Catastrophe, C'EST UN ADO !es portes claquent, la tenue est débraillée, le visage bourgeonne. Ce petit être joyeux,

e e devie sombre, bougon et distant. Pas de doute, c'est un adolescent...

D OGUE... ça se corse~Tu rends rien ... J'ai rien à dire ... Laissez-moi tranquille! »Entre silence buté et opposition violente, le dialogue suit lesmontagnes russes de ses humeurs et de ses états d'âme, impré-

,_;;:l~"""","" ",,~~="l~::--~vl~si es. n oiiton sur le nez, il est odieux. Une soirée réus-sie, il est tout miel. De toute façon, il a besoin de s'opposer à'0 pour grandir. Alors a priori, quel que soit le sujet, il affir-

zaera es o. 0 différentes des vôtres._ e faire? . Iê e i se po itions vous semblent aberrantes,- la .- ion. Il se sentira respecté et reconnu

'jYÎ iu à pan entière. Si, au contraire, il éviteica ·OD. montrez-lui que vous restez ouvert etle moment où il aura envie de vous parler.",es. es orné 0 - 0

. le \' ge, le thorax ou le ham du do .Que faire? Prendre rendez-vous chez le dermaro. «Si on nefait rien, explique le D' Christian Caloud, dermatologue à1'hôpital de Saint-Cloud, l'acné disparaîtra dans la plupart descas à la fin de l'adolescence. Mais il faut absolument la trai-ter, car l'adolescent acnéique est "mal dans sa peau" et, à forcede tripoter ses boutons, il risque de garder des cicatricesdéfinitives.» Il existe aujourd'hui des traitements efficaces,locaux et généraux (antibiotiques notamment), adaptés àchaque type d'acné.

LES COPAINS... ça s'impose«Les copains d'abord », telle est leur devise. Besoin d'appar-tenir à un groupe, d'être reconnus par leurs pairs pour existeren tant qu'individus en dehors de la famille. Avec leurs alterego, ils parlent le même langage, échangent des expériences,partagent des loisirs et sont insérés dans un tissu amical et rela-tionnel qui les renforce.Que faire? Il a envie de vous présenter ses copains ?Tant mieux,montrez-vous accueillant! Sinon, ne posez pas trop de ques-tions, c' est-son j-ardin-secret. Vous les jugez parfoi-sun peu enva-hissants? Réjouissez-vous: un ado sans amis est malheureux;un ado qui cache ses amis est à surveiller.

l'HYGI E.~ça se dégradeGrève de la do he, mise en quarantaine du shampooing et de labro se à den . heveux en bataille, vêtements sales ... On nepeut pas dire que les ados soient accros à la propreté! Les règlesd'hygiène sont vécues comme des contraintes et des conven-tions sociales.juste au moment où ils veulent s'en échapper. Larésistance à la toilette, comme au rangement de leur chambre,est une démarche d autonomie. C'est leur bohème à eux.Que faire? Vous pouvez exiger un passage même court dansla salle de bains, marque de respect de soi et des autres, maissurtout pas de revue de détails derrière les oreilles!

L'INDEPENDANCE ... ça se négocieComme l'acné, la poussée d'indépendance est l'un des symp-tômes les plus évidents de cette période de la vie. Cela com-mence par le shopping qu'elle préfère faire avec une amie, lematch de foot qu'il va regarder chez un copain. Après, cesont les week-ends, puis les vacances qu'il n'a plus envie depasser en famille. Même si c'est un peu difficile de les voirs'échapper, il est sain qu'il souhaite prendre ses distances. Ila besoin de couper le cordon, tout en s'assurant de la pré-sence rassurante des parents si nécessaire.

Que faire? A vous de l'épauler et de le cadrer dans cette prisede liberté: à chaque âge, à chaque personnalité, ses limites. Onnégocie des heures de retour et un téléphone, au cas où ...

LE LOOK••• ça se cultiveMarques à la mode, vêtements trop grands, jeans déchirés, nom-bril à l'air, caleçon en vue, cheveux en pétard ... ils s'affirmenten se démarquant des enfants et des adultes pour se fondre dansleur groupe de copains. Le look est leur signe de reconnaissance.Que faire? On se rappelle de no tenues baba cool et du regardindigné de notre mère. On n'est pas obligé de tout accepter, eton évite de tout refuser, comme de trop s'extasier.

