier tout notre questionnement – inutile dans un tel cas – sur les conditions exobiologiques essentielles pour la formation d’une vie pluricellulaire extraterrestre.

Cette façon de voir ouvre tous les possibles, fait fi des probables et soulève une fois de plus, de manière quantique, notre place à nous dans cet univers totalement inconnu qu’est le nôtre et, vraisemblablement, le leur. Notre connaissance très subjective du phénomène extraterrestre et des enlèvements parle de Gris, de Nordiques, de Reptiliens mais encore, ce que nous ignorons – parce qu’aucun récit d’enlevés ne sera suffisant – est tel que cela dépasse sans doute par des années-lumière ce que nous croyons savoir. Pour y arriver, il nous faudrait basculer tête, âme et cœur dans l’immatériel et l’infini et, d’une certaine manière, dans l’irrationnel. Malgré l’inconfort que cela suscite, proposer l’inadmissible nous paraît un voyage plus révélateur que de demeurer assis chez soi, dans la pénombre, en ruminant sans cesse la prétendue certitude que rien d’autre n’existe. Quoi qu’il en soit, cette perspective remet en question la pertinence de programmes tel le SETI[106]. Ils n’ont guère besoin de cette quincaillerie pour se manifester, pas plus qu’ils n’ont besoin d’admirer la plaque de Pioneer 10 ou d’écouter le disque d’or placé à bord des sondes Voyager[107].

Les extraordinaires expériences de Jean-Luc Voyons maintenant un dossier sur lequel nous avons travaillé le ou vers le 5 décembre 1995. Tout a commencé par un appel téléphonique à nos bureaux de Hull, au Québec. Jean-Luc : Monsieur Casault ?

222

Page 224: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Casault : Oui, c’est moi. Jean-Luc : Faut-il devenir membre du CEIPI pour vous raconter ce que j’ai vécu ? Casault : Absolument pas. Je peux vous aider ? Jean-Luc : Oui, mais c’est assez heavy, mon affaire ! Casault : Je peux vous voir ce soir ? Jean-Luc : Pas de problème, je vous donne mon adresse...

Nous nous sommes rendus sur place, Hélène Dupont et moi- même, avec l’arsenal d’enquêteur et l’impression que nous allions au-devant d’une rencontre fort intéressante. Nous avons été accueillis par un jeune homme de 27 ans, de taille moyenne, aux cheveux châtains, arborant une petite barbe et un visage plaisant, un peu timide mais désireux de sauter dans le vif du sujet sans plus attendre. Jean-Luc : J’aime autant vous prévenir, ce n’est pas une histoire d’ovni, mon affaire. Je les ai vus, ils étaient dans ma chambre au pied de mon lit. Ils ont tout éclairé, au point que les murs blancs de la pièce étaient cent fois plus blancs. Même que ma mère a vu la lumière passer en dessous de la porte et là[108]...

Casault : OK, Jean-Luc. Donnez-nous juste le temps de sortir le matériel – l’enregistreuse, les formulaires d’enquête – et on commence.

Un astronaute pour aller voir son ami dans l’étoile Nous avons parlé, discuté, échangé durant deux heures. Nous avons écouté son histoire et toutes les autres, puis la mère de Jean-Luc est venue nous rejoindre pour confirmer ce qu’elle avait vu. Après une heure, c’est elle qui s’est mise à nous raconter ses propres expériences, pour réaliser, à sa grande surprise, qu’elle et son fils partageaient sans doute les mêmes visites impromptues. C’est alors que se rabattant sur son fils, nous faisant oublier ses expériences, elle nous raconte ce qu’était Jean-Luc à 5 ans.

223

Page 225: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

À ce moment-là, nous sommes à Gatineau, dans une petite maison très humble, auprès de gens d’une grande simplicité et sans aucune prétention. Les révélations s’accumulent et personne n’insiste, personne ne pousse. Nous sommes ouverts et nous respectons ce qu’ils racontent. Ils ont confiance et s’avancent, ils s’avancent, et plus le temps passe, plus se tisse une histoire qui se rejoint, entre une mère et son fils qui n’ont jamais osé faire ce lien entre eux, racontant leurs expériences sous un angle jamais apprécié de la sorte auparavant.

Hélène et moi sommes fascinés, mais nous demeurons discrets dans nos réactions. Il y a des signes qui ne trompent pas, le meilleur détecteur de mensonges sera toujours l’expérience, et ces gens-là ne mentent pas, ils n’ont rien à prouver et ne veulent surtout pas de publicité. Indépendamment de leurs expériences, ils sont parfaitement fonctionnels et leur comportement au quotidien est celui de gens tout à fait normaux.

Ces gens-là ont voté au dernier référendum, ils travaillent, ils écoutent le hockey, ils ont acheté des babioles hier aux Promenades de l’Outaouais pour fêter Noël. Et pourtant, ce soir, ils mettent sur la table une vie extraordinaire et riche d’expériences fabuleuses sans vraiment le réaliser. « Notre petite vie est très ordinaire », diront-ils, mais « y’en est arrivé des affaires ». La mère de Jean-Luc se met à nous raconter qui était son petit bonhomme que les maîtresses d’école retournaient à la maison avec un air découragé : « Ce n’est pas un enfant comme les autres, il parle de choses qui n’ont pas de sens, madame. Ce matin, il nous a dit qu’il voulait être un astronaute pour aller rejoindre son ami ? Dans l’étoile ? Franchement, madame ! »

Jean-Luc a 5 ans et veut devenir astronaute pour aller rejoindre un ou une amie dans l’étoile. Sur un dessin qu’il a fait et que nous montre sa mère, avec un sourire de mère, on voit quatre soleils au- dessus de la maison. Le garçon n’a eu qu’un père pourtant, et le soleil dans la symbolique des dessins d’enfants a toujours représenté le père. Chez un enfant qui vit dans une famille normale et non

224

Page 226: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

troublée par des disputes sans fin – des divorces et ce genre de choses –, on voit un gros soleil pour un père affectueux ou un petit soleil pour un père redouté, un soleil caché pour un père absent, un soleil sublime, un soleil pâle, mais on ne voit pas quatre soleils !

Puis, Jean-Luc raconte de manière candide, sans support hypnotique, l’expérience qu’il a vécue et qui l’a fait nous contacter.

Une nuit d’hiver incroyable en 1991 Jean-Luc : Ça s’est passé chez nous dans la rue, à Gatineau. C’était un condo à trois étages, et nous vivions au deuxième. J’étais dans ma chambre, il devait être 3 h du matin et je n’arrivais pas à dormir. Je m’étais couché vers 1 h. La nuit semblait froide mais calme. Je ne sais plus quelle date mais c’était durant l’hiver... Euh... Madame : C’était en 1991 ! Je m’en souviens très bien.

Jean-Luc : Ouais, c’est ça. En 90, j’aurais dit, mais ça se peut que ce soit en 91. J’avais les yeux fermés, mais je ne dormais pas. En ouvrant les yeux, j’ai vu la chambre inondée de lumière. C’était blanc, partout. Mes murs étaient blancs, mais là on aurait dit qu’ils étaient cent fois plus blancs. C’est hallucinant, la lumière qu’il y avait là-dedans ! En plus, il y avait de la lumière qui venait de la fenêtre en arrière de moi. Mais dans la lumière face à moi, je voyais les trois... ben, moi, je les appelle les trois « bibittes ». Il y avait trois ombres, trois formes. Casault : Des silhouettes ?

Jean-Luc : C’est ça, des silhouettes. Il y en avait trois en avant de moi et ils avaient quelque chose dans leur main qui m’éclairait en plein dans les yeux, comme si y’avait pas assez de lumière comme ça ! La chambre était pleine de lumière, mais ils m’envoyaient ça quand même dans les yeux. Je ne voyais pas leur visage, je ne voyais que leur forme. Il y en avait un ou peut-être deux à côté de moi qui me faisaient quelque chose, mais je ne sais pas quoi. Casault : Quelle taille avaient-ils ?

225

Page 227: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Jean-Luc : C’est dur à dire, j’étais couché, mais je dirais à peu près haut de même (il indique une hauteur d’environ 1,5 m). Ils avaient la tête et le cou plantés solide sur leurs épaules, des épaules fortes. Casault : Attendez ! Vous dites qu’ils mesuraient plus de 5 pi (1,5 m)[109] ?

Jean-Luc : Oui, euh, je ne sais pas, mais ils avaient l’air assez grands, un peu plus petits que la normale mais pas plus[110]. Casault : D’accord, on poursuit !

Jean-Luc : Ma mère a vu la lumière, elle a frappé dans ma porte en me disant : « Qu’est-ce que tu fais avec des grosses lumières de même, Jean-Luc ? » Dès qu’elle a frappé dans la porte, les trois formes se sont transformées en boules de feu rouges, puis sont passées à travers le mur. Tout s’est arrêté d’un coup. Plus rien, plus de formes, plus de lumière, plus de bruit, plus rien. Casault : Quel bruit ?

Jean-Luc : C’est vrai, j’ai oublié ! C’était comme un transformateur. On aurait dit un bruit comme un huuuuummmm avec de la statique dedans. J’avais déjà entendu ce bruit-là avant.

Casault : On va y revenir. Mais avant, je voudrais savoir si vous avez perçu une odeur.

Jean-Luc : Oui, il y avait une odeur, mais c’est dur à dire. C’était comme du soufre, mais pas du soufre. Du soufre qui sent meilleur. C’était une odeur de chauffé, quelque chose qui chauffe.

Casault : Madame, dites-moi ce que vous avez pensé en voyant la lumière sous sa porte.

Madame : Je trouvais que la lumière était forte, très forte même. J’ai pas pensé sur le coup, mais le lendemain, lorsqu’il m’a raconté ça, j’ai réalisé qu’il n’y a pas de lumière de même dans sa chambre, ni au plafond, ni sur sa table, ni ailleurs dans la maison. Elle était très forte, c’est pas possible. Casault : Vous n’êtes pas entrée ? Pourquoi ?

226

Page 228: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Madame : Non, monsieur ! Si je frappe à la porte de mon garçon, j’attends qu’il me dise d’entrer. En frappant, la lumière s’est fermée. Je suis allée me recoucher. Casault : Et vous, Jean-Luc, pourquoi ne pas vous être levé ?

Jean-Luc : J’étais pas capable. La seule chose que je pouvais bouger, c’est les yeux. J’étais cloué sur mon lit. Pas capable de bouger[111].

Traces et souvenirs Jean-Luc a vécu dans les mois qui ont suivi cette rencontre une série de cauchemars particulièrement pénibles. Sa mère et son amie ont confirmé l’avoir entendu hurler de terreur à plusieurs reprises. À notre question visant à savoir s’il portait ou pas des cicatrices inexplicables, le jeune homme a baissé sa chaussette du pied droit pour nous montrer une cicatrice de forme triangulaire, juste au- dessus du tarse. Il a affirmé s’être levé un matin avec une sensation de brûlure et a constaté cette curieuse cicatrice que nous avons vue. Il n’a aucun souvenir de s’être jamais blessé à cet endroit, ni maintenant ni jamais auparavant, soulignant qu’il s’en souviendrait parce que c’est un endroit sensible.

D’autres événements sont survenus dans son existence, et nous en ferons la narration, mais lorsque Jean-Luc a manifesté son intention d’en savoir plus et d’identifier le phénomène qu’il avait vécu, nous lui avons parlé d’hypnose. Il a accepté.

L’hypnose[112] Après avoir induit Jean-Luc en transe hypnotique légère, nous sommes retournés graduellement au cours de cette soirée d’hiver. Pendant de longues minutes, il semblait ne pas réagir, pour finalement nous dire : « Je flotte dans le noir. » Puis, il en vint à spécifier qu’il était sur quelque chose de dur. Il fit allusion plus tard à une sorte de table avec des signes et des symboles. Au moment où il commença à nous décrire une scène étrange au cours de laquelle des bâtons de verre jaunes s’assemblaient autour de lui, sa

227

Page 229: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

respiration s’accéléra.

Casault : On se détend, Jean-Luc, tout est sous contrôle. Ce ne sont que des événements qui appartiennent au passé, il n’y a rien à craindre.

Jean-Luc : (Voix faible, presque inaudible) Ils... Ils me mettent... Ils me mettent un plastique, je sens de l’eau sur le corps... Il y a un tube dans ma bouche. (Il cesse de parler, sa respiration est bruyante.)

Sa compagne se lève et prend une petite pompe. Je comprends alors que Jean-Luc souffre d’asthme. Il faudra mettre un terme à la séance. C’est alors qu’il se met à avaler, et sa gorge fait un bruit épouvantable. Il est extrêmement tendu. Je l’apaise et après quelques minutes, il revient à lui. Sa crise d’asthme est terminée, il respire normalement et ne se souvient pas de tout. C’est une séance exploratoire qu’il faudra reprendre en tenant compte de tous ces facteurs : asthme, oubli, etc. Un point important, ses dernières paroles avant de quitter la transe furent : « Je ne veux pas avancer, je veux dormir, je veux m’endormir. »

Heures perdues Au cours d’autres expériences, Jean-Luc a vécu la période de temps perdu, caractéristique des enlèvements. Il a aussi connu ce que d’autres pourraient considérer comme un effet poltergeist alors qu’un beau matin toute sa chambre était à l’envers – tiroirs sortis, meubles renversés, etc.–, comme si un tremblement de terre ou une tornade avait frappé. Le reste de la maison était normal. Plusieurs rêves étranges viennent combler son expérience, dont un au cours duquel il a mémorisé des signes ou des symboles étranges, comme ce fut le cas pour Becky Andreasson (la fille de Betty), Jim Sparks ainsi que de nombreux autres. Sparks a également rapporté le fait que durant les heures qui suivaient un enlèvement, il démontrait des capacités psychokinésiques étonnantes qui finissaient par s’estomper.

Signes et symboles

228

Page 230: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Dans son livre(33), Vicky Cameron raconte l’histoire étrange d’une personne aux prises avec des événements très mystérieux sans que jamais un ovni ou un visiteur ait été consciemment vu. Cependant, au cours de la soirée du 12 décembre 1977, elle a clairement vu une série de symboles et de signes, qu’elle a minutieusement retranscrite.

Nous avons trouvé absolument stupéfiante la ressemblance avec ceux reproduits par Jean-Luc, d’autant plus que celui-ci dit n’avoir jamais vu ces signes et ne pas connaître cette personne qui demeure à Meaford, en Ontario.

229

Page 231: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Des yeux de fourmi Le 8 janvier 1996, Jean-Luc se présentait au bureau du CEIPI, accompagné de son amie. Nous avons repris la session où nous l’avions laissée en utilisant cette fois une autre technique d’induction hypnotique que certains appellent les « chambres de la mémoire[113] ». Le sujet visualise des pièces de couleurs différentes et, d’une à l’autre, s’enfonce de plus en plus profondément dans un état hypnotique.

Après être retourné au point de départ, Jean-Luc expérimente de nouveau des mouvements de déglutition. Quand on lui demande de décrire la table sur laquelle il se trouve, le jeune homme nous raconte qu’il voit une main blanche comme de la craie. Il continue de respirer de l’eau. « Comme un poisson », dit-il. Nous lui demandons de faire un bond en avant. Un long moment de silence... Puis, il revoit la table et les écritures : des signes curieux, faits de courbes semblables à des caractères égyptiens. Nous apprenons que

230

Page 232: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

les tubes de verre n’y sont plus et qu’il est debout. Casault : Tu es debout ? Est-ce que tu es seul ? Jean-Luc : Non. Casault : Très bien, qui est là ? Jean-Luc : Une fille. Elle se tient dans le noir. Casault : Est-ce que tu peux la décrire ? Jean-Luc : Elle est plus grande que moi (il mesure près de 1,8 m), elle a des grands yeux de fourmi. Casault : Un nez, une bouche ? Jean-Luc : Un nez... Un petit nez. (Long silence.) Casault : Est-elle humaine ? Jean-Luc : Juste les yeux qui le sont pas. Casault : Comment est-elle vêtue ? Jean-Luc : C’est comme un habit de plastique. Casault : Comment sais-tu que c’est une femme ? Jean-Luc : Ses cheveux. Casault : Elle a des cheveux ? Jean-Luc : Oui, mais ils sont dans le noir, je ne vois pas très bien. Casault : Elle parle ? Jean-Luc : Non. Casault : Nous allons faire un autre bond en avant. Au compte de 1... 2... 3. Es-tu toujours dans la salle ? Jean-Luc : Oui. Casault : Es-tu seul ? Jean-Luc : Non, il y a plusieurs personnes.

Ils sont sept, debout, et ont l’air humains. Ils sont sans âge, ils parlent et lui disent de ne pas s’inquiéter, qu’aucun mal ne lui sera fait. Ils ont un visage un peu en triangle, des cheveux longs (noirs ou

231

Page 233: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

assombris par l’absence de lumière vive). Ils portent des vêtements de couleurs étranges qu’il n’arrive pas à définir. Jean-Luc est assis maintenant. Il est dans une salle ronde avec une porte sans poignée. La salle est à peine éclairée, « comme avec une chandelle ». Ils ont de grands yeux de fourmi, comme la femme précédente. Ils parlent encore : mystères de la vie, comment tout a commencé. Ils disent que notre vie a été faite en même temps qu’eux... que nous avons déjà été supérieurs à eux... que tout a disparu du jour au lendemain... nous avions une grande technologie... forcés de recommencer à neuf...

À ce stade, il existe une certaine confusion. Nous essayons d’en savoir plus sur cette conversation, mais il ne répond plus. Il semble tourmenté et subitement il s’éveille au moment où nous lui demandons si tout cela s’est produit durant la même nuit.

