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Centre collaborateur de l’OMS CYCLE DE MASTERE EN ADMINISTRATION SANITAIRE ET SANTE PUBLIQUE FILIERE : Gestion des programmes de santé PROMOTION (2011-2013) Mémoire de fin d’études Auteurs: Dr Séverin NDEPETE DAHIGBO¹ Dr Safwane MOUWAFAG¹ Dr Aziza BENNANI² ENSP, Rue Lamfadel Cherkaoui, Madinat Al Irfane, Rabat Tél. : 05.37.68.31.62 - Fax 05.37.68.31.61 - BP : 6329 Rabat - Royaume du Maroc Ministère de la Santé Ecole Nationale de Santé Publique اﻟﻤﻤﻠﻜﺔ اﻟﻤﻐﺮﺑﯿﺔ وزارة اﻟﺼﺤﺔ اﻟﻤﺪرﺳﺔ اﻟﻮﻃﻨﯿﺔ ﻟﻠﺼﺤﺔ اﻟﻌﻤﻮﻣﯿﺔEvaluation de l’intégration du dépistage VIH dans les établissements de soins de santé de base des préfectures de Rabat et Salé

Centre collaborateur de l’OMSensp.sante.gov.ma/CDS/Documents/Memoires/mem_2013/Dr...Résumé Le conseil test du VIH est la porte d’entrée à la prévention et à la prise en charge

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i.

Centre collaborateur de l’OMS

CYCLE DE MASTERE EN ADMINISTRATION SANITAIRE ET SANTE PUBLIQUE

FILIERE : Gestion des programmes de santé

PROMOTION (2011-2013)

Mémoire de fin d’études

Auteurs: Dr Séverin NDEPETE DAHIGBO¹

Dr Safwane MOUWAFAG¹

Dr Aziza BENNANI²

ENSP, Rue Lamfadel Cherkaoui, Madinat Al Irfane, Rabat

Tél. : 05.37.68.31.62 - Fax 05.37.68.31.61 - BP : 6329 Rabat -

Royaume du Maroc Ministère de la Santé

Ecole Nationale de Santé Publique

المغربیة المملكة وزارة الصحة

المدرسة الوطنیة للصحة العمومیة

Evaluation de l’intégration du dépistage VIH dans les

établissements de soins de santé de base des

préfectures de Rabat et Salé

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Résumé

Le conseil test du VIH est la porte d’entrée à la prévention et à la prise en

charge de cette pandémie dévastatrice avec de lourdes conséquences économiques

et sociales sur les Etats. Au Maroc, selon les estimations (EPP/Spectrum 2011)

environ 80% des personnes vivant avec le VIH ignorent leurs statuts ce qui

démontre que les opportunités de dépistage dans le pays restent limitées avec un

groupe important de « séro-ignorants » qui sert de courroie efficace de

transmission et de propagation de la maladie.

Devant cette faible couverture de dépistage, le Programme National de

Lutte contre les IST/Sida a mis en place l’approche d’intégration du conseil test

VIH au niveau des établissements de soins de premier recours afin de permettre à

une proportion plus importante de personnes de prendre connaissance de leur

statut sérologique.

Le présent travail a pour objectif d’évaluer le degré d’intégration des

activités de conseil test du VIH conformément au document de protocole mis à la

disposition des établissements de soins de santé de base dans les préfectures de

Rabat et Salé entre 2011 et 2013. Nous avons réalisé une étude de cas avec

niveaux d’analyse imbriqués qui a utilisé une approche qualitative dans une

logique interprétative.

L’intégration de l’intervention était favorisée par le processus de

planification qui était d’une grande qualité avec l’implication de la majorité des

acteurs, l’élaboration d’un document de base, des supports informationnels et de

collecte des données avec des indicateurs clairs. Les ressources humaines étaient

disponibles, formées et motivées, toutes étaient conscientes de l’importance de

l’intégration des activités de conseil test du VIH. Dans les structures de base, les

locaux étaient disponibles et adaptés, les centres de référence et de prise en charge

sont accessibles et les tests VIH sont gratuits. Les pratiques du Conseil test ont

permis de garantir la confidentialité ce qui a accru l’acceptabilité du dépistage au

sein de la population particulièrement les femmes.

Cependant, le document de protocole et les supports de collecte des

données qui prennent en compte l’intégration du dépistage VIH dans les autres

programmes n’étaient pas disponibles dans les structures de base. La formation

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continue sur la thématique n’avait intéressé que le tiers des acteurs. L’insuffisance

de suivi et l’organisation des activités en programmes verticaux au niveau

opérationnel ont constitué également un obstacle à l’intégration. A cela,

s’ajoutaient les ruptures en kits de dépistage dans les ESSB, ce qui amenait les

acteurs à référer les clients dans les ONG ; chose qui a accru la stigmatisation au

sein de la population poussant à la réticence des hommes.

La dotation des structures de base en document de protocole, en supports

informationnels et kits de dépistage, une formation intégrée avec un système de

coordination effective entre les différents niveaux seraient les principales pistes

d’amélioration de l’intégration de ses activités.

Mots clés : Dépistage VIH-Intégration-Etablissement de soins de santé de base.

Summary

The HIV test counseling is the gateway to the prevention and treatment of

this devastating pandemic which has serious economic and social consequences

on states. In Morocco, according to the statistics (EPP / Spectrum 2011), about

80% of people living with HIV are unaware of their status showing that the

screening opportunities remain limited in the country with a large group of "sero-

ignorant" which serves as effective belt for transmission and spread of the disease. Given this low screening coverage, the National Program for the Fight

against STIs / AIDS has developed the integration consulting approach to HIV

testing facility as primary level care to allow a greater proportion of people to

know their HIV status.

This work aims at assessing the degree of integration of HIV test

counseling in accordance with protocol document available to institutions of basic

health care in the province of Rabat-Salé between 2011 and 2013. We conducted a

case study with nested levels of analysis using qualitative approach in an

interpretative perspective.

The integration of the intervention was favored by the planning process

that was of high quality with the involvement of majority of stakeholders, the

development of a document, informational materials and data collection with clear

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indicators. The human resources were available, trained and motivated, all were

aware of the importance of integration of HIV test counseling. In the basic

structures, premises were available and appropriate, reference centers and support

were also available and HIV tests, free. The application of counseling tests helped

to ensure the confidentiality which at the same time increased the acceptability of

screening of the population especially women.

However, document of protocol and supports data collection taking into

account the integration of HIV testing in other programs were not available in the

basic structures. Further training on the topic only interested one-third of the

players. The lack of monitoring and organizing activities at the operational level

of the programs constituted also an obstacle to the integration. To this is added the

lack of test kits in ESSB, which led participants to refer clients to NGOs; this

increased stigma within the population leading to reluctance among men.

Providing equipment such as basic structures protocol document in

informational materials and kits, integrating training with a system of effective

coordination between the different levels would be ideal in improving the

integration of the activities.

Keywords: Screening HIV-Integration-establishment of basic health care.

