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Dénué de toute orientation politique, entièrement occupé à manier avec une égale finesse son archet et un humour renouant avec les plus belles heures du burlesque, Tonycello soigne sa «bonne réputation». Entre railleries virtuoses, récits piquants de Raymond Queneau, chansons aux textes savoureux, délicates interprétations de Bach, chutes étudiées et tendre comédie, l’artiste agite nos émotions les plus profondes. Antoine Payen est titulaire du Diplôme d’Etat de violoncelle et de l’Agrégation de musique. Depuis 2009, il est violoncelliste titulaire à l’orchestre de l’opéra de Limoges et du Limousin. Féru de musique de chambre, il donne régulièrement des récitals et se consacre à l’enseignement pour des groupes de musiciens amateurs de tous niveaux au sein de l’association ARAM (Guy et Catherine Danel). «Tonycello» est né de la passion de toujours d’Antoine Payen pour la chanson française. L’adhésion du public français et la reconnaissance des professionnels sont rapidement venus couronner son travail de succès: 2 fois prix du public à l’Espace Gerson de Lyon, prix du festival Intercommun’hilarité du Nord pas de Calais, passage sur France Musique, coup de cœur de France Inter, le projet a également décroché en 2013 le «P’tit Molière du meilleur spectacle musical»… FRANCE 6 - 18 ANS DÉSOPILANTE SUITE POUR VIOLONCELLE ET CHANSONS FANTAISISTES À RIMES RICHES ©JF Yzambart SEUL EN SCÈNE AVEC SON VIOLONCELLE, DOTÉ DUNE ALLURE À LA BUSTER KEATON ET DUNE VERVE REVIVIFIANTE, MAÎTRISANT RONDEMENT LART DUNE MALADRESSE SUBTILEMENT CALCULÉE, ANTOINE PAYEN, ALIAS TONYCELLO, CONVOQUE UN PANTHÉON IMPRESSIONNANT DE CHANTEURS ET CHANTEUSES RÉUNISSANT GEORGES BRASSENS, BOBY LAPOINTE, PIERRE PERRET, CHARLES TRENET, BORIS VIAN, OU ENCORE CLAUDE NOUGARO, YVES DUTEIL…. ANTOINE PAYEN: VIOLONCELLE, CHANT, AUTEUR, METTEUR EN SCÈNE NOTE DINTENTION ARTISTIQUE - ANTOINE PAYEN Un spectacle précis, soigné, et qui s’adresse à tous. Des textes sur lesquels on peut s’appuyer sans crainte: ceux de Georges Brassens, Boby Lapointe ou plus récemment Bernard Joyet. Un mélange de clowns (Grock, Buffo), de spectacles musicaux (Le Quatuor, Duel, La Framboise Frivole), et de personnalités marquantes comme Victor Borge ou Pierre Etaix. Enfin, une simplicité de moyens, de mise en scène et d’accessoires. Bon, ensuite, trouver une petite innovation, histoire de ne pas présenter un spectacle au formol... Et bien, ce sera le violoncelle. Déjà c’est mon métier, ça fait un solide argument: je ne vais pas abandonner mon compagnon de route depuis tant d’années comme ça. Et puis, s’il pouvait aussi permettre d’éviter l’appellation one-man-show, ça m’arrange, je n’aime pas du tout. Une grande importance accordée au son aussi: parce qu’une expérience professionnelle et artistique décisive pour moi, ce sont ces 7 années passées à enseigner la musique en collège. Et même si aujourd’hui, les supports en cours sont extrêmement variés: informatique, vidéo, audio... quand on fait chanter une classe en l’accompagnant

CE QUE VOUS ALLEZ ENTENDRE - …jeunessesmusicales.all2all.org/IMG/pdf/dp_-_tonycello.pdf · Lapointe, Charles Trenet… Qu’il se fâche avec son violoncelle, qu’il tente de classer