H... a se ras ecte , ---Les adolescents découvrent la pudeur du corps comme celle dessentiments: ils protègent leur intimité. lis s' enferment dans la sallede bains car il ont be oin d'apprivoiser. loin du regard deautres. ce orp en mutation. Ils fuient les câlinset embrassen leurs paren du ho des lèv - .Ils ne racontent plu rien et ré en-eut leursecrets à leur journal ou à leurami(e) de cœur.En résumé, ils se construisent une vie privée.Quefaire? 'entrez pas dans sa chambre sansfrapper, ne vous promenez pas nu devantlui, ne le bombardez pas de questions s'il n'apas envie de parler. Comme le déclare leP' Marcel Rufo* :«Les parents doivent être [...]des témoins pudiques et respectueux, jamaisintrus ifs, capables de rester à cette bonne dis-tance qui rassure et protège. »

LE SOMMEIL... ça dérapeCes chers petits deviennent des «tartars» :couche-tard -lève-tard. Le soir, ils éteignent à des heuresimpossibles. Le matin, ils n'entendent pas leréveil et, leweek-end, ils émergent vers midi. Lapuberté chamboule le rythme du sommeil:«Le coucher est retardé d'environ une heure parannée d'adolescence, constate le D' PatriceHuerre**. Cette progression est comme lapreuveobjective de sa croissance.» Preuve subjectiveégalement: «Le coucher tardif est une façonde se détacher du monde de l'enfance.»Quefaire? Vous ne pouvez pas le forcer à allerau lit, mais essayez de lui faire comprendrequ'à 16 ans on a besoin en moyenne de huitheures de sommeil par nuit.

LE TELEPHONE••• ça s'éterniseAccéder au téléphone avec un ado à demeure relève de l'exploit!Il se l'approprie pendant des heures, sous le prétexte fallacieuxde régler un «exo de maths». Le coup de fil, c'est le cordon quile relie à ses copains et, surtout pour les filles, à sa meilleureamie à qui elle raconte sa vie. Et ça prend du temps ... généra-lement au moment où vous aussi avez des coups de fil à passer.Quefaire? Désamorcez cette source de conflitpennanent: ins-tallez une seconde ligne qui lui sera réservée et faites-luipayer les dépassements avec son argent de poche. Ou offrez-luiun portable à forfait limité.

SYLVIE BONIN

••Pédopsychiatre, auteur de Tout ce que vous ne devriez jamaissavoir sur la.aexuatttë de vos enfan-ts, éd. Anne-Gauière. .-~---="--"~** Psychiatre, auteur de Voyage au pays des adolescents (avecFrançoise Huart), éd. Calmann-Lévy.Pour en savoir plus, un livre très complet: le Guide de l'adolescenD" Alain Braconnier, éd. Odile Jacob.

·'Ils ne peuvent pas faire autrement 1"Boris Cyrulnik, neurologue et psychiatre« Il n'ajamais été aussidifficile d'être adolescentet parent d'adolescent,Autrefois, on matait lesgarçons, et on domesti-quait les filles. Cenivelle-ment des personnalitéspermettait à l'ordre socialde régner. Mais notreculture privilégie le déve-loppement de la person-nalité, valeur aujourd'huiplus importante quele groupe. Lesjeuness'expriment donc de plusen plus, ce qui représenteun progrès sur le planindividuel, mais une diffi-culté sur le plan relationnelet social. Lesparentsont soudain la sensation

d'héberger un ennemiintérieur. Mais l'adolescentn'en est pas un, il luifaut prendre ce virage quile dirige vers sa vied'adulte, et il est obligé des'opposer. Lesdécouvertespsychologiques ontamélioré la condition dela petite enfance, on n'ajamais aussi bien veillé surla santé des petits, leuréveil et leur intelligence.Devenusados, ils sontintelligents et pleins deconfiance en eux,parfois même un peu trop.Mais ils paient, ainsique leurs parents, le prixdu progrès: notre société.technologique exige un

temps d'apprentissage deplus en plus long quimaintient cesjeunes trèsdéveloppés sous la coupeparentale jusqu'à 25 ans.Commel'adolescencesurvient de plus en plustôt, cela peut durerquinze ans! Ils éprouventune sensation de vide etleurs parents, un sentimentd'injustice. C'est à lasociété de réfléchir à dessolutions qui évitent à cesjeunes, précoces sur lesplans affectif et intellectuel,d'être retardés dansleur entrée dans la vieéconomique et sociale.»

PROPOS REellEILUS PAR

CATHERINE WROBEL