Le cas de Jean-Luc est intéressant à plusieurs points de vue. Miraculeusement guéri de la leucémie en bas âge, sujet à de multiples expériences étranges, il démontre un intérêt très évident envers la question extraterrestre. Il est difficile à ce stade-ci de se faire une opinion ferme, mais le témoignage de la mère est formel : une lumière très puissante s’est glissée sous la porte de la chambre de son fils cette nuit-là, et Jean-Luc n’avait rien à sa disposition pour produire une telle intensité lumineuse. Or, cette même lumière est celle au travers de laquelle se sont formées trois silhouettes aux contours humains. Leur disparition sous la forme de boules d’énergie coïncide avec l’intervention de la femme par les coups frappés à la porte.

Monsieur, c’est à propos de ma fille... Voici sans aucun doute l’un des dossiers d’enlèvements les plus remarquables qu’il nous a été donné d’explorer. Nous sommes en 1996. Un jour, nous recevons la longue lettre d’une certaine Madeleine qui cherche à comprendre si les rêves de sa petite fille Julie, 8 ans, signifient quelque chose qui pourrait être en rapport avec nos recherches. Le ton de la lettre démontre que nous avons affaire à une mère particulièrement inquiète.

232

Page 234: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Au cours de ce récit, nous allons rapporter les propos et les écrits de Madeleine sans corriger le vocabulaire truffé d’expressions d’un langage vernaculaire et d’anglicismes, afin d’en respecter le plus possible l’intégralité. Nous avons simplement corrigé quelques fautes grammaticales, ce qui à notre avis ne modifie en rien le texte de ses lettres.

Une famille en désarroi Mais avant de rapporter ce qui s’est produit dans nos bureaux, revenons en arrière alors que la femme ne sait rien encore de ce qui l’attend.

Toute la famille y est : Madeleine, son frère, ses sœurs, ses autres frères et ses parents. Dans le grand chalet, le feu du poêle crépite et on frissonne à l’idée d’avoir passé une longue journée de ski de fond au froid. Les conversations vont bon train, et comme c’est souvent le cas en famille, on évoque des souvenirs. Roger, le frère de Madeleine, repasse dans sa tête les endroits où toute la famille a vécu, et Dieu sait s’il y en a eu des déménagements de toutes sortes ! On rit, on s’amuse et pendant ce temps, Madeleine et ses sœurs s’activent dans la cuisine en écoutant distraitement les réparties comiques de l’un et de l’autre.

Roger change un peu de ton et de conversation en ramenant à la surface l’époque où ils vivaient sur la rue Beechwood à Vanier, en Ontario, tout juste en face de la portion québécoise de l’Outaouais. « Moi, ce qui m’achale quand je repense à cette maison-là, c’est le maudit rêve pas possible que j’ai fait là. Pis on rit pas, j’avais 10 ans, bon yeu ! Pis je décroche pas, ça me revient souvent. »

Madeleine tend l’oreille. Ce n’est pas souvent qu’elle entend parler son frère de la sorte, il n’est pas du genre à raconter ses rêves. Elle est curieuse et s’approche pour entendre la suite.

« Je me suis réveillé dans la nuit parce que du monde drillait[114]. Ça se peux-tu ! Là, je regarde dehors, pis c’est trois ou quatre gars tout en blanc. Ils sont là en train de driller, quand d’un coup...

233

Page 235: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

— Roger ? »

C’est Madeleine qui vient de surgir dans le salon, un couteau à éplucher dans les mains. Elle regarde son frère le plus sérieusement du monde, s’assoit sur un tabouret et lui dit aussitôt : « Roger, tu vas me dire que d’un coup, ils se sont retournés pour regarder dans la même direction. »

Roger ne parle plus. Il devient blanc comme un linge, repose son verre et ne comprend pas. Comment se fait-il que sa sœur aînée puisse savoir ce qui s’est passé dans son rêve, son rêve à lui, qu’il n’arrive pas à oublier presque vingt ans plus tard et qu’il raconte pour la première fois à la famille ?

Madeleine lui explique alors : « Roger, ce n’est pas un rêve que tu as fait. Ghislaine (leur sœur) et moi étions dans notre chambre cette nuit-là, et nous aussi on s’est fait réveiller par un bruit de jackhammer[115]. Et il y avait des hommes dehors, tout en blanc, de la tête aux pieds, ils étaient cinq. Ghislaine pleurait, elle voulait rien savoir. » Roger n’est pas certain s’il veut entendre la suite, cela ne lui plaît pas du tout. Un malaise s’installe, et c’est d’un ton frustré et agressif qu’il écarte l’explication de Madeleine et met un terme à l’histoire en changeant de sujet.

Cette petite réunion de famille, très révélatrice pour Madeleine, s’achèvera avec un énorme point d’interrogation. C’est l’aboutissement d’un questionnement vieux de vingt ans. « Il y avait donc un troisième témoin ! » continuera-t-elle de penser, malgré les objections de son frère. Mais qui étaient ces hommes en blanc ? D’autres épisodes dans son adolescence sont extrêmement troublants, mais elle commence à s’inquiéter sérieusement des propos de sa propre fille de 8 ans, Julie.

Madeleine est devenue membre du CEIPI il y a quelques mois. Nous ne savons rien d’elle encore à ce moment. Elle assiste aux rencontres et demeure assise calmement sans poser de questions[116]. Elle attend. Peut-être un jour quelqu’un racontera-t- il une histoire comme la sienne. Ce vendredi-là, l’invité de la soirée

234

Page 236: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

mensuelle est Pierre Caron, un hypnologue de la région de Montréal intéressé par nos travaux. Elle écoute attentivement ce qu’il dit. Il parle d’enfants qui ont vécu des épisodes qui ressemblent à ce que sa fille épouvantée lui raconte. Après la soirée, elle le rencontre. Pendant ce temps, l’enquêteur Denis Marquis du CEIPI a mis sur pied une collecte de données en incitant toute personne présente ayant fait une observation, même anodine[117], à se rapporter aux enquêteurs sur place. Madeleine croit que le moment est venu de déballer son sac.

Elle donne ses coordonnées à Denis en faisant une mise en garde : « Mon mari n’est pas très chaud à ce genre d’histoires. Je voudrais demeurer discrète. Appelez-moi au travail, s’il vous plaît. »

Moi, je dis que c’est un rêve, c’est tout ! Richard Guilbeault, le coordonnateur des enquêtes du CEIPI, et Denis Marquis rencontrent Madeleine. Les discussions vont bon train. Il est décidé que Julie, sa fille, ne subira pas de sessions d’hypnose. « J’ai trop peur, dira Madeleine. Julie dit que ce sont des rêves et j’essaie de lui dire qu’il n’y a rien là, que personne ne veut l’emmener dans le ciel, que ces hommes-là n’existent pas. Et en plus, mon mari devient très agressif lorsque je lui dis qu’il faudrait peut-être en savoir plus long. Ce sont des maudits cauchemars, point final ! »

Toutefois, après le récit de la soirée au chalet et du rêve présumé de son frère, il est décidé que je pourrais procéder à une régression avec Madeleine et explorer l’épisode des hommes en blanc. À ce moment, j’ignore tout de l’histoire, mais j’accepte de les recevoir, elle et son frère Roger. Voici ce qui en est ressorti.

Madeleine et Roger sont assis avec moi, en présence d’Hélène Dupont, ma compagne, dont la formation professionnelle d’analyste lui donne la capacité d’intégrer froidement toute donnée avec une rigueur déconcertante, faisant d’elle une critique extrêmement appréciée. Richard Guilbeault est également présent. Madeleine m’explique alors qu’elle veut comprendre ce premier épisode au

235

Page 237: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

cours duquel elle a été réveillée par des sons de marteau-piqueur. J’apprends alors ce qui s’est passé durant la rencontre familiale après l’excursion de ski de fond. Roger écoute tout ce qui se dit, mais il est plus distant ; il se cale dans son fauteuil et ne parle pas. Il donne l’impression d’avoir été forcé de se déplacer ici et qu’il préférerait être à des années-lumière de ce bureau. Interrogé sur ce point, il répond un peu trop rapidement : « Moi, je dis que c’est un rêve. Ça peut pas être autre chose. » Par contre, il est incapable d’expliquer comment il est possible que ses deux sœurs aient vécu le même rêve, la même nuit !

Certains chercheurs vont alors proposer le transfert inconscient de données. Cela signifie que Roger, plus jeune, aurait raconté son rêve à ses sœurs, qui l’auraient oublié pour ensuite le rapatrier dans leurs propres souvenirs comme un événement vécu. Sur ce point, Roger admet n’avoir aucun souvenir d’en avoir parlé avant cette rencontre au chalet, mais il ne peut le jurer. Ce phénomène, qui à la rigueur peut expliquer comment un rêve paraît être plus tard une réalité, est la cryptomnésie. Mais ici, cela ne s’applique aucunement, puisque Roger, Ghislaine et Madeleine auraient tous fait le même rêve. Cela est impossible. Quant à l’idée qu’un rêve raconté puisse à la longue devenir une réalité, elle ne tient pas la route. Ce genre de situation a même été proposé pour expliquer vainement l’histoire vécue par Betty et Barney Hill. Dans le cas de Madeleine, Ghislaine et Roger, cela est impossible également compte tenu du transfert identique de données à deux personnes, et non à une seule. Déjà que ce transfert inconscient de données est très hypothétique, les spécialistes s’entendent pour dire qu’il faudrait en plus un contexte émotionnel très puissant et, surtout, maintes fois renouvelé pour qu’un rêve raconté devienne une réalité pour deux personnes. Ce contexte et ces circonstances n’ont jamais existé, et sur ce point, Roger reconnaît finalement que ce rêve n’a été raconté qu’une seule fois, au chalet.

Madeleine aura vécu trois épisodes importants.

1. Les hommes en blanc qui font du marteau-piqueur en pleine nuit,

236

Page 238: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

sur une rue peu achalandée du centre-ville de Vanier, en Ontario. 2. Une gigantesque lumière en plein bois alors qu’âgée de 14 ans

elle dort dans une cabane dans les arbres. 3. Un mystérieux objet qui se pose sur la voiture d’un ami, causant

une panique folle chez ce dernier et un calme profond chez elle.

Voici donc la retranscription exacte de l’hypno-analyse pratiquée le 18 janvier 1997 dans nos bureaux du CEIPI, à Hull.

Dans ce premier épisode, Madeleine n’a que très peu de souvenirs : cinq hommes en blanc, qu’elle n’arrive pas à décrire, travaillent avec un marteau-piqueur et soudainement pointent leur regard dans la même direction. Puis, un des hommes se retourne et la regarde. Elle ne voit pas son visage. C’est alors qu’une auto passe. Les hommes disparaissent, mais la lumière vive qui les entoure demeure. C’est tout.

Voyons la suite. L’induction d’une transe légère suffit à permettre au sujet de se concentrer sur ses souvenirs, et graduellement le praticien maintient l’attention sur ce qui est décrit. En aucune manière, ce dernier ne doit orienter le sujet vers la suite de l’histoire, même si elle lui est déjà partiellement connue. Il doit poser ses questions au fur et à mesure que se déroule le récit, sur un ton neutre, en ne manifestant aucune inflexion de voix qui puisse être interprétée par le sujet comme une approbation ou une désapprobation, ou même une surprise. Dans les cas précis de régressions sur une expérience d’enlèvement, le praticien ne doit jamais utiliser un vocabulaire suggg estif et doit attendre que le sujet lui-même parle de vaisseaux, d’êtres ou de créatures. Encore une fois, aucune inflexion de voix ne doit trahir les sentiments personnels du praticien, et si des parents ou des amis du sujet sont présents, ils doivent maintenir un silence sépulcral et s‘abstenir de toute manifestation quelconque. La seule occasion où le praticien effectue une suggg estion directe est au départ, pour situer le sujet par rapport à un aspect qu’il a évoqué avant la régression – dans ce cas-ci, le bruit de marteau-piqueur. Tous les échanges que vous lirez au cours des prochaines pages ont été retranscrits mot pour mot, sans aucune

237

Page 239: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

modification[118], à partir de l’enregistrement des sessions d’hypnose.

Casault : Tu dors dans ta chambre avec Ghislaine. Tu as 12 ans, tu demeures sur la rue Beechwood à Vanier. C’est alors qu’un bruit te réveille. Quel est ce bruit, Madeleine ? Madeleine : Y’a quelqu’un qui drille dehors ! Casault : Qui drille ? Qu’est-ce que tu veux dire par là ? Madeleine : Ben... avec un jackhammer. Je veux aller voir. Casault : Qu’est-ce que tu fais pour aller voir ? Madeleine : Je vais à la fenêtre. Casault : As-tu peur ? Madeleine : Non, je suis curieuse. Casault : La fenêtre est-elle ouverte ou fermée ? Madeleine : Elle est ouverte. C’est l’été, il fait chaud. Casault : Qu’est-ce que tu vois ? Madeleine : Il y a des hommes. Ils ont... ils ont un chapeau, un drôle de chapeau... Casault : Pourquoi dis-tu un « drôle de chapeau » ?

Madeleine : Parce que c’est pas comme un chapeau de construction... Casault : C’est pas des gars de construction ?

Madeleine : Non, ils sont différents. Ils ont... je ne sais pas... c’est bizarre. Je ne peux pas dire, ils ont quelque chose qui clique pas... Casault : Ce sont des enfants ou des adultes ?

Madeleine : Des hommes, ce sont des hommes, mais j’ai de la misère à voir...

(Je renforce alors sa mémoire en lui faisant geler l’image. Son inconscient a enregistré des images oubliées, et cette technique permet de les ramener à la surface.)

238

Page 240: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Madeleine : Ce sont leurs yeux... Casault : Qu’est-ce qu’ils ont, leurs yeux ? Madeleine : Ils sont renfoncés... Casault : Dis-moi, Madeleine, ces hommes-là, ils sont proches ou loin de la fenêtre ? Madeleine : Ils sont proches, à une dizaine de pieds (3 m). Casault : Alors, tu les vois bien ? Madeleine : Oui, mais ils sont de côté, je ne les vois pas de face. Casault : De quelle couleur sont leurs vêtements ? Madeleine : Oh, c’est blanc, tout est blanc, leurs mains sont blanches... Casault : Vois-tu leurs pieds ? Madeleine : Non... Casault : Est-ce qu’ils ont des bottes ? (J’essaie intentionnellement de tromper Madeleine en la ramenant à la possible explication des travailleurs de la construction.)

Madeleine : Non, je ne vois pas leurs pieds, il y a trop de lumière. Ils ont des jambes mais... Casault : D’où vient cette lumière ? D’en haut ?

(Je dirige le sujet une fois de plus intentionnellement pour vérifier sa résistance aux suggg estions imposées. C’est une pratique courante dans la mesure où l’opérateur l’indique clairement, comme c’est le cas actuellement.)

Madeleine : Non, elle vient de nulle part, c’est d’eux autres qu’elle vient... celui qui drille... Casault : Il drille avec quoi ? Madeleine : Un jackhammer. Casault : Tu as déjà vu un jackhammer ? Madeleine : Oui.

239

Page 241: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Casault : Et c’est la même chose...

Madeleine : Non, c’est pas pareil. Ça fait le même bruit, mais il est plus long, plus pointu et plus gros. Casault : Quelle couleur a-t-il ? Madeleine : Blanc, comme tout le reste... Casault : Alors, tout est blanc ? Madeleine : Oui, sauf les yeux... Casault : Qu’ont-ils, les yeux ?

Madeleine : Ils sont noirs... renfoncés, je ne sais pas... Ils regardent la même affaire, ils pointent... Casault : Combien sont-ils ? Compte-les ! Madeleine : Ils sont cinq. (Elle compte et ses yeux indiquent un REM [rapid eye movement]). Casault : Ils sont tous de la même grandeur ? Madeleine : Non, celui qui drille est plus petit que les autres. Casault : Est-ce qu’il y a un chef là-dedans ? Madeleine : Y’en a un qui pointe vers en avant, vers le haut... (Madeleine revient d’elle-même au point précis où elle était rendue au moment où je l’ai interrompue. Elle ignore ma question.) Casault : Qu’est-ce qu’il y a ? Madeleine : Je ne sais pas. Y’en a un qui me regarde. Casault : As-tu peur ? Madeleine : Oui. (Elle se crispe légèrement.) Casault : Et Ghislaine ? Madeleine : Oh, Ghislaine, elle a peur, elle pleure. Elle est retournée dans son lit dès qu’elle a vu les hommes. Elle ne veut pas revenir à la fenêtre, mais moi, je veux qu’elle reste avec moi. Celui qui me regarde, y’est pas comme les autres. Casault : Qu’a-t-il de différent ?

240

Page 242: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Madeleine : Son visage... son visage est différent, ses yeux sont différents, sont pas renfoncés comme les autres, ils brillent, on dirait qu’il y a une lueur dedans... Il veut venir me chercher... Y’en a un qui met sa main sur son épaule et dit que non. Ghislaine est avec moi... Y’a une auto qui va passer et Ghislaine me dit : « Regarde, avec l’auto, ils vont s’en aller... » Casault : Ils sont dans le milieu de la rue ? Madeleine : Non, ils sont juste à côté de la maison. Ils sont partis. Casault : Je ne comprends pas ! Madeleine : Quand l’auto est passée, ils ont disparu. C’est fini... je ne les vois plus. Casault : Est-ce qu’ils sont revenus plus tard ?

Madeleine : J’entends encore le bruit. Ils sont là, mais je ne les vois plus. Casault : Le même bruit ?

Madeleine : Oui, la drill... Ghislaine est allée se recoucher... Elle a peur encore...

(Je fais avancer Madeleine dans le temps, quelques minutes. En préentrevue, elle affirmait être simplement allée se recoucher, sans plus.) Madeleine : II me regarde... il est assis sur le bord de la fenêtre... Casault : Qui est assis sur le bord de la fenêtre ? Madeleine : Lui...

Casault : Reviens en arrière, Madeleine, reviens au moment où l’un des hommes te regardait directement. Madeleine : (Après quelques secondes) Il me regarde. Il veut venir me chercher et l’autre dit non. Casault : Il a parlé ?

