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1 Souvenirs C ette série des «Belle Hu- meur» se termine avec celui que vous avez entre les mains. L’écho a dû vous parve- nir, l’école Saint-Louis prend fin cette année. Elle avait 28 ans. Bel âge, ma foi ! La Tradition restera-t-elle sans ressources pour les enfants nantais ? Nos saints Donatien et Rogatien, chers protecteurs de la ville, n’a- bandonneront jamais les leurs. Tel le Phénix, dès septembre 2009, l’école Saint-Louis renaî- tra de ses cendres avec les Do- minicaines Enseignantes de Saint-Pré qui tiendront la place de l’éducation en étroite union avec le Prieuré Saint-Louis. En attendant l’arrivée des religieuses que la Providence conduit dans la capitale des ducs bretons, le présent bulletin s’oc- cupera du passé. Non sans émo- tion, nous retraçons quelques événements marquants de ces riches années. Elles ont eu des croix, elles ont eu des joies au- tant que le bon Dieu l’a permis, et toujours, Il était là, prenant soin de ses petits qu’Il chérit tant, confortant les maîtres dans leur dur labeur. Avant de faire la liste de tou- tes les personnes dévouées qui ont travaillé dans l’établissement – et encore, elle restera incom- plète – trois grandes figures nous intéresseront en particulier, trois héros que les élèves ne sont pas près d’oublier: Sœur Marie- Médiatrice dite la Grande (pas en taille évidemment) ; Frère Bulletin de l’Association d’éducation populaire Saint-Louis.– n°6 et dernier de cette série juin 2009 Les premiers élèves (1981) Tout continue ! Chers bienfaiteurs, Voici 28 ans commençait une ma- gnifique aventure, la vôtre. Tandis que l’école Saint Louis ouvrait hum- blement ses portes dans l’enceinte du Prieuré, des fidèles se coalisaient afin que toujours plus d’enfants puissent bénéficier de cette éducation vérita- blement catholique, sans que jamais les difficultés financières n’arrêtas- sent les parents. C’était l’acte de nais- sance de l’ADEC-Nantes. Bienfaiteurs des sombres heures comme des meilleures, jamais vous ne vous êtes départis de votre générosité. Que de bien s’est ainsi accompli, que d’âmes s’y sont nourries ! Au nom de tous ces enfants, qui de vos sacrifices sont les premiers bénéficiaires, je vou- drais vous dire un immense merci. Bien volontiers, je célébrerai une mes- se d’action de grâce à toutes vos in- tentions le samedi 11 juillet, à 18h30. Aujourd’hui, Nantes s’apprête à relever un nouveau défi, vous n’êtes pas sans l’ignorer. Il n’y est plus seu- lement question d’y maintenir une école primaire, mais encore de fonder progressivement un secondaire pour filles. Alors, moins que jamais, l’A- DEC-Nantes n’est en droit de se dé- mobiliser : tout continue ! Si l’école Saint-Louis se mue en Cours Saint Albert le Grand, l’AEP Saint-Louis continuera quant à elle d’exister. C’est à elle que vous versiez vos subsides au profit des enfants nantais. C’est à elle que vous pourrez continuer de le faire, afin que toujours plus d’enfants puissent bénéficier de l’apport inégalable des dominicaines enseignantes de Saint-Pré. Voici un instant, je vous remerciais de votre générosité passée. Je le fais maintenant pour votre générosité fu- ture. Parce que, plus que jamais, tout continue ! Abbé P. de La Rocque Dernière photo d’école

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Souvenirs

CCCC ette série des «Belle Hu-meur» se termine avec

celui que vous avez entre les mains. L’écho a dû vous parve-nir, l’école Saint-Louis prend fin cette année. Elle avait 28 ans. Bel âge, ma foi ! La Tradition restera-t-elle sans ressources pour les enfants nantais ? Nos saints Donatien et Rogatien, chers protecteurs de la ville, n’a-bandonneront jamais les leurs. Tel le Phénix, dès septembre 2009, l’école Saint-Louis renaî-tra de ses cendres avec les Do-minicaines Enseignantes de Saint-Pré qui tiendront la place de l’éducation en étroite union avec le Prieuré Saint-Louis.

En attendant l’arrivée des religieuses que la Providence conduit dans la capitale des ducs bretons, le présent bulletin s’oc-cupera du passé. Non sans émo-tion, nous retraçons quelques événements marquants de ces

riches années. Elles ont eu des croix, elles ont eu des joies au-tant que le bon Dieu l’a permis, et toujours, Il était là, prenant soin de ses petits qu’Il chérit tant, confortant les maîtres dans leur dur labeur.

