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13 RES PEIN T

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13R E SP E I NT

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En France, en 2015, le contexte n'est plus celui des années1950, car les �liations entre les générations de peintres n'occupent plus le devant de la scène : elles se trament dans les coulisses, invisibles du grand public depuis une cinquantaine d'années, voire davantage. C'est un fait, en dépit de leur invisibilité, elles existent et elles resurgissent naturellement.

Nous a�rmons que rechercher des �liations entre les peintres est une tâche essentielle pour redonner à Paris la place qui lui revient sur la scène mondiale, place qui n'est certes pas celle d'une brève escale de gens pressés de faire leurs courses et de se montrer sur le marché de l'Art Contemporain ! Transmettre un savoir aux plus jeunes, voilà ce qui nous paraît d'actualité et qu'il est urgent d'entreprendre pour que vive la peinture!

H I S T O I R E D E P E I N T R E S

R E S

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B O N N A F O U S B é a t r i c e

P E R R I E R C h r i s t i a n

L E D I E U F r a n c i n e

D E L M A S F r a n ç o i s e

B E A U G É G u i l l a u m e

J A L A L I b r a h i m

M E L C H I O R I s a b e l l e

J O LY J e a n - R e n é

S A L L A N T I N M a r i e

TA K A H A S H I M i c h i o

B O I S S E A U N a d i n e

L E VA N TA L P h i l i p p e

D I D E S P i e r r e - R é g i s

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Guil laume BEAUGÉQ u e l e s t v o t r e p a r co u r s ?

Né en 1944 dans le Val de Loire, Gui l laume Beaugé f réquente l 'Ecole des Beaux-Ar ts de

Par is de 1966 à 1972, dans les atel iers Roger Pl in , Jean Ber thol le, et Louis Nal lard.

Après un séjour de deux ans à Madr id à la Casa Velasquez, en tant que pensionnaire, et

une bourse de séjour en Grèce, i l construit un atel ier d 'été en Ardèche, près de Pr ivas. . . Ains i , i l

se tourne vers les é léments naturels , bruts et encore intac ts d 'une val lée où coule l 'Auzène,

a�uent de l 'Eyr ieux. . . Durant les mois d 'été, c 'est à t ravers une étude intense et quot idienne, au

dess in et à la peinture, qu' i l cherche à capter l 'essence de ces paysages, à la fo is austères, et

r iches. . . C 'est un travai l sol i ta i re et s i lencieux, au coeur des é léments où se côtoient l 'eau, la

lumière, les arbres et les rochers. . .

De retour dans son atel ier, près de Carcassonne, une autre phase commence. . . Les images,

les sons, les lumières emmagasinés au cours de l 'été resurgissent inconsciemment sur la to i le. . .

assemblant sous la lumière, l 'énergie du torrent , des rochers et des arbres tendus vers le c ie l . . .

La pér iode ac tuel le du travai l par le de l 'éc latement, d 'une explos ion des é léments et des

repères convent ionnels . . . Les repères spat io -temporels volent en éclat . . . I l ne subsiste plus, n i

de haut ni de bas, de sent iment de distance, ou de pesanteur. . .

« Les é léments et la lumière ont atte int leur plus haut état de fus ion, et l 'ensemble de la

to i le v ibre et se concentre dans un tout uni et cohérent » obser ve un ami col lec t ionneur. Dans

la créat ion de ce nouvel espace, d i rec tement issu de l ’Ecole de Par is des années 50 et 60 ,

Gui l laume Beaugé se sent totalement cont inuateur d ’une démarche qui inc lut même la

�gurat ion, tout en refusant l ’aspec t t radit ionnel des choses, rendu fata lement caduc par nos

déplacements ac tuels et notre forme de v ie moderne, en général…

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Avant toute chose, la peinture est un miroir, pour y retrouver. . . S i poss ible. . . Soi -même. . . ! Disons, s ' y découvr i r, et peut- être, par l ' intermédiai re de ce mur, édi�é "hors- de -soi", permettre à l 'autre de construire le s ien. . . Les peintres sont des phi losophes à par t ent ière qu’on dédaigne ac tuel lement, mais l ’h istoire révèle toujours des surpr ises…

U n r e g a r d r é t r o s p e c t i f n e n o u s ca c h e p l u s co m m e n t l a m o n d i a l i s a t i o n e t l a p o l i t i q u e c u l t u r e l l e d e n o t r e p a y s o n t p e u f a v o r i s é l a p e i n t u r e e n Fra n ce e t co m b i e n ce l l e - c i a p l u t ô t é t é d i s c r é d i t é e. D a n s ce co n t e x t e, i l e s t r e m a r q u a b l e d e p o u r s u i v r e l a p e i n t u r e. Po u v e z - v o u s n o u s e n p a r l e r ?

D a n s l a l o n g u e e t u n i v e r s e l l e h i s t o i r e d e l a Pe i n t u r e d e s o r i g i n e s d e l ’ h u m a n i t é j u s q u e n o t r e é p o q u e p r é s e n t e, q u e l s s o n t l e s p e i n t r e s l e s p l u s i m p o r t a n t s p o u r v o u s, ce u x q u i f o n t r e p è r e e t a p p u i ?

A toutes les époques, depuis Lascaux, je pense que les ar t istes sont héroiques, et l 'Ar t moderne, avatar récent n 'est pas en reste. . . Nous sommes, que nous le voul ions ou non, cont inuateurs de l 'ar t moderne. . . A nous de gérer l 'hér i tage et de le t ransformer à notre guise. . . En essayant , s i poss ible. . . d 'être à la hauteur. . . Et c 'est là . . . que le bât blesse! ! ! En tant que repère, chaque ar t iste accompl i est un exemple. . . Et i l y en a beaucoup! ! ! ! Pour moi l ’Ecole de Par is des années 50-60 a amené la peinture sur des chemins audacieux et nouveaux, concernant une nouvel le forme d ’espace, inaugurée par les grands de l ’ar t moderne (LEGER, MATISSE, P ICASSO) et dont nous sommes les cont inuateurs… Ainsi une voie nouvel le s’ouvre et peut- être qu’une nouvel le �gurat ion humanisera une abstrac t ion trop coupée du réel vécu…

Etude de torrent (carnet ) , 2009 22x30cm, aquarel le goouache sur papier.

De retour dans son atel ier, près de Carcassonne, une autre phase commence. . . Les images,

les sons, les lumières emmagasinés au cours de l 'été resurgissent inconsciemment sur la to i le. . .

assemblant sous la lumière, l 'énergie du torrent , des rochers et des arbres tendus vers le c ie l . . .

La pér iode ac tuel le du travai l par le de l 'éc latement, d 'une explos ion des é léments et des

repères convent ionnels . . . Les repères spat io -temporels volent en éclat . . . I l ne subsiste plus, n i

de haut ni de bas, de sent iment de distance, ou de pesanteur. . .

« Les é léments et la lumière ont atte int leur plus haut état de fus ion, et l 'ensemble de la

to i le v ibre et se concentre dans un tout uni et cohérent » obser ve un ami col lec t ionneur. Dans

la créat ion de ce nouvel espace, d i rec tement issu de l ’Ecole de Par is des années 50 et 60 ,

Gui l laume Beaugé se sent totalement cont inuateur d ’une démarche qui inc lut même la

�gurat ion, tout en refusant l ’aspec t t radit ionnel des choses, rendu fata lement caduc par nos

déplacements ac tuels et notre forme de v ie moderne, en général…

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Torrent rouge et ver t , 2011 130x97cm, acr y l ique sur toi le.

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Torrent rouge, 1999 160x130cm, acr y l ique sur toi le.

Torrent ver t émeraude, 2011 80x65cm, acr y l ique sur toi le.

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Nadine BOISSEAUQ u e l e s t v o t r e p a r co u r s ?

Por tra i t , 2012/201360x80cm, technique mix te sur papier.

Par la suite j ’a i par t ic ipé à des sa lons, sa lon contemporaines, sa lon de Mai ( invitée par Edouard Pignon) , sa lon de Montrouge, et j ’a i t ravai l lé avec des galer ies, Aude Oumov (st Germain en Laye) , Hélène de Roquefeui l (Par is ) , Chr ist ine Marquet de Vasselot (Par is ) , Gutharc-Bal l in (Par is ) , Benett Street G al ler y (At lanta) et avec des col lec t ionneurs venant du mi l ieu de la mode : L i Edelkor t , le groupe Boussac. En 2011 j ’a i exposé au musée de Coulommiers. Ains i une grande par t ie de mon travai l se t rouve dans des col lec t ions par t icul ières à New York , Ber l in , Munich, Londres, Shanghai , Genève, M i lan et dans de nombreuses v i l les en France. Tout dernièrement une rencontre, insol i te, avec un col lec t ionneur Phi l ippe Delaunay, a fa i t voyager un de mes tableaux (par t ie de sa col lec t ion ) pendant 3 mois au musée des beaux ar ts de Bernay…

Après l ’abandon rapide d ’un parcours sc ient i�que à l ’univers i té de Juss ieu, je suis entrée à l ’Ecole des beaux-ar ts de Par is en 1973-74 avec pour professeurs Roger Pl in et Jean Ber thol le de 1974 à 1980. Apprendre à voir, apprendre à comprendre, apprendre à a imer, apprendre à être intransigeant avec son travai l et forcément intransigeant avec les autres… pas le produit d ’une caste mais d ’une t radit ion, voi là quel a été pour moi leur enseignement.

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U n r e g a r d r é t r o s p e c t i f n e n o u s ca c h e p l u s co m m e n t l a m o n d i a l i s a t i o n e t l a p o l i t i q u e c u l t u r e l l e d e n o t r e p a y s o n t p e u f a v o r i s é l a p e i n t u r e e n Fra n ce e t co m b i e n ce l l e - c i a p l u t ô t é t é d i s c r é d i t é e. D a n s ce co n t e x t e, i l e s t r e m a r -q u a b l e d e p o u r s u i v r e l a p e i n t u r e. Po u v e z - v o u s n o u s e n p a r l e r ?

D a n s l a l o n g u e e t u n i v e r s e l l e h i s t o i r e d e l a Pe i n t u r e d e s o r i g i n e s d e l ’ h u m a n i t é j u s q u e n o t r e é p o q u e p r é s e n t e, q u e l s s o n t l e s p e i n t r e s l e s p l u s i m p o r t a n t s p o u r v o u s, ce u x q u i f o n t r e p è r e e t a p p u i ?

Por tra i t , 2012/2013 195x114cm, technique mix te sur toi le.

Par la suite j ’a i par t ic ipé à des sa lons, sa lon contemporaines, sa lon de Mai ( invitée par Edouard Pignon) , sa lon de Montrouge, et j ’a i t ravai l lé avec des galer ies, Aude Oumov (st Germain en Laye) , Hélène de Roquefeui l (Par is ) , Chr ist ine Marquet de Vasselot (Par is ) , Gutharc-Bal l in (Par is ) , Benett Street G al ler y (At lanta) et avec des col lec t ionneurs venant du mi l ieu de la mode : L i Edelkor t , le groupe Boussac. En 2011 j ’a i exposé au musée de Coulommiers. Ains i une grande par t ie de mon travai l se t rouve dans des col lec t ions par t icul ières à New York , Ber l in , Munich, Londres, Shanghai , Genève, M i lan et dans de nombreuses v i l les en France. Tout dernièrement une rencontre, insol i te, avec un col lec t ionneur Phi l ippe Delaunay, a fa i t voyager un de mes tableaux (par t ie de sa col lec t ion ) pendant 3 mois au musée des beaux ar ts de Bernay…

Monet , Van Gogh, mes premiers émois en peinture. A 14 ans ces œuvres sont access ibles pour un regard non in i t ié. De nombreuses copies me permirent d ’a iguiser mon œi l sur la lumière, la percept ion de la couleur et la composit ion avant mon entrée aux Beaux Ar ts . Quelques années plus tard, l ’enseignement de Roger Pl in , d i r igea mon regard vers les dess ins de Delacroix , Rembrandt , M i l let , Goya Bonnard, Giacomett i , Cal lot , en�n 3 ans de dess in intense. En�n la peinture me donne ma première grande émotion : p leurer devant un tableau de Picasso à Beaubourg – juste là où je voula is a l ler - le t ravai l ne fa isa i t que de commencer !La deuxième grande émotion fut lors de l ’exposit ion de Wi lhem De Kooning en 1982 à Par is , là encore un moment for t . B ien sûr ces coups de foudre furent déclenchés par mes doutes, mes recherches personnel les autour de la peinture et le fa i t de me sent i r proche d ’une fami l le de peintres. D ’autres peintres furent impor tants, Paolo Uccel lo, Bott icel l i , E l Gréco, Courbet , I ngres, Braque, mais j ’avoue que depuis un cer ta in nombre d ’années je n’a i pas eu de choc émotionnel v is à v is de la peinture contemporaine, comme i ls d isent… D ’autres domaines ar t ist iques, comme la v idéo, la photographie, l ’insta l lat ion (B i l l Viola , Wi l l iam Kentr idge… Annette Messager) appor tent à mon regard un quest ionnement.