Madeleine : Non, mais je sais qu’il veut venir me chercher. Mais l’autre ne veut pas, il met la main sur son épaule et l’auto passe...

241

Page 243: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Casault : Ils n’ont jamais parlé ? Madeleine : Non. Je ne les entends pas, mais je sais qu’ils se parlent. Casault : Sont-ils revenus ? (En théorie, Madeleine devrait revenir par elle-même à l’épisode de l’homme assis sur le rebord de la fenêtre. J’attends simplement qu’elle le dise à nouveau, sans que j’aie à lui rappeler ce détail.)

Madeleine : Ils sont là. J’ai une couverte sur la tête, mais ils sont là... il est assis sur la fenêtre... Casault : Qu’est-ce qu’il fait là ? Madeleine : Il veut venir me chercher. Casault : Tu le vois bien ? Madeleine : Non, j’ai les yeux fermés ben tight. Ghislaine dort, elle ne veut pas se réveiller. Casault : As-tu peur ? Madeleine : Un peu. Je sais qu’il est là, il est juste à côté de moi... Casault : Est-ce qu’il te touche ? Madeleine : Non... Casault : Il te parle ? Madeleine : Non... il faut que j’oublie... Casault : Pourquoi ? Madeleine : Il faut que j’oublie... Casault : Qui a dit ça ? Madeleine : Il le faut, faut que j’oublie... il faut que j’oublie tout ça. (Longue pause.) Il est parti, là. Il n’est plus là. Il est parti... Casault : Et le bruit ? Madeleine : C’est fini...

242

Page 244: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Figure 1 Communion Foundation de Whitley Strieber.

Pour Madeleine, le moment le plus poignant fut lorsqu’un des hommes l’a regardée directement. Elle a tenté de le dessiner mais peine perdue, la femme n’a pas ce talent en elle. Nous avons donc passé au crible toutes les illustrations possibles et imaginables contenues dans nos dossiers. C’est avec conviction et en montrant fermement du doigt l’image représentée à la figure 1 que Madeleine a déterminé qu’il s’agissait là de son homme en blanc, « en peinture ». Assez curieusement, il s’agit d’une image considérée par Whitley Strieber comme la seule photographie authentique jamais produite.

La cabane dans les arbres Madeleine vient de terminer cette curieuse histoire au cours de laquelle des hommes tout en blanc utilisant un marteau-piqueur l’ont réveillée en pleine nuit, elle, sa sœur et, sans qu’elles s’en doutent, leur frère Roger. À ce point-ci de la régression, nous avons entamé le deuxième épisode, dont la trame se résume à ceci. À l’âge de 14 ans, Madeleine, sa sœur Ghislaine et une de leurs amies ont décidé de passer la nuit dans « une cabane de p’tits gars », à une trentaine de mètres de leur chalet. C’est l’envie de soulager un besoin naturel qui força Madeleine à s’éveiller. Elle constata alors la présence d’une très puissante lumière devant elle. Elle raconte l’événement, alors qu’elle est intriguée mais non effrayée, comme s’il était à la fois tout à fait normal et terrifiant. Il est

243

Page 245: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

difficile de soupeser l’émotion réelle qui se dégage de cette session. En fait, Madeleine semble considérer cette lumière comme faisant partie de son environnement, sauf que simultanément elle est curieuse et inquiète.

Après quelques instants, des visages se forment dans la lumière, et à ce moment, elle affirme : « C’est juste un rêve, il faut que je me réveille, c’est juste un rêve. » Puis, elle constate qu’elle est couchée sur cette lumière. Finalement, cette dernière semble se reformer pour s’éloigner, et à son grand étonnement, Madeleine note que même couchée, elle suit la lumière. Inquiète, elle tente de réveiller sa sœur, mais elle n’y est plus. La cabane est très petite et loge à peine les trois jeunes filles. Madeleine ne comprend pas qu’en étendant ses bras elle ne touche personne et dit alors : « Je suis dans les airs, faut que ce soit ça, je suis dans la lumière, dans les airs. »

La régression n’apportera rien de nouveau. Il est important toutefois de mentionner que la perception des visages ne faisait pas partie des informations reçues avant la session sous hypnose.

Sur la voiture Ce troisième épisode est difficile à situer dans le temps, et Madeleine, malgré tous nos efforts, n’arrive pas à se rappeler le nom du jeune homme qui l’accompagnait (« une date[119] d’un soir ») alors qu’elle avait entre 14 et 16 ans.

Voici la retranscription intégrale de la régression hypnotique. Dès le départ, elle se plaint que « ça joue trop fort » ! Casault : Qu’est-ce qui joue trop fort, dis-tu ?

Madeleine : La radio, elle est pas sur le poste. Elle joue trop fort et les lumières de l’auto sont parties folles. Lui essaie juste d’avoir sa musique.

244

Page 246: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Casault : C’est le soir ou le jour ? Madeleine : Le soir... C’est bizarre, les lumières sont folles – allument, éteignent. Faut que je regarde... faut que je regarde dehors au-dessus de l’auto... Casault : Qu’est-ce qu’il y a au-dessus de l’auto ? Madeleine : Je sais pas... c’est gros, par exemple. Casault : La voiture est en marche ? Madeleine : Non, on a arrêté... Casault : Où es-tu ? Madeleine : En ville, dans une petite rue... C’est gros... y’a plein de lumières après ça... Casault : Quelle forme ce « ça » a-t-il ?

Madeleine : Je sais pas, je la vois de côté, c’t’affaire-là. C’est gros, ça dépasse l’auto... Casault : Combien de lumières ?

Madeleine : Ben, des lumières, des grosses lumières. Ah ! Y’est donc ben fatigant, lui ! Casault : Qui, lui ?

Madeleine : Le gars avec moi. Y’arrête pas de « zigonner » avec sa radio, y’est en train de « capoter »... L’affaire est collée sur le toit, ça dépasse. Casault : Le gars ne voit rien ?

245

Page 247: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Madeleine : Il regarde pas, il fait juste essayer d’arranger sa musique... Casault : Qu’est-ce qui se passe ?

Madeleine : C’est parti ben raide, pis ça revient. Ça revient sur nous autres, ça va nous écraser... Bon, là, il l’a vu. J’y ai dit : « Regarde ! », pis là, il l’a vu. Pis là, il crie, il veut se cacher... (Longue pause.)

Madeleine : Ça me regarde... ça me regarde, pis y’a une ombre... y’est assis... Casault : Qui est assis ? Madeleine : L’ombre, le visage, sur la pointe de l’affaire... Casault : La pointe ? Quelle pointe ? Madeleine : C’est ovale, pis au bout c’est comme pointu. Pis y’est assis là... Le gars avec moi essaie de prendre son bat de baseball, il crie comme un fou. Casault : Il a peur ? Madeleine : Oh oui, y’a peur. Il dit qu’il faut se cacher. Casault : Et toi, as-tu peur ? Madeleine : Non, pas vraiment. Casault : Parle-moi de la voiture. Madeleine : C’t’une vieille baraque... Ça me regarde... pis il me fait des signes.

(Madeleine est tenace et se moque complètement de la voiture,

246

Page 248: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

elle est davantage fascinée par l’être assis.) Casault : Qui ça ?

Madeleine : L’homme assis, il me fait des signes comme ça. (Sa main baisse doucement à l’horizontale.) Casault : Tu vois bien ses yeux ? Madeleine : Non. Casault : Il a l’air comment, gentil ou méchant ? Madeleine : Oh, pas méchant... Casault : Comment est-il habillé ? Madeleine : Tout est blanc. Casault : Parle-moi de sa main. Madeleine : C’est comme une mitaine, un gant... Casault : Et son visage ? Madeleine : Le gars est après devenir fou, il crie. J’y dis qu’il veut juste nous saluer... faut que je regarde... Je suis toute relaxe.

Par la suite, Madeleine explique que, de retour à l’appartement du jeune homme, celui-ci l’a chassée vivement de chez lui en criant et en manifestant visiblement de la peur. Il plaçait ses mains devant lui, et lui disait de s’en aller et qu’il n’irait pas la raccompagner. Si l’événement s’est produit tel qu’il a été raconté, parions qu’il y a quelque part un type dans la cinquantaine qui a une histoire de fou avec une cinglée et des objets immenses au-dessus de sa voiture !

C’est alors que je décidai de ramener tranquillement Madeleine à l’état normal. À mi-chemin, elle résista aux suggg estions de retour et poursuivit son récit. Lorsque le sujet agit de la sorte, le praticien doit simplement laisser les choses aller puis, plus tard, reprendre la phase de sortie. C’est peut-être ce genre de

247

Page 249: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

situations qui a fait naître le mythe selon lequel on risque de ne jamais se réveiller de l’hypnose... Madeleine : Non... la lumière... la lumière... Casault : Quelle lumière ? Madeleine : La lumière, elle me frappe. Casault : Continue. Où es-tu ? Madeleine : Avec le visage... dans un grand passage et la lumière est au bout... Casault : Tu es dans le passage de l’appartement du gars ? Madeleine : Non. Casault : Est-ce qu’il y a des portes ? Madeleine : Non... Y’a une lumière au bout, je ne veux pas y aller. (Ici, je commence à penser que Madeleine vit un autre épisode, mais je suis incapable de lui en faire dire plus.) Casault : Pourquoi irais-tu ? Es-tu seule ? Madeleine : Oui, je suis seule. Casault : Alors, pourquoi y aller ? Madeleine : Il faut que j’y aille, mais je ne veux pas... Y’a du monde là, ils sont debout. Casault : Combien sont-ils ? Madeleine : Trois. Casault : Décris-les-moi.

Madeleine : Je vois juste des silhouettes dans la lumière... ils sont grands. Casault : Es-tu entrée ?

248

Page 250: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Madeleine : Y’a quelque chose de rond, là... C’est rond, avec des lumières – ça allume, ça ferme... Il faut que j’y aille.

La session s’est ensuite mise à tourner en rond, avec la même réplique – « Il faut que j’y aille, mais je veux pas » – et une obsession à propos d’un passage. À la fin, Madeleine a simplement demandé de partir pour se retrouver seule et penser à tout cela. Elle était ébranlée. Nous avons pris un café, parlé de choses et d’autres, des banalités. Par la suite, nous avons jugé qu’elle était en mesure de conduire seule jusqu’à sa résidence.

Voici l’intégral d’une lettre reçue à peine quelques jours après la régression. Les commentaires entre parenthèses sont datés de ce jour et n’ont jamais été acheminés à Madeleine.

Bonjour Jean,

J’ai décidé de t’écrire afin de partager avec toi ce que je ressens et subis depuis la session d’hypnose que j’ai eue avec toi.

J’aimerais mettre une chose au clair avant que tu débutes cette lecture, je n’attends absolument rien de toi sinon de la compréhension envers tout ce qui se passe. J’ai pensé exprimer mes sentiments sur papier, cela me semblait plus facile que d’en parler. À chaque fois que je parle de ceci et même en ce moment, je tremble en dedans et je n’aime pas ça. (C’est un bon point pour elle. Les enlevés qui découvrent par hypnose ce qui leur est arrivé et qui ne se questionnent pas sont toujours un peu suspects.)

J’ai eu une session d’hypnose chez toi. Au début de la session, j’étais convaincue que je n’étais pas hypnotisée, que je répétais tout simplement les souvenirs que j’ai toujours gardés, mais pourtant, je visualisais bien ce que tu me disais, comme si c’était en avant de moi. (Madeleine fait allusion ici aux images suggérées durant la phase d’induction. Ces images sont neutres et induisent simplement un état de relaxation.

Elles peuvent être associées à la visite d’une grande maison familière, à une plage ou à une sensation quelconque. Autre point, certains confondent hypnose avec sommeil, ce qui est une erreur. L’hypnose n’est rien d’autre qu’une série de suggestions visant à placer le sujet dans un état réceptif à ses propres images. Comme vous avez pu le constater dans la session intégralement présentée

249

Page 251: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

précédemment, aucune suggestion autre n’a été formulée, sauf en deux occasions, comme indiqué.) Mais lorsque j’ai vu le regard, les ombrages dans la lumière et le fameux passage avec une table au bout où il y avait trois silhouettes, cela m’a troublée énormément. Il y avait quelque chose qui semblait me retenir sous l’effet hypnotique à vouloir voir et savoir ce qui était là, et même je peux dire que mon désir de vouloir rester était si immense que je ne comprends pas comment tu as fait pour m’en sortir. Je ne voulais pas, je voulais y rester. La session m’a vraiment comblée mais en même temps troublée plus que jamais. Encore aujourd’hui, je me dis : « C’est arrivé à MOI ? » (Une fois de plus, elle démontre l’attitude qu’on attend chez l’enlevé.)

Comme je t’avais expliqué, je n’ai jamais compris pourquoi j’ai toujours eu l’obsession de l’ufologie. Mais maintenant plus que jamais, c’est pire. C’est comme s’il y a quelque chose que je dois savoir. Est-ce normal de penser comme ça ? (C’est l’œuf ou la poule. Les dénigreurs diront que son obsession pour l’ufologie l’a conduite à fabriquer ces images, alors que nous prétendons l’inverse : ce qu’elle a vécu, en partie avec son frère et sa sœur, est à la source de son obsession.)

La semaine qui a suivi la session, j’avais des flashes comme c’est

pas croyable. Partout où j’étais, même au travail pendant que je travaillais sur l’ordinateur, quand je descendais l’escalier, quand je regardais la télé... J’étais troublée par ceci et je me demandais alors : « Qu’est-ce qu’il a fait, ce Casault, à ma tête ? » Je me sentais tout à coup seule au monde. Pourquoi ? Il y a pourtant plusieurs gens qui ont subi la même chose, et ça, j’en suis convaincue. J’avais besoin d’en parler. J’ai eu la tentation de te téléphoner, mais par la suite, j’ai changé d’idée en me disant que tu étais un homme occupé et que j’étais tout simplement un CAS parmi d’autres, et que c’était très personnel, que tu ne voudrais pas être achalé avec ça. Ai-je eu tort ? (Tous les enlevés sont unanimes sur ce point : il n’existe aucun groupe de soutien permanent pour eux. Ils sont seuls au monde et se sentent rejetés et humiliés lorsqu’ils ont l’audace de s’ouvrir, d’où l’extrême rareté des récits disponibles, notamment ici, au Québec.) J’ai donc décidé d’en parler à mes collègues de travail. Quelle erreur ! J’ai été ridiculisée et fait passer pour une folle ! C’est la sensation que j’ai reçue d’eux, même s’ils semblaient m’écouter avec fascination. J’ai donc décidé de ne plus en parler et d’en discuter avec mes sœurs. Mais avec mes sœurs, j’ai eu le même feeling. N’est-ce pas fou ! Pourtant, elles m’écoutaient et ne riaient pas du tout !

C’est alors que j’ai eu la chance de voir ton enquêteur, Richard

Guilbeault, qui faisait une enquête chez ma sœur, la fin de semaine

250

Page 252: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

dernière. Je lui ai demandé s’il était normal que j’aie encore des flashes et des tremblements à l’intérieur ainsi qu’une obsession hors de l’ordinaire. Il m’a dit que oui, que c’était normal, et que probablement pour le restant de mes jours j’aurais des flashes. Ça, c’était pas rassurant ! Mais je réalise maintenant que c’est un phénomène avec lequel je dois vivre et accepter. Pourquoi, tout d’un coup, je semble accepter la situation ? Une chose certaine que je peux dire, c’est que depuis mon expérience, je me sens plus proche avec les « êtres ». Je sens le besoin de vouloir communiquer avec eux et je sens qu’ils me surveillent continuellement. Est-ce mon imagination ? (Si on considère que l’expérience vécue par Madeleine est une réalité physique, il est tout à fait normal qu’elle adopte une attitude franche : elle veut soit que tout cela s’arrête définitivement – comme c’est le cas pour certains –, soit que cela se continue malgré la peur – ce qui est le cas pour plusieurs.)

Le soir, j’ai toujours hâte d’aller me coucher afin que je puisse communiquer télépathiquement avec eux, comme si je faisais une prière à l’intérieur de moi. Je me dis qu’eux seuls peuvent répondre à mes questions et m’aider à comprendre, et c’est comme si je ressentais qu’ils m’entendent les questionner. Jamais avant, je n’ai ressenti ceci. Je découvre – ou peut-être est- ce parce que je porte plus attention à mon environnement – des choses que je ne faisais pas avant et que maintenant je fais. Tel dormir très profondément, ce qui n’est pas dans mon habitude. Habituellement, une couverte poussée par les pieds de mes enfants, je l’entends. Tout à coup, je n’entends plus rien ? Pourquoi ?

Lire un livre. Je n’ai jamais été capable de faire ça. J’ai essayé à maintes reprises avec des livres qui traitaient de sujets de mon intérêt. Ç’a n’a pas marché. Là, j’ai acheté un livre, Abduction, par John E Mack, et je ne suis pas capable d’arrêter de le lire. Dans l’espace de trois jours, j’ai presque terminé. Que se passe-t-il ? La minute que j’ai la chance de lire un peu, je lâche tout ce que je fais pour lire. Ça, c’est vraiment pas moi ! (Que les enlevés ressentent que la découverte de leur expérience exerce chez eux une pression pour qu’ils modifient leur comportement est presque généralisé.) Maintenant, Jean, je dois te dire ce qui se passe la nuit !

