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TRAVAUX EFFECTUES EN PARTENARIAT AVEC LE
SECTEUR DES INDUSTRIES DES PRODUITS DE LA MER
1
INTRODUCTION GENERALE.
Le développement de partenariats industriels entre le CSVTPM de l’INRH à Agadir et le secteur privé de l’industrie de transformation et de valorisation des produits de la mer s’est concrétisé depuis l’année 2008 par : I)- Signature d’une convention cadre avec la Fédération Nationale des Industries de Transformation et de Valorisation des Produits de la Pêche (FENIP). Cette convention s’est fixée comme objectifs de définir le cadre général de partenariat INRH-FENIP en vue de contribuer au développement des industries de pêche au Maroc. Les domaines de partenariat ont porté sur (i)- la conduite de programmes d’études R&D dans le domaine de la transformation et de la valorisation des produits de la mer, (ii)- la réalisation des travaux de recherche en vue d’optimiser et d’améliorer la qualité des produits et des procédés existants et (iii)- Assistance techniques aux industries de pêche. II)- Signature du premier protocole de partenariat avec la FENIP portant sur La réalisation d’études techniques opératoires pour la fabrication de trois nouveaux produits à base de petits poissons pélagiques à savoir (1)- Chair désodorisée de sardine (produit intermédiaire), (2)- Production rapide de produits marinés à base de sardine et (3)- Production rapide de produits marinés à base d’anchois. III)- Signature du protocole de partenariat avec la société SUNRISE INTERNATIONALE à Tan Tan portant sur le développement d’essais technologiques pour la fabrication de saucisse de sardine appertisée en emballage souple. IV)- Signature du protocole de partenariat avec la société COPELIT à Laâyoune portant sur le développement d’essais technologiques pour la fabrication de pâté de sardine. Les prototypes élaborés dans le cadre de ces partenariats ont été introduits au niveau des divers salons professionnels et sessions de dégustation au Maroc et à l’étranger notamment aux divers sessions du Salons Fish Morocco, Salon International Sea Food à Bruxelles, …etc.
2
IL est en outre important de signaler, que la réalisation de ces partenariats industriels a profité d’une expertise japonaise rendu possible grâce au projet de coopération technique passé avec l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA) portant sur « Improvment of Value Adding Method for Fishery Product in Morocco », période juin 2008-juin 2009. Ce projet a profité au CSVTPM par l’affectation de deux experts japonais spécialisés dans le domaine de la transformation et de la valorisation des produits de la mer et d’un coordinateur du projet, il a également offert des possibilités de formation au Japon d’homologues marocains dans des structures spécialisées dans les domaines de la technologie et du contrôle de la qualité des produits de la mer. Il est en fin à signaler que le CSVTPM est actuellement investi dans la discussion
d’autres projets de partenariats avec le secteur privé industriel de la pêche, il
s’agit notamment du :
1- Projet de partenariat avec la société COPELIT à Laâyoune pour la fabrication de pré séries industrielles de pâté de sardine, 2- Projet de convention avec la FENIP visant le développement d’essais technologiques pour la fabrication de nouveaux produits de la mer choisis dans la gamme des produits proposés dans le cadre de l’étude 01/PAPP/2-23 lancée en 2008 par la FENIP portant sur les possibilités de valorisation de la production halieutique au Maroc, 3- Projet de partenariat avec la société SOMAFACO à Casablanca portant sur la réalisation de pré-tests technologiques de fabrication du surimi base à partir d’espèces de poissons blancs à faible valeur commerciale, 4- Projet de partenariat avec la société SODEVAP à Tan Tan portant sur le développement d’essais technologiques de fabrication de steak à base de sardine.
Protocole de Partenariat INRH-FENIP
Portant sur
Développement d’Essais Technologiques de Fabrication du Surimi Base à Partir des
petits poissons pélagiques
(Cas de la sardine et du maquereau)
3
INTRODUCTION Contrairement à l’acceptation commune et commerciale du mot, le terme de
surimi désigne la chair de poisson broyée et lavée. Le surimi est un concentré de
protéines myofibrillaires de goût et d’odeur relativement neutres. Grâce à sa
teneur élevée en protéines et sa faible teneur en glucides et lipides, le surimi est
un ingrédient qui présente un réel intérêt sur le plan nutritionnel et diététique. Il
constitue une source d’acides gras oméga 3 favorables au bon fonctionnement du
système cardiovasculaire.
Le surimi est un produit alimentaire intermédiaire (PAI), utilisé comme
ingrédient de base dans la fabrication de très nombreux produits tels que les
analogues de produits de lamer : coquilles Saint-Jacques, crabes, bâtonnets de
poisson… Pour préparer ces produits, le surimi est gélifié par addition de sel suivi
d’une thermocoagulation. Chaque fabricant élabore ses propres recettes en
variant les proportions des ingrédients ajoutés au surimi : amidon,blanc d’œuf,
farine, huile végétale, sel… Les produits traditionnels à base de surimi sont
également nombreux et se différencient surtout par leur mode de cuisson : ils
sont cuits à la vapeur pour le kamaboko, cuits au four dans le cas du chikuwa,
cuits dans l’eau bouillante pour le hamren, frits dans l’huile pour l’agekama. Le
kamaboko correspond à la forme commerciale la plus couramment rencontrée
sous le terme de surimi.
La fabrication du surimi est traditionnellement réalisée à partir de poissons
blancs tels que le colin d’Alaska et le merlan bleu. Face à l’épuisement des stocks
de ces espèces, des directives internationales ont limité leurs captures alors que
la demande de surimi ne cessait de s’accroître. Face à ces contraintes, les
industriels du surimi se sont orientés vers l’utilisation de nouvelles espèces
abondantes et peu coûteuses. Les petits pélagiques tels que le chinchard, espèce
sous exploitée, de faible valeur marchande et souvent sujet à des rejets à la mer
(sur le point d’être interdits) ont été envisagés comme matière première du
surimi. La production de surimi à partir de ces espèces semble en effet être une
bonne voie de valorisation à l’échelle industrielle. Mais si, au vue des technologies
4
existantes, il paraît simple de produire ce type de produit à partir de toutes
espèces de poissons, les caractéristiques propres à certaines espèces et
notamment aux petits pélagiques gras entraînent des problèmes de fabrication et
de qualité des produits obtenus.
Dans le cadre du protocole de partenariat signé entre l’Institut National de
Recherche Halieutique et la Fédération Nationale des Industries de Pêches au
Maroc (FENIP), le Centre Spécialisé de valorisation et de Technologie des
Produits de la Mer (CSVTPM) de l’INRH à Agadir avec l’appui technique et
financier de l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA) a mené un
projet de recherche sur la fabrication du SURIMI BASE en utilisant de petit
pélagique.
Le présent document présente une exposition de la technique de fabrication du
surimi base de poisson ainsi que les résultats des travaux de recherches la
fabrication de surimi base à partir de la sardine et du maquereau réalisés durant
ce projet.
5
I- EVOLUTION DE L’INDUSTRIE DU SURIMI
I-1- Contexte économique
La technique de préparation du kamaboko remonte aux XIIéme siècle lorsque les
pêcheurs japonais ont constaté que la chair de poisson lavée se conservait plus
longtemps une fois pétrie avec du sel et cuite à la vapeur.
La production de surimi a fortement augmenté au cours des années 60. La
production totalede kamaboko et de saucisse de poisson au Japon est ainsi passée
de 509 000 tonnes en 1960 à1 187 000 tonnes en 1973. Cette forte augmentation
de la production de surimi a résulté de la découverte, par une équipe du
laboratoire « Hokkaido Fisheries », des propriétés stabilisatrices des
cryoprotecteurs pour préserver les propriétés fonctionnelles des protéines au
cours de la congélation. Les firmes japonaises ont alors pu utiliser en masse le
colin d’Alaska (Alaska pollock) car les cryoprotecteurs permettaient de stocker à
bord le surimi à l’état congelé. Les navires usines de fabrication du surimi se sont
alors développés.
Un autre fait marquant dans l’industrie du surimi a été « l’américanisation» des
pêches après 1976 lorsque les Etats Unis ont déclaré zone économique exclusive
la zone de pêche la plus abondante en colin d’Alaska, déplaçant les navires
japonais et les remplaçant par des armements américains. Le surimi qui au
départ était un produit typiquement japonais, est aujourd’hui fabriqué et
consommé dans de nombreux pays notamment en Asie du Sud Est, en Corée, en
Chine, en Russie, en Amérique du Nord, au Chili, en Argentine, en Europe de
l’Ouest (essentiellement France et Espagne) . Aujourd’hui, les Etats-Unis sont les
plus gros producteurs de surimi et 75% de leur production provient de la
transformation du lieu d’Alaska. En 2001, les Etats Unis ont exporté 979 216
tonnes de produits de la mer frais et congelés d’une valeur marchande évaluée à
2,2 milliards de dollars.
6
Le surimi représentait 18,5 % de ces exportations soit une valeur marchande
évaluée à 297,6 millions de dollars (en 2001). Le marché mondial du surimi
représentait 1,1 million de tonnes en 2001.
Depuis 1997, les importations de surimi-base des pays de l’Union Européenne ont
progressé de 21% par an pour atteindre près de 24 000 tonnes en 2002 (CFCE).
Les principaux pays fournisseurs de l’Union européenne sont les Etats-Unis
(54 %), le Chili (18%), l’Inde (6%), le Canada (5 %) et la Thaïlande (4%). Les
importations européennes de produits à base de surimi plafonnent depuis un an
autour de 60 000 tonnes. Au sein de l’Union Européenne, la production de surimi
base est réduite, elle est réalisée principalement à partir de merlan bleu mais
plusieurs projets sont à l’étude pour fabriquer du surimi base à partir de poissons
bleus, chinchards en particulier. La production de produits transformés à base de
surimi a fortement augmenté : +12 % pour atteindre 60.000 tonnes en 2002. La
production de produits à base de surimi en France est essentiellement orientée
vers les produits frais tandis qu’en Espagne elle ne concerne que du surgelé. Ces
productions en France et en Espagne couvrent la majeure partie des
consommations nationales : 90 et 60 % respectivement. Les exportations
demeurent très limitées.
La consommation de produits à base de surimi dans l’Union européenne a
progressé de 81% entre 1997 et 2002, année pour laquelle elle atteint près de
110 000 tonnes. L’Espagne et la France représentent les 2/3 de la consommation
européenne.
En France le marché du surimi est en pleine croissance, il représente le premier
secteur (39 % en 2001) du marché des produits « traiteurs de la mer ». Entre
1994 et 2002, la consommation de préparation à base de surimi en France a triplé,
elle est passée de 10 200 tonnes en 1994 à 39 434 tonnes en 2002, soit une
progression de 11 % par rapport à 2001. En réponse à cette demande croissante,
la production a atteint 35 572 tonnes en 2002, soit une hausse de 12,6 % par
rapport à 2001. En 2002, les ventes totales des fabricants français de surimi ont
7
progressé de 12 % en volume et de 10 % en valeur pour un chiffre d’affaires
global de 193 millions d’euros. Cette forte progression reflète le dynamisme du
marché national.
Le marché du surimi est en pleine croissance. Les nouveaux modes de
consommation alimentaire imposent des produits faciles à préparer et à
consommer de qualité constante. La gamme des produits à base de surimi ne se
limite plus au bâtonnet mais s’élargit vers des produits plus élaborés et
sophistiqués orientés sur le « snacking » et les produits de consommation hors
domicile. L’augmentation du marché du surimi induit une augmentation du
besoin en matières premières. Cependant, les ressources naturelles ne sont pas
inépuisables et sont soumises à des quotas de pêche. La recherche de nouvelles
ressources s’est donc progressivement imposée aux industriels du surimi.
I-2- Origines de la matière première Le lieu d’Alaska (Theragra chalcogramma) constitue la matière première la plus
utilisée pour la fabrication du surimi. Avant les années 60, ce poisson était
exploité par les firmes japonaises uniquement pour la valorisation des œufs. Mais
après prélèvement des œufs, les poissons avaient une faible valeur et la
fabrication de surimi est apparue comme une bonne voie de valorisation. Cette
espèce constitue une matière première de choix pour la fabrication du surimi. En
effet, il s’agit d’un poisson à chair blanche, insipide, de taille homogène, pouvant
être capturé en masse par des navires côtiers ou industriels. Ses protéines
musculaires possèdent une très bonne capacité de gélification permettant
d’obtenir un produit de grande qualité. Ces principales zones de pêche sont
situées dans la partie Est de la mer de Béring en Alaska et en mer d’Okhotsk en
Russie. Le lieu d’Alaska représente le plus gros tonnage des poissons blancs dans
le monde. Cependant, les captures ont diminué depuis 1989 en raison de la
diminution des stocks liée à des années de surexploitation et à la mise en place de
restrictions gouvernementales (quotas).
8
La nécessité d’identifier de nouvelles matières premières pour la fabrication du
surimi s’est alors imposée aux industriels des pays producteurs. Ceux-ci se
tournent de plus en plus vers des ressources locales abondantes et peu exploitées.