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Liste des abréviations AES Accident d'Exposition au Sang

ALCS Association marocaine de Lutte Contre le Sida

CHU Centre Hospitalier Universitaire

CPE Cellule Provinciale d'Epidémiologie

CPN Consultation Prénatale

DOTS acronyme anglais de Directly Observed Treatment, Short Course

ENSP Ecole Nationale de Santé Publique

EPP acronyme anglais d’Estimation and Projection Package

ESSB Etablissement de Soins de Santé de Base

FC Formation Continue

HSH Hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes

IDE Infirmier Diplômé d'Etat

IEC Information Education Communication

INH Institut National d'Hygiène

IST Infections Sexuellement Transmissibles

OMS Organisation Mondiale de la santé

ONG Organisation Non Gouvernementale

OPALS Organisation Panafricaine de Lutte contre le Sida

PEC Prise en Charge

PF Planification Familiale

PMA Paquet Minimum d'Activités

PS Professionnelles de Sexe

PSGA Programme de Suivi de Grossesse et d'Accouchement

PTME Prévention de la Transmission de la Mère à l’Enfant

PVVIH Personnes Vivant avec le VIH

RSZZ Rabat Salé Zemmour Zaer

SF Sage Femme

SIAAP Service d'Infrastructure et d'Action Ambulatoire Provinciale

SIDA Syndrome d'Immuno Déficience Acquise

UDI Usagers de Drogues Injectables

VIH Virus de l’Immunodéficience Humaine

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Table de matière

I. CONTEXTE GENERAL DE L’INTEGRATION DU DEPISTAGE VIH DANS LES ETABLISSEMENTS DE SOINS

DE SANTE DE BASE AU MAROC ........................................ viii

II. ARTICLE .............................................................................. 5

Introduction ............................................................................ 5

Méthodes ................................................................................ 7

Résultats ................................................................................. 9

Analyse de la disponibilité des ressources .................................. 10

Processus de mise en œuvre des activités de dépistage............ 11

Discussion ....................................................................................... 15

Conclusion .......................................................................................19

Références .......................................................................................20

III. ANNEXES ...................................................................................23

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I. CONTEXTE GENERAL DE L’INTEGRATION DU DEPISTAGE VIH DANS LES ETABLISSEMENTS DE

SOINS DE SANTE DE BASE AU MAROC

L’infection par le VIH est une pandémie dévastatrice de l’humanité. Elle

réduit l’espérance de vie, augmente les dépenses de santé et entraine des

conséquences sur l'équilibre économique, social et politique des Etats. Elle figure

parmi les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD 6). Cela justifie

l’engagement de tous les pays à mettre en place des stratégies de lutte contre ce

fléau.

Le Maroc, pays à faible prévalence n’est pas à l’abri d’un risque réel de

progression de l’épidémie. Il présente une épidémie concentrée dans trois régions

Souss-Massa-Draa, Marrakech-Tensift-Al Haouz et Grand Casablanca au sein

d’une population plus exposée à savoir les femmes professionnelles de sexe, les

hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes et les usagers de drogues

injectables.

Selon les estimations (EPP/Spectrum 2011) environ 80% des personnes

vivant avec le VIH au Maroc ignorent leurs statuts ce qui démontre que les

opportunités de dépistage dans le pays restent limitées. Devant cette situation, le

Programme National de Lutte contre les IST/Sida a prévu l’intégration

progressive des activités de conseil et test du VIH au niveau des ESSB afin de

permettre à une proportion plus importante de personnes de prendre connaissance

de leur statut sérologique par rapport au VIH.

L’intégration des programmes de manière générale vise une meilleure

utilisation des ressources et compétences disponibles afin d’accroitre son

efficience. Dans le cadre spécifique de la lutte contre le VIH/Sida dans le contexte

marocain, elle permet d’améliorer l’accessibilité des services de soins à cette

frange de population vulnérable et de réduire la stigmatisation. Le Conseil Test

Volontaire du VIH est actuellement reconnu au plan international comme une

stratégie efficace située au centre de la prévention et de la prise en charge.

En ce qui concerne le VIH, l’approche d’intégration a commencé au

Maroc en 2008 au niveau de quatre régions en raison de leur profil

épidémiologique par rapport au VIH/Sida et des projets pilotes qu’elles abritent ;

Casablanca, Rabat, Sous massa Draa et Marrakech Tensift Al Haouz. Deux

évaluations ont été menées ; celle de Najia Hajji (Fév. 2009) avec l’appui du

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FNUAP portant sur « l’intégration de la prévention du VIH/Sida dans la Santé

Sexuelle et Reproductive » dans les quatre régions. Celle-ci a abouti à

l’élaboration des orientations stratégiques pour un plan d’action en vue d’intégrer

les prestations SR/VIH au niveau des politiques de santé. Celle de Christian

Courpotin (Jan. 2011) appuyée par l’UNICEF portant sur le « Programme de

prévention de la Transmission du VIH de la Mère à l’Enfant impliquant les

services de santé de base » dans les trois autres régions en dehors de Rabat dont

l’une des recommandations porte sur le passage à l’échelle de la phase pilote.

Depuis le passage à échelle de l’intégration du dépistage du VIH dans les

ESSB en 2011, les gestionnaires de ce programme ne disposent pas d’information

sur sa mise en œuvre au niveau opérationnel. Or, l'évaluation des programmes de

lutte contre le VIH/Sida est un défi perpétuel et il faut cependant reconnaître son

importance, non seulement pour améliorer les interventions en cours, mais aussi

pour aider au succès de futures initiatives. C’est ce qui démontre la pertinence du

présent travail qui nous a permis de fournir des informations sur le bon

déroulement de ces activités de Conseil Test du VIH dans les ESSB de Rabat et

Salé.

L’OMS définit le conseil dépistage de l’infection par le VIH/Sida

comme «un dialogue confidentiel entre un sujet appelé client et un personnel

prestataire de services appelé conseiller en vue de permettre au client de

surmonter le stress induit par l’annonce du résultat du test et de prendre des

décisions personnelles par rapport au VIH/Sida» ; c’est la porte d’entrée à la

prévention et à la prise en charge.

La stratégie de lutte contre le VIH/Sida au Maroc a bénéficié d’un

engagement politique au plus haut niveau qui a donné une impulsion décisive à la

lutte avec au plan international l’engagement du pays lors de la session UNGASS

en juin 2001, la participation de Son Altesse la Princesse Lalla Salma à la

réunion sur le SIDA des premières dames d’Afrique à New York en Juin 2005 et

l’adoption de la Déclaration politique sur le VIH et le sida en 2011. Au plan

national, en 1988, la mise en place d’un Programme National de lutte contre le

SIDA, de la première ONG (ALCS) et du Comité National de Lutte contre le

SIDA. Le développement des plans stratégiques nationaux couvrant les périodes

2002-2005, 2007-2011 et 2012-2016 et leurs mises en œuvre par tous les acteurs

gouvernementaux et les ONG contribuant ainsi à l’atteinte des objectifs. Dans

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cette mise en œuvre le volet prévention regroupe les activités de Sensibilisation de

masse, Information Education et Communication en groupe ou individuel,

Distribution de préservatifs, Diagnostic et prise en charge précoce des Infections

Sexuellement Transmissibles selon l’algorithme de prise en charge syndromique,

Conseil Dépistage Volontaire et Confidentiel du VIH qui est l’objet de notre

travail, Prévention de la Transmission mère-enfant du VIH, Prévention et prise en

charge des Accidents d’Exposition au Sang.

L’intégration est le processus qui consiste à créer et à maintenir au cours

du temps, une gouverne commune entre des acteurs ou organisations autonomes

dans le but de coordonner leurs interdépendances, pour leurs permettre de

coopérer à la réalisation d’un projet collectif. L’intégration en santé désigne

l’introduction et l’exécution des activités d’un programme dans le paquet

d’activités offert par un service de soins, c'est-à-dire la fusion de deux ou

plusieurs programmes. L’objectif de l’intégration en santé est de permettre une

utilisation plus efficace des ressources des services de santé afin d’offrir un

dosage optimal de soins. Elle vise à inciter les acteurs à coopérer plus étroitement

de façon à mieux utiliser les ressources et les compétences disponibles pour

réduire la fragmentation de l’offre de soins et accroitre son efficience.

Une des raisons spécifiques de l’intégration est la prévention en vue de

répondre aux besoins souvent non ressentis par la population. Concernant la lutte

contre les VIH/Sida, plusieurs éléments sont en faveur de l’intégration du

dépistage; non seulement la complexité de ce programme mais aussi qu’elle

permet d’améliorer l’accessibilité des services à cette frange de population à

risque et de réduire la stigmatisation.

Pour fixer le cadre dans lequel notre travail s’inscrit, nous avons retenu

cette définition de l’évaluation qui fait aujourd’hui l’objet d’un large

consensus « Evaluer consiste fondamentalement à porter un jugement de valeur

sur une intervention ou n'importe laquelle de ses composantes dans le but

d'aider à la prise de décision. Ce jugement peut résulter de l'application de

critères et de normes (évaluation normative) ou s'élaborer à partir d'une

démarche scientifique (recherche évaluative) ». Ainsi, notre recherche est une

évaluation normative, elle évalue l’intégration du dépistage VIH au regard des

normes prévues dans le document de protocole du dépistage VIH dans les ESSB.