Avant de faire la liste de tou-tes les personnes dévouées qui ont travaillé dans l’établissement – et encore, elle restera incom-plète – trois grandes figures nous intéresseront en particulier, trois héros que les élèves ne sont pas près d’oublier: Sœur Marie-Médiatrice dite la Grande (pas en taille évidemment) ; Frère

Bulletin de l’Association d’éducation populaire

Saint-Louis.– n°6 et dernier de cette série

juin 2009

Les premiers élèves (1981)

Tout continue ! Chers bienfaiteurs,

Voici 28 ans commençait une ma-

gnifique aventure, la vôtre. Tandis

que l’école Saint Louis ouvrait hum-

blement ses portes dans l’enceinte du

Prieuré, des fidèles se coalisaient afin

que toujours plus d’enfants puissent

bénéficier de cette éducation vérita-

blement catholique, sans que jamais

les difficultés financières n’arrêtas-

sent les parents. C’était l’acte de nais-

sance de l’ADEC-Nantes.

Bienfaiteurs des sombres heures

comme des meilleures, jamais vous ne

vous êtes départis de votre générosité.

Que de bien s’est ainsi accompli, que

d’âmes s’y sont nourries ! Au nom de

tous ces enfants, qui de vos sacrifices

sont les premiers bénéficiaires, je vou-

drais vous dire un immense merci.

Bien volontiers, je célébrerai une mes-

se d’action de grâce à toutes vos in-

tentions le samedi 11 juillet, à 18h30.

Aujourd’hui, Nantes s’apprête à

relever un nouveau défi, vous n’êtes

pas sans l’ignorer. Il n’y est plus seu-

lement question d’y maintenir une

école primaire, mais encore de fonder

progressivement un secondaire pour

filles. Alors, moins que jamais, l’A-

DEC-Nantes n’est en droit de se dé-

mobiliser : tout continue !

Si l’école Saint-Louis se mue en

Cours Saint Albert le Grand, l’AEP

Saint-Louis continuera quant à elle

d’exister. C’est à elle que vous versiez

vos subsides au profit des enfants

nantais. C’est à elle que vous pourrez

continuer de le faire, afin que toujours

plus d’enfants puissent bénéficier de

l’apport inégalable des dominicaines

enseignantes de Saint-Pré.

Voici un instant, je vous remerciais

de votre générosité passée. Je le fais

maintenant pour votre générosité fu-

ture. Parce que, plus que jamais, tout

continue !

Abbé P. de La Rocque

Dernière photo d’école

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Pascal, l’homme qui ne baisse ja-mais les bras devant l’enfant en difficulté ; Monsieur l’abbé Girod qui, faut-il le rappeler, fut fonda-teur de la revue.

Sœur Marie-Médiatrice

En penchant un peu la tête, vous apercevez cette lumineuse blancheur se faufiler d’une classe à l’autre à la vitesse d’une étoile fi-lante. Combien d’enfants ont ap-pris sous sa douce direction les bel-les lois de Dieu, de la nature, du savoir-vivre et des sciences profa-nes! Elle a commencé avec l'école, ou plutôt, c'est elle qui l'a mise au monde en 1981 et elle lui survivra. Il n'est pas question d'abandonner ce poste copieusement chargé de sueurs, peines et douloureux ef-forts ; les Mères de Brignoles au-ront la joie de ses services discrets mais performants.

Rassurez-vous donc ! Vous pourrez encore entendre au télé-phone sa voix musclée qui résonne délicieusement aux oreilles des an-ciens : « Je m’en moque comme la queue du chat trempé dans du jau-ne d’œuf », « C’est droit comme les jarrets de ma grand-mère», « Dou-cement les patouilles ! » et tant de vives paroles débitées selon le tra-ditionnel rite. Vous n'avez pas fini, chers automobilistes du quartier Longchamp, d'écarquiller les yeux devant ce bolide à deux roues qui sait si bien allier l'habit religieux et l'esthétique harnachement du cy-cliste contemporain. Vous la trou-verez toujours à la porte de l'école, tôt le matin après sa messe, afin d'accueillir les premiers arrivants et entraîner ces petites demoiselles (les mamans aussi à l'occasion) dans un pas de danse coutumier, histoire de saluer gaiement. Vous la rencontrerez parfois aux jour-nées désertiques où les mignons bambins ont rejoint leur douillette maisonnée, blottie dans sa pièce du second, cachée sous d'épaisses lai-nes à l'époque des grands froids (question d'économie quand les enfants sont absents !), à préparer

1986

1989

1990

3

des cours qu'elle affine tous les ans, à corriger les copies en s'arra-chant les cheveux malgré son voile. Bref, Nantes et sa marmaille ne perdront pas la sœur Marie-Médiatrice de sitôt.