La mise en place de technologies innovantes, telles que des nouvelles techniques
de lavage, ou l’addition de transglutaminases pour augmenter la force de gel des
produits obtenus avec certaines espèces, a permis d’envisager l’utilisation de ces
nouvelles ressources. Une soixantaine d’espèces de poissons comprenant
notamment des requins et des poissons d’eau douce a été testée à travers le
monde pour la fabrication du surimi. Les espèces les mieux adaptées à cette
transformation sont les espèces de poissons blancs à faible teneur en lipides tels
que le hoki (Macruronus navaezelandiae) de Nouvelle Zélande, le merlan bleu du
sud (Micromistius australis) du Chili et d’Argentine, le merlan bleu du nord
(Micromistius poutassou) de la CEE, la cohana japonaise (Nemipterus japonicus)
de Thaïlande…
Avant 1990, l’utilisation du merlan du pacifique (Merluccius productus), une
autre espèce de poisson blanc, était limitée du fait de la présence au sein du
muscle de protéases qui dénaturent les protéines myofibrillaires limitant alors les
propriétés fonctionnelles des protéines. Dès lors que des inhibiteurs des
protéases ont été utilisés, au cours des années 90, la production du surimi à partir
de cette espèce s’est fortement développée et représente aujourd’hui environ
20 % de la production de surimi au Etats Unis. Cependant, de part son7 origine,
l’inhibiteur protéasique, issu du plasma de bœuf, devra être remplacé. De plus,
l’exploitation du merlan bleu est désormais limitée par les quotas de pêche.
Des espèces abondantes et sous exploitées, riches en muscle brun et/ ou en
lipides telles que : le saumon rose (Oncorhynchus gorbuscha), les maquereaux et
sardines peuvent également être utilisées pour la fabrication de surimi.
Cependant, de part leurs caractéristiques physiologiques et biochimiques, la
transformation de ces espèces produit jusqu’à présent un surimi de qualité
inférieure à celle obtenue pour le surimi de poisson blanc. Le surimi-base issu de
ces espèces présente un aspect légèrement coloré qui rend son utilisation difficile
9
pour les produits type bâtonnet. Néanmoins, le développement important du
marché de nouveaux produits à base de surimi cuit ou frit permet d’envisager
l’utilisation d’un surimi-base qui serait d’aspect moins neutre que celui obtenu
pour du surimi fabriqué à partir de poissons blancs. Ainsi, alors que le kamaboko
est produit à partir de 70 % de surimi de haute qualité, des produits frits de type
agekama ne sont fabriqués qu’à partir de 10 % de surimi de haute qualité. De plus,
le développement de la gamme des ingrédients et des technologies de
formulation permet la production de produits transformés de bonne qualité à
partir de surimi base de qualité moyenne. Ainsi, la demande pour du surimi ne
répondant pas aux standards actuels recherchés pour un surimi de « haute
qualité » ne cesse d’augmenter notamment en Thaïlande. Ces nouveaux marchés
favorisent la mise en place de nouvelles technologies de fabrication du surimi à
partir d’espèces de poisson abondantes et peu exploitées telles que les petits
pélagiques gras.
10
II- Présentation de l’atelier
L’objectif principal de ce projet est principalement le transfert de la technologie
de fabrication et les techniques de contrôle de la qualité du surimi base à partir
de la sardine et du maquereau aux cadres de sociétés participantes à l’atelier.
L’atelier a connu la participation de cinq cadres de cinq sociétés privées opérant
dans le domaine de transformation des produits de la mer qui ont été désignées
par la FENIP.
Liste des personne est sociétés ayant bénéficiées de l’atelier
Nom société Activité
ELKHAYATI
Fatiha
BELMA SAMAK,
Agadir
Conserve de poisson
BUAYAD
Omar
SODEVAP, Agadir Semi conserve de poisson
MOUH Ali Aveiro Maroc, Agadir Conserverie du poisson
MAHIR
Abdelkamel
SODAPEC, Tan-tan Congélation du poisson
MAA
ALAYNAN
Mouhamed
GROUPE GEBBAJ,
Tant-tan
Transformation du poisson
Fabrication du surimi base par les cadres des sociétés participantes
11
Sur les 5 jours de formation, en plus des aspects technologiques, les séminaristes
ont bénéficiés d’une cession pratique au niveau des laboratoires de contrôle
qualité incluant l’évaluation sensorielle des produits élaborés. Les aspects
analytiques abordés ont concerné le dosage de l’histamine, de l’ABVT et du
Cadmium. Les critères microbiologiques du produit mariné ont porté sur la FMAT,
les entérobactéries et Salmonelle. Programme de l’atelier de formation sur la fabrication du surimi base des poissons
Jour Contenu Assuré par
23 février 2009
- Cours théorique sur la technologie de
fabrication du surimi base
- M. Youssef RADI - M. SHIBA
24 février 2009
- Fabrication du surimi à base de
sardine. - Contrôle de la qualité sanitaire des
de la matière fraiche.
- Equipe de la halle de
technologie - Équipe des
laboratoires de physicochimie et de microbiologie
25 février 2009
- Fabrication du surimi à base de
maquereau - Contrôle de la qualité de la matière
fraiche (physicochimique et microbiologique)
- Equipe de la halle de
technologie - Équipe des
laboratoires de physicochimie et de microbiologie
26 février 2009
- Evaluation de la qualité rhéologique des surimis fabriqués
- Contrôle de la qualité microbiologique du surimi
- Equipe de la halle de technologie
- Équipe de laboratoire de microbiologie
27 février 2009
- Lecture des résultats du contrôle microbiologique
- Équipe de laboratoire de microbiologie
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III- Fabrication du surimi base à partir de la sardine et du maquereau III.1.Méthodologie de fabrication Le travail se propose de fabriquer du surimi base à partir de la sardine et du
maquereau. L’optimisation de la fabrication la chair désodorisée de sardine s’est
basée sur :
- l’ajustement du pH de l’étape de blanchiment (un pH de 6,5~7,5 est
recommandé pour la sardine);
- l’optimisation du nombre de lavage pour la chair de sardine et la chair de maquereau.
III.2. Fabrication La fabrication de la chair de sardine désodorisée a suivi le diagramme de
fabrication globale suivant :
13
a)Réception du poisson
Le poisson réceptionné est lavé dans l’eau glacée avant caractérisation physique et
sensorielle de la fraicheur.
Réception poisson Réception poisson taille de poisson b) Etêtage et éviscération :
Dès leur arrivée à l’usine, les sardines et les maquereaux sont lavés soigneusement
avec l’eau, puis elles subissent les opérations d’étêtage et d’éviscération.
Ces étapes doivent être réalisées rapidement après la capture afin d’éviter l’action des
protéases intestinales sur les protéines musculaires et l’altération par les
microorganismes présents au sein des viscères. Afin d’éviter des inclusions noires
induisant une altération de l’aspect du surimi, la membrane viscérale noire doit être
entièrement enlevée.
Préparation du poisson Préparation du poisson
14
c)Lavage
Consiste à laver le poisson étêtés et éviscérés dans une laveuse, dans le but
d’enlever le reste du sang et des écailles. Le temps de lavage est de 15 min dans une
eau glacée à une température inférieure à 10°C.
Lavage de sardine Mise de poisson en caisse après le lavage d) Séparation de la chair : Au cours de ce procédé, la chair est en partie déstructurée à l’aide d’un séparateur
mécanique en continu tandis que les arêtes et une partie de la peau sont retenues et
éliminées durant cette étape. Le séparateur mécanique utilisé est constitué d’un
cylindre perforé sur lequel les poissons (étêtés et éviscérés) ou les filets sont écrasés
par la pression exercée par un ruban ou une vis. La chair qui est pressée à l’intérieur du
cylindre suit la chaîne de transformation tandis que la peau et les arêtes sont éliminées
à l’extérieur du cylindre. Afin d’éviter que des résidus de viscères et du sang soient
mélangés avec la chair entraînant une perte de qualité du produit fini. Il est préférable
de passer les filets dans la machine en prenant soin d’orienter la face du filet vers les
perforations
On a utilisé un séparateur de la chair semi-automatique type YANAGIWA.
15
Séparation de la chair
e) Lavage (Désodorisation) de la chair:
Les étapes de lavage sont des étapes clef du procédé de transformation du surimi.
Leur objectif est d’éliminer les constituants indésirables et de concentrer le produit en
protéines myofibrillaires (actine, myosine) dotées de propriétés gélifiantes. Les
lavages permettent d’éliminer le sang, les composés solubles de faible masse
moléculaire, les protéines sarcoplasmiques, des enzymes, les lipides et certains
composés azotés non protéiques indésirables. L’intensité du lavage est déterminante
pour les propriétés de gélification, la couleur et l’odeur du surimi. Le nombre de
lavages et le volume d’eau utilisés varient en fonction de l’espèce de poisson, de son
état de fraîcheur, de la chaîne de transformation, et de la qualité de surimi désirée. En
général, le procédé comprend trois cycles de lavage de 10 minutes avec une proportion
eau/chair de 3/1 ou 4/1.
Chaque cycle est composé d’une opération d’homogénéisation de la chair avec de
l’eau froide (4 à 5°C) suivie d’une étape essorage. La qualité et le pH de l’eau sont des
facteurs importants. Une eau trop dure avec la présence d’ions comme le calcium et le
magnésium ou comme le fer et le manganèse affecte respectivement la texture et la
couleur du produit fini
Le lavage de la chair de sardine et de maquereau est effectué dans une eau glacée
(volume est de 4 fois le poids de la chaire), par l’ajout de 0.2 à 0.4 % de bicarbonate de
potassium pour ajuster le pH du milieu qui doit être proche de la normalité, la
température de lavage doit être toujours inférieur à 6 °C.
f) Optimisation du nombre de lavage
Il est recommandé de faire trois lavages pour avoir un bon surimi. Nous avons réalisé
le lavage de la même chair de poison dans un premier temps en trois lavage intercalé
par une séparation de la matière flottante et par des centrifugations pour le cas de la
chair de maquereau (poisson très gras), dans un deuxième lieu ce nombre est réduit
à deux lavage pour le cas de la chair de sardine, dans le but de comparer la qualité de
la chaire des deux procédés.
16
Lavage de la chaire Matière grasse flottante
g) Essorage :
Dans le but de déshydratée la chair désodorisée, L’essorage final de la pulpe
permet d’obtenir un concentré protéique présentant une teneur en eau de l’ordre de 82
à 85 %.
Déshydratation de la chaire déshydrataion de la chaire
h) Ajout des cryoprotecteurs :
Afin de limiter la dénaturation des protéines au cours de la conservation du
surimi à l’état congelé, des substances cryoprotectrices sont incorporées. En absence
de cryoprotecteurs, les protéines sont dénaturées induisant une détérioration de la
texture, de la flaveur et de la couleur du produit. Cette dénaturation protéique résulte
de l’agrégation des protéines myofibrillaires par formation de liaisons hydrogènes,
ioniques et hydrophobes, et de ponts disulfures. L’eau joue un rôle important dans ces
phénomènes de dénaturation. Lors de la congélation, une fraction importante de l’eau
présente dans l’échantillon change d’état et une concentration des solutés se produit
dans la fraction qui reste à l’état liquide. La force ionique et le pH de l’environnement
des protéines changent provoquant une déshydratation et des changements de
conformation. D’autres réactions interviennent au cours de la conservation telles que
l’oxydation des lipides produisant des composés susceptibles d’interagir avec les
protéines. Les cryoprotecteurs agiraient en protégeant les protéines de la dénaturation
17
induite par la congélation. Ils pourraient également stabiliser la structure native de la
protéine pour des raisons thermodynamiques, soit diminuer la température de
transition vitreuse en deçà de laquelle les réactions mettant en jeu des processus
diffusionnels sont réduites au minimum
Les cryoprotecteurs sont traditionnellement composés de saccharose et sorbitol, seuls
ou en mélange, à une concentration finale d’environ 9 % (p/p). Un mélange (1/1) de
tripolyphosphate de sodium et de pyrophosphate tétra sodium est ajouté à la pâte (0,2-
0,3 % (p/p)) en plus des sucres.
Durant cette expérience, nous avons utilisé 5% du saccharose mélangé avec 0.3 % de
polyphosphase à l’aide d’un sillent-cutter.
i) Congélation du surimi Le surimi est emballé sous forme des plaques d’une épaisseur ne dépassant pas 3
cm dans des sachets en plastiques placé à une température inférieur -40°C pendant 24
h, puis stocké ensuite à -18 °C pendant une durée qui peut aller jusqu’à 6mois.
III.3. Evaluation de la qualité du surimi produit
III.3.1. Indice de qualité du surimi
La qualité du surimi est déterminée par la qualité du kamaboko obtenu à partir du
surimi. Les industriels japonais utilisent un mode de classement basé sur la teneur en
eau et les tests de pliage et de rupture. Une méthode standard pour la détermination de
la qualité du surimi a été établie en 1991. Elle est basée sur des critères permettant la
caractérisation des propriétés biochimiques et fonctionnelles et sur la qualité
microbiologique du surimi. La qualité du surimi est déterminée par l’échelle
comportant quatre niveaux: classe supérieure (S ou SA), première classe (AA ou A),
deuxième classe (B) et hors classe (C).
Les analyses biochimiques permettant d’évaluer les propriétés biochimiques du surimi
sont es teneur en protéines, en eau, en lipides et la mesure du pH. Un autre critère est
la teneur en contaminants résiduels comme la peau, la membrane périviscèrale, les
arêtes. Le critère est exprimé en unité de contaminants par cm2 de surimi.