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L’implantation quand à elle est la mise en œuvre concrète d’une

intervention dans un contexte précis qui peut être décrit à partir de ses dimensions

symboliques, organisationnelles et physiques. Le processus d’implantation à lieu à

la suite de la décision d’intervenir. Il réfère à la mise en œuvre d’un projet, c'est-à-

dire à son « intégration » dans un contexte organisationnel donné. Une

intervention peut se concevoir comme un système organisé d'action visant, dans

un environnement donné, à un moment donné, et durant une période donnée à

modifier le cours prévisible d'un phénomène pour corriger une situation

problématique. Elle peut être une technique, un traitement, une pratique, un

programme ou une politique et se caractérise par cinq composantes à savoir des

objectifs, des ressources, des services des biens ou des activités, des effets et un

contexte précis à un moment donné.

L’évaluation de l'implantation s'intéresse aux relations entre l'intervention,

ses composantes au regard de la production des effets. Elle s'articule autour des

trois questions suivantes:

1. Quelle est l'influence du milieu d'implantation sur le degré de mise en

œuvre de l'intervention ?

2. En quoi les variations dans la mise en œuvre de l'intervention influencent-

elles les effets observés ?

3. Quelle est l'influence de l'interaction entre le milieu d'implantation et

l'intervention sur les effets observés ?

Ainsi, le présent travail consiste à évaluer l’intégration de cette activité de Conseil

Test du VIH dans le paquet minimum d’activités offert dans les ESSB des

préfectures de Salé et de Rabat. Les conclusions de ce travail permettront au

Service de Lutte contre les IST/Sida de disposer des données probantes après ce

passage à échelle afin d’orienter les décisions avenirs. Ceci nous emmène à poser

les questions suivantes :

Question principale : Quel est le degré d’intégration des activités de

dépistage VIH dans les ESSB ?

Questions secondaires :

Les ressources mises à la disposition des services influencent-elles l’intégration

des activités ?

L’organisation des services influence t-elle l’intégration des activités ?

Les pratiques professionnelles influencent-elle l’intégration des activités ?

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II. ARTICLE

Introduction L’infection par le VIH continue d’être l’une des épidémies les plus

dévastatrices de l’histoire de l’humanité avec des conséquences sur l'équilibre

économique, social et politique des Etats. D’après les dernières statistiques, en fin

2011 on estime qu’il y a dans le monde 34 million [31.4 - 35.9] de personnes

vivant avec le VIH (PVVIH) dont 1.7 million [1.5 - 1.9] de décès. Durant la

même année, 2.5 million [2.2 - 2.8] de personnes sont nouvellement infectées par

le VIH. Cette nouvelle infection a baissé de 20% par rapport à 2001 [19].

Cependant, le nombre de nouvelles infections en Moyen Orient et en

Afrique du Nord a augmenté de 35% entre 2001 et 2011 et la mortalité liée au

VIH/Sida a augmenté de 17% dans cette région entre 2005 et 2011 [19].

Au Maroc, depuis la notification du 1er cas de VIH/Sida en 1986, le

nombre de cas ne cesse de croitre. Selon les dernières estimations EPP/Spectrum,

le nombre de PVVIH est estimé à 29.000 en 2011 alors que le nombre de cas

cumulés de VIH notifiés s’élevait à 6.453 à la fin de cette même année. 65% des

cas ont été notifiés entre 2005 et 2011 dont 71% sont âgés entre 25 et 44 ans

(population active) et 50% sont des femmes [18]. Il s’agit d’une épidémie

concentrée car 67% des cas se trouvent dans une population plus exposée à

savoir les femmes professionnelles de sexe (PS), les hommes ayant des rapports

sexuels avec les hommes (HSH) et les usagers de drogues injectables (UDI). Trois

régions du Royaume Souss-Massa-Draa, Marrakech-Tensift-Al Haouz et Grand

Casablanca sont les plus touchées par l’épidémie car cumulent 56% des cas [1].

Malgré des augmentations récentes des cas de VIH asymptomatiques

diagnostiqués par rapport aux années antérieures, les cas déclarés indiquent que la

plupart des diagnostics surviennent à des stades plus avancés, ce qui suggère une

faible couverture du dépistage [1]. De plus, si l’on fait abstraction des décès, en

2011 80% des PVVIH (soit 22.000) ignorent leurs statuts (EPP/Spectrum) ; avec

comme conséquence que le groupe des « séro-ignorants » sert de courroie efficace

de transmission et de propagation de la maladie.

Devant cette faible couverture du dépistage, le Programme National de

Lutte contre les IST/Sida a prévu l’intégration progressive des activités de conseil

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test du VIH au niveau des établissements de soins de santé de base (ESSB) afin de

permettre à une proportion plus importante de personnes de prendre connaissance

de leur statut sérologique. En vue d’élargir l’offre de conseil test du VIH et

renforcer les pratiques professionnelles, le programme a mis à la disposition des

prestataires un document de protocole d’intervention pour l’activité de conseil test

du VIH au niveau des ESSB.

Ainsi, ce programme vise d’offrir à la population le test VIH dans le cadre

d’une approche de prise en charge globale, complète et intégrée des services

disponibles au niveau des ESSB à savoir la consultation de médecine générale, la

prise en charge des infections sexuellement transmissibles (IST), le suivi de la

grossesse y compris la prévention de la Transmission de la Mère à l’Enfant, la

planification familiale, la vaccination, l’offre du préservatif et autres prestations.

Ce dépistage cible les femmes enceintes lors des consultations prénatales (CPN),

les femmes consultant en Planification Familiale (PF), les personnes qui

consultent pour un certificat prénuptial, celles qui consultent pour IST selon les

recommandations de l’algorithme, les patients tuberculeux sous DOTS et toute

personne majeure désirant faire un test.

Depuis son intégration dans le PMA des ESSB dans les préfectures de

Rabat et Salé en 2011, le conseil test du VIH n’a fait l’objet d’aucune évaluation

qui aurait permis de porter un jugement sur sa mise en œuvre et son

fonctionnement conformément à ce qui a été planifié. Or avant d’évaluer les effets

d’une intervention, il est nécessaire de connaître le degré de mise en œuvre des

activités de cette intervention. Il est important que les gestionnaires aient des

informations claires sur ce qui est à l’origine de la production des effets observés

d’une part et d’autre part de mieux comprendre les facteurs associés à

l’implantation dans le but d’éclairer les actions futures. Notre étude vient quelques

mois après cette intégration pour évaluer la mise en œuvre du paquet d’activités

prévu dans ce document de protocole au niveau des ESSB des préfectures de

Rabat et Salé. Elle permet donc au Service de Lutte contre les IST/Sida de

disposer des données probantes afin d’orienter les décisions avenirs.

Ainsi, l’objectif global de notre étude était d’évaluer l’intégration des

activités de Conseil Test du VIH dans le PMA des ESSB des préfectures de Rabat

et Salé entre 2011 et 2013. Plus spécifiquement d’analyser la disponibilité des

ressources, l’organisation de l’offre du dépistage et les pratiques professionnelles

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en identifiant les facteurs contextuels qui ont favorisés ou entravés la mise en

œuvre et de proposer des pistes d’amélioration.

Méthodes Nous avons réalisé une étude évaluative (évaluation de type 1) [6,7] qui

vise à comprendre l’écart entre l’intervention telle que prévue dans le document

de protocole et celle qui est réellement implantée. Il s’agit d’une analyse

d’implantation qui a utilisé une approche qualitative dans une logique

interprétative [2,11]. Nous avons opté pour une étude de cas avec niveaux

d’analyse imbriqués [7,8]. Le cas est représenté par les préfectures de Rabat et

Salé et les niveaux d’analyse la chefferie du SIAAP et les ESSB. Ce devis est

justifié par le fait que nous avons souhaité dans le cadre de notre recherche avoir

différents points de vue aussi bien du coté des gestionnaires que du coté des

prestataires sur l’implantation de ces activités.