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Tonycello est le spectacle d’un homme seul sur scène. Seul avec son violoncelle, sa maladresse calcu-lée et sa ribambelle de textes issus du répertoire de la chanson française : Georges Brassens, Boby Lapointe, Charles Trenet… Qu’il se fâche avec son violoncelle, qu’il tente de classer ses partitions ou qu’il reconstruise son porte-manteau, Tonycello nous touche constamment. Parce que soudain, derrière le clown, on retrouve également l’interprète de Jean-Sébastien Bach, quelques écrits de Raymond Queneau, ou une chanson plus émouvante glissée négligemment parmi d’autres…

CE QUE VOUS ALLEZ ENTENDRE

(Mireille et Jean Nohain) (Boby Lapointe)

de Bach (Georges Brassens)

(Bernard Joyet, Juliette) (Georges Brassens)

Poèmes 3 et 5 de Raymond Queneau tiré de (Boris Vian)

(Claude Nougaro)(Yves Duteil)

(Pierre Perret) (Francis Blanche,

Charles Trenet)

Dénué de toute orientation politique, entièrement occupé à manier avec une égale finesse son archet et un humour renouant avec les plus belles heures du burlesque, Tonycello soigne sa «bonne réputation». Entre railleries virtuoses, récits piquants de Raymond Queneau, chansons aux textes savoureux, délicates interprétations de Bach, chutes étudiées et tendre comédie, l’artiste agite nos émotions les plus profondes.

Antoine Payen est titulaire du Diplôme d’Etat de violoncelle et de l’Agrégation de musique. Depuis 2009, il est violoncelliste titulaire à l’orchestre de l’opéra de Limoges et du Limousin. Féru de musique de chambre, il donne régulièrement des récitals et se consacre à l’enseignement pour des groupes de musiciens amateurs de tous niveaux au sein de l’association ARAM (Guy et Catherine Danel).

«Tonycello» est né de la passion de toujours d’Antoine Payen pour la chanson française. L’adhésion du public français et la reconnaissance des professionnels sont rapidement venus couronner son travail de succès: 2 fois prix du public à l’Espace Gerson de Lyon, prix du festival Intercommun’hilarité du Nord pas de Calais, passage sur France Musique, coup de cœur de France Inter, le projet a également décroché en 2013 le «P’tit Molière du meilleur spectacle musical»…

F r a n c e6 - 18 ans

Désopilante suite pour violoncelle et chansons fantaisistes à rimes riches

©JF Yzambart

Seul en Scène avec Son violoncelle, doté d’une allure à la BuSter Keaton et d’une verve revivifiante, maîtriSant rondement l’art d’une maladreSSe SuBtilement calculée, antoine Payen, aliaS tonycello, convoque un Panthéon imPreSSionnant de chanteurS et chanteuSeS réuniSSant GeorGeS BraSSenS, BoBy laPointe, Pierre Perret, charleS trenet, BoriS vian, ou encore claude nouGaro, yveS duteil….

antoine Payen: violoncelle, chant, auteur, metteur en Scène

Note d’iNteNtioN artistique - aNtoiNe PayeN

Un spectacle précis, soigné, et qui s’adresse à tous. Des textes sur lesquels on peut s’appuyer sans crainte: ceux de Georges Brassens, Boby Lapointe ou plus récemment Bernard Joyet. Un mélange de clowns (Grock, Buffo), de spectacles musicaux (Le Quatuor, Duel, La Framboise Frivole), et de personnalités marquantes comme Victor Borge ou Pierre Etaix. Enfin, une simplicité de moyens, de mise en scène et d’accessoires.Bon, ensuite, trouver une petite innovation, histoire de ne pas présenter un spectacle au formol... Et bien, ce sera le violoncelle. Déjà c’est mon métier, ça fait un solide argument: je ne vais pas abandonner mon compagnon de route depuis tant d’années comme ça. Et puis, s’il pouvait aussi permettre d’éviter l’appellation one-man-show, ça m’arrange, je n’aime pas du tout.Une grande importance accordée au son aussi: parce qu’une expérience professionnelle et artistique décisive pour moi, ce sont ces 7 années passées à enseigner la musique en collège. Et même si aujourd’hui, les supports en cours sont extrêmement variés: informatique, vidéo, audio... quand on fait chanter une classe en l’accompagnant