Les propriétés fonctionnelles entrant dans la détermination de sa qualité sont sa texture,
sa couleur, son odeur évaluée après formation du gel (addition de sel au surimi suivie
d’une thermocoagulation). La texture peut être évaluée à l’aide de tests rhéologiques
18
ou par analyse sensorielle (Tableau 1). Ils sont réalisés à l’aide de texturomètres ou à
des viscosimètres. Les tests rhéologiques sont basés sur l’enregistrement des forces
nécessaires à la déformation par compression, étirement, ou à la rupture du réseau
gélifié. Ils sont réalisés à l’aide de texturomètres ou de viscosimètres. Des grandeurs
telles que la fermeté, la rigidité, l’élasticité, l’adhésion du gel sont ainsi mesurées. Un
des tests couramment employés au Japon utilise la technique de pliage. Il consiste à
plier puis à presser entre le pouce et l’index une rondelle de kamaboko de diamètre et
d’épaisseur définie. La qualité du gel est alors évaluée en fonction du nombre de
pliures nécessaire à la rupture du gel, plus la rondelle se déchire tard, meilleure est la
qualité du produit.
Critères d’évaluation sensorielle de la texture du kamaboko. Note Critère
10
9
8
7
6
5
4
3
2
1
Extrêmement ferme
Très ferme
Ferme
Légèrement ferme
Normal
Légèrement mout
Mout
Très mout
Extrêmement mout
friable
19
Critères d’évaluation de la qualité du kamaboko par le test de pliage
Catégorie Conditions
AA
A
B
C
D
Aucune cassure après avoir plié la rondelle de surimi en 2 puis en
quatre
Certaines cassures après avoir plié la rondelle en 4
Cassures progressives après avoir plié la rondelle en 2
Cassures immédiate après avoir plié la rondelle en 2
Friable sous les doits
III.3.2. Essai de résistance à la pénétration
Remplir un tube en plastique PVDC de 48 mm de largeur (30 mm de diamètre) quand
il est aplati, avec environ 150 g (il aura alors à peu près 20 cm de long) de pâte de
chair en utilisant un poussoir muni d’un tube de 18 mm de diamètre, et nouer les deux
extrémités du tube.
Chauffer le matériau d’essai dans de l’eau chaude à 84-90°C pendant 30 minutes.
Au moment où le matériau d’essai est mis dans l’eau, la chute de température ne doit
pas dépasser 3°C.
Tout de suite après le traitement thermique, placer le matériau d’essai dans de l’eau
froide et le faire refroidir complètement, puis laisser à température ambiante pendant
au moins 3 heures.
Couper les saucissons de surimi en tranche de 3 cm de langueur puis les placées dans
le rhéomètre. On utilise un plongeur sphérique de 5 mm de diamètre et on règle la
vitesse de pénétration sur 60 mm/minute.
20
III.4. Résultats d’évaluation des caractéristiques physiques des surimis
fabriqués :
Test de pliage et de macération
Le jury était composé de 8 personnes marocaines. Les moyens des résultats du test de
pliage selon les normes japonaises sont regroupés dans le tableau suivant :
Résultats d’évaluation par le test de pliage des rondelles :
Surimi Surimi de sardine
(2 lavages)
Surimi de maquereau (2 lavages)
Note B B-C
Résultats d’évaluation par macération :
Surimi Surimi sardine
Surimi blanchit
maquereau
Note 5 5
Test d’élasticité par rhéomètre
Préparation du test de pliage
21
Les résultats montrent que deux lavages de la chair de sardine est suffisant mais il
faudra 3 lavages pour la chair du maquereau.
Test d’élasticité par rhéomètre
Les résultats du test de pénétration par rhéomètre sont regroupés dans le tableau
suivant :
Surimi Surimi de sardine
Surimi de maquereau
Force (N) 2,2 2,12
Pénétration
(mm)
6.63 6,6
Les résultats montrent que la qualité élastique des deux surimis fabriqués est bonne
(les valeurs sont supérieurs à 2 N).
22
IV. GESTION DE LA QUALITE
Dans ce qui vas suivre on trouvera d’une part la présentation des dangers et des mesures préventives du type de produit élaboré par l’unité
technologique du CSVTPM/INRH et d’autres part une brève discussion sur les méthodes courantes ainsi que les résultats d’évaluation de la
qualité hygiénique, sanitaire et nutritionnelle de ce produits.
IV.1. Maîtrise de la qualité
ETAPE DU PROCESSUS DANGERS MESURES PREVENTIVES
Réception des matières premières & intrants
Travailler un poisson de mauvaise qualité organoleptique et / ou sanitaire (teneure élevée en histamine);
Ingrédients renfermant des spores bactériennes, des excréments de rongeur et des corps étrangers dangereux.
Formation du personnel / tri approprié ; Isolement des zones de réception par type de denrées
(poisson/légumes/épices) ; Elaboration et respect du cahier des charges ; Suivi des matières premières par fournisseur ; Maîtrise du stockage : T° à cœur, glaçage, et durée ; Gestion des lots : identification, rotation des stocks ;
Nettoyage du poisson Contamination suite au non contrôle des paramètres temps / température.
Nettoyage avec de l’eau courante fraîche ; Nettoyage et désinfection de l’aire de réception ; Hygiene du Personnel.
Etêtage éviscération Altération / Perte de la fraîcheur ; Contamination par l’équipement, les viscères et/ou
le personnel et développement bactérien suite au non contrôle des paramètres temps / température.
Maîtrise des manipulations: rapidité des opérations, réduction des temps d’attente, lavage abondant ;
Isolement des zones de travail des produits crus par type de denrées (poisson/légumes/épices) ;
Glaçage propre ; Respect du plan hygiène et contrôle des procédures.
Lavage Contamination suite au non contrôle des paramètres temps / température.
Eau de bonne qualité & équipement désinfecté Maintenir la température
Séparation de la chair Contamination par l’équipement ; Perte en qualité (accumulation de l’histamine et/ou
présence de matières résiduelles) ; Perte en rendement.
Nettoyage et désinfection de l’équipement ; Travailler rapidement et proprement ; La pression appliquée aux matières premières, devrait être adaptée aux
caractéristiques souhaitées dans le produit fini ; Les matières résiduelles séparées devraient être éliminées avec soin, en
continu ou en semi-continu, avant le prochain stade de transformation. 1er Blanchiment &
désodorisation Contamination ; Lixiviation inexacte ; Elévation de la température ;
Utiliser une eau de très bonne qualité ; Respecter le temps pour la lixiviation ; Maintenir la température.
23
Absorption d’eau. Concentration du bicarbonate de sodium inadéquate.
Ajouter la quantité exacte du bicarbonate de sodium (pH = 6,6 – 6,8).
1ère Centrifugation Contamination à travers le conduit ; Trous obstrués.
Nettoyage et désinfection du conduit ; Jet d’eau continu.
2nd Blanchiment & désodorisation
Contamination Lixiviation inexacte Elévation de la température Absorption d’eau
Utiliser une eau de très bonne qualité ; Respecter le temps pour la lixiviation ; Maintenir la température ;
2nd Centrifugation Contamination à travers le conduit Trous obstrués
Nettoyage et désinfection du conduit ; Jet continu d’eau.
Ajout de sucres Concentration de sucre inadéquate. les adjuvants devraient être utilisés en quantités appropriées et mélangés de manière homogène.
Conditionnement (mise en plaque et congélation)
Délai de fin de fabrication/conditionnement Voir autres produits congelés
Immédiat après la fabrication
Congélation Prolifération de bactéries en raison de durées/températures inappropriées pendant l'entreposage et/ou du non-respect des durées mentionnées pour le processus de congélation ;
Accumulation de l’histamine ; Perte de la texture.
En particulier dans le cas du surimi, il faudra veiller avec soin à congeler le produit aussi rapidement que possible pour en conserver la qualité;
Température de congélation appropriée.
Toutes phases Qualité microbienne (et technologique) insuffisante Règles essentielles Règles d’hygiène de conception et de fonctionnement :
- marche en avant, - Non croisement des circuits souillés.
Séparation des secteurs propres et des secteurs souillés Hygiène parfaite du matériel Matériaux conformes et bien conçus Entretien physique et hygiénique Hygiène de fonctionnement : Environnement, personnel, locaux,
manipulations Maitrise chaine du froid : T° ambiante < 6°C tout au long du process
glaçage/climatisation des locaux, gestion des flux Règles d’hygiène à maitriser : marche en avant non croise »ment des circuits
propres avec les circuits souillés, séparation des secteurs propres et des secteurs souillés
Qualité chimique et microbiologique de l’eau
24
IV.2. Statut et critères microbiologiques :
IV.2.1. Critères microbiologiques
Pour rappelle, ce produit n’est pas destiné à la consommation en l’état, mais le plus
souvent utilisé comme matière première pour la fabrication de plats cuisinés ou autres
préparations élaborées à base de poisson. En outre, il est assez récent au Maroc comme
en Europe, d’ailleurs, et il est difficile d’en proposer une flore spécifique. Nous nous
contenterons donc de proposer des critères de qualité ayant essentiellement une
vocation santé publique, retenus à ce titre comme standards, et deux critères
technologiques.
Standards impératifs
n c m = M - Recherche de Listeria
monocytogenes (NF V 08-055)
- Isolement/identification et confirmation de Salmonella (NF V 08-052)
5 5
0 0
Abs dans 25 g
Abs dans 25 g
Standards Indicatifs
n c m M - Dénombrement des Coliformes
thermotolérants (NF V 08-060) - Dénombrement des Staphylocoques
coagulase positive (NF V 08-057-2)
5 5
2 2
10 10
100 100
Standards de Spécification
La flore mésophile aérobie semble un indicateur de qualité important ; les valeurs
proposées sont un maximum admissible. Lors de la transformation ultérieur, le critère
« anaérobie sulfito-réducteur », ou du moins les germes fermentaires dont cet
indicateur est témoin, semblent une composante importante de la qualité. On propose
donc de retenir la recommandation suivant.
n c m M - Dénombrement des microorganismes
aérobies 30°C (NF V 08-051) - Dénombrement des anaérobies sulfito-
réducteurs (XP V 08-061)
5 5
2 2
100 000
10
1 000 000
100
25
IV.2. 2. Résultats des analyses microbiologiques IV.3. Analyse
physico
chimique :
L’analyse physico chimique effectué sur la sardine fraiche et du maquereau frais ainsi
que leurs surimi de base divise en deux catégories :
Analyse de la qualité sanitaire de la matière première et du produit fini ; ces analyses
se déclinent comme suit : analyse de la fraîcheur selon le barème de cotation de l’UE
(CE 103/76), le dosage de l’ABVT (règlement CEE 95/149), la teneur en histamine
(lerk & bell, 1976) et la détermination du taux de cadmium dans le produit fini
(méthode interne QSMM. CHIM.MOP01). L’analyse de la composition nutritionnelle
du pâté de sardine englobent :
26
Le dosage des protéines brutes
La détermination d’humidité
La détermination des cendres
La détermination des glucides
IV.3. 1. Analyse de la qualité sanitaire
a. Analyse sensorielle :
L’appréciation de la fraicheur de la sardine et celle du maquereau destinée à
l’élaboration du surimi à été faite selon le barème de cotation de la fraîcheur du
poisson défini par le règlement du conseil N° 103/76/CEE. Cette appréciation a
concerné l’observation des caractères relatifs à la peau, les yeux, les branchies, la
texture, le péritoine, la colonne vertébrale, l’odeur et la couleur, auxquels nous avons
ajouté d’autres caractères qui sont l’adhérence des écailles, l’aspect de la tâche au
niveau de l’opercule et l’aspect de la paroi abdominale.
b. Dosage de l’Azote Basique Volatil Total (ABVT)
Le dosage de l’Azote Basique Volatil Total (ABVT) est réalisé selon la méthode de
référence de la Communauté Economique Européenne [CE No 2074/2005]. Dans cette
méthode, les bases azotées volatiles sont extraites d’un échantillon à l’aide d’une
solution d’acide perchlorique à 6%. Après alcalinisation, l’extrait (50 mL) est soumis à
une distillation par la vapeur et les constituants basiques volatils sont absorbés par un
récepteur acide (acide borique à 3%). La teneur en ABVT est déterminée après titrage
par une solution étalon d’acide chlorhydrique à 0,01N
c. Dosage de l’histamine
Le dosage de l’histamine est effectué par la méthode spectrofluorimétrique de LERKE
et BELL (1978). L’extraction de l’histamine est réalisée par une solution d’acide
trichloracétique à 10%. Après filtration, 0,2 mL du filtrat est transféré dans une
colonne chromatographique utilisant la résine amberlite CG-50 type 1, 100-200 mesh,
75 à 150 μ comme échangeuse d’ions conditionnée par le tampon acétate 0,2N (pH =
4,6). Après purification par plusieurs lavages par du tampon acétate, l’histamine est
éluée par l’acide chlorhydrique 0,2 N (20 mL). Deux mL de l’éluat sont traités dans un
27
tube où l’on ajoute 0,1 mL d’orthophtaldéhyde (OPA) (dilué à 1% dans l’alcool
méthylique) en présence de 1 mL d’hydroxyde de sodium 1N.