La semaine du 20, lorsque je me couchais, peut-être dix minutes après,

je sentais mes orteils, mes doigts, tout mon corps engourdi et paralysé. Je me suis immédiatement posé la question : « Que se passe-t-il ? » Je continuais à dénier que ceci était possible et que c’était simplement mon imagination qui l’emportait dû au fait de mes lectures. (Les gens qui souffrent de la fameuse paralysie du sommeil n’ont pas cette lucidité, bien au contraire.) J’ai senti un coup immense, ce qui m’a réveillée, car

251

Page 253: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

j’avais très mal. (Madeleine se plaint d’une douleur à l’abdomen depuis quelque temps, et son médecin parle d’un ulcère.) Je me suis réveillée à chaque heure afin d’essayer d’aller à la salle de bains en pensant que j’étais peut-être constipée. Eh bien, à ma grande surprise, le lendemain matin mon mal avait beaucoup diminué. Pourtant, je n’avais pas été à la selle, et dans le passé, ce mal pouvait durer jusqu’à une semaine ! C’était quoi, ce rêve étrange ? C’est peut-être rien, tu sais. Et, chose bizarre, ma petite fille est venue me trouver le matin, me disant que E. T. avait été dans sa chambre la veille. ( Au risque de nous répéter, ce questionnement est très sain !)

Le 25, j’ai eu une nuit très émouvante. Pendant que je me préparais à dormir, j’avais soudainement une tonne de questions. Pourquoi ai-je si peur d’eux ? Pourquoi moi ? Est-ce que le moment est arrivé pour que je sache ce qui se passe ? Pourquoi ne prennent-ils pas Jean Casault, il est mieux placé que moi pour répandre des messages ou quoi que ce soit ? Moi, je suis une simple femme avec aucune influence sur le public ! (Cette remarque très candide est d’ailleurs la source d’une profonde irritation chez les sceptiques. Inconsciemment, eux aussi se demandent pourquoi des femmes de maison, des fermiers, des gens très ordinaires vivent de telles aventures alors qu’eux, leaders, penseurs, experts ou autres éléments forts de la société, sont négligés. Ils ne le sont pas, comme nous le verrons plus loin.)

Tout à coup, j’étais complètement paralysée, avec mon mari qui dormait à côté de moi. Je ne pouvais même pas bouger un orteil. La seule chose que j’ai pu bouger était mes yeux. J’ai fixé mon cadran à côté de moi pour vérifier quelle heure il était. Il était minuit et quart. Soudain, j’ai eu le rêve le plus étrange. Je me voyais entourée d’êtres sans voir de visages, mais je savais qu’il y en avait plusieurs autour de moi me tenant la main, comme s’ils voulaient que j’aille avec eux quelque part. J’ai résisté et je criais : « Non, je ne veux pas y aller. » Mais malgré mon effort, j’ai vu une lumière qui me tirait dans le dos (comme mon corridor), et là je me suis vue descendre dans mon squelette, j’ai vu mes omoplates et mes os. Je me suis sentie soudainement libérée de tout sentiment. C’était comme si je sortais de mon corps. (Depuis quelques années, les ufologues ouverts à autre chose qu’au vaisseau « en fer et en fils » commencent à considérer, comme l’a si bien fait Raymond Fowler, cité en référence, que les OBE – Out of the Body Experiences – font partie intégrante du processus complexe des enlèvements nombreux que peut vivre une personne dans une vie. En d’autres termes, tout porte à croire que généralement, sauf quelques exceptions, l’enlèvement n’est pas un incident unique dans une vie et qu’il peut prendre différentes formes, comme les affaires

252

Page 254: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Andreasson, Napolitano, Sparks et autres l’indiquent.)

Ensuite, je m’entendais dire : « Maintenant, je comprends pourquoi ils ne veulent pas que je me souvienne, j’ai trop de peurs encore qui doivent disparaître, et c’est seulement une fois que cette peur sera partie que j’aurai des explications. » Mais c’est pas la réalité, j’ai toujours très peur et je ne comprends rien. J’ai à ce moment ouvert mes yeux et j’étais bien dans mon lit et je pouvais maintenant bouger, mais lorsque j’ai regardé le cadran, il était 2 h 30 du matin. À ma connaissance, ce rêve n’avait duré que quelques secondes ! Je me suis alors réveillée à chaque heure : 3 h 30, 4 h 30, 5 h 30 et 6 h 00. Je ne sais pas pourquoi je me réveillais, mais c’était toujours cette histoire de vouloir regarder le cadran. Je me suis habillée pour aller travailler, mais je me sentais fatiguée, mentalement autant que physiquement, et vraiment à l’extrême. J’ai failli partir du travail afin d’aller me reposer à la maison. Que s’était-il passé cette nuit là ?

Le 29, je me suis couchée à 11 h 00 du soir. Mon mari était encore debout

à étudier dans ses livres dans le petit salon. Je me suis couchée en pensant à pourquoi je disais que je comprenais ma peur, car vraiment je ne la comprenais pas du tout. Mon angoisse était de retour. Je me disais : « Si seulement ils pouvaient apparaître dans ma chambre, de voir une lumière ou même un être. Cela confirmerait leur présence (comme Thomas). » J’avais un besoin très fort de vouloir leur parler. C’est comme s’il fallait que je parle. J’étais dans une période très fertile. Je sens quand je suis dans mon ovulation. Et cette nuit-là, j’ai senti le besoin de me dire dans ma tête : « Peut-être que j’aurai leur visite, car le moment est prêt pour eux. » N’est-ce pas stupide de penser ça ? Encore une fois, je me suis dit : « Ce christ de livre me donne des idées folles. » (Madeleine n’est pas sotte, elle se demande sincèrement si ses lectures ne sont pas responsables de son état. Une fois de plus, encore et encore, cela démontre qu’elle cherche malgré tout à prendre ses distances avec ses visions, ce qu’une personne mentalement atteinte par un désordre schizophrénique, par exemple, ne fera jamais.) Tout le temps que j’attendais mon mari pour venir se coucher, je sentais comme si quelqu’un m’écoutait ou même était présent. J’ai enlevé cette idée de ma tête et j’ai concentré sur un point noir dans ma tête afin de libérer toute pensée. Je me disais : « Ça suffit, je dois enlever ces idées de ma tête et continuer à vivre ma vie normale. »

Mais une fois que mon mari est venu se coucher, je ne dormais pas.

253

Page 255: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Nous avons eu un moment d’intimité, mais je ne me sentais pas à l’aise. Je me sentais comme si quelqu’un regardait. Lorsque je me suis rhabillée, j’ai eu l’envie soudaine de regarder et faire certain que mon pyjama était bien mis. Pourquoi ? Lorsque mon mari s’est couché pour la nuit, cinq à dix minutes après que j’étais juste au bord de dormir profondément, j’ai senti quelque chose ou quelqu’un me flatter le visage. C’était très doux, mais à certains moments, je me sentais étouffée et je voulais tout simplement dire : « Lâchez- moi, ça suffit ! » Mon corps ressentait une chaleur immense avec un engourdissement. J’ai même senti quelqu’un me toucher au bas du corps et tout à coup, j’ai senti comme si mes jambes se faisaient ouvrir vite, pourtant il n’y avait aucun mouvement pour confirmer que mes jambes s’ouvraient. J’ai eu peur, mais encore une fois, quelque chose me flattait partout comme si c’était pour me calmer. Et ça a marché. Je disais OK, OK, je comprends. Mais ce qui est stupide, c’est que je ne comprends PAS. J’ai ressenti un moment de relaxation et de calme immense, et même une sensation dans le vagin qui était très plaisante. Ensuite, plus rien. J’ai tu rêvé ça ? C’est pas possible. Tout est devenu noir, et je suis tombée endormie. Mais je me suis réveillée à 1 h 30 pour aller à la salle de bains. Encore une fois, j’avais le sommeil dérangé.

Le lendemain matin, à ma grande surprise, j’ai eu le choc de ma vie. Mon pyjama était complètement à l’envers. Le devant de mon haut de pyjama était en arrière et je me souviens pourtant d’avoir bien vérifié qu’il était à l’endroit, avant de me coucher. Et mon bas de pyjama aussi était à l’envers. (Ce scénario est très fréquent dans les dossiers d’enlevés. Vêtements et bijoux replacés au mauvais endroit, sujet qui se retrouve à l’envers dans le lit, dans une autre pièce ou, en automobile, à des kilomètres du lieu de l’enlèvement avec évidemment un effet marqué de temps manquant.) Là, je me demande encore : « Que s’est-il passé hier soir pendant mon sommeil ? Était-ce un rêve sensuel que j’ai eu ou est-ce qu’il y avait vraiment quelqu’un qui était sur moi ? » Je semble tourner en rond avec ces mille questions. Mais je le sens et je le sais qu’ils m’entendent. Ça, c’est une sensation que je ne suis pas certaine si c’est l’hypnose qui tout à coup m’a donné l’habileté d’être consciente de leur présence !

Même en auto, depuis mon hypnose, je veux toujours regarder dans le ciel noir avec l’espérance de les revoir. Pourquoi ai-je tant le besoin de les voir ?

Je me suis souvenue à un moment donné que j’étais très jeune dans

ma chambre à coucher et que la porte du garde-robe s’est ouverte avec une grosse lumière blanche qui sortait du garde-robe, et je me suis levée en

254

Page 256: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

courant vers la chambre de ma mère pour lui dire qu’il y avait quelqu’un dans ma chambre, qu’un monstre était sorti de mon garde-robe. Je me souviens que ma mère était venue dans la chambre et m’avait dit que j’avais tout simplement fait un mauvais rêve et ce que je voyais était une robe de chambre accrochée. Mais elle ne pouvait pas m’expliquer la lumière que j’ai vue, par exemple. Tous ces événements me chatouillent. Ne sont-ils pas étranges ? J’espère que je n’ai pas perdu ton temps avec ceci. Tu sais, Jean, je ne te connais pas plus qu’il faut, mais pourquoi, je ne le sais pas, mais je sens que je peux me confier à toi et que tu peux m’aider à comprendre le tout.

Eh bien, à bientôt, et je peux te dire que si la moindre chose arrive, tu seras le premier à savoir. Je tiens vraiment à ravoir une autre session d’hypnose mais pas tout de suite. Je veux avoir le temps d’accepter tout ceci et d’être plus calme.

Sincèrement, Madeleine

Ghislaine Résumons. Madeleine a 10 ans et demeure à cette époque sur la rue Beechwood, à Vanier. Une nuit, elle entend un bruit qui la réveille et constate, avec sa sœur Ghislaine, que plusieurs hommes en blanc, très étranges, sont en train de creuser la rue avec un marteau- piqueur. Simultanément, Roger, leur frère, voit la même chose mais ignore que ses deux sœurs effectuent la même observation, et vice versa. Ce n’est que vingt-cinq ans plus tard, au cours d’une journée de ski de fond, que Roger ramènera ce souvenir, qu’il estime alors n’être qu’un simple rêve. Ce sera la consternation générale lorsque Madeleine, faisant irruption de la cuisine, terminera pour lui ce qui, de toute évidence, ne pouvait pas être un rêve.

Une pièce du puzzle manquait : sa sœur Ghislaine. Après plusieurs semaines, nous avons réussi à la convaincre de se présenter à nos bureaux, ne serait-ce que pour confirmer

255

Page 257: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

certains détails. À son arrivée, elle s’empressa de nous dire qu’elle était venue pour faire plaisir à sa sœur (absente de la rencontre, à notre demande) mais qu’elle n’avait aucun souvenir très précis : « Vous savez, moi, je ne peux même pas dire si j’étais avec ma sœur à ce moment-là. Tout ce dont je me souviens, c’est que je me suis levée pour aller aux toilettes. J’ai entendu un drôle de bruit. Je suis allée voir à la fenêtre. Il y avait trois hommes tout en blanc, avec une curieuse machine dans les mains, et je suis allée me recoucher de peur. C’est tout. »

C’est dans ces moments-là que la régression hypnotique permet au sujet d’avoir accès à un souvenir conscient. Ce genre de régression est beaucoup plus facile, puisque le sujet se souvient d’éléments précis, alors que dans d’autres cas, il n’existe aucun élément auquel on peut s’accrocher. Dans le cas de Ghislaine, il s’agissait simplement de la ramener à cette époque, dans une chambre de la maison familiale, au moment où elle entendait un bruit bizarre. Le sujet sait très bien à quel incident on fera éventuellement allusion et glisse naturellement vers la description de ce dernier. C’est alors que l’opérateur a la responsabilité délicate de ramener le sujet sur des points précis, sans les suggggérer, même si chacun sait que des hommes en blanc ont été vus. C’est un peu comme le savoir et faire semblant de ne pas le savoir. Il s’agit simplement de diviser l’événement en plusieurs séquences afin que les détails ressurgissent d’eux-mêmes. C’est ce que nous avons fait. Bien que courte et peu élaborée, la séance fut un succès.

Ghislaine a alors confirmé, sans le moindre doute, qu’elle était bel et bien avec Madeleine. Elle a fait une description équivalente à celle de sa sœur des hommes en blanc (trois ou peut-être plus, selon elle) et a confirmé la peur qui la tenaillait lorsque l’un d’eux l’a regardée. Nous étions très heureux de cette rencontre qui scellait une fois pour toute l’existence d’un événement fort étrange survenu dans la vie de ces trois

256

Page 258: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

personnes.

Bien que Roger n’ait pas accepté l’idée d’aller en régression, son scepticisme et sa conviction qu’il s’agit d’un rêve donnent encore plus de crédibilité à l’affaire. Mais cela n’allait certes pas s’arrêter là. Une fois la régression de Ghislaine terminée, avec une suggggestion post hypnotique pour ramener plus facilement des éléments de son observation, elle s’est mise à raconter ce qui suit : « Oh, ça me revient. Oui ça me revient. Ils avaient le visage long, un visage curieux, et même les mains étaient très blanches. Ils m’ont fait très peur avec leurs yeux. La drill ? Oui, je peux la dessiner. » Mais le moment le plus spectaculaire de la soirée fut lorsque Ghislaine, en parcourant la quarantaine d’illustrations d’entités présumément observées, n’hésita pas un seul instant à montrer du doigt la même figure que celle choisie par sa sœur. Or, il fut établi que Madeleine n’a jamais montré cette photo à sa sœur (Figure 1, à la page 240) et que celle-ci n’en a aucunement pris connaissance. Le dessin du marteau-piqueur réalisé par Ghislaine était très sommaire. Dans un autre dossier, un témoin avait affirmé avoir observé un objet pour le moins étrange. Nous en avions fait un dessin assez élaboré. C’est alors que nous avons constaté qu’il était remarquablement semblable à la description du marteau-piqueur faite par les deux sœurs. Ghislaine et, plus tard, Madeleine ont reconnu que ce dessin était très représentatif de la portion supérieure du marteau-piqueur qu’elles avaient vue.

Le corridor blanc

Cette fois, nous saluons le retour de Madeleine dans nos

257

Page 259: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

bureaux. Après que nous eûmes exploré la fameuse histoire des trois hommes en blanc qui drillent devant leur maison, l’affaire de la cabane et de la voiture ; après que nous eûmes confirmé avec Ghislaine sa présence en compagnie de sa sœur au moment de l’observation de la rue Beechwood, la prochaine étape ne pouvait consister en rien d’autre qu’en l’exploration plus avant de la visite dans un corridor blanc. Lors de sa première régression, Madeleine terminait son récit en racontant comment le jeune homme l’avait chassée de son appartement après l’incident dans la voiture. Nous étions sur le point de la sortir de transe, quand soudain elle commença à nous raconter qu’elle était dans un corridor très lumineux et que devant elle il y avait trois ombrages. On se souviendra de la très longue lettre qu’elle écrivit par la suite et de la venue de Ghislaine.

Le 3 mai, nous recevions Madeleine dans nos bureaux. Elle était accompagnée de sa sœur plus âgée, de Denis Marquis et de Richard Guilbeault. Le but de cette rencontre était de reprendre son récit au moment où elle se trouvait dans ce corridor.

« Cette histoire-là m’obsède, je veux savoir. Ce corridor-là, c’est très important, plus important que les mains de l’autre soir.

— Les mains ? Quelles mains ? » ai-je demandé.

C’est alors que Richard Guilbeault a invité Madeleine à répéter pour nous ce qui lui était arrivé ce mercredi 30 avril. Cet épisode a été repris par la suite sous hypnose, il est donc inutile de le raconter deux fois. Pour la mise en transe, j’ai utilisé en préambule un enregistrement d’Hemy-Sync de l’Institut Monroe[120]. Casault : Décris-moi ce corridor, Madeleine.

Madeleine : C’est blanc, c’est lumineux... et au bout, il y a trois ombrages.

Casault : Est-ce que tu peux me dire à quoi ressemblent ces ombrages ?

258

Page 260: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Madeleine : II y a un plus grand au milieu et deux plus petits chaque côté. Casault : Est-ce que tu veux avancer dans le corridor ? (Elle semble hésiter, son visage se crispe légèrement.) Madeleine : Non... Ça... ça me pousse dans le dos... Ils veulent que j’avance, mais moi, je ne veux pas. Casault : Pourquoi tu ne veux pas ? Madeleine : Ils vont me faire quelque chose. (J’ai alors procédé à la confection d’une sorte de bouclier protecteur. Le sujet va donc raconter ce qu’il voit tout en sachant qu’il n’y est pas. Cela élimine dans son conscient le danger de toute entreprise. Il importe alors de rappeler au sujet que nous sommes autour de lui et qu’il n’a rien à craindre. Madeleine semble acquiescer et avance.)

Madeleine : II y a une grande salle, et là, il y a un petit qui me tient la main. Il veut me montrer quelque chose. Casault : Parle-moi de celui qui te tient la main.

Madeleine : II est petit... il n’a pas de linge... il a des grands bras, des grands doigts.