juste au piano, sans rien d’autre, c’est magique. Promis. Les inspecteurs eux-mêmes le disent ! Alors dès que c’est possible, pas d’amplification, et sinon, un micro d’ambiance très léger. C’est cet aspect direct de la musique et du son qui me touche le plus, et qui m’a vraiment influencé pour le spectacle. Et puis, entre nous, les bouchons d’oreilles distribués à l’entrée des salles de concert, quand même...Un peu de patience, de la mise en scène, quelques résidences, un bon éclairagiste, une équipe sympathique et motivée autour, et on y va. J’espère que ça vous plaira.

Buster KeatoN

Issu d’une famille d’artistes, Buster Keaton débute au music-hall. Il se lance au cinéma en 1917 dans les films de Fatty Arbuckle, le roi du «slapstick», mais ce n’est qu’en 1919 qu’il obtient son premier grand rôle dans «La Maison démontable». Il confirme son talent pour la comédie burlesque dans une série de courts-métrages C’est dans une série de courts-métrages: «Frigo déménageur», «Frigo à l’Electric Hotel»… Celui que l’on a appelé tout au long de sa carrière «l’homme qui ne rit jamais», par opposition à Charlie Chaplin se lance dans le long-métrage en tant que réalisateur et interprète. Présentant toujours les aventures d’un homme dépassé par ses problèmes, il enchaîne les gags visuels avec intelligence et efficacité dans des films comme «Les Trois Ages» une parodie d’«Intolérance» de D. W. Griffith et «Les Lois de l’hospitalité» sur le thème de la vendetta. Il atteint son apogée avec «La Croisière du Navigator» (1924) et «Le Mécano de la Générale» (1926), derniers films dont il a le plein contrôle. Réputé avoir filmé le déclin du comique, le réalisateur Edward Sedgwick met en scène Buster Keaton dans des oeuvres redécouvertes aujourd’hui: «Le Caméraman» (1928),

«Le Figurant» (1929) et «Le metteur en scène» (1930) en sont les exemples emblématiques.Si sa carrière décline ce n’est vraiment qu’à la fin des années 30: alcoolique, vieillissant et souffrant du passage au parlant. Désormais surnommé «Le zombie», il donne tout de même une prestation comique remarquée aux côtés de Charlie Chaplin dans «Les Feux de la rampe» (1956). A la fin de sa vie, l’acteur est honoré d’un oscar pour l’ensemble de sa carrière et entre enfin dans la légende du 7ème art.

BoBy LaPoiNte

Boby Lapointe (ou plutôt Robert Lapointe) naît le 16 avril 1922 à Pézenas dans l‘Hérault. Enfant, il rêve de devenir pilote de chasse. Mais le travail qu‘il fournit à l‘école est insuffisant, et les «zéro» ne sont pas rares en français. Il se fait même exclure de plusieurs établissements scolaires. Il est le roi des farceurs de son village. Il décroche malgré tout un bac «math elem» et prépare «sup aéro».En 1943, il est forcé à faire son Service de Travail Ouvrier en Allemagne. Il réussit à s‘évader une première fois mais il est retrouvé dans une rafle; il donne un faux nom: «Robert Foulcan». Il détruit le matériel allemand. Finalement, il s‘évade une seconde fois, et après sept mois, il revient à Pézénas en mai 1944.En 1946, il se marie avec Colette Maclaud dont il a deux enfants: Ticha en 1948 et Jacky en 1950, mais il divorce