Cette étude a ciblé l’ensemble des ESSB de Rabat et Salé qui mènent les

activités de conseil test du VIH. Nous avons opté pour un échantillonnage

exhaustif incluant tous les douze ESSB de Rabat et Salé menant les activités de

dépistage VIH et raisonné pour les participants qui étaient les Médecins des

SIAAP, des Cellules Provinciales d’Epidémiologie et des ESSB ; les IDE

animateurs des programmes (PF, PSGA) et les prestataires en charge du dépistage

dans les ESSB.

En vue de répondre aux objectifs de notre recherche, nous avons utilisé un

cadre conceptuel inspiré du modèle systémique de Donabedian [12] qui distingue

trois aspects de soins ; les structures, les processus et les résultats. Etant donné

que nous sommes dans une analyse d’implantation, nous n’avons analysé que les

deux premiers aspects. Les structures correspondaient aux ressources mises à la

disposition des ESSB pour mener les activités (dotation en personnel, sa

formation, locaux et équipements, kits et dispositifs). Les processus désignaient

les prestations fournies aux clients ; nous nous sommes intéressés en particulier à

leur organisation et la conformité aux bonnes pratiques professionnelles.

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Fort de ce qui précède, nous avons le degré de mise en œuvre des activités

du dépistage VIH dans les ESSB comme dimension à expliquer. Les dimensions

explicatives sont la disponibilité des ressources, l’organisation de l’offre du

dépistage et les pratiques professionnelles.

Nous avons triangulé plusieurs techniques de collecte de données à savoir

la revue des documents du programme (PA VIH/Sida 2012-2016, document du

protocole de dépistage, rapports des deux évaluations du programme pilote)

avec l’observation directe des structures et du déroulement des activités dans les

ESSB, ainsi que l’administration des questionnaires et l’organisation d’entretiens

semi structurés. Les supports de collecte des données étaient conçus sur la base

des différentes dimensions de l’étude. Les instruments utilisés étaient des grilles

d’observation des structures physiques, des questionnaires auto-administrés et des

grilles d’entretien semi structuré avec les gestionnaires et les prestataires de soins.

Dans le but d’accroitre la robustesse de ces supports, nous les avons testés au

niveau de la province de Témara qui est une province similaire à celle de Salé et

nous avons assuré nous même la collecte des données entre Avril et Mai 2013.

Concernant l’analyse des données, nous avons dans un premier temps

ressorti les profils des participants à l’étude, ensuite, nous avons procédé à la

transcription verbatim des enregistrements de chaque entrevue. Après une lecture

flottante, nous avons fait un dépouillement vertical entretien par entretien pour

l’identification des thèmes et sous thèmes ou idées clés abordés par les

interviewés. Le contenu des discours a été analysé et interprété ceci afin de

RESSOURCES PROCESSUS RESULTATS

Personnel Disponibilité/Profil Formation

Locaux/Equipements Disponibilité des locaux Disponibilité des kits de dépistage VIH Disponibilité préservatifs Disponibilité de Supports d’IEC Disponibilité document de protocole CT VIH

% de personnels formés au dépistage

% de population cible testée VIH+

Nbre de préservatifs

distribués

Nbre de supervisions réalisées

Nbre de réunions

réalisées

Organisation Implication des acteurs Circuit des clients Supervision/Encadrement Système d’information

Pratiques Professionnelles

Conselling pré et post-test Réalisation du test Annonce des résultats Confidentialité

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ressortir la concordance ou la discordance des informations recueillies ainsi que la

saturation des discours des interviewés.

Une demande d’autorisation pour la collecte des données a été envoyée par

l’Ecole Nationale de Santé Publique au Directeur Régional de la Santé à la Région

de Rabat Salé Zemmour Zaer (RSZZ); celui-ci à son tour a écrit aux Délégués du

Ministère de la santé de Rabat et Salé. Les responsables des SIAAP et des ESSB

sont aussi informés de l’étude et ces derniers sont autorisés à fournir les

informations nécessaires. Les participants étaient aussi informés des objectifs de

l’étude et de la méthodologie afin d’avoir leur consentement éclairé. Les noms des

répondants n’étaient pas associés aux données du questionnaire et des grilles

d’entretien.

Résultats Le présent travail a consisté à évaluer l'intégration du Conseil Test VIH

dans le paquet d’activité des établissements de soins de premiers recours dans les

préfectures de Rabat et Salé. Il avait comme objectifs de mesurer le degré

d’intégration des activités au regard des normes prévues dans le document de

protocole élaboré à cet effet, et de ressortir les facteurs explicatifs.

Au total, 12 ESSB ont été visités dont quatre à Rabat et huit à Salé en plus

des 2 SIAAP; 44 questionnaires ont été administrés et nous avons eu 39

répondants (6 Gestionnaires et 33 prestataires). Parmi ces répondants, nous nous

sommes arrêtés à 21 entretiens après saturation du discours des participants (5

Gestionnaires et 16 prestataires). Le profil des répondants se présentait comme

suit :

Profil Ancienneté au poste F VIH cursus F Continue VIH <1 an 1-3 ans >3 ans OUI NON OUI NON

M. Spécialistes 1 0 4 5 0 5 0 M. Généralistes 1 2 10 13 0 10 3 Cadristes 0 0 1 1 0 1 0 IDE Polyv/SF 1 3 16 20 0 17 3 TOTAL 3 5 31 39 0 33 6

Ainsi, le degré d’intégration des activités a été exploré à travers l’analyse

de la disponibilité des ressources, et du processus de mise en œuvre des activités

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de dépistage dans ses composantes qui sont l’organisation de l’offre du dépistage

et les pratiques des professionnels de santé impliqués.

Analyse de la disponibilité des ressources Ressources humaines impliquées

Selon le document de protocole, les ressources humaines intéressées par

cette intervention sont ceux qui interviennent dans les activités de consultation de

médecine générale, de prise en charge des IST, du suivi de la grossesse y compris

la PTME, de la PF et de l’offre du préservatif. En vue d’optimiser l’utilisation des

ressources et renforcer les compétences du personnel, le service de lutte contre les

IST/Sida a identifié et formé les prestataires de soins existants dans les ESSB pour

la réalisation des activités de Conseil Test VIH. Tous ces acteurs ont reçu une

formation sur le VIH dans leurs cursus et 33 sur 39 ont bénéficié de formation

continue sur le VIH durant les trois dernières années. Au sein de chaque

établissement, on comptait au moins trois personnels ayant reçu de formation

continue sur le VIH.

Cependant, il faut signaler que plusieurs formations ont été réalisées mais

de façon verticale et n’a pas intégré les différentes thématiques à la fois. Ce qui

fait que seuls 10 acteurs sur 33 ont bénéficié d’une formation sur la thématique

concernant le Conseil Test du VIH. Du coup, plus de la moitié des prestataires

disposaient des connaissances limitées sur les cibles du dépistage, du contenu de

conselling pré et post test et de la pratique du test rapide. Selon ces prestataires,

cette approche de formation n’est pas favorable au travail d’équipe : P 13 « Certes

nous avons été formés… mais chacun a reçu une formation dans un domaine

bien précis IST, PTME… et d’autres au conseil dépistage. Or, pour une bonne

intégration, il est préférable d’intégrer aussi les thématiques lors d’une même

formation car nous sommes appelés à nous remplacer en cas de congés ou de

maladie…».

Kits et dispositifs médicaux Il était prévu un approvisionnement trimestriel des ESSB en matériel et

produits médicaux de dépistage VIH en fonction des besoins émis par ces

établissements. Or ces ESSB ne sont dotés que de manière aléatoire une à deux

fois dans l’année lors des campagnes de masse et cela pose un problème dans la

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continuité des activités comme l’a signalé ce gestionnaire : G2 « Le dépistage

VIH dans la province est limité dans le temps et dans l’espace… je pense que

c’est du gaspillage. On mobilise beaucoup de ressources pour peu de résultat. A

mon avis, il serait souhaitable de laisser les kits dans les ESSB pour un

dépistage ciblé et continu, de disponibiliser en même temps les supports

nécessaires pour accompagner ce dépistage…». Les ruptures en kits de dépistage

ont perturbé le cours normal des activités dans les ESSB. Les clients sensés être

reçus sur place sont orientés dans d’autres structures pour réaliser les tests. Cette

situation est très inconfortable pour un client qui doit expliquer son problème à

plusieurs conseillers. Par contre, les préservatifs sont disponibles mais leur gestion

est double, dotation pour les IST et dotation pour la PF.