Casault : (Je ne veux pas présumer qu’il s’agit d’un être différent de nous.) Quel âge a-t-il ? Madeleine : Je ne sais pas. Je ne peux pas dire son âge, il est petit. Casault : C’est un enfant ? Est-ce un petit garçon ou une petite fille ? Madeleine : Il n’a pas de sexe... C’est juste un corps, un grand corps mais petit, avec des grands bras, des grands doigts. Casault : Quelle couleur sont ses cheveux ? Madeleine : Pas de cheveux, il n’a pas de cheveux... Je pense

259

Page 261: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

qu’il n’a pas d’oreilles non plus. Casault : Est-ce qu’il a les yeux bleus ? Madeleine : Non, non. Ses yeux sont noirs, on dirait une sauterelle ! Casault : Une sauterelle ? Mais c’est un insecte, ça ! Madeleine : Oui, ben, c’est ça. Il n’est pas fait comme nous autres, son visage n’est pas normal... (Soupir.) Casault : Est-ce qu’il te parle ? Madeleine : Il dit d’aller avec lui. Casault : Il a dit ça en français ? Madeleine : Oui. Casault : Sa voix est-elle forte ?

Madeleine : Non, non. Sa voix... je ne sais pas s’il parle français. Il faut que j’avance. Oh, pis là, il y a une grande porte et il faut que je passe. (Soupir de découragement.) Casault : Tu as avancé ? Madeleine : ... (Longue pause sans aucune réponse.) Casault : Parle-moi de la salle où tu es maintenant. Madeleine : C’est grand, c’est tout blanc... Il y a une grande table là, et c’est tout. Casault : Pas d’autres meubles ? Madeleine : Non. Casault : II y a des fenêtres ? Madeleine : Non... Il me montre quelque chose avec son

260

Page 262: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

doigt. Casault : Qu’est-ce qu’il te montre ? Madeleine : Un mur... il y a des étoiles, mais c’est pas dehors. Casault : Ce n’est pas une fenêtre ? Madeleine : Non... il y a des étoiles, c’est noir, mais ça brille. On dirait une carte.

(Dans le bureau, tous se sont regardés. Si nous avions à considérer cette session sous l’angle des révélations à leur pleine valeur, nous étions sur le point d’apprendre des choses extraordinaires. Bien que ce fût en partie le cas, ce ne fut pas si simple, comme vous le verrez.) Casault : Parle-moi de la carte. Madeleine : II y a plusieurs étoiles, très petites. On dirait des petits diamants qui brillent, mais je comprends rien. Ils veulent m’expliquer quelque chose, mais je ne comprends rien et je ne veux pas comprendre. C’est plein de lignes là-dessus... comme les « bébelles » à mon mari. Casault : C’est quoi les « bébelles » de ton mari ?

Madeleine : Cesont ses plans d’ordinateurs, pleins de lignes, de points, de chiffres. Je ne comprends rien là-dedans, c’est trop compliqué. Il me dit de sortir. Casault : Ça va. Tu peux sortir.

(Il va de soi que je veux éventuellement revenir à cette carte. Je demande à Madeleine d’inscrire le mieux possible dans sa mémoire tous les détails de la carte, même si elle ne comprend pas ce que cela signifie.) Madeleine : II y a trop de lignes, c’est très compliqué.

Casault : Ce n’est pas important, Madeleine. Maintenant, tu

261

Page 263: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

peux continuer. Madeleine : Les deux me font avancer... les deux petits... Casault : Où est passé celui qui était plus grand ? Madeleine : Quand je suis arrivée, il s’est retourné, puis il est parti ; mais je ne sais pas par où il est passé. Il y en a deux avec moi. Casault : De quelle couleur est leur linge ? Madeleine : C’est gris, ils sont gris. Casault : Ont-ils une ceinture, des boutons ? Madeleine : Non... ils n’ont pas de linge. Casault : Alors dans ce cas, ils sont nus ? Madeleine : Ils n’ont pas de fesses... ils n’ont pas de nombril.

(C’est une constante chez plusieurs enlevés de se montrer incapables de dire si les petits Gris sont nus, sans organes extérieurs visibles, ou s’ils portent un revêtement quelconque, constituant une seconde peau.) Casault : Quelle expression a leur visage ?

Madeleine : Y’en ont pas, ils ont l’air sérieux tout le temps. Ils n’ont pas de sourire, la bouche ne bouge jamais. Ils me parlent, ils me disent quelque chose... Cela a affaire avec la carte... que je sache quelque chose, mais je ne veux pas. Il y a plein de petits points très brillants, on dirait que si je voulais y toucher, je pourrais les prendre dans mes mains... C’est noir et dans le fond, il y a une petite boule orange.

262

Page 264: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Casault : Dans le fond ?

Madeleine : Oui, au fond, comme si c’était creux, profond... elle est en arrière. Casault : Parle-moi de cette boule.

Madeleine : Elle est orange avec le bord brumeux, comme un nuage, et autour c’est brun.

Casault : Autour de la carte, c’est blanc ou noir ? De quelle couleur ? Madeleine : C’est blanc, c’est comme le reste de la salle. Casault : Combien mesure la carte ? Madeleine : Oh, moi, les chiffres... Je ne sais pas, c’est très grand, cela occupe tout le mur. Casault : Parle-moi du plancher. Madeleine : II est blanc... comme le reste. Casault : Est-il glissant ? Madeleine : Non. C’est comme de l’Arborite[121] blanche. Tout est net ici, c’est beau. Il faut que je sorte... Casault : Pourquoi ?

Madeleine : Oui, ils veulent que je sorte. Il y en a un qui a l’air choqué... sa tête bouge.

Casault : Comment sais-tu qu’il est choqué s’ils n’ont pas d’expression dans le visage ? Madeleine : Sa tête bouge beaucoup, il a l’air énervé. Casault : Comment es-tu habillée ? Madeleine : (Elle hésite.) C’est blanc... je ne sais pas. Casault : Es-tu pieds nus ou as-tu des... Madeleine : Je suis pieds nus, oui, mais je ne l’étais pas quand je suis entrée dans la salle.

263

Page 265: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Casault : Es-tu sortie de la salle maintenant ? Madeleine : Oui, mais je ne marche pas... je flotte... c’est un autre corridor. Casault : Comment sont les murs ? En quoi sont-ils faits ?

Madeleine : Je ne sais pas, je ne peux pas vraiment voir, c’est trop clair, trop lumineux... On n’a pas de lumière comme ça, nous autres... Y’a du gravier à terre. Casault : Es-tu seule ?

Madeleine : Non, ils sont une petite gang ici. Les petits bonhommes sont blancs, c’est pas les mêmes. Casault : Qu’est-ce qu’ils ont de différent ?

Madeleine : Leur visage... il est beaucoup plus doux. Je les connais... ils veulent que j’aille avec eux autres. Casault : Quel âge as-tu ? Madeleine : 10 ans, 9 ans... oui, 10 ans.

(S’agit-il d’une autre occasion ? Pourtant, plus tôt, elle parlait de son mari.)

Casault : Est-ce que ce sont les mêmes que tu as vus en bas de la maison sur Beechwood ? (Les hommes en blanc avec le marteau- piqueur.)

Madeleine : Non, ils sont dans le fond, eux autres... Oh ! Y’en a beaucoup ! Il y a... sont en arrière, dans le fond. Casault : Sont-ils différents des autres, ceux qui sont en

264

Page 266: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

arrière ? Madeleine : Oui, leurs yeux... leurs yeux sont plus grands. Casault : Ils sont combien en tout ? Madeleine : Euh... six en avant... (Elle compte.) sept en arrière... On dirait qu’il y a un passage, là. Casault : Qu’est-ce qu’ils font ?

Madeleine : Ils me regardent, on dirait qu’ils se parlent entre eux... ils m’examinent. Casault : Est-ce qu’ils te touchent ? Madeleine : Non. Casault : Les grands sont-ils là ? (Je fais allusion au plus grand de tous qui a été vu au tout début.)

Madeleine : Non. Le groupe se sépare, ils partent par deux. Je recommence à flotter. Casault : Où vas-tu ? Madeleine : Y’a ben des portes... Casault : Tu marches ou tu flottes ? Madeleine : Je flotte, je suis dans un autre passage. Casault : Sont-ils toujours avec toi ? Madeleine : Non, je suis toute seule... je monte. Y’a des bulles partout, des petites bulles comme les enfants en font avec... quand ils soufflent. (Si elle avait eu 10 ans, elle aurait dit « comme nous en faisons ».) Casault : Des bulles de savon ?

Madeleine : Oui, mais sont blanches, lumineuses. Ça flotte autour de moi, il y en a partout.

265

Page 267: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Casault : Parle-moi du gravier.

Madeleine : C’est juste quand ils me regardaient... c’est juste moi qui avais ça en dessous de moi... Casault : Quelle sorte de gravier ?

Madeleine : Des petites roches, blanches, comme du sable... Bon, je suis repartie à flotter. Où est-ce qu’ils m’emmènent, donc ? Casault : As-tu peur ?

Madeleine : Non, mais j’aime pas ça. C’est quoi qu’ils veulent ? Les petits... ils veulent toujours me montrer quelque chose... sont tannants avec ça ! Casault : Qu’est-ce qu’ils veulent te montrer ?

Madeleine : Ils me montrent une pièce, des tables, mais je ne peux pas voir. Ils me font passer vite. Casault : Tu fais juste te promener ! Madeleine : Ouais, ils me font visiter la place, faut croire !

(Certaines réponses n’ont pu faire autrement que de nous faire sourire.) Casault : C’est grand là-dedans ? Madeleine : C’est immense ! Casault : As-tu froid ? Madeleine : Non, mais il n’y a pas de chaleur, je ne sens rien.

266

Page 268: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Casault : Tu respires bien ? Madeleine : Oui, je respire très bien. Casault : Pas d’odeur ? Madeleine : Non. Casault : Y a-t-il quelque chose qui attire ton attention ?

Madeleine : Non, juste cette petite pièce-là, mais ils ne veulent pas que je voie. Casault : Qu’y a-t-il dans cette pièce ?

Madeleine : C’est petit, sur la table... ç’a l’air de Julie. (Prénom fictif de sa fille de 8 ans.)

(Nous nous sommes regardés. Le même problème venait de surgir de nouveau. Comment, à 10 ans, Madeleine aurait-elle pu voir ou penser voir sa fille ? C’est alors que nous avons réalisé que puisque nous avions commencé la régression à partir de l’incident dans la voiture, alors qu’elle était adolescente, il y avait là aussi un autre problème : trois âges différents – 10 ans, 16 ans et 36 ans. Il fallait établir ce qui se passait et si Madeleine ne confondait pas plusieurs visites au même endroit en une seule.) Casault : Comment se fait-il que ce soit ta fille, si tu n’as que 10 ans ?

Madeleine : C’est une petite fille... des cheveux bruns, comme ma fille. Casault : Quel âge as-tu ?

267

Page 269: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Madeleine : Je ne sais plus. On dirait que c’est pas la première fois. (Elle avait déjà dit plus tôt : « Je les connais. ») Il y a quelque chose de bien familier ici, dans la troisième porte, mais ils ne veulent pas que je voie... Oh ! Il est pas gentil, lui, les grands doigts... Casault : Qui c’est celui-là ?

Madeleine : Le même qui me montrait la carte... Il ne veut pas que je voie la petite fille, il ouvre ses bras... Ça fait drôle. Casault : Parle-moi de ses doigts.

Madeleine : Sont très grands et plates au bout... C’est comme un squelette... c’est laid... c’est vraiment pas beau. Casault : Les autres ont ces mains-là aussi ? Madeleine : Non. Juste lui. Casault : Quelle tête a-t-il ? Madeleine : Comme une sauterelle ! Casault : Mais ils sont tous comme ça, non ?

Madeleine : Non, non, lui est pire. J’en ai vu quatre différentes sortes : les petits Gris, les blancs... Les petits blancs sont curieux, eux autres, ils courent partout. On dirait qu’ils jouent à la cachette. Ils se cachent... Casault : Et les autres ?

Madeleine : Oh non ! Eux autres sont sérieux, ils fixent tout le temps... Casault : Celui aux grands doigts est-il

268

Page 270: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

habillé ? Madeleine : On dirait un wetsuit. (Un costume de plongée.) Casault : Quelle couleur ? Madeleine : C’est gris, mais pas gris comme nous autres. C’est comme gris mort. (Elle fait une moue de dégoût.) Casault : Où vas-tu maintenant ? Madeleine : Vers une autre porte... Casault : Parle-moi des portes. Madeleine : Ce ne sont pas des portes. C’est comme des dômes... des... des arches, sauf qu’il y a toujours plus de lumière autour des arches... sauf la porte où était la petite fille. C’est là que je veux retourner, mais ils ne veulent pas. Casault : Ils te parlent ?

Madeleine : Oui, mais je ne comprends pas. Je me sens très calme... mais on dirait... tellement de choses... Je ne comprends pas. Casault : Ce sont des choses gentilles qu’ils te disent ?

Madeleine : Ce sont des détails... mais ils vont vite, ils me disent toutes sortes d’affaires. Casault : Où vas-tu ? Madeleine : Je viens de passer au travers de la façade blanche.

À ce point-ci, Madeleine s’est subitement arrêtée de parler. La suite des événements est plutôt curieuse, et la lettre qu’elle nous a fait parvenir dans les jours qui ont suivi et qui reprend

269

Page 271: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

ce qui est décrit plus haut illustre l’étrangeté de son expérience.

Bonjour Jean, Assieds-toi bien confortable, il y en a de l’information, et ça, c’est toi qui m’as permis de la découvrir. Encore une fois, mon cauchemar continue. Je dois avouer que les sessions d’hypnose ouvrent une porte de plus en plus grande dans mon subconscient, ce qui semble me permettre d’accepter mieux ce qui se passe avec moi. Les souvenirs d’images ensevelies dans ma mémoire m’ont semblé si clairs dans la deuxième session d’hypnose. Je crois que je me suis rendue plus profond que la première fois. Les ondes que tu m’as fait entendre au début m’ont aidée à me reposer beaucoup. (Madeleine fait

allusion à la musique Hemy Sync de l’Institut Monroe.)

Chose bizarre, pendant toute la session, mon âge changeait. Je me demande si tu l’as remarqué. (Effectivement, nous n’avons pas discuté de cet aspect après la session.) Lorsque tu as débuté, j’étais dans une auto à l’âge d’adolescence. J’ai eu le souvenir d’une lumière qui apparaît soudainement à ma main... C’est ça, la lumière qui me poussait à avancer dans le tunnel. Au bout de ce passage, il y avait trois silhouettes de différentes grandeurs qui m’attendaient devant une table carrée, et le bas fait en forme d’un triangle à l’envers. J’avais peur d’avancer... En m’approchant, j’ai pu distinguer que ces êtres avaient trois différents visages. Il y avait un grand personnage de forme humaine, qui a disparu très vite, comme s’il était là pour simplement s’assurer que j’entre dans cette grande pièce blanche. Je n’ai pu voir son visage, car je ne suis pas certaine si j’étais vraiment consciente à ce moment.

C’est comme si je rêvais. Mais les deux autres sont restés avec moi,

donc j’ai pu mieux les voir. Le deuxième était de taille moyenne. Il avait de gros yeux noirs avec ce qui semblait être un genre de wetsuit blanc mat. Ses mains avaient environ quatre doigts, mais la grosseur des nôtres. L’autre, par contre, était affreux, mais c’est avec lui que je me sentais très bien. C’est comme si je le connaissais depuis longtemps et que j’avais hâte de communiquer avec lui. Il avait le visage d’une sauterelle avec de grands yeux, mais moins grands que l’autre. Ce qui m’a frappée, ce sont ses doigts et la forme de son corps. Il avait de grands doigts style squelette, avec des genres de suces d’octopus[122] au bout, ses bras plus longs que le corps, minces, de couleur gris mort, et ses pieds qui ressemblaient à ses mains. Mais son regard était doux, même s’il était laid.

La pièce autour de moi était d’un blanc pur avec de gros cadrages reliés avec des genres de cerceaux. Je voyais seulement que cette table et ce qui ressemblait à deux portes de sortie. Une était plus grande que l’autre.

270

Page 272: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Mais ces portes étaient aussi ornées de cercles. Pour quelques moments, aucune parole ne fut prononcée ou entendue. C’est comme si je savais ce qui m’attendait. J’ai dû m’asseoir sur la table, car je me souviens que c’était froid et que tout à coup je me sentais chez nous. Je le savais que ce n’était pas la première fois que j’étais à cet endroit.

Celui avec les grands doigts m’a pris la main en m’emmenant devant

un mur qui soudainement est devenu une carte géographique qui semblait être celle de l’univers. La carte était tellement grosse que je ne voyais plus le blanc autour de moi, mais plutôt des étoiles. C’était comme si j’étais à l’intérieur de la carte et que je flottais avec cet être qui me parlait et m’expliquait ce que j’avais devant moi.

À savoir quelle langue, ça, je ne pourrais le dire. Aucun son ne sortait de sa bouche, mais j’entendais. Je ne pouvais pas comprendre ce qu’il me disait quand j’étais sous hypnose, mais je sais que lorsque j’y étais, je comprenais que c’était un parcours particulier qui avait rapport avec sa planète. Mais j’étais jeune, j’avais environ 10 ans, je crois. Comment se fait-il que tout à coup, j’ai 10 ans et quelques minutes plus tôt, je suis adolescente ? La carte était en trois dimensions. C’était vraiment extraordinaire ! Jamais je n’ai vu une chose pareille.

Notre système solaire se situait dans la première dimension, au bas à

droite. Lorsque l’être touchait à ce qui semblait être des étoiles ou des planètes, ça bougeait, comme si on touchait à un bouchon de liège dans l’eau. Il a débuté en m’indiquant où nous étions. De là, il y avait des galaxies, des spirales qui ressemblent à des trous noirs, des planètes et des millions d’étoiles, dont certaines avaient une signification, des milles et des milles de fils d’araignée qui touchaient à des étoiles ou des planètes. Ce n’était pas la première fois que j’étais dans cette carte. J’ai aucune idée quand, mais effectivement, je l’ai vue plus qu’une fois.