Je vous engage à l i re le l ivre de MARIE SALLANTIN : 1983 - 2013 Années noires de la peinture – Pour ma par t la seule réponse est : cont inuer la peinture et croire.

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Por tra i t , 2012/2013 195x135cm, technique mix te sur toi le.

Por tra i t , 2012/2013 195x135cm, technique mix te sur toi le.

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Béatr ice BONNAFOUSQ u e l e s t v o t r e p a r co u r s ?

Pet i te météore, 2012 27x19cm, hui le sur to i le.

Au même moment, j ’a i commencé à voyager. Souvent longtemps. Les por tes de l ’Afr ique du Nord et cel les de la Chine m’étaient entr ’ouver tes par mon histoire fami l ia le. Un peu plus tard, j ’a i ouver t avec Chr ist iane et Ala in Thiol l ier une galer ie a l ternat ive, l a M a i s o n M a n s a r t . Durant quinze ans, ce fut une histoire superbe. J ’y exposais régul ièrement. A la même époque j ’a l la is écouter et recevoir les consei ls de Jean Ber thol le. Je resta is a lors plus d ’un t iers de l ’année dans une maison en Cévennes. Je peignais dehors. La terre éta i t au centre de mon travai l . Lorsqu’en 1995, je n’a i p lus pu v ivre dans ce l ieu, ma peinture est devenue abstra i te, à la fo is comme pr ivée de son sujet et le magni�ant .

I l me semble que je n’a i jamais fa i t que peindre. Dès l ’âge de t re ize ans, j ’a l la is dans les atel iers de Pierre R amel puis de Mac Avoy. Après mon bac l i t téra i re, je suis entrée aux Beaux-Ar ts de Par is où j ’a i la issé la couleur pour le dess in avec Roger Pl in et la sculpture avec Ét ienne Mar t in . C ’est à ce moment- là que j ’a i créé avec un ami et M ichel Br iendt , éditeur, la col lec t ion de cahiers d ’ar t istes, Empreinte.

Aujourd ’hui , la ter re et la fer t i l i té sont toujours auss i impor tantes pour moi . Ma peinture est de plus en plus gestuel le mais e l le peut auss i n 'être que méditat ive. La couleur est devenue la c lé de ma peinture, et avec e l le, la conscience du r ythme des énergies, ce l les de la Terre et la notre. Souvent , le r isque chromatique me précède, mais le geste et la décis ion du dess in n’est jamais lo in . Quand on est guidé par la couleur, on ne sa i t jamais ce qui va se passer. Les a l l iances de couleur ne se révèlent qu’une fois posées. C ’est une aventure.

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U n r e g a r d r é t r o s p e c t i f n e n o u s ca c h e p l u s co m m e n t l a m o n d i a l i s a t i o n e t l a p o l i t i q u e c u l t u r e l l e d e n o t r e p a y s o n t p e u f a v o r i s é l a p e i n t u r e e n Fra n ce e t co m b i e n ce l l e - c i a p l u t ô t é t é d i s c r é d i t é e. D a n s ce co n t e x t e, i l e s t r e m a r q u a b l e d e p o u r s u i v r e l a p e i n t u r e. Po u v e z - v o u s n o u s e n p a r l e r ?

D a n s l a l o n g u e e t u n i v e r s e l l e h i s t o i r e d e l a Pe i n t u r e d e s o r i g i n e s d e l ’ h u m a n i t é j u s q u e n o t r e é p o q u e p r é s e n t e, q u e l s s o n t l e s p e i n t r e s l e s p l u s i m p o r t a n t s p o u r v o u s, ce u x q u i f o n t r e p è r e e t a p p u i ?

Deux, 2014 162x114cm, hui le sur to i le.

Et auss i , l 'or du fond des icônes, c ’est à d i re l ' inaccess ible que l 'on peut imaginer voir, et les pr imit i fs i ta l iens, Sassetta et Fra Angel ico dont je vais souvent voir et revoir le mur rose qui bascule dans la prédel le du Couronnement de la Vierge au Louvre. Récemment le pet i t autopor tra i t de Rembrandt du musée Granet d 'Aix- en-Provence, les t rès grands tableaux de Cy Twombly à Londres entourés de ses sculptures et précédés par cel le de Germaine R ichier et de Fautr ier. . . Et auss i ce Basquiat , avant t rop d 'argent , avec sa grand-mère et ce ver t . . . . Et auss i , des moments de Bi l l Viola qui est b ien proche des pr imit i fs i ta l iens. . . une boucle ?

Je n'a i prat iquement jamais eu de re lat ions avec les organisat ions d 'Etat (FRAC, DRAC…), mais je ne les a i pas so l l ic i tées.

Je crois que j ’a i toujours été plus habitée par des formes t rès pr imit ives de l ’ar t . Et mon att i rance pour les formes abruptes de cer ta ins peintres proches de nous dans le temps, a une grande logique pour moi . Les images qui me v iennent à l ’espr i t… Les mégal i thes des grands causses, les tombes d 'Antequera en Andalousie qui joueront un rôle impor tant pour ma peinture, les mains des grottes de G argas.

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Cur iculum vitae, 2014 195x97cm, hui le sur to i le.

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Flux , 2014 195x97cm, hui le sur to i le.

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Françoise DELMASQ u e l e s t v o t r e p a r co u r s ?

Après des études à ENPC (Ecole Nat ionale de Photographie et de Cinéma) à Par is , j ’a i t ravai l lé dans d i�érents endroits , en par t icul ier dans un studio de mode où j ’a i pu concevoir et peindre quelques décors. En paral lè le, tout en t ravai l lant le mime chez Marcel Marceau, je f réquentais régul ièrement l ’Académie de la Grande Chaumière à Par is . Peu à peu cette ac t iv i té de peintre s’est imposée avec la découver te de nombreux ar t istes. Tout en t ravai l lant la gravure dans l ’ate l ier de Roger Marage, ma peinture, au début plutôt �gurat ive, s ’est tournée assez rapidement vers l ’abstrac t ion grâce à la f réquentat ion ass idue de galer ies par is iennes. Ma première exposit ion à Par is eut l ieu chez Geneviève Thévenot (La G aler ie, rue sa int André des Ar ts ) à qui le peintre M ichel Humair a proposé mon travai l . Après quelques années de diverses exposit ions, dont le sa lon abstra i t des Réal i tés Nouvel les, je suis entrée au Comité de sélec t ion de ce dernier. Diverses exposit ions, oui en par t icul ier t rès souvent avec la sculptr ice L i l iane Heidelberger, à la Maison Mansar t à Par is , au Luxembourg, à Toulouse également. Ensemble nous avons auss i par t ic ipé en 1988 sur France - Culture à l ’émiss ion Peintres et Atel iers de M ichel Chapuis. D ’autres galer ies ont accepté ma peinture : Samagra, ãa G aler ie, G aler ie Jacques Debaigts, G aler ie Odi le Mauve, à Par is , G aler ie Fusion à Toulouse, la G aler ie " Le Sphinx "à Montauban, et la G aler ie Bor zo - ’s -Her togenbosch au Pays-Bas. Quelques sa lons parmi les plus impor tants : Réal i tés Nouvel les donc, Sud 92, I ssy- les-Moul ineaux, Comparaisons, Salon d 'Angers. J ’a i été t rès heureuse d ’avoir exposé au Musée de G ajac à Vi l leneuve/Lot - L'ac t ion Pensive – exposit ion qui regroupait en 2007 de nombreux ar t istes de l ’Ecole de Par is autour de Louis Nal lard, a ins i qu’en 2013 avec le Groupe Abstrac t ion/ abstrac t ions de Toulouse, et , de nombreuses fo is , à la manifestat ion « L’ar t dans le ruisseau » dans l ’Aude. En paral lè le j ’a i réal isé de nombreux t imbres-v ignettes (col lages de l inogravures sur papier de Chine) et également des l ivres- objets à couver ture de bois - d ivers tex tes accompagnés de pet i tes peintures.

Chaque tableau est pour moi une aventure nouvel le avec ses chaos ou ses plages sereines. Celui - c i t rouve peu à peu son chemin. Tout comme mon parcours en tant que peintre. Très jeune je me vois toujours dess iner. Et p lus tard vers quinze ans peindre.

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En ce qui concerne la peinture, le « contex te » est , me semble t- i l quel le que soit l ’époque, toujours di�ci le. Personnel lement je ne me préoccupe guère des tendances ar t ist iques ac tuel les. I l y a eu une rupture de cont inuité ( t rès précisément avec Marcel Duchamp) . Les anciens l iens, la t ransmiss ion par les a inés ont cédé devant l ’ex igence de la nouveauté, de la nécess i té de la provocat ion, de la mode et des spéculat ions de col lec t ionneurs et marchands. Les techniques nouvel les de notre temps ( la technique ayant toujours eu une cer ta ine in�uence) ont o�er t aux ar t istes un nouveau champ de créat ion. L’ar t devrait demeurer un espace de l iber té où chaque ac teur puisse s’expr imer comme i l l ’entend. I l ne convient pas, à mon avis , d ’opposer diverses tendances, qu’e l les soient anciennes ou «contemporaines» . Dans la confec t ion et la contemplat ion d ’un tableau, i l y a là deux regards qui vont se croiser. C ’est cela qu’i l me faut rechercher et t rouver peut- être. « J e n’é t a i s p a s t r è s e n f o r m e q u a n d j ’a i p o u s s é l a p o r t e d e l a c h a p e l l e d e Fi t o u p o u r v o i r l ’e x p o s i t i o n d e Fra n ço i s e D e l m a s. Fa t i g u é p a r l e s co n t ra i n t e s d e l ’â g e, l e s p r é o cc u p a t i o n s q u o t i d i e n n e s, l e s u t o p i e s à a s s u m e r. J e m’ y s u i s a t t a r d é p l u s l o n g t e m p s q u e p r é v u, e t j ’e n s u i s s o r t i a p a i s é, ra s s é r é n é p a r ce s t o i l e s c l a i r e s , t ra n s p a r e n t e s, q u i p r o p o s a i e n t t o u t e s l e s n u a n ce s d e s g r i s , a v e c i c i e t l à , p o u r l e s a n i m e r, u n � l e t d e l u m i è r e o c r e o u j a u n e, u n t ra i t n o i r o u u n j a i l l i s s e m e n t d e r o u g e é c l a t a n t . J ’ y a i a u s s i v u u n e co n n i v e n ce a v e c l e s p e c t a t e u r, u n m e s s a g e q u i s ’a d r e s s e à l u i . »André S imone

Les peintres qui , pour moi , font repères et appui sont : Goya (dont j ’a i , adolescente, recopié maintes encres et gravures) , Turner à la �n de sa v ie, K andinsk y, Rothko, Paul Rebeyrol le, Mar ia Manton, Arpad Szenes.

Sans t i t re, 2010 80x80 cm, hui le sur to i le.