en 1952. Ses jeux de mots lâchés sans cesse le rendaient paraît-il insupportable ! Ses activités d‘auteur commencent en 1951, lorsque paraît «Les douze chants d‘un imbécile heureux». Mais le succès et l‘argent ne sont pas au rendez-vous et il doit devenir électricien. Il continue cependant à écrire. Dans le film «Poisson d‘avril», Bourvil chante l’un de ses titres «Aragon et Castille». Mais le succès ne vient toujours pas. C‘est en 1959, dans un petit cabaret parisien, le «Cheval d‘Or», que Boby Lapointe est repéré par François Truffaut. Boby Lapointe chante faux, gesticule grotesquement en chantant ses chansons, mais le cinéaste lui demande d‘interpréter: «Framboise» et «Marcelle!» pour son film. Sa carrière est lancée: il se produit aux «Trois baudets», à «L‘Alambra», à «L‘Olympia», et à «Bobino». Il réalise des tournées en France et à l‘étranger.Il remporta aussi une certaine estime du milieu scientifique en inventant le langage «bibinaire»: un système de numérotation de base hexadécimale dont les unités sont des groupes de quatre chiffres binaires. Il s‘agit d‘un véritable langage car une prononciation existe même (par exemple: HAHO pour seize) ainsi qu’une graphie.

FiLmograPhie:Il participe à quelques films comme acteur mais aussi comme compositeur: • 1960: «Tirez sur le pianiste» de François Truffaut • 1969: «Qu‘est-ce qui fait courir les crocodiles?» de Jacques Poitrenaud • 1970: «L‘Ardoise» de Claude Bernard-Aubert• 1970: «Les Choses de la vie» de Claude Sautet • 1971: «Max et les ferrailleurs» de Claude Sautet • 1971: «Les Assassins de l‘ordre» de Marcel Carné • 1971: «Rendez-vous à Bray» d‘André Delvaux • 1971: «La Veuve Couderc» de Pierre Granier-Deferre • 1971: «Chapagua» de Don Reynolds

Ce que vous aLLez eNteNdre:• Demain je dors jusqu’à midi (Mireille et Jean Nohain) • Aragon et Castille (Boby Lapointe)• Prélude de la 1ère suite pour violoncelle seul BWV 1007 de Bach • Le mari bricoleur (Georges Brassens)• Lucy (Bernard Joyet, Juliette) • La mauvaise réputation (Georges Brassens)• Poèmes 3 et 5 de Raymond Queneau tiré de L’instant fatal • La java des bombes atomiques (Boris Vian)• Le jazz et la java (Claude Nougaro) • La puce et le pianiste (Yves Duteil)• Lily (Pierre Perret)• Débit de l’eau, débit de lait (Francis Blanche, Charles Trenet)

queLques-uNs des artistes soNt s’iNsPire Le sPeCtaCLe d’aNtoiNe PayeN

raymoNd queNeau

Raymond Queneau apparaît comme un romancier et poète fantaisiste qui a su allier mathématiques et littérature pour donner naissance à des œuvres particulièrement drôles et originales. Sa curiosité débordante et sa soif de savoir lui ont permis de multiplier les activités artistiques. Il est aussi l’un des principaux fondateurs du fameux groupe de l’Oulipo.

eNFaNCe et étudesNé au Havre en 1904, Raymond Queneau grandit au sein d’un foyer catholique relativement modeste. Il se découvre rapidement une passion pour la lecture et les mathématiques. Il poursuit ses études à Paris, d’abord la Philo à la Sorbonne puis les Maths.Son parcours l’amène à côtoyer les membres du mouvement surréaliste, tels que Philippe Soupault ou Michel Leiris. En 1924, après avoir effectué son service militaire, il forme avec André Breton, Jacques Prévert, Yves Tanguy et Marcel Duhamel le groupe de la rue du Château. uN jeuNe éCrivaiN qui se CherCheIl rédige ses premiers textes en compagnie de ses amis et participe à tous leurs travaux. En 1928, il épouse Janine Kahn, la belle-sœur d’André Breton. Mais peu à peu, il réalise que les considérations surréalistes ne lui permettent pas d’approfondir son art de l’écriture. Il rompt toute relation avec André Breton dès 1929, puis peu à peu avec le reste du groupe.