Une chose que je me souviens très clairement aussi après l’hypnose, c’est qu’il y avait une immense spirale avec une planète à peu près la grosseur de notre Terre, mais un peu plus grosse, orange et brun. Il y avait ce qui semblait être une ombre devant, comme une éclipse. Lorsque l’être m’expliquait quelque chose de cette planète, j’étais très confuse, et c’est à ce moment que l’autre être qui observait a dit à celui aux grands doigts de me faire sortir. À ce moment, la porte réapparaît et je me vois traverser cette porte suivie de l’être aux grands doigts.

Sauf que je ne marchais pas, je flottais et j’avais comme une robe

blanche et j’étais pieds nus. En traversant un grand couloir tout blanc, j’étais entourée de bulles blanches qui flottaient partout au-dessus et à côté de

271

Page 273: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

moi. Encore une fois, cet endroit était très familier. J’ai flotté un bout de temps, et ensuite je me souviens d’avoir vu trois entrées en forme d’arche. Dans la première, il y avait un enfant couché sur une table. Aussitôt que je me suis tournée pour regarder qui était cet enfant, un être aux grands yeux noirs qui ne m’était pas familier m’empêcha de regarder. Il avait l’allure d’être très fâché parce que je voulais voir. J’ai senti que c’était ma petite fille. Mais comment est-ce possible si j’avais 10 ans ? Mais je crois que pour ce bref instant, je suis adulte. Je suis convaincue que c’était ma petite fille. L’être avec les grands doigts a compris qu’il fallait me faire poursuivre mon chemin. C’est par la suite que je me suis retrouvée dans une autre pièce où j’étais simplement debout, sans toucher par terre, car sous moi, il y avait un cercle avec de la terre et des petites roches blanches, et je n’ai rien senti sous mes pieds. C’était un endroit où il y avait beaucoup d’êtres qui me regardaient. Je me sentais comme s’ils m’examinaient et se consultaient entre eux. Ceux qui semblaient me juger étaient tout blancs, des yeux noirs mais plus petits que ceux avec les grands yeux noirs. Ils avaient le cou long et d’autres court, pas de wetsuit comme les autres. Ils étaient derrière une bordure. Je me sentais très bien, comme si c’était correct qu’ils fassent ce qu ’il y avait à faire. Je me sentais nerveuse un peu, quand tout à coup les êtres aux grands yeux noirs semblaient jouer à la cache-cache avec moi, en courant partout ici et là, et semblaient me faire pic- à-bou[123] !

Leurs mouvements étaient très agiles. Je n’ai jamais vu un être humain bouger vite comme ça. Je trouvais qu’ils étaient très coquins mais drôles. Certains d’entre eux se cachaient derrière des grands piliers blancs. Je continuais mon chemin et derrière une autre porte, j’ai vu de la lumière éblouissante dans cette pièce. À un autre moment, je me souviens d’avoir vu un signe, comme un cercle avec un signe d’étoile par terre entouré de lumière. Mais je ne me suis pas arrêtée là. Je me souviens qu’au bout d’un couloir proche d’une autre porte, il y avait ce que j’appelle un genre d’hangar ou un trou vide, un autre monde. C’était très profond, car je me souviens que je regardais en bas et cherchais à trouver le fond, et il n’y en avait pas. Mais dans cet espace, il y avait des grands piliers blancs en forme d’un triangle fait sur le long, avec des millions de bulles qui flottaient partout. Il y avait des étoiles, c’était merveilleux !

Lorsque j’étais sous hypnose, tu m’as demandé de continuer mon

chemin et de te dire ce que je voyais, mais rendue à cet endroit, j’ai été interdit de te dire. C’est à ce même moment que je vois deux êtres me faire signe : « Non, parle plus, ils ne sont pas prêts. » Est-ce à ce moment que je

272

Page 274: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

me suis tait ? Ma mémoire de cet endroit est revenue comme un flash lorsque j’étais couchée dans mon lit après la soirée de la session. Mais je sais qu’il y avait autre chose qu’ils ne veulent pas que je me souvienne, pour en parler.

Pourquoi ? À ce moment, tout est devenu blanc, et je me vois traverser un mur qui me ramène à la grande pièce blanche où se situait la carte, qui n’y était plus. Il y avait tout simplement la table. Mais ce qui est étrange, c’est qu’au moment de mon retour, je me vois adulte.

Le 30 avril, vers minuit, tout le monde dormait, sauf moi. Je me

suis couchée très fatiguée. Juste quand j’étais sur le bord de tomber profondément endormie, j’ai senti un picotement dans mes pieds et de la chaleur au corps, ce qui est pour moi un signe que j’ai de la visite. J’ai entendu des petits pas dans mon passage. Sur le coup, j’ai pensé que c’était un de mes enfants qui était debout pour aller à la salle de bains. Donc, j’étais vraiment à l’écoute et je cherchais à voir où était ma petite chienne qui, par surprise, était au pied de mon lit. Elle avait les oreilles en alerte et le corps aussi. Mais elle n’est pas descendue du lit, ce qui est étrange. Elle ne grognait pas. Moi, j’avais un coude de levé pour écouter mieux. Les bruits des pas ont soudainement arrêté. Je me suis dit que c’était probablement mes petits oiseaux qui bougeaient dans la cage située dans la cuisine.

Aussitôt que j’ai remis ma tête sur mon oreiller, j’ai entendu des bruits de cuillères en plastique, comme si quelqu’un fouillait dans un de mes tiroirs de cuisine. Mais je n’ai pas de cuillères de plastique dans mes tiroirs. Là, j’ai aussi entendu les petits pas à nouveau, mais plus vite. Encore une fois, la chienne s’est levée. Elle regardait dans la direction de ma porte de chambre, qui était ouverte. J’étais paralysée de peur à ce moment, car je savais que c’était eux. J’ai tout de suite recouvert mon corps de ma couverture, en la tenant devant moi, avec les yeux fermés bien serrés. J’ai senti quelque chose monter sur moi. Une petite pesanteur, mais ce n’était pas ma chienne, car elle pèse plus que ça. Tout à coup, une main a touché la mienne. J’ai senti de longs doigts, car le bout touchait le creux de mon bras. C’était doux comme une peau de bébé, mais froid.

Je n’ai pas eu le courage d’ouvrir mes yeux, mais je savais qu’il fallait que je combatte ma peur et y toucher avec ma main gauche. J’ai touché cette main qui était moelleuse comme le ventre d’un poisson ou une couleuvre,

273

Page 275: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

mais à ce moment, j’ai ressenti une chaleur et une sensation de paix complète à travers tout mon corps, dans l’espace de quelques minutes. Ensuite, tout est vide. Je suis tombée endormie comme si rien n’était arrivé.

Jean, lorsque tu m’as fait revivre ce moment sous hypnose, tous les

détails se sont manifestés, sauf qu’à ma mémoire, j’étais tombée endormie, ce qui n’est pas le cas sous hypnose. Je n’ouvre pas mes yeux pour voir ce qui est devant moi, mais je me vois plutôt me regarder, couchée dans mon lit, le corps immobile, à côté de mon mari, avec la chienne qui me regarde en se faisant aller la tête de droite à gauche. Je flotte au-dessus de mon lit et je sors de ma chambre dans une direction vers le haut. Ça ressemblait à un genre de tapis ou un chemin, si tu veux, blanc, que je suivais. Je savais à ce moment où je m’en allais. Je vois mon corps tourner vers la gauche. Par la suite, en avançant dans mon hypnose, je me vois entrer dans la pièce blanche ; je suis seule. Je vois des couloirs, des pièces, des êtres, beaucoup d’êtres, toutes sortes de choses que je ne peux me souvenir pour décrire en détail.

Tout paraît tellement familier ! Je savais exactement le trajet que je devais faire, mais je ne peux me souvenir où. Je pouvais simplement dire : « Je me promène partout. » Mais une chose particulière, quand tu as essayé de me faire revenir de mon état de subconscient, il fallait que je te dise quelque chose, mais ils m’ont empêchée encore. Est-ce possible que même sous l’état hypnotique qu’ils savaient tout ce qui se passait ? C’est comme s’ils savaient que je me faisais hypnotiser et que j’aurais certains souvenirs à partager avec ceux présents. Une fois terminé, j’ai ressenti un calme non explicable. Je n’étais pas nerveuse comme la première fois et j’ai senti que c’était bien ce qui s’était passé. C’est comme s’il fallait que je subisse cette hypnose.

Ce qui m’a tracassée un peu, c’est que lorsque tu essayais de reproduire mes images de la carte de l’univers que j’ai vue sous hypnose, j’ai eu le goût de te dire : « Tu perds ton temps. Jamais tu ne pourras reproduire ce que j’ai vu, ils ne veulent pas que tu le saches. Tu t’en fais trop pour ce que tu connais et tu n’es pas prêt. » Pourquoi voulais-je dire telle chose ? Je ne doute pourtant pas de la capacité que tu as comme ufologue. Mais chose certaine, c’est que la fameuse spirale avait une signification très importante et c’est la carte qui te connecte avec moi. Peut-être qu’un jour l’image de cette carte reviendra plus clairement et que j’aurai un message pour toi qui aura une grande signification et importance ? Mon guttfeeling[124], qui est rarement trompeur, me dit que notre relation en ufologie est loin d’être terminée. C’est un début. Et c’est eux qui le veulent ainsi.

274

Page 276: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Ma peur disparaît beaucoup envers ma relation avec les êtres. C’est peut-

être, comme tu l’écrivais dans le document, la théorie de Whitley Strieber, que la peur est un barrage. Ah oui ! Ça, j’en suis certaine. Car je remarque que moins que j’ai peur, plus que je les sens présents. La soirée de la session d’hypnose chez toi, ils étaient présents, j’en suis certaine.

Madeleine

Nous avons extrait quelques réponses de Madeleine, qui suggg èrent un aspect des enlèvements qui nous paraît très important. Notez les mots en italique.

« Leur visage... il est beaucoup plus doux. Je les connais... ils veulent que j’aille avec eux autres. »

« On dirait que c’est pas la première fois . (Elle avait déjà dit plus tôt : «

Je les connais. ») Il y a quelque chose de bien familier ici, dans la troisième porte... »

« L’autre, par contre, était affreux, mais c’est avec lui que je me sentais très bien. C’est comme si je le connaissais depuis longtemps et que j’avais hâte de communiquer avec lui. Il avait le visage d’une sauterelle avec de grands yeux, mais moins grands que l’autre. »

« Mais ces portes étaient aussi ornées de cercles. Pour quelques

moments, aucune parole ne fut prononcée ou entendue. C’est comme si je savais ce qui m’attendait. J’ai dû m’asseoir sur la table, car je me souviens que c’était froid et que tout à coup je me sentais chez nous. Je le savais que ce n’était pas la première fois que j’étais à cet endroit. »

« Ce n’était pas la première fois que j’étais dans cette carte . J’ai

aucune idée quand, mais effectivement, je l’ai vue plus qu’une fois. »

« En traversant un grand couloir tout blanc, j’étais entourée de bulles blanches qui flottaient partout au-dessus et à côté de moi. Encore une fois, cet endroit était très familier. »

« Je flotte au-dessus de mon lit et je sors de ma chambre dans une

direction vers le haut. Ça ressemblait à un genre de tapis ou un chemin, si tu veux, blanc, que je suivais. Je savais à ce moment où je m’en allais. »

275

Page 277: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Une étude approfondie des dossiers d’enlèvements à mémoire étalée révèle sans l’ombre d’un doute que les enlevés finissent toujours par reconnaître ces êtres et ces lieux, qui leur sont tout aussi familiers que leur propre environnement. C’est comme s’ils avaient une seconde vie, une existence dans un univers parallèle en somme, qu’ils conservent dans leur inconscient. Une fois qu’ils sont revenus à leur état normal, « sur Terre », leur conscient reprend le contrôle et fait entièrement abstraction de cette autre réalité.

La carte Madeleine vit très certainement des épisodes troublants qui ne sont pas sans rappeler ceux de Sparks, de Betty Andreasson, voire de Strieber. Lorsqu’elle s’est présentée au bureau avec Richard Guilbeault pour faire les dessins, Madeleine est demeurée très exigeante, voire tenace, en ce qui concerne l’exactitude que devait avoir la représentation de la carte. Rien, semble-t-il, ne peut illustrer la complexité et l’aspect très sophistiqué de cette carte céleste. De plus, souligne-t-elle, cette dernière semblait en relief (3D), avec trois plans différents, presque impossible à reproduire : « Chaque point lumineux était relié par une ligne très fine. C’était très précis, on aurait dit des fils d’araignée tant il y en avait. » La planète située en haut de la spirale semblait très importante pour l’être aux grands doigts. Elle était brun orangé et semblait dégager une luminosité semblable à celle du Soleil lorsqu’il est en éclipse.

Extrêmement difficile à lire dans son style shakespearien, un livre étrange intitulé Oashpe traite du rapport qui existe entre l’homme depuis sa création et les extraterrestres, reprenant de ce fait un thème très présent dans la mythologie sumérienne. Cette dernière ferait allusion à une planète appelée Nibiru dont le retour aux environs de la Terre est prédit, sans doute en ce siècle. La Bible, dans l’Apocalypse, traite également de cette planète sous le terme

276

Page 278: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

« Absinthe », alors qu’Oashpe l’appelle l’Étoile rouge. Nibiru, lorsqu’elle voyage, cause des catastrophes, comme cela aurait été le cas pour l’Atlantide. Et son retour est prédit pour 2012 ! C’est une coïncidence intéressante. Contactée de nouveau après douze ans, Madeleine n’a pas changé un iota de sa déclaration, ajoutant toutefois que, de son point de vue, cette étoile rouge orangé était une immense planète dotée de deux soleils.

Ils étaient dans la pièce avec nous L’allusion à la présence d’entités dans la pièce au cours d’une session hypnotique n’est pas nouvelle, ni surprenante. Le Dr Howard Schachter nous a rapporté que ce genre d’expérience est partagé par plusieurs de ses sujets. Quelques-uns disent d’ailleurs avoir subi une sortie du corps ou une visite durant la session. Madeleine semble croire que c’est précisément durant la session qu’elle s’est fait dire de ne plus parler davantage ! Sa détermination à le faire malgré tout explique peut-être l’incapacité qu’elle a de se souvenir de plus de détails. Donc, si on en croit les apparences, pendant que nous étions installés dans ce bureau du CEIPI à effectuer une régression hypnotique avec un sujet relatant des événements survenus dans

un ou plusieurs passés, ces mêmes entités seraient

directement intervenues auprès du sujet alors qu’il était sous hypnose.

[51]. Nous faisons allusion évidemment aux grandes conquêtes françaises, britanniques, portugaises et espagnoles des siècles derniers.

[52]. Le terme « extraterrestre » englobe toutes les hypothèses : suprahumain,

extradimensionnel, extraterrestre, etc.

[53]. Dans ces cas précis, l’enlevé ne subirait aucune expérience d’ordre physique.

[54]. Le terme « ravisseur » n’est pas péjoratif et ne signifie pas ici que l’acte posé

277

Page 279: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

est nécessairement violent. Mais un fait demeure : a priori, il ne semble pas être voulu par l’enlevé, d’où le terme « victime » que nous utilisons aussi pour décrire ce dernier.

[55]. Certains lecteurs pourraient ne pas être d’accord avec cette donnée compte tenu de

leur propre expérience. C’est à eux qu’incombe la responsabilité de se manifester.

[56]. N’oublions pas que de nombreux enfants en bas âge en sont victimes (Mack 1994-1999).

[57]. Les canulars les plus fréquents touchent davantage l’observation nocturne d’un ovni et les cercles céréaliers. On soupçonne fortement également quelques « contactés », qui sont des gens prétendant avoir été choisis comme représentants des extraterrestres sans qu’aucun enlèvement se soit produit.

[58]. Dans notre pratique personnelle, en dehors des régressions de sujets enlevés, nous

avons expérimenté à de nombreuses reprises les suggestions posthypnotiques avec succès, même si la thématique était fictive. Par contre, l’effet ne dure que quelques heures à peine et le sujet finit toujours par se rendre compte, par lui-même, qu’il a été dupé par une fantaisie. Il admet également que si la suggestion posthypnotique avait été déplaisante ou contraire à ses valeurs, elle aurait échoué.

[59]. Dont le médiocre Fourth Kind de 2009.

[60]. Ne soyons pas naïf et admettons, sans aucune forme de cynisme, que le travail du policier enquêteur dans nos sociétés modernes n’est pas toujours rigoureux, intègre et sans abus, comme de trop nombreux dossiers judiciaires le démontrent. Nous évoquons donc ici un modèle idéal.

[61]. Des années plus tard, une étude scientifique sur ce phénomène démontrera qu’un

faisceau micro-ondes émis par les objets interfère avec le transfert de courant sur les appareils fonctionnant à l’électricité de courant continu. Dès qu’il est retiré, tout se remet à fonctionner sans que l’usager soit obligé d’intervenir. Ce ne fut pas le cas ici, Villas Boas ayant retrouvé son tracteur avec les fils de la batterie arrachés.

[62]. L’hybridation est en fait un métissage entre ethnies différentes, il n’y a donc là rien de

très exotique. Par contre, la méthode de copulation utilisée par les ravisseurs pourrait être suivie par la suite de manipulations génétiques plus sophistiquées.

[63]. Dans de nombreux récits, il appert que cette fort belle femme ne soit qu’une illusion

créée par les ravisseurs, comme les enlevés ont fini par s’en rendre compte une fois l’acte consommé, et ce, contrairement à Villa Boas.

[64]. Ce sont deux des plus grandes vedettes de l’ufologie de l’époque. L’un sera à la tête du NICAP et le second œuvrera temporairement pour la commission Condon.

[65]. Ce qui est d’ailleurs rapporté par la très grande majorité des spécialistes de la santé

mentale qui ont reçu des enlevés.