Locaux et équipements du programme La réalisation des tests rapides était prévue dans les locaux existants

(cellule de SMI, cellule PF et consultation médicale) qui offre les garanties de

confidentialité. Il faut noter que le Ministère de la santé dispose des ESSB bien

développés ; leurs organisations et fonctionnements ont été favorables à

l’intégration. Sur l’ensemble des ESSB visités, 10 sur 12 disposaient des locaux

adaptés pour les activités de Conseil Test du VIH (Porte avec serrure, fenêtre

avec rideau, pas de passage). Les supports informationnels (Dépliants et

affiches) sont disponibles et assez souvent utilisés ; mais ils sont estimés en

quantité insuffisante par les prestataires : P7 « Après le conselling, certaines

femmes préfèrent rentrer avec ces petits dépliants que tu vois pour leurs

maris….donc, il faut nous doter régulièrement…».

Processus de mise en œuvre des activités de dépistage Implication des acteurs dans le processus d’intégration

L’implication des acteurs s’est faite conformément à ce qui était prévu,

c’est à dire la désignation d’un point focal régional par le Directeur de la Région

et l’organisation d’une réunion de tous les acteurs avant le démarrage effectif des

activités. La planification de l’intervention était d’une grande qualité, 3

gestionnaires sur 5 ont déclaré avoir été impliqués dans le processus d’intégration

depuis les réunions de planification jusqu‘à la formation continue des prestataires

de soins comme le témoigne l’un d’eux : G5 « Pour ma part, j’ai été impliquée

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depuis les réunions préparatoires jusqu’à la formation du personnel de la

province… je fais même partie des formateurs…». Cependant, ils regrettaient le

fait que leurs rôles dans le suivi des activités n’étaient pas clairement définis.

Concernant les prestataires, ces derniers affirmaient avoir été informés soit

par les pairs ou à l’occasion des formations continues de l’intégration du dépistage

VIH dans le PMA des structures de base avant l’intégration proprement dite.

Leurs rôles a été clairement définis lors des formations continues et ceux-ci

avaient exprimé leur satisfaction quand à leurs contributions à cette activité. Par

ailleurs ils ont évoqué le manque de matériels nécessaires à la réalisation effective

des activités : P9 « Avant même la formation, j’étais déjà informé de

l’intégration du dépistage VIH ici… et quand j’ai pris part à la formation, ils

m’ont expliqué ce que je dois faire… le problème ici c’est qu’il n’ya pas de test

sur place… ».

Circuit des clients au dépistage

Les ESSB sont la porte d’entrée au dépistage plus précisément au niveau

des cellules SMI/PF et des autres prestations (IST, tuberculose, certificat

prénuptial et test volontaire). Si le résultat du test rapide est négatif, l’annonce du

résultat est une opportunité pour renforcer les connaissances du client. Si le

résultat est positif, le client est adressé au centre de prise en charge pour un test de

confirmation. Une fois l’infection confirmée, le processus de PEC est déclenché.

Ces centres de prise en charge sont identifiés et accessibles, le circuit du client est

bien identifié et les tests VIH sont gratuits.

Par ailleurs, les ruptures en kits de dépistage dans les ESSB ont modifié ce

circuit. Les clients conseillés sont référés dans les ONG thématiques pour faire le

test entrainant des coûts indirects ; cela a accru la stigmatisation au sein de la

population entrainant une certaine réticence au niveau des hommes. Aussi, quand

les clients sont référés, les prestataires n’ont pas de contre référence de la part de

ces structures partenaires. Une des prestataires a manifesté le vœu pressent d’avoir

les kits de dépistage disponibles dans son centre : P4 « Nous avons beaucoup de

femmes professionnelles de sexe ici, il y’a aussi les usagers de drogues

injectables…nous les connaissons bien et ils viennent souvent demander le test,

mais cela fait défaut. Et quand nous les envoyons pour faire le test ailleurs,

nous n’avons aucune idée de ce qu’ils deviennent…».

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Supervision et encadrement des prestataires de soins

Le document de protocole a prévu des suivis de routine. Au niveau des

ESSB, des réunions hebdomadaires devraient être organisées sous la houlette du

Médecin Chef ; et des réunions trimestrielles du comité régional de dépistage

regroupant le Point Focal de la région, les Délégués, les Médecins Chefs des

SIAAP et des ESSB. Aussi, des supervisions à l’échelon provincial régional et

national sont prévues à périodicité régulière.

Le constat est que depuis la décision d’intégration, aucune activité de suivi

au niveau opérationnel n’a été menée surtout que le rôle des gestionnaires locaux

n’est pas très bien défini en ce sens. Tous déclaraient qu’il y’a une insuffisance de

suivi au niveau opérationnel (supervision, monitoring, réunion de coordination)

: P1 « Ils ne viennent pas ici… ils nous demandent seulement les statistiques

journalières par téléphone lors des campagnes… ».

Système d’information

Dans le document de protocole, il existe des indicateurs nationaux et des

indicateurs propres aux ESSB. L’envoie des rapports est prévu chaque trimestre

depuis les ESSB, les SIAAP vers la région qui doit les compiler et envoyer au

PNLS qui fait une synthèse nationale. Les rapports d’activités doivent être

analysés au niveau du PNLS et discutés lors des réunions du comité national de

dépistage.

Cependant, les supports de collecte des données élaborés par le service qui

prennent en compte l’intégration du dépistage VIH chez les femmes enceintes, les

femmes consultant en PF, les patients tuberculeux, ceux consultant pour IST, pour

certificat prénuptial et les adultes volontaires ne sont pas disponibles dans les

ESSB ; donc non utilisés. Cette absence de transmission officielle des documents

aux gestionnaires locaux et prestataires de soins a constitué un frein à

l’intégration.

Pratiques des professionnels impliqués Le conselling pré test se fait de façon individuelle pour chaque client, il est

réalisé par le médecin, l’infirmière ou la sage femme selon le point de prestation.

Il porte sur les modes de transmission du VIH, les facteurs de risque, les moyens

de prévention, les risques de laTME, les possibilités de dépistage, la prévention de

la transmission verticale et la prise en charge de l’infection VIH. Quand à la

réalisation des tests, les bandelettes des tests rapides sont interprétées par le

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prestataire qui a réalisé la technicité du test rapide et le résultat est communiqué

en même temps par ce dernier lors d’un conselling post test dans un local adapté

respectant la confidentialité. La quasi-totalité des prestataires 14 sur 16 ont

déclaré qu’ils adhéraient à cette approche d’intégration. Cependant, ils ont déploré

le fait que ces activités ne se réalisaient pas de manière continue dans les ESSB

comme prévu.

Quand à la pratique quotidienne des tests, aucun ESSB de la province de

Salé ne la réalisait de manière quotidienne. Les tests se faisaient ponctuellement

lors des campagnes de masse. Etant donné que ces établissements ne sont pas

approvisionnés régulièrement en kit de dépistage, seuls quatre prestataires sur

seize étaient capables de donner le contenu exact des messages de conselling pré

et post test d’une part et étaient capables de décrire correctement la réalisation du

test rapide d’autre part. Le reste des prestataires interviewés déclaraient avoir

oublié les bonnes pratiques en matière de conseil test du VIH comme ce dernier :

P14 « Lors des campagnes, on ne dépiste pas dans les règles de l’art, tout le

monde est pressé… il y’a même des vieilles personnes de 80 ans qui viennent

pour se faire dépister, quel conseil tu vas leurs donner ? Or le conseil dépistage

nécessite du temps et des messages précis ; moi, je ne suis pas sûre que je

possède encore ces aptitudes...».