Après des études à ENPC (Ecole Nat ionale de Photographie et de Cinéma) à Par is , j ’a i t ravai l lé dans d i�érents endroits , en par t icul ier dans un studio de mode où j ’a i pu concevoir et peindre quelques décors. En paral lè le, tout en t ravai l lant le mime chez Marcel Marceau, je f réquentais régul ièrement l ’Académie de la Grande Chaumière à Par is . Peu à peu cette ac t iv i té de peintre s’est imposée avec la découver te de nombreux ar t istes. Tout en t ravai l lant la gravure dans l ’ate l ier de Roger Marage, ma peinture, au début plutôt �gurat ive, s ’est tournée assez rapidement vers l ’abstrac t ion grâce à la f réquentat ion ass idue de galer ies par is iennes. Ma première exposit ion à Par is eut l ieu chez Geneviève Thévenot (La G aler ie, rue sa int André des Ar ts ) à qui le peintre M ichel Humair a proposé mon travai l . Après quelques années de diverses exposit ions, dont le sa lon abstra i t des Réal i tés Nouvel les, je suis entrée au Comité de sélec t ion de ce dernier. Diverses exposit ions, oui en par t icul ier t rès souvent avec la sculptr ice L i l iane Heidelberger, à la Maison Mansar t à Par is , au Luxembourg, à Toulouse également. Ensemble nous avons auss i par t ic ipé en 1988 sur France - Culture à l ’émiss ion Peintres et Atel iers de M ichel Chapuis. D ’autres galer ies ont accepté ma peinture : Samagra, ãa G aler ie, G aler ie Jacques Debaigts, G aler ie Odi le Mauve, à Par is , G aler ie Fusion à Toulouse, la G aler ie " Le Sphinx "à Montauban, et la G aler ie Bor zo - ’s -Her togenbosch au Pays-Bas. Quelques sa lons parmi les plus impor tants : Réal i tés Nouvel les donc, Sud 92, I ssy- les-Moul ineaux, Comparaisons, Salon d 'Angers. J ’a i été t rès heureuse d ’avoir exposé au Musée de G ajac à Vi l leneuve/Lot - L'ac t ion Pensive – exposit ion qui regroupait en 2007 de nombreux ar t istes de l ’Ecole de Par is autour de Louis Nal lard, a ins i qu’en 2013 avec le Groupe Abstrac t ion/ abstrac t ions de Toulouse, et , de nombreuses fo is , à la manifestat ion « L’ar t dans le ruisseau » dans l ’Aude. En paral lè le j ’a i réal isé de nombreux t imbres-v ignettes (col lages de l inogravures sur papier de Chine) et également des l ivres- objets à couver ture de bois - d ivers tex tes accompagnés de pet i tes peintures.

U n r e g a r d r é t r o s p e c t i f n e n o u s ca c h e p l u s co m m e n t l a m o n d i a l i s a t i o n e t l a p o l i t i q u e c u l t u r e l l e d e n o t r e p a y s o n t p e u f a v o r i s é l a p e i n t u r e e n Fra n ce e t co m b i e n ce l l e - c i a p l u t ô t é t é d i s c r é d i t é e. D a n s ce co n t e x t e, i l e s t r e m a r q u a b l e d e p o u r s u i v r e l a p e i n t u r e. Po u v e z - v o u s n o u s e n p a r l e r ?

D a n s l a l o n g u e e t u n i v e r s e l l e h i s t o i r e d e l a Pe i n t u r e d e s o r i g i n e s d e l ’ h u m a n i t é j u s q u e n o t r e é p o q u e p r é s e n t e, q u e l s s o n t l e s p e i n t r e s l e s p l u s i m p o r t a n t s p o u r v o u s, ce u x q u i f o n t r e p è r e e t a p p u i ?

Quelques repères bibl iographiques et dans les médias :1988 P. Br isset in Revue L’ŒIL .1993 Doss iers d ’Ar t Contemporain . Édit ions Por te du Sud. 1995 Reproduc t ions d ’œuvres. Col l . “L’Atel ier Vivant “. D. Lacomme. Éd. Bordas. 1999 I l lustrat ion de “Par is , la première fo is“. Bernard Delmas. Éd. C . Bonneton. 2005 Émiss ion " Thé ou Café ". France 2 .

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Sans t i t re, 2014 24x19cm, hui le sur to i le.

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Avenue Junot , 2005 162x97cm, technique mix te.

Sans t i t re, 2005 146x114cm, acr y l ique sur toi le.

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Pierre Régis DIDESQ u e l e s t v o t r e p a r co u r s ?

Né en 1961 à Montpel l ier. Dans le sud de la France, j 'a i grandi au contac t d 'une nature sauvage et préser vée qui fut le � l conduc teur de mon inspirat ion créatr ice. La première étape d 'une quête in i t iat ique bien en marge des écoles d 'ar t régionales qui m'auraient autor isé de « rester au pays » s i por teur ! vers un a i l leurs jonché de bel les et décis ives rencontres. Tant à Aix au coeur de l ' « univers i té de Provence » que par l 'ate l ier du sculpteur Roger Pl in concomitant de celui de Jean Ber thol le ( Beaux ar ts de Par is ) . Mais , dans cette quête l 'épreuve la plus enseignante fut cel le de l 'approche de la mor t , suite à un coma de quarante jours. . . qui , écour ta mon passage par la voie professorale vers cel le de la pein-ture. En e�et , ce fut donc une réunion du passé et du futur dans l ' instant . Revenir peindre dans les caves v i t icoles à la lumière de la Nature de son enfance, devenant a lors enseignante. Cette énergie qui nous anime est notre subsistance . Pour poursuivre de sa lons, en musées, en concours. . . comme celui de l 'Académie Française dont la reconnaissance d 'un pr ix de peinture m'ouvr i t les por tes des premières galer ies d 'ar t par is iennes. Tisser a lors le � l d 'une toi le qui se fa i t puis se défa i t entre galer istes, col lec t ionneurs tant en France qu'à l 'étranger, te l le une vra ie fami l le.

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Oui , car tout s implement par ler d 'e l le, c 'est se tenir avec e l le au coeur de bien des convergences au �l de notre v ie, depuis le tout premier balbut iement qu'est la prat ique du dess in . Déjà , de l 'esquisse nous v ient une composit ion toujours changeante vers la lumière… puis, absorbés que nous sommes par la couleur nous v ient cette pass ion de l 'hui le, des vernis , des pigments. Déjà leur maniement, dans ma prat ique personnel le au �l des années devient symbiose entre le minéral , l 'eau, le végétal et la lumière, pour par t ic iper à l 'é lan v i ta l des é léments de la nature ; les humeurs de ses métamorphoses. Plus lo in encore, l ' in�ux de la peinture autour du paysage, car dans le paysage la copie seule ne réuss i t pas, peut par exemple jouer d 'opposit ions : a l ler de l 'éros ion créée, par l 'assaut des repent i rs incessants sur la to i le de couches success ives a�n de reproduire la pat ine du temps, à l 'a�eurement fur t i f des glac is dans leur t ransparence. Tant de prat iques donc, les contra i res ne s 'opposant pas, pour capter sur la to i le juste cette émotion d ' immensité d 'un seul et unique tra i t de pinceau. Alors, ic i la peinture pour prendre conscience qu'aucun contex te sociéta l , culturel , état ique ne peut nous exclure, nous ex tra i re de notre monde intér ieur et n ier ce que nous sommes, nous en séparant . Et , ce la toujours ic i ne s 'oppose pas ; susci te a lors peut être notre engagement te l des sent inel les sur ce chemin bien « incontemporain» . Et , s i les condit ions ex tér ieures deviennent a lors un dé�, c 'est b ien ic i même, pour demeurer en son centre et en ressor t i r grandi par le groupe : L'unic i té dans l 'unité. Puissent les ja lons interdépendants de ma peinture nommée ains i « abstrac t ion/ narrat ive » témoignent l ibrement !

Les repères, comme une soi f de l iber té à t ravers les grands maîtres nous interpel lent à de nombreux t i t res ; c 'est pourquoi nous les interrogeons s i souvent tout au long de notre prat ique pic turale. Parce que, d iamétralement opposés, par fois i l s nous sont s i précieux jusqu'à nos jours de Dubu�et à B i l l Viola . . . Quelques repères phares comme la tentat ive de Vincent , qui b ien lo in de cult iver et d 'avoir une conscience séparée de l 'Autre, nous par le tant de cet amour incondit ionnel qui le t raversait sans cesse et pour tant dans un contex te de v ie s i éprouvant . Sa v ibrat ion à propos de Monticel l i jusqu'à ses contemporains nous montre que s ' i l cotoyait le monde des marchands d 'ar t de la place Par is ienne, c 'est pour mieux s 'en dissocier, s 'en protéger pour être et rêver existent ie l lement de la créat ion d 'un groupe d 'ar t istes. . . un repère d 'engagement. Malheureusement pour nous, i l en fut tout autrement. Vincent / Vinci comme combinaison pourquoi pas? Car notre interdépendance traverse les âges. Le soi non pas vers « je» mais vers un autre soi ; c 'est l 'humil i té de l 'ar t iste qui est a ins i en jeu. Cette fo i intemporel le qui nous la isse la l iber té de notre unic i té. La créat ion par t du dess in bien souvent , comme chez Vinci . Une r ichesse interdisc ipl inaire entre ar t , spi r i tual i té, sc iences, techniques doit prédominer. Une façon d 'être au monde, un étant de l 'être qui nous inspire et nous guide. Mais comment touver tous ces repères là encore face aux décideurs d 'aujourd'hui , et où sont les maîtres ic i et maintenant?

Safranières, 2011100x80cm, hui le.

U n r e g a r d r é t r o s p e c t i f n e n o u s ca c h e p l u s co m m e n t l a m o n d i a l i s a t i o n e t l a p o l i t i q u e c u l t u r e l l e d e n o t r e p a y s o n t p e u f a v o r i s é l a p e i n t u r e e n Fra n ce e t co m b i e n ce l l e - c i a p l u t ô t é t é d i s c r é d i t é e. D a n s ce co n t e x t e, i l e s t r e m a r q u a b l e d e p o u r s u i v r e l a p e i n t u r e. Po u v e z - v o u s n o u s e n p a r l e r ?

D a n s l a l o n g u e e t u n i v e r s e l l e h i s t o i r e d e l a Pe i n t u r e d e s o r i g i n e s d e l ’ h u m a n i t é j u s q u e n o t r e é p o q u e p r é s e n t e, q u e l s s o n t l e s p e i n t r e s l e s p l u s i m p o r t a n t s p o u r v o u s, ce u x q u i f o n t r e p è r e e t a p p u i ?

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Canavei l les, 2014 100x100cm, hui le.

Saleccia , 2011 100x80cm, hui le .

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Fontani l les, 2012100x80cm, hui le.

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Ibrahim JALALQ u e l e s t v o t r e p a r co u r s ?