Après formation du complexe fluorophore par dérivation de l’histamine par l’OPA en
milieu alcalin, l’acidification immédiate (3,5 minutes) par l’acide chlorhydrique 0,7 N
(2mL) rend ce complexe plus fluorescent et plus stable. La fluorescence est mesurée à
des longueurs d’onde d’excitation et d’émission respectives de 360 nm et 450 nm dans
un délai ne dépassant pas 30 minutes.
d. Détermination du taux de cadmium
La méthode appliquée à la détermination quantitative du cadmium est celle utilisée au
niveau du laboratoire central de l’INRH (QSMM. CHIM.MOP01). Cette méthode a été
évaluée pour la détermination du cadmium dans le poisson et les aliments, En utilisant
l’atomisation par four à graphite. Cette méthode consiste a soumette l’échantillon à
une minéralisation par voie humide (ajout d'acide nitrique HNO3) puis analyse par
spectrométrie d'absorption atomique avec four à graphite.
IV.3.2. Analyse de la qualité nutritionnelle
a. Détermination de l’humidité
L'humidité est déterminée par un analyseur d'humidité type AD-4714A qui permet de
connaître rapidement le taux d'humidité d u surimi base entre 5 à 70g de poids.
b. Dosage des protéines
L'analyse des protéines brutes dans le surimi consiste à doser l'azote total selon
Kjeldahl et multiplier la teneur en azote par un facteur conventionnel (Ntot x 6.25).
La matière organique est détruite par oxydation, sous l'effet combiné de l'acide
sulfurique, de catalyseurs et éventuellement de substances destinées à élever le point
d'ébullition du mélange. Dans ces conditions, l'azote est transformé en sel
d'ammonium. L'ammoniac libéré de ce sel est entraîné par une solution concentré
d’hydroxyde de sodium par distillation et receuilli dans une solution acide de titre
connu. Le calcul de la teneur en protéines brutes est obtenu par multiplication de la
teneur en azote (par titration) par un facteur de conversion (qui correspond à l'inverse
de la teneur en azote dans la protéine).
28
c. Dosage des cendres
La quantité de matières minérales contenu dans le surimi base est mesurée par dosage
des cendres. La teneur en cendres est obtenue après séchage dans un four à moufle à
550°C pendant 4 heures. Apres refroidissement, la masse du résidu est pesée.
d. Détermination des glucides
La mesure de la quantité totale de glucides (ou hydrates de carbone assimilables) du
surimi base est faite par calcul (différence avec les autres nutriments sauf les vitamines
dont la teneur totale est généralement négligeable).
IV.3.3. RESULTATS
Les résultats du suivie analytique de la qualité sanitaire du surimi de sardine appertisé
sont consignés dans le tableau ci-dessous.
a. Analyse sensorielle
L’analyse sensorielle des caractères organoleptiques de la sardine fraiche utilisée pour
la fabrication du surimi d’ a permis de relever qu’a l’arrivée à la halle de
transformation, la sardine est caractérisée par son aspect brillant, par la présence d’un
mucus aqueux et transparent, et par une odeur qui rappelle celle des algues marines.
L’œil est convexe, la cornée transparente avec une pupille noire brillante, les branchies
de couleur rouge et la chair est ferme et élastique. La paroi abdominale est intacte chez
la majorité des individus et une partie des écailles ne sont plus adhérentes au corps.
Après ouverture du poisson, la colonne vertébrale apparaît adhérente à la chair et le
péritoine est adhérent et intact. Le degré de fraîcheur ainsi attribué pour dépasse 2.7 et
2.45 respectivement pour la sardine et le maquereau.
Surimi base de sardine ABVT (mg/100g) Histamine (mg/100g) Cadmium (µg/kg) Matière première 9.66 11.03 87.6 Produit fini 2.14 1.53 66.4
Surimi base du maquereau ABVT (mg/100g) Histamine (mg/100g) Cadmium (µg/kg) Matière première 11.2 20.6 78.3 Produit fini 2.8 2.32 59.8
29
b. Evolution des indices de la qualité sanitaire : Les résultats consignés dans le tableau ci-dessus montrent clairement que la teneur
moyenne en histamine est passée de 11.03 mg/100g à 1.53 mg/100g de même pour
celle de l’ABVT qui est passée de 9.66 mgN/100g à 2.14 mgN/100g respectivement
pour la sardine fraiche et le surimi base de sardine.
Egalement pour le surimi base du maquereau, l’évolution de la teneur moyenne en
histamine est passée de 20.6 mg/100g de maquereau à 2.32 mg/100g de surimi base et
celle de l’ABVT est passée de 11.2 mg/100g de maquereau à 2.8 mg/100g de surimi
base du maquereau.
Concernant la teneur en cadmium, celle-ci est passée de 87.6 µg/kg de sardine à 66.4
µg/kg de surimi base de la sardine et de 78.3 µg/kg de maquereau à 59.8 µg/kg de
surimi base du maquereau.
D’après ces résultats, il semble fortement que cette diminution de la teneur en
histamine, de l’ABVT et du cadmium dans le surimi base vient du fait qu’au cours du
processus de son fabrication, des séries de dilutions et de lavage successives qui lui
sont associées et aussi les ajouts des ingrédients de texturation et de gout semble les
principaux facteurs qui sont à l’origine de cette diminution des taux de ces indices de
la qualité sanitaire par rapport à la matière première.
c. Valeur nutritionnelle du poisson Les résultats des analyses de composition du surimi de sardine sont consignés dans le tableau ci-dessous. Résultat
II- Analyses de la qualité nutritionnelle Matière grasse (g/100g) 2.00 Protéines (g/100g) 18.87 sucres totaux (g/100g) 3.07 Cendre (g/100g) 2.16 Humidité (g/100g) 73.9 Valeur énergétique 105.7 Kcal (442 KJ) Résultat
II- Analyses de la qualité nutritionnelle Matière grasse (g/100g) 1.62 Protéines (g/100g) 17.77 Sucres Totaux (g/100g) 3 Cendre (g/100g) 2.21 Humidité (g/100g) 75.4 Valeur énergétique 97.9 Kcal (409.2 KJ)
30
En général, le surimi base contient environ 74 à 78 % d'eau, 20 % de protéines, de 0 à
2 % de lipides selon les espèces utilisées pour la production, des sucres (4 % de
saccharose) et des polyphosphates (0,2 à 0,3 %). Ces derniers composants sont ajoutés
pour agir comme cryoprotecteurs afin de prévenir la dénaturation des protéines au
cours du stockage au froid.
Le surimi à base de sardine est caractérisé par une teneur en eau de l’ordre de 73.9 %.
Les protéines constituent l’élément essentiel du surimi base de sardine pour leur
quantité que pour leur qualité. Il contient en moyenne 18.87 % de protéines dites de
haute valeur biologique. La matière grasse est de l’ordre de 2 %.
Il est à noter que sur le plan technologique, les précautions prises (traitements
physiques à basse température) avaient pour effet ne pas dénaturer les protéines lors de
la préparation du surimi base et par conséquent n'entraînent pas de dégâts majeures sur
la qualité nutritionnelle. Cependant, le lavage entraîne inévitablement la perte de
vitamines hydrosolubles, mais en contre partie élimine en grande partie l'histamine qui
est un des composés allergéniques.
La teneur moyenne en glucides est de l’ordre de 3.07 % suivie par celle de la matière
minérale qui est de l’ordre de 2.16. La valeur énergétique du surimi base de sardine est
de 105.7 Kilocalories (soit 442 KJ), celle du surimi base du maquereau est de l’ordre
97.9 Kilocalories (soit 409.2 KJ).
En conclusion, le surimi base est un concentré de protéines myofibrillaires obtenu après transformation de la sardine et du maquereau en pulpe et lavage à l'eau et raffinage de la chair de poisson. Il présente des atouts diététiques incontestables de point de vie richesse en protéines.
IV.4. STATUT NUTRIONNEL EN OMEGE 3 DU SURIMI BASE IV.4.1- Objectif
L’objectif de cette étude analytique est double : 1) Appréhender l’effet du process de
fabrication du surimi sur la teneur en lipides et en oméga 3 depuis la matière première
jusqu’au produit fini. 2) Dresser le statut nutritionnel en lipides et en oméga 3 du
surimi base. Il n’est pas inutile d’ajouter à cet égard que la matière grasse est un critère
déterminant pour la qualité du surimi (Nishioka, 1993).
31
IV.4. 2- Conclusion et recommandations
Malgré les pertes considérables en oméga 3 notées au cours du process, le surimi base
peut bénéficier de l’allégation riche en oméga 3 puisque la teneur de ce produit en
DHA dépasse 30% de l’apport Nutritionnel Conseillé qui est de 0.12 g/j (AFSA,
2003). Cette allégation nutritionnelle riche en oméga 3 et bien fondée peut s’ajouter
aux nombreux points forts du produit et peut constituer un argument de vente solide
pour l’industriel. A l’issue de cette étude, deux principales recommandations peuvent
être formulées:
1) Sur la base de ce types d’analyse nutritionnel, le CSVTPM est appelé à jouer un
rôle de référentiel réglementaire dans l’élaboration de guide d’étiquetage nutritionnel
en oméga 3 car au Maroc, le cadre juridique qui régit les allégations nutritionnelles
reste très lacunaire. C’est avec ce genre de recommandations que le CSVTPM peut
intégrer la commission Nationale de Normalisation. 2) Dans un second niveau, le
surimi base pourrait s’avérer une matière première très précieuses, à l’avenir, pour
fabriquer des produits riches en oméga 3, produits qui seraient dans la mesure
d’améliorer le statut nutritionnel et la santé des populations démunies.
32
CONCLUSION
La conduite de ce programme d’étude a permis le transfert de la
technologie de fabrication du surimi base aux cadres des sociétés privées.
Les résultats de cette étude ont également montré qu’on peut fabriquer du
surimi base d’une qualité acceptable à base de sardine et de maquereau.
Les essais ont aussi révélé que 2 lavages sont suffisants pour le
blanchiment de la chair de sardine alors qu’il faut 3 lavages pour le maquereau.
Le rendement de fabrication du surimi base à base de sardine et de
maquereaux et de l’ordre de 33%.
33
Références bibliographiques:
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1976, N° L 20 du 18 janvier 1976.
ANONYME : Décision n° 95/149 de la commission du 8 mars 1995 fixant les valeurs
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LERKE P., BELL L. : A rapid fluorimetric method for the determination of histamine
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Microbiologie alimentaire. 8e édition, Tome 1. Méthodes horizontales de référence.
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Lee, C.M. (Eds), Marcel Dekker, Inc, New York; 41-76.
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la conservation et de la transformation du chinchard (Trachurus trachurus) : choix des
procédés. Université de Nantes.
Protocole de Partenariat INRH-FENIP
Portant su
Développement d’Essais Technologiques de Production Rapide de Produits Marinés à
Base des petits poissons pélagiques
(Cas de l’anchois et de la sardine)
35
INTRODUCTION La définition générale des marinades coïncide avec celle des semi-
conserves :« Le marinage est l’opération qui consiste à immerger des
animaux marins dans une marinade chauffée ou non, pendant un temps
suffisant pour substituer une partie de leur eau de constitution par du
vinaigre ou par un acide organique autorisé » (journal officiel français du 9
juillet 1982).
Il existe plusieurs types de marinade à froid, à chaud, en friture, en gelée.
Les marinades se différencient des conserves par le fait que le produit n’a
pas subi, dans un récipient hermétiquement clos, un traitement thermique
pour assurer l’élimination totale des micro-organismes. Dans le marinage,
la durée de vie de produit est limitée et varie de un à plusieurs mois de
stockage à +4°C.
L’industrie de marinage de poisson au Maroc intègre le sous secteur de
l’industrie de semi-conserve de poisson qui regroupe en plus du poisson
mariné, le poisson fumé et le produit far du Maroc les anchois salées. Cette
industrie est représentée par une dizaine d’unité répartie entre Agadir,
Tan-Tan, Laâyoune et Casablanca et qui travaille particulièrement la
sardine, l’anchois et le poulpe comme matière première. La production de
cette filière est totalement destinée à l’export principalement vers les pays
de l’Union Européen. La force majeure de la filière de marinage de poisson
au Maroc est que le réseau de commerce international est très demandeur.
Dans le cadre du protocole de partenariat signé entre l’Institut National de
Recherche Halieutique et la Fédération Nationale des Industries de Pêches
au Maroc (FENIP), le Centre Spécialisé de valorisation et de Technologie des
Produits de la Mer (CSVTPM) de l’INRH à Agadir avec l’appui technique et
financier de l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA) a
mené un projet de recherche sur le « Marinage rapide de la sardine et de
l’anchois », au profit de sociétés affiliées à la FENIP.
36
Le présent document présente la technique de marinage du poisson ainsi
que les résultats des travaux de recherches sur le marinage rapide de la
sardine et de l’anchois réalisés durant ce projet.
37
I- Présentation du projet
L’objectif principal de ce projet est principalement de faire des essais pour la
réduction du temps de macération de la sardine et de l’anchois de 24 heures à
quelques heures.