Après un séjour régénérateur en Grèce, Queneau publie son premier roman, Le Chiendent, en 1933. Cette première œuvre, à la fois drôle et pessimiste, définit clairement le style particulier et novateur de son auteur. Queneau considère le langage et la littérature comme un terrain de jeux et

d’expérimentation. Sans négliger l’intérêt du lecteur, il structure les paragraphes et les événements de l’histoire selon une logique mathématique rigoureuse. Avec humour et ingéniosité, il s’amuse également à confronter le langage écrit et le langage oral, bouleversant les règles de syntaxe. Après un certain succès auprès des critiques, Queneau ne cessera de publier jusqu’à sa mort.

Fin des années 1930, sa réputation grandissante dans les milieux littéraires parisiens lui vaut une place de traducteur et de correcteur aux Éditions Gallimard. Il profite de cette position pour diffuser la littérature anglo-américaine.

Durant la première année de la guerre, il est brièvement mobilisé en Vendée. Lui et sa famille se réfugient dans le Limousin. En 1941, il est nommé secrétaire général des Éditions Gallimard. Passionné par tout, Queneau étend même ses domaines d’activité au journalisme et notamment à la radio vers 1945. Écrivain intarissable, il poursuit parallèlement ses productions littéraires (Pierrot mon ami, Ziaux, Loin de Rueil…).

Dès 1946, il fréquente les cafés d’artistes de Saint-Germain-des-Prés. Il y fait la connaissance de Boris Vian, avec qui il partagera une profonde amitié. À force de côtoyer des artistes de tout bord, Queneau se découvre une passion pour la gouache et présentera même une exposition de ses toiles. C’est également à cette période qu’il écrira «Si tu t’imagines», interprété avec succès par la chanteuse Juliette Gréco.

La reCoNNaissaNCe du graNd PuBLiCEn 1947, Queneau publie «Exercices de style», son premier succès auprès du grand public. Avec beaucoup d’inventivité et d’humour, il met en scène un incident insignifiant au cœur de Paris puis le raconte 99 fois en utilisant 99 styles ou procédés différents. Loin d’être ennuyante ou rébarbative, l’œuvre suscite le rire et le goût du jeu.

Sa vive curiosité pour toutes les disciplines le mène à intégrer, l’année suivante, la Société Mathématique de France, puis le Collège de Pataphysique, où il poursuit ses recherches et ses expériences littéraires. Malgré le succès de ses publications, il rencontre des difficultés financières qui se résoudront enfin lorsqu’il prendra la direction de l’Encyclopédie de la Pléiade, à partir de 1954. La parution, en 1959, de Zazie dans le métro consacre véritablement sa carrière d’écrivain.

Le FoNdateur de L’ouLiPoAfin d’approfondir ses recherches expérimentales sur le langage, Queneau fonde en compagnie de François le Lionnais, le groupe de l’Oulipo (1960). Chacun tente d’y allier la logique mathématique à la création littéraire. C’est ainsi que naîtra «Cent Mille Milliards de Poèmes». Cette œuvre poétique nécessite la participation du lecteur, qui doit combiner les vers de différents sonnets entre eux pour créer un nombre infini de poèmes.

La fin de sa carrière est riche en productions. En 1972, il est très affecté par la mort de sa femme, au point d’interrompre toute activité durant quelques temps. Sa santé se détériore. Il s’éteint le 25 octobre 1976. Considéré comme un grand mystificateur de la littérature, Queneau a su offrir des œuvres riches en humour et en profondeur. Cet érudit du 20ème siècle a apporté un souffle nouveau à son art en alliant l’arithmétique à ses talents d’auteur.