Lumière f ranche, couleurs chatoyantes, murs blanchis à la chaux et r ythmés de tapisser ies, te l fut le l ieu où naquit et grandit I brahim Jala l , en décembre 1947, dans un v i l lage du Nord de la Syr ie. Son père t i sserand avait empl i la maison de patchworks, de tapisser ies et de meubles �nement ouvragés dans l ’argi le et le plâtre. Les premières impress ions esthét iques d ’ I brahim Jala l furent donc cel le d ’un ar t authent iquement non-�gurat i f. En 1969, i l entre aux Beaux Ar ts à l ’Univers i té de Damas pour étudier et t ravai l ler le dess in et la peinture d ’après des modèles v ivants. I l obt ient son diplôme avec mention en 1973, et ar r ive à Par is la même année ; notre homme est déjà un ar t iste con�rmé. A Par is , i l intègre l ’Ecole Nat ionale Supér ieure des Beaux Ar ts . I l est naturel lement att i ré par l ’Ecole de Par is , qui regroupait des noms prest igieux de Bazaine, Maness ier, Gustave S ingier ; ce dernier d i r igeant l ’ate l ier où s’inscr i t I brahim Jala l . En suivant ses instruc t ions, i l obt ient son diplôme avec mention, pour des t ravaux complètement abstra i ts . C ’est dans la mouvance «Abstrac t ion lyr ique » de l ’Ecole de Par is que se développera sa peinture, confrontée à la recherche d ’autres peintres aux préoccupat ions plast iques s imi la i res. I brahim Jala l s ’est inspiré d ’une par t de la t radit ion f rançaise dans les domaines du v i t ra i l et de la peinture non �gurat ive, et d ’autre par t des couleurs, de l ’espr i t et des formes d ’ar t de son pays, la Syr ie. Depuis, i l expose ses œuvres dans les exposit ions par is iennes comme le Salon de Mai , ou le Salon des Réal i tés nouvel les, un des hauts l ieux de l ’ar t non �gurat i f. En 1998, i l par t aux Etats Unis , et expose dans les galer ies S inden à New York et Arden à Boston. I l par t ic ipe à la col lec t ion du musée d ’Ar t Graphique de Cuba Matanzas. Le ministère de la culture à Damas, et le musée Bosra en Syr ie font l ’acquis i t ion de plus ieurs œuvres. I l expose à Par is , Damas, Londres, New York , Boston, Pék in , Dubaï , en Al lemagne, en I ta l ie, au Luxembourg, au Danemark , au Japon, et en Nor vège où i l est accuei l l i en rés idence pendant plus ieurs mois. I brahim Jala l v i t et t ravai l le aujourd ’hui en Seine - et-Marne. Dans sa péniche « Atel ier At ys » , entre le c ie l et l ’eau, baignant dans la douceur de la Marne, i l poursuit sa recherche et fa i t mûr i r sa peinture, entre l ’enfance immémoria le et la nouveauté de tous les jours.R a�f R i fa ï

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U n r e g a r d r é t r o s p e c t i f n e n o u s ca c h e p l u s co m m e n t l a m o n d i a l i s a t i o n e t l a p o l i t i q u e c u l t u r e l l e d e n o t r e p a y s o n t p e u f a v o r i s é l a p e i n t u r e e n Fra n ce e t co m b i e n ce l l e - c i a p l u t ô t é t é d i s c r é d i t é e. D a n s ce co n t e x t e, i l e s t r e m a r q u a b l e d e p o u r s u i v r e l a p e i n t u r e. Po u v e z - v o u s n o u s e n p a r l e r ?

D a n s l a l o n g u e e t u n i v e r s e l l e h i s t o i r e d e l a Pe i n t u r e d e s o r i g i n e s d e l ’ h u m a n i t é j u s q u e n o t r e é p o q u e p r é s e n t e, q u e l s s o n t l e s p e i n t r e s l e s p l u s i m p o r t a n t s p o u r v o u s, ce u x q u i f o n t r e p è r e e t a p p u i ?

La v ie est bel le, 2014175x165cm, hui le sur to i le.

Hommage à Stravinsk y, 2014 116x89cm, hui le sur to i le.

Lumière f ranche, couleurs chatoyantes, murs blanchis à la chaux et r ythmés de tapisser ies, te l fut le l ieu où naquit et grandit I brahim Jala l , en décembre 1947, dans un v i l lage du Nord de la Syr ie. Son père t i sserand avait empl i la maison de patchworks, de tapisser ies et de meubles �nement ouvragés dans l ’argi le et le plâtre. Les premières impress ions esthét iques d ’ I brahim Jala l furent donc cel le d ’un ar t authent iquement non-�gurat i f. En 1969, i l entre aux Beaux Ar ts à l ’Univers i té de Damas pour étudier et t ravai l ler le dess in et la peinture d ’après des modèles v ivants. I l obt ient son diplôme avec mention en 1973, et ar r ive à Par is la même année ; notre homme est déjà un ar t iste con�rmé. A Par is , i l intègre l ’Ecole Nat ionale Supér ieure des Beaux Ar ts . I l est naturel lement att i ré par l ’Ecole de Par is , qui regroupait des noms prest igieux de Bazaine, Maness ier, Gustave S ingier ; ce dernier d i r igeant l ’ate l ier où s’inscr i t I brahim Jala l . En suivant ses instruc t ions, i l obt ient son diplôme avec mention, pour des t ravaux complètement abstra i ts . C ’est dans la mouvance «Abstrac t ion lyr ique » de l ’Ecole de Par is que se développera sa peinture, confrontée à la recherche d ’autres peintres aux préoccupat ions plast iques s imi la i res. I brahim Jala l s ’est inspiré d ’une par t de la t radit ion f rançaise dans les domaines du v i t ra i l et de la peinture non �gurat ive, et d ’autre par t des couleurs, de l ’espr i t et des formes d ’ar t de son pays, la Syr ie.

Je ne connais pas la pol i t ique du ministère de la Culture dans les ar ts p last iques mais je sa is que tous les centres d 'ar t ont la même pol i t ique en France. Par exemple La ferme du Buisson de Nois ie l , un des quatre centres d 'ar t en Se ine - et-Marne, près de là où j 'habite depuis 1983. Depuis sa créat ion, La ferme du Buisson expose des ar t istes conceptuels et minimal istes et tous les genres sauf la peinture, comme s i la peinture éta i t considérée comme une chose in intéressante et qui ne sera i t p lus à la mode. Cela , je l 'a i obser vé depuis 1987, autrement dit 17 ans d 'exclus ion de la peinture !

En 1972 à la b ibl iothèque de l ’école des Beaux-Ar ts de Damas, j ’a i découver t le peintre Paul K lee et j ’a i été t rès att i ré par ses peintures et ses dess ins, comme s i j ’entendais la musique dans sa peinture. Puis , j ’a i rencontré les tableaux de B iss ière et de Maness ier lors d 'une exposit ion au musée de Damas. La peinture en vra i ! P lus tard, Mat isse, ses dess ins et ses peintures, mais dans des l ivres. En 1973 , quand je suis ar r ivé à Par is , ce fut Bonnard, et puis les ar t istes amér icains comme Sam Francis et év idemment les ar t istes de l ’École de Par is . . . Gustave S ingier a été mon professeur : ami de Jean Bazaine - i l a par t ic ipé à V i n g t j e u n e s p e i n t r e s d e t ra d i t i o n f ra n ça i s e avec Jean Ber thol le - et a été un des fondateurs du Salon de Mai . Un jour S ingier m’a dit " tu as en Syr ie un vér i table t résor ar t ist ique, essaie d ’étudier une par t ie qui t ' intéresse et tu vas voir où tu vas ar r iver ". . . je l 'a i écouté et j ’a i commencé à m’intéresser à ma culture d ’or igine. Pet i t à pet i t j ’a i t rouvé mes propres a lphabets nourr is de ma culture et je les a i conjugués à toutes mes in�uences.

Depuis, i l expose ses œuvres dans les exposit ions par is iennes comme le Salon de Mai , ou le Salon des Réal i tés nouvel les, un des hauts l ieux de l ’ar t non �gurat i f. En 1998, i l par t aux Etats Unis , et expose dans les galer ies S inden à New York et Arden à Boston. I l par t ic ipe à la col lec t ion du musée d ’Ar t Graphique de Cuba Matanzas. Le ministère de la culture à Damas, et le musée Bosra en Syr ie font l ’acquis i t ion de plus ieurs œuvres.

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Joie de v ivre, 2014 170x165cm, hui le sur to i le.

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Voyage à Char tres, 2014 116x89cm, hui le sur to i le.

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Jean René JOLYQ u e l e s t v o t r e p a r co u r s ?

J ’a i f réquenté a lors les cours du soir de la Vi l le de Par is , puis l ’Académie Populai re d ’Ar ts Plast iques de Lucien Lautrec et en�n L’Ecole Nat ionale Supér ieure des Beaux Ar ts de Par is , tout par t icul ièrement l ’ate l ier de Jean Ber thol le, jusqu’en 1980. Ber thol le m’a inculqué en quelques années les pr incipaux rudiments de la peinture assor t is d ’une ex igence sans parei l . J ’a i béné�cié ensuite d ’un séjour de deux ans à la Ci té I nternat ionale des Ar ts , de1981à 83 où je par t ic ipais à d iverses exposit ions personnel les et col lec t ives. Ouver te à un publ ic plus é largi , ma première exposit ion personnel le se déroule à la galer ie di te L a G a l e r i e qui éta i t gérée à l ’époque par Geneviève Thévenot , un label de profess ionnal isme à l ’usage des jeunes ar t istes. A la suite de quoi , j ’a i exposé v ingt ans au Salon Réal i tés Nouvel les. A par t i r de 1985, j ’a i f réquemment exposé à l a M a i s o n M a n s a r t rue Payenne dans le 4è arondissement de Par is , exposit ions personnel les et exposit ions de groupe. En 1987, je fus recruté par la G a l e r i e N a n e S t e r n où j ’eus droit à une exposit ion personnel le. Mais ma col laborat ion avec cette galer ie de grand renom fut de cour te durée. Nane Stern devant décéder avant d ’avoir pu me consacrer une deuxième exposit ion. J ’a i donc cont inué à présenter mes œuvres à la Maison Mansar t jusqu’en 2000 où e l le devait fermer ses por tes.En 2002, j ’a i fa i t une exposit ion impor tante à la Cité des Ar ts . Puis , je n’a i p lus exposé jusqu’en 2011. Entre -temps j ’a i sé journé plus ieurs années sur l ’ I le d ’Ouessant au large du Fin istère.

Je suis né en 1952 et me suis adonné à la peinture dès 1965 soit à l ’âge de 13 ans. Mes parents m’avaient emmené au musée Fernand Léger de Biot , ce qui m’avait enchanté. Au retour j ’avais exécuté une copie au crayon de couleur d ’après une car te postale reproduisant « E léments mécaniques sur fond rouge.» J ’a i également entrepr is de peindre à l ’hui le dès cette époque. Persuadé de la nécess i té d ’acquér i r des bases sol ides, je m’étais inscr i t à l ’âge de 14 ans à l ’ate l ier de Madeleine Scal i où j ’exécutais p lus ieurs dess ins au fusain d ’après des moulages d ’Ant ique. Dans le même temps, je t ravai l la is à l ’hui le sur to i le ou sur car ton. Je v is i ta is de façon systématique le Musée d ’ar t moderne, le Louvre, l ’ancien Musée des impress ionnistes où je découvrais Cézanne, Monet , Manet , S is ley, Pissaro. J ’a i voulu être peintre dès cette époque mais en 1970, c ’est en phi losophie que je m’inscr is à la faculté de Nanterre, avant de me tourner dé�nit ivement vers la peinture quelques années après.

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Nous sommes dans une culture de la dér is ion. R ien ne semble pouvoir s ’opposer au t r iomphe d ’un ar t du gadget , du concept inut i le et purement récréat i f. Je dois avouer que j ’a i à l ’heure ac tuel le du mal à croire qu’i l soi t poss ible de remédier à cet état de fa i t . I l me semble totalement év ident que l ’ar t vér i table est de l ’ordre de l ’absolu. Or aujourd ’hui , l ’idéologie qui prévaut est que tout est re lat i f et que pêle -mêle tout se vaut , que tout est équivalent à tout , qu’un s imple gadget mér i te bien autant notre attent ion et notre intérêt qu’un chef d ’œuvre.Mais la polémique est lassante. I l y a eu dans le XX° s ièc le nombre d ’œuvres majeures.

U n r e g a r d r é t r o s p e c t i f n e n o u s ca c h e p l u s co m m e n t l a m o n d i a l i s a t i o n e t l a p o l i t i q u e c u l t u r e l l e d e n o t r e p a y s o n t p e u f a v o r i s é l a p e i n t u r e e n Fra n ce e t co m b i e n ce l l e - c i a p l u t ô t é t é d i s c r é d i t é e. D a n s ce co n t e x t e, i l e s t r e m a r q u a b l e d e p o u r s u i v r e l a p e i n t u r e. Po u v e z - v o u s n o u s e n p a r l e r ?

