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Centre Henri et André Charlier Association Notre Dame de Chrétienté
N.Réf. 88 163‐FP/mad Paris, le 19 avril 1988
Chers Amis,
Le sixième pèlerinage de Chrétienté que nous préparons ensemble est exceptionnel à double titre :
il aura lieu en mai, mois de Marie, durant l'Année Mariale, il se déroulera en une période particulièrement importante pour l'Eglise et la France.
La conclusion devrait s'imposer. Ce n'est pas le cas. Plusieurs d'entre vous ont négligé de participer aux récollections prêchées à travers la France. Pourtant il faut préparer avec un grand soin et beaucoup d'esprit de foi, notre marche de Pentecôte.
Il vous reste, pour le faire, moins d'un mois. De la qualité de votre travail dépend, en partie, le succès spirituel du pèlerinage dont nous attendons beaucoup de grâces, pour chaque pèlerin, pour l'Eglise et pour le monde, en particulier la consécration de la Russie par le Pape, comme la Très Sainte Vierge l'a demandée.
Voici donc quelques consignes à lire avec attention :
avant le pèlerinage :- étudier ce nouveau dossier, peut être aussi le précédent. Il ne suffit pas de le lire, il
faut mettre à la portée des pèlerins tous ces éléments sous forme : - de lectures lentes, pas trop longues, en harmonie avec les thèmes de chaque jour. - de rosaire médité pour chaque jour. - de mots d'ordre.
Ne tombez pas dans le piège de l'intellectualisme. Il faut prier et faire prier, aimer et faire aimer Notre Dame. Croyez à l'exemple, à l'importance de chapitre bien tenu, priant, joyeux et étranger à toute polémique stérile. Nous manquons encore de prêtres, en cas d'hésitation pour l'un d'entre eux, contactez moi directement.
Pendant le pèlerinage :- revenez plusieurs fois sur la nécessité de la confession, pensez aux pèlerins
nombreux qui nous rejoignent, surtout le lundi. - soyez discipliné et souple pour les réunions de chefs de région et de chapitre au
cours du pèlerinage.
-
Centre Henri et André Charlier Association Notre Dame de Chrétienté
- pour le message de Fatima et particulièrement le 3ème secret, tenez‐vous en strictement à ce qui est indiqué dans ce dossier. Faites prier pour le pape et la hiérarchie catholique. Laissez ensuite la providence se charger de l'avenir de l'Eglise.
Après le pèlerinage :- le pèlerinage de la Pentecôte, c'est une grande
famille qui doit se retrouver, travailler ensemble tout au long de l'année..
Nous comptons sur vous pour aider les pèlerins isolés, ceux qui vont découvrir cette famille et nous vous demandons de ne pas les abandonner.
N'oubliez pas d'avoir dans vos chapitres un carnet pour recueillir nom adresse et téléphone de ceux qui marchent avec vous.
De retour du Liban, je peux vous assurer qu'un grand mois de Mai s'y prépare à la mesure de la situation dramatique de ce pays. Pour le nôtre, et l'avenir de l'Eglise, beaucoup de zèle surnaturel, de foi, nous sont demandés à la veille du très grand pèlerinage de l'année mariale en France.
PS : Nous vous signalons le numéro spécial de SAVOIR ET SERVIR la revue du MJCF, consacré
aux apparitions de FATIMA (disponible au Centre Charlier)
Centre Henri et André Charlier Association Notre Dame de Chrétienté
R O L E D U C H E F D E C H A P I T R E
RAPPELS IMPORTANTS
Le Chef de chapitre a un double rôle SPIRITUEL et MATERIEL.
Il est le seul responsable de l'ordre ou du désordre de son chapitre.
La discipline est nécessaire au recueillement.
Pour l'assurer avec douceur (mais fermeté) malgré un nombre croissant de pèlerins, nous
avons besoin de vous, NOUS COMPTONS SUR VOUS. Préparez vous aussi à cela dès
maintenant.
1° en province, il faut prévoir une personne responsable du service d'ordre (circulation et
serre-file) pour chaque chapitre.
2° VERIFIEZ BIEN LES MARQUAGES (nom-adresse et couleur) de tous les bagages.
L E S O B J E T S T R O U V E S S A N S
P R O P R I E T A I R E I D E N T I F I A B L E N E
P O U R R O N T E T R E C O N S E R V E S A U
C E N T R E C E T T E ANNEE (PROBLEME DE VOLUME) .
3° Assurez la propreté parfaite (ramassage des ordures) sur les lieux de haltes, si vous
souhaitez y revenir l'an prochain...
4° Maintenez groupé votre chapitre sur les haltes et assurez un départ rapide au signal
donné (pour maintenir une colonne la plus courte possible et tenir des horaires d'arrivée
raisonnables).
Centre Henri et André Charlier Association Notre Dame de Chrétienté
5° Prêchez en faveur du silence le soir au campement.
6° Evitez les chants profanes pendant la marche.
I N S C R I V E Z - V O U S T R E S V I T E
FAITES ET FAITES FAIRE DES DONS ET DES PARRAINAGES POUR
PERMETTRE D'ACCORDER DES REDUCTIONS PLUS NOMBREUSES AUX
FAMILLES NOMBREUSES
NOUS VOUS RAPPELONS LA NEUVAINE DE PREPARATION AU PELERINAGE DU
JEUDI DE L'ASCENSION 12 MAI AU VENDREDI 20 MAI, VEILLE DU PELERINAGE
(1 Pater, 3 Ave, 1 Gloria Patri,
triple invocation "Notre Dame de la Sainte Espérance, convertissez-nous"
et Invocation
"Notre Dame de Fatima, convertissez la Russie"
N'OUBLIEZ PAS DE RAPPELER A VOS PELERINS L'INDULGENCE PLENIERE ATTACHEE A L'ANNEE MARIALE
Centre Henri et André Charlier Association Notre Dame de Chrétienté
S O M M A I R E
PLAN DES MEDITATIONS POUR LA MARCHE 1
UN MESSAGE D'ESPERANCE 2
DOCUMENTS POUR LE SAMEDI (COMPLEMENTS) 3
DOCUMENTS POUR LE DIMANCHE
Sous le patronage de St Dominique.
Notre‐Dame de Fatima, Espérance et Salut de l 'Eglise POURQUOI CE THÈME ?
5
LIEN ENTRE LE THÈME ET LE PATRONAGE 7
LA VIERGE MARIE ET L'EGLISE
I. Marie, Mère de l 'Eglise
1°/ Ce qu'est l 'Eglise 8
2°/ Le rôle de la Vierge Marie 10
3°/ L'Eucharistie au Coeur de la vie de l 'Eglise 11
4°/ Textes sur ce dogme 13
5°/ Textes du Père Calmels 14
II. Marie, Gardienne de la Foi
1°/ Ce qu'est la Foi 16
2°/ Marie, rempart de la Foi (St Pie X) 19
III. Marie, Médiatrice
1°/ La médiation de la Vierge Marie 20
2°/ L'efficacité du Rosaire
* Textes de Soeur Lucie 22
* L'enseignement des Papes 23
* Le chapelet, arme de Paix 24
3°/ Textes divers sur la médiation de Marie 26
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SAINT DOMINIQUE
I. Pourquoi ce patronage ? 29
II. Biographie
III. Chronologie 33
IV. Documents sur :
1°/ Saint Dominique et l 'Eglise 34
2°/ L'ordre des Frères Prêcheurs 35
3°/ St Dominique et son souci du salut des âmes 37
4°/ L'hérésie cathare par rapport à la Foi 38
5°/ St Dominique et le Rosaire 39
DOCUMENTS POUR LE LUNDI
Sous le patronage de Notre‐Dame de Fatima,
Notre‐Dame de Fatima, Espérance et Salut de la Chrétienté
POURQUOI CE THEME ? 41
QU'EST‐CE QU'UNE CHRETIENTE ? 42
LA CHRETIENTE ET NOTRE CONVERSION 44
FATIMA ET LA CHRETIENTE 46
CONSACRES ET CROISES 48
LE MILLENAIRE DU BAPTEME DE LA RUSSIE 50
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A N N E E M A R I A L E
C H A R T R E S 1 9 8 8
P L A N D E S M E D I T A T I O N S P O U R L A M A R C H E
E T L E L I V R E T D U P E L E R I N T H E M E :
" N O T R E D A M E D E F A T I M A , E S P E R A N C E D U M O N D E "
S A M E D I s o u s l e p a t r o n a g e d e S a i n t M a x i m i l i e n K o l b e ,
N o t r e D a m e d e F a t i m a , n o t r e E s p é r a n c e e t n o t r e S a l u t ( C ’ e s t - à - d i r e e s p é r a n c e e t s a l u t p e r s o n n e l , n o t r e c o n v e r s i o n :
1 é r e p a r t i e , d u m e s s a g e
1 è r e méditation but du pèlerinage, but de sa v i e , nos fins dernières 2ème méditation La confession 3ème méditation Le Coeur Immaculé de Marie, notre Salut et notre Espérance.
+ + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + +
D I M A N C H E s o u s l e p a t r o n a g e d e S a i n t D o m i n i q u e
N o t r e D a m e d e F a t i m a , E s p é r a n c e e t S a l u t d e l ' E g l i s e ( 2 é m e p a r t i e d u m e s s a g e )
1ère méditation Marie, Mère de l ' E g l i s e 2ème méditation Marie, gardienne de la Foi 3ème méditation Marie Médiatrice (la prière)
+ + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + +
L U N D I N o t r e D a m e d e F a t i m a , E s p é r a n c e e t S a l u t d e l a C h r é t i e n t é
( 3 è m e p a r t i e d u m e s s a g e )
1ère méditation La Chrétienté et notre convention 2éme méditation Fatima et la Chrétienté 3ème méditation Consacrés et croisés.
++++++++++++++++++++++ Les méditations sont assurées par les prêtres, excepté les deux premières du lundi
qui sont à charge du chef de chapitre.
Centre Henri et André Charlier Association Notre Dame de Chrétienté
UN MESSAGE D'ESPERANCE
"L 'Espérance est une vertu surnaturel le infuse par Dieu dans notre âme, par laquel le nous désirons et at tendons la VIE ETERNELLE que Dieu a promise à ses serv i teurs et les SECOURS NECESSAIRES pour l 'obtenir". (Catéchisme de St Pie X)
L 'Espérance accompagne la Foi et élève vers les réal i tés célestes. El le porte l 'âme chrét ienne vers un objet inf ini : la conquête de la VIE ETERNELLE, la possession de Dieu pour l 'éterni té.
C'est pourquoi l 'Espérance chrét ienne, qui se propose la Vie Eternel le comme f in dernière, compte obtenir dès maintenant les grâces nécessaires pour faire de son pèler inage terrestre un acheminement sûr vers la Patr ie Céleste.
L 'Espérance peut être étendue à Notre-Dame. Bien que nul autre que Dieu ne puisse nous sauver, la Vierge Marie peut nous y aider puissamment. Son intercession est précieuse : près de Son Divin Fi ls, El le est notre Médiatr ice, qui "pr ie pour nous pauvres pécheurs", à notre place, en notre faveur, et à laquel le I l ne peut r ien refuser.
La Vierge Marie sous le nom de Notre-Dame de Fat ima est l 'Espérance du Monde, car El le est venue rappeler la nécessité et l 'ef f icaci té de son intercession pour obtenir la miséricorde divine pour nous, pour la Sainte Egl ise et pour les Nat ions.
Dans sa sévéri té, dans sa gravi té, dans son aspect tragique, le message de Fat ima reste un message d'Espérance par l 'annonce de la victoire f inale de Notre-Dame :
"Mais à la f in, mon Coeur Immaculé tr iomphera".
Pourquoi ce "MAIS" ? Parce que la Vierge savait qu' i l s 'écoulerait beaucoup de temps avant que l 'on ne réponde à ses demandes.
Pourquoi cet "ET A LA FIN"? Parce que dans le temps de ce refus, de cette attente, le péché se mult ip l ierai t avec toutes ses conséquences tragiques.
"MON COEUR IMMACULE TRIOMPHERA", c 'est cet te lumière, cette annonce de la victoire f inale de l 'Amour, qui fai t que le message de Fat ima est un message d'ESPERANCE.
Centre Henri et André Charlier Association Notre Dame de Chrétienté
DOCUMENTS POUR LE SAMEDI
I SAINT MAXIMILIEN KOLBE ET L'IMMACULEE
Dans un texte écrit en latin, le P. Kolbe souligne l'importance de cette affirmation de l'Immaculée à Lourdes : « JE SUIS L'IMMACULEE CONCEPTION »
Mère de Dieu... Ici notre faible intelligence fait défaut pour saisir la dignité infinie de Dieu et, en conséquence, de la Mère de Dieu. Dieu est Amour. De la plénitude de sa vie le Père engendre le Fils, l'Esprit procède du Père et du Fils... Dieu a prévu depuis tous les siècles la Créature, qui, en aucune chose, pas même la plus petite, ne serait déformée, ne perdrait aucune grâce, ne s'approprierait rien de ce qu'elle acquerrait. En son âme, le Distributeur de grâces, l'Esprit-Saint, habita dès le premier instant de son existence et il pénétra en son être à une telle profondeur que le nom d'Épouse de l'Esprit-Saint n'est qu'une ombre lointaine, pâle, imparfaite bien que vraie, de cette union. Il ne permit pas qu'elle fût souillée par le péché originel. Elle fut ainsi conçue sans péché, conçue immaculée.
À Lourdes la Vierge immaculée répondit à Bernadette qui l'interrogeait : « Je suis l'Immaculée Conception. » Par ses lumineuses paroles elle exprima, non seulement qu'elle fut conçue immaculée mais plus profondément, qu'elle était l'Immaculée Conception elle-même ; ainsi, autre est une chose blanche et autre sa blancheur ; autre une chose parfaite et autre sa perfection. En disant de Lui à Moïse : « Je suis celui qui suis » (Gen 3, 14), Dieu signifiait : « C'est le propre de mon essence que je sois toujours, en ma nature, par moi : sans principe. » La Vierge Immaculée, elle, tient son origine de Dieu, elle est créature, elle est conception, cependant conception immaculée. Quels profonds mystères cachent de telles paroles !
Et de même que tout dans l'ordre naturel et surnaturel descend du Père par le Fils et l'Esprit sur les créatures, ainsi d'une manière semblable toutes les créatures montent par l'Esprit et le Fils vers le Père.
Mais la plus parfaite des créatures, la Vierge Immaculée, est élevée au dessus de toute créature et est divine selon un mode indicible
(In « Miles Immaculatae », I. 1938, p. 294.)
Par cette appellation d' Immaculée Conception, la Vierge livre le secret de son cœur : Ce nom doit lui être cher parce qu'il signifie sa grâce origine, qu'elle a reçue dès le premier instant de son existence, et nous savons que le don premier est toujours plus cher. (Ébauche, 1940)
À plusieurs reprises, le P. Kolbe compare cette affirmation à celle de Dieu devant Moïse sur l'Horeb : « Je suis Celui qui suis. »
Elle livre aussi le secret de sa nature : Elle ne dit pas dans l'apparition de Lourdes : Je suis conçue immaculée, mais « Immaculée Conception ». Par là se précise non seulement le fait de la conception immaculée, mais aussi le mode par lequel ce privilège est sien, ce n'est donc pas quelque chose d'accidentel, mais cela appartient à sa nature. Elle est, elle-même, «Conception Immaculée. » (L. aux jeunes membres de Niepokalanow, envoyée de Nagasaki, 28-2-33 ; en latin : Ergo non accidit liquid, sed de natura Ejus. Illa Ipsa est Conceptio Immaculata)
A la demande répétée de Bernadette, l'Immaculée
révèle son propre nom, en disant : « Je suis l'Immaculée Conception ». Ce n'est vraiment à personne sinon à elle seule que convient un tel nom. Dieu, en révélant son Nom à Moïse, déclare : « Je suis Celui qui suis » (Exode 3, 14), car Dieu existe depuis toujours et pour toujours. Son essence est l'Être sans limite, au-delà de tous les temps sous quelques aspects que ce soit. Tout ce qui est en dehors de Dieu n'est pas l'être par soi, mais le reçoit de Lui. Ainsi, l'Immaculée a également commencé d'exister dans le temps. (Ébauche, 1940)
Centre Henri et André Charlier Association Notre Dame de Chrétienté
II SAINT MAXIMILIEN KOLBE ET LA RUSSIE
Remarquons à propos de la Russie et de l'Immaculée l'aspect "prophétique" de la conviction du Père Kolbe qui s'apparente au contexte des apparitions de Fatima, conviction qu'il affirma plusieurs fois notamment :
1) Dans une lettre à P. CORNELIUS CZUPRYK du 6 juin 1931 : "JE PENSE QU'ON VERRA L’EMBLEME DE L'IMMACULEE FLOTTER JUSQUE SUR LE KREMLIN ET
RAYONNER A PARTIR DE LA : EN UN MOT, ELLE SERA VRAIMENT LA REINE DE CHAQUE COEUR ET INTRODUIRA DANS CHAQUE COEUR L'AMOUR DIVIN, LE COEUR DE JESUS ALORS SERA ATTEINT LE BUT DE LA M.I.".
2) Au cours de la conférence commémorant solennellement le 20ème anniversaire de la fondation de la M.I., à Rome, le 11 février 1937 :
"NOUS NE CROYONS PAS QU'IL SOIT LOINTAIN, NI QU'IL SOIT SIMPLEMENT UN REVE, CE JOUR GRANDIOSE OU LA STATUE, DE L'IMMACULEE TRONERA, GRACE A SES MISSIONNAIRES, AU COEUR MEME DE MOSCOU"
(Rapporté dans l'Osservatore Romano) (14-15 février 1937)
3) Au P. Pignalberi, l'un des 7 premiers membres de la M.I. qui témoigna au cours du procès ordinaire de Padoue. "LE PERE KOLBE VINT ME TROUVER AU COUVENT DE PIGLIO LES 7, 8 ET 9 FEVRIER 1937. NOUS
AVONS PARLE TOUS LES 2... IL AFFIRMA (EGALEMENT] QU'AU CENTRE DE MOSCOU SE DRESSERAIT LA STATUE DE L'IMMACULEE...."
(Rapporté dans les Actes de la cause de béatification. Procès de Padoue - 1963 - folio 203)
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DOCUMENT POUR LE DIMANCHE
NOTRE DAME DE FATIMA, ESPERANCE ET SALUT DE L'EGLISE
POURQUOI CE THEME ?
1) Le 13 Juil let 1917, après avoir montré l 'enfer aux pastoureaux de Fatima, Notre-Dame leur dit :
'' - Vous avez vu l'enfer, où vont les âmes des pauvres pécheurs. Pour les sauver, Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Coeur Immaculé. Si l'on fait ce que je vais vous dire, beaucoup d'âmes se sauveront et on aura la paix. La guerre va finir. Mais, si l'on ne cesse pas d'offenser Dieu... commencera une autre, pire. Quand vous verrez une nuit éclairée par une lumière inconnue, sachez que c'est le grand signe que Dieu vous donne, qu'il va punir le monde de ses crimes par le moyen de la guerre, de la famine et de persécutions contre l'Eglise et le Saint-Père.
Pour l'empêcher, je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Coeur Immaculé et la Communion réparatrice des premiers samedis. Si l'on écoute mes demandes, la Russie se convertira et on aura la paix. Sinon, elle répandra ses erreurs à travers le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l'Eglise. Les bons seront martyrisés, le Saint-Père aura beaucoup à souffrir, plusieurs nations seront anéanties. Finalement, mon Coeur Immaculé triomphera. Le Saint-Père me consacrera la Russie, qui se convertira, et il sera accordé au monde un certain temps de paix. Au Portugal se conservera toujours le dogme de la foi, et Cela ne le dites à personne. A François, oui, vous pouvez le dire1.
Dans cette partie du message est annoncé un temps d'épreuves diverses pour l 'Eglise :
‐ persécutions ‐ souffrances du Pape ‐ attaques contre la Foi
Mais dans ce même message, Notre Dame donne le remède à ces maux : LA DEVOTION A SON COEUR IMMACULE .
2) De plus au cours de ses 6 apparit ions, la Vierge Marie a demandé que nous récitions le chapelet chaque jour. Et le 13 Octobre 1917. El le s 'est nommée :
" Je su is NOTRE DAME DU ROSAIRE"
1 Ic i commence la 3ème par t ie du sec re t qu i n 'a tou jours pas é té révé lée .
Centre Henri et André Charlier Association Notre Dame de Chrétienté
Or le Rosaire est toujours associé aux grandes batail les contre les ennemis de l 'Eglise et de grands papes n'ont pas hésité à lui attribuer la victoire.
3) C'est parce que Notre-Dame à Fatima est venue :
‐ demander la dévotion à son Coeur Immaculé pour que cessent les maux de l 'Eglise (avec en particulier la consécration de la Russie par le pape en union avec les évêques)
‐ nous rappeler l ' importance du Rosaire, prière "surtout propre à la défense de l 'Eglise" (Léon XII I )
que le thème de cette journée est :
"Notre Dame de Fat ima , Espérance e t Sa lut de l ' Eg l i se"
Durant notre marche, nous verrons la place de la Très Sainte Vierge Marie dans l 'Eglise, et nous prierons pour l 'Eglise.