Le BurLesqueIl s’agit d’un genre littéraire en vogue au 17ème siècle (vers 1640-1660). Il se caractérise par l’emploi de termes comiques, familiers voire vulgaires pour évoquer des choses nobles et sérieuses. Ce terme s’emploie aujourd’hui couramment pour désigner un comique exagéré, extravagant reposant généralement sur un décalage entre la tonalité et le sujet traité dans un texte.Au cinéma, le burlesque est un genre adapté du vaudeville et typique de l’ère muette. Il fait rire grâce à un comique de l’absurde et de l’irrationnel. Des événements extraordinaires ne cessent de faire irruption sans raison dans le quotidien. Le burlesque s’appelle aussi slapstick, littéralement «coup de bâton». Le gag repose alors sur un comique physique: il montre des chutes, des bagarres, des poursuites, des chocs… Une approche historique permet d’affiner l’étude du genre, dont le socle est le gag. De mesurer aussi son évolution, depuis le «slapstick» - qui désigne un type de comique centré sur certaine violence et l’exagération de tous mouvements - et les formes plus sophistiquées des longs-métrages de Chaplin et Keaton dans les années 1920-1930, jusqu’aux poursuites de ces motifs dans le cinéma parlant. Le cinéma burlesque évoque également un corpus de films, et quelques figures i n c o n t o u r n a b l e s : C h a r l i e Chaplin, Buster Keaton, Laurel et Hardy…

exPLoitatioNs Pédagogiques PossiBLes:

d’être jugée et acquittée. Cette affaire connaît un retentissement international. En France, Jean-Paul Sartre, Pierre Perret et des milliers de manifestants la soutiennent.• «Qui foutent le feu aux autobus»: des émeutes raciales ont eu lieu aux Etats-Unis dans les années 60, et plus particulièrement en 65 à Los Angeles, dans le quartier noir de Watts.

3. Interprétation: • Lily et le racisme: mettre en évidence les différentes manifestations du racisme, en France et aux Etats-Unis: on refuse à Lily un hébergement dans un hôtel, les immigrés ont les emplois les moins qualifiés, ce qui donne une impression de ghettoïsation (ses frères de couleur), on désigne Lily de manière moqueuse ou méprisante: Blanche-Neige, ça, la famille de son fiancé refuse ce mariage mixte. Noter la formulation stéréotypée de la belle-famille: «On n’est pas racistes, mais ...» Remarquer que le «beau blond frisé» est le seul personnage Blanc faisant preuve d’ouverture d’esprit. - Aux Etats-Unis, des autobus sont interdits aux gens de couleur (période de ségrégation qui dura de 1880 à 1970-80). Ce racisme, très primaire, est lié à la couleur de peau (Blanche-Neige, deux noires pour une blanche ...).

• L’ironie:Etablir une liste des marques d’ironie et les expliquer en s’appuyant sur cette double définition:- 1. Raillerie consistant à ne pas donner aux mots leur valeur réelle ou complète ou à faire entendre le contraire de ce qu’on dit.- 2. Fig. Contraste entre une réalité cruelle et ce que l’on pouvait attendre. Ironie du sort. (Le Petit Larousse)- Situation ironique: c’est Lily, une Africaine, qui porte les valeurs de la République française: «Liberté, égalité, fraternité» alors que les Français les bafouent (l’hôtelier, ceux qui l’appellent «Blanche-Neige», la belle-famille). Or, cette devise n’est pas mise en pratique (couplets 2, 3).- Pour que l’ironie fonctionne, une connivence avec le destinataire (ici: l’auditeur de la chanson) est nécessaire. Celui doit en effet être capable d’identifier les indices lui permettant de comprendre que l’énonciateur n’est pas d’accord avec les idées qu’il affirme: ton décalé par rapport aux propos tenus, vocabulaire exagéré, contexte ...Pour chacune de ces marques d’ironie, identifier les indices par lesquels le chanteur fait comprendre son désaccord avec ce qu’il déclare:> «Qui venaient tous de leur plein gré vider les poubelles à Paris»: l’indice est

eN LieN aveC Le Cours de FraNçais:

- Lecture des «Exercices de style» de Raymond Queneau: demander tout d’abord aux élèves de synthétiser en une phrase le contenu du propos de l’auteur. Leur proposer ensuite de choisir parmi les 99 «styles» expérimentés, celui ou ceux qui les interpelle(nt) le plus et de venir expliquer pourquoi à l’ensemble de la classe. Travailler sur le même principe individuellement ou en petits groupes à partir d’un contenu rédigé collectivement, par exemple au sujet d’une nouvelle concernant le quotidien scolaire.