D a n s l a l o n g u e e t u n i v e r s e l l e h i s t o i r e d e l a Pe i n t u r e d e s o r i g i n e s d e l ’ h u m a n i t é j u s q u e n o t r e é p o q u e p r é s e n t e, q u e l s s o n t l e s p e i n t r e s l e s p l u s i m p o r t a n t s p o u r v o u s, ce u x q u i f o n t r e p è r e e t a p p u i ?

Pour moi , Cézanne est incontournable. Picasso est unique.Mais s i je devais c i ter ceux à qui j ’a i emprunté quelque chose ce ne sera i t pas nécessairement vers les grands maîtres que je me retournerais .

Haut en couleur, 2014 65x50cm, acr y l ique sur papier.

J ’a i f réquenté a lors les cours du soir de la Vi l le de Par is , puis l ’Académie Populai re d ’Ar ts Plast iques de Lucien Lautrec et en�n L’Ecole Nat ionale Supér ieure des Beaux Ar ts de Par is , tout par t icul ièrement l ’ate l ier de Jean Ber thol le, jusqu’en 1980. Ber thol le m’a inculqué en quelques années les pr incipaux rudiments de la peinture assor t is d ’une ex igence sans parei l . J ’a i béné�cié ensuite d ’un séjour de deux ans à la Ci té I nternat ionale des Ar ts , de1981à 83 où je par t ic ipais à d iverses exposit ions personnel les et col lec t ives. Ouver te à un publ ic plus é largi , ma première exposit ion personnel le se déroule à la galer ie di te L a G a l e r i e qui éta i t gérée à l ’époque par Geneviève Thévenot , un label de profess ionnal isme à l ’usage des jeunes ar t istes. A la suite de quoi , j ’a i exposé v ingt ans au Salon Réal i tés Nouvel les. A par t i r de 1985, j ’a i f réquemment exposé à l a M a i s o n M a n s a r t rue Payenne dans le 4è arondissement de Par is , exposit ions personnel les et exposit ions de groupe. En 1987, je fus recruté par la G a l e r i e N a n e S t e r n où j ’eus droit à une exposit ion personnel le. Mais ma col laborat ion avec cette galer ie de grand renom fut de cour te durée. Nane Stern devant décéder avant d ’avoir pu me consacrer une deuxième exposit ion. J ’a i donc cont inué à présenter mes œuvres à la Maison Mansar t jusqu’en 2000 où e l le devait fermer ses por tes.En 2002, j ’a i fa i t une exposit ion impor tante à la Cité des Ar ts . Puis , je n’a i p lus exposé jusqu’en 2011. Entre -temps j ’a i sé journé plus ieurs années sur l ’ I le d ’Ouessant au large du Fin istère.

Je suis né en 1952 et me suis adonné à la peinture dès 1965 soit à l ’âge de 13 ans. Mes parents m’avaient emmené au musée Fernand Léger de Biot , ce qui m’avait enchanté. Au retour j ’avais exécuté une copie au crayon de couleur d ’après une car te postale reproduisant « E léments mécaniques sur fond rouge.» J ’a i également entrepr is de peindre à l ’hui le dès cette époque. Persuadé de la nécess i té d ’acquér i r des bases sol ides, je m’étais inscr i t à l ’âge de 14 ans à l ’ate l ier de Madeleine Scal i où j ’exécutais p lus ieurs dess ins au fusain d ’après des moulages d ’Ant ique. Dans le même temps, je t ravai l la is à l ’hui le sur to i le ou sur car ton. Je v is i ta is de façon systématique le Musée d ’ar t moderne, le Louvre, l ’ancien Musée des impress ionnistes où je découvrais Cézanne, Monet , Manet , S is ley, Pissaro. J ’a i voulu être peintre dès cette époque mais en 1970, c ’est en phi losophie que je m’inscr is à la faculté de Nanterre, avant de me tourner dé�nit ivement vers la peinture quelques années après.

Ac tuel lement je me dé�nis comme un peintre qui se dé�e des courants, des contre courants, et de tout ét iquetage. Au demeurant aujourd ’hui , la « non-peinture et le « non-ar t » t iennent le haut du pavé. Que peut- on opposer à cet état de fa i t ? Des paroles et des œuvres authent iques encore et toujours comme le pensent nombre d ’entre nous. Sans doute. Mais seront- el les v is ibles ?Un ar t faussement et pour a ins i d i re grotesquement dé�ni comme avant- gardiste et contemporain est inst i tut ionnal isé et por té aux nues.

Je di ra is p lutôt Viera da S i lva , Fautr ier, N icolas de Staël et Paul K lee… Car je pense qu’i l s m’ont marqué dans mon parcours sans que j ’a ie jamais cherché à les imiter au demeurant .

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La cr ise, 201265x50cm, acr y l ique et col lages sur papier.

Echel le, 2014 65x50cm, acr y l ique sur papier.

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En v i l le, 2012 65x50cm, acr y l ique et col lages sur papier.

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Francine LEDIEU

Je suis née en 1931 à Par is dans une fami l le où tout le monde a ime et prat ique la peinture, et je suis � l le d ’architec te. A dix-sept ans mon premier choc ar t ist ique fut la découver te de Van Gogh lors d ’une rétrospec t ive de son œuvre au musée du jeu de Paume en 1947. A dix-neuf ans je suis é lève dans l ’ate l ier d ’ AR T SACRÉ fondé par Maur ice Denis. Mes professeurs sont le maître -verr ier Jacques Le Cheval l ier pour le v i t ra i l et le peintre Maur ice Rocher (devenu express ionniste par la suite) pour la f resque et la peinture. L’AR T MURAL est une découver te qui s ’impr ime profondément en moi et qui cont inuera à or ienter mon travai l toute ma v ie.

Q u e l e s t v o t r e p a r co u r s ?

Grâce à mon père qui a bât i une égl ise à Pontoise, je fa is les v i t raux. C ’est de la dal le de verre. Le maître -verr ier Bernard Al la in en assurera la réal isat ion. A la même époque je fa is une mosaïque pour un groupe scola i re à Pontoise et Bernard Al la in en assurera auss i la réal isat ion. Pendant mes années pontois iennes, je fa is par t ie des peintres de l ’Ecole de Pontoise et je par t ic ipe aux exposit ions du groupe à Pontoise et en Al lemagne. Ayant quitté Pontoise, mon mar i , mes enfants et moi , demeurons à Par is . Je prends un travai l pour compléter nos revenus. Je peins seule sans montrer ce que je fa is . A c inquante ans, je rencontre le peintre Jean Ber thol le qui habite un immeuble vois in du nôtre. I l a pr is sa retra i te de professeur à l ’Ecole des Beaux Ar ts et a ouver t un atel ier de quar t ier rue Saint Roch. Je deviens une de ses é lèves, et commence à montrer mon travai l (Maison Mansar t , pet i te galer ie, Capita le G aler ie, Œi l du 8 et Réal i tés Nouvel les quatre années consécut ives) Deux ar t ic les de Lydia Harambourg dans la gazette de Drouot me font pla is i r. Nous savons tous combien i l est d i�ci le d ’être accepté dans une galer ie ( f r i los i té, peur du manque à gagner etc…)

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Ce sont des peintres comme B iss ière, Ber thol le…. Toute l ’Ecole de Par is que j ’admire tant . . .

U n r e g a r d r é t r o s p e c t i f n e n o u s ca c h e p l u s co m m e n t l a m o n d i a l i s a t i o n e t l a p o l i t i q u e c u l t u r e l l e d e n o t r e p a y s o n t p e u f a v o r i s é l a p e i n t u r e e n Fra n ce e t co m b i e n ce l l e - c i a p l u t ô t é t é d i s c r é d i t é e. D a n s ce co n t e x t e, i l e s t r e m a r q u a b l e d e p o u r s u i v r e l a p e i n t u r e. Po u v e z - v o u s n o u s e n p a r l e r ?

D a n s l a l o n g u e e t u n i v e r s e l l e h i s t o i r e d e l a Pe i n t u r e d e s o r i g i n e s d e l ’ h u m a n i t é j u s q u e n o t r e é p o q u e p r é s e n t e, q u e l s s o n t l e s p e i n t r e s l e s p l u s i m p o r t a n t s p o u r v o u s, ce u x q u i f o n t r e p è r e e t a p p u i ?

Les œuvres de tous les pays du monde ont envahi le marché, atte ignant des pr ix faramineux. Les contrefaçons font recette, et re lèguent à l ’ar r ière -plan la peinture f rançaise. Les valeurs sont faussées.

Sans t i t re, 2013 100x81cm, hui le sur to i le.

Sans t i t re, 2006 130x97cm, hui le sur to i le.

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Sans t i t re, 2013 130x97cm, hui le sur to i le.

Sans t i t re, 2014 130x97cm, hui le sur to i le.

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Phi l ippe LEVANTALQ u e l e s t v o t r e p a r co u r s ?

Poppi , Toscane 200125,5x35,5cm, aquarel le.

Épr is depuis toujours de nature, Phi l ippe Levantal au �l des années monte lentement d ’un langage �gurat i f à un langage abstra i t fondé face au moti f sur une recherche ex igeante des re lat ions de l ’espace et de la lumière. Ses thèmes de prédi lec t ion en I le de France à Thomer y, en Bourgogne à Flavigny mais auss i en Provence, en Bretagne et en I ta l ie le conduisent par tout où i l t ravai l le (hui le, aquarel le, eaux-for te, dess in…) à exalter par une analyse serrée du moti f l ’organisat ion v is ible des choses, et à d i re son émotion. Au �l de ses exposit ions i l a notamment été soutenu et préfacé par Jean Giono, Dunoyer de Segonzac, Jean Dalevèze, Jean-Mar ie Dunoyer, René Huyghe, Denis Picard, M ichel Marmin, Laure Meyer, Lydia Harambourg et Jean Cassou, ancien conser vateur en chef du musée nat ional d ’Ar t Moderne qui préfaça en 1975 son impor tant a lbum «Adieu aux Hal les» .

Né le 15 ju i l let 1934 à Boulogne -sur-Seine5, rue Coq-Héron, 75001 Par is - 01 42 33 09 72Études : Lycées Henr i IV, Louis Le Grand, SorbonneLicencié ès Lettres c lass iques et d ’Ar t et d ’Archéologie1951 Lauréat de la Fondat ion des Bourses Zel l id ja (sujet : Ar t roman bourguignon)1961 Lauréat de la Fondat ion de la Vocat ion1967 Pr ix Fél ix Fénéon1970-1991 Cheval ier, puis o�cier des Ar ts et Lettres 1997 Cheval ier de la Légion d ’Honneur

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Le jeune M inistère de la Culture, au temps d ’André Malraux, Edmond M ichelet , Jacques Duhamel, fut un ministère humaniste, et Georges Braque — entrant au Louvre — un symbole.

La volonté de Georges Pompidou de se perpétuer à Beaubourg, en une inst i tut ion éternisant à la fo is son nom et une pol i t ique culturel le personnal isée et d ’ « avant- garde » – Marcel Duchamp en étant la source première – a progress ivement enfermé l ’ar t dans des modes internat ionales sous-tendues par la dominat ion de l ’argent : la Fiac… et mis �n, par la destruc t ion des Hal les de Baltard – que tout recommandait de restaurer et de réa�ec ter – au moment d ’espoir où le cœur de Par is pouvait accuei l l i r, en place du grand marché transféré à Rungis, l ’ensemble des inst i tut ions culturel les dont Par is avait besoin . Dans sa magni�que préface à mon « Adieu aux Hal les » , Jean Cassou qui fut le créateur du musée nat ional d ’Ar t Moderne (que l ’on a détruit au pro�t de Beaubourg) a di t avec force son indignat ion devant ce « meur tre d ’une âme » .

Mais une autre chance, moins connue, fut en même temps manquée : ce l le de donner corps – a lors qu’André Malraux, en 1962, p la idait , devant le par lement, en faveur d ’un régime de Sécur i té Socia le pour les ar t istes – au projet , con�squé et t ravest i par quelques fonc t ionnaires ser v i les et ambit ieux : qui eût consisté à associer les ar t istes à la créat ion d ’un centre de documentat ion et de mise en re lat ion des ar t istes v ivants avec un publ ic qui eût appr is à découvr i r l ’ar t v ivant autrement qu’après la d ispar i t ion de ceux qui lu i consacrent sol i ta i rement leur v ie et deviennent , pour quelques-uns d ’entre eux, va leurs de spéculat ion après leur mor t .