Deux ESSB sur quatre dans la province de Rabat réalisaient le dépistage

de façon continue, mais cela ne s’étendait pas à l’ensemble des cibles. Ce

dépistage concernait uniquement les patients tuberculeux sous DOTS pour le

premier centre et les patients qui présentaient des IST (écoulements urétraux)

dans le cadre d’une enquête pour le second. Dans ces deux établissements, les

pratiques du Conseil test se font dans le respect des "3C" Confidentialité, Conseil

et Consentement ce qui a permis d’accroitre l’acceptabilité au sein de la

population en particulier les femmes. Par ailleurs, une infime partie des

prestataires ont considéré cette approche d’intégration comme une surcharge de

travail : P11 « Regarde, je suis seule, je fais la CPN et je donne aussi les

contraceptifs… si je dois encore faire le dépistage c’est trop pour mois… ».

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Discussion L’observation directe des structures et des pratiques professionnelles,

l’analyse documentaire et les entretiens avec les acteurs à différents niveaux nous

ont permis de dresser le constat de l’écart qui existe entre les activités de

dépistage VIH telles que prévues dans le document de protocole et celles

réellement implantées.

Etant donné que le Service de lutte contre les IST/Sida a une grande

expérience dans l’intégration des activités à travers le programme pilote dans trois

régions du Royaume, la majorité des acteurs ont été impliqués dès le début dans le

processus de planification. Cette démarche est décrite dans l’approche de

développement organisationnel [5], selon laquelle le changement sera un succès si

les gestionnaires réussissent à promouvoir des valeurs de participation et de

consensus. Pour O. Gbênamblo Sossa et al [14], le consensus des principaux

détenteurs d’enjeux dans un processus d’innovation est un élément favorable pour

mettre en place des changements dans les organisations.

Cependant les documents de base élaborés par le central ne sont pas encore

disponibles dans les structures décentralisées, du coup les gestionnaires locaux

n’ont pas une idée claie et formelle de leurs rôles dans le suivi des activités. Selon

F. Champagne [5], les obstacles au changement peuvent provenir de plusieurs

sources entre autres une transmission mauvaise ou insuffisante de l’information,

d’une confusion entourant les rôles et les responsabilités des personnes ou des

groupes impliqués dans le processus.

Pour C. Gallais [13], le paradigme selon lequel il suffisait de faire des

formations pour améliorer les performances est dépassé. De même, la simple

diffusion des recommandations est jugée inefficace pour améliorer les pratiques.

Cette situation est qualifiée de « know-do gap », c'est-à-dire de décalage entre les

connaissances et les pratiques des acteurs. Pour combler ce décalage, il faut

accompagner les prestataires et cela en fonction des besoins réels de formation.

Or, les activités de suivi évaluation de l’intervention, qui existent bel et bien dans

le document de protocole ne se mènent pas comme prévues et cela à différents

niveaux surtout que le rôle des gestionnaires locaux n’est pas clairement défini en

ce sens.

Depuis la décision d’intégration, les prestataires n’ont pas reçu de

supervision/encadrement de la hiérarchie. K. Ringheim et al [20], dans une étude

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multicentrique réalisée en Ethiopie, Kenya, Lesotho et Ouganda ont montré qu’en

plus de la formation continue, la supervision et le soutien du personnel de

première ligne aide à relever le défi d’une clientèle croissante et accroit

parallèlement le sens de responsabilité des prestataires de soins. Le monitoring de

la performance des activités, la supervision et l’encadrement du personnel

permettent d’améliorer les services et de motiver le personnel [3,15]. Selon

Morgan, le changement sera implanté adéquatement s’il a été bien planifié et si les

procédures planifiées ont été suivies. Un accent particulier doit être mis sur le

contrôle des personnes en situation de travail. Cette approche accorde un rôle clé

aux gestionnaires des programmes, qui doivent à la fois décider des changements

à apporter, exercer tout au long du processus un contrôle hiérarchique et jouer un

rôle de supervision [5].

Par ailleurs, au niveau des SIAAP, les activités sont encore organisées en

programmes verticaux avec des animateurs spécifiques pour le Planning Familial,

le Programme de Suivi de Grossesse et d'Accouchement, la Lutte

Antituberculeuse et les IST/Sida sans véritable intégration. En Irlande, M. Barry

et al [4] ont trouvé entre autres l’insuffisance des ressources, une mauvaise

organisation, l’absence de soutien de la hiérarchie et d’un plan de monitoring

comme des barrières à l’implantation des programmes. L’insuffisance de suivi et

de coordination des interventions de santé au niveau opérationnel constitue

également un obstacle à l’intégration. L’OMS [18], distingue à ce sujet la

« supportive supervision » et le « clinical mentoring ». La supportive supervision

se focalise sur l’environnement de travail et les conditions de fonctionnement des

sites, elle adresse des questions de procédures, de coordination et de la

disponibilité des équipements et des supports. En revanche, le clinical mentoring a

pour objectif l’amélioration des capacités des personnels soignants et s’intéresse à

la pratique clinique à travers des formations. Ces deux approches méritent d’être

prises en compte tout le long de l’exécution de ce programme en vue d’accroitre

les performances des établissements en charge du dépistage.

Les prestataires de soins disponibles dans les ESSB ont été formés et ce

sont eux qui réalisent les activités de Conseil Test du VIH ; donc pas besoins de

personnel supplémentaire. Il s’agit là d’un point fort de l’intégration. Selon B.

Criel et V. De Brouwere [9,10], l’intégration des programmes de manière générale

vise une meilleure utilisation des ressources et compétences existantes afin

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d’accroitre son efficience. Dans le cadre spécifique de la lutte contre le VIH/Sida

dans le contexte marocain, cette intégration permet d’améliorer l’accessibilité des

services de soins à cette frange de population vulnérable.

Etant donné que les ateliers de formation n’ont pas ciblé les équipes mais

les individus, seulement le tiers des prestataires de soins ont bénéficié de

formation continue sur la thématique concernant le Conseil test du VIH et ceux-ci

au retour n’ont pas fais le débriefing aux autres collaborateurs. Or, pour garantir le

succès de l’implantation d’une intervention en santé, un accent particulier doit être

mis sur la formation du personnel et l’apprentissage ; ceci de manière ciblée. Non

seulement cela permet d’accroitre les attitudes, les habiletés et les connaissances

des fournisseurs de soins dans une perspective de travail d’équipe, mais aussi de

potentialiser et renforcer le niveau de confiance du patient [5,16]. La formation du

personnel permet d’adapter l’offre de santé à la demande et d’organiser la

répartition des tâches au sein des équipes de prise en charge surtout dans le

contexte de pénurie en ressources humaines en santé [13], tel le cas du Maroc.

Pendant que la disponibilité du personnel ne constituait pas un problème

majeur à l’intégration, l’accès aux ressources matérielles représentait quand a lui

un problème épineux dans les deux préfectures. Cette absence de kits et de

document de base dans les ESSB a constitué un obstacle à la pratique effective et

adéquate du Conseil Test VIH. La mise à la disposition des prestataires de soins

des kits de dépistage, du document de protocole et des supports d’IEC est une

garantie de bonnes pratiques professionnelles. Dans une étude canadienne qui a

porté sur l’intégration de la prévention du VIH aux soins, les protocoles écrits sont

indispensables, car ils fournissent une direction dans l’initiation et la tenue d’une

séance de conselling, et peuvent aussi servir de rappel visuel aux fournisseurs de

soins de santé [15]. En effet, la disponibilité des ressources humaines, matérielles

et cognitives sont des conditions nécessaires au changement et constituent une

composante essentielle du climat d’implantation d’une intervention [4].