Cependant, elle rêve déjà en son âge avancé d’assurer popote et nettoyage d’un quelconque presby-tère, au soin de l’autel et du minis-tre de Dieu. Ma Sœur ! Votre bon saint Joseph y pourvoira. Pour l’heure, nous vous remercions de continuer votre œuvre auprès des Dominicaines. Frère Pascal

Si vous essayez aux alentours de parler de l’Ecole Saint-Louis, le personnage de référence éclaire de suite la mémoire de votre interlo-cuteur : « Saint-Louis ? Ah oui ! Frère Pascal.» C'est qu'il en a ren-contré du monde ! Et quand on croise une fois le frère Pascal, on se quitte amis. Les petits nantais pourront le remercier. Un élève en difficulté n'ignorait pas à quelle porte frapper. Le Frère Pascal fut la solution pour toute cette jeunesse désorientée.

Qui n’a pas connu ses fêtes d’école? Elles n’ont rien à envier à Hollywood. Notre Révérend, aidé principalement de Maître Ballue et Professeur de La Charie, docteurs ès audio-video-electrico-technique, d’une équipe d’habitués, d’un écri-vain hors pair, M. Picoche, savait mettre en scène des aventures du passé dans un cadre futuriste.

Et le « Patronage Saint Fran-çois de Sales » ? Le Frère n’avait nullement goût à se morfondre le week-end et les vacances. Qui n’a pas été éducateur ne peut connaître cette mélancolie en l’absence des joyeux ébats enfantins qui réjouis-sent l’atmosphère des cours de ré-création. Alors, hors périodes sco-laires, c’était autour du religieux un heureux rassemblement pour des activités de toutes sortes: excur-sions, vélos, montagne, mer, galo-pades surveillées. Ils ont même tourné des films, « Pauvre coin-

1990 : Mgr Lefebvre vient bénir l’école

1992

1994

4

coin » entre autres. Le Frère Pascal continue sa

mission au Nord-Bretagne, en ce pays malouin où il fait aussi bon vivre. L’école Sainte-Marie a hé-rité de sa longue expérience.

Monsieur l’abbé Girod

En 5 ans d’office sacerdotal dans l’établissement (2001-2006), ce directeur chevronné apporta beaucoup à la pédagogie. La pié-té, les études ont bien profité de son passage. Il faudrait recueillir en un volume tous ses savants articles de bulletin : la vocation, la paternité, l’informatique, l’âge de la maternelle, la communion solennelle, la franchise, l’univers monstrueux des enfants moder-nes, la direction spirituelle, le la-tin, la grammaire, la symbiose école/famille.

Le livre était son domaine. On l’apercevait dans les brocan-tes, place Viarme ou ailleurs, fai-

sant recette de piles de bouquins. Certes, le bénéfice de la revente n’avait pas valeur anodine, une école ne vit pas seulement d’air et d’eau claire, mais sa passion poursuivait la haute culture spiri-tuelle et non le gain. C’étaient des conférences régulières d’auteurs bien connus, les fameuses « jour-nées du livre » en octobre où l’honneur revenait aux ouvrages récents. Les préparatifs consti-tuaient un travail de Titan ; char-gée d’inventorier l’amas livres-que du grenier, Madame Rous-seau s’en souvient. Reims a l’avantage depuis trois ans d’héberger notre ancien res-

1995

1999

2000

M. l’abbé Girod

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ponsable en son Prieuré, à la gran-de liesse des traditionalistes… et des bouquinistes.

Les événements

Sous la houlette de M. l’abbé André et de sœur Marie-Médiatrice, 13 galopins à la rentrée 1981 se présentèrent 25 rue Fran-çois Bruneau. L’espace relative-ment exigu du Prieuré s’emplissait de cris, de rires et de bousculades ce qui n’arrangeait pas le sérieux des enterrements. Dix ans plus tard, la croissance du domaine éga-lant le nul et l’effectif augmentant rapidement, le déménagement rue de la Sirène est inévitable. Rajou-tez encore dix révolutions solaires et l’école atteint la centaine d’élè-ves. Quelque inspecteur barbichu du service sanitaire avait pourtant prédit en 1994 les regrets éternels avant le second millénaire: « Ma-dame, fit le malveillant Jules Ferry à la Sœur, en l’an 2000, votre école sera fermée.» Le prophète de mal-heur se croyait plus puissant que Dieu.