En de te l les condit ions, poursuivre une œuvre de peintre est une gageure s i l ’on ne voit pas au- delà des apparences ; et la const i tut ion d ’un groupe d ’ar t istes devient une utopie s i e l le n’est pas fondée sur l ’analyse lucide d ’une s i tuat ion qui t ient à la médiat isat ion intensive donnée à des formes d ’ar t d i tes « contemporaines » i ssues des seuls fabr icat ions et produits humains, et excluant toute référence au monde v is ible reçu par l ’homme.

Ains i , persévérer dans cette volonté de peinture est en e�et « remarquable » , mais ne repose que sur l ’int ime convic t ion de chacun, c ’est-à- dire sur la seule force indiv iduel le de son besoin de s’expr imer, à défaut de quelque accuei l que ce soit de la par t de la société où nous v ivons. . .

Tant i l est malheureusement vra i que plus i l y a de média moins i l y a de communicat ion et que l ’immensité des progrès techniques se préoccupe for t peu de concevoir ou de maintenir en ar t un humanisme et l ’express ion de la beauté du monde.

J ’a ime les peintres — et la peinture — qui résultent de la peinture e l le -même et ne racontent pas une histoire. Altamira , Lascaux, la grotte Chauvet , l ’ar t archaïque grec, Giotto, Piero de la Francesca, Masaccio, l ’ar t Byzant in , les f resques de Saint-Savin , la Pietà d ’Avignon, Jean Fouquet… J ’a ime en des époques plus proches de la nôtre tout ce qui s ’inscr i t dans une permanence des formes, une poésie du s i lence, une quête de l ’absolu : natures mor tes de Baugin, de Zurbaran, puis sur tout de Chardin avant que de par venir à Cézanne, Braque, N icolas de Staël , K lee, B iss ière, Morandi , Arpad Szenès… Mais je suis également t rès attaché aux luministes : Corot en I ta l ie, Bonington, Jongk ind, Boudin, S is ley, puis aux nabis : Vui l lard, Bonnard; aux fauves : Derain , Marquet , Braque, Juan Gr is , Mat isse ; aux div is ionnistes : Cross, Seurat et par fois Pissaro ; aux express ionnistes : Sout ine. Ne pas c i ter les noms considérables de Rembrandt , Goya, Manet , s igni�e s implement que je les admire sans que r ien dans mes recherches ne procède de leur immense créat ion.

En dé�nit ive j ’a ime les œuvres qui font bloc et t iennent par les seules ver tus de la peinture, et cela s’expr ime au- delà des mots par le seul regard.

U n r e g a r d r é t r o s p e c t i f n e n o u s ca c h e p l u s co m m e n t l a m o n d i a l i s a t i o n e t l a p o l i t i q u e c u l t u r e l l e d e n o t r e p a y s o n t p e u f a v o r i s é l a p e i n t u r e e n Fra n ce e t co m b i e n ce l l e - c i a p l u t ô t é t é d i s c r é d i t é e. D a n s ce co n t e x t e, i l e s t r e m a r q u a b l e d e p o u r s u i v r e l a p e i n t u r e. Po u v e z - v o u s n o u s e n p a r l e r ?

D a n s l a l o n g u e e t u n i v e r s e l l e h i s t o i r e d e l a Pe i n t u r e d e s o r i g i n e s d e l ’ h u m a n i t é j u s q u e n o t r e é p o q u e p r é s e n t e, q u e l s s o n t l e s p e i n t r e s l e s p l u s i m p o r t a n t s p o u r v o u s, ce u x q u i f o n t r e p è r e e t a p p u i ?

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La cuis ine à Thomer y, 1996 45,5x55cm, hui le sur car ton.

La Seine à Thomer y, 2002 21x30cm, hui le sur car ton.

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La boutei l le de l in , 200419x24cm, hui le sur car ton.

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Isabel le MELCHIORQ u e l e s t v o t r e p a r co u r s ?

Orphée, 2000 130x162cm, hui le.

Grande rêveuse, et déterminée à le rester, j ’eus la cer t i tude, dès l ’âge de douze ans de vouloir consacrer ma v ie à la peinture, ce qui s igni�ait du travai l et de l ’ obst inat ion a ins i qu’ une v ie ascét ique. Née à Par is en 1950, t rès tôt j ’entrepr is mes études ar t ist iques aux Ar ts Appl iqués puis aux Beaux Ar ts de Par is avec de t rès bons professeurs comme Marcel Gi l i qui m’a t ransmis, en dess in , les not ions de volume, de valeur et d ’espace, C laude Augereau en peinture qui nous dir igeait dans la couleur, la composit ion et la bel le mat ière, et César. J ’obt ins le pr ix de dess in David Wei l l de l ’Académie des Beaux Ar ts et le pr ix de l ’académie de France à Rome en 1980.

J ’eus donc la chance de passer deux ans à la v i l la Médic is de 1980 à 1981 dans ce l ieu magni�que et magique ; j ’avais a lors 30 ans. A Rome, j ’a i poursuiv i ma créat ion par t ro is f ronts d i�érents : la peinture et le dess in , en m’inspirant des grands pins du Pincio, la sculpture en fa isant poser un modèle. C ’éta i t une nécess i té pour moi , probablement à cause d ’une sor te d ’exigence de per fec t ion. Depuis 1986 la galer ie amér icaine Timothy Tew m’a soutenue et accompagnée en organisant des exposit ions et en montrant mon évolut ion . Je t ravai l le à Par is a ins i que dans le G ât inais ou la lumière y est crue et éc latante.

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C ’est l ’étrange avancée de l ’avant- garde, peut- être ar t i�c ie l lement mise en scène par quelques intel lec tuels qui nous a mis dans cette s i tuat ion de dénigrement de la peinture ; de plus les idéaux égal i ta i res nous mènent à l ’indiv idual isme, à l ’égoïsme, à l ’indi�érence et à la sol i tude , mais cela n’empêche pas l ’ar t iste de cont inuer à essayer d ’enchanter le monde et à donner à voir le deuxième degré de la v is ion.

Les peintres qui me fasc inent sont Cé-zanne et Giacomett i , j ’a ime leur obst inat ion, leur r igueur et leur s incér i té.J ’a i la cer t i tude que le temps n’ordonne r ien, ce qui permet de rester l ibre et de prendre par t i pour la contemplat ion. Tempo, 2013

130x97cm, hui le sur to i le.

U n r e g a r d r é t r o s p e c t i f n e n o u s ca c h e p l u s co m m e n t l a m o n d i a l i s a t i o n e t l a p o l i t i q u e c u l t u r e l l e d e n o t r e p a y s o n t p e u f a v o r i s é l a p e i n t u r e e n Fra n ce e t co m b i e n ce l l e - c i a p l u t ô t é t é d i s c r é d i t é e. D a n s ce co n t e x t e, i l e s t r e m a r q u a b l e d e p o u r s u i v r e l a p e i n t u r e. Po u v e z - v o u s n o u s e n p a r l e r ?

D a n s l a l o n g u e e t u n i v e r s e l l e h i s t o i r e d e l a Pe i n t u r e d e s o r i g i n e s d e l ’ h u m a n i t é j u s q u e n o t r e é p o q u e p r é s e n t e, q u e l s s o n t l e s p e i n t r e s l e s p l u s i m p o r t a n t s p o u r v o u s, ce u x q u i f o n t r e p è r e e t a p p u i ?

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Hérode, 1998138x97cm, hui le sur to i le.

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Le passeur, 2013 130x97cm, hui le sur to i le.

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Christ ian PERRIERQ u e l e s t v o t r e p a r co u r s ?

J 'a i recommencé à peindre intensément à par t i r de 2008 et j 'expose dans divers l ieux et galer ies qui s ' intéressent encore à la peinture.Pour par ler de ce qui peut carac tér iser ma peinture, je préfère donner la parole à quelques-uns qui l ’ont regardée  : « C e s o n t d e s f o r m e s t o u t d ' a b o r d q u e l ' o n c r o i t r e co n n a î t r e m a i s q u i , l o r s q u e l e r e g a r d s ' a r r ê t e, s ' é c h a p p e n t , s e t ra n s f o r m e n t , l a i s s e n t p l a ce à l ' i n ce r t a i n .D e s v i b ra t i o n s i n � m e s d e n u a n ce s c u e i l l e n t a l o r s l e r e g a r d e t l ' i n v i t e n t à s e p e r d r e d a n s ce s b r o u i l l a r d s é q u i v o q u e s, ce s e m p â t e m e n t s c ra y e u x a u co e u r d e s q u e l s d e s t r o u é e s l u c i d e s, n a c r é e s, l a i s s e n t c r o i r e q u ' o n p e u t e n r é c h a p p e r . »Monique Frank l in « C ' e s t u n r e n d e z - v o u s a v e c ce q u i t a ra u d e l a s a t i n d e n o s ce r t i t u d e s. C ' e s t u n f a ce - à - f a ce a v e c l e g o u t t e - à - g o u t t e d ' u n e e n c r e m a g n é t i s a n t e. C ' e s t u n t ê t e - à - t ê t e a v e c l a p e i n t u r e i n a p p r i v o i s a b l e p o u r l e b o n h e u r i n q u i e t d e ce s p o r t e f a i x d e l ' i n � m e q u e n o u s s e r o n s j u s q u ' à l a m o r t d e l a co u l e u r. »Joël Frémiot

Mon parcours est un peu at ypique dans la mesure où je n 'a i pas suiv i de formation dans une école d 'ar t . Après des études de lettres c lass iques j 'a i enseigné jusqu' en 2011. Néanmoins je peins depuis mon adolescence. Ma formation ar t ist ique s 'est fa i te au contac t des musées et des galer ies et par une prat ique opiniâtre des matér iaux. En 1976 j 'a i rencontré un groupe de peintres (Boussard, Frémiot , Dupuy…) qui t ravai l la i t dans la mouvance du mouvement Suppor t/sur face et qui exposait les ar t istes s igni�cat i fs de cette pér iode dans la galer ie Dépôt à Bourges. Mon compagnonnage avec ce groupe m'a permis d 'exposer dans di�érentes galer ies et l ieux inst i tut ionnels . Paral lè lement j 'a i créé en 1982 une revue d 'ar t contemporain en région Centre int i tulée Ic i et là . Cette ac t iv i té a débouché également sur l 'organisat ion d 'exposit ions ( rétrospec t ive Ol iv ier Debré Maison de la culture de Bourges 1984; H istoires de peinture musée du Berr y 1985; abstrac t ion amér icaine musée de la culture de Bourges 1998. . . ) .

Né en 1950 Vit et Travai l le à Bourges (cher)

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U n r e g a r d r é t r o s p e c t i f n e n o u s ca c h e p l u s co m m e n t l a m o n d i a l i s a t i o n e t l a p o l i t i q u e c u l t u r e l l e d e n o t r e p a y s o n t p e u f a v o r i s é l a p e i n t u r e e n Fra n ce e t co m b i e n ce l l e - c i a p l u t ô t é t é d i s c r é d i t é e. D a n s ce co n t e x t e, i l e s t r e m a r q u a b l e d e p o u r s u i v r e l a p e i n t u r e. Po u v e z - v o u s n o u s e n p a r l e r ?

D a n s l a l o n g u e e t u n i v e r s e l l e h i s t o i r e d e l a Pe i n t u r e d e s o r i g i n e s d e l ’ h u m a n i t é j u s q u e n o t r e é p o q u e p r é s e n t e, q u e l s s o n t l e s p e i n t r e s l e s p l u s i m p o r t a n t s p o u r v o u s, ce u x q u i f o n t r e p è r e e t a p p u i ?

Le tombeau de Colomba, 2014 65x50cm, acr y l ique sur papier marou�é sur toi le.