.
PRIÈRE POUR LE PAPE - Prions pour notre saint Père le Pape N - Que le Seigneur le garde, lui donne la vie, qu'il le rende heureux sur la terre et ne le livre pas au pouvoir de ses ennemis. - Tu es Pierre. - Et sur cette pierre, je bâtirai mon Église.
Prions.
O Dieu, qui êtes le pasteur et le conducteur de tous les fidèles, regardez d'un oeil propice votre serviteur N.. que vous avez mis à la tête de votre Église en qualité de pasteur ; donnez-lui, nous
vous en supplions, d'être utile par ses paroles et son exemple à ceux qui sont sous sa conduite, afin qu'il puisse parvenir à la vie éternelle avec le troupeau qui lui a été confié par N.S.-J.C
-Orémus pro Pontifice nostro N… - Dominus consérvet eum, et vivificet eum, et beatum faciat eum in terra et non tradat eum in animam inimicorum ejus. - Tu es Petrus. Et super hanc petram aedificabo Ecclésiam meam
Orémus Deus omnium fidélium pastor et rector. famulum tuum N.. quem pastorem Ecclésiae tuae praeésse.
voluisti. propitius réspice, da ei quaesumus, verbo et exémplo. quibus praest. proficere ; ut ad vitam, una cum grege sibi crédito, per- véniat sempiternam Per Dominum nostrum
Prières pour l'église (Oraisons de l'Eglise.)
Nous vous prions, Seigneur, de gouverner toujours votre Eglise par votre direction céleste, afin que dans cette Eglise, préparée vos desseins avant la création du monde, parvienne, guidée par vous à la plénitude des temps et à la gloire qui lui est promise
O Père saint ! donnez à jours votre Eglise par votre vos fidèles le même esprit et le même cœur, afin que le corps de votre Eglise se le corps de votre Eglise se soutienne par l'union de ses membres, et que, de même qu'elle a pour fondement la vérité, elle soit à jamais affermie dans l'unité.
Prière pour N. S. P. le Pape
O Jésus ! Chef invisible de la sainte Eglise! Conservez et conduisez celui que vous lui avez donné pour chef visible sur la terre; remplissez-le de la plénitude de votre Esprit, afin qu'il puisse diriger avec sagesse la barque agitée de Pierre au milieu des écueils qui l'environnent de toutes parts. Faites, ô mon Dieu ! Que la vérité dont l'Eglise est dépositaire, et qui ne peut périr, dissipe enfin toutes les erreurs; qu'elle éclaire la conscience des rois et des peuples, afin que, selon votre parole, il n'y ait plus qu'un seul troupeau et un seul pasteur.
(Jean X. 16.) Ainsi soit-il.
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LIEN ENTRE LE THEME ET LE PATRONAGE
Notre Dame de Fatima, Espérance et Salut de l 'Eglise sous le patronage de St Dominique
THEME DE LA JOURNEE PATRONAGE
Notre-Dame de Fatima, Espérance et Salut de l 'Eglise (Rosaire et dévotion au Coeur Immaculé de Marie pour soulager les maux de l 'Eglise)
LA VIERGE MARIE DANS L'EGLISE
1) Marie, Mère de l 'Eglise
. Ce qu'est l 'Eglise
. Le rôle de la Vierge Marie
. L'Eucharistie au Coeur de la vie de l 'Eglise
2) Marie, Gardienne de la Foi
. Ce qu'est la Foi
. Marie, rempart de la Foi
3) Marie, Médiatrice
. La médiation de Marie
. L'eff icaci té du Rosaire
St Dominique voir dans la vie de ce saint Création de son ordre pour la défense de l 'Eglise Lutte contre l 'hérésie albigeoise La diffusion du Rosaire
T R E S I M P O R T A N T ++++++++++++++++++++++++++++
Durant cette journée, faites PRIER :
‐ pour l 'EGLISE, ‐ pour le PAPE, ‐ pour que la HIERARCHIE CATHOLIQUE accepte de faire ce que lui a
demandé Notre-Dame à Fatima (la consécration de la Russie), ‐ pour l 'AVENIR DU SACERDOCE.
(cf . prières P. 6, 9 et 18)
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LA VIERGE MARIE ET L'EGLISE
I. MARIE. MERE DE L'EGLISE
1°/ Ce qu'est l 'Eglise
— L'Eglise est la société, destinée à la vie éternelle, que le Christ,
souverainement Roi, Prêtre, Saint rassemble depuis sa venue :
* sous une même autorité : celle du Pape et des Evêques
* pour un même culte : le Sacri fice de la Messe et les sacrements
* dans une même communion intérieure : celle de la charité
sacramentelle.
— L'Eglise existant sous trois états simultanés est rassemblée en Dieu par
Notre Seigneur Jésus‐Christ . I l y a :
* l 'Eglise triomphante : au ciel
* l 'Eglise souffrante : au purgatoire
* l 'Eglise militante : sur la terre
— L'Eglise de Jésus‐Christ se distingue de toutes les sociétés par quatre
marques : elle est UNE, SAINTE, CATHOLIQUE et APOSTOLIQUE.
L'Eglise est UNE , parce que ses f i ls , quels que soient le l ieu et le temps
sont unis entre eux dans la même foi , le même culte, la même loi , et la
participation aux mêmes sacrements sous un même chef visible : le
Pontife Romain .
L'Eglise est SAINTE , parce que Jésus‐Christ , son chef invisible, est saint
et que beaucoup de ses membres sont saints, que sa foi , sa loi , ses
sacrements sont saints et qu'en dehors d'elle i l n'y a pas et ne peut y avoir
de véritable sainteté.
L'Eglise est CATHOLIQUE , c'est‐à‐dire universelle parce qu'elle
embrasse les f idèles de tous les temps et de tous les l ieux, de tout âge et
de toute condition, et que tous les hommes du monde sont appelés à en
faire partie.
Centre Henri et André Charlier Association Notre Dame de Chrétienté
L'Eglise est APOSTOLIQUE parce qu'elle remonte sans interruption
jusqu'aux apôtres, parce qu'elle croit et enseigne tout ce qu'ont cru et
enseigné les Apôtres et parce qu'elle est dirigée et gouvernée par leurs
légitimes successeurs.
— Cette Eglise une, sainte, catholique, apostolique et romaine
est "le CORPS MYSTIQUE DU CHRIST".
"Le Christ est la tête du corps qu'est l 'Egl ise"
(Saint Paul Col. I 18)
Ce corps constitue un organisme un et indivisible. I l est formé par le
Saint‐Esprit et est constitué de membres dont les fonctions sont variées
et se trouve muni de moyens propres pour pourvoir à sa vie :
LES SACREMENTS.
"Aussi bien, est‐ce en un seul Esprit que tous nous avons été baptisés pour ne
former qu'un seul Corps" (St Paul I , COR XII 13)
Le Christ est la tête de ce Corps, Lui qui consomma son oeuvre sur la
croix et s 'est acquis ainsi son Eglise, c'est‐à‐dire tous les membres de
Son Corps Mystique. Quand II eut fondé l 'Eglise dans son sang, I l la
fortif ia le jour de la Pentecôte et après avoir confirmé Saint Pierre dans
sa mission de chef visible de cette même Eglise, I l monta au Ciel où II en
est le chef invisible.
C'est de cette Tête qu'est le Christ, que l 'Eglise (Son Corps) reçoit sa
croissance et son développement en vue de sa parfaite constitution.
PRIÈRES
POUR LES PRÊTRES
Mon Dieu, je Vous prie pour vos prêtres, pour tous vos prêtres. Je Vous demande pour eux la Sainteté, je Vous demande qu'ils aiment profondément leur Sacrifice et qu'ils le vivent avec amour. Je vous demande pour eux l'obéissance, l'esprit de détachement, une inaltérable et limpide chasteté. Et aussi l'abnégation, l'humilité, la douceur, le zèle, le dévouement. Je Vous demande qu'aucune âme ne les approche sans Vous aimer davantage. Je Vous demande, mon Dieu, de semer par eux dans le monde, des grâces mariales, qui révèlent à quel point Marie est notre Mère. Et pour qu'il en soit ainsi, pour que votre Règne s'étende et s'affermisse par eux, sur la terre, je Vous promets, ô Jésus, de m'immoler avec Vous, de tout mon cœur.
Ainsi soit-il.
L'esprit de sacrifice, ô mon Dieu, versez-le dans sa plénitude sur vos prêtres. C'est leur gloire autant que leur devoir d’être des victimes, de se consumer pour les âmes, devoir d’être des victimes, de se consumer pour les âmes, de vivre sans joies humaines, de subir souvent la méfiance, l'injustice de la persécution. Qu'ils songent à ce qu'ils disent chaque jour à l'autel : « Ceci est mon Sang ».
Qu'ils y songent et qu'ils se l'appliquent : « Je ne suis plus moi, je suis Jésus et Jésus crucifié. Je suis comme le pain et le vin, une substance consacrée qui a cessé d'être elle-même ».
O mon Dieu ! Je brûle du désir de la sanctification de vos prêtres ; je voudrais que toutes ces mains consacrées qui vous touchent fussent des mains amies dont le contact vous soit doux ; et que ces bouches qui prononcent à l'autel des paroles si sublimes ne se ravalent jamais aux formules triviales ! Qu'ils gardent dans toute leur personne l'habitude de leurs nobles fonctions Que chacun les trouve simples et grands comme l'hostie, accessibles à tous et supérieurs aux autres hommes.
Oh! Faites qu'ils emportent de la Messe d'aujourd'hui la soif de la Messe de demain et que, pleins eux-mêmes de ce qu'ils donnent, ils aient la grâce de le communiquer largement aux autres...
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2°/ Le rôle de la Vierge Marie dans l 'Eglise
A la manière dont Eve est responsable de notre malheur, Marie est
responsable de notre Salut. Elle est notre Mère selon la grâce :
* La première fois d'une manière plus éloignée en acceptant d'être la
MERE DU SAUVEUR.
* La deuxième fois d'une manière plus proche en participant au
sacrif ice rédempteur, en étant REPARATRICE ET
COREDEMPTRICE avec Jésus.
Elle intervient au Ciel dans la distribution des grâces, comme
dispensatrice ou MEDIATRICE DE TOUTES LES GRACES, non pas
médiatrice à côté du seul Médiateur qu'est le Christ , ni en concurrence
avec Lui, mais coopérant à la même oeuvre.
C'est le Pape Paul VI qui proclama Marie "Mère de l 'Eglise" . Ainsi, de
même que sa soll icitude va à chacun de ses f i ls , dont Elle veut le salut,
Marie se montre véritablement Mère de l 'Eglise qu'Elle assiste
maternellement dans sa mission du salut des hommes.
A Fatima, la Vierge agit en Mère des hommes et Mère de l 'Eglise : pour
assurer le salut de chacun de ses fils, Elle demande la dévotion à son
Coeur Immaculé, par la pratique de la Communion réparatrice des 5
premiers samedis du mois et par la consécration de la Russie.
Et en affirmant qu'Elle seule, Marie, "peut nous sauver", Elle ne se met pas
à la place du Christ . Elle ne prétend pas davantage remplacer l 'Eglise et ses
institutions, mais maternellement, Elle nous dit que l 'Eglise
n'accomplira la mission que le Christ lui a confiée ( le salut des
hommes), qu'en se confiant elle‐même à son Coeur Immaculé.
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3°/ L'Eucharistie au Coeur de la vie de l 'Eglise
En 1916, pour préparer les âmes des 3 enfants de Fatima à la venue de
Notre‐Dame, Dieu leur dépêche un Ange par 3 fois.
La révélation principale de la dernière apparit ion de l 'Ange est le mystère
de LA SAINTE EUCHARISTIE, avec la prière d'offrande qu'i l apprend
aux enfants et la sainte communion qu'i l leur distribue .
L'Eucharistie
"L 'Eucharistie n'est pas seulement un sacrement, el le est aussi le sacrif ice
permanent de la nouvelle loi , ou Sainte Messe, que Jésus‐Christ a laissé à
son Eglise, afin de s 'offr ir à Dieu par les mains de ses prêtres"
(Catéchisme de St Pie X)
Tel est le Coeur de la vie de l 'Eglise et de la vie du Prêtre :
L’autel sacri ficiel où Jésus‐Christ vit , s 'offre et s ' immole.
L'institution du Saint Sacrifice de la Messe
La Messe est l 'acte le plus important et le plus solennel du culte divin.
C'est Jésus‐Christ Lui‐même qui l 'a institué, lorsque la veille de Sa
Passion, ayant changé le pain et le vin en son Corps et en son Sang, I l
donna à ses apôtres, et en leur personne à l 'Eglise, le pouvoir et l 'ordre de
renouveler" ce qu'i l venait de faire.
Le Sacrifice de la Messe est le même que celui du Calvaire.
La Messe est une REPRODUCTION REELLE ET CERTAINE de ce qui s 'est
accompli sur la Croix (et non pas une simple représentation, un simple
mémorial de la Passion et de la mort du Sauveur). Une seule différence se
présente :
* sur la Croix, i l fut sanglant et n'eut l ieu qu'une seule fois
* sur l 'Autel , i l n'y a pas de sang répandu et le sacrifice est offert tous
les jours et se renouvelle à l ' infini , pour appliquer à CHACUN EN
PARTICULIER la rédemption générale acquise par Jésus dans sa
douloureuse immolation.
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Les fins du Saint Sacrifice de la Messe
Il a 4 fins :
* Rendre à Dieu le culte suprême qui lui est dû.
Dieu y est honoré autant qu'i l le mérite parce qu'i l est honoré par Dieu
Lui‐même. C'est pourquoi l 'honneur et l 'hommage que nous rendons à
Dieu par Jésus‐Christ à la Messe sont infinis.
* Offrir à Dieu de dignes actions de grâce
Ce sacri fice permet de remercier Dieu dignement de tous les bienfaits
reçus.
* Nous procurer la rémission de nos péchés et des peines qui
leur sont dues.
Jésus‐Christ renouvelle l ' immolation, que sur la Croix II f i t de sa divine
personne, pour le rachat de nos fautes. Ce même sang qu'i l répandit alors
en faveur du genre humain coupable, Il veut bien l 'offrir encore, et
l 'appliquer spécialement par la Messe aux péchés de celui qui la célèbre,
de ceux qui la font célébrer et de quiconque y assiste.
* Obtenir des grâces abondantes
A l 'autel, c'est Jésus‐Christ qui parle pour nous, qui pour nous offre son
Sang très précieux : I l prend en main notre cause, I l intercède pour nous,
et se fait notre puissant avocat.
A la Messe n'hésitons pas à demander à Dieu les grâces dont nous
avons tant besoin pour nous convertir.
Demandons à Notre‐Dame de Fatima :
* de nous faire comprendre la Messe
* de nous la faire vivre chaque jour, à chaque instant, par tout ce que
nous offrirons et tout ce que nous souffrirons pour Jésus‐Christ , pour
SAUVER NOTRE AME et peut‐être aussi celle de beaucoup d'autres,
* de nous obtenir beaucoup de prêtres qui offrent chaque jour le Saint
Sacrifice de la Messe.
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4°/ Textes sur ce dogme
MARIE MERE DE L'EGLISE
Notre-Dame a été proclamée solennellement MERE DE L'EGLISE, par S.S. le Pape Paul VI, le 21 Novembre 1964, lors de la Clôture de la 3e Session du Concile Vatican II. "C'est à la Gloire de la Vierge et à notre Réconfort que Nous, Nous proclamons Marie très sainte MERE DE l'EGLISE, c'est-à-dire de tout le peuple de Dieu, aussi bien des fidèles que des Pasteurs ; que nous l'appelons; : Mère très aimante ; et NOUS VOULONS QUE DORENAVANT AVEC UN TEL TITRE TRES DOUX LA VIERGE SOIT ENCORE PLUS HONOREE ET INVOQUEE PAR TOUT LE PEUPLE CHRETIEN... Comme en fait la Maternité divine est le fondement de sa relation spéciale avec le Christ et de sa présence dans l'économie du Salut opéré par le Christ-Jésus, cette Maternité constitue le fondement principal des rapports entre Marie et l'Eglise, car Elle est Mère de Celui qui depuis le premier instant de l'Incarnation dans son sein virginal s'est uni comme Chef son Corps Mystique qui est l'Eglise... Marie donc en tant que Mère du Christ, est Mère aussi de tous les Pasteurs et Fidèles, c'est-à-dire de l'Eglise...". "Il est impossible, dit Saint Alphonse, que le vrai serviteur de Marie se damne".
MARIE MERE DE L'EGLISE
C'est donc à la gloire de la Vierge et à notre réconfort que nous, nous proclamons Marie très sainte Mère de l'Eglise, c'est-à-dire de tout le peuple de Dieu, aussi bien des fidèles que des pasteurs, que nous l'appelons Mère très aimante ; et nous voulons que, dorénavant, avec un tel titre très doux la Vierge soit encore plus honorée et invoquée par tout le peuple chrétien.
Il s'agit d'un titre qui n'est pas nouveau pour la piété les chrétiens ; c'est même proprement, avec ce nom de Mère, de préférence à tout autre, que les fidèles et l'Église toute entière veulent s'adresser à Marie. Ce titre en vérité appartient à l'authentique substance de la dévotion à Marie, trouvant sa justification dans la dignité même de La Mère du Verbe incarné.
Comme en fait la maternité divine est le fondement de La relation spéciale avec le Christ et de sa présence dans économie du salut opéré par le Christ Jésus, cette Maternité constitue le fondement principal des rapports entre Marie et l'Église, car elle est Mère de celui qui, depuis le premier instant de l'Incarnation dans son sein virginal, s'est uni comme chef son corps mystique qui est Église. Marie, donc, en tant que Mère du Christ, est Mère aussi de tous les pasteurs et fidèles, c'est-à-dire de l’Église.
C'est donc l'âme pleine de confiance et d'amour filial que nous levons les yeux vers elle, malgré notre indignité et notre faiblesse. Elle qui nous a donné avec Jésus la source de la grâce, ne manquera pas de secourir l'Eglise lors que celle-ci, florissante sous l'abondance des dons du Saint-Esprit, s'adonne avec un nouvel élan à sa mission de salut.
Paul VII (le 21/11/1964)
Marie, Mère spirituelle de l'Église en perfection
Voici d'abord la première vérité : Marie est Mère de l'Église, non seulement parce qu'elle est la Mère de Jésus-Christ et qu'elle lui est intimement associée dans la nouvelle économie... lorsque le Fils de Dieu prend d'elle la nature humaine pour libérer l'homme du péché par les mystères de sa chair, mais aussi parce qu'elle brille comme un modèle de vertu pour toute la communauté des élus. Comme toute mère humaine, en effet, ne peut réduire son rôle à la seule procréation d'un nouvel être humain mais doit l'étendre aux devoirs de le nourrir et de l'éduquer, ainsi se comporte certainement la bienheureuse Vierge Marie.
Après avoir participé au sacrifice du Fils, cause de notre Rédemption, et cela d'une façon si intime qu'elle mérita d'être désignée par lui comme Mère, non seulement du disciple Jean, mais aussi — qu'il soit permis de le dire — du genre humain dont ce disciple a en quelque sorte tenu la place, elle continue maintenant au ciel de remplir son rôle de mère, coopérant à engendrer et à faire grandir la vie divine en chacune des âmes des hommes rachetés. Cette vérité offre un sujet de très grande consolation et, de par la libre volonté de Dieu très sage, elle constitue un élément qui se dégage du mystère du salut des hommes ; c'est pourquoi elle doit être objet de foi pour tous les chrétiens. Marie, Mère spirituelle par son intercession auprès du Fils
Mais comment la sainte Mère de Dieu aide-t-elle à procurer le développement des membres de l'Église dans la vie de la grâce ? En premier lieu par sa prière qui ne cesse jamais et que la charité la plus ardente suscite en elle. La Vierge, en effet, tout en jouissant de la contemplation de la très sainte Trinité, n'oublie pas ses enfants qui progressent, comme elle le fit autrefois, sur le chemin de la foi ; bien plus, elle les voit en Dieu, elle perçoit leurs besoins et demeure l'associée de Jésus- Christ qui est toujours vivant pour intercéder en notre faveur et, pour nous l'Avocate, l'Auxiliatrice, l'Aide et la Médiatrice. De cette intercession qui ne fit jamais défaut auprès du Fils pour le peuple de Dieu, l'Eglise ne cessa jamais non plus d'être convaincue, et cela dès les premiers siècles, comme en témoigne la très vieille antienne que l'on trouve, employée avec à peine quelques différences dans la prière liturgique en Orient comme en Occident : « Nous nous réfugions à l'abri de tes miséricordes, Mère de Dieu ; ne repousse pas nos prières dans le besoin mais sauve-nous de la perdition, toi, qui seule est bénie. »
Paul VI
"Signum Magnum" le 13 mai 1967.