L’organisation de l’offre du dépistage et du circuit des clients tels que

réfléchis par le niveau central a permis d’assurer une prise en charge intégrée,

complète et globale (approche centrée sur le patient). C’est ce qu’Eliud

Wandwalo et al [22] appellent service totalement intégré. Il a l’avantage d’offrir

un service plus complet aux patients, de réduire les frais et les inconvénients pour

ceux-ci, et de réduire les obstacles aux soins. Ceci aboutit à de bons résultats

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parce que les patients se font prendre en charge très tôt à la fois pour leurs motifs

de consultation et pour le VIH, avec peu d’interruptions. Cela permet une

meilleure planification des soins et des ressources, grâce au renforcement de la

coordination entre programmes et à une mise à profit maximum des ressources

disponibles.

En dépit de cette approche d’intégration qui est « evidence based », le

manque de ressources (kits de dépistage) fait que les clients conseillés sont référés

dans les ONG thématiques (OPALS/ALCS) qui gravitent autour des

circonscriptions sanitaires ou à l’Institut National d’Hygiène (INH) pour le

dépistage. Quand les clients sont référés, il n’y a pas de contre référence car il

n’existe pas un système de coordination fonctionnelle entres ces différentes

structures. H. Simoneau et al [21], au Canada ont trouvé trois groupes d’obstacles

à l’intégration des programmes ; il s’agit d’obstacles relatifs à l’innovation, à

l’organisation des services et à l’environnement/contexte extérieur.

En ce qui concerne les pratiques professionnelles, sur les deux ESSB de

Rabat qui dépistent de manière continue, le conseil test VIH est réalisé par le

personnel impliqué qui est bien sensibilisé sur la notion de confidentialité et cela

dans une approche qui intègre les autres prestations. Selon K. Ringheim et al [20],

cette approche intégrée renforce le degré et la qualité de l’utilisation des services,

elle permet aussi de mieux répondre aux besoins non satisfaits des clients et de

réduire la stigmatisation surtout que la population est déjà habituée aux

prestataires en place et elle a développé avec eux une certaine relation de

confiance. Le test rapide est réalisé à la suite d’un consentement éclairé

« présumé » et les registres de dépistage sont codés permettant de garder

l’anonymat total. Dans les autres sites, la référence des clients dans les ONG

thématiques pour faire le test a accru la stigmatisation au sein de la population

poussant à la réticence d’une partie de celle-ci en particulier les hommes. Dans

une étude expérimentale menée dans cinq pays Bénin, Cambodge, Kenya, Malawi

et Rwanda ; E. Wandwalo et al [22] ont montré que les services indépendants

engendrent une perte de temps pour les clients et entrainent aussi des coûts

indirects pour ces derniers. Cette situation rend inconfortables les clients qui

doivent expliquer à nouveau leurs problèmes à un autre conseiller.

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Forces de l’étude et biais potentiels

La validité interne de notre étude s’est appuyée sur la profondeur de

l’analyse et de l’interprétation des résultats au regard des données de la littérature,

l’utilisation de plusieurs supports de collecte des données et surtout la

triangulation de ces supports. Pour la validité externe, nous estimons que les

résultats de notre étude pourraient être utiles à d’autres établissements de soins de

santé de base publics du Royaume puisque ceux-ci sont similaires dans leurs

organisations et fonctionnements.

Puisqu’il s’agissait des déclarations auto rapportées, elles sont susceptibles

d’entrainer un biais de désirabilité sociale ; principal biais potentiel à l’étude, cela

risque de sur ou sous estimer les faits. Ce biais a été contrôlé en procédant à un

recoupement des informations issues des différentes sources.

Conclusion En somme, l’intégration du conseil test VIH au sein des établissements de

soins de santé de base était facilitée par l’utilisation d’une approche participative,

la disponibilité et la motivation des acteurs, la disponibilité des structures ainsi

que les pratiques professionnelles. Malgré ces atouts, l’exécution des activités

telles que planifiées a posé problème. Les principaux facteurs qui ont limités

l’intégration de l’intervention étaient les ruptures en kits de dépistage dans les

ESSB, l’absence de suivi des activités au niveau opérationnel et la verticalisation

des programmes.

L’importance de ce travail se trouve dans le fait qu’il nous a permis de

mieux comprendre les facteurs associés à l’intégration de cette intervention

surtout qu’un passage à l’échelle nationale est déjà en cours. Il paraît donc

important au terme de ce travail, de proposer quelques pistes d’amélioration en

vue d’atteindre les objectifs escomptés. Il s’agira de doter régulièrement les

structures de base en kit de dépistage, d’assurer un suivi régulier des activités au

niveau opérationnel et de mettre en place un point focal d’intégration pour assurer

une gestion intégrée des activités.

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Autres documents consultés

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16 L’intégration de la prévention du VIH aux soins, les interventions en

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21 SIMONEAU H et al (2012). Obstacles à l'implantation d'un programme de

boire contrôlé dans le contexte organisationnel des services en dépendance,

(The Canadian Journal of Program Evaluation). Canada.

22 WANDWALO E et al (2010). Meilleures pratiques en matière d’intégration

des services de soins TB et VIH/Sida Expérience de cinq pays Bénin,

Cambodge, Kenya, Malawi et Rwanda.

1 CONTANDRIOPOULOS A.P et al (1993). L’évaluation dans le domaine de

la santé – Concepts et méthodes, (GRIS). Canada. P 12-17

21

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2 CONTANDRIOPOULOS A.P et al (2001). Intégration des soins, dimension

et mise en œuvre, (Revue transdisciplinaire en santé vol. 8 N°2). Montréal

Canada. pp. 38-52

3 COURPOTIN C (2010). Evaluation finale du Programme de prévention de la

Transmission du VIH de la Mère à l’Enfant impliquant les services de santé

de base dans les régions du Grand Casablanca, Marrakech-Tensift-Al Haouz

et Sous-Massa-Draâ. Maroc.

4 Déclaration politique sur le VIH et le sida, intensifier nos efforts pour

éliminer le VIH et le sida (2011). NATIONS UNIES.

5 HAJJI N (2009). Evaluation rapide de la Situation pour l’intégration de la

prévention du VIH/SIDA dans la Santé Sexuelle et Reproductive, Maroc.

6 Pour l’élimination de la transmission mère-enfant du VIH (2012). OMS,

UNICEF, FNUAP et ONUSIDA.

7 Projet de stratégie OMS sur le VIH, 2011-2015 (2011). OMS.

8 Protocole d’intervention Activité du conseil et test VIH au niveau des

Etablissements de Soins de Santé de Base (2009). Rabat Maroc. DELM.

9 ROBERT A et BOUILLAGUET A (2002). L’analyse de contenu.

Que sais-je ? (Presses Universitaires de France). France.

10 Stratégie 2011–2015 Objectif Zéro (2011). ONUSIDA.

11 VAN DER MAREN J.M (1996). La recherche qualitative peut elle être

rigoureuse? (Cahier de recherche n° 96). Montréal Canada.

22

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III. ANNEXES

1. Points essentiels du protocole d’intervention pour l’activité du

conseil et test VIH au niveau des ESSB

Objectifs de l’intervention

Population ciblée par l’intervention

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Contenus des séances de conselling

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Indicateurs de suivi et évaluation du programme

Indicateurs nationaux

Indicateurs des formations sanitaires

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2. Supports de collecte des données

Disponibilité des ressources nécessaires au dépistage

Ressources humaines

1. Quelle est votre formation de base :

Médecin généraliste Médecin spécialiste Préciser …………………….……..

Cadriste IDE Polyvalent Autres Préciser…………………………………..

2. Quelle est votre ancienneté dans le poste : < 1 an ; 1-3 an ; > 3 ans

3. Avez-vous reçu des cours sur le VIH dans votre cursus à la FAC ou IFCS?

Oui Non

4. Avez-vous bénéficié d'une formation continue sur la prévention du VIH

durant ces trois dernières années ? Non Oui Si oui (CT VIH , PTME

, IST , AES , Autres Préciser………………………) Année :……

5. Avez-vous une idée du nombre de personnels formés au dépistage VIH

dans la province ? Non Oui Si oui Préciser le nombre……..