Dans le cadre de ce projet, le CSVTPM a organisé un atelier pratique au profit de 6
sociétés choisis par la FENIP. Les résultats finaux de ce projet feront l’objet d’une
vulgarisation au près des membres de la FENIP à travers un séminaire qui sera
organisé en mois de Mai 2009
L’atelier a connu la participation de neuf cadres de six sociétés privées opérant
dans le domaine de transformation des produits de la mer qui ont été désignées
par la FENIP.
Travaux Marinage rapide des poissons
38
Liste des personne est sociétés ayant bénéficiées de l’atelier
Nom société Activité
Zineb elmaizi COPELIT Congélation céphalopode et petits
pélagique
Ali agra SIALCO La semi conserve
Belkis amar Aveiro maroc Conserverie du poisson
Elgazgouz
jamaa
Aveiro maroc Conserverie du poisson
Fouzia Bendari L.G.M.C Conserverie du poisson et semi
conserve
Echaryf
abdelhaye
AMADIR Conserverie du poisson
Akridiss habib COPELIT Farine et huile de poisson
Bahous
Mohamed
AMAPEX Congélation céphalopode et petits
pélagique
Les séminaristes ont bénéficiés d’une cession pratique au niveau des laboratoires
de contrôle qualité incluant l’évaluation sensorielle des produits élaborés. Les
aspects analytiques abordés ont concerné le dosage de l’histamine, de l’ABVT et
du Cadmium. Les critères microbiologiques du produit mariné ont porté sur la
FMAT, les entérobactéries et Salmonelle.
39
Programme de l’atelier de formation sur le marinage rapide des poissons
Jour Contenu Assuré par
21 avril 2009
- Cours théorique sur la technologie de
marinage - Essais pratiques de 3 méthodes de
marinage rapide
- M. Youssef RADI - Equipe de la halle de
technologie
22 avril 2009
- Evaluation sensorielle des produits
marinés fabriqués - Contrôle de la qualité sanitaire des
produits fabriqués
- Equipe de la halle de
technologie - Équipe des
laboratoires de physicochimie et de microbiologie
23 Avril 2009
- Contrôle de la qualité sanitaire des
produits fabriqués
- Équipe des
laboratoires de physicochimie et de microbiologie
40
II. Technologie de marinage
II.1. Principe
L'objectif du marinage est de réduire l'activité bactérienne responsable de
l'altération du produit (poisson, mollusque), notamment les germes pathogènes,
et de rendre possible la consommation du produit sans cuisson, en procédant à
une acidification du produit par le vinaigre ou un acide organique autorisé. Le pH
permet d'exprimer l'acidité ou l'alcalinité d'un produit en unité variant de 1 à 14,
de l'acide vers l'alcalin. Le pH 7 correspond à la neutralité, la quasi-totalité des
bactéries ne se développent plus en dessous d'un pH inférieur à 4,5.
L'activité métabolique des micro-organismes, ainsi que leur croissance, est
ralentie au fur et à mesure que l'on se rapproche d'une température proche de
0°C. Néanmoins les microorganismes supportant le froid peuvent se multiplier à
ces températures si le milieu leur permet.
Certaines bactéries, moins actives que les germes pathogènes, résistent à un pH
inférieur à 4,5 et parviennent à dégrader le produit. Le stockage à froid (2 à 3°C)
combiné à I' action du sel, assure à la marinade une certaine durée de
conservation qui peut aller de un à trois mois selon les produits.
La teneur moyenne en sel relevée dans les marinades à froid est de 3 à 3,5pour
cent. Dans ce cas, le salage a peu d'effet sur les bactéries. Il en ralentit seulement
la croissance. C'est à partir d'une concentration de 5 % qu'il commence à jouer un
rôle inhibiteur sur la plupart des bactéries, mais cette teneur est trop importante
pour le goût des marinades.
II ne faut donc pas oublier que dans les produits acides les germes pathogènes et
toxinogènes sont inhibés mais ne sont pas détruits, placés dans un
environnement favorable, ils sont susceptibles de se revivifier, de se multiplier et
produire des toxines.
C'est la raison pour laquelle, afin de les éliminer partiellement ou de les rendre
inactifs on peut pratiquer la pasteurisation des marinades qui assure la
41
destruction de la plus grande partie de la flore bactérienne sans cuisson du
produit, alors que la stérilisation utilisée pour la production des conserves est
destinée a la détruire totalement. La durée de conservation de la marinade est
donc liée à la composition et à la qualité de la matière première, à la teneur en sel
et l'acidité de la préparation qui sont déterminées par le goût des consommateurs.
II.2. Fabrication
La fabrication des poissons marinés passe par deux étapes principales : la
préparation du poisson et la macération (contact entre le poisson et l’acide).
II.2.1. Préparation de la Matière première
Plusieurs espèces de produit de la mer sont utilisées mais les plus
dominant sont principalement l’anchois, la sardine, le maquereau, le poulpe et les
moules. Il est recommandé d’utiliser pour le marinage des produits de la mer de
la matière première fraiche que congelée.
II.2.1.1. Matière première à l'état frais Le stockage du poisson réfrigéré doit se faire à des températures situées au
voisinage de 0°C dans la glace fondante. Celle-ci doit être présente de la cale
jusqu'au lieu de transformation Par ailleurs, la glace est peu perméable à
l'oxygène et évite la déshydratation.
Le poisson doit étêté, éviscéré et fileté manuellement ou automatiquement. Après
éviscération, il est très important de ne laisser aucune trace de souillures
provenant des viscères, qui contiennent des micro-organismes et enzymes et
accélèrent la dégradation des protéines.
II.2.1.2. Matière première à l'état congelée II est possible de disposer aujourd'hui de produits de la mer congelés d'excellente
qualité. Après congélation, la température interne du poisson doit être inférieure
ou égale à -18°C. Si aucune bactérie ne se multiplie au-delà de -10°C, il faut
atteindre -18°C pour arrêter le développement des levures et moisissures.
Dans tous les cas, le poisson doit être congelé le plus rapidement possible, moins
de douze heures après la capture et entier de préférence. La température de
stockage doit être la plus basse possible et la durée d'entreposage limitée
42
Dans le cas de La décongélation, il faut amener le produit à une température
susceptible de faciliter les diverses opérations de préparation.
L'arrêté du «Journal Officiel Français» du 31 juin 1984, réglementant les
conditions hygiéniques de congélation, conservation et décongélation, stipule (art.
20) «qu'en l'absence de méthode autorisée, la décongélation des denrées
animales ou d'origine animale doit être effectuée à l'abri des souillures, dans une
enceinte propre entre 0 et + 4°C ».
La décongélation en air calme, si elle est simple de mise en œuvre, n'est pas la
meilleure. Les échanges thermiques sont très mauvais, l'air ayant un coefficient
de conduction médiocre. Aussi, les couches superficielles restent longtemps à la
température ambiante, alors que le cœur est toujours congelé, et la formation
d'exsudât, excellent milieu de culture, favorise le développement de la flore
bactérienne entre 10 et 15°C. Une méthode rapide, telle que la décongélation par
aspersion d'eau, peut être utilisée. Cette technique présente les avantages
suivants :
• suppression de la stagnation de l'exsudat de décongélation.
• bon coefficient de convection de l'eau.
• pas de déshydratation et d'oxydation du produit.
• coût de décongélation raisonnable.
• durée de traitement assez courte.
• l'immersion dans l'eau courante peut aussi être utilisée.
II.2.2. Macération
C’est l’opération qui consiste à émerger le poisson dans une solution
d’acide et de sel. Par ailleurs, l'acidification est imposée uniquement par le
vinaigre ou par un acide organique autorisé (préparation résultant d'une
fermentation microbiologique naturelle), aussi bien pour le bain de macération
que pour le liquide de couverture du produit fini. A ce titre, l'acide acétique dilué
n'est pas autorisé.
43
II.2.2.1. Rôle de vinaigre
L'acide, acétique contenu dans le vinaigre de vin ou d'alcool a un rôle légèrement
antiseptique, mais il faudrait 15 % de cet acide pour obtenir une inhibition
bactériologique suffisante
D'autre part, le vinaigre de vin est meilleur au goût. Le degré acimétrique du
vinaigre correspond au nombre de grammes d'acide acétique pour 100 ml de
vinaigre. La plupart des vinaigres pèsent entre 6 et 8 degré.
En règle générale, plus la chair du poisson est riche en eau, plus la teneur en acide
acétique ne devra être élevée car l'eau du poisson passant dans le bain entraîne
une remontée du pH.
La teneur moyenne relevée, pour des l’anchois marinées est de 1,8 g d'acide
acétique pour 100g de couverture, le pH étant de 4,2 à 4,3.
Le sel ajouté (3 à 6 %) facilite la pénétration du vinaigre dans le poisson, mais a
tendance à raffermir les chairs, tandis que le vinaigre confère de la souplesse.
En règle générale, 80% d'acide lactique donnent le même pH que 96 % d'acide
acétique. Il a donc été possible d'abaisser suffisamment le pH en utilisant moins
d'acide acétique et d'obtenir un produit moins piquant au goût.
Afin d'adoucir la saveur acide qui peut être perçue comme agressive, et
également en fonction des régions de consommation, on peut ajouter plus ou
moins de sucre aux marinades. Cette addition doit être effectuée avec prudence
car elle présente un risque.
II.2.2.2. Rôle du sel
La conservation de la marinade dépend en grande partie de la teneur en sel du
poisson. Différents facteurs influencent le salage. Plus la température est élevée,
plus la pénétration du sel est rapide mais le poisson risque de s'altérer. D ne faut
pas dépasser une température de 12 à 15°C.
La composition du poisson intervient : les poissons gras, tels que harengs ou
maquereaux, se salent moins rapidement que les maigres. L'oxydation des
44
graisses peut être accélérée en raison de l'augmentation de la durée du
traitement.
La présence d'une peau épaisse ou d'écaillés sont également des barrières de
pénétration.
Un produit décongelé « prend » davantage le sel qu'un produit frais, la saumure
pénètre plus facilement dans le poisson dont les tissus ont été désorganisés par la
congélation.
Le salage doit se faire sur des lots homogènes en taille, la pénétration du sel étant
plus longue sur des produits plus épais.
Pour être efficace, le saumurage doit se faire sur une matière première de qualité.
Il faut donc saler le produit le plus tôt possible après la capture, quand cela est
réalisable
II.2.3. Blanchiment du produit
Dans certains pays, il est possible de blanchir les anchois marinés en utilisant de
l'eau oxygénée dans le bain de macération, par exemple à raison de 50 g d'eau
oxygénée à 30% pour 100 kg de filet. Cette pratique est interdite notamment en
France et au Maroc. Cette interdiction provient, en partie, du fait que ce produit
oxydant accélère les processus d'oxydation des lipides dans le cas de poissons
gras et développe certaines réactions chimiques indésirables.
La blancheur du poisson mariné dépend des facteurs suivants :
• La composition chimique du produit, notamment la matière grasse.
• La concentration en sel.
• La quantité de vinaigre.
• La durée de macération dans le bain.
• La température du bain de macération : 8 à 15°C constitue une plage
favorable; inférieure à 8°C, la pénétration est trop lente et supérieure à
15°C, la protéolyse s'installe
45
II.2.4. La pasteurisation des marinades
Le but de la pasteurisation des marinades est d'augmenter la durée de
conservation à une température d'entreposage inférieure à 15°C. tout en
préservant les qualités de goût du produit.
Ainsi, la plupart des bactéries sont inhibées dans un milieu de pH < 4,5. Il y a donc
arrêt de la croissance et non destruction des germes. Les levures, moisissures et
bactéries lactiques et acétiques peuvent néanmoins se développer en milieu acide.
L'augmentation du pH provoquée par cette activité peut permettre ensuite la
croissance des bactéries protéolytiques et en particulier de Clostndium botulinum.
Un stockage proche de la température de 0°C permet de ralentir l'activité des
bactéries acidophiles et d'éviter tout risque de production de la toxine de
Clostndium botulinum qui est inhibée en-dessous de 3,3°C.
Le traitement thermique de la pasteurisation vise à empêcher la multiplication
des levures, moisissures et bactéries lactiques et acétiques. Le pH, après cette
opération, doit être inférieur à 4,5. Le stockage doit se faire à une température
inférieure à 15°C, de préférence 2/3°C.
La pasteurisation ne peut être appliquée qu'aux marinades dites « à chaud»
(moules, salades de fruits de mer à base d'encornets et de coquillages divers,
marinades de poulpes, etc.) ou dites « frites ».
Depuis l'apparition sur le marché d'emballages en polyéthylène basse pression,
cette méthode d'allongement de la conservation devient très intéressante. Ces
conditionnements proposés en forme de barquettes attrayantes sont de faible
épaisseur et permettent un traitement thermique très court. D'autre part, la
nature de cet emballage est adaptée aux produits acides.
46
II.2.5. Précautions pour la préparation d'une marinade
Dans le traitement de la matière première
Un poisson gras ayant séjourné trop longtemps en chambre froide
peut avoir une saveur oxydée.
Un poisson congelé stocké sans précautions peut être déshydraté.
Des traces de souillure après éviscération entraînent une
contamination du bain de macération. Un rinçage abondant s'impose
ainsi qu'un soin méticuleux pendant cette opération.
Une nouvelle utilisation du même bain de macération augmente les
risques de prolifération bactérienne.
Dans la préparation
Le vinaigre doit être limpide, sans odeur de moisi, et sa teneur en acide
acétique clairement indiquée.