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5°/ Textes du Père Calmels
DE LA SAINTE ÉGLISE
ES sacrements sont des signes sensibles institués par le Seigneur pour nous
communiquer les grâces de sa Passion.
Il reste que les sacrements de la loi nouvelle, du fait qu'ils sont destinés à des êtres charnels, fragiles et pécheurs ne pourraient tenir, tomberaient en liquéfaction, en même temps que leurs rites et leurs formulaires, s'ils n'étaient remis à une société stable, organique et définitive, que le Seigneur lui-même a fondée, qu'il assiste, qu'il gouverne et réconforte, une société ordonnée qu'il a pourvue d'une hiérarchie avec un chef jouissant de la primauté. Le Christ ne pouvait instituer les sacrements sans les inclure dans une Église. Cette Église à son tour, étant faite pour des hommes, demandait à être visible et réglée; disons qu'elle demandait à être organisée non pas selon les lois hypocrites et antinaturelles des sociétés issues de la Révolution, mais selon les justes lois, assumées dans l'ordre de la grâce et de la charité, adaptées à cet ordre, les justes lois de l'autorité et de l'obéissance, de la noble soumission et du commandement personnellement responsable. Par ailleurs cette société surnaturelle et hiérarchique, sainte et droitement organisée, devait être non seulement la dispensatrice fidèle des sept fontaines de vie mais encore la dépositaire infaillible de la révélation du Seigneur, la gardienne sage et assistée du trésor apostolique de l'Écriture et de la Tradition. — Le don des sacrements et la permanence vivante de la doctrine révélée étant inclus dans l'institution de l'Église hiérarchique on doit dire, en définitive, que si le Seigneur ne nous a pas laissés orphelins c'est parce qu'il nous a donné l'Église. Disant cela, nous disons tout.
L'amour du Seigneur pour son Église est en effet de telle nature qu'il a voulu lui conserver jusqu'à la Parousie sa présence personnelle, lui procurer le moyen de la plus grande sanctification par l'union la plus intime, lui assurer l'offrande toujours actuelle du sacrifice unique, celui qui fut consommé sur le Calvaire une fois pour toutes. Et le Seigneur opère ses merveilles par des chrétiens dont il fait spécialement ses ministres, les marquant du caractère sacerdotal, qui leur donne le pouvoir de faire l'Eucharistie en son nom.
Il était bon que le Seigneur s'en aille et qu'il retourne vers le Père. Cela était bon et souverainement juste comme mérite pour lui, et cela était bon et salutaire pour nous comme épreuve de la foi, de l'amour, du don total de nous-mêmes. Mais s'il était bon et juste que le Verbe incarné rédempteur monte vers son Père et notre Père, son Dieu et Notre Dieu, il était également convenable qu'il ne nous laisse pas orphelins. (Jo. XIV, 18). Pour éviter ce malheur, pour demeurer avec nous d'une manière sûre, tangible, non sujette à l'illusion, le Seigneur a institué l'univers des signes efficaces, l'univers des sept sacrements. Au-dessus de tous les autres, et leur fin commune, brille le Saint-Sacrement et le Sacrifice sacramentel : la sainte Eucharistie. Par l'Eucharistie, à la différence de ce qui se passe dans tous les autres sacrements, le Seigneur non seulement donne sa grâce et touche nos cœurs, mais il s'offre en personne dans un sacrifice unique et définitif, il se donne en personne comme pain vivant, il réside en personne au tabernacle de nos églises. C'est ainsi, (ce n'est pas seulement par un livre, comme l'imagine le Protestantisme) c'est par le moyen des sacrements et avant tout par le moyen de l'Eucharistie que le Seigneur nous a préservés de la détresse et du péril d'être orphelins; c'est ainsi qu'il a rendu chaque génération humaine, tout au long des siècles, contemporaine et toute proche de sa personne de Verbe incarné, immolé et glorifié. A la différence des autres sacrements, l'Eucharistie non
seulement apporte la grâce mais, pour conférer la grâce, elle commence par rendre présent l'auteur de la grâce en personne.
A la différence des autres sacrements qui nous appliquent, avec quelle libéralité, des fruits particuliers du sacrifice unique et définitif offert sur le Calvaire, ce sacrement, non seulement applique aux hommes les mérites de la croix, mais il contient vraiment le sacrifice de la croix; il en fait mémoire, mais la manière d'en faire mémoire — c'est-à-dire la consécration successive du pain et du vin — réalise, par la transsubstantiation, l'offrande du Vendredi-Saint; mystiquement le corps du Christ est immolé, son sang est versé. La manière de faire mémoire est telle que le sacrifice de la croix est rendu présent; non pas un sacrifice autre, non pas une ombre vaine et une représentation vide, mais le même sacrifice, exactement le même, avec le même prêtre et la même victime, seule étant différente la manière d'offrir.
L
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La présence du Seigneur avec son corps et son
sang, son âme et sa divinité est tout ce qu'il y a de plus réel, parce qu'elle est accomplie par transsubstantiation; le pain et le vin cessent d'exister et, à leur place, sous leurs espèces ou apparences, c'est le Seigneur qui est là dans sa réalité de Fils de Dieu fait homme, mort et ressuscité pour nous; le miracle de la transsubstantiation le rend aussi présent dans tous les lieux où se trouvent les saintes espèces qu'il était présent à la crèche entre les bras de la Vierge Marie et qu'il est présent à la droite du Père dans la gloire des cieux.
Enfin, quatrième proposition, ce sacrement est trop grand entre les autres sacrements, il est d'une nature trop spéciale, pour que le chrétien qui est seulement marqué du caractère baptismal ait la possibilité de le faire; il faut ici un pouvoir et un caractère unique, comme sont uniques les merveilles de l'amour rédempteur ici réalisées. Pour faire l'Eucharistie, il faut en avoir reçu le pouvoir par l'intermédiaire de la hiérarchie, par la vertu de celui qui est l'unique prêtre, le prêtre souverain et éternel; il faut avoir reçu le caractère sacerdotal; avoir été élevé à la dignité de prêtre.
plus d'un titre l'Église de Dieu peut être définie comme la cité de la grâce chrétienne.
D'abord en ce sens évident que l'auteur et dispensateur de toute grâce, Jésus lui-même, est demeuré présent dans son Église par l'Eucharistie; il y est en vertu d'une présence non diminuée ni atténuée. Jésus en personne réside toujours dans son Église, aussi réellement présent qu'il est présent à la droite du Père, aussi réellement immolé que sur le Calvaire, encore que présence et immolation se réalisent d'une façon sacramentelle. L'auteur de la grâce est à jamais présent dans son Église ne cessant de l'atteindre par contact sacramentel et de la combler de grâce. Il fait cela par ses ministres en vertu de pouvoirs hiérarchiques surnaturels, de sorte que l'Église est constituée à la fois comme véritable cité et comme cité sainte.
L'Église est encore cité de grâce en ce
sens que la fonction propre et réservée de cette société est d'ordre surnaturel; les pouvoirs indestructibles qui sont conférés à sa hiérarchie assurent, avec l'assistance indéfectible du Saint-Esprit, deux grands types de fonction : d'une part garder intacte et expliciter la révélation définitive donnée par Notre-Seigneur en vue de notre salut, de notre vie selon la grâce; d'autre part conférer les sacrements qui sont les signes efficaces de la grâce, qui nous configurent à Jésus-Christ et, du moins pour trois d'entre eux, nous marquent d'un caractère.
D'un troisième point de vue l'Église peut être appelée la cité de la grâce chrétienne car, en vertu de la charité qui ne cesse d'être répandue dans son cœur, en particulier par le moyen des sacrements, l'Église est le temple du Saint-Esprit qui demeure en elle par inhabitation de grâce et d'amour.
Ainsi, que l'on considère l'Église comme médiatrice de vérité et de vie divines ou comme demeure de Dieu; sous ces deux aspects elle est un mystère intrinsèquement surnaturel. Elle se présente comme une société hiérarchique et ordonnée qui transcende les sociétés terrestres et les patries d'ici-bas. Elle les transcende, mais aussi elle les purifie et les transforme; elle ne demande qu'à les éveiller à l'ordre temporel chrétien, à les élever au niveau de sociétés chrétiennes, de chrétientés.
A
« Les Mystères du Royaume de la grâce ».
Tome I : Les Dogmes (p115 123)
(D.M.M. éditeurs)
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II . MARIE, GARDIENNE DE LA FOI
1°/ La Foi
"Au Portugal, se conservera toujours le dogme de la Foi. . . "
Telle est la première phrase de la 3ème partie non encore divulguée du
secret révélé par Notre‐Dame aux enfants d Fatima2.
Plusieurs hautes personnalités de l 'Eglise ont fait de déclarations
publiques à son sujet :
"I l a trait aux péri ls qui menacent la FOI et la vie de Chrétien, et donc du
monde.. ." Cardinal Ratzinger3.
"Son contenu ne concerne que notre FOI . . . " Mgr Cosme d'Amaral ,
évêque de Leiria ( le 10 Septembre 1984).
Le secret concerne donc la FOI. Après avoir rappelé ce qu'est cette vertu, nous
montrerons l ' importance pour tout chrétien d'en être instruit et de la
transmettre.
La vertu de foi
"La foi est une vertu surnaturelle infuse par Dieu, dans notre âme, par laquelle,
appuyés sur l 'autorité de Dieu même, nous croyons tout ce qu' i l a révélé et qu' i l
nous propose de croire par son Eglise" (Catéchisme de St Pie X)
En effet , Dieu a parlé aux hommes pour les instruire de ce qu'Il est seul a
connaître et que l ' intel l igence humaine, aux possibi lités l imitées, ne peut par
elle‐même découvrir , prouver, vérif ier : c'est la REVELATION.
2 La 1ère partie est la vision de l 'enfer. La 2ème partie se rapporte à la dévotion au Coeur Immaculé de Marie.
(cf les "mémoires de Soeur Lucie" p.173 Ed. Tequi) .
3 Préfet pour la Congrégat ion de la Doctrine de la Foi . Extrai t de l 'entret ien avec le journal is te Vi t tor io Messori en Août 1984, rapporté dans la revue i ta l ienne "Jésus" de Novembre 1984, sous le t i tre "Voici pourquoi la fo i es t en crise".
CHEFS DE
CHAP ITRES :
C ' EST LA
SEULE
ALLUS ION
QUE VOUS
DEVEZ FA IRE
SUR LE 3EME
SECRET
DURANT
TOUT LE
PELER INAGE
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La foi est donc le moyen de connaissance, par lequel nous pouvons
connaitre, en les croyant, ces vérités révélées, vérités qu'i l nous serait
impossible de connaitre de quelque autre manière que ce soit .
C'est pourquoi la foi est Un acte de L'INTELLIGENCE humaine adhérant aux
vérités révélées, et ce sous la motion de la VOLONTE qui porte l ' intell igence
à croire. Comme ce sont la grâce et la lumière de Dieu qui s 'emparent de
l ' intell igence et de la volonté pour les surélever au dessus des capacités
humaines, la FOI EST UN DON DE DIEU.
Par conséquent, la FOI N'EST PAS le résultat de SENTIMENTS puisque c'est
une réalité surnaturelle (don de Dieu). Croire est différent d'éprouver ou de
ressentir quoi que ce soit .
Le chrétien et la Foi
"Par la foi , nous croyons ce que Dieu nous a promis, nous croyons que nous Le
verrons un jour, que nous Le posséderons, que nous serons éternellement avec
Lui dans le Ciel . . . Quand on n'a pas la Foi, on est aveugle . . . Nous sommes
dans ce monde comme dans un brouil lard, mais la foi est comme le vent qui
dissipe ce brouil lard et qui fait luire sur notre âme un beau solei l" (St Curé
d'Ars)
Ce que Dieu nous a promis est expliqué dans le catéchisme . C'est donc un
devoir pour tout chrétien que de l 'étudier . I l nous faut entretenir et faire
grandir notre foi par l 'étude du CATECHISME (nous n'avons pas le droit
d'être médiocre).
Nous ne devons pas en rester au catéchisme appris pendant notre enfance, mais nous devons avoir "un degré de connaissance des choses sacrées supérieur ou au moins égal à notre degré d'instruction des choses profanes".
La foi doit ECLAIRER toutes les actions du chrétien. Ainsi TOUT ce que
nous faisons doit être SOUMIS A L'EXAMEN DE LA FOI, à l 'esprit de foi .
I l est nécessaire pour un chrétien de TRANSMETTRE sa foi . Partout où nous
nous trouvons (milieu professionnel, universités, écoles, familles. . .) nous
devons rayonner ce dont nous vivons. Les parents, en particulier, doivent
veiller à transmettre à leurs enfants ces vérités révélées par Dieu.
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Conclusion
La très Sainte Vierge Marie est appelée "Gardienne de la Foi" car jamais sa foi ne
fut ébranlée. Elle vit son Fils mourir crucif ié, et tandis qu'autour d'elle la foi
vacil lait dans tous les coeurs, Elle seule, au pied de la Croix, persévéra dans la
ferme croyance qu'i l était Dieu. Et c'est au mérite de la foi de Marie que la
Sainte Eglise attribue la défaite de toutes les hérésies.
Durant cette marche, demandons à Notre‐Dame de Fatima :
* de faire croître en nos âmes cette vertu fondamentale,
* de croire d'une manière toujours plus vive, plus ferme et plus pénétrante, à
tous ces mystères révélés par Notre Seigneur Jésus‐Christ ,
* et de savoir transmettre notre foi à ceux dont nous avons la charge et à ceux
que nous côtoyons.
FAITE PRIER VOS CHAPITRES POUR L'AVENIR DU SACERDOCE.
Prière à Notre‐Dame du Sacerdoce.
Vierge Marie , Mère du Christ Prêtre , Mère des Prêtres du monde entier ,
Vous aimez tout part icul ièrement les Prêtres parce qu' i ls sont les images v ivantes de votre Fi ls Unique.
Vous avez aidé Jésus par toute votre v ie terrestre et vous l 'a idez encore dans le Ciel . Nous vous en supplions, priez pour les Prêtres ! "Priez le Père des Cieux pour qu' i l envoie des ouvriers à sa moisson."!
Priez pour que nous ayons toujours des Prêtres qui nous donnent les Sacrements , des Prêtres qui nous expl iquent l 'Evangile du Christ , des Prêtres qui nous enseignent à devenir de vrais enfants de Dieu.
Vierge Marie , demandez Vous‐même à Dieu le Père les Prêtres dont nous avons tant besoin ! Et puisque Votre Coeur a tout pouvoir sur Lui , obtenez nous, O Marie , des Prêtres qui soient des Saints . AMEN
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2°/ L' IMMACULEE CONCEPTION UN REMPART DE LA FOI
S t P i e X . " A d d i e m i l l u m " (2 février 1 9 0 4 )
Dans ce mystère de l'Immaculée Conception, que de secours efficaces ne trouve-t-on pas, et dans leur propre source, pour conserver les vertus de foi, d'espérance et de charité et les pratiquer comme il convient !
D'où partent, en réalité, les ennemis de la religion pour semer tant et de si graves erreurs, par lesquelles la foi d'un si grand nombre se trouve ébranlée ? Ils commencent par nier la chute primitive de l'homme et sa déchéance. Pures fables, donc, que la tache originelle et tous les maux qui en ont été la suite : les sources de l'humanité viciées, viciant à leur tour toute la race humaine ; conséquemment, le mal introduit parmi les hommes, et entraînant la nécessité d'un rédempteur. Tout cela rejeté, il est aisé de comprendre qu'il ne reste plus de place ni au Christ, ni à l'Eglise, ni a la grâce, ni à quelque ordre qui dépasse celui de la nature. C'est l'édifice de la foi renversé de fond en comble.
Or, que les peuples croient et qu'ils professent que la Vierge Marie a été, dès le premier instant de sa conception, préservée de toute souillure : dès lors, il est nécessaire qu'ils admettent, et la faute originelle, et la réhabilitation de l'humanité par Jésus-Christ, et l'Evangile et l'Église, et enfin la loi de la souffrance : en vertu de quoi tout ce qu'il y a de rationalisme et de matérialisme au monde est arraché par la racine et détruit, et il reste cette gloire à la sagesse chrétienne d'avoir conservé et défendu la vérité.
De plus, c'est une perversité commune aux ennemis de la foi,
surtout à notre époque, de répudier, et de proclamer qu'il les faut répudier, tout respect et toute obéissance à l'égard de l'autorité de l'Église, voire même de tout pouvoir humain, dans la pensée qu'il leur sera plus facile ensuite de venir à bout de la foi. C'est ici l'origine de l'anarchisme, doctrine la plus nuisible et la plus pernicieuse qui soit à toute espèce d'ordre, naturel et surnaturel.
Or, une telle peste, également fatale à la société et au nom chrétien, trouve sa ruine dans le dogme de l'Immaculée Conception de Marie, par l'obligation qu'il impose de reconnaître à l'Église un pouvoir, devant lequel non seulement la volonté ait à plier, mais encore l'esprit. Car c'est par l'effet d'une soumission de ce genre que le peuple chrétien adresse cette louange à la Vierge : « Tu es toute belle, ô Marie, et la tache originelle n'est point en toi. »
Et par là se trouve justifié une fois de plus ce que l'Église affirme d'elle, que, « seule, elle a exterminé les hérésies dans le monde entier ». Si la foi, comme le dit l'Apôtre, n'est pas autre chose que « le fondement des choses à espérer » (HE 11, 1) on conviendra aisément que comme l'Immaculée Conception de Marie confirme notre foi, par là aussi elle ravive en nous l'espérance. D'autant plus que si la Vierge a été affranchie de la tache originelle, c'est parce qu'elle devait être la Mère du Christ : or, elle fut Mère du Christ afin que nos âmes pussent revivre à l'espérance des biens éternels.
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III . III . MARIE, MEDIATRICE
1°/ La médiation de la Vierge Marie.
Dans ses six apparit ions à Fatima, Notre‐Dame demande la récitation
du chapelet quotidien. Le 13 Juil let , elle précise :
"Je veux que vous veniez ici le 13 du mois qui vient, que vous
continuiez à réciter le chapelet tous les jours en l 'honneur de
Notre‐Dame du Rosaire, pour obtenir la paix du monde et la f in de la
guerre, parce qu'Elle seule pourra vous secourir".
PARCE QU'ELLE SEULE POURRA VOUS SECOURIR : ce qui revient à
dire qu'i l n'y plus de salut pour nous que par Notre‐Dame du Rosaire.
A Fatima, nous est ainsi révélée la volonté de Dieu de nous accorder
tout par la médiation de Marie.
Le Christ Médiateur
"I l n'y a qu'un Dieu, et qu'un seul médiateur entre Dieu et les hommes,
Jésus‐Christ homme, qui s 'est l ivré Lui‐même pour la REDEMPTION
de tous"
(St Paul 1ère ép. à Timothée II , 5)
Le titre de "médiateur" désigne quelqu'un qui se tient au milieu,
entre deux extrêmes, qui fait la l iaison et remplit un office de
transmission de l 'un à l 'autre.
"Le salut n'est en aucun autre qu'en Notre Seigneur Jésus‐Christ. I l
n'est pas sous le ciel un seul autre nom que les hommes puissent
invoquer pour être sauvés".
(Actes des Apôtres IV, 12)
Cela signifie que toute médiation étrangère à celle du Christ est
exclue, sauf les médiations subordonnées à la Sienne.
Quiconque s 'emploie de quelque manière que ce soit à réconcil ier les
hommes avec Dieu, ou à resserrer leur alliance, joue le rôle de
médiateur. Et c'est à ce titre que Marie est MEDIATRICE.
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La Vierge Marie Médiatrice
Le t itre de "Médiatrice de toutes grâces" est en effet décerné à la
Vierge Marie par de nombreux papes et saints.
Elle n'est pas Médiatrice à côté du Médiateur, ni en concurrence
avec Lui, mais sa médiation est incluse dans l 'unique Médiation de
Jésus‐Christ et par là dans le dessein éternel de Dieu : elle coopère
à la même oeuvre et en parfait accord.
I l y a sur ce point, entre Elle et le Christ , la même différence
qu'entre le canal et la source :
"La Grâce et la Vérité sont produites par Jésus‐Christ , elles sont
transmises par la Vierge Marie".
Conclusion
L'Eglise n'a pas encore défini comme dogme ou comme vérité de
foi cette affirmation qui fait partie de son enseignement commun à
savoir que :
"Marie est Médiatrice universel le de toutes les grâces c'est‐à‐dire
que toutes les grâces que nous recevons passent par Elle" .
A Fatima, bien que Notre Dame ne se dise pas "Médiatrice de
toutes les grâces" pour ne pas devancer les déclarations
solennelles du magistère, tout son message le suppose.
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2°/ L'efficacité du Rosaire
* Textes de Soeur Lucie
Notre Dame à Fatima a dit le 13 octobre. 1 9 1 7 : " J e suis Notre Dame du Rosaire... Il faut réciter le chapelet tous les j o u r s . . . I l faut que les hommes changent de vie et qu'ils demandent pardon de leurs péchés".