- Exemple de travail possible autour de la chanson «Lily» de Pierre Perret que propose Antoine Payen dans son spectacle. Objectif: étudier le ton du discours: l’ironie.

1. structure de la chanson:• La chanson est composée de 11 couplets et il n’y a pas de refrain. (On peut considérer que la répétition de Lily et la répétition du premier couplet à la fin en tiennent lieu.)• Chaque couplet se compose de 5 octosyllabes. Les rimes sont suivies (plates). 2. Références à expliquer:• «Somalie»: Etat d’Afrique, sur l’océan Indien. En 1977-78, un conflit oppose l’Ethiopie (soutenue par l’URSS) et la Somalie à propos de l’Ogaden, que l’armée somalienne doit évacuer.• «Au pays d’Voltaire et d’Hugo»: rappeler les combats de Voltaire et d’Hugo, l’un contre la torture et l’erreur judiciaire (affaires Callas, Sirven, La Barre, Traité sur la tolérance), pour la justice, la tolérance et la liberté de penser, l’autre contre la colonisation, l’esclavage, la peine de mort, la pauvreté ...• «Mais pour Debussy, en revanche, Il faut deux noires pour une blanche»: ces vers sont-ils seulement une référence musicale au fait qu’il faut deux notes noires pour égaler la durée d’une note blanche ou font-ils référence à une déclaration de Claude Debussy (1862-1918, compositeur français)?• «Rue Secrétan»: rue du 19ème arrondissement de Paris. • «Memphis»: ville des Etats-Unis (Tennessee), sur le Mississippi. • «Angela Davis»: née en 1944 en Alabama, militante afro-américaine communiste des droits de l’homme, membre des Black Panthers dès 67, symbole de la lutte des Noirs et des femmes, pour leur émancipation, dans les années 70. Accusée d’avoir participé à une prise d’otages, elle est arrêtée, emprisonnée pendant seize mois avant

la situation: il est difficile de croire que l’unique but des émigrés en venant en France est d’effectuer ce travail aussi pénible, et que ce travail est un choix de leur part.> «L’accompagnent au marteau piqueur»: l’indice est le décalage entre le bruit assourdissant d’un marteau piqueur et le son mélodieux d’un instrument de musique.> «Ce grand pays démocratique»: l’indice est le contexte socioculturel: les conditions de vie des Noirs contredisent la notion de démocratie.- Quelle est votre conclusion: pourquoi cette ironie? Ces marques d’ironie révèlent la présence du chanteur à travers tout le texte. Son intention est, bien sûr, de dénoncer le racisme, quel que soit le pays où il sévit. Sa présence se fait explicite dans le dernier couplet, lorsqu’il s’adresse directement à Lily: «Tu connaîtras un type bien ...»- Rapprocher cette chanson du texte de Montesquieu «De l’esclavage des nègres» («De l’Esprit des Lois», Livre XV, chapitre 6, 1748), qui repose, lui aussi, sur l’ironie.

• Mettre en évidence la vision idyllique/utopique qu’a Lily du monde ou de la société et la réalité à laquelle elle se heurte: elle croyait qu’on était égaux, elle rêvait de fraternité, elle aurait pas cru sans le voir.

• Comment Lily évolue-t-elle psychologiquement face au racisme?Au début, elle est naïve et ignore l’existence du racisme. Face à ce problème, d’abord, elle serre les dents, puis elle se révolte en participant à des émeutes. Le désespoir amoureux, sa prise de conscience progressive de l’ampleur du racisme (France, Etats-Unis...), les idées d’Angela Davis la poussent à la révolte. Commenter le dernier couplet en expliquant l’expression la couleur de l’amour. Le terme couleur est employé à quatre reprises dans la chanson. Quelles en sont les différentes nuances de sens? Quel semble être l’avenir que le chanteur prédit à Lily? Il semble très optimiste, mais est tempéré par la répétition du premier couplet.