Stèle, 2013 65x50cm, acr y l ique sur papiermarou�é sur toi le.

Au cours des années 90 j 'a i eu le sent iment que mon ac t iv i té ar t ist ique éta i t dans une impasse. Je m'étais four voyé dans une course à l 'avant- garde; n i ma produc t ion de cette pér iode ni le contex te ar t ist ique dans lequel je tentais de me s i tuer n 'éta ient en rappor t avec mes aspirat ions profondes. J 'a i donc arrêté de peindre pendant presque dix ans. Je n'a i pu recommencer à t ravai l ler qu'après avoir accepté de m' inscr i re dans une perspec t ive que la scène ar t ist ique ac tuel le renie et refoule : i l s 'agit désormais pour moi de revendiquer les acquis de l 'ar t moderne, de pr iv i légier la p ic tural i té, d 'assumer l 'hér i tage de quelques �gures marquantes d 'une histoire lo inta ine ou proche.

Chardin , Bonnard, Morandi , Louttre B, Cy Twombly. . .

Mon parcours est un peu at ypique dans la mesure où je n 'a i pas suiv i de formation dans une école d 'ar t . Après des études de lettres c lass iques j 'a i enseigné jusqu' en 2011. Néanmoins je peins depuis mon adolescence. Ma formation ar t ist ique s 'est fa i te au contac t des musées et des galer ies et par une prat ique opiniâtre des matér iaux. En 1976 j 'a i rencontré un groupe de peintres (Boussard, Frémiot , Dupuy…) qui t ravai l la i t dans la mouvance du mouvement Suppor t/sur face et qui exposait les ar t istes s igni�cat i fs de cette pér iode dans la galer ie Dépôt à Bourges. Mon compagnonnage avec ce groupe m'a permis d 'exposer dans di�érentes galer ies et l ieux inst i tut ionnels . Paral lè lement j 'a i créé en 1982 une revue d 'ar t contemporain en région Centre int i tulée Ic i et là . Cette ac t iv i té a débouché également sur l 'organisat ion d 'exposit ions ( rétrospec t ive Ol iv ier Debré Maison de la culture de Bourges 1984; H istoires de peinture musée du Berr y 1985; abstrac t ion amér icaine musée de la culture de Bourges 1998. . . ) .

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Morandisme, 2014100x70cm, acr y l ique sur toi le.

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R acines, 2013 100x70cm, acr y l ique sur toi le l ibre.

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Marie SALLANTIN

J ’a i suiv i le parcours habituel des peintres , présentat ion pour des concours (échec total ) , pour des sa lons (avec plus de succès : Jeune Peinture, Réal i tés Nouvel les, Montrouge, sa lon de Mai , à Par is , t r iennale d ’Osak a au Japon) avec la galer ie N i co l e Fe r r y , quai des Grands August ins, d isparue lors de la cr ise de 2008. La cr i t ique par is ienne m'a fa i t bon accuei l : Phi l ippe Dagen dès 1988 dans Le Monde, Pierre Br isset dans l ’OEIL , Laurence Debecque M ichel à plus ieurs repr ises dans OPUS et L IGEIA, a ins i que Jean-Luc Chalumeau qui m’a fa i t une monographie dès 1988 dans OPUS n°106, et par la suite a écr i t sur Vénus dans sa revue VERSO. Dix ans plus tard, Giovanni L ista dans L IGEIA doss ier n°21à 24, Er ic TARIANT dans la revue Sources en 2014. Malgré tout cela , ma peinture resta i t invis ible de l ’inst i tut ion : aucun déplacement du FRAC d ’ Î le de France s i tué à quatre stat ions de métro de mon atel ier où j ’a i peint pendant t rente années, pas de v is i tes en galer ie, le s i lence en réponse aux invi tat ions étant de mise. Pour tant j ’avais eu un achat du FNAC en 1983 et la v is i te d ’Al f red Pacquement. L’oubl i et sur tout le mépr is des peintres m’ont fa i t réagir avec d ’autres, par une enquête auprès de la cr i t ique en 1997/98(1) , en créant FACE A l ’AR T en 2000 (2) , premier sa lon v i r tuel sur la base d ’une cooptat ion peintres/cr i t iques, et en organisant des tables rondes à ARSENAT (2003) ou en y par t ic ipant (comme à la HALLE SAINT PIERRE en 2008, et au SENAT sal le Monner vi l le en 2013) . J ’a i organisé des exposit ions col lec t ives à Par is et Genève, et j ’anime le blog de face -ar t-par is .org qui sout ient et présente des peintres. Oui , j ’a i été �nalement une mi l i tante, dans des ar t ic les, revue OPUS, (contre Warhol dès 1991) , ESPRIT 1999, VERSO, dans mon sout ien à Jean-Phi l ippe Domecq et dans mon dernier l ivre coécr i t avec Aude de Kerros et Pierre -Mar ie Ziegler aujourd ’hui décédé (3) .

Q u e l e s t v o t r e p a r co u r s ?

Née en 1946 à Par is . J ’avais 31 ans quand je suis entrée dans l ’ate l ier de Jean Ber thol le aux Beaux Ar ts de Par is après avoir passé s ix ans dans des bureaux de la Compagnie des agents de change et dans le ser v ice de lutte contre la pol lut ion des eaux avant la créat ion du ministère de l ’Environnement, ayant une formation de Sciences pol i t iques et de sociologie. Quel le fut ma surpr ise croyant t rouver un ar t l ibre, de me heur ter à son contra i re. L’ar t v ivant qui devait compter se décidait auss i dans des bureaux, ceux du ministère de la Culture! Ber thol le éta i t un homme en colère car i l voyait l ’ar t menacé. Avait- i l vu juste avant tout le monde à la �n des années 70 ? Les di r igeants, nous le savons aujourd ’hui , ont fa i t le choix de l ’Ar t Contemporain contre la peinture.

avec Jean Bertholle E.N.S.B.A, Paris 1978

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J ’a i suiv i le parcours habituel des peintres , présentat ion pour des concours (échec total ) , pour des sa lons (avec plus de succès : Jeune Peinture, Réal i tés Nouvel les, Montrouge, sa lon de Mai , à Par is , t r iennale d ’Osak a au Japon) avec la galer ie N i co l e Fe r r y , quai des Grands August ins, d isparue lors de la cr ise de 2008. La cr i t ique par is ienne m'a fa i t bon accuei l : Phi l ippe Dagen dès 1988 dans Le Monde, Pierre Br isset dans l ’OEIL , Laurence Debecque M ichel à plus ieurs repr ises dans OPUS et L IGEIA, a ins i que Jean-Luc Chalumeau qui m’a fa i t une monographie dès 1988 dans OPUS n°106, et par la suite a écr i t sur Vénus dans sa revue VERSO. Dix ans plus tard, Giovanni L ista dans L IGEIA doss ier n°21à 24, Er ic TARIANT dans la revue Sources en 2014. Malgré tout cela , ma peinture resta i t invis ible de l ’inst i tut ion : aucun déplacement du FRAC d ’ Î le de France s i tué à quatre stat ions de métro de mon atel ier où j ’a i peint pendant t rente années, pas de v is i tes en galer ie, le s i lence en réponse aux invi tat ions étant de mise. Pour tant j ’avais eu un achat du FNAC en 1983 et la v is i te d ’Al f red Pacquement. L’oubl i et sur tout le mépr is des peintres m’ont fa i t réagir avec d ’autres, par une enquête auprès de la cr i t ique en 1997/98(1) , en créant FACE A l ’AR T en 2000 (2) , premier sa lon v i r tuel sur la base d ’une cooptat ion peintres/cr i t iques, et en organisant des tables rondes à ARSENAT (2003) ou en y par t ic ipant (comme à la HALLE SAINT PIERRE en 2008, et au SENAT sal le Monner vi l le en 2013) . J ’a i organisé des exposit ions col lec t ives à Par is et Genève, et j ’anime le blog de face -ar t-par is .org qui sout ient et présente des peintres. Oui , j ’a i été �nalement une mi l i tante, dans des ar t ic les, revue OPUS, (contre Warhol dès 1991) , ESPRIT 1999, VERSO, dans mon sout ien à Jean-Phi l ippe Domecq et dans mon dernier l ivre coécr i t avec Aude de Kerros et Pierre -Mar ie Ziegler aujourd ’hui décédé (3) .

L’exclus ion des peintres a commencé dans les biennales comme cela est raconté dans « Les années noires de la peinture » (3) . Qu’on juge sur pièces ! BONNARD, ENSOR, MATISSE, MONDRIAN, NOLDE, ROUAULT, VUILLARD, DERAIN, DUFY, KLEE, MARQUE T, VAN DONGEN, VILLON, VLAMINCK , BRAQUE , CHAGALL, P ICASSO, MODIGLIANI… et d ’autres peintres cé lèbres(4) éta ient exposés au musée d ’ar t Moderne de la Vi l le de Par is à la première biennale de Par is fondée par André Malraux en 1959. Cette présence des écoles de Par is sur la col l ine de Chai l lot a été br isée net par la promotion tapageuse des ar t istes conceptuels se rattachant à Duchamp, dans les biennales suivantes, au temps de Suzanne Pagé, et au Pala is de Tok yo dédié à la mode. Les remettre sur la col l ine de Chai l lot en la issant l ’Ar t contemporain à Beaubourg, nous redonnerait le choix le choix : la confusion ac tuel le ne le permet pas

U n r e g a r d r é t r o s p e c t i f n e n o u s ca c h e p l u s co m m e n t l a m o n d i a l i s a t i o n e t l a p o l i t i q u e c u l t u r e l l e d e n o t r e p a y s o n t p e u f a v o r i s é l a p e i n t u r e e n Fra n ce e t co m b i e n ce l l e - c i a p l u t ô t é t é d i s c r é d i t é e. D a n s ce co n t e x t e, i l e s t r e m a r -q u a b l e d e p o u r s u i v r e l a p e i n t u r e. Po u v e z - v o u s n o u s e n p a r l e r ?

D a n s l a l o n g u e e t u n i v e r s e l l e h i s t o i r e d e l a Pe i n t u r e d e s o r i g i n e s d e l ’ h u m a n i t é j u s q u e n o t r e é p o q u e p r é s e n t e, q u e l s s o n t l e s p e i n t r e s l e s p l u s i m p o r t a n t s p o u r v o u s, ce u x q u i f o n t r e p è r e e t a p p u i ?

Les peintres qui m’impor tent sont ceux qui m’étonnent toujours et qui m’émeuvent par leur pouvoir de nouveauté et la force d ’une présence. I l s sont nombreux! Souvent c ’est à l ’occas ion d ’une rétrospec t ive personnel le que je le vér i�e. J ’a i en mémoire cel le de Tiepolo et cel le de Pouss in ou plus récemment, cel le de Braque à Par is . L’évidence s’impose sur tout lorsque la présentat ion est soucieuse de rest i tuer le don qu’i l s ont fa i t à l ’humanité et , i l faut le d i re, leur génie toujours contemporain . Par is a été du temps des écoles de Par is la toute première dans la créat ion, grâce à ses peintres s i d ivers. Pourquoi ne pas s’en souvenir au l ieu de cult iver l ’oubl i , et pourquoi ne pas repenser les programmations d ’exposit ions à cette aune? Cela fera i t repère et appui .

(1) « L’ar t en quest ions » édit ions Le L inteau 1999(2) w w w.face -par is .org(3) « Les Années Noires de la peinture 1983 – 2013. Une mise à mor t bureaucrat ique? » édit ions PG de ROUX 2014 (4) la l i s te exhaust ive de ces peintres p.121 « les Années noires de la peinture »

Le pr intemps, baigneuses 2013 80x80cm. Tempera sur toi le.

Étang, 2013 46x55cm. Tempera sur toi le.

avec Jean Bertholle E.N.S.B.A, Paris 1978

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Danaé, 2013/2014150x150cm. Tempera sur toi le.

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Baigneuses dans l 'étang, 2014 54x65cm. Tempera sur toi le.