Soeur Lucie à qui Notre Dame est venue dire ces paroles, a écrit : " L a répétition des Ave Maria, des Pater Noster et Gloria Patri est la chaîne qui nous élève jusqu'à Dieu et nous attache à Lui, nous donnant une participation à sa vie divine comme la répétition des bouchées de pain dont nous nous nourrissons, entretient en nous la vie naturelle : et nous n ' a p p e l ons pas cela une chose surannée!...
Que l'on récite le chapelet tous les jours. Notre Dame a r é p é t é cela dans toutes ses apparitions comme pour nous prémunir contre ces temps de désorientation , pour que nous ne nous laissions pas tromper par de fausses doctrines, et que par le moyen de la prière, l'élévation de notre âme vers Dieu ne s'amoindrisse pas. . .
Le chapelet est après la Sainte Liturgie eucharistique, la prière la plus propre à conserver la Foi dans les âmes".
" (La très Sainte Vierge) a dit, aussi bien à mes cousins qu'à moi-même, que Dieu donnait les deux derniers remèdes au monde: le saint Rosaire et la dévotion au Coeur Immaculé de Marie, et ceux-ci étant les deux derniers remèdes, cela signifie qu'il n'y en aura pas d'autres (...).
La Très Sainte Vierge, en ces derniers temps que nous vivons, a donné une efficacité nouvelle à la récitation du Rosaire. De telle façon qu'il n'y a aucun problème, si difficile soit-il, temporel ou surtout spirituel, se référant à la vie personnelle de chacun de nous, de nos familles, des familles du monde ou des communautés religieuses, ou bien à la vie des peuples et des nations. Il n'y a aucun problème, dis-je, si difficile soit il, que nous ne puissions résoudre par la prière du saint Rosaire. Avec le saint Rosaire nous nous sauverons, nous nous sanctifierons, nous consolerons Notre-Seigneur et obtiendrons le salut de beaucoup d'âmes"
ENTRETIEN DE SOEUR LUCIE AVEC LE PERE FUENTES, 26 DEC. 1957.
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* L'enseignement des Papes
HISTOIRE DU ROSAIRE Lion Xlll, LE Supremi Apostolatus, 1er sept. 1883
La Vierge Marie, secours de l'Église L'Église catholique a toujours mis, et avec raison, en la Mère de
Dieu toute sa confiance et toute son espérance. En effet, la Vierge exempte de la souillure originelle, choisie pour être la Mère de Dieu, et par cela même associée à lui dans l'œuvre du salut du genre humain, jouit auprès de son Fils d'une faveur et d'une puissance telles que jamais ni les hommes ni les anges n'ont pu et ne pourront atteindre.
Aussi, puisqu'il lui est doux et souverainement agréable d'accorder son secours et son assistance à ceux qui les lui demandent, il n'est pas douteux qu'elle ne veuille plus encore, et, pourrait-on dire, qu'elle ne s'empresse de réaliser les VŒUX que lui adresse l'Église universelle.
Cette piété si grande et si confiante envers la sainte Reine des cieux a brillé du plus vif éclat toutes les fois que la virulence des erreurs répandues, ou les débordements de l'immoralité, ou les attaques d'adversaires puissants, ont semblé mettre en péril l'Église militante de Dieu. L'histoire ancienne et moderne et les fastes les plus mémorables de l'Église rappellent le souvenir des supplications publiques et privées à la Mère de Dieu, et, en retour, les secours accordés par elle, la paix et la tranquillité publiques divinement obtenues par son intervention.
De là ces titres d'Auxiliatrice, de Bienfaitrice, de Consolatrice des chrétiens, de Reine des armées, de Dispensatrice de la victoire et de la paix, dont on l'a saluée. Entre tous ces titres, est surtout remarquable et solennel celui qui lui vient du Rosaire, et par lequel ont été consacrés à jamais les insignes bienfaits dont lui est redevable le nom chrétien.
Le Rosaire recommandé par les papes
Par conséquent, puisqu'il est bien reconnu que cette formule de prière est particulièrement agréable à la sainte Vierge, et qu'elle est surtout propre à la défense de l'Église et du peuple chrétien, en même temps qu’attirer toute sorte de bienfaits publics et particuliers, il l'est pas surprenant que plusieurs autres de nos prédécesseurs se soient attachés à la développer et à la recommander par des éloges tout spéciaux. Ainsi Urbain IV a attesté que, chaque jour, le Rosaire procurait des avantages au peuple chrétien. Sixte IV a dit que cette manière de prier est avantageuse à l'honneur de Dieu et de la sainte Vierge, et particulièrement propre à détourner les dangers menaçant le monde. Léon X a déclaré qu'elle a été instituée contre les hérésiarques et les hérésies pernicieuses, et Jules III l'a appelée la gloire de l’Eglise. Saint Pie V a dit aussi, au sujet du Rosaire : Cette manière de prier une fois connue, les fidèles, éclairés par les méditations et enflammés par le texte de ces prières, ont commencé à devenir d'autres hommes ; les ténèbres de l'hérésie se sont dissipées, et la lumière de la foi catholique a brillé de tout son éclat ». Ému par cette pensée et par les exemples de nos prédécesseurs, nous avons jugé très opportun d'établir actuellement des prières solennelles dans le but d'invoquer la sainte Vierge par la récitation du Rosaire, afin l'obtenir du Christ Jésus son fils, une aide proportionnée à nos besoins.
Un remède toujours nécessaire et efficace
Vous voyez les graves épreuves auxquelles l'Église est journellement exposée : la piété chrétienne, la moralité publique, la foi elle-même, qui est le bien suprême et le principe de toutes les autres vertus, tout cela est chaque jour menacé des plus grands périls. Nous avons donc de nos jours, autant besoin du secours divin qu'à l'époque où le grand Dominique leva l'étendard du Rosaire de Marie à l'effet de guérir les maux de son époque. Ce grand saint, éclairé par la lumière céleste, entrevit clairement que pour guérir son siècle, aucun remède ne serait plus efficace que celui qui, par la méditation fréquente de notre rédemption, ramènerait les hommes à Jésus-Christ, qui est la voie, la vérité et la vie, et les pousserait à s'adresser à cette Vierge, à qui il est donné de détruire toutes les hérésies, comme à leur avocate auprès de Dieu.
La formule du saint Rosaire a été composée de telle manière par saint Dominique, que les mystères de notre salut y sont rappelés dans leur ordre successif, et que cette manière de méditation est entremêlée et comme entrelacée par la récitation de la salutation angélique, et de la prière à Dieu, Père de Notre Seigneur Jésus-Christ. Nous qui cherchons un remède à des maux semblables, nous avons le droit de croire qu'en nous servant de la même prière qui a servi à saint Dominique pour faire tant de bien à tout le monde catholique, nous pourrons voir disparaître de même les calamités dont souffre notre époque.
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LES PAPES PARLENT
LE CHAPELET ARME DE LA PAIX
Notre Dame est apparue six fois à Fatima, et, au cours de toutes ces apparitions, Elle a demandé que nous ne laissions passer aucune journée sans réciter le chapelet. Trois fois Elle a indiqué que la récitation du chapelet était le meilleur moyen d'obtenir la paix.
«Que l'on récite le chapelet tous les jours pour obtenir la paix pour le monde et la fin de la guerre» (13 Mai 1917).
«Je veux que l'on continue à réciter le chapelet tous les jours en l'honneur de Notre Dame du Rosaire, pour obtenir la paix du monde et la fin de la guerre, parce qu'Elle seule peut vous secourir» (13 Juillet 1917).
«Que l'on continue à réciter le chapelet pour obtenir la fin de la guerre» (13 Septembre 1917).
LA PREUVE PAR LES FAITS
Les faits, aussi bien anciens que récents, montrent que le chapelet est réellement l'arme de la paix.
Les Albigeois
Au 13eme siècle, un danger terrible menaçait l'Eglise catholique surtout au sud de la France: l'hérésie albigeoise. Les Albigeois sont plus dangereux que les Maures, déclarait le Pape Innocent II.
A la demande du Pape, les chrétiens du Nord organisèrent une croisade pour la défense de la foi. Mais le sort leur fut d'abord défavorable. St Dominique propagea le Rosaire, et la victoire ne se fit pas attendre.
Le 12 Septembre 1213 eut lieu la célèbre bataille de Muret, près de Toulouse, où 2000 soldats chrétiens furent vainqueurs de 100000 hommes, composant l'armée albigeoise, commandée par le Comte Raymond de Toulouse et le Roi Pierre d'Aragon. A qui fut attribuée cette victoire retentissante sur l'hérésie? Simon de Montfort, le chef de l'armée des croisés, n'hésita pas à l'attribuer à Notre Dame du Rosaire. Aussi fit-il ériger sur le lieu même une chapelle sous l'invocation de Notre Dame du Rosaire.
Le Pape Pie XI, le 29 Septembre 1937, écrivait: «Nous désirons vivement que, durant le prochain mois
d'Octobre, le Saint Rosaire soit récité avec une dévotion accrue par tous les chrétiens... Que Celle qui a écarté victorieusement des frontières des peuples chrétiens la terrible secte des Albigeois, soit invoquée et suppliée par nous, pour dissiper les nouvelles erreurs actuelles, en particulier celles des communistes, qui, pour plus d'une raison, et par leur perversité, rappellent ces antiques hérésies. Comme au temps de la Croisade s'élevait dans l'Europe entière, parmi tous les peuples, une même supplique, qu'aujourd'hui, dans le monde entier, dans les villes, les bourgs, les villages, tous, unis par le coeur dans un même effort, cherchent, par d'incessantes prières, à obtenir de la puissante Mère de Dieu que soient vaincus les destructeurs de la civilisation chrétienne et humaine, et que, sur les nations fatiguées et inquiètes, resplendisse la véritable paix». (Encyclique «Ingravescentibus malis»).
Lépante
«En 1571, les musulmans cherchaient à se venger des défaites subies en Occident, surtout au Portugal et en Espagne, au cours des siècles précédents. Ils voulaient attaquer l'Euro venant du Proche Orient. La chrétienté était gravement menacée. Le Pape St Pie V, surtout, voyait le danger. Il ne s'agissait pas seulement d'une lutte entre nations rivales, mais d'une menace pour la foi catholique de l'Occident. Aussi s'appliqua-t-il à une mobilisation à la fois spirituelle et temporelle des fidèles. Il demanda spécialement que, le premier dimanche d'Octobre de cette année 1571, on célébrât le Saint Rosaire par la récitation du chapelet et les processions des Confréries, afin d'implorer de Notre Dame le secours nécessaires aux chrétiens» (Mgr. Francisco Rendeiro O. P., Evêque de Coimbra).
En même temps, une flotte chrétienne, commandée par Jean d'Autriche, fils de Charles-Quint et frère de Philippe II, se dirigea vers le Proche-Orient. Afin d'obtenir la protection de Marie, le Saint-Père voulut que chaque combattant fût muni d'un chapelet et s'engageât à le réciter.
Le dimanche 7 Octobre, la Flotte chrétienne et la Flotte turque s'affrontèrent dans le golfe de Lépante, sur les côtes de la Grèce. La bataille acharnée, qui dura toute l'après-midi, se ter- mina par la victoire éclatante des chrétiens. Le soir même, St Pie V eut, à Rome, une claire connaissance du succès rem porté. Dans le même après-midi, les Confréries du Rosaire, spécialement à Rome, parcouraient les rues en procession en récitant le Rosaire.
Cette victoire mit fin à la puissance navale des Turcs et sauva l'Europe chrétienne. St Pie V attribua cette victoire à la prière du Rosaire, plus qu'à la force des armes, et il ordonna d'a- jouter aux Litanies de la Vierge l'invocation: «Secours des chrétiens, priez pour nous». En outre, il établit une fête à célébrer le 7 Octobre de chaque année, en action de grâces, sous le titre de «Notre Dame de la Victoire».
Son successeur Grégoire XIII institua la Solennité du Saint Rosaire, à célébrer tous les ans, le premier dimanche du mois d'Octobre, afin de rappeler ce souvenir.
Le 10 Mai 1955, Pie XII disait: «L'appellation donnée à Notre Dame de Reine du Très Saint
Rosaire évoque, sans aucun doute, une grande victoire remportée sur les infidèles, mais, plus encore, les conquêtes de la foi sur le mal et l'ignorance religieuse».
Mgr. Francisco Rendeiro O. P. écrivait: «C'est surtout à partir de la victoire de Lépante que les fidèles
se sont habitués à invoquer Marie à l'aide du Saint Rosaire dans les grandes calamités publiques».
Léon XIII «Le Rosaire a ceci de particulier: il a été institué
surtout pour implorer le patronage de la Mère de Dieu contre les ennemis du nom chrétien. A cet égard, personne n'ignore que souvent il a contribué grandement à soulager les maux de l'Eglise». (Lettre apostolique «Salutaris ille», du 24 Décembre 1883).
Pie XII "Nous n'hésitons pas à répéter que nous plaçons
grande ment notre confiance dans le Rosaire pour guérir les maux affligeant notre époque. Ce n'est pas par la force des armes, ni le pouvoir humain, mais par le secours divin obtenu par la prière, que l'Eglise, forte comme David avec sa seule fronde, pourra affronter avec intrépidité l'ennemi infernal. (Encyclique «Ingruentium malorum», du 15 Septembre 1951).
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DES FAITS RÉCENTS Autriche
Il y a dans l'Europe centrale un seul petit pays entièrement libre, l'Autriche. C'est un fait extraordinaire, si nous nous rappelons que l'Autriche a été occupée par les Russes en 1945, à la fin de la deuxième guerre mondiale. En 1954, un des chefs suprêmes de la Russie déclarait même: «Ce que nous occupons, nous ne l'abandonnons jamais».
Or l'Autriche a été libérée. Pourquoi? Comment les Russes
ont-ils quitté, sans guerre, sans l'usage de la force, une petite na- tion désarmée?
La réponse doit être cherchée dans la puissance du Rosaire. L'Autriche a environ 10 millions d'habitants. Or un million de
personnes, avec, à leur tête le Chancelier Figl, s'engagèrent à réciter le chapelet tous les jours. Le 13 Mai 1955, anniversaire de la première apparition de Fatima, les Russes se décidèrent à quitter l'Autriche, qui retrouva son indépendance.
Therèse Neuman, la grande mystique allemande stigmatisée, qui s'est alimentée pendant des dizaines d'années avec la seule Eucharistie, disait, peu avant sa mort:
«Certainement, ce sont les prières et les chapelets du peuple autrichien qui lui ont valu sa libération».
Tout le monde s'étonne, encore aujourd'hui, de cette libé- ration imprévue, après 10 ans d'occupation russe.
Un Evêque autrichien, en Septembre 1972, parlant devant tout l'Episcopat du pays, et plus de 30.000 personnes, à l'occasion du 25ème anniversaire de la fondation de l'Oeuvre du Chapelet de Réparation», déclarait:
«De même que l'Autriche a été libérée du joug communiste par la récitation fervente du Rosaire, c'est de la même manière, avec l'arme du Rosaire, que le monde se libérera des actuels assauts du démon et de ses complices». Si nous récitons le chapelet, Notre Dame nous accordera la vraie liberté et la paix.
LE BRÉSIL
En 1964, le Brésil se trouvait à une époque très dangereuse pour lui: Une revue allemande écrivait:
«L'emprise du communisme paraissait imminente au Brésil. Elle ne s'est pas produite cependant, grâce à la force du chapelet".
Voilà ce qui s'est passé. Toute la vie publique était orientée ouvertement vers le marxisme par les autorités officielles, aussi lien la politique que l'économie et l'instruction publique. On le pouvait imaginer rien de pire! Les erreurs du marxisme s'étaient introduites même dans le clergé!... Dans le jeune clergé, il y a parfois des confusions d'ordre idéologique... C'est lui qui a eu la responsabilité de laisser les marxistes prendre la direction les mouvements catholiques de la jeunesse.
Mais le peuple restait sain. Il réagit et se mit à réciter le chapelet. Ce furent d'abord les femmes simples et pieuses qui commencèrent seules. Les hommes et les jeunes gens suivirent... La télévision enregistra et donna des émissions où l'on voyait des femmes, le chapelet à la main, s'opposer aux communistes.
C'est ce qui sauva le Brésil à la dernière heure: la récitation du chapelet.
En Juillet 1964, le Promoteur des Confréries mariales du
Brésil, le Père Valerio Alberton vint à Fatima remercier la Très Sainte Vierge de la libération de son pays. Voici ce qu'il a dit et écrit:
«Nous avons vaincu grâce à Notre Dame du Rosaire. C'est le Message de Fatima, vécu au Brésil, qui nous a sauvés à temps...
La situation de mon pays était très grave. Tous les secteurs de l'activité humaine étaient minés. Les positions-clés se trouvaient entre les mains de communistes notoires ou de pro-communistes. Les syndicats, en majorité, étaient manoeuvrés par eux.
Des grèves continuelles, plusieurs de caractère nettement politique, provoquaient partout l'agitation. Les Universités elles-mêmes étaient atteintes... J'ai constaté moi-même la gravité de la situation, en voyageant de Novembre 1963 à Mars 1964, à travers toutes les capitales du Brésil, où j'ai été en contact avec les milieux universitaires. Au milieu de mars, j'ai achevé ma tournée avec cette conclusion: c'est un fait que l'Eglise a perdu le monde universitaire.
La pénétration était profonde dans les Facultés catholiques. Même dans nos collèges, on trouvait des cellules communistes... Les associations catholiques n'étaient pas épargnées.
Il ne nous restait qu'une seule espérance: la dévotion à la Très Sainte Vierge...
Les appels répétés à la prière et à la pénitence, selon l'esprit de Fatima, ravivèrent la foi, la foi qui transporte les montagnes, et l'impossible se réalisa: le miracle d'une guerre gagnée sans aucune goutte de sang. Le Haut-Commandement contre-révolutionnaire prévoyait au moins trois mois de lutte acharnée. Or une force, humainement parlant inexplicable, fit s'écrouler, comme par enchantement, comme un château de cartes, tout le disposait militaire, patiemment et diaboliquement édifié durant plusieurs années.
L'évidence de la grâce était telle que tous furent convaincus que tout cela n'avait pas d'explication humaine. Les chefs militaires et civils de la contre-révolution furent presque unanimes à attribuer cette victoire à une grâce spéciale de la Très Sainte Vierge. Plusieurs déclarèrent que le Rosaire avait été l'arme décisive». (« Voz da Fatima» - Octobre 1964).
Face au péril, les Associations catholiques avaient mis leur activité au service de la Très Sainte Vierge. 200 000 hommes et jeunes gens, inscrits dans les 2 000 Congrégations mariales, avaient formé une véritable armée pacifique dans la lutte pour la liberté.
Les femmes avaient donné l'exemple, par leur courage et leur confiance en Notre Dame, elles contribuèrent grandement à l'échec de la révolution marxiste de 1964. Elles et les enfants distribuèrent des milliers d'imprimés avec cette supplique: «Mère de Dieu, protégez-nous et épargnez-nous de nouvelles souffrances...».
Les femmes passaient dans la rue en récitant à haute voix le chapelet et en chantant des cantiques. Le 17 Mars 1964 fut organisée la «Marche de la famille pour la liberté, avec l'aide de Dieu».
Toutes les semaines, le Cardinal Archevêque de Rio de Janeiro alertait les catholiques, en leur demandant la prière et la pénitence, selon l'esprit de Fatima, pour obtenir la miséricorde de Dieu par l'intercession de Notre Dame.
Le 31 Mars, sans conflit armé, sans que le sang fût versé, sonna l'heure de la liberté, de la tranquillité et de la paix.
Il est vrai que bien des problèmes graves restent à résoudre dans ce grand pays, encore aujourd’hui.
Extraits de : " Si l'on fait ce que je vais vous dire, on aura la paix " P. Leite S.J. (Ed. Tequi.)
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3°/Textes divers sur la médiation de Marie
La médiation de Marie est le fondement de la doctrine mariale de Saint Louis Marie Grignion de Montfort .
[TRAITÉ DE LA VRAIE DÉVOTION A LA SAINTE VIERGE « PRÉPARATION AU
RÈGNE DE JÉSUS‐CHRIST »]
[1] C'est par la très Sainte Vierge Marie que Jésus- Christ est venu au monde, et c'est aussi par elle qu'il doit régner dans le monde.
[19] Si nous examinons de près le reste de la vie de Jésus-Christ, nous verrons qu'il a voulu commencer ses miracles par Marie. Il a sanctifié saint Jean dans le sein de sa mère sainte Elisabeth, par la parole de Marie; aussitôt qu'elle eut parlé, Jean fut sanctifié, et c'est son premier et plus grand miracle de grâce Il changea, aux noces de Cana, l'eau en vin, à son humble prière, et c'est son premier miracle de nature. Il a commencé et continué ses miracles par Marie; et il les continuera jusques à la fin des siècles par Marie.