Mgr Lefebvre bénit la maison le 22 octobre 1990. On ne déplace pas un tel évêque pour rien. Certai-nement, les grâces de cette faveur se sont ressenties jusqu’à mainte-nant.

Les concours de « graine de chef » furent une période de gloire. De 1997 à 2000, des élèves de Saint-Louis rivalisaient avec tout le primaire de l’Ouest pour concocter de bons petits plats. Participer n’est pas tout, il s’agit de remporter vic-toire. La première année, Vincent Laroche sort vainqueur. Parti au Ritz à Paris, il manque de peu le podium national en arrivant 4ème sur 497 concurrents. En 1998-1999, le même score se reproduit pour V. : le meilleur « chef cuistot » de l'Ouest et le 4ème de tout le pays. Un an s'écoule et le trio composé d'Amaury Billot, Sé-bastien Parfait et Marie Troissant réalise l'habituel marathon. Ils sont champions pour la recette et la bril-lante jouvencelle du groupe triom-

2005

2007

2000 : les lauréats du concours « Graine de chef »

6

phe pour la mise en pratique (toujours à l'Ouest). Vous n'igno-rez pas la suite, elle est inchan-gée: elle obtient le 4ème prix de France.

Ah! Des chefs! L’école n’en

a pas donné qu’en cuisine. Dieu seul connaît toutes les bonnes graines qu’elle a plantées dans les cœurs dociles et innocents, les talents qu’elle a fait fructifier. Le jugement dernier nous révèlera tout. Remercions Notre-Seigneur Jésus-Christ, sa sainte Mère Ma-rie, le bon saint Louis, des im-menses grâces tombées du Ciel durant toutes ces années.

Liste non exhaustive de noms

à ne pas oublier

Les Prieurs: M. l’abbé André. M. l’abbé Bonneterre M. l’abbé Petrucci M. l’abbé de La Rocque

Les aumôniers: M. l’abbé Golvan M. l’abbé Maurel M. l’abbé Wyler M. l’abbé Rosco M. l’abbé de Sainte-Marie M. l’abbé Rimenez M. l’abbé Girod M. l’abbé Lorber M. l’abbé Ravilly M. l’abbé de Pluvié M. l’abbé Lethu

Les religieux: Sœur Marie-Médiatrice Frère Pascal Frère Marie-Patrice Frère Marie-Dominique Frère Jean-Romain Sœur Maria Nazarena

Les enseignants: Mlle Poibleau Mlle de Boisriveau Mme Duverger Mme. Le Gall Mme du Tertre Mme Piloquet M. J.- P. Dubois Mme Bouyal Mlle Alno Mlle de Charette Mme Chapalain Mlle Dolo Mlle Couëtoux Mlle Dubuis 2007 et 2008

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Mme Thual Mlle Tron Mlle Rousseau Mlle Ménard

Les treize premiers «galopins» Jean Lethu Raphaël Hamon Sébastien de Bouärd Charles de La Richerie Vincent Frimaudeau Laurent Monbrun Loïc Trémoureux F.-Régis Legrier Thomas de Quelen Guénolé Ferré L.-Pierre Laroche J.-Marc Rebourg Gildas Legrier

Les aides précieuses : Mme Dubuisson Mme Gilard Mlle Y. Eraud M. D. Billot Mme Servigny Mme des Jamonières Mme Richard Christophe Mlle Pilard M. Ballue M. de La Charie Mlle Lawless M. Lorho M. Cachot Mme Aubert M. Bouquillon et beaucoup d’autres…

Les économes: M. Guéret M. Marteil M. et Mme Wagner M. Grossin M. Attimont

Les vocations: Prêtre:

Antoine de Lestrange Diacres: Jean de Lassus Beaudouin de Lassus Séminaristes: Matthieu de Beaunay Louis-Etienne Héon Pierre-Marie Wagner François Bailly Religieux dans la FSSPX: Frère Antoine Caris Frère Jérôme Giraudeau Bénédictins à Bellaigue: Pierre-Edouard Geoffroy Et ce n’est certainement pas fini…

Les bienfaiteurs:

Innombrables.

����

et enfin quelques souvenirs de la dernière année...

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