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Michio TAKAHASHI

Q u e l e s t v o t r e p a r co u r s ?

Por tra i t , 2013 82x62cm, hui le sur papier marou�é sur panneau.

Né à Tok yo en 1953. I l est in i t ié à la peinture par sa cousine M ieko Hayashi qui éta i t étudiante à l 'Univers i té des Beaux-Ar ts de Tok yo. I l v is i te l 'exposit ion de Monet et de Cézanne à Tok yo (pendant la longue pér iode où son lycée éta i t barr icadé et les études, qu' i l considérait comme lumière tournée vers l 'avenir, s 'é lo ignaient) et est ébloui par la lumière et la v ibrat ion des taches de couleurs. En 1977, i l entre à l 'École Nat ionale Supér ieure des Beaux-Ar ts de Par is . I l passe beaucoup du temps dans les Musées (en prenant sur le temps de cours qu' i l « séchait » ) , notamment à l 'Oranger ie pour regarder Les N ymphéas. Aidé par un mécène, i l s ' inscr i t au CLA de Besançon pour amél iorer son f rançais et y cont inue ses études des Beaux-ar ts . I l rencontre Jean Messagier, f réquente chez lu i et découvre les œuvres de Alechinsk y, Pol iako�, Vie i ra da S i lva , Bram van Velde. . . I l ret ient son mot « moi , je ne t rouve pas, je cherche » contra i rement à Picasso « je ne cherche pas, je t rouve » . En 1982, i l obt ient le D.N.S .E .P. Son travai l fa i t explorer la conjonc t ion de la musique et de la poésie. En 1997, sa peinture est sé lec t ionnée pour l 'a�che du 50ème anniversai re du Fest ival internat ional de Musique de Besançon et i l réal ise le décor du bus spécia l avec lequel la Vi l le obt ient le pr ix Phénix du M inistère de la Culture : « La �uidité et la t ransparence des mat ières contr ibuent à créer une atmosphère vaporeuse, légère comme une musique de Mozar t . » (Chantal Duverget) . I l réal ise de nombreuses exposit ions en France, au Japon, en Al lemagne, en Suisse… et par t ic ipe aux Salons internat ionaux. I l v i t et t ravai l le à Dole.

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De nos jours, l ' indiv idu se posit ionne au centre du monde (sur tout dans le monde occidental ) , le sujet d 'une œuvre ne s 'expr ime plus par une représentat ion valable pour tous. I l est devenu de plus en plus incer ta in , c i rconstancie l ou occas ionnel - je pense aux insta l lat ions. I l est tantôt dans le rappor t à l 'objet (Pop ar t , K i tch) , tantôt dans le geste -même (Per formance) ou encore dans le matér iau en soi (Ar t concret ) . . . On le voit dans une tendance - souvent pâle et interminable remake de Duchamp - où on a recours, par exemple, à des boîtes de less ive, un f r igo, un co�re -for t , une machine à fabr iquer de l 'excrément humain, ou à leur mise en boîte, ou encore dans les objets k i tch, ou auss i dans toutes les démarches appuyées sur les nouvel les technologies (v idéo, etc. ) qui tentent de mettre en évidence ou d ’incarner avec prétent ion la société de consommation, ou sans humil i té le monde en guerre, ou sans retenu la vulgar i té ambiante, en v isant en �n de compte à susci ter les réac t ions des gens (de r i re, d ’i r r i tat ion, de scandale, d 'abandon…). C 'est a lors l ' idée s ingul ière et l 'audace de l 'ar t iste qui détermine l 'œuvre. L'approche se fa i t d 'emblée par la subjec t iv i té, au point que l 'apprent issage avec la main est jugé inut i le (comme dans l ’ar t Conceptuel ) . I l ne faut sur tout pas, dans ce cadre, par ler d 'esthét isme, n i chercher des « doutes » que l 'ar t iste aurait pu avoir au cours de son travai l . Pas la peine de douter, i l faut v i te concrét iser ou us iner l ' idée de dépar t . Le cr i tère du « beau » semble obsolète et les quest ionnements contemporains sont évalués sur tout au t ravers des matér iaux ou des nouveaux out i ls qui sont mis en œuvre tout en e�açant la quest ion du sujet . Car, en e�et , comme i l n ' y a n i quest ionnement, n i découver te, n i sensat ion pendant le t ravai l , s i on veut rester dans la « contemporanéité » , c 'est du coup dans les matér iaux d 'aujourd'hui que tout se joue. Par conséquent , la matér ia l i té n 'est p lus l iée au sujet par l 'ac te. La problématique majeure à laquel le se confrontent les ar t istes contemporains en occident (ou dans sa sphère d ’in�uence) rés ide a ins i dans la non-vis ibi l i té du sujet , dans la mise en avant des matér iaux et des a léas de la réal isat ion. Et , à force de vouloir être « l 'avant- garde » (ce qui n 'est pour tant pas le but de créat ion ar t ist ique) et de vouloir répondre au marché de l 'ar t qui réduit l ’œuvre à la consommation, l 'ar t iste cour t donc après l 'apparence de nouveauté, et i l �nit par perdre l 'âme de la créat ion qui donne chair au sujet . Devant ce constat , nous devons prendre un peu de recul et revoir le l ien entre l 'ac te créat i f et la matér ia l i té. Ces deux choses me semblent indissociables et au fondement de l 'ar t .

Je n ' ignore pas l ' in�uence de Monet ou de Cézanne dans le fa i t que la sensat ion v isuel le prend le corps. Mais , l 'appréhension de l 'éphémère v is ible, face auquel le sujet créateur est un obser vateur, est justement l ' idée d '« impress ion » propre à l ' I mpress ionnisme. Or, ce que j 'essaie d 'appréhender, c 'est le non v is ible dans lequel je me trouve. Cette v is ion v ient de ma culture d 'or igine. Et ce « détour » par l ’impress ionnisme est plus complexe : les peintres des années 50-70 aux États-Unis, comme Pol lock , Rothko, M itchel l att i rée par Monet , m'ont montré un autre regard f rôlant un cer ta in myst ic isme, proche de m u ( t raduit par néant en f rançais ) , et les peintres comme Hantaï , B iss ière, Messagier également. Je pense que pour eux la fugacité des choses de la v ie est présente dans l 'ac te de créat ion où la non- conscience de soi correspond à la s i tuat ion présente (conjonc ture) ; le soi et la s i tuat ion se re joignent et la s i tuat ion devient le soi . A propos de l ’« ar t contemporain » , j 'a imerais c i ter l 'écr i t de K andinsk y : « L'ar t entre dans la voie au bout de laquel le i l retrouvera ce qu' i l a perdu, ce qui redeviendra le ferment spir i tuel de sa renaissance. L'objet de sa recherche n'est pas l 'objet matér ie l , concret , auquel on s 'attachait exc lus ivement à l 'époque précédente - étape dépassée - ce sera le contenu même de l 'ar t , son essence, son âme. . . » . Je pense que ce contenu, qui est humble, ne doit pas céder la place devant l ’avalanche de commentaires prétent ieux qui font lo i aujourd'hui au mépr is du regard.

Deux femmes, 2013175x153cm, hui le sur papier marou�ésur panneau.

U n r e g a r d r é t r o s p e c t i f n e n o u s ca c h e p l u s co m m e n t l a m o n d i a l i s a t i o n e t l a p o l i t i q u e c u l t u r e l l e d e n o t r e p a y s o n t p e u f a v o r i s é l a p e i n t u r e e n Fra n ce e t co m b i e n ce l l e - c i a p l u t ô t é t é d i s c r é d i t é e. D a n s ce co n t e x t e, i l e s t r e m a r q u a b l e d e p o u r s u i v r e l a p e i n t u r e. Po u v e z - v o u s n o u s e n p a r l e r ?

D a n s l a l o n g u e e t u n i v e r s e l l e h i s t o i r e d e l a Pe i n t u r e d e s o r i g i n e s d e l ’ h u m a n i t é j u s q u e n o t r e é p o q u e p r é s e n t e, q u e l s s o n t l e s p e i n t r e s l e s p l u s i m p o r t a n t s p o u r v o u s, ce u x q u i f o n t r e p è r e e t a p p u i ?

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La l iber té, 201493x76,5cm, hui le sur papier marou�é sur panneau.

Trois � l les au carrefour, 2013 89x168cm, hui le sur papier marou�ésur panneau.

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Contacts

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GUILLAUME BEAUGÉ [email protected] - guillaumebeauge.com - wikipedia.org 06 75 38 54 45 NADINE BOISSEAU [email protected] - nadine.boisseau.free.fr - face-art-paris.org 06 19 70 98 91

BÉATRICE BONNAFOUS [email protected] - beatricebonnafous.com 06 50 46 26 75 / 01 46 38 91 59Atelier 25, 13, rue de Chatillon 92170 VANVES

FRANÇOISE DELMAS [email protected] 09 60 19 64 75 / 06 47 19 87 03 2 place Suzannz Buisson 315 00 Toulouse

PIERRE-RÉGIS DIDES [email protected] - http://www.artslant.com/global/artists/show/193273-pierre- -regis-dides 06 22 45 72 03

IBRAHIM JALAL [email protected] - ibrahim-jalal.com 0033(0) 1 60 17 82 58

JEAN-RENÉ JOLY [email protected] - face-art-paris.org 06 16 27 91 76

FRANCINE LEDIEU 01 42 96 88 416 rue Rameau 75002 Paris

PHILIPPE LEVANTAL01 42 33 09 725 rue coq Héron 75001 Paris

ISABELLE MELCHIOR [email protected] - face-art-paris.org - isabellemelchiorpeintre-jimdo 09 80 89 71 53

CHRISTIAN PERRIER [email protected] - christian-perrier.com - face-art-paris.org 06 45 26 99 989 rue Charles Denner 18000 Bourges

MARIE SALLANTIN [email protected] - face-art-paris.org - catalogue.sallantin.fr 06 20 49 29 815bis rue Béranger 75003 PARIS

MICHIO TAKAHASHI [email protected] - wix.com4n2782/takahashi 03 84 82 61 18 / 06 37 89 97 603, rue de la tuilerie 39100 DOLE

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J 'a i recommencé à peindre intensément à par t i r de 2008 et j 'expose dans divers l ieux et galer ies qui s ' intéressent encore à la peinture.Pour par ler de ce qui peut carac tér iser ma peinture, je préfère donner la parole à quelques-uns qui l ’ont regardée  : « C e s o n t d e s f o r m e s t o u t d ' a b o r d q u e l ' o n c r o i t r e co n n a î t r e m a i s q u i , l o r s q u e l e r e g a r d s ' a r r ê t e, s ' é c h a p p e n t , s e t ra n s f o r m e n t , l a i s s e n t p l a ce à l ' i n ce r t a i n .D e s v i b ra t i o n s i n � m e s d e n u a n ce s c u e i l l e n t a l o r s l e r e g a r d e t l ' i n v i t e n t à s e p e r d r e d a n s ce s b r o u i l l a r d s é q u i v o q u e s, ce s e m p â t e m e n t s c ra y e u x a u co e u r d e s q u e l s d e s t r o u é e s l u c i d e s, n a c r é e s, l a i s s e n t c r o i r e q u ' o n p e u t e n r é c h a p p e r . »Monique Frank l in « C ' e s t u n r e n d e z - v o u s a v e c ce q u i t a ra u d e l a s a t i n d e n o s ce r t i t u d e s. C ' e s t u n f a ce - à - f a ce a v e c l e g o u t t e - à - g o u t t e d ' u n e e n c r e m a g n é t i s a n t e. C ' e s t u n t ê t e - à - t ê t e a v e c l a p e i n t u r e i n a p p r i v o i s a b l e p o u r l e b o n h e u r i n q u i e t d e ce s p o r t e f a i x d e l ' i n � m e q u e n o u s s e r o n s j u s q u ' à l a m o r t d e l a co u l e u r. »Joël Frémiot

Coordination : Marie Sallantin et Guillaume Beaugé

Réalisation : Xavier Dumoulin, photographe http://xavierdumoulin.com

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