[20] Dieu le Saint-Esprit étant stérile en Dieu, c'est-à-dire ne produisant point d'autre personne divine, est devenu fécond par Marie qu'il a épousée. C'est avec elle et en elle et d'elle qu'il a produit son chef-d'œuvre, qui est un Dieu fait homme, et qu'il produit tous les jours jusqu'à la fin du monde les prédestinés et les membres du corps de ce chef adorable : c'est pourquoi plus il trouve Marie, sa chère et indissoluble Epouse, dans une âme, et plus il devient opérant et puissant pour produire Jésus-Christ en cette âme et cette âme en Jésus-Christ.
[23] Dieu le Père a fait un assemblage de toutes les eaux, qu'il a nommé la mer; il a fait un assemblage de toutes ses grâces, qu'il a appelé Marie. Ce grand Dieu a un trésor ou un magasin très riche, où il a renfermé tout ce qu'il a de beau, d'éclatant, de rare et de précieux, jusqu'à son propre Fils; et ce trésor immense n'est autre que Marie, que les saints appellent le trésor du Seigneur de la plénitude duquel les hommes sont enrichis. [24] Dieu le Fils a communiqué à sa Mère tout ce qu'il a acquis par sa vie et sa mort, ses mérites infinis et ses vertus admirables, et il l'a faite la trésorière de tout ce que son Père lui a donné en héritage; c'est par elle qu'il applique ses mérites à ses membres, qu'il communique ses vertus et distribue ses grâces c'est son canal mystérieux, c'est son aqueduc, par où il fait passer doucement et abondamment ses miséricordes. [25] Dieu le Saint-Esprit a communiqué à Marie, s fidèle Épouse, ses dons ineffables, et il l'a choisie pour la dispensatrice de tout ce qu'il possède : en sort qu'elle distribue à qui elle veut, autant qu'elle veut comme elle veut et quand elle veut, tous ses dons ses grâces, et il ne se donne aucun don céleste aux hommes qu'il ne passe par ses mains virginales. Car telle est la volonté de Dieu, qui a voulu que nous ayons
tout [par] Marie; car ainsi sera enrichie, élevée et honorée du Très-Haut celle qui s'est appauvrie humiliée et cachée jusqu'au fond du néant par sa profonde humilité, pendant toute sa vie. Voilà les sentiments de l'Église et des Saints Pères.
[27] La grâce perfectionnant la nature, et la gloire perfectionnant la grâce, il est certain que Notre-Seigneur est encore dans le ciel aussi Fils de Marie qu'il l'était sur la terre, et que, par conséquent, il a conservé la soumission et l'obéissance du plus parfait de tous les enfants à l'égard de la meilleure de toutes les mères. Mais il faut prendre garde de concevoir en cette dépendance quelque abaissement ou imperfection en Jésus-Christ. Car Marie étant infiniment au- dessous de son Fils, qui est Dieu, ne lui commande pas comme une mère d'ici bas commanderait à son enfant qui est au-dessous d'elle. Marie, étant toute transformée en Dieu par la grâce et la gloire qui transforment tous les saints en lui, ne demande, ne veut ni ne fait rien qui soit contraire à l'éternelle et immuable volonté de Dieu. Quand on lit donc, dans les écrits des saints Bernard, Bernardin, Bonaventure, etc., que dans le ciel et sur la terre, tout, jusqu'à Dieu même, est soumis à la Très Sainte Vierge, ils veulent dire que l'autorité que Dieu a bien voulu lui donner est si grande, qu'il semble qu'elle a la même puissance que Dieu, et que ses prières et demandes sont si puissantes auprès de Dieu, qu'elles passent toujours pour des commandements auprès de sa Majesté, qui ne résiste jamais à la prière de sa chère Mère, parce qu'elle est toujours humble et conforme à sa volonté. Si Moïse, par la force de sa prière, arrêta la colère de Dieu sur les Israélites, d'une manière si puissante que ce très haut et infiniment miséricordieux Seigneur, ne pouvant lui résister, lui dit qu'il le laissât se mettre en colère et punir ce peuple rebelle , que devons-nous penser, à plus forte raison, de la prière de l'humble Marie, la digne Mère de Dieu, qui est plus puissante auprès de sa Majesté que les prières et intercessions de tous les anges et les saints du ciel et de la terre ?
[28] Marie commande dans les deux sur les anges et les bienheureux. Pour récompense de son humilité profonde, Dieu lui a donné le pouvoir et la commission de remplir de saints les trônes vides dont les anges apostats sont tombés par orgueil. Telle est la volonté du Très-Haut, qui exalte les humbles que le Ciel, la terre et les enfers plient, bon gré mal gré, aux commandements de l'humble Marie qu'il a faite la souveraine du ciel et de la terre, la générale de ses armées la trésorière de ses trésors, la dispensatrice de ses grâces, l'ouvrière de ses grandes merveilles, la réparatrice du genre humain, la médiatrice des hommes, l'exterminatrice des ennemis de Dieu et la fidèle compagne de ses grandeurs et de ses triomphes.
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S t P i e X . " ad diem illum" (2 février 1904)
Médiatrice de toute grâce La conséquence de cette communauté de sentiments et
de souffrances entre Marie et Jésus, c'est que Marie « mérita très légitimement de devenir la réparatrice de l'humanité déchue » et, partant, la dispensatrice de tous les trésors que Jésus nous a acquis par sa mort et par son sang.
Certes, l'on ne peut dire que la dispensation de ces trésors ne soit un droit propre et particulier de Jésus-Christ, car ils sont le fruit exclusif de sa mort, et lui-même est, de par sa nature, le médiateur de Dieu et des hommes. Toutefois, en raison de cette société de douleurs et d'angoisses, déjà mentionnée, entre la Mère et le Fils, il a été donné à cette auguste Vierge « d'être auprès du Fils unique la très puissante médiatrice et avocate du monde entier ».
La source est donc Jésus-Christ : « de la plénitude de qui nous avons tout reçu » (Jn 1, 16) ; « par qui tout le corps, lié et rendu compact moyennant les jointures de communication, prend les accroissements propres au corps et s'édifie dans la charité » (Ep 4, 16). Mais Marie, comme le remarque justement saint Bernard, est l'« aqueduc » ; ou, si l'on veut, le cou dont la fonction propre est de rattacher le corps à la tête et transmettre au corps les influences et efficacités de la tête. « Oui, elle est le cou de notre chef, moyennant lequel celui-ci communique à son corps mystique tous les dons spirituels. » Il s'en faut donc grandement, on le voit, que nous attribuions à la Mère de Dieu une vertu productrice de la grâce, vertu qui est de Dieu seul. Néanmoins, parce que Marie l'emporte sur tous en sainteté et en union avec Jésus-Christ et qu'elle a été associée par Jésus-Christ à l'oeuvre de la rédemption, elle nous mérite de congruo, comme disent les théologiens, ce que Jésus-Christ nous a mérité de condigno, et elle est le ministre suprême de la dispensation des grâces. « Lui, Jésus, siège à la droite de la majesté divine dans la sublimité des cieux » (He 1, 3). Marie, elle, est la reine qui se tient à sa droite ; refuge si assuré et secours si fidèle contre tous les dangers, que l'on n'a rien à craindre, à désespérer de rien sous sa conduite, sous ses auspices, sous son patronage, sous sa protection. »
Ces principes posés, et pour revenir à notre dessein, qui ne reconnaîtra que c'est à juste titre que nous avons affirmé de Marie que, compagne assidue de Jésus, de la maison de Nazareth au Calvaire, initiée plus que tout autre aux secrets de son coeur, dispensatrice, comme de droit maternel, des trésors de ses mérites, elle est, pour toutes ces causes, d'un secours très certain et très efficace pour arriver à la connaissance et à l'amour de Jésus- Christ ? Ces hommes, hélas ! Nous en fournissent dans leur conduite une preuve trop péremptoire qui, séduits par les artifices du démon ou trompés par de fausses doctrines, croient pouvoir se passer du secours de la Vierge. Infortunés, qui négligent Marie sous prétexte d'honneur à rendre à Jésus-Christ ! Comme si l'on pouvait « trouver l'Enfant autrement qu'avec la Mère ! » (Mt 2, 11).
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Royauté active et efficace En outre, la bienheureuse Vierge n'a pas seulement réalisé
le suprême degré, après le Christ, de l'excellence et de la perfection mais elle participe aussi en quelque sorte à l'action par laquelle on dit avec raison que son Fils, notre Rédempteur, règne sur les esprits et les volontés des hommes. En effet, si le Verbe opère les miracles et répand la grâce par le moyen de son humanité, s'il se sert des sacrements et des saints comme d'instruments pour le salut des âmes, pourquoi ne peut-il pas se servir de sa Mère très sainte pour nous distribuer les fruits de la Rédemption ? « Vraiment c'est avec un coeur maternel — comme dit encore notre prédécesseur Pie IX — que, traitant elle-même l'affaire de notre salut, elle étend sa sollicitude sur tout le genre humain, elle qui, établie par le Seigneur Reine du Ciel et de la Terre et élevée au-dessus de tous les choeurs des anges et de tous les saints du ciel, se tient à la droite de son Fils unique, Jésus-Christ Notre Seigneur ; intercède par la puissance de ses prières maternelles, obtient tout ce qu'elle demande et ne connaît jamais de refus. » A ce propos, un autre de nos prédécesseurs, Léon XIII, déclara que la bienheureuse Vierge Marie dispose d'un pouvoir « presque sans limites » pour concéder des grâces, et saint Pie X ajoute que Marie remplit cet office « pour ainsi dire par droit maternel ».
Que tous les fidèles chrétiens se glorifient donc d'être soumis à l'empire de la Vierge Mère de Dieu qui dispose d'un pouvoir royal et brûle d'amour maternel.
Le secours que nous implorons de Marie par nos prières a son fondement dans l'office de médiatrice de la grâce divine, qu'elle remplit constamment auprès de Dieu, près de qui elle est en suprême faveur par sa dignité et par ses mérites, dépassant de beaucoup tous les saints par sa puissance. Or, cet office ne rencontre peut-être son expression dans aucune prière aussi bien que dans le Rosaire, où la participation de la Vierge au salut des hommes revit comme si elle se déroulait sous nos yeux, et où la piété trouve aussi bien à se satisfaire par la contemplation successive des mystères sacrés, que par la récitation répétée des prières.
Et qui pourrait croire et déclarer excessive la confiance que nous avons placée dans le secours et la protection de la Vierge ? Assurément, le nom et le rôle de parfait conciliateur ne conviennent à nul autre qu'au Christ ; lui seul. Dieu et homme tout ensemble, a réconcilié le genre humain avec le Père céleste. Il n'y a qu'un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ, qui s'est offert lui-même pour la rédemption de tous. Mais si, comme l'enseigne le docteur angélique, « rien n'empêche que quelques autres soient appelés en un sens médiateurs entre Dieu et les hommes, en tant qu'ils coopèrent à l'union de l'homme avec Dieu dispositivement et par leur ministère », tels que les anges et les saints prophètes et les prêtres des deux Testaments, évidemment le même titre de gloire convient plus amplement à la sainte Vierge, car il est impossible de concevoir quelqu'un qui, pour réconcilier les hommes avec Dieu, ait pu dans le passé ou puisse dans l'avenir agir aussi efficacement que Marie. C'est elle qui a donné un Sauveur aux hommes courant à leur perte éternelle, lorsque, à l'annonce du « sacrement de paix » apporté par l'ange sur la terre, elle donna son admirable consentement « au nom de tout le genre humain » : elle est celle » de qui est né Jésus », elle est sa vraie mère, et, pour ce motif, une digne et agréable médiatrice auprès du Médiateur.
(« La Vierge Marie dans l’enseignement des Papes »
(Solesmes))
"Leon XIII "Jucunda semper"
(8 septembre 1894)
Léon XIII "Fidentem piumque" (20 Septembre 1896)
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SAINT DOMINIQUE
I. POURQUOI CE PATRONAGE
Le 13 Octobre 1917, la Vierge Marie à Fatima se donne personnellementlenomdeNOTRE‐DAMEDUROSAIRE.
Or le Rosaire a été inspiré à St Dominique par Notre‐Dame comme unremède efficace pour convertir les âmes des hérétiques albigeois etcomme un moyen puissant pour obtenir le secours du Ciel dans lesmalheurspublics.
- C'est par la prière du Rosaire que la Sainte Vierge est venue, ausecours de l 'Eglise et de la société à l 'époque angoissante del 'hérésiealbigeoise.
- C'estparcemêmemoyen,si simpleduRosaire, qu'aujourd'hui encore Notre‐Dame de Fatima veut réformer lesâmes modernes et sauver le monde et l 'Eglise des calamités quil 'accablent.
II. BIOGRAPHIE
1°/ Enfance
Dominique de Guzman nait vers 1171 à Calaruega en Espagne dans unefamilletrèschrétienneappartenantàlanoblessedupays.
Avant sa naissance, sa mère Jeanne a plusieurs visions de la saintetéfuture de son fils. Très tôt, l 'enfant manifeste des dons particuliers." Il est élevé pendant 7 ans par sa mère qui comprend la nécessité de seséparer de lui pour commencer son instruction. Il est alors confié à unonclearchiprêtreàGumield'Izanoùil estformécommepetit clerc.
2°/ Université
En 1184, alors âgé de 14 ans, Dominique est envoyé à l 'université dePalencia. I l y passe 10 années dont les 6 premières sont consacrées àl 'étude des lettres et de la philosophie et les 4 années suivantes à lathéologie.
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Lesétudesl 'attirentnoncommeunbienensoimaisparcequ'ellessontlemoyenhumaind'accéderàlaconnaissancedelaVéritéquerenfermelasciencesacréedesEcritures. Jeuneétudiantil pratiquelargementlacharité, donnantauxpauvrestoutcequ'il possède.
3°/ Au chapitre d'Osma
Ses études terminées vers 1195/96, i l entre au Chapitre de lacathédrale d'Osma. Il y revêt la tunique de laine blanche et la chapenoireàcapuchondeschanoinesréguliers.
Peudetempsaprèssaprofessiondanslechapitre, i l reçoitlesacerdoce.
"Chaque jour i l implore, avec une insistance qui n'a d'égale que la confiance, la seule grâce d'une charité véritable et efficace pour le salut des hommes".
Ainsi pendant 9 ans, i l reste àOsma pour se préparer dans le secretà la mission qu'il doit remplir, mission que lui a préparée Dieu detouteéternitéetqu'il entrevoiten1203.
4°/ Première rencontre avec l 'hérésie
Acetteépoque,Dominiqueaccompagnel 'évêqued'Osma,DorDiegue,dansunlongvoyagejusqu'enScandinavie.
Traversant le Languedoc, i ls sont tout deux effrayés par les ravagescausés, dans le midi de la France, par l 'hérésie albigeoise. Tout aulong du chemin, c'est le spectacle désolant des églises abandonnées,des monastères spoliés Innombrables sont les chrétiens descampagnes et des bourgs qui se laissent prendre dans les fi lets del 'erreur. LA FOI EST EN PERIL.
Pourcesâmes innombrables, abuséespar l 'erreur,etqui seperdent, Dominique et Don Diegue se sentent "émus d'une profondecompassion".
A l 'étape de Toulouse, Dominique loge chez un hérétique. Larencontre est décisive. Durant la nuit, point par point calmement,aveclasûretédeceluiquisesait dépositairedelaVérité, Dominiqueréfutelesargumentsdesoninterlocuteur.
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Il ne cherche pas un triomphe personnel, c'est l 'amour seul quil 'anime, l 'Amour de Dieu et de cette âme en danger de perdition. Al 'aubel 'hérétiquerevientàlaFoi.
Emu par la conquête qu'il vient de faire à la Vérité, et par le tristespectacledesravagesde l'erreur, i l songeàcréerun ordre religieux consacré à la défense de la Foi par la prédication.
5°/ Début de l'apostolat
Vers 1205, Don Diegue et Dominique se rendent à Rome. Ils ont lagrande joie d'y voir le vicaire du Christ , Innocent III qui se montresoucieux de la progression de l 'hérésie dans le midi de la France etqui confie aux cisterciens la conduite d'une croisade de prédication.La destinée de Dominique est fixée. De Rome, i ls vont dans leLanguedocetlepaysToulousain: l 'apostolatcommence.
Pauvrescommedevéritablesmendiants, DonDiegue,Dominiqueet2cisterciens s'avancent résolument au coeur du pays hérétique. Ilsrecourent à la "controverse" c'est‐à‐dire qu'ils organisent desconférences contradictoires où catholiques et hérétiques échangentdesargumentssurdesquestionscontroversées.
Certaines conférences sont célèbres comme celle de Fanjeaux où eutlieu un miracle : le livret rédigé par Dominique contenant sesarguments contre les hérétiques fut jeté 3 fois de suite au feu maisnebrûlapas"rejaillissantentieretintact"(cf . récitp.36)
6°/ Fondation du monastère de Prouille
Pour abriter des jeunes fil les pauvres converties de l 'hérésie,Dominique fonde à la fin 1206 le couvent féminin de Prouille. Il associe ainsi à son oeuvre de prédication des moniales qui serontprêcheresses, non par la parole mais par une vie de prière et depénitence,vécuedansleurclôture.
7°/ La guerre des albigeois
Au moment où éclate la guerre des albigeois (à la suite del 'assassinat du légat du pape, Pierre de Castelnau en 1208),Dominique ne prend pas des armes matérielles mais emploie desmoyensspirituels.
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Les armes auxquelles Dominique a recours contre l 'hérésie et lesmaux de guerre sont : "la prédication, la controverse, la patience, lapauvreté, une vie dure pour lui‐même, une charité sans borne etenfin la promotion du culte de la Sainte Vierge par l 'INSTITUTION DU ROSAIRE."
8°/ Fondation de l'ordre des Frères Prêcheurs et fin de sa vie
La guerre, par sa durée et ses difficultés, semblemettre un obstacle, presque invincible au dessein constant de Dominique de fonder unordre religieux consacré auministère de la prédication. Ce n'est quedans sa 46ème année qu'il commence à recueillir les fruits de sestravaux.
Auprintemps1215, l 'ORDRE DES FRERES PRECHEURS s'établit avecla coopération et par l 'autorité de l 'évêque de Toulouse (charted'approbationenjuin1215).
A l 'occasion du Concile de Latran, espérant obtenir l 'approbation dusiège apostolique, Dominique part à Rome. Après quelquestribulations, i l retourne en Languedoc où il trouve 16 disciples (aulieude6àsondépart). I l fautcréer la législationdecette famillequigrandit. La règle de St Augustin est choisie. Trois églises leur sontconfiées, et le couvent de St Romain s'ouvre à Toulouse en 1216. Al 'automne 1216, il retourne à Rome, pour avoir confirmation de sonOrdreil l 'obtientdupapeHonoriusIII , successeurd'InnocentIII .
Des 1217, l ' institution de l 'Ordre est suffisamment ferme pour queDominique puisse le partager entre plusieurs pays, en lui donnantpour pôles, les deux principaux centres universitaires de laChrétienté : Paris et Bologne. A partir de 1218, i l fait plusieursvoyages en France, en Espagne, en Italie. A la Pentecôte 1220, il rassemble le chapitre général à Bologne et lui fait rédiger lalégislation constitutionnelle. Au chapitre de l 'année suivante, i l achève l 'organisation universelle de son Ordre, jette les bases dusystème des provinces et distribue ses religieux et couvents dansdiversesrégionsdelaChrétienté.
I l meurt peu après le 6 août 1221 épuisé par ses fatiguesapostoliques,sesprièresetsesaustérités.
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REPERESCHRONOLOGIQUES
VIEDESAINTDOMINIQUE EVENEMENTSDECHRETIENTE VIEDESAINTDOMINIQUE EVENEMENTSDECHRETIENTE
1085 Reconquête de Tolède par la Castille
1088 Restauration du diocèse d'Osma
Après
1136Fondation de la paroisse de Carthage
Dominique reçoit la paroisse de Fanjeaux, près de
Prouille, le 25 mai.1214
25 avril : Toulouse, réconcilié, ouvre ses portes à
l'Eglise.
1167Premier concile des Cathares du
Languedoc, à Saint Felix de Coroman
Dominique se transporte à Toulouse et y fonde
son ordre (printemps). En juin, charte
d'approbation de l'évêque. En automne, il se rend
avec lui au concile.
1215
8 janvier : Réorganisation spirituelle et temporelle du
Midi au synode de Montpellier. Automne, IV° concile
de Latran, Canons sur la prédication, l'enseignement
théologique, l'interdiction d'ordres inédits. Simon de
Montfort est reconnu comte de Toulouse.
Naissance de Dominique à
Caleruega (diocèse d'Osma).
Après
1170
Dominique aux écoles de PalenciaVers
1186
1195Désastre de la Castille à Alercos, devant
les Sarrazins
Entrée de Dominique au chapitre
de la cathédrale d'Osma.
vers
1196
A Toulouse, choix de la Règle de Saint Augustin par
Dominique et ses frères. A l'automne Dominique
retourne à Rome.
121616 juillet : Mort d'Innocent III;
18, avénement d'Honorius III.