Structure Item Oui Non Remarques Circuit du patient clair Local propice au CT du VIH (Porte avec serrure, fenêtre avec rideau, pas de passage)

Matériels Item Oui Non Remarques Supports d’IEC (Dépliants IST, PTME, AES, Modes de prévention, Affiches, CD, Autres…………….……)

Supports de collecte des données (Registre dépistage, fiches rapport activités et gestion matériel)

Document du protocole d’intervention pour conseil et test VIH dans les ESSB

Kits de dépistage VIH Préservatifs

Questionnaire destiné au Gestionnaire

Grille d’observation des ESSB

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Ressources matérielles

1. Avez-vous une idée du nombre de structures qui font le dépistage VIH

dans la province ? Non Oui Si oui Préciser le nombre……..

2. Disposez-vous du document de protocole d’intervention pour l’activité du

conseil et test VIH au niveau des ESSB ? Oui Non

3. Recevez-vous une dotation régulière en kits de dépistage ? Non Oui

Si oui (Cette dotation est-elle suffisante ? Oui Non )

4. Recevez-vous une dotation régulière en préservatifs ? Non Oui

Si oui (Est-ce qu’elle est suffisante ? Oui Non )

5. Vos structures disposent-elles des supports d’IEC ? Non Oui

Si oui (Dépliants IST , PTME , AES , Modes de prévention ,

Affiches , CD , Autres Préciser……..…………)

Organisation et fonctionnement des services impliqués

Organisation

1. Avez-vous une idée du circuit des clients qui font le dépistage VIH dans la

province ? Non Oui Si oui Précisez le………………………………..

2. Recevez-vous un encadrement des responsables du Service de lutte contre

les IST/Sida ? Non Oui Si oui (Périodicité : Mensuelle ,

Trimestrielle , Semestrielle , Annuelle )

3. Avez-vous participé à la formation du personnel des ESSB ? Oui Non

4. Assurez-vous la supervision du personnel en charge du dépistage

VIH dans les ESSB ? Non Oui Si oui (Périodicité : Mensuelle ,

Trimestrielle , Semestrielle , Annuelle )

5. Recevez-vous les rapports de dépistage des ESSB ? Non Oui Si oui

(Périodicité : Mensuelle , Trimestrielle , Semestrielle , Annuelle )

Fonctionnement

1. Le dépistage VIH dans les ESSB se déroule t-il durant toute l’année ?

Oui Non

2. L’attitude du personnel garantie t-elle la confidentialité des clients ?

Oui Non

3. Le test VIH est-il gratuit payant

MERCI POUR VOTRE COLLABORATION

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Activité : PF PSGA Consultation médicale Autres Préciser…………….

Disponibilité des ressources nécessaires au dépistage

Ressources humaines

1. Quelle est votre formation de base :

Médecin généraliste Médecin spécialiste Préciser …………………….……..

Cadriste IDE Polyvalent Autres Préciser…………………………………..

2. Quelle est votre ancienneté dans le poste : < 1 an ; 1-3 an ; > 3 ans

3. Avez-vous reçu des cours sur le VIH dans votre cursus à la FAC ou IFCS?

Oui Non

4. Avez-vous bénéficié d'une formation continue sur la prévention du VIH

durant ces trois dernières années ? Non Oui Si oui (CT VIH , PTME

, IST , AES , Autres Préciser………………………) Année :……

Ressources matérielles

1. Votre local vous permet-il en plus de vos activités de réaliser le dépistage

VIH ? Oui Non

2. Votre local garantit-il la confidentialité des clients ? Oui Non

3. Disposez-vous du document de protocole d’intervention pour l’activité du

conseil et test VIH au niveau des ESSB ? Oui Non

4. Avez-vous une dotation régulière en kits de dépistage ? Non Oui

Si oui (Cette dotation est elle suffisante ? Oui Non )

5. Avez-vous une dotation régulière en préservatifs ? Non Oui

Si oui (Est-ce qu’elle est suffisante ? Oui Non )

6. Disposez-vous des supports d’IEC ? Non Oui

Si oui (Dépliants IST , PTME , AES , Modes de prévention ,

Affiches , CD , Autres Préciser………………..…………)

Organisation et fonctionnement des services impliqués

Organisation

1. Avez-vous défini clairement le circuit des patients dans votre centre ?

Non Oui Si oui Préciser le …………………………………………..

Questionnaire destiné au Prestataire

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2. Recevez-vous une supervision / encadrement régulier du SIAAP sur les

activités VIH ? Non Oui Si oui (Périodicité : Mensuelle ,

Trimestrielle , Semestrielle , Annuelle )

3. En cas de rupture de test orientez-vous les clients dans d’autres

structures proches ? Non Oui Si oui Préciser ………….……………

4. Référez-vous tous cas de test rapide positif pour confirmation Western

Blot ? Oui Non

5. Remplissez-vous toujours le registre de dépistage ? Oui Non

6. Envoyez-vous régulièrement vos rapports de dépistage VIH

à la hiérarchie ? Non Oui Si oui (Périodicité : Mensuelle ,

Trimestrielle , Semestrielle , Annuelle )

Fonctionnement

1. La réalisation du dépistage se fait-elle selon le protocole d’intervention

pour l’activité du conseil et test VIH au niveau des ESSB ? Oui Non

2. Le test VIH est-il gratuit payant

3. Qui rend les résultats d’un test négatif ? l’Infirmier le Médecin

4. Qui rend les résultats d’un test positif ? l’Infirmier le Médecin

5. Combien de test en moyenne réalisez-vous par mois ? ……

MERCI POUR VOTRE COLLABORATION

Présentation du stagiaire Présentation des objectifs de recherche Mise en confiance/Anonymat Remerciement

AXES D’ENTRETIEN Etat de connaissance du protocole d’intervention pour l’activité du conseil

et test VIH

Participation du gestionnaire à la mise en œuvre des activités de CT VIH

Pratiques professionnelles

Facteurs qui favorisent ou entravent l’intégration des activités

Grille d’entretien avec le gestionnaire

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CONTENU DE L’ENTRETIEN

Etat de connaissance du protocole d’intervention pour l’activité du conseil et test VIH

1. Objectifs du Protocole

2. Population cible

Participation à la mise en œuvre des activités de dépistage VIH

1. Implication dans le processus de planification d’intégration du dépistage

VIH dans la province

2. Rôle du gestionnaire et celui des autres acteurs dans la mise en œuvre

3. Satisfaction quand à la contribution dans cette implantation au niveau de la

province

Pratiques professionnelles 1. Attitude des prestataires face à l’intégration du dépistage VIH

2. Organisation de la mise en ouvre des activités de dépistage VIH

Facteurs favorisant ou entravant l’intégration des activités 1. Processus de planification

2. Coordination des activités et suivi évaluation

3. Disponibilité des ressources et sa formation

4. Organisation de l’offre du dépistage

5. Pratiques professionnelles

6. Environnement / Population

Présentation du stagiaire Présentation des objectifs de recherche Mise en confiance/Anonymat Remerciement

AXES D’ENTRETIEN

Etat de connaissance du protocole d’intervention pour l’activité du conseil

et test VIH

Participation du gestionnaire à la mise en œuvre des activités de CT VIH

Pratiques professionnelles

Facteurs qui favorisent ou entravent l’intégration des activités

Grille d’entretien avec le prestataire

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CONTENU DE L’ENTRETIEN

Etat de connaissance du Protocole d’intervention pour l’activité du conseil et test VIH

1. Objectifs du Protocole

2. Population cible

3. Contenu du message de conselling (pré test, post test)

Participation de l’acteur à la mise en œuvre des activités de dépistage VIH

1. Implication dans le processus d’intégration du dépistage VIH au centre de

santé

2. Rôle dans la mise en œuvre

3. Satisfaction quand à la contribution dans cette activité

Pratiques professionnelles

1. Attitudes face à l’intégration du dépistage VIH

2. Pratique quotidienne de dépistage (conselling, réalisation du test)

3. Rendu des résultats

4. CAT devant un cas de test rapide positif

Facteurs favorisant ou entravant l’intégration des activités 1. Processus de planification

2. Coordination des activités et suivi évaluation

3. Disponibilité des ressources et sa formation

4. Organisation de l’offre du dépistage

5. Pratiques professionnelles

6. Environnement / Population

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