[66]. Voir l’excellente analyse de Thibault Canuti : La figure de l’extraterrestre dans le cinéma , sur le site thibaultcanuti.wifeo.com.

[67]. Sauf en de très rares exceptions, les couleurs décoratives sur les murs, les plafonds, les planchers et les vêtements semblent absentes ou rares dans tous les récits. On les retrouve toutefois sur certains équipements ou lors de manifestations de scènes holographiques.

[68]. À cette époque pourtant, le cinéma ne véhiculait qu’une seule origine pour d’éventuels

extraterrestres : Mars !

278

Page 280: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

[69]. Le parsec est une unité de longueur en astronomie déterminée par un calcul trigonométrique équivalent à environ 3,2 années-lumière.

[70]. Du nom de Wilhelm Gliese, le catalogue Gliese liste toutes les étoiles dans un rayon supérieur

à 25 parsecs de notre planète. De nos jours, on parle plutôt du catalogue Gliese-Jahreiss, du nom de Hartmut Jahreiss.

[71]. Sur le site www.nicap.org.

[72]. Ce détail paraît incongru – la très grande majorité des objets observés sont silencieux, ou n’émettent qu’un bruit faible, et ne dégagent pas de flammes : mais il n’est pas unique.

[73]. Lui aussi du Colorado, il deviendra éventuellement un intervenant majeur dans l’étude du

phénomène des enlèvements.

[74]. Plusieurs chercheurs croient que les vaisseaux qui se déplacent dans notre atmosphère ne sont pas ceux qui servent aux déplacements sur des distances considérables.

[75]. En matière d’information sur ce type de phénomènes, le Québec est une terre aride et

infertile. Le cynisme collectif est considérable. Il existe bien quelques rares ouvrages locaux, mais pour en apprendre davantage, il est essentiel de se tourner vers les États-Unis, la France, l’Angleterre, le Brésil et le Japon.

[76]. Traduction libre de l’anglais au français sans véritable rigueur sur le plan du vocabulaire ou

du jargon médical utilisé.

[77]. Ce dossier sera étudié plus loin.

[78]. Nous avons enquêté sur quelques cas faisant allusion à cet effet secondaire de la présence d’un ovni. Nous lui avons donné le nom d’« effet de cloche ». L’auteur Jenny Randles parle de « facteur d’Oz ».

[79]. Il existe de très nombreux dossiers faisant allusion à la présence de ces orbes dans la chambre

du sujet, avant ou après un enlèvement.

[80]. Travis Walton a également rapporté que l’humanoïde qui l’a surpris dans le vaisseau était équipé d’un masque ou d’un casque transparent.

[81]. Un cas spécifique provenant de nos dossiers fait allusion à cette même gelée.

[82]. Comme vous le verrez plus tard avec Jean-Luc, ce cas n’est pas unique.

[83]. Les effets théoriques de ce type de propulsion encore à l’examen sont considérés par plusieurs comme très ressemblants à ceux produits par les ovnis.

[84]. Le terme exact pour définir ce phénomène est « glossolalie ».

[85]. Ce symbole serait d’origine plus ancienne, hindoue notamment. Il a par la suite été utilisé dans de nombreux cultes. L’hexagramme de Pascal, d’autre part, est une figure mathématique, un théorème qualifié de mystique par Blaise Pascal.

[86]. C. D. B. Bryan fait l’objet d’un rapport plus complet plus loin dans cet ouvrage.

[87]. Notez l’utilisation du terme « extrahumain », et non « extraterrestre ».

[88]. Mais plus encore, c’est notre libre arbitre qui serait compromis, sans parler de l’émergence de nouveaux cultes.

[89]. Jim Sparks dit la même chose mais croit tout de même le processus réversible.

279

Page 281: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

[90]. On fait allusion ici à l’écrasement de deux ovnis dans ce secteur du Nouveau-Mexique en 1947. C’est le dossier le plus médiatisé de toute l’histoire ufologique mondiale.

[91]. Film catastrophe sur une vague de froid intense qui plonge la planète dans une nouvelle ère glaciaire.

[92]. Premier ordinateur à franchir le pétaflops, le Baker de la société Cray peut effectuer un

million de milliards d’opérations à la seconde. D’ici la diffusion de cet ouvrage, cette donnée pourrait déjà être désuète.

[93]. La Chine est une forteresse impénétrable. Rien ne nous autorise à penser que si nous avions

les données ufologiques et autres de cet immense pays, elles seraient différentes de celles connues provenant des autres continents.

[94]. C’est le groupe sanguin le plus rare sur la planète, soit à peine 1 %.

[95]. À lui seul, Whitley Strieber affirme avoir reçu près d’un demi-million de lettres.

[96]. On estime que l’homme moderne, le Cro-Magnon, date de cette époque.

[97]. Massachusetts Institute of Technology.

[98]. Voici une liste sommaire : The Fly (1956-1986), The Time Machine (1960- 2002), Star Trek (1965-2009), The Time Tunnel (1966), Dune (1984), Star Wars (1977), Terminator (1984- 2009), Innerspace (1987), Stargate (1994-2009), Sliders (1995), Fifth Element (1997), The Twelve Monkeys (1997), Earth Final Conflict (1997), Contact (1997), Lost in Space (1998), Red Planet (2000), Mission to Mars (2000), Minority Report (2002), Buck Rogers in the 25th Century (2006), Flash Gordon (2008), Primeval (2008), Battlestar Galactica (2009), Lost (2009) et, plus particulièrement, Fringe (2009).

[99]. Edward Witten est un professeur américain de physique mathématique à l’Institute of

Advanced Study de Princeton. Récipiendaire de la médaille Fields en 1990, de la National Medal of Science en 2004 et du prix Crawford en 2008, il est l’une des cent personnes les plus influentes selon le Times Magazine de 2004.

[100]. C’est sans doute ce qui a inspiré l’auteur du film Starman de John Carpenter avec Jeff Bridges, en 1984.

[101]. L’hypnose n’a pas été nécessaire dans son cas. [102]. Nébuleuse découverte en 1781. Sa distance de la Terre n’est pas connue avec précision, mais

on parle généralement de 2600 années-lumière.

[103]. On parle beaucoup de la cyanobactérie notamment. [104]. Mathématicien russe né en 1966 à Saint-Pétersbourg. Il a reçu l’équivalent du prix Nobel

pour son domaine, le prix Fields, qu’il a refusé, estimant que c’était une décoration inutile. En 2003, il aurait résolu la conjecture de Pointcarré, considérée comme le problème mathématique le plus difficile de tous.

[105]. Johann Wolfgang von Goethe. Poète allemand né en 1749 à Francfort et décédé en 1832.

[106]. Search for extraterrestrial intelligence. Programme datant des années 1960. Il s’agit de tendre vers l’espace de grandes oreilles radioastronomiques pour capter un message en provenance d’un autre monde habité.

[107]. La sonde Pioneer 10, lancée en 1972, porte une plaque en or illustrant un homme et une

femme ainsi que la position de la Terre. Voyager est un programme de sondes spatiales

280

Page 282: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

datant de 1977. Cent seize images et un message audio ont été gravés sur un disque, incluant Johnny B. Goode de Chuck Berry !

[108]. Une lumière extrêmement brillante perçue dans un environnement restreint serait un signe de

schizophrénie selon certains. Par contre, ici, la mère a pu observer cette même lumière, en même temps.

[109]. À cette époque, tous nos sujets rapportaient des êtres beaucoup plus petits. Nous étions

surpris ! [110]. Il ajoutera plus tard qu’ils semblaient assez musclés ou costauds. Il est possible que ces

visiteurs aient été revêtus d’une combinaison quelconque. Tout cela n’est pas sans rappeler le dossier de Travis Walton.

[111]. La lumière observée par la mère exclut donc la paralysie du sommeil. [112]. L’auteur a étudié l’hypnose avec trois spécialistes, dont le psychanalyste de Québec

Paul M. Labrie et le Dr Howard Schacter, psychologue d’Ottawa, lequel lui a été recommandé par le Dr John E Mack.

[113]. Méthode Erickson. Le psychiatre Milton Erickson a mis au point cette méthode non intrusive

laissant au sujet le contrôle de la session.

[114]. Anglicisme fréquent pour définir l’action de creuser avec un marteau-piqueur.

[115]. Marteau-piqueur.

[116]. Nous avons noté au cours des années que les enlevés qui finissent par se révéler le font après avoir entendu ou lu un récit qui comporte des éléments semblables à ce qu’ils ont vécu.

[117]. À cette époque, les enquêteurs du CEIPI étaient surtout sollicités pour des observations

d’ovnis, et non des enlèvements extraterrestres. [118]. Sauf pour certaines exceptions : « j’vais », « j’suis », « chu allé », etc. qui, pour favoriser

une lecture plus aisée, ont été corrigées. Ont également été retranchées les suggestions visant à mettre en place un bouclier protecteur et autres techniques d’induction de base.

[119]. Un rendez-vous. [120]. Enregistrement d’une musique sur bande stéréophonique avec un décalage de fréquences

entre les sorties gauche et droite, produisant un effet apparent sur le cerveau et favorisant la détente (ondes alpha, par opposition aux ondes bêta).

[121]. Revêtement d’armoires et de comptoirs très économique rappelant le plastique mat.

[122]. Une pieuvre.

[123]. Peek-a-boo signifie faire coucou en mettant ses mains sur son visage !

[124]. Peut se traduire par « intuition ».

281

Page 283: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Neutralité absolue

Conclusion

282

Page 284: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

L’étude scientifique des anomalies requiert une neutralité absolue de la part de chercheurs qui y croient ou n’y croient pas, qui veulent que ces phénomènes existent ou qui souhaitent qu’ils n’existent pas. C’est ce qu’on attend de l’enquêteur chargé d’élucider un meurtre ou un attentat terroriste, qu’il y croie ou non, qu’il préfère que cela soit vrai ou pas. On attend de lui une performance hors du commun, dépouillée de croyances ou de convictions personnelles. On attend de lui un engagement total, sans réserve. Il nous arrive de penser que les scientifiques devraient faire carrière quelques années au service des enquêtes criminelles de la police. Ils comprendraient mieux l’essence du mot « recherche » !

L’objectif final est évident : si les anomalies existent bel et bien, alors ce ne sont pas des anomalies mais d’authentiques manifestations provenant de formes de vie intelligentes que nous ne comprenons tout simplement pas encore et qu’il faut démystifier. Ce dernier terme le dit, démystifier, expurger le mystère qui englobe ces manifestations et déterminer leur nature exacte. Ne pas vouloir y arriver, refuser de croire en cette éventualité et tout faire pour ne rien faire fait vaciller sur ses bases l’essence même de la vraie recherche. Il faut corriger le tir ! Pour reprendre les propos de Mack, si tous ces gens qui observent des ovnis classés inexplicables, si tous ces gens qui affirment être enlevés ne sont pas atteints par une maladie quelconque, alors qu’est-ce qui se passe ?

Cela n’est pas trop demander à notre communauté scientifique qui se targue d’être plus rigide et plus exigeante encore que vous et moi, et qui se veut le premier grand modèle de la véritable recherche objective. C’est pour cela que ses membres ont été formés. Les autres, c’est une autre histoire, on peut comprendre leur peur et leur résistance, leur insécurité et leur attachement au statu quo, mais eux ? Non !

En d’autres termes, si vous détenez le pouvoir politique ou militaire, le savoir scientifique et le contrôle de l’argent, que vous croyez ou non en l’existence des anomalies n’a aucune

283

Page 285: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

importance ; mais si vous refusez d’y croire uniquement pour protéger vos acquis, consciemment ou non, alors dans ce cas vous nous maintenez au plus bas niveau de conscience médiocre et lamentable du Moyen Âge alors que des prieurés, des chaires et des sièges épiscopaux, les diktats des maîtres de la religion contrôlaient le sens spirituel et temporel du mot « vérité ».

« Voici pourquoi vous n’y croyez pas ! » titrait le premier chapitre de cet ouvrage. Les principaux intéressés ont une peur panique du ridicule, les médias craignent pour leur crédibilité, les politiciens qui savent des choses ne parlent pas, les militaires qui savent des choses ne veulent pas qu’ils en parlent, et les scientifiques qui ne savent rien ne veulent effectivement rien savoir.

Quelque chose de très gros, de très sérieux se passe actuellement, et cela semble directement lié à notre comportement collectif à l’égard de la planète. Nous sommes convaincu que lorsque nous aurons atteint une masse critique de gens suffisamment sensibles à cette éventualité, les visiteurs se manifesteront peut-être d’une autre façon !

Références et documentation

Chapitre 1 Voici pourquoi vous n’y croyez pas !

(1) MASLOW, Abraham (1954). Motivations and Personality. Psychologue américain, auteur de plusieurs ouvrages sur la motivation.

(2) CARON, Hubert (2003). Philosophe français. Son article sur les fausses sciences a été publié sur le site www.philoplus.com.

Chapitre 2 L’exclusion des hérétiques

284

Page 286: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Les auteurs les plus lus sont le Dr John E. Mack, Budd Hopkins, Whitley Strieber, le Dr David Jacobs, T. E. Bulll ard, Richard Boylan, Raymond Fowler, David Pritchard, Jenny Randles, Kenneth Ring. Nous suggérons toutefois au lecteur le magnifique compte rendu d’une conférence sur ce sujet au MIT. Voir Brian C. D. B. MACK, John E. (1994). Dossiers extraterrestres, Presses de la Cité. Cet ouvrage ainsi que Passport to the Cosmos (1999), Three Rivers Press, devraient être lus par tous les spécialistes de la santé mentale qui croient encore qu’un témoin d’anomalie devrait être traité pour maladie mentale. FABRIKANT, Valery. Originaire de Minsk en Union soviétique, il devient professeur de génie mécanique à l’Université Concordia de MontréaL. Le 24 août 1992, profondément convaincu que ses co lll ègues volent ses idées et ses secrets, il les tue froidement. Il sera incarcéré à perpétuité pour ses meurtres. LANCE, Pierre (2001). Savants maudits, chercheurs exclus, Presses de Valmy, puis Éditions Trédaniel (2003- 2006). CRICHTON, Michael (2004). État d’urgence, France Loisirs. On retrouve cette note à la fin de son ouvrage : « Ceci est une œuvre de fiction. Les personnages, entreprises, institutions et organisations de ce roman sont l’œuvre de l’imagination de l’auteur, ou, s’ils sont réels, sont utilisés de manière fictive sans aucune intention de décrire leur comportement réel. »

KAKU, Dr Michio (1997). Visions, Albin Michel. Notre entretien téléphonique avec le Dr Kaku fut une révélation : il existe encore de véritables chercheurs, de grands chercheurs, dont le nom demeurera gravé dans la pierre et la mémoire. CASAULT, Jean et DUPONT, Hélène (1996). Les Extraterrestres. Quebecor. Les dossiers de témoignages proviennent de nos propres recherches sur le terrain ainsi que de ce lll es de notre équipe d’enquêteurs. Parmi eux, nous tenons à nommer Richard Guilbeault ainsi que deux co lll aborateurs précieux, René Pigeon et le Dr Howard Schacter, émule du Dr John E. Mack. BONNIER, Alain (1997). Énigmes. Émission de l’OCIPE (Organisation de compilation et d’information sur les phénomènes étranges), dirigée par Christian R. Page et diffusée en deux parties, soit les 3 et 10 juilll et sur le câble de la télévision communautaire de Vidéotron, au canal 9, aujourd’hui devenue le canal Vox. WEST, John Anthony (1997). The Mystery of the Sphinx. DVD pour lequel il a remporté un Emmy. Section « Documentaires » de NBC. SCHOCH, Robert. Géologue. On peut consulter le site www.robertschoch.com pour prendre connaissance de l’ensemble de sa bibliographie.

(1)

(2)

(3)

(4)

(5)

(6) SOKAL, Alan D. et BRICMONT, Jean (1997). Impostures intellectuelles, Éditions Odile Jacob. (7)

(8)

(9)

(10)

(11)

(12) LECLERC, Yvon (1991). Premier voyage au cœur de la pierre, édité par la Société scientifique para lll èle inc.

Chapitre 3

285

Page 287: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

DESCARTES, René. Philosophe français né en 1596. Auteur de nombreux ouvrages, dont le plus célèbre est le Discours de la méthode, œuvres de Descartes, F.-G. Levrault, Paris, 1824-1826. CEIPI, Centre d’étude et d’information sur les phénomènes inexpliqués. Organisation fondée par l’auteur. Diffusion des Documents CEIPI de 1995 à 1998. MONTAIGNE, Michel de. Philosophe français né en 1533. Les Essais, adaptation en français moderne par Claude Pinganaud, Éditions Arléa, 2002. KANT, Emmanuel. Philosophe a lll emand né en 1724. Auteur de nombreux ouvrages, dont le plus célèbre est Critique de la raison pure, Chanoine Benoit Pacaud et A. Tremesaygues, traduit avec annotations, a lll emand/français, nouve lll e édition, PUF, 1944. CRAWFORD, Ian. Édition du 5 octobre 1996 du magazine New Scientist. La bibliographie considérable du professeur Crawford est disponible sur www.iancrawford.ca.

Être sceptique et être un sceptique : nuance !

(1) BERGSON, Henri (1889). Essais sur les données immédiates de la conscience. (2)

(3)

(4)

(5)

(6)

(7) HART, Michael H. (1982). Astrophysicien américain. Extraterrestrials, Where Are They?, coéditeur Ben Zuckerman.

Chapitre 4 Les ovnis : une fantaisie de l’esprit ?

(1) KRUPP, Ed. Astronome à l’Observatoire Griffith de Los Angeles. Déclaration faite dans Sky & Telescope, février 1997.

(2) LAURENCE, Dr Jean-Roch. Déclaration faite lors d’une conférence sur les ovnis à Montréal, en 1995, sous les

auspices de l’OCIPE. (3) JUNG, Carl (1954). Flying Saucers : A Modern Myth of Things Seen in the Skies.