1198 avènement d'Innocent III
1199
13 mai ; Innocent confirme le reprise de la
communauté absolu dans le chapitre
d'Osma
15 août : A Prouille, Dominique envoie ses frères
fonder à Paris, à Bologne, à Rome, en Espagne.
13 décembre : Dernier signe de sa présence en
Languedoc.
1217
19 janvier : A la demande de Dominique le pape écrit à
l'université de Paris d'envoyer des maîtres et des
étudiants enseigner et prêcher à Toulouse;21, il
confirme le nom et la mission des Prêcheurs. 13 juillet,
révolte de Toulouse.
1200 Origines de l'université de ParisDominique passe l'hiver à Rome, puis se rend en
Espagne (Madrid, Ségovie, etc.).1218
11 février : Début de la longue série des bulles de
recommandation de l'ordre par Honorius III, qui
demande à l'université de Paris de donner une maison
et l'un de ses maîtres régents aux Prêcheurs. Le 24 juin,
Simon de Montfort est tué devant Toulouse.
janvier : Un document donne
Dominique le titre de sous‐prieur1201
Au cours du printemps, Dominique passe à
Toulouse, Paris (après Pâques), Milan, Bologne (mi‐
août), Viterbe (15 novembre).
Dominique accompagne son
évêque dans une mission royale zu
nord de l'Europe (Danemak?)
1203
Innocent III envoie deux légats‐
prédicateurs, les Cisterciens Pierre et
Raoul, contre les Cathares du Languedoc
(Albigeois).
Dominique passe l'hiver à Rome. Il rassemble le
premier chapitre général de l'ordre pour la
Pentecôte (17 mai), à Bologne; établissement des
premières constitutions. Début de la mission de
Lombardie.
1220
12 mai : Le pape confie à Dominique des religieux de
divers ordres pour prêcher une grande mission en
Lombardie, en liaison avec son légat, le cardinal
Hugolin. 22 novembre, couronnement de l'empereur
Frédéric II à Rome.
1204Innocent leur adjoint l'Abbé général de
Citeaux, le 31 mai.
Dominique passe l'hiver à Rome. 28 février, il
fonde le couvent féminin de Saint‐Sixte à Rome et
s'installe à Sainte‐Sabine. A la Pentecôte (30 mai)
deuxième chapitre général, à Bologne; distribution
de l'ordre en provinces; envoi de Frères en
Angleterre, Scandinavie, Pologne, Hongrie, Proche‐
Orient. En été, prédication de Dominique autour
de Venise. 6 août, mort à Bologne.
1221
22 avril : Le chancelier d'Empire, Conrad, veut installer
les Prêcheurs dans sa ville épiscopale de Metz. 6 mai, le
pape recommande l'ordre, entre autres, au roi
Valdémar II de Danemark.
24 mai : A Bologne, translation du corps de
Dominique.1233
13 juillet : Grégoire IX somme trois enquêteurs pour le
procès de canonisation.Seconde mission royale dans le
nord, de l'évêque d'Osma
accompagné de Dominique.
1205‐
1206
1234 3 juillet : canonisation de Saint Dominique.
Ils passent à Rome et à Citeaux. En
juin, ils rencontrent les légats de
l'Albigeois à Montpellier, les
décident à prêcher aux Cathares
selon le mode apostolique
(prédication mendiante) et se
joignent à eux.
120617 novembre : Innocent III approuve et
mandate ce type de prédicateurs.
Dominique fonde le couvent
féminin de Prouille, point d'appui
de la "Sainte‐Prédication". En avril,
grande dispute avec les Cathares , à
Montréal; arrivée de 12 abbés
cisterciens, comme prédicateurs.
1207
9 juillet : Mort du légat Raoul.
30 décembre : Départ et mort de l'evêque
d'Osmo.
Dominique demeure seul, fidèle à la
prédication apostolique.1208
14 janvier : Assassinat du légat Pierre. Le
10 mars, le pape convoque une croisade
contre les Albigeois. 18 décembre, il
confirme les Pauvres catholiques, Vaudois
convertis par les prédicateurs.
1209
Juillet : Arrivée de la croisade en
Languedoc. Simon de Montfort conquiert
et reçoit le vicomté de Béziers‐
Carcassonne.
Ministère prolongé de Dominique à
Toulouse.1210
Dominique se retire et se dévoue à
Prouille.
1211‐
1212
L'Eglise se retire de Toulouse. Siège par
les croisés.
Carême de Dominique à 1213
12 septembre : Ecrouement des
Méridionaux à Muret Mort de Pierre IICarcassonne.
1213 Méridionaux à Muret. Mort de Pierre II
d'Aragon.
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1°/ Saint Dominique et l'Eglise
Au printemps 1215, l'ordre des Frères Prêcheurs, consacré à la défense de la Foi par la prédication est établi dans le diocèse de Toulouse.
Rêvant de fonder un ordre qui étendrait son action et ses ramifications sur l'Eglise Universelle, Dominique profite du Concile de Latran pour obtenir l'approbation du Siège Apostolique pour cette fondation.
Or, l'office de la prédication appartient aux hauts dignitaires de l'Eglise. La conception de Dominique est trop hardie et trop nouvelle pour ne pas effrayer tout d'abord.
De plus, le Concile vient de décider que pour éviter la confusion et tous les inconvénients naissant de la multiplication des ordres monastiques, on ne permettrait plus qu'il s'en établit de nouveaux. Le Concile essaye d'arrêter la création d'ordres nouveaux et Dominique vient en proposer un au Pape et aux évêques!
C'est alors que des avertissements célestes ramènent Innocent III à des dispositions plus favorables : "Le Pape voit en songe la Basilique Saint Jean de Latran comme disjointe et ébranlée ... (il) voit accourir Dominique qui s'efforce, en s'y adossant, de soutenir l'édifice et de l'empêcher de crouler." Or, Saint Jean de Latran, Cathédrale du Pape, est la "Mère et la Maîtresse de toutes les Eglises de la Ville et du monde".
Averti de la volonté de Dieu par cette inspiration, Innocent III accepte la demande de Dominique, et le renvoie en Languedoc pour y choisir avec ses frères une règle déjà approuvée qui leur paraîtrait la plus propre à former la nouvelle milice dont il souhaite enrichir l'Eglise.
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2°/ L'ordre des Frères Prêcheurs
LETTRE D'APPROBATION DE L'ORDRE
[Foulques, évêque de Toulouse, approuve, institue et dote comme prédicateurs évangéliques dans son diocèse Dominique ses compagnons].
[Toulouse 1215.] Au nom de Notre Seigneur Jésus-Christ. Nous portons à la connaissance de tous, présents et à venir, que nous Foulques, par la grâce de Dieu humble ministre du siège de Toulouse, nous instituons comme prédicateurs dans notre diocèse frère Dominique et ses compagnons, afin d'extirper la corruption de l'hérésie, de chasser les vices, d'enseigner règle de la foi et d'inculquer aux hommes des mœurs saines. Leur programme régulier est de se comporter en religieux, d'aller à pieds, dans la pauvreté évangélique, en prêchant la parole de vérité évangélique.
La seconde bulle, monument aussi court que prophétique, est ainsi conçue : « Honorius, évêque, serviteur des serviteurs de « Dieu, au cher fils Dominique, prieur de Saint- « Romain de Toulouse, et à vos Frères qui ont fait « et feront profession de la vie régulière, salut et « bénédiction apostolique. Nous, considérant que les « Frères de votre ordre seront les champions de la foi « et de vraies lumières du monde, nous confirmons « votre ordre avec toutes ses terres et possessions « présentes et à venir, et nous prenons sous notre « gouvernement et protection l'ordre lui-même avec « tous ses biens et tous ses droits (1). »
Une des fonctions de l'apostolat est donc d'exposer nettement la vraie foi en la dégageant des opinions particulières qui l'obscurcissent, et en laissant à l'esprit de l'homme toute la liberté que la parole de Dieu et l'Eglise, son interprète, lui ont donnée. Mais cette exposition n'est possible qu'autant qu'elle attire ceux qui en ont besoin, et elle n'est complète qu'autant qu'on leur cède le droit de la discuter, comme on se réserve le droit de discuter leur propre doctrine. C'est le but qu'atteignent les conférences, champ clos honorable, où des hommes de bonne foi appellent des hommes de bonne foi, où la parole est une arme égale pour tous, et la conscience le seul juge. Mais si l'usage des conférences est ancien, il y eut pourtant, dans celles qui se tinrent alors avec les Albigeois, quelque chose de nouveau et de hardi. Les catholiques ne craignirent pas de choisir souvent pour arbitres de la discussion leurs adversaires mêmes, et de s'en rapporter à leur jugement. Ils priaient quelques-uns des hérétiques les plus notables de présider l'assemblée, déclarant d'avance qu'ils acceptaient leur décision sur la valeur des choses qui seraient dites de part et d'autre. Cette confiance héroïque leur réussit, ils eurent plusieurs fois la consolation de n'avoir pas trop présumé du cœur de l'homme, et acquirent une preuve remarquable de toutes les ressources qui y sont cachées pour le bien.
Le 26 janvier 1217, il dicta les lettres
suivantes : « Honorius, évêque, serviteur des serviteurs de Dieu, à ses chers fils le Prieur et les Frères de Saint-Romain, Prêcheurs dans le pays de Toulouse. Salut et bénédiction apostolique. Nous rendons de dignes actions de grâces au dispensateur de tous les dons pour celui qu'il vous a fait, et dans lequel nous espérons vous voir persévérer jusqu'à la fin. Dévorés au dedans du feu de la charité, vous répandez au dehors un parfum célèbre qui réjouit les cœurs sains et rétablit ceux qui sont malades. Vous leur présentez, en habiles médecins, des mandragores spirituelles qui les préservent de la stérilité, c'est-à-dire la semence de la parole de Dieu échauffée par une salutaire éloquence. Serviteurs fidèles, le talent qui vous a été confié fructifie dans vos mains. Et vous le restituerez au Seigneur avec surabondance. Athlètes invincibles du Christ, vous portez le bouclier de la foi et le casque du salut sans crainte de ceux qui peuvent tuer le corps, employant avec magnanimité contre les ennemis de la foi cette parole de Dieu qui va plus loin que le glaive le plus aigu, et haïssant vos âmes en ce monde pour les retrouver dans la vie éternelle. Mais parce que c'est la fin et non le combat qui couronne, et que la persévérance seule recueille le fruit de toutes les vertus, nous prions et exhortons sérieusement votre charité par ces lettres apostoliques, et pour la rémission de vos péchés, de vous fortifier de plus en plus dans le Seigneur, de répandre l'Evangile à temps et à contre-temps, d'accomplir enfin pleinement le devoir d'évangélistes. Si vous souffrez pour cette cause quelques tribulations, non-seulement supportez-les avec égalité d'âme, mais réjouissez-vous et triomphez avec l'Apôtre d'avoir été jugés dignes de souffrir des opprobres pour le nom de Jésus. Car ces légères et courtes afflictions sont en travail d'un poids immense de gloire, à quoi ne sont pas comparables les maux de ce temps. Nous vous demandons aussi, nous qui vous tenons sur notre sein comme des fils plus particulièrement aimés, d'intercéder pour nous auprès de Dieu par le sacrifice de vos prières, afin que peut-être il accorde à vos suffrages ce que nous n'obtiendrons pas par nos « propres mérites (1). »
C'est ainsi que l'office et le nom de Frères Prêcheurs furent attribués pontificalement aux religieux dominicains.
"St Dominique " de Lacordaire Ed. de la Nouvelle Aurore - 1975
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Fanjeaux, petite ville située
sur une hauteur entre Carcassonne et Pamiers. Celle- ci est célèbre par un fait miraculeux qui s'y passa, et que raconte ainsi le bienheureux Jourdain de Saxe : Il arriva qu'une grande conférence fût tenue à Fanjeaux, en présence d'une multitude de fidèles et d'infidèles qui y avaient été convoqués. Les catholiques avaient préparé plusieurs mémoires qui contenaient des raisons et des autorités à l'appui de leur foi ; mais, après les avoir comparés ensemble, ils préférèrent celui que le bienheureux homme de Dieu Dominique avait écrit, et résolurent de l'opposer au mémoire que les hérétiques présentaient de leur côté. Trois arbitres furent choisis d'un commun accord pour juger quel était le parti dont les raisons étaient les meilleures, et par conséquent la foi plus solide. Or, après beaucoup de discours, ces arbitres ne pouvant s'entendre sur une décision, la pensée leur vint de jeter les deux mémoires au feu, afin que, si l'un des deux était épargné par les flammes, il fût certain qu'il contenait la vraie doctrine de la foi. On allume donc un grand feu, on y jette les deux volumes : aussitôt celui des hérétiques est consumé ; l'autre, qu'avait écrit le bienheureux homme de Dieu Dominique, non seulement demeure intact, mais il est repoussé au loin par les flammes, en présence de toute l'assemblée. On le rejette au feu une seconde et une troisième fois ; autant de fois l'événement qui se reproduit manifeste clairement où est la
vraie foi, et quelle est la sainteté de celui qui avait écrit le livre. »
Thierry d'Apolda raconte le trait suivant : « Il arriva qu'une conférence solennelle devait avoir lieu avec les hérétiques ; un évêque se disposait à s'y rendre en grande pompe. Alors l'humble héraut du Christ lui dit : — Ce n'est pas ainsi, seigneur mon père, ce n'est pas ainsi qu'il faut agir contre les enfants de l'orgueil. Les adversaires de la vérité doivent être convaincus par des exemples d'humilité, de patience, de religion et de toutes les vertus non par le faste de la grandeur et le déploiement de la gloire du siècle. Armons-nous de la prière, et, faisant reluire en notre personne des signes d'humilité, avançons-nous nu-pieds au-devant des Goliath. — L'évêque se rendit à ce pieux conseil, et tous se déchaussèrent. Or, comme ils n'étaient pas sûrs de leur chemin, ils rencontrèrent un hérétique qu'ils croyaient orthodoxe, et qui promit de les conduire droit à leur but. Mais il les engagea par malice dans un bois plein de ronces et d'épines, où leurs pieds se blessèrent, et bientôt le sang coula tout le long de leurs jambes. Alors l'athlète de Dieu, patient et joyeux, exhorta ses compagnons à rendre grâces de ce qu'ils souffraient, en leur disant : — Confiez-vous dans le Seigneur, mes très-chers ; la victoire nous est assurée, puisque voilà nos péchés qui s'expient dans le sang. — L'hérétique, touché de cette admirable patience et des discours du saint avoua sa malice et abjura l'hérésie.
Dieu lui avait
accordé la grâce de pleurer pour les pêcheurs, les malheureux, les affligés, il portait leurs malheurs au sanctuaire intérieur de sa compassion et cela se manifestait au dehors par des torrents de larmes.
Il passait souvent la nuit en prières, et, la porte fermée, il priait son Père. Au cours de ses oraisons, et entre elles, il avait l'habitude d'émettre des cris, des paroles dans le gémissement de son cœur à tel point qu'il ne pouvait se contenir et que ses cris étaient nettement entendus au-dessus. Il demandait fréquemment et spécialement que Dieu daigne lui accorder une charité vraie et efficace pour prendre soin du salut des âmes et pour le leur apporter. Il pensait qu'il ne serait un vrai membre du Christ qu'en se donnant en entier, de toutes ses forces, au salut des âmes, comme le Sauveur de tous, le Seigneur Jésus, s'est offert en entier pour notre salut. Il lisait le livre Collationes patrum, qui traitait des vices et de toutes les matières touchant à la perfection spirituelle. Il y cherchait les chemins du salut, et, de toute sa volonté, s'efforçait de les suivre. Avec l'aide de la grâce, ce livre le conduisit à une grande pureté de conscience, à une grande connaissance de la contemplation et à la cime de la perfection.
Outre les supplications particulières qu'inspiraient à
Dominique les besoins et les événements de chaque jour, il avait la cause de l'Eglise universelle toujours présente à l'esprit. Il priait pour la dilatation de la foi dans le cœur des chrétiens, pour les peuples encore assis dans l'esclavage de l'erreur, pour les âmes souffrantes au purgatoire des restes de leurs péchés. Il avait une charité si grande pour les âmes, dit un témoin dans le procès de sa canonisation, qu'elle s'étendait non seulement à tous les fidèles, mais aux infidèles, et à ceux-là mêmes qui sont dans les douleurs de l'enfer, et il versait pour eux beaucoup de larmes. Encore les larmes ne lui suffisaient point : trois fois chaque nuit il mêlait son sang à ses prières, satisfaisant ainsi, autant qu'il le pouvait, cette soif d'immolation qui est la moitié généreuse de l'amour. On l'entendait se meurtrir les reins avec des nœuds de fer, et la grotte de Ségovie, témoin de tous les excès de sa pénitence, a gardé pendant des siècles la trace du sang qu'il y avait répandu. Il faisait dans son cœur trois parts de ce sang : la première était pour ses péchés ; la seconde pour les péchés des vivants ; la troisième pour les péchés des morts.
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Nul qualificatif ne s'impose davantage à qui découvre le visage ardent de saint Dominique que le terme d'apostolique, cela signifie d'abord, selon l'acception courante, qu'il fut dévoré par le souci de communiquer aux autres la foi dont il vivait et qu'il manifesta une générosité et une efficacité peu communes pour le salut de l'âme du prochain.
Il est vain d'essayer en effet de comprendre saint Dominique si l'on n'a pas présent à l'esprit l'inquiétude souveraine du salut des âmes et le sentiment dramatique de la destinée humaine dont il était possédé ; si l'on oublie les deux sentiments qui l'envahissaient dans ses longues veilles de prières, l'amour plein de tendresse envers son Sauveur et l'affection fraternelle et miséricordieuse pour le prochain. Comment celui que les contemporains ont pu voir dévoré par l'angoisse du salut des hommes et convaincu que la Croix est « l'unique espoir du salut », n'aurait-il pas été désespéré d'entendre les cathares enseigner comme le christianisme véritable une doctrine gnostique pour laquelle le moyen de salut n'est pas la participation à la mort et à la résurrection du Christ, mais la détestation et l'abstraction de plus en plus parfaite de la chair au cours de réincarnations successives de l'homme ? Cette doctrine d'ascèse inhumaine, où la Croix, les sacrements chrétiens et finalement l'Incarnation du Verbe n'interviennent pas réellement, ne pouvait pas sauver aux yeux de Dominique. Au contraire, elle perdait les âmes. Aussi s'efforçait-il d'en triompher en prêchant l'Evangile par tous les moyens en son pouvoir ; et même, afin de briser la barrière qui le séparait des dissidents et de se faire écouter d'eux, en assumant l'attitude évangélique qui leur semblait indispensable, en pratiquant en plénitude la forme de vie des Apôtres.
L A R E G L E A P O S T O L I Q U E C O N S T I T U T I O N S P R I M I T I V E S
2. Sur ce point cependant que le supérieur ait en son couvent pouvoir de dispenser les frères chaque fois l'estimera convenable, principalement en ce qui paraîtrait obstacle à l'étude, à la prédication, ou au bien des âmes, puisqu'on sait que notre ordre, dès le début, a spécialement été institué pour la prédication et le salut des âmes et que notre l'étude doit tendre par principe, avec ardeur et de toutes nos à nous rendre capables d'être utiles à l'âme du prochain.
C'était l'habitude constante du vénérable père d'employer tout le jour à gagner des âmes, soit par d'assidues prédications, soit en confessant, soit par d'autres œuvres de charité.
Quant à lui, il s'occupait de toutes les forces d'un zèle brûlant à gagner au Christ [I Cor. IX 19-21] le plus d'âmes qu'il lui était possible. Il y avait dans son coeur une ambition surprenante et presque incroyable pour le salut de tous les hommes.
Il avait un zèle ardent pour le salut des âmes, non seule- ment des chrétiens, mais aussi des Sarrasins et autres infidèles. Sur ce sujet aussi il exhortait ses frères. Et telle était sa flamme apostolique qu'il était résolu, une fois l'ordre établi, à aller chez les païens, prêt s'il le fallait, à mourir pour la foi. Comment le témoin le sait-il ? Il l'a vu et entendu agir et parler de la sorte.