L'eau utilisée a une grande importance pour la conservation et les
qualités organoleptiques du produit. Il ne faut pas se servir d'eau
dont on connaît mal l'origine (forage, sources, puits). Dans tous les
cas, une analyse s'impose. Une eau même potable peut ne pas
convenir en dilution dans une marinade (présence de calcaire, etc.).
Le sel devra être à usage alimentaire et contenir la plus petite
quantité possible de chlorures de calcium et de magnésium; le
premier confère un goût amer. L'addition de végétaux peut modifier
l'équilibre eau/acide de l'ensemble. Il convient de laisser macérer les
végétaux au préalable pour éviter cet inconvénient. Les oignons
peuvent, par suite de fermentation, conférer un goût désagréable et
même altérer la semi-conserve. Pour éviter cet inconvénient, on peut
les faire tremper deux à trois jours dans une solution constituée de 2
I de vinaigre et 150 g de sel par kg d'oignons. L'utilisation des
oignons déshydratés ne résoud pas toujours le problème.
Les épices et aromates seront de préférence stérilisés,
éventuellement par ionisation
47
Dans le conditionnement
La concentration en acide doit être surveillée et le pH maintenu au-
dessous de 4,5. L'effet inhibiteur est d'autant plus efficace que la
teneur en sel approche de 5 % et que le pH est bas.
Le remplissage doit être fait à refus : le contact du poisson avec l'air
peut entraîner la formation de moisissures. Certaines de ces
moisissures peuvent utiliser l'acide acétique augmentant ainsi le pH
et, par voie de conséquence, permettre la croissance des bactéries
déjà présentes.
Le rapport produit/liquide doit être respecté. En aucun cas, il ne faut
changer ce rapport sous peine de voir le pH modifié.
En règle générale, dans le cas de marinades « à chaud », les teneurs
en acide acétique sont plus faibles que dans le marinage « à froid », la
chair cuite contenant moins d'eau que la chair crue
III. Marinage rapide des anchois et des sardines
III.1. Problématique
La technologie de marinage de poisson a passé de l’échelle de fabrication
ménagère à l’échelle de fabrication industrielle réduisant ainsi le temps de
macération de 7 jours à 24h. Malgré cela, le temps de macération pose un grand
problème au niveau des unités de fabrication poisson mariné. En effet, le temps
de réalisation de l’étape de macération entrave la cohérence d’enchainement des
étapes de fabrication. Alors qu’il faut que 1 heure pour préparé le poisson, il
faudra attendre le lendemain pour pouvoir continuer le conditionnement qui
nécessite aussi que quelques heures.
Il existe plusieurs études récentes dans le monde pour pouvoir réduire le
temps de macération comme par exemple :
Utilisation des appareils à ultra-son ;
Utilisation de l’acide gluconique ;
Utilisation de la macération sous vide.
48
III.2. Méthodologie de travail
Le travail se propose de faire l’étude de l’impact de la macération sous vide
et la macération avec ultra-son sur la vitesse de pénétration de l’acide dans la
chair de l’anchois et la sardine en comparaison avec la macération normale.
Le suivie de la vitesse de pénétration de l’acide s’est fait par le suivi du pH
dans la chair chaque ½ heure les 2 première heures et puis chaque heure les
heures d’après pour les trois techniques de macération.
III.3. Fabrication
La fabrication des sardines et des anchois marinées a suivi la chaine de
fabrication suivante :
49
Schéma de fabrication des anchois marinés
Schéma de fabrication des sardines marinées
50
III.3.1. Préparation du poisson
Nous avons travaillé avec de la sardine et l’anchois congelés. La matière
première provient du port d’Agadir qui a été lavée puis congelée en UQF au
CSVTPM.
La décongélation du poisson s’est fait dans un tank ou circule l’eau à débit
réduit. Puis on a pris les caractéristiques physiques du poison ainsi que sa fraicheur.
Après décongélation le poisson a subit un lavage dans une laveuse automatique
qui permet d’enlever les muqueuses et des écailles avec de l’eau glacée pendant 15
min.
Lavage du poisson
Critère de la sardine utilisée Caractère Moyenne
Date de la pêche Longueur Moyenne Poids moyen PH de la chair Matière grasse Histamine ABVT
avril 2009 15 cm 46,3 g
6,4 9,1 g/100g 19,45 ppm
7,56 mg N/100g
Critère de l’anchois utilisé Caractère Moyenne
Date de la pêche Longueur Moyenne Poids moyen PH de la chair Matière grasse Histamine ABVT
avril 2009 10 cm 35,3 g
6,5 8.2 g/100g 18,25 ppm
7,25 mg N/100g
51
Après, on pratique les opérations d’étêtage et d’éviscération d’une façon
manuelle. Ces étapes doivent être réalisées rapidement après la capture afin d’éviter
l’action des protéases intestinales sur les protéines musculaires et l’altération par les
microorganismes présents au sein des viscères.
Les filets de sardine et d’anchois sont lavés abondamment par l’eau
courant pour enlever les traces de souillures provenant des viscères, qui
contiennent des micro-organismes et enzymes et accélèrent la dégradation des
protéines.
Les filets de sardine et d’anchois sont ensuite emmargés pendant environ
une demi-heure dans un bain dit « bain de blanchiment » fait d’une solution
légèrement salée et acidifiée contenant 5 %de sel et 6,5 ù de vinaigre d’alcool à 8°.
Etêtage manuel
Eviscération manuel du poisson
Filetage manuel du
poisson
52
III.3.2. Macération
Pour cette expérience, on a travaillé avec le même bain de macération
pour les sardines que pour les anchois.
Le tableau suivant donne la composition du bain de macération :
Produit Concentration
Filets de poisson 100g
Vinaigre d’alcool à 8° 60 ml
NaCl 12 g
Eau 20 ml
Les filets de sardine et d’anchois ont été répartit en trois parties dans des
recépions en plastique. Chaque partie a été macérée selon la macération normale,
la macération sous vide et la macération avec ultra-son.
Pour la macération normale, on a placé les filets de poisson dans un
frigidaire ajusté à une température de 10°C. Pour la macération sous vide, on a
placé les filets de poisson dans une enceinte où reine le vide à -2 bar ; la
température à aussi été réglée sur 10 °C. Pour la macération avec ultrason, on a
placé la troisième partie des filets de poisson dans un appareil à ultra son aussi
ajusté sur une température de 10°C.
Macération sous vide ( -2bar)
Macération avec ultra son
Macération normal
53
III.4. Contrôle analytiques du poisson mariné (Voir le chapitre IV)
III.5. Résultats et discussion
Le suivi de pH dans la chair des filets d’anchois utilisant la macération
normal, la macération sous vide et la macération avec ultrason a donné les
courbes suivantes :
Evaluation du pH dans la chair durant la macération des anchois
Temps min
pH
54
Le diagramme de suivi de la diminution du pH dans la chair de la sardine
confirme les résultats trouvés dans la chair d’anchois : la macération avec
ultrason et sous vide accélèrent la vitesse de pénétration de l’acide en
comparaison avec la macération normal.
En effet, dans le cas de la sardine, pour atteindre la valeur de pH
recommandée pour un poisson mariné qui est de 4 il faut 80 min avec macération
avec ultrason, 100 min pour la macération sous vide alors qu’il faut 130 min dans
le cas de macération normal.
Dans le cas des anchois, pour atteindre la valeur de pH de 4 il faut 69 min
avec macération avec ultrason, 96min pour la macération sous vide alors qu’il
faut 125 min dans le cas de macération normal.
IV.GESTION DE LA QUALITE
IV.1. Introduction
Le marinage ayant pour but d’acidifier le produit est à même de détruire une partie ou
la totalité de la flore et d’assurer la conservation. Les risques tiendront donc
essentiellement au pH atteint à cœur du poisson. On distingue quatre classes de
produits marinés :
marinades et salades acides : pH < 4,6 ;
salades semi acides : 4,6 < pH < 5,2 ;
autres salades: 5,2 < pH ;
produits saumurés.
Le type de produit ciblé par l’atelier pratique, organisé par le centre SVTPM / INRH, étant l’anchois et la sardine marinés acides (pH < 4,5) donc seuls les critères microbiologiques de cette classe de produits seront détaillés dans le reste de ce document. Le diagramme de fabrication ainsi que la maîtrise de la qualité sont invariablement applicables pour les autres classes de produits de la pêche marinés, saumurés.
55
Diagramme de fabrication
Réception de la matière première fraîche ou transformée, réfrigérée ou congelée
Décongélation
Préparation (éminçage, épluchage, filetage)
Cuisson, blanchiment/refroidissement (mollusques, légumes) Mélange Préparation du bain de marinade
Marinage (<15°C, quelques heures à quelques jours)
Egouttage/essorage
Mélange, finition Préparation du liquide de couverture (huile + épices, ou marinade)
Dosage/conditionnement Stockage/distribution (+2°C)
Maîtrise de la qualité
Etape Dangers Maîtrise Mesures de surveillance
Matière première Qualité organoleptique et bactériologique.
Elaboration et respect du cahier des charges Suivi des matières premières par fournisseur, produit et origine. Maîtrise du stockage : T° à cœur, glaçage et durée. Gestion des lots : identification, rotation des stocks.
Contrôle à réception : T° et glaçage, DLC et DLUO, présentation, analyse organoleptique. Contrôle bactériologique par sondage en routine. Enregistrement des T° des chambres froides.
Décongélation Contamination et/ou développement microbien.
Maîtrise des conditions de décongélation : T°, humidité, rapidité. Hygiène de décongélation : déballage préalable. Hygiène du matériel, élimination des exsudats. Eviter la décongélation en eau stagnante. Utilisation immédiate après décongélation.
Contrôle et enregistrement de la T° ambiante et de la durée du cycle. T° à cœur en fin du cycle : T < +2°C.
Préparation Contamination et développement microbien.
Maîtrise des manipulations : célérité des opérations, réduction des temps d’attente, lavage abondant. Isolement des zones de travail des
Plan hygiène. Contrôle des procédures.
56
produits crus par type de denrée (poisson / légumes / épices), utilisation des produits prêts à l’emploi. Hygiène générale, formation du personnel.
Marinage Défaut d’acidification Contamination par le bain de marinage.
Définition des procédés par type de produit (ingrédient, DLC …). Respect des procédures. Qualité microbiologique des ingrédients. Climatisation des locaux de marinage et T° du bain < 15°C. Hygiène de fabrication : pas de recyclage des bains, protection des bains.
Contrôle et enregistrement des paramètres de traitement (tps, sel, pH). Contrôle du pH : pH initial du bain <
3,5, pH du produit mariné
< 4,5. Contrôle à réception. Contrôle et enregistrement des T°.
Egouttage/Assemblage
Contamination du produit.
Célérité des opérations et réduction des temps d’attente. Hygiène des manipulations.
Contrôle des procédures.
Conditionnement Contamination par la sauce de couverture. Recontamination du produit. Qualité du conditionnement.
Qualité microbiologique et chimique de la sauce de couverture. Maintien à T° des liquides de couverture. Empotage à chaud et refroidissement rapide. Célérité des opérations et réduction des temps d’attente. Hygiène des manipulations. Maîtrise des technologies : choix des procédés, perméabilité des films, fiabilité de « l’operculage », maintenance du matériel.
Contrôle des procédures. Contrôle des T : T° < 10°.. Plan de contrôle des conditionnements en sortie de chaîne.
Conservation Altération précoce, en cours de conservation. Charge bactérienne élevée, et/ou altération en fin de conservation.
Respect des températures de conservation préconisées jusqu’à consommation : T° < 3°C (-3 à +3°C). Détermination rigoureuse de la durabilité des produits, au cas par cas, et intégration des contraintes extérieures. Emploi de DLC appropriées, adaptées à la conservabilité.
Contrôle et enregistrement des T° Respect des durées maximales de conservation. Plan de contrôle microbiologique et organoleptique, double température, répétabilité.
IV.2. Statut et critères microbiologique des marinades et salades acides : pH < 4,6
57
IV.2. 1. Statut microbiologique
Les risques microbiologiques tant consommateurs, qu’industriels sont faibles, dans la mesure
où le procédé est respecté et l’acidification suffisante.
Le pH est en général très bas, compris entre 3,8 et 4,6. La flore microbienne reste alors stable
au cours du temps et la qualité microbiologique et le pH du produit en sortie d’usine sont
déterminants.
Comme on l’avait vu précédemment le critère essentiel est le pH des produits, il permet leur
classification et détermine leur comportement :
Critère physico-chimique
pH < 4,5
Critères microbiologiques
Standards impératifs
n c m = M - Recherche de Listeria
monocytogenes (NF V 08-055) - Isolement de Salmonella
(NF V 08-052)
5 5
0 0
Abs dans 25 g
Abs dans 25 g
Standards indicatifs
n c m M - Dénombrement des Coliformes
thermotolérants (NF V 08-060) - Dénombrement des
Staphylocoques coagulase positive (NF V 08-057-2)
- Dénombrement des anaérobies sulfito-réducteurs (XP V 08-061
5
5
5
2
2
2
10
100
10
100
1000
100
Il est conseillé de travailler sur des solutions-mères tamponnées, à pH neutre.