4. Expression écrite: À propos d’une situation qui choque les élèves, en France ou dans le monde (sdf, guerres ...), leur proposer d’écrire une lettre ironique au Président de la république du pays concerné. Préparation: l’expression de l’ironie: les idées qu’ils souhaitent transmettre/ par quels moyens faire entendre le contraire de ce qu’ils écrivent? Par quels indices faire comprendre qu’ils ne sont pas d’accord avec ce qu’ils affirment?

eN LieN aveC Les Cours d’éveiL artistique:

- Visionner des films emblématiques du cinéma burlesque: exemples: «L’arroseur arrosé» (Frères Lumières 1895) qui est également le premier film de fiction de l’histoire du cinéma, «La Course aux sergents de ville» (Ferdinand Zecca 1907) pour ses courses poursuites typiques du genre, «Sept ans de malheur» (Max Linder 1921), la série des Laurel et Hardy de Harold Llod, «Le Mécano de la Générale» (Buster Keaton et Clyde Bruckman 1926). Chercher à en discerner les grands codes, à analyser le fonctionnement de leurs gags les plus représentatifs…- Pour les plus jeunes, atelier autour des instruments à cordes frottées: matériel nécessaire: 1 gros élastique, 1 planchette de bois d’environ 5 cm de large par 30 cm de long., 1 petite boîte de conserve, 1 morceau de bois de la vide dont les bords seront limés afin qu’ils ne soient pas tranchants (5 à 6 cm de diamètre pour 9 cm de hauteur). 1 morceau de bois de la même hauteur que la boîte de conserve. Réalisation: Glisser le morceau de bois entre l’élastique et la planchette, verticalement, placer l’élastique autour de la planchette de bois, on peut jouer du monocorde en pinçant la corde d’une main, à la manière d’un joueur de guitare, et en tenant de l’autre main le morceau de bois. Après s’être essayé à plusieurs arrangements guitaristiques, on remplace le morceau de bois par la boîte de conserve en position verticale et on recommence. Mener quelques observations collectives: exemples: Dans un premier temps, plus on rapproche le morceau de bois de l’endroit où on pince la corde et plus le son est aigu. Dans un second temps, on voit que lorsque la boîte de conserve est droite, elle fait caisse de résonance et on entend donc mieux les sons mélodieux que l’on produit.

- Pour découvrir le violoncelle d’un peu plus près: écouter les principales oeuvres:6 suites pour violoncelle seul de Jean- Sébastien Bach, Sonate pour violoncelle de Zoltan Kodaly, 3 suites de Benjamin Britten, Concerto pour violoncelle de Camille Saint- Saens, Concerto pour violoncelle de Antonin Dvorak…Les principaux interprètes: Jacqueline Dupré, Paul Tortelier, Misha Maisky, Janos Starker, Mstislav Leopoldovitch Rostropovitch.Les oeuvres à voir: Misha Maisky, Suite n°1 pour violoncelle seul de J.-S. Bach: http://www.dailymotion.com/video/xl6ds_bach-

eN LieN aveC Le Cours d’histoire:

- Contextualisation historique des différentes chansons proposées par Antoine Payen dans son spectacle. De quand datent-elles? Sont-elles en lien avec certains événements particuliers, certains actes marquants de résistance de l’époque? En quoi le texte en est-il le reflet?

LieNs iNterNethttps://www.youtube.com/watch?v=PIlMgXTV8Og (Extrait du spectacle Tonycello sur U tube)

http://www.odysseeducinema.fr/burlesque.php (sur l’histoire et les caractéristiques du cinéma burlesque)http://www.georges-brassens.com (sur la vie et l’œuvre de cet auteur-compositeur-interprète)

http://pierreperret.fr (Site officiel de Pierre Perret)