3°/ St Dominique et son souci du salut des âmes
Voici, du reste, le portrait qu'en a tracé Guillaume de Pierre, abbé d'un monastère de Saint-Paul, en France, l'un de ceux qui l'avaient particulièrement connu pendant les douze années de son apostolat en Languedoc, et qui fut entendu comme témoin, à Toulouse, dans le procès de sa canonisation. Le bienheureux Dominique avait une soif ardente du salut des âmes et un zèle sans bornes à leur égard. Il était si fervent prédicateur, que, le jour, la nuit, dans les églises, dans les maisons, aux champs, sur les routes, il ne cessait d'annoncer la parole de Dieu, recommandant à ses frères d'agir de même et de ne jamais parler que de Dieu. Il fut l'adversaire des hérétiques, auxquels il s'opposait par la prédication et la controverse, et en toutes les choses qu'il pouvait. Il aima la pauvreté jusqu'à renoncer aux possessions, fermes, châteaux et revenus, dont son ordre avait été enrichi en plusieurs lieux. Il était d'une frugalité si austère, qu'il ne mangeait qu'un pain et un potage, sauf en de rares occasions, par égard pour les frères et les personnes qui étaient à table ; car il voulait que les autres eussent tout en abondance, selon qu'il était possible. J'ai ouï dire à beaucoup qu'il était vierge. Il refusa l'évêché de Conserans, et ne voulut point gouverner cette église, quoiqu'il eût été légitimement élu pasteur et prélat. Je n'ai pas vu d'homme aussi humble, qui méprisât davantage la gloire du monde et tout ce qui s'y rapporte. Il recevait les injures, les malédictions, les opprobres avec patience et joie, comme des dons d'un grand prix. Les persécutions ne le troublaient point ; il marchait souvent au milieu des dangers avec une sécurité intrépide, et la peur ne le détourna pas une seule fois de sa route. Bien mieux, quand il était pris du sommeil, il s'étendait le long du chemin « ou proche du chemin et dormait. Il surpassait en religion tous ceux que j'ai connus. Il se méprisait grandement et se comptait pour rien. Il consolait avec une bonté tendre les frères malades, supportant d'une manière admirable leurs infirmités. Savait-il quelqu'un d'entre eux pressé sous le poids des tribulations, il l'exhortait à la patience et l'encourageait de son mieux. Il aimait la règle, et reprenait paternellement ceux qui étaient en faute. II était l'exemple des frères en toutes choses, dans la parole, les gestes, la nourriture, le vêtement et les bonnes mœurs. Je n'ai jamais vu un homme en qui la prière fût si habituelle, ni qui eût une si grande abondance de larmes. Quand il était en prière, il poussait des cris qu'on entendait au loin, et il disait à Dieu dans ces cris : Seigneur, ayez pitié du peuple, et qu'est-ce que deviendront les pécheurs ? Il passait ainsi les nuits sans sommeil, pleurant et gémissant pour les péchés des autres.
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Or le triomphe de l'albigéisme aurait été la ruine du christianisme, dont il était la négation radicale.
Pour ces néo-manichéens, en effet, le monde, au lieu d'être la création d'un Dieu bon, était l'œuvre et demeurait le jouet d'un être malfaisant; le mystère de la Trinité disparaissait devant le dualisme de deux principes éternels, celui du bien et celui du mal: l'œuvre de la Rédemption et du Calvaire n'avait été qu'un simulacre, un être divin ne pouvant pas souffrir dans sa chair et mourir; les mérites de Jésus-Christ avant aussi peu de réalité que son expiation, le salut par le baptême, la grâce et les sacrements, était une illusion, et partant, les pratiques recommandées ou imposées par l'Église étaient aussi vaines que ses enseignements. Les dogmes de la vie future, des récompenses du ciel, des châtiments éternels de l'enfer, de l'expiation temporaire du purgatoire, celui de la résurrection de la chair et de la communion des saints étaient remplacés par la doctrine de la métempsycose et de la migration indéfinie des âmes d'un corps dans un autre. Aucun accord n'était donc possible entre le Credo catholique et le Credo albigeois; ceci devait tuer cela; et ce fut pour en avoir eu la vue nette, que saint Dominique se consacra avec tant de zèle à la prédication contre l'hérésie
"St Dominique. " Jean Guiraud. (Ed Lecoffre. 1899)
Reprenant à leur compte le dualisme de la vieille doctrine manichéenne, qu'on avait vu refleurir, aux cours des VIIIe et Xe siècles, en Arménie et en Bulgarie, les cathares enseignaient qu'il existait deux dieux. Le dieu du bien était celui de l'Évangile, il était le créateur du seul monde spirituel. A l'autre, dieu du mal, dieu de l'Ancien Testament, on devait la création, mauvaise par conséquent, du monde matériel. D'un seul coup s'effondraient les bases mêmes de la foi catholique. Point d'incarnation du Fils de Dieu : le Christ, à qui les hérétiques déniaient la filiation divine, n'avait pris d'un corps que l'apparence, et n'avait pu souffrir. Point de résurrection de la chair, puisque la matière est mauvaise, comme est mauvaise la procréation, fruit du mariage. La mort devient la suprême libération, car, délivrant l'âme du corps, elle la rend à la communauté des anges. Point d'enfer, ni de purgatoire. Le parfait était censé vivre dans une pureté absolue. Quant à ceux qui n'étaient encore que croyants, leur purification, inachevée à l'instant de leur mort, devait se poursuivre par une ou plusieurs réincarnations dans une vie ultérieure. Ainsi le vieux mythe oriental de la métempsychose venait-il exalter l'imagination de gens frustes, pour la plupart illettrés, et qui ne trouvaient plus auprès de leurs pasteurs légitimes le message de vérité dont ils étaient avides.
Les cathares, au surplus, prétendaient renouer avec l'authentique tradition des apôtres. Ils se disaient chrétiens, les seuls véritables chrétiens, les purs, selon la signification même du mot cathare. Et leurs parfaits, renchérissant encore sur tel ou tel conseil évangélique, pouvaient effectivement passer, aux yeux des non avertis, pour les disciples les plus fidèles de l'Évangile. Ils proposaient, par ailleurs, au lieu et place des sept sacrements le rite quasi magique du consolamentum Qu'un parfait imposât les mains à n'importe quel croyant de la secte, à l'article de la mort, et voici l'âme purifiée, ipso facto, de toute souillure, exemptée de toute peine, soit en ce monde, soit en l'autre... Pour un petit nombre de croyants qu'attirait la perfection i comme telle, et qui se prêtaient, de bonne foi et de bon cœur, à la longue et pénible ascèse exigée pour recevoir, hors le cas du danger de mort, le bienfait du consolamentum, combien d'autres qui se laissaient prendre à l'appât fallacieux d'une espérance sans fondement! En escomptant la purification finale, qui leur était promise sans condition pour l'heure du grand passage, ils se tenaient dispensés, toute leur vie durant des lois de la morale, comme des exigences inhérentes aux commandements de Dieu et de l'Eglise. Les seigneurs, les premiers, avaient mordu à l'hameçon, C'était si simple pour eux d'héberger un parfait sous leur toit, de l'attacher à leur personne, au point d'avoir toujours sous la main un être assez puissant pour expédier leur âme sans encombre, au sein des chœurs angéliques, quand sonnerait pour eux l'heure du trépas! Là ne se bornaient pas encore, toutefois, les avantages offerts par la secte : se donner au catharisme, c'était échapper à l'obligation des dîmes ecclésiastiques. Bien plus, piller les menses épiscopales ou les domaines abbatiaux devenait œuvre licite, voire œuvre pie ! Quoi d'étonnant, en de telles conjonctures, que les comtes de Toulouse ou de Foix, les vicomtes de Béziers ou de Carcassonne fussent devenus fort habiles à louvoyer sans cesse entre les deux courants, tâchant d'éviter de justesse les conséquences immédiates de l'excommunication de l'Église, tout en s'assurant dans le même moment le bénéfice futur du consolamentum hérétique ? Duplicité flagrante des principes cathares qui permettait aux habiles de jouer double jeu... Les parfaits, semble-t-il, n'en étaient pas troublés. Au menu peuple des croyants, on se gardait bien de la révéler. Telle est la situation dont prennent douloureusement conscience les membres de l'ambassade castillane engagée maintenant en plein cœur du Languedoc. Tout au long du chemin, c'est le désolant spectacle des églises abandonnées, des monastères spoliés; c'est surtout le contact direct avec cette foule d'hommes qui, de bonne foi souvent, se proclament chrétiens, les meilleurs des chrétiens, et qui repoussent comme un scandale la divinité du Christ et le signe de la Croix Comment don Diègue et Dominique eussent-ils passé indifférents au milieu d'une si poignante détresse? « Pour ces âmes innombrables, abusées par l'erreur ils se sentent émus d'une profonde compassion», notre sobrement l'un des premiers biographes.
" St Dominique" M.D. Poirsenet. (Tequi.1961)
4°/ L'hérésie cathare par rapport à la Foi
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LACORDAlRE
VIE DE SAINT DOMINIQUE 95 La guerre, par sa durée et ses chances diverses, semblait mettre un obstacle presque invincible au dessein constant de Dominique, qui était de fonder un ordre religieux consacré au ministère de la prédication. Aussi ne cessait-il de demander à Dieu établissement de la paix, et ce fut dans le but de obtenir et de hâter le triomphe de la foi, qu'il insti- tua, non sans une secrète inspiration, cette manière de prier qui s'est depuis répandue dans l'Eglise universelle sous le nom de Rosaire. Lorsque l'archange Gabriel fut envoyé de Dieu à la bienheureuse Vierge Marie pour lui annoncer le mystère de l'incarnation du Fils de Dieu dans son chaste sein, il la salua en ces termes : Je vous salue, pleine de grâces, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre les femmes. Ces paroles, les plus heureuses qu'aucune créature ait entendues, se sont répétées d'âge en âge sur les lèvres des chrétiens, et du fond de cette vallée de larmes ils ne cessent de redire à la Mère de leur Sauveur : Je vous salue, Marie. Les hiérarchies du ciel avaient député un de leurs chefs à l'humble fille de David pour lui adresser cette glorieuse salutation : maintenant qu'elle est assise au-dessus des anges et de tous les chœurs célestes, le genre humain, qui l'eut pour fille et pour sœur, lui renvoie d'ici-bas la Salutation angélique : Je vous salue, Marie. Quand elle l'entendit pour la première fois de la bouche de Gabriel, elle conçut aussitôt dans ses flancs très-purs le Verbe de Dieu ; et maintenant, chaque fois qu'une bouche humaine lui répète ces mots, qui furent le signal de sa maternité, ses entrailles s'émeuvent au souvenir d'un moment qui n'eut point de semblable au ciel et sur la terre, et toute l'éternité se remplit du bonheur qu'elle en ressent. Or, quoique les chrétiens eussent coutume de tourner ainsi leurs cœurs vers Marie, cependant l'usage immémorial de cette salutation n'avait rien de réglé et de solennel. Les fidèles ne se réunissaient pas pour l'adresser à leur bien-aimée protectrice ; chacun suivait pour elle l'élan privé de son amour. Dominique, qui n'ignorait pas la puissance de l'association dans la prière, crut qu'il serait utile de l'appliquer à la Salutation angélique, et que cette clameur commune de tout un peuple assemblé monterait jusqu'au ciel avec un grand empire. La brièveté même des paroles de l'ange exigeait qu'elles fussent répétées un certain nombre de fois, comme ces acclamations uniformes que la reconnaissance des nations jette sur le passage des souverains. Mais la répétition pouvait engendrer la distraction de l'esprit. Dominique y pourvut en distribuant les salutations orales en plusieurs séries, à chacune desquelles il attacha la pensée d'un des mystères de notre rédemption, qui furent tour à tour pour la bienheureuse Vierge un sujet de joie, de douleur et de triomphe. De cette manière, la méditation intime s'unissait à la prière publique, et le peuple, en saluant sa mère et sa reine, la suivait au fond du cœur en chacun des événements principaux de sa vie. Dominique forma une confrérie pour mieux assurer la durée et la solennité de ce mode de supplication.
LEON XIII. Le Rosaire inspiré par Notre Dame elle-même
Mais la Reine du ciel elle-même a donné à cette forme de prière un grand surcroît d'efficacité. C'est sous son souffle et son inspiration qu'à une époque très hostile au nom catholique, et assez semblable à la nôtre, l'illustre saint Dominique a introduit et propagé cette dévotion comme une machine de guerre puissante pour repousser les ennemis de la foi. La secte des hérétiques Albigeois avait, tantôt clandestinement, tantôt ouvertement, envahi de nombreuses régions ; fille néfaste des Manichéens, dont elle faisait revivre les erreurs monstrueuses, elle ne reproduisait que trop leurs déloyautés, leurs violences et leur haine à mort contre l'Église. On ne pouvait plus guère compter sur des secours humains contre cette engeance malfaisante et arrogante, lorsque survint de Dieu le secours, grâce au Rosaire de Marie. Ainsi, grâce à la Vierge, glorieuse triomphatrice de toutes les hérésies, la force des impies fut ébranlée et brisée, la foi préservée pour beaucoup. On sait assez comment, dans maints pays, de semblables périls ont été écartés, des bienfaits obtenus : l'histoire ancienne et moderne en fournit d'abondants témoignages.
"Octobre Mense" (22 Septembre 1891)
Rôle de saint Dominique et de son Ordre dans la diffusion du Rosaire
Aucun de vous n'ignore quels tourments et quels deuils ont apportés à la sainte Eglise de Dieu, vers la fin du XIIe siècle, les hérétiques albigeois qui, enfantés par la secte des derniers manichéens, ont couvert le midi de la France et tous les autres pays du monde latin de leurs pernicieuses erreurs. Portant partout la terreur de leurs armes, ils étendaient partout leur domination par le meurtre et les ruines.
Contre ce fléau, vous le savez, Dieu a suscité, dans sa miséricorde, un homme d'une grande sainteté, l'illustre Père et fondateur de l'Ordre dominicain. Ce héros, grand par l'intégrité de sa doctrine, par l'exemple de ses vertus, par ses travaux apostoliques, s'avança contre les ennemis de l'Eglise catholique animé de l'Esprit d'en-haut ; non avec la violence et avec les armes, mais avec la foi la plus absolue en cette dévotion du saint Rosaire que le premier il a divulguée et que ses enfants ont portée aux quatre coins du monde. II prévoyait, en effet, par la grâce divine, que cette dévotion, comme un puissant engin de guerre, mettrait en fuite les ennemis et les obligerait à renoncer à leurs audaces et à leur folle impiété. Et c'est ce qu'a, en effet, justifié l'événement. Grâce à cette nouvelle manière de prier, accueillie et couramment pratiquée, selon les enseignements du saint Père Dominique, la piété, l'orthodoxie, la concorde commencèrent à reprendre racine, et les projets des hérétiques, ainsi que leurs artifices, à tomber en ruines. Grâce à elle encore, beaucoup d'égarés ont été ramenés à la voie droite, et la fureur des impies a été réfrénée par les armées catholiques qui avaient été levées pour repousser la force par la force.
''Supremi apostolatus". (1er septembre 1883)
5° / St Dominique et le Rosaire
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DOCUMENTS POUR LE LUNDI
NOTRE-DAME DE FATIMA, ESPERANCE ET SALUT DE LA CHRETIENTE
POURQUOI CE THEME ?
Rappelons-nous ces paroles de Notre-Dame le 13 juillet 1917 :
"... Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Coeur Immaculé. Si l'on fait ce que je vais vous dire, beaucoup d'âmes se sauveront et l'on aura LA PAIX. LA GUERRE va finir. Mais si l'on ne cesse d'offenser Dieu, sous le règne de Pie XI, en commencera une autre pire... Si l'on écoute mes demandes, la Russie se convertira et l'on aura LA PAIX. Sinon, elle répandra ses erreurs sur le monde provoquant des GUERRES et des persécutions contre l'Eglise... Plusieurs NATIONS seront anéanties."
Cette prophétie concerne la PAIX MIRACULEUSE que Dieu veut accorder entre les NATIONS, si l'on OBEIT AUX DEMANDES de Notre-Dame, mais annonce de terribles châtiments si l'on s'obstine à ne pas obéir à ses volontés.
Il est ici question du SALUT TEMPOREL DES NATIONS et, par conséquence, du SALUT DE LA CHRETIENTE.
A Fatima, là Vierge Marie est venue dire que le SEUL REMEDE pour obtenir la PAIX DU MONDE, et donc la RENAISSANCE DE LA CHRETIENTE, est la DEVOTION A SON COEUR IMMACULE. Voilà pourquoi le thème de cette journée est :
NOTRE-DAME DE FATIMA, ESPERANCE ET SALUT DE LA CHRETIENTE.
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QU'EST‐CE QU'UNE CHRETIENTE ? Extraits de :
"Demain la Chrétienté" de Dom Gérard
* * *
Qu'est-ce qu'une Chrétienté ? ...
La Chrétienté est une alliance du sol et du ciel ; un pacte, scellé par le sang des martyrs, entre la terre des hommes et le paradis de Dieu ; un jeu candide et sérieux, un humble commencement de la vie éternelle.
La Chrétienté ... c'est la lumière de l'Evangile projetée sur nos patries, sur nos familles, sur nos moeurs et sur nos métiers.
La Chrétienté, c'est le corps charnel de l'Eglise, son rempart, son inscription temporelle." (Page 175) La Chrétienté, c'est faire refleurir les droits de Jésus-Christ sur nos Sociétés, sur nos nations car : "Les nations, - et la nôtre en particulier -, sont des familles aimées de Dieu, tellement aimées que Jésus-Christ, les ayant rachetées et lavées de son sang, veut encore régner sur elles d'une royauté toute de paix, de justice et d'amour qui préfigure le Ciel." (Page 177)
Regard sur la Chrétienté"
* * *
"La Chrétienté, c'est la germination et le fleurissement de l'Evangile sur un morceau de terre ..." (page 25)
"Il y a Chrétienté quand les réalités temporelles sont considérées à la lumière de la Foi... La Chrétienté se présente à nous comme un espace, une atmosphère, un terreau, un labour dûment irrigué où, sous le regard d'un bon cultivateur, les germes trouveront les conditions nécessaires à leur développement, LES AMES ASSURERONT PLUS FACILEMENT LEUR SALUT." (Dom Gérard)
"La Chrétienté n'est pas un ordre quelconque, mais l'Unique vrai ordre entre les hommes. C'est la philosophie de l'Evangile gouvernant les Etats." (Léon XIII)
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"Qu'est-ce que la Chrétienté ? Non seulement l'ensemble des peuples où prédomine le christianisme mais un tissu social où la religion pénètre jusque dans les derniers replis de la vie temporelle (moeurs, usages, jeux et travaux...), une civilisation où le temporel est sans cesse irrigué par l'éternel." (Gustave Thibon)
Extraits de :
Une chrétienté, c'est un pays qui s'efforce d'être saint en
tant même que Patrie. C'est un pays qui, dans ses institutions et ses mœurs, imite le Christ. C'est un pays qui puise l'inspiration de ses lois et de ses actes publics dans l'Evangile. Ce sont là des vérités qui se sont tellement effacées de la conscience des Français qu'on parait ridicule de les énoncer simplement. Et pourtant, le Christ est le Roi des peuples comme des âmes. Le Christ est Roi de France, et c'est un Roi qui règne et qui doit gouverner. Des millions de Français, dans les temps, l'ont cru, ont vécu sous cette légitimité surnaturelle, sont morts pour cette suzeraineté transcendante. L'ancienne France puisait sa vigueur secrète la plus profonde dans une mystique temporelle chrétienne.
Je pense qu'il n'y a pas d'équivoque possible. Je parle ici de chrétienté et du destin temporel de mon Pays. Je ne parle plus de l'Eglise et de la vie éternelle. Pour un catholique, il est trop clair que l'Eglise est inaccessible à la mort et qu'elle accomplira jusqu'au bout la mission à elle seule confiée, de sauvegarder sans mélange le dépôt de la révélation et de la légitimité sacramentelle. Mais cette sauvegarde n'a besoin ni d'un large espace ni de beaucoup de fidèles. Elle s'est parfaitement assurée dans les catacombes et il importe peu, du point de vue de sa nature, que l'Eglise ait une puissante et vaste assise visible. Comme une immense pyramide renversée, elle peut ne toucher terre que par une pointe étroite.
Il n'en est pas de même d'une chrétienté. Une chrétienté, c'est une entreprise de rénovation et d'organisation temporelles, inspirée par les principes de l'Evangile. Ces principes sont alors considérés, non seulement comme des germes de vie divine et surnaturelle, féconds pour le salut éternel des âmes, mais surtout comme des règles d'édification d'une cité charnelle, comme des idées-forces politiques, comme l'instrument total du salut immédiat des peuples, dans l'ordre même du savoir-vivre terrestre et par
RAYMOND-LEOPOLD BRUCKBERGER DOMINICAIN
LA VALEUR HUMAINE
DU SAINT
rapport aux nécessités pratiques de la vie mortelle, individuelle et collective. Cette rénovation et organisation temporelles chrétiennes, les curés comme tels n'en ont pas la charge — une chrétienté n'est pas forcément une théocratie —, c'est le Royaume temporel de Dieu, dont la charge incombe à tous les hommes de bonne volonté, pour autant qu'ils ont une mission temporelle à remplir. Sous peine de n'être qu'un rêve ou une épure sur le papier, comme la République de Platon, une chrétienté exige un espace social concret, occupé solidement par une mystique chrétienne, de profondes fondations charnelles. Une chrétienté ne s'accommode pas des catacombes, elle ne vit qu'à ciel ouvert, c'est un arbre de plein vent et de larges espaces; il lui faut une multitude d'hommes réels, en chair et en os et en muscles aussi, imprégnés de l'esprit de l'Evangile, décidés coûte que coûte d'y conformer non seulement leur conduite personnelle, mais les affaires dont ils ont charge et le destin de leur pays. Des hommes qui prétendent engager l'honneur du Christ dans le comportement politique de leur patrie.