Les critères retenus sont applicables tout au long de la durée de vie du produit, étant donnée
l’absence d’évolution de la flore au cours du temps. Les coliformes 44°C témoignent de
l’hygiène générale, ASR et Staphylocoques coagulase +, de l’hygiène des manipulations.
IV.2. 2.Résultats des analyses microbiologiques
58
59
IV.3. Analyses physico chimiques :
Le suivi de la qualité sanitaire et nutritionnelle à porté sur la sardine fraiche, et
l’anchois frais ainsi que leurs produits finis à savoir : Sardine Mariné à la Normale
(SMN), Sardine Mariné Sous Vide (SMSV), Sardine Mariné à Ulta-Sons (SMUS),
Anchois Mariné à la Normale (AMN), Anchois Mariné Sous Vide (AMSV) et
l’Anchois Mariné à Ulta-Sons (AMUS).
L’analyse physico chimique se divise en deux catégories :
Analyse de la qualité sanitaire de la matière première et du produit fini ; ces analyses
se déclinent comme suit : analyse sensorielle selon le barème de cotation d’UE (CE
103/76), le dosage de l’ABVT (règlement CEE 95/149), la teneur en histamine (lerk &
bell, 1976) et la détermination du taux de cadmium dans le produit fini (méthode
interne QSMM. CHIM.MOP01). L’analyse de la composition nutritionnelle
englobent :
Le dosage des protéines brutes
La détermination d’humidité
La détermination des cendres
La détermination des glucides
IV.3.1 Analyse de la qualité sanitaire
IV.3.1.1. Analyse sensorielle :
L’appréciation de la fraicheur de la sardine et de l’anchois destinée à l’élaboration de
la marinade a été effectuée selon le barème de cotation de la fraîcheur du poisson
défini par le règlement du conseil N° 103/76/CEE. Cette appréciation a concerné
l’observation des caractères relatifs à la peau, les yeux, les branchies, la texture, le
péritoine, la colonne vertébrale, l’odeur et la couleur, auxquels nous avons ajouté
d’autres caractères qui sont l’adhérence des écailles, l’aspect de la tâche au niveau de
l’opercule et l’aspect de la paroi abdominale.
60
IV.3.1.2. Dosage de l’Azote Basique Volatil Total (ABVT)
Le dosage de l’Azote Basique Volatil Total (ABVT) a été réalisé selon la méthode de
référence de la Communauté Economique Européenne [CE No 2074/2005]. Dans cette
méthode, les bases azotées volatiles sont extraites d’un échantillon à l’aide d’une
solution d’acide perchlorique à 6%. Après alcalinisation (NaOH), l’extrait (50 mL) est
soumis à une distillation par la vapeur et les constituants basiques volatils sont
absorbés par un récepteur acide (acide borique à 3%). La teneur en ABVT est
déterminée après titrage par une solution étalon d’acide chlorhydrique à 0,01N
IV.3.1.3. Dosage de l’histamine
Le dosage de l’histamine est effectué selon la méthode spectrofluorimétrique de
LERKE et BELL (1978). L’extraction de l’histamine est réalisée par une solution
d’acide trichloracétique à 10%. Après filtration, 0,2 mL du filtrat est transféré dans une
colonne chromatographique utilisant la résine amberlite CG-50 type 1, 100-200 mesh,
75 à 150 μ comme échangeuse d’ions conditionnée par le tampon acétate 0,2N (pH =
4,6). Après purification par plusieurs lavages par du tampon acétate, l’histamine est
éluée par l’acide chlorhydrique 0,2 N (20 mL). Deux mL de l’éluat sont traités dans un
tube où l’on ajoute 0,1 mL d’orthophtaldéhyde (OPA) (dilué à 1% dans l’alcool
méthylique) en présence de 1 mL d’hydroxyde de sodium 1N.
Après formation du complexe fluorophore par dérivation de l’histamine par l’OPA en
milieu alcalin, l’acidification immédiate (3,5 minutes) par l’acide chlorhydrique 0,7 N
(2mL) rend ce complexe plus fluorescent et plus stable. La fluorescence est mesurée à
des longueurs d’onde d’excitation et d’émission respectives de 360 nm et 450 nm dans
un délai ne dépassant pas 30 minutes.
IV.3.1.4 Détermination du taux de cadmium
La méthode appliquée à la détermination quantitative du cadmium est celle utilisée au
niveau du laboratoire central de l’INRH (QSMM. CHIM.MOP01). Cette méthode a été
évaluée pour la détermination du cadmium dans le poisson et les aliments, En utilisant
l’atomisation par four à graphite. La méthode consiste a soumette l’échantillon à une
61
minéralisation par voie humide (ajout d'acide nitrique HNO3) puis analyse par
spectrométrie d'absorption atomique avec four à graphite.
IV.3.2. Analyse de la qualité nutritionnelle
a. Détermination de l’humidité
L'humidité est déterminée par un analyseur d'humidité type AD-4714A qui permet de
connaître rapidement le taux d'humidité sur des échantillons de poisson entre 5 à 70g
de poids.
b. Dosage des protéines
L'analyse des protéines brutes dans le pâté de sardine consiste à doser l'azote total
selon Kjeldahl et multiplier la teneur en azote par un facteur conventionnel (Ntot x
6.25).
La matière organique est détruite par oxydation, sous l'effet combiné de l'acide
sulfurique, de catalyseurs et éventuellement de substances destinées à élever le point
d'ébullition du mélange. Dans ces conditions, l'azote est transformé en sel
d'ammonium. L'ammoniac libéré de ce sel est entraîné par une solution concentré
d’hydroxyde de sodium par distillation est recueilli dans une solution acide de titre
connu. Le calcul de la teneur en protéines brutes est obtenu par multiplication de la
teneur en azote (par titration) par un facteur de conversion (qui correspond à l'inverse
de la teneur en azote dans la protéine).
c. Dosage des cendres
La quantité de matières minérales est mesurée par dosage des cendres. La teneur en
cendres est obtenue après séchage des échantillons de poisson marinés dans un four à
moufle à 550°C pendant 4 heures. Apres refroidissement, la masse du résidu est pesée.
d. Détermination des glucides
La mesure de la quantité totale de glucides (ou hydrates de carbone assimilables) est
faite par calcul (différence avec les autres nutriments sauf les vitamines dont la teneur
totale est généralement négligeable).
62
IV.4.RESULTATS DU CONTROLE QUALITE
IV.4.1. ANALYSE DE LA QUALITE SANITAIRE :
IV.4.1.1. Analyse sensorielle
L’analyse sensorielle des caractères organoleptiques de la sardine fraiche et de
l’anchois frais utilisée pour la fabrication des marinade a permis de relever qu’a
l’arrivée à la halle de transformation, le poisson est généralement caractérisée par son
aspect brillant, par la présence d’un mucus aqueux et transparent, et par une odeur qui
rappelle celle des algues marines. L’œil est convexe, la cornée transparente avec une
pupille noire brillante, les branchies de couleur rouge et la chair est ferme et élastique.
La paroi abdominale est intacte chez la majorité des individus et une partie des écailles
ne sont plus adhérentes au corps. Après ouverture du poisson, la colonne vertébrale
apparaît adhérente à la chair et le péritoine est adhérent et intact. Les cotes ainsi
obtenues dépassent 2.6 et de 2.5 respectivement pour la sardine fraiche et l’anchois
frais chose qui est synonyme d’une qualité de matière première extra.
IV.4.1.2. Evolution des indices de la qualité sanitaire :
Les résultats du suivie analytique de la qualité sanitaire de la sardine et de l’anchois en
marinade sont représentés dans le tableau suivant :
Marinade de sardine ABVT (mg/100g) Histamine (mg/100g) Cadmium (µg/kg)
Matière Première
14.3 8.32 81.9
Produit Fini SMN SMSV SMUS SMN SMSV SMUS 11.2 10.5 13.3 7.26 6.31 8.11 79.6
Marinade d’anchois ABVT (mg/100g) Histamine (mg/100g) Cadmium (µg/kg)
Matière Première
7.88 9.55 93.5
Produit Fini AMN AMSV AMUS AMN AMSV AMUS 6.85 6.32 7.5 8.22 7.65 6.74 90.5
(SMN : Sardine Mariné à la Normale ; SMSV : Sardine Mariné Sous Vide ; SMUS : Sardine Mariné en Ultra-Son ; AMN : Anchois Mariné à la Normale ; AMSV : Anchois Mariné Sous Vide ; AMUS : Anchois Mariné en Ultra-Son)
63
A l’issu des résultats du tableau ci-dessus on constate que la teneur moyenne en
histamine a subi une légère diminution en passant de 8.32 mg/100g de sardine fraiche
à 7.26, 6.31 et 8.11 mg/100g d’histamine dans le produit fini, celle de l’ABVT elle est
passée de 14.3 mg/100g de sardine fraiche à 11.2, 10.5 et 13.3 mg/100g d’ABVT dans
le produit fini respectivement pour la sardine mariné à la normale, la sardine mariné
sous vide et la sardine mariné en ultra-son.
Même évolution enregistrée pour l’anchois puisque la teneur moyenne en histamine
est passée de 9.55 mg/100 g d’anchois frais à 8.22, 7.65 et 6.74 mg/100g d’histamine
dans le produit fini et celle de l’ABVT a passée de 7.88mg/100g d’ABVT dans
l’anchois frais à 11.2, 10.5 et 13.3 mg/100g d’ABVT dans le produit fini
respectivement pour l’anchois mariné à la normale, l’anchois mariné sous vide et
l’anchois mariné en ultra-son.
Cette variabilité des résultats de l’histamine et de l’ABVT entre la matière première et
le produit fini peut être expliquée par la variabilité au sein d’un même échantillon et
aussi l’ajout d’acide acétique peut avoir un effet sur la perte de l’histamine et de
l’ammoniac qui rentre dans le processus d’altération et la génération d’azote basique
volatil total.
Concernant la teneur en cadmium, l’évolution de ce métal est quasi stable puisque des
valeurs de 81.9 µg/kg de sardine fraiche contre 79.6 µg/kg dans la sardine marinée et
de 93.5 µg/kg d’anchois frais contre 90.5 µg/kg d’anchois mariné.
64
IV.4.1.3. VALEUR NUTRITIONNELLE DU POISSON
Les résultats des analyses de composition de la sardine marinée et de l’anchois mariné
sont consignés dans le tableau suivant :
Analyses de la qualité nutritionnelle
SMN SMSV SMUS
Matière grasse (g/100g) 5 4.5 - Protéines (g/100g) 13.7 14.6 15.4 Sucres Totaux (g/100g) 0.53 1.38 - Cendre (g/100g) 4.27 3.92 3.61 Humidité (g/100g) 76.5 75.6 73.7 Valeur énergétique 102 Kcal (426KJ) 104.4 Kcal
(436KJ) -
La sardine marinée contient environ 73 à 78 % d'eau, 13 à 16 de protéines, de 4 à 5 %
de lipides selon le type de produit fini. La teneur moyenne en matière minérale est de
l’ordre de 3.5 à 4.5% suivi de celle des glucides qui oscille entre 0.5 à 1.5 %. La valeur
énergétique de la sardine marinée ainsi obtenue est de 102 Kilocalories (soit 426Kj) et
104.4 Kilocalories (soit 436 Kj) respectivement pour la sardine marinée à la normale et
la sardine marinée sous vide.
Quant à l’anchois mariné (résultats du tableau ci-dessous), il renferme une teneur en
eau qui oscille entre 75 à 77 % et une teneur en protéines entre 15 à 17 %. La matière
grasse de l’anchois mariné est de l’ordre de 3 à 3.5 % et de 3.5 à 4.5 de matière
minérale selon le type du produit finale.
Résultat Analyses de la qualité nutritionnelle
AMN AMSV AMUS Matière grasse (g/100g)
3.45 3.0 3.08
Protéines (g/100g) 17.2 16.3 15.9 Sucres Totaux (g/100g)
0.67 0.84 1.11
Cendre (g/100g) 3.18 3.76 4.11 Humidité (g/100g) 75.5 76.1 75.8 Valeur énergétique 102.5 Kcal
(428.5KJ) 96.6 Kcal (404 KJ)
96 Kcal (401KJ)
65
Il est à noter que sur le plan technologique, les précautions prises (traitements
physiques à basse température, acidification, utilisation d’ultra son) avaient pour effet
ne pas ou peu dénaturer les protéines lors de la préparation de la marinade et par
conséquent n'entraînent pas de dégâts majeures sur la qualité nutritionnelle.
Les valeurs énergétiques des marinades produites sont quasi semblables puisqu’elle
varie entre 102 à 104 et de 96 à 102.5 kilocalorie respectivement pour la sardine et
l’anchois quelque soit leur mode de préparation et/ou de présentation.
IV.5. STATUT NUTRIONNEL EN OMEGE 3 DE LA SARDINE ET DE L’ANCHOIS MARINES (
MARINDE RAPIDE)
IV.5. 1- Objectif
L’objectif de cette étude analytique est double : 1) Appréhender l’effet du process de
la marinade rapide sur la teneur en oméga 3 de la sardine et de l’anchois dans la
matière première et le produit fini. 2) Dresser le statut nutritionnel en oméga 3 de la
sardine marinée et de l’anchois mariné.