(4) APRO. Parmi les importantes organisations de recherche sur les ovnis aux États-Unis à l’époque, on retrouve : NICAP, APRO, Center for UFO Studies et, de nos jours, MUFON et CAUS.

(5) PERSINGER, Dr Michael. Attaché à l’Université Laurentienne de Sudbury en Ontario. Son domaine de recherche

touche la neurologie. Il a publié de nombreux textes se rapportant aux effets secondaires des secousses sismiques sur le cerveau. Le lecteur pourra en découvrir davantage sur Wikipédia.

(6) PINDIVIC, Thierry. Ovni. Vers une anthropologie d’un mythe contemporain, Paris, Éditions Heimdal, 1993. (7) Ovni Place Bonaventure. Voir sur youtube.com le reportage de la série Dossiers Mystères, sous la mention Ovni Place

Bonaventure. Tous les témoins de l’époque s’expriment clairement sur cette observation considérée à ce jour comme une des plus importantes au pays.

Chapitre 5 Il se passe quelque chose

(1) Ces propos ont été accumulés au fil des ans et proviennent de nombreux chercheurs indépendants rencontrés personne lll ement par l’auteur. Ils sont astronomes, physiciens, mathématiciens, ufologues à part entière, enquêteurs spécialisés, etc.

286

Page 288: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

DRAKE, Frank (1992). Is Anyone Out There? The Scientific Search for Extraterrestrial Intelligence. New York : Delacorte Pr. Astronome américain né en 1930. Initiateur du projet SETI. BEAU, Jérôme. Ingénieur en informatique de l’Université de Versailll es. Il est le créateur d’un site informatif sur les ovnis, le rro.org. FULLER, John G. (1969). Aliens in the Skies : The Scientific Rebuttal to the Condon Committee Report, Putnam. Il est le spécialiste incontesté du rapport Condon. STURROCK, Peter A. (2000). The UFO Enigma : A New Review of the Physical Evidence, Aspect Books.

(2) HOERNER, Sebastian von. Astrophysicien a lll emand né en 1919 et décédé en 2003. (3)

(4)

(5)

(6)

287

Page 289: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Britannique attaché à l’Université de Stanford, professeur émérite, il s’est intéressé aux ovnis très tôt dans sa carrière et a dirigé un groupe d’étude en 1998.

Chapitre 6 L’incroyable affaire des enlèvements extraterrestres

(1) RODDENBERRY, Gene. The Myth and the Man Behind Star Trek, Hyperion Books. (2) Souveraineté westphalienne, www.wikipedia.com. (3) BOYLAN, Dr Richard. Close Extraterrestrial Encounters, Wild Flower Press. (4) SCHLIEPER, Thomas. Responsable du site pharmaceutique des entreprises Sandoz : www.generika.ch. (5) STRIEBER, Whitley. Communion. Beech Tree Books. Le lecteur peut également consulter le site Internet de

Whitley Strieber : www.unknowncountry.com. (6) KRISTIANSEN, Connie. Journal of Psychiatry and Law. (7) False Memory Syndrome Foundation, www.fmsfonline.org. (8) LINDEMANN, Debra L. Hypnothérapeute certifiée, [email protected]. (9) CARTER, Chris (17 juilll et 2008). Entrevue de Jesse Rhodes, www.smithsonianmag.com.

(10) L’APRO était une des plus importantes organisations de recherche ufologique de l’époque. Fondée en 1953 par Coral Lorenzen, e lll e opérera jusqu’en 1988.

(11) MELANSON, Terry. www.conspiracyarchive.com. À notre connaissance, aucun ouvrage spécifique et exclusif à l’affaire Villl as Boas n’a été publié. Des dizaines d’auteurs y font a lll usion et une profusion de rapports sont également disponibles sur le Web.

(12) FULLER, John G. (1975). The Interrupted Journey, Berkley Trade Publisher.

(13) FRIEDMAN, Stanton et MARDEN, Kathleen. Captured ! The Betty and Barney Hill UFO Experience. The True Story of the World’s First Documented Alien Abduction, Career Press/New Page Books.

(14) HOPKINS, Budd. Auteur de nombreux ouvrages sur les enlèvements. On peut prendre connaissance de son œuvre sur www.intrudersfoundation.org ou mieux encore par l’intermédiaire du site www.amazon.com.

(15) SPARKS, Jim (2006). The Keepers, Wild Flower Press. (16) FOWLER, Raymond. The Andreasson Affair, The Andreasson Affair, Phase Two, The Watchers, The Watchers

II et The Andreasson Legacy, Wild Flower Press. (16b) Ibid., p. 121. (17) WALTON, Travis (1996). Fire in the Sky, New York, Marlowe & Company. Un bûcheron américain enlevé

pendant plusieurs jours. (18) PALLASCIO, Roseline (1994). Rencontre du 4e type, Éditions et Disques Imagine. Québécoise enlevée au

Mexique. Ses ravisseurs lui montreront des images apocalyptiques d’événements devant survenir entre 1997 et l’an 2000.

(19) STRIEBER, Whitley. Communion, Beech Tree Books. Le lecteur peut également consulter le site Internet de Whitley Strieber : www.unknowncountry.com.

(20) www.karmapolis.be. Exce lll ent site mais malheureusement anonyme.

(21) JACOBS, David. (Ph. D.) Professeur d’histoire à l’Université Temple de Philadelphie et fondateur de l’International Center for Abduction Research. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur ce thème. Voir le site www.ufoabduction.com.

(22) HOPKINS, Budd. Voir son site www.intrudersfoundation.org. (23) LAMMER, Dr Helmut. Milabs : Military Mind Control & Alien Abductions. Il est du Department of

288

Page 290: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Extraterrestrial Physics Space Research Institute, Austrian Academy of Sciences, Graz, Austria. (24) Science Magazine d’avril 1977. (25) SAEBELS, Corina. The Collectors : A Canadian Ufo Experience. (26) Taken. Série actue lll ement disponible en DVD. Le scénario s’inspire nettement des théories mixtes de Budd Hopkins

et John E. Mack : intrusion, hybridation, formation d’un être supérieur. (27) CONSTANTINE, Alex. Virtual Government : CIA Mind Control Operations in America. Journaliste et

enquêteur conspirationniste.

289

Page 291: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

(28) KEITH, Jim (1997). Mind Control, World Control. Encyclopedia of Mind Control, Adventures Unlimited Press. Auteur conspirationniste.

(29) Rapport COMETA. Voir le site www.cnes-geipan.fr. Nous a lll ons largement couvrir COMETA dans notre prochain ouvrage.

(30) STRIEBER, Whitley. The Key, www.unknowncountry.com.

(31) BRYAN C. D. B. (1995). Close Encounters of the Forth Kind : Alien Abduction, UFO’s and the Conference at MIT.

(31b) Ibid., p. 23. (31c) Ibid., p. 51. (31d) Ibid., p. 86. (31e) Ibid., p. 61 et 252. (31f) Ibid., p. 152. (31g) Ibid., p. 274-276. (31h) Ibid., p. 304-336. (32) Science & Vie, no 1018, juilll et 2002. (33) CAMERON,Vicky (1995). Dont Tell Anyone but : UFO Experiences in Canada, General Store Publishing

House.

290

Page 292: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

À propos de l’auteur Jean Casault a étudié le phénomène ovni et d’autres anomalies pendant de nombreuses décennies. En 1966, alors qu’il était étudiant, il mettait sur pied à Québec la SRPM (Société de recherche sur les phénomènes mystérieux) comptant près de cent cinquante membres. En 1969, il lançait le magazine AFFA regroupant les analyses des témoignages recueillis sur place, directement auprès des témoins. Il publiera par la suite trois ouvrages consécutifs : Manifeste pour l’avenir en 1972, à compte d’auteur, La Grande Alliance en 1978, chez Société de belles-lettres Guy Maheux, et Dossier OVNI chez Libre Expression, en 1980.

Après avoir étudié plus à fond les phénomènes parapsychologiques en compagnie du psychanalyste de Québec Paul Labrie, avec qui il développe des méthodes d’hypnose à des fins d’investigation, et du Dr Winifred Barton de l’Institut de métaphysique appliquée, Jean Casault revient à l’étude des ovnis et du phénomène des enlèvements. En 1995, il fonde le CEIPI (Centre d’étude et d’information sur les phénomènes inexpliqués) dans la région d’Ottawa et diffuse, à l’intention de près de trois cents membres, un document mensuel détaillé sur les enquêtes effectuées. Il travaille également en collaboration avec le Dr Howard Schacter d’Ottawa, un psychologue que lui recommande le Dr John E. Mack, avec qui il peaufine sa méthode d’investigation ainsi que ses techniques de mise en transe hypnotique et met à jour un manuel complet de l’enquêteur. Avec son épouse Hélène Dupont, il publie chez Quebecor Les Extraterrestres, un collectif de textes provenant entre autres des enquêteurs formés par le CEIPI. En 1998, il mettra un terme à ses enquêtes sur le terrain tout en poursuivant ses recherches sur un autre plan. Il aura ainsi écrit huit ouvrages, dont deux romans, consacrés à sa vision particulière de la place de l’homme dans l’univers.

Journaliste de carrière, Jean Casault a publié sur le sujet plusieurs articles et chroniques dans les journaux, a diffusé de nombreuses

291

Page 293: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

émissions radiophoniques et a prononcé des dizaines de conférences partout au Québec. À ce jour, il estime avoir effectué sur le terrain plus de cinq cents enquêtes approfondies auprès de témoins. Il a aussi été animateur d’émissions d’affaires publiques à la radio durant presque toute sa carrière, qui s’est amorcée dès 1969. Il est membre de l’UNEQ. Pour en savoir plus long sur l’auteur, visitez le site www.jeancasault.com

Remerciements

SOCIÉTÉ DE RECHERCHE DES PHÉNOMÈNES MYSTÉRIEUX — Une réunion de la SRPM avait lieu lundi dernier, à l’école secondaire Joseph-François-Perrault. Nous voyons ici les membres du conseil. De gauche à droite : Jean Casault, président, Jean-Louis Bouilon, conseiller, et Jean-Guy Lebel, vice-président.

Tant de noms me viennent à l’esprit. Comme l’indique cette photographie du Soleil datant du 8 avril 1967, cette aventure s’est amorcée en décembre 1966. Des centaines de membres de mes organisations, des milliers de lecteurs, combien d’auditeurs de mes émissions et de mes conférences devrais-je remercier ? Je le fais maintenant avec toute ma reconnaissance. Bien sûr, certaines personnes ont été plus directement impliquées depuis cette date jusqu’à ce jour. Plusieurs ne sont sans doute plus de ce monde. J’ai indiqué en italique les noms des personnes officiellement disparues.

Paul et Bernadette Barrette, le Dr Winifred G. Barton, André Bédard, Maurice Bélair, Louis Bélanger, Fernand Belzil, le père Paul Bernier, Ginette Blais, George et Michel Bogus, Jacques Boisvert, Guy Bolduc, Henri Bordeleau, Jean-Louis Bouillon, François Bourbeau, Jean-Claude Bourret, Carole Bowman, Arthur Bray, Mona Brennan, Bernard Brière, Marthe Brosseau, Fleurette

292

Page 294: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Brunet, Lynn Brunet, Pierre Brunet, Henri Bruyère, Pierre Caron, Bernard Casault, Didier Charnay, Robert Charroux, Yvon Dallaire, Julien et Yvonne de Grandbois, Jean-François Decker, Claude Delisle, Michel Deloirs, Jean Derome, Carole Derome, Ginette Deschamps, Claude Desnoyers, Antoine Dubé, Guy Dubé, Bernard Duguay, Sylvie Dumontier, Robert Duquette, Jean Ferguson, Robert Fontaine, Pierrette Fortin, Nina Fulford, Angèle Gagnon, Marie Gamache, Jacques Gaucher, André Gendron, Jean-Claude Girard, Richard Glen, Linda S. Godfrey, Hélène Gourdeau, Benoît et Marie Grégoire, François Grégoire, Jean-Gabriel Greslé, Daniel Groulx, Yves Guay, Richard Guilbeault, André Harvey, Samuel Houngé, Thomas Jean, Claude Joanisse, le Dr Paul M. Labrie, Luc Lacelle, Marcel Lafleur, Jacques Lapointe, Sylvain Larose, Gilles Latour, Micheline Lavoie, Jean-Guy Lebel, Robert Leblond, Jean Leclerc, Rémi Leclerc, Yvon Leclerc, Marie LeDuigou, Sophie Legault, Richard Lepage, René Lévesque (archéologue), Joël Lightbound, le Dr John E. Mack, Claude MacDuff, Raymond Marchand, Denis Marquis, Francis Mazières, Arthur Matthews, Yvon Mercier, Aimé Michel, Jean Miguères, Gaétan Moisan, Claude Nantel, Michel Ouellet, Christian R. Page, Frédéric Rioux, Chris Rutkowski, Roseline Pallascio, Monique Parent, Sylvie Patrice, Hélène Paulin, François Pelletier, Régent Pelletier, Josée Pharand, Rachel Pigeon, René Pigeon, Jacques Poulet, le père Benito Reyna, Guy Rolland, son épouse et son fils, Jacques Roussin, Pierre Roussin, Jean-Pierre Roy, le Dr Howard Schacter, Yvan St-Gelais, son épouse et sa fille Nicole, François St-Laurent, Michael St-Onge, Mariette St-Pierre, le Dr Rod Tennyson, Gilbert Terroir et Ginette Charbonneau, Guy et Liliane Tremblay, Jean-Jacques Velasco, Johanne Warren. Sans parler de tous ceux et celles dont le nom de famille m’échappe – Alonzo, Micheline et Monique, entre autres – et tous ceux et celles qui se sont envolés de ma mémoire mais pour qui j’ai une profonde reconnaissance également. Ils ont été des amis et des amies de la SRPM, du CEIPI, mais également du groupe d’étude d’Urantia, du groupe des ateliers « Changez votre vie » et plusieurs autres, des dizaines, de l’Institut de métaphysique appliquée. À cette

293

Page 295: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

liste s’ajoutent mes enquêteurs, mais surtout les centaines de témoins qui ont accepté de nous faire confiance. Ces derniers ont presque tous requis l’anonymat. Mes remerciements les plus profonds. Un merci tout spécial à Jacques Simard, mon éditeur, pour m’avoir accordé ainsi sa confiance à trois reprises !

Je termine en remerciant également avec ferveur ma compagne Hélène Dupont. C’est elle qui, en 1995, m’a fortement encouragé à reprendre du service et à retourner sur le terrain. Sa rigueur en tant qu’analyste professionnelle, sa très grande capacité de trouver la petite bête et ses tendres encouragements à poursuivre et poursuivre encore sont derrière tous mes ouvrages depuis cette date, et je lui en suis profondément reconnaissant !

Jean Casault

294

Page 296: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Préface

Introduction

Table des matières

CHAPITRE 1 - Voici pourquoi vous n’y croyez pas!

Les cinq grands livres de la vie Le Cahier de survie Le Catalogue des sensations et des émotions Le Traité des interdictions et des obligations L’Encyclopédie des connaissances et du savoir Le Recueil des croyances Ecce ego La plus importante des croyances: Dieu Ce qui est suspect Le refus de croire

CHAPITRE 2 - L’exclusion des hérétiques

Les anomalies. Devant le grand inquisiteur Les hérétiques Les changements climatiques L’affaire Sokal Michio Kaku Un journaliste décide à lui seul de ce qui est vrai! L’hypothèse des ballons Refaire l’histoire pour des sillons? Il a eu tort d’avoir raison

CHAPITRE 3 - Être sceptique et être un sceptique: nuance!

Critique de la pensée rationnelle L’affaire Thurso La cécité volontaire Les éphectiques Nomades sans domicile fixe

CHAPITRE 4 - Les ovnis: une fantaisie de l’esprit?

Entre 5 % et 14 % Le lobe temporal gauche L’hystérie collective

CHAPITRE 5 - Il se passe quelque chose Débat fascinant mais inutile Les gens ont-ils besoin de croire en quelque chose?

295

Page 297: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Une série troublante de commissions Le rapport Condon Le mémo Low Le panel Sturrock Le jury Robertson

CHAPITRE 6 - L’incroyable affaire des enlèvements extraterrestres

Un lac gelé, cela n’existe pas! La souveraineté westphalienne Le phénomène des enlèvements Le canular La paralysie du sommeil Divers types d’épilepsies Les fausses mémoires Autres maladies mentales Une réalité fracturée Tel le phénix Le mythe de X-Files Sur la piste d’un agenda In terra incognita La question génétique Antonio Villas Boas Betty et Barney Hill La carte stellaire Herbert Shirmer L’affaire du pont de Brooklyn Jim Sparks Betty Andreasson Célébrités et récits célèbres Whitley Strieber Interview de Karmapolis Et si la Terre n’était qu’un jardin d’enfants? Profilage inversé Conférence au MIT sur les enlèvements extraterrestres Enlèvements par des extraterrestres ou...? Une organisation composée de races multiples Sont-ils menteurs, manipulateurs? Instinct maternel Ils font désormais partie de ma vie Il y a plus éclaté que cela encore Les extraordinaires expériences de Jean-Luc Un astronaute pour aller voir son ami dans l’étoile Une nuit d’hiver incroyable en 1991

296

Page 298: Casault Jean - Ovnis Enlevements Extraterrestres Univers Paralleles I Certitude Ou Fiction

Traces et souvenirs L’hypnose Heures perdues Signes et symboles Des yeux de fourmi Monsieur, c’est à propos de ma fille Une famille en désarroi Moi, je dis que c’est un rêve, c’est tout! La cabane dans les arbres Sur la voiture Ghislaine Le corridor blanc La carte Ils étaient dans la pièce avec nous

Conclusion Neutralité absolue Références et documentation À propos de l’auteur

297