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LA CHRETIENTE ET NOTRE CONVERSION
Pour rebâtir la Chrétienté, "cette Société tout entière qui, dans ses lois ses institutions et ses moeurs s'oriente résolument, en toute liberté et loyauté, vers le Christ" (R.P. Bruckberger), il faut que tous ses membres commencent par se tourner vers le Christ, c'est-à-dire qu'ils se convertissent.
La paix chrétienne ne sera concédée que si les hommes ont le ferme propos de se convertir. En effet, pour avoir des familles chrétiennes, des écoles chrétiennes, des cités chrétiennes, il faut de vrais chrétiens qui PRIENT et SE SACRIFIENT. C'est par la PRIERE et les SACRIFICES que passe la CONVERSION.
Pour y arriver, tournons-nous vers Notre-Dame qui, le 13 juin 1917, disait à la petite Lucie :
"Ne te décourage pas. Je ne t'abandonnerai jamais. Mon Coeur Immaculé sera ton refuge et le chemin qui te conduira jusqu'à Dieu."
COMPLETEZ PAR :
1/ un résumé du message de Fatima (la paix du monde est impossible sans la conversion des chrétiens)
2/ Le texte du livret du pèlerin :
POUR LA CHRÉTIENTÉ, L'HÉROÏSME QUOTIDIEN
Nous voici proches de l'arrivée entamant la dernière étape de ce pèlerinage, en la compagnie encore plus forte de Notre Dame de Fatima Mais nos derniers pas aujourd'hui ne sont en aucun cas le point final de notre marche vers la sainteté : bien au contraire, ils en sont les prémices. St-Maximilien Kolbe l'a maintes fois répété : avec l'aide de l'Immaculée, nous pouvons aller jusqu'à l'héroïsme. Cet héroïsme nous attend aujourd'hui. - L'héroïsme de l'abandon de nous- mêmes dans l'action quotidienne. Mères de famille, les mêmes travaux, mille fois recommencés, vous les retrouverez en rentrant de trois jours où le quotidien a été oublié. Pères de famille, la sainteté du devoir d'état scrupuleusement accompli vous réclame. Enfants, l'obéissance et la croix de chaque jour ne peuvent être oubliées. Bien évidemment, nous préfèrerions tous demeurer dans l’avant-goût du Ciel qu’a été ce pèlerinage... - Mais ces trois jours ne serviront à rien, s'ils ne suscitent pas en nous « l'héroïsme de la prière quotidienne et d'une vie des sacrements régulière. Comme le Christ l'a fait au jardin de l'Agonie. Le temps est venu de la ferme résolution, sans regrets cachés et retours en arrière. Notre conversion est à ce prix. C'est le miracle de notre abandon permanent. Il ne sert plus à rien de gémir et de pleurer, en attendant un cataclysme éventuel qui « remettrait de l'ordre ». Le premier désordre est celui de la médiocrité spirituelle. S'il faut pleurer, et bien, pleurons sur notre timidité, sur notre paresse, sur notre manque de volonté. A force d'attendre un miracle, nous oublions notre responsabilité, et nous manquons toutes les grâces que Dieu nous envoie. Haut les cœurs ! Notre conversion de chaque jour fera la Chrétienté. Seules les âmes données totalement à Dieu fabriquent les familles, les écoles, les cités, les prêtres. Il serait trop bête de manquer le rendez-vous divin commencé au pèlerinage. L'Immaculée Conception donne la persévérance dans le combat de Dieu. Peu importe le temps où le but sera atteint. Ce qui importe, c'est d'être sur le chemin. « Qui n'est pas avec moi est contre moi »
Abbé Denis Coiffet
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LA POLITIQUE DIVINE
Ce mot est exact, car l'Ange précurseur, un an avant le grand secret prophétique de Notre-Dame, entretient déjà nos trois pastoureaux... de politique ! Oui, de politique, puisqu'il n'évoque pas seulement la guerre qui ravage alors l'Europe, mais qu'il indique ses causes et les sûrs remèdes pour obtenir la paix... Les premiers mots de l'Ange, dans ce contexte de guerre, sont déjà un message d'espérance: « Ne craignez pas, leur dit-il, je suis l'Ange de la Paix. » N'est-ce pas, dès ce moment, annoncer pour bientôt l'intervention divine qui mettra fin à l'horrible guerre ? Lorsqu'il revient pour la seconde fois, au cœur de l'été, ses paroles sont plus explicites. Après avoir réclamé avec insistance des prières et des sacrifices, il enchaîne aussitôt : « De cette manière, vous attirerez la paix sur votre Patrie... » LE PECHE, LA GUERRE ET LA PAIX. Notons-le bien, l'Envoyé du Ciel ne fait pas prier pour la paix. Non, il demande aux trois pastoureaux des prières et des sacrifices « en réparation pour les péchés par lesquels Dieu est offensé, et en supplication pour la conversion des pécheurs ». Quelle sage théologie ! L'ennemi numéro 1, le seul et unique fauteur de guerre, c'est toujours... le péché. La guerre n'en est que le châtiment divin. Tel est le premier enseignement politique du message de Fatima, d'une théologie exacte et d'un profond réalisme. La guerre n'est-elle pas toujours le fruit naturel et inéluctable des péchés des hommes ? De l'orgueil, de l'ambition, de la rapacité des uns ? De la sensualité, de l'insouciance, de la trahison et de l'aveuglement des autres ? C'est pourquoi, enseigne « l'Ange de la Paix », le remède est d'abord surnaturel. Lorsque les crimes des hommes seront réparés et la Justice de Dieu apaisée, lorsque le châtiment aura conduit les pécheurs à la conversion, alors, mais alors seulement, la paix s'ensuivra. Dure vérité, tellement méconnue, mais qui est la leçon durable de l'Histoire sainte.
« Toute la vérité sur Fatima »
Frère Michel de la Sainte Trinité T2 – p 161
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FATIMA ET LA CHRETIENTE
"Si l'on écoute mes demandes, la RUSSIE se convertira et l'on aura la PAIX. Sinon, elle répandra ses erreurs à travers le MONDE provoquant des GUERRES ... PLUSIEURS NATIONS SERONT ANEANTIES." (le 13 juillet 1917)
Notre-Dame nous dit que la PAIX DU MONDE, LA PAIX ENTRE LES NATIONS, paix durable et véritable parce qu'harmonie entre les nations redevenues fidèles à leurs traditions chrétiennes, n'aura lieu que si nous répondons à ses demandes : consécration de la Russie et premiers samedis du mois.
La dimension politique de ce message est très importante : elle concerne le salut des nations (donc de la Chrétienté) prises dans leur ensemble, salut lié à la consécration de la Russie.
Tant que la Russie n'aura pas été consacrée, (Russie communiste en tant qu'elle est l'instrument choisi par Satan pour établir son règne dans le monde actuellement), elle continuera à répandre ses erreurs et à provoquer des guerres.
Relisons les demandes concernant cette consécration :
• Révélation du 13 juin 1929 (Tuy) Dans son récit de l'apparition de Tuy, soeur Lucie écrit:
Ensuite, Notre-Dame me dit: « Le moment est venu où Dieu demande au Saint-Père de faire, en union avec tous les évêques du monde, la consécration de la Russie à mon Coeur Immaculé, promettant de la sauver par ce moyen ». Dans une lettre adressée au père Gonçalves et reçue par lui le 29 mai
1930, soeur Lucie précise ce dernier point : Le bon Dieu promet de mettre fin à la persécution en Russie, si le
Saint-Père daigne faire, et ordonne aux évêques du monde catholique de faire également, un acte solennel et public de réparation et de consécration de la Russie aux très saints Coeurs de Jésus et de Marie, et si Sa Sainteté promet, moyennant la fin de cette persécution, d'approuver et de recommander la pratique de la dévotion réparatrice indiquée ci- dessus .
Or, la consécration, telle qu'elle a été demandée à Tuy, n'a toujours pas été faite.
Prions durant cette marche pour que le Pape et les Evêques obtiennent de Dieu "les grâces de lumière et de force pour faire cet acte inouï et impensable dans les conditions actuelles ... De la prière et des sacrifices de chacun naîtront le mouvement et les grâces qui permettront au Pape et aux successeurs des Apôtres de faire cette consécration libératrice ... Alors, le Coeur de Marie triomphera. Alors, la paix sera donnée à la Russie et, à partir de la Russie, au monde entier ... Alors, ce sera le vrai renouveau promis par Dieu dans toute l'Eglise et dans le monde entier, à la gloire du Coeur du Christ et de Marie ..." (R.P. Joseph de Sainte Marie)
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"JE SUIS L'ANGE DU PORTUGAL" Heureusement, nous ne sommes pas seuls à aimer et à défendre nos chères patries menacées, ou meurtries. Dieu lui-même du haut du Ciel, veille sur elles avec amour et confie leur salut à ses anges. Offrez à Dieu des prières et des sacrifices de réparation, enseigne l'Ange du Cabeço, « de cette manière, vous attirerez la paix sur votre Patrie. Je suis son Ange gardien, l'Ange du Portugal ». Quelle consolante révélation, qui donne à notre nationalisme catholique un solide fondement théologique. Nos nations, du moins nos vieilles patries chrétiennes, ne sont pas des sociétés profanes, abandonnées par Dieu aux hasards et aux affrontements de l'histoire. Baptisées et formées peu à peu au long des siècles par sa bienveillante Providence, elles sont voulues de Dieu et assurées, malgré leurs chutes et leurs impiétés, châtiées avec justice et par miséricorde, de sa fidèle et inlassable protection, par le ministère de ses Anges. "Toute la vérité sur Fatima"(T2 p 162-163)
FATIMA ET LA CHRETIENTE Le message de Fatima est un message de Chrétienté parce qu'il prend racine au
cœur de l'Evangile, dans ce cri lancé du haut de la Croix par Notre Seigneur, cri de douleur à la vue de tant d'abandons, tant de négligences, tant de péchés. Cri qui convertit le centurion. « Vraiment cet homme est le fils de Dieu ».
Marie est au pied de la Croix. Elle entend son fils, et sa douleur pénètre son cœur, s'y grave, y résonne.
A Fatima. Marie nous le fera entendre à nouveau; elle nous le répètera à sa façon : « Que l'on n'offense pas davantage Dieu Notre Seigneur, car il est déjà trop offensé ». a-t-elle dit le 13 octobre.
Si nous voulions travailler efficacement à rebâtir la Chrétienté, nous devons commencer par ne plus offenser Notre Seigneur. Que chacun de nous se consacre donc au Cœur Immaculé de Marie, pas seulement par des paroles, mais par des actes. Comprenons-nous que c'est la sanctification de chacun qui fera BASCULER LE POIDS QUI AUJOURD'HUI ÉCRASE LES NATIONS ? Ne rêvons pas: c'est bien de marcher vers Chartres, mais c'est plus important de marcher vers Dieu, de travailler avec Sa grâce pour ne plus jamais pécher. Rebâtir la Chrétienté c'est le devoir de chacun de nous. Mais encore une fois, ne rêvons pas. Si nous ne travaillons pas dès demain pour cela, nos enfants ne la verront jamais. Que chacun donc se propose en se consacrant à la Vierge Marie de travailler à sa sanctification personnelle et au salut des âmes, et que chacun se propose aussi d'accomplir son devoir d'état le plus parfaitement possible, de travailler à former une élite chrétienne dans la cité. N'ayons pas peur d'être chrétien, secouons enfin ce complexe, car nous avons tous les moyens pour être aussi compétents, sinon plus, que les matérialistes et les athées de cette fin de siècle.
Fatima vient nous rappeler cela. Et les premiers fruits de la Chrétienté issus de la Cova da Iria ce furent Jacinthe et François. Relisez les paroles de la petite voyante avant de mourir : elle nous parle des mœurs, des gouvernements, des nations, du rôle des Chrétiens dans la cité. Et elle pleure devant la tristesse du Cœur de Marie. Tout au long des apparitions. Notre Dame demande des prières et des sacrifices pour la paix du monde et pour la conversion des pécheurs.
Mais cet effort de chacun ne saurait être efficace sans l'intervention de Marie. C'est elle qui sera la principale réformatrice du monde. La crise est trop avancée pour que nous puissions l'arrêter par nos seules forces. Notre Dame de Fatima est la Reine de la Chrétienté de demain. Et elle est venue nous le dire, elle est venue vous réveiller et nous appeler à travailler avec elle. Si nous persévérons dans ce labeur, nous obtiendrons des grâces pour la Sainte Eglise qui souffre aujourd'hui son calvaire. Si vraiment nous nous consacrons à Marie, demain ce sera la Russie qui sera consacrée comme il le faut. Et alors viendra la paix. Alors commencera le Règne du Cœur de Marie qui sera le prologue du Règne du Christ Roi. Et nous verrons renaître la Chrétienté.
Un moine bénédictin
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CONSACRES ET CROISES
Se consacrer au Coeur Immaculé de Marie, c'est mettre sous l'égide de Marie toute notre vie, toutes nos activités personnelles, c'est invoquer sa protection et son aide sur toutes nos démarches, c'est lui permettre de ne rien entreprendre qui puisse lui déplaire et de conformer toute notre vie à sa direction et à ses désirs.
La consécration au Coeur Immaculé de Marie que nous allons faire à Chartres est une INVITATION A L'APOSTOLAT :
"Aux âmes désireuses de faire connaître la doctrine de Jésus, la Vierge Marie obtient la grâce de l'apostolat, elle met sur leurs lèvres les paroles qui convainquent sans heurter, elle les anime d'un zèle ingénieux et d'une affection humble, patiente et dévouée, sans laquelle l'apôtre risque trop vite de se lasser.. . "
S.S. Pie XII (le 5.09.54)
Le pèlerinage n'est pas une fin en soi :
"C'est à une CROISADE et à une RECONQUETE que nous sommes conviés. Reconquérir NOS ECOLES, NOS EGLISES, NOS FAMILLES."
Dom Gérard (1985)
Nous sommes invités à travailler pour la Chrétienté partout où nous nous trouverons. Que notre consécration au Coeur Immaculé de Marie nous obtienne toutes les grâces qui nous seront nécessaires.
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« ...MAIS A LA FIN, MON COEUR IMMACULÉ TRIOMPHERA ! » Avez-vous bien entendu cette promesse de Notre-Dame à Fatima ? Alors, frères Pèlerins,
êtes-vous décidés à vous engager hardiment dans une nouvelle CROISADE ? Peut-être avez-vous peiné, souffert même, au long de la route ? Et bien, il faut considérer ces trois jours de grâce comme le bref « noviciat » au terme duquel chacun doit être prêt à devenir « Chevalier de Notre- Dame » dans la « Milice de l'Immaculée » (cf. St. Maximilien Kolbe) Continuez votre marche toute l'année, toute votre vie, frères Pèlerins ! Si lassitude ou découragement vous saisisse pensez aux trois voyants de Fatima qui, un 13 mai 1917, ont inauguré cette Croisade de Prières et de Sacrifices
- pour consoler le Cœur de « Jésus-caché », croisade héroïque, du calme et tendre François; - pour arracher à l'enfer les âmes des pauvres pécheurs, croisade héroïque de la pure et ardente Jacinthe; - pour témoigner, à la face du monde et au cœur de l'Eglise, d'un message insuffisamment écouté et encore inaccompli, croisade vigilante et douloureuse de Sœur Lucie, carmélite qui, à Coimbra, porte toujours la Croix d'une Eglise devenue trop silencieuse...
Oh oui, frères pèlerins, ne voulez-vous pas ajouter votre goutte de sueur, de larme ou de sang pour consoler le Cœur de Notre-Dame ?
La consécration que nous allons prononcer à l'issue de cette messe du Lundi de Pentecôte va-t-elle rester lettres mortes ? Non, Pèlerin de Notre- Dame : reprends ton bâton, lève-toi et avance. Tes pieds ont saigné ? Tes muscles sont endoloris ? Qu'importe ! Reprends, demain, ton austère quotidien, sur tes lèvres les litanies de Notre-Dame, à tes doigts ton chapelet que tu ne lâcheras plus pour l'égrener chaque jour... Pense au Cœur de ta Mère transpercé d'épines comme les petits voyants l'ont contemplé ! Que vas-tu faire pour le cœur de cette Mère à laquelle tu as déjà été consacré au jour de ton Baptême, l'aurais-tu oublié ?
L'objectif de ta croisade est clair : vivre et diffuser ardemment le message de Notre-Dame de Fatima, ce message essentiel, pour notre temps, au salut des personnes, des familles, des sociétés, des nations. Mais attention ! Ne rêvons pas : soyons réalistes dans nos priorités.
Dans l'ordre temporel, priorité absolue à notre devoir d'état, ce « créneau » que le Seigneur nous a confié pour le « tenir » : à chaque messe, offrir cette tâche, souvent ingrate certes, que le Seigneur a posé sur nos épaules comme une Croix ajustée au diapason de notre générosité...
Dans l'ordre spirituel, priorité absolue à la dévotion des cinq premiers samedis du mois : vécue dans une fidélité paisible et ferme, cette dévotion soutiendra notre volonté d'œuvrer pour le triomphe du Cœur Immaculé de Marie. Toutes nos activités doivent en être irriguées. Dans notre société corrompue par des idéologies perverses, nous voyons bien que tout s'écroule : familles, écoles, métiers, etc... Tout doit être reconstruit sur le fondement du Décalogue et des Béatitudes. .A notre époque s'applique le « Jam fœtet » que Marthe disait de Lazare mort depuis quatre jours... Laissons se décomposer le cadavre de « l'homme sans Dieu ! » Ecoutons Jésus nous appeler comme Lazare : « sors ! » Sors de toi-même, laisse-toi « délier » des entraves de ton égoïsme, de ta paresse etc... Nous savons, de certitude surnaturelle, que Jésus est vainqueur de la mort et du péché et qu'en nous livrant tout entier à sa Sainteté toutes les renaissances sont possibles. Immergés dans la douce fermeté du Cœur Immaculé de Marie, nous devons mieux vivre désormais les volontés du Cœur de Jésus...
La gravité de l'enjeu, l'ampleur de cette croisade ne peuvent se satisfaire d'un court pèlerinage à la suite duquel chacun rentrerait chez soi démobilisé ! Au contraire ! Nous avons « chargé les batteries » : c'est pour éclairer ! Alors, prends courage, croisé ! Monte au créneau ! Ne laisse pas s'éteindre la flamme allumée aux feux de cette Pentecôte... Consacré à Notre-Dame, Croisé de la Vierge Marie, Chevalier de l'Immaculée, fortifié par l'immense Communion des Saints d'hier et d'aujourd'hui, engage-toi sur tous les fronts, paye de ta personne : tu sais que « la mesure de servir, comme celle d'aimer, c'est de servir sans mesure ! » Ne t'arrête pas à ta petitesse : regarde l'Etoile, contemple Marie ! Chante « Magnificat » à Celle qui est plus haute, plus noble que tous les Anges et les Saints parce qu'Elle accepta, toute sa vie, d'être servante du Seigneur »... Que jaillisse de tes lèvres un fervent « Hosanna » pour cet honneur d'être appelé à servir les deux Coeurs, à jamais unis, de Jésus et de sa Mère !
Alléluia ! Frère Martin
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LE MILLENAIRE DU BAPTEME DE LA RUSSIE"
La Russie est née le jour de son baptême, quand le Prince Vladimir de Kiev, en 988, en se faisant baptiser dans le Dniepr avec tout son peuple, fait du christianisme le principe unificateur, l'âme de la nation naissante.
En 988, la ville de Kiev est la capitale de la Russie. Le Prince Vladimir, né en 960, y règne. Il adore de nombreuses idoles, entretient un harem et est parfois cruel (pour être seul à régner, par exemple, il élimine ses deux frères).
L'empereur de Constantinople ayant à faire face à une rébellion et manquant de troupes, demande à Vladimir de lui fournir 6.000 Vikings, les meilleurs guerriers du monde. Vladimir accepte, mais exige en échange qu'on lui donne comme épouse Anne, la soeur de l'Empereur. On lui répond que la Première Dame de la Chrétienté ne peut épouser qu'un chrétien. Vladimir fait savoir qu'il songe à recevoir le baptême. Constantinople s'incline pour obtenir les guerriers indispensables.
En février 988, en Crimée, Vladimir voit arriver Anne. C'est alors qu'il est frappé d'un mal mystérieux. Pendant trois jours Anne prie. Puis elle conseille à Vladimir de demander le baptême qui mettrait fin à tous ses maux. Tout va très vite. La conversion de Vladimir est sincère et définitive. Il choisit le christianisme, se fait baptiser, épouse Anne, renverse les idoles (en faisant détruire les statues des faux dieux), vide son harem et donne rendez-vous à tout son peuple pour le lendemain à l'aube.
Le clergé prononce solennellement trois exorcismes et la bénédiction du Dniepr. Puis tout le peuple est plongé dans le fleuve au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
Ce baptême transforme le destin de la Russie. C'est au christianisme en effet que la Russie, en tant que pays et que nation, doit son existence.
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