IV.5.2- Matériel et Méthodes
IV.5.2-1- Matière première et traitement préliminaire de l’échantillon
La matière première qui a servi au produit mariné est constituée de sardine et
d’anchois capturés à Agadir en saison maigre Avril 2009.
Pour la sardine marinée, sur une production de 6kg, dix demi filets de produit fini
fabriqué
avec marinade normale et dix demi filets de produit fini fabriqué avec marinade sous
vide ont été égouttés et drainés de leur milieux de couverture (huile d’olive) puis
broyés.
66
Pour l’anchois mariné, 6 barquettes (2 normales, 2 sous vide et 2 avec ultrason) de 80
g de poids net chacune, ont été vidées du milieu de couverture. Le contenu de chaque 2
barquettes en poisson a été drainé et mélangé.
IV.5.2-2- Analyses biochimiques en lipides totaux , EPA et DHA
Les lipides sont extraits des broyats selon la méthode de Bligh et Dyer (1959) et sont
stockés sous azote à -20°C jusqu’à méthylation. La préparation des esters méthyliques
d’acides gras s’est effectuée par la méthode d’estérification à froid (Ref. NF en Iso
5509). La Chromatographie en Phase gazeuse utilisée est une GC 2010 Shimadzu
équipée d’un injecteur split/splitless, d’un détecteur FID et d’une colonne capillaire 30
m, DI : 0.25, épaisseur du film : 0.30µm. Le Gaz vecteur est l’hélium. Les gaz
auxiliaires sont l’hydrogène et l’air. La séparation s’est faite dans des conditions
isothermes. Les acides gras ont été identifiés par leur temps de rétention déterminé par
l’analyse de standards et des huiles de référence. La composition centésimale en acides
gras est donnée en déterminant le pourcentage représenté par le rapport de l’air du pic
correspondant à la somme des aires de la totalité des pics à l’aide de la formule Ai x
100 / somme Ai Ai = aire du pic correspondant au composé i.
67
IV.5.3- Résultats et discussion
Les teneurs en lipides totaux, en EPA et en DHA de la sardine fraîche SF, de la sardine
marinée (Normale SMN, sous vide SMSV), de l’anchois frais et de l’anchois mariné
(Normale AMN, sous vide AMSVet avec ultrason AMUS) sont récapitulés dans le
tableau ci-dessus.
Tableau2 : Teneurs en lipides totaux (MG), en EPA et en DHA de la sardine fraîche, de la sardine marinée, de l’anchois frais et de l’anchois mariné
S F SMN SMSV A. F AMN AMSV AMUS
Production Av. 09 Mai 09 Mai 09 Av. 09 Mai 09 Mai 09 Mai 09
MG (g/100g) 6
5
4.5
4.3
3,45
3
3.08
Omega 3
EPA g/100g DHA g/100g
0.56 0.51
0.48 0.39
0.4 0.35
0.28 0.43
0.15 0.12
0.17 0.14
0.14 0.13
a- Pour la sardine, d’une manière globale et abstraction faite de la méthode de
marinade (Normale, sous vide) et de l’espèce, on assiste au cours du procédé à une
légère diminution des teneurs d’EPA et de DHA dans le produit fini, diminution
proportionnelle à la baisse de la teneur en lipides totaux. Ces résultats concordent avec
ceux Voldrich et al., 1991 qui ont travaillé sur la marinade de maquereau. La stabilité
plus ou moins relative des oméga 3 de la sardine au cours du marinage observée dans
cette étude pourrait découler d’une rapide cuisson (acide) des protéines de surface, ce
qui réduirait les échanges ou fuites d’acides gras dans la marinade. Cette stabilité des
oméga 3 a été rapportée chez d’autres poissons comme la truite (Ozden, 2003). En
revanche, pour l’anchois et abstraction faite de la méthode de marinade (Normale, sous
vide, Ultrason), le procédé de marinade a induit une perte substantielle en oméga 3
atteignant la moitié de la teneur originelle. Notons à cet égard que les filets d’anchois
68
sont beaucoup moins épais que ceux de la sardine. Cet état des choses ferait que
l’imprégnation avec la marinade et donc l’échange en acide gras entre le poisson et la
marinade seraient plus prononcés.
2- De surcroît au cours de cette étude, aussi bien pour la sardine que pour l’anchois, les
analyses en EPA et DHA montrent qu’il il n y’ a pas une réelle différence des taux de
ces oméga 3 entre la méthode de marinade normale et les méthodes de marinade
rapide.
IV.5.4- Conclusion et recommandations
Malgré les pertes plus ou moins relatives en oméga 3 notées au cours du
procédé de marinade, la sardine marinée et l’anchois mariné peuvent bénéficier de
l’allégation riche en oméga 3 puisque les teneurs de ces deux produits en DHA
atteignent 30% de l’apport Nutritionnel Conseillé qui est de 0.12 g/j (AFSA, 2003).
Cette allégation nutritionnelle riche en oméga 3 et bien fondée peut s’ajouter aux
nombreux points forts du produit et peut constituer un argument de vente solide pour
l’industriel. A l’issue de cette étude, une principale recommandation peut être
formulée de la manière suivante : Sur la base de ce type d’analyse nutritionnel, le
CSVTPM est appelé à jouer un rôle de référentiel réglementaire dans l’élaboration de
guide d’étiquetage nutritionnel en oméga 3 car au Maroc, le cadre juridique qui régit
les allégations nutritionnelles reste très lacunaire. C’est avec ce genre de
recommandations que le CSVTPM peut intégrer la commission Nationale de
Normalisation.
69
CONCLUSION La réalisation du projet a permis de répondre aux deux grands objectifs
qui est principalement le transfert de la technologie de fabrication de produits
marinés aux cadres de sociétés intéressées ainsi que l’étude de l’impact du vide
et des ultrasons sur l’accélération du procédé de marinage.
Les résultats de l’étude ont montrés que la macération avec ultrason et
sous vide accélèrent la vitesse de pénétration de l’acide en comparaison avec la
macération normal.
70
Références bibliographiques:
ANONYME : Council Regulation No.103/76 freshness ratings, J. 0ff. Eur. Commun.,
1976, N° L 20 du 18 janvier 1976.
ANONYME : Décision n° 95/149 de la commission du 8 mars 1995 fixant les valeurs
limites en Azote Basique Volatil Total (ABVT) pour certaines catégories de produits
de la pêche et les méthodes d’analyses à utiliser. J. Off. Commun. Europ
Bulletin officiel. N°5214 - 30 rabii I 1425 (20 – 5 -2004).
La qualité microbiologique des aliments. Maîtrise et critères. CNERNA – CNRS.
1993.
LERKE P., BELL L. : A rapid fluorimetric method for the determination of histamine
in canned tuna. J. Food Sci., 1976, 41, 1282- 1284.
Microbiologie alimentaire. 8e édition, Tome 1. Méthodes horizontales de référence.
AFNOR. 8e édition, Tome 1.
Microbiologie alimentaire. Contrôle des aliments. Professeur Jean Louis CUG.
Université Montpellier 2. AFSA, 2003. Acides gras de la famille oméga 3 et système cardio- vasculaire, 2003 :
intérêt nutritionnel et allégations.70p.
Bligh, E. G., & Dyer, W. J. 1959. A rapid method of total lipid extraction and
purification. Canadian Journal of Biochemistry and Physiology, 37, 911–917.
Ozden O., 2003. Changes of the amino acid and fatty acid composition of the fish
during the marination process, Fleischw.t, 83, 3, p 163-166.
Voldrich M., Dobias J., Kalac P., Curda D., 1991. Changes of fatty acid composition
during the processing of fish, Nahrung, 35, 6, p 663-664
Protocole de Partenariat INRH-SUNRISE
INTERNATIONALE
Portant sur
Développement d’Essais Technologiques de Fabrication de Saucisse de Sardine Appertisée en
Emballage Souple
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FICHE SUR LE PROTOCOLE DE PARTENARIAT PASSE ENTRE L’INRH (CSVTPM) ET LA SOCIETE SUNRISE INTERNATIONAL A TAN TAN 1- Objet du partenariat Le présent protocole s’est fixé comme objectif la réalisation d’une étude technique opératoire visant le développement d’essais technologiques pour la fabrication de saucisse de sardine appertisée en emballage souple. 2- Obligations des deux parties Pour l’exécution du programme objet du présent contrat :
- Le CSVTPM de l’INRH s’est engagé à (i)-mettre à la disposition de la Société SUNRISE INTERNATIONAL, le personnel, le savoir-faire de ses chercheurs, utilisera les appareils et équipements nécessaires au développement des essais technologiques, (ii)- réaliser le suivi analytique de qualité des produits élaborés, conformément aux normes en vigueur.
- La Société SUNRISE INTERNATIONAL s’est engagée à (i)- Mettre à la disposition du CSVTPM de l’INRH à Agadir, la matière première (poisson) nécessaire à la conduite des essais technologiques selon un calendrier qui sera établi après signature du présent contrat et (2)- Prendre en charge les frais d’organisation des cessions de dégustation nécessaire à l’évaluation du produit élaboré.
3- Plan Opératoire La réalisation de ce programme d’étude a porté sur la conduite des actions ci-après :
1- Etude technologique (Pré-tests et prototype), 2- Etude analytique de qualité (tests organoléptiques, analyses sanitaires et
nutritionnelles,…), 3- Evaluation du produit fini 4- Elaboration de rapports d’étude et de manuels techniques.
4- Résultats et perspectives La réalisation du projet a permis de répondre aux deux grands objectifs principaux tracés conjointement par la société SUNRISE et le CSVTPM à savoir, (i)- la réussite et l’optimisation de la fabrication d’une chair de sardine désodorisée et blanchit et (ii)- la formulation et la fabrication d’une saucisse appréciée par le consommateur marocain. Cette étude à montré qu’il est technologiquement possible de fabriquer à base de sardine marocaine et d’ingrédients naturels locaux, un pâté de bonne texture avec un prix compétitif. Les saucisses de sardines fabriquées par le CSVTPM ont eu une grande acceptabilité au près du consommateur marocain. Ceci étant encourageant ce qui a inciter société SUNRISE à passer aux autres étapes de développement de nouveau produit à savoir de dresser les plans financiers et marketing pour le lancement de la saucisse de sardine sur le marché.
72
5- Partenariats - La réalisation de ce partenariat a profité d’une expertise japonaise rendu possible grâce au projet de coopération technique passé avec l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA) portant sur « Improvment of Value Adding Methods of Fisheries Products in Morocco», - L’étude de marché et compte d’exploitation prévisionnel pour le compte de la société SUNRISE est conduite en partenariat avec (i) Cellule Economie de Pêche du siège de l’INRH à Casablanca et (ii) l’Université de Paris 13.
Protocole de Partenariat INRH-COPELIT
Portant sur
Développement d’Essais Technologiques de Fabrication du Pâté de Sardine
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FICHE SUR LE PROTOCOLE DE PARTENARIAT PASSE ENTRE
L’INRH (CSVTPM) ET LA SOCIETE COPELIT A LAAYOUNE
1- Objet du partenariat Le présent protocole s’est fixé comme objectif la réalisation d’une étude technique opératoire visant le développement d’essais technologiques pour la pour la fabrication du pâté à base de sardine. 2- Obligations des deux parties Pour l’exécution du programme objet du présent contrat :
- Le CSVTPM de l’INRH s’est engagé à (i)-mettre à la disposition de la Société SUNRISE INTERNATIONAL, le personnel, le savoir-faire de ses chercheurs, utilisera les appareils et équipements nécessaires aux développement des essais technologiques, (ii)- réaliser le suivi analytique de qualité des produits élaborés, conformément aux normes en vigueur.
- La Société COPELIT s’est engagée à (i)- Mettre à la disposition du CSVTPM de l’INRH à Agadir, la matière première (poisson) nécessaire à la conduite des essais technologiques et (2)- Prendre en charge les frais d’organisation des cessions de dégustation nécessaire à l’ évaluation du produit élaboré.
3- Plan Opératoire La réalisation de ce programme d’étude a porté sur la conduite des actions ci-après :
5- Etude technologique (Pré-tests et prototype), 6- Etude analytique de qualité (tests organoleptiques, analyses sanitaires et
nutritionnelles,…), 7- Evaluation du produit fini 8- Elaboration de rapports d’étude et de manuels techniques.
4- Résultats et perspectives La réalisation du projet a permis de répondre aux deux grands objectifs principaux tracé conjointement par la société COPELIT à savoir (i)- réussir et optimiser la fabrication d’un pâté de sardine de bonne texture et (2)- la formulation d’un pâté de sardine appréciable par le consommateur marocain. Cette étude à montré qu’il est technologiquement possible de fabriquer à base de sardine marocaine et d’ingrédients naturels locaux, un pâté de bonne texture avec un prix compétitif. Le pâté de sardine fabriqué par le CSVTPM a eu une grande acceptabilité au près du consommateur marocain. Ceci est encourageant ce qui a incité la société COPELIT à s’investir dans un deuxième projet de partenariat avec le CSVTPM en vue de lancement de la fabrication des pré- séries industrielles pour les tests marchés.
5- Partenariats - La réalisation de ce partenariat a profité d’une expertise japonaise rendu possible grâce au projet de coopération technique passé avec l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA) portant sur « Improvment of Value Adding Methods of Fisheries Products